Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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L'audiovisuel

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Renouveau pédagogique. Un attirail un tantiner tébarbatif et qui de surcroît, direz-vous, ne semble pas de toute première jeunesse' Tout à fait d'accord. Il n'empêche que l'école au quotidien nous

a beaucoup appris. Notamment Sut la complexité de l'électronique à l'école qui en a fait sourciller plus d'un, s'avère difficile à assimiler et encore plus délicate à utiliser.

Un chapitre sur lequel vous pouvez désormais tiret un trait définitif.

1er. Offrez-vous des cours plus inspirés et faires-en profiter votre classe avec la complicité d'un Apple Macinrosh expert en mulrimédia'

Si l, multimédia va faire école, c'est précisément en raison de la conceprion fmée du modèle Apple dédié à l'enseignemenr. Ce Mac munobloc et multimédia d'une géniale

Il. simpliciré remplace avantageusement tout le bric-à-brac préciré parce qu'il est doué pour tOUt explicirer, étoffer les cours cr vous épau-

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AVIS DE RECHERCHE

Nom: chanteurs-chanteuses Activité: chorale des enseignants

Âge: à partir du 2< Domicile: Valais romand Qualité: bonne humeur

Style musical: polyvalent

Renseignements: Lucie Carruzzo (027) 8648 37

Récompense: 2 répétitions par mois, le jeudi de 18h à 19h30,

au Petit-Chasseur 39 (CO) à Sion Début: jeudi 26 octobre 95

VOUS C'est VOUS que nous cherchons

Laissez-VOUS tenter Nous VOUS attendons

Conférence à Sion Mardi 14 novembre à 20 heures

à l'aula de l'Ecole d'ingénieurs (EIV) Geneviève Patte, directrice du Centre national du

livre pour enfants, conservateur général et créatrice de l'Association française «La joie par les livres»

donnera une conférence intitulée:

Les livres pour enfants, c'est bon

pour les parents

Cette soirée est organisée par le Comité valaisan du Festival international du livre pour enlants

en collaboration avec la Bibliothèque cantonale.

Prix d'entrée: 12 francs

Renseignements: Yvonne Savioz, tél. (027) 22 39 65

NOUVEAU: GESTION DE NOTES Gérer ses notes, les formulaires .. rien de plus facile, grâce à l'informatique et un nouveau logiciel qui fait tout pour vous.

Développée sous EXCEL versions 4.5, et prochainement sous la version 7 (Windows 95), elle permet d'im­primer: - la liste des élèves pour l'Etat (il n'y manque que votre signature) - le duplicata des carnets scolaiTes - la feuille des notes annuelles - les carnets scolaires de vos élèves à tout moment pendant l'année scolaire - le catalogue pour la Commune de Sion

Elle permet aussi: - de travailler par trimestres ou par semestres - de gérer les arrivées et départs des élèves en cours d'année scolaire

Et même plus ... Elle est simple d 'utilisation et peu onéreuse (60 francs) pour le travail qu'elle effectue .. Et de plus, elle vous est fournie avec un mode d'emploi très convivial et complet. Elle est impatiente de travailler pour vous et vous attend au dépôt du matériel scolaire. Une version complète est en consultation à l'ORDP, à Sion.

En matière d 'éducation et d'en­seignement, la perfection n'existe pas. L'échec scolaire,

toujours pourchassé, jamais éradi­qué, en est le meilleur exemple. Dès lors, il est très naturel qu'en­seignants, parents et autorités sco­laü·es unissent leurs efforts pour améliorer nos systèmes de forma­tion. Et comme nul n'est prophète en son pays, chacun se tord le cou pour tenter de copier le voisin. Ces voisins, qui sont-ils? m'interrogé­je? La lecture de la presse s'est révélée fort instructive et édifiante à ce sujet.

Les Etats-Unis, d'abord. Une d é­pêche de l'agence AP annonçait en juillet que <<1e système éducatif américain prépare malles jeunes à la vie active» et que «les ensei­gnants exigent que l'on suive le modèle européen». Le rapport cité présente comme modèles les sys­tèmes français, allemand et écos­sais. Ceux qui planchent sur les ré­formes scolaires peuvent donc s'économiser la traversée de l'A t­lantique. Déjà une bonne nouvelle pour ceux qui règlent les frais de déplacement.

On avait déjà relevé que des cher­cheurs britanniques enviaient les bonnes performances des jeunes Helvètes. Ils expliquaient cette su­périorité par une moins grande tendance à J'individualisation de l'enseignement. Comme les Ecos­sais sont, jusqu'à nouvel avis des Britanniques, on s'épargnera du même coup la traversée de la Manche. Encore une bonne nou­velle.

La France, ensuite. La Suisse ro­mande tourne facilement les yeux

R~ -Octobre 1995

vers l'Hexagone. Pourtant, le vent d'ouest ne nous apporte pas tou­jours le beau temps. Quand on connaît les approximations qui règnent en maîtresses en Chiraquie - et elles ne datent pas de l'arrivée de la droite - on peut légitimement douter du modèle tricolore. Un exemp le? Nos voisins ont intro­duit à la rentrée une initiation aux langues vivantes dès le CEl (7 ans). Le Monde du 5 septembre ne se félicite pas de cette réforme. «La grande affaire, les langues vi­vantes pour les «petits» du CEl s'engage à la fois de façon précipi­tée et modeste: le tournage des cas­settes audiovisuelles, destinées à servir de support pour cet ensei-

? •

gnement supposé durer un quart d'heure par jour, nI a commencé que le 16 août. La diffusion de ces la 000 cassettes ( ... ) auprès de 250 000 élèves de CEl, soit le 40 % des effectifs, laisse entier le problè­me de la formation des maîtres et du suivi de cet apprentissage pen­dant les trois années suivantes de l'école élémentaire.» Dans le même article, on apprend que l'impossi­bilité de redoubler la 6', que cer­tains considéraient comme un pro­grès majeur, est supprimée. Même si les pédagogues ne sont pas res­ponsables des errements des mi­nistres, on peut se demander si le système éducatif français doit nous servir de référence.

Parmi les modèles enviés par les Américains, reste l'Allemagne. Des querelles de crucifix ne suffisent pas à discréditer un système édu­catif. Si nos voisins du Nord se battent pour savoir si le symbole de la chrétienté a sa place dans les salles de classes, c'est sûrement parce qu'il n'existe aucun problè­me plus important à résoudre. Pas même celui de la montée de J'ex­trémisme parmi une jeunesse sans idéal ni perspectives !

Mais alors, de qui s'inspirer? Ce n'est pas parce que la perfection n'existe pas qu'on doit verser dans l'immobilisme. Améliorons ce qui doit l'être, maintenons le cap de la qualité sans virer de bord à chaque coup de vent de la mode. L'école a besoin de changements, mais de changements réfléchis menés dans la continuité.

P. Vetter

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D T De qui s'inspirer? P. Veller

o R A L

DOSSI ER: L' AU D 1 OV 1 SU El

3 L'audiovisuel ô l'école H. Métrailler

S Vidéo: le parcours du bollonl P. Favre

~ Réllexions ô propos de l'image en cI~se P.·H. loller

10 Pholo-récil: , l'examen, au cycle de Leylron M. Thurre

12 La lellre vidéo N. Bilond

14 Le reportage radio -quelques repères es,"nliels Anne de Co.tello

14 Pour une éducolion aux médias M.·J. Broggi

1S L'ouïe un sens oublié M.·J. Broggi

ACTUALITÉS

1~ MOYENS DIDACTIQUES

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1~

11

Adho, un ieu pour parler aux odos P. Veller

RECHERCHE

Le duo pédagogique, une réalilé multilorme CSCRE

L'édu(OIion ô l'environnemenl à l'école CSCRE

LIVRES Le dragon de Towol Le guide des monchols Toul sur les mommoulhs Soulerelles, criquels el grillons cKorczok, un enlonl comme loi, Les mille el une nuils

J

LES PAGES D'ÉDUCATION 2000

21 Le déli quolilolil J.-F. Lovey

22 Micro-Irolloir ô Chôleouneul E 2000 information

23 Des vœux pour E 2000 E 2000 information

24 S'informer pour connaître ... E 2000 information

Si E 2000 éloiL E 2000 information

AGENDA

2S Con(Ours liHera-Dé(Ouverte Renconlres de SI-Maurice

SCRABBLE

2~ Les oleliers du scrabble: règles el conseils J. -P. Hellebaut

OPINION

2~ Plaidoyer pour la polyvalence D. Péri •• et-Bagnaud

REVUE DE PRESSE

30 D'un numéro à l'autre P. Veller

AVMEP

32 Tournois

EXPOSITION

» Une sécurilé illusoire Bureau de l'égalité

NOS COlLÉGUES

34 Germain Clovien N. Reval

MATHÉMATIQUES

3~ Hislaire des mOlhémoliques H. S,hild

ECOLE DU DOS

3~ L'école a bon dos J. -P. Aelvoet

ECOLE - ECONOMIE

31 Le lourisme, l'ollaire de chacun S. Dayer

EDUCATION MUSICALE

40 Valaisans, comp~ons B. Oberholzer

41 EN RACCOURCI

42 ECOLEfT MUSÉE Le soleil des maris E. Berthod

43 La loune de nos vignobles L. Sarrasin

INFORMATIONS OFFICIELLES

44 Enseignemenl primaire: i 994/ i 995, l'oulre bilan

A. Ponnatler

R~- O".breI99S

Al' aube du troisième millé­naire, l'image animée, parti~ cl/lièremettt celle diffl/sée

par lm «petit écran», hante encore les rêves de l'école. Cal/chemar, la télé est «une mallgeuse d'hommes, de petits d'hommes SlIrtoub>.

(Cf. ,<Educateur» 5/95) Versioll idéale, c'est le média pleill de pro­messes que l'école doit mettre au même niveau que le livre.

Une guerre de religions? Le débat prend des allures d e guerre d e religions et là comme ailleurs, l'intolérance y est de mise_ «L'Éducateur», de juin-juillet 1995 propose tout un dossier sur la «Té­lévision: l' attrape-tnômesh>. Les anathèmes frappent de toutes parts: «Le visionnement d ' images cathocliques a un effet physique mesurable sur le système centraL Le cerveau devient alors extrême­ment suggestible, la volonté s'an­nihile, et le sens critique dispa­raîb .. , «Les péchés capitaux et mortels sont plus nombreux que les vertus cardinales) etc.

Le plus souvent, les détracteurs se trompent de cible. La télévision n'est ni bonne ni mauvaise; c'est l'usage que les hommes en font qui pose des problèmes. Il y a 2500 ans le fabuliste Esope n e disait-il pas: «Elle est capable du pire et du meilleur» et il parlait de la langue.

Il ne suffit pas d e regretter le nombre d 'heures que les enfants passent devant le petit écran. Il ne suffi t pas de trouver un facile bouc émissaire. L'école doit poursuivre les efforts entrepr is pour s'ouvrir à ce monde qui ca ptive tous les

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jeunes et s'interroger sur la maniè­re d 'a méliorer la façon dont ils uti­lisent les images. Sinon elle court le risque d 'être à côté des préoccu­pations et d es intérêts réels des élèves.

Quelques changements depuis le début des années 80

• Fin de la concurrence. Le olaitre ne perçoit plus guère l'audiovisuel comlne un concurrent devant le­quel il perdrait toutes ses chances. Les jeunes enseignants en particu­lier comprennent qu' il peut deve­nir un allié extraordinaire. Mais at­tention, la compétence technique et le matériel ne suffisent pas: il faut absolument une nouvelle approche pédagogique.

• Arrivée des décrypteurs sau­vages. Depuis une vingtaine d 'an­nées, la TV fait partie de l'univers de l' enfa nt depuis sa naissance. Guy Milliard dit des jeunes qu' ils ont acquis «une compétence consi­dérable en temps que décrypteurs sauvages de messages nlatraqués» , Pourquoi l'école n'utiliserait-elle pas ce savoir pour amener l'élève à développer des capacités d'analyse des produits qu' il consomme, pour l'aider à comprendre le monde complexe d ans lequel nous vi­vons?

Et pourquoi l'enseignant n'appren­drait-il pas de ses élèves à être plus à l'aise dans un univers qui lui res­te quelque peu étranger?

• Exit les émissions scolaires. «Le modèle de TV scolaire traditionnel, où l'on visionnait à l'école des pro­grammes pensés en fonction d 'elle, comme d ans les années 60-70, est

devenu obsolète . TIs se situaient dans un contexte de rareté relative des images et des sons, alors que nous vivons depuis les années 80 da ns un régime concurrentiel de chaînes multiples». (Guy Millard)

• Disparition des émissions lon~

gues. Les enseignants qui utilisent les émissions Magellan de la R-TV éducative savent qu'elles ne sont pas réalisées pour remplir un cours en prenant leur place. Ell es s~mt là comme un élément parmi d'autres pour que l'élève s' appro­prie un savoir, un savoir-faire ou un savoir-être. C'est la raison pour laquelle, les productions Magellan sont souvent faites de modules de 5 à 7 minutes et ne d épassent pas les 20 minutes.

L'audiovisuel à l'école: plus un problème pédagogique

qu'un problème technique La tentation existe de croire que la simple utilisation des moyens au­diovisuels permet de d ynamiser un cours. Mais }' audiovisuel, en lui-même ne suffit pas à garantir une pédagogie active; il ne saurait empêcher que l'enseignement reste calqué sur de vieilles pratiques.

Déjà Piaget affirmait la supériorité de la pédagogie audiovisuelle sur la pédagogie traclitionnelle, mais il démontrait que la technologie n e suffit pas à assurer une éducation rénovée; à la technologie doit se joindre la pédagogie.

«En bref écrivait-il, en 1968, l'ima­ge, le film, les procédés audiovi­suels dont toute la pédagogie vou­lant se d onner l' illusion d 'être

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moderne nous rabat aujourd'hui les oreilles, sont des auxiliaires précieux à titre d'adjuvants ou de béquilles spirituelles, et il est évi ­dent qu'ils sont en net progrès par rapport à un enseignement pure­ment verbal. Mais il existe un ver­balisme de l'image comme il existe un verbalisme du mot et les mé­thodes intuitives ne fon t que sub­stituer, lorsqu'elles oublient le pri­mat irréductible de l'activité spontanée et de la recherche per­sonnelle ou autonome du vrai, ce verbalislne de l'image, ce verbalis­me plus élégant et plus raffiné au verbalisme traditionnel. »

Considérations plus terre à terre

On constate qu'à certaines pé­riodes de l'année scolaire l'utilisa­tion de la vidéo est beaucoup plus intensive qu'à d'autres périodes. Un long-métrage de fiction peut être infiniment plus que la «gour­mandise» offerte à la fin d 'un tri­mestre.

Visionner avec des élèves de 14 ans ( Le Nom de la rose» Cf est dé-

HÉRi1i!R tr ~tZ! JE VOU!> éN'fENDS.

A(1etJ1iOJJ !

couvrir qu'ils peuvent s'enthou­siasmer pour une œuvre populaire et forte, même s' ils se gavent quel­quefois de films de pure consom­mation. Et quand l'expérience est fa ite avec des élèves de section G (Niveau II) en français, c'est un vrai bonheur. Car ils sont capables d'aller beaucoup plus loin que l'énigme policière. Quel plaisir de faire découvrir l'importance du livre à des jeunes qui n'aiment pas particulièrement la lecture! Et cela grâce à la télé!

Bien sûr, il faut du temps, celui d'abord de donner l'envie d'aller vers une production différente, et surtout le temps de partir à la dé­couverte des multiples pistes de lecture d'un film de valeur.

En guise de (onclusion Je ne saurais terminer sans évo­quer une bonne nouvelle en rap­port direct avec l'audiovisuel à l'école. «MAGELLAN» est actuel­lement la seule émission de la TSR conçue, woduite et diffusée à l'in­tention des écoles. Afin qu'elle soit valablement utilisée dans les

classes, la commission de produc­tion RTVE a créé une «Pédagogie Magellan pour l'éducation aux mé­dias».

Ce document, présenté par M. Ser­ge Sierro, Chef du DIP et Président de la commission romande RTVE, a été adopté par la Conférence des Chefs de département de l'instruc­tion publique de Suisse romande qui a décidé que «la pédagogie Magellan sera utilisée pour la for­mation de base des enseignants dans les cantons de Suisse roman­de dès 1995 .. . » La porte est main­tenant ouverte pour faire entrer dans la pra tique les suites néces­saires à la décision de la CDIP:

- formation continue des ensei­gnants,

- établissement d'un plan-cadre éducatif pour les élèves,

- mise à disposition de matériel et de moyens d'enseignement.

Henri Métrailler Délégué cantonal radio-TV éducative

3975 Bluche (VS)

I<.~- Octobre 1995

_ Ecris ce que tu aurais aimé avoir lu avant de te lancer dans le toumage des « Petits Remontants».

.w~jM~~~v~

Tourner un film vidéo à l'école Telle est la laconique «commande»

~~:se~;:~;:;~:~ ~::sé::~~~t: ~s~ Le parcours du battant tivale de sujets pédagogiquement brûlants.

Il faut avouer que si j'avais eu connaissance du temps et de l'énergie que demanderait la réali­sation d'un vidéo film de 50 mi­nutes avec ma classe de 3P, j'aurais probablement renoncé au projet pour lancer avantageusenlent mes élèves dans la révision des ta­bleaux de conjugaison, de corres­pondance, cartésiens, et autres sympathiques diagrammes.

D'où ce premier conseil aux en­thousiastes qui envisageraient de tourner un film avec leur c1asse: «

Abandonnez immédiatement la lecture de cet article qui risquerait de vous en découragerh>

Quoique!

Je crois bien qu'à part l'introduc­tion du (samedi congé», la réalisa­tion des ((Petits Remontants)) de­meurera la plus belle expérience de ma carrière d'enseignant.

Voici donc quelques conseils, à nntention de ceux qui n'auraient pas tenu compte de l'avertisse­ment précédent.

L'avant-projet Réalisez votre film de préférence une année où vous estimez que vos élèves n'auront pas trop de difficulté à maîtriser le program­me. Il faudra bien compter deux semaines durant lesquelles la pro­duction du film relègue ra au deuxième p lan les objectifs pure­ment scolaires.

Il faut également pouvoir compter Sur des enfants capables de conser­ver Une solide motivation durant 5 à 6 mois.

Ménagez-vous des portes de sor­he: dans le cas des «Petits Remon-

I<.~- Oc'obre 1995

tants», il était entendu avec les en­fants que la décision de tourner le film ne serait prise que si le scéna­rio et le storyboard seraient jugés valables et la motivation intacte. La seule rédaction d'un script de film constitue un projet à part en­tière.

Dès le début, souciez-vous du fi­nancement. Les budgets culturels ont été drastiquement limés. Les sponsors privés se font rares, et dans bien des cas, les demandes doivent être présentées plusieurs mois à l'avance (adresses utiles: Service Culturel du DIP et Com­mission Cinéma de l'Etat du Va­lais).

Le projet Les collègues qui pratiquent le programme d' histoire de 3P de­puis plusieurs années, qui comme moi ont vu revenir en classe, pour la 12ème année consécutive, l'in­contournable «fer à repasser à braises de grand-maman» C001-

prendront que l'émerveillement suscité par ces glorieux témoi­gnages de notre passé nous pousse à chercher à la longue d'autres voies pour nous exprimer.

L'objet du film «Les Petits Remon­tants» était précisément de re­mettre en situation ces différents outils dans le cadre d'une fiction histodque.

Elaboration du scénario: expres­sion orale

Le scénario a été rédigé en com­mun. Les enfants ont émis ora le­ment leurs idées qui étaient immé-

diatement discutées, et sélection­nées. Une chl'Onologie est établie, les enchaînements nécessaires sont recherchés. L'enseignant veille à ce qu' il y ait assez de personnages pour que chaque enfant ait un rôle.

L'enseignant ou des élèves tapent le scénario. Le traitement de texte s'impose pour corriger, insérer et modifier l'histoire en cours de route.

Le découpage des séquences: une étude de texte

Le scénario, en }' occurrence 2 pages A4 est distribué aux enfants.

On cherche à découper l'histoire en séquences (unités de lieu et de temps). On définit en commun les traits de caractère des person­nages, ce qui s'avèrera utile, par la suite, à la cohérence des dialogues.

