Arts Libre du 21 décembre 2012

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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°168 - Semaine du 21 décembre 2012 au 10 janvier 2013 DANS LES ÉTOILES JAMES BROWN, “THE ECLIPSE IV”, 2009, HUILE ET PEINTURE SUR TOILE, 170 × 140 CM/ COURTESY KEITELMAN GALLERY / BRUXELLES LA TÊTE PP.2-3 Vacances Photographie Nos coups de cœur d’expos photo en galerie pour l’année 2011. P.16 Arts Libre suspend son vol. Nous serons de retour le 11 janvier 2013. Belles fêtes! PBA, Cornette, Elsen, Horta… comptes-rendus des ventes de décembre. PP.10-15 Le Marché HORTA

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La tête dans les étoiles

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Supplément à La Libre Belgique - N°168 - Semaine du 21 décembre 2012 au 10 janvier 2013

DANSLESÉTOILESJAMES BROWN, “THE ECLIPSE IV”, 2009, HUILE ET PEINTURE SUR TOILE, 170 × 140 CM/ COURTESY KEITELMAN GALLERY / BRUXELLES

LA TÊTEPP.2-3

Vacances PhotographieNos coups de cœur d’exposphoto en galerie pourl’année 2011. P.16

Arts Libre suspend son vol.Nous serons de retour le11 janvier 2013. Belles fêtes!

PBA, Cornette, Elsen, Horta…comptes-rendus des ventesde décembre. PP.10-15

Le Marché

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2 L'actu SEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE 3L'actuSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

L’infinitude pictu rale et sidérale

h La tête dans les étoiles, le peintre américain James Brown conduit ses recherches dans lesespaces mentaux, picturaux, ainsi que de l’incommensurable et mystérieux univers.

TOUT EN ÉTANT UN ARTISTE DE RENOM ET surtout de qua­lité, peintre, graveur, sculpteur, James Brown ne fait pas partiedes figures les plus médiatiques de l’art ce qui le libère fortheureusement d’une obligation du people et lui permet de seconcentrer sur son œuvre dont la singularité hors mode estd’office un gage de bonne orientation. Exposées à plusieursreprises en Belgique aussi bien en galerie qu’en musée, sesœuvres l’ont été de manière parcellaire, aussi cette expositionest­elle d’importance dès lors qu’elle rassemble, hormis lagravure et le dessin, trois pans essentiels de son travail, deuxrelevant de la peinture, le troisième étant dédié à la partsculpturale. Et l’intérêt premier est la complémentarité exis­tant entre ces trois voies dont le point commun est de ras­sembler des préoccupations multiples, picturales, plastiques,scientifiques, métaphysiques même, à travers lesquelles l’ar­tiste américain interroge la spatialité. Celle infinie, cosmique,à laquelle participe notre petite planète et sondée inlassable­ment par les chercheurs; celle de l’art, plus réduite mais nonsans connexion, dans sa puissance à transcender les limitesréelles ou imaginaires, mentales et physiques.

James Brown évoque le cosmos et par là donne à sa démar­che une dimension d’infinitude en rejoignant en plus la ques­tion sur laquelle tout le monde achoppe malgré les avancéesconsidérables : d’où venons­nous, quelle est notre origine,qu’est­ce qui nous relie à cet univers qui est probablementencore très loin de nous livrer ses secrets ? L’art, bien en­tendu, n’apportera pas de réponse à cette interrogation quiinclut celle de notre destin, celui du monde, celui de l’universlui­même. Il n’illustre pas non plus, il évoque, il met en ima­ges suggestives et subjectives, attirantes comme cette beauté

mystérieuse qui nous entoure, et attise l’immuable curiositéqui inonde les esprits. Il a cette capacité à nous suspendre àlui comme on peut l’être à trois petits points qui brillent là­haut dans la nuit. Il nous émerveille et son intelligence sensi­ble nous force à nous évader de trop de contingence.

A l’origine la peinture de James Brown est… peinture ! L’ar­tiste peint des gammes. Ses gammes du moment. De petitestoiles non figuratives à la géométrie sage, divisées en rectan­gles monochromes. Là s’exprime la nuance, chaque tonalitéétant une teinte unique, subtilement dosée. Des bases dedonnées qui sont autant de tableaux autonomes, aboutis,complètement achevés, dans lesquels cependant le peintrepuisera à sa guise lors de la réalisation de ses grandes toilescosmiques. Rien de systématique mais autant de sources quinourrissent le travail. Viennent les grandes toiles construitessur des ponctuations chromatiques, plus ou moins denses,plus ou moins lâches, organisées en mouvements percepti­bles à distance, en concentrations et vides, le tout relié fine­ment, légèrement par des traits, comme s’il existait un réseaucomplexe et invisible par lequel tout est en connexion, en in­teraction, en liaison de communication. Dans cet espace sansdimension réelle, sans frontière, s’animent par la vivacité dugeste, par le mélange de tonalités choisies, des planètes pein­tures, abstractions libres qui s’insèrent dans l’immensité évo­quée. Un langage purement pictural aux qualités intrinsè­ques et face auquel chacun pourra y aller de ses interpréta­tions. Inévitablement reliées à cet univers les sculptures, parleur côté objectal, sont plus proches de astres et de leurs ap­parences.Claude Lorent

Infos pratiques

James Brown. The Space of Varia-tions. Peinture. Keitelman Gallery,44 rue Van Eyck, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 12 janvier. Du mardi ausamedi de 12h à 18h.

Commentaire

Belges et élitesde l’art

Par Claude Lorent

Dans une édition précédente (A.L.07/12/12) nous avons évoqué, grâce aurapport annuel de Artprice (F­69270St­Romain­au­Mont­d’Or) sur lemar­ché de l’art contemporain 2011/2012,quelques tops de l’année écoulée. Pourconclure celle­ci en beauté, on pointeradans ce rapport ce qui se rapporte à laBelgique en constatant tout d’abord,non sans une certaine fierté, que deuxartistes de chez nous, “deux artistesflamands” ainsi désignés par la rédac­tion, font partie de ce qui est appelél’élite de l’art. A côté d’artistes chinois,de Basquiat, de Glenn Brown, de Chris­topherWool, de JeffWall d’AndresSerrano, d’Antony Gormley, sontmis àl’honneur Jan Fabre etWimDelvoyequi tous deux, est­il souligné, se sontfait ouvrir les portes du Louvre ! Lepremier est considéré comme “l’une dessignatures les plus convoitées de l’artcontemporain en Europe”, le second estqualifié de “trublion de l’art”. Du côtédu classement du top 500, Artprice enréférence aux ventes aux enchères, lepremier belge qui pointe à la 89èmeplace est Luc Tuymans, suivi par JanFabre (124ème) etWimDelvoye(140ème) puis par Francis Alys(156ème) et enfin par Berlinde deBruyckere (190ème). Et il n’en estpoint d’autre. Bon, pas vraimentbrillant pour Bruxelles et laWallonie.Mais au fond, si les œuvres ne sont pasmises en vente aux enchères, c’estpeut­être aussi que les acheteurs,amateurs et collectionneurs, y tiennentet les conservent. A vérifier ! Enfin,l’œil des galeries a sollicité Gael Dier­cxsens, la directrice de la galerie Glads­tone à Bruxelles pour qui l’événementartistique le plusmarquant fut larétrospective d’Alighiero Boetti àMadrid, Londres et New York, untravail qui, selon elle, a nourri celui deCaroly Christov­Bakargiev à la Docu­menta. Quant à l’œil des collection­neurs, il est pour la Belgique celui deBaudouinMichiels (Président de Belga­comArt) qui choisit les expos SolLewitt àMetz et Leuven (Belgique !), larétrospective Richter au centre Pompi­dou, et… le livre de Don Thompson“The 12million stuffed shark” ! Onnotera que ces deux personnes deréférence font partie de comités d’ArtBrussels. Puisqu’une année se termine,une nouvelle s’ouvre en espérantqu’elle soit prospère pour tous, artistesen tête, et dès à présent, pour les topset les flops à venir, les paris sontouverts. Qui s’y lance ?

Bio Express

Américain de la côte califor-nienne, James Brown est né en1951 à Los Angeles. Il a poursuivisa formation artistique à Paris etexpose régulièrement depuis la findes années septante. En 1984, ilest invité à la Biennale de Venise.En 1995, il s’installe à Oaxaca auMexique où il s’initie à des techni-ques artisanales anciennes notam-ment pour la réalisation de livresqui ont fait sa renommée. Depuis2004, il partage sa vie entre leYucatan et Paris. Il a exposé chezLéo Castelli (NY), régulièrementchez Lelong à Paris, chez KarstenGreve en Allemagne, chez Ropac enAutriche et au Triangle bleu àStavelot. Ses œuvres font partie decollections muséales prestigieuses,le Moma, le Whitney et le Met àNew York, le Centre Pompidou àParis, les musées de Sydney et demexico, ainsi que le Centre de laGravure à La Louvière.

COUR

TESY

KEITELMAN

GALLER

Y,BR

USSELSEn haut, James Brown,

“The Planets” (étudede couleurs), huile,2009, 87 x 60 cm;

ci-contre, “The eclipseIV”, 2009, huile et

peinture sur toile, 170× 140 cm et “Saturn”,

2007, bronze, 37x17x37 cm.

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“Je crois que la curiosité intellectuelle de chacun permet de développerune sorte de 6e sens qui vous permet de “sortir” de vous-mêmeet qui vous fait devenir un autre, toujours disponible à une nouvellerencontre. Et je crois que c’est là la véritable recherche plutôtque de trouver ce que vous cherchez.”James BrownEntretien avecMelissa Unger/Artnet

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3L'actuSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

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l Expo en vue

L’infinitude pictu rale et sidérale

h La tête dans les étoiles, le peintre américain James Brown conduit ses recherches dans lesespaces mentaux, picturaux, ainsi que de l’incommensurable et mystérieux univers.

TOUT EN ÉTANT UN ARTISTE DE RENOM ET surtout de qua­lité, peintre, graveur, sculpteur, James Brown ne fait pas partiedes figures les plus médiatiques de l’art ce qui le libère fortheureusement d’une obligation du people et lui permet de seconcentrer sur son œuvre dont la singularité hors mode estd’office un gage de bonne orientation. Exposées à plusieursreprises en Belgique aussi bien en galerie qu’en musée, sesœuvres l’ont été de manière parcellaire, aussi cette expositionest­elle d’importance dès lors qu’elle rassemble, hormis lagravure et le dessin, trois pans essentiels de son travail, deuxrelevant de la peinture, le troisième étant dédié à la partsculpturale. Et l’intérêt premier est la complémentarité exis­tant entre ces trois voies dont le point commun est de ras­sembler des préoccupations multiples, picturales, plastiques,scientifiques, métaphysiques même, à travers lesquelles l’ar­tiste américain interroge la spatialité. Celle infinie, cosmique,à laquelle participe notre petite planète et sondée inlassable­ment par les chercheurs; celle de l’art, plus réduite mais nonsans connexion, dans sa puissance à transcender les limitesréelles ou imaginaires, mentales et physiques.

James Brown évoque le cosmos et par là donne à sa démar­che une dimension d’infinitude en rejoignant en plus la ques­tion sur laquelle tout le monde achoppe malgré les avancéesconsidérables : d’où venons­nous, quelle est notre origine,qu’est­ce qui nous relie à cet univers qui est probablementencore très loin de nous livrer ses secrets ? L’art, bien en­tendu, n’apportera pas de réponse à cette interrogation quiinclut celle de notre destin, celui du monde, celui de l’universlui­même. Il n’illustre pas non plus, il évoque, il met en ima­ges suggestives et subjectives, attirantes comme cette beauté

mystérieuse qui nous entoure, et attise l’immuable curiositéqui inonde les esprits. Il a cette capacité à nous suspendre àlui comme on peut l’être à trois petits points qui brillent là­haut dans la nuit. Il nous émerveille et son intelligence sensi­ble nous force à nous évader de trop de contingence.

A l’origine la peinture de James Brown est… peinture ! L’ar­tiste peint des gammes. Ses gammes du moment. De petitestoiles non figuratives à la géométrie sage, divisées en rectan­gles monochromes. Là s’exprime la nuance, chaque tonalitéétant une teinte unique, subtilement dosée. Des bases dedonnées qui sont autant de tableaux autonomes, aboutis,complètement achevés, dans lesquels cependant le peintrepuisera à sa guise lors de la réalisation de ses grandes toilescosmiques. Rien de systématique mais autant de sources quinourrissent le travail. Viennent les grandes toiles construitessur des ponctuations chromatiques, plus ou moins denses,plus ou moins lâches, organisées en mouvements percepti­bles à distance, en concentrations et vides, le tout relié fine­ment, légèrement par des traits, comme s’il existait un réseaucomplexe et invisible par lequel tout est en connexion, en in­teraction, en liaison de communication. Dans cet espace sansdimension réelle, sans frontière, s’animent par la vivacité dugeste, par le mélange de tonalités choisies, des planètes pein­tures, abstractions libres qui s’insèrent dans l’immensité évo­quée. Un langage purement pictural aux qualités intrinsè­ques et face auquel chacun pourra y aller de ses interpréta­tions. Inévitablement reliées à cet univers les sculptures, parleur côté objectal, sont plus proches de astres et de leurs ap­parences.Claude Lorent

Infos pratiques

James Brown. The Space of Varia-tions. Peinture. Keitelman Gallery,44 rue Van Eyck, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 12 janvier. Du mardi ausamedi de 12h à 18h.

Bio Express

Américain de la côte califor-nienne, James Brown est né en1951 à Los Angeles. Il a poursuivisa formation artistique à Paris etexpose régulièrement depuis la findes années septante. En 1984, ilest invité à la Biennale de Venise.En 1995, il s’installe à Oaxaca auMexique où il s’initie à des techni-ques artisanales anciennes notam-ment pour la réalisation de livresqui ont fait sa renommée. Depuis2004, il partage sa vie entre leYucatan et Paris. Il a exposé chezLéo Castelli (NY), régulièrementchez Lelong à Paris, chez KarstenGreve en Allemagne, chez Ropac enAutriche et au Triangle bleu àStavelot. Ses œuvres font partie decollections muséales prestigieuses,le Moma, le Whitney et le Met àNew York, le Centre Pompidou àParis, les musées de Sydney et demexico, ainsi que le Centre de laGravure à La Louvière.

