Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

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Horaires scolaires et rythmes biologiques

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É D 1 T o R 1 A L PAR PAUL VE'ITER

Les bonnes résolutions

Je ne sais pas ce qui se passe dans votre tête le premier jour de l'an. Chez moi, c'est l'habituelle valse des bonnes intentions. Les "dorénavant» et les ,désormais» sont suivis d'une multitude de résolutions que j'es­saie de ne pas oublier dès le lendemain .

Ce début 1994 n'a pas échappé à la règle. Sachez que, si tout va bien, Réso­nances devrait profi­ter de cette vague de bonne volonté.

Durant les douze ou treize jours dont je dispose chaque mois, je me suis promis do­rénavant de parler encore plus de l'école, des maîtres et des élèves valaisans, d'al­ler davantage dans le «terrain» pour mieux cerner les attentes des lecteurs, de lire et de vous présenter plus de revues et de livres pédagogiques, de tester dans le courant de l'année une mise en page plus dynamique, de ne plus laisser passer de coquilles, de n'oublier rien et personne ...

Une fois la liste dressée, une certaine angoisse m'étreint. Comment réussir à placer tout ça dans des journées de vmgt-quatre heures et des semaines de sept jours?

Finalement, je me dis que je ne suis pas le seul dans cette sltua\lOn. Nos hommes politiques d'abord! Imaginez tout ce.qu Ils dOivent faire avec le peu d'argent qu'ils ont en calSs;. Certes, la formation doit être prioritaire. Mais la sbante aussi. Et l'emploi! Et la relance économique! Et le

ec! Alouette!

RÉSONANCES • JANVIER 1994

Les enseignants ensuite! A chaque année scolaire, ils voient leur lot de nouveautés se greffer SUI' une grille­horaire qui déborde déjà de partout. Les attentes de la

société contredisent celles des parents qui ne correspondent pas toujours aux be­soins des enfants. (pub) - Lisez notre dossier sur les ho­raires scolaires et vous serez édifiés. -(fin de la séquence «pub»).

Les enfants, enfin! Ces gosses que l'on considère trop vite comme de petits adultes. Pardi! Il faut qu'ils appren­nent à souffrir. IJéco­le, c'est la vie en cir­cuit fermé; la vie avec ses luttes, ses

conflits, ses souffrances et, accessoirement, ses récom­penses. On ne rit pas tous les jours lorsqu'on va à l'usine ou au bureau; alors pourquoi riraient-ils ces jeunes! Et c'est pour leur bien qu'on les instruit. Un enfant qui sort de l'école avec, en plus des connaissances de base, une mé­thode de travail, deux ou trois langues toutes plus mater­nelles les unes que les autres, une créativité, un corps sain abritant une âme tout aussi saine, un enfant comme celui­là a bien plus de chance de réussir sa vie que vous et moi!

'Ibut bien considéré, ma situation est enviable. C'est l'âme légère que je me mets au travail. Comme chaque année, une partie de mes bonnes résolutions sera certainement rangée au rayon des vœux pieux. Mais si vous repérez dans votre revue les effets de l'une ou l'autre d'entre elles, ce passage de St-Sylvestre n'aura pas été inutile. Il ne me reste qu'à vous souhaiter, à vous, à vos familles, à vos élèves, une joyeuse et prospère année 1994.

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s o M M A 1 R E

CE MOIS-CI

EDITORIAL

- 1-

Les bonnes résolutions Paul Vetter .......................... .1

DOSSIER

- 3-Concentration de l'horaire à Vissoie Nadia Revaz ................................. ..3

Petit tour d'horizon européen Nadia Revaz ..... ... .... . ............... 5

Horaire continu: pas davantage de fatigue Paul Vetter.. . . . ..... .. ........... ... ........... 6 Durée de la semaine de l'écolier suisse Variable et variée Paul Vetter ... . ...................... 7

Les enseignements de la chronobiologie Paul Velter .. .... .. . ..... 8 Education et rythmes biologiques: compatibles? Jérôme Nanchen ........... . ..... .10

Une école idéaListe Mélanie Pilteloud ........ . ......... .12 L'influence du petit déjeuner sur le ryth­me scolaire Françoise de Riedmatten ... ..... ......... 13

Conception d'un horaire au collège Déjà la quadrature du cercle Paul Vetter .. . ..... ... .. ....................... .15

T

Le temps d'avoir le temps Philippe Theytaz...... . ..... .16

Les temps de l'école Simone Forster ...................... . . .18 Diversité et droit à la différence Christian Mounir.. ... ..20

INFORNIATIO;-{S OFFICIELLES

- 23 -

Education musicale: séances d'information Jean·Pierre SaJamin ................ ......... 23 Formation d'enseignanl(e)s en économie familiale DIP .............................. . ....... 23 Concours de mathématiques Yvan Michlig .......... .... .. ...................... 24

L'immersion ailleurs .. et chez nous Pierre·Pie Bonvin. . .................. 32

Sécurité incendie dans les bâtiments scolaires ICSF .......... . .................. 33

Mise en concours: école suisse de Bogota .

ACTUALITE

- 30 -

ACTUALITÉ

. ........... 29

SPVal: réflexions d'un dislrict .............. 30

LA VIE EN CLASSE Noël du CO de Grône: les santons de Paris Paul Vetter ....... . ....................... 31

CO Hérens: naître et grandir Elèves et professeurs .... 32

LECTURE La lecture pour tous .. ............. .. ..... ....... 33

La Suisse préhistorique ........................ 34

SANTÉ Education à la santé: c'est pour bientôt Paul Vetter ........ . ................. 35

NOS COLLÈGUES Dominique Savioz: être plutôt que paraître Paul Vetter ............ .... .

MOYENS DIDACTIQUES Cahier Croix-Rouge .......... .. .

Colletion .Histoire' ..

INFORMATIQUE Edutex: la télématique, un outil pédagogique Serge Rappaz ...

. .. 36

........ 38

.... 39

... 40

Testez des logiciels éducatifs. . .. 41

ACM Le papier mâché Corinne Germanier ........................ 42

CATÉCHÈSE Les signes en catéchèse Jean-François Maillard ... .......... ...... .44

EXPOSITION WWF, visite sous· marine...... . ... .45 Bribes de décembre ............ . .. .46

EN RACCOURCI . .47

COUSINS-SURPRISE Danger, la demoiselle domine ...... .48

SOUVENIRS Il n'y a plus d'enfants......... ..48

RÉSONANCES· JANVIER 1994

Concentration de l'horaire à Vissoie

Une philosophie de l'école

En août 1991, la presse locale a largement fait écho de l'introduction du nouvel horaire à Vissoie. Mais qu'en est-il au­jourd'hui? Rappelons d'emblée que le cas du centre scolaire d'Anni­viers comporte une parti­cularité: l'horaire concen­tré (après avoir parlé d'horaire continu, puis d'horaire adapté, il est désormais question d'ho­raire concentré) a tout d'abord été introduit pour des raisons géogra­phiques. L'horaire de Vis- La pause-collation dure une heure. sOie se veut cependant plus qu'une simple adaptation d'ho­raire. Francis Salamin, directeur de l'établissement scolaire, le rappelle: «C'est bien plus qu'un horaire, c'est une philosophie de l'école».

Introduction progressive Cinq jours par semaine, la classe commence à 8 h 15 et se termine à 14 h 25 avec une récréation de quinze mmutes et une pause-collation d'une heure. Temps des transports réduit, concentration de l'horaire scolaire, repas légers et variés, augmentation des loisirs sont les caractéristiques p~mclpales de ce système. Pour l'an­nee 1993-1994, l'horaire concentré, encore expérimental cette année, concerne 302 élèves des classes en­fantines, primaires et secondaires. Il est introduit très progressivement dans les classes enfantines et pri­maires: une journée complète avec

RÉSONANCES . JANVIER 1994

horaire concentré par semaine, puis deux, etc.

Parmi les arguments en défaveur de cet horaire, le non-respect des rythmes biologiques engendrant une plus grande fatigue est le plus sou­vent avancé. Les recherches en chro­nobiologie ont en effet permis d'éva­luer les performances des élèves au cours de la journée, au cours de la se­maine ainsi qu'au cours de l'année et d'arriver à la conclusion qu'une meilleure répartition du travail sco­laire est nécessaire. Les recherches démontrent l'importance de l'alter­nance et de l'équilibre entre sommeil et éveil, travail et repos, effort et dé­tente ... Certaines tendances géné­rales peuvent être dégagées, même s'il faut garder à l'esprit les rythmes de chacun. Ainsi les périodes journa­lières, favorables au travail intellec­tuel, se situent en fin de matinée et

au milieu de l'après­midi. Les recherches convergent également pour dire que la rupture du week-end et les longues vacances esti­vales sont des facteurs de stress indéniables. Dans certains pays, l'idée de diminuer la du­rée des vacances esti­vales fait surface et pour Francis Salamin, «Faire des coupures plus fréquentes, ça serait l'idéaI». Mais la réalité sociale est là! Un ensei­gnant explique: «Il est temps de penser à

une adéquation entre l'horaire scolaire et l'horaire social».

Si l'on compare les rythmes scolaires à Vissoie, on peut remarquer que les découvertes de la chronobiologie n'étaient pas appliquées avant l'in­troduction de l'horaire concentré, mais qu'elles ne le sont vraisembla­blement pas davantage maintenant.

Satisfaction sur le terrain Mais très vite, on peut constater un immense décalage entre les théories pédagogiques et les impressions, certes subjectives, dégagées sur le terrain. Pour ce qui est de la fatigue quotidienne, les enseignants interro­gés affirment qu'elle est moins impor­tante que dans l'ancien système, ce malgré les arguments théoriques avancés pal' l'ensemble des cher­cheurs. De plus, s'ils suivent les

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,.--

conseils des enseignants, les élèves peuvent profiter d'une plage considé­rée comme bonne pour effectuer leurs devoirs à domicile après un moment de récupération. Toutefois, la plupart des élèves font, semble-t-il, leurs devoirs tout de suite en arrivant à 15 heures à la maison. Il est des ré­flexes bien ancrés!

Les femmes qui travaillent auraient pu éprouver des difficultés d'adapta­tion, mais les familles se sont organi­sées et certains horaires de travail ont même été légèrement modifiés pour s'adapter à l'horaire scolaire.

Les élèves apprécient Quant aux élèves rencontrés, ils sont pleinement satisfaits de cette journée scolaire qui se termine à 14 h 25. Gré­goire est convaincu des avantages de l'horaire concentré: «Avec l'horaire continu, on n'a pas besoin de re­monter pour dîner et on finit plus tôt». Isabelle renchérit: «Avec l'ho­raire actuel, on est moins stres­sé». Aude, pour sa part, met en avant

un autre avantage: «Quand on n'a pas de devoirs, on peut aller skier l'hiver».

U ne autre particularité du système anniviard réside dans le fait que les activités parascolaires proposées sont décentralisées afin de recréer une ani­mation dans les villages. Même si elles sont moins nombreuses que lors de l'introduction du nouvel horaire, quelques activités connaissent un vé­ritable engouement de la part des élèves (le basket, la céramique, le ten­nis .. ,). Au gré de leurs envies, les élèves peuvent choisir deux ou trois activités différentes ou ne participer à aucune activité. C'est ce qui distingue l'horaire de Vissoie des «Tagesschule» (écoles à horaire continu en Suisse al­lemande) où la prise en charge para­scolaire, gérée par les enseignants, est obligatoire et coûte cher. Pour Francis Salamin, «l'école ne doit pas suppléer la famille; il s'agit de mettre en place d'autres struc­tures». Pourtant, quelques ensei­gnants voient là le point faible du sys­tème. Ils s'interrogent sur ce que font

les élèves après la classe et les imagi­nent sans peine de­vant l'écran de télévi­sion,

Rythmes d'avenir

Quel horaire choisir pour l'école de de­main? Horaire tradi­tionnel, «Tagesschu­le», horaire continu, horaire concentré, ho­raire tenant compte des rythmes biolo­giques ...

Le temps de transport a été considérablement réduit.

A Vissoie, l'évaluation objective des réper­cussions (tant pédago­giques que médicales, alimentaires ou fami­liales et sociales) est difficile, ce d'autant qu'aucune évaluation ne fut réalisée préala­blement. Alors, faute de preuves scienti­fiques ...

Francis Salam in reste, pour sa part convaincu des avantages de l'horair~ concentré: «C'est un système qui ne prétérite pas les élèves, et person. nellement je pense même qu'il est meilleur». Et plusieurs enseignants vont plus loin en suggérant déjà l'in­troduction de l'horaire concentré dans les écoles d'autres vallées et dans les collèges.

Nadia Revaz

ORDP recherche

HORAIRE CONTINU TAGESCHULE

Où sont les élèves l'après-midi?

En matière d'horaire, l'école Te/'/'e-Sainte à Coppet propose un système assez proche de celui du Val d'Anniviers, avec des activités de loisirs gratuites ou relative­ment peu coûteuses. Cependant, contrairement à Vissoie, Coppet a introduit les devoirs surveillés et la demande parentale de prise en charge systématique des enfants l'après-midi est très importante.

A l'école des Eaux-Vives à Genè­ve, les élèves vont en classe de 8 h 05 à 12 h 55. L'après-midi, les activités culturelles et sportives sont facultatives, mais très large­ment fréquentées, et surtout gra­tuites. Du moins gratuites pour l'instant! Les devoirs surveillés ont déjà été supprimés, et d'au­tres mesures d'économie devront certainement être envisagées.

En Suisse allemande (à Zurich, à Berne, à Bâle), les Tagesschulen prennent en charge les enfants de 7 h 30 jusque vers 17 h 30. Mais pour faire face aux restrictions budgétaires, on envisage de ne plus confier les activités parasco­laires aux enseignants.

RÉSONANCES· JANVIER 1994 .

Horaires scolaires

Petit tour d'horizon européen

A l'intérieur d'un pays, il n'y a pas un horaire mais plutôt des horaires sco­laires. Ce n'est pas «à chaque école, son horaire», mais presque. Pour exemple, les écoles privées et pu­bliques présentent souvent des diffé­rences de répartitions journalières assez considérables. Malgré ces diffé­rences, il est tout de même possible de dégager quelques tendances natio­nales.

En Suisse En France

En Suisse, tout comme en France, la journée d'école est assez chargée. Par conséquent, l'encadrement après l'éco­le n'est pas fondamental. En matière d'horaire scolaire, la France détient deux records européens. D'une part, les journées scolaires sont les plus longues d'Europe, mais d'autre part les petits Français ont la chance ou la malchance d'avoir davantage de va­cances que les autres petits Euro­péens, en particulier que les élèves al­lemands,

En Allemagne En Italie

Les écoliers allemands sont libres déjà en début d'après-midi . • Libres et souvent livrés à eux-mêmes!», comme le constate une Allemande. Ce systè­me d'horaire continu est également adopté pal' d'autres pays nordiques.

RÉSONANCES . JANVIER 1994

Les horaires scolaires: il n'existe pas de politique nationale en la matière.

Par ailleurs, il est assez proche de la formule italienne. Les parents qui travaillent doivent donc organiser les après-midi de leurs enfants. Habitué à cet horaire, tout le monde compose avec.

En Angleterre

Quant aux élèves anglais, ils dînent à l'école et vont en classe à 9 h pour ter­miner vers 16 h, du moins c'était ainsi encore assez récemment. Mais l'horai­re continu, appelé horaire continen­tal, remplace depuis peu l'horaire

semi-continu dans un grand nombre d'écoles. Les Anglais se heurtent dé­sOl'mais à un nouveau problème: faut­il organiser les après-midi des enfants ou les laisser libres? Mais comme l'a souligné Denis Masmejan dans le Nouveau Quotidien du 23.08.93: « .. . avec l'horaire continu, pour ne pas voir les mômes débarquer à la maison dès le début de l'après-midi, il faut payer, souvent très cher».

Nadia Revaz ORDPirecherche

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Horaires continus à Genève

Pas davantage de fatigue

Une étude menée à Genève tend à montrer que l'horaire continu n'a pas d'influence sur le degré d'attention des élèves. Mandaté pal' le DIP, le Service de santé de la jeunesse qui a réalisé cette enquête l'este cependant prudent.

«Nous pourrions être amenés à conclure que l'introduction de l'horaire continu n'a pas eu d'in­fluence sur le degré d'attention des élèves.»' La formule utilisée dans le l'apport publié en février 1993 sur la fatigabilité des élèves de l'école des Eaux-Vives de Genève est pour le moins prudente. Il est vrai que le Ser­vice de santé de la jeunesse (SSJ ) a disposé de moyens relativement limi­tés pour procéder à son analyse de la fatigue générée pal' un horaire conti­nu. Une pauvreté déjà relevée dans le projet élaboré en 1990.

Le SSJ avait prévu divers moyens d'investigation: visites médicales, questionnaires aux parents, grilles, l'apports des attitudes des élèves par les enseignants, observations en classes effectuées pal' une infirmière ou un médecin, tests graphiques. Une autre école (horaire traditionnel) du même quartier et d'une importance comparable servait de point de com­paraison.

Les visites médicales passées dans les deux écoles n'ont pas permis de rele­ver des différences significatives, pas plus que les questionnaires aux pa­rents. L'interprétation de ce volet de l'enquête demande une certaine pru­dence. «Les règles élémentaires

de la statistique exigeant un nom­bre de données interprétables suffisant, cette épreuve perd tou­te sa valeur, d'autant que les don­nées qualitatives étaient parfois difficilement mesurables», écrit le D' Batou (SSJJ.

La même remarque peut être faite au sujet de la grille d'appréciation globa­le des attitudes des élèves en classe. En mai 1990, la moitié des grilles re­mises à chaque enseignant étaient re­tournées. En avril 1991, deux grilles et trois l'apports circonstanciés reve­naient au SSJ. Résultat: pas d'obser­vations allant à l'encontre de l'horaire continu de la part des enseignants, si ce n'est quelques questions de détail (récréations trop proches pour les pe­tits et oublis des parents concernant les collations lors de ces pauses).

Le dépouillement des observations en classes pal' les médecins et les infir­mières s'est avéré lui aussi peu fiable. D'une part, les observateurs n'étaient pas nécessairement les mêmes d'une année à l'autre. Leur présence n'a pas été assurée durant les mêmes leçons. «Un travail de groupe, une leçon de géographie ou une autre ma­tière n'exigent pas forcément le même type d'attention qu'une le­çon de mathématique. En définiti­ve, nous avons renoncé à ce genre de comparaison pour l'évaluation de l'influence du nouvel horaire», signale le D' Batou.

Les tests graphiques adaptés au de­gré scolaire des élèves ont eux aussi posé problème. D'une année à l'autre,

les tests sont devenus trop faciles pour les élèves. L'objectif consistant à comparer chaque enfant avec lui­même, il a fallu remplacer le test par une épreuve plus compliquée destinée aux plus grands. «Cette modifica­tion a introduit un nouveau biais dans la procédure d'observation», relève la responsable de l'étude.

Finalement, la seule comparaison possible a porté sur la moyenne du nombre d'erreurs enregistrées dans les classes de 5P-6P en mai 1990, no· vembre 1990 et mai 1991 dans chacu­ne des deux écoles. Une mise en pa­rallèle qui aboutit à des résultats analogues.

Dans ses conclusions, le D' Batou souligne que les facteurs qui détermi­nent la fatigue de l'écolier en général «varient énormément d'un sujet à l'autre et vont des particularités physiques et psychiques au mode de vie et à la qualité de l'encadre­ment familial. La structure et le contenu des activités extrasco­laires revêtent de ce fait un ca­ractère capital.»

Paul Vetter

' Horaire continu à l'école des Eaux­Vives: Résultats d'une étude sur la fatigabilité des élèves. D' M. Batou. Journal de l'enseignement primaire, DIP Genève, W42, février 1993.

RESONANCES - JANVIER 1994 ·

Durée de la semaine de l'écolier suisse

Variable et variée

Le nombre d'heures consacré à l'en­seignement varie fortement d'un can­ton à l'autre. En 1987, à la fin de la scolarité obligatoire, 1700 heures sé­paraient les jeunes Bâlois, les écoliers les moins chargés du pays, de leurs collègues uranais. Une différence qui représente presque deux années sco­laires. Les petits valaisans figuraient sur le podium des assidus, au troisiè­me rang.

Depuis, la situation a quelque peu évolué. En Valais comme presque par­tout ailleurs, on a introduit un horai­re progressif en primaire. Mais les statistiques d'août 1982 fournies par le Centre suisse de documentation en matière d'enseignement et d'éduca­tion (CESDOC) de Genève laissent encore apparaître des différences si­gnificatives en matière de scolarité. La durée de l'année scolaire varie entre 36,5 (Tessin) et 40 semaines (huit cantons). Il faut noter que quel­ques communes valaisannes en sont encore à 36 semaines.

En première année primaire, les Bâlois (ES) passent 945 minutes en classe chaque semaine. Avec leur 1185 minutes, les Valaisans sont au milieu du peloton en tête duquel on trouve les enfants de Fribourg (entre 1200 et 1300 minutes), de Bâle-Campagne (entre 1150 et 1300 minutes) et de Vaud (1260 minutes).

Si l'on. se réfère à la quatrième année pl'lma~re, on retrouve parmi les plus charges les campagnards de Bâle (entre 1450 et 1650 minutes), les Gri­Sons (1400-1500) les Fribourgeois

RESONANCES . JANVIER 1994

1200

VD CH CH max min

950 936 827 870 885 990 819 1007 770

Nombre d'heures par année en 4' primaire: situation à l'automne 1987. (Source: CESDOC)

(1500), les Soleurois (1450-1500) et les St-Gallois (1500). Les Valaisans suivent de près avec leurs 1485 mi­nutes. Au bas du classement, on re­trouve l'autre demi-canton de Bâle (BS) avec seulement 1170 minutes.

Moins qu'en primaire

Au niveau du CO (secondaire I, exi­gences étendues), les différences sont moins grandes. En deuxième année, les plus assidus suivent chaque se­maine jusqu'à 43 périodes de 45 mi­nutes. C'est le cas de certains Appen­zellois. Les Valaisans en sont à 32 fois

50 minutes, soit 1600 minutes. En première année, les adolescents neu­châtelois (30 fois 45 minutes) passent moins de temps à l'école que beaucoup d'élèves de 3' primaire du pays (parmi lesquels les Fribourgeois et les Valai­sans.)

Sachez encore qu'en Suisse, la durée de la scolarité obligatoire est elle aus­si variable. Elle peut durer 8 ou 9 ans, suivant les cantons. C'est un des pen­sum les moins exigeants, comparable à ceux du Portugal, de l'Italie ou de la Turquie (tous 8 ans). A l'autre extré­mité, les Pays-Bas et les Etats-Unis ont fIxé cette durée à 11 ans.

Page 6: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

Les enseignements de la chronobiologie

La chronobiologie est une science encore jeune. Elle nous livre déjà des enseignements dont tous les partenaires de l'éducation devraient tenir compte. Même si l'on accepte que les rythmes internes varient d'un individu à l'autre et que les contraintes sociales contredisent souvent l'em­ploi du temps recommandé par les chercheurs, chaque acteur de l'école peut tirer parti de ces découvertes sans pour autant révolutionner l'institution.

Les meilleurs jours La société impose à l'enfant de nombreuses coupures, des rup­tures de rythmes qui agissent fortement sur ses performances scolaires. Plusieurs recherches mettent en évidence l'influence du week-end sur le travail du lundi. «La vulnérabilité du lundi, plus sensible pour les enfants qui vivent des week-ends diffi­ciles (par exemple dans des milieux familiaux perturbés), im­plique que les maîtres adoptent une attitude spécifique le lundi matin. Pour les plus petits (maternelle), ce sera de créer une si­tuation de calme et de remise en confiance. Pour les plus grands, ce sera d'éviter interrogations et compositions à ce mo­ment de la semaine" estime Pierre Crépon'. (p. 134)

.L'amplitude des variations de comportement et la variabilité des rythmes biologiques ( ... ) sont maximales lorsque l'enfant change de vie en même temps que sa famille (lundi, samedi, di­manche, jour férié, arrêt inhabituel du travail pow· les parents, lendemain de cet arrêt). C .. ) Il serait important d'aménager les coupures de rythmes de façon qu'elles entraînent un minimum de conséquences freinantes ou défavorables pour le développe­ment de l'enfant. (H. Montagner', p. 55)

Une recherche menée par François Testu montre que . lorsque les élèves travaillent le mercredi matin et se reposent le samedi toute la journée, les moins bons jours de performance sont le lundi et le mardi et les meilleurs jours, le mercredi et le ven­dredi., (François Testu, Enfance, tome 39, N' 4 - 1986).

La qualité du travail du vendredi peut être variable. Les en­fants les plus fragiles ressentent l'accumulation des fatigues de la semaine alors que les plus résistants peuvent réaliser ce jour­là d'excellentes performances. Plus les sujets sont âgés, plus les bons résultats ont tendance à se déplacer en fin de semaine.

Les heures favorables Le début de la matinée et de l'après-midi sont très défavorables aux apprentissages. Il suffit de me­surer la fréquence de bâillements entre 9 h 00 et 9 h 30 pour s'en convaincre. Puis les capacités d'attention progressent jusqu'à 11 h 00. Cette fin de matinée pourrait constituer la période la plus favorable, surtout en ce qui concerne la mémoire à court terme. Mais . tout montre que, lorsqu'on prend l'heure de réveil comme référence, le jeune enfant présente une sorte de saturation des échanges sociaux, au moins lorsqu'ils comportent des rejets et des agressions, 4 hew'es plus tard pour les plus de 5 ans" note Hubert Montagner' (p. 35).

«A partir du cours préparatoire les enfants n'ont plus droit à la sieste, alors qu'elle peut encore leur être nécessaire, et depuis cet âge jusqu'à la fin de leur scolarité, le début d'après-midi est la période de la reprise des cours, ce qui ne tient aucun compte du creux dans l'activité auquel il corres­pond.» (pierre Crépon', p. 123).

A partir de 15 h 00, les études montrent une aug­mentation de certaines capacités intellectuelles, la mémoire à long terme en particulier. Cette obser­vation est surtout valable pour les enfants plus âgés, les plus jeunes pouvant ressentir le poids de la journée. Pour Pierre Crépon', «cette période de la journée est bénéfique dans la mesure où les pé­riodes précédentes n'ont pas été surchargées».

RÉSONANCES . JANVIER 1994

Les mauvais mOlS

Durant l'année, on peut aussi constater des différences notables. La plus grande vulnérabilité pour les enfants et les adolescents (mais aussi pow· les enseignants) se situe en octobre· novembre et en février­mars. Des études ont aussi montré que le passage de l'heure d'hiver à l'heure d'été entraîne des troubles au mois de mai: difficultés d'endor­missement, insomnies, difficultés de réveil, instabilité comportemen­tale, agressivité, baisse de l'atten­tion, somnolence matinale ...

Les coupures Les temps de repos favorisent le ren­dement au travail. Les études concor­dent pour fixer des durées maximales d'attention soutenue. Elles seraient de 20 à 30 minutes pour les 6 à 8 ans, 25 à 35 minutes pour les 8 à 10 ans et de 30 à 40 minutes pour les 10 à 11 ans. Des observations sur des enfants de 11·12 ans faites par P. Magnin et citées par Crépon' (p. 68) ont montré que les enfants «présentent deux mo­ments de ruptures de rythme dans leur attention: le premier entre la 15' et la 20' minute, le second entre la 25' et la 35' minute. Ces phénomènes de rupture apparaissent beaucoup moins fréquemment quand les cours se dé­roulent en demi-groupe (13 à 15 élè­ves).»

Les vertus de l'alternance ne sont plus contestées. Une alternance qui ne doit pas uniquement concerner mouvement et immobilité mais aussi cerveau droit-cerveau gauche, vigi­lance-rêvasserie, travail-repos ...

.Chaque journée doit être équilibrée et comporter une juste répartition entre le travail, le repos et les distrac­bons; le repos insuffisant d'une ou de plusieurs journées n'est pas ou est mal compensé par une augmentation ~u co~gé hebdomadaire», écrit Guy ,ermeli '.

RÉSONANCES • JANVIER 1994

Les vacances ~ paraît souhaitable que la durée minimale des périodes de vacances soit supé­l'leure à une semaine. Durant la première semaine de vacances, les enfants pré­s~ntent des comportements SOCIaux marqués par de l'agressivité et de l'agita­tIon. Des comportements qui diminuent progressivement dès la deuxième semaine. C'est aussi durant la première semaine qu'on note une fréquence des accidents plus élevée, que ce soit chez les enfants ou chez les adultes. «Ces ob­servations conduisent logiquement à souhai ter que le plus petit module de vacances SOIt supérIeur à une semaine. Il paraît souhaitable qu'il soit de deux semaines pour que l'enfant bénéficie du retour au calme, à la stabilité et à la vie de groupe pendant une semaine au moins», écrit à ce sujet Hubert Montagner'. (p. 56).

Une alternance de sept semaines de cours et de quinze jours de congé est recommandée par la plupart des chercheurs. On est bien loin de nos longues vacances estivales.

Le sommeil Les besoins de sommeil varient sensiblement d'un individu à l'autre. Une durée moyenne donne les chiffres suivants: 12 heures entre 3 et 5 ans 11 à 13 heures entre 6 et 9 ans, 9 heures vers 10 ans. Le sommeil étant organisé en cycles, des cycles qui se terminent par la phase de sommeil paradoxal (rêve). «Lorsque la nuit d'un enfant est écourtée, il sera privé en priorité de sommeil paradoxal; la même situation se produit lorsque le temps de la SIeste ne recouvre pas un cycle complet. La fatigue physique qui correspond ausommeillent est donc récupérée en premier alors que la fatigue psychique qUI correspond au sommeIl paradoxal souffre le plus des réveils provoqués' on comprend dès lors l'importance des réveils naturels pour l'équilibre ner: veux des enfants» estime Pierre Crépon' (p. 40-41).

Guy Vermeil' (p. 125) suggère aux parents de veiller particulièrement au sommeil de leurs enfants en faisant en sorte «qu'ils dorment tous les jours pendant tout le temps qui leur est nécessaire, c'est-à-dire de façon que leur éveil spontané précède ou coïncide avec l'heure du réveil imposé par l'horaire de l'école.»

'Pierre Crépon: Les rythmes de vie de l'enfant, Paris, Retz, 1983. ' Hubert Montagner: Les rythmes de l'enfant et de l'adolescent Paris Stock 1983. ' , ,

' Guy Vermeil: La fatigue à l'école, Paris, ESF, 1984. ' Catherine et Guy Vermeil, Le lièvre et la tortue, Paris, Stock, 1986.

Page 7: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

Education et rythmes biologiques: compatibles?

Les rythmes biologiques commencent à dévoiler leurs secrets. La diffusion des recherches scientifiques amène un corps de connaissances qui remettent en cause le fonctionnement de l'école. On en est pour l'instant à constater les aménagements malheureux. Pre­mière étape d'une évolution qui touche la famille, l'institution scolaire dans son ensemble et remet en cause nos habitudes.

Contraintes L'école est gérée en priorité en fonc­tion de contraintes extérieures et d'habitudes et non par réel souci d'ef­ficacité. Les horaires de travail des adultes, les mœurs sociales et fami­liales, des décisions de société et des résistances au changement influent directement sur sa réalité quotidien­ne. De plus, la chronobiologie elle­même contraint à des choix, car ses réponses partielles sont parfois in­compatibles entre elles.

En fait, deux difficultés compliquent la tâche du planificateur scolaire:

- l'incompatibilité entre certains rythmes biologiques et les struc­tures en place;

- le respect simultané de différents rythmes biologiques.

Incompatibilités avec les structures sociales

Quelques exemples suffiront à mettre en évidence ces difficultés:

- Il serait souhaitable que l'enfant se réveille spontanément, à la fin d'un cycle et en fonction de ses besoins; de plus une nuit inter­rompue pénalise le sommeil para­doxal, responsable de la récupéra­tion psychique et intervenant dans la mémorisation. Le début de la journée scolaire à huit heures et les aménagements familiaux (tra­vail de la mère à l'extérieur, rythmes de vie des adultes, ... ) ren­dent ce souhait peu réalisable.

- Les rythmes du cerveau présen­tent une périodicité de deux heu­res environ, en relation avec la prépondérance de l'un ou l'autre des deux hémisphères: le gauche analytique et logique, et le droit concret, intuitif, émotionnel et non verbal. De plus, les formes d'éveil cérébral (actif, passif et intermé­diaire) se succèdent rapidement et impérativement. Ces deux élé­ments ne trouvent pas d'applica­tion directe dans l'enseignement où les rythmes individuels de fonc­tionnement ne sont pas pris en compte. On sait pourtant qu'après un temps de veille active, le cer­veau décroche en veille passive par nécessité biologique, phénomè­ne plus simple à faciliter qu'à contrer. L'aménagement de pauses fréquentes et le respect de l'alter­nance entre hémisphères, formes d'éveil, mouvements/immobilité respecteraient ces rythmes de courte durée.

La journée scolaire est calquée sur celle des adultes. Or, les perfor­mances intellectuelles globales des

élèves évoluent différemment: faibles à huit heures, elles s'amé­liOl'ent pendant la matinée, bais­sent entre douze et treize heures pour se maintenir à un niveau in­férieur entre treize et quinze heures, avant de s'élever en fin d'après-midi. L'école propose un horaire à peu près inverse, trou­vant les enfants fatigués au mo­ment de plus grande efficience.

- L'année scolaire est rythmée par les fêtes religieuses, réparties à in­tervalles irréguliers et dictant les périodes de vacances. Si quelques progrès ont été faits dans ce do­maine, nous sommes encore loin de la formule proposée par Monta­gner (1983, p. 57s): sept semaines d'école (pas plus), deux de va­cances (indispensables); idem pour atteindre Noël; idem pour s'inter­rompre à un moment physiologi­quement difficile (mars); idem pour arriver en vacances début mai, regroupant ainsi les ruptures de mai en une seule plage, puis sept semaines d'école avant les grandes vacances. Le souci d'évi­ter des interruptions supplémen­taires doit présider à toute planifi­cation.

Application de rythmes incompatibles

L'analyse des courbes d'efficience des différentes fonctions mentales et de processus intellectuels spécifiques ne clarifie pas le problème. Si la courbe journalière de base citée plus haut reste pertinente pour les tests de bar-

RÉSONANCES. JANVIER 1994

Lajournée scolaire est calquée sur celle des adultes. Pourtant les performances intellectuelles des enfants évoluent différemment...

rage de lettres (barrer une voyelle sur deux par exemple), la vitesse de calcul ou le triage des cartes, elle est contre­dite par d'autres variations:

- le fonctionnement de la mémoire à court terme semble optimal dans la matinée puis perd de son effica­cité durant la journée; alors que la mémoire à long terme enregistre mieux des stimuli présentés dans l'après-midi;

- la vigilance, exprimée en temps de réaction à des stimuli optiques et acoustiques, décline de huit heures jusqu'en fin d'après-midi avant de s'améliorer au cours de la soirée;

- le nombre de syllogismes traités présente une courbe inverse à la vigilance, même si le nombre de réponses correctes est plus élevé le matin; le fait de connaître ou non les résultats influe également sur l'efficience.

Le facteur âge relativise encore ces variations, ainsi que la motivation de l'enfant et les différences indivi­duelles. En fait, les variables mises en jeu dans une activité scolaire sont si nombreuses qu'il devient impossible de justifier clairement une pratique sans se heurter à des contradictions. Les chercheurs avancent volontiers le besoin de travaux complémentaires pour coordonner ces informations.

Promouvoir la réussite

Les quelques incompatibilités présen­tées ne doivent pas nous faire oublier que les données de base de la chrono­biologie sont pertinentes et exploi­tables. Une société qui veut promou­voir la réussite scolaire ne peut pas se retrancher derrière ses habitudes alors que des moyens sont à sa dispo­sition pour favoriser les apprentis­sages et élever la qualité de vie des élèves. Si quelques aménagements familiaux et sociaux sont indispen­sables (et souvent relativement sim­ples dans leur application), une péda­gogie qui respecte les différences individuelles aurait toutes les chances de satisfaire les propositions de la chronobiologie. Intégrer ces éléments à son évolution représente un défi qu'une école dynamique ne doit pas craindre!

Jérôme Nanchen Professeur à l'ENVR

BffiLIOGRAPHIE

Montagner, H. (1983) Les rythmes de l'enfant et de l'adolescent. Paris: Stock.

Montagner, H. (1983) L'enfant acteur de son développement. Paris: Stock.

Montagner, H. (1988) Les rythmes bio­logiques de l'enfant. Science et Vie: l'enfant et l'échec scolaire, 164, 18-30.

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RÉSONANCES. JANVIER 1994

Page 8: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

Une école idéal ... iste

Les élèves de 1" année de l'école normale ont travaillé les rythmes biologiques au cours de péda­gogie. Pour clore le chapitre, il leur a été demandé de décrire les horaires d'une école en tenant compte des découvertes de la chronobiologie. Plusieurs travaux méritaient une publication. Faute de place, il a fallu faire un choix. Voici le texte réalisé par Mélanie Pitteloud.

Les rythmes biologiques ont une in­fluence considérable sur les capacités intellectuelles des enfants. Il est donc indispensable d'en tenir compte pour répartir les heures, les cours, les va­cances à l'intérieur d'une journée, d'une semaine, d'une année scolaire.

A l'intérieur d'une journée Le matin, je commencerais par les ACM ou le dessin, par exemple, car la première heure n'est pas appropriée au travail intellectuel. Ensuite, après une pause de 5 minutes où l'on ouvri­rait les fenêtres, pour permettre au cerveau de passer en veille passive et ainsi de se reposer, on travaillerait les mathématiques. Après 20 minutes de récréation à l'extérieur, où les en­fants s'aéreraient, je placerais l'histoire, puis l'allemand, en in­tercalant, par exemple, 10 mi­nutes de chant ou quelques exer­cices physiques. En fin de matinée, je prévoirais les révi­sions et les tests, car c'est ici que le niveau intellectuel est le meilleur, d'après la courbe de base (dans la mesure où la fa­tigue n'est pas trop grande).

L'après-midi, les cours ne com­menceraient qu'à 14 h 3D, car les performances sont mauvaises entre 13 h et 15 h. TI y aurait

ment; puis de l'éducation physique suivie d'une douche, et du français, par exemple de la lecture, qui deman­de un maximum de concentration, meilleure l'après-midi.

Les cours ne dureraient pas plus de 40 minutes, car après ce laps de temps, le cerveau change de veille et n'enregistre plus aussi bien les infor­mations données.

Les récréations seraient frxées en mi­lieu de matinée et d'après-midi.

A l'intérieur d'une semaine J'allégerais l'horaire du lundi, étant donné que le niveau de performance y

d'abord l'étude de l'environne- Important: varier les activités.

est faible (rupture de rythme du week-end). Je rajouterais quelques cours de branches principales le mar­di, le niveau y étant moyen. Le jeudi ou le vendredi, je prévoirais les exa· mens, puisque les résultats sont meilleurs après le mercredi après­midi de congé.

A l'intérieur de l'année scolaire

Je frxerais les vacances chaque 7/8 se­maines, car après cette période, l'en· fant retient moins bien et devient fati­gué, voire stressé. Elles dureraient 2 semaines: pendant la première, la fatigue se fait sentir, l'enfant décom-

presse; la deuxième permet de 1 récupérer et de se reposer.

En hiver, je déchargerais les ho­raires, étant donné que l'organis­me y est plus vulnérable. Pen­dant les mois de février et mars, comme on constate une forte baisse des capacités générales, je programmerais de ce fait des va­cances ou des activités sportives (patin, ski ... ). L'enseignement se­rait plus profrtable s'i! tenait compte de ces considérations; les enfants seraient moins fatigués, plus stimulés, et le travail des enseignants facilité et beaucoup plus agréable.

