L'Ecole primaire, 30 novembre 1941

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SION, 30 Novembre 1941. No 4 PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE LA VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE l: Fr. 7.50 lime ABD6&. Les abonnements se règl th' III 56 S' . d' f en par c eque posta c Ion. ou a ce e out contre remboursement Tout ce qui concerne la bl' . d ·· d . d' É pu IcatlOn Olt etre a resse Irectement à M. CI. B RARD. Instituteur, Sierre -- Les annon ces sont reçue s exclUSivement par -- PUBLICITASJ Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare Téléphone 2 12 36

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SION, 30 Novembre 1941. No 4

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE D~ LA SOC"~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

AB 0 N N E MEN TAN NUE l: Fr. 7.50

lime ABD6&.

Les abonnements se règl th' III 56 S' . d ' f en par c eque posta c Ion. ou a ce e out contre remboursement Tout ce qui concerne la bl ' . d ·· d . d' É pu IcatlOn Olt etre a resse Irectement à M. CI. B RARD. Instituteur, Sierre

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L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA soa~ VALAISANNE D~DUCAT1ON

SO'MiM~IHE: COIMIMUNiIICATIONIS DIVERSES: Aux 'Membr ~~s' du COJ'IPS enseignant. - Communk,ations des ,Maîtres de gymn~lJsti­

que du Vallais romand. - Suocès. - BiJ::lles et ·3Jlphalbets'. - y:.~s­tinctioJl.. - Une- finette quoi ne /Sourit !pas. - A ,l,a jeunesse suisse. - A!bormements ,à l'LE,colle- P.rirrnaire. - IPARTIE PEDAIGOGIQUE: La grande é.cole nor,male de ,l'o.flfensive de ;la vie. - Travaux à dOlmid,le. - La rédaction ,libre à l'école 'pri:maire.. - PARTIE ,BRATIQUE : Langue fr,a,nçais'e, centres d 'intérêt, 1ère et 2ème ,sP,­

m'aines. - Sciençes naturelles. - Une dass'e d'o'bserv3,üon. Géogrruphie : ,les ipays du f'roid. - BIBLIOGRAPHIE.

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fi messieurs les membres du Corps enseignant

Münsieur H. L. Mermod, éditeur à Lausanne,< va faire pa­raître par les soins de IVL Maurice Zennatten, un recueil de <1. Morceaux choisis » de C. F. Ramuz.

Ce volume, mis en librairie au prix de se'Pt francs (Fr. 7.-), est offert aux membres du Corps enseignant, aux bibliothèques de~ écoles, ainsi qu'aux élèves des établissements d'instruction primaire et secondaire, cantonaux et communaux, au prix de fr. 5.- (cinq francs) .

L'homme de lettres valaisan, Maurice Zermatten, a écrit en tête du volume une introduction qui initiera l'élève et le profes­seur à la grandeur de Ramuz. Mr Zermatten introduit ensuite chaque chapitre de Ramuz pour placer les différents morceaux dans leur ,cadre anecdotique. Le volume contient des fragments d'environ trente d'entre les œuvres les plus importantes de C. F. Ramuz.

Nous vous prions de recommander vivement à vos élèves :l'achat de ce volume de 400 pages environ, présenté solidem.ent relié. Nous tenons pour très important que, dans les' temps ac­tuels, nos élèves s'initient à l'œuvre du plus grand de nos écri­vains suisses.

Nous vous informons que les listes de souscriptions (une par école), doivent êtl'e adressées d'ici au 6 décenlbre à J'éditeur M. H. L. Mermod, à Lausanne, 16, St-François. .

Le Ch~f du Département: C. Pitteloud.

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Communications de , l~flssoc_iatioTl .des maîtres de GSffillas ... tique d~ \Jalais Romand ' -

Réuni à Martigny le dim'anche' 16 novembre, notre Comité a décidé l'organisation d'une premièrè" série de cours qui seronL donnés au début de décembre.

'Monsieur l'Inspecteur Hubert Marcel fit' 'un très intéressant' exposé sur le programme des cours pour les années 1942; 1943 et 1944. Nous reviendrons dans un prochain num:éro sur .J'orga­nisation de ces cours.

Ci-dessous la liste des cours auxquels tout le Personnel ' en­seignant est ,cordialement invité.

Grône : diLr. :M. Hube.rt, maison Id'éco,le, >IE! 5déce'mbre à 14 h.

Vétroz : dir. M. Hubert, m,aison d'école, Je '5 décembrre, là 8.30 h. Nendaz : dk. lM. Vui,glIüer,. maison d'école Bass,e-N., le 4 déc. 14 Ih. Grimisuat: dir. lM. Houx, ,IDaison d'écorr,e, l'e 4 déce.mbTe, là 14 :ho Leytron : ·:dk. M. De/Laaoye, ,maison d'éeole, le 4 décembre, là 14 h. Mase, : dh'. :Mi. BHz, 'maison d 'éco.le, l,e 4 déc,em'bre, 'à 14 Ih. Euseign:e : dir. -M. Vuignier, m ·aison d'éc.o.le, ,Ite 11 déceJIrl!bre, à 14 lb. Châble : dir. ,M. HuibE'rt. ,maison d'école, ,le 6 décembre, à 1t4 h. OrBières: dia.'. M. na:rbel1ay, mai.solI1 id'éco.le, ,le .4 décemlbre, à 1t4 h. Semibrancher: dil'. ~1. Ruhe'rt, ,m 'ais,lon d'éC'ole, le '6 déce,mbr,e, à 8 h. 30. J\1;artigny-V.: dir. lM. Pe:llau.d, :maisoiIl d'·école, le 4 décembre, à 14 h. Ver.nay,az: dil'. ,M. IBertrand, ·maison d'école, .le 11 décemlhre, à 14 :ho Vouwy : dir. M. Hube.rt, mailsün d'écoJe', Ile 4 décembTe à 14 h. Vla.l d 'Mliez: dir. lM. Butte,t, IDlaison d'éco,le, lEI 4 décembre, a '14 h. Vissoie: dir. lM. Pra:l;ong, 'maison d'é.cole, le 4 déc.embre à 14 lh.

Nous 'comptons sur une nombreuse participation à tous ces cours et prions tous les participants de se munir du manuel de gymnastique et d'habits de travail. Le .Comité.

Succès

, Nous apprenons avec un grand plaisir que deux de nos col-lègues viennent de mériter une distinction qui les honore.

1) Ml' André Pont, de St-Luc,' instituteur, à Sierre a obtenu 'D ' a avos, le diplôme d'instructeur suisse de ski.

C'est à notre connaissance, le premier instituteur du Valais romand qui a cet honneur, .

2) Mr Jos. Vuignier, des Haudères, a mérité à Neuchâtel, après un examen des plus sévères, le brevet de maître de gymnas­tzque.

Nous les félicitons -coroialement pour leur succès et leur souhaito,ns la juste récompense de leurs peines.

, Nou~ espérons, également que leur exemple encouragera d autres Jeunes 'collegues.

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Bibles et fllphabets Ces deux manuels peuvent. de nouveau être obtenus au Dé

pôt scolaire. Ils doivent faire l'objet d'une nouvelle commande. Nous rappelons à ce propos que les éommandes de manuels

scolaires doivent porter le timbre et la signature de l'Administra­tion communale qui règle les notes. Seuls ' les envois contre rem-' boursement et les livraisons au comptant, au Dépôt, sont exempts de ce visa: (Communiqué.)

Distinction Son Ex,cellence l'Evêque de Sion vient d'accorder sa reeom­

mandatiQn en faveur du nouveau livre de J',f. Maurice Zermatten, intitulé :" « Chapelles Valaisannes» et qu'oh nous promet pour Noël.

En un texte copieux de plus de 200 pages, rehaussé d'illu~­trations tirées en héliogravure, le grand auteur valaisan décrit et fait revivre le visage religieux et pittoresque du Valais. « Artiste pèlerin, dit la recommandation, il a parcouru la plupart de nos sanctuaires et, sur place, a pieusement recueilli les renseignements qu'il nous transmet: détails historiques, détails aussi légendaires brodés à travers les âges et transmis de génération en génération, le tout situé dans le cadre merveilleux de notre beau pays}).

Nos félicitations à l'auteur et nos vœux pour que son livre, qui vient à son heure, trouve la plus large audience auprès du public suisse.

Une fillette qui ne sourit pas ,Sur Iles murs de nos cités 80st ruppa-ru1e ou va tantôt a:p'paraître le'

visage ématCié d'une ŒiLlette .. C'e,st ,en vain que .l'on clhe'r,che,rait dans ses gra.nds y,eux le r8!flet dansant de .l'inso'Udnce;, et sur tSes lIèvres ,le sourire de la jeunesse.

Cette :fUJI,eUe, sYlmboile de l'enrfancE' ,qui souHre, de l'enfance qui n',a :pas reçu lIe Ilot de DonheUT 'auque,l -e,Lle a droit. Hro J'Uve,tute veut qu'.e,lJoe vous rappelù,e, au seuil de ce 3ème hiver de .guerr,e, .les' tâJches que ,Ia Fondation assume depuis lpllus d'un quart de ,siède,.

Partout vous la verre2!, cette fi'hlE1tte; lors·que, f!\entrrunt au foyer à lIa fin d'une journée de trav,a~l, vous renrouve're,z ,le,s vôtre:;; ,le. :ma­tin, Il'orsque. vous vous rendre,z au laJbeur qu·otidie·n, satislf'ait de votre. destinée.

Cette fillette, vous ne Il'oublierez pas. Si · vOUtS r,élpo;ndez à Ina'PP~1

qui vous est ,achl'essé en -ce m,ois .de Noël, elle saura vous dire m-€'IIci au nom de tous 'ceux qui s'omHrent. !Mais si vous ferm,ez votre -cœur, eLIe vous poursuivra 'COmm'e ,un removds'; remoI'1qs de n'avoir pas fait votre, p08silbl,e pour s{)ula.ger 1'.i1mportun, de" vous, être refusé à ,ce

" ,

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geste de solida,rité nationale. Et si le sort vous !fut 1P1arf·ois contrai~e, aidez doublement. Dites-vous que no,s enfamts doivent êt~e mieux ar­'rnée que nous ,los lf'Ümes.

