L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

18
SION, 30 Novembre 1936 Nol2 -- -- . ORIAl)lJ1 Dt LA 50eiétê v'ala.i,aVIJe d tédue 'ation L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'InstrucUon pubUque à Sion. Les annl onces sont eXiclusiv,emelJlIt 'PaT PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Avetnue de la Gm-e - Téléphone 2.36 , _ _

description

 

Transcript of L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

Page 1: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

CHAMPERY

yI. I~ifkh e l et Jean-Joseph, jn~t. 'Champéry

( . ~ Banque Cantonale du Valais

----=~810N

TOUTES OPÉRATIONS DE BANqUE

Prêts hypothécaires 41 12 à 5 610 SUIVANT LES G ~ RANTIES

Bons be caisse à 3 ans: 4 010 '

Bons be bépôts à 5 ans: 4 °10

~": LOTERIE en faveur de l'Hôpital .. lnfirmerie du District de monthe~ (\Jalais)

Autorisée par le ,Conseil d'Etat du canton du Valais

fer lot : Fr. 20.0,000.-!lutres lots de Fr. 50,000.-- 20,000.-10,000.-, 5,000.-, etc., tous payables en espèces.

Chaque série complète de dix billets contient au lTIoins un billet gagnant Prix du billet Fr. 20.- La série de 10 billets Fr. 200.-

Tirage 15 mars 1937 au plus tard EMISSION: 50,000 BILLETS SEULEMENT

Commandez vos ,billets au ,bureau de la loterie de l'Hôpital de Monthey à ,Monthey, par versement au compte de c'hèque postal No II c. 695, ou contre remboursement. Les expéditions ,sont a'Ssurées de 'façon discrète, sous pli recolDtmandé et sans frais.

Billets en vente également dans de nombreux dépôts. ATTENTION! Carculez et appréciez vos chances d'après le

SION, 30 Novembre 1936 Nol2

Sl~ -- ---?JI~

.ORIAl)lJ1 Dt LA

50eiétê v'ala.i,aVIJe d tédue'ation

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'InstrucUon pubUque à Sion.

Les annlonces sont ~eçues eXiclusiv,emelJlIt 'PaT PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

A vetnue de la Gm-e - Téléphone 2.36

,

nombre restreint des billets é~m~i~s·~~~~~~~~~~~~~ _____ _ ~~~;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;:J:î~C'I::;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;:::Q(!..J~ __ J

Page 2: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

Réper t oil-e des Bonnes Adresses

Instituteurs et Institutrices! Lors de vos achats, pensez aux Maisons qui insèrent leurs annon­ces dans votre organe.

VOWi fere z acte de solidarité. --E. Céroudet & Fils • Sion

CONFECTIONS - TISSUS - CHAPELLERIE

La Maison des bonnes qualités qui accorde sur tous les achats 5 0 1 0 au corn ptant un escompte de

Pianos - Harmoniums - Violons Radios - Instruments de cuivre MUSIQUE RELIGI EUSE ET PROFAN E

H. HALLENBARTER, Sion ----------------~~-----------------I

Alfred Dttbois PAP I ERS

ET

C A RTONS E N GROS

LAUSANNE Tél. 25858 1 Avenue d u Th éâtr e 8

Teinture· Lava:..ge chimique Aux meilleurs prix

Bi enfacture

Teinturerie \7alaisanne Jacquod frères

Tél. 2.25 SION 5 % de rabais pour le Corps

enseignant.

Ca isse d'Epargne de la Fédération des Sociétés de Spcours Mutuels du Valais

SAXON Etablissement fondé en 1876, contrôlé par la Fiduciaire de l'Union de Banques Régionales

~ é p Ô · 1: s SO US toutes form ~s

Exigez de vos four nisseurs les cafés torr éfiés

PELUSSIER · & Cie S. A. dont les diverses qualités toujours soigneusement pré­parées peuvent satisfaire tous les gotHs.

Un succèa ,cer tain vous est assuré pe.r une ann once cians

L ' ÉCOLE P RIMAIR E

Régie des annon ces :

PUBLICITAS, SIC>N

SION, 30 Novembre 1936. No 12. 55me Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOMMAIRE : P ARTIE OFFICIELLE : L 'examen pédagogique lors du r ecr utement. - Associa tion des m.aîtr es de gymnastiqu e. - « Ne sutor! » . - Autour d 'une propo sition. - A propos d'article S' né­cl'ologi'qu es. - PARTIE THEORIQUE: Chréti en s cent pour cent. - Pour attacher nos élèves à leur tene. - Les définitions. - Tradi­tion et progrès. - La chasse et le braconnage. - ChronicIue de l'Union. - P ARTIE PRATIQUE : Leçon prépar a toire à l 'étude de l'Eucharisti e. - Langue fr·ançaise. - Red a.ctions. - Lr-t carte postale (Ia ns l' en seignemen t ci e la géogr aphie. - En glanant. Ce qui se fait ailleurs. - Bibliographie.

---------------------r------PARTIE OFFICIELLE

L'examen pédagogique lors du recrutement

L a q uestion du r étab liss,em ent d es· exan:ums pédagogiqu es lors du recruteil11ent est d e nouveau sur J.c chantiter. ;M. le con­s eiller f'édéral IJlIinger , avant ,à·e prendre une décis'ion définitive, attend na'Vis des instituteurs suisses·,

Nous prions l,e Per sonnel enseignant -d 'eXjp oser sa m anière .de voir à ce sujet dans l' ,( E cole P rünaire » .

flssociation des maîtres de g~mnastique du \lalais romand Durant ,l'Ia'Ull1,ée 1936, notre association a déployé une réjouis­

sante aüh vité. Au printell1pS, ·elle a o l'ganisé une !S,érie d e ,cours qui ,furen.t bien fréquentés par nos ,collègues qui sentent la né ces­'sitéd·e se perfedionner ·dans une branche qui fut Jnalhelu.eus.e­illl·ent trop long,tel11:p s n égli,gée dans notre b eau canton du Vali.:êt'l~ ,

Nous ·saluo·n s ·cei eNor,t avec joie et enthousiasme et eSlpérons qu 'Il produira .des fruits .

IN os 'cours euren.t lieu : A Conthey, 10 i!fi<sti;tuteur~ et 3 insrtitutriües y partoc'ipèrent,

cdui de :St-Maurice ne réunissai,t que six participants, .tandis que 8 institutrices et 13 insltituteurs la'ccourai'ent à Ors-i ères et que 15 instituteurs suivaient avec aUention et intérêt le 'COUfIS du ,Châlble. Nou',j cons,tatons a'vec plaisir que la gynlnastique s,colaire est en honneur dans les :florissantes vaUées de Bagnes 'et d'Entremont.

-.M. le professeur Hubert y a certainem,ent laiss,é déhorder un peu de

Page 3: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 354-

S'On zèle ar-dent. Le 18 avril, 13 pédagogues suivaient I,e cours -de FuUy et 16 Ic.elui du Châble; ,celui de Marti'gny ne réU!lltiss'ait que cinq instituteurs, Inais la -.série fut couronnée par Ile cours d'lQr­sièr'es qui a réuni 17 participants.

,Cette hrève énwuération pennettrla' là tous les lecteurs de l'Ecole Primaire de constater que le p.ersonnel ens,c:ignanrt: 00[1.1-prend le rôle i'mpoT,tant que la gYInnastique doit jouer ,dans la if.or-l1l'ation physique -et · morale de-·nos chers éc'Ûliel~s, -

'L'assemblée générale eut lieu ,le 19 avril. !EHe ne ifut nlla'l­heureusement pas très fréquentée. On y -pr{}céda -à la nOlluiiJ1'ation du ICo'll1Îité qui lest constitué ClOtll1JlUe suit: IM'lM. ,BertraJi:1d :Charles, président; P1gnat Loui.s, vice-ppésident; Hubert 'Marcel, caissier; Bérard Gabriel , secréba'ire; 'Delaloye Gabriel, Gross Ra)Timond et V-ernay -Francis,

·Réuni à IMartigny le 29 octobre, le' tC'on1ité a décidé l'organi­sation d 'une série de cours du ,g,enr.e de -ceux qui Ifw'ent donné s la dernière seJuaine de novelnlbre et sur lesquels nDUS aurons !}'OIC-oasion de reveriir. - .

Sans être optÏin1istes, nous osons es:pér·er qu'au vu de notre activité, Mesd:unes les Î11stitutrkes et IM.essi,eurs. -les institurt:eul"'s !Ilte resteront pas indi;ftf,érents; ils de'll1allid'el"O'nrt: en 'l11a's'Se leur en­trée dans notre assodation. Soyons unis et nous serons .forts. Nous sa'i'sissons cette -occasion pour- reluerder -M,onsieur l,e Chef du Département de l'Instruction Publique pour lia' paternelle s01-lkitude qu'il nous a toujours téllloignée. IG.

Cotisations 1937 Nous percevrons la Icoti.slation 1937. IC0ll1'me Iles années pré cé­

dentes eHe ·est de 5 francs. \Cette il110deste 'cotis-a.tion Vüll'S donne droit à l'abonnement de l'Education physique.

Nous espérons vivmnent 'que tous les Iluemhres du pers-onnel enseignant qui s''Întéres'sent à l'éducatiün physique de nos elllfants, nous ,apporteront leur .encouragellltent et -leur collaboration. iNous les en remercions d'avance bien dlJa'leureuselnent.

Nos anciens 111'eJnbres, qui n'auraient pas payé leur cotisation pour le 15 déce'lnbre, recevrünt un r·em:boursffinent.

.cette cotisati'Ûn doit être payée à notre cais'sier, MI. Hubert, nlaître de .gy·mnastique, ,Sion.

"ne, sutor! H

Le « Confédéré » est une fois de plu<;o fort aÏlnalble eJllivers le Personnel enseignant de notre canton. 'Bien 'que nous soyons habi­tué à se~ gen1:i'lless·es, nous tenOh,s à relever le jll'gell1ent que son

- 355 -

rédacteur -en chef, i:\1. L\10ser, vient de por,ter ,sur la ISod·été valai­sanne d'Education. Le voici :

« Si nous voulons relever le niveau de notre instruction pri­maire, il nous faut avcmt tout disposer d'un corps enseignant d'élite. Sans l'aire affront à nos instituteurs, nous prétendons que, à quelques exceptions près, ce n'est pas 'le .cas. >>. "

Qu'un «priInaire » puis<.;e s'expriIner de lia sorte, on lé <con­cevr,ait à la rigueur; Inais qu'un ex-av'Ü'cat du barreau genevois, un « universitaire » par 'cons'@quent, vienne nous bafouer juslque chez nous qui lui d'Ûnons l 'hospita'lité, voillà Iqui dépasse toutes les bornes! En védté, nous plaignoTI'Y siocèrem'eJllit le jouf'fi!a!l qui est ·obligé d'utiliser les servkes d'un 'lnonsieur auquel échappe le 'sentim.ent des plus élènentaires 'Convenanües. Que n'Os collègues ~',en souviennent là l'occasion!

Je n'ajouterai pas d'autres eom'm'entair·es pour -eette ,f'Ûis. N'·est-il ipas profondément ,triste, cependant, de voir là ,chaque instant des étrangers tà notr,e Icailliton, venus s·établir ohez n'Ûus, dénigrer notre pays, ses in<';iti,tutions ·et ceux qui, C'Û'lTIllne nous au­tres instituteurs, se dévouent sans com.pt'er là la noble ,Miche de 1',édUJCation et d e l'instru:ction p'Ûpulaires ?

Ces ,censeurs-1à traitent la plupart du ten1ps de sujet5- qu'ils ne connaislsent pas ou connaissent Inal. N 'est-'ce point tà cette élite savante -et ·Q.llllnisd-ente qu 'il ,c'Ûnvient de rappeler l ',apostro­phe indignée d 'un artiste de l'a'n!tiquité : « Ne sutor, ultra crepi­dc~m! »

- ,Cor,d'Ü'nnier, ne juge pas au-de'llà de la chaussure!

Un membre de la Société vaiaisaIU1e d'Education.

flutour d'une proposition

Le débat/: qui s;est engagé à. M ClZ'tigny autol.l1' du peZ'sa'nnel enseignant religieux n"Cl pas laissé de surprendl'e ou d'étonneZ' beaucoup de personnes, mé,me pClrmi les instituteurs et institu­trices laïcs. Aussi, n'avons-nous pas CrLZ - pouvoir écatter d'elnbléë les réflexions qu'émet ci-ClPI'ès un des vétérans du P. E. de notre canton. (Réel.)

Nous connaissions déjà quel'ques-unes des. opinions qui se .sont fait jour lors de la ,réunion de ru. P. E. à Martigny, le 8 courant, au sujet de la pléthore du personnel enseignant v,alaisan et nous aurions gardé le silence, gi le cÛtm,pte-rendu de 1'« Ecole Primaire» du 15 de ce mois n 'en avait fait état.

