L'Ecole primaire, 28 février 1946

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SION, 28 F évrier 1946. No 10. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA SOC11:TÉ VALAISANNE D'EDUCATION ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 7.50 65ème Année. Les oOonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD. Instituteur, Sierre --- Les allnonces SOrlt reçues exclUSivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare léohone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 28 février 1946

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CBAJ[PEBY M. ivlic11clet Jean-Joseph, inst. Chaowéry

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SION, 28 Février 1946. No 10.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC11:TÉ VALAISANNE D'EDUCATION

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 7.50

65ème Année.

Les oOonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD. Instituteur, Sierre

--- Les allnonces SOrlt reçues exclUSivement par -­PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare T éléohone 2 12 36

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POUR L'ANNÉE PESTALOZZI

ALBERT MALCHE

Vie de Peslalozzi Nouvelle édition revue et augmentée d'une notice

bibliographique avec 8 illustrations hors-texte. Broché Fr. 5.50.

Il importait que Pestalozzi eût edin un commentateur de langue française et que l'on pût mettre sous les yeux du public romand une vue d'ensemble de cette carrière extraordinaire. La réédition du livre de MaI­che s'imposait à plus forte raison cette année où la Suisse célèbre la mémoire du grand éducateur. L'au­teur n'a pas voulu romancer son modèle, mais re­tracer de lui un portrait fidèle, le suivre dans toutes les étapes de sa vie, dans cette suite ininterrompue d'entreprises et d'échecs d'où l'on retire cependant la plus belle leçon d'idéal, de courage et d'amour. En ces temps où la guerre et ses conséquences ont gravement compromis les valeurs spirituelles, il est bon de rappeler ce rénovateur de l'enseignement pour qui éduquer n'était pas "combattre la vie mais la li­bérer" .

LIBRAIRIE PAVOT Lausanne - Genève. Neuchâtel· Vevey. Montreux. Berne· Bâle

SION, 28 Février 1946. No 10. 65ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCltr~ VALAISANNE D'~DUCA TlON

SoMlMlAIHE: OOiMlMUNICATIiÜiNS DIVE'RSES: .Les cOl1'féTe'TIlces des di.stricts d' Eurtr em'Ü:nt, de IlVIlÜnthey et de CÛlntJhey. - PARTIE ,PE­DAGOGIQUE: De l'ornhogr,ajphe. -- Que1ques ,c,ause'3 d'e l'Üliatten­tion ,d.es élèves en ·('.l,a·s,se. - A IPTO,POS de i1a mwision de :1'1otTe ,toi .S'corlail'e. _ Truble'aux E}].1 ,couleuT: P,lan ;\Vla.hloE'l1 et ae,ssives. -Cons,cie,nc'e Ipro.fessiOl1ùl,e le. - L'aJdorles<celnce et Iles loisiTs. - De la l'aidi'Ü à ,l"èçorle. - P ,A'RTrIE P,RATIQ,UE : Lang,ne "françlaise, 'ce.n­tre -dïnMrè t. - Fi'üI1'e,s ,s'coJ,aires. - Géogralphie. - rfi,stoire. -,SlCiences usueJle,s . - 'A tra vers Ja. l-angue ,fra.nçaise. - !BŒBlLIO-

GRA.fPHIE.

LES CONFÉRENCES

Conférence du district d'Entremont

L a conférence annuelle des instituteurs et des institutrices du distri'ct d'Entrem.ont aura 1Ï'eu à Orsières, 'le jeudi 14 InaTS

1946. La séance s'ouvrira à 9 heures et trente nlÏnutes dans la gran-

de salle de la Inaison cOlnn1.unale.

ORDRE DU JOUR:

1. Conférence de Monsieur le Directeur de l'école.

2. Discussion. 3. Div,ers. 4. Dîner. PTésence obligatoire pour tout le personnel en~eignant. Invitation cordiale aux 111.eU1bres des ·con1.111issions scolaires.

L'inspecteur s·colaire: L. Gailland.

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Dist~ict de monther~ ' . . V' La Conf.érence annuel1le des instituteurs 'et des institutrices du 'distrrict de Monthey aura lieu à Monthey, ~le ' mardif· 20 Ilna.rs 1946.

La séance s'ouvrira à 8 h. 30, à la salle du Cerde cathdlique, face à l'égli:se, aJVec 'J'ordre du jour suivant:

1 . . AUaires ·aduIini'Stratives et cOIlnmunications diverses. 2. Conférence de Monsieur Ile diTecteur de l'Ecole normale,

1 SUT Œ'enseignel11ent individualisé (voir «·Eco'le Prim,aiTe» No 8).

3. Discussions et résolution. 4. Divers. 5', Dîner,

'. .' L'a présence est o'bligatoire pour tout 'le persone!l enseignant. L~s m'eIll,bres des commissions ·g,coaaires, les anciens institut'eurs sont !cOJrdiaJeunent invités à cette séance.

L'inspecteur scolaire: ' S, Pannatier.

***

District de ContheN La conférence du ,personnel enseignant du district de Con­

they aura Heu Ile 13 n1.ars 1946, à Plan-Conthey. L 'or.dre du jour est le suivant :

1. 9.30 h. '.Messe pour les instituteurs défunts. 2. 10.00 h. Séance du travail. Questions administratives. Conférence de Monsieur Boucal~d , directