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UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE PARIS XII FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL ********************** ANNEE 2015 THESE POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Médecine Générale ------------------------- PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE A L’UNIVERSITE PARIS VII (SITE BICHAT) ------------------------- Par Monsieur Nicolas DUQUESNOY Né le 10 octobre 1985 à Compiègne (60) La prise en charge des embolies pulmonaires ambulatoires après diagnostic aux urgences dans l’exercice clinique habituel des médecins généralistes. Directeur de thèse : Dr Emmanuel MATHIEU, Le conservateur de la Chef de service du SAU, Hôpital Foch bibliothèque universitaire Cachet de la bibliothèque universitaire

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UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE PARIS XII

FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL

**********************

ANNEE 2015 N°

THESE

POUR LE DIPLOME D’ETAT

DE

DOCTEUR EN MEDECINE

Discipline : Médecine Générale

-------------------------

PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE

A L’UNIVERSITE PARIS VII (SITE BICHAT)

-------------------------

Par Monsieur Nicolas DUQUESNOY

Né le 10 octobre 1985 à Compiègne (60)

La prise en charge des embolies pulmonaires ambulatoires après diagnostic

aux urgences dans l’exercice clinique habituel des médecins généralistes.

Directeur de thèse : Dr Emmanuel MATHIEU, Le conservateur de la

Chef de service du SAU, Hôpital Foch bibliothèque universitaire

Cachet de la bibliothèque

universitaire  

  2  

Remerciements

- A Monsieur le Professeur Enrique CASALINO,

Vous me faites l’honneur de présider ce jury. Veuillez trouver ici l’expression de ma sincère

et profonde gratitude.

- A mon directeur, le Docteur Emmanuel MATHIEU,

Un grand merci pour m’avoir épaulé pour ce travail de thèse ; Cela a été un plaisir pour moi

de travailler avec vous. Merci pour tous vos conseils, votre disponibilité et votre aide que

vous m’avez apportés aux différentes étapes de ce travail. Trouvez ici l’expression de ma

gratitude et de ma reconnaissance.

- A tous mes enseignants,

- A l’ensemble des équipes médicales et paramédicales rencontrées tout au long de mes

études,

- A ma fiancée, merci d’avoir été si patiente pendant ce travail, pour ton soutien quotidien que

tu m’as apporté. J’ai hâte de concrétiser tous nos projets à tes côtés en commençant par le

mois de Juillet 2015, puis notre voyage de noce et le jour où tu feras de moi un heureux Papa.

A tant d’autres choses que tu reconnaitras,

- A mes parents, vous avez toujours été présents à mes côtés et m’avez encouragés dans mes

choix. Vous êtes pour beaucoup dans la réussite et l’aboutissement de mes études. Merci pour

toutes les valeurs que vous m’avez transmises. Merci Maman pour ces longues heures au

téléphone en sortie de garde ; Merci Papa pour tes petits restos parisiens,

- A mes deux champ’s préférés, Charlotte et Thomas. Merci de m’avoir soutenu si souvent

pendant ces études. Merci Charlotte de m’avoir permis d’être tonton pour la première fois

avec la naissance de ta magnifique petite puce Anna,

- A Manou, pour ta gentillesse et ton encouragement dans mes études.

- A Papa Jean, pour ta gentillesse et ton encouragement dans mes études.

  3  

- A ma marraine qui m’a tant appris, tous ces bons moments passés ensemble, merci pour ton

encouragement et ton soutien.

- A Perrine, ma cousine, pour ses encouragements chaque vendredi soir en première année, sa

gentillesse, son courage de me remonter le moral ; tu seras la témoin idéale pour mon

mariage. Merci de m’avoir choisi comme parrain pour ton fils Louis, qui me motive chaque

jour.

- A mes deux filleuls, Louise et Louis,

- A mes oncles, tantes, cousins et cousines,

- A ma belle famille, en particulier David pour ton aide logistique de mise en forme sur Word

- A tous mes amis,

 

  4  

Serment d’Hippocrate Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la

probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques

et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état

ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans

leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les

lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les

consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la

soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l’intérieur des

maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai

jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui

dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me

seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois

déshonoré et méprisé si j’y manque.

   

  5  

Lexique

AOD : Anticoagulants oraux directs

AVK : Anti vitamines K

AMM : Autorisation de mise sur le marché

CRH : Compte rendu hospitalier

DMP : Dossier médical partagé

EP : Embolie pulmonaire

HBPM : Héparine de bas poids moléculaire

MT : Médecin traitant

MTEV : Maladie thromboembolique veineuse

PAS : Pression artérielle systolique

PESI : Pulmonary Embolism Severity index

sPESI : PESI simplifié

SAU : Service d’accueil des urgences

TVP : Thrombose veineuse profonde

  6  

Tables des matières

Remerciements  ................................................................................................................................  2  

Serment  d’Hippocrate  ....................................................................................................................  4  

Lexique  ................................................................................................................................................  5  Tables  des  matières  ........................................................................................................................  6  

INTRODUCTION  ................................................................................................................................  7  

MATERIEL  ET  METHODES  .............................................................................................................  9  1)  Type  d’étude  ...........................................................................................................................................  9  2)  Méthode  ...................................................................................................................................................  9  a)   Critères  d’inclusion  ........................................................................................................................................  9  b)   Critères  d’exclusion  .....................................................................................................................................  10  c)   Diffusion  du  questionnaire  .......................................................................................................................  10  

3)  Données  recueillies  ..........................................................................................................................  10  4)  Critère  de  jugement  ..........................................................................................................................  12  5)  Analyse  des  données  ........................................................................................................................  12  

RESULTATS  .....................................................................................................................................  13  1)  Population  d’étude  ............................................................................................................................  13  a)   Nombre  de  questionnaires  obtenus  et  période  d’étude  ..............................................................  13  b)   Profils  patients  ..............................................................................................................................................  15  c)   Profils  médecins  traitants  .........................................................................................................................  15  

2)  Réponses  au  questionnaire  ............................................................................................................  16  a)   Liens  avec  les  urgences  ..............................................................................................................................  16  b)   Modalités  de  suivi  ........................................................................................................................................  19  c)   Difficultés  dans  la  prise  en  charge  ........................................................................................................  21  d)   Satisfaction  .....................................................................................................................................................  22  

DISCUSSION  ....................................................................................................................................  26  1)   La  prise  en  charge  de  l’EP  en  ambulatoire  par  les  médecins  généralistes  :  le  lien  avec  les  urgences  ....................................................................................................................................  26  2)   L’obtention  d’un  diagnostic  d’EP  par  le  médecin  généraliste  :  les  modalités  de  suivi   27  3)   La  satisfaction  des  médecins  généralistes  vis  à  vis  de  cette  pratique  .........................  28  4)   Limites  de  l’enquête  ......................................................................................................................  29  

CONCLUSION  ...................................................................................................................................  30  

BIBLIOGRAPHIE  ............................................................................................................................  31  ANNEXES  ..........................................................................................................................................  35  

RESUME  ............................................................................................................................................  40  

ABSTRACT  .......................................................................................................................................  41  

 

  7  

INTRODUCTION

La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) regroupe la thrombose veineuse profonde

(TVP) et l’embolie pulmonaire (EP). Il s’agit de la troisième maladie cardiovasculaire la plus

fréquente, avec une incidence annuelle globale d’environ 100 pour 100 000 habitants (15).

