L'Ecole primaire, 31 octobre 1941

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Communications du Département de l'Instruction Publique du Canton du \7alais au Personnel enseignant

A. Institut1'ices ma1'iées. - Nous basant sur les dispositions du 2ème alinéa de l'Art. 11 de la Loi de 1930 fixant les conditions d'engagement du Personnel ·enseignant, nous IVOUS rappelIons no­tre circulaire du 30 septembre 1936, laquel:le ptécise :

1) L 'institutrice qui devient mère dans le courant de l'année scolaire ne pourra pas accepter de poste d'enseignement. En con­séquence, elle est tenue d'aviser assez tôt la -comnlÎssion scolaire pour permettre à cet <?rgane de procéder à son remplacem.ent.

2) L'institutrice qui devient en ,espérance en coups d'exercice est également tenue à se faire remplacer dès qu'eNe a ·connais­sance de s'on état.

La maîtresse qui, pour ces raisons, doit abandonner l'ensei . gnement, demeure titulaire du poste.

Il s'agit ici d'une mesure que nous avons prise d'entente avec la commission -cantonale de .rEnseignement primaire et -avec les Inspecteurs isc-olaires du canton et au maintien de laquelle nous veillerons strictement.

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B. Traitements du Personnel enseignant. A l'avenir, les traitements du Personnel enseignant seront versés par le Départe­ment des Finallc-es. Les communications s'y rapportant sont à adresser à cet organe. Toutefois, lIes avis de remplacements sont à adresser à notre Département.

C. Caisse de compensation. - Il nous arrive toujours des plaintes nous signalant que ,les allocations de la caisse de compen­sation sont versées irrégulièrement et presque chaque fois avec un mois de retar.d. Nous faisons remarquer à ce sujet que notre Département n'est ,qu'un organe d'entremise et que toutes les ré­clamations doivent être adressées à la 'Caisse cantonale de com­pensation. Ces derniers mois, nous avons ;reçu les bordereaux d 'al­location seulement vers le 23 du mois suivant et l'expédition des mandats était faite au plus tard 2 jours après . Cependant ,vous voudrez bien 'comprendre que les services cantonaux sont au­jourd'hui surchargés et qu'il ne 'leur est pas toujours possible de mettre leur travail à jour pour une date .déterminée. Les fonction­naires de l'Etat sont également astreints au service ,militaire et si les affaires administratives subissent quelque retard, veuillez ,croi­re que celui-,ci est dû à des circonstances indépendantes de notre volonté.

D. Remplacements d'instituteurs mobilisés. - Pour chaquè remplacement, nous prions de nous indiquer aussi :

a) la ,date d'entrée au service, b) Je nom du ,remplaçant, c) la date de reprise du travail. Sans ces indication s, il est inévitable que des err eur s se pr o­

duisent dans Je versement des traitements.

E. Allocations familiales. - Comme nous vous l'avons déjà comn1.uniqué à plusieurs reprises, selon l'Art. 20 de la loi sur les conditions d'engagement du personel enseignant, ont droit aux allocations familiales seuls les instituteurs et les institutrices ma­riés ou veufs ayant à leur charge des enfants mineurs.

Chaque ·changement intervenant dans la famille est à annon­cer aussitôt au Département de l'Instruction Publique.

pne compréhension et une bonne volonté réciproques peu­vent épargner des difficultés de part et d'autre et s'avèrent p'lus que jamais nécessaires par Œes ten1.ps que nous vivons.

Nous comptons sur la collaboration de notre Personnel En­seignant et l'assurons de notre considération distinguée.

Le Chef du Département de l'Instruction publique: Cyr. PITTELOUD.

Vins du Valais ORSAT dissipent la tristesse.

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Programme de chant pour le cours scolaire 1941 .. 1942

Recueils: a) Solfège: Pantillon. b) Chants : Valaisans, Chantons.

Programme :

Degré inférieur: Chants pour audition: Nos 13, 22, 23, (26, 28.

Degré moyen: IV. So1fège: pages 5 à 13.

·chants : Nos 30, 42, 48, 49, 51. V. Solfège: pages 13 à 17.

chants: Nos 40,152, 198, 43, 46, 54, 68. VI. Solfège: pages 18 à 22.

chants: Nos 51, 50, 60, 64, 198, 152, 73, 81.

Degré supérieur: VII. Solfège: pages 23 à 26. VIII. chants: Nos 82, 83, 95, 79, 198, 152 et répétition des

chants précédents.

La Radio à l'Ecole -Fleuillets de documentation publiés par la Commission régionale des

émissions scolaires de la Suisse ro'mande

1re série: Novembre-Décembre 1941

1. (G) Mercredi 5 novembre, à 10 h. 10: Le quatuor des « bois» dans un o~chesrtre s.ymphoni,que. CauseTie-auidition par lM. Ernest .i\n­sermet, loheâ d'Œ",c'hestre, avec 1e 'concours' des s,otlils\tes de il'Orche's'­tre de l,a tSuis'se Romande. 1 feu'ÏJl!1e.t

2. (G) Mercredi 12 nOVlembre, à 10 b. 10: Une j.aurnée dans !l'a jardin de .co!lett e. Evo·cation raJdiolphonique par MIme Norette :Me.rtens, insti tutrÎtCe. 1 f.euililet

'3. (L) Mercredi 19 novembre, à 10 h. 10 : L'eflfürt hUJITla~n: Ile rpwpier. Filrrn raJdioiphonique Ipar lM. ISMnuel]< Cheva'llie'r. 2 f,euiilllets,

4. ~G) Mercredi 26 novembre, à 10 h. 10: Avez-vous relg'ardé ILe cien.? Causerie Ipar iM. George,s Tiercy, ·directeur de l'Obsl8lTvatoire de Genève. 2 feuiùlets

'5. (L) Vendredi 28 novembre, à 16 h. : Une ,émission destinée! là il'e.ns,ei­gnerrnent s·econdatre: Le français .de ,que'lques écrivain.s,. Oflluserie :par M. CamiflJlle Duidan, directeur du Co'~rège dassique 'cantoififll1J: Ide Lausanne. 1 feli'ï118't Les résulrtats d'un con,cours radio-s,co,llaire: ILe irwnçais, no Ure :langue. 1 feu:iJlJlett

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6. (,L)Mercredi 3 décembre, à 10 h. 10: Danie.l J eanR<iJc:ha'rd. Evocation Trudioiph'Ûni,que 'Pal' :M. RaY'ffiond L€,moi,s. 2 feui:IJletS'

7. (L) Mercredi 10 décembre, à 10 h. 10 : Jean .... PhHilpip8 Rameau. Caus'e-rie-'llJudi,tion 'pal' MlJle L11y IMleTminod. 1 feuiilllet

8. (IL) Me.rcredi 17 décembre, à 10 h. 10: Un oonte de Noë'l. PM' Fran-da Bel'niel'. 1 feuilFlet

C~urs de g~mnastique pour les Institutrices Lundi 6 O'ctobre, les 24 participantes du cours, Valaisannes

en majorité, avec quelques Vaudoises et Fribourgeoises se trou­vent réunies à Sion, à la !halle 'de gymnastique des garçons. Nous faisons la connaissance des' deux directeurs du cours: Sœur An­tonia Schnyder, de Brigue, et Monsieur Marcel Hubert, de Sion. Thus deux sont animés d'un zèle ,profond pour ,la gymnastique et grâce à leur enseignement plein de vie, ils ne tardent pas à nous commu:qiquer un peu de leur ardeur. Les jeux et les ·concours suc­cèdent laux 'exercices, les discussions aux leçons que donnent <les partici'pantes. L'après-midi noUis jouissons, pour les exercices en plein air, d'un vaste préau et d'un soleil splendide. On travaille, on court, on saute, on joue avec entrain et franche camaraderie, Quelques causeries intéressantes nous procurent de temps à autre une détente fort appréciée!

La fatigue, les courbatures et les foulures ne nous empêchent pa's de goûter au charme d'une excursion à Savièse et ·au château de la Soie.

Samedi 11 'octobre, Monsieur l'Inspecteur Bucher, de J'Lau­sanne, prend part aux leçons. A tous, maîtres et élèves, il dit sa satisfaction pour le travail fourni durant ces Iquelques jours et prodigue ses encouragements.

Dans le plus grand esprit de cordialité les participantes se séparent avec un amical « au revoir » ! D'un commun accord nous remercions chaleureusement nos dévoués directeurs ,en leur promettant de faire profiter aussi nos élèves de l'enseignement reçu durant ce cours. Une participante.

Bible flIain et flIphabet Ces deux manuels - qui nous viennent de l'étranger -

manquent en ce !moment !au Dépôt scolaire, bien que toutes dé­marches utiles eussent été faites, depuis près d'un an, pour obte­nir un -renouvellement des stocks.

Le Personnel enseignant lest par conséquent prié d'utiliser au mieux les manuels ayant déjà servi.

. Un avis paraîtra dans « L'Ecole Primaire» dès que le Dé-pôt sera repourvu. (Communiqué.)

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Les Ecoles primaires du Canton du \Jalais durant l'année scolaire 1940 ... 41

1

Au seuil de cette riouvelle année scolaire, la troisième depuis le début de la guerre, H nous paraît indiqué de jeter un regard :sur celle de 1940/41 et d'en faire un tableau succinct.

Les écoles eurent beaucoU1p moins à souffrir Ide dérangements occasionnés par la mobillisation que l'année précédente. Le.s trou­pes de notre canton fUirent en gliande ipartie libérées du Iservice pendant l'hiver et ainsi les remplacements furent :réduits au mi­nimum.

Les instituteurs' appelés à une période d'instruction furent remplacés par de jeunes collègues sans place qui eurent ainsi l'oc­casion d'acquérir quelque expérience et de s'assurer une modeste rémunération.

Cependant, iInalgré ces avantages sur l'année précédente, le Département de l'Instruction Publique avait à fair e face à une nou­velle tâche.

