Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

53
No 2 - Octobre 2004 ( 60 ans d’orientation R ésonances Mensuel de l’Ecole valaisanne

description

60 ans d'orientation

Transcript of Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Page 1: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

No 2 - Octobre 2004

(60 ans d’orientation

RésonancesMensuel de l’Ecole valaisanne

Page 2: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Les technologies d’information et de communicationmodifient notre société de manière décisive. Depuis lesannées 80, la Suisse ainsi que de nombreux autres paysconnaissent une véritable vague de réformes, touchantla quasi-totalité des domaines éducatifs, déclenchantdes dispositions innovatrices et augmentant la qualitédes écoles. Si toute transformation est normale...garder le statu quo est anormal…

La seule constante, c’est le changementL’influence des nouvelles technologies, la durée de vietoujours plus courte du savoir, les exigences croissantesenvers nos adolescents et les profonds changementsdans notre culture de communication lancent denouveaux défis à l’orientation professionnelle.L’économie a besoin de professionnels indépendantset autonomes, capables d’évoluer au sein d’uneéquipe, sachant réfléchir de manière analytique, aptesà assumer des responsabilités tout en étant à l’aisedans la gestion d’informations, des professionnels quisont non seulement compétents, mais encore capablesd’apprendre sans cesse. Les entreprises recherchentdes personnes à la fois polyvalentesspécialisées, possédantune

large palettede connaissances générales et en

même temps des connaissances spécifiques dans un ouplusieurs domaines. On ne demande pas uniquementdes compétences professionnelles, mais aussi descompétences sociales, humaines et méthodologiques.

Où suis-je? Que veux-je? Où vais-je?Le passage de l’apprentissage pour la vie à l’apprentissage tout au long de la vie exige uneadaptation de nos habitudes d’apprentissage. En vue de ces nouvelles exigences, l’orientation

professionnelle et de carrière doit être adaptée, touten trouvant un compromis entre les intérêts del’individu, ceux des employeurs et de la société. C’estlà une tâche extrêmement difficile, car l’individu veutun maximum d’autonomie afin de trouver sa proprevoie alors que les employeurs ne veulent engager quedes professionnels hautement qualifiés; la société,quant à elle, exige des chances égales pour tous.Cette tâche ne peut être résolue que par unaccompagnement qui vise à aider les personnes às’aider elles-mêmes tout au long de leur parcours.Ceci en répondant aux trois questions de base: Oùsuis-je? Que veux-je? Où vais-je?

Le clivage digitalL’orientation professionnelle de demain devra savoirgérer à la fois l’augmentation du flux d’informations,l’accroissement du nombre de personnes cherchantleur chemin et la complexification du système deformation. Les carrières professionnellesde l’avenir ne seront

plus rectilignes, maisramifiées. L’accès aux informations sera

décisif pour le choix professionnel. Le «digital divide»(clivage digital) élargira le fossé entre la couche depopulation ayant accès aux informations et celle quine l’a pas. Ceci conduira sans doute à des problèmesaussi bien éthiques que sociaux. Les multiplesconnexions nous transforment au fur et à mesure enun «Homo conexus», qui doit gérer une quantitéquasi illimitée d’informations. Mais que se passera-t-ilavec ceux qui n’ont pas d’accès à ces informations?J’espère qu’ils pourront toujours consulter leur«cyberconseiller» en orientation professionnelle.

Serge Imboden,chef du Service de la formation professionnelle

( Résonances - Octobre 2004 1

Homo Conexuset Cyber Consulting

Homo Conexuset Cyber Consulting

Page 3: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

2 Résonances - Octobre 2004 )

Sommaire

4-25

Sommaire Homo Conexus et Cyber Consulting S. Imboden 1

Jeux mathématiques et logiques: 18e finale internationale 46

Journée sur les difficultés de la lecture 47

La psychologie d’urgence au CDTEA 48

Les dossiers de Résonances 52

Education musicale 26 Du plan d’études aux capacités transversales - B. Oberholzer

La page du DECS 27 Service de l’enseignement - SE

Rencontre du mois 28 Débuter dans le métier: trois jeunes enseignantes racontent - N. Revaz

Du côté de la HEP-Vs 31 Les défis de la HEP-Vs pour 2004-2005 - N. Revaz

Environnement 33 Nettoyage d’une rivière - S. Fierz

BEL 34 Zoom sur le Bureau des échanges linguistiques - C. Barras et S. Schneider… Liens avec ch Echange de Jeunes

ACM 36 Nouveau plan d’études pour les Arts visuelsE. Berthod et S. Coppey Grange

ICT 38 ICT et logiciels éducatifs - S. Rappaz et J.-M. Paccolat

CRPE 40 Conséquences sociales d’un divorce - P. Vernier

Revue de presse 42 D’un numéro à l’autre - Résonances

Conférence 44 Comment aborder l’adolescent - Le Comité de l’AVPEHP

Ecole et musée 45 Le Déserteur, un inconnu bien familier - E. Berthod

Nouvelle rubrique Ce numéro voit l’apparition d’une nouvelle rubrique, visant à présenter succinctement les huit services du DECS.

Page 4: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

60 ansd’orientation

60 ansd’orientation

L’Office d’orientation scolaire et

professionnelle valaisanne fête ses 60 ans

d’existence en ce mois d’octobre.

Occasion d’aborder le sujet par un bref

retour sur le passé afin de prendre la

mesure des évolutions et se projeter dans

l’avenir sans oublier les missions actuelles

de l’OSP. Ce dossier a multiplié les

témoignages afin de donner une petite

idée de ses divers champs d’action et

collaborations.

(4 Les grandes dates del’orientation en Valais

6 L’évolutionde l’orientation

8 L’évolution de l’OSP:témoignages des COSP

11 Secteurset prestations

13 Les collaborationsde l’OSP: regards departenaires

16 Enseignants EDC etCOSP: une collaboration particulière

18 Jeunes et adultes:les dessous des choixd’orientation

20 Les défisde l’orientation

22 Les défis de l’OSP:témoignages des COSP

25 Pour en savoir plus

Dossier conçu et rédigé par Nadia Revaz, en collabora-tion avec l’OSP.

Page 5: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Que de chemin parcouru depuis les débuts de l’orien-tation en 1944! On peut le constater en regardant lesprincipales étapes de son développement.

Les origines de l’orientation en Valais avecles cours en internat1944 Création, à titre expérimental, du premier cours

d’orientation en application de la loi fédéralesur la formation professionnelle prévoyant l’or-ganisation de l’orientation par les cantons.

1947 Engagement de Rémy Abbet, collaborateur auService cantonal de la protection ouvrière quifut «prêté» temporairement au Service canto-nal de la formation professionnelle pour les be-soins de l’orientation.

1948 Le chef du DIP, le conseiller d’Etat Cyrille Pitte-loud, décide d’organiser l’orientation profes-sionnelle générale dans la partie romande ducanton. C’est Rémy Abbet qui est chargé decette mission.

1958 Engagement du premier collaborateur perma-nent.Premières monographies des grandes entrepri-ses. Jusque-là les élèves prenaient des notes lorsde la présentation des métiers.

1960 Premières monographies de l’Office d’orienta-tion.

1963 Premières aides apportées aux élèves des écolessecondaires et des collèges cantonaux, sous

forme de permanenceassurée dans certainscentres scolaires. Pour répondre à la de-mande croissante, lescours d’orientation, lo-calisés dans un bâti-ment à Valère, sontdéplacés dans l’actuelOSP à Sion, à l’ave-nue de France 23. Le

bâtiment était alors un internat avec deschambres, des ateliers, des salles de loisirs.

1964 Cassettes sur les métiers faites pour l’Expo na-tionale.

Aux débuts de l’orientation, Hermann Mabillard, alorschef du Service de la formation professionnelle, acontacté André Rey, de l’Institut des Sciences de l’édu-

cation de l’Université de Genève, pour qu’il en assurela direction technique et scientifique. Ce dernier fai-sait passer des tests, batterie de tests élaborés par lui-même en grande partie.

Les cours d’orientation et de préapprentissage en in-ternat ont concerné près de 10’000 jeunes en 30 ans, àraison de 6 à 9 sessions par année, voire plus certainesannées. Au départ, après la guerre, l’artisanat avaitbesoin de relève, et les cours d’orientation permet-taient d’aiguiller les jeunes vers des métiers offrant del’emploi, tout en tenant compte des aptitudes et desintérêts des élèves. Louis Bellwald, conseiller en orien-tation de 1958 à 1994, réfute l’idée selon laquellel’orientation était plus directive autrefois tout en ex-pliquant que «les possibilités d’apprentissage étaientnettement plus restreintes qu’aujourd’hui. Ainsi, danscertaines vallées, un jeune qui voulait travaillait prèsdu domicile familial avait un choix limité». Dès ses dé-buts, il se souvient que l’orientation a toujours res-pecté les critères de choix des jeunes, critères qui àson avis sont restés les mêmes. Le programme descours comprenait notamment des présentations théo-riques, des visites d’entreprises, des cours de dévelop-

Les grandes datesde l’orientation en Valais

Les grandes datesde l’orientation en Valais

4 Résonances - Octobre 2004 )

(Les cahiers d’orientation

avant les moyens dereproduction et les

«machines» à test d’antanpour évaluer les aptitudes.

Page 6: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

pement personnel ainsi que des tests psychotechni-ques. L’habileté manuelle et le savoir-faire étaienttout particulièrement évalués. Lors des présentationsthéoriques, les jeunes, tant qu’il n’y avait pas demoyens de reproduction, copiaient les informationsdonnées par les conférenciers et recevaient de l’infor-mation sur tous les métiers envisageables alors. Auterme du cours, un certificat était délivré mention-nant les métiers convenant au jeune, avec parfoisl’ajout de réserves du type «bénéficierait d’un appuien mathématiques».

L’année 1963 marque une première étape vers la gé-néralisation des permanences scolaires dans toutes lesécoles du secondaire I et II.

La régionalisation1974 Pour s’adapter aux exigences de la mise en place

du Cycle d’orientation, l’Office a dû opérer unedécentralisation. Dans tous les établissementsdu premier et du deuxième degré du Valais ro-mand, un conseiller en orientation assure unepermanence hebdomadaire un ou plusieursjours par semaine. Dans les diverses régions, lesconseillers sont également à disposition desadultes ayant des problèmes de formation ou derecyclage. Cette réorganisation a impliqué lacréation de postes, l’élaboration de program-mes d’information, la création et la diffusiond’une importante documentation auprès desélèves, des maîtres, des parents.

1978 Les cours en internat s’étaient réduits progressi-vement avec l’augmentation des permanencesscolaires et ont totalement disparu cette an-née-là.

Louis Bellwald relève que les trois évolutions majeuresde l’orientation scolaire entre 1958, date de son en-trée à l’Office, et 1994, période à laquelle il prenait saretraite, sont la généralisation de l’information au cy-cle d’orientation, la permanence des conseillers dansles établissements scolaires ainsi que la collaborationromande au niveau de la documentation.

La création du secteur «Adultes»1992 Création officielle des premiers Centres d’Infor-

mation et d’Orientation (CIO).

1995 Officialisation des CIO et des ORP dans le cadrede la collaboration interinstitutionnelle visant àfavoriser la réinsertion professionnelle et so-ciale des demandeurs d’emploi.

Le besoin de l’orientation pour les personnes hors ducircuit scolaire s’est fait sentir un peu avant l’appari-tion du chômage durable en Valais, dès la fin des an-nées 80. Jusqu’à la création des CIO, les adultes se ren-daient dans les permanences scolaires. La montée duchômage a accéléré l’ouverture des CIO.

Du côté des formations scolaires, les années 90 ontété marquées par de profondes mutations, avec l’in-troduction de la nouvelle maturité gymnasiale, lacréation des maturités professionnelles et des filièresHES, ce qui n’est pas sans incidence sur le nombre dedemandes en orientation. Et suite à l’introduction dela nouvelle loi sur la formation professionnelle, en-trée en vigueur le 1er janvier 2003, ce sont l’ensembledes professions de base qui sont en train d’être redé-finies.

Source

Notes historiques en marge d’un anniversaire 1944-1984. 40ans d’orientation dans le Valais romand. Département del’instruction publique: Office d’orientation scolaire et profes-sionnelle du Valais romand, 1984.

( Résonances - Octobre 2004 5

Les noms deprofession à lireaussi au féminin

L’utilisation du seulmasculin – genre re-présentant en fran-çais le neutre inexistant – pour désigner l’un ou l’autresexe, a pour but d’alléger la lecture. Toutes les profes-sions mentionnées dans ce dossier sont donc à enten-dre aussi bien au féminin qu’au masculin.

Les directeursde l’OSP:

Rémy Abbet,1944-1979,

Gilbert Fournier,1979-1989,

Maurice Dirren,1989-2001,

Daniel Cordonier,dès 2001.

(

Page 7: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Les parcours professionnels des psychologues conseil-lers en orientation (COSP) sont très bigarrés. Une ten-dance se dessine néanmoins. Les plus anciens dans laprofession ont en général d’abord exercé un autre mé-tier, le plus souvent en lien avec l’enseignement, tandisque les plus jeunes ont un parcours professionnel pluslinéaire, ayant choisi les études de psychologie avant deretenir l’option de l’orientation scolaire et profession-nelle. Les regards des COSP sur leur métier présententnombre de convergences, étant donné que l’OSP véhi-cule, depuis ses débuts, une véritable culture commune.Cela n’empêche nullement chaque conseiller de déve-lopper, à l’intérieur de ce cadre collectif, une approchepersonnelle de l’orientation. On peut donc observerune grande diversité des regards et des pratiques.

Au fil des discussions avec les COSP, il apparaît claire-ment que le conseiller en orientation, tout en s’occu-pant de l’individu, est précisément à la croisée des sec-teurs scolaire et professionnel. Grâce aux connaissancesqu’il peut acquérir de par cette position stratégique, ilperçoit les mutations qui se dessinent avec souvent untemps d’avance sur le reste de la société.

Comment les COSP perçoivent-ils l’évolution de leurmétier? Les principaux changements ayant une inci-dence sur leur travail sont bien évidemment liés à l’évo-lution des formations, des métiers, du marché du travailet plus globalement de la société.

Evolution des formationsLes formations ont rapidement évolué ces dernières an-nées, surtout avec l’introduction de la maturité profes-sionnelle au secondaire II et la création des hautes éco-les spécialisées au tertiaire. La multiplication des passe-relles dès le secondaire II, facilitant le passage d’unevoie à une autre, est généralement perçue comme unplus, même si certains conseillers en orientation esti-ment que le système actuel est trop complexe.

Evolution des métiersLes métiers ont aussi subi d’importantes transforma-tions, en fonction des besoins de la société: des profes-sions ont disparu et d’autres ont été créées. Les nomsde professions ont par ailleurs fréquemment changé, cequi n’aide pas à s’y retrouver. Autre phénomène récur-rent, certains métiers voient leur cote baisser alors qued’autres deviennent à la mode. Dans l’ensemble cepen-dant, si l’on s’en tient à une comparaison par domaines,la répartition demeure assez constante au fils des ans.

Et l’arrivée des femmes sur le marché du travail n’apour l’instant que peu changé la donne. Dès lors, pourreprendre les mots d’Arlette Délèze-Devanthéry, COSPau secondaire I, «mieux vaut se référer aux domainesqu’aux professions spécifiques pour faire son choix».

De l’avis de Jean-Claude Lambiel, également COSP ausecondaire I, ce qui a le plus changé c’est le contact di-rect avec les métiers. Avant, les jeunes connaissaient letravail du boulanger, du forgeron ou du charpentier,puisque ceux-ci travaillaient au cœur des villages. Cequi est complexe, c’est que même si ce contact est plusdistant, c’est toujours lui qui semble influencer les choixinitiaux. Par conséquent, pour élargir l’horizon des mé-tiers, tous les conseillers en orientation insistent sur lerôle majeur des stages, devenus un véritable instru-ment d’orientation. C’est du reste l’une des principalesévolutions qu’ils mettent en avant. Il est vrai que leurnombre a doublé en dix ans. Cependant, si aujourd’huiles stages semblent une évidence dans le parcours d’unjeune, Jean-Marc Marini, COSP dans le secteur «Ecoles»et dans le secteur «Adultes», rappelle que c’est grâce àl’Office d’orientation que cette généralisation s’estfaite dans de bonnes conditions. Il souligne tout parti-culièrement l’importance du guide de stage qui permetde préparer efficacement ce premier contact profes-sionnel et d’en établir un bilan objectif.

Si le choix du jeune doit tenir compte des places dispo-nibles sur le marché de l’emploi, les conseillers en orien-tation n’hésitent pas à rappeler les erreurs de ceux quifont des prédictions dans ce domaine. Pour ne citerqu’un exemple parmi les plus emblématiques, ne lisait-on pas qu’il y avait un urgent besoin d’informaticiensjuste avant d’apprendre que nombre d’entre euxétaient au chômage? Pour les conseillers en orienta-tion, il s’agit d’être prudent lorsqu’on veut établir desscénarii pour le futur, car les facteurs en jeu sont multi-ples et bien souvent contradictoires.

Evolution des demandesLa complexification des formations et des métiers ainsique l’accélération du changement dans notre sociétéont une incidence sur le nombre de demandes en

6 Résonances - Octobre 2004 )

L’évolution de l’orientationL’évolution de l’orientation

Avec la mise en place de passerellesau secondaire II et au tertiaire, lesdemandes en orientation ont explosé.

Page 8: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

orientation, tant de la part des jeunes que des adultes.Avec la mise en place de nombreuses passerelles, lesdemandes en orientation ont explosé dès le début dela scolarité post-obligatoire. Ainsi Anne-Rita Chevrier,COSP au secondaire II, constate qu’il y encore quelquesannées peu de collégiens interrompaient leur cursus,alors qu’aujourd’hui son travail ne se limite pas àl’orientation en fin d’études mais englobe la réorienta-tion des élèves au secondaire II. Et du côté des adultes,en plus de chômeurs, les conseillers en orientation ren-contrent de plus en plus de personnes victimes d’unetrop lourde charge professionnelle. Daniel Cordonier,directeur de l’OSP, s’inquiète de voir nombre de travail-leurs appréciant leur métier mais souhaitant changerd’air, uniquement pour des raisons de surmenage.

Evolution de l’informationAu niveau des supports de l’information, comme àl’école, on est passé de l’ardoise à internet. Et si l’infor-mation a d’abord été produite par les entreprises, trèsvite les offices de l’orientation ont été les garants d’uneinformation neutre. Dans ce domaine, la collaboration arapidement dépassé les frontières cantonales, ce qui apermis une mise à jour au rythme des changements in-tervenus dans les écoles et les professions. Les COSP ontaussi dû s’adapter à cette perte de repères stables.

Evolution des jeunes face à l’orientationDe l’avis des conseillers en orientation, les jeunes sontde plus en plus concernés par leur avenir scolaire et pro-fessionnel et sont plus réalistes qu’avant. Ils ont appris àgérer la notion de l’incertain, même si ce n’est pas pourautant plus facile de construire un parcours profession-nel par étapes. La valeur du travail semble par ailleursn’être plus la même, ce qui peut en partie s’expliquerdu fait que le temps de loisirs ne cesse d’augmenter.

Evolution des familles face à l’orientationSi les parents sont plus concernés par l’orientation deleurs enfants, ils se sentent dans le même temps plusdémunis. En raison de la complexification croissante dusystème scolaire et professionnel, ils estiment bien sou-vent que leur enfant est plus apte qu’eux à compren-dre quelque chose dans le panel actuel des formationset des métiers.

Evolution de l’orientationPour ce qui est du métier à proprement parler, ce quiressort des propos des COSP, c’est le passage progressifde «l’orienteur» au «conseiller en orientation». Au-jourd’hui, l’orientation vise à accompagner, en collabo-ration avec d’autres partenaires, l’élève ou l’adultedans son choix ou plus exactement dans ses choix pro-gressifs, car le temps où l’on exerçait le même métier

toute une vie est désormais révolu. En d’autres termes,l’orientation est passée d’une approche «déterministe»à une approche «orientante».

Auparavant, l’accent de l’orientation était mis sur lesaptitudes, puis sur les intérêts. Actuellement, sans queles aptitudes ou intérêts ne soient pour autant aban-donnés, s’ajoute une nouvelle dimension, celle des va-leurs, car celles-ci sont plus stables sur le long terme.

La palette de conseils et de soutien s’est en outre élar-gie, ce qui exige non seulement une connaissancethéorique des formations et des métiers mais aussi unecompréhension du terrain.

La profession a aussi changé parce que le métier s’estlargement féminisé. Pour Alexis Voide, COSP dans lesecteur «Adultes», cette féminisation, davantage syno-nyme d’engagement à temps partiel, va de pair avecune moins grande implication dans la vie locale, ce quiselon lui tendrait à rendre le lien des conseillers avec lesentreprises plus distant. Jean-Michel Giroud est pour sapart plus nuancé: il pense en effet que les femmesconseillères en orientation ont certainement un peuplus d’efforts à faire pour s’imposer au début dans lemonde de l’entreprise, mais qu’ensuite il n’y a pas dedifférence. L’une des difficultés du métier est en effetde se constituer un solide réseau de relations. Jean-Marc Marini estime pour sa part que c’est surtout uneactivité que l’on exerce mieux quand on a acquis unecertaine expérience de la vie, ce principe valant indiffé-remment pour les deux sexes.

( Résonances - Octobre 2004 7

Page 9: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Tous les conseillers en orientation scolaire et profes-sionnelle (COSP) interrogés ont accepté d’évoquer leurpropre parcours, car il semblait logique d’en savoirplus sur leur cheminement professionnel dans un dos-sier sur l’orientation. Ils ont par ailleurs fait part deleur perception de l’évolution de leur métier, tout endonnant indirectement quelques clés sur leur manièrede travailler au quotidien.

Anne-Rita Chevrier,conseillère en orien-tation au collège desCreusets à Sion etcoordinatrice pourle secondaire IIAnne-Rita Chevrier, en-trée à l’OSP en 1989, ad’abord fait des étudesen sciences politiques,avec l’envie de travail-ler dans le domaine desrelations internationa-les. Elle souhaitait ce-pendant rester en Va-

lais pour des questions d’équilibre entre vie familiale etprofessionnelle et a donc décidé de se réorienter. Ayantlu une annonce relative à un poste de rédacteur à l’OSP,elle s’est renseignée et a finalement décroché une placede stagiaire. Ensuite elle a pu faire des études de psy-chologie tout en travaillant à temps partiel dans l’orien-tation au CO. Suite à un départ d’une COSP pour uneannée sabbatique, elle s’est occupée de l’orientationdes collégiens. Cette expérience lui a donné envie depoursuivre son activité au collège, même si elle a un peutravaillé avec les adultes avant la création des CIO.Avec la mouvance récente au sein des formations, Anne-Rita Chevrier trouve que la charge du conseiller enorientation au secondaire II s’est considérablementalourdie. Pour elle, la problématique de l’accompagne-ment aux choix est toutefois exactement la même au se-condaire II qu’au secondaire I ou avec les adultes: «Unjeune qui se pose la question d’un choix le fait avec lemême sérieux à 15, 19 ou 25 ans et passe exactementpar les mêmes phases de réflexion.» Elle précise que,contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas seule-ment les élèves en difficulté qui ont besoin de conseilset cite l’exemple de l’élève brillant hésitant entre la voiedes sciences humaines et celle des sciences exactes et quine pourra pas trouver sa réponse dans l’information.

Daniel Cordonier, directeur de l’OSPDaniel Cordonier a fait des études en psycho-pédago-gie et en psychologie du travail jusqu’à l’obtention,en cours d’emploi, d’un doctorat sur le thème deschoix liés au bien-être chez les adolescents. Il ad’abord travaillé dans le domaine de la prévention àla Ligue valaisanne contre les toxicomanies (LVT)avant de bifurquer vers l’orientation scolaire et pro-fessionnelle. Des choix liés au bien-être à ceux concer-nant les formations et les professions, la transitions’est faite dans la continuité. Daniel Cordonier noted’ailleurs que certaines méthodes d’éducation pour lasanté qu’il utilisait à la LVT sont proches de l’éduca-tion des choix pratiquée à l’OSP. De 1992 à 2001, il aété conseiller en orientation, d’abord auprès des jeu-nes dans des CO, puis auprès des adultes. L’orienta-tion des adultes lui a permis de voir le métier sous unangle différent avec la multiplicité d’histoires de vieet de parcours rencontrés. Il a ensuite succédé à Mau-rice Dirren lorsque ce dernier a quitté la direction del’OSP en 2001.Daniel Cordonier explique que ses débuts dans l’orien-tation correspondaient aux premières accélérationsdu changement. Il a connu les prémices de l’augmen-tation de la charge du travail dès le début des années90. En devenant directeur de l’Office, c’est son angled’approche de l’orientation qui s’est modifié: «Lagrande différence entre l’activité du conseiller enorientation et celle de directeur n’est pas tellementhiérarchique, mais c’est plus une question d’angle devision. De la direction, on perçoit l’orientation par unprisme plus large, ce qui peut parfois être ressenticomme un décalage par les collaborateurs.»

Arlette Délèze-De-vanthéry, conseil-lère en orientationau CO Ste-Marie àMartigny et au COà Leytron, coordi-natrice pour le se-condaire IArlette Délèze est en-trée à l’OSP en 1996.Au collège, elle imagi-nait plutôt qu’elle fe-rait de la logopédieou de la psychologiedu travail. Cependant,

8 Résonances - Octobre 2004 )

L’évolution de l’OSP:témoignages des COSP

L’évolution de l’OSP:témoignages des COSP

(

(

Page 10: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

si l’orientation n’était pas son choix initial, elle trouvequ’il correspond finalement bien à son intérêt pour lemonde professionnel et pour l’humain. Au quotidien, son rythme de travail est dicté par celuide l’école. Au début de l’année scolaire, elle fait plu-tôt des passages en classe et des entretiens individuelsau cours desquels il lui arrive parfois d’évaluer les apti-tudes. Ensuite plusieurs mois sont consacrés à l’orien-tation proprement dite, basée sur les intérêts et les va-leurs. En fin d’année scolaire, elle s’occupe davantagede placements. Elle tente de remotiver les élèves et lesoutille au niveau des techniques de recherche d’em-ploi. Bref, le métier est varié, alliant tâches de conseilet de partenariat. Au fil des ans, elle a de plus en plus de liens avec lesenseignants, en particulier ceux qui donnent les coursd’éducation des choix. «Leur travail est capital et com-plémentaire au nôtre, car ils ont une proximité avecles élèves que nous n’avons pas», insiste-t-elle.Si Arlette Délèze n’a guère le recul nécessaire pour voirune évolution, elle observe néanmoins que le nombrede jeunes n’ayant pas de solution après l’école obliga-toire est en augmentation ces dernières années. Etpour elle il est important de dire que cet échec n’estpas dû seulement à l’école ou à l’orientation, mais queles causes sont plus complexes et partagées.

