Les Carnets de Paris Match Belgique - 20 mai 2010

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Supplément détachable et gratuit de Paris Match n°454 du 20 mai 2010 - Ne peut être vendu séparément. Les CARNETS Gagner la vie Gagner la vie Gagner la vie Les artistes se mobilisent pour LES AMIS DE L’INSTITUT BORDET

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Les Carnets de Paris Match Belgique - 20 mai 2010

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Supplément détachable et gratuit de Paris Match n°454 du 20 mai 2010 - Ne peut être vendu séparément.

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Les artistes se mobilisent pourLES AMIS DE L’INSTITUT BORDET

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Les CARNETS_ 3

Leçon d’optimismeD’origine belge, Ghislaine Arrabianest la première lady chefdoublement étoilée de France.Jury de Top Chef, elle est, pour ladeuxième année consécutive,non seulement la marraine decœur des ‘101 Tables Pour la Vie’,mais apportera, par sa présenceaux côtés d’Yves Mattagne, unsoutien remarqué aux 140 patientsde Bordet. Non seulement tousdeux prépareront les 140 plateauxrepas, mais c’est encore ensemblequ’ils dirigeront le dîner de gala àTour & Taxis.Bistrot Les Petites Sorcières12 rue de Liancourt – 75014 Paris.Tél : 00 33 1 43 21 95 68

Si, dans les belles histoires, toutse termine par des chansons,l’édition 2010 des ‘101 Tablespour la Vie’ commence, elle, parun refrain. Il s’affichera à la foissur les menus et les écrans géantset imprimera son empreintevocale dans les souvenirs de tousceux qui en auront fredonné l’airà l’Hôtel de Ville de Bruxellescomme lors de la soirée de galadonnée par Yves Mattagne etGhislaine Arabian. Car cette fois,la mobilisation aura été aussivocale. Déjà grande par le nom-bre de tables dressées, la voilàplus grande encore grâce à tousces artistes qui ont voulu ‘Gagnerla Vie’. Certes, si quelques grandsnoms ont décliné l’invitation - dumoins croyait-on qu’ils étaientgrands - l’immense majorité deschanteurs qui étaient ces jours-cià Bruxelles ont joint le geste à laparole et, presqu’au pied levé, ontrépondu à l’appel de Jean-PierreTordeurs (découvrez le clip vidéosur les sites de lalibre.be, dh.be,twitter, facebook, ...) Mais ce sontaussi les chefs et les patrons derestaurants (beaucoup font partiedu patrimoine gourmand bruxel-lois) qui doivent également êtreremerciés pour avoir joint à ce

futur tube le chant de leurs pro-pres fourneaux, puisqu’unebonne table fait aussi partie d’unplaisir majeur de l’existence. Lepiano des uns, la voix des autresmais aussi, au jour le jour, le tra-vail humble et obstiné des cher-cheurs et médecins de l’InstitutBordet, chacun apporte ainsi sapart la plus précieuse à cetteœuvre commune si importante:sauver des vies, sauver des corpsde la maladie, parce que, commel’écrivait Marcel Arland, “le corpsest un des noms de l’âme, et non pasle plus indécent.”

Le bien-être du patient, objet detoutes les attentions des cher-cheurs, c’est le thème choisi parAriane Cambier, la SecrétaireGénérale des Amis. Car, derrièrechaque patient, n’oublions pasque se cache à la fois uneconscience et une souffrance donton ne prend pas toujours lapleine mesure. N’oublions pasnon plus que la recherche quisemble parfois si froide, si déta-chée de la souffrance désespéré-ment humaine, est pourtant lapremière à en atténuer les effets.C’est à cette recherche que nousdevons, aujourd’hui, la possibilité

édito de Philippe Fiévet

sommaire

pour une femme de retrouver saféminité perdue, à un patient dene pas devoir affronter sixsemaines de chimiothérapie inu-tile. Et c’est à une machine, leMobetron, que certains dirontmerci, comme Valérie Bravais,l’une des premières 23 patientes àavoir bénéficié de ses bienfaits etpouvoir quitter sa chambre le len-demain, gaie comme un pinson.Aujourd’hui, et il faut le répéter,un cancer n’est pas l’autre. Lestraitements s’individualisent, leseffets secondaires s’estompent etchaque jour qui passe est un jourqui compte parce que des viessont sauvées et que de nouveauxdéparts deviennent possibles.C’est à ces nouvelles vies que,finalement, cette chanson estdédiée, rappelant, entre les lignes,que la vie est si courte, que “lesjours sont des fruits et que notre rôleest de les manger”.

Cover : © Michel Damanet - www.projectopress.com. Journalistes : Claude Muyls et Philippe Fievet Ed. responsable: François Le Hodey. Rédacteur en chef :Marc Deriez. Resp. éditorial : Jean-Pierre Tordeurs - Tél : + 32 2 211 29 11. Publicité RGP Michel Druart 02 211 29 10 - Ray Vanderstaeten 02 211 27 73.Conception graphique : Trinôme. Supplément promotionnel gratuit de Paris Match n°454 du 20 mai 2010. Ne peut être vendu séparément.

Quand la MUSIQUE donne

4 Reportage LifeChantons la vie…

8 Yves Mattagnefait gagner la vie

12 Portrait BordetDominique de Valeriola,la recherche au servicedes patients

14 Nutrition BordetUn cocktail parfois détonnant

16 Innovation Bordet

18 Recherche BordetL’empreinte digitale de la tumeurA la recherche des signaturesde deuxième générationToucher au cœur les gèneset protéines clefs

22 Traitement BordetDeux hommes pour PePiTaProdigieuse scinti-mammographie

24 Reconstruction mammaire

26 Les Amis, un pari pour la vie

28 101 Tables pour la VieLes restaurateurs se mobilisent

46 AromathérapieFini les jambes lourdes

Jeudi 23 avril 2009Des centaines de personnes se retrouvaient sur la Grand’Place de Bruxellesautour d’Alexandra Vandernoot, la marraine de la 5ème édition des 101 Tables.

Avec le partenariat de

Maquillage

SandraAraujo

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Enthousiasme, générosité, partage, solidarité furent les maîtres mots d’une journée merveilleuse passée à enregistrer‘Gagner la vie’, l’hymne messager des ‘Amis de l’Institut Bordet’, pour la recherche contre le cancer. Quelques heures pas-sées comme une longue chaîne d’amour entre des artistes, prêts à donner de leur personne, pour tracer la voie de la gué-rison. Merci à eux pour cette leçon de simplicité, mâtinée de don de soi-même sans ego surdimensionné.

reportagelife

Pour réussir cette ‘impossible mis-sion’, il fallait d’abord une exigeantequi croit à la quête d’un monde meil-leur, une muse blonde et filiformeœuvrant tout au long de l’année avecune force, que ne prévoit pas sonphysique, pour réunir des fonds pourla recherche à Bordet. Courageusejusqu’au bout des griffes, ArianeCambier ne ménage pas ses effortspour faire gagner la vie. Son but cetteannée ? S’ouvrir sur les ondes pourfaire connaître ce combat essentiel.Pourquoi pas en chanson, une parti-tion que tout le monde peut entonneren chœur ? Relais fut pris par un foude la vie, un amoureux de la musique: Jean-Pierre Tordeurs. En quelquesaccords et une nuit blanche de travail,il mitonne un hymne qui rythmera laBelgique entière dès la fin du mois demai : ‘Gagner la vie’.Le compositeur de musique s’imposede lui-même : un compère desCarnets : Grégoire Dune, virtuose auConservatoire, humaniste dans lesang, qui entraîne dans son sillagestudio Free Son EnregistrementProduction. Le décor est planté :place aux artistes…

La bande à BordetPremier présent, le comique Richard Ruben, homme dis-cret remuant les foules par son humour toujours enphase. “J’ai accepté tout de suite de m’engager dans cet album,car ma grand-mère fut accompagnée aux soins palliatifs”. Il estconcerné, dans la discrétion, masquant la douleur d’unmal qui n’épargne aucune famille. Il entonne, seul , cerefrain pour ‘Faire gagner la vie’. Début de longuesheures d’émotion.Fil d’Ariane de toute cette journée, voix féminine d’unegrande limpidité, Gaëlle Mievis se sent directementemportée par le projet. Une belle engagée, considérant lachanson comme son mode d’expression majeur, invitéedes Francofolies de Spa. Ses références ? Les Beatles et lamusique ‘pop jazzy’. Touchante, comme Louiz, biberon-née à la partition avec son grand-père, prix deConservatoire. Avec sa voix profonde, son style bien par-ticulier, elle travaille à son premier album, concocté avecdes mots personnels, touchants, judicieux.Philippe d’Avila, le nouveau ‘Michel Berger’ de la comédiemusicale ‘Hair’ arrive avec son single ‘J’apparais tel que je

Une étoile dela vieAprès avoir incarnéle rôle de MichelBerger, dans ‘Hair’,Philippe d’Avilla,entouré de Louiz etGaëlle, se dévoile telqu’il est dans sonprochain opus.

“J’ai la chance de faire partie des gensqui peuvent partager.” Philippe D’avilla

SensibilitéLa belle voix deGaëlle Mievis fut lefil d’Ariane de cettejournée.

Le rirethérapeutiqueLe mot placé, le traitbien souligné,l’humoriste RichardRuben étonne parsa qualité vocale.

Echappéebelle....Jean-Luc Fonck s'estlibéré d'une tournéesaluant ses 35 ansde carrière pourparticiper à notreenregistrement

Chantons la vie...Claude Muyls

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“Le cancernoussensibilisetous”Stéphane De Groodt

Grand sensibleDevenu une icône dupetit écran, StéphaneDe Groodtnous revient sur lesplanches bientôt.

©www.projectopress.com

suis…’. Sans concessions, commeses propos. “J’ai la chance de faire par-tie des gens qui peuvent partager…”Belle preuve de clairvoyance !Sur la partition, il inscrit sa naturesincère… Celle qui définit le GrandJojo, notre ‘patrimoine national’.Une bonhomie et une vraie natureque cet homme-là. Attendrissantdans sa voix et ses propos. Sa car-rière d’un demi-siècle prouve le désirde partager, lui que la maladie atouché de près dans sa famille, detrop près. Sa voix rappelle sonsouvenir douloureux… Quand ils’investit, c’est à fond !

Le c(h)oeur de BordetLes chercheurs poussent eux aussi la voix, menés par Grégoire Dune. De gauche à droiteDominique De Vareriola, Ariane Cambier, les Drs. Philippson, Desmedt et Sotiriou.

Patrimoine belge Le grand Jojo, une véritableinstitution de la chanson belge.

Les générationsréuniesDevenu vedette à succès du petitécran, Stéphane De Groodt promèneson physique atypique sur lesplanches belges et françaises. Avecson humour, sa sensibilité, son regis-tre de comédien, il s’impose parmiles grands du moment. À son menu,la deuxième saison de la série: ‘Mes

amours, mes amis, mes emmerdes’.Il part aussi en tournée avec la pièce‘Une comédie romantique’, co-jouéepar Stéphane Freiss. “Le cancer noussensibilise tous”, déclare-t-il pudique-ment. Image emblématique de notreplanète médiatique, Plastic Bertrand!C’est fou son intemporalité : il gardela souplesse, la tchatche et le phy-sique de ses vingt ans planants. Sarecette ? Rester décalé ! S’essayer àdes choses nouvelles, surprendre,refléter son lui profond. “Le cancer

reste une cause planétaire ; nous devonsnous allier pour lutter contre cette mala-die. Un mal universel…”, confie-t-ilplus sérieusement.Marka, grand musicien dont lesrythmes cubains nous font vibrer leshanches et le cœur entre en studio,discret mais efficace. “Le cancer noustouche tous. Aider la recherche contrecette maladie reste une solution incon-tournable.” Comme la recherche,notre homme avance, il est ‘action-man’, jamais dans l’inertie.Le ténébreux Frédéric Etherlinckcontinue inlassablement son combatpour faire reconnaître l’œuvre deMaeterlinck, dont son fabuleux‘Oiseau Bleu’. De ses projets naîtrontun livre d’enfants et une bande des-sinée. Son enthousiasme est sublimépar l’ambiance du lieu : “ce qui sepasse ici est fantastique. J’ai un petitfrère qui fut soigné à Bordet. Nous devonsrester solidaires pour la recherche. Lachanson me semble un excellent média-teur…Pour moi, c’est un plaisir.”

Le choc des genresBenny B tutoie la rue, tandis que FrédéricEtherlinck se bat pour "L'OiseauBleu".

Hommes d'action Marka, l'homme auxrythmes cubains et Plastic Bertrand se retrouventdans un désir de progresser sans cesse.

�_ Les CARNETS

1. Capter lemouvement !L’œil de cette journée, sonsouvenir aussi, Manu Pinto.

2. Trait de lumièreDavid Jeanmotte, ‘The Five’met sa bonne humeur auservice de la mine rayonnante.Ici, avec Philippe d’Avilla.

3. Chefs d’orchestreUn duo extra : Grégoire Dune,le compositeur violoniste etPhilippe Castin de Free SonProduction.

Remuer les consciencesBenny B, le premier rappeur, qui fit monter la musiquede la rue sur les planches, a tracé la voie d’un genre nou-veau. “Je refuse de revenir en artiste fatigué. Je m’oriente versun rythme électro rock français. J’ai accepté directement ce pro-jet, par détestation de l’individualisme. Tournons-nous vers lesautres…Nous ne nous engageons jamais suffisamment dans lescauses de l’humain.”Olivia Auclair endosse, elle aussi, sa part d’humanité. “J’aiconnu cette maladie de près ; je suis très touchée par les actionsmenées pour lutter contre elle. L’idée du collectif et du partagem’enthousiasme.” Auteur interprète, elle nous arrive avecun deuxième album : ‘Olivia Auclair en live’, treize chan-sons avec leur poids de mots.

Notes de tendresse…Avant-dernier passage avec Tania Garbarsky, une femmefleur, à la voix cristalline, qui suivit les cours de Grégoire.Normal qu’elle fut jadis à l’affiche de l’ ‘Opéra de Quat’Sous’ et des ‘Misérables’. Aujourd’hui, elle mène sa car-rière tambour battant, avec la suite de ‘Hard’, série propo-sée par BeTV. Un petit rôle écrit sur mesure pour elle.“Dès juillet, je rentre en tournage de ‘Six Uniques’, sous la direction deMiel van Hoogebemt, avec Patrick Chesnais et Laurent Capelutto, avantde partir à Avignon, présenter ‘Squash’ où je dirige mon époux, CharlieDupont.” Sans oublier au passage, le court-métrage‘Einstein était un réfugié’ où elle incarne une commissaireaux réfugiés. Elle participe à cet album, avec son enthou-siasme solaire. “Je ne pourrais refuser d’apporter mon soutien à

pareille cause”, confie-t-elle spontané-ment. “Ne pas participer serait incompré-hensible pour moi…”La journée s’achève sur un frémisse-ment d’émotion. Une toute jeunechanteuse, Sarah Carlier, attentiveaux maux du monde, entonnel’hymne qui a guidé nos pas ces der-nières heures : ‘Partager la vie’. Sonalbum sortira bientôt sur Akamusic.Nous pensons tous avoir terminé,quand arrive Jean-Luc Fonck, inté-ressé par le projet, malgré sa longuetournée avec ‘Sttellla’, avant la sortied’ ‘Histoire à Delire Debout’, fin2010. Une année fétiche pour lui…qui fête ses 35 ans de scène !. Il serale der des ders de la chaîne deBordet.

Le soleil décline, nous nous retrou-vons fatigués et heureux autourd’une table dans le jardin. Les ondesvibrent… Tous les participants ontressenti cette même urgence, cebesoin de partager et de faire pro-gresser les choses.Musiciens, photographe, organisa-teurs, cameraman, journaliste, agentartistique, chercheurs et surtout lesARTISTES repartent avec cetteconscience d’avoir vécu un momentsuspendu, de faire partie d’unmaillon fort : celui de la solidaritéavec les ‘Amis de Bordet’. Un lien quine se défera jamais…

Infos :le ‘single’ est en vente au prix de 5 €

Renseignements : 02 541 34 14

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Le partage !Olivia Auclair : l’idée du collectif l’enthousiasme

Une voixpercutanteUn physique atypiqueet une générositéspontanée: Louiz esttoujours présente.Ici, au maquillagesous les mains deDavid Jeanmotte.

“Je ne pourrais refuserd’apporter mon soutien àpareille cause. Ne pasparticiper serait incom-préhensible pour moi…”

Tania Garbarsky

La fée belgeLa voix cristalline, Tania Garbarsky est devenueune femme orchestre.

CD en vente à l’Institut Bordet :Accueil - La Boutique - Restaurant - Hôpitalde Jour - Les ‘Amis’ ou sur www.boutique.rtbf.be

Compte dons

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Portraitpassion

On parle beaucoup de votre acquisition du SeaGrill qui était pourtant la figure de prouegastronomique du SAS. Comment le groupeRésidor a-t-il pu se dessaisir d’un tel joyau ?Pour être précis, je reste consultant pour lachaîne tout au long des cinq années à venir.Cependant, en dépit des nécessités, le groupen’avait pas l’intention d’effectuer les transforma-tions du Sea Grill. On a donc trouvé un arran-gement de type win-win et, en rachetant le SeaGrill à partir du 1er juillet, je me suis engagé àfaire moi-même les rénovations qui s’impo-saient. L’hôtel et le Sea Grill seront donc com-plètement indépendants l’un de l’autre et jebénéficierai même d’une entrée particulièrepour mes fournisseurs.Quelles rénovations allez-vous entreprendre àpartir du moment où vous en deviendrezpropriétaire ?Nous allons fermer pendant deux mois et demi.L’idée est d’agrandir l’espace en mordant sur leterritoire de l’atrium. Si vous vous souvenez,l’atrium s’avance jusqu’à la troisième arcade dumur côté Sea Grill. Nous allons donc reprendreune partie de cet espace, ce qui nous permettrad’ouvrir complètement la salle du Sea Grill, d’y

YVESMATTAGNE

Philippe Fiévet

fait gagner la vieA l’heure où Yves Mattagne se lance àl’assaut de la capitale avec, coup sur coup,l’acquisition du Sea Grill - bientôt agrandi etcomplètement rénové -, la reprise du B52 etl’ouverture d’un tout nouvel établissementavenue de Tervuren, le chef étoilé ne gardepas pour autant la tête dans les nuagespuisque, pour la deuxième annéeconsécutive, il préparera près de 150plateaux repas à l’intention des malades del’Institut Bordet ce jeudi 20 mai.Et, ce même soir, c’est encore lui qui, en sonatelier de Tour & Taxis, animera, encompagnie de Ghislaine Arrabian, unsomptueux dîner de gala où les convivespourront reprendre à l’unisson la chansonculte, ‘Gagnons la Vie’, dédiée aux‘101 Tables pour la Vie’.

Top Chrono !Pour Yves Mattagne,que l'on voit ici en compagniede Dominique de Valériola,Médecin Directeur de l'InstitutBordet, et d'Ariane Cambier,secrétaire Générale des Amis,la solidarité n'est pas un vainmot puisque, pour la deuxièmeannée consécutive,le chef étoilé préparera140 plateaux-repas pour ledéjeuner des 140 patientsde l'Institut ce jeudi 20 mai.

