Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

56
Approche concrète de l’EDD No 9 - Juin 2012

description

Approche concrète de l'EDD

Transcript of Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Page 1: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Approche concrète de l’EDD

No 9 - Juin 2012

Page 2: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Editions Loisirs et Pédagogie www.editionslep.ch

Dossier pédagogique sur la consommation durable

Achetons pour la planète Dossier pédagogique sur l’environnement, la consommation responsable et les écobilans

21 x 29,7 cm, 68 pages+ 42 pages de fiches d’activitésRéf. 935095ISBN : 978-2-606-01403-2Prix : CHF 30.–

■ Pour les classes à partir de la 8e année

■ Brochure pour l’enseignant-e composée de 68 pages et de 42 pages defiches d’activités

■ La démarche tient compte des aspects sociaux et économiques

■ Fiches d’activités téléchargeables sur www.editionslep.ch

UNIQUE EN SUISSE

Système de sécurité facilitéAucun risque de chute !

Signal de Bougy Aigle | Sion

UIQNU

ESSIUSNEE

Page 3: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Le développement durable n’est pas une mode, mais une nécessité.

Cette affirmation semble bien péremptoire, mais elle est tellement vraie. Il suffit de regarder autourde soi, ici ou ailleurs, pour constater que tout ne vapas si bien. Pensons, par exemple, à la distributioninégale des richesses entre les régions du monde, à laqualité de vie, aux problèmesliés au climat, à l’épuisement des ressources naturelles…

Face à cette situation, on a«inventé» le développementdurable. Ce n’est pas tout à faitvrai. L’expression, certainement,mais pas la démarche, ni lespréoccupations qui lui sont liées.De tout temps, les hommes enont fait sans le savoir. Alorspourquoi un tel engouementdepuis plus d’une vingtained’années pour le développementdurable? La croissance de lapopulation apporte la principaleexplication. Elle s’est accéléréede manière très forte en passant de 700 millions depersonnes (estimation) au XVIIIe siècle, à 6 milliardsen l’an 2000, pour atteindre 7 milliards aujourd’hui.Les estimations les plus «raisonnables» prévoient9 milliards en 2050. Tout cela implique une utilisationdes ressources en constante augmentation et unecroissance économique qui touche tous les domainesavec des conséquences qui s’avèrent, chaque jour,difficilement gérables. Comment agir ou réagir faceà cette situation?

Le temps presse et c’est l’affaire de chacun! Ilimporte de penser différemment et d’agiraujourd’hui pour demain, dans sa famille et dans soncadre de travail. Demain, c’est le jour suivant déjà…Il s’agit de percevoir et de comprendre le monded’une autre manière en le considérant comme unegrande machine dont chaque rouage dépend du bonfonctionnement des autres. Il y a 3 grandes roues(économie, société, environnement) mais égalementde plus petites (santé, culture, formation, places de

travail, territoire, agriculture, …). Le tout forme unsystème qui évolue constamment dans le temps etdans l’espace (cf. dessin p. 5).

Face à cette nécessité, prétendre que nous sommestous concernés est une évidence, mais il faut le fairesavoir, le faire comprendre et le faire vivre. Dans

un tel contexte, le Conseil d’Etat a décidé de mettre enplace un Agenda 21 cantonal en 2008. Il présente les 16engagements prioritaires pourl’avenir du canton; ceci dans desdomaines tels que l’industrie,l’agriculture, le tourisme,l’aménagement du territoire ou la culture. Le 15e, intitulé«Former les jeunes aux principesdu développement durable»,concerne tous les degrésscolaires. Il ne s’agit passimplement d’acquérir desconnaissances via l’étude d’unebranche spécifique, maisd’analyser et de comprendre un problème en faisant appel àune approche interdisciplinaire

qui doit être exercée régulièrement et de façonspontanée dans toutes les situations. Les actions quien découlent peuvent s’appliquer au niveauindividuel et collectif.

Parmi les nombreuses actions en cours, l’une des plus importantes concerne l’intégration dudéveloppement dans le programme obligatoired’enseignement. Elle permet de toucher unepopulation scolaire très importante répartie entre lascolarité obligatoire, la formation commerciale enécole et la formation professionnelle (branches deculture générale).

Au niveau de la mise en œuvre, les outils de travailexistent. La balle est du côté des enseignant-e-s. Ils sedoivent d’intégrer le développement durable dansleurs cours.

Stéphane DayerDélégué Ecole-Economie

Résonances - Juin 2012 1

Les bêtises d’aujourd’hui sontles catastrophes de demain!Les bêtises d’aujourd’hui sontles catastrophes de demain!

Page 4: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

2 Résonances - Juin 2012

Sommaire

4-13

Sommaire Les bêtises

d’aujourd’hui sont les catastrophes de demain! S. Dayer 1

Doc. pédagogique 14 Expositions scientifiques Double Hélice - Médiathèque Valais - St-Maurice

Doc. pédagogique 15 DVD-R documentaires: les suggestions du mois - Médiathèque Valais - St-Maurice

Secondaire II 16 Le FAP, fenêtre sur le monde, a fêté ses 20 ans - N. Revaz

Education musicale 17 Approche de la créativité en musique - B. Oberholzer & J.-M. Delasoie

Rencontre 18 EMVs: filière électronique - N. Revaz

ICT 20 Les MITIC... pour ne pas s’y PERdre! - M. Carruzzo

Projet de direction 22 Semaine sierroise autour de la motivation scolaire - N. Revaz

Interview 23 Brigitte Prot, coach de motivation à Sierre - N. Revaz

Carte blanche 26 Sion: un projet d’établissement Platta-Uvrier - C. Hugo

Français 27 Romaine Anzévui, animatrice de français (cycle 2) - N. Revaz

Autour de la lecture 30 La fête valaisanne de la Bataille des Livres - N. Revaz

Concours 31 Les Frappadingues de Résonances - Les élèves

Du côté de la HEP-VS 32 Colloque annuel CDHEP 2012: recherche et terrain - HEP-VS & N. Revaz

Du côté de la HEP-VS 33 Harcèlement entre pairs: 4e colloque international de Sion - Z. Moody & N. Revaz

Culture 34 Visite de Sion pour la classe de Sandrine Cleusix - N. Revaz

Sciences 35 La démarche, ça s’apprend! Evaluer (8/8) - A. Bardou, S. Fierz & C. Keim

Portrait 38 René Wyssen, des projets plein la tête - N. Revaz

Echo de la rédactrice 39 Enthousiasme en partage - N. Revaz

Education physique 40 Un pt’tit tour sur mon smartphone - G. Schroeter pour l’animation éducation physique

Langues 42 EOLE et patois - D. Elmiger & J.-F. De Pietro

Enseignement spécialisé 43 Notre-Dame de Lourdes: une école comme les autres - N. Revaz

Réflexion 44 Equipe pédagogique: matinée CODICOVAR, AVECO, SE - N. Revaz

Livres 46 La sélection du mois - Résonances

CPVAL 48 Changement de système, où en sommes-nous? - P. Vernier

Mémento pédagogique 49 A vos agendas - Résonances

Informations relatives aux examens 2013 - Service de l’enseignement 50 Les dossiers de Résonances 52

Page 5: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Approche concrètede l’EDD

Approche concrètede l’EDD

Le développement durable, c’est

multi-dimensionnel, donc par essence

complexe. Oui, mais comment oser la

complexité en contexte scolaire? Et peut-

on s’y aventurer dès l’école enfantine?

De quelle manière proposer des projets

concrets ayant du sens pour les élèves?

Ce dossier prolonge durablement

l’approche du dossier intitulé «L’école en

route vers l’EDD» paru en juin 2008

(www.vs.ch/sft > Résonances).

4 Tête d’œufF. Pellaud

6 L’EDD, entre confusionset changementde paradigmeL. Dubois

9 L’EDD à l’ECCG-EPPde Sion: une approche concrèteA. Chappaz-Seng & N. Revaz

12 Des idées pour allerplus loin…FDDM, Ecole-Economie…

13 La bibliographiede la DocumentationpédagogiqueE. Nicollerat

Page 6: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Après avoir passé par une phase decatastrophisme et de culpabilité,mettant sur les épaules des en-fants toutes les conséquences desactions de leurs aînés, l’école afait volte-face. Aujourd’hui, plusquestion d’être défaitiste. L’heureest à l’action citoyenne: en s’y met-tant tous, nous parviendrons bien àintroduire de l’équité et de l’écolo-gie dans notre quotidien. A nous defaire les bons gestes, ceux qui sauve-ront la planète…

Certes, apprendre à couper l’eau lors -qu’on se lave les dents, à trier nos dé-chets afin de favoriser le recyclage, àéteindre les lumières lorsqu’on quitteune pièce est «mieux pour la planète».Mais est-ce suffisant pour détournerdéfinitivement le train du mur vers le-quel il se dirige, inexorablement? Cer-tainement pas. Face à l’évolution dumonde, à l’essor des pays émergents, ilest indispensable de quitter le «fairemieux» pour entrer dans le «faire au-trement», en passant par le «penser au-trement». C’est ce que propose l’éduca-tion au développement durable telleque nous l’envisageons.

En tant qu’enseignants, nous ne devons pas oublier quenous avons dans nos classes les futurs entrepreneurs,PDG de multinationales ou élus politiques, dont le pou-voir décisionnel s’ajoute à ceux de consommateur etd’électeur. Notre devoir est de favoriser le développe-ment de leurs potentiels créatifs et innovants, de leuresprit critique et constructif, en même temps que nousdevons leur permettre de réfléchir sur leurs propres va-leurs et sur celles qui vont porter leurs décisions. Loin

de nous l’idée de les «formater» dans une pen-sée unique. Tout comme la nature a déve-loppé des stratégies multiples pour favori-ser la vie, nous devons, nous aussi, inventer

les voies qui permettront d’accédernon pas au «plus», dans le sens

d’une accumulation de biens ma-tériels, mais au «mieux». Or, unequalité de vie meilleure passepar un environnement sain danslequel il est agréable de vivre etnon de survivre.

Pour y parvenir, les voiessont multiples. Mais elles né-cessitent toutes que l’ensei-gnant arrête de penser pourses élèves en leur apportantdes réponses à des questionsqu’ils ne se posent pas. Si lesconnaissances sont essen-tielles pour développer la

curiosité, l’esprit critique etla capacité à innover, elles doi-

vent être appréhendées dans unenvironnement qui leur donne du

sens. Interdisciplinarité, ouverturesur les problématiques actuelles,

maîtrise de l’information en sont lesprérequis. S’ensuit la capacité à débat-

tre, à émettre des opinions, à les défendrepour en faire ressortir les valeurs. Mais il est égale-ment nécessaire de sortir de la caricature, de la bina-rité, du «y a qu’à» . Il est important de reconnaître lesproblèmes et d’oser en aborder la complexité en étantcapable de regarder «derrière» les évidences et les dé-clarations de bonnes intentions qui font le pain quoti-dien de tout ce qui se cache derrière le «green wash-ing» et les controverses stériles.

Une approche possible dès l’école enfantineCe travail n’est pas réservé aux élèves du secondaire. Ilpeut être entrepris dès l’école enfantine, à travers desobjets de consommation courants. «Décortiquer» le fa-meux œuf «Kinder©» est une piste possible. A traversune histoire telle que «Drôle d’œuf», d’Emily Gravett,on peut introduire la problématique: que cache un œuf«Kinder©»? Au-delà de la surprise plastique contenue àl’intérieur, on peut travailler sur les multiples embal-lages: combien y en a-t-il? En quoi sont-ils? Pourquoi

4 Résonances - Juin 2012

RéférenceVous pouvez retrouver l’ensem-ble de ces réflexions dans le livrede Francine Pellaud, Pour uneéducation au développementdurable (Quae 2011).

Tête d’œufTête d’œufF. Pellaud

Le tour dumonde, du

programmeet de

l’annéepeut se

faire par…le tour

d’un œuf,n’est-ce

pas un tourde… magie?

Page 7: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

l’a-t-on ainsi emballé? Les réponses sont diverses etpeuvent toutes être exploitées et développées. En ef-fet, on va y trouver des aspects hygiéniques, esthé-tiques et marketing. On peut également travailler lafabrication de l’aluminium, du carton, du chocolat oudu plastique, ces pistes conduisant à des matières pre-mières différentes, dont toutes ont des conséquencesécologiques et sociales indéniables. Moult expériencesautour de ces éléments vont conduire les élèves à s’ap-proprier des connaissances géographiques, scienti-fiques, historiques et même mathématiques.

Mais un autre aspect est tout aussi intéressant: pour-quoi aime-t-on les œufs «Kinder©»? Nous entrons làdans le débat philosophique, dans la clarification desvaleurs, sans pour autant devoir leur en imposer.Qu’importe si, finalement, l’enfant décide qu’il ne peuts’en passer! L’important réside dans l’argumentationqu’il aura élaborée, dans l’interaction avec les autres,dans la mise en correspondance de ce qu’il aura acquiscomme connaissances avec ses propres convictions. Ap-prendre à gérer ses paradoxes, à vivre dans l’inconfortde l’ambiguïté fait partie de ces changements de para-digmes nécessaires à la compréhension du développe-ment durable. Mais pour celui qui estimera que laconsommation d’un tel produit heurte trop ses convic-tions, l’apprentissage sera également douloureux. Il vaimmanquablement être confronté au regard ou au ju-gement des autres, du groupe et son appartenance àcelui-ci sera peut-être remise en question. Dans un cascomme dans l’autre, la clarification des valeurs permet-tra à l’enfant de devenir plus fort, de se sentir mieuxarmé pour affronter les situations conflictuelles.

Enfin, un tel travail peut mener à une vision prospec-tive. Pourquoi ne pas inventer un nouvel œuf, ou unnouvel «objet» de désir, qui permettrait de conserverles attraits mis en évidence par les enfants tout en enfaisant un objet inerte d’un point de vue écologiqueet social, ou mieux, comme le proposent McDonough& Braungart, les auteurs de «Cradle to cradle», un ob-jet dont les déchets seraient des «nutriments écolo-giques ou technologiques»? Voilà de quoi entrer deplain-pied dans une pensée critique constructive! Sur-tout si l’on termine en écrivant à l’entreprise pour pro-poser ses idées, bien sûr argumentées!

Ce tout petit exemple montre bien le potentiel detelles thématiques. Certes, «l’œuf Kinder©» n’est pasau programme du PER. Mais tout ce qu’il permet de

toucher l’est! Le français dans l’écoute et la lecture detextes; les MITIC dans la récolte d’informations oul’écriture d’une lettre; l’économie, à travers la notionde commerce équitable, mais aussi le travail des en-fants, ce qui permet de rebondir sur la citoyenneté etles droits de l’homme; la géographie, ne serait-cequ’en identifiant le chemin qu’il fait pour arriver dansle magasin ou alors en cherchant les lieux d’où pro-viennent ses matières premières; ces dernières condui-sent aux sciences, qui comprennent aussi la physiologiehumaine liée à la digestion, autant qu’aux différentsproblèmes de santé issus aussi bien de la consomma-tion de chocolat que des pollutions provenant de l’in-dustrialisation de ce type de produits. Et finalement,qui dit santé, dit formation générale, interdépen-dances en tête. Et nous ne parlerons même pas des ca-pacités transversales…

Bref, le tour du monde, du programme et de l’annéepeut se faire par… le tour d’un œuf, n’est-ce pas untour de… magie? Ou faut-il plutôt le voir commel’œuf de Colomb de la pédagogie interdisciplinaire?

Résonances - Juin 2012 5

«Il est indispensable d’entrer dans le “faire autrement”, en passant par le “penser autrement”».

Francine PellaudDr. sciences de l’éducationResponsable de l’unité de recherche et enseignementdidactique des sciences etéducation au développement durableHEP Fribourg

(l’aut

eure

Page 8: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Les cadres généraux en Suisse en matière d’Educationau développement durable (EDD) sont la Constitutionfédérale, les constitutions cantonales, les lois canto-nales sur l’Instruction publique, des lois cantonales spé-cifiques à l’éducation au développement durable, lesAgendas 21 cantonaux et les initiatives communales.

La quasi-totalité des cantons romands, y compris le Va-lais, ont mis en place des lois ou des engagements vi-sant à intégrer progressivement la notion de dévelop-

pement durable dans l’enseignement et la formation,que ce soit en formation initiale ou en formation conti-nue des enseignants de tous les niveaux de la scolarité.

Le nouveau Plan d’étude romand (PER), qui a vu le jouren 2010, intègre dans ses orientations et dans l’une desthématiques de la formation générale, intitulée «Inter-dépendances (sociales, économiques, environnemen-tales)», quelques principes du développement durable.Aussi, dans sa présentation générale, les auteurs du

PER insistent fortement sur la placequ’occupe l’EDD dans les trois cyclesen mentionnant que les probléma-tiques liées au développement dura-ble cons tituent des enjeux majeurs dece début du XXIe siècle et qu’elles im-pliquent «d’appréhender de manièresystémi que la complexité du mondedans ses dimensions sociales, écono-miques, environnementales, scienti-fiques, éthiques et civiques.» (Présen-tation générale du Plan d’Etudes Ro-mand, version 2.0., 27 mai 2010, p. 21).

Tous les indicateurs institutionnelssemblent indiquer que l’éducationau développement durable devraitapparaître de manière importantedans les établissements scolaires.Mais dans la réalité, l’intégration dudéveloppement durable dans lespratiques est plus complexe qu’il n’yparaît. Certaines études révèlent dif-férentes conceptions de l’EDD chezles enseignants et les formateurs, cequi induit une grande dispersiondans sa prise en compte.

Certains voient l’EDD comme unematière scolaire qui fait du DD unobjet d’enseignement. D’autres con -sidèrent le DD comme des savoirsspécifiques faisant partie intégrantede certaines disciplines, la géogra-phie ou les sciences. D’autres encorevoient l’EDD en tant que concept gé-nérique qui se doit d’imprégner l’en-semble du système éducatif.

L’EDD, entre confusions et changement de paradigmeL’EDD, entre confusions et changement de paradigme

L. Dubois

6 Résonances - Juin 2012

Guide pour l’enseignement de la Géographie, de l’Histoire et des Sciencesde la nature. @ CIIP, Neuchâtel.

Page 9: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

De notre côté, nos différents travaux de recherche etnotre implication dans des projets de formation ausein des établissements, nous ont amenés à distinguercinq niveaux d’intégration de l’EDD dans lesquels nousretrouvons les conceptions précédemment énumérées:

Une éducation aux éco-gestes;Un enseignement du DD;Une intégration disciplinaire;Une approche interdisciplinaire et participative;Une remise en question des fondements et des va-leurs de l’école.

Une éducation aux éco-gestesFerme le robinet! Mets les papiers à la poubelle! Trietes déchets! Eteins la lumière! Bien entendu, à l’heureactuelle, l’éducation aux éco-gestes prend une formedifférente d’une simple liste de «gestes écologiques» àapprendre. L’approche préconisée de nos jours tentede montrer l’importance et l’utilité de ces «petites ac-tions» reproduites à grande échelle, mais cherche sur-tout à privilégier la compréhension des phénomèneset à rétablir le lien entre cause et conséquence enidentifiant clairement les effets de nos comporte-ments sur notre environnement.

Un enseignement du DDPerçues par certains comme une discipline en soi, cer-taines activités visent à faire comprendre ce qu’est le dé-veloppement durable en explicitant le concept auxélèves et en développant des outils spécifiques. Ainsi, lesélèves sont amenés par exemple à identifier les facteurs

économiques, sociaux et environnementaux dans diffé-rentes situations. Cette approche vise donc bel et bien àtravailler sur le développement durable et à en faire unvéritable objet d’étude.

Une intégration disciplinaire

Apparu dans les années 90 déjà, le concept de déve-loppement durable a vite été intégré par certaines dis-ciplines comme les sciences de la nature, notammentpar le biais de l’éducation à l’environnement et entouchant les thématiques des changements clima-tiques, de la pollution, de l’énergie, des ressources oudes déchets, ou encore par la géographie.

Par ailleurs, l’introduction du PER implique dans denombreux cas l’aménagement ou la création de moyensd’enseignement adaptés aux nouveaux objectifs. Ainsi,de nouveaux moyens d’enseignement sont apparus ouapparaîtront prochainement pour certaines disciplines.

Quelques auteurs ont ainsi saisi cette opportunitépour intégrer dans ces nouveaux moyens d’enseigne-ment quelques principes du développement durable.Par exemple, les récents moyens d’enseignement degéographie intègrent non seulement les grands prin-cipes du développement durable dans le traitementdes problématiques proposées, mais cherchent égale-ment à développer chez les élèves les outils d’analysepermettant de comprendre les enjeux sociaux, écono-miques et environnementaux actuels. Ainsi, il est no-tamment demandé aux élèves d’identifier les acteurs,leurs intentions, leurs fonctions, les valeurs qui les gui-dent, les relations entre l’homme et l’espace et l’orga-nisation de l’espace à différentes échelles.

Résonances - Juin 2012 7

PUB

Le mobilier scolaire

«L’intégration du développementdurable dans les pratiques est pluscomplexe qu’il n’y paraît.»

Colloque EDD en septembre

La prochaine Journée pratique EDD aura lieu le 12 sep-tembre 2012 de 14 h 15 à 19 h 30, au Centre Geisendorfà Genève. Son thème, «La consommation: une affaired’école», permettra d’aborder des questions relatives àl’alimentation, la santé, l’habillement, la technologie,les loisirs, etc. La journée commencera par une tableronde permettant depréciser les défini-tions de la consom-mation, de présenterl’état des lieux de laconsommation desjeunes et d’analyserl’implication de l’éducation dans une perspective EDD.Par la suite, les enseignants pourront présenter, dans lecadre de divers ateliers, des activités réalisées avec leursclasses autour de ce thème. www.globaleducation.ch

Page 10: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Une approche interdisciplinaire et participative

L’approche interdisciplinaire et participative vise avanttout à développer des projets qui permettent d’analy-ser, de comprendre et de se situer par rapport à desproblématiques authentiques. Ces projets peuventaboutir à des réalisations concrètes, par exemple lamise en place de panneaux solaires photovoltaïquessur le toit de l’école, la création et l’entretien d’unespace «biodiversité» à côté des bâtiments scolairesou l’animation d’un blog d’école sur les économiesd’énergie.

Une remise en question des fondements et des valeurs de l’écoleChangement de paradigme radical pour ce cinquièmetype d’intégration de l’EDD à l’école. Ici, il s’agitd’identifier dans l’organisation et les structures mêmesde l’institution, ce qui doit être modifié pour inventerune école capable de répondre aux enjeux du déve-loppement durable et former des citoyens pouvant re-lever les défis de notre société. L’école, qui s’estconstruite progressivement depuis plusieurs siècles, n’apas remis en question fondamentalement sa structureoriginelle – une classe, un enseignant, des disciplines,des programmes, des degrés, des horaires fixes, un dé-coupage du savoir – ni ses valeurs, qui proviennent,pour la plupart, comme l’affirme Jean-Pierre Obin(2003), d’une longue tradition. Cette approche visedonc à identifier, sans tabou, les changements à appor-ter à l’institution et à clarifier les valeurs pour que tousles apprentissages en jeu intègrent les concepts du dé-veloppement durable.

Une école mettant au premier plan l’EDD chercheradonc à lutter contre des valeurs peu compatibles aveccelles du DD et qui ont forgé notre société et notresystème éducatif, comme l’excellence unilatérale, lacompétition, la prédominance de l’intérêt individuelsur l’intérêt collectif. Elle reverra sans doute certainséléments des programmes, les attentes, le cloisonne-ment disciplinaire, le statut de l’erreur, le rapport ausavoir, la place des médias et des technologies, la ma-nière d’évaluer les élèves. Elle valorisera davantage lesintelligences multiples et les différences interindivi-duelles. Elle assouplira la notion de degrés, les ho-raires, développera l’implication et la participation desélèves et mettra en place davantage de projets au-thentiques, impliquant les parents, les collectivités, lesassociations et la population en général. Elle traiterabien entendu des enjeux de notre société, de notreplanète, en acceptant et en intégrant les concepts decomplexité, d’incertitude et d’interdépendance.

