L'Ecole primaire, 31 octobre 1936

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"ON, 81 Octobre 1938 No 10 vtmatve Dt LA Soeiété d'édua·afion . L' ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant ie cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnelnents se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ' ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'lnstrucUon pUblique à Sion. Les annonces sont reçues ex'Clusiv· ement paT PUBLICITAS. Société Anonyme Suisse de Publicité. SIOD A veonue de la Gare - Téléphone 2.36

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 octobre 1936

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"ON, 81 Octobre 1938 No 10

vtmatve OR'~l~Jl

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Soeiété vala,j~af)t]e d'édua·afion .

L' ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant ie cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les abonnelnents se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à 'ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'lnstrucUon pUblique à Sion.

Les annonces sont reçues ex'Clusiv·ement paT

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Agenda d·e poche des écolier s ,suisses. Recoll1lman d·é par la Société pédagogique de la Suisse roma nde.

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Ce compagnon précieux de l::t jeunesse vient de Ei'Ortir de press e. C'est pou r beaucoup d'écoliers un fidèle ami déjà, m ai.s que ceux qui

1·.,·

ALMAN A CH PESTALOZ Z I

1937

n'ont pas encore fai t s a connaissance n'hésitent pas à acquérir ce p etit livre, véritable film dont ils feuilletteront toute l 'année -l es pages captivantes E,t variées où abonde l'illus·tration. Les su­jets tra it és sont intér essants et divers : inventeurs et artis tes de l'âge .préhisto­l"ique, potiers de l'Inde, la technique mo­derne à la conquête de l,a ter re, le pro­blème de l 'eau, l'histoirE' du café, voili er s et vapeurs, les trombes, les car avan es, le prix des a nimau x de zoo, jeu x d 'ani­maux, cr iquets pèlerins, poissons voya­geUl'!s, termites, moustiqu es, l'art des n œuds, les parachutes, les sign au x, et c.

Des pages illustrées en couleurs sont consacrées là l 'histoire de l 'art. Il con­tient aussi des conseils pr a tiques et des statistiques mises à jour et auxquelles on a s ouvent recmms.

On a introduit cette .année, un con­cours d 'observation dans la nature qui intéresse tous ceux qui, dans leurs pro­menades, ouvrent ,les yeux sur le mOIl­

de m erveilleux qui gente curiosité.

nous entoure et ,qui le regardent avec une intel-

L'Almanach Pestalozzi est considéré là juste titre commE' le vade­mecum sans .rivaI des écoliers et des écolières de notre pays aux­quels il o,ffre, sous une forme aimable, une variété inépuisable de faits et d'idées. Il leur fait ailmer ce qui est beau et leur -dOlme le gOÛt de s'instruire.

Chaque année, fillettes et garçons de la Suisse romande l'atten­dent impatiemment, non seulement parce qu'il contient la liste des heureux gagnants aux concours de dessin, de découpage ·et d'énig­mes, ma'Ïs surtout parce qu'il les renseigne ,sur une foulE' de sùjets et qu'il est adapté à leurs goût's actuels·.

Quel cadeau fE'ra plus plaisir aux enfants? L'Almanach Pesta­lozzi est instructif, récréatif, il contient tout ce qui, actuellement peut intér,esser la jeunesse. '

SION, 31 Octobre 1936. No 10. 55·fIle Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOMMAIRE: PARTIE OFFICIELLE: Les accidents ·d e la 'Circulation. - Journées éducatives 'Ù Fri'bourg. - Société des i.Maîtres de gyUl­nastique. - PARTIE THEORIQUE : Au début d'une nouvell e a n­née. - La fan1Î'll e et J'école . - Le .prenlier contact. - Le crucifix clan .~ nos éco,les. - Nouvelle cRrte murale .de l'EurOtp e. - Le pa­to is. - ChrOil1Îlqu e de l'UNION. - PARTIE PHATIQUE: L'or­thographe aux débutants. - ,L'enseignE'ment de la rédaction. -En .glanant. - Nécrologie.

PARTIE OFFICIELLE

Les accidents de la circulation Appel au Personnel enseignant.

A plusieurs reprises le Départe1l1ent de l Instruction !publique a inv ité le Personnel enseignant à ,donner aux. élèv·es des indi­cati'Ûlls pratiques pour éviter les aoClcident~ de la cir·culatioll.

A u 'Vu des n'Ü'll1breux aücidents sigllla.Jés ;parn1i la Jeunesse ·éco­lièr e, Le Départe'Il1er..t croit devoir rappe1er aux maîtres l"alblig a­ti'Ûn d 'organis'er des leçon,,:;> prafi,ques sur la cir'culation et cela au cours du prenlier mais de la présente a'nl1'~e s·calaire. Ils pour­ront , à cet effet , s'inspirer des conseils Icontenuo;;, dans l' expas'é qui suit, dû à LVr. .Atzenwirter, directeur de l' en seignement primaire à Genève.

Extraits du Rapport ipTésenté ,à la ·Confér ence romande des 'Chefs des U épartementç;. d e J'I'ThstrudÎon pubHque.

1. Historique Depuis une dizaine d'années environ, en raison de .l'accroisse­

ment de la circulation et des accidents dont les enfants étaiE'nt vic­times, les autorités et diverses institutions suisses se sont préoccu­pées d'initier la jeunesse aux règles de la circulation moderne. De nombreux documents de tout genre ont été publiés pour attirer l 'at­tention des enfants sur cette question.

Nous nous contenterons de citer les principaux, par ordre chro­nologique :

En 1924, sauf erreur, une fabrique de chocolat suisse fit éditer

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un tableau mural destiné aux écolés et représentant surtout le s er­re'UTS que les enfants deva.ient éviter en matière de circulation. Ce tableau {~t distribué dans la plupart des écoles de la: Suisse :I.'omande et rendit, malgré ses imperfections, de grands servi ces. .

Puis, en mai 1927, . Pro .~lry.rnh.~l~j,' prganisa une campagne de circulation et publia un numéro spécial de l'Ecolier romand consa:­cré à l'automobile.

Les années suiva ntes, plusieurs direction s de l'Instruction pu­blique ou de POliCE' (Bienne, St-Gall, Lausann e, etc.) publièrent des brochures illustrées sur le mêm e sujet.

Malgré le soin avec lequel la plupart de ces documents étaient édités, notamment cel \lÏ de Lausanne, et l'intérêt qu 'ils présentaient, ils n'exercèrent pas, de 'l 'avis du corps enseignant, une grande' ac­tion sur 1es élèves. Une fois lus, ils ,furent laissés de côté et vite oubliés et il fallut, p ar un nouveau hnoyen, attirer l'a ttention des enfants ·SUl' ce problème.

En 1931 , le Touring-Club de . Suisse décida de fair e un . eftort spé­cial. Il fit imprimer un écriteau en gros caractères noirs por­tant l'avis suivant: « Enfants, attention aux dangers de la circu­lation ». En outre, il fit reproduire de petites vignettes contenant des cas typiques de bonne ou de mauvaise circulation que les enfants devRient coller dans leur cahier et commenter.

Il. Principes pédagogiques qui doivent inspirer l'action de l'école en matière de circulation.

En nous inspirant de l'étude du Dr . Schohaus, nous mettrons au premier plan le's principes suival}ts:

a) L 'école ne doit pas effrayer l'enfant par une description des dangers qu'il peut courir, mais au contraire, doit lui donner confiance en lui montrant que, par une bonne discipline per­sonnelle, il peut obtenir dans la rue une sécurité comp.lète.

b) L'éducation d€' l'enfant dans ce domaine doit consister beap­coup plus dans l'acquisition de bonnes habitudes, de réfle­xes rapides et sûrs que dans l'étude de notions théoriques .

c) Les jeux et exercices soigneuSeiment préparés et répétés de t emps à autre, nous paraissent être, pour 'l 'acquisition de bonnes 'habitudes, bien supérieurs aux tableaux, images, bro­chures, en un mot à tout le matériel démonstratif qui , mal­gré tout, laissent l'enfant passif.

d) Cette initiation doit naturellement êtTe adaptée à l'àge et au développement des €'I~fants . Pour les petits, on peut se conten­ter de jeux et de marches, et pour les grands, l'on peut pré­voir des exercices sur le terrain accompagnés d'explications techniques.

e) Bien que dïmportance secondaire, comparé à l'intérêt qtle présentent les E'xel'cices vivants, le matériel mis ,à la disposi-

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tion des écoles doit être sérieuscrnent contrôl é au poin t de vue pédagogique. Il est (lu devoir des autorités scolaires, par ~xemple de la Conférence des chefs de Départelments d'Ins­truction publique de. la Suisse romand e, de conseiller aux institutIons cl 'intél'ê't p~blic, et même aux parti ~uliers, qui désirent offrir un nouveau matériel concernant la circulation à la jeunesse, de s'adresser préalablement IR ell es, afin d'évi­ter 1 e retour cre certa.ines erreurs.

Les sommes Gonsidérableb qu 'on a consacrée.:; jusquïci à l'élaboration ·d 'un matéJ..l 'ei ! tle circulation pourraient per­mettre de confe'ctionnel' de s collections de clichés, de s films, de s vignettes, etc., d'une gTalid intérêt.

f ) Préci .s m1'-:i enfin qu'i] ne S'Rgit pas d'un en se igrl. ement n ou ·· · veau qui doit être introdui t au programme avec manuel et . horaire obligatoire; l'école est sollicitée de tant de càtés diffé­rents qu e prévoir de nouveaux enseignE'ments serait la di s ­traire de sa tâcbe e.ssentielle. Cette action devra être oec:lsioll­nelle. 'Le maître saisira' dà,ns la ,rie de tous .les jours les f[li L.s et les exemples qui parleront aux enfants; il profitera éga· l E'ment cle s leçons de choses, d e gymnastique, de dessin, pour intérE'sser les élèves là ces questions.

III. Jeux et e~ercices ~e circulation.

Non s di stinguerons donc deux grandes cÇl.tégories d'enfants: les petits, d e 6 à 9 ans, les Imoyens et les grands de 9 à 15 an s.

A récol e enfantine et dan s les degrés inférieurs de l'école pl'i ·· m~ire, l'on se contentera , comme nous l'avons dé}à dit, de jeux, d'e·· xercices de march e, de croi sements, de dépassements, de traver sées de r ue, etc.

L'on commencera par familial'isE'r les plus j e.un es enfants avec le s terme,::; trI" qua: en avant, en arrière, rà. gauche il droite , croiser, dépasser , r8.1entir, accélél;er , stopper, etc. On les h abitu era aussi à E:::xécl.lt:"'l' ces différents mouvements en donnant le signal de diff é·· l' ente s manièr8s: signa.ux optique's, signaux élcoustiques. Enfin, clans 1.1 ~alle cle jeux ou dans le préau, on pourra représenter des scènes de la circulation: par exem ple, le j eu du carrefour. On trace sur le sol un carrefour, avec les trottoirs nécessaires, on place les en­fant s sm' ceux -ci. On suppose en l)ren1Ïf'r li eu qu'il n 'y a ,qu e de~

piétons ' et le maître donne lui-même le signal des mouvements: traversée d'une seule branche du carrefour, de d eux branches du carrefo1ll', l1n carrefour enlier. Ensuite , d es élèves pourront donne'r le signal. Enfin, cel'tains élève.s pourront représenter des véhicules.

Bien ente.ndu, les leçons de dessin, de IlTIodelage; de jeux de cons­truction pOUl'ront permettre de re.présente·r certah1es .scènes de cir­culation.

. Il est également intéressant, ~l e conduire les petits sur certains

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emplacements d e démonstr.ation, a fin d e leur faire observer comment manœuvrent leurs ainés.

Enfin, en exigeant un ordre parfait dan s les entr ée-s, dans les sorties da ns les déplacements à traver s le bâtiment scola ire, on a p­prendra aux enfants à dicscipliner peu à p eu leu r.:::. mouvem ents.

