L'Ecole valaisanne, avril 1986

35
AVRIL 1986 No8 ..

description

 

Transcript of L'Ecole valaisanne, avril 1986

Page 1: L'Ecole valaisanne, avril 1986

":\l.teau "'.neS de u et 14ac,,\ .

14eub\e5 p3o~etetle, 3ot3ot1.01\5 ". et de te'P Atell

SCHMIC • CIRREN ,.,

MARTIGNY • SION • MONTHEY

026/24344

Par son choix de lectures suivies de premiers livres de lectures de romans de documentaires

Par ses conseils «POINT VIRGULE» La seule librairie spécialisée pour la jeunesse en Valais

répond à votre demande.

33, rue du Bourg - 1920 Martigny - Fermé le lundi

Téléphone (026) 2 21 58

1920 MARTIGNY

Fournitures en gros Librairie scolaire

Rayonnages pour bibliothèques RESKA Pellicules adhésives HAWE

et fournitures de bibliothèques

Notre spécialité: les bibliothèques scolaires AVRIL 1986

No8

't, """"""""""""""""""""""'" "'~-f' ~ .. Y.Y'Y •••• ~YY'.~~ l ' • • ! 1 Il ., • t 1 • l' 1 1 ~ t • •

Page 2: L'Ecole valaisanne, avril 1986

• • • •

Champéry:

Pour vos prochaines courses d'école, dans la flore alpine

4 buts merveilleux pour 1 jour inoubliable

Planachaux - Portes du Soleil- Le Grand­Paradis, etc.

Les Diablerets: Isenau - Lac Retaud - Meilleret-Glacier, etc.

Leysi n : Lac d'Aï - Berneuse - Pierre-du-Moëllé, etc.

Villars- Bretaye: Chamossaire - Bretaye et ses lacs, etc.

Lac des Chavonnes Restaurant rénové, barques sur le lac

Partout, restaurants d'altitude, télécabines, téléphériques

Pour tous renseignements ou projets de courses, adressez-vous, s'il vous plaît, aux

Transports publics du Chablais, 1860 Aigle Chemins de fer et autocars AL-AOMC-ASD-BVB Tél. (025) 26 16 35

BANQUE CANTONALE DU VALAIS Une force pour entreprendre

F

L'ÉCOLE VALAISANNE

RÉDACTEUR

DÉLAI DE RÉDACTION

ÉDITION, ADMINISTRATION, RÉDACTION

IMPRESSION, EXPÉDITION

ABONNEMENT ANNUEL

TARIF DE PUBLICITÉ

DONNÉES TECHNIQUES

RÉGIE DES ANNONCES

ENCART

Bulletin mensuel du personnel enseignant du Valais romand

Avril 1986 xxxe année

paraît à Sion le 15 de chaque mois, juillet et août exceptés.

M. Jean-François Lovey.

Le 25 de chaque mois. (Documents photographiques en noir et blanc).

ODIS, Gravelone 5, 1950 Sion, téléphone (027) 21 6286.

Imprimerie Valprint SA, Sion.

Fr. 25.-, CCP 19 - 12, Etat du Valais, Sion (pour le personnel enseignant, l'abonnement est retenu sur le traitement).

Couverture: 4e page avec une couleur (minimum 10 fois) mais a vec changement de texte possible

111 page Fr. 3500.-112 page Fr. 1800.-114 page Fr. 1000.-118 page Fr. 600.-

Pages intérieures:

111 page Fr. 300.-112 page Fr. 160.-113 page Fr. 120.-114 page Fr. 90.-118 page Fr. 50.-

2e et 3e pages avec une couleur (minimum 10 fois) mais avec changement de texte possible

111 page Fr. 3200.-112 page Fr. 1650.-1/4 page Fr. 900.-118 page Fr. 500.-

Rabais pour ordres fermes: 5 fois: 5 %, 10 fois: 10 %.

Délai des annonces: le 1 er de chaque mois. Surface de la composition: 155 x 230 mm. Impression : offset.

Publicitas SA, Sion, téléphone (027) 21 2111 et ses agences de Brigue, Martigny, Monthey.

Les encarts sont acceptés. Prière de se renseigner de cas en cas auprès de Publicitas SA.

" """" •••••••••• """"""""""", •• "",,1 .. y.y •• 9 •••••• T ••••••• ~ ••••• y~~ 1 1 • . 1 1 : ! ~ 1 l , 1 • k 1 ;1 1 1 • , j i ê 1 1 1 1 1

Page 3: L'Ecole valaisanne, avril 1986

ÉDITORIAL

Jocelyne · Gagliardi

ACTUALITÉ PÉDAGOGIQUE

D, Avram et A. Henriques Jacques Weiss

Françoise Carruzzo Joseph Dessimoz Elisabeth Sola EV, E,V, E,V, E,V, E,V,

VIE CORPORATIVE

AEPSVR ACM AEPSVR

DIDACTIQUE

Groupe environnement

ÉDUCATION ET SOCIÉTÉ

Service cantonal de la prévoyance

Sommaire

Etat d'urgence

Quand l'ordinateur va à l'école " " " "" ' " L'enseignement du français en Suisse romande; bilan et pers-pectives , , , , , , 10 Français : point de vue " """ """ 12 Français : point de vue " "" " """ 13 Le monde des handicapés; prise en charge à domicile 14 Les batraciens de Suisse ; un numéro de la revue Panda 15 L'enseignement de l'histoire ,,'" 16 Exposition «La Rue» "' ,,' " 18 Les réalisations audio-visuelles à l'école 20 Radio-TV éducative: information 21

Tournoi de football inter-cycles 33 Deux visites passionnantes 34 Tournoi de football enseignants 35

Le dessin scientifique 3P-6P 36

sociale et d'assistance publique Situation des demandeurs d 'asile , , , , , , , , , , , , 40 44 49 51 55 56 58 59

Pierre Pradervand Deux livres exceptionnels , , , , , , , , , , , , Dr Michel Vouilloz Nutrition, croissance et santé de la naissance à l'adolescence Anna T. Veuthey L'homme quotidien " " " " ' " E,V, Semaines Unesco 1986 pour jeunes à Aletsch ASEP Cours du Ile trimestre " " " "" LSPN Le centre écologique d'Aletsch a dix ans LSPN Centre d'information nature de Champ-Pittet

NOUVELLES ACQUISITIONS

ODIS

Encarts :

2

Liste des récentes acquisitions

Programme des cours d'été 1986 Brochure sur les tremblements de terre,

Photo de couverture: Exposition «La Rue»

60

p

Etat d'urgence

Ils voguent en pleine enfance mais savent différencier, rien qu 'au bruit, un Mirage d'un Porter; ils n'hésitent pas entre les rides de Reagan et la tache lie-de-vin de Gorbatchev; ils expliquent, sans l'ombre d 'une hésitation, pourquoi on meurt de faim dans le Sahel et pourquoi Challenger a explosé, Les terres lointaines leur sont aussi familières que le jardin public et quand ils sont dans la nature, ils s'étonnent de ne rien voir à part de l'herbe; ils pleurent la mort de leur hamster, mais regardent sans ciller la lente agonie d'une petite Colombienne prisonnière des boues, Ils savent déjà, pour l'ap­prendre chaque jour, que l'on meurt aussi bien de l'injustice et du hasard que de vieillesse, de maladie ou parce que l'on n'a rien d'au­tre à faire,

Jamais, dans l'histoire, des enfants ne furent aussi matraqués que ceux de notre siècle, Et l'on peut se demander si le pire et le mira­cle, quotidiennement diffusés sur un temps volé au jeu, à la décou­verte, ne sont pas en train de leur fabriquer une sensibilité d'anes­thésié , Sociologues et historiens ne peuvent encore répondre, . Tout au plus se contentent-ils d'accepter parmi les hypothèses possibles, celles de futurs zombies à l'âme soluble et à la conscience étranglée promenant des yeux de voyeur sur la surface du monde,

Dès lors, il est urgent que l'école mette enfin quelque chose derrière les mots-clichés de tous ses programmes: esprit critique, adaptabili­té , confiance en soi ,

Ne serait-ce que pour permettre le développement d'une loi intérieu­re sans laquelle la race se perdrait.

Jocelyne Gagliardi

3

" """""""""""', •••••••••• ,~""",.".,'" -- •• WY.-.-Y~YW ••• ~ •• ~--, ~.'I. ,~~.ltl\~1

Page 4: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Expo «La Rue»

4

Avec le vent en poupe ou Quand l'ordinateur va à l'école

Tant que l'ordinateur était grand et cher, seules des banques, des usines et quelques institu­tions pouvaient s'offrir ce luxe. Les services alors attendus par l'ordinateur étaient bien définis. Jamais une usine ou une ban­que n'achèterait une machine sans savoir exact~ment à quoi cela allait lui servir.

Maintenant l'ordinateur est de­venu à la mesure du commun des mortels. Sa taille ne fait pas peur, son prix non plus. Le mar­ché afflue de micro-ordinateurs pour le grand- pubiic: domesti­que, familial, personnel, indivi­duel .. . autant de services actuel­lement proposés qui n'existaient pas il y a 10 ans. D'ailleurs, de nos jours, tout porte à croire que si on ne veut pas être les «anal­phabètes» de demain il est im­portant de pouvoir parler «ordi­nateur».

L'école d'aujourd'hui s'accomo­de des «révolutions technologi­ques» et l'ordinateur fait son in­troduction dans les établisse­ments scolaires. Des raisons de natures très diverses: économi­ques, politiques, sociales gui­dent cette décision. Par ailleurs , il y aurait aussi des raisons pé­dagogiques, car l'ordinateur per­mettrait certaines innovations dans l'enseignement qui n'au­raient pas été possibles sans lui.

Actuellement, la recherche en psychologie et en pédagogie n'a pas assez de recul pour pouvoir répondre à des questions concernant la légitimité ou la méthodologie d'utilisation des ordinateurs: comment les inté­grer dans l'enseignement, faut-il utiliser des programmes déjà laits, enseigner des langages de

programmation , quelle méthode d'enseignement adopter, quels en sont les effets affectifs ou co­gnitifs sur les élèves? Les logi­ciels employés répondent sou­vent à des contingences autres que pédagogiques: possibilité d'utilisation sans formation préa­lable de l'enseignant, disponibili­té sur le marché, etc.

L'introduction de l'ordinateur dans l'école d'aujourd'hui n'a pas de prétentions de change­ments structuraux, mais vise tout simplement à moderniser l'école, à la rendre plus efficace. Un peu comme les entreprises d'après guerre ont utilisé les premiers calculateurs électroni­ques pour effectuer de façon au­tomatique les mêmes opérations qu'ils effectuaient auparavant. Mais en fait, comme pour ces entreprises, les conséquences pour l'école pourraient être beaucoup plus profondes. Selon Weisenbaum, l'introduc­tion d'un instrument puissant dans un organisme, aussi conservateur soit-il, a, comme conséquences à plus ou moins court terme, la mutation de cet organisme et l'instrument en question devient partie intégran­te de la nouvelle structure.

«La croyance dans l'indispensa­bilité des ordinateurs n'est pas entièrement fausse. L'ordinateur devient un composant indispen­sable de toute structure, dès lors .qu'il lui est totalement inté­gré, tellement imbriqué dans ses différents maillons essentiels qu'il ne pourrait plus être éliminé sans faire péricliter la structure ... Certaines actions humaines, tel­les que l'introduction des ordina­teurs dans certaines activités humaines complexes peuvent

5

'l' ",""""""""""""""""""""""" "', -.~.Y·~·~ ••••• Y •• ~ •• 1,llllt~~I' ~~" •• 'Iil l'lf.liltt.e.41,"I'1 Il,, , ·.' •••• ,lti;

Page 5: L'Ecole valaisanne, avril 1986

1

constituer un engagement irré­versible.» (Weisenbaum, p. 21.)

D'autre part, au niveau de l'indi­vidu, selon Papert, l'introduction des ordinateurs modifie la façon même d'apprendre et les connaissances que l'on cons­truit.

Les problèmes ne se posent pas de la même façon pour l'école primaire et l'école secondaire. Nous savons que plus une ma­tière est introduite tard dans la scolarité, moins elle soulève de questions de didactique. En principe, les élèves plus âgés possèdent les mêmes instru­ments intellectuels que l'ensei­gnant et celui-ci peut plus facile­ment organiser un enseigne­ment adapté à ses élèves. Par contre, comme nous l'a montré Piaget, l'élève de l'école primai­re raisonne différemment de l'enseignant, car il est encore en pleine construction de ses ins­truments intellectuels. Ceci est très souvent à la base de com­portements ou de réponses considérées comme des erreurs par l'enseignant. L'ordinateur aurait-il un rôle à jouer dans cet­te relation adulte-enfant puisqu'il offre l'avantage d'extérioriser une partie de l'activité mentale de l'enfant, de la rendre visible à ses propres yeux et à ceux de l'adulte?

Dans l'école secondaire, à part l'initiation à l'informatique même (Pascal, Basic, Logo etc.) l'ordi­nateur est souvent utilisé dans des programmes de simulation en sciences. L'élève a la possibi­lité d'expérimenter une situation, d'induire des lois, de modifier éventuellement le modèle. Com­me le souligne di Sessa, dans

ces cas, l'ordinateur ne sert pas à formaliser des expériences, mais à faire de nouvelles expé­riences à partir d'une certaine formalisation (les lois physi­ques).

A l'école primaire, la tendance est plutôt d'utiliser des logiciels tout faits pour «exercer» certains contenus. Nous avons visité une école privée à Genève qui utilise depuis une année des ordina­teurs . Trois micro-ordinateurs sont à disposition des enfants des 4e , 5e et 6e primaires. Ils font de l'orthographe, de la grammai­re, des maths, des jeux. L'ensei­gnant est très content de l'expé­rience et souligne le fait que les élèves sont beaucoup plus moti­vés, plus valorisés de travailler avec l'ordinateur qu'avec des fi­ches ou des livrés etc.

Cet exemple n'est pas unique: dans la plupart des écoles pri­maires l'ordinateur est utilisé simplement comme le sucre qui enrobe la pillule! Pour faire uni­quement les choses qu'on a tou­jours faites par des moyens tra­ditionnels et de la façon traditionnelle en leur apportant simplement l'attrait d'une nou­veauté prestigieuse.

Connaissez-vous Logo?

Certains d'entre vous connais­sent peut-être Logo, ce langage informatique qui a déjà beau­coup intéressé les pédagogues dans différents pays. Nous aime­rions ici le présenter en y appor­tant quelques considérations psychopédagog iq ues.

Rappelons qu'au départ, le but de la création de ce langage était de donner aux enfants l'ac­cès à un des produits les plus

puissants de la technologie mo­derne: les ordinateurs. Plusieurs auteurs pensent comme Pa pert (un des principaux concepteurs de Logo) qu'il ne faut pas subir l'introduction des ordinateurs mais avoir une position de sujet: J. Perriault, par exemple, a beau­coup écrit sur la nécessité d'une culture technologique diffusée par l'école. Cet auteur remarque que les jeunes sont de plus en plus plongés dans un environne­ment riche en objets technologi­ques, mais que, bien qu'ils les manipulent avec aisance, ils ont une attitude de simple consom­mateur, car il leur manque la «connaissance» pour pouvoir pé­nétrer la «boîte noire» et maîtri­ser l'appareil. L'originalité de Pa­pert, pourtant, est d'avoir fourni un instrument à cette appropria­tion technologique: un langage informatique.

Apprendre avec un ordina­teur

Nous distinguerons deux appro­ches dans l'utilisation pédagogi­que de l'ordinateur:

1. Apprentissage par l'ordina­teur: autrement dit,I'EAO (En­seignement Assisté par Ordina­teur) ou «drill and practice». Dans cette approche, un cours spécifique comportant des exer­cices ou des questions auxquel­les l'élève doit répondre est dif­fusé au moyen de l'ordinateur. Nous pouvons dire que l'ordina­teur «prend en charge l'appren­tissage» de l'élève en le guidant dans sa progression, en lui don­nant des informations supplé­mentaires quand il en a besoin et en lui posant d'autres ques­tions. Les réponses de l'élève sont analysées et ses erreurs

#

constituent une source d'infor­mations surtout pour le concep­teur du logiciel : la prochaine question posée sera fonction de la dernière réponse. En fait, dans cette approche, l'ordina­teur sert de moyen pour mettre en communication l'élève avec le concepteur du programme.

2. Apprentissage avec l'ordina­teur: dans cette approche, nous classerions les logiciels outils (comme le traitement de texte) les logiciels de simulation ou les langages comme Logo. Ce qui distingue cette deuxième caté­gorie de la première, c'est le fait qu'il n'y a pas d'intentionnalité ni de progression prescrite dans le logiciel. Il y a, bien sûr, des acti­vités plus ou moins adaptées à chaque logiciel (comme tout ob­jet d'ailleurs), par exemple un traitement de texte sert à écrire et pas à faire des calculs, etc. Ces logiciels sont un simple ins­trument permettant à l'utilisateur de réaliser quelque chose . Fai­sons le parallèle avec l'utilisation d'instruments permettant de clouer des objets: un marteau et des clous. Ils ont des règles d'utilisation: il vaut mieux taper sur la tête du clou si on veut l'en­foncer, le tenir dans une certaine orientation etc. Pourtant, ce qui sera produit, n'est pas «inscrit» dans ces outils, et les pièces mal clouées ne sont pas dues à l'instrument mais à celui qui l'a utilisé.

Revenons à Logo. Selon Papert, en travaillant avec ce langage, les enfants effectuent un double apprentissage: - en apprenant un langage in­formatique, l'enfant développe des capacités générales trans­posables aussi dans d'autres

domaines: des capacités de pla­nification, des heuristiques de résolution de problème (c'est-à­dire des lois générales, comme, par exemple, face à un problème inconnu essayer de le rappro­cher de quelque chose que l'on connaît déjà, subdiviser un pro­blème en sous-problèmes etc.) des stratégies de debugging etc. C'est une façon de travailler autonome, une attitude active face à l'apprentissage qui se dé­velopperait par cette méthode de travail. - le deuxième aspect de l'ap­prentissage concerne les no­tions fondamentales d'un certain domaine, le plus souvent la géo­métrie. Ce domaine constitue un «micromonde», c'est-à-dire un champ notionnel permettant di­verses activités d'exploration.

Par exemple, en programmant le dessin d'une fleur, l'élève se trouve confronté à des problè­mes géométriques à propos des angles, distances, symétries, in­versions etc. ainsi qu'à des pro­blèmes d'organisation de la tâ­che, d'analyse et de plani­fication.

Le langage et ses implications

Regardons maintenant certains aspects de Logo et leur implica­tion au niveau psychopédagogi­que.

En Logo, il est possible de <<tra­vailler» dans différents domaines ou micromondes, le plus connu étant celui de la «géométrie de tortue». La tortue, si vous ne l'avez pas encore rencontrée, est un objet qui se déplace quand on lui donne des ordres. Si la tortue est souvent repré-

sentée par un trianble sur l'écran, c'est pour lui donner une direction dans l'espace, un avant et un arrière, une droite et une gauche (un cercle, par exemple, n'aurait pas fait l'affai­re): vous pouvez ainsi reporter les mouvements de votre propre corps sur cet objet. Souvent on voit ceux qui communiquent avec la tortue, bouger et faire différents mouvements et ges­tes en recherchant la solution du problème qu'ils se posent.

La tortue donc, sert à dessiner ou à faire de la géométrie. On prouve en mathématiques que tout mouvement ou tracé peut être approché à partir de deux mouvements de base: les trans­lations et les rotations. La tortue donc comprend un vocabulaire de base lui permettant d'effec­tuer ces mouvements: ce sont les ordres AVANCE ou RECULE d'un certain nombre de pas (translation) et tourne à DROITE ou à GAUCHE d'un certain nom­bre de degrés (rotation). La tor­tue possède aussi un crayon avec lequel elle peut laisser la trace de son déplacement ce qui permet de dessiner. Remar­quez que les ordres donnés en français, sont en fait des ordres en Logo: car on ne pivote jamais sur place comme la tortue quand il s'agit de tourner, et on ne dit jamais AVANCE 30, mais on dira plutôt «avance plus vite» ou «avance jusqu'à l'arbre» etc.

Une première tâche découle donc de l'interaction avec l'ordi­nateur: s'approprier un vocabu­laire univoque où le sens des mots est unique et bien précis. Ceci n'est pas aussi trivial: les premières fautes sont souvent dues à une transposition directe

~" """... r~.~ ••• """"""" W",-. ..~YW ••• Y.~ ••••••••• '

i 1 ',.~'I· Il' , •••• tl~~1\

Page 6: L'Ecole valaisanne, avril 1986

du langage naturel AVANCE DROITE 90 ou AVANCE LEVE­CRAYON 100. Pour les dépas­ser, une décentralisation est né­cessaire, car on doit se placer du point de vue de l'ordinateur: comment comprend-il le messa­ge que nous lui envoyons, où se situe le décalage, comment faire comprendre ce que nous vou­Ions obtenir: tout ceci nous inci­te à analyser ce que nous ve­nons d'effectuer et à réfléchir sur les moyens que nous utili­sons .

Piloter une tortue ou /a programmer

En Logo, chaque instruction peut être exécutée par la machi­ne immédiatement et il est pos­sible d'obtenir des résultats sans devoir écrire de program­me. Le mode pilotage, ou pas-à­pas, ou mode direct permet d'avoir un contrôle direct sur l'adéquation de ce que l'on fait, car un fedd-back est obtenu à chaque instruction . Ainsi , le des­sin peut se construire par ajuste­ment progressif, au fur et à me­sure des instructions données, ce qui est important pour les dé­butants, car ils ont souvent be­soin de tester chaque fois une instruction pour mieux compren­dre sa signification .

Cette façon de travailler, en mode direct, vous limite au pré­sent. Dès que l'on vide l'écran, l'image disparaît et tout est à re­commencer. Ainsi, la nécessité de passer à la programmation apparaît assez vite. En Logo, un programme est ce qu'on appelle une procédure et définir une procédure consiste à définir un mot avec des termes que l'ordi­nateur connaît déjà. Par exemple

8

on lui expliquera que pour faire un carré, il faut suivre telles ins­tructions:

POUR CARRE REPETE 4 [AVANCE 50 DROITE 90] FIN

Dès qu'un terme est défini, il fait partie du vocabulaire Logo; il peut être utilisé dans différents contextes et prendre des signifi­cations différentes. Pour repren­dre l'exemple du carré, il peut représenter les murs d'une mai­son mais aussi le corps d'un personnage ou le wagon d'un train .

Regardons d'un peu plus près ce que signifient les procédures dans ce langage. Elles sont uti­les pour pouvoir enregistrer sur disquette un certain travail et le retrouver par la suite. D'autre part , pour faire les mêmes ac­tions, il n'y a pas besoin de reta­per plusieurs fois les mêmes ins­tructions, il suffit de les appeler par le nom qui leur a été donné. De plus, une procédure reste dans la mémoire et on peut y fai­re appel à n'importe quel mo­ment. Elle libère du présent. Mais il y a plus ... faire une procé­dure oblige à structurer un pro­blème, à l'analyser et à prévoir toute une série d'actions et la fa­çon dont elles s'enchaînent.

Un principe important en Logo est la programmation structu­rée: celle-ci consiste à décom­poser un problème en plus peti­tes unités qui sont plus faciles à construire, à définir ensuite une procédure pour chacune d'elles et, finalement à les recombiner dans un tout. Face à une figure complexe ou à un problème diffi­cile, on cherche des unités de base, des choses qui sont les

mêmes «qu'est-ce qui change, qu'est-ce qui reste pareil». Cette décomposition est déjà un pre­mier pas vers la solution . Et une MAISON, par exemple, se com­pose d'un TOIT et d'une FAÇA­DE et, cette FAÇADE, de FENÊ­TRES, MURS, PORTES etc. De cette manière, il est aussi plus facile de corriger d'éventuelles erreurs ou de porter des modifi­cations à des parties précises.

Il ne faut pas oublier qu'en Logo une procédure n'est pas un nou­veau concept, mais une série d'actions qui peuvent être exé­cutées par l'ordinateur. Il sait fai­re une série d'actions pour pro­duire telle ou telle chose et il n'y pas d'autre définition des diffé­rents mots que celle que nous lui avons fournie. Ainsi par exem­ple, bien que nous jugeons une forme comme étant un carré si ses 4 côtés sont égaux et les 4 angles sont de 90 degrés, nous nous centrons sur la figure fina­le, le résultat. Par contre, pour l'ordinateur, un carré tracé en tournant à gauche se distingue d'un autre qui est tracé en tour­nant à droite. D'ailleurs, on peut nommer carré une figure triangu­laire, car l'ordinateur n'a pas de connaissance propre, il ne peut juger quant aux intentions de l'utilisateur et tout ce qu'il peut signaler ce sont des erreurs de syntaxe.

Prenons un exemple: un enfant de 8 ans, a défini un carré avec des côtés de 90 pas et des an­gles de 90. Pour faire un carré plus petit, il diminue toutes les dimensions: côté de 30 pas et angle de 30 degrés. Comme on peut se l'imaginer, la figure obte­nue ne ressemble absolument pas à un carré, mais ce n'est

o

pas l'ordinateur, c 'est lui qui dé­cide de l'exactitude de sa forme . Par la suite, il reprend une à une les instructions et trace un petit carré en tâtonnant.

Nous arrêterons là la présenta­tion du langage; ceux qui auront l'occasion de le pratiquer en dé­couvriront bien d'autres as- , pects .

Logo est le seul langage infor­matique entouré d 'une philoso­phie de l'éducation. Mais il est aussi entouré d'un certain nom­bre de mythes, le plus fréquent étant celui selon lequel l'enfant découvre tout seul ce qu'il y a à appre.ndre ainsi que toutes les idées puissantes, par simple in­teraction avec l'ordinateur, et l'enseignant ne doit surtout pas intervenir dans ce processus «naturel». S'il est vrai que plus le maître intervient, moins il laisse

·l'occasion à l'enfant de décou­vrir par lui-même, il est égaie­ment vrai que dans toute situa­tion, il y a un minimum

d'informations à fournir . Ainsi , pour Logo, il y a un certain nom­bre de conventions du langage et de savoir-faire qu'il faut expli­citer. Si on laisse les enfants «découvrir» toutes ces conven­tions, c'est un travail lent, fasti­dieux et peut être même impos­sible. De toute manière, le problème de l'intervention de l'enseignant est un problème très important qui occupe une place centrale dans la réflexion pédagogique et il vaudrait la pei­ne de lui consacrer une réflexion approfond ie.

O. Avram et A. Henriques

Weisenbaum, J . - Puissance de l'ordina­teur et raison de l'homme. Ed . Informati­que , Paris : 1981 . (Titre original : Compu­ter Power and Human Reason, 1976). Papert, S. - Le jaillissement de l'esprit. Flammarion, Paris : 1981 . (Titre original : Mindstorms, children , computers and powerful ideas . New York : 1980.)

9

l" """" .. ., ........ ~",. ... -- -,. ............ ,,."'~y,W •• ,,,I,,,.y ...... ..,,,. .. ,..-~~.~ .. T.'F-'O!9C'

,~1.'~~I, ,.,,~. ' 111_1 ' '~'.~'4\'I,.J

Page 7: L'Ecole valaisanne, avril 1986

10

L'enseignement du français en Suisse romande

Bilan et perspectives

La sérénité a succédé à l'inquié­tude , la morosité à l'enthousias­me, la résignation à l'agressivité. Le grand élan novateur a passé avec son tourbillon de réactions, de critiques et de violences ver­bales . Le temps est aujourd'hui à l'application sage et conscien­cieuse d'un nouveau plan d'étu­des et d'un nouvel enseigne­ment du français . C'est aussi celui des premières adaptations et des premières améliorations, car une telle rénovation pédago­gique ne saurait être exempte d'imperfections .

La tempête, c'était au début des années 1980. On y craignait le pire, à l'écoute de toutes les ob­jections que pouvait susciter le fait de vouloir changer l'ensei­gnement du français: le français aux orties, le nivellement par le bas, les enfants cobayes et même la subversion gauchiste et perverse, destructrice de la pensée, de la culture et de la ci­vilisation bourgeoise et libre.

Ce souffle de passion est heu­reusement tombé. La rénovation de l'enseignement du français apparaît aujourd'hui comme une tentative raisonnable de gens sérieux et compétents, mais cer­tainement faillibles, qui ont peut­être eu comme premier tort de laisser croire qu'ils ne l'étaient pas. Ils cherchaient à améliorer un enseignement traditionnel qui en avait besoin, et qui sem­ble encore en avoir besoin aux dires des enseignants qui ac­cueillent actuellement les élèves ayant bénéficié d'un enseigne­ment traditionnel du français. Nous pensons spécialement aux professeurs de gymnase et aux maîtres de la formation profes­sionnelle .

Il était admis , dès l'origine de cette grande œuvre, qu'elle ne pouvait être d'emblée parfaite et qu'il convenait de suivre de près sa mise en application et d'éva­luer avec précision ses résultats. Le service de la recherche de l'IRDP en a été expressément chargé en 1979.

Plusieurs études et enquêtes ont donc été menées par ce ser­vice en collaboration étroite et active avec les cantons, notam­ment les centres de recherches cantonaux, de la première à la sixième primaire. Il nous est dès lors possible de dresser un pre­mier bilan de cette opération .

Bilan

La grande majorité (80 %) des 700 enseignants de première et deuxième primaire , interrogés en mai 1985 dans les cantons de Berne, Fribourg , Genève, Valais et Vaud considère le renouvelle­ment de l'enseignement du fran­çais comme un changement heureux. 70 % sont d'avis que les résultats obtenus en lecture et en expression orale sont sa­tisfaisants. Quant à ceux qui ont enseigné antérieurement selon une pédagogie différente, ils af­firment que leurs élèves obtien­nent actuellement, dans ces do­maines, des résultats supérieurs à ceux d'autrefois et qu'ils sont en outre plus motivés .

Un sentiment analogue de satis­faction se dégage des enquêtes cantonales réalisées aux degrés moyens (3P, 4P et 6P) par le Centre vaudois de recherches pédagogiques dans le- canton de Vaud et par le Service de la recherche sociologique à Genè­ve.

Il n'en demeure pas moins que cet enseignement nouveau sus­cite encore de nombreuses et importantes difficultés qu'il s'agit de ne pas minimiser et auxquelles il convient au contrai­re d 'apporter rapidement les correctifs nécessaires . Nous pouvons mentionner les quatre problèmes majeurs suivants :

- les maîtres et maîtresses in­terrogés ont le sentiment que cet enseignement convient bien aux élèves avancés, moins bien à ceux qui sont en retard. Cette pédagogie contribuerait donc à accroître les écarts entre les élèves. L'absence d'objectifs claire­ment définis pour chaque de­gré d'enseignement pourrait en effet favoriser le dévelop­pement en classe d 'activités trop exigeantes pour le niveau considéré et, dès lors , seule­ment accessibles aux élèves avancés ;

- les activités de libération ne sont pas parvenues à acqué­rir un statut équivalent à celui · des activités de structuration . Elles sont souvent considé­rées comme activités faculta­tives et de détente. Ce sont elles que les maîtres aban­donnent en effet le plus volon­tiers lorsque le temps vient à manquer. Elles deviennent aussi plus rares dès les de­grés moyens de la scolarité;

les procédures d'évaluation et de notation font également problème, dès le degré 3 sur­tout , car , inchangées dans la plupart des cantons, elles _ne se trouvent plus en accord avec les principes nouveaux de l'enseignement renouvelé du français;

enfin, la transition primaire­secondaire semble mal enga­gée dans plusieurs cantons . L'information des ensei­gnants des niveaux secondai­res apparaît souvent comme insuffisante. Or, nous avons observé, lors de la généralisa­tion de cet enseignement, que la méconnaissance de ses objectifs et de ses conte­nus était source d'inquiétu­des, elles-mêmes sources de réticences , voire de refus .

Perspectives

Ce premier bilan, partiellement positif, implique donc que deux démarches différentes et com­plémentaires soient adoptées:

- d'une part, poursuivre avec détermination la rénovation engagée, considérée comme globalement positive. Cette attitude demande de ne pas relâcher l'effort d'information et de formation engagé dès l'aube de la généralisation de cet enseignement, et cela particulièrement au moment où ce renouvellement péda­gogique atteint les degrés se­condaires de la scolarité ;

- d'autre part , atténuer, voire supprimer les difficultés ma­jeures et mineures, révélées par les différentes enquêtes, notamment en précisant les exigences minimales du pro­gramme et en adaptant les procédures d'évaluation, des degrés moyens surtout, aux pri nci pes méthodolog iq ues du nouvel enseignement. Une redéfinition de l'importance et de l'articulation des activités de libération et de structura­tion aux différents niveaux de la scolarité paraît également indispensable.

Jacques Weiss, IRDP

* Texte paru dans le Bulletin du CARESP de février 1986.

11

'" """""""""""""""""""", •• " ' ~y •••••••••••• ~Y~ ••• ~ ••• ~Y •• YW

. J-',,~~I' I~ •• ~t.lii' 'Ijl~' '.lt"···

Page 8: L'Ecole valaisanne, avril 1986

12

Français: point de vue

Je fais partie de ceux qui s'épouvantent du problème de la baisse de niveau en orthogra­phe, sans pour autant fuir de­vant la catastrophe!

Si je n'ai aucun moyen de diag­nostiquer le mal, j 'émets vo­lontiers l'hypothèse suivante. Quand l'élève arrive en 3e primai­re, son bagage en français s'est dispersé dans l'approche des difficultés sans que les notions répétitives aient produit des ac­quisitions profondes. «On ap­prend à apprendre», mais plus à retenir, basant l'enseignement plus souvent sur desdécouver­tes orales qu 'écrites . Les livres de l'élève sont devenus des jeux de l'oie où l'on avance en noir­cissant des cases vides , stéréo­typées et codées plutôt qu'un outil de répétition où l'enfant peut, selon des directives initiati­ques, interprêter la musique à la clef. Il n'y a plus de registres , de récurrences, de bibles dans les­quels se puisent des consignes interchangeables selon les exi­gences des enseignants et les besoins des élèves. Les exerci­ces' à trous sont à l'image de la société de consommation qui propose des concours Ford ou Omo (qui roule ou lave plus .. . CHOISISSEZ vite, nouveau , pré­cis) avant de passer à un autre look affriolant.

Autre hypothèse. Le goût du changement pour le change­ment a remplacé le charme de l'endurance. On change d'éthi-

que, de méthode, de manuel comme de swatch . Les fascicu­les de français (par respect de l'étymologie du mot , peut-être) arrivent en 3P deux ans après les cours de recyclage par tran­che de deux (en fin septembre et en janvier). C'est sans impor­tance! Le changement retardé ne correspond que peu aux dé­sirs de la plupart des ensei­gnants de ma connaissance! Mais c 'est à eux de choisir les moyens d 'enseignement du français renouvelé . Ils sont là. Il faut «faire avec». Je n'ouvrirai pas ici le procès de ces fiches colorées et attractives, car ça ne servirait qu'à enfoncer une porte entrebâillée! Jouons avec le . changement en essayant de re­valoriser l'endurance par des constructions personnelles, créatives .

L'enseignant devient insensible­ment un robot qui dit: «sortez la fiche NU 4, FL ' 48, F2 53» et l'étudiant un consommateur qui subit la chaîne 3, continue avec la 2, termine avec la 8, en rêvant du . cycle A dans l'envoûtement de l'éclectisme!

Et l'on s'étonne d'une baisse de niveau en orthographe? Mais non, mais non, ne pleurez pas! l'avenir est à l'informatique.

Salut poète! Et merci Monsieur Lovey!

Françoise Carruzzo enseignante en 3e primaire

Français: point de vue

Monsieur le Rédacteur ,

Votre article sur la baisse de ni­veau en français 1 nous laisse sur notre faim . En attendant des précisions , voici ce qu 'un vieil instituteur retraité pense de ce fléchissement.

Les premiers inculpés ce sont les manuels , c 'est du réchauffé. L'usage qu 'on en fait est primor­dial. Aux maîtres de s'adapter et de tirer un maximum de profit des instruments dont nous dis­posons.

Une note optimiste d 'abord . La lecture est en progrès. Les en­fants appelés à lire les textes bi­bliques à l'église, le font avec bonheur. A leur âge , il y a 60 ans , nous étions moins à l'aise .

Leur vocabulaire est plus riche.

Malgré la multiplicité des illus­trés et des revues les plus at­trayantes, nos petits-fils sont peu avides de lecture; les ban­des dessinées sont leur prédi­lection, l'image s'impose, le texte se devine, pas d'effor't! La télévision a sa grosse part de responsabilité dans ce domaine. Quelle décadence de se com­plaire dans des émissions telles que Dodu, Dodo. Espérons que la création des bibliothèques lo­cales contribuera à remonter le courant.

Qu 'il y ait une baisse de l'ortho­graphe, il n'y a pas lieu de s'en étonner. L'extension des pro­grammes, la 2e langue en parti­culier exigent des efforts de mé­morisation, au détriment du français, peut-être.

A entendre les doléances des parents , les maths modernes ac­caparent un temps précieux et

demandent une tension d'esprit harassante.

Comment acquérir une bonne orthographe? Les redites sont probables ; allons-y tout de même. L'usage des dictées pré­parées n'est pas contestée ; ce­pendant , il y aurai t lieu de varier le menu : se borner quelquefois à certains mots d'orthographe plus difficiles ou des accords spéciaux.

Les mots mal orthographiés doi­vent être relevés avec soin et re­vus fréquemment; l'expérience démontre combien il est labo­rieux de déraciner les images fausses qui se sont incrustées dans la mémoire.

Afin d'éviter les fautes les plus courantes, exercer systémati­quement les mots à consonnan­ces communes : et, est, ait,; a, à; quel , quelle etc .

L'orthographe d'usage s'ac­quiert à l'aide d'une liste. Pour­quoi pas celle de Pirenne que chaque élève pourrait compléter au besoin .

Les dictées glanées dans l'un ou l'autre manuel sont à exclure sans ménager sauf en cas d'examen.

L'étude des phonèmes et des homonymes ne doit pas être en­visagée trop tôt. C'est un cou­ronnement en fin de scolarité .

Joseph Oessimoz instituteur retraité

1 Ecole valaisanne N° 7, mars 1986, pp, 19-20,

13 ,t, """""""""". ~ ..... , " .. ~.W9.( ~-.·Y.YW •• -Y~~-~ ; 1 1 1 ~ • , , 1 1 1 1

Page 9: L'Ecole valaisanne, avril 1986

«Lorsque l'éducatrice vient trou­ver l'enfant dans son cadre fami­lial, les contacts se nouent plus étroitement et l'enfant en retire un grand bénéfice.» Ainsi s'exprime la maman d'Yves at­teint d'une grave déficience mentale. Le Service éducatif iti­nérant vaudois, le premier à s'or­ganiser en Suisse romande en 1958, propose un film sur le cli­mat de travail que vivent les éducatrices en voyageant d'une famille à l'autre. Ce film s'adres­se à toutes les personnes inté­ressées par les problèmes de la petite enfance, aux enseignants, aux autorités scolaires ainsi qu'aux parents d'enfants handi­capés.

Une prise en charge à domicile soutient les parents dans leur tâ­che éducative. Un enfant handi­capé réclame une présence constante et les parents sont quelquefois soulagés qu'une en­seignante prenne la relève . C'est aussi, pour eux, l'occasion de partager leurs angoisses et leurs problèmes avec une per­sonne compétante qui connaît bien leur enfant. Le Service édu­catif itinérant apporte une aide pédagogique aux jeunes handi­capés d'âge préscolaire.

Le film, réalisé par Leslie Jenkins avec la collaboration de plu­sieurs spécialistes de la petite enfance, présente la journée de travail d'une enseignante dans différents milieux familiaux. La présentation est artistiquement conçue, le ton chaleureux, lavé de toute miévrerie et les très bel­les images ne trichent pas avec la réalité. Les fondus et les cou­leurs douces accentuent les re-

14

Le monde des handicapés Prise en charge à domicile «L 'enfant handicapé est une personnalité à part entière, qu'il faut savoir rejoindre de personne à personne dans une rencontre à égali­té humaine et dans un respect total.»

Photo R. Chedel

lations de confiance qui s'éta­blissent entre la mère, l'enfant et l'enseignante spécialisée.

Le Service itinérant valaisan tient à promulguer ce film dans le canton. Les responsables or­ganisent des rencontres par ré­gion et des discussions suivront la visualisation de la bande vi­déo. Une manière originale de mieux présenter aux milieux in­téressés un service que tout le

René Oelafontaine

monde connaît, mais dont on ne sait, finalement, que peu de cho­ses.

Dates des présentations: 16 avril à 17 h 00 - La Castalie, Monthey 23 avril à 20 h 00 - Ecole de Commerce, Martigny.

Elisabeth Sola

• Les batraciens de Suisse

Le rendez-vous nuptial du crapaud commun , le subtil érotisme du triton, les migrations crépusculaires des grenouilles rousses sont racontées en détails et en couleurs dans la dernière revue PANDA. A la poétique reproduction des batraciens de notres pays viennent s'ajouter les lieux de prédilection du crapaud elalmite, du crapaud accoucheur ou du crapaud sonneur aux mœurs aussi étranges que leurs noms.

Pour ·la beauté et la précision de~ textes, d~s photos et des dessins, à avoir absolument dans sa bibliothèque de classe.

En vente à 1'00lS ou auprès du WWF-Enseignants, Case postale, 8037 Zurich .

LA CASTALIE Centre médico-éducatif cantonal 1870 Monthey - CCP 19 - 5555

Tél. (025) 70 61 66

A VENDRE 35 TABLES D'ÉCOLE

Modèle Embru 4527/1 B. Dimensions 75 x 56 cm, inclinable, régla­ble en hauteur de 54 à 78 cm, en très bon

état. Prix à discuter.

S'adresser à M. Cretton Centre médico-éducatif

La Castalie - 1870 Monthey Tél. (025) 7061 66

15 'l' """"""""""'~ ... - -...... ,',' "',~ .. \ .................. . 1 r : ~ tilt ~ .

Page 10: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Photo Bruno Clivaz

L'enseignement

«On ~'enseigne plus l'histoire.» «On ne parle plus d'histoire suis­se dans nos écoles.» Ces propos, et d'autres sembla­bles, nous les entendons sou­vent, nous y souscrivons parfois . Certes, ils sont faux, mais révé­lateurs du sentiment de beau-

de l'histoire

coup qu'«on» nous a changé l'histoire et qu'«on» enseigne au­jourd'hui autre chose et autre­ment qu'hier.

Il est vrai que l'histoire a connu une profonde mutation au cours de ce siècle: d'histoire nationa­le, à prédominance politique, di­plomatique et militaire, elle est devenue histoire de la civilisa­tion, à prédominance socio­économique et culturelle . L'en­seignement, avec beaucoup de retard, a rejoint les chercheurs. Le changement est tellement éclatant que certains parlent, avec exagération et présomp­tion, de nouvelle histoire et, donc, de nouvel enseignement de l'histoire. Le Valais, pas plus que les autres cantons, ne pou­vait ignorer ces tendances ni éluder les difficultés pédagogi­ques de ces nouvelles perspec­tives.

Il a paru utile à la Société d'his­toire du Valais romand de pré­senter quelques aspects de l'en­seignement de l'histoire dans les écoles valaisannes: la place de l'histoire dans l'enseigne­ment de l'environnement (M. Ré­ginald Broccard); l'opportunité d'un manuel d'histoire pour les écoles primaires, avec un début de réalisation pour les classes de langue allemande (M. Arthur Fibicher) ; l'exposition de maté­riel et de documents mis en mains des élèves ainsi que la rétrospective de manuels d'his­toire en usage dans les écoles du canton (M. Maurice Parvex); etc.

Photo Bruno Clivaz

Ces présentations auront lieu le dimanche

25 mai 1986, à 10 h 00 à la salle de la Matze (rue de Lausanne 51)

à Sion en séance publique et gratuite

lors de l'assemblée générale de la Société d'histoire du Valais ro­mand .

L'après-midi, dès 15 h 15, visi­te commentée de l'exposition:

LE VALAIS AVANT L'HISTOIRE

qui s'annonce comme un événe­ment majeur de la saison cultu­relle sédunoise et valaisanne.

Rendez-vous sur la place de la Majorie, rue des Châteaux.

N.B. La Société d'histoire du Valais ro­mand s'efforce de faire mieux connaître le passé du Valais . Elle présente les tra­vaux importants d'histoire et d'archéolo­gie qui se font dans le canton , soit en publiant leurs résultats dans sa revue , les Annales valaisannes, soit en offrant aux chercheurs une tribune lors de ses assemblées de printemps et d'automne. Elle s'adresse à tous ceux qui s'intéres­sent , de près ou de loin , à l'histoire valai­sanne sous ses aspects les plus divers .

Pour devenir membre de la Société, il suffit d'en faire la demande à M. Bernard Tissières, trésorier de la Société, rue des Neuvilles 2, 1920 Martigny. La cotisation est actuellement de Fr. 20.- par année.

16

t"~ """""""""",""W."""""",. ' 9Wyyy •••••• WWy.····W.W9 •• ~~y.y9.W ••

" -~~.~t ·~'i'.j~ 1 J 1 111. li

Page 11: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Expo ((La Rue»

18

Exposition « LA RUE)}

.... ~ ......

En septembre 1985, la Section valaisanne des Maîtres de des­sin invitait les classes du canton à participer à une exposition de travaux d'élèves sur le thème de «la rue» .

Près de 60 classes y répondirent en envoyant leurs travaux [des­sins, peintures, gravures, ma­quettes, photos ... ]. Nous les re­mercions sincèrement.

L'exposition est actuellement en cours de montage. Elle com­prendra 20 à 25 panneaux de 1,30 m x 2.40 m, 5-7 maquettes avec support ainsi que quelques objets en 3 dimensions (banc, personnages, signalisation .. . ). Chaque travail est accompagné d'une brève fiche explicative.

A partir de mai 1986 elle pourra être présentée dans les diffé­rents centres scolaires qui en fe­ront la demande au moyen du bulletin ci -dessous .

BULLETIN DE RESERVATION

Centre scolaire

Commune

Responsable

téléphone

Conditions de prêt

- L'exposition est en prêt, en principe , pour une durée de 2 semaines.

- Celui qui désire la présenter se charge de son démontage et de son transport depuis le dernier endroit où elle est ex­posée (volume de transport: une camionnette).

- Une participation aux frais de Fr. 100.- est demandée.

Remarque: dans la mesure du possible nous essayerons de respecter la période d'exposition souhaitée et de regrouper par région afin d'éviter des frais de transport inutiles.

Bulletin à retourner à ODIS, Bruno Clivaz, Gravelone 5, 1950 SION

Délai d'inscription : fin avril 1986

19

'" """"""""""""""."""""",.",., ' - •• y ••• y •••••••••• y.~ ••• ~ •• ~ ••••

, 1 • " ~ 1 1 1 1 l , ~ • • ' • 1 1 1 ; , ~ ~ ~ ~ t J,ll

Page 12: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Photo R, Chedel

20

Commission suisse pour les moyens audiovisuels d 'enseignement et l'éducation aux mass medias (COSMA) et Centre de perfectionnement de Lucerne COSMA + ONDP, Champréveyres 3, C.p, 10 2000 Neuchâtel 8 Monruz, tél, (038) 223925

Les réalisations audiovisuelles à l' école

Lausanne, Collège des Bergières - 21 mai 1986

Organisée par la sous-commission COSMA «Cours et Manifesta­tions» e~ I~ Centre de, perfectionnement de Lucerne, cette journée est destlnee aux enseignants de tous niveaux et de toutes discipli­nes, Elle a pour but :

d'informer les enseignants sur les possibilités de l'audiovisuel léger dans la pratique quotidienne de la classe;

~e faire connaÎtre des productions audiovisuelles originales (dias, fllm~, transparents, enregistrements, vidéo, etc,) réalisées par des collegues dans le cadre scolaire;

d'échanger idées et techniques,

Entrée libre,

c

«'En éducation, nous sommes au seuil d'une ère nouvelle, organisée en fonction de la découverte plutôt que du dressage» (Mac Luhan 1976, Pour comprendre les Médias.) 1976-1986: 10 ans déjà! Bénéficiant de la création de la TVE, la radio a troqué, en 1976, ses ori­peaux scolaires contre un look édu­catif pariant sur l'imagination, la créativité individuelle et collective,

, inscrites dans ses objectifs généraux. En dix ans, l'éventail des expériences se solde par un bilan de quelque 600 émissions originales, spéciale­ment réalisées à l'intention des ensei­gnants primaires et secondaires, pour le bénéfice des écoliers romands de 6 à 16 ans. Une production impor­tante, pour un public cible ma foi pré­cieux pour la SSR - ou qui devrait l'être - car inaccessible autrement que par le canal de la RE 'contraire-ment à la TV. .

Mais encore .. , Le spectre des tâches imparties à la RE s'est sensiblement élargi au fil des ans. Peu à peu, aux postulats de base, se sont greffées des émissions nou­velles, suscitées par les aménage­ments du plan d'études. Les «Opérations spéciales» (contes, histoires policières, nouvelles fantas­tiques), l'«Initiation» au théâtre, à la poésie, sont venues relayer les activi­tés cadres de l'enseignement du fran­çais et offrir une tribune à l'école; «A la découverte» a été l'occasion pour les élèves de se familiariser à la fois avec leur environnement et la prati­que du reportage radio. Ce genre d'émissions implique, en plus de la production, des tâches d'animation, de relation avec les clas­ses, avec les institutions partenaires de la RE, la SSR et les DIP, qui char­gent considérabltiment le bateau de laRE. Le suivi des émissions, autant que ce qui les précède - dossiers, docu­ments d'accompagnement - sont autant d'éléments qui ont pris de l'importance et qui postulent une redistribution des forces et des énergies. A cela s'ajoutent les effets de la restructuration des programmes d'Espace II, en voie de réalisation depuis un an. Les moyens financiers,

les méthodes, les objectifs, les homo, mes au pouvoir ont changé. Impossible de ne pas en tenir compte. ,Ces constatations nous obligent à reconsidérer les données de la situa­tion acquise il y a dix ans, Mais dans quel sens aller? Comment agir? Comment utiliser la dynamique et le mouvement engendré par ces chan­gements, sans tomber dans l'éphé­mère, le ponctuel, l'effet de mode? Sans perdre sa spécificité. Sa person­nalité. Les deux enquêtes menées à la demande de la SSR, l'une par l'IRDP sur l'utilisation qualitative, l'autre par les DIP romands sur l'utilisation quantitative de la RTVE, donnent des résultats positifs intéressants. Elles ne révèlent pas cependant ce que pensent les abstentionnistes, ni ce qu'ils désirent. En ce moment charnière où la Radio éduGative cherche à mieux canaliser son éner­gie, à établir des priorités pour mieux servir son public, tous les avis sont les bienvenus, A la périphérie de l'an 2000, en plein cœur du boom médiatique qui voit la vérification des thèses de Mac Luhan sur l'irruption des médias dans notre vie quotidienne, il est bon que la Radio éducative s'interroge sur son rôle et mène une réflexion critique sur les moyens de mener sa tâche à bien. Rendez-vous à l'automne pour le pas­sage à l'acte.

M. J. Broggi

21 ,t, """""""""", •.... - - ~-.. yy.~ •• y., " •• ~y... ~Y·~." •• ~~T.~ ,.Irll'~( .,~. \I~il; tI4 ••••• ~I.

Page 13: L'Ecole valaisanne, avril 1986

22

21 et 22 avril

« L'événement du mois» Télactualité doit permettre aux classes

Télactualité • Soit d'en savoir plus sur une actua­lité présentée brièvement par la télé­vision ou un autre média. • Soit d'apporter une simplification, une sorte de vulgarisation, pour rendre l'événement plus proche des élèves. • Soit de traiter des sujets d'actualité pouvant intéresser les jeunes et qui seraient négligés par les émissions des programmes généraux.

Documentaire 15 avril, vers 14 heures

Chaque émission de Télactualité est complétée, la semaine suivante, par la diffusion d'un film tiré des archives de la SSR, traitant le même thème en lui apportant encore un éclairage dif­férent. A vous de choisir parmi ces docu­ments filmés, quels sont les extraits ou séquences vous permettant d'aborder en classe le thème retenu chaque mois.

Albert-Edgar Yersin, artiste d'hier et d'aujourd'hui

Cet artiste graveur de renom a aussi été professeur à l'Ecole des beaux­arts de Lausanne, enseignant la tech­nique du burin mais surtout profes­seur d'enthousiasme, apprenant à ses élèves à regarder les choses. Pour connaître et maîtriser la gravure, il

faut y consacrer toute une vIe; c'est justement ce qu'a fait Yersin. Au cours· de l'émission, Albert-Edgar Yersin est interviewé par ses élèves admiratifs, présentant un de ces profs dont on voudrait devenir l'ami, mieux connaître sa vie, ses préoccu-

TV-Scopie

pations, ses questions, ses inquiétu­des, ses attaches culturelles, et son œuvre évidemment. Une émission à suivre, un crayon ou un burin à la main!

Lejour où un journaliste quifait de la recherche d'information travaille légè­rement, ce journaliste-là tient deux mois, et après deux mois il n'existe plus. Nous, pour durer, nous devons vérifier nos informations. C'est-à-dire avoir au moins, je dis bien au moins, deux sources de niveaux identiques, pour sortir une information.

Roger de Diesbach

Au fond le journaliste est..., (à mon avis mais c'est corroboré par les faits) ... , n'est pas foncièrement un acteur, c'est un intermédiaire. C'est-à­dire qu'i1faut avoir une certaine sensi­bilité assez spéciale, une sensibilité qui vous permet d'être entre les gens et de ne pas vouloir se mettre à la place des gens.

Claude Monnier

Documentaire

Ces propos, tenus dans notre émis­sion par deux des grands noms de la presse écrite romande, en donnent à la fois le ton et le sens. Editorialiste, journaliste de recherche ou localier, la profession de journaliste est diverse. Jacques Rouiller,journaliste, Claude Cruchon, réalisateur, nous offrent un portrait réaliste de cette profession qui prête si souvent au rêve.

13 mai, vers 14 heures, 1re partie 20 mai, vers 14 heures, 2e partie

Amazonie, une L'homme est responsable de la dis­parition de la moitié des forêts tro­picales. Les désirs de progrès, de prospérité à l'européenne conduisent l~s gouver­nements et certaines compagnies pri­vées à faire défricher la forêt pour exploiter des minerais ou développer une agriculture amazonienne. Mais la terre est pauvre, l'organisation déficiente, l'équilibre naturel est rompu. Après avoir défriché, on se rend compte, par exemple, qu'un palmier à lui seul, sans aucune intervention, produisait plus de nourriture qu'une vache paissant dans un pâturage

forêt à abattre misérable. Que de dégâts, d'aberra­tions, de souffrances auront été cau­sés pour cette colonisation du sol. Les arbres sont abattus, mais brûlés sur place. Les Indiens ou les petits paysans nouvellement installés sont traités comme les arbres, abattus parce que gênant les grands projets: autrefois la construction d'une voie ferrée, d'une route, aujourd'hui des barrages colossaux, des plans de développement gigantesques. A qui profite cette colonisation de l'Amazonie? se demande-t-on en conclusion de cette émission. Ques­tion à laquelle il sera facile de répondre après l'avoir visionnée.

«Les couleurs de l'orchestre»

3 juin, vers 14 heures

Une production d'Eric Bauer, de la série «Des yeux pour entendre».

17 juin, vers 14 heures Seconde partie f

8 Jean-Marie Auberson, Ursula Rutti-, mann et Marcello Viotti, expliquent

et interprètent, en début de cette Iseconde partie, les Valses nobles et sentimentales de Maurice Ravel. Interprétées d'abord au piano, à quatre mains, ces pièces sont reprises ensuite par l'Orchestre de la Suisse romande. Jean-Marie Auberson commente le rythme, le choix de tel ou tel instrument ou encore le génie de l'orchestration qui habitait Ravel. Enfin, c'est avec les Danses slaves d'Anton Dvorak que se termine cette excellente leçon de musique. Et rien n'empêche de goûter cette émission œuvre par œuvre, morceau par mor­ceau, pour en apprécier les qualités.

Editeur responsable: Radio-Télévision éducative romande. Sous-commission de production.

Conception Philippe Aquoise, Lausanne.

23

'" ',rr",",',"""""""""'"""",,,W.yy.,' .y ••• W~ •• -YTT~.WWWw.?Y-~~ ,jll, Iltl.~t ,~'t'f;ft' 1·~I~lt

Page 14: L'Ecole valaisanne, avril 1986

L:objectif de decrire et ce TV tante de 1 eXPJiq.uer· -SCopie est montage a reaIJsryne Phase' de

. ..ttlOn d'u fjlmpor_ n Ilm: le

es successives, En montrant les ~}~q~es, en faisant les aspects t.echcréatif. appel à l'espnt

26 mai, vers 17 h. 15

La Course autour de chez soi 1986

Au moment où paraît cette feuille de promotion, il vous reste encore une vingtaine de jours pour envoyer un reportage réalisé par vos élèves en film super-8 ou vidéo. Le dernier délai pour la réception des envois est en effet fixé au 25 avril.

Télévision éducative Télévision Suisse romande Case postale 234 1211 Genève 8

TV-Scopie 9juin, vers 17 h. 15 10 juin, vers 14 heures

Le montage

Télactualité

Que permet le montage? Ses resSOur­ces techniques. Quelle est la part du monteur? Son point de vue critique, artistique, comment utilise-t-il les possibilités techniques? Pour vous permettre de répondre à ces questions, deux monteurs réali­seront deux versions différentes partir d'un même matériel.

27 mai, vers 14 heures

Soyez dans la course!

Conçue à la manière d'une sorte de magazine, cette émission est l'occa­sion de présenter quatre ou cinq des meilleurs reportages envoyés. La sélection de ces reportages sera effec­tuée par deux jurys (un jury des jeu­nes et un jury des professionnels). Ils auront pour tâche de constituer un magazine de sujets divers, originaux et de qualité. Ne manquez donc pas ce reflet de l'actualité romande vue par des éco­liers.

«1536, quelle Réforme?»

A l'heure où nous rédigeons ces lignes, il est difficile de préciser le contenu exact de cette émission. Il s'agira toutefois de développer, à par-

24

tir d'archives . ou des différentes manifestations prévues, ce que la Réforme de 1536 a apporté à la cul­ture de la Suisse romande.

La Radio éducative diffusera cette semaine une émission sur le même thème.

c A vous la chanson!

par Bertrand layet

Afin de proposer aux enfants un grand nombre de chansons et d'accompagne­ments orchestraux, nous avons supprimé la tradi­tionnelle «partie d'étude» dans les émissions du trimestre. Qu'en pensez-vous? Merci de nous le faire savoir! Vous pouvez aussi obtenir gracieusement les dossiers complémentaires comprenant les partitions des

chansons (mélodies, accords de guitare et paroles) à l'adresse suivante:

« A vous la chanson!» Emission de Radio éducative Radio Suisse romande «Espace 2» CP 233 1211 Genève 8

Merci de joindre à votre envoi une enveloppe (format A4) dûment remplie et affranchie.

«L'Echelle Beaufort» d'après les chroniques de Nam et Loé. Un conte musical de Jac­ques Yvart (destiné aux enfants de 8 à 12 ans). Il y a bien longtemps, sur une Île, vivaient Nam et sa sœur, Loé. Leur père était pêcheur. Chaque jour, quand le temps le permettait, il armait sa barque et voguait vers le large où il posait ses lignes et ses filets. Nam et Loé ne manquaient jamais de l'accompagner une partie du chemin, tantôt volant comme des mouettes autour du gréement, tantôt nageant parmi les dauphins qui leur faisaient escorte ... , avec ces pre­mières lignes, le ton est donné. C'est d'abord du souille du vent et d'écume de la mer qu'il va être question. Pour ser­vir de cadre à des aventures où la nature et la poésie sont reines. Chantre-chanteur de la vague océane et de la brise marine, Jacques Yvart fait ici se côtoyer intimement le texte du conte avec ceux de chansons aux titres évocateurs: La chans.on du vent, La mer est comme un miroir, Chanson de la brise hésitante, Chanson du clapot sur la coque, Chanson des moutons ... de la mer, Chanson des pirates ... Un régal, vous disais-je, à savourer avec les yeux et le cœur de l'enfance, à laquelle L'Echelle Beaufort est prioritaire-

La chanson du vent Ecoutez la chanson du vent! Ecoutez la chanson du temps! Je suis devenu le souille Je suis devenu la mer

Ecoutez la chanson du ciel! Ecoutez le chant du tonnerre! Je suis devenu orage Je suis devenu nuage

Ecoutez la chanson de l'eau! Ecoutez chanter l'océan! Je suis devenu l'écume Je suis devenu la vague

Ecoutez la chanson du vent! Ecoutez la chanson du temps! Je suis devenu le souillè Je suis devenu la mer.

(Publié avec l'aimable autori~ation de Jacques Yvart, des Produc­tions SM et des Editions Ipomée.)

ment destinée. Avec son île, son volcan, ses dauphins et ses tritons, ses pirates, ses tempêtes... et le personnage mystérieux du poète, c'est une bien belle histoire qui nous est contée là. Et qui arrive à bon port, après avoir long­temps navigué dans l'aventure imaginaire.

Fred Hidalgo (extrait de Paroles et Musique)

Livre: L'Echelle Beaufort par Jacques Yvart, Editions Ipomée, 5, rue Grenier, 03000 Moulins. Prix de l'Académie des sciences de New York 1985 (dans sa version américaine). Disque: L'Echelle Beaufort par Jacques Yvart. Livret des chan­sons (texte et partitions musicales) inclus. Disque Arc-en-ciel 301419; SM 37.

