12/10/2011 L’actualité

& les innovations

du marketing et

de la

communication

par

L’actu mise à nu

le Français pas si

râleur

Point de vue : le Steampunk

L’actu mise à nu

Les Français, râleurs ? Ah non !

• Contrairement à de tenaces préjugés, les consommateurs

Français sont moins râleurs que leurs voisins.

• Selon une étude du Credoc menée en juillet dernier, seuls 40%

des Français ont fait une réclamation pour une livraison en

retard ou un achat défectueux au cours des 12 derniers mois.

Cette propension s’accroît avec les revenus ou le diplôme.

• De même, une étude menée par le site comparateur Kelkoo

auprès de 11.000 de leurs clients indique que seuls 42% des

Français protesteraient s’ils n’étaient pas satisfaits d’un

fournisseur ou d’un commerçant.

• À titre de comparaison, les Anglais sont 96% à se dire prêts à

en découdre avec le fournisseur, les Italiens 95% et les

Allemands 91%. Nos voisins se justifient en déclarant que « si

l’on ne se plaint pas, l’entreprise ne peut pas s’améliorer »,

tandis que les Français invoquent « la peur de la confrontation »

pour ne pas agir.

Le made in France à la mode

• Le Made in France aurait-il de l’avenir, comme notre

veille du 11 août dernier le suggérait (Made in France) ?

• C’est en tout cas ce que suggère une étude Opinion

Way pour alittlemarket.com, qui observe que « 91% des

Français se disent prêts à donner la priorité aux

produits Made in France, lorsqu’ils ont le choix ». Et les

15-24 ans, pourtant plus internationaux dans leur tête,

sont quand même 81% à acquiescer.

• Une tendance qu’on pourrait rapprocher de la montée

du « Fait main » illustrée par la campagne actuelle de

LVMH sur des mots liés à ses savoir-faire artisanaux.

Une campagne destinée à promouvoir ses « journées

particulières » de ce week-end, au cours desquelles ses

grandes maisons ouvriront leurs portes au grand public.

Nouvelle loi pour les consommateurs

• Chaque homme/femme politique ayant à cœur de laisser une

loi à son nom, voici la loi Lefebvre, qu’on peut qualifier de

fourre-tout. Extraits du catalogue :

– Les constructeurs automobiles conservent leur monopole sur les

pièces détachées.

– Le verrouillage des forfaits téléphoniques lors de l’achat passe de 6

à 3 mois. En revanche la durée initiale maximale d’engagement

avec un opérateur reste à 24 mois.

– Sur leurs factures, les opérateurs devront faire la distinction entre le

tarif des services et le prix du mobile lui-même. Ce qui n’est pas le

cas avec les PC et les logiciels de type windows qui y sont attachés.

– Les forfait illimités qui ne le sont pas devront le mettre en évidence

et non en micro-caractères sous forme d’astérisque en bas de page.

– Les dépôts de garanties seront remboursés en cas d’absence d‘état

des lieux et les loyers ajustés si les m² sont inexacts de plus de 5%.

• Rien qui donne l’impression d’une avancée notable du dialogue

entre les entreprises et les consommateurs…

L’œil de Né Kid sur le Made in France

• Alors que la Toyota Yaris ou la Smart se proclament made in

France, ce concept peut être observé sous 2 angles opposés.

• D’une part le repli nationaliste, surtout en période de crise où le

protectionnisme économique, douanier ou social peut tenir lieu

de politique. Or dans l’histoire, l’esprit de citadelle assiégée ne

s’est jamais traduit par un rebond ou un renouveau. Ainsi,

comment justifier que de nombreux étudiants étrangers formés

chez nous ne puissent aujourd’hui exploiter ce capital au service

de nos entreprises ? Une logique myope et contre-productive,

heureusement appelée à être corrigée.

• D’autre part la fierté de savoir-faire précieux et difficiles à copier

(on ne compte plus les métiers délocalisés puis rapatriés faute

d’avoir pu refaire loin ce qu’on fait si bien tout près). La plupart

de ces métiers brillent par leur passion et leur modestie , sans

avoir à le crier sur tous les toits. On a raison de les remettre sur

le devant de la scène, mais le mieux serait peut-être de leur

donner tout simplement les moyens de continuer sans stress…

L’image de la semaine

Chaque semaine, un quiz qui fait sourire

• Quel univers a inspiré Steve Jobs, selon son propre témoignage,

pour imaginer l’ergonomie et l’interface du McIntosh ?

a. Les paroles du tube O Superman de Laurie Anderson

b. La simplicité austère de la secte Hare Krishna

c. Le monde contrôlé du « 1984 » de George Orwell

d. Le mouvement consumériste de Ralph Nader

Point de vue :

Qu’est-ce que le steampunk ?