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aménager un salon et une salle àmanger privés supplémentaires, les-quels, le cas échant, pourront cou-lisser et libérer de l’espace en plus.Et au niveau du décor, del’ambiance générale ?Là encore, tout va changer. Du bois,du cuir, de la pierre animeront uneambiance beaucoup plus contem-poraine que par le passé, véritable-ment à l’opposé de ce qui existaitauparavant.Avec une incidence sur la cuisine ?Non, nous gardons précieusementles options de départ d’une cuisineorientée vers la mer. Par contre,grâce à l’agrandissement des lieux,nous allons pouvoir renforcer lamise en place de détails qui me sontchers mais qu’on ne pouvait pas sepermettre auparavant, faute deplace. D’ailleurs, en salle, service,assiettes, charriots, tout va égale-ment changer. Bien sûr, nous gar-dons la presse à homard et ladécoupe en salle, particulièrementappréciée de la clientèle. Quant auservice, ma volonté est de rajeunirle personnel dans de beaux cos-tumes italiens.Non content de mettre la main surle Sea Grill, vous venez égalementde reprendre les rennes du B52cher à Eric Boschman et ChristelleVerheyden…Eric reste toujours là, mais j’ai prisl’essentiel des parts de la sociétépour élargir les activités, notam-ment dans le cadre des événementset des mariages. En fait, je vaisquelque peu m’inspirer de l’Atelierde Tour & Taxis en y implantant lemême concept d’école. Et puis,désormais, nous prenons en chargela cuisine plutôt que de la confier àun traiteur extérieur. Donc, j’y metsmon équipe et ma griffe, mais sansfaire double emploi avec le SeaGrill. Ici, je veux faire la preuve quel’on peut faire du Mattagne pascher.Et ce nouvel établissement avenuede Tervuren. Comment s’appellera-t-il ?A vrai dire, je ne le sais pas encore.Si vous avez une idée… Par contre,je peux vous dire que l’endroit estsuperbe avec sa façade Art Décoclassée. Nous avons d’ailleurs reprisce style pour le rez-de-chaussée oùl’on pourra déguster une cuisine deproduits réalisée en toute simpli-cité: le meilleur morceau deviande, le meilleur morceau depoisson, soit grillé, soit à la plan-cha, grâce à un grill japonais quipermet de travailler simultanément

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sur plusieurs niveaux. A l’étage,changement de style : ambiancelounge, très cosy, avec une cuisine detapas japonais et français.Malgré cette activité d’enfer et cetteaccumulation d’initiatives, vousavez trouvé le temps de répondreprésent aux ‘101 Tables’. Il est vraique vous aviez promis de revenir.Mais quel est votre secret ?Avec un groupe comme le nôtredont font partie David Hagenaars et,plus récemment Vincent Bary, onpeut se le permettre. J’estime qu’il estnormal, dans ces conditions, de s’en-gager au niveau de la solidarité. Maiscela ne veut pas dire que je foncedans tous les sens. Je préfère choisirune cible ou deux et faire les chosescorrectement.

L’an dernier, vous aviez déjà apporté140 plateaux repas.Qu’est-ce qui vous pousseà réitérer un tel geste ?Je le fais avec un grand plaisir.Comme l’an dernier, je cuisinerai enpartie sur place et apporterai moi-même les plateaux aux malades encompagnie de Ghislaine Arabian,avec les fleurs et le petit verre de vinpour ceux qui peuvent se le permet-tre. Ce qui me comble dans cettedémarche, c’est la réaction desmalades.J’ai été profondément ému l’annéedernière, le genre d’émotion que l’onn’oublie pas. Et puis, tout le mondes’y met pour apporter les plateaux,les diététiciens, les médecins, les chi-rurgiens, les infirmières.

On avait été frappé par le fait quetous les plateaux repas avaient étévidés jusqu’à la dernière miette.Pourtant, ce sont les mêmesmalades qui ne mangent que dubout des lèvres en temps ordinaire.Comment expliquez-vous cela ?La nourriture dans les hôpitaux engénéral, c’est un grand problème.Il faut vraiment travailler là-dessus.Car à Bordet comme ailleurs, ils ontles moyens de proposer quelquechose de plus correct. On mangemal dans les hôpitaux, à la fois àcause du manque de créativité, dumanque de recherche, du manqued’envie. Cela doit changer.Avec quel menu allez-vous séduirecette année les patients de Bordet?Damien, son équipe et moi-mêmevoulons garder la surprise. Mais jepeux vous dire qu’au gré de diffé-rents menus, nous allons jouer surles couleurs, avec des purées delégumes très colorées, et sur laviande la plus tendre qui soit, unveau cuit à basse température.Le soir du 20 mai, c’est la fête àl’Atelier de Tour & Taxis avec undîner de gala pour 90 personnes.On va aussi chanter l’air de ‘Gagnerla Vie’ ?Ce n’est pas un rendez-vous guindé.On est d’abord là pour s’amuser,donc, effectivement, on va pouvoirchanter en suivant le clip vidéo surécran géant ou en répétant les cou-plets qui seront imprimés sur lemenu. L’important, c’est de partici-per tous ensemble. Et je peux vousle dire à nouveau, c’est à refairechaque année.

Pur joyauArt DecoLe nouveau restaurantd'Yves Mattagne,avenue de Tervuren,n'a pas encore de nom;mais comme le laissedeviner ce croquis, audemeurant réalisé parl'architecte AdrienBlomme, l'intérieur touten verticalité s'étendrasur deux étages: lepremier dédié à laquintessence duproduit, le second àl'incandescence detapas franco-japonais.

Le Sea Grill de demainLa nouvelle mouture du Sea Grill sera dévoiléeà la rentrée. En avant-première ce croquislaisse présager une vision beaucoup plusmoderniste où la lumière et l’espace serontparticulièrement vivifiés

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LES BIJOUX DE MARIE-FRANCE SOUTIENNENT LES ʻAMIS DE LʼINSTITUT BORDETʼ

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PortraitBordet

LA RECHERCHE

FAUT-IL LE RAPPELER ? LA RECHERCHE MéDICALE N’ExISTE PAS POURELLE-MêME, MAIS POUR LE BIEN DES PATIENTS.Elle est donc à la fois au chevet et au service de ceux-ci, une vérité dont est particulièrement consciente Dominique de Valeriola, MédecinDirecteur de l’Institut Bordet. Afin de minimiser les effets des traitements sur leur qualité de vie, priorité est donc donnée à la rechercheaxée sur le bien-être de celles et ceux qui sont déjà durement éprouvés par la maladie. Traitements néo-adjuvants permettant une chi-rurgie plus conservatrice, mise en évidence de caractéristiques tumorales permettant d’éviter des traitements médicamenteux lourds,soutien médical spécifique aux patients plus âgés, cette assistance peut emprunter de nombreux détours afin d’alléger le poids qu’uncancer fait immanquablement peser sur la vie de tous les jours.

Quand on évoque l’Institut Bordet,on a souvent tendance à parler de larecherche en tant que telle. Pourtant,Bordet, ce sont aussi des chambres etdes services où sont soignés despatients.La force d’un centre intégré commele nôtre est précisément d’intégrerla recherche au lit du patient.Ce principe vaut pour tous nossecteurs d’activités.Par exemple ?Je pense, en radiothérapie, à l’arrivéetant attendue du Mobétron,un accélé-rateur linéaire mobile que nousdevons aux ‘Amis de l’Institut Bordet’et dont ont déjà bénéficié aujourd’huiune vingtaine de patientes atteintesde cancer du sein. Celles-ci ont purecevoir leur radiothérapie au coursde l’acte chirurgical en lieu et placede cinq à six semaines de traitementquotidien. Il s’agit d’une techniqueappelée à s’étendre à d’autres patholo-gies cancéreuses et ce dans le souciconstant d’améliorer la vie d’unmaximum de patients. Un autreexemple tout aussi éloquent concernele grade génomique. Grâce à une trèsétroite collaboration entre chercheurs,chirurgiens, anatomopathologiste etoncologues, ce test, récemmentdéveloppé par nos équipes, révèleles caractéristiques génomiquesspécifiques de certaines tumeurs dusein pour lesquelles il était jusqu’alorsdifficile d’évaluer l’utilité d’un traite-ment par chimiothérapie. Un certainnombre de patientes feront ainsil’économie d’un traitement lourd et,dans leur cas, superflu.D’où l’intérêt d’un centre tel que celuide Bordet, intégrant à la fois larecherche et les soins…Oui, grâce à ce type de structure, unnombre important de patients peutprofiter de nouveaux traitements,

dont certains ne sont pas encoreutilisés partout en routine.De la même manière, nos patientscontribuent à l’avancée de larecherche en participant à des étudescliniques dont ils vont tirer un béné-fice direct. La volonté de l’Institut estde transférer le plus rapidementpossible les découvertes faites enlaboratoire au lit du patient. C’estpar ailleurs grâce à l’écoute despatients et de leur vécu ainsi qu’à la

manière dont ils réagissent aux nou-veaux traitements que de nouvellespistes de recherche voient aussi lejour au laboratoire.

Un grand nombre de patients, celareprésente combien de personnes?Nous traitons quelque 6.000 nou-veaux patients par an, parfois aprèsavoir été soignés ailleurs. Plus de2.000 nouvelles tumeurs sont diag-nostiquées à l’Institut annuellement.

©BenoîtDeprez/tif

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au service des patientsPhilippe Fiévet

Le confort du malade passe doncavant tout par des effets secondairesmoins difficiles à supporter ?Une efficacité accrue des traitementset une diminution de leurs effetssecondaires font partie de nos objec-tifs quotidiens; à cet égard, les nou-veaux traitements sont devenusbeaucoup plus ciblés, ce qui a poureffet d’éviter des traitements lourdset inutiles aux patients qui n’en ontpas besoin. Les nouvelles techniques

d’imagerie fonctionnelle permettentelles aussi d’éviter des effets secon-daires inutiles en mettant rapide-ment en évidence si un traitementest efficace ou non.L’important pour nous est également

d’aller vite ! Il faut que nous ayonsrapidement des réponses aux ques-tions posées par les études cliniques.Aller très vite pour que le plus grandnombre en profite. De nombreuxpatients bénéficient ainsi aujourd’huià Bordet, dans le cadre d’études cli-niques, grâce notamment à l’aide des‘Amis’, de nouveaux médicamentsou de nouvelles techniques nonencore disponibles dans la pratiquequotidienne. Tout cela représenteévidemment une source d’espoirimportante pour beaucoup de nosmalades.Ces études cliniques ne se font pasuniquement à Bordet !Non, l’Institut collabore à de nom-breuses études à l’échelon nationalet international. Il travaille enétroite collaboration avec de nom-breux autres centres de référencede par le monde, ce qui permet derecruter un nombre suffisant depatients et d’obtenir rapidement desrésultats. Les patients profitentainsi évidemment directement desrésultats obtenus par des chercheursdu monde entier. Les médecinsde l’Institut ont d’ailleurs depuistoujours été des acteurs importantsdans cette collaboration internatio-nale. Je pense ici au Professeur HenriTagnon qui a été à l’initiative de lacréation de l’EORTC (l’OrganisationEuropéenne de Recherche et deTraitement du Cancer) en 1964 ouencore au Professeur Martine Piccart,à la base du Breast InternationalGroup lequel coordonne parmi lesplus importantes études cliniques

sur le cancer du sein. Il y a toujours euchez nous cette dynamique internatio-nale si essentielle…Vous évoquiez le nombre important denouveaux patients. Parmi ceux-ci,vous plaidez volontiers pour des soinsadaptés aux personnes âgées souventtouchées de plein fouet par le cancer.On en parle trop peu mais les patientsâgés sont particulièrement touchés parcette maladie. Nous comptons une partnon négligeable de patients âgés etavons développé un secteur d’oncogé-riatrie. Nous initions des protocolesd’études cliniques spécifiques pources patients. Trop souvent l’âge estconsidéré comme une espèce defatalité alors que bon nombre depersonnes âgées peuvent supporterdes traitements adaptés.Le confort du patient passe aussi parla mise au point de traitements ditsnéo-adjuvants. De quoi s’agit-il?Ces traitements ont pour ambitiond’intervenir avant l’acte chirurgical afinde réduire le volume de la tumeur, cequi permet des interventions moinslourdes, moins invasives et entraînantmoins d’effets secondaires.Actuellement, les traitements de cetype s’appliquent en particulier auxtumeurs du sein, de la tête et du couainsi qu’aux tumeurs digestives.Et pour le sein, où en est la chirurgiedite de reconstruction ?Les recherches sur de nouvellestechniques de reconstruction se sontconsidérablement affinées. Aujourd’hui,on fait appel à des cellules souches quipermettent de compenser le manque detissu et d’améliorer le galbe d’un seinreconstruit. Côté masculin, nousessayons de promouvoir et d’étudier lestechniques permettant d’épargner lafonction érectile de même que l’inconti-nence des patients devant subir uneprostatectomie.Vous possédez à Bordet unetumorothèque dans laquelle vousconservez les échantillons de tumeursde nombreux malades. En quois’avère-t-elle également positive pourle patient ?La bio-banque ou tumorothèque estun outil extraordinaire. Actuellement,nous avons déjà conservé plus de3.000 échantillons de résidus detumeurs obtenus par biopsie ou lorsd’interventions chirurgicales. Ils serventde matériel très précieux, notammentpour la recherche sur les nouveauxbiomarqueurs que je viens d’évoquer.D’autre part, cela nous permet aussi deretourner à l’échantillon conservé envue d’en faire bénéficier son propriétaireau cas où une avancée de la rechercheouvrirait la voie à de nouvellesperspectives thérapeutiques.

Portrait d’excellencePour Dominique de Valeriola, Médecin

Directeur de l’Institut Bordet, la prioritéest donnée à la recherche axée sur le

bien-être des patients

14_ Les CARNETS

NutritionBordet

CANCER ALIMENTATION

Un cocktail parfoisL’an dernier, lors de la précédente édition des 101 Tablespour la vie, le chef étoilé Yves Mattagne n’avait apportéque du bonheur dans l’assiette des 140 patients hospi-talisés à l’Institut Bordet.Son action aussi remarquable que remarquée avait misen lumière la relation parfois difficile entre alimentationet cancer, ainsi que les effets indésirables des traite-ments chimiothérapiques sur l’appétit.

AUx YEUx DE LAURENCE PLATSEUL L’APPORT CALORIqUECOMPTE EN PRIVILéGIANT, SIPOSSIBLE, LE PLAISIR ; PARExEMPLE EN ENCOURAGEANTCETTE MALADE DéNUTRIE à SEGAVER DE SA CRèME GLACéEFAVORITE, LA SEULE DENRéEqU’ELLE ARRIVE à INGéRER.POUR LE CHOLESTéROL, ONVERRA PLUS TARD !

En tant que médecin interniste etendocrinologue à l’Institut Bordet,spécialisée en nutrition, vous êtesparticulièrement sensible au problèmede dénutrition consécutif au cancer et àsa prise en charge thérapeutique.Comment s’explique ce phénomène ?Est-il possible de l’éviter ?La dénutrition est effectivement, danscertains cas, inhérente à la maladie et àson traitement. Elle majore la toxicité dutraitement et peut nuire au pronostic dupatient. C’est particulièrement le caspour les cancers ORL. Souvent, l’étatnutritionnel est peu favorable auxassauts conjugués d’une radiothérapie etd’une chimio. S’alimenter naturellementdevient alors une gageure.Pourquoi ?Parce que souvent l’inflammation auniveau de la bouche (mucite) empêchetoute ingestion. Le patient a mal et estincapable d’avaler quoi que ce soit. Ilarrive que l’on soit obligé d’interromprele traitement car la dégradation de l’étatnutritionnel risque de mettre en péril lepronostic vital alors que si ce traitementavait pu être poursuivi jusqu’à son termeil aurait pu être curatif Dans certainscas, on peut avoir recours à une sondede gastrostomie qui permet une alimen-tation artificielle. La prise en charge des

©BenoîtDeprez/tif

Des couleurs pour la santéC'est dans un environnement à la fois fruité et croquant que le Dr Laurence Plat a pris ymboliquementla pause pour appuyer ses conseils quant à une alimentation riche en fruits et en légumes.Avec la complicité du Marché des Chefs, un petit Rungis au cœur de Bruxelles situé rue Lens, 381050 Bruxelles (02/647 40 50)

Les CARNETS_ 15

détonnantPhilippe Fiévet

restriction calorique ? Une légère sous-nutrition sembleaugmenter la longévité. Regardez les centenaires de l’îled’Okinawa. Cette population a l’habitude de quitter latable sans être repue.Que pensez-vous du livre de David Khayat, le ‘VraiRégime anti-cancer’?Je n’ai pas lu ce livre et ne peux donc me prononcer qu’àtravers ce que vous m’en dites (n.d.r. vor encadré). Al’heure actuelle, je n’ai aucune connaissance d’une littéra-ture attribuant aux pesticides un rôle dans le développe-ment de cancer. L’Organisation Mondiale de la Santéconseille de manger des fruits, avec ou sans pesticides.Pour ce qui concerne la viande rouge, je pense qu’il n’y apas que le mode de cuisson qui est important, elle estriche en dérivés nitrés et sa digestion peut en produired’avantage. Par ailleurs, sa teneur en Fer et en graisses ladésigne comme coupable potentielle du développementdu cancer du côlon. Quant au curcuma, au thé vert …,même si au laboratoire on a montré un certain bénéfice,affirmer qu’en consommer nous protégerait du cancerme semble aujourd’hui un raccourci que l’on ne peutfaire. L’alcool, qui peut se montrer bénéfique pour lasanté via une diminution du risque cardiovasculaire n’ap-porte aucun gain, bien au contraire, sur un plan stricte-ment oncologique.Si vous aviez à écrire un ouvrage similaire, quelle thèsedéfendriez-vous ?Je n’écrirai pas d’ouvrage car je crois qu’aujourd’hui nosconnaissances sont trop faibles pour poser des dogmesnutritionnels, que ces connaissances évoluent dans letemps mais le seul conseil que je me sens le droit de don-ner avec vigueur est de surveiller son poids.

patients doit être la plus précocepossible : il est plus facile d’éviter laperte de poids que de regagner leskilos perdus.Plus fréquemment, beaucoup depatients en cours de chimio seplaignent d’avoir un goût métalliqueen bouche. Que peut-on faire dansce cas ?Certains perdent momentanément legoût surtout le goût salé et sucré,ceci peut perdurer d’ailleurs bienaprès la fin du traitement. Cela s’ac-compagne aussi de perte de l’appétitalors que, paradoxalement, il estprouvé que ceux qui se nourrissentbien supportent mieux les traite-ments et ont des taux de surviesupérieurs. Garder la notion de plai-sir est capital.Oui, mais comment, dans desconditions aussi critiques, peut-ongarder ce plaisir intact ?Il n’y a pas de solution miracle maissurtout ne soyons pas restrictif. End’autres termes, il faut faire passertout ce que vous pouvez, quitte àfaire une orgie de crème glacéecomme je l’ai vu chez une patiente.Cela peut paraître fou, mais dans cessituations-là, il ne faut s’embarrasserd’aucune inhibition. Quant au cho-lestérol, on verra plus tard !L’an dernier, lors de l’action d’YvesMattagne, vous avez pu recueillir lesréactions des patients de l’institut.Quels souvenirs en gardez-vous ?Beaucoup, mais vraiment beaucoupd’émotion et beaucoup de respectpour Monsieur Mattagne ! Les goûtss’altèrent et changent, au point quece qu’on aimait hier est détestéaujourd’hui, et inversement. Il estd’ailleurs recommandé à cet égardd’éviter de manger ce que l’on appré-cie le plus en temps ordinaire pouréviter des associations néfastes quiont la mémoire longue et rendentparfois impossible toute réconcilia-tion, même des années plus tard.Lors de la généreuse interventiond’Yves Mattagne, j’ai vu des patientsvider leur plateau en deux ou trois

bouchées alors qu’ils n’avaient plusrien ingéré depuis plusieurs jours.Partout, il ne restait pas une miette.Je n’avais jamais vu cela. Les patientsauraient voulu que cela se prolonge.J’en avais les larmes aux yeux.Que pensez-vous des complexesvitaminés que l’on aurait parfoistendance à prendre pour se mettre àl’abri ?Chez les gens qui se nourrissent cor-rectement, ils sont à proscrire ! C’estun leurre. Prenez par exemple lavitamine E et le Sélénium dont ondisait qu’ils offraient un rempart effi-cace contre le cancer de la prostate.Des études récentes ont démontréque ce n’était pas le cas, les patientssous vitamine E avaient même peutêtre un risque augmenté de cancerde prostate. Dites-vous bien qu’enBelgique, la seule vitamine dont 80%de la population manque, c’est lavitamine D, à cause de l’ensoleille-ment insuffisant. Notre populationmanque aussi d’Iode.Et les fruits et légumes ?Hautement salutaires, bien sûr, ilsparticipent à une bonne hygiène devie. Mais la principale recommanda-tion, c’est de rester mince. L’excès depoids est associé à un risque majoréde cancer du sein chez les femmespost ménopausées ; mais aussi decancer du pancréas, du côlon, del’endomètre, des reins …et même decancers hématologiques (myélomemultiple, lymphome non hodgki-nien). Toutes les études aujourd’huivont dans la même direction. Parexemple, les femmes atteintes d’uncancer du sein à un stade précoce,qui changent radicalement de stylede vie, en absorbant plus de fibres etmoins de graisses, et qui perdent dupoids, ont moins de récidive que lesautres. Il est important de garder unpetit poids (indice de masse corpo-relle normal ≤ 25 kg/m²). Savez-vousque le seul modèle d’augmentationde la survie chez le rongeur et lesinge, est un modèle qui impose une *Le Vrai Régime anti-cancer, David Khayat, édition Odile Jacob, 2010.

