RAPPORT DE STAGE

Côme DEBRAY

juillet-septembre 2012Philippe RIZZOTTI Architects

INTRODUCTION :

Le stage de première pratique vient conclure par une immersion pro-fessionnelle un premier cycle d’étude. En effet, au cours de la licence d’architecture, nous découvrons le projet ainsi que la théorie, mais seul ce stage permet un aperçu du travail en agence. Pour ma part j’attendais que ce stage permette -et complète- l’application pratique de ces apprentissages théoriques dans le réel. Je souhaitais intégrer avec le plus de cohérence possible ce stage à mon projet d’étude, trouver l’agence qui me ferait avancer.C’est durant l’ élaboration de mon rapport d’étude, qui m’a permis de clarifier ma position vis à vis de l’architecture, que mon intérêt pour l’agence de Philippe Rizzoti s’est précisé.

J’ai choisi ces études à la suite d’un baccalauréat arts appliqués, où j’ai compris que l’architecture devait être pluridisciplinaire. Au cours de ma licence, j’ai pu fréquenter des cours très enrichissants orchestrés par des plasticiens : ma vision du projet s’est construite en lien étroit avec les domaines artistiques. Or, c’est la relation entre art et architecture entretenue dans le travail de Philippe Rizzotti qui m’a en premier lieu intéressé. Ainsi, c’est par ses créations plastiques et ses collaborations avec des artistes que j’ai découvert son travail .

Metavilla, EXYZT, biennale de Venise, 2006

PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL :

Enseignant à l’ENSA-S et à l’école des Beaux-Arts de Lyon, il est aussi impliqué au sein du collectif EXYZT qui propose des installations inno-vantes tel que le projet «metavilla», conçu avec la confiance de Patrick Bouchain pour la biennale de Venise de 2006. La production architec-turale et les préoccupations de l’agence m’ont ainsi immédiatement intéressé : des projets économes et justes induisant des scénarios d’usage réfléchis.Philippe Rizzotti est un architecte DPLG travaillant seul, qui s’entoure ponctuellement de stagiaires aux profils différents. Son bureau ainsi que ceux de deux autres architectes autonomes prennent place dans les locaux de l’agence OFF. L’agence n’est jamais vide et les possibili-tés d’échanges, multiples.

Mon stage de fin de licence a duré six semaines, me permettant l’ob-servation de deux projets distincts. Le premier projet est une com-mande issue de l’exposition dédiée aux lauréats AJAP de 2012 : une vidéo pour chacune des équipes. Il s’agit d’un portfolio numérique qui peut soit présenter des projets de l’agence, ou comme le souhaite Phi-lippe, constituer un projet à part entière. Cette vidéo s’appuie sur les principes architecturaux mis en place pour le projet «factatory» présenté ci après. Dans un second temps, durant les trois premières semaines de sep-tembre, nous avons répondu au concours pour les ateliers nomades du musée du Quai Branly.

RÔLE ET PRODUCTION AU SEIN DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL :première partie _ factatory

20120709_FACTATORY

Le projet «factatory» est une commande directe de l’associa-tion TATOR. En effet ce programme pionnier d’intérêt public est inspiré du projet théorique «maison d’eau» de Philippe Rizzotti.

La réponse proposée pour le projet FACTATORY est une architecture mobile et modulable.Il s’agit d’un système basé sur une grille de construction de 1,2 x 1,2m.L’ensemble des éléments s’inscrive dans une logique de multipleafin d’offrir un potentiel combinatoire et des variations d’usage.Il est constitué de x différents éléments:- une superstructure,- des modules ou sous-systemes- un plancher- des parois mobiles- des éléments de toiture amoviblesL’ensemble de ses composantes sont basées sur les standards de préfabrication,des matériaux bois et acier.«Factatory» fonctionne comme un éco-système.

RÔLE ET PRODUCTION AU SEIN DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL :première partie _ kiseiju

20120710_KISEIJU

«Kiseiju» est un projet de vidéo artistique sur un thème architectural mêlant images réelles et virtuelles. Afin de poser la question de la densité en ville, la vidéo met en scène des constructions parasites venant peupler, à diverses échelles, des interstices urbains délaissés. Ikhyeon est un étudiant coréen venant des Beaux-Arts avec qui je tra-vaille sur le projet, nos rôles sont établis dès le départ en accord avec nos formations respectives. Nous développons le projet avec une cer-taine autonomie, tout en étant ponctuellement encadrés par Philippe.

