L'Ecole primaire, 31 janvier 1954

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SION, 31 Janvier 1954. No 8. <' .. l,; , 1 • ". ' ' 73ème Année. PARAISSANT .14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORCANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D' EDUCATION ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 7.50 les abonnements se règlent par chèque postal "C 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Rédacteur: I.EVRON __________ annonce . ecues exdusivernell

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,\'JON, 31 Janvi er 1954-. No 8. /3èlll e Allnée.

ORGANE DE LA SOCIÊTË VALAISANNE D'EDUCATION

SOMMAIRE : N é,crO'lo,gie. COMMUNICATION6. DIVERSES: A;vis. - E t é .1954, !po·stes ,d' instU.utrilces dans le ,c-anton de Neu­châtel. - Le coin de la gymnaStique. - Le métier c 'est ce qui unit. - PARTIE PEDAGo.GIQUE: Prémilcels sug\ges.tÏves d'une demi-journée. - De nouveau un mo,t 'SUr il'ense.i,gnement de l 'ortho.gr·alphe. - PARTIE PRATIQUE: Cours de vocabu1aire . - L'orthogl'·alPhe des comn'lençants. Fkhe de lecture sHen­cieuse.

N ÉCROLOG 1 E

A la mémoire de Séraphin Béb' isey L'ex cellent article nécrologique signé Z qui suit a cléjù

pai·u dans l'un ou l'a1ûTe jo'U?"?UÛ valcâsCi?~. lVI ais, comrne l\lI. Sé­raphin Bétrisey a été une pe?~sonncûité assez ?naTquante dans sa com/mune, qu'il CL tTès longte1nps exe?~cé cwec succès les fonc­tions d'instituteu? ' et qu'il a égcûement fciit passeT à ses col­lègues dans l'enseignem,ent des n~o?nents fo?"t agrécibles com.­?ne 1najO?' de tcible à des réunions d'instituteuTs, il con'L~ient que f::on souveniT soit conser'vé dans «l'Ecole primaire », qu'il Ci

ce1'tainement dû li1'e avec beaucoup d'intéTêt et cl' assiduité. J.

Le dinlanche 3 janvier, on a enseveli à St-ROlnain œAyent, un homme dont la mémoire mérite de rester vivante ' long­temps parmi nous: M. Séraphin Bétrisey, instituteur.

Né à Ayent en 1879, Séraphin Bétrisey ne tarda pas iL se faire remarquer par une intelligence très vive, par un carac·­tère extrêmement ouvert et agréable. Il fut envoyé à l'école normale; nanti de son diplôme d'instituteur, il se consacra à l'éducation à partir de 1903 avec une gentillesse et un dévoue­Inent qui n'allait pa's tarder à lui attirer toutes les affections.

Officier, suppléant-député, Inembre fondateur de la Caisse Raiffeisen et de la Société d'agriculture, le jeune n1aître joua un rôle important dans sa com'mune, se dévouant sans compter' ft 'toutes les causes généreuses. Il s'occupa beaucoup aussi du Glossaire dont il fut un des membres correspondants et -fonda une société de folklore afin de sauver les traditions de son

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coin de terTe. lVlalheureuselTIent, cet effort, en ce domaine, ne devait pas être couronné de succès et il regretta touj our~ la c1isparition des beaux costumes d'antan.

Séraphin Bétrisey fut un père exemplaire élevant une bel­le et nombreuse faInille de onze enfants, ce qui lui permit de se voir entouré d'une couronne de trente-trois petits-enfants dans la dernière année de son exi.stence.

D'un caractère extrêmement gai, jovial, Séraphin Bétri­sey faisait la joie de tous ceux qui avaient l'avantage de le re~contrer . Il trouv.ait touj ours le lTIot spirituel, dissimulait ses peInes pour donner à son prochain l'image de la j oie, faisait A tous la charité de son sourir,e. Il n'était pas de fête, a Ayent, qui n'ait tâché de s'a'ssurer les services de cet incomparable major de table. Il était le bout-en-train né et n'attirait à lui que la sympathie.

Excellent chrétien, de plus, chantant Ja louange du Sei­gneur, à l'église, depuis plus de cinquante ans, il allait rece­voir la médaille «bene merenti », quand, brusquement, il fut frappé par la mal3Jdie et la mort, suivant de quelques mois dans le repos son admirable épouse, décédée au mois d'août.

Partout où -il aura l:>a<s'Sé, Séraphin Bétrisey laissa le SO~l­venir d'un homme à l'esprit vif, d'un caractère tout en or, d'une nature droite et généreuse. Que son exemple et sa mé-moire restent viva'l1ts parmi nous! z.

=---A\IS

Nous rappelons que toutes les communications doivent l)ar­venir. à l'imprimerie au plus tard les 10 et 25 de chaque mois.

AVIS

Les personnes qui recevraient l'Ecole lJ1'i'lnair e par erreur, sont priées de renvoyer la revue avec la mention «refusé ».

. Toutes les réclamations concernant l'expédition de la rev'ne devront être adressées dii~ectement à Ml' Beeger, imprimeur, Sion. .

2·67 -

ÉTÉ 1954

Postes' d'instit'utriées dans le [anton de Neuthâtel L'accroissen1ent considérable du chiffre de la populatioli,

entraînant l'obligation d'ouvrir ~haque année, d.e nouv~l.l~s classes a mis le canton de Neuchatel dans de seneuses dIff.-c.ultés ~.u suj et du personnel enseignant. .

Dès lors, le Départ~ment de l'In~rt;ruction Pub~llque ~u canton de Neuchâtel, considérant l~ r.e,sultat ~ah~f~Isant de rengagen1ent de maîtres'ses du Valal1s, s est adr:sse ~ nous et nous a demandé de lui procurer le pers.onnel ne~es-salre: ,. ~

Nous avons répondu d'autant plus volonrbers au desn des autorités neuchâteloises que leur offre ouv,re de.s perspec­tives intéressantes pour nos institutriees tant au pOInt du vue professionnel que financrie,l'. , ,. .

Neuchâtel engagerait donc un certaIn nombre d In-stJ.tLl~ trices pour la période des v'acances, c'est-à-dire du 1 eT 1nŒ1. au 30 octob1~e 1954. l

La maîtresse devra naturellement s'engager 1)our toute .la durée indiquée. Sauf l'arisons Inajeures, bie~ entendu, eUe ne ~era pas autorirsée à se libérer en cours d'annee. . . U De ,son côté, le canton de N.euchâtel appliquer1a en ce qUI concerne les tra,itements les mêllles bases qu'au personne,l ~eu­châtelois. Il ne s'agit donc pas d'un re:r;nplacement paye a la journée, mais d'un emylo.i f~xe avec ,traItemen.t me~1.suel. ,.

Les n1aîtresses qUI s'rnteressent a ces P?stes ,doryent s Ins­crire au Département de l'Instruction publ.Ique a SIOn, avant le 10 f éVTiei·. ,

. Chaque maîtresse, dont l'offre se~a ag~~éée, .sera convoqyee pour se rendre à Sion pendant une Jou~nee a~~n \ de connaItre le lieu .ct' enseignement assigné et receVOIr de .} Inspecteur neu~ châtelois toutes les indications utiles concernant le programme, l'h01'"1aire, le-s livres scolaires, etc.

Nous invitons les maîtresses valaisannes à profiter de l'occasion qui leur est offerte et à s'inscrilre nombreuses ponr la datè indiquée.

Sion, le 27 janvier 1954. ,. Le CheU: du Déjpartement de l'InsltructlOn ,pubhq.ue :

M. GROSS.

. Offre · d'emploi . . . . : Un home d'enfants établi à GS!taa:_d' cherehe une instï'tutricè

de .langue française. P.lace à l'année; bien rétribuée. L'institut.rlce qui s'intéresse à ce poste peut s'adresser au

Département qui transmettra les off.Tes. . . DépŒ?~te111.ent cle l'Instnwtwn p1.tbl1,que.

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i LE COIN DlE lLA GYMNASTIQUE ~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~

\7ercorin .. Gours de ski de )' RfTlG\7R

les 1, 2 et 3 janvier 1954

Quelques minutes d'évasion par le truchement d'un télé­phérique, et VercO'rin nous apparut avec ,son air «conte de Noël» ou «paysage de fête ». .

Ainsi €tions-nous une trentaine au soir de l'An sur le Haut-Plateau, réunis sous les auspices de l'Association ...

Les pvimes heures du matin nous rarssemblèrent sur les pentes dotées sans excès par la fee blanche. Un galop de gym­nastique montra des .skis tout neuf.s, des volontés plus neuves encore: Puis ce fut le travail assidu des groupes, chaque parti­cipant s'essayant aux rudiments d'une technique par trop im­pé~ieuse.

D'aucuns pensent encore au petit ski-lift, aux hôtes qui nous reçurent avec tant d'amabi,lité, à la simplicité des gens et des choses qui nous valurent deux jours d'enchantement : la simplicité n'est-elle 'pas toujours enchantée?