D'abord, il nous semble que la discussion sur le thème de la plé­thorè était inutile, puisque le président ou le secrétaire de l'Vnion

Page 4: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 356-

av,aient été aVIses 'que,lque temps avant des mesures que le Dé[>arte­ment allait prendre ,pour réduire lE' personnel enseignant, mesures qui vont être incesswmment mises ,à exécution et qui sàont ,particu­lièrement efoficaces. Mais enfin, 'concédons la liberté de parole et de discussion.

Ce qui nous surprend, c'est d'apprendre qu'une motion ay.ant trait à la réduction demandée ,a été présentée par un Monsieur qui est bien placé pour savoir qu'il ne ,m,anque \pas de pères dE' fa'mille, sou­cieux de donner ,à leurs enfants une éducation et une éducation de valeur, et pour estimer 'que les plaües à l 'Ecole normale doivent être occupées jusqu'à la dernière, et m,ême au-delà ... Un autre pédagogue a demandé qu'en haut lieu on voulût biE'n restreintre le nombre des ,congréganistes, ·religieux ou religieuses, employés d.ans les é·coles publiques; il nous semble, d',après ce qui nous, a été dit, qu'il s'agis­sait tout bonnement de les en élimier entièrement. Dans le compte rendu de 1'« Ecole Primaire», on parle de leur laisser des Missions; on nEl dit p,as les colonies, puisque la ISuisse n'en a !point; mais enfin, il y aurait la Cafrerie, le pays des Hottentots et d'autres régions encore, la Russie, pal' exemple.

Ne sait-on .pas que c'est sur l'appel formel de certaines localités que les religieux et lE's religieuses s'y sont rendus? ilVI'ais on voudrait pr'ut-être que le Départ8lment ne ratifiât plus ce choix lors du renou­-vellement de la nomination du personnel enseignant.

Qu'on nous .permette ici de demander de quel droit on voudrait 'empêcher des citoyens valaisans ou au moins suisses, qui payE·nt les impôts et -font le service militaire, qui se soumettent .aux ,mêmE's ·conditions de nomination que les instituteurs réguliers, d'o,rcuper les pLaces 'qu'on leur confie? .

Hier, on les accus'ait d'être étrangers; aujourd'hui, on semble leur faire un grief d'être ·religieux et céliobataires, de n'avoir point de charges 'de famille.

Mais d'·abord est-ce que cette qu€'stion toute personnelle, tout inti'me, regarde quel,qu'un? Pourquoi ne .pas aussi faire état des opi­nions politiques des instituteurs?

Et puis attention, sur cette voie de triage on va loin. Si un jour plusieurs instituteurs sont en compétition pour une place et s'ils sont dans la ,même situation matrimoniale, s'ils ont les mêmes titres académiques, on aura recours à la dififérence de taille, à la couleur des cheveux ou à la longueur des dents surtout.

lEst~ce que pour une misérable question de sous, il est permis de ,congédier toute une catégorie de personnes dévouées, qui ont rendu et rendent enco,re de loyaux services au pays? Il n'y a que ventre aff.amé ,qui n 'ait pas d'oreilles, et nous ajouterons ni yeux, ni bon sens, ni cœur.

Il y 'aurait d'autres moyens aussi, assez e'fficaces·, de remédier à l,a p.léthore du ,personnel enseignant et auquel on n'a pas songé. Ce

- 357-

ser,ait celui d'E·xclurede l'ense:Lgnement tout instituteur qui néglige notoirement et obstinément son devoir profes'sionnel, tout maître qui donne lieu à des 'rumeurs peu élogieuses. Nous ne voulons .pas dire par là qu'il se ferait beaucoup de places .li:bres, loin de loà, mais il y en aurait ,quand m,êmE' par-ci, ,par-là. Puis, pourquoi tolérer le .cumul de certaines fonctions? ICelles d'instituteurs et de président, de juge, de greffier de la coml11une, d'agent de 'banque ou d'assurance, etc. ? Peut-on, ·au 'moins dans les localités importantes, être en même tem,ps au .four et au moulin? Peut-on être à la fois juge et partie dans une cause, puisque comme président-instituteur on est supérieur et su­bordonné?

Du restE·, il y a pléthore encore dans d'autres domaines. Ainsi quelles sont les localités, les villes en particulier, où il n'y a 'Pas trop de cordonniers, de menuisiers, de cafetiers, d 'avocats, etc.? A-t-on déj,à songé, pour y remédier, à restreindre le nombre des admissions aux collèges, aux écoles industrielles, professionneUes, aux cours des artisans?

. Pour .finir, nous dirons qu'on est un pE'U trop simpliste, tr'op égoïste et même trop brutal quand on dit là quelqu'un dont ·on con­voite la: place: «Ote-toi, que je m'y mette».

A la Révoluti'On française, une victime s'écriait en montant à l'échafaud: (' Oh! liberté! Que de crimes on commet en ton nom! »

,Comme le JV1\onsieur qui a attaqué les Religieux est casé, a sa place, il l'a fait assurément par solidarité, charité, 'à l'égard de col­lègues à ,qui il veut trouver du trav·ail. Eh bien! nous lui disons, à notre tour: «.Oh! solidarité! Que de bêtises on dit ou on propose en ton nom!»

Un partisan de .f'équifé.

f\ propos d'articles nécrologiques (Le derniernUllll·éro de l' « Ecole PrLmla-ire » a pubfié plusieurs

arücles lIliécrologiques d'une présentation et d'une 1:ournure qui ont été - nous le sa'Vons - unhersellem·ent appréciées. Nous voudri'Üns à oe propos demander au Personnel enseignant -de 3ui'Vl~e ce bon exemple, cas éJchéant. L'entO'Ura!ge ,et les amis de nos collègues qui s"en retournent au I~.faître sont seuls là 'mJêJne de donner une apprédaüon et des rell's,eignem,ents qui, la plupart du temlPs, échappent là une rédaotion. oIblig,ée, faute de mieu~, de composer u1n-e c{)(ffilIllunication étriquée, ,sO'U'Vent 'banal,e et touJours inoomplète.

Serait-ce trop -exiger que de sollidter du Ill" E. c'ette supr'ême marque d'estime 'Ou d'affection qui consisterait dans l'envoi à l'Ecole Primaire, au retour ,de ·la' sépuUure d'un ou d'une collè-

Page 5: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 358-

g:ue, 'une ofi'otiice du genre de celles auxquelles nous avons fait allu­S'Ion ~ n ne s'agirait pas, en l'oœurellice, d'articles d'une grande .amplItude, .on le' cDnçoit, ln.ais entre l'e ;tTop et le trop peu, H y a la'ss'ez de marge pour la bonne volonté, l'.ami,u,é et la roconnais-sanc·e. (Réd.)

-------+------

PARTIE THÉORIQUE

Chrétiens cent pour cent Quand et com,ment finira l'année scolatre que nous commen­

çons ? Nol1'e monde se disloque, .c'fans la peUl" et dans la h{1jine. Ne perdons pas notre temps à nous renvoyer des responsabUifés " les grands mouvements de l'histoire n"ont jamais. des causes strr­pies. Les faits, qui se précipitent à une vitesse d'ouragan ' ont mis des siècles à mûrir. Mais ce qui est vra'l', c'est que ces faits sont bien ~es faits ~umains, ,des fruits d'actes libres; et nos petites lachetes quotz1(Jizennes preparent des l'évolutions futures. Qui est coupable? Il faudrait dire plutôt,' « Qui n'est pas coupable? »

C'est vite fait de dire ,' . « 'Nous payons les falltes du calpitali.<nne ».

C'est vrai. NIais qui ,dira quand cela a commencé et qui a fait quelque chose pour frelner? Qui donc a jc~mais pensé qu'il fai­saii autre chose qu"une bonne affaire, quand il r1,chetait dans les grands r:'-agasins des articles dits « sacrifiés », poUl' s'offl'il' un luxe faczle ? Le patron chrétien, honteux de compl'imer ses prix de revient grâce à des sc~laires de famine, est pl'isonnier d'un in­extricable l'éseau d'égoïsmes, ceux ,d'lune clientèle cnvzde et 'ceux des conCU1'1'ents qui le guettent poUl' lui casser ,les reins. Nous srurliITLes tous coupables, paUVl'es et l'iches, gl'ands et petits.

Alol's, que fail'e ? S'asseoil' SUI' le bOl'd de la route pOUl' pleu­rer? Attendre le coup de matraque qui nous achèvera? Non. Nous avons fait la l'entl'ée des classes, comme fous ,les ans,' éal­mes, plus calmes même que d'habitude; joyeux, tant que Dieu le permet; mais gl'aves aussi, sérieux com\l1le jamais; car nous som­mes au vestibule de gl'andes choses. Il est temps :~e nous souvenir que !nlous so'mm'es chrétiens, et que le christianis:me n'est pas seu­lement un pal'apluie pOUl' les JOUl'S d'avel'ses. C'est austère d'être chrétien,' m'Clis c'est autrC/ment moins dur et humiliant que c'e que nous vaut notl'e néo-paganisme. N'est-il pas triste à en pleu­l'el' que des bapt!sés, qui ont en eux le levain de l'Evangi-le, n'aient plus que le chozx entl'e deux dictatures? Encol'e ne s'agit-il que d'un choix i'ntellectuel,' les !alits, œUVl'es de force désol'mais, se moqueront bien de notl'e liberté. .

- 359 - .

Tl n"y a plus, désor'mais, qu'une ressource qui vaille: c'est d'Iêtre chrétien cent pour oeut. Peut-être est-ce tout simplement cela que Dieu veut nous imposer, cela que nous n'aUI'ions jŒn'ais eu le courage de choisir. Il me semble que le 'Christ nous dit, camme à Saiil SUl" la route de Danlos, au moment où il va devenir « saint Paul >i ,' « Il t'en coûte de l'uer contre l'aiguillon! » Nous n'avons plus de choix qu'entre deux issues: être des saints ou n'être J'i.en du tout. Il faut hal'di-ment prendre la verticale, opter pour le RÇJyaume des Cieux, ce qui est encore le plUs sûr moyen de préparer un royaume de ce monde où l'on puisse respirer.

Pour attacher nos élèves à leur terre ILes instituteurIY peuvelllit efficacement prép1arer les fils .de

nos cultivateurs là la vie qu'ils ,doivent :mene'l' létant hommes, ,ct déposer 'en ·eux des sen:tÎluents qui genuerünt et frnotifieront plus tal,d. L'instituteur valaisan est, en général, caIupagnard. Il con­-naît la terre et -l'aime, Il l'a vu ,travaililer dès 5a tendre ,enfance, et lui-mêm·e l'a travaiHée ·et la travaille peut-ètrle encore. Et puis, il est le témoin des trarvaux .de chaque jour, des joies ·et des tour­ments .du cultivateur, >de ses espérances et de ses dése5poirs. Il sait .aussi tCO'Inbien il est lac'cessilble ,aux pTéjugés, h'op ami de l,a T'Üutine, trop llléfiant vour ,tout ce qui ne vient pa -; de lui, trop peu 'entendu -en! 'lnatièr'e de culture intelligente ,et d'hygiène. L'ins­tituteur voit loela ·et ,en souffre proha'hleluent. ILes oonseils qu'il pourrait donner aux pères resteraient souvent lettre .Juorte. :r:le~­reuse1uent, il élève l,es fn.s et peut leur inculquer de hons prrncI­peso S'il Ile veut, il peut prépar,er pour notr,e p.ays des généT:a'­tÏtonIY de cultivateurs plus inSitrui,ts, plus aptes à la [.onction qu'ils doivent l'emplir. Cette fonction consiste 'surtout là faire /fructifier la ;f.eTI'e selDn les dionnées de la sôence pour leur profit pe'l's·on­nel ,et pour la propérité du pay.s.

L'instituteur ne dominera pas <à s,es -élèves un enseignement détJa.iNé et vraiulent technique, maiIY il peut bien dj'sposer l'es­pri.t des enf.ants en fav,eur de la ",je chalu'P·êh'e.

lC'est donc d'une 111,anièTe lar'ge et générale qu'il procédeTa, se p'laçant <à un point de vue l11üral ·et utilitaire là ·~a' !fois. Son œuvr.e est d 'avenir. En eTfet, pour Jaire aimer aux jeunes ~'uraux Les champs qui les ont vus naître, -il s-em1ble qu'il n'y ait Tien à fla.ire. Quel enfant n'aim,e son beTceau? Mais ce n'est pa-; l'en­fant qui 'l'iJniquiètera, c'est l'adulte.

Il y a une âge où la vine peut ex-er1cer sur un esprit neuf avide de curiosité, avide d'inconnu, un singulier attrait. IC'est un luira@e qui séduit avant de tromper. On croj,t à un ÎTlarvail plus facile, à une plus Igr;ande T,éŒnunéTation, à une vie plus dDuce ...

