Arts Libre du 5 avril 2013

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°181 - Semaine du 5 au 11 avril 2013 LE DESSIN STEPHAN BALLEUX_OPERATOIRE, 2012_AQUARELLE SUR PAPIER © STEPHAN BALLEUX_COURTESY LA GALERIE PARTICULIÈRE SUPERSTAR Dossier spécial Salon du dessin PP.12-13 Expo en vue Le marché La vente du mobilier de la Converserie fut un grand succès. P.14 Les tapisseries politiques d’Hassan Musa intriguent. PP.4-5 La photographe Zaza Bertrand décrypte ce que jeunesse veut dire. PP.2-3 Jeune artiste JOHANNA DE TESSIERES

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Le dessin superstar

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Supplément à La Libre Belgique - N°181 - Semaine du 5 au 11 avril 2013

LEDESSIN

STEPHAN BALLEUX_OPERATOIRE, 2012_AQUARELLE SUR PAPIER © STEPHAN BALLEUX_COURTESY LA GALERIE PARTICULIÈRE

SUPERSTARDossier spécialSalondudessinPP.12-13

Expo en vue Le marchéLa vente du mobilierde la Converserie futun grand succès. P.14

Les tapisseries politiquesd’Hassan Musaintriguent. PP.4-5

La photographe ZazaBertrand décrypte ce quejeunesse veut dire. PP.2-3

Jeune artiste

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2 L'actu SEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

Commentaire

Votez pourle prixdes lecteurs !

Par Camille de Marcilly

De novembre 2012 aumois demars 2013, vous avez pu découvrirdans votre hebdo de l’art contempo­rain et des ventes publiques préféré lesportraits de dix jeunes artistes. Sélec­tionnés par nos critiques d’art, ClaudeLorent et Roger Pierre Turine pourtoutes les formes d’art et Jean­MarcBodson pour la photographie, ces dixtalents remarquables ont en communune solidemotivation, un regard nova­teur sur la société et uneœuvre origi­nale qui suscite la curiosité. Peinture,gravure, dessin, vidéo, céramique,sculpture, performance, photographie,ces touche­à­toutmanient les techni­ques pourmieux servir le concept.Dès le vendredi 26 avril et jusqu’audimanche 26mai, vous pourrez décou­vrir les oeuvres d’Emmanuel Bayon,Zaza Bertrand (lire le portrait ci­con­tre), Romain Cadilhon, Morgane Def­fense, Delphine Deguislage, MélanieGeray, Aurélie Gravas, AnnabelleMi­lon, Thomas Vanden Driessche etCédric Van Turtelboom à laMédiatine(1, Allée Pierre Levie (anciennementchaussée de Stockel, 45) à 1200Wo­luwe­Saint­Lambert). Les beaux por­traits des artistes réalisés par notrephotographe Johanna de Tessièresseront également exposés. Un jury deprofessionnels, sous la présidenced’Albert Baronian, galeriste, élira le“Jeune artiste­Arts Libre” le 25 avrillors du vernissage de l’expositioncollective.Un prix des lecteurs sera égalementremis et c’est là que vous entrez en jeu !Dèsmaintenant et jusqu’au 22 avril àminuit, vous pouvez voter sur www.la­libre.be pour plébisciter l’artiste dontvous préférez l’œuvre.Connaisseurs, amateurs, curieux,n’hésitez pas à observer, à comparer, ànous faire connaître votre coup decœur !

Infos pratiques

Les dix jeunes artistes exposent à la Médiatine, 1 alléePierre Levie (anciennement 45 chaussée de Stockel), 1200Woluwe-Saint-Lambert, du vendredi 26 avril au vendredi26 mai. Infos : www.wolubilis.be

Ci-dessus, portraitde Zaza Bertrand

par Johannade Tessières.

A droite, photogra-phies de Zaza

Bertrand : au plusprès de ses sembla-bles pour un regardnéanmoins distancé.

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3L'actuSEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

Zaza Bertranden immersionh La jeune photographe ZazaBertrand décrypte, entre proximitéphysique et distanciation, ce qu’àl’heure de la mondialisationjeunesse veut dire.

LES PHOTOGRAPHIES DOCUMENTAIRES deZaza Bertrand sont loin d’être détachées, froides ouobjectives. Cependant elle parviennent à donner unsens nouveau à l’idée de proximité définie parCapa”. Cet extrait de la présentation de la jeunephotographe gantoise lors du prix. Tiff au FoMu(Musée de la photographie d’Anvers) est de laplume de Yann Bertrand. Aucune coïncidence pa­tronymique ici puisqu’il s’agit bien de son frèreaîné, photographe lui aussi (rien à voir donc avecYann Arthus­Bertrand) auquel elle voue uneréelle admiration. Ces quelques lignes semblentmontrer que la réciproque est vraie de la part dece membre du fameux staff photo du De Morgen.

Citer Capa à propos de sa sœur, cela pourraitpasser pour de la promotion familiale sympathi­que. Le faire avec cette nuance, c’est décrire auplus juste la démarche de sa cadette. En effet,Zaza semble être toujours à moins de deux mè­tres des gens qu’elle photographie. Souventmême encore moins et cependant cette proximi­té­là sert paradoxalement un regard distancé.Comme si voir de plus près ceux qu’elle nousmontre renforçait l’impression d’éloignementavec eux, comme si cela nous mettait le nez sur cequi les différencie de nous.

Pourtant dans Cool Places, un projet au longcours commencé lors de ses études à l’AcadémieRoyale des Beaux­Arts de Gand (KASK), elle tracepar petites touches le portrait d’une jeunesse auxprises avec la globalisation. C’est­à­dire d’unejeunesse adoptant ou subissant toute une série denormes qui les font se ressembler à maints

égards. Dans ses photos de Belgique, de PanamaCity ou de Tokyo, il se dégage en effet, quelquechose de troublant de la vie de ces adolescents et“adulescents” qui relève du rapport à l’image.Plus exactement d’une dépendance aux codeshyper sexualisés de la mode, d’un formatage del’apparence et du comportement par les indus­tries des vêtements et des cosmétiques.

Par ses clichés saisis en immersion, Zaza pose enfait la question de l’acculturation généralisée,voire de l’anomie qui guette en coin nos sociétésdont elle décrit néanmoins les contextes singu­liers. Ce “si loin, si proche” témoigne en fait d’unematurité précoce de la part de cette jeune femme(elle est née en 1986) dont les premières lignesdu curriculum vitae sont déjà impressionnantes.Qu’on en juge : en 2010, elle a reçu le premier

prix de l’International Photo Festival, Young Talentà Knokke et a été nominée aux Coups de cœur deVisa pour l’Image à Perpignan. En 2011, elle estdevenue la deuxième lauréate “Overall” du PhotoAcademy Award en Belgique et aux Pays­Bas. En2012, sélectionnée pour. Tiff, elle a exposé auBrakke Grond à Amsterdam. En ce printemps,elle expose le volume 3 de Cool Places à L’L àBruxelles et également son dernier travail surle Caire en collaboration avec Bieke Depoorter(que nous avions présentée ici même l’an passé etqui vient d’entrer chez Magnum), HarryGruyaert et Filip Claus à l’abbaye Saint­Pierre deGand. De plus, elle travaille comme correspon­dante régulière pour le Volkskrant à Amsterdam.Excusez du peu !Jean-Marc Bodson

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4 L'actu SEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les tapisseries politiques d’Has san Musa

ORIGINAIRE DU SOUDAN, LE PLUS GRAND PAYSd’Afrique, Hassan Musa vit en France depuis plus detrente ans. Il peut être tenu pour l’un des témoins im­portants de la création actuelle en provenance du con­tinent noir. Artiste contemporain à part entière, il estsurtout un homme qui constate, dénonce, tente d’éva­luer et amadouer les contraires et contradictions. Ilprivilégie une sorte de croisade artistique pour l’affir­mation de la vérité, historique, idéologique, politique,et le respect de l’individu. Tous ses travaux sont le re­flet d’une volonté opiniâtre de ne pas succomber à latentation, trop évidente de nos jours, de tout réduire àdes clichés mais bien, en s’appuyant sur des imagesqui ont fait le tour du monde, de créer des contre­pro­positions intrigantes, parce qu’agrandies et réalisées àl’aide de tissus et collages.

Montré à plusieurs reprises par Pascal Polar, il a,cette fois, étalé ses plus récentes compositions, géné­ralement monumentales, sur les deux étages de la ga­lerie. D’où une vue d’ensemble d’un ouvrage qui offrele regard d’un homme nourri à plusieurs cultures,l’orientale et l’occidentale, sans oublier l’africaine.Créateur qui réfléchit à ce qu’il montre dans sesœuvres, Musa est aussi un artisan qui sait le pouvoirde travaux liés à l’histoire des gens. Et les tentures, lestapisseries, les tapis signent des accointances avec sapropre histoire d’enfant soudanais. Son approche estoriginale et il s’y adonne après avoir pourtant dessinéet peint sur papier. “Œil pour œil, image pour image” :une brochure, éditée par la galerie à l’occasion de cetteexposition, renferme un jeu de questions et réponsesentre Jean­Hubert Martin, grand ordonnateur de larévolutionnaire exposition “Les Magiciens de la terre”du Centre Pompidou et de La Villette en 1989, et Has­

san Musa. Utile, l’entretien explicite l’arrivée sur lemarché de l’art d’artistes venus d’autres continents.Explicite aussi le parcours créatif d’un Musa qui, bienévidemment, reconnaît faire un art politique, dans lamesure où ses images de tissu sont surtout des imagesqui nous renvoient à des personnalités ou des événe­ments qui ont tissé ou tissent encore notre histoirequotidienne.

