Arts Libre du 30 mars 2012

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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. RENDEZ-VOUS AVEC FIGURE COMMÉMORATIVE ULI DE LA NOUVELLE IRLANDE, 1M27 SOUS LA TOISE ET RECOUVERTE DE PIGMENTS NOIR, ROUGE ET BLANC / COURTESY LEMPERTZ L’ART TRIBAL Le Marché PP.10-11 Le Marché Pour la semaine du dessin, les antiquaires se mettent au diapason. PP.12-13 Cinq jeunes artistes donnent de la vigueur à la peinture. PP.4-5 Expo en vue COURTESY DUBOIS-FRIEDLAND, BXL Supplément à La Libre Belgique - N°139 - Semaine du 30 mars au 6 avril 2012

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Rendez-vous avec l'art Tribal

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RENDEZ-VOUSAVEC

FIGURE COMMÉMORATIVE ULI DE LA NOUVELLE IRLANDE, 1M27 SOUS LA TOISE ET RECOUVERTE DE PIGMENTS NOIR, ROUGE ET BLANC / COURTESY LEMPERTZ

L’ART TRIBALLeMarchéPP.10-11

Le MarchéPour la semaine dudessin, les antiquairesse mettent au diapason.PP.12-13

Cinq jeunes artistesdonnent de la vigueurà la peinture. PP.4-5

Expo en vue

COURTESY

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2 L'actu SEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

l Expo en vue

h L’artiste œuvre par séries de photos qui, sans toujours d’apparentes liaisonsentre elles, forment ensemble la trame d’histoires vécues.

JEAN-LOUIS GARNELL EST UN PHOTOGRAPHEreconnu sur la scène internationale. Il est d’autantplus sympathique de le retrouver dans un espaceexpérimental souvent dévolu à de plus jeunes pra-ticiens. C’est à Immix, “Espace d’art contemporaindédié aux images mixtes”, situé sur la Canal Saint-Martin, à Paris, que cela se passe. Immix, une initia-tive de trois photographes indépendants attachés àla valorisation maximale d’un médium qu’ils n’en-tendent cependant pas limiter à la seule photogra-phie, pourvu que celle-ci agisse en partenaire dutravail exposé.

Dans un tel contexte porteur d’énergies et d’en-thousiasmes, Garnell joue sa carte subtilement, im-plication presque minimale concentrée autour detrois ou quatre conjonctions d’images. Mais les-quelles ! Toute l’amplitude de son travail s’y trouvecorroborée par le choix de clichés qui, parfois, ontprès de vingt ans quand d’autres sont tout récents.La continuité entre les uns et les autres éclate,même si de trompeuses apparences les éloignent.

Pour cet ingénieur informaticien, tout a démarréen 1985 à la faveur d’une mission photographiquede la Datar sur les paysages français. Il y a côtoyé lesDepardon, Doisneau ou Fastenaekens, et puis atout arrêté pour… la photo. Pas n’importe quellephoto. Pour celle qui parle au cœur et à l’esprit,celle qui réfléchit en quelque sorte. Il a d’abord ci-blé cette transformation du paysage qui rend toutincertain : qu’y avait-il avant, qu’y aura-t-il après ?“Mais je ne suis pas resté monomaniaque !” Pas ques-tion pour lui de s’arrêter en chemin. Il s’est inté-ressé aux intérieurs en désordre, ces lieux transi-toires où tout se trame et se défait parfois en deslendemains à leur tour incertains. Ont suivi desportraits la nuit, à l’extérieur, réalisés à la chambre4/5… “Des sortes d’autoportraits. C’est la personne quidonnait son image à l’appareil. Je traquais toujoursl’incertain !”

Années 80, Jeff Wall l’interpelle. “Je voulais m’ins-crire dans mon époque ! D’où une suite de tableaux deplusieurs images qui, associées sans être collées les

Commentaire

“Bis nonrepetita”

Par Roger Pierre Turine

Le dernier commentaire de ClaudeLorent nous renvoyait à l’excellentouvrage “Collectionneurs” d’AnneMartin-Fugier, fraîchement paru chezActes Sud. Un livre d’entretiens avec descollectionneurs actuels d’art contempo-rain. 300 pages d’anecdotes et ré-flexions. Un regard sur l’actualité del’art et dumarché. Si nous revenons surle sujet c’est qu’en fin de billet notreami Lorent relevait un propos pour lemoins paradoxal d’un des collection-neurs approchés. Pour lui, plus questiond’acheter en vente publique, où les prixatteignent des plafonds inimaginables !Alors acheter où : dans les foires, engalerie, chez l’artiste ? C’est dire quetout est dérégulé, que la raison du plusfort est lameilleure, quitte à renvoyer àleurs études et poches vides des artistesde qualité, moins dans le vent et doncmoins poussés par ces argentiers quidirigent lemonde, qu’il soit commerceou poudre aux yeux. Dire aussi que lesmaisons de vente internationales font laloi aumême titre que des collection-neurs bourrés de pognon et des artistesdu dessus de lamêlée – au regard de lamode s’entend. Lesquels engrangentdes succès triomphalistes, qu’arrondis-sent de zéros hallucinants des prix quis’envolent. Au point d’instaurer unehistoire de l’art à deux niveaux inconci-liables, entre les vedettes dumarché etles autres. Etmalin qui peut prédire unavenir plus que jamais en points d’in-terrogation. Les prix desœuvres d’artne veulent plus rien dire si l’on s’enréfère à la valeur intrinsèque desœuvres. Sans tenir compte de tout cequi les gonfle arbitrairement, de lacollusion entre décideurs à l’usurpationde qualité. Seule prime cette valeurartificielle qui s’évalue à coup demil-lions d’euros. Or, et c’est là que nousvoulions en venir, pour les artistesn’appartenant pas à ce gratin cousu defil blanc, les ventes aux enchères s’avè-rent souvent dramatiques. Quand leshauts prix surfaits s’emballent, de bonset vrais artistes, dénigrés pour d’injus-tes raisons, voient leurs prix ravalés àpeu de chose sous lemarteau de com-missaires-priseurs de ventes, il est vrai,plus traditionnelles. Ce qui, cette fois,est peu compatible avec les prix, bienplus élevés, qu’ils pratiquent en galerie.Car il leur faut vivre ! Prix bradés, répu-tations déchues, prix indécents, quandretrouverons-nous unmarché de l’artet une vie qui soient sains ?

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GARNELL/ADAGP20

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Garnell met en joue

Jean-Louis Garnell, Sans titre #1, 2007, 66 x 100cm.

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3L'actuSEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

unes aux autres, créent des relations entre elles, desrencontres”. Une des pièces fortes de cette expo datede ces années 90. Comme en référence à des piècesmusicales, une sorte de Bach en cinq parties. Cinqimages à voir en un clin d’œil : jouets d’enfantsdans une pièce vide, l’atelier, une femme et son en-fant, la rue alentour, l’intérieur de l’appart’… Du si-lence, du vide. “Sugimoto en appelle au temps. Moi,c’est un peu pareil, mais différemment. Je cherche à té-moigner de l’instant d’une vie. Lequel peut avoir étécapté sur deux mois de temps”.

Toujours l’incertain, le fragile, comme dans lasuite “Ici même 3” : maison, atelier, logement. L’ap-pareil ne sort pas du lieu clos. “C’était à l’automne1993, ça cramait en banlieue et ça m’a suggéré unesorte de rapprochement avec l’horreur vécue alors àSarajevo”. Pas de retouche, des tirages et un rapportétabli entre des formats différents. Cette série futcréée pour une expo au Botanique, à Bruxelles, “In-vitation à la ville”, en 2001.

Et aujourd’hui ? Garnell réalise des photos numé-riques, planes, avec peu de profondeur, rappro-chées de morceaux de bois trouvés dans la rue, re-haussées au graphite. Des fictions toujours. Unenouvelle aventure.Roger Pierre Turine

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GARNELL/ADAGP20

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PRIXA partir de 2000 euros.

“Une de mes particularités est d’être anti-spectaculaire. Je réagis entravaillant sur des situations peu visibles, secrètes. Dans mes ensembles,chaque photo n’a pas la même importance mais tout est affaire d’équilibrephysique entre images, couleurs, formats. Avec une importanceprimordiale de la lumière. Et je laisse à chacun le soin de se projeterdans ces images”.Jean-Louis Garnell

Né en Bretagne en 1954,vit en région parisienne. PrixKodak 1984, enseigne à l’Ecoled’Art de Marseille. Exposcollectives et personnellesen France et à l’étranger.Dernière perso en date : GalerieWhiteproject, Paris 2011.

Bio express

Jean-Louis Garnell ImmixGalerie, Espace Jemmapes,116 quai de Jemmapes, 75010Paris. Jusqu’au 10 avril, dulundi au vendredi de 9h à22h30. Infos : 01.48.03.33.22.Paris 25 fois par jour avecThalys : www.thalys.com

Infos pratiques

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GARNELL/ADAGP20

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l’incertain

Jean-Louis Garnell, Découpes #6, 2001, 114 x 184 cm.

Jean-Louis Garnell, diptyque #1, 2003, 50 x 60 cm et 24 x 30 cm.

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4 L'actu SEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Un pinceau à cinq branches

LA PEINTURE EST REDEVENUE UN VASTE CHAMPd’expérimentation et d’expression dont la santé estparticulièrement florissante à tel point que pour lemoment elle dame même le pion à pas mal d’autresmoyens d’expression artistiques. Et elle arrive enfindécomplexée, libre, sans a priori de style ou de genre,se permettant d’aborder tous sujets sous toutes les for-mes.

Le poids du siècle de modernité semble s’être consi-dérablement allégé probablement par l’épuisementdes courants qui ne cherchaient qu’à s’annihiler lesuns les autres et grâce à la victoire d’un éclectisme sanscomplexe qui redonne toute la valeur à l’œuvre et nonà une quelconque appartenance à une caste particu-lière. Puisque enfin tout est à nouveau permis chacunpeut y aller de sa conception, de sa vision, de son plai-sir personnel et si l’on constate des affinités ce n’est pasqu’il y a regroupement ou concertation, voire lignestratégique, c’est simplement que des questionne-ments, des thématiques, des images, des envies, des

h Ils sont cinq jeunes peintres vivanten Belgique à donner vigueur à celleque l’on a proclamée obsolète et mortedepuis un siècle mais qui résisteet s’éclate.

PRIXA l’exception d’une grande toile deMathieu Nozièresqui vaut 4900 €, les prix des œuvres varient entre600 € et 2200 €.

“Peindre, c’est faire apparaîtreune image qui n’est pas celle del’apparence naturelle des choses,mais qui a la force de la réalité”.Raoul Dufy

ERIC_DEPREZ/COURTESY

DUBOIS-FRIEDLAND,BRUXELLES

Mathieu Nozières, Fabrica, acrylique sur toile, 100 x 140 cm, 2012. A droite, Char-les Balavoine, Sans titre, acrylique sur toile, 67 x 41 cm, 2012. En bas, Eric Deprez,Sans titre, huile sur toile, 135 x 135 cm, 2012.

Participants

Magda Amarioarei. Née en 1988 en Roumanie,elle vit et travaille à Gand où elle suit un Master enpeinture. En 2010 et 2011, elle a exposé en groupeen Roumanie, à Bruxelles et à Liège où elle a déjàobtenu un Master.Charles Balavoine. Français, né au Havre en 1986,il vit et travaille à Liège où il suit un Master à l’Aca.Eric Deprez. Ce Liégeois né en 1972, qui vit danssa ville, a repris un Master après des expositions enBelgique et avoir été lauréat du Prix Collignon 2011.Sebastian Hosu. Actuellement liégeois, ce Rou-main né en 1988 a exposé dans son pays depuis2008 et étudié à l’Academia Albertina de Turin.Mathieu Nozières. Français né à Grenoble en1988, il s’est formé en BD à Saint-Luc à Liège, villeoù il vit, où il a entrepris un Master en peinture etoù il a exposé ainsi qu’à Cluj-Napoca (Roumanie) età Bruxelles (galerie Dubois-Friedland).

MATH

IEUNOZIER

ES/COURTESY

DUBOIS-FRIEDLAND,BRUXELLES

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5L'actuSEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

pratiques, participent des préoccupations de ces artis-tes.

Ils sont cinq jeunes rassemblées en une exposition quimontre avant tout la vigueur actuelle de la jeune pein-ture vivante en Belgique et qui bannit par son contenules clivages souvent imposés par l’obligation de moder-nité et par l’imposition de la nouveauté à tous crins.Tous les cinq ils semblent dire : “Laissez-nous travaillercomme on en a envie, oubliez tous les tiroirs de rangementset regardez ce que nous vous proposons !” Et ils ont pleine-ment raison surtout qu’ils affirment une gourmandisepour la picturalité vive, généreuse, qui sent bien lapeinture, qui se sent à l’aise avec sa chair et ses couleurs.

Le plus âgé d’entre eux, Eric Perez donne dans l’am-plitude du geste et dans la spontanéité d’une abstrac-tion qui trouve sa force dans l’énergie qui se dégage dechaque toile travaillée avec une ardeur qui ne se dé-ment jamais. Onctueuse souvent, parfois épaisse, tou-jours marquée par les traces du pinceau, la matière pic-turale se livre sans retenue mais dans la nuance et les fi-nes luminosités chromatiques qui donnent vie etmouvement. On pourrait croire que Charles Bala-voine, étant donné son vocabulaire ancré dans les for-mulations géométriques, est à l’antithèse et cependantpar les profondeurs, les transparences et les superposi-tions, par les fonds spatialistes, il capte aussi les nuancescolorées et filtre à sa manière les luminosités qui rayon-nent en surface.

Déjà remarqué précédemment, le travail de MathieuNozières prend cette fois une envergure peu commune(pas seulement dans les grands formats !), une puis-sance expressive pleine de tonicité et dégage un souffled’interprétation d’une belle maturité pour un si jeunepeintre. Et puisque les motifs ne sont pas des interpré-tations d’images, on souligne avec plaisir la capacitéd’agencer des visions mentales et imaginaires forte-ment évocatrices.

C’est un climat beaucoup plus lourd qui règne dansles compositions plus classiques mais enlevées de Seba-tian Hosu avec les personnages de dos ou dans des po-sitions inconfortables. Et les tonalités penchent vers ladramatisation. Par contre c’est entre architecture, spa-tialisme et abstraction que Magda Amarioarei conçoitses peintures dans la douceur d’une certaine clarté quiles fait amplement respirer dans l’entre deux de l’abs-traction et du besoin de structure.Claude Lorent

En pratique

Paintball. Peintures. Galerie Dubois-Friedland,rue du Prévôt, 99, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 12 mai.Du jeudi au samedi de 14h à 18h.

CHARLES_BALAVOINE/COURTESY

DUBOIS-FRIEDLAND,BRUXELLES

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6 Les galeries SEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

Quelques galeriesBRUXELLES

A.L.I.C.E.Open 4 Business. Oeuvres de SamuelFrançois. ‣ Jusqu'au 06·04. Du Me.au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles -02 513 33 07 - www.alicebxl.com

Aksum Coffee HouseIbrahima Kébé. Le peintre réalise desinstantanés de vie de la société séné-galaise. Il peint des instants fugitifshauts en couleurs, chargés de naïveté,de poésies, de sincérité et d’émotion.‣ Jusqu'au 22·04. Le V. de 16 à 20h,les S. et D. de 10 à 20h.URue Haute 140 - 1000 Bruxelles -0484 07 76 95www.aksumcoffeehouse.com

Albert DumontSilences. Peintures de Georges Meu-rant, gravures de Michelle Corbisier,dessins (crayon) de Sebastian Lerot etdessins (encre de Chine) de Francis DeBolle. ‣ Jusqu'au 22·04. Du J. au D. de13h30 à 19h ou sur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

B-GalleryHallveig Agustsdottir. A l’aide de des-sins sonores, d’installations et d’arran-gements avec des “bruits trouvés”ainsi que de performances, il explore larelation entre l’image et le son.‣ Jusqu'au 21·04. Du Me. au S. de 13 à18h.UGalerie Bortier - Rue Saint-Jean 17 -1000 Bruxelles - 02 279 64 03www.brupass.be

Duqué & PirsonPeintures transitoires. Peintures abs-traites de Marie-Anne Truffino.‣ Jusqu'au 21·04. Du J. au S. de 12 à18h ou sur rdv.UChaussée de Vleurgat 109 - 1000 Bruxelles- 02 646 45 26 - www.duque-pirson.com

Espace BlanchePaysages urbains. Peintures de Ray-mond Delvax. ‣ Jusqu'au 01·04. Du L.au D. de 14 à 18h (les S. et D. en pré-sence de l'artiste).Tam Ly. ‣ Du 06·04 au 29·04. Du L.au D. de 14 à 18h (les S. et D. en pré-sence de l'artiste).URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxelles- 02 510 01 41 - www.espaceblanche.be

Etablissement d'en face projectsThe Whatch ?. Oeuvres de Karl Hol-mqvist. ‣ Jusqu'au 07·04. Du Me. auS. de 14 à 18h.URue A. Dansaert 161 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Group 2 GalleryAnne Bonnet, Mig Quinet et OdetteCollon: les trois Amazones de la jeunepeinture belge (1945-1948). Huiles,gouaches, aquarelles, pastels et des-sins. ‣ Jusqu'au 28·04. Du Me. au S.de 14 à 18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles -02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

J. Bastien-ArtX-Ray Power. Oeuvres de MarianneHaas. ‣ Jusqu'au 15·04. Du Ma. au S.de 11 à 18h30, le D. de 11 à 13h.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jan MotA Corral around your Idea. Oeuvres de