Jean-Michel Giroud, responsable du CIO à Mon-theyJean-Michel Giroud, entré à l’OSP en 1972, fait partiede la première volée des COSP. Au départ, il avait dansl’idée de faire quelque chose ayant une consonancepédagogique, mais le monde du travail l’intéressaitaussi énormément, d’où son orientation. De 1972 à1974, il a travaillé à la mise en place des services del’orientation dans les écoles de commerce. Ensuite,jusqu’en 1996, il s’est occupé, selon les périodes, desdifférentes populations scolaires, du CO au collège. Decette époque il conserve le souvenir d’une riche colla-boration avec les enseignants. Dès les années 80, il s’estpassionné pour la formation d’adultes et a mené desrecherches dans ce domaine. Vers la fin des années 80,avec quelques collègues, il a perçu le besoin des adul-tes mais aussi celui des jeunes hors du cursus scolaireen matière de techniques de recherche d’emploi. Il estalors parti visiter des centres d’information et d’orien-tation en France avec Philippe Frossard, actuel coordi-nateur des ORP qui était à cette époque-là conseilleren orientation et conseiller communal à Monthey.C’est dans ce contexte que le CIO s’est ouvert à Mon-they au début des années 90. Jusqu’en 1995, il aorienté à la fois les jeunes et les adultes avant de se dé-cider à faire un choix.Pour Jean-Michel Giroud, l’évolution depuis ses débutsdans le métier de l’orientation est surtout liée à la com-plexification et à la mobilité du monde du travail. Lagestion de l’incertain lui semble être un autre change-ment majeur: «On oscille constamment entre deux ex-

trémités, à savoir aider des personnes à faire un choixprécis dans un système complexe, tout en sachant querien n’est certain.» Sur le plan des améliorations, il re-tient la prise en compte de facteurs plus larges dansl’orientation que les seuls tests d’aptitudes et l’élargis-sement à des approches comme l’ADVP (ndlr: Activa-tion du Développement Vocationnel et Personnel).

Jean-Claude Lambiel,conseiller en orienta-tion au CO de St-Gué-rin à SionJean-Claude Lambieltravaille à l’OSP depuis1974. Avant cela, il adébuté par un appren-tissage puis un parcoursprofessionnel dans l’in-dustrie et la recherche.Jean-Claude Lambielcompare l’évolutiondes métiers de l’orien-tation au passage du

stencyl à internet, métaphore qui évoque clairementl’accélération récente du changement. Il rappellequ’autrefois tous les jeunes avaient une place de tra-vail, même «l’idiot du village». Or, aujourd’hui, avec lahausse des exigences, le parcours d’un jeune en situa-tion d’échec scolaire s’avère plus difficile. Il observepar ailleurs qu’auparavant l’orientation constituait da-vantage un projet collectif sur le plan familial, toutparticulièrement parmi la population étrangère. Pourexemple, il se souvient d’une séance avec une famillevietnamienne où chacun de ses propos suscitait un dé-bat qu’il ne comprenait pas mais qui montrait la vo-lonté d’une action commune. Il remarque égalementun décalage par rapport aux professions: «Désormaisun jeune met plus de temps pour comprendre le fonc-tionnement de l’entreprise car la séparation d’avec lemonde du travail est plus grand.»Jean-Claude Lambiel estime par ailleurs que trop peude personnes ont conscience de l’importance de la ma-turité professionnelle et des HES pour un canton nonuniversitaire comme le Valais. Et d’insister enthou-siaste: «Les HES sont une chance que nous devonsexploiter.» Il note que les jeunes ont eux fort heureu-sement perçu cette revalorisation des filières profes-sionnelles, étant donné que dans le passé tous lesélèves du CO en section secondaire optaient pour desfilières scolaires, alors que depuis peu certains préfè-rent une maturité professionnelle. En la matière, ilrelève l’importance des stages et se réjouit de voir quede plus en plus de jeunes en profitent.

Jean-Marc Marini, COSP 1er degré-2e degré-adul-tes à Sierre et à MartignyJean-Marc Marini a d’abord choisi l’enseignement spé-cialisé avant de se lancer dans l’orientation. Après

( Résonances - Octobre 2004 9

(

Page 11: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

avoir expérimenté toutes les possibilités du secteur«Ecoles», il a été responsable du CIO sierrois pendant10 ans. Aujourd’hui, il navigue parmi les différents pu-blics de l’orientation. Pour lui, c’est un bon «antidote»à la routine. Actif dans le secteur économique, il fait partie des ini-tiateurs de l’Ecole de tourisme et de l’Ecole d’informa-tique, aujourd’hui devenue l’une des filières de laHEVs. Il est vrai qu’en tant que conseiller en orienta-tion, il était en première ligne pour voir un besoindans ces domaines et le manque d’offres de forma-tion. Il définit le conseiller en orientation comme unstabilisateur au niveau des formations, car véhiculantune vision égalitaire des professions.«Autrefois l’orientation était davantage basée surl’inné que sur l’acquis», observe Jean-Marc Marini. Lescompétences acquises prennent de la valeur, idempour les compétences transférables: «Aujourd’hui cequi fait la différence à compétences égales, c’est parexemple de ne pas paniquer dans une situation destress, d’avoir de l’empathie ou d’être créatif.» Il faitaussi le constat que le métier de conseiller en orienta-tion est de moins en moins solitaire, contrairement ànombre d’autres métiers qui lui paraissent plus isolésqu’il y a une quarantaine d’années. Pour lui, il faudraitque l’on réfléchisse aux conséquences du déplacementde nombreux secteurs professionnels dans des zonesindustrielles.S’il avoue s’être trompé plus d’une fois dans son mé-tier, Jean-Marc Marini réfute catégoriquement les cri-tiques faites à l’orientation concernant la baisse du ni-veau scolaire ou le manque de jeunes intéressés parcertains secteurs. Il argumente en disant que l’orienta-tion n’a d’influence ni sur les intérêts des jeunes ni surleurs progrès scolaires, même si les conseillers sontaussi là pour gérer les échecs. Il ajoute qu’un jeuneorienté vers un métier lui correspondant sera néan-moins plus motivé à progresser scolairement.

Anne Monnier, rédactrice-documentaliste à l’OSPLe parcours d’Anne Monnier s’est déroulé hors can-ton jusqu’il y a peu. Psychologue conseillère en orien-

tation de 1987 à1991 à la Chaux-de-Fonds, elle se sou-vient qu’elle s’oc-cupait autant depsychologie scolaireque d’orientationprofessionnelle. «Nous utilisions en-core passablementde tests à l’époquepour pouvoir aiderles élèves à s’orien-ter. Lors du bilan fi-nal, on devait pou-voir évoquer 3 à 5

métiers pour lesquels ils avaient les capacités et les in-térêts.» Après cela, elle a travaillé pendant 6 ans àBienne dans un Office bilingue. Très vite, étant dansl’une des premières régions touchées par le chômage,l’Office a dû faire face à des demandes multiplesde personnes en recherche d’emploi. A côté de sesconsultations (50% élèves, 50% adultes) elle s’est in-téressée petit à petit à la documentation, faisant par-tie notamment d’un groupe de travail intercantonalqui a créé les InfOP. Souhaitant diversifier son activitéprofessionnelle, elle a repris le poste de documenta-liste cantonal à Berne au sein de l’Office cantonalpour s’occuper à la fois d’information documentaireet d’orientation à l’Ecole cantonale de langue fran-çaise. Elle est restée 6 ans dans la capitale, profitantd’observer les enjeux et les différences de perceptionexistant au niveau suisse. Et depuis une année, elletravaille comme rédactrice documentaliste à l’Officed’orientation scolaire et professionnelle du Valaisromand. De son cheminement géographique elle retient no-tamment les grandes différences régionales dans laperception des formations: les parents des élèves devilles ouvrières ont généralement une plus grandeconsidération pour les apprentissages que les parentsd’une ville comme Berne, capitale de l’administration.

Alexis Voide, COSP adultes, CIO SionAlexis Voide a d’abord été enseignant dans une classeà plusieurs niveaux puis dans une classe de promotion.C’est en accompagnant ses élèves qu’il a découvert lefonctionnement des cours d’orientation en internat. Ils’intéressait déjà à l’avenir des jeunes et voulait les ai-der, et cette rencontre avec l’orientation lui a donnéenvie de changer de métier, ce qu’il fit dès 1972, pé-riode où l’Office recrutait pour répondre aux disposi-tions de la loi du CO. Dès 1974, il a suivi la premièreformation romande en orientation dispensée sur troisans à l’Université de Lausanne. Dès sa première annéede formation, il est engagé dans plusieurs CO. En1992, il a commencé à travailler aussi avec la popula-tion adulte puis en 1996 il a décidé de ne travaillerque dans ce secteur et de se spécialiser dans le coa-ching de compétences. Depuis la création de l’Associa-tion Régionale de Sion - Emplois Temporaires (ARSET)qui propose des solutions aux chômeurs non pris encharge par le programme d’emplois temporaires del’Œuvre suisse d’aide ouvrière (OSEO), il est au béné-fice d’une décharge pour cette activité spécifique. «Avec les adultes, on devient plus des animateurs quedes conseillers en orientation au sens strict du terme»,explique-t-il. Il relève qu’aujourd’hui son activité ne sefait plus seulement en entretien individuel, mais lar-gement dans le cadre de cours collectifs et ces travauxde groupe lui ont permis de prendre la mesure de ladynamique de l’équipe dans certains cas. Dans sonparcours, il a aussi pu assister à l’amélioration de ladiffusion de l’information.

10 Résonances - Octobre 2004 )

(

Page 12: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

L’Office d’orientation scolaire et professionnelle du Va-lais romand comprend aujourd’hui une unité centrale(direction, secrétariat de direction et service documen-taire), qui encadre les activités de deux secteurs dis-tincts, le secteur «Ecoles» et le secteur «Adultes».

Le secteur «Ecoles» regroupe 29 permanences sco-laires réparties dans les cycles d’orientation, les écolesde commerce, les écoles de culture générale, les écolespréprofessionnelles et les collèges. Les prestations del’orientation centrées sur les jeunes en fin de scolaritésont nombreuses: exploration des choix professionnels(entretiens, informations, tests, …), organisation destages d’orientation en entreprise, aide au placementen apprentissage, formation et encadrement des maî-tres d’éducation des choix, information accompagnéelors de présentations collectives de métiers ou institu-tions de formation (Passeports-info et forums), etc.

Lors du choix professionnel, l’élève participe activementaux activités proposées par l’orientation, par exemple:

en consultant la documentation,en prenant contact avec l’entreprise,en planifiant un stage.

Le secteur «Adultes» s’adresse aux adultes (chômeursou non-chômeurs) et aux jeunes hors des structures sco-laires. Il propose de nombreuses prestations, individuel-les ou collectives, dans le cadre des centres d’informa-tion et d’orientation (CIO):

consultations individuelles d’orientation et de ges-tion de carrière,conseils pour la maîtrise des techniques de recherched’emploi (rédaction d’offres d’emploi, de curriculumvitae, préparation pour les entretiens d’embauche,création d’un réseau, etc.),

bilans de compétences,procédures de validation d’acquis,ateliers de préparation à l’insertion ou à la réinser-tion professionnelle.

Chaque région socio-économique du Valais romand(Sierre, Sion, Martigny, Monthey) dispose de son CIO.

Le consultant s’engage activement dans la démarchede l’orientation, par exemple:

en consultant la documentation,en préparant un dossier de candidature et d’entre-tien d’embauche,en établissant des contacts avec une entreprise,en planifiant un stage.

Le service de documentation élabore, produit, metà jour et diffuse différents moyens d’auto-informationmis à disposition dans les locaux de l’OSP (permanencesscolaires ou CIO) ou par internet (www.orientation.ch,www.vs.orientation.ch, www.bop.ch).

Ces informations, sur support papier ou multimédia,permettent de répondre à de nombreuses questionssur les filières de formation, les débouchés, les profes-sions ou fonctions professionnelles, les possibilitésd’apprentissage, les offres de perfectionnement ou deformation continue, etc.

Les prestations de l’OSPL’orientation scolaire et professionnelle valaisannes’exerce dans une perspective éducative et continue.Ces deux critères fixés dans la Loi cantonale de l’instruc-tion publique de 1962 guident l’ensemble des presta-tions. L’orientation se veut un processus durant lequel

( Résonances - Octobre 2004 11

Secteurs et prestations de l’OSPSecteurs et prestations de l’OSP

Page 13: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

une personne apprend progres-sivement à construire un projetprofessionnel adapté. Cet ap-prentissage peut être plus oumoins autonome et rapide enfonction des situations. C’estpourquoi l’OSP propose desprestations adaptées aux be-soins en fonction de trois gran-des catégories: l’auto-informa-tion, l’information accompa-gnée et le conseil. Le nombre depersonnes concernées diminueen allant de l’auto-informationau conseil (cf. schéma: pyramidefoncée), mais l’investissementdes conseillers en orientationest inversement proportionnel.

L’auto-informationL’objectif des prestations d’auto-information (fichessur les écoles et les métiers, liste de places d’apprentis-sage…) est de fournir au public des outils qui lui per-mettent de trouver de façon autonome des réponses àdiverses questions concernant les professions, les for-mations, le marché du travail ou le processus d’orienta-tion. Il s’agit d’informations tous publics qui sont four-nies au moyen de différents documents mis à disposi-tion dans les locaux de l’OSP (permanences scolaires ouCIO) ou par internet.

L’information accompagnéeL’information accompagnée (par exemple les Passe-ports info et forums pour les élèves du cycle d’orienta-tion et des écoles du 2e degré) vise à apporter au publicdes éléments d’information personnalisés concernantégalement les professions, les formations, le marché dutravail ou le processus d’orientation. Elle implique laprésence d’un professionnel susceptible de répondre de

façon individualisée aux questions de chacun. Ces pres-tations passent par une collaboration avec les différentspartenaires impliqués dans le processus d’orientation(parents, enseignants, entreprises, associations profes-sionnelles, institutions partenaires).

Le conseilLes prestations de conseil en orientation permettentd’apporter un soutien personnalisé et confidentielqui tient compte de la spécificité de chaque situation.Il ne s’agit plus seulement de transmettre les informa-tions, mais d’aider les personnes à construire un projetscolaire ou professionnel intégrant tous les paramè-tres en jeu. Le conseil se pratique dans un esprit departenariat et vise à aider la personne à trouver elle-même des solutions. Les principales modalités duconseil en orientation sont les entretiens brefs, lesconsultations individuelles d’orientation ou l’orienta-tion en groupe.

12 Résonances - Octobre 2004 )

La vision de l’OSP

Offres spécifiques individualisées

Offres tous publics générales

Expertises

Orientation en groupe

Passeport info et forum

Soirées de parents

EDC

CD ROM Production documentaire

Prêt de dossiers et vidéos

sur les métiers

Consultationsd'orientation

Entretiens brefs

Entretiens d’information

Journées d'information

Information aux enseignants

Catalogue des placesd'apprentissage

Site internetAuto-

information

accompagnée

Conseil

Information

Tout comme l’ensemble du Département de l’éducation,de la culture et du sport (DECS), l’OSP du Valais romand etson pendant haut-valaisan le SBO (Berufsberatung) ont ré-cemment redéfini dans un même esprit leurs missions et lavision de leur travail. Cette réflexion s’est faite avec l’en-semble des collaborateurs de l’Office. Quatre mots-clés ont été retenus pour l’OSP du Valais ro-mand, à savoir, A comme accompagnement, V comme va-lorisation, E comme environnement et C comme conti-nuité. Voyons les messages qui se cachent derrière AVEC:

«Nous voulons aider les personnes à s’aider elles-mêmes.Nous les amenons à découvrir et exploiter leurs ressour-ces pour construire leurs projets de façon autonome.»

«Nous voulons être le centre de compétences reconnupour l’orientation et le développement de carrière.Dans notre pratique, nous garantissons professionna-lisme et éthique.»«Nous mettons les besoins de nos clients au centre duprocessus de conseil et construisons avec eux des solu-tions qui intègrent l’environnement social, culturel etéconomique.» «Nous voulons que les adolescents et les adultes puis-sent bénéficier de notre aide spécialisée pour leurorientation tout au long de leur parcours scolaire etprofessionnel.»

Source: Brochure sur la Vision de l’OSP.

Les différents types de prestationsde l'orientation scolaire et professionnelle

Page 14: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

A l’interface des partenaires de la formation de baseet continue, de l’emploi et de la réinsertion, de l’orien-tation, du conseil et du développement de carrière,l’OSP développe et entretient des collaborations mul-tiples. Parmi les principales relations, on trouve lesécoles des différents degrés, les associations profes-sionnelles et syndicales, les offices régionaux de place-ment, mais aussi le Service cantonal de la jeunesse, lescentres médico-sociaux, la Ligue valaisanne contre lestoxicomanies, etc… Si les conseillers en orientationsont globalement satisfaits des collaborations entrete-nues avec leurs différents partenaires, la réciproqueest-elle valable?

La collaboration avec les écoles

Aux dires des uns et des autres, les liens entre lesconseillers en orientation et l’école se sont resserrés aufil des ans, du fait que chacun a pris conscience de ceque l’autre pouvait apporter pour aider les jeunes às’orienter. La conjoncture difficile a assurément jouéun rôle dans cette évolution et aujourd’hui l’école,aux yeux de l’orientation, se sent très concernée parl’avenir scolaire et professionnel des jeunes qu’elleforme, ce qui facilite le partenariat.

Bien sûr, tout n’est pas rose pour autant. Même sil’orientation remplit ses missions en présentant les di-vers choix possibles et en aidant l’élève à mieux seconnaître, à développer ses possibilités ou à trouverune place de stage, certains enseignants ou parentsont parfois une attente disproportionnée en lui de-mandant d’être «une agence de placement», ce quin’est pas son cahier des charges.

L’avis de Jean-François Guillaume, enseignant etdirecteur du CO de St-Guérin à SionJean-François Guillaume, enseignant et directeur duCO de St-Guérin à Sion, apprécie l’important travail del’orientation effectué au sein de l’école. Il s’interrogecependant sur le fait que les conseillers en orientationprésentent de multiples métiers avec des voies de for-mations diversifiées aux élèves alors que les placesd’apprentissage sont limitées et les exigences pour lesconditions d’entrée en hausse. Ce qui l’inquiète égale-ment, c’est le nombre de jeunes qui abandonnent unapprentissage et demandent à revenir au CO. Pour lui,la faute ne revient pas seulement à l’orientation et ilestime qu’il y a du côté de l’école aussi un effort àfaire pour remotiver les élèves. Il note que lorsqued’anciens élèves du CO ayant terminé leur apprentis-sage viennent présenter leur parcours aux élèves, lemessage passe bien. C’est une piste à développer selonlui. Idem lorsque des professionnels parlent de leurmétier en classe. «On s’achemine vers une meilleurecollaboration entre les matières enseignées et les pro-fessions», se réjouit-il. Autant dire qu’il est favorable à une école orientante,estimant que ce n’est pas une charge, mais bien l’unedes missions de l’école. Interrogé sur ce qui a le pluschangé dans les choix d’orientation, il relève qu’il ob-serve depuis peu une amorce de changement, avecdes élèves de section secondaire qui choisissent la voie

( Résonances - Octobre 2004 13

Les collaborations de l’OSP:regards de partenaires

Les collaborations de l’OSP:regards de partenaires

Les courants en psychologie de l’orientation

De manière un peu caricaturale, on peut observer troisgrandes périodes de l’orientation scolaire et profes-sionnelle en Valais depuis 1944. Les courants se sontsuperposés sans s’annuler pour autant.

Adéquation (Métier) - S’orienter, c’est trouver un mé-tier qui nous correspond.Jusque vers 1975, on avait dans l’idée que l’orienta-tion était là pour aider la personne qui en avait besoinà trouver le métier qui lui correspondait. Les outils pri-vilégiés de cette orientation étaient les tests et les ty-pologies de métier.

Apprentissage (Projet) - S’orienter, c’est apprendre àconstruire un projet.Certainement liée à un changement de société, l’opti-que de l’orientation est devenue plus éducative, avecl’établissement d’une relation de partenariat avec lapersonne en demande. C’est dans ce courant qui per-dure encore qu’est née l’éducation des choix.

Insertion (Emploi) - S’orienter, c’est gérer ses compé-tences en vue d’une insertion professionnelle.Dans les années 90, avec l’apparition du chômage,c’est la notion d’insertion professionnelle qui aémergé dans l’approche de l’orientation, tant scolaireque professionnelle. Et dans cette logique de l’inser-tion, l’orientation devient une manière d’aider lesgens à gérer leurs compétences dans un monde enconstante mutation.

Page 15: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

de l’apprentissage ou de la maturité professionnelleplutôt que celle du collège, preuve que la revalorisa-tion de certaines filières est en cours. «Je remarqueque l’orientation touche aujourd’hui autant les élèvesde section secondaire que de section générale. Les élè-ves qui choisissent d’aller au collège n’ont peut-êtreplus besoin de l’orientation une fois qu’ils ont pris ladécision, mais c’est utile pour tous les autres et ils sontnombreux», observe-t-il par ailleurs.

L’avis de Marius Dumoulin, enseignant et recteurdu collège de la Planta à SionPour Marius Dumoulin, enseignant et recteur du col-lège de la Planta à Sion, l’orientation au collège est ab-solument nécessaire, ce d’autant plus qu’elle est dou-ble, avec l’orientation des 1re et des 2e année vers d’au-tres filières du secondaire II et celle des 4e et 5e annéevers le post-gymnase. Il constate une importance crois-sante de l’orientation depuis une quinzaine d’années:«Je suis d’avis que la charge attribuée à notre conseil-lère en orientation est de plus en plus grande, parceque les effectifs et donc le nombre de demandes aug-mentent sans que son temps de travail ne soit adaptéen conséquence.» Pour alléger quelque peu sa tâche,l’organisation des déplacements lors des journées por-tes ouvertes dans les universités par exemple, aupara-vant dévolue à l’orientation, est désormais assuméepar l’établissement. Avec la mise en œuvre de la Décla-ration de Bologne et les changements au niveau desformations au secondaire II et au tertiaire, il note queles jeunes sont de plus très demandeurs d’information.

Le recteur du collège de la Planta à Sion observe queles enseignants sont sensibles à l’orientation de leursélèves, même s’ils n’ont pas la même implication qu’auniveau du cycle d’orientation. «Avec la nouvelle matu-rité gymnasiale et ses nombreuses options spécifiqueset complémentaires, les enseignants gèrent l’orienta-tion qui doit se faire à l’intérieur du système gymna-sial. Les tâches sont donc bien séparées entre orienta-tion interne et externe et la conseillère en orientations’occupe des élèves qui quittent le collège durant lespremières années, sans forcément avoir raté leur an-née scolaire, et de ceux qui partent suivre une forma-tion tertiaire au terme de leurs études gymnasiales.»Marius Dumoulin est pleinement satisfait de ce qui a étémis en place, fruit d’une étroite collaboration entrel’OSP et les directions de collège. A propos des défis pourles prochaines années, il dit: «Ce que nous souhaitons,c’est le maintien des mêmes prestations au minimum.»

La collaboration avec les associationsprofessionnellesL’OSP collabore régulièrement avec les associationsprofessionnelles. En tant que représentant des métiersde l’artisanat du bâtiment et ayant de nombreux par-tenaires privilégiés dont l’Union valaisanne des arts etmétiers (UVAM), le Bureau des métiers entretient unerelation permanente avec l’OSP.

L’avis de Pierre-Noël Julen, directeur du Bureaudes métiersDes actions concrètes et ciblées mettent en œuvre cepartenariat. Ainsi dans le cadre des Passeports infospermettant aux jeunes de découvrir le monde du tra-vail, le Bureau des métiers signale les entreprises accep-tant de recevoir des jeunes. C’est également le cas pourles stages. Lors des forums ou festivals de métiers, il y aégalement collaboration avec l’OSP. L’échange d’infor-mations avec l’OSP ne s’arrête pas là, puisqu’on peutencore citer entre autres l’enquête annuelle sur les pla-ces d’apprentissage disponibles. Et pour la validationd’acquis, ils travaillent aussi de concert, même si, commel’explique Pierre-Noël Julen, le Bureau des métiers ex-prime quelques réticences sur le processus: «Dans laplupart des professions qui ont un système de forma-tion, il y a la crainte que ce système ne porte ombrageaux apprentissages. Dans certains métiers ce systèmepeut toutefois rendre service.» Pour Pierre-Noël Julen, l’inquiétude pour l’avenir con-cerne surtout la baisse de niveau des jeunes qui entrenten formation professionnelle et le manque de relèveprofessionnelle dans certaines professions manuelles.Même s’il constate une légère amélioration de la situa-tion depuis peu, il considère que l’orientation a un rôlefondamental à jouer, tout comme l’école et la société,car l’enjeu est collectif. Avec la création de la maturité professionnelle et desfilières HES, la voie professionnelle commence à être

14 Résonances - Octobre 2004 )

Le métier de conseiller en orientation

Sur www.orientation.ch, on peut lire ceci à propos dumétier de conseiller en orientation: «Le psychologueconseiller ou la psychologue conseillère en orientationaide les jeunes en fin de scolarité et les étudiants àchoisir une formation correspondant à leurs goûts et àleurs capacités. Ils sont aussi au service des adultes quidésirent entreprendre une formation, se perfection-ner ou changer de métier. Leur rôle est de conseiller etd’informer.»Sur le plan de la formation, en Suisse romande, la for-mation de psychologue conseiller en orientation oude psychologue conseillère en orientation s’acquiertpar des études universitaires. Le premier cycle peuts’effectuer à Lausanne, Genève ou Fribourg, tandisque le deuxième cycle (ou spécialisation) ne peut sefaire qu’à l’Université de Lausanne.Anne-Rita Chevrier, conseillère en orientation à l’OSPcompare son métier à celui d’une sage-femme, en celaqu’elle aide le jeune à accomplir un projet. Elle n’est nila mère du projet, ni le projet. Elle accompagne lanaissance et la réalisation d’un projet.

Page 16: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

revalorisée, mais Pierre-Noël Julensouhaiterait une meilleure informa-tion pour faire passer le message au-près des parents. Par ailleurs, il estd’avis que les efforts entrepris pouraméliorer le dialogue entre l’école etl’économie doivent être poursuivis, etque les enseignants, dès l’école pri-maire, devraient avoir une meilleureconnaissance du monde économique.Concernant le lien entre OSP et en-treprises, la généralisation de la fé-minisation des COSP est parfois sour-ce d’inquiétude. Malgré cela, Pierre-Noël Julen reconnaît que cela peutaussi s’avérer positif puisque c’estcertainement en partie grâce auxconseillères en orientation qu’il y adésormais quelques filles qui choi-sissent des métiers manuels. De ma-nière générale, il pense que les COSPdevraient mieux connaître le milieudes entreprises. Par rapport aux stages et aux Passe-ports infos, il insiste sur la volonté commune d’établirune charte pour améliorer la qualité de l’accueil desjeunes et pour que la découverte des métiers se fassepartout dans des conditions optimales.

La collaboration interinstitutionnelleDès 1996 s’est mise en place en Valais une collabora-tion interinstitutionnelle entre divers partenaires afinde favoriser la réinsertion professionnelle et socialedes demandeurs d’emploi. Les centres d’information etd’orientation professionnelle (CIO) et les offices régio-naux de placement (ORP) sont deux partenaires privilé-giés de ce réseau d’aide qui concerne aussi bien l’éco-nomie, l’éducation, la santé et le social. C’est à traversune convention que sont prévues les conditions de col-laboration entre les CIO et les ORP. Les CIO sont notam-ment mandatés pour offrir, sur décision des conseillersen personnel des ORP, diverses prestations, répartiesen cours collectifs et consultations individuelles si né-

cessaire. L’accès aux prestations du CIO est ouvert aussibien aux chômeurs, aux personnes en fin de droit, auxusagers des services sociaux qu’aux adultes décidantd’y recourir de leur propre initiative.

L’avis de Philippe Frossard, ancien conseiller enorientation et actuel coordinateur des ORPPour Philippe Frossard, ancien conseiller en orientationet actuel coordinateur des ORP en Valais, les missionscomplémentaires des CIO et des ORP sont claires: «LesCIO ont pour vocation de permettre aux usagers de défi-nir des projets professionnels et de les réaliser alors queles ORP ont pour mission le placement.» La différence sesitue donc au niveau de la précision de la cible. Bien quel’approche interinstitutionnelle soit passablement avan-cée en Valais et même si un nouveau modèle de fonc-tionnement a été décidé en 2001, le coordinateur desORP estime que des améliorations doivent encore êtrefaites, tant au niveau des synergies multilatérales que bi-latérales, pour mieux répondre aux besoins de l’usager.Il reconnaît volontiers que ce type de collaboration com-plique au début le fonctionnement de chaque institu-tion, mais remarque que cela permet assez vite de conju-guer les efforts en tenant compte des compétences réci-proques et de mieux prévenir les obstacles. Pour l’avenir, le processus de validation d’acquis lui sem-ble être un outil fondamental que doit encore dévelop-per l’Office d’orientation scolaire et professionnel. Phi-lippe Frossard est d’avis que les CIO pourraient par cebiais stimuler la formation continue, en proposant dessolutions plus souples que celles qui existent aujour-d’hui. Bref, l’avis du coordinateur des ORP rejoint celuides conseillers en orientation des centres d’informationet d’orientation professionnelle: s’ils perçoivent cettecollaboration valaisanne comme assez unique, ils n’oc-cultent pas le fait que le défi reste de taille.

( Résonances - Octobre 2004 15

Le métier de rédacteur documentaliste

L’orientation scolaire et professionnelle du Valais ro-mand a fait le choix d’avoir des rédacteurs documen-talistes disposant de la même formation de base queles COSP. Anne Monnier, rédactrice documentaliste à l’OSP, es-time que son expérience en psychologie l’aide dans ledéveloppement de documents utiles sur le terrainpour les autres COSP, ce qui serait plus difficile si ellene connaissait pas les besoins du métier.

Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

La collaboration entre les conseillers en orientation etles enseignants qui donnent les cours en éducation deschoix (EDC) est naturellement très étroite. Les nou-veaux moyens mis entre les mains des élèves pour les ai-der à avancer dans leurs recherches d’une formation oud’une profession sont largement appréciés.

Rencontre avec Marie-France Guex-Le-maire, qui enseigne le français dans lesdivers degrés du CO et l’éducation deschoix (EDC) aux élèves de 3e année, pouren savoir un peu plus sur cette collabora-tion. Depuis quelques années, elle a l’im-pression que l’école se sent nettement plusimpliquée dans l’orientation scolaire et pro-fessionnelle de ses élèves. Tout en laissant laquestion ouverte, elle se demande s’il ne se-rait pas temps de réfléchir dans quelle mesure l’écoledevrait valoriser les compétences autres que verbales, defaçon à permettre aux élèves en panne avec les matiè-res scolaires d’être reconnus pour ce qu’ils savent faire.

Marie-France Guex, comment se passe la colla-boration avec l’orientation?Notre collaboration est très souvent informelle, maisnos missions réciproques sont clairement définies, defaçon à ce que nous soyons complémentaires. Jedonne des filons pour aider les jeunes à se motiver

pour le futur, à définir ce qu’ils veulent faire en se dé-couvrant eux-mêmes mais aussi, dans une perspectiveplus concrète, à trouver la manière appropriée de secomporter face à un futur employeur. Je suis là pourleur permettre de connaître l’éventail des possibilités

et de voir plus loin dans l’avenir. Ar-lette Délèze-Devanthéry, la conseillèrede notre centre, passe en début d’an-née dans les classes et ensuite j’encou-rage les élèves qui ne parviennent pas àeffectuer un choix à la rencontrer.

En 3e année de CO, les jeunes ont-ilsgénéralement une idée précise quantà leur avenir?

Il y en a, mais certains ne savent absolumentpas ce qu’ils vont faire l’année suivante et

c’est à nous de leur faire prendre conscience qu’ilssont en dernière année du cycle et que – quoi qu’il ad-vienne – ils devront effectuer un choix en fin d’année.Quelquefois c’est assez problématique parce qu’en fé-vrier ils n’ont encore rien décidé et nous ne pouvonspas effectuer la démarche à leur place.

Y a-t-il une évolution sur l’attitude des jeunesface à l’orientation?Au fil des ans, il me semble qu’ils savent de mieux enmieux ce qu’ils vont faire après le CO. Cela s’explique

16 Résonances - Octobre 2004 )

Enseignants EDC et COSP:une collaboration particulière

Enseignants EDC et COSP:une collaboration particulière

Pierre-Alain Nanchen, enseignant au CO des Collines à Sion, donnant des cours d’EDCà des élèves de 2e année

Pour Pierre-Alain Nanchen, «les cours d’éducation deschoix sont indispensables parce qu’ils ouvrent vers les pro-fessions et permettent une meilleure connaissance de soi».Il trouve le matériel EDC très agréable, bien conçu pédago-giquement et facile à utiliser de par la progression intro-duite. Enseignant l’EDC à des élèves faibles (ES), il consi-dère cependant que la matière est trop dense et qu’elledoit être simplifiée pour eux. Donnant aussi des cours d’appui à des apprentis en diffi-culté, il connaît les conséquences que peut avoir uneorientation mal ciblée. «La collaboration entre les ensei-gnants et les conseillers en orientation est indispensable etchacun a un rôle très précis à jouer», souligne-t-il. Lui-même collabore régulièrement avec Valérie Crettaz, la

conseillère en orientation de son centre, ainsi qu’avec l’Of-fice de Réadaptation professionnelle de l’Assurance-Invali-dité (ORAI). Lors de l’organisation de stages, il apprécied’avoir le soutien de la conseillère en orientation en cas dedifficulté et son aide lui est également très utile lorsqu’ils’agit d’évaluer un élève. Le fait que l’enseignant EDCconnaisse l’élève sous d’autres facettes que le conseiller enorientation est précieux aux yeux de Pierre-Alain Nanchen:«L’élève a besoin de son propre regard sur lui-même, decelui de l’enseignant EDC et de celui du conseiller en orien-tation pour multiplier les chances de trouver son cheminprofessionnel.» Entièrement acquis à l’idée de l’écoleorientante, il est enchanté qu’un travail commun encoreplus important soit envisagé.

Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

par les efforts conjoints de l’orientation et de l’école.Dès la 2e année du CO ils ont déjà des cours d’EDC et lapossibilité de faire des stages, ce qui leur apportebeaucoup. A cela s’ajoute qu’autrefois les parents sefaisaient aussi moins de souci alors qu’aujourd’huiavec la situation économique difficile ils prennent plusen charge l’orientation de leurs enfants.

Avec la complexification des filières de forma-tion et les changements au sein des professions,cela doit être paradoxalement plus difficile pourles parents d’aider leurs enfants à s’orienter…C’est vrai que c’est plus compliqué parce que les for-mations et les professions évoluent constamment. Lorsde la première réunion de parents de l’année, je passeune partie de la soirée à expliquer les derniers change-ments. Et dans la mesure de ses disponibilités, laconseillère en orientation participe à cette discussion.Sinon je propose aux parents de prendre contact avecelle pour les questions liées à l’orientation.

Que pensez-vous de l’approche orientante, im-pliquant davantage les différents partenaires del’école dans l’orientation des jeunes?Je crois que le contexte actuel conduit effectivementvers cette approche orientante. A mon sens, il est trèsimportant d’avoir un contact dès le départ avec les pa-rents. C’est notre tâche de les amener à participer àcette nouvelle approche de l’orientation.

Qu’est-ce qui pourrait à votre avis être améliorédans l’orientation des jeunes?On pourrait imaginer des supports encore plus perfor-mants ou des stages représentant mieux les différentsmétiers. Il faudrait pouvoir donner aux jeunes une vi-sion moins stéréotypée des professions. Je me de-mande par ailleurs s’il n’y aurait pas aussi quelquechose à améliorer du côté des entreprises pour qu’el-les soient moins en retrait.

( Résonances - Octobre 2004 17

La validation d’acquis

Créée en 2001, l’association Valida, avec son systèmesuisse de reconnaissance des acquis, distingue trois ni-veaux dans la validation d’acquis:

Il y a tout d’abord la reconnaissance personnelledes compétences qui peuvent par exemple être lis-tées dans un portfolio de compétences, avec ousans l’aide d’un expert. Cette première phase peutêtre utilisée à des fins diverses, en vue d’une évolu-tion personnelle, d’une orientation profession-nelle, d’une formation continue, d’une recherched’emploi…

L’étape suivante est la reconnaissance institution-nelle (RI) de ces compétences listées qui est effec-tuée par un ou des experts.

Vient enfin la validation, étape plus administra-tive, qui consiste à mesurer l’équivalence des com-pétences reconnues par les experts sur la base descritères pour l’obtention d’un diplôme officiel.

Dès 1997, le Valais a été pionner dans la deuxièmeétape de cette procédure, en délivrant un papier can-tonal, insuffisant pour obtenir un diplôme par équi-valence mais qui s’avère très utile sur le marché dutravail, car pour un patron ce sont précisément laliste des compétences transversales d’une personnequi sont susceptibles de l’intéresser pour un travaildonné.

Genève a ensuite rattrapé son retard en proposant laprocédure complète jusqu’au CFC, le certificat fédéralde capacité étant le sésame qui ouvre les portes de laformation continue. Dans certains pays, il est d’ores etdéjà possible d’obtenir une licence universitaire decette manière, ce qui peut permettre à des autodidac-tes de faire reconnaître leurs compétences. La valida-tion d’acquis n’entre pas en concurrence avec les par-cours de formation «standard», car elle ne s’adressequ’à des personnes au bénéfice d’une expérience pro-fessionnelle de plusieurs années n’ayant pas la forma-tion initiale pour le poste qu’elles occupent. A noterpar ailleurs que le processus d’évaluation peut s’inter-rompre à n’importe laquelle des trois étapes. Le Valaisne souhaite par ailleurs pas que l’étape 2 conduiseobligatoirement à une évaluation modulaire en vuede l’obtention d’un diplôme.

Depuis peu, le Valais mène une expérience pilote surl’ensemble de la procédure (cf. encadré à propos deVal-Form).

Pour en savoir plus: www.valida.ch.(

Pour Marie-France Guex, les rôles de l’enseignant

et du COSP sont clairement définis.

Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Comment choisit-on une formation ou un métier? Fa-mille, amis, enseignants et conseillers professionnelssont autant de personnes qui jouent fréquemment unrôle dans notre orientation. Suivons six parcours dejeunes et d’adultes pour voir quelques-uns des méca-nismes qui ont influencé leurs choix, tout au moins se-lon le souvenir qu’ils en ont gardé. Pour Cédric Marge-lisch, c’est surtout l’aide du conseil en orientation quia été déterminante alors que Nathalie Gaillard a toutdécidé par elle-même avec les outils de recherche àdisposition. Quant à Kevin Weinman, il représente da-vantage une voie médiane. Pour les adultes interro-gés, le but à atteindre semble plus net, par contre ilsont besoin d’aide pour réaliser leur projet.

Nathalie Gaillardapprentie médiamaticienne, en 2e année

Après le CO et une année d’école de commerce, Na-thalie Gaillard a opté pour l’apprentissage de média-maticienne. Dans son parcours scolaire, elle a suivi lescours EDC qui ne lui ont pas été inutiles au niveau desméthodes de recherche de l’information. Si elle n’estjamais allée voir un COSP, elle explique que c’est parceque cela ne lui a pas semblé nécessaire, du fait qu’elleavait clairement cerné son domaine d’intérêt. Asseztôt en effet, elle a su qu’elle voulait faire quelquechose en lien avec l’informatique, c’est pourquoi ellepensait que l’école de commerce pouvait lui convenir,cependant elle s’est vite rendu compte que la voie desétudes n’était peut-être pas la sienne. Elle est alorsallée au CIO pour affiner son choix et là elle a décou-vert un métier proche de l’informatique qu’elle neconnaissait pas avant, celui de médiamaticienne. Pouren savoir plus, elle a surfé sur Internet puis, apprenantqu’elle connaissait quelqu’un qui se formait à ce nou-veau métier, elle a pu lui poser des questions et cela l’aconfortée dans sa décision. Et comme elle a trouvéune place d’apprentissage dans ce domaine, elle n’apas eu à changer d’idée. Aujourd’hui, en 2e année, elleest absolument enthousiaste de son choix d’apprentis-sage jusqu’à dire: «Je n’aurais pas pu mieux choisir.»

Cédric Margelischapprenti assistant en pharmacie, en 2e année

A la fin du CO, Cédric Margelisch était sans projet. Lescours EDC ne l’ont guère aidé à se déterminer: «Je trou-vais le matériel agréable et surtout bien illustré, mais je

pense que les cours devraient se faire plutôt par ateliersque collectivement pour être efficaces.» Incapable de sedécider, il a finalement pris rendez-vous avec la COSPde son établissement. Ensemble ils ont tenté de définirses centres d’intérêts. Une fois clairement établi son in-térêt pour le domaine médical, elle lui a présenté plu-sieurs professions possibles en fonction de ses résultatsscolaires: «La conseillère m’a aidé à mieux cerner mesintérêts et à définir un projet professionnel.» Commeles formations retenues – dont ambulancier – ne pou-vaient se faire qu’à partir de 18 ans, il a opté pour lavoie de l’apprentissage. Il a choisi de faire un stage dansune pharmacie. Celui-ci lui a plu et le responsable de lapharmacie lui a alors proposé une place d’apprentis-sage pour l’année suivante. En attente, il a effectué uneannée d’EPP (école préprofessionnelle), niveau santé etsocial. Aujourd’hui Cédric Margelisch est en 2e annéed’apprentissage d’assistant en pharmacie et estimeavoir fait le bon choix. Une fois qu’il aura terminé saformation, il envisage de devenir ambulancier. Pour lui,le fait d’avoir un projet à long terme a été un révéla-teur: «Au CO, je n’étais guère motivé pour apprendre,alors que depuis que je fais un apprentissage qui m’in-téresse c’est totalement différent.» Sans l’aide de laconseillère en orientation, il se dit qu’il aurait bien finipar trouver sa voie, mais probablement en passantbeaucoup plus de temps à chercher un peu au hasard.

Kevin Weinmannaprès une année de stage, il commence la HEVs

Après deux années de cycle, Kevin Weinmann a com-mencé le collège, sans véritable réflexion sur sonchoix, car c’était une sorte d’évidence. Il imaginaitalors devenir criminologue et avait cherché de la do-cumentation sur ce métier via les fascicules Info Top.Cependant, après une année en section scientifique,son professeur l’a aiguillé vers la section économique,du fait qu’il le voyait plus dans l’économie que dansles mathématiques. Se plaisant dans cette nouvelle fi-lière, il s’agissait de trouver vers quelle formation ter-tiaire il souhaitait s’orienter. Dans un premier temps, ila rencontré une COSP qui l’a documenté sur les diffé-rentes voies possibles selon les domaines de l’écono-mie qui l’intéressaient à ce moment-là. Elle ne lui aalors pas parlé de la HEVs, mais comme il le souligne:«Les conseillers en orientation cadrent en fonction dece qu’on leur dit.» Ce n’est qu’ensuite, sur le conseild’une ex-camarade de classe qui avait choisi la HEVs,

18 Résonances - Octobre 2004 )

Jeunes et adultes: les dessousdes choix d’orientation

Jeunes et adultes: les dessousdes choix d’orientation

Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

qu’il s’est renseigné sur cette possibilité, tout en ayantpar ailleurs visité l’Ecole de gestion à Lausanne. La for-mation à la HEVs lui paraissant plus adaptée à ses inté-rêts, il s’y est inscrit, après l’année de stage exigéepour ceux qui n’ont pas une maturité professionnelle.Pour l’instant, il ne sait pas précisément vers quellespécialisation il se dirigera.

Oslène Giroud-Rochasecrétaire médicale

Au Brésil, Oslène Giroud-Rocha était enseignante. Ar-rivée en Valais, elle a exercé diverses activités et a en-tre autres enseigné le portugais dans le cadre del’Ecole-club Migros. Il y a peu, le dernier de ses enfantsétant suffisamment grand, elle s’est mise à chercherun autre travail. Elle s’est assez vite rendu comptequ’obtenir une équivalence dans l’enseignement se-rait très difficile, avant de se décider pour secrétairemédicale, autre métier qui l’attirait. Ensuite, au chô-mage, elle est allée au CIO, et a trouvé là des person-nes qui l’ont aidée à parvenir à son but. Comme elle leprécise, le soutien familial est aussi essentiel, mais leCIO lui a apporté des réponses plus ciblées: «Je savaisce que je voulais faire, mais je ne savais pas quel che-min prendre». Et d’ajouter: «Le CIO m’a soutenue dansmes recherches tout en me mettant en face de mesresponsabilités.» A force d’insistance, elle a décrochéun stage qui lui a permis de s’assurer de son choix. Ellea ensuite suivi une formation de secrétaire médicale àl’Ecole-club Migros tout en ayant une activité à tempspartiel dans une cave. Début 2005, elle a décroché unstage dans un cabinet médical à Vétroz, cabinet qui l’adepuis engagée à 60% à sa plus grande satisfaction.

Monica Métrailleremployée dans un rayon papeterie d’une grandesurface, fait partie de la première volée Val-Form

Le parcours professionnel de Monica Métrailler est ce-lui de nombreuses personnes qui interrompent leurscolarité ou leur apprentissage pour diverses raisonssans forcément avoir conscience des conséquencespour le futur. Suite à un stage en fin de droit, elle adécouvert d’autres horizons, mais sans CFC, tout rêveprofessionnel était impossible. Démotivée, elle est al-lée voir un COSP qui lui a d’abord redonné un peu de

la confiance perdue avant de lui parler de l’expé-rience-pilote Val-Form pour les vendeuses sans CFC (cf.encadré Val-Form). Lors de l’évaluation d’experts, surl’ensemble des matières du CFC de vendeuse, elle n’aéchoué qu’à la connaissance des marchandises, cequ’elle trouve logique puisque cela fait peu de tempsqu’elle travaille en papeterie. Cette année, elle va sui-vre ce cours avec les apprentis et, au terme de l’année,elle subira le même examen qu’eux dans cette ma-tière. Le processus peut paraître un peu long mais,comme le précise Monica Métrailler, «c’est valorisantdès le début parce qu’on se rend compte qu’on a ac-quis des compétences même sans avoir de diplôme».Le parcours n’est pas pour autant facile: «Le plus diffi-cile c’est de franchir le pas. Aujourd’hui, même sansavoir encore mon CFC, j’ai déjà renforcé mon estimepersonnelle et ma motivation professionnelle et monemployeur a compris que c’était aussi positif pour lui».Après son premier CFC, elle a déjà d’autres projets.

David*en recherche d’emploi

Après une licence universitaire en relations internatio-nales, une formation à l’EPFL en sociologie et techni-que, divers stages et un échange dans le cadre du pro-jet Erasmus, David a travaillé dans le secteur informa-tique, en qualité de chef de projet, avant d’êtrelicencié, suite à une restructuration de l’entreprise.Avant de se retrouver au chômage, il avait entreprisune formation en cours d’emploi dans le domaine del’urbanisme, formation qu’il a poursuivie malgré laperte de son travail. Dans le cadre du chômage, troismesures lui ont été accordées: stage de formation,coaching CIO et cours d’allemand.C’est sur la suggestion de son conseiller ORP que Davida pris contact avec le CIO. Cela lui a surtout permis deretravailler son CV en fonction de son choix d’orienta-tion, d’améliorer ses lettres de motivation, d’affinerses techniques de recherche d’emploi et de se créer unréseau de contacts. Comme il l’explique, ses attentesenvers le CIO étaient limitées mais ont été pleinementremplies: «Au-delà de l’aide technique, le CIO m’aaussi apporté un “support psychologique” pour restermotivé sur la longueur.»

* souhaite conserver l’anonymat

( Résonances - Octobre 2004 19

De gauche

à droite:

Nathalie,

Cédric,

Kevin,

Oslène,

Monica.

(

Page 21: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Après avoir visualisé l’évolution de l’OSP depuis 1944et rappelé ses prestations actuelles, se pose la ques-tion de l’avenir. Pour les psychologues conseillers enorientation, les défis qui les attendent sont nombreuxet variés. Tous les secteurs, celui des écoles, celui desadultes mais aussi et peut-être surtout celui de la do-cumentation, seront assurément concernés par denouveaux challenges.

Une information simplifiée et en ligneL’enjeu mentionné en premier par chacun des collabo-rateurs de l’OSP interrogés concerne la simplificationde l’information et de son accès. En la matière, tous lesCOSP soulignent cependant l’important travail déjàréalisé par les rédacteurs documentalistes qui, au vu deleurs connaissances de l’orientation scolaire et profes-sionnelle, savent adapter le contenu aux besoins desuns et des autres. Afin d’être en phase avec les change-ments qui ne cessent de s’accélérer, les rédacteurs docu-mentalistes et les conseillers en orientation bénéficientd’un réseau interne sur le web,un blog, leur permettant de pos-ter des informations utiles à tous.L’information virtuelle destinéeau public doit aussi être réguliè-rement mise à jour, ce qui estnettement plus aisé en ligne quesur papier. Les efforts réalisésdans ce secteur sont considéra-bles et, pour preuve, le site suissede l’orientation scolaire et pro-fessionnelle www.orientation.ch,auquel collaborent activementles rédacteurs valaisans, a obtenula 2e place au «Best of Swiss Web2004».

Une information simplifiée de-vrait permettre de développer lapart d’auto-information, mêmesi l’entretien individuel resteratoujours indispensable, pour ce-lui qui n’a pas encore construitde projet. Tous l’ont explicite-ment relevé, plus les formationset les métiers évoluent rapide-ment, plus les rôles de l’informa-tion mais aussi du conseil sontimportants. Et chacun de citerdes exemples où ils doivent com-pléter l’information sur papier

ou en ligne, même la plus exhaustive, car l’usager nepossède pas cette connaissance qui va au-delà du do-cument.

Promouvoir l’école orientanteL’évolution vers une école orientante et une plusgrande collaboration interinstitutionnelle au niveaudu secteur adulte est en cours, mais la promotion dece concept constituera sans aucun doute un défi ma-jeur de l’orientation ces prochaines années. Les résul-tats le démontrent, l’influence du conseiller en orien-tation est certes minime dans les choix effectués, maiscette part présente une spécificité indispensable enraison de ses connaissances particulières. Cette néces-sité de travailler davantage en réseau et de créer dessynergies visant à développer une culture orientanteest mise en avant par tous les COSP. Cependant cetteapproche, impliquant tous les partenaires de l’école, estplus difficile à mettre en place au collège que dans uneEPP ou une EDD par exemple. Comme le souligne

Anne-Rita Chevrier, c’est assez lo-gique puisque les enseignants aucollège dispensent une forma-tion de culture générale et qu’ilsse sentent dès lors moins impli-qués à ce moment de la scolaritédans l’orientation de leurs élèves.

L’accent sur les valeursPour les COSP, l’accent doit êtremis sur les valeurs. Ainsi que l’ex-plique Anne-Rita Chevrier, c’estune excellente piste à explorer,car celles-ci sont plus stables queles intérêts et complémentairesaux aptitudes. Pour elle, l’exer-cice de hiérarchisation des va-leurs pour toute une cohorted’élèves a été un révélateur.Alors qu’elle imaginait que cer-taines valeurs, comme l’envied’être heureux ou l’ambition,étaient partagées par tous, elles’est aperçue qu’elles pouvaienttrès bien ne pas figurer dans lequinté sélectionné. Pour elle,cette prise de conscience est es-sentielle pour pouvoir accompa-gner, sans vouloir calquer sa pro-pre vision sur celle d’autrui.