L’œuvre d’art nous parle par évocation et, plus en­core peut­être, par suggestion. Ainsi, à l’entrée de lagalerie, est­on surpris par une grande tenture de 2011intitulée “I love you with my I Phone”. Faite de textilesassemblés, l’œuvre, inspirée par la toile “La mort deMarat” (1793), de Jacques­Louis David, nous montre,de manière frontale presque violente, l’assassinat deBen Laden son portable à la main ! A l’inverse, maisdans un même état d’esprit réflexif, “I laugh you withmy Ford” paraphrase les critiques des artistes Pop en­

vers la société de consommation en 1960. Ici, Musa, en2011, s’en prend aux monarchies pétrolières qui, en­tre autres dérives, vouent la femme à n’être que poulede luxe. Dans “The Moderate Bikers”, on voit des tali­bans à moto, le flingue à portée de main. C’est uneœuvre réalisée avec des encres sur textile.

Héritier d’origines orientales, Musa peint aussi descalligraphies. Et c’est aussi l’attrait d’un accrochagequi varie les plaisirs, diversifie les ancrages et les misesen joue, s’inquiète d’un monde qui perd ses billes etses valeurs. Pièce forte, “Citius, Altius, Fortius” est uneinstallation qui mélange pièces de textiles et troischaises pour handicapés. “Plus vite, plus fort, plushaut”, clame la devise des J.O. modernes. Et Musa des’interroger à bon escient quand, à ce qu’on sache, art,éducation, santé, sport et monde sont bien autre chosequ’une marchandise. Sont un bien commun de l’hu­manité. Révolution et commerce : du pareil au même ?

h Hassan Musa s’appuie sur des imagesqui ont fait le tour du monde pour créerdes contre­positions intrigantes.

Hassan Musa, “Ilove you with my

Iphone”, 295 x255cm, tissus assem-blés, 2011. Ci-des-

sous, “The moderateBikers”, 221 x 155

cm, encres surtextile, 2011.

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RUXELLES

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5L'actuSEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les tapisseries politiques d’Has san Musa

Musa pose la question et sa reproduction en tapis­serie d’un dollar flanqué au­dessus des trois chai­ses, en dit plus long qu’un discours ! Bien d’autrespièces à conviction sont de la même trempe. Voiciun artiste qui dit haut et fort le monde qu’on vit.Roger Pierre TurineUGalerie Pascal Polar, 108 chaussée de Charleroi,1060 Bruxelles. Jusqu’au 27 juin, du mardi au samedi,de 14 à 19h. Infos : 02.537.81.36 etwww.pascalpolar.be

COUR

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Bio express

Né au Soudan en 1951. Etudes aux Beaux-Arts deKhartoum. Vit à Paris depuis 1982. A participé àl’expo “Africa Remix”. Tapisseries, peintures, installa-tions, performances.

l Expo en vue

Lumières d’entrerouges et ombres

SITUEE FACE AU PORT de plai­sance, à une encablure de Kno­kke l’artistique et à un coup devent de Blankenberge la paisible,la MG Art Gallery de Zeebruggeouvre sa première saison par unduo de peintres. Les rouges deplus en plus vifs de Patricia Dop­chie éclairent les sombres archi­tectures énigmatiques de Jean­Michel François sous couvertd’une thématique d’entre chien­et­loup. La saison entière serad’ailleurs marquée par des duosthématiques pour se terminerpar un quatuor de signes etd’écritures qui rassemblera Mi­chel Olyff, un des rares de Cobraà se tenir bon pied bon œil, JackKeguenne, John Quivron et Ga­briel Belgeonne. Cette saison ras­semblera aussi, autour de la mu­sique : Baudoin Oosterlynck etAndré Lambotte, et en des mé­moires océanes : Jephan de Vil­liers et son petit mode des bois,et Éric Fourez avec ses horizonsmarins à l’infini. Disons­le toutnet, rien que du beau monde quel’on visitera à chaque fois avecplaisir.

Le premier rendez­vous esttout en contraste chez les deuxartistes pour qui l’accomplisse­ment du métier reste une valeurprimordiale au service d’une ex­pression. Le bien faire et le bienfait vont de soi lorsqu’on abordeles œuvres. La certitude est là quela qualité première, celle qui per­met à l’œuvre de s’épanouir et dedonner toute sa mesure, est unsolide fondement. Les deux dé­marches sont fortement ancréesdans leur ligne de conduite, onn’est pas de le saut de moutond’une idée à une autre, dans leschangements permanents. C’estl’approfondissement qui est demise, la récurrence de la questionincessamment reformuléecomme pour forcer une réponsequi ne viendra pas. Il faut chasserle noir pour atteindre la lumière.Cette permanence du combat estcommune chez les deux peintresmalgré la différence des images,

abstraites chez Patricia Dopchie,figuratives mais énigmatiqueschez Jean­Michel François.

Les tonalités nocturnes despeintures de Jean­Michel Fran­çois ne virent jamais au noir pro­fond et impénétrable. On n’estpas dans le néant même si l’onignore où l’on se trouvent et ceque sont ces architectures fer­mées, sans fenêtre, sans issues,secrètes, bien inquiétantes dansleur immobilité et leur force.Pourtant, dans l’obscurité ce sontles nuances qui dominent, quiapportent un peu de clarté, quiévoquent la vie. Ce qui échappe ànotre entendement nous attired’autant plus qu’une beauté in­trinsèque s’y manifeste. Le con­traste est permanent entre unecertaine froideur de ton, un im­mobilisme et la lumière qui vou­drait percer pour éclairer le mys­tère ambiant. Mais quelquechose nous dit que l’on n’y par­viendra pas !

Plus intenses que jamais, lesrouges se manifestent avec ar­deur dans les toiles de PatriciaDopchie. Là, les contrastents’amenuisent, le nuagisme fu­neste s’évanouit comme absorbépar la densité lumineuse. Ladanse rituelle des couleurs laisseentrevoir un destin qui s’illu­mine comme une espérance. Etcomme dans un précipité où lespas s’enchaînent, les toiles sesuccèdent, semblent pareillesmais ne le sont pas. Chaque pres­tation est neuve, elle est la vie quiprend vigueur, s’affirme jusqu’àl’éclat, elle se donne un coup de

sang et de passion et bannit lestraces de noirceurs qui s’affai­blissent et s’éloignent. La puis­sance des rouges de plus en plusécarlates, de plus en plus lumi­neux, repousse aux extrémitésles ombres persistantes.Claude LorentU Jean­Michel François et PatriciaDopchie. Entre chien­et­loup. MGArt, Rederskaai, 16, 8380Zeebrugge. Jusqu’au 29 avril. Duvendredi au lundi de 11h à 13h etde 15h à 18h. www.mgart.be

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Patricia Dopchie, Sans titre, peinture sur toile, 2012.

h Pour sa premièresaison la MG Art Galeriede Zeebrugge mise surdes thématiques et desduos d’artistes. Enpremière : PatriciaDopchie et Jean­MichelFrançois.

Bios express

Jean-Michel François. Namurois,né en 1955, il expose depuis 1978alors qu’il est lauréat du prix Lion’sClub après une formation à l’Aca deBruxelles. Il sera encore primé à laMédiatine (1988) et à deux repri-ses par l’Académie royale de Belgi-que, en 1992 et 1997. Ses œuvresfont parties de collections publi-ques (Banque Nationale, commu-nauté française, musée de Louvain-la-Neuve…) et privées.Patricia Dopchie. Née en 1960 àBosondjo (ex Zaïre), elle vit ettravaille à Warchin et enseigne àTournai. Elle expose en solo depuis1983 en galeries en Belgique et encentres d’art à Namur et Tournai;en collectif aux musées de Marie-mont, de Liège et au Grand Palais àParis, ainsi qu’à Vilnius (Lithua-nie). Ses œuvres font partie decollections publiques (BanqueNationale, Communauté française,musée de Mariemont…) et privées(banques CPH, Belfius, Ing…).

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6 Les galeries SEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

A.L.I.C.E.Détails d’une rue. Oeuvres d’OlivierKosta-Théfaine. ‣ Jusqu’au 30·04.Du Me. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxel-les - 02 513 33 07 - www.alicebxl.com

Albert DumontCarl Bruyninckx. ‣ Jusqu’au28·04. Du J. au D. de 13h30 à 19hou sur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

B-GalleryLiquidation Totale. Installation deMarion Fabien. ‣ Jusqu’au 27·04.Du Me. au S. de 13 à 18h, fermé lesj.f.UGalerie Bortier - Rue Saint-Jean 17 -1000 Bruxelles - 02 279 64 03www.brupass.be

C L E A R I N GSuzy Creamcheese. Oeuvres récen-tes de Sebastien Bonin. ‣ Jusqu’au13·04. Du Me. au S. de 12 à 18h ousur rdv.UAvenue Louise 292 - 1000 Bruxelles -02 644 49 11www.c-l-e-a-r-i-n-g.com

ChampakaFragments de Valentina. Avec “Va-lentina”, Guido Crepax (1933-2003)s’affirme comme le géant du dessinen noir et blanc, et l’érotisme céré-bral trouve son grand maître. ‣ Jus-qu’au 07·04. Du Me. au S. de 11 à18h30, le D. de 10h30 à 13h30.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

Crown GalleryMassimo Vitali. ‣ Jusqu’au 27·04.Du J. au S. de 14 à 18h.