A la une cette semaine

• Cette semaine, la veille de Né Kid part à la rencontre du steampunk,

un mouvement culturel de plus en plus visible.

• Cette mouvance typiquement vintage née à la fin du 19e siècle

connaît un regain d’intérêt depuis une trentaine d’années.

• Qui sont les adeptes de cette culture ? En quoi consiste-t-elle ? Sur

quels préceptes repose-t-elle ?

• Né Kid a mené l’enquête sur un fandom (de la contraction de fan et

dom) encore secret…

Histoire de se mettre dans le bain

• Au sens général, le steampunk désigne une contre-culture à

l’esthétique reconnaissable parmi mille autres.

• Pour caricaturer, on pourrait la qualifier de remix entre le style

victorien et le design vernien. Le Nautilus du Capitaine Nemo en est

un parfait exemple. Nous y reviendrons…

Définition du steampunk

• Steampunk est un néologisme composé de :

• Il se traduit littéralement par « punk à vapeur ».

• Selon Wikipedia, cette appellation serait née en opposition à un

mouvement cousin du steampunk : le cyberpunk.

Steam : vapeur Punk : « sans valeur » (en anglais), relatif au

mouvement contestataire éponyme de la

seconde moitié du 20e siècle

Tout commence par un genre littéraire

• Tout comme le cyberpunk, le steampunk désigne à l’origine un genre

littéraire, sous-catégorie de la science-fiction.

• Il a la particularité d’être principalement uchronique : il imagine le

futur à partir d’un passé différent de l’histoire réelle.

• Contrairement au cyberpunk ancré dans l’univers de l’informatique et

des nouvelles technologies, le steampunk est enraciné dans

l’esthétique industrielle de la fin du 19e siècle, peuplée de machines à

vapeur, de ferronneries, de cannes-épées et de rivets.

Quelques auteurs fondateurs de la mythologie steampunk

• Enraciné dans la fin du 19e siècle, Jules Verne a fortement influencé le

steampunk, comme d’autres auteurs ayant comme lui imaginé des

interactions inédites entre l’homme et la machine : HG Wells, Mark

Twain, Conan Doyle ou Mary Shelley.

• L’illustrateur Albert Robida a également grandement participé à fixer

les représentations de l’esthétique steampunk.

La sortie de l'opéra en l'an 2000, A. Robida La machine à remonter le temps, HG Wells Chez Mark Twain La laboratoire du Dr Frankenstein

L’informatique n’est pas épargné

• Pourquoi le steampunk est-il geek ?

• Parce qu’un de ses pères est l’inventeur de

l’informatique : Charles Babbage, concepteur de

la machine à calculer (ancêtre de nos

ordinateurs), fonctionnant sans électricité,

uniquement mécaniquement.

• NB : il fut épaulé par la première programmeuse

de l’histoire (eh oui, une femme !), la ravissante

Ada Lovelace (aujourd’hui encore, un langage

informatique porte son nom en hommage).

La machine à calculer de Charles Babbage

De la littérature à la contre-culture

• La vision steampunk a rapidement dépassé le champ de la littérature

pour s’immiscer dans toutes les sphères de la culture.

• S’il s’inspire d’une époque relativement restreinte (entre 1870 et la

première guerre mondiale), le steampunk n’a été formalisé en tant

que mouvement qu’à partir des années 70.

• Comme pour de nombreuses autres contre-cultures, le développement

du net dans les années 90 a participé de la démocratisation du

steampunk (cf. courbe Google Insights ci-dessous) :

Steampunk partout

• Désormais, on retrouve des avatars du steampunk partout :

BD : Adèle Blanc-Sec de J. Tardi

Les démocratiseurs de la littérature des années 80 : Morlock Night

de KW Jeter, Les voies d’Anubis de Tim Powers, Homunculus de

James Blayblock

Architecture : la Tour Eiffel,

la station Arts & Métiers,

le Space Moutain de Disneyland.