Pa'ssons maintenant a ux moy ens et aux grands. L 'éducation des élèves comprendra troi s sortes ·d'exercices différ€'nts : Exercices pré­paratoires à la leçon de gymnastique, exercices d'ordre dans le bâ ti­ment 0't le préau, exercices dans la: rue.

Les exercices préparatoires s ont en 111Jême t emps des exercicE's dérivatifs qui p euvent être introduits dans n 'importe quelle leçon de gymnastique. Ils devront être bi en ordonnés et rapides, afin de ne pas lasser les élèves. En voici une quinzaine qui ont été imaginés pal' M. 1B0uffar.cl, inspecteur de gymnastique:

1. Marcher en colonne par 1, 2, 3, 4, ,à droite et autour de la salle ou du préau.

2. Comme 1, mais traverser la salle ou le préau en changeilut de direction là .angle droit.

3. Traverser la salle sur le petit et le gTand axe, tête à gauche pendant la 1ère moitié et tête à droite pendant la deuxième.

4. Deux colonnes se croisent à droite sur le trottoir (chevillèrcs) . 5. En colonne par 1, 2, 3, 4, la seconde moitié de la classe dé­

passe la première à gauche. 6. Passer entre -d eux lignes cloutées (chevil!ère'3) en r egardant à

gauche puis à droite. 7. Lai~ser passer un cycliste- et traverser la salle. 8. Des cyclistes circulent en file indienne ta droite. 9. Des cyclistes croisent à dr oite, dépassent à gauche.

10. Des cyclistes .lèvent le bras pour changer de direction, accor­dent la priorité de droite.

11. Laisser passer une auto et traverser la salle ou préau e-n r e­gardant à gauche puis à droite.

12. Une ·auto avertit, ·~roise ,à droite, dépasse .ft. gauche. 13. Une auto s'arrête prudemment, accorde la priorité de droite,

et repa:l~ t.

14. Traverser derrière une auto (ou un tram) arrêtée et regarder tà gauche- et ,à droite.

15. Un cycliste s'arrête et :repart en même temps que le tram .

Représenter par exemple un piéton par un élève - un groupe de piétons par un g,roupe d'élèves - un cycliste par deux élèves l'un derrière l'.autre se donnant la main - une auto, un tram, pal' qua tre élèves fOl"mant l'attelage.

Enfin, quand les E'xercices préparatoires et les exercices d'ordre dans le bâ timent et ·le préau seront suffisamment mis a u point, on choisira, si possible dans le quartier, un emplacement caractéristi-

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que, place, carrefour, intersection de rues où la circulation es't re­lativement intense et .l'on procédera à l 'application des principes étudiés pr~cédemment. Ces €'xercices, introduits récemment à Genè­ve, ont tout d'abord effrayé le COTpS enseignant qui craignait du dés­ordre et même des accidents. Ils sont cependant indispensables. Ils justifient et consacrent tous les conseils et exercices préparatoires que l'on a donnés auparavant. Ils doivent être exercés par classe, ou ·a u m aximum, par dE'uX classes à la fois. Il est très utile chaque fois qu 'on .le peut, d'obtenir préalablement le concours d'agents- de police, afin de donner confiance au maître et de pouvoir intervenir en cas de difficultés.

Voici les exercices que l'on fait exécuter:

a) Pour commencer, on fera silmple·ment traverser une- rue 'à an­gle droit, en regardant d 'abord à gauche, puis a droite;

b) Du coin d'une intersection de rues, 'l'on ,se rendra à l'angle op­posé, sans suivre la diagonale, mais en traversant succes.sive­ment les deux rues perpendiculaires .

c) On fE'ra le tour entier de la place, par quatre traversées à an­gle droit, avec arrêt suffisant à chaque angle, s elon les con­ditions de la circulation.

1. pal' le maître accompagnant un élève; Chacun de ces exercices devra être exécuté: 2. par le maître accompagnant un groupe d 'élèves: 3. par le maître accompagnant toute la classe; puis seulement par un élève, par un groupe d'élèves et par la:

classe sur l'ordre du maître.

Au cours de ces exercices, on fera observer aux enfants la ma­nière dont circulent les autres piétons, le ,> cyclistes et les véhicules (en particulier, les gestES de conducteurs de véhicules et les signaux que clonnent les appareils indicateurs de direction).

On attirera également leur attention sur le cas où un véhicule (uu plusieurs véhicules) :stationnent au bord du trottoir nuit à la visibilité et oblige ainsi les piétons qui vont .s'engager sur la chaussée à observer une grande prude·nce.

Certains des em~acements prévus offrent des conditions parti­culières (refuges, appareils de signali.sation automatique) dont on tiendra naturellement compte. »

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Dans les degrés supérieurs, si l'on compte s uffisaJmment d'élèves roulant ,à bicyclette, on prévoira des exercices spéciaux pOUT les cy­clistes :

a) circulation en file indienne! ' b) dépassement à gauche, c) indication du changement d,e direction, d) ai'rêt à un arrêt de tramway, e) respect de la priori té de droite.

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Conclusion

En ternlinant, disons bien que le problème de circulation à l'é­cole est plus de la part du m:=tître une qUE.stion d'attitude, une préoc­cupation générale qui doit l'inviter 'à tirer parti de toutes les cir­constances, qu'une question d'enseignement scolaire régulier. Quel que soit lIeur intérêt, ces exercices ne doivent pas diminuer, ne fût­ce qUE' d'unr. heure, le nombre des leçons de langue maternelle ou

. d~al~it'hmétique . Ils doivent au contraire s'intégrer dans les heures de jeux, de gymnastique, de dessin, de leçon de choses, ' d'élocution, de rédaction dont on peut disposer.

L'école publique a le devoir impérieux - sans pour autant se laisser distraire de sa tâche essentielle et même en vertu de sa tâche essentielle - ·d'être attentive à toutes les nécessités qu'entraînent des conditions de vie nouvelle et d'être apte à y faire face.

Nous ajoutons même qu'en donnant et en chercha.nt ,8 donnE'r aux ' enfants une bonne discipline dans la rue, hors de l'école, nous contribuerons 'à raffermir la discipline à l'école, laquelle, 'surtout datis les villes, en raison de la carence éducative d'un nombre crois­sant de frumilles, a un grand besoin d'être fortifiée.

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aournées éducatives à Fribourg Les assises annuelles du Groupe romand en faveur de l'édu­

caHon des en1fanis idilflfidles se sont tenues à Fribourg les 8 et 9 -octoOlbl'e, .

,Plus de 80 représentants de~ D-épartements ·de l'Instruction pUlblique et de Justic.e et ,Police, des Jlllaisons de rééducation -avaient répondu là l'in,;itation du tCmnité que 'préside M. 1~1urdtel~ de Law.Yanne.

L 'association suisse Pro Infir:mis et le groupe alémaniquè en faveur des enfants à rééduquer avaient délégué -leur président. Le barde du Pays ro.mand, '~/I. Jaques nalcroze a donné une con~ férence snI' la rytmnique là l'école et se'Y influences sur le caraco tère des enfants. Les expériences qui ·ont .. été t'aites jusqu'ici ont (pernlis de dénlontrer que oette disdpline donnée d 'une lnanière rationneUe et Ilnéthodiqu·e combat la ümidité, la tOl~peur tout en rétaJbHssant l'équilibre phys,j,que de l'enfant.

La rythmique amène l'entrain: 'procure 'La joie 'et conduit à 1a pratique de l'oOrdre physique ·et nloral, elle provoque le re­tour sur soi-'mrêane, le contrôle de ses actes,

ILes eUets de la gynulastique ainsi conlprise s-ont ill'cohtes­talblement 'plus efficace~ que ceux généralement oObtenus.

Et la m.éthode, ~t le t.emps, et les moyens -objectera-t-on?

- ' 287 ~

La In.éthode a été ex'posée succinternent dans l' « Ecole Pri­lnair·e » et des exe'rci,ces pratiques ont été donnés, pendant cer­tains .. cours or'ganisés à l'effet de rvu1gariser 'l'enseignement de la gymlnasHque. ILe telnipls., il faut le troOuver pour cette 'branche COillllTI:e poOur les autres; oOn ,cons'eille toutefoOis de répé.ter souvent les ,exercices et de ne pas les faire durer plus de 10 à 15 Ininutes. Les .moyens. 'sont les ln!êules' que ceux dont le maîtr'e dispos'e pour une leçon ordinaire, mais il 'Va de ,soOi qu'un pianoO rend ,d'utiles services.

NI. l'abbé Bovet, de Fri:bourg, qui a sui'vi ave'c attention les démonstratioOns de 'Son collègue, s',est plu là reconnaîh',e les avan­tages de tous oOrdres que l'enseignŒnent ainsi coOnçu procure à l"âme et au corps; il le recomlIl1andera aux nH~mibres du Person­nel enseignant d:e son canton,

Puis ~t, 'Delay, professeur de nlétlecine là l'Univ·er·sité de lLau­'Yanne et directeur de la clinique infantile de cette vine a ex­posé avec c1a,rté 5·es « IRéflexioOns sur la nerrvosité de l',enfant »,

La nervosité ou le comporteInent c'est la façon dont l'indi­vidu réalgit ,en fa'ce des ICÏr,constanoes de la 'Vie: les .chagrin<s<, les soOucis, les ,doevoirs, ek., en un ,mot la nlanière dont il accept.e la vie.

ILa nervosité devient une Inaladie 'notall111ment dans les cas suivants: insoOmuies j vOlmissmnen1s Cchez les petits), manque d'appétit, tendance à s'évanouir, les conrvulsioOns, la tfaçoOn d'exagé­rer la douleur.

Le ·manque de s-onlnl·eil et le vomissenlent que l'on constate fréquemlIl1,eni chez les ·enfants soOnt caus'és. .par 'la faute de l'en­tourage_ Dp.~ bébés de quelques lTIois sont de vrais tyrans si on a cédé à leur volonté. 1~11 . Delaya 'Yignalé de nombreux ,cas d'en- , fants dorTnant et mangeant bien dès le lendemain de leur ·entrée à -la clinique, ils s'étaient r'endus ,compte que leurs caprkes ne pouvaient être satisfaits.

Le pratiden a aussi cité le cas. de c-es parents qui, au cours des repas s'occupent trDp de ce qui peut convenir ou ne pas convenir à 'la santé de ,leurs ,enfants; il s'est élevé coOntre la 'ma­nière de doser le;; alÎ'm,ents -et la praHque consistant à ,dDnner invariableluent -du lait aux bébés oocasionne le ra'Chitislll.e; ceux­ci ont lesoin pour grandir .et se fortifier, qu'on leur donne pour ('e]a des aliments contenant des 'Sels nlÎnéraux: fruits. légullne~~

La tendance à s'évanoOuir que l'on constate chez des en1fants proO'dent de leur lforte croissance; la tens-ion artérielle étant insuf­fisante, produit l'évanouissen1:ent.

M. (Delay qui avait un sujet h'ès vaste là traiter s',est aussi élevé eontTe la tendance actuelle Ide~ gens d'école consistant à' trop catégoriel' les ilIlidirvi·d'us en c1as,se'Y d'anorm:~ux, de difficiles, de rééducables·, ,etc.; ' d'un au1re côté, et cela en parfait accord

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avec I}f. Dévaud, ancien directeur de l'Ecote norulale de Fri­bourg, il a estimé que de nos jours la tâche de l'écolier es~ trop facilitée. lDistrait de s-on travail par le cinénla, la radio, les sports, -etc, il ne connaît plus l'effort, 'il ne sait :à quoi -Se résoudre; il ressemb'le à cet entfa'ut qui a une montagne de jouets à sa ,dis­position et qui ,en réclam,e encore. 'L'école alctuelle fait peut-,être trüip appel au jugernent et plus assez là la mémüir'e.

Visons donc à l'eftfort, 'Créons des habitudes ,chez nos élèves. Si ,dans nos écoles il y a tant d'enflants distraits , c'est souvent paree que le nlaÎtre ne sait pas assez les intér,ess'er et ne les fait pas ass,ez travailler.