L'augmentation générale du coût de la vie faisait n aître une inquiétude qui allait grandissant chez ceux dont les dépenses n'é­taient plus en rapport avec ,leur traitelnent. Nlonsieur le Chef du Département chercha à résoudre ce délicat problèlne avec la com­préhension et ,la bienveillance que ses subordonnés et collabora­teurs lui connaissent. Sur sa p roposition, le Conseil d 'Etat décide de mettre le Personnel ·enseignant sur le m ême pied que les fonc­tionnaires d'Etat en ce qui concerne la réadaptation des tra!Îte­ments et ,les primes de renchérissement. Grâce à cette décision, il fut possible déjà en décembre 1940 d'allouer au Personnel en­seignant une prime de renchérissem.ent de fI'. 5.- par mois et par m.enlbre de famille. A l'occasion d'un nouvel examen sur la ques­tion des traitelnents, Monsieur le Conseiller d 'gtat Pitteloud obte­nait en mai 1941 que la réduction des traitements de 6 %, tant dis­cutée, fût supprimée. Et à ipartir du mois de septembre, le Person­nel Enseignant des Ecoles primaires obtenait, sur 1a base de la décision du Conseil d'Etat, une prime de renchérissement double 'de celle accordée à .partir de décembre 1940.

Ce rapide aperçu nous montre que 'Monsieur le Chef du Dé­partement a trouvé une solution heureuse au problème qui lui te­nait à cœur.

Après un exposé de [a situation auprès des autorités fédéra­les, le Département put obtenir que les cours de stage de 9 senlai­nes pour -les jeunes instituteurs sans place fussent maintenus . 'Ainsi, nos jeunes instituteurs ont la possibilité d'acquérir de l'ex­périence et d'obtenir sans retard ,leur certificat temporaire.

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II

Le Département ,de l'Instruction publique voua une attention spéciale dans le courant de 'l'année écoulée à l'enseignement mé­nager. De bonnes écoles; ménagères ont ~n tout telnps ~ne gran~e 'importance pour le bien-être et la sante des populatIons, mars particulièrement aujourd'hui où l'approvisionnement du pays soulève de grandes dd.fficultés. L'appel lancé en faveur d'une aug­mentation de la production de notre sol ne suffit fPas; il faut pour 'réaliser ce but diriger ses efforts dans un sens déterminé et ap­prendre à 'conserver Il'ationneUemen1les produits qui ne ,sont pas 'destinés à être utilisés tout de ,suite.

Les finances du canton et des communes ne permettant pas de pourvoir d'un jour à l'autre toutes les communes d'une école 'ménagère - et le personnel spécialisé à cet effet . ne serait pas 'assez non1breux, à supposer que la chose fût possible --'---, le Dé­partement de l'Instruction Publique a décidé la création de ,cui­sines ambulantes ,et a chargé des maîtresses diplÔ'mées de donner des cours ménagers dans les 'localités non encore pourvues d'éco­les 'ménagères. Un tel cours a une durée variant de 80 à 160 heu­res et comprend le programme suivant: cuisine simple ,assurant la mise en valeur des pToduits du pays, travail nlanuel, 'lessives, racommodages, soins aux malades et aux enfants, travaux ména­gers, etc.

L'introduction de ces cours a soulevé un grand intérêt dans toute la Suisse et fut saluée avec joie par les 'communes de notre canton; preuve en est qu'environ 30 communes ont immédia~te­'ment bénéficié de cet enseignement pendant l'année scolaIre 1940/41. Durant l'automne, 'Ces cours ont pu heureusement Hre cO'mplétés encore pail" des conférences et des démonstrations sur le séchage et la mise en conserve des fruits et des légumes.

En ,outre, un nouveau pas a été fait dans le donlaine du dé­veloppelnent de l'enseignement ménager: voici en quoi il con­siste :

Le Département de l'Instruction PubJique a élaboré le plan d'une Ecole normale pour maîtresses de l'enseignement Inénage'f de notre canton; ce plan a ;aussitôt trouvé l'approbation du Con­'seil d'Etat, ,si bien que l'on escOlnpte l'ouverture de cette éco[e 'pour le début de l"année 19~2.

COlulne vous le voyez, un travaH effectif a été accompli, sur­tout si l'on songe que celui-·ci s'ajoute à tous Jes travaux de l'ad­ministra tion.

Nous tenions, par ces lignes, à orienter brièvement le Per­sonnel Enseignant pour qu'H soit à même . de juger et de soutenir ies initiatives du Chef du Département, dans la CO'mmune et à 1'Ecole.

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Cette orientation pouvait être fàite en temps nonmal dans les 'conférences régionales et dans les assemblées générales. Malheu­reusement nous avons dû saorifier momentané·ment ces réunions et nous ne pouvons vous tenir au ,courant ldu travaru accompli que par votre organe l' ({ Ecole Prim'aiTe».

Pour tern1Îner, nous ne voulons pas oublier de remercier la 'divine Providence qui, mallgré les temps troublés, nous a permis 'de ter/miner avec fruit ,cette année 1940/41.

Et ,maintenant il s'agit de s'atteler à une nouvelle année sco-1aire avec courage et ,confiance en Dieu. Avec son aide, l',année scolaire 1941/42 portera ses fruits pour le bien de notre jeunesse et pour l'avenir du pays.

Monsieur Je Chef du Département sait qu'il peut compter sur l'entière 'coUaboration du Personnel enseignant. Le Chroniqueur.

j P ARTlIE PEDAGOGlIQUEl

Vitamines fi, B1, C, D et Cie les fées de la cuisine et de la table

Les vitalnines sont à la mode. N'est-ce vrairrnent qu'une HlO­

de ? La réclame s'en est emparée. Est-ce mauvais signe? L'exis­tence du olinquant ne prouve rien contre l'or.

Que pensent les gens des vitamines? Pour le vulgaire, c'est quelque chose qui fait vivre, c'est un aliInent qu'on ne connaît pas, ce sont des pastilles, 'ce sont des remèdes et autre chose en­core.

Les esprits réfléchis qui n'ont pas eu le moyen ou l'occasion d'examiner ·eux-mêlnes la question, s'adressent aux spéciaHstes, comme le plaideur deJnandeconsei'l à l'avocat. Ils contrôlent la compétence de ces spécialistes et acceptent, le cas échéant, leurs enseignements.

Que disent les hommes de la partie? Actuellernent on est ar­ri' é à isoler quelques vitamines; on les a obtenus à l'état pur et on a pu établir leur formule çhimique; on est même parvenu à connaître 'leur formule de 'constitution. Il y a là de quoi satisfaire les plus difficiles.

J'ai devant moi un tube contenant 20 comprimés de vitamine C cristallisée;' chacun contient 50 mg de ce COl"pS qu'on appelle aussi redoxon ou acide ascorbique. C'est un corps blanc, aussi

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réel que le sucre de fruit dont il est un proche ,parent. Les lec­teurs savent 'que le sucre de fruits à la composition représentée par la formule C6 H 12 06. Que personne ne s'effraie à la vue de cette formule, COln1ne si eUe était le chef de file d'une centaine d'autres. Je m:e contente d'ajouter à titre d'exemple celle de la vHamine C : Co H B 06. Vous voyez la resselnblance avec le sucre; les fonnules développées la montreraient plus clairelnent; mais je vous en fais grâce.

Le sucre se reconnaît. Nous l'avons tous reconnu dès nos premières expériences gustatives, et la lnaman a dû tempérer quelquefois notre curiosité, qui revenait trop ·souvent aux fruits de garde ou au pot de lniel.

Le 'chiIniste fait autrement: il ,prend dans un tube à essai quelques gouttes de jus de raisin ou de pomme ou un peu de Iniel dilué; i,l y ajoute un mélange bleu de sulfate de cuivre et de po­tasse caustique et il chauffe le tube ; la couleur bleue vire au rouge brique; on clit que le m'élange en question est le réactif du sucre de fruit.

On procède de même avec la vitamine C. On emploie pour cela 'le réactif Di. (Di, c'est un abrégé comnle gynl; voici pour les curieux le nom cOlnplet : Dichlorphénol-indophénol. Ce nom est encore très élégant; les ,chimistes en ont bien d'autres). Ce réactif donne un liquide bleu qui se décolore (comme la phtaléine rouge avec un acide) lorsque j'y ajoute une dissolution suffisante de vitamine C.

Cette science de laboratoire ne vous dit rien qui vaille. Il y a lnieux. Noh'e savant cuisinier prend une pomme de terre; il exalnine avec le fameux Di lIa teneur de ce tubercule en vita­Inine C; il souanet ainsi à l'analyse des pommes de terre conser­vées, préparées et cuites dans des conditions différentes; il cons­tate par ce .moyen la teneur de notre aliment quotidien en cette précieuse vitamine C dont vous avez un besoin si impérieux puis­qu'elle maintient votre force de résistance contre toutes sortes de maladies infectieuses et sauvegarde par conséquent votre santé.

Comme je puis supposer que la majorité des lecteurs s'inté­resse davantage à la pratique souriante qu'aux détails sévère des analyses de laboratoire, je m'enlpresse de vous dire comment .les pomlnes de terre, sans distinction de variétés, de 'coulleurs et de grosseur, gardent le mieux la force magique qui agit dans le re­doxon:

« La robe, la peau protège la vitamine C; il .faut la laisser ~ intacte. La pomme de tern'e est à conserver au frais; la chaleur « nuit à ,Co Il ne faut ,la peler que tout juste avant de futiliser; « en la laissant malcérer dans feau, vous lui enlevez une partie « notable de C.

~ 41-

« Il vaut mieux la peler avec un couteau inoxydable; l',autre « n'est pas sympathique à la fée C.

« La cuisson ne doit pas traîner en longueur, sous peine d'en­« tamer beaucoup la réserve en C.

« Cuisez souvent la pomme de terre non pelée (j'évite de dire « en robe de chambre» puisque, malgré l'Acadélnie où ce vête­« ment est plus en vogue que chez les paysans, des Romands pré­« fèrent dire « robe des champs », et je ne voudrais pas jeter la « frêle fée C dans cette querelle de mots).

« En tout cas, mangez-la de bon appétit, avec du beurre, Isi {( vous en avez, ou avec du fromage, ces deux complénlents étant {( riches en vitamines A et Bi et pauvres en C. »

A, Bi D vous sont encore des inconnues; comme vous 'con­naissez leur sœur C, ces trois fées auront moins de peine à se prés·enter.