Les dialogues: un travail d'expres­sion écrite étalé sur 2 semaines

Par groupes de deux, les enfants reçoivent une séquence du scéna­rio déjà améliorée lors de l'opéra­tion précédente. Ils détaillent la scène, et surtout, en rédigent les dialogues. Un travail préalable sur la rédaction des dialogues s'est avéré indispensable.

Si certains groupes s'en sortent ho­norablement, l'aide de l'enseignant est nécessaire pour la plupart. Pai­re déjà jouer la scène par les en­fants peut débloquer la situation.

Les travaux sont corrigés et repris par les enfants jusqu'au niveau jugé satisfaisant.

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Edition du script: un travail de synthèse

Sur traitement de texte, il est com­mode - ça prend tout de même du temps - d' insérer les dialogues entre chaque séquence. Le texte complet est imprimé (une page par séquence) et lu à la classe. Les cri­tiques et remarques sont consi­gnées sur chaque page et chaque groupe apporte les dernières cor­rections nécessaires.

Le script est définitivement impri­mé et distribué à chaque enfant. Ouf!

A ce stade, il faut opérer un choix:

- soit s'en tenir là: ce qui peut sr avérer une sage décision.

- soit réaliser le film en «tourné· monté» : moyennant un silnple caméscope amateur, on tourne les séquences dans l'ordre du script en rembobinant la cassette à chaque erreur commise.

Avantage: quelques heures suf­firont ensuite pour recopier sur cassette VHS les prises de vues correctes. Par contre, le résultat est quasi «immontrable»,

- soit tourner le film avec des ou­tils professionnels.

Supposons que vous choisissiez cette solution.

La réalisation L'appel à des compétences exté­rieures s'impose. Jacques Dussex, responsable du secteur audio-vi­suel à l'ORDP est entré à ce stade dans le projet des "Petits Remon­tants». Sans ses conseils avisés au niveau du storyboard, ainsi que sa participation au tournage et au montage la réalisation n'au­rait pas abouti.

li faut au plus tôt se faire une idée de la longueur du film qui va déterminer les coûts et surtout les temps de tournage et de mon­tage. A titre indicatif, pour une durée de 50 mn, "Les Petits Re­montants» ont nécessité 7 jour.

nées de tournage et 15 journées de montage avec un budget de 4000 francs. L'ORDP est équipé en formats U­MATIC et HI-8 ainsi que d' un banc de montage traditionnel qui per­met une bonne qualité d 'image.

CANAL 9 dispose d'un impres­sionnant matériel de niveau prû­fessionnel et de studios à Sierre et à Sion. Les projets sont à présenter à la commission des programmes, par Guy-Pierre Pont à Sierre. A l'instar de Jacques Dussex, l'équipe de CANAL 9 s'est révélée d'un se­cours précieux tant au niveau du conseil et de l'assistance technique.

Mais pour en bénéficier pleine­ment, il est impératif de présenter un projet bien ficelé l e plus tôt pos­sible. Les fins d'années scolaires sont très chargées. Estimez au plus tôt les temps de tournage et de montage, arrêtez des dates et ten­tez de vous assurer par réservation écrite la collaboration de ces per­sonnes ressources.

Documentation et repérages: un travail de recherche

Pendant une période de 2 se­maines, les enfants rassemblent la documentation sur le sujet et une

partie des accessoires. Certains pa­rents mettent à disposition leur maison, ou font part d'idées pour les lieux du tournage. A vec un peu de chance, une équi­pe de mamans se chargera de trou­ver les costumes. Précieuse sera la collaboration d'une maquilleuse capable de reproduire le même maquillage, surtout si les jours de tournage sont espacés ou lorsqu'un enfant joue plusieurs rôles.

Le storyboard: l'apprentissage du langage cinématographique. La réussite du tournage dépend de cette phase à ne pas négliger!

Le s toryboard montre plan par plan le cadrage, les mouvements de caméra, la position des acteurs etc. Concrètement, les enfants ont d'abord visionné un film quel­conque en classe. Par des arrêts sur image, on a fait l'inventaire des différents cadrages: plan moyen, plan large, gros plan, des diffé­rents effets de caméra: plan fixe, panoramique, travelling, champ et contrechamp, caméra subjective ...

J'ai ensuite montré aux enfants le storyboard d'une séquence des

«Petits Remontants» que j'avais préparée comme modèle.

Puis, chaque enfant a dessiné le storyboard d'une séquence sur une fe uille A4 comportant déjà 12 cases. Le haut des cases étant réservé aux dialogues.

Astuces: a) réimprimer les logues en choisissant une tite police de caractère et les 1er sur le storyboard. b) définir l'aspect physique des person~ nages principaux en quelques trai ts simples pour qu'on les re­connaisse aisément d'une page à l'autre.

Les essais et la distribution

Durant les essais, il vaut vrai· ment la peine d'habituer les fan ts aux consignes: «Silence tourne!» et «Action !»

maquilleuse avec ses

mamans pour encadrer hors plateau (cer­la bonne idée de ti­

du tournage).

Il est très difficile d ' évaluer les temps pour établir un plan de tournage. A titre indicatif, une page de storyboard prenait 1 heu­re, soit environ 5 mn par plan.

Le téléphone portable ainsi qu'une liste des personnes à contacter ont été de première utilité. La liste évi­tera également d'oublier quelqu'un au générique.

Un conseil valant son pesant de bande magnétique: dès le début du tournage, interdiction aux acteurs de se couper les cheveux! Quant aux vêtements portés lors du tour­nage, ils seront ôtés et soigneuse­ment rangés dès l'arrivée au domi­cile.

Le dérushage

Les rushes des "Petits Remon­tants» représentent 20 cassettes BET A de 20 mn. Ces cassettes com­portent une piste sur laquelle est enregistré un "timecode» (indica­tion en heures, minutes, secondes, et numéro d'image). Il faut donc dresser une fiche par cassette qui indique à quels timecodes se si­tuent les bonnes prises de vue.

Reporter également sur chaque vi­gnette du storyboard le n° de cas­sette et le timecode correspondant.

le montage

Cette étape échappe forcément à la classe. Tout au plus, les enfants as­sistent au montage d' une séquence pour en comprendre le principe et respirer l'air "diodé» de la régie.

n est préférable que le monteur ait pris part au tournage; dans le cas contraire votre présence est sou­haitable. CANAL 9 couvrant une grande quantité d'actualités no­tamment en mai et juin, il faut pla­nifier et confirmer l'accès aux bancs de montage. A titre indicatif, nous comptions 3 jours pour mon­ter la mn.

Pendan t ce temps, en classe, on peut sélectionner les musiques et les bruitages du film, excellent pré­texte à l'audition musicale. Une banque d'effets sonores est dispo­nible à l'ORDP.

La diffusion

CANAL 9 et rORDP possèdent des vidéoprojecteurs (pour écrans de 5 m) de très bonne qualité. Les enfants peuvent préparer la pre­mière du film en rédigeant les car­tons d'invitation et en préparant un petit dossier de presse, d'où l'utilité des photos du tournage.

La diffusion sur le réseau CANAL 9 constitue le moyen le plus simple de fournir des copies aux parents (région Sierre-Sion).

Quant à vous, les oreilles encore bourdonnantes, }' œil rougi mais embué d'émotion à la pensée d'avoir réinventé «l'activité­cadre», il ne vous reste qu'à échan­ger le storyboard contre votre bon vieux blackboard pour reprendre vos tableaux cartésiens, de corres­pondance et à double entrée, là où vous les aviez laissés. Programme oblige!

Philippe Favre

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Pédagogie audiovisuelle

A propos de l'~ en classe

L' image visuelle, l'icône, appar­tient au domaine flou et inter­lope qui est aussi celui des

mots, royaume de la métaphore dans le langage parlé et écrit. Com­ment ne pas citer ici le très stimu­lant essai de Daniel Hameline à ce sujet (1986) .

Prenons deux exemples où images visuelles, linguistiques et concep­tuelles sont en relation dialectique (influence mutuelle):

- Oh temps, suspends ton vol.. (Lamartine)

- La nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles .. (Baude/aire).

Mais revenons à l'image, celle que l'on voit, dans un journal, sur une photographie, à la télévision.

L'image multiple

Vers la fin du Moyen Age, la maî­trise des différentes techniques de la gravure bat en brèche l'art sécu­laire et minutieux des copistes puis avec l'imprinlerie, le mot et l'Îlna­ge vont échapper progressivement au contrôle des pouvoirs spirituels et temporels. L'humanisme des lu­mières affirmera la primauté de la raison érigeant le sujet humain en maître de son devenir, et la révolu­tion française consacrera le liberté d'expression ... «sauf de répondre de l' abus de cette liberté dans les cas prévus par la loi» (extrait ar­ticle 11).

Par ailleurs, dans le domaine des technologies les courants positi­vistes du XIX- siècle allaient dé-

couvrir dans le champ de la repré­sentation un procédé scientifique apparemment fidèle de reproduc­tion objective du réel: la photogra­phie.

Qui donc a écrit «les hommes n' in­ventent que ce dont ils ont be­soin»?

Ainsi la photographie par sa capa­cité de reproduction du réel mais aussi d'images déjà existantes -

dessins, peintures, gravures - se substitue en partie au travail anté­rieur des artisans de l'image.

Aujourd'hui des aspects de la réa­lité sont devenus visibles, dans l'espace et dans le temps, le loin­tain et le proche, la lenteur et la vi­tesse, saisis par la photographie à des échelles qui ne sont plus celles que la vision de l'homme pouvait percevoir.

Médias et minorités: la photographie

«Le choc des images, le poids des mots .. . » Comment les évaluer, alors que la photographie, publique ou privée, semble emportée par la fri­volité ou l'insolite, malgré sa force de témoignage! Pourtant, avec la sé­miologie de l'image, des recherches en sciences sociales contribuent à donner à la photographie un autre statut: objet d'analyse et outil d'ob­servation.

A quelles conditions un corpus photographique peut-il accompagner ou compléter l'étude d'une question sociale spécifique? C'est l'enjeu de la «sociologie visuelle •• et le préalable à toute utilisation de la pho­tographie en éducation et en formation.

L'image photographique, dans ses usages publics et privés, est deve­nue naturelle à notre environnement. Moyen d'expression, ambigu et minoritaire pour les photographes et dans les médias; mode de sociali­sation privé et majoritaire pour chacun, elle rythme depuis plus d' un siècle les étapes rituelles de l'existence individuelle et collective.

Dès lors, une pédagogie de l'image n'est-elle pas d'abord une forme de déconditionnement, un contre-apprentissage qui rétablissent l'image dans sa complexité, esthétique autant que sociologique, intégrant l'ex­périence subjective? Adopter ce préalable conduit à relativiser des pré­tentions à enseigner le «langage •• et la ,<lecture •• de l'image à partir d'une théorie.

Pierre-Henri Zoller Assistant: ReHé RickenmQlIn

R~- O<lobr.1995

La tradition figurative de l'art occi­dental s'est heurtée à cette nouvel­le «donne) interne au monde de l'image. Tout pédagogue intéressé par l'enseignement de l' image ne devrait pas négliger ces quelques évidences préalables.

Dès les années 1880, peintres et photographes vont s'aventurer sur le nouveau terrain du réalisme et du naturalisme, redéfini par la photographie.

L'écrivain et essayiste anglais John Berger a examiné avec acuité les fi­liations entre art et photographie: «Le temps qui existe à l'intérieur d'un dessin n'est pas uniforme. L'artiste consacre plus de temps à ce qu'il conSIdère comme impor­tant. .. le temps dans un dessin est arbitraire, alors que dans une pho­tographie tous les éléments qui la composen t ont la même part de durée, il ya égalité chimique entre les parties.»

Savoir être modeste

Nous avons pu observer dans nos propres enseignements relatifs à l'image (d. encadré) combien l'ad­dition des regards individuels sur une même photographie pouvait enrichir les processus d'apprentis­sages visuels. Dix personnes ne verront pas toutes la même chose, certaines seront sensibles à tel ou tel détail gue d'autres auront à pei­ne remarqué ... On apprend à lire

des photographies comme on ap­prend à lire des empreintes de pas ou des électrocardiogramme. Le langage que traite la photographie est celui des événements»

G. Berger).

Citons Suzanne Tanner, ensei­gnante à Genève et auteur avec A. Cavaleri, E. Meylan et l'auteur de ces lignes, d'un manuel sur les mé­dias et la pédagogie des images (Genève, DIP, 1990): .. Le champ d'études que nous avons choisi trouve sa cohérence dans un prin­cipe de base qui rend compte de la na ture des images analogiques (ressemblantes) dans l'ensemble

Références bibliographiques Cavaleri et al. (1990): Médias et pédagogie de l'image, DIP, Genève.

Berger J. et J. Mohr (1981): Ulle autre façoll de racollter, Maspero, Paris

Déclaratioll universelle des droits de l'homme et du citoyen, Paris, 1789

Hameline D. (1986): L'éducation, ses images, son propos, ESF eds, Paris.

Zoller P.-H. (1987): «Photographies et mouvements sociaux, une analyse de contenu en sociologie visuelle», Revue suisse de sociologie, volXm, No3.

R~ -O,'obr. 1995

des médias et permet d'en fonder l'analyse: il s'agit du principe de non-transparence.

Cela signifie que les images analo­giques ne sont pas de simples «fe­nêtres sur le monde», de simples «miroirs du réel». La photogra­phie, le cinéma, la télévision ne re­flètent pas fidèlement la réalité mais en construisent une représen­tation» (p. 28). Cet ouvrage réalisé par et pour des praticiens propose un certain nombre de pistes pour un cours de lecture de l'image, des exemples pratiques et une biblio­graphie raisonnée. Signalons, ce­pendant, que nous n'avons pas eu la hardiesse intellectuelle d'abor­der le monde vertigineux des nou­velles images généré par l'informa­tique.

Mais au fond, les «vieilles images» ne gardent-elles pas un grand inté­rêt pour l'enseignant et ses élèves, malgré les séductions de l'écran.

Pierre-Henri ZoUer avec la collaboration de

R. Rickenmann

Page 7: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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le photo-récit

«L'examen» au ~ de Leytron «Alors, on opte pour laquelle?»

- "POUT l'histoire d'amour, ... celle qui finit bien!»

- «D'accord, au lravail! Il nous faut des scénaristes, des dessinateurs, des photographes, des scriptes, des acteurs, des accessoiris tes, des as­sistants ... »

Une porte au sous-sol avec l'ins­cription Photo-Labo ... ça m'a mis la puce à l'oreille: et si on faisait de la photo noir-blanc avec les élèves? Mais oui, ouvrir les yeux, aiguiser le regard, personnaliser sa vision! Un coup de cœur soutenu par un coup de pouce et tout a démarré.

A vec les élèves d e 3c année du cours de travaux manuels option, nous avons, en 5 mois (45 minutes par semaine) réalisé de A à Z notre photo-récit «L'examen».

A u cours de français chaque élève a créé et imaginé une histoire. Au­cun sujet imposél une consigne toutefois: pas de récit se déroulant dans les m ers du Sud ou en fo rêt amazonienne ... budget oblige!

Une fois rédigé et corrigé, les récits ont été présentés au comité de lec­ture, puis soumis aux membres du jury littéraire pour passer enfin au vote démocratique et terminer par un résultat clair. Vainqueur: «L'examen» ... (histoire d'amour qui finit bien!)

Les scénaristes se sont aussitôt mis au travail. Leur rôle: découper l'histoire et la transformer en récit visuel. Les premières questions ont surgi. Qu'est ce qui est important?

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En combien de photos voulons­nous raconter l' histoire? Quels plans et cadrages utiliser pour donner un rytlune au récit? Que se passe-t-il au début? A la fin? Dans Tintin il y a du suspense au fond de chaque page ... et chez vous? Les discussions s'animent, les se­maines passent.. . (et des cours tombent!)

Pendant ce temps chaque élève prend 12 à 24 photos noir-blan c en sujet libre; juste pour s'exercer à observer, cadrer et cueillir l'image plutôt que de la voler, et p our en­suite s'émerveiller devant le mi­racle du papier sensible plongé dans le r évéla­teur!

Les scénaristes ayan t terminé leur travail, on respire. Aux des­sinateurs mainte­nant. En dessi­nant le réci t en détail, ils n ous ont permis d e ga­gner du temps lors d e la prise de vues.

Le casting la listes des acces­soires, la liste des lieux et le plan d e travail établi, le tour des pho­tographes et des scriptes était venu . Comme au cinéma on a crié «Moteur»! Ce fu­rent les meilleurs

moments: du regard inquiet des voisins en passant par la chambre d' hôpital et les vrais/ fau x baisers tout était prétexte à fou-rires, gags, bonne humeur. On avait de la joie et de la malice plein les yeux et le cœur.

Puis pendant que les uns tiraient les planches contacts (144 négatifs) les autres ont tapés les phylactères sur ordinateur. il a fallu ensuite ti­rer les 31 photos du récit, soigner la mise en page, coller les phylac­tères et s'occuper du «générique» . L'original terminé chaque élève a reçu une copie de qualité.

A l'heure d u bilan voici quelques ré­flexions d'élèves.

«Au début je Ile croyais pas que l'ail arriverait au bout, puis une fo is les

dessins terminés, j'ai repris coura­ge!»

«L'idée du photo-récit est très bonne, mais nous aurions dû choisir une histoire avec plus de persollnages» «Je trouve notre roman-photo super, surtout quand on pen­se que 110US avons tout fait, l'his toire. le texte, les pho­los ... C'était long, mais on est fier!» «Moi j'ai trouvé notre pho­to-récit bien, mais tout ce travail et ensuite ne pas le vendre, c'est bête!») «J'ai bien aimé, surtout l'ambiance, palfois c'était dur de se concentrer sur sou

rôle.» «C'était génial d'être la vedet­

te... maintenant beaucoup m'appellellt aussi jessie ... j'aime

bien!» «Le soleil, les ombres, le f lash,

c'était pas évident pour la prise de vues. Mais j'ai adoré.»)

Comme enseignant, je me garde le mot de la fi n: «C'était passionnant, sti­In ulant et valorisant.. . l'enseignement comme ... une histoire d'amour qui fi­nit bien !»

Photo-récits: exposition à l'ORDP

Ma nuela 11111rre enseignante au CO Letjtroll

Plusieurs collègues, de l'école enfantine au cycle d'orientation, ont réalisé un photo-récit avec leur classe. Ces travaux feront l'objet d'une exposition à l'ORDP à Sion, du 2 octobre au 2 décembre 1995.

Vous y découvrirez les travaux d e la classe enfantine de Marie-Christine Morand (Champéry), de la 3P de PIerrot Métrailler (Savièse), de la 4P de Jean-Paul Fai (Bouveret) et de la 3. du CO de Manuella Thurre (Ley­tron). Un cinquième photo-récit, réalisé par les participants à un cours donné à l'ORDP par le spécialiste mai­Son Jacques Dussex, sera également exposé.

R~-Octobr.199S 11 ·

Page 8: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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La~vidéo

Utiliser la caméra-vidéo, voici un moyen attractif de corres­pondre avec une classe. Pour

des enfants qui, souvent, se trou­vent devant l'écran de TV, c'est ici l'occasion de découvrir ce qui se passe derrière l' œil de la caméra.

Des préparations au projet final Vacances d 'été. C'est la rencontre avec un instituteur de la partie alé­manique du canton. Nous désirons réaliser un projet d ' échange lin­guistique qui datait du temps où nous étions encore étudiants à l'Ecole Normale de Fribourg où sections française et alémanique se côtoient. Nous décidons de prépa­fer cette correspondance afin de réaliser, en fin d'année scolaire, un séjour de deux jours avec les en­fants dans chacune de nos com­munes. Les écoliers, âgés de 10 ans environ, n ' ont que les premières bases de l'allemand ou du français. C'est normal qu'ils aient donc une certaine crainte d ' aller à la ren­contre de l'inconnu où l'on ne par­le pas sa langue maternelle. Il était nécessaire de faire notre maximum dans l'échange par correspondance pour créer un climat de confiance chez les enfants avant LA ren­contre.

Les dés sont jetés Début d 'année scolaire. Les dés sont jetés, les enfants et les parents sont partants. Nous commençons notre échange par écrit, par casset­te audio et par photo.