20 Résonances - Octobre 2004 )

Les défis de l’orientationLes défis de l’orientation

Page 22: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Développer la gestion descompétences

Avec la gestion des compétences,l’orientation est certainement entrain de prendre un virage déci-sif, relève Daniel Cordonier, direc-teur de l’OSP. L’une des nouvellesmissions de l’orientation consistedésormais à promouvoir une ges-tion des compétences plus effi-cace, visant à «aider les jeuneset les adultes à valoriser et à dé-velopper leur capital de compé-tences pour augmenter leur em-ployabilité». La validation d’ac-quis entre dans cette logique etest étroitement liée à la promo-tion de la formation continue (cf.encadré p. 17). Quelqu’un qui atravaillé dans un secteur pendantdes années, sans pour autant avoirla formation requise à la base, adéveloppé des compétences qui,dans le système de validation desacquis, méritent d’être reconnuessocialement et sanctionnées parun diplôme si elles sont équivalen-tes à celles exigées par le titrestandard. Avec ce système, unepersonne de 40 ans suivrait plusvolontiers une formation complé-mentaire que si elle devait tout re-commencer à zéro. Le développement des formationsmodulaires devrait par ailleurs faciliter ces formationscomplémentaires. L’attestation des compétences acqui-ses professionnellement est extrêmement récente et leValais est en train d’y réfléchir en menant un projet-pi-lote (cf. encadré p. 24), afin de mettre en place des outilsrigoureux. Pour l’heure l’expérience se limite au CFC etne concerne que quelques professions. En dehors de ce

processus complet, la validation d’acquis en Valais peutaussi délivrer un certificat cantonal signé par le DECS.Comme le souligne Daniel Cordonier, même si un pro-cessus comme Val-Form n’est pas au centre de l’orienta-tion, c’est un outil qui dessine le chemin pour l’avenir.Daniel Cordonier explique que la validation d’acquispeut se situer à un autre niveau et cite une expérienceintéressante menée par l’Office de l’orientation gene-vois visant à développer un outil pour évaluer les six

compétences-clés qu’ils ont défi-nies, à savoir travailler en équipe,communiquer, résoudre des pro-blèmes, organiser, traiter l’infor-mation et encadrer.

Favoriser la transitionécole-emploiSi le rôle de l’orientation s’est tou-jours situé à la frontière école-em-ploi, il s’agit de trouver des solu-tions pour mieux assurer la transi-tion et l’insertion dans le mondedu travail, à travers une collabora-tion optimale avec les associationsprofessionnelles et les entrepri-ses. Ce qui inquiète les conseillersen orientation, c’est le nombrecroissant de jeunes entre 15 et 18ans au chômage. La situation esttout particulièrement délicatepour les jeunes éprouvant des dif-ficultés scolaires. Les conseillers enorientation sont unanimes pourdire qu’il faut absolument quechaque jeune puisse trouver uneformation adaptée à ses compé-tences. Et l’inquiétude relative à lamise en œuvre de la nouvelle loisur la formation professionnelleest grande. Comme le dit entreautres Arlette Délèze-Devanthéry,

«beaucoup de possibilités s’offrent aux meilleurs élèvesmais il reste encore beaucoup à faire pour ceux qui sonten difficulté». Et là le rôle de l’orientation est d’attirerl’attention des décideurs sur les besoins du terrain.

Réfléchir aux structuresQuant à savoir si l’orientation doit conserver ses struc-tures actuelles, tous les conseillers reconnaissent la né-cessité de s’adapter aux besoins. Pour faire face auxmultiples demandes sans l’octroi de ressources supplé-mentaires, ils sont d’avis que des approches plus collec-tives devront être envisagées, par exemple sur le mo-dèle des forums.

La question de l’emplacement des structures de l’OSPsemble secondaire, même si le maintien de l’orienta-tion dans les établissements scolaires semble davantagecompatible avec l’approche orientante qu’une délocali-sation. Et pour eux comme pour les enseignants, laproximité orientation-formation est ressentie commeun atout. Dans le secteur «Adultes», une meilleurecomplémentarité avec les ORP et, de manière pluslarge, une collaboration interinstitutionnelle repenséeet renforcée est souhaitée.

( Résonances - Octobre 2004 21

Ce qui inquiète les conseillers enorientation, c'est le nombre croissantde jeunes au chômage.

S’orienter en hiérarchisant ses

aptitudes, ses intérêts et ses valeurs.

Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Outre les grands défis retenus par l’OSP, chaque colla-borateur apporte son regard.

Anne-Rita Chevrier, conseillère en orientation aucollège des Creusets à Sion et coordinatrice pourle secondaire IIConsidérant le choix trop ouvert, Anne-Rita Chevrierse demande s’il n’y aurait pas lieu de recadrer les cho-ses au niveau des formations possibles. Ce qu’elle dé-plore en outre, c’est qu’un jeune en 1re année de col-lège est paradoxalement très limité dans sa réorienta-tion, vu qu’il n’a pas forcément effectué une 3e annéede CO et que c’est elle qui donne accès aux passerelles.Au quotidien, ce qui lui manque le plus, c’est du tempspour ne pas travailler seulement dans l’urgence. Pourelle, c’est un défi majeur, car il est essentiel de prendrele temps nécessaire pour réaliser un processus completd’accompagnement, ce qui n’est pas forcément admisdans notre société si friande de rentabilité immédiate. Anne-Rita Chevrier argumente par ailleurs en faveurd’une orientation bien ciblée: «L’échec et les essaismultiples d’un jeune qui n’a pas d’emblée opté pourl’orientation qui lui convenait a un coût et pourtantpersonne, pas même dans le milieu de l’économie, nepointe cette réalité du doigt.» Jusqu’à présent, les services de l’OSP étaient confiden-tiels, facultatifs et gratuits et le maintien de la gra-tuité des services proposés par l’orientation est à sonavis un autre challenge important. Attachée à la no-tion de service public, elle se dit que si un jour tout nedevait plus être gratuit, il faudrait impérativement ré-fléchir à des solutions de financement pour éviter quecertains usagers n’aient plus accès aux prestations del’OSP.

Daniel Cordonier, di-recteur de l’OSPDevant faire face àtoujours plus de de-mandes sans pouvoirbénéficier de ressour-ces supplémentaires,l’orientation doit, ainsique l’explique le direc-teur de l’OSP, prioriserles demandes et colla-borer davantage avecles divers partenaires,de façon à pouvoir con-

centrer les efforts sur ceux qui en ont le plus besoin.«L’école étant l’un des partenaires-clés, c’est donc àpartir de là que nous sommes en train de développer leconcept d’école orientante, sur la base de ce qui a étéfait au Québec dès les années 90», explique Daniel Cor-donier. L’objectif est de promouvoir une collaborationrenforcée avec les différents partenaires de l’écolepour que chaque élève ait un projet motivant, sachantque les élèves ayant un projet décrochent moins del’école.» La construction du projet devient un travailcommun pour l’ensemble des acteurs de l’école, ensynergie avec les spécialistes de l’orientation. Pour relever ce défi, Daniel Cordonier signale que l’OSPmet actuellement sur pied une bourse de projets detype orientant qui sera proposée aux écoles, de façon àce que les enseignants puissent disposer des outils né-cessaires: «Nous venons de publier une brochure d’unevingtaine de pages qui sera distribuée à tous les ensei-gnants d’informatique afin qu’ils puissent proposer àleurs élèves de surfer sur des thèmes ou des sites liés àl’orientation. Là on est précisément dans l’approcheorientante, mêlant informatique et orientation.» Le di-recteur de l’OSP souligne que cette conception orien-tante se développe aussi avec les adultes, sous la formed’une plus grande collaboration interinstitutionnelle.

Arlette Délèze-Devanthéry, conseillère en orien-tation au CO Ste-Marie à Martigny et au CO àLeytron, coordinatrice pour le secondaire ISi Arlette Délèze est d’avis que le conseiller en orienta-tion n’a pas à fournir l’information sur les formationset les métiers dans la phase initiale de recherche, ellejugerait utile d’avoir davantage d’éléments concretset donc de se rendre sur le terrain plus fréquemmentpour guider un jeune vers tel ou tel domaine profes-sionnel en étant au plus près de la réalité. Cela l’en-thousiasmerait de pouvoir faire des stages en entre-prises, sachant que cela serait certainement constructifpour son métier de COSP. Elle cite un important défi relatif au lien entre écoleset entreprises: «Pour se rapprocher et mieux collabo-

22 Résonances - Octobre 2004 )

Les défis de l’OSP:témoignages des COSP

Les défis de l’OSP:témoignages des COSP

(

Prochain dossier:

Le vocabulaire: un apprentissageinterdisciplinaire et continu

Page 24: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

rer, l’école et le monde de l’économie ont un effortà faire, en premier lieu en adoptant un vocabulairecommun.»Pour elle, l’école devrait de son côté valoriser les com-pétences acquises hors scolarité afin de remotiver lesjeunes en difficulté scolaire. Elle pense qu’il faudraitpar ailleurs axer davantage l’orientation sur les va-leurs et que des outils doivent encore être développésdans ce sens.Arlette Délèze estime que l’augmentation du nombred’élèves par conseiller en orientation impliquera desadaptations au niveau de l’organisation: «Cela obli-gera certainement à travailler avec des groupes élèvesayant des intérêts communs, mais il n’empêche qu’ilsera toujours nécessaire d’orienter les jeunes indivi-duellement.»

Jean-Michel Giroud,responsable du CIOà MontheyPour Jean-Michel Gi-roud, l’un des enjeuxprioritaires pour l’ave-nir sera de parvenir àgérer la complexité so-cio-professionnellecroissante tout en con-tinuant à apporter desaides répondant auxbesoins des usagers.Pour lui, la part «pré-ventive» de l’orienta-

tion est essentielle, d’où l’importance de l’auto-infor-mation. Il voit aussi un grand défi à relever sur le planstructurel pour pouvoir dire plus clairement les mis-sions de l’orientation. L’activité du conseiller en orientation implique unegestion de problématiques et d’insertion profession-nelle toujours plus large, alors peut-être que la profes-sion, en se diversifiant comme elle l’a fait ces dernièresannées, a pris le risque de chevaucher sur d’autres mé-tiers, d’où une nécessité de recadrage. Jean-Michel Gi-roud insiste par ailleurs sur la nécessité de disposerd’un espace de créativité pour que ce métier continueà s’adapter harmonieusement. «Les soucis de dévelop-pement, d’innovation et d’ouverture doivent demeu-rer au centre de nos préoccupations», commente-t-il.

Jean-Claude Lambiel, conseiller en orientationau CO de St-Guérin à SionPour Jean-Claude Lambiel, le principal défi pour l’ave-nir, c’est l’intégration de tous les jeunes ayant des dif-ficultés scolaires dans le monde professionnel. Dans lecadre de la nouvelle loi sur la formation profession-nelle, le remplacement de la formation élémentairepar une attestation fédérale sur deux ans l’inquiète,en raison de la hausse des exigences. Il espère que lecanton prendra au plus vite les dispositions nécessaires

pour éviter qu’une frange de jeunes ne soient laisséspour compte. Il précise aussi que parfois le conseilleren orientation peut être vu comme un «briseur de rê-ves», mais qu’il ne l’est jamais sur la base de son seulavis.Il signale un autre défi relatif au tri de l’information.Pour lui, l’essentiel est de donner les outils aux jeunespour qu’ils puissent mener leurs recherches par eux-mêmes. Et de souligner: «Le programme d’éducationdes choix me paraît être un outil adapté.» Il rappellecependant que cette étape de recherche d’informa-tions ne correspond toutefois qu’à une petite partiede l’orientation.

Jean-Marc Marini,COSP 1er degré-2e de-gré-adultes à Sierreet à MartignyJean-Marc Marini penseque c’est tout d’abordla formation des COSPqui doit être repensée,pour qu’elle soit plusen prise avec le terrain.Selon lui, le conseilleren orientation est làpour simplifier, aussiil trouve par exempleinutile d’encombrer les

esprits avec des schémas complexes sur les voies deformation, tout particulièrement lors des présenta-tions aux parents. Et d’ajouter: «Nous devons aussimieux expliquer ce que sont les compétences transfé-rables et montrer ce qu’elles peuvent apporter àl’école et au monde de l’entreprise.»Si la maturité professionnelle a largement contribué àla revalorisation de certaines professions, il constatequ’il reste encore beaucoup à faire, car les discours desgens sont encore très contradictoires en ce qui con-cerne les métiers manuels. L’orientation des adultes, en pleine progression cesdernières années, a développé des outils égalementutilisables avec les jeunes, comme le portfolio. Et Jean-Marc Marini rêve de la généralisation du portfolio etdu bilan de compétences. «Tous les patrons n’ont pasencore compris l’intérêt pour eux du bilan de compé-tences», regrette-t-il.Contrairement à d’autres, Jean-Marc Marini ne con-sidère pas vraiment le système des passerelles commeune innovation: «Des passerelles ont toujours existé,sauf qu’elles n’étaient pas officielles. Le défi sera deles démocratiser.»

Anne Monnier, rédactrice-documentaliste à l’OSPAnne Monnier estime que la documentation est à unepériode charnière entre le papier qui reste pour cer-tains le support privilégié et le tout en ligne qui per-met une mise à jour immédiate. «Ce n’est pas la même

( Résonances - Octobre 2004 23

( (

Page 25: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

chose de pouvoir consulter un classeur que d’avoir ac-cès à l’information parcellisée sur Internet, aussi de-vons-nous beaucoup réfléchir à cette question du sup-port», remarque-t-elle. La circulation interne de l’information via internet estaussi en développement pour éviter le décalage alorsmême que les changements se multiplient. Et AnneMonnier d’expliquer: «Chaque collaborateur peut dif-fuser un billet via notre nouveau journal de bord desconseillers en orientation. La masse des informationspeut ensuite être triée via à un moteur de recherche,ce qui constitue une aide précieuse.»

Alexis Voide, COSPadultes, CIO de SionAlexis Voide voit dansle choix des nouveauxCOSP un important dé-fi pour l’avenir. Pourlui, le personnel aujour-d’hui manque peut-être parfois de fer-meté, car de son pointde vue il est essentielque les COSP respon-sabilisent les usagerstout en ayant une ap-

proche très cadrée de l’orientation. Face à la féminisa-tion massive de la profession, il est d’avis qu’un meil-leur équilibre entre hommes et femmes COSP seraitprofitable à terme. Toujours en lien avec le profil desCOSP, il estime important que les jeunes collabora-teurs s’impliquent dans la vie locale, de façon à créerun solide réseau de contacts.Il voit un autre challenge majeur en ce qui concerneles personnes de plus de 50 ans qui perdent leur em-ploi: «Il s’agira de faire en sorte que ces personnespuissent rester du côté de la productivité.»Pour Alexis Voide, il s’avère fondamental de redéfinirles missions de l’orientation pour adultes, de façon àéviter le glissement des COSP vers des tâches d’assis-tants sociaux.Il mentionne également la nécessité de mieux faire con-naître les documents publiés par l’Office. Même de qua-lité, certaines brochures restent méconnues, faute d’unmarketing adapté à notre époque: «Un pourcentage dubudget doit être clairement attribué au marketing.»

24 Résonances - Octobre 2004 )

Val-Form

Val-Form est une procédure de qualification permettant àdes adultes ayant appris leur métier sur le tas d’obtenir unCFC par le biais d’une validation de leurs acquis et de for-mations complémentaires ad hoc. Ce sont l’article 32 de laNLFPr de 2002 (qui remplace l’art. 41 de l’ancienne loi de1978) et la loi cantonale sur la for-mation continue des adultes quiautorisent cette nouvelle procé-dure de qualification expérimen-tée dès 2003 en Valais.

Durant la phase pilote actuelle etpour des raisons budgétaires, laprocédure Val-Form ne s’appliquequ’aux vendeurs (2 sessions avecune dizaine de personnes chaquefois) ainsi qu’aux aides familiales (environ 20 candidats).Les dix premiers vendeurs ont passé l’évaluation d’expertset savent quels modules de formations complémentairesleur sont nécessaires. Les premières certifications (CFC) de-vraient être délivrées d’ici fin 2005.

Dès l’automne 2004, les assistants en soin et santé commu-nautaire (plus de 200 personnes intéressées) et les informa-ticiens (10 préinscriptions) pourront également bénéficier

de cette procédure de qualification. Il s’agit cependant deremplir un certain nombre de conditions d’admission trèsstrictes: justifier d’une expérience professionnelle de 5 ansau moins, s’engager à faire son bilan et à compléter sescompétences par des compléments de formation, avoir une

bonne compréhension de la lan-gue française et être âgé de 25ans révolus au moins.

Les associations professionnelles,les syndicats, l’Office d’orientationscolaire et professionnelle du can-ton du Valais, les centres de for-mation professionnelle et les ex-perts professionnels sont partenai-res de cette procédure. «Même s’il

y a encore des réticences, des entreprises sont depuis peudemandeuses de la validation d’acquis», explique ChristianBonvin, directeur-adjoint de l’OSP et directeur du projet. Lespremiers résultats sont attendus dès lors avec impatience.

Sources: Infos Val-Form, n° 1 et www.valida.ch. Personnes de contact:

Christian Bonvin (direction du projet) 027 606 45 06 Lionel Clavien

(psychologue conseiller) 027 606 45 09 ou Jean-Charles Clavien (for-

mation continue) 027 606 43 92.

(www.valida.ch

Photos des COSPLes photos des conseillers en orientation sont de

Romaine Masserey, stagiaire au CIO.

Page 26: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Quelques sites

www.orientation.ch Le portailsuisse de l’orientation scolaireet professionnelle.

www.bop.ch La bourse des of-fres de perfectionnement enSuisse.

www.vs-orientation.ch Le sitede l’orientation scolaire etprofessionnelle cantonale.

www.valida.ch Le site de l’Asso-ciation suisse Valida (l’OSP est membre collectif de l’As-sociation et Daniel Cordonier en est le vice-président).

www.bbt.admin.ch/f Le site de l’Office fédéral de laformation professionnelle et de la technologie.

www.panorama.ch Le site de la publication spécialiséesur la formation et l’orientation professionnelles.

Quelques numéros de RésonancesJanvier 1989: Orientation scolaire et professionnelleMai 1999: OrientationMai 2003: Les écoles de niveau tertiaireMars 2004: Le secondaire II

Un livre, une revue

Orientation professionnelle etpolitique publique. Commentcombler l’écart. OCDE, 2004.Basée sur un examen conduitdans 14 pays de l’OCDE, cettepublication étudie les moyensqui pourraient éventuelle-ment permettre de remédierau décalage entre les servicesd’orientation professionnelleet l’action gouvernementale.

Elle préconise d’améliorer les mécanismes de coor-dination à l’échelle nationale, d’attacher une plusgrande attention à la recherche et à la collecte dedonnées pour éclairer l’action des décideurs. Elle re-commande également de renforcer et de spécialiserdavantage la formation des praticiens, et de créer desorganismes d’orientation plus spécialisés pour assurerles services.

PANORAMA spécial.L’orientation professionnelle, cent ans de l’associationsuisse pour l’orientation scolaire et professionnelleASOSP. Zurich: éd. ASOSP, août 2003.www.svb-asosp.ch, www.panorama.ch

( Résonances - Octobre 2004 25

www.orientation.ch

Liste des abréviationsCIO Centre d’Information et d’Orientation (desti-

né aux adultes)COSP Conseiller en orientation scolaire et profes-

sionnelle EDC Education des choixEDD Ecole de degré diplômeEPP Ecole préprofessionnelleHES Hautes Ecoles spécialiséesLVT Ligue valaisanne contre les toxicomaniesOSP Office d’orientation scolaire et professionnelleNLFPr Nouvelle loi sur la formation professionnelle

CoordonnéesOffice d’orientation scolaire et professionnelle

du Valais romand - Avenue de France 23 – 1950 SionTél 027 606 45 00 – Fax 027 606 45 04

[email protected] - www.vs-orientation.ch

Illusions et perspectives

L’orientation professionnelle démystifie les métiersde rêve et valorise les activités non spectaculaires.Elle est à la fois une destructrice d’illusions et unebâtisseuse de perspectives.Philippe Gonon, in Panorama spécial pour les centans de l’Association suisse pour l’orientation scolaireet professionnelle ASOSP, 2003.

L’orientation au secondaire IIJe crois qu’un meilleur conseil est indispensable dansles gymnases; il a d’ailleurs été réclamé par unedirective de la CDIP et serait facile à justifier d’unpoint de vue économique, par le taux élevéd’interruptions d’études.Res Marty, in Panorama spécial pour les cent ans del’Association suisse pour l’orientation scolaire etprofessionnelle ASOSP, 2003.

L ’ o r i e n t a t i o n e n c i t a t i o n s

Pour en savoir plusPour en savoir plus

Page 27: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Plan d’études et objectifs

Dans mon article du mois de septem-bre 2004 (Idéalement, une classe de-vrait chanter tous les jours) je faisaislargement de la place à la nouvellegrille horaire et à son interprétation.Qu’on me permette de préciser queles moyens d’enseignement romandsne sont que des moyens et non pasun programme. Si une modificationde la dotation horaire est intervenue,je propose les démarches suivantes: Faire une évaluation diagnosti-que de la classeIl s’agit de savoir ce que savent lesélèves en début d’année en ce quiconcerne les diverses pistes (chan-sons connues… capacités individuel-les).Fixer des objectifs généraux etspécifiques réalisables pour letemps impartiIl convient alors de s’inspirer du pland’études (GRAP) et de se poser laquestion: que doivent savoir tousles élèves à la fin du semestre, à lafin de l’année?Fixer des modalités d’évaluationIl est important que les élèves sa-chent ce qu’on attend d’eux. D’au-tre part, étant donné les différencesindividuelles, on pourrait avec bon-heur faire constituer aux élèves unportfolio avec les compétences (spé-cifiques et transversales) qu’ils ac-quièrent.Utiliser des moyens d’enseigne-mentLes moyens romands d’enseigne-ment de la musique restent pour lemoment la référence. On pourrautiliser, bien sûr, d’autres moyenssusceptibles d’aider à la réalisationdes objectifs.Il va sans dire que, à terme, une nou-velle répartition de la matière sera àétablir mais uniquement après la re-

définition des objectifs qui devraêtre faite dans le cadre du mandatqui sera confié à l’animation musi-cale. Cette matière, en ce qui con-cerne 5 et 6P, sera de toute évidenceallégée mais, et bien que cela puisseparaître contradictoire, égalementcomplétée par de nouveaux apports.

VerticalitéIl serait important que ces étapessoient négociées avec les collèguesdes autres degrés scolaires. Ce seraitun bon moyen de donner à la musi-que toute sa crédibilité surtout si onpeut prendre en compte les capaci-tés transversales.

Chanter tous les joursIl est à souhaiter que le vœu duDECS n’apparaisse pas dans la grillehoraire…

Enseignement élargi de lamusique En attendant qu’un statut définitifsoit établi, il conviendrait que lesenseignants qui l’ont pratiqué avecbonheur jusqu’à ce jour puissentcontinuer ce projet en définissantavec l’inspecteur scolaire les modali-tés d’application.

26 Résonances - Octobre 2004 )

Capacités transversales1

La prise en compte des capacitéstransversales donne à la musiquel’ouverture qu’elle mérite qui vabien au-delà des connaissances spé-cifiques.La collaboration permet aux élè-ves de participer à des chœurs, à desgroupes instrumentaux, à l’élabora-tion et à la réalisation de spectacles.La communication permet auxélèves de découvrir divers langagesmusicaux et corporels. La démarche réflexive et le senscritique engagent les élèves à criti-quer leur propre production et celledes autres.

La pensée créatrice permet auxélèves de développer cette capacitécréatrice, en se confrontant au«faire».Les stratégies et la réflexion mé-tacognitive engagent les élèvesdans toutes les phases de la réalisa-tion d’un projet.

Dans un prochain article, je tenteraid’apporter un éclairage plus com-plet sur ces capacités.

Note1 Largement copié du site www.ciip.ch/

ciip/pdf/index-pecaro.pdf

Du plan d’études auxcapacités transversales

Du plan d’études auxcapacités transversales

Bernard Oberholzer

(E d u c a t i o n

m u s i c a l e

Page 28: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Les champs d’activité

Le Service de l’enseignement consti-tue, en chiffres du moins, un secteurimportant du DECS. En effet, selonles missions que lui assigne la LIP,le Service est responsable de l’en-semble de la scolarité obligatoire(EE/EP/CO) et post-obligatoire (ESC/ECG et collèges), de l’enseignementspécialisé et du Bureau des échangeslinguistiques, ce qui représente prèsde 4000 enseignants et 44’000 élè-ves. Le Service a également un de-voir de surveillance auprès des éco-les privées et des institutions accueil-lant des enfants en âge de scolarité.En collaboration avec les partenairescommunaux, les associations profes-sionnelles et les services cantonauxconcernés, il participe à la construc-tion de l’école en définissant les ac-tions dans les domaines suivants:

Planification et organisationdes écoles de la scolarité obli-gatoire et post-obligatoire

attribution de dotations horaires:classes, cours spéciaux et heuresd’enseignement spécialisé;élaboration des plans d’études,des programmes disciplinaires etparticuliers (santé, sport, ...);organisation et valorisation deséchanges linguistiques en col-laboration avec le Bureau deséchanges linguistiques;recherche, validation et mise àdisposition de moyens didacti-ques;gestion des évaluations annuel-les;analyse des besoins et suivi desprogrammes de constructionsscolaires;gestion des dossiers du personnelenseignant: validité des titres,équivalences, remplacements;contrôle de l’organisation descentres scolaires;subventions diverses.

Les collaborationsLa formation de l’élève ne peut seconcevoir sans une dimension éduca-tive en complémentarité avec les fa-milles et les services étatiques. Aussi,le Service développe des synergiesdans de nombreux domaines:

Promotion et prévention de lasantéService cantonal de la jeunesse -Service de la santé publique - Police- Office de l’aide sociale - Associa-tions et Ligues - Centre médico-éducatif et Office cantonal AI.Plans d’étudesEglises reconnues - Conférence deschefs de départements et de ser-vice de la CIIP et de la CDIP - Diver-ses commissions CIIP.FormationService de la formation tertiaire -Service de la formation profes-sionnelle - Médiathèque.Administration - infrastructuresService des traitements - Servicedes transports - Service des bâti-ments - Service parlementaire.

Les prioritésOutre les dossiers qui composent lequotidien de l’activité des collabo-rateurs du Service, chaque nouvelleentrée scolaire permet d’identifier

( Résonances - Octobre 2004 27

des priorités. Aussi, cette scolarité2004-2005 comportera les thèmesforts suivants:

Le concept des languesLe concept des langues sera mis enconsultation afin d’arrêter les li-gnes directrices définissant la pri-mauté de la langue maternelle, lesdegrés d’enseignement où serontintroduites les langues étrangèreset l’avenir des filières bilingues.

Le climat de l’écoleUne large information soulignerala prise de responsabilité de tous lespartenaires de l’école afin d’amé-liorer le climat scolaire. En parallèledu programme de promotion de lasanté, l’éducation sociale est unfacteur déterminant afin de créerdes conditions d’apprentissage op-timales.

Le cahier des charges des ensei-gnantsLe Service de l’enseignement sou-haite associer les enseignants, lesdirections d’école et les responsa-bles communaux afin de clarifier lestatut du personnel enseignant del’école obligatoire et post-obliga-toire.

Les relations Etat-communesLa problématique de la double im-plication (communes-canton) con-cernant les enseignants de la scola-rité obligatoire doit faire l’objetd’une réflexion devant aboutir àune répartition distincte des respon-sabilités pédagogiques, financièreset juridiques.