Cinéma : le Dr. Lovelace dans Wild Wild West, la dernière adaptation de

Sherlock Holmes, Brazil de Terry Gilliam

Jeux vidéo : Edge of Twilight, BioShock…

Mode et musique : le groupe James Gang

ici habillé par Alexander McQueen

Vidéo clips : Tonight, Tonight des Smashing Pumpkins,

By the sword de Slash

Mobilier et accessoires :The Bombay Company,

Suck UK, Victorian Trading Co.

Technostalgie ou sagesse actuelle?

• Au-delà de ce « look & feel » si particulier, le steampunk entre en

résonnance avec des préoccupations très actuelles.

• Légataires d’une époque où les « objets étaient construits pour durer »,

les adeptes du steampunk s’opposent à la culture de l’obsolescence

programmée et embrassent la philosophie slow.

• La marginalité de leur mode de vie les conduit à favoriser les market

places alternatives (eBay ou Etsy), la récupération, le recyclage et le

DIY (Do It Yourself) : pas étonnant qu’on compte parmi eux des

Makers ainsi qu’une tripotée de modders, ces spécialistes du

bricolage familiers de la culture du hacking.

DIY, ou garder le contrôle de son environnement

• Derrière le goût pour le bricolage et la transformation (vous vous

doutez qu’il est compliqué d’acheter de véritables ordinateurs qui

fonctionnent à la vapeur), le steampunk défend une vision du monde à

rebours de la frénésie consommatrice et de la fast fashion,

réhabilitant à sa manière l’idéologie punk, matinée de libertarisme et

d’anti-conformisme.

• Cette tribu au confluent de multiples influences illustre parfaitement

les nouveaux modes de constitution des communautés post-

modernes, rassemblées autour d’affinités plutôt que de moteurs

sociaux traditionnels (classe d’âges, famille, religion, travail…).

Le meilleur pour la fin

• Parce qu’on ne pouvait pas finir cette veille sans vous montrer de quoi

est capable l’esthétique steampunk, voici une compilation des plus

jolis moddings (terme de jargon dérivé du verbe modify) :

Un bureau steampunk

Un laptop

Une clef USB

Un kit main-libre

Des lunettes

Une guitare

Un mobile

Merci et à la semaine prochaine

• Encore peu connue sous nos latitudes, le steampunk émerge petit à

petit dans l’Hexagone à travers quelques événements, notamment

depuis la sortie du livre Steampunk ! L’esthétique rétro-futur d’Étienne

Barillier.

• Vous ne regarderez plus les machines à vapeur de la même manière !

• En espérant que ce numéro vous a plu, nous vous donnons rdv la

semaine prochaine !

Idées, tendances &

innovations

Un petit reportage sur le steampunk

• Cette courte vidéo joint les images aux mots, à la rencontre de la culture

steampunk.

Cliquer sur l’image pour voir le site

Empreinte esclave

• Combien d’esclave travaillent pour vous ? C’est la question dérangeante à laquelle

souhaite répondre le site The Slavery Footprint.

Cliquer sur l’image pour voir le site

Chaos en ville

• À quoi ressemble votre quartier réduit en ruine ? C’est ce que propose de montrer

l’assureur américain State Farm. Une méthode un brin hyperbolique…

Cliquer sur l’image pour voir le site

Adresses des liens

• Slide #25 : reportage Steampunk >

http://www.youtube.com/watch?v=z6-AmXihFsU

• Slide #26 : The Slavery Footprint > http://slaveryfootprint.org/

• Slide #27 : State of chaos > http://chaosinyourtown.com/

• Slide #3 : le Made in France > http://www.latribune.fr/entreprises-

finance/services/distribution/20111004trib000654009/91-des-

francais-revent-de-donner-priorite-au-made-in-france.-et-vous-

.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter&utm_campaign

=Jobrencontres

Réponse du quiz :

b. Jobs, alors étudiant, fréquentait la secte Hare Krishna, entre autres pour ses repas abordables. Il en a gardé une certaine vision de la vie.

Attention, roulements

de tambour, nous

célébrons aujourd’hui

notre

Numéro 200 !

Nous sommes fiers de

pouvoir apporter à nos

lecteurs chaque

semaine des points de

vue originaux

et libres

Cette semaine, Jean est en vacances, et ça

se voit sur l’activité de notre blog…

La semaine prochaine :

C’était mieux

avant !

www.nekid.fr +33 1 43 38 15 48

La veille de Né Kid,

c’est toute la semaine

sur Twitter @Naked_Paris