Contenu de l'émission: Jacques Yvart racontera et chantera une version conden­sée de son conte musical L'Echelle Beaufort. Certaines chansons seront également proposées dans leur version instrumentale, afin de permettre aux auditeurs de les chanter.

en cbansondu .:;;:;

1.1& E-COJI - ,ng "'g charuondu Irm1ft1

$ ,.7 ",Il fk.r.-nul. JOU/JI'

• 'Ii J j

25

l"~ "'f""""""""""""""""""'YY".'" "W •.••. ~ ...... y ~ ••••• yT.

·.,~t~" .. 1 "Itt'.... . 1 ~,llllr

Page 15: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Lamer est comme un miroir La mer est comme un miroir Les mouettes une à une La frôlent pour mieux s'y voir La mer est comme un miroir

La mer est comme un miroir C'est la maison de Neptune Que l'on peut apercevoir La mer est comme un miroir

La mer est comme un miroir On peut décrocher la lune Le matin comme le soir La mer est comme un miroir.

(Publié avec l'aimable autorisation de Jacques Yvart, des Produc­tions SM et des Editions Ipomée.)

Chanson de la petite brise La petite brise A l'air exquise Pourtant gentil marin, méfie-toi

A petite brise Qu'on se le dise Faut savoir tenir le bateau droit

Les petites brises Parfois suffisent Pour t'emmener là-bas, tout là-bas

A petite brise Dansent les balises Pourtant gentil marin, méfie-toi.

(Publié avec l'aimable autorisation de Jacques Yvart, des Produc­tions SM et des Editions Ipomée.)

26

Chanson du clapot sur la coque Notre barque se balance La mer est toute ridée Les vaguelettes s'élancent Vite brisées

Selon toute vraisemblance M'a raconté un turbot Il y a des fées qui dansent Au fond de l'eau

Et le clapot sur la coque Nous rapporte leurs chansons On dirait qu'elles se moquent A l'unisson

Si mon histoire est loufoque Si vous ne me croyez non! Demandez donc au vieux phoque Il sait leurs noms.

(Publié avec l'aimable autorisation de Jacques Yvart, des Produc­tions SM et des Editions Ipomée.)

® ba • IMU droit. Ln ~II • les

1 Fe.., 1t ~"" ~l Ibri. l ... 1 f- ~-~ !

. ' . Pourt'nnml!1l" • ba!. /ouI f Id

AI' :»~7 4 1>n? 1 Fe? q. t =:;:: 1 :l~ 1 ~ ,lIa l

• (Semaine du 2 au 6 juin)

Mannick chante 'pour les enfants « Blanche tourterelle» (destiné aux enfants de 6 à 10 ans) Au cours de la présente émission, Mannick présentera quatre de ses nouvelles chansons, qui seront également proposées dans leur version instrumentale:

- Blanche tourterelle - Freddy l'ourson - Je suis Baboun - B.R.A. V.O.

Blanche tourterelle Paroles et musique: Michel Scouarnec

1. Blanche tourterelle Vole à tire-d'aile Dans le mois de mai.

2. Petite hirondelle, Vole à tire-d'aile, Plus loin que la mer.

3. Jolie coccinelle

Loin des cris de guerre Autour de la Terre Par tout l'univers ...

Tourne-moi les pages De tes longs voyages Par tout l'univers ...

Vole à tire-d'aile Jusqu'au fond du ciel.

Discographie: Mannick chante pour les enfants, Musidisc 11018. Livret des chansons (texte, partitions musicales) inclus. Contact pour spectacles et animations scolaires: Mannick Rétif, 27, rue de l'Hermitage, F -95300 Pontoise (France).

4. Saute sauterelle Saute à tire-d'aile Au creux de ma main.

Sur ton pas de danse Je saute en cadence Malgré mes chagrins.

(Publié avec l'aimable autorisation des Productions Akepsimas.)

RE min

,*frQ 1 G @ = E 2 ; u 1 Bhn- ,he tour- te- r.l- 11 yole i 11 dins le .015 dt

SI~

9 DO 11 Tor-

SI~ DO Va dire aux nuages Qu'ils restent bien sages Devant le soleil.

-tir"' 4 = E = \1- r. d'Il-

ffi· 3;e Blan-eh. tour- lI- rel.. le, 11 dIA' 11 .oh dt Mal.

27

'" '" """"""""""""""","""Wy".,~' 't"~, .. Y.T~~T~-Y.Y ••••• WW-~~ 1 IIIII'~., ~~I~,ttt" 1 111 •• t~rjll

Page 16: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Freddy l'ourson Paroles: Mannick Musique: Jo Akepsimas

1. Freddy l'ourson est tout content Il a trouvé dans un étang Un merveilleux trésor C'est une boule en or.

Refrain: Je veux la boule en or Qui dort au fond de l'eau Je veux la boule en or Et je l'aurai bientôt.

2. Freddy l'ourson dit qu'elle est là, Pendant le jour on n'la voit pas, Elle brille tous les soirs Aussitôt qu'il fait noir!

3. Freddy l'ourson est sur le bord, Il a passé la nuit dehors, Caché dans les roseaux, Car il a peur de l'eau!

4. Freddy l'ourson n'peut plus rêver, Sa boule d'or s'est envolée, Il l'a vue tout là-haut, En levant son museau!!!

(Publié avec l'aimable autorisation des Productions Akepsimas.)

28

Refrain: Je suis Baboun et j'ai deux ans Mais pour un chat, c'est déjà grand Je suis Baboun et je m'habille En noir et blanc.

1. Dans la maison où je vis Il n'y a jamais de souris Alors on m'donne à manger Des croquettes et du pâté.

2. Dans la maison où je vis Les arbres sont trop petits, Alors je grimpe aux rideaux Dès que vous tournez le dos!

3. Dans la maison où je vis L'herbe pouss' pas sous les lits, C'est pour ça que je déterr' Le gazon d'la jardinière!

4. Dans la maison où je vis S'oublier n'est pas permis, C'est pour ça que j'monte en haut Fair' pipi dans l'lavabo!

(Publié avec l'aimable autorisation des Productions Akepsimas.)

B.R.AV.O. Paroles: Mannick Musique: Jo Akepsimas

Balle, petite balle, prête-moi le B. Rire, mon joli rire, donne-moi le R. Ane, mon petit âne, porte-moi le A. Vague, ma jolie vague, donne-moi le V.

Il y a dans une orange, Une lettre qui se mange, Si elle vient au bout du mot, Je pourrai crier BRAVO! BRAVO! .. ·.

(Publié avec l'aimable autorisation des Productions Akepsimas.)

Evénements d'hier

14 avril et 2 juin

La radio raconte l'histoire: 1939-1940 Année 1939 de triste mémoire. Blaise Curchod a commencé, dans une pré­cédente émission (10 mars 1986) l'évocation de ces jours où l'Europe incrédule voit se profiler le spectre d'un nouveau conflit mondial. Nous reprenons le fil de l'histoire alors que les coups de force d'Hitler (accord avec Staline, rattachement de Dant­zig au Reich) mènent inévitablement à la guerre totale. Les grands acteurs de ce drame mon­dial trouvent bientôt rôle à leur mesure: Hitler, Staline, Mussolini mais aussi Churchill, Pétain, de Gaulle! Chez nous, Guisan est nommé général en chef de notre armée. Leurs voix, leurs déclarations assorties des commentaires de Blaise Curchod, sont autant de documents

Anthologie 21 avril et 12 mai

Les grands navigateurs: Magellan Coup de dé en 1516 pour le Portugais Fernand de Magellan, premier navi­gateur à avoir fait le tour du monde. Il propose à son roi, Manuel II, d'at­teindre l'île des épices, les Mollu­ques, par l'ouest. Il prétend avoir découvert, en lon­geant les côtes de l'Amérique, un passage vers l'ouest. Le roi du Portu­gal ne croit pas à cette hypothèse, au contraire de Charles 1er d'Espagne, le futur Charles Quint. Grâce à celui-ci,

qui nous aident à mieux comprendre l'enchaînement des faits qui ont con­tribué au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

La montée des tentations Il nous a semblé utile, pour aborder sous un autre angle l'époque char­nière de ce que nomme les années · trente, de rediffuser une émission de Damien Ruedin consacrée à ce sujet. Autre angle d'approche, autre style pour parler d'une même époque. La montée du fascisme racontée par Damien Ruedin et illustrée par la musique et les chansons de l'époque offre un champ de comparaison criti­que avec les émissions qui ont pré­cédé et celles qui suivront, tant sur le contenu que sur la forme.

et d'aujourd'hui 18 avril et 23 mai

Au château ou à la campagne, la vie au Moyen Age est rude Cependant, jongleurs et troubadours, ménestrels et trouvères apportent chez les seigneurs et chez les serfs qu'ils rencontrent joie, bonne humeur et plaisir. Ils sont en outre, par leurs incessants voyages, les hommes les mieux informés de l'épo­que. C'est par l'œil .de deux d'entre eux, ma foi fort sympathiques, que nous découvrirons les us et coutumes de la vie quotidienne de l'époque. Quoique joueur de vielle et poète, Renaud de Beaujeu et Nicolas Ouvre l'Œil nous renseignent comme de vrais journalistes. Conçues par Robert Rudin, ces deux émissions, à la fois didactiques et distrayantes, sont immédiatement utilisables en classe.

le 20 septembre 1619, sous la conduite de la Trinidad, cinq navires appareil­lent de San Lucas sur le Guadal­quivir. Thomas Sertiianges nous fait vivre, dans une mise en ondes très colorée, l'épopée dramatique de ce navigateur qui, à force d'obstination, aiguillonné par l'orgueil, a bravé le destin et découvert l'océan Pacifique le 6 mars 1521. Souvenez-vous de la consigne! Pour embarquer avec nous, n'oubliez pas de vous munir d'un bon transistor, d'un gilet de sauvetage et d'une carte du monde ... et vogue le navire. Dans la seconde émission, avec sir Francis Drake, vous ne regretterez pas non plus de jouer les corsaires de la reine.

29

"" """""""""""""""""""""'w"",,, -........................ .. Il 1 •• "....... .1.l~M.,III;

Page 17: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Initiation musicale 25 avril et 20 juin

La musique inspirée par les enfants Encore une incursion dans les archi­ves. Encore un rendez-vous avec Ernest Ansermet et l'Orchestre de la Suisse romande. Il date de 1958, l'époque glorieuse de la radio sco­laire. Heureusement, la musique ne vieillit pas, même si la qualité des enregistrements laisse entendre la marque du temps. En quelques phrases, de ce ton magistral qui le caractérise, Ernest Ansermet invite les enfants à entrer dans l'univers des Children's Corner, ces courtes pièces écrites par Debussy pour sa fille Chouchou. L'inspiration des morceaux marquée par les préoccupations, les jeux, les danses des enfants du siècle. passé et la modernité de la musique est éton­nante. De quoi travailler autant l'en­vironnement que la musique!

L'information à travers une histoire 2 mai

«Les moyens de locomotion» ou Laïka

Opération spéciale Heure H de la S.F. 5 mai

Contes Histoires policières Nouvelles fantastiques Depuis cinq ans, les écoliers de Suisse romande ont écrit, seulement pour la Radio éducative, plus de 500 histoires. Certaines ont été diffu­sées, d'autres publiées. Beaucoup dorment dans des tiroirs, attendant une occasion ·de prendre vie. Malgré cela nous vous solliciterons encore, dès cet automne. En effet, la quatrième et dernière étape de cette approche de l'écriture tournera au­tour d~ la .science-fiction. La science-

30

Vieux monsieur passionné par les maquettes, Noé s'occupe amoureu­sement d'une collection de modèles réduits, patiemment accumulés pen­dant toute sa vie de cheminot. Son rêve? Voyager. Faire le tour du monde avec sa chienne Laïka et utili-

«L'Oiseau de Feu» Racontée par Loleh Bellon, l'histoire de L'Oiseau de Feu date de la fin du XIX e siècle, et son auteur qui semble avoir été inspiré par la tradition se nomme Yladislav Stanovsky. Dans ce conte, le prince Yvan part pour déli­vrer la princesse Vanessa et découvre au hasard de ses aventures le superbe oiseau de feu. Igor Stravinski a 29 ans lorsqu'il écrit la partition de L'Oiseau de Feu dont la première représentation est donnée à l'Opéra de Paris le 25 juin 1910. Pas­sionné par cette légende, Stravinski écrivit une œuvre complètement révolutionnaire qui le porta au som­met de la gloire. Elle inspire aussi bien les chorégraphes, les danseurs que les décorateurs. Tamara Karsavina - qui créa le rôle de L'Oiseau de Feu - parlait des ailes que la musique donnait à ses mouve­ments et Fokine - le chorégraphe -voit littéralement des «flammes» dans la partition. Diaghilev dirigeant les Ballets russes conclut en parlant de cette première: «Ce fut un jour de gloire» ...

ser dans la réalité chacun des moyens de locomotion qui encombrent son petit appartement. Vous qui possédez des modèles réduits, apportez-les en classe et écoutez bien l'histoire ... Sûr! L'aven­ture est au coin de votre imagination.

fiction ouvre les portes d'un imagi­naire où se combinent des futurs pos­sibles et impossibles. Elle façonne notre vision du monde, parle de to.ut et extrapole nos époques. Elle prévoit ou explore les bouleversements à venir comme l'ont montré Welles, Jules Verne, Orwell. Parce que les enfants y nagent comme des poissons dans l'eau, il est d'autant plus impor­tant qu'ils y mettent la plume. Alors, rendez-vous dès septembre pour l'heure H de la science-fiction.

• Folklore, rondes et comptines 16 mai

Les berceuses, le sommeil et VOUS ... Dormir! Savez-vous que nous pas­sons un tiers de notre vie à dormir? Mais que vient faire le sommeil à l'école? Lorsqu'il brille, c'est surtout par son absence. En effet, qualité et quantité de sommeil insuffisantes sont devenues monnaie courante chez les enfants même très jeunes. Le stress, le bruit, le rythme de la vie actuelle, l'abus de la télévision sont,.

La Réforme 26 et 30 mai Diffusion de textes reçus ou primés lors du concours lancé par l'Hebdo à l'initiative des comités genevois et vaudois pour l'organisation du, 450e anniversaire de la Réformation.

L'an 1536 est une date clé pour Genève et le Pays de Vaud Par le jeu des forces politiques en pré­sence et par les puissants mouve­ments d'idées qui travaillent l'Europe chrétienne de cette époque, de pro­fonds changements vont marquer notre région. Genève et Vaud pas­sent à la Réforme. Comment ressent-on, quatre cent cinquante ans plus tard, les événe­ments décisifs de la Réforme à Genève et dans le Pays de Vaud, et leurs conséquences? A l'initiative des comités genevois et vaudois pour l'organisation des manifestations du 450e anniversaire de la Réformation, l' Hebdo a lancé un grand concours lit­téraire. Ce concours était ouvert à tous ceux qui, frappés par le carrefour de 1536, souhaitaient exprimer la Réforme, ses racines ou ses résultats, dans un esprit de liberté créatrice. En prenant le relais de la presse, la radio éducative élargit l'impact de ce regard sur la réforme et offre à ses auditeurs la primeur sonore des créa­tions soumises au jury présidé par Ernest Giddey et Armand Lombard.

entre autres, des facteurs qui empê­chent l'enfant de dormir normale­ment au détriment de son développe- · ment physique et mental. De tout temps et partout dans le monde, des rites ont présidé à la pré-

paration au sommeil des enfants. Cette émission de sensibilisation suggère aux enseignants, aux en­fants, aux parents de s'intéresser à leurs propres rites, de mieux con­naître leurs rythmes et d'être atten­tifs à ce moment clé de notre exis­tence quotidienne qu'est le coucher. L'occasion était trop belle. Nous n'avons pas résisté au plaisir de vous faire entendre, voire chanter, des ber­ceuses traditionnelles russes et cel­tes. Les paroles de ces mélopées, chantées par Marina Vlady et la

célèbre Brenda Houtten, sont à dis­position à l'adresse habituelle. Radio éducative Maison de la radio 1211 Genève 8 Sept jeux tests accompagnent un excellent dossier «La sensibilisation au sommeil» disponible à la Croix-Rouge suisse Section fribourgeoise C.P.12 1700 Fribourg Tél. 037/221758

Promotion du 23 au 27 juin 9 h. 30 et 11 heures, sur Espace 2

Les 50 ans du «Front POPU» 9 h. 30 - 10 heures sur Espace 2 Chaque jour, du 23 au 26juin «L'Histoire et les Témoins» Vendredi 27 juin «Hier et Aujourd'hui» par Louis­Albert Zbinden Pour faire le point sur un moment de l'histoire qui a déchaîné les passions et conserve aujourd'hui encore ses partisans et ses détracteurs, la Radio Suisse romande présente sur Espace 2 un vaste panorama évoquant cha­que matin de 9 h. 30 à 10 heures «L'Histoire et les témoins ». En guise de bilan, Louis-Albert Zbinden tirera, au vu de la situation politique française, un parallèle en «Hier et aujourd'hui ». Maîtres d'œuvre de cette opération de prestige sur les 50 ans du «Front popu », Georges Kleinmann et Robert Tuscher vous donnent égale­ment rendez-vous pour des débats de Il heures à Il h. 30 dans la produc­tion de Vera Florence «Idées et ren­contres». A n'en pas douter cette semaine per­mett~a aux enseignants d'engranger des documents absolument inédits pour l'enseignement et des rensei­gnements originaux pour leur propre information. A ne pas manquer.

11-11 h. 30, sur Espace 2 Lundi La chanson: «Ma blonde, entends-tu ... ?» par Georges Kleinmann et Robert Tuscher

Mardi Le théâtre et le cartel par Georges Kleinmann et Robert Tuscher

Mercredi Science: L'imagination au pouvoir par Georges Kleinmann et Robert Tuscher

Jeudi Du cadavre exquis à l'es­poir par Georges Kleinmann et Robert Tuscher

Vendredi Le cinéma et la joie de vivre par Georges Kleinmann et Robert Tuscher

31 l'" """"""""". -.• """"""""" '" ........... y ••• y •••••••••••••

IlL ~l.tlll' , ' ~~ IIDai'·'111

Page 18: L'Ecole valaisanne, avril 1986

32

2.Radio œlévision Educative Romande. ~ Avril Mardi 15 Documentaire: «Albert-Edgar Yersin». L'homme, l'œuvre et les amis du peintre et graveur romand.

œlévision Educative Juin Mardi 3 Documentaire: Ci Les couleurs de l'orchestre», Iftpartie.Uneémissiondelasérie«Desyeux pour entendre»avec Jean·Marie Aubersonet Marcello Viotti . Une excellente leçon de mu­sique.

Diffusions: lundi, vers 17 h. 15 mardi, vers 14 heures

Lundi 21 el mardi 22 Tél.ctu.lité: «L'événemenl du mol" •. Le choix du thème se fait en fonction del'actua­lité des semaines précédentes. Mardi 29 Document: en complémenl du Tél.clualilé des2let22avri!.

Mai Lundi 5 el mardi 6 TV-Scopie : «Proresslon:Journailste».Edilo­rialiste, journaliste de recherche ou encore locatier, la profession de journaliste est di-

MardiJ3 Documentaire: «Amazonie, une rorêt A ablttre>t,l,cpartie.Ledéfrichementdelaforêt amazonienne et ses conséquences sur l'écosyslème (Temps présent). Mardi 20 Document.ire : «AmlZonle, une rorêl l abaltre», 2e partie (suite de l'émission du \3m.i). Lundi 26 el mardi 27 Télactualité: «1536, Quelle Réforme?». A l'occasion du 450c anniversairequi,deGenève et Vaud, touche toute la Suisse romande .

. Et «La Course lutourde chez sol 1986n. Une sélection des meilleurs reportages en super·8 et vidéo réalisés par des écoliers romands.