Service de l’enseignementService de l’enseignement(L a p a g e

d u D E C S

Coordonnées du ServiceService de l’enseignementTél. 027 606 42 00 / fax 606 42 04 www.vs.ch/enseignement

Servi

ce

admini

strat

if

et ju

ridiqu

e

Service dela formation

professionnelle

Servi

ce de

l'ens

eigne

ment

Muséescantonaux

Arc

hive

sca

nton

ales

MédiathèqueValais

Serv

ice

cant

onal

de

la je

unes

se

Service de

la formationtertiaire

Page 29: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Rencontre avec trois jeunes ensei-gnantes fraîchement diplômées dela Haute Ecole pédagogique valai-sanne (HEP-Vs). Pour l’heure, unechose est certaine, toutes trois sontenthousiastes d’être sur le terrainde la classe, conscientes cependantqu’elles ont encore énormément àapprendre sur leur nouveau métier.

Valérie Dubuis et Nadine Roh ensei-gnent à Drône/Savièse, en duo pé-dagogique, dans une classe à deuxdegrés (1re et 2e année primaire).

Valérie Dubuis, après avoir obtenusa maturité, option langues moder-nes, au collège de la Planta à Sion,a effectué des stages dans le social,se destinant initialement au métierd’assistante sociale. S’aperce-vant toutefois assezvite qu’elle s’était malreprésenté la réalitéde la profession, elle aalors songé à l’ensei-gnement spécialisé,autre domaine qui cor-respondait à ses inté-rêts. Avec l’informationtransmise par une con-seillère en orientation,elle a préféré commen-cer par une solide forma-tion dans l’enseignementtout en conservant l’idéede se spécialiser ensuite.Aujourd’hui elle n’a pasperdu de vue son objectif,

même si pour quelques années ellesouhaite d’abord découvrir l’uni-vers de la classe «ordinaire».

Après avoir décroché une maturitéscientifique à Sion, Nadine Roh apour sa part fait six mois d’écoled’infirmières. Comme certains as-pects du métier n’étaient cepen-dant pas faits pour elle, elle s’est di-rigée vers l’enseignement. Issued’une famille d’enseignants, elle a,depuis plusieurs années, donné denombreux cours de sport avec beau-coup de plaisir, mais, comme elle ledit, le choix de l’enseignement étaitsi évident qu’elle ne l’a pas comprisimmédiatement. C’est seulementaprès avoir effectué trois semainesde stage dans une classe à quatredegrés qu’elle s’est rendu compteque c’était assurément le métier quilui conviendrait parfaitement.

Quant à Sabrina Gurtner, elle ensei-gne en classe allemande, en 4e an-née primaire, à la Planta à Sion.Contrairement à ses deux collèguesde Savièse, elle est à plein

28 Résonances - Octobre 2004 )

temps et donc seule «maître à bord»de sa classe. Après avoir décroché samaturité à St-Gall, elle a travaillé sixmois dans une crèche à Johannes-burg. Elle s’est ensuite installée àSierre, car son ami est Valaisan, et afait le choix de la HEP, voulant deve-nir enseignante au primaire. De lamême façon que pour ses collègues,la haute école valaisanne n’avait audépart d’autre atout que la proxi-mité géographique. Avec des pa-rents enseignants, ayant toujoursaimé l’école et appréciant le contactavec les enfants, cette orientationprofessionnelle lui paraissait pres-que naturelle. Bilingue, elle a suivila moitié de sa formation à Brigueet l’autre à St-Maurice et a donc ré-digé son travail de fin d’études enfrançais, de façon à obtenir un di-plôme avec mention bilingue.

Une bonne formation avecquelques lacunesComment nos enseignantes en herbeont-elles vécu leur première rentrée

scolaire? Se sentaient-ellessuffisamment préparéespour cette importante éta-pe? D’une seule voix, ellesobservent que la HEP les atrès bien formées au ni-veau de la pratique ré-flexive. Elles ont appris àprendre du recul pour nepas se noyer dans l’école,ce qui leur semble essen-tiel de façon à limiterle stress professionnel.Elles ont par ailleursbeaucoup apprécié lesnombreux stages pra-tiques dans les classeset pensent que c’est làle principal atout dela HEP par rapport à

Débuter dans le métier: troisjeunes enseignantes racontent

Débuter dans le métier: troisjeunes enseignantes racontent

(R e n c o n t r ed u m o i s

Toutes trois estimentque les nombreux stagessont le principal atoutde la HEP-Vs.

Valérie Dubuis enseigne à Savièse, en 1-2P.

Page 30: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

la formation qui était dispenséeautrefois à l’Ecole normale. Toutestrois s’estiment bien outillées pourtrouver de l’aide, soit en consultantdes documents, soit auprès de per-sonnes ressources.

A la HEP, Valérie Dubuis a l’im-pression d’avoir un peu touchéà tout sans devenir une pro derien, ce qui lui permet cepen-dant de savoir où trouver les ré-ponses à ses interrogations etd’aller plus loin dans la connais-sance de manière autonome.Comme le note Nadine Roh,«cette stratégie visant à l’autono-mie était voulue, car les profsn’avaient pas envie de donner desoutils, mais préféraient doter lesétudiants de moyens pour appren-dre à chercher et à construire pareux-mêmes». Cette stratégie a étéfinalement appréciée même si audébut elles n’arrivaient pas à com-prendre les enseignants qui leur ré-pétaient sans cesse n’être point des«marchands de méthodologie». Va-lérie Dubuis et Nadine Roh, qui ontdécidé d’enseigner dans les degrésélémentaires, regrettent cependantvivement de n’avoir de ce fait pasapproché concrètement les métho-des d’apprentissage de la lecture.Pour elles, le statut particulier del’apprentissage de la lecture auraitmérité une exception.

Si toutes trois sont globalement sa-tisfaites de la formation reçue à laHEP, elles soulignent les mêmes fai-blesses de la jeune école. Les semes-tres passés dans l’autre région n’ontpas toujours été suffisamment pro-fitables, non pas tellement pour desquestions de langue comme onpourrait le penser a priori, mais sur-tout parce que l’enseignement surles deux sites n’est pas suffisam-ment harmonisé. Pour elles, il s’agi-rait d’imaginer une meilleure coor-dination entre les formateurs deSaint-Maurice et de Brigue. ValérieDubuis et Nadine Roh considèrentavoir eu la chance de n’avoir passuivi les mêmes semestres à Brigue,ce qui leur permet aujourd’hui dese compléter l’une l’autre. Et Valé-

rie Dubuis de résumer: «Nadine ade bonnes connaissances en gestiondu climat de classe, tandis que moij’ai un avantage concernant

la didactique des maths parce quej’ai suivi le cours à St-Maurice…».Sabrina Gurtner constate égale-ment ce manque d’harmonisationde la formation au sein de la HEP,entre les deux sites: «Certains coursétaient totalement différents à St-Maurice ou à Brigue, ce qui n’estpas logique.»

Ensemble elles insistent sur la né-cessité d’un contenu de formationidentique pour valoriser l’option bi-lingue de l’école. Elles estiment quese limiter uniquement à des objec-tifs finaux identiques est trop floupour obliger véritablement à l’éta-blissement de contenus communsdans les cours. Elles pensent quechaque formateur devrait au moinstenir compte des moyens d’ensei-gnement utilisés dans l’autre régionlinguistique dans la préparation deses cours, de façon à éviter les lacu-nes méthodologiques chez les étu-diants. Pour exemple, Nadine Rohconnaît les moyens de maths duHaut-Valais alors qu’elle enseignedans une classe francophone et à

( Résonances - Octobre 2004 29

l’inverse Sabrina Gurtner, qui a uti-lisé les manuels francophones lorsde ses stages, a été un peu décon-certée par les ouvrages utilisés enclasse allemande. «Les enseignantsde la HEP devraient faire preuve dela même ouverture à l’autre cultureque celle qu’ils demandent à leursétudiants», commente Valérie Du-buis. «Autrement ils doivent rac-courcir la longueur de l’échangedans l’autre région linguistique»,renchérit Nadine Roh. Fort heu-reusement, elles rappellent queces lacunes ne leur semblent pasinsurmontables, du fait qu’ellesont appris à chercher les infor-mations manquantes.

Par rapport à la formation re-çue à la HEP, Valérie Dubuis dé-plore n’avoir pas été préparéeà l’établissement des plans ho-raires. Sabrina Gurtner va dansle même sens: «Ce qui me posele plus problème, c’est la plani-fication annuelle.» Et NadineRoh de préciser: «A la HEP, les

lacunes concernent surtout des as-pects pratiques qui ne touchent pasdirectement le moment d’enseigne-ment, mais la gestion des tâcheshors de la classe.»

Un début agréable malgréquelques difficultésPour commencer leur métier, ellesestiment toutes trois avoir de lachance. Valérie Dubuis et NadineRoh disent même avoir la crème descrèmes des élèves, avec de plus unpetit effectif de 15 élèves. Le contactavec les parents a été agréable etl’intégration au sein de l’équipe en-seignante idéale. Elles se sententbien épaulées dans le centre sco-laire où elles travaillent, avec enparticulier une collègue expérimen-tée ayant les mêmes degrés qu’elleset répondant volontiers à leurs ques-tions. En somme des conditions rê-vées pour débuter.

Sabrina Gurtner a pour sa part étésurprise positivement, car elle s’at-tendait à davantage de réticences àson égard alors que l’accueil au sein

Nadine Roh, enseigne en duo

avec Valérie Dubuis.

Page 31: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

cile, cependant, après seulementquelques semaines, elle se rendcompte que certains apprentissa-ges, en particulier en mathémati-ques, posent plus de difficultésque prévu et qu’elle peine un peuà différencier.

Comment perçoivent-elles de ma-nière générale l’école valaisanne?Ce qui frappe Valérie Dubuis, c’estl’attitude un peu désabusée decertains enseignants face à leurmétier, car, à ses yeux, il est im-portant de conserver la passiondu métier et l’envie d’innover.Nadine Roh trouve pour sa partregrettable que l’on demandetrop souvent aux élèves d’allerau-delà du programme et a ap-précié l’attitude d’un ensei-

gnant chevronné invitant ses collè-gues à lever le pied pour viser davan-tage au plaisir d’apprendre. ValérieDubuis partage aussi cet avis, ju-geant qu’il vaut mieux consolider lesapprentissages en suivant le rythmedes enfants pour qu’ils arrivent enclasse avec le sourire et la curiositéd’apprendre. A terme, elles sontconvaincues que c’est un choix ga-gnant. Sabrina Gurtner trouve elleque le programme prévu est déjàtrop chargé, mais comme le rappel-lent ses deux collègues, celui-ci n’estpas le même dans les deux régionslinguistiques du canton. Dans l’idéal,Nadine Roh souhaiterait aussi un en-seignement plus transversal, consi-dérant néanmoins que c’est à l’ensei-gnant de s’en charger. Convaincuepar l’interdisciplinarité, elle avouecependant n’avoir pas eu pour l’ins-tant le temps d’y penser, ayant déjàbien assez à faire avec tout le reste.

Ce premier bilan fait par nos troisjeunes enseignantes sera-t-il le mê-me en fin d’année scolaire? Nous lesrencontrerons à nouveau d’ici finjuin pour voir si leurs impressionspremières se confirment ou non.Profitons de cette rencontre poursouhaiter à tous les nouveaux ensei-gnants une longue et heureuse car-rière.

Propos recueillispar Nadia Revaz

30 Résonances - Octobre 2004 )

Titre de leur mémoire defin d’étudesValérie Dubuis: L’influence desgestes, paroles et attitudes desenseignants sur le rapport desélèves à l’éducation.Sabrina Gurtner: La promotionde la lecture-plaisir.Nadine Roh: Les rituels d’accueilet leur impact sur le développe-ment de la confiance en soi.

Sabrina Gurtner enseigne en classe

allemande à Sion, en 4P.

de l’école allemande sédunoise aété très chaleureux. Les élèves de saclasse sont motivés et participatifs,ce qui la réjouit.

Elles savent bien évidemment qu’el-les sont et seront soumises à la com-paraison sur le suivi du programme,mais trouvent cette forme de «miseà l’épreuve» naturelle. Et elles-mê-mes ont également peur de ne pasarriver à tenir le programme. Valé-rie Dubuis et Nadine Roh se basentsur un programme déjà établi, cequi leur permet d’avoir une estima-tion assez juste des temps d’appren-tissage, mais elles pensent que sielles avaient dû le construire elles-mêmes, elles auraient été bien dé-munies. Pour Sabrina Gurtner, leconstruire ne lui a pas semblé diffi-

L’enfant endeuillé

Atelier Coquillage

Le prochain Atelier Coquillagepour les enfants endeuillés auralieu les mercredis 27 octobre, 3, 10,17 et 24 novembre de 14 à 16 h.A signaler également qu’un coursde formation continue (cours 1.15,www.hepvs.ch) est organiséautour de quelques expériencesd’accompagnement de l’enfantface à la maladie et au deuil, dontles Pinceaux magiques et lesateliers Coquillage.

Formation et orientation

Création d’un centresuisse de servicesFin janvier 2004, le comité de laConférence suisse des directeurscantonaux de l’instructionpublique (CDIP) a avalisé la miseen place d’une organisation deprojet pour la création d’unCentre suisse de services pour laformation professionnelle etl’orientation scolaire et profes-sionnelle. Ce centre fournira desprestations de services dans lesdomaines de l’information/publi-cation, des examens et de laformation continue. Il permettraainsi de regrouper ces services –actuellement offerts par diversorganismes et institutions – et declarifier les interfaces. La CIIP, autravers de son Centre deproduction documentaire OSP, estassociée à chaque étape de ceprojet, dont l’aboutissement estprévu en juin 2005.

Education CH

BulletinAu sommaire du dernier bulletinde la Conférence suisse desdirecteurs cantonaux de l’instruc-tion publique (CDIP), le projetHarmos et la révision des articlesconstitutionnels sur l’éducation.www.ides.ch > Services en ligne >Bulletins CDIP.

E n r a c c o u r c i

Page 32: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Pour sa 4e rentrée, la Haute Ecole pé-dagogique valaisanne a accueilli 89nouveaux étudiants, dont 22 gar-çons, soit une nette augmentationde la proportion masculine par rap-port aux années précédentes. Au to-tal, ce sont 228 étudiants qui fré-quentent actuellement la HEP-Vspour accéder au titre d’enseignantaux degrés préscolaire et primaire.La reconnaissance suisse et euro-péenne des titres délivrés (cf. Ré-sonances, n° de septembre) rendl’école attractive au-delà des frontiè-res cantonales, ce qui est réjouissant.A noter également que les premiersétudiants sortis de la HEP-Vs ontpresque tous trouvé du travail à l’in-térieur ou à l’extérieur du canton,soit à plein temps, soit à temps par-tiel ou encore dans le cadre de rem-placements de longue durée.

Avec cette 4e rentrée, la HEP-Vs deSt-Maurice a en parallèle démarréune formation destinée aux licenciésuniversitaires désirant enseigner ausecondaire I ou II et devant complé-ter leur cursus en pédagogie et di-dactique.Le DECS a par ailleurs confié à laHEP-Vs le mandat d’offrir un com-plément de formation aux maîtres-ses enfantines désirant enseigner en1re et 2e primaire. La formation de nouveaux prati-ciens-formateurs se poursuit égale-ment afin d’assurer un meilleur rou-lement au niveau des stages, sachantque les PF jouent un rôle essentieldans la formation pratique des fu-turs enseignants.

Avec l’entrée dans la profession de lapremière volée d’étudiants, c’estl’occasion de procéder aux premiersréajustements de la jeune école. Fa-bio Di Giacomo, nommé directeur

adjoint ad interim sur le site de St-Maurice en remplacement de Da-nièle Périsset Bagnoud (cf. Résonan-ces, n° de juin), nous parle des chan-tiers qui attendent la HEP-Vs cetteannée et au-delà, en particulier auniveau de la formation initiale et dela recherche, puisque ce sont les dos-siers dont il s’occupe principalement.

Fabio Di Giacomo, quels sont au-jourd’hui les principaux défis dela HEP-Vs?Il s’agit de consolider les bases misesen place tout en s’affirmant commeune école pour l’ensemble des ensei-gnants valaisans et non pas seule-ment en charge de la formation ini-tiale. De manière relativement se-reine, puisque nous avons obtenu lareconnaissance fédérale et que lesformateurs peuvent pour la premièrefois cette année consolider leurscours, nous devons maintenant éva-luer ce qui a été fait jusqu’à présentet pointer toute une série de pointsfaibles qui ne sont pas forcément ob-servables dans le cadre d’une exper-tise externe. Nous devons, entre au-tres, rediscuter du rôle du mentor,nous interroger sur la place de la di-

( Résonances - Octobre 2004 31

dactique dans la formation des ensei-gnants, sur les contenus des cours etles liens avec les stages, ainsi que surles stages eux-mêmes pour améliorerla progression de l’autonomie desétudiants en formation. La coordina-tion des échanges sur les deux sitesdoit par ailleurs être renforcée touten respectant la diversité culturelle.Nous devons réfléchir aux moyens àutiliser pour enseigner dans uneclasse mixte et aux stratégies pourconserver la motivation des étudiantslors des échanges inter-sites tout enatteignant les objectifs au niveau descompétences professionnelles. Unevaste enquête a démarré pour éva-luer la formation initiale, ce qui mon-tre que la HEP est prête à se remettreen question afin de mieux répondreaux besoins des enseignants sur leterrain. Dans le cadre de cette étude,anciens étudiants, enseignants, prati-ciens-formateurs, inspecteurs et au-tres acteurs de l’école valaisanne se-ront interrogés.

Pensez-vous qu’au sortir de laHEP on peut être totalement prêtà enseigner?Notre but est de donner aux étu-diants les bases minimales du métier,cependant nous n’avons jamais pré-tendu les rendre optimaux dans tousles domaines en seulement trois ansde formation. C’est du reste là quel’école, avec son volet de formationcontinue, prend toute sa cohérence.Au cours de la formation initiale,nous apportons aux futurs ensei-gnants les moyens nécessaires pour

Les défis de la HEP-Vspour 2004-2005

Les défis de la HEP-Vspour 2004-2005

( D u c ô t é

d e l a H E P - V s

Dans le prochain numéro, la Di-rection présentera les grands axesde travail de la HEP pour l’avenir.

Fabio Di Giacomo, directeur adjoint

ad interim.

Page 33: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Nouveaux enseignants à la HEP-VsMarie Anne BroyonEn possession d’une licence en scien-ces de l’éducation option «recher-che» et d’un diplôme supérieur ensciences de l’éducation option «pro-cessus d’apprentissage et d’ensei-gnement en contexte», Marie AnneBroyon travaille depuis octobre2000 à l’Unité politique, économie,gestion et éducation comparée dela FPSE (Université de Genève)comme assistante de recherche etd’enseignement. Dans le cadre decette fonction, elle suit les travauxdes étudiants du 1er au 3e cycle, co-anime les cours d’économie del’éducation et d’éducation compa-rée et encadre des groupes d’étu-diants sur des projets de rechercheen lien avec les journées d’étudede l’Unité sur des thèmes commel’éducation à distance, efficience,équité, efficacité (axe Nord-Sud),la décentralisation des politiqueséducatives et la nouvelle gestiondes établissements scolaires. Diri-gée par le professeur SiegfriedHanhart, elle a aussi collaboré acti-vement à une recherche mandatéepar la CORECHED sur l’Analyse desdépenses pour la recherche en édu-cation en Suisse. Elle prépare ac-tuellement une thèse de doctoratliée à ce projet dont le thème estMétacognition et développementde l’orientation spatiale: une étudecomparative des stratégies d’ensei-gnement et des stratégies d’ap-prentissage dans les écoles sanskri-

32 Résonances - Octobre 2004 )

tes et les écoles de type occidentalà Bénarès (Inde).Son mandat à la HEP-Vs porte surl’enseignement de deux thèmes:les aspects politiques et économi-ques de l’éducation et de l’école entant qu’organisation apprenante.S’ajoute également un engage-ment dans le processus de qualitéde la HEP-Vs.

Nicole GiroudNicole Giroud est originaire de Mar-tigny où elle a suivi sa scolarité. Ellepoursuit des études universitaires àFribourg en faculté de théologie.Dans le cadre de ses études et touten s’engageant dans le domaine del’humanitaire, elle séjourne alorsdeux ans en Amérique latine.Après avoir achevé son doctorat,elle dirige durant deux ans un Insti-tut de formation d’adultes destinéaux laïcs souhaitant devenir profes-sionnels au sein de l’Eglise catholi-que tout en conservant un posted’assistante-docteure à la faculté dethéologie. Elle a encore enseignésoit la catéchèse, soit l’enseigne-ment religieux à des enfants, à desadolescents et à des adultes.Elle partage actuellement son tempsentre l’enseignement à la Facultéde théologie, y étant entre autresinscrite dans le programme de postdiplôme de didactique, et son enga-gement à la HEP-Vs où elle assurel’enseignement de la didactique del’enseignement religieux.

La HEP-Vs (sites de St-Maurice et de Brigue) en quelques chiffresDiplômes délivrés en août 2004 ………………………………………………………………………………………………………… 53

- Site de St-Maurice …………………………………………………………………………………………………… 36- Site de Brigue ………………………………………………………………………………………………………… 17

Admissions à la rentrée 2004-2005 …………………………………………………………………………………………………… 89- Admissions site de St-Maurice (17 garçons) ……………………………………………………………………… 71- Admissions site de Brigue (5 garçons) …………………………………………………………………………… 18

Nombre total d’étudiants en formation initiale …………………………………………………………………………………… 228Nombre d’étudiants en possession d’une licence universitaire et en formation pédagogique etdidactique pour enseigner au secondaire 1 ou 2 (site de St-Maurice uniquement) …………………………………………… 22Nombre de maîtresses enfantines en formation pour obtenir le droit d’enseigner en 1re et 2e primaire ………………… 45Nombre de praticiens-formateurs (enseignants responsables de la formation pratique des étudiants de la HEP-Vs) … 234Nombre d’enseignants ayant fréquenté un cours de formation continue en 2003-2004 ………………………………… 2750

démarrer dans la profession et ana-lyser leur pratique, d’où notre insis-tance sur la dimension pratique ré-flexive, afin de leur permettre depointer leurs manques pour ensuitecontinuer à se former en fonction deleurs attentes spécifiques.

La HEP-Vs s’occupe aussi de re-cherche: c’est du reste une obli-gation pour être reconnu HauteEcole. Comment travaillez-vousdans ce domaine et sur quels ob-jets?Les recherches auxquelles nous par-ticipons sont orientées vers le terrainet l’observation de classe. Nous nefaisons pas de la recherche fonda-mentale car nous n’en avons pas lescompétences, mais nous servons àrelier la théorie à la pratique. C’estpourquoi nous travaillons dans le ca-dre d’équipes de chercheurs expéri-mentés et non en solitaire à la HEP.Nous avons des collaborations avecdifférentes universités, avec les au-tres HEP ou encore avec l’IRDP sur leplan romand. En ce moment, des en-seignants-chercheurs de notre écoleparticipent à des recherches sur ladidactique du français, sur la didacti-que des sciences sociales, sur le bilin-guisme ou sur la formation des maî-tres. Nous ne faisons pas de la re-cherche pour faire de la recherche,mais parce qu’elle amène un plus àla formation initiale et permet d’ali-menter les sujets de mémoire desétudiants.

Propos recueillispar Nadia Revaz

Nouveaux enseignants à la HEP-Vs

Page 34: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Une journée les piedsdans l’eau! Le 7 sep-tembre, 44 élèves desclasses 5-6P de Véros-saz et de Massongexont parcouru leur riviè-re – la Rogneuse – pourla débarrasser de sesdéchets. Résultat: unimpressionnant amon-cellement de plastiques,bidons, vieux outils, dé-chets de boucherie avecen prime une brosse àdents et un fer à repasser!

Orchestrationde l’opérationLa journée a été lancée par Pierre-André Pochon, un habitant de Vé-rossaz. Animé d’une passion pour lanature, ce maître-mécanicien se metà la disposition des classes du villagedepuis plusieurs années. Après avoirproposé une journée pour baguerles oiseaux à Jaman et un mini-camp à Aletsch, il a eu l’idée d’en-treprendre quelque chose dans sacommune. Les enseignants LudovicGermanier et Patrick Bourgeois sesont déclarés partants. Quelquesbénévoles et quelques sponsors lo-caux se sont joints à l’opération. Un

secteur de rivière a été attribué àchaque groupe d’enfants accompa-gné d’un adulte. Et le tour étaitjoué!

Buts pédagogiquesPour l’enseignant Ludovic Germa-nier la journée avait différentsbuts. Tout d’abord, la sortie per-mettait de souder la classe, commeil aime le faire en début d’année.C’était aussi l’occasion de débuterune activité d’Environnement demanière très concrète. En effet, lesélèves ont pu porter un autreregard sur leur rivière et se sont

( Résonances - Octobre 2004 33

laissé surprendre par cetenvironnement pourtantsi familier. L’action per-mettait également dedévelopper un compor-tement «citoyen»: prisede conscience, respon-sabilisation, discussionsen famille, etc. De cepoint de vue, la dé-marche entreprise parles élèves a connu unécho positif auprès dela population.

Par ailleurs, LudovicGermanier a été très impressionnépar la motivation des élèves. Apeine la pause du matin commen-cée, les élèves de son groupe vou-laient déjà repartir au travail. Et auterme de la journée, plusieurs ontregretté que le repas de midi aitété si long! Evidemment, certainssont rentrés chez eux mouillés etun peu sales, mais aucun ne s’entrouvait mal.

Exposition à découvrir L’opération ne s’arrête pas là. Lesélèves vont prochainement prépa-rer une exposition mettant en scèneles détritus trouvés. Pour l’ensei-gnant, c’est une occasion de travail-ler à la fois le français (expressionécrite), la science (cycle des déchets,biotope rivière) et les ACM (réalisa-tion de maquettes ou d’objets fan-taisistes confectionnés à partir desdéchets). L’expo sera présentée dansle cadre de la Fête des artisans, les22 et 23 octobre prochains à Vé-rossaz. Elle sera ensuite aménagée àMassongex. Par la suite, Pierre-An-dré Pochon compte aussi préparerdes panneaux à placer le long de larivière.

Pour tout renseignement: Pierre-André Pochon, 078 801 76 59.