C'estpersonnellement

qu'Yves Mattagneapporte ses

plateaux repasdans les

chambres desmalades, une

expériencehumaine souvent

bouleversante.

1�_ Les CARNETS

InnovationBordet

MerciAU MOBÉTRON

C’EST UN MONSTRE DE PLUS D’UNE TONNE,UN ACCéLéRATEUR DE PARTICULES qUI VIENTD’ENTRER EN ACTION à L’INSTITUT BORDET.Grâce à son faisceau procédant à une irradiation concentréesur la partie du sein atteinte, cette technique de radiothéra-pie tient presque du miracle puisque quelques minutes suf-fisent à traiter la moitié des tumeurs du sein en Europe,quelques minutes au lieu de 3 à � semaines de radiothérapiequotidienne. Au cœur de cette prouesse, le Professeur Jean-Marie Nogaret, responsable de la Clinique de ChirurgieMammo-pelvienne et coordinateur de la Clinique du Sein del’Institut Bordet, cache mal son enthousiasme et considèrele Mobetron comme un standard d’avenir.

C’est sans doute l’un des acquis majeur de l’Institut, enpartie financé par les ‘Amis de l’Institut Bordet’ et pourl’installation duquel de très longs mois ont été néces-saires. Tous ceux qui ont assisté à son montage, tous ceuxqui ont suivi une formation pointue pour faire fonction-ner un tel engin dissimulaient difficilement leur impa-tience en attendant sa mise en route.

23 patientesparmi les pionnièresC’est dire si l’événement était attendu avec fébrilité, de lapart des chirurgiens, des radiothérapeutes, des radio-logues, des isotopistes, des pathologistes, du personnelinfirmier et de l’ingénieur physicien qui doit être surplace lors de chaque intervention, mais, plus encore, dela part de celles qui allaient directement en être les béné-ficiaires. Pas toutes, hélas, car pour que l’irradiations’avère efficace, la tumeur du sein, nécessairement unifo-cale, doit avoir moins de 2 cm de diamètre, ne pas êtrede type lobulaire et ne pas avoir envahi le ganglion senti-nelle. Un centre comme l’Institut Jules Bordet peut s’assu-rer de la pertinence d’une telle intervention, puisqu’il estnécessaire de pratiquer une technique d’analyse préalabledu ganglion sentinelle par biologie moléculaire en coursd’intervention. “Je viens de recevoir encore deux nouveaux cascet après-midi, nous dit Jean-Marie Nogaret tout enthou-siaste, alors que, depuis le mois de février, 23 patientes ont

profité de cette technique révolutionnaire.A chaque intervention, tout s’est parfaite-ment déroulé ; aucune complication n’està déplorer et l’indice de satisfaction estétonnant, sauf, évidemment, pour cellesqui ne sont pas dans les conditionsrequises et qui sont inévitablementdéçues.”

Des avantagesconsidérablesPour les heureuses élues qui voientleur tumeur traitée en quelquesminutes au cours d’un acte chirurgi-cal qui n’excède pas l’heure etdemie, on imagine le soulagement !Il faut dire que le tir balistiqueengendré par le faisceau duMobetron diminue de manière signi-ficative les risques de récidive localepuisque la zone d’impact est idéale-ment définie et que les déperditions

de rayons sont insignifiantes. Pourrenforcer les précautions, une plaquede protection est d’ailleurs placéesous la glande mammaire avant dedéclencher le Mobetron, afin d’éviterdes atteintes aux poumons et aucœur. Une autre avancée à prendreen compte, c’est que la peau n’étantplus directement irradiée, aucuneséquelle esthétique cutanée n’est àdéplorer. “Sur le plan thérapeutique,précise encore le Professeur Nogaret,le risque de récidive du cancer est consi-dérablement réduit et se situe à moins de2% contre 5 à 10% pour une radiothéra-pie classique.” Côté confort, là nonplus, il n’y a pas photo : après sonopération, la patiente ne doit plus sesoumettre aux six semaines de traite-ment par rayons, ce qui représenteun avantage considérable, en parti-culier pour celles qui doivent faireface à des obligations familiales ouprofessionnelles.

Philippe Fiévet

Les CARNETS_ 17

PerspectivesLa première idée qui vient évidem-ment à l’esprit est de savoir si leMobetron ne peut pas aussi interve-nir dans d’autres pathologies quecelles du cancer du sein.Et Jean-Marie Nogaret, tout en res-tant prudent, de considérer que l’onpourrait effectivement rapidementenvisager l’intervention du Mobetron

pour les cancers de l’appareil digestif, les tumeurs gyné-cologiques ou encore celles affectant la tête et le cou,l’avantage étant d’éliminer les tissus tumoraux inextrica-bles par voie chirurgicale. Une série de projets derecherche a d’ores et déjà été initiée dans cette voie.Parmi ceux-ci, la possibilité de diminuer les doses d’irra-diation au niveau des différentes parties du corps ouencore l’évaluation de la dose délivrée au niveau du seincontra-latéral par rapport à la technique classique.

Témoignage

Bulletin de santéL’une des 23 patientes à avoirbénéficié des bienfaits duMobetron s’appelle ValérieBravais. C’est le jour de ses 40 ansqu’elle a senti une grosseuranormale dans le sein.“Un vrai cadeau d’anniversaire”,dit-elle avec un accent françaisqui trahit ses origines paternelles.Mais cette habitante de Wemmelqui travaille dans l’Horeca a beauavoir ce qu’elle appelle‘le syndrome de la blouse blanche’,elle fait front.

Comment avez-vous été alertée ?J’ai toujours pensé qu’à 40 ans, je serais au topde ma vie. Là, je me suis légèrement trompéecar c’est en soufflant les bougies de mon gâteaud’anniversaire que j’ai senti une anomalie auniveau de mon sein. Je suis plutôt une âmesensible, mais, en dépit de mes appréhensions,je suis immédiatement allée faire unemammographie. Là, les signaux d’alerte ontcommencé à clignoter. C’est mon petit frèreambulancier qui m’a immédiatement conduite àl’Institut Bordet pour un rendez-vous.

Votre impression en débarquant à l’Institut ?J’ai été terriblement frappée de voir le nombrede personnes atteintes d’un cancer. Pourtant, jepositivais.

Que se passe-t-il ensuite ?Le Professeur Nogaret m’a reçue. Il a été directet franc. J’ai vraiment apprécié. Moi qui suiscomme une enfant, j’ai besoin d’être enconfiance, sinon, je me referme sur moi-même.En cours d’entretien et au vu des résultats de labiopsie, il m’a parlé du Mobetron. J’ai tout desuite pensé que ce serait formidable si jepouvais en bénéficier. Je me suis accrochée àcette idée comme une huître à son rocher.quand je suis entrée en salle d’op, j’avaisvraiment confiance.

Vous avez subi l’intervention hier midi et voussemblez en effet rayonnante.Oui, je pourrais même quitter l’hôpitalaujourd’hui, si je le voulais. Je viens, à l’instant,de recevoir la visite du Professeur Nogaret.J’admire cet homme, c’est quelqu’un demagique. Maintenant, je sais que l’intervention aété un succès sur toute la ligne. Ma tumeur estenlevée et le Mobetron va m’épargner dessemaines de radiothérapie. Je vais pouvoirrecommencer à travailler, même si, désormais,je vois vraiment la vie différemment.

RévolutionnaireLe Pr Jean-MarieNogaret et le DrCatherine Philippsonmanipulent avec uneprécision millimétriquece faisceau capable deremplacer dessemaines deradiothérapie.

Parfaitesynchronisation

Ce travail d'équipe hautementcomplexe qui a nécessité

une formation des pluspoussées mobilise un

ingénieur physicien et unnombre important de médecins

et d'infirmières travaillant enparfaite complémentarité.

©BenoîtDeprez/tif

P

1�_ Les CARNETS

Recherche BordetIL Y A UN PEU DE ROMAN POLICIER DANS LA DéMARCHE DE DENIS LARSIMONT, CHEF DU SERVICE D’ANATOMOPATHOLOGIE àL’INSTITUT BORDET, qUI PARVIENT AUJOURD’HUI à RéALISER UN REMARqUABLE TRAVAIL D’IDENTIFICATION DE LA TUMEUR DUSEIN, AVEC TOUTES LES IMPLICATIONS SALUTAIRES qUE CELA SUPPOSE. CAR CETTE VéRITABLE PRISE D’EMPREINTE DE L’OBJETDU CRIME PERMET D’éVITER à DE NOMBREUSES PATIENTES LES EFFETS SECONDAIRES D’UNE CHIMIOTHéRAPIE AU PROFITD’UNE SIMPLE HORMONOTHéRAPIE PLUS DOUCE PAR ExEMPLE. PAS SI éLéMENTAIRE POUR AUTANT, MON CHER WATSON !

L’EMPREINTE DIGITALE

Philippe Fiévet

de la tumeur

Pourquoi est-il important d’identifier de manière aussiprécise le type de tumeur auquel on est confronté ?Pr Denis Larsimont Les tumeurs sont classées en diffé-rentes catégories afin d’estimer leur potentiel d’agressivitéainsi que le type de traitement vers lequel s’orienter.Chaque tumeur du sein, en plus de sa taille et du degréde développement de la maladie, présente ses caractéris-tiques propres en termes d’agressivité, détectables aumicroscope. C’est ce qu’on appelle le grade morpholo-gique. Mais il y a quatre ans, on a découvert, ici, àl’Institut Bordet, qu’on pouvait aller beaucoup plus loinen précision grâce à une approche moléculaire échappantà l’œil du microscope le plus exercé et permettant de tra-quer le profil d’expression des gènes en plongeant aucœur même des cellules tumorales.Pour rester fidèle à notre métaphore policière, cetteanalyse vous permet donc de dresser en quelque sorte leportrait robot de la tumeur ?Tout à fait. Il faut savoir que les tumeurs très agressives ontun certain profil d’expression de gènes différent de celui detumeurs qui ne le sont pas ou peu. Il est possible de faire ladistinction entre ces deux extrêmes de degré d’agressivitépar les techniques anatomo-pathologiques standards. Mais,entre les deux, il existe une catégorie de tumeurs échappantà l’œil du microscope et que l’on n’arrive pas à classer vala-blement par les méthodes ‘classiques’. Pour cette catégoriede tumeurs, un test d’analyse génomique spécifique a été

mis au point à l’Institut Bordet. Il permet de lever le voilesur une partie de l’empreinte digitale de la tumeur et doncsur l’intensité de son agressivité. Cela permet d’orienter lescliniciens dans le choix du traitement le plus adéquat.

Concrètement, comment parvenez-vous à prendre cetteempreinte digitale ?Il nous suffit de prélever une fraction infime de latumeur. Son analyse se fait ensuite via une ‘puce’ quidétermine l’expression de ses gènes, c’est-à-dire sonmatériel génétique ou son portrait robot si vous préférez.Grâce à cette technique, on va donc pouvoir reclasser unemajorité de ces tumeurs dans le premier ou le derniergroupe (peu agressif ou très agressif), avec l’importanceque vous imaginez au niveau du pronostic, mais aussi auniveau du traitement le plus approprié.

In fine, il s’agit de savoir si la chimiothérapie s’imposeou non.Absolument. Et surtout d’éviter à certaines patientes delongs mois de traitement et les effets secondaires associés.Si le profil génomique s’avère agressif, sa chance de béné-ficier d’ une chimiothérapie s’avère en effet plus impor-tante. Mais si l’empreinte de la tumeur se révèle moinsagressive, on aura généralement recours à une simplehormonothérapie plutôt qu’à une chimiothérapie inutileet dommageable. Rappelons que la tumeur du sein peuagressive est souvent hormonosensible, c’est-à-dire réac-tive aux oestrogènes présents dans le sang et au contactdesquels elle se développe. Le traitement consiste alors àadministrer à la patiente des médicaments qui permettentde diminuer cette stimulation tumorale par les oestro-gènes comme les anti-oestrogènes, de type tamoxifène,ou encore les inhibiteurs d’aromatase.

Donc aujourd’hui, en ce mois de mai 2010, l’empreintedigitale de la tumeur n’est plus de la fiction ?Non, aujourd’hui, nous sommes entrés dans la phase ditede routine quotidienne. Dans un premier temps, seulesnos patientes entrant dans le cadre de nos études cliniquespouvaient bénéficier de ces fameux profils génomiques.Mais dès à présent, ce test est disponible au lit de toutes lespatientes de l’Institut Bordet pour qui il s’avère utile.

Puce micro-arrayutilisée en biologie

moléculaire pourla caractérisation

des tumeurs

ULes CARNETS_ 19

Toutes les patientes ?Avec quelles implications financières ?Justement, le problème, c’est que ces tests de pointe nesont pas encore remboursés par l’INAMI. Mais, fort heu-reusement, grâce à l’apport de fonds privés, toutes lespatientes concernées bénéficient aujourd’hui gratuite-ment de ce test à l’Institut Bordet. Il faut savoir qu’un testde ce type coûte 800 euros, somme à laquelle s’ajoute lecoût d’investissement des instruments d’analyse géno-mique.Vous bénéficiez donc ici d’une situation privilégiée.Le fait que Bordet intègre aussi harmonieusement sesactivités de recherches et de soins aux patients représenteun avantage considérable. Le cas qui nous occupe en estla parfaite illustration puisque c’est en nos murs, sous ladirection de Christos Sotiriou et de son Unité deRecherche Translationnelle, en étroite collaboration avecnotre Service d’Anatomopathologie, que la découverteinitiale relative aux empreintes digitales des tumeurs a étéréalisée. Le schéma est donc tout bénéfice direct pour nospatients : recherche, découverte et transfert immédiatdans la pratique quotidienne. C’est tout l’avantage d’uncentre spécialisé comme notre Institut capable de mettreau point des découvertes aussi innovantes et d’en fairebénéficier directement les patientes.

Un cancer du sein n’est pas l’autre.Grâce à l’utilisation des puces ADN,on a pu, au cours des dernièresannées, identifier le grade géno-mique des patientes ayant le meilleurou le moins bon pronostic cliniqueet ainsi décider du type de prise encharge qu’on allait leur proposer.“L’idée aujourd’hui”, explique schéma-tiquement Christos Sotiriou, “est d’af-finer la signature de première générationet de venir avec une signature de secondegénération permettant, elle, d’identifier,pour chaque patiente, la chimiothérapiela plus efficace. Ceci nous permettraitd’éviter de dispenser à l’aveugle à cer-taines patientes des traitements inutiles

A la recherche des signaturesDE DEUXIÈMEGÉNÉRATIONParvenir à identifier précisément le degré d’agressivité d’une tumeur ne répond pas pour autant à la question cruciale de savoir quel typede chimiothérapie ou d’hormonothérapie doit être mis en œuvre. Affiner la première signature découverte pour une signature pluscomplexe, dite de deuxième génération, tel est le saint Graal de la biologie moléculaire. Au cœur de cette approche, Christos Sotiriou,oncologue et patron du Laboratoire de Recherche Translationnelle en Cancérologie Mammaire, touche ici du doigt la réponse à quelquesquestions clefs. Tout profit pour le patient qui va bénéficier, dans un avenir proche, de nouveaux outils de ciblage des traitements.

dans leur cas. La technologie utilisée estla même mais on va, cette fois, aller aucœur de la cellule interroger sa com-plexité moléculaire.” Si cette fameusesignature de deuxième génération estd’ores et déjà en cours de validationclinique à l’Institut Bordet, ChristosSotiriou ne veut pas en rester là etoriente déjà ses travaux vers de nou-velles interrogations.

Vers des médicaments ‘intelligents’“L’ADN peut présenter des anomalies destructure mais aussi des modificationsdans son fonctionnement : il s’agit desmodification dites ‘épigénétiques’.L’espoir aujourd’hui, en étudiant l’épigé-

nome, est d’identifier ces anomalies afinde pouvoir les cibler avec de nouveauxmédicaments.” précise ChristosSotiriou. Ces médicaments dits‘intelligents’ par rapport aux traite-ments classiques ne font déjà pluspartie de la fiction. Plusieurs d’entreeux sont déjà en cours de validationclinique, preuve que, là aussi, onco-logie et recherche avancent à pas degéant. “Ce qui est passionnant dansnotre métier”, nous explique ce pas-sionné qui, à côté de ses activités derecherche, continue à voir despatientes, “c’est qu’on essaie de répondreà des questions urgentes pour lesmalades.”

©BenoîtDeprez/tif

Dr Sotiriou et Pr Larsimont

20_ Les CARNETS

TraitementsBordet

CELLULES CANCÉREUSES :

toucher au coeur les gènes et protéines clefsPhilippe Fiévet

Le Professeur Ahmad Awada, Chef de la Clinique d’Oncologie Médicale de l’Institut Bordet, suit de très près les progrès de la thérapiebiologique ciblée visant à bloquer le processus de la cellule cancéreuse à l’aide de nouveaux médicaments à tête chercheuse. Ceux-cis’avèrent d’une importante efficacité en situation métastatique. Reste à savoir si on ne pourrait pas y avoir recours plus tôt dans les trai-tements des tumeurs primaires afin d’accroître les chances de guérison.

NOUVEAUx ESPOIRS, NOUVELLES PERSPECTIVES.

Grâce aux avancées de la biologie moléculaire, lesprogrès dans les traitements du cancer progressent d’uneannée à l’autre de manière spectaculaire. Qu’est-ce quicontribue le plus efficacement à ces avancées ?Ce sont les progrès de la technologie, de l’informatiqueet de la bio-informatique qui ont permis des avancéesconsidérables en biologie moléculaire au cours des der-nières années et nous ont aidés à mieux comprendre latransformation maligne et le fonctionnement de la cellulecancéreuse. Par exemple, on sait désormais qu’un certainnombre de mutations cellulaires se traduit par une sur-expression de certaines protéines actives à la base de latransformation de la cellule normale vers la cellulecancéreuse.

Parmi ces cellules composées de milliers de gènes et deprotéines, comment reconnaître celles qui sontincriminées ?Heureusement, toutes les protéines ne sont pas incrimi-nées dans la carcinogénèse. La modification d’un seulgène ou d’une seule protéine peut amener la transforma-

tion cancéreuse. Il n’est donc pasnécessaire de cibler toutes les pro-téines ni tous les gènes. Il suffit decibler les protéines-clefs avec ce quel’on appelle des thérapies biolo-giques ciblées.Ce n’est pas nouveau !Non, les premières recherches en lamatière datent d’une quinzaine d’an-nées. Par contre, elles sont, depuis,en développement exponentiel. Jepourrais vous citer plusieurs exem-ples de ces progrès récents en théra-pie biologique ciblée. Dans ledomaine de la tumeur stromale del’intestin, lorsque la chirurgie étaittotalement inopérante vu l’extensionde la maladie, on était dépourvu.Récemment, on a identifié la pro-téine responsable de la cancérogé-nèse de cette tumeur, le C-Kit.On utilise dès lors l’Imatinib, lequelva prendre pour cible et bloquer leC-Kit. Résultat, on est passé de0-10 % à 90% de bénéfice cliniquepour le patient. Ce bénéfice peutdurer plusieurs années. Dans plu-sieurs autres tumeurs solides, on arepéré des anomalies-clefs aux-quelles on peut légitimement impu-ter le processus de cancérisation.C’est le cas du cancer métastatiquedu rein. Jusqu’à il y a 7 ans, on dis-posait de très peu de moyens pourlutter contre ce type de cancer ensituation métastatique. Désormais,nous avons à notre disposition 6médicaments biologiques ciblés quibloquent entre autres la vascularisa-tion tumorale. Pour le cancer ducolon, là aussi, le traitement com-prend désormais trois médicamentsbiologiques ciblés : l’un interférantdans la vascularisation de la tumeur,les deux autres bloquant une pro-téine impliquée dans la proliférationcellulaire. D’autres médicaments bio-logiques ciblés sont encore utilisésdans le cancer du sein, de la tête et

du cou, du poumon, de l’estomac etles cancers du foieQuel est le défi actuel pour unecommunauté scientifique qui peutdéjà se targuer de résultats tangiblesen un délai aussi court ?Pour nous, il s’agit d’abord de prédireà l’avance lesquels de nos patientsrépondront aux traitements et les-quels n’y répondront pas. A cet égard,je peux encore vous citer l’exempledu facteur prédictif de résistance à untraitement biologique antiprolifératifdans le cancer du colon. 40% de cescancers expriment une protéine activesuite à une mutation au niveau d’ungène baptisé K-RAS. Or, les tumeursexprimant cette mutation ne répon-dent pas aux médicaments arrêtant laprolifération cellulaire. Il est doncinutile de les imposer aux patients.On leur évite ainsi des effets secon-daires et il n’y a pas de surcoût super-flu pour la société.En fin de compte, quelles sont, à vosyeux, les pistes essentielles pourprogresser encore davantage dans lestraitements ?Il importe de mieux comprendre lefonctionnement de la cellule cancé-reuse et de connaître la protéine-clefresponsable de la transformationcancéreuse. Il convient égalementd’établir des bases chimiques suscep-tibles de mettre au point des médica-ments ciblant ces protéines-clefs avecune grande sélectivité. Enfin, il nousfaut étudier la valeur de ces nouveauxtraitements de manière rigoureusedans des protocoles de rechercheclinique. Beaucoup de ces médica-ments montrent aujourd’hui uneefficacité en situation métastatique.Il serait particulièrement vital depouvoir les mobiliser plus tôt dansles traitements primaires, avant ledéveloppement des métastases, et ceafin d’accroître significativement leschances de guérir nos patients.