Une constatation qui a été faite au eours de kt, diseussion qui a 'sui'vi le 1J1lagistral exposé de M. Delay, c 'est que l'éc'ole !pri­maire nl'anque en partie son but. On dirait 'qu',elle a 'Püur tâehe de prépœrer les sujets pour l'ens.eÎ'gnenlent se~ondaire et pour le~ examens d'émanCÎpati-on.

Erreur profonde, étant donné que plus de 95 % de BOS ,en .. fants ne suit que l'écol'e prim,aire, i:l Ifaut qu'au cours des deux dernières années, le nlaître leur inculque des eonna issances pra­tiques qui leur sen iront pOUl' la vie: calculs, 'compos-itio'l1s, l,e.­çons de choses, géograrphie économique, dessin, 'cO'll1pta'biIité, il faut savoir choisir.

,Le Oha'll1'P ,est vaste; Blieux vaux en cultiver avec soin un petit coin que de labourer une inllportan1.e étendue qui restera ensuite en friche. :\1ais- soyons ,exigeant pour ,ce peu.

Nous reviendrons sur 'les autres conférences qui ont été don­nées au cours de ces journées éducatives.

Société suis~e des maîtres de gymnastique Publication des cours de sport d'hiver 1936

Sous les auspices du Département militaire 'fédéral, la Société suisse des maîtres de gymnastique organisE' en hiver 1936, pour la Suisse ro,mande, les cours suivants:

A. Cours de ski, du 27 au 31 déce1mbre 1936. 1. à BlR'ETAYE, pour instituteurs (si le nombre des inscriptions

n'est pas suffisant, on acceptera des institutrices). 2. Au LA:C NOIIR, pour institutrices. 3. à GRINnE!LKtVALD, pou!' institutrices.

B. Cours de patinage, du 27 au 31 décembre 1936. 1. à BERNE. 2. à HALE. Les participants rE'cevront les frais de voyage Ille cl. (trajet le

plus direct) et 5 indemnités journalières de fI'. 4.60.

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Les participants qui peuvent rentre!' chaque soir à leur domi­cile ne toucheront aucune indemnité journalière; on leur rembour­sera par contre leurs frais de voyage (taxes dE' tramway non com­prises).

,Les inscriptions doivent indi'quef': l'adresse exacte, l 'année de naissance, l'âge des élèves auxquels on enseigne, les cours d ':l1-ivel' déjà fréquentés en spécifiant le lieu et l'année.

Les inscriptions doivE'nt être adressées jusqu'au 30 novembre au plus tard à M. P. Jeker, professeur de gymnastique, à Soleure.

La Société des maîtres de gymnastioque organise également, sans subvention de la ,Confédération, et contre paiement d'une finance de COUT'S:

Cours de ski, du 27 au 31 décembre 1936. 1. à MORGINS. 2. à WENGEN. Finance de participation: membre de la S.S.M.G. fI'. 12.-, les

autres perSOnnE'3 fI'. 15.-.

Cours de patinage, de 27 au 31 décembre 1936. à DAVOS. Finance de participation: ,men1Jbre de la S.S.M.G., fI'. 16.-, les

autres participants fI'. 20.-. Les inscriptions doivent être adressées jusqu'au 30 novembre à

M. P. Jeker, à Soleure. Peuvent participer aux cours subventionnés, les instituteurs et

éventuellement les institutrices qui enseignent le ski et le patinage dans les écoles populaires et qui remplissent les conditions indiquées ci-dessus.

Les cours non-subventionnés sont destinés à tous les instituteurs et à toutes les institutrices. La déclaration d€'s autorités scolaires n'est pas néces'saire.

~Soleure et St--'Gall, le Z4 septembre 1936.

Pour la Commission technique: Le président: P. JEKER.

Le secrétaire: H. BRANDENBERGER.

Gours de g~mnastique à BuIle Les institutri.ces valaisannes qui ont suivi le cours de gYilll­

nasti'que à Bulle du 3 a~ 11 ,aoùt 1 '9~6 ,~n garderon~ l!iDl v~v.ant sou­venir. ,Ce fut une s'ennu.ne de travaIl Intens'e, de JOIe v'entable.

La partiôpation fut très gran?e: 19 i~stiturtrices Teli.gieus'es, 10 institutr10es laïques d-ont 4 frlbouI'lgoeoIs-es' et 6 valaIsannes. Chaeune ayant ,à lC\œur de .s'e 'P'elifectionner dans l' ,en~eignell1ient de ,cette !branche qui eM sans contredit d'une .gr,~sse Importance dans la fOflllatiO'l1 ,die l11iotT'e jeunesse, tant [OnuatlOn Iuorale que physique.

Page 7: L'Ecole primaire, 31 octobre 1936

~ 290 ~

Toutes ces vaillantes dames et dernoiselles travaillaient pr,es­que héroïquement, s'alns crainte de l'effort là a1ccomplir, ,et dans un esrprilt de charité a dm.ir a1ble. N'oublions 'pas de rendr~ hom­maJge à l'experte direction de 1~1a'denloiselle IBéguin et · de I:\1Qn­sieur Hubert qui ont su nous, tranSInettre un peu ,de leur lfeu sa'crê à la noble cause de l'Educatio'n physique.

Il ne nous reste qu'à nous mettr,e là l'lœurvre courageusement car maintenant plus que j alln ais·, il 'nous faut « Uni ·esprit s,ain -dans un corps sain ». Une participante.

PARTIE THÉORIQUE

Ru début d'une nouvelle année scolaire 'Lors de la réunion générale 'd"Ardon, ·en avril dernier, IMM.

les instituteurs ont pu prendre 'connaissance d 'un l'lapport très complet qui, après avoir exposé 'brièveIl.l.ent les nlaux dont 'iouf­fr·e aduellel1l.ent -la société, indiquait les renlèdes ,à ces cala'mités par la fonn.ation de la conscience, du -caradèr'e et. du sentÎllnent de la responsabilité de l'enfant et du jeune hOll1ime, formation 'basée sur :J'étude, la cOlnpréhension et la 'lnise en pl'atique Id€s principes du Décalogue.

Dieu, en ·efifet, pour cüntenir les app étits ,mialsains de l'hon­m·e déchu par la :faute originelle, a établi un barra'g'e qui est le Décalogue. Si ce baTr~ge vient ·à se rompre en partie ou ·en totalité, c'·es t la déva,station et la ruine, non seuleInent -morale, nIais ln :êm e maMriel'le de la ,sodété. ,C'est alors le triOJ.ll.1phe de l'égoïslJ.ne, l'es­prit d'indépendance et le mépris de toute autorité, -la ,désorgani­sation de la falJ1l.iUe, l'abaissmnent Ide la nlorla.lité publique, l::l vülonté populaire 'lnise à la place de celle de 'Di,eu ; /bref, l 'anar­chie, avec tout ce qu'eUe eng,endre de -crimes et d·holTeurs.

Nous engarg-eons donc vivelnent le personnel enseignant :\ r·ellre ·ce rapport, à le illl'éditer et là s'eNor,cer de le n'lettre en pratique le mieux possibl,e, dè·s le pro-chain cour", s'colair,e, afin de préserver notre jeunes-se de -cette terrible ,contagiQn ,d~ égoïs'llle qui, aujourd'hui, s'étend là toutes les classes sociales, et là lui faire· observer, au 1noins dans sün 'milieu, les vertus qui font la solidité de toute so'ciété : la charité et la justice.

C'est parce que, depuis un denl.Ï-sièc1e surtout, on a dans certains pays banni de l'école 1'ens·eignenlent religieux ou qu 'on l'y a négligé, qu'on voit aujourd'hui se lever ces bandes Ide for­c-enés, incroyants et ID'atérialistes, qui s'a-charnent 'contre Dieu, sa religion ,et ses nl.Ïnistres', contre la 'propriété prjvée, oConh'e la civilisation tout entière.

~ 291 ~

Si notre ,pays jouit d'une tranquillité relative, ' si les ennelll'is de l'ordre social 'n'ont pas encore essayé ou réuss-i là prov·oquer les horreurs qui ont souiÎlé et souillent -encore le sol de certains pays d'Europe, c',est grâ,ce à notre -fédéralis'lne, à nos- ' siag'es insti­tutions, ,au bon sens ,d'e notre population, 'Inais surtout à l'école chrétienne ,qui ,s',est maintenue dans nos cantons.

Néanllnoins, le Inal existe aussi chez nous; il !fait des pro­grès; -des cellules subversives se ,fondent un peu Ipartout, et il est grallldem,ent temps de réagir énergique'l1'lent. IC',est le devoir -des gOl1'ver,nants, des pas-teurs ·de paroisse, des· parents, du personne'! ~nseignant, bref de tous ceux qui ont la responsabilité de l'ave­nir de notr,e pays, 'et cet avenir dépend en grande partie de l'édu­cation de lia ,jeunesse.

IC'est ce ldevoir que nous nous perll1'1ettons, 'en qualité d'un des aînés. de la grande fa'l1l.iHe pédagogique 'Valaisanne, de rceüO'In­Inander à nos collègues au début de la nouvelle a'unée scokLir,e.

Que tout instituteur v a'! aisa-n, conscient de ses de'Voirs et de ses res·ponsalbilit'és, s',effor,ce de n'l'archer sur les traces de ~es ,devanciers, ces :braves et loyaux régents d'i:l y a qUiarante, CIn­quante, soixante ans et plus, qui attachaient une si grande im­portance à la formation n'lorlaJe et religieus.e de leurs élèves.

'Les Inoyens- sont indiqués dans le rapport rappelé au con~-menc-ement de oes lignes.

iMais , pal~Ini ces nl.oyens si variés, le plus- ,eflfiCia,ce, là Inotre avis, c '·est l'exemple du maître.

Ah! l 'exem:ple, quel puissant pr.édicateur! Qu'on nous pennette, à 'ce sujet, de dter un fait ell1prunté

à 'la Grande Guerre. Durant l'occupation de nos frontières, un bataillon du 'Hiaut-

Valais était, pendant 'quelque teInps-, cantonné ,?ans un ~i~lage tessÎnois. L,es hom!I1'l,es de ce bataillon, prüfoll'de'luent chretIens, a,ccomtp'lis-siaient régulièreluent leur devüir dominical. Ils le fai­saient 'a'Voc un recueillement touchant. iÜr, sa'Vez-vous ce que le curé de l'endroit put dire après le départ de s,es hôtes: « ILa pré­sen1ee de ces hOlHmues dans ma paroisse a été une vraie nl.Î-ssion. »

-Eh bien! nous voudrions qu'on pût appliquer cette p1arole -à tout instituteur dans son école, dans la localité où il ens,eigne.

Qu'il renlpliss·e simplement, di,gnement et régulièreIl.l.e?t s:s ,d-evoirs de J.l.l.aître, de chrétien ,et de citoyen. Sans parler, Il pr~­chera -éloquel1lll.l.ent, ran'lènera peut-:êtr,e plus -d'un dans le d ·evOlr ou -l'·empêchera de 's'en écarter. . '

.Puisqu'il S-'i~git !pour lui -de ,former .la c-ons'cI~nc-e, la, volo~te et le s·entim,ent .de 'la responsabilité de ses élèv'cs, Il est necess·alre

. q~'il soit consciencieux lui-'lnêm~ ,en .s'acq,u~ttant le n'lieux pos-. sib:Je de ses devoirs d'état, énergIque en resIstant aux tendances ll.l.auvaises, persévérant dans 'l'effort.

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- 292-

Qu'il n'oublie pas, en n1.atière de responsabilité, qu 'il a entre les n1.ains l'avenir de son pays. Querqu 'un n 'a-t-il pas dit en parlant des instituteurs, que ,ce sont « des cÜ'nquérant,:;. en 'chla,m­bre ,qui gouvernent 'le nl'Ünde » ?