Page 6: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 360-

D'ailleurs, la teI'pe ·est si 'ingrate, exig·e tant de !peine et .de ~ueul' , sO'livènt en pure perte .... et l'on part. :Et l'on est là !peine arrirvé qu'onétol:rfe d'Jans un 'Inonde étroi,t, où tout ,est gêne, cO!ntiueHe surveiHance de soi-m1ênle et rude souci du pain quotidien. Des dif1fk.ultés qu'on ne prévoyai,t pas rendent la vie d'autant plus dure qu'on n'y était ,pas prépaT'é, que tou.t lest nouveau, que ce s'Ont de larg·es hlalbi,tudes là changer pour des haJbitudes étroites, et que la saine et IfortÏifia;nte a:hn'Üsp'hèr·e des champs et leur in­dépendance sa'crée ont fait place ,à l'air 'Vidé, aux Chla'l11UJresexi­guës, à une .sorte d 'enlipoisonnenlent du Icorps sOUVient funeste à la santé.

Poul'quoi l'insHtuteur cacher;ait-il ces JnécÜlln!ptes et ce~ dés­illusiolIls ? ,Pourquoi ne conlmenterait-il 'pas à ce pTOpOS ces 'siages préceptes: « Ne lâchons pas la proie pour l'Olnlbre. - lU n tiens vaut 'nlieux que .deux tu l'auras? »

D·autr·e part, il r·elèvera !l'homlne des chanl'Ps-, fera Vla'loir l'inTpor,tance des seTvices qu'il rend au pays ·et rfera concevoir à cesen'f.ants, qui tiendf10nt la charrue den1.la-in un juste orgueil de leuTs nobles fonctions . « iLa-bourlage et pâ-turag.e sont Iles deux ana­l11'eHes de la Franoe, I,es vraies lnine.;;· ·et trésors du [P.érou » a ,dit le ·vieux Sul:ly. Ce mot est toujours vrai, et ,l'est :pOUl' tous les p'~ys.

L 'instituteur pourra aussi trouver des a'l'guments d 'un autre genTe. Il expliquera à ses élève'Y que la vie en plein air est préf'é­ralble à la vie d'-atelier 'et à la vie de bUTeau; qU'Üll: la! Ibien plus d "aise et de liberté aux chanllPs; que si la vine peut offrir des emplois plus n'Ünlibreux et plus variés (-aujourd'hui ce n'est plus guère le cas) les conditions mla-térielle ~ de la vie y sont plus exi­geaiIlltes 'et plus dures.

Une autre façon toute :morale d'arrher au !but, 'C 'est de rfaire de ten1.ps en temps SUl" ce sujet des l'edur·es choisies, de ll11ulti­pHer les prOlnenade~ scolaires, de feuilleter ce livre de la nature gr'and ouver,t sous les yeux, sous .des yeux qui ne voient :pas, de faiT-e res'sor,tir par rexpérience non seulenl·ent tout ce que la can1.­pagne ·f1enfel'lnle d'utilité, ilnais lencore tout 'ce qu'eUe ·a d 'agrément, de poésie souriante et d-e paix s-ereine.

.c'est en donnant une éducation p!a-T.eille que Il'in"rtituteur c'On­tribuera à adoucir les Imlœtll's, là Ipolir les forul'es, là faire naître chez le -cultiv.ateur un anlour prod'OlDid du milieu où il vit et de s"a profession,

Les définitions L'anJntée dernièr-e, nous nous S'Ülum'es permis d'attirer 1'la.tten­

:tion du 'Perlsonnel enseignant sur la pauvreté du vocabulaire et du répertoire -le nos écoliers. Un petit -exam·en d'une 'co'l11posi-

- 361-

!i'Ün écrite vous déIl10ntrera que ce 'sont sans ces~-e les .mêm-es il110tS, les nlêJnes tournures qui ;aTrivent. Nous ne f'eviendrons pas sur les m'Üyens dont les 111'aîtres .di~posent pour combler cette lacune.

Sans doute, VOllS vous êtes aussi rendu -conlpte des diflfi­cldtés Ique l,es 'écoliers éprouvent à dOI1111!er une définition tant ~-0'Ït peu exade m:ên1.e de 111'0tS les plus courants.

Les d'éfinitions n 'étant pas autre ,chose que 1'expressi'Ün la plus si'mple :de notions précis·es, si l'enlfant -n'a pla,s 'Observé là la lumière de 'l'intuition l'objet 'lnatériel qu'on lui définit, ·il apprend tout simplemlent à jouer arvec les 'Dl0tS, av·ec des .sons dont le /bruit ne lui apportera aucune ·connaissance. Avant de définir, il est indispensable de savoir décrire. Une -chose peut être ,daire pour quelqu'UJn~ n1.a'Îs il ne s'ensuit pas qu'il puisse 'la définir.

Le but -de l'·enseignelnent 'consistant là donner des notions précis-ec;;., les définitions sont le ·moyen qui arrive ·en dernier lieu pour atteindre ce but; pour 'l'atteindre In.éthodiquenlent, il faut que les déifinitions s'Oient pr·écédées d'une série Ide descriptiall'~ sur des objets cour,aJl1its, en passant de l'intuition à la déno!l11Înla·­tian ·et à la désigna.tion de se~ propri'étés : faiTe exer~ic-es de le­cons de choses. . On;Je voit, J'usage exclusif du di'ctionnakel constitue un n1.oyen tf'Op 'lll·écanique, il faut que l'enfant ait 1'intelli>gence td:e ce qu'on lui denlande. Cons1acrer qUellques heures à cette étude n'·est certes pas dru temps peTdu. N'On seu'lem-ent vous la,ménerez l"-enlfant à savoir composer, mais à s'expri'm·er, ce qui, pour nos petits Valaisans, -est un point. D.

Tradition et progrès Nous sommes, paraît-il, en révolution. Un monde ancien achève

de mourir; un mondE' nouveau commence là naître. Les spasmes de l'agonie et lef) douleurs de l'enfantement s'appellent la crise multi­forme: politique et financière, intellectue.lle et économique, morale f:t religieuse. Une nouvelle période historique s'est ouverte. DE'S fées souriantes, des augures inquiétants, des figures diaboliques mêlent leurs vœux, leurs prophéties, leurs menaces.

La pédagogie aussi change, et rapidement. Il le faut bien, d'ail­leurs, puisqu'ellE' prépare a la vie, qui est mouvement perpétuel, et <lu'elle n'est que le corollaire pratique de nos conceptions sur l'hom­me et S'on destin. Ne nous effrayoIl& donc pas des rMormes, même imminentes ou radicales. Il en est peut-être de nécessaires, de gran­dement utiles, comme il en E'std'indifférentes, de dangereuses ou de ll1auvaises. Il faut choisir.

Page 7: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

362 -

Se cramponner à ce quj est, constitue une attitude de naufragé . qui, bientôt, péril'a ou sera recuE-illi par d'autres. Cest du conserva­tisme borné et stérile. ( 1 Un conservateur intelligent est un réforma­teur)}, dit André IMauroi s à propos de LyaU'tey. On ne mérite de vivre que pour autant qu'on veut se perfectionner. Et il n 'est ja·mais trop tard d'apprendr'e ... . Marchons donc avec le progrès, si nous ne vou­lons pas être dépassés bientôt.

~ais qu'est-ce le progrès? VoUà une question. Toute nouveauté n'est pas un progrès. Il y a des changements qui sont des régTessions. Il faut donc des critères de valeur, dE-S principes de discrimination, une pierre de touche 'pour séparer le métal précieux du vain clin­quant, car tout ce qui brille n 'est pas or. 'Comment opérer ce partage nécessaire?

Il faut d'abord que nous ayons une conception saine du but de la vie et donc de l'éducation. Or, tout le monde n 'est pas d'accord là ­dessus: pour Spencer, l'hommE' est d'abord un animal; pour Stuart Mill, il est une machine à penser; pour Rousseau, un individu que la société pervertit; pour des pédagogues socialistes, une abstraction qui n'existe que dans et par la société; pour les uns, une ·ce.llule racia­le; pour d'autres, un atome de l'humanité ... Toutes ces vérités par­tielles, ,qui sont des e1'1'eurs par lE-urs outrances et leurs négation s, s'intègrent daœ une synthèse supérieure, qui est une vérité large et accueillante: notre conception catholique. IL'homme est là la fois corps et âme, individu et être social, citoyen d'une 'patrie et m8mbre de l'humanité, et aussi, de par la volonté gracieusE: d'une divinité ai­mante, élevé ,à un monde surnaturèl et participant là la nature même de Dieu. 11 ne peut se soustraire à cette offre divine, pas plus qu'il ne peut s'échapper à l'emprise du temps ou à une dimension de 1 es­pace: il sera chrétien (peut-être inconsciemment, de désir) ou anti­chrétien. n devra accepter ou refuser, il ne pourra rester neutre. « Qui n'est 'pas avec moi; est contre imoi )}, a dit le Christ.

Supposons que nous soyons d'accord sur le but: faire des hom.­mes, des citoyens, des chrétiens. Il faudra développer l 'enfant dans. toutes ces directions: en fairE-, comme dit Spencer, un bon animal, un bon ouvrier, un bon père de famille, un bon citoye,n, si possible· un savant, un artiste ... utile à l'humanité, et, ajouterons-nous, par,· tout et toujours, un vrai clll"étien, et, s'il se peut, un saint.

Voilà les directions indiquées. Avec quel ·mètre mesurerons-nous le progrès? Le seul qui vaille vraiment, c'est l'expérience, le contrôle· rigoureusement scientifique. On pourrait ici transposer en termes d'é­ducation et d'enseignement ce qu'écrivait l'illustre ·Claude Bernard. de la médecine e)üpérimentale: L'expression est le seul criterium. C'est le mètre-étalon qui conditionne la justesse de tous nos juge­ments. Les im'éthodes sont de& hypothèses de travail dont le rende­ment mesure la valeur.

- 363-

L'expérience rigou~'E-u8ement scientifique décide vraiment, et juge sa.ns appel. Il est vraI, ces expériences revêtues d'un caractère irr8-.c.~sable :le rigueu:' scientif~que sont extrèmement rares en pédago­gIe et meme en methodologIe, et elles ne valent 'que pour les cas pré­cis où l'expérience s'est déroulée. Toute intrapolation, toute extrapo­lation surtout n'est que plus ou ·moins probable. 'Mais là où l 'ex,pé­rience rigoureusement scientifique existe, il faut s'incliner, quitter toute idée préconçue, tout désir personnel.

Ces expériences sont longues et fastidieuses, difficiles, demandent une initiation laboriE-use, exigent une attitude rare d'objectivité se­re'ine, supposent souvent toute une techniquE-, postulent l'art di~ ca.lcu-1er, d'exprimer, d'interpréter les résultats.... Pratiquement, les pro­fesseurs et é.lèves des centres de recherche là caractère universitaire. sont SaUVE-nt les seuls là pouvoir les réaliser.

Le champ de travail est immense: on se trouve devant un con­tinent vierge, et rares sont les ex'plorateurs. Lorsque quelques cen­taines de savants, pendant quelques dizaines d'années, auront expé­rimenté, on pourra, co,mmencer à parler d'unE' ,pédagogie ou d'une méthodologie vraiment scientifique.

En attendant il faudra très souvent se contenter de recherches beaucoup moins rigoureuses, d'une pédagogie « expériencée)}. Pas plus qu'on ne peut attendre l 'aohèvement de la médecine pour soigner les malades, on ne peut attendre l',avènement d'une pédagogie vrai­ment scientifique 'pour éduquer les enfants. Il faut agir. D'ailleurs, l'action elle-même instruit; l'hypothèse fausse tend ,à ·sa propre éli­mination.

A côté d'expériences là allure plus ou Iffioins scientifique, à côtè de -comparais'ons de groupe plus ou moins parallèles, à 'côté d'examens, d'enquêtes de travaux d'écoliers ... , il y a les appréciations des maîtres, des inspectE-urs, des parents, des élèves aussi, d'autres Ipersonnes en­core, qui sont, évidemment, beaucoup plus sujettes là caution, imais dont il faudra bien se contenter, faute de mieux, en maintes cir­constances.

,Les vraies expérience.s scientifiques, lE-S seules 'convaincantes, sont donc rares, et c'est un premier inconvénient. En voici un second: elles sont fragmentaires, partielles, ne portant que sur un ou plu­sieurs points précis. Or, l'éducation et même l'enseignement est une œuvre d'ensE-mble qu'il faut juger comme telle; une action globale, totalitaire, dont il ne suffirait même pas de connaître les innom­brables compositions; il faudrait étudier encore leur dosage, leur hié­ra.rchie, leur action rédproque. De telle sorte 'que la péd~gogie scien­tifique, rigoureusement précise, ne parviendra jamais là épuiser sa matière de recherche. La raison 'analysante ne ·suf.fit ,pas.