RÉSONANCES. JANVIER 1994'

L'influence du petit déjeuner sur le rythme scolaire

Un petit déjeuner déséquilibré peut être complété par la récréation

Lundi matin, 10 h 45, vingt élèves d'une classe de 3' année primaire sont assis par terre en tailleur' la diététi­cienne s'inquiète de savoi;' qui a pris un petit déjeuner avant de venir en classe ce matin. Sur 20 élèves, 18 lè­vent la main et seulement deux mur­murent timidement: «Je me suis levé trop tard ce matin et je n'ai pas eu le temps de manger .. , «Je ne mange ja­mais le matin, car je n'ai pas faim ...

Prendre un petit déjeuner c'est bien, malS le composer correctement c'est encm'e mieux. En effet, si déjeuner le m~tln, signifie avaler une tasse de lait au saut du lit ou grignoter une

RÉSONANCES • JANVIER 1994

barre de chocolat à la récréation sans manger autre chose jusqu'à midi, cela n'est pas suffrsant pour constituer un petit déjeuner équilibré. Dans le cadre d'actions visant à promouvoir la santé, le centre médico-social régional de Sierre a choisi le thème du .P'tit déj. pour proposer de l'éducation nu­tritionnelle aux élèves des écoles pri­maires de la commune de Sierre. En collaboration avec les diététiciennes du groupe de travail .Nutrition et Santé .. une animation sur ce thème a été élaborée et proposée aux classes de 1 ~ à 6' primaire, environ 800 élè­ves. (voir Résonances, décembre 1993)

Les raisons justifiant le choix de ce thème sont multiples:

Prendre un petit déjeuner le ma­tin revêt une importance capitale. En effet, si l'on ne mange rien de­puis le repas du soir jusqu'au len­demain à midi, plus de seize heures s'écoulent sans qu'aucun apport d'énergie ne soit fourni à l'organisme. S'abstenir de prendre un petit déjeuner le matin aura pour conséquence un manque de sucre dans le sang aux environs de 10 h 00 - 11 h DO. Ce manque de sucre se traduira par l'apparition de symptômes tels que diffrcultés à se concentrer, fatigue, bâille­ments et sautes d'humeur; autant de désagréments qui ne manque­ront pas d'influencer les perfor­mances scolaires.

- Déjeuner le matin, permet de prendre un repas de midi moins lourd et moins copieux. De cette façon, la somnolence de l'après­midi provoquée par une digestion diffrcile peut être évitée.

- Faire trois repas par jour (petit déjeuner, diner, souper) assure une meilleure répartition des ap­ports énergétiques Sill' la journée, ce qui permet de maintenir cons­tantes l'attention et l'efficacité.

Lors de l'action ,P'tit déj. , les élèves ont été amenés à élaborer le petit dé­jeuner idéal. Un tel repas comprend: - Un produit laitier (lait ou yogourt

ou séré, ou .petit Suisse. ou flanc ou entremets à base de lait ou fro­mage à tartiner). Les produits lai­tiers représentent une source inté­ressante de calcium, sel minéral

Page 9: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

Il --

indispensable à la constitution d'un squelette et d'une dentition solides.

- Un aliment de la famille des fari­neux de préférence complet (pain complet, biscottes, céréales petit déjeuner non sucrées, barre de cé­réales, bircher, céréales pour la crème Budwig). Riches en hy­drates de carbone complexes et en fibres alimentaires, les farineux complets produisent l'énergie ou le carburant nécessaire au bon fonc­tionnement de nos muscles et de notre cerveau.

- Un aliment de la famille des fruits et jus de fruits (fruits frais ou fruits cuits ou jus de fruits 100% naturel). Leur richesse en vitami­ne C, confère aux aliments de la famille des fruits, un rôle de pro­tection de l'organisme contre les agressions extérieures.

- Une boisson de préférence non su­crée (lait, tisane, eau, jus de fruits, thé, café pour les adultes) pour hy­drater notre corps. Chaque jour, nous éliminons de l'eau en trans­pirant, en respirant et par les urines. Pour être en pleine forme, la quantité d'eau présente dans notre corps doit l'ester constante. Prendre une boisson au petit dé­jeuner contribue à couvrir nos be­soins journaliers en liquide qui s'élèvent à 1 à 1,5 litre.

Agrémenter le petit déjeuner avec un peu de beurre et de confiture sur une tartine ou du chocolat dans un verre de lait, c'est compatible avec un petit déjeuner équilibré pour autant que les quantités ne soient pas trop im­portantes. Notre alimentation actuel­le a déjà tendance à être trop riche en matières grasses et en produits su­crés. C'est la raison pour laquelle il n'est pas judicieux d'en abuser au pe­tit déjeuner. Quant à la famille de la viande et des aliments riches en protéines (poisson, œuf, tofu, légumineuses), il n'est pas nécessaire d'en consommer le matin; nous en mangeons suffisamment aux autres repas. En revanche, dans le cadre d'un brunch (breakfast-lunch), la présence de viande froide ou d'œufs à la table familiale se justifie, car le brunch remplace le repas de midi.

Un petit déjeuner équilibré: une manière d'éviter les coups de pompe.

Malgré toutes les bonnes raisons qu'une maman peut invoquer à son enfant pour justifier l'importance du premier repas de la journée, il peut arriver que ce dernier n'ait pas envie de manger le matin, au saut du lit. Confronté à cette situation, il est pré­férable de négocier avec l'enfant la prise d'une boisson consistante avant d'aller en classe (ex. lait ou yogourt ou «petit Suisse» mixé avec une pomme, une poire ou un jus de fruit) et de lui préparer une récréation composée d'aliments dont les familles n'étaient pas représentées au petit déjeuner. Par exemple avec un frappé Tom (1 petite banane, 1/2 cuillère à café de sucre vanillé, 1 cuillère à soupe de chocolat en poudre, 2 dl de lait), pré­voir une récréation comprenant un aliment de la famille des farineux, soit une barre de céréales ou un bal­lon complet ou une tartine de pain complet - beurre.

Un petit déjeuner déséquilibré, qui ne comporte pas les quatre familles d'ali­ments indispensables (produits lai­tiers, farineux, fruits ou jus de fruits et boisson) peut toujours être complé­té par la récréation. Déjeuner avec un verre de lait et deux tartines à la confiture et manger un fruit ou boire un jus de fruit à 10 heures, voilà un exemple de petit déjeuner et de ré­création complémentaires. Prendre un petit déjeuner, c'est bien commencer sa journée. Un premier repas équilibré éveille l'esprit endor­mi et apporte l'énergie nécessaire pour être en forme durant la matinée. Miser sur le petit déjeuner, c'est mettre tous les atouts de son côté.

Pour le groupe de travail «Nutrition et Santé>,

Françoise de Riedmatten

Diététicienne diplômée

RÉSONANCES - JANVIER 1994

Conception d'un horaire au collège

Déjà la quadrature du cercle

Paul Epiney, professeur de mathématique au collège des Creusets à Sion, s'occupe de la réalisa­tion de l'horaire de l'établissement depuis près de vingt ans. Pour lui, pas question d'ajouter d'autres contraintes à celles, déjà trop nombreuses, qui hantent ses jours et ses nuits d'été. Dans la situation actuelle, sa tâche flirte déjà avec la quadrature du cercle.

Les Creusets, c'est quarante-deux classes, près de mille élèves, septante­quatre professeurs, mille trois cent nonante et une heure de cours à ré­partir dans quarante-huit salles. Paul Epiney jongle chaque été avec ces chiffres pour obtenir un horaire qui tient compte de toutes les obligations et de beaucoup de vœux.

Toujours plus nombreux Le nombre toujours plus élevé d'élèves, et donc de classes, constitue le principal souci du «Monsieur ho­raires» des Creusets. Avec quarante­huit salles pour quarante-deux classes, la marge de manœuvre est faible. D'autant plus que les groupes sont morcelés pour certaines disci­plines. C'est le cas par exemple des mathématiques appliquées ou de ceux qui ont choisi la filière «grec/anglais». Pour les cours d'informatique, les classes sont divisées en deux. La pre­mière moitié effectue deux heures hebdomadaires durant la première partie de l'année pendant que les autres ont congé. A mi-année scolaire, on effectue la rocade. Cela oblige à prévoir les heures libres en début ou en fin de journée_

Au collège, les cours nécessitant une salle spéciale sont plus nombreux que

RÉSONANCES. JANVIER 1994

dans les degrés inférieurs de l'ensei­gnement. Physique, chimie, mathé­matiques appliquées, sciences natu­relles, géographie, histoire de l'art, informatique, éducation musicale, éducation physique ... la liste est fort étendue et les contraintes s'allongent d'autant.

Paul Epiney essaie de grouper les heures des professeurs. «Certains viennent de Monthey, de Sierre ou des Haudères_ J'essaie, dans la mesure du possible, de ne pas les faire venir pour une heure isolée. Comme ils restent dans la même salle, c'est aussi plus facile pour moi s'ils ont plusieurs cours d'af­filée.» Malgré ses efforts, il n'arrive pas à contenter tout le monde. Chaque rentrée scolaire amène son lot de mécontents.

En dehors des heures Pour pouvoir boucler l'horaire des Creusets, le mathématicien est forcé d'utiliser des heures en dehors de l'horaire officiel. «Il arrive que cela pose des problèmes pour certains étudiants. Mais il n'y a pas d'au­tres solutions_ Si c>est un cours fa­cultatif, on trouve parfois des ar­rangements. Sinon, il faut faire avec!», explique Paul Epiney.

Lorsqu'on lui demande s'il est envisa­geable de tenir compte de certains cri­tères définis par la chronobiologie (voir article p. 8), le professeur est ca­tégorique: «C'est impossible! Si l'on ne peut plus placer des cours de français ou de mathématique à certaines heures, il faut renon­cer ... On est déjà à la limite du faisable. Prenez l'éducation phy­sique. On a cent huit heures à dis­tribuer et nonante-six heures à disposition. Comment voulez­vous éviter d'avoir des cours après les repas?» Paul Epiney réalise son horaire ,à la main», à l'aide de petits bouts de pa­pier qu'il déplace sur une grille. L'in­formatique ne pourrait-elle pas venir à son aide? "J'ai testé un progt-am­me mais le résultat ne m'a pas donné satisfaction. Avec ce logi­ciel, on obtenait des horaires éclatés. Et les professeurs peu exigeants étaient défavorisés. Ils devenaient des bouche-trous." Dans l'attente du logiciel miracle qui résoudra cette quadrature du cercle, les découvertes de la chronobiologie devront donc s'effacer devant les pro­blèmes bien réels qui se posent à ceux qui conçoivent les horaires de nos établissements scolaires.

P. Vetter

Page 10: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

Le temps d'avoir le temps

De l'école enfantine à l'école profes­sionnelle, au collège et à l'université, le temps court à un rythme tel qu'il faut souvent l'attraper les connais­sances qui n'ont pas pu être apprises ... faute de temps.

A l'école, comme ailleurs, on n'échap­pe pas au stress du temps.

Du désir à la réalité Et pourtant, avec du temps, on peut faire bien des choses: on peut mieux aider les enfants en difficultés, facili­ter les apprentissages, différencier se­lon le rythme de travail et le temps de

concentration, travailler par groupes de besoins, susciter davantage les in­teractions entre élèves, multiplier les évaluations formatives ...

On peut apprendre aux élèves à trai­ter l'information, s'approprier des connaissances, construire un savoir, intégrer des attitudes, créer ...

Avec du temps, on peut en effet créer une pièce de théâtre, écrire un jour­nal, monter un spectacle, corres­pondre avec une autre classe, organi­ser une visite, rencontrer un artiste, tourner une vidéo, monter une exposi­tion ...

Avec du temps, on peut encore, par des activités diversifiées, mieux déve­lopper chez les élèves la curiosité, le sens critique, l'ouverture, l'esprit d'initiative et d'entreprise, la coopéra­tion, la solidarité, la tolérance ... (qua­lités indispensables pour vivre dans le troisième millénaire). On peut... sus­citer ou ressusciter chez les élèves le goût d'apprendre et le plaisir de connaître: et cela, n'est-ce pas l'essen­tiel?

Mais pour ce faire, il faut du temps; malheureusement, on n'en a pas tou­jours; il ya le programme, les fiches, la grille-horaire .. . et puis il y a l'édu-

RÉSONANCES . JANVIER 1994

cation routière, les premiers, secom's, la diététique, le tabaglsme, 1 alcoohs­me l'éducation sexuelle, le sida, la drogue, le cancer ... (Ce tem~s 9ui voit gonfler les progl'ammes et dllrunuer le temps d'étude).

Et puis il faut prendre quotidienne­ment du temps pour des questions pratiques: organiser, ranger, distri­buer du matériel, ramasser des ca­hiers ... (ce qui représente, selon une étude récente, 15 à 20 % du temps scolaire). Et ne parlons pas encore du temps consacré quotidiennement à l'éducation de nombreux enfants pour qui l'école représente bientôt le seul lieu de socialisation normative et de transmission des valeurs éducatives.

Ce que l'on fait de la réalité

Les écoles sont généralement organi­sées pour dispenser un enseignement au groupe-classe avec une période dé­finie attribuée pour chaque discipline à apprendre. Or, tous les enseignants savent que, quelle que soit la durée prévue à la gl-ille-horaire pour telle matière, le temps sera trop long pour certains élèves et trop court pour d'autres. il faut donc - et ce n'est pas là le moindre défi de l'école - dimi­nuer pour certains le temps individuel nécessaire à l'apprentissage et l'aug­menter pour d'autres. Aussi, dans la conception des programmes et de la grille-horaire, se pose-t-on la question des possibilités réelles des apprenants et des conditions d'une pédagogie qui permettent de différencier le temps de concentration et les rythmes d'ap­prentissage? Accorde-t-on aux ensei­gnants les moyens de prendre en compte ce que les études des rythmes biologiques apportent à la pédagogie: durée de l'activité intellectuelle jour­nalière des élèves durée d'une atten­tion soutenue, b~soins en sommeil, ahmentation, alternances (activités -d~tente; travail - vacances), affectivi­té, vIe relationnelle ... ?

O~ constate pal' ailleurs (et cela mai­gre les appels à l'interdisciplinarité) que les contraintes de la grille-horaire

RÉSONANCES. JANVIER 1994

entraînent le morcellement du tra­vail, le découpage du programme, le cloisonnement des disciplines, ... ce qui engendre des tâches non ache­vées, des activités non bouclées, des histoires non finies, des idées non ter­minées, avec pour conséquence la sup­pression des repères, la diminution de l'attention, la réduction de la motiva­tion.

En résumé et pour simplifier, disons que par rapport au temps, il y a, d'une part, ce que l'on aimerait faire et que l'on devrait faire , et d'autre part, ce que l'on nous impose de faire et ce que l'on fait véritablement.

Ce que l'on devrait faire

Face aux conditions actuelles, réduc­trices des possibilités de formation et d'éducation pour un trop grand nom­bre d'élèves, face aux attentes des milieux «politico-socio-économiques» impossibles à satisfaire pleinement, face à la situation d'une société com­plexe qui devrait davantage investir dans le développement du talent que dans la sélection de celui-ci ... trois attitudes se présentent à notre choix:

rechercher des responsables, por­ter des accusations, faire des pro­cès;

- continuer de gérer au mieux les ambiguïtés et assumer «héroïque­ment. le rôle de bouc émissaire;

agir au lieu de réagir, en appor­tant en professionnel les change­ments qui s'imposent. (Lire à cet effet l'article de Philippe Perre­noud, Fac. de psychologie et des sciences de l'éducation, service de la recherche sociologique, Genève 1993, «Le métier d'enseignant entre prolétarisation et profession­nalisation : deux modèles du chan­gement •. )

Si nous ne détenons pas l'ensemble des moyens pour résoudre le problème de la gestion du temps à l'école, nous avons néanmoins le choix d'une de ces attitudes en sachant que celles-ci peu­vent, soit sonner l'alarme d'un chan­gement, soit remplir la fonction ho­méostatique par le maintien d'un équilibre pathologique.

S'il y a plusieurs balles à reprendre au bond, il y en a une destinée priori­tairement aux enseignants et aux di­rections d'école ... qui prendront le temps d'avoir le temps.

Selon Khalil Gibran, l'intemporel qui est en moi sait qu'aujourd'hui n'est que le souvenir d'hier et demain le rêve d'aujourd'hui.

Voilà pourquoi il est permis de prendre le temps d'avoir le temps au­jourd'hui de rêver que demain ne sera pas comme aujourd'hui.

Philippe Theytaz

PROCHAIN NUMÉRO

""0'" La recherche pédagogique

Page 11: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

1

Il _III

Les temps de l'école

La division du temps de l'ap­prentissage en tranches bien définies fait partie inté­grante de la vie scolaire. Dès la rentrée, petits et grands collent l'horaire des leçons sur la premiè­re page de leur cahier journalier. Cette division du savoir en disciplines et en heures paraît essen­tielle à toute conception de la transmission des connais­sances. Les programmes défi­nis pour chaque discipline sont divisés en fragments annuels, se­mestriels, hebdomadaires. Horaires et programmes enserrent la tempora­lité de l'école dans un réseau serré de rythmes.

Ces temps dévolus à l'apprentissage sont ensuite découpés en intervalles réguliers par les sonneries. La vie des élèves se déroule au rythme de ces di­verses cadences. Au fil des jours, les activités s'égrènent conformément à l'horaire, lequel définit de manière impérative et minutieuse l'usage du temps. Cette gestion du temps est es­sentielle à toute vie organisée, elle est en quelque sorte garante de l'ordre so­cial.

Sonnent les matines Cette conception de l'apprentissage scolaire découpé en tranches tempo­relles toujours plus fines découle, se­lon les recherches de Philippe Ariès, de la tradition monastique. Dans les couvents, en effet, le souci du temps ponctue la vie quotidienne. Les en-

Le temps organisé, rigide, impérieux, s'oppose au chaos.

fants des écoles monastiques étaient soumis à des horaires rigides, mar­qués pal' les sonneries des cloches. La vie était divisée en rythmes im­muables, indispensables à toute vie consacrée à l'étude et à la religion.

Les écoles monastiques dispensent l'enseignement de la lecture, de l'écri­ture et du chant. Paul Riché' imagine ces classes SUl' le modèle des écoles co­raniques d'aujomd'hui. Les enfants y récitent leurs lettres et de longues li­tanies en latin. L'apprentissage de la langue sacrée se fait en apprenant les psaumes par cœur, en les lisant et en les copiant. La mémorisation est affai­re de rythmes, de successions d'ac­cents toniques. La pratique du chant relève de la même pédagogie. Le

--...

temps de la mémoire est scandé en fines unités. Il est en quelque sorte la repro­duction miniaturisée du temps de la vie monas­tique. La journée entière

1 de l'heure du réveil à cel­le du repos est organi­sée, minutée, program­mée avec minutie. Rien

n'est laissé à la divagatio, à la rêverie, au vague à

l'âme.

Les temps du savoir, de la prière et du travail

Dès les débuts de la généralisation de l'enseignement, les autorités organi­sent l'année scolaire en fonction des impératifs de la vie rurale. Les va­cances coïncident avec les moissons, les regains et les vendanges. La vie de l'école suit le cours des saisons et le calendrier des travaux de la terre.

A cette époque, les enfants des pay­sans et ceux qui travaillent à domicile ou dans les manufactures ne fréquen­tent guère les salles de classe. Ils ne s'y rendent que quand il n'y a pas d'ouvrage. Dans les filatures de Suis­se orientale, les enfants travaillent de jour comme de nuit. Les journées comptent alors 14 à 16 heures de tra­vail. En 1824, le canton de Glaris in­terdit le travail de nuit des enfants dans les filatmes de coton.