175 ans du Musée d’Histoire naturelleSamedi 13 novembre – aula du collège de la Planta

9 h 15: Accueil, P. Dayer et A. Cotti9 h 45: Historique du MHN (1929-2004), J.-C. Praz

10 h 15: Collection de minéralogie, S. Ansermet11 h 15: De la curiosité et la collecte de la nature à sa compréhension et sa

protection. Prof. M. Van PraetRepas: inscription auprès de Mme Fumeaux, accueil du Musée, 027 606 47 3015 h 00: Conservation de la biodiversité: stratégie de la Confédération, W. Geiger15 h 30: Musées scientifiques: vulgarisation et opinion, Prof. F. Panese 16 h 00: Donogo-tonka, l’institution rêvée, P. Dayer et A. Cotti16 h 30: Forum de discussion: le MHN dans le futur paysage muséal valaisan,

M.-C. Morand et J.-C. Praz, animé par N. Michlig

Nettoyage d’une rivièreNettoyage d’une rivièreSamuel Fierz

(Environnement

J.-C

. A

bb

et

Page 35: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Echanges individuelsd’élèvespour les 5-6P

un échange de courte durée dansle Haut-Valais, en Suisse alleman-de et en Allemagne

pour le Secondaire I une année entre le Valais franco-phone et le Valais germanopho-ne (9e ou 10e année)un échange de courte durée dansle Haut-Valais, en Suisse alleman-de et en Allemagne

pour le Secondaire II une année entre le Valais franco-phone et le Valais germanopho-ne

un échange de moyenne duréeen Allemagne, Suisse allemandeet en Italieun échange de courte durée enSuisse allemande, en Allemagne,en Italie et en Angleterre

Echanges de classes oude groupespour tous les degrés d’enseignement

recherche de partenaires conseils et aides aux maîtrespossibilité d’aide au financementde projets

Et encore...Conseils et informations concer-nant les séjours linguistiques Conseils pour les échanges deprofesseursSéances d’informations pour lesparents et pour les élèves

Notre bureauLe bureau des échanges linguisti-ques dépend du Département del’éducation, de la culture et du sportde l’Etat du Valais. Il est à disposi-tion des écoles, des élèves et de leurfamille.

34 Résonances - Octobre 2004 )

Il est ouvert - le lundi et le mercredi de 14 h à

18 h- le mardi, jeudi et vendredi de 8 h

à 12 h

Voici nos adresses

le bureau: avenue de la Gare 441950 Sion tél.: 027 606 41 30fax: 027 606 41 34

le courrier: Bureau des échangeslinguistiquesPlanta 3, 1950 Sion

e-mail: [email protected]

Corinne Barraset Sandra Schneider

Zoom sur le Bureaudes échanges linguistiques

Zoom sur le Bureaudes échanges linguistiques

( B E L

Echange linguistique:le BEL rechercheun accompagnateur

Occasion de parfaire vos connais-sances linguistiques, le BEL recher-che une accompagnatrice ou unaccompagnateur pour une ving-taine de jeunes étudiant-e-s va-laisan-ne-s qui partent en échan-ge linguistique à Lauda dans leBade-Wurtemberg du samedi 25ou dimanche 26 juin au samedi 9ou dimanche 10 juillet 2005.

L’accompagnateur devra assurerune certaine présence, organiserune ou deux excursions pendantle temps libre, mais ce sera aussil’occasion s’il le souhaite de fré-quenter des cours.

Pour tous renseignements s’adres-ser au BEL, tél. 027 606 41 30.

Journal CREOLELe cercle de réalisation et de re-cherche pour l’éveil au langageet l’ouverture aux langues àl’école (CREOLE) a sorti un nu-méro exception-nel de 36 pagesautour des espa-ces de lectureplurilingues. Lenuméro est as-sorti d’un encartdidactique sur lethème «Un es-pace de lectureinterculturel etplurilingue dansla classe».

Adresse de contact: CREOLE, Fa-culté de psychologie et de scien-ces de l’éducation, Université deGenève, tél. 022 379 91 [email protected].

Page 36: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

… Liens avecEchange de Jeunes

… Liens avecEchange de Jeunes

Nouveautés: EchangePLUS

A partir de l’année scolaire 2004/05,une contribution de la FondationOertli permettra au centre ch Echan-ge de Jeunes d’apporter un soutienfinancier également aux activitésvisant à préparer l’échange de clas-ses. Les écoles de tous niveaux sou-haitant organiser un échange avecdes écoles partenaires suisses d’unerégion linguistique différente peu-vent s’inscrire. Le soutien financierdevrait donner la possibilité aux éco-les de préparer de manière appro-fondie les rencontres d’élèves. Lesinscriptions peuvent être déposéesen tout temps, et les informationset documents d’inscription téléchar-gés à l’adresse: www.echanges.ch/echangeplus/index.fr.html.

Bonus d’échange Pro PatriaLes projets d’échange entre les ré-gions linguistiques suisses des ni-veaux primaires et secondaires Iseront soutenus financièrementégalement l’année prochaine. Vouspouvez télécharger des informa-tions détaillées et les formulairesd’inscription ad hoc à l’adresse:www.echanges.ch/pro-patria-projekt/index.fr.html.

Programme d’échangesSuisse – Allemagne:«Von der Nordsee aufsMatterhorn»

Ce projet conjoint de «PrésenceSuisse», de «Suisse Tourisme» et del’Ambassade de Suisse en Allema-gne s’adresse aux classes de gym-nasiens âgés de 15 à 19 ans. Il sebase sur une collaboration étroiteavec les autorités allemandes de

l’instruction publique et est réaliséen association avec la Conférencesuisse des directeurs cantonaux del’instruction publique (CDIP) et lesresponsables cantonaux par le Cen-tre suisse de coordination et d’in-formation en matière d’échangesd’élèves, apprentis et enseignantsEchange de Jeunes. Vous cherchezdes idées pour mettre sur pied unprojet d’échange attractif? Nousoffrons un soutien professionnelpour bien organiser la visite d’uneclasse allemande en Suisse et ren-dre l’échange vraiment intéressant.

( Résonances - Octobre 2004 35

Vous cherchez des fonds pour con-crétiser un échange? Nous offronsun soutien financier apporté par«Présence Suisse» et «Suisse Tou-risme» d’un montant maximal de3000 francs pour la rencontre enSuisse. Cette contribution sera ver-sée à l’école partenaire allemande.Annoncez-vous auprès de:[email protected].

Echange de professeursLe centre Echange de Jeunes offreun programme d’échange aux pro-fesseurs qui souhaitent échangerleur poste et logement pour une an-née avec un enseignant étranger ousuisse. Destinations possibles: Etats-Unis, Australie, Allemagne, Canada,Suisse; autres pays sur demande. Vous trouvez également d’autres in-formations sur des échanges de pro-fesseurs de courte durée à l’adres-se: www.echanges.ch/austausch-von-lehrpersonen/index.fr.html.

( B E L

Conférence-débatApprentissage d’une langue et interaction verbale.

Dates: mercredi 27 octobre 2004Lieu: Sion, Aula FXB, Haute Ecole

pédagogique du Valais.Horaire: 16 h 30 - 18 h 30

Conférencière: Mme Marinette Matthey, linguis-te, chargée de cours à l’Université de Neuchâtel,professeure associée à l’Université de Lyon.

Programme: Ses travaux de recherche et son enseignement l’ont conduite àexplorer différents domaines en sciences du langage, telle l’acquisition deslangues secondes, la socio-linguistique des contacts de langues et les repré-sentations sociales du langage, notamment du bilinguisme.

Destinataires: Tous les degrés d’enseignement (primaire, CO et SII).

www.echanges.ch

Page 37: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Pour faire suite à l’introduction desnouvelles grilles horaires (primaireet CO), la Commission de branchesArts et Artisanat a été chargée, parle Service de l’enseignement, de pro-poser un plan d’études (PE) en Arts

visuels (AV) pour l’ensemble de lascolarité obligatoire (incluant égale-ment des propositions pour l’écoleenfantine), en accord avec les orien-tations romandes actuelles. Commeannoncé, ce plan d’études sera offi-cialisé pour la prochaine année sco-laire (05/06). Sous l’appellation Artsvisuels, nous regroupons les sous-dis-ciplines Dessin et Peinture.La commission de rédaction de cePE, composée d’enseignants des de-grés enfantin, primaire et du CO, degénéralistes, de spécialistes ACM et

Arts visuels et de représentants duDépartement, a conçu une présenta-tion ayant les caractéristiques sui-vantes:

le PE recouvre l’ensemble de lascolarité obligatoire en fixant desobjectifs et compétences atten-dues à 3 moments: au terme de la2P, de la 6P et du CO;quatre domaines principaux desArts visuels sont définis et explo-rés: Expression, Perception, Tech-nique et Culture;un inventaire des contenus, à sa-voir la matière qui doit être pré-sentée par l’enseignant à sa classe;en parallèle, les objectifs pourl’élève, formulés en terme decompétences;

l’écriture de ce PE permet une lec-ture verticale des apprentissageset garantit ainsi, dans une cer-taine mesure, la verticalité descompétences visées;des exemples concrets offrentdes suggestions de travail; un glossaire rappelle les notionset les contenus essentiels en lienavec la discipline;une bibliographie.

En construction!Pour exemplifier ce document offi-ciel, plusieurs séquences seront à dis-position. Inscrites dans une grille de

36 Résonances - Octobre 2004 )

préparation simple et efficace, ces sé-quences ont été élaborées par desenseignants à partir de leur pratique. Dans le cadre du cours de formationcontinue «L’heure hebdomadairede dessin» les participants, ensei-gnants du primaire, travaillent surcette grille. Leurs productions servi-ront à alimenter ce que nous sou-haiterions être une véritable ban-que de données, disponible dans lecourant de cette année scolaire surle site de l’animation.

Nouveau plan d’étudespour les Arts visuels

Nouveau plan d’étudespour les Arts visuels

( A C M

Pour plus d’informationsJe me tiens à la disposition detoute personne qui souhaiteraitrecevoir de plus amples informa-tions et explications sur ce sujet.De plus, si certains centres sco-laires souhaitent expérimentercette proposition de plan d’étu-des dans une pratique régulièreavec leurs classes durant cetteannée scolaire, je suis à leur dis-position pour les accompagnerdans cette démarche.

Sandra Coppey GrangeAnimatrice ACM - AVBâtiment St-Augustin - HEP-Vs1890 St-MauriceTél. 024 485 40 82 - 078 729 06 [email protected]

Sur rendez-vousCette année aucune permanencen’est prévue dans le cadre del’animation ACM – AV. Par contreje vous rencontrerai volontierssur rendez-vous dans les locauxdu Centre de documentation deSt-Maurice (ex-ODIS), du Centrede documentation de Sion (ex-ORDP), dans mon bureau ou dansvotre centre scolaire.

Sandra Coppey Grange

Page 38: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Votre avis nous intéresse!Cette proposition de plan d’étudesen Arts visuels est en consultationet à disposition durant l’année sco-laire 2004/2005 sur le site officielde l’Etat du Valais, Départementde l’éducation de la culture et dusport, service de l’enseignement(www.vs.ch/enseignement) Vos re-marques, propositions afin d’amé-liorer ce document et en faire unvéritable outil au service de l’ensei-gnant sont les bienvenues auprèsdes animateurs de la discipline oupar la Commission de branches Artset Artisanat.

Eric Berthod,Sandra Coppey Grange

( Résonances - Octobre 2004 37

E n r a c c o u r c iInfos pour la jeunesse

Portail européen

Le portail européen de la jeunesse est un nouvel outil proposant desinformations, des actualités et des discussions sur des thèmes européensintéressant les jeunes. Ce portail est divisé en cinq domaines principaux:1) Education - Indications utiles sur les possibilités d’étudier à des niveauxvariés; 2) Emploi - Informations sur les stages, conseils pour la recherched’un emploi; 3) Volontariat/Echanges - Informations sur la façon d’acquérirde nouvelles compétences en aidant les autres; 4) Vos droits - Informationssur les droits des citoyens européens, protégés par la Charte des droitsfondamentaux, en tant que consommateur, immigrant ou membre d’unefamille et 5) Les portails pour les jeunes - Liens avec de nombreuses sourcesd’informations nationales. www.educa.ch/dyn/9.asp?url=113092.htm

www.jeco.ch

Fichiers d’actualitéJeunesse et économie édite des fichiersd’actualité (fichier A4, recto-verso)traitant un sujet d’actualité, avecexercices pour la classe, bibliographie etliens Internet. Depuis peu, ils sontégalement disponibles au format pdf(www.jeco.ch). Le dernier numéro de cesactualités économiques aborde la questiondu développement durable. «Répondreaux besoins du présent sans compromettrela capacité des générations futures derépondre à leurs propres besoins», tellereste la définition du développement durable esquissée en 1987 parMadame Brundtland devant les Nations Unies. Depuis le sommet de la Terrede 1992, la prise de conscience des maux qui guettent notre environnementa progressé. Une autre sphère du développement durable, celle del’entreprise, est désormais tenue de s’impliquer dans cette problématiqued’avenir à travers son comportement industriel, social et environnemental.

Semaine romande de la lecture: conférence le 18 novembreSemaine romande de la lecture: conférence le 18 novembreLe Syndicat des enseignants romands (SER) orga-nise du 15 au 19 novembre 2004 une semaine dela lecture destinée à toutes les écoles romandes.Cette manifestation est soutenue par la Confé-rence suisse des directeurs cantonaux de l’instruc-tion publique (CDIP). L’objectif du groupe de travail est de trouver des impul-sions pour des idées d’activités, pour proposer des adressesde sites, des références d’ouvrages utiles aux enseignants,etc. Sur le site du SER (www.le-ser.ch), vous trouverez éga-lement le catalogue réalisé pour la Semaine vaudoise de lalecture avec 140 pages de propositions d’activité. TristanMottet, enseignant au CO de Troistorrents et responsable

de ce projet, insiste sur le fait que cette initiativeconcerne tous les degrés de la scolarité obliga-toire et toutes les disciplines. Pour lui, l’objectifprincipal de cette semaine est d’amorcer une ré-flexion sur la lecture. Dans le cadre de cette semaine romande de la

lecture, Bernard Friot, auteur de livres pour la jeunesse, etLéo Barblan, psychologue et logopédiste à Genève, donne-ront des conférences en Suisse romande sur le thème «Lalecture, n’en faisons pas un problème». Les enseignants va-laisans pourront entendre les propos de Léo Barblan lejeudi 18 novembre 2004 au CO de Ste-Marie à Martigny. www.le-ser.ch/ser/even/sem_lect_menu.html

Afin d’assurer que chaque objectifsoit visité au moins une fois dansl’année, nous travaillons à l’élabo-ration d’une grille de synthèse quifacilitera sans doute le travail del’enseignant.

Page 39: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Declic32: logiciel deconstructions géométriques

Titre: Declic32Auteur: Emmanuel OstenneType de logiciel: GratuicielPrix - licence: 0.- CHFPublic: Fin de primaire, sec I et IIBranche-sujet(s): Mathématiques:propriétés de figures et de construc-tions géométriquesRésumé du contenu: Ce logicielautorise la construction à la sourisde toute figure produite à la règleet au compas et bien plus aussi,dans l’esprit de programmes alter-natifs tels Cabri Géomètre (http://www.cabri.com/fr/) et Chamois(http://www.chez.com/bourit/) maisces derniers sont des logicielspayants. Les éléments de base sontle point, la droite et le cercle. Leséléments de ces constructions peu-vent être «déplacés» tout en gar-dant leurs propriétés; l’animationdes figures autorise une géométrieplus dynamique, plus visuelle etplus compréhensible.

Ouverture du logiciel: Il autorisel’insertion de constructions géomé-triques dans les documents d’au-tres logiciels (traitement de textepar exemple) par un simple Copier/Coller ou par une insertion d’ima-ge. L’association avec une appletjava JavaSketPad (c) de Key Curri-culum Press permet la conversiondes figures de Déclic enpages HTML avec des fi-gures dynamiques (ani-mées à la souris).Points positifs:

PrixSimplicité d’installationet d’utilisationAspect dynamique desconstructions par rapportà des figures figées sur untableau noir ou sur trans-parentRichesse des possibilitésde construction et d’ex-portationMacros constructionsVisualisation de l’historique(étapes) de la construction

Enoncé d’une constructionPersonnalisation des menus etboutons de construction visiblesNombreuses constructions dis-ponibles sur Internet, par exem-ple celles de nos collègues duprimaire de Haute-Savoie, http://www.ecvernaz.edres74.ac-gre-noble.fr/declic32.htmDisponible aussi pour Linux Et bien d’autres …

Points faibles: Pour son prix, aucunTéléchargement:http://emmanuel.ostenne.free.fr/

Ce programme est un logiciel inter-actif pour l’apprentissage de lagéométrie. Il fait partie de la fa-mille des logiciels de géométrie dy-namique; ces logiciels, permettentde déformer des figures tout enrespectant leurs propriétés (ainsi,un parallélogramme que l’on dé-forme en tirant sur un sommet setransforme en un nouveau parallé-logramme et ne devient pas unquadrilatère quelconque).

On peut poser des objets, les nom-mer, mesurer des segments et desangles, et à partir de ces éléments

ICT et logiciels éducatifsICT et logiciels éducatifs( I C T

Série de présentation de logiciels

A défaut d’être un moyen d’enseignement officiel1, les logiciels éducatifs re-présentent cependant une aide efficace lorsqu’ils sont utilisés à bon escient.Ils représentent d’ailleurs une part importante des genres d’utilisation des ICTen classe. Il n’est pas facile, dans la jungle des logiciels vendus actuellementdans le commerce, de trouver la perle rare qui correspond aux besoins d’unenseignant, au moment voulu et avec le matériel informatique disponible.

Afin de répondre à une demande souvent exprimée, les conseillers multimé-dias commencent, dans ce numéro de Résonances, une série de présentationsde logiciels qui ont été expérimentés et appréciés en fonction de leurs spécifi-cités décrites selon le schéma ci-dessous. Ces logiciels couvrent souvent plu-sieurs années d’enseignement et concernent la scolarité obligatoire.

Vos suggestions de présentations d’autres logiciels sont les bienvenues àl’adresse: [email protected]

Serge RappazICT - Valais romand

38 Résonances - Octobre 2004 )

Page 40: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

de base, construire toutes les figu-res de la géométrie plane. On peutà tout moment les modifier et lestransformer. A travers la manipula-tion dynamique des éléments, onpeut mieux en comprendre les pro-priétés géométriques.

Cet outil peut être utilisé de manièreindividuelle ou collective, dans desactivités de découverte, d’approfon-dissement ou de remédiation.

Euclid’: logiciel de dessingéométriqueTitre: Euclid’Auteur: Laurent PecqueuxType de logiciel: GratuicielPrix - licence: 0.-Public: Primaire, sec I et IIBranche-sujet(s): Mathématiques:dessin de figures géométriquesRésumé du contenu: Logiciel dedessin géométriqueOuverture du logiciel: Il autorisel’insertion de constructions géomé-triques dans les documents d’autreslogiciels (traitement de texte parexemple) par un simple Copier/Col-ler ou par une insertion d’image.Points positifs:

Création en taille réelle de figu-res géométriquesExportation simple par le presse-papierSite proposant d’autres activitésgéométriques de découverte etde manipulation en ligne

Points faibles:Utilisation nécessitant une priseen main

Certains problèmes detransfert vers d’anciennesversion de StarOfficeTéléchargement: http://mathocollege.free.fr/index.html

EUCLID’ n’est pas un lo-giciel de géométrie com-me il en existe d’autres(CABRI, DECLIC32, GEO-PLAN...), où l’on mani-pule des objets géomé-triques, mais un logicielde dessin géométrique.

EUCLID’ permet entre autres:de tracer des segments facile-ment prolongeables.des parallèles et des perpendicu-laires.des cercles, ellipses, arcs de cer-cles et arcs elliptiques modifia-bles à volonté.

( Résonances - Octobre 2004 39

des angles.de régler le style, l’épaisseur etla couleur des traits.de travailler sur du papier qua-drillé, pointé rectangle ou trian-gle.de zoomer.d’insérer du texte orientable.d’exporter une figure, ou unepartie de figure, dans une autreapplication, via le presse-papier(Copier/Coller). Cette exporta-tion se fait au format vectorielen taille réelle.

Jean-Marie Paccolat,conseiller multimédia.

Note

1 Un CD-ROM 1P – 4P de maths ainsi quequelques petits logiciels fabriqués«maison» correspondent aux program-mes romands.

E n r a c c o u r c iSoutien pédagogique

Rencontre du Réseau romand

Consacrée à l’intégration et au soutien pédagogique, la 9e rencontre duRéseau romand d’échanges sur le soutien pédagogique aura lieu le 24novembre 2004 à l’Institut agricole de Grangeneuve (FR) de 9 h 15 à 16 h.Renseignements auprès du Centre suisse de pédagogie spécialisée (CSPS),ch. de Boston 25, 1004 Lausanne, tél. 021 653 68 77, fax 021 652 67 10,www.csps-szh.ch, [email protected].

Droit d’auteur et éducation

Nouvelle brochure d’information avec CD-ROMLes questions qui se posent au sujet du droit d’auteur dans le domaine del’éducation sont nombreuses. En collaboration avec la Conférence suisse desdirecteurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), les cinq sociétéssuisses de droit d’auteur ont élaboré une nouvelle brochure d’information àl’attention du corps enseignant.Le CD-ROM intégré à la brochure contient quant à lui des renseignementscomplémentaires. A-t-on le droit lors d’un camp scolaire de visionner uneémission TV enregistrée? Est-il permis de mettre des travaux d’élèves surInternet? Et que doit entreprendre une école avant de mettre sur piedune représentation théâtrale? La brochure «A bon droit» propose desréponses à ce genre de questions et aux nombreuses interrogations qui seposent.Référence: ProLitteris, SSA, SUISA, SUISSIMAGE, SWISSPERFORM, encollaboration avec la CDIP (éd.). A bon droit. Droit d’auteur et éducation.Informations pour le corps enseignant. Brochure A4, 16 pages, CD-ROMinclus, gratuite. A commander auprès de la CDIP, [email protected].

Page 41: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Mme X, domiciliée à Monthey, meposait récemment la question sui-vante: «Depuis un peu plus de 3ans, je vis séparée de mon mari.Nous avons un enfant. Maintenant,nous avons pris la décision de divor-cer. Qu’en est-il de ma prévoyanceaprès le divorce?».

Le nouveau droit du divorce est en-tré en vigueur au 1er janvier 2000en Suisse. La femme divorcée béné-ficie désormais de plus d’avantagesque dans l’ancienne loi. Un divorceimplique automatiquement unedissolution du régime matrimonial.Le régime par défaut est la partici-pation aux acquêts. Il prévoit que,lors de votre divorce, tout ceque vous épargnez en com-mun est réparti à parts éga-les, indépendamment decelle ou celui qui a gagnél’argent. Les travaux mé-nagers, l’éducation des en-fants et l’activité lucrativesont traités de la même façon.Pour évaluer dans le détail la pré-voyance vieillesse après le divorce,les trois piliers la composant doi-vent être analysés séparément.

AVSDepuis l’entrée en vigueur de la10e révision de l’AVS, la rente vieil-lesse étatique n’est plus régie parle système du couple, mais par lesystème individuel avec splitting du

revenu. Cela signifie que toute per-sonne, mariée ou non, a droit àune rente individuelle. L’état civilne joue plus aucun rôle.

Pour calculer la rente des conjoints,le revenu obtenu pendant le ma-riage, majoré d’éventuels bonusd’éducation et de soins, est ad-ditionné et partagé. De ce fait,l’épouse a jusqu’à la date du di-vorce exactement les mêmes droitsque son conjoint. Pour savoir surquelle rente vous pouvez compterau moment du divorce, il est re-commandé de soumettre, une foisle divorce prononcé, une demandede splitting à la caisse de compen-sation à laquelle vous êtes affiliée.Afin d’éviter ultérieurement des la-cunes de cotisations, vous devez,tout de suite après votre divorce,financer vous-même vos cotisationsAVS. Le montant dépendra de l’ac-tivité que vous exercerez après vo-

tre divorce, c’est-à-dire s’il s’agit

d’une activitélucrative ou non. En cas de décèsde votre ex-mari, vous pourrez pré-tendre, en tant qu’épouse divor-cée, à une rente de veuve, à lacondition que vous ayez été mariéeau moins pendant 10 ans et élevéensemble vos enfants ou que voussoyez âgée de plus de 45 ans. Celamême si votre ex-époux se seraitremarié.

40 Résonances - Octobre 2004 )

Caisse de pension

Le nouveau droit du divorce prévoitque l’épouse divorcée a droit à lamoitié des avoirs de la caisse de pen-sion acquis par les conjoints pen-dant le mariage. Ce droit n’existenéanmoins que s’il y a effectivementdivorce; une simple séparation nesuffit pas. Pour déterminer le mon-tant de votre droit, la Caisse de vo-tre mari et, le cas échéant, celle àlaquelle vous êtes affiliée doiventcalculer les prestations de sortie res-pectives à la date du mariage ainsiqu’à la date du divorce. Des presta-tions de libre passage qui n’auraientpas été versées dans l’une ou l’autredes caisses sont à inclure dans ce cal-cul. Les prestations de libre passageacquises au moment du mariage se-ront majorées d’un intérêt jusqu’àla date du divorce. Le taux en ques-tion est fixé par le Conseil fédéral.Depuis le 1er janvier 2004, il s’élèveà 2,25%. Dès le 1er janvier 2005, ilsera de 2,5%. En définitive, pour le2e pilier, vos droits correspondent àla moitié de la différence entre la

prestation de sortie au momentdu mariage et la prestationde sortie à la date du divorceplus intérêts. Il est égale-ment important de savoirque ce montant ne vous est

pas versé en espèces, mais doitobligatoirement être transféré à

votre caisse de retraite qui soit cré-ditera votre avoir de prévoyance au-près d’elle soit transférera le surplusauprès d’une autre institution de li-bre passage. Sachez enfin qu’unefois le divorce prononcé, vous êtesvous-même responsable de votreprévoyance professionnelle. Si vousn’exercez aucune activité lucrative,vous n’êtes pas soumise à l’assu-rance obligatoire. Dans ce cas, vous

Conséquences socialesd’un divorce

Conséquences socialesd’un divorce

Patrice Vernier

( C R P E

Le personel administratifde la CRPE est àdisposition pour desquestions plus précises.

Page 42: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

avez intérêt à conclure une assu-rance risque couvrant les consé-quences de maladie ou d’accident.En cas de décès de votre ex-mari, laCRPE vous accorde une rente si les 3conditions citées ci-après sont cu-mulativement réalisées, à savoir:

vous êtes âgée de 45 ans aumoins ou vous avez un enfant àcharge;le mariage a duré au moins 10ans;vous bénéficiez d’une rente oud’une indemnité en capital enlieu et place d’une rente viagère(en vertu du jugement de di-vorce).