UNouveau Marché aux Grains 13 -1000 Bruxelles - 0475 52 18 72www.crowngallery.be

dépendanceInner Piece. Oeuvres d’HannaSchwarz. ‣ Jusqu’au 12·04. Du Me.au V. de 14 à 18h, le S. de 12 à 18hou sur rdv.URue du Marché aux Porcs 4 -1000 Bruxelles - 02 217 74 00 - www.de-pendance.be

Espace BlancheEva Delvaux. La plupart de sesoeuvres font appel à la sculpture(bois, terre), au moulage (plâtre, ré-sine), à la peinture (huile, acryli-que), à la restauration, au textile età la menuiserie. ‣ Jusqu’au 28·04.Du L. au D. de 14 à 18h (avec pré-sence de l’artiste les S. et D.).URue Marché au Charbon 3 -1000 Bruxelles - 02 510 01 41 - www.es-paceblanche.be

Etablissement d’en face projectsSteinar Haga Kristensen. Installa-tions. ‣ Jusqu’au 21·04. Du Me. auD. de 14 à 18h.URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Fine Art StudioHypnotic Red. Peintures de CathyDevylder. ‣ Jusqu’au 18·05. Du Me.au S. de 11 à 18h ou sur rdv.URue des Sablons 13 - 1000 Bruxelles -02 514 25 92 ou 0475 82 52 76www.fineartstudio.be

Galerie EphémèreInga de Freese. L’artiste expose sesoeuvres diversifiées et châtoyantes.

‣ Jusqu’au 10·04.URue Blaes 150 - 1000 Bruxelles

Galerie Paris-BeijingLiu Bolin. Artiste contestataire, ilest surtout connu pour ses photos delui-même dissimulé dans des décorsinsolites. La galerie lui consacre unerétrospective. ‣ Jusqu’au 11·05. DuMa. au S. de 11 à 19h.URue Hôtel des Monnaies 66 -1000 Bruxelles - 02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Gladstone GalleryKalendergeschichten. Oeuvresd’Hanne Darboven. ‣ Jusqu’au27·04. Du Ma. au V. de 10 à 18h, leS. de 12 à 18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31www.gladstonegallery.com

Group 2 GalleryZéphir Busine. Huiles, gouaches etencres. ‣ Jusqu’au 27·04. Du Me.au S. de 14 à 18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles -02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gal-lery.php?id=286

Jan MotFictionnalisme: une pièce à convic-tion. Oeuvres de Jean Brolly, Geor-ges Bully, Herman Daled, LidewijEdelkoort, Françoise Epstein, Domi-nique Païni et Michel Tournereau.‣ Jusqu’au 20·04. Du J. au S. de 14à 18h30 ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Meessen De ClercqMarieta Chirulescu. ‣ Jusqu’au04·05. Du Ma. au S. de 11 à 18h.Mario Merz. ‣ Jusqu’au 04·05.The Smuggler’s Outfit. Peintures deKelly Schacht. ‣ Jusqu’au 04·05.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54www.meessendeclercq.com

Petits PapiersFractures. Un état des lieux des re-cherches menées par Denis Deprez àpropos de l’image-paysage. ‣ Du 11au 28·04. Du Me. au S. de 11 à18h30, le D. de 11 à 17h.Tommi Musturi. Une exposition con-sacrée au chef de file de la bandedessinée et de l’édition indépen-dante finlandaise. ‣ Du 11 au28·04.UPlace du Grand Sablon - Rue deBodenbroek 8 - 1000 Bruxelles -0478 31 92 82www.petitspapiers.be

Pierre HalletJe ma Muse. Peintures de JacquelineDevreux, déclinaisons d’autopor-traits au récit davantage autofictifqu’autobiographique. ‣ Jusqu’au09·05. Du Ma. au S. (fermé le Me.)de 14h30 à 18h30, le D. de 11h30 à13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles -02 512 25 23www.galeriepierrehallet.com

Quest 21Thomas Lohmann & Eric Monbel.Lohmann confronte ses peintures

Débranche tout

On cherchera peut­être en vain ce quirelie les différentes pièces rassembléesdans l’exposition si ce n’est un usage destechnologies actuelles et un regardhumain porté, à travers elles, sur lemonde qui nous entoure. Non pas pouren faire le tour, pour manifester unengagement, pour prendre une positionou en donner une vision orientée. Non,juste pour le saisir dans des bribeséphémères d’une réalité qui souventnous échappe.L’écran d’ordinateur est donclogiquement de la partie endémultipliant à l’infini des images quidisparaissent aussi vite qu’ellesapparaissent, que l’on peut certes stocker

mais qui seront aussitôt remplacées pard’autres toujours plus récentes. La vidéoest un instrument de prédilection. Ellepermet de saisir l’indécision toutepoétique d’une page d’un livre qui hésiteà se tourner au gré du vent. Ce n’est rienet pourtant cet instant a quelque chosed’extraordinaire. Et tourner une page cen’est pas rien, jamais, même quand on litun roman : c’est l’aventure qui sepoursuit et le passé qui estdéfinitivement derrière. Autre momentd’émerveillement : cet animal marinbizarre qui se mire, sous l’eau, dans unmiroir qui ressemble à un rétroviseur.Étrange, non ?Et les robots ? Ils appartiennent aussi à

notre mode automatisé. Et plus demainqu’aujourd’hui. Alors pourquoi ne pass’en inventer un ? Un ami (selon le termejaponais). Un seul, pas comme sur lesréseaux dit sociaux ! Mais le plusinsaisissable c’est cette projection ennégatif comme si ce théâtre de la vie étaitentre deux existences, une réelle et unevirtuelle. Natalia de Mello branche laprise, à nous de voir si on la maintient.(C.L.)

UNatalia de Melo; “Moi aussi je fais destrucs mais je n’oublie pas de brancher laprise !”. Jozsa Gallery, 2, rue Saint­Georges,1050 Bruxelles. Jusqu’au 18mai. Du jeudiau samedi de 12h à 18h.

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7Les galeriesSEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

délicates aux encres sobres de Mon-bel. ‣ Jusqu’au 06·04. LeMe. de 12à 16h, les V. et S. de 12 à 18h ou surrdv.UAvenue de Stalingrad 21 - 1000 Bruxel-les - 0473 81 36 90 - www.quest21-art.be

Sorry We’re ClosedFlat Retrospective. Oeuvres de DanPerjovschi. ‣ Jusqu’au 18·05. Uni-quement sur rdv.URue de la régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13www.sorrywereclosed.com

SynthèseAlberto Cont. Toiles et papiers.‣ Jusqu’au 25·05. Du J. au S. de14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

van der MiedenUn air banane. Oeuvres de FreekWambacq. ‣ Jusqu’au 21·04. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue d’Alost 10 - 1000 Bruxelles -02 513 62 12 - www.vandermieden.com

Young GalleryLes Sieff. Oeuvres de Jeanloup, Bar-bara, Sonia et Sacha Sieff. ‣ Jus-qu’au 06·04. Du Ma. au S. de 11 à18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeForeshadow. L’artiste florentin Fa-brizio Corneli envahit la galerie deses œuvres dans lesquelles la lu-mière et les ombres sont les compo-santes essentielles. ‣ Jusqu’au26·04. Du L. au V. de 14 à 18h.UBoulevard Saint-Michel 35 -1040 Bruxelles - 02 735 52 12 - www.ar-tiscope.be

105 BesmeDan Van Severen. Une sélection iné-dite de dessins et travaux sur pa-pier. ‣ Jusqu’au 15·05. Du 19 au21·04 de 14 à 19h, les autres jourssur rdv.UAvenue Besme 105 - 1190 Bruxelles -0475 29 98 73 - www.105besme.be

QuadriJacques Lacomblez. Peintures et en-cres récentes. ‣ Jusqu’au 05·04.Les V. et S. de 14 à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianGoya’s Lantern. Peintures de Stan-ley Whitney. ‣ Jusqu’au 11·05. DuMa. au S. de 12 à 18h.Out of Empty. Oeuvres de MagaliReus. ‣ Jusqu’au 11·05.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxel-les - 02 512 92 95 - www.baronianfran-cey.com

Almine RechBlack Swamp. Oeuvres de Mark Ha-gen.‣ Jusqu’au 10·04. DuMa. au S.de 11 à 19h.URue de l’Abbaye 20 - 1050 Bruxelles -02 648 56 84 - www.alminerech.com

Box GalerieLes Murmures de la Forêt. Photosde Takeshi Shikama. ‣ Jusqu’au18·05. Du Me. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

duboisfriedlandPhalaenopsis. Peintures d’Hervé Ic.‣ Jusqu’au 04·05. Jusqu’au 20·04:du J. au S. de 13 à 19h, ensuite, uni-quement sur rdv.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectLa Chambre. Oeuvres de StevenBaelen et Elena Damiani. ‣ Jus-qu’au 04·05. Du J. au S. de 14 à 19hou sur rdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72www.elainelevyproject.com

Esther Verhaeghe Art ConceptsDaniel Enkaoua. Peintures figurati-ves. ‣ Jusqu’au 15·05. Du Ma. au S.de 14 à 18h.URue Mignot Delstanche 51 -1050 Bruxelles - 0476 28 37 35www.estherverhaeghe.com

Feizi GalleryCheap Body. Oeuvres de Qin Ga.‣ Jusqu’au 06·04. Du Me. au S. de14 à 18h.URue de l’Abbaye 8b - 1050 Bruxelles -02 647 55 16 - www.feizi-gallery.com

Fred LanzenbergPhilippe Carpentier. Peintures.‣ Jusqu’au 04·05. Du Ma. au V. de14 à 19h, le S. de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 -1050 Bruxelles -02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Jozsa GalleryMoi aussi je fais des trucs sympasmais n’oublie pas de brancher laprise !. Oeuvres de Natalia DeMello.‣ Jusqu’au 18·05. Du J. au S. de 12à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Nadine FerontSilent Anatomies. Oeuvres d’AgnesArnould, Pascale Barret, Ellen Can-tor, SébastienMarciak, SelcukMutluet Jerôme Poloczek. ‣ Jusqu’au27·04. Du J. au S. de 14 à 18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaSpanning Time. Peintures deBrenna Youngblood. ‣ Jusqu’au06·04. Du Ma. au V. de 10 à 18h, leS. de 14 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxel-les - 02 648 14 05www.galerie-obadia.com

Rodolphe JanssenFarhad Moshiri. Une sélectiond’oeuvres récentes de l’artiste ira-nien (peintures, installations...).‣ Jusqu’au 04·05. Du Ma. au V. de10 à 18h, le S. de 14 à 18h.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Rubicon Projects BrusselsAn Exercise in Self-Destruction.Oeuvres de Barbara Knezevic.‣ Jusqu’au 13·04. Du Me. au V. de14 à 18h30, le S. de 11 à 18h30 ousur rdv.State. Oeuvres d’Anita Groener.‣ Jusqu’au 13·04.URue Tenbosch 74 - 1050 Bruxelles -02 343 51 27

Xavier HufkensAccording to a givenmean. Sculptu-res récentes d’Antony Gormley.‣ Jusqu’au 04·05. Du Ma. au S. de11 à 18h.URue Saint-Georges 6-8 - 1050 Bruxelles- 02 639 67 30 - www.xavierhufkens.com

Antonio NardoneTarots. Dans cette série photogra-phique, Alessio Delfino propose unenouvelle interprétation des cartesdes Arcanes majeures du tarot deMarseille. ‣ Jusqu’au 27·04. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxel-les - 02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectYours in Solidarity. Dans son tra-vail, Nicoline van Harskamp explorequelques-unes des principales pro-blématiques liées à la politique denotre époque, ainsi que des tradi-tions de pensée et idéologies tellesque le capitalisme, le néo-libéra-lisme et l’anarchisme. ‣ Du 06 au

30·04. Du J. au S. de 12 à 18h30 ousur rdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30 - www.dt-project.com

FaiderRenaat Ivens. Oeuvres récentes.‣ Jusqu’au 20·04. Du Me. au V. de

14 à 19h, le S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles -02 538 71 18 - www.galeriefaider.be

Le Salon d’ArtApparition Disparition. Pastels etgravures de Maurice Pasternak.

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8 Les galeries SEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

Zéphir Busine, travaux et jours

C’est à une louable et dense rétrospectivedu peintre hennuyer Zéphir Busine(1916­1976) que nous convie Group 2.On ne dira jamais assez le rôleindispensable de cette galerie unique enson genre, qui montre et soutient desartistes que notre monde du “va tropvite” néglige abusivement. Figureopérante du Pays Noir, Busine fut avanttout un peintre qui remit son ouvrage surle métier avec une conscience toujoursplus aiguë des visions de son temps. Detoniques compositions des années 50 et60 soulignent combien il fut un virtuosedans l’art de combiner les verticales et les

horizontales quand il peignait les sitesindustriels de sa région. Des toilescomme “Passerelles” (1959) toute endéclinaisons de lignes, “Four” (1960) avecses ocres, ou “Atmosphère” (1962) sont àépingler. Comme ses vues de ports, toutesen voilures. Une peinture abstraite de1966, “Chevauchée”, est assez étonnanteet son galop n’est pas sans rappeler,lointainement, “La guerre” du DouanierRousseau par la vigueur du mouvement.Bien sûr, aux démonstrations linéaires ettendues, nous préférons les envolées desdernières années, de “Prolifération”, richeen jaune et en blanc juteux de 1968, à

“Cosmogonie”, vibrante explosion derouge et bleu, datée 1974. “Titanité”,“Evolution, “Perturbation”, sont de cettemême veine, d’un souffle qui enlevait samise dans l’effervescence du chant.Sauvée à bon escient d’un oubli coupable,cette œuvre, honnête et riche de cœur etd’esprit, mérite d’être regardéesereinement. Elle fait partie du meilleurpatrimoine de notre après­guerre.(R.P.T.)

UGroup 2 Gallery, 8 rue Blanche, 1000Bruxelles. Jusqu’au 27 avril, du mercredi ausamedi, de 14 à 18h. Infos : 02.539.23.09

Rétrospective

COUR

TESY

GROU

P2GA

LLER

Y/BR

UXELLES

‣ Jusqu’au 11·05. Du Ma. au V. de14h à 18h30, le S. de 9h30 à 12h etde 14 à 18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Libre ChoixL’espace - La forme. Multiples de JoDelahaut. ‣ Jusqu’au 14·04. Du V.au D. de 14 à 19h.URue Defacqz 152 - 1060 Bruxelles -0476 77 53 60 - www.librechoix.be

Pascal PolarEye for an eye, image for an image.Originaire du Soudan, Musa est unartiste contemporain majeur d’héri-tage à la fois européen, arabe etafricain. Sa technique, basée surl’assemblage de textiles, le distin-gue par son traitement et son assi-milation de la culture et de l’histoirede l’art occidentale. ‣ Jusqu’au29·06. Du Ma. au S. de 14 à 19h ousur rdv.

UChaussée de Charleroi 108 -1060 Bruxelles -02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

RossicontemporaryLe Bleu du ciel est sans pourquoi.Dessins de Romain Cadilhon. ‣ Jus-qu’au 13·04. Les J. et V. de 13 à 17h,le S. de 14 à 18h ou sur rdv.Non madame, tout ne va pas si mal.Peintures de Jean-Louis Micha.‣ Jusqu’au 13·04.Second-Hand Emotions. Peinturesde Simon Laureyns. ‣ Jusqu’au13·04.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

HAINAUT

COUILLETJacques CeramiUnder the Bridge #2. Oeuvres deVincent Beeckman, Michel Coutu-

rier, Ronny Delrue, Jean Revillard,Philippe Herbet, Francesco Nonino...‣ Jusqu’au 27·04. Du Me. au V. de14 à 19h, le S. de 11 à 18h, fermé lesj.f. ainsi que du 03 au 06·04.URoute de Philippeville 346 -6010 Couillet -071 36 00 65 ou 0477 78 44 34www.galeriecerami.be

LIÈGE

LIÈGELes DrapiersTêtes Galeries. Nicolas Clémentpropose un travail autour del’image, du corps et de la techniquedu collage, Diane Lebel ses “impres-sions textiles” et Miel Silbernet ses“dé-collages - images désimpri-mées”. Dans le cadre de la Biennalede la gravure à Liège. ‣ Jusqu’au27·04. Du Me. au S. de 14 à 18h ousur rdv.

URue Hors-Château 68 - 4000 Liège -04 222 37 53 - www.lesdrapiers.be

Monos GalleryFrench Stamp. Gravures de Chris-tian Bonnefoi, Sylvie Turpin, BernarVenet, Claude Viallat et Tony Soulié.‣ Jusqu’au 19·05. Du V. au D. de14h30 à 18h30 ou sur rdv.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège -04 224 16 00 ou 0485 91 16 02www.monosgallery.com

Nadja VilenneJacqueline Mesmaeker. ‣ Jusqu’au21·04. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.Olivier Foulon. Petits et grands for-mats. ‣ Jusqu’au 21·04. Du J. au S.de 14 à 18h ou sur rdv.URue du Commandant Marchand 5 -4000 Liège - 04 227 19 91www.nadjavilenne.com

STAVELOTTriangle bleuPieter Laurens Mol. L’artiste déclineson oeuvre en sculptures, installa-tions, photos, peintures, dessins etmixed media, avec un sens tantôtmystique, tantôt poétique et mysté-rieux versant parfois dans la poésiede l’absurde. ‣ Jusqu’au 14·04. DuJ. au D. de 14 à 18h30.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

GRAND-LEEZExit11 Contemporary ArtPlease leave a message. Oeuvresd’Alain Bornain, Jörg Coblenz, LucFierens, Christian Grenier, JacquesLennep, Robert Quint, Alice Janne...‣ Jusqu’au 07·04. Les S. et D. de 10à 18h ou sur rdv.UChâteau de Petit-Leez - Rue de Petit-Leez 129 - 5031 Grand-Leez -081 64 08 66www.exit11.be

JAMBESDétourRaccourci en détour. Oeuvres deJean-Pierre Maury. ‣ Jusqu’au20·04. Du Ma. au V. de 12h30 à17h30, le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jam-bes - 081 24 64 43 - www.galeriede-tour.be

NAMURGery Art GalleryImages d’été. Michel Peetz présentepour la première fois une série com-plète de ses fausses cartes postales,une centaine de vues de la côtebelge ainsi que l’intégralité de lacollection “Namur au 15 août”.‣ Jusqu’au 13·04. Du J. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue des Brasseurs 38 - 5000 Namur -0475 60 25 58 - www.geryartgallery.com

ANVERS

ANVERSGalerie ZuidManuel Velasco. Peintures. ‣ Jus-qu’au 27·04. Du Me. au S. de 14 à18h, le J. jusqu’à 20h.UPacificatiestraat 34 - 2000 Antwerpen -03 248 84 83 - www.galeriezuid.be

Micheline SzwajcerHans-Peter Feldmann. ‣ Jusqu’au20·04. Du Ma. au V. de 10 à 18h30et le S. de 12 à 18h30.UVerlatstraat 14 - 2000 Antwerpen -03 237 11 27 - www.gms.be

Office Baroque GalleryNotes on Neo-Camp. Oeuvres deMatthewBrannon, Anthea Hamilton,Allison Katz, Paul Lee, Daniel Sinsel,

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordination rédactionnelle : Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation : IPMPress Print. Administrateur délégué- éditeur responsable : François le Hodey. Rédacteur en chef : Vincent Slits. Rédacteur en chef adjoint : Pierre-François Lovens. Conception graphique : Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Publicité : Martine Levau (0032.2.211.29.12 – martine.levau@ip-

madvertising.be).

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9Les galeriesSEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

Contact

Agenda culturelTél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

Ricky Swallow, Camilla Wills...‣ Jusqu’au 20·04. Du Me. au S. de14 à 18h ou sur rdv.ULange Kievitstraat 48 - 2018 Antwerpen- 0484 59 92 28 - www.officebaro-que.com

BRABANT FLAMAND

ASSEDe ZienerJean-Georges Massart. Oeuvres ré-centes. ‣ Jusqu’au 21·04. Du V. auD. de 15 à 18h ou sur rdv.UStationsstraat 55 - 1730 Asse -02 452 77 86 ou 0472 55 25 70

www.deziener.be

FLANDRE OCCIDENTALE

OOSTDUINKERKEDe Muelenaere & LefevereMenno Jonker - Pierre Debatty.Sculptures en verre - Peintures.‣ Jusqu’au 26·05. Du V. au D. de 14à 18h.UPolderstraat 76 - 8670 Oostduinkerke -058 51 47 57 - www.dmlgallery.be

OTEGEMDeweer GalleryPanamarenko Revisited. Oeuvresde Panamarenko. ‣ Jusqu’au28·04. DuMe. au D. (fermé le S.) de14 à 18h ou sur rdv, fermé le 21·04.Where is your alibi, Mr Motorway ?.Oeuvres de Kasia Fudakowski.‣ Jusqu’au 28·04. Horaires ci-des-sus.UTiegemstraat 6a - 8553 Otegem -056 64 48 93 - www.deweergallery.com

FLANDRE ORIENTALE

GANDFortlaan 17Hunt. Peintures et sculptures deStief Desmet. ‣ Jusqu’au 20·04. DuMe. au V. de 14 à 18h, le S. de 12 à18h.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

Anselm Reyle

Publié à l’occasion d’uneexposition qui se tientactuellement auMagasin à Grenoble,l’ouvrage comporte unesélection d’œuvres desdix dernières années,peintures, sculptures,objets, interventions insitu, reliefs, qui donnentun excellent aperçu del’œuvre de l’artisteallemand, l’une des

figures de proue de l’art actuel. Né en 1970, vivant ettravaillant à Berlin, Anselm Reyle a rapidement acquis unestature internationale par ses multiples expos en Europe,aux States, en Inde, au Mexique… Dans leur avant­propos,Yves Aupetitallot, directeur du Magasin, et Dirk Luckow,notent : “Son nom est synonyme d’art brillant, mis en scèneavec raffinement, qui joue magistralement avec les clichés et quine recule pas non plus – d’un point de vue artistique – devantdes coopérations osées.” Et les auteurs d’évoquer lescollaborations avec Dior, la porcelaine Meissen, ou avecl’artiste Franz West… et de parler de “cette façon d’avancerjuste à la limite entre art et design”. Luckow écrit plus avant,“tout (chez Reyle) est expérience visuelle, spectacle élégant etcoloré” et qu’il (Reyle) “façonne des reliefs qui intègrent lesuccédané du kitsch dans l’art abstrait sérieux […]”, et encorequ’il “crée une nouvelle fascination pour les matériaux et lescharmes de la surface.” David Ebony retrace le parcours deReyle en le situant dans le contexte de son époque et ensoulignant qu’il “va à l’encontre de ce qui est attendu […] dans lemonde de l’art mainstream.” Une intéressante interview del’artiste menée par Friedrich von Borries porte sur “laquestion de savoir si se consacrer à la superficialité peut êtreune attitude.” (C.L.)

UAnselm Reyle. Ultracore. 160 p., Ill. coul., divers textes, éditionsDistanz.

UExposition Ultracore de Anselm Reyle, le MAGASIN, CentreNational d’Art Contemporain, Site Bouchayer­Viallet, 155 CoursBerriat, 38028 Grenoble. Jusqu’au 5 mai. www.magasin­cnac.org

UEn Belgique, Anselm Reyle est représenté par la galerie AlmineRech à Bruxelles.

La parution de la semaine

DR

A l’étranger

COUR

TESY

GAL.M.G

OODM

ANCO

URTESY

GAL.PO

LAD-HA

RDOU

INCO

URTESY

GALERIEPA

RTICUL

IERE

FranceGérard Alary – PeintureParis – Galerie Polad-Hardouin

L’artiste français qui vient d’exposer à Bruxelles chez ValérieBach, montre un ensemble de peintures et de dessins récents,œuvres dans lesquelles il renoue avec le corps. La peinture, dansses épaisseurs et ses aspérités se fait chair, une chair qui porteles marques d’une histoire personnelle mais aussi universelle.U Jusqu’au 20 avril. Galerie Polad­Hardouin, 86, rue Quincampoix,75003 Paris. www.polad­hardouin.com

Sabine Moritz – PeintureParis – Galerie Marian Goodman

L’expo comprend un corpus important de peintures et de des­sins réalisés au cours des dix dernières années. Le travail se ré­fère aux attaques du 11 septembre 2001 et s’effectue à distanceà partir de photographies découpées dans la presse et sont doncdes réinterprétations de l’actualité.U Jusqu’au 4 mai. Galerie Marian Goodman, 79, rue du Temple,75003 Paris. www.mariangoodman.com

Anthony Goicolea – Photo et dessinParis- Galerie Particulière

L’artiste explore depuis près de 15 ans des questions liées à laconstruction de l’identité masculine pendant l’adolescence : ri­tes de passage, vie en communauté, héritage familial et culturel,promiscuité de l’enfance mais également agressivité et bruta­lité, interaction avec son environnement, narcissisme, religion…U Jusqu’au 28 avril. Galerie Particulière, 16, rue du Perche, 75003Paris. www.lagalerieparticuliere.com

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10 Adjugé! SEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

Cafetière

Dans cette vente d’Amsterdam où setrouvaient les effets de la Converserie, il yavait à prendre en provenance de Mons,une fort belle théière en argent massifbien sûr, datant de 1769, haute de 29 cmet lourde de 942 grammes. Elle était éva­luée entre 3000 et 5000 € et elle finit sapetite course à 5250 €, ce qui n’est guèrebrillant. En argenterie aussi, sauf lotsd’exception, les pièces ont perdu beau­coup de valeur ces dix dernières années.

5250 €

CHRISTIES

Chandeliers

Lors de la vente d’art décoratif à Amster­dam le 28 mars dernier, passèrent quel­ques lots d’argenterie dont deux élémentsprovenaient de la ville de Mons. L’un d’euxétait cette paire de chandeliers de styleLouis XV et vendus comme du XIXe siècle.Hauts de 24,5 cm et pesant 770 grammespour les deux, ils étaient annoncés entre1500 et 2000 €. Au bout d’une petite suited’enchères le lot est parti à 3250 €, fraiscompris.

3250 €

CHRISTIES

l Exposition

Le page des tableaux

h Eric Coatalem sort en ce mois d’avril unvolume de souvenirs picturaux. Preuve est faiteque des choses importantes circulent encore.

ERIC COATALEM est un de cesencore jeunes marchandsfrançais et européens quimontre à travers sa passion del’art, que l’optimisme doitvaincre les crises et les doutes.Croire en soi, avoir la foi en sonmétier, le pratiquer à haut ni­

veau, être exigeant sur la qua­lité des pièces recherchées outrouvées par hasard, voilà lesferments d’une réussite lente,profonde et stable. CommeBob Haboldt l’a fait avant lui,on découvre ici un volume desouvenirs picturaux qui sont

des moments d’émotionsd’abord pour le négociant puispour les amateurs à qui ce der­nier fait partager ses découver­tes. Car découvertes il y a eu, ily a et il y aura toujours. Deschefs­d’oeuvre dorment en­core dans de belles demeuresou dans des lieux inconnus,comme chez ce chauffeur detaxi de Strasbourg qui possé­dait un morceau de tableau deRaphaël, hérité d’un ancê­tre soldat dans les armées dutemps de Bonaparte. C’étaitdans les années 1980.

La grande passion d’Eric Coa­talem est de défendre et met­tre en avant les peintres fran­çais du XVIIe siècle, jusqu’auxhéritiers de Le Brun, ce quimène aux Coypel et Jouvenetet sur les vingt­cinq premièresannées du XVIIIe siècle.

Le volume de 140 pages etplus de cinquante tableaux,sert de base pour une exposi­tion qui se tient depuis ce3 avril jusqu’à la presque fin de

ce mois. Il commence avec untondo sur cuivre figurant unetête du Christ. Nous sommesvers 1620­1630, et le curseurd’attribution vogue de SimonVouet en Italie, à Nicolas Ré­gnier (de Maubeuge, alors auxPays­Bas du Sud), ou NicolasTournier (Montbéliard, alorsaux ducs de Wurtemberg),voire Philippe de Champaigne,le plus bruxellois des Parisiens.Le catalogue contient égale­ment des œuvres d’artistesméconnus du grand publiccomme Jean Tassel (1608­1667), natif de Langres puisNîmes pour la une “Fuite enEgypte” de Reynaud Levieux.