Elle représente près de 15% des décès à l’hôpital (18). L’EP est la forme la plus grave de la

MTEV, qui est en général la conséquence d’une TVP (33). L’EP correspond à la migration

dans la circulation veineuse de thrombus. Si ces derniers sont de taille importante, ils

dépassent les possibilités de fibrinolyse locale et sont responsables d’une obstruction du

réseau vasculaire artériel pulmonaire (2,33).

Le diagnostic d’EP reste difficile : elle peut rester asymptomatique, être découverte

fortuitement (11) ou être révélée par la mort subite du patient (26). Les signes cliniques d’EP

regroupent majoritairement la dyspnée qui peut être très importante ou, au contraire,

inexistante (32), et la douleur thoracique, habituellement liée à une irritation de la plèvre

causée par les embolies distales (32). Dans l’EP, la fréquence de la douleur thoracique est de

54%, la dyspnée de 25% (24). Mais ces symptômes ainsi que les autres signes cliniques

(tachycardie, malaise, hémoptysie etc.) ne sont ni sensibles ni spécifiques : leur fréquence

varie en fonction des études et leur valeur diagnostique reste individuellement très faible y

compris chez les patients sans antécédents cardio-pulmonaires. Afin d’optimiser le diagnostic

de l’EP, plusieurs algorithmes ont été proposés (dont Annexe 1), (12, 19).

Le traitement curatif de l’EP repose sur la prescription d’anticoagulants. Son objectif est

double. D’éviter d’une part l’extension de la thrombose et d’autre part, prévenir les récidives.

Récemment, une nouvelle classe d’anticoagulants : les anticoagulants oraux directs (AOD),

ont été développés et évalués dans le traitement de la maladie thromboembolique veineuse.

L’utilisation de ces molécules ouvre de nouvelles perspectives et permet une simplification de

la surveillance thérapeutique, sans contrôle biologique ni adaptation de dose, et ce, avec des

interactions médicamenteuses et alimentaires moins nombreuses. Leur action anticoagulante

rapide, par voie orale, évite le recours à une période initiale de relais entre forme injectable

d’héparine de bas poids moléculaires (HBPM) et AOD. Le rivaroxaban (XARELTO) et

l’apixaban (ELIQUIS) sont les AOD qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché

(AMM) dans la prise en charge curative de l’EP (9).

  8  

La présence d’un choc ou d’une hypotension artérielle (PAS < 90 mm Hg ou chute de la PAS

de plus de 40 mm Hg sur 15 minutes) reflète une EP à haut risque, ce qui n’est pas le cas

lorsque ce choc ou cette hypotension artérielle sont inexistants (19). La stratification du risque

de l’EP, basée sur l’estimation de la mortalité à 30 jours à l’hôpital, est importante tant sur le

plan thérapeutique que pronostique. La reconnaissance de l’EP peu sévère s’effectue à l’aide

du score PESI (Pulmonary Embolism Severity index). Les paramètres du score PESI, score

pronostique le plus largement validé à ce jour (3, 10, 13, 31, 34), permettent une évaluation

pronostique des patients atteints d’une EP.

Une grande partie de la MTEV (TVP) est prise en charge par les médecins généralistes. Il est

possible de prendre également en charge l’EP en ambulatoire et ce, après diagnostic et

stratification du risque, élargissant ainsi le champ d’action des médecins généralistes à

l’ensemble de la MVTE.

OBJECTIF

L’hôpital Foch propose aux patients avec une EP non sévère une prise en charge ambulatoire

avec un suivi auprès de leurs médecins traitants pour la suite de la prise en charge.

L’objectif de cette étude est de décrire le suivi ambulatoire réalisé par les médecins

généralistes chez les patients présentant une EP non hospitalisée, de vérifier leurs adhésions à

cette pratique et de connaître l’attente des généralistes face à cette pratique usuelle.

 

  9  

MATERIEL ET METHODES

1) Type d’étude

Il s’agit d’une enquête rétrospective auprès des médecins généralistes ayant suivi des patients

porteurs d’une EP diagnostiquée aux urgences de l’hôpital Foch et traitée en ambulatoire,

réalisée par enquête fondée sur un questionnaire (Annexe 2). L'objectif initial était d'obtenir la

réponse au questionnaire de la part de 50 médecins. L'idée était de recueillir, en nombre

suffisant, des témoignages de la part de médecins généralistes qui exercent aux alentours de

l'hôpital Foch et qui ont pris en charge, sur les années 2012 à 2014, les patients atteints d’EP.

2) Méthode

a) Critères d’inclusion

- Obtention du listing des patients ayant quitté le service des urgences pour une prise en

charge de leur EP en ambulatoire par le logiciel Resurgences de l’hôpital Foch.

- La recherche du médecin traitant a été faite sur le dossier médical du patient lors du

passage aux urgences ou par appel du patient pour obtenir le nom du médecin traitant.

- Tous les médecins traitant des patients consécutivement pris en charge entre le

01/01/2012 et le 31/12/2014 et traités en ambulatoire pour une EP peu sévère (score de

PESI < 85 ou sPESI = 0) ont été inclus.

Présentation des scores PESI et sPESI : Pour la stratification du risque de l’EP, avec la

mortalité à 30 jours, le score PESI comporte 11 critères liés au patient dont deux

démographiques (âge et sexe) : trois sur les comorbidités (cancer, insuffisance cardiaque et

maladie pulmonaire chronique) et six à l’état clinique du patient au moment du diagnostic (la

fréquence cardiaque, la pression artérielle systolique, la fréquence respiratoire, la température,

l’état de conscience et la saturation en oxygène). Ce score sera ensuite répertorié dans cinq

sous classes : très faible risque, faible risque, risque modéré, haut risque et très haut risque

(3).