Dites-vous ,que Pro JuvelJl!tute n'a j,aJmai,s eu 'plus bes'ÜilIl de 18J cOIl­Jabo.r.a-tion .de tout notre 'Peup,le. On ,a Ibewu'co'up parlé ,cette l8Jnnée d'union et de Ifraternité. Aujourd'hui, ce sont les 8Jotes qui co·mptent. P.ro Juventute ,s'adres,se à ·chaJcun .de vous. EUe s'ait que vous 'l'ui répondrez. '

fi la Jeunesse suisse! Les avant ... coureurs de J'hiver ont déjà fait leur 'aJPpariiion. La

·fête de Noël que vou's attendez ·si impatiemment et qui vous' 8JP'porte­ra de .la j'Oie est .à Jla porte! Et 'c8ipend,ant la guerre continue là faiTe l',age, et vient aS's-omihrir IIlOS ,CŒmrs. Toujour.s nos s'olld.ats mo.nteIllt 'La garde aux ,frontières. '

En hiver HJ\3t9 'et 1940, vous avez contribué à ,préparer unEf :bene fête de Noël à nos soldats mobi,lis·és. Ce troisième Noël s-ous ,les 'aI'lme·s doit .aus·si êtr,e 'pré<p'aré lavec vhtre ,coUa'boration. Chaque soldat v,a re­cevo,ior un ipe,tit p a;qu et, auquel fIlOUS ,aimerions joindr'e une carte de vœux de ceux de .r 8Jrri ère. 'Ces cartes, c"est vO'U'S qui ·serez ,chargé de Iles écrire! A ,cet ef,fet, .l',action ,p-our le 'NotH du s-oldat 1941 ,a Ifait 1Pr.é!Parer 'un no'mbre ,considéI"ahl€1 de ,oartes ·et d'enve'lo'ppes aux cou­lIeurs v.ives. IOn ,peut l,es '8Jc:heter ,au Iprix de fI'. 0,20 }a ·caTte 'polus8lIl­Vieloppe. Void l'oocasion toute wouvée d 'envoyer 'à no·s soildats quel­ques ge.ntHles lignes et de Jes remeI'lCier du sacrilfke quotidien qu'Hs 8JCCoIDpl.is·sent 'pour le Ip.ays et 'pour nous. D'autre ,p.art, ,la recette ·pro­venant de lia V€'nte de ces cartes servira à ,couvriT une partie des rr:r.ais uocasionnés !par Iles ,cadeaux offeTts à nos ,solldats. Vous al:lez 'certaine­ment donner de bo.n 'cœur quelques 8'011S de votre tirehre 'Pour .a·che­tel' des ,cartes.

Cette ,8Jction de·s cartes de vœux de Noël s'era o,rg.anisée et menée à /l'école, Iplar vos ID'aÎtr,es. Au no,m 'de ,tous nos ·braves so,ldats, nous vous invitons à y 'p.articiper ,par cl as's es. I.l If8Jut -se hâ-t-€tI' ,pourpTépa­rel' les ipaque'ts de /N,oëJ, au's'3d. nous ,prions Vo.s maîtres de n-ous pas­ser les 'commandes de cartes le plus tôt possiOJle: Action de Noël du sOlld.at 1941, Eflfing.eJI',strass'e 3, Berne, télépheme 38,777, et de nous Œ'e­tourner ,à teID'Ps Œes 'OaJI'tes écrites.

~bonnements à l'Eecte Primaire A partir de ce numéro, les abonnements à l' «Ecole Prim'ai­

re 1) seront pris en remboursement. Afin d'éviter des frais d'encaissement, nos abonnés - en

dehors du Personnel enseignant en activité - sont priés de s'ac­quitter avant le 15 décembre 1941 en versant le montant de Fr. 7.50 à lllotre compte de chèque IIc 56, Sion.

L'Administration.

PARTIE PEDAGOGIQUE 1 La grande école nornlale

de l' offensive d~ la vie Pourquoi une offensive de la vie? Parce que la mort tend à

prévaloir. La croissance normale des peuples sains suit une cour­be as'cendante. La ligne de la plupart des peuples de l'Europe s'est incurvée en sens inverse.

1

D'après les calculs de l'office fédéral de statistique, notre peuple devrait avoir actuellement 400,000 enfants de Iplus pour être composé comme en 1910, avec le même poupcentagè de jeu­nes entre 0 et 14 ans. Ces 400,000 il1.anquants ont rendu superflus quelque 5000 à 6000 membres du corps enseignant de tout de­gré.

Le déficit -annuel est d'environ 16,000 enfants, de quoi ab­sorber tout le chômage dans la corporation scolaire. Nous fai­sons cette remarque, non pas pour . nous placer à un point de vue utili~aire professionnel, mais uniquement pour représenter les faits dans un ordre de grandeurs qui nous est familier.

Ce qui assombrit ce tableau encore davantage, c'est que, dans nos pays d'Europe, la qualité va en décroissant aussi. Le déficit est sUliout sensible dans les ménages aptes à créer des vies fortes et vigoureuses.

Enfin l'indiscipline des mœurs a produit une profonde dégé­nérescence. Le précepte divin de la 'chasteté est en même temps urie loi de structure, une loi constitutionnelle de l'être humain, corps et âme, et -de la société -depuis la famille jusqu"à l'Etat. En violant ce précepte sur une vaste échelle, l' humanité fausse et tue la vie dans son germe. Dans un récent article de la Semaine ca­tholique de Fribourg, Mgr E. Dévaud parle du « copinage» où des garçons et des filles se trouvent en camaraderie légère pour s'amuser et se rendent ainsi psychologiquement impropres -ou 'moins propres - à l'aln'our profond et au mariage heureux.

M. Albert Studer-Auer précise les indications du pédagogue fribourgeois en situant ces ·camaraderies dans les grandes villes entre 14 et :16 ans chez les jeunes filles, entre 16 et 18 chez les jeunes gens.

Une conséquence de la dénatalité, c'est le vieillissement du peuple. Au lieu de reposer, comme une pyramide, ,sur une large

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base formée par une nombreuse jeunesse, la composition de . la nation tend à s'élargir vers le haut et à être iI"eprésentée .par une, urne moins stable qu'on a ap,pelée «l'urne de la mort ».

Il y a là un grave 'danger national que des esprits clair­voyants et soucieux du bien commun soupço~naient et ~onnais­saient depuis vingt ans, mais qui a été dénoncée surtout depuis deux ans avec preuves et ,chiffres à l'appui par le Dr le. ·Brüs·ch­weiler, :directeur de l'office statistique fédéral.

Cet état de choses fausse profondément la vie du peuple dans les domaines les plus divers. Les sociologues recherchent les moyens de mettr'e la fa;mille sur une base économique saine. Nous devons connaître l'aspect pédagogique de ce grave problème. Il y a dans cette situation une lamentable carence qui concerne avant tout l'éducation familiale.

II

Avant d'être .chargé .d'une classe, le membre du 'corps ensei­gnant doit se préparer à sa mission et acquérir un diplôme. Rien de plus naturel. L'éducateur et l'éducatrice d'une école publique ou privée remplissent une fonction ém.inemment sociale. La si­tuation qu'ils se créent et la rétribution qu'ils touchent doivent leur permettre de se voueT à leur nlission.

Sans ;doute d'autres professions ont aussi leurs répercussions sociales; la compétence et la conscience du boulanger importent à la santé, celle du libraire à la moralité et la profession (de ,cafe­tier aux intérêts matériels et spirituels des familles. Mais à l'école sont directe,ment confiés ceux qui formeront la société de demain. C'est pourquoi la préparation du personnel enseignant est plus urgente. Les ho.mmes expérimentés savent bien que ni le savoir ni des exercices préliminaires ne dispensent le jeune débutant de faire l'apprentissage personnel de sa fonction, mais qu'ils pré­viennent 'cependant beaucoup d'erreurs et de tâtonnements et di-rigent les premiers pas dans la carrière de l'éducation. •

Mais nous ne sommes ni les principaux ni les plus immédiats responsables de la jeune génération. Les a'bécédaires qui nous ar­rivent avec une ardoise toute neuve et un tablier sans pli n'ont ni une âme aussi intacte ni un esprit aussi novice. Ils reflètent en un dualisme énigmatique les constitutions parfois très dissem­blables des auteurs de leur vie; sur le palimpseste de l'hérédité, l'éducation familiale a tracé une empreinte que l'école peut modi­fier dans le détail, mais non effacer. . . Est-ce que ' cette premi~re formation fondamentale et indélé-:­bile dans les grandes lignes esf aussi guiçlée par la science et l'ex-' périence, qu.i, ici, seraient epcore plus urgentes?

Dans la famille stable et solide d'avant 1900 environ les adolescents, les g.randes fiiles surtout ont 'Ptl 1 :obser~,er à t'oisir tes habitudes éduéatives des parents ,:chrétiens .,quei guicia.h~p.t .à

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défaUt' d~ science le senfinlent · de la responsabilité, le sens de la . tr'a',ditlo'h et uri certain flair ·pédagogique .qui pouvaient à la rigueur suffire dans un milieu sain dont l'at1mosphère était 'ennoblie par la religion vééue. .

'Ces conditions s'impIes et cet . état d'esprit de la population ne ' sOlit 'pl,us . une règle assez générale. La vie s'est conlpliquée; l'esprit laïque s'est linfiltré partout; le prestige des parents s'est. estompé; la formation spontanée par l'ambiance sociale est deve­nue très aléatoire.

,Les jeunes 'parents ne jouissent plus du patrimoine de l'ex­périence édueative que les générations s'étaient transmis et qui est d'ailleurs devenu précaire; une petite élite seulenlent à le sou­ci de voir clair dans les obligations que lui impose la situation nouvelle.