©BenoîtDeprez/tif

22_ Les CARNETS

RechercheBordet

AUTOUR DE CETTE VASTE éTUDE BELGE RéALISéE àL’INITIATIVE DE L’INSTITUT BORDET ET à LAqUELLECOLLABORENT qUINzE DE SES CHERCHEURS,CLINICIENS ET INFIRMIèRES, L’INTERACTION ENTREMéDECINE ONCOLOGIqUE ET MéDECINE NUCLéAIREPORTE UN NOM CHARMANT : PEPITA.Sous cet acronyme se cache un ambitieux programmed’imagerie précoce qui permettra peut-être d’épargnerun traitement par chimiothérapie à la moitié des patientsatteints du cancer du colon. Explication croisée entreles maîtres d’œuvre de ce travail d’équipe que sont leDr Alain Hendlisz, Chef du Service de Gastroentérologie,et le Pr Patrick Flamen qui dirige, de son côté,le Département de Médecine Nucléaire.

L’imagerie moléculaire s’applique àla fois au cancer du sein, aulymphome et au cancer du colon.Dans quel but ?Pr Patrick Flamen : Le but est tou-jours identique. Il vise d’abord àidentifier des cibles particulières auniveau de la tumeur. Si celles-ci nesont pas présentes, les traitementsliés à ces cibles s’avèrent d’embléeinutiles. Le second objectif consisteà vérifier si le patient répond bien autraitement ou non. Ce n’est en effetpas parce qu’une cible est présenteque le patient va forcément répondrepositivement au traitement. A cetitre, notre Institut est pionnier. Onva essayer de savoir très vite si l’utili-sation de nouvelles molécules estutile ou non, sachant que leur effica-cité n’est effective que pour 10 à20% des patients.Dr Alain Hendlisz : Si la cible est pré-sente, cela ne signifie effectivementpas pour autant que la tumeur varégresser ; il nous faut recourir à untest permettant de déterminer si lepatient répond ou non au traitementen cours. Dans le cancer colorectal,nous avons démontré qu’en deuxsemaines, nous étions capables deprédire la réponse à la chimiothéra-pie et ce en évaluant le métabolismede la cellule.Autrement dit, il s’agit d’unvéritable bond en avant?A.H. : Exactement. Auparavant, letraitement d’une tumeur avancée

commençait par deux à trois mois de chimiothérapie sui-vis d’un scanner afin d’évaluer l’évolution des lésions. Cesmesures par scanner se révélaient hélas souvent très peuprécises. On travaillait donc à l'aveugle.P.F. : … d’autant que les changements métaboliques s’avè-rent plus rapides que les changements structurels de latumeur.A.H. : Désormais, on regarde en temps réel ce qui se passechez le patient. Nous sommes capables de dresser unevéritable cartographie de la maladie, que ce soit auniveau de la tumeur même ou des métastases, qui ne pré-sentent pas forcément les mêmes caractéristiques.Il s’agit pour l’instant d’études cliniques ?P.F. : Oui, nous avons commencé nos travaux il y a deuxans. Mais pour atteindre une efficacité optimale, il fallaitélargir notre champ d’action en adoptant une approchemulticentrique. C’est dans cet esprit que nous avonsétendu l’étude à 20 centres anticancéreux en Belgique.D’où PePiTA.A.H. : Oui, l’objectif de cette étude est de démontrer l’effi-cacité d’un test de chimio-sensibilité pré-opératoire chezdes patients atteints d’un cancer colo-rectal.Concrètement, on administre une cure de chimiothérapieavant l’intervention chirurgicale. On réalise par ailleursun Petscan avant et un après. On pense pouvoir, sur cettebase, identifier si le patient va réagir positivement à lachimiothérapie ou non. L’objectif étant, dans tous les cas,de n’administrer le traitement au patient que s’il y répondpositivement. Cette approche nous permettra d’éviter unechimiothérapie inutile à près de la moitié des patients.

Et où en est PePiTA à l’heure de cetentretien ?P.F. : Cette étude organisée parl’Institut Bordet et mobilisant unbudget de 900.000 euros concerneaujourd’hui 125 patients.Nous avons créé un ‘core-lab’,laboratoire centralisant tous les testseffectués dans le cadre de cetteétude. Une telle démarche illustreparfaitement la nécessité de travailleren étroite collaboration les uns avecles autres. En l’occurrence, ici, c’estAlain qui gère l’ensemble du projettandis que mon rôle est plus spécifi-quement technique, en ce compris lacollecte et l’interprétation centraliséedes résultats de tous les Pet-Scans.A cet effort conjugué s’ajoute celuide nos cliniciens qui expliquent lesprotocoles aux patients et de nosinfirmières tant pour la collecte desprises de sang que pour celle deséchantillons tumoraux.A cet égard, Il est important designaler que l’Institut possède unetumorothèque où sont collectés plu-sieurs milliers de prélèvements desti-nés à la recherche présente et à venir.

TABLE RONDE

Deux hommes pour PePiTAPhilippe Fiévet

©BenoîtDeprez/tif

Dr Hendlisz et Pr Flamen

Les CARNETS_ 23

InnovationBordet

PRODIGIEUSE

scinti-mammographiePhilippe Fiévet

Fidèle à sa vocation de pionnier, l’Institut Bordet estle premier centre anticancéreux intégré européen às’être doté d’un scinti-mammographe spécialementdédié à l’imagerie moléculaire des tumeursmammaires. Tant pour le diagnostic que pour la miseau point de ces tumeurs, cet appareillage apparaîtcomplémentaire aux mammographies et échogra-phies classiques.

‘AU POSTE DE COMMANDE’,LE PROFESSEUR PIERRE

BOURGEOIS, CHEF DECLINIqUE DANS LE SERVICE

DE MéDECINE NUCLéAIRE,qUI N’A D’YEUx qUE POUR

CETTE TECHNIqUE DES PLUSPERFORMANTES, ET qUI

LAISSE ENTREVOIR DE NOU-VELLES PERSPECTIVES POUR

LA RECHERCHE.

On pensait jusqu’ici que lestechniques habituelles d’imagerieapportaient toutes les satisfactionsrequises. Ces examensprésenteraient-ils certaines limites ?La palpation d’une grosseur auniveau du sein ou la découverted’une anomalie radiologique dans lecadre d’une mammographie dedépistage sont les premiers événe-ments qui mènent à la recherched’un cancer mammaire.Classiquement, la mammographie etl’échographie sont les examens debase que nous réalisons dans lecadre du dépistage ou du suivi d’uncancer du sein. Malheureusement,ces techniques classiques ont leurslimites : certaines zones suspectesrévélées par ces examens ne s’avèrentfinalement pas toujours cancéreuses;et, a contrario, certains cancersmammaires ne sont pas détectablesradiologiquement, en particulier encas de seins denses. De plus, la lec-ture des images est parfois com-plexe, ainsi par exemple lors de laprésence d’une prothèse mammaire.Même avec la résonance magnétique ?Contrairement aux deux techniquesprécitées qui se basent sur la diffé-rence de densité de la lésion par rap-port aux tissus sains, la RNM metsurtout en valeur l’hypervascularisa-tion de la tumeur par rapport au

tissu mammaire normal. C’est un peu la Rolls Royce del’imagerie sénologique qui permet effectivement d’affinercertains diagnostics et a sa place en complément destechniques classiques, que ce soit pour compléter le bilanavant une intervention ou pour des patientes à risquefamilial élevé et/ou avec des seins denses. Mais il arriveque certaines patientes ne puissent en bénéficier parexemple en raison d’une claustrophobie ou de matérielélectronique implanté comme un pacemaker.Si on vous comprend bien, la comparaison entre lesdeux techniques tourne à l’avantage de la scinti-mammographie ?Sur base des données américaines, cette dernière est aussisensible et plus spécifique que la RMN. A Bordet, nous laproposons en complément à la RMN et de manière systé-matique pour les cas douteux. Il faut encore soulignerque la scinti-mammographie présente un coût trois foisinférieur à celui d’une RMN et qu’en une journée, de 6 à10 patientes peuvent bénéficier d’un tel examen quiprend une petite heure alors que l’accès à la résonancemagnétique n’est pas toujours aisé.Quels autres intérêts présente la scinti-mammographie?En simples termes de réalisation d’imagerie pour les

patientes, on obtient les mêmes cli-chés que la mammographie radiolo-gique classique mais sans avoir àcomprimer les seins de manière par-fois douloureuse et, paradoxalement,avec une irradiation moindre.J’ajouterais que la technique offreégalement un grand intérêt dans lescancers lobulaires qui sont très maldiagnostiqués par les techniqueshabituelles, à l’exception de laRésonance Magnétique. Il ne s’agitpas à proprement parler d’une nou-velle technique mais les développe-ments technologiques des dernièresannées lui donnent aujourd’hui unebien meilleure résolution.Les techniques habituelles seraientà jeter aux oubliettes ?Non, la scinti-mammographie nousapparaît actuellement plutôt complé-mentaire aux techniques radiolo-giques classiques. Elle sera proposéeaprès une mammographie ou uneéchographie insuffisamment contri-butives et avant l’examen parRésonance Magnétique ou la biopsie.Vous considérez toutefois que lascinti-mammographie offre denouvelles perspectives en recherche.Dans quelle optique ?La technique repose en effet sur lacaptation par les cellules cancéreusesd’une molécule, le Methoxy-Iso-Butyl-lsonitrile, en abrégé, Ie MIBI.Or, il s’avère que cette molécule estégalement un substrat pour certainsmécanismes impliqués dans la résis-tance de certaines tumeurs à certainsmédicaments chimiothérapeutiques.En présence de ces mécanismes derésistance, le traceur sort de latumeur et, en en analysant la sortie,on peut démontrer que la tumeur vaêtre résistante à la drogue. Lamammo-scintigraphie rend ainsi lesrecherches relatives à la prédictionde la résistance à certains traitementsnettement plus aisées. Ces appareil-lages étant amenés à se multiplierdans un avenir proche, l’InstitutBordet est pressenti pour en devenirle pilote au niveau européen.

©BenoîtDeprez/tif

LA RECONSTRUCTION MAMMAIRE PRéOCCUPE D’EMBLéE CHAqUE PATIENTE AYANT SUBIUNE ABLATION DU SEIN. quand, comment la pratiquer et quels sont les risques encourus ?Le Docteur Frédéric Urbain de l’Institut Bordet nous répond de manière éclairée.Pratiquée sous différentes formes à l’Institut, elle fait l’objet de recherches qui ouvrent de nou-velles portes pour la patiente.

24_ Les CARNETS

rechercheBordet

RECONSTRUCTION MAMMAIRE :

le futur est déjà là !Claude Muyls

Le domaine de la reconstructionmammaire est en pleine évolution :de la reconstruction immédiate,selon certains paramètres, à l’utilisa-tion de cellules souches, en passantpar l’injection de cellules graisseusessélectionnées. On est de plus en plusloin des prothèses de jadis.

L’immédiatetéCertaines femmes ont la possibilitéde ressortir de la salle d’opération,après une ablation du sein, avec unnouveau sein. Plusieurs critères doi-vent être respectés pour bénéficierd’une reconstruction immédiate :une tumeur de petite taille non-agressive et une absence d’invasionmétastatique des ganglions axillaires.Si ces paramètres sont confirmés encours d’intervention, l’opérationpeut être tentée. Un énorme progrèsen matière de confort de vie !

Quand ?Si la patiente ne répond pas à cescritères, quand peut-on envisagerune reconstruction mammaire ? Engénéral, l’intervention peut s’envisa-ger un an après la radiothérapie,lorsque la patiente est sortie durisque de récurrence. Les tissus doi-vent en effet avoir repris une certainesouplesse. Combien de femmes yfont-elles appel ? “Il y a dix ans, lespersonnes d’un âge plus mûr renonçaientà leur vie de femme et faisaient preuve defatalisme”, explique le DocteurUrbain, “Depuis, les mentalités ont évo-lué : de très nombreuses patientes abor-dent le sujet, quel que soit leur âge. Laseule différence résiduelle se situe entrele milieu rural, moins informé, et lemilieu urbain.”

Poids de l’opération“Il n’est pas anecdotique ; aucune inter-vention ne l’est”, poursuit le DocteurUrbain, “Je dirais par contre que raressont celles qui regrettent d’être passées

par l’étape de reconstruction mammaire. Moins d’un pour cent…Un bon résultat implique une combinaison de facteurs: il doitêtre esthétique, mais aussi durable et confortable pour permettreà la femme de retourner sans gêne à ses activités. Dans certainscas, nous procédons à un ajustement entre le sein reconstruit etl’autre, pour des raisons de symétrie. Dans le cas de ptôse -soitd’affaissement du sein- par exemple, la correction des deux seinsest assez fréquente.”

Techniques à la pointeDepuis une petite dizaine d’années, afin d 'offrir un résul-tat toujours plus naturel, la prothèse est de plus en plussouvent remplacée par une technique consistant à préle-ver des lambeaux composites graisseux, irrigués par unsystème vasculaire donné, pour les connecter ensuite aux

vaisseaux situés au niveau du thorax.Cette connexion se fait sous micro-scope et le tissu, nouvellement irriguéau travers de micro-sutures, estremodelé. De nombreuses femmespréfèrent cette technique. Elle imposeencore des cicatrices aux places desprélèvements - abdomens, fesses,faces intérieures des cuisses-, mais lesrésultats sont performants car ilsapportent un tissu de remplacementaussi souple que celui disparu.

Actuellement, l’Institut Jules Bordet sepenche sur la technique du futur :celle des cellules souches. Elles’adresse d'abord aux petites lésions :50 à 60 grammes retirés, qui entraî-nent néanmoins des déformationsgênantes pour la patiente . Elle se basesur la technique du ‘lipofilling’, remiseau goût du jour par un chercheuraméricain pour apporter du volumeen chirurgie esthétique. “L’étude de cesprélèvements d'adipocytes nous a permis deconstater qu’ils étaient riches en cellulessouches, qui ont comme caractéristiqued'être pluri-potentielles. Elles peuvent eneffet se diviser, donc se multiplier maisaussi se différencier en nouveaux types cel-lulaires en fonction de l'endroit ou ellessont placées ou après stimulation spéci-fique. La qualité des cellules souches est lamême dans toutes les parties du corps maisleur quantité est extrêmement variable. Larecherche tente de déterminer avec préci-sion où elles se situent en plus grand nom-bre. Le grand avantage de ces cellulesréside dans leur potentiel à améliorer laqualité d’un tissu, comme celui qui futirradié. Elle permettrait ainsi peut-être derevenir à un état antérieur à la modifica-tion des tissus.” Actuellement, les prélè-vements par seringue ont fait l’objetde protocoles d’études et quelquespatientes bénéficient d’ores et déjà dece traitement du futur. Il s’agit deséparer les cellules souches de l’en-semble des autres, puis de les réinjec-ter dans un délai très court.L’Institut Bordet a déjà franchi uneétape supplémentaire en prônant latechnique expansive des cellules extravivo, en chambre blanche, pour lesréinjecter ensuite. Les chercheursextraient beaucoup de tissus graisseuxpour n’en garder que les cellulessouches nécessaires à la constructionextra-corporelle de tissus. Le tissuconstitue en effet un ensemble cellu-laire organisé, participant à l’édifica-tion d’un élément plus complexe : unorgane. L’idée ? Créer une banque tis-sulaire immédiatement disponiblepour tout le monde.

©BenoîtDeprez/tif

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2�_ Les CARNETS

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LES AMIS

Paraphrasant Jean Ferrat, la science, est, elle aussi, l’avenir de l’homme. C’est elle qui peut apporter au malade plus de confort de vie. Mobetron,thérapies ciblées, nouvelles techniques de reconstruction, telles sont quelques-unes des avancées scientifiques dont les patients peuventdès à présent bénéficier. C’est donc tout naturellement à leur bien-être que vont les préoccupations d’Ariane Cambier, Secrétaire Généraledes ‘Amis de l’Institut Bordet’ qui, d’année en année, s’efforcent de répondre aux besoins croissants de l’Institut.

Chaque année, à pareille époque, l’action ‘101 Tables pour la Vie’rythme la vie bruxelloise pour devenir aujourd’hui un événementhumanitaire majeur. Pour quelle raison avoir retenu, pour cetteédition 2010, le thème de la Recherche au service du patient ?Il ne faut pas s’en cacher ! On a eu tendance, ces derniers années,à décrier science et médecine, de manière parfois excessive. On abeaucoup mis l’accent sur l’importance du bien-être dans le pro-cessus de guérison des patients. Sans doute était-ce un choc néces-saire. Il fallait qu’une partie du corps médical prenne mieux encompte le patient dans sa globalité en tant que personne. Desefforts considérables ont d’ailleurs été fournis dans ce sens, notam-ment dans le cadre du Plan National Cancer. Et on ne peut ques’en réjouir.

Mais vous semblez néanmoins émettre des réserves?Non, la médecine a pris en compte de nouvelles dimensions etc’est très bien ainsi. Nous sommes d’ailleurs les premiers à y tra-vailler à travers notre asbl ‘Bordet’n Wellness’ qui a créé, en 2007,une structure de prise en charge des familles à l’Institut Bordet etfinance depuis l’an passé une partie du salaire d’une infirmièreconsultante en soins esthétiques. Mais il ne faut pas pour autantnégliger le principal aspect de la lutte contre le cancer.

Autrement dit la recherche ?En effet. Il ne faut pas perdre de vue que si le bien-être despatients s’est considérablement amélioré au cours des der-nières années, c’est grandement aux progrès de la scienceque nous le devons.C’est la recherche qui nous a permis demieux comprendre le processus de cancérisation et debénéficier, entre autres, de nouvelles thérapies ciblées évi-tant des traitements lourds et inutiles. Ce sont les progrèstechnologiques qui nous permettent aujourd’hui de dispo-ser d’appareils comme le Mobetron grâce auquel de nom-breux patients pourront à l’avenir éviter des semaines deradiothérapie quotidienne.Ne vous démarquez-vous pas ainsi également du discoursambiant tendant à proclamer que le patient estresponsable de son devenir à travers notamment son vécuintérieur, sa manière de se nourrir ?En partie, oui. Il est bien sûr préférable de manger saine-ment et d’avoir des pensées positives. Mais dire que la gué-rison se trouve entre les seules mains du patient, outre lefait d’être un discours très culpabilisant, est, d’après lamajorité du corps médical, un leurre. Des mécanismescomplexes sont en jeu que la science comprend d’ailleursde mieux en mieux.