寄生虫 : parasite en japonais

1. Passage de la trinité2. Rue du Louvre I3. Rue de Montmartre4. Rue du Louvre II5. Rue d’Argout6. Place des Petits-Pères7. Rue des Petits Carreaux / Montorgeuil

La première étape fût donc de déambuler dans le quartier de l’agence, afin de repérer une grande quantité de dents creuses potentielles. Le constat fût rapide, quand on lève la tête dans Paris, les espaces co-lonisables ne manquent pas et nous ne pourrons tous les mettre en scène. Une classification des différentes typologies d’espaces urbains était nécessaire afin de sélectionner des lieux d’interventions repré-sentatifs de cette variété morphologique.Ainsi sept de ces lieux intégreront des programmations parasites, ba-sée sur un système constructif simple, dérivé du projet «factatory».

7

6

5 4

2

3

1

76542 31

20120712_KISEIJU

2DNous avons étudié les qualités plastiques des sites sélectionnés en prêtant une attention toute particulière au cadrage ainsi qu’à la lumière.

Rue du Louvre I :

Situé à proximité des Halles, ce lieu aux formes atypiques en partie issues d’anciens remparts, témoigne de l’his-toire de Paris. Un programme d’ateliers d’artistes -orientation nord- complété par un espace d’exposition accessible au pu-blic.

2

Ce projet vidéo profite de la visibilité offerte pour communiquer et poser la question de la densité en ville.

20120712_KISEIJU

3DImaginer l’usage et préciser les intentions programmatiques -maison individuelle, office culturelle, ateliers d’artistes, logements collectifs,

Rue de Montmartre :

Extension du restaurant «le tambour», une structure ar-borescente offre de nouvelles salles au dessus de l’édifice existant.

3

20120721_KISEIJU

Il fallait penser rapidement puis modéliser des projets s’intégrant à ces différents interstice en s’assurant d’offrir une composition graphique au point de vue sélectionné.

Rue du Louvre II :

L’espace interstitiel le plus petit, accueille un logement individuel, le local technique délaissé devient le seuil d’un habitat vertical qui dépasse l’immeuble mitoyen. Nous pouvons ici illustrer une ins-tallation diffuse dans le temps, l’habitat évolue, croît.

4

20120721_KISEIJU

5

20120722_KISEIJU

Rue d’Argout :

Un large interstice situé entre deux imposants mur pignons, au dessus d’un magasin. Nous imaginons un programme -accessibles depuis le cœur d’îlot- de chambres d’hôtes peuplant cet espace avec une grande flexibilité.

6

20120725_KISEIJU

Place des Petits-Pères :

A proximité de l’église des Pe-tits-Pères, un programme de logement collectif s’adosse à la sculpturale cheminée exis-tante

7

20120727_KISEIJU

Rue des Petits-Carreaux :

Pour ce site dans l’axe de la rue Montorgueil, nous imagi-nons un office culturel, des locaux visibles de loin, où l’on trouverait diverses informa-tions concernant le quartier.

20120730_KISEIJU

4DDe nombreuses prises de vues sont effectuées à intervalles réguliers afin de constituer une représentation vivante des lieux. Le ciel ainsi que la lumière ambiante sont en mouvement, tout comme les per-sonnes, floues, jalonnant les espaces. Nous calons sur 3DSmax les modélisations en fonction de la perspective des photos sélectionnées. Les vues, et leurs variations lumineuses, sont exportées, puis inté-grées aux clichés composant la vidéo.

20120730_KISEIJU

Passage de la Trinité :

Visible depuis l’agence, cet interstice initie le processus. Il nous permet d’imaginer l’ex-tension de logements exis-tants, modifiant par là l’aspect hétérogène du cœur d’îlot.

1

La technique a freiné de façon frustrante cette étape, l’exportation d’autant d’images n’était pas envisageable à l’agence, et Philippe a du solliciter une société capable de le faire.La vidéo n’est pas une commande payée, mais Philippe investit fi-nalement temps et argent pour proposer un projet à part entière. Ne pas voir ce pouvoir conclure ce projet aux côtés d’Ikhyeon ni même l’assembler aux côtés de Philippe fut relativement frustrant, mais c’est avec grand plaisir que j’irai voir le produit fini à l’exposition Ajap 2012 : Albums des jeunes architectes et des paysagistes, présentée à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine.