Est-il admissible que l'œuvre sociale la plus fondamentale soit oinsi livrée au hasard de l'inexpérience, de l'ignÇJrance et des tâtonnements mênle inspirés par l'amour et la bonne volonté?

Dans sa lettre sur l'éducation chrétienne de la jeunesse, S. S. Pie XI disait: « Tout ce qui est e,mploi, profession de la vie tem­porelle et terrestre, certainement de moindre importance, se voit précédé de longues études et de préparations soignées; tandis qu'à l'emploi et au devoir fondamental de l'éducation des enfants, beaucoup de parents, aujourd'hui, sont peu ou pas du tout pré­parés, plongés qu'ils sont dans leurs soucis temporels. »

Dans une récente allocution à l'occasion d'un pèlerinage de l'Union des femmes catholiques de Ronle et du Latium, S. S. Pie XII s'exprimait dans le même sens: « Alors que personne ne songerait à se faire, sans apprentissage ni préparation, ouvrier mécanicien ou ingénieur, médecin ou avocat, chaque jour, une foule de jeunes gens et de jeunes femmes s'épousent et s'unissent sans avoir songé un instant à se préparer aux devoirs ardus qui les attendent dans l'éducation de leurs enfants. »

III

Est-ce que cette incapacité lamentable est ressentie par les intéressés? Très rarement. On croit que ,dresser les gossés, cela se fait tout naturellement, comme d'habituer les petits chats à vous divertir: Pourvu qu'ils ne causent pas d'embarras, fassent honneur (ou pas de déshonneur) à la famine et se' débrouillent dans la vie!

La mère ou madame connaît les secrets d'une ,cuisine mo­derne, tient un journal de mode et s'est mise au ·courant d'une hygiène méticuleuse, mais se trouve désemparée en face de son petit garçon qui ment, vole et désobéit, avec sa petite fille qui commence à voiler' sa pensée. Le chef du foyer distingue en fin connaisseur les meilleurs 'crûs, n'ignore pas les marques renom­mées de l'industrie du tabac, suit comme· un limier le labyrinthe

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de la politique, mais croirait s'abaisser en se demandant com­ment il pourrait diriger ' raisonnablement son grand de 16 ans. Quant aux questions vitales de l',éducation de la pureté, c'est pour les deux parents un livre scellé.

On parle quelquefois des grâces d'état que le sacrement de mariage confère aux parents. L'auteur de toute paternité n'aban­donne certes pas ·ceux qui espèrent en lui; il se charge de corri­ger de nombreuses erreurs qui échappent à la fragilité humaine malgré la bonne volonté. :Mais si l'on fait allusion au secours sur­naturel pour se dispenser d'agir et 'd'apporter à l'œuvre de l'é­ducation sa part personnelle, on commet un péché de présomp­tion. Aide-toi et le ciel t'aidera!

Dans son allo'cution aux femmes ·catholiques, Pie XII rap­pelle aux insOliciants la parole de St-Grégoire le Grand qui n'a pas hésité d'appeler tout gouvernement des âmes, toute éducp tion l'art des arts, « ars artiulffi », puis il ajoute: « Il est cate malaisé et laborieux, l'art de bien modeler les âmes des enfants, âmes tendl'es, faciles à se laisser égarer pal' une impression inconsidé­rée ou une incitation fallacieuse; âmes qui sont parmi les plus difficiles el les plus délicates à conduire, sur lesquelles souvent, plus encore que sur la cire, une influence funeste ou une coupable négligence imprime des traces m auvaises et indélébiles. »

Des parents tant soit peu consciencieux évitent de scandaliser leurs enfants; mais très nombreux sont les péchés d'omission dans l'œuvre de l'éducation. L'ignorance est la mère d'une foule de négligences dont les père et mère ne soupçonnent pas l'influence néfaste.

Une initiation pédagogique des parents s'impose, non pas certes des 'considérations générales et théoriques, mais un ensei­

. gnement pratique,concret, « dans les détails et non pas seulement dans les grandes lignes ». (Pie XII). Le nlême Pape recomnlande les méthodes les plus efficaces.

Les deux derniers pédagogues sur ,le trône pontifical ont joint l'exemple à la parole. Pie XI et à sa suite ,Pie XII ont accordé souvent des audiences aux nouveaux mariés à qui ils ont adressé des conseils paternels touchant l'éducation de leurs enfants. Ils ont compris qu'il faut entreprendre l'offensive de la vie contre les puissances de la mort, surtout dans le domaine de l'éducation. Ils souhaitent qu'une préparation sérieuse, en quelque sorte une grande école normale des familles, enseigne aux parents la sages-se éducative chrétienne. C. G.

Jeudi 20 novembre, nos collègues du Haut-Valais ont eu 'leur assembléè à Viège. A ·cette occasion, ils ont entendu une conférence de M. le conseiller national J. Escher sur la Iprotection de la famUle. L'initiation pédagogique ' dont parle l'article ci­dessus fait partie intégrante d'une bonne politique familiale.

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Travaux à domicile Faut-il donner des travaux à domicile aux élèves ou 'les tâ­

ches faites en classe suffisent-elles? Voilà une question contro­versée; elle a été l'objet de bien des discussions entre les éduca­teurs, elle a rebondi ces dernières années jusque dans des séances de commissions scolaires, et nous croyons bien que l'unanimité ne s'est pas encore faite et qu'elle ne se fera id'ai'lleurs jarrnais.

Il y a quelque vingt 'ans, si nous avons bonne mémoire, les directeurs .de deux importantes écoles normales ont mêm·e polémi­qué à ce sujet dans l'Annuaire de l'Instruction publique en Suisse. C'est dire que les éducateurs éminents peuvent diverger d'opinion et que les arguments émis par les uns et par les autres se soutien­nent.

Il conviendrait d'abord de distinguer entre les tâches écrites et les tâches orales. La plupart reconnaissent que l'on peut don­nel' aux élèves Ides leçons à apprendre à la maison, étant bien en­tendu que celles-ci ont été expliquées à l'école et que cela ne cons­titue qu'une répétition pour l'élève.

M'ais il en va .différelnment pour les devoirs écrits. Id en effet les avis sont tout à fait partagés. Il va de soit d'aiNeurs que les meilleures choses elles-mêmes n'offrent pas que des avantages. Il ,y a presque toujours le revers de la médaille. Il faut considérer aussi que ce qui est à déconseiller dans certains 'cas et certains milieux peut être recommandé dans d'autres. N'en serait-il pas de même p~ur 'les tâches à domicile.

Notre opinion, la voici.

Chez nous, les tâches à domicile sont entrées dans l'es m;œur~ de la Ipopulation qui les réclame pour des raisons faciles à sou­tenir. Les ,eonditions dans lesquelles l'école valaisanne se trouve placée, la structure de notre organisation sco1aire, le milieu dans lequel vivent nos élèves, tout cela milite 'en faveur de ces travaux supplémentaires.

Mais nous devons poser en principe que là comm~ ailleurs il faut éviter les abus. Un travail bien exécuté exigeant une de'Ini­heure d'efforts, une heure au plus pour les grands, cela suffit dans 'la règle. Quant aux enfants des prenlières années d"étude, on pourrait sans inconvénient, les dispenser de ces tâches. D'ail­leurs, comme pour les leçons à apprendre, ces travaux à domicile doivent porter sur des -questions parfaitements expliquées en clas­se.

Si l'on procède ainsi, ces devoirs viennent en aide à l'école et permettent à l'élève de faire de fructueuses répétitions à la maison; et 'c'est autant d'acquis.

Vins du Valais ORSAT bonnes bouteilles.

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Nous . ne verrions pas com.ment, sans · les devoirs à domici'le, les maîtres voudraient pa~courir leur prqgraD;1me, et · ~es élèves se l'assiniiler, ave·c urie .scolarité réduite comme , elle l'est chez nous.

. Et puis, de la sorte les parents restent ,en contact avec l'école; ils se 'rendent compte :des progrès réalisés par leurs enfants. Or le contact e'ntre l'école et la famille se /perd de plus en plus. Voi­,là pourquoi Ion ne devrait rien faire pour limiter ou supprimer les rapports si nécessaires entre les maîtres et les parents. Ceux-ci, ou la plupart d'entre eux du moins, jettent à l'o.ccasion 'un coup d'œil sur les cahiers de leurs enfants eLils en profitent pour ,prodi­guer le blâme ou 'les encouragements.

Sans doute, à notre époque, ce n'est plus ,comme autrefois où l'école se ,continuait le soir à la ·maison sous la direction du père, de la mère ou du frère aîné. Aujourd'hui on abandonne au nlaÎ: ... tre le soin de donner l'enseignement. C'est regrettable à certains points de vue; mais une .surveillance qui s'opère ide temps en temps offre déjà un avantage qu'il ne faut pas négliger, ni sur­tout rejeter.

Evidemment, s'il veut rester juste, l'instituteur doit tenir co·mpte de bien des facteurs dans l'appréciation des travaux faits à domicile. Car ·certains enfants sont placés dans des conditions particulièrement défavorables. On ne possède parfois ,qu'une seu­le pièce servant de chambre à ,coucher et de salle de travail. Et dans cette pièce une seule table autour de ,laquelle tout le monde est assis. L'élève est distrait par tout ce qui grouille autour de lui. La table est boîteuse, le petit ',frère IchÎlCaneur, la grande sœur a oublié d'enlever tous les restes des repas, ou elle les a enlevés né­gligemment. Il est possible aussi que le père soit en état d'ébriété et qu'il fasse une vie d'enfer dans la maison. Comment veut-on que l'élève placé dans un tel milieu fasse un travail soigné? Le maître doit tenir compte de tous ces facteurs dans l'appréciation des travaux qui lui seront présentés le lendemain. Tâche difficile, évidemment; mais s'il a une certaine intuition, et s'il connaît son milieu, il se retrouvera bien; alors, si les circonstances l'exigent, il saura se montrer indulgent.