Mars, place au film Les enfants sentent la nécessité de mieux lTIontrer notre région avant

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l'arrivée de leurs camarades suisses-allemands. Nous décidons, à ce moment-là, de faire appel à la vidéo . Les enfants inventent un scénario et nous préparons le plan de montage. Ils imaginent arriver à l'école alors que le maître est ab-

sent. Ils partent alors à sa re­cherche et parcourent le village. C'est la façon de faire découvrir notre école, ses occupants et ses alentours. Chaque prise de vue a été préparée en classe et répétée avant le tournage.

La lettre vidéo en bref La correspondance par vidéo permet entre autres

- de faire de la vidéo un instrument collectif et familier d'expression et de communication.

- de remettre au goût du jour la correspondance scolaire en la vivi­fiant par un média séduisant et efficace. de créer un réseau entre jeunes et entre adultes chargés de l'éduca­tion.

- de pratiquer l'interdisciplinarité de manière attrayante.

La lettre vidéo pour qui?

Pour un destinataire: le correspondant. La lettre vidéo est une réalisa­tion motivée par le désir de communiquer avec un interlocuteur. TI ne s'agit pas de produire pour un vaste et mythique public comme lors­qu'on tourne un film. TI faut entrer en contact avec un partenaire qui, à son tour sera en position de producteur-énonciateur. Ce destinataire peut être unique ou multiple.

La lettre vidéo pour quoi?

Elle sert à faire circuler de l'information concernant les jeunes. Le mes­sage doit être élaboré par et pour eux. Quelques pistes: - travailler sur la vie quotidienne. Cela permet de reserrer le champ,

de produire des images riches de détails et de précisions, de laisser une place à la subjectivité.

- partir d'une préoccupation forte qui anime le groupe à ancrer sur des événements réels vécus par les participants.

- partir d'un fait médiatique, télévisuel, cinématographique, théâtral, littéraire qui assure un lien à partir duquel les deux groupes de jeunes pourront «se parler pour de vrai». travailler sur des thèmes actuels: fêtes traditionnelles, jeux de l'en­fance, contes, cuisine, traditions orales ...

Source: Les cahiers du CRAVE, No 4, septembre 93.

R.;;".~ -Odobre 1995

Peu de moyens, juste un peu d'organisation

Ce travail a permis de travailler l'expression écrite, le français en général, ainsi que tout notre maigre voca­bulaire d' allemand car le film était dans cette langue! Durant le tournage, certains élèves travaillaient en classe individuellement ou par groupes tandis que les autres tournaient. Le maître tenait la caméra pour évi­ter toute mauvaise surprise. Il a fallu avertir certaines personnes car leur intervention dans le film était né­cessaire (pas facile non plus pour des adultes de s'ex­primer en allemand, a-t-on remarqué).

C'était chouette

L'expérience a été très enrichissante car les enfants se sont montrés intéressés et motîvés. C'était aussi une façon d ' apprendre l'allemand ou de répéter les connaissances encore peu assimilées. Les élèves ont pu mesurer leurs talents d 'acteurs ou de réalisateurs d' un programme TV. Cela leur a permis de passer d'un état passif (lorsqu'ils sont devant leur poste) à un état actif.

R~ -Odobre 1995

N.Biland Enseignant, Broc

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Destinée aux enseignants de langues, cette formation permet d'enseigner selon la méthode du Dr Lozanov et de créer ses propres supports de cours.

La suggestopédie et ses subtil ités font t'objet de 5 stages de 2 jours, du 23 février au 9 novembre 96 à Martigny. Délai d'inscription: 30 novembre 95. Renseignements: Mme Dayer ou Mme Dirac Ecole-club de Martigny Tél. 026 22 72 71

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Page 9: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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Le reportage radio - quelques repères essentiels

- Bien identifier le public cible pour lequel le reportage est pré­vu. Le minutage est chose essen­tielle en radio. Quelle est la durée qui vous est impartie: 2 minutes 50 secondes (oui",,) 30 minutes, 1 heure? La durée détermine un style, un rythme: journaux d'information, quart d 'heure d'animation (Magellan par exemple), flashs d ' informa­tion.

- A partir de ces données, vous construisez le reportage.

- Un reportage se prépare, dans la mesure du possible, à partir d ' informations les plus com­plètes concernant le sujet. Infor­mations à réunir soit sous forme de documentation écrite, si elle existe, soit par les contacts dé­coulant d'une pré-enquête. Un contact amène un autre contact... et le réseau se créée.

- Dégager les points forts, les lignes essentielles, les pôles de

Un reportage radio,ça se prépare.

contradiction, de friction. Les pour, les contre. Digérez le tout. Faites une synthèse et surtout faites-vous une opinion. Mais gardez l'oreille en alerte: un re­portage intéressant est fait de nuances. L'objectivité, impos­sible à réaliser, est néanmoins, selon l'éthique journalistique, un but. Là encore, mesurez la li­berté qui est la vôtre, selon la destination et la nature de l'en­quête.

- Préparez une série de questions, simplement pour éclaircir une fois de plus vos idées, et exami­ner si vous allez bien traiter tous les aspects de la question. Choi­sissez vos invités en fonction de l'objectif fixé.

- Le travail sur papier ou dans votre esprit est terminé. Reste à passer à la pratique. Là, en gé­néral rien ne se passe «vrai­ment» comme prévu. Certains intervenants sur lesquels vous comptiez s' expriment mat

En général, rien ne se passe(omme prévu.

d'autres sortiront des arguments auxquels il faudra vous adapter. A ce propos, si vous jugez que les réponses sont incompréhen­sibles, mal formulées, n'hésitez pas, dites-le avec tact et repre­nez (une fois, deux fois s'il le faut) en mettant les personnes en confiance. Un manque d'au­dace ou de poigne risque de vous coûter cher. Si à la réécou­te! l'interview est «indiffusable»! le résultat final peut en souffrir.

- Si de nouvelles pistes apparais­sent, suivez-les. Si d!autres points de vue vous semblent in­téressa nts, reflétez-les. Un re­portage bien préparé n' est pas clos, au contraire.

- Reste le montage, l'emballage, les textes de présentation, la conclusion et vos doutes ..

Anne de Castello

Journaliste à la Radio et à la TV Suisse romande

Pour une éducation aux médias

«En créant des formes de langage qui se démarquent de la civilisa­tion de l'écriture, les médias exer­cent un impact sur la perception du réel! donc sur la construction de la pensée»

Cela implique tout naturellement un processus global d ' initiation à la communication médiatisée; il devrait commencer chez l'enfant, avant la scolarité obligatoire et se poursuivre tout au long de sa vie d 'adulte.

R~ -Od.bre 1995

Il Y a plus de dix ans, Pierre Schaeffer constatait déjà la difficile rencontre entre deux perceptions du monde. «Pour Y école, les mé­dias de masse étaient un corps étranger, mais aussi un corps constitué, ressenti comme une concurrence. D'où cette longue pé­riode de refus, jusqu'à négliger l'existence des nlédias et! en tous cas Jeur refuser tout dignité cultu­relle» (cf. Pierre Schaeffer «Médias de masse» l'Ecole entre Descartes et Mc Luhan in l'Education aux médias 1984.)

Aujourd'hui, les médias eux­mêmes ont entrepris de s'interro­ger su r leur fonctionnement, leur déontologie et leur impact. Cer­tains dérapages, désormais, font date. Timisoara, la guerre du Gol­fe, J'utilisation des médias par des organisations comme Green Peace la dernière provocation de Patrick Sébastien sur TF1, il n'est pas de jour où les médias ne créent pas l'événement. A l'évidence les en­seignants et leurs élèves ont besoin d' une démarche cohérente d'ap­prentissage au décodage des sons, des images pour donner un sens personnel aux messages reçus et distinguer le réel de ses représen­tations.

Sur le plan théorique, le Groupe de travail romand et tessinois pour l'audiovisuel à l'école (GRAVE) a émis une liste de recomnlanda­tians sur la nécessité d'une éduca­tion aux médias à l'école. Edité par l'Institut romand de recherche pé­dagogique à Neuchâtel «Education aux médias» (coll. Ouverture dé­cembre 1994), plaide pour la prise en compte d' un tel apprentissage dans toutes les disciplines et tous les champs de connaissances des programmes scolaires.

POur ceux qui douteraient encore, se référer au cahier spécial du Monde Diplomatique d'août 1995: «Médias et contrôle des esprits».

Marie-Jasée Broggi

R~ -Od.br. 1995

~ : ... JM W,~ W .\l.E

L'ouïe un sens oublié

La radio incite aux voyages inté­rieurs. Chaque auditeur est pro­ducteur d'images, créateur d'uni­vers intimes qui se croisent avec ceux de l'autre. Une richesse qui alimente la communication, déve­loppe la sensibilité et nous ouvre des perspectives étonnantes sur notre vie quotidienne.

Chaque jour votre oreille vous offre une symphonie familière. Vous avez à peine ouvert l' œil que vo tre radio-réveil vous jette dans le bain sans ménagement. Le mar­tèlement des informations précède le ruissellement de la douche. Tout à l'heure, ce sera le glouglou final de la cafetière, le zonzon du rasoir électrique, le vacarme de la brosse à dent. Le miaulement du chat af­famé vous précise que le temps passe" Frôlement de l'imper qu'on enfile. Vite . La clé tourne dans la serrure. Bruits de pas. Une porte qui claque. Fin du géné­rique. Début ordinaire d'une jour­née ordinaire.

Dedans . Dehors. Nuisance suprê­me, ennemi public numéro unI ve­dette au hit parade des pollutions, le bruit est partout. Notre milieu sonore est truffé de repères, de si­gnatUl'es qui rythmes le temps, dé­limitent l'espace, nous avertissent d'un danger". Et pourtant «on est en train de conditionner les gens à ne plus percevoir le bruit comme une nuisance. Et de le réduire à un paramètre unique», constate Loïc Hamayon, urbaniste et acousticien et professeur à l'université de Paris VI.

Pour Pascal Amphoux acousticien et professeur à l'Institut de re­cherche sur l'environnement consh'uit (IREC) qui dépend de l'Ecole d'architecture de Lausanne le bruit n'est pas un mal en soi, tout dépend du contexte dans le-

quel on l'entend. On peut dormir sur ses deux oreilles à proximité d'une gare et souffrir d' insomnie à cause d'un robinet qui fuit...

Le monde des bruits c'est formi­dable, à condition d'en connaître la grammaire. Pour les auditeurs de Magellan, Pascal Amphoux a choi­si d e décliner quelques thèmes in­dispensables à une meilleure ap­proche de nos paysages sonores. En cinq émissions (prochainement disponibles à l'ORDP), il tisse une Toile de sons, thème générique de la série. Il parcourt la rue qui parle (V / V) nous emmène à la gare (IV / V), place son micro côté cour, côté jardin (III / V) affine notre per­ception d e la prise de son en pas­sant du statique au dynamique (II/V) et commence sa démonstra­tion du dehors au dedans (I/V) par l'opposition son mat i réverbé­rant.

Chaque émission de cette série conçue par Sarah Dirren et Bruno Séribat s'articule autour d' une sé­quence sonore. Monsieur Oreille, Pascal Amphoux raconte et ex­plique, exemple à l'appui, ce qu'il a entendu. En guise d'application, une séquence ludique pour clore en beauté.

L'oreille, un sens oublié? Chaque jour à 09h15 sur Espace 2, Magel­lan fait mentir cette idée reçue.

Marie-Jasée Braggi

Productrice Magellall Déléguée pédagogique

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Page 10: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

MOYENS DIDAGIQUES

ADHO, un ieu pour parler aux ados

L, adolescent désire être

entendu. Il n'est pour­tant pas toujours facile

de communiquer avec lui, d 'entrer en ctialogue, d 'é­couter et de répondre, sim­plement, sans faux-fuyant. Pour aider parents et édu­cateurs, l'enseignante et psychopédagogue vaudoise Martine Bavay a édité deux jeux: Famille-Atout (voir Résonances de février 95) et ADHO.

ADHO est un jeu de corn· munication et de création mais aussi un support de discussion. Il utilise nos ca­pacités projectives, avec pour originalité, des dessins et des mots d ' adolescents pOUI refléter des probléma­tiques d 'adolescents.

Le jeu se présente sous la forme d' un coffret conte­nant 128 cartes-mots e t 64 cartes-images. Enes sont ae­corn pagnées d'une brochure explicative qui fournit des pistes et suggestions pour leur utilisation. Car ADHO peut être utilisé de mul­tiples manières. Seule obli­gation: le respect de quel­ques règles essentielles. La première demande le res­pect de la vie privée. Autre­ment dit, si une carte gêne le joueur, i1 peut J'échanger, sans explications. De plus, chaque joueur reçoit une carte «jardin secret» qu'il peut utiliser chaque fois qu' il le désire. Deuxième respect: celui du rythme et de l'individualité de cha­cun.

On n' interrompra pas un joueur et on lui perm e t t r a de voir et lire une image à sa façon. Dernier point im­portant: il n'y a pas de bon­ne réponse. C'est à chacun de découvrir les sens cachés qu ' une image évoque. Le meneur de jeu s'engagera à faire respecter ces règles e t devra accepter de donner et de recevoir dans les échanges.

On peut se procurer le jeu ADHO, réalisé par Martine­Danièle Bavay et illustré par Bénédicte Thiémard, à l'adres­se suivante: Martine-D. Bovay, Avenue de Milan 14, 1007 Lausanne. Prix: 50 francs (+ participa­tion aux frais de port et d'em­ballage).

c.te-iuge.

Une manière de jouer

Histoire autour d' un thème L'animateur définit un thème à aborder (drogue, sexualité, vie, adolescence .. . ) et définit un sens de rotation. Le premier joueur tire une carte­image et une carte-mot et laisse aller son imagi­nation à partir des deux cartes et du thème choi­si. Le joueur suivant procède à un nouveau tirage et enchaîne l'histoire. L'animateur est un jouew- comme un autre. Il n' intervient que pour faire respecter les règles fondamentales et tirer ses cartes.

Des exemples de cartes-mots

trouble, «frime», grandir, parler, danser, amour, vacances, mûrir, jalousie, parents, télévision, «fringues», filles, conflits, sport, délinquance ..

R~ -O"obrel995

RECHERCHE

Le duo pédagogique: une réalité multiforme

La majorité des duo s pédagogi­ques opte pour la spécialisation. Mais quelle que soit la formule choisie, la concer­tation reste la clé de la réussite du duo pédagogique_

Quelles sont les pratiques actuelles de l'enseignement à mi-temps à l'école primai­re dans les différents can­tons romands ? Comment cette forme d ' organisation de l'enseignement est-elle pratiquée, en particulier, dans les écoles primaires francophones du canton de Fribourg et comment est­elle perçue par les institutri­ces concernées? Trois cher­cheurs de l'Institut de pédagogie de l'Université de Fribourg - Abdeljalil Ak­kari, Raymond Clavel et Co­rinne Gilliod - ont effectué une enquête à ce sujet.

La situation en Suisse romande

A partir de recherches do­cumentaires, les auteurs présentent d 'abord un aper­çu de l'organisation de l'en­seignement à mi-temps en Romandie. La diversité des appellations (enseignement ~. mi-temps ou à temps par­tel, duo pédagogique, en-

R~. Octobre 1995

seignement partagé) reflète la diversité des pratiques. Ainsi, dans certains ca ntons la responsabilité de la classe est partagée par les deux enseignants, tandis que dans d'autres, un ensei­gnant est titulaire et l'autre le seconde. On trouve aussi une grande diversité dans la répartition hebdomadaire du temps de travail (présen­ce tous les jours, quelques jours par semaine, une se­maine sur deux, voire W1 se­mestre sur deux) ainsi que dans la répartition des dis­ciplines.

En Suisse romande, la possi­bilité d'enseigner à mi­temps à l'école primaire a été introduite au cours des années 1970. Dans certains cantons, cela a constitué un moyen de lu tter contre le chômage, à une époque où il y avait pléthore d'en­seignants primaires, tandis que dans d'autres, cette me­sure a permis de répondre aux demandes de nombreux enseignants qui souhai­taient travailler à mi-temps pour s'occuper de leur fa­mîlle ou reprendre des études.

L'expérience fribourgeoise

Dans la deuxième partie de leur rapport, les auteurs présentent les résultats d'une enquête écrite qu' ils ont effectuée auprès de toutes les enseignantes (il s'agit en effet presque uni­quement d~ femmes) tra­vaillant à mi-temps dans les degrés inférieurs de l'école primaire francophone du

canton de Fribourg. Parmi les quelque 40 institutrices ayant répondu au question­naire, plus de la moitié en­seigne en lr, un qual't en 2P et un petit quart dans des classes à deux ou trois de­grés. La majorité des ensei­gnantes a travaillé au moins quatre ans à plein temps avant d ' enseigner à temps partiel. La répartition des horaires de travail varie fo.rtement selon les tan­dems; toutefois, ]a formule la plus souvent adoptée est celle qui permet d 'avoir une journée d'absence chaque semaine. Pour ce qui est de l'enseignement des discipli­nes scolaires, la majorité des institutrices a choisi l'option «spécialiste», chacune as­surant l'une des deux branches principales que sont les mathématiques et le français et se répartissant également les autres ensei-

La concertation 85tla clé

gnements; une minorité a choisi l'option «généraliste)), où chacune enseigne l'en­semble des disciplines.

Indispensable concertatian

Les institutrices évoquent les avantages et in­convénients des deux for­mules, tant du point de vue pédagogique qu 'organisa­tionnel. Si les modalités de concertation adoptées diffè­rent selon les tandems, la majorité des institutrices in­sis te sur le caractère indis­pensable de ce travail de concertation.

La diversité des pratiques adoptées par les institu­trices ayant participé à cette enquête indique qu'aucune solution convient à toutes les situations. Les auteurs estiment dès lors qu ' il ne faudrait pas imposer un mode de travail trop rigide, mais plutôt favoriser l'adé­quation entre les modalités d'organisation d'une part et les contraintes matérielles et pédagogiques d'autre part. Ils précisent également que 1'enquête effectuée ne per­met pas de conclure de ma­nière définitive quant à la pertinence pédagogique de l'un ou l'autre des divers modes d 'organisation du travail adoptés, et qu'une recherche plus étendue de­vrait pouvoir être menée pour analyser en détail les effets du partage de l' ensei­gnement sur les élèves.

Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation.

Réf. No 94:084

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Page 11: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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RECHERCHE

L'éducation à l'environnement à l'école

Enseigner l'envi­ronnement, ce n'est pas endoctriner; il convient plutôt d'encourager les élèves à explorer les problèmes et à rechercher les solu­tions. Sous ce titre d'éducation à l'environnement à l'école, 18 pays membres de l'OCDE ont mené un projet commun, auquel la Suisse a également participé. En ef­fet, 26 en seignant-e-s de tous les degrés scolaiJ:es et appartenant aux quatre ré­gions de la CDIP ont tra­vaillé pendant deux ans avec des experts sur ce su­jet. L. rapport final, rédigé par Regula Kyburz (respon­sable du projet), François Gingin et Urs Kunz donne un éclairage impressionnant sur les expériences faites par les enseignant-e-s, les élèves et les parents. Un do­cument supplémentaire rend compte des différentes expériences menées dans le cadre de l'enseignement.

Le but de ce projet était d 'analyser les conditions sur le plan de l'organisation scolaire, les points de vue personnels et professionneJs des enseignant-e-s ainsi que les questions relatives au contenu de l'éducation à l'environnement, afin d'en tirer des conclusions pour la diffusion de cet enseigne­ment. Les enseignant-e-s ont développé des projets,

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les ont mis en œuvre et ont évalué l'enseignement et ses effe ts dans le cadre d'une recherche-action. Leur tra­vail a été accompagné par des conseils d'experts et des échanges d'expériences. Le groupe de projet a réuni et mis en forme les expé­riences faites par les ensei­gnant-e-s, a insi que les do­cuments ayant servi de base aux projets menés, afin de pouvoir les transmettre à d'autres enseignant-e-s inté­ressés. L' OCDE pour sa part a rédigé une synthèse sur la base de l'ensemble des rap­ports en provenance des différents pays, dont la pu­blication est prévue pour le milieu de l'année 1995.