Ces différents niveaux ne sont que le reflet d’uneconfusion qui règne d’une part, autour de la défini-tion même du concept de développement durable,qui se heurte notamment à des questions idéolo-giques, et d’autre part, autour des justifications théo-riques, didactiques et épistémologiques de l’éducationau développement durable qui restent, malgré les ef-forts de clarification, floues aux yeux des acteurs del’éducation.

Si ces cinq niveaux complémentaires ont leur légiti-mité, nous avons la conviction qu’une profonde re-mise en question des structures de l’école et une clari-fication des valeurs qu’elle doit véhiculer, donc un réelchangement de paradigme, doit avoir lieu.

Références

Morin, E. 2003. 1999. Les sept savoirs nécessaires à l’éducationdu futur, URL: http://tinyurl.com/cv2uvm6, UNESCO, Paris.

Obin, J.-P. 2003. Les valeurs de l’école, Administration et édu-cation n°100.

Pellaud, F. 2011. Pour une éducation au développement du-rable, Editions Quae, Versailles.

8 Résonances - Juin 20128 Résonances - Juin 2012

Laurent Dubois Directeur du Laboratoire de didactique et d’épistémologie des sciences: www.ldes.unige.chChargé d’enseignement à laSSED, Sciences de l’éducationTECFA - Technologies éducatives:http://tecfa.unige.chUniversité de Genève, Faculté de psychologie et dessciences de l’éducation

(l’aut

eur

20 ans depuis le Sommet de la Terre de Rio

Une évolution contrastée

Les conditions de vie en Suisse sont bonnes et sesituent à un niveau élevé en comparaisoninternationale. Des inégalités persistent toutefoistant sur les plans national qu’international. La consommation des ressources non renouvelablesne permet pas de préserver les stocks disponiblespour les générations futures. Telles sont lesprincipales conclusions du «Rapport sur ledéveloppement durable 2012», publié par les officesfédéraux de la statistique (OFS), du développementterritorial (ARE) et de l’environnement (OFEV) ainsique par la Direction du développement et de lacoopération (DDC).www.bfs.admin.ch > Publications

L e d o s s i e r e n c i t a t i o n s

Page 11: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Au sein des 3 filières d’études de l’ECCG-EPP St-Guérinde Sion (Ecole Pré-Professionnelle, Ecole de Culturegénérale, Maturité Professionnelle Commerciale), desactions et des projets sont menés dans le sens du déve-loppement durable. L’ECCG-EPP de Sion coordonne lesdémarches présentées ci-après sous la forme d’unAgenda 21 d’établissement avec l’appui de la Fonda-tion pour le Développement Durable des régions deMontagne (FDDM). Cette coordination permettra:

de mobiliser toute la communauté scolaire dansl’application des valeurs de responsabilité, de res-pect et de solidarité,de mettre en cohérence les savoirs, savoir-être et sa-voir-faire,d’améliorer visiblement les habitudes de consom-mation et les comportements quotidiens,de faciliter le travail interdisciplinaire des enseigne-ments,d’éveiller l’esprit critique et innovateur des jeunesainsi que la responsabilité de leurs choix.

Ainsi en EPP depuis maintenant 5 ans, environ 10 pro-jets interdisciplinaires sont mis en place en plus des fi-lières avec une orientation particulière (EPP alternancesanté, EPP créativité) comme la connaissance du Valaiset de son tissu économique et culturel, l’alimentationpar une approche historique, culturelle et scientifique.

En 2e année MPC, le cours spécifique «apprendre à en-treprendre» permet aux élèves d’agir en tant que pe-tite entreprise par la conception d’un objet jusqu’à sa

distribution en intégrant le développement durabledans le choix des matériaux, du type d’entreprise réa-lisant l’objet et du mode de distribution.

En 3e ECG, les élèves ont l’opportunité depuis mainte-nant 2 ans de participer à un cours sur le développe-ment durable dans le cadre de l’«option d’école» à rai-son de 2 heures par semaine sur un semestre. Une pre-mière prise de connaissance de ce concept est effectuéeà l’aide d’une réflexion personnelle sur leurs connais-sances et comportements. L’intégration des différentesdimensions du développement durable est facilitée parl’étude d’objets de façon globale. Ensuite, de manièreparticipative, les élèves apprennent à analyser des si-tuations concrètes de leur quotidien scolaire et à for-muler leurs besoins et attentes par rapport à desthèmes touchant les 3 dimensions principales du déve-loppement grâce à des indicateurs, par exemple:

pour la dimension sociale: communication entre lesélèves, entre élèves et professeurs, avec les autresmembres de l’école, avec l’extérieur; améliorationdu bien-être, de la santé, de la sécurité, des loisirs,de l’alimentation, de l’animation, de la propreté,de l’intégration, etc.pour la dimension économique: accès à certainsbiens (livres scolaires ou autres), aux repas, matérielà disposition, etc.pour la dimension écologique: gestion des diffé-rentes ressources (énergie, eau, papier, déchets) etmodification des comportements liés à ces res-sources, etc.

L ’EDD à l’ECCG-EPP de Sion: une approche concrèteL ’EDD à l’ECCG-EPP de Sion: une approche concrète

Résonances - Juin 2012 9

Les deux classes ECG qui mènent un projet EDD, avec Aurélie Chappaz Seng, leur enseignante.

Page 12: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Les élèves sont répartis dans des groupes selon leur affi-nité pour les sujets proposés. Cette démarche d’Agenda21 scolaire se base sur le modèle genevois comprenantles étapes suivantes: définition du thème, des dimen-sions touchées, des acteurs, élaboration du diagnosticde l’état actuel, des objectifs visés et du plan d’actions.

Un rapport écrit rassemble ces différents points et unedéfense orale argumentée devant la directrice de l’éta-blissement, Anne-Lucie Vergères, finalise le projet.Après examen de la faisabilité des actions proposéespar les élèves selon des critères de budget, de facilitéde mise en place et de marge de liberté de l’école, laDirection décide de la mise en place de certaines d’en-tre elles. A la suite de propositions d’élèves du cours del’année dernière, les actions suivantes concrètes ontété mises en place:

Installation de containers de récolte de PET à desemplacements définis.Système de récolte de vieux papiers dans chaqueclasse accompagné d’une affiche de sensibilisationet avec désignation d’un élève responsable. Promotion de l’eau potable comme boisson de baseà l’école par l’autorisation d’avoir une bouteilled’eau ou une gourde en classe. Un sondage auprèsdes professeurs et une demande écrite à la Direc-tion avaient été préalablement faits par les élèves.

Création d’un groupe Facebook «le covoiturage àl’ECCG-EPP» afin de mettre en relation les élèveshabitant dans la même région pour leur déplace-ment jusqu’à l’école.Mise à disposition d’un micro-ondes dans la cafété-ria afin d’offrir un moyen économique, sain et ra-pide de manger chaud à l’école.

Suite aux propositions faites le 1er semestre 2011-2012,un déplacement des zones fumeurs avec mise en placede cendriers adaptés est planifié. Un système de coursd’appui «inter-élèves» ainsi qu’une bourse d’échangesd’ouvrages scolaires ont retenu également l’attentionde la Direction.

Aurélie Chappaz Seng

Rencontre avec deux classes d’ECG

Début mai 2012, deux classes parallèles de la filièreEcole de Culture générale sont au stade de la récolted’informations et d’arguments pour présenter l’actionconcrète qu’ils souhaitent défendre dans le cadre ducours d’EDD donné par Aurélie Chappaz Seng. Dans lecadre de cette étape pratique, l’enseignante est à dis-position de chacun des petits groupes, constitués paraffinités autour d’une idée, afin de les aider dans leurrecherche. Pour Aurélie Chappaz Seng, «il est essentielque les élèves s’approprient la thématique, afin qu’ilspuissent se construire leur propre regard à propos desdifférentes prises de position sur l’EDD et qu’ils devien-nent des acteurs du changement au sein de leur école».

Un éventail d’idées «durables»En découvrant les pistes d’amélioration débattuesdans chacune des deux classes, on se rend vite comptecombien l’éventail des propositions d’actions est large.Certains projets privilégient la dimension écologique,d’autres les dimensions sociale ou économique etd’autres encore sont davantage multidimensionnels.Si un groupe planche sur l’utilisation du papier recy-clé, un autre envisage de revoir certains aspects depropreté, un autre encore tente d’élaborer un règle-ment permettant d’éviter la sanction de la confisca-tion des téléphones portables, jugée inadaptée.

Alain explique que son groupe examine la possibilitéde mettre en place un petit magasin disposant d’unstock de fournitures de base en papeterie. Delphineprécise que c’est un système qui existe déjà au CO deDerborence et qui est géré par le concierge et ouvert

10 Résonances - Juin 2012

www.ecsion.ch/?p=projets_ecole

Blanche Mathey-Villard, cheffe de projet à la FDDM«Le projet des ECG constitue unpoint de départ pour une mise enœuvre concrète d’un Agenda 21scolaire, en lien avec le 15e enga-gement de l’Agenda 21 cantonalportant sur la formation des jeunesaux principes du développement durable. Ce qui estintéressant avec cette démarche, c’est l’inscriptiondans la continuité, l’intégration de différents parte-naires dans cette dynamique durable et l’orientationrésultats, puisque le savoir de la première partie ducours mène à des actions concrètes et quasi immé-diates alors que souvent les projets s’arrêtent au mieuxà l’étape du vouloir agir. Pour ma part, ce qui m’a leplus étonnée dans cette démarche, c’est l’efficacité durelais des idées d’une classe à l’autre. Pour ce projet, laFDDM a apporté un soutien initial au niveau des res-sources pédagogiques ou du choix des intervenants etaccompagne les jeunes qui le souhaitent dans leurs re-cherches. De manière générale, la FDDM contribueprincipalement à donner aux acteurs scolaires une vueplus globale du projet, en proposant un accompagne-ment en fonction des besoins et des attentes.»

Page 13: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

quelques heures par semaine. Pour défendre ce pro-jet, les élèves étudient avantages et inconvénientséconomiques et écologiques plus particulièrement.

Skendije est la porte-parole du groupe qui planche surl’intérêt d’avoir une bibliothèque-médiathèque declasse, qui serait alimentée par les coups de cœur litté-raires, musicaux, cinématographiques… des élèves.Passionnée de lecture et à l’origine du concept, elleexplique qu’un livre conseillé par un ou une camaradeprésente un intérêt supplémentaire, ne remettanttoutefois pas en question la bibliothèque de l’école. Etd’ajouter: «Cette bibliothèque permettrait de créerdes liens entre les élèves de la classe autour du savoir,ce qui pourrait contribuer à élever le niveau de culturegénérale.» Ici c’est la dimension sociale qui prime.

Les atouts de la démarcheInterrogés sur ce qu’ils apprécient dans cette démarche,les élèves mettent en avant son caractère concret. «Dés-ormais on sait qu’on peut agir à notre échelle», expliqueCaroline. Cette élève souligne qu’avant elle se sentaitimpuissante, tandis qu’avec ce projet elle a découvertqu’elle n’était pas condamnée à subir. Plusieurs élèvesévoquent aussi l’évolution de leur point de vue, préci-sant qu’avant ils associaient l’EDD exclusivement à l’en-

vironnement et à l’écologie. Et le fait que la directriceécoute leur argumentation pour éventuellement faireévoluer l’école les mobilise. Ils savent par ailleurs qu’unprojet refusé ne tombe pas pour autant aux oubliettes,étant donné qu’Aurélie Chappaz Seng ressort les tra-vaux des précédentes volées si un même thème est re-tenu, histoire de ne pas réinventer à chaque fois la roue.

Quelques groupes relèvent qu’ils ont particulièrementapprécié l’intervention des conférenciers invités. Pourchoisir des intervenants externes et spécialistes detelle ou telle thématique, Aurélie Chappaz Seng peutcompter sur l’appui de la FDDM.

Des bémols très relatifsPlusieurs élèves regrettent un peu de ne point pouvoirconstater les effets de leurs propositions, étant donnéqu’ils sont en dernière année de formation. Reste quece bémol est vite relativisé par d’autres, qui considè-rent que c’est plus logique ainsi, sachant qu’en 3e an-née ils connaissent mieux l’école.

Changeront-ils durablement leur comportement? Au-cun ne l’affirme, considérant que la sensibilisation,même si elle bonne, est vite oubliée.

Comment améliorer ce cours? Les réponses à cette ques-tion ne sont pas unanimes. D’aucuns voudraient encoreplus de pratique, d’autres trouvent toutefois que l’équi-libre est réussi. Le groupe de Sasha, Linda et Deborahsuggère d’élargir à des projets utiles à la ville de Sion.

Une approche transposable au COCertains élèves estiment que ce projet pourrait êtreadapté dans d’autres établissements scolaires, à partirdu CO. Quelques-uns pensent que le projet pourraitaisément être transposé à l’école primaire, d’autrestrouvent toutefois que c’est quand même un peu com-pliqué pour de jeunes élèves. Pour Laurent, c’est uneévidence, «le développement durable, via une ap-proche concrète, devrait être inscrit au programme dela scolarité obligatoire». Quelques élèves évoquent lasensibilisation des parents aux questions du DD.

Motivation et engagement caractérisent bien l’étatd’esprit des élèves qui auront «vendu» fin mai leurprojet à la directrice.

Nadia Revaz

Résonances - Juin 2012 11

Anne-Lucie Vergères, directrice de l’ECCG-EPPde Sion«Lors de la mise en place de l’op-tion en 3e ECG, j’ai fait une miseau concours auprès des ensei-gnants. J’ai rapidement retenudeux modules, dont celui d’Auré-lie Chappaz Seng sur le développement durable. Masensibilité pour la thématique a été un premier critèrede choix. L’autre aspect qui m’a semblé particulière-ment pertinent était de faire réfléchir les jeunes sur ledéveloppement durable en lien avec ce qui se passedans l’école. Lorsque les groupes ont ficelé leur projet,ils me le présentent et je leur donne mon point de vuede directrice, en tant que responsable de l’administra-tion, des budgets de l’école et en tant que partenaire dela Ville de Sion au niveau des bâtiments. Parfois, mêmesi le projet est bon, je leur dis clairement que c’est justeirréalisable, et je crois que les élèves le comprennent, dufait qu’il y a échange d’arguments. Il arrive aussi quedes projets méritent d’être complétés. Les changementsproposés par les élèves, même si de l’extérieur ils peu-vent paraître très minimes, sont précieux et contribuentau mieux vivre ensemble. Je crois qu’une école a tout àgagner de partir des suggestions d’élèves.»

Prochain dossier

Eclairage 2012-2013Délai rédactionnel: 6 août 2012

Page 14: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Des ressources EDD disponibles à la FDDM

Un jeuI.D.D. - Quellesidées pour ledéveloppementdurable? (dès 10ans, créateur-éditeur: Valorémis).

Un ouvrage qui interpelleRaisson Virginie (2010) 2033 - Atlas des Futurs duMonde, Editions Robert Laffont.

Un guide pour l’enseignant (avec DVD)Domont Philippe, Rauch-Shwegler Thea (2011) Lesbonnes questions du développement durable, EditionsSylvacom.

Une expérience concrète en semaine thématique:Atelier forêt de montagne(www.bergwald.ch/fr/home.html).

Des ressources internet proposées par la FDDMyouthXchange: plus de 500 pages de faits & chiffrespour en apprendre davantage sur notre mondewww.youthXchange.net

Plus de 500 conseils pratiques pour économiserl’énergie et préserver l’environnement: www.ener-gie-environnement.chhttp://act.adforum.com (partir de l’image... cam-pagnes pour un développement durable recensées,site en anglais, géré par www.act-responsible.org)

Des sites pour aller plus loinAdresses valaisannes

Ecole-économie: www.ecole-economie.ch > Déve-loppement durableSite de l’animation pédagogique pour les sciences:http://animation.hepvs.ch/sciences-de-la-nature >EDDFondation pour le développement durable des ré-gions de montagne: www.fddm.chCentre régional des populations alpines, via cer-taines de ses animations: www.crepa.ch/animation

Adresses suissesFondation Education et Développement: www.glo-baleducation.chPortail suisse de l’éducation à l’environnement:www.educ-envir.chCDIP (Conférence suisse des directeurs cantonauxde l’instruction publique) et EDD: www.cdip.ch >Domaines d’activité > Autres thèmes et projetsCIIP (Conférence intercantonale de l’instruction pu-blique de la Suisse romande et du Tessin) et EDD:www.ciip.ch > Domaines d’activités > Développe-ment durableRépertoire des moyens d’enseignement de l’Agenced’information agricole romande: www.agirinfo.com/?cat=39&art=242

En une adresseDécouvrez les bonnes adresses en un clic depuis lePearltree Education en vue du développement dura-ble (EDD): http://pear.ly/2Gtr

Des idées pour aller plus loin…Des idées pour aller plus loin…

12 Résonances - Juin 2012

Brochure sur la consommationAchetons pour la planètedonne aux jeunes despistes pour qu’ils devien-nent au travers de leursactes d’achat des con -sommateurs conscientsdes problèmes liés à l’en-vironnement. Le nouveaudossier scolaire de l’OFEV a été conçu pour le niveausecondaire II (dès la 8e année) et cherche à inciter lesjeunes à réfléchir à leurs comportements dans leurspratiques de consommation et à leur capacité d’actionen faveur de l’environnement.Markus Ahmadi. Achetons pour la planète. Dossier pé-dagogique sur l’environnement, la consommation res-ponsable et les écobilans. Lausanne: LEP, 2012.http://mailing.editionslep.ch/achetons-pour-la-planete

http://pear.ly/2Gtr

Page 15: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Résonances - Juin 2012 13

Le secteur documentationpédagogique de laMédiathèque Valais - Saint-Maurice propose quelquessuggestions de lecture en lienavec le dossier pour aller plusloin. Tous les documentsmentionnés sontbien sûrdisponibles à laMédiathèqueValais - Saint-Maurice (cf. cotesindiquées) et pourcertains à Sionégalement.

BERHAULT G., Développementdurable 2.0: l’internet peut-ilsauver la planète?, «L’Aubepoche essai», La Tourd’Aigues: Ed. de l’Aube, 2010.Cote: 502.3 BERH

L’éducation au développement durable: de l’école au campus,«Questions contemporaines», Paris, Ed. L’Harmattan, 2010.Cote: 502.3(072) EDUC

Education en vue du développement durable, école et formation des enseignants: enjeux, stratégies et pistes,«Formation et pratiques d’enseignement en questions: revue

des HEP de Suisse romande et du Tessin; no 13, 2011»,Neuchâtel, Conférence des directeurs des hautesécoles pédagogiques etinstitutions assimilées deSuisse romande et du Tessin, 2011. Cote: 371.13(494) EDUC

Il était une fois... notre terre [Enregistrement vidéo], Vol. 1-3, [Paris],

Procidis, 2009. Cote: 502.3 ILET

PELLAUD F., Pour une éducation au développement, «Essais»,Versailles, Quae, 2011. Cote: 502.3(072) PELL

PUECH M., Le développement durable: un avenir à faire soi-même, «Mélète», Paris, Ed. Le Pommier, 2010. Cote: 502.3 PUEC

La bibliographie de laDocumentation pédagogique

La bibliographie de laDocumentation pédagogique

Sensibiliser les élèves audéveloppement durable[Enregistrement vidéo],«Pédagogies en dévelop pe -ment», [Dijon], Scérén-CRDPBourgogne, 2008. Cote: 502.3(072) SENS

DE VECCHI, G., PELLEGRINO, J.Un projet pour... éduquer au développement durable,Paris, Delagrave, 2008. Cote: 502.3(072) DEVE

VEYRET Y., Développementsdurables: tous les enjeux en 12leçons, Paris, Autrement, 2010.Cote: 502.3 VEYR

WILGENBUS D., Le climat,ma planète... et moi!: unprojet EEDD cycle 3: guide dumaître, «La main à la pâte»,Paris, Ed. Le Pommier, 2008.Cote: 504.3(072) WILG

Page 16: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Nous vous présentions dans le nu-méro d’avril de Résonances (p. 22)l’existence d’une collection d’expo-sitions sur des sujets scientifiques,empruntables à la MédiathèqueValais St-Maurice pour une duréede 56 jours, négociable en fonctiondes projets d’établissement.

Chaque exposition se présente sousla forme de panneaux muraux entissu ultra léger de 80 x 120 cm àsuspendre. Ils sont roulés dans untube en plastique facilement trans-portable.

La collection empruntable à la Mé-diathèque Valais St-Maurice et dé-crite sous www.mediatheque.ch/valais/documentation-pdagogique.html compte à ce jour 21 titres.

Parmi toutes les expositionsproposées, certaines peuventprésenter un intérêt avec lethème du mois dont voici unéchantillon:

Biodiversité, vitale et fragileCette exposition décrit l’impor-tance de la diversité des espècesvivantes et du maintien des équi-libres écologiques. Sous la pres-sion des activités humaines, ellesdisparaissent à un rythme accé-léré.

Climat en danger Cette exposition décrit le réchauf-fement climatique observé à lasurface de la planète depuis le dé-but de l’ère industrielle, en expli -que les raisons et les conséquencessur le cycle de l’eau, les climats del’ensemble du globe et les écosys-tèmes.

Créd’eau

Cette exposition présente et analyseles besoins en eau de la populationmondiale qui ne cesse de s’accroître.Sur la planète, une personne surquatre n’a pas accès à l’eau potable.La situation va s’aggravant, pour-tant les solutions technologiquesexistent.

Quel développement pour demain?Cette exposition présente l’impactdes activités humaines sur la sur-face de la Terre, depuis la révolu-tion industrielle (épuisement desressources, aggravation des pro-blèmes écologiques et sociaux...).

Expositions scientifiques Double HéliceExpositions scientifiques Double Hélice

14 Résonances - Juin 2012

D o c . p é d a g o g i q u e

En prêt à la MédiathèqueValais St-Maurice

Pour vos réservations vous pou-vez contacter: [email protected]

Chaque exposition est facilement

transportable.

Pionners du climat

Arrivée en Suisse romande

De l’école enfantine au niveau secondaire, des écoliers de tous âges réalisent des projets en rapport avec la protection du climat. Les enseignants bénéficient d’un soutien dans le cadre de l’élaboration etde la mise en œuvre de leurs idées grâce à l’initiative «Pionniers du climat»,qui arrive en Suisse romande. Les enseignants intéressés peuvent demander à myclimate de venir dans leur classe pour dispenser une leçon d’introduction. La Fondation proposegratuitement des leçons d’initiation interactives et adaptées à chaque niveau sur le thème «Climat et énergie». Par ailleurs, le matériel didactique«Leçons pour les pionniers du climat» au format pdf propose auxenseignants des leçons d’enseignement sur mesure.www.pionniersduclimat.ch

E n r a c c o u r c i

Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Résonances - Juin 2012 15

Les DVD-R sont à disposi-tion des enseignants etdes étudiants et sont dé-posés dans le site de St-Maurice. Par le biais ducatalogue online de la Mé -diathèque Valais (RERO-Valais), ceux-ci peuvent êtreréservés et retirés dans l’undes trois autres sites de laMédiathèque Valais moyen-nant un délai d’au minimum72 heures (jours ouvrables).Leur emprunt est strictementréservé à des fins pédago-giques, pour une durée de 14jours, avec possibilité de 5 prolon-gations tant que le document n’estpas réservé par un autre lecteur.

Les enseignants peuvent exprimerleurs souhaits d’enregistrementpour le jeudi midi précédant la se-maine de diffusion de l’émission àl’adresse suivante: [email protected].

Nanotechnologies, la révolution invisible!1. L’homme amélioréLes premiers produits «nano», donton dit déjà qu’ils pourraient per-mettre l’émergence d’un hommenouveau, font leur apparition enmédecine. (TSR)

2. Pour une planète plus verte Dans le domaine environnemental,les découvertes liées aux nanotech-nologies suscitent autant d’enthou-siasme qu’elles font naître de crain -tes légitimes. (TSR)

3. Le meilleur des mondes? La prolifération des nanotechnolo-gies pourrait faire évoluer en pro-fondeur le rapport au monde dechacun, ce qui ne va pas sans susci-ter des inquiétudes. (TSR)

Diffusé sur Arte, les 2, 9 et 16 février 2012Cote 539.1 NANO

Sur le même sujetBurn out: la lutte s’organise; Nanotechnologies, le spectredu surhomme

Un surhomme qui allierait les forcesde l’être humain et de la machine.Nano, c’est l’infiniment petit, prèsde 100’000 fois plus petit que lediamètre d’un cheveu. Il existe déjàdes centaines de produits estampil-lés «nano» que ce soit des peinturesou des surfaces. Cette technologie

en plein essor ouvre égale-ment d’incroyables possibi-lités dans le domaine médi-cal. Mais ses applications«transhumanistes» sonttrès contestées.