Troisième pilierLes avoirs du 3e pilier, qu’il soit liéou libre, sont partagés entre lesconjoints, au même titre que le

( Résonances - Octobre 2004 41

reste de la fortune acquise pen-dant le mariage. Si vous comptezexercer une activité lucrative, ilconvient que vous constituiez votrepropre pilier 3a (lié), quitte à cou-vrir les risques non couverts parune assurance vie ou une assurancerisque au décès.

ConclusionLe nouveau droit du divorce aapporté beaucoup plus d’égalitéqu’auparavant. Les choses restenttoutefois assez complexes, même side sérieux efforts ont été entreprispour harmoniser les procéduresdans les trois piliers de notre sécu-rité sociale. N’oubliez pas qu’en casde questions plus précises, notrepersonnel administratif reste à vo-tre disposition pour vous apporterles solutions nécessaires.

Tournoi de basketballdes enseignantsTournoi de basketballdes enseignantsLieu Martigny, halle triple du midi,

CO St-Jeanne-Antide

Date Le mercredi 1er décembre 2004

Horaire 13 h 30 début du tournoi16 h 45 proclamation des résultats,

prix intéressants pour toutes les équipes

Cantine vente de boissons, gâteaux à disposition en faveur du mouve-ment jeunesse du BBC Martigny

Apéro Dès 17 h, agapes, boissons, …

Equipe T-shirt: couleur unieEquipe mixte possible, 2 points d’avance par fille sur le terrain!Exemple: 3 H + 2 F jouent contre 5 H, le match débute par 4:0pour autant que les 2 F restent toute la partie en jeu.

Frais La finance d’inscription de Fr. 30.– par équipe est à verser auresponsable du tournoi le jour même

Responsable du tournoi: Lionel Saillen, [email protected]

Délai Les inscriptions doivent parvenir par écrit avant le mercredi23 novembre 2004 chez Lionel Saillen, rue du Saule 12, 1920Martigny, [email protected]

Ne pas oublier de mentionner le nom de l’équipe et les coor-données du responsable de l’équipe

Remarque L’AVMEP décline toute responsabilité en cas d’accident.

www.fredandco.ch

Site préventif autourdu cannabis

Le site Internet www.fredandco.ch,développé par l’Institut suissede prévention de l’alcoolisme etautres toxicomanies (ISPA), meten scène un adolescent et samère face au cannabis. Ludiqueet interactif, ce site donne desinformations utiles et encouragele dialogue parents-adolescents.Suite aux nombreuses demandesde soutien de parents confrontés à des problèmes deconsommation ainsi qu’auxquestions de jeunes surwww.ciao.ch, l’ISPA a développéun outil destiné à répondre auxinterrogations des parents etdes adolescents autour ducannabis.Une des richesses de ce site estd’offrir différents regards sur unemême question, permettant auxadolescents et à leurs parents deréfléchir et de discuter ensemblede leur point de vue respectif.

AVMEP

Un site avec denombreuses infosLe site de l’Association valaisannedes maîtres d’éducation physique(AVMEP) donne de nombreusesinformations relatives auxtournois pour les enseignants,aux tournois pour les élèves, auxcours de perfectionnement…Une adresse à visiter et àmémoriser. www.avmep.ch

E n r a c c o u r c i

Page 43: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Ecole préprofessionnelleAlternance,mûrir et choisirUn groupe de travail planchesur une nouvelle organisationde l’école préprofessionnellevalaisanne. Objectif: allier ausein d’une même structure lesmondes de l’école et del’entreprise. A Brigue, à Sion età St-Maurice, cette formation –qui dépend de l’enseignementsecondaire cantonal du 2e

degré – offre un encadrementscolaire supplémentaire qui n’apas encore trouvé sa voie. Avecune spécificité de plus sur lesite du Bas-Valais qui, depuis1996, associe théorie à pratiqueen atelier ou en entreprise.Une alternance qui pourraitêtre appliquée prochainementà tout le canton.Le Nouvelliste (25.08)

Accords de BologneTémoignage d’étudiantsManque de moyens financiers,études au rabais, libéralisationdu marché de l’éducation auprofit des plus fortunés, mobili-té plus forcée que voulue, telssont les reproches que plusieursjeunes universitaires adressentà la réforme européenne desétudes. Selon eux, la mobilitén’est pas un point fort commele prétendent les promoteursde l’accord puisqu’elle seraforcée. Le bachelor en trois ansdébouchera sur une rigidifica-tion du plan d’études, avec plusde séminaires et plus de coursobligatoires. Les séjours àl’étranger coûtent cher et onn’a pas prévu les bourses néces-saires. Et ce brassage estudian-tin provoque une autre crainte:une uniformisation linguistiqueen faveur de l’anglais.Le Temps Emploi (27.08)

Initiative originaleApprentissage des langues par le théâtrePermettre à des enfants d’apprendre une langue étrangère ens’amusant. Les aider à prendre confiance en eux, à développerleur créativité, et les ouvrir à d’autres cultures. Une belle idée,dans l’absolu. Et lorsque l’on s’appelle Victoria Giorgini, on fait.Elle a la passion des langues et du théâtre, licenciée en lettres, ellea suivi une formation d’enseignante et elle est dotée d’unevolonté de fer. Dans ses cours, les jeunes sont réunis par groupesde six au maximum, avec des options en anglais, français, italienet russe. Dans l’avenir, Victoria Giorgini espère pouvoir offrirégalement des cours d’allemand et d’espagnol. But avoué de cescours: que les élèves réalisent de bout en bout une pièce dethéâtre, dont ils donneront des représentations publiques.Le Matin (29.08)

Avenir SuisseEcole obligatoire dès l’âge de 3 ansChristian Aeberli, expert en éducation à Avenir Suisse, déplore quela Suisse soit un des pays au monde où la scolarité obligatoire com-mence le plus tard, alors que les premières années sont un temps deformation fondamental, et plaide pour la transformation des crècheset garderies en lieux d’apprentissage. Les enfants de 3 ans doivent-ils apprendre à parler l’anglais, faire des expériences de physique,lire ou calculer? Selon les recherches récentes en sciences cognitives,la réponse est oui! De la naissance à 5 ans, les enfants sont capablesd’assimiler énormément de connaissances sans dommage. C’est ceque confirment les chercheurs en sciences cognitives et les psycholo-gues du développement comportemental. Plus particulièrementpour le développement linguistique, les enfants ont, dans leurspremières années, besoin de stimulations communicationnelles.Le Temps (31.08)

L’horaire continuMotion rejetée par le Conseil des EtatsDes horaires scolaires qui varient selon les jours et les classes, aucuneprise en charge pendant la longue pause de midi: c’est la réalité de larentrée pour la majorité des écoliers en Suisse. Dans les comparaisonsinternationales, l’école suisse récolte des notes médiocres. L’école doitmieux respecter la vie des parents et faciliter la conciliation avec leuractivité professionnelle. L’automne dernier, une motion de la radicaleChristiane Langenberger qui demandait le strict minimum, à savoirl’harmonisation des horaires scolaires était rejetée par le Conseil desEtats. Là où des solutions se développent, c’est le modèle «à la fran-çaise» qui a le vent en poupe, c’est-à-dire une prise en charge organi-sée autour d’un horaire scolaire qui s’étire sur toute la journée. Ceschéma horaire s’oppose à celui «à l’anglo-saxonne», dominant enEurope, où la pause de midi est courte, où personne ne rentre à lamaison, et où l’école proprement dite se termine tôt dans l’après-midi. Le Temps (10.09)

42 Résonances - Octobre 2004 )

Elèves handicapésA l’école avec les autresDéjà fréquente en Valais,l’intégration des élèveshandicapés dans les classesd’écoles sera encore plus facileaprès les conventions passéesentre le canton et toutes lescommunes du Valais romand.Par rapport à la situationactuelle la conclusion de cesconventions permet de faireun pas supplémentaire.«Auparavant, les enfants descommunes devaient sedéplacer dans les villes poursuivre les cours spécialisés»,explique Michel Délitroz,responsable de l’Office del’enseignement spécialisé ducanton. «Maintenant, ce seraaux enseignants spécialisés devenir dans les communes. Lesenfants continueront à aller enclasse, tout en bénéficiant d’unaccompagnement spécialisé.»Le Nouvelliste (10.09)

FormationLa Suisse est un pays cherAvec l’équivalent de 8800dollars par élève ou parétudiant, la Suisse est un despays qui dépense le plus pourl’instruction. Elle se distinguepar un très bon niveaud’éducation: 82% de lapopulation âgée de 25 à 64ans dispose au moins d’uneformation de degré secondaireII, alors que la moyenne despays de l’OCDE est de 65%. Lefédéralisme éducatif, la faibletaille des classes et desétablissements, et l’existencede quatre régions linguistiquesrenchérissent l’éducation enSuisse. De 1995 à 2001, lesdépenses suisses d’éducationpar élève sont enfin restées

D’un numéro......à l’autre

D’un numéro......à l’autre

( R e v u e

d e p r e s s eUn des articles brièvementrésumés dans cette rubri-que vous intéresse? Adres-sez-vous à la rédaction deRésonances et une copiede l’article vous sera adres-sée gratuitement.

Page 44: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

stables dans les degrésprimaires et secondaires, alorsqu’elle ont augmenté dans laplupart des autres pays. Si ellesont progressé dans le tertiaire,c’est à cause d’investissementsponctuels, notamment liés à lacréation des hautes écolesspécialisées.Le Temps (15.09)

Manger sain à l’écoleFourchette verte juniorLe pays où 10% des enfants etadolescents sont frappésd’obésité? C’est la Suisse et lamalbouffe y est pourbeaucoup. Comment endiguerl’épidémie? Faire (re)découvrirles plaisirs du goût et de latable est l’un des principauxobjectifs de la Semaine dugoût, lancée en 2001 par troisVaudois, dont l’épicurien JosefZisyadis. Promouvoir l’impor-tance, pour la santé, d’unenourriture variée et équilibréeest la mission numéro un dulabel Fourchette verte, créé àGenève en 1993 et attribuédepuis à 298 établissements deSuisse romande. A ce jour, 95établissements spécialisés dansla restauration scolaire au senslarge ont été labellisés enSuisse romande. L’illustré (15.09)

Artistes en herbeEcole de VeyrasDepuis peu, une décorationoriginale apparaît sur unefaçade de l’école enfantine deVeyras: il s’agit de plusieurspanneaux amovibles peints parl’ensemble des élèves. L’idéeconsistait à embellir l’endroittout en intégrant le projetdans un travail créatif àréaliser dans le cadre duprogramme scolaire. Unevingtaine de panneauxamovibles, peints par les élèveset pouvant résister auxintempéries, seraient insérésdans une armature métallique.Restait à trouver le motif àpeindre: un concours a étéproposé aux écoliers et c’est leprojet d’un élève de 6P qui aété primé.Le Nouvelliste (17.09)

Ecole des métiersDu collège à la HEVsLa passerelle pratique proposée par l’Ecole des métiers du Valaispermet aux détenteurs d’une maturité fédérale de poursuivreleurs études dans une HES. Pour les responsables de l’Ecole desmétiers, cette passerelle est aussi un avantage pour l’économievalaisanne, car elle permet à des jeunes de découvrir les besoinsen technologies des PME du canton. L’inscription pour la nouvelleclasse qui débutera cet automne est ouverte. Des renseignementspeuvent être obtenus auprès de l’Ecole des métiers du Valais, ch.Saint-Hubert 2, 1950 Sion, tél. 027 606 45 30 ou à: [email protected] Nouvelliste (21.09)

Haute Ecolepédagogique

Rentrée 2004Pour cette rentrée,la Haute Ecolepédagogique duValais a accueilli 71nouveaux étudiants àSaint-Maurice et 18 àBrigue, tandis que,quelques semainesauparavant, la quasi-totalité des 53premiers diplômés del’école entraient dans lavie active. Il a fallu troisdirecteurs à la HEP pourlancer sur le marché du travail une première volée de diplômés.Selon Roger Sauthier, directeur de la HEP, «le défi était immense,car il fallait tout créer de A à Z avec la volonté de s’inspirer dumodèle de Bologne. Le travail réalisé a été excellent, puisque laHEP Valais est la première du pays, avec Liestal, à avoir obtenuune reconnaissance suisse qui permet aux étudiants de travaillerdans tous les cantons. Cet atout a joué un rôle essentiel dans lesnouvelles inscriptions pour la rentrée 2004».Le Nouvelliste (22.09)

ScolaritéBulle d’insouciance?A l’heure où la rentrée gymnasiale atteint des records d’affluence,la motivation des étudiants aurait tendance à baisser de plus enplus. La rentrée est arrivée. Certains jeunes, impatients de revoirdes amis ou de découvrir de nouveaux profs, réussissent àconsidérer l’événement comme réjouissant. Pour d’autres, c’est unvéritable calvaire. Le fait est que la motivation n’est pas toujoursau beau fixe pour les jeunes étudiants ou apprentis. Dès lors,pourquoi poursuivre dans la voie des études? En effet, après leCO, le choix n’est pas facile. Si certains ont des rêves plein la têteen ce qui concerne leur future profession, beaucoup d’autresavouent avoir privilégié la filière des études simplement pour lafrime: seulement voilà, n’étudie pas qui veut! «L’idéal seraitd’avoir un projet de vie, ce qui faciliterait la prise en charge desétudes, explique Jacques de Coulon, recteur du Collège St-Michelà Fribourg, mais il est certain qu’avoir les idées claires à quinzeans est plutôt rare.» Le problème est justement que «trop d’élèvessont au gymnase et ne savent pas pourquoi», souligne M. deCoulon. «En fait, précise-t-il, beaucoup d’étudiants choisissent lecollège par défaut, parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre.

( Résonances - Octobre 2004 43

Pour ceux-ci, étudier n’est pasintéressant et donc réussirparaît difficile.»La Liberté (23.09)

Ecoliers de Saint-Léonard

Viticulteurs en herbeTrente-quatre élèves d’uneclasse de 3e primaire du centrescolaire de Saint-Léonard ontpu vendanger une vigne prochede leur école sous la conduitede leur maîtresse, CatherineMabillard, et du viticulteurFabrice Bétrisey. C’étaitl’aboutissement du projet «mesquatre ceps», mis sur pied parle Musée valaisan de la vigneet du vin. Pour les élèves, lavendange était la récompensedu travail accompli sur leurvigne depuis la taille, chacunétant propriétaire de quatreceps pour une durée d’un an.Le résultat de cette expérienceest que les enfants acquièrentune bonne connaissance de lavigne et, corollaire inattendu,rapproche les enfants de leursgrands-parents.Le Nouvelliste (24.09)

IUKBHôte d’honneur de laFoire du ValaisL’Institut Universitaire KurtBösch-IUKB (sis à Bramois) estla seule institution reconnuepar la Confédération suissedepuis 1992 en tant qu’institutuniversitaire à vocationinterdisciplinaire. C’est aussi«l’université post-grade duValais»! Et l’IUKB est cetteannée l’un des hôtesd’honneur de la Foire duValais. Ce sera l’occasion pourles Valaisannes et les Valaisansde mieux connaître uneinstitution tout à fait originaledans le paysage universitairesuisse. La force de l’IUKB, c’estaussi ses partenariats nonseulement avec les universitéssuisses, mais encore avec denombreuses universitéseuropéennes et américaines. Etl’IUKB se fait encore connaîtreloin à la ronde par lespublications de ses chercheurs.Le Nouvelliste (25.09)

Page 45: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

44 Résonances - Octobre 2004 )

nous donnera des pistes pour y ré-pondre et comment fixer un cadreavec empathie, afin que l’adolescentpuisse devenir un adulte dans debonnes conditions. Il évoquera éga-lement le problème de la crise del’adolescence chez les enfants à hautpotentiel.

Le Comité de l’AVPEHP

Comment aborder l’adolescentComment aborder l’adolescent(C o n f é r e n c e

L’Association valaisanne de parentsd’enfants à haut potentiel (AVPEHP),en collaboration avec le Service del’enseignement du DECS, a le privi-lège de vous inviter à venir écouterle professeur Olivier Revol, pédo-psychiatre à l’Hôpital neurologiquePierre Wertheimer de Lyon.

L’adolescence est une crise. C’est unpassage obligé entre la dépendancetotale de l’enfance et l’autonomiede l’adulte. Sous l’effet de la pous-sée hormonale, la puberté va ame-ner des transformations morpholo-giques et physiologiques qui vontmener à la morphologie adulte et

ouvrir l’accès à la sexualité. Cettetransformation va être source d’an-goisse, de fierté et d’affirmation. Deplus, l’adolescent va voir une réacti-vation des émotions de l’enfance etdevra faire le deuil de son enfance.Cette crise d’adolescence passe pardes positions d’opposition. Les trou-bles de l’humeur et les stratégiesadaptatives font également partiede cette crise. Le besoin d’identifica-tion passe souvent par l’assimilationà un groupe, qui pour affirmer sonidentité devra être anticonformiste,avec les conséquences sociologiquesactuellement observées, pour expri-mer sa différence. Les réactions dumilieu vont donc jouer un rôle capi-tal pour un bon passage de cettecrise. Les parents et les enseignantsdoivent connaître et comprendreces adolescents et les problèmes liésà cette crise. Le professeur Revol

Comment aborderl’adolescentPar le professeur Olivier Revol,pédopsychiatre à l’Hôpital Neu-rologique Pierre Wetheimer, lemercredi 3 novembre à 20 h,Aula de l’HEVs - Sierre.

Depuis la signature, en 1989, de la convention de l’ONU surles Droits de l’enfant, le 20 novembre marque traditionnel-lement la Journée internationale de l’enfant. Or, comme ledroit à la culture fait partie de ces droits fondamentaux,l’ASTEJ (Association suisse du théâtre pour l’enfance et lajeunesse) présentera 25 spectacles professionnels de théâ-tre jeune public dans 25 établissements culturels et scolai-res du Valais, les 19 et 20 novembre prochains. Dans ce ca-dre, Monthey accueillera deux productions, l’une au P’titThéâtre de la Vièze et l’autre au Théâtre du Crochetan.

Les dicastères de l’enfance, de la culture, de la médiathè-que et des écoles primaires de Monthey ont pris l’initiatived’étoffer cet événement en organisant une Semaine del’enfance, du lundi 15 au dimanche 21 novembre. Cettemanifestation comportera, en plus des deux spectacles évo-

qués plus haut, les éléments suivants: le traditionnel forumde la petite enfance, en principe, le 17 novembre à 20 h 30,une conférence de Monsieur Jack Lang sur le sujet de L’al-phabétisation aux arts, une exposition de «bricolagesd’art» réalisés par des élèves des écoles de Monthey, uneprestation chorale et/ou musicale d’élèves pour agrémen-ter le vernissage ou, pourquoi pas, l’une des émissions desP’tits Zèbres! qui, la semaine durant, seront consacrées àMonthey, la lecture à la médiathèque de contes écrits pourl’occasion par certains enfants, la projection probable d’unfilm réalisé par les élèves et leurs instituteurs ainsi qu’unejournée d’expression orale et corporelle qui se tiendra éga-lement dans notre lieu. Deux plaquettes, à paraître à l’au-tomne, préciseront l’ensemble du programme de cette se-maine montheysanne et de la journée de l’enfant organi-sée par l’ASTEJ.

Semaine montheysanne de l’enfanceSemaine montheysanne de l’enfance

Activités nature en ValaisJe 11 nov. 20 h 15 - Aula Ecoleprofessionnelle, AigleConférence: «Insecte, suspendston vol...». Joël Heras.

Ve 12 nov. 20 h 25 - CollègePlanta, SionConférence: «Insecte, suspendston vol...». Joël Heras.

Je 25 nov. 20 h - Salle du Vam-pire MartignyConférence: «Faune et touris-me». Yvan Aymon et ReinhardSchnidrig-Petrig.

Page 46: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

C’est à Jean Giono que René Creuxconfie, en 19641, le soin de roman-cer la vie d’un homme surgi de nullepart au milieu du XIXe siècle dans lesmontagnes valaisannes et dont onne sait rien. Rien, si ce ne sont lespeintures conservées notamment auMusée cantonal des Beaux-arts àSion.

L’accrochage de la collection perma-nente réserve une salle à la présen-tation des travaux de cet attachantinconnu, sans papier, aux abois,aperçu au Val d’Illiez en 1850, quitrouve enfin refuge dans la régionde Nendaz jusqu’à sa mort à Vey-sonnaz le 9 mars 1871.

«Il arrive un moment oùcelui qui se cache a be-soin de se montrer, celuiqui fuit veut faire face,celui qui se tait brus-quement parle, celui quicraint affronte. Ce mo-ment était arrivé pour leDéserteur. (…) Brusque-ment, il décide que c’estfini de fuir; il s’approchedélibérément des fenêtreséclairées de Haute-Nendaz.

Ici est-ce le hasard, ou a-t-il fait lechoix? Il n’est pas tout à fait àHaute-Nendaz, il est à Praz-Savioz,et celui à qui il va s’adresser tout dego, c’est le président de la com-mune. Si c’est par hasard, ce hasarda bien fait les choses; mais il n’estpas déraisonnable d’imaginer leDéserteur caché près du mayen re-gardant, écoutant, essayant de sefaire une idée des hommes qu’il vaêtre contraint d’approcher. C’estune question de vie ou de mortpour lui: qu’ils aient peur, qu’ils fas-sent appel à la maréchaussée, et

tout est perdu! Qu’il s’agissent decœurs secs, d’avares, d’égoïstes et ilest rejeté dans les ténèbres.

Jean-Barthélémy Fragnière, prési-dent de la commune de Nendaz,était un bon vivant paisible. Sa vo-lupté était simple et consistait sur-tout en grosses soupes familiales detoutes sortes, mais toutes dégus-tées en paix…»

Et cette paix ce brave présidentcompte bien la partager avec cefuyard, au risque de perdre celle deson propre ménage. En écho Charles

Frédéric Brun, aux suspicieuses mainsblanches, se doit de gagner la con-fiance de cette population monta-gnarde au risque d’être dénigré,une fois de plus, banni et poursuivià nouveau. Cet «homme dans laforce de l’âge entre trente-six etquarante ans, de belle prestance, deton légèrement affecté» rappelledavantage les notables que les pay-sans de nos contrées. Le premiercontact est décisif, la chance ne seproduira pas deux fois, le pari estrisqué. Dans ce pays exigeant et vo-lontaire, la seule vraie valeur après

( Résonances - Octobre 2004 45

le salut éternel, reste le travail. LeDéserteur se met à l’ouvrage…

«Comment se conduire avec cesgens-là? Mais d’abord il allait faireun petit dessin pour ce président sigentil. C’est peu de chose. Il dessineun beau bedeau, il le coiffe d’un tri-corne avec trois plumes: une verte,une rouge, une bleue. Il lui couvreles épaules d’une chape constelléede décorations. Tout compte fait iltransforme son bedeau, il en fait unpèlerin avec son bourdon, son longbâton enrubanné, sa gourde, son li-

vre de prière. Il lui met unebarbe, bleue, non pas pourle symbole, mais parcequ’il sait, de métier, queles barbes blanches doi-vent se faire bleues et ilvoulait que son pèlerin-bedeau soit respectablesur les routes (comme ilaurait aimé être respectélui-même).

Il en est là quand Fra-gnière arrive avec du fro-mage et du pain. C’esttout de suite une poule

qui a couvé un canard. Fra-gnière, comme tous les voluptueuxpaisibles et les bons (ils vont ensem-ble), a l’enthousiasme facile. Ces cou-leurs l’enchantent, ce petit bedeaului plaît beaucoup. Il y a une vertuspéciale dans le choix de ce vert, dece violet, de ces ors, il y est sensible.»

Le président est conquis: cet hommemettrait la main à la pâte dans le vil-lage, et on verra de quelle manière.

Note1 Giono, J., Le Déserteur, Paudex: Ed. de

Fontainemore, 1966.

Le Déserteur,un inconnu bien familier

Le Déserteur,un inconnu bien familier

Eric Berthod

( E c o l e

e t m u s é e

Page 47: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

46 Résonances - Octobre 2004 )

Vendredi 27 et samedi 28 août s’estdéroulée à Paris la 18e Finale inter-nationale des Jeux mathématiqueset logiques.

Parmi 350 concurrents venus de Rus-sie, d’Ukraine, de France, de Belgi-que, du Canada, d’Italie, de Pologne,de Tunisie et… de Suisse, 15 jeunesValaisans âgés de 11 à 21 ans ontdéfendu les couleurs du Vieux-Pays.Accompagnés par trois enseignants,Alexandra Dorsaz, Claude Dubuis etRaphaël Mayor, ils ont également pudécouvrir la ville de Paris.

Rappelons qu’avant de participer àcette finale internationale ces jeu-nes ont brillamment franchi le capdes trois étapes précédentes: lesqualifications régionales, dans di-verses écoles du canton, le 12 no-vembre 2003, la finale cantonale,au collège des Creusets à Sion, le 27mars 2004 et la finale suisse, àPrilly, le 15 mai 2004.

Quelques impressionsdes participantsAdeline Theux (11 ans): «J’ai beau-coup aimé la pièce de théâtre qu’ona vue et j’espère retourner l’annéeprochaine.»Marlène Cotter (13 ans): «La 1re

partie de l’épreuve s’est très bienpassée, la 2e était plus difficile. Pa-ris c’était super, il y a plein de belleschoses à voir et j’espère y retournerl’année prochaine.»David Frossard (16 ans): «L’essen-tiel étant de participer, je suis con-tent d’être venu. J’attends avec im-patience la 19e édition.»Yves Barmaz (21 ans) se demandepourquoi il n’y a pas plus de fillesqui participent au concours dansles grandes catégories…

Suite au succès des dernières édi-tions, le GVJM, avec le soutien duDépartement de l’éducation, de laculture et du sport, organisera ànouveau le concours cette année.Les qualifications régionales decette 19e édition auront lieu lemercredi 10 novembre. Les ensei-gnants ayant organisé le concoursl’année dernière dans leur éta-blissement recevront bientôt les in-

formations nécessaires. Les autresvoudront bien contacter ClaudeDubuis par courrier (chemin desPruniers 7, 1967 Bramois), par télé-phone au 027 203 37 40 ou par mail([email protected]).

Le GVJM possède son site (http://gvjm.ecolevs.ch) où vous pourreztrouver toutes sortes de renseigne-ments sur le concours.