Faut-il donner des devoirs tous les jours? Evidemment. Là COffilne aUleurs pour obtenir des résultats appréciables, un en­traîneinent régulier est de rigueur et le travail fait à la maison ne produirait pas tous les fruits que l'on en ·attend si les enfants ne faisaient Ides tâches que de temps à autre, exceptionnellement.

On pourrait cependant laisser aux élèves complète liberté le dimanche. Puisque 'ce jour-là est consacré au Seigneur, qu'ils en profitent aussi pour se distraire. Un jour de lcomptète détente par semaine ne peut être que profitable aux enfants turbulents et nerveux. A la condition évidemment que nos élèves ne se livrent pas ce jour-là à toutes les ·extravagances imaginables.

~ 10.7 -

Voilà comment nous comprenons les tâches à do.mioCile dans no!re ,I~an~on. ~ou:s n'entrerons pas dans de plus amples détails qUI n eciaireralent pas autrement la question. Il est bien entendu ·que l'Ecole Primaire accepterait volontiers, dans ses ,colonnes, tou­te opinion différente, qu'elle émane ·du personnel enseignant, des commissions scolaires, des inspecteurs ou des hygiénistes.

Cl. Bérard.

La rédaction libre à récole primaire La médioc'rité .des résultats obtenus ,dans ce domàine est due

semble-t-il, en grande partie, au fait que la plupart des écolier; n'on~ ja.mais ~onfectionné, pendant toute leur scoilarité que des deVOIrs Imposes. Or, une redaction par semaine, sur un sujet pro­posé par le maître, ne peut à eUe seule commun~quer :aux enf1ants le désir d'écrire et, de plus, s'avère insuffisante à permettre au plus grand nombre de s'exprimer 'en un français correct ou élé­gant. Mais, ~d'autre part, Ja Tédaction Hbre à jet continu, telle que la conçOIvent les « Ecoles nouve~lles », ne peut être exclusive­ment pratiquée >dans nos c1a'sses. D'·où la nécessité de 'Concilier les deux procédés et de les compléter l'un par l'autre. A cet effet, en plus et en dehors du devoir hebdomadaire, il faut procurer à ,J'écolier l' oecasion de rédiger des compositions entièrement li­bres' '~fin qu'il écr~ve beaucoup et avec joie, qu'il développe ses f·acultes d'observatIon et que s'a langue s'enrichisse et s'épure peu à peu. Nous allons indiquer ce que nous avons conçu pour mener ce programme à bien à travers diverses expériences, nous ' avons essayé d'amener nos élèves à raconter les événements aux­quels ils sont journellement mêlés.

Tout d'abord, nous inspirant du !}ivre de G. Munch, Quel langage 1 nous avons réalisé un Cahier de Vie. Les élèves étaient classés par groupes suivant :loa direction qu'ils empruntaient pour reg~gn~r leur,. de~~ure et obseTvaient au dehors ce qui leur sem­blaIt dIgne d Interet. Le lendemain, en dasse, chaque groupe de qu~tre à .~i~q ~l~ve~ confectionnait en commun, sur ce sujet, un ~eht deVOIr qUI etaIt transcrit par l'un d',eux, après ·correction de 1 orthogr,aphe et quelques conseils du m'aître, sur le cahier spéciaL Le verso de chaque .page était réservé à -l'illustration du devoir par l'un des ~emhres du. groupe - à tour de rôle autant que pOSSIble. En fIn de semaIne, les différents textes étaient lus ,et C?nlment~s devant toute la ·classe. Le procédé présentait un inté­l'et certaIn. La plupart .de ces tTavaux étaient fort bien venus très var~és" aler,tement écrits; les élèves ·se montraient prodigieu~ semen:t Int~resses. Cependant, on ne trouv·ait pas 'là, à vrai dire, une redactlOn ,spo~t~née, expression du sentiment, de l'expérieN­ce, de la personnalIte de chaque élève; de plus, :l'es groupes étaient peu hom,ogènes, certains ne faisaient pas grand chose.

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Pour pallier à ces inconvéni~nts, .J'an~ée s,uivante, ~ous~vons proposé la confection d'un Cahze: collectzf d. ob~e:vatLOns lzbr.es. Les élèves ont été invités alors a observer IndIvIduellement un spectacle intéressant en dehors de 1.' école: dans ,l~ rue, chez_ eux, en excurs~on, ,etc... Chacun tranSCrIt ses .observatIOns sur une feuille détachée et la place dans un protège-cahier spécial sur le bureau du maître. Ge dernier, quand il a un moment de Hhre, .lit ces différents travaux' avec l'aide -de 'l'élève, il corrige les prIn­cipales fautes d'orthographe, donne des. c?nseHs pour l'.am-élio­ration des phrases, fait trouver les omI~slOns mal.encontr~uses. Souvent, en effet, les enfants 'racontent sechement, 'Ils expnment brutalement, pourr~it-on ~ire, ce ~ui méritera,it un p:lus, ampl.e développement, ou Ils oubhent de brer les consequences d u~ faIt observé: en somIne, ils donnent simplement les g,randes hgn~s. Chacun ensuite améliore son travail, puis le reporte sur le cahIer spécial qui sert pour toute la classe et autant pûssiib1le .J'illustre, sur la page qui lui fait vis-à-vis, d'un dessin, ~'u~e. iIna~e ou de guirlandes découpées dans un catalogue. M 'aIS eCrIt qUI veut et quand H veut; le maître s'~~génie ~~rtout ~ stimuler l,es bo~n~s volontés, à encourager Iles eleves hesItants, Il exhorte a perseve­rer à mieux faire. Ce p~océdé nous 'a donné des résuUats enoou­ra~eants. Une dizaine de travaux attendaient continuellement d,être reportés au cahier collectif, d'au~re part, ~a -corre~tion .in­dividuelle se révéla f'ructueuse, l'exercIce scolaIre de redactIOn en profitant larcrelnent. Cependant, .J'aUrait de la nouveauté écou­lé, 'les étJèves fu~ent moins intér'essés, les rédactions libres se ra­réfièrent.

C'est alors que, pour 'susciter l'intérêt constant des é?oliers, nous en sommes venu l'an passé à ,confectionner des CahzeI's de documentation en relation avec les centres d'intérêt. Chaque se­maine, -après quelques. mots d'introdu?tion. du maître, .qu~ fait appel aux 'souvenirs, ~onI?-e qUe'lqu~s ~'l~ecf!ves sur les ~Ifferents points à étudier, les eCQlhers so~t Invlte,~ a composer. hb-rement des rédactions SUT les observatIons qu ils auront falltes, ayant trait au centre d'intérêt; mais chaque travail doit s'y rapporter oblicr,atoirelnent. Ils sont aiguiHés aussi vers l,a recherche de lectu­res ~ur le même sujet, dans leurs petits Evres, dans le journal ou dans Iles ouvra cres mis à .leur disposition. Ils glan,ent également les gravures, l~s images qui peuvent iHustrer les travaux, ~ls dessinent ,à l'occasion l'auto-mobi'le défoncée ou l'arbre qu'Ils ont -décrits. Les résultats sont excellents: les rédactions sont va­riées très intéressantes, bien écrites, ponctuées d'observations précises ou piquantes, de scènes amusantes, vécues, 'racont~es avec un pilai sir visible. L'intérêt est soutenu, car -les centres d'In­dérêt changent à peu près toutes les semaines. La méthode de correction est la m.ême ,que précédemment. L'an passé, pour trente élèves nous avons obtenu deux cent 'soixante travaux de

, 'M F ' novembre à juin. - . erre.

PARTlIE PRATJ[QUE ~

LANGUE fRANÇAISE

PlIemière semaine

Centre d'intérêt: ORAO-E, TEMPÊTE etc.

1. RECITATION

La grêle

Les (légers -grêlons de La -grêle Bondissent sur Ille Ibor.d des toits, Leur chute -claire ,s'a;IDo:IlJoeille Au -pied des 'murs, en tas étro.its, P-ar.fois, se heurtant. aux parois, Un grain re·jaillit et sa'Uttèle

Sur les pavés mouiUés et 'froid,s, Camme une hlanche Slauterel1le. Le sol un instant étincel[-e, Al~genté de ,ce Ifin gll'avois; Les légers ,grêJl'Ü-ThS de lIa ,grêle Bond-is'8ent IS'Ul' 'le bord -des toits.

A. AngelUer.

Orage

Quel sorcier, d'une branche aux coudriers coupée, A troublé l'eau des sources froides dans les bois ? Le ciel vers l'ouest se couvre; on étouffe et l'on croit Entendre au loin le bruit d'une tôle frappée.

Le son bougonne et se renforce et gronde enfin, L'éclair pétil'le. Un vent se lève et sur les routes, Où bondira bientôt le rythme frais des gouttes, La poussière construit des spires d'un gris fin.

Le long des arbres .fous qui s'exaltent en houle, Trotte et rentre, inquiet du tonnerre qui roule, Le bétail par -l'averse à présent flagellé;

Et sur son seuil battu d'un vol soudain de cloches, ; Le fermier se sent pris, triste et les -mains aux poches De l'immense frisson qui, 'là-bas, tord ses blés.

Edouard Michaud.

OR SA T, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

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L'ou.ragan

Oh ! lorsque l'ouragan 'qui gagne La campagne,

Prend par les cheveux la montagne Que le temps d'automne jaunit, Que j'aime dans le bois qui crie

Et se plie Les vieux clochers de l'abbaye Comme deux arbres de granit. A. de Musset.

IL VOCABULAIRE

NOMS: l'orage, la chaleur, les éclairs, le tonnerre, ses gron­dements, la foudre, 'l'averse, la grêle, la rafale, l'ouragan.

ADJECTIFS: la ·chaleur lourde, aocablante; les nuages bas, sombres, menaçants; les grondements sourds, formidables, reten­tissants; les éclairs rapides, éblouissants.