Comme en Italie, commechez nous, les villes produi­saient des artistes aux caractè­res différents, mais force est deconstater qu’entre Paris,Rome, Toulouse, Lyon, Dijon,Liège, Utrecht et Bruxelles, ontrouvait des artistes influencésdirectement par la cité papale.La période de prédilection du

marchand l’oblige à assumerdes sujets difficiles, tirés desEcritures et promus alors parla Contre­Réforme. C’est donc

Ce “Mariagemystique de sainte

Catherine” parLubin Baugin se

trouve désormaisdans une collection

privée française.

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11Adjugé!SEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

en même temps un livre d’his­toire et une évocation du senti­ment religieux parisien no­tamment, avec un maître tel

que Lubin Baugin, né à Pithi­viers vers 1610 et qui sera unvrai poète, jouant sur des tex­tures floues et vaporeuses di­

gnes du Corrège, sans oublierune élégance des poses et unraffinement tout droit sortisdu Maniérisme florentin. Sa“Sainte Famille”, qu’il venditen 2001 est de ce point de vueun délice de douceur, typiquede ses années italiennes, vers1630. Du même artiste il ven­dit en 1992 une toile montrantle mariage mystique de sainteCatherine, avec un jeune jé­suite qui doit être StanislasKostka (1550­1568), dont onsait que le sublime monumentfunéraire sculpté par Pierre LeGros, tout en marbre, est situéà Rome en l’église Saint­An­dré­du­Quirinale. Si on parlede cette toile­ci c’est que pas­sant en 1954 puis en 1978 eten 1989 sur le marché, elle nefut jamais attribuée avec jus­tesse. Les travaux sur certainsartistes anciens sont encore àleurs débuts et il y a donc despépites qui traînent.

Ce fut le cas avec cette “Dé­ploration du Christ mort” de

Jean Tassel, star oubliée dupanthéon langrois qui n’ad’yeux que pour Diderot encette année 2013. Tassel étaitun grand peintre et il resteoublié. La preuve avec cettetoile passée en 1948 à Londreschez Christie’s comme toile deCarrache puis en 2001 chezKoller à Zurich comme toile dusud de l’Allemagne ou de l’Ita­lie vers 1740. Il est vrai quec’est une composition austère,mystique et qui fait penser auxtableaux lombards vers 1630­1660.

La passion française d’EricCoatalem ne s’arrête toutefoispas à l’Hexagone actuel. On y

trouve un panneau de Justed’Egmont, né à Leyde en 1601,mort à Anvers en 1674; il futtrès proche à la fois de Rubenset de Vouet. Une des plus belleschoses de ce volume qui res­semble à un musée sentimen­tal est “La Mort de Sopho­nisbe” par Isaac Moillon(1614­1673), acquis récem­ment par le Los AngelesCounty Museum. L’artiste a étéredécouvert en 1972 lors de lapublication d’un décor à l’Hô­tel­Dieu de Beaune.Ph. Fy.UEric Coatalem, 93 Fg Saint­Honoré, 75008 Paris;www.coatalem.com

ERIC

COAT

ALEM

BaranoffLe 28 marsdernierchez Artcu­rial on ven­dait un en­semble detoiles etsculpturesdes diffé­rents maî­tres fran­çais etétrangersinstallés àParis, qui fi­rent l’Ecolede Paris. Unartiste s’est

démarqué plus que les autres et ce fut Vla­dimir Baranoff­Rossine (1888­1944), mortdéporté à Auschwitz. La salle proposaitune de ses toiles : “Au Bord du Lac”, peinteentre 1908 et 1912. On en escomptait en­tre 50 000 et 60 000 € et finalement, surl’enthousiasme de certains, le marteau esttombé avec les frais à 100571 €

100571 €

ARTCUR

IAL

Feng MianChez Millon le20 mars der­nier on propo­sait une vaca­tion d’art con­temporain oùles enchèresdébutèrentavec une ving­taine de dessinsà l’aquarelle dupeintre chinoisLin Feng Mian(1900­1991).Cet artiste avait

voyagé pas mal en Europe et notammenten France dans les années vingt, quand Pa­ris était le principal foyer pictural dumonde, avant que New­York ne prenne saplace. Toutes les œuvres de Feng Mian ontété vendues, généralement au triple des es­timations hautes. Il est très recherché enExtrême­Orient. L’une des plus forteshausses vint sur cette jeune femme en robebleue se coiffant, tracée sur une feuille de325 x 220 mm. Le lot provenait de la col­lection de Larissa Andersen et était an­noncé entre 10000 et 12000 €. Le marteauchut avec les frais à 56000 €.

56000 €

MILLO

N

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12 Le marché Dossier spécial SEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

l Salon

Le dessinsuperstarà DrawingNow

h Le salon du dessin ouvre sesportes du 11 au 14 avrilà Paris. Découvertes garanties !

LE CARROUSSEL DU LOUVRE, à Paris,célèbre le dessin du 11 au 14 avril ! Sep­tième édition d’un Salon qui fut, à sonorigine, en Europe, la toute premièrefoire d’art contemporain exclusivementdédiée au dessin. Une belle revanchepour un médium qui, de tout temps,aura offert au monde la part la plus in­time d’un créateur. Esquisse, étude, pro­jet, voire œuvre à part entière, le dessin apour lui de condenser, sur peu d’espace,ce premier geste, simple, accaparant etmagique, qui confie à la feuille de papierl’essence d’un acte créateur. Sa part laplus fervente, la plus directe aussi, laplus sensible et, parfois, la plus efficace.

Sept ans : âge de raison et, pourquoipas, de déraison ? Les organisateurs,Christine Phal, sa présidente, en tête, ontdécidé d’innover encore, ce qui place leDrawing Now ou Salon du Dessin con­temporain dans une logique dynamiqueet donc d’avenir. Credo de la Présidente :“Le dessin contemporain motive tous lesjours de jeunes talents et apporte de nou­velles formes d’expression; notre volontéest d’en être les révélateurs”. Deux états dela créativité partagent l’aire d’exposi­tions en deux pôles : Le pôle “Référence”rassemble 71 galeries représentants 13pays. Ces galeries ont été sélectionnéespar un comité indépendant de person­nalités du monde de l’art et non par desmarchands impliqués eux­mêmes dansl’aventure. Le pôle “Emergence” est, parailleurs, le fait de 14 galeries avouantmoins de quatre ans d’âge; elles présen­tent un “focus” sur le travail d’un artistede moins de 40 ans.

Placé sous le patronage de l’Ambassadede Suisse à Paris, Drawing Now 2013 aconvié sept galeries suisses à la fête etplusieurs de ses initiatives expliciterontla situation du dessin contemporain enSuisse. C’est une des nouveautés de cetteseptième édition. Deuxième innova­tion : la présentation, au cœur du Salon,du Musée Imaginaire de Jean de Loisy en

complicité avec le Palais de Tokyo, dontil assume la présidence. Autre apport :des entretiens avec des artistes, animéspar Philippe Piguet, directeur artistiquedu Salon, les Drawing Talks. Il y auraaussi, chaque jour, l’intervention d’unartiste dans le cadre de Drawing in Pro­gress, afin de dévoiler différentes appro­ches dans l’élaboration du dessin con­temporain. Le Drawing Now Vidéo of­frira de nouveaux aspects de la créationdessinée actuelle. Enfin, encouragementbienvenu, un Prix Drawing Now de5 000 euros récompensera un artiste demoins de cinquante ans présenté en “fo­cus” : Bénédicte Henderick et StéphanBalleux en lice côté belge. Cinq galeriesinstallées en Belgique participent au ti­tre de “Référence” : In Situ, d’Alost et Pa­ris, qui insiste sur un artiste hollandais,Marcel van Eeden; Kusseneers Gallery,de Bruxelles, avec Emma Talbot, DavidGodbold, Rik Smits; Mazel Galerie pourdéfendre Vuk Vidor, François Bard,Claire Fanjul; la Galerie Pascal Polar quimet en exergue Miguel Sancho et mon­tre aussi Beniti Cornelis, Max Neumann,Lance Letscher; enfin, la Galerie PetitsPapiers, avec François Avril, Daniel Maja,François Roca entre autres. Des artistesbelges sont à voir chez Catherine Put­man : Bénédicte Henderick; chez TessaHerold : Henri Michaux; chez Lelong :Pierre Alechinsky; à la Galerie Particu­lière : Stephan Balleux. Très beau standchez Lelong : Barthélémy Toguo, JanVoss, David Nash, Jaume Plensa, KikiSmith. A cibler : Oniris, de Rennes, avecMorellet, Vera Molnar, Aurélie Nemours.Découvertes garanties.Roger Pierre TurineUCarrousel du Louvre, 99 rue de Rivoli,Paris 1e. Les jeudi 11, vendredi 12,samedi 13, de 11 à 20h; dimanche 14, de11 à 19h. Infos : 0033. (0) 1.45.38.51.15et www.drawingnowparis.comUParis avec Thalys, 25 fois par jour :www.thalys.com

BÉNÉ

DICTEHE

NDER

ICK–GA

LERIECA

THER

INEPU

TMAN

Bénédicte Henderick #8, 2012, Techni-que mixte sur carte à jouer, 35 x 28 cm.

MAR

CELVA

NEEDE

N

Marcel van Eeden, sans titre, # 20, 2012, crayon sur papier, 56 x 76 cm.

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13Le marchéDossier spécialSEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

l Ancien

Une plume au chapeau de Paris

LE PALAIS DE LA BOURSE A PARIS est unécrin presque parfait pour le “Salon duDessin” qui existe depuis plus de vingtans et qui a déménagé à plusieurs repri­ses dans la cité. Lieu parfait et en mêmetemps un peu étroit car le succès ne sedément jamais dans ce segment très par­ticulier des feuilles dessinées. Or dans lesniches du marché de l’art on trouve tou­jours à travers notre vieille Europe et auxUSA, des amateurs enthousiastes.