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4 L'actu SEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE 5L'actuSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Portraits et turbulencesde Mario Benjamin

NOUS AVONS DÉCOUVERT MARIO BENJAMIN à Paris d’abord, il y a qua­tre ans, lors d’une vaste expo caribéenne à la Grande Halle de La Villette,puis l’avons retrouvé à Port­au­Prince alors que nous préparions, sousl’égide de Wallonie­Bruxelles International, un Festival Haïti censé se dé­rouler à l’automne 2010. Le dramatique tremblement de terre du 12 jan­vier de cette année­là a tout anéanti. En septembre 2010, Mario Benjaminput toutefois témoigner au Botanique, à Bruxelles, de l’amplitude de sontalent, le peintre, qu’il est peut­être prioritairement, sachant fort bien semuer en performer, en installateur et, comme au “Bota”, en agitateur deconsciences en s’appuyant sur des sons, des images, des lumières. Benja­min est aussi un scénographe averti et, plus d’une fois, il régla la mise enespace d’ensembles haïtiens, comme lors de la dernière Biennale de Ve­nise. Il est incontestablement le meilleur artiste haïtien actuel, un créateursans frontières, bien de son temps, à l’aise sous toutes latitudes, un témoindu XXIe siècle.

Un très beau livre de Revue Noire, “La chambre de Mario Benjamin”, estessentiel à cet égard. A Paris, à Revue Noire justement, c’est le Benjaminpeintre qui s’exécute à tous les étages d’un repère qui fit tant et tant pourla création du monde, l’africaine principalement. Une vingtaine de por­traits y crèvent l’écran de murs blancs qu’ils bariolent de couleurs crian­tes. Un événement et une confirmation : Benjamin peint l’homme, et doncle monde, en humain confronté aux affres de l’existence. La sienne, et iln’en a jamais fait mystère, est bousculée par une maladie tenace quil’oblige, par à­coups, à se retirer de la scène. N’en déplaise aux détracteurs,sa scène à lui est la plus vivante, la plus explosive qui soit, sans gratuité nicondescendance.

En pleine forme depuis qu’il réside à Paris et espère y résider longtempsencore, Benjamin oublie ces maux chroniques qu’il ne serait pas sot d’im­puter à la déplorable situation économique, politique, sociétale qui sévit

sur son île. Benjamin a toujours peint des portraits. Des portraits frappésd’une urgence, d’une violence, d’une âpreté quasi hallucinatoires. Desportraits que d’aucuns craignent et craignent peut­être parce qu’ils expri­ment un monde violent à tous les échelons de la société. Ses portraits sontbrossés quasi d’un coup, selon une gestuelle dominée par un artiste quisait les pouvoirs de l’expression à vif, sans retenue, fulgurante. Benjamintrace d’abord les contours d’un visage, sa base de départ. Et puis, s’en va àl’abordage, construisant, déstructurant, y revenant par frottages, se réap­propriant le modèle à bride abattue. Il travaille à la bombe mais cettebombe, il l’éventre et s’en sert à toute allure, accidents compris : il en sur­git l’instant unique d’un portrait unique lui aussi. A Paris, il a réussi à réali­ser une exposition magnifique en moins de temps qu’il faut pour l’écrire.En bleu sur fonds rouges, en bleu avec des reliefs, en jaune et en vert, Ben­jamin y déconstruit davantage qu’hier et si, comme il le dit, la main ne luiest qu’un outil, c’est elle qui prolonge cette pensée dont il ne se départitpas. Une pensée corsée de brutalité, parce que la vie est ainsi. Vu l’urgenceencore plus extrême du travail récent, la main s’est fait aussi davantage va­gabonde et l’image, le visage, plus aléatoire, plus furtif, moins évident,même si tout s’y retrouve inclus comme avant. Le regard éperdu, dur, at­tentif, inquiet, inquisiteur et tragique. Des éclatements bruts apaisés parun semblant de sérénité. Des portraits qui défient l’espace.Roger Pierre Turine

h Un Haïtien à Paris ! En résidence dans la VilleLumière, Mario Benjamin éblouit l’espace de RevueNoire : portraits en vrac.

PRIXDe 12000 à 26000 euros.

“Le modèle ( le merveilleux peintrehaïtien Sébastien Jean) est untremplin qui vous fait débouchersur autre chose… Sébastien adramatisé ce que j’attendais d’unmodèle. Il est le modèle le plusdélirant que je connaisse, il estlui-même un artiste délirant !”Mario Benjamin

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Mario Benjamin,sans titre,techniques mixtessur toiles.

Infos pratiques

Maison Revue Noire, 8 rue Cels, Paris 14e.Jusqu’au 13 février, du mercredi au samedi,de 13 à 19h. Infos : 01.43.20.28.14 etwww.revuenoire.com Livre “La chambre deMario Benjamin”, par Jean Loup Pivin, PascalSaint Martin Leon, Simon Njami, photos deRoberto Stephenson. Editions Revue Noire,192 pages, 200 photos couleur, env. 39 euros.Paris en 1h25 avec Thalys :www.thalys.com

Bio express

Né en 1964à Port-au-Prince, Haïti.En 2011 : Biennale deVenise ;en 2010, Botaniqueà Bruxelles et Biennale deDakar : Prix FondationBlachère ;en 2009, Biennale de LaHavane.

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l Portrait

Vinche qui bavarde…

IL Y A PLUS D’UN DEMI­SIÈCLE que cet aventu­rier des mers insolites et des pays qui rêventn’en fait qu’à sa tête de plasticien hors normes.Né à Antoing il y a septante­six ans, Lionel Vin­che a gardé de sa première vie de flibustier legoût des aventures polissonnes, surtout cellesqu’il dessine ou qu’il peint. Marinier, comédien,enfin artiste de la plume et du pinceau, Vinche aengrangé des tonnes de papiers sur lesquels il a,quotidiennement, jeté des sourires, des désirs,de complices regards sur une humanité qui ri­gole moins qu’elle ne donne à rire d’elle. Poètede la ligne et du mot qui vient moucher l’imageinsolite, Vinche a, au cours de son long cours,promené son oeil inquisiteur et narquois surtout ce qui bouge : gibus, canards, poules ou ju­pons. Et il l’a fait avec une gentillesse qui n’ad’égale que son amusante façon de croquer lavie telle non pas qu’elle passe, mais telle qu’ill’entrevoit, émerveillé par les inattendus d’uneinspiration volage et comique.

Francesco Rossi, l’Italien galeriste qui l’ex­pose, est un homme heureux. Convaincu par letalent de Vinche qui, certes, a fait ses preuves delongue date, il nous réserve, cette fois, la sur­prise d’un retour en arrière, épinglant sur sesmurs des feuillets de Vinche des années 60 et70. Les dessins des débuts, gorgés de la saveurdes premiers pas, des premières audaces, despremières immersions dans l’infiniment im­probable. “Je me suis toujours bien amusé !”, noussouffle un Vinche qui n’a jamais autant tenu laforme. L’art qui pétille est un adjuvant pour quise le promène ainsi depuis cinquante ans. EtVinche n’est pas prêt de s’arrêter en si bon che­min. Mais alors que sa palette a bien évolué de­

puis tout ce temps­là, il s’amuse volontiers à re­voir ces feuillets d’un temps où, sans filet, il lâ­chait déjà la bride à une imagination si folle, sisurprenante, si souriante, qu’elle est sans pa­reille dans tout le monde de l’art. “Moi, je ne mecasse jamais la tête”, dit­il. “Une seule tache sur unpapier et je tourne autour, j’en tire quelque chose. Ilne faut pas toujours dire des trucs importants, çafinit par devenir barbant !”

Vinche trace ses images dans la légèreté sansque celle­ci soit, jamais, fadaise, niaiserie, aban­don de profondeur. Tout le contraire ! Vinchetraite, en souriant, cette vie qui va autour denous. Mais il la métamorphose et ses métapho­res, poétiques et joviales, tressent des couron­nes de fleurs aux cupidités dont elles s’amusent.De lui, cette pensée juste : “Tu ne peux pas êtretoujours bon, mais tu dois avoir une œuvre quitienne la route et le temps. Moi, je sens que, depuisque je peins, je suis bien dans ma vie !” Sagesse del’homme qui a vu et vécu, philosophie simple etvraie de qui ne s’est pas posé les sottes ques­tions d’une carrière : “L’important, ce n’est pas desavoir faire quelque chose, c’est de savoir dire ceque vous êtes vous­même par rapport à ce que vousvoyez. Peintre, je suis tout à fait libre de ce que jeveux et vous, spectateur, vous avez ou non une ré­ception de l’image que je propose. Il faut en toutêtre ce que l’on est !” Vinche vous surprendra en­core !Roger Pierre TurineURossicontemporary, Rivoli Building, 690Chaussée deWaterloo et rue De Praetere, 1180Bruxelles. Jusqu’au 26 janvier, jeudi et vendredi de13 à 17h, samedi de 14 à 17h. Infos :0486.31.00.92 et www.rossicontemporary.be

ALEXIS

HAUL

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h Une exposition de Vinche et c’est la planète qui rigole. Qui s’amuse deses bonshommes goguenards, de ses nanas dans un compotier !

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5L'actuSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

PRIXDe 12000 à 26000 euros.

“Le modèle ( le merveilleux peintrehaïtien Sébastien Jean) est untremplin qui vous fait débouchersur autre chose… Sébastien adramatisé ce que j’attendais d’unmodèle. Il est le modèle le plusdélirant que je connaisse, il estlui-même un artiste délirant !”Mario Benjamin

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Mario Benjamin,sans titre,techniques mixtessur toiles.

l Portrait

Vinche qui bavarde…

IL Y A PLUS D’UN DEMI­SIÈCLE que cet aventu­rier des mers insolites et des pays qui rêventn’en fait qu’à sa tête de plasticien hors normes.Né à Antoing il y a septante­six ans, Lionel Vin­che a gardé de sa première vie de flibustier legoût des aventures polissonnes, surtout cellesqu’il dessine ou qu’il peint. Marinier, comédien,enfin artiste de la plume et du pinceau, Vinche aengrangé des tonnes de papiers sur lesquels il a,quotidiennement, jeté des sourires, des désirs,de complices regards sur une humanité qui ri­gole moins qu’elle ne donne à rire d’elle. Poètede la ligne et du mot qui vient moucher l’imageinsolite, Vinche a, au cours de son long cours,promené son oeil inquisiteur et narquois surtout ce qui bouge : gibus, canards, poules ou ju­pons. Et il l’a fait avec une gentillesse qui n’ad’égale que son amusante façon de croquer lavie telle non pas qu’elle passe, mais telle qu’ill’entrevoit, émerveillé par les inattendus d’uneinspiration volage et comique.

Francesco Rossi, l’Italien galeriste qui l’ex­pose, est un homme heureux. Convaincu par letalent de Vinche qui, certes, a fait ses preuves delongue date, il nous réserve, cette fois, la sur­prise d’un retour en arrière, épinglant sur sesmurs des feuillets de Vinche des années 60 et70. Les dessins des débuts, gorgés de la saveurdes premiers pas, des premières audaces, despremières immersions dans l’infiniment im­probable. “Je me suis toujours bien amusé !”, noussouffle un Vinche qui n’a jamais autant tenu laforme. L’art qui pétille est un adjuvant pour quise le promène ainsi depuis cinquante ans. EtVinche n’est pas prêt de s’arrêter en si bon che­min. Mais alors que sa palette a bien évolué de­

puis tout ce temps­là, il s’amuse volontiers à re­voir ces feuillets d’un temps où, sans filet, il lâ­chait déjà la bride à une imagination si folle, sisurprenante, si souriante, qu’elle est sans pa­reille dans tout le monde de l’art. “Moi, je ne mecasse jamais la tête”, dit­il. “Une seule tache sur unpapier et je tourne autour, j’en tire quelque chose. Ilne faut pas toujours dire des trucs importants, çafinit par devenir barbant !”

Vinche trace ses images dans la légèreté sansque celle­ci soit, jamais, fadaise, niaiserie, aban­don de profondeur. Tout le contraire ! Vinchetraite, en souriant, cette vie qui va autour denous. Mais il la métamorphose et ses métapho­res, poétiques et joviales, tressent des couron­nes de fleurs aux cupidités dont elles s’amusent.De lui, cette pensée juste : “Tu ne peux pas êtretoujours bon, mais tu dois avoir une œuvre quitienne la route et le temps. Moi, je sens que, depuisque je peins, je suis bien dans ma vie !” Sagesse del’homme qui a vu et vécu, philosophie simple etvraie de qui ne s’est pas posé les sottes ques­tions d’une carrière : “L’important, ce n’est pas desavoir faire quelque chose, c’est de savoir dire ceque vous êtes vous­même par rapport à ce que vousvoyez. Peintre, je suis tout à fait libre de ce que jeveux et vous, spectateur, vous avez ou non une ré­ception de l’image que je propose. Il faut en toutêtre ce que l’on est !” Vinche vous surprendra en­core !Roger Pierre TurineURossicontemporary, Rivoli Building, 690Chaussée deWaterloo et rue De Praetere, 1180Bruxelles. Jusqu’au 26 janvier, jeudi et vendredi de13 à 17h, samedi de 14 à 17h. Infos :0486.31.00.92 et www.rossicontemporary.be

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h Une exposition de Vinche et c’est la planète qui rigole. Qui s’amuse deses bonshommes goguenards, de ses nanas dans un compotier !