VERBES': le tonnerre gronde, roule; l'éclair luit, aveugle; 1a foudre tombe, fracasse; la grêle crépite, cingle, rebondit, hache; la rafale siffle, tord, déracine.

L'éclair en zigzag, le paratonnerre IOU parafoudre, l'électri­cité, le roulement, le fracas, une tromble, un cyclone, le simoun, la rafale, la tourmente, la bourrasque, un tourbillon.

Déchirer le ciel, zébrer le ,ciel, foudroyer, incendier, illumi­ner, retentir, s'apaiser, s'éloigner.

Violent, terrible, effrayant.

In. ORTHOGBAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre.

Avant l'orage

Pour !l'instant, i'l 'ne pleuvait pas. Il n'y avait pas de vent non plus. Sous un ciel de cuivre pâle, dans lequel on aurait cherché vainement l'endroit où le soleil pouvait être, l'atmosphère appa­raissait clair. Le relief du paysage ,se découpait comme figé.

P. Benoît.

Un orage

La moitié du ciel derrière nous était envahie par un gros nuage ,noir, le vent était violent, les ciguës en Heurs se cour­baient jusqu'à terre, les arbres semblaient se parler avec terreur; de petits chardons desséchés couraient sur la route plus vite que la voiture; au-dessus de nous volaient .de grandes nuées. Un mo­ment après éclata un des plus violents orages que j'aie VU&;. La pluie tom'bait à verse. Il n'y avait plus un lêtre vivant dans le

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paysage, ni un homme sur 'la route, ni un oiseau dans le ciel; il tonnait affreusement, et de ,larges éclairs s'abattaient par mo­ments sur la campagne. Les feuillages se tordaient de cent fa-çons. Victor Hugo.

Un oI1age terrifiant

Perrine crut aperçevoir, ià une 'courte distance, une cabane à laquelle conduisait un mauvais chemin creusé de profondes or­nières. De nouveaux éclairs lui montrèrent .qu'elle ne s'était pas trompée: c'était bien un abri Ique des bûcherons avaient cons­truit en fagots; encore cinquante pas, encore dix et elle échap­pait à la pluie. El'le les fran'chit, et, à bout de forces, épuisée par sa course, étouffée par son émoi, eUe s'·affaissa sur ,le lit de copeaux qui couvrait le sol.

Elle n'avait pas repris sa respiration qu'un fracas effroyable emplit la forêt avec des craquelnents à croire qu'elle ·al'lait être emportée; les grands arbres se courbaient, leurs tiges se tordaient et des branches mortes tonlbaient partout avec des bruits sourds.

La cabane pourrait-elle résister à cette trombe, n'aHait-elle pas s'effondrer? Elle n'eut pas le temps de réfléchir, une grande flamme aocompagnée d'une terrible poussée la jeta à la renverse, aveuglée et abasourdie, en la couvrant de branches.

Quant el,le revint là el,re, elle. 'aperçut à une courte distance, tout blanc dans l'obscurité, un chêne que le tonnerre venait de frapper en le dépouillant du haut en bas de son écorce. H. 1'.1 alot.

Une tempête

Mal abrités par nos parapluies qui menaçaient de se retour­ner à toute minute, nous avançons péniblement. Le vent enfle les jupes des femmes. Il y a des chapeaux qui s'envolent et de~ mes­sieurs qui courent après, vexés d'être ridicules. La pluie redou­ble, nous cingle le visage; pourtant elle a un avantage. Grâce à elle, les dalles des rues sont d'un éc'lat merveilleux. H. Célarié.

Après la grêle

Toutes les brindilles s'étaient détachées et aussi des bran­ches vertes, des pétales d'églantine, des grappes d'acacia. Parnli tous ces débris pitoyables, on trouvait un grand nombre de pe- ' tits cadavres d'oiseaux. Les céréales n'avaient plus d'épis, leurs ' tiges étaient couchées au ras du sol ou bien à demi penchées dans des attitudes de souffrance. Les foins aplatis comme avec des mail'lets formaient au long des prés une seule nappe salie. Les trèfles montraient à l'envers leurs feuilles criblées. Les pommes de terre avaient leurs fanes brisées. Les légumes du jardin n'e­xistaient plus qu'à l'état de souvenir.

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L'orag"

Innornbra!hles et furieux, les taons harcelaient bêtes et gens. Dans les prés, les faneurs se hâtaient, les uns chargeant 'les foins, les autres entassant en petites meules l'herbe à moitié séchée.

D'un vol inquiet, les oiseaux glissaient au long des haies, cherchant pour abri les buissons .les plus touffus.

Les nuages déployèrent dans le ciel co'mme de grands man­teaux sombres; l'obscurité devint presque complète, le vent se­couait furieusement les taillis.

Bientôt un crépitement formidable, le bruit de milliers et de milliers de petits marteaux qui frappaient à coups pressés les bois, la lande, le rocher. Antonin Dussère.

Exercices d'application

S'en référer au numéro du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1) Faire des phrases avec les mots du vocabulaire. 2) Imiter un texte de dictée.

I. Sujet. - En promenade .. Un orage survient. Décrivez-le.

Indications : 1. Il fait beau, mais le ciel est pommelé, le so-leil piquant. ~ 2. Le ciel s'assombrit, grondements dans le loin­tain. - 3. Des gouttes de pluie, des éclairs, accompagnés de ton­nerre, une pluie torrentieUe. - 4. Abrité dans une ferme proche, vous regal'dez l'eau qui ruisselle, les al~bres secoués par le vent, les éclairs qui zèbrent le ciel. - 5. La fin de l'orage.

II. Autre sujet. - Décrivez à votre façon la scène du Chêne et du Roseau en proie au vent.

III. Vous avez assisté à une tempête de pluie et de vent. Dites ce que vous avez vu et entendu au cours de la bourrasque et énu­mérez les dom'mages qu'elle a pu causer.

Sujet traité. - Voici la saison hivernale qui approche. De fréquentes tempêtes surviennent brusquement.

Dimancher dernier nous avons subi une violente rafale. Le ciel, voilé de gros nuages chargés de pluie, ne laisse ap­

paraître aucune éclaircie. Tout à coup, un vent terrible s'abat sur la campagne. Les arbres, dont les feuilles s'enfuient en tourbil­lons apeurés, se courbent jusqu'au sol. Les passants, vêtus d'im­perméables qui les protègent contre la pluie, se hâtent de ren­trer au logis, ils retiennent de la 'main leurs chapeaux qui tentent sans cesse de s'envoler. Les volets grincent. Les ·câbles électriques vibrent bruyamment. Les tuiles arrachées des toits, se brisent

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avec fracas sur le trottoir. Sous l'effet du vent, s'engouffrant dans la cheminée, le feu .laisse échapper une fumée noire. Les arbres qui résistent sont mutilés de quelques branches que l'ouragan emporte au loin.

Toute la nuit les matelots devront lutter ardemment contre le vent, et manœuvrer habilement leurs bateaux menacés par les flots déchaînés.

Deuxième semaine

Centre d'intérêt: LA NEIGE, PAYSAGE D'HIVER 1. RECITATION

La neige au village

Lente et ,cal,me, en .grand silence, EllJoe descend, se balance, Et flotte .coJ1Jfuséme'nt, Se balance dans le. vidE',

Nt Iles :mM'lions d'atomes Fourmillent sur les vieux ,chau:me·s, Sur l'iarbre, S'ur ile do-che'r; L 'eSlpaee muet tremblote ...

V'oUant SUT ile deI livide L'égllise au clocher dormant.

Un pas-sant 'l,e·nt fait la hotte, o.n ne l'e·ntend ,plus mal'cher.

Légère et sem'pi terneUe, La neige tom1be éte'rnelŒe. C'est ,l'oubli qui se'mbl,e choir; · C'est du silence qui tombe.

Pas un sOu!pir, ipas un .somfrfle. Tout s'étouf,fe et s'81mmitoufle De siaenoe re-couvert ...

Et le jour terne succombe En u'n blême demi-soir.

C'est la paix froide et profonde Qui .se répand ,dans le monde, La grrande paix de J'hiver.

La neige tombe

La neige à flocons blêmes tombe, Tom.be, tombe, en mols tourbillons. Lis effeuillé sur une tOlnbe, La neige en flocons blèmes tombe, Pour qui fait-on cette hécatombe, Hécatombe de papillons? La neige à flocons blêmes tombe, Tombe, tnmbe, en mols tourbillons.

Toute blanche dans la nuit brune, La neige tom'be en voletant. o pâquerettes, une à une, Toutes blanches dans la nuit brune ! Qui donc, là-haut, plume la lune? o frais duvet! Flocons flottants! Toute blanche dans la nuit brune,

Francis Yard.

La neige tombe en voletant. J. Richepin.

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IL VOCABULAIRE

,LES NOMS: Flocons, tapis, une couche, une épaisseur, l'em­preinte des pas, la fonte"l'a1p.oncellement, l'avalanche, le dérapa­ge, la chute, le gel, le dégel.

. LES VERBES : Tenir à peine, tomber, flotter, tour,billonner, se poser, recouvrir, voleter, voltiger, effacer, s'abattre, s'amonce­ler, craquer, ployer, briller.

LES ADJECTIFS: épais', poudré, silencieux, calme, lente, continuelle.

La neige. - Les noms: la neige, les cristaux, une boule de neige, un bonhomme de neige. - Les qualités: la neige blanche, froide, glacée; un flocon léger; les cristaux britlants, étincelants; une boule serrée, dure. - Les actions: la neige tombe; les flocons tourbillonnent ; la neige couvre le sol, protège les plantes; la neige fond. .

Un hiver rude et glacé; la gelée forte, blanche, dangereuse; la glace épaisse et luisante; la neige abondante, fine, serrée, légè­re, éblouissante; un étang gelé, glacé; des sports agréables, sains, utiles; une ·chute dangereuse.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre.