Ainsi l'histoire du pre·mier cours qui n'a, certes, pas fai1li à sa devise : Plein épanouissement. Epanouissement du cœur et de l'esprit d'abord; ,le ski est avant tout le sport de l'espace. Et St,Exupéry de dire: «L'espace n'est pas pour les yeux, l'espace est pour le cœur et l'esprit!» Epanouissement. du corps ensuite: hardiesse et souplesse des mouvements, air pur, régénérateur font du ski .Je sport salutaire par excellence. Heureuses les classes dont les maîtres vont chercher leur. joie à la source même de l' .épanouissement !

Et l'AMGVR y est pour quelque chose. En particulier par ses cours de ski toujours pleinement réussis. Merci et re­connaissance à .leurs organisateurs, à Ml" Elie Bovier qui par sa cOlnpétence et son dévouement ne cesse de raUier les sympa­thies, à Mr Paul Glassey, l'âme de tous les cours, à notre moni­teur et ami Roland Gay-Crosier. Merci à tous et rendez-vous aux Marécottes ! Un partiC'ilJan'l.

moralisme L'éducation du sens religieux, noUs l'avons oertainement

(1.éj à senti, s~ révèle la .t:artie la J2lus dé1icate de l;otre, tâch~ au­près des enfants. Peut-etre, apres quelques annees cl ~nsel~e­l'nent, nous est-il ~r:r:ivé d'éprouver comme un m,~lalse, l'Im­pression que no.s efforts pour créer de bo~nes habl~udes, don-11er le sens du devoir, etc., ne 'Sont pas recompen~es. Et nou~ nous interrogeons sur les causes de cet échec partIel. Ce SOUCI ·du perfectionnement moral de nos élèves, ce désir d'en faire de~ « hommes », marque déjà une bonne volonté évidente.

lVIciis l'idéal lui-1nême que nous pouTsuivons, sa natur'e, ce q'ue, en définitive nous 1JoudTions obtenir, le «genre» de '}'és'Ultats auxquels nous visons: voilà ce que nous ne songeons 1JaS le moins du 1nonde à TemettTe en question ! - UIie révision de nü>s idées à ce Isujet ne serait probable--ment pa's inutile. Ne pourrions-nous pas y Téf.léchir ensemble?

Comment ·s'étonner d'abord que nos enfants n1anifestent si l1eu de goût, 's,i peu d'enthousiasme, pour la morale terne, q~e trop souvent nous leur proposons. «Etre sage!» Un refraIn d'un vague déconcerrbant, qui .s'accompagne de tout un ré­'seau de défenses : N,e pas 'se salir

N,e pas se chicaner Ne pas mentir ...

Et si au lieu de ces formules négatives, nous avons l'excel· 1ente inspiration de leur présenter un « type» à deveni:, un idéal à réa.}iser, à quel mobile :taisons-nous appel? - La repon-se à cette question indique, à elle ,seule, ce que vaut notre action éducative, la juge, la da.s'Se impi,toyablement.

Si pour obteni.r un progrès moral, c'est l'ambition de ,l'en­fant q~le j'excite, sa volonté de réussir, de se perfectio?ner; si, toujours dans ,ce même but .moral, j'~xploite au. m~~lmum tous les ressorts de .sa psychologIe enfantIne, de ses Interets, -'ma pédagogie se ramène ·à UI\ dressage « Isavant» et ne vaut pas mieux que l'art du dompteur de fauves. .

Si com,me H arrive fréquem1ment dans nos écoles confes­sionnelles, je va~s chercherpl~l!S haut Ines « 'moyens» d'action, si c'est'à la religion eUe-même que j'emprunte mes armes pour ûbtenir de l'ènfant qu'il se discipline, qu'il travaille à la forma-

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t~on de , s?n, caractère, n~a pédagogie ne vaut pas plus cher' :gue la precedente, maIgre des apparen.ces plus flatteutSes. .. ': '. Dàns l'un et l'autre cas ma préocc'upation reste la même, et elle se réduit à ceci : . , . .

que mes enfants deviennent des caractères fermen1ent des­siné~, ?es homme,s honnêtes, courageux, capables de travail, de per,severance et de toutes les vertus requises pour être classé:;; dans une honorable moyenne, - en un mot, je professe le .

« moralisme » --~_ .. ~ .. "'- ._, -~. ~

c'est-à-ldire que pour moi, Itou'te l'éducation tient · dans la morale « enseignée » et toute lIa vie dans la morale « vécue».

" . Dans un. articJe précédent, quelques réflexions ont déj à été e~lses au sUJet du « volontarisme ». Elles pourraient servir de pOlnt de départ à cet essai de n1iJse au point. Qu'on me pern1et­te de ra'ppeler en quelques mots de quoi il s'agit; le volontaris­me consiste en ceci: accorder à la volonté le droit de régner -sans contrôle et sous prétexte que le développement de cette faculté revêt Ul;e in1-portance ,e.ssentielle, nég.liger les autres valeurs telles que l'in­telligence, le cœur.

Nous verrons bientôt comn1ent cette conception volonta­riste, unilatérale, de la vie devient, sur .le plan de l'éducation, un « moraHsme» étroit et sans âme.

, Demander aux enfants de bien agir, de se conformer à un reglement,

par amour du devoir pour devenir quelqu'un pour ,être capable de 'se dominer pour se préparer à être un homme, etc.

ce sont là le-s argum:ents d'une sagesse païenne qui aboutit pratiquement à la négation de tO~lt 'sens reliwieux. De plus, l'en­fant qui vibre dès qu'on lui parle de « faire pla,i'si'r à quelqu'un »

reste insensihle à ces buts lointains, généraux, abstraits. ~. Une docilité actuelle, une certaine eXlactitude dans l'obéissance. un souci de bien faire, plus ou moins accusé selon les tempéra~ ments, ne doivent p.as nous fair.e illusion. Queltle garantie ch::­stabiHté peut off,rü~ une conscience ne relevant que d'elle-mêITle; sans aucune référence à une ,autorité qui lui soü supérieure ?' Le cap de la scolar,ité franchi, qui soutiendra cette bonne volon­té toute gratuite, appelée très tôt àse las:ser ? Devant les diffi·· eultés trop réeUes de la vie .dans un 'monde ·qui a perdu le sens du spirituel, il lui faudrait un ·mobile autrement pui'ssànt que les :fades pe~l"spectives d'honneur, . de dignité personnelle que nou.s lui offrons.

..,

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Du reste, la plupart du temps, à l'école déjà, les résultats se montrent lTIinces... à 'moins que la per'sonna,lité du maître Ile soit assez vigoureuse, .son influence assez enveloppante ... pour suppléer lTIomentanément àux gr'aves lacunes d'un tel systèn1e.

l\1ais ce n'est pas avant tout pour un motif pédagogique, dahs le but de « l'éus'sir » qu'il faut s'adresse,r au cœur de l'en-· iant. Celui-ci a un droit sacré à ,la vérité, et nous avons le de­voi,I' de la lui livrm~ tout entière.

Or , en r éduilsant pratiquement la religion au compartimen-c étroit de la n1orwle, et d'une mo.ra.]e tout hun1aine, nous faus­sons l'orieniJation de la vie, comme si elle n'avait pas d'autre sens que de nous rendre «impeccables» sur toute la ligne, comme .si ene n'était pas avant tout ,la recherche éperdue d'un Autre, ITleilleur que soi-mêl'ne, Seul Parfait, infiniment ain1é, clans une préfére,nce unique éteignant toute étincel,le de vanité. En méconnaissant ces 3Jspirations qui montent des profondeurs de chaque être, notre systèn1e prive ces petits de toute la voûte du ciel, pour le;s condamner à v,ivre dans les limites resser­rées d'un « Devoir» austère qui resselnble fort à une pri'son. Et nous vodrions ,au surplus, qu'ils «consentent.» de toute leur liberté à cette réclusion! Ils ont des ailes pour voler; n1ais nous préférons pour ,eux les sentiers de la raison, les «exer­cices » répétés qui fortif,ient la volonté, tout l'arsenal d',une pé­gagogie soi-disant « saine» et qui n'oublie qu"une chose: son l'ôle de servante. Ces préliminaires, per'sonne ne songe à en contestei~ l'utilité:- n1aÎ's ils absorbent toute notre ,attention et rlous n'en finissons pas - nous ne finirons jamais du reste, .. - de n1ettre au point le j eu des bonnes habitudes, de corriger les défauts pa'r des e:x.ercices appropriés, sans avoir eu mên1e ]e temp.s d'amorcer l'essentiel:

fai?'e connaît1"e ce Dieu pel'sonne~, vivant, dont lct, p?'ése'nce 1'f3tr ouvée seule clonne un sens 'aux etfoTts, cl lct, vie et ?'encl l' h01n?1~e vnûment g1"ancl.

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Page 6: L'Ecole primaire, 31 janvier 1954

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A ce suj et, n'est-il pas cu-rieux de constat er que, chez les Saints, ce que nous admirons le plus, ce sont .les actions héroï­ques, Ispectaculaires, les «performances» et non pas tant le (~ motif» qui les a inspirées et qui seul pourtant leur confère une valeur, une nobles,se.

!J'Education personnaliste (Suite)

(A suivre)

Les efforts étroiten1E:mt associés de l'inst r uct ion et de l'éducation doivent être appliqués a u sujet hum3Jin conformé­ment à ses t endances foncières.