Emission «Temps présent».Diffusée le 7 février 2008sur TSR1Cote 613.6 BURN

Cuisine de chefs: lascience des saveurs

«Sabine et Jamy sont partis à la ren-contre de Thierry Marx, un grandchef capable de passer une anguilleà l’IRM pour détecter les nerfs inop-portuns ou de s’intéresser aux na-notechnologies pour améliorer sesrecettes.»

Emission «C’est pas sorcier». Diffusée le 25.05.08, sur FR3Cote 641.5 CUIS

D o c . p é d a g o g i q u e

Les nanotechnologies en plein essor.

D VD-R documentaires: les suggestions du moisD VD-R documentaires: les suggestions du mois

Ecriture web

Guide québécois

Publication librementtéléchargeable au format pdf, leguide «Ecriture web» prodiguedes conseils spécifiques destinésaux internautes qui désirentapprendre à présenterl’information en tenant comptedes possibilités du web, commeles hyperliens, la vidéo, le son oules illustrations. http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/documents/fab/document/FAB_ecriture_web.pdf

E n r a c c o u r c i

Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Le Forum annuel de la Planta a fêtésa 20e édition en avril dernier. Troisrecteurs (Roger Sauthier, Marius Du-moulin et Francis Rossier) et deux en-seignants-coordinateurs successifs(Maurice Farquet et Denis Varrin)ont soutenu cet ambitieux projet etlui ont insufflé leur énergie. Ainsi,depuis 1992, vingt volées d’étudiants(130 par édition) ont simulé une As-semblée générale de l’ONU dans lasalle du Grand Conseil valaisan.

Lors du discours d’ouverture de cetteédition de 2012, Jean-Albert Ferrez,président du Grand Conseil jusqu’enmai dernier, a lancé un appel à l’au-ditoire estudiantin en le rendantattentif à l’importance de la prove-nance de l’information: «Soyez criti -ques, méfiez-vous des solutions sim -ples, méfiez-vous des évidences!».

Une démarcheinterdisciplinaireCette année, les résolutions présen-tées par les délégations portaientsur la mondialisation et les droitséconomiques et sociaux et sur ledroit d’ingérence et la responsabi-lité de protéger. Autant dire qu’avecde telles questions à examiner, lapréparation ne peut pas être laisséeau hasard. Les étudiants ont bénéfi-cié de conférences or-ganisées par le Lycée-Collège, notammentavec des politiciens etdes diplomates, de do-cuments détaillés four-nis par Denis Varrin,mais c’est à eux de four-nir un travail personnelafin d’adopter au plusprès le point de vue dupays qu’ils représentent.L’avant FAP est un bel

exemple d’interdisciplinarité favori-sant la réflexion, l’argumentation etle débat, dans une perspective inter-nationale.

Les discours lors de la remise desprix 2012 (premier prix attribué auxdéléguées chinoi ses) ont été l’occa-sion de faire un retour dans le passédu FAP et dans les anecdotes de ladiplomatie. Ainsi que le résume lerecteur Francis Rossier, «le FAP, c’estdu sérieux et de la fantaisie»: du sé-rieux pour les idées débattues et de

la fantaisie pour les dé-guisements en particu-lier. L’ambassadeur Ber-nard de Riedmatten,président du jury, apour sa part soulignéque l’exercice du FAPétait non seulementutile mais nécessairepour mieux compren-dre les défis plané-taires et les mécanis -mes permettant de

trouver des solutions collectives.L’Ambassadeur a vanté les méritesde l’éloquence, racontant commentà l’ONU, «la vraie», le délégué d’untout petit pays, le Vanuatu, avaitréussi à se faire entendre bien au-delà de l’importance du pays qu’ilreprésentait. Après l’éloge du com-portement des présidents du FAP,l’Ambassadeur précise avoir trouvéles résolutions trop ambitieuses,donc augmentant le nombre d’at-taques possibles pour les déléga-tions. Et d’expliquer que la diplo-matie implique de ne jamais ou-blier d’anticiper les réactions desautres pays et de prendre le tempsde se créer un réseau d’amis et d’al-liés. Un point stratégique que lesétudiants de la 21e édition auront àcœur d’améliorer.

Le FAP, fenêtre sur le monde, a fêté ses 20 ansLe FAP, fenêtre sur le monde, a fêté ses 20 ans

16 Résonances - Juin 2012

S e c o n d a i r e I I

www.lcplanta.ch > Projets > FAP > FAP 2012Le recteur

Francis Rossier.

Le FAP dans le regard du recteur Francis Rossier.

Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Résonances - Juin 2012 17

Comme promis, nous vous propo-sons de découvrir ensemble ce quise cache derrière le concept deCRÉATIVITÉ d’abord de manièrethéorique, puis, au fil du temps, entissant des liens avec le PER et ennous limitant volontairement à lamusique.

Regard rétrospectifSi l’on se base sur les enquêtes etsur les entretiens que nous avons puavoir avec les enseignants, il sembleque, dans nos classes, la partie créa-trice n’est pas particulièrement dé-veloppée. Les propositions figurantdans les Moyens romands d’ensei-gnement de la musique paraissentdifficiles à réaliser et un peu trop ri-gides. D’autre part, beaucoup d’en-seignants doutent de leurs capaci-tés à mettre en œuvre cet aspect dela musique. Enfin, le temps à dispo-sition semble jouer un rôle non né-gligeable dans la non-entrée enmatière dans ce domaine.

Signalons toutefois, çà et là, des ex-ceptions à cette situation mais troppeu pour qu’on puisse parler d’unélan positif.

Nous nous permettons toutefois derappeler Le train du rêve à nos lec-teurs, ce grand projet cantonal decréations de chansonsdestinées à la fête can-tonale de chant deBrigue en 1996. A ceteffet, Stéphane Germa-nier et Bernard Ober-holzer avaient réaliséun document explicatifque vous pouvez trou-ver sur le site de l’ani-mation musicale.1 Nousactualiserons bien sûr

ce document mais signalons que leschansons de ce recueil (partitionset CD’s) n’ont pas pris une rideet peuvent être commandées à laCECAME (Centrale cantonale desmoyens d’enseignement).

Signalons peut-être que la place dela créativité à l’école est parfois at-taquée par celles et ceux qui neparlent que du pouvoir transmissifde l’école.

DéfinitionPour les psychologues, le conceptde créativité est défini comme «lacapacité à réaliser une productionqui soit à la fois nouvelle et adap-tée au contexte dans lequel il semanifeste2».

Dans le Plan d’étude romand (PER),la pensée créatrice figure en bonneplace comme capacité transversale:

varier ses sources d’inspirationtirer parti des changementsexprimer ses idées sous des for -mes nouvellesfaire une place au rêve et à l’ima-ginaire…

Improviser, inventer, créer semblentles mots génériques dans le domai -

ne qui nous intéresse.

Un terrain favorableSommes-nous dans uncontexte idéal pourpromouvoir la créativi -té à l’école?

Rappelons s’il le fautque la créativité n’est

pas l’apanage des arts, tant s’enfaut. De notre point de vue, il estdonc nécessaire que l’enseignantait une posture générale créatricequelle que fût la branche ensei-gnée et qu’il ne soit pas obsédé parles résultats scolaires ou les pres-sions externes de ceux qui voient enl’école une simple chambre d’enre-gistrement.

De manière générale, les nouveauxmoyens d’enseignement (français,maths, sciences…) laissent une placeà l’imaginaire et à la création. Il n’ya donc aucune raison que les bran -ches artistiques soient prétéritées,notamment la musique, puis que làest notre interrogation.

Volonté des enseignantsLa mise en pratique de l’esprit créa-tif des élèves dépend en grandepartie de la volonté des enseignantsqui doivent faire preuve d’unebonne dose d’humilité et avoirconfiance en leurs capacités. Car iln’est point nécessaire de maîtriser lamagie des gammes chromatiquesou la polyrythmie amazoniennepour «mettre en œuvre» les élèves.Nous proposerons cet automne, enlien avec le PER, des activités quirendront les élèves et leurs ensei-gnants pleins de bonheur créatif.

Bonnes vacances et à tout bientôt.

Bernard Oberholzer et Jean-Maurice Delasoie

Notes

1 http://animation.hepvs.ch/musique2 Lubart, 200, in A l’école de la créati-

vité, dossier réalisé par Christian Yerli,pour le mensuel L’Educateur.

Approche de la créativitéen musiqueApproche de la créativitéen musique

E d u c a t i o n m u s i c a l e

Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Rencontre avec des ap-prentis électroniciensen 2e et en 3e année,ainsi qu’avec FrédéricGaspoz, professeur etresponsable de la filière.Ce jour-là, dans le labora-toire d’électronique, tan-dis que les élèves de 3e

planchent sur des projetsindividuels, ceux de 2e tra-vaillent en équipe pourconstruire un robot qui de-vra suivre un tracé précis.Pour l’enseignant, ce coursde robotique, se déroulantsur 9 demi-journées, est par-fait pour réviser les notions d’élec-tronique et de programmation.

Le choix de l’électroniqueSarah, apprentie en 2e année, s’ima-ginait ingénieure dès la 6P, pensantqu’elle irait à l’EPFL. D’abord ins-crite au collège, elle a alors décou-vert que l’Ecole des métiers permet-tait d’aller directement en HES.Pour expliquer leur présence danscette école, d’autres évoquent ungrand frère ou un copain ayantsuivi l’une des filières de l’EMVs.Quant au choix de l’électronique, ils’est souvent fait après la 1re annéede tronc commun, car la plupartpensaient devenir informaticiensou automaticiens.

La passion de l’électronique

Les jeunes de la filière électroniqueapprécient le fonctionnement del’école, en particulier son alternanceentre théorie et pratique (labora-toire et stage en entreprise). Les ap-prentis parlent avec enthousiasmede leurs projets. David, en 3e année,pour son travail productif indivi-duel, est en train de reprogrammerune manette de console Wii, viaBluetooth. D’autres TPI sont liés auson, à l’affichage de l’heure en let-tres via l’activation des LED corres-pondants, etc. Et si des jeunes aban-donnent l’EMVs, selon Frédéric Gas-poz, c’est rarement par manqued’intérêt pour la profession, maisen raison des exigences scolaires

élevées. En effet, les jeu -nes doivent réussir la pre-mière année et n’ont en-suite le droit qu’à un seuléchec.

Des compétencestechniques et transversalesAvec les cours à l’écoleainsi que les stages enentreprise, les jeunesacquièrent assez vitedes compétences de

bon niveau. Curiosité,esprit d'équipe et autonomie sontdes maîtres-mots au sein du labooù un professeur est toujours pré-sent, mais pas forcément celui aveclequel a été initié le projet.

L’avenir dans l’électroniqueAu terme de l’EMVs, quelques-unsdécrochent directement un emploidans l’une des entreprises valaisan -nes qui engagent des électroniciens,cependant – en très grande majo-rité – ils poursuivront leur formationà la HES-SO Valais pour devenir in-génieurs, via un Bachelor of ScienceHES-SO en Systèmes industriels (In-fotronics, Power & Control ou De-sign & Materials). L’apprentissaged’électronicien en Ecole des métiersrépond aux besoins de la formationtertiaire et à la demande du marchédu travail, ce qui constitue un atout.Des labos pour les électronicienssont organisés à la HES-SO Valais etc’est l’EMVs qui s’occupe des placesde stages en entreprise, ce qui ouvrela voie de la spécialisation et assureles débouchés à la filière.

Un regard contrasté sur l'école obligatoireQuelle perception ces jeunes ap-prentis, dont les résultats scolaires

18 Résonances - Juin 2012

R e n c o n t r e

L’EMVs en brefL’EMVs, dirigée par Joseph Métrailler, offre une formation théorique et pra-tique en école, complétée par des stages en entreprises, pour les professionsd’automaticien-ne, électronicien-ne, informaticien-ne et dès août 2012 dedessinateur-trice constructeur-trice industriel-le. L’apprentissage, qui dure 4ans, permet d’obtenir un certificat fédéral de capacité (CFC) et une maturitéprofessionnelle technique (MPT) afin d’accéder aux hautes écoles spécialisées(HES) sans examen. www.emvs.ch

Sarah et Grégory, apprentis électroniciens.

EMVs: filière électroniqueEMVs: filière électroniqueNadia Revaz

Page 21: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

étaient bons, ont-ils de l’école obli-gatoire? «Avant l’EMVs, je n’avaispas envie le matin d’aller à l’école.Pour moi, c’était trop abstrait, maismaintenant la théorie est toujoursreliée à la pratique, donc je com-prends mieux à quoi cela me sertd’apprendre. Désormais les ma-thématiques font sens», expliqueAmara, apprentie en 2e année. Ainsiplusieurs jeunes soulignent que,même s’ils n’avaient pas de diffi-culté scolaire, ils s’ennuyaient sou-vent, trouvant la formation tropgénérale, et auraient été plus moti-vés si l’école obligatoire avait étédavantage orientée projet et ap-proche pratique. Pour Grégory, éga-lement apprenti en 2e année, «encours de science, les enseignants dèsle primaire auraient pu proposerdavantage d’expérimentations enlien avec les thèmes abordés.»

Intégrer de la robotique dans la sco-larité? Evidemment que cela n’au-rait pas déplu à ces futurs électroni-

ciens. «En robotique, il y a toujoursun problème à résoudre, une straté-gie à avoir, aussi c’est un bon moyende développer des compétences enlogique et dans le même temps de

promouvoir les métiers techniques»,commente Frédéric Gaspoz.

Les apprentis rencontrés mention-nent un autre point faible de l’écoleavant leur entrée en EMVs, c’estl’orientation. Kylian, en FPIA (for-mation professionnelle initiale dis-pensée à l’EMVs destinée aux titu-laires d’une formation gymnasialeou équivalente), est d’abord passépar l’Ecole de commerce: pour sapart, il estime que trop souvent lesprofs et les conseillers en orienta-tion ignorent la distinction entreélectricien et électronicien et ou-blient de parler de l’Ecole des mé-tiers. Il insiste: «l’électronique c’estun métier multifacettes». Les deuxseules filles de la classe de 2e annéeobservent que la technique est en-core perçue comme masculine, sansen comprendre les raisons. Même siles classes mixtes sont rares, FrédéricGaspoz les préfère, les trouvant pluscalmes.

Faudrait-il faire davantage de pubpour l’Ecole des métiers? C’est unoui unanime. Alors parlons-en, par-lez-en… Et si des classes de l’écoleobligatoire veulent aller voir un ro-bot champion suisse (cf. encadré)ou découvrir la filière électroniquede l’EMVs, Frédéric Gaspoz les ac-cueille volontiers.

Résonances - Juin 2012 19

Le Valais champion suisse de robotiqueBravo aux jeunes de la l’EMVs (apprentis électroniciens) et de la Base aé-rienne de Sion (apprentis polymécaniciens) qui ont gagné la coupe SwissEuro-bot Open lors du Festival de robotique organisé à l’EPFL le 5 mai dernier, de-vant des équipes com-posées d’ingénieurs oude futurs ingénieurs. Laforce de l’équipe valai-sanne, c’est la fiabilitétechni que de leur robotEMBA. Le team valaisana ainsi pu participer à lafinale internationale àLa Ferté-Bernard, avecson robot ramasseur depièces. Yannick Dayer,apprenti de 4e année etchef du team, estimen’avoir pas seulementacquis des compétencestechniques grâce à ceprojet: «J’ai surtout pro-gressé en matière de gestion d’équipe.» Autre point fort pour lui, il a pu conci-lier la participation au concours avec son travail pratique de fin de formation,ayant entièrement conçu l’une des pièces électroniques du robot.http://eurobot-emvs.blogspot.com

Yannick Dayer (à gauche), Frédéric Gaspoz(à droite) et le robot vainqueur au milieu.

Page 22: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Dans le cadre des séances de for-mations spécifiques obligatoires duPlan d’études romand (PER) pourles enseignants des deux premièresannées des Cycles I et II (degrés 1,2 et 5, 6 HARMOS), les conseillersmultimédias sont intervenus à l’in-térieur de l’atelier Formation géné-rale / Capacités transversales.

En effet, la partie consacrée auxMITIC (Médias, Images, Technolo-gies de l’Information et de la Com-munication) a provoqué quelquescraintes chez certains. Le rôle desanimateurs MITIC1 était donc derassurer leurs collègues sur la tâcheque cela impliquera dès l’annéeprochaine en leur proposant, no-tamment, des ressources.

Si ces présentations ont été adap-tées spécifiquement au public pré-sent (Cycles I ou II), le concept gé-néral des MITIC dans le PER reste lemême à travers les différents de-grés (y compris au Cycle III) et com-prend les points essentiels suivants:

Les MITIC sont partagés en 4sous-thèmes: Utilisation d’un en-vironnement multimédia / Edu-

cation aux médias / Productionde réalisations médiatiques /Echanges, communication et re-cherches sur Internet.

Contrairement aux autres thé-matiques de la Formation gé-nérale, les MITIC sont déclinés,comme pour les domaines disci-plinaires (Langues, MSN, SHS,...),en Progression d’apprentissageset Attentes fondamentales ac-

compagnées d’Indications péda-gogiques.

Une grande souplesse est laisséeaux enseignants dans l’organisa-tion de l’enseignement des MI-TIC pour permettre l’utilisationdes technologies et des médiasaux moments les plus opportunsdans les disciplines, tout en res-pectant les spécificités maté-rielles à disposition.

Au niveau des ressources propo-sées, les animateurs MITIC se tien-nent à votre disposition à travers:

le site Internet de l’animation,(accessible via le site de la HEP-VS,onglet Animation pédagogique...ICT-Multimédia) proposant, en-tre autres, dans les Ressourcespédagogiques... PER: Pistes pourles MITIC, des pistes d’utilisationdes MITIC dans l’enseignement.N’hésitez pas à enrichir cettebanque de données en propo-sant des liens.

Les MITIC... pour ne pas s’y PERdre!Les MITIC... pour ne pas s’y PERdre!

20 Résonances - Juin 2012

I C T

Education aux médias

Développer des compétences plutôt que d’interdire

Plus de compétences médiatiques au lieu d’un surplus de régulations sur laprotection contre les médias. C’est ce qu’exigent les 65 organisations dejeunesse que représente le Conseil Suisse des Activités de Jeunesse (CSAJ)lors de leur assemblée des délégués à Berne. Fort d’un nouveau comité,d’une nouvelle direction et d’une nouvelle structure, le CSAJ souligne sonengagement envers ses organisations membres et la politique de la jeunesse.www.sajv.ch

E n r a c c o u r c i

Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

des cours de Formation conti-nue, organisés sous l’égide dela HEP-VS, notamment le coursn°7020: Créer et expérimenterun projet MITIC personnel. Cecours, qu’il est possible d’organi-ser en établissement ou par ré-gion, propose à chaque ensei-gnant de se lancer avec l’aided’un animateur. Des ateliers, enfonction des besoins des partici-pants (utilisation d’un logicielspécifique, traitement du son oude l’image,...) pourront être missur pied. Un suivi personnaliséest également prévu dans la dé-marche. Une aide en classe peutégalement être envisagée.

La plate-forme officielle en ligne duPlan d’études romand (www.plan-detudes.ch) vous propose égale-ment, dans sa partie «Ressour ces»,des liens intéressants concernant lesMITIC, mais aussi pour les autres do-maines ou disciplines du PER.

Lors des présentations, des ques-tions concernant le matériel ayantrégulièrement été posées, nousvous rappelons que les communes,respectivement les commissionsscolaires ou directions sont respon-sables du matériel mis à dispositiondans les écoles. Sur demande, desconseils peuvent vous être fournispar l’animation MITIC.

Du matériel performant peut êtreemprunté sur réservation à Sion(Gravelone 3) ou à St-Maurice (av.du Simplon 6). Vous trouverez plusd’informations sur le site de l’ani-mation (onglet Ressources... Maté-riel... Matériel en prêt).

Nous espérons que ces informa-tions vous encourageront à persé-vérer ou à vous embarquer danscette aventure... MITIC!

Mathieu Carruzzo, conseiller multimédia

Note

1 animateurs MITIC = conseillers multi-médias

Résonances - Juin 2012 21

Résonances: achat en ligne au numéroRésonances a revu son site internet,en présentant chaque mois quelquesextraits du dernier numéro paru,avec des photos en couleurs. Autrenouveauté, prioritairement destinéeaux non-abonnés, il est désormaispossible de commander un numéro,version papier, en ligne, dans la li-mite des stocks disponibles. Pour l’heure, les numéros dès septembre 2009 ontété ajoutés au magasin en ligne. Rappelons que vous pouvez aussi trouver surle site tous les pdf des revues depuis 2001. La suite de la mue de la revue, ver-sion papier et électronique, s’effectuera dès la rentrée.www.vs.ch/sft > Résonances

Comprendre les mathématiques

Passer par les jeux de logique

Les jeux de logique peuvent préparer les enfants à comprendre lesmathématiques. Les mathématiques posent problème à plusieurs élèvespendant leur parcours scolaire. Plus les enfants deviennent familiers avec lesbases et le fonctionnement des chiffres tôt, plus ils seront confiants et àl’aise lorsqu’ils aborderont les mathématiques en classe. Afin d’éveiller lesenfants d’âge préscolaire aux rouages des mathématiques, un chercheur del’Université de Buffalo a développé une série de jeux de logique pourfavoriser la compréhension des principes de base.http://rire.ctreq.qc.ca > Les jeux de logique peuvent préparer les enfants àcomprendre les mathématiques (article du 25 avril 2012)

Vocatec

L’apprentissage des vocabulaires simplifié

L’étude des vocabulaires de langues, que ce soit pour l’allemand, l’anglais oul’italien a toujours été une tâche importante mais parfois compliquée pourles élèves. Pour pallier ce problème, Cédric Rey, un jeune Valaisan, a créé unsite internet en premier lieu dédié à sa petite amie. Suite à diversencouragements, il a créé Vocatec qui permet d’apprendre étape par étape levocabulaire facilement et rapidement avec une méthode qui est adaptée àchacun. Certaines écoles ont intégré le programme, dont l'école primaire deSt-Léonard. www.vocatec.ch

Magazine Les Clefs de l’école

Une qualification pour chaque jeune

Le dossier de l’édition printanière du magazine d’information duDépartement genevois de l’instruction publique, de la culture et du sportaborde la thématique de la gestion du suivi individualisé pour prévenir lescas de rupture de formation. Côté école et culture, il est question del’orchestre en classe, source d’harmonie garantie. www.ge.ch/dip/ecole

E n r a c c o u r c i

Page 24: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Jacques Zufferey, di-recteur des écoles deSierre, a décrété lasemaine du 23 au 27avril 2012, Semainede la motivation sco-laire, car pour lui c’estun sujet qui mérite at-tention. Brigitte Prot,psychopédagogue, en-seignante et formatri -ce à Paris, est venue ac-compagner ce projet.

Pour le nouveau direc-teur des écoles sierroises, il étaitimportant d’associer enseignants,élèves et parents à cette semaine.Une conférence a été organiséepour les enseignants et une autrepour les parents. Les enseignantsspécialisés ont quant à eux pu parti-ciper à une table ronde. Et les élèvesn’ont pas été en reste, bien aucontraire, puisque des conférences-ateliers étaient prévues pour les5/6P et 1re/2e du CO. Chaque classe avécu une demi-journée spéciale-ment dédiée à la motivation.

Immersion dans un atelierLes ateliers pour lesélèves étaient articu-lés en trois phases,avec d’abord une con -férence-discussion col-lective sur le pour quoij’apprends/je travailleet le comment j’ap-prends/je travaille,avec ensuite une acti-vité de groupe sur ceque les élèves rete-naient de la partieplus théorique, surleurs motivations à

apprendre ainsi que lesmotifs de décourage-ment et enfin une miseen commun. Les élèvesdu primaire ont pu in-teragir avec trois jeu -nes hockeyeurs sier-rois, Kevin Dayer, Kyl-lian Guyenet et Gau-thier Desclouds. Auterme de la demi-journée, les porte-parole se sont expri-més devant un grandauditoire et Brigitte

Prot a relevé leurs réponses et re-marques, de façon à valider leur pa-role.