La vitamine A est indispensable à la croissance. L'enfant le trouve en dose équilibrée dans le lait maternel. Mais lorsque cette sour,ce est tarie, il en trouve ailleurs, Ilui et ses frères et sœurs et aussi ses parents; car nous ne cessons pas de nous renouveler après la fin de la croissance. Il y en a peu dans ,la viande et .abon­damment dans le pain complet, ,les légumes et les fruits. '

La vitamine Bi importe au travail des muscles et .des nerfs. Je soupçonne que les mères, les régents, Iles régentes et les autres personnes qui s'occupent toute la journée de .la gent remuante en ont particulièrement besoin, tout comme les paysans, les bû­cherons, les forgerons, etc. Les ,céréales et leurs dérivés complets sont riches ·en Bi' Fait digne ·d'être retenu: Notre pain de guerre au taux de mouture de 90 % contient 2,8 de fois plus de vita­mine Bi que le pain blanc des fines bouches, à 65 % -de blutage. Le paysan qui a échangé son pain rustique ,contTe la marchandise élégante des riches a fait un marché de dupes; reviendrons-nous plus tard à la nlÎche anémique? Il ne faut jurer de rien.

Enfin la fée D empêche et guéât aussi le rachitisme; cette maladie de l'enfance et de la jeunesse atteint ,les os qui restent mous et se déforment. En adlninistrant à des enfants rachitiques des doses accumulées de vitalnine D, on est arrivé , à des gué­risons Tapides. C'est l'huile de foie de morue qui en contient beaucoup, d'avantage encore l'huile de foie de flétan et surtout l'huile de foie de ton.

Comment agissent les vitamines A) Bi, C, D et les autres con­nues et inconnues? Un médecin les a comparées à l'étinceUe élec­trique qui produit l'allumage du moteur à explosion. Quand le corps possède tout ce qu'on a appelé autrefois aliment, plus les sels Ininéraux, il reste en quelque sorte impuissant; il lui faut les vitanlines pour déclencher les procès vitaux.

Où tJ·OUVeI' toutes ces fées si subtiles, si tim.ides, si délicates? Nous faut-il donc des docteurs en chimie, et pas des docteurs

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quelconques, pour nous préparer nos menus. ~iches en vitami­nes ? Ces messieurs y vont par gr.am·mes 'et mIllIgrammes et font payer leur science. Gare au porte-monnaie! Pas tant de soucis! Le divin chimiste a bâti notre corps et aussi ce qu'il lui faut pour croître et prospérer. J'écrivais en 1938 dans le guide « Jeunesse saine et forte » : « Quant aux précieuses vitamines, inutile de les acheter en pharmacie au prix de l'or. Elles se trouvent largement dans les fruits frais et dans les légumes frais, dans le lait frais, dans la bonne nourriture paysanne. »

Une science à courte vue, la vanité et la soif de jouissance nous ont détournés de la nourriture naturelle paysanne où le Père céleste avait déposé à notre insu tout ce qu'il fallait pour vivre, sans oublier l'étincelle vivifiante que font jaillir des doigts de fées. Une science plus avisée, le respect des lois de la vie et un peu d'austérité nous ramènent à une alimentation raisonnable, Dieu et la nécessité aidant. C. Gribling.

Les lecteurs que les vitamines intéressent trouvent dans le ta­bleau suivant d'après le Dr H. Muller, Gland (Vaud), les quanti­tés de ces aliments complémentaires contenues dans 100 gl'. de ces produits naturels. Les poids sont indiqués en Inilligrammes ; ils n 'expriment évidemment que des moyennes qui varient sui­vant l'état de matudté, la conservation et lIa préparation des ali­ments, ainsi que cela a été dit à propos de la pomme de terre.

A Bi C D mg mg 'mg ·mg

Pomines de terre 0,03 0,1 20-30 Céréales 0,3 3 Tmnates 1 0,06 30 Petits pois verts 0,45 0,075 50 Epinards 7 0,05 60 Prunes 0,17 0,06 Cerises 0,3 0,01 Cynnorrodon 1250 Foie 0,8 0,36 15 Lait 0,1-0,25 0,045 0,1-2 0,0003 Viande 0,0 1-5 0,05 0-0,5 Beurre 1-1,8 0,01 Fromage gras 1,2 0,055 Oeufs 0,33 0,1 Huile de foie de morue 600 1,5

flétan 4200 15 Thon 0,66 Huile de foie de thon 3000

Besoin quotidien de l'homme en vitamines 3-5 1-2 50 0,002-0,01

Propos de rentrée Dans un coin de la cour, voici les nouveaux ... Ceux que je

n'aborderai pas sans une certaine appréhension causée par le mystérieux inconnu que représente chacun de ces êtres neufs. Cependant, je pourrais les nommer presque tous. par leur no~; mais qu'est-ce que je connais d'eux, de leur petIte personnalIte m.arquée déjà par le milieu ~amilial ? "Je cherc~e à 'la .démêler, je les observe sans y :rien laIsser paraItr~ car ,Je saura.I un p.eu mieux alors, comment ne pas trop décevOIr et 1 enthousIasme JU­vénÏ'l des uns et l'attente déjà exigeante des autres. Il m'.est tou­jours dur de les voir trop visiblement déçus dès ce premIer COI~­tact avec l'éco.Je ... et avec la vie. Car visiblement, un ou deux tI­mides mis à part, cette nouveauté « aUer à l'éoole ». les enchante.

Si je leur demandais pourquoi ils sont contents, ils ne sau­raient trop que répondre. Comment m 'exprimeraient-ils cet amour de l'inconnu qui déjà 'les habite, ce jeune orgueÏ'l de faire comm~ les grands, cette aspiration confuse à la justice à la tendresse, a l'évasion de Jeur milieu?

C'est d e tout cela un peu qu'est fait leur contente.ment, com­ment le sauraient-ils?

NIais si je leur demandais: pourquoi viens-tu à l'école? ils me répondraient : je viens pour apprendre à lire ...

Apprendr e à lire, c'est-à-dire chercher un accès à 'l~ culture qui est avant tout « élargissement de l'esprit et appTofondissement de la conscience ».

Ce premier p as, je vais leur aider à .Je faire, je vais essayer de le leur faire ahner, et je pense qu'au service de cette humble tache, je m ettrai toutes mes possibilités. .

Ce n 'est surtout pas par ce que je vais « apprendre à lire », comlne on dit, que je suis dispensé d'un perfectionnenlen t cons­tant... « Il est bon que leur maître soit a l'lé plus haut que 1e som­met où il aide son élève à venir voir; .J'enseignement y gagne en force, en lumière et en humilité ... »

Et je pense que chez nous, en Valais, nos longues vacances n'ont pas seuleinent une influence sur nos élèves .... Chez le plus grand nombre, 'les conditions matériel'les exigent une tout autre activité que notre activité professionnelle. Nous avons manié la faux et le râteau, répondu à l'appel de notre pays, renlpli d'hum­bles tâches dOInestiques, tout ·cela est 'beau, il n'y a pas de petits devoirs. Mais au nlilieu de nos occupations de « vacances », avons­nous ménagé sa part à notre devoir de per rfectionnement ?

Sans doute la pédagogie n'est pas une science livesque, notre expérience y aura une large part, m·ais el'le ne suffit pas et nous

ORS AT, vins du Valais, vins de ' soleil et de santé.

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serions bien fats de faire fi de l'expérience d'autrui. II ne s'agit pas d'être à la page, de connaître les nouveautés, de vouloir tout innover.

Non, il ,s'agit de cet approfondissement de la conscience, de cet élargissement de l'esprit, fruits -d'une culture nécessaire à la réalisation de notre tache d'éducateurs. Cet enrichissement per­sonnel nous Je réaliserons de façons diverses: 'lectures, auditions, voyages ou simples courses en montagne ... expositions, conversa­tions, retraites et méditations, que sais-je, tout concourt à enrichir celui qui ·garde 'le goût des idées, la fll/cuIté critique en éveil et qui chel'che à éduquer le sens de la beauté.

De ce contact avec certain'es disciplines d'esprit, nos élèves bénéficieront tout 'naturellement. Peut-être cette langue mater­nelle, que chacun s'accorde à trouver plus déficiente chaque an­née, y gagnera-t-elle la toute première. Entre nous, si nos élèves parlent péniblemnet et écrivent avec monotonie et incorrections, nous n'y sommes peut-être pas si complètement étrangei·s ? No­tre manière de nous exprimer participe trop souvent à la licence générale. J'ai regretté plus d'une rfois telle expres'sion, telle tour­nure, tel mot d'argot que mes élèves, pour une fois trop dociles, se sont appropriés ...

Ainsi nos longues vacances, n'auront pas été une interrup­tion, une scission dans notre vie d'éducateurs, elles nous laisse­ront enrichis, incapables de routine et soucieux de faire de nos élèves des êtres qui pensent juste et disent bien. Y. G.

message du maréchal Pétain aux écoliers de rronee Le maréchal Pétain a adressé aux écoliers de France, à l'oc­

casion de la rentrée des class.es, un message radiodiffusé.

Le chef de l'Etat s'est adressé tout simplement à ses jeunes auditeurs et leur a denlandé de ~ui aider à reconstruire la France. n leur a dit ,entre autre ceci, qui peut être ..entendu par tous les écoliers, mêlue ceux de chez nous :

« Co.mm,e tous les hommes, les écolier'sont contre eux des adversaires. Il .me faut des filles et des garçons :courageux pour entreprendre la lutte contre deux de ces principaux adversaires.

» Le premier, c'est l'oubli des bonnes résolutions. Je me sou­viens très bien que lorsque j'avais votre âge, mes camarades et luoi, devant nos cahiers et nos livres neufs, nous en avions de ces « bonnes résolutions». Nous étions tous désireux de bien travail­Jer et je suis sûr que vous êtes comme nous ...

» Mais certains oublient très vite les bonnes résolutions pri­ses le jour de la rentrée des 'classes. Je viens justement VOUIS de-

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mander de les garder en vous aussi Ilongtemps qu'il le faudra. C'est ce qu'on nOll1Jlne la ténacité.

» C'est une qualité qui manque un peu aux Français. La té­nacité, pourtant, est très utile dans la vie, et elle permet à ceux qui la possèdent de réussiT 'mieux que ceux qui n'en ont ,pas.