Vingt musées s’associent à cette réu­nion en ouvrant leurs cabinets particu­liers et en montant des expositions tem­poraires en phase avec l’événement. Unmusée est également invité au sein de lamanifestation. Et après le musée de Cas­sel en France qui annonce une passion­nante exposition sur le maniérisme fla­mand pour la fin avril, ce sera le tour dumusée Bonnat à Bayonne. Superbe en­droit que celui­là qui possède entreautres une dizaine de “bozzetti” de Ru­bens. Le musée contient par ailleurs unemagnifique collection de dessins et gra­vures de Helleu. Et pour clore ce préam­bule, notons que le salon va accueillirune fois encore un stand dédicacé au des­sin contemporain à travers le prix remispar la Fondation Guerlain. Trois artistessont déjà connus pour en être les lau­réats, sans savoir qui sera le roi ou lareine de cette édition. Les artistes sont al­lemands pour Ulla von Brandenburg etSusan Hefuna puis un grand Belge, quin’est autre que Hans Op de Beeck.

Le dessin est une manière plus modesteen prix, d’approcher et d’acquérir desœuvres raffinées, au plus près de la créa­tion. C’est là que l’on voit poindre destravaux de génie à travers des études, fai­tes de retouches ou de reprises commedes textes autographes d’auteurs littérai­res. Mais les dessins ne sont pas que desœuvres préparatoires. Ce sont aussi, sou­vent des créations complètes et définiti­ves, qui existent pour elles­mêmes. Entémoignera ici le très bel hommagerendu par la galerie Applicat­Prazan enfaveur de Maurice Estève (1904­2001)qui profite d’un musée personnel dansun superbe édifice de Bourges.

Du côté belge, pour parler un peu denous, il y aura d’abord Patrick Derom. LeBruxellois de la rue aux Laines annoncedéjà une très sobre feuille de LéonSpilliaert datant de 1909. Il s’agit de “Fla­con rouge”, à l’encre, lavis et crayons. Puisil faudra compter avec David Lévy, ins­tallé avenue Brugman, à Bruxelles égale­

ment. Lui, il annonce une superbe goua­che de Juan Miro datant d’août 1934. Ellemesure 699 x 1048 mm. Chez MartinMoeller (Hambourg), on verra un extra­ordinaire dessin à la mine de plomb etcrayon noir de Richard Muller (1874­1954) dénommé : “Le Chasseur IV”. Deuxcaméléons truffés de flèches semblentdévorer un homme barbu, nu. Le dessin,saisissant, date de 1906.

Chez Pandora (New York), il y aura àprendre un délicieux portrait à la san­guine et pierre noire d’une jeune femmevue de profil. Il s’agit de la chanteuse Syl­

via Simpson, immortalisée par GiulioAristide Sartorio (1860­1932). Il y aurabeaucoup de feuilles plus anciennes, re­naissantes, maniéristes et baroques, àl’instar de cette presque miniature de cetexcellent strasbourgeois Johan­WillelmBaur, tracée vers 1635 dans des colorispuissants pour les drapés des personna­ges et qui nous montre “Le Christ devantPilate”. C’est un prétexte architectural.La scène ô combien dramatique devientici parfaitement théâtrale et l’architec­ture domine le sujet principal.

Chez de Bayser par ailleurs on verra

comme ici contre, cette charmante da­moiselle accoudée dessinée par FrançoisBoucher. Chez Terradès c’est une effigied’un homme debout donnée à Piranèsequi retiendra l’attention, tandis que l’onappréciera également la tête d’ange tour­née vers la gauche de Henri Lehman(1814­1882), à la pierre noire, chez Jean­François Baroni.Philippe FarcyULe salon se tient du 10 au 15 avril.Inauguration jeudi prochain sur invitation.Tous les jours de 11h à 20h30. Entrée :15 €, catalogue compris.

DEBA

YSER

Cette petite jeune femme dessinée par François Boucher vers 1750 sera chezde Bayser la semaine prochaine au “Salon du Dessin”, à Paris.

h Trente­neuf exposants dontseize sont membres duSyndicat national constituentune force de frappe sans égaldans le monde en faveur dudessin.

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14 Le marché SEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

l Expositions

Paris en fête rive gauche

LA SEMAINE QUI ARRIVE VA ETRE CHAUDE àParis. Le Salon du Dessin entraîne à ses côtésune foule d‘événements incroyable. Il faut re­garder le site du salon pour prendre consciencede tout cela, et notamment des expositions quiauront cours ce mois d’avril dans plusieurs mu­sées parisiens. Les salles de ventes sont demême sur le pied de guerre pour faire venir àelle une part des nombreux amateurs interna­tionaux, à nouveau soumis à des tentations im­menses alors que la Tefaf vient à peine de se ter­miner.

Ici il s’agit d’une initiative privée, de mar­chands spécialisés dans les tableaux, dessins etsculptures anciens et du XIXe siècle. Autour deGuy et Sandrine Ladrière (le père est un descinq plus important s négociants de France), ontrouvera les galeries Fischer, Orsay, Charvet, Ar­tesepia, Le Fell, Arthème, Vincent Lécuyer quiexpose au salon en même temps, Maria Novellaet Mattia Romano, venus d’Italie. Le système estcelui d’une prise d’espace momentanée letemps d’un petit festival. C’est ce qui expliquepar exemple que Franck Baulme se trouverachez Seydoux rue Jacob et que l’on pourra voirchez lui un extraordinaire ensemble de feuillesde 180 x 250 mm, tracées à l’encre de Chineavec un sens de la finition inouï par l’Anversois

Godfried Maes (1649­1700). Il s’agit des “Méta­morphoses divines”, inspirées d’Ovide et con­servées dans des états parfaits. Godfried Maesfaisait partie de ces artistes flamands influencés

h Les galeries d’antiquaires duCercle des Beaux­Arts Rive Gaucheouvrent diverses expositions àpartir du 8 avril.

l Résultats

Gros succèspour la Converserie

LES BIENS MEUBLES DE LA CONVERSERIE située à Cham­plon, tout près de Saint­Hubert sont donc presque tous par­tis sous les effets des commissaires­priseurs hollandais.C’était le 28 mars et ce que vendait le baron Coppée n’étaitqu’une petite partie d’une vacation bien plus étoffée compo­sée de plusieurs centaines de lots.

Les lots les plus chèrement payés le furent par des citoyensrusses. L’un d’eux mis sur le tapis si on ose dire pas moins de199 500 € sur une tenture originaire peut­être de Gram­mont, que la salle de ventes pensait négocier très bien déjàentre 70 000 et 100 000 €. Le lot datait du milieu duXVIe siècle et figurait dans un décor de choux comme on entissait à Audenaerde également, un loup, un tigre et un léo­pard. La bordure était composée de fruits et de feuillages di­vers. La tapisserie mesurait 320 cm de côté.

Le deuxième lot le plus disputé fut une autre tapisserie, deBruxelles cette fois, datant des années 1550. Elle figurait“Diane et Actéon”. Un amateur russe, sans doute le mêmeque le lot précédant, emporta la chose vers des lieux incon­nus. Il le fera sans doute d’autant que le marteau est tombéun peu plus haut que l’estimation, à 85 500 €.

Du côté des effets meublants, on peut mettre en exergue unensemble de treize chaises dessinées par Van den Broeckpour Hermès, livrés à la princesse de Réthy en 1957. Le lots’est vendu à 8 125 €, sur une base de 3 000 à 5 000 €. Il fal­lait encore aligner 7 500 € pour enlever le canapé en U placédevant le grand feu ouvert. Il s’agissait là aussi d’une livrai­son de 1957 dont l’estimation n’allait que de 2 000 à 4 000 €.Il y eut de belles batailles d’enchères pour deux séries d’ap­pliques hautes de 80 cm à nouveau livrées en 1957, sansdoute façonnées chez Baguès, sur une base plus ancienne. Lelot de six est parti à 6 875 € tandis que le lot de quatre atrouvé preneur à 4 375 €. Les tables de réfectoires de moinesqui servaient dans la salle à manger pour les réceptionscomme pour les colloques et autres brainstorming, sont par­ties entre 13 000 et 8 000 €. Puis il y avait tout un ensemblede bois de cerfs replacés dans des sculptures des XVIIIe etXIXe siècles, en forme de cerfs. Selon les tailles, âges et étatsde conservation, le marteau tomba entre 21250 et 2 500 €.Enfin, une superbe armoire autrichienne peinte et duXVIIIe siècle, ne fit que 2 750 €; une misère, car cela valait letriple il y a vingt ans, tout comme les coffres d’archives ou àlinge, en bois, scandinaves ou allemands, des XVIe etXVIIe siècles, qui ne firent qu’aux alentours de 4 000 €. Lesprix comprennent les frais.Ph. Fy.

CHRISTIE’SIM

AGES

LIMITED

2013

Cette tapisserie de 320 cm de côté a été vendue 199500€.

h La vente de la semaine passéeà Amsterdam comportait une centaine delots. Rares furent les pièces restéesinvendues. Gloire aux tapisseries.

l Ventes publiques

Une foule de dessins sous les marteaux

IMPOSSIBLE DE TOUT DIRE, de tout écrire,mais les ventes publiques centrées uniquementsur le dessin ancien ou moderne seront asseznombreuses la semaine prochaine, à Drouot et

chez les Anglais qui à travers Christie’s tirerontles premiers dès le 10 avril, en compagnie deThierry de Maigret. Puis il y aura des choses àvoir chez Artcurial, chez Wapler et chez Piasa.