Dans le groupe du mardi après-midi, les hockeyeurs ont largementinsisté sur la nécessité d’analyserles raisons d’un match perdu pourespérer gagner le suivant et l’und’eux a comparé le rôle de l’ensei-gnant à celui d’un entraîneur spor-tif, considérant que la classe res-semblait à une équipe, avec ungroupe et des individualités. Lors

de l’échange, une participante a in-terpellé les hockeyeurs en lançant:«Vous, vous aimez le hockey, mais ily a des élèves qui n’aiment pasl’école.» Et là les sportifs ont évoquéleur parcours, expliquant avec ma-turité l’importance de l’école et dela formation, même pour un sportifen ligue nationale. Lors de la miseen commun, le listing des motiva-tions/démotivations des groupesétait varié.

Au sortir de l’atelier, une élève ré-sume ce qu’elle a retenu de ce tempsd’échange, avec le propos d’un deshockeyeurs: «Quand on rate uneépreuve, ce qui est primordial, c’estne pas rester sur l’échec.» DanièleGrandjean, enseignante à Muraz etaccompagnatrice d’un groupe, atrouvé l’atelier globalement intéres-sant, tout en soulignant que les en-seignants prenaient déjà le temps demotiver les élèves. Absolument etheureusement, mais à entendre lesapprenants il y a encore des petitesphrases involontairement blessantesou des enseignants qui n’expliquent

pas suffisamment clai-rement leurs attentesou la matière. Auxdires des élèves, leprincipal pour les mo-tiver à apprendre,c’est une bonne am-biance de classe et desprofs qui les soutien-nent. Assurément cesateliers peuvent con -tribuer à donner despistes aux enseignantsqui étaient là pour ac-compagner leur classeet des outils aux élèvespour se motiver/remo-tiver en toutes circons-tances. A suivre.

22 Résonances - Juin 2012

P r o j e t d e d i r e c t i o n

Les trois jeunes hockeyeurs ont évoqué la motivation sportive.

Semaine sierroise autour de la motivation scolaireSemaine sierroise autour de la motivation scolaire

Nadia Revaz

Le directeur

Jacques Zufferey,

à l’initiative de

la Semaine.

Page 25: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Brigitte Prot, psychopé-dagogue, enseignante etformatrice, est motiva-tri ce professionnelle. Au-teure de plusieurs ouvra -ges, elle intervient dansdifférents cadres, notam-ment à l’Institut supérieurde pédagogie à la Facultéd’éducation de Paris. Avantcela, elle était professeurede français et de lettres. Unjour, devenue lasse de voir legâchis au niveau du poten-tiel des jeunes, elle a eu undéclic qui l’a conduite à vou-loir comprendre pourquoiAlex qui aurait pu avoir un 13ou un 14 de moyenne n’avaitqu’un 8 et pourquoi de conseilde classe en conseil de classeon répétait inlassablementqu’Alyssia n’apprenait pas sesleçons sans qu’il n’y ait d’amé-lioration. Ce fut le début d’uneremise en question professionnellequi l’a conduite à s’intéresser à lamotivation.

Birigitte Prot, parlez-nous devotre ancrage théorique, aspectque vous n’avez pas évoquélors de vos conférences à Sierre,puisque le parti pris était d’al-ler tout de suite vers des exem-ples issus de votre expérience?Parmi mes concepts de référence, ily a tout d’abord l’approche systé-mique et la pensée complexe avecles travaux d’Edgar Morin. Le ren-contrer a été un moment impor-

tant de ma vie et actuellement jesuis heureuse de travailler avec luidans le cadre du Collectif Ecole:changer de cap. J’essaie de concré-tiser la démarche systémique au-tour de la motivation. J’ai aussi étégrandement influencée par CarlRogers et sa perception du déve-loppement de la personne ainsique par la philosophie d’Emma-nuel Mounier sur la responsabilitépersonnelle. Et je pourrais aussi ci-ter l’Ecole de Palo Alto, avec sur-tout la question du «je». Mon tra-vail actuel de recherche porte sur lamotivation comme voie d’accès audévoilement. Dans mon ouvrage àparaître à la fin de l’année, j’ex-plique en quoi la motivation c’est«advenir à soi». Comment faire en-semble, enseignants et parents,pour que l’élève se dévoile et ad-vienne à lui-même, sachant que ce

dernier doit bien sûr être actifdans ce processus.

Avec ce cadre théoriquefort, votre approche estnéanmoins très concrète…Oui, l’outil central de ma dé-marche est la méthode du bi-lan et de l’itinéraire de moti-vation et d’orientation. Toutest centré sur les pointsd’appui ou atouts de l’élève,le repérage de ses besoinsréels et la définition des ob-jectifs et échéances. Danscette approche personnali-sée, il y a obligation de ré-sultats, alors qu’en éduca-tion c’est paradoxalementinhabituel. Il est importantque l’on puisse valider desprogrès, en ayant des re-pères bien définis et en-tièrement connus de l’ap-

prenant. Lors du bilan, dans unesituation s et à une date d, on in-dique une série de verbes qui carac-térisent l’élève, sachant que lemanque de connaissance de soi etdonc de confiance en soi est un fac-teur important de démotivation.

Dans votre conférence destinéeaux enseignants sierrois, vousavez associé la motivation àtrois verbes, à savoir sécuriser,valoriser et stimuler. Pourquoicet ordre, alors qu’on aurait puavoir tendance à commencer laliste par stimuler ou valoriser?Depuis deux ans, j’observe dansma pratique que les besoins desélèves sont prioritairement de l’or-dre de la sécurisation, ce qui rejointaussi le constat de Daniel Favre. Lesenfants et les jeunes ont énormé-ment de questions au travers des-quelles ils cherchent à être rassurés

Résonances - Juin 2012 23

I n t e r v i e w

«Rencontrer EdgarMorin a été un momentimportant de ma vie.»

Brigitte Prot a animé la Semaine sierroise

de la motivation.

Brigitte Prot, coach de motivation à SierreBrigitte Prot, coach de motivation à Sierre

Page 26: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

et sécurisés. Beaucoup se sententseuls et perdus, dès lors le besoind’accompagnement est plus grand.

En faisant le parallèle avec lesmotivations extrinsèque et in-trinsèque, pourrait-on dire quecette dernière est moins fortechez les enfants et les jeunesaujourd’hui et que les ensei-gnants, en général d’anciensbons élèves, peinent à perce-voir les raisons du caractèrenon spontané de l’envie d’ap-prendre à l’école?Absolument. J’ai récemment été re-çue à l’Assemblée nationale pourdonner mon avis sur la formationdes enseignants dans les quinzeprochaines années et j’ai évoqué lanécessité d’un temps d’écoute pourla prise de conscience du rôle de lamotivation lors du recrutement desenseignants, sachant que pour pou-voir mieux aider les élèves, il fautavoir soi-même repéré sa façon detraverser les périodes de démotiva-tion. Même les meilleurs élèvesn’ont pas eu un parcours linéaire eten prendre conscience permet decomprendre les stratégies utiliséespour se remotiver.

Un aspect particulièrement ori-ginal de votre démarche, cesont les passerelles que vousétablissez entre le scolaire etl’extra-scolaire. Comment vousest venue cette sensibilité par-

ticulière pour le contexte devie des jeunes en dehors de laclasse?Au fil des années, je me suis aper-çue que les jeunes apprenaient vo-lontiers ailleurs et qu’on pouvaits’appuyer sur ces apprentissages endehors de l’école pour permettre laréussite scolaire. Dans la relationécole-famille, il devrait y avoir plusd’intérêt à connaître les motiva-tions que les élèves ont hors de laclasse et qu’ils ne dévoilent pas fa-cilement. Si l’on prend l’exempledes arts martiaux, comment expli-quer qu’un élève capable de maî-trise de soi et de rigueur dans sapratique sportive perturbe la classe,alors qu’il lui suffirait de transpo-ser. Dans les représentations desapprenants, il y a souvent un murentre l’école et la vie en dehors,aussi en créant des passerelles en-tre les compétences, on peut facili-ter les apprentissages en contextescolaire.

Quels sont les obstacles pou-vant expliquer que les ensei-gnants ne s’appuient que rare-ment sur les compétences nondirectement scolaires de leursélèves?En France, mais il me semble quepour la Suisse la situation est meil-leure, il y a d’abord un problème deformation, d’accompagnement etde reconnaissance des enseignants.Du coup, il y a un enfermement de

l’enseignant dans sa classe ou aumieux dans son école. De manièregénérale, les enseignants n’ont quepeu de relation avec les autres do-maines d’activités de la société.Leurs représentations des milieuxprofessionnels, et économiques enparticulier, sont de ce fait extrême-ment figées, alors même qu’ils de-vraient pouvoir accompagner lesélèves dans leur choix d’orientationet la construction de leur projetprofessionnel.

Dès lors, faudrait-il que l’écolevive une «révolution»?Oui et le mot de révolution estjuste, car ce qui se fait actuellementest révolu. L’élève a muté et nousn’en tenons pas compte dans l’écoleactuelle. Les enseignants devraientpar exemple être formés pour con -naître les filières et les métiers pos-sibles. Leur demander actuellementde guider des jeunes dans leurorientation scolaire et profession-nelle est carrément une impostureinstitutionnelle. Ils n’ont de plus pastoujours la conscience de ce qu’ilsapportent aux élèves. Lorsque jedemande à des enseignants quellessont les trois compétences princi-pales qu’ils se reconnaissent, cer-tains peinent à répondre: ils y arri-vent seulement lorsque je leur pro-pose une grille avec des situationsconcrètes. C’est sûr que dans cesconditions il est difficile d’évaluerles compétences des élèves et celaexplique partiellement pourquoi lestentatives d’évaluation des pra-tiques professionnelles des ensei-gnants sont mal perçues.

L’expérience sierroise de Brigitte ProtJacques Zufferey, directeur desécoles de Sierre, a décidé deconsacrer toute une semaine àla motivation scolaire. Vousavez dit que pour vous c’était

24 Résonances - Juin 2012

Note et motivation: suggestion aux parents«Pour les élèves, la principale sanction et ils le disent, c’est d’avoir une mau-vaise note, aussi le chantage à la note constitue une double sanction. Mieuxvaut que le parent dise à son enfant: “je prends un temps avec toi pour regar-der ce qui a été (points d’appui) et ce qui pourrait être amélioré (besoins) afind’en prendre la mesure au prochain examen (objectifs et échéances).” Le pa-rent doit relativiser les notes. Plusieurs classes ont exprimé qu’avoir une mau-vaise note, ce n’était pas la fin du monde, ce qui montre combien pour euxc’est une pression dont ils aimeraient pouvoir se débarrasser. Aller au-delà del’évaluation chiffrée pour définir les compétences de son enfant contribue àinstaurer une relation parent-enfant beaucoup plus juste, parce que le risquec’est de finir par ne voir son enfant que via le filtre des notes.»

Suggestion pratique en partage

www.brigitte-prot.fr

Page 27: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

la première fois que vous or-ganisiez des ateliers avec 70élèves…Habituellement je travaille avecune classe ou alors je donne une in-formation pour un degré scolaire,mais là c’était un défi que je n’avaisjamais relevé. Comme le challengeme motive, j’ai accepté. Il m’a falluadapter les ateliers à ce grandnombre d’élèves.

Que peut apporter ce type dedémarche aux élèves?C’est un temps, non pas de pa-renthèse, mais de réflexion etd’échange, plus philosophique avecles élèves du CO, mais non moinsintéressant avec les plus jeunes. Endevant citer trois motivations pourapprendre à l’école ainsi que ce quipeut les décourager, je pense quechaque classe a des éléments pouraller plus loin. Lors des ateliers, lesréponses au questionnaire ont étéfaites par classe, cependant le tra-vail devrait se poursuivre avec lesenseignants afin que chaque élèvepuisse individuellement repérer cequi le motive et ce qui le démotive.Lors des ateliers, les titulaires declasse ont probablement été par-fois surpris par les remarques deleurs élèves et/ou de ceux de leurscollègues et cela devrait faire échodans leur manière de motiver.Quand, dans une classe, il apparaîtque les élèves notent qu’ils se dé-couragent dès qu’on leur crie des-sus, il faut que l’enseignant s’ensaisisse pour modifier sa pratique.Pour réactiver ce temps de ré-flexion et d’échange, je suggèred’aménager des rendez-vous de

motivation en cours d’année sco-laire. Par la pédagogie du détourvers des compétences globales ettransversales, on peut mieux reve-nir sur les apprentissages.

Pourrait-on imaginer des courspour apprendre à apprendre,dans lesquels il y aurait un es-pace dédié à la motivation?En fait, c’est tout à fait ça, car lesélèves ont besoin de s’approprier

des outils pour apprendre à ap-prendre et pour comprendre lesmécanismes de la motivation. Demon point de vue, ce devrait êtreun espace dans l’emploi du tempsscolaire.

Dans les groupes du primaire,vous avez co-animé les ateliersavec trois jeunes hockeyeurs duHC Sierre. Qu’avez-vous penséde cette collaboration?Dans la genèse de mon projet, j’aiaccompagné des jeunes lors desjeux para-olympiques de Lilleham-mer, aussi cet échange de regardsavec des sportifs me réjouissait. J’aitrouvé les trois jeunes hockeyeurssierrois formidables, avec une vi-sion riche sur le fonctionnement deleur motivation, qui est régulière-ment entrecoupée de périodes dedémotivation.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Résonances - Juin 2012 25

Propos de Brigitte Prot lors de la semaine de motivation

«Quelquefois l’échec apparent est une réussite à plus long terme.»

«Les élèves d’aujourd’hui sont conscients de leur besoin de cadre.»

«Lorsque nous connaissons ce qui freine les élèves, nous pouvons trouverles leviers pour les aider à dépasser leur démotivation.»

«Pour avoir envie apprendre, il faut avoir fait émerger un besoin d’appren-dre.»

«Certains élèves ont l’impression d’être abonnés à la même note et disent:“J’ai le post-it de 6 sur 20 en français”, sans savoir comment faire pouraméliorer leur résultat.»

«Dévaloriser ou survaloriser, cela a les mêmes effets démotivants.»

«Faute d’équipe pédagogique, un élève peut vivre un grand nombre d’in-cohérences dans une même journée.»

«Dans la relation pédagogique vivante, l’information claire sur les objectifsest essentielle.»

«Oser fait partie de la motivation.»

«Chacun est unique et en évolution permanente, capable de progresser,d’avoir un projet personnel et d’atteindre ses objectifs.»

Pour aller plus loin

Brigitte Prot. J’suis pas motivé, je fais pas exprès! Paris: Albin Mi-chel, 2003 (rééd. 2010).

Collectif (coordination Armen Tarpinian, avec la collaborationd’Edgar Morin, d’André Giordan, de Daniel Favre…). Donnertoute sa chance à l’école. Treize transformations nécessaires etpossibles. Lyon: Chronique Sociale, 2011. www.ecolechangerde-cap.net

Page 28: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Depuis 2007, un programme «Res-pect des gens et des choses» estproposé à toutes les classes de 6Pde la commune de Sion. Il permetaux jeunes d’approcher des thèmescomme l’incivilité, tant dans lestransports que dans les lieux pu-blics, les moyens d’éviter la vio-lence entre pairs ou face à autrui,ou encore le développement desvaleurs d’écoute, de négociation,de partage qui favorisent une viede société harmonieuse.

Ce programme, très bien accueillipar les différents partenaires, ensei-gnants, élèves et parents, a montréquelques limites du fait de son hori-zontalité (seules les classes de 6P enbénéficient) et de son carac-tère ponctuel (6 heures surl’année scolaire).

Des interventions répétées sur huit annéesUn partenariat «Direction desécoles – Service des sports, dela jeunesse et des loisirs – Cen-tre RLC, Education de rue» s’estalors mis en place pour dévelop-per un projet d’interventions ré-pétées, dans un centre scolaire,sur huit années, afin de touchertous les élèves de la scolarité en-fantine et primaire.

Le groupe pilote veut ainsi vérifiersi, au terme de cette démarche in-novante, il est possible de consta-ter de réels changements socio-

éducatifs dans le comportement desélèves et, partant, dans le «mieuxvivre ensemble».

Les enseignants et les élèves del’école de Platta-Uvrier, centre pi-lote, ont adhéré à ce projet et l’ontmis en œuvre depuis le début del’année scolaire 2010-2011. L’axechoisi cette année-là a été la Com-munication. En effet, le respectn’est pas envisageable sans unebonne communication, qu’elle soitverbale ou non verbale.

Parallèlement, les enseignants sesont formés à la pratique des jeuxcoopératifs, constructeurs du groupeet facteurs de la cohésion et du res-pect. Les jeux compétitifs ont peu àpeu accepté le voisinage de jeuxplus «sociaux».

Une exposition dans les locaux del’école de Platta a couronné le tra-

vail de l’année, lui donnant un butet surtout une visibilité auprès desparents et des autorités.

Pour cette nouvelle année 2011-2012, le thème choisi est la tolé-rance. Un très grand travail d’ap-proche et de sensibilisation a étéfait, tout d’abord pour compren-dre et intégrer le concept-cible. Lesenfants ont ensuite été lancés dansdes activités diverses pour aborderla différence, l’acceptation de l’au-tre, la connaissance des us et cou-tumes des ethnies nombreuses for-mant le terreau de notre centrescolaire. Les différences de convic-tions religieuses et les comporte-ments qui en découlent ont faitl’objet de travaux avec les enfantsdes grands degrés.

Tous les moyens sont bons pourtraiter le sujet: lectures, films, pu-blicités, créations poétiques, des-

sins, débats d’idées, écoutes etanalyses d’émissions radiopho-niques, rédaction de slogansjournaliers, recherches sur inter-net…

Elèves et enseignants, convain-cus des effets positifs d’unetelle démarche, ont joué le jeuà fond et, au terme de cetteannée scolaire, tous les acteursde cette belle aventure sontfiers de présenter, le 22 juin2012, un journal, reflet des ré-flexions menées.

C’est riche, c’est beau, c’estfort… et le projet est à pour-suivre l’an prochain, avec unnouveau thème! Vous allezentendre à nouveau parlerdu «Projet respect, mieux vi-vre ensemble.»

26 Résonances - Juin 2012

C a r t e b l a n c h e

«Respect des gens et des choses»: fil rougedes 6P de Sion.

La tolérance au cœur du projet

2011-2012.

Sion: un projet d’établissement Platta-UvrierSion: un projet d’établissement Platta-Uvrier

Christian Hugo

Page 29: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Enseignante à l’école pri-maire d’Evolène depuis 15ans (cette année, elle a des2P et des 6P), Romaine An-zévui est aussi depuis 3 ansanimatrice de français à 70%pour le cycle 2 (5-6-7-8e Har-moS ou selon l’ancienne dé-nomination 3e, 4e, 5e et 6e

primaires) à la HEP-VS à St-Maurice.

Après l’école obligatoire, Ro-maine Anzévui est allée àl’Ecole normale. Une fois dansle métier, pour satisfaire sonbesoin d’apprendre et pas seu-lement d’enseigner, elle a pro-fité de l’offre du CRED à Sierre,en suivant une formation conti-nue sur trois ans. Puis, avec l’ar-rivée de la HEP-VS, elle est deve-nue praticienne formatrice (PF).Ayant goûté au plaisir d’échangeret de se remettre en question aucontact des stagiaires, elle a alorsdécidé d’entreprendre, à l’Univer-sité de Genève, un MAS en sciencesde l’éducation (Théories, pratiqueset dispositifs de formation d’ensei-gnants) qu’elle vient d’achever.

Romaine Anzévui, devenir en-seignante, était-ce une orienta-tion évidente?Ma sœur, qui est mon aînée de 5ans, avait suivi l’Ecole normale ettrès vite j’étais intéressée par toutce qu’elle y faisait. De plus, j’ai tou-

jours eu un intérêt particulier pourl’enseignement et pour les enfants.J’avoue que cela a donc été assezrapidement une évidence. Ensuite,plus j’avançais dans la formation,plus j’étais convaincue de monchoix.

Votre parcours de formationexplique en partie votre enviede devenir animatrice, mais yavait-il d’autres motivations?J’avais envie d’apporter quelquechose aux enseignants, sans savoirprécisément sous quelle forme.Ayant un faible pour le français etla lecture en particulier, j’avais par-ticipé avec ma classe à un travail derecherche mené par Jean-Paul Ma-billard, didacticien de français à laHEP-VS. Aussi, une fois le posted’animatrice au cycle 2 mis au con -cours, je n’ai pas hésité, pensantque l’animation pouvait me conve-nir parfaitement.

Après trois années d’expé-rience comme animatrice,conservez-vous votre en-thousiasme initial?Je suis heureuse d’avoir relevéce défi et je n’ai vraiment au-cun regret, d’autant que j’aipu conserver un pied dansl’enseignement. Cette com-plémentarité enseignement-animation est essentielle àmes yeux pour permettredes allers-retours réguliersentre théorie et pratique.

Comment définiriez-vousvotre activité d’anima-trice de français au cycle2?Avec l’arrivée du Pland’étu des romand, l’anima-tion a été, est et le sera

encore pour quelques années lar-gement sollicitée par cet accompa-gnement. Pour ma part, j’ai colla-boré à la rédaction du PER, danssa phase finale, et actuellement jem’occupe principalement de toutce qui touche à l’introduction desnouveaux moyens d’enseignement,tant au niveau cantonal qu’inter-cantonal. En lien avec le cycle 2, j’aiaussi le mandat du suivi des exa-mens cantonaux en français, ce quime permet de travailler aussi étroi-tement avec le Service de l’ensei-gnement. Même si j’accompagneactuellement plusieurs établisse-ments pour des projets autour del’expression écrite, pour le momentle partage d’idées avec des ensei-gnants ne représente qu’une toutepetite partie de mon activité, aussije me réjouis de savoir que je pour-rai progressivement consacrer da-vantage de mon temps pour suivreet accompagner ceux qui le souhai-tent.

Résonances - Juin 2012 27

F r a n ç a i s

«L’attention estconstamment portée sur la cohérence et sur la verticalité.»

Romaine Anzévui est passionnée par

l’enseignement et l’animation.

Romaine Anzévui, animatrice de français (cycle 2)Romaine Anzévui, animatrice de français (cycle 2)

Page 30: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Collaborez-vous avec vos col-lègues animateurs?Avec un objet de travail commun, àsavoir le PER, et en ayant la chancede travailler au même endroit, ilest évident que nous collaboronsavec nos collègues et échangeonsautour de certaines problémati -ques. Au niveau de l’animation defrançais, c’est vraiment un travaild’équipe. Etant au cycle 2, il est lo-gique que je collabore avec Flo-riane Lathion-Gillioz, animatricedu cycle 1, et avec Caroline DucreyEvéquoz, animatrice du cycle 3, etje trouve que la discussion est tou-jours précieuse. En plus, nous pou-vons compter sur l’appui de Jean-Paul Mabillard, qui apporte un re-gard plus théorique et scientifique.Pierre-Marie Gabioud, inspecteurde la scolarité obligatoire et prési-dent de la commission de brancheFrançais, est également toujours àdisposition. Avec cette dynamiqued’équipe, l’attention est constam-ment portée sur la cohérence et surla verticalité.

Au cycle 2, où en est-on avec l’in-troduction du PER et des nou-veaux moyens d’enseignement?

Le PER sera introduit au début ducycle 2 (5e-6e HarmoS) à la rentréescolaire. En avril, nous avons ter-miné les séances d’information au-tour du Plan d’études romand etdes nouveaux moyens d’enseigne-ment. Les enseignants de ces de-grés bénéficieront d’un accompa-gnement tout au long de l’annéescolaire prochaine, avec la mise encommun d’expériences et de pistesde travail. A la rentrée scolaire2013-2014, l’introduction concer-nera les 7e-8e HarmoS. En 2012-2013, un groupe pilote de 4 ensei-

gnants testera les nouveaux moyenset préparera les «fils rouges» né-cessaires. En Valais, nous avons lachance que le DECS n’hésite pas àmettre des ressources pour l’ensei-gnement du français.