» Et voici maintenant le second adversaire à combattre: 'je veux parler de la déloyauté en classe. Je suis attristé en pensant que certains d'entre vous ne résistent pas à la tentation et qu'ils copient ou qu'ils trichent pour gagner quelques points. C'est une f.aute et je veux qu'elle ces'se.

» Panni vous, les plus nombreux ne copient pas. Je lIeur de­mande d'avoir le courage de lIeur opinion et d'arriver à empêcher les autres de le faire. »

notre tâche principale Depuis plus de deux ans, la guerre destructrice de toutes les

v3'leurs (génératrice d'énergies disent certains protagonistes d'i­déologies auxquelles nous ne po-q.vons souscrire), continue à éten­·dre ses ravages à travers le monde. Des millions d'hommes s'en­tretuent: des millions de malheureux, hommes, femmes et en­fants meurent de faÎln et de froid, n'ayant plus d'abri où se réfu­gier, plus de charbon pour se chauffer, plus rien à se mettre sous la dent.

Et nous qui nous plaignons de certaines restrictions impo­sées par les circonstances, nous ignorons le bonheur que nous avons d'être à l'écart de 'la tragédie qui se joue à travers le mon­de. Nous somlnes des égoïstes, nous ne pensons qu'à nous, à nos aises, à nos petites comlluodités que nous voudrions iIIllllluables. La guerre ne nous a encore rien appris. On dirait que nous vi­vons en dehors de la réalité, et que nous ne savons ni voir pi penser.

Sinon nous nous mettrions à genoux pour remel~cier Dieu de la faveur qu'il nous accorde par pure bonté, sans 'que nous y ayons plus de droits que tant d'autres. Et puis, nous COm'Inence­rions à réformer nos cœurs, à les remplir d'une ardente 'charité pour 'le prochain à qui nous prouverions noh'e amour par des ac­tes, et avec qui nous vivrions côte à côte dans une fraternité sem­hlable à celle des premiers chrétiens.

Non, nous n'avons pas encore su réaliser le bonheur qu'est le nôtre. Le saurons-nous jamais? Nous autres éducateurs nous devons pourtant tirer .de cette guerre des enseignements profita­bles. Continuerons-nous notre labeur comme !:luparav.ant, sans changer nos méthodes, sans nous demander, quelle est la destinée de l'homme, pourquoi il est créé, et par 'conséquent quelle est l'éducation qu'H convient de lui donner en vue de sa fonction principale ?

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Sans d'Ûute, notre tâche consiste à faire acquérir à nos élèves une solide for,mation intellectuelle, et ce fut durant longtelnps par les seuls résultats obtenus dans cette direction que l'on a jugé les maîtres. Mais ,cela suffit-il? Cela mêlne ,est-Î'l l'essentiel de notre mission? Celle-ci ne poursuit-elle pas un plus bel idéal? Cultiver les cœurs, élever des âmes, cela ne vaut-il pas mieux que de meu­bler des esprits d'un savoir dont on peut parfois discuter de 'l'im­portance.

C'est pourquoi, durant cette année scO'laire nous ferons avant tout œuvre d'éducateurs. Toutes nos leçons seront imprégnées d'esprit ' chrétien. Cela se peut, et point n'est besoin de s'ériger en prédicateur pour suivre une telle ligne de conduite. Au contraüe, c'est par un enseignement discret, dénué de tout dogmatisme, que nous atteindrons le mieux notre but. Par notre ,exemple surtout. L'exemple d'une vie conforlne aux principes que nous professons.

A l'école nous nous efforcerons d'être bons, patients, justes, sans négliger pour autant la fermeté. Nous pourrons, à l'ocasion, avec les grands, tirer des événements actuels de salutaires leçons, montrant à nos élèves que les hommes et les nations qui font fi des principes chrétiens sont forcément entraînés vers l'abîme; que l'orgueil et l'alnbition de certains potentats sont la cause premiè­re de toutes les ruines, de tous les deuils et de toutes les misères qui affligent aujourd'hui l'humanité.

Encore une fois nous nous garderons de longs discours. Un mot à 'l'occasion, une pensée juste ensuite d~un événement que' les journaux ont relaté, produisent beaucoup plus d'effets, se gravent mieux dans l'esprit que 'les prêches sans fin, ils laissent aussi une impression plus durable.

Ainsi donc, sans négliger l'enseignement des diverses disci­'plines, nous mettrons l'accent sur la plus importante de toutes, celle qui faH de l'hOlnnle une créature sociable par excellence, ai­mant son prochain, pratiquant la charité envers tout le monde, se montrant serviable avec ,chacun.

Surtout, ne perdons pas de vue que le p remier devoir de l'homrrne consiste à nlettre Dieu à la place qui lui est due, c'est-à-dire à la première. Cl. Béral'd.

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- 47

Centres d'intérêt traités par l'Ecole primaire durant le cours scolaire 1941 .. 1942

Nous publions ci-après la liste des centres d'intérêt qui s'e­l'ont traités par notre journal durant le présent 'cours scolaire. Les IDeInbres du corps ,enseignant qui le désirent pourront ain­si préparer à loisir léur documentation. No Langue française Sciences

lE'l' Récoltes d "autolU1,ne - La v:Lgne et Il'e vin

2ème ·Les al~bre.s - Le vent 3'ème Brouill'lard - La Ip'luie 4ème Or8Jges, tem .. pêt,es - ,La neige

Sème ~Misères de 'l 'hiver - Joie:s de l'h,iveT

6ème Voyage,s - La Toute 7ème CheIJ.11in ,de f.er - L'automobHe 8ème Navigation - L'aviation 9ème Les 'postes - TéLélgralPihe et télé-

L'rul'0oolhsme L'.air L'eau Observati<on m,ètéoro­

lagiquElis Le ,fTo~d - theDmolJ.nè·

ure Les Toutes 'Maohine à valPEliur L'avion

,phone Le tHé,phone lOème lLa 1nine et Iles mineurs - L'usine Une lusine 11ème Le ·forge'ron - Artisans d'Ut vi11age La forg~ l2ème F,1e'uves e,t rivières --....:.. L',éIllectrilCité HOULMe bllanche l3ème L'éco'Ie - Les [ivres L'ilmprüneri,e Hème Instruction, soCÏences - Les astres La teTTe dans -l'espace

Les circonstances pourraient nous forcer à apporter certai­nes lnodifications à quelques titres indiqués ci-dessus.

Dans la deuxième édition du cours de langue à l'usage des écoies pri!ffi·aires du Valais figurent d'intéressantes ·suggestions concernant les centres d'intérêt. Nous prions }es memibres du corps enseignant de s'en inspirer au début de la présente apnée scolaire.

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Page 10: L'Ecole primaire, 31 octobre 1941

PARTJIE PJRATJIQUJE

LANGUE FRANÇAISE

Pllemière semaine

Centre d'intérêt: LES ARBRES

1. RECITATION

Le bon al'bre

- Veux-tu, bon arbre, être timon De charrue? _ . Oui, je veux creuser 'le noir limon Et tirer l'épi d'or de la terre profonde. ' Quand le soc a passé, la plaine devient blonde' La -paix aux doux yeux SOTt du sillon entr'ouv~rt Et l'aube en !pleurs sourit. ' '

Veux -tu, bel arbre vert, Arbre du ~allier sombre où le chevreuil s'échappe, De la. maIson de l'l~omme être le pilier? - Frappe. Je :pms porter les t01ts ayant porté les nids, Ta demeure est sacrée, hOilTIllne, et je la bénis' Là, dans l'01nbre let l'amour, pensif,' tu te recu~illes' Et le bruit des enfants ressemble au bruit des feu'iUes.

Le chêne

Voilà ce chêne soiitaire Dont le roc.her s'est couronné. Parlez à ce tronc séculaire, Demandez comme il est né.

V. Hugo.

Un gland tombe de l'arbre et roule sur la terre' L'aigle à la serre vide, en .quittant les vaHons ' S'en saisit en jouant et l'emporte à son aire ' Pour aiguiser 'le bec de ses jeunes aig'lons' Bientôt, du nid désert qu'elnporte la tem'pête, Il roule confondu dans les débris mouvants Et sur la roche nue, un grain de sable arrêt~ Celui qui doit un jour rompre l'aile des vents.

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L'été vient, 'l'aquilon soulève La poudre des !sillons, qui pour lui n'est qu'un jeu. Et, sur 'le germe éteint ou couve enoore la sève,

En laisse Tetomber un peu. Le printemps, de sa tiède ondée, L'arrose comme avec 'la main: Cette poussière est fécondée Et la vie y -circule enfin. Lamartine.

IL VOCABULAIRE

NOMS. - Les arbres de la forêt, des bois: le chêne, le frê­ne, le hêtre, le bouleau, le peup'lier, le sapin, le pin, le mélèze, 'le marronnier, la fougère, la bruyère, le châtaignier. Dans les bois on trouve des fleurs: violettes, muguet, aném.ones, jacinthe, per­venches, digitales; des fruits: marrons, châtaignes, glands, noi­settes, fraises, franlboises, mûres, myrtilles, champignons, pru­nelles, merises ou cerises sauvages; des animaux : oiseaux: cou­cou, rossignol, corbeau, ramier, merle, pinson, rouge-gorge, pie, tourteTelle; insectes : mouches : moucherons, fourmis, hannetons, papillons, vers-luisants, libellules, des reptHes : serpents, lézards, couleuvres, vipères. Les homlnes de la forêt: bûcheron, char­bonnier, garde-forestier, promeneur. Leurs outils: hâche, corde, scie, fusil. Les ouvrieTs du bois: sabotier, !lnenuisier, ébéniste, -charron. Les produits -résines, gommes, essences. Dans la forêt on voit des sentiers, des chemins, des ravins ~ des fossés, des clai­rières, des sources, des ruisseaux, des futaies, bosquet, fourré, des dairières, des sources, des ruisseaux, des futaies, des brous­sailles, des tai'llis; la lisière, r orée; le tronc, le fût, la ramée, la charmille.