Page 8: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 364 -

De plus, la ,science expérimenta lE' peut bien contrôler les méthodes et les procédés de travaÜ, mais elle ne peut les inventei·. Comme les méthodes de Bacon et de Stuart [l\t[ille sei'vent à vérifier les hy'po­thèses, mais ne les créent ,pas, ·de ·même les recherches expérimentales des psycho-,péd.agogues servent à contrôler les pro·cédés employés, mais ne les créent pas. L'invention est quelque chose de spontané; c'est COlffi'me un éclair de ,génie, une inspiration subite; c'est la per­ception soud·aine d'un r apport nouvE'au, d'un :procédé inédit. « C'est un sentiment particulier, un « quid .proprium. », qui constitue .l'ori­ginalité, l 'invention, le génie de chacun ». Ceci revient à dire que l'éducateur ,garde toujours son droit de re'cherche, d 'essai, d 'initia tive. Même si toutes les sciences de l'éducation étaient achevées, com:m E' chaque enfant, ·chaque milieu, chaque maîtr e diffèrent des autres , l'art éducatif serait nécessairement multiple et div ers. ,Cha:qu e édu­cateur appliquerait de son mieux, suivant son tempérament, ses con­naissances, 'son idéal, lE'S directives nécessairement généra les, ·à tels et tels enfants, doués de telles aptitudes, présentant telles a ttitudes, vivant dans tel milieu .. . Cet art est si complexe, renferme tant d 'in­:pondéra;bles, qu'il ne pourra jamais s e réduire en formules. ILe bon sens du maître, son flair, ' S'on illTI'agination, son goût, son sens des possibilités, gardent donc bE'aucoup de leurs droits.

Conclusion pratique : Que l'éducateur se tienne au courant de ce que ,produit la psycho-pédagogie expérimenta le; qu 'il s' intéresse aux réalisations des grands pédagogues de j.adis et aux essa is des édu­cateur's modernes; qu 'il n 'ab andonne pas à la lègère des n1.éthodes. qui ont fait leurs preuves, mais qu 'il cherche là les perfectionner; qu 'il essaie lui-même, en toute loyauté, quelque procédé qui lui sou­rit et qu'on lui conseille ; surtout qu'il n e croi e, ni n e prétende ja m a is posséder la formule définitive: l'arrêt, c'·est le l't'cul. L 'homme m é­diocre est vite content de lui-même; l'homme supél'iE'nr, presque jamais.

Pour les jeunes spécialement: qu'il s ne s 'ima:ginent pas, CO,illm8. il arrive trop souvent, que tout ce qu 'on a .fa it jusqu'ici n e vaut rien, et ·qu 'ils ont pour mission de changer la fac e de la terre et la nature des chos es; qu 'ils ne s'·abandonnent ,pas au plaisir dE' l'expérimen­tation pour elle-même; les enfants ne sont pas des cobayes; qu 'il s cherchent d'abord là bien asseoir leur autorité, et ,à connaître leurs élèves et leur milieu; qu'avant d'appliquer une méthode nouvell e, ils s 'wppliquent à la bien posséder, ·afin de pouvoir l'appliquE'r .avec 'quelque chance de succès; ,sinon un essai précipité amenerai t un échec ,qui j'etterait le discrédit sur toute tentative future; enfin, qu'avec calme et conscience, ils s 'acquittent de leur belle mission le. mieux qu'ils peuvent, restant toujours 'Ouverts à un ,progrès possilble. Lt~ véritable éducateur prend son bien à droite et là gauche; il est c"mme le père de famille dont ,parle l'Evangil e, et dont 1:1 f()rtL1n'~ pst. faite de richesses anciennes et de trésors nouveaux. F. A.

- 365-

La chasse et le braconnage Les aninl:aux s-auvag'es de notre pays font partie ·de -la nature

vivante; ils intéressent d ',autant plus les honlŒnes de notre .époque que le goût pour La' vie au g-rand air et pour les ,ex.cursions, pro­menades, campings se rélp-and dans 1'e 'puibli,c en :généTa-l.

T rout 'le nlonde aime à voir c-es- 'anÎ'maux pour le charnle de 'leurs fON1l.:es, de leurs .couleurs 'et de leurs mouvements. 'Beau­coup s'-intéressent à leur genre de vie, à leur organisation; le".io études ·entr,e.pTises sur les 'mJœ·urs des anÎlnlaux ,sauvag·es appor­tent une contribution pr:écieuse là la .connaiss-ance de la vie dans ses 'nTanifestations ,si nonlbreuses 'et si 'variées. ILes animaux ,de la Inontagneen pa'rticulier S'ont un aUrait 'pour beaucoup -d'étrangers qui vieI1ll1!ent 'en séjour chez nous,.

,Cependant les hOllnlIIles, -du J,n:üins une partie d'entre eux, ont pris l'habitude de tuer les animaux sauva-g'es, parce qu'ils repI:é­sentent une reSSOllfice pour l'alÏ1nentation -et Ipour des Iprodmts industriels ou -encore parce que cer,tains d 'entre eux oausent -des domnla'g'es aux homilnes, à leurs anim:aux domlestiques et à !leurs. cultures, 'ou enfin tout simplement pour le plaisir -de les sur ­prendre ·et -de les tirer.

'L 'int,érêt que présente la chasse pous'se souvent les chass-eurs. à ,tuer les anÎlnaux sauVlwg-es sans mesure et indistinctenlent, au opoi1lltt de dépeupler le pay.s. ne nomlbr,euses -espèces -ont ainsi ,~i;.­paru ou sont 'presque éteintes chez nous. Dès lors , Les autontes ont été ailll·enées à f'églementer ,la chas·s,e,

En ,Suisse, 'la loi sur la c'basse 'et la prot'ec,tion des oiseaux. actueHenlent en vigueur est ceBe de 1925. E lle -divise les ,aniInaux. sauva,cre en deux -groupes: ceux qui peuvent 'être considérés ,con1:lue gilbier b et qui peuvent êtr'e tué~ par les chasseurs selon l-es indka .. tions ·de leur pennis et ceux qui sont proMgés et que Il'on n e peut pas tuer.

Sont considérées Cümilne gibier ]es espèces suivantes; Le chevreuiI, le cban10is , la ,ma r'lnotte, l~ lièvre, le lapin de

garenne, -l',élCur euil , le blaireau, le renard, la loutre, la martre , la fouine , le putois, la belette, l'hermine.

Les nlâlelY du -gra'Il1d et -du petiot coq de bruyèr,e, k In.go'Pède, la blaTtaveNe, la gélinotte, la perdrix grise, la .caille, le faisan.

'La grive draine, la Igrive litorne, 'le~ pigeons sauvages, .les mojneaux.

Les canar-ds lsauva'ges, les harles, ~a bécasl)·e, les béca~sines , les plongeons, les grèbes, les râles, les 'poules d'eau, .le'Y foulqnes.

~L ' aigle royrall, l'autour, l'épervier, le faucon ~o']~ereau, le, fau­COn pèlerin, la 'corneille noire ou corbeau . OrdInaIre, la pIe, le geai de montagne, le geai ordinaire.

Page 9: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 366-

Tous les CJJl.ztl'es anUl1aux sauvages sont pl'otégés et nltêlne les ühiasseurs por,teurs -d'un permis n'ont pas le dToit de les tuer.

iN oto'ThS qu'il est interdit de tirer l'aigle royal dans son aire, d'y prendre le~ iŒuf,s -ou les 'Petits; on ne peut tuer l'aigle royal que !pendant 'la pério,de de chasse.

Les hérissons, les ,croéoelles, les 'buses" les ,chüoar,ds des Alpes ou cor:neiUes .à he,c jaune ·ainsi que les jeunes 'lnarm'Üttes 'et les jeunes chanl0is sont toujours protégés.

Il est interdit de -capturer, de tuer des oiseaux prot.égés, d'en­léver l'es œufs ou leurs petits et de détruire leurs nids intention­nellement pendant la ,couvais'Ün.

L'arti,cl.e 28 prévoit que « les autorités scolaires doivent veil­ler qu'on apprenne aux enifants là distinguer les oiseaux protégés, qu'on les renseigne sur l'utilité de 'ceux-d et qu''Ün leur jfllcul'que le devoir de les épargner. »

J>our encourager la destruction des aninlaux considérés -CO'll1-'lne nuisilbles, les 'autorités cant'Ünale~ donnent une prime pour répervier, l'autour, le corbeau ord1naire, 1a: pie, le geai. ,Ce.s pri­nles donnent lieu là des abus; on tue souvent des ani'll1aux pro­tég'és qu'on ne distiIllgue :pas des espèces nuisibles. Il s·erait à souhaiter que ces pThnes fus-sent surppTÏInéeset qu'on se contentât de donner l'autorisation de tuer certaines eSipè'ces l'Ürsqu'elles causent des do-mmages séTieux.

Slans m-éconnaîtT·e les plais-irs de la ,chas'se, il est bon ·d'insis­ter auprès des enfants sur les dangers des aIimes à feu et sur les aüC'Ïdents assez fréquents qu'elles occasionnent -et aussi sur le fait que le chasseur se f'a'vorise .les inslÏ'n.cts de cruauté envers les ani­nlaux. Il est utile de bien indiquer les droits et les devoiTs des chass'eurs. Un pernlÎts de chasse ne donne ;pa~ le droit de tuer n'hnpoTte quel ani'lllal sauvag·e, mais seulement les -espè,ces indi­quées tCOmnle gibier. Les chas·seuT.S doivent 'savoiT distinguer ,ces eS'Pèc:es -et ne pas tuer ,celles qui -sont rprot'égées, sans les ,connaître. Il est bon de T,edire souvent que nos aninlaux s'aurvruges appar­tiennent là tout le IlnoDJde et non pas seulement aux ,chasseurs.

Le br'aconnage ,est ,le fait de chasser ou de lP'êdher sans 'pel"mÏ's­ou par des llloyens déf.endus. Les ibr,a,connieTs font beauc-oup de Inal paree que, ·en général, ils tuent tout sans distinction, en par­ticulier les jeunes et 'lc'51 feITIIdles. Nous a'Vons entendu des bra­conniers racoruter avec 'Vantardise qu'rIs 'avaient tué des truites au m 'mnent de la reppoduction -et détruit ainsi des nlilliers d'œufs.

Souvent 'les braconniers tuent les. annnaux :par des :JnoyeThs défendus: Hs 'creus1enrt les ,t'erriers des manlloUes endornües et dépeuplent le pays. lis uti'lis-ent ,dü poison, au risque de tuer d"au­tres aniil11aUX; ils dissimul,ent des pièges .dtall'g'ereux, mèlne pour l'homme, et causent aux animaux qui se Ifont prendre des souf­frances horrilb'l'es a,v'oc une inSJensibiEté révoltante.

- 367-

Et enfin, il y a les ,amendes·, très fortes, surtout dans les dis­tricts ifranc.s. ILes 'bracoIlJniers qui s'Û'nrt pris oublient souvent qu'i1ls sont -en faute -et ne ménagent aux r'e!présentants de 'l'autorité qui font leur devoir ni la haine, ni les [nl2.u'Vais traitem'ents . Souvent 'Il1lême la population prend le parti des ,braüonniers. contre l'au-torité. .

Il impor,te d'Û'nc d·.apprendre là la jeunesse de condanluer le braconnage sous t'Üut'es ses fornles et à respecter les lois de notre pays établies pour le bien g-énérla.l. Si le bracolnna:ge 'est toujours une mauvaise action, il ,l',est surtout dans .les districts Ifrancs dont la Isurveillance coûteuse est payée par le peuple, pour maintenir intacte notr,e faune.

L'éiduCia,tion du peuple en oe qui concerne 'la chasse et .le bra­conn~ge laisse 'encore beaucoup à désirer en Valais, c'es.t par la jeunesse qu'i,l iiluporte de Yentr·epTendre.

Com1mission cantonale pOUl' la protection de la nature.

CHRONIQUE DE L'UNION

Personnel d'Elite IMons-ieur I~t[oser, r-édadeur du « Confédéré », a publié dans

~on jouTna'l du 13 noveJ.nbr,e un artide d '.où nous extr,ayons le passlagre suivant:

« Si nous voulons, T-elever le ni'veau ,de not\re ~nstructio-n primaire, il nous faut avant tout disposer d'un 'Corps enseignant d'élite!

Sans 'faire a,ffpont ,à nos- instituteurs, nous prétendo'l1 ls que, là quelques <exceptions près, ce n'est pas le cas. !)

Sav'Üuro1lllS ensenlble, chers anlis, l'aI11'pleur d 'un tel C0J11-plinlent 1

_Yf.onsieu~.. Moser, ,sans doute, a jugé opportun. de lll'erttre sous les y,eux de S'es lecteurs une teUe -a'Ppréôation pour déve­JOPlPer encore la confiance réciproque des parentsert des Inaέtr,es et relever par .Jlà, dans la nlesure de ses possibilités, le nh eau intellectuel de nos écoles priTIllaires.! C'est .&vid~J.11'ent la voi,e à suivre!

Pen-onnel d'élite! Nous n' ayons j.an1..ais son~c~té de qui que ce .soit, bien entendu, une telle citation. Cependa'nt, nous la ,mériterions moins que ja-mais si, . sans protester, nous lai'l;sions ainsi insulter notre corporation dans un petit ·IM.'tide de journal.