L - Lundi 9h. 30(10-16 ans) V - Vendredi 9 h. 30 (6-10 ans)

Evénementsd'bleretd'aujourd'hui La Radio raconte l'Histoire (7' émission) Années 1939-1940 Evénementsd'bleretd'sujourd'hui Le Moyen Age : la vie au châleau Anthologie Les grands navigateurs: Magellan parThomasSertilanges Inltlstlonmuslcale A vous la chanson! Conie musical de Jacques Yvart «L'Echelle Beaufort»

L'inrormation à travers une histoire «Lai1<a» et les moyens de locomotion

L 5 Opération spéciale Heure H de la S.F. par Demèlre Yoakimidis

V 9 Environnement En direct du Zoo de Vincennes dans la maison des lémuriens par Ruth Scheps

L 12 Anthologie Les grands navigateurs : Sir Francis Drake

V 16 Folklore, rondes et comptines Les berceuses et la sensibilisation au sommeil

L 19 Pentecôte V 23 Evénements d'bleretd'aujourd'hui

LeMoyenAge:lavieàlacampagne L 26 La Réforme

Echos du concours lancé parl'Hebdo, «Ecrire, dire, raconter la Réforme aujourd'hui»

V 30 La Réforme Echos du concours lancéparl'Hebdo, «Ecrire, dire, raconter la Réforme aujourd'hui»

Philippe Aquoise, Lausanne

2 Anthologie

Lundi gelmardi JO TV-Scopie: «Le monlJige». Une approche illuslréedecelleimportanleélapedelaréalisa­tion d'un mm. Mardi 17 Documentaire: «Les couleurs de l'orcheslre)), 2e partie (suite de l'émission du 3 juin).

Les personnes qui ne recevraient pas celle feuille d'informalioll peuvelll l'oblellir à: TélévisIon éducative, Télévision SuIsse romande, case postale 234, 1211 Genève 8. Pour plus de précisions sur le colltenu des émissions, on peul se référer aux program­mes radio el TV publiés dalls les Quolidiells el hebdomadaires (Radio-TVje vois lout). El dalls (( Radio-Télévisioll éducative 86 - Illfor­matioll2n.

La montée des tentations au fil des chansons par Damien Ruedin

V 6 A vous la chanson! «Blanche tourterelle» par Mannick

L 9 Initiation musicale L'Oiseau de Feu d'Igor Stravinski

V 13 Environnement ~IIII_ Lucy ou les origine~ de l'homme par Rulh Scheps

L 16 Chemin faisant Le clown parle clown

V 20 Initiation musicale La musique inspirée parles enfants: Children's Corner de Debussy par E. Ansermet ell'OSR

L 23 Actualité Les 50 ans du «Front POPU»

V 27 Actualité Les 50 ans du «Front popu»

Attention! Nouveaux jours de diffusion

• ~itl COirpoil',,~i~tI

-B-AIIAIlAIIIIA W AAAAUAAAAIA

IIAAAAlAAA AA AAIAAAAAAAAA Tournoi de football inter-cycles

L'AEPSVR organise à l'intention des élèves des cycles d'orientation un tournoi de football.

Date: 28 mai 1986 de 13 h 30 à 18 h 00.

Lieu: Saint-Maurice: terrains de l'Abbaye de Saint-Maurice Grône: terrain du FC GrÔne.

Equipe: formée de 6 joueurs + 1 gardien. Les joueurs licenciés ne sont pas acceptés .

Tenue: uniforme obligatoire; pantoufles de gymnastique obligatoires.

Frais: l'organisateur prend en charge les frais de déplacement de chacune des équipes.

Inscriptions: jusqu'au mercredi 22 mai chez Monsieur le chanoine Franco Bernasconi Collège de l'Abbaye, rue Ch.E. de Rivaz, 1961 Saint-Maurice.

TALON-RÉPONSE

Tournoi de football inter-cycles du mercredi 28 mai 1986

à envoyer chez Monsieur le chanoine Franco Bernasconi Collège de l'Abbaye, rue Ch.E. de Rivaz, 1961 Saint-Maurice

Nom de l'école _ ________________ __ _

Adresse du responsable ______________ _ _ _

N° de téléphone _ _ _________________ _

33

11

" """""""""""""""""""""""'" ~ ••• yy •• ~ •••• y •••• ~~. I,I\~I ,f'.'.'I" '1I'.~tt_,'1 ' ~'~'.'.'r r

Page 19: L'Ecole valaisanne, avril 1986

34

La section ACM organise deux visites passionnantes

à ChandolinjSavièse, Mme Nelly Revaz a constitué pour vous

une exceptionnelle collection de tapis iraniens.

Elle renoue ainsi avec la tradition familiale et se fait un plaisir de vous inviter à contempler des pièces merveilleuses, parmi les plus belles de l'art nomade.

Venez découvrir les techniques de tissage Kilim et Soumak, styles particuliers, libres de toute influence extérieure, aux dessins suivant un schéma géométrique presque absolu d 'où émergent quelques motifs végétaux ou animaliers stylisés, plein de gaîté.

Œuvre dont la chaîne et la trame sont habituellement de laine et de couleurs de teintures végétales , elles témoignent de civilisations ré­volues. (Les plus beaux viennent en effet d'Arménie ... )

Tous les enseignants primaires sont cordialement invités à participer à ces rencontres qui auront lieu :

le mercredi 30 avril dès 17 h 00 le jeudi 1er mai dès 17 h 00

à ChandolinjSavièse, Galerie GHIRVA près du Pont du Diable.

Prière de s'inscrire à l'avance par téléphone au N° (027) 8641 63 ou 863247.

St-Léonard Valais/Suisse

Le plus grand lac souterrain d 'Europe

Entre Sierre et Sion, route du Simplon . Visite permanente du 1 er mars au 31 octobre

Zwischen Sid ers und Sitten an de r Simplon­strasse. Besuch jederzeit vom 1. Marz bis 31 . Oktober - ~ ? ~ ?

Téléphone (027) 31 22 66. Privé 31 21 66 Telephon (027) 31 22 66. Privat 31 21 66

• Tournoi de football enseignants

L'AEPSVR organise à nouveau le tournoi de football pour les ensei­gnants de tous les degrés à Saint-Maurice.

Date: samedi 31 mai 1986.

Lieu: terrain de football du Collège de Saint-Maurice (vestiaires et douches à la salle de gym du collège).

Horaire: de 13 h 30 à 18 h 00.

Nombre de joueurs: 6 joueurs de champ + 1 gardien.

Equipement: maillots uniformes obligatoires + pantoufles de gym ou souliers à multicrampons.

Temps de jeu: à déterminer en fonction du nombre d'équipes.

Arbitrage: chaque équipe doit fournir un arbitre qui fonctionnera durant les temps de pause de son équipe.

Informations complémentaires: téléphone d'Antoine Maillard .

Inscriptions: jusqu'au vendredi 23 mai 1986 à l'aide du talon répon­se et après avoir versé la somme de Fr. 20.- au CCP 19-838 AEPSVR - Sion . Indiquer au dos du coupon: Tournoi de football.

TALON-RÉPONSE

à envoyer à M. Antoine Maillard, St Eusèbe, 1937 Orsières

Nom de l'équipe _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ___ _ _ __ _

Couleur de l'équipement (si possible) ____ _ ____ _

Responsable de l'équipe:

Nom: _ ____ ________ ___ _____ _

Prénom : _ ___ _ _ ___ _ _ _ _____ ___ __

Adresse : ____ _ _______ _ ______ _ _

Téléphone : _ _ _ _____ ___ ________ _

35

'" """""""""""""""""""""""'" ", •• ~.~.. - ••• ~yy •••••••• 'll!'.I,I' IW~, •• t~~ 111'!I\ Ilt~,(I' l'.""1l .. 1i

Page 20: L'Ecole valaisanne, avril 1986

36

Connaissance de l'environnement 3-6P

Le dessin scientifique

Examiner attentivement un animal ou une plante, noter ses observa­tions et les présenter de façon plaisante sont les objectifs impor­tants à atteindre en sciences naturelles .

Le dessin scientifique joue un rôle primordial pour l'acquisition de ces savoir-faire. D'une part il force l'observation en exigeant de la part du dessinateur un regard précis, la prise en compte des plus petits détails. D'autre part , il permet de compléter un message écrit (synthèse, résumé, ... ) en le rendant plus agréable et plus facile à comprendre.

Les fiches suivantes permettent à l'enfant d'acquérir une méthode de travail pour représenter un animal, une plante, etc.

Les illustrations accompagnant cet article sont un exemple de résul­tats obtenus en suivant cette démarche. Ces travaux ont été réali­sés avec beaucoup d'enthousiasme par des élèves de 6P en dehors du temps de classe.

Source : Adapté de F. Miron : Etudie ton milieu/Méthodes et techniques, Mc Graw-Hill, 1974 et tiré des travaux de préparation de la méthodologie Sciences 4P.

[ FICHE GUIDE le dessin d'un insecte

Cette fiche pourra t'aider à représenter les insectes que tu observes.

Regarde l'insecte ci-contre, il p eut te paraître di fficile à dessiner.

Le Haliplus

Voici les étapes SUI vies par le dessinateur pour arriver à ce résultat. Sur une feuille anne xe , essaie de faire de même.

PREMIERE ETAPE : rechercher les formes géométriques.

Le corps du Haliplus est consti tué de formes géomé­triques simples qui facilitent le travail du dessinateur.

37

" ,,' """""" •. - ··, ••• W."""'.#.~~. ..yy .......... ..

, j • 1 l ' . 1 1 1 1 ~ t 1 \ ~ l ,

Page 21: L'Ecole valaisanne, avril 1986

FICHE GUIDE le dessin d'un insecte

DEUXIEME ETAPE :

Rassembler ces formes en respec­tant la proportion naturelle de chacune d'elles.

TROISIEME ETAPE :

Tracer les contours définitifs.

Quelques retouches sur l'esquisse de base permettent d'obtenir une image très fidèle du petit Haliplus La partie supérieure de l'ovale a été tronquée; la partie inférieure a été affOtée. Il y a aussi une peti­te encoche à la base du thorax qu'il a fallu dessiner.

QUATRIEME ETAPE :

Dessiner les détails : les taches et les points, les pattes et les anten­nes.

Une fois la silhouette du Haliplus dessinée avec soin, il est mainte­nant facile de rendre fidèlement les détails. Les pattes et les antennes, les taches et les points du corps sont représentés avec le plus de réalisme possible.

c ] [ FICHE GUIDE le dessin d'un insecte

CINQUIEME ETAPE :

Donner le l'aide de lumière.

relief à l'insecte à jeux d'ombre et de

En résumé, pour réaliser un dessin scientifique, nous te conseillons de toujours respecter les points suivants :

.1 reconnaître les formes géométriques simples de l'objet à dessiner;

.2 rassembler ces formes en respectant leur proportion naturelle respecti ve, comparer leurs dimensions les unes aux autres;

.3 tracer les contours définitifs;

.4 dessiner les détails;

.5 donner du relief, du volume à l'aide de jeux d'ombre et de lumière.

Exemple de réalisation d'un élève de 4p.

Page 22: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Dans le Nordeste brésilien

Photo Michel Eggs

40

Situation des demandeurs d'asile

Avant de vous entretenir de la si­tuation et des problèmes liés aux réfugiés en Suisse et plus particulièrement dans notre can­ton, il me paraît important de rappeler quelques aspects juri­diques, notamment la définition

du terme de «réfugiés» selon no­tre loi sur l'asile.

«Sont des réfugiés les étrangers qui, dans leur pays d 'origine ou le pays de leur dernière résiden­ce, sont exposés à de sérieux préjudices ou craignent à juste titre de l'être en raison de leur race, de leur religion, de leur na­tionalité , de leur appartenance à un groupe social déterminé ou de leurs opinions politiques .

» Sont considérés notamment comme sérieux préjudices la mise en danger de la vie, de l'in­tégrité corporelle ou de la liber­té , de même que les mesures qui entraînent une pression psy­chique insupportable.

» Son également reconnus com­me réfugiés, à moins que des circonstances particulières ne s'y opposent, les conjoints des réfugiés et leurs enfants mi­neurs .»

Aux termes de la loi sur l'asile du 5 octobre 1979, revisée partielle­ment le 16 décembre 1983, l'oc­troi de l'asile est uniquement de la compétence de la Confédéra­tion, l'obligation d'assister les ré­fugiés incombe par contre aux cantons , la Confédération pre­nant à sa charge les prestations d 'assistance directe.

Quelle est la situation des de­mandeurs d'asile sur le plan fédéral et cantonal?

Depuis 1977, le nombre des de­mandes d 'asile en Suisse n'a cessé d'augmenter. Cette pro­gression s 'est poursuivie en 1983 et 1984 avec respective­ment 7886 et 7435 nouvelles re­quêtes. En 1985, 9703 deman­des ont été déposées en Suisse.

Les requérants s'établissent de manière très différenciée dans les cantons et préfèrent les grandes agglomérations . Ainsi les cantons de Genève, Vaud, Fribourg , Bâle-Ville , Berne et Zürich ont dû faire face à une

. augmentation considérable du nombre de demandes d 'asile.

Les gouvernements de ces can­tons, devant une situation intolé­rable pour les services concer­nés , débordés, sont intervenus à plusieurs reprises auprès du chef du Département fédéral de justice et police pour demander que des mesures urgentes

. soient prises au niveau fédéral afin de remédier à cette situa­tion .

A la suite de ces interventions, le Département fédéral de justi­ce et police décidait d'ouvrir plu­sieurs centres d 'accueil et d'ins­taurer un système de péré­quation intercantonale pour sou­lager les cantons les plus char­gés.

En 1982 et 1983, notre canton a participé à cette action de soli­darité intercantonale et c'est ainsi que 77 demandeurs d 'asile ont été transférés de Genève en Valais en 1982 et 29 en 1983.

Au 31 décembre 1985, on recen­sait à l'Office fédéral de justice et police 15387 dossiers en sus­pens.

Dans notre canton , la progres­sion des demandes d'asile n'est pas sans inquiéter. Du point de vue statistigue , elle se résume ainsi :

En 1982 : 107 demandes ont été déposées; en 1983 : 114; en 1984 : 250 et en 1985: 216.

Fin décembre 1985, on recensait 475 demandeurs d 'asile répartis dans 33 communes du canton . Sur ces 475 personnes, 150 vi ­vaient en foyer d'hébergement collectif.

Par catégories de personnes, les hommes représentaient le plus fort pourcentage (60 %), sui­vaient les familles avec 35 % et les femmes seules avec 5 % des demandeurs d 'asile .

On comptait 29 nationalités dif­férentes . Les plus nombreux étaient les Zaïrois (191) , les An­golais (91) , les Turcs (25) et les Chiliens(21 ).

Organisation et aspect finan­cier de l'accueil des candi­dats réfugiés en Valais

Les demandeurs d 'asile qui se 'présentent en Valais s 'adressent au Service cantonal des étran­gers qui lui délivrent une autori­sation provisoire de séjour. Le même jour, ils sont transférés au Service de la prévoyance sociale qui doit assumer toutes les res­ponsabilités d'accueil et d'assis­tance .

Face à cet afflux de candidats réfugiés, des moyens d'action adéquats et de toute urgence ont été recherchés.

Le 13 décembre 1984, le Conseil d 'Etat sur proposition du Dépar­tement des affaires sociales dé­cidait la création d'une commis­sion de coordination chargée:

de suivre la situation des de­mandeurs d'asile ;

- d'améliorer et d'intensifier la procédure d'enquête au ni­veau cantonal;

- de coordonner la répartition géographique des deman­deurs d 'asile , l'hébergement, l'occupation et l'encadrement social .

Au début 1985, en accord avec l'Office fédéral de justice et poli­ce, trois foyers d'hébergement collectif ont été ouverts dans no­tre canton:

- le foyer de transit St-Alexis à Sion; le foyer pour femmes , enfants et familles Bernadette-Car­men à Martigny ;

- le foyer Inalp à Vernamiège.

Du point de vue financier, les de­mandeurs d'asile sans emploi , touchent un argent de poche de Fr. 4.- par jour. Le prix de pen­sion dans les foyers est de Fr. 40.- par jour. En ce qui concerne les candidats réfugiés vivant en chambre ou studio in­dépendant, le budget est établi conformément aux normes d ' as­sistance de la Conférence suis­se d'assistance publique, appli­quées par ailleurs aux personnes dans le besoin .

Sur un plan général, les dépen­ses d'assistance pour les candi ­dats réfugiés attribués à notre canton ont atteint en 1985 le chiffre de Fr. 3388 136.30. Rele­vons toutefois que ces dépen­ses sont entièrement rembour­sées au canton par la Con­fédération . Indépendamment de l'aspect proprement dit de l'as­sistance financière, donc des secours , c'est surtout une aide sociale qu'il a fallu apporter à plusieurs centaines de deman­deurs d'asile, rôle parfois ingrat et difficile, joué fréquemment sous la pression du temps et des nécessités immédiates.

41

l'" """"""""""""""""""""".,.""" .Y ••• Y~.Y •••• ~ •••• Y.Y.~ . . , • t ' 1 1 f, , t , , ' ; i l ~ \1 •

Page 23: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Quels sont les problèmes les plus importants liés aux de­mandeurs d'asile dans la si­tuation actuelle?

Les candidats réfug iés posent 4 problèmes essentiels:

Le logement: les maisons d'hé­bergement sont vite remplies; reste alors la solution de loge­ment en appartement, coûteuse et insatisfaisante. D'autre part le marché du logement est extrê­mement réduit ; il y a peu de lo­gements libres et disponibles pour l'Africain; ou ils sont à des prix bien en dehors des normes d'assistance.

Le travail : la situation économi­que que nous connaissons rend difficile le placement de person­nes dont les qualifications pro­fessionnelles sont soit inexistan­tes, soit difficilement utilisables parce que pas reconnues en Suisse. Les requérants d'asile, hors contingent des travailleurs étrangers , sont en outre une oc­casion pour certains employeurs de «main-d'œuvre à bon mar­ché» , sous-payée, voire engagée «au noir», sans contrat, avec le risque d'être licenciée du jour au lendemain.

Plusieurs cantons particulière­ment touchés par l'afflux des candidats réfugiés ont pris des mesures d'interdiction de travail pour cette catégorie de person­nes durant les quatre voire six premiers mois dès leur arrivée en Suisse. Ces mesures dissua­sives et très restrictives n'ont pas été encore envisagées dans notre canton, quoiqu'elles pour­raient être motivées compte tenu:

- de la situation actuelle sur le marché de l'emploi; de la concurrence toujours plus vive entre les candidats réfugiés et chômeurs valai­sans;

- de la réticence qu'ont les em­ployeurs lors de l'embauche de personnes aux qualifica­tions imprécises ;

- du manque d'orientation des candidats réfugiés sur les conditions de travail en Suis­se .

La réaction de la population face à ce phénomène: a tous les ni­veaux, gérances, employeurs, public en général , les réfugiés font l'objet d'un phénomène de xénophobie, de racisme dont les manifestations sont toujours plus vives . Les candidats réfu­giés eux-mêmes peuvent provo­quer ces réactions: tout d 'abord, la concentration de cer­taines ethnies dans des régions urbaines et dans certains quar­tiers pose des problèmes; leur mode de vie différent, leurs diffi­cultés d 'adaptation et leur plus ou moins bonne volonté de s'in­tégrer ne facilitent pas la com­préhension. Le coût des dépen­ses d'assistance en leur faveur suscite également de vives réac­tions. Il est vrai que, parmi tou­tes les demandes d'asile qui sont déposées, un certain pour­centage ne réponde pas à la no­tion de réfugiés telle que nous l'avons définie. Il est vrai qu'il y a parmi les requérants d'asile des demandeurs d'emploi, des gens qui ne peuvent plus vivre dans leur pays pour des raisons avant tout économiques. Il est vrai aussi qu 'il y a eu des abus, des filières, qu'il y en aura sans doute encore.

Refoulement: les décisions de refoulement prononçées par l'Office fédéral de police et en­trées en force doivent être exé­cutées par le Département de justice et police. Même si le ren­voi forcé est plutôt exceptionnel, il n'en reste pas moins que du point de vue humain, cette déci sion peut avoir des conséquen­ces graves pour les personnes concernées.

Deuxième révision de la loi sur l'asile Prochainement, les Chambres fédérales entameront le débat sur la deuxième révision de la loi sur l'asile. A ce propos, je me bornerai à relever les points es­sentiels de cette révision:

- procédure simplifiée: l'Office fédéral de la police aura la possibilité de renoncer à la seconde audition du requé­rant d'asile et de statuer sur la base de celle faite par l'au­torité cantonale;

- détention : le candidat refoulé pourra être mis en détention pendant 30 jours au maxi­mum, s'il existe des raisons de penser que l'étranger en question cherche à se sous­traire au renvoi;

- internement: le projet ne pré­voit plus que le placement li­bre et l'hébergement dans un établissement approprié, soit ouvert. C'est seulement si l'ordre ou la sécurité sem­blent menacés que l'interne­ment en maison fermée sera ordonné;

- aide au départ : la Confédéra­tion pourra octroyer des allo­cations de réintégration auX réfugiés renvoyés ou à ce~x qui désirent rentrer de plein gré dans leur patrie ;

Enfants de Vera Cruz (Cecrà) au Brésil (Nordeste)

Photo Michel Eggs

- droit de nécessité: le projet donne au gouvernement la compétence d 'édicter des dispositions en cas de forte affluence;

- personnel auxiliaire : le Conseil fédéral aura la com­pétence d'autoriser l'engage­ment de personnel auxiliaire en cas d'afflux exceptionnel;

- répartition entre les cantons:­la Confédération se voit ac­corder à titre subsidiaire, le droit de répartir les réfugiés dans les cantons.