ADJECTIFS. - L a forêt calnle, tranquiHe, paisible, déserte, immense, étendue, profonde, sombre, claire, petite, grande, peu­plée, habitée, ensoleillée, visitée, touffue, impénétrable, délaissée, abandonnée, déboisée. Les arb res h auts, élevés, élancés, longs, droits, minces, courbés, gros, ronds, pointu s, vieux, jeunes, feuil­lus, touffus, verts, Heuris, taiHés ~ ,coupés, dégarnis, déracinés. Les animaux sauvages, féroces, doux, apprivoisés, domestiques. Les mouches bourdonnantes, bleues, vertes, dorées, jaunes. Les ser­pents ont la peau nue, froide , gluante. Le bûcheron Icourageux, fa­tigué, las, fort , énergique, robuste, actif . L'écorce, épaisse, ru­gueuse, lisse, grise, tapissée de lierre; le bois, sec, vert, mort, humide, pétillant à la Hamme.

VERBES. '---- Se p r01nener , se reposer, lcueillir, déraciner, élaguer, émon der , équarrir, débiter, r a'111.asser, sentir, embaumer, enchanter, s'asseoir. <-

Vins du Valais . 0 R S A 'f bonnes bouteilles.

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III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le No du 15 octobre.

Perdus dans la forêt

Le petit Poucet croyait retTouver son chemin par le pain qu'il avait semé partout :où il avait passé; mais il fut bien sur­pris lorsqu'il ne put en retrouver une seule miette; les oiseaux avaient tout mangé. Voilà donc 'les enfants bien affligés; car plus ils marchaient, iplus ils s'égaraient et s'enfonçaient dans -la forêt.

Ch. Perrault.

La mort de l'arbre

Quant l'ébrancheur f eut mis à nu, eut term.iné sa toilette de condamné, quand les bûcherons en eurent sapé la base, cinq hom­mes commencèrent à tirer sur 'la corde attachée au faîte. L'arbre résista; son tronc puissant, bien qu'entaillé jusqu'au milieu, était rigide conlme du fer. Les ouvriers, tous ensemble, avec une sorte de saut régulier, tendaient 'la corde en 'se couchant jusqu'à terre et ils poussaient un cri de gorge étouffé qui Inontrait et rég-lait leur ,effort. '

Deux bûcherons, debout contre le géant, demeuraient la hache au poing, pareils à deux bourreaux prêts à frapper encore.

G. de Maupassant.

La forêt en proie à la cognée

Sous la hache, la sève pleurait, ,les troncs majestueux s'abat­taient, leurs branches fracassées. Les bruits joyeux s'étaient tus, renlplacés par les ,coups entamant l'écorce. Au lieu des habituels ramages, des craquements lugubres, des fuites éperdues de bê­tes chassées de leurs repaires. Messire GriUon, au bord du bois, était devenue muet. L 'écureuil s'affolait, ne sachant où mener ses petits. Autour des nids tombés, les oiseaux voletaient avec des cris plaintifs. Le pic avait fui, et les petits 1apins ,se terraient, épouv,antés au plus p rofond des gîtes. Fanny Clar.

Beauté des arbres

Il faut les aimer tous . Il faut aimer au printelnps, la verte douceur du marronnier et 'la sp'lendeur des 'cerisiers en fleurs ... et puis rl'acacia qui, au mois de mai, couvre la :route de neige par­fumée. L'été, il faut aimer les chênes touffus et les tiMeuls pai­sibles devant la vieille église. En automne, ce sont les hêtres pourpres :et les châtaigniers durés, sous la voûte desquels rrègne, le soir, un silence de cathédra'le, pendant que ,montent du soir Jes odeurs grisantes des feuilles mortes. L'hiver, il faut aimer la mé­lancolie des pins monotones et lIa: grâce fine et frêle des peupliers dénudés. G. de la Fouchardière.

Le tilleul

Au 'long des branches, les fleurs d'un jau~e pMe, s'ouvrent p~r milliers, et dans chaque fleur cha~te un~ abeIlI~ . '~est une ~USI­que aérienne, joyeuse, née en pleIn soleIl et qUI f~ltre peu" a peu 'usque dans Iles dessous assombris où tout est paIX e~ fralcheur: kn même temps, chaque feuille distille un~ ~rosée mIelleuse qUI tombe sur le so'l en pluie impalpable et, attIres par l~ saveur. su­crée de cette :manne, tous 'les grands papillons des bOlS tou~n~Hent lentement dans cette demi-obseurité, comme de mag~IfIques fleùrs ailées. A. Theurzet.

Une futaie

Les hêtres se pressaient là comme un peuple .. :Tout un pe~­pIe debout fait d'arbres ITI'agnifiques, aux troncs lIsses, marbres de blanc ,et de vert, de la stature et du volume de /ûts de temples, immobiles comme eux, portant à hauteur de, voute ~es plafon~s plats de branches enchevêtrées dont une ombre frOIde to~~alt en averse Inuette. C'était dans la direction du plateau, au mIlieu, qu'ils se montraient le plus imposants. Face à face,. laissant entre eux une allée large de plusieurs mètres, ils régnaIent ,sur deu;x­rangs prolongés. Route heTbeuse unique, avec ses colonn~des "!}­ves que l'on voyait de lo~n mener ~ers ,l'~tendue 'ouvert~ Irr,adlee de jour. Enfant, j'appelaIS cette VOle vegeta;le : ,le 'chemIn de lu­mière. Il y avait là, pour moi, dans ,cette futaIe , de~ enchan~em~nts sans pareils. Levers et 'couchers d'astres, le matIn, le SOIr, a la nuit; jeux d 'ombres et de r~yons su~' ,ces ipiliers polis, sous ces n efs épaisses qui leur donnaIent un VIsage de monument; Tumeu~ ou gélnissem'ent du vent rompu et tamisé par les iCimes,,, parmI un ruissellement continu de sons; voix des ·choses, des be~es, ~e l'homme proche qui s'y répandaient en, éc~os; \S~n~lot cnstaHIn d'une source tombant dans sa coupe .cl argIle; fremlssem.ents de sous-bois au passage d'un gibier; .cri aig~ d'un ma:.rth~ p~cheur, niché au bord ,de l'eau, qui se levaIt soudaIn et fuyaIt, eclalr bleu dans 'l'oanhre verte; tout était émerveillem'ent journalier.

Exercices d'application

S',en référer au numéro du 15 octobre.

J. de Pesquidoux.

IV. COMP OSI TION FRANÇAISE

La ph r.ase - Le paragraphe - La rédaction

1. Faites la description d'un sapin. 2. Les arbres fruitiers après la cueillette des fruits. 3. Description d 'un cerisier que nous connaissons bien.

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4. On a abattu des arbres sous l'ombrage desquels vous ai­miez ViOUS reposer: vos réflexions à la vue de ce spectacle.

Conseils. ~ Le sujet ,compte une description d'où doivent dé­couler des réflexions; les deux :parties sont intimement liées. La des·cription des arbres abattus devra donner une idée précise de ce 'qu'il y a de mélanco'lique dans un spectacle de 'ce genre: :lar­ges ,entailles d'où suinte encore ,la sève, copeaux épars, branches brisées, feuillages prématurément flétris. Ne pas manquer, pour rendre cette impression de tristesse plus poignante, d'évoquer ce qu'étaient les arbres avant que la cognée ne les ait jetés ,à terre. A 'cette évocation se mêleront vos souvenirs personnels. Vous par­leriez des jeux auxquels vous avez pris part avec vos petits cama­r,ades sous l'ombrage de ces grands laI'bres, et des heureux nlO­ments de loisir que IVOUS avez connus là, assis sur ,le gazon, pen­dant qu'au-dessus de votre tête bruissait ile feuillage et chantaient les oiseaux. Le Icontraste qui existera entre vos deux descriptions amènera tout naturellement vos 'réflexions; ces beaux arbres ont une longue existence, ils étaient le ,charme d'un paysage fami­lier, ils ont rendu à plusieurs générations d'holmmes de mu'lti­pIes services; leur destruction vous cause une peine véritable.

5. Ainleriez-vous vous prOlnener dans les bois? Dites pour quelles raisons. .

Sujet traité: J'aime à me promener dans les bois, surtout l'été. Je suis libre et je suis seul. Je vais de ci, de là, sans suivre de chemin. ·Je lne fais des peurs ,exquises. Tout à coup, je m'en­fonce dans un taillis et je ,chemine sous cette voûte verte. Ii me semble qu e j'ai dépisté des enn emis qui étaient à ma poursuite. Je m'écorche les jambes, je trébuche, je tombe et je :m'enfuis. Mu­ni de mon couteau, je taille des branches .et je grave mon nom sur le tronc des arbres. J'observe 'les oiseaux, je regarde où ils yont et j'essaie de découvrir leur nid. J'en trouve quelques-uns. Je suis joyeux, je siffle, je chante ,comme un oiseau échappé de sa cage. Parfois, assis sur l'herbe, je vegarde un écureui:l qui s'amuse. Je lui lance une pierre. Effrayé, il escalade le tronc d'un arbr e. ~olnlne c'est amusant, il monte en spirale. Je me relève et je con­bnue mon chemin. Je n'ai aucun soU!ci. Parfois, j'aborde une clairière. Je 'l'examine. Elle est grande. Une cabane de hrancha­ges se dresse au Inilieu. C'est le refuge de quelques bûcherons. Enfin j'arrive à la lisière .opposée. Je suis presque perdu. Mais je m'oriente grâce à la m1ontagne. Je longe pendant un nloment la lisière du bois. Puis je m',enfonce dans le taillis.

Je suis heureux.

6. Racontez. une promenade que vous avez laite en forêt. On a le ,choix pour la saison. On peut donner à son devoir un tour descriptif ou narratif. •

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Deuxième semaine

Centre d'intérêt: LE VENT

1. RECITATION

Le vent

DaI1S ,le jardin, le vent nous pousse, Et pourtant .on ne le voit pas. Nous avons beau lui ,crier: « Pouce! » Rien n'arrête son branle-bas.

Quand nous courons sur les pelouses, n court encore plus fort que nous. Tantôt, il colle à nos genoux, Tantôt il nous gonfle nos blouses.

Aussi brusque que les garçons, Il tire les robes des filles, Il nous roule comme des billes, Il a de mauvaises façons.

Avez-vous entendu le vent, ia tempête, dans les 'chênes, le vent qui se prépare, s'essaie, dirait-on, s'arrête et soudain se dé-chaîne?

Verhaeren va nous le rappeler, vous le faire (sentir.

Mais - après vous être exercé - lisez avec expression.