Quand les enfants voient tous les jours deyant eux un hom­me de devoir 'et Id:e ·v'ertu, ils en éprouvent de l'admiration et sont p'Ürtés à l'im-itel'.

Que ferai-je aujourd'hui pour rendre Ilues élèves meil­leurs » ? se disait IPasteur, quand il se rendait là ses cours de la Fac~lté. Que l'institut:ur 'se ~)Iose 'cette mlêil11re question chaque m·atIn avant ,de franchIr le .seuil de sa (:}ias's·e ou de son école. La réponse, nous nous pepm·ettons d:e la lui suggérer: « Je ferai .ma classe COllllme si M. l'Inspecteur y assistait. ». Or, cet inspecteur c'est Dieu, c·est la 'consôence. '

Nous citons volontiers b belle parole de St Frlancois de Sales, p'~role qu.e n~us .avons trouvée sur le s'Üuvenir de p;'emière m.ess·e d un anCIen InstItuteur: « Faites ô mon Dieu que j' f/ppl'O­che de vous ceux qui s)approcheront de moi.:1i

Durant ces vacances nous a'Vons lu plus·ieurs ouvrages sur le triavail dedés:)I'ganisation qui s'arccOIll'plit depuis quelques ann ées dans un certam nombr·e de pays europ éens. lee qui nou,:;, a surtout frappé, c '·est moins l'astuce, l'ingèniosité, la hardiesse des movens employés que la persévéran1ce, la ténacité ,diabolique des ennèmis de la Religion et de lia. Patrie. Ce que peuvent donc les propaga­teurs du 111al, pourquOI ne le pourraient-i1s Iplas, 'les partisans ·du bien?

.concluons par eette réflexion: un jour ,;iendra cerlainement où nous serons ·appelés :l rendre C0111JPte de toute notre vie. A c e llloment, le Juge. suprêlJ.ue ne nous den1andera pas notre origine ~ notre ra'ce, n'Os tItr·es lacadémiques ou civiques, not~'\~ fortune.

Nous ~erons jugés sur la D1Cmière dont nous aurons rel11ph notre -devOIr dans Ichacune des situations où nous nou'i' serons trouvés.

ILe bien et le "l1lal que nous aurons fait, voÎlù la ~Cll1e , runi­que chose qui 'conlptera. Tout le reste n 'aura été que vlalliL~ ,

« Fais ce que dois », voilà donc l'adage que nons voudrions laiss-er oC0IllIme devi~e à ,chacun de nos 'collègue~ au 'C0l11lï:"neûCe ­

m'ent Ide la nouvelle année s·colaire, que nous lui ,souhaitons heu-· reuse et féconde en résultats pour -lui 'et ses élèves.

~t 'l11aintenant nous leur dédions les jolis vers de Botrel:

Toi) vieux D1aUre qui pâli-t SUI' les livres que tu lis, Prends nos petits gars jolis) Ei" SUl' les bancs de l'école)

- 293 .-

Dis-leur la ' bonne parole ... Sème, sème le bon grain A plein cœur, à pleines D1ains. Car c'est le pain de demain Pour les batailles suprêmes

Que tu sèmes!

ùa Famille et l'Ecole .: L 'école seconde la Ifamille, :l'école tient la ;place de la famil··

le » ; forlmules ressRs·sées en üent articles, en cel1lt discours qui s'ég1all'ent dans la brunle des généralités.

jM\ais, quant à partir de fai.ts quotidiens, quant à préci~ef qu '·elle -deVl'ait êtr,e la collaboration ,entTe 'parents et maîtr-es ,et COffilluent l'organiser, on n'y pens'e guère. Et pourtant, c'est là une question toujoursactuell-e et d 'une grlande inlportance édu­cative.

Quelle est l'aHitude des parents envers le~ maîtres et inver­sement ? Elle varie à l'infini, depuis la colla'boration anl.Îocale jus­qu'à la guerr-e ,s'ourde ·et ·dréc1aré-e.

Collaboriaotion suppose cOtl1lnaissance, de part -et d 'autre, de rolbjet de l'éducation et des :fins éducatives·. Cette c0'l1îlpétence, tous les IIllaîtres sont cens'és l":aivoir, tous les parents la devraient pos,séder. La réalité, 'luoins roc;;e, est cO'lll"plexe. Tel instituteur expérimenté 'fera l'éducation des parents, les éclair·erla, sur ,leurs devoirs et les guidera dans leur noble mission. !NIais il arrivera que tel père de Ifamille~ riche d 'une longue expérience, ,en fera profiter un jeune nlaître 'lnêm·e très. ,fort en ipsychologie ... livresque.

Dans la plupart des cas, les ·échanges de vues entre parents et maîtres sont indispensables aux uns connne aux autres. Trop s-ouvent, l'école néglige les ;contingences fan1Ïli::des l alors qu'elle devrait s'enquérir des désirs des familles et les satisfaire chaque fois qu ils sont légitinles. Insis,tons-y: l'éeole devrait prendre l'initiative de solliciter l'avis ,d-es parents. Que se 1)aSse-t-il, en effet? Les plus 'com1pétents', 'PaNl1i eux, ont leurs désirs, bien légitÏlues , relati'V·e'l11.ent, par ex eluple , là "la longueur des de'Voir:s à ,domicile, aux punitions ·et laux retenues, mais ,se gardent !bien de .les formuler ailleurs que sous le .nl:anteau de la chemi'l1ée. ün s'énerve de voir les enfants- s'étioler jusqu'là dix heures du soir .sur des devoirs intern1Ïnables, -on va lll/êil11.e jusqu'là mettre la 'l1lain à la phlllle ... ,pour écrire à l'instHuteur? Quelle suppo­'sition! Vous n'y 'êtes pas: c·es.t pour achever soi-an·êm·e le travlarÏl ... et peut-Hre ne recueilliT qu'une cote hU'll1ilianrte! Mais exposer ai'maibleIUrEmtt au maître ou à la n1aîtresse 'que six 'heures d 'Ïln­'l11.obilité quotidienne sur les b 'aincs d '·école, c-ela C0111.pte lUl

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peu; que . c ',est as-sez piqula'nt d'fu.11Ipos-er, sous prétexte de longs devoirs aux enfants, un pensum au ipapa, on n 'iulagi'ne point pa­reiUe auda1ce! En attendant, ün peste intérieurem-ent ou dans l'intÎlrnité, jusqu'au jour où l'on /fla.it un éclart et où le maître, qui croyait être agréable, finit Ipar déclar,er dignenlent que le dé­vouement est toujours payé d'ingratitude.

Ces frictions et -ces murmures seraient évitées- si le personnel enseignant voyait les chefs de famine , s'enquérir de leurs désirs et s'efiforçait d 'y donner satislfia,ction. Il y a des situations fanli­liales si diverses , -et les ignoreT üonduit à l'injustice. 1Iel enfant unique ;travaille sous les- yeux d 'un père illl,struit ·et prés-ent1e à l'école des devoirs parfaits. !Peut-être sera-t-il of,fert là l'adlllira­tion .de la dasse 'co'm:Ine la hllitiènl-~ ,nlerveiUe du il1londe? Tel lautre, d 'une famille pauvr1e -et nO'InbTeUSe, ,dispose, pour écrire, d 'une -encre abonl'inaJ)le, d 'une talble ,enc-Ol11Jbrée de vaiss-elle et secouée pal' les -frères -et sœurs CO'1llllUe une barque dans la tem­p ête. Il pré?,ente, le lendenlain nlatin , sa pag,e enjolivée de talches et fleurie de lal"lnes : pa'g,e pré<cieuse qui , sans doute, n 'obtiendTa pas les félicitations qu'elle n1'érite! Et pourtant,-ce n ',es t pas le succè-s ,qu'il faut louer , nlais l'eflfort !

-Malentendus à l 'oc-casion des devoirs là domicile, :malenten­dus surtout relatifs aux pUlliitiüns. ICertains parents se glorifient de doubler toute p énitence infligée là l'-école, ou l1l\ême de lia sou­ligner d 'un v,olée de bois vert. ICollahoration lS'Ïll1;pliste, ,et presque toujours injus'te : injuste quand la punition a été nleSUl ée exa,c­teulent ,à la faute, injuste surtout dans le 'cas de sévérité -ex'0essive.

D 'autr-es Ipar,ents 'croient que l'e :petit ühéri ne l)eut pas laJvoir tort et ne s'imaginent pas queUe malJtrise il ;faut pour diriger une classe, la joul'née ,durant, dans un ordre qui s'allie là l'entrain , ?1.

l'Iadivité joyeuse et féconde. Voi1à deux g roupes d 'incompétents. Voici un ~rOl1Jpe mieux

éclairé: -celui des 'Papas dont l'avis est que l'enlfantdoit obéir , que la désobéissance -entraîne une puniüol1, ll1ais qu 'une puni­tion doit êtr,e l'ar-e, pour garder toute son ef1fkadté, raisolllllable et utile. Dès lors ~ que les -dél11·angeaisüns de la laI1gue süient ,châ­tiées par quelques <centaines de 'lignes: « J,e suis un bavard », li­gnes é-crites à une ou plusieurs plumes 'C0l11ll11e au :hon vieux tel11,ps ; qu 'une ttad1e ac'ôdentelle provoque <cette seconde 'catas ­trophe: « Vou~ m 'écrirez deux ,cents fois: J.e suis lllaipropre », il est permi,s de trouver que <c'est là un p etit 'exereice d 'a'brutis­sement qui favoris'e 'lllédiocrement l'étude des leçons et nl-et le délinquant dans l'iInpossihilité d'arriver en règle à l 'école le len­demain.

Enfin puisque le maître n 'esrt que le lieutenant du pèr,e de tamille, de teHe ià telle heur,e, 'le papa, très .Iégithnement, d'Oit être 'a,verti, la veille d 'une retenue, par un 'mot ins,crit au journal de

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classe et sounlis à sa signature, afin de ne point s'e deluander, vers l€s quatr-e heures et demie, si sa fiHe est en r-etenue ou 'victÎ:me d 'un ,enlèvement.

,Bien ,entendu, retenues et Ipunition'51 quelconques doivent tou­j-OUTS êrtr,e exceptionnelles: les meilleurs maîtres ont l'al~t de sus­citer une acti1Vité joyeuse, de' mener leut classe tambour Ib1attant avec dix encourageJ.nents pour une Inenace.

Leur noble mission ,est dIfficile. ,Aussi sont-ils les prenüers à conlpr·endre la nécessité d 'être soutenus par 'les familles et à souhaiter l-eur collaboration indispens1able. IMais souvent on s'en tient à des. vœux stériles. Il ,est indispel1's-aJble de voir les paTents , tantôt chez eux, tantôt rélllnis à l'-école, non pas pour leur servir un discüurs en trois points, ou en quatorze, m-ais pour les am-e­ner fanülièrement à Jonnuler leuTs ·r-eJ.nlatl·'ques, leurs v.œux, en . toute sincérité, afin de rélfonner, s'il y a lieu, des. idées fauss'es, afi'Th, surtout, de prdfiter de critiques hienveinâ~tes. iPareilles réunions devraient provoquer 'un -exam,en de conSCIenCe chez les par-ents et chez l,es luaîtres. IBien des 'Chose'Y irai'ent 'lui eux si personne ne se ' croYlait infaillible.

Enfin, il est là souhaiter aussi que les rap'ports entre la fa­miUe et l'école soient favoris-és par l'inspection: ainsi l'Etat rem­plirait 1uieux un rôle auque'l il n 'aspire pla:s toujours -et qui 'pou:­tant serait un' rôle Ibi,en'faisant , celui, non :pas de supplanrteur , InalS de serviteur des fallnilles'. A. F.

L'importance du caractère Il ne suffit pas - éCl'it Decroly -'---' de déterminer la valeur de

l'intelligence verbale ou pratique pOUl' connaître un individu, dM,i­nir sa personnalité totale et baser SUl' celle-ci les chances de succes à l'école et surtout dans la vie. .