Le score PESI est un outil simple permettant donc une classification des patients à faible

risque de mortalité à 30 jours porteurs d’une EP, éligibles à un traitement ambulatoire (4, 13,

37). Cependant, en raison de la complexité du score PESI comportant 11 variables, un score

  10  

de PESI simplifié (sPESI) a également été validé (16, 29, 30) (Cf. Annexe 3). A ce jour,

l’utilisation de ce score pronostique simplifié par les médecins généralistes demeure faisable

dans l’exercice de leur médecine d’autant plus grâce à la facilité du traitement par les AOD.

b) Critères d’exclusion

-­‐ Médecins traitants n’ayant pas suivi le patient pour son EP en ambulatoire ;

-­‐ Médecins traitants sans contact établi, malgré cinq appels téléphoniques et deux

courriers électroniques (une demande initiale ainsi qu’une relance).

c) Diffusion du questionnaire

Chaque médecin traitant a été contacté par téléphone, soit directement soit via leur secrétariat

et après un bref exposé sur le sujet de la thèse et obtention de leur accord, ils ont participé à

l’étude. S’ils n’étaient pas disponibles, soit un autre rendez-vous téléphonique était

programmé, soit leurs adresses électroniques étaient recueillies pour leur diffuser le lien sur

Google documents :

https://docs.google.com/forms/d/1EBMOEG_2AI2h5xKmUXNbzkLsGtvi7VeMl-

hGTmCGmFY/viewform

Si après diffusion du questionnaire par mail, et à l’issue de cinq appels, les médecins ne

répondaient pas, ils étaient exclus de l’étude.

3) Données recueillies

Les données ont étés recueillies par téléphone lors de l’appel des médecins traitants, après

validation du questionnaire initial par les cinq premiers médecins généralistes ayant déjà suivi

des EP en ambulatoire pour vérifier que les principales questions ou difficultés rencontrées

dans leur expérience ont été prises en compte dans le questionnaire. Elles ont également été

recueillies avec Google documents, après envoi du questionnaire sur les boites électroniques

des médecins traitants quand cela favorisait l’obtention des réponses. En effet, ce type de

méthode (téléphone, enquête électronique), donne de meilleurs résultats (8). Compte-tenu des

multiples sollicitations par courrier postal que subissent les médecins généralistes, ce format

  11  

aurait induit un nombre insuffisant de retours. De même il est très facile à remplir, est gratuit

et le recueil des réponses pour l’analyse statistique est automatique.

Le questionnaire comportait 17 questions au total, les questions fermées ou à choix multiples

étant privilégiées, pour obtenir un taux de réponse satisfaisant. Il était structuré en plusieurs

sous parties.

Les informations suivantes ont été analysées :

-­‐ Liens avec les urgences :

• Etes-vous adresseur de votre patient pour suspicion d’EP aux urgences ?

• Etes-vous toujours le médecin traitant de votre patient, et avez-vous suivi

votre patient pour son EP en ambulatoire ?

• Avez-vous été contacté par téléphone à la sortie des urgences ?

• Avez-vous reçu un compte-rendu des urgences ?

-­‐ Modalités de suivi :

• Avez-vous suivi votre patient seul ou avec l’aide d’un spécialiste ?

• Pendant les trois premiers mois, combien de fois avez-vous vu votre

patient ?

• Avez-vous prescrit des examens complémentaires à visée étiologique ?

-­‐ Difficultés :

• Avez-vous eu du mal à équilibrer le traitement anticoagulant ?

• Avez-vous changé de molécule ?

• Avez-vous eu des problèmes pour récupérer tous les éléments du dossier

nécessaire à une prise en charge optimale de votre patient ?

• Avez-vous du revoir votre patient en urgence pour une complication ?

-­‐ Satisfaction :

• Quel est votre indice de satisfaction pour cette prise en charge ?

• Pour vous, la prise en charge d’une EP en ambulatoire est-elle adaptée ?

• Auriez vous préféré que votre patient soit hospitalisé ?

  12  

• Envisageriez-vous, dans l’exercice de votre médecine, de prendre en charge

une EP non grave sans recours aux urgences ?

-­‐ Questions générales :

• Depuis combien d’années êtes vous installé ?

• Exercez vous de manière libérale exclusivement ?

4) Critère de jugement

Le critère de jugement principal était la satisfaction des médecins généralistes à cette pratique

de suivi ambulatoire de l’EP à faible risque. Le critère de jugement secondaire était les

difficultés lors de cette prise en charge.

5) Analyse des données

Les réponses des médecins traitants ont été automatiquement insérées par le serveur dans un

tableur Excel qui a ensuite servi de base pour l’analyse statistique. Les variables quantitatives

sont exprimées sous forme de médiane [écart-interquartile]. Comptes et pourcentages sont

fournis pour les variables catégorielles.

 

  13  

RESULTATS

1) Population d’étude

a) Nombre de questionnaires obtenus et période d’étude

Entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2014, 332 patients ont été diagnostiqués avec une

EP dans le logiciel des urgences de l’hôpital Foch « Resurgences ». Parmi ces patients, 121

sont rentrés à domicile après passage aux urgences mais 26 étaient surcotés puisqu’ils avaient

un angioscanner thoracique ou une scintigraphie pulmonaire ne retrouvant pas d’embolie

pulmonaire.

Sur ces 95 patients, 22 n’avaient pas de médecin traitant enregistré sur Resurgences (3

n’avaient pas de médecin traitant habituel et 19 n’ont pas répondu au téléphone pour obtenir

le nom de leur médecin traitant après 3 appels téléphoniques ou certains numéros n’étaient

plus attribués).

Ces 73 patients ont été suivis par 68 médecins traitants différents (5 MT ont suivi chacun

deux patients).

Parmi les 68 médecins éligibles, 31 médecins n’ont pas répondu au questionnaire (10 ont

refusé de participer, 17 ont initialement accepté mais n’ont jamais répondu, 3 n’ont pas suivi

le patient pour l’EP et 1 est parti à la retraite).

Au total, 37 MT ont accepté de participer à l’étude et ont répondu de manière exhaustive au

questionnaire (Figure 1).

Par conséquent, 58 patients porteurs d’une EP confirmée ont été éliminés de cette étude pour

inéligibilité (pas de médecin traitant ; injoignables au téléphone pour obtenir le nom de leur

médecin traitant ; refus ou absence de réponse au questionnaire par certains médecins traitants

etc.)  