Chez Christie’s, le lot le plus rare et peut­êtrele plus important (n°159) est un ensemble dequatre albums comportant au total 247 dessinsdont cinquante sont de la main de Luc­OlivierMerson (1846­1920). Ils étaient destinés à illus­trer “Les Trophées” de José­Maria de Heredia(1842­1905). On en attend 30000 à 40000 €.Mais il y a aussi un dessin à la mine de plomb fi­gurant le portrait de “Madame Jeanne Anfrye”,par Ingres. La feuille est datée de 1834 et devraitse vendre entre 60000 et 80000 €. Notons en­core de petites merveilles au n°93 (voir ci­con­tre) où se trouvent deux dessins de 1799 mon­trant deux vues de la place de la Concorde de­puis la rue de Rivoli. Elles sont signées de Jean­Thomas Thibault (1757­1826) et n’avaient plusété montrées depuis 1896; elles se trouvaientalors dans les collections du duc d’Osuna.

Chez Maigret, toujours le 10 avril, les valeursmoyennes des estimations varient de 500 à12000 €, ce qui signifie que dans cette vente pasmal de choses sont assez anodines. Pour mettre

CHRISTIES

La Place de la Concorde à Paris en 1799, par Thibault. Lepetit jardin dans le fossé avait été aménagé pour le Dau-phin, lors du retour de la famille royale à Paris en 1790.

h Paris fourmillera de tentationspour les amateurs de dessins.

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15Le marchéSEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

l Expositions

Paris en fête rive gauche

par le grand genre de Charles Le Brun et il réus­sit ici à marier la monumentalité française à uneexpressivité flamande, en y ajoutant une fouguemerveilleuse. Le travail de Maes constitue une

sorte de chaînon entre le classicisme franco­romain d’un Nicolas Poussin (1594­1665) et latradition classique flamande, comme le pein­tre liégeois Gérard de Lairesse (1641­1714)avec la peinture néerlandaise.

Maes mort jeune pourtant fut professeur àl’Académie d’Anvers et il avait travaillé pourles Tour et Taxis en leur palais de Bruxelles etau palais du gouverneur des Pays­Bas du Sud,Maximilien­Emmanuel de Bavière. Pour leMétamorphoses, le peintre avait fourni qua­tre­vingt­trois feuilles au moins peut­êtrepour illustrer l’une des innombrables éditionsde cette œuvre d’Ovide que l’on lisait avide­ment dans toute l’Europe depuis la fin duXVIe siècle. On sait que le peintre Jacob de Witacheta tous les dessins et les copia en partiepour les donner aux graveurs, dont le célèbrePicard. Il s’agit ici de l’édition de 1732 com­mentée par l’abbé Banier. Franck Baulme pré­sente dix­huit de ces feuilles, provenant de lacollection Dreesman jusqu’en 2002, lequelavait reconstitué une partie de cet ensemblegardé intact jusqu’en 1762. Les sujets sontsouvent complexes dans leur mise en scène, àl’instar de “Minerve attisant l’Envie contreAglaure”. Le dessin le plus incroyable est celuides “Sœurs d’Alcithoé transformées en chau­ve­souris”; voir ci­dessus. On y frôle le fantas­tique, comme au cinéma. Peut­être y­a­t­il iciune opportunité pour le patrimoine anversois,à quelques mois de l’ouverture du Musée desBeaux­Arts. Le prix demandé est de 87000 €pour l’ensemble.Ph. Fy.U franck.baulme@fbaulme­finearts.com

BAUL

ME

Gotfried Maes, Anversois trop méconnu, a tracéplus de 80 grandes feuilles sur les “Métamorpho-ses divines” d’après Ovide. Franck Baulme enpropose dix-huit d’un seul tenant. Exceptionnel.

l Ventes publiques

Une foule de dessins sous les marteauxun lot en évidence, on prendra ce dessin de Cor­nélis Schut (1597­1655) figurant “L’Astrologie”.L’Anversois a travaillé à la plume et encre noiredans le cadre d’une production de tapisserie.Celle­ci est exposée en la maison de Rubens àAnvers. La feuille de 285 x 416 mm est annoncéeentre 8000 et 10000 €.

Chez Piasa, rendez­vous le 12 avril autour d’uncatalogue exclusivement dévoué aux dessins.On y voit au n°62 aux crayons noirs et bruns, leportrait d’une jeune femme assise tracé parCarle Van Loo (1705­1765). Il est signé et datéde 1743 et devrait se vendre autour des 20000€. Le lot le plus rare ici est une autre feuille figu­rant un portrait de dame, à nouveau par Ingres,mais datant cette fois de 1817 et de la périoderomaine de l’artiste. On y voit Madame Jenny deLavalette et la composition est annoncée entre250000 et 300000 €. La merveille du cataloguen’est toutefois pas là mais dans un bouquet defleur fauve de Maurice de Vlaminck peint vers1905. Cette toile de 47 x 39 cm est annoncée en­tre 60000 et 80000 €.

Et le 10 avril encore chez Artcurial on trouveraau lot n°6 un second album provenant d’unecollection anglaise du XVIIIe siècle, passée en­

suite chez les Montalembert. On n’y découvrepas moins de 93 dessins d’origines diverses,Italie, Allemagne, France, Grande­Bretagne engénéral, présentés en folio. Le lot est annoncéentre 30000 et 40000 €. Notons encore la trèsbelle feuille figurant une montagne de person­nages à la dévotion de Diderot. Il s’agit d’unfrontispice pour l’Encyclopédie et Diderot, telun roi vainqueur, est entouré de bienfaisance,surtout féminine il faut le dire. “Le Frontispiceest une apologie de la connaissance et des savoirsqui poussent à la découverte de la Vérité”, signalele catalogue. Il faudrait 10000 à 15000 € pouraccrocher cette feuille sans cadre à son mur.

Le 13 avril chez Wapler, on pourra acheterdes dessins du XXe siècle. Une note spécialesera réservée ici à trois compositions géométri­ques à la gouache, de Jean Peyrissac (1895­1974), natif de Cahors. Il partit en Algérie poury sculpter puis revint en France et partit à Des­sau où le Bauhaus de Weimar s’était installé. Làil rencontra tous les maîtres qui habitaient surplace, tel Feininger, Klee et Kandinsky. Ces tra­vaux datent de 1927­1930 et sont annoncésentre 5000 et 7000 €.Ph. Fy.

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16 L'actu SEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 2013 ARTS LIBRE

l Expo

Un poèmesombreet sublime

LA PUBLICATION DE SON LIVRE “Café Lehmitz” en1978 a valu d’emblée à Anders Petersen une renom­mée qui depuis ne s’est jamais démentie. Pour tousles photographes du documentaire, cet ouvrage nova­teur fut à la fois une révélation et une véritable claque.Le photographe suédois qui avait étudié avec Christo­pher Strömholm quelques années auparavant mon­trait dans ce travail sur un établissement borgne deHambourg une maîtrise déjà bien affirmée. Il est vraiqu’il avait passé près de trois ans à enregistrer la viedes habitués du lieu. L’approche franche et la proxi­mité appuyées par des contrastes abrupts et un grainaffirmé donnaient à l’ensemble un ton expression­niste qui aujourd’hui encore est sa marque de fabri­que. Un style unique bien reconnaissable que l’on aretrouvé par la suite dans de nombreuses comman­des sur des grandes villes telles Rome ou Paris, maisaussi dans de plus petites cités telles Utrecht, Gap,Sète…

En 2011, il a été invité en résidence à Londres par laPhotographer’s Gallery. Plus précisément dans lequartier bouillonnant de Soho où, durant un mois, il aarpenté les rues muni comme d’habitude de son petitContax 35 mm.

Cela nous vaut d’abord un livre impeccable­ âpre ettendre, généreux surtout­ mis en pages par le gra­

phiste Greger Ulf Nilson. Cela nous vaut une fois en­core un portrait collectif plein de désespérance, hantépar le sexe et la violence ordinaire, mais aussi chahutécomme on peut l’être dans un telle ville quand onn’est pas friqué. Plus que de la “street photography”,on a ici de l’image au ras du trottoir, sans concession àla virtuosité ou à tout autre artifice. Anders Petersenn’a pas son pareil pour débusquer dans une ville ouun quartier l’épaisseur humaine avec tout ce que celacomporte de vulnérabilité, de tristesse, mais aussi devitalité animale. D’où ce long poème sombre de Sohoplein d’une humanité bizarre et de recoins à l’encanet plein d’hommes et des femmes qui se cherchent etse collent sans beaucoup d’illusion. Au fil des images,on se sent peu à peu gagné par une empathie pour cescontemporains qui nous semblent tellement à la dé­rive et si seuls tous ensemble. Que dire d’autre de cetensemble cohérent et d’une grande force si ce n’estqu’il est absolument sublime.Jean-Marc BodsonU“Soho” photographies d’Anders Petersen. Anvers,Stieglitz 19, Klapdorp, 2. Jusqu’au 5 mai, vendredi de16h à 18h, samedi et dimanche de 14h à 18h. Rens. :http://www.stieglitz19.beULe livre : co­édition Mack&The Photographers’Gallery,relié sous couverture toilée avec embossage, 124 pages.

h “Soho” d’Anders Petersen, un livre âpre et une belle exposition chez Stieglitz 19.

ANDE

RSPETERS

EN

Photographies d’Anders Petersen quin’a pas son pareil pour débusquerl’épaisseur humaine avec ce que quecela comporte de vulnérabilité.

ANDE

RSPETERS

EN