Quels sont les moyens retenuspour l’enseignement du fran-çais au cycle 2?Chaque canton de Suisse romandeavait le choix entre «L’île aux mots»et «Mon Manuel de français». Aprèsavoir testé les deux collections fran-çaises adaptées à la sauce romande,le Valais a choisi la première pourtout le cycle 2.

Le fait que les cantons avaientle choix entre deux moyensd’enseignement romands (MER),n’est-ce pas un début de «dés-harmonisation»?Les deux moyens permettent d’ho-norer les objectifs du PER, même sice sont deux collections différentesdans leur approche. Personnelle-ment je pense que c’est bien de lais-ser un choix, de façon à respecter lesspécificités cantonales. Dans l’idéal,créer un moyen romand aurait cer-tainement été mieux adapté, maisle groupe romand Boîte à outilscomplétera les nouveaux moyens enfonction des besoins.

Ressentez-vous parfois la crainted’une baisse de niveau avec lePER et les nouveaux moyens?Le retour du terrain montre quela question se pose effectivement.

28 Résonances - Juin 2012

Offrir des lectures, aussi aux grands élèves«Certains enseignants et futurs enseignants estiment qu’on ne peut lire deshistoires qu’aux petits, alors que je suis convaincue que c’est important d’enoffrir jusqu’à la fin du cycle 2 et même au-delà. Si l’enseignant offre à sesélèves une lecture qui l’a ému ou interpellé, la transmission se fait différem-ment. Ce partage autour des mots, dans une ambiance hors de la routine, estriche. Pour exemple, une année, j’avais reçu d’un ami Oscar et la dame rosed’Eric-Emmanuel Schmitt et, touchée personnellement, j’en avais offert la lec-ture à ma classe de 4P. Un élève avait perdu son papa et j’ai ressenti l’émotionde chacun en lisant ce texte. Des élèves et des parents m’ont demandé les ré-férences de ce roman pour le relire à la maison. Je répète souvent à mesélèves que le livre c’est un trésor et cet exemple l’illustre.»

S’installer pour lire«Quand les élèves lisent en classe, je prends aussi un livre que je suis en trainde lire et je m’assieds avec eux dans le coin bibliothèque, sur les coussins. Par-fois ils me demandent ce que je lis et on discute. C’est un petit truc simple quipeut vite être magique.»

Suggestions pratiques en partage

Sylvie Cèbe et Roland Goigoux. Lector et Lectrix: apprendre à comprendreles textes narratifs. Paris: Retz, 2009.«Cette collection permet de travailler la compréhension de texte, en sug-gérant des stratégies originales. Très souvent on fait lire un texte à un en-fant, sans lui expliquer comment apprendre à comprendre.»

Renée Léon. Dire, lire, écrire au jour le jour: Ateliers quotidiens pour lescycles 2 et 3. Paris: Retz, 2008.«Plusieurs ouvrages de Renée Léon contiennent des activités minute biendécrites qui nécessitent très peu de matériel et qui sont en lien avec les ob-jectifs du PER. Dire, lire, écrire au jour le jour présente des pistes utiles pourla mise en bouche d’une leçon.»

Références en partage

Page 31: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Pour moi, c’est juste un rééquili-brage des objectifs selon une pro-gression plus adaptée, avec un tra-vail du fonctionnement de la langueau service de la communication.L’entrée par les textes donne unsens plus fort à l’apprentissage detoutes les facettes de la langue et encela je dirais même qu’on pourraaméliorer le niveau.

L’entrée par les textes pose-t-elle problème aux enseignants?Non, c’est un peu différent pourcertains, mais c’est juste une évolu-tion. Les genres sont regroupés, etautour d’un texte lu, on va s’inté-resser à l’oral, à la production del’écrit, etc. Pour les enseignants,cela n’implique pas un change-ment radical de pratiques.

Après trois ans d’animation,quelles sont les richesses et lesfaiblesses que vous décelez?C’est un travail qui nécessite dejongler entre les mandats canto-

naux et intercantonaux, ce qui im-plique un gros investissement, maisen même temps c’est un formi-dable moteur, car on rencontrebeaucoup de personnes différentesen Valais et en Suisse romande.Je trouve passionnant de pouvoircomprendre comment se prennentcertaines décisions et combien c’estquelquefois complexe, ce que l’onne perçoit pas forcément en tantqu’enseignant. A l’avenir, j’espèretoutefois pouvoir vraiment consa-crer plus de temps pour aller sur le

terrain, car c’est là le cœur de l’ani-mation.

Quelle est votre perception glo-bale de l’enseignement du fran-çais au cycle 2?C’est une question difficile. Les en-seignants sont très engagés et com-pétents, peut-être que certains man-quent parfois d’outils pour mettreen lien le fonctionnement de lalangue et la communication, néan-moins comme les nouveaux moyenscréent des ponts entre les deux, celadevrait être plus facile pour eux.

Si je pouvais vous confier unebaguette magique, commentl’utiliseriez-vous pour amélio-rer l’enseignement du français?Ce qui est fondamental à mes yeux,c’est de partir du projet de l’élève,aussi si j’avais une baguette ma-gique, j’aimerais que les ensei-gnants, dont moi, puissent donnerencore davantage de sens à l’ensei-gnement de la branche avec desprojets qui parlent aux élèves pourque tous, et pas seulement les plusmotivés, aient envie de s’impliquerdans l’apprentissage de la langue.Lorsque l’élève comprend ce qu’ilfait et pourquoi il le fait, tout de-vient plus simple, mais là encore lesnouveaux moyens vont dans cettedirection. J’aimerais aussi parvenirà redonner aux enseignants qui enont besoin le goût et l’énergie dutravail autour de la production del’écrit, car force est de constaterque pour une minorité c’est toutde même une tâche bien lourde.

Propos recueillis parNadia Revaz

Résonances - Juin 2012 29

Tenir un cahier de vie«Côté production écrite, je propose à mes élèves de tenir un carnet de vie, dansun cahier spécial, que l’on peut baptiser en fonction des contours donnés parl’enseignant. C’est un cahier d’écriture spontanée qui permet aux élèves d’oserse lancer à la mise en mots sans avoir la crainte de la note. Au départ, ils ont dela peine à se libérer, car ils sont très formatés par les consignes scolaires. Le but,c’est de les amener à développer leur imagination. Chez certains élèves, cela en-gendre des déclics parce qu’ils se sentent le droit d’écrire. Soit on les laisse libresde mettre en mots ce qu’ils ont ressenti, soit on leur propose d’écrire sur la viede la classe, mais l’essentiel est de leur laisser un espace de liberté. Souvent lesélèves racontent d’abord, puis rédigent ensuite. Afin d’éviter tout malentenduavec les parents, il faut expliquer la démarche pour qu’eux aussi lisent avec plai-sir le cahier de leur enfant, sans critiquer l’absence de corrections.»

Participer à des animations lecture«Pour varier l’approche autour de la lecture, j’ai participé plusieurs fois à laNuit de la lecture, à la Bataille des Livres ou à d’autres actions qui sont propo-sées aux classes. En Valais, nous avons plein de possibilités avec Littera Décou-verte, les Virus lecture, etc. Ces animations sont une belle façon de mettre lesenfants en projet et de donner du sens aux apprentissages et aussi une formi-dable occasion de pouvoir permettre aux élèves de rencontrer des auteurs oudes illustrateurs, ce qui est stimulant. Il n’est pas nécessaire d’y participerchaque année, mais cela ouvre de nouvelles pistes.»

Suggestions pratiques en partage

Planète Valais (Elèves de l’ECCG Saint-Joseph,Monthey - Enseignant: Grégoire Vuissoz).Pour en savoir plus sur les Unes primées dans lecadre du concours de la Semaine des médias:www.e-media.ch

La couverture du moisLa couverture du mois

Page 32: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Les 35 classes valaisannesayant participé à la Batailledes Livres (BdL) étaient invi-tées le 1er mai à une fête sedéroulant à Sion, à Valère, àla Majorie et à l’aula du Ly-cée-Collège de la Planta.

La journée était placée sousle thème du livre, de la créa-tion à sa vente. Les élèves ontpu participer à une animationavec Philippe Garand sur lethème de l’illustration, à unrallye de 6 postes avec trésor àla clé, à un moment de rencon-tre entre deux classes ainsi qu’àun temps de lecture par les li-vreurs de mots (animation Bi-bliomedia).

Lors de l’atelier avec PhilippeGarand, dessinateur de PetitŒuf, les classes ont découvert lesétapes de la création d’une BD,avec le choix d’un héros, la miseen place d’un univers, l’étapedes idées, le choix des outils… Desélèves ont mimé, dessiné…

Autre temps fort, dans le cadre del’atelier imprimerie, les classes pou-vaient imprimer leur slogan autourde la lecture. La classe d’IsabelleCrettaz (4P-Bramois) avait choisi:«La lecture, c’est une aventure».

Petit doute d’une élève concernantl’apostrophe de «c’est»: n’est-ilpoint à l’envers? Ouf, l’impressionest correcte.

Les enfants ont été participatifs. Del’avis d’Isabelle Crettaz, la journéeétait très intéressante et très bienorganisée. A refaire…

Interview de Marjorie Kuenzi, coordinatrice BdLMarjorie Kuenzi, cette fêtecantonale est-elle une pre-mière?Chaque année, une journéefestive est proposée aux classesinscrites à la BdL et un tiersd’entre elles profitent de cetteoccasion, mais les autres an-nées cela avait toujours lieuà Lausanne. Pour 2011-2012,nous avons choisi le principedes fêtes cantonales, afin delimiter les temps de déplace-ment. La fête valaisanne aété coordonnée par Zita Bit-schnau, enseignante retrai-tée, et Aline Durand-Joris,enseignante aux Evouettes,toutes deux bénévoles dela BdL.

Quel est le but de cette fête an-nuelle?L’un des objectifs de la BdL est deproposer en fin d’année scolaire unévénement festif pour que les élè -ves de 8 à 12 ans aient une expé-rience positive avec la lecture. Acôté des ateliers, un temps est prévupour les échanges interclasses.

Est-ce une manière de promou-voir autrement la lecture?Je ne suis pas sûre que tous lesélèves fassent le lien avec la lectureau quotidien. Pour nous, c’est sur-tout une manière de clôturer cha -que édition de la BdL par une ren-contre avec les classes.

Qu’envisagez-vous pour les pro-chaines éditions?Peut-être allons-nous mettre surpied, en plus de la séance de lance-

30 Résonances - Juin 2012

A u t o u r d e l a l e c t u r e

Infos sur la BdLLa Bataille des Livres (BdL) est une association de promotion de la lecture au-près des jeunes de 8 à 12 ans. En 2011-2012, elle était présente pour sa 15e édi-tion dans 8 pays (Canada, Burkina Faso, Haïti, Belgique, Sénégal, Suisse,Rwanda et France). Environ 20’000 jeunes y ont participé cette année, dont6000 en Suisse romande.www.bataille-des-livres.ch

L’atelier imprimerie animé

par Marjorie Kuenzi.

La fête valaisanne de la Bataille des LivresLa fête valaisanne de la Bataille des Livres

Page 33: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

ment, des ateliers destinésaux enseignants afin de lesaider à préparer la venued’un auteur en classe.

Question plus personnelle,comment vous est venu legoût de la lecture?Mes parents n’étaient pas dutout lecteurs, mais une tantem’avait amenée à la bibliothè -que… et du reste nous nouséchangeons toujours des livres.Pour moi, le goût de la lecturepasse par quelqu’un qui saitpartager sa passion. J’espèreavoir été ce transmetteur pourmes élèves.

Et comme vous avez été en-seignante, racontez-nous de

quelle manière vous insuffliezl’envie de lire à vos élèves...J’en parlais beaucoup, à telpoint qu’au retour des vacances,ils ne me demandaient pas ceque j’avais fait, car ils m’asso-cient à la lecture, croyant queje n’avais pas d’autre activité.Je leur faisais la lecture tousles jours et nous discutions deslivres. J’étais également ou-verte aux actions autour dela lecture: c’est ainsi que j’aiparticipé avec ma classe à laBdL, avant de devenir béné-vole, puis coordinatrice. Lalecture, c’est toute une his-toire…

Propos recueillis par Nadia Revaz

Résonances - Juin 2012 31

Atelier avec le dessinateur

Philippe Garand.

Les gagnants (pas forcément les élèves dont les dessinssont parus dans Résonances) recevront leur prix mi-juin.Publication des résultats dans l’édition de septembre.

Pour 2012-2013, le concours sera à nouveau organisé(consignes dans le numéro de rentrée).

Bernard Neto, CO Savièse

(enseignant: Dominique Blanc)

Le dessin du mois sur le thème du Père Noël

Florent Blanc, 5P Ayent

(enseignante: Lysiane Gaudin)

Le dessin du mois sur le thème du nucléaire

Concours: les Frappadingues de RésonancesConcours: les Frappadingues de Résonances

Page 34: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Le colloque annuel de recherche dela Conférence des Directeurs deHautes Ecoles Pédagogiques deSuisse Romande et du Tessin(CDHEP) s’est tenu le 27 avril 2012 àla HEP-BEJUNE, à Bienne.

Articuler les savoirsCette année, la focale a été misesur une problématique au cœur duprocessus de professionnalisationde l’enseignement:la place de la recher -che dans les institu-tions de formationdes enseignant-e-s.La professionnalisa-tion nécessite en ef-

fet une articulation entre les sa-voirs émanant de la recherche etceux du terrain. Il s’agit en particu-lier d’éviter une hiérarchisation en-tre ces différents types de connais-sances.

Les formateurs-chercheurs HEP revê-tent donc une «double casquette»et doivent favoriser la transpositiondes savoirs entre ces deux niveaux.Marguerite Altet (Université de

Nantes) a présenté des pistes inté-ressantes pour y parvenir. Diffé-rents ateliers ont également per-mis aux participants d’approfondirleurs réflexions.

Favoriser les synergiesDe manière complémentaire, unpanorama de la recherche en Suisseromande et au Tessin a été dressé.Il était suivi par une séance de pos-

ters qui permet auxparticipant-e-s deprésenter et de dé-couvrir les travauxmenés par leurs col-lègues, favorisantainsi les synergies.

Colloque annuel CDHEP 2012: recherche et terrainColloque annuel CDHEP 2012: recherche et terrain

32 Résonances - Juin 2012

D u c ô t é d e l a H E P - V S

Interview Laurent Boissard, enseignant au CO à MontheyLaurent Boissard, enseignant de géographie, d’histoire etde mathématiques au cycle d’orientation de Monthey, acollaboré à une recherche sur les contributions des ensei-gnements de sciences sociales (histoire, géographie et ci-toyenneté) à l’éducation au développement durable, vial’exemple du débat. Dirigée par François Audigier, cetterecherche était menée par l’ERDESS (équipe de rechercheen didactique et en épistémologie des sciences sociales)qui réunit des enseignants-chercheurs des Universités deFribourg et de Genève, des hautes écoles pédagogiquesdes cantons du Valais et de Vaud (www.unige.ch/fapse/pu-blications-ssed/cahiers/parutions.html#No130).

Laurent Boissard, pourquoi avoir accepté de fairepartie de l’échantillon des classes expérimentatricesd’une séquence didactique dans le cadre du projetde l’ERDESS?Etudier les modalités de construction d’un débat en EDDétait une problématique qui m’intéressait et je trouvaisl’idée de participer à une expérience pratique en lien avecla recherche stimulante, aussi lorsque Samuel Fierz m’a faitcette proposition, j’ai accepté sans hésitation.

Comment s’est déroulée la collaboration chercheurs-enseignants?Nous étions plusieurs classes romandes à tester la mêmeséquence. Ensuite, une personne de l’équipe de rechercheest venue en classe nous interviewer. Les élèves avaientconscience de leur rôle et cela leur a certainement donnéune motivation supplémentaire. Pour ma part, j’ai ensuiteparticipé à une rencontre avec l’équipe de recherche àLausanne.

Quels sont les enrichissements d’un tel échange?Ce type de collaboration avec des chercheurs apporte àl’enseignant une fraîcheur intellectuelle, une émulation,une ouverture, des questionnements… Intellectuellement,c’est stimulant, mais cela permet surtout de se décentrer.Pour l’anecdote, j’ai été filmé et la retranscription détail-lée de mes propos m’a permis de prendre conscience dema manière de m’exprimer à l’oral. Cet effet de miroir estriche pour faire évoluer sa pratique. Et côté recherche,l’apport du terrain est aussi essentiel, pour lier théorie etpratique.

Propos recueillis par Nadia Revaz

www.hep-bejune.ch/recherche/manifestations/cdhep2012

Page 35: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Le 4e colloque international de Sion,organisé par l’Institut UniversitaireKurt Bösch, l’Institut Internationaldes Droits de l’enfant et la HauteEcole Pédagogique du Valais, a eulieu du 3 au 4 mai sous le patro-nage du Conseil de l’Europe et duFonds National Suisse de la Re-cherche Scientifique. Il a réuni desprofessionnels de l’enfance et de lajustice autour de la thématique duharcèlement entre pairs.

Dan Olweus, intervenant dans le ca-dre de ce colloque, est le premierchercheur à avoir travaillé de ma-nière spécifique sur le harcèlemententre pairs. Il a défini le phénomènecomme l’exposition d’un élève, demanière répétée et à long terme, àdes actions négatives de la partd’un ou de plusieurs autres élèves.Son intervention a mis en évidenceles formes variées (physique, ver-bal, à caractère sexuel) qu’il peut

prendre. Il a également présentéson programme de prévention, uti-lisé dans de nombreux pays.

D’autres experts internationaux,dont Regina Jensdottir (cheffe dela Division des droits des enfants auConseil de l’Europe), Jean Zermat-ten (président du Comité des Droitsde l’enfant des Nations Unies) etEric Debarbieux (France), ont large-ment contribué à dessiner des axesd’action. En complémentarité, desinterventions ancrées dans les réa-lités de terrain ont éclairé de ma-nière interdisciplinaire les diffé-rents aspects de cette thématique.C’est là une des ambitions de cecolloque: offrir un espace de ré-flexion ainsi qu’une plateformed’échanges entre chercheurs etpraticiens pour améliorer les inter-ventions ainsi que la prévention.Ainsi, plusieurs solutions canto-nales et (inter-)nationales ont été

présentées, de même que les outilsjuridiques qui permettent d’agirface à ce problème. L’IUKB et laHEP-VS ont dévoilé les résultats del’enquête de prévalence du harcè-lement qu’ils ont menée auprès de4000 élèves valaisans1.

La richesse des interventions a sus-cité l’intérêt des politiques aussibien que des professionnels del’école. Les interactions avec le pu-blic et lors de la table ronde ontété productives, mettant en évi-dence de nouvelles pistes d’actionet d’intervention.

Zoe Moody

Note

1 Les résultats de cette recherche se-ront publiés dans le dossier spécialsur le Harcèlement entre pairs deRésonances du mois d’octobre.Pour davantage d’informations voirwww.iukb.ch ou www.hepvs.ch.

Résonances - Juin 2012 33

Harcèlement entre pairs: 4e colloque international de SionHarcèlement entre pairs: 4e colloque international de Sion

D u c ô t é d e l a H E P - V S

Interview d’Eric DebarbieuxConnu pour ses écrits sur la violence scolaire, Eric Debar-bieux est chercheur et directeur de l’Observatoire interna-tional de la violence à l’école.

Eric Debarbieux, ne trouvez-vous pas paradoxal qu’uncolloque international sur le harcèlement entre pairsait lieu en Valais, région a priori peu sensible?Pendant longtemps on a rabattu ces questions sur les zonessocialement défavorisées, en oubliant les phénomènes demicro-violence répétitive. L’étude de l’Unicef montre quecela touche toutes les régions et tous les milieux, certes àune intensité variant entre 5 et 15%. En soi, il n’y a pas demontée de la violence, mais une évolution de ses formes.

L’enquête valaisanne permet-elle des comparaisonsavec vos données?

Absolument, puisque l’enquête me-née en Valais utilise les mêmes proto-coles. Nous allons donc pouvoir obser-ver les types de harcèlement présentset mieux en comprendre les raisons, cequi est essentiel pour la prévention.

Après les chiffres, que faire?En parler, c’est déjà un progrès. Désormais on connaît lephénomène et ses conséquences. Et l’on sait qu’une foisharcelé, c’est difficile de s’en sortir, d’où l’accent à mettresur la prévention, en particulier au niveau du climat sco-laire. N’oublions pas que le harcèlement entre pairs, c’est duperdant-perdant sur le long terme, tant pour la victime quepour celui qui harcèle.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Page 36: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Le cycle d’orientationde Crans-Montana estréputé pour ses actionsde promotion cultu-relle auprès des élèves.Chaque année, un thè -me est choisi pour servirde fil rouge à l’ensem-ble des classes. Au som-maire du programme2011-2012, c’est le patri-moine valaisan qui étaità l’honneur, sous la hou-lette de Sylvie Doriot Ga-lofaro, enseignante et his-torienne de l’art. Au total,neuf sorties avec visitesguidées ont été organiséesle 4 mai dernier.

Résonances a rencontré la classe depremière année qui visitait Sion etses musées cantonaux d’art etd’histoire. Sandrine Cleusix étaitheureuse d’accompagner ses élèvesdans sa ville natale, pour qu’ils dé-couvrent la capitale sous un autreangle que celui du shopping. Aprèsun détour par la Tour des Sorciers,

la cathédrale et l’église St-Théo-dule, ils sont allés «faire» les musées.

Impressions au sortir des muséesAu Musée d’art, la classe a parti-culièrement apprécié la spirale deneige dans la nuit de ThomasFlechtner. Quant à l’enseignante,elle a été marquée par la broderiemonumentale «Zeitdokument» deMaria Ceppi sur le thème du chan-tier du Lötschberg. Elle a en outreété émue par l’histoire des bro-deuses. Un élève explique qu’avantcette visite du Musée d’art, il ne sereprésentait pas aussi clairement ladiversité artistique qu’il a pu obser-ver entre la première et la dernièresalle du musée. Un autre, qui ditsans ambages ne pas aimer les pein-tures, a trouvé la salle des photo-graphies intéressante, sans considé-rer pour autant que c’était de l’art.

La visite au Musée d’histoire a per-mis aux élèves de faire des liens

avec certaines parties duprogramme étudié. Ilsévoquent avec enthou-siasme les maquettes, lesarmes, les représenta-tions de Sion au fil dutemps…

Si un certain nombred’élèves avaient déjà vi-sité le Musée d’histoireet quelques-uns le Mu-sée d’art, l’apport de lavisite commentée leursemblait une évidence.Plusieurs ont expliquéqu’en cours ils appre-naient l’histoire d’une

époque, mais que la visite desmusées permettait d’avoir une ap-proche complémentaire.

Sandrine Cleusix, pour qui la journéefut passionnante tout en étant épui-sante, analyse ainsi les bénéfices dela journée: «A tort, on croit souventque les élèves ne conservent rien detelles visites». Et l’enseignante de ci-ter un exemple: «Désormais quandje leur parlerai des cottes de mailles,ils en auront une image précise.»

Ensemble ils reviendront à Sionpour terminer la vidéo et les photosqui seront présentées aux parents le1er juin (quelques photos sur www.vs.ch/sft > Résonances). Un tournageen costumes racontant l’arrestationd’une sorcière au Moyen-Age. Etpeut-être que la fin de l’histoiresera inattendue, mêlant faits histo-riques et fiction. Les scénaristes gar-dent le secret jusqu’au vernissage...

34 Résonances - Juin 2012

C u l t u r e

Quelques commentairesd’élèves

«Si on visite tout seul ces mu-sées, on ne comprend pasvraiment le sens des œuvreset on ne situe pas les diffé-rentes époques.»«Sans la guide, je n’aurais paspris le temps de regarder lesdétails.»«En classe, quand on nousparle des châteaux, on s’ima-gine difficilement les objetsalors que là on peut les voir.»

Sandrine Cleusix, à droite, avec sa classe

lors de la visite du Musée accompagnée par

Annick Vermot, guide au Musée d’art.