Conclusion

En conclusion nous relèverons qu'en raison de son haut degré de sécurité et de bien-être, la Suisse exerce un grand attrait sur les étrangers moins favori ­sés, qui sont légion. Notre pays a une longue tradition de terre d'asile qui doit être maintenue.

L'obligation d 'assistance incom­bant au canton, nous devrons:

- intensifier et élargir notre tra­vail vers une véritable politi­que à l'égard des deman­deurs d'asile ; faire un effort particulier d 'adaptation et rechercher les moyens d'accueil et d'enca­drement social ; avoir une attitude humaine envers les demandeurs d'asi­le installés chez nous; prendre en considération les préoccupations quant à l'évo­lution de la situation; prévenir la vague croissante de xénophobie.

Que l'on se rassure, nous ne manquons pas d'objectivité. En rencontrant quotidiennement des candidats réfugiés, nous sommes relativement bien pla­cés pour rendre compte des manquements et des abus , tant du côté des candidats réfugiés que des Suisses . Nous consta­tons également que ceux que nous accueillons font preuve parfois d 'arrogance, d'agressivi­té propres à encourager la xéno­phobie .

Service cantonal de la prévoyance sociale et d'assistance publique

43

Il'' """"""""""""""" •. ".... ~""":: ~ ~ ~ ~ , , t 1 • • , ~ i .

Page 24: L'Ecole valaisanne, avril 1986

44

JACQUES ROUMAIN

GouverniJurs delaRosée

HomiUl

TEMPSAcruElB

Deux livres exceptionnels

Nous présentons dans les lignes qui suivent deux livres excep­tionnels, l'un pour sa valeur litté­raire, l'autre pour le regard qu'il nous fait poser sur le monde, un regard neuf, interrogateur. Les lecteurs de l'Ecole valaisanne ne regretteront ni l'investissement de temps, ni celui, plus modes­te, d 'argent qu'ils feront pour ces deux ouvrages.

Gouverneurs de la Rosée, ro­man , par Jacques Romain, édi­tions Temps Actuels, Paris, 1983, 192 p.

Ce roman écrit pendant la der­nière guerre permet de com­prendre beaucoup mieux les causes de la révolte contre «Bébé Doc» Duvalier d'il y a deux mois , par la lumière claire qu 'elle jette sur la dureté in­croyable de la situation paysan­ne en Haïti .

Il raconte la situation dramatique dans laquelle se trouvent les ha­bitants du village de Fonds­Rouge, suite à une dure période de sécheresse, des paysans noirs séparés en deux camps ennemis. Manuel, un jeune émi­gré, y revient après des années passées comme ouvrier agricole à Cuba. Dans ce dernier pays il a connu la dureté extrême de la condition des ouvriers agricoles sans terre, les grèves qui lui ont fait comprendre la solidarité qui peut naître lorsque des oppri­més rangent leurs divisions au placard et joignent leurs forces dans une lutte commune pour l'amélioration de leur situation. Il conçoit un projet ambitieux: dé­couvrir des sources d'eau et amener celle-ci jusqu'aux terres desséchées du village. Annaïse, une jeune femme du camp ad-

verse, qui brûle d'une passion identique à la sienne, le rejoint dans son combat. Ensemble, ils surmonteront les obstacles ap­paramment irréductibJes qui aboutiront, dans un épilogue sai­sissant, à la réconciliation des villageois, l'arrivée de l'eau Sur les terres du village ... et un der­nier événement dont nous lais­serons la surprise aux ensei­gnants avertis qui s'adonneront au rare plaisir de ce roman en même temps puissant, pur et pathétique, qui constitue incon­testablement un des plus grands romans de la littérature des pays francophones des Tiers Mondes.

Le style de Romain est d'une qualité rare de nos jours . En voi­ci un échantillon parmi les dizai­nes qui jallonnent l'ouvrage:

«Et le soleil soudain était là. Il moussait comme une écume de rosée sur les champs d'herbes. Honneur et respect, maître du soleil, soleil levant. Plus cares­sant et chaud qu'un duvet de poussin sur le dos rond du mor­ne, tout bleui, un instant encore, dans la froidure de l'avant jour. Ces hommes noirs te saluent d'un balancement de houes qui arrache du ciel de vives échar­des de lumière. Et le feuillage déchiqueté des arbres à pain, rapiécé d'azur, et le feu du flam­boyant longtemps couvé sous la cendre de la nuit et qui, mainte­nant, éclate en un boucan de pétales à la lisière des bayahon­des.»

L'expression «Gouverneur de la rosée» se réfère au paysan lui­même:

«Mais la terre, c'est une bataille jour pour jour, une bataille sans

o

repos : défricher, planter, sarcler, arroser jusqu'à la récolte,. et alors tu vois ton champ mûr cou­ché devant toi le matin, sous la rosée, et tu dis: moi untel, gou­verneur de la rosée , et l'orgueil entre dans ton cœur.»

Et le passage suivant écrit il y a 42 ans, annonce déjà le renver­sement de la dynastie des Duva­lier : la chaudière (entendez: marmite) dont il est question a fini par exploser:

«Les malheureux travaillent au soleil et les riches jouissent de l'ombrage ; les uns plantent, les autres récoltent. En vérité, nous autres le peuple, nous sommes comme la chaudière; c 'est la chaudière qui cuit tout le man­ger, c'est elle qui connaît la dou­leur d'être sur le feu, et quand le manger est prêt, on dit à la chaudière: tu ne peux pas venir à table, tu salirais la nappe.»

En 1984, année de famine, 90 % des exportations de l'Ethiopie se composaient de produits alimen­taires destinés aux pays riches. Haïti était le premier fabricant de soutien-gorges et le deuxième de balles de golf au monde. Les paysans haïtiens considèrent ces deux produits comme assez peu comestibles . Globalement les pays riches importent des Tiers Mondes plus de nourriture qu'ils n'y exportent. Sans parler des flux financiers: la même an­née, ces pays nous envoyaient en remboursement de leurs det­tes plus que nous n'exportions chez eux en nouveaux investis­sements.

Peut-être, un jour, en auront-ils marre et tireront-ils la nappe ou renverseront-ils la table? Il sera trop tard de s'en plaindre de-

main, alors qu 'il y a tant, tant à entreprendre aujourd 'hui, dans ce monde aux ressources illimi­tées où la table pourrait asseoir tout le monde.

L'auteur du livre, Jacques Rou­mai n, est né à Haïti en 1907 ; poète, romancier, éthnologue et diplomate, il fut aussi très enga­gé dans la lutte politique et connut la prison pour ses convictions. Il fit une partie de ses études en Suisse avant de retourner dans son pays lutter contre l'occupation de l'île alors envahie par les Américains. Sa carrière bouillonnante d'activi­tés, pleine et généreuse, fut bru­talement interrompue par la mort en 1943.

fritjof capra le temps

h du .

c angement science-société-nouvelle culture

t respritetla matière

rocher

Le temps du changement, Frit­jof Capra, Editions du Rocher, Monaco, 1983, 407 p.

Des bouleversements extraordi­naires se préparent, et le monde de l'an 2000 sera méconnaissa-

ble . Certains de ces bouleverse­ments se feront avec des «pleurs et des grincements de dents» - il s'agit des nécessai­res ruptures et des réaligne­ments économiques et socio­politiques du globe.

D'autres se préparent sans bruit , en douceur. Le plus impor­tant de tous, dont traite l'ouvra­ge de Capra, est déjà en cours: il s'agit de notre vision de la réa­lité. Si, demain, vous ne voulez pas être myope, changez de lu­nettes. Lisez Capra, brillant phy­sicien, un des chefs de file de 1'«Age Nouveau», cette révolu­tion des consciences qui , partie des Etats-Unis il y a une quinzai­ne d'années, gagne lentement et sûrement le monde entier. Au­cune dictature, aucun dogmatis­me ne pourra s'opposer à elle . Disons tout de suite que ce n'est pas un livre facile à lire, mais c'est un ouvrage extrême­ment important, et les concepts que développe l'auteur seront monnaie courante demain.

De temps en temps dans l'his­toire, des découvertes charniè­res font basculer les fondements de la science. Ainsi Descartes rejeta l'autorité comme critère de la vérité, et introduisit une méthode consistant à chercher à comprendre les ensembles par l'analyse de leurs parties. L'univers était une immense hor­loge mécanique. La conséquen­ce de cette vision est par exem­ple la médecine moderne, avec ses 70 à 80 spécialités, c 'est «l'homme éclaté». Nous ne som­mes plus, pour cette médecine, une unité organique mais un en­semble d'organes matériels ayant chacun «son» spécialiste pour le traiter.

45

l" , •.............• ,."",.Wy,y •• " ••••••• , ••• y ••••• ,.. -r ~ .

,~"..... ,I~ ~ •• I •• t.II,.

Page 25: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Résultat: 33 % des maladies, se­lon le prix Nobel André Lwoff, sont dues aux médicaments et thérapies utilisées pour les gué­rir. Pas surprenant: on a décou­pé l'homme, l'univers, la nature en petits morceaux!

La révolution copernicienne en cours que rapporte Capra mon­tre que, pour les scientifiques d'aujourd'hui, c'est de plus en plus le tout qui explique la par­tie . Pour les physiciens notam­ment, l'image s'impose de plus en plus d'un univers qui est un réseau de relations, non un as­semblage de parties.

Selon Capra, l'approche carté­sienne et mécanique avec la prééminence donnée à la pen­sée rationnelle, analytique, «masculine» par opposition à l'intuition «féminine» a abouti aux attitudes antiécologiques, compétitives et antiféministes qui ont caractérisé la société in­dustrielle.

Résumant les découvertes de la physique moderne, l'auteur ajou­te que «l'univers ... apparaît com­me un réseau de relations dyna­miques qui incluent l'obser­vateur et sa conscience.» En d'autre termes, l'idée d'une réa­lité matérielle «objective», exis­tant indépendamment de la pen­sée de l'observateur, s'affaiblit de plus en plus. En un sens, nouS «créons» le monde dans le­quel nous vivons par notre façon de le regarder. L'homme de la rue voit les pays des Tiers Mon­des comme sous-développés et souvent sans espoir. C'est la vi­sion cartésienne. Jacques Ber­que, lui, disait qu'il n'y a pas de pays sous-développés mais uni­quement des pays mal aimés ou

46

aux ressources non connues, non exploitées. Tout est dans le regard.

Après un bref survol historique de la pensée scientifique occi­dentale, Capra en arrive à la «nouvelle physique» dont les liens avec la pensée mystique, notemment orientale sont, pour lui frappants. *

Cette nouvelle vision de la réalité qui émerge des sciences physi­ques peut être définie par des mots tels qu'organique, écologi­que et surtout holistique (du grex: holos, entier). Ce dernier mot, qui commence à prendre pied dans le vocabulaire fran­çais, implique l'unité dynamique de la structure du réel. «L'uni­vers n'est plus considéré com­me une machine formée de multiples objets, mais doit être décrit comme un tout indivisible, dynamique, dont les parties sont essentiellement des relations et ne peuvent être comprises que comme modèles d'un processus cosmique!

La parabole du lézard au DDT que l'on trouvera en annexe illus­tre, à une échelle microécologi­que, cette nouvelle vision d'un monde totalement interdépen­dant. Les pesticides fabriqués en Valais et utilisés en Amérique latine aboutissent peut-être dans l'Antarctique où les pin­gouins ont des problèmes de re­production à cause des résidus de pesticides . transportés par les courants marins, sans parler des pesticides qui sont répan­dus sur les ananas des Philippi­nes et que vous retrouverez -en doses minimes certes, et qu'on espère non nocives -dans votre assiette.

Ce passage d'un monde d'ob­jets à un monde de relations a des implications stupéfiantes pour chacun de nous, et tout particulièrement pour les ensei­gnants. «Gregory Bateson (un auteur cité par Capra, Ndr) avan­ce même que les relations de­vraient être utilisées comme base de toute définition et que cela devrait être enseigné à nos enfants dès l'école primaire. Il croit que chaque chose devrait être définie non par ce qu'elle est en el/e-même, mais par ses relations avec d'autres choses.)) (souligné par nous).

Or, l'école est l'antipode de cet­te vision holistique. L'enseigne­ment reste fondamentalement cartésien, analytique, avec des disciplines - donc un mode de savoir, de perception du réel -qui sont le résultat d'une certai­ne évolution historique qu'on pourrait presque appeler «acci­dentelle». C'est un savoir abs­trait, découpé en rondelles de salami au gré des heures, des programmes et des matières, et qui reste en général totalement extérieur à l'individu, privilégiant la mémorisation sur la compré­hension. Cette école devra elle aussi opérer sa révolution coper­nicienne si elle veut survivre comme institution. (Déjà aux Etats-Unis, certains pédagogues parlent de la disparition de l'éco­le au XX le siècle, et peut-être n'est-il pas mauvais que les en­seignants se rappellent que l'école n'existe pas comme une institution de droit divin!)

Quelles sont les implications pratiques de ces deux modèles de pensée, cartésienne et holis­tique? Après avoir passé en re­vue l'influence de la pensée

c

newtonienne - cartésienne sur les sciences médicales et biolo­giques, Capra se penche en plus de détail sur le système mé­dical contemporain, (qu'il appel­le le «modèle biomédical»).

En se concentrant sur des frag­ments de plus en plus petits du corps, la médecine moderne a perdu de vue que le patient est un tout vivant où l'esprit joue le rôle déterminant dans la santé, comme le démontrent de plus en plus clairement tant la méde­cine psychosomatique que la nouvelle discipline de la neuro­psychoimmunologie, qui montre que la santé dépend avant tout de mécanismes autoimmunitai­res, c'est-à-dire de la capacité de l'individu, par un équilibre de vie et la pensée positive, à se défendre lui-même, naturelle­ment et sans médicaments, contre la maladie. La médecine matérialiste et cartésienne com­bat la maladie en réprimant des symptômes. Cette approche sera toujours perdante, car c'est la société qui suscite la maladie: on a supprimé la peste et la va­riole, et voici les maladies car­diovasculaires et le SIDA. La mé­decine holistique, elle, renforce la santé et montre que si la mé­decine est chère, la vraie santé, elle, est bon marché.

Ce qui est important, c'est de réaliser que le modèle médical matérialiste et mécaniste qui prédomine dans notre société est le résultat naturel d'une cer­taine vision dépassée du mon­de, renforcé par un système économique compétitif où les entreprises pharmaceutiq ues déterminent de plus en plus l'orientation de la médecine. Pour changer de médecine ..

nous devons changer notre fa­çon de regarder le monde.

Après avoir examiné l'impact du modèle mécaniste et analytique dans d'autres domaines (psy­chologie, économie, environne­ment), Capra aborde plus en dé­tail cette nouvelle vision de la réalité qui sera, nous n'en dou­tons pas un instant, la vision de demain . Elle se fonde «sur une conscience de l'interdépendan­ce essentielle de tous les phéno­mènes - physiques, biologi­ques, psychologiques, sociaux et culturels. Elle transcende les limites disciplinaires et concep-

. tuelles actuelles et se dévelop­pera au sein d'institutions nou­velles».

Dans les dernières 150 pages de l'ouvrage, l'auteur cerne de plus près les implications de cet­te vision, plus particulièrement dans le domaine écologique, économique, psychologique et de la «santé holistique». On y fait des découvertes étonnantes, comme le fait que de plus en plus de savants estiment que «la planète ... semble un être vivant à part entière».

C'est parce que la société in­dustrielle a privilégié l'objet, le quantitatif à la relation et à la qualité que nos sociétés sont en crise.

Mais n'oublions pas que le sym­bole chinois pour «crise» a deux significations: «danger» et «op­portunité». Nous sommes une génération extraordinairement privilégiée, car c'est à nous qu'il revient de faire la révolution co­pernicienne qui consistera à remplacer le vieux modèle carté­sien par la nouvelle vision holisti­que.

Encore faut-il que nous nous sentions tous concernés! Nous en parlions récemment au direc­teur d'une école normale roman­de qui nous répondait, «Oui, évi­demment, vous soulevez des problèmes importants, essen­tiels, mais ils ne rentrent pas dans le cadre de notre program­me. Or, nos élèves, eux sont avant tout préoccupés par ce dernier.»

Nous avons peur pour l'école dont les responsables tiennent ce langage. Que dire, pour l'éco­le? Non, plutôt pour nos élèves pour lesquels, trop souvent, le mode d'enseignement actuel devient, dans tous les pays, la programmation de la myopie in­tellectuelle. Sous prétexte de l'urgent, on écarte trop souvent l'important.

En attendant que nos program­mes scolaires et surtout notre fa­çon d'enseigner soient transfor­més par la vision d'un monde de relations, chacun peut, à son ni­veau, commencer à disséminer l'idée de «Voir les liens de toutes choses entre elles, afin de pen­ser globalement et d'agir locale­ment». Regardez par la fenêtre de la classe: si vous avez de «bons» yeux, vous verrez des Haïtiens et des pingouins dans le préau.

Pierre Pradervand

P.S. Plusieurs des thèmes abordés dans ce livre seront approfondis dans le cadre du cours de perfectionnement Vivre Au­trement qui se donnera à Martigny du 23 au 27 juin 1986.

* Il a développé cet aspect de sa pen­sée dans un livre absolument fascinant qui fut un «best-seller)} dans de nom­breux pays, «Le Tao de la Physique)).

47

'" """""""""""",.",."yy, •••• , ••••••• " ,... -T-~~~-~-- - -----~~~- - . r " ~ l • t 1 1 l ,

1 • 1 1 1 1" . ' 1 ~ 1 lit 1 t

Page 26: L'Ecole valaisanne, avril 1986

48

La parabole du lézard au DDT

Dans leur livre Extinction (N.Y. 1981) les biologistes américains Paul et Ann Ehrlich donnent l'exemple suivant qui montre l'équilibre étonnamment subtil du milieu naturel qui illustre à merveille l'interdépendance qui semble bien être une des lois fondamentales de l'univers:

«Le labyrinthe d'un écosystème est si complexe qu'il n'est pas déraisonnable de dire que, po­tentiellement, chaque chose vi­vante a un impact sur toutes les autres choses vivantes et même l'environnement physique de la planète ...

Un incident fameux illustre les relations complexes régissant les écosystèmes. Il y a un cer­tain nombre d'années, l'Organi­sation Mondiale de la Santé utili­sa de grandes quantités de DDT dans le cadre d'un programme d'éradication de la malaria à Bor­néo. Bientôt les habitants des lieux, libérés du fléau des mous­tiques, commencèrent à souffrir d 'une invasion de chenilles qui dévoraient les toits en chaume des maisons qui s'effondraient. En effet, les habitudes des che­nilles limitaient leur exposition au DDT, mais des guêpes, pré­dateurs des chenilles et qui les empêchaient de se multiplier, fu­rent dévastées.

Des épandages supplémentai­res de DDT furent faits à l'inté­rieur des maisons pour les libé­rer des mouches. Les lézards qui auparavant contrôlaient les mouches continuaient à manger leurs cadavres - maintenant remplis de DDT. L'empoisonne­ment des lézards en résulta, et les lézards mourants furent at­trapés et dévorés par les chats domestiques. Les chats reçu­rent des doses massives de DDT, ce dernier s'étant concen­tré 'en passant des mouches ou lézards puis aux chats *, et mou­rurent.

Ceci conduisit à un nouveau fléau: les rats. Non seulement les rats dévorèrent la nourriture des gens, mais les menacèrent d'un autre fléau - cette fois l'ar­ticle de marque, la peste bubo­nique. Le gouvernement de Bor­néo devint tellement concerné qu 'il parachuta des chats dans un effort pour rétablir l'équilibre nature!!» (p . 79)

* Une loi naturelle veut que les concen­trations de DDT augmentent au fur et à mesure qu 'on s'élève dans la chaîne ali­mentaire.

Nutrition, croissance et santé de la naissance à l' adolescence

Tel est le thème du cycle de conférences organisé en 1986 à l'intention des infirmières scolai­res et des infirmières chargées des consultations pour nourris­sons en Valais (cf notre édition N° 6 - février 1986).

La première rencontre eut lieu à Martigny le 27 janvier 1986 et fut animée par les docteurs Claude Godard , Monthey et Guy Délèze, Sion, spécialistes FMH en pédi­atrie . Elle fut suivie avec beau­coup de profit par une soixantai­ne d'infirmières .