Pas seulement apprendre à trier

Le point de départ des diffé­rents projets a été constitué par l'environnement immé­diat des élèves, qui ont ainsi pu se baser sur leurs ques­tions et expériences quoti­diennes. Cette approche a immédiatement éveillé l'in­térêt des enfants. Une expérience importante faite au cours de ce projet a été celle de la peur et des résis~ tances, apparentes ou la­tentes. Une information lar­gement diffusée auprès des parents et des autorités, ain­si que des échanges fré­quents entre membres du corps enseignant ont permis d'atténuer ces craintes. Il s'est avéré que, du côté des enseignant-e-s, point n'est besoin de disposer de connaissances spécifiques ou d' être particulièrement proche de la nature; ce qui

importe avant tout, c'est l'intérêt et la volonté de s'impliquer dans des ques­tions ayant trait à l'environ­nement.

Malentendus dissipés Certains malentendus rela­tifs à l'orientation de l'édu­cation à l'environnement ont pu être dissipés. il ne s'agit pas d' endoctriner les enfants, de les inonder d' informations et de don­nées relatives à la situation de J'environnement ou en­COTe de les «dresser» à un comportement respectueux de l'environnement. Bien plus, il s'agit de renforcer leur sensibilité à l'environ­nement, de les encourager à explorer les problèmes de leur environnement naturel

et social et à rechercher en­semble des solutions à ces problèmes. Quelques inti­tulés de projets parmi d'autres: «Le chemin de l'école», «La haie comme biotope»), «Savourer - renon­cer», «Mon lieu de domicile se transforme». Le travail sur ces projets est interdisci­plinaire et requiert quelques aménagements sur le p lan de }' organisation scolaire, pour permettre des ensei­gnements par blocs, des mo­ments de préparation et de bilan communs, ainsi que des contacts avec le «(monde extérieur».

Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation.

Réf No 94:055

Professeurs surchargés Bon nombre d'enseignants du secondaire supérieur esti­ment qu'ils se dépensent sans compter pOUI leur tâche. Beaucoup assurent qu'ils n'oublient jamais leur métier. Mais si c'était à refaire, les trois quarts d'entre eux choisi­raient la même profession. Ce sont là quelques-unes des conclusions d'une enquête menée à Bâle-Ville par des so­ciologues de l'Université de Bâle mandatés paf l'Associa­tion du personnel enseignant du canton.

Près de la moitié des professeurs interrogés assurent ne pas avoir assez de loisirs pour récupérer; aussi, trois en­seignants sur dix ont-ils opté pour un emploi à temps partiel. Pour un poste à plein-temps, ils estiment leur temps de travail moyen à 2700 heures par an, ce qui re­présente plus de sept heures par jour, week-end et va­cances compris. Selon les professeurs, ce sont surtout les tâches à accomplir hors de ]a classe qui expliquent cette surcharge: préparations, corrections, mais aussi ren­contres avec les collègues et les parents, préparations des voyages d'étude et de classes vertes ... A cela s'ajoute le perfectionnement individuel ou organisé.

(Source: jOl/rnal de Gmève et Gazelle de Lal/sanne, 30.08.95).

R~- Octobre 1995

Le dragon de Towal

Et si vous emmeniez vos élèves en promenade d'éco­le dans un camp de réfugiés sahraouis ? C'es t pourtant

possible grâce au magni­fique ouvrage intitulé Le dragon de Tawal publié aux Editions Couleurs sable. Ecrit par Christiane Perre­gaux et superbement illu s­tré pal' des enfants sah­raouis nés dans les camps de réfugiés, ce livre d'une trentaine de pages 5" adresse à des gens de leur âge. Il leur raconte une journée de TawaJ1 un petit garçon qui pourrait être n' importe le­quel d'entre eux.

Avec poésie et simplicité, l'auteure nous montre que Tawal a bien des points communs avec tous les en­fants du monde. Ses rêves, ses jeux, ses désirs, ses be­soins ne sont pas différents de ceux de nos élèves. Mais les différences sont tout aus­si nombreuses: les habi-

R~ -Octobre 1995

LIVRES

tudes de vie, les relations entre enfants et adultes, le rapport aux objets ou à la nourriture, l'école .. Tawal ne rejoindra jamais nos classes; en effet, ces an­ciens nomades chassés de leur pays par l'invasion ma­rocaine, ont un sens de la communauté particulière­ment aiguisé et désirent re­tourner vivre chez eux, en-

semble, au Sahara occi­dental. Mais nos classes ac­cueillent d 'autres réfugiés, des Somaliens, par exemple, dont le mode de vie présen­te des simi litudes avec celui de Tawal. Et même si ce n'est pas le cas, J'histoire du petit Sahraoui permettra de réfléchir en classe aux pro­fonds changements qu'im­plique tout exil. Deux pages d'explications sur le pays, les camps de réfugiés, et di­vers éléments du mode de vie permettent de prolonger la discussion.

011 peut se procurer Le dragon de Tawal en écrivant à Chris­tiane Perregaux, rue des Bas­tions 16, 1205 Genève. Prix: 20 francs + port. L'ouvrage est édité en 4 langues (français, al­lemand, espagnol et anglais).

Guide des manchots Pour la première fois paraît en français un guide des manchots. Les dix-sept es­pèces sOnt répertoriées et décrites dans un très beau livre paru chez Delachaux et Niestlé. Description, re­production, élevage des jeunes, alimentation, morta­lité, distribution, popula­tion : tous les paramètres principaux son t exprimés dans un langage clair et ac­cessible. Ces données sont précédées par un chapitre

résumant les données géné­rales concernant les ori­gines, l'évolution et la biolo­gie de ces attachants oiseaux. Les rapports entre les manchots et les hommes sont également analysés en fin d 'ouvrage. De nom­breuses photos couleurs, dessins et cartes rendent ce guide très agréable à consulter. Guide des manchots, Rémy Marion, Delachaux et Niestlé, Lal/sanne-Paris (1995).

Tout sur les mammouths Tout, tout, tout, vous saurez tout sur les mammouths grâce à la magnifique et luxueuse encyclopédie qui vient de paraitre chez Dela­chaux et Niestlé. A l' heure où les animaux préhisto~

riquesl dinosaures en tête, ont la cote chez les enfants, leurs copains mammouths ne manqueront pas de les captiver.

Richement illustré par des cartes, photos et dessins, cet ouvrage très fouillé de quelque cent soixante pages s'adresse aussi aux adultes. Des origines à leur extinc­tion, les mammouths dévoi­lent tous leurs secrets. Les interactions avec les hommes préhistoriques sont mises en lumière. Un cha­pitre final explique au lec­teur comment les mœurs des mammouths, leur habi­tat ou le climat de l'époque ont pu être reconstitué à la

suite des découvertes d' os­sements e t autres fossiles. On y découvre en bref la pa­léontologie, une science de haute technologie.

L'ellcyclopédie complète des mammouths constituera un auxiliaire précieux pour tous ceux qui abordent en classe la préhistoire.

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Page 12: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

Una·

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Si le

Sauterelles, criquets

et grillons Vous voulez tout savoir des sauterelles, criquets et gri llons d'Europe occidenta­le. Il faut alors vous procu­rer le guide que les Editions Delachaux e t Niestlé vien­nent de publier.

Le Guide des sauterelles, cri· quets et grillons d'Europe occi­dentale est un ouvrage très documenté e t technique. Une cinquantaine de pages de généralités vous permet­tront de tout savoir sur les orthoptères, de la morpho­logie à la stridulation en passant par les mues ou la reproduction. Deux clés de détermination, par carac­tères morphologiques et par s tridulations, permettent aux lecteurs d'identifier chaque sorte de sauterelles, criquets ou grillons. Des es­pèces décrites dans le détail sur quelque trois cents pages.

Cet ouvrage de référence est difficilement utilisable par de jeunes enfants. Il trouve-

Guide des

Sauterelles GrilionselCriquets

d'Europe occKientaJe

LIVRES

ra néanmoins sa place dans une bibliothèque de classe ou d'école.

Dans la même série, Dela­chaux et Niestlé vient égaIe­ment de publier un guide des Poissons des Récifs co­ralliens. Plus de deux mille espèces figurent dans cet ouvrage de quatre cents pages. Le texte en donne la description, la distribution et l' habitat. TI décrit les meilleures moments et les lieux où l'on peut les obser-

ver le plus aisément. Les ca­ractères déterminants de l'espèce sont mis en éviden­ce sur chaque planche.

Guide des sauterelles, criquets et grillons d'Europe occidenta­le, H. Be/lmolln - G. Luquet, Editions De/nchoux et Niestlé,

lAusanne-Paris (1995)

Guide des Poissons des récifs coralliens, E. Ueske - R.F. Myers, Editiolls Delacltaux et Niestlé, Lausanne-Paris (1995).

«Korczak, un enfant comme toi» La vie de Korczak, racontée aux enfants mais aussi aux adultes, peut-elle s'apparen­ter à un conte de fées? Oui, si l'on accepte que les SOr ­

cières gagnent parfois.

Avec «Korczak, III! enfant comme toi», paru aux Édi­tions du Tricorne, le péda­gogue Polonais devient le héros de sa propre histoire, celle de sa vie, celle de son œuvre. L'auteure, Marjie Wawrzyniak, réussit à faire de cette biographie tout à la fois un ouvrage didactique, une livre d 'aventure, un IDanuel d'histoire ... Dès le milieu de la scolarité pri­maire, les enfants seront en mesure de goûter à la lectu­re de ce livre. li servira, pour les enseignants et pa­rents, de point de départ de nombreux sujets d'étude ou de discussion: tolérance, histoire du nazisme, antisé­mitisme ou formes de péda­gogies.

Mais en ne sombrant pas dans un langage infantili­sant - le vocabulaire nécessi­tera quelques explications pOUI les plus jeunes - «Korc­zak, lIll enfaltt comme toi»

vise aussi un public d'adultes. Sa lecture ne manquera pas de donner l'envie d'en savoir plus sur cet «homme pétri de talents, rayonnant d'humanité, dans sa puissance, ses faiblesses et son génie».

«Korczak, un enfant comme toi» bénéficie de l'apport de magnifiques illustrations, œuvres de Sabine Mounir qui, comme l'écrit l'auteure en qua trième de couverture, «apporteraient à eHes seules, aux lecteurs sen­sibles, le message de coura­ge, d'espoir et de tolérance qui fut celui du Docteur Korczak».

«Korczak, un enfa nt comme toi», Mmjie Wawrzyniak, Édi­tions du Tricorne (1994)

Les mille et

une nuits

Réunir les trois contes les plus connus des Mille et une nuits, les illustrer avec gaîté et bon goût, et les édi­ter dans un album de luxe: les Editions Mondo vien­nent d'accomplir ces trois bonnes actions. Résultat: un ouvrage qui enchantera pe­tits et grands qui retrouve­ront avec plaisir Ali Baba, Aladin et Sindbad le marin.

Nous placerons un seul bé­mol pour tempérer notre enthousiasme; la taille des caractères rebutera les lec­teUIs les moins aguerris. Pa­rents et éducateurs pour­ront toujours leur faire la lecture ...

Les mille et une l1uits, Editions Monda. Prix: Fr. 17.50 + 300 points (ou Fr. 33.- sans les points) auprès des Editions Mondo, 1800 Vevey. Cet ou­vrage est disponible dans les li­brairies au prix sans les poil1ts.

R~ -Odobre 1995

LES PAGES D/ÉDUCATION 2000 -----

Le défi qualitatif

La tentation est grande, lorsqu'on parle d'école, de ne saisir cet objet que

du seul point de vue de sa REFORME (qu'il s'agisse de réforme de programmes, d'objectifs, de plans-cadres, de structures, de moyens di­dactiques, de statuts, de for­mations etc.). On ne l'envi­sage souvent que mutante, comme l'eau dont on ne percevrait que le cours, im­prévisible, fuyant, insaisis­sable. Au nom de ce qui «pourrait être» on s'affran­chit de devoir discourir sur ce qu'elle est ou sur ce qu'elle doit être. Un vague conditionnel permet toutes les audaces, toutes les pro­jections; il dispense d' un consensus à trouver sur une mission ancrée en des zones intemporelles et durables. «Education 2000» entend prendre le pouls présent avant de proposer d'éven­tuels remèdes.

En fait, pour reprendre la typologie proposée par J.-c. Milner, parler d'école, c'.est parler de quatre éléments:

- des savoirs

- des savoirs transmissibles

- des spécialistes chargés de transmettre des savoirs

- d' une institution recon­nue, chargée de mettre en présence, de manière ré­glée, les spécialistes qui transmettent et les sujets à qui l'on transmet.

Les quatre composantes Sont étroitement liées, de t~ll e manière que nier l'une c ~st éroder l'autre pour tnleux faire disparaître l'en-

R~ -Octobre 1995

semble. L'école meurt lors­qu'on s'ingénie, pour des raisons louables ou non, à vouloir annuler J'importan­ce d'un de ces quatre élé­ments. On peut certes ajou­ter d'autres déterminations à ces quatre essentielles; on peut, par exemple, souhai­ter que l'école rende heu­reux, libre, qu'elle contribue à la bonne santé physique ou mentale, qu 'elle appren­ne à décrypter la télévision ou à utiliser l'ordinateur etc, à la condition de dire qu' il s'agit de fins secondes, de visées additionnelles.

il faut toujours nommer, c.lasser, définir les savoirs qu'on veut voir transmettre. Il convient d'établir des priorités, d 'afficher les cou­leurs; c'est là question d'honnêteté, de transparen­ce et de stratégie. Cela im­plique, au sens large, des choix politiques - toute so­ciété ne privilégiant pas for­cément les mêmes axes se­lon les rapports qu'elle entretient avec la science, la technique, les religions, l'histoire. Mais dire qu ' il n'y a pas de savoir est absurde.

Certes il y a beaucoup de savoirs qui se transmettent aiHeurs qu'à l'école, mais il en est d'autres (fonctionne­ment de la langue maternel­le, mathématique, physique, histoire, philosophie ... ) qui ne se transmettraient guère, ou de manière extrêmement partielle et partiale, si l'éco­le n'existait pas. Tout ne doit pas forcément être transmis. Tout ne doit pas nécessairement l'être par l'école.

Ce n' est pas forcément ré­ducteur ou dépréciatif que de faire de l'école un des lieux équitables - puisque tout le monde y a accès - où les savoirs se proposent comme champs à conquérir et espaces où fonder ses libres choix ultérieurs.

Analyser ces exigences sous l'angle prioritaires de la QUALITE, c'est risquer la question «est-ce que ce pourrait être mieux ?» SUl'

un territoire suffisamment vaste pour recouvrir la mis­sion, les objectifs, les pro­grammes, le statut et la for­mation des enseignants, la place des élèves et le profil des classes, les structures, les filières, l'atmosphère d'étude, l'évaluation, les moyens d'enseignements etc.

Balbutiements oiseux que tout cela? - Je ne le crois pas. Un exemple pourrait

l'illustrer: la loi de juillet 1962 sur l'instruction pu­blique donne pour mission à l'école de «seconder la fa­mille dans ses tâches d'ins· truction et d'éducation de la jeunesse». Il est loisible d'es­timer que si les voies d ' ac­cès à l'instruction se sont considérablement dévelop­pées et multipliées ces tren­te dernières années, les structures sociales nanties d ' une fonction éducative (familJes, églises, armée ... ), se sont réduites d'autant. Peut-on réellement conju­guer <ânstruire» et «édu­quen~ comme autrefois ou doit-on soupeser lew's rayonnements respectifs à J'école?

Education 2000 pécherait à n'y point réfléchir.

jean-François Lovey

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Page 13: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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Les 28 et 29 août 1995, p lus de 150 persOImes se sont réunies dans les lo­

caux de l'Ecole cantonale d 'ag riculture pour la mise en chantier du projet Educa­tion 2000. A près que le chef du OIP ait rappelé les objec­tifs de l'entreprise et exhor­té chacun à y entrer avec dé­termination, les travaux pratiques d ébutèrent .

Ces d eux journées furent consacrées, d'une part à des tr avaux de groupe sur les sep t d omaines traités par Education 2000, d' autre part à une série d e causeries in­troductives proposées par les experts qui accompagne­ront le projet jusqu' à son terme.

Ambiance studieuse donc, à l'Ecole d ' agriculture; mais ambiance chaleureuse aussi: échanges actifs entre cher­cheurs et praticiens, entre parents, enseignants, res­ponsables politiques.

Nos hôtes de Châteauneuf se sont appliqués, et avec beaucoup de succès, à tem­pérer la nécessaire rigueur d u travail par un accueil

Micro-trottoir à Châteauneuf

sympathique et. .. savoureux dont nous lelU' savons gré.

Nous avons profité des pauses-café pa lU' interpeller et interroger quelques parti­cipants. Voici la trans.crip­tion, aussi fid èle que pos­sible, de ce micro-trottoir.

Eric Fumeaux

Plus de responsabilités, mois •••

« Je trouve que le débat a été placé d'emblée à un ni­veau très élevé. S' agissant de la formation, c' est une condition cad re nécessaire; mais elle n'était pas acquise d 'avance. Les participants ont été sensibles à cette qua­li té, me semble- t-il; en tout cas, leur a ttention était re­marquable

« Il m' es t difficile de vous d onner en quelques mots une appréciation sur notre

système d 'éducation. Mais, pour ne pas me dérober, je dirai ceci: qu ' il est proba­blement trop centralisé. Je souhaiterais, quant à moi, que l'on donne aux direc­tions d'écoles p lus de res­ponsabilités dans la gestion des ressources humaines et financières.

« Cela permettrait à la fo is une gestion plus fine de ces ressources, et une meilleure adaptation de l'école au ter­rain. On aurait un manage­ment souple et rapide qui nous permettrait d e réagir aux phénomènes sociaux ou aux attentes d ' une popula­tion donnée: voir, pour cer­taines écoles, aux a ttentes du marché.

« Cela dit, le management n'est pas un art qui s' impro­vise. Si l'on décentralise l'école, comme je le souhai­te, il faudra que l'on fo rme des gens aptes à assumer

des tâches de gestion. Com­ment? c'est une question à laquelle il faudra répondre cas échéant. »

Eric Fumeaux est directeur de l'Etablissement d'enseigne­ment supérieur du Valais.

Jean-Marie Boillat

Sérieux et convivial « J'ai été impressionné par la qualité du programme de formation et d ' information destiné aux participants, par l'écoute et l'engagement de ces derniers à la cause de leur école. On peut quali­fier cet événement d' excep~

tionnel, tant par la diversité des interventions que par les thèmes abordés; l'ap­proche peut en paraître é trange, mais elle est néces­saire. Je pense notamment à l'inter vention concernant l'économie de l'éducation.

« La réussite du projet pas­sera par la capacité du DIP à concilier les multiples in té­rêts et fédérer les parte­naires. La convivialité pro­verbiale des Valaisans leur permet souvent de passer par-dessus les divergences d'opinions et les différences politiques. Une carte à jouer dans les débats à venir.

Ambiance studieuse et chaleureuse pour ces journées de Châteauneuf. De gauche à droite: Armin Grenier et Jean-Marie Boillat en conversation avec Roger Sauthier. R~- O<lobr.199S

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« pour rester dans le domai­ne du jeu, je di rai que le Va­lais a réuni d e bons atou ts pour réussir dans cette en­treprise ".

Jea ll-Marie BoilInt est secré­taire n ln coordination Tomande à Delémont

Roger Gaillard

Innover - Revaloriser « Je trouve utile ce projet qui fa it la part beUe à l'éva­luation de l'école valaisanne dont la qualité bien réelle est reconnue. L' idée d'asso­cier le discours pédago­gique aux réa lités écono­miques permettra à chaque acteur de l' école, qu' il soit enseignant ou représentant du OIP, d'apprécier la com­plexité et la diversité des problèmes. Un véritable es­prit de cohésion devra sou­tenir la démarche d ' évalua­tion afin d 'établir les priorités et les innovations nécessaires à la meilleure qualité de formation d e l'apprenant. Au-delà de sa double fo nction d'analyse : améliorer la qualité de l'en­seignement sans que cela dépasse les possibilités fi­nancières de l' Eta t, Educa­tion 2000 doit se soucier de soutenir les enseignants dans leurs tâches souvent délicates et également leur apprendre «à vendre leurs prestations)), pour employer un langage actuel! En effet, en plus d'une répartition nouvelle des responsabilités (Etat - communes) le projet ne doit pas oublier les ac­teurs privilégiés et princi­paux de l'Ecole.

Permettre aux enseignan ts d'exercer des responsabili­tés, d'élargir leur marge d'action dans un cadre éta­bli, d' innover et d'exploiter leurs ressources person-

R~ -Odobr. 1995

nelles ne peu t que mieux p réparer les jeunes dont ils son t responsables à ré.ussir leur vie pour le bien-être de la société. Education 2000 peut d onner une nouvelle image des enseig nants, qui répondront ainsi à certaines attaques d ont ils sont l'ob­jet.

Les no uvelles orienta tions laisser ont aussi une place aux défavorisés. En marge de la popula tion scolaire, une fra nge d'élèves ne ré­pond pas aux critères impo­sés. Ils ont besoin d' un sou­tien e t d ' un regard a ttentif pour réussir, eux aussi, leur vie. L'éducation spécialisée d oit être reconnue dans sa fonction et dans le projet Education 2000.

La qualité et la responsabili­té d' une société se vérifient dans sa capacité à s' oCCUpel" des plus défavorisés. »

Roger Gaillard est directeur de l'Ilis titut Saillt-Raphaël et président de la commission scolaire de Ven thône.

Armin Grettler

Vouer un soin porticulier à la communication

« Jamais à ma connaissance, on n'a conduit un projet d' une tel1e ampleur dans le domaine de la formation en Suisse. J' admire le courage des initiateurs du projet, car i1s encourent des ri sques, et notamment celui de fa ire apparaî tre d es intérêts di­vergents, et par conséquent des tensions. Il fa udra gérer ces situations conflictuelles. Il faudra insuffler constam­ment de l'énergie et de l'en­thousiasme aux par tenaires pour surmonter les pas­sages difficiles.

« Les réforme s scolaires achoppent souvent su r les intérêts corporatifs des mi­lieux enseignants. Les indi­vidus sont plus ou verts au changement que les associa­tions.

« Cependant, au cours des deux journées passées à Châteauneuf, j'ai eu le senti­ment d ' un réel partenariat

entre les initiateurs du pro­jet et les autres acteurs de l'école. Il m' a paru qu' il existe une confiance élevée dans le projet.

« On peut se demander évi­demment s' il n'aurait pas mieux valu se donner un peu plus de temps pour réa­liser cette entreprise, comp­te tenu de l' investissement personnel qui sera demandé à ses ac teurs. Et compte tenu aussi de la nécessité de fournir régulièrement d es informations à l'ensemble des partenaires po ur qu' ils puissent réfléchir et agir.

« n me paraît en tout cas in­dispensable d' assurer une communica tion très fluide pour que chacun puisse s' imprégner de la philoso­phie du projet et en accepter les éventuelles contraintes».

Armin Grettler est directeur du Centre suisse de coordina­t iOI1 pour la recherche en édu­cation, à Aarau.

E2000 GROUPE INFORMATION

7)u V~ f-t'MIl- 62000 Je souhaite qu ' Education 2000 soit capable de relever le défi considérable qu'elle s'est lancé: dOl1J1er à l'homme de demain des clés d'entrée pour un monde en constante muta­tion.

Nadia Panté

Nous souhaitons que les conclusions d'Education 2000 soient à la hauteur des espérances de ses créateurs.

Jacqueline Schnyder Nicole Pitteloud, secrétaires d'E2000

Qu'au terme d' Education 2000, élèves, parents et enseignants éprouvent la même satis­faction à S<1vom er les nouvelles structures de l'école valaisanne. Marius Dumoulin

Un brin d e folie et d' utopie, une imagination vive doublée d'un solide sens de la réalité et ... le succès, c'est-à-dire une école adaptée à l'homme des années 2000.

Monique Pal1 l1atier

Oass die Hoffnung und der Optimismus dieses Beginns die Probleme des AlItags und der Details überwinden moge!

Volmar Schmid

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Page 14: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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LES PAGES D'ÉDUCATION 2000 - - ---

S'informer pour connaÎtre, comprendre et participer

Dans le but d e sensibiliser et d'informer au mieux les partenaires d e l'école à pro­pos du vas te et ambitieux projet qu' est EDUCATION 2000, le groupe Formation vous invite à une conférence introductive. Celle-ci se d éroulera dans chacune des trois régions principales du canton: à Brigue pour le Haut-Valais,

à Sion pour le Valais central et à Monthey pour le Bas­Valais.

Chaque conférence com­prendra trois moments :

1) informations sur le projet E 2000 par un membre de la Direction.

2) exposé d ' un expert exter­ne sur le thème d ' un des 7 modules de réflexion,

3) questions du public.

Cette première étape sera suivie, à partir de janvier 1996, d'un cycle de confé­rences données par les diffé­rents experts externes, par­tenaires de E 2000. Chaque conférence éclairera une problématique traitée dans les modules.

E2000, groupe fo rmation

VOUS A VEZ DONC RENDEZ-VOUS A VEC ÉDUCATION 2000 LORS D'UNE DES TROIS SOIRÉES DEjA AGENDÉES:

a) MARDI 21 NOVEMBRE 1995, A SION, AULA DU COLLEGE DES CREUSETS A20HEURES

pour une conférence de Monsieur R. HUTlN, directeur de la recherche pédagogique du canton de Genève, sur le thème « La qualité du système éducatif ».

OU b) LUNDI 4 DECEMBRE 1995, A BRIGUE, SALLE DU PFARREIZENTRUM,

A 20 HEURES

pour une conférence de Monsieur F. OGGENFUSS, directeur du ZBS (Zentral- schweize­rischer Beratungsdienst fur Schulfragen) à Ebikon, sur le thème: « Structures et fonc­tiOimenlent de l'école en tant qu'organisation » .

OU

c) LUNDI 4 DECEMBRE 1995, A MONTHEY, SALLE DU CROCHET AN (FOYER) A20HEURES

pour une conférence de Monsieur R. HUTIN, di.recteur de la recherche pédagogique du canton de Genève~ sur le thème « La qualité du système éducatif ) .

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VENEZ NOMBREUX, EDUCATION 2000, C'EST AUSSI VOTRE AFFAIRE!

E 2000, GROUPE FORMATION

Pour toute proposition ou idée novatrice s' inscrivant dans les objectifs de E 2000, une adresse:

La Boîte à idées Education 2000 Rue de Lausanne 6 -1950 SION Tél. 027/ 60.20.50 - 027/ 60.20.51

Si E 2000 était .••

Si E 2000 était une oeuvre artistique, ce serait N le phare de Shields (aquarelle de Turner) .

Si E 2000 était une nour­riture (terrestre), ce serait un bircher Mues1i.

Si E 2000 était une boisson alcoolisée, quelle appella­ti0 1l contrôlée llli donne­riez-vous ? Un Château­neuf-d'Epate, cuvée 2000.

Si E 2000 était un élément de la nature, ce serait un arc-en-ciel (dispersion de la lumière, réflexion 7 modules).

Si E 2000 était un but de promellade, ce serait Samt­Luc, le sentier des pla­nètes.

Si E 2000 était lin défaut, ce serait r optimisme.

Si E 2000 était une qualité, ce serait l'optimisme.

Jean-Pierre Cretton

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AGENDA

Concours liHera-Découverte

Dernier délai d'envoi Les conCOID"S lancés en février 1995 par Littera-Découverte, St-Mauri­ce, restent ouverts jusqu' à fin no­vembre 1995, dernier d élai d ' en­voi, à savoir: _ un concours de contes anima­

liers pour les enfants de 7 à 14 ans, catégorie collective ou indi­viduelle; texte mansucrit de 2 à 10 pages à envoyer en cinq exemplaires.

- un concours de nouvelles pour les jeunes et moins jeunes dès 15 ans, catégorie individuelle seu­lement; texte dactylographié de 180 à 21 0 lignes à envoyer en cinq exemplaires.

Rencontres de St-Maurice

Pour envoi et renseignements: Lit­tera-Découverte, rue J.H. Barman 4, 1890 St-Maurice. (025/ 6510 62).

Li ttera-Découverte garde l'ambi­tion de récompenser les meilleurs écrits par la publication d ' un deuxième livre de contes (le pre­mier ayant été publié en 1994 avec dix-sept histoires primées), ainsi qu'un recueil de nouvelles. Ces ré­compenses seront attribuées offi­ciellement lors du traditionnel Sa­lon du livre de jeunesse, les 19, 20 et 21 avril 1996 à St-Maurice.

Les enieux des nouvelles matus Les Rencontres de Saint-Maur ice 1995 se dérouleront a u Collège de l'Abbaye le 28 octobre. Organisée par l'Association des Anciens du Collège de l'Abbaye, cette journée sera marquée par d es conférences et une table ronde.

La matinée sera consacrée à une réflexion Sur les questions, condi­tions humaines et besoins des ins­titutions d ' études supérieures, ain­si que Sur ce que peut offrir un établissement tel que celui de St­Mauriee.

Trois conférenciers se succèderont: Jacques N eirynck, Professeur à l'EPFL, l'Abbé Philippe Baud, au­mônier universitaire et fondateur du Centre catholiq u e d ' études de Lausanne, ainsi que le Chanoine Claude Martin, ancien recteur du Collège de l'Abbaye.

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L' après-ntidi, Jean-Marie Cleusix, professeur à Sion, animera une table ronde intitulée «Nouvelles maturités, choix et enjeux». Jacques Neiryn ck, le Ch anoine Claude Martin, Pierre-Gérard Fon­to lliet, Président de la Commission fédérale de ma turité, Roger Sau ­thier, D irecteur de E 2000, Jean­Romain Putallaz, écrivain et pro­fesseID" à Genève et un délégué du Rectorat de l' U niversité de Lau­sanne en seront les intervenants initiaux. La première conférence d ébutera à 10h20 à la Grande salle du Collège. La table ronde est prévue à 15h15. Cette journée n ' est pas réservée aux seuls membres d e l'Associa­tion des Ancien s d u Collège. Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées.

EN RACCOURCI

Concept d'éducation

Albert Jacquard en conférence Albert Jacquard, le célèbre généticien lronçois, donnera une conlérence le mardi 24 octobre ô 20h30, ô l'Université de Genève (Uni Oulour, Auditoire Jean Pioget). Intitulée «Enlonts oujourd'hui, odultes demain, comment?" celle conlérence donnero des éléments de réllexion sur le concept d'Educotion. Le prix d'entrée est lixe ô 15 Ironcs (étudionts -AVS, 10 lroncs). Celle soirée est orgonisée par le Centre de lormotion et de re­cherche sur les strotégies d'opprentissoge (CEFRAI et le Loborotoire de didoctique et d'épistémologie des sciences (LOES) de Genève.

AEDE Journée d'étude L'Associotion européenne des enseignonts (AfOE) orgonise le 18 novembre ô Romoinmôtiers la journée onnuelle de 10 seclion suisse. Thème rete­nu: Ou tronsfrontolier ô l'Europe ô trove .. le _ potrimoine. Renseignements: Pierre Bickel, Collège de Staël, 1227 Corouge (tél. 022 / 342 69 50).

Camp de ski et de snowboard

Semaine gratuite à la Lenk Jeunes nés en 1981 et 1982, ceci vous concerne. Le 5Se comp de ski de la Jeunesse orgonisé par la Fédérotion suisse de ski ouro lieu du 2 ou 9 janvier 1996 ô 10 Lenk (Berne). Ouvert pour la premiére lois aux snowboorde .. , il possède la sympothique particularité d'être gratuit, les parti­cipants étant choisis par tirage ou sort. Seules conditions à remplir: proliquer le ski de land, le ski alpin ou le snowboord, être né en 1981 ou 1982 et n'avoir jomois porticipé ou camp de ski de la jeunesse. Les lormuloires d'inscriptions peuvent être obtenus en s'adressant à la FSS, JUSKILA, Worbstr. 25, 3074 Muri. Letiroge ou sort ouro lieu le 28 octobre.

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Page 15: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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SCRABBLE

Les ateliers du Scrabble: règles et conseils

APprendre en s'am usant. Tel est l'objectif que vous pouvez poursuivre en choisissant

d' intégrer le Scrabble d ans vos cours. Si vou s êtes intéressés par cette idée et si vous souhai tez en faire prochainement l' expérience, vous trouverez tour à tour, dans cet article, les règles du jeu, la liste du matériel nécessaire et enfi n tous les conseils app ropriés.

Les règles du jeu

Le Scrabble tel qu' il se pratique dans les clubs ou en compétition diffère légèr ement du Scrabble pratiqué traditionnellement en fa-

mille, à 3 ou 4 autour d ' un même jeu.

Dans la formule de compétition, baptisée Scrabble Duplicate, chaque joueur dispose à tout mo­ment du même jeu, de la tnême grille, des mêmes mots posés sur la grille et du même tirage de sept lettres. Le but est également iden­tique pour tous: il s'agit de trouver à chaque coup, le maximum de points possible.

Plus question donc de hasard, de chance ou de tactique. Il incombe de marier le plus harmonieuse­ment possible l' esprit littéraire (formation des mots) et le raison-

nement pu rement mathématique (maximisation d'un problème) .

Au début de la partie, un arbitre (l 'animateur, le professeur, etc.) tire les 7 premières lettres. Au même moment, chaque joueur prend ces 7 lettres et, pendant un laps de temps qui en compétition est fixé à 3 minutes, tente de for­mer le meilleur mot possible

Après le temps réglementaire, l'ar­bitre récolte les différentes solu­tions, les contrôle (existence du mot, valeur de la solution), inscrit les points de chacun et annonce ensuite la meilleure solution que chaque joueur posera sur sa grille.

Cette meilleure solution peut être fournie par l'ordinateur (logiciel de jeu Dupliscra) ou tout simple­ment être choisie parmi toutes les solutions jouées dans la salle.

Intérêts pédagogiques

Les intérêts péd agogiques du Scrabble sont nombreux. Comme il s'agit de former des mots, le pre­mier intérêt de ce jeu est évident. Il permet d'enrichir le vocabulaire en expliquant soigneusement tous les mots rencontrés. Il permet éga­lement de l'appeler les règles régis­sa nt l'orthographe ou encore de mettre en pratique l'enseignement des conjugaisons.

De plus, le Scrabble tel qu' il est ainsi décrit, affûte la rapidité du calcul mental. En 3 minutes, il fait calculer un maxinlum de solutions différentes. Il développe aussi chez l'élève un raisonnelnent rationnel, un esprit de recherche métho­dique.

Enfin le Scrabble exige un haut de­gré de concentration et une parfai­te maîtrise de soi

Le matériel nécessaire

Vous l'aurez compris. Si vous dési­rez animer un atelier d e Scrabble, il vous faut réunir un certain nombre de jeux. En fonction du nombre de jeux dont vous dispo­sez, vous pouvez envisager dl asso­cier les joueurs par équipe de deux.

Vous devez également être muni d' un exemplaire de l' Officiel du Scrabble (éditions Larousse), le dictionnaire de référence des Scrabbleurs. Cet ouvrage regroupe tous les mots admis au jeu (y com­pris toutes les formes verbales).

1,1 n~es t pas indisp ensable d'être eqUlpé d'un ordinateur, vous pou­vez en effet profiter des leçons de la brochure du Scrabble à l' école (cf. articl e précédent) ou recevoir des parties commentées spéciale-

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ment conçues pour les animateurs scolaires.

Il n' est pas indispensable non plus d'être pourvu d'un chrono. Vous pouvez éventuellement laisser aux élèves un temps de réflexion diffé­rent suivant le degré de difficulté des coups.

En revanche, il pourrait être utile de vous procurer une grill e d e Scrabble géante (reproduction d e la grille de jeu) de manière à pou­voir à tout moment indiquer claire­ment aux élèves, les emplacements des mots, les cases importantes, etc. Bien sûr, le tableau noir peut servir à cet effet mais il n'est pas idéal.

Conseils aux animateurs Consacrez votre première leçon à l'explication des règles du jeu, à la manière de compter les points et à la description des d eux premiers coups d' une partie.

Dans les compétitions de Scrabble, les joueurs rendent leur solution par écrit sur d e petits bulletins­réponses prévus à cet effet. Les animateurs peuvent opter pour cette solution (des petits papiers blancs peuvent faire l'affaire) ou demander aux élèves de donner oralement d'abord leur score et en­suite leur mot.

Sui va nt le but recherché, l'anima­teur peut orienter ses commen­taires sur le jeu proprement dit (différentes solutions jouables à cllaque coup), sur l'aspect littéraire du jeu (règles d'orthographe et de conjugaison, formation des mots, associations des lettres, ... ) ou en­core sur l'aspect mathématique (comment rentabiliser les meil­leures lettres).

La Fédération Suisse de Scrabble se tient à l'entière disposition d e tous les enseignants qui d ésire­raient créer régulièrement ou non, une animation d e Scrabble dans leur école. Contact: Jean Pierre H ellebaut, 1974 Arbaz, téléphone 027 /383226.

EN RACCOURCI

Info·nature

Les libellules en Valais Christian Keim, enseignant à Martigny, a réalisé pour le compte de la ligue valaisanne pour la protection de la nature une brochure intilulée Les

libellules en Volais. Ce fascicule, illustré par ses élèves de 6e primaire, permet de tout savoir sur les espèces de libellules vivant dons notre conton: morphologie, cycle vital, reproduction, inventaire cantonal en sont quelques·uns des chapitres troi· tés. Cel Info·nature n045 (juin 1995) peut êlre commandé à la lVPN, Av. de fronce 6, 1950 Sion (027 / 22 94 2B · Ie malin) Prix de l'exemplaire: 3 francs.

Le Valais par les dates

Le Valois par les Jales vient de sortir de presse. Il s'agit d'un guide chronologique qui permet d'identifier les évènements importanls qui onl marqué la vie du Volais jusqu'en 1475. Choque page esl divisée en deux colonnes; la première propose des repères de l'hisloire suisse et européenne alors que la seconde est consacrée aux évènemenls valaisans. Un index des matières, des personnes et des lieux facilile la consultation de l'ouvrage. le toul est complété par une bibliographie signalant les sources consultées. Le Valois par les aales est éditè par la bibliothèque cantonale. Ecrit par Jean·luc Rouiller, il s'adresse à un public qui n'est pas spècialiste du domaine historique et veul servir de guide, de clé pour d'outres lectures. On peul le commander à la Bibliothèque cantonale, Service des acquisitions, Case postale 102, 1950 Sion. Prix: 20 francs.

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Page 16: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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OPINION

Formation initiale des enseignants

Plaidoyer pour la polyvalence

En 1978, la com mission romande d es moyens d 'en seig n em e n t pu ­

bliait un guide pratiqu e d ' Education préscolaire, ad op té par les DIP de Ber­ne, Fribourg, Vaud, Valais et Neuchâ tel. Si une adapta­tion des didactiques s'est faite à ce jou r, le fond d es contenus d ' enseign ement est assez semblab le. La vo­cation préscolaire de l'école y est affirmée, et prend en comp te la dimension globa­le de son enseignem ent, l' éducation du sens social et scolaire, l' apprentissage d e la vie en communauté, la mise en place des pré-requis indispensables aux appren­tissages futurs (lecture, écri­tu re, ma thém atiques). Ces objectifs sont encore inscrits dans les programmes ac­tuels et ils font la spécificité de l'école enfantine.

L'école enfantine n 'es t pas obligatoire. Pour tant, les statistiques sont impression­nantes: 90 à 95 % d es en­fants fréquentent la premiè­re enfantine, 99% la d euxième année. Les pa­rents sont donc conscients que ces d eux premières an­nées d ' école favorisent une bonne transition entre le mi­lieu familial et le milieu sco­laire (années primaires).

De plus, si ni la lec tu re, ni l'écri tu re, ni le calcul ne sont directem ent abordés à l'école enfantine, d es objec­tifs péd agogiques les visent pourtant explicitement, aux côtés des objectifs plus spé­cifiques de l'école enfantine. Les fondations nécessaires à ces acquisitions fondamen-

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tales de la scolarité obliga­toi re sont posées en classe en­fantine. Le programme d' ac­quisitions cognitives es t bien étoffé dans toutes les disciplines.

Unique spécificité L'école enfantine n' est pas un monde à par t, enfan tin et naïf, où l' on ne fait q ue jouer et apprendre des poé­sies et aut res chansonnettes mignonnes. Les en fa nts sont plus jeunes, et c'es t là leu r seule (mais importante) spé­cificité . C'est à partir des travaux du Groupe Ro­mand d'Aménagement des Programmes (GRAP) que les objectifs ont été conçus, dans la cohérence des objectifs posés pour les classes primaires. De la pre­mière enfantine à la 6P, ces ob­jectifs Ott t été pensés et rédigés selon un cOlllinuum chrotlolo­gique et progressif. Les moyens à mettre en œ u vre pour les atteindre sont issus d es différ entes didactiques, fond ées sur la transposition d es savoirs savants en sa­voirs à enseigner, selon les disciplines, selon l'tige des en­fan ts apprenants, selon leur ,li­veau de développement cogni­tif, social e/ affectif.

Les moyens, les méthod es didactiques qu 'utilisent les maîtresses enfantines sont différents de ceux em ployés en 3P, oU en 6P, oU en l P. Mais ces derniers aussi di f­fèrent entre eux. L'école en­fantine fait partie du curricu­lum scolaire de la quasi totalité d es enfants de notre société. C'es t p ourquoi les

enseignants do ivent être formés dans les différentes didactiques, du B.A. BA des apprentissages à l'école en­fantine à leu r élaboration déjà complexe de la fin de la scolarité primaire.

Les candi dats à la nouvelle formation, porteu rs d ' un e maturité, auront déjà acquis une formation générale . La nouvelle formation d es en­seignants va donc gagner en densité et en consis tance, puisque le ten"l ps et l'én er­gie des é tudiants seront consacrés entièrem ent à l'acquisition des compé­tences nécessaires à l'exerci­ce de leur m étier. Le mo­ment est venu d.e considérer la formation des ensei­gnants généralistes du pri­maire et en fa ntine dans sa globalité.

Nécessaire polyvalence: autres raisons

Il faut aborder les didac­tiques spécifiques à l' école enfantine. Personne ne sou­haite la réduire à une anti­chambre de l'école primaire. La prise en cam pte globale d e l'enfant, l'apprentissage d e la vie scola ire sont des domaines importants, et une formation à la transmis­sion de ces compétences res­te nécessaire. Les élèves n'arrivent pas na tu relle­ment prêts à la vie comm u­nautaire dans les classes pri­maires ! Former tout le personnel enseign ant à cet apprentissage serait béné­fique pour la prise en comp­te globale de l' enfant av ec tous ses acquis antérieurs,

tout au long de sa scolari té. Et serait aussi bén éfique pour le respect mutuel d u travail accompli par tous les ordres de l'enseignement.

I1 y a également nécessité d 'aborder les di dactiques spécifiques aux branches co­gnitives de l'école enfantine: on n' aborde pas l'environ* nement ou les critères en maths de la m ême manière avec d es 4 ou d es 8 ans! Mais n' aborder que la di­dactique d ' une branche, pour son degré res treint, n ' induit-il pas le risque de perdre de v ue l'objectif à long terme de l'apprentissa­ge? Connaître l'ensemble d es programmes permet de relativiser et d e replacer les priorités d 'apprentissage, de laisser certains points qui nous semblent, à priori, in­dispensables et qui, avec le recul et une vision globale, le sont nettement moins.

Comparer les différentes di­d ac tiques per met de déga­ger la spécifi cité de chacune d 'elle. On saura exactement ce qu' est l'enseignemen t au­près du petit enfant, de l'en­fant grandissant, du pré­adolescent. Et l' enseignant peut, dans sa pratique pro­fessionnelle, se perfection­ner, augmenter ses connais­sances et les moyens d e les transmettre.

Altitude unique

II Y a différentes didac­tiques: selon des savoirs à enseigner, et aussi selon les d egrés d ' enseign ement. Mais il y a une attitude di­dactique, qui est à la base de la relation did actique qu' entretient l'enseignant avec l'élève et le savoir qu'il tente de lui transmettre. Cette attitude didactique, elle, est transposable à tOli tes

Rw,~ -Octobre 1995

les branches, à tous les âges, au-delà de la transposition di­dactique des savoirs savants.

Cette attitude didactique transposable nous r envoie en fait à la pédagogie. Les compéten ces pédagogiques sont transposables d ' un âge à l'autre, d'un d egré à l'autre. Les différences tien­nent à l'aju stement de la communica tion, des rela­lions, des in teractions entre le maître et ses apprenants. Lorsque nous avons acquis des compétences pédago­giques, il es t certain que nous pou rrons les transpo­ser auprès d 'apprenants qui n'ont pas l'âge auquel nous sommes habi tués. Nous pOUvons voyager dans les degrés en tou te sérénité et av~c plaisir. Les apports des SCiences Humaines et des Sciences de l' Education dans ce domaine ne se limi­tent jamais à telle ou telle tranche d'âge: c'es t à nous, prOfeSSionnels, de confron­ter la situation vécue, satîs-

R~ -Octobre 1995

Les classes à degrés

faisa nte ou non, dans n' im­porte quel groupe, avec la littérature existant sur le su­jet et d'avancer dans la com­préhension d e notre p ra­tique pédagogique.

Les pra ticiens qu i o nt eu l'occasion de changer ponc­tuellement d e degré, voire d'é tablissement scolaire ou d 'ordre d'e nseign em ent, nous d isent tout le bénéfice personnel et la s timulation professionnelle qu' ils en ont retirés. Stimula tion profes­sionnelle d 'avoir un nou­veau d éfi à relever, m ais aussi progrès dans la conna issance p lus p récise des savoirs que l' école es t sensée transmettre par une intelligence accrue des pro­g ram mes, et une réévalua­tion des priorités.

Toujours est-il que la s timu­la tion fournie par cette mo­bilité professionnelle es t re­fusée aux maîtresses en ­fant.ines, confinées à d eux d egrés d 'enseignement as-

sez proches l' un d e l' aut re, Et, dans l'autre sens, l 'enri~

chissem ent de la découverte des premières constructions d u savoir, des appren tis­sages d e la vie communau­ta ire et d es règles scolaires n'es t pas à la por tée des en­seignants prim aires, comme si cela n'avait pas beaucoup d 'importance.

Se connaître pour se reconnaître

En ce qui concerne les di­d actiques et les compé­tences pédagogiq ues, peut­on poser qu'un ins titu t de formation initia le d evrait dispenser aux futurs ensei­gnants des lieux d e forma­tion personnelle qui permet­tent de former leurs com pétences pédagogiques, et d'autres lieux de formations didactiques, leur permettant d 'acquérir les connaissances et les compé tences p ropres à la transmission des di­verses branches (transposi-

tian didactique) aux diffé­rents degrés jusqu'à la fin de la 6P?

Reconnaissant le bénéfice professionnel du voyage à l'i ntér ieur des degrés de la scolari té obligatoire et pré­obligatoire, pourrai t-on of­frir cette occasion à chaque futur p rofessionnel de l'en­seignement? Se connaître (entre tous les degrés, de 4 à 12 ans) pOlir se reconnaître et se respecter, s'apprécier, augm enter ses chances de mobilité professionnelle, d e renouvellement profession­nel, d e plaisir à l'enseigne­ment, de compétence péd a. gogique, n'est-ce pas là u n magnifique défi pour un institut de formation des en­seignants?

Dallièle Périsset Bagnoud

Maîtresse enfantine

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Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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Allemagne

le crudfix qui divise Depuis que la Cour suprê­me de Karlsruhe a décidé d'interdire le symbole chrétien dans les écoles de Bavière, le débat fait rage entre milieux politiques et religieux en RFA. Cette dé­cision, condamnée par le chancelier Kohl, mine le consensus qui régnait en ce domaine. Elle met en évi­dence trois évolutions de la société al1emande: la perte de la foi ou des pratiques re­ligieuses, la montée de la jeune génération turqu e et l'arrivée des citoyens de l'Est, majoritairement athées. (NQ21 .08)

Délinquance juvénile

Aux quatre coins La délinquance juvénile progresse un peu partout. En Russie, elle a augmenté de 11 % en trois ans. Un tiers des jeunes arrêtés étaient âgés de 14-15 ans. La plu­part de ces adolescents ont été renvoyés du système scolaire. En Argentine, la proportion des crimes et dé~

lits commis par des moins de 21 ans a doublé en dix ans. Environ 63% des jeunes délinquants n'ont suivi que l'enseignement primaire et 14% n'ont pratiquement reçu aucune éducation. (ATS/NF 23.08)

Rentrée à Genève

Plus d' élèves ••• La deuxième rentrée scolai­re de la Conseillère d'Etat Martine Brunschwig Graf

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REVUE DE PRESSE

D'un numéro à l'autre

est placée sous le joug des restrictions budgétaires et des réformes scolaires. Les classes genevoises accueille­ront quelque 1200 élèves supplémentaires et ce avec toujours moins de moyens financiers. Le DIP a cependant renoncé à supprimer les 9 postes prévus au primaire. Ce sont au contraire 29 nouvelles classes qui ont été créées. L' effectif moyen augmente d' un demi point pour at­teindre 20,3 élèves. «il n' y aura jamais de classes à 28 ou 29 élèves. Nous nous y engageons», assure Mm!' Brunschwig Graf. Quinze écoles sur les 220 du ca nton exploreront des projets pi­lotes qu'elles ont elles­mêmes élaborés. Principales caractéristiques de ces inno­vations: travail en groupe des enseignants, cycles d ' apprentissage et mise en valeur de la créativité des élèves. Un bilan sera effec­tué en 98-99.

giés de l'ex-Yougoslavie, on y trouve nombre de Soma­liens, de Turcs, de Kurdes et de Rwandais. Le regroupe­ment familial est l'autre cause de l'arrivée d'enfants non-francophones. (J. de Gellève 26.08)

livre d'histoire

Second volume vaudois Le volume «Epoque contemporaine» des ma­nuels vaudois d'histoire

ce jour qu'une région, le Québec! (NQ 29.08)

Rentrée vaudoise 2500 élèves de plus La rentrée scolaire dans le canton de Vaud a été mar­quée par un accroissement des effectifs du primaire. Près de 2500 élèves supplé­mentaires ont rejoint les bancs des classes enfantines et des degrés 1 à 4. Pour les accueillir, il a fallu ouvrir 76 classes. La moyenne par

(Le Mati" 23.08) Des manuels qui font beaucoup parler d'eux.

Vaud

Classes d'accueil Pour la rentrée, le canton de Vaud ouvrira une tren­taine de classes d 'accueil. Mais ces chiffres restent aléatoires, nombre d ' élèves arrivant dans le canton en cours d 'année. Instituées progressivement depuis 1987, ces classes étaient d 'abord fréquentées par des Italiens et des Espagnols. Aujourd' hui, leur composi­tion est le parfait miroir des conflits les plus brûlants de la planète. Outre les réfu-

vient de sortir de presse. Ce second ouvrage de la collec­tion - qui en comprendra trois - garde le même profil, soit le politique et l'écono­mique intégrés dans l'évolu­tion des idées, des mentali­tés, de la culture. Ce livre, édité par le DIP vaudois, les Editions LEP et Edipresse, revient à 45 francs l'exem­plaire. Seuls - ou presque -les élèves vaudois des classes prégymnasiales en bénéficieront. Après avoir été présentée aux autres cantons, il s'est avéré que cette collection n'intéresse à

classe passe de 20,3 à 20,8 élèves. Dans toutes les classes où la nonne (20 en enfantine, 24 en primaire) est dépassée, un assistanat est prévu. Au degré secon­daire, les effectifs restent stables. Pour éviter de dé~ passer les normes, davanta­ge d'élèves doivent faire de plus grands déplacements entre domicile et école. Au gymnase, on compte 48 élèves de plus pour 7 classes de moins. Le maxi­mum légal de 28 élèves n'est jamais atteint. (J. de Genève 29.08)

R~ -Octobre 1995

Manuels d'histoire Controverse vaudoise La controverse sur les ma­nuels d'histoire vau,dois re~ bondit. Alors qu on lm avait déjà reproché son coût, cette collection jugée parfois à la limite d'une édi­tion de luxe est aujourd'hui dénoncée par les maîtres eux-mêmes. Suite à des vi­sites à plusieurs établisse­ments scolaires, la Commis­sion cantonale de gestion qualifie ces ouvrages de "pédagogiquement inadap­tés» et «à la limite de la compréhension des élèves». A noter que des critiques analogues sont proférées à l'encontre d ' un manuel de géographie introduit l' an dernier dans le canton de Vaud. (J. de Genève 29.08)

Sondage Ecole: mention bien 58% des parents romands se déclarent satisfaits de la qualité de l'enseignement dispensé dans les écoles publiques. Seuls 7% la ju­gent médiocre ou mauvaise. C'est ce qui ressort d ' un sondage publié par J'TIIus­tré. Pourtant, 35% des en­fants romands âgés de 10 à 19 ans ont recours à des le­çons particulières. Un quart des parents interrogés ont songé à mettre leur enfant dans une école privée, mais seuls 3% l'ont fai t. Le renon­cement s'explique générale­ment par des raisons finan­cières. (IIllIstré 30.08)

Fribourg

Finies les exceptions le Gouvernement fribour­geois veut généraliser le sys~ème 6/3 (6 ans en pri­mane, 3 ans au CO). Ac~ tuellement, quelques écoles en sont toujours au 5 / 4. Le passage des élèves au CO après la Se année primaire se fera pour la dernière fois à la rentrée 96/97. Quelques

R~ -O,tobre 1995

enseignants du CO serçmt transférés en primaire; leur sort salarial n'est pas encore réglé. Pour l'Etat, ce sera de toute façon Wle bonne affai­re, une classe primaire coû­tant quelque 42000 francs contre 116000 pour une clas­se du CO. (Ln Liberté 31 .08)

France le rythme divise Le débat sur les rythmes scolaires divise l'école française. Une école sur cinq a déjà aménagé son ca­lendrier et ses horaires. Deux modèles s' affrontent. D'une part la semaine de quatre jours, d'autre part, le fameux modèle d ' Epinal qui privilégie l'aménagemen t de la journée. Sur les 4000 écoliers de la ville, 1200 consacrent leur matinée au travail scolaire et leur après­midi à des activités spor­tives et culturelles. Le coût de ce tte nouvelle organisa­tion est estim é à 2000 FF par élève et par an. Qui d'autre que le maire RPR d'Epinal Philippe Seguin - qui est aussi président de l' Assem­blée nationale - pourra obte­nir que l'Etat assure 60% de ces frais supplémentaires? (Le Monde 3.09)

Rénovation genevoise

Reportage aux Eaux'YlVes L'école des Eaux-Vives est déjà «rénovée)~, du moins les classes enfantines e t les trois premières années pri­maires. Les portes de ces classes sont ouvertes. On y laisse vivre l'enfant à son propre rythme. On y a sup­primé le clivage entre les classes d ' âge, les notes, les devoirs qui ont été rempla­cés par une période de tra­vail individuel pendant la classe. L'horaire continu a également été introduit dans la foulée: classe jus­qu'à 13 heures et activités parascolaires l' après-midi. (NQ4.09)

Uni de Lausanne

Patroa à l'interview Interview d 'Eric Junod, nouveau recteur de l'Uni­versité de Lausanne. Le théologien se déclare parti­san du rectorat de milice, ceci afin que ce poste ne mène pas à «des fins de car­rière»). Il se prononce égale­ment en favelU' du numerus clausus en médecine et juge le test préalable comme étant une mesure accep­table. Quant aux mesures d'économie, il considère qu'elles peuvent être «un plus intéressant en obli­geant à faire des choix, à chercher des nouvelles re­cettes pour innover». (J. de Ge"ève 4.09)

Fribourg

Anglais déconseiUé Pour la 2e année de section générale (CO) , parents et élèves fribourgeois sont of­ficiellement invités «à ré­fléchir attentivement au su­jet du choix de l'anglais». Une circulaire le dit claire­ment: «On ne saurait conseiller cette branche exi­geante ( ... ) à des élèves qui auraient déjà des difficultés dans les branches fonda­mentales, en allemand prin­cipalement. » La démarche porte ses fruits puisque la moitié des effectifs renon­cent à cette langue, même si les parents ont le droit de forcer la décision. (J. de Genève 5.09)

France

Réformes de la rentrée Nouveaux programmes et initiation aux langues vi­vantes dans les «petites classes», transformation de la sixième: telles sont les principales innovations qui ont marqué cette rentrée scolaire. Pour la première fois, les programmes ont été réécrits en tenant compte de l'avis d es enseignants. L'in-

troduction des langues vi­vantes dès 7 ans s'engage de manière précipitée et mo­deste. Le tournage des cas­settes audiovisuelles, desti­nées à servir de support pour cet enseignement n' a commencé que le 16 août. Seuls 40 % des effectifs en bénéficieront et le problème de la formation des maîtres ainsi que du suivi pendant les trois années suivantes reste entier. Quant à la sixiè­me, elle es t transformée en cycle d'observation, ce qui implique que cette classe peut à nouveau être redou~ blée. (Le MOI/de 5.09)

Parlement vaudois et école

Motions «rédu(trices» La droite vaudoise a dépo­sé trois motions touchant directement le DIP. Elles proposent d 'étudier la sup­pression des conseillers pé­dagogiques de \' enseigne­ment secondaire, de supprimer le Centre vau­dois de recherche pédago­gique et de réorganiser voi­re de supprimer le service de l'éducation physique et des sports. Les partis de l' entente estiment que «l'Etat doit concentrer ses moyens d ans l'enseigne­ment proprement dit, quitte à abandonner des tâches d'encadrement». (J. de Genève 6.09)

Professeur ou confesseur Les enseignants ne savent plus s'ils sont professeurs ou confesseurs. Leur tra vail est de moins en moins défi­ni. Ils doivent sans cesse remplacer des parents dé­missionnaires, sans être for­més à ces tâches éducatives. Lorsque des cours de per­fectionnement en ce domai­ne leur sont proposés, ils re­noncent volontiers à l'anglais pour s'y inscrire. L'Hebdo propose une en­quête riche de nombreux té­moignages. (L'Hebdo 7.09)

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Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

Un, , he,

Une Si le

Malentendants

Ecole de luxe Le canton de Vaud offre une école de grand luxe à ses enfants malentendants. Depuis la rentrée, une qua­rantaine d'entre eux sont ré­unis dans li_n seul bâtùnent à Lausanne. Coût de la réa­lisation: 13 mi11ions. La loca­tion des locaux, propriété

d' un promoteur parapublic, l' Etablissement cantonal d'assurance incendie, grève­ra les budgets publics. La factuIe annuelle de la loca­tion s' élèvera en effet quelque 800 000 fra ncs. (NQ 12.09)

feu vert aux HES Après le Conseil des Etats, le National accepte la loi

sur les hautes écoles spé­cialisées (HES). Les pre­mières universités des mé­tiers devraient voir le jo ur d'ici à 1997. Il est prévu de créer dix de ces hautes écoles dans toute la Suisse. La Suisse romande me ttra en place une seule HES qui regroupera quelque 4000 étudiants. Elle fonctionnera en réseau. Ces hautes écoles

AVMEP

spécialisées seront réservées aux écoles d'ingénieurs, aux écoles supérieures de cadres e t aux écoles supérieures d'arts appliqués. Elles se­ront ouvertes aux déten­teurs de la nouvelle maturi­té professionnelle et aux bacheliers de la filière aca­démique s'ils ont suivi une formation pratique d'un an. (Le Malin 20.09)

Tournoi de basketball des enseignants Lieu:

Date:

Horaire:

Equipes:

Salles du Reposieux et du Collège de l'Europe à Monthey

Mercredi 29 novembre 1995

Début du tournoi 17h30

Proclamation des résulta ts 17h00

Masculine ou mixte (2 filles au minimum sur le terrain)

Frais: La finance d' inscription de 30 francs par équipe est à verser au directeur du tournoi le jour-même.

Les inscriptions d oivent parvenir avant le 20 novembre au responsable du tournoi: Jean-Paul C illioz, Chenarlier, 1872 Troistorrents (025 / 7720 93).