Visite de Sion pour la classede Sandrine Cleusix

Visite de Sion pour la classede Sandrine Cleusix

Nadia Revaz

www.comontana.ch

Page 37: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Résonances - Juin 2012 35

La réalisation d’une démarche scien-tifique et l’apprentissage de ses dif-férents aspects figurent dans lesprogressions du PER, donc doiventêtre évalués… mais comment etavec quels outils? Voici comme der-nier article de cette série quelquespistes et réflexions à ce sujet1:

EVALUER: quoi?Une démarche scientifique entière(voir article 7, mai 2012) peut êtreévaluée, soit sur le «produit» final,soit sur les différents moments dela réalisation. Cependant, commeles articles précédents le propo-saient, la démarche peut être en-seignée par étapes, donc nous pou-vons aussi évaluer chaque étapeenseignée: l’émission d’hypothèses,la rédaction de conclusions, la miseen forme de résultats,…

EVALUER: comment?Ici, ce ne seront pas des contenusmais des compétences qui seront en-seignées, travaillées et évaluées: letravail de groupe, la communication,la pensée critique, la créativité,…2

Pour chaque compétence, il est né-cessaire d’établir une liste de critères

et des niveaux de réalisation de cescritères3. C’est pourquoi la grilled’évaluation critériée est un outiladapté dans ce cas. En effet, celle-cis’avère utile non seulement pourclarifier les attentes de l’enseignant-e, mais également pour les commu-niquer aux élèves et aider ceux-ci àdévelopper ces compétences.

EVALUER: avec quoi?Les différents aspects de la démar -che scientifique enseignés peuvent

être évalués lors de leur réalisation,à l’aide de grilles. Celles-ci doiventcomporter des actions observables4:énoncer – mesurer – comparer –décrire – résumer – illustrer – for-muler - … Lors d’évaluations prati -ques, les grilles peuvent comporterdes appels intermédiaires à l’ensei-gnant, qui permettent de vérifier lebon avancement du travail ainsi quela sécurité si nécessaire (par exem-ple: «Appelle l’enseignant lors que lemontage est réalisé», avant de lemettre en marche). Le système destemps maximaux permet aux élèvesde mener à bien tout le travail sansrester bloqués sur une étape: aprèsun temps donné, si l’étape n’est pasréalisée (aucune hypothèse, mon-tage non-imaginé, montage non-réalisé,…), l’enseignant donne la ré-ponse mais ne comptera pas lespoints de cette étape; les élèvespeuvent ainsi con tinuer leur travail.

Si on évalue un seul élément de dé-marche à la fois, il serait préférabled’utiliser des grilles de suivi, afind’évaluer plusieurs fois l’élément

Sciences: la démarche, ça s’apprend! Evaluer (8/8)Sciences: la démarche, ça s’apprend! Evaluer (8/8)

S c i e n c e s

Propositions d’activitésFormuler une question en lien avec un problème donnéFormuler une hypothèse (ce qui va se passer, ce que çava devenir, etc.)Prendre note d’une expérience par un dessin annoté par l’enseignant (dic-tée à l’adulte) Parler des résultats et revenir à ses idées de départProposer une explication à un phénomène observé ou expérimenté Comparer deux objetsChoisir et utiliser un critère pour trier une collection d’objets

Grille d‛évaluation VUE TOUCHER OUIE GOÛT

A B C D E F G H J K points Matériel ( Pt/activité) /

Observation (1Pt / act.) /

Travail en classe Autonomie, collaboration, calme /8 Présentation Soin et rédaction /4 Organisation Dossier disponible à chaque cours /3 Respect des délais Travail complet, rendu à la date demandée /2

TOTAL /

ETON

12

Grille d’évaluation utilisée en 1CO pour une série d’activités sur les 5 sens(Nicole Pattaroni, CO Troistorrents).

Page 38: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

36 Résonances - Juin 2012

prentissages – pensée créatrice – dé-marche réflexive. Chacune est décli-née dans le PER de manière explicite.Pour pensée créatrice par exemple,nous retenons pour les sciences: ex-périmenter des associations inhabi-tuelles, tirer parti de ses idées, s’en-gager dans de nouvelles voies et lesexploiter, faire le choix de stratégieset de techniques inventives.

3 Tout ceci a été développé par Ro-maine Carrupt (HEP-VS) lors des séan -ces d’informations pour les sciencesau CO de ce printemps et vous trou-verez tous les documents présentésdepuis la page d’accueil de http://ani-mation.hepvs.ch/sciences-de-la-na-ture (la nouvelle scientifique > docu-ments sur l’évaluation)

4 Des actions non-observables ne sontpas évaluables, par exemple: savoir –estimer - comprendre –aimer – appré-cier - …

5 Epreuve de référence 3P et Séquen -ces de référence 2P, téléchargeablessur le site de l’animation de Sciences:http://animation.hepvs.ch/sciences-de-la-nature.

et son degré d’apprentissage (éva-luation formative). Si l’évaluationdonne une note, le cumul des éva-luations d’éléments de démarchepeut mener à une note de dé-marche à la fin d’un semestre.

Les différentes étapes de démarchepeuvent aussi être évaluées dansun examen «classique», inséréesdans un exercice (voir encadré).

Et osons le défi d’une partie pra-tique lors d’un examen, ou d’unexamen pratique… quelques idéesréalisées (et donc réalisables) sontà votre disposition dans les enca-drés. A vous de tester et d’en ajou-ter ensuite d’autres!

Sciences, la démarche, ça s’ap-prend! … et ça s’enseigne!

Chaque Résonances de l’année 2011-2012 contenait un article consacré àla démarche scientifique.

En conclusion, nous vous suggé-rons d’essayer par petites touches;vous verrez que la démarche scien-tifique ne sera pas un chapitre enplus dans l’année mais une couleurque vous donnerez à tout votre en-seignement des sciences.

Adeline BardouAnimatrice sciences CO

Samuel Fierz et Christian KeimAnimateurs environnement

primaire

Propositions d’activités

Par écritPoser un problème nouveau et demander aux élèvesd’émettre des hypothèses Donner un modèle explicatif et demander comment en tester la validité Décrire un montage, les résultats et l’interprétation d’une activité et de-mander de concevoir et de réaliser une expérience permettant de tester unfacteur similaire Faire critiquer une expérience d’élève ou de manuel scolaire, la réalisationd’un schéma,…Demander de proposer un protocole expérimental face à une hypothèseproposée, sans le réaliserLire et réaliser un diagramme (cartésien, circulaire, en colonnes)…

PratiquementEvaluer l’utilisation d’un instrument de mesure (chronomètre, mètre, ther-momètre, dynamomètre, cylindre gradué, balance,…)Evaluer l’emploi d’un instrument d’observation (loupe, microscope,…)Monter un dispositif expérimental (mécanique, changements d’état, élec-tricité,…)Collecter des mesures: tableau,…Evaluer des compétences «annexes»: ne pas gaspiller, ranger, …Examens pratiques: mesure de la masse volumique d’un objet et identifica-tion de la matière, mesure et calcul de la vitesse d’un déplacement, réalisa-tion de montages électriques,…

Notes

1 Avec nos remerciements à RomaineCarrupt (HEP-VS) pour sa relecture del’article.

2 Compétences qui se retrouvent évi-demment dans les Capacités Trans-versales du PER (CT): collaboration –communication – stratégies d’ap-

Propositions d’activitésFormuler une question et/ou une hypothèse face à uneproblématique, en utilisant les éléments de la situationprésentéeProposer une piste de recherche ou d’expérimentation pour répondre auproblème exposéMettre en évidence un/des élément(s) qui influence(nt) le problème poséPrendre note d’une expérience par un dessin annoté, en faisant ressortirles éléments significatifs de l’expérience Utiliser un instrument de mesure Organiser des résultatsConfronter les résultats à ses hypothèses de départExpliquer ce que l’expérience lui a appris par rapport au problème exposé

Page 39: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Résonances - Juin 2012 37

Démarche scientifique: exemple d’exercices d’évaluations Cycle 1: Exemple d’expériences faites par les élèves en 2P 5

(les élèves vont successivement au coin «expérience»)

Nous avons souvent essayé de trouver le point d’équilibre d’un objet. Tu vas le fairesur 3 nouveaux objets (cuillère, couteau et fourchette). Place d’abord un scotch làoù tu penses que se trouve le point d’équilibre. Note aussi sur ta feuille (objet pho-tocopié = même taille). Vérifie en expérimentant. Note sur ta feuille avec une autrecouleur. Rédige une conclusion (peut aussi se faire oralement).

Les critères d’évaluation sont:prendre une décision, faire une hypothèse avant de tester;prendre note des hypothèses et résultats (sans effacer les hypothèses!);conclusion: utiliser les résultats de l’expérience; formuler une explication à la dif-férence de comportement du couteau par rapport à la fourchette et la cuillère.

Cycle 2: Exemple de question dans un examen 3e Primaire 5

Voici une expérience: Deux plaques de même épaisseur sont posées sur le radia-teur: l’une est en sagex, l’autre est en verre. Sur chaque plaque est posé un glaçon.

Fais un schéma de la situation de départ. Fais une hypothèse. Sur quelle plaque le glaçon va-t-il fondre le plus rapide-ment?

Plus tard, lorsque les glaçons ont partiellement fondu:Fais un schéma de la situation à la fin de l’expérience.Ton hypothèse était-elle juste ou fausse? A ton avis, pourquoi est-on arrivé à ce résultat?

Cycle 3: Exemples de questions dans un examen (CO)

Voici un dispositif expérimental…Es-tu d’accord avec ce protocole? Si oui, pourquoi?Si non, que proposes-tu de modifier?Que prouve cette expérience?Rédige les résultats et la conclusion.

Voici les résultats obtenus au cours d’une expérience: …Fais un graphique pour représenter les résultats et écris tes conclusions. Le résultat serait-il différent si… (émission d’hypothèse-s).

Le scotch collé sur l’objet

permet à l’élève de

formuler son hypothèse,

avant de tester.

Plus de 20 langues sur les 5 continents

Formations spécialisées pour professeurs de langues

www.esl.ch

ESL – Montreux t 021 962 88 80

PUB

Page 40: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Après avoir terminé l’Ecole normaledes garçons en 1978, René Wyssen atout de suite décroché un posted’enseignant à Monthey. S’il n’a paschangé de salle de cours et assezpeu de degrés d’enseignement (al-ternativement 3P-4P pendant long-temps et 5P depuis quelques an-nées), il a varié les projets menésavec ses élèves pour ne pas perdrela flamme. Il est vrai qu’il ne s’est ja-mais imaginé exerçant un autre mé-tier, à part peut-être la musique…

René Wyssen a suivi la formationcontinue dispensée sur trois ans auCRED à Sierre, puis est devenu pra-ticien-formateur afin de pouvoiraccueillir les stagiaires de la HEP-VS.Il estime essentiel de renouveler sapratique dans l’interaction avec defuturs enseignants. Il est de plustrès heureux de s’enrichir avec ladiversité culturelle de ses élèves,leurs centres d’intérêt, leurs diffé-rences… Depuis quelques années,il fait de surcroît partie du Conseilde direction des écoles de Mon-they, ce qui lui permet de découvrirle travail de ses collègues, en parti-culier dans les petits degrés.

Des projets pour se motiveret pour motiver«Jeune enseignant, j’avais parfoispeur de finir ma carrière comme unautomate, sans magie dans le regard,et c’est peut-être pour cela que j’aibesoin de proposer des projets tou-jours différents à mes classes», sou-ligne René Wyssen. Une manière dese motiver, mais pour l’enseignantles projets sont surtout porteurspour les élèves, qui atteignent lesobjectifs du programme, simple-ment un peu autrement: «Les élèvesdoivent apprendre leur texte par

cœur, rédiger certains passages, tra-vailler leur diction, peindre les dé-cors, se respecter, gérer leur stress,etc.» Et il ajoute: «En imaginant undécor qui tombe du plafond, parexemple une valise avec des livres àl’envers, on peut s’inspirer des mo-biles de Calder. En cours de français,on peut développer l’expressionthéâtrale, en cours de gym on peutintégrer des exercices de tenue cor-porelle, de danse, etc.»

L’enseignant évoque de multiplesanecdotes, dont celle d’un élèvehandicapé intégré à mi-temps enclasse qui vivait la préparation d’unspectacle à 100 à l’heure ou d’uneautre qui s’est épanouie en décla-

mant un slam devant un publicdense un soir de vernissage. «Biensûr, c’était un déclic et non unebaguette magique», tient-il à nuan-cer, trouvant néanmoins formida-ble qu’ensuite cette élève se soitouverte au langage de la peinture.

René Wyssen, avec toute sa fantai-sie, croit à l’exigence de qualité et àla discipline dans la création, mêmeà l’échelle scolaire. «Tout en étant ri-goureux, je fais confiance aux élèveset ils le comprennent vite», précisel’enseignant pour qui la classe de-vient une équipe plus soudée au filde l’avancement du projet. Resteque le «professionnalisme» exigén’est pas exagéré, puisqu’un élèvequi joue du violon dans le cadre deses loisirs pourra faire découvrir l’ins-trument même s’il n’est pas Paga-nini. Il cite le cas d’une élève qui ré-pète actuellement un morceau avecsa prof de violon et en a parlé à lamaison: «Le violon devient un élé-

René Wyssen, des projets plein la têteRené Wyssen, des projets plein la tête

Nadia Revaz

38 Résonances - Juin 2012

P o r t r a i t

«Tout en étant rigoureux,je fais confiance aux élèves.»

René Wyssen, enseignant à Monthey, voit dans le projet de classe ouinterclasses un moteur.

Page 41: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

ment vivant dans le spectacle». Endébut d’année, il propose aux élèvesd’écrire dans un «cahier bleu» pourdétecter les talents d’écriture. Bref,René Wyssen part des compétencesde chacun, persuadé de l’impor-tance des liens tissés entre les élèves,leur famille et plus largement la so-ciété autour des projets scolaires.

La collaboration autour des projetsL’enseignant est persuadé qu’unspectacle ou une exposition ne doitpas se limiter au périmètre de laclasse. Il aime les productions en pu-blic, et pas seulement devant les pa-rents, et apprécie les collaborationsavec les artistes et les lieux de la ré-gion ainsi qu’avec ses collègues-en-seignantes ACM qu’il vante à plu-sieurs reprises au cours de la discus-sion.

Entre autres exemples, René Wyssenévoque avec enthousiasme la ren-contre d’une classe avec l’école devitrail et avec Geneviève Es-Borraten 2010 (http://monthey.ecolevs.ch/wyssen2010/wyssen.htm). Une autreannée, dans le cadre de la Semainede la langue française et de la fran-cophonie, il mentionne une grandeexposition au Crochetan sollicitéepar l’ancien directeur Denis Alber, àlaquelle avaient participé quatreclasses. Il juge essentiel d’offrir auxélèves la possibilité de découvrir lesfacettes professionnelles de la cul-ture. Et lorsque le travail de la classedoit répondre à une «commande»,il estime que l’impact est nettementplus grand. Tous ces visiteurs qui ontvu l’arbre à poèmes, et autres instal-lations… ne laissent pas l’enseignantinsensible. Il repense aussi à la ren-contre avec le violoniste DominiqueJuchors, venu en classe par l’inter-médiaire d’une stagiaire…

De nombreux projets réalisésRené Wyssen peut donc faire unelongue liste de projets réalisés avecses classes successives et est toujoursprêt à jouer le moteur et le rassem-bleur d’énergies. «Je pense que je

devrais me faire diagnostiquer parle CDTEA, car je suis peut-être hy-peractif», lance-t-il en riant.

D’anciens élèves, de ses débuts, ontrecontacté René Wyssen il y a deuxou trois ans pour évoquer les souve-nirs d’autrefois et, ainsi qu’il l’expli -que, ce qui les a marqués ce sont lesanimations musicales et théâtralesqui sortaient un peu de la routine.Oui, mais alors de quelles aventuresextraordinaires se souvient l’élèveRené Wyssen? Rien, pas la moindrepetite idée, donc son besoin d’intro-duire cette approche différente dessavoirs ne lui vient pas d’exemplesvécus dans son enfance. Il parle parcontre de l’influence de BertrandJayet et de Bernard Oberholzer, alorsanimateurs de cours d’été.

Pour cette fin d’année, un spectacle et…Cette année, René Wyssen monteun spectacle avec sa classe (5P) etune 2P, en collaboration avec deuxcollègues enseignantes. Petits etgrands monteront en juin sur lesplanches du P’tit Théâtre de la Vièzedans l’adaptation de La grandefabrique de mots d’Agnès de L’Es-trade. Des histoires de mots qui se-ront contées, chantées et danséespar les élèves. Grâce à la collabora-tion avec l’actuel directeur du Cro-chetan, Lorenzo Malaguerra, l’en-seignant montheysan espère que lesélèves pourront s’initier au mimeavant de monter sur scène.

Pour l’anniversaire de la Médiathè -que à Monthey en octobre, la direc-tion a sollicité René Wyssen pourqu’il réalise un projet d’expositionsur «une journée d’élève» avec desclasses de la ville. Et l’enseignant, quia obtenu l’accord de son directeurHubert Grenon et trouvé une jeunearchitecte pour assurer le fil rougede la mise en scène du lieu s’emballe,ayant déjà 1001 idées à proposer auxélèves lors de la rentrée prochaine etqu’ils enrichiront à leur tour en dis-cutant autour du projet… Donc 1001à la puissance classe, cela donne…«la fête par la rencontre».

Résonances - Juin 2012 39

Enthousiasme en partageCette année scolaire, j’ai faitécho aux suggestionsd’interviews du Conseil derédaction, des directions d’école,en tenant évidemmentaussi compte del’actualité… Sommetoute, j’ai assez peu«choisi» mesinterviewés et cesdécouvertes – viadifférents relais –étaient riches et ont élargi, jel’espère, les horizons de la revue.Tous ces enthousiasmes enpartage ne doivent cependantpas faire oublier que l’école estface à de grands défis. En vousrencontrant, je vois la passion dumétier, mais aussi parfois unépuisement… En rencontrantvos élèves, je me dis que l’écolemériterait pour certains, dumoins, ceux qui y échouent et/ouceux qui s’y ennuient, desrénovations plus profondes queseulement (même si je mesureque c’est déjà beaucoup, voiretrop) l’application d’HarmoS,l’intégration du PER, l’arrivée desMER (moyens d’enseignementromands) avec son lot de forma -tions… Au CO, les évolutionssont liées à une nouvelle loicantonale, mais n’y a-t-il pas uneréflexion plus globale à avoir surles enjeux de l’école, sur le cap àsuivre… avec un large débat surla mutation de l’élève (cf. PetitePoucette de Michel Serres, éd. Le Pommier, 2012)…En lisant le livre intitulé L’école,le numérique et la société quivient de paraître aux éditionsMille et une nuits, je m’interrogesur les contours de l’école en2022, en 2032… Une seuleévidence: pour une écoleinnovante et ambitieuse, lesenthousiasmes sont bienvenus.

Nadia Revaz

Echo de la rédactrice

Page 42: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

40 Résonances - Juin 2012

Dans ma poche, mon smartphonetrépigne d’impatience… il est pireque moi. Il aimerait continuelle-ment s’agiter, ouvrir ses applica-tions, me noyer sous une massed’informations, de tweets, d’ima -

ges, de sons… Bref, j’ail’impression qu’il veutsurtout collaborer avecmon fournisseur d’ac-cès pour que ma fac-ture augmente. Maisje gère.

Dans ma vie profes-sionnelle de tous lesjours, il peut devenirredoutable. Il regorged’«apps» performan -tes et surtout utiles.Dans bien des cas, ilm’apporte une aideprécise, il comblemes ignorances. Ilme permet lorsquela question est dif-ficile de trouver desamorces de répon -ses, des pistes de ré-flexion. Il con densesurtout dans un vo-lume très restreintune bibliothèque,une liste de lecturemusicale, des imagesde l’espace, de fleurs,d ’an imaux et j ’enpasse. Tout cela dansun petit univers inter-actif, tactile et intuitif.

Une utilisation professionnelleCes applications touchent plusieursdomaines en lien avec l’éducationphysique. En voici quelques exem-ples:

Sécurité

u L’application «MY144» a besoinde connaître le numéro de cellu-laire de l’utilisateur qui doit par ail-leurs accepter de communiquer sescoordonnées géographiques.

En cas d’urgence, l’utilisateur lancealors l’application qui envoie sa po-sition sur le site my144.ch.

Après cette opération, il suffit d’ap-puyer sur le bouton rouge 144 ainsidévoilé pour entrer en contact avecles secouristes. Ces derniers n’ontalors qu’à introduire le numéro deportable de l’appelant pour retrou-ver sur ce site sa position.

Utilisable partout en Suisse

u «Premiers secours» vous pro-pose à cet effet trois fonctions fon-damentales:

1. Appel d’urgence: après l’installa-tion, enregistrez votre numérod’appel d’urgence régional, qu’ilsera alors possible d’appeler di-rectement en cas de danger, sansy réfléchir.

2. Premiers secours: Grâce à un ar-bre de décision, la fonction vousguide sûrement, étape par étape,

à travers les mesures de premierssecours judicieuses. En cas dedoute, vous avez un accès direct àdes instructions étape par étapeillustrées, par exemple au sujet dela «position latérale de sécurité».

3. Instructions: Vous disposez d’unaccès direct à toutes les instruc-tions illustrées pour pouvoir vousy exercer.

L’application comprend:Contrôler l’état de conscienceContrôler l’état de conscience(enfant)Contrôler la respirationContrôler la respiration (enfant)Position latérale de sécurité…

u «SwissAlert» vous donne unaccès rapide aux numéros de té-léphone les plus importants de laSuisse: police, ambulance, ser-vice du feu, etc. Cette applica-tion vous aide en cas d’urgence,en vous mettant en contact di-rect avec ceux qui peuvent vousapporter du réconfort, de laprotection, et des soins médi-caux.

u L’app «White Risk Mobile» estun outil précieux qui vous accom-pagne aussi bien au cours de la pré-paration que pendant une randon-née ou des descentes hors piste. Ilvous propose la possibilité d’accé-der aux informations en cours duSLF, notamment les bulletins d’ava-lanche, et de vous intéresser demanière simple et conviviale à lathématique des avalanches. Avec«White Risk Mobile», vous disposezde nombreuses informations pourune conduite adaptée en dehors despistes, et vous apprenez comment

E d u c a t i o n p h y s i q u e

Un pt’tit tour sur mon smartphoneUn pt’tit tour sur mon smartphone

Gérard Schroeter

Page 43: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Résonances - Juin 2012 41

évaluer la problématique avalan-cheuse du moment. Différents outilsvous permettent d’analyser la situa-tion sur le terrain, par exemple d’es-timer l’inclinaison de la pente et dela vérifier avec l’inclinomètre ma-nuel intégré. «White Risk Mobile»ne dispense pas d’un jugement au-tonome. Quels sont les versants quipeuvent être traversés, ou doiventêtre évités: vous devez encore pren-dre votre décision vous-même.

Sciencesu «Peakfinder» est une applica-tion qui donne le nom des mon-tagnes autour de vous.

Qu’il fasse grand beau ou que voussoyez en plein brouillard, «Peakfin-der» vous présente le panoramaqui s’offre (ou s’offrirait c’est selon)autour de vous sous une forme quirappelle celle des tables d’orienta-tions. Le dessin est précis et l’on n’aaucune peine à reconnaître lessommets environnants. (Il est possi-ble de zoomer)

Le panorama correspond par dé-faut à votre position actuelle, maisvous avez la possibilité de vous pla-cer virtuellement sur n’importe le-quel des sommets connus par l’ap-plication et de visualiser le pano-rama qui s’offrirait à vous si vousvous y trouviez.

u «Fleurs en poche» vous permetd’identifier facilement plus de 1000fleurs sauvages de France et d’Eu-rope de l’Ouest. Toutes les photossont incluses dans le logiciel. Vouspouvez donc vous servir de «Fleursen poche» lors de vos promenades

en pleine nature, et vous n’avezpas besoin de connexion à internetpour afficher les images.