Le vent dans les chênes

Oh ! leurs plaintes et 'leurs plaintes, durant la nuit 1 D'abord lointainenlent, douces et miaulantes, Comme ayant joie et peur de troubl~, de leur bruit? Le sommeil ténébreux des campagnes dolentes,

Puis le désir soudain où 'la terreur se joint Quant la tempête est là, hennissante et prochaine, Puis ,le râlement brusque et terrible, si .Join Que les bêtes des grands'routes hurlent de haine

Ou se couchent, là-bas, dans les sillons, de peur, Puis un apaisement sinistre et despotique, - Une attente de glaive et d'ombre et de fureur, -Et tout à coup la rage énorme et frénitique,

Tout l'infini qui grince et se brise et se to:vd, Et se déchire et vole en iambeaux de colère A travers la campagne, et beugle au loin 'Ia mort De l'un à ·l'autre point de l'espace solaire. Verhaeren.

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IL VOCABULAIRE

- Mouve:ments produits par le vent. Il fait rider l'eau, frélnir ou frissonner, retrousser les feuilles; il berce, balance, p'loie les ar­bres, les secoue, les arrache; il entraîne les nuages, ·soulève, chas­se la poussière.

- Bruits. n souffle, siffle, gémit, miaule, hurle. On entend des craquements de bois qui !casse, des grincements de gonds, des claquements de vO'lets. Impressions diverses. Il caresse, rafraîchit, refroidit, dessèche, fouette, ,cingle et oppresse.

- Les noms du vent. Brise ou zéphir, tempête, ouragan, bourrasque, rafale, mistral et sirocco, bise, simoun, alizés et moussons, cyclone, fœhn.

Il vente. La Tose des vents.

I II. ORTHOGRAPHE

Préparation,' S',en référer aux explications données dan s le numéro 1 d'octobre.

Le vent d'hiver

H.au ! hou! hou ! le vent souffle en t empête. Sa grande voix tour à tour gronde et gémit au d ehors. Il secoue les arbres, dont les branches craquent et se brisent. Il siffle sous les portes, hurle dans les cheminées, grince sur les toits. A Souché.

Les bruits du vent

Le vent soufflait... En entrant dans la forêt, il me senlbla qu'il était en core p lus vio'lent : les arb res se heurtaient, ils fai­saient entendre des plaintes. J'entendais de longs sifflem,ents, des craquem'ents ,et des chutes de branches . ]1,1. Audoux.

Le vent

Au potager, les choux ont des chuchotements de papaier froissé , le carré de ·cerfeuil est f auché à tout instant et chaque fois d'un côté différent. L'espalier siffl,e; le seau , atteint de folie, fait le tour de la margelle et secoue sa chaîne ; la fenêtre s'ouvre et se refenne soudain, rab attue par le vent. G. Chérau.

Le vent de mer

Vous ne le connaissez point, gens de terre ! Nous autres, nous le connaissons plus que notre pèr e ou que n otre m ère, cet invisi­ble, ce terrrible, ce capricieux, ce sournois, ce traîtr e, ce féroce. Nous l'aÎlllons et nous le redoutons ; n ous savons ses malices et ses colères, que les signes du ciel et -de la mer nous apprennent lentement à p révoir, Il nous force à songer à lui à toute minute, à tou te seconde, car la lutte entre 'hlÎ et nous ne s'interrompt ja­m ais ... Car il est le m,aître de la mer, celui qu'on peut éviter, uti­liser ou fuir , mais qu'on n e dompte jamais. Guy de Maupassant.

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Le vent

J'ai toujours pensé que le v,ent était un génie malicieux et terrible ... H fait tomber les cheminées; il renverse les pots de Heurs posés sur le rebord des fenêtres; il vous fennJe , les portes au nez.

C'est dans les maisons et au coin des rues que le vent siffle et chante pour vous apeurer. Il gémit dans les cimetières et dans les cordages des navir,es, il prête sa voix lugubre au~ gra~ds a~­br es de la forêt, mais dans la lande et sur la mer, des q:u Il .'cro~t que nous ne l'écoutons pius, il rit, il chante à rp~ein g~sIer, Il ,d~­rige -de glorieux orchestres qui proclament son InSO?Cla~ce. J aI-me le vent. Andre Savzgnon.

Le moulin SO\1S le mistral

Cette nuit, je n'ai pas pu -dormir. Le mistral était en ,colè:e, et les éclats de sa grande voix m'ont tenu éveiUé jusqu'au mat~n. Balançant lourdement ses ailes lnutilées qui sifflai~nt à la ~lse comme les ailes d'un navire, tout le moulin craquaIt. Des tuiles s'envolaient de sa toiture en déroute. Au loin, les pins serrés dont la colline est ·couverte s'agitaient et bruissaient dans l'ombre. On se serait 'cru en pleine mer. A. Daudet.

Le vent

Avec le soleil, la lune et l'automne, le vent est, en effet, un des grands lnagiciens de la forêt. n est la voix des branches, ~a vie des feuilles, l'âul.!e des solitudes. D'où vient-il? Nul ne sal~. Où va-t-il? On l'ignore. En lui, tout est lIIlystère. Il souffle, e~ Il passe. Il ·a tour à tour des élans, des emportements, -des replts, puis, de nouveau, quand tout sem?l~ ap~isé, u~e ~ure.:ur subite ~t tout à fait inexplicable. On le crOIt lnuh'le et Il aIde a la m~~tee des sèves; i~ répand avec les pollens fécondants des poussleres de vie.

Il balaie les brouillards, fouette la grêle et la pluie qui cré­pitent, balance l'ombr~ e~ le s·O'leil.. L'hiver, il .bra~~, d~ns les chênes; au printemps, il Joue de mille chalumeaux ; l ete, . Il se re­pose, ne se levant brûlant qu'aux jo~rs d'orage ;et quand vIent,sep­tembre ou octobre, tendre et doux, Il reprend, troubadour melan-colique, son violon de l'automne. Jean Nesmy.

Exercices d'application

S'en référer !au Nol d'octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le parag,raphe - La rédaction

1. Ce que vous avez observé et imaginé un jour de grand vent.

Page 14: L'Ecole primaire, 31 octobre 1941

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2. Pendant une tempête) un violent coup de vent elmporte le chapeau d'un vieillard qui fait des efforts inutiles pour le rattra­per. Un enfant s'élance) le ramasse et le lui rend. Racontez la scè­ne et appréciez la conduite de l'enfant.

Sujet .traité. - Il faisait grand vent hier. Toute la nuit, la tempête avait fait rage, secouant les arbres du jardin et les vorlets des fenêtres. J'attendais sur le seuil de la porte l'arrivée de 'la laitière, quand j'aperçus {dans la rue un vieiUard qui marchait péniblement, luttant contre le vent, retenant son chapeau d'une main. Un coup de vent plus violent que 'les autres emporta sa coiffure. l'l essaya de courir pour -la rattraper, mais ses jambes lui refusaient service et le chapeau dégringolait la pente. J'allais intervenir, apitoyé par les efforts du pauvre vieux, quand un jeu­ne garçon de 'filOn âge se précipita pour lui venir en aide.

Il s'approcha rapidement du chapeau et étendit le bras pour le saisir; nlais ce fut en vain: la coiffure, poussée par un nouveau coup de vent, roula dans 'le ruisseau et enfin aITêta sa course folle. Le gamin la saisit, tout essoufflé, et la rapporta triomphale­ment au vieillard qui le remercia 'affectueusement. Voilà certai­nement un brave enfant; son geste m'a beaucoup plu. Je con­naissais déjà son bon cœur et oet acte ne fait ,qu'augmenter la syunpathie que j'avais pour lui.

3. Un jour de grand vent.

Conseils. - Vous pourriez peut-être montrer que la nuit, ou dès le matin, vous vous êtes rendu cOlnpte qu'H allait faire grand vent (bruits dans la cheminée, vO'lets qui claquent, etc.)

Vous Isortez. Spectacle de la rue, un jour de grand vent. Les arbres: tOl'dus, échevelés; :la danse des felù}l}es ... Les toubillons de poussière aveuglant les passants. Le sifflem,ent du vent, 'sa grande voix ·sur la route, 'dans le

;lointain.

Les personnes marchant toutes courbées, avançant avec pei­ne, iramenant contre elles leurs vêtements, afin de donner moins ,de prise à l'action du vent. D'autres, entraînées par la rafale, avançant à petits pas pressés. S'il pleut, les pm:apluies tendus brusquement se retournent.

Choisir un incident ·amusant : une personne ou un enfant dé­coiffé, ses 'efforts comiques pOUl' rattraper sa coiffure.

Les inconvénients: tuiles ou ardoise~ arrachées; portes mal fermées, carreaux brisés; fruits jonchant 'le sol..

Ce n 'est point aimer son fUs .qUE' ,de lui épal~gner les châtiments; quanà 'on l'.a;ime véritablement, on s'a,ppHque là le ·corriger. Proverbes.

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Penser et Viure Suisse Le tournant que nous traversons est peu~-être 'l~ pl~lS ~rave

de toute notre histoire. Jamais nous ne fÛlnes a tel pOlnt J.soles -et d'une façon tragique - de tout ce qui faisait intégralelnent p~­tie de notre vie quotidienn~. Jamais aussi nous n'eûmes u~ pareIl besoin de suivre fidèlement, consciencieusement, cet~e hgn~ de conduite tracée par notre volonté de tenir : Penser et VIVre SUIsse.

, « Nous jurons d'entreprendre et de supporter tout en com­mun. » C'est 'là, sur le roc solitaire du Grütli, qu'est née notre vo·­lonté nationale que les siècles n'ont pas ré~lssi à . aba~tre. A ~ra,­vers les ans, chancelante parfois, elle se developpa, s af~erffilt a tel point qu'aujourd'hui, à l'heure la plus grave, elle deVIent no-tre plus grande force. " , ."

Penser suisse sera non pas seulement repeter a satIete toutes les formules d'un patriotisIne exaltant et gratuit, ~l1ais, au co~­traire, mettre en pratique, dans chacune de nos mInutes ,ce senh­ment national.

A voir en soi le sentinlent de sa grandeurr de peuple libre, de son privilège, mais aussi de son devoir.

Comprendre le besoin d'autrui; fonner avec tous les autres, une masse solide, une seule âme.

Penser selon la nécessité présente, s'inspirer des exeInples du passé pour continu~r de construire. S'affranchir des préjugés sur­annés et de la rouhne.

L'histoire nous le prouve du reste, un peuple ne vit .pas seule­ment de pain. Un pays se meurt de sa richesse Il1atériell~ . Parc.e que son âIn~, a'~ors, se dessè,~h~. Par~e que, presque touJours, Il oublie ce qm faIt sa force: l Idee natIOnale.

Pour nous, en ce moment, par-dessus 'les différences linguis­tiques, géographiques, ethnographiques et confessionnelles, une seule pensée doit nous unir : celle de demeurer ce que nous som­mes.

Celle de tenir ... Pour tenir, oublier ce que nous somm1es, nos mes~u!neries

personnelles pour songer à la communauté; mettr~ genereuse­ment au service du pays toutes nos forces. Ce qm 'compte, ce n'est pas nous, mais la vie de -la nation.

Vivre suisse, sera tout d'abord accepter. Accepter les difficultés innombrables de l'heure, courber son

échine, se résigner. Savoir servir par tous ses moyens la cause commune: Cha­

cun doit apporter sa part à cette édification. Aucune défaIllance qui soit encore justifiée par des nécessités d'ordre personnel.

1

Page 15: L'Ecole primaire, 31 octobre 1941

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Suivre }es directives intelligentes de nos autorités pour qui les responsabilités sont grandes.

La guerre, en nous isolant, nous força à nous retourner vers nous-mêmes, à oompter davantage sur nous dans tous les domai­nes. Le rrnoment est venu de mettre en va'leur l'esprit suisse, de commencer une offensive spirituelle. Et je ne crois pas que les efforts des hommes qui ont leur mot à dire et un peu de ,bon sens tendent vers un autre but.

C'est maintenant sur nous que nous devons compter. Les portes sont presque closes qui nous pei'mettaient de larges envols.

Chez nous, dans nos prés, nos champs, nos usines et nos at.eliers, nous ct.ev?n,s trouver l'affirmation de notre valeur de pa· !note, de. notre deslr de durer, Aucun grain de blé ne sera jeté; Il nous aIdera à vivre plus longtemps.- Rien de ce qui fait partie de nos besoins quotidiens qui puisse être méconnu ou négligé.

. ~ous n'aurons notre mot à dire dans l'Europe nouvelle que SI maIntenant, nous avons le courage de rester ce que nous som­mes, de penser et vivre suisse, en chassant de nous tout ce qui serait contraire à notre idéal: fausses idéologies, lâchetés, défail­'lances et découragelnent. Aider' le pays par tous ses moyens à durer. Travailler, peiner, suer, car cela éloignera de tous la misè­re. Aller vers demain, abattre les obstacles, accepter une vie dure très dure parfois. '

Ne rien négliger. Songer aussi que chacun de nos gestes a sa valeur.

Tous doivent comprendre. L'embourgeoisement d'une certai­ne classe de -la société a assez duré. Qu'ils brisent, ceux-là aussi, la coquille de leur égoïsnle et s'offrent au pays.

Le peuple suisse, forgé par une dure 'destinée, habitué à ar­racher, chaque jour, son pain de la terre, à lutter contre les élé­In~nts déchainés, saura aocepter ce que la situation lui ÎInpose, faIre tout son devoir. Alors seulement il méritera le plus beau ti­tre de noblesse : liberté.

Nous n'aurions pas derrière nous six siècles et delni d'exis­tence si nos ancêtres n'avaient pas suivi 'l'exemple des hommes des WaldsHitten. Et nous, aurons-nous autre chose à faire pour restel' ce que nous sommes? Jean Follonier.

L'attention chez l'enfant

Savoir captiver l'attention de fenfant, c'est avec l'autorité et la discipline, une des qualités primordiales de tout pédagogue. De +: L'Auteur des PaUlettes d'Or », dans l'Enseignement pri~aire de Québec:

L'attention est bien difficile a obtenir des enfants. - Elle est cependant indispensable.

Pour sayoir, il faut: Voir - Regarder - Observer - Ecouter. Et, pour amener l'enfant à ces actes différents - il faut eln-

ployer une foule de rrnoyep.s, - Tout peut y contribuer: Le son de 'la voix, La parole animée, Les interrogations fréquentes, L'intérêt du 'lllaître à tout ce que fait ou dit un enfant... L'enfant aime à montrer son savoir - donc interrogez-le sur

ce qu'il sait pour lui donner l'occasion ,d'être app'laudi et encou-ragé.

L'enfant aime le changement, ne ,prolongez pas trop un Inê-me exercice.

L'enfant aime les histoires - les histoires merveilleuses, sur-tout, ayez-en une grande provision ... faites-les désirer -- inter­rompez-les au meilleur endToit - excitez la curiosité.

L'enfant aime à interroger - provoquez les questions. Récompensez les enfants qui en font de bien difficiles.

L'expérience d'un maître dévoué lui fera h'ouver une foule de moyens ... d'intéresser et de captiver son auditoire.

L'important, est de faire aimer la classe, de l'entretenir vi-vante, de la faire désirer ...

Suivent quelques 'conseils essentiels auxquels l'auteur joint des exemples vivants : « Avec les plus petits enfants, aller toujours du connu à l'inconnu », Avec les adolescents, l'application de l'es­prit se fait non plus seulement sur des objets nlatériels, mais sur une pensée, un mot, une suite de pensées ... Est-ce que -les verbes lire, écouter, consoler, n'éveillent en vous aucune idée? .. La com­position devrait être un travail à peu près quotidien». De ces conseils, retenons aussi ceux qui notent l'iulportance de l'analyse littéraire et de la 'lecture à haute voix, effectuée -non comme pas­se-temps, mais comme ensemencement d'idées.

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Vente., 10,catiolD:, oé.cihange\; révisions p8Jr techni,cien diip!LôlIné.

PAPIER CARtBOlNE LRUBAlNS

H. Hallenbarter, Sion

Page 16: L'Ecole primaire, 31 octobre 1941

SCIENCES USUELLES

L'air: sa composition

Matériel. - Verre ou flacon. Balance. Sable pour ,la tar,e. Un bal'lon de oaoutchouc. Pompe de bicyclette. Fil ou ficelle fine. Al­lumettes. Bougie. Clous -ou morceaux de fer 'rouillés. Lime. pa­pier gommé. Tube à essais de 20 -CID1. Verres à expériences. Li­maille de fer. Eau de chaux. Papier buvard.

1. L'air existe autour de nous

L'air est invisible, m'ais on peut déceler sa ,présence. Agitons un cahier (éventail), ou même la main près de notre

visage: on le sent. Inclinons un verre ou un tube à essais dans .re~u : des bul­

les d'air, très visibles, s'élèvent. Plaçons un ballon de caoutchouc non gonflé dans le plateau

d'une balance, ainsi que le morceau de fH qui nous servira tout à l'heure pour le ligaturer. Faisons la tare.

Nous constatons que l'air est pesant. Un litTe d'air, à la pression habituelle, pèse 1 gr. 3. Appuyons sur le piston de la pompe à bicyclette après avoir

obturé l'extrémité avec le doigt: -l'air est compressible. On 'croit généralement que l'atmosphère a une épaisseur de

60 à 80 kilomètres.

II. Des corps brûlent à l'air, d'autres se rouillent

Les corps qui brûlent dans l'air sont des combustibles. Examinons des dous ayant séjourné longtemps à J'air hu­

mide, des morceaux de fer: i'ls sont rouillés. L~mons le fer gris, le brillant apparaît. La couche de rouille est donc supel'ficielle. Mais si les corps

métalliques étaient depuis très longtemps exposés à l'air et à l'hu­midité' ils seraient, peu à peu, détruits par la rouille.

III. La composition de l'air

PrenlÎère expé1'ience. - Faisons -l'expérience. (Si possible, utiliser un tube de 2 cm. de dialllètre et de 10 à 12 cm. de long. ayant contenu des produits pharmaceutiques, par exemple.)

Allumer la bûchette: à l'air, elle brûle assez longtemps avant de ~'éteindre, La remplacer par une autre. Allu'mer puis recou-vrir avec le tube de verre. '

Au bout d'un moment, l'aHumette s'éteint. L'eau a monté dans le tube, d'abord assez vite, puis très lentement.

Au bout de quelques minutes, ,constater la fOl1I11Jation, à la surface, d'une couche blanche (1 cm. d'épaisseur environ). Du gaz carbonique s'est donc dissous dans l'.eau de chaux. D'où pro­~ient-il ? De la combustion du bois, c'est-à-dire de sa ,combinaison avec l'oxygène de l'air du tube. Cet oxygène a donc disparu.

Retirons le tube. Nous constatons que le niveau intérieur de l'eau qui' a monté est marqué par une trace blanche laissée par feau de chaux. Mesurons et conlparons à la hauteur totale. Cons­tatons que 'l'oxygène occupait 1/5 du volume total environ.

, Deuxième expé1'Ïence (à préparer la veille). - Prenons un long tube à essais (15 à 20 cm.) Hunlectons l'intérieur avec de l'eau, puis versons un peu de limaille de fer brillante dans le tu­be. Agitons. La :limaille se colle aux parois.

Renversons le tube sur l'eau d'un verre à ,expériences. (L'en­foncer d'un centimètre environ.)

Nous constatons aujourd'hui que l'eau a monté dans le tube. Collons un repère en papier gOTIlmé. Retirons le tube. COlnparons la hauteur totale avec celle atteinte par l'eau qui a monté: l'eau a occupé 1/5 du volume total environ.

La 'limaille est terne: elle est rouillée.

Le gaz qui a formé la rouille ou qui, dans la prelllière expé­rience, avait formé le gaz carbonique, est l'oxygène, Celui qui reste et 'qui ne peut, seul, entretenir la combustion ou continuer la rouille du fer est de l'azote.

IV. D'autres corps sont dans l'air

1. (Expérience à préparer la veille, le matin ou tout au début de 'la leçon.)

Dans le verre No 1, de l'eau de chaux; dans le verre No 2, de l'eau pure. Recouvrir chaque verre d'une feui'lle de papier bu­vard laissant passer -l'air, mais non les poussières. Constatons sur le verre No 1, une pellicule blanchâtre. Il y a donc du gaf carbo­nique danz l'air.

