L'Ecole primaire, 31 mars 1941

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SION, 31 Mars 1941 No 12 PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORCANE DE LA VALAISANNE Of EDUCATION ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- 60rne Année. Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre -- Les annonces sont reçues exclusivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION .. nll .. ri .. 1,.., (,,..,ro T",I .. ') 1') ':l"'-

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SION, 31 Mars 1941 No 12

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS • SCOLAIRE

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Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre

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Secours et hygiène pour ski urs t alpinis es '

J)ar le

Dr Paul eUT

Traduction française de A. S. Crausaz

Un volume in-16, bro'ché avec 123 illus trations. . . . . Fr. 2.50 ,

A l'intention des skieurs et des alpinistes, le nI' P. Gut, de St­Moritz, ,publie une éd.ition fll"ançaise Iplus conllp.lète que sa l 're édition allemande. Ce manuel, au format de poche, traite l'im_rportante ques­ti·o'n des se,cours en cas d'accident, de l'hygiène dans le sport hivernal et dans l'alpinisme estival. Les nombreux eXE'm.ples 'cités ont été pris sur le vi.f et sont aussi utiles que suglgestifs.

Une illustration abondante et bien ·choisie est souvent 'plus élo­quente qu'un texte trop détai.Hé, aus,si l 'auteur fait-il aJ),pel à la mé­moire visueMe et dte des 'cas précis ·plutôt que de ,présenter des théo­ries aJbstraites. Il faut connaître lE' danger que l'on C'ourt en monta­gne IpO-UIl' le neutraliser rpar une préparation llidéquate. La grande ex­périence de l'auteur, ses 'comp·étenc.es dans le domaine du sauvetage f,ont de lui un8(pécia1iste en la ·matière et un 'conseiller judicieux tou­jours soucieux de dévelop,pe.r le's connaissances te·ehniques et J)rati­qUE'S des amateurs de sport : « ,Le bon 'cœur ne suffit 'pas, dit-il, H faut aussi avoir la tête solide et les mains habiles. » Pour agi-r ralpi-

. ·deme-nt dans une situation critique, il im·porte d 'êtr,e préparé. Prévoir vaux mieux qu 'impll"oviseT. La ,cause de l'accident 'n'est ,pas dans le danger extérieur smoveau en co.urs de route; on la trouve presque toujours dans une pré{paratioJl -défectueuse ou dans une mauvaise organisation ,ou enC'OTe par défaut dé connaissance,s ou de 'calPacités suffisantes.

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L'ÉCOLE RIMAIRE ORGANE DE LA SOCltrË VALAISANNE D'ÉDUCATION

SC)):VllMiAI,RIE: ,COIM/M(UI 'IICATltÜlr IS DIVIERIS!ES: Apprendre l'-aH e­mand, un plaisir de valcances. - IPARTIE ,P:EIDAlGOGIQUE: fl.,'é­tude d-u milieu . - Lai,s'sons les -bouTgeons éclore. - A un j·eune teehni-cien. - Psy'chologie -éducative. - ILe surnle,nllige. - ne -l'u­tilité du dessin. - P AJRTIE !PRATIQUE: .Langue .fil'ançaisE', ·üentre d 'intérêt 1ère et Zème semaines. - Leçon de ,choses. - HiS'toi're

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flpprendre l'allemand , , , un plaisir de vacances!

La section <~ Vacances suisses pour la jeunesse» de la fonda­tian Pro JuvE.n'tute procure à tous les jeunes de chez nous les adresses de fan1ines disposées à les recevoir pendant les vacan· ces aux fins d'apprendre on de perfectionner une autre langu: ~1.a­tionale et de se falniliariser avec les us et coutumes d'une reglOn de n otre p atrie . Ces adresses sont toujours soigneusenlent choi .. sies et contrôlées. Pour l'instant, la section cherche surtout des adresses de fannilles disposées à recevoir pendant les vacances d'été, et contre un 1110deste dédommagement, de jeunes hôtes sUIS­ses allelnands et tessinois .

Les familles conlptant elles-Inêlnes des enfants et désira nt acueillir pendant les vacances un jeune homme ou une jeune fil­le - deux au Inaxin1um - voudront bien s'adresser à Pro Ju­ventute, «Vacances suisses pour la jeunesse», Stanlpfenbach·· strasse 12, Zurich, qui fournira sans engagement tous renseigne­-ments utiles . Qu'elles soient nombr·euses à répondre à notre ap­pel! Elles auront droit à toute la gratit~de de nos jeunes.

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Page 3: L'Ecole primaire, 31 mars 1941

.J~TlIlE PlE:D~ L'Etude du milieu

Devoir des candidats au brevet de capacité

IV ème ARTIüLE

Est-ce une nouveauté?

Toutes les prétendues « nouveautés » n'en sont pas. Il arrive a ssez souveni que des individus découvrent ce qui est connu et pratiqué depuis' des siècles. Si, après la leCture de certains ou­vrages pédagogiques !modernes, on se plonge dans celle de 1\10n­taigne, de Fénelon, de Pestalozzi et d'autres; on est frappé 'Par la similitude, sinon des termes, du nl0ins des idées. Il y aurait un travail très intéressant à faire pour qui affectionne la « litté ': rature comparée», c.e serait de publier sur quelques problèues aujourd'hui à l'étude les affinnations concordantes ou discordan­tes des auteurs du passé; on obtiendrait un tableau fort instruc-tif. .

« L'Etude du l11ilieu » ... est-ce une nouveauté?

.Qui et non.

Non, d'abord. C'est une étude à laquelle s'applique naturel­lement, instinctivenlent quiconque a un peu de psychologie, ainsi que le déclare très judicieuselnent Sœur M. R. : «Le programme des Ecoles primaires belges consacre un chapitre à l'Etude du milieu. Si le plan d'études des écoles primaires du canton du Valais ne contient pas d'une lncmière précise ce lnême article, je suis persuadée que bien des maîtres l'ont fait pratiquement en­trer dans leur enseignement. L'expérience de la psychologie en­fantine ne tarde pas i'l faire découvrir à l'instituteur cette sour­ce intarissable qu'est l'étude du milieu. S'il n'a pas strictelnent suivi la méthode donnée pal' les Sœurs de N.-D. de Namur, il en aura eu l'esprit et pratiqué de fond. »

C'est ce que confinne cette autre déclaration: « Je me l'appelle 1..zn conseil donné pal' 1..zn ancien instituteur

à qui je contais D1es débuts d'institutl'ice; il me disait: « Ce qui compte, c'est de s'adapter au milieu où l'on enseigne et de savoir tirer parti des l:essources qu'offrent le village et la contrée, soit pOUl' l'instruction, soit pOUl' l'éducation. » Ce conseil qui est l'écho d'une longue expérience justilie le but de l'Etude du D1ilieu. » (B. C.)

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Tel est aussi l'avis de Mgr Dévaud. Une instifutrice, q~i fut plus que d'autres la disciple du distingué pé~a~o%ue. fnbou~­geois, reproduit dans son devoir ce pass.age slgmflcahf, extr~t de la brochure: «Les branches de .connaIssances ·au cours supe­rieur des Ecoles de Campagne».

« Il y a cinquante ans, bien avant que l'on 'parlât de l'étude du milieu nous avons fondé notre enseignement SUI' l'observa­tion du ~ilieu, Pal' nilieu, nous avons entendu jusqu'ici non seulement la nature et ce qu'elle produit, lnais la vie sociale dans la famille, le village, la région, mais les travaux de la ferme et des champs, au gré des saisons, mais les jours de fête et les jours de deuil, la vie sociale, la vie religieuse, tout cet ensemble de faits et de gestes, de cl'oyances et d' habitudes, qui enserre l'enfant dès sa naissance comme un « sein spirituel» - le mot est de saint Thomas - où il devient un homme sans qu'i en pren­ne nettement conscience, Inais un homme d'un tel endroit, donc d'une telle langue, d'une telle culture, d'une telle mentalité. C'est le procédé de la nature de formel' un homme, mais un homme concret pal' l'infhzence du lieu naturel et du milieu culturel.

, d ' Ce procédé, le chanoine Horner l'a exèellemlnent a apte aux deux premiers Cours de nos écoles sans avoir jamais su se l'ex­pliquer à lui-D1êlne ni l'expliquer aux autl'es. Il sentait qu'il de­vait en être ainsi. Il n'a rien compliqué; il n'a pas élaboré de programll1es savants ni n'a publié de directives avec des no~s ti­rés du grec ou traduits de l'allemand. Il a composé deux lzvres qui, le prelnier, -parlait de la vie au village, le second, du pays, le pays étant identifié Cll.l canton, ce qui peut se faire chez nous, le canton étant assez grand pour qu'il p'uisse vivre d'une vie CLVl­que et culturelle propre,. as~e~ petit pour que,. de p.artout, ,le.s écoliers elnbrassent son terl'ltozre d'un regard clrculazre. Et n al­je pas dit souvent que l'enseignelnent devait tirer sa « lmatière »

des objets situés dans le cercle que l'écolier parco1..zrait de ses pieds au cours inférieur et de ses yeux au cours moyen?

Qu'a demandé le chanoine Horner de ses instituteurs, nos de­vanciers iInmédiats? Qu'ils apprennent pal' leçons d'observation - qu'il dénommait à la lnode d'alors leçons de choses. - le vi~­lage, puis le pays; et que, la leçon de la chose en questzor; terll:l­née, on vînt Cll.l livre, on y retrouvât ce qz.z'on avait observe du vll­lage, du pays. » 1

Si cette étude n'est pas nouvelle, reconnaissons cependant que trop de lnaîtres ne s'y appliquent pas suffisalnment ou lnêlne la perdent de vue alors que l'esprit de l'enfant est instinctivelnent orienté de ce côté.

1 « Les branches de connaiSsances au cours supérieur des écoles de campagne », par MJgr Dévaud, Flri'bourg 1937. :Cett.e brochure ?st rnrulheureus8Iment épuiséE'. Le ·chanoine Ho'rner fut dn'.ecteur .de l E­cole normale .du canton .de Fribourg; H est l'auteur de manuels là l'u­sage des écoles .primaires -îribourgeoises.

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« Notre école primaire vit encore tl'Op repliée SUI' elle-n1ême, dans une sorte de splendide isolelnent, déclare la candidate NI . B. dans un style de grand pédagogue; l'idéal de notre école est trop abstrait, il ne tient pas assez compte de l'infinie variété, de la diversité féconde des lnilieux.

L'esprit de l'enfant se porte invinciblen1ent vers ce qui l'inté­resse, vers le familier ... L'élève est attentif èl ce qui le rwnène à lui-lnême, à son expérience, à son « connu». Il voit, il sent ce que son éducation familiale l'ont préparé à voir et à sentir. Il ne peut sortir de son oD1bre, il est toujours l'enfant de sOn crû. Quand parlant à nos élèves, il nous arrive de perdre pied dans des ex­plications abstraites ou confuses et que, soudain, nous nous sen­tons loin cie notre auditoire, no.us nous l'approchons d'insctinct du Inilieu anlbiant : nOl.lS y puisons nos cOlnpal'aisons, nos prel.lves, nos exemples. Nous cherchons une planche de salut dans le « vé­cu », dans le « connu ». Les réalités locales et actuelles donnent aloz's à nos explications clarté et efficacité, elles suscitent et sou­tiennent l'attention. Le milieu est un centre d'intérêt per111anent; c'est la source sans cesse renouvelée cie la plupart des apercep­tions de nos élèves ... »

Ce qu'il y a de nouveau dans l'Etude ldu Inilieu, telle qu'elle est proposée par le programIne belge et la brochure des Sœurs de Notre-Dame de Namur, c'est que le luilieu fait l'objet d'une étude plus régulière, plus suivie, plus n1.éthodique, ·ayant sa ,place of­ficielle dans le prograInme et surtout ses heures précises à l'ho­raire durant les quatre preIuières années de la scolarité.