Le~ renseignemE·nts s ur les particularités du caractère sont beau-

coup plus importants. . ' C'est qu'en effet, les tendances, JléS' besoins, les déSIrS, le-s sentI-

ments sont chez.la m.a jorité des êtres "humains le moteur par excel­lence de la volonté et que l'intell lg'E'ncè s'y 'soumet ,plut6t qu'ell e ne

les dirige. , . , . Est-il b esoin de rappeler cOlffiibien ,souvent les mobIles d actI~n

se trouvent dans l'orgueil, le besoin de l)araître, il' appât ,du . gam, l 'amour, la ja lousie, la haine, l'affection maternelle, le sE·nhment

de famille, ,etc. " . Et m ême chez l'intellectuel l e plus raffiné, le logicie~l l e p1u3

rigide, qui oserait affirm er qu'il n 'y a pas dans ~ e sub conSCIent que~­que complexe affectif qui, .sans se trahir, constItue P?l~l't~nt lE' Stl­mulant caché des activités mentales apparen'lment desmteressées.

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Ilettre de mon école 5me LETTRE

Finies les IbeHes va,cances, les cüurses folLes là travers boi~. les intel'lninables partics de eadl,e-'cache, les dou1ces- flânerieS: n1ains en poches, le long des h'aies où ,chante l'oiseau apeuré qu'on pour·chasse : .fini tout ,cela!

ILe souv,enir seul reste, viva'ce et prÜ'fond, ·Co.ml111oe un rê'Ve bien cher dO'nlt le .teul:ps n '·e;fifa'cera que les eontours.

HieT encore, l'ardent soleil dans· les bouldes blondes et brunes, on dévalait les sentiers rocailleux qu'anfll1'aient les sons :l3.T,gentins ,d;es -clarines du troupeau. Hi'er, Ic'était la -grappe d'or €l. ·de feu qu'on déta'chait -dans le fouillis parlfUl1l'é de la vigne. Hier, c 'était le verger ri'che de présents dépouillé ainsi 'que 'par des voleurs attardés au soir d'un beau ,cr~pus·cule.

Aujourd'hui que la terre a tout donné 'ce qu'elle porta.it, une bise aigr.elette et 'Pénétrante s'est luise là sOUiffler dans les ra­mur·es. Elle a ifa i t. frissonner les grands pOllli111iers gris au Idtmlc de verdure aücueillant. Elle a détaché une à unie les chevelures de cuiv'r~, de rouille ·et de .br-onze qu'odo'bre avait Iposées sur les ép::m­les torses des arbres fruitiers . .Les prenTier,s frimas ont -orné l'ho­rizon dé1c·hlqueté par les belles ·cimes valaisannes - noS' IAlpes -d'till,e collerette d'hennine. Et les vieux rpins tordus par les orag'es , ceux qui grinlpent à l'assaut des 'lnonts ,de la 'Patrie et ceux qui abritent le sO'llll111eil du herger; les n1élèzes chauves ·et les S'alpins aux sonllbres frondais-ons; tous· 'ces cier.g.es- de la nature dr,ess'és vers le ICiel pour bénir Dieu, tous s·e sont trouvés recouv,erts des fines 'a:rabesques et des 'cristaux taillés du givre et de la neige. Plus de ,chants autour -des nids; plus de f.leurs dans l,es huissons, J.nais les -chrysanthènîes rouges et blancs ornent les. tertres du vieux cimetière, dernier s-ourire de la nature à ceux qui se pen­chent pour l'interToger et lui dire -de 'ne pas 'l1101u'ir -dé~là.

Et voici que dans le silence de IDe Ifrais Illl.atin du 1110is des 'l11orts une ·cloche au tÏ'Illbre grêle a lancé SlUr tous les· toits du petit village son appel pressant: « Ecoliers, petits a'lnis, debout! A l'éc-ole pour vous instruire! » !Dans les venelles. tortueuses, eas­queUes, ,chapeaux, bonnets de laine, serr'e-t:ête de formes et de couleurs m.u ltip l,es , tJ'i.DOtS bariolés, fourreaux bleus, rouge,,· et v,erts, c'·est un .f.oulinlÏUen1ent soudain -du petit nl'onde ·des éco­liers: ils se press-ent, se bousculent, ,s,e 1P0uruivent, ,courent vers la ruche, essain1 vilf ,et joyeux, toujours 'Prêts à .fair,e en riant l'appTenüssage de la vie.

(p.end\ant six 'Il1-ois trop vite enlfuis, le "i-i1ence et l'ohseurité se 's-ont insta~'lés dans la salle pour y il'égner en l11aître . .L,es araignées ont pu tiss'er l'eur toile en paix sur la planche noire et luisante. Aujourd'hui, les volets s·e :sont rouverts avec un bruit de vieille

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ferraille qui grince. Les largés baies 'alignées sur la gauche ta­luisent à nouveau la lun1Ïère triste ,et blafarde des jOUl~S' d'arrière­saison. Peu à peu, ,les souvenirs se r-éveil.lent da1ns les petites têtes; Les y,eux ,se TIîouillent là la vision des. 'Î'luag,e's évoquées : voilà la pla'ce vide d 'un petit ami r'a.ppelé ,à IDieu pendant les va'cances; les aînés aussi sont loin, ffillportés dej/à dans le toubiUon ,d:e la vie qui vous ab"ior'be à rquinz.e ans . IPtÜS, les bons 'IUQlluents pass.3s, les heures de dur laheUI' récom.!pensées par -des résulta,ts heureux, les petites joi,es de la vie d'écolier, tout C'el!a. s'est01uipe à 1J10uveau, se pro'filenten silhouette sur les parois daires de 'Inélèz,e, tout cela s,e précise, 'Vous fait revivr'e le temps pa,S'sé, le ipTell1ier âg'e, la pl'eITIiière lectur'e, la prem.ïère f'écmupense, le pren1Ïer sourire pa­ternel du InaHre, la pren1Ïèr'e journée enlfin où l',enfant se sent un homlIne, U'Il! être conscient de responsalbilités·, une partie de ce rOU'aJge C'O'lllp'lÏiqué que Ifomne lIa 'luaehine soda'le.

Et ~moi, qui nve ·croyais un cœur 1110ins s,entiInental, j'ai lu alors dans ·ces prunelles allunlées C0111H.ll'e dans un livre ouvert le secr·et Ide ce silence 'muet, de cette attente de la IPrenlière ,classe. Un Ifrisson nl'a secoué: le.s souvenirs du j,eune âge venaient de In':être soudai'Ill r-a'p'peM·s. Lorsque ilnes yeux 's'e sont ;reportés sur celY chers visalges enfantins, une .grande flmn'lue v·enait de s'al­lunler en 11.110i, un -de c·es im'l11.enses feux de joie de la 'saint-J ealfi, mais plus lumineux ·enoore, plus chaud et 'plus rayonnant parce que j'avais lu -dans l'éclat du brasier les· mots: « ChaTité, S'aJCrifi.ce, Don de toi-nî'êlne. » Hon.

Ilë premier contact Quand Bonaparte fut n0l11ll11é c0'l1l'111andant en Ichef de l'ar­

mée d'Italie, dit un autcur. les généraux pla,cés sous s·es Olvdres ne cach(>rent pas leur mécontentmnen1. Que venait fair·e pour · eux Ce favori de Barrat? A quoi devait-il son élévation, sinon à un -caprice de .la politique? Aug'ereau surtout ,était hOTS de lui. Fier de s.a ·bravoure et -de sa haute taille, i'l se promettai,t bien de tenir trête là ce « ,général de rues » ; nîais, le 'monlent venu, il fallut en rabattre. BO'naparte 'Convoqu,e sün état-1l11Ia,jor. Il se pré­s'ente cn grand uniform,e, ceint de sün épée. Il ·diode ses ordres d'une voi~ nette et ca1nle. Si ÎlTIip'érieux ,est son aeoent, ..,.i ,dmni­nateur est "ion prcstig·e, que les généraux divisionnaires n'üsent souffler mot. Leur génie étonné trenî1ble IL'levant l,e sein. Le croyez­vous, disait Augereau 'en sortant, 'ce petit bougre-là 1n'a fait peur l

ISa'ns doute, on ne peut den l'an der là tous l,es .&due'ateurs. d 'avoir le g-énie ·de Napoléon; ,mais, s'ils. avaient un peu de son assu­ranc.e, qu'ils éViteraient -de dilflficulté'Y ! IEntre l,es mains d'un h-ol1î­m,e sûr de lui, les enfants 'Sont toujours plus l"Ia:isonnables, plu')·

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dociles, car ils sa-v,ent ,dès le premier contact qu'avec ce1ui.-Ià i~ fau-t · marc.her droit. . 1.. .

Celui qui s'appf'ê~e. ~ d~~j~~r un.~, ~la.s,s'e doit donc considérer COffiiIlle indispensable l'a,cquisition des 'moyens les plus propres ft lui procurer dès le premier jour un ascendant irrésistible ,et du­rable sur ses élèves. slans quoi 'le cours serait pénible et en partie manqué.

ür, Icel ascendant sur les élèves, de quelque âge qu'ils lSoient , ne s'Ï1nprovise pas, il s'acquiert au PTix d 'eifforts constants et intelligents. Sans doute, les dons naturels, soit intellectuels , soit physiques: fadHté d 'assimilation et d'élocution , taille élevée, vi­gueur phys~que, voix ha,rn1onieusf , etc., ont une réelle valeur, ,mais, à eux s'euls, ils ne su'ftfisent pas. Il 'faut y ajouter l'éner:gie du caractère et une scrupuleuse cons·cience professionnelle. Un ,maître, par exen'lple, qui n 'acoCoorderait qu'une ill1'lpnrtallllce secon­daire là kil préparation minutieuse de sa classe, surtout au délbut, ou qui négligerait 'le soin de sa propr,e fornudion cOl111.'mencée à l'éc-ole nor'male; ou ,enoore qui aurait une conduite ou une tenue inférieures là celles qu'exig.e sa ,mission, ne !pourrait pa5 pr-éten­dr,e à un vérita'ble asüendant sur ses ·élèves, lesquels, tout le monde le sait, ont des yeux de lynx pour leurs. mla,îtres ,et parfois une accuité de jugement bien au-dessus de leur âge. Pres-que rtoujOUl"S Hs ont une opinion. faite , dès la pren1.Îère classe, sur le caradèr·e et les points forts -ou faibles de celui qui s,era leur modèle et leur guide durant le \Cours scolaire. N., inst.

Le crucifix dans nos écoles IDernièren'lent un journal relatlait ,que le .gouvernenlent por­

tugais, ,en 'ce moment franchement chrétien, se basant sur une dédsion de l'Assem(blée 'nationale, avait dé.cidé de r ep}.acer le cru­cifix dans toutes les écoles , conTme syn'llbole de l'esprit qui doit animer r enseignmnent de t-out éducateur vl~a,i'l1.'l ent digne de ce nom.

A cet ·eflfet, 1es écoliers ont été in-vités là se cotiser pour l'achat du <erudfix et à désigner le plus m'éritant paf'mi eux ipour appen­dr·e l 'image du salut à 'lia plus d'hon1neur de la salle Ide dasse, généralement au-dessus du pllipitredu 'lnaître.

Cette édifiante décision nous incite à delna'll'der là nos insti­tuteurs va'laisans s'ils prêtent toujours toute l'attention là ~a !plI alC e· que le crucifix -doit oC'cuper dans leurs ·salles d 'écoles; si cet objet vénérable est en hon état, propTe; 'S 'i,l n 'y aurait Ipas lieu, ici où 'là, de le relnplacer, parce qu 'i'l est trop v.étus't'e, peu 'e~pressif ou d 'un goût douteux? .

Puis , COnlJll'l,e une chose en entraîne une autre, ne pçurrait-

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-on pas aussi 'n'lettre dans le 'Voisirualge ,du crucifix une i'n'laO'e de la Vierge, car on ne sépare pas l'e Fils de :la lM/ère. t) .