Jeux mathématiques et logiques:18e finale internationale

Jeux mathématiques et logiques:18e finale internationale

Résultats des concurrents valaisans

Catégorie

CM (4e et 5e primaires) 8e D’andrès Eric, Venthône19e Mabillard Audrey, Chalais34e Theux Adeline, Martigny

C1 (6e primaire et 1re CO) 3e Salomon Mauro, Sierre8e Balet Pierre, Vercorin

10e Pignat Emmanuel, Collombey-Muraz13e Cotter Marlène, Ayent18e Waegeli Loïc, Vercorin19e Lathion Elsa, Nendaz35e Wuillens Richard, St-Léonard

C2 (2e et 3e CO et 1re collège) 15e Woeffray Alain, Choëx

L1 (2e à 5e collège) 12e Praz Elodie, Aproz18e Caloz Florent, St-Luc28e Frossard David, St-Maurice

L2 (universitaires) 5e Barmaz Yves, Nax

Page 48: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

( Résonances - Octobre 2004 47

Journée sur les difficultésde la lecture

Journée sur les difficultésde la lecture

Conférence sur la dyslexieOrganisée conjointement parl’AMES et l’association des pa-rents d’élèves de Sion, une con-férence sur la dyslexie sera don-née le mercredi 10 novembre à20 h à l’Ecole d’ingénieurs à Sion.Repérer la dyslexie et la maîtriseravec la méthode Davis est le titrede cette conférence.

Intervenants déjà au programme et sitesHans-Werner Hunziker www.learning-systems.ch/index.htmJérôme Grondin http://perso.wanadoo.fr/jerome.grondinFélix Studer http://pedcurmac13.unifr.ch/CogStratFrn.htmlErik Curinier http://erick.curinier.free.fr/v3.htmJean-Marc Campaner http://perso.wanadoo.fr/jm.campanerSur www.educa.ch, vous trouverez directement les liens correspondants auxintervenants. Pour y accéder, vous pouvez taper dans le moteur de rechercheGoogle «difficultés de la lecture» et vous tomberez ainsi en priorité sur lapage d’Educa consacrée à cette journée.

Une journée organisée par les con-seillers multimédias de la scolaritéobligatoire, en partenariat avec l’As-sociation des maîtres de l’enseigne-ment spécialisé valaisan et l’Officecantonal de l’enseignement spé-cialisé, est prévue le 23avril prochain à l’ancien-ne Ecole normale des gar-çons (Ecole d’ingénieurs).A l’occasion de cette jour-née les participants pour-ront découvrir commentles Technologies de l’in-formation et de la com-munication peuvent ve-nir en aide aux lecteursen difficulté: apprentissa-ges, discrimination senso-rielle, stratégies cogniti-ves et pré-requis dans les logicielsconçus par des professionnels del’éducation. Enseignants spécialistes,mais aussi enseignants généralistes,logopédistes… sont cordialementinvités à participer à cette journée.

Trois temps sont prévus pour dé-montrer comment les Technologiesde l’information et de la communi-cation peuvent venir en aide auxlecteurs en difficulté:

une plate-forme collaborative etdeux forums qui n’attendent que

votre participation avant maisaussi après la journée!une journée de conférences ate-liers, le 23 avril 2005un cédérom «trousse des ensei-gnants».

Co-construction évolutivedu programme Dirigés sur «les difficultés de la lec-ture» les logiciels présentés serontvus sous cet angle et les animateursrépondront à la question: en quoi lelogiciel aborde-t-il les difficultés dela lecture?Le programme de la journée est des-siné dans les grandes lignes avec desintervenants de renom qui participe-ront à la journée, mais chaque per-sonne intéressée par la thématique

peut apporter ses suggestions, cardes aménagements au programmesont non seulement encore possi-bles, mais vivement souhaités, afinde répondre aux attentes des parti-cipants. Toutes suggestions ou avis –

sur les logiciels par exem-ple – sont les bienvenus!Les inscriptions peuventnaturellement se faire enligne. www.ames.ch

Un cédérom ressourcesCréer une galette utili-sable tant par les ensei-gnants que par les logo-pédistes (orthophonistes),contenant un pack de lo-

giciels liés au thème de la lecture ausens large, telle est l’ambition del’équipe à la tête de ce projet! Ac-compagnant cet outil, l’indispensa-ble que nombre de professionnelsdemandent: une liste de diffusion in-terne au groupe d’inscrits permet-tant de débattre du contenu, desmontants des licences et de tous lesaspects possibles concernant le cédé-rom.

Serge Rappaz pour les ICTValais romand, Valérie Costa pour

l’AMES et Michel Délitroz pour l’OES

Page 49: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Le Centre pour le développement etla thérapie de l’enfant et de l’adoles-cent (CDTEA) remplit une mission deprévention et de thérapie qui lui aété confiée par le législateur. Dans ledomaine de la psychologie d’ur-gence, il n’est pas un service de pre-mière ligne, c’est-à-dire qu’il ne faitpas partie des services constituant lacellule de crise. En Valais, c’est l’Asso-ciation valaisanne des psychologuesde l’urgence (AVPU) qui est respon-sable de ce secteur. Néanmoins, leCDTEA peut être par exemple appeléà collaborer avec des enseignants quidoivent faire face à des situationsdramatiques (crèches, jardins d’en-fants, écoles, associations…). Son rôleconsiste alors à être une ressourcepour les personnes qui, du fait deleur responsabilité ou de leur fonc-tion, ont un rôle d’accueil et d’infor-mations auprès d’une populationtouchée de manière plus ou moinsproche, par un événement tragique.

Afin de clarifier sa manière de tra-vailler, le CDTEA, qui n’a pas à êtreà la mode mais qui se doit d’être àla pointe de la réflexion scientifiqueet philosophique, trouve nécessairede présenter à ses différents parte-naires, dans ce domaine précis, unmodèle d’intervention respectueux,et des forces d’adaptation de l’indi-vidu et de ses besoins de soutien.

La méthode du «debriefing» appli-quée après un événement trauma-tique reste très à la mode même sielle est de plus en plus contestéedans les milieux scientifiques. Il faut

dire que pour l’instant, le grand pu-blic demeure encore largement àl’écart du débat.

Une méthode et non une thérapieLa technique du «debriefing» estapparue aux Etats-Unis dans les an-nées 80 avec les travaux du Dr Jef-frey Mitchell. Elle doit être propo-sée aux victimes dans les 72 heuresqui suivent le drame. Générale-ment, cette méthode respecte troistemps. D’abord elle définit le cadreavec la présentation de l’équipe etdes règles de fonctionnement dansle respect de la confidentialité. En-suite, elle facilite et favorise la ver-balisation. Enfin, elle prépare le re-tour à la vie sociale en évoquantpar anticipation les besoins et diffi-cultés que les survivants pourrontrencontrer ultérieurement. Le «de-briefing» n’est donc pas une théra-pie, mais simplement une méthode.Elle vise, par le biais du travail derécit, à abaisser le seuil émotionnel.Tout repose sur la verbalisation desémotions qui permettrait d’acqué-rir une prise de conscience et unemaîtrise de l’événement.

Une méthode contestéeCurieusement, malgré sa popularité,peu d’études jusqu’ici se sont pen-chées sur l’évaluation de son effica-cité. En tous les cas aucune n’a per-mis de démontrer que cette méthodediminue le risque de voir apparaîtreun état de stress post-traumatique.Les travaux de Lacelle et de Seguin(1998) ne soulignent aucune diffé-rence entre les étudiants ayant subiun «debriefing» et les autres étu-diants, suite au suicide d’un de leurscamarades dans leur école.

48 Résonances - Octobre 2004 )

D’autres études réalisées en Angle-terre ont montré que le stress post-traumatique était même plus fré-quemment observé chez les per-sonnes qui avaient bénéficié d’un«debriefing». Selon celles-ci, la ver-balisation des émotions aurait ten-dance à fixer le traumatisme dans lamémoire plutôt qu’à permettre laprise de conscience et la maîtrise del’événement. L’attaque la plus ré-cente contre le «debriefing» a étéformulée par le professeur de psy-chologie Bernard Rimé, de l’Univer-sité de Louvain. En conclusion deson étude, il relève que les effets es-comptés du «debriefing» ne sont enrien confirmés et que les donnéesconduisent à réfuter l’idée si popu-laire selon laquelle la parole auraitun effet libérateur de l’émotion.

Dans le Psychoscope, journal de laFédération suisse des psychologues(7-2003), Michel Berclaz, psycholo-gue-psychothérapeute, responsableadjoint de la cellule «Psychologied’urgence» du canton de Genèveécrit ceci: «Finalement à l’instar deCyrulnik, relevons que si l’expres-sion de la souffrance est individuel-lement utile à la réparation, il nesuffit pas de dire la détresse pourque tout soit réglé.» Et un peu plusloin, dans son article, il déclare: «Lesrésultats des recherches scientifi-ques les plus récentes vont biendans ce sens: le “debriefing” sur le-quel nous avions placé tellementd’espoirs s’est montré décevant.»

Quelles que soient à l’avenir lesconclusions de ce débat, à l’heureoù «defusing» (entretien de décho-quage), et «debriefing» se voientdésacralisés, quelle belle occasionde pouvoir réfléchir, sans avoir lesentiment de commettre un sacri-

La psychologie d’urgenceau CDTEA

La psychologie d’urgenceau CDTEA

Le temps de l’Homme,le temps du spécialiste.

Page 50: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

lège, à la place de l’homme et à laplace du spécialiste dans les mo-ments douloureux de notre exis-tence quand le malheur survient.

Un rituel à la modeAujourd’hui, il n’est plus possiblede lire dans la presse ou d’écouter àla télévision un seul compte rendud’accident grave, sans découvrir enfin d’article ou entendre en find’émission, la fameuse phrase: «Unecellule psychologiquea été mise en place.»

Que cette cellule aitpour effet d’activer lesressources des person-nes confrontées à undrame ou d’inhiber leurscompétences, de les fairegrandir ou de les infanti-liser importe peu. L’im-portant n’est, semble-t-ilpas, d’évaluer l’action en-treprise, mais bien enquelque sorte d’être «dé-douané» face à une socié-té qui réclame son rituel.

Pourtant ne pas sacrifier aurituel de manière automatique, cen’est pas seulement oser affronter lamode en vigueur, c’est surtout réflé-chir à la situation des victimes et deleur entourage, analyser plus préci-sément leurs besoins et construiredes réponses susceptibles de satis-faire ces besoins.

La gestion des émotionsDès lors que, scientifiquement, laméthode du «debriefing» ne pré-sente, pour les uns, qu’un intérêt li-mité et pour les autres une manièrede fixer le traumatisme plutôt qu’uninstrument apte à empêcher l’appa-rition de l’état de stress post-trau-matique, la question de l’interven-tion immédiate ou post-immédiatese pose tout naturellement. En défi-nitive, la psychologie d’urgence doitdéfinir la place et le rôle de l’hom-me et des différents professionnelsdans ce domaine. Elle doit réfléchirà la gestion fonctionnelle des émo-

tions humaines lors de situationsdramatiques et douloureuses et sedemander si cette gestion doit êtrel’apanage des spécialistes ou si elledoit rester le propre de l’homme.

Dans son livre «L’euphorie perpé-tuelle, essai sur le devoir de bon-heur», Pascal Bruckner déclare quedès lors que le but de la vie est lebien-être et non plus le devoir, lamoindre contrariété est

vécue de manière dramatique. Ilajoute: «Les sociétés démocrati-ques se caractérisent par une aller-gie croissante à la douleur.»

Sans aller jusque-là, il faut bien re-connaître qu’aujourd’hui, les émo-tions humaines autres que la joie oul’euphorie semblent toutes releverde la LAMal. Et pourtant, la souf-france, même privée de ses alibis re-ligieux, conserve tout son sens. Elledemeure une émotion humaine to-talement adaptée qu’il convient derespecter et non une stratégie hu-maine suspecte qui nécessite sonéradication et d’emblée l’interven-tion d’un spécialiste. La tristesse quien est la traduction émotionnelle ason utilité bien réelle: c’est la ported’entrée vers l’identification de nosbesoins affectifs. D’ailleurs contrai-rement à la croyance populaire ellene conduit pas à la dépression, saufsi, continuellement avortée, elle nepeut s’exprimer.

( Résonances - Octobre 2004 49

Le temps de l’homme

Après le crash du SR 111, Axel De-vaud* qui avait perdu ses parentsdans la catastrophe se souvient:«Les psychologues tournaient dansla salle réservée aux proches desvictimes mais personne n’avait en-vie de leur parler. Je n’avais pourma part, jamais eu affaire à eux etce n’est pas dans ces circonstances

que j’avais envie de com-mencer.»

Quand Bernard Ruey* ap-prend que personne n’asurvécu à ce même crash,il sait que ses jumeauxâgés de 22 ans ont péridans la tragédie. Plustard, il fera ce commen-taire à l’égard des spé-cialistes: «Quelle aidepeut apporter un “psy”à un père qui vient deperdre ce qu’il a deplus précieux au mon-de? Ceux qui à Coin-trin, s’occupaient desproches des victimes

me démoralisaient plusqu’autre chose. J’avais l’impressiond’être traité comme un bébé.» Ilpoursuit plus loin en disant qu’il apréféré parler avec ses amis et éga-lement avec son médecin traitant,personne qui lui est proche au ni-veau relationnel.

Si l’on en croit ces deux témoigna-ges mais aussi simplement le bonsens, il faut bien admettre que dansles heures et les jours qui suivent undrame, les besoins des êtres hu-mains concernés par la tragédie nesont pas d’être pris en charge parun spécialiste inconnu, mais biend’être entouré par des proches etdes personnes significatives d’unpoint de vue relationnel.

Pour tendre la main à un être hu-main qui souffre il suffit d’être unautre être humain qui fait partiedu réseau relationnel et social.Faire partie de ce réseau, signifieêtre légitimé, c’est-à-dire reconnupar le système concerné comme un

Page 51: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

élément signifiant. Dans ces condi-tions, savoir écouter et partager lapeine de quelqu’un qui nous estproche ne doit pas nécessiter de di-plôme particulier. Pourtant, avec lediscours ambiant résultant soit despropos de certains spécialistes soitdu langage médiatique, il devientdifficile, pour les personnes impli-quées dans des situations tra-giques de croire à leurs com-pétences, à leur légitimité etde ne pas tout simplement sa-crifier au rituel qui consiste àsuivre une certaine mode dumoment. Cela signifie concrète-ment qu’une personne exerçantdes responsabilités et une fonc-tion significative dans un sys-tème risque de faire appel à unspécialiste non pas pour activerses propres ressources ou pourmieux faire face à ses responsabi-lités, mais pour les déléguer à unspécialiste n’appartenant pas auréseau et qui, de ce fait, n’est passignifiant pour celui-ci.

Bernard Crettaz dans son ouvrageintitulé «Vous parler de la mort»s’insurge particulièrement contrecette manière de concevoir les cho-ses et il déclare notamment: «Il nousfaut libérer la mort de tous les ghet-tos où elle se trouve enfermée: mé-dicaux, psychologiques, religieux,sectaires, médiatiques. Il nous faut,au sein des cultures comme descontre-cultures, remettre la vie et lamort au cœur de la cité». Si l’on veutque la mort survenue dans desconditions dramatiques ou non soitpartie intégrante de la conditionhumaine, il est du devoir du spécia-liste, non pas de s’approprier ce ter-ritoire mais d’aider l’homme à con-server ce domaine qui lui appartienttout naturellement.

Le temps du spécialisteEn lisant les deux commentaires re-latifs au crash du SR 111 et en ana-lysant la réflexion de Bernard Cret-taz, on pourrait en déduire qu’iln’y a pas de place pour le spécia-liste dans ce domaine. Tel n’est pasle cas et d’ailleurs Axel Devaud* ne

critiquait pas globalement le tra-vail du spécialiste mais plutôt lechoix du moment de l’intervention.En effet, il terminait son propospar ces mots: «C’est sur la longueurque leur rôle est important, lors-que, après quelques semaines lesproches des disparus sont moinsentourés.»

Si personne ne met en doute la né-cessité de la prise en charge psycho-logique pour les personnes présen-tant des séquelles liées au trauma-tisme et l’importance de l’écoutespécialisée dans les semaines qui sui-vent un événement traumatisant, laplace du spécialiste, immédiatementaprès un drame est à reconsidérer,surtout si l’on tient compte des criti-ques récentes formulées à l’encon-tre de la méthode du «debriefing».Cette place existe mais pour qu’ellesoit fonctionnelle et pour que lespécialiste puisse conserver son uti-lité, il est impératif qu’il ne se substi-tue pas aux acteurs du réseau natu-rel. Sa place n’est pas sur le devant

50 Résonances - Octobre 2004 )

de la scène, mais bien, en retrait, unpeu à la manière d’un souffleurdont la préoccupation essentielleest d’activer les ressources des ac-teurs afin qu’ils puissent jouer leursrôles de la manière la plus fonction-nelle possible en veillant à ne pasinhiber les ressources des différentsréseaux avec lesquels il collabore.

Le modèle du CDTEA Dans le territoire qui le concerne, ilappartient au CDTEA dont l’orien-tation est clairement systémique,de présenter précisément sa philo-sophie et le mode de fonctionne-ment qui en résulte.

Ses interventions obéissent doncglobalement à deux principes fon-damentaux qui vont dans le mêmetemps définir la place et le rôle duspécialiste du CDTEA.

Ne pas transformer les compor-tements humains consécutifs àun traumatisme en comporte-ments pathologiques.

Activer les ressources des dif-férents acteurs des contextesconcernés afin de renforcer leurcompétence et leur solidarité.

L’incidence de ces deux princi-pes sur la collaboration duCDTEA avec ses partenairespeut se résumer de la manièresuivante:

En ce qui concerne le premier prin-cipe, le CDTEA a pour objectif dediffuser au sein de la populationdes concepts d’hygiène mentalepropres à faire ou à refaire dé-couvrir l’utilité de toutes les émo-tions humaines, y compris cellesque la société rejette avec le plusde force. La tristesse notammentdoit retrouver ses lettres de no-blesse. Elle ne doit pas être assimi-lée à la dépression et doit être ré-interprétée afin qu’elle puisse con-server sa fonction, c’est-à-dire lafaculté d’identifier les besoins ensouffrance et d’indiquer la direc-tion pour retrouver un équilibrefonctionnel.

La tristesse, qui n’est pas

la dépression, doit retrouver

ses titres de noblesse.

Page 52: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

Il doit clairement définir les com-portements et les troubles suscepti-bles d’apparaître suite à un événe-ment traumatisant et qui sont consi-dérés comme faisant partie desréactions normales d’un organismeexposé à un stress important (trou-bles du sommeil, agressivité, nervo-sité, démotivation etc…). Ces réac-tions sont des états d’alerte de l’or-ganisme et ne sont définies commesymptomatiques que lorsqu’ellespersistent plus d’un mois après lesévénements. Il est également essen-tiel que le public sache que dans cedélai d’un mois la très grande majo-rité des réactions post-traumatiquess’estompent chez plus de 80% despersonnes exposées. D’où la néces-sité d’abord de laisser faire la na-ture avant d’intervenir.

Il s’agit aussi de distinguer les de-grés des traumatismes pour adap-ter les types de réponse. Une tra-gédie qui a fait des centaines demorts et à laquelle on a miraculeu-sement échappé ne comporte pasla même intensité traumatique quela perte d’un être cher dans desconditions naturelles même si cesdeux événements sont difficiles àvivre.

Il faut déclarer, au risque de dé-plaire, que des événements natu-rels de la vie comme la mort d’unêtre proche nécessitent la solida-rité et le soutien de l’entourage etnon l’intervention d’un spécialiste.Le spécialiste n’interviendra que siles symptômes persistent au-delàdu temps nécessaire pour effectuerle travail de deuil. Le deuil qui estune expérience humaine forte etcréatrice ne doit pas être trans-formé en une pathologie qu’il fautimmédiatement soigner.

Par rapport au deuxième principe,il faut veiller à ne pas prendre laplace du réseau et de ses acteursnaturels afin de ne pas inhiber leursressources ni celles du contexte. Nepas être sur le devant de la scène nesignifie pas un manque de disponi-bilité ou une attitude défensive,mais une réflexion sur la place des

différents protagonistes dans lesmoments émotionnellement diffici-les de la vie. Le CDTEA se met à dis-position de ses partenaires maisavec le souci d’agir à la manièred’un souffleur, c’est-à-dire aider lesacteurs légitimes à jouer et à assu-mer leur rôle de la manière la plusfonctionnelle possible. Cette atti-tude a pour but d’une part, de ren-forcer le réseau dans ses compéten-ces et d’autre part de ne pas définir,lors de situations douloureuses, lescomportements normaux d’un or-ganisme humain comme des répon-ses inadaptées voire pathologiques.En clair, les spécialistes du CDTEAqui n’appartiennent pas à un ser-vice de première ligne, ne se ren-dent par exemple pas en classe,pour discuter directement avec desélèves ayant vécu un événementtraumatisant. Ce type d’interven-tion reste et doit rester du ressortde l’Association valaisanne des psy-chologues de l’urgence (AVPU). Lesspécialistes travaillant au sein decette association sont tous des psy-chologues universitaires formés àl’encadrement, au «defusing», au«debriefing» et sont donc les per-sonnes compétentes qu’il convientd’appeler pour ce genre de problé-matique.

Naturellement lorsque des person-nes présentent des symptômes avé-rés et persistant au-delà du tempsindiqué plus haut, les recevoir enconsultation reste une des missionsprioritaires du CDTEA.

ConclusionAfin d’uniformiser les réponses etpour mieux correspondre aux at-tentes de ses partenaires, le CDTEAa voulu résumer dans ces quelqueslignes sa philosophie et les modesd’intervention qui en découlent. Le«debriefing» s’étant montré peuapte à lutter contre l’état de stresspost-traumatique, pour le CDTEAqui n’est pas un service de pre-mière ligne mais qui est appelé àcollaborer avec de nombreux con-textes, la question de l’interven-tion immédiate ou post-immédiate

( Résonances - Octobre 2004 51

dans le cadre de la psychologied’urgence est apparue essentielle.

Le CDTEA n’a pas l’autorité ni le dé-sir de définir les concepts et la phi-losophie des cellules d’urgence or-ganisées par le secteur privé. Parcontre, dans le territoire qui leconcerne, il tient à affirmer sa posi-tion et à présenter à ses partenairesun modèle qui resitue la place del’homme et celle du spécialiste dansce secteur si émotionnel. Dans saconception, l’homme doit rester aucentre de toutes les situations de lavie, même les plus douloureuses.Mais cette vision n’est possible quesi le rôle du spécialiste consisteprioritairement à aider le réseau àaffronter ces situations, non pas ense substituant à lui, mais bien en lesoutenant pour qu’il puisse conser-ver ses compétences dans un do-maine qui lui appartient tout natu-rellement. Ce n’est que dans undeuxième temps que le rôle du spé-cialiste devient capital auprès despersonnes plus directement concer-nées par le traumatisme, lorsque lessymptômes perdurent au-delà dutemps qui, habituellement permetleur gestion ou leur disparition.

* Noms et prénoms fictifs

Gilbert LoveyResponsable du CDTEA cantonal

Bibliographie

Berclaz M. Expériences d’un cantonpionnier: la souffrance traumatiqueest-elle soluble dans le debriefing? In:Psychoscope No 7 /2003 Vol. 24.

Wawrzyniak M. et Rosnet E.: L’évalua-tion de l’adaptation aux situations ex-trêmes, intérêt et limites du debriefing.In: Sous la direction de Lassarre D,Stress et société, Laboratoire de Psycho-logie Appliquée, Presses Universitairesde Reims: 241-257.

Tschui M.: Avez-vous vraiment besoind’un psy? Fémina No 8 / 22.02 2004.

Larivey M.: Tristesse n’est pas Dépres-sion. In: La lettre du psy, magazine élec-tronique, Vol 4, No 5: mai 2000.

Arnal S. et Pirolt S. Au secours, les psysont partout! Hebdo / novembre 2001.

Page 53: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2004

52 Résonances - Octobre 2004 )

Les dossiers de RésonancesLes dossiers de RésonancesN° 3 novembre L’estime de soi

N° 4 décembre Les intelligences

N° 5 janvier Autour des activités

N° 6 février L’école de demain

N° 7 mars L’espace-temps de l’école

N° 8 avrilEcrire dans toutes les matières

N° 9 maiLes écoles de niveau tertiaire

N° 10 juinLe parler des jeunes

Année 2001/2002N° 1 septembre Lecture et écriture

N° 2 octobre Vulgarisation du savoir

N° 3 novembre HEP: praticien-formateur

N° 4 décembre Internet

N° 5 janvier Les troubles du langage

N° 6 février Le métier d’enseignant

N° 7 mars Internet en classe

N° 8 avrilEgalité des genres

N° 9 mai La littérature au fil des degrés

N° 10 juin Les premiers degrés de la scolarité

Année 2002/2003N° 1 septembre L’autonomie

N° 2 octobre La culture

La chorale recruteSi l’envie vous prenait de rire ou chanter… pour l’an-née à venir… «NOUS» sommes ce qu’il vous faut!«NOUS» (entendez la chorale des enseignants) nous re-trouvons 2 fois par mois et sous la baguette d’AlgéeRey, voici 15 ans que nous chantons par tous les tempsdans tous les tons!Les années se succèdent et les répertoires s’enrichis-sent. Lors de la saison 2003-2004, nous nous sommesproduits plusieurs fois sur scène et avons rejoint latournée «rock» de Dominique Savioz.Cette année musicale laissera certainement place à denouvelles évasions, de nombreuses émotions et à desmoments inoubliables.N’hésitez plus, rejoignez-nous!Contactez Roxane au 027 203 00 07. Roxane

Les abonnements peuvent se faire:

par courriel: [email protected]

par tél.: 027 606 41 52

par courrier: DECS-SFT, Résonances,rue de Conthey 19, CP 478, 1951 Sion.

Pour les enseignants, merci de mentionner le degréd’enseignement dans lequel vous travaillez.

Année 2003/2004N° 1 septembre Le rapport au savoir

N° 2 octobre Le niveau baisse: mythe ou réalité?

N° 3 novembre Les tendances pédagogiques

N° 4 décembre Le climat de l’école

N° 5 janvierLes frontières de l’école

N° 6 févrierLa coopération

N° 7 marsLe secondaire II

N° 8 avrilRevues en revue

N° 9 mai Enseignement du français

N° 10 juinLa récré en action

Année 2004/2005N° 1 septembre L’organisation de la classe

N° 2 octobre60 ans d’orientation

Abonnementsà Résonances

Abonnementsà Résonances