Il est évident qu'une étude organisée de cette façon sera plus fructueuse qu'une prise de contact sin1plem.ent occasionnelle av c les réalités.

Les moyens préconisés

Pour 111ener à chef cette étude du n1ilieu, on propose les trois 11loyens suivants : 1. les exercices d'observation - 2. les. recherches personnelles - 3. l'enseignement positif du maître.

Voici à ce propos quelques réflexions des candidats. L'observation est essentielle; on reconnaît son importance.

Les hésitants et les .sceptiques du .début COIl1(ln,encent à se conver­tir, « Nous avons longtemps douté de la véritable valeur des tâ­ches d'observation. Après quelques exercices - assez l1wladl'oits

. - nous sommes obligé de convenir qu'il y a une véritable ac­quisition, pOUl' la plus grande joie des élèves... et du J11Qître. »

(J. B.) Mais on approuve les Révérendes Sœurs lorsqu'elles nous

mettent en garde contre toute exagération. « L'Etude du ~f\l/ilieu, telle qu'elle est préconisée dans la brochure des Sœurs de N. D. de Namur, me semble ramenel' (l'observation personnelle cl sa juste place. Sans vouloir nier SOI1 importance, elle me sell1blait

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prendre, cians la méthode de certains pédagogues, une supério­l'ité SUI' les autres moyens de s'instruire qu'elle ne 111éritait pas. »

(C. 111.) On fait les n1êInes réflexions à propos de l'el1seignerment po­

sitif du InclÎtre, et l'on souligne avec une ,certaine satisfaction que malgré tout « il faudra encore enseigner et enseigner d'autorité», ~ surtout dans les classes de u1.ontagne où les moyens de docu­Iuentation sont si rares. » (R. G,) « Trop longtemps, écrit un ins­tituteur, on s'est adressé èl l'enfant comme on s'adresse à une grande personne ... L'adulte, habitué aux abstractions et aux spé­cialisations ne croyait pas devoir traiter autrement les petits ... Une réacti~n s'est opérée, mais elle est souvent allée trop loin. Certaines ll1éthodes nouvelles ne font appel qu'à l'observation et cl l'expérimentation de l'enfant. Elles se défient des connaisscm­ces translnises dil'ectelnent .pal' l'instituteur. C'est une attitude de Inéfiance envers tout ce qui est dog.lnatisme, autorité exté­rieure ... L'Etude du ll1Weu tiendrait précisélnent le juste 111ilieu entre un enseignelnent trop théorique, trop livresque et certaines méthodes nouvelles. C'est une réaction heureuse, appelée à portel' de bons fruits, surtout dans nos écoles où les branches qui l'en­trent précisément dans l'étude du milieu sont souvent les plus négligées. » (E. G.) ,.,

'Quant alL' recherches personnelles, elle~ .supposent deJa~n certain développen1ent intellectuel .et un lTIlnllnUln de con~1als­sances acquises. Peut-être que les Sœurs de Notre-Dame eXIgent trop, dans ce domaine, d'enfants de 7 à 11. ans. En t?ut cas , pour la plupart de nos écoles de luontagne, qUI ne connaIssent pas de classe enfantine préparatoire, un certain décalage est nécessaire. Les candidats en font 'spontanément la remarque: « Encore un nouveau procédé qui s'elnploiera avec succès clans les classes moyennes. Bien que les petits decrolyens en fassent un grand usage, je ne vois guère COffllnent s'en tirerait le degré in­fél'ieur qui comprend pour la majeure partie les élèves de l'al­phabet. Ici, l'auteur du livre selnble oublier ... que l'alphabet l'este longtemps leur prelnier et unique livre . » (A. J.)

Tern1inons ces quelques réflexions par cette juste nlise en o'arde contre le .danger d'indiscrétion: « Insister SUl' le milieu ~roche (parents, faznille, situation, etc.) clevi~ndrait un lnar;que de tact. J'ai entendu bien des parents se plazndre de la preten­due curiosité d'une institutrice qui, ayant probablement mis à son programll1e l'étude de la famille, voulait connaître, outre la profession du père, son gain annuel, la composition des repa~, etc. Il est des questions qui ne doivent pas être posées, la discre­tion guidant toujours les rappoi'ts du maître et des élèves. » (C.D.)

(A suivre.) L. B.

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ùaissons les bourgeons éclore C'est au lend~main de Noël. On parle du froid, du charbon

et du ravitaillement, puis de la nuit .sainte. Mon interlocuteur, un jeune père de famille, raconte non sans chaleur le l'éveil de son petit garçon en face de la crèche et des cadeaux. L'enfant Jé­sus a bien fait les choses, !et une naïve prière jaillit du cœur in­nocent qui élneut les heureux parents,

Une scène pareille se renouvelle chez les grands-parei1ts, et la Inère, plus isensible, dit à son Inari « Mettons-nous à genou avec lui pour re1nercier le divin Enfant. »

Un autre souvenir noéliste, vieux d'une vingtaine d'années, remonte à };esprit ·du père. Garçon de quelque sept lans, il avait aussi eu la visite tant attendue la nuit de Noël, et lorsqu'il revint en classe, il s'empressa de (raconter sa joie à son maître: (~ Ce n'est pas le petit Jésus qui t'a apporté çà; ce· sont tes parents pendant que tu dormais», fut la réponse de ce sévère ·confident.

Celui qui l'apporta ces paroles sembla être 'encore sous l'in1.­pression de la douche froide; il ajouta: « On ne devrait pas dé­truire ainsi la confiance enfantine! »

Qui a raison? La froide logique est peut-être du côté de l'instituteur qui s'en est tenu au fait tout nu. Mais n'y a-t-il pas au-dessus du fait visible 'la ré~lité spirituelle, l'origine ,chrétien­ne de la coutun1.e noéliste? De plus ce jeune père :n'a-t-il pas eu l'intuition qu'il faut laisser l'esprit de l'enfant.. ..

« Un peu plus tôt, un peu plus ;tard 1 Qu'hnporte? Il finira bien par savoir! »

La question n'est pas oiseuse. La façon dont t'Cime enfantine passe de sa foi toute naïve à la confiance réfléchie, puis à l'as­sentiment raisonné importe fort au rythme de sa croissance

. spirituelle et à ses dispositions à l'égard des adultes. Le bourgeon prêt depuis l'automne attend l'heure de son

éclosion, sous peine d'avorter. En forçant son développel11ent, on l'expose aux infiltrations nuisibles, au gel printanier et au coup de soleil; si un froid persistant retarde l'éclatement des écail­les, le refoulement de la sève affaiblit la croissance.

La vie spirituelle de l'enfant a aussi besoin cI'être envelop­pée cie formes éphémères dont il ne doit pas se dépouiller trop tôt. Son œil tout neuf ' subit l'enchantement des choses et son imagination peuple l'entourage d 'êtres bienveillants ou 110S­tiles. C'est surtout son I110nde religieux et n1.oral qui s'appuie sur le concret : le bon Dieu qui voit tout, la Mère de Jésus qui est aussi sa 1nère, la conscience qui parle, la bonté à l'égard des ca­marades, ce ne peuvent pas être pour lui des notions abstraites.

Puis il ne voit pas le dessous des choses, heureusen1ent. 1n­génun1.ent, sans détour, il prend les Inots dans leur sens naturel;

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terrible il dénonce les r éserves des adultes, leurs euphémisInes mensongers, leurs conventions trompeuses.

Enfin l'enfant sent d'instinct la valeur du symbolisllle. Mê­lne notre langue savante n'étreint qu'une réalité appauvrie. Les expressions ünagées du parler populaire sont souvent plus près de la vérité que nos jugen1.ents abstraits.

Les notions ünplicites du jeune esprit ont besoin de ces façons enveloppées de désigner les êtres .et les faits, les vérités que l'adulte lui-n1.ên1.e ne verra qu'à travers un voile. Il faut res­pecter ce style provisoire jusqu'à ce que la croissance intellec­tuelle atteigne le niveau où le langage plus explicite est plus utile .

Le JJ1cLÎfJ'e de la vérité, LUlnière du Inonde, a agi de la sorte, mên1e à l'égard des apôtres, ses témoins intimes. Ce n 'est que pro­gressiven1ent, avec une sage gradation, qu'il les a initiés à ses mystères ineffables. Dans son discours après la Cène il leur dit : « J'ai encore beaucoup de ,choses à vous dire, I11ais vous ne les pouvez porter à présent. » (Joh. 16, 12.)

L'enfant ne peut pas encore se charger de notre science d'adultes, ni des notions religieuses abstraites, ni du code gé­néral des obligations, ni de nos subtilités. Qu'il lui soit loisible de l'ester enfan't et cie parcourir sans hâte les étapes de son évo­rution mentale comme les phases de sa cl'oissance corporelle.

Cette activité intellectuelle huplicite prépare la vigueur de son esprit qui s 'attarde avec fruit à l'école des choses. Quel 111.anque-à-gagner s'il ignore le charlue d 'une fleur, les ,caprices d 'une bestiole, les reflets d 'une jolie pierre! Avant de s 'avancer dans le vaste Inonde, il doit connaître son n1.icrocosn1.e.

Sa versatilité 11.1. ên1.e, son hUlneur de papillon, son dynalnis­m e prÎlnesautier le prO'l11ènent à travers son paradis.

Grâce à une lente ll1atUl'ation, . le jeune esprit passe sans heurt et sans désenchantement 'de l'implicite ù l'explicite, du syn1bolisme à la l'éaJité non revêtue de lCl forme cl'elnpl'Lll1t.

Il est d'ailleur clair qu'il ne convient pas d'insister outre Inesure sur les détails syn1.boliques, au point d'obscurcir la vé­rité. Aucune pieuse tron1.perie ! On détruirait par . là le fonde­n1.ent de la croyance.

Toute la diplomatie n1.ensongère que l'enfant perce à jour, l'astuce des réticences, les exagérations de la flatterie, les intri­gues de la vanité, les nlaiadresses d'un systèn1.e d'én1.lltion indis­cret, les injustices de la partialité blessent le sens droit d 'un jeu­ne esprit innocent.

NIais ce qui atteint l'âlne au plus vif, c'est ce qui lèse sa pureté, sa chasteté. Rien ne ternit le regard comme cette cor­ruptiOli -Ià. D'après la presse, on vient d'interdire dans le Tessin entre autres les bals d'enfants. Quelle loi peut peIID1.ettre des ·ex­hibitions qui déchirent brutalen1ent l'enveloppe protectrice de l'enfance?

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« La lalnpe .de ton corps est ton œil, dit le Sauveur. Si ton œil est sinlple, tout ton corps sera lumineux:.. (Matth. 6,22).

La lampe de l'âme enfantin) c'est son regard simple de con­fiance spontanée.

N'aveuglons pas .ce regard par les rayons crus d 'une fausse initiation.

Laissons le bourgeon éclore spontanément, sans le forcer avant l'heure, sans le retarder artificiellement. G. C.

fI un jeune technicien J 'ai lu avec intérêt votre article dans lequel vous laissez

transparaître votre reconnaissance au Directeur de l'Ecole Nor­male et aussi vos scrupules de conscience devant les problèlnes moraux de l'éducation en commun.

Monsieur le Directeur vous a rendu attentif aux diffic.ul­tés que le débutant rencontre dans l'art d'enseigner. Il convien­drait de se pénétrer du sens profond de l'éducation dont la tech­nique consiste à prendre les enfants cornane ils sont, dans le lni­lieu où ils se trouvent pour en faire des hommes librement dis­ciplinés et scrupuleux dans l'accOlnplissement de leur devoir. L'instituteur n'est-il pas l'éducateur délégué par la famille, l'Eglise et l'Etat? Il a pour n1ission de voir dans un enfant non seulement ses défauts Inais surtout l'iInmortalité de son ân1e.

Vous dites ,que l'elnploi du temps à l'école est chose facile à réaliser et que moins d'une heure après la rentrée scolaire, tous les élèves avaient et occupaient leur place. Vous avez vrai111ent de la chance ! Personnellement, lorsque j'ai débuté dans l'en­seignement, il m 'a fallu trois Imois environ pour établir un em­ploi du temps .convenable. rationnel. Dans une école à trois de­grés, il y aurait presque un Inanque de scrupule à ne s'occuper que du degré supérieur, laissant aux cours, nl0yen et supé­rieur, le soin d'aller leur train de sénateur. Ne vous selnble-t-il pas que lorsque vous aurez trouvé le n10yen d'elnployer d'une fa­çon scrupuleuse vos douze de,mi-heures de la journée éducative, la suppression de la chaise du l1laître s'imposerait ?

« Des enfants arrivent en retard. Je les gronde, mais je n 'ose les en punir, etc.» Conséquence: Faire ressortir les avan­tages de l'exactitude en arrivant soi-nlême toujours avant l'heure. « Il en ,est qui se présentent avec les mains, le cou, le visage malpropres, etc. » Faire ressortir que la propreté extérieure es t ' souvent aussi l'im.age q,e la blancheur de l'âIne.

« Au cours de la leçon suivante, j'avais à parler de l'obéis­sance et du respect filiaux, nlais je n',~gnorais pas que certains parents n'en étaient pas clignes.» Montrer que les parents Im é-

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ritent toujours l'estime des enfants, même si leur vie n'est pas sans taches.

« J'ai dans ma classe quelques gavroches très éveillés qui gênent le travail de leur voisin. Victimes de leur première édu­cation, etc. » Il y a toujours Inoyen si l'on veut, de les occuper utilement: Ecriture, copie, lecture individuelle, etc.

En tenninant votre exposé, vous invoquez l'esprit de charité. On dit même que cet esprit est la base de la religion. Dans l'é­ducation, l'esprit de charité consiste à aimer tous les élèves avec impartialité, avec justice. Il est recommandé de s'appuyer sur la technique pour descendre au niveau des élèves. Un pédago­gue disait ceci: Il y a de l'intelligence à diriger sa classe avec bonté afin de développer la vertu chez les enfants.

Un vieux Régent.

PS'Sfchologie éducative Il semble qu'on oublie un peu l'étude .de la !psychologie dans

la tâche difficile mais profondément belle de l'éducation. Il est vrai que c'est tout un art que de pénétrer les secrets de cette science qui s'occupe des sentiments les plus intiJn1.es de notre âme. La psychologie offre un vaste champ tà l'investigation des éducateurs et sa connaissance peut leur rendre d'inappréciables services. Une école, n'est-ce pas un petit nl0nde? L'instituteur qui a pour mission de forIner des élèves ne réussira dans sa tâ­che que s'il sait les aimer; alors ceux-.cÏ à leur tour lui ténl0igne­l'ont leur affection selon la loi communicative de la réciproeité. On entend parfois idire qu 'un maître réussit brillamment dans son école. On peut 'le croire, l11als ces appréciations sont souvent trop individuelles . Personnellement, je crois qu'un lllaître ou une Inaîtresse dirige brillamnlent sa classe /lorsque tous les élèves peuvent dire: « MlOn régent est sévère, mais il est bon et ~l11par­tial. »

La connaissance de la psychologie est indispensable dans l'éducation; il faut d'abord bien se connaître, car on ne peut de­n1ander aux élèves 'ce qu 'on ne peut réaliser soi-mênle. Un 1110-dèle qni a perdu son harnlonie ou dont les lignes s'effacent un peut trop, doit disparaître de la vue des enfants. Ceux-ci imitent a veuglément ce .qu'ils voient; ce penchant à l'imitation qui peut rendre de précieux services est quelquefois regrettable. Il y a quelques années j'étais en r,elation avec un vieil instituteur qui adorait secrètement le « thé d'octobre » . Vous devinez le tableau: lorsque du haut de son pupitre le maître au nez légèrement tein­té de violet ~ par respect du devoir ou !pour suivre son plan­horaire, parlait des bienfaits de la tempérance, ses élèves se poussaient du coude et souriaient en tapinois. Ce fait vécu In1.on-

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- 3,62 -

tre n~ieux que des paroles la valeuT de l'exeluple en éducation. Pour tern~iner .le voudrais simplement Inanifester un désir: « L'~cole ~rilnaire » com~rend une partie pédagogique et une partIe pratIque. Ne pourraIt-on pas iprévoir une troisièn~e partie traitant de la psychologie appliquée à l'éducation? De nonlbreux éducateurs seraient capables de ,donner de précieuses indications à leurs collègues. Est-ce la nlodestie ,qui les elnpêche d'écrire? ils ne sauraient décenlment arguer d'un manque de temps.

l'I1. 1\1.

ùe surmenage Dans la Revue Internationale de l'Enseignel11ent 1\1. Jules

Toutain, Directeur d'études à l'Ecole des Hautes-Etud~s compte les heures de travail d 'un élève de sa génération: '

Par conséquent si nous ajoutons aux séances ordinaires les classes de dessin , ~ous avions de vingt-deux à vingt-cinq heures de classe par semaUle, et nous avions de vingt-cinq à trente heu­res d'études ~u ly,cée. E.n y ajoutant les heures de travail passées dans la faul1lle, on arnve sans exagération au total ·de soixante heures par selnaine pour six jours, soit une luoyenne de dix heu­res par jour, les périodes de vacance exceptées, bien entendu.

M. Toutain dte quelques énlinentes personnalités qu'un tel réghne a fornlées :

,~st-ce q.ue vr~in~ent la génération dont je viens dé parler don­ne IlmpresslOn d un groupe d'h01nmes qui ont été sunnenés et qui dénotent un affaiblissement de la 'race? Non cent fois non. Le régime d'études que tous ces hmumes ont c~nnu a fait ses preuves.

. ,L'expél!ence prob?nte, d~ns cette question de slwn~enage, la vOlla. Contre elle, les ~eclmnat~ons ?es Inauv~is élèves et les plain­tes des parents abuses sont llnpulssantes, Inopérantes. S'il y a s~rn~el:age, .'ce ,n'est la f"aute ni .des horaires,. ni des études sé­neuses , InalS c est peut-etre la faute de la VIe de famiBe telle qu'elle est cülnprise aujourd'hui dans trop de maisons. '

Que l'on fasse con~prendre aux élèves, Inême dès le plus jeu­ne âge, la nécessité de l'effort, de l'ordre et de la lnéthode dans le travail. Ce qui nous paraît peut-être le plus dangereux dans ce~te campagne contre le surmenage dit scolaire, c'est qu'elle ,peut faIre crülre aux enfants et aux jeunes gens qu'il est Inalsain de se donner de la peine. Ne cessons pas, au contraire, de leur répé­ter le vers connu du fabuliste: « Travaillez, prenez de la peine. :.

La Fontaine est tOUjOUTS là pour nous enseigner la sagesse. , M .. Jea~ La~ro~x, professeur de philosophie ,au lycée de Lons­

le-SaunIer, etudIe egalement la question:

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. .. La campagne sur le surnlenage ne ,serait-elle pas caracté­l'istique d'une époque veule qui recule devant l'effort intelle'ctuel ? Et sans doute l'enfant qui passerait son temps à se promener à la campagne se porterait mieux que celui qui se penche, en ville, sur les livres et cahiers. Tout travail est pénible, le travail de l'es­prit plus que tout autre, et il n'est peut-être pas d'effort intel­lectuel qui ne se fasse, en une certaine mesure, ,au détriment du travailcroPQrel. Pourquoi trouve-t-on tant de médecins acharnés à dénoncer le surmenage? C'est ,qu'ils se placent au seul point de vue physiologique: il est naturel alors de s'élever contre le travail du soir et les classes de J'après-midi, de réclamer de lon­gues récréations dans la matinée. 'M'ais la .question est de savoi( quel est notre idéal, et si nous voulons que la France continue à rayonner par son intelligence. Si oui, il faut en prendre les moyens, qui ne vont nullement à ruiner la santé. Intellectualisme, dira-t-on avec mépris; mais nous ne voyons pas pourquoi le dé­veloppement de l'intelligence devrait être moins recherché que ce­lui du corps. Au cas mê'me où quelque sUDmenage viendrait à se manifester, nous avouons que, loin de le prendre au tragique, nous le trouverions presque naturel. ·Certains partisans de la haine des classes s'efforcent d'exciter l'ouvrier contre le jeune bour­geois qui, disent-ils, se repose jusqu'à dix-huit ou vingt ans. C'est à la fois odieux et absurde. Le sort de l'enfant qui fait des études n'est pas plus enviable que celui du jeune ouvrier qui travaille à l'usine. Mais il ne doit pas l'être plus, il doit l'être moins. En effet, ses huit ou dix ans d'études l'an1.èneront nonna­lement à occuper dans la cité une situation de direction: il jouira de plus d'indépendance, de plus d 'influence, sinon toujuors de plus de richesse, et il aura une vie plus agréable. Cela doit se conquériT, - et en quelque sorte s'acheter, - par une jeunesse plus studieuse: il serait in~moral qu'il en fût autrement. Lors­que l'enfant se plaint de trop de travail, répondez-lui que c'est ce travail même 'qui lui permettra d'occuper la position de son choix; j'ai souvent remarqué qu'il le comprenait fort bien, et si ses parents le lui répétaient un peu plus, tout irait nüeux.

Nous pouvons nous permettre d'ajouter que si les progranl­mes visaient pl1;ls à formel' l 'esprit qu'à le chcu'gel', 1a question du surmenage ne se poserait nlême pas. Dans la vie courante, bien des ,choses apprises sur les bancs de l'école ne servent pas direc­tement, mais elles servent à la formation intellectuelle et mo­rale qu'elles ont inculquée. « Instruire est peu, former est tout», rappelait dernièrement Monseigneur Delabar aux lecteurs de « l'Ecole ».

Connaît-on la définition 'que donnait du génie le célèbre in­venteur qui vient de mourir, Thomas Edison: « Le génie se com­pose d'un centième d 'inspiration et de quatre-vingt-dix-neuf cen­tièlnes de transpiration. »

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- 3f34 -

De l'utilité du dessin La durée des classes -est bien courte chez nous en Valais;

trop courte pour que le Inaître puisse donner la mesure de ses forces dans toutes les

l disciplines inscrites au programlne. Voilà

pourquoi il en est qui trouvent que l'enseignement de certaines Inatières devrait être supprÎl11.é dans les classes ,à 6 n1.ois, ou du Il1.oins qU'OIl devrait leur réserver une place beaucoup n1.oins h11. ­portante que celle prévue à l'horaire. Nous avons entendu derniè­rel11.ent un collègue qui s'exprimait de la sorte au sujet du des­sin. Nous ne partageons pas du tout son opinion.

Sans doute, à prelnière vue, on serait tenté de trouver super­flu l'enseignen1.ent du dessin à l'école. primaire: la lecture, l'é­criture, le ealcul, l'orthographe et la cOlnposition française sel11.­blent devoir y régner en n1.aÎtres absolus et accaparer tous les instants de l'instituteur et de ses élèves. Cependant si l'on veut prendre la peine d'étudier de près les avantages des autres bran­ches et de les con1.parer avec ceux qu'offrent les disciplines que l'on 111.et au prenüer plan, on sent qu'il nlest plus possible d'en contester l'utilité. Il en est surtout ainsi du dessin.

Le dessin exerce le coup d'œil, le rend sùr et délicat, habitue aux n1.·esures justes, .aux proportions hannonieuses. Il développe l'esprit d'observation, corrige bien des erreurs d'appréciation, donne ainsi la rectitude de juge111.ent et rend la main habile en perfectionnant le toucher; il est donc une heureuse initiation aux travaux nlanuels qui del11.andent de la précision et de l'habileté, Il développe le bon goût et constitue la plus channante des di&)­tractions. Or, l'hOlnune ne vit pas seulement de pain.

.l\fais ,le dessin donne à tous les 1TIoyens de tirer le n1.eilleur parti possible de la situation qu'ils sont appelés à occuper. Cha­cun peut être placé aujourd'hui dans l'alternative de déchiffrer un plan sommaire, d'établir un croquis rapide, de lire des cotes et de savoir les apprécier rapidenlent. En effet, le cultivateur n'a­t-il pas de plans à tir-er, des machines à étudier? Il in1.porte aussi que l'agencement de sa maison et des com1nuns soit bien co,n1. ­pris, que les travaux qu'il fera ou qu'il confiera soient bien exé­cutés, Ique , le jardin, le potager, le verger soient bien disposés . Tout cela devient plus facile avec le crayon à la 111.ain.

S'agit-il d'un ouvrier? Quel que soit son nlétier, il doit varier, renouveler, rajeunir son travail 's'i,l veut rester à la page et réussir. Qui pourrait contester ici l'utilité du dessin? Cette discipline n'est-elle pas, dans le cas présent, d'une valeur aussi gr~nde que le 'calcul, la lecture, la composition française ou l'orthographe?

Soit dans l'industrie, soit dans ,le C01n111erce, l'employé peut rendre de grands services s'il sait Idessiner.

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Mais il ne faudrait pas croire que le dessin reste l'apanage <de l'hom.me, bien loin de là . Il est peut-être /111..ême Inieux en rap­-port avec l'activité de la feml11.e, avec ses dispositions innées à la grâce, à la sensibilité, au bon goùt. Les travaux fén1Ïnins sont en effet presque tous basés sur le dessin. Confection de vêtelnents, travaux à l'aiguille, au crochet sont toujours expliqués en pre­mier lieu par le dessin. Il n'est pas jusqu'à la ménagère qui ne puisse ,tirer parti de ses connaissances en dessin pour orner son intérieur avec plus de goût et pour pratiquer cette belle vertu de l'économie dOlll'estique.

Ainsi qu'on peut s'en rendre con1.pte par ce bref aperçu, tous ou presque tous peuvent retirer un avantage ce-rtain du des­sin. C'est d'ailleurs un 11noyen et non le n1.oindre de comn1.uni­quel' le sens de l'esthétique à nos populations chez qui le goùt du beau inné, peut-être, est trop souvent étouffé par un vulgaire mercantillisme. .

Nous voulons le beau dans l'utile, jusque dans les objets de première nécessité qui doivent porter la marque de chez nous. Pour que l'alneublement, . l'habitation restent en hannonie avec le pays, avec nos mœurs et nos coutum.es, il faut que nos artisans, nos campagnards eux-l11.êmes sachent dessiner avec sùreté et jus­tesse les objets qui sortiront de leurs lnains. On ne peut être 11n bon ouvrier sans être quelque peu artiste.

En ouvrant aux hon1n1es eette source de l'art, on les rend lneilleurs et plus heureux: l'art est donc un élément moralisa·· teur·. A ce point de vue sachons tirer parti du dessin: que nos élèves trouvent du plaisir à Teproduire, à copier, à in1.iter et en­suite surtout à sortir quelque chose ·d'eux-mên1.es; qu'iis appren­nent il sentir l'ordre, la précision, la beauté, et qu'ils se complai­sent Ù Ile3 réaliser autant qu'il est en eux. Si nous arrivons à ce résultat nous aurons fait beaucoup PQur la conservation des beautés du pays, car nos enfants sentiront alors instinctivelnent ' l'han11.onie des choses et ils se garderont, devenus Ih0111.mes, de la détruire par de laides bâtisses ou par un rumeublel11.ent de mau-vais goût. Cl. B.

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Page 9: L'Ecole primaire, 31 mars 1941

PARTJIJE PRATIQUE

LANGUE fRANÇAISE Première semaine.

Centre d'intérêt: VERGERS ET FRUITS 1. RECITATION

Les cerises

Quelle chance pour les oiseaux 1 Pour les enfants, quelles surprises l Les pe1).tes vertes des coteaux Sont toutes rouges de cerises !

Dans son feuillage, à plein gosier, Il semble qu'on jase et qu'on rie: Pour les oiseaux, un cerisier Est une bonne. hôtellerie.

De ce ,jaune chardonneret Gorgé de vermeille cerise, Le chant semble plus gu~lleret : Ne dirait-on pas qn'il se grise? Piel'l'e Dupont.

Les fruits mûrs

La nature a versé sa COl'ne d'abondance Lourde des fruits qui sont la gloil'e du vel'ger, Et que la lnénagère aime à bien arranger Sur le noyer luisant de la vieille cl'édence.

Voici le raisin noir et le raisin aIizbl'é, La ponlme aux tons changeants, la poire bonne et belle, La douce reine-claude avec la mirabelle, La pêche rougissante et l'abricot doré.

Leur parfum pénétrant remplit toute la chambre; Et, quand la guêpe d'Ol' qu'attirent les fruits d'a-mbre, Guette la prune blonde ou le muscat vermeil,

A vec un linge blanc la bonne nlénagère Cache à la mal'audeuse et défend ·du soleil Le trésor saVOUl'eux qui garnit l'étagère. Hri Chantavoine.

Ex-phquel' les mots en ita.lique.

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II. VOCABULAIRE

NOlVLS. - Le verger, les fruits, les plates-bandes de fraisiers, les arbustes: groseilliers, frainboisiers; les arbres: cerisiers, pru­niers, cognassiers~ ponuniers, abricotiers, pêchers; le vignoble, la vigne, le raisin. Avec les fruits on fait des compotes, nlannelades, confitures, gelées, gâteaux, liqueurs, sirops, boissons. Confiserie, pâtisserie, confiseur, pâtissier, gâteau; éclairs, choux à la crènle, babas au rhunl, nlille feuilles, palnliers ... , farine, eau, lait, beurre, œuf, pate, cuisson, fonr, chaleur... Gourmandise, indigestion, égoïslne, envie, jalousie, générosité.

ADJECTIFS. Les fI' nits nlûrs, sucrés , acides, confits, âcres, fades, juteux, venneils , savoureux. Le jus épais, liquide, clair, limpide. Les confitures succulentes, délicieuses, sucrées, fer­Ines, nourrissantes, bonnes, appréciées, goûtées. Les gâteaux secs, fourrés, croustillants, crénleux, dorés, cuits, glacés. La pMe nlolle, douce, légère, fine, grasse, feuilletée, aigre, rance, fraîche. L'en­fant gounnand, égoïste, envieux, jaloux, raisonnable, généreux.

VERBES. - Cueillir, rmnasser, récolter, vendanger, gauler, porter, presser, conserver, étaler, sécher, suspendre, cuire, fabri­quer, confire, confectionner, tlllÛrir, sucrer, savourer, durcir, par­funler, fondre, goûter, apprécier, être gourmand, envier, donner généreuselnent, se rendre lnalade, clarifier, égrener, sortir, re­cueillir, recouvrir, éplucher, ranger, n1.arquer, désigner, Inanger, déguster, grignoter, -couper, casser, briser, rmnollir, servir, distri­buer, digérer.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le No du 15 octobre 1940.

Au Ijardin

.Jacques laboure son jardinet. De teInps en temps, le petit jardinier s'arrête, s'appuie sur sa bêche et s'essuie le front. Un instant, il abandonne son ouvrage et s'assoit sur un banc à l'om­bre d'une verte channille. Il s'étend, ses paupières se ferment...

S. DOD1pmartin.

Les fl'aises sauv,ages

Ah! la jol~e branche! C'est un plant plus beau et mieux situé qui a fourni cette branche-là. Huit fraises,dont la moins mûre est déjà rose, luettent leur vif incarnat dans la verdure des larges feuilles. Alors l'homme se souvient qu'il est père et qu'à la felll11.e joue un Claudinet de quatre ans. Il détache délicatel1.1ent la branche chargée de fruits, et la dépose avec précaution sur son gilet, tout heureux de la joie qu'il causera à son chéri, lorsqu'il ltti remettra, au goûter, les belles fraises. E. Guillaumin.

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Les premières e'erises

Mariotte trouvait les cerises délicieuses. Il ·faisait doux. Des souffles de vent balançaient l'arbre ,comlue un navire. Les feuil­les, sans cesse remuées, laissaient pas~er des caresses obliques de soleil. Les bonnes cerises! Elles avaient des lueurs si tentantes et elles étaient si appétissantes dans leur chair venneille! :Mariotte les mangeait par poignées. La cerise, c'est le premier fruit, un fruit de Inai, un fruit-fleur. C'est le début de ce grand confiseur de soleil qui opère là-haut.

Les cerises doivent être 'croquées sur le cerisier un soir de printemps. On leur 'fait la chasse sous les feuilles; 'd'une ll1ain, l'on en ranlène ,de 10uI~des grappes, de ces grappes inaccessibles qui reluisent ironiquement sur les ·bords. Et lorsqu'on a réussi à conquérir une de ces branches, à en cueillir les fruits, à les savou­rer sous le soleil tiède qui vous enveloppe conune un nuage de nliel, cela est délicieux.

Là-bas, dans le Nord, ,au sein des villes brunleuses, il y a des Méridionaux exilés qui pleureraient parfois, si pleurer n'était pas un peu ridicule, en songeant que, jalnais plus sans doute, ils ne Inangeront ainsi des cerises sur des cerisiers. ' Jean Rameau

Les cerises

Robert a grÏJmpé SUl' le cerisier. Les fruits mûrs se balancent en grappes rouges que Robert cueille avec joie. Le gounnand ! Il savoure celles qui craquent sous la dent. Sa figure est rayée de l?ngues lignes rougeâtres : ce sont les traces de sa gourmandise. Jeanne, sa sœur, attend en bas que son frère songe à elle.

« Tiens, voilà pour toi ! » Et les cerises tOlnbent par grappes, par paquets, dans le panier de Janine, qui rit de plaisir. Le telups-des cerises est bien agréable. Auger.

Les framboises

Quand nla. grand'tante Ine permettait cl' aller dans son jardin, elle ne manquaIt pas de me recommander, en grossissant sa voix : 4( Surtout ne touche pas aux framboises, je les ai conlptées ! » Au bout de cinq minutes de promenade, je ne résistais plus à la ten­tation et, pour m'encourager, je répétais, en lorgnant les fram­boises: « C'est iIupossible que la tante Thérèse ait pu les cOll1pter toutes.» J'en mangeais quatre ou cinq, puis, après avoir bien

'joué, je m'en revenais d'un air innocent vers la chambre de nla -grand'tante, sans me douter que la parfum du fruit défendu était re~té sur mes lèvres. « N'as~tu touché à rien? » Et comme je ju­raIS que non: « Approche, souffle 1 » Je m'exécutais. Alors, elle

, levait le doigt, et roulant de gros yeux: « Tu as mangé -des frall1-boises! » Je me voyais honteusement 'forcé de' confesser ma faute.

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Un beau jardin

C'était un vaste jardin d'ombre fraîche et verte, avec des al­lées qui allaient se perdre, jaunes et cra.quantes de cailloux étin­celants, sous la voûte obscure des branches entrelacées.

D'un côté, derrière des Iuassifs qui bornaient la vue; il y avait un petit mur bas, par-dessus lequel on apercevait un vaste potage,r où un chat guettait des IUlllots, où brillaient des cloches à melons d'un gros verre épais, irisé, où des fraises géantes rou­gissaient au bord des aHées ratissées, où les fruitiers taillés dé­veloppaient leurs ranleaux obéissants le long des fils de fer ten­dus ... Ailleurs, une serre bOlUbait au soleil sa carapace' de Iué­tal et de verre, sous ses paillassons; et quand on y entrait, on était suffoqué par l'odeur ~touffante des fleurs, l'atmosphère surchauffée, les émanations du terreau. Des lézards donnaient, inlInobiles sur les rebords de brique des châssis; puis, brusque­!lllent, Hs tournaient leur col élastique, dressaient leur Iuenue tête ' serpentine à l'œil vif, et s'enfuyaient d'wle souple glissade, adhé-rente aux plans verticaux... E. Henriot.

Exercice§ d'application

Voir le No du 15 octobre.

IV. G01V!POSITION FRANÇAISE

La phl'ase - le paragraphe - la rédaction

REDACTION. - La cueillette des cerises. - Il faut suivre l'ordre voulu .pour la cueillette.

Plan possible: les préparatifs de la cueillette (échelles et pa­nier); ~ la cueillette proprelnent dite (les enfants aux basses branches, les femmes et les jeunes filles sur les échelles, les gar­çons dans les arbres); - 'les propos échangés au cours de ce travail; - le retour à la n1aison (les enfants ont des cerises en guise de boucles d'oreilles).

Rédaction en deux paragraphes. Sujet. .:..- Pourquoi les cerises sont nleilleures sur l'arbre?

Nndications. - 1. Les cerises du ll1archand : meurtrie par le cahot des voitures, salies par la poussière du chemin de fer, ma­nipulées par des doigts douteux ...

2. Les cerises qu'on cueille SOi-Iuêlne sur l'arbre: propres, fraîches ,- on a le Ichoix -la joie de les -disputer aux loriots et aux merles, le plaisir d'être à califourchon sur une branche so­lide, etc ...

1. Si l'on vous donnait un petit coin de jardin qu'aimeriez- ­vous à y planter? Pourquoi?

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II. Décrivez le jardin de vos parents et dites quel est dans ce jal1din le coin que vous préférez.

III. Décrivez un jardin potager que vous avez vu et ob­sel' ez ·le jardinier au travail.

IV. Un jardinier dont vous êtes allé voir le jardin vous ex­pose ses craintes et ses espoirs, racontez cette conversation.

Sujet développé. - ~~10n père bêche. (Mimer ou observer.) Questionnaire. - En :quelle saison et à quel nl0lTlent votre

père se prépare-t-il à bêcher l~s plates-bandes de son jardin? -COlnl11ellt s'est-il vêtu? Chaussé? Coiffé? -- Quel ~util tient­il à la lnain et con1Jl1lent le tient-il? - De queUe manière l'el1-fonce-t-il dans la terre un peu dure? r- Que fait-il de chaque nlotte de terre? - Comment est le dessus de la plate-bande? -Que sèmera-t-il ou plantera-t-il dans cette plate-bande?

--< Ecrivez à un ami pour l'engager à tplanter des arbres fruitiers. L

- Notre cerisier aux quatre saisons de l'année.

Deuxième semaine.

Centre d'intérêt: A LA FERME Nota,' Pendant ce centre d 'intérêt, nous attirerons l 'attention

des enfants sur l'iInportance de l'agriculture; sur la nécessité dans laquelle se trouve aujourd'hui notre pays de ne laisser aucun terrain inculte si nous voulons éviter la :falnine. Nous leur di­rons deux mots du plan vVahlen, sans entrer dans des détail') que les élèves ne saisiraient pas. Nous leur ferons ,voir la no­blesse du travail des <:hanlps et nous nous efforcerons .de les retel il' à la terre.

1. RECITATION

La fermière

Connaissez-vous, près du grand bois, La ferme de Jeannette,

Où les oiseaux, toujours en voix, Chantent leur chansonnette?

Si le hasard conduit vos pas Près de ce doux. asile

Entrez sans peur, n'hésitez pas, L'accès en est facile.

Vous partirez le cœur content, L'âme exempte d'envie

Plus tard, vous penserez sou vent A la fermière alnie. F. Comte.

La ferme

Dans la plaine onduleuse et nue, Sous les brumes d'un ciel d'hiver, La ferme isolée est perdue Ainsi qu'un îlot dans la mer.

A peine un fil bleu de fll/nlée Au piéton la montre de loin, Quand dans sa course accoutulnée Du bois noir il tourne le coin;

Et le soir, ila rougeur de l'âtre A travers la vitre qui luit, A peine la désigne au pâtre Poussant json troupeau \dans la nuit.

Parnli la bruine et le givre Elle dort d'un profond sonuneil, Mais en nlars on la voit revivre Aux tiédeurs du premier soleil.

II. VOCABULAIRE

A. Thew'iet.

Mots groupés d'après le sens. - a) Ferme, bâtiment, nlétai­l'ie: grange, hangar, relnise, appentis, grenier, charrette, chariot, tombereau, écurie, 'collier, harnais, l'atelier, stalle, étable, crèche, basse-cour, bergerie, ... pressoir, cellier, fruiterie, laiterie, atelier de réparations , ... pâturage, verger, rucher. Métayer, ferulier, do­Inestique, journalier, charretier, servante, valet de ferme, jar­dinier, palefrenier, bouvier, vacher, berger, ·chevrier, maquignon, boucner ...

b) Donner une épithète aux mots suivants: une bonne 'métai­rie; une exploitation ... agricole; une ferme ... modèle, importante, normande ... ; de... vastes bâctiments; des hangars... solides, proté-gés, dallés, ... ; des granges ... encombrées, délabrées, poussiéreu-ses, ... ; un ... important matériel de culture; des instruments ... ara-toires, perfectionnés, modernes; des équipages... complets; des charrettes ... lourdes, pesantes, remises à neuf .... ; des chevaux de labour.

c) Former avec les verbes suivants une courte phrase ·com­prenant un nom sujet accom.pagné d'une épithète et un ou plu­sieurs compléments: affermer (donner ou prendre à ferme) , .. ' louer,... exploiter,... visiter,... s'étendre,... aligner,... char­gel', ... engranger, ... atteler, ... lier, ... enjuguer, ... surveiller, distri­buer, embaucher, passer un contrat.

NOMS. -- Un tracteur, le hersage, le sarclage, le roulage, la houe, le pic, les plantations, le buttage, les semailles, la fenai-

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son, la 1110isson, les battages, la vanneuse, le Imonte-paille, la lo­comobile, les vendanges, les charrois, laJumure, un alnendenlent, les engrais, le rendelnent, la production, le ferlnage, le n1étayage, une exploitation.

ADJECTIFS. - Une terre féconde, fertile, stérile, lourde, légère, froide, labourable, arable; un tracteur puissant, un la­bour léger, superficiel, profond; une plante unie, large, étroite; une prairie naturelle, artificielle; une culture intensive, extensi­ve, annuelle, bisannuelle, périodique; une espèce sélectionnée.

VERBES. - Le paysan défriche la terre, épand le fum.ier, retourne le sol; il l'amende, l'engraisse, l'enseu1ence; on fane l'herbe, on glane les épis, on vanne le grain, on le trie; on chaule les arbres, on sulfate; on charroie, on engrange, on modernise la culture, on intensifie la production.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le No du 15 octobre 1940.

Le réveil de la ferme

La ferlne est pleine de bruit. Dans la cour, le coq, les pou­-les, le chien, tout va, vient, caquette, aboie. Dans la cuisine, la cuisinière appelle quelqu'un; les ,casseroles tintent, le feu pétil­le; les portes s'ouvrent et se ferm.ent. Puis, tout-à-coup, tout s'é­

,claire; le soleil paraît enfin, il étincelle conm1e de l'or. Erckmann-ClwtJ'ian.

Tracteur au travail

Le tracteur avance lourdelnent, avec un ronflement gros­sIssant. Parfois les racines sont si résistantes que le lourd engin, se secouant par dellx fois SUl' place, cOll1une un n10nstre qui se courrouce, s'arrête ünpuissant. Les larges roues dentées patinent,

'hachant le gazon nlaigre, la terre trouée. Olivier fait marche ar­.. rière, et le tracteur repart à la Tnême allure, lourde, obstinée.

~Maria Borrély.

Le chalet

Les ,chalets de Lars font songer à des challlnières irlandai­'ses; une cabane en planches coupée en deux par une cloison, sert de cuisine et d'atelier pour la fabrication des fromages; à côté, séparée par une mare de purin, se trouve l'étable où gîtent pêle­mêle des chèvres, des cochons noirs, une dizaine de vaches, une jument et son poulain. Au-dessus de l'étable Tègne le fenil qui est aussi la chanlbre à coucher. Les chaléyans sont de bonnes gens à m.ine souriante et hospitalière. A. T heuI'iet.

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La vie à la campagne

Le bois Inort dans les forêts voisines ·était en abondance et presque en non valeur. Il était permis à n10n père d'en tirer sa provision. L'excellent beurre de la montagne et les fromages les plus délicats étaient ,con1lnuns et coûtaient peu. Le vin n'était pas cher et 1l110n père lui-lnêlne en usait sobrelnent. ',Marmontel.