!L.a dépense pour l'achat de cette in'lage ne serait pas gr'ande; I,es élèv-es la prendraient volontiers là leur charge. On Idit que l"é­cole doit être le pTolongen'lent ·de la falnille; or, dans à peu près toutes 'les fanTilles rvaliad.sannes se rencontrent le IChrist 'et autres ilmages pieuses; donc renfant doit retrouv,er 'à l'école 'ce qu il voit à la n'laisO'Il.

Aux .Ertats-Unils, tous les hâtin'ltC'ntsd'école 's'ont, p'a1raît-il, sunnontés du drapeau national. Pour un chl~étien, en pays Cia,tho­lique surtout, le prC'lnier étendard, c 'est la croix. tPuis-, est-oe que la vue du Christ attaché à la ·croix, celle de notr,e Mèl~e du Ciel, n'est pas capable de stin'luler le zèle du Imlaître et l'appHcation des élèves, et de surnaturalis·er l'efort qui devient de ce fait vrai­luent l1l'éritoire pour l'autre vie?

Les deux amours ,Nous avons au ,cœur deux 1:1:J.llours. L 'un est fait de faiblesse

et l'autre de force. Qui se s-ent Ifaible chèrchc 'Partout un appui. CO'l1'lme le cbèvrE'lfeuille, il a besoin de So'a'ccrncher à une tige plus forte, de s'enrouler tout autour ,et de sentir, en s'ahandonnant, la douceur d'êtr·e soutenu.

IMais il ,est un I~utre a'fiour, plus viril. lÛ·n a ,en soi des ri­-chesses, des énergi,es qui demandênt à s'épancher. Ce n'es~t pas pour s'eNer.mir que l'on sort de sO'i, Inais pour affennir les autres; on n 'a pas besoin des hO'ln:J.ues pour être heureux, 'lnais -on a besoin de les rendre heur,eux.

ISeul l,e second aJIl'lour peut nous donner une joi,e pur·e et s'ans lnélall'ge. Il suppor.;,e, ,en effet, une plénitude de Iforce, une sura­])ondance de vi·e; et si le sentilnent de la perfection -est le bonheur mlêl11.'e~ on se -rend campte qu'il y a plus de joie là donner qu"à re1cevoir. JM.

nouvelle carte murale de l'Europe Nous avons l'avantage d'attirer l'attention du PersonnE·l ensei­

.gnant et des autorités scolaires sur la Nouvelle carte murale de l'Eu­rope 'que vient de publier la maison Payot.

Cette nouvelle carte, là l'échelle de 1: 3.500.000e, est montée sur toile et rouleaux, 171/150 cm., est accompagnée d'un commE'lltaire en 32 pages. Elle est vendue 4.0 francs.

Elle a été publiée sous les auspices de la: Conférence des Chefs ,des dépa'rte.ments de l'Instruction publique de la Suisse romande,

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ensuite d'une étude faite par une ·commission intercantonale, et sur les plans de MM. Burky et Nuss,baum, professeurs de géographie.

\ .cette carte est destinée avant tout aux écoles primaires, mais les écoles secondaires la consulteront aussi avec profit. Les procédés de figuration sont simples.

La: carte est une com'bina.ison har,monieuse d 'éléments physi­qUE'S et humains; sa cla,rté et ses couleurs la rendent expressive. Elle facilite la comparaison des régions et des pays, l'analyse régionale, la synthèse continentale. L'échelle est de 1 : 3,500,000e. Outre le con­tinent, la carte. montre une partie de l 'Arctique, entre autres le Grœnland . Au S. et .à l'E. apparaissent la façade septentrionale dE' l'Afrique, le Proche-Orient et l 'Asie russe. ILes noms sont donnés dans leur forme française . Pour ne pas nuire au relie'f, on en a limité le nombre, mais il en reste assez pour s'orienter.

On a simplifié la représentation d 'un reliE'f qui dispose de six teintes, en réunissant en un seul étage les plaines de D à 200 m., pui s les montagnes au delà de 2000 .ru. Par contre, les mers sont repré­sentées par trois teintes au lieu de deux, une zone intermédiai,re, de 200 à 2000 m. de profondeur, faisant rE'ssortir le seuil du nord de l'Atlantique. La largeur de certains fleuves a été rectifiée. On a ins­crit en vert les quatre principales limites de végétation.

La population est indiquée par les villes seulement. Elles com­prennent 4 classes: 1) les grandes villes de plus d'un million d'ha­bitants, 2) cE'lles de 500,000 à un million, 3) celles de 200,000 là 500,000, enfin 4) un certain nombre ' de villes de moins de 200,000 habitants.

Seules les lignes maritimes et les voies ferrées de caractère in­ternational ont été indiquées. Les capitales ne se distinguent des au­tres agglomérations que pour l'écriture du nom. Les frontières con­tinE'ntales, nationales et provinciales sont figurées .

Cette belle carte sort des ateliers cartographiques Küm'l11erly et Frey, à Berne.

Prière d'adresser les demandes au Dépôt cantonal du iV.I'atériel scolaire, à. Sion.

Le patoIs ,Ce n' est plus le tem.ps où le 'prof'ane et le pédant considé ­

raient nos patois ConHTIe une déforil1îation du .français . Aujour .. d hui , on voit ,dans le patois l'expr·es·sion la plus sincère de l'âme paysanne; on l'écout.e C01wme un chant de la terre.

Conservons no'tre parler original, hl v.a ut le patois de l'Ile de France.

Le « FiOLKILOtRE VIA1LIA:I,StAlN » ouvre un concours public d 'œuvres litténlires.

Tous les patois du Vaiois ro·ma'l1ld sont adnlis à concourir. Les con'currents peuvent s'inscrire auprès de la Direction

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du ooncours , jusqu'au 1er d'ècembre 1936, ·et demander les cou­,ditions du concours à l'adress·e: «Folklore Vallaisan) à Villa­Sierre.

Le su/et traité doit avoir l'apport 'aux CHAMPS ou à la VIGNE) à leurs produi,ts) aux gens qui s"en occupent.

Tous ,zes genres littéraires, en prose ou en vers, s'Ont a,dnlis : narration, conte, piè-ce dralJ.11aüque, ,dialogue, monologue, chanson, invocation, p'l'ière, ,ek,

iLes chansons, pièces de vers·, invocatiollls, prières, monolo­gues doz'uent rell1plir au nl'Üins deux pa'ges, les autres genTes, au 1110ins trois- pages d 'iI111;pression du format des « Cahiers valais'ans de F'Ülklore » .

CHRONIQUE DE L'UNION

(Jn cas de responsabilité civile Plus de huit mille francs payés par l'assurance de l'Union du Per··

~onnel enseignant à un i~stituteu:r du Centre actionné en responsa·

bilité civile.

Les faits. - Le 11 janvier 1935, clans l'après-midi, pendant la ré­création, l'instituteur X". conduit ses élèves en partie de luge au­cl ess-us cl e son village, sur la grand'route.

,Pendant 'que les luges dévalent la pente, deux traîneaux chargés d e fumier tirés par des vaches montent l'un derrièrE' l'autre, de' cha que càté de la Toute.

En voyant arriver les enfants , les conducteurs de ces véhicules gctl' ent leur attelage l'un ,à droite, l 'autre ,à gauche de la chauss ée.

La première luge conduite par 1 instituteur lui-même, la deuxiè­me, la trol sièm.e passent sans encombre. La cinquième par contre cherchant 8 d épauc'l' la qU FLtl'i èl!l C fait un violent tête là, queue à l'en­droit préci s où se trouve le traîneau et son troisième occupant vient heurter violemment la pointe des br as de la benne. tl/enfant est re­levé évanoui, l'œ il gauche enfoncé et perdu et le vis age défiguré par lll1e énor.:lle cicatrice.

A la suite de cet accidf'nt, le tuteur de la victime introduit action contre l'instituteur en réparation du dommage subi. du fait de l 'acci­dent, lui c1em2,nde une indemnité globalè de douze mille francs avec intérêt au 6 % dès le 11 janvier 1935 et la; condamnation aux frais.

L 'instituteur alors, par l'intermédiaire de l'assurance, demancll~

d 'écart81' les conclusions du mandataire de l'enfant et dE' chercher cl'autre.s responsables. Il soutient ,à cet effet ·que les parties de Inge dans son vilhge sont d 'un usage courant Et que jamais aucune obser­vation ;) l encontre de cette habitude ne lui a été adres'sée, ni par IR Commission scolaiTe, ni pal' le Consei1. Il relève en outre qu'avant le

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départ, il avait bien défendu à ses élèves de rivaliser de vitesse, q.w' la -situation des traîneaux ne constitua it pas un dange.l' et 'que si l'ac­ddent est arrivé, c'est avant tout à ca use de la manœuvre' imprudente du conducteur de la luge, manœuvre qu'il ne pouvait prévoir.

L'·affaire ainsi résumée, ins truite par le Tribunal de Dis ­trict, arrive devF1..nt le Tribunal Cantonal qui, le 21 avril 1936, porte le jugement qui suit:

« L 'institut eur est condam n é à pa)'f'r à l'enfant le montant de Fr . 7274.60 centimes, avec intérét au 5 % dès le 11 janvier 1935. Il est 'conda:mné aux frais. »

Dans ses considérants le T. c., parta.nt du principe que le maître (;s t un fonctionnaire , lui applique la dispo sition de l'article 21 de la Consti tution cautonale: (' Les autorités et les fonctionnair es sont r es­ponsables d es actes qu 'ils accomplissent dans l 'E'xercice de leurs fonc­tions». Il fa it grief là l'instituteur d'avoir sous-estimé le da nger qu 'il' y avait là pa ~ser entre les deux traîneaux. « L'intimé, a-t-il dit, Ft com­mis illicitement - puisqu'il avait le devoir de parer a u danger -une imprudence en ne s'arrêtant pas à la h auteur du premier attelage pOUl' retenir les lu ges qui venaient deTl'ière lui en les avertissant du geste et de la: voix du péril existant.»

Pour le ca lcul de l'indem.nité à alloùer tà l 'enfant, le Tribuna l, se basant sur lE' r apport d 'experts et les données de la Caisse natio­n a le en ca..s d' accident, arrête à 25 % l'incapacité permanente de tra­vail pour l 'ayenir. Il évalUE' d'autre part là Fr. 2240.- le bénéfice annuel que la victilne aurait pu réaliser dès l 'âge de 18 an s. Le préjudice annuel se chiffrant donc par Fr. 560.-, le capita l, pour produire cette valeur, ascenderait à Fr, 11 ,278.-. Mais commE' cette somme ser a it touchée bien avant paT l' enfant, elle est réduite ,à Fr. 8,660.-, A une telle va leur doit venir s'ajouter, à ju.ste titre, une indemnité appréciable pour déformation du visage. Le tribunal la fixe à Fr. 3000.-, Cependant, ten ant comptE' que le préjudice n'a été causé ni intentionnellement ni par l' effet d'une grave négligE'nce, que pal' ailleurs, le réparation exposerait le débiteur là de véritables difficultés financières, il réduit l'indemnité jusqu'à Fr. 7000.-, tout en laissant à l'instituteur la charge des frai s médicaux et pharmaceutiqu f13 et les frais de plaidoirie.

La lecture de ce jugement nous donne l'étendue de notre r espon­sabilité. Il y a de ·quoi nous faire réfléchir, Qu 'aurait fait sans l'a s­surance notre camarade ? Une somme de huit n1.ill e francs, en mon­tagne, compte quand m ême. Et si nous nous étions trouvés dans ln, même situation .à l'occasion de cette partie de luge, nous n 'aurions probablement pas agi autrement.

Nous aimerions que cette aventure ouvre les yeux à plus d'un de nos collègues qui négligent de payer ou r efu sen t d e payE'r une mini·me cotisation et s'exposent ainsi à bien des ennui· '. Nous aurons cl'ailleurs .à leur :paTler de l'un ou a'autwe cas, moins important il t.st vrai , mais non moins significatif. M ...