RÔLE ET PRODUCTION AU SEIN DE LA STRUCTURE D’ACCEUIL :seconde partie

20120905_ATELIERS NOMADES

Le projet de concours pour «Les Ateliers Nomades» est un projet ar-chitectural sur un thème artistique.C’est un appel d’offre publique, ce n’est pas un concours architectural au sens strict mais plus précisément un marché de production délé-gué. Philippe Rizzotti joue ici le rôle de «designer scenographe», sol-licité par le producteur culturel -artevia- qui a répondu à l’appel d’offre.

A la façon d’un projet étudiant, on décortique la demande, on établit une synthèse des documents -CCP et RC- initiant le concours.

Ce projet fut élaboré en trois temps correspondant à trois interlocu-teurs différents. Amorcer le projet à plusieurs, un brainstorming auquel l’esquisse est inhérente, le principe est mis en place pour Artevia. 1.0 quatre contai-ners = cinq espacesLes intentions de départ confrontés à un programme d’usage se pré-cisent, l’identité trouvée est communiqué à un graphiste. 2.0 boîtes modulables et coloréesLa dernière étape consiste à simplifier le projet et sa mise en oeuvre, pour le chiffrage par le constructeur, avant de pouvoir être présenté au jury. 3.0 économie de projet

20120905_ATELIERS NOMADES_RECHERCHE

Les Ateliers Nomades, à travers leur parcours composé de 4 sé-quences s’articulent autour d’un patio qui abrite un lieu de rencontre, de découverte, d’échange et d’expérimentation où seront accueillis les enfants des écoles voisines pendant la semaine et le public participant aux activités organisées tous les weekends dans les communes d’Île-de-France.

Les quatre conteneurs sont juxtaposés de manière à libérer un espace central qui permettra d’accueillir le public. Pendant la semaine l’Es-pace Découverte y sera présenté aux scolaires alors que les évène-ments pourront y être organisé le weekend.

Dans le patio se trouve le mur végétal. Ce mur rappelant la façade des bureaux du musée sera dynamique et composé d’une série de pots de différentes tailles. Il permettra de rassembler les végétaux collectés dans le quartier et de les redistribué à la fin de chaque cycle par les artistes jardiniers planétaires qui interviendront. Ce témoin vivant de la diversité culturelle sera irrigué par les eaux pluviales récupérées en toiture. Enfin, sur chaque façade apparaît le logo « Ateliers Nomades » du Musée du Quai Branly afin d’être clairement identifiable par le pu-blic.

1.

2.

3.

4.

Schémas de principe

1.

2.

3.

4.