A la ferme

Les bœufs rentraient du labour, la fenne s'anin1ait. Ac­couplés par deux ou trois paires, ils arrivaient traînant leur li­mon, le lllufle soufflant, les cornes basses, les flancs én1us, avec de la boue jusqu'au ventre. Les anin1aux de rechange qui n'a­vaient pas h~availlé ce jour-là 'mugissaient au fond de l'étable en entendant revenir leurs actifs compagnons. Ailleurs, c'étaienf les troupeaux déjà renferlnés qui s'agitaient dans la bergerie, et des chevaux piétinaient et hennissaient, parce qu'on remuait du fourrage au-dessus de leurs n1angeoires. Eug. Fromentin.

Visite d'une fel1me normande

La grange était voûtée COlnme une cathédrale avec des ar­ceaux de brique se posant sur des murs de pierre.

Pour divertir les lnessieurs, une servante jeta devant les poules des poignée d'avoine. L 'arbre du pressoir leur parut gi­gantesque, et ils n10ntèrent ' dans le pigeonnier. La laiterie spé­cialement les élnerveilla. Des robinets dans les coins fournissaient assez d'eau pour inonder les dalles; et en entrant, une fraîcheur vous surprenait. Des jarres brunes, alignées sur des claires-voies, étaient pleines de lait jusqu'aux bords. Des terrines Ilnoins pro­fondes contenaient de la crème. Les pains de beurre se sui­vaient, pareils aux tronçons d'une colonne de cuivre, et ,de la Inousse débordait des -seaux de fer-blanc, qu'on venait' de poser par terre. Mais le bijou de la fern1e, c'était la bouverie. Les bar­reaux de bois, scellés perpendiculairelnent dans toute sa lon­gueur, la divisaient en deux sections : la première pour le bé­tail, la seconde pour le service . On y voyait à peine, toutes les meurtrières étant elo'ses. Les bœufs mangeaient, attachés à des chaînettes, et leurs corps exhalaient une chaleur que le plafond bas rabatfait. Mais quelqu'un donna du jour, un filet d'eau tout à coup se répandit dans la rigole qui bordait les râteliers. Les mugissements s'élevèrent, les cornes faisaient un cliquetis de 'bâtons. Tous les bœufs avancèrent leurs Inufles entr-e les bar-.l'eaux et burent lentelnent. G. Flaubert.

Exercices d'application

Voir le, No du 15 octobre.

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IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

REDACTIONS. - 1. Décrivez la cour d'une ferme à l'heure que vous ainlerez le mieux en vous attachant aux détails qui ca­ractériseront cette heure.

.II. Vous allez avec votre lllruman le soir, donner le grain à la volaIlle et ramasser les œufs, décrivez ce qui se passe autour du poulailler et dans 1e poulailler. ' -

III. Décrivez une ferme abandonnée, en supposant les rai­sons qui ont pu déternliner l~ propriétaire à laisser sa lnaison tomber en ruines.

IV. Le réveil de la ferme. Premiers bruits, appels, mouve­ment, départ pour le travail.

Observation directe ou souvenirs. - a. Vous avez sans 'doute eu l'occasion d'observer une charrue.

1. Quelles en sont les parties essentielles? (Le soc le ver-soir, l'âge.) ,

2. Quelles en sont les parties secondaires? (Le coutre" le talon, le régulateur, le 'crochet d 'attelage, les mancherons.) ,

b. Quels sont les objets dont se sert le laboureur pour atteler ses chevaux?

c. Indiquez les actions effectuées avec les parties -seco~dai­l'es de la charrue? (Le coutre fend la terre; le talon soutient le soc; le régulateur règle, modifie la largeur de la raie, la profon­deur du labour; 1es mancherons permettent de diriger la 'charrue.)

d. Comparez une charrrue en lnauvais état à une charrue en, bon état. (COlnment sont le soc, le versoir, les mancherons, la pemture, etc. ?)

- Décrivez en un paragraphe une felllllne donnant le orain à la volaille. 0

- Décrivez en -un paragraphe des poules picorant le hunier de la ferme.

- Décrivez en un paragraphe les canards sur la lnare de la ferme.

, !e serai agri~ulteul'. L:s joies de l'agriculteur. Les peines de 1 agrIculteur. Apres une nuIt de gel le paysan se rend dans son verger ou dans ses vignes : observations, réflexions.

Les mots, comme l.es hommes, ne valent qu'autant qu 'ils sont à leur place. Rivarol.

tCe n'e-s·t que par -des corrections mal entendues ,qu'on a rendu obstinés plUSIeurs enfants qui, sans cela, eussent été fo!rt souples et fort traitables. Locke.

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Leçon de choses Promenade dans la campagne

Nota. - Cet exemple se rapporte à un pays de petite culture. L 'adapter aux caractères particuliers de chaque région.

Caractères essentiels de la région. - Notre COllllllune est tra­versé par une petite rivière tranquille qui coule dans une plaine étroite, liInitée par des pentes nlodérée~. Celles-ci donnent accès à des plateaux ondulés qui s'étendent jusqu'à de hautes collines ; plus haut se dressent des 1110ntagnes qui bornent l'horizon. Al­lons visiter ces différentes parties.

Près du village. - Voici d'abord des jardins potagers avec quelques vergers. Pourquoi sont-ils près des habitations? Les jardins sont entourés de haies ou de palissades, les vergers sont :parfois clos de InlUS. Chercher pourquoi. Certains renfennent une cabane ou une nlaisonn'ette . A quoi sert-'elle? A quoi utilise­t-on les nlurs des vergers?

Le long de la l'Ïvièl'e et clans la plaine. - La rivière est pres­que partout bordée d 'arbres ou d 'arbustes. Par leurs racines ils retiennent la terre des berges. Ce sont surtout des peupliers, des vei'nes, des bouleaux, car ils aiment les sols humides ,et leur ombre étroite ne nuit pas aux cultures. Voici un barrage. Re­marquons le canal de dérivation. Il aboutit à une scierie, à un llloulin, à une usine. Voyons COlllllnent l'eau fait tourner les nla­chines.

Traversons la petite plaine. Elle est arrosée par des fossés d'irrigation dérivés de la rivière et occupée presque uniquelllent par de grasses prairies où paissent des bœufs et des vaches. L'her­be pousse drue et vigour,euse, car ]e sol, déposé autrefois par la rivière, est profond, un peu argileux et bien arrosé.

SUl' les flancs de la vallée. -- La végétation change brusque­lnent. A cause de la pente, il y a un peu de terre végétale et le sol est -sec. Sur ·le flanc tourné au midi, des lnurs en pierres sè­ches retiennent la terre sur de petites terrasse où prospère la vi­gne qui -aüne la -chaleur et ne craint pas la sécheresse, car elle a de longues racines. L'autre flanc de la vallée, exposé au nord, est rocailleux et peu fertile. C'est surtout le domaine des forêts.

SUI' le plateau. - Ici donlinent les chanlps labourés entrenlê­lés de petits bouquets de bois. Les cultures sont variées, car la nature -du sol n'est pas unifornle. Voici des champs de blé, d'a­voine, de fraises, de pomlnes de terre. Le sol est compact. pro­fond, assez argileux. Plus loin, ce -sont des trèfles, des luzernes. Le sol est plus léger, plus meuble; il est surtout calcaire. Aux endroits trop calcaires (couleur blanche), on l'amende. Là-bas enfin dOlninent des champ sableux. Les récoltes y sont maigres;

. on doit funler souvent.

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HIST()IRE

Les PQ~sans au X\7HIe siècle La Suisse du XVIIhne siècle était, plus qu'aujourd'hui, un

pays essentiellenlent rural.

1. Les charges du paysan. - A cette époque le paysan suc­combe sous le fardeau de charges lourdes et nlultiples.

Il supporte des charges qui vont toujours en s'aggravant: capitation, plus ou moins lourde selon les régions, aides, ga­belle, corvée, et, surtout, taille. Celle-ci, qui constitue l'impôt fon­cier ou direct, est particulièrelnènt redoutée tant par la redevance qu'elle représente que par son lnode de perception.

Le paysan doit encore faire face à des droits féodaux de ioutes sortes: on peut fixer à une trentaine le nOlnbre de rede­vances différentes qu'il paie aux seigneurs ou aux villes. Ce sont, par exemple, la taille seigneuriale, dont la quotité varie d'un lieu à J'autre; le droit de banalité, c'est-à-dire · le pouvoir qu'a le sei­gneur d'obliger le paysan à utiliser, lnoyennant redevance, le nloulin, le four, le pressoir seigneuriaux et seulement ceux-là; le droit de chasse, particulièrelnent haï du 'cultivateur, puisqu'il expose ses récoltes à être foulées et saccagées par les chevaux, les gens, les chiens du seigneur. Ce sont, encore, le droit de co­lombier (les pigeons du château vivent sur le grain du labou­reur); le droit de pulvérage, prélevé sur les troupeaux qui tra­versent ,le domaine seigneurial, en raison de la poussière qu'ils soulfvent ; celui de banvin, qui elnpêche les paysans de vendre leurs denrées pendant un cert'ain temps, afin que le seigneur puisse écouler les siennes sans concurrence; le droit de cham­part, qui consiste en un prélèyement sur les récoltes (par exenl­pIe, pour la moisson, une gerbe, en général, sur six); les droits de péage; la corvée seigneuriale, etc., etc ...

Toutes ces charges sont très impopulaires. Celles que per­çoivent les seigneurs et les villes le sont d'autant plus qu'elles ont perdu leur justification, c'est-à-dire la protection accordée par le seigneur au paysan lors de l'insécurité des temps féodaux.

2. La condition du paysan. - Les charges Inultipliées écra­sent l'agriculture. La 1l10itié et quelquefois les deux tiers -du gain annuel du paysan sont pris par les divers iInpôts. M,algré l'âpreté au travail, la terre produit peu. Aussi la nlisère est-elle fré ­quente et profonde.

Dans la plupart des pays la maison du paysan est ,en gé­néral une masure ,construite en pierre sèche ou en pisé, couverte de c~aume, souvent sans fenêtres. Pas de pl-ancher: un s.ol de

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terre battue. Quand des fenêtres existent, elles sont dépourvues de vitres. Le mobilier est extrêmement sOIDlnaire et grossier.

3. La nourriture. - En dehors des années de famine, la nourriture du paysan est tout à fait so:mnlaire. Il vit uniquenlent delS produits de son sol.

4. Fmllines et Inisère. - La faible production agricole en· gendre la nlisère paysanne. La moindre disette, alnplifiée dano.; ses conséquences par les entraves apportées à la circulation des grains, donne naissance à la famine. Il ne faut pas s'étonner sj les paysans placés dans une telle situation ont essayé à 11laintes reprises, dans tous les pays, de se soulever eontre les seigneurs ou contre le gouvernement des villes .

En Suisse pourtant, la situation était moins défavorable.

SCIENCES

Le bourgeon du marronnier: un poupon bien emmailloté

Conseils: Le 111aître l'eJlnettra à chaque élève un rameau mu­ni de ses bourgeons, afin que l 'observatjon puisse se faire fa­cilement.