Plusieurs modes d’utilisation sontpossibles:

Un assistant vous permet de sé-lectionner des critères comme lacouleur, la forme des feuilles oula forme des fleurs. Ainsi, vouspouvez réduire la recherche àun nombre limité d’espèces, etmême identifier directement unefleur, dans certains cas.Pour les plus spécialistes, un affi-chage sous forme de liste parnom, nom latin, ou à la fois fa-mille et nom est disponible.Vous pouvez aussi rechercher unmot (nom ou nom latin) directe-ment depuis l’écran d’accueil.Nouveauté: vous pouvez placerdes fleurs dans une liste de favo-ris, classés par date et y ajouterdes notes si vous le désirez.

Pour chaque espèce, une descrip-tion précise est disponible, ainsi

que les paramètres principaux(taille, taille de la fleur ou de l’in-florescence, couleur, période defloraison, altitude, toxicité, …).

u «iForest» transforme votreiPhone en un livre électroniquesur les plantes avec lequel vouspouvez étudier, déterminer, re-connaître, comparer les typesd’arbre et d’arbuste les plusimportants d’Europe centraleet vous exercer.

Les caractéristiques et fonctions lesplus importantes en résumé:

Plus de 1600 photos des 109 ar-bres et arbustes les plus impor-tants de l’Europe centrale.16 photos par plante (de la graineau germe, racine, tronc, écorce,couronne, feuille: face recto et

verso, rameau d’été et d’hiver,bois: coupe horizontale et coupeverticale, floraison: plante mâle,femelle et hermaphrodite jus -qu’au fruit).Rechercher la plante grâce à lasaisie de texte et la laisser appa-raître.Fiche technique pour chaqueplante avec des informations dé-taillées sur les caractéristiquesbotaniques, le bois, l’emplace-ment, les dangers, la sylviculture,la médecine naturelle, la cuisinede la forêt, l’histoire, etc.Sélectionner les plantes par dif-férents critères de détermina-tion (combiné librement d’aprèsle type de plante, le type de ra-meau, le bord de feuille, la formede feuille, le type de floraison etde bois).…

u «Mammifères et oiseaux d’Eu-rope» est une application pour con -naître les animaux qui sont parminous. Voilà le but de cette petite ap-plication sur la faune européenneprincipalement. Des fiches signalé-tiques et des photos sont là pourvous donner un aperçu de la vie desanimaux. Une partie consacrée auxempreintes vous permet de les re-connaître et ainsi découvrir à quielles appartiennent.

Vidéou «V1 Golf» est uneapplication vidéo trèssimple à utiliser et trèsefficace.

Pour analyser les séquences de jeuxavec les élèves.

La plupart de ces applicationssont payantes mais mon smart-phone me dit pragmatiquementque l’investissement est correct.

Alors je le crois et à chaque foisqu’une d’elles s’ouvre, ma curio-sité s’emballe…

Toutes ces applications, leursimages et leurs extraits de des-criptif ont été copiés dans iTunesou leurs sites de présentation.

Page 44: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Comment dit-on «bonjour» en pa-tois de Chermignon ou en patois deBagnes? Comment se forme le plu-riel dans les dialectes jurassiens, fri-bourgeois et valaisans – mais aussien occitan, en wallon ou en picard?D’où viennent les patois? Pourquoiles francophones ont-ils davan-tage délaissé leurs parlers locauxque les germanophones? Quellesdifférences entre patois, dialecteet français régional? Et, d’ailleurs,faut-il parler de patois ou de dia-lecte?... Ce nouvel ouvrage apportequelques réponses à ces questions,et à de nombreuses autres, afin defaire (re)découvrir le monde desdialectes aux élèves francophonestout en développant leurs compé-tences langagières générales.

Le nouvel ouvrage EOLE et patois.Education et ouverture aux languespatrimoniales1 propose des activitésd’éveil aux langues visant à montreraux élèves la richesse des languespatrimoniales de l’espace gallo-ro-man, qui y ont cohabité – ou coha-bitent encore – avec le français etd’autres langues. L’approche didac-tique choisie ne consiste pas en unenseignement des patois, mais viseune éducation et une ouverture auxlangues en général et à leur diver-sité, au moyen d’activités portant sur

divers patois, dialectes ou languesrégionales de la Suisse romande etdes pays proches (France, Italie etBelgique).

Dans ces activités, la diversité lan-gagière et culturelle – bien pré-sente aujourd’hui dans les classes –n’est plus considérée comme unobstacle aux ap-prentissages (envue d’une bonnemaîtrise du fran-çais en particulier)mais comme levecteur d’une ou-verture nécessairesur le monde, duplus local au plusglobal, comme uneoccasion de s’inter-roger sur nos repré-sentations à l’égarddes dialectes de l’es-pace francophone, et comme unmatériau permettant de travaillerdes savoirs et savoir-faire utilespour tout apprentissage langagier.

Les plus de vingt activités figurantdans l’ouvrage s’appuient pour l’es-sentiel sur la collection EOLE – Edu-cation et ouverture aux langues àl’école, diffusée dans les écoles ro-mandes depuis 2003. Trois nouvelles

activités pour le niveau secondaire Iont toutefois été créées pour com-pléter celles des premiers cycles duprimaire. Les activités didactiquescouvrent ainsi l’ensemble des de-grés de l’école obligatoire et s’adres -sent à tous les élèves, patoisants ounon. Les différentes annexes docu-

mentaires permettenten outre d’en savoirplus sur l’histoire et lasituation actuelle desparlers régionaux.

Cet ouvrage – qui apu être réalisé grâ-ce à un mandat duCon seil du patoisdu canton du Valais– est édité par l’Ins-titut de rechercheet de documenta-tion pédagogique

(IRDP). Il est complétépar de nombreux documents de tra-vail (téléchargeables en ligne), desannexes explicatives et 2 CD conte-nant des enregistrements dans 9 va-riétés gallo-romanes.

EOLE et patois peut être commandéauprès du Conseil du patois (www.patois.ch) ou de l’IRDP (www.irdp.ch). L’ensemble des documents peuten outre être consulté et téléchargésur le site EOLE développé à l’IRDP:www.irdp.ch/eole/eole_patois/in-dex.html.

Daniel Elmiger & Jean-François De Pietro

Note

1 Daniel Elmiger, Jean-François De Pie-tro, Elisabeth Berchtold, Federica Dié-moz, Raphaël Maître, Aurélie Reusser-Elzingre et Sébastien Wüthrich (2012).«EOLE et patois. Education et ouver-ture aux langues patrimoniales», Neu-châtel: IRDP.

EOLE et patoisEOLE et patois

42 Résonances - Juin 2012

L a n g u e s

Langues romanes: parenté linguistique

On peuü pa chervi dou mèitre. (francoprovençal)Ninguém pode servir a dois senhores. (portugais)Deguns pòt pas servir dos mèstres. (occitan)Nouk nu pout sièrvi deûs mêsses. (wallon)Niun n poyèche servi doue mâtres. (franc-comtois)Nagin na po servir dus patruns. (romanche)Sa po mi aves servi da dù padron. (tessinois)Niuno può servire a due signori. (italien)Nimeni nu poate sluji la doi st pîni. (roumain)

(Source: Activité Lasagesse patoise, EOLE etpatois. Cet exemple estemprunté à une activitéélaborée par SébastienWütrich, collaborateurvalaisan au projet, qui a réalisé son mémoirede fin d’études pour laHEP-VS sur ce thème. Ce travail a fait l’objetd’une présentation dansle numéro de mai 2012de Résonances.)

Page 45: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Daniela Biner dirige de-puis 13 ans l’Institut No-tre-Dame de Lourdes àSierre. Elle est à la têted’environ 90 employés (unpeu moins de 50 emploisen équivalent plein temps,allant des enseignants auxchauffeurs en passant parles logopédistes, les ergo-thérapeutes, les cuisiniers,les stagiaires…). Et toutel’équipe s’occupe de près de60 enfants et jeunes scola-risés. Originalité valaisanne,le lieu, qui est à la fois home-école spécialisé et centre deréhabilitation, accueille aussi bienles francophones que les germano-phones: certains sont en externat,d’autres en internat, ce qui signifienotamment l’organisation d’activi-tés de loisirs. On comprend rapide-ment pourquoi autant d’employéset autant de métiers.

A l’Institut Notre-Dame de Lourdes,les handicapés physiques et men-taux côtoient les enfants et lesjeunes souffrant de troubles ducomportement, ce qui constitue unmélange intéressant selon la direc-trice qui ne manque ainsi pas dedéfis à relever au quotidien. Da-niela Biner s’empresse de préciser:«Si je chapeaute l’ensemble, j’ai desresponsables pour les domainesadministratif, éducatif, scolaire etthérapeutique.» Pour elle, l’intro-duction d’une procédure d’évalua-tion standardisée (PES) et les exi-gences des démarches qualité sontune excellente chose, car cela dote

l’équipe d’un langage commun etpermet d’avoir une plus grandetransparence.

Du respect de la différenceL’Institut Notre-Dame de Lourdesfait partie intégrante de l’Ecole va-laisanne, en dispensant un ensei-gnement spécialisé, avec des objec-tifs spécifiques. Côté francophone,quelques élèves sont partiellementintégrés dans une classe de leurcommune de domicile, ce qui im-plique une approche encore diffé-rente pour l’Institut. La direc-trice considère que l’essentielest de trouver la solution lamieux adaptée à l’enfant, encréant un projet lui permet-tant de progresser et surtoutd’être heureux. «L’essentielpour réussir notre mission, c’estde respecter les besoins de l’en-fant ou du jeune», souligne Da-niela Biner. Le mot «respect»pourrait être la devise de Notre-Dame de Lourdes. Réaliste, la di-rectrice est néanmoins conscienteque l’harmonie visée n’est pastoujours possible, mais elle a pu

constater que rien d’efficacene peut se faire sans un tra-vail en équipe et sans la col-laboration et la compréhen-sion des parents et ce àtoutes les étapes de la priseen charge. Et à l’Institut,comme dans les CO, ons’occupe aussi de l’orienta-tion professionnelle dechaque jeune.

«C’est une école commeles autres; on rigole, onse dispute, on se prépare

à la vie», commente la directrice quiest heureuse de l’évolution positivede l’image du handicap et de la dif-férence dans la société, et du che-min parcouru vers plus d’ouverture,même si elle nuance en estimantqu’on peut encore faire mieux. No-tre-Dame de Lourdes n’est pas unespace fermé. D’une part, il fait par-tie intégrante de la ville et collaboreavec les écoles de Sierre et les com-munes dont sont originaires lesélèves. D’autre part, depuis sa réno-vation en 2010, il est possible delouer des infrastructures pour desmanifestations, cours, colloques…

E n s e i g n e m e n t s p é c i a l i s é

www.ndl-sierre.ch

Daniela Biner dirige l’Institut

Notre-Dame de Lourdes.

Notre-Dame de Lourdes: une école comme les autresNotre-Dame de Lourdes: une école comme les autres

Notre-Dame de Lourdes,

un bâtiment ouvert sur la ville.

Résonances - Juin 2012 43

Page 46: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

«Il y a des couleurs qui, isolées, paraissent insipides, mais

manqueraient terriblement à unpeintre exigeant, de même, il ya des épices qui, pris isolément,

sont immangeables et sont cependant les éléments

indispensables d’une grande cuisine réussie.»

Grégoire Lacroix

«De la voie solitaire à l’équipe pé-dagogique: un chemin à inventer»,tel était le thème de la matinée deréflexion organisée par la CODICO-VAR (Conférence des directeurs desCycles d’Orientation du Valais ro-mand), l’AVECO (Association valai-sanne des enseignants du cycled’orientation) et le DECS via leSE (Service de l’enseignement) le26 avril dernier à l’Institut Notre-Dame de Lourdes à Sierre. Le menuannoncé par l’intitulé était copieuxet les invités nombreux, puisquecette année ont été associés toutesles directions de la scolarité obliga-

toire ainsi que tous les mem-bres des comités des associa-tions d’enseignants.

En amuse-bouche, Jean-FrançoisLovey, chef du Service de l’ensei-gnement, a prononcé le discoursd’ouverture, en liant la théma-tique à une préoccupation spéci-fiquement valaisanne: «La no-tion d’équipe pédagogique estune des couleurs novatrices qui fi-gure clairement comme élément-phare dans le projet de loi surl’école primaire en consultation».Et de positionner l’enjeu majeurde la matinée: «Aujourd’hui desenseignants travaillent déjà ensem-ble, mais je crois qu’on juxtaposedavantage les responsabilités qu’onne les construit dans une vision pa-noramique.»

Regard social et pédagogique sur la thématiqueEn entrée, pour éveiller les papilles,l’annonce de deux visions complé-

mentaires autour du travail enéquipe, l’une sociale et l’autre pé-dagogique.

En premier plat, l’intervention deBernard Lévy, responsable de la fi-lière Travail social à la HES-SO Valais

44 Résonances - Juin 2012

R é f l e x i o n

Commentaires au terme de la matinéeBernard Lévy, responsable de la filière Travail socialà la HES-SO Valais«C’est sans hésitation que j’ai accepté l’invitation d’inter-venir dans le cadre de cette réflexion, car je trouve intéres-sant de faire le lien entre travail social et éducation etd’avoir des occasions de partager nos préoccupations.»

Geneviève Constantin-Zufferey, directrice du Centrescolaire d’Anniviers et présidente de la CODICOVAR«L’école est un petit monde souvent fermé, aussi il est im-portant d’organiser des temps de réflexion pour améliorerson pilotage. Cette matinée permet de mesurer combienle postulat du travail en équipe est idéaliste, si l’onn’écoute pas d’abord les craintes et les résistances légi-

times. Ensuite seulement, tout en mesurant la diversité denos réalités d’école, on peut convaincre.»

Philippe Perrenoud, professeur à la Faculté de psy-chologie et des sciences de l’éducation à l’Universitéde Genève«Pendant longtemps, on a pensé qu’il suffisait de dire auxélèves ou aux enseignants “Mettez-vous ensemble” pourqu’il y ait travail en équipe. Imaginons une salle d’opéra-tion qui fonctionnerait ainsi… Aujourd’hui on sait qu’il estnécessaire de s’interroger sur les avantages et les inconvé-nients qu’il y a à travailler ensemble et qu’il faut se préoc-cuper du développement des compétences nécessaires à lacoopération.»

Geneviève Constantin-Zufferey,

présidente de la CODICOVAR.

Equipe pédagogique: matinée CODICOVAR, AVECO, SEEquipe pédagogique: matinée CODICOVAR, AVECO, SE

Nadia Revaz

Page 47: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

dont le parcours professionnel dé-bute comme enseignant en ZEP(Zone d’éducation prioritaire) àMarseille. «Le travail en équipe,c’est affronter des difficultés quel’on n’aurait jamais eues en travail-lant seul», lance le premier confé-rencier en boutade au début deson intervention. Son questionne-ment vise à trouver les pistes pourpasser d’un agrégat à un systèmeorganisé, interdépendant et inter-agissant. Il rappelle que le collectifest aussi une addition de singulari-tés, mais pas seulement, car le«faire ensemble» est complexe àmettre en place pour qu’il soit effi-cace. Côté anecdote, Bernard Lévyraconte qu’à son premier jour detravail dans une institution, tousles enfants avaient fugué…, expli-quant, avec distance humoristiquepar rapport à un souvenir au dé-nouement heureux, que les situa-tions déséquilibrantes peuventcontribuer à la constitution d’unesprit d’équipe presque instan-tané… «Si le travail social a, de parses nécessités institutionnelles etorganisationnelles, su développerdes outils de gestion d’équipe, dedynamique de groupe, il en a aussivécu les dérives», commente-t-il,évoquant la vision de plus en plusentrepreneuriale du domaine. EtBernard Lévy de constater: «Nom-breuses sont les équipes en souf-france, souvent en raison d’unenon-reconnaissance de leur acti-vité.» C’est pourquoi il plaide pourle temps du débat au sein d’uneéquipe qui doit faire sens, être co-hérente, et… intégrer des espacesde convivialité, évoquant avec unbrin de nostalgie les petits-déjeu-ners entre collègues souvent sup-primés pour cause budgétaire.

En intermède, les directeurs de lascolarité obligatoire et du Servicede l’enseignement ont posé desquestions, en faisant un parallèleentre social et pédagogique, surles notions de temps consacré àl’équipe, sur la manière de la consti-tuer (par affinités et/ou par complé-mentarité), sur son animation (sa-chant qu’une «équipe ne s’anime

pas toute seule»), sur son fonction-nement (hiérarchique et/ou égali-taire), sur le rôle de la formation,sur le risque de dilution des respon-sabilités, sur la gestion des diffé-rentes équipes (danger de multi-plier les groupes auxquels par-ticipe une même personne)…

En deuxième plat, les proposde Philippe Perrenoud, profes-seur à la Faculté de psychologieet des sciences de l’éducation àl’Université de Genève large-ment connu pour ses publica-tions sur diverses questions édu-catives ont porté sur le pourquoiet le comment travailler enéquipe. Il a d’emblée relevé un pa-radoxe, étant donné qu’«on rêvede travailler en équipe tout en seretrouvant dans la voie solitaire».Pour justifier cette situation, Phi-lippe Perrenoud pointe le manquede clarté du concept et estime qu’ilfaut d’abord s’intéresser aux résis-tances, sachant que le travail enéquipe ne s’imposera pas par décretet qu’il faut du temps pour convain-cre de la nécessité de coopérer etpour démontrer tout ce que ça peutapporter à l’école. Pour l’interve-nant genevois, le travail en équipe,c’est «une plus grande continuitéau long du cursus, une plus grandecohérence des disciplines et unenouvelle organisation du temps detravail scolaire». Il précise que cesarguments sont cependant insuffi-sants pour convaincre les ensei-gnants réticents de la nécessité dutravail en équipe, en raison des évo-lutions structurelles liées aux cyclespluriannuels encore minimalistes etdu mode de vie individualiste: «Ilfaut mettre des mots sur ce qu’il y aà perdre et ce qu’il y a à gagner et

ensuite clarifier à quel stade on sesitue», ajoutant qu’il «vaut mieuxêtre au niveau de coopération oùl’on est capable de durer plutôt quede viser trop haut.»

Pour le dessert, Jean-François Loveya relevé que «l’unité cyclique im-plique des responsabilités éduca-tives partagées», ajoutant, en re-prenant les arguments de PhilippePerrenoud, que «le travail d’équipe,même inscrit dans une loi, ne semettra pas en place par décisiond’autorité, par modèle contrai-gnant imposé à l’échelle cantonale,avec un modèle unique non modu-lable.»

Et pour les mignardises, avant le vé-ritable apéritif dînatoire, les orga-nisateurs, dont Gilles Saillen, prési-dent de l’AVECO, ont effectué lesremerciements d’usage et le chefdu DECS Claude Roch a conclu ensoulignant que l’Ecole valaisanneallait très bien, grâce aux ensei-gnants, mais qu’il fallait mainte-nant fixer les conditions et la cohé-sion nécessaires pour la mise enplace d’équipes pédagogiques.

Evidemment le dévoilement desnoms des plats de ce copieux menuet la liste des ingrédients ne don-nerait ni les recettes ni les tours demain des grands chefs, donc, com -me annoncé via l’intitulé de cettematinée, le chemin vers l’équipepédagogique est à inventer. Etpour conclure, reprenons les motsd’introduction de Jean-François Lo-vey: «Construire l’école de demain,c’est la penser différemment de cequ’elle a été ces cinquante der-nières années.»

Résonances - Juin 2012 45

Parlant de

l’équipe

pédagogique,

Philippe

Perrenoud a

rappelé que, dans

toute innovation,

il fallait accepter

de gérer un

désordre.

Pour en savoir plus...sur le travail en équipe selonPhilippe Perrenoud

www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoudwww.unige.ch/fapse/life

Page 48: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

46 Résonances - Juin 2012

La peur d’enseigner

Plus de 10 ans après «L’enfantet la peur d’apprendre» (1999),Serge Boimare approfonditson analyse du malaise quiempêche le fonctionnementde la relation pédagogiquedans notre école.

Après la peur d’apprendrechez l’élève, il faut en effetconstater qu’une peur d’ensei gner chez lesprofesseurs et les éducateursproduit toute une séried’effets négatifs. D’autantplus efficace qu’elle n’est pasreconnue, elle s’auto-alimentede la peur d’apprendre qu’ellesuscite en partie. Au final, celaproduit un cercle vicieux qu’ilest cependant possible debriser par l’esprit d’initiative,l’accent mis sur la culture et lelangage et l’apprentissage del’analyse des pratiquespédagogiques.

Serge Boimare. La peurd’enseigner. Paris: Dunod,2012.

a Citation extraite de l’ouvrage«- Sans un nourrissage culturelintensif, toujours introduit parde la lecture à haute voix dumaître, de textesfondamentaux;- sans un entraînementjournalier à l’expression

personnelle et au débat, engagé à l’oral et prolongé à l’écrit;jamais nous ne pourrons changer le parcours des élèves quiarrivent à l’école avec des compétences psychiques insuffisantespour affronter les contraintes de l’apprentissage.Pourquoi faisons-nous semblant de ne pas le savoir? Si un jour nous voulons déranger ce destin funeste et réduire cetéchec scolaire programmé, osons consacrer une heurequotidienne à la construction d’un patrimoine commun, donné àtous sur le temps de la classe, avec la culture et le langage.»

L’organisation du travail, clé de toute pédagogie différenciée

En matière pédagogique, l’injonction est à l’ordre du jour! Il faut,nous dit-on, faire une «école sur mesure» afin de garantir laréussite de tous. Chacun et chacune doit accéder aux«fondamentaux de la culture et de la citoyenneté», mais à sonpropre rythme et selon un «parcoursindividualisé». Il faut que toutle monde maîtrise le «soclecommun» mais dans le «respectdes différences»! Face à cesexigences, la pédagogiedifférenciée apparaît comme uneperspective particulièrementprometteuse, mais elle reste, tropsouvent, de l’ordre de l’intentiongénéreuse. C’est que «différenciersa pédagogie» nécessite une autreorganisation du travail scolaire,une autre manière de préparer,d’animer, de guider, d’évaluer lessituations d’apprentissage. Ce n’estpas forcément plus complexe ou plus difficile que ce qui est requisdans l’enseignement traditionnel, c’est autre chose! PhilippePerrenoud, qui a étudié de près le fonctionnement des classes etdes établissements, montre ici, très concrètement, comment lesenseignants peuvent organiser le travail des élèves pour que

chacun apprenne au mieux. Ilexplique que c’est possiblesans se disperser ni s’épuiser.C’est possible dans la classe, enécole, collège ou lycée. Et celapermet d’accroître lescompétences individuelles etcollectives des enseignants.Cela permet surtout d’avancervers une école plus juste etplus efficace.

Philippe Perrenoud.L’organisation du travail, cléde toute pédagogiedifférenciée. Paris: ESF/LesCahiers pédagogiques, 2012(postface de Jean-MichelZakhartchouk).

a Citation extraite de l’ouvrage«Aujourd’hui, je serais porté àdire que tout système éducatifqui prétend démocratiserl’enseignement et rechercherune école plus juste etefficace, mais ne touche pas àl’organisation du travail, esttrès peu crédible.»

La lecture

La lecture - Apprentissages etdifficultés est un ouvrageincontournable dans ledomaine de l’enseignement dela lecture. Il propose uneapproche équilibrée quicouvre tous les aspects del’apprentissage et del’enseigne ment de la lecture,mais aborde également laprévention des problèmes delecture dès la maternelle.Divisé en 32 courts chapitresregroupés de façon à refléterl’évolution de l’élève dupréscolaire à la fin duprimaire, La lecture:Apprentissages et difficultésprésente des façons d’aidertous les élèves, y compris ceuxen difficulté, à devenir deslecteurs compétents et àacquérir le goût de la lecture.Les données présentées dans

L i v r e s

La sélection du moisLa sélection du mois

Et aussi• Yves Guégan. Un projet pour… gérer les

conflits avec les élèves: l’approche paradoxale.Paris: Delagrave, 2012.

• Alain Saey, Yves Pénisson. Histoiredes arts visuels. 40 exploitationspédagogiques (cycle 3). Paris,Retz, 2012 (Avec CD contenant 40 reproductions en couleurs desœuvres et 69 fiches PDF pourl’élève et l’enseignant).

• Manuel Meune. Au-delà du Röstigraben.Chêne-Bourg: Georg éditeur, 2011.