Par un temps de neige

Pendant la classe du matin, la neige se mit à tomber. Tous les garçons de l'école tournaient la tête du côté de ,la fenêtre. C'est si amusant de voir tomber la neige!

La classe finie, les garçons se mirent à courir ,comme des fous à travers la neige, où iJs enfonçaient jusqu'à la moitié du mollet. J. Girardin.

La neige tombe

De blancs flocons ,commencent à voltiger et à tourbHlonner ... Bientôt, une légère couche s'étend sur le sol... Il neige. Peu à peu les chemins s'effacent ... Et la neige tombe toujours, lentement, si­lencieusement. Les bras des sapins ploient sous le faix et quel­quefois, secouant leur charge, se relèvent brusquement: des pa­quets de neige glissent et vont s'écraser sans bruit sur le tapis blanc. Th. Gautier.

C'est l'hiver

Le matin, en m'éveillant, je vis que l'hiver était venu ; sa blanche lumière remplissait ma petite chambre; de gros flocons de neige descendaient, du ciel par myriades et tourbiHonnaient

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contre mes vitres. Dehors, régnait le silence, pas une âme ne cou­rait dans les rues, tout le monde avait tiré sa porte, les poules se taisaient, les chiens regardaient du fond de leurs niches et, ' dans les buissons voisins, les pauvres ve:r.diers jetaient leur cri plaintif .

Erckmann-Châtrian.

La première neige

1. Un matin, le soleil, qui s'est levé tard, dessine son disque pMe derrière un rideau de brume jaunâtre, le ciel est si bas qu'il semble toucher la terre.

2. De blancs flocons de neige commencent à voltiger et à tourbillonner, comme le duvet de cygnes qu'on plumerait là-haut. Bientôt ils deviennent plus nombreux, plus pressés; une légère couche de blancheur, pareille à cette poussière de sucre dont on saupoudre les gâteaux, s'étend sur le sol. Une peluche argentée s'attache aux branches des arbres, et l'on dirait que les toits ont mis des chemises blanches.

3. Il neige. La couche s',épaissit, et déjà, sous un linceul uni­forme, les inégalités du terrain ont disparu. Peu à peu les chemins s'effacent, les silhouettes des objets sur lesquels glisse la neige se découpent en noir.

Fleurs de gel

Dans le calme de ce soir, voici que d'étranges fleurs d'hiver viennent de grandir soudain aux vitres de la fenêtre et la lune bleue les illumine silencieusement, les étranges fleurs' de gel .qui miroitent, lpareilles à des fougères de diamant. En dessins mer­veilleux se sont déployés des paysages de féerie, et l'élégance fan­tastique des ramilles délicates et des palmes claires fait, en ~a pure blancheur du givre qui voile la fenêtre, des joailleries con­tournées en élancements subtils, d'arborescentes ,complications de cr~st~ux radieu~ qui étincellent, des végétations chimériques qui sCIntIllent pensIvement sous la lune, comme une forêt de neige où trembler aient des étoiles. Et rien ne bouge, rien ne bruit dans le ,calme de ce soir glacé. J. Destrée.

P.aysa.ge d'hiver

Plus une feuille aux arbres, les prés sont ,grisâtres et tristes, la terre est dur'cie par la gelée; les herbes folles et les grands char­dons desséch és sont blancs de givre, et, dans les petits creux où J'eau dort, la gla'ce est prise. En haut des rochers, les grands châtaignier s se dressent, immobiles, sur le ciel couleur de plomb.

Eugène Le Roy.

Vins ~du Valais ORSAT dissipent la tristesse.

Page 12: L'Ecole primaire, 30 novembre 1941

Travaux d'hiver

Les grands froids vinrent. Il fallait briser la glace de l'abreu­voir pour faire boire les b'œufs. On déblayait 'la cour. On ouvrait des chemins ·dans la neige, un peu partout, pour aller à l'écurie, à l'étable, au puits, au jal,din. Le père fendait le bois, vannait le blé: Le domestique réparait les paniers, les outils. Ch. Baussan.

Un jardin sous la neige

On dirait que tout le jardin s'est avancé vers la maison. Il 'la presse des grands bras, des longues griffes de ses branches char­gées. Chaque arbre n'est plus que la lisière noire d'un gros arbre de neige qui floconne et luit jusqu'à s'es moindres brindilles, écla­tantes sous le ciel mat. C'est une forêt nouvelle; mauve et brun, clairsemé ~a veille, le jardin blanc semble plus touffu -ce matin. Les petites ailes sèches des · graines de charomes, .de tilleuls, les samares d'érables, qui sont le menu feuillage gris et blond des hivers, ont comme fleuri. G. Fauconnier.

Le village sous la neige

Entre le plafond bas des nuées {et la terre grise, des flocons blancs commencèrent à tour'biUonner, et d'abondantes tombées de neige isolèrent le village. .

Après la tourmente Ide neige, qui dura une semaine, il y eut une accalmie. Le ciel se découvrit; le froid azur des jours d'hi­ver y reparut. Le paysage, à perte de vue, étalait toute ·la gamme des blancs; J.es vignobles, ponctués par les brins noirs des ceps, ressenlblaient à d'onduleux manteaux d'hermine; ,le's arbres fris­sonnaient sous le givre, dont la poudre envolée s'irisait au soleil; le bleu du ciel lui-même avait des pâleurs laiteuses. Et sur tout cela tombait un solennel silence. André Theuriet.

Exercices d'application

S'en référer au numéro du 15 .octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le parag.raphe - La rédaction

1) Faites des phrases avec -les mots du vo.cabulail'e. 2) Imitez le texte d'une dictée. Description Ide la vie ,à la campagne pendant les grands

froids: a. La maison isolée de l'écurie, du jardin, de l'abreuvoir ge-

lé, la cour cou verte de neige. . b. Les travaux à l'extérieur: casser la glace de l'abreuvoir,

déblayer la cour, ouvrir des chemins.

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c. Les occupations des paysans: fendre le. bois, vanner le blé, réparer paniers et outils.

I. Matin de neige. - Ce matin, en me réveillant, j'ai vu avec surprise -qu'il lavait neigé. - Décrivez ·ce que vous avez aperçu de votre fenêtre.

Il. Mon jardin sous la neige. - M.ontrez-nous les transforma­tions que votre jardin a subies sous la neige et qui l'embellissent.

III. La rue par telnps de neige. - Votre trajet de la maison à l'école par temps de neige.

IV. La cour de votre école sous la neige. - Arrivé un des pre­miers ce matin à Il'école, vous admirez votre cour de récréation et votre écol-e sous le manteau de neige qui la couvre et l'embellit.

SCIENCES NATURELLES

Le cahier d'observations météorologiques

On aur·a préalablement noté les indications données par la T.S.F. sur le temps probable et souligné l'importance de la pré­vision du temps pour l'agriculture, la navigation, l'aviation, le tourisme, etc.

Eléments qui entrent en jeu dans la prévision du temps : la pression atmosphérique, la température, la direction du vent, l'ob­servation des nuages, les remarques locales, les réactions de cer­tains animaux, etc.

Importance des phases de la lune (marées). Le ,carnet d'observations météorologiques peut être tenu par

chaque élève (Cours moyen et supérieur), ou bien il peut être ce­lui de toute la classe. Dans ce cas, le travail par équipes semble indiqué. J.l sera partagé pendant le mois, les équipes se relayant dans le travail d'observation. Nous avons procédé ainsi, il y a 2 ans et nos élèves se sont intéressés à ce travail.

Le carnet d'observations météorologiques pourrait être de format à l'italienne, la page de gauche étant réservée aux diffé­rentes notations -quotidiennes et celle de droite aux observations personnelles, aux relations de cause à effet entre certaines don­nées.

Notions indispensables (relevé des données du ·calendrier) . - Lunaison: Temps compris entre deux lunes nouvelles consé­cutive~ (29 jours, 12 heures, 44 minutes, 2 secondes, 9).

Phases de la lune: Changement d'aspect dans la partie que nous voyons éclairée.

Page 13: L'Ecole primaire, 30 novembre 1941

~ ' 1t8 -

Dessin ,des différentes phases. " Nouvelle lune: Plrase dans laquelle la lune nous offre sa face

obscure. A ce moment, elle est placée entre le soleil et la terre.

Pleine lune: La terre est entre le soleil et la ' lune, éclairée entièrement.

Ol)servations du baromètre. - Elles seront faites 'matin, mi­di et soir. A défaut de baromètre, on pourra monter un appareil ' dont les indications seront naturellement beaucoup moins pré­cises. Dans un bocal à demi rempli d'eau, placer un ballon à long col en le renversant de telle sorte que l'extrémité de ce col trempe dans l'eau. Celle-ci montera dans le 'col et son niveau va­riera suivant que l'air sera sec ou humide. Le niveau monte: chance de beau temps; ,cas ,contraire: probabilité de mauvais temps (pluie). Faire un baromètre avec un bois fourchu; le pla­cer en classe avec une ampoule électrique.

Observation du thermomètre. - Elles seront notées aux mê­nles heures: matin, midi et soir. Le thermomètre sera placé au même endroit toujours, et à l'ombre. Calculer la température moyenne du lieu par mois, par année (.maximum et minimum).

Pluviomètre. - Bocal à fond plat pouvant contenir au moins' un quart de litre et dans l'ouverture duquel on place un enton­noir (ouverture la plus large d'un diamètre égal à celui du bo­cal). Choisir un entonnoir dont le bOl~d supérieur soit mince. Au besoin, y 'placer à l'intérieur et à la partie supérieure une lame de métal en arête vive.

Choix de l'emplacement du pluviomètre: en plein air où il reste nuit et jour. Observation pour 24 heures. Mesure en mm de la hauteur d'eau.

Si l'entonnoir n'a pas le même diamètre que le fond, Icompa­rer les deux surfaces :

a) Celle de l'ouverture de l'entonnoir;

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b) Celle du fond du bocal. 1 • • ,'

r,.1 ' Ex. '.:, Si le -diamètre de .l'e,ntonnoir est , de 20, cm." et :celui du fond du bocal de, 10 cm., la .. hauteur de l'eau à l'intérieur sera quadruple de la ,h~uteur réelle , d~ pluie tom'béé: '

Direction des vents. - Confectionner une girouette (flèche taillée',dans du bois mince, fixée sur 'Un morceau de bois, lui-mê­

. lue placé au-dessus du mur). A V'ec une boussole, établir les points de repère d'orientation.

A défaut de girouette ainsi décrite, faire observer celle du clo'cher ou la direction des fumées, des nuages.

Obervation des bruits: siffleluent des locomotives, sirènes d'usines, ~de bateaux, etc.

Observation des odeurS': usines de produits -chimiques, dis­tilleries, etc.

Autl'es obseI'vations. ----.: Nuages: ciel moutonné, floconneux, précurseur de la pluie. Couchers de soleil, leur -coloration.

Réactions de certains animaux aux changements de temps. Les proverbes locaux, les remarques ,des gens de la campa­

, gne, etc. L'intérêt de ce cahier dans les déductions faites par les en­

fants.

Ex.: Pendant le ,mois de janvier, il a plu 5 fois; le vent soufflait 'de l'ouest 5 jours, la pluie a suivi ohaque fois. Pendant ces 5 jours, la pression barométrique a baissé de ... là ...

Bricoler des girouettes, des pluviomètres, des baromètres, etc. Intéresser les enfants afin qu'ils établissent ,chez eux un petit poste d'observation météorologique. Nous avons vu dans les mayens de Riddes, à 1800 m. d'altitude, une installation intéres­sante et très bien i1TIaginée. On pourrait en créer dans tous les vil­lages.

Prêts de livres dans toute la Suisse.

Renseignements ~ratuits.

Page 14: L'Ecole primaire, 30 novembre 1941

- 120-

UNE CLASSE D'OBSERVATION

flux champs, en temps de neige et de gélée

Rappelons que, dans une classe-promenade, l'occasion amè­ne souvent de modifier les observations qu'on se proposait de faire, si arrêté qu'en soit l'objet dans la pensée du maître, et qu'ainsi on ne doit guère chercher dans ce qui suit autre chose que des suggestions. .

Porter, dans un étui, un thermomètre-tige gradué :en bas jus­que vers - 15°,

Le soleil. -"- Levé tard, entre l'est et le sud-est, il s'élèvera peu au-dessus de l'horizon, même au milieu du jour, et se cou­chera de bonne heure, près du sud-ouest. En ;vingt-quatre heures, il ne nous envoie sa chaleur que neuf à dix heures seulement. En­core ses rayons, très obliques, sont-ils 'peu effica1ces. La terre re­çoit donc peu de chaleur. Comme elle en perd constamment par son rayonnement propre vers les espaces célestes, elle se refroi­dit peu à peu: c'est l'hiver.

Le sol. - Sa surface seule participe au rayonnement; mais le froid gagne un peu la profondeur: sur 10 à 20 cm., le sol dur­cit, par lcongélation de l'eau qui l'in1Jprègne. La gelée pénètre ra­rement plus bas, la terre étant peu conductrice.

L'ail'. - Prendre sa température en y agitant le thermomètre pendant quelques minutes, à l' ab r i du soleil, qui en fausserait l'indication. A peine désagréable si l'air est calme, le froid devient piquant s'il fait du vent, parce que l'air, aussitôt qu'il s'~st échauf­fé .au ·contact du visage, par exelnple, cède la place à de l'air froid, qui s'échauffe à son tour. Le vent traverse d'ailleurs un peu les vêtements. Les parties du corps les plus éprouvées sont les ex­trémités, pieds et .mains, avec le nez et les oreilles, qui présen­tent au refroidissement une surface étendue relativement à leur volume.

Les narines fument. Les go~ttelettes infhnes de {ce brouillard s'accrochent aux cheveux et à la bar~e, et s'y congèlent parfois en givre. Très froids, les m ·enus rameaux des arbres 'et les herbes se givreront pareillement, si un vent d'ouest un peu doux vient apporter de l'humidité.

La neige. - Tombée sur une vaste étendue, - contrairemen~ au grésil, par exemple, - eUe couvre la campagne entière, sans rien épargner. :NIais la couche n 'en est unifonne que si l'air r este calme, cal' le vent déplace aisén1ent la neige, tant elle est divisée et poreuse, donc légère. Il la -chasse des sommets et l'amasse dans

- 1121 -

les creux, effaçant peu à ·peu le relief du sol. Elle peut combler ainsi les fossés qui bordent les chemins et rendre ceux-ci indis­tincts, ce qui cause parfois des accidents.

L'abondance de la chute règle l'épaisseur de la couche. Un tassement progressif la diminue ensuite peu à peu: c'est très vi­sible après quelques jours.

Au soleil, son éclat est pénible aux yeux, qu'elle fait cligner. Elle étincelle comme le sucre et les sables pailletés de mica, ce qui atteste une structure cristalline. Même sans lune, la nuit sera peu obscure, car, si la neige n'émet point de lumière, du moins n'absorbe-t-elle pas, comme la terre, le peu de clarté nocture qui vient du ciel.

Elle assourdit manifestement les bruits et les écourte, car, si elle réfléchit bien la lumière, elle réfléchit très mal les sons, au ·contraire. Comme les rideaux dans les maisons, elle étouffe les ré­sonances, qui, d'ordinaire, renforcent les sons et les prolongent.

De même qu'une route surchauffée en été rayonne au visage une chaleur désagréable, la neige semble rayonner du froid: on le sent en se tâtant les joues. :Mais ce n'est qu'une apparence: tout corps rayonne de la -chaleur, et si le visage se refroidit, c'est seulement parce qu'il reçoit de la neige moins de ,chaleur rayon­nante qu'il ne lui en envoie.

Les pieds s'y enfoncent et la déplacent, on glisse quelque­fois; la neige alourdit en outre les chaussures en s'y collant et les exhausse exagérément: aussi ralentit-elle la marche et la rend-elle bientôt fatigante.

Il n'est pas facile d'en faire des boules lorsqu'il fait trop froid, une grosse pression étant alors nécessaire pour qu'elle ad­hère à elle-même.

Les eaux. - Mares et bassins sont gelés. La neige y reste si ·elle est tombée après la gelée; sinon, la glace est nette. Horizonta­le comme la surfa-ce de l'eau et presque aussi lisse, elle est ordi­nairement un peu moins transparente. Son épaisseur dépend de l'intensité et de la durée du froid. Beaucoup plus glissante que la neige, ce serait la glissoire idéale, s'il n'y avait un gros risque: la glace se rompt, en effet, quand elle est trop mince ou trop char'­gée. Il ne faut donc s'y engager qu'avec beaucoup de prudence, 'surtout si l'eau est profonde par dessous. Représenter vivement aux enfants par des détails précis, les deux dangers à craindre -noyade et ·congestion - et la difficulté des secours rapides.

La rivière est Inoins gelée que les eaux calmes; elle peut ne l'être qu'aux bor.ds, où le courant est plus lent. Si le milieu est couvert, tenir pour probable Iqu'e la glace y est assez mince. Or, la pente peut y entraîner ·quand on s'aventure au bord, car le

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niveau de l'eau baisse ." ordinairepient pen<:iant la gelée, de sorte que la glace n'est plus ' horizoii~~lè. . .'.

Si l'on rencontre une SOUI'ce, son ·bassin n'est pas gelé, l'eau qui sourd ayant la température de . la te~re, 10° à 15° à une cer­taine profondeur. Prendre 11a température'; de l'eau. Bien qu'elle soit plus basse qu'en ét~, l'eau fume à l'air, la vapeur qu'e~le émet se condensant en broùillard à l'air froid, au lieu de rester de la vraie vapeur invisible, comme en été.

, Les végétaux. - Les arbres dépouillés semblent nlorts; le vert snmbre des sapins Iparaît noir ,par contraste avec la neige:· Si le vent est modéré, la ramure épaisse de ceux-ci garde des paquets de neige, dont le poids accentue la disposition caractéristique de leurs branches. '

Dans les haies, quelques arbustes conservent leurs feuilles: ronces, houx, buis... Les autres ne montrent que leurs dernières baies, cenelles de l'aubépine, prunelles, fruits des églantiers ...

En plein ohamp, la neige couvre les cultures, le blé en parti­culier. Il supporte aisément quelques degrés au-dessous de zéro,. mais les froids plus intenses lui nuisent. C'est donc avec raison qu'on compare la neige à un manteau protecteur.

Les oiseaux. -- Les périodes de neige prolongée sont, pour eux, le temps des grandes épreuves. Ils souffrent de la faim, du froid, et périssent souvent victimes des rapaces. La neige recouvre le sol, où ils trouvent en temps normal des graines et des vermis­seaux. Les corbeaux, assez forts pour la gratter, mangent le blé en herbe, auquel ils font parfois un mal appréciable. Mais les petits passereaux n'ont pas cette ressQurce. Groupé en 'bandes, si­lencieux ou plaintifs, ils cherchent près des meules une nourriture rare et maigre. Ils picorent sur les routes, dans le crottin, les· grains d'avoine épargnés par la dent des chevaux. La neige porte les trac,es légères de leurs pas. Poussés par la nécessité, ils s'ap­prochent des fermes, où trop souvent le fusil l,es décime.

Au repos, on les voit faire la boule, gonflant leur !plumage pour y loger un peu plus d'air isolant.

Très visibles sur la neige, affaiblis par le jeûne, ils se dé­fendent mal des rapaces. Leurs seuls refuges sont les haies épais­ses. Grâce à leur petitesse, ils se glissent aisément entre les ra­meaux épineux où s'empêtre l'épervier, de plus grande taille. Ils y trouvent, en outre, quelques baies nourrissantes et, dans le fond fourré de grande herbe, des cavités que la neige n'a pas comblées, où ils peuvent reposer à l'abri du vent, en attendant des temps moins durs. C. Morisot

-- 123-

GÉOGRAPHIE

Les pa~s du froid

Matériel: Une gravure représentant · une région polaire.