:Monsieur M'Oser, cet avocat genevois d'origine 'bernois·e, sans doute, 'é1:a'bli depuis moins de tr-ois .a<ns dans notre call1lton,. n'a

Page 10: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 368-

pas le dr'Üit de nous juger. Il ignore tout ,d,e notre enseignement, des difficultés de notre tâdle. Gageons ,qu'il n'ill' janlai5' nüs les pieds dans une de nos dasses! ,Et üomlbi,en 'c·ompte-t-H d 'ins­tituteurs dans le ,cerde de ·ses connaissances? Une dizaine peut­être, qu'il range certaÎ'nenlent dans les ex'ceptiO'ns. Il ne lui res te plus, dans 'oes ,cOlnJditions, que .Je droit de .se taire. Nous n 'avol1';;' d',ailleur,s jamais alcoepté de gaî,té de cœur de la part des gens du dehOTI!f des insultes publiques là propos des ,choses et ,des g.ens de chez 'nous. Il est .possible que toutes 'ces questions d 'a-1l110Ur pr'Üpl~e et de sentim'ent lai';;-5·ent ,assez froid le r··éda'cteur du « Confédéré ». Nous 'lui dirons a.}'Ürs que pOUl' parler de per­sonnel ,e;nseignant d'·élite, il 'faut être SOi-l11\êrrne un Journaliste d'élite . .or qUJand, dans son Journal, on -étale des· appréciations qui ne repose sur aucun fondel1lient autre que la pas'sion et de vagues i,mpressions, on n 'est Blême pas j'Üul"nalisle tout ,court.

Jl\tfjonsieur (Moser doit Icanlprendre ,le sur,saut d'indignation que :peut soulever dans notr·e .lnilieu une ·arf,firmati'Ün aussi 111ala­droite que 'la siem'le.

Exaimil1'ons aussi ses suggestions à propos de la fonnation nouvelle de rfuturs instituteurs.

LV!ol1sieUT Moser préconise la suppression de l'IEcole N'Ünnale. « Pour le ,recrutelnent du personnel là l'aiVenir, il s'ag-Ïrait

écrit-H, d'·ouvrir un concours auquel serait ladnlis tous les Jeunes gens ; rexa!m.len rporterait sur les diverses branches de l'instruc­tion générale. Il s·erai,t coonplété :par un é:x,amen psychique. [)es 'candidats admis seraien.t adjoinh aux nl,eiUeurs instituteurs du canton - l,es ex'ceptions sans dout:e - pour .acquérir de la (pra­tique l)endant un stage d'une année ou deux, là ,la fin duquel ils pa'sserai'ent un exalnen professionnel 1 »

Eh bien! toube S'éd'ui'sante que paraisse cette ,sug1g es tio'll, iThOUS conseillons ,au rédadeur .du « rConfédéré » d '·en parler l.e j'Our où 'On sera déterminé ,en Valais là réorg.anisle:r là .fond 1 ensei­gnement pTimaire. 'NO'Us nous dema'ndons Iquel est le 'candidat â l'ens,eignenl·ent qui, après avoir :flai.t ICÏnq là six ,ans d'études secondaipes, une année ou deux .ans ,de sta'ge, consentirait lensuite à postuler un rpost,e de la montagne là 200'-260 t'ra nos piaT nlois, ·et gagner en tout êt pour tO'ut les pnmTièr·es années 1500 ,fI-ancs (par an. Dans les cipconstances .actuelles, il ·est impossible de sup­primer définitivem·ent l ~Ecole normale, c-ela pl'éc'ÎS'éill1oenrt 'si l'on c.herche la .f.orInJa1:iO'n d'un personnel d'·élite! ILe niveau illloral, le In1i,veau intelleotuel de notre jeunesse tiennent tout autant aux dispositions 'moral,es, au t'emp-éra.ment de ses éducatem:s qu'là leur formation univ,ersitaire. Avec une sc01arité de six :Inois, il faut sur,tout une collection de bons procédés, des 1l1oéthodes rapides, -du dévouement suribout. Les instituteurs ,genevois, dont M. IMoser est si fier, s,erlaient 'bien un peu dés'em'Pal~és dans nos classes

-- 369-

et le résultat ,final serait-il .l1leilleur avec eux? Nous !ll"en savons !l'ien.

Nous demandons en fin de cO'lnpte à 'nos 'collègue.s de nous tendre la 111ain pour, si 'possilble, efif'a'c·er la fâlcheuse Î:lllpressioil que !:\1'. Moser nourrit à notre égard! Il l1'e su.t1fit pas, paraît-il, que nous soyons généralenlent <choisis parn1Ï Iles meilleurs de nos d 'as's'es prillnair,es. Pour ,qu'à ses yeux, nous soyons 'considè-'és, il s'agit unique1l1oent de nous .l1loderniser un brin. A quoi :bO'n il1otr·e dév'Ûuem·ent en dasse, poupquoi tant d '.amour pour le prays et toutes ces écoles nülitaires ?

Nous portons pr,obablement .aussi tl'Olp l'empreinte .de nos. ·orig'ines ·et de notre situation. Un peu plus de 'chic dans notre ·it,enue vestiJnentaire, un 'peu plus de contact ·ave·c les !courants .111JOdernes dans le donlaine ,fa'lnilial et religieux; beau<coup Inoins de re.spect d'el!f autorités établies, et pour certaÏlnls 'lnoins d 'ardeur dans la -défense de leurs idées poliHques ·et -du régÎ1ne! .A-Ioris, ·üertainenlent, quand nous nous serons ainsi rélfornlés, nous n'au­'Tons plus rien là envier là nos collègues g·enevois ·et }te niveau inrtellootuel prünaire du canton, sans uJ1Iodilfioation quelconque .de l'Ecole nonJ.?,ale, serait en sérieuse voie d'a,m,éli0l1ation !

Monnier. ...

PARTIE PRATIQUE

Leçon préparatoire à l'étude de l'Eucharistie Avant de parler aux enfants de la Sainte Eucharistie) j'ai dû

.prévoir que les termes « substances et apparences» seJ'ont em­

.ployés nécessaire.ment pendant nos leçons. Suivant notre principe

.fondamental) la chose doit être cOlnnue avant les mots qui l' expri-.

.ment. Je dois donc, même avant de l'aconter l'institution de la Sainte Eucharistie, atfil'el' l'attention des enfants, d'une façon ,génél'ale, SUl' la « substance et les appal'ences » des êtl'es. Evidenl­ment, il ne s'agit pas JC'P'en donner une notion philosophique) mais puisque les enfants vont l'encontl'el' ces deux expl'essions dans lezzl' catéchiS'me, il faut bien qu'iIls en connaissent le sens, d'autant plus qu'eUes expriment les choses qu'ils ne doivent pas confondre pour co:mpl'endre le changement que Notre-Seigneul'a opéré SUI' Ze pain et le vz'n la veille de sa m'Ol't. La difficulté est de teur incul­quer ces notions préUminaires, par l'observation, de façon simple ,à leur portée. Essayons,'

Page 11: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 370-

Je ,tiens en main un bâton d ·e craie équarri. J 'inteTToge: ----- Quest-ce que je vous anontre ? Rép. - L'vl. vous nous tl1l0n­

trez un nl-orceau de craie. - Quelle est sa ,couleur? :R. - Bla'll­che. - .sa l'Ongueur ? IR. - 10 cent. 'envi-roll'. - S'On épa1sseur? 'R. _ . 1 cenHmètTe. - Sa llargeur ? R. - Encore 1 centimètre.

J'ai préparé un autre bâton absolument de même for'me, de mêmes dimensions, de .même couleur. De l'autre mazlnJ, je le pré­sente aux enfaints et j'interroge:

- :Qu'est-ce que je vous 'l1l'Ü'ntre ulaintenant ? R. - ,Encore un Inorceau de craie.

Eh bien! non, Ilnesenfants·, ceci c'est du !bois. - Qu'esl-ee qui vous a tr-ompés ? H.. - C"est que c'est -la

,mêilne forme, la nlênle couleur , l'es nllêmes dilJ.nenisions,. ----- [\Ires enfants, regardez les d eux petits bâtons que voici. Extérieurement, apparem.ment, -on dirait na' mêlne chos'e, 1llais

au d'ond , en ré alité, ce sont des substances dilU érentes ; retenez le ilnot : substanee. ICe qui apparaît ki , extérieureanent : la Ifomne, la couleur, l'es diIJ.nensi'ons, s'appelle apparences.

- 'Quelle est la substance du bâton que je tiens là la ,main droi:te ?

R. - La substance de ce bâton est: de -la craie. - ,Quels en sont les ,appaf'ences ?

R. - C'est la for'me équarrie, la 'c-ouleur Iblanch e, la longueur 10 centimètr,es , la largeuT et l 'épaisseur 1 centÏlnètr-e, ek.

- Quelle est la substance du bâton que je ,tiens de la 1111ain gauche?

-R. - ILa sulbslance de ce 'bâton est: du bois. - Quelles en sont les apparenees ? R. - IC'est la forme équarrie, la ,couleur Iblanche, la longueur

10 oenti.mètres·, la llargeuret l'épaisseur 1 'cenUmètre. - Vou's relll'af'quez ~ lUes -enfants, que, dal1s :c·es· deux. objets,

la substance est différente, tandis qU2 les apparences SOiITt ici lêS m'êlnes-.

Pour m'assurel' que -les enfants ont co.mpris, je fais quelques-applications à l'ambiance, .

" : r- Q~elle 'est la sub~,tance du banc? R. - ILa substanèe. est le bO'is. . .

- Quelles sont les apparences? IR. - Les apparences 's-ont sa couleur, sa t'or-me, SOin volume, son :poids, etc.

- Quelle est ·la soosta'llce des ca-l'l'eaux de vitTe? H. ----' IC'-est .'le -",erre,

- ICherchO'ns les apparences ...

- 371-

En tout ·ce que vous voyez, 'Ines ,enfants·, il y a t-oujoours deux choses qu'il ne faut pas ,c'Onfondre : la suhstance e t les apparell'ces.

- IEcoutez ave'c larUention les nl'Üts que Je vais prononc·er et dites'-lnoi ·au .fur et à mesul',e s'ils exprÏ1nent une suhstanc'e 'Ou une aplpal'ence :

Frœnent - -avoine - -épais - long - IpeUt - ,chaux --chaud - argile - T-ouge - 'eau - air - pesant - -chair ~ flaode - s'Ucr-é - os - sang - corps - âUle - rondi - blanc.

- Vous -av-ez ,t'Üus vu l 'eau, la gla-ce, la :ne~ge. En tout 'cela , c "est La n'lême suhstance. C'est de l',eau. Mais les appar·ences ne "iünt pas du tout les n1.:êl1î'es. ·C:herchons eJJ1Isemble les dififérences.

----< Quelles s'Ont ,les apparences de l'eau? R. - ,L'eau est liquide, transparente, incolore, insipide, ele.

- Quelles s'Ünt les -appar-ences de la glace? R. - (L~ gIa'ce est solide, 'pesante, illünee ou éplaisse, -eUe Ifond sur la ln/a ln , elle cass'e facilen'lent, et,c.

~ Quelles s'Ünt les apparences de la neige? R. - ILa neige est blanche, -en \flocO'ns, légère, eUe Ifond plus vite que la gla,ce.

En hiver pal' l'observation du milieu, on aura déjà. pl.1 pré­parer toutes ~es réponses en vue de dornmer une première Mée SUl'

la substance et les apparences. Et, pOUl' préparer les enfants à comp.rendre ce qui se passe pal' la consécration, on ne lnanquera pas de leur l'appeler le miracle de Cana.

- )M1es ,enfa'nrts, Notr.e-S,eigneur a fait un jouy unI ·changement d·e substance que vous connaissez. Ce fut son proemier mirade. Quel -est-il ?

H. - Notre-Sei'gneur a changé l'eau en vain.. - Quelle substance y avait-il dans le.s ulm/es? -IR. Il y avait

de -!',eau. - IPar la hanté toute puissante de J,ésus, 'l'eau Tut changée -en

vin . Henl!al"iquez, nlles enfants, ,et cociest à Tetenir, dans l~e nlir.~­

cIe de ,Cana, non seulem,ent la substance de l',eau Ifut chang,ee, InalS aussi Iles a'pparences.

Ces,t d'ailleurs ce qui se produit dans tous les ch.angements de substanüe que nous constatons- dans La! nature. ,En ":'Üus se passe t'Üus les jours un chall1/geŒuent de sulbstance. : :l,e paIn que vous m1angez devient votre chair et votr-e sang. ICe ohang.em·ent de subs­t.ance entraîne auîssi un dm'l1:g,ernent des apparenoes-.

Et pour préparer les enfants à recevoir cette vérité que Notl'e­Seigrie~r est à l'état de substance tout entier so.us .Tes appCl1~ences de patn et de vin, et tout entier sous chaque partze, Je leur presente quelques comparaisons faciles à saisir.