Page 49: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Résonances - Juin 2012 47

1. La mémoire (A quand remontent vos premiers souvenirs d’enfance? Peut-on apprendre en écoutant de la musique? Etc.).

2. Le langage et l’intelligence (Combien de mots connaissez-vous?Votre intelligence se lit-elle dans votre écriture? Etc.).

3. La perception (Le parfum qui rend amoureux existe-t-il?Pourquoi voit-on la vie en rose? Etc.).

4. Le temps et la conscience (Pourquoi ne devez-vous pas téléphoner en conduisant? D’où vient le décalage horaire? Etc.).

5. Motivations, émotions et personnalité (Peut-on lire votrecaractère dans votre écriture? Savez-vous d’où viennent vosinstincts? Etc.).

Alain Lieury. Tous les secrets de votre cerveau. Paris: Dunod, 2012.

a Citation extraite de l’ouvrage«Les nouvelles technologies, oui, mais attention à la surchargeattentionnelle… et puis aussi à la courtoisie!»

Milton

Milton, le facétieux chat noiret blanc de Haydé, revientnous conter la suite de sesaventures… ou plutôt ledébut.

Haydé. Milton: quand j’étaispetit. Genève: La Joie de lire, 2012 (A partir de 4 ans).

a Citation extraite de l’ouvrage«On disait qu’il fallait m’éduquer.»

L’apprenance

Economie du savoir, société cognitive, formation tout au long dela vie... L’acquisition de connaissances et de compétencesnouvelles devient le levier majeur de l’adaptation et dudéveloppement des individus, des organisations et des nations duXXIe siècle. Le désir et la capacité d’apprendre sont en passe de

devenir les compétences-clésdu «travailleur du savoir» etdu citoyen de demain. Cet ouvrage propose un étatde la question de la sociétécognitive aujourd’hui, avantde définir la notiond’apprenant comme«ensemble durable dedispositions favorables à l’acted’apprendre dans toutes lessituations». Il analyse ensuitetrois conditions de son essor:comprendre les motivations àapprendre, développer les compétences d’autoformation,déployer une écologie del’apprenance.

Philippe Carré. L’Apprenance.Vers un nouveau rapport ausavoir. Paris: Dunod, 2012.

a Citation extraite de l’ouvrage«Devant l’ampleur croissantedes besoins des citoyens enmatière de savoirs nonstrictement professionnels,sommes-nous prêts àreconnaître enfin qu’il faut ànos sociétés une politique dedéveloppement culturelambitieuse pour réussir le paride l’apprenance?»

Les livres présentés danscette rubrique sont disponi-bles à la Médiathèque Valais.www.mediatheque.ch

ce livre sont issues de la recher- che et traduites en appli cationsconcrètes de façon à rendretransparent le lien entre larecherche et la pratique.

Jocelyne Giasson (adapté parGeneviève Vandecasteele). Lalecture - Apprentissages etdifficultés. Bruxelles: deboeck, 2012.

a Citation extraite de l’ouvrage«Si les enfants ont manquéd’expériences de lecture, ilfaut au contraire enrichir leurprogramme. Plus on laissel’écart s’agrandir entre lesélèves en difficulté et lesautres, plus il est difficile derattraper le retard.»

Tous les secrets de votre cerveau

Les découvertes les plussurprenantes de la psychologiecognitive en 100 comptesrendus d’expériences pourmieux comprendre commentfonctionne... notre cerveau. Alain Lieury, professeur émérite de psychologie cognitive àl’Université Rennes 2 et auteurde nombreux ouvrages sur lamotivation, la mémoire…répond à des questionsréparties en 5 chapitres:

La suggestion d’une enseignante

Daphnée Constantin Raposo, enseignante

La construction de l’autorité à l’écoleS’il est un élément essentiel à la transmission pédagogique àl’école, c’est bien l’autorité. Nécessaire à mettre en place avanttout enseignement, l’autorité se construit plus ou moins intui-tivement, beaucoup d’enseignant n’étant pas directement for-més à la bâtir efficacement. Cet ouvrage se veut un partaged’idées pratiques, utiles et intéressantes. Plus ce travail de dé-but d’année sera fait consciencieu-sement, plus l’année scolaire se dé-roulera de façon optimale. Instau-rer des règles, instituer le respect…ne devrait plus poser de problèmesà l’école primaire après la lecturede ce guide pratique.

Cécile Foussard. La construction del’autorité à l’école. Paris: EditionHachette éducation, 2011.

Page 50: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Depuis le 1er janvier 2012,CPVAL est passé à un ré-gime de primauté de coti-sations. Ce changement né-cessite de la part de la caissedes aménagements nota-bles, de nouveaux logiciels…

Si la communication de la si-tuation personnelle à la fin2011 n’a pas pu être réalisée, fautede temps, de décision politique etde complexité du plan, qu’en est-ilaujourd’hui? Trois questions ontété posées au directeur de CPVAL.

Quelles adaptations majeuresont été nécessaires à la Caissepour faire face à ce changementde primauté?Un changement de primauté im-plique un travail considérable nonseulement pour les organes diri-geants d’une Caisse de retraite maiségalement et surtout pour les colla-borateurs de l’administration decelle-ci. Hormis des considérationsd’objectifs de rente, de prestationssouhaitées, de financement, d’or-ganisation et de garanties à pré-

voir, la difficulté principale d’un telchangement à travers l’élaborationd’un nouveau règlement, consistebien en la mise en pratique de cedernier, et ce plus particulièrementlorsque le logiciel informatique gé-rant les assurés de la Caisse a dûêtre entièrement changé. La com-plexité de l’ancien plan associéed’une part à celle liée aux différentsmétiers assurés par la Caisse (tempspartiel, employeurs différents, si-tuations particulières, anciens droitsacquis…) et d’autre part la décisiontardive du Parlement sur le sort desmontants liés aux garanties ont vé-ritablement accentué la difficultédans les adaptations informatiquesque CPVAL a dû mettre en place etmet encore en place.

Dans le scénario des hy-pothèses retenues par laCaisse pour élaborer sanouvelle ligne de con -duite, il est prévu unrendement annuel surles comptes des assurésactifs de 3%, où en est-

on? Cette prévision est-elle toujours d’actualité sur lesmarchés?Aujourd’hui un tel rendement pa-raît presque utopique au regard desdifficultés économiques, politiqueset financières traversées par lesmarchés boursiers. Preuve en est lerésultat 2011 de CPVAL: -1,7%. Surles 10 dernières années, la moyenneannuelle de la Caisse a été de 2,5%et ceci dans un cycle économiquedifficile avec trois crises impor-tantes (technologie, immobilière etdette gouvernementale), ce qui fi-nalement n’est pas si mal. Sur les 20dernières années, cette moyenne sesitue au-dessus de 5%. Le passén’est certes pas garant de l’avenir,mais je reste convaincu qu’avec unebonne moitié du portefeuille de laCaisse investi dans des classes d’ac-tifs avec un rendement sans risquesupérieur à 3,5% (prêt à l’Etat duValais à 3,5% et placements immo-biliers directs entre 4 et 4,5%) etune autre moitié bien diversifiéedans des actifs certainement un peuplus risqués, mais à fort potentielde rendement, l’objectif fixé par laCaisse reste un objectif atteignableet réaliste.

Il est important que les assurésconnaissent leur situation dansce nouveau régime de primautéde cotisation. Dans quel délaiCPVAL sera en mesure d’en-voyer une situation individuali-sée?

48 Résonances - Juin 2012

C P V A L

Cahiers pédagogiques

Le corps à l’école

L’édition de mai des Cahiers pédagogiquesaborde la thématique du corps à l’école, ducorps d’école au corps pour communiquer etapprendre en passant par le corps del’enseignant/corps de l’enseigné ou le corps àdécouvrir/corps à maîtriser. A signaler quel’édition de juin portera sur les apprentissagesavec le numérique. Bonnes lectures.www.cahiers-pedagogiques.com

E n r a c c o u r c i

Changement de système, où en sommes-nous?Changement de système, où en sommes-nous?

Patrice Vernier

Page 51: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

J’attache une importance considé-rable à tout ce qui concerne l’infor-mation. Par ailleurs, la transpa-rence constitue une de mes priori-tés parmi les normes régissant lesprincipes de gouvernance d’uneCaisse de pension. Je tiens à ce quechaque assuré non seulement con -naisse la situation financière de laCaisse mais également et surtoutcomprenne sa propre situation in-dividuelle. Si nous avons renoncéen 2011 à l’envoi de documentssupplémentaires, c’est simplementparce que la fiabilité des donnéesqui auraient été mises à dispositionn’était pas maximale. Aujourd’hui,nous avons terminé nos tests etsommes prêts à fournir des infor-mations personnalisées. Les certi-ficats d’assurance, accompagnésd’un flash explicatif, seront en-voyés dans le courant du mois dejuin. Par ailleurs, vous trouverezégalement sur le site de la Caisse

une description détaillée d’un certi-ficat. Il fournira pour chaque assurédes indications aussi variées que sesdonnées personnelles, ses cotisa-tions et prestations, l’évolution deson capital-épargne, sa prestationde libre passage et ses possibilitésde rachat. Je terminerai en rele-vant le travail considérable qui aété accompli par tous les collabora-teurs de la Caisse dans ce chantierbien complexe et sans lesquelsnous n’aurions pas pu fournir si ra-pidement et avec un maximum desécurité à nos assurés les informa-tions souhaitées. Un grand mercipour eux.

Résonances - Juin 2012 49

www.cpval.ch

M é m e n t o p é d a g o g i q u e

A vos agendasA vos agendas13-14 juillet 2012 - OrsièresColloque sur l’aroleLe Jardin botanique alpinFlore-Alpe de la FondationJean-Marcel Aubert àChampex-Lac organise les13 et 14 juillet prochain uncolloque tout public etune excursion à Orsièressur le thème de l’arole. En 2012, les activités du Jardinbotanique alpin Flore-Alpeévolueront principalementautour du thème «L’arole,tout là-haut». Diversévénements, en particulierun colloque tout public etune excursion, mettronten valeur cet exceptionnelconifère ainsi que sesnombreux usages, ceci enlien avec les rechercheseffectuées par le Centre alpien de phytogéographie(CAP).www.flore-alpe.ch

Jusqu’au 29 juillet 2012 -LausanneExposition sur le cerveauLauréate du Prix Expo2011 de l’Académie Suissedes Sciences Naturelles,l’exposition Les doigtsdans le cerveau offre uneoccasion rêvée de regardervos neurones sous un nouvel angle et de prendreconscience de l’instrumentextraordinaire qui s’agiteentre vos oreilles. Adécouvrir à l’Espace desinventions à Lausanne.Dossier pédagogique enligne.www.espace-des-inventions.ch

6-18 août 2012 - Sierre et environsAcadémie d’été: Art & DécouverteL’Ecole cantonale d’art duValais et l’Institut de

tourisme de la HES-SOValais vous proposent uneexpérience originale dedépaysement. Placé sousle signe de Dionysos – du vin et de l’ivresse de lacréation –, le programmeArt & Découverte 2012conjugue ateliers d’art,visites culturelles, poésie,musique et dégustation. Il s’adresse à tous lesamateurs d’art et denature qui souhaitentprofiter autrement deleurs vacances et de labelle saison.www.ecav.ch> Formation continue > Académie d’été

16 juin-23 septembre 2012 - Jardin botaniquealpin Flore-Alpe,Champex-LacZaric – SculpturesZaric voue à la nature etaux bêtes qui y évoluent,une affection profonde,teintée d’humour, avecune tendresse particulièrepour les lièvres. Sespersonnages à têteanimale et corps humain,réalisés en cimentpolychrome, rappellent lesdieux anthropomorphesde l’Egypte ancienne.

Pour le visiteur, c’estl’occasion de se laissersurprendre etappréhender par l’artcontemporain et dedécouvrir ou redécouvrirun patrimoine natureld’une grande richesse.www.flore-alpe.ch

Jusqu’au 11 novembre2012 - Maison de lanature, MontorgeSociétés animales

La Maison de la natureinvite à la découverte del’exposition sur les sociétésanimales. Un accentparticulier est mis surl’accueil des classesd’école, avec visitesguidées adaptées et miseà disposition de dossierspédagogiques.www.maisondelanature.ch

Jusqu’au 7 janvier 2013 -Musée d’histoire des sciences - GenèveExposition sur le hasard et les probabilités«Les jeux sont faits!hasard et probabilités»s’organise en 15 postes de jeu-réflexion. Une situation estprésentée sous la formed’une question à laquellele visiteur peut tenter de répondre directementou en s’aidant dudispositif interactif.Cf. dossier pédagogique:www.ville-ge.ch/mhs/expo_2012_jeux.php> Dossier pédagogique de l’exposition Les jeux sont faits! hasard et probabilités.

Page 52: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

50 Résonances - Juin 2012

Informations relatives aux examens cantonaux 2013Informations relatives aux examens cantonaux 2013

p S E

Les genres de textes retenus sontdéveloppés dans le moyen romand«S’exprimer en français» et/ou éga-lement dans «L’île aux mots» pourles 4P/6H.

FRANÇAIS

Cycle d’orientationFrançaisFrançais 1 / Langue écrite

L’épreuve Français 1 de langueécrite 2013 portera sur les ob-jectifs spécifiques du ProgrammeProvisoire 2003 qui font l’objetd’un apprentissage (°l ) et d’unemobilisation en situation (l).

Elle sera composée de 3 parties,dont chacune vaudra le ¼ de lanote globale de l’examen canto-nal 2013, et totalisera 60 points.

Partie 1Expression écrite(90 minutes, 20 points)

Date: le mardi 4 juin 2013

L’épreuve portera sur l’un et/oul’autre des rubriques et genres detexte annoncés ci-contre (p. 51).

Partie 2Compréhension de l’écrit (50 minutes, 20 points)

4P Langue 1 et mathématiques Les notes sont intégrées dans le 2e semestre à raison d’1/5 de la moyenne.

6P Langue 1 et mathématiques Les notes sont intégrées dans la moyenne annuelle à raison d’1/5 de celle-ci.

1CO Langue 2 et sciences Les notes sont intégrées dans le 2e semestre à raison d’1/5 de la moyenne.

2CO Pas d’examens Examens complémentaires en août en cas de résultatsinsuffisants pour être admis aux études gymnasiales

3CO Langue 1, mathématiques et Langue 2 Les notes sont intégrées dans la moyenne annuelleà raison d’1/5 de celle-ci.

Les examens cantonaux 2013 sont organisés selon les modalités suivantes:

Degré 6P

Thèmes retenus pour l’expres-sion écrite

Relater: Le témoignage d’uneexpérience vécueArgumenter: La lettre au cour-rier des lecteurs

Degré 4P/6H

Thèmes retenus pour la produc-tion de l’écrit

Le texte qui relate: Le témoi-gnage d’une expérience vécueLe texte qui transmet des sa-voirs: L’article encyclopédique

Degré primaireLes examens de fin d’année 20134P/6H testeront les objectifs et lesprogressions d’apprentissage duPER. Parmi les innovations, uneépreuve de compréhension del’oral (français) sera mise sur pied,ce pour la 1re fois à l’école primaire.L’animation de la HEP proposera,durant l’année scolaire prochaine,des pistes de travail et des modèlesd’évaluation sur son site Internet.

Les examens de fin d’année 2013de 6P ne testeront que les objectifsdu fundamentum du GRAP.

Nous vous prions de noter que lesattentes fondamentales du PER nesont pas à assimiler au fundamen-tum du GRAP et que les épreuvesde 4P/6H portent bien sur les pro-gressions d’apprentissage.

Page 53: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

Résonances - Juin 2012 51

3NI narrer le récit fantastique décrire le portrait psychologique

3NII narrer le récit fantastiqueargumenter le point de vue

Partie 1: EE Rubriques Genres de texte

Fran

çais

1

Date: le jeudi 13 juin 2013

L’épreuve portera sur l’un et/oul’autre des types et genres detexte annoncés ci-contre.

Partie 3Structuration (25 minutes, 20 points)

Date: le mercredi 14 juin 2013

10 autres points de structurationseront en principe répartis dansles Partie 1 / Expression écrite(5 points) et Partie 2 / Compré-hension de l’écrit (5 points).

Français 2 / Langue orale Date: dès le lundi 3 juin 2013

Expression orale(20 points)

L’épreuve Français 2 de langueorale 2013 portera sur les objec-tifs spécifiques du ProgrammeProvisoire 2003 qui font l’objetd’un apprentissage (°l ) et d’unemobilisation en situation (l).

Elle totalisera 20 points et vau-dra le ¼ de la note globale del’examen cantonal 2013.

Elle portera sur les types et gen -res de texte annoncés ci-dessus.

Remarque:Des informations complètes sur lecontenu et le déroulement desépreuves de Langue orale seronttransmises aux enseignant-e-s auprintemps 2013.

3NI poétique le poème à forme fixeexplicatif le texte explicatif

3NII descriptif le portrait psychologiquethéâtral la comédie

Partie 2: CE Types de texte Genres de texte

Fran

çais

1

3NI argumentatif l’affiche publicitaire

3NII poétique le poème à forme fixe

CO Types de texte Genres de texte

Fran

çais

2

Tous Pour La Musique

Une animation sur les métiers de la musiqueMettre la musique en valeur, informer sur la diversité des métiers qui composent la filière, favoriser lacompréhension de ses mécanismes complexes, expliquerlapropriétéintellec-tuelle etpromou-voir lesnouveauxservicesmusicauxqui respectent la chaîne des ayants droit, telles sontles différentes actions de Tous Pour La Musique, uneassociation qui fédère les professions de la musique.

A découvrir en particulier la version animée de Lamusique et ses Métiers, réalisée avec les éditions PlayBac.www.touspourlamusique.org/ressources/pedagogie.html

Objectif eau

Classes bienvenuesCet automne, les élèves dès leur 5e primaire pourrontdécouvrir de manière interactive l’élément «Eau».Connaître le milieu naturel, les dangers naturels et laproduction hydroélectrique présente un intérêt certain à une meilleure compréhension des enjeux relatifs à laprotection du paysage et à l’énergie renouvelable. Une soirée informative sur le thème «de l’énergiehydraulique à l’électricité» en lien avec le kit explore-itest organisée le mercredi 14 septembre 2012 de 16 à 18 heures. Les enseignants intéressés peuvent s’inscriredirectement sur le site www.pfyn-finges.ch ou au 027 452 60 60.

E n r a c c o u r c i

Page 54: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

52 Résonances - Juin 2012

Les dossiersLes dossiers ««S'interroger, cela ne vaut-il pas mieuxque marcher au pas?»

Roland Moreno, inventeur français (1945-2012) La

cita

tion

du m

ois

N° 1 septembre Infos 2007-2008N° 2 octobre Ecole-CultureN° 3 novembre Regards croisés sur la différenciationN° 4 décembre Raisonner les peursN° 5 février Les dessous des grilles horairesN° 6 mars Partenariat Ecole-FamilleN° 7 avril Créativité & Logique (1/2)N° 8 mai Créativité & Logique (2/2)N° 9 juin L’école en route vers l’EDD

N° 1 septembre Infos 2008-2009N° 2 octobre Les évolutions de l’écoleN° 3 novembre Informatique-mathématiquesN° 4 décembre Les outils de l’évaluationN° 5 février La gestion des élèves difficilesN° 6 mars Expérimenter le savoirN° 7 avril Le temps de l’écoleN° 8 mai A l’école de l’interculturalitéN° 9 juin Briser les idées reçues sur l’école

N° 1 septembre Infos 2009-2010N° 2 octobre Droits de l’enfant - CitoyennetéN° 3 novembre Structuration de la langue - de la

penséeN° 4 décembre La verticalité (1/2)N° 5 février La verticalité (2/2)N° 6 mars Les personnes ressources de l’Ecole

valaisanne (1/2)N° 7 avril Les personnes ressources de l’Ecole

valaisanne (2/2)N° 8 mai L’humour à l’écoleN° 9 juin Entraide... entre pairs

N° 1 septembre Infos 2010-2011N° 2 octobre Quantité et/ou qualitéN° 3 novembre Sciences, techniques, technologiesN° 4 décembre Eveil / réveil de la curiositéN° 5 février Comprendre le monde environnantN° 6 mars Dyslexie, dysorthographie...N° 7 avril Les 10 ans de la HEP-VSN° 8 mai Réussite scolaire et… normeN° 9 juin L’image de l’enseignant

N° 1 septembre Eclairage 2011-2012N° 2 octobre Métier d’élèveN° 3 novembre Les intelligences multiples en classeN° 4 décembre Le début du cycle 1N° 5 février L’école entre tradition et modernitéN° 6 mars Les utopies pédagogiquesN° 7 avril La robotique en classeN° 8 mai Capacités transversales

E n r a c c o u r c iSite pédagopsy

Un dossier sur l’humour Jacques Nimier, concepteur du site sur les facteurshumains dans l’enseignement et la formation desadultes, a mis en ligne un intéressant dossier surl’humour comme outil pédagogique. www.pedagopsy.eu

Sylvie Bourbanchante en patois

Aussi pourles petitsL’opus de SylvieBourban permetde découvrir lepatois d’Evolèneet de Nendaz, touten pouvant se référer aux chansons et traductions enfrançais. Avec «Aussi pour les petits», l’artisteemmène petits et grands dans l’univers du jazz.www.sylviebourban.com

Concours cinéma

Chaplin en tête d’affiche!Au début de l’année, La Lanterne Magique, le club decinéma international pour enfants, a lancé le grandconcours «Dessine l’affiche de ton film préféré» àl’attention de tous les enfants de 6 à 12 ans. Leconcours a rencontré un vif succès, avec plus de 500participants et pas moins de 40 dessins primés! http://info.the-magic-lantern.org

Ecolesenfantines

Lieu departageEcolesenfantinesest un sitede partaged’idéescréatives pour les pros… et les autres. Les activitéssont classées par thème ou par domaine.www.ecolesenfantines.ch

2007

/200

820

08/2

009

2009

/201

020

10/2

011

2011

/201

2

Page 55: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012

RésonancesLa revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanneparue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiéede 1881 à 1956, est éditée par le Département del’éducation, de la culture et du sport (DECS).

Edition, administration, rédactionDECS/SFT - RésonancesRue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 SionTél. 027 606 41 59 - www.vs.ch/sft > Les domaines du SFT > Publications pédagogiques

RédactionNadia Revaz - [email protected]

Conseil de rédactionFlorian Chappot, AVEP - http://avep-wvbu.chDaphnée Constantin Raposo, SPVAL - www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scjAdrienne Mittaz, AVECO - www.aveco.chZoe Moody, HEP-VS - www.hepvs.chStéphanie Mottier Fontannaz, AVPES - www.avpes.chMarie-Josée Reuse, Ass. Parents - www.frapev.ch

Photographe ISSNJacques Dussez 2235-0918

Données techniquesSurface de composition: 170 x 245 mmFormat de la revue: 210 x 280 mmImpression en offset en noir et une teinte vive, photolithosfournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction.

ParutionLe 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août.

Délai de remise des textes et des annoncesDélai pour les textes: 5 du mois précédant la parution. Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution.

AbonnementsTarif annuel: Fr. 40.– / Prix au numéro: Fr. 6.–Tarif contractuel: Fr. 30.–Tél. 027 606 41 59 - [email protected]

Régie des annoncesSchoechli impression & communication SA - Technopôle3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - [email protected]

Impression, expéditionSchoechli impression & communication SA - Technopôle3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - [email protected]

I m p r e s s u m

Les abonnements (pourles tarifs, cf. impressum)peuvent se faire:

par courriel:[email protected] courrier: DECS-SFT, Résonancesrue de Conthey 19, cp 478,1951 Sion

Pour des raisons administratives (cen-tralisation des fichiers), il est impératifque tous les abonnements et les chan-gements d’adresse se fassent par cour-riel ou par courrier et non par télé-phone, avec indication du degré d’en-seignement (enfantin, primaire, CO,secondaire II). Merci à toutes et à touspour votre compréhension.

Pour consulter les archives deRésonanceswww.vs.ch/sft > Résonances, mensuelde l’Ecole valaisanne

S’abonnerS’abonnerfait parler de vous!

Pour vos annonces:

Technopôle - 3960 [email protected] - Tél. 027 452 25 25

Page 56: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2012