Le docteur Michel Vouilloz, mé­decin cantonal, a bien voulu in­troduire le premier volet de ce cycle axé sur le sujet :

«Calories et protéines: besoins nutritionnels / mesures anthro­pométriques».

Nous reproduisons ci-après son exposé introductif et revien­drons ultérieurement plus en dé­tail sur les aspects plus spécifi­ques développés par les conférenciers .

Alimentation et santé publique

Les problèmes alimentaires et nutritionnels représentent un problème important de la santé publique qu'elle analyse notam­ment sous les angles suivants:

- identification des besoins nu-tritionnels ;

- étude des causes et des ris­ques de l'évolution du com­portement;

- épidémiologie de la consom­mation familiale ;

- chaîne alimentaire depuis la production animale et végéta­le jusqu'à la consommation familiale (stockage, transfor-

mation industrielle, commer­ce, offre alimentaire, prépara­tion culinaire).

est bien évident que dans le domaine de l'alimentation , com­me dans tous les domaines de la santé publique, il s'agit non seu­lement d 'engager judicieuse­ment l'équipe de santé, mais d'aborder le problème dans sa globalité en équipe pluridiscipli­naire.

Besoins nutritionnels

Ils sont de deux ordres :

- énergétique : les aliments doi­vent apporter l'énergie indis­pensable au maintien de la température corporelle, au travail des systèmes circula­toire, respiratoire, digestif et sécrétoire, aux synthèses cel­lulaires ;

- structural: les aliments doi­vent fournir les éléments per­mettant le renouvellement des glucides, lipides , protides catabolisés et le remplace­ment des substances excré­tées .

Les besoins sont moindres qu'il y a vingt ou trente ans, car les conditions de vie ont bien chan­gé et les dépenses énergéti­ques sont moins importantes.

La thermorégulation ne deman­de plus autant de calories, car presque tous les lieux d'habita­tion et de travail et de transports sont chauffés .

D'autre part, il y a eu une forte réduction des efforts physiques par la mécanisation à tous les ni­veaux (rural, industriel ou ména­ger) et le développement des transports.

49

l" """""""""""""""""""""'WW",, "'l#.......-... ~ ... y, ••

I~~.t.fti ,., .. J l'l'*t.t'.'J!I~tt't •• "I"I.,!illl. ~.t.'i.I'1 Il tt'."llt

Page 27: L'Ecole valaisanne, avril 1986

50

Le bruit, le rythme de vie sont de nouveaux problèmes au niveau de l'équilibre nerveux, mais ils ne seront pas résolus par un ap­port calorique trop élevé.

Facteurs neuro-psycho-endocriniens

Scientifiquement , on dispose de connaissances assez précises sur les besoins nutritionnels, comme sur les dangers de cer­tains excès ou carences: la science n'est pas loin de pouvoir dire ce qu 'il faut manger pour être en bonne santé.

Pourtant l'alim~ntation ne s'ex­plique pas uniquement par des besoins et des réactions biochi­miques et physiologiques: l'homme ne mange pas que pour se nourrir; il n'accepte pas un régime alimentaire synthéti­que, fait de mélanges des seuls nutriments nécessaires.

Si l'animal, par instinct, sait choi­sir les régimes adéquats (et le choix est de moins ne moins ra­tionnel plus on s'élève dans l'échelle animale) , chez l'hom­me, des sensations psychosen­sorielles accompagnent la régu­lation physiologique fondamen­tale qui porte en particulier sur l'ingestion d 'eau, de sels, de protéines et de glucides.

C'est ce qui rend si difficile l'étu­de de la nutrition humaine, la re­cherche et le maintien d'un cer­tain équilibre alimentaire alliant la réponse aux besoins énergéti­ques et au plaisir gastronomi­que.

Les recherches actuelles en neuro-psycho-endocrinologie, en psychobiologie, en psycho-phar­macologie, permettent d'élargir notre compréhension de l'être

humain et de son environne­ment, de ses émotions, de ses états psychologiques et de son affectivité, ainsi que divers phé­nomènes présidant à sa percep­tion du monde extérieur, ceci non seulement en vue de com­battre ses problèmes, mais aus­si en vue de lui apporter un enri­chissement et d 'accroître ses possibilités de se réaliser pleine­ment.

On peut donc espérer qu'un ap­port équilibré entre les différen­tes classes de nutriment et des apports correspondant aux dé­penses de l'organisme permet­tront d'éviter, à l'avenir, dans les pays industrialisés, les surchar­ges pondérales (30 à 40 % des adultes, 15 % des adolescents, 8 à 10 % des enfants d'âge sco­laire) et tous les problèmes qui en découlent (athérosclérose).

Mesures anthropométriques

Pour juger le caractère normal et harmonieux de l'évolution statu­ropondérale chez les enfants et adolescents, on a recours à des standards de référence : accrois­sement du poids, de la taille, rapport de l'un à l'autre, le tout en fonction de l'âge.

Le médecin cantonal

[Y Michel Vouilloz

• L' homme quotidien

- Il me semble qu'aujourd 'hui , quelque chose tout spéciale­ment vous préoccupe, cher Monsieur, et j 'ai l'impression que vous hésitez à me le communi­quer.

- C'est très juste, Madame. En effet, une question se pose à moi depuis un certain temps et je serais heureux d'en parler avec vous . Toutefois, comme nous avions convenu d 'un pro­gramme, j'hésite à aborder un sujet se trouvant, tout de même, un peu en dehors de ceux que nous avions prévus.

- A vous voir, je me dis qu 'il s'agit , malgré tout , d'un domai­ne touchant de près à notre vie quotidienne, or, tous les aspects de notre vie ne sont-ils pas étroi­tement liés et parfaitement inter­dépendants? En conséquence , même si nous donnons l'impres­sion d'abandonner le program­me prévu , les points dont nous aurons discuté et que, du moins je l'espère, nous aurons contri­bué à éclairer un peu , serviront, pour sûr, de lumière à un certain nombre d'autres: pourquoi, dans cette optique et puisqu 'ils s'imposent à vous, ne pas les examiner? Qu'en pensez-vous?

- Oui, en fait, je crois que je pense comme vous et que, si certains domaines se trouvent éclairés, les autres se démêle­ront, partiellement, d'eux-mê­mes.

- Alors , cher Monsieur, voyons ce qui vous préoccupe.

- C'est la question de «la» «nor­malité». Plus je regarde le mon­de, mon entourage et moi­même, plus je me demande ce qui est «normal» et j 'en arrive à me dire que, ce que nous consi-

dérons comme «normal» c 'est-à­dire souhaitable , ce vers quoi nous tendons et vers quoi il nous a été enseigné de tendre n'est, peut-être, ni aussi «nor­mal» ni aussi souhaitable que nous le désirerions, dans la me­sure, bien sûr, où nous nous pla­çons dans l'optique du dévelop­pement optimal de l'homme, de l'homme comme rouage essen­tiel, comme rouage de base de la société , comme rouage desti­né à participer à son développe­ment c 'est-à-dire , pour le moins, pour chacun d'entre nous, au développement du bout du mon­de que nous occupons.

- Il me semble que vous êtes dans le vrai, cher Monsieur.

En effet, les hommes ont érigé -et j'emploie ce terme en toute conscience - des normes, ils ont érigé et continuent à ériger des lois. Ces normes, ces lois sont , il faut bien le noter, érigées par des hommes.

Or, nous savons que tout hom­me est limité, qu'il est condition­né, qu'il se laisse conditionner, qu 'il vit dans un temps, qu'il vit dans un lieu; que ce lieu, ce temps l'influencent et le condi­tionnent et que, à son tour, il in­fluence et il conditionne et ce temps et ce lieu.

C'est dire que normes et lois correspondent aux besoins constructifs ou non d'hommes vivant et dans un temps et dans un lieu et qu'elles sont destinées à servir ces hommes et en leur temps et en leur lieu.

Comme ces hommes sont, for­cément et inévitablement, limi­tés, normes et lois ne peuvent qu'être limitées .

51

l" """, .. - ~.9.W"""",,"Y" ~ .• Y.YY.YY~Y.~.~ •••• ~ ••• Y •••• ~ •••

, , • • 1 • t Il . l ' , '1 li'

Page 28: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Si, à l'exemple de ces hommes bien imparfaits - regardons l'histoire! - normes et lois sont, inévitablement imparfaites, elles ont donc tout aussi inévitable­ment besoin de modifications, d'adaptations, de re-adapta­tions, de suppressions ou de compléments. Ceci me semble valable pour toutes les normes, pour toutes les institutions érigées et gérées par les hommes: je ne pense, bien sûr pas ici, aux lois profon­des et immuables de la Création que les lois des hommes eus­sent dû et devraient contribuer à suivre pour les servir et dont nous nous sommes, à l'excès, coupés en notre Occident.

- Mais, alors, Madame, en rai­sonnant de cette manière, vous balayez de quelques coups de plume tout le fantastique travail des hommes! - Pas du tout, cher Monsieur, pas du tout! Souvenez-vous: je suis infirmière de vocation! Alors, rassurez-vous! Si, lorsque j'essaie d'aider un malade, un accidenté de la route par exem­ple, à rétablir son équilibre, donc dans le cas de l'accidenté à, peu à peu, abandonner ses bé­quilles, je ne les lui retire pas d'un seul coup! J'essaie de l'ai­der à se fortifier, s'équilibrer, se consolider suffisamment pour, à l'aide de ses capacités propres en accroissement et, pour finir, accrues, retrouver en des situa­tions toujours plus nombreuses, sa capacité à circuler sans bé­quilles. Et je préfère le voir faire appel suffisamment souvent à ses béquilles plutôt que de, pour les ayant abandonnées trop hâti­vement, le voir soit tomber et provoquer de nouvelles lésions

52

plus difficilement guérissables que les premières, soit dévelop­per des crispations de compen­sation qui, en s'installant, interdi­sent l'établissement d'un équilibre harmonieux le plus complet possible et, par là même, épanouissant.

C'est vous dire que je suis par­faitement consciente des be­soins qu'a la société de conser­ver ses béquilles et que mon désir est de voir

a) de plus en plus d'êtres hu­mains repérer ces béquilles, ces insuffisances, ces limites, ces injustices et ces déséqui­libres;

b) pénaliser de moins en moins ceux qui, d'une manière ou d'une autre, les révèlent et par contre, voir une majorité de personnes apprendre à se servir des ces révélateurs (ré­vélateurs par leurs faibles­ses, leurs déséquilibres, leur verbe) pour améliorer autre­ment que par des mesures de surface et de replâtrage, la situation d'une société as­sez malade pour en être arri­vée à ériger en normes et lois ses propres insuffisances, au point d'en être encore suffi­samment inconsciente pour continer à les propager et vouloir couler dans son mou­le ceux qui en crèvent!

Comprenez-moi bien! Il ne s'agit pas de tout condamner: chaque temps, chaque lieu a secrété et du bon et du moins bon mais ce qui était en partie bon aux XVIIIe et au Xlxe siècles ne l'est plus à l'heure actuelle.

Il s'agit donc de chercher à trou­ver et proposer des voies pour augmenter à travers les occa-

sions que nous offre la vie, nos propres taux de conscience et de ne surtout pas refuser d'ef­fectuer ce travail qu'il s'agisse de nos vies personnelles, de nos vies familiales, sociales, profes­sionnelles ou institutionnelles.

Il ne s'agit pas non plus de vou­loir éliminer tout ce qui existe! Il s'agit simplement d'apprendre à discerner les blessures infligées par l'homme au monde, à l'hom­me, à la Création et de reconnaέtre que, pour éviter bien des pri­ses de conscience et des conversions, pour se protéger des exigences de la vie, cet homme a érigé des normes des­tinées à le protéger, à le justifier lui-même et que, de cette maniè­re, s'interdisant de croître, de se développer dans la totalité de ses dimensions humaines avec toute l'humilité qu'un tel déve­loppement suppose, il a, ce qui est au moins aussi grave, entra­vé non seulement son dévelop­pement personnel mais celui de générations entières d'individus, développement que, de bien des manières et à coups de «normes» bornées et étriquées, il entrave encore.

C'est ainsi que nous trouvons sous nos latitudes, à l'intérieur d'une société presque totale­ment dépourvue de guides véri­tables, d'une société terrible­ment carencée et qui, pour pallier ces carences qui révèlent les désordres que nous consta­tons - ce qui est souhaitable -utilise des méthodes trop par­tielles car issues de carences in­suffisamment reconnues à l'exemple de ces «maîtres» sans formation personnelle suffisam­ment solide mais attirant tout de

même car répondant à des be­soins immédiats et de surface et obtenant, pour cette raison même, des succès dont certains se révèlent ponctuellement posi­tifs pour des natures suffisam­ment lucides et d'autres tragi­quement destructifs.

Il me semble que, à l'heure ac­tuelle, tant des dirigeants publi­quement reconnus que des «maîtres» qui s'improvisent révè­lent des carences semblables à l'observateur attentif.

Un boîteux peut, bien sûr, soute­nir pendant un moment un autre bOÎteux : leurs communes insuffi­sances peuvent, pendant un mo­ment et de diverses manières, se compenser; il est évident, néanmoins, que les deux s'épui­seront vite!

- Mais un homme «normal», Ma­dame, et considéré comme tel d'après nos critères actuels ne réussit pas non plus à toujours aider, comme il le devrait, un bOÎteux; je commence à repérer cela!

- C'est bien la raison pour la­quelle, cher Monsieur, si le bOέteux doit reconnaître sa faibles­se au lieu de crâner et s'il doit faire par des limites de ses ca­pacités, l'homme au bénéfice de ses deux jambes doit connaître aussi les siennes propres, moins visibles et tout aussi réelles et tenir compte des conditions spéciales que lui présente le bOέteux . En reconnaissant que si le bOÎteux est limité par rapport à celui qui possède ses deux jam­bes, que s'il est incapable de parcourir le chemin que le bi­jambiste voudrait, peut-être, lui faire parcourir, il reste, si non épuisé par les «normes»

auxquelles voudraient le faire accéder les soi-disant «nor­maux», capable de développer d'autres richesses humai nes parfaitement compatibles avec son état et tout aussi constructi­ves de l'homme et pour l'hom­me, tandis que le «normal», lui, se révèle souvent incapable de prévoir ou de percevoir la diffi­culté du boîteux tout comme de découvrir les autres richesses de ce dernier.

Comment, cher Monsieur, défi­nir, en de tels cas, la «norme»? L'individu dit «normal» n'est-il pas, à sa manière, en d'autres domaines, aussi bOÎteux?

Par là, vous pouvez comprendre que si j'essaie de suggérer des prises de conscience et des pro­grès, je ne préconise pas plus un genre de nettoyage par le vide qu'une rapide révolution!

Il est, pour moi, tout aussi évi­dent que normes et lois sont, dans une société et pour main­tenir un type (mais, un type seu­lement!) de cohésion à l'intérieur de cette société, absolument in­dispensables: notre monde aura encore longtemps besoin de ba­lises!

Il me semble simplement que nous disposons de suffisam­ment d'individus plus évolués que par le passé pour compren­dre et percevoir l'insuffisance et l'inadéquation de nombre de normes et de lois et qu'il serait infiniment utile de ne pas cher­cher à «normaliser» ce qui, dé­passant le cadre des normes établies peut contribuer à l'évo­lution et au progrès de tranches entières de nos sociétés. Or, c'est bien cette normalisa­tion que, à des niveaux modes-

l""""""",.,.,.,.. ~ .... ,."",,.,.,,.,,,,, f",..... · on""""",.." ........... ..,., I~.'~~I~ .'1' 1,1 I~r.~~~t., 1~1il'.~.~'

Page 29: L'Ecole valaisanne, avril 1986

tes (familles) tout comme à des niveaux plus vastes (institutions) nous pratiquons qu'il s'agisse de vie physique, affective, intel­lectuelle ou spirituelle .

N'est-ce pas dans cette optique, cher Monsieur, que vous ressen ­tiez et commenciez à ressentir l'idée de «normalité»?

- Oui, je cois et je crois que, grâce à ces explications, je par­viens à mieux la cerner. Je com­prends mal toutefois , pourquoi individus et institutions me sem­blent, si souvent, en retard par rapport à l'évolution du monde?

- Les raisons sont, comme tou­jours, multiples! Elles deviennent plus rares et plus évidentes aus­si si on les recherche au-delà de celles qui se présentent rapide­ment et qui relèvent plus de ma­nifestations de surface.

En effet, si nous regardons et plus vaste et plus profond, nous devons constater que l'homme s'est par trop laissé mener par son goût immodéré pour le clin­quant et les veaux d'or et que, tout en affublant ses faiblesses des plumes de la vertu et de l'obéissance, il s'est de plus en plus coupé des lois, des exigen­ces profondes de la vie et a pré­tendu atteindre les idéaux les plus élevés en court-circuitant les rudes, simples et modestes exigences humaines et charnel­les. Il a oublié que ces exigen­ces se trouvent là pour lui per­mettre de former, avec leur aide, la totalité de sa pâte humaine en vue de l'accession progressive et harmonieuse à des idéaux inscrits au plus profond de lui . Un peu comme un peintre qui refuserait les longues et labo­rieuses exigences du quotidien

de l'apprentissage, exigences visant à le former lui tant à partir de lui-même que de la matière à sa disposition et ne miserait que sur de belles couleurs, de beaux papiers et de belles déclarations non soutenues par la constance et l'ascèse de l'effort attentif. Si doué, à 15 ans, il pourrait faire illusion; plus à 35 ans!

Notre société occidentale a dé­passé l'âge de l'adolescence même si elle continue, en trop d'individus, d'institutions et de lieux à se conduire comme une jouvencelle.

Il faudrait des heures et des heu­res, des pages et des pages pour expliciter et illustrer tout cela!

Mais , je crois que la réflexion, chez vous, est amorcée, pénètre et travaille: vous découvrirez vous-même les illustrations et les faits nécessaires à sa pour­suite.

- Oui, effectivement, bien des pensées s'entrechoquent et des pistes pointent à l'horizon. Je vais donc reprendre tout ceci et vous poserai, dans quelque temps, une autre série de ques­tions si vous le permettez enco­re, chère Madame.

- Dans la mesure de mes moyens, je vous répondrai avec grand plaisir, cher Monsieur. Pour aujourd'hui, je suis très heureuse d'avoir pu effleurer ce sujet de «la» «normalité» qui me tient tellement à cœur.

Il me reste donc à vous remer­cier pour vos questions .

Anna T Veuthey

Du 14 au 26 juillet 1986, des jeu­nes gens âgés de 16 à 20 ans, venant de différents pays d'Eu­rope de l'Ouest et de l'Est, se rencontreront au Centre écologi­que d'Aletsch (Riederalp, VS) . Ils auront l'occasion, lors d'excursions, de travaux en groupes ou de promenades, de faire la connaissance d'un pay­sage montagneux exceptionnel avec une faune et une flore fas­cinantes . En même temps, ils pourront se rendre compte du comportement de l'homme vis­à-vis de la nature, de la manière

Semaines UNESCO 1986 pour Jeunes

au Centre écologique d'Aletsch

dont il enrichit ou appauvrit cel­le-ci . La vie commune des jeu­nes gens du même âge procure souvent des expériences inou­bliables et peut créer des liens d'amitié durables.

Comme les années précéden­tes, les Semaines pour jeunes sont organisées par la Commis­sion nationale suisse pour l'UNESCO, en coopération avec la Ligue suisse pour la protec­tion de la nature. La direction est assurée par des collaborateurs du Centre écologique d'Aletsch

et une équipe de jeunes spécia­listes.

Le nombre des participants est limité à 25. Les frais s'élèvent à Fr. 320.- .

Informations et inscriptions au­près de :

Ligue suisse pour la protection de la nature Case postale 73 - 4020 Bâle Tél. (061) 427442

Les chemins de fer MARTIGNY-CHÂTELARD et MARTIGNY-ORSIÈRES

ainsi que le SERVICE AUTOMOBILE MO

vous offrent de nombreux buts de promenades avec circuits pédestres dans les vallées

du TRIENT etde CHAMONIX

Salvan - Les Marécottes (télécabine de La Creusaz) - Finhaut - Châtelard­Giétroz (funiculaire de Barberine - train d'altitude - monorail pour le barrage d'Emosson) - Châtelard-Frontière - Col de La Forclaz (télésiège de l'Arpille) -G lacier du Trient - Col des Montets (réserve écologique des Aiguilles rou ­ges) - Chamonix

d 'ENTREMONT et d 'AOSTE

Verbier (liaison directe par télécabine dès Le Châble) Fionnay - Mauvoisin -Champex (télécabine de La Breya) - La Fouly - Ferret - Bourg-St-Bernard (télé­cabine du Super-St-Bernard) - Hospice du G rand-St-Bernard (télésiège de La Chenalette) - Aoste par le col et le tun­nel du St-Bernard - Tour des combins

Renseignements:

Réductions pour les écoles

Direction MC - MO - 1920 Martigny - Tél . (026) 22061 Service auto MO 1937 Orsières - Tél . (026) 41143

55

l'" ,," """" -,-,,, """"""""""""""""'~... _. y ••• y ..... ~". ~ y,

If\Jlil'. Il.~IIII 1. 1 l ,rr~~ •• ~11

Page 30: L'Ecole valaisanne, avril 1986

l' .... D-u-i.