L'A YMEP décline toute responsabilité en cas d 'accident.

Tournoi de basketball des écoles du 2e degré Lieu:

Date:

Horaire:

Salle omnisports du Collège des Creusets à Sion

Mercredi l3 décembre 1995

l3h30 début du tournoi

17h00 p roclamation des résulta ts

Equipes: a) équipe féminine (2 licenciées au maximum)

b) équipe masculine ou mixte composée uniquement d'élèves appartenant à la même classe.

Arbitrage: Chaque équipe met à disposition 2 arbitres. Au cas où des d ifficultés apparaîtraient, l'arbitrage sera assuré par les MEP présents.

Frais: Une partie des frais de transport sera couverte par l' Association.

Les inscriptions doivent parvenir avant le 4 décembre au responsable du tournoi, Eric Stalder, Petit-Chasseur 9, 1950 Sion (tél. 027/58 20 62)

L'A VMEP décline toute responsabilité en cas d 'accident.

32 R~ -Od.br. 1995

.Une sécurité illusoire» : tel est le titre d'une exposition présentée du 7 au 18 novembre prochain sur la place de la Planta à Sion p ar la Commission cantonale d 'aide aux victimes d'infractions et le Bureau cantonal de l'égalité.

Cette exposition a été conçue e t réalisée par l'Association pour la prévention de l' exploita tion sexuelle des fill es et des garçons (LIMIT A), sur mandat du Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes.

Elle a pour objectif d' informer et de sensibiliser le public sur le thème de l'exploitation sexuelle des enfants. Elle est aussi un sup­port pour la prévention des abus sexuels envers les enfants et s'adresse aux adultes et aux en~

fants à partir de 12 ans.

Elle a déjà été présentée dans les cantons romands et dans la plu­part des cantons alémaniques.

R~ -Odobre 1995

EXPOSITION

Une sécurité illusoire

L'exposition est conçue comme un appartement, car c'est très souvent dans des lieux où ils se sentent, ou devraient se sentir en sécurité, que les enfants sont victimes d 'abus sexu els. L' appartement est consti­tué de 4 pièces et d 'un espace ré­servé à la prévention et à l'infor­mation.

L'exposition sera ouverte au public du lundi au vendredi d e 16h00 à 20h 00 et le samedi de 14h00 à 18h00. Des professionnel-Ie-s du secteur de la maltraitance encadre­ront ces visites.

Parallèlement à cette exposition, un film grand public, «L'ombre du doute» d 'Aline Issermann, qui trai-

te du thème d e l'inceste, sera pro­p osé dans les cinémas valaisans, selon le p rogramme suivant:

Mercredi 8 novembre 20h30 Sion, cinéma Capitole

Lundi 13 novembre 20h30 Sierre, cinéma Casino

Mardi 14 novembre 20h30 Martigny, cinéma Corso

Lundi 20 novembre 20h30 Monthey, cinéma Plaz.

Des professionnel-Ie-s du secteur de la maltraitance seront égaie­ment présent-e-s lors de chacune de ces séances. Ils / elles répon­dront aux questions du public après la projection du film .

Des contacts ont été pris avec les écoles secondaires des premier et deuxième degrés, qui pourront participer à cette opération, soit en visitant l'exposition, soit en assis­tant à une projection du film.

33

Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

Un, ,re Une

Si le

NOS COLLÈGUES

G~C~~ Transmettre le ploisir de l'écriture

l)ans son dernier ouvrage Tan­dis que nos jours s'envolent. (paru cet automne aux éc:ti­

tions de la Douraine), Germain Clavien nous fait prendre conscience du temps qui passe et qui nous échappe, des rêves que nous ne réaliserons jamais, en bref de notre destinée humaine. Tous les personnages sont ancrés dans la réalité quotidienne et sont un jour aux prises avec leurs pro­blèmes particuliers. Poèmes, contes, notes, récits et nouvelles se mêlent au rythme des saisons. S'il y avait un message, ce serait peut­être de retrouver l'émerveillement de l'enfance afin de profiter de l'instant présent, ceci afin d'atté­nuer l'amer de la vie.

Né à Châtroz (Sion) le 4 octobre 1933, Germain Clavien passe son enfance à la campagne dans la fer­me paternelle. Après des études aux collèges de Sion et de St-Mau­rice (maturité classique), il obtient une licence ès Lettres aux Univer­sités de Genève et de Fribourg (mémoire sur Rimbaud). Il fait de nombreux voyages à travers l'Eu­rope et pratique divers métiers avant de vivre plusieurs années à Patis. Lors de son retour en Valais, il partage son temps entre écriture et enseignement. Auteur de poèmes, de textes en prose, de pièces de théâtre, Germain Clavien est aussi très actif au sein de l'Association valaisanne des écri­vains. Il enseigne actuellement au CO Derborence (Châteauneuf­

Conthey).

34

Comment vous est venue la pas­sion de l'écriture?

La passion de l'écriture m'est ve­nue en écoutant les textes que li­saient les grands à l'école du villa­ge, car à l'époque il y avait encore plusieurs divisions dans une même classe. Je me rappelle encore de certains textes que j'écoutais lire; je me souviens, par exemple, d'un texte de Maupassant intitulé «Le petit fûb>. Ce qui m'a c:tisposé à écrire, Cf est aussi les contes, les his­toires que racontaient les ouvriers de la ferme. Ma passion pour l'écriture a donc d'abord été orale et ensuite, au collège, j'ai commen­cé à écrire des textes pour compen­ser mon ennui.

Par la bande Et l'enseignement, est-ce une vo­cation?

L'enseignement, c'est venu par la bande, car ce à quoi je me destinais

c'était l'écriture. Je me suis heurté à mon père qui aurait aimé que je devienne ingénieur agronome. Comme je n'étais pas doué pour les maths, j'ai donc fait des études littéraires. J'ai commencé à ensei­gner à Lausanne, tout en écrivant en même temps. J'ai ensuite bour­lingué à travers l'Europe en faisant toutes sortes de métiers.

Justement, vous avez voyagé et pratiqué divers métiers (journa­liste, courtier en publicité, ouvrier agricole, caviste ... ) avant d'ensei­gner. Pensez-vous que ces expé­riences vous ont été utiles dans votre métier d'enseignant?

Evidemment. Ce que j'ai vu, ce que j'ai appris à travers mes voyages me permet d'élargir le débat et de donner aux élèves des choses qu'ils n'attendent pas forcément d 'un professeur. Dans les cours de français, ils aiment bien profiter de cette expérience.

Que souhaitez-vous transmettre en tant qu'enseignant? L'amour de la lecture, l'amour de la littéra­ture ...

L'amour de la langue, de l'expres­sion orale et écrite. Les enfants sont spontanés et pour faire aimer une matière, il faut avant tout que l'élève ait du plaisir. Finalement, enseigner est le métier qui s'accor­de le mieux avec l'écriture.

Dans votre livre intitulé A Propos, sorte de dictionnaire cri­tique et humoristique paru en 1979, vous écriviez que l'école est

I(~ - Octobre 1995

un «bourrage de crâne qui émous­se l'intelligence et la personnalité de l'enfant doué, et qui n'ouvre pas l'esprit de l'imbécile». La dé­finition caustique rejoint-elle par­fois la réalité?

li y a quelque chose à dire à ce su­jet. L'instruction obligatoire est une chose terrible: c'est très bien lorsque les enfants sont disposés à étudier, mais c'est beaucoup moins convaincant avec ceux qui sont for­cés à apprendre. L'idéal serait que tout le monde puisse s~ abreuver, étancher sa soif de connaissances, mais certains n'ont pas soif!

A votre avis, quel est l'avenir de l'écrit face à l'image, toujours pluS présente dans notre société?

Je pense évidemment que l'image a une grande importance actuelle­ment, mais comme pouvoir forma­teur ce n'est pas comparable aux livres. L'écrit peut structurer un es­prit et permettre le développement du raisonnement critique. Pour comprendre un texte, il faut faire un effort intellectuel tandis que, par rapport à l'image, l'attitude est

passive. Ce gui fait donc que ceux qui se targuent de former des es­prits devront toujours en revenir au livre.

Pas de conseils Et quel regard portez-vous sur l'évolution de la langue françai­se?

D'une manière générale, les écri­vains d 'aujourd'hui ont un style beaucoup plus proche du langage parlé. Comme disait Verlaine, il faut tordre le cou à la rhétorique. L'écrivain doit essayer de restituer, à travers la phrase, l'élan de la vie et je trouve cela plutôt positif. L'or­thographe et la grammaire sont des outils, et il ne faut pas confondre l'outil avec le but à at­teindre, qui est l'expression orale ou écrite.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui souhaiterait devenir écrivain?

Je dirais que je n'ai pas de conseil à donner. A ceux qui ln'envoient des textes en me demandant mon

avis, je leur réponds en général ce que Rilke écrivait dans ses «Lettres à un jeune poète». En effet, il est vain de se soucier de ce que pense­ront les autres, il faut écrire ce qui nous tient à cœur. Pour écrire, il faut tout simplement lire les grands auteurs, les poètes. Par ailleurs, il faudrait être prétentieux pour se placer en parangon.

Vous regrettez de ne pas vivre ex­clusivement de votre plume ...

Non. C'est vrai qu'à une époque je me suis un peu révolté contre la condition qui est faite aux écri­vains. Avec le temps, je trouve pourtant que c'est appauvrissant de ne vivre que de l'écriture, parce que ce qui nous enrichit c'est la vie, le contact avec les autres. Vivre exclusivement de Y écriture, c'est forcément être amené à faire de l'écriture une sorte de métier pour vivre. Je pense qu'en ne fai­sant pas dépendre sa vie matérielle de l'écriture, on peut ainsi garder toute indépendance, toute liberté.

Propos recueillis par Nadia Remz

Souvenirs d'école Quel genre d'élève étiez-vous?

Bon ou mauvais élève selon les années.

Votre meilleur souvenir d'enseignant?

C'est en permanence les bons souvenirs d'enseignant, en particulier avec ma classe de 15.

Quelle est la réforme scolaire qui vous a le plus marqué?

L'importance plus grande accordée à l'oral ainsi que l'abandon de la grammaire Grevisse.

Quelles sont les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence?

Les fautes d 'orthographe.

Votre souhait pour l'école de demain?

::esPère que les enseignants parviendront à continuer à transmettre l'amour de la langue, le plaisir de écntur~. Je tiens à dire que c'est davantage la personnalité des maîtres que les programmes et les abstrac­

tions qUI font vraiment l'école. L'école vaut ce que les enseignants valent.

R~ -O,lobr. 1995 35

Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

Un.

'00 Un< Si le

MATHÉMATIQUES

Histoire des mathématiques (Thème proposé lors de la session pédagogique, été 1995)

Mm' Lucia Grugnetti, professeur à l'université de Parme (Italie), nous a parlé, avec enthousias me, de J'importance des problèmes dans l'histoire, comme chemin préféren­tiel pour la transnüssion du savoir, et des stratégies utilisées à diffé­rentes époques. Elle nous a éga Ie­ment relaté une expérience inter­disciplinaire fondée sur l'Histoire des Mathématiques et nous a pro­posé, entre autres, deux problèmes en latin tirés du Liber Abbaci de Leonardo Pisano (dit Fibonacci), problèmes qu'elle a elle-même ex­périnlenté en classe avec des élèves de 12 à 15 ans. Elle est convaincue que «l'élève doit non seulement être capable de redire ou de refaire, mais aussi de réin­vestir dans des situations nou­velles (pour lui), d'adapter, de transférer ses connaissances pour résoudre des problèmes nouveaux (pour lui)>>.

Je ne résisterai pas, ici, à l'envie de vous proposer la résolution dé­taillée du «problème des tours», activité très riche pouvant être ré­solue de multiples façons en utili­sant de nombreuses notions ma­thématiques abordées au CO. Mais avant cela un petit rappel histo­rique:

«Pour un esprit scielltifique toute connaissance est une réponse à. Li ne question.

S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique.

Rien Ile va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit.»

36

(Bachelard, la formation de la pensée scientifique)

Problème des tours (tiré du Liber Abbad, de leonardo Pisano)

In quodam plana sunt due turres, quarum una est alta passibus 30, altera 40, et distant in solo passibus 50; in­fra quas est fans, ad cuius centrum volitant due aves pari vola tu, descendentes pariter ex altitudine ipsarum; queritur distantia cen­tri ab utraque turri.

B

40

d

Version française approximative, les puristes voudront bien m'excu­ser:

Dans une plaine se trouvent deux tours distantes de 50 pas, l'une haute de 30 pas, l'autre de 40. Entre ces deux tours se trouve une fontaine vers laquelle deux oi­seaux, partis simultanément de chacu ne des tours, se dirigent, vo­lant à la même vitesse et arrivant en même temps. Quelle est la dis­tance de la fontaine au pied de chaque tour ?

Diverses méthodes de résolution possibles, utilisant les notions sui­vantes:

1. Triangle isocèle et Médiatrice (dessin à l'échelle)

Le triangle abf est isocèle car [af] = [hf]

La médiatrice du segment de base (Mab) passe, dans le cas d'un triangle isocèle,

c

50

par le sommet f, donc Mab in­t,,·section cd = f

On aura donc [cf] = 32 pas et [df] = lB pas (cf. tabl eau 1)

II. Théorème de Pythagore, Equa­tions et Identités remarquables

Comme [af] = [bf] et que les triangles adf et bcf sont des triangles rectangles,

on peut donc utiliser le théorè­me de Pythagore pour poser soit:

- une é~Iuation à une inconnue; x2 + 402 = (50 - x)2 + 302, alors x = lB (cf. tableau lIa)

- un système d'équations à 2 in­connues;

x+y=50

x2 +402=y2+302 ; x2 _y2=700; (x - y) (x + y) = 700; donc x - y = 14

alors x = l B et y = 32 (cf. tableau IIb)

Ji?~ -Odobr. 1995

I1I.Triangles semblables (Simili-tudes)

Le triangle abf est isocèle sur la base ab (avec [ae] = [eb]).

Par construction des segments [ez] Il [ad] et [bh] Il [cd], on obtient les triangles efz et beh qui sont des triangles sem-blables.

Sachant que lez] = 35, [hh] = 25 et [eh] = 5 ; on peut alors dé-montrer que [fz] = 7

On aura donc [cf] = 25 + 7 = 32 et[df]=25-7=IB (cf. tableau nI)

Stratégies observées chez les élèves (1. Grugnetti)

- Les élèves de 14/15 ans, qui connaissent le théorème de Py-thagore, l'ont utilisé.

- Les élèves de 12/13 ans ont sui-vi les stratégies suivantes:

- stratégies gra phiques (par tâ-tonnements)

- stratégies additives (évidem-ment fausses) qui les ont amenés aux résultats 35 et 15

ou bien 30 et 20.

En ce qui concerne les stratégies de Leonardo Pisano, n'ayant pas la place à disposition pour les déve-lopper ici, je me ferai un plaisir de les faire parvenir à toutes les per-sonnes intéressés qui voudront bien me le faire savoir (téléphone 027 /38.42.53).

H.Schild coordinateur de la mathématique

au CO

Ji?~ -O,tobr. 1995

a lia b

40

30

d f c 50

a lib b

40

30

d f c 50

a III

b

40

30

d Z C

50

37

Page 21: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

Dans votre classe, vous avez pro­bablement déjà été confrontés au mal de dos chez les enfants, C'est un problème réel. grave, que l'on ne cache plus, Une étude récente (BALAGUE, FRIBOURG) montre que dans notre pays, plus de 30% des écoliers (de 7 à 17 ans) souf­frent déjà de douleurs lombaires!

Ennemis cernés

A l' école, les ennemis du dos sont maintenant bien cernés, il s'agit, en premier, de l'absence de mouve­ment qui accompagne la position assise, Ils sont de surcroît régis par des contraintes supplémentaires telles que le mobilier, la discipline, les types d 'activités (lecture, écritu­re, bricolage) qui trop souvent ne fo nt qu'exacerber le problème, Mais l'école n'est pas la seule fauti­ve! Pensons par exemple à l'aug­mentation dramatique du temps

ÉCOLE DU DOS

l'école a bon dos

passé à regarder la télévision, de­vant les ordinateurs et autres jeux vidéo, Et n' oublions pas, Mes­dames, Messieurs les enseignants que vous préparez vos enfa nts à une vie professionnelle riche et fructueuse certes, mais de plus en plus assise!

Il faut de manière urgente, lulter conu'e ce paradoxe qu'offre encore trop fréquemment l'école: les contraintes d' immobilité se font de plus en plus longues et restrictives au cours de la progression scolaire de l' enfant pour devenir maxi­males lors de la phase critique de la croissance de celui-ci, c'est-à­dire lors d e la période pré-puber­taire et pubertaire , Moment où le mouvement, la liberté articulaire et la disponibilité musculaire de l'en­fant forment son plus précieux bagage,

Sport insuffisant Il est clairement démontré que quelques heures de gymnastique ou de sport sont totalement insuffi­santes et que seule une éducation physique intégrée à l'école et à la maison peut amener à une prophy­laxie digne de ce nom,

Ceci implique au vu du temps pas­sé à }' école que vous, enseignants, portiez une attention toute particu­lière sur la position (principale­ment assise!), le maintien (du dos) et l'envirOlmement (le mobilier) de l'enfant dont vous avez la charge,

L'école doit rester un lieu privilégié

d'éducation physique au sens premier

du terme.

L'investissement doit être mini­mum et, je vous propose les pro­chains mois, de vous démontrer par des exemples concrets, !'in­fluence bénéfique d' un apprentis­sage postural intégré sur l'a venir vertébral de nos enfants,

Jean-Paul AELVOET Physiothérapeute

ÉCOLE - ÉCONOMIE

Le tourisme, l'affaire de chacun Deux nouveaux moyens d'enseignement!

7)epuis plusieurs années, diffé­rents moyens d'information ont été créés dans le cadre de

la campagne de sensibilisation au tourisme intitulée «Le tourisme, l'affaire de chacun», Mise sur pied par l'Union Valaisanne du Touris­me avec la collaboration de la Banque Cantonale du Valais et l'Etat du Valais, cette action de grande envergure vise à améliorer la compréhension du tourisme au sein de la population valaisanne ainsi qu'à lui faire prendre conscience de l'importance de l'ac­cueil et de l'amabilité,

Une exposition itinérante pour les centre scolaires

Afin d'alteindre le public d es jeunes par le biais des écoles, une exposition circule actu ellement dans les établissements du Valais, Disponible en deux langues et composée de 15 panneaux, eUe est complétée par une documentation didactique (commentaire + fiches) à l'usage du maître, Les pistes de travail proposées devraient p er­mettre de rendre les élèves conscients du fonctionnement du tourisme, du rôle majeur de ce sec­teur d'activité dans l'économie cantonale ainsi que de la part pré­pondérante de chacune et de cha­cun dans la recherche de la qualité Indispensable à son développe­ment.

Plus d'une trentaine d'établisse­ments de l'enseignement secondai­r~ se Sont intéressés à cette exposi­Iton qui est également disponible pOur d'autres niveaux secondaires' le vôtre peu t -être" , ? '

R~. Oelabre 1995

Un dépliant pour les élèves En complément, l'exposition peut être mise dans les mains de chaque élève et travaillée par le biais d'un dépliant bilingue qui en reproduit tous les panneaux. Ce document est disponible gratuitement all Dé­pôt du matériel scolaire.

Pour savoir plus ... Informations et renseignements

Stéphane Dayer Délégué Ecole-Economie

ORDP-RawyI47 - 1950 Sion Tél. 027/60 41 73

089 /2203367 Fax 027/ 60 41 54

t xposili on presentee

par llUnion Valaisanne

du Tourisme, en collabora tion

Qvec la Banque cantonale

du Volais et l'Elot du Volols.

Page 22: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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Sile

ÉDUCATION MUSICALE

ECOLIERS VALAISANS, COMPOSONS

Chères collègues, chers collègues,

Vous avez reçu récemment des in­formations concernant une propo­sition d'activ ité-cadre wlissant harmonieusement la langue fran­çaise et la musique.

Sous le thème «Voyage dans le rêve, le merveilleux, le fantas­tique»), vos élèves et vous-mêmes pourrez exprimer vos talents poé­tiques et filusicaux et, si vous le désirez, nlontrer aux autres les ré­sulta ts de votre inspiration.