La réalité première dont il faut tenir compte est la pré­sence en l'homIne du pr incipe intérieur de la vie personnelle qui s'accomplit lui-même par la connaissance et l' amour .

La f or mation de l'homme n'est pas un dres,sage anima.L E lle est un éveil humain, large de compréhensif.

Aussi ce qui est de la plu's gr~nde impor tance pour les éducateurs, c'est d'éclair er et d'encour ager, de r endre l'enfant attentif à ses propres r essour ces et à ses capacités. C'est d'a­voir le respect de tout ce qui est dans l'homme, de son corps et de son me avec leur,s virtual,ités infinies. C'est de porter une attent ion a im,ante et sacrée à l'identité mystérieuse qui est une chose cachée au fond de chacun de nous et qu'aucune tech­nique ne peut atteindre.

Ce r espect du sujet humain, de ses possibilités et de sa struct ure intérieure appuie tout le travail éducationnel S Ul' l'in­t el1 igence et la liberté de l'enf.ant.

De tel appel aux ressowrces intérieures d'intelligence et de liberté, convenablement proportionné à l'âge et aux cir cons­t ances, peut et doit commencer dès les premières étapes de l'éducation. Chaque champ cYenseignement, chaque activité sco­laire ou extra-scola ire - la cult ure physique aussi bien que les leçons de lecture élémentaire, les rudiments de l'étiquette en­fantine et de la bonne tenue comme ,les plus humbles services domestiques - peut recevoir un perfectionnement intrinsèque et dép3Jsser sa va1eur pr atique immédiate, si on l'hulnanise d'une certaine manière par une référence à l'intelligence. Rien ne devrait être exigé de l'enfant s'ans qu'on le lui explique et qu'on 'soit assuré qu'il ait compris.

Cela suppose que l'on n'apprenne pas n 'importe quoi à l'enfant ni n'impor te comment, et qu'on ne lui demande pas des exercices de vouloir, manif'estement au-dessus de ses forces~

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Le dévelop~ement vivant de l'intelligence et de .la volonté (le l'enfant exige q:u'i~ ne soit en contact qu'avec ce qu'i,] peut ICOlnprendre ~t assl;mI1er ,Personnellement, au 'prix cle grands efforts parf Ol's, n1alS touJours gradués et proportionnés à ses capacités concrètes. .

Un enseignement tout verbal et n1émoriel comn1e celui ql!i d?n;ine t r op sou~~nt dans nos écoles, détou{'ne l'esprit du Teel, Il emOU!3se le gout de la pensée, de la réflexion personnelle et de la profondeur, il habitue peu à peu l'âme à se contenter de mots et de formules au lieu de se nourrir de réalité et de génér_osi~é authentique. L'expression de la pensée et du bien se substItue en quelque sorte à .la pensée réelle et à l'action bonne et constructrice.

« La pression exercée sur la superficie de l'esprit par des ~ormul,es de connaissance toutes faites, telles qu'êlles ont été elaborees par la vie intellectuelle socialisée des adultes et l'en?ues seulement plus rudimentaires ,et plus ex'sangues à ' ,Pu.­sage d:s e?fants, et la. p~es~ion exer~~e sur la superficie de la v~Ionte ~Olt ~ar ~n~ dlSClP~lI~€ coercI~lv~ ~veugle, soit par de stImulatIOns lntrlnseques tIrees de l'Interet personnel, de l'a­Jnour-propre et de la compétition, laissent le monde intérieur de l'ân1e enfantine ou bi€.n dormant ou bien égaré et rebelle » . *)

Ce qui est enseigné ne devrait jamais être reçu passive-ment et mécaniquelnent. .

Le vouloir le plus intense devrait aussi être toujours le plus éclairé.

Il faudrait pal' ,conséLluent que l'enseignement aboutisse à la libération de l'esprit par la maîtrise de la raison sur les cho­ses apprises et non seulement sur des mots et des formules.

Il faudrait aussi que le commandement s'entoure d'une lumiere d'autant plus vaste que l'orore a accomplir est plus difficile et plus important. 1

Ce sont des règlles d'o.t en dehors ,desquelles l'éducation de la personne ne peut pas réussir.

Elles rej oignent le conseil de P asüal de «se tenir tou­.i OUl"S au-dessu8 de son ouvrage » et celui de saint Thomas de « ne jamais laisser derrière soi une difficulté non résolue ».

. Par c~ che~in qui suit, avec r espect, le d ynamisme inté­l'leur de 1'lntelhg1ence et de la volonté, il s'agit d'amener l'en­Ïant à se fair e une conception générale de lui-même et des ch.oses à sa por tée" é!é~entair~ encor e et suscept ible d 'accom­plIssement ,et de r ev1s1On, malS capable de dir iger son action et de centrer sa vie à t out es .les étapes de son développement ..

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Rien n'est plus débilitant pour la personnahté de renf ant qu'une atmosphère de scepticisn1e, d'hésitation et de doute por­tant .sur les problèrae-s humains fondamentaux.

A tous les âges, l'hÜ'l11me a besoin d'ahsolu et de certitude. Il veut r espirer par en haut v,ers .l'éternel et l'impérissable.

Il importe ainsi, dès les premières années, d'apprendre à l'enfant non seulernent ù utiliser la Inanièr e et à connaîtr e des valeurs lllatérielles et des phénOlnènes calculables et n1e­surables, il est nécess aire de lui ouvrir peu à peu l'esprit sur les biens supérieurs de la liber t é1 de la justice, de l'esprit , de IR dignité hLunaine, de Dieu, qui sont la vraie nouifriture de la personne et les valeur,s humaines supr êmes pour lesquelles il faut être capable de souf f l'ü' et même de m our ir.

.,. :!: " ' :j:

Une connaissance et une culture centr ées exclusiveIllent sur les richesiSes du n10nde matér iel ne ,réussiront jamais à épa­nouir les plus hautes virtualités de la personne humaine. Elle n'abouti,ssent le plus souvent qu'à développer dans l'ân1e un E-sprit de s uffisance et d'orgueil stérile et inslJ·pi)ortable.

« Il y a, disait Saint Augustin, de ceux qui, abandonna nt toute vie vertueuse et ne se préoccupant aucunen1ent de connaî­tre quelque chose de la majesté infinie de l'Etre immuable de Dieu, pensent réaüser de grandes choses lorsqt/ils ont scr uté la masse de l'univers avec une insatiable curiosité. En réalité, ils n 'arrivent par là qu'à eng'endrer en eux un orgueil démesuré qui leur donne l'iUusion de s'être élevés jusqu'au ciel dont il e

disputent souvent sans penser à Celui qui l'habite. » ~:~:) Il est indispensable toutefois de remarquer que ces som­

mets .de l'esprit ne s'atteignent pas sans une discipline. Celle­ci doit devenir plus rigoureuse et plus exigeante à Inesur e que le regard intér ieur de l'esprit s'ouvre sur des perspectives . plus larges. Le vrai éducateur n'est pas celui qui n'impos-e aucun effort ni aucune contrainte. C'est celui qui réussit à faire accepter la discipline et l'effort aussi spontanément que possi­ble, cornIlle un instrument de libération et de conquête.

L'homme ne peut du reste pas t out apprendre ni tout ac­quérir par l'enseignement didactique et par l'effort person­r.el.

L'influence du m-ilieu, de l'a,mitié, de la compréhension et surtou,t l'appel des héros et des saints jouent un Irôle immense dans le développement de l'esprit et dans la naissance des dé­eisions volontaires qui entraînent aux grandes .actions.

«La confiance disait don Bosco, c'est le tout de l'éd uca­tion ». Il faut que l'enf.ant la respire à pleins poumons dans toutes les sphères oùs'opèr.e sa croissance.

* * *

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Dne éducation personnaliste dont tout l'effort consiste à 'enseigner, à éclairer, à discipliner par l'intérieur, de telle sorte qu'en l'homme grandis se la 'spontanéité de l'esprit et diminue le poids des tendances égoïstes au profit des aspirations pr o­pres à la peYisonne et à sa générosité spirituelle, nous croyons que cet 'effort éducationnel rencontre les beso.ins les plus ur­gents de l'âme contemporaine.

A une .. époque où trionlphe le matériaJlisme dans tous les sec,teurs de l'activité humaine, il est de toute importance pour le bien de l'homlne qui monte, de l'aider à développer en lui les p uissances de sa vie intérieure et ,spirituelle par le·squeHes il ac­.cède à la perfection pr opre a l'homme.

Pour garder l'homme contre les entreprises de déshuma­nisation qui tendent à lui imposer un idéal de r obot, l'éducation d'aujourd'hui doit développer fortement à la fois .le sens de la li­berté et de la r espons-abilité, celui des droits et des obligations htunaines, le courage a prendre des risques et à exer cer l'au­torité pour le bien généra], en même temps que le resp ect de rhumanité en chaque personne individue·lle.

* * * Du po.int de vue chrétien, l'afü ü sse·ment de l'homme

et de la moralité dans la société contem'por aine es,t due pour une 1arge par t, dan s nos pays de vieille civilisation chrétienne, à une diminution grave de l'esprit de l'Evangile dans les cœurs.