  14  

Figure 1 : Répartition des médecins traitants contactés

 

95 dossiers d’EP traités en ambulatoire

73 dossiers d’EP éligibles

68 MT éligibles (5 MT ont 2 patients)

19 dossiers sans MT identifiés

3 MT n’ont pas suivi leur patient pour l’EP

Un MT retraité

17 MT n’ont jamais répondu au questionnaire

après relance

10 MT ont refusé de s’investir

3 dossiers sans MT habituel

37 MT ayant complété le questionnaire

  15  

b) Profils patients

Les données des patients ayant eu une EP diagnostiquée aux urgences de l’hôpital Foch et

dont leur médecin traitant a répondu à l’enquête ont été analysées. Parmi ces derniers, il y a

21 hommes (57%) et 16 femmes (43%). La médiane d’âge de la population est de 52 ans [41-

66]. La répartition des âges comprenait 20 patients (54%) de moins de 60 ans et 17 patients

(46%) de plus de 60 ans.

16 patients (43%) présentaient des antécédents cardiovasculaires (HTA, dyslipidémie,

syndrome coronarien, accident vasculaire cérébral, diabète), 7 patients (19%) des antécédents

de MVTE et 7 patients (19%) présentaient une maladie néoplasique. 13 patients (35%)

n’avaient aucun antécédent connu ou aucun antécédent parmi les catégories précédentes.

c) Profils médecins traitants

La majorité des médecins traitants ayant participé à cette enquête était installée dans le

département des Hauts-de-Seine (n=28 ; 76%). 6 médecins traitants (16%) étaient installés

dans les Yvelines et 3 dans Paris intra muros (8%).

Parmi les 37 réponses analysées : 26 hommes (70%) et 11 femmes (30%). 33 (89%) médecins

généralistes exerçaient de manière libérale exclusive et 4 (11%) avaient une activité salariée

(Figure 2).

Figure 2 : Répartition des médecins traitants par sexe

70%  

30%  

Répartition  des  médecins  traitants  

Hommes  

Femmes  

  16  

Sept médecins traitants (19%) étaient installés depuis moins de 10 ans, six (16%) depuis 10 à

20 ans, 10 (27%) depuis 20 à 30 ans, 13 (35%) depuis 30 à 40 ans et un (3%) de plus de

quarante ans (Figure 3).

Figure 3 : Répartition du nombre d’années d’installation des médecins traitants

 

2) Réponses au questionnaire

a) Liens avec les urgences

16 médecins traitants (43%) sont adresseurs de leur patient au SAU contre 21 non adresseurs

(57%) (Figure 4).

 

Répartition  du  nombre  d'années  d'installation  des  médecins  traitants  

Moins  de  10  ans   7  10  à  20  ans   6  20  à  30  ans   10  30  à  40  ans   13  Plus  de  40  ans   1  

0  2  4  6  8  10  12  14  

Nom

bre  de  médecins  

  17  

Figure 4 : Répartition des médecins traitants adresseurs ou non vers le SAU pour suspicion

d’EP

29 médecins généralistes (78%) sont toujours le médecin traitant des patients qu’ils ont suivi

pour l’EP traitée en ambulatoire. Cinq (14%) ne le sont plus car les patients sont décédés

ultérieurement et trois (8%) ne sont plus leur médecin traitant mais les ont suivi pendant les

trois premiers mois de prise en charge de l’EP en ambulatoire (Tableau 1).

Tableau 1 : Répartition des médecins traitants en cours des patients au 10 juin 2015

Toujours le médecin traitant du patient ? n (%)

Oui 29 (78%)

Non car patient décédé 5 (14%)

Non pour une autre raison 3 (8%)

 

0  

5  

10  

15  

20  

25  

Adresseurs   Non  adresseurs  

Nombre  de  MT  

Nombre  de  MT  

  18  

12 médecins traitants (32%) ont été contactés par téléphone à la sortie du patient dont deux

(17%) par un médecin urgentiste, huit (67%) par le patient lui même, un (8%) par un médecin

urgentiste et le patient lui même et un (8%) par une autre personne. 25 médecins traitants

(68%) n’ont pas reçu de coup de fil téléphonique pour l’information du diagnostic (Tableau

2).

Tableau 2 : Répartition des contacts téléphoniques aux médecins traitants pour information du

diagnostic

Contact par téléphone à la sortie du SAU n (%)

Oui : 12 (32%) Médecin urgentiste : 2 (17%)

Patient lui même : 8 (67%)

Médecin urgentiste et patient lui même : 1 (8%)

Non 25 (68%)

24 médecins traitants (65%) ont reçu un compte-rendu des urgences, 13 ne l’ont pas reçu

(35%) (Figure 5).

Figure 5 : Répartition des CRH du SAU reçus par les médecins traitants

65%  

35%  

CRH  reçus  

Oui  

Non  

  19  

b) Modalités de suivi

Les modalités de suivi du patient avec son EP prise en charge en ambulatoire après diagnostic

aux urgences de l’hôpital Foch, par les médecins traitants : 14 médecins traitants (38%) l’ont

suivi seul, 22 médecins traitants (59%) l’ont suivi en étroite relation avec un spécialiste de

l’hôpital Foch (le pneumologue) et un (3%) a d’emblée orienté son patient vers un spécialiste

(Figure 6).

Figure 6 : Modalités de suivi de l’EP par les MT

Lors des trois premiers mois de suivi post diagnostic effectué au SAU, 6 médecins traitants

ont revu leur patient une fois (16%), 13 MT (35%) l’ont revu deux fois, 10 MT (27%) l’ont

revu trois fois, un MT (3%) l’a revu quatre fois, 4 MT (11%) l’ont revu plus de quatre fois et

3 autres MT (8%) ne se souviennent plus (Figure 7).

 

Seul  Avec  l'aide  

d'un  spécialiste  

Orientation  vers  un  

spécialiste  d'emblée  

Modalité  de  suivi  de  l'EP   14   22   1  

0  

5  

10  

15  

20  

25  

Nom

bre  de  sujets  

Modalités  de  suivi  de  l'EP  par  les  MT    

  20  

Figure 7 : Nombre de consultations par les MT au cours des 3 premiers mois post diagnostic

d’EP

La prescription des examens complémentaires à visée étiologique a été réalisée par 9

médecins traitants (24%). 28 médecins traitants (76%) n’ont pas demandé de bilan

étiologique. Cependant, 9 médecins traitants ne l’ont pas fait car ce bilan avait déjà été réalisé

à l’hôpital Foch ou parce que les patients étaient atteints de maladie cancéreuse (Tableau 3).

Parmi les 9 médecins traitants qui ont réalisé un bilan étiologique :

-­‐ 5 MT ont réalisé un bilan de thrombophilie ;

-­‐ 2 MT ont réalisé une recherche de maladie cancéreuse ;

-­‐ 2 MT ont réalisé le bilan de thrombophilie et le bilan de cancer.

Tableau 3 : Répartition des prescriptions des bilans à visée étiologique par les MT

Prescription d’examen à visée étiologique n (%)

Oui : 9 (24%) Bilan thrombophilie : 5 (56%)

Bilan cancer : 2 (22%)

Bilan thrombophilie et cancer : 2 (22%)

Non : 28 (76%) Car déjà réalisé : 9 (32%)

Autre : 19 (68%)

0  

2  

4  

6  

8  

10  

12  

14  

1  fois   2  fois   3  fois   4  fois   >  4  fois   Je  ne  sais  plus  

Nombre  de  consultations  au  cours  des  3  premiers  mois  

  21  

c) Difficultés dans la prise en charge

Deux médecins généralistes ont eu du mal à équilibrer le traitement anticoagulant car les

patients avaient du mal à comprendre le traitement. De plus, la majorité des patients (n=29)

suivis par ces médecins étaient sortis sous AOD. Aucun médecin généraliste n’a changé la

molécule.

30 médecins généralistes n’ont pas eu de problèmes pour récupérer tous les éléments du

dossier nécessaire à une prise en charge optimale de leur patient. C’est même parfois les

patients qui apportent leur dossier à leur médecin traitant (Tableau 4).

Tableau 4 : Récupération du dossier par le MT pour une prise en charge optimale du patient

Problèmes pour récupérer le dossier n (%)

OUI 7 (19%)

NON 30 (81%)

 

  22  

Deux médecins généralistes (5%) ont dû revoir leur patient en urgence pour une

complication : une récidive d’évènement thromboembolique et une autre complication (non

définie) (Figure 8).

Figure 8 : Nouvelle consultation chez le MT pour une complication

d) Satisfaction

L’indice de satisfaction de la prise en charge de l’embolie pulmonaire en ambulatoire par les

médecins traitants pour leur patient était très mauvais pour un médecin (3%), mauvais pour

quatre médecins (11%), bien pour 21 médecins (57%) et très bien pour 11 médecins (29%)

(Figure 9).

 

0  

5  

10  

15  

20  

25  

30  

35  

40  

Oui   Non  

Nom

bre  de  sujets  

Nouvelle  consultation  pour  complication  

  23  

Figure 9 : Indice de satisfaction pour les MT de la prise en charge de l’EP en ambulatoire pour

leur patient

La prise en charge de l’EP en ambulatoire n’est pas du tout adaptée pour un médecin (3%),

mal adaptée pour un médecin (3%), bien adaptée pour 34 médecins (91%) et parfaitement

adaptée pour un médecin (3%) (Figure 10).

Figure 10 : Adaptation de la prise en charge de l’EP en ambulatoire

0  

5  

10  

15  

20  

25  

Très  mauvais   Mauvais   Bien     Très  bien  

Nom

bres  de  médecins  

Indice  de  satisfaction  

0  5  10  15  20  25  30  35  40  

Pas  du  tout  adaptée  

Mal  adaptée   Bien  adaptée   Parfaitement  adaptée  

Nom

bre  de  médecins  

Prise  en  charge  de  l'EP  en  ambulatoire  

  24  

34 médecins traitants (92%) ont préféré la non hospitalisation de leur patient pour leur

embolie pulmonaire et 3 (8%) auraient préférés l’hospitalisation (Figure 11).

Figure 11 : Préférence ou non pour l’hospitalisation du patient avec son EP

 

8%  

92%  

Préférence  pour  l'hospitalisation  

Oui  

Non  

  25  

Dans l’exercice de leur médecine, 14 médecins traitants (38%) envisageraient de prendre en

charge une embolie pulmonaire non grave sans avoir recours aux urgences. 23 médecins

(62%) ne l’envisageraient pas (Figure 12).

Figure 12 : Projection sur la prise en charge de l’EP non grave par les MT sans recours aux

urgences

38%  

62%  

Prendre  seul  en  charge  une  EP  non  grave  

Oui  

Non  

  26  

DISCUSSION

Si le traitement ambulatoire de la majorité des TVP est maintenant la règle en médecine

générale (17), le médecin généraliste pourrait se retrouver également au centre des prises en

charges ambulatoires des patients porteurs d’EP aussi bien au niveau diagnostic que

thérapeutique. Pour obtenir la meilleure adhésion possible à ce type de pratique, une

coopération étroite entre médecine hospitalière et médecine de ville est nécessaire (22).

1) La prise en charge de l’EP en ambulatoire par les médecins généralistes : le lien avec

les urgences

Dans ce travail de thèse, plusieurs difficultés de communication ont été observées : parmi

ceux sollicités en premier recours 68% des médecins généralistes n’avaient pas été informé de

l’évolution du patient adressé aux urgences et 35% n’avaient pas reçu de compte-rendu.

De même, 19% des médecins déclarent avoir eu des difficultés à récupérer le dossier médical

correspondant à cet épisode aigu. Améliorer la continuité de prise en charge peut s’envisager

par le développement du dossier médical partagé (DMP), ainsi que la remise d’une « lettre de

liaison » entre l’hôpital et la ville pour permettre au médecin, à l’infirmière ou au pharmacien

de prendre le relais des équipes hospitalières (23). Cependant, depuis sa création en 2004, le

DMP peine à se développer avec à peine plus de 500 000 exemplaires créés début 2015

(moins de 1% des français possèdent un DMP).

Finalement, presqu’un quart des médecins ont été informés par leur patient directement du

diagnostic porté aux urgences. La remise du dossier médical au patient avec une lettre

d’information pour le médecin tel que réalisé ici reste insuffisante. Le développement des

messageries sécurisées et de l’informatisation médicale pourrait aider à faciliter l’échange

d’information au sein de la communauté médicale. Ces dernières permettent de pouvoir

échanger entre professionnels de santé des mails sécurisés contenant des données personnelles

de santé des patients, d’après le conseil national de l’ordre des médecins. De même que

l’avènement des réseaux de soins type SphereS (27), qui coordonne la prise en charge en ville

des pathologies complexes habituellement traitée à l’hôpital et propose aux médecins

généralistes la logistique nécessaire au maintien au domicile des patients avec notamment un

accès facilité au plateau technique. L’amélioration de la coordination ville-hôpital reste

indispensable.

  27  

2) L’obtention d’un diagnostic d’EP par le médecin généraliste : les modalités de suivi

L’hôpital Foch suggère une consultation avec un pneumologue pour le suivi dans le mois

suivant la sortie des urgences. Cette consultation spécialisée par un pneumologue était

proposée pour juger de la durée optimale du traitement, qui reste un des aspects les plus

délicats de la prise en charge de la maladie thromboembolique veineuse (22). Parmi les

médecins étudiés, 62% prenaient en charge leur patient en collaboration avec un médecin

spécialiste. Une étude sur la faisabilité et l’acceptabilité de la prise en charge de l’EP en

ambulatoire par les médecins traitants (25) montre que 85% (n=139) des médecins traitants

souhaitaient une prise en charge collaborative avec une visite de suivi à une semaine auprès

d’un spécialiste des maladies vasculaires, ce qui est plus élevé que comparativement aux

chiffres observés dans ce travail.

La prescription d’un bilan à visée étiologique dans le cadre de l’EP n’est plus systématique.

En cas de facteur transitoire favorisant l’EP retrouvé à l’anamnèse (chirurgie récente,

traumatologie, immobilisation prolongée, grossesse, contraception oestroprogestative ou

voyage prolongé) aucun examen complémentaire n’est nécessaire (6). Quand aucun facteur

transitoire n’est retrouvé, il n’y a pas lieu de proposer le bilan étiologique à la recherche d’une

thrombophilie ou d’un cancer. Les données préconisent cependant une biologie standard et

une mise à jour des dépistages (21). La prescription des examens complémentaires par les

médecins traitants dans le cadre du bilan étiologique de l’EP est de 24% dans cette enquête.

Plusieurs éléments propres au malade doivent être pris en compte pour décider du lieu de la

prise en charge de l’embolie pulmonaire (22), tels que les pathologies associées, le risque

hémorragique, les conditions sociales et l’intensité des douleurs. Pour les patients traités par

AVK (n=8, 22%), deux médecins traitants ont rapporté des difficultés à équilibrer le

traitement anticoagulant (AVK) du fait de difficultés de compréhension des patients pour la

surveillance de l'INR. Lorsque l'équilibration du traitement est difficile, le risque d'effets

secondaires devient plus important (14) : dans cette étude deux patients ont présenté une

complication dont une était la récidive d’un événement thromboembolique due à une

mauvaise équilibration de l’INR.

L’avènement des AOD constitue aujourd’hui une avancée thérapeutique (22). Dans cette

étude, 29 patients (78%) étaient sous AOD. Ce traitement n’a pas suscité de problème aux

MT et facilite vraisemblablement la prise en charge de l’EP en ambulatoire. L’étude de

l'agence nationale de sécurité du médicament a montré qu’il n’y avait pas d’augmentation du

  28  

risque d’événements hémorragiques majeurs chez les personnes qui passent d’un traitement

AVK vers un AOD par rapport aux personnes qui restent sous AVK, et ce, quel que soit

l’AOD (1).

Globalement, le suivi est conforme aux attentes des médecins généralistes pour la prise en

charge de l’EP en ambulatoire. La compétence acquise dans la prise en charge des TVP est

probablement en cause dans ce résultat. Il reste à faciliter le transfert de compétences dans

l’évaluation étiologique et la durée des traitements requis pour les EP en collaboration avec

un référent thrombose. La grande majorité des médecins généralistes sont favorables à cette

prise en charge à condition qu’elle se fasse en étroite collaboration avec le spécialiste (25).

3) La satisfaction des médecins généralistes vis à vis de cette pratique

Dans cette enquête, 86% des médecins sont satisfaits ou très satisfaits sur cette prise en charge

en ambulatoire, chiffres plus élevés que l’étude du journal des maladies vasculaires (25). 94%

des médecins traitants trouvent que la prise en charge de l’embolie pulmonaire non grave

après diagnostic aux urgences est au moins bien adaptée et 92% sont satisfaits que leur patient

n’ait pas été hospitalisé. Cependant une prise en charge en ambulatoire diagnostique et

thérapeutique complète n'est pas envisageable pour 62 % des médecins. L’obtention de la

confirmation diagnostique par l’accessibilité à un examen d’imagerie peut s’avérer plus

difficile en ville. Les scores cliniques de Genève modifié et de Wells (Annexe 4) permettent

d’aider les praticiens lors des prises en charges diagnostiques en stratifiant en trois groupes la

probabilité de survenue d’une maladie veineuse thromboembolique pour chaque patient (28).

En cas de probabilité faible ou intermédiaire, le dosage sanguin des D-dimères permet en cas

de négativité d’exclure le diagnostic d’embolie et de surseoir à l’imagerie (Annexe 1).

Sur le plan thérapeutique, l’évolution des prises en charge tend à se modifier. En l’absence de

gravité clinique, après calcul du score PESI ou sPESI (5), un patient à faible risque de

mortalité à J30 pourrait être pris en charge en ambulatoire (4, 13, 16, 19, 20, 29, 30, 36, 37).

Parmi les résultats publiés, une récidive thromboembolique était retrouvée chez 1,7%, des

patients traités en ambulatoire, une hémorragie majeure chez moins de 1% et une mortalité

pour 1,9% des patients étudiés (38).

  29  

La majorité des médecins traitants (92%) ne souhaitaient pas l’hospitalisation de leur patient

pour la prise en charge initiale. Ils ne retiennent donc pas de bénéfice évident à

l’hospitalisation en terme de surveillance ou d’éducation de la patientèle.

La disponibilité immédiate de l’angioscanner thoracique ou de la scintigraphie pulmonaire

dans les cabinets de radiologie limite cette étape, et amène les médecins à orienter

préférentiellement les patients pour explorations vers des services d'urgences dédiés.

Cependant, il n’est pas certain que l’hôpital soit mieux équipé que la ville en imagerie

diagnostique. L'adaptation logistique nécessaire à la prise en charge diagnostique urgente des

médecins généralistes pour le maintien au domicile du patient s'avère nécessaire pour

l'embolie pulmonaire, et a déjà montré son efficacité dans le cadre d'autres pathologies

complexes (réseau SphereS) (27), avec un niveau de qualité et de sécurité satisfaisants (7).

Cette coordination passe également par le développement d'un suivi pluridisciplinaire.

Cependant, le transfert de compétences sur les algorithmes diagnostiques et la performance du

plateau technique sont nécessaires pour sécuriser les médecins dans leurs démarches.

4) Limites de l’enquête

Plusieurs limites sont à signaler dans cette étude. Premièrement, ses caractères descriptif et

rétrospectif limitent les conclusions quant à la faisabilité et la mise en application de ce type

de pratiques (35). Ensuite uniquement le ressenti des médecins a été étudié indépendamment

de celui du patient. Par ailleurs, un nombre limité de médecins a pu être interrogé, et en

grande majorité sur un seul département (92), en milieu urbain. En fonction des villes, la mise

en place d'un réseau peu s'avérer plus difficile selon l'offre de soins. On peut cependant noter

que depuis 2012, aucune plainte de patient sur la prise en charge ambulatoire de sa maladie

n’a été reçue par le service des urgences de l’hôpital Foch.

  30  

CONCLUSION

Au cours des dernières années, la stratégie de prise en charge des embolies pulmonaires a

évolué (19). La prise en charge de l’embolie pulmonaire non grave en ambulatoire après

diagnostic aux urgences est amenée à se développer dans de nombreux centres après

sécurisation du réseau de prise en charge. Celle ci semble satisfaire la majorité des médecins

généralistes interrogés, et ce, d’autant plus que cette prise en charge est bénéfique pour leur

patient qui de ce fait n’est pas hospitalisé.

Par contre, le recours aux services d’urgences pour la stratégie diagnostique initiale et

l’instauration du traitement paraît encore nécessaire pour une bonne partie des médecins

généralistes.

Ces difficultés ressenties dans la prise en charge initiale témoignent de la nécessité d’un

transfert progressif de compétences dans la stratégie diagnostique et du besoin d’accessibilité

accru du plateau technique. Des réseaux de prise en charge des MTVE pourraient se

développer sur les bases de SphereS par exemple.

  31  

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  35  

ANNEXES

Annexe 1 : Algorithme de l’EP

Suspicion  d’EP  sans  choc  ni  hypotension    

Probabilité  clinique  d’EP    

Faible  ou  intermédiaire     Forte  

D-­‐dimères  

AngioTDM  thoracique  

EP  confirmée  Pas  d’EP  

Négatif   Positif  (>500microg/L)  

Pas  de  traitement   Traitement  

AngioTDM  thoracique    

Pas  d’EP   EP  confirmée  

Pas  de  traitement  

Traitement    

  36  

Annexe 2 : QUESTIONNAIRE Cher(e)s confrères, Dans le cadre de ma thèse pour l’obtention du diplôme de docteur en médecine générale, je réalise un questionnaire sur la prise en charge de l’embolie pulmonaire en ambulatoire par les médecins généralistes. Vous avez suivi Monsieur ou Madame X pour son embolie pulmonaire après diagnostic aux urgences de l’hôpital Foch à Suresnes, dans le service du Docteur Emmanuel Mathieu. Je vous remercie de bien vouloir m’accorder quelques minutes pour répondre aux questions formulées ci dessous.

PEC de l’embolie pulmonaire après diagnostic par les médecins généralistes

1) Depuis combien d’années êtes vous installés ? ☐ Moins de 10 ans � 10-20 ans � 20-30 ans � 30-40 ans � > 40 ans

2) Exercez vous de manière libérale exclusivement ? � Oui � Non Liens avec les urgences

3) Etes vous adresseur de votre patient pour suspicion d’EP aux urgences ? � Oui � Non

4) Etes vous toujours le médecin traitant de votre patient ? � Oui � Non

5) Avez vous été contacté par téléphone à la sortie du patient ? � Oui (�Médecin ; �Patient lui même ; �Autre) � Non

6) Avez vous reçu un compte rendu des urgences ? � Oui � Non Modalités de suivi

7) Avez vous suivi votre patient : � Seul � Avec l’aide d’un spécialiste � Orientation vers un spécialiste d’emblée � Je ne me souviens plus

8) Pendant les 3 premiers mois, combien de fois avez vous vu votre patient ? � 1 fois � 2 fois � 3 fois � 4 fois � > 4 fois � Je ne sais plus

9) Avez vous prescrit des examens complémentaires à visée étiologique ? � Oui (�Bilan de thrombophilie ; �Bilan de cancer ; � Autre) � Non Difficultés

10) Avez vous eu du mal à équilibrer le traitement anticoagulant ? � Oui ☐ Non

11) Avez vous changé de molécule ? � Oui � Non

12) Avez vous eu des problèmes pour récupérer tous les éléments du dossier nécessaire à une prise en charge optimale de votre patient ?

� Oui � Non 13) Avez vous dû revoir votre patient en urgence pour une complication ?

� Oui (� Récidive d’événement thromboembolique � Hémorragie � Autre) � Non Satisfaction

14) Quel est votre indice de satisfaction pour cette prise en charge ? � Très mauvais � Mauvais � Bien � Très bien

15) Pour vous, la prise en charge d’une EP en ambulatoire est … � Pas du tout adaptée � Mal adaptée � Bien adaptée � Parfaitement adaptée

16) Auriez vous préféré que votre patient soit hospitalisé ? � Oui � Non

17) Envisageriez vous, dans l’exercice de votre médecine, de prendre en charge une EP sans recours aux urgences ?

  37  

� Oui � Non Je vous remercie d’avoir consacré un peu de votre temps pour mon travail de thèse. Nicolas DUQUESNOY

  38  

Annexe 3 : Le score PESI et sPESI Score PESI :

Variables prédictives Points Données démographiques Âge, par année Âge en années Sexe masculin + 10 Comorbidités Cancer + 30 Insuffisance cardiaque + 10 Pathologie respiratoire chronique + 10 Données cliniques Fréquence cardiaque > 100/min + 20 Pression artérielle systolique < 100 mm Hg + 30 Fréquence respiratoire > 20/min + 20 Température < 36°C + 20 Confusion, désorientation + 60 Saturation artérielle en oxygène < 90% + 20 Pour un patient donné, le score permettant l’estimation du risque de décès et de complication est obtenu en additionnant l’âge en années et les points correspondants à chaque variable. Classe I (très faible risque) : score < ou = à 65 Classe II (faible risque) : score entre 66 et 85 Classe III (risque intermédiaire) : score entre 86 et 105 Classe IV (risque élevé) : score entre 106 et 125 Classe V (risque très élevé) : score > 125 Score sPESI : Variables prédictives Points Âge > 80 ans 1 Histoire de cancer 1 Pouls > 110/min 1 TA systolique < 100 mm Hg 1 SaO2 < 90% 1 Un score = 0 défini un risque bas Un score = 1 ou supérieur défini un risque élevé

   

  39  

Annexe 4 : Score de Genève et score de Wells    Score de Genève simplifié :

Variables Points Âge > 65 ans 1 Antécédent de TVP ou EP 1 Chirurgie ou fractures des membres inférieurs dans le mois précédent

1

Cancer actif 1 Douleur unilatérale d’un membre inférieur 1 Hémoptysie 1 Fréquence cardiaque de 75 à 94 batt/min 1 Fréquence cardiaque > 94 batt/min 1 Douleur à la palpation d’un membre inférieur suspect de TVP avec œdème unilatéral

1

Probabilité clinique Faible : 0 à 1 point Intermédiaire : 2 à 4 points Forte : supérieur ou égal à 5 points

Score de Wells simplifié :

Variables Points Signes et symptômes d’une TVP 1 Diagnostic alternatif moins probable qu’une EP 1 Fréquence cardiaque >100 batt/min 1 Immobilisation ou chirurgie dans le mois précédent

1

Antécédent de TVP ou EP 1 Hémoptysie 1 Néoplasie 1 Probabilité clinique Improbable : inférieur ou égal à 1 point

Probable : > 1 point

  40  

RESUME

Introduction : L’embolie pulmonaire non grave selon le score de PESI ou sPESI peut reposer

sur une prise en charge ambulatoire. Cette étude a pour objectif de décrire le suivi ambulatoire

réalisé par les médecins généralistes chez les patients présentant une embolie pulmonaire non

hospitalisée et de vérifier leurs adhésions à cette pratique.

Matériel et méthodes : Il s’agit d’une enquête rétrospective réalisée avec les médecins

généralistes traitant des patients ayant une embolie pulmonaire confirmée à l’hôpital Foch,

traitée en ambulatoire, par enquête fondée sur questionnaire. Tous les médecins traitant des

patients consécutivement pris en charge entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2014 ont

été inclus. La satisfaction des médecins généralistes à cette pratique et leurs difficultés

constituaient le critère de jugement principal.

Résultats : 68 médecins ont étés inclus, pour obtenir un total de 37 questionnaires. Parmi ces

derniers, 86% des médecins généralistes sont satisfaits par la prise en charge de l’embolie

pulmonaire en ambulatoire et 94% trouvent qu’elle est bien adaptée. Cependant, 62% de

médecins traitants ne conçoivent pas de prendre en charge, seul, une embolie pulmonaire au

cabinet sans avoir recours aux urgences.

Conclusion : La prise en charge de l’embolie pulmonaire non grave en ambulatoire après

diagnostic aux urgences satisfait les médecins généralistes. Cependant, le recours au

diagnostic de certitude par un examen radiologique qui confirmera l’embolie pulmonaire reste

difficile pour la majorité des médecins traitants qui ont des difficultés à accéder à l’imagerie

dans l’urgence, et donc qui redoutent ce type de prise en charge.

 

  41  

ABSTRACT

Introduction: Non-severe pulmonary embolism according to PESI score (PESI) can rest on

outpatient care. This study aims to describe the outpatient follow-up realized by general

practitioners for patients with a non-hospitalized pulmonary embolism and check their

adherence to this practice.

Materials and Methods: This is a retrospective survey with general practitioners treating

patients with a pulmonary embolism confirmed at Foch hospital and treated by outpatient

care. The survey is based on questionnaires. All physicians of patients consecutively treated

between 1st January 2012 and 31st December 2014 were included. The primary outcome was

the general practitioners’ satisfaction to this practice and their difficulties.

Results: 68 physicians were included, for a total of 37 questionnaires. Among the latter, 86 %

of general practitioners are satisfied with the outpatient care of pulmonary embolism and 94

% find it well adapted. However, 62 % of physicians do not conceive to handle pulmonary

embolism alone without any recourse to emergency services.

Conclusion: The outpatient care of non-severe pulmonary embolism after diagnosis in

emergency services satisfies the general practitioners. However, the use of certainty

diagnostic by a radiological examination confirming pulmonary embolism remains difficult

for the majority of physicians, who have difficulties to access imaging in an emergency

situation, and therefore dread this type of care.

Key words:

- Pulmonary embolism

- General practitioners

- Management of the disease

- Ambulatory care

 

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ANNEE : 2015

Nom et Prénom de l’auteur : DUQUESNOY Nicolas

Président de thèse : Professeur CASALINO Enrique

Directeur de thèse : Docteur MATHIEU Emmanuel

Titre de la thèse : La prise en charge des embolies pulmonaires ambulatoires après

diagnostic aux urgences dans l’exercice clinique habituel des médecins généralistes.

Introduction : L’embolie pulmonaire non grave selon le score de PESI ou sPESI peut

reposer sur une prise en charge ambulatoire. Cette étude a pour objectif de décrire le suivi

ambulatoire réalisé par les médecins généralistes chez les patients présentant une embolie

pulmonaire non hospitalisée et de vérifier leurs adhésions à cette pratique.

Matériel et méthodes : Il s’agit d’une enquête rétrospective réalisée avec les médecins

généralistes traitant des patients ayant une embolie pulmonaire confirmée à l’hôpital Foch,

traitée en ambulatoire, par enquête fondée sur questionnaire. Tous les médecins traitant des

patients consécutivement pris en charge entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2014 ont

été inclus. La satisfaction des médecins généralistes à cette pratique et leurs difficultés

constituaient le critère de jugement principal.

Résultats : 68 médecins ont étés inclus, pour obtenir un total de 37 questionnaires. Parmi ces

derniers, 86% des médecins généralistes sont satisfaits par la prise en charge de l’embolie

pulmonaire en ambulatoire et 94% trouvent qu’elle est bien adaptée. Cependant, 62% de

médecins traitants ne conçoivent pas de prendre en charge, seul, une embolie pulmonaire au

cabinet sans avoir recours aux urgences.

Conclusion : La prise en charge de l’embolie pulmonaire non grave en ambulatoire après

diagnostic aux urgences satisfait les médecins généralistes. Cependant, le recours au

diagnostic de certitude par un examen radiologique qui confirmera l’embolie pulmonaire

reste difficile pour la majorité des médecins traitants qui ont des difficultés à accéder à

l’imagerie dans l’urgence, et donc qui redoutent ce type de prise en charge.

Mots clés :

- Embolie pulmonaire

- Médecins généralistes

- Prise en charge de la maladie

- Soins ambulatoires

Adresse de l’U.F.R. : 8, rue du Général SARRAIL 94010 CRETEIL CEDEX