La démarche peut paraitre auda­cieuse . Pourtant, elle est réalisable si chacun ose partir à l'aventure. La réalisation ne se fera pas d ' un seul coup, c'est évident. Les pistes qui sont proposées peuvent vous aider dans votre approche créatri-

40

ce. Toutefois, chaque classe, chaque groupe de classe, a toute li­berté pour mener à bien ce projet.

Il est important que la création soit collective. En ce sens, la com­munication entre élèves, entre maîtres et élèves et entre ensei­gnants est essentielle. L'animateur de bâtiment scolaire pour l'éduca­tion musicale, le maître de chant peu vent apporter une aide pré­cieuse aux classes dont les connais­sances techniques ne sont pas à la hauteur des espérances.

Si l' œ uvre créée en classe ne peut être transformée en partition, vous avez la possibilité de réaliser une cassette. De nombreux collègues, ainsi que l'équipe d'animation, se feront une joie de concrétiser pour vous les portées et les notes.

J'ose vous reconlmander de vous mettre de suite à l'ouvrage afin de faire part de vos incertitudes, de vos doutes mais au ssi de vos suc­cès lors d ' une séance qui aura lieu à l'ORDP, le mercredi 08 no­vembre 1995, dès 16 heures 30.

A cette occasionr nous créerons également ensemble une chanson de manière simple et ... sympa­thique.

Je me réjouis de vous rencontrer à cette occasion pour partager ces moments créatifs, signes tangibles de la richesse artistique d e notre pays.

B. Oberholzer

Animateur cantonal pour ['éducatiol1 musicale

Créer une chanson: une démarche audacieuse mais réalisable.

R~ -Octobre 1991

EN RACCOU RCI

E(oliers suisses

Tabac et ChIlllVf'

les écoliers el écolières suisses de 14 Ù 16 ans n'onl pas lous un com­portemenl sain. 29% d'enlre eux fumenl plus d'une fois par semoine, IB% onl faill ' expérience de la mari· juana el presque 20% anl déjà élé souvenl ivres. A la queslion , Pren· driez·vous un joinl qui vous esl of· fertl>, 6% des 3300 jeunes inlerro· gés répondenl <oui. el 11 % ,probob~menl •. C'esl " qui ressorl d'une enquêle de l'inslilui suisse de prophylilxie conlre l'alcoolisme (lSPAI.

Bibliographie valaisanne

Version 94 disponible la ,Bibliographie valaisanne 1994, édilée par la bibliolhèque [Onlonole du Volais esl disponible. Grôce ù ,,1 ouvrage, vous pouvez par exemple savoir quels sonlles romans écrils por les Valaisans en 1994, quelles éludes onl élé publiées sur l'oméno· gemenl du lerriloire, les hondi[Opés ou l'alpinisme, quels livres ou articles onl paru ou sujel de Sierre, Sov~se, Hérémen" ou Monlhey.

Bilingue, (ouvranllous les domaines d'allivilés el lous les champs du 50·

voir, elle esl organisée selon un plon

R~ -Odobre 1995

de dassemenl syslémalique el [Om· piétée par divers index. On peul ob· lenir la <Bibliographie valaisanne 1994. ou prix de 20 fran(s auprès de la Bibliolhèque [Onlonole, (ose poslole 102, 1950 Sion.

Alimentarium

Histoires d' objets l'alimenloirum de Vevey ocweil jusqu'ou 25 février 96 une exposition inlilulée . Hisloir.s d'objels>. les objels de la colleclion de l'Alimentarium vous ra(onleronl de nombreuses hisloires de la culture malérielle olimenloire. l'exposition esl ouverte du mardi ou dimanche, de 10h ù 12h el de 14h ù 17h. En oclobre, on peul la visiler de 10h ù 17h.

Sécurité en Europe

Manuel pour étudiants le Déparlemenl fédéral des affaires élrangères publie un malériel scoloi· re inlilulé . OSCE . Sécurilé en Euro· pe>. S'adressanl aux élèves el ensei· gnonls du setondaire supérieur, il offre une inlrodudion sur le Ihème de la sécurilé en Europe. II examine l'hisloire européenne de l'après· guerre el explique la pas ilion de la Suisse en Europe el dons le resle du monde. Disponible dès le mois de décembre, <e molériel peul êlre commandé graluilemenl ù l'Offi" fédéral des imprimés el du mOlériel

(EOMZI, 3000 Berne. Numéro de commande du manuel didaclique el des queslions: 201.500.1; numéro de commande du dossier relalif aux réponses ù l'usage des enseignanls: 201.501.1.

TIbor Varga

Un livre·hommage TIbor Varga faill'abjel d'un Irès beau livre qui vienl de sortir aux Edilions BERSV. Ecrif par Roberl·F. Rudin, ,,1 ouvrage a élé réalisé en hommage ù l'arlisle, ou pédagogue el ou philosophe qui a fail de son exislence une recherche permanenle de la perledion el de l'ex<ellen(e. l'ouleur amène le ledeur Ù dialo· guer ove( l'orlisle, ù découvrir les multiples facelles de sa vie, ù lever

un voile sur son œuvre el ù parlager sa passion. les quelque 210 pages sonl illuslrées d'une cenlaine de pholos.

• Tibor Varg .. peul êlre oblenu ou· près de BERSV Edifions, Rie du Mo· nège 60, (ose poslale 4040, 1950 Sion. Prix: 38 fran(s + fra is d'envoi. II peul aussi être achelé en librairie.

La Suisse et l'Europe

Matériel gratuit le Bureau de l'inlégration DFAE!DFEP vienl de publier la 2- édilion d'un matériel pédago·

gique inlilulé La Suisse et l'Europe. II s'agil d'un documenl de 60 pages pour l'élève el d'un (Ohier du moÎlre qui propose une mélhode de lravail, des pisles de réflexion, des informalions supplémenlaires a(compognées de (Orles el de Iransparenls. le (Ohier de l'élève aborde les relalions de la Suisse et de l'Europe dons une perspe<live hislorique, présenle les organisalions européennes, analyse les perspectives pour la Suisse ainsi que les relations éwnomiques exlérieures de noire pays. (e malé· riel peul êlre oblenu graluilemenl auprès du Bureau de l'inlégmlion du DFAE!DFEP (lél. 031/322 26 90). Des exemplaires sont en consultation ù l'DROP.

Stratégies d'apprentissage

Mérieu en conférence l'association romande Savoir Apprendre organise une wnférence jeudi 16 novembre à 19h30 ù la Grande Salle d'Epalinges. le (élèbre pédagogue français Philippe Mérieu lrailera de la molivalion el des slralégies d'apprenlissage.

Congrès à Fribaurg L'éthique de l'enseignant le prochain wngrès annuel de la Sociélé suisse pour la formalion des enseignanles el des enseignanls oum lieu ù l'Universilé de Fribourg le, 3 el 4 novembre prochains. l'élique dons la formalion des enseignonls sera au cenlre des dé­bols. Renseignemenls el inscriplions: Bureau du wngrès SSFE!SlG, Insli· lui de pédagogie de l'Universilé de Fribourg, rue Faucigny 2, 1700 Fribourg. Tél. 037 /297577/ 60; Fax037 / 299711.

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Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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ÉCOLE ET MUSÉE

Le 1-lJ1ea.. des morts Exposition au musée cantonal d'archéologie et à la bibliothèque munici­pale de Sion; du 23 sep­tembre 1995 au 7 janvier 1996.

En 1962, au Petit·Chasseur, à l'oc­casion du creusement d'une canali­sation, les archéologues identi ­fi aient les premiers vestiges de ce qui allait être l'une d es plus sp~c­taculaires découvertes de la péno­de néolithique en Europe.

La vaste nécropole, composée de plusieurs monuments «mégali­thiques», restait cependant muette sur les coutumes de ces popula­tions évoluées et respectueuses de leurs ancêtres. L' imagination, elle, ne pouvait s'empêcher de faire dé­filer ces lointaines civilisations, nos ancêtres ..

Entre fiction et réalité •••

Tmis clans l1éolithiques occupent Je château de la Soie, les collines de Ma­ladaires et de Tourbillon. Leur instal­lation remonte à la nuit des temps. La nécropole du Petit-Chasseur, commu­ne aux trois lignages, est le symbole de la cohésion de cette communauté, le centre des terroirs exploités et le pôle autour duquel s'organisel1t la vie reli­gieuse et le culte des ancêtres. Le temps semble s'être arrêté, jusqu'au jour où ...

Venue du versant méridional des Alpes, une communauté étrangère s'installe sur le replat du château de Vex. Les conditions d'implal1tation

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sont plus difficiles que sur l'adret; de plus, l'avenir est incertain pour cette tribu de paysans essentiellement mas­culine. La «( rencontre» avec les clans résidents est inéluctable .. . Faut-il dé­clarer la guerre ou nouer de nouvelles alliances?

BD Historique

«Le Soleil des morts», bande dessi­née historique, est le fruit d ' une étroite collaboration entre l'auteur, André Houot et le professeur Alain Gallay, responsable des fouilles archéologiques. Elle se base sur les découvertes nüses à jour et en propose une interpréta­tion.

Les héros évoluent entre des col­lines familières, traversent le Rhô­ne, s'établissent à Vex. Le passion­né de BD appréciera, à la Bibliothèque Mu nicipale de Sion, la d écomposition du travail du dessinateur, les stèles qui ont servi de modèles ainsi qu'une reconsti­tution d' un métier à tisser. Une sé­lection d 'ouvrages complète la pré­sentation.

A l'aube du métal

Les objets exposés au musée canto­nal d'Archéologie font la part belle aux découver tes archéologiques et ethnographiques qui ont servi à l' élaboration de la bande dessinée. A une différence. De taille! Ici, les objets sont auth entiques! La hache a tranché, les vases ont contenu, l' arc a décoché. Tout cela a été fa­çonné, décoré, manipulé par nos prédécesseurs d' il y a 4 à 5'000 ans.

L' interprétation est laissée au visi­teur. A chacun d'orchestrer par la magie de son imagination, le faciès du chasseur, le profil du berger.

Pour la première fois en Suisse se· ront exposées les stèles funéraires de la nécropole d'Aoste et le mobi· lier récolté dans les tombes. Trou· blantes similitudes, étranges liens de part et d'autre des Alpes ..

Eric Berthod

Pratique L'exposition s' adresse à tous; on y appréciera particulièrement les aspects historiques et / ou artistiques (l'art de la BD); pour une visite accompagnée: Ecole et Musée, ORDP, Gravelone 5, Sion.

Horaires:

Musée d 'Archéologie : ouvert tous les jours sauf lundi de 10 à 12 h . et de 14 à 18 heures; Bi­bliothèque Municipale: de pré­férence le matin, sauf vendredI; s'annoncer auprès de Mme Zen Ruffinen (027 / 24 11 65) qUI vous accueillera.

Conférence-Débat d'André Houot et Alain Gallay le 3 no­vembre 1995, Université popu· laire, Sion.

R~- Octobre 199!

ÉCOLE ET MUSÉE

Du visible il l'invisible

La faune de nos vignobles

Le Musée valaisan de la Vigne et du Vin présente au Château de Villa à

Sierre jusqu'à la fin no­vembre une exposi tion, t~m­poraire intitulée «Du VISIble à l'invisible, la faune de nos vignobles». Cette exposition montre un choix parmi les nombreuses espèces ani­males qui gravitent autou~ de nos vignobles. CeUX-Cl

contrairement à ce q ue l'on pense généralement offrent une diversité remarquable: quels traits communs y a~t­il au point de vue faulUs­tique entre le vignoble situé sur le cône de Chamoson ou celui des hauts de Fully?

Indésirables et (ombattus Si le vigneron connaît la di­versité du patrimoine ani­mal, le public l'ignore et est très souvent étonné de cette richesse. Mais le paradoxe guette: alors que la nature est partout célébrée et que de nombreuses voix s'élè­vent pour la protection des biotopes, les animaux de nos vignobles sont indési­rables, pourchassés et com­battus; malgré cela ceux-ci

se maintiennent et mar­quent leur passage par des empreintes qui prouvent la complexité, la richesse et la beauté du biotope collinéen. Il est difficile de voir dans les vignes et ses alentours des animaux qu'on aimerait trouver. Les plu.s atti rants, les plus sympathiques sont certainement les moins vi­sibles. Ainsi chevreuils, lièvres, blaireaux ne sont-ils que rarement aperçus alors que tout vigneron raconte avec frayeur sa rencontre redoutable avec une inof­fensive esculape ou petit or­vet. Dans chaque village une histoire de serpent en­roulé dans un cep, un lâcher de vipères (7) animent les discussions de bistrot. Si peu de gens vous diront qu' ils ont vu ces animaux avec plaisir, beaucoup re­connaîtront que les reptiles sont aussi nécessaires qu' une huppe fasciée, un loi r ou une coccinelle.

Un monde de poésie L' avifaune et les insectes de l'espace viticole avec leurs mœurs, leurs chants, leurs

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la mémoire

R~. O,'obre 1995

couleurs ou leurs spécifici­tés individuel1es dévoilent un monde plein de poésie et d'enchantement.

Moins connus, mais surtout beaucoup plus détestés et combattus sont les tout pe­tits animaux que l'on ne perçoit pourtant que diffici­lement: les parasites. Le vi­gneron a appris à les connaître et à lutter contre eux avec des auxiliaires pré­dateurs issus de la grande famille même des insectes.

En visitant cette exposition, vous pourrez faire connais­sance avec ces animaux et comprendre comment le vi­ticulteur résout les pro­blèmes de coexistence avec cette faune. De magnifiques photos réalisées par René­Pierre Bille, Jean-Marc Pillet et Georges Laurent illus­trent le thème de cette expo­sition.

Heures d'ouverture:

mardi au dimanche, de 14 heures à 17 heures ou pour les groupes sur demande

Prix d'eutrée:

Individuel: Fr. 5.-

Prix spédal pour les écoles

Collège Fr. 3.-

Cycle d 'Orientation

Classe primaire

Classe enfat'ltine

Fr.3.­

Fr.2.­

Fr. 1.-

Entrée gratuite pour le chef du groupe ou le maître de classe.

lOONAIKIS Mensuel de l'école valoisonne.

Edition, administration, rédaction Déportemenl de l'inslruclion publique (DIPI Office de recherche el de documenlolion pédagogiques (OROPI Gravelone 5, 1950 5ion Téléphone (027) 60 41 52.

DIrectIon Jean-Pierre Salamin

Rédaction Poul Velter

Conseil de rédaction POlrick Abbel, Ass. porents Rémy Doyer, SPVol Mourice Dirren, OSP Jeon·Fronçois Lovey,DIP Fobio Di Giocomo, AVECO Mourice Nonchen, SMP Lourenl Perruchoud, AVPES

Pholographe Ja[ques Dussex.

Données ledlnlques Surfo(e de (Omposilion: 175 x 245 mm. Formol de le revue: 210 x 280 mm. Impression en olkel en noir el une teinle vive, pholo~lhos fournies ou Irais de reprodudian Iodurés séporémenl pour documents lournis prêts à la reprodudion.

Parution Le 15 de chaque mois sauf juillel elooût.

Délai de remis. des lexIes et des annonces Le 20 du mois pré,édent.

RÉGIE DES ANNONCES PU8UClTAS, 1951 Sion Téléphone (027) 29 51 51 Téléfox 1027) 23 57 60.

Impression, expéd'rtion VALPRINT SA, 1951 Sion Téléphone 10271 22 23 70 Téléfox 1027} 22 07 47.

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Page 24: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 1995

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INFORMATIONS OFFICIELLES

Enseignement primaire, année scolaire 94/95

Quand ces lignes paraîtront, à la mi-octobre, le souvenir de la dernière année scolaire se

sera pour beaucoup estompé. Est-il dès lors indiqué de s'essayer à un bilan que les occupations d u mo­ment et les soucis de l'avenir relè~ guent d éjà à l' arrière-p lan? Dis­pose-t-on des éléments qui per­mettent de dresser, avec sûreté et précision, l'actif et le passif d ' un exercice dont la complexité appa­raît à l'évidence?

Certes, au début de l'année scolai­re 1994 / 1995, comme chaque fois à pareille époque, les inspecteurs ont défini des objectifs prioritaires, les ont proposés aux cOlnmissions sco­laires, aux directions d'écoles et aux enseignants, invitant les uns et les autres à se mettre en route, ré­solument, pour les réaliser. Certes, les rapports sont parvenus d urant l'été signalant les efforts accom­plis, l'état d 'esprit, les succès obte­nus, les insuffisances, les satisfac­tions et les déconvenues.

Malgré l'importance des observa­tions et des appréciations, des do­cuments qui les relatent et dont on ne saurait se passer, l' essentiel, on le sent bien, réside ailleurs. Parce que l'essentiel dans ce domaine est insaisissable, impalpable, incorpo­rel et immatériel.

Faut-il donc renoncer à cet exercice de retour en arrière et d 'évaluation sous le prétexte qu'une comptabili­sation de résultats globaux n'offre pas la consistance et la précision de l'analyse des chiffres et des nombres ? Le véritable jugement porté sur une année scolaire ne se limite pas en effet qu'aux notes,

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L'aulre bilan aux promotions et aux red ouble­ments, aux classes ouvertes ou fer­mées, à l'évolution des moyennes d'élèves par classe que ]' on obser­ve avec fierté ou désappointement selon qu' il s'agit d 'économies à réaliser ou de pédagogie à p ro­mouvoir.

Encore une fois, ne dédaignons pas cet aspect concret des choses. L'école est aussi une réalité maté­rielle, qui se traduit en budgets et en comptes, en moyens financiers à engager, à la condition d'en dis­poser. Lorsque nous donnerons des indications chiffrées, c'est à cela que nous songerons. Sans ou­blier ]' autre volet du diptyque sur lequel il faut s'attarder maintenant.

Vu sous l'angle de ce qui ne se me­sure pas, le bilan d'une année sco­laire appartient d' abord à chaque enseignant. A lui de s' interroger, de se poser des questions dont quelques-unes pourraient être les suivantes:

Ai-je réellement pris conscience de l' importance d e ma fonction d 'éducateur et d 'enseignant, des conséqu ences qui résultent de la qualité d e mon engagement p ro­fessionnel? Ai-je tout mis en œuvre pour assurer le succès de mon acti­vité? Ai-je organisé mon temps, préparé mes journées avec sérieux, méthode, systématique? Me suis-je au contraire satisfait de l'improvi­sation et de l'imprécision. Ai-je fait montre de rigueur intellectuelle, d ' intérêt, avant d'exiger d'autru i cette même discipline? Ce qui n' a pas marché, l'ai-je mis au compte de raisons extérieures avant de re­chercher en quoi j'aurais pu moi-

même m'en rendre le premier res­ponsable?

Ai-je créé autour de moi et en moi les conditions requises pour un ac­cueil de qualité, un climat de séré­nité ou me suis-je laissé accaparer par des occupations étrangères qui ont usé mes nerfs, émoussé mes capacités de calme et de bien­veillance?

Des réponses qui sont données à ces questions et à d'autres encore dépend le véritable bilan d'une an­née scolaire. D es réflexions aux­quelles nous nous livrons, les uns et les autres, à tous les échelons de la responsabilité, doivent résulter la constatation de nos réussites ou celle ne notre insatisfaction ainsi que les mesures à mettre en œuvre pour les améliorations qui s' impo. sent.

Ainsi, cet autre bilan, que l'on éta­bli t soi-même, débouche, s'il est sé­ri!?ux et sans complaisance, néces­sairement vers l' avenir. Il est possible que l'on se soit trompé, que l'on ait pris des options discu­tables, d es paris risqués, que l'on se soit engagé dans des voies in­certaines. Tout cela peut se com­prendre si, chaque fois, une ré­flexion approfondie a précédé l'action. Il faut savoir en ces cas re­venir sur ses pas. Ce qui me paraît par contre impardonnable, c'est que l' on s' installe d ans l'immobi­lisme et le confort intellectuel sans cet effort de renouvellement qui fai t qu'une année scolaire n'est ja­mais semblable à celle qui l'a pré­cédée.

Anselme Pamwtier

R~· Ollobr. 1995

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