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flssemblée générale Nous rappelons à no s membres que l'As·se.1l1IbléE' générale de

l'Union est fixée au dimanche 8 nov embre là IMlartigny, dès 13 h. 30. Ordre · du jour de cette assemblée:

1. Procès-verbal de l'assembl ée générale d e Sion. 2. Rapport du président. 3. 'Conférence d e 'Mlle Dupraz, du service r.lédico-pédagogique. 4. Rapport des vérificateurs des comptes. 5. Nominations statutaires. 6. CaissE' d e secours et assurance responsabilité civile. 7. Pléthore du Personnel enseignant. 8. Diver s et propositions individuelles. Comme à l 'occasion de la dernières assE·mblée, une partie des

frai s d e déplacement seront rembour3és . Il sera probablement orga­ni sé un servi ce d e car dont l'horaire -figurera dans la convocation per­sonnelle. En raison dE" l'importance des délibérations, nou s recomman­clons à nos m·emlbres de particllper nombreux à cette asse·I11.'blée.

Le Comité.

PARTIE ,PRATIQUE

!J'orthographe aux débutants .Mis ·en présence d'un objet, 'l'enfant se ,contente de le 11om­

m·er, ou, si le nom .de l'objet -est ignoré, l'enlfant pose h ques­tion: I( Ça, qu'est-ce « que c',est ? ) c'est-à-dire, C01l11'ment nomllne­t-on cela? );

L'.enfant se Icontente de savoir le nom. de l'objet nouveau; il ':i,e contente aus,si d"une peTiception glo'ba.1e de ,cet objet; il faut apprendre à l enfant I~l dis'cerner les parties, là en voir 13. couleur, la forme , à en apprécier 'le poids, etc. L 'observation dirigée des objels rplaît d 'ailleurs beaucoup à l'enlfant et très tôt. après a voir ('xprimé quelques jllJgeln.ents : lia marmite est profonde .. , il fait spontanéInent des cÜ'll1paraisons : la marnlite a deux anses C0111 -

1118 la cürheille. Au cours de l 'exercice -d ' observation ~ l'enfant apprend des

noms, des adjectilfs qualificatifs; il se fa,nülim'ise en outre a,:ec quelques 'form·es verbales et quelques .pronoms·; la 1l1lannite est creuse; eUe a un couvercle.

Nous suivrons, :pour l'en seignem.ent d·e l orthographe, c'est­ù dir·e du langag'e écrit, la marche ·que suit l'enfant pour le Lan­gage parlé. Nous présenterüns donc d'a1bord de,; no·ms à l'en­fant : no,ms d 'objets usuels , d 'animaux et de plautes. vus dans le milieu fa·mililaJ et dans le milieu scolaire.

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tl/élève de dn'q à six ans est ,capable de distinguer visuel­leIllent des mots les uns .(les autres. mai', la perception globale .de chaque il1'lot est i'ffipTécise; l'enf::mt ne s'attarde pas- à obser­ver chaque élélnent du 'n'lot lu.

Avec des exerdces 'quotidiens ,d'analyse de mots , puis de phrases, l'élèv,e qui arrive là la lecture ·courante, c ' es.t-L~l-d'ire ·ù la -connaissance des élémel1'ts oonstitutifs des mots, a acquis, au 'cours de ,cette étude, l'orthographe d 'un ,certain nnmbre de lloms, de quelque~ ,adjectifs, de quelques forn1E~s verbales et ,de quel­ques nlots invariables. IMais ces résu'ltats ne peuvent être acquis qu'avec b n1éthode analytique. AvC"c la Il1.'éthode syn·thétique. quand l'élève arrive à la lecture 'collrate, tout '0S t à f'~ire en or­thographe. I~ 'écolier qui sait lir'e: Cln) en) Cllm) em) ln,' sait pas dans quels mots se trouY·ent -ces sons. Le d'lapitre sur lorlhogra­phe du Lvre du Dr Simon débute p~ll' cette phrase. « A 'peine 1 en­fa,nt a-t-il appris là IÜ'le ·et là écrire, qu'on lui Idemande un autre effort , celui de donner à ,chaqu·e 'Inot l 'orthogra'phe qui lui est pr'Ûfpre, et ,celui aussi de faire subir aux rmots 'ces n10difications que leur imprime la structure des phrases. »

Il/étude du -syllabaire 'Corresnondant à ln. nl(~thode '-jynth6t1-qw~ est évide.m'l11.~l1't une bien n1~uvaise préparation là l'étude de l 'orthgraphe d'usage et c'est sans doute pm1ce que la phras·e avec ses multiples aspects app'a,raît trüp tal~divel11.ent, que 'l'application des règles gra'n'lll'laHcales es t si labori-euse.

C'es't un langage vivant et .de plus en plus ünl1lip'lex,e qui doit être présenté là l'écolier, dès -ônq ans, et non des listes de lettres ou de syllabes. Cette nouvelle 'conception de l'enseilgnC'lll'ent de la ledure, et par ,consequent de l'orthographe. pénètre petit à petit d::ll1s nos écoles.

ftvec les 'en'fants de cil1'q à six ans, ]es nO'll1S :présentés ,d'a­bord au tableau noir sont é·crits .en grüs caractèr,es ·sur des ban­·des de -caTton ou étiquettes. Ces mot'Y seront revus par l;a suite sous la f.onme de dic,t-ée. ,Le mot est lu, puis cadlé, les enfants récrivent à la craie, sur l'ardoise. Si le travail est délfeC'tueux , l'analyse auditive et visuelle ,faite lors de L~ première présen­taHon du ~mot est repds,E': le n10t ai-nsi observé à 'nouv'eau est ,dkté une deuxièlue fois.

lLa liste des n1üts là reviser à l'aide d·es étiquettes s'allonge cha'que jour des 'IllOts nouveaux prés'entés au tJabl,eau noir, mai"i, par contre, les IllOts sus sont mis de -côté.

Pour les élèv'es de six à huit ·ans, 'le texte de la dictée sera écrit au tableau noir ·e t la préparation de rex·en~i,c.e prendl,a des formes diverses suivant la dif1ficulté du texte et la force des éco­liers.

1. PréparCltion complète de la dictée. - lLè t'exte eM lu pen-

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dant lia leçon de lecture et les 1110ts nouveaux sont ana.Iysés. Le TIl aître. dit une phr·ase ou un fragm-ent de 'phrase; un élève écrit au tableau noir pendant Ique ses camarades écrivent sur du pa­pier. La 1l1.'altr'esse fait l'·analyse .auditive et visueHe de ,chaque IIllOt; mai,s, ici , .eHe s-era bien vite suppla'llltée par les élèves. A six ans, et n'lên1e ·moins, les enfants ) ·exer'cés dès cinq ans :\ 'l'analyse des müts-, font aHègrem-ent ce travail. Lia maîtresse fait toutes les ren'larques utiles relatilVes .à l"ürthographe d 'usage et à l'orthographe gra.m1n1ati'cale. Les élèves peuvent en outre r·etflair·e la di,ctée ainsi préparée sur le cahier ou sur une feuille volante, corrigent eux-nièmes leur travail, en c0'l11parant visueHement leur texte ia.vec l'original. -Les travaux trop mauvais sont repris sous la fonn.e de copie, n'lais , d 'une façon générale, cette forme de dic­tée donne de bon"Y résultats .

llenseignement de la Rédaction Avant de proposer une méthcde d'enseignement cle' la -rédaction,

il est peut.·être nécGssaire de SOlJ1igI101- l'orienüüion défectueuse de nombreux exercices de pltraséologic. Partir d'une proposition, en greffer (l'autres sur ce tronc principal, puis développE'!' une ramifi­cation de compléments, voilà. un bon exercice de grammaire conti­tl'uctive, surtout si la !formation des idées se condaires en précède l'expression. Mais que penser de ceci: le maître écrit au tableau 11ne p,roposition simple et correc.te, puis s'évertue tà. déblayer le texte primitif en le surchargeant, avec le concours des élèves, de tour­Dures plus comp1iquées, et en le bariolant d'épithètes faciles: pas de printemps qui ne soit le gaj printemljs, de prairie qui ne soit la verte prairie, d'oiseaux ,qui ne soient de joyeux oiSE-aux. On dé­laie une goutte de vin dans un litre d'eau tiède, et avalez-moi ça ! Le plus fort, c'est que parfois maîtres et élèves s' imaginent avoir embelli et enrichi la phrase: on dédaigne la petite p11l'ase corrE'cte que tout honnête homme eût signée et l'on s'ex tasie devant une e11-fjlade de mots creux, évocatrice de verroterie sauvage et puérile!

Ah! s'il .s'agissait d'exercic€'8 sur le choix du mot propre, du ve-rbe pittoresque et expre51sif! sil s'agi.ssait, pal' le concours direct, d'animer un texte languissant, ou de partir d'une indication terne pour la colorer en la précisant! S'il s'agissait, enfin, de barrer des pléonasme vicieux, de remplacer telle prétentieusE' périphrase par le mot juste et simple, d'obtenir enfin cette concision dont le moind're mérite n'est pas de tonifier la pensée!

Vous me direz, peut-être, 'que ce serait Là. viser t.rop haut, et qu'a l'école primairE' il faut être primaire. Funeste préjugé, qui fait né­gliger la culture des facultés, la formation du goût, l'enrichissement du vocabulaire pour se hasarder sur le terrain · de l'expérimentation

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scientifique si mouvant et si dangereux, car la science 'est ùne mon­tagne cie sable qui, plusieurs fois par siècle, s'éboule et se transforme.

Aussi, l'E'nseignement porimair'e doit-il être bien plus littéraire que sCientHique, ce qUI ne signifie pas, bien au contraire, que les exercices du style doivent être orientés vers une élégance préten­tieuse, vers une fausse sentimentalité. Non, ce ',qu'il faut obtenir, c'est la sincérité le naturE'l, la vigueur. Mettre, à force de répétition, dans la mémoire des enfants, un développement, prévu, tout 'fait dans la tête du maît,re , c'est tuer la spontanéité, c'est truffer l'esprit 'de for­mules scolaires qui ridiculi seront l'élève si, adulte, il le.s elnplùie, mais .que plutôt, d'instinct, il abandonnera sans rien trouver qui les rempla'ce.

Pour rédiger, . il faut d'abord savoir ce 'qu'on veut dirE'. IL'ob­servation et la réflexion fournissent les matériaux; la lecture et l'explication littéraire en apprennent la mise en œuvre. Il importe que le sujet, bien déli;mité, ne permette pas la prépaTation hâtive, à coups de ci,seaux, et la couture au gros fil d'un habit d'Arlequin du plus mauvais goût.

œi€'l1 comprendre un suj et , le délimiter avec porécision, c'est chose capitale et souvent négligée. Est-il pour l'intelligence et pour le jugement exercice plus formateur que de traiter tout le sujet sans sortir, à aucun moment, du sujet?

Le sujet donc étant indiqu é, les élèves amassent des matériaux pal' l'observa.tion, tantôt immédiate, tantôt après la cla.sse. Cinq mi nu­tE'S de causerie sous la di,rection du maître préparent l'agencement des matéria1.lx. Pour prévenir les fau tes d'orthgraphe, certains mots Eont écrits au tableau. Vie.nt auss.itôt la rédaction d 'un premier jet: chaque élève s'efforce de présenter un travail sincère, simple et pe-rsonnel. .Le maître fait lire tour à tour ces textes, - pendant qu'il corrige, çà et là, quelque faute d'orthgraphe - montre que telle phra­se sort du sujet, :mais que telle lacune doit être comblée. Ainsi est mise au point aussitôt la que.stion du fond et, d 'autre part, après cette première correction verbale , l'instituteur ne ,recevra que des travaux transcrits sur feuille après avoir été sérieusem€'nt dégrossis .