A l'air Ebre, cette quantité est toujours la même, c'est-à-dire 1/5 de litre par mètre cube.

2. La bouteille montée de la cave, la carafe pleine d'eau fraî­che, les vitres de la classe en hiver, le ma'tin, se recouvrent d'une légère buée. La v.apeur d'eau se condense en fines gouttelettes sur une paroi froide. Il y a donc de la vapeur d'eau dans 'l'air. EHe est invisible, ,en quantité variable.

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3. Si, dans une pièce sombre, la lumière passe par une petite ouverture, on peut .constater 'la présence de nombreux grains de poussière toujours en mouvement. Certains de ces grains peuvent véhiculer des microbes de maladies contagieuses.

Enfin, par des analyses plus con1plètes, on a pu découvrir, en quantités infimes, d'autres gaz que l'on désigne sous le nOln de gaz J'ares; parmi ceux-ci, les plus connus sont: le néon, l' hélium, l'argon.

v. Le rôle de l'air

L'air est indispensable à toute vie, Il faut que la quantité d'oxygène et d'azote soit constante. Nécessité de l'aération des appartements. Vivr,e au grand air le plus possible.

Résumé. - 1. L'air, qui constitue l'atmosphère entoure la terre d'une couche n1esurant 60 à 80 lem. d'épaisseur.'

2. A l'air libre, les corps brûlent ou subissent des modifica­tions.

3. L'air est un mélange de différents gaz dont les princi­paux sont: 'l'azote (4/5 du volume total), l'oxygène (1/5 du volulne total environ).

Il renfern1e également: du gaz carbonique (1/3 de l. par m 3),

'~e la vapeur d'eau en quantité variable, des gaz rares (néon, hé­hum, aI:gon, etc.) Des poussières fines et des Imicrobes y sont en suspensIOn.

L'oxygène est comburant: il fait boule, il attaque le fer. Le gaz carbonique est irrespirable (fennentation, respiration). L'a­zote est un engr,ais. La fonction chlorophilienne est une puissan­te fabrique d'oxygène.

Questions d'examen. - 1. Quelles sont 'les causes de l'altéra­tion de l'air et les dangers de l' air confiné ?

2. Pourquoi votre n1aÎtre ouvTe-t-i'l les fenêtres de la classe pendant les récréations ?

3. Un litre d'air pèse 1 gr. 3; un litre d'oxygène pèse 1 gr. 43. Calculer le ,poids d'un litre d'azote.

D'après: Marcel Barbare.

. Il n'y a de vraie liberté que dans la dépendance acceptée; n"a­VOIr pour maître que soi, c'est avoir pour maîtr·e un tyràn, Vinet.

* * * La. distinction la plus glorieuse ,est celle que nous devons à nos

acte's, et non oelle que nos aïeux nous ont transmise. ,shakespeare.

1 INFORMATIONS

PÉDAGOGIQUES

Du nouveau ' chez nos voisins D'après If' Bulletin of,fidel d'avril 19/d, Je Conseil d'Etat ·du ,can­

ton de V,a;l'!.d a décidé:

a) de pOTter de 2 à 3 heures par se,maine le ,te.m'ps r ,élSJerv,é ipour rense~gmelmelYlt de ra .gyn1J11JalsUque dans re,s éocole's du canton;

ib) de prévoir en plus u·n a;p:rès-llnidi ,d'e ,plein .air de 2 h8lures ,à

~'horaire ,de 'ch8Jque 8'8lIDai,ne;

c) la leçon de gy'mnasti.que devieu,t journalièlre dans toutes les écolE's du ·canton et se 'donneI~a 'colYl,formé'ment aux ill'1di,üations. fŒ'· mulées d,ans l,e raplpOTt;

rd) -18'S ,é!lèves !de 112 ans ·et IPlrus subirolIlt 'œne irndti'ation srpoTti'Ve s'e­lo.n Il'es :princÎlpes indi'qués dans ,le r ,rup.po'rt;

e) ·dGdemanclen.' aux cÜ'mm'Unes et ,a;ux soci,étés s'poTtiV'eJs ,l'o'Uver­ture g,r,atuite des Is,tade,s, ipltages', pisdnes, rp,atinoires 'e,t ter!'tai.ns de jeux et de sports aux enfants;

,f) ,d'invite.'!' les ,communes où n'e'xiste ·a;u'cune ins'tailtJ:atÎ'olI1, à ,four­ni,!' lun terrain surnfisant et ;plat qui seŒ'a aménagé rpeu là p8iw.

Suivent des i.nstructions détaÏJ11ées .pour 1"3Wlplilcation de ces mC',-S'ures et Ile programme à ,rem'Plir dans 1es diver,s d€JoD1I'·és.

En ,pri;nc1pe, la leçon ,de gymnasüque est jo'u'l1IltaHètre.

« EHe dU~'e: » a) 30 aninute's ,pour ,l,es dasse,s à ho'raire nOlI'lIDal (25 à 33 heUl~es

hebdomadai're-s) ; » ob) 10 à ,20 minutes ipOIU!, les cI:as.ses là hm'ai're réd'mit (Imoins de

25 heures helbdorrnad,aires~. • » EllIe se donne en haUe ou 'I.e plus souvent possiib,I.e 8Ill rpllein air

et ne doit j.rumais être s'UIPlprirmée. Quand l,es 'conditions ,atm,oSiphéri­ques sont trOlp défavo,ra:bles, ,le }<e:çon de gY'mnaSltique est r ,elffi'P'lacée 'Par au moins H) minutes d'exe,rôces ·pTélitminaires ,oorrect1f,s donnés en ·olasse ou ,à .l',abri (coT,ridors, ,cou'VeTt, 8Itc.)

» En ,plus des :six leçons jOUlI'oflJwHères de ' 30 rrrünutes un 'après­midi de ip.lein air Ipar -semaine es't tplI.wc,é rpOUT ,2 heurr"es là 'l'horaire de lia ,cl,as-se. :n. Ipeut .c81pend'3JIlt être modifié ou ,surp,prri'mé po,ur les clas-

Page 18: L'Ecole primaire, 31 octobre 1941

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,sesde la camrpagne [pendant ,leuJ:' Ipériode d 'horairre ;r,éduit. Sellon .}a saison, les 'posSlibHités locales et TE'S ,conditions ,atmoslplhérrique·s, queL ques après...unidi de rp,}ein ail' ,seœÜint cons,a:crés S1péda;18lment à }"alPP;J,'oo­ti&sage de Ja natati'Ün en pisdne·, au ,l,ac ou elIl rivière, ,à l'étude d'li' ski, du pa tilliag.e et aux jeux SUT l,a ,ne.ige.

»Un ajp:rèsl-lmidi d'e p::Lein air par mois e:Slt 'c'Ünsa:cre ·a un e'xerr­dce de ma,l"che. Ce,t entraînement à . la ',m,a:rd'le rpeut très bien être cOlmbiné avelo une IE'çon d'olbservation, de >chos'e,s ou de g'éo,g'rarphie, voire avec l,a visite d'un lieu eln ra:pport ,avec une ,étude Ifiglutl"ant ·au pro,gramme mensuell. Pour l,e,s plus grands, ]à 'Où la chos'e est IPOSSlέhIe, une ,Co'UtrB'e là bicyC'lette rpourra être org,a:nisée de te'IIllp:S' en temps.

» Autant que possible, l\a:p:rès .... midide 'plein air ·est mobi,}e, ·c'est­à-di,re qu'i'l Ipeut être rerpmté d'un joUJ" sur un autrE' en ,cas de mau­v,ais temps. Trois apTès-mi-di d·e p.lein air -pe,uvent être T'81mp.lacé·g. par une excurslion d'un jour ou l'orgam.iS'ation d 'une journée sportive avec d~p,lacement ;plus 1,onJg, :utilisation d'an.llbe.rges de jeunesse, etc.»

Cet alprès-midi de ·plein aiQ' « ,a 'POUT but de iprocureœ à l'emant et à l'a:dolescent le dérivatiJf phY'siCfue natUtl'ell et indisrpE'I1s'a'ble à Il,a vie scollai're. n doit se donnerr en toutes saisons, let îpar llà l11!ê·me en­dUl~cir notre jeune,sSoe ml l'a:ccouturrnant là toute,s les temlpér.atuTes et aux i:ntemrp,érÏ'es. Il doit enfin 'lui '3lPrporter une initi.ati,ol1 Bjportive qui !Ile vise'ra j.a'mais à un srpOlI't 'PJ'OIpre'll1,oot dit, m,ai:s à une 'PJ'éiPara­tian aux 'sîports».

Le ,plrogr,amme Iprévu vaTie sruiv,ant les s'aiso:ns : été, !bains'; auto:rn­ne, ootraÎn8!melIl.t à la mar,che; hiver: luge, ski.

lOes instructions se teTminent :par C8!tte re,marque génériale:

. « ,Le succès des ,a,près-ünidi de ,plein ai'!' doéJp8'nd avant tout, ,paulI' le maître et ·la maître·sse :

» d"une IC'ÛlllliPll'éhensioll nertte des ,buts que Iron veut atteindre;

»d'une foi .inébratrulalble da.ns Ile moyen !meTveaMelux .que lI'erpr:é­sente incon.testahloem.ent l'laprès ... midi de ip[ea.n ,aiT 'POU1I' y ,tend're';

)} ,d'u.ne !pr,ésparation minutieusle et rég1ulHè,re Iprécéd,atnt -chaque s'ortie;

)} d'un 'tr,av,ai.l actif et sout~'1] tout a:u long -d'Uill a.prèS'-mid,i, Ipe,r­su:a:dant ,enfa,nms, p.a,rents et autOTités qu'tl s"agit d'u1l1!e œU'Vl',e diTac­telment utüe et non d"un passe-teiffilPB.

)} Que l'un de 'ces élé'Il1:ents viEID:ne à '111Iamquer et le ,résUlHat est ûompromis.

)} En ·aucun cas, l'ap'rè;s-®idi de plein aiT ne doi,t être prétexte li IPTorrnenade stéri'le 'ou à f,arIllÏente prolong.é dans un .g,ite ,pl,ais,ant et m,asqué. }}

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