Schémas de principe

6.a

1.a 1.b

2.b

3.a

3.b

4.a

4.b5.b

5.a

7.b

7.a

7.c

7.d

8.b

8.a

2.a

9.a

9.b

1.a - Mosaïque vivante : témoignage des habitants du quartier

1.b - Les objets du quai Branly marqueurs de beauté

2.a - Découvrir les différentes perceptions du monde selon les cultures

2.b - Choisir son environnement

3.a - Reconnaissance des objets utilisés lors des repas

3.b - Découvrir l'histoire des aliments

4.a - Comprendre l'origine des instruments

4.b - Créer sa propre symphonie

5.b - Impression des éléments enregistrés lors du parcours

5.a - Boîte à son

3. SE NOURRIR

4. ÉCOUTER

5. CONCLUSION

1. SE REPRÉSENTER

2. HABITER / S'ORIENTER

7.b - Vestiaire

7.a - Local électrique

7.c - Espace de rangement

7.d - Local climatisation

8.b - Sanitaires PMR femmes

8.a - Sanitaires PMR hommes

6.c - Espace mécènes Musée du Quai Branly

9.a - Guichet

9.b - Acceuil

6. LE QUAI BRANLY, FIL ROUGE DU PARCOURS

7. LOCAUX TECHNIQUES

8. ESPACE ACCEUIL

ENTREE PATIO

SORTIE DE SECOURS

6.a

1.a 1.b

2.b

3.a

3.b

4.a

4.b5.b

5.a

7.b

7.a

7.c

7.d

8.b

8.a

2.a

9.a

9.b

1.a - Mosaïque vivante : témoignage des habitants du quartier

1.b - Les objets du quai Branly marqueurs de beauté

2.a - Découvrir les différentes perceptions du monde selon les cultures

2.b - Choisir son environnement

3.a - Reconnaissance des objets utilisés lors des repas

3.b - Découvrir l'histoire des aliments

4.a - Comprendre l'origine des instruments

4.b - Créer sa propre symphonie

5.b - Impression des éléments enregistrés lors du parcours

5.a - Boîte à son

3. SE NOURRIR

4. ÉCOUTER

5. CONCLUSION

1. SE REPRÉSENTER

2. HABITER / S'ORIENTER

7.b - Vestiaire

7.a - Local électrique

7.c - Espace de rangement

7.d - Local climatisation

8.b - Sanitaires PMR femmes

8.a - Sanitaires PMR hommes

6.c - Espace mécènes Musée du Quai Branly

9.a - Guichet

9.b - Acceuil

6. LE QUAI BRANLY, FIL ROUGE DU PARCOURS

7. LOCAUX TECHNIQUES

8. ESPACE ACCEUIL

ENTREE PATIO

SORTIE DE SECOURS

6.

a

1.a

1.b

2.b

3.a

3.b

4.a

4.b

5.b

5.a

7.b

7.a

7.c

7.d

8.b

8.a

2.a

9.a

9.b 1.

a -

Mos

aïque

viva

nte :

tém

oign

age d

es h

abita

nts d

u qu

artie

r

1.b

- L

es o

bjets

du

quai

Bran

ly m

arqu

eurs

de b

eaut

é

2.a

- Dé

couv

rir le

s diff

éren

tes p

erce

ptio

ns d

u m

onde

selo

n les

cultu

res

2.b

- C

hoisi

r son

envir

onne

men

t

3.a

- Re

conn

aissa

nce d

es o

bjets

util

isés l

ors d

es re

pas

3.b

- D

écou

vrir

l'hist

oire

des

alim

ents

4.a

- Co

mpr

endr

e l'o

rigin

e des

instr

umen

ts

4.b

- C

réer

sa p

ropr

e sym

phon

ie

5.b

- Im

pres

sion

des é

lémen

ts en

regi

strés

lors

du

parc

ours

5.a

- Bo

îte à

son

3. S

E NO

URRI

R

4. É

COUT

ER

5. C

ONCL

USIO

N

1. S

E RE

PRÉS

ENTE

R

2. H

ABIT

ER /

S'OR

IENT

ER

7.b

- V

estia

ire

7.a

- Lo

cal é

lectri

que

7.c

- Es

pace

de r

ange

men

t

7.d

- L

ocal

clim

atisa

tion

8.b

- S

anita

ires P

MR

femm

es

8.a

- Sa

nitai

res P

MR

hom

mes

6.c

- Es

pace

méc

ènes

Mus

ée d

u Qu

ai Br

anly

9.a

- Gu

ichet

9.b

- Ac

ceui

l

6. L

E QU

AI B

RANL

Y, FI

L RO

UGE

DU P

ARCO

URS

7. L

OCAU

X TE

CHNI

QUES

8. E

SPAC

E AC

CEUI

L

ENTR

EEPA

TIO

SORT

IE D

E SE

COUR

S

Étape 2Agencement

Étape 1Stockage

Étape 3Déploiement

AmplificationÉtape 4

Axonométries de principe

CONCLUSION

20120925_

En fin de stage j’ai réalisé à quel point mon adaptation au monde pro-fessionnel serait compliqué. En effet, j’ai beaucoup appris durant ce stage, sur le fonctionnement interne d’une agence, sur le monde du marché mais aussi sur ma position vis à vis du métier d’architecte. Philippe Rizzotti m’a laissé une grande latitude durant ce stage et je sais en avoir abusé, mon expérience aurait été plus forte si j’avais su suivre le même rythme que l’agence. De cette manière, j’ai souvent accompli ma tâche -sur un rythme d’étudiant en architecture nocturne- avec le décalage induit par un manque de dialogue. De façon assez paradoxale, c’est aussi durant ce stage que je me suis rendu compte de la nécessité et de la richesse du travail d’équipe. En effet, les phases de recherches aux côtés de Philippe durant cette pé-riode et élaborer la vidéo en compagnie d’Ikhyeon m’ont permis d’ap-précier réellement le projet à plusieurs.