Page 6: Arts Libre du 21 décembre 2012

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6 Les galeries SEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE 7Les galeriesSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

VertigeMathieu Boxho. Sculptures. Mousse,bas nylon, résine, soldats en plastique,plomb, caoutchouc... se superposent ets'assemblent pour donner naissance àdes formes ouvertes ou fermées.‣ Jusqu'au 26·12. Du L. au V. de 10 à16h.URue de Veeweyde 60 - 1070 Bruxelles -02 523 37 68 - www.galerievertige.be

ABCHommage à Andre Eijberg. Rétrospec-tive des dessins entre 1979 et 2010.‣ Jusqu'au 29·12. Du Ma. au S. de10h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30.URue Lebeau 53 - 1000 Bruxelles -02 511 32 53 ou 0475 37 59 27

Albert IerItinéraires XXXIII. Hommage à Ed-mond Dubrunfaut autour des artistesde la galerie. ‣ Jusqu'au 13·01. DuMa. au S. de 13 à 19h, le D. de 11 à 13h.URue de la Madeleine 45 - 1000 Bruxelles -02 512 19 44 - www.artsite.be/albert1

Catherine BastideConstellation of Forms & Processes.Carte Blanche à Amélie Laplanche,avec Manuel Burgener, Lorna Macin-tyre et Freek Wambacq. ‣ Jusqu'au19·01. Du Ma. au S. de 11 à 18h ou surrdv.URue Vandenbrandenstraat 1 - 1000 Bruxel-les - 02 646 29 71www.catherinebastide.com

Emilie DujatSois sage, ô ma douleur... Oeuvres deJean-Marc De Pelsemaeker. ‣ Jusqu'au20·01. Les J. et V. de 11 à 17h, le S. de11 à 18h et le D. de 11 à 16h ou sur rdv.URue Ernest Allard 22 - 1000 Bruxelles -0475 83 31 67 - www.galerielibertine.com

Espace BlancheAndré Navez. ‣ Jusqu'au 06·01 de 14à 18h, présence de l'artiste les S., D. etj.f.URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxelles- 02 510 01 41 - www.espaceblanche.be

Etablissement d'en face projectsBabak Ghazi. ‣ Jusqu'au 13·01. DuMe. au D. de 14 à 18h.Exposition documentaire autourde Marcel Broodthaers. ‣ Jusqu'au13·01. Du Me. au D. de 14 à 18h.URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Fine Art StudioFleurs d'Encre, Fleurs de Sang.Oeuvres de Candida Romero.‣ Jusqu'au 12·01. Du Me. au S. de 11 à18h ou sur rdv, fermé du 23·12 au02·01.Zinkpè. Oeuvres de l'artiste béninoisZinkpè. ‣ Jusqu'au 06·01. Horaire ci-dessus.URue des Sablons 13 - 1000 Bruxelles -02 514 25 92 - www.fineartstudio.be

J. Bastien-ArtUn monde en quatre dimensions. Ar-chitecte visionnaire et dessinateur re-nommé, Luc Schuiten travaille depuisde nombreuses années à imaginer lefutur de nos villes. Résolument engagédans une pensée écologique, il imaginela mutation de grandes cités. Pourcette expo, il s'agira de Shangai.‣ Jusqu'au 20·01. Du Ma. au S. de 11 à18h30, le D. de 11 à 13h, fermé les j.f.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jan MotAWB 082-3317 7922. Oeuvres de SvenAugustijnen. ‣ Jusqu'au 12·01. Du J.au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryThe Space of Variations. Peintures deJames Brown. ‣ Jusqu'au 12·01. DuMa. au S. de 12 à 18h ou sur rdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

MOT InternationalTomas Bernardet. ‣ Jusqu'au 19·01.Du Me. au S. de 11 à 18h ou sur rdv.Ur. Vandenbranden 1 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.org

Nomad GalleryCameron Platter. ‣ Jusqu'au 12·01.Du J. au S. de 12 à 18h30 ou sur rdv.URue de Laeken 99 - 1000 Bruxelles -0475 21 92 50 - www.nomadgallery.be

Patrick Derom GalleryWinter Selection. Oeuvres de PierreAlechinsky, Pol Bury, Fernand Khnopff,Gustav Klimt, Walter LeblancLéonSpilliaert, Camiel Van Breedam...‣ Jusqu'au 26·01. Du J. au S. de 10h30à 18h30 ou sur rdv.URue aux Laines 1 - 1000 Bruxelles -02 514 08 82www.patrickderomgallery.com

Petits PapiersDisney, la part de rêve. L'expo pré-sente des cellulos d'une grande raretéayant servi à la réalisation des plusgrands dessins animés produits parWalt Disney, des peintures de PhilippeHuart dénonçant l'influence du marke-ting sur notre inconscient, ainsi que denombreuses planches originales issuesdes studios Harchy. ‣ Jusqu'au 13·01.Du Me. au S. de 11 à 18h30, le D. de 11à 17h.UPlace du Grand Sablon - Rue de Boden-broek 8 - 1000 Bruxelles -02 893 90 30 ou 0478 31 92 82www.petitspapiers.be

Pierre HalletAurélie William Levaux. Broderies.‣ Jusqu'au 23·12. Du Ma. au S. de14h30 à 18h30 (fermé le Me.), le D. de11h30 à 13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles -02 512 25 23 - www.galeriepierrehallet.com

Rue de la Senne 17The End of the World. Oeuvres de Jac-ques Charlier. ‣ Les 22 et 23·12 de 14à 18h.U - 1000 Bruxelles - www.ruedelasenne17.be

SynthèsePierre Duclou. Oeuvres récentes surtoile et sur papier. ‣ Jusqu'au 22·12.Du J. au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

van der MiedenVilla Volta. Oeuvres de Dirk VanderEecken. ‣ Jusqu'au 22·12. Du Me. au S.de 14 à 18h.URue d’Alost 10 - 1000 Bruxelles -02 513 62 12 - www.vandermieden.com

Young GalleryMagic Circus. Dans les photos de Kris-tian Schuller, le cirque sert de décor àdes histoires imaginaires où des sil-houettes féminines colorées côtoientdes clowns ou des éléphants.‣ Jusqu'au 26·01. Du Ma. au S. de 11 à18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeWomen’s Roundabout. Exposition col-lective. ‣ Jusqu'au 25·01. Du L. au V.de 14 à 18h ou sur rdv, fermé du 21·12au 07·01.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles- 02 735 52 12 - www.artiscope.be

QuadriRoger Dewint. Gravures récentes et li-vres illustrés. ‣ Jusqu'au 22·12. Les V.et S. de 14 à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianThe Paris Objects. Peintures de Tho-

mas Bogaert. ‣ Jusqu'au 22·12. DuMa. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

Almine RechOlga Forever !. Oeuvres de FrancescoVezzoli. ‣ Jusqu'au 02·02. Du Ma. auS. de 11 à 19h.URue de l'Abbaye 20 - 1050 Bruxelles -02 648 56 84 - www.alminerech.com

anyspaceDarkaesth. Oeuvres de Jean-Luc Moer-man, Sophie Graniou, Gert & Uwe To-bias, Bozidar Brazda, Frederic Fourdi-nier, Daniel Johnston... ‣ Jusqu'au12·01. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Van Eyck 59 - 1050 Bruxelles -0471 88 26 17 - www.anyspace.be

ArtemptationNo Name. Oeuvres d'Igor Dumont,Chantal Gillet et Johanne 8. ‣ Jusqu'au22·12. Du Ma. au V. de 11 à 18h30, le S.de 12 à 18h.UAvenue Louise 475 - 1050 Bruxelles -02 669 77 78 - www.artemptation.com

Arthus GalleryBoundaries - Edge of Silence. Photosde Jörg Bräuer. ‣ Jusqu'au 26·01. DuMa. au V. de 14 à 18h30, le S. de 11 à18h30 ou sur rdv.URue Simonis 33 - 1050 Bruxelles -02 544 07 25 - www.arthusgallery.com

Bodson-EmelinckxCristallisation du paysage. Oeuvresd'Albano Afonso. ‣ Jusqu'au 22·12. DuMe. au S. de 14 à 19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06 - www.bodson-emelinckx.com

Box GalerieAmericana. Photos de Marina Cox,Larry Fink, Debbie Fleming Caffery, Mi-chael Kenna, Bernard Plossu, TakeshiShikama, Bill Steber, Mark Steinmetz etMichel Vanden Eeckhoudt. ‣ Jusqu'au05·01. Du Me. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Fred LanzenbergStéphane Erouane Dumas. Peintures.‣ Jusqu'au 12·01. Du Ma. au V. de 14 à19h, le S. de 10 à 19h ou sur rdv.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles- 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Jozsa GalleryNe me dis pas au revoir. Peintures deKrista Autio. ‣ Jusqu'au 22·12. Du J. auS. de 12 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Libre CoursFlux. Peintures d'Isabel Michel.‣ Jusqu'au 22·12. Du J. au S. de 14h30à 18h30 ou sur rdv.URue de Stassart 100 - 1050 Bruxelles -0473 59 02 85 - www.galerielibrecours.eu

Nadine FerontEnd of the world party. Oeuvres de Ju-lien Ammillard, Amélie Bouvier, Mooli-nex, Jonas Ranson, Transquinquenal...‣ Jusqu'au 21·12. Du J. au S. de 14 à18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaIn Between. Exposition collective.Oeuvres de Carole Benzaken, JorgeQueiroz, Enoc Perez, Guillaume Bres-son, Ramin Haerizadeh, Sarkis, Ben...‣ Jusqu'au 22·12. Du Ma. au V. de 10 à18h, le S. de 14 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsHappy Christmas Clay. Oeuvres deZsolt Jozsef Simon, Malene HartmannRasmussen, Hugo Meert et Aneta RegelDeleu. ‣ Jusqu'au 22·12. Du Me. au S.de 13 à 18h.

URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Sébastien Ricou GalleryVeil of the invisible one. Oeuvres deManor Grunewald. ‣ Jusqu'au 26·01.Du J. au S. de 12 à 18h30 ou sur rdv.URue Souveraine 54 - 1050 Bruxelles -02 350 71 31 - www.ricougallery.com

Twig GalleryPleasure Centre. Oeuvres de DaveMcDermott. ‣ Jusqu'au 22·12. Du Ma.au V. de 11 à 18h30, le S. de 12 à 18h.URue Tenbosch 74 - 1050 Bruxelles -02 344 23 68 - www.twiggallery.com

Xavier HufkensPièces à conviction. Oeuvres de MichelFrançois. ‣ Jusqu'au 12·01. Du Ma. auS. de 11 à 18h.URue Saint-Georges 6-8 - 1050 Bruxelles -02 639 67 30 - www.xavierhufkens.com

XXL ART on Waterloo 503Tout en art pour 2013. Exposition detous les artistes de la galerie.‣ Jusqu'au 19·01. Du J. au S. de 14 à18h.UChaussée de Waterloo 503 - 1050 Bruxel-les - 0472 45 81 49

Sm’ArtExpos

Disney, la part de rêve

A découvrir ou acquérir aux cimaises des deux galeriesPetits Papiers (à Bruxelles et Paris) : une soixantaine de ra­res cellulos, décors ou dessins de productions provenantdes classiques de Disney – des premiers courts métragesde Mickey Mouse à “Bernard et Bianca” en passant par“Blanche­Neige et les Sept Nains”, “La Belle au Bois Dor­mant” ou “Peter Pan”. (A.Lo)UGalerie Petits Papiers, 8­8a rue de Bodenbroeck, 1000Bruxelles. Jusqu’au 13 janvier. Dumercredi au dimanche de11h à 18h30

Dessins d’André EijbergDécédé en février 2012, André Eijberg était d’abord unsculpteur, mais le dessinateur ne le cédait en rien. Lapreuve : une très riche exposition qui réunit des dessins àl’encre et à la plume de 1979 à 2010. Des témoignages pa­pier d’un homme qui, sa vie durant, aura glorifié la femmemais aussi les courbes et volumes d’un corps dans l’es­pace. Cinq sculptures en pierre et en bronze donnent, enoutre, du relief de plus à une évaluation qui n’en manquecertes pas. André Eijberg fut un chantre ému de la femmedéesse. Comment en douter ! (R.P.T.)UGalerie ABC, 53 rue Lebeau, 1000 Bruxelles. Jusqu’au29 décembre dumardi au samedi, de 10h30 à 12h30 et de14h30 à 18h30

EnvironnementalWilliam SweetloveDans le cadre des foires d’art contemporain de Miami, lesculpteur belge William Sweetlove, artiste de la galerie DeBuck de New York (511 W 25TH Street), expose ses sculp­tures dans les espaces publics des Everglades de Miami.On sait que les sculptures animalières vivement coloréesde l’artiste belge, figure d’une forme de pop’art actuel,veulent attirer l’attention sur les questions environne­mentales et sur la sauvegarde des espèces animales. Ellesprennent tout leur sens dès lors que les Everglades, régionmarécageuse de Floride, est le plus vaste milieu naturelsubtropical du pays et que le parc a été déclaré réserve debiosphère depuis les années septante avec protection desécosystèmes. L’exposition dénote quelque peu dans lanote locale par son côté flashy et pleinement justifiée setient jusqu’au 27 janvier. (C.L.)

Fred Eerdekens à ShanghaiGalerie Magda DanyszLa galerie parisienne Magda Danysz où exposent épisodi­quement Jean­Luc Moerman et régulièrement Fred Eer­dekens, deux artistes belges, s’est dédoublée depuis uncertain temps à Shangai, nouveau pôle artistique en pleindéveloppement et vitrine de choix sur l’Asie. Cette ouver­ture profite actuellement à l’artiste anversois Fred Eerde­kens (1951) qui, chez nous, expose chez Twig à Bruxelleset Samuel Vanhoegaerden à Knokke, et qui jouit déjà d’unbeau statut international par ses présences chez SpencerBrownstone Gallery à New York et chez la Belge IsabelleVan Den Eynde à Dubai. Il présente ses sculptures et ins­tallations, des mises en scène poétiques dans lesquelles lesmots projetés dans la lumière ont pour origine des assem­blages d’objets. (C.L.)

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GALERIEPETITS

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Echantillons du SudC’est une première à Bruxelles et en Belgique, une galerie d’artcontemporain se consacre exclusivement à l’art latino dont ilne fait aucun doute qu’il va prendre une place de plus en plusimportante assez rapidement car les galeries se développent ets’internationalisent au Mexique, au Brésil surtout, au Chili, enArgentine et les artistes cubains ne sont pas en reste. Premièreapproche par une exposition collective qui mise visiblementsur la diversité et propose donc une sorte de carte de visite. Siaujourd’hui aucun artiste n’est totalement vierge de l’effet de lamondialisation, ne serait­ce qu’en adoptant les pratiques et lesmodes d’expression sous influence de l’Occident, l’intérêt dedécouvrir des réalisations d’ailleurs réside dans la partd’originalité et de singularité dont elles font montre à l’épreuvede cette confrontation bénéfique pour autant qu’ellen’engendre pas une uniformisation. L’échantillonnage exposérassemble des artistes cubains, brésiliens et colombiens dont

Rafael Gomezbarros (Colombie, 1972) un sculpteur dont lesfourmis géantes sont envahissantes, dont Wagner Malta Tavares(Sao Paulo, 1964) un autre sculpteur qui place l’homme auregard du monde et de ce que celui­ci reflète, dont Hugo Zapata(1945, Colombie) auteur de totems qui conjuguent modernitéet tradition. Le Cubain Eduardo Ponjuan (1956) se montredavantage conceptuel et critique, tandis qu’en photographie onretiendra la participation du Cubain René Pena (1957) et de laBrésilienne Angella Conte (Saõ Paulo) qui traite de questionsenvironnementales à travers une installation. Voilà une amorcequi demandera confirmation. (C.L.)

ULatino American Art. Collectif d’artistes de Cuba du Brésil et deColombie. Rainhart Gallery, 90 rue deWashington, 1050 Bruxelles.Jusqu’au 16 février. Du lundi au jeudi de 10h à 18h, vendredi de 11hà 20h, samedi de 12h à 17h.