I. Le bourgeon est le berceau des fleurs et des feuilles.

Voici une branche de lnarronnier, regardons les bourgeons : Il y en a qui se dressent à l 'extrémité des tiges et des

branches qu'ils doivent prolonger, ce sont les bou'I'geons termi­naux. D'autres poussent à l'aisselle des feuilles et s'y développent

, en rameaux, ce sont les bourgeons auxiliaires. Voici des bourgeons de lilas , de peuplier , de poirier, de vi­

gne. Dessinons-les. Qu'est-ce donc qu'un bourgeon? C'est un bébé-raIl1éau qui

contient les feuilles et les fleurs à l'état d'ébauche. C'est en que1-que sorte le berceau des fleurs et des feuilles .

H. Les bébés e.Jnmaillotés.

Les bourgeons doivent passer l'hiver. Il est donc indispensa­ble que, jusqu'au printenlps, les organes délicats renfermés en eux soient à l'abri du froid, de reau et des insectes ennemis. La nature a elnmailloté soigneuselnent les petites feuilles et les pe­tites fleurs dans le berceau.

Il y a d'abord une cuirasse dure et coriace: les écailles. Détachons-les d'un bourgeon de 111aITOlU1ier; il y en a quatre ran-

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gées recouvertes d 'un enduit résineux qui les garantit contre la pluie, le froid et les insectes.

Il y a alors une petite fourrure. Regardez les jeunes feuil­les recouvertes de poils au-dessus des écailles.

Coupons un bourgeon. Bébé-feuille ou bébé-fleur repose dans un lit doux et ,chaud de coton. Vous connaissez les bourres de coton -des peupliers qui jonchent le sol au printelnps.

Ainsi protégé, ainsi emlnailloté, le bourgeon attend la déli­vrance du printen1ps.

III. Le bou.rgeon se réveille.

Au .printemps, la sève In10nte avec force de la terre et enva­hit les bourgeons. Les feuilles et les fleurs se réveillent, grandis­sent, gonflent les bourgeons qui s'entr'ouvrent par le son1n1et. Les feuilles sortent tantôt planes (lilas), tantôt plissées en éven­tail (lnarronniers), tantôt roulées en cornet (lnuguet), croissent et s'étalent à l'air et à la lumière.

IV. Bo·urgeons à bois, bourgeons à fruits.

ExalnÜ10ns .ces bourgeons de poirier. Les uns sont allongés, étroits, pointus ; les autres sont gros

et courts. Ouvrons les pren1iers : il y a une toute petite feuille dedans. Ce sont des bourgeons à bois. Ouvrons les autres. Ils sont blanchâtres; ce sont des fleurs qui y dorment. Ce sont des bourgeons à fleurs.

Observez ces deux sortes de bourgeons sur les pon11niers, les pêchers, les abricotiers . Regardons ce rameau .de vigne. Tous les hourgeons ont la l11êlne fonne. Ils donnent à la fois des fleurs et des feuilles.

V. Dessinons, observons, cherchons .

Observez un bourgeon de mars en octobre et dessinez les différents changen1ents (emploi des couleurs indispensables).

Observez la forme, la ,couleur et le volUime des bourgeons sur plusieurs espèces d 'arbres ou d'arbustes. Dessinez-les.

Observez et dessinez l'œil d 'une pon11ne de terre.

La justice est faite pOul' dominer l'opinion et non ,pour se lais-ser ·dominer pal' elle. iMe Lenté.

* * * Les coups 'sont pour les bête·s , qui n'entell1'dent pas raison: qui y

est une foi·s accoutumé n e vaut plus rien. Térence.

Les CheVE'llX blancs ne .font pas la vieillesse, et le cœur de l'hom-me n 'a pas ·d'âge. A. de ;Î\1)us's'et

--- 379 -

Travaux , manuels

Conférence donnée par Mlle AELLIG,

à l'occasion de la réunion des institutrices du Valais romand, à Sion, le 29 janvier 1941, complétée par les dernières dispositions prises en matière de rationnement de textiles dans les écoles,

pour les travaux manuels.

(Suite et fin)

En rèJg11e gén.érale: 50 gramrme·s de laine = 1 coupon 100 gl'ammes coton, lin = 1 iC01lJpOn

L'étahliss8Jment d·'un lbarrême plus différe·ncié est à l'étude.

'Quelles furent les répercussions du rationne'ment des textiles dans les éco1es?

.L'interdiction totale de vente -des texrtiles en novembr·e 1940 est tombée au d'éibut du ,se·m8Jstre d'hiver. EHe ·a .pris au dépourvu ·mainte maîtresse d'ouvrag'e ,qui n'avait i]Jas encore ·fait se·sachats de matériel et a Ell'1travé l'exécution de-s progra.mmes ·scolaires la tous les degrés.

III faut observer ici crue .la ISuisse l'amande n 'a guère 'Connu ces désagréments ,car elle e·st fournie, en général, 'par .de-s dépôts de ma­térie,l s·colaire alPprovisionnés sur une vaste ,éCih8Jlle.

Lors de l'or.gal1'1isation du rationnement dans ·son ensemble, la s8Jction des textiles ne -s'·était pas oc,cuP'ée des ,écoles et avait admis que :l,e matériel nécE'ssaire là l'·enseignNnent pourrairt tout siI11jplement être po.'élevé sur les .ca~'tes 'personneUes des élèves, au moment de leur -distribution.

En constatant ·cette .laounB et en mesura.nt sa ,portée à un ma· ment où l'enseignement des travaux .manue:ls ,prend une Ïlnportance aocrue, la .8eCltion de ,la formation professionnelle prit l'initiative d'unE< démal"che 'pre·ssante auprès de la Section des te'xtiles.

Le 13 novembre seule.ment, les d~marche-s aboutirent et notro sec­tion reçut des cOlTI{Pétence·s ,pour ex anün€ll" les r equêtes ·cl'écolie et 'pOUl' aecorder Ides .bons s1lJPplémentaires de textilles, en a ttenda·nt Ulle so­lution définitive de la question.

Nous avons illl1médiatement réclj,gé une ' cÎl~culairE' aux Départe­ments cantonaux co:mpétents et aux offices ·canto·naux de .guerre, les avi,sa:nt de la. chose en les priant de ·nous adresser toutes les re·quêtes ·d'·école. Jusqu'à la mi-fév.rie'l' nous en avons reçu et examiné 2027. La .plupart ont nécessité des -demandes de renseignementscomplémen­taires et la :réda'ütion dE< plusieUtl's Bons sU:p'pléme,ntaires, suivant qu e les achats devaient. se 'faire dans des magas.i-ns diHérents.

Page 16: L'Ecole primaire, 31 mars 1941

- 3'80 -

Dans 'le ·cadre du progr,amm.e ofHciel de c-haJque canton nous avons JJonifi.é ;la quantité de matériel né,cessaire aux exerci,ces de trkotage, de ,couture et de raocolTIlmodage. Par contre, IPO,U!' c'omlPlé­tel' la ,quantité ,de tissu nécess'ai.re à la confection de lil1jgerrie et dE' vêtements, la carte personneJle des élèves devait être utilisée.

Ce mode de :]'~partition de textileJs aux écoles était tou1 provisoire et la 'périodeçle transition touc.he à sa fi,n.

Il s'agissait de trouver une base ex a c.te Ipour l 'oDganisation d 'un rationne,ment .équitablE'. Une vaste enquête fut entreprise ·en décem­bre auprès desdiflf'érents cantons ,suisses dans .le but d 'étélJblir que'vle fut .leur 'consommation de textiles en 193'9 dans les da'sses de tra­vaux ùnanuels.

En se 'basant sur les résultats de 'cette enquête, notre Section a fait ,de,s ,propositions motivées et fermes à la Sectio.n des texti.les en vue d'un ratiO:l1n-€'ll1ent général. E,lle a obtenu un million de bons supplémentaires là répartir entre les é,coles ·à tous 'les degrés, Ceux­ci !permettront l'enseignement des différentes teiCll,niques: ,couture, tricotage, cro,chetéVge, rruccOllllTIodage, etc., sans ,qu 'il soit tbesoin ,de faire alppel à la ca,rte rpersonnelŒe des é.lèves. Le IPoint est très in1'por­tant, ,car souvent lE's parents ,ne seJraie,nt pas 'd'accord de v8Irser des coupons 'pour des ,pièC'es d'exe'r-cÏce, Il sera, var ,contre, nécessaire de faire usage des cartes per,sonneilles ;pour la confection des effets main­tenus dans les !programmes de guelTe, lorsq;ue ceux-'CÎ serviront aux élèves: vièces de lingerie, ,par exe-mple.

rMalgrré les dispOllitbilités dE' ces bons d',école, mal'gré l 'a,pport de COUJ30ns personneü,s ,des élèves, malgré la Ipossibili té de faire usage, ,à 'certaill'1S degrés de l 'enseilgnement, de l'a'ppoint des tiss us sy,nthé­tiques non-rationnés, une idée déterminante doit présider rà l' adap­tation momentanée des programmes, celle de la plus stricte économie.

Il ·s'agit en M·fet de !pla'cer la question sur le tE'l'rain de l'économie fa:miliale et de l"économie nationale, il s'rugit d 'user 'Parc'imonieuse­ment de toutes nos réserves pour les faill"e ,durer, il s'agit de retrou­ver et :d'incuil,quer là nos enfants le respect d,es dons de la nature et une ll1eilleure compréhE'nsion de « la !peine des homm.es », il s'agit de Jelur donner des haobitucles -d'ordre, de soin, le sens de l'économie.

!Dans les ~leçons de couture, les maîtresses surveilleront genti­ment ,l'état de la garde-robe des élèves, feront réiparell~ ,séance tenante les ,pE,tits do.mmages, recoudre le 'bouton qui lâche, l'üurlet qui se ,dé­fait, re,monter la maille ,qui file, renforcer le tri'cot ,qui ,s 'éclai-rcit,

Afin .de soulager les mamans, elles feront dans ,les .c,}asses supé­rieul'es une g,rande ,place aux racco,mmodages pratiques,

Elles 'pOUilTOnt prendre 'Part aussi -à Il'œuvre <Cl'enrtr'ai-de aux !'paysannes en assumant l'e-xé0ution de ,certains 'l'a'ccommodlliges .

Autant de possitbilibé·s nouvellE's de travail e,t de service au Ipays, iNou·s com,ptons ,fermement, -dans 'ce sens, sur le savoir-faire, 'l'in­

géniosité et le dévouement du COl'pS enseigna'nt !

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Organisation du rationnement dans les écoles.

L es autorités -responsables de l 'achat .du 'matériel dans les éco,les reconnues par l'Etat (d,épôt ,de ,matériell scolaire, ·commission d 'éc'ole, maîtresses d'ouvrage, et,c.) doivent être considélr'éE'S comme 'COl1lSü,m­mateurs, au sens de l'Ordonnance No la, article premier, du Dépar­tem'ent :f.édéral de l'gconomie ,publique, du 1-9 'nov8'mlbre 1940, ,concer­nant le rationne.ment des 'prod,uits t8'xtHes. En conséquence, elles n 'ont 1e droit ,d'acheter des textiles rationnés que contrE' remise des coupons de rationnement.