Page 12: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 372-

- iPeut-être vou~ ,est-il arTirv,é de ~ous an'lli's'er .sur les borrds­de la rivière à relnplir d'eau de petits récipients?

Eh bien! la substance de f.eau est la Imlrune dans la rivièr'e que· dans votre récrpient. 'Et eUe tout elllltièl'e da'ns un Vla's'e, si petÏit qu'il soirt. ,Ce qui diffère, ce sont 'les apparences.

Quelle est la su!bstance de la tartine que vous ,mangez ? IR. - C ',est de 1a fa,rine de froment 'lTI'élangée avec de J'.eau. - Quelle ·eslt la substance des nûeUes qui tombent sur la_

naprp·e ? IR. - C'est la :lurul'le substance de pain. - Où ,se trouve la di'flférence ? R. - Uniquen'lent dans les lapparences. - ,Expliquez-vous ? R. - Dans ma tartine et dans 'I,8's 'l11.iet­

te~ c'·est ,le Iluê'me pain, mais ce n'est pas la mJên'le liorJne, le luèm,e volum,e, le luêlu,e poids, etc.

üoncIusion : Je repl'ends en n1ain mes deux bâtons de craie et:de bois. J'iII'­

terroge encore pour m'assul'er que mes enfants sont fCl'lnilliarisés avec les expressions: « substance et apparences» et j'ajoute:

1- Si je pouvais faire ,en sorte que cette craie deviennent ins­tantanément du !bois, qu'est-üe qui 'ser.ait changé? Il. - ILa suhs-· tance serait changée.

~ Que rest'era'Ît-il de la craie? IR. - Il ne reslterait que les apparences.

~ Et j'aur:a.j~ ,alors deux bâtons de hois ·avec les ,appar'ences. de era'ie.

IMes ·enfant's, r,et'enez bien cette eomparais'Ün, ·eUe v'Üus aidera à vous iair·e ullie idée du mirade que Jésus a fait en institua;nrt la, Saint'e 'Eucharistie. Je vous rae'Ünterai ee n'liliade den'laÎ'll. ,Ch. D

LANGUE FRANÇAISE

Les petits bergers.

II n 'est pas' bien j'Our encore dans le village. Je lue 'lèv,e. :Me'Y habi,ts 'sont aus-si gr'Üssier·s que ceux des petits paysans voisins: ni Ibas, ni souliers, ini chapeau; un pantalon de gr'Oss·e toile écrue, UIlie veste de drap D'leu là IOIllg.s !poiLs; un bonnet de 'laine teint en brun, v'Üilà mon costume. Je jette par-dessus un sae die .coutil qui ·s'entr'ouvre SUl' lia poitrine eOiIlllm,e une !besace à grande poche. Cette p'Üche contient Iffi.on déjeuner: Uin .gros 'lnorceau de 'pain noir, un Ifromruge de chèvre, gros ·et .dur C'01l1Jme un caiHou, et en outre un petit cüuteau d'un sou, dont le nlanche de !bois !ll'l:al dé-

- 373 -

gr-ossi contient une fourchette de :fer à deux lÜ'ngue~ ,bra:l1Iches._ Cette fÜuTIChette sert aux paysans, dans I1.non pays, la pUlser le .pain, l,e }laird ,et les Ichoux dall1'50 r écuelle où ils mangent 'la soupe. Ainsi équipé, Je sor:set je valis sur :la 'place du viUage, près du portail .de l'église, S'Üus deux gros noyers. IC'est là que, tous '1~s matins, s-e rassemblent les petits bergers de [Milly ava'nt .de partIr pour les n'lontagnes. Lamartine.

QUESTIONS ET EXPLICATIONS

Les mots. - Expliquez: grossiers - toile écrue - coutil besace - :cMgrossi - équipé.

Les idées. - Que pensez-vous de ce cos,tume: est-il hygié­nique? Que pensez-vous ,de cette nourrituT·e ? vous sulf:firait-elle ?

néüQInposez üette descTiption en 5 par.ties et dites ce que contient chaque partie.

L'orthographe. - Poul~quoi écrit-on souliers au plupiel et chapeau au singulier - bleu au Ilnas'culÏ!ru - là - ils malngent - rasselmblent?

Ren'larquez : paysans - écrue - s)entr' ouvre - je sor,s.

EXERCICE ORAL

Quel rappoTt voyez-vous ·entre toile ,et toilette? - ·entre veste et veston? - ,enh'le drap ·et drapeau? - entr,e sac ·et sa­chet, besace? - ,entre poche et pochette? ----. ·entre couleau et 'coutelas? - Gon1ment ,appelle-,t-on l'écuelle où l'O'n IJnange la soupe?

ICherchez dans le texte les I1ŒnS 'en eau, en ail) en ou. I])ites COn'l111·ent ils font leur pluriel.

INVENTION

Trouvez lés di'luinutifs des n'ÛlThS suivant~, : t-oi,le, veste. pÜ'che, chèvre, drap, sac, couteau, manche,

VOCABULAIRE

:Définis:sez ,les n01ns suivants :

l,ard, ,table,

un n1.ontkule, un îlot, un lourdeau, une historiette. un corpuscule, un diablotin, une brindille, une paillasse.

Des alliés méconnus.

N os paysans, qui se ,cr'Üient .éclairé~· , crucifient des 'ch~uettes et des chauv·es-:souris 'SUT la porte de leurs granges. T1andlS que ües ,cadavres innocents se pértdfient au pr,Qlfit de50 mouches char­bOlflneus·es, les souris 'ffi1angent le Ig-rain de l'ing'énieux paysan,. les iluoucherons lui piquent les m·ains et la figure. !Eh 1 bonh?illll11.'8, tu n'as 'que ce que tu a luérité par ton in'lprudence. En 1l11.JmO-

Page 13: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 374-

lant telY alli-és, tu t'es iJiVT'é, OOl1JS et Ibien, là tes ·el1il1lmui's. ISi ües chauves-souris étaient vivantes, ·eUes happeraient les tl110uoherons qui t'ineonl'nlo,dent; I~i lÎu n'arvtais :pas .~s's,a'ssiné cette pauvlfe chouette, eUe pUl'gerait ton grenier 'des rongeurs- qui le p.il1ent. Un ,cultivateur attentif a sui Vii paüelnrrnent les aUées -et venues ·d 'une chouette, sa voisine; jl l'a vue, en ving,t et un jour, l'appor­ter cent dix -rongeurs à son nid. GOlm'Pr,ends-tu 'maintenant le sens inti,me du nlot ,chat-hUiant ? E. About.

QUESTIONS ET EXPLICATIONS

Les Inots, - Expliquez: crucifient - se putréfient - 'mou­ches charbonneuses - ingénieux - elles happeraient - ~hat­huant,

Les i'dées. - QueUe esrf: l'idée §'énéTale du .mor'ceau? _ Pour·quo : rauteuT dit-il: qui Se croient éclail'és ? - 'Dans quel s·ens com!p1J.'enez-vous l'ingénieux paysan? - Que signifie l',ex­pressio!ll corps et biens ? N'·es,t-elle 'pas ·expl,iquée dans La phras.e suivante? - 'L'ha'bitude ,dont 'se plaint l'auteur eg,t~elle encore générale?

L'orthographe. Pourquoi écrit-on: crucifient - ces cada-vres - piqu'eJ.nJt - tu t'es [tvré - p;,llent - pClltie,n1lffieint ?

Rem,arquez: Supplice - hCfrpperaient - assassiné.

EXERCICE ORAL

Dites üOlnlluent sont ifonu:és les nÜil11'S suivants ; quel 'est leuT . s'ens ?

un his'sa'c, 1'iu1p'atience, un malentendu, un p'araplui'e, un .désaüeord. la revision, une Î'lurpress'ion, une épitaphe.

,(.omI1111ent appeUe-t-o'l1 1hon1'n1.e qui tue un autre hO'mllue ? --- l'a'cte ,de cehü qui tue 'son père? 1-----0 son tfrèl~e ? - ·son enfant? un roi? - de celui qui se ,tue lui-llTIrême? - un liquide qui tue le-.s inseëtes?

le photographe, le .typographe) le lithogr.aphe,

VOCABULAIRE

ile sténogra'Phe, le géographe, le calligraphe,

la z-oologie, l'.a'Dché-ologie, la géologie, l'astrologie, la mythologie, la ,chronologie.

Le renard.

Le renard devanc.e le chas'seur ·et va, ,de très Ibon matin , ,dans les ,endroits où l'O'n prend au piège les ,g~rives et les bécasses, visite les 'lacets et les gluaux, emporte slllC'ces'si'Vement les oiseüux qui se sont €Impétrés, ]ps dÉpose tous ·en ,différ·el11lts endro~ts, sur­tout :au hord des ,che'luins, dans les orniè-res, s-ou~, quelque ar­-bTislsleau.

- 375-

Il chasse les jeunes levrauts en plaine, saisit quelquefois les liè'Vres ,au gîte) ne les manque j1arrn:ais- 10I"squ'i'ls· s-ont ble~sés, dé­terre les 'lapeTeaux dans :les gaT·ennes, découvre les nids de per­drix, de 'cailles, prend la mère sur les œulfs et détruit une quan­tité 'PTo.cligieuse de ,gibier.

Il est aussi v-orace que carnassier; lorsque les 1evriRuts ·et les pel"dTix 'lui luanquent, il se r,abat sur les rats, les mulots, les ser­pents, 'les lézar·ds, les crapauds; il en détruit un grand nO'111.b1'-e; c'est là le seul bien qu~il procure. Buffon.

QUESTIONS ET EXPLICATIONS

Les ,mols. - Expliquez : lacet - gluCilu - eJmpêtrés - or­nière - gîte - déte1'l'e - garennes - cailles - vorace - car­nassier - mulots.

Les idées. Quelles qualités le renard m-ontre-t-11 pour poun;oir à sa subsistance? - QlleHe diIfifér·ence faites-vous en-, tre vorace ,et canI1Jassier ? - ,pourquoi dit-on. il se l'abat?

L'orthographe. - Pourquoi 'écrit--on : les dépose - quelque arbrisseau - les manque - lui ,manquent?

Remarquez: gLuau - levraut - perdreau - lapereau -crapaud.

EXERCICE ORAL

·Citez 3 nÛ'lUS qui Ifont l,eur ,pluTiel ·en als - ails - ·en ouS. . Faites une phrase au pluriel avec ,chacun des 7 nO'111S qUI,

changent ails en aux . EXERCICE ECRIT

Ecriv,ez 6 phrases dont chacune contienne u~ notl11. plurièl en aux. 'Choisisslez-·en 2 ave,c le singulier erré au ou Bau, - 2 av·ec le singulier ,en al, -::- 2 .avec le s1ngulier en ail. .

Ecrivez 6 'Phra,ses, dont 3 contiendront un nom plunel ·en oux et 3 un nom pluTiel en ous .

EürÏvez le teX::te Icomnle d:,d ée. Mettez une croix .sous chaque vel~he . SoulLgnez ensuite ,le oC-Ü'l11.pl'éIuent d'ob jet de chaque verbe en i,talique. (-Rappelez-vous qu'alvec le vel'be eiJnpol'tel', par exen1-pIe, c '·est ce qu'on emporte qui est l'ohjet.)

INVENTION

Trouver des nO!lUS qui .exp·rÏ'lnent le c'Ûntra~,r·e dec;;. nOll1.S SU1-

vants: cOJIl1.'menCeluent, !vi,t,ess·e, honneur , gain, an1!itié, refus, ,courage, jour, repos, d ,isette, sobdété, véri,té, fraJ):chise, grandeur) v,eTtu

VOCABULAIRE

h'a'Vail, ladresse,

politesse.

Le gibier. '~ ,CheTchez .dix noms d'laniI?,aux que l'hon1me' reeherehe COilume gilbier et luettez-Ies au plunel.

Page 14: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 376-

L'ourse et le petit ours

Une ourse avait un petit ours qui velnaiit de 'naître. Il était horriblement laid. ,On H,e recünnaissait en lui aucune figure d'aTIli­m,al: ,c'étarÎ.,t une 'Ill.asse info'l'ITI1e ,et hideu"ie. 'L'üurse, tou,te honteu­se d'avoir un tel lfjls, va trouver sa voisine la 'corneille qui faisait grand btruit 'par son caquet sous un arJbr,e : 1« Que ferai- j.e, lui dit­eUe, ma bonne ,c0l11lmère, de 'ce petit ,monstre? J"ai 'envie de l',étran­gler. - 'Gardez-vous ,en bien, dit la 'caus'euse: j'ai vu d'autr'es ours'es œans le mênle ,etl1ÙJarras 'que vous. Allez: léchez douce­ment vütre fHs; il sera ,bien~ôt jüli, nl:ig1niO'n et prop'l'.e ià vous faire honneur. »

'La n1ère -crut fadlenlJent ,ce qu 'on lui ,dislait en f.aveur de son -fil.;;,; JeUe el1t la paÏ'ience de le lécher IOlllgt.elnps. IEllIfi;n, il ,cÛlm­mença là devenir JIl10ins di1fif.onne, ,et ,elle alla renleTder la 'cor­neiUe en ces temnes: « ,Si vous n'eussiez modéré 'Iuon inlpatience, j'aurais -cruellenlent déohi'ré InOn <fils, qui fait 'I.nlain~enant tout "le p'laisiT de Ina vie. »

<Oh! que l'impaHence eInpêche de biens ·et cau.;;e de maux! Fénelo'ù1!.