Des écoles du soir s'ouvrent dans le canton de Neuchâtel afin d'apprendre les lettres aux enfants des manufac­tures d'indiennes et à ceux qui tra-

RÉSONANCES - JANVIER 1994

vaillent aux établis des horlogers. Garçons et filles y somnolent et ânon­nent avec peine lems lettres ~t_ le ca­téchisme. En 1834, les autontes sco­laires de Cortaillod s'insmgent contre les pratiques de l'usine de toiles peintes ,Fabrique-Neuve»,. laq~elle emploie les enfants toute la Journee et même le soir «empêchant ainsi toute instruction. L'industrie menace de fai­re tomber la jeunesse entière dans l'ignorance ( ... ). La Commission est chargée de faire en sorte que pas un enfant ne reste privé d'instruction et soit sans éducation».'

En 1877, le peuple suisse accepte de justesse une première loi fédérale qui interdit le travail des enfants de moins de 14 ans. L'école publique et obligatoire peut alors vraiment dé­marrer.

Elle reprend et généralise les décou­pages traditionnels du temps, ceux de la prière et du travail, ceux du monas­tère et de la fabrique. Elle introduit la cloche qui règne en souveraine sur ces deux mondes. Les nouvelles écoles du XIX' siècle qui surgissent partout en Suisse arborent de gracieux cloche­tons, signes de leur filiation aux an­ciennes écoles monastiques. Finale­ment, les temporalités de la prière, du savoir et du travail procèdent de la même logique. Comme l'écrit Jean Starobinski' «Que le temps soit pré­cieux, qu'il doive être ménagé, contrô­lé, organisé en vue de l'acquisition de biens matériels, de la sagesse philoso­phique ou du salut de l'âme; qu'inver­sément la paresse et l'imprévoyance soient condamnables: ce sont là des convictions constitutives de la civilisa­tio~ ... Le temps organisé, rigide et im­péneux s'oppose au chaos à la disso­lution du temps, au temp~ d'avant la Création.

Temps perdu, temps gagné

Le règlement du 2 août 1834 des écoles primaires du canton de Vaud stipule que chaque école doit être Pourvue «d'un tableau de la distribu­tion des leçons, soit de l'ordre des exercICes de l'école pour chaque jour, matIn et soir». Ce tableau expose les détaIls de l'horaire. A l'origine, il est de la compétence du maître. Il devient

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ensuite celle du Département de l'ins­truction publique. Ce dernier se char­ge de préciser les diverses disciplines à enseigner et les hemes qu'il faut y consacrer.'

Dans le Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson (1882), on lit que «l'emploi du temps doit être précis, détaillé, minutaire.» L'instituteur ne doit pas perdre de vue «que son temps est compté, qu'un quart d'heure donné en trop à un exercice fait du tort à l'exercice suivant».

Le temps divisé, fragmenté engendre l'obéissance, la soumission et prévient les désordres. Il exerce dès le plus jeune âge ce que les spécialistes des sciences humaines appellent une «dis­cipline du temps ... Découpage du sa­voir en disciplines et discipline du temps sont les véritables fondements de la tradition scolaire.

A l'image traditionnelle de l'écoule­ment du temps, du temps qui fuit, du temps qui s'égrène au fil des années scolaires, se greffe dans la vie des classes celle du temps que l'on gagne et que l'on perd.

Face à l'immensité de la tâche éduca­tive, le temps, en effet, ne doit pas être gaspillé. Ne perdons pas notre temps! répètent maîtres et maîtres­ses. L'oisiveté et le désordre risquent de surgir dans les failles du temps, dans les cases de l'horaire laissées en blanc.

L'enfant saisit vite que le temps se perd, que le temps presse, que la rêve­rie est du temps perdu. Il apprend que le temps se gagne et qu'il peut être gagné. A l'actif, au passif, il ap­prend aussi à conjuguer le temps à tous les temps.

Simone Forster Collaboratrice à l'IRDP

IPierre Riché: Ecoles et enseignement dans le Haut Moyen Age, Paris, Au­bier 1979.

'Maurice Evard, A bonne école, Ed. d'En Haut, la Chaux-de-Fonds 1992.

'Jean Starobinski, L'ordre du jour, le temps de la réflexion N' 4, 1983.

'Geneviève Haller, Tiens-toi droit, Ed. d'en Bas, Lausanne 1988.

~~, Le ski pleine nature, à 20 minutes de Sion

* Poss ib ilités d'hébergement pour groupes, c lubs, colon ie, etc., au restaurant d'altitude, 55 places, confort.

* Renseignements: Office du tourisme:

(027)311344 (027) 31 1738

«Le balcon du ciel»

Page 12: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

Diversité et droit à la différence

Lorsqu'en 1580 déjà, Montaigne re­marquait: «ceux qui, comme porte notre usage, entreprennent d'une même leçon et pareille mesure de conduite de régenter plusieurs esprits de si diverses mesures et formes , ce n'est pas merveille si, en tout un peuple d'enfants, ils en rencontrent à peine deux ou trois qui rapportent quelque juste fruit de leur disci­pline»', il posait au fond déjà le pro­blème de l'organisation des rythmes scolaires face à la diversité humaine. Ce même problème qui, aujourd'hui encore, sous-tend en bonne part et l'échec scolaire et celui de l'institution scolaire tout ensemble.

Ce qui est remarquable dans ce pas­sage, c'est que Montaigne n'y met en cause ni l'aptitude (ou J 'intelligence») des élèves, ni la compétence du pro­fesseur. Avec le franc bon-sens et la perspicacité qu'on lui connaît, il ob­serve que toutes choses étant en som­me inégales, l'uniformité de traite­ment n'est qu'équité apparente et qu'en fait, c'est la situation elle­même qui fausse tout. L'unité de trai­tement qu'elle paraît réserver à cha­cun ne peut déboucher que sur l'injuste échec de certains.

C'est bien là que réside de nos jours le constat de l'échec et des difficultés scolaires. Comme aimait à le dire Pré­vert, le .cancre» est moins un inca­pable qu'un «déçu de l'école., qu'un rejeté du système pour ... incompatibi­lité d'humeur. En ce sens, il apparaît que les difficultés et l'échec scolaire constituent une énorme injustice com­mise à l'encontre de ceux vis-à-vis desquels la situation d'apprentis-

L'intérêt de l'enfant prime sur celui de l'institution.

sage monolithique proposée par l'Eco­le constitue en elle-même un obstacle.

On peut dès lors se réjouir que l'école cherche à remédier aux carences de son «système», mais douter du même coup qu'elle y parvienne en instau­rant d'autres uniformités. La voie royale qui devrait s'ouvrir à la lumiè­re de ces faits dans la perspective de rénover l'institution scolaire serait celle de la diversité et du droit à la différence dans les modes et les pro­cédures d'accès à la connaissance. Qu'est-ce à dire?

On ne peut ici que tracer des pistes pour la réflexion à partir de divers travaux effectués sur la réorganisa­tion du temps et des rythmes sco­laires. C'est pourquoi nous partirons de cette pétition de principe, que l'in-

térêt de l'enfant et du processus de la connaissance priment sur celui de l'institution, de l'organisation sociale actuelle etc. Nous partirons donc d'un point de vue «idéaJ.. Nous propose­rons enfin quelques mesures concrè­tes.

J. Rythmes biologiques, psychologiques, sociaux

et scolaires Les phénomènes naturels existent dans la rythmicité. Si le cycle est la règle, sa période est modulable, par­fois dans une mesure assez large. Chacun sait que varient la durée du jour et de la nuit et des saisons au cours de l'année et des ans. Ainsi les horloges biologiques se montrent-elles

RÉSONANCES - JANVIER 1994

ynchronisables par des influences ex­~ernes majeures. Chez l'humain, ce sont les rythmes sociaux c'est-à-dire la culture qui jouent un rôle majeur dans cette synchronisation. C'est un composé, propre à .chacun de ~ous, des rythmes blOloglques et sociaux. Au carrefour de nos expériences, dès l'adolescence, il structure nos rythmes personnels et fait de nous, par exemple, de petits ou de grands dOl:­meurs, des «alouettes» ou des «rOSSI­gnols» fournissant le meilleur d'eux­mêmes plutôt en début ou plutôt en fin de journée. Des entreprises se sont efforcées dans une certaine mesure d'aller dans le sens de ces différences par l'instauration de «l'horaire indivi­duek

Des faits quantifiables

Des éléments de synchronisation so­ciale des rythmes sont repérables aus­si dans des faits quantifiables tels que l'accroissement des accidents du tra­vail en tout début et en toute fin de semaine, ce qui est bien corrélé avec les résultats des travaux qui mettent en évidence une baisse de l'attention et du rendement scolaire aux mêmes périodes. Ces régularités statistiques ne valent évidemment pas pour tous les individus et ici encore, généralité n'est pas unanimité.

Sur un plan pratique, on peut avancer qu'il vaudrait mieux, d'un point de vue général, ne pas prévoir d'activité scolaire cognitive et/ou dense à ces moments-là, soit les lundi, surtout le matin, vendredi après-midi et surtout le samedi matin. En revanche, la cou­pure du mercredi semble n'avoir au­cun effet dyscoordinateur sur les rythmes de travail généraux (!) du jeudi. On ignore pourquoi.

Bosse de chameau

En ce qui concerne l'organisation de la Journée de travail les études enco­re une fois statistiq~es, montr~nt sur la J?urnée une tendance que, par ana­lOgie au graphe qui l'illustre, on ap­pelle en bosse de chameau. Ainsi le rendement aUgJnente-t-il progl'essive­ment au cours de la matinée avec un .sommet, entre environ dix heures et

RÉSONANCES . JANVIER 1994

onze heures et demie; puis il chute pour remonter après trois heures et chuter à nouveau autour de dix-sept heures trente / dix-huit heures. Chez les «oiseaux de nuit. , un nouveau pic de mobilisation mentale se manifeste autour des vingt-et-une à vingt-trois heures voire plus tard, pic qui se ma­nifeste peu après le lever chez les «rossignols", De sorte que la règle qui voudrait que l'on préférât lire et étu­dier le soir et «produire" le matin n'est ni sans validité, ni absolument généralisable!

La meilleure règle générale et généra­lisable est celle que préconisait l'ins­cription figurant sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes et dont Socrate avait fait sa maxime: connais­toi toi-même. Et sans doute serait-ce là une des règles d'or de l'Ecole, que d'apprendre aux écoliers à mieux se connaître afin de mieux utiliser leurs potentialités .. .

II. Horaires scolaires Disons d'emblée que peu importe le temps total que passe l'élève dans l'enceinte de l'école. Pourvu que ce temps ne soit ni privé de sens par un morcellement excessif, ni consacré à un seul et même type d'activité, quand bien même le conte-

bien) de la leçon: par exemple, l'effet PYgJnalion. En outre, ignorant ou sous-estimant le caractère de repré­sentation qui fait sens des .connais­sances., l'enseignant infère qu'à priori l'élève ne sait rien (négligeant le fait que l'élève n'a pas attendu cette heure pour édifier justement sa propre re­présentation) et que savoir (ou ap: prendre) consiste à .gober. telle quel­le la représentation de l'enseignant. Quiproquo à partir de quoi se construisent toutes les «perles" sco­laires. En réalité, l'enfant doit avoir l'occasion, et le temps, d'effectuer sa propre démarche, active, de transfor­mation de ses représentations. Ou, comme disait Bachelard, l'esprit ne commence pas comme une leçon et l'on ne peut faire comprendre une dé­monstration en la répétant point par point! C'est pourtant ce qui se fait en­core le plus couramment.

Afin de permettre ce cheminement dans les arcanes du savoir, l'interac­tion des enfants avec des partenaires diversifiés, à des «niveaux" variés (adultes, pairs), d'exercer leurs propres conceptions en les confron­tant à autrui (expliquer, être ques­tionné, contredit ... ), il convient de se centrer sur la personne et sa tâche, plutôt que sur les contenus et les quantités.

nu en changerait. C'est Oiseau de nuit ou rossignol: chaque enfant est dif­donc là une approche à peu férent. près inverse de celle qui a cours dans nos contrées. La question de fond est plutôt celle-ci: quelle conception aurons-nous du «savoin), des «processus d'apprentis­sage" et ceci étant, quels objectifs nous fixons-nous.

Des travaux de plus en plus nombreux plaident en fa­veur d'une disparité de modes et de procédures d'apprentissages (les .sty­les cognitifs») chez les hu­mains. Les enseignants croient volontiers à l'objec­tivité du savoir et de sa transmission. Ils sous-esti­ment parfois les dimensions subjectives, relationnelles ou personnelles (du sujet élève ou d'eux-mêmes aussi

Page 13: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

,.--

En pratique, de ce point de vue, les horaires scolaires sont à la fois trop chargés (trop de «tas de petites cho­ses.) et trop morcelés (perte du sens de l'activité en cours, passages trop brusques d'un sujet à un autre)_ A ce niveau, il faut revoir le temps de base de l'intervention: deux pé­riodes au moins par sujet, voire la demi-journée.

Ensuite, il faut entre les périodes pro­prement cognitives, intercaler des pé­riodes qui permettent au cerveau de l'élève d'élaborer en modalité automa­tique le travail effectué. Et par consé­quent ne pas le charger immédiate­ment d'une autre tâche cognitive. De ce point de vue, les élèves manquent de mouvement, tant sur le plan de l'exercice (gym., relaxation) que sur celui de l'expression (chant, théâtre). Enfin, toute sorte d'activité cognitive peut être abordée aussi par le jeu, la mise en situation etc.

Autre logique de l'organisation

Les limites de cet article ne me per­mettent guère d'aller au-delà de ces quelques suggestions dont on aura j'espère compris qu'elles sous-enten­dent une autre logique de l'organisa­tion scolaire bien plutôt qu'un autre partage du temps entre la scolarité et «le reste». Il convient encore d'ajouter qu'avancer dans cette réflexion ouvre sur bien d'autres aménagements des habitudes scolaires. Ainsi par exem­ple, centrer tout le processus sur les besoins de l'apprenant, rendre l'initia­tive à l'enfant en l'aidant à organiser lui-même son travail, faire des classes ouvertes entre lesquelles les enfants peuvent circuler; proposer dans les «bonnes heures» des modules d'infor­mation de la durée de la concentra­tion moyenne possible (20 minutes chez les adolescents) au cours des­quels les enseignants exposent un

Bibliographie

thème à partir de techniques d'anima_ tion éprouvées - en bref (et ceci pOur­rait être le sujet d'un autre débat) stimuler la créativité tant chez les en: seignants que chez les élèves en épu­rant des pans entiers de «contenus. dont la quantité, véritable bric-à-brac mental, encombre l'esprit des élèves leur faisant perdre toute perspectiv~ quant au sens de ce qu'ils sont en train de faire - sinon dans une bien triste perspective consumériste à terme: «arriver», «parvenir;) pour ... gagner de l'argent.

Ch. Mounir Service de santé de la jeunesse,

Genève Education pour la santé

(promotion de la santé scolaire).

IMontaigne, De l'institution des en­fants, essais, livre I, Cb. XXIII, Ed. M. Rat, Garniers frères 1962, TJ, p.161

Godeaux, E. , Cent milliards de neurones, Ed. Loisirs et pédagogie L.E.P., Lausanne, 1991, 248 p.

Vester, F., Penser, apprendre, oublier, Ed. Delachaux et Niestlé, Neuchâtel/Paris 1984, 216 p.

Leconte, P., Beugnet-Lambert, C., Lancry, A., Chronopsy­chologie, rythmes et activités humaines, Presses Univ. de Lille, 1988, 342 p.

Lieury, A., La mémoire du cerveau à l'école, Ed. Flamma­rion, Coll. Dominos, Paris, 1993, 126 p.

Marcoux, P., Le stress des écoliers, Les séminaires de médecine scolaire, CXXXIII, 8/1989, 2-8.

Noël, A., L'enfant, les rythmes biologiques et le calendrier scolaire, Les séminaires de médecine scolaire, Santé sco­laire, l , 1990, 8-11.

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Peschanski, M., Comment fonctionne notre cerveau, Ed. F. Nathan, Coll. Le Monde en poche, Paris, 1988.

Peschanski, M., Le cerveau en quatre dimensions, Hachet­te, Coll. Questions de science, Paris, 1993, 142 p.

Rouquette, M.-L., La créativité, P.U.F., Coll. «Que sais-je .. , N' 1528, Paris 1989, 128 p.

Testu, F., Chronopsychologie et rythmes scolaires, Ed. Mas­son, Paris 1989, 120 p.

Vincent, J.-D., Biologie des passions, Ed. Odile Jacob/Le Seuil, Paris 1986, 351 p.

Wittwer, J., De la prise en compte des découvertes en neu­rosciences dans la formation des enseignants, Psychologie et éducation, l, 1990, 31-45.

Apprendre; les arcanes du savoir. Dossier, Sciences hu­maines, 32, 1993, 10-31.

Le cerveau aux commandes, psychologie et neurosciences. Dossier, Sciences humaines, 8, 1991, 16-31.

Le cerveau, un inconnu. Dictionnaire encyclopédique, Université d'Oxford, éd. R. Laffont, Coll. Bouquins 1993, 1445 p.

Les sciences cognitives; du cerveau à l'esprit. Dossier, Sciences humaines, 17, 1992, 16-31.

Rythmes scolaires, rythmes biologiques, rapport de la commission des rythmes scolaires du Service de santé sco­laire de l'Université catholique de Louvain, Santé scolaire, 16, 1993, 2-12.

Système éducatif, crise et évolution. Dossier, Sciences hu­maines, 10, 1991, 16-31.

RÉSONANCES - JANVIER 1991

I N F ORMATIONS OFFICIELLES

Education musicale en 3P et 3P + 4P

Séances d'information

Lieu Date

Le cours d'été concernant l'éducation musicale à l'école primaire aura lieu à Leytron du 27 juin au 1" juillet 1994. Il sera en principe obligatoire unique­ment pour les enseignants des classes de 3P et 3P + 4P (à cause du grand nombre de participants).

Veyras, école primaire Lundi 21.02.94, de 17 h 15 à 18 h 15

Mardi 22.02.94, de 17 h 15 à 18 h 15

Mardi 01.03.94, de 17 h 15 à 18 h 15

Lundi 07.03.94, de 17 h 15 à 18 h 15

Afin de vous renseigner et pour ré­pondre à vos interrogations, vous êtes invités à participer à une des quatre séances (voir programme ci-après) qui seront animées par Bernard Oberhol­zero Les enseignants des classes de 4P sont également les bienvenus.

Monthey, CO, Reposieux (Thnkin 29)

Sion, ORDP, sous-sol

Saillon, école primaire

Le directeur de l'ORDP Jean-Pierre Salamin

Formation d'enseignantes et d'enseignants en économie familiale

Le Département de l'instruction publique du canton du Valais

ouvre au début de l'année scolaire 1994/1995, un cours de formation pow' enseignantes et enseignants en économie familiale. Un séminaire d'introduction aura lieu du 27 juin au 1" juillet 1994 durant la semaine pédagogique.

L Conditions d'admission Etre porteur d'un certificat de maturité pédagogique, d'une maîtrise fédérale ou d'un titre reconnu jugé équi­valent.

2. Durée de formation Deux ans (années scolaires 1994/1995 - 1995/1996).

3. Horaire de formation Formation technique -1 semaine du 27 juin au 1" juillet 1994 (séminaire d'introduction); - 1 semaine du 26 juin au 30 juin 1995; - 1 semaine du 24 juin au 28 juin 1996; - 1 jour par semaine (le mardi) durant deux années scolaires de 08 h 00 à 16 h 30.

Formation psychopédagogique Pour les candidats non porteurs d'un brevet pédago­gIque, la formation psychopédagogique est assurée pal'

RÉSONANCES - JANVIER 1994

le Centre de formation pédagogique et sociale de Sion (CFPS). Les horaires sont définis pal' le CFPS.