Un pari pour la viePhilippe Fiévet

Un pari pour la vie

Les CARNETS_ 27

Vous semblez dire que la scienceconstitue, et on a parfois tendance àl’oublier, un maillon essentiel de laguérison mais aussi du bien-être despatients ?Certainement. On a parfois tendanceà la considérer comme déconnectéede l’ ‘humain’. Or, ce n’est pas le cas.Dans un centre comme l’InstitutBordet, les activités de recherchen’ont de sens que dans la mesure oùelles sont susceptibles de débouchertrès vite sur des effets concrets pourles patients, que ce soit en termes detaux de survie -rappelons qu’en 20ans, le taux de mortalité par cancer abaissé de 20%- mais aussi de qualitéde vie. C’est dans ce sens que cher-cheurs et médecins travaillent enétroite collaboration. Eviter auxmalades les effets secondaires demédicaments inadaptés, leur offrirdes techniques chirurgicales moinsinvasives, mettre à leur dispositiondes procédés de reconstruction plusefficaces (…), tout cela améliore leurbien-être de manière fondamentale.Et les besoins financiers sont, là,considérables ?Oui, c’est au niveau de la rechercheque se situent certainementaujourd’hui les besoins les plusimportants. Les progrès accomplisen cancérologie n’ont jamais étéaussi considérables qu’au cours desdix dernières années et un potentielénorme s’ouvre à nous mais avec,comme corollaire, des coûts expo-nentiels. Or, les moyens dont dispo-sent nos chercheurs ne sont pasaujourd’hui à la hauteur des défisqu’ils doivent relever !Récolter des fonds pour la recherchecontre le cancer, c’est là que se situele combat que vous menez avec ‘LesAmis’ ?Oui, cela fait plus de quarante ans

maintenant que nous finançons larecherche à l’Institut Bordet quireste, rappelons-le, le seul centre enBelgique exclusivement spécialisédans le traitement du cancer. Nouslui avons apporté, au cours des cinqdernières années, près de 12 millionsd’euros qui sont allés subsidier desdizaines de programmes derecherche -toutes pathologies cancé-reuses confondues- parmi lesquelsceux qui ont débouché sur la miseau point de nouvelles signaturesgénétiques du cancer du sein. Nousfinançons aussi l’acquisition dematériel médical de dernière généra-tion comme le Mobetron, la RMN3-tesla corps entier ou encore lascinti-mammographie, aujourd’huiindispensables pour mener à bien lesactivités de recherche. ‘Les Amis’financent également le Data Centrede l’Institut, indispensable à l’analysedes données de nombreux pro-grammes de recherche.On parle effectivement beaucoup duMobetron. Combien coûte-t-ilexactement ?L’appareillage coûte 1.500.000 euroset ‘Les Amis’ ont apporté, pour leurpart, une contribution de 700.000euros sans laquelle l’Institut n’auraitpas pu l’acquérir.De là l’importance d’unemanifestation comme celle des ‘101Tables’ ?Oui, au fil des ans, ‘Les 101 Tables’sont devenues un événement incon-tournable de la vie bruxelloise pourde nombreux mécènes. Et cetteannée, nous avons choisi d’y associerles particuliers en leur offrant la pos-sibilité d’acheter des couverts indivi-duels. Ils ont largement réponduprésents et nous ne pouvons quenous en réjouir. ‘Les 101 Tables’

contribuent également à faire connaître notre action. Carau-delà de cet événement annuel phare, nous avons, toutau long de l’année, besoin du soutien des donateurs et cequel que soit le montant de leur contribution !On a aussi beaucoup parlé, ces derniers temps, de lagestion d’un certain nombre d’associations. Qu’en est-ilde celle des ‘Amis’ ?Je ne dirais pas, comme certains, qu’un euro récolté estun euro qui va à la recherche. Car toute activité derécolte de fonds génère des coûts et c’est normal. Maisl’objectif est, bien sûr, de les réduire au maximum. En cequi concerne les ‘Amis’, près de 90% des fonds récoltésretournent directement aux médecins et chercheurs del’Institut Bordet et donc, in fine, aux patients. Quant ànos actifs, ils sont gérés en bon père de famille sous l’oeilvigilant de notre Président, le Baron Paul-EmmanuelJanssen et de notre conseil d’administration.Cette année, des artistes se sont également investiscorps et âme dans votre cause en enregistrant un CD.C’est une première, non ?Oui et je les en remercie de tout cœur. Grâce à eux et àParis Match qui a porté le projet, nous avons vécu uneformidable aventure humaine. Tous ont spontanémentrépondu présents. Leur participation fut véritablementcelle du cœur et le CD traduit cette authenticité. Je nepuis d’ailleurs que vous conseiller de l’acheter ! Il estsuperbe… et ira directement financer la recherche.En parlant d’artiste, coup de chapeau aussi à YvesMattagne, non?C’est un homme remarquable qui était déjà venu l’an der-nier préparer gracieusement 140 plateaux repas auxpatients de l’Institut avec une simplicité et une empathiequi avaient forcé le respect de tout le personnel et ren-contré l’enthousiasme des patients. Sa rencontre avec lesmalades fut, de ses propres dires, une expérience boule-versante. Le soir même, il avait annoncé qu’il reviendraitcette année. Il a tenu parole et nous lui en sommes trèsreconnaissants. Une fois encore, ce sera pour les patientsun véritable moment de bonheur !

Pour toute information:

02 541 34 14 - www.101tables.com

Soutenez notre actionpar un don au000-1035070-80*

* Tout don à partir de 30 € donne droit à une attestation de déductibilité fiscale

2�_ Les CARNETS

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Au Repos des chasseursAUBERGE À L’ITALIENNE

Beaucoup oublient qu’une des plus belles forêtsdu Royaume se trouve aux portes de la capitale. LeRepos des chasseurs se niche dans la luxurianteforêt de Soignes et, depuis le 19 ème siècle, sert derepères aux amoureux de promenades vivifiantes etde repas voluptueux.

En guide expert, la carte n’oublie pas les sentiers plusméconnus qui mènent tout droit en Italie. Avant de seperdre dans la forêt proprement dite, la balade débutedonc dans l’assiette : anguille au vert, foie gras, langous-tines, ris de veau. Ce repère gastronomique connaît sesgrands classiques aussi bien que des harmonies pluslégères. Croquettes de crevettes grises côtoient unearmada de pâtes fraiches et de pizzas savoureuses, lesmenus de gibiers ont apprivoisé les Piccata Lombarda, lespoissons grillés à la braise ou les filets de sole et soufflésaux asperges... Des grands crus trouvent le ton de chaquebalade et ouvre la voie aux papilles délicates pour ne rienperdre des splendeurs gastronomiques d’un chef inspiré.Un sentiment de raffinement, coupés de l’effervescence deBruxelles, qui caractérise également les onze chambrestrois étoiles. A 90 € pour la chambre double et son petitdéjeuner, le luxe d’une parenthèse à la campagne s’offre àtout qui aime être réveillé par les pépiements des oiseaux.Très fréquenté en semaine par une clientèle d’affaire, l’hô-tel devient un havre familial une fois le weekend venu.

Avec ses chambres triples et quadruples,‘Le repos des chasseurs’ est un écrin pourde chaleureux moments avec ses enfants.Toutes les chambres ont d’ailleurs une vueimprenable sur la forêt pour que leur imagi-naire et leur soif d’aventure et de connais-sance puissent se déployer. Cette espritd’auberge d’autrefois a trouvé à se renouve-ler grâce au peintre décorateur FernandFlausche. Cet homme de talent a su méta-morphoser cet ancien pavillon de 1880 enîlot de sérénité où les fameuses tartines defromage blanc et une généreuse carte debières belges ont toujours leur place. Pasétonnant dès lors que ce haut lieu dedétente soit également prisé par les sémi-naires et les banquets, les différentes sallesaccueillent, l’air de rien, les rendez-vousd’affaires les plus déterminants à seulementcinq minutes de Bruxelles.

Au Repos des Chasseurs11, avenue Charle-Albert1170 Watermael-Boitsfort.02/660.46.72Ouvert 7/7www.repos-des-chasseurs.com

L’Auberge de la RoseraieVERTIGE DE SAVEURS

AU CœUR DU PETIT VILLAGE D’OHAIN, LES YEUx TENDUS VERS L’éGLISE,IL N’EST PAS qUESTION POUR SéBASTIEN CAILLETON DE FAILLIRà LA TRADITION FAMILIALE.

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A seulement 34 ans, il est le fierreprésentant d’une maison qui allieproduits de saison et ouverture surle monde. C’est ainsi que sonauberge se transforme en navire dessaveurs. Judicieusement accompa-gné d’un équipage jeune et dyna-mique, le chef, en cuisine depuisune dizaine d’années et à la barredepuis trois ans, s’offre des détoursaux parfums méditerranéens et desescapades dans le pays magique dumoléculaire. Sept jours sur sept, sesitinéraires tracent la route d’une cui-sine créative et hissent haut les cou-leurs d’une inspiration toute natu-relle. A bord, les formules proposéessont taillées sur mesure et toutes lescombinaisons sont possibles pour

vous emmener dans des contréeslointaines : plat unique, panachaged’entrées ou menu à choix multiples.Du coup, pour vous faciliter levoyage, les entrées, plats et dessertsaffichent un seul prix. S’il vousprend l’envie d’une escale rapide, lelunch 3 services de midi est à 14€.Si vous préférez un moment de grâcetoute en langueur radieuse, vousembarquerez pour le menu gour-mand 4 services vins compris à 37€(uniquement le mardi et le jeudi). Leprintemps sied délicieusement àcette adresse gastronomique et leretour des beaux jours transforme lejardin en port de plaisance où lesvoiles des parasols claquent sous labrise ; le service traiteur est une

autre manière d’aller à la rencontre de ces voyages gusta-tifs... autant d’horizons à découvrir dans le charmeluxueux de la salle, chez soi, ou encore, plus étonnant, entable d’hôte directement dans les cuisines (pour 8 cou-verts).

L’Auberge de la Roseraie - Route de la Marache, 41380 Lasne Ohain - 02 633 13 74 - Ouvert 7/7

www.aubergedelaroseraie.be

Les CARNETS_ 29

Blue ElephantQUAND L’ART CULINAIRE SE FAIT IVOIRE.

Belga QueenLE GRAND CHŒUR DES PRODUITS DU TERROIR

IL EN A PARCOURU DU CHEMIN LE GRAND PACHYDERME DEPUIS SA CRéATION DANS LESANNéES �0 à BRUxELLES. LONDRES, PARIS, BEYROUTH, MOSCOU, ON COMPTE AUJOURD’HUIPAS MOINS DE 13 RESTAURANTS DE LA MêME ENSEIGNE AU-TRAVERS LE MONDE.

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Jardin d’Eden parmi les perles d’orient, l’ElephantBleu de Bruxelles, au demeurant le plus ancien hautde gamme de cuisine thaïlandaise et asiatique enBelgique (1981). Outre une cuisine raffinée, vérita-ble régal des yeux et du palais à l’origine de saréputation, l’établissement se distingue par l’accueilchaleureux typiquement siamois des hôtes en cos-tumes traditionnels. Avec Karl Steppe pour cornac,le Groupe ne pouvait en rester là : école de cuisinedans la capitale thaïlandaise pour la formation desfutures équipes ; service catering assuré au départdu centre de production de Saintes ; livraison deplats prêts à l’emploi pour les rayons Deli traiteurs;sans oublier la récente acquisition à Phuket d’uneancienne maison coloniale où fleuriront sous peuécole, restaurant et salle de banquet.

Que vous optiez pour le brunch dudimanche midi à 40€ (record de fré-quentation), pour la table siamoiseau même prix le mercredi soir ouencore pour un choix plus personna-lisé à la carte, embarquez pour uneballade à dos d’éléphant en pleincœur de l’exotisme et des arômesenivrants !

Blue Elephant1120 Chaussée de Waterloo1180 Uccle - 02 374 49 62Parking – Fermé samedi midi uniquementwww.blueelephant.com

Avec son écailler, son restaurant etson bar à bières, sa cuisine qui affec-tionne les ors et les effets de style ahissé la belgitude au niveau del’opéra. Car ici, la cuisine belge,déclinée au rythme des saisons et del’imagination contemporaine du chefcuisinier Christophe Lagadec, estmise au goût du jour, originale, allé-gée, épicée de touches très natio-nales. Sur plus de 1000m2, l’ancienCrédit du Nord s’est en effet recon-verti dans les produits belges dudessus du panier. Du coup, bancopour de beaux élans brassicoles etd’excellents produits glanés chez desartisans locaux ! Les vins provien-nent exclusivement de producteursbelges et même le café Ponti est tor-réfié par un Belge. Après le dîner, ilsuffit de descendre les marches del’escalier pour pénétrer dans l’an-cienne salle des coffres du Crédit duNord où cocktails, alcools et Havanede collection s’allient à une program-mation musicale animée par des Dj’s.C’est d’ailleurs en ces sous-sol, quedes concerts live sont organisés tous

Charolais belge, réduction d’Orval aupoivre concassé, mais aussi en sugges-tions saisonnières radieuses commel’étreinte de filets de sole et aspergesvertes, radis rose poché, coulis defévettes ou encore le suprême de coucoude Malines déglacé au jus de raisin vert.C’est dire si le meilleur de notre patri-moine s’en donne à cœur joie, célé-brant, à l’unisson, le grand choeur desproduits du terroir. Ce qui, du coup, adonné des idées au trottoir qui, dès cemois de mai refleurit joliment pour par-ticiper à l’escapade printanière la plusgourmande de Bruxelles.

Belga QueenRue Fossé-aux-Loups, 32 à 1000 Bruxelles.02/217 21 87reservation.brussels @belgaqueen.beOuvert 7/7. Restaurant principal et écailler ouvertde midi à 14h30 et de 19h à 24h.Bar à bières ouvert sans discontinuer.Cigar bar ouvert à partir de 19h.www.belgaqueen.be

les samedis, réjouissances à la base de compilationsde musique lounge, les ‘Queens Voices’. Ces initia-tives logées dans un cadre somptueux et l’inspirationtoujours de mise ont valu à l’établissement d’AntoinePinto une palme parisienne qui ne s’oublie pas.L’assiette est riche en spécialités comme son coucoude Malines, ses anguilles au vert ou son filet pur de

ADRESSE FAVORITE DES ‘LOUN-GEURS’, LE BELGA qUEEN A TOU-JOURS éTé à LA POINTE DE L’INéDITET DE L’ORIGINALITé.

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Bocconi RistoranteLA MÉDITERRANÉE AU CREUX DE L’ASSIETTEAU CœUR DE LA TRéPIDANTE BRUxELLES, LOVé AU CENTRE DU MYTHIqUEHôTEL AMIGO, LAISSEz-VOUS éBLOUIR PAR LE SOLEIL PéNINSULAIREDU BOCCONI RISTORANTE !

L’ atmosphère cosy y est générée parun savant mélange d’élégance tradi-tionnelle et d’art contemporain : surun lumineux fond jaune, la décora-tion murale d’assiettes en porcelainefine signées P. Fornasetti, associéeaux accueillantes banquettes en cuiret à la douce chaleur du parquetposé au sol, joue la carte ducontraste audacieux avec le mobilierdernier cri. C’est au designer OlgaPolizzi que le Bocconi doit ce cadrede grand standing où se marientavec grâce passé et présent.Le Chef, sous l’égide du directeurartistique culinaire de la Rocco ForteCollection l’étoilé Fulvio Pierangelini,a lui aussi fait le choix de ne pas res-ter figé dans la tradition. Il vousentraîne dans un merveilleux voyage

gastronomique où les meilleurs ingrédients importésd’Italie ainsi que des produits qui font notre fierté natio-nale sont mis en scène de manière contemporaine touten respectant leur saveur originelle : des paysages culi-naires enchanteurs et dynamiques de part la constanterecherche d’innovation. Grand raffinement, qualité et ser-vice irréprochable sont les maîtres mots de ce lieu d’ex-ception. Quant à la carte des vins, point de fausse note,avec Massimo Iacono comme chef d’orchestre, elle est le‘la’ qui donne le ton à l’harmonieuse partition. AuBocconi, du lundi au dimanche, c’est la fête gourmandeet, hospitalité méditerranéenne oblige, nul n’est laissépour compte : l’homme d’affaire pressé, le fin gastronomemais aussi nos petits princes et princesses auxquels sontréservés espace jeu et menu adapté.Le Bocconi, une invitation à la danse, la ronde desdivines bouchées.

Ristorante Bocconi1, rue de l’Amigo 1000 Bruxelles

02/547.47.15Parking privé et service voiturier

Ouverture de 12h à 14h30 etde 19h à 22h30, 23h le week end

Fermé le samedi midiwww.ristorantebocconi.com

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Bois SavanesAU PAYS DU SOURIRE

DEPUIS UN qUART DE SIèCLE, C’EST LA MêMEFAMILLE qUI NOUS FAIT RêVER AVEC SA CUISINE

MéLOPéE AUx COULEURS DE LA THAïLANDE.

Deuxième génération à accéder à la direction, JérômeBack et sa sœur Marie ont aujourd’hui repris le flambeauaprès avoir rénové les quatre points cardinaux de leurétablissement. Ce n’est plus seulement la cuisine quicharme le visiteur, mais aussi la quiétude d’un cadrerajeuni qui surligne des évocations langoureuses du Paysdes Hommes libres et de sa culture si riche. Ici, le passéet le présent du royaume sont intimement liés avec desréminiscences colorées de ce que fut le Siam, mais ausside sa pensée évoquée par des lignes épurées démulti-

pliées par différents espaces. Voicidonc un chemin de galets qui vient ànotre rencontre, des murs dorés decalligraphies et une salle chaleureusetamisée, à l’arrière, par une palissadede bambou. Une seconde salle enmezzanine, elle aussi entièrementréaménagée, tisse son ambiance déli-cate pour les banquets et les réunions.A l’intérieur comme au jardin, c’esttoute la richesse et la subtilité d’unecuisine riche en parfums exotiquesque l’on retrouve agrémentées denombreuses suggestions alors que leservice traiteur reprend une trentained’entrées et une quarantaine de plats.

Bois Savanes208, chaussée de Waterloo

1640 Rhode-St-Genèse02 / 358 37 78

Menu 4 services 25 €, prix moyen : 35/40 €Ouvert de midi à 14h et de 18h30 à 22h.

Fermé samedi midi et lundi.Terrasse, parking privé, Service traiteur,

Salle pour banquetwww.boissavanes.be

Du coté de la cave, la carte se par-tage entre vins français et du monde,avec des tarifs contenus, à l’image duplat du jour à 8,50 €, d’un déjeunerBois Savanes 3 services à 17,50 € etd’un menu Bois Savanes 4 servicesau choix à 25 € . Quant à l’accueil, ilreprend à son compte les vertusd’hospitalité chère aux Thaïs, rappe-lant le légendaire qualificatif de Paysdu Sourire.

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Brasserie de l’OmmegangA SAVOURER SUR LA PLUS BELLE PLACE DU MONDE

Brasserie de la Gare EMBARQUEMENT IMMÉDIAT

EN L’HONNEUR DE SON DEMI-SIèCLE D’ExISTENCE, LA MAISON DU CYGNE S’OFFRAIT L’AN DERNIER UNE NOUVELLE BRASSERIEDE 100 M2 DIRECTEMENT ORIENTéE SUR LA GRAND PLACE.

Avec ses lambris en chêne animé parles chromos de Roy Lichtenstein, soncuir mauve pour colorer les fauteuilset sa superbe terrasse gourmande de48 couverts - la seule du lieu où serestaurer dans l’animation des beauxjours- c’est une petite révolution quis’est mise en marche sous la houlettede Tony Rodriguez. Désormais, àl’intérieur comme à l’extérieur, onpeut y déguster une vraie cuisine detradition avec des plats qui font par-tie de la mémoire collective, du filetde hareng à la vraie croquette auxcrevettes grises. Outre les sugges-tions au tableau ainsi qu’un plat dujour à 15 €, parmi un beau pano-rama d’entrées, de poissons et de

viandes, quelques spécialités fontdans la dentelle comme la tête pres-sée maison aux fines herbes saucetartare, le demi-homard rôti àl’estragon ou le waterzooi de volaille,sans oublier le bœuf irlandais, entre-côte ou filet pur grillés, goûteux àsouhait et sertis d’une béarnaisemaison d’une rare onctuosité.Côté cellier, précieusement logé sousla grand Place, des crus légers etgouleyants côtoient des étiquettesconnues ainsi qu’une palette concen-trée privilégiant les coups de cœur.Une chose est sûre, si à Paris, toutle monde va chez Lipp ; à Bruxelles,c’est à l’Ommegang que l’on sedonne déjà rendez-vous.

Restaurant Brasserie de l’OmmegangGrand Place, 9 à 1000 Bruxelles.

02/511 82 44 - [email protected] de 12h à 14h et de 18h30 à 22h30 du lundi au samedi.

Fermé uniquement le dimanche.www.brasseriedelommegang.be

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Comme un voyage dans le temps, on se retrouve assis dans un bistro de gare du début du 20ème siècle,avec sa salle des pas perdus qui a gardé le goût des voyages improvisés et, pour destination, une bellehalte gourmande en pays de cocagne culinaire.