Aussi la t â che ·la plus fondamentale de l' instruction et de l'éducation est une r echristianisation des âmes à l'intér ieur des diver ses confessions ·chrétiennes.

Pour résister aux assauts du matérialisme qui énervent les ân1es et la culture, pour restaurer l'intelligence~ nous avons Lesoin non ,seulement d'un humanislne intrinsèque chrétien par ]es intentions et l'ins piration, dont le contenu pr incipal r este lm effoDt ·pour inventorier ]efl richesse.s de la créatio .

Il faudrait que -les intellectuels et les éducateurs chr étiens c:.o rtent de leur timidité et 's'efforcent d'étendre, en des sec­t eur s de plus en plus nombreux du monde inteHectuel, un hu­manisme intrinsèquement chrétien qui appelle, explicitement et de toutes manières, les initiatives des personnes à la péné­tration du mystère chrétien et à l'expression de ses exigences civilisatric88.

L'acceptation et l'assimilation de la fOl ne sont pas une intrusion irrespectueuse des personnes ni une imposition vio­lente d'habitudes de pensées et d'actions préfabriquées et en opposit ion avec le développement de l'esprit. .

" E lles sont au cont raire un principe de restauration de la vigueur naturelle de l'âme en même temps qu'un exhausse-

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ment imnlense de tout l'homme, à la rencontre de ses aspira- . tions les plus pr.ofondes et les plus spontanées.

Nous sommes là en prés'€nce du facteur le plus puis-sant àe l'éducation et de la culture des pe,rsonnes.

Isaac , DŒ1/e1", Recteur du Collège-Lycée de St-Maurice.

':' ) lVlaritain: L' éducation à la croisée 'des Chemins. ':' ':' ) St-Augustin, cit. par Saint Thomas. SO'mme théol.

r P ARTlIlE PlED~GOGJ[QUE Q. ~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

U n qu cd·t d'heti-1'e de In éclitation pédngogique .

Prémices suggestives d'une dem,i··-journée On entre dans une salle d'école. Au premier coup d'œil

s'impose une impression dont on se défait difficiJement dans la suitë :

Ici, c'est l'entrain, l'activité, la joyeuse animation ordon­née d'un petit régiment de garçons éveÜJlés. Là un 'maître s'é­poumone, court de ci de là, interpelle Pierre, saisit Paul par le bras, émaille son verbe infatigable d'appels fréquents au si­lence ,et fait une concurr ence loyale à certains personnages dn cirque. Ailleurs encore, on ne peut se défendre d'éprouver de la gêne à la vue d'enfants peu intéressés et de la lenteur des leçons.

Autant de maîtres, autant de classes différentes. C'est na-· turel; 1e bien peut se réal~ser avec de multiples nuances. Mais il y a des normes indiscutables.

C'est en particulie.r la luise en train de la classe qui sem­ble déoi,sive pou'r le succès d'une de·mi-journée scolaire. Il n'y a qu'à voir ce qui se passe autour de vous.

Le maître est là avant le début; tout est prêt pour l'ensei­gnenlent : journal de c-Iwsse, livres, cartes, mobilier, objets né­ceS'saires, tableau noir. Les élèves n'attendent pas le son de la cloche pour accourir; ils savent qu'on commence à l'heure.

Voilà un spectacle qu'on peut appeler d.ynamogène; du maître part üne suggestion puissante qui agit sur les enfants à distance: le petit nl0nde sait qu'il faut être sur place à temps, propre et muni, non seulement des effets de classe, mais-.

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encore de la provision spirituelle des devoirs faits convenable­ment et des leçons étudiées avec soin; il s'arrange en consé­quence à ,la maison, se lève assez tôt, part à l'heure et ne traîne ~ pas en chemin. C'est une éducation qui réagit même sur la maison paternelle d'une manière bienfaisante et prédispose les enfants aussi à la messe quotidienne non obUgatoire, Inais conforme aux convictions chrétiennes -et source abondante de grâces.

Tou.s sont donc prêts. La -prière peut être faite (ou éven­tuellement le chant exécuté) dans une atmosphère de recueil­lement : Dieu le premier servi! C'est l'ordre fondamental. Si une circonstance imprévue avait mis les têtes en l'air, il vau­drait mieux retarder .la prière plutôt que de la réciter sans res­pect.

Les élèves s'wssoient, attentifs. Le maître l!'a pas besoin de feuilleter longuement un livre pour sa.voir ce qu'il faut faire réciter; il a tout prévu; II connaît à fond la n'latière qu'il a enseignée et dont il demande la connaissance à ses élèves; il en dispose librement parce qu'il en a -saisi la structur.e et peut la reprendre dans un ordre nouveau. La récitat ion n'est pas un pis ·aller ni un simple contrôle, encore moins un procédé ingénieux pour attraper les gosses; eHe est comme l'heureuse continuation et l'achèvenlent intel1ig~nJt de ,la leçon, en même temps qu'une répétition organique. Le maître en profite pour combler les lacunes passées inaperçues, compléter l'explication de parties rdiffici,les et répondre à des questions.

Il y a bien des industries pour tenir les élèves en haleine : Tournure intéressante des questions, ordre i,mprévu des inter­rogations, parfoilS des interrogations mutuelles entre élèves, r écitations suivant le caprice de numéros tirés, figures explica­tives au tableau, etc. Parfois on recourt à l'aide de la plume ou du crayon.

Les questions doivent se suivre d'après un rythme conve­nable pour maintenir le mouvement, ni t rop lentes pour que l'in­térêt ne se refroidisse pas, ni trop précipitées pour que les en­fants aient le temps de réfléchir.

La récitation doit former un tout qui penuette aux jeunes esprits de suivre le progrès du travail intellectuel. Il n'est pas expédient de proclamer du tic au tac la note qu'on vient de rnarquer pour :la . récitation de tel élève; car cela introduit un Mément accessoire dans le cours du travail scolaire et distrait à tout instant les jeunes cervelles.

. Avec nos élèves, petits et grands, nous ferons échange de politesse 'au ,cours de la récitation comme ailleurs: nous ne tolérons pas qu'ils nous interrompent, bien à raison; ne hachons non plus leur propre récitation et réponse POUl" leur laisser

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la satisfaction de donner tout ce qu'ils peuvent apporter com­me contribution. Nous avons toujours la possibilité de faire com.bler les lacunes et corriger les inexactitudes.

Dans le même ordre d'idées, il convient de rappeler que les sermons dont on accable parfois un élève négligent qui reste bouche bée ou ânonne quelques ,mots sont très inopportuns; ils coupent net le fil des idées et arrêtent le mouven1ent; les exé~ cutions immédiates !=lpectaculaires tournent parfoi-s à la tragi­comédie. L',annonce brève d'une sanction réparatrice vaut mieux.

Nous n'opposerons pas à .l'a,llure viv'e d'une récitation alerte la maTche traînante et paralysante de questions volées au livre d'un regard furtif et 'Se suivant dopin-clopant. Notre autocritique sans indulgence nous révélera franchement où 110ÙS

avons péché; ce se-ra le plus souvent par manque de prépara­tion, donc par négligence, par ce lais S,er-aller que nous 'de­vrions pou'rsuivre impitoyablement chez nos élèves: medice, CU1"a te ipsum!

Voilà donc un quart d'heure passé, le quart d'heure initial où nous avons réussi à impri.mer à la classe un vigoureux mouvement de travail joyeux et entraînant et où nous avons éveil1é dans les jeunes âmes la conscience d'une activité féconde, Nous ne pouvions guère leur offrir de prémices plus suggestives d'une bonne demi-journée. Un lundi de la même trempe au­gure bien une bonne 'semaine, ' et une première 'semaine avec une Inise en train énergique est comme une puissante locomo­tive capable de remorquer sans arrêt le train de toute l'année scolaire!

« Frisch gewagt ist halb gewonnen [ » C. G.

De nouveau un mot sur renseignement de l'orthographe

L'orthographe laisse encore bien a désirer chez un certain nombre de nos élèves. Nous convenons que la ,langue française offre dans ce domaine des difficultés très grandes. D'abord la gran1maire fourlnille .de ,subtilités, même d'anon1alies injus­tifiées. Ensuite les élèves primaires apprennent-ils le latin et le grec pour voir la dérivation étymologique de quantité de termes français? Et la prononciation est-eUe toujours confoTn1e à "l'é­criture ? Enfin il existe aussi des termes dont rorthographe a été fixée plutôt d'après des usages locaux que d'après leur origine étymologique.

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Néanmoins il nous semble que tout élève d'i,nteUigence au 1110ins n10yenne doit, après, huit années d)école,' être capable d'é­crire sans faute une lettre familière, une courte description ou récit, un petit compte rendu, une note ou facture.

A quoi attribuer cette déficience, sinon peut-être à la lna-· nière d'enseigner l'orthographe, surtout l'orthographe d'usage, où d'après notre expérience longuement vécue, se rencontrent les trois quarts des fautes. Les règles de grammaire, en effet, ne sont pa's si nombreuses pour qu'on ne puisse pas les retenir plus facilement; du reste on les répète fréquen1lnent, au moins les principales, puisqu'elles s'elnploient journellement dans la conversation ou dans l'écriture. Nous posons en principe que l'acquisition de l'orthgraphe est une affaire de mémoire, et pour qu'une forme se grave dans la mémoire il faut que cette forme se voie fréquen1n1ent. Or, les mots sont des dessins, des formes de lettres. Il s'agit aussi de savoir la place et le nOlnbre de ces lettres dans chaque n1ot.

Pourquoi écrit-on rapidelnent et sans faute certains ter­Ines, comme père, mère, ênfant, luaison, étc. ? C'est qu'on 1 a vu ces mots des centaines de fois. .

Si, au contraire, un tenne se rencontre pour la première fois ou s'il est rarement en1ployé, il ne suffit pas de le voir une fois ou deux pour en retenir la forme. Celle-ci n'aur,a pas le temps de se graver assez profondément dans la mémoire. Il faut la revoir de ten1ps en temps.

Ceci nous an1ène à déclarer que les dictées n'apprennent pas l'orthographe, qu'elles n:en sont que le contrôle, qu'elles font constater si les élèves ont retenu ou non la bonne ortho­graphe.

Voici ce que, au sujet des dictées, a déclaré une re­vue pédagogique belge intitulée: Le « 1'VI oniteu1' des Instituteu1's ]J'timaiTes ». «Les dictées ne peuvent être données fructueuse­ment qu'autant que les termes qu'elles contiennent ont été vus ou que des exercices préparatoires ont permis de reconnaître l'orthographe de certains mots dérivés. Il est absurde de char­ger les dictées de mots inconnus, qui déroutent l'enfant et le découragent.» Il faut, autant 'que possible, éviter d'exposer les élèves à i écrire incorrectement un mot qu'ils voient ou en­tendent pour la première fois,- car cette forme incorrecte' se grave facile,ment dans la n1émoire et a tendance à revenir plus tard.

Il faut donc, et nous parlons ICI encore d'expérience, que les dictées, sauf celles d'ex3Jmens, soient préalable­ment préparées, non pas seulement par u~e simple lecture, Inais aussi par la copie et F étude orthograph,ique des termes difficiles ou nouveaux. '

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Et où prendra-t-on les textes à dicter? Faut-il les cher­cher dans les revues pédagogiques ou dans d,es recueils de dic­tées? Pourquoi aller si loin? Ils se trouvent en abondance dans les n1anuels scolaires qui sont entre les mains des élèves, tels que les livres de lecture, d'histoire, de géographie, etc. Les élèves ont alors l'occasion de voir maintes fois les mots et d'en retenir plus facilen1ent la forme correcte. Et qu'est-ce qui empêche le maître de faire relever sur des listes les tennes les plus difficiles, de les expliquer et de les faire apprendre. ensuite avant de les dicter, de rendre les élèves attentifs aux redoublen1ents des consonnes, aux ·lettres muettes, etc.

Quand nos élèves sauront écrire con:ectement la plupart des mots de leurs manuels de classe, ils seront certainement très forts en orthographe et pourront se présenter .Je front haut aux examens.

La réussite dans l'acquisition de l'Û'rthgraphe- comme dans toute autre entreprise, exige une grande attention. Cette qua­lité doit être cultivée dès que les enfants commencent à lire sur les tableaux; il faut les habituer à voir nettmnent les let­tres, les syllabes et les mots, à les prononcer distinctement, en­suite à les copier sans fautes. Plus tard les fautes dans les copies seront réprimées sévèrement. Ces sortes de fautes ,s'ap­pellent souvent, mais incorrectement: fautes d'inattention; ce sont plutôt, en raison du sens du terme faute, qui veut dire manque, des fautes d'attention.

On a rema::rqué que les fautes Isont toujours plus no.mbreu­ses à la fin qu'au commeneement des mots. Cela tient beaucoup à la lecture. En effet le .i eune lecteur concentre lSon attention sur la ou les première.s syllabes des mots et ne voit ,souvent les dernières que d'une façon fausse ou éV3Jsive. .

Inutile d'ajouter que les élèves doivent corriger soigneuse­m.ent les fautes commises, écrire une ou plusieurs fois 1eR mots corrigés et en apprendre l'orthographe pour une autre dictée où figureront lesdites corrections. Encore une fois nous recommandons la répétition, encore la répétition et toujours la répétition, car il faut, parajt-il, oub1i.er sept fois avant de retenir définitivement. Ce n'est donc pas en passant pour cha­que dictée à un autre texte non préparé qu'on arrivera à un bon résultat.

L'étude régulière d'un vocabulaire est très utile et nous l'avons employée avec succès.

Supposons qu'on donne chaque jour de classe seulement cinq mots à étudier. Comme i,l y a au minimum cinq jours d'école par semaine et dans beaucoup d'endroits plutôt six, cela fait pair mois de vingt à vingt-quatre j ours et pour s,ix ou 8ept n10is de c-ent qua]}ante à cent cinquante jours. .

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Donc, si par jour on , donne cinq tern1es, cela fait pour une année plus de -sept- cents lnots et au bout de cinq ans, car nous ne comptons pas le -degré inférieur, environ trois mUle cinq cents. Ce, qui, sans compter beaucoup de termes bien con­nus qu'on n'a pas besoin de Inettre en 'liste, un résultat bien appréciahle, car on a appris l'orthographe du tiers environ des termes françaa:s qu'en1ploient les hOlTImeS lYtême instruits, 811 exceptant évidemment ceux qui 'se sont spécia.Jisés dans eeT­taines .sciences où se rencontrent quantité \ de mots d'origine grecque ou ,latine. J.

Cours de vocabulaire 19. La vigne et le vin

Leçon de choses

Une grappe de raisÎn Le moüt - Le vif!

Observation: voit·, entendr-e, senti1') goûte?'

LE RAISIN

Indications pOUT la leçon. - La gTappe de r-ais'in} fornle : in·égulière, élargie dans le haut, va en s'amincissant; son poids" comparons plusieurs grappes, -divisons la g-rappe e11

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grappiHons au n'loyen de ciseaux. Tige principale, solide n'lais flexible, -se divise eIi petites tiges,enlevons les grains pour rnieux les observer, voir leur c.ouleur, les compter.

Le g1"Cân arrondi, vert, doré ou violet en général, nuances différentes suivant l'expos,ition. La petite peau qui le 'l"ecou­v1;'e est mince, essuyons-la, elle devient brülante, goûtons-la.

Enlevons-en un petit morceau, nous découvrons une n'lasse juteuse, molle, la pullJe renfermant des pépins durs.

Goûtons la pulpe, un pépin. Ecrasons nos grains de ratisin, en 1uettant le j us dans des

verres différents suivant que nous écrasons -seulement la pulpe ou que nous lai,ssons la peau (de préférence -employer du raisin l'ouge ou bien le fair,e avec les deux sortes de raisins). Conser­vons .soigneusement les liquides obtenus pour la prochaine leçon en notant tous les changen1ents observés.

Faisons appel à notre mémoire. Le rai.sin est le fruit de la vigne. La vigne, plante grimpante à grandes feuilles, vrines, cep ... , demande beaucoup de soins : labours, taille, souf'1."ages, sulfatages.

La récolte du raisin est la vendCinge. Dessinons une feuilole de vigne, une grappe de raisin, un

vendangeur ou un de ·ses outHs. RésU1né. - Le raisin est le fruit de la vigne. Les grains

de rai,sins ,sont réunis en grappes. Chaque grain est entouré d'une petite peau; à l'intérieur il renfer:me une pulpe sucrée ~t des pépins. La récolte du raisin est la vendange. Elle Ise fait en auton1ne. -

LE VIN

M cité?'ieli. - Différentes sortes de vin, les jus de raisin préparés pendant la leçon précédente, des gravures représen­tant les différentes opérations de la fabrication du vin.

Tél.

211 80

RABAIS 5°10 au corps enseignant SUl' présentation de la carte.

Articles réclames exclus.

Tél. 211 80

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Indicat'ions pOUT le leçon. - Le vin: couleur, goüt, odeur, vin blanc, vin rouge. Différence et ressemblance entre les jus de raisin et le vin.

Le jus de raisin sucré 1noût, la croûte formée par les peaux, chCipeCiu, la je'rrnentation : transformation du sucre en alcool, bouillonnement, dégagement de gaz carbonique.

Le jus de raisin rouge est blanc (on peut fabriquer du vin blanc avec du raisin rouge; la peau seule est colorée).

Trouvons maintenant comment on fabrique le vin: fou­lage, action du pressoir; je?"mentcition dans la cuve ... 1nisè e1 / tonneCiux, soutirage, collage av'ec les blanc d'œufs . Lie aLl fond du tonneau.

Vins ordinaires, vin vieux, vin mousseux. Vin, bonne boilSson, l'abus est mauvais, ne boire que du .vin

naturel et modérément. Les enfants doivent s'en abstenir. Laissons le vin dans un verre; au bout de quelques jOUl'B,

il sera transformé en vinaigre. Dessinons un tonn€au, une bouteHle de rendant. RésU11~é. - Le vin est fait avec le jus de raisin. Pour le

fabriquer, il faut écra'ser les grains de rais,ins, puis les pres­ser pour en faire sortir tout le jus que l'on laisse ensuite fer­menter dans une cuve. Après, ce jus est mis dans des tonneaux })uis soutiré pour être conser vé. '

La Suisse fournit de très bons vins; les meilleurs sont l:écolté.s en Valais qui p~~odul: outre le fendant, ,le p.inot ou dôle, 1 hermtltage, la malVOISIe, l humagne, le J ohannlsberg: etc. \1 cl G' N h At 1 T . 0' , yau, eneve, euc a -e, eSS1n, etc., ont au'ssi d 'importants vignobles.