4. Stages Selon directives de formation.

5. Diplôme délivré Diplôme cantonal d'enseignante ou d'enseignant en économie familiale, reconnu par l'Etat du Valais.

6. Inscription Les personnes intéressées pourront obtenir un formu-1aire d'inscription et les directives de formation auprès du Service de l'enseignement secondaire, Planta 3, 1950 Sion (tél. 027 / 21 62 97). Les inscriptions devront être retournées à ce même Service, accompagnées d'un curriculum vitae et des autres pièces requises jusqu'au 25 février 1994.

7. Renseignements Pour tous l'enseignements complémentaires, les inté­ressés(es) voudront bien s'adresser au: Service de l'enseignement secondaire ou à M- Berthe Sierra, inspectrice d'économie familiale et de travaux manuels, Petit-Chasseur 17, 1950 Sion (tél. 027 / 232229).

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11--

Concours de mathématique pour les classes de 5e année primaire du Valais romand

A propos du problème n 02 Des symétries (Réso­nances, novembre 1993). La plupart des classes sont parvenues à dresser l'inventaire des 16 solutions possi­bles, sans avoir cependant l'assurance de les détenir toutes. En effet, il semble que très peu de classes aient réussi à conduire une recherche systématique qui passe par le tri de 216 figures à envisager (figure 1). Opération de longue haleine, certes, mais qui offre cependant des ~( raccourcis».

D'une part, en plaçant un miroir sur l'un des axes de symétrie non diagonaux, il n'y a que 16 figures à exami­ner (4x 4). Ilfaut éliminer7 d'entre elles qui se retrouvent en 2 exemplaires. Restent alors 9 figures (figure 2) .

D'autre part, en considérant l'un des axes de symétrie obliques, deux carrés opposés par un sommet (A et D, par exemple) peuvent occuper 3 positions différentes. Il suffit alors, pour chacune de ces positions, de «posi­tionner .. symétriquement les deux autres carrés (8 et Cl· De cette manière, on obtient 18 figures (3 x 6). Ici aussi, il faut éliminer celles qui apparaissent plus d'une fois et celles qui ont déjà été obtenues à l'étape précédente. Finalement, restent 7 nouvelles figures (figure 3) .

Voilà une attrayante activité que nous vous suggérons d'intégrer au thème 7, Translations et symétries de Mathématique, Cinquième année. A bientôt!

Marie-Hélène Sauthier et Yvan Michlig Animateurs

Difficile partage

Bonne chance et beaucoup de plaisir à faire des mathématiques!

~I!J~~ position 1 position 2 position 3 position 4

tffij ~ Chacun des 4 carrés peut être «positionné .. de 4 manières dif­férentes, d'où: 4 x 4 x 4 x 4 = 216 figures à examiner. fig . 1

ffi:

: ~ . C l ::;'

1

1

fig. 2

fig. 3

RESONANCES . JANVIER 1994

Difficile partage

Classe de (commune, centre scolaire): __________ ___ _ _ ___ _

Nom et p rénom du titulaire: ----------------- - - --__

Adresse du titulaire: ------------- ------ - - - - - - --

Téléphone: - -----

Une disposition différente des carrés et des triangles représente une nouvelle solution. Mais attention , des dispositions qui se superposent exactement après une symétrie ou une rotation du carré ne sont pas considérées comme différentes. Dans vos solutions, veuillez colorier de différentes couleurs les carrés et triangles.

Pour la suite (? .. ), veuillez faire une photocopie de ce bulletin-réponse et agrafer le tout. Merci!

Rappel: Le chemin qui vous a conduits à la solution, les observations que vous avez peut­être fa ites, la manière de vous organiser aussi, nous intéressent vivement. N'hésitez donc

pas à nous les communiquer. Vous aurez ainsi peut-être le plaisir de reconnaître votre travail

dans un prochain numéro de la revue Résonances.

A retourner, jusqu'au 29 janvier, à l'adresse suivante:

RÉSONANCES . JANVIER 1994

ORDP, Animation "Mathématique"

Gravelone 5

1950 SION

Page 15: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

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L'immersion ailleurs ... et chez nous?

La Commission Langue 2 de la CDIP (Conférence suisse des directeurs can­tonaux de l'instruction publique) a or­ganisé du 17 au 20 novembre 1993 à Ascona, au Monte V érita, son 7' Fo­rum suisse sous la bannière: A pays plurilingue - Ecoles plurilingues.

La recommandation finale des partici­pants encourage vivement le dévelop­pement de cette forme d'apprentissa­ge; en outre de nombreux projets suisses ont été esquissés à cette occa­sion.

Des forêts de symboles

Les symboles foisonnaient:

- Monte Vérita, haut lieu culturel, internationaliste et avant-gardiste du XX, siècle.

- L'Ecole Dimitri, à quelques pas de là, éminemment internationale et omnilingue. Ses élèves ont accueil­li les participants en les accompa­gnant durant toutes leurs délibé­rations, dans un jaillissement gestuel tels «de vivants piliers (qui) laissent parfois sortir de confuses paroles.»

- En territoire «italien», lieu de ren­contre privilégié des Alémaniques et des Romands, à deux pas des Romanches.

- Participants de tous les horizons culturels et linguistiques de Suisse.

- Conférences en allemand, italien, français, voire romanche, délibéra­tions plurilingues au gré des inter­venants.

Un «étranger» aurait pu croire que les Suisses sont plurilingues! Les partici­pants, eux, savaient bien que ce n'est pas le cas ... et qu'ils étaient là pour tendre vers ce but.

L'immersion Beaucoup étaient déjà convaincus, ou étaient disposés à se laisser convain­cre, que l'immersion est un des moyens d'atteindre cet objectif ambi­tieux et combien profitable, surtout pour de jeunes Européens. On n'était plus au stade où il s'agit de définir le terme: l'immersion consiste à ensei­gner une matière dans la langue étrangère, et non plus à apprendre la langue étrangère. L'élève francophone suivra des cours de géo, de gym, de chant, d'histoire ... en allemand. Son premier souci, aussi bien que celui du maître, sera la matière spécifique et non le perfectionnement langagier. Le principe de l'apprentissage du fran­çais pour des élèves anglophones par immersion est adopté depuis 20 ans au Canada, souhaité par des parents, introduit et appliqué dans des écoles toujours plus nombreuses; il est suivi et évalué scientifiquement. Le phéno­mène continue à faire boule de neige chez eux ... et ailleurs.

Les écoles plurilingues

Elles se multiplient, de l'école enfanti­ne à l'Université.

A Villars-sur-Glâne (FR) une maî­tresse accueille ses bambins de 4 ou 5 ans deux jours par semaine, un jour en allemand, un jour en français.

A Sierre, en classes enfantines, une douzaine d'enfants francophones ont rejoint leurs camarades haut-valai­sans à l'école.

A Champfer, territoire des com­munes de Silvaplana et de St-Moritz, les écoliers, alémaniques pour la plu­part, sont plongés durant leur scolari­té enfantine et primaire dans une at­mosphère romanche.

Alors qu'à Sent, autre lieu grison, 100 élèves romanches sur 110 sont immergés de manière consciente et ri­goureuse dans des bains allemand, ro­manche et italien.

A Fribourg, depuis plusieurs années, des adolescents toujours plus nom­breux font une ID' année scolaire en 3' année du CO dans une classe et une famille de l'autre région linguis­tique.

En Allemagne, au niveau secondaire du 1" degré, les filières bilingues offi­cielles se multiplient, entre autres dans les «Realschulen», classes prépa­rant à un apprentissage; ces fil ières sont presque «classiques» au secon­daire 2' degré; la formation de base et continue des maîtres est en train de se mettre en place.

Que dire du programme Erasmus au niveau universitaire, développé par le Conseil de l'Europe, occasion idéale de se plonger dans une autre culture!

Comment pourrions-nous ignorer l'or­ganisation généralisée de l'enseigne­ment bilingue italien-français à tous les niveaux et dans toutes les classes du Val d'Aoste, avec une utilisation paritaire des deux langues?

RÉSONANCES. JANVIER 199j

Fondée en 1990! la section bilingue llemand-frança1s pour francophones

d'une école pri~ée à, ~enève a passé en 3 ans de 10 a 80 eleves ... et refuse des candidats.

Des ateliers s'efforçaient de nous pré­senter ces expérimentations au plus près de la réalité pédagogique quoti­dienne.

Quelles perspectives pour nous!

Uimmersion n'est pas une sinécure ni la panacée bien sûr. Ce n'est pas la

seule solution novatrice pour amélio­rer l'apprentissage des langues étran­gères, mais c'en est une.

Elle n'est pas réservée à certains types d'élèves et ne porte pas préjudi­ce, selon bon nombre d'études, au dé­veloppement de l'individu.

N'entend-on pas souvent le constat désabusé: après 10 ans d'école, nos jeunes ne se débrouillent pas en alle­mand; de plus ils en ont marre dès la 5', 6' année!

Pourquoi alors ne pas étudier des voies nouvelles, ne pas recenser les forces vives susceptibles de s'y enga-

ger, ne pas créer des conditions favo­rables à de telles démarches .. . ne pas les développer plus systématiquement après quelques timides tentatives?

Au nom de 5 valaisans' délégués au Forum d'Ascona:

Pierre-Pie Bonvin

• Mm. Monique Pannatier, MM. Yves Andereggen, Anton Imhof, Tristan Mottet et Pierre-Pie Bonvin.

Vers un enseignement /apprentissage ... plus précoce encore

... plus natw'el

... plus cohérent

RÉSONANCES - JANVIER 1994

A 6 ans, à 4 ans

par modulation

par échanges

par immersion

des temps scolaires, des objectifs, des didactiques, des instruments et des moyens

d'élèves, de classes, de professeurs, d'établissements, de fax, de messages télématiques, etc.

enseignementJapprentissage bilingue dans la langue et non plus de la langue

par harmonisation des terminologies et des structures

des langues maternelles et partenaires

pal' langage awareness

(éveil aux langages, sensibilisation aux diversités linguistiques de toutes les langues des enfants dans la classe, exploitation des «gisements de pétrole» que représente la diversité culturelle des élèves en Suisse).

Jacques-André Tschoumy

Page 16: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

Sécurité incendie dans les bâtiments scolaires

L'Inspection cantonale du Service du feu a élaboré les directives et consignes suivantes concernant la sé­curité incendie dans les bâtiments scolaires. Nous invitons instamment les commissions scolaires et les direc­tions d'écoles de tous les degrés d'en­seignement à les communiquer à leur personnel enseignant et à organiser, si nécessaire, un exercice dJévacua­tion, en c'ollaboration avec les sa­peurs-pompiers de leur région. Il in­combe également aux autorités de contrôler que les prescriptions en ma­tière de sécurité (extincteurs, etc.) soient respectées à tous les niveaux.

Rôle du personnel enseignant

Le personnel enseignant doit connaî­tre et appliquer strictement les consi­gnes émises. Il est responsable d'assu­rer la protection des élèves en cas de sinistre et de procéder à l'évacuation, conformément aux instructions re­çues.

A cet effet, le personnel enseignant est tenu:

- de bien connaître les bâtiments, notamment les issues d'évacuation qui doivent, en tout temps, être libres d'accès, ainsi que les

. moyens de défense contre l'in­cendie (extincteurs, postes incen­dies, ... );

- de tenir les locaux en parfait état d'ordre afin de limiter la propaga­tion rapide du feu;

- de contrôler l'existence des consi­gnes situées près des appareils té­léphoniques;

- de participer activement à l'orga­nisation et au déroulement des exercices d'évacuation.

Comment alarmer les sapeurs-pompiers?

CLARTÉ - PRÉCISION - CONCI­SION sont les qualités essentielles d'une demande de secours

Téléphone N' 118

et communiquer les indications sui­vantes:

l. Nom et prénom

2. Nom de la rue

3. N' de l'immeuble

4. Etage

5. Commune (év.lieu-dit, quartier)

6. N' de téléphone (lieu d'appel)

7. Nature et importance du sinistre

Dispositions à prendre lors d'un sinistre nécessitant l'évacuation d'un bâtiment

Après avoir alerté les sapeurs-pom­piers (tél. ll8) et donné l'alarme dans le bâtiment, il convient d'évacuer les élèves de la façon suivante:

- Les élèves se l'assemblent en co­lonne par deux dans le couloir.

- Le personnel enseignant s'assure qu'il n'y a plus d'élèves dans la salle de classe, quitte celle-ci en fermant les fenêtres et la porte (pas à clé) pour éviter les appels d'air.

Le personnel enseignant quitte les lieux à la tête de sa classe en em­pruntant le côté extérieur des es­caliers et sort de l'école sans préci­pitation, afin d'éviter les chutes.

- Tout le monde porte une pièce de tissu devant la bouche et le nez

pour filtrer les fumées possibles (foulard, mouchoir, bonnet, etc.l, mais pas les mains.

- En cas de fumée intense dans le couloir, le personnel enseignant l'este dans sa salle de classe, porte fermée; d'une fenêtre fermée, il si· gnale sa présence aux sapeurs· pompiers.

- Arrivés à l'extérieur, se rendre ra­pidement au lieu de rassemble­ment et procéder à l'appel des élèves avec le registre de classe.

- Chaque enseignant l'enseigne la direction d'école ou l'enseignant responsable sur l'effectif de la sai· le de classe évacuée et, le cas échéant, sur les élèves man­quants.

- Une classe n'est jamais laissée sans surveillance.

- Une fois le bâtiment évacué, on ne le réintègre plus.

L'autorisation de réintégrer sera don· née pal' le chèf d'intervention des sa· peurs-pompiers.

C'est également à ce chef que l'on si· gnalera toute personne manquante.

Exercice d'évacuation

Une évacuation doit être minutieuse­ment préparée; en principe, les exer· cices seront toujours annoncés à l'avance et organisés en collaboration avec le commandant du Service du feu communal. Les services commu, naux du feu et l'Inspection cantonale du Service du feu se tiennent volon· tiers à votre disposition.

RÉSONANCES. JANVIER 199.

Mise au concours L'ÉCOLE SUISSE DE BOGOTA -SECTION FRANÇAISE

met au concours un poste de

maître(sse) primaire pour les classes de 4 et 5P

pour l'enseignement des branches suivantes: français, ma­thématiques, éducation physique, sciences naturelles, in­formatique Mclntosh et travaux manuels.

Conditions: être titulaire d'un brevet d'enseignement. Avoir quelques années d'expérience professionnelle. Des connaissances d'espagnol sont souhaitées.

Durée du contrat: trois ans, voyage aller-retour payé. Le contrat est renouvelable une fois.

Traitement: selon le barème du règlement de l'Ecole suisse de Bogota. Caisse de retraite.

Entrée en fonction: septembre 1994.

Délai de postulation: 21 février 1994.

Les actes de candidature, accompagnés d'une photo et des documents d'usage, doivent être envoyés au Département de l'instruction publique du canton du Valais, Service ad­ministratif, Planta 3, 1950 Sion.

RÉSONANCES . JANVIER 1994

L'ÉCOLE SUISSE DE BOGOTA -SECTION FRANÇAISE

met au concours un poste de

maître(sse) primaire à mi-temps pour les classes de 1 et 2P

pour l'enseignement des branches suivantes: français, éventuellement mathématiques, éducation physique et tra­vaux manuels.

Conditions: être titulaire d'un brevet d'enseignement. Avoir quelques années d'expérience professionnelle. Des connaissances d'espagnol sont souhaitées.

Durée du contrat: trois ans, voyage aller-retour payé. Le contrat est renouvelable une fois.

Traitement: selon le barème du règlement de l'Ecole suisse de Bogota. Caisse de retraite.

Entrée en fonction: septembre 1994.

Délai de postulation: 21 février 1994.

Les actes de candidature, accompagnés d'une photo et des documents d'usage, doivent être envoyés au Département de l'instruction publique du canton du Valais, Service ad­ministratif, Planta 3, 1950 Sion.

Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

""'--1 ASSOCIATIONS

En marge de l'AD/SPVal

Réflexions d'un district

Le message ci-après a été transmis à l'Assemblée des délégués de l'Associa­tion pédagogique valaisanne, le same­di 27 novembre 1993. Fruit d'une ré­flexion conduite par le comité du district, il a été lu en fm d'assemblée. Pour demeurer objectif, il est impor­tant de rappeler ici que, au moment de la lecture de ce message, les délé­gués de notre section avaient accepté le budget présenté par le Comité can­tonal.

Après une analyse .. ,

,La lecture du procès-verbal de notre dernière assemblée (1992) vous a rap­pelé que le district d'Hérens, par l'in­termédiaire de ses délégués, avait proposé que le Comité cantonal étudie un budget en fonction d'une restruc­turation de la SPVal, puis s'il y avait nécessité, qu'il convoque une assem­blée extraordinaire pour fixer de nou­velles cotisations. Des représentants d'autres districts, M. Métroz pour En­tremont et M- Bonvin de Sierre inter­venaient également pour demander un réexamen des postes du budget afin d'équilibrer produits et charges.

Nous pouvons nous réjouir de consta­ter que, pour l'exercice écoulé, avec ce que nous avons mis de notre poche en plus, il reste plus de Fr. 62 000.- de bénéfice. Le total des dépenses pour le seul fonctionnement (le comité, les commissions permanentes, le secréta­riat et la présidence) a cependant augmenté de Fr. 40 000.- par rapport au budget de 1992/1993.

Nous sommes moins optimistes quant à la stabilité des dépenses pour les exercices qui vont suivre, car, selon le budget présenté et accepté aujour­d'hui, le bénéfice n'est plus que de Fr. 17 400.- . Les recettes ont dimi­nué et les dépenses (de fonctionne­ment) par rapport au compte du der­nier exercice ont augmenté encore de Fr. 5000.-.

Pour remplir sa fonction, notre Asso­ciation cantonale a besoin de beau­coup d'argent, et toujours plus d'ar­gent, trop selon notre analyse. Les charges de la SPVal se montaient en 1984 à Fr. 77 600.-; elles se monte­ront en 1994 selon le budget à Fr. 278 600.- soit une augmentation pour les 10 dernières années de Fr. 201 000.- bien rond.»

En dehors de cette analyse fmancière, il est vrai qu'i! est difficile de mesurer l'évolution de la SPVal, notre associa­tion. Néanmoins, nous pouvons nous interroger:

• si nos actions projettent une meil­leure image de marque des en­seignants dans la population,

si ces surplus de dépenses ont amélioré la participation de la base, et rendu plus efficiente l'in­formation destinée à l'ensemble des enseignants,

• si nos revendications diverses améliorent notre statut ou créent des incidences défavorables à la pratique de notre fonction ...

... un souhait

«Dans sa dernière séance, le comité de la section d'Hérens s'est donné un mandat que je vous transmets en grande ligne:

A l'image de ce qui est en train de se passer au niveau du projet de loi sur la formation des ensei­gnants, le défi est de ne plus pen­ser à hier. En effet, pour améliorer la formation des futurs ensei­gnants, on a choisi d'oublier les structures de l'Ecole Normale pour penser à de nouvelles. Nous ne de­manderons donc plus de «restruc­turer» le fonctionnement de notre association mais d'imaginer autre­ment la SPVai.

Il s'agirait:

de trouver une structure beaucoup moins lourde,

de solliciter de la part des ensei­gnants des engagements plus ponctuels, ciblés (séminaires par régions),

d'être plus médiatique, c'est-à-dire d'assurer une présence régulière d'événements relatifs au monde scolaire dans la presse (créer des événements).

L'Association SPVal demeurerait un organe qui centraliserait les diffé: rentes résolutions et options; celleS-CI pourraient ensuite être débattues dans une assemblée plénière comme celle d'aujourd'hui.

RÉSONANCES _ JANVIER 199!

L sPVal demeurerait la référence e~vers les organismes de l'Etat et e~­vers les autres associatIOns ou syndi­cats profeSSIOnnels.

Cette idée, le comité de district l'expo­sera prochainement a.ux me~bres de sa section et pense presenter a la pro­chaine assemblée de délégués une ré­solution allant dans ce sens.»