Observons. Voici une photographie qui représente un pays froid, un pays tout couvert de neige et de glace. Vous voyez, au bas de la gravure, un immense banc de neige durcie par le -froid, coupé, raviné de profondes crevasses et sur lequel se dres­·se un personnage. Plus loin s'élève une montagne également blan­-che. Nous n'apercevons aucun arbre, aucune maison. Ce territoi­re est .un désert, ·mais un désert glaoé; il se trouve dans la zone -polaire ou zone glaciale

Expliquons. - Dans la zone polaire, les rayons solaires frap­pent très 'obliquement le sol, si obliquement qu'ils ne peuvent le réchauffer et fondre la glace dont il est recouvert. Durant l'hiver, près des pôles, le soleil demeure caché pendant des mois: c'est la -nuit polaire.

En été, au contraire, le soleil ne se couche pas, les jours se suocèdent sans être séparés par des nuits comme cela se produit ·dans nos climats, mais la chaleur y est, malgré tout, très faible.

C'est pour cette raison que la zone polaire est constamment recouverte par un manteau très épais de glace: la banquise.

Dans la partie qui s'approche de la zone tempérée, à la bor­dure des régions polaires, l'été est un peu plus chaud; la couche ,de neige fond en produisant d'énormes quantités d'eau qui gon­flent de grands fleuves; pendant quelques semaines, le sol est dé­.gelé.

-On peut y trouver alors quelques plantes qui en très peu de · temps poussent, fleurissent et donnent leurs graines, des lichens, parfois mênle de petits arbres (gravure: toundra). Mais le froid revient très rapidement, glace la terre et les océans.

C'est dans' cette bordure de la zone polaire qu'on peut trou­ver également des hommes (montrer des photographies de La­pons ou d'Eskimos, ·décriI;e leurs vêtements). Ils sont peu nom­breux et leur vie est très rude. Ils chass'ent l'ours blanc, le pho­que, élèvent le renne. L'été, ils habitent sous des tentes de peaux, et -pendant l'-hiver se logènt dans des huttes basses construites en neige ou en blncs de glace. Pour se 'Chauffer, ils ne , disposeIJ.~' ni de bois, ni de charbon; ils brûlent la graisse des aninlaux qu'ils ont tués, particulièrement les ,. phoqués.

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- 1tM -:..

Résumons. - Les ,pays du froid sont les deux zones polai­res. Ce sont des déserts immenses de neige et de glace. Les hom­mes et les animaux vivent en bordure de la zone polaire et leur existence est très rude.

Questions. - Montrer sur le globe les deux zones polaires. COlnment sont vêtus les habitants des pays froids? Pournuoi? Pourquoi construit-on des maisons en neige ?

BIBLIOGRAPHIE

HISTOIRE DE LA SUISSE

'par ,Messieurs Grandjean et Jeanrenaud, ,chez Payot.

En printemps dernier, nous avons présenté à nos !'3cteurs ,le !pre­mier vo]ume .de « l'Histoir·e de ila Suisse» <rue Messieurs Grandjea~n. et Jeanrenaud ont écr.ite à Il'usa;ge des Cllasses 'prim.aITes des cantons de Vaud, ·de Genève E·t de Neuchâtel. .

Le se'co.nJd vOllume vient de sortir ,de p.resse et il mél'lte pleinement -les 'éloges que nous ·avons ad'r,essés au pTemier.

CO'mm.e ce manu'ell est Idesti:hé aux élèves des d·ernières i:i.nnée·s des classes Ipri,maires, on a :Unsisté avec raison ,sur le .-lév·;l10!plpe,ment de la civiJis·ation en Suiss'e. Le récit des batai11es 'par contre e .. \t li,mité au strict nécessaire. On a laIlJlégé ae texte et supprimé bien clHS dates; seuIl' ce qu'i,l :i.mporte rée11ement d'enseig.ner aux enfants a été écrit; et on a su le faire en un ,langage 'clair et ·simp,le.

De nomhreuses lectùres', -choisies avec soin, i;llustr~:llt ~!ll bon nombre de :leçons; on ,a eu 1'e~ceI.lente idée de les faire figurer à la fin de Il'-ouvrage. De la sorte, 1.e ilivre ne se présente pas, c.Q,mme c'est souvent le ·cas pour de tels manuels s'coŒaires, comlme un habi t d 'Ar­lequin 'composé des ,pièces les plus ,hété.roclites·; mais il donne l'im­pression d'une étude d'ensemble ,cohérente, par.faitement ordonnée et f-ldicieusement équilibrée. Les faits soünt grou'Pés autouc d'une idée· centrale ·po.litique, militaire ou religieuse, ,afin je m'mtrer -par là <1UX enfants ·comm·e tout s'enchaîne dans l'histoire d'lm pe11lple, et tout se rattache à des ·caus'es co,mmunes. Le but .re>chetch.3 est pleine­ment atteint tant l'oli'Vrage est ·conçu avec. scienc'~.

On 'peut .donc affirmer sans exagération que l,\~ <"-coles de nos. VOIsins seront dorénavant dotées d 'un ex'celilent man 1·1 d'histoire. D.'autant ,plus que, s·elon sOIn habitude, Il.a maison Payot <.1, bien hit les choses. Les gravures, l'Ï'mpres si on, la bonne Llispo'3iti,)}1 typngra­phique, l'ordonnance du liyre, tout contribue là fair~ de cet ouvrage un bon, un excellent ma;nuell d.e olasse. Cl. B.

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Attendu de'Pui,s ,longtemps, cette pu'blkation nJuve11,~ Sf'ra ac­cùeiJllie ·avec · joie !partout où i'l y a -des elliIllints J~ 1) -à 1~ ans.

A l'éoolle, Ile maître et la maîtresse des deg-rés inférieur .. t moyen y L~ ouveront de .no~reuses idées ,pour l'ense,ignement régulier LIU oc­casIOnnel du travaIl manuel. A la maiso,n, cE·tte riche colleocti.)ll de petits travaux oUre ·de·s -possibilités .d'occupations nombreuses 17t va­riées. Que de jou'ets ou de cadeaux ravissants garç\),ns ,=t fi11ettps p.ourront 'confectionner grâce aux indications précise·s ct :I.UX i~lHstr8.­tlOns nonLbreus'es de ,ce volum·e. Une 'paire de dseaux un morceau d·.~ PaJp'ie1' - voire éventuel1lement sim'pJElment de III p/ûr de journal -- et Il enf,ant, durant de .longues heures, e~écutera ave,c joie et intt'>­r(i~ tous ,oes tra;vaux.

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Page 17: L'Ecole primaire, 30 novembre 1941

- 126-

glace. L'A1man8Jch Perstrulozzi est tconsidéré à juste titre commE» le vade-:ma:cum sans ~ival ·des écolliers et Ides ,écolières de n:ütre ipay,s' au~quels il ·o:ffre, sous une [Œ'me aimab1e, <une variété 'iné,pui,sable -de faits et -d'idées. IJ 11elllr Ifait ,aimer Ice qui est be'8Ju et 'leur donne Ile goû.t de ·s'instruire ..

I .. ~INSTBU.CTION PUBLIQUE EN SUISSE 1)

L'Annuaire de Il'Instruction publique en Suisse de 1941 vi,ent de sortir de 'Presse,. Cette intéressante publi,cation, pl8Je'ée sous les 'aus­'Pices de ,la Conférence d-es Chefs des dérp8Jrtelments de l'Instruction ipuhlique de la Suisse romande ave'c -l'appui de la' Confédération, at­teint ,s,a 32ème année. Comme de ,coutume, ,La pre'mière -partie d.e 'l'An­nuaire est ·consacrée à !plliUSieurssujets d'intérêt généra.l. La p.répa­ration péda,gogi,que 'du personnel enseignant secondaire fait l'olbjet d'une étude de M. J. de la Harpe, pro.fesseur à l'Univer,sité de Neu­châtel ,et ancie'n maître au Collège de Vevey. C'est un SUj.3t bien d':!,c­tualité à l'heure où ,l'on ,p8Jrle beaucoup de réf.ormes s'co,laIres. I.;œu­vre d'Edouard Claparède, décédé en selptembre 1.94.0 à Genèv-e, son in­fluence .dans 'le domaine ·p édlagogique ·et étd'li'cati.f., s·es principes psy­ohÜ'Io,gi:ques !sont r ,etr-a;cés dl8Jns 'un (artide de lM. Robert Dottrens, 'SDn élève et dis'CÎlple. M. l'.abbé Barbey met au point, dans une intéressant€' étude, lIa notion théorique du trav.ail ,et du jeu et aplpré.cie 'le,s elm­(prunts faits ·au jeu ,par ,la pé.da:gogie moderne 'pour ,le travail scollaire. La question de .l'ensei.gne.m,ent mén8Jger e·st tI'laitée var deux spécia­listes Mmes Plancherel et Michod-Grandcha.mp, inspectrices à Fri­bourl~ pt Lausanne. Signalons encore ,un résumé .par M. G. Chevallaz d'un remar,quable tr.availl de M. le Dr Brunner, de Bâle, sur les gco.les Nor.mrules de la Suisse. ,Les chr 0 ni.qu es des ,cantons rense,iglI1ent sur Ile ,ffiouvelment péd8jgogique en ISuisse au ,cours de cette dernière ·année ; enf,in, ü'aprpendi-ce Ibib:liogralphique passe en revu€' l·es ouvrages :péda-

1) « ·L'Instruction publlique €JIll ,suisse». ArIDuaire 1941, par L. Ja'ccaJ'ld. Un voluiffie in-8 bro'e'hé: Fr. 5.-. Librairie Payot, ,Lausanne.

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