Publication des cours 2e trimestre

Cours centraux pour le corps enseignant 1986

Catégorie C 1 - Didactique

N° Thème Date 43 «Von Einem der auszog , das Spielen zu

lernen» 7-11.7 44 Das Kartenbild in Realfach und Sport 14-18.7 45 Polysportiver Sommerkurs :

Schüler und Lehrer im Sportunterricht 3- 9.8 46 Computereinsatz für den Sportunterricht 3- 8.8

Catégorie C 2 - Pratique

56 Krafttraining/Stretching/ Ausdauertrai-ning/Squash J+S KF Fitnes 7-11.7

57 Cours polysportif pour les maîtres géné-ralistes 14-18.7

58 Escalade / Canoë-Kayak 14-19.7 59 Kanu im freiwilligen Schulsport 14-19.7 60 Tennis und Laufen 21 -24.7 61 Tennis / Schwimmen / Velofahren 28.7- 1.8 62 Umgang mit Partner im Spielen / Leisten

und Gestalten 4- 8.8 63 Elementarer Tanz in der Schule

Schwimmen + Wandern (ais Animation) 4- 8.8 64 Vo"eyball in der Schule

Wassersport / Kanu-Surfen-Rudern) 4- 8.8 65 Formation de chef de camp et excursions

en montagne 4- 9.8

Catégorie C 3 - Formation J+S CF et CP

75 Tennis Leiterkurs 1 4- 9.8

Catégorie C 4 - Perfectionnement des MEP diplômés

84

85

Grey panthers - Polysportiver Kurs für dipl. TL über 40 30.6-5.7 Polysportive Sommerwoche 7 -11 .7

Lieu

Magglingen Belp

Davos Basel

St. Ga"en

Colombier Goumois JU Grono St. Moritz St. Moritz

Steckborn

Sargans

Saint-Blaise

Valais/Uri

Mogelsberg

Basel Sargans

Direction

Wachter Fo"mi

Huwyler Obrist

Eigenmann

Hirschi Dubois Stoeckli Jenni Jenni

Jlli

Padilla

Haussener

Roy

Flückiger

Obrist Scheuber

Cours centraux pour enseignants

Remarques

Ces cours s'adressent à tous les enseignants de l'éducation phy­sique dans les écoles publiques ou reconnues comme telles .

Les étudiants et candidats des divers instituts de formation peu­vent être admis si le nombre de place est suffisant.

Les moniteurs de sport scolaire facultatif, non-enseignants, peu­vent être également admis aux cours pour autant qu'ils présen­tent une attestation des autori­tés scolaires qui les emploient.

Adresse: Sekretariat SVSS, ETH-Zentrum, 8092 Zürich

Les cours traitent de matières ou de problèmes de gestion, d'intérêt fédéral ou régional, en rapport avec l'activité et la place correspondantes dans le domai­ne professionnel scolaire .

Après réception de l'inscription par le secrétariat il faut verser un droit d'inscription de Fr. 50.- sur le compte de chèque postal 40-5605 du Crédit Suisse, Reinach BL, pour compte N° 0596-558644-30-1, ASEP, « Einschreibegebühren», après quoi l'inscription deviendra défi­nitive.

Association suisse d'éducation physique à l'école

Inscription Cours no 1 1 1 1 Ne pas remplirl

Réception le: Titre:

Commission technique

Nom L-I ........ 1 ~--'---..J..---J----'-~--L--'---'---'--.....LI ---,--I --'--' Rue [ 1 1 1 no L...I --'---'---'-~

Domicile 1 1 1 1 1 1 1 1 Canton 0]

N° téLI 1 1 1 1 1 1 1 no Avsl 1 1 1 1

prof,l 1 1. 1 1 1 1 1 Degré:

Attestation des autorités scolaires: Membre d'un association cantonale: oui 0 non 0

Remarques:

Signature:

Adresse: Secrétariat ASEP ETH-Zentrum, 8092 Zürich

57 ,t, """""rr"""""','""""""""".,y,,,," -Y •• ~T~~T-~-?~YT~W~T·TT~~ I!'~~.~I •• t4 •• it'lll, llltf.""t'~~.',' i~ Il'' ~i •• '.~'I'~

Page 31: L'Ecole valaisanne, avril 1986

58

Le Centre écologique d'Aletsch a dix ans

Cours de vacances et de perfectionnement à la Riederalp

LSPN - C'est le 10 juin 1976 que la Ligue suisse pour la protec­tion de la nature ouvrait à la Rie­deralp les portes du premier Centre écologique de notre pays . Depuis, plus de 130 000 personnes ont visité l'exposition de la Villa Cassel, et 25000 ont participé aux rencontres d'un jour ou à un week-end au Centre écologique. A la mi-août prochai­ne, les anciens «maîtres» et «élè­ves» des cours ainsi que les col­laborateurs du centre se rassembleront à la Riederfurka pour une joyeuse réunion d'anni­versaire . Bien qu'heureux du tra­vail d 'instruction et d'éducation accompli ces dix dernières an­nées à Altetsch, ils n'en sont pas moins conscients de n'être qu'au début d 'une tâche de très longue haleine.

Outre la réunion d'anniversaire auront lieu, comme toujours du­rant les vacances scolaires, les cours d 'une semaine destinés à approfondir les connaissances des participants dans les scien­ces naturelles. Quelques nou­veautés s'adjoindront en 1986 aux sujets traditionnels, par exemple le cours d'une semaine que nous avons appelé «Gmeiwarch» (<<Œuvrons en­semble»), terme haut-valaisan qui désigne l'entraide que s'ap­portent les habitants pour cer­tains travaux d'intérêt commun. Cette manifestation se compose

d'un cours en sciences naturel­les et de travail manuel au sein de la commune. Un autre cours plus orienté celui-ci vers la pro~ tection de la nature, porte le nom de «Commerce et euphorie alpestre», ou «L'alpinisme sans remords» . Des exemples du Haut-Valais servent à illustrer des alternatives tant agricoles que touristiques. En même temps, il est donné aux partici­pants l'occasion de jeter un re­gard critique sur leur propre comportement en vacances.

Les manifestations durent en général du lundi après-midi au samedi matin et sont accessi­bles à tout le monde. Des connaissances préliminaires ne sont pas requises. Les jeunes et les familles sont aussi les bien­venus au Centre écologique d'Aletsch . Ils peuvent bénéficier des différentes offres spéciales ou participer aux autres cours.

Pour tous renseignements sup­plémentaires, nous tenons le programme détaillé des cours 1986 à votre disposition. Un aperçu de la saison , les pro­grammes détaillés des différen­tes manifestations et les formu­laires d'inscription sont contenus dans une brochure qui peut être obtenue au secrétariat de la Ligue suisse pour la pro­tection de la nature (adresse: LSPN, cours d'Aletsch, case postale 73 , 4020 Bâle) .

• Centre d'Information-Nature de Champ-Pittet

Programme 1986

Inauguré en mai 1985, le Centre d 'Information-Nature de Champ­Pittet (près d'Yverdon-Ies­Bains) , propriété des Ligues suisse et vaudoise pour la pro­tection de la nature, a vécu une année d 'intense activité notam­ment avec l'accueil préparé et guidé de visiteurs en groupes. En effet , plus de 170 classes d'école et autres groupes d'hori­zons très variés (associations professionnelles, fonctionnaires et représentants de l'Etat, direc­teurs d 'école primaire et ensei­gnants , groupes du 3e âge, han­dicapés , touristes suisses et étrangers , etc .) ont pu vivre des activités passionnantes sur le domaine du Centre, dans son magnifique bâtiment d 'accueil et aux travers de ses expositions .

Pour 1986, l'activité du centre de Champ-Pittet continue de concrétiser l'un des buts essen­tiels de la LSPN : «Répandre sur­tout parmi les jeunes l'idée de la protection de la nature dans son sens le plus large» (Statuts LSPN , art. 2) .

En effet, un large effort sera consacré aux possibilités de vi­sites guidées et spécifiquement destinées aux jeunes des clas­ses primaires et secondaires, aux futurs instituteurs, aux en­seignants , aux écoles profes­sionnelles ainsi qu 'aux hautes écoles.

Trois expositions didactiques: «Le sol , un monde vivant» (28 .3. au 2.11), «Coquelicots et bluets» (28.3 au 13.7), «Poissons indigè­nes vivants» (6.9 au 2.11), tou­jours complétées par des plan­tes, des petits animaux vivants

et des manipulations attractives permettront aux visiteurs indivi­duels ou en groupe d'agrémen­ter activement leur quête d 'infor­mation, alors que «Miniatures en gros plan» (19.7 au 17.8), une collection de 80 macrophotogra­phies de plantes et d'insectes du photographe Claude Fran­çois , établira un pont entre la science, la nature et les arts.

Cet été, plusieurs SEMAINES-­VACANCES s'adresseront aux personnes désirant passer quel­ques jours actifs en contact avec la nature. Les activités pro­posées permettront d 'intégrer plusieurs approches de notre milieu naturel par la démarche du naturaliste, du scientifique, par l'inspiration et l'expression artistique, et toujours par des expériences vécues (nature , cro­quis de terrain, aquarelle - natu­re, dessin, lithogravures - natu­re, sons, musique) .

Une série de conférences sur les «Pointes chauds de l'environne­ment», des activités de terrain pour les enfants et pour les adul­tes à Champ-Pittet complètent le programme du centre.

L'action d'information de la LSPN est un acte socialement important, courageux et coû­teux. Il convient de la soutenir.

Pour toute information et pour obtenir le programme 1986 dé­taillé, n'hésitez pas à vous adresser au Centre d'Information-Nature de Champ-Pittet 1400 Cheseaux-Noréaz Téléphone (024) 231341

59

JI' " """"""""""""""""""""'" ",~ •• , ...•.............. "J.1f~1 ·(f'."~~·"· 111'~t •• t.'i~411I' ~"i~I" ·Il,., •• ,.'.~~.'

Page 32: L'Ecole valaisanne, avril 1986

60

Nouvelles acquisitions

Cassettes vidéo

ART

CVaim 131

CVaim 130

CVaim

o Picasso du cinéaste Gilles Carle VHS 1 h 20'

Conçu comme un show, ce film est une joyeuse incur­sion dans l'univers de Picasso. Le célèbre cinéaste canadien Gilles Carle nous fait emprunter des sen­tiers multiples dans le but de nous apprendre à connaître le plus profondément possible les nom­breuses facettes du grand peintre: l'homme, l'artiste, le mythe, le phénomène social.

Quand 1200 enfants s 'accordent VHS 60'

Un bien émouvant concert que celui auquel nous as­sistons: 1200 enfants de 3 à 18 ans rassemblés par le même amour de la musique sous la férule bienveil­lante et attentive du pédagogue et musicien Claude Letourneau.

Ce violoniste enseignant, créateur du mouvement Vi­valdi au Québec, s'inspire du japonais Suzuki pour mettre au point une méthode rendant accessible l'ap­prentissage d'un instrument aux jeunes enfants et cela dans le but de favoriser une croissance harmo­nieuse de l'individu . Le critère de sélection n'étant plus le talent, mais les possibilités véritables existant en chaque individu .

La dernière va/se VHS 60'

L'Autriche vit toujours, elle qui, après des siècles d 'histoire, aurait pu disparaître à jamais, engloutie dans le Reich allemand; quant à Vienne, ce n'est plus tout à fait la Vienne des années 1900, capitale d'un vaste empire; il n'en reste que des souvenirs, le poids du passé, le rêve. Mais peut-on imaginer un avenir sans passé?

Partant de cette idée, une Viennoise nous raconte la Vienne des années 1900, l'époque où surgissent les «trouble-fête», ces génies qui allaient marquer leur temps et le nôtre: Schonberg fait retentir sa musique dodécaphonique ; Klimt met à nu le corps de la fem­me; Kraus insulte ses contemporains ; Otto Wagner défraie la chronique avec ses constructions; Freud lève le masque de Vienne et met à jour le malaise de sa ville prisonnière du passé et refusant le présent.

En admirant les peintures de Klimt, la narratrice est frappée par une évidence: l'art est un effort pour contrecarrer l'anéantissement, une insurrection contre la loi inéluctable de l'oubli.

SCIENCES

CVs 104

CVs 122

Au son de quelques valses désuètes rappelant le vieux monde sur le point de mourir, le commentaire riche et poétique nous fait découvrir l'histoire de l'Art mondial qui peut s'étudier simplement en traversant Vienne.

L'arbre VHS

Les mystères du monde végétal.

Les abeilles VHS

Reportage sans artifice au cœur de la ruche: essai­mage, récolte de l'essaim, ponte de la reine, vie de l'abeille ouvrière, intervention de l'homme au rythme des saisons.

ENVIRONNEMENT

CVenv 35 Les habitants du miroir VHS

Mass Media

La vie de toute une population d'insectes à la surface d'un étang.

CVmm 53 La mort en direct VHS 1 h 30'

La vision traumatisante de la petite Omeira agonisant sous les spots dans la boue d'un volcan colombien pose d'une manière cruciale un problème malheureu­sement d 'actualité: a-t-on le droit de tout montrer par l'image? En particulier, la mort peut-elle être médiati­sée? La fascination qu'elle exerce sur les individus justifie-t-elle que l'on viole le droit à l'intimité, à la dignité de celui qui va mourir?

La mort est un spectacle en elle-même; pour en être persuadés, il suffit de songer aux jeux de la Rome antique où le sang et la mort donnaient lieu à de folles libations, et, plus près de nous, au triomphe de certains films dont le thème est la violence .

La mort se monnaie et les images qui tentent de bri­ser son secret, si elles sont les plus fortes sur le plan de l'impact visuel, sont aussi celles qui se vendent le mieux: on paie cher le «privilège}) douteux de pouvoir montrer l'horreur.

Alors où s'arrête la légitimité de l'information? Où commence le voyeurisme, le mépris de l'être humain? Le débat tente de répondre à ces questions.

61 'l' " """l""""""""""",y,~··~r ' -·YY9 •• ~ •• ~~ 1 • , l' •• 1 . !' 1 1 1

, Ô ., •

Page 33: L'Ecole valaisanne, avril 1986

ARTICLES DE REVUES

- ((Halley: ce n 'est qu'un au revoin) dans Géo N° 85, mars 1986. - ((La bataille pour le so/J) dossier, dans Educateur, N° 2, mars 1986. - ((Le langage logo pour les enfants à partir de l'école enfantine))

dans Educateur de la Société pédagogique de Suisse romande.

BIBLIOTHÈQUE DE TRAVAIL

BT 974

BTj 271

BTj 272

BT2183

JARDIN DES GLACIERS LUCERNE

La comète de Halley - Le pendule de Foucault - Les effets du gel.

Je grandis - La kériaotoconjonctivite - Une page pour une image.

Le député - Régine Chopinot, danseuse et chorégra­phe - Peau bronzée, peau noire.

Le dessin de presse, satire de notre temps - J'ai rencontré" . Super Dupont - L'expression des ou­vriers .

MONUMENT NATUREL - MUSÉE LABYRINTHE DE M IROIRS 20 millions d'années de géologie: d'une plage de mer subtropicale avec palmiers - à la période des glaciers. Musée: reliefs, géologie et «Vieux Lucerne».

Diapositifs-documentaire intéressant, documen­tation pour écoles, place pour pique-nique.

Le monument naturel, découvert en 1872, proté­gé des intempéries par une couverture moderne.

Renseignements: Gletschergarten, Denkmalstr.4, 6006 Lucerne tél. (041) 514340

Page 34: L'Ecole valaisanne, avril 1986

Professeurs, nous avons fait notre devoir. Messieurs les professeurs, com­bien de fois nous avez-vous dit qu'une calculatrice pouvait être améliorée?

Et comme nous aimons trouver des solutions aux pro­b~m~quevousnouspose~ nous y avons réfléchi.

Tant et si bien qu'aujour­d'hui, nous avons le sentiment d'avoir fait notre devoir: notre nouvelle TI-30 Galaxy est si différente des autres que vos étudiants l'appellent déjà la «math-machine».

Conçue pour leur simplifier les maths telles qu'on les enseigne aujourd'hui, la TI-30 Galaxy a toutes les qualités pour durer.

Si vous ne l'avez pas encore interrogée, dépêchez-vous de le faire.

AOS T\ '

.' ~(4-: i;: .. :" ':',' .f .,'

. : ... ;-"i.~:.~!~:: .;' " . " .. i "

'::: ~f~F:··::· :::";": .::: .t.i~' ê 1. ~

", ·· .. ::·.:·:·:;·.:: .··; .. :·: .;:·;·~:2 l1\l :: :-

Vous constaterez qu'elle possède toutes les fonctions que vous nous avez demandé de lui donner.

Et vous aurez la satisfac­tion de penser qu'en concevant la nouvelle TI-30 Galaxy sur vos conseils, nous n'avons fait que notre devoir.

TEXAS INSTRUMENTS

LA THION -VOYAGES SION SIERRE MARTIGNY

est en mesure de vous offrir des tarifs très compétitifs pour vos

VOYAGES D'ÉTUDE en autocar et chemin de fer

Organisation de

COURSES D'ÉCOLE - JOURNÉES SPORTIVES Prix spéciaux pour écoles

Devis sans engagement

Voyages. AGENT OFFICIEL POUR LE VALAIS

Vacances 100 % jeunes

CHARTER A LONDRES EUROTRAIN

PRIX AVIONS «ÉTUDIANTS» POUR ASIE ET USA

Sion - Av. de la Gare 6 - Tél. (027) 224822 Sierre - Av. de la Gare 1 - Tél. (027) 55 85 85

Martigny - Centre corn. Manoir - Tél. (026) 2 71 61

CHÂ T EAU H ISTO RIQUE DE GRUY ÈRES

Découvrez l'un des plus beaux châteaux suisses

Grandes salles meublées Salle des guerres de Bourgogne (chapes de Charles le Téméraire) G rand salon (décoré par Corot et ses élèves) Tapisseries - vitraux - fresques - peintures Expositions temporaires (juin à décembre)

Renseignements: Tél. (029) 6 21 02

'l' """""""""""""""""""""""""" .. 1 -~.~·y ••••••• w ••• ~.w . \ ··a"" , l 't.tllf!' 1· ~I~.t.j; .

Page 35: L'Ecole valaisanne, avril 1986

le microordinateur suisse

0JiTIf!W 'iE8 un appareil simple à utiliser

la technologie la plus récente des logiciels performants

des conditions exceptionnelles pour les enseignants

250U. 13IJ 486~ + 7' ...... 7567 CALC

1" 4 5 & -1 :2 3 • o • =

CALCUL GESDO

EPSITEC-system SA, ch. de la Mouette 5 1 092 Belmont Tél: (021 )28 44 83

AVIS AU PERSONNEL ENSEIGNANT REX ROTARY K 40 Matériel gratuit Le nouveau rétroprojecteur

à votre disposition

Le TeS met gratuitement à votre disposition un important matériel d'éducation et d'information routière (cahiers à colorier, concours, brochures, jeux, affiches, films, diapositives, matériel didactique, etc.

Pensez à la sécurité de vos élèves!

SION 027231321

A VOTRE SERVICE :

MONTHEY 025 715517

BRIGUE 028 232819

Ecole de poterie de Saint-Légier/Blonay M. J,-O. Bosshard

maître professionnel de céramique Demandez une démonstration

- Cours de tournage et technique de basse tempé­rature à 1000 0.

- Cours pour technique de grès à 1280 0 .

- Cours de raku et de moulage.

L'école Service de vente et d'entretien

de poterie

Ci Secrétariat: Maison Tony Güller Equipement pour la poterie 66440rselina rp 093/333434

FI CEV

SION Av. Pratifori

(027) 2334 10

La banque régionale valaisanne

EliE LE FONDS JEUNESSE DE LA CEV

créé à l'occasion de son Centenaire récompense des performances particulièrement méritoires de jeunes valaisannes et valaisans de toutes professions

Demandez des renseignements complémentaires à nos guichets

CAISSE D'EPARGNE DU VALAIS

iiiiiiiiiI~D

SIERRE A. Gén.-Guisan (027) 55 17 34

~'" ,,"""""""""""""""""""""""""~~y.... .y •• y ••••••• ' III Ijl't~. .~~ttti 1 j,'. • •• 1- ,