Pour la section d'Hérens Emmanuel Dussez

Suite aux divers échos entendus ci et là nous publions ce message pour que chacun puisse en prendre connaissan­ce. Nous avons parlé de SPVal et non de personnes en particulier; nous nous interrogeons sur la capacité d'ac­tion de notre association et sur le rôle que doit jouer chacun de nous.

Comité de la section SPVal / Hérens

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RÉSONANCES - JANVIER 1994

LA VIE EN CLASSE

Noël du CO de Grône

Les santons de Paris

Une pièce pour faire passer le message de Noël.

«Ils rappliquent ici vous étouffer avec leurs malheurs. (00.) On t'ap­portera nos sourires si nos mains sont vides.» Ces paroles sont celles des deux «titis» de la pièce interprétée à la veille des vacances de Noël par une classe de 2' année du CO de Grô­ne à l'église de Chippis.

.Les santons de Paris», mis en scène par Antoinette Schaer, professeUl' de français, ont permis aux deux cent cinquante jeunes de l'établissement de célébrer Noël de manière originale. Le message de la pièce était clair: plu­tôt que de se plaindre, il faut porter un regard positif sUl' ce qui nous en­tow·e. Seule la bonne humeur des deux gavroches a redonné le sourire à l'enfant de la crèche attristé par les jérémiades de .santons» nostalgiques de leur passé.

POUl' préparer cette pièce, les élèves de la classe et leur professeur ont tra-

vaillé depuis le début de l'année sco­laire. Dès les vacances d'automne, ils ont même effectué de nombreuses heures supplémentaires. «Nous vou­lions que tout le monde participe. Ce ne sont d'ailleurs pas les meilleurs élèves qui ont les plus longs rôles. Ils se sont débrouillés pour trouver leUl's costumes», ex­plique Antoinette Schaer.

Les élèves du CO de Grône ont tenu à partager leur Noël avec les jeunes handicapés de l'Institut Notre-Dame­de-Lourdes. L'un d'entre eux a partici­pé au spectacle, un rôle ayant été écrit à son intention. Quant aux élèves de 3' année, ils ont rendu visite à lew's camarades de l'Institut, les bras chargés de cadeaux. Les autres classes ont participé à la préparation de la cérémonie proprement dite, une cérémonie agrémentée de productions musicales.

Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

Naître et grandir

Pour fêter un Noël de solidarité, les élèves du CO d'Euseigne ont entrepris une action en faveur du Tchad. La récolte de fonds a été précédée d'une réflexion plus large et d'un travail interdisci­plinaire. Les principaux intéressés expliquent!

Dans notre pays, en Suisse, nous avons la chance, dès notre plus jeune âge, de vivre sainement avec tout le confort nécessaire, de grandir norma­lement dans un univers familial et médical. Mais aujourd'hui, à l'ap­proche des fêtes de Noël, pensons aux autres enfants qui n'ont pas eu la

même chance que nous: pal' exemple, aux enfants du Tchad ayant très peu d'espoir de voir le jour, faute de soins médicaux.

Pour mieux vous aider à comprendre cette misère, voici la situation de cette république de l'Afrique centrale, à

Vente de gâteaux: un des éléments d'un travail interdisciplinaire.

l'est du Soudan. Au nord, le Tchad s'étend sur le Sahara méridional, partiellement montagneux et volca· nique (Tibesti), domaine des pasteurs arabes, qui se consacrent à l'élevage des ovins et des bovins. Le Sud, for­mé de plateaux couverts par la sava­ne, peuplé d'agriculteurs noirs, porte des cultures souvent irriguées (ara­chides, coton). Sa capitale est N'Dja· mena, et sa langue officielle le fran­çais.

Chaque année, des milliers d'enfants meurent brûlés par le feu près duquel les mères cherchant à se reposer, les laissent sans surveillance, livrés à eux-mêmes.

D'autres, à la naissance, meurent du tétanos, car, pour couper leur cordon ombilical, le seul outil des mères ou sages-femmes n'est qu'une lame de rasoir non stérilisée.

C'est pour toutes ces raisons que nous, élèves du CO Hérens, avec l'aide de nos professeurs, avons déci­dé, de récolter des fonds, afin d'aider ces enfants à grandir en bonne santé, et pour longtemps. Avec cet argent nous pourrons faire en sorte qu'une simple cabane devienne une materni­té indispensable.

Ce n'est peut-être qu'une goutte d'eau dans l'océan, mais pour eux, cela SI­

gnifie beaucoup ...

Les élèves de 3 CO

RÉSONANCES - JANVlER 1994

Douze «bonnes causes» Voila déjà 12 ans que durant chaque période de l'Avent, élèves et professeurs du CO Hérens se mettent à l'oeuvre pour une "bonne cause". A la base, il y a toujours un projet concret: financer un moulin à mil au Burkina Faso, payer des soins à un jeune Africain grièvement brûlé, construire un foyer pour femmes seules en Inde, une école au Cap-Vert ou une maternité au Tchad ... Les professeurs travaillent avec leurs élèves dans divers cours: français, géo­graphie, histoire, informatique, cuisine, travaux manuels, religion. L'interdisciplinarité permet de mieux connaître la situation locale, la civilisation, les coutumes du pays concerné, et en lien avec ces découvertes, une meilleure compréhension de nos conditions de vie. Elle prépare chacun à bien intérioriser le thème et à organiser l'action fi­nancière d'une manière à la fois profonde et efficace. Lors d'un week-end, les jeunes s'organisent dans leur propre paroisse pour informer les gens de leurs découvertes, animer les messes et inviter au partage. Et le dernier jour d'école avant Noël, tout ce qui a été découvert, vécu, réalisé et récolté se célèbre lors d'une fête animée par les jeunes du cycle et des témoins venus de l'extérieur.

Une professeur

LECTURE

La lecture pour tous Sur cent élèves de 6', onze ont des dif­ficultés majeures avec l'écrit et sont d'avance les victimes possibles de l'échec scolaire voire, plus tard, de l'exclusion sociale. C'est en amont que le problème se situe: est-il possible que tous les enfants sachent lire et écrire à la fin du CP? Telle est la question cruciale que pose pour nous la Fondation de l'école efficace (FEE).

Cinq chercheurs, réunis lors du col­loque "la lecture pour tous", apportent l,eurs réponses en un langage clair, evoquant ce qui se construit à l'école, mais aussi avant et à côté de l'école.

Ils indiquent ici le sens qu'ils donnent à cette interrogation et évoquent ce qui, dans l'apprentissage de la lecture . écriture, se construit avant l'école ce qui s'élabore à l'école et autour d'~lle ce qui se pratique à sa sortie. Ils met~ tent en évidence quelques conditions fondamentales pour disposer d'une ,école efficace" et décrivent certains modèles résultant d'initiatives non lllstitutionnelles qui fonctionnent et sur lesquels les recherches pourraient se greffer et s'étendre.

RÉSONANCES - JANVIER 1994

Des initiatives que la FEE entend fai­re connaître et développer avec l'aide de tous. Les travaux présentés dans cet ouvrage permettent de dire que «réussir à lire à la fin du CP" ne constitue pas un objectif utopique.

ASSOCJATION POUR FAVORISER UNE ÊCOLE EPFICACE

fEDERA T ION OES FAMI,LLES oe f R AN ,CE

Motgorido AIve,..Morti'''' .!«>n·/M(io k>w Gérnr.lCl>ouvoau, At.d" lrti.OIl, ffiooe Rog<Ml' .ch.auveau

, ~d. fl';Jlp",),"i,i.., l

Les auteurs Jacques Bichot, président de la Fé­dération des familles de France, membre du Conseil économique et social;

Eliane Rogovas Chauveau, chargée de recherche au CRESAS-INRP;

Jean-Marie Besse, maître de confé­rence en psychologie à l'université de Lyon II;

Margarida Alves Martins, docteur en sciences de l'éducation:

André Inizan, docteur d'Etat, profes­seur émérite des universités;

Gérard Chauveau, chargé de re­cherche au CRESAS-INRP.

La lecture pour tous Acte du colloque "La lecture pour toUS)),

Association pour favoriser une école efficace - Fédération des familles de France.

Collectif d'auteurs.

Editions Armand Colin, Paris.

Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

LECTURE

«La Suisse préhistorique»

Une riche balade

Les Editions Mondo viennent de publier un ouvrage consacré à la Suisse préhistorique. L'au­teur, Claudia Schnieper, s'est penchée sur divers mystères de la préhistoire rencontrés en Suisse et les compare à des phénomènes du même genre attestés dans d'autres régions du monde. Ce livre richement illustré se lit comme un roman.

Lorsque la Suisse vit le jour il y a 702 ans, nos ancêtres y avaient déjà élu domicile depuis au moins 35 000 ans. Chiffres frappants derrière lesquels se cache un monde insoupçonné, qui pourtant nous concerne directement, celui de nos origines. La Préhistoire nous fait im­médiatement songer à Las­caux, Carnac ou Stonehen­ge. Pourtant la Suisse n'est pas en reste. Elle regorge de dolmens, menhirs, grottes, pierres à cupules et autres témoignages de la vie et de la pensée des hommes pri­mitifs d'ici.

Face à un sujet si vaste, et dont la connaissance est encore si fragmentaire, l'auteur, Claudia Schnieper a choisi de mener une grande enquête. En privilégiant les lieux les plus énigmatiques de toutes les régions de Suisse, elle a cherché à démêler la légende de la vérité histo­rique, en évitant l'écueil d'un mysti­cisme projectif auquel notre époque de doute existentiel prédispose.

Une approche prudente, qui n'enlève rien à la part de mystère et de fasci­nation qu'exercent les restes bruts de ces mondes à jamais disparus. Cal' les

mythes et croyances qui ont inspiré les traces de Falera, de la Baume du Four, de Carschenna ou de Zillis nous rappellent à notre condition d'homme face à l'ordre universel.

Ce livre est aussi un guide original, dont les images dues au talentueux photographe Nicolas Faure, invitent irrésistiblement le lecteur à la balade. Une manière vivante et combien enri­chissante de faire connaissance, à quelques jets de pierre de chez nous, avec les vestiges énigmatiques de notre lointain passé.

En complément de l'ouvra­ge, les éditions Mondo ont réalisé une «horloge de la préhistoire», qui permet, grâce à un dispositif rotatif, de localiser avec exactitude le lieu à visiter en fonction de la période préhistorique et des trouvailles archéolo­giques que l'on désire voir. L'aspect probablement le plus déroutant de ce livre est qu'en abordant des su· jets aussi incongrus que l'adoration des ours, les pierres de fertilité, le trou aux âmes, les arbres sacrés ou la fascination du sel" pent, il jette un pont entre ce passé révolu et les senti­ments et les attitudes qui

nous animent aujourd'hui. Alors ren­dez-vous avec nos ancêtres pas si pri· mitifs qu'on se les imagine ...

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Auteur: Claudia Schnieper Photographe: Nicolas Faure

RÉSONANCES - JANVIER 1994

SANTÉ

Education à la santé

Bientôt dans la grille-horaire

Les grilles-horaires des écoles valaisannes devront bientôt faire une petite place à l'éducation à la santé. C'est le vœu des Départements de la santé publique et de l'instruction publique qui pré­parent activement cette introduction qui pourrait intervenir en automne 1995.

..On investit énormément dans la santé pour peu de résultats. II faut mettre davantage de moyens dans la prévention.» Les propos de Raymond Deferr, président du gou­vernement et responsable cantonal de la santé, sont clairs. Depuis 1991, à l'initiative du DIP, un groupe de tra­vail a planché sur l'étude des lignes directrices d'une éducation à la santé à introduire dans les classes valai­sannes. Pour donner suite à son rap­port, le groupe de travail «Prévention pour enfants et adolescents" de la commission cantonale de prévention va réunir des spécialistes pour définir le contenu et les modalités pratiques de ce projet.

Calendrier établi

La nouvelle commission mise en place en décembre 1993 devrait entrer en fonction dès le mois prochain. Son travail consistera à déterminer les ob­jectifs de connaissance et de compor­tement pour chaque niveau d'ensei­gnement. Ceci fait, on estimera le temps nécessaire à ces acquisitions tout en déterminant la part de ce qui pourra être intégré dans les disci­phnes existantes. La commission dressera également un inventaire des mesu:es qui existent déjà (éducation routtere, hygiène dentaire, premiers 8Oms ... ).

RÉSONANCES - JANVIER 1994

Prévenir, mieux que guérir.

Ce travail aboutira à la création d'un programme progressif, non répétitif et adapté aux différents degrés d'ensei­gnement. Il conviendra aussi de pro­poser des moyens didactiques accom­pagnés de notes méthodologiques, de déterminer les différents acteurs de cet enseignement (spécialistes, ensei­gnants, famille ... ) et de rédiger un do­cument final. Un document qui sera mis en consultation auprès des diffé­rentes associations professionnelles concernées.

Si l'on parvient à respecter le calen­drier établi, le projet devrait être pré-

senté au Conseil d'Etat en mai 1995. En cas d'approbation, la grille-horaire modifiée interviendrait à la rentrée d'automne de la même année.

Exigences à satisfaire Lors de la séance de présentation du projet qui a réuni à mi-décembre les personnes concernées pal' l'introduc­tion de l'éducation à la santé dans les classes, Walter Schnyder, directeur du nouveau Service d'aide à la jeunesse, a rappelé que, même si elle ne peut répondre à toutes les demandes de la société, l'école doit tout de même satisfaire certaines de ses exigences. .<Â. côté de son devoir de transmis­sion du savoir et des connais­sances, elle doit, en complémenta­rité avec la famille, contribuer au développement corporel, émo­tionnel et social de l'élève.» Georges Dupuis, médecin cantonal, a démontré, graphiques à l'appui, l'im­portance de la prévention dans l'évo­lution des maladies. Quant à Serge Sierro, chef du DIP, il a apporté un soutien convaincu à un projet qu'il considère comme important et urgent. Parmi les auditeurs, plusieurs res­ponsables d'écoles ont attiré l'atten­tion des autorités sur le risque de sur­charge qui menace les programmes scolaires. Il a été suggéré d'inscrire cette réforme dans une réflexion glo­bale sur le rôle de l'école.

Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

Il

NOS COLLÈGUES

Dominique Savioz

Etre plutôt que paraître

Sensible et doux, dynamique et passionné, Dominique Savioz aime communiquer, partager ses émotions et ses idées. Travail et loisirs lui permettent d'assouvir ce besoin, lui qui enseigne à Sion et accomplit en parallèle une belle carrière de chanteur. Travailleur acharné, il trouve encore le temps de promouvoir les artistes du canton tout en stimulant leur solidarité et leur collaboration.

Dominique Savioz a commencé à jouer du piano à l'âge de cinq ans. Il ne garde pas de souvenirs particuliè­rement lumineux de ses premiers pas dans le monde de la musique. «Quand j'y pense, je revois le bain mousseux, les ongles coupés à te faire mal et les pantalons qui pi­quent. C'était le cérémonial qui précédait la torture des audi­tions», explique le chanteur qui a toujours opté pour la gamme buisson­nière. Au lieu de répéter comme un enfant sage, il jouait «n'importe quoÏ>,. Cette manie d'improviser lui permettait de donner le change au­près de ses parents teut en rassasiant sa soif de musique et d'improvisation.

"C'est certainement cette manie de composer des chansonnettes qui m'a permis de développer da­vantage mon côté imaginatif que ma technique. Aujourd'hui, c'est un plus. Les imaginatifs sont plus rares que les techniciens», estime Dominique Savioz.

Durant son adolescence, le Sédunois découvre la musique «pop' . C'est la fin des années soixante. Les Beatles, les Who, Led Zeppelin, Pink Floyd et Deep Purple connaissent leurs années de gloire. Dominique Savioz joue suc­cessivement dans plusieurs groupes.

Durant teute cette période, ses études musicales sont quelque peu per­tUl·bées. "Je n'ai jamais totale­ment abandonné le conservatoire. C'était cyclique. Jusqu'à 25 ans, j'ai périodiquement repris les cours. Peut-être pour me persua­der que je n'étais pas fait pour ça. La dUl'ée de ces reprises était pro­portionnelle à la patience de mes maîtresses. Quand elles étaient usées, j'arrêtais», avoue le chanteur dans un grand éclat de rire.

,<J'y crois toujours»

En 1984, à vingt-six ans, Dominique Savioz tente durant deux ans l'expé­rience du professionnalisme. Sa parti­cipation au Festival de Spa lui a per­mis de rencontrer de nombreuses personnes intéressantes, musiciens, arrangeurs ... Il rejoint donc la Bel­gique et sort en 1985 son premier 33 tours, «On laisse tous une trace •.

Quand on lui demande si, à cette époque, il croyait vraiment pouvoir _percer .. dans le monde de la chanson, Dominique Savioz réfléchit: "J'y croyais ... et j'y crois toujours. J'ai mûri et je vois les choses diffé­remment. Avant je menais une

carrière caméléon. Je suivais les modes. J 'étais fougueux et n'avais pas la patience de la maturité. Depuis une année, j'ai l'impres­sion que je suis authentique. Mon être s'est développé au détriment du paraître.» Reste bien sûr à s'en· tendre sur le sens du mot "percer •. Le Sédunois le définit comme étant la ca· pacité de distiller un message pou· vant plaire à énormément de gens.

En 1986, Dominique Savioz reprend l'enseignement. Il est riche de mul­tiples expériences et fermement déci­dé à les partager. Il produit «Escale .. , un CD qui réunit une dizaine d'ar­tistes valaisans. Parmi ceux-ci, on relève la présence de Rinaldi et De Preux qu'on retrouve aujourd'hui dans le projet «Portes ouvertes. (voir encadré). En plus, il écrit, compose, chante et enregistre. En 1990, son 45 tours "Slo» remporte un beau suc· cès. Puis c'est au tour d'un CD de 9 titres - «Nous sommes du soleil.­l'année suivante.

Une image positive

Son intense activité artistique n'em· pêche pas l'instituteur de se passion· ner pour son métier. Comment ses

RÉSONANCES - JANVIER 1994

élèves r~ssentent-i1s le ~aître-c~a~­teur? "SI tu es ~onnu, c est un eve-ement exceptIOnnel pour les en­

rants. Le maître est perçu comme quelqu'un de jeune. Cela rend le travail plus facile, car l'image re­çue est positive.»

Curieusement, jusqu'à cet automne, Dominique Savioz n'a jamais enseigné le chant, les classes sédunoises dispo­sant d'un spécialiste. Mesures d'éco­nomies obligent, il s'y est mis cette année. "J'éprouve, comme tout le monde, des difficultés à suivre le programme. J'essaie de faire avec mes élèves ce que je sais faire. Je privilégie l'improvisation, la com­position, les percussions.» ~ai~ l'enseignant avoue aVOIT de la peme a loger les minutes de chant dans la grille-horaire. "C'est difficile d'in­terrompre un cours de français qui marche bien parce que c'est l'heure du chant. Quand un pro· fesseur vient dans la classe, le problème ne se pose pas.»

Un immense mensonge

Au fil de la discussion, Dominique Sa­vioz s'enflamme. L'école, c'est aussi son domaine. Les paradoxes qui gui­dent trop souvent l'enseignant, il les rejette avec force. «D'un côté, on prêche les méthodes qui privilé­gient la créativité, qui sollicitent l'imaginaire et favorisent l'ouver­ture. Et de l'autre, on remplit des grilles-horaires, on découpe la journée en vingt minutes de ceci suivi de trente de cela. On se veut à la fois «Carollien» (NDLR: de Le­wis CaroU, mathématicien et auteur d'Alice au pays des merveilles) et Kafkaïen. On vit dans un immen· se mensonge.»

E.n matière de chant, Dominique Sa­~oz. reste un fervent partisan du spé­CialIste. Un titre qu'il ne revendique pas: «Je ne suis pas un chanteur. J'ai le handicap d'être un non· technicien.» Pour lui, les ensei­gnants doivent oser dire qu'ils ne peu­vent pas tout faire, qu'ils ne savent pas tout faire. «Lorsqu'on suppri­Dlera les spécialistes, ce sont les pauvres qui en pâtiront. Ceux qui

RÉSONANCES • JANVIER 1994

«Au chant, je fais avec mes élèves ce que je sais faire .•

aujourd'hui sabotent l'école au­ront toujours l'argent pour payer des cours privés à leurs enfants.»