John Baldessari, Pierre Bismuth, MarioGarcia Torres, Robert Heinecken, Joa-chim Koester, Jonathan Monk et Ste-phen Prina. ‣ Jusqu'au 31·03. Du J. auS. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryDétournements. Exposition collective.‣ Jusqu'au 14·04. Du Ma. au S. de 12 à18h ou sur rdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80www.keitelmangallery.com

Lancz GalleryPhilippe Geluck. ‣ Jusqu'au 17·04. DuMa. au V. de 14 à 18h, le S. de 11 à 13het de 14 à 18h, le D. de 11 à 13h.URue E. Allard 15 - 1000 Bruxelles -0475 24 82 65 - www.lanczgallery.be

Meessen De ClercqActual Space. Oeuvres de Sarah Bos-twick.Wunderkammer: “Satier: Lead onCopper” de Carl Andre. ‣ Jusqu'au12·04. Du Ma. au S. de 11 à 18h.Relics. Oeuvres de Katrín Sigurdardót-tir. ‣ Jusqu'au 12·04. Du Ma. au S. de11 à 18h.URue de l'Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

Nomad GalleryThrown Together. Oeuvres d'YvesSambu, Jeanine Cohen, Guy Woueté,Gerald Dederen, Aimé Mpane et SatchHoyt. ‣ Jusqu'au 31·03. Du J. au S. de14 à 19h ou sur rdv.URue de Laeken 99 - 1000 Bruxelles -02 219 81 82 - www.moba.be

Office d'Art contemporainEn plein ciel. Peintures de MikkoPaakkola. ‣ Jusqu'au 14·04. Du J. auS. de 14 à 18h ou sur rdv.URue de Laeken 105 - 1000 Bruxelles -02 512 88 28www.officedartcontemporain.com

Petits PapiersPhilippe Geluck. Les Petits Papierss'installent au Sablon ! Pour cette pre-mière expo, à travers son personnagefétiche du Chat, Philippe Geluck pré-sentera une trentaine d'acryliques surtoiles réalisées entre 2006 et 2012.‣ Jusqu'au 17·04. Du Me. au D. de 11 à18h30.UPlace du Grand Sablon - Rue de Boden-broek 8 - 1000 Bruxelles - 02 513 46 70www.petitspapiers.be

Pierre HalletMasterpieces. Oeuvres de JamesBrown, Jean-Paul Riopelle, Alain Jac-quet, Maurice Wyckaert, Antoine Mor-

tier, Louis van Lint... ‣ Jusqu'au 31·03.Du Ma. au S. (fermé le Me.) de 14h30 à18h30, le D. de 11h30 à 13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles -02 512 25 23www.galeriepierrehallet.com

Quest 21Mentsh. Peintures récentes d'Arié Man-delbaum. ‣ Jusqu'au 07·04. Le Me. de12 à 16h, les S. et D. de 12 à 18h ou surrdv.UAvenue de Stalingrad 21 - 1000 Bruxelles -0473 81 36 90 - www.quest21-art.be

Sabine Wachters Fine ArtsA Record of Russia. Peintures récentesde Tatyana Yassievich. ‣ Jusqu'au13·04. Les J. et V. de 11 à 16h ou surrdv.UAvenue de Stalingrad 26 - 1000 Bruxelles -050 61 58 35 - www.sabinewachters.com

Sorry We're ClosedEither Way, We Lose. Oeuvres d'AnettaMona Chisa et Lucia Tkacova.‣ Jusqu'au 10·05. Uniquement surrdv.URue de la régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 354 213 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseDanielle Stabel. Encres sur papier.‣ Jusqu'au 22·04. Du J. au S. de 14h30

à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Young GallerySubway. Photos de Luc Dratwa consa-crées au métro new-yorkais.‣ Jusqu'au 08·04. Du Ma. au S. de 11 à18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeFutures. Exposition collective réunis-sant William Sweetlove, Bob Verschue-ren, Patricia Kinard, Enrico T. De Paris,Tadashi Moriyama... ‣ Jusqu'au29·06. Du L. au V. de 14 à 18h ou surrdv.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles- 02 735 52 12 - www.artiscope.be

QuadriL'Empreinte de l'autre. Dessins de Do-minique Van Den Bergh. ‣ Jusqu'au07·04. Les V. et S. de 14 à 18h ou surrdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Almine RechJoel Morrison. Oeuvres récentes.‣ Jusqu'au 11·04. Du Ma. au S. de 11 à19h.The Weeds. Oeuvres d'Ida Tursic etWilfried Mille. ‣ Jusqu'au 11·04. DuMa. au S. de 11 à 19h.URue de l'Abbaye 20 - 1050 Bruxelles -02 648 56 84 - www.alminerech.com

AnyspaceBreaking News. Oeuvres de GustavoRiego. ‣ Jusqu'au 28·04. Du J. au S. de14 à 18h ou sur rdv.URue Van Eyck 59 - 1050 Bruxelles -0471 88 26 17 - www.anyspace.be

ArtemptationPOLAR 2. Exposition à quatre mains dela peintre Deborah Sportes et du photo-graphe François Darmigny. Specialguest: Richard Orlinski. ‣ Jusqu'au07·04. Du Ma. au V. de 11 à 18h30, leS. de 12 à 18h ou sur rdv.UAvenue Louise 475 - 1050 Bruxelles -02 669 77 78 - www.artemptation.com

Baronian-FranceyCharles Sandison. ‣ Jusqu'au 14·04.Du Ma. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

Box GalerieAmerican Tintypes. Mis au point dansl'Ohio en 1856, le procédé du ferrotype(tintype) est constitué d'une mince pla-que d'acier recouverte de laque noiresensible à la lumière. Ce procédé s'estrapidement imposé sur tout le conti-nent nord-américain, devenant lemoyen le moins coûteux de réaliser desportraits photographiques. Son âged'or se situe entre 1860 et 1890, desdécennies qui ont profondément mar-qué et transformé l'histoire des USA:guerre de Sécession, abolition de l'es-clavage, conquête de l'Ouest, ruée versl'or... ‣ Jusqu'au 14·04. Du Me. au S.de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Didier DevillezLismonde “en couleur”. L'expo fera dé-couvrir un Lismonde inédit en exposantune cinquantaine de gouaches en cou-leurs, datant du début des années 60,et que l'artiste n'exposa jamais.

Subway, unmétro d’image

Il n’est pas le premier à nous faire prendre lemétro de New York par le biais de laphotographie. Avant lui, quelques artistesd’envergure ont placé très haut la barre. Onpense d’abord à Walker Evans qui au toutdébut des années 40 fit l’expérience duportrait anonyme en volant des images auxpassagers assis en face de lui. Ce qui donna en1966 ce formidable livre “Many are called”avec une préface posthume de James Agee. Onpense forcément aussi au Weegee de la mêmeépoque, mais également trois à quatredécennies plus tard et dans une façon toutaussi réaliste à Danny Lyon ou à BruceDavidson. Tous ont en commun d’avoir voulusaisir la vie souterraine, d’avoir voulu montrerles gens qui s’entassent dans les rames auxheures de pointe et cela sans omettre tags,ordures et autres inconvénients des lieux.Beaucoup de photographes les ont suivi danscette veine documentaire et c’est peu direaujourd’hui que l’iconographie du “subway”est fournie. Au point même de faire partie desponcifs touristiques de Big Apple à l’instar desgratte-ciels. Précisément, avec sa série“Windows”, c’est aux cimes de New York quele belge Luc Dratwa s’était précédemment

intéressé comme on avait pu le voir en 2009 àla Young Gallery. On le retrouve actuellementdans la même galerie ( ainsi qu’à l’AbsoluteGallery de Knokke ) avec un ensemble dephotographies en grands formats prises dansles stations de métro de Manhattan. Un métroétrangement vide et propre, en quelque sortesage comme une image. Même s’il avoue unpenchant pour Meyerowitz, il est évident quela culture de l’artiste est plus du côté dugraphisme que de la photographie :compositions géométriques frontales, mise envaleur des couleurs sur fond gris d’acier. Pasde discours particulier si ce n’est celui d’uneesthétique décorative épurée et harmonieusereprenant de manière originale les mythiquessigles “Wall St , Times Square, Fifth Ave”.(J.M.B)

U Subway, photographies de Luc Dratwa.Bruxelles, Young Gallery, 75b, avenue Louise,Wiltcher’s Place, Conrad Hôtel. Jusqu’au 15 avril,du mardi au samedi, de 11h à 18h30.. Infos :www.younggalleryphoto.com Knokke, AbsoluteArt Gallery Kustlaan, 285. Jusqu’au 22 avril, dujeudi au lundi, de 11h à 18h30. Infos :www.absoluteartgallery.com

Graphique

©LU

CDRATW

A

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7Les galeriesSEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

‣ Jusqu'au 31·03. Du J. au S. de 14 à18h30 ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedland galleryPaintball. Exposition de cinq jeunespeintres vivant et travaillant en Belgi-que: Magda Amarioarei, Charles Bala-voine, Eric Deprez, Sebastian Hosu etMathieu Nozières. ‣ Jusqu'au 12·05.Du J. au S. de 14 à 18h.URue du Prévot 99 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectWas ist Kunst Hugo Ball. Oeuvresd'Irwin. ‣ Jusqu'au 07·04. Du J. au S.de 14 à 19h ou sur rdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72 - www.elainelevyproject.com

Fred LanzenbergNatura Oscura. Oeuvres de Lionel Gui-bout. ‣ Jusqu'au 05·05. Du Ma. au V.de 14 à 19h, le S. de 10 à 19h ou surrdv.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles- 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Guest Room - Contemporary ArtGarage Sale. Oeuvres de Maxim Frank.‣ Jusqu'au 21·04. Uniquement surrdv.URue Renier Châlon 5 - 1050 Bruxelles -0472 21 62 22 - www.guestroom.be

Jozsa GalleryCourage. Dessins et animations vidéode Ruth Gómez. ‣ Jusqu'au 28·04. Les

J. et V. de 12 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Nadine FerontBellum. Peintures de Claudie Saxe.‣ Jusqu'au 14·04. Du J. au S. de 12 à19h.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaSacramentum: Sacred Shadows. An-dres Serrano est reconnu comme l'undes artistes qui a traité avec le plusd'audace la religion et le sacré dansl'art contemporain. ‣ Jusqu'au 05·05.Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S. de 14 à18h ou sur rdv.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelleswww.galerie-obadia.com

Rodolphe JanssenGert & Uwe Tobias. Céramiques, colla-ges, sculptures... ‣ Jusqu'au 26·05.Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S. de 14 à18h.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Twig GalleryN. Dash & Sam Falls. Les deux jeunesartistes américains exposeront le ré-sultat d'un travail réalisé durant leurséjour commun en pleine nature, dansle désert californien. C'est dans ce con-texte qu'ils ont mis leurs oeuvres àl'épreuve du temps, de la lumière, desintempéries, de l'écologie du lieu...

‣ Jusqu'au 21·04. Du Ma. au V. de 11 à18h30, le S. de 12 à 18h.URue Tenbosch 74 - 1050 Bruxelles -02 344 23 68 - www.twiggallery.com

Xavier HufkensOrigami. Oeuvres de David Noonan.‣ Jusqu'au 31·03. Du Ma. au S. de 12 à18h.URue Saint-Georges 6-8 - 1050 Bruxelles -02 639 67 30 - www.xavierhufkens.com

XXL ART on Waterloo 503Autour du thème de la nature. Dessinsde Sabine Corman, Françoise Vigot,Anne Marie Finné, Jacques Dujardin etJean-Claude Flebus. ‣ Jusqu'au 28·04.Du J. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.UChaussée de Waterloo 503 - 1050 Bruxel-les - 0472 45 81 49

Zedes Art GalleryIgor Tishin. Peintures et photogra-phies. ‣ Jusqu'au 07·04. Du Me. au S.de 12 à 18h.URue Paul Lauters 36 - 1050 Bruxelles -02 646 00 04 - www.zedes-art-gallery.be

100 TitresHorror[s] Mirror. Photos, vidéos etoeuvres numériques de Daniel Locus.‣ Jusqu'au 01·04. Du J. au D. de 14 à18h.URue A. Cluysenaar 2 - 1060 Bruxelles -02 534 03 43 - www.100titres.be

Le regard décalé d’Igor Tishin

Il est Biélorusse, né à Vasilpolye en 1958, et il vit en Belgiquedepuis quelques années déjà. Balançant astucieusemententre réalisme et expression plus directement picturale, sonart jongle aussi entre réalité photographique et coups debrosse perturbateurs. C’est dire s’il est d’autant plus à lireentre les lignes que la dérision l’anime de tangentesastucieuses. “Quand j’étais enfant, je prenais les vieux journauxsoviétiques et je coloriais les affiches de propagande. Puis, je mesuis intéressé à la peinture et à la photographie… Mais je n’ai pasencore dit le plus important…” Une affaire à suivre car si, dansses travaux récents, on pressent un regard politiquesous-jacent, ce n’était pas le cas lorsqu’il vivait dans sonpays, où toute allusion de la sorte était frappée d’interdits.“Les faits et les personnages historiques m’intéressent”, dit-il. Etd’ajouter : “Depuis que je vis en Belgique, j’ai pu prendre durecul car on jouit d’une certaine liberté, d’indépendance, detranquillité”. Dans l’expo, il y a sa série “L’horloge s’arrête àminuit”, des photos en noir et blanc, sortes de mises enscène moqueuses de la guerre, telle qu’on la voyait en URSS.Issu d’un pays aux mains d’un dictateur ancien régime,Tishin s’échine entre réalité et imaginaire, d’où cette autresérie avec des photos qui, prises là-bas, ont été surchargéesde flambées colorées. Il y a aussi le “Portrait d’un Présidentpoète”, celui de Vladimir Neklidev, sorte de rappelémouvant de l’élection présidentielle biélorusse de 2010 :tous les candidats de l’opposition avaient alors été arrêtés etbattus, une injure au respect de la dignité humaine. (R.P.T.)

UZedes Art Gallery, 36 rue Paul Lauters, 1050 Bruxelles.Jusqu’au 7 avril, du mercredi au samedi de 12 à 18h.Infos : 02.646.00.04 et www.zedes-art-gallery.be

Opposition

IGORTISH

IN

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8 Les galeries SEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

L’objet photographique dépouilléde son épiderme

Marianne Hass est une photographe reconnue depuisquelques années désormais. Son travail photographique ad’abord séduit les magazines en papier glacé, “Vogue” ou“Elle”, ”qui apprécient le côté léché de ses clichés. Loin desphotos de mode qui l’ont fait connaître, elle expose àBruxelles, en ce moment, ses fleurs radiographiées et sescoquillages. Bien sûr, il y a cette chaussure radiographiée etirradiante, objet de l’affiche de l’expo, et qui donne à voir unsoulier Dior vintage, et la manière dont il est assemblé. Biensûr, il y a cette chaussure cloutée du couturier virtuose Alaïaqui rappelle que Marianne Haas connaît bien le monde de lamode – elle a photographié les domaines d’Yves Saint Laurenten France et à l’étranger à la demande du couturier. Mais, dansle soleil des ces jours derniers, certaines photos de MarianneHaas fascinent, comme entourées d’une aura de lumière, ettrès éloignées de la “photo déco” – que pratique parfoisl’artiste dans le cadre de collaborations avec des décorateursou des titres de magazine lifestyle. Ici, la lumière est matièrepremière de la photo et même plus, elle est la longue-vue quipermet de voir au-delà de ce qui est permis. Voir à l’intérieur,pour comprendre les désordres et les harmonies, les pleins etles creux. Voir sous la peau ce qui se trame, c’est en quelquesorte la beauté mise à nu, mais sans voyeurisme. Voir et aussientendre le “Hoho” de l’oursin, qui face à nous, semble ouvrirsa bouche toute ronde et nous délivrer un secret. Le secret dela mer, ou de sa mère ? Psychanalyse en douceur, de fruits,fleurs et coquillages, à la galerie Jeane Bastien. (A.V.)

UMarianne Haas, X-Ray Power, à la galerie Jeane Bastien,rue de la Madeleine, 61, à Bruxelles. Jusqu’au 15 avril.Infos : www.jbastien-art.be

Radiographie

MARIANNEHAAS

Aeroplastics ContemporaryDreams and Ghosts. Oeuvres de JoyEpisalla. ‣ Jusqu'au 07·04. Du Ma. auV. de 11 à 18h, le S. de 14 à 18h ou surrdv.Fireflies. Exposition collective regrou-pant des oeuvres d'Elodie Antoine,Amanda Besl, He He, Ildiko Hetesi,Frances Goodman, Mingjun Luo, KarineMarenne, Sylvie Ronflette, Tracey Snel-ling et Antonia Wright. ‣ Jusqu'au07·04. Horaires ci-dessus.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02 - www.aeroplastics.net

Antonio NardoneWarning / Accumulations. Oeuvres dePatrick van Roy. ‣ Jusqu'au 21·04. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

AutomatesgalerieHappy Together Chedburn - Zhechev.Sculptures cinétiques de James Che-dburn et Nedko Zhechev. ‣ Jusqu'au28·04. Du Ma. au D. de 13 à 18h ou surrdv.UChaussée de Charleroi 24-26 -1060 Bruxelles - 0487 16 32 23www.automatesgalerie.be

D+T ProjectThe Forfeiture of Money. Oeuvresd'Ivan Argote, Zachary Formwalt, Gol-din+Senneby, Gianni Motti, Mona Vata-manu et Florin Tudor. ‣ Jusqu'au07·04. Du J. au S. de 12 à 18h30 ou surrdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30 - www.dt-project.com

FaiderJean-Pierre Pincemin. Peintures etgravures. ‣ Jusqu'au 19·05. Du Me. auV. de 14 à 19h, le S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles -02 538 71 18 - www.galeriefaider.be

Galerie Arielle d'HauterivesCamille Courier de Méré. L'artistepeintre expose ses grands formatstranslucides. ‣ Jusqu'au 31·03. Du J.au S. de 14 à 19h ou sur rdv.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32 - www.arielledhauterives.be

Le Salon d'ArtPalmes, feuillées et jungles imaginai-res. Peintures et dessins de Titus-Car-mel. ‣ Jusqu'au 12·05. Du Ma. au V. de14 à 18h30, le S. de 9h30 à 12h et de14 à 18h.URue de l'Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Libre ChoixRacing with the sunbeams. Oeuvres et

installations de Benoît Carpentier.

‣ Jusqu'au 15·04. Du V. au D. de 14 à

20h.URue Defacqz 152 - 1060 Bruxelles -

0476 77 53 60 - www.librechoix.be

Pascal PolarMiroslav Tichý. L'oeuvre du photogra-phe, créée sous la Tchécoslovaquiecommuniste entre les années 60 et 80,tourne autour de la figure féminine, enmarge complète de la création artisti-que occidentale. ‣ Jusqu'au 28·04. DuMa. au S. de 14 à 19h ou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

RossicontemporaryDormances. Oeuvres de Marie Rosen.Mezzanine: oeuvres de Tilman Hornig,Simon Laureyns, Thomas Mazzarella,Julien Meert, Emmanuel Tête...‣ Jusqu'au 02·06. Les J. et V. de 13 à17h, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieSteel Life Still Life. Photos de SylvieDerumier, sculptures de Damien Mo-

reau et peintures de Lawand.‣ Jusqu'au 01·04. Du V. au D. de 11 à19h.URue de l'Hospice communal 67 -1170 Bruxelles - 02 675 83 80

www.louisedsgalerie.com

BRABANT WALLON

BRAINE-L'ALLEUDGalerie 360°Oubliées / cachées / retrouvées. Gra-vures, sculptures et installations deFrancis Capet. ‣ Jusqu'au 31·03. LeMe. de 15 à 18h, le S. en présence del'artiste de 14 à 17h.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l'Alleud-02 384 63 17

http://galerie360.braine-lalleud.be

LIÈGE

LIÈGEMonos GalleryAnd so what ?. Oeuvres du photogra-phe et plasticien Jean-Marc Chapa.‣ Jusqu'au 20·05. Du Me. au D. (saufle J.) de 14h30 à 18h30, les autresjours sur rdv.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège -04 224 16 00 ou 0485 91 16 02

www.monosgallery.com

Nadja VilenneGare au gorille !. Peintures d'Emilio Lo-pez Menchero. ‣ Jusqu'au 29·04. Du J.au S. de 14 à 18h ou sur rdv.Les Désorientés. Oeuvres de Marie Zo-lamian. ‣ Jusqu'au 29·04. Du J. au S.de 14 à 18h ou sur rdv.Log Cabins. Oeuvres de Jeroen Van Ber-gen. ‣ Jusqu'au 29·04. Du J. au S. de14 à 18h ou sur rdv.URue du Commandant Marchand 5 -4000 Liège - 04 227 19 91

www.nadjavilenne.com

STAVELOTTriangle bleuLoïc Le Groumellec. Peintures.‣ Jusqu'au 27·05. Du J. au D. de 14 à18h30, fermé du 18 au 22-04.UCour de l'Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

NAMURGalerie Short CutsHide & Seek. Photos de Beata Szpara-gowska. ‣ Jusqu'au 05·05. Les L., Ma.

et J. de 15h30 à 21h30, les Me., S. et D.de 13h30 à 21h30, le V. de 11h30 à21h30.URue des Carmes 49 - 5000 Namur -0476 958 376 - www.galerieshortcuts.com

Gery Art GalleryTable-talk. Photos de Daniel Locus.‣ Du 31·03 au 28·04. Du J. au S. de 14à 18h ou sur rdv.URue des Brasseurs 38 - 5000 Namur -0475 60 25 58

Lieux-CommunsEkko. Installation de Ida F. Ferdinandet Ane Vester. ‣ Jusqu'au 19·04.24h/24h.UGare de Namur - Place de la Station -5000 Namurwww.lieuxcommunsnamur.com

VILLERS-DEUX-EGLISESLa Muse HardieJacques Lacomblez. Oeuvres récentes.‣ Jusqu'au 29·04. Les S. et D. de 14 à18h ou sur rdv.URue de Philippeville 107 - 5630 Villers-Deux-Eglises - 071 66 72 41

ANVERSANTWERPENFifty One Fine Art PhotographyVenice in Solitude. Photographies noiret blanc de Christopher Thomas.‣ Jusqu'au 05·05. Du Ma. au S. de 13 à18h ou sur rdv.UZirkstraat 20 - 2000 Antwerpen -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Office Baroque GalleryKirsten Pieroth. ‣ Jusqu'au 28·04. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.ULange Kievitstraat 48 - 2018 Antwerpen -0484 59 92 28 - www.officebaroque.com

Tim Van Laere GalleryAtelier Van Lieshout. ‣ Jusqu'au05·05. Du Ma. au S. de 13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Antwerpen -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

van der MiedenHamish Fulton. Studio n°04: MarcNagtzaam. ‣ Jusqu'au 05·05. Du Me.au S. de 14 à 18h.UPourbusstraat 15 - 2000 Antwerpen -03 231 77 42 - www.vandermieden.com

Zeno X GalleryBart Stolle. ‣ Jusqu'au 28·04. Du Me.au S. de 14 à 18h.ULeopold De Waelplaats 16 - 2000 Antwer-pen - 03 216 38 88 - www.zeno-x.com

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9Les galeriesSEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

Contact

Agenda culturel :Tél. : 02.211.27.23Email : [email protected]

A l’étranger

COURTESY

GAL.POLAD-HARDOUIN

COURTESY

LESFILLES

DUCALVAIRE

COURTESY

GAL.FO

RÊT

VER

TE

France

John Beech – Peinture et sculptureParis – Les filles du calvaire

L’artiste anglo-américain a une prédilection pour des maté-riaux industriels qui servent de base à une expression essen-tiellement abstraite parfois sur fond de photographie (illu.) etdans laquelle les surfaces sculpturales démontrent une ap-partenance à la peinture, tandis que la peinture s’immiscedans le volume.U Jusqu’au28 avril, Galerie Les filles du calvaire, 17 rue desFilles-du-Calvaire, 75003 Paris. www.fillesducalvaire.com

Anya Belyat-Giunta – DessinParis – Galerie Polad-Hardouin

L’artiste d’origine russe (1975 – Vit en France) a recours à latechnique rare du crayon liquide, qui possède la fluidité del’encre, et l’aspect chatoyant du graphite dans des séries dedessins réalisés sur d’anciennes cartes perforées dont lescompositions adoptent la logique du rêve avec des créatureshybrides.U Jusqu’au 28 avril. Galerie Polad-Hardouin, 86 rueQuincampoix 75003 Paris. www.polad-hardouin.com

Picha – PeintureParis – Galerie Forêt Verte

C’est une première avec des toiles à l’huile sur papier pourl’artiste belge René Picha (Bruxelles 1942) surtout connu entant que dessinateur humoristique et satyrique, et réalisateurde films d’animation. Ses peintures mettent en scène d’étran-ges êtres à la fois fantastique et fantomatiques.U Jusqu’au 14 avril. Galerie Forêt Verte, 19 rue Guénégaud,75006 Paris. www.galerieforetverte.com

Ensemble – Dessin et filmParis – Galerie Marian Goodman

L’exposition présente des oeuvres sur papier de Tacita Dean,William Kentridge (illu.), Gabriel Orozco, Giuseppe Penone,Niele Toroni et Lawrence Weiner ainsi que deux films deWilliam Kentridge et Tacita Dean (présente actuellementdans le Turbine Hall de la Tate Modern à Londres) réalisés àpartir de dessinsU Jusqu’au 31mars. Galerie Marian Goodman, 79 rue duTemple, 75003 Paris. www.mariangoodman.com

COURTESY

GAL.M.G

OODMAN

FLANDRE OCCIDENTALEKNOKKEYoung GalleryJavel. Réalisée à la chambre photogra-phique et en studio, la nouvelle séried'Eric Marrian propose une approcheoriginale de la couleur. ‣ Jusqu'au29·04. Les S. et D. de 14 à 19h.UZeedijk 811 - 8300 Knokke - 050 68 56 23www.younggalleryphoto.com

OTEGEMDeweer GalleryStephan Balkenhol. Sculptures enbronze. ‣ Jusqu'au 06·05. Du Me. auD. (fermé le S.) de 14 à 18h ou sur rdv.UTiegemstraat 6a - 8553 Otegem -056 64 48 93 - www.deweergallery.com

FLANDRE ORIENTALEGENTFortlaan 17Learn to Prize. Oeuvres de ZacharyWollard et Erica Svec. ‣ Jusqu'au21·04. Du Me. au V. de 14 à 18h, le S.de 12 à 18h ou sur rdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

Wout Hoeboer

“Disciple de Piet Zwart etdes maîtres du Bauhausdans sa jeunesse, familierdes surréalistes, acteur dumouvement Cobra,signataire du manifeste del’art nucléaire, dadaïsteauto-proclamé et reconnucomme tel, Wout (Walter)Hoeboer a traversé le XXe

siècle artistique de lamanière la plus brillantequi soit : sans jamais

s’échouer sur l’un des écueils des ‘ismes’ de l’époquecontemporain”. En ce bref portait, Simon Delobel résumeparfaitement le parcours d’un artiste quelque peu oubliémalgré le rôle très actif qu’il joua en Belgique de 1930, annéede son premier séjour à Anvers, jusqu’à son décès en 1983 àBruxelles. Hollandais d’origine (1910, Rotterdam) cetindécrottable marginal est plus souvent resté dans l’ombrequ’il n’a atteint la lumière de la reconnaissance publique,mais toujours présent sur le terrain de la création nonalignée, il a participé en tant que peintre à de nombreuseexpositions et publications. Sous forme d’abécédaireabondamment illustré de documents et d’oeuvres, l’ouvrageretrace ses multiples collaborations avec les surréalistesbelges, avec les écrivains et artistes de Phantomas, deFanstamagie, de Cobra, des Lèvres Nues… et rappelle qu’il futremarqué par des critiques tels Jean Dypréau, Freddy DeVree, Maurits Bilcke. Une intéressante monographie. (C.L.)

UWout Hoeboer. Dandy Dada. Textes (Fr, Nl) de Simon Delobel,ill. coul., 168 p., cart. Ed Verbeke Foundation, Kemzeke.

Le livre de la semaine

EDVER

BEKEFO

UNDATION,KEM

ZEKE.

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10 Adjugé! SEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

Saint-Michel

La grande vente cataloguée de la mi-mars chezles Nagant père et fils a été l’objet de quelquestrès belles enchères notamment dans les ta-bleaux modernes. Nous avions mentionné icinaguère une huile montrant le “Crépusculesur le Bosphore” en 1904, peint par Prieur-Bardin,. Le directeur de la salle rêvait d’unebelle bataille. Ce fut le cas et le lot s’est vendu à252 000 € frais compris. Plus inattendu fut lesuccès d’une vue de “La Place Saint-Michel”peinte par le Gantois Maurice Dupuis. On endonna 9 600 € frais compris.

9 600 €

MOSA

N

Mules royales

A Toulon le 24 mars dernier, maître Mauniervendait des souvenirs historiques qui allaientde la reine Marie-Antoinette en passant parCharlotte Corday pour arriver à Robespierre.Le clou de la journée fut à mettre aux piedsroyaux de la belle viennoise dont on vendaitune paire de chaussures dites “mules”. Par tra-dition du moins… Etait-on sûr que ces deuxobjets furent portés par la souveraine ? C’étaiten ces heures sombres de 1790. Le lot avait étéannoncé entre 3000 et 5000 €. Les enchéris-seurs se sont battus pour emporter ce souve-nir fané et le marteau tomba à rien moins que43 225 €.

43 225 €

MAUNIER

l Vente

Art Tribalchez Lempertz

COURTESY

LEMPER

TZ

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11Le marchéSEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

h Grande vente d’art africain et d’art océanien ce samedi 31 marsaprès-midi à Bruxelles.

h A l’initiative de la maison allemande Lempertz.

LA MANNE S’ANNONCE ALLÉCHANTE, entémoigne le superbe catalogue. Il vous restedeux belles occasions de vous rendrecompte de l’ampleur de l’offre, ces ven-dredi 30 et samedi 31 mars et les amateurssavent déjà pourquoi ils n’y manquerontpas !

Sous l’expertise de Michael Vignold et deTim Teuten, la vente prône, en exergue,comment lui donner tort, une figure com-mémorative Uli de la Nouvelle Irlande,1m27 sous la toise et recouverte de pig-ments noir, rouge et blanc. Regard inquié-tant, persuasif, attitude déterminée des fi-gures tutélaires, elle en impose à l’œil nu.Et elle offre, outre son attrait ethnographi-que et cultuel, la particularité d’avoir été lapropriété du célèbre peintre allemand del’entre-deux guerres Otto Dix (1891-1969).

A l’instar de nombre de ses pairs, Dixavoua son attirance pour ces arts premierschargés de sens et de pouvoirs. Une autrepièce de mêmes calibre et origine aurait étél’apanage d’un autre peintre en vue, l’ex-pressionniste Emil Nolde. Elle est au Mu-seum Folkwang d’Essen, alors qu’une troi-sième figure, acquise par le même Nolde,trône à Seebüll, patrimoine de la FondationAda et Emil Nolde. Voilà qui en dit long surl’impact d’un tel ancêtre même dans unXXIe siècle aux valeurs démonétisées parl’argent ! Son estimation : entre 700 000 et900 000 euros, une paille !

Les pièces africaines exceptionnelless’étant raréfiées, l’art océanien, pourtant à

nos yeux moins intériorisé, moins charis-matique, si l’on joue un mot en vogue, tientla cote et ses prix affolent à leur tour le mar-ché. Puisse cette effervescence réchaufferl’âme de créateurs qui, pour désintéresséset inspirés qu’ils furent, n’eurent pas tou-jours droit aux égards d’un Occident long-temps plus destructeur que protecteur desreligions et artefacts religieux venusd’ailleurs. Qu’un juste hommage leur soitici rendu ! Sceptres, massues, figures, mas-ques, parures, poupées en provenanced’îles océaniennes riches en tribus et cou-tumes, sont de la partie avec des prix plusaccessibles à toutes les bourses et c’estl’autre enchantement de la dispersion an-noncée. Une dispersion qui rassemblequand même aussi de beaux témoignagesdes créativités africaines, si diverses d’unpoint à l’autre du continent noir.

Figures et masques, sièges et coiffes s’ydisputent donc une diversité aussi garantieque la qualité. Avec, pôles d’attraction : unrare masque Dan annoncé entre 120 et150 000 euros ; un couple Lobi, entre 80 et120 000 ; un bâton de chef Atie, 80 000 ;une figure monumentale Ibo, entre 60 et80 000 ; et aussi : siège à cariatide Luba,masque Pende, masque cimier Mumuye, fi-gure féminine Gurunsi, figure Dogon, mas-que Mossi… Un sacré rendez-vous.Roger Pierre TurineULempertz 1845, rue aux Laines 1,1000 Bruxelles. Expo le vendredi 30 marsde 10 à 18h, samedi 31 de 10 à 12h.UVente : samedi 31 à partir de 14h.Infos : 02.514.05.86

Figurecommémorative

Uli de la NouvelleIrlande, 1m27 sous la

toise et recouvertede pigments noir,

rouge et blanc.

l Eurantica

Doubleportrait

A EURANTICA, ON PEUT VOIR SUR LE STAND “LesTuileries” tenu par un couple de Français du Nord ins-tallé à Lys à côté de Lannoy, un double portrait à lamine de plomb tracé par un artiste malheureusementanonyme, de la fin du XVIIIe siècle. On sait quandmême de qui il s’agit car les identités sont écrites audos sur le vieux cartonnage d’époque. Le monsieur estAnne-Louis-François de Tousard d’Olbec, né à Paris en1757 (sans doute rue du Sentier où se trouvait la mai-son familiale) et y décédé en 1820. Il était le fils du che-valier Germain de Tousard et de Madame née Françoi-se-Antoinette de Poitevin de la Croix. Les Tousardétaient des nobles parisiens. Pour ce qui concerne sonépouse, on sait qu’il s’agit de Marie-Elisabeth-Margue-rite baronne de Nucé (1761-1841), qui était veuve ducomte Victor-Claude de Paradès, maître de camps decavalerie au service de la France, décédé à Saint-Do-mingue en 1784. Ce qui est intéressant ensuite, c’est desavoir que le ci-devant second époux était secrétaired’Etat en Valais, car il laissa choir sa nationalité fran-çaise pour devenir valaisan. Voilà qui met notrehomme dans la ligne relationnelle de François-René deChateaubriand, nommé par Napoléon Ier en 1804comme “ambassadeur” dans le canton suisse qui nousoccupe. Lequel Chateaubriand se trouvait en un bustepuissant et remarquable en plâtre sur le stand d’EricCoatalem à la Tefaf la semaine passée.

Anne-Louis de Tousard eut une vie calme, contraire-ment à son frère qui fut capitaine au service de laFrance, commandeur de Biches et du Saussay puis de-venu général et que l’empereur fit baron en 1807. Onapprend sur le site de la noble bourgeoisie de Saint-Maurice (en Valais), que le couple s’unit à Saint-Mau-rice d’Agaune le 1er février 1789 et que la bénédictionfut donnée par le comte abbé Coquatrix. Anne-Louisfut député à la Diète valaisanne et il devint égalementdirecteur des Contributions. On demande un peumoins de 3 000 € pour cette paire de portraits très sen-sibles, finement tracés. Il suffit donc d’aller à Eurantica,au Heysel; c’est jusqu’à dimanche.Ph. Fy.

LESTU

ILER

IES

Double portrait à la mine de plomb de la fin du XVIIIe siècle.

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12 Le marché SEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

l Expo-vente

Schwed deen traitsJUSQU’AU 6 AVRIL, NICOLAS SCHWED, EXPERT endessins et ancien de Christie’s, expose ses acquisitionsrécentes. Pour voir l’ensemble de la collection de tren-te-et-une pièces achetées récemment par notre compa-triote installé à Paris, il faudra se rendre dans la capitalefrançaise au 346 de la rue Saint-Honoré, au deuxièmeétage. L’exposition vente a débuté voici près d’une se-maine pour faire corps avec la “Semaine du Dessin” quianime Paris à travers les galeries, les salles de ventes, lesmusées, sans oublier les conférences ou les visites pri-vilégiées. Les prix sont à demander au galeriste.

Mettons d’emblée en épingle une petite feuille de127 x 199 mm de Domenico Campagnola (1500-1564)figurant “Dieu le Père supporté par des putti”. Un des-sin similaire se trouve au British Museum. L’une descompositions les plus importantes du catalogue setrouve sous la plume de Dirck Pietersz Crabeth, natif deGouda vers 1520; il décéda dans sa ville en 1570. On yvoit un jeune homme transpercé par la lance d’un sol-dat, sans doute espagnol. Le jeune homme tient uneépée que tient également le Christ posé sur un nuage.

Cette feuillede Crabeth artistede Gouda illustre

les conflits religieuxdu XVIe siècle.

l Expo-vente

Ladrière défendles dessinsh Le négociant de sculptures et objetsd’art du quai Voltaire à Paris se metau diapason pour la Semainedu Dessin.

ON A BEAU VOIR LA VIE EN ROSE chez Guy etSandrine Ladrière, il faut de temps en temps gri-ser les vitrines de dessins à la mine de plomb pourfaire preuve de solidarité avec les collègues avoisi-nants qui défendent ce segment toute l’année.Quand on est l’un des cinq plus grands mar-chands de France on peut tout essayer et tout sepermettre. Jean-Christophe Botquin qui s’est oc-cupé du catalogue de l’exposition-vente nous adonné quelques filons, juste pour donner envieaux lecteurs belges d’aller poser pieds et yeux ducôté d’un petit bout du “Carré Rive Gauche”.

La petite galerie des Ladrière père et fille reçoitdonc ces jours-ci un très joli portrait féminin d’In-gres, jusque-là inconnu et dont le modèle n’estpas identifié. Prennent place ensuite deux dessinsde Jean-Honoré Fragonard montrant des scènestirées de l’Arioste, et précisément de l’“Orlandofurioso”. Il s’agit en l’occurrence du chant XV etdes strophes 99 et 100. Celles-ci font référence à

Astolphe, Aquilon et le griffon visitant les lieuxsaints. Ce sont des esquisses très peu poussées etdestinées à des érudits. Le dessin précité est à lapierre noire et mesure 420 x 268 mm.

Pour continuer avec de grandes pointures con-nues du grand public, on peut voir un joli portraitde jeune homme de Jacques-Louis David dont lemodèle n’est pas plus identifié. L’exposition-vente permet de voir encore deux feuilles de cemême David tracées lors de sa période bruxelloisequand il fut obligé à l’exil lors de la Restauration.Notons que la demeure de David, postée justederrière La Monnaie est devenue un hôtel de luxe.

La galerie expose ensuite un dessin de David da-tant de la période révolutionnaire, quand l’artisteétait emprisonné. Quelques œuvres signées pardes noms à peine moins glorieux à l’instard’Oudry, du Cavalier d’Arpin, de Piat-Joseph Sau-vage, de Gandolfi, et de Chéret forment le reste decette ossature composée par le maître de céansavec goût et exigence. De Piat-Joseph Sauvage, ils’agit d’un double portrait à la gouache sur ivoirede 630 mm de diamètre. Peut-être s’agit-il desfrères Montgolfier dont Houdon avait exécuté leportrait sculpté en médaillon en 1783.Ph. Fy.UGalerie Ladrière, 11, Quai Voltaire, 75007 Paris.Infos : 0033.(0)1.42.61.29.79. Jusqu’à dimanche.

RATTON–LADRIÈRE

De Piat-Joseph Sauvage,ce double portrait deprofil, gouache sur ivoire,pourrait figurer les frèresMontgolfier.

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13Le marchéSEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

traits

Lequel Christ tient de sa main gauche la croix tenue enson extrémité par Dieu le Père. L’épée du jeune hommeporte l’inscription “Levend Woert”, ce qui signifie “LaParole vivante”. On se situe là vers les années 1550-1555 et le dessin exprime le combat entre les catholi-ques et les protestants. La composition fait partie d’unesuite de six dont deux sont conservés à Amsterdam(Rijksmuseum) et deux autres à l’Ecole des Beaux-Artset un autre à la Fondation Custodia, ces trois-ci à Paris.De nombreux artistes italiens maniéristes charpententla publication qui se poursuit vers les Tiepolo dont untypique “Cheval marchant”, à l’encre de Chine parGian-Domenico Tiepolo (1727-1804).

Dans le genre portrait, pointons encore l’effigied’Henri IV de France par L. Baudouin, actif à la fin duXVIIIe siècle et qui s’est inspiré dans une gouache trèsfinement “ciselée” du tableau de Frans II Pourbus figu-rant le souverain et que Tardieu grava bien plus tard.Ph. Fy.ULa galerie est accessible de 10h à 18h.Tél. : 00.33.6.82.83.96.51.

SCHWED

l Vente publique

Tout schuss sur la Chine

h Les amateurs de porcelainechinoise s’en donnèrent à cœur joiela semaine passée Galerie Moderneà Ixelles.

LA GALERIE MODERNE N’A PAS SON PAREILpour vendre des lots rares comme s’il s’agissaitd’une brocante usuelle et sans y mettre plus deforme que cela. Comme quoi la preuve que tousles chipotages et théâtralité des salles de ventesguindées, franco-anglaises, ne servent pas àgrand-chose. Car quand un objet vaut la peine, oùqu’il soit, qui que ce soit au marteau, il fera le prixqu’il mérite même si des corrections d’après ven-tes sont encore possibles et des gains envisagea-bles dès lors que l’acheteur est un marchand.C’est la force de l’internet qui régit les comporte-ments et tant que les catalogues sont visibles entotalité et illustrés à la perfection, il n’y a plus delimite territoriale et oculaire. La fiche de descrip-tion des lots joue à plein et sert de référence auxacheteurs, même si en Belgique les cataloguesn’ont aucune portée juridique.

Il y avait donc vente mercredi passé rue Carolyet la salle était aux trois-quarts vide. Rien de spé-cial à cela encore que c’est plus amusant de va-quer devant une salle pleine. Les téléphones ontcrépité sur tous les lots importants. Il y en eut jus-qu’à sept qui s’affrontèrent sur une seule pièce,une paire de vases bouteille d’époque Ming hautsde 38 cm (lot 689). L’un d’eux avait le col abîmé etl’on sait que pour les porcelaines, un fêle, uneébréchure valent des zéros dans le mauvais sens.Dès lors le lot fut présenté par Marcel Lemerci-nier dans la fourchette des estimations car plu-sieurs ordres avaient permis de ne pas démarrer à700 € d’estimation basse. C’est donc à 950 € queles vases prirent leur envol. 1 000. Puis 2000 €d’un coup et jusqu’à 8 500 €, ce fut une batailleentre quatre appareils téléphoniques où l’on par-lait beaucoup anglais; et en face trois amateurs ensalle marquaient leur opposition. “A 8 500 € jevais adjuger” dit Lemercinier toujours affable,quand tout à coup 10000 € furent offerts. Le si-lence léger jusque-là (c’est fou ce que les profes-

sionnels en fond de salle causent comme descommères à un marché aux fleurs), se fit absolu.10 000 € donc, puis on monta encore de mille enmille sans en faire une course automobile célè-bre, pour arriver à 24 000 € plus les 22% de frais.Il s’était passé quatre ou cinq minutes. Pour un lotnormal, en 30 secondes, les choses sont embal-lées.

Un peu avant, il y avait eu la sortie remarquéedu lot 671 dont on commença le dialogue chiffréà 1 600 €. Il s’agissait d’une sorte de grande coupesur piédouche large de 38 cm de même époqueMing qui fila jusqu’à 12000 €. Un autre joli mo-ment se posa sur un encrier de bureau en formede jonque dont la terrasse en cristal gravé imitaitl’eau. La pièce était japonaise du XVIIIe siècle maisle montage en bronze doré était occidental, fran-çais sans doute et du XIXe siècle. Les enchères dé-butèrent à 850 € et se clôturèrent à 7 500 €.D’après une personne présente sur place, la plu-part des pièces importantes de cette vacation deporcelaine provenaient des fonds de successionsdes barons de Renette de Villers-Perwin (familleéteinte).Ph. Fy.

MODER

NE

En haut, la paire de vases chinois en porcelaine dontun des cols était fêlé s’est vendue à 24 000 € plus les22 % de frais à la Galerie Moderne. Ci-dessus, la couperonde d’époque Wan-Li a été adjugée à 14400€.

GALERIE

MODER

NE

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14 Le marché SEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

l Vente publique

Succès scandinaves chez Pierre

h La vente du 25 marsau Sablon a très bienfonctionné chez Pierre Bergé.

h Vendre les dimanches permetde toucher une clientèle deprivés.

PLUS DE 80% DES LOTS DE MOBILIER etobjets d’art moderne et de design scandi-nave ont été échangés la semaine passée (di-manche) dans la grande salle chez PBA. Il yavait du monde nous dit-on et beaucoup detéléphones étaient en action pour répondreà une demande essentiellement internatio-nale. Déjà, lors de l’exposition, on se pressaitet même la veille du jour prévu on entraitdans ce qui était la grande poste jadis, pourtenter de voir les fournitures proposées. PBAcomme d’autres, mais surtout les antiquai-res, surfe sur une admiration encore récente

pour ce type de meubles que Philippe Denisavait mis à la mode avant tout le monde.

Les estimations marquées sur les deux su-perbes catalogues étaient déjà solides. Pour-tant plusieurs d’entre elles furent dépasséeset parfois assez largement. Il en fut ainsipour une suite de huit chaises en cuir patinéde couleur cognac aux montants en acajou.Elles étaient dessinées par Rud Rasmussenen 1927 et façonnées par Kaare Klint. An-noncées entre 16000 et 22000 €, elles ontchangé de mains à 32 500 €, frais compris.Le plus haut prix de la journée est tombé surune suspension “PH-Septima” de Poul Hen-ningsen (1894-1967), créé vers 1930. Elleétait en verre moulé et gravé à l’acide, hautede 40 cm et d’un diamètre de 52 cm. L’ex-pert de la maison l’avait annoncée entre30000 et 40 000 €. Frédéric Chambre l’avendue dans cette zone de valeur, à42500 €.

Il y eut de nombreuses enchères aux alen-tours des 25 000 €. Ce fut le cas pour un ca-binet en chêne et bouleau couvert defeuilles gravées montrant Paris au

XVIIIe siècle, sans doute d’après Turgot. Lemeuble posé sur quatre pieds à entretoisecomportait deux portes. C’était une idée deJosef Franck (1885-1967), datant du débutdes années 1950. Le lot était annoncé entre20000 et 30000 €; il en fit donc 25000.Pour le lot 47, la bataille d’enchères fut desplus sympathiques. En partant à 12 000 €de l’estimation basse, le commissaire-priseur tapa son marteau à 26 250 € quandl’estimation haute était de 15 000 €. Ils’agissait d’un lot de six chaises d’ErikChambert (1902-1988) datant de 1953 etfaçonnées en bois peint et en cannage. No-tons encore les 25000 € obtenus pour unechaise longue de type “JH-524” en chêne etcordages réalisée par Johannes Hansen en1958 pour Wegner. Le lot était annoncé en-tre 28000 et 35000 €. C’est donc que les ré-serves étaient placées en dessous des esti-mations basses, ce qui est rare. Cependant,de nombreux lots partirent à des prix bienplus raisonnables, entre 5000 et 10000 €.Tout n’est pas hors de prix dans ce domaine.Ph. Fy.

l Prix marqués

Souvenirs anciens

h Le libraire Saffroy a publié il n’y a guèreune brochure sur ses trésors à peine cachés

ON NOUS EXCUSERA POUR LE RETARD MAIS DANS CE genrede librairie comme chez Saffroy juste contre le marché couvertde Saint-Germain-des-Prés, il y a comme une ambiance de tempsarrêté à nulle autre pareille. Presque en face, chez le marchand degravures Paul Prouté, c’est un peu le même esprit en cinq foisplus grand. Ici, chez Saffroy, on vend du livre ancien ou récent, decontenus historiques et généalogiques. Les 676 lots énoncés nesont peut-être plus tous disponibles mais l’idée est de vous pous-ser à franchir le seuil de cette auguste boutique qui sent bon lesfeuilles roussies et les cuirs asséchés par le temps. Prenons parexemple comme premier témoignage ce très rare volume tiré àcent exemplaires en 1933 des “Gentilshommes verriers de laHaute-Picardie”. L’auteur en était Jehan de Hennezel et dans lasérie des noms cités apparaissent des gens de chez nous commeles Colnet, les Dorlodot ou les Le Vaillant. Le volume est annoncéà 250 €. Pour les “Mariages des bourgeois forains” d’Ypres en-tre 1610 et 1795, on demande 40 €. Le volume de GodefroidKurth sur les chartes de l’abbaye de Saint-Hubert en Ardennesest affiché à 130 €. Le volume le plus cher, sans doute de toute laplaquette est celui du baron de Woelmont de Brumagne “Noticesgénéalogiques” parues entre 1923 et 1935 que le libraire pré-sente à 3 200 €. Les descendants du fondateur Saffroy signalentque c’est un livre rarissime en ce que les notices des personnagesfont revivre les individus sous leur aspect physique, intellectuelet moral, le tout accompagné de traits de caractère, qualités et dé-fauts.Ph. Fy.USaffroy, 4 rue Clément, 75006, Paris. Tél. : 00.33.1.43.26.25.92

l Brussels Art Auctions

Grosse ambiance

BAA

Le dessin de Hansvan Aachen figurantà la plume “Loth et

ses Filles” estimé500 à 600€ s’est

envolé à 52 400 €.

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15Le marchéSEMAINE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2012 ARTS LIBRE

Bergé

BER

Cette enfilade de Finn Juhl en teck, vers 1960, s’est vendueà 16 875 euros frais inclus chez PBA le 25 mars dernier.

chez BAAh La plus petite salle de ventesdu pays attire beaucoupd’amateurs.

h L’effet de masse créedes surprises.

DANS LA RUE VAN MOER AU SABLON (Bruxel-les), si l’on n’y prend garde, on passerait à côtéde la salle de ventes BAA comme si de rienn’était. Sauf les habitués qui se souviennent dela galerie de tableaux d’Eric La Pipe et de songrand portail vitré, tous les autres risqueraientde s’égarer. Et pourtant c’est un des lieux lesplus actifs du quartier. La dernière vente qui eutlieu mardi 20 mars a permis de transférer plusde 80 % d’objets des déposants aux acheteurs.Certains ont dû être bien contents car les esti-mations sont par ici souvent légères, ce quilaisse au public en salle ou au téléphone toute li-berté pour agir. La concurrence produit doncses effets. On vendit de fort belle manière dansl’ensemble des segments offerts à la vente. Ainsipour ce petit écran de table chinois en porce-laine ajourée rouge. Les décors du panneau bi-face étant composés de paysages fluviaux. Ils’agissait d’une pièce chinoise de la fin duXVIIIe siècle. Annoncé entre 2500 et 3 500 €l’écran a été adjugé à 10 200 € frais compris.Toujours pour énoncer les bons points en faveurde l’extrême Orient, on vit partir deux potiches

couvertes et deux cornets, hauts de 93 cm et90 cm, sortis d’un atelier d’Imari au Japon auXVIIIe siècle pour 25 600 € alors que la four-chette des estimations tablait sur 5 000 à7000€.

On n’en revient toujours pas d’avoir venduplus tard une importante console en marbrevert moucheté de noir. Il s’agissait d’un modèlerepris à une création d’époque Premier Empirepar P.-P. Thomire. Les experts de la salle pen-saient vendre le lot gentiment entre 7000 et10000 € ce qui pour la taille de la chose (100 x173 x 53 cm), semblait logique. Mais il se fit quedes gens aux téléphones décidèrent que la con-sole bien décorée de bronzes ciselés et doré va-lait beaucoup mieux que cela. Dès lors, le mar-teau tomba à 40 000 €. On imagine la tête dudéposant !

Et que dire de celle du vendeur d’un dessinprésenté sous le n° 277 comme attribué à Hansvon Aachen (1552-1615) figurant à la plume“Loth et ses Filles”, posé sur une feuille de 185 x165 mm? La salle lança les opérations à près de1 000 € sur une base qui était de 500 à 600 €,comme pour dire qu’il y avait un peu d’intérêtsur le dessin. Un peu fut un euphémisme carcela mitrailla dans tous les sens pour emportercette composition pyramidale tracée de traitsvibrants et nerveux. Au bout du compte, PhilipSerck n’en croyait pas ses oreilles de voir tinterles téléphones et il fit tomber son marteau à52 400 €, frais compris toujours. Et comme à laloterie, ça n’arrive qu’aux autres. D’anonyme, ledessin est devenu un authentique.Ph. Fy.

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