Le t exte

Préparation à la maison par -les élèves. En classe, questions de contrôle par le maître, puis lecture expressive. Ensuite livres fermés; ,les élèves s'efforcent de créer la vision. Aprè,~ quoi, questions plus complètes pour la compréhension du texte.

V ocabulaiTe

PŒrnp1"e: branche de vigne avec ses feuilles, ses vrilles, ses fruits.

Serpette: petite serpe ,servant à tailler la vigne et à émonder les arbres. 1

Bn~nte : hotte en bois pour transporter la vendange (45 1.) Labeu1' : travail; travailleur = laborieux. Cep: pied de vigne; syn. souche. (On peut prononcer cèpe ou

cè). l'

Sannent : bois que la vigne pousse chaque année.

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Echalas: support en bois ou en fer pour les sarments. Sulfate?' : asperger la vigne àvec du sulfate de cuivre à l'aide

du pulvérisateur. C'i'yptogCf/rne: groupe de végétaux qui ne se reproduisent pas

à l'aide de fleurs, n1ais d'œufs ou de spores ,(mildiou, oÏ-· dium.)

Parasite: être qui vit aux dépens d'un autre. Celui qui ne fait rien.

NlilcliouJ : n1aladie cryptogamique de la vigne, des pomInes de terre, causée· par un champignon.

Oïcliu1?~ : champignon microscopique de la vigne. Phylloxéra: i'nsecte importé d'Amérique, qui s'attaque aux ra··

cines :de la vigne. Souche : ce qui reste d'ui1e plante quand on a enlevé le tronc.

Le bûcheron S'frssit sur une souche. G1'effe?' : placer, œil, bourgeon, branche d'une plante sur une

autre de même espèce que ' l'on veut améliorer. J..D orte-g1'effe : pJ,ant destiné à être greffé. Lopin: petit morceau de terrain. HU1ner : avaler quelque chose en aspirant; aspirer par le nez. Capiteux: qui monte à la tête. . Déguster : goûter une boisson pour en apprécier la qualité.

Les idées 1. C'est l'époque des vendanges. 2. Récompenses du vigneron. 3. Les l1eines du vigneron au long de l'année. 4. Les -ravages du phylloxéra. 5. Le 1110ût. 6. Le vin que l'on déguste avec ~les amis.

E xe1'cices ti?'és du texte CI,) S1,~? ' les verbes: te?nps et 1nodes

Prenons la phrase: La tetTe Tend aujouTd'h~â au vigne­ron, en vin généreux, l.e rYrix de ses 1Jeines et de son labeur. Imparfait: Le ?igneron serait content si la terre ... Passé si?nple: Cette année-là, la terre ... Passé c01nposé : Le vigneron e'st content, oar la terre lui. .. j1lus-que-parfcât: Le vigneron aurait été content si la terre lui ... Passé anté?'ieu)"' : Il fut content quand la terre lui ... Futur simple: L'année proch.aine la terre ... PutUT antérieur : Il sera content, quand Ira terre ... Conditionnel préserd : S'il la travaillait mieux, la terre lui ... Conditionnel passé: S'il l'avait mieux travaiHée ... Conditionnel 21?~e tonne: S'il l'eut mieux travaillée la ... hnpèratif présent: Terre, ... Sub.ionctif présent: Il faut que la terre... . Sub.io'nctif passé: Il se peut que l'année dernière la terre ...

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b) SU?' les fonnes du lŒngage

F01"'n~e Œ!!ir1nŒtive : Les jours de fête, le vigneron humera c~ vin capiteux qu'il dégustera avec un cercle d'amis, fins.

connaisseul'.s comme lui .... jf' onne négati've: Cette année le vigneron ne hU111era pas ... ;.

il ne dégustera ... FOTn~e interrogative: .. .le vigneron humera-t-il... le dégustera-·

t-il.:. ? Forme négative inte?''Togative : Le vigneron ne· ... For'me i1npérative: AHons vignerons, hume ... E xclam.cdive, : Comme le vigneron hume avec délices ...

c) phr'(/'séologie

1. hnitation de phTases: La teTTe ?'encl aujou?'d' hui, . Cf.:ll

'1yi,gneTon, en vin généreux , le 1)1~ix de ses peines et de son la­beur.

Cette phrase nous montre que les compléments sont géné­ralen1el1t placés selon leur ordre de grandeur. Faire composer quelques phrases semblables. .

2. Faut-il s'étonne?" si, cqJ?nès teint cl' e!f orts, 'il s'attache s'i fOTteme?it cl ...

Sur ce 1110dèle COlllplétez les phrases suivantes : Faut-il ~~'étonner si (progrès) ... Faut-il .s'étonner si (tOlllbé malade). Faut-il s'étonner si ... (dernier de l'école). Faut-il s'étonner si. (puni). . .

3. V enclCL'ngew's pr'enez /008 se1pettes : Skieurs, prenez vos lattes ... Patineurs, prenez vos patins ... Ecolier,s, prènez vos livres ... 4. D.e lourdes grappes aux grains serrés pendent aux pam­

pres griJl1és. (Quels Isont, dans cette phrase, les mots qui indi­quent l'abondance ?) Dites le contraire.

5. Le verbe su lfcde : donnons-lui un sujet et des cOlnplé-ments. (Questions à poser.) .

Sans se décourager, toutes les années, durant l'été, à l'ai­cie de sa brànte, le vigneron sulfate ,ses vignes pour les pré­server du mildiou.

L'illustndion

EX,ercic~ dans le byt d'amener les élèves à employer, dans leurs redactlOl1S, les dIverses fonnes du langage (voir partie méthodologique p. 2).

Quelles belles vendanges ! (forme exclamative).

1 1

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Il y a des raisins jusqu'au sommet des échalas (f. affir­TIlative) .

On ne voit presque pas les feuilles (f. négative). Aurait-on espéré au mois de juin une pareüle récolte'? (f.

interrogative) . N'est-ce pas une année d'abondance? (f. négative-inter­

roglative) . Vigneron, sois content, te voilà récon1pensé de tes effort,'

(f. impérative), etc.

La chasse aux 1nots

La plante: vignoble, cru, treille, souche, un plant, cep, rameaux, sarments, vrilles, pampres, grappes, grappillons, raisins, pépins, pulpe.

Culture: vigneron, viticulture, viticülteul', provigner, échalasser, greffer, sulfater, attacher, soufrer, tailler, piocher, ébourgeonner. JlIfaladies : oïdiun1, luildiou, phylloxéra, cochylis, coulure, etc.

Plants et vins : roug-es, blancs, ' doux, mousseux, rnoût, de table, nectar, pinard, piquette, dôle, pinot, fendant, malvoisie,

, anligne, hermitage ou ermitage, humagne, fendant, champagne. T'rciVcâl du vin: foulage, pressurage, œnologie, la vinifiea­

tion, colley un vin, le branter, distillation du marc, Consommation et vases:. la cave, le cellier, les fûts, un

foudre, un tonneau, un bouteiller, le litre, la bouteille, le verre, la brante,

le .sommelier, l'échanson, le connaisseur, le fU111et du vin , Lln gourmet, un dégustateur, la dégustation, déguster, hU111er,

Vente

Location

Echange

depuis Fr. 297.-

SION

Réparations

Révisions

tél. (027) 2.1 0.6~

- 287-

Loire; l'ivresse, un homme aviné, saoul, dans les vignes dn seigneur; le délirinn1 tremens, ils sont ivres-morts. (mais on. dit des nouveau-nés.)

Quelques quoütés des vins :

Un VIn peut être: d.pTe: rude, tannique bouqueté : qui exhale fineluent sO'n parfum cŒpiteux: chaleureux et riche en alcool ('01n?n~~n: indigne d'un grand vin complet: équilibré, présentant un ensemble harmonieux de ca-

ractères cOTsé : capiteux, riche 8n akool COU1"t : de saveur faible, qui ne reste pas au palais C1'~" : trop jeune âll1' : qui manque de moëHeux fin : délicat, distingué h <ais : jeune, finement bonqueté .l~"Œnc : -sans faux goût i n âté : dont le bouquet et la sav:eur rappellent le raisin plŒt : sans corps ni saveur ·racé : de grande classe, noble sec : sans sucre.

(La connaissance de ces quaEtés peut être requise de" maîtres, non des élèves.)