QUESTIONS ET EXPLICATIONS

Les m'Ots . - 'Expliquez : info11me - hz1deuse - caquet _ monstl'e - mignon - propre - dlYforme.

Les niées. - ,Pour quoi l'ourse est-'elle honteuse? - !Pour­'quoi ,s'adTe'3se-t-elle :plutô.t à .la ,corneille? - 'D'après ce qu'on ·en dit id, ,quel est 1e ca'l'ladèT,e de la .cürnei'lle ? Pourquoi Tourse ,croit-elle facilement? - Quel cons,eil nous, donne cette fable ? ~ Qu'appelle-t-on un ours mal léché?

L'orthographe. - .p.oul~quoi ,écrit-on: ferai-je - AUez .léchez - douceluent - lécher 101l'gtem,ps - j'aul'ais déchiré ;biens - imaux ?

IRema'l'quez : l'econnaissalz[ - hideuse - honteuse - ermbar­l'as - longtemps - difforme.

EXERCICE ORAL

Quel ·est le félllinin des n'Üln IY suivants :

Un 'lnarchand - un paysan - un épi,cier - un danseur _ un ,toUl'ltereau - un m.a'rquis - un dtoylen f-- un portier TI·n hai'gJJ1IeUT - un éléphant - un Lorrain - un poulet ~ un ,duc - un facteur - un loup.

INVENTION

Trouvez le nom féminin .correspondJant : père, cheval, popc, jars, Toi, papa, J'l'ère, t.aureau, lYanglier, canard, s,erviteur, neveu, homn1e, lb élier, lièvr·e, dindon, gendre, 'parrain, garçon, .cerf, bouc, .coq, onde, lévrier.

- 377-

RÉDACTIONS

1. L'automne. Description de celte saison.

Plan. - 1. 'L'automne. Sa durée. - 2. Ten1ps qu'il fiait. 3. Aspect de la Ca'l1lipag·n e. Les 'chanlp's. ,Les arlbres. ILes oiseaux . - 4. Travaux ,de l'auto'lnne. RécoIte des fruits, des pOllllneS de terre, des het.teraves. !La vendlange. - 5. L es ,;,em,arilles. Travaux divers.

DEVELOPPEMENT

1. Nous somJl11les ·en autonlne, C 'est la troisiènle saison de l'année; l 'automne ,succède à l',été. Il 'COll1111'enCe le 21 'Ou le 22 septelnU)re, 'cO'll1!ppend 'les n10is d'octobre et de novell1bre et se ternline le 2,1 ou le 22 d écenl'br,e.

2. Il ne Ifait pa'Y chaud con11ue en ,été et il n e fai,t pas froid OO'l.1IDle en hiver. (L 'air est 'calme, <le deI :llléktn-colique, le soleil dou~ . En septmu!bre ·et o,ctobre, il y a pal fois ·enc'Ü're ,de Ibeaux jours ; lnais la pluie, les hTouillards sont 'fr'équenrt's en no'velnhr,e et souvent la n eig.e fait son apparition.

ILes jours din1inuent; les nuHs deviennent 10ngueIY et froides, et le SOiT, O'n Ifa'it volontiers cerde autour du feu: les gI1a1ndes veil­lées 'COm!ll1eneent.

3. ,Les chau1J}J's s·e dépouillent peu à peu d e leurs clernièr,es récoltes . !Les 'feuille~ des arbres se oolorent ,d '.abord d es teintes les plus va-riées , 'les plus douc·es à nœil , puis elles jaunlÏs'sent, et au souffle du vent 1ourbillonnent dans l'air 'et t0111lbent sur le sol qu'ellelj recouvrent d'.é!pa'Îs tapis.

,Les oiseaux ne chantent plus; ils se C1a'chent dans les hois, dans les fourrés. Beaucoup quittent nos pays pour .aller passer la sai'3'Ü'l1 froide sous des cliu1ats plus Ichauds. 'ParrfÜ'~s des ban­des de choucas traversent les airs 'et font retenrt:ir les échos de leurs cris plainti\f's qui l'ess'e'lu'blent à des gènissanent,;, de détresse. Seuls les corbeaux, en ;troupes nonl\breuses et poussant l,eurs. erois~·e\l11.ents lugubr-es , osent encore s'approcher des . haU)i,tartions.

4. Les travaux du ,cultivateur 'SOŒltt nO'l1l:breux au début de l'autonlne. On abat les noix et cueille les !pommes ·et ~es poires; des Ibandes de vendang,eur's cueillent le raisin dont On fai,t 'le vin. Partout on récolte les ponunes de teTre, les betteraves, le.;;, ca­l'üttes; -on fait les derniers labours.

5. Ellfin c'est le nl'OJm·ent des semailles:onsè.mele.seigle. le 'hM: la plus grande a.nima,tion règne dans la ca'lnp'ag~e. On ,,'e hMe, a!fi<n d'en .avoir ,terminé quand viendromlt les frOlds de­l'hiver.

Page 15: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 378-

ILes jours de pluie, on ne ,reste pas inactif; nombreus.es 'sont ('nCOI'e les oocUipations du culthnateur. Il faut botteler le foin. bat­tre les céT-éales, ranger la cave, scier le bois) le luettr,e .en place.

-Ces travaux achevés avec fautOlnne , 'le cultivateur peut en­fin jouir de quelque repos.

2. L,'ouverture de la chasse.

Plan. - ' 1. !PTé'P'aratiif~·. - '2. Départ de grand 1111atin. Equi­penlent du cha'sseur. ILe ,chien. 'sa joie; cœnlIllent il 'la manifeste. . - 3. En chasse. Hecher,ches du chien. lArttitude d:u chass,eur. In,.. ddents de la .rnatinée. Le butin. - 4. iRetour du chasseur. Son al­lure et c-elle du chien. ,La fatigue. IL "a'ppétit

3. La vendange.

Plan. - l. 'Epoque de la vendang-e. - 2, Les venda'ngeurs. Leur occupation. - 3. Gaieté des ouvrier.s. - 4. IFabrication ,du vin. - 5. ,Prindpaux vignoble~ de Fr,a'fioce.

4. La maison de mes pal·ents.

Plan. - 1. !Lieu. Si,tUlation. Exposiitiollo. - 2. lLa 'cour. La façade. [,es -ouvertures. Le toit. - 3. L'intérieur: le rez-d-e-,chaus­sée. Le premier étage. ILe gT,enier. - -4. ILa pièce préfér·ée: 'la saEe à manger. - 5. 'Le j,ardin. - 6. J'aiillle ma 'lnaison.

5. La rentrée des classes.

Plain. - 1. ,Le réveil. Le départ pour l'école. - 2. Arrhée dans la cour. Joie de se revoiT. 3. iLa dassle. Ohang-enlents opérés. - 4. ILes premieers -devoin'. IClass-muent ,des -élèves. Place obt,enue. - 5. 'Résolutions pris-es pour la nouvetle année s·colaire.

6. Les travaux de la campagne au mois d'octobre.

Plan. - 1. 'NomO)reux tr.aVlaux du Inois d"ootobre. - 21. Ré­colte des ;pomn1-es de ,terre, des hetterav-es. - -3. Les laJbours. Le~ ,semailles. - 4. [,.a vendange. - 5. Cueillette des 'P01Il1lll1eS, des noix, odes 'châtaignes.

7. Le départ des hirondelles.

Plan. - 1. E'Poque -du départ. - 2. \RéuniOin prépar.atoir,e. Déliibéraotion. Décision. - 3. L 'envolée lVers I-e sud. - 4. -fun­preg,sion 'c.ausée piar ce -départ.

8. Le battage au fléau.

Vous avez vu Ibath·,e 'le !blé au fléau. Dites 'COll1:l11ent 'on s'y pl~end -et indiquez les ,avantages -et les inconv,énients de ce procédé.

Plan. - 1. -Epoque -du battage. 'Deux sortes de baUaoge. -2. ILe battage au IfiJ.éau . .comm-ent on le prartique. - 3. ,ses av.all­ta.geset ses inconvénients.

- 379-

9. Un,e joul'née de battage à la machine.

Plan. - 1. IComparal'son entre les deux ~ortes de ba.ttaoge. 2. La InachÎlne. Les ouvriers. Le travail. - ,3. Hep'os des batteurs. Joie de :tous. - 4. Alg'rémentsde la Journée. ,Ga1ieté génél'la'le. -5. ILe repas du soir.

10. La journée du bon écolier.

IPlan. - 1. Paul se lèv-e de bnnne heure. ,sa toilette. - 2,. Sa tenue dans la rue. Sa 'Politess-e. - 3. Son appHcaotion à l',école. Ses dev'Ü'ir~. Ses leçonS'. - 4. Sa con.duite en Técrèaüon. - 5 . SOIIl retour 'à llU' lnaison. ,son ohéissance. - ,6. Paul fait le bon­heur de ses parents.

La carte postale dans renseignement géographique

Tout le monde adluet aujourd hui le cara,ctère que doit 'Pr 'L senteT J'.enseignenlent de la géographie. il/aride nomencla,ture tend à disparaître -e;t l'-on fait inteTvenir da,va,nlbaoge les .fa;cuJt.és a,ctives de l'élève.

'Dans tous leS' cours, on s·efof.orc·e aussi de s 'adT,esseT à l'hnagina­tion; 'Pour y arriver, les descriptions ne suJflfisent pas; les 'l11ieux fai,tes, les pIus -sillicèr,es, les 'Plu'Y pittoresques .ne Telnpla'ceront jiao­rn-ais 1'inlag.e ou Les tableaux g'éographiques. ,Pourtant .les inlages ne sont pas ,toujours nettes , elles ilnanquellit pafif.oi~ de Vlie; les tableaux géogriaphiques -s-ont 'g'énéralCil.llent des œuvres artistiques d'un prix élevé, que, !par sui,te on ne peut se prDcurer 'PartDut; d'autre 'Part, ils présentent trop souvent là l'-enfant dtes paysages qui, quoique vrais ,d-ans l'ensenlble, fOlnlt 'une large pla'ce :à la flan­taisie.

Il est une catégorie d 'inlaoges r,arelnent utilisées , et qui néan­m-oins peuv,ent rendTe de très grands 'services : oe ~ont les cartes postoles illustrées. Un certain nmn;bre d'instituteurs et d 'institu­trices Dont laujourd ihui des albums de cartes illuo;;tr-ées; que ne 's'en servent-Ï'ls dans l'ense:ognelnent? IL',enlfant, lllème au cours préparatoire, -obéissant à l'inoffensive Ilnanie du jour, ai'm-e la caTte iHustroée ; sachon~ eili profiter. :La Ical'lt·e p'ostale la, sur l'image ordinaire et sur le tableau Igéographique, cet av.antage d 'êtr1e d'u'il prix plus élevé, de r,eprésenter un 'Paysage .réel, d'être V'ÎVlanote, si J'e paysage ,est /bien choi'si et hien pris, ;toutes qualités des !plus appréciable'Y 'Pour-l'ensei.gnement ode 'la géogr,aphie.

Il serait dDnc désira!ble que chaque école eût sa c-oUootion de cartes posta[es illus,trées, s'On petit :lllus'ée .géographique, c-omme

Page 16: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 380-

elle .d'oit avoir un mus·ée pDur les leçons de ohoses, -etc. Mai ")-, pour 'qUJe ceUe collectiDn ait une v-a'leur, il faut en éliminer, IC·O'lnme de tous les :musées, les cartes insignifiantes, les paysage"i- sans cara'c­.fèr-es plaTticuliers, les vue peu nettes, qui If .ont n0.111br'e dans une colledion d'an1.a,teur, rn-ais qui ")·eraient saJI1.iS pf'ofit da'lls ,l'ensei­gnement. Id oonl)me partDut, !(Je qui illnporte, ,c'est la quali:té, non la quwntité. Il faut, en un 11110t, que les cartes sDient 'chois,i,es lavec grand s'Ü~net das'sées de telle sDrte qu'elles puissent Icorresipondre au iprogr-an1Jlne de géographie. .

lAin")-i, p.ar ·eXJ€lm,ple, au CDurs inférieur ou -él,éInentaire, on pOUT:r1ait montreT à l'enfant, un oours d'-eau, un ,confluent, une cO'lline, une Inont.agne, une ville, un! train -en nl'ar,che, un lac avec un DU plusieurs bat,eaux, -etc.; aux 'élèves plus âtgés des costulnes, des produits indus,triels, des fleurs alpines de"i- stations dimatériques.