De la même manière on aimerait retrouver les gares d’unautre âge, on entre dans cette brasserie comme on rentre-rait chez soi. Le carrelage 1900, les banquettes de bois,tout nous semble familier. Jusqu’au bar, étrangementreconstitué à partir des boiseries d’un château. Sur lesmurs, au gré de fresques naïves, les couleurs s’entremê-lent et les wagons chevauchent les collines. Même si lelieu a été rénové il y a maintenant une dizaine d’années,on reconnaît le bon goût du propriétaire, Jean-FrançoisVankueken, de n’avoir pas dénaturé le style et l’âme desbistrots de gare. Dans ce décor qui fleure donc toujours

le début du 20ème siècle, cette brasserieaccueille les plats simples et savoureux detoute une époque. Côtes d'agneau grillées auxherbes et gratin dauphinois ; feuilleté dechampignons et poularde - frites.Une cuisine aussi chaleureuse qu’indémoda-ble, à l’image de l’ambiance bruxelloise.Parce que plus qu’un coin de table, onrecherche ici la convivialité des vrais contacts,la chaleur humaine qui passe par des fumetsvariés de la cuisine de Michel Velle.Une nonchalance de l’âme rehaussée par lesoin et l’attention du personnel, la décontrac-tion du lieu et les alléchantes propositions dela carte comme du tableau des suggestionsrivé aux opportunités de la saison. Chosepromise, chose due. La modernisation duquartier a permis à la Brasserie de la Gared’avoir enfin la terrasse dont elle rêvait depuislongtemps. Un petit plus pour les lunchsensoleillés, comme un après-midi àla campagne, mais en pleine ville!

Brasserie de la gareChaussée de Gand, 1430

1082 Berchem- Ste-Agathe02 469 10 09

Fermé le samedi midiet le dimanche

www.resto.com/brasseriedelagare

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Brasserie GeorgesL’ACCUEIL, TOUJOURS L’ACCUEIL

Callens Café EN MUSIQUE !

VOICI PLUS DE SIx ANS qUE L’AVENUE LOUISE PALPITEAU RYTHME DU BICéPHALE CALLENS CAFé.

Olivier et Jean Callens, quatrième généra-tion de frères nourris au petit lait de la res-tauration, n’ont de cesse de faire redécou-vrir leur antre. Leur adresse a tout d’abordla constance d’une incroyable qualité.Ensuite, ce désormais classique bruxelloiss’adapte : à midi, dans une ambiancedécontractée, la clientèle d’affaire chercheun endroit chaleureux au timing serrécoupe la journée avec le lunch servi en uneheure montre en main. Le soir, l’ambiancemonte d’un cran et les soirées dilettantesprennent place à table. Les frères Callensrythment ainsi la semaine de son exigeanteclientèle. Les lundi et mercredi, l’ambianceest cool pour un petit dîner sympa entrecollègues. Le mardi, la brasserie s’électrise,c’est le « music live experience » : de vraismusiciens accompagnent les chanteurs d’unsoir pour un karaoké « live » bien loin desstéréotypes ringards habituels. Tous les troi-sièmes mardis du mois, un nouveau groupepropose un « Discovery Concert » rock-pop. Et le jeudi soir, le Callens Café appellele week-end en endossant ses habits de fêtepour des soirées festives et gastronomiques.

En salle, Olivier mène la danse et veille augrain pour que chacun se sente à l’aise touten gardant un service irréprochable. La cartemonumentale de plus de 80 plats fait la partbelle aux indémodables boulets, cosmopo-lites pennes ou de plus exotiques sashimis.A moins qu’il ne vous faille le tout en un : lasélection de carpaccios et de tartares compteun très original tartare de bœuf au gingembreet herbes fraîches. Jean Callens, en cuisine,est un amoureux des saveurs. Cette carte auxaccents belges et internationaux vient d’ac-cueillir une nouvelle star. Hardiment nom-mée « Bœuf boucané », la spécialité associe àl’inventivité du chef une base gustative desplus solides : entrecôte légèrement fumée parJean Callens et grillée ensuite, servie avec unesucculente salade et une pomme de terre enchemise. De quoi appeler de ses vœux unété ensoleillé à passer sur la terrasse magnifi-quement exposée du Callens... Décidément,le bicéphale Callens Café est un monstre desaveurs... Un phénomène que les deux frèresont logiquement décidé de ... doubler enouvrant ‘Casserole’ à Rhode-Saint-Genèse.

Callens CaféAvenue Louise 480

1050 Bruxelles02/647 66 68

Fermé samedi midi et dimanche

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Depuis quelques années, avec la régularité des prix littéraires, Georges Neefs consti-tue pour sa clientèle un véritable cellier de l’honnête homme au hasard de rencontrespourtant rarement fortuites.

On l’a vu successivement dans leLanguedoc, en Italie, en Corse et mêmesur les plateaux montagneux de la RiojaAlta avec la même opiniâtreté que celledont il fait preuve pour trouver les meil-leures viandes et les huîtres labelliséesles plus exquises, qu’elles proviennent deBretagne, de Normandie, des côtesanglaises ou d’ailleurs. Si sa pléiade desgrands crus est l’une de ses belles réus-sites médiatiques du moment, notam-ment parce qu’il a eu l’idée de servir cesnectars dans des verres XL à des prixréellement compréhensifs, celui qui s’estlancé dans la quête infatigable de lavinothèque idéale applique avec un suc-cès inégalé sa formule magique : le clientavant toute chose, afin qu’il passe unbon moment, y compris pour son porte-feuille, dans un coude à coude convivial

toujours associé à un éternel coup defeu. C’est sans doute pourquoi, avecconstance et continuité, sa vraie cuisinede brasserie se porte comme un charme,alliant la tradition au goût du jour etrévélant les saveurs du terroir à l’aune deproduits locaux glanés chez des fournis-seurs dont il se porte garant. A la foisrestaurateur, écailler et découvreur, l’in-fatigable explorateur de l’authenticité estaussi devenu, par la force des choses, unglobe-trotter gourmet toujours enclin àpartager ses gourmandises. Avec, poursacro-saint slogan: l’accueil, toujoursl’accueil, même pour les fumeurs quiprofitent allègrement de la terrassechauffée de 200 m2, avec ses hautsmiroirs et ses ferronneries en lattiscomme dans un jardin à la française. Les Brasseries Georges

259 avenue Winston Churchill - 1180 Bruxelles02 347 21 00 - [email protected]

Ouvert tous les jours de l’année, dimanches et jours fériés inclus. Service non stop de 11h30 à 24h30 en semaine, le week-end jusque 1 heure du matin.

www.brasseriesgeorges.be

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Castel ParkSAVEURS ET TRADITIONA quelques enjambées du parc de zaventem, voilà un Italien qui va droità l’essentiel : dans une ambiance décontractée, les amateurs explorerontavec ravissement ce qui a fait la légende de la cuisine italienne de tousles jours.

De vraies et savoureuses pizzascuites au feu de bois dans un fourtraditionnel, unanimement appré-ciées pour la finesse de la pâte et lagénéreuse harmonie des garnitures,mais aussi une foule de spécialitésfamiliales comme on les aime, àcommencer par des pâtes exquises etembaumées de parfums. Voici déjà17 ans que Lorenzo di Siervi occupeles lieux avec une cordiale simplicité.L’arrière-cour de son établissement,

comme en Italie, révèle pas moins de deux salles tra-ditionnelles bordées chacun d’une fresque en trompe-l’oeil, avec son cloître ajouré, d’un côté, et une scènede vie rurale, de l’autre. Il y a dans ces scènes virgi-liennes comme un acte de foi dans la vertu des chosessimples et savoureuses dont le restaurant se veut laréplique attentive et fidèle. Pour vous donner unavant goût de vacances en Italie, laissez vous séduirepar deux splendides terrasses situées de part et d’au-tre du restaurant. L’animation des soirs d’été devientalors un souvenir vibrant qui s’accorde avec le chantdes étoiles. Romantique, sincère et chaleureux.

Ristorante Castel Park,Stationstraat, 35 à 1930 Zaventem.02/725 65 65 - [email protected]

Fermé samedi midi et dimanche soir. Salle debanquets de 15 à 80 couverts. Parking privé.

www.castelpark.be

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le La Cité du DragonUN JARDIN DE JOUVENCE

DU CANARD LAqUé EN 3 SERVICES PRéSENTéDE MANIèRE IMPéRIALE AU JARDIN FééRIqUES’éTENDANT SUR PLUS DE 3.�00 M2, LE SPEC-TACLE EST PERMANENT.

de cuisine fusion ou de tradition sino-vietnamienne, mais aussi des métissagesmoelleux célébrant les noces de l’occident etde l’orient. Dans cet esprit d’innovation quicôtoie en totale harmonie une carte classiquetoujours plébiscitée, tant pour ses poissonsque pour ses dim-sum ou son célèbre canardlaqué, les toutes dernières nouveautés à lacarte célèbrent les beaux jours avec lafondue vietnamienne ainsi que des grilladescoréennes, version asiatique de nosbarbecues. Sauf qu’ici, décor et convivialitésont uniques, avec en toile de fond des nuitsde Chine que réinventent somptueusementla Cité du Dragon.

Ici, l’art des baguettes s’inscrit avant tout dansune nature calligraphiée comme une parcelled’éternité : un parc arboré et fleuri où le pontjoliment arqué de rouge enjambe pièces d’eau etcarpes dorées, une terrasse qui s’aventure jusquesous les flots tumultueux, et, partout, desrochers et des cascades enluminées par unegalaxie de lueurs immergées, le dépaysementest total et s’inspire de l’art séculaire du jardinchinois hérité à la fois du taoïsme et duconfucianisme. Cette scénographie aquatiqueinaugurée pour le 30ème anniversaire de la Citédu Dragon coïncide avec un renforcement de laqualité du service et de l’accueil alors que serelayent désormais aux fourneaux deux ancienschefs de l’Ambassade de Chine. Car ce jardin dejouvence marque aussi l’essor de saveurs inéditeset de suggestions qui participent à l’émergenced’une nouvelle cuisine chinoise avec des accents

LA CITE DU DRAGONBruxelles: 02/375 80 80chaussée de Waterloo, 1024 à 1180 UCCLE

Liège: 04/223 13 23rue Soeurs de Hasque, 5 à 4000 LIÈGEwww.citedudragon.be

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Ultime vestige du passage de la Senne, cette authentique écluse est non seule-ment le témoin unique de l’architecture industrielle bruxelloise du 19ème siècle,mais incarne aussi un lieu emblématique où l’insolite est renforcé par la mise enscène magique de François Schuiten.

Au gré de dessins évocateurs, on secroirait perdu dans les pages d’unebédé, au cœur des entrailles d’unNautilus en quête de trésor jalouse-ment gardé par la ville enfouie. Cetespace envoûtant qui révèle un sys-tème hydraulique sophistiqué réglantdes vannes monumentales toujoursvisibles actuellement sert de cadre àune brasserie tout aussi originale dansson concept belgo-bruxellois. AvecWim Vandamme, chef étoilé durantplus de 20 ans, on renoue ici avec unrépertoire choisi de produits de terroirhautement labellisés au gré d’une cui-sine ajustée aux goûts de chacun. Une

expérience sur mesure particulière-ment raffinée qui réinvente des platssimples ou élaborés, des croquettesaux crevettes de maman Josée à lablanquette de veau à la truffe,boulettes à l’ancienne, ris de veauet petits lardons. Originalité del’inspiration et fraîcheur irréprocha-ble des produits animent une cartefoisonnante où se côtoient aussi platsvégétariens, pâtes fraîches, viandes etpoissons. Pour cette noble cause, lepropriétaire de ‘la Grande Ecluse’,Pierre Piwonski,a visité les meilleurs fournisseurs,fermes et abbayes du royaume.

La Grande EcluseBoulevardPoincarré 771070 Bruxelles.02/522 30 25Fermé samedi midiet dimanchewww.grande-ecluse.be

Il GiardinoTERRASSE QUATRE ÉTOILES

Bénéficiant d’une rénovation intérieure et extérieurecomplète, ce franco-italien réputé pour sa douceurde vivre est courtisé aussi bien par les hommes d’af-faires, que par les familles ou les étudiants : pour sessaveurs justes, ses vins ensoleillés et son ambianceanimée, en particulier les soirs d’été, sur l’ample ter-rasse en teck qui attire des nuées… de dîneurs.

Difficile de se trouver une place si l’on n’y prend garde,en dépit des 80 couverts aussi volubiles que sur uneplace de Naples. La carte, il est vrai, joue sur les deuxtableaux : du français francophile permettant de côtoyerun filet d’agneau en croûte d’herbe ou un bar de ligne aubeurre nantais à la brise de truffe ; ou de l’Italien pur jusavec les produits authentiques qui font partie de la chan-son. Et là, on ne boude vraiment pas son plaisir, que cesoit avec les carpaccios de bœuf, de St Jacques ou de sau-mon et homard, les scampis à l’ail au feu de bois ou lesescalopes de veau dont celle au gorgonzola parfumée à lagrappa.Dans ce camaïeu de saveurs, on rendra aussi hommageaux pâtes maison, linguine napoli, tagliatelles à la carbo-nara et autres célébrités universelles. Au village sans pré-tention, les pizzas n’usurpent pas non plus leur réputa-tion avec une vingtaine de variétés, tendres sous la dent,

parfumées à souhait, riches d’unebonne odeur d’origan et de feu debois, et surtout, garnies avec cettegénérosité qui leur donne encoreplus de moelleux en bouche.En terrasse ou en salle, à midi ou àminuit, la bouteille est le fruit réflé-chi d’un cellier concentré.Outre le vin du patron qui fait légiti-mement son petit effet, la Botte etl’Hexagone s’unissent pour le meil-leur des sensations, que ce soit leBandol rosé domaine du Pont Vive(19.30 €), les grands vins de France(stock limité – grands crus, de 48 € à275 €) ou encore les vins régionauxde Collioure ‘C’est pas du pipeau’ à

40€. Pas du pipeau non plus cettemerveilleuse terrasse qui donne auxnuits chaudes une texture si particu-lière et vous emporte très loin, ausud du sud de tous les étés.

Il Giardino1441, chaussée de Waterloo

1180 Bruxelles02/374 35 16

[email protected] à 16,50 €, prix moyen 30 €, plats à

emporter. Ouvert 7/7 jusque 22h45.www.giardino.be

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La Grande EcluseLES MYSTÈRES DE BRUXELLES

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Le Gril aux HerbesSAVOUREUSE ODYSSÉE À LA TABLE D’EVAN

DANS UN CADRE CONTEMPORAIN ET CHALEUREUx, EVAN CHOUCHOUTE SES HôTES. RIEN N’ESTTROP BEAU POUR LES PAPILLES, TROP DOUx POUR LE GOSIER.

Celui qui a l’habitude de sublimer les produits de sai-sons, toujours avide de courir les marchés, cherche sanscesse le petit plus qui agrémentera son gril. Venant segreffer à la liste déjà longue des propositions telles quesélections originales, lunch quatre services luxuriant,folies du gril en dégustation, Evan nous présente son der-nier-né, une escapade gastronomique, véritable Odyssée àlaquelle il vous convie. En compagnie de Thomas Tsaniset de sa société Canette Quality Wines, Evan suit lestraces d’Ulysse dans le pays de ses origines : la Grèce.Quand un repas se mue en parcours initiatique, la tablese fait navire. Rythmé par la voluptueuse houle des meil-

leurs crus du vignoble Skouras, sélec-tionnés par Thomas Tsanis en personne,Evan revisite le patrimoine des saveurstraditionnelles hellènes. Pour 50 €, septservices tout inclus, vins et mets, en cecompris l’eau et le café, vous feront jeterun regard neuf sur des traditions souventmalmenées dans nos contrées. LeTarama, qu’Evan a voulu blanc, est à desannées lumières de la luminescentemasse rosâtre si souvent trop salée, et lecaviar d’aubergine redécouvre entre sesmains des accents à la fois soutenus etonctueux. Le reste est un chant d’amourà son pays : Buratina flanquée d’un arti-chaut en escabèche, sur un granité detomate et d’un puissant feuilleté auxolives noires de Kalamata ; moelleux barde ligne relevé d’une sauce citronnée ;méli-mélo de homard, langoustines,cabillaud et volaille relevés d’une daubesavoureuse ; agneau de Sisteron cuitdans sa graisse et son feuilleté à la fétarelevé d’une petite note de moutarde àl’estragon... autant de défis que des vinsjudicieusement choisis viennent relever.

Le Gril aux HerbesChaussée de Bruxelles, 211780 Wemmel02/460 52 39www.evanrestaurants.be

Ainsi le vin blanc secMoschofilero, à la fois floral etminéral, stimule le tamara et lecaviar d’aubergine alors que laGrande Cuvée de la maisonSkouras, 100% agiorgitiko, attisel’ampleur aromatique d’un bœufSimmenthal servi avec la célèbrepurée de Joël Robuchon.Eblouissant !

Jaloa BrasserieGASTRONOMIE AU QUOTIDIEN.

Février 2010, le Jaloa restaurant quitte son port d’attache ; direction quai auxBarques pour voguer plein vent vers de nouvelles aventures. Il cède la place àla ‘Jaloa Brasserie’, dernière née, après Jade et Loane, du talentueux restaurateurGaetan Collin.

Fraîchement rebaptisé, l’établissement demeure logé dansun véritable écrin, une maison du 18ème siècle en pleincœur de la place Sainte Catherine, où flotte encore ci et làcomme un parfum d’impressionisme. Si la déco se veutplutôt conservatrice, pas de grands bouleversements hor-mis une palette de couleurs plus chaudes et des cheminsde table en cuir, la grande brasserie contemporaine se faitfort d’un tout nouveau concept : une version quoti-dienne et plus accessible de ce qui se fait de mieux dansla tradition gourmande franco-belge au travers d’unesélection d’une vingtaine de plats et entrées de qualitépour un budget particulièrement démocratique. La cartedes vins ne déroge pas à la règle avec en bouteille, pichetou au verre, ses grandes appellations françaises proposéesà un prix raisonnable. Au Jaloa Brasserie, aucune placepour l’approximation, du réseau de fournisseur au service

irréprochable, tout est fait pour plaireà une clientèle exigeante et soucieusede simplicité. Mais la jeune brasserierecèle de bien d’autres trésors :un superbe banc d’écailler avecpossibilité de commande à emporter,cadeau de naissance, ou encore laplus belle cour-jardin du centre dela ville, héritage du passé. Envie deromantisme et de charme, entrezdans le ‘Jardin des Poètes’ pour un‘Déjeuner sur l’Herbe’ ; venez gouterun ‘Soir d’été’ au temps qui s’écouleautrement dans un lieu magique : lesportes du Jaola Brasserie vous sontgrandes ouvertes !

Jaloa Brasserie5, Place Sainte Catherine

1000 Bruxelles02/512 18 31 - www.jaloa.com

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Kameleon SkyEVOLUTIONARY RESTAURANT !

TEL UN LézARD AU SOLEIL, LE RESTAURANTGASTRONOMIqUE ‘KAMELEON SKY’ S’éTEND DE

TOUT SON LONG SUR LE 7èME éTAGE DU NOUVEAUCENTRE DE DIVERTISSEMENT ‘VIAGE’.

Magique à vous couper le souffle, la splendide terrassede 100 couverts donne, grâce à son angle de 270°,une vue panoramique sur Bruxelles. Si l’endroit revêtnaturellement la peau du romantisme, le reptileépouse volontiers d’autres couleurs en fonction dumoment et de l’ambiance recherchée. On le voit ainsise transformer en club lounge tous les jeudis, vendre-dis et samedis aux alentours de 22h30 au rythme desplatines de célèbres DJ’s. Le menu, lui aussi, joue lacarte de l’adaptation passant du repas gastronomiqueaux formules lunch pour repas d’affaires, jonglant aveccrustacés, poissons, végétariens, viandes grillées dontle célèbre bœuf Wagyu. En cuisine, Michaël Maas,ancien chef du 360°, mène la danse. Si amour du goût

pur et des produits de qualité sont pource dernier des constantes, il tient peut-être son côté caméléon de sa capacité àmarier parfaitement la cuisine de sagrand-mère et celle des grandes toquesavec lesquelles il a collaboré commeLaurent Martin, Olivier Grégoire et JeanChristophe Michel (La Tour d’Argent àParis).Selon votre envie, tête-à-tête ouambiance Dj, venez vous fondre dansl’environnement bruxellois pour unmoment d’exception dans un décor taillésur mesure.