Un bon sUIPpllémentaire T 6 se,ra remis ,pour toute élève partic'i­pant a ux travaux manuels, du degré inférieur, soit de l'âge de la scolarité et jusqu'là la 4me année ,s'colaiTe, y 'comprise,

Un ibon sup'pil-én'lentaire T 7 se-ra délivré pOUl' toute élève du de­gré moyen soit dès la '5lne année et jusqu'à la fin ,de la ,s,colarit-é obligatoire, ainsi que 'pou,r chaque ,élèVE' des degrés supérieul's:

,écoles ,comu3Ié'l1lentaires professionnelles et ,cours ,fa-cultatifs lJour personnes libérées des écoles,

,Le's ,partici·panbe's des cours de -formation du cor,ps enseig,nant re­cevront ,chacune 2 ibons supplémentaires T 7 .

L ,Office 'fécl-éral de l 'industrie, des arts et m,étiers et du travail,. Section de la formation ,professionnelile, mettra lE'S bone ,à la ' clispo­siti.an des . autorités scolaires, par l'entremise des départements can­tonaux com'pétents, Les bons ne sont pas délivrés aux ,élèves.

.Le bon sUlpplélnentai,r-e T 6 ,contient 2 COUpOIl6 A et le lbon sUIPplé­mentaire T 7, 3 'coupons A et un coupon lB. iLe,s ICOU,PO'llIS A permettent '1 a-ohat de 'cotolns ,en toutes e'xécutions, fils retors et étoffes tissées ou tri'cotéE'S (coton, lin et mi-Jil) . ,L es coupons B sont destinés rà l'achat de laines en toutes exécutions et é-tofies tiss,ées ou tricotées (Jaine et laine mélangée).

Pal' aUleurs·, les autorités s'colaires responsables sont -tenues de faire appel aux 'oou'pons ;provenant des ,cartes ,per,sonnelles de tex­tiles des élèves oup:lutôt de lIeurs parents, [pour 'l'ac.hat .eTe tE'xtiles servant à la confe'ction de lingerie ou vêt€lments.

Les ,coupons ,détachés de ,cette manière doivent êtll"e écharugés ,par les autorités 's'colaires, administrations du matériel ou institutri-c-e'S contre un bon sup,plémen.taire T 2 comportant un nombre éga l de coupons, aUlprès de l 'Offiee :cŒnrrnuna.l cumpétent.

,Les éc'olles ont dŒJ..C à Jeur ,dis'position les titres suivants pour couvrir leurs ,bE'soins en textiles rationnés nécessaires à l 'enseigne­ment:

a) :les bons suplplémentaires qui leur ,sont a'ccorf'clés sur la 'base du nomlbre des élèves;

b) ,le,s thons sup,plémentaires T 2 établis ,pa.r l'Office ,compétent de l 'économie ,de guer-re, ,sur la ,base des 'COUJ30ns fournis :par les élèves.

Page 17: L'Ecole primaire, 31 mars 1941

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Les bons s'upplémentaires qui 'l1.,'auraient 'év8lntuellement !pas été utillisés ·complètetment de l1'}ê·me que les talons des bons utilisés doi­-vent êtrt- retournés 'Pour ,contrôle là ,l'üf.fice fédéra:l de l 'industrie, des arts et rrnétie·rs et du tJravail, Section de la formation 'ProfessionneLle, !pal' .l'intermédiaire du département ca.ntonal :compétent.

SUl' dem.ande, la ISedion de la form.ation :p'ro.feSBionnelle .éta:bUra ·. des 'bons supplémentaires destinés aux ,cours ,à ·caractère temlporaire.

\La ,se'Ction des textiles de l'O.f.fi.oe de .guerre ,pour l'industrie et Ile . travail d011lnEwa :les informations nécessaires aux Of.fkes ·cantonaux de f ,économie de ,g'uerre ainsi qu'aux aSBoLCÏations de la ·branche· des textiJ·es.

La ,carte sera val-aJble .j-usqu'au 3'1 ·mai 1941.

A ce·tJtedate, des .prescri'Ptions modifiées ,conce-rnant le rationne-'ment des textiles entrer·ont en vigueur ,(nouvelle carte IBarême dHIf.é­~.'ent). :Les bons qui n "aurolJJ.it pas . été utilisés jusqu'là 'ce moment pour­!l'ont ,être E·nvoy·és 'pour éohange à ,l'Offi,ce ,fédéœal de l'industrie·, d'e's ,arts et m·étiers et du ,travail, ,section de 11a formation "professionnelle, ·,par l'i,ntermédiaire de ~rauto-rité ,cantonale.

'Le Départe,ment de l'I'nstruction 'puhlique indiquelJ.'a en telu;ps utiJe de ,quelle ·manière seront ·cMlivrés les Ibons su,ppl.émentaires dont il est 'q1uestion ô~dessu-s.

BIBLIOGRAPHIE

Histoire de la Suisse à l'usage des écoles primaiiles (par MM. Grandjean et Jeanrenaud),

Les écoles pri,maires des cantons de Vaud et de Genève vont être dotées Iprochainement d\m manuel d 'histoire ·pu,blié !par la ·maison Payot, à Lausél!nne.

'Les auteurs, ·MM. Grandjean et Jeanrenaud, ont fait un bel et bon -ouvrage'; et ·de 1a façon dont les faits sont présentés les élèves pourront fadlelment s·e les assimiler. Car il y a ·d'a!bord un.e illustra­tion aussi abondante que judicieuse·. Puis le texte est adwpté avec un rare bonhe-UJr là .l'âge des enfants : c'est sim:pJement écrit, 8n ;phrases courtes ave'c des termes .à la :portée de's jeunes écoliers 'il. qui s'adr'esse eet ouvraJge. ,Les {:hapitre·s eux-mêmes -sont divisés en pE'~

tits Ipara.graphes .qui ·con.stituent une leçon facile à mémoriser. C'est clair ·et concis à la ·fois.

Au début, une vingtaine de Ipages sont destinées là donn er à. l' e,n­fant :l'idée du passé, là lui montrer l'évolution qui s'est J)r-oduite da.ns l'hu'manité à travers les siècles, à lui .failre saisir ,le dévelop­pem·ent dE' la ~ civ1lisation.

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Cet en seignement qui .pourrait 'paraître ardu au premier a,bord est donné en quel:ques 1110tS, dans un texte simlPle; on laisse .surtout .parle'l' .lïmage qui est toujours expressive. VoilJà 'Pour,quoi ,ces tcon­naissances se graveront tfacilement dans les mémoires.

ILes questionnaires que Iron trouve a.pwès cha/quE' ,paragralphe Iper­mettl:ont aux élèves, ·en les dirigeant, .de faire un -travail ·personnel des plus profitables.

'Cha·cun s' a,cocorde à reconnaître que l'e·nse1gnement de l'histiore à l'écotle primaire n'est ·pas ·C'hose aisée·. Le but princia)al -de oe,tte disdpline consiste ,à inculquer aux E'nfants l 'rumour du pays: les faits Ig.lorieux des ancêtres, consignés dans des récits un ,peu imagés, sont de nature à enthousiasm·etl' la j·eunesse et là: lui 'communi,quer la flamme d'un ,patriotisme naissant. Si, déj,à ,à cet âge, 1'I1me est iTn­.prégnée de -ces sentime'nts, "l'individu en subira l 'influence sa vie .du­rant. Aujourd'hui IP.lUS .que .iamais il convient de forme,r la .ieunE'sse clans 'cet esprit. Sans ,chauvinisme évidemm.ent.

Si après tchaque leçon d 'histoire les élèves aiment un p eu mieux leur pays, le maître n 'aura 'Pas per-duson temvs.

Cest la raison ,pour .laqu8Jlle .nous estimons - même si ,nous cle­vons passer ;par un ,rétro,gH'ade - qu'une histoire écriteslpécialement (pour les enfants des éC'oles doit contenir de tels rédts. III est !possible .que :les aut8Jurs du no,uveau manuel ,ne Ipartagent pas ce point de vue, Sans .cloute lé).. période étudiée ·par eux se .pr,était Ipeu à de tels développeUlents.

Le second VOh1l11e par ,contre traitel'a -de l\histoire 'Proprement dite ·de la IConféJCléraüon ,suisse; c'est !pourquoi nous souhaitelrions que iîVUM. Grandjean E't Jewl1J.'enaud ne ·négligent ,pas d'y insérer des ré­cits ,capables d 'enthousias·merr les enfants et de leur faire ainsi aime·r passionnément leur pays. Car notre .histoire nationale .foisonne en ,faits glorietux qu 'il sera fadle ,d'illustrer.

. N'oublions lpas de Jouer la composition ,ty·pogl'ttphique là -la.quelle on a voué un soin attentif. Les ·call"actères sont grands et .sufisam­ment espa,cés; ai.nsi le texte ressort ave'o nE·tteté et permet une ,lec­ture 'facile.

Bref, nous som,mes pe'rsuacl.é q'ue la. jeunesse vaudoise et · gene­voilse tirera le 'Plus gTand .profit du livre que iVnrvI. Gratl'lcljean et Jean­renaud viennent d'écriTe ·pour elle ave·c autant de s'cience que de c:ompétence. Cl. B.

Le bonheur, si on l'ana:lyse en :ses derniers éléme·nts, est fait de luttes et d-e tourments, m.ais toujours sauvé par l 'espérance. IMaurois.

::;.: * * Nos amis a,uraient -souvent mieux aimé un souri11'e de nous pen-

dant -leur vi e que toute·s nos larmE'S après leur mort. Chateaubriand ..

Vins du Valais 0 R SA T dissipent la tristesse.

Page 18: L'Ecole primaire, 31 mars 1941

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t Monsieur Aloyse Kicker ancien professeur à l'Ecole normale.

Le sa111edi 8 111ars, les lnenlbres de la Société de M'arie ont conduit leur cher confrère, lVlonsieur Aloyse Kicker, au champ du repos. Arrivé au bel âge de 96 ans, il s'en est allé près de sa l\1ère céleste.

Originaire de Graz, capitale de la Styrie, il entendit de bonne heure l'appel d'en haut. Après de bonnes études et une sérieuse préparation pédagogique, il fut professeur pendant 25 ans, à l'Institut Sainte-Marie à Graz.

En 1891, il fut appelé comme professeur de langue alleman­de à l'Ecole nonnale de Sion. Bientôt son travail et les bons ré­sultats de ses élèves aux exam.ens de fin d'étude, lui attirèrent les louanges des autorités du Département de l'Instruction publique. En 1907, on lui confia la direction du jardin botanique; il y déploya une activité que rien ne pouvait arrêter, ni les finan­ces, trop Inesurées à son gré, ni les auxiliaires par trop instables. Comme l'a dit un de ses 3lnis, le jardin botanique était sa chose, là il était chez lui.

L'âge et les infimuités le forcèrent à se retirer à Martigny, où il sut rendre des services à tout le nlonde. Monsieur Kicker était un hOlnlne connaissant tous les métiers; c'était un vrai artiste pour qui le tenlps ne comptait pas. Il ,est Inort à 96 ans; il est parti COlUlue il a vécu; sans bruit, le sourire sur les lèvres, aimé de tous, laissant le souvenir d 'une belle âme et d 'un caractère aÎlnable, elnbelli par une originalité que n 'oublieront jmnais ceux qui ont connu le cher défunt.

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R. 1. P.

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