'On vO'it tout de sui,te, et sans qu 'lil soit !beso~n d'insi'Yter da!­vanta'g-e, quel parti un Inaî.tre habile peut tirer d'une telle ,collec­tion 'et oom.111,e il IluettTa de la vie -et de ~'intér!êt dans ses lecDns.

,Mlais cette collection, Iconl1lllent la cOlnpaser? Hien de ·plus sim,p1e, -si l'on c.onsidère que le"i- échlanges de cartes postales se n1ul.tipüent dans des prop.ortions ,considérables.

Quan.t à la dép en1se , ,d'ailleurs peu élevée,elle ip.ourrait être génér,aleill'ent suppor,tée pal' 1,e budget comllnunal. Si pourtant la comn1une -refusait les viIllgt ou tr-ente 'froancs nécessaire'). pour une c.oUeotion s,colair,e suif1fis-anbe, ,cha'que maître p.oUlTa i,t, avec le temps, .f.ornTer un al:bUlffi spécial qui resterait 'sa propriété, n1ais qui lui serviroa'Ït dans son en")·eignement -en temps .opportun. Un peu d'initiative permet de tourner les dilflfkultés et d'arriver à 'un r-ésultat satisfais-ant sans gr-ande dépense ,d'arg-ent et d',eHort.

D'aiprès HUlnbert, Inspec,teur iprÏomaire.

Si Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie Et SQJns ,dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir; Si tu peux être aimant sans être fou d'amour, Si tu peux être fort sains cesser d'être tendre, Bt, te sentant haï, sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre;

- 381-

Si tu peux Suppol'ter d'entendre tes pal'oles Travesties par des gueux pour exciter les sots Et d'entendre mentil' sur toi leul's bouches folles Sans mentil' toi-'même d'un mot; Si tu peux l'estez' digne en étant populail'e, Si tu peux rester peuple en cOfliseiNant les l'ois, Et si tu peux aimel' tous tes amis en frèl'e, Sans qu'aucun d'eux soit tout pOUl' toi;

Si tu sais m'éditer, obsel'ver et connaître, Sans jamais devenil' sceptique ou destructeur; Rêver, sans laisser le rêve être ton maître,

. Pensez' sans n'êtl'e qu'un penseur; Si tu peux êtl'e dul' sans jamais être en l'age, Si tu peux être brave et jalmais imprudent, Si tu sais êtl'e bon, si tu sais être sage, Sans être moral ni pédant;

Si tu peux l'encontl'el' Trio.mphe apl'ès Défaite Et recevoil' ces deux menteul'S d'un même front, Si tu peux consel'ver ton courage et ta tête Quand tous les autres les pel'dront; Alol's les Rois, les Dieux, la ChctJTlJce et la Victoil'e Seront à tout jamais tes esclaves soumis, Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire, Tu seras un ho-mme, mon fils, R. Kvpling.

Automne Salut, bois coul'onné -d'un l'este de verdure, Feuiotfages jaunissants SUl' les gazons épars! Salut, del'niers beaux JOUl'S ! le deuil de la natUl'e Convient à la douleur et plaît à mes regards.

Je suis d'un pas l'êveur le sentiel' soUtaire ; J'aime à revoil' encore, pour la del'nière fois, Ce soleil pâUssant, dont la faible lwnièl'e Perce à peine à mes pieds l'obscurité :des bois.

Oui, dans ce jour d'automne où la nature expire, - A ses regal'ds voilés je trouve plus d'attraits;

C'est l'adieu d'un ami, ci' est le dernier sourire Des lèvres que la mOl't va feroner paul' jamai-s.

Lamartine,

Page 17: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 382 .-

DOCUMENTATION

Ce qui se fait ailleurs ILe Bureau international d'Education a reçu du Ministère de

l'Instruction et des Cultes de la Pologne la communication suivante sur une intéressante expérience qui se poursuit avec succès à Var­sovie.

Au début de l'été dE' 1936, on pouvait lire dans les journaux an­glais qu'un projet de suprpres·sion des d evoirs à la mais on avait été cl éposé à la Cham.bre des Communes, tous les devoirs devant être faits en classe au cours des heures d'école.

Ce système est en vigueur au Lycée de l 'Association des Commer­çants à Varsovie où cette réforme a pu être réalisée grâce à la pra­tique dE' leçons d'une durée de 70 minutes, se composant de trois par­ties: a) Une première partie (5 à 15 minutes) au cours de laquell e le professeur résume brièvement la leçon précédente et donne ,quelques indications sommaires aux élèves sur le travail nouveau .à effectuer; b) une 2me partie (30 à 50 minutes) pendant laquE·He les élèves tra­vaillent individuellement s ous la direction du professeur; c) une 3me partie (5 à 35 minutes) qui cons iste dans la vérification du travail, celle-ci per.m·et au maître de contrôler les résultats et aux élèves de mettre en ordre et d'apprOifondir les notions acquises.

Au début dE' l'année scolaire il est expliqué aux élèves que leurs champs d'intérêts et leurs capacités sont loin d'être indentiques. C'est pourquoi ils sont répartis en groupes d'après des tests: d'in­telligence et d'instruction: le .groupe A dans chaque branche com­prend les meilleurs élèves, le groupe B, les moyens et le groupe C les moins forts. Il peut arriver ,qu'un élève fasse ·partie du grourpe A, pour telles branches, du .groupe B pour telles autres et même du groupe C pour l'une ou l'autre des matières ens·eignées. Il peut arri­ver que cette répartition subisse des modifications au cours de l'an­née scolaire.

Les questions fond amentales, constituant l E' prograni.me l~1ini­mum, doivent être traitées par tous les élèves, qu 'ils soient du groupe· A, B ou oC. Après s'être parfaitement assimilé celles-ci, les élèves en A et en B ont à traiter d'autres questions, approfondissant ·la mati.è­re du cours. Enfin, les élèves du groupe A ont à traiter des qu estions. supplé,mentaires qui leur sont €·xclusivement réservées. !Les élèves. de ces deux groupes supérieurs travaillent leurs sujets supplémen­taires se rapportant à chaque partie du cours jusqu',à ce q'ue leurs. camarades du groupe C se -soient complètement assimilé le sujet fon­damental.

L'emploi du temps prévoit chaque jonr 4 leçons de 70 minute;:;. chacune et 4 récréat.ions, plus une leçon détente de 45 minutes (re­jigion; culture physique, travaux manuels). Les leçons prennent fin

- 383-

il 14 h. 40. En ·quittant l'école les élèves y laissent tous leurs livres, cr.hiel's et accessoires.

L'.expérience dure depuis trois ans et elle a prouvé que la jeunesse s'applique volontiers aux leçons matinales E·t que les 2 ou :3 heures prévues l'après-midi par le Ministère pour les devoirs à do­micile des élèves des écoles secondaires d'instruction générale, peu­vent être remplacées par le travail accompli à l'école, le matin, dans la 2me -partie des leçons de 70 minutes (4 fois 30 à 50 .minutE·s, soi.t 2 ou 3 heures) .

Etant libres l'après-midi, les élèv8s peuvent suivre là, la maison leurs goûts personnels .: jeux, sports, promenades, représentations; ils peuvent aussi étudier la musique ou une deuxième langue étra;n­gère. S'ils le préfèrent, ils peuvent paSSE'r l'après-midi dans le bâti­ment de l'école, la salle de jeux ou le stade sportif. L'école met à leur disposition une grande patinoire, une table de ping-pong pour chaque classe et d'autres jeux (échecs, dames, etc.) . Rien n'empê­che ceux qui s'intéresSE'nt aux lettres ou aux 'pro'blèmes scientifiques de s'en occuper. Ils disposent d 'une salle de lecture richement pour­-vue de î'evues de toutes sortes.

Le sy.stème des leçons de 70 minutes a grandement contribué à assainir le climat mora l de l'école. Les élèves ne sont pa;s tentés de mentir ou de tromper pour cacher une préparation insuffisante ou des devoirs bâclés, pas tentés non plus de faire l'école buisson­nière. Les rn,lJports des élèves entre E'UX et des élèves aveC les pro.fes­seurs se sont beaucoup améliorés.

BIBLIOGRAPHIE

POUR NOEL Qu'il nous s-oit permis d 'annoncer à ,tous les -organisateurs

de la g·entille !fête de Noël, la .mise en vente d'un Chal"lllant re­·cueil de chants intitulé: Cloches de Noël.

ICe tr~avail ·est dû, pOUT la Illlusique, à IMkmsieur Paul Fliickigel', -qui a puisé les poèm.es chez MOTIsieur Louis Bou'BUat, dont la verve littérah~e et distinguée el5t hien: connue dans t-out notre pays Tomand.

Le com.p-osHeur, M. Paul Flikkiger, n'est lui-mèllle plus un in1connu: ses jolis « Flocons de Neige» firent briller de joie les yeux des enfants qui chal"Il1.èrent leurs parents par la douceur et 1a g'entilles~e de ces cbansons. ICes petits poèm·es musicaux sont complétés par des chkpurs à 3 voix d'une richesse lllélodique in­·contestable. Il\f. IP. IFIÜockiger n'a 'Pas déçu les nomlbr,eux amateurs qui attendaient avec Ï1111patience ses n-ouveUes cO'mipO'si.tion~·, ,et il .Se révèle une fois de plus un 'lllusicien disHllIgué.

Page 18: L'Ecole primaire, 30 novembre 1936

- 384-

Le recueil «Cloches de Noë l )}, 'comrposé de 8 chœurs à 3 voix, est à r'ecollnmander aux groupes d' enfantc~,. des degr,és 1110yens et supérieurs, tandis que « Flocons de Neige)} est écrit spéciale­ment pOUl' les p ·etits.

S.ous une présentation luxueuse, enjolivé d 'e gracieus,e~. iUus,­trations, imprimé d 'une nlanière i'lwpe:c'cahle, le fascicule «IClo­ches de Noël )} sera le bienvenu chez nous et ,est :appelé à r'en­dre d'apprécialhles services aux organisateur~, des d"êtes de Noël. Il ne nous reste plus qu'à rec'Ü'l111n'ander très chaleureuse1lnent cet ouvrage InusÎcal qui n'aJI>portera la déception chez ·aucun. XX.

N. B. - « Cloches de Noël » ·est ,en v·enlte chez l'auteur, lM. IP. Flückig'er, instituteur là l\{onib,ze ('Jura h ernois) pour le prix de fI'. 1.50.

ALMANACH PESTALOZZI

Agenda de poche des écoliers suisses, avec plus de 500 illustrations.

Editions pour garçons et pour jeunes nlles, chacune . .Fr. 2.50

Librairie Payot, Lausanne.

Ce cOll1.pagnon précieux de la jeunesse vient de sortir de presse, C'est pour blo'aucoup d'écoliers un fidèle ami déjà, mais que ceux qui n'ont pas enCOl"e fait sa connaissance n'hésitent pas là acquérir ce· petit livre, véritable film dont ils feuilletteront toute l'année les pagés captjvantes et variées où abonde l'illustration. Les sujets traités sont intére,ssants et divers: inventeurs et artistes de l 'âge ·préhistorique, poüers de l'Inde, la techniquE' moderne fi la conquête de la terre, le problème de l'eau, l'histoÎl"e du café, voiliers et vapeurs, les trombes, les caravanes, le prix des ani,m:aux de zoo, jeux d 'animaux, criquets pèlerins, poissons voyageurs, termites, moustiques, l'art des nœuds, les parachutes, le.s signaux, etc.

Des pages illustrées en coulf·urs sont consacrées à l'histoire de· l'art, Il contient aussi des conseils pratiques et des statistiques mises :à jour et auxquelles on ,a souvent recours.

IOn a: introduit cette année, lIn concours d'observation dans la nature, qui intéresse tous ceux qui, dans leurs promenad'8s, ouvrent les yeux sur le monde mervE·illeux qui nous entoure et qui le re­gardent avec une intelligente curiosité.

Concours de Patois

,Alfin de répondre au désir de plu~ieurs personnes, 'la IDir·ec-, tion du concours a -retardé le délai d'inscription 'au 1,8 décemlbre 193'6, pour leur permettre de Ise docu'lnenter. (ICom~n.)

1

Répertoire des Bonnes Adresses

Instituteurs et Institutrices!

.

Vous êtes fréquemment appelés à conseiller les parents de vos élè­ves dans le choix d'un pension­nat. Pensez aux bonnes adresses ci-dessous qui vous donneront toutes garanties.

Collège Ste Marie tcole de Commerce de Jeunes Gens SIERRE

MART ICNY

Classes primaires ~ industrielles Entrée 'en s eptembr e et à Pâques

Cours prép. à l'Ecole Normale Vne s eu le En tr ée : En mars

confiée aux Chanoines de St-Mauric€'. - Internat. -Confort. - Cours préparatoi­r e (1 an). - Cours commer­ciaux (3 ans). OUVERTURE , Apr ès Pâques

----------------------------~-----------La publicité dans cette ru-'brique est d'un rendement assuré. Demandes les con­ditions à

PUBLICIJAS, SION

Les crayons suisses de qualité