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7Les galeriesSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

van der MiedenVilla Volta. Oeuvres de Dirk VanderEecken. ‣ Jusqu'au 22·12. Du Me. au S.de 14 à 18h.URue d’Alost 10 - 1000 Bruxelles -02 513 62 12 - www.vandermieden.com

Young GalleryMagic Circus. Dans les photos de Kris-tian Schuller, le cirque sert de décor àdes histoires imaginaires où des sil-houettes féminines colorées côtoientdes clowns ou des éléphants.‣ Jusqu'au 26·01. Du Ma. au S. de 11 à18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeWomen’s Roundabout. Exposition col-lective. ‣ Jusqu'au 25·01. Du L. au V.de 14 à 18h ou sur rdv, fermé du 21·12au 07·01.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles- 02 735 52 12 - www.artiscope.be

QuadriRoger Dewint. Gravures récentes et li-vres illustrés. ‣ Jusqu'au 22·12. Les V.et S. de 14 à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianThe Paris Objects. Peintures de Tho-

mas Bogaert. ‣ Jusqu'au 22·12. DuMa. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

Almine RechOlga Forever !. Oeuvres de FrancescoVezzoli. ‣ Jusqu'au 02·02. Du Ma. auS. de 11 à 19h.URue de l'Abbaye 20 - 1050 Bruxelles -02 648 56 84 - www.alminerech.com

anyspaceDarkaesth. Oeuvres de Jean-Luc Moer-man, Sophie Graniou, Gert & Uwe To-bias, Bozidar Brazda, Frederic Fourdi-nier, Daniel Johnston... ‣ Jusqu'au12·01. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Van Eyck 59 - 1050 Bruxelles -0471 88 26 17 - www.anyspace.be

ArtemptationNo Name. Oeuvres d'Igor Dumont,Chantal Gillet et Johanne 8. ‣ Jusqu'au22·12. Du Ma. au V. de 11 à 18h30, le S.de 12 à 18h.UAvenue Louise 475 - 1050 Bruxelles -02 669 77 78 - www.artemptation.com

Arthus GalleryBoundaries - Edge of Silence. Photosde Jörg Bräuer. ‣ Jusqu'au 26·01. DuMa. au V. de 14 à 18h30, le S. de 11 à18h30 ou sur rdv.URue Simonis 33 - 1050 Bruxelles -02 544 07 25 - www.arthusgallery.com

Bodson-EmelinckxCristallisation du paysage. Oeuvresd'Albano Afonso. ‣ Jusqu'au 22·12. DuMe. au S. de 14 à 19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06 - www.bodson-emelinckx.com

Box GalerieAmericana. Photos de Marina Cox,Larry Fink, Debbie Fleming Caffery, Mi-chael Kenna, Bernard Plossu, TakeshiShikama, Bill Steber, Mark Steinmetz etMichel Vanden Eeckhoudt. ‣ Jusqu'au05·01. Du Me. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Fred LanzenbergStéphane Erouane Dumas. Peintures.‣ Jusqu'au 12·01. Du Ma. au V. de 14 à19h, le S. de 10 à 19h ou sur rdv.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles- 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Jozsa GalleryNe me dis pas au revoir. Peintures deKrista Autio. ‣ Jusqu'au 22·12. Du J. auS. de 12 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Libre CoursFlux. Peintures d'Isabel Michel.‣ Jusqu'au 22·12. Du J. au S. de 14h30à 18h30 ou sur rdv.URue de Stassart 100 - 1050 Bruxelles -0473 59 02 85 - www.galerielibrecours.eu

Nadine FerontEnd of the world party. Oeuvres de Ju-lien Ammillard, Amélie Bouvier, Mooli-nex, Jonas Ranson, Transquinquenal...‣ Jusqu'au 21·12. Du J. au S. de 14 à18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaIn Between. Exposition collective.Oeuvres de Carole Benzaken, JorgeQueiroz, Enoc Perez, Guillaume Bres-son, Ramin Haerizadeh, Sarkis, Ben...‣ Jusqu'au 22·12. Du Ma. au V. de 10 à18h, le S. de 14 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsHappy Christmas Clay. Oeuvres deZsolt Jozsef Simon, Malene HartmannRasmussen, Hugo Meert et Aneta RegelDeleu. ‣ Jusqu'au 22·12. Du Me. au S.de 13 à 18h.

URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Sébastien Ricou GalleryVeil of the invisible one. Oeuvres deManor Grunewald. ‣ Jusqu'au 26·01.Du J. au S. de 12 à 18h30 ou sur rdv.URue Souveraine 54 - 1050 Bruxelles -02 350 71 31 - www.ricougallery.com

Twig GalleryPleasure Centre. Oeuvres de DaveMcDermott. ‣ Jusqu'au 22·12. Du Ma.au V. de 11 à 18h30, le S. de 12 à 18h.URue Tenbosch 74 - 1050 Bruxelles -02 344 23 68 - www.twiggallery.com

Xavier HufkensPièces à conviction. Oeuvres de MichelFrançois. ‣ Jusqu'au 12·01. Du Ma. auS. de 11 à 18h.URue Saint-Georges 6-8 - 1050 Bruxelles -02 639 67 30 - www.xavierhufkens.com

XXL ART on Waterloo 503Tout en art pour 2013. Exposition detous les artistes de la galerie.‣ Jusqu'au 19·01. Du J. au S. de 14 à18h.UChaussée de Waterloo 503 - 1050 Bruxel-les - 0472 45 81 49

Echantillons du SudRafael Gomezbarros (Colombie, 1972) un sculpteur dont lesfourmis géantes sont envahissantes, dont Wagner Malta Tavares(Sao Paulo, 1964) un autre sculpteur qui place l’homme auregard du monde et de ce que celui­ci reflète, dont Hugo Zapata(1945, Colombie) auteur de totems qui conjuguent modernitéet tradition. Le Cubain Eduardo Ponjuan (1956) se montredavantage conceptuel et critique, tandis qu’en photographie onretiendra la participation du Cubain René Pena (1957) et de laBrésilienne Angella Conte (Saõ Paulo) qui traite de questionsenvironnementales à travers une installation. Voilà une amorcequi demandera confirmation. (C.L.)

ULatino American Art. Collectif d’artistes de Cuba du Brésil et deColombie. Rainhart Gallery, 90 rue deWashington, 1050 Bruxelles.Jusqu’au 16 février. Du lundi au jeudi de 10h à 18h, vendredi de 11hà 20h, samedi de 12h à 17h.

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8 Les galeries SEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE 9Les galeriesSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

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HWEITZER

COUR

TESY

GAL.A.PA

ULI

COUR

TESY

GAL.LO

EVEN

BRUC

KCO

URTESY

LESFILLES

DUCA

LVAIRE

SuisseMonique Frydman – PeintureLausanne – Galerie Alice Pauli

Poursuivant un travail d’une très grande subtilité dans lechamp de l’abstraction, l’artiste française (1943), à l’aide depigments et liants sur toile de coton explore la couleur dans destextures et dans des matérialités jouant finement de transpa­rences, de nuances, de graphismes libres et de luminosités dif­fuses.U Jusqu’au 31 janvier. Galerie Alice Pauli, 9 rue du Port­Franc,1003 Lausanne. www.galeriealicepauli.ch

LuxembourgNeuwirth et Wil – Peinture et sculptureLuxembourg – Galerie Lucien Schweitzer

Dans le double registre de l’abstraction, une confrontation desœuvres des deux artistes allemands en prolongement de celledu musée de de la ville de Gross­Gerau. Werner Neuwirth for­malise la ligne et ses cheminements tandis que Matthias Wiltravaille autour de formes élémentaires en volumes et lignes decâbles d’acier.U Jusqu’au 26 janvier. Galerie Lucien Schweitzer, 24, avenueMonterey, 2163 Luxembourg. www.lucienschweitzer.lu

FranceRobert Devriendt – PeintureParis – Galerie Lœvenbruck

Le peintre belge (1955 – Vit à Bruges) revient avec de nouvellespetites peintures qui, mises en séries, constituent un récit stylecinématographique toujours incomplet et quelque peu énig­matique mais à tous les coups tragique. Ces petits tableaux degros plans de détails, peints selon la tradition figurative réaliste,sont toujours d’une précision quasi photographique.U Jusqu’au 26 janvier. Galerie Loevenbruck, 6, rue Jacques Callot,75006 Paris. www.loevenbruck.com

Guy Rémi Vandenbulcke – PeintureLille – Melting Art

Le peintre bruxellois (1952) affectionne le mouvement dont ilaime à rendre l’impression en peinture alors que celle­ci, enprincipe, fige les images. En couleurs, avec vivacité, nervositémême, il capte les corps et la foule dont il restitue toute l’éner­gie en des acryliques qui fuient le réalisme au seul profit del’expression.U Jusqu’au 2 février. Melting Art Gallery, 34, rue de la Halle,59000 Lille. www.meltingartgallery.com

Laura Henno – PhotographieParis – Les filles du calvaire

De ces photographies captées à Calais avec la complicité de jeu­nes migrants cachés dans les dunes, Christine Ollier souligneque “Singulièrement, l’allégorie de l’Errant condamné au voyageperpétuel s’impose tandis que la tension des images, souvent prisesentre chien et loup, est palpable.”U Jusqu’au 16 janvier. Galerie Les filles du calvaire, 17 rue desFilles­du­Calvaire, 75003 Paris. www.fillesducalvaire.com

AngleterreAnthony Gormley – SculptureLondres – White Cube

Pour sa nouvelle exposition, le sculpteur anglais (Londres,1950) a conçu une série de nouvelle pièce à partir de petit volu­mes géométriques cubiques ou rectangulaires en métal. Bienque ces composantes soient totalement abstraites, la structuredes sculptures et leur disposition dans la galerie en réfèrent auxformes humaines.U Jusqu’au 10 février. White Cube Gallery, 144 – 152 BermondseyStreet, SE1 3TQ Londres. www.whitecube.com

COUR

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WHITE

CUBE

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MELTING

ART

Aeroplastics ContemporaryAl Farrow. Oeuvres récentes.‣ Jusqu'au 22·12. Du Ma. au V. de 11 à18h, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.Hoodoo Eternity. Oeuvres de RyutaAmae, Nicolas Crombez, Bernard Gi-gounon, Tracey Snelling, Mircea Suciu,Kate Waters... ‣ Jusqu'au 22·12. DuMa. au V. de 11 à 18h, le S. de 14 à 18hou sur rdv.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02 - www.aeroplastics.net

Antonio NardoneInstants Fossiles. Oeuvres de Béné-dicte van Caloen. ‣ Jusqu'au 23·12. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectGeometric Analogies. Oeuvres deMona Vatamanu et Florin Tudor.‣ Jusqu'au 22·12. Du J. au S. de 12 à18h30.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30 - www.dt-project.com

FaiderLever du jour. Oeuvres de Michael Kra-vagna. ‣ Jusqu'au 22·12. Du Me. au V.de 14 à 19h, le S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles -02 538 71 18 - www.galeriefaider.be

Le Salon d'ArtLe Combat avec l'âge. Peintures récen-tes de Pierre Alechinsky. ‣ Jusqu'au24·12. Du Ma. au V. de 14 à 18h30, leS. de 9h30 à 12h et de 14 à 18h.URue de l'Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Libre ChoixLes Garde-Temps. Oeuvres sur papierde Michel Bocart. ‣ Jusqu'au 23·12. DuV. au D. de 14 à 19h.URue Defacqz 152 - 1060 Bruxelles -0476 77 53 60 - www.librechoix.be

Pascal PolarVisions. Exposition collective. Oeuvresde Miroslav Tichý, Maïmouna Guerresi,Max Neumann, Bernadette Prédair,Karl Waldmann... ‣ Jusqu'au 02·02.

Du Ma. au S. de 14 à 19h ou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Valérie BachThere's no place like home. Depuis sesdébuts, Jeanne Susplugasplace la mé-dication et les addictions au coeur desa pratique, mêlant installation, des-sin, photographie et vidéo. ‣ Jusqu'au19·01. Le Me. de 14 à 18h, du J. au S.de 11 à 13h et de 14 à 19h ou sur rdv.URue Faider 6 - 1060 Bruxelles -02 502 78 24 - www.galerievaleriebach.com

RossicontemporaryPetits trucs pour beaux tricots.Oeuvres de Lionel Vinche. ‣ Jusqu'au26·01. Les J. et V. de 13 à 17h, le S. de14 à 18h ou sur rdv.Still Lifes, Sometimes Repeated.Oeuvres de Lisa Blas. ‣ Jusqu'au26·01. Horaires ci-dessus.Traité de Fauconnerie. Oeuvres de Dia-logist-Kantor. ‣ Jusqu'au 26·01. Ho-raires ci-dessus.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

Galerie VerhaerenUne collection - Souvenir. Expositionde l'asbl “Croiseregard” - Photos deGaby Rehm. ‣ Jusqu'au 20·01. Du Me.au S. de 14 à 18h, le D. de 10 à 13h.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles -02 662 16 99 - www.lavenerie.be

HAINAUT

COUILLETJacques CeramiFood for Swans. Photographies et en-registrements sonores de Mirjam Sie-fert réalisés durant ses séjours au BrayHead, un immense hôtel de style victo-rien situé à dans la ville irlandaise deBray, au bord de la plage. ‣ Jusqu'au23·12. Du Me. au V. de 14 à 19h, le S.de 11 à 18h, fermé les j.f.URoute de Philippeville 346 - 6010 Couillet- 071 36 00 65 ou 0477 78 44 34www.galeriecerami.be

THUINAntécédence / Galerie EphémèreJE est NOUS. Oeuvres d'André Fromont,Christian Grenier et Fred Michiels.