Il les examinera de près, tout en se gardant bien de corriger d'of­fice les fautes de style . Car il importe d'obtenir la 'colla.boration effec­tive de l'élève à la correction de son travail. (' Ce .que le maître fait n'E'st rien, ce qu'il fait· faire est tout ».

Inutile aussi de porter en marge nombre de signes convention­nels. Cela devient vite artificiel, fastidieux, et cela prend une ap­parence cabalistique:- Il suffit de soulignér d'un serpentin toute phrase ou tout sujet défectu€'uX et de noter sur un carnet ou sur une feuille le nom des élèves dont les travaux offrent l'occasion d'un exercice de correction profita'ble à tous. 'Ces élèves, envoyés au ta­hleau quel;ques minutes avant le dit exercice, y écrivent chacun la ' phrase, leur phrase ·à corrigÈ'r.

- -307. -

Il importe de ·faire sentir à t.ous, et peu là peu de faire trouver le défaut à. combattre, puis d'obteIfir, de tous les élèves, un effort en vue d'atteindre tantôt à la clarté, tantôt à la concision~ tantôt à l'harmonie.

Supposons la phra,se: ,En juillet, les oiseaux débitent leurs jolis chants.

On fera sentir l 'imporopriété dE' débitent, la fai,blesse de l 'épithète~

on biffera l'un et l'autre et l'on écrira: Les oiseaux chantent.

Premier résultat obtenu: la simplicit.é. Mais les chants d 'oiseaux ne caractérisent pas juillet. Il fau­

drait donc préciser: Les oiseaux chantent moins qu'en avril.

S'il s 'agissait cl 'avril, la proposition cou,rte et sèche « 'les oi seaux chantent » devrait être précisée et E,nrichie.

Précisée: quels oi.seaux? Enrichie: par un mot qui caractérise ou évoque t.el chant d'oi­

.seau: le tireli de l 'alouette, la limpide mélodie de la fauvette à tête noire.

Dans un carnet spécial, chaque élève notera, en regard des phrases défE'ctueuses soulignée~ clans ses rédactions, les .mêmes phra­ses corrigées ou améliorées.

On évitera surtout de considérer comme correction es sentielle et primordiale la chasse aux répétitions, remplacées, comme il arrive trop souvent, par de vagues synonymes poussés en bouche-trous, vaille ·qu e vaille. 'C'est 'apprendre .à, confondre les synonymE'3, alors qu'il importe d 'en distinguer les nuances. C est par l'emploi du terme propre qu 'il faut commencer, pal' le choix du verbe précis ou pitto­resque: après ce travail, il ne resté plus guère de répétitions.

En résumé, l'en seignE'ment de la rédaction visera ,surtout le dé­veloppement de l'esprit d'observation , la culture du jugement et du goût, l 'enric11i.ssement du vocabulaire, l'éveil et l'épanouissement de la personnalité.

~ Les Fruits Range les fruits en odorantes pyram'ides

Dans les plats de faïence à fleurs; La poire blonde et le raisin qui semble hrl1111ide j

La pêche aux exquises pâleurs.

Le D1'eilleur cie la sève est dans leur chair ambrée. Us sont faits avec du soleil

Page 16: L'Ecole primaire, 31 octobre 1936

- 308-

Et c'est de la lumière en bulles concentrée, Condensée en joyaux venTt-eils.

L'aurore avec le soir) l'ombre, ["azur torride, En silence ont collaboré

A gonfler, jour à jour, sans' plissures ni l'ides, Ces ballons sucrés et dorés.

Nous y boirons la clarté douce et la l'osée Toute l'é.mowJClnte saison,

Et nous aurons, enclose en 'HOUS, ['âme l'osée De l'aube avec tous ses frissons.

Emile Desprechins.

Le Coffret Ma mère, pOUl' ses JOUl'S de deuil et de souci: Gcrde, dans un tiroir secret de sa commode, Un petit coffre en fer rozzillé, de "ieille Inode, Et ne me l'a fait voir 'll1e deux fois iHSqu'ici.

Comme un cercueil, la boite est fnnèbre et massive, Et contient les cheveux de ses parents défunts. Dans des sachets jaunis aux pénétrants parfums Qu'elle vtent quelquefois baiser le soir, pensive!

Quand sont mortes Ines sœurs blondes) on l'a l'ouvert POUl' y mettre des pleurs et des boucles frisées. Hélas! nous ne gardions d'elles, chaînes brisées, Que ces deux anneaux d'or dans ce coffret dé fer.

Et toi, puisque tout front vers le tombeau se penche, o mère, quand vientira l'inévitable jour

Où j'irai dans la boîte enfermer à Imon tour Un peu de tes cheveux ... que ICl mèche soit blanche.

G. :Rodenbach.

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ALMANACH du VALAIS 1937 . Dépàt général pour le canton: Librairie Ch. SCHMIDT, SION.

- 309-

La Fontaine

La fontaine devant l'égli'se, :Mais, tu sais bien, toi , qu'elle prie Si1mple servante du Bon Dieu ... Sa voix secrète hésite un peu Dans le silence de midi.

Dans la torpeur d'après-midi,

Dans lE' sile·nce de minuit...

Mais tu sais bien, toi, qu'elle prie Diligente, active, .soumise Pour tous ceux-M, ,qui vont et Tient Au devoir que Dieu lui prescrit, Devant le porche de l'église, Depuis ,si longtemps, jour et nuit,

Sans plus penser qu'elle éternise, Servante grise à pE,tit bruit, La fontaine devant l'église.. . Sans plus savoir qu'elle éternise

Jama.is muette, .iamais lasse, Près de la place où cha,cun passe, Mais tout près de Notre-Seigneur, Parfois, tu dirais qu'elle pleure, Souvent tu dirais qu 'elle chante, La fontaine, callne servante, Humble servante <du Seigl'1eur.

Pour notre ,salut, jour et nuit,

L'e Corps percé, ,par eux meurtri,

Le Corps brisé, par eux meuTtri

DE" Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Henry Spiess.

La Forêt en Octobre L'aut01n-ne c'est, pour 'les bois, 'la saison fleuTie. Dégagés de

1eurs 'trop lourdes .}nas~'es, ils nl.onrtrent plus liIbrenlent J'.essor des tr'oncs ,et des branches, et l,es feuilles plus aérées qui leur deuneu­rent prennent toutes les nuances qui iavoisinent l'inlpréci'5,e -cou­leur 'de -la lumièr,e. Tilletüs dOTés, .ormes pâles, châta~gniers roux, ill'arronnier" de cuivre, chênes de rouille, veng'ers teints de pour-1Pr·e, peupliers pareils à des Ichandeliers d'or, Ï'ls font sous 'l,es der­niers soleils un cortège de féerie. Et l'on s'émervei'lllerait de joie rà les regarder parader, si le lnoindre Isouffle de vent qui Ichal1'te aux or,eilles ne contenait la Ilnenace de jeter has ces CO'5tumes extravagants. - rAinsi lia peur -et le plaisir se miêlent dans les rprom'enades d'octobre, ou plutât la 1Jcur vient aug,ment.er un rplai-s-ir qui ne peut durer. Henry Bordeaux.

Ge que vous ne saviez pas Savez-vous qu'une abE'ille, durant toute sa: vie, en tTavaill<vnt

<dix heures par .iour, peut voir 18,700 fleurs. ILes abeilles ne vivent (que 6 à 10 semaines, seules ceHes qui hivernent vivent six mois.

L'abeille ne pouvant transporter que 15 milligrammes de Imiel par voyage, et 'la <distancE." moyenne entre la ruche et les fleurs qu'elle visite étant de trois kilomètre·s, pour obtenir un kilogramme de miel, l'abeille devra parcourir environ 400,000 kilomètres.

Page 17: L'Ecole primaire, 31 octobre 1936

- 310-

-Savez-tous ' vous mo'uèher? Savoir se moucher est un art que ,beaucoup de gE'ns ignorent..

Il s ne savent point que , leur oreille devient un peu durE' et que la sqr,dité complète les menace parce qu'ils ,se mouchent mal.

Hs souffl ent des deux naTines à la fois da:,ns l,eur mouchoir. Or, on doit souffler alternativement dans chaque narine en arl',êtant le passage de l'air dans J'autre E'n comprimant suffisamlm ent celle-ci avec le doigt.

Comme font d'aill eurs les individus grossier.s qui n 'ont pas d o mouchoir et qui opèr ent avec leurs doigts .

Ce qui n e veut pas dire qu'une bonne 'h ygièn e impli'que .la sup ­pr ession du mouchoir, M;üs il fau t savoir s 'en servir,

Jubilé F élicitons vivem ent notre collègue B'enjCHnin Gaillard cre Rid­

des, qui a en s'eigné avc·c succès p endant 25 ans dan s lia n1iême classe de sa commune,

NO S MORTS ,Pendant les vacances, le Personnel enseignant a eu La dou­

leur de p erdre que'lq ues n1.el11.bres .de sa .fan1Ïlle : Mlle Augusta Bender, de Full'y, ·es't décé dée le ,2 juillet 1'9'316,

après de longs mois Ide soufifrances ' supiportées avec résignation. La d élfunte a ,enseigné pelldia.nt quatre ans là l'école des -fille",

de ·sa CO'llUllUne ; elle 'laisse le souvenir d 'une b onne éducatrice. M. le Chanoin e de Cour,ten. Pend8nt un gr'and nom1bre d 'an­

n ées, ,M. d e Gourten fut l'inspecteur aimé du Id'istrict de ,sierre, le conseiller et l 'alJlli des r égents. Son entrée au Chapitre ne l 'emp'ê­cha p la,s, de s'e vouei: ' âux œ uvres 's,éolaires ; il res1a l'armi et le s'Üutien de l"Institut .des sourds-Illuets. Gràce à son zèle et sav'oir~ faire, 'l'O·euvre du Sou de Géronde·, créé·e par 1~1i . P1gna1, prospéra et peflmit à p'lusieurs enfants pauvres .d''être admis, 'à l'Institut.

R. 1. P. N.-LB. ----. L'Ecole Primaire publiera dans son procha,in nu­

Hléro une notice sur un des vétérans. de l'ens·eignen1ent en Valais, Louis Coquoz ) -de ,salvan, que le I~faître de toute destinée vient de rappeler là /Lui. ICet article s·era 'l 'hOlHImage Teconnaissant d'un de ses anciens élèves< qui fut, lui aus'si , un maître capable et. dévoué.

(Réd.) -

1111 El I!:1UIIfi III M

m~~m&~n •• m~.~R~~~œ~~m~~~m~~~ . ' II

Il 1& iii III lU Il 13 • • • Il • .. fi bI1 • e • Il iii El

• Il • !I .. Il • • Il

• • • • • • .. • Il

Les écarts du thermomètre sont très considérables à cette saison. Ils sont dange-

l'eux pour les organes respiratoires. Tou x: maux de

gorge et enrozzements sont à l'ordre du jour.

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ses des voies respiratoires? Les pastilles

vous en offrent un excellent moyen: eHes contiennenl

Cha'CLl11e, comme substance active, 0, 01 g de Formal­

déhyde et sont, paI'ml' les désinfectants internes, l'un

des pins efficaces.

A l'apparition des premiers symptô.mes (chatouU­

lerr.ents dàns la gorge, déglutition pénible) prenez im-

• Il

• III Il Il il fi FI 11 • • Il il fi fil li !II Il ~ m iii fi li!J

ri PlI !fi

19 B'I

• mécliatement et d}une taçon prolongée, une pastille de Il

For,mitl'ol toutes les deux heures en la laissant fondre El

• B • SUl' la langue. C'est le moyen le plus sûr de pl'évenü' la iii

• • • contagion et les m'crladies graves. • - . • • • SUI' .demande nous aclJressons volontiers échantil- Il

• Lons et littérature . fi • • • • : Dr A. WANDER· S. A. , BERNE : • m • • • œ • • • . ' . a •• R •• a~m •••• m~~ •• B ••••• K ••••••••••••

Page 18: L'Ecole primaire, 31 octobre 1936

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