Poésies

Ex((rcices cl'iveTs et rédactions (s ~en référer au manuel)

Le vin vieux

Quel vin! Vit-on jœrnais escŒ?~boucle pŒl"eiUe ? C'est bien simlJle! Un Tayon flâne clans une treille Et se ccwhe entre les g1'appes, comnte un lézçwd. Un . brave vigneron passe là, pœ.,. hŒSŒyd. Sans y songe?", clu bout de sa se1'pe, il Œttrape Le rŒyon, et le coupe ensemble avec la gTappe . . Au panie?'! au panie?' ! L'homme ver'se le tout, Rasins n~ûl's et ?"((,yons clans la cuve qui bout. Rayons cle rcâsins 1nûrs se mêlent clŒns la cuve. La cuve qu'on emplit fU1ne comm·e un Vésuve. Et voilà la nâson qui fait que nous voyons Ce diable de vin vieux touj01irs plein cle rayons .

P. Arène.

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- 288-

En ven dang'e

L à-bas, v oyez-vou s po'i1u lre a~~ bou t de la 1nont ée , L es ceps Ci~lX fe~âlles d' 01', clams la b 1 '~lme Cirgentee ? L' h m'izon s'éclcâr cit en dG 1)agu,es r ou geU1"S, E t le soleil levŒnt con dui t les v endŒn geuTs. A v ec dés cris joyeux ils ent1"en t dŒn s lŒ vigne; Chàcun dŒns le sillon que le l1uiÎt1"e désigne, S eTpe . e;~ m ain, sou s l' Cirbuste C: . l!0sé son pan ieT. Honte à qui Teste en Tou t e et f~n~t le dernwr ! L es r i1"es, les clan~eurs sti1nulen~ sc(" pCir esse. A ussi C01n1ne chacun dCins sa gCiÎt é se pTesse ! Meûg1:é les r ires fou s, les chCin ts à pleine voix, Tout pŒnie1" s'est déjà v idé plus d'une fois, E t bien des chŒrs ployant sous l ' he~weuse v endange, Esc01"t és des enfCints sont p a1"tis pOUT la g1'Clmge. A u pas lent des taureaux les voilà r evenu s. RŒ1Jp oTtan t tout l' essaÏ?n des 1'IUL1"1n ot.s a;~~x pi~ds nus . On descend, et la tTou1Je à grand bnl~t s epar pûle, . Va des chci?'s aux pCinier s, 1- 'eV1~ent) sa~de et g1"appûle.

V. de Laprade.

ORTHOGRAPHE

D ans les vign es

Lorsque les f r uits des aut·res arbres s 'étiolent au soleil ou passent vite, trop chargés d.e sucre, et du matin au soir é?laté~, les raisins, écartent les feUIlles, cherchent le rayon, se dIlatent et resplendissent de ~oie. Ils se Inettent ~ !a fenê~re : à l~a fenêtre du ciel embrase ... A mesure que le raISIn grossIt, le mal­t r e prolonge ses visites. Enfin, Ul~ jour, il le. goût~. Lentemel1t, il pr end un grain et le mange. PU1S deux, pUIS trols. ~l savoure. I] sourit, -son visage s 'illumine. J. de Pesqu~clo'U ~; .

Les vendanges

Entre les branches claires, les taches sombres des raisin~; sollicitaient le regard. Le couteau ouvert et .la main sanglante, les vendangeuses, s e hât'ant, poursuivaient les gr·appes, les tran­chaient d'un coup net et les jetaient au panier.

Sur le chemin, à mi-côté, le ,chariot, attelé de deux bœufs roux, attendait patiemment l'heure de gagner le pressoir. Les vignerons le chargeaient avec gravité. ' H. Bordeau x .

Le vin

Je descends jusqu'aux bâtiments construits en bordure des vignes, et où sont le pressoir et les celliers. On a~hève de pres-

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ser le rais in blanc et les gr ives le savent bien. P erchées, dep uis f a uhe, sur les arbres, elles ont attendu le pépart des vendan­geurs, et, maintenant, elles grappillent sur les ceps, t rott ent sous les pampres et parfois s'envolent, mal assurées. Le vigne­ron-chef est au cellier. - Il va, d'un fût à_l'autre, un pichet à la main... R. B Œzin .

L a dernière grappe

Les vignes, veuves de raisins, balancent leurs pan1pl~es flétr is au tiède soleil d'automne. Les vendangeurs sont partIs; seuls, les grappilleurs de l'arrière-saison, les rouges-gorges par­cour ent le vignoble en quête de quelques grains oubliés. Tout à l'heure, j 'en ai aper çu un à quelques pas . Il ne sembla~t nullement farouche. Perché sur un échalas, gonflant son POl­t rail r oux et dodelinant de la tête, il me regardait avec son lui­~ant œil nOlir et avait l'air de me dire: « Dépêchons nous ! P i­corons la -dernièr e grappe et buvons un dernier coup de soleil l'hiver va venir ... » A . Theur iet.

Joyeuses vendanges

Dans les vignes, ' ,se détachant parmi les f euilles jaunes, apparail&saient de loin les l11ouchoirs noués sur le chapea u des j eunes filles. De toutes les 111aisons du village et de la campa­gne s'échappaient Ile matin des bandes joyeuses, Tous, depuis les vieillards jusqu'aux enfants, entraient dans le mouvement de la grande fête ; les pêcheurs cessaient de pêcher, les coutu­rières de tir er l'a iguille. Tout le n10nàe coupe, n1ange et rit, s'enveloppe les jours de brouillard dans de vieux tricots, se r égale le matin de raisins g-lacés, et vide des cruches de piquette sous le soleil. J eŒn Bcûcle.

Quand la vigne se i'neurt

En enlevant leur veste, mwlgré le froid, car le travail a llait être rude, ils se mir ent à arracher la vigne. L'un et l'autre, i.Ils avaient -causé d'aS'sez belle hUl11eur en faisant la rou­te, l'irais, dès qu'ils eurent commencé à bêcher, ils devinrent tristes, et ils se turent pour ne pas communiquer les idées que leur inspirait -leur œuvre de mort et cette fin de la vigne. Lorsqu'une racine résistait par trop, le père essaya deux ou trois fois de plaisanter et de dire: « EUe se trouvait bien là, vois-tu, elle a du mal à s'en aI,ler .. . » Il y renonça bientôt. Il ne l'éussissait point à écarter de lui-même, ni l'enfant qui travail­lait près de lui, la pensée pénible du temps où la vigne prospé­rait, Oll elle donnait abondamment un vin blanc, aigrelet et nl0usseux, qu'on buvait dans la joie les jours de fête.

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Chaque année, depuis qu'il avait conscience des choses, Driot avait taillé la vigne, bin-é la vigne, cueHli le rais-in de la vigne, Lm le vin de la vigne. Et elle mourait! Chaque fois que, sur le pivot d'une racine, il donnait le coup de grâce, qui tranchait la vie déf,initivement, il éprouvait une peine ...

« Vilain métier, Driot, que nous avons fait aujourd'hui! »

R. BŒzin.

Les vendang'es à Sauternes

On laisse attendre au raisin, après effeuillàge, l'extrênle limite de sa maturité. Il se dore au soleil et roussit, en atten­dant qu'un champignon spécial l'envahi1sse. On voit alors les graines se cO'lorer successivement en brun, leur peau s'amin-· cit, se fendille et se crève; des eff.lorescences gri'sâtres appa­raissent. C'est la « pourriture noble », et, finalement, si la ten1-pérature se maintient au beau, la grappe ne fOl"'me plus qu' une Inasse grise, duveteuse, qui se dessèche peu à peu. Quand les premières baies comlnencent ainsi à se dder, on les ven­dange en éparg'nant celles qui ne sont pas encore à point.

Y. CŒrnbou. Cl. BERARD.

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291 -

DEGRE ELEMENTAIRE

LECTURE SILENCIEUSE

No 13

Comment Chenillard s'endormit dans son cocon

'Chenillard, la petite chenille, n'avait échappé que de justes­s~ a;-l ~ec ~u ~er1e. L~i échappm~ait-il encore? Pendant qu'il y l'eflechmsaIt, 11 ;sentmt autour de lui quelque c.hose de très do~x ~t de ~rès lég~r. Ce n'était pas les débris d'une toile d'a­r~Jgnet'. malS ~n tIssu plus souple et plus soyeux, Chenillard ,,~ 1~ avec surprIse que, lui aussi, il savait filer. Il s'enveloppa f nleu.sel1l.ent élans ce man·teau tiède. l\tIwintenant il poul'rait lO~J1'llr :alls crainte, i!lvisiblc à tous les merles, à toutes les arai­g1!~e~, a t0utes .I~s hmaces de la terre. Un eng'olll'disscment dehc~e~lx l~nm(jblhsa son corps fatigué. Et sans lutter, sam; "~ouffrIr, bIen au chaud dans son cocon, il fenna les yeux et s'endormit. '

Fiche de travail

No 13

1. Lis :ütenti velnent tout le tex,te. Relis-le encore quatre fois.

2. Cherche la phrase qui commence par l\Œaintenant il poul"lrait dOrlnir 'sans crainte.

3. Conjugue à toutes les personnes: Maintenant je ... dormir sans crainte

» tu ... ». » » i,l...» »

Continue .. . nous, vous, ils. 4. Comment Chenillard devint-il' invisible ?

Quelle fut la surprise de Chenillard ? 5. Dessine une petite chenille sur une feuille. 6. Regarde hien comment on écrit: Et sans lutter ,sans

souffrir, bien aù chaud dans son cocon il feT~a les yeux 'et s'endormit. '

,Por.te t.a fiche sur le pupitre et retourne écrire cette phrase sur ton cahIer.