Dominique Savioz ne pense pas que ses multiples activités nuisent à son travail d'enseignant. Au contraire, il

encourage les gens à avoir des activi­tés extra-scolaires. «Le monde bou­ge! Il faut bouger pour éviter de devenir dépressif ou parano. Il faut dépoussiérer l'image de l'ins­tituteur vêtu d'un tablier qui sent la naphtaline.»

«Portes ouvertes» Comme les mousquetaires

Dominique Savioz est devenu le Dartagnan de la chanson valaisanne. Sa devise: «Un producteur pour tous; tous pour un disque». Avec ses trois mousquetaires-chanteurs et amis (Romaine, Pascal Rinaldi et Olivier De Preux), il pourfend la morosité économique et vient d'éditer un premier CD intitulé Acte 1. Au total 12 titres, trois pour chaque artiste. Les Actes II et III paraîtront en 1994 et 1995 alors que l'année suivante chacun pourra sortir une compilation de ses propres chansons.

L'opération "Portes ouvertes. permet à ces quatre chanteurs d'enregistrer régulièrement leurs œuvres, une nécessité s'ils veulent éviter que médias et public ne les oublient. Les coûts d'un enregistrement - quelque soixan­te mille francs par CD - sont partagés et une saine émulation stimule les quatre créateurs. «L'artiste vit seul. Il y a souvent de la pudeur, par­fois de l'égocentrisme dans ce monde. Nous avons voulu ouvrir nos portes. Le message du disque devient ainsi une réalité phy­sique», confie Dominique Savioz qui, au titre de producteur, s'est occupé de la recherche des sponsors. «Il est difficile de trouver l'argent. Il faut aussi savoir que même si on y parvient, le chanteur n'est pas payé pour son travail. La somme ne représente que la possibilité et le droit d'être édité.»

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MOYENS DIDACTIQUES

Cahier «Croix-Rouge»

Pour s'ouvrir au monde

L'école est souvent tiraillée entre son désir de s'ouvrir au monde et les impératifs des programmes. La section genevoise de la Croix-Rouge et le Service du français de l'enseignement primaire ont uni leurs forces pOUl' créer un document capable d'amalgamer ces éléments. Le cahier issu de cette collaboration s'intitule Croix-Rouge. Il est destiné aux élèves de 4' année pnmmre.

Développer à la fois les compétences scolaires et les attitudes humani­taires: le but visé par les auteurs de .La Croix-Rouge» paraissait ambi­tieux. Force est de constater qu'on l'a atteint. Le cahier de septante pages récemment publié permet aux élèves de 4P de connaître la Croix-Rouge et ses rouages à travers des activités de langue, lecture et production écrite notamment. Les auteurs ont voulu sensibiliser les élèves à des formes de textes souvent délaissées. Ils ont ima­giné des exercices variés à partir d'in­terviews, annonces, textes informa­tifs, lettres, articles de presse.

Le dossier comprend cinq activités. Chacune d'elle comporte des pages vertes (pour l'enseignant), des pages blanches (exercices pour l'élève) et des pages l'oses (corrigés). Le premier chapitre donne aux élèves une pre­mière vision de la Croix-Rouge à tra­vers la biographie d'Henry Dunant. Pour ce faire, on a choisi un question­mure de compréhension de texte.

La seconde activité permet à l'enfant de découvrir les symboles de la Croix­Rouge. A partir d'un texte, il devra dessiner les drapeaux de la Suisse, de la Croix-Rouge et du Croissant­Rouge.

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La troisième phase se base sur un conte intitulé .L'héritage ou les aven­tures de Red Cornetto". Compréhen­sion du texte à l'oral, puis à l'écrit, dessin d'un épisode du conte puis pro­duction écrite de la suite de l'histoire: l'éventail des moyens utilisés pour ai­der l'enfant à percevoir les vertus de l'entraide est varié.

Cinq textes de genres différents per­mettent aux élèves de découvrir les principes de la Croix-Rouge lors de la

quatrième activité. Chacun d'eux est suivi d'une étude de texte. De la guer­re en ex-Yougoslavie aux inondations en Bolivie en passant par les vacances en Suisse de jeunes orphelins rou­mains, la variété des situations illustre l'application des sept prin­cipes de la Croix-Rouge énoncés en préambule.

Quant à la dernière activité, elle pré­sente le travail dans le terrain d'un délégué. L'interview de Guérin de Werra, un Valaisan en poste au Sud· Soudan, permet aux écoliers de pren­dre conscience du rôle essentiel de l'organisation internationale et de ses envoyés. Les élèves sont amenés à ré­écrire avec leurs mots certaines ré· ponses ou à inventer d'autres ques­tions. Autant d'activités en rapport avec le programme qui ne pourront que bénéficier de la richesse du contexte.

Vous pouvez obtenir plus de l'enseigne­ments concernant cette publication en vous adressant à la Section genevoise de la Croix-Rouge, Service Diffu­sion / Jeunesse, Rte des Acacias 9, 1211 Genève 24.

RÉSONANCES - JANVIER 1994

Collection «Histoire»

Conception pédagogique de pointe

La collection .Histoire" publiée par les Editions Fragnière, à Fribourg, présente une vue générale et chrono­logique de l'histoire en trois volumes. Le premier s'arrête à l'an 1000, le se­cond vers 1800 et le troisième couvre les deux derniers siècles. Ces manuels sont destinés aux deux dernières an­nées de la scolarité obligatoire. Mais on pourrait tout aussi bien les conseiller à tout amateur de beaux livres .. .

Pédagogie du désir Les auteurs de cette magnifique col­lection sont partis du principe que la seule pédagogie qui anime véritable­ment l'élève est celle du désir. Il s'agit donc d'amener l'enfant ou l'adolescent au plaisir de découvrir et d'apprendre. L'abondance et la grande qualité de l'iconographie, la clarté des cartes et des schémas vont dans ce sens. De même, le style est proche du langage des jeunes. On en veut pour preuve les titres très '~ournalistiques» . Le chapitre consacré aux camps de concentration s'intitule .Les profes­sionnels de l'horreur» alors que l'Union indienne est précédée d'un très accrocheur ,Le maharadja, la vache et le tracteur".

Outre la joie de la découverte qu'elle apporte à l'élève, la collection .Histoi­re· propose une méthodologie facile à pratiquer. Même livré à lui-même, l'élève désireux de s'informer progres­sera tant sur le plan de l'histoire que sur celui de l'autonomie intellectuelle. Le ~remier chapitre est d'ailleurs inti­tule .Apprendre et comprendre l'his­toll'e ... Pourquoi? ... Comment?»

RÉSONANCES - JANVIER 1994

Il y a des choses que l'élève doit sa­voir, d'autres qu'il pourrait savoir et enfin, d'autres encore qu'il pourrait avoir envie de savoir. Partant de ce constat, les auteurs ont dessiné trois voies amenant à la connaissance.

Vision cohérente du passé

On trouve d'abord les séquences de référence destinées à être comprises et apprises. Au nombre de trente à quarante par volume, elles sont mar­quées par un rectangle noir et repré­sentent le fundamentum susceptible de donner à l'élève une vision d'en­semble cohérente du passé.

Grâce à leur marque bleue, le lecteur repérera les séquences de complé­ment. Elles peuvent servir à élargir, à approfondir le fundamentum ou, plus simplement, à satisfaire la curiosité de l'élève. Bref, tout ce que l'élève pourrait savoir!

Signalées par leur bandeau rouge, l'estent les séquences de découverte qui abordent des notions nouvelles ou complémentaires. Leur présentation graphique est différente. On utilise par exemple la manière reportage ou le style roman historique pour traiter ces sujets que l'élève pourrait avoir envie de savoir.

La collection .Histoire" s'inscrit dans une ligne nouvelle dictée par des re­cherches récentes en pédagogie. Tout en conservant une structure histo­rique solide, elle présente l'essentiel sous un angle analytique et sur une trame claire et fiable. Elle se veut ou­verte sur l'Europe et sur le monde. Son regard est des plus larges.

Nombre de civilisations et de faits souvent ignorés y figurent. Citons pour exemple les Hittites, le Japon et l'Inde.

Les auteurs

Pierre-Philippe Bugnard Lecteur en didactique à la Faculté des lettres de l'Université de Fri­bourg

Jean-Pierre Dorand Professeur d'histoire au Collège Saint-Michel et au CO des Pérol­les à Fribourg

Daniel Stevan Professeur d'histoire au CO du Belluard à Fribourg

Jean-Claude Vial Professeur d'histoire au CO de la Veveyse à Châtel-St-Denis

La direction de la collection est assurée pal' Christine Murith­Descloux, professeur d'histoire au CO de Jolimont à Fribourg.

La collection .Histoire» est en vente à l'ORDP, Gravelone 5, 1950 Sion. Tél. 027 / 2162 85.

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~ I INFORMATIQUE

Expérience EDUTEX

La télématique, un outil pédagogique

En 1989, dans le cadre des projets CMC des PTT (Communes Modèles en Communication), l'IRDP mettait sur pied, en accord avec la CDIP/SR + TI, une expérience de télématique au niveau de la scolarité obligatoire. Par télématique, nous entendons l'en­semble des moyens techniques per­mettant aux utilisateurs, à travers des réseaux de communication: - d'accéder à des sources d'informa­

tions distantes: banques de don­nées,

- de transmettre et d'échanger des données,

- de communiquer en temps réel ou en différé.

Ce moyen de communication à distan­ce est devenu un environnement usuel et concerne des sphères aussi diverses que la vie courante, la vie professionnelle et la formation. Si la Télé Université du Québec et plus ré­cemment l'ETCI à Sierre et la succur­sale de l'Université de Hagen à Brigue, permettent aux étudiants de travailler à distance, peu de projets concernent le niveau de la scolarité obligatoire.

Le projet Edutex hébergé technique­ment par la société Valcom (CMCNal­de-Travers) commença avec la partici­pation de 15 classes primaires et secondaires. L'IRDP fit appel à un

Les nouvelles technologies de la communication au service de l'enseignant.

chercheur afin d'observer cette expé­rience sur le plan pédagogique (possi­bilités offertes par ce nouveau moyen) et sur le plan technique (quelles en sont les contraintes).

Suite à de multiples rencontres, les enseignants mirent au point des acti· vités télématiques conçues pour pou­voir s'intégrer dans la vie régulière de la classe. Cette activité n'est donc pas une pratique hors programme mais l'utilisation d'un nouveau moyen per­mettant d'axer certains apprentis­sages habituels sur la communication et l'échange interculturel.

Le Valais a participé à ce projet grâce à deux enseignants de Sion (Ecole pri­maire de la Planta et CO St-Guérin), qui pendant deux ans n'ont ménagé ni leur temps ni leur énergie à maîtriser cette technique et son intégration à la vie de leur classe, Actuellement, seule l'école primaire de la Planta continue l'expérience, les PTT ayant pris à leur charge les frais de communication,

Peu à peu, le réseau s'agrandit et des classes de Suisse allemande, du Tes­sin et de France voisine viennent s'y greffer,

Au départ, chaque classe était «confortablement" équipée, de telle manière qu'un choix technique judi­cieux puisse être fait par la suite: ins­tallation d'une ou deux lignes télépho­niques sur lesquelles sont branchés un terminal vidéotex, un PC avec im­primante, un modem avec logiciel de communication et un télécopieur (fax).

RÉSONANCES . JANVIER 1994

Les échanges actuels sont de plu­sieurs types:

création et connaissanc~ ~es curri­culum vitae de chaque eleve, acl!­vités donnant naissance à de pe­tits groupes ayant d~s intérêts en commun (sport, lOiSirs, collec­tions.,,); chaque classe a accès à toutes les fiches d'élèves;

histoire continue: une classe com­mence une histoire reprise ensuite par une autre classe et ainsi de suite jusqu'à la création d'une his­toire complète;

recherche commune sur un thème (actuellement le renard), par des activités aussi diverses que pas­sionnantes:

récolte de questions, de textes, d'interviews sur le thème choisi,

- échange de textes et de cassettes (histoires sur le sujet enregistrées par les grands élèves pour les plus petits), '

mots croisés, mots cachés, dictons etc.,

- réalisation d'un journal commun,

En attendant le rapport final de l'IRDP, nous laissons aux initiateurs de ce projet, le soin de présenter quelques points importants et por­teurs pour l'avenir de la télématique scolaire.

Au terme de ces deux années,

sur le plan pédagogique, cette expé­nence aura permIs:

- aux enseignants de préparer et d'animer de nouvelles activités de communication écrite grâce à la té­lématique;

- aux élèves de vivre et de tirer profit de nouvelles situations d'appren­tissage.

Le projet de recherche que l'IRDP sou­haite conduire à partir de cette expé­rience, centrera précisément son action sur la problématique découlant de ces nouveaux apprentissages.

Outre les objectifs visés initialement par les concepteurs, ce projet d'impul­sion aura permis au milieu scolaire:

- d'explorer un aspect particulier de l'introduction de l'informatique à l'école: la télématique;

de faire déborder son champ d'ac­tion à une échelle interrégionale, nationale, voire internationale;

- de mettre en regard les indéniables avantages constatés du point de vue pédagogique avec les capacités - notamment financières - de l'ins­titution scolaire;

- d'esquisser enfin une inhabituelle forme de collaboration entre pou­voirs publics et entreprises privées,

De telles constatations nous ont convaincus que le réseau Edutex, mis

en place à l'occasion de ce projet natio­nal, devrait être assuré d'un suivi et soutenu par tous les partenaires concernés si l'on veut être en mesure d'en vérifier et surtout d'en exploiter les premiers acquis.

Les nouvelles technologies naissent à un rythme étourdissant en cette fin de siècle. L'homme, les institutions et l'école en particulier ont de moins en moins de temps pour les connaître, les «digérer" et en rechercher les éven­tuelles applications pédagogiques, La digitalisation de toutes les formes de communication va modifier profondé­ment le message lui-même. Les images mentales de la lecture sont peu à peu remplacées par les images électroniques et bientôt par les images virtuelles, Le réseau Edutex, encore frêle et peu étendu, devrait ce­pendant s'étendre et se renforcer grâ­ce à l'appui de tous les partenaires et à l'enthousiasme des enseignants et de leurs classes afin de mieux ré­pondre à un rôle primordial de l'école: préparer l'enfant à sa future vie d'adulte, L'instrument «télématique» est désormais au service de l'école: sachons l'apprivoiser et lui permettre, peut-être, d'ouvrir une autre fenêtre de l'école sur le monde.

Serge Rappaz Secteur informatique

ORDP

LOGICIELS ÉDUCATIFS L'ORDP et CARTHE Logiciels à Sion présentent des programmes informatiques éducatifs pour ordinateurs PC-compatibles et Macintosh:

Niveaux d'enseignement:

Lieu:

Date et heure:

Type de logiciels:

primaire et secondaire inférieur.

ORDP, Gravelone 5, Sion.

le mercredi 19 janvier 1994 dès 14 h.

divers logiciels et jeux éducatifs comme: Sac à puces, Franciel (grammaire, orth., conjug.), Gymnomath (calcul), Les bases des sciences naturelles, L'explorateur .. ,

Les participants auront la possibilité de tester ces programmes après la présentation.

Pour toute information complémentaire, tél. 027 / 22 19 74,

RÉSONANCES - JANVIER 1994

Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

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ACM

Le papier mâché

C'est un matériau simple, facile à fabriquer, très peu onéreux et d'un emploi aisé. Il convient pour toutes sortes de réalisations avec des élèves de tous les ni­veaux. Des artistes contem­porains, comme Niki de Saint Phalle pour ses «N a­nas», emploient ce matériau pour les possibilités de créa­tion qu'il offre.

U y a en fait deux tech· niques:

1) La pâte à papier mâ­ché

- Déchirer le papier jour­nal en petits morceaux;

- tremper les morceaux dans de l'eau chaude 12 La girafe (IP) heures au moins; La girafe est d'abord modelée à l'aide de papier froissé et de scotch de carrossier. Les pattes

_ essorer ces morceaux de sont en journal enroulé. Il suffit de placer un fil de fer à l'intérieur pour les articuler. papier et les malaxer avec de la colle à papier peint assez épaisse afin d'obtenir une pâte malléable qui se travaille comme de l'argile. On peut l'employer pour recouvrir des objets existants.

2) Le papier encollé

- Couper des bandes de papier;

- tremper les bandes dans de la col· le d'amidon et enlever le surplus de colle;

- appliquer les bandes sur des ob­jets existants ou constitués d'as­semblages de matériaux de récu­pération.

La réalisation d'un objet en papier mâché se fait en plusieurs étapes:

- la construction de la «charpente» de l'objet (mettre ensemble les parties d'un animal, d'un robot ... Utiliser ampoules, boîtes, papier froissé, enroulé ... );

- le façonnage de l'objet à l'aide du papier encollé ou de la pâte à pa· pier;

- la décoration (peinture, ajout de laines, autres éléments.

Corinne Gelmanier Animatrice ACM

RÉSONANCES - JANVIER 1991

Le bonhomme (3P) Construit à partir d'une bouteille.

Le masque (4P) Ladernière couche de papier encollé doit être un'e de manière à faciliter la mise en couleur.

RÉSONANCES . JANVIER 1994

Lecoq (2P) Fabriqué à partir d'un berlingot.

La locomotive (5P) 'Iravail de groupe à l'aide de matériaux de récupération.

Personnages (6P) 'Iravail collectif pour animer un couloir. En pâte à papier sur une sil­houette en carton.

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CATÉCHÈSE

Au -delà de la parole

Les signes en catéchèse

Le signe: quel mot riche et difficile à cerner! Le Larousse tente cette défini­tion: «Ce qui permet de connaître ou de reconnaître, de deviner ou de pré­voir quelque chose», Parmi tous les types de signes mentionnés, je relève les gestes, les mimiques, les éléments du langage oral, les dessins, les sons, les symboles,

Du matin au soir, et certainement aussi pendant la nuit, nous donnons et recevons des signes, Ceux qui nous envahissent le plus sont les signes au­ditifs et visuels, Mais ne pourrions­nous pas développer avec profit d'autres signes, surtout quand nous essayons d'aller au-delà du visible, quand nous nous approchons du mys­tère de Dieu?

La catéchèse me paraît être un lieu privilégié pour mettre en valeur les signes: un geste, un beau symbole, une musique adaptée nous aide par­fois mieux à découvrir l'amour de Dieu que trente minutes d'explica­tions, Dieu ne cesse d'ailleurs de nous donner des signes: la création elle­même est le signe d'une générosité in­finie, d'une imagination sans limites!

A la découverte de la langue des signes

Au cours d'une session destinée aux catéchistes spécialisés, durant l'au­tomne 1993, nous avons souhaité en­richir le répertoire de nos signes, Plus encore que dans la catéchèse dite «normale», nous sommes poussés à parler et agir en signes quand nous accompagnons des personnes handi­capées ou en difficulté,

- ---Exemple de silhouette et personnage simple dessiné par Sœur Colette, de l'Institut Sainte-Agnès, à Sion,

L'exemple le plus marquant est cer­tainement la langue des signes, utili­sée par les sourds, Une grande partie de la session était consacrée à l'ap­proche de cette langue, vitale pour la communauté des sourds, Le pasteur Jean-Charles Bichet, aumônier des sourds du canton de Vaud, nous a sen­sibilisés aux difficultés que cette lan­gue a eues pour être reconnue comme un vrai langage, et à quelques-unes de ses subtilités,

En voici trois exemples:

Dieu: quand nous disons «Dieu" quelle est notre image de ce Dieu, quelle est notre relation à lui? Dans

les débuts de la langue des signes, le signe «Dieu» était pointé vers le ciel... Les aumôniers romands ont préféré faire descendre ce signe en direction du cœur de l'homme!