Kameleon SkyBoulevard Anspach 301000 Bruxelles. 02/300 01 [email protected] 7 /7. Menu lunch 25 €.Menu du Chef 50 €Lunch de 12h à 14h30, dîner de 18h à 22 h 30.Lounge les jeudi, vendredi et samedi dès 22 h 30.www.viage.be

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KwintARÔMES SENSUELS ET SAVEURS FANTASMÉESFuturiste et résolument panoramique, le nouveau restaurant du Square Brussels Meeting Centerpropose un aller simple pour Paris à travers deux de ses enseignes les plus prestigieuses, la Maisonde la Truffe et la Maison Kaspia.

C’est dans cet écrin chaleureux et raffiné dont lenom résonne comme une quinte, comme les cinqvoûtes et fenêtres qui rythment l’espace que l’ondécouvrira le fin du fin des produits labellisésdans des préparations simples et épurées : desœufs brouillés à la truffe de Bourgogne au risottode champagne et gambas pochés, du homardnorvégien à la pomme de terre farcie de perlesnoires, rien n’est ici assez bon et assez beau pourvous donner le vertige, quitte à réinventer le cor-net de frites saupoudrés d’éclats de truffe. Onsavourera ces moments cristallins d’éternité dansun décor magique aux couleurs calquées sur lecorail d’oursin ou la truffe, à la fois élégant etconfortable, parmi des couronnes de lumière cer-clant les celliers et des revêtements textiles moel-leux comme ce long mur matelassé de boutonscolorés. Arrimé aux produits de bouche les plusfantasmatiques, le restaurant prolonge la féérievers un bar distillant les meilleurs vins et lescocktails les plus tendance ainsi qu’une boutiqueriche en produits d’épicerie rares et en arômes

sensuels. La terre et la mer y célèbrent leursnoces gourmandes au gré de risotto à latruffe d’été, de polenta aux cèpes, de terrinede Saint-Jacques au caviar et de mousse decorail d’oursin, sans oublier les truffes et lecaviar emblématique de la maison. Quant àla terrasse qui ceinture le restaurant sur toutson périmètre, elle est sans doute la plusaérienne de Bruxelles, avec un point de vueunique permettant d’apercevoir jusqueSaint Michel terrassant son dragon doré.

KWINTRestaurant – Bar lounge – Delicatessen shopMont des Arts, 1 - 1000 Bruxelles.02 505 95 95 - [email protected] de 12h à 15h et de 19h à 22h30,les jeudi, vendredi et samedi jusqu’à 23h30.Carte réduite de 15h à 19h. Fermé le dimanche.Boutique ouverte dès 10h. Parking Albertine

www.kwintbrussels.com

NomadC’est le célèbre designer Arne quinze qui aréalisé cette imposante sculpture de résine quitraverse la salle.

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Les Larmes du TigreGRIFFES D’ASIE

TAPI DERRIèRE LE PALAIS DE JUSTICE, UN REGARDBIENVEILLANT POSé SUR LA TRéPIDANTE CAPI-TALE, EN UN qUART DE SIèCLE, IL EN A VU PASSERDES CONVIVES DE CHOIx, LE NOBLE ANIMAL.

Les Larmes du Tigre, l’histoire d’une passion, celle deMarc Beukers, dompteur de félins, qui a su parfaite-ment intégrer l’art culinaire venu d’un autre ailleursau paysage gastronomique Bruxellois. Du décor,salon d’accueil immaculé, véranda de bambou, jar-din-terrasse à la cuisine radieuse et raffinée, tout icivous invite à dériver dans la perfection extrême-orientale. Du mardi au dimanche, venez vous perdredans la jungle des choix : la carte aux propositionsvaporeuses et parfumées de poissons, viandes etvolailles ; le lunch business ou corporate ou encorele buffet Thaï du dimanche et sa charrette de noodlestout droit sortie d’un coin de rue de Bangkok.

Et si quelques fois l’emblème de l’Asie s’épanche, les larmes qui coulent dansles verres se font nectar, blanc aux notes florales et fruitées, rosé aux arômesexubérants, rouge impérial. En route pour un moment d’évasion dans unmonde exotique cousu de soie, un univers de sensualité et d’élégance, oùmêmes les griffes les plus acérées se font patte de velours.

Les Larmes du Tigre21, rue de Wynants – 1000 Bruxelles - 02/512 18 77Ouvert tous les jours, excepté lundi et samedi midi.www.leslarmesdutigre.be

Midi StationAU MIDI DE TOUS LES DIVERTISSEMENTS

A L’IMAGE DU BELGA qUEEN DONT ANTOINE PINTO EST L’HEUREUx PROPRIéTAIRE, LE MIDI STATION SE FRAYE UNE PLACE DE CHOIx, SANS DOUTE

PARCE qU’IL RENOUE LUxUEUSEMENT AVEC UNE CUISINE DE GOûT DONT LA FRANCHISE N’A D’éGAL qUE LA qUALITé DE SES PRODUITS.

Ce dernier opus s’inscrit comme lerestaurant du temps présent, avec sascintillante brasserie, son bancd‘écailler, son bar lounge, son cigarclub, sa terrasse et ses heures palpi-tantes jusqu’au bout de la nuit; un

restaurant paquebot qui invite aufarniente durant la traversée, avec savégétation méditerranéenne, ses fau-teuils balanciers et la mise en scènevertigineuse de son atrium éclairé deprojecteurs de cinéma. Le rapport autemps paraît tout autant décalé. Ony lunche et on y dîne aussi jusqu’à24 heures au gré de réjouissancesque se partagent le banc d’écailler etle répertoire de brasserie revisitédans le sens des saveurs multiples.La carte défend les couleurs d’unecuisine simple et vertueuse soigneu-sement mise en lumière par des pro-duits labellisés : wagyu, charolais,coucou de Malines, poularde deBresse… Temple de toutes les déme-sures, le Midi Station est au midi detous les divertissements puisqu’onpeut y manger en faisant le tourcomplet de l’horloge, y boire, yfumer, y danser même allègrement.

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Midi StationLounge bar, events, cigar club,

brasserie, restaurant, café,écailler, bar à huîtres

Place Victor Horta, 261060 Bruxelles.

02/526 88 [email protected]

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‘t MisverstandLE BONHEUR EST DANS LE PRÉ

CETTE MAISON TRICENTENAIRE AU CHARME INIMITABLE EST ENTRéE DANS LA

LéGENDE, SURTOUT DEPUIS qUE JEAN-MARC SCHELLENS EN A RéNOVé LES LIEUx.Des couleurs entre blanc et artichauts, choisies chez Flamant, des banquettes debois, une lumière tamisée dans une ambiance jazzy, sans oublier une merveilleuseterrasse qui fait à la fois l’hirondelle et le printemps… La voici, aménagée, pavéeet garnie de meubles en teck. Impossible de ne pas tomber sous son charme d’au-tant qu’on y mange totalement au calme, environné de verdure comme à la cam-pagne. Préparée par deux chefs de cuisine, les plats du ‘T Mis sont conçus poursatisfaire toutes les envies et donner aussi bien du relief que de l’accent à une cui-sine franco-belgo-bruxelloise. Qualité des produits et sincérité des saveurs s’allientautour de spécialités comme la côte à l’os, l’anguille au vert ou des abats bien sen-tis tels que les ris de veau ou les rognons à la parisienne. Ce répertoire s’illumineaussi de touches d’originalité avivées par la belle saison comme ces noix de StJacques au citron vert, ce thon rouge à la plancha ou ces noisettes d’agneau després… on trouve ici son bonheur pas seulement dans le pré, mais également à lalumière d’un lunch à 12,75 € pour les midis de la semaine et de plusieurs menusde dégustation à choix multiple (3 ou 4 services, 28,50 ou 37,50 €) Les vins aussirespirent le bien-être à des prix rayonnants : 18,50 € la sélection maison en troiscouleurs, à moins de s’accorder, dans le même état d’esprit, un tour des vignoblesdu monde qui accumule les escales en Espagne, au Chili et en Italie. Petite atten-tion supplémentaire du midi comme du week-end, un service voiturier assortid’un car wash, le cas échéant alors que la salle de banquet se tient prête pour fairela fête ou se recueillir, le temps d’un séminaire.

‘T Misverstand916 chaussée d’Alsemberg - 1180 Uccle - 02 376 23 98Ouvert de midi à 15h et de 18h à 23h / 24h vendredi et samedi

Fermé samedi midi, dimanche et jours fériés. Service voiturier lemidi. Salle pour banquets (60 personnes).

www.misverstand.be

C’est Yannis Efstathiadis, imminentcritique gastronomique grec qui asouligné l’enseignement du goût hel-lénique que prodigue au quotidien lerestaurant Notos à Bruxelles à traversdes plats tels que les Fleurs dePontos, le Rofos (mérou) en Yahni,le Boureki crétois aux courgettes enaccompagnement du carré d’agnea,le Youvarlekia d’Ithaque qu’enrobentdes feuilles de vigne, le Poulet deCiscarie, les Chylopites de Lesbos àl’avgotaracho, les Légumes printa-niers à la Polita … Et d’ajouter com-bien son chef, Constantin

Dans quelques semaines, Notos célè-brera une décennie de découvertes etd’émotions culinaires. Restez atten-tifs sur www.notos.be !

Restaurant NOTOS154 Rue de Livourne - 1000 Bruxelles

02 513 29 59 - [email protected] lundi soir au samedi soir inclus, midi etsoir. Service traiteur. Vins grecs à emporter

(tarif cave) - www.notos.be

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Erinkoglou, a apporté un vent nouveau à la cuisinegrecque. Une cuisine mariant tradition et modernité dansune grande pureté. A la carte de Notos, nulles dérivescontemplatives ou descriptives. Les préparations emmè-nent le convive à travers un périple culinaire inédit de laMer Egée à la Mer lonienne, au cœur des montagnes, auxconfins de l’Orient. Mais également au gré des empreintesolfactives et gustatives gravées dans la mémoire du chef.Autant de saveurs ancrées dans ses racines, nourries d’in-fluences méditerranéennes, orientales, balkaniques, qui,libérées par l’imaginaire, offrent à la table de Notos unevision très personnelle de la cuisine grecque de toujoursmais aussi de la gastronomie d’aujourd’hui. De beauxproduits, du temps accordé aux cuissons lentes, uneattention particulière à l’harmonie, cette simplicité qui nepeut naître que des limites éliminant tout débordementdu goût, tout artifice. Dans sa sobriété et sa douceur, lerestaurant Notos est à l’image de la subtile rencontre vou-lue par Constantin Erinkoglou : un lieu de plaisirs parta-gés entre la cuisine et la salle, d’affinités entre lesconvives, les plats et les vins. Grecs aussi, constituantl’entièreté de la carte, des vins magnifiques aussi rigou-reusement que passionnément choisis par ConstantinErinkoglou.

NotosUN INATTENDU VOYAGE CULINAIREEN GRECE

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Park CaféUN COIN DE NEW YORK À WEMMEL

Dans la foulée de la spectaculaire rénovation desa place du marché, Wemmel s’est aussi accordéle privilège de voir un coin de Broadway s’installeren son cœur avec cette belle brasserie néo-clas-sique aux horizons gastronomiques élargis.

Une orangerie en fer forgé s’accorde avec cetteambiance américaine qui vous accueille d’embléeavec un bar kilométrique où l’on peut s’attabler pourgober quelques huîtres ou vider une coupe dechampagne Taittinger , en profitant des largesses dubanc d’écailler. Pierre bleue, bois foncé, granit noir etlumière tamisée, l’atmosphère chic est propice à ladétente, avec certains moments choisis où l’ambiancesonore prend le relais des conversations au son d’unrépertoire jazzy dont vous gratifie un pianiste adeptedes rythmes envoûtants.Si ces prestations musicales ont lieu en fin desemaine, les prestations culinaires, elles, gardent letempo à tout moment de la journée. Les plats d’unecuisine française côtoient des mets régionaux où lechef, fort de son expérience chez Bruneau, s’amuseaussi au gré de ses humeurs créatives puisque lacarte, gouleyante à souhait, se double de riches

suggestions qui confortent la vocationgastronomique de la maison. Un régalpour les amateurs de nouveautés quitrouveront ici le raffinement et lebonheur d’une excellente table assortiede vins judicieux ouverts sur le mondeet ses alizées.Unique écailler des environs, c’est lafraîcheur du jour qui s’impose auprèsdes huîtres, coquillages, langoustines,tourteaux bretons et homards composantleur alléchant spectacle sur le comptoir.Ajoutez-y es attraits irrésistibles d’unemagnifique terrasse protégée du vent etpanachée de parasols et vouscomprendrez aisément pourquoi le ParkCafé est devenu si rapidement unemaison incontournable.

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PARK CAFEBrasserie, Restaurant,

traiteur, écailler(commande par téléphone ou sur place)

Prix moyen 45 € - Chefs : OlivierChanteux, Fabien Boyer.

Markt 69 - 1780 Wemmel02/454 56 82 - [email protected]

Parking place du marchéFermé le lundi

www.parkcafe.be

La Porte des IndesFENÊTRE OUVERTE SUR LES 1001 NUITS

FIN GOURMET EN qUêTE DE DéCOUVERTE, NUL BESOINDE FROTTER LA LAMPE D’ALADIN POUR ACCéDER AUxMERVEILLES D’UN MONDE PLUS LOINTAIN. EN PLEINCENTRE DE LA CAPITALE, LOVéE DANS SON éCRIN, ILVOUS SUFFIT DE POUSSER LA PORTE DES INDES POURPéNéTRER DANS UN UNIVERS SENSUEL ET CARMIN,RICHE EN ANTIqUITéS ET COMPOSITIONS FLORALES.

Laissez courir votre regard sur les couleurs chaudes, voi-lures et arcades, un doux parfum d’épices vous chatouil-lant les narines, vous emmenant au devant des étals demarchés indiens. Et vous voici en plein milieu duRajahstan pour une luxurieuse expérience gastrono-mique: palette de tandoori ou poulet, crevettes géantes,agneau au gingembre ou encore séduisantes bouchées àbase de lotus. Laissez-vous guider par le génie et maîtredes lieux depuis aujourd’hui plus de 20 ans, le grandchef Rajesh Dalaya avec ses divines devadasis vous entraî-nant dans la danse des saveurs envoûtantes. Si la Portedes Indes doit son succès à une cuisine déclinée avecvirtuosité, elle est aussi en continuelle recherche de nou-

RajeshDalaya

veautés. Faisant suite à l’édition dulivre de cuisine indienne signéMejernosh et Sherin, dirigeantsactuels du restaurant de Londres,Madame Steppé, directrice de cetindien haut de gamme, n’est pas peufière du dernier succès en date ayantnécessité l’agrandissement du Centrede production de Saintes : après queles grands oiseaux blanc et bleu aientsuccédé au tapis volant, c’est la Portedes Indes qui a reçu le privilège d’ac-céder au titre de fournisseur officiel

des vols Jet Airways (8 vols par jourau départ de Bruxelles à destinationdu monde entier). Là réside peut-être le secret d’une telle réussite,mélange subtil de tradition et d’ou-verture à la nouveauté.

La Porte des Indes455 Av. Louise, 1050 Bruxelles. 02/647 86 51.Fermé le dimanche midi et ouvert tous lessoirs. Plat du jour très copieux et bien pré-senté à 12 €, buffet jeudi soir et samedi soirà 40 €. Nombreux plats végétariens.www.laportedesindes.com

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La Quincaillerie RETOUR AUX SOURCESAprès avoir connu des heures authentiques de véritable quincailler où sefournissaient les entrepreneurs les plus importants du royaume, le bâtimentmécano édifié en 1903 par un élève d’Horta a gardé tout son cachet pourse muer en brasserie unique, bien au-dessus de la mêlée des établissementsà la mode, tout en restant prisé par une clientèle internationale d’hommesd’affaires, d’artistes et même de touristes aux yeux desquels la quincaillerieconstitue une halte obligée parmi les monuments à visiter.

Sauf qu’ici, on n’est pas dans un musée, en dépit despoutres de métal boulonnées et de la vertigineuse vertica-lité de tiroirs d’époque, mais dans un établissement gour-mand parmi les plus toniques de la capitale. Attachée auxproduits comme aux saveurs, la maison orchestre unecuisine riche et variée, avec les spécialités toujours trèscourues de son banc d’écailler et sa carte de vins fins deplus de 150 étiquettes supervisées par MadeleineDeryhon, œnologue et gérante des lieux. On retiendraque la Quincaillerie s’est déjà mise à l’heure d’été avec saterrasse urbaine aux airs parisiens et que l’ouverture del’établissement le samedi midi est une réalité toujours trèsappréciée. Parmi les courtoisies de la maison, le lunch à13 € et le menu ‘Good Mood’ en 3 services à 25 € font

partie des musts toujours fidèlement calqués sur les sai-sons et inspirés des verts pâturages acquis par laQuincaillerie dans la Bresse. C’est d’ailleurs dans la fermeattenante que sont élevés pintades, agneaux et cochons.Quant au potager, il enrichit les partitions végétariennesd’une Quincaillerie requinquée par ce savoureux retouraux sources.

La Quincaillerie - 45 rue du Page à 1050 Bruxelles02/533 98 33 - [email protected].

Ouvert tous les jours, même le samedi midi ; fermé le dimanche midi etmidi des jours fériés. Salles de banquets jusqu’à 240 participants, air

conditionné, nouveaux sanitaires, terrasse urbaine et service voiturier.www.quincaillerie.be

Rouge Tomate WE ALL NEED MORE GREENLe restaurant Rouge Tomate à Bruxelles bénéficie du cadre exceptionnel d’unemaison de maître datant de 1��3 située sur la prestigieuse Avenue Louise.

Côté rue, la bibliothèque et ses boiserieschaleureuses. Le long du bar, un espacecontemporain qui s’étire en douceur versle jardin. Une vaste terrasse boisées’étend sous l’ombre des hêtres cente-naires. Quelques palmiers viennent com-pléter cette oasis de sérénité au cœur deBruxelles.Le chef Alex Joseph réalise les différentsplats proposés à la carte avec passion etcréativité. Il propose une cuisinecontemporaine aux accents saisonnierset locaux et qui allie plaisir et équilibrenutritionnel : soupe glacée à la chloro-phylle poivrée, onctueux de chèvre;ceviche de dorade, oignons rouge et jusde lime; légumes marinés à cru, ensalade rafraîchissante à la citronnelle;turbot en vapeur de gingembre, poêléede légumes du moment à la coriandrefraîche.La cuisine ‘Rouge Tomate’ adhère auxprincipes de la charte nutritionnelleSPE®. Elaborée par des chefs cuisiniers

et des diététiciens, celle-ci est une approche novatrice dela nutrition appliquée à la restauration, validée par uncomité scientifique indépendant.La carte des vins a été créée par Pascaline Lepeltier, vicemeilleure sommelière de France 2008 ex aequo.Proposant des vins issus d’une viticulture respectueusedu terroir, biologique ou biodynamique, elle met enavant de grands classiques comme de petits bijoux pro-duits par la nouvelle garde des jeunes vignerons talen-tueux.L’étage de la maison de maître est réservé pour des événe-ments privés et des banquets.

Rouge Tomate190 Avenue Louise - 1050 Bruxelles

02/ 647 70 44 - www.rougetomate.com

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Royal BrasserieJOYAU TRENDY DE LA CAPITALE

A L’ANGLE DE LA RUE DE FLANDRE ET DU MARCHéAUx PORCS S’éLèVE UNE HAUTE ET MAJESTUEUSEBâTISSE à LA DéCO REVISITéE PARL’INCONTOURNABLE PIERRE BOURGEOIS. Le Royal renaît de ses cendres, après plus

de 10 ans d’inactivité et un sérieux reloo-king. Emiel Van Landhuydt et Serged’Elia peuvent être fiers de leur créationet de leur réussite. C’est la place to be àBruxelles, une brasserie gourmande audécor contemporain. Harmonieuxmélange de métal et de bois sur fond detoile noire, en total contraste avec lesrues pavées menant à la toute procheplace Sainte Catherine, le Royal a faitpeau neuve, la chrysalide s’est muée enpapillon aux couleurs tendance dumoment. Pierre Godart, aux fourneauxdepuis l’âge de ses quinze ans, règne surles lieux en bon souverain, toujours àl’écoute du peuple à qui il a su restituerune part du patrimoine gourmand, unecuisine typiquement belge agrémentéed’un zeste de gastronomie. Fort de son

expérience, ce chef talentueux alancé dans cet endroit branché unconcept couronné de succès si l’onen croit le taux de fréquentation : lapossibilité pour les courtisans etcourtisanes de moduler leur menuen fonction de leur bourse ou appé-tit en commandant plats et entrées àl’unité. Même la carte des vins jouele jeu en offrant de bonnes bouteillesà prix modéré. En quête d’unendroit sobre et élégant la journée,d’une terrasse ou tearoom l’après-midi, d’une ambiance festive en soi-rée, venez sans plus tarder vous join-dre à la cour de la ‘Royal Brasserie’ !