Page 16: L'Ecole primaire, 31 janvier 1954

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Orthographe des commençants (Suite)

'} -) yn, 'J-J??,L

Syntaxe, syncope, symbole, symptôme, sympathie. s) on

Bon ton son bouton, boulon, bâton, bourdon, bondon, -coton, co'con, Barbo'n, cordon, cruchon, bonbon, dind?n, dén10~, 'charbon, chardon, chaudron, coupon, croupon, camIOn, cornl­chon, foulon, filon, fonte, fondre, fontaine, fourgon, glo~ton, lion, limon, Inenton, monde, mouchel:on, montre, montIcule, montagne, monstre, manchon, n1~rmItOl~, ourson, ponton, pol­tron, patron, potiron, pardon, pIton, ·pIlon, paturon, poupon, planton, pondre, répondre, réponse, sonde, tondre, tonsure, ta­lon, timon, onde, fronde.

t) O1n

Ombre bOlnbe, nom, nombre, pompe, pompon, concombre, rompre, so~bre, tombereau, vrombrir.

u) ai, ai?' Roi, soi, toi, moi, coi, loi, toile, étoile, poile, voile, foire, poivre, ~roire, é~oi, moit~é,

n10ine moineau, voiture, voir, noir, saVOIr, pou.vOIr,. devOIr, 'ouvroir, parloir, dortoir, tiroir, manoir, couloIT, JuchOIr.

v) 0 1]/ •

Boyau, aloyau, joyau, royal, loyal, moyen, royaume. ~v) oin

Oindre, joindre, jointure, pointe, pointure, soin, coin, loin, témoin, moindre.

x) ien Bien, lien, rien, chien, le 'mien, le tien, le sien. vaurien, soutien, maintien, 'chrétien, païen.

y) yen Doyen, mitoyen.

Z) Œil, aille -Ail, bail, portail, vantail, bercap, ém~il, ~ravai!, s~:>upirail,

vitrail, caille, paille, maille, bataIlI~, hmaIlI~, ecaIlle, ,vo­laille maillet, railleur, empailleur, call1ou, batalllon, sonnaIlle.

, a') eil, eille Réveil, soleil, sommeil, pareil, conseil, yerme!l, bouteille, treille, corneiUe, corbeille, vellle, vIelle, vieille,

oseille merveiUe, -réveillon. . , b') euil, euille, ueil, ueille, œil

Ton,

Seuil deuil treuil, écureuil, chevreuil, bouvreuil, feuille, écueiL accu~il, recueil, orgueil, cueillir, cueillette, cueille-

œil, œillet, œillère, œillette. Suite page 294

293 -

DEGRE IDLEMENTAIRE

LECTURI·; SILENCIEUSE

No 14.

La. transformation de Chenillard

Quand il rouvrit les yeux, il fut ébloui. Quelle était cette splendeur nouvelle répandue autour de lu~ ? Le jour était plus clair et .le ciel plus léger. Une force inconnue le poussait à mon­ter là-haut, dans la lumière. Le grHlon se taisait, mais le chant des merles sonnait dans le matin. Qu'ils étaient nombreux et qu'ils siff.laient fort! Chenillard se ,souvint du péril de la veille. ce pérH 8i proche et pourtant si lointain. Et pour échap­per à ces mel"lles invig.ibles, .il prit son voL

. Etait-ce bien ,lui qui planait au-dessus du sol? Qu'étaient devenues ses petites pattés agi,les et sa chemise verte? Pour­quoi ce corselet de velours noir, et cette chose légère dans le dos, qu,i était bien attachée et pourtant mobHe? Des ailes, ·c'étaient des ailes!

Fiche de travail

1. Lis attentivement tout le texte. Relis-le encore quatre fois.

2. Cherche et éCtris la qualité du jour » »du ciel » »des merles » les qualités des pattes » la qualité de la chenlise

'3. Cherche et écri,s la phrase qui commence pal' Qu'étaient devenues ses petites pattes ...

4. Sais-tu pourquoi le grillon se taisait ... Chenilla'rd s'est-il réveillé le même?

5. Dessine un papillon.

No 14

6. Regal'de bien comnlent on écrit: Pourquoi ce corselet de velours noir, et c.ette chose légère dan8 le dos, qui était , bien a~tachée et pourtant mobile ?

Pose cette {iche sur lE: pupit.re et retourne écrire cette T)hrase sur ton cahier.

Page 17: L'Ecole primaire, 31 janvier 1954

- 294-

c') ille Fille, bille, grille, famille, pastille, channille, vrille, ver­

nlÎllon. cl' ) ouil, ouille

Fenouil, rouille, bouillir, bouillon, bouilloire, brouillon, 1110uÎlleur,

Inouillette, fouille, nouille, patrouille.

VII. C, ç, ce, ci, cy, sce, sci et ca, co, que, qui, qua, quoi.

Maçon, façon, leçon, garçon, reçu, caleçon, arçon, façade, ce, ceci, cela, face, facile, calice, cilice, délice, cicatrice,

trace, race, police, justice, artifice, caprice, épice, maléfice, lice, malice~ rapace, carapace,

scie, scieur, sciure, ~yclone, cylindre, cyn1bale, arc, par~, l'OC, soc, suc, fic, tic, mastic, claque, maque, toque, trique, pla­que, boutique, baraque, domestique, colique, réplique, quête, conquête,

quatre, quarante, cinq, cinquante, qui, que, quoi, pourquoi, quine, quinine, quinquina, équité~

équilibre, équinoxe, requin, coquin, équin, taquin.

VIII. Ge, g'i, gy, gea, geo, g'a, go, gue, gui

Juge, image, gage, orage. sauvage, tirage, triage, cage, 'age, girafe, gigot, tige, gorge,

digue, toge, dogue, éloge, drogue, mège, giron, orge, mor-gue,

guigne, figue, rigole, digue, fatigue, gui, guide, guirlande, girouette.

IX. E = è et ne prend pas d'accent

a) devant une consonne finale sonore : bec, sec, échec, ilef, bref, grief, sel, n1iel, fiel, ciel, mer, fer, ver, enfer,

b) devant un t final muet: baquet, loquet, chiquet, oise­let, cornet,

c) devant un ex : exprès, exemple, excès, exigu, extrên1e, extérieur, externe; extrémité, exode, exigible, examen,

d) devant une double consonne: elle, pelle, telle, belle, ju­Inelle, bretelle, bagatelle, écuelle ..

benne, renne, chienne, ennemi, étrenne, terre, verre, serre, équerre, erreur,

.jeunesse, ,paresse, tendresse, liesse, messe, caresse, adres-8e, 'tristesse, ' . ' omelette, tromp~tte, . roulette, co.ucb,ette, chambrette, râ­clette,

c) devant deux consonnes différentes. .: lecture, . spe.ctacle, gerbe, merle, ferme, terne, couverture, person,ne, septante" espèce, reste, peste, estime, quelque. . Suite

- 2·95-

DEGRE ELEMENTAIRE

LECTURE SILENCIEUSE

No 15

La promenade de Chenillard

, F0!l de joie ChniUard s'élança dans l'espace. Il se sentait l~ge~~, lIbre et fort. 1\1 montait, il montait toujours dans le ma­t~ln Joyeux. Les p:-és ~ta~ent dorés de boultons d'or et de pissen­L ts. Les ar'~res InclInaIent vers eux de grands bouquets de fle~u~s. ChenIllard, dans cette nature en fête, allait au hasard, ~Ul~e yar le vent,.ou 'pa~ son J?laisir .. Le coucou l'appelait dans la foret. bleue. Q~ Ils etaIent lOIn, maIntenant, le carré de choux et la haIe de harICots qui étaient son monde !

I~ s' en~·agea. da.~,s l'Olnbre d'un grand bois, et, de buisson en blusson, Il arrIva a une petite clWÏirière pleine de soleil. Parmi les roseaux et. les ombelles dormait un étang fleuri de nénu­phars. Des reInes des prés au parfum de vanille dressaient autour de lui leuros panaches blancs. CheniHard était heureux.

D'après R. Morax. « La 1'onde des étàiles »

Fiche de travail

No 15

1. Lis attentivement tout le texte. H.elis-,le encore quatre fois.

2. C~erche et écrois les sujets des verbes suivants s'elanç~ ? inclinaient: appelait? dormaIt ? dressaient ?

3. Ch~rch,e e.t copi~ la ph~ase· 'qu.i con1n1ence par : Qu Ils etaIent lOIn, rnaIntenant, le c3!rré de choux ...

4. QueLles fleuros Chenillard a-t-il vues? Quel avait été le berceau de Chenülar'Cl '?

5. Dessine un haricot, ouvert, fermé. 6. Regarde bien comment on écrit: Il s'engagea dans

l'o~bre d'un grand bois, et, de buisson en buisson il arrIva à une petite clairière pleine de soleil. '

Pose ta fiche sur le pupitre et retourne écrire cette phra:­se par cœur sur ton cahier.

Page 18: L'Ecole primaire, 31 janvier 1954

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