‣ Jusqu'au 20·01. Du Me. au D. de14h30 à 18h30 ou sur rdv.URue Diale Colas 5 - 6530 Thuin -071 51 00 60

LIÈGE

LIÈGENadja VilenneL'Idiotie des palmiers. Oeuvres de Ra-phaël Van Lerberghe. ‣ Jusqu'au22·12. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.Sans titre. Oeuvres de Walter Swen-nen. ‣ Jusqu'au 22·12. Du J. au S. de14 à 18h ou sur rdv.URue du Commandant Marchand 5 -4000 Liège - 04 227 19 91www.nadjavilenne.com

SPACEBates Motel. En prenant comme pointde départ le célèbre film d'Hitchcock,“Psychose”, l'expo souligne les inspira-tions communes et jeux d'influence en-tre cinéma de genre et art contempo-rain. Avec des oeuvres de Cathy Alva-rez, Pascal Bernier, XavierNoiret-Thomé, Emilia Ukkonen, SophieLangohr, Patrick Guns... ‣ Jusqu'au17·02. Du V. au D. de 15 à 17h ou surrdv.UEn Féronstrée 116 - 4000 Liège -0485 56 63 90 - www.space-collection.org

STAVELOTTriangle bleuFree. Yves Zurstrassen présente sontravail pictural inspiré du free jazz.‣ Jusqu'au 23·12. Du J. au D. de 14 à18h30 ou sur rdv.UCour de l'Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

JAMBESDétourBob Verschueren. En privilégiant lesvégétaux à travers ses installations, ilvalorise le premier medium des civili-sations. ‣ Jusqu'au 29·12. Du Ma. auV. de 12h30 à 17h30, le S. de 14 à 18hou sur rdv, fermé les j.f.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

NAMURRive GaucheBest Of 2012. ‣ Jusqu'au 12·01. DuMe. au S. de 11 à 13h et de 14 à 18h30ou sur rdv, ouverture exceptionnellele D. 23·12 de 14 à 18h30.URue de la Croix 17 - 5000 Namur -0477 39 18 70 - www.rivegauche.be

NOVILLE-SUR-MÉHAIGNEAu détour du cheminTerritory of Broken Dreams. Les photo-graphies d'Alexandra Demenkova ex-plorent les périphéries russes, ces vil-lages restés presque en marge de l'his-toire et des évolutions récentes de laFédération de Russie. ‣ Jusqu'au

17·01. Du J. au S. de 9h30 à 18h30, leD. de 9h30 à 12h30.URue du Village 147 - 5310 Noville-sur-Mé-haigne - 081 74 70 36 - www.addc.be

ANVERS

ANTWERPENFifty One Fine Art PhotographySleeping Beauties. La nouvelle sériede Friederike von Rauch. ‣ Jusqu'au26·01. Du Ma. au S. de 13 à 18h ou surrdv.UZirkstraat 20 - 2000 Antwerpen -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Micheline SzwajcerVintage Discounter. Oeuvres de Fran-çois Curlet. ‣ Jusqu'au 26·01. Du Ma.au V. de 10 à 18h30, le S. de 12 à18h30.UVerlatstraat 14 - 2000 Antwerpen -03 237 11 27 - www.gms.be

Tim Van Laere GalleryBeing Here. Oeuvres de Fred Bervoets,Armen Eloyan, Gelitin, Adrian Ghenie,Kati Heck, Jonathan Meese, Peter Ro-giers, Rinus Van de Velde et Aaron vanErp. ‣ Jusqu'au 26·01. Du Ma. au S. de13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Antwerpen -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

Zeno X GalleryHommage à Raoul De Keyser.‣ Jusqu'au 26·01. Du Me. au S. de 14 à18h, fermé du 22·12 au 01·01.ULeopold De Waelplaats 16 - 2000 Antwer-pen - 03 216 38 88 - www.zeno-x.com

BORGERHOUTBase-Alpha GalleryIce Hypnotic Therapy #2. Oeuvres deRémi Tamburini. ‣ Jusqu'au 22·12. DuMe. au S. de 14 à 18h.

Ruth Van Haren Noman. Peintures.‣ Jusqu'au 22·12. Du Me. au S. de 14 à18h.UKattenberg 12 - 2140 Borgerhout -03 295 86 36 - www.basealphagallery.com

ZANDHOVEN7S Art GalleryVenus in zwart & wit. Photos d'AndreBrito. ‣ Jusqu'au 25·01. Du L. au J. de11h30 à 19h, le V. jusqu'à 22h.ULangestraat 219 - 2240 Zandhoven -03 385 88 64 - www.7sgallery.com

FLANDRE OCCIDENTALE

ROULERSGalerie Negen Punt NegenXavier Noiret-Thomé. ‣ Jusqu'au02·03. Du Ma. au V. de 10 à 17h, les S.et D. de 13 à 17h.USt Amandstraat - 8800 Roulers -05 121 2012 - www.noiretthome.com

FLANDRE ORIENTALE

GENTFortlaan 17Office Paintings. Oeuvres de JacquesCharlier. ‣ Jusqu'au 26·01. Du Me. auV. de 14 à 18h, le S. de 12 à 18h, fermédu 23·12 au 08·01.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

100 crimescontre l’art

Le titre peut surprendreet pourtant, il se justifiepleinement. L’auteure,Karin Müller, galeriste àParis (Gimpel&Müller)est aussi écrivain et saitde quoi elle parle ! L’art,objet de convoitise oude rejet, engendre descomportements trèsdivers dont sontrégulièrement victimesdes œuvres pour la

plupart célèbres. Le phénomène n’est pas neuf et il est detous temps, il se passe en Egypte en 1378, à Athènes en1687, en France au XIXe siècle et un peu partout dans lemonde jusqu’à nos jours. Ce sont cent courtes histoiresalertes que raconte l’auteure avec la précision d’un rapportde police mais la verve et le suspens propres à des romans,évidemment policiers. On en connaît quelques­unes mais onsera intéressé par toutes et surpris de leur nombre, del’audace comme des motivations, parfois positives, desvandales qui mettent à mal les chefs­d’œuvre. Que MonaLisa soit volée au Louvre, qu’un Magritte soit dérobé àBruxelles, qu’un élan amoureux pousse une jeune fille àembrasser un Twombly rouge à lèvres à l’appui, que le mairelépiniste de Toulon fasse procéder à la démolition d’uneœuvre publique de René Guiffrey ou que quelque intégristes’insurge jusqu’à la détruire contre une œuvre considéréeblasphématoire, dans tous les cas de figure, c’est l’art et laliberté d’expression qui sont visés… et punis.Malheureusement les œuvres et les auteurs ne sont pastoujours retrouvés. (C.L.)

U100 crimes contre l’art. Karin Müller. 256 pp. Coll. Documents.Ed L’écailler (Marseille). Env 18 €.

Le livre de la semaine

L’ÉECA

ILLER

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordination rédactionnelle : Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation : IPM PressPrint. Administrateur délégué- éditeur responsable : François le Hodey. Rédacteur en chef : Vincent Slits. Rédacteur en chef adjoint : Pierre-FrançoisLovens. Conception graphique : Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Publicité :Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

Michel François : “Pièces à conviction”

Michel François (Saint­Trond, 1956)poursuit un travail sans cesse remis surle métier, en évolution constante, sortede révolution personnelle permanentedans un monde de signes souventtrompeurs ou insuffisamment explicites.Cette nouvelle et très bonne expositionde l’artiste chez Xavier Hufkens confirmeune démarche qui, loin de s’appesantirsur ses acquis, avance avec superbe dansla ligne droite de mises en relief et enéquation qui ne sont jamais anodines. Si,chez lui, telle pièce peut apparaîtrepauvre en soi, c’est oublier ce qui luidonne son sel : la relation inédite danslaquelle elle se trouve tout à coup

impliquée. Et voilà que, soudain,l’explicitent une atmosphère, unerencontre insolite, de troublantesconnexions, une idée qui fait mouche…Le point de départ, cette fois, une sériede photographies des sous­sols du Palaisde Justice de Bruxelles. Sous­sols envahisde tout, sortes de débris qui sont aussices “Pièces à conviction”, preuves àcharge d’inculpés. Partant de ce canevas,François nous invite à poser un regarddifférent sur une suite d’objets mis parlui en relation avec l’idée d’un monde deconnexions pas si saugrenues. Il y al’objet et l’impact qu’il peut représenterdans l’espace et il y a le lien de cause à

effet qui peut surgir d’une collusionfortuite. Par exemple, toute une salle estoccupée par un sac de cacahuètes achetéen Afrique, dont les fruits ont été coulésen bronze sur place et déversés en vracici comme s’ils étaient, selon uneformule consacrée, “tombés du camion” !Et voilà l’idée, la bonne, qui, tout à coup,confère sa charge, son authenticité, àl’objet paré d’une nouvelle dimension.Du tout Michel François ! (R.P.T.)

UXavier Hufkens, 6­8 rue Saint­Georges,1050 Bruxelles. Jusqu’au 12 janvier, dumardi au samedi, de 11 à 18h. Infos :02.639.67.38 et www.xavierhufkens.com

Objets

COUR

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:THE

ARTIST

ANDXA

VIER

HUFKEN

S/ALLAR

DBO

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Page 9: Arts Libre du 21 décembre 2012

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

9Les galeriesSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

Contact

Agenda culturel :Tél. : 02.211.27.23Email : [email protected]

A l’étranger

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BRUC

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URTESY

LESFILLES

DUCA

LVAIRE

SuisseMonique Frydman – PeintureLausanne – Galerie Alice Pauli

Poursuivant un travail d’une très grande subtilité dans lechamp de l’abstraction, l’artiste française (1943), à l’aide depigments et liants sur toile de coton explore la couleur dans destextures et dans des matérialités jouant finement de transpa­rences, de nuances, de graphismes libres et de luminosités dif­fuses.U Jusqu’au 31 janvier. Galerie Alice Pauli, 9 rue du Port­Franc,1003 Lausanne. www.galeriealicepauli.ch

LuxembourgNeuwirth et Wil – Peinture et sculptureLuxembourg – Galerie Lucien Schweitzer

Dans le double registre de l’abstraction, une confrontation desœuvres des deux artistes allemands en prolongement de celledu musée de de la ville de Gross­Gerau. Werner Neuwirth for­malise la ligne et ses cheminements tandis que Matthias Wiltravaille autour de formes élémentaires en volumes et lignes decâbles d’acier.U Jusqu’au 26 janvier. Galerie Lucien Schweitzer, 24, avenueMonterey, 2163 Luxembourg. www.lucienschweitzer.lu

FranceRobert Devriendt – PeintureParis – Galerie Lœvenbruck

Le peintre belge (1955 – Vit à Bruges) revient avec de nouvellespetites peintures qui, mises en séries, constituent un récit stylecinématographique toujours incomplet et quelque peu énig­matique mais à tous les coups tragique. Ces petits tableaux degros plans de détails, peints selon la tradition figurative réaliste,sont toujours d’une précision quasi photographique.U Jusqu’au 26 janvier. Galerie Loevenbruck, 6, rue Jacques Callot,75006 Paris. www.loevenbruck.com

Guy Rémi Vandenbulcke – PeintureLille – Melting Art

Le peintre bruxellois (1952) affectionne le mouvement dont ilaime à rendre l’impression en peinture alors que celle­ci, enprincipe, fige les images. En couleurs, avec vivacité, nervositémême, il capte les corps et la foule dont il restitue toute l’éner­gie en des acryliques qui fuient le réalisme au seul profit del’expression.U Jusqu’au 2 février. Melting Art Gallery, 34, rue de la Halle,59000 Lille. www.meltingartgallery.com

Laura Henno – PhotographieParis – Les filles du calvaire

De ces photographies captées à Calais avec la complicité de jeu­nes migrants cachés dans les dunes, Christine Ollier souligneque “Singulièrement, l’allégorie de l’Errant condamné au voyageperpétuel s’impose tandis que la tension des images, souvent prisesentre chien et loup, est palpable.”U Jusqu’au 16 janvier. Galerie Les filles du calvaire, 17 rue desFilles­du­Calvaire, 75003 Paris. www.fillesducalvaire.com

AngleterreAnthony Gormley – SculptureLondres – White Cube

Pour sa nouvelle exposition, le sculpteur anglais (Londres,1950) a conçu une série de nouvelle pièce à partir de petit volu­mes géométriques cubiques ou rectangulaires en métal. Bienque ces composantes soient totalement abstraites, la structuredes sculptures et leur disposition dans la galerie en réfèrent auxformes humaines.U Jusqu’au 10 février. White Cube Gallery, 144 – 152 BermondseyStreet, SE1 3TQ Londres. www.whitecube.com

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MELTING

ART

17·01. Du J. au S. de 9h30 à 18h30, leD. de 9h30 à 12h30.URue du Village 147 - 5310 Noville-sur-Mé-haigne - 081 74 70 36 - www.addc.be

ANVERS

ANTWERPENFifty One Fine Art PhotographySleeping Beauties. La nouvelle sériede Friederike von Rauch. ‣ Jusqu'au26·01. Du Ma. au S. de 13 à 18h ou surrdv.UZirkstraat 20 - 2000 Antwerpen -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Micheline SzwajcerVintage Discounter. Oeuvres de Fran-çois Curlet. ‣ Jusqu'au 26·01. Du Ma.au V. de 10 à 18h30, le S. de 12 à18h30.UVerlatstraat 14 - 2000 Antwerpen -03 237 11 27 - www.gms.be

Tim Van Laere GalleryBeing Here. Oeuvres de Fred Bervoets,Armen Eloyan, Gelitin, Adrian Ghenie,Kati Heck, Jonathan Meese, Peter Ro-giers, Rinus Van de Velde et Aaron vanErp. ‣ Jusqu'au 26·01. Du Ma. au S. de13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Antwerpen -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

Zeno X GalleryHommage à Raoul De Keyser.‣ Jusqu'au 26·01. Du Me. au S. de 14 à18h, fermé du 22·12 au 01·01.ULeopold De Waelplaats 16 - 2000 Antwer-pen - 03 216 38 88 - www.zeno-x.com

BORGERHOUTBase-Alpha GalleryIce Hypnotic Therapy #2. Oeuvres deRémi Tamburini. ‣ Jusqu'au 22·12. DuMe. au S. de 14 à 18h.

Ruth Van Haren Noman. Peintures.‣ Jusqu'au 22·12. Du Me. au S. de 14 à18h.UKattenberg 12 - 2140 Borgerhout -03 295 86 36 - www.basealphagallery.com

ZANDHOVEN7S Art GalleryVenus in zwart & wit. Photos d'AndreBrito. ‣ Jusqu'au 25·01. Du L. au J. de11h30 à 19h, le V. jusqu'à 22h.ULangestraat 219 - 2240 Zandhoven -03 385 88 64 - www.7sgallery.com

FLANDRE OCCIDENTALE

ROULERSGalerie Negen Punt NegenXavier Noiret-Thomé. ‣ Jusqu'au02·03. Du Ma. au V. de 10 à 17h, les S.et D. de 13 à 17h.USt Amandstraat - 8800 Roulers -05 121 2012 - www.noiretthome.com

FLANDRE ORIENTALE

GENTFortlaan 17Office Paintings. Oeuvres de JacquesCharlier. ‣ Jusqu'au 26·01. Du Me. auV. de 14 à 18h, le S. de 12 à 18h, fermédu 23·12 au 08·01.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

100 crimescontre l’art

Le titre peut surprendreet pourtant, il se justifiepleinement. L’auteure,Karin Müller, galeriste àParis (Gimpel&Müller)est aussi écrivain et saitde quoi elle parle ! L’art,objet de convoitise oude rejet, engendre descomportements trèsdivers dont sontrégulièrement victimesdes œuvres pour la

plupart célèbres. Le phénomène n’est pas neuf et il est detous temps, il se passe en Egypte en 1378, à Athènes en1687, en France au XIXe siècle et un peu partout dans lemonde jusqu’à nos jours. Ce sont cent courtes histoiresalertes que raconte l’auteure avec la précision d’un rapportde police mais la verve et le suspens propres à des romans,évidemment policiers. On en connaît quelques­unes mais onsera intéressé par toutes et surpris de leur nombre, del’audace comme des motivations, parfois positives, desvandales qui mettent à mal les chefs­d’œuvre. Que MonaLisa soit volée au Louvre, qu’un Magritte soit dérobé àBruxelles, qu’un élan amoureux pousse une jeune fille àembrasser un Twombly rouge à lèvres à l’appui, que le mairelépiniste de Toulon fasse procéder à la démolition d’uneœuvre publique de René Guiffrey ou que quelque intégristes’insurge jusqu’à la détruire contre une œuvre considéréeblasphématoire, dans tous les cas de figure, c’est l’art et laliberté d’expression qui sont visés… et punis.Malheureusement les œuvres et les auteurs ne sont pastoujours retrouvés. (C.L.)

U100 crimes contre l’art. Karin Müller. 256 pp. Coll. Documents.Ed L’écailler (Marseille). Env 18 €.

Le livre de la semaine

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Page 10: Arts Libre du 21 décembre 2012

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

10 Adjugé! SEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE 11Le marchéSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

Tajan

Ce lundi 17 décembre, on vendait chez Tajan àParis, de nombreux lots orientaux. Il n’y eutque 65 % de lots vendus mais le montant totalfut quand même de 2 044 860 €. Il fallait y re­marquer un sujet en bronze ciselé, doré et re­haussé de polychromie, représentant, sur unsocle lotiforme, le Jambhala Blanc monté surun dragon, le regard menaçant, les cheveuxhérissés, la main droite en kartarimudra, et lecorps paré de bijoux. Cette superbe chose pro­venait du Tibet et datait du XVIIe siècle.

1 327 432 €

TAJAN

BijouxIl y a en cettefin d’annéeautant de ven­tes de bijouxqu’il n’y en ade flaconsremplis devins anciensou de li­queurs. ChezPierre Bergé àParis, on avendu ce clipen or jaune àdécor floral,serti de six sa­

phirs coussins clairs principaux et de petits ru­bis. C’était une production de la maison VanCleef&Arpels, vers 1939. Il a été vendu, fraiscompris, à 33 749 €, sur une base d’estima­tions de 15000 à 20000 €. Le total de la dis­persion fut de 696 792 €.

33 749 €

PBA

Marthe RegnierIl suffit par­fois d’unevente oud’une confé­rence commecelle consa­crée à JeanneToussaint,créatrice desbijoux Car­tier, à la Fon­dation Bo­ghossian,pour sortird’une ombretrop discrète

des personnages qui furent en pleine lumièrevoici des décennies. Ce fut le cas à Fontaine­bleau naguère, le 16 décembre, chez Me Ose­nat. On y vendait l’écrin à bijoux, ou ce qu’il nerestait de Marthe Régnier (1880­1967), “fian­cée” d’Henri de Rothschild, comédienne,image en noir et blanc de la baronne Vetsera.C’est pour elle que Rothschild fit construire lethéâtre Antoine à Paris. Christie’s avait vendule portrait de Marthe, peint en 1905 par le cé­lèbre Boldoni, en octobre 2011 pour 187400$. Ici, on tira moins de profit mais il y eutquand même les 44 000 € déposés sur une ba­gue de la grande créatrice Art Déco SuzanneBelperron. L’estimation allait de 4 000 à6000€.

44 000 €

OSEN

AT

l Vente publique

Elégance de fer chez PBA

h Trente lots étaient à vendre.Ce fut une gentille réussitefinancière. Mais seuls 50 % deslots furent vendus.

ON SAIT QUE LES SALLES DE VENTES d’im­portance internationale ont toutes besoinoutre leur réputation à faire briller sans cesse,d’un lieu qui soit emblématique de leur im­portance. C’est le cas pour les Anglais qui, làoù ils vendent, choisissent toujours lesmeilleurs lieux. Les Français commencent àle comprendre et même à déployer cette idéequand ils s’installent chez nous. Dès lors lesSaint­Cyr chaussée de Charleroi, Louiza Auc­tions place Stéphanie et à nouveau PierreBergé et Associés opèrent­t­ils les bons choixen accueillant leurs clientèles dans des espa­ces de qualité. Cela gonfle aussi d’une partd’orgueil les déposants. Pierre Bergé et sur­tout Antoine Godeau qui était à la barre lundipassé ont bien compris qu’il fallait rester àBruxelles même en réduisant la voilure etque le Cercle de Lorraine, loué pour quelquesjours par an, valait largement la peine de dé­nouer les cordons.

La deuxième vente de voitures automobiles

de ce mois de décembre fut un joli succès fi­nancier mais pas sur le nombre de lots échan­gés. Elle sera suivie d’une troisième vacationau mois de mars prochain. Le rythme estdonc pris. Reste à meubler les catalogues d’unpeu de poids supplémentaire si la maison pa­risienne veut tenter de concurrencer Artcu­rial, grand maître en ce domaine, et Bon­ham’s qui chacun dans leur coin, font les co­tes en montant des ventes très étoffées. C’estle cas notamment lors du “Mondial del’Automobile”, au début de l’année pro­chaine.

Chez PBA, le département des véhicules esttout neuf; il faut donc lui laisser le temps. Lavente eut lieu dans un des petits salons duCercle de Lorraine et fut lancée par un motd’accueil bilingue du prince Simon de Me­rode. Les voitures ayant été présentées dansla grande cour de cet ancien hôtel de maîtresdes Merode et sur le terre­plein d’entrée de lamaison de la place Poelaert, face au Palais deJustice de Bruxelles. Sur les trente lots offerts,seuls douze ont été vendus, à lire le procès­verbal d’après­vente. C’est très peu. Et pour­tant, Me Antoine Godeau était venu avecplein de bonne humeur et de bonté dans lesgestes, faisant preuve de patience et de dispo­nibilité. Il est le vrai patron de PBA et assumece rôle avec souplesse. Lequel Me Godeau fit

choir son marteau sur chaque lot. Cela per­met de ne pas plomber l’ambiance, élémentcapital pour susciter des envies d’achats.

Et les moments de rires furent nombreux àémailler la dispersion car le public belge, tou­jours bon enfant, génère sympathie et simpli­cité, ce qui est moins fréquent dans les sallesde l’hôtel Drouot.

Presque aucun lot n’a dépassé au marteaules estimations basses. Les acheteursn’oublient évidemment pas qu’il faut assu­mer 20 % sous la barre des 300 000 € et 15 %de frais au­delà de 300 000 €. Les prix énon­cés le sont sans frais.

Le premier lot vendu fut une Fiat 130 coupéde 1973, élégante berline grise de prove­nance belge, cédée à 11 000 €. Pour une BMWZ1 de 1991, en parfait état dans sa robe rougeet venue des Pays­Bas, le marteau résonna à28 500 €. Ensuite, ce fut le tour de l’Alfa Ro­méo Sprint de 1959 illustrée ci­contre, im­matriculée e Espagne et qui fila à 32000 €. Cefut la plus haute enchère de la soirée. Un desvéhicules les plus anciens était une superbeChrysler de 1933 de couleur brune, dignedes films d’Al Capone, nécessitant des frais etvendue à 10500 €, toujours sans les frais, cequi est à peine plus cher qu’une actuelle Da­cia­Renault construite en Roumanie.Philippe Farcy

PIER

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RGÉ&

ASSO

CIÉS

Cette Alfa Roméo Sprint, construite en 1959, fut la voiture la pluschèrement vendue lundi soir chez PBA. Elle est partie à 32000 €dans la fourchette des estimations.

Echezeaux 88A Londres ce12 décembre,Alain Rennervendait pourSotheby’s unecave à vinstrès impor­tante de 536lots, qui con­tenait quel­ques numérosrares dont cesonze flaconsde Grand­Echezeaux,élevés par lecélèbre pro­

priétaire Henri Jayer, décédé en 2006. Les onzebouteilles présentées en parfait état, étaientestimées entre 24000 et 30000 £. Le marteautomba avec les frais dans cette fourchette d’es­timations pour atteindre les 30 550 £. Le pro­duit total fut de 863 000 £.

30 550 £

SOTH

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11Le marchéSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

l Vente publique

Elégance de fer chez PBA

de ce mois de décembre fut un joli succès fi­nancier mais pas sur le nombre de lots échan­gés. Elle sera suivie d’une troisième vacationau mois de mars prochain. Le rythme estdonc pris. Reste à meubler les catalogues d’unpeu de poids supplémentaire si la maison pa­risienne veut tenter de concurrencer Artcu­rial, grand maître en ce domaine, et Bon­ham’s qui chacun dans leur coin, font les co­tes en montant des ventes très étoffées. C’estle cas notamment lors du “Mondial del’Automobile”, au début de l’année pro­chaine.

Chez PBA, le département des véhicules esttout neuf; il faut donc lui laisser le temps. Lavente eut lieu dans un des petits salons duCercle de Lorraine et fut lancée par un motd’accueil bilingue du prince Simon de Me­rode. Les voitures ayant été présentées dansla grande cour de cet ancien hôtel de maîtresdes Merode et sur le terre­plein d’entrée de lamaison de la place Poelaert, face au Palais deJustice de Bruxelles. Sur les trente lots offerts,seuls douze ont été vendus, à lire le procès­verbal d’après­vente. C’est très peu. Et pour­tant, Me Antoine Godeau était venu avecplein de bonne humeur et de bonté dans lesgestes, faisant preuve de patience et de dispo­nibilité. Il est le vrai patron de PBA et assumece rôle avec souplesse. Lequel Me Godeau fit

choir son marteau sur chaque lot. Cela per­met de ne pas plomber l’ambiance, élémentcapital pour susciter des envies d’achats.

Et les moments de rires furent nombreux àémailler la dispersion car le public belge, tou­jours bon enfant, génère sympathie et simpli­cité, ce qui est moins fréquent dans les sallesde l’hôtel Drouot.

Presque aucun lot n’a dépassé au marteaules estimations basses. Les acheteursn’oublient évidemment pas qu’il faut assu­mer 20 % sous la barre des 300 000 € et 15 %de frais au­delà de 300 000 €. Les prix énon­cés le sont sans frais.

Le premier lot vendu fut une Fiat 130 coupéde 1973, élégante berline grise de prove­nance belge, cédée à 11 000 €. Pour une BMWZ1 de 1991, en parfait état dans sa robe rougeet venue des Pays­Bas, le marteau résonna à28 500 €. Ensuite, ce fut le tour de l’Alfa Ro­méo Sprint de 1959 illustrée ci­contre, im­matriculée e Espagne et qui fila à 32000 €. Cefut la plus haute enchère de la soirée. Un desvéhicules les plus anciens était une superbeChrysler de 1933 de couleur brune, dignedes films d’Al Capone, nécessitant des frais etvendue à 10500 €, toujours sans les frais, cequi est à peine plus cher qu’une actuelle Da­cia­Renault construite en Roumanie.Philippe Farcy

Cette Alfa Roméo Sprint, construite en 1959, fut la voiture la pluschèrement vendue lundi soir chez PBA. Elle est partie à 32000 €dans la fourchette des estimations.

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12 Le marché SEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE 13Le marchéSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

l Vente publique

Cornette sur la bonne voie

h La première vente desSaint­Cyr fut une belleexpérience de convivialité.Les Français s’adaptentà nos mœurs.

ARNAUD DE SAINT­CYR AURA officiéavec bonhomie à sa première disper­sion belge, entouré d’une cohorte dejeunes gens dynamiques et attentifspour faire face à la présence nombreused’un public curieux sans doute, maisacheteur aussi. Il y avait là Gérald Wate­let pour “C’est du Belge”, une foule demarchands et quelques collectionneursbelges actifs.

Le catalogue de la vente était char­penté par les découvertes de WilfridVacher et de Sabine Mund, en particu­lier. Découvertes picturales essentielle­

ment et de provenance belges pour sa­tisfaire une clientèle plus locale qu’in­ternationale. Quelques meubles etobjets meublants vinrent consoliderl’offre.

L’idée la première était sans doute deposer des jalons, de montrer au mondeque les Cornette à Bruxelles dans lessegments du contemporain et du de­sign, cela pouvait marcher. Et c’est eneffet ce qui s’est produit car les lots pré­sentés étaient d’un genre qui surfe surla vague.

Quelques lots nous faisaient remonteraux temps de l’impressionnisme ouplutôt du postimpressionnisme puis del’expressionnisme pour filer vers l’abs­traction où se logeaient les meilleursmorceaux en termes de forces intérieu­res, mais pas du point de vue financier.

Plus de 75 % des lots changèrent demains à la grande joie sans doute desdéposants. Mais ceux­ci n’auront pas dequoi rêver car les enchères obtenuesdépassèrent rarement les estimationsbasses. L’acheteur lui, sait que les fraissont aussi à prendre en charge et unesalle n’est pas l’autre. Ici, il fallait assu­mer 25 % de un euro à 500 000 € puis19 % au­delà. Les prix sont expriméssans les frais.

Commençons par cette techniquemixte d’Armand Rassenfosse figurantune “Jeune femme se coiffant”, de1920, vendue à 8 700 € sur une estima­tion basse de 10 000 €. Un grand “Nuallongé" de Constant Permeke à la

gouache monta à 13 000 € sur la mêmebase d’estimation.

On donna ensuite 28 000 € pour unebelle feuille de Paul Delvaux “Les deuxAmies” datées d’avril 1967 et mesurant24 x 20 cm. L’estimation basse était de20 000 €. Un des meilleurs prix de lasoirée fut octroyé à “La Fenaison”d’Emile Claus, peinte en 1908 sur unetoile de 59 x 42 cm. Ensuite apparutune aquarelle et pastel de Spilliaert, tra­cée en 1907 et montrant sur une plagesans doute une dame laide comme la lè­pre tenant deux enfants par les mains.Le lot était annoncé entre 40 000 et60 000 €. Il fut adjugé à 39 000 €.

On retiendra encore le combat trèsenfiévré autour d’une aquarelle de Flo­ris Jespers datée de 1922. Il s’agissaitd’un personnage assis, de formes géo­métriques, bien dans son jus et prove­nant d’une collection privée de France.L’évaluation variait de 3 000 à 5 000 €et il y eut six personnes entre 2 500 € et9 000 €; mais le combat n’était pas ter­miné et le lot fut emporté finalement à18 000 €, toujours avec les frais. Bogart,Lacasse et Jean Rets figuraient enfin ausein d’une collection privée qui eut biendu succès. On y relèvera les 18 000 €plus les frais donnés sur “Composition”de Guy Vandenbranden, exécutée en1958. Le montant total de la vente dé­diée à l’art belge, le design et l’art con­temporain s’élève à 1 002 807,30 € fraisinclus.Ph. Fy.

l Compte-rendu

Horta danse avecChiparus

IL Y AVAIT LES 10 ET 11 DÉCEMBRE DER­NIERS des choses très classiques à trouver etprendre chez Horta. Rien de neuf sous le soleildonc, pas plus que la constance des amateurs àse rendre dans cette salle de ventes qui assiedsa stabilité sur un certain genre, sans prendretrop de risques et en vendant ce que l’on y cul­tive depuis plus de vingt ans. Les tableauxtroubadours et de l’école belge des années1880­1940 y ont la cote plus qu’ailleurs, demême que certains lots orientaux.

Cette fois, la plus haute enchère octroyée parles amateurs est tombée sur une danseuse enchryséléphantine de Demeter Chiparus,haute de 42 cm, socle compris. Le marteau esttombé frais compris à 26400 €. Encore unefois, les sculptures de Chiparus ne se valentpas toutes. Inutile de rêver donc, mais il est in­dispensable avant d’acheter ou vendre de biense renseigner sur l’intérêt réel du lot envisagé.La deuxième puis la troisième plus haute en­chère vinrent couronner ce bien sympathiquepuissant et chaleureux peintre qu’est AntoCarte. Il y eut d’abord cette petite huile surtoile de 51 x 40 cm intitulée “Le Fleuriste” quifut adjugée à 19200 €. Les deux lots se sui­vaient et donc le 107 obtint un score très inté­ressant avec ses 17400 €. Il s’agissait cette foisd’une technique mixte sur carton jolimentagrémentée de feuilles d’or. Cela agrémentaitune “Maternité” de mai 1945, ce qui est trèssymbolique. Le carton mesurait 54 x 41 cm.

Dans le même segment et juste après ceci,apparut une “Quiétude” tracée au pastel parFirmin Baes sur une feuille de 98 x 80 cm. Lemarteau tomba ici à 15600 €. On donna en­core 13200 € pour une huile sur toile intitulée“Jeune Femme à sa toilette” peinte par Del­phin Enjolras, artiste français bien connu. Puisil y eut cette “Fuite en Egypte” peinte en 1926par une artiste belge peu fréquente sur le mar­ché; il s’agit de Marthe Donas (1885­1967).Pour elle, point de fuite au contraire mais unrassemblement de force qui poussa l’huile surpanneau carrée et de 53 cm de côté à 10800 €.

On épinglera encore deux paysages animéspeints sur toile par Jean­Baptiste de Jonghe,artiste belge né en 1785 et mort en 1844. Lescompositions de 50 x 65 cm trouvèrent pre­neur à 9000 € pour la paire. On terminera parun vase chinois des années 1850 vendu à13200 € et par un brillant de taille marquisenégocié à 13920 € pour signaler que les bijouxsont le troisième segment le plus vivace chezHorta.Ph. Fy.HO

RTA

Cette danseuse enchryséléphantinede Demeter Chipa-rus de 42 cm a été

adjugée à26400 €.

SAINT-CY

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Cette aquarelle de FlorisJespers datée de 1922

fut emportée à 18 000 €,avec les frais.

CORN

ETTE

Cette superbe toile “Composition” de 1958, signée par GuyVandenbranden, né en 1926, mesurant 160 x 140 cm, s’estvendue le 10 décembre à Bruxelles pour 18 000 € plus frais.

h La dernière vente de l’année àSchaerbeek aura couronné douzemois fort sympathiques.

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13Le marchéSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

l Compte-rendu

Horta danse avecChiparus

IL Y AVAIT LES 10 ET 11 DÉCEMBRE DER­NIERS des choses très classiques à trouver etprendre chez Horta. Rien de neuf sous le soleildonc, pas plus que la constance des amateurs àse rendre dans cette salle de ventes qui assiedsa stabilité sur un certain genre, sans prendretrop de risques et en vendant ce que l’on y cul­tive depuis plus de vingt ans. Les tableauxtroubadours et de l’école belge des années1880­1940 y ont la cote plus qu’ailleurs, demême que certains lots orientaux.

Cette fois, la plus haute enchère octroyée parles amateurs est tombée sur une danseuse enchryséléphantine de Demeter Chiparus,haute de 42 cm, socle compris. Le marteau esttombé frais compris à 26400 €. Encore unefois, les sculptures de Chiparus ne se valentpas toutes. Inutile de rêver donc, mais il est in­dispensable avant d’acheter ou vendre de biense renseigner sur l’intérêt réel du lot envisagé.La deuxième puis la troisième plus haute en­chère vinrent couronner ce bien sympathiquepuissant et chaleureux peintre qu’est AntoCarte. Il y eut d’abord cette petite huile surtoile de 51 x 40 cm intitulée “Le Fleuriste” quifut adjugée à 19200 €. Les deux lots se sui­vaient et donc le 107 obtint un score très inté­ressant avec ses 17400 €. Il s’agissait cette foisd’une technique mixte sur carton jolimentagrémentée de feuilles d’or. Cela agrémentaitune “Maternité” de mai 1945, ce qui est trèssymbolique. Le carton mesurait 54 x 41 cm.

Dans le même segment et juste après ceci,apparut une “Quiétude” tracée au pastel parFirmin Baes sur une feuille de 98 x 80 cm. Lemarteau tomba ici à 15600 €. On donna en­core 13200 € pour une huile sur toile intitulée“Jeune Femme à sa toilette” peinte par Del­phin Enjolras, artiste français bien connu. Puisil y eut cette “Fuite en Egypte” peinte en 1926par une artiste belge peu fréquente sur le mar­ché; il s’agit de Marthe Donas (1885­1967).Pour elle, point de fuite au contraire mais unrassemblement de force qui poussa l’huile surpanneau carrée et de 53 cm de côté à 10800 €.

On épinglera encore deux paysages animéspeints sur toile par Jean­Baptiste de Jonghe,artiste belge né en 1785 et mort en 1844. Lescompositions de 50 x 65 cm trouvèrent pre­neur à 9000 € pour la paire. On terminera parun vase chinois des années 1850 vendu à13200 € et par un brillant de taille marquisenégocié à 13920 € pour signaler que les bijouxsont le troisième segment le plus vivace chezHorta.Ph. Fy.HO

RTA

Cette danseuse enchryséléphantinede Demeter Chipa-rus de 42 cm a été

adjugée à26400 €.

h La dernière vente de l’année àSchaerbeek aura couronné douzemois fort sympathiques.

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14 Le marché SEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE 15Le marchéSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

l Compte-rendu

Honneurs aux roisCE 8 DÉCEMBRE, IL Y AVAIT FOULE DANS LAmaison de maître de l’avenue de Tervurenchez Elsen à Bruxelles. La chose est fréquentemais à ce point de densité, elle fut rare car on yvendait comme évoqué naguère en ces colon­nes, une partie de la célébrissime collectionHuntington, provenant des USA. Nous ne re­viendrons donc pas sur cette famille d’indus­triels sauf à dire que l’un d’eux fut un grandhomme de l’art et de l’histoire et un passionnéde l’Espagne et de ses territoires anciens.

Nous en étions donc comme on le sait et lespièces et médailles issues des Pays­Bas au senslarge et ancien, constituaient une belle part dela vacation, avec plus de 1300 pièces.

Le lot le plus chèrement vendu (les chiffrescomprendront les frais de 18 %), fut un piéfortde poids double en argent frappé au comtéd’Artois en la ville d’Arras en 1592, sous le rè­gne de Philippe II (1555­1598), qui apparais­

sait dans sa vénérable sévérité. Le lot était si­gnalé comme de la plus haute rareté maisn’était estimé qu’à 5 000 €. Les amateurs ensalle et aux téléphones corrigèrent cette mo­destie et firent lentement bondir la cote à70800 €. Il s’agissait du lot 654.

Nous avions illustré le lot 1313 car il s’agis­sait alors de la plus haute évaluation de lavente, effectuée par les fils Elsen. Il s’agissaitd’une pièce d’or dite “double rosenoble”, soitun souverain frappé vers 1600 dans la ville deKampen, chez nos actuels voisins du Nord. Lelot de 15,19 grammes, aurait pu se négocier à15 000 €, ce qui n’est quand même pas rien,mais là encore les amateurs se disputèrentavec vaillance et le lot a été emporté contre61 360 €.

Pour une période plus récente et hors de lacollection Huntington, il est bon de mettre enexergue cette pièce de 10 francs en or jaune

massif bien sûr, datée de 1867, à l’effigie deLéopold II, dont les traits de ressemblance avecnotre prince Philippe sont frappants. L’évalua­tion d’avant­vente évoquait la somme de5 000 € pour une pièce extrêmement rare. Il

en vint au bout d’un court décompte 10030 €.Ce sont là les enchères les plus hautes.

Il ne faudrait pas croire que ces tranchesd’histoire valent toutes de telles fortunes.Ainsi d’une pièce lilloise de 1708 frappée auxarmes du duc de Boufflers (d’argent, à troismolettes de gueules, 2 et 1, accompagné deneuf croix recroisettées du même), qui évo­quait la perte de Lille par ce maréchal deFrance face aux armées alliées commandéespar le prince Eugène de Savoie. C’était l’un desinterminables épisodes de la Guerre de Suc­cession d’Espagne. Les Français avaient été dé­faits à Ramillies en juin 1706 et à Audenaerdeun peu avant Lille. On rendit gloire à Boufflersd’avoir bien battu en retraite avec ordre et dis­cipline de Lille vers le sud. Boufflers remplaçaitle maréchal duc de Villars blessé, qui s’en allase remettre au vert dans son domaine de Vauxle Vicomte. Puis l’année suivante (1709), ce fut

la retraite française à Malplaquet, aujourd’huià Taisnière­sur­Hon, en France. Les 75 000hommes des ducs de Villars et de Boufflersétaient postés face aux armées de 85000 hom­mes de Marlborough et Savoie. Tout ceci pourdire qu’il suffit d’une pièce et d’un ordinateurpour entrer dans l’histoire de nos contrées. Etque la pièce en question trouva preneur à seu­lement 40 €.Ph. Fy.

h La ventede lacollectionHuntingtona été unsuccèsvéritable.L’illustreprovenancea permis deconcentrerles forcesvives.

Ce piefort d’Arras frappé en 1592, a été adjugéà 70 800 € chez Elsen.

Le double “rosenoble”frappé à Kampen vers

1600, monta à 61 360 €.

ELSEN

ELSEN

l Vente publique

Delvaux n’est pas Delvaux

IL Y VA DES TABLEAUX COMME DES ALCOOLS face auGiny. Cela y ressemble mais ce n’en est pas. Ce fut le casla semaine passée avec la vente parfaitement menée parl’étude Gros et Delettrez à Paris du “Voyage légendaire”,si bien nommé désormais, et daté de 1974. Un détailphotographique de ce lot hors normes par ses tailles etnon présenté en salle car trop grand (4,40m x 13m), or­nait de sa puissante authenticité décrétée par l’expertFrédérick Chanoit, la couverture du catalogue. C‘étaitévidemment le clou de la vacation, pesant 300 kgl’œuvre fut exécutée en deux mois.

Sauf que l’expert et les responsables de l’étude étaientpassés d’abord par Liège pour trouver les deux survi­vants de ce travail immense, avant d’aller à Saint­Ides­bald pour obtenir un certificat d’authenticité du vivantde Charles Van Deun (décédé à 74 ans, le 21 octobredernier). Mais “Charly” était absent à ce moment­là.Madame Van Deun, épouse de Charles Van Deun, neveude Paul Delvaux, leur refusa ensuite ce certificat. Ayantvu la publicité pour cette vente dans la Gazette de l’Hô­tel Drouot en octobre dernier, notre compatriote intima

l’ordre aux professionnels parisiens de retirer non le lot,mais l’affirmation de l’authenticité du travail.

Le lot fut quand même vendu comme une œuvre cer­taine du peintre belge et fila à plus de deux millionsd’euros, en ayant démarré ses enchères à 400 000 €. Onnous certifia la vente le lendemain au moment de qué­mander une photo de qualité. Il se fait toutefois que lelot n’a pas été vendu ; d’où le coup en second du Ginypar rapport à un alcool véritable. Parfois il faut fairesemblant de vendre, pour ne pas affaiblir l’ambiance, onle sait, mais là...

Les cinq panneaux retourneront donc chez leurs dé­posants et propriétaires (les Partouche, gestionnairesdu Casino de Knokke). Le déposant n’est donc pas lepeintre Roger Nellens cité dans notre papier commel’est logiquement sa famille, citée à plusieurs reprisesdans la notice du catalogue, car son père fut un grandcollectionneur d’art. Lequel Roger Nellens nous adonné des précisions importantes sur la genèse de cetteœuvre, ce que confirme bien sûr la Fondation Delvaux.Il y a eu d’abord la commande avec son frère JacquesNellens d’un tableau sur le thème du “Voyage légen­daire”, auprès de Paul Delvaux. C’est un diptyque de 88x 156 cm et 88 x 105 cm et c’est Jacques qui a repris cetoriginal en son patrimoine.

Jacques et Roger Nellens ont voulu orner le hall d’en­trée du casino de Chaudfontaine d’une fresque de leurami Paul Delvaux. Nous étions donc en 1973­1974 etDelvaux avait 77 ans. Paul Delvaux cherchait à savoir

quel thème devait être choisi. Roger Nellens, à qui onvenait de commander un tableau d’une gare, ayantpeint la gare de Godinne, donna l’idée à Paul de peindrela petite gare de Chaudfontaine. Et la solution étaittrouvée. Delvaux accepta l’idée comme Magritte l’ac­cepta en son temps pour “Le domaine enchanté” du Ca­sino de Knokke (une fresque de 4m de hauteur et 72 mde longueur), suite à une demande de Gustave Nellensen 1953. Delvaux surveilla les travaux d’exécution enallant même à Chaudfontaine en plein hiver, mais enaucun cas il n’exécuta l’œuvre. C’est ce que confirme uncourrier récent de Martine Van Deun.

L’œuvre proposée à la vente à Paris n’était donc pas unDelvaux comme écrit dans le catalogue du 10 décembrechez Gros et Delettrez, ayant Frédérick Chanoit commeexpert. Il y a là un problème de légèreté incroyable. Parcontre le catalogue cite le nom de l’équipe qui a repro­duit l’œuvre originale. Raymond Art était le chef d’ate­lier. Il était assisté de Fernand Flausch, d’Alain Denis etM. Huysmans. Me Delettrez et l’expert Chanois n’ontpas voulu répondre à nos questionnements par télé­phone et mails. Ceci dit les conséquences sont minimespuisque le lot n’a pas été vendu. C’est Pierre Cornette deSaint­Cyr qui disait jadis qu’être commisaire­priseurc’est faire du théâtre. Il ne croyait pas si bien dire en l’es­pèce. Reste à savoir ce que ce lot immense qui ressembleà du Delvaux sans en être peut bien valoir ? Pourquoi nedemanderions­nous pas à l’expert ?Philippe Farcy

GROS

-DELETTR

EZ

“Le Voyage légen-daire” qui n’est pasde Delvaux, varetourner à Knokkeet au Casino. Cesera encore mieux.

h La vente du grand tableau en cinqéléments peint par Delvaux chez Groset Delettrez n’a pas eu lieu. Et en plus cen’était pas un Delvaux !

l Ventes publiques

Rops en toute simplicité

IL Y VA DU MARCHÉ DE L’ART commede l’économie, en ces jours incertains.C’est la Chine qui donne le ton et quandil est rouge comme le corail, cela fait desétincelles. Ce fut le cas dimanche passédans une vacation de fin d’année où lemonde se pressait comme à chaque fois.On ne vous parlera pas de l’ambiance, in­comparable de drôlerie, ce qui ne nuitguère à l’efficacité. Les chinois achetè­rent beaucoup, mais aussi parce qued’autres avaient beaucoup déposé. Onmettra d’emblée en évidence un groupeen corail de grande taille et pesant 1 190grammes, qui a été lancé à 14 000 €pour être finalement vendu à 16 500 €,plus les frais. Cet ajout plaça le lot dans lafourchette des estimations. On donnaensuite 10 000 € tout rond pour unetoile italienne du XVIIIe siècle figurantune “Madone à l’Enfant”, conservéedans un cadre ancien très travaillé quijustifia à lui seul la moitié de l’achat. Lescadres chez nous ne valent rien, mais surle marché étranger ils peuvent faire desprix pour eux­mêmes, un peu commedes sièges non recouverts et regardéscomme des œuvres de boiserie.

Puis il y eut une belle enchère dans undomaine en vogue ces temps­ci, à savoirles bijoux. Une bague ornée d’un fortbeau brillant en solitaire, un peu usé tou­

tefois, trouva preneur juste à l’estima­tion basse, soit 7 500 €. La pierre pesait3,50 carats. Pour le même prix mais pasle même poids, on vit partir un amateuravec une paire de potiches chinoises debelle allure, avec leur col ouvert et leursmotifs de fleurs. Les vases étaient en por­celaine et dataient du XIXe siècle. Notons

encore les 5500 € offerts pour une im­portante garniture de cheminée avec pu­tti en tous genres et horloge épaissecomme du lard. Elle était française et da­tait de la IIIe République. Le lundi ce futjour de braderie pour les tapis, négociéspour la plupart entre 50 et 300 €. Pluspersonne n’en veut c’est donc le mo­

ment de les acheter. Mais il y avait aussides vins et l’on donna 650 € plus les fraispour un “Petrus” de 1979 annoncé à650 €, il faut le dire. Un “Mouton Roths­child” de 1967 dont l’étiquette fut déco­rée par César monta à l’estimationhaute, soit 220€, plus les frais.Ph. Fy.

ROPS

Ce groupe chinois en corail d’avant le siècle passés’est vendu chez Rops à 16 500 € plus les frais.

h La Chine continue à fairemerveille en bord de Meuse.Le reste suit.

Page 15: Arts Libre du 21 décembre 2012

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15Le marchéSEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

en vint au bout d’un court décompte 10030 €.Ce sont là les enchères les plus hautes.

Il ne faudrait pas croire que ces tranchesd’histoire valent toutes de telles fortunes.Ainsi d’une pièce lilloise de 1708 frappée auxarmes du duc de Boufflers (d’argent, à troismolettes de gueules, 2 et 1, accompagné deneuf croix recroisettées du même), qui évo­quait la perte de Lille par ce maréchal deFrance face aux armées alliées commandéespar le prince Eugène de Savoie. C’était l’un desinterminables épisodes de la Guerre de Suc­cession d’Espagne. Les Français avaient été dé­faits à Ramillies en juin 1706 et à Audenaerdeun peu avant Lille. On rendit gloire à Boufflersd’avoir bien battu en retraite avec ordre et dis­cipline de Lille vers le sud. Boufflers remplaçaitle maréchal duc de Villars blessé, qui s’en allase remettre au vert dans son domaine de Vauxle Vicomte. Puis l’année suivante (1709), ce fut

la retraite française à Malplaquet, aujourd’huià Taisnière­sur­Hon, en France. Les 75 000hommes des ducs de Villars et de Boufflersétaient postés face aux armées de 85000 hom­mes de Marlborough et Savoie. Tout ceci pourdire qu’il suffit d’une pièce et d’un ordinateurpour entrer dans l’histoire de nos contrées. Etque la pièce en question trouva preneur à seu­lement 40 €.Ph. Fy.

Le double “rosenoble”frappé à Kampen vers

1600, monta à 61 360 €.

ELSEN

l Vente publique

Delvaux n’est pas Delvaux

IL Y VA DES TABLEAUX COMME DES ALCOOLS face auGiny. Cela y ressemble mais ce n’en est pas. Ce fut le casla semaine passée avec la vente parfaitement menée parl’étude Gros et Delettrez à Paris du “Voyage légendaire”,si bien nommé désormais, et daté de 1974. Un détailphotographique de ce lot hors normes par ses tailles etnon présenté en salle car trop grand (4,40m x 13m), or­nait de sa puissante authenticité décrétée par l’expertFrédérick Chanoit, la couverture du catalogue. C‘étaitévidemment le clou de la vacation, pesant 300 kgl’œuvre fut exécutée en deux mois.

Sauf que l’expert et les responsables de l’étude étaientpassés d’abord par Liège pour trouver les deux survi­vants de ce travail immense, avant d’aller à Saint­Ides­bald pour obtenir un certificat d’authenticité du vivantde Charles Van Deun (décédé à 74 ans, le 21 octobredernier). Mais “Charly” était absent à ce moment­là.Madame Van Deun, épouse de Charles Van Deun, neveude Paul Delvaux, leur refusa ensuite ce certificat. Ayantvu la publicité pour cette vente dans la Gazette de l’Hô­tel Drouot en octobre dernier, notre compatriote intima

l’ordre aux professionnels parisiens de retirer non le lot,mais l’affirmation de l’authenticité du travail.

Le lot fut quand même vendu comme une œuvre cer­taine du peintre belge et fila à plus de deux millionsd’euros, en ayant démarré ses enchères à 400 000 €. Onnous certifia la vente le lendemain au moment de qué­mander une photo de qualité. Il se fait toutefois que lelot n’a pas été vendu ; d’où le coup en second du Ginypar rapport à un alcool véritable. Parfois il faut fairesemblant de vendre, pour ne pas affaiblir l’ambiance, onle sait, mais là...

Les cinq panneaux retourneront donc chez leurs dé­posants et propriétaires (les Partouche, gestionnairesdu Casino de Knokke). Le déposant n’est donc pas lepeintre Roger Nellens cité dans notre papier commel’est logiquement sa famille, citée à plusieurs reprisesdans la notice du catalogue, car son père fut un grandcollectionneur d’art. Lequel Roger Nellens nous adonné des précisions importantes sur la genèse de cetteœuvre, ce que confirme bien sûr la Fondation Delvaux.Il y a eu d’abord la commande avec son frère JacquesNellens d’un tableau sur le thème du “Voyage légen­daire”, auprès de Paul Delvaux. C’est un diptyque de 88x 156 cm et 88 x 105 cm et c’est Jacques qui a repris cetoriginal en son patrimoine.

Jacques et Roger Nellens ont voulu orner le hall d’en­trée du casino de Chaudfontaine d’une fresque de leurami Paul Delvaux. Nous étions donc en 1973­1974 etDelvaux avait 77 ans. Paul Delvaux cherchait à savoir

quel thème devait être choisi. Roger Nellens, à qui onvenait de commander un tableau d’une gare, ayantpeint la gare de Godinne, donna l’idée à Paul de peindrela petite gare de Chaudfontaine. Et la solution étaittrouvée. Delvaux accepta l’idée comme Magritte l’ac­cepta en son temps pour “Le domaine enchanté” du Ca­sino de Knokke (une fresque de 4m de hauteur et 72 mde longueur), suite à une demande de Gustave Nellensen 1953. Delvaux surveilla les travaux d’exécution enallant même à Chaudfontaine en plein hiver, mais enaucun cas il n’exécuta l’œuvre. C’est ce que confirme uncourrier récent de Martine Van Deun.

L’œuvre proposée à la vente à Paris n’était donc pas unDelvaux comme écrit dans le catalogue du 10 décembrechez Gros et Delettrez, ayant Frédérick Chanoit commeexpert. Il y a là un problème de légèreté incroyable. Parcontre le catalogue cite le nom de l’équipe qui a repro­duit l’œuvre originale. Raymond Art était le chef d’ate­lier. Il était assisté de Fernand Flausch, d’Alain Denis etM. Huysmans. Me Delettrez et l’expert Chanois n’ontpas voulu répondre à nos questionnements par télé­phone et mails. Ceci dit les conséquences sont minimespuisque le lot n’a pas été vendu. C’est Pierre Cornette deSaint­Cyr qui disait jadis qu’être commisaire­priseurc’est faire du théâtre. Il ne croyait pas si bien dire en l’es­pèce. Reste à savoir ce que ce lot immense qui ressembleà du Delvaux sans en être peut bien valoir ? Pourquoi nedemanderions­nous pas à l’expert ?Philippe Farcy

GROS

-DELETTR

EZ

“Le Voyage légen-daire” qui n’est pasde Delvaux, varetourner à Knokkeet au Casino. Cesera encore mieux.

h La vente du grand tableau en cinqéléments peint par Delvaux chez Groset Delettrez n’a pas eu lieu. Et en plus cen’était pas un Delvaux !

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16 L'actu SEMAINE DU 21 DÉCEMBRE 2012 AU 10 JANVIER 2013 ARTS LIBRE

l Photographie

L’écume de l’année

ET S’IL NE FALLAIT EN RETENIR QU’UNE ? Uneseule exposition de photographie en galerie pourtoute l’année 2011, le choix serait trop cornélien.Dès lors, retour sur quelques coups de cœur, surcette écume de l’année qui ne se dissipera pas de si­tôt dans la mesure où elle est porteuse de thèmes es­sentiels.

Il est des travaux puissants comme ceux des Sué­dois Anders Petersen et JH Engström qui ne peuventque rester gravés dans la mémoire de ceux qui lesont vus, comme ce fut le cas à la Galerie Zebrastraaten janvier à Gand. Les images sombres, crues parfois,mais toujours pleines d’humanité de From BackHome dépassaient largement le cadre de leur paysnatal. Sûr qu’on touchait là des yeux quelque chosed’universel. D’une certaine façon, on peut en direautant de la très touchante exposition Tintypes à laBox Galerie en mars. “Ne m’oubliez pas !” titrait­onpuisqu’il s’agissait de ces petites images pas trop

chères, ces “daguerréotypes” du pauvre qui connu­rent un succès considérable entre 1860 et 1890.Autant de photos qui étaient des adresses à un pro­che, une intention à un être aimé et qui ensembleformaient un portrait saisissant d’une Amérique enformation.

Au mois de mai, il y eut aussi cette rétrospectived’ampleur, impeccablement présentée d’Andres Ser­rano à la Galerie Obadia. Serrano ne recule devantrien : effets dramatiques et spectaculaires, exubé­rance et surcharge pompeuse, tout un vocabulaireesthétique digne des jésuites qu’il assume pleine­ment et qui a le mérite de nous placer face à des pro­blématiques du monde dans lequel nous vivons :précarité, racisme, violence… Dans le fil d’une ré­flexion existentielle courrant tout au long de cettepremière moitié d’année, il y eut avant la trêve del’été cette méditation sur le temps du Français ÉricPoitevin à la Galerie Baronian avec un “mementomori” d’ampleur. Vraiment de quoi nous dissuaderde bronzer idiot.

Plus que la rentrée, cette fin d’année fut riche endécouvertes et en émotions. Avec l’ouverture, dansle cadre du superbe hôtel Winssinger rénové à SaintGilles, de la Galerie Paris Beijing. Où le grand public a

pu commencer à faire connaissance avec l’archipelde la photographie chinoise actuelle et d’une autrefaçon de voir. Avec à la galerie Jacques Cerami àCharleroi (jusqu’au 23 décembre), Food for Swans,une sorte de roman fantastique en images par laphotographe allemande Mirjam Siefert, une histoireétrange et surprenante empreinte d’une poésie vi­suelle remarquable. Et enfin, avec à la Galerie Stie­glitz 19 à Anvers, un bel aperçu (encore visible jus­qu’à la fin de ce mois) de deux paysagistes améri­cains – John Humble et Dave Jordano – que l’onn’avait encore jamais vus en Europe et qui nous em­mènent dans un long trip méditatif sur la route amé­ricaine. Quoi de mieux pour terminer l’année ?Jean-Marc BodsonU“Food For Swans”, photographies de. Mirjam Siefert.Charleroi, Galerie Jacques Cerami, Route de Philippeville,346. Jusqu’au 23 décembre, mercredi, jeudi, vendredi de14h à 19h et samedi de11h à 18h. Info :www.galeriecerami.beU“American landscape”, photographies de John Humbleet Dave Jordano. Anvers, Galerie Stieglitz 19, Klapdorp,2. Jusqu’au 30 décembre, le vendredi de 16h à 18h,samedi et dimanche, de 14h à18h. Rens. :www.stieglitz19.be

h Ce qui reste quand on a (presque)tout oublié.

PHOT

OGRA

PHIE

JOHN

HUMBLE

Driving East : Owens FrozenFood Locker | Pine Bluff,

Arkansas, 2010.