Royal Brasserie103, rue de Flandre 1000 Bruxelles

02/217 85 00. Ouvert 7/7. Parking à 50 mwww.royalbrasseriebrussels.be

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Senza NomeAU-DELÀ DES MOTS

A DEUx PAS DES HALLES DE SCHAERBEEK, à PROxIMITé DE L’EGLISE SAINTE MARIE,

IL EST UN VAISSEAU SENSORIEL PILOTé à LA SINCéRITé.Aux commandes de cette entreprise familiale, point de capitaine Nemo, mais unfrère et une sœur combinant à merveille leurs talents respectifs. Mis en orbite en2003 par le Guide Michelin, le Senza Nome a su conserver dans sa course célesteses valeurs d’origine, à savoir son service pro, décontraction et ambiance familiale.Ici, aucune prétention, même le décor a l’accent de l’authenticité : banquettesmulticolores, murs sombres, plancher, petites tables au nappage immaculé. Quantà la cuisine, una cucina dell’arte de grande qualité dans un cadre intimiste. Unparfum d’Italie dans votre assiette avec des produits du terroir italien. Variationssur sa burratina avec son sorbet de tomate et son huile d’olive sicilienne, ses ore-chiettes à la saucisse italienne, coulis de tomate et broccoli sauvage, ses sardinesbeccaficu ou encore ses 1001 façons de préparer les poissons à la méditerra-néenne. Au Senza Nome, les papilles gustatives sont à la fête et les convives plusque jamais choyés. Côté vins, tout est assomption solaire avec, dans l’angle dubar, une ample cave à vin vitrée consacrée par des crus célèbres. Pas moins de 500références plantureuses y cultivent l’émoi de l’étiquette rare ou convoitée. AvecNadia et Giovanni, approchez le soleil, embarquez pour l’espace infini des saveursde l’art culinaire transalpin.

Senza NomeRue Royale Sainte Marie, 22 - 1030 Bruxelles - 02/223 16 17

Menu 4 services à 65 € . Prix moyen 100 € le couvert. Fermé samedi midi, dimanche et joursfériés. Parking le midi Chaussée d’Haecht, 147 à la Maison des Arts de Schaerbeek

www.senzanome.be

Nadia etGiovanni Bruno

Pour couronner la visite, en sous-sol, lamélodie de caves profondes, datant du17ème siècle, avec ce qu’on imagine deniches, de voûtes et de mystère, un lieuidéal pour les banquets en quête d’am-biance. Côté fourneaux, Stefanos Svaniascultive le sens de l’authenticité et dugoût, une cuisine apollonienne qui sentl’huile d’olive, le poulet à l’Ouzo et fétaou le tarama blanc, mais aussi souventmaternelle, presque clanique, où lesdivines boulettes de maman en côtoientd’autres chinées sur les bords de l’AsieMineure. La carte s’articule autour d’unefoule de mezze chauds et froids aussisavoureux qu’originaux : calamar fraissimplement grillé, brochettes d’agneaumarinées dans cette résine originaire del’île de Chios ou encore ces fameux œufsde mulets qui sont le caviar de la merEgée. Les vins sont du même tonneau :tous grecs, certains provenant du montAthos, d’autres du domaine Skouras,tous choisis par une main experte.Un signe ne trompe pas : la diasporagrecque fréquente le Strofilia avec uneassiduité volubile, strogfilia signifiant‘le pressoir’ dont un exemplaire ornel’entrée du restaurant comme lapromesse de bien des réjouissances.

Strofilia

Voici une Grèce nacrée qui se joue du passé et du présent au hasard de deux salles distinctes :ici, un mobilier blanc apparié à un bar virginal où palpite le cœur de la maison, à proximité descuisines, alors que s’égrènent un peu partout des mobiles arc-en-ciel qui torsadent leurs cou-leurs ; et là, un peu plus loin, une salle plus vertigineuse qui se la joue rustique avec ses mursde briques nues et son goût pour les boiseries anciennes.

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s L’ÂGE D’OR DE LA CUISINE GRECQUE

StrofiliaRue du Marché aux Porcs 11/13 à 1000 Bruxelles.02/512 32 93 - [email protected] du lundi au samedi, fermé samedi midi et dimanchewww.resto.be/strofilia

On a presque l’impressionde faire partie de lafamille, ce qui expliquesans doute pourquoi cha-cun s’y sent à l’aise, qu’ilfasse partie des gensconnus ou pas. Belleclientèle, mais aussi belletable italianisante où lebuffet d’antipasti a sesadeptes au même titre quede savoureux préludesainsi que des spécialitéspéninsulaires qui fontcourir le tout Bruxelles : lanage de poisson à la livournaise, lesseiches grillées aux arômes méditerra-néens, mais aussi le ris de veau croquantet sa réduction au porto, les rognons deveau trifolati aux pleurotes ou encore cetéblouissant répertoire de pâtes accom-modées aux palourdes ou associant,dans un bouquet de fraîcheur, scampi,courgettes et pignons de pin. Si la caveconstitue l’orgueil de la maison, c’estnotamment parce que les meilleurs crussont directement importés par les soinsd’Antonio di Siervi, le patron du Stelle,lequel n’est pas non plus peu fier de soncélèbre jardin toscan situé à l’arrière durestaurant dans un écrin de verdure de300 m2, une pure merveille incitant aufarniente avec ses contrastes d’ombre et

Le StelleJARDIN TOSCAN

Pousser la portedu Stelle, c’est faired’emblée connaissanceavec un art de vivreempreint de chaleurhumaine et d’accueilcordial.

Le Stelle -Avenue Louis Bertrand 53-57 1030 Bruxelles. 02 245 03 59 et 02 241 48 08Fermé dimanche. Lunch (2 services) à 14,50 € - Menu ( 3 services) à 45 €. Magnifique salle de banquet

jusqu’à 70 couverts - Galerie d’Art en permanence - Véritable jardin toscan.www.stelle.be

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de lumière, sa pergola gourmande,ses oliviers et ses vignes qui vousfont croire au paradis. On y croitd’autant plus aisément que ce jar-din-terrasse de 80 couverts estéquipé de ses propres fourneaux.Pour la belle saison désormais à por-tée de fourchette, on nous prometmême d’y préparer de savoureusesgrillades de viandes et de poissonsau feu de bois. Cela se fera bien sûren parfums et à l’italienne, parmicette clientèle dont le Stelle n’est paspeu fier, souriante, aimable et épa-nouie à souhait.

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C’EST LE MêMELORENzO DI SIERVI

DU CASTEL PARK qUI VIENTDE S’OFFRIR UN TOUT

NOUVEL ESPACE AU CœUR DUzONING DE zAVENTEM

Où IL POURRA JONGLERAVEC LES SAVEURS

qUI LUI SONT CHèRES ETSE RéVéLER CORPS ET

âME à TRAVERS SA CUISINE.

Pour les besoins de sa noble cause, Lorenzo enfilerasa toque pour retourner en personne aux fourneauxet livrer ainsi le meilleur de lui-même. Inutile de direqu’il s’est donné les moyens de ses ambitions avec cetespace monumental de 130 couverts, auxquels s’ajou-tent les 100 places de la terrasse. Ce nouveau templeitalien dédié à l’épanouissement total des sensemprunte les voies d’un design tempéré dont le longbar rectiligne souligne l’épure, abritant derrière luiune cuisine aquarium tandis que deux salles en L seprolongent autour de banquettes et sièges en cuirclair. Des claustra en bois foncé compartiment l’es-pace alors que la lumière des grandes baies vitrées estcontenue par des persiennes de même couleur. L’idéequi se dégage de l’ensemble, c’est évidemment ceconfort des grands espaces que déclinera une cuisinedu cœur pour un moment de rare plaisir. A décou-vrir, les papilles en alerte, pour ce qui promet être dugrand spectacle !

VerissimoChaussée de Louvain 3691932 Zaventem02/614 77 01

[email protected]é samedi midi et dimanche soir.www.verissimo.be

VerissimoVERA GASTRONOMIA ITALIANAZ

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L’oiseau rare desbrasseries bruxelloisesdoit sa réputation à undynamisme décontractéallié à un sens desaveurs remarquable.

Ce qui explique pourquoi le Toucan demeure l’unedes institutions les plus prisées d’Ixelles, d’autant plussollicitée par les hommes d’affaires qu’elle tient à leurdisposition une vaste salle de banquets à l’étage. Laraison d’un tel succès, c’est aussi d’avoir trouvé le tonjuste d’une vraie brasserie à la parisienne, avec sespapilles françaises et ses envies de modernité, tout endonnant de l’oxygène aux vieux murs bruxellois quien sont l’écrin. La carte, elle, ne jacasse pas mais fre-donne des airs savoureux de millefeuille de thonrouge à la ventrêche, de sole meunière, de dauraderoyale, mais aussi des chansons plus viriles de côte àl’os béarnaise, d’andouillette, de jambonneau rôti aufour ou de magret de canard des landes au gingembreet au cassis. Des apartés végétariens côtoient égale-ment des préparations légendaires dont on a que tropsouvent oublié le goût comme cet os à moelle gratinéou ce pied de cochon croustillant moutarde etsésame. Dans ce duvet d’idées franco-belges senichent également une cave regorgeant de plus de

quatre-vingt références ainsi que l’élé-gance de proposer à la clientèle de sefaire son petit Toucan chez soi puisquece qui est à la carte s’emporte au nid,toutes serres frémissantes. Les beauxjours, il convient de se frayer une place àtire d’aile sur ce qu’il est convenu d’ap-peler un trottoir gourmand, terrassechauffée dont on retrouve la réplique surl’avenue Louis Lepoutre, en amont de lamaison mère. C’est là que le Toucancouve sa version embruns et grand large,rebaptisée Toucan sur mer. On y croisedes matelots sur le pont du banc d’écail-lers et toute une équipe qui souqueferme dans son pull marin à lignes beigeet bleues. Goûtez-y donc les célébris-simes chiperons à la basquaise et ruez-vous sur les tourteaux dès qu’ils s’agrip-pent au tableau des suggestions.

Toucan Brasserie1, avenue Louis Lepoutre

1050 Bruxelles. 02/345 30 [email protected]

Toucan sur mer17/19, avenue Louis Lepoutre1050 Bruxelles. 02/340 07 40

Prix moyen 45€, lunch de midi2 services 16 €, plat du jour 10 €,

Ecailler et plateaux de fruits de mer.Ouvert 7/7

www.toucanbrasserie.com

Toucan BrasseriePLUMAGE ET RAMAGE

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Né TOUT AU DéBUT DU 20èME SIèCLE, VOICI ENCORE AUJOURD’HUI LE SEULRESTAURANT D’éPOqUE qUI VOUS INVITE à ENTRER PAR LES CUISINES.

La lignée des patrons fait preuve de la même constance,Jacques Venencie et son frère Chelmy - troisièmes dunom - veillant avec amour sur ce petit bijou de traditionbruxelloise où se pratiquent encore découpe et flambageen salle. La salle, précisément, est un chef-d’œuvre dugenre avec ses étincelantes faïences du tout début de siè-cle qui suscitent l’unanime admiration. Côté fourneaux,on joue franc jeu à force d’asperges à la flamande, dewaterzooi et d’amples côtes à l’os à se partager à deux.Le dîneur, installé dans des barques de pêche, sent lahoule soulever le décor parmi des scènes du littoral quifont partie de notre inconscient collectif. On vogue doncparmi une carte de poissons de tout gabarit autant queparmi les moules marinières.Et si la mer résonne d’un bout à l’autre de la carte avecses institutionnelles anguilles au vert et croquettes auxcrevettes, cela n’empêche pas cette ancienne rôtisserie deflamber les viandes rouges sous votre nez ou de préparerdans les règles de l’art le filet américain préparé en salle,pas plus d’ailleurs que de vous chausser de grandes four-chettes spécialement destinées à faire un sort au doubleAngus Beef maison. Une maison sans tangage ni roulis oùtout le monde est sur le pont depuis des lustres, à com-mencer par le maître d’hôtel Monsieur Fabian, qui tientson personnel de main de maître. Ce qui explique aussi

Vincent8/10, rue des Dominicains

1000 Bruxelles.02/511 26 07

[email protected] 7/7.

Parking de l’Ecuyer à 200m.Plat du jour à 13 €,

Lunch 4 services à 18 €,menu Patron à 38,50 € et

menu Vincent à 43,50 €www.restaurantvincent.com

VincentPATRIMOINE GOURMANDB

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ALORS qUE LA VILLA LORRAINE GAGNE SES qUARTIERS D’éTé,DEUx GéNéRATIONS EN CUISINE, LE PèRE ET LE FILS, FREDDY ET

PATRICK VANDECASSERIE, FONT VIBRER à L’UNISSON UNE CARTE à DEUxPARTITIONS, AU DIAPASON DES GOûTS ACTUELS.

Villa LorraineJARDIN GASTRONOMIQUEB

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l’attachement à un certain service à l’ancienne comme aubon vieux temps. Inutile de préciser qu’on est ici au cœurd’un double patrimoine bruxellois : architectural et gour-mand. Un point de plus pour la qualité de l’accueil etcelle des produits.

Les assiettes se panachent généreuse-ment et les produits printaniers fontleur entrée, tout en fraîcheur et enluminosité, à l’image de ce bar etcoquillages breton cuit sur leursépines de pins, tempura de fleursdes prés, vinaigrette tiède de gro-seilles blanches. Dès que le temps lepermet, ces beaux moments de tablese déclinent de préférence dans laJardin arboré de la Villa, vêtuecomme un salon avec ses belles ten-tures extérieures alors que les tablesse partagent l’ombre de marronnierscentenaires. On y déjeune et on ydîne tout aussi volontiers et, dès latombée de la nuit, les arbres s’auréo-lent de la lumière de ses lustres àquinquets comme autant de veil-leuses romantiques. Pour mieuxrépondre à l’attente des clients d’au-jourd’hui, la Villa s’est égalementoffert un nouvel espace convivialdans un cadre moderne et cosy. Unecarte complémentaire à celle exis-tante y a cours et donne la prioritéaux incontournables et aux produits

de saison tels que les croquettes aux crevettes éplu-chées main, le saumon cru en sashimi ou en tar-tare, l’entrecôte pomme allumettes et sa béarnaisemaison, légendaire d’onctuosité. On y rencontredu beau monde en toute décontraction comme lessolettes simplement grillées servies à la pièce ou letartare de bœuf ‘comme à la Villa’, c’est-à-dire légè-rement truffé. De ce côté-là aussi, une toute nou-velle terrasse vous fera prendre le soleil.

La Villa LorraineLes Traditions de Freddy Vandecasserie.Les découvertes de Patrick VandecasserieLe Diptyque Nouvel espace restaurant et bar

75, avenue du Vivier d’Oie1000 Bruxelles. 02/374 31 63Fermé dimanche et lundiwww.villalorraine.be

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Voici plus de 228 ans, depuis 1781, que Timmermans brasse à Itterbeek, à quelques kilomètres du centre de Bruxelles. A l’époque, la brasserie était connue sous le nom de “Brasserie de la Taupe”. Membre de la “Finest Beer Selection” d’Anthony Martin, Timmermans a su préserver son authenticité et son “savoir-faire” tout en bénéfi ciant de l’expertise unique “Martin’s Finest Beers Selection”. Venez découvrir ce processus unique ! E.

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TIMMERMANS T. www.brtimmermans.be

A beer brewed carefully, to be consumed with care.

a ouvert son NOUVEAU MUSÉE ET EXPOSITION au public, offrant ainsi une vue saisissante sur l’une des traditions brassicoles les plus exceptionnelles de Belgique ! La brasserie est ouverte le deuxième dimanche de chaque mois de 14h à 18h pour les particuliers et les groupes. Inscriptions obligatoires via le site internet.

Pour en savoir plus sur l’aromathérapie oudécouvrir l’ensemble de la gamme Puressentiel(en pharmacie) : www.puressentiel.com, ouappelez le 02/412.00.48

Le ‘Spray Puressentiel Circulation’ réunitles 17 huiles essentielles les plustonifiantes, décongestionnantes etdésinfiltrantes, pour soulager les jambeslourdes, les chevilles gonflées et leretour veineux paresseux. De plus, laMenthe poivrée et le menthol naturelsoulagent instantanément, tout en offrantune agréable sensation de fraîcheur.quelques pulvérisations avec le ‘SprayPuressentiel Circulation’ (même à traversun collant !), et vous serez enapesanteur. Pratique et efficace, uneidée à retenir également pour lessportifs, après un jogging ou tout autresport fatigant pour les jambes !

La gamme de soins de bien-êtreet de santé Puressentiel, à based’huiles essentielles, est disponibleuniquement en pharmacie. Prêts àl’emploi et faciles d’utilisation,ils sont 100 % naturels, 100 % purs,et offrent une efficacité100 % maximale.

aromathérapie

Le syndrome « pattes d’eph’ » n’est pas une mode maisune véritable pathologie – l’insuffisance veineuse – quitouche en Belgique 14% des femmes, mais aussi les per-sonnes âgées de tout sexe. Il est accompagné d’un cortègede désagréments (œdèmes, varicosités…), d’autant plusmanifestes dès les premières chaleurs. Pas de veine, pileau moment où l’on a envie de dévoiler ses gambettes.Alors, pour partir du bon pied, il faut opter pour un pro-gramme antigonflette. Commencez par diminuer votreconsommation de sucre et de graisses - l'organisme lesélimine difficilement - et évitez les plats trop salés, ceux-ci favorisant la rétention d’eau. Ensuite, bougez ! Marche,jogging, aquagym... activent la circulation sanguine.

Les huiles essentielles, la solution 100%efficace anti jambes lourdes.Le soir, lorsque la sensation de « jambes lourdes » esttrop pesante, offrez-vous un petit bain de pieds. Versez,dans un récipient d’eau tiède, 50g de gros sel, 8 gouttesd’huile essentielle de Cyprès, 5 de Romarin, 5 de Citronet 5 de Menthe poivrée, diluées dans un bouchon debase neutre pour bain (‘Puressentiel’, en pharmacie).Dix minutes de trempette, et vous ressentirez l’effet anti-inflammatoire et apaisant.

Le Lentisque Pistachier,le tonique circulatoireDiluez 5 gouttes d’huile essentielle deLentisque Pistachier dans 50 gouttesd’huile végétale de Calophylle ou‘d’Huile neutre pour massage

Puressentiel, aux 7 huiles végétales’ (en pharmacie). Cettehuile essentielle à l’odeur puissante est hyperactive surles problèmes de circulation. Dans la famille des huilesessentielles décongestionnantes : le Cyprès mais aussi laCiste, l'Hélichryse, le Citron... l'idéal : les associer pourprofiter de leur synergie tonifiante pour la circulation.En cas de cellulite, profitez-en pour modeler les zonesconcernées (cuisses, hanches et fesses). A faire deux foispar jour pour un confort maximal.

Notre sélection : le 'Spray Circulation aux17 huiles essentielles' de 'Puressentiel'

FINI LES JAMBES LOURDES !

La bonne démarche ?Adopter sans attendreles huiles essentielles.

Judith Van Glock

Isabelle Pacchioni. Créatrice de la gammePuressentiel. Auteur d’ ‘Aromathérapie, 150vrai/faux sur les huiles essentielles’ (éditionsdu Rocher), et de ‘50 auto-massages aux huilesessentielles’ (éditions Leduc.S).

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Le conseil de la spécialiste,Isabelle Pacchioni

Lentisque Pistachier

MICHAELJACKSONLE MONSTRE

SPLENDEURET TOURMENTSD’UN ÉTERNEL

ENFANT

SACRE1958-2009

Le funambule de la pop est mort

le 25 juin à LosAngeles. Il avait

50 ans.

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