Eglise: comment dire la richesse du mot .Eglise», comment dire à la fois sa dimension divine et humaine? Un beau signe a été proposé récemment par la commission spirituelle de la Fé­dération mondiale des sourds: les deux mains se rejoignent, dessinant un toit, et chacun es d'elles fait le fa­meux signe international «1 love you», C'est la rencontre de l'amour de Dieu et de l'amour des hommes, c'est l'Egli­se esquissée en un geste,

Regard: un tel mot recouvre de nom­breux sens! Un atelier nous a aidés à exprimer en signes toutes les finesses du regard: regard d'amour ou de pitié, regard de réprobation ou de jalousie, regard de pardon ou de confiance",

Donnons le goût et le parfum de la Parole!

Durant la session, diverses pistes ont été présentées, pour nous donner le goût de la Parole, Le chanoine Michel­Ambroise Rey nous a partagé sa pas­sion pour la manducation de la Pa­role, dans la ligne de Marcel Jousse, Par des récitatifs chantés et gestués, il s'agit de «manger. la Parole, de se l'incorporel', plutôt que de l'expliquer par des mots,

Dans une démarche très proche, un temps a été consacré aux "Canti­lènes bibliques pour la catéchè­se», composées par Joseph Gelineau,

RÉSONANCES - JANVIER 1994

(Le carnet et les cassettes correspon­dantes sont édités chez SM), Pour chaque cantilène! une gestuation est proposée par ~Ich~l ThIbault. Pa,r leur mélodie tres sImple, ces cantI­lènes sont d'e~cellents moyens d'en­trer dans la BIble avec un cœur et un appétit tout neufs! Par les gestes pro­posés chaque enfant peut se mettre dans la peau d'Abraham, de Samuel, ou des apôtres, Enfin, un atelier présentait les sym­boles et signes «visuels», Des dessins tout simples disent parfois beaucoup plus que de longues phrases, et il n'est pas nécessaire d'être un artiste pour s'y risquer, La richesse des symboles a aussi été évoquée à partir d'une fleur: un beau tournesol! Sœur Marie-Anne, caté­chiste auprès d'enfants et de jeunes profondément handicapés, nous a ap­pris à regarder un tournesol, à lui parler, à rechercher son origine, à le sentir, à le contempler, Et le tournesol nous a beaucoup appris sur notre soif de lumière, sur le rayonnement de l'amour de Dieu! Oui, il vaut vraiment la peine de nous lancer dans l'aventure des signes!

Jean-François Maillard Responsable de la Pastorale

spécialisée

EXPOSITION

Quizmobile du WWF

Visite sous-marine Du 11 au 15 avril 1994, le Quizmobile, exposition itinérante du WWF, sera en Valais, Ce vieux car postal aména­gé en sous-marin emmènera vos élèves dans les profondeurs abyssales, Les visiteurs jouent le rôle d'explora­teurs et définissent eux-mêmes les plantes et animaux qui apparaissent devant les hublots ou qu'ils ont «pê­chés» directement dans la mer, Pour mener à bien l'aventure, les élèves ont à leur disposition un journal de bord (pour noter toutes les observations), des objets maritimes qui vont être ' ramassés» durant l'expédition, ainsi qu'une caméra vidéo pour observer la mer,

Pour préparer et prolonger la visite dans une perspective interdisciplinai­re, le WWF tient à disposition des en­seignants plusieurs documents - des revues Panda consacrées au sujet - et

un dossier pour le maître, Une liste de films et de vidéos a été établie en collaboration avec le Film Institut de Be1'lle,

La durée de cette exposition destinée aux élèves de 4' , 5' et 6' primaires est de 45 minutes, Le «sous-marin» peut accueillir 12 élèves et un accompa­gnant. En cas de réservation du Quiz­mobile, il faut garantir une occupa­tion d'une demi-jou1'llée au minimum, La visite est gratuite, Une bonne pré­paration et une bonne organisation sur place sont les seules conditions exigées par le WWF,

Les personnes ou écoles intéressées peuvent s'adresser à: Fabienne Barone, WWF Quizmobile, ch, de Poussy 14, 1214 Vernier, Tél. 022 / 782 7151. Dernier délai: fin janvier,

r---- ------- EN RACCOURCI - ------------,

Conférence à Venthône

Venfant et le sport La Commission scolaire de Venthône organise une conférence publique, mardi 8 février, à 20 heures, à l'école du village, Le D' Gérald Theintz traitera un sujet d'actualité: «L'enfant et le sport"

La recherche de performances sportives peut s'avérer dangereuse pour l'enfant et l'adolescent, Les lésions dues au surentraînement sont fréquemmemt observées chez les jeunes qui s'astreignent à un entraînement intensif. Com­ment le système hormonal s'adapte-t-il à une pratique physique systématique? A partir de quelle dose d'entraîne­ment un suivi médical est-il indispensable? Existe-t-il un seuil à ne pas franchir? Que penser de la prescription d'anabolisants à de jeunes athlètes? Toutes ces questions et bien d'autres trouveront réponse à l'occasion de l'ex­posé du D' Theintz,

Gérald Theintz est professeur associé à la Faculté de médecine (Université de Lausanne), médecin-chef du service de médecine de l'Hôpital de l'enfance et médecin-acljoint au CHUV Il s'intéresse particulièrement à la croissance et puberté, au diabète, aux effets endocriniens du sport de compétition chez l'adolescent ainsi qu'à la masse osseuse chez l'enfant et l'adolescent. Ses travaux lui ont valu plusieurs récompenses, En 1985, il obtenait le Prix BIzot de la Faculté de médecine de l'Université de Genève; en 1989, il recevait le Prix de la société suisse de méde­cme du sport alors qu'en 1991, il était lauréat du Prix Henning-Andersen de la «European Society for Paediatric Endocrinology» ,

RESONANCES - JANVIER 1994

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,--- - ------ --- EN RACCOURCI -----------

Parents sédunois Une enquête au CO

Le bulletin de l'APSE (Association de parents de Sion et environs) publie les résultats d'une enquête réalisée auprès des parents des jeunes qui fréquentent les CO des Collines et de St-Guérin. On peut en retirer des renseignements intéressants. La majorité des per­sonnes interrogées préfère les entretiens individuels aux réunions de parents. Seuls 18% considèrent ces dernières comme très importantes. Parmi les sujets pri­vilégiés lors des contacts individuels, 52 % des parents sédunois mentionnent l'avenir du jeune comme très im­portant contre seulement 18 % pour l'éducation en gé­néral. Principaux objectifs des parents concernant l'éducation: le bonheur des jeunes, le respect d'autrui et le sens des responsabilités. La réussite scolaire ne vient qu'en 4' position.

Worlddidac 93 à Bangkok Important succès

L'exposition internationale des matériels d'enseigne­ment Worlddidac 93 Bangkok a l'emporté un plein suc­cès. Organisée pal' Messe Basel du 24 au 27 novembre, cette exposition a été visitée par 16880 visiteurs profes­sionnels; une fréquentation qui a dépassé les attentes de la majorité des 105 exposants.

Médaille sportive sédunoise Cinquième édition

Pour la 5' année, le service des sports de la municipali­té de Sion met sur pied «La médaille sportive sédunoi­se •. Un copieux programme d'épreuves de natation, course à pied, cyclisme, ski de fond et randonnée pé­destre est proposé à tous les participants de plus de 15 ans. Un carnet permettra à chacun de faire homolo­guer ses prestations. Dès la réussite de trois disci­plines, les inscrits pourront renvoyer leur carnet pour recevoir la médaille sportive.

Alimentation et cancer Manger pour se protéger

La Ligue valaisanne contre le cancel' (LVCC) vient d'éditer un livre de recettes réalisé en collaboration avec le fameux cuisinier Roland Pierroz. Les délicieux petits plats présentés dans cet ouvrage respectent les préceptes recommandés par la plupart des associations de lutte contre le cancer. Le livre contient également un texte médical vulgarisé conseillant certains principes d'alimentation. On peut le commander au prix de 89 francs à la Ligue valaisanne contre le cancer, av. du Midi 10, 1950 Sion. Le bénéfice intégral de la vente va à la LVCC.

Informatique Collaboration industrie et école

Interface est une revue soutenue par la CDIP, 1'0FlAMT et la Société suisse pour l'informatique dans l'enseignement (SSIE). Elle met en évidence les possibi­lités et les tendances de l'utilisation didactique des moyens informatiques. Elle s'adresse au corps ensei­gnant de tous degrés et toutes disciplines. A partir de 1994, Interface portera également sur la formation as­sistée par ordinateur dans l'industrie privée. Cet enri­chissement est possible grâce à la collaboration de la revue CBT FORUM, une plaque tournante de l'infor­mation dans l'entreprise privée. Cette collaboration permettra entre autres aux lecteurs d'Interface de créer de nouveaux contacts avec des professionnels de la formation en entreprise et d'orienter leur enseignant vers la pratique.

Le café en classe L'Association pour la propagande en faveur du café pro­pose aux enseignants tout un matériel pédagogique. Brochure, exposé accompagné de transparents, poster, carte géographique, set d'échantillons et film documen­taire (en prêt) peuvent être obtenus gratuitement. Pour ce faire, une seule adresse: Procafé, case postale 8523, 3001 Berne. Tél. 031 / 311 05 61.

Journal de l'enseignement Uécole sous presse

Dès le 24 janvier 1994, le Journal de Genève et Gazette de Lausanne encartera deux fois par mois un supplé­ment consacré à l'école. Le Journal de l'enseignement -c'est son nom - paraîtra les 2' et 4' lundis du mois. Le numéro 0 paru en novembre est prometteur. Dirigée par Pascal Praplan, cette nouvelle publication aborde des problèmes scolaires nationaux et internationaux. Chômage des universitaires, métier de cuisinier, ren­trée scolaire en Italie, réforme du secondaire zuri­chois ... : les sujets traités sont nombreux et variés.

Formation continue Très prisée en Suisse

Deux millions de personnes participent chaque année à des activités de formation continue, soit près de 40% de la population adulte résidant en Suisse. Elles fréquen­tent le nombre impressionnant de trois millions de cours, la moitié d'entre elles dans une optique exclusi­vement professionnelle. Tels sont les résultats de la grande enquête représentative sur le comportement en matière de formation continue, menée, au printemps 1993 par l'Office fédéral de la statistique. (OFS).

RÉSONANCES. JANVIER 1991

REVUE DE PRESSE -Bribes de décembre

Réorganisation . des affaires sociales

Le Conseil d'Etat a décidé en séance du 1" décembre 1993 de re­structurer le Département des af­faires sociales. Il a entre autres été décidé de rattacher le Service éducatif itinérant au Service médico-pédago­gique rebaptisé Service d'aide à la jeunesse. Par c,ontre, .l'Office de l'en; seignement speCialIse l'este rattache au Département de l'instruction pu­blique. (NF 2.12)

Guerre contre le cancer Les écoles participent

Les écoles ont participé aux jour­nées de lutte contre le cancer. Les élèves des CO et des collèges étaient invités à réaliser des dessins incitant à lutter tous ensemble contre la ter­rible maladie. Les meilleurs artistes ont été récompensés. Il s'agit de Vin­cent Riesen, Sarah Pinard et Rosette Benozzi. Le prix spécial de l'illustra­tion est revenu à Michelle Emery alors que le prix spécial du collège des Creusets a été attribué à Caroline Dessimoz pour son émotion et sa sen­sibilité dans la réalisation d'une af­fiche sur le cancer du sein. (NF 6.12)

Classes bilingues Pas une affaire de communes

Les communes fribourgeoises n'ont aucune compétence en ma· tière de création de classes bi· lingues, estime le préfet du district de la Sarine, Hubert Lauper. Aussi Ylent-11 d'admettre le recours interjeté par l'exécutif de la Ville de Fribourg contre une décision du parlement communal lui demandant d'examiner une telle possibilité. Le magistrat es­tIme lui aussi, au vu de la loi scolaire, que ce domaine relève de l'Etat. (Le Matin 15.12)

RÉSONANCES - JANVIER 1994

Coupes budgétaires Enseignants inquiets

La Société pédagogique romande (SPR) demande aux autorités de «démontrer par des faits tan­gibles qu'elle considère la forma­tion comme un investissement prioritaire pour l'avenir». Réunie à Yverdon, la SPR a exprimé ses craintes devant les restrictions budgé­taires qui détériorent la qualité de l'enseignement. Elle note une dégra­dation des conditions de travail des élèves et des maîtres. (ATS/NF 16.12)

Echec scolaire Pas une fatalité

Les cancres ne sont pas les élèves paresseux et nuls que l'on croit. La psychanalyste française Anny Cor­dié vole à leur secours dans un livre décapant qui fait la chasse aux fausses idées et tord le cou à cette ré­putation de débiles qui leur colle à la peau depuis que l'école existe. .Lorsque les parents viennent me consulter parce que leur enfant connaît des problèmes à l'école, la de­mande cache en réalité autre chose; cet autre chose a souvent à voir avec un mal-être du jeune patient, une souffrance intime qui s'exprime par des difficultés en classe. Ce genre de blocage scolaire peut être traité dans des thérapies brèves qui donnent des résultats souvent très satisfaisants», a confié Anny Cordié dans l'interview accordée à Thierry Mertenat. (Journal de Genèue 18.12)

Monthey Une école face à la crise

L'école de commerce de Monthey n'est pas une <J'abrique de chômeurs. , com­me l'avait affirmé récemment le prési­dent de la ville Alain Dupont. S'il ad­met que tous les jeunes chômeurs

montheysans ne sortent pas de cet établissement, le président conseille à ses jeunes concitoyens d'«utiliser l'éco­le de commerce comme tremplin pour faire au tre chose .• La directrice ré­torque: «Il nous paraît évident au contraire que notre diplôme a prouvé depuis de nombreuses années qu'il avait indiscutablement une valeur en soi.» Deux tiers des élèves de la dernière volée ont trouvé une orientation préci­se, des données que la directrice a qualifiées d' «assez optimistes •. (NF 23.12)

Universités romandes Pourvoyeuses de chômeurs

Une année après leurs examens finals, près de 13,7% des diplômés universitaires romands cherchent encore un travail soit près de deux fois le nombre des Alémaniques (7,1 %). Avec entre un quart et un cin­quième de diplômés en attente dans certains domaines, la crise romande atteint des proportions encore jamais connues en Suisse. La situation des économistes romands continue à em­pirer (22 % à la recherche d'un emploi contre seulement 5,9% en Suisse alé­manique. Licenciés en lettres et en sciences sociales romands naviguent entre 15 et 20 %. Les hommes sont aujourd'hui avantagés (10,4 % de fem­mes sans emploi contre 8,6 % d'hom­mes). (Hebdo N'51)

Un des articles cités vous intéresse? Vous pouvez l'obtenir à: Rédaction de Résonances, Gravelone 5, 1950 Sion. Tél. 027/2162 85.

Page 26: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1994

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COUSINS-SURPRISE

Le oui fatidique

Pour un père, spondere c'était pro­mettre sa fille en mariage; la jeune fille ainsi fiancée s'appelait sponsa, la promise. Dès l'époque de Ciceron, on avait cessé de prononcer n devant s. Sponsa était donc en réalité sposa d'où est venu espouse puis épouse.

D'autre part, spondere au sens de fiancer fut supplanté par sposare qui devint en français épouser, et signi­fia d'abord .promettre en mariage. , «marier».

Respondere, verbe composé sur spon­dere à l'aide du préfixe re - exprimant le retour, signifiait «s'engager en re­tour. , «se porter garant à son tour •. Puis il prit le sens de «répondre à une question.. Respondere a donné le français répondre .

Pour célébrer ces épousailles, un prêtre presbyte. Eh oui! Ces deux mots-là sont aussi apparentés. Ils ont pour ancêtre commun le grec presbus et son dérivé presbutês qui signi-

fiaient vieillard. Le français médical emprunta le second pour en faire presbyte, mot désignant la personne atteinte d'un trouble de la vision lié au vieillissement.

Le comparatif presbuteros signifiait ,l'aîné, le plus ancien" ou . le plus res­pecté par égard à son âge •. Les pre­mières communautés chrétiennes ap­pelèrent presbuteroi les plus âgés des fidèles, chargés de les diriger. Le ter­me prit peu à peu le sens de ministre du culte, sans considération d'âge. Presbuteros devint en latin presbyter d'où est issu le français prêtre et dont est dérivé le nom de sa maison: le presbytère.

Sources: Dictionnaire des mots d'ori­gine étrangère, Ed. Larousse, 1991; Les étymologies surprises, René Gar­rus, Ed. Belin, 1988; Le Petit Robert, Ed. Le Robert.

SOUVENIRS

RÉSONANCES Mensuel de l'école valaisanne.

Edition, administration, rédaction g~e"!.:'::J~nstruction publique (DIP)

et de documentation pédagogiques (OROP) Gravelone 5, 1950 Sion Téléphone (027) 21 62 85.

Direction Jean-Pierre Salamin

Rédaction Paul Vetter

Conseil de rédaction Patrick Abbet, Ass. parents Rémy Dnyer, SPV.I Maurice Dirren, OSP

?;~~~M;t~~~vt~JP MaurÎce Nanchen, SMP Laurent Perruchoud, A VPES Georges Sierro, A VEP

Photogl'aphe Jacques Dussex

Données techniques Surface de composition: 175 x 245 mm. Format de la revue: 210 x 280 mm. Impre~sion en orr~et en noir. et une teinte vive, photohthos fourmes ou fraIS de reproduction facturés séparément pour documents fournis prêts à la reproduction.

Parution Le 15 de chaque mois sauf juillet et août.

Délai de remise des textes et des annonces Le 20 du mois précédent.

RÉGlE DES ANNONCES PUBLICITAS, 1951 Sion

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Il n'y a plus d'enfants

Si vous avez l'avantage de vous entretenir pendant quelques instants avec nos bons vieillards de la montagne, vous ne manquerez pas de recueillir SUI' leurs lèvres ces paroles que nous avons entendues maintes fois nous­mêmes: .Il n'y a plus d'enfants .•

Le contraire serait peut-être plus vraisemblable: il n'y a que des enfants! Cependant nous essayerons de démontrer aujourd'hui que les vieillards n'ont pas tort.

sant une inclination au mal et des dispositions au bien, se­lon la loi commune à tous les enfants d'Adam. Pourquoi donc la jeunesse d'autrefois valait-elle mieux que celle d'aujourd'hui? Ah! c'est que les parents d'aujourd'hui sont plus négligents que ceux d'autrefois. Quand on n'a pas semé, est-il étonnant qu'on ne moissonne rien? Et lorsqu'on laisse croître les ronces, ne doit-on pas s'attendre à se déchirer aux épines? N'oublions pas que le germe des passions est dans les enfants comme les semences des chardons, des bruyères et des épines sont dans la terre.

En effet, n'est-ce pas un fait constaté qu'aujourd'hui, il y a plus de malice à neuf, dix ans qu'il y en avait autrefois à soixante ans? La génération qui commence ne se fait-elle pas trop souvent remarquer par un esprit d'indocilité et de licence effrayante? Mais soyons justes: le tort est-il tout entier du côté des jeunes gens? Assurément non; les enfants ne viennent pas au monde plus méchants que jadis. Ils apportent en nais-

Pères et mères, vous appliquez-vous sérieusement à cette culture si essentielle de l'âme de vos enfants? Vous faites instruire vos enfants, mais pourquoi? Est-ce pour les rendre vertueux? Votre premier souci n'est-il pas de les rendre habiles dans la gestion de leurs affaires et capables de se montrer avec honneur dans le monde? Pourvu que vos enfants connaissent les règles de l'arithmétique, vos voeux sont satisfaits. Tiré du supplément du N' 4 de l'Ecole primaire 1904

RÉSONANCES - JANVIER 1991

LES CELTES, LES SUISSES ET LE VALAIS

Un livre de Wolfgang Guerraty

En vente au dépôt scolaire, Gravelone 5, 1950 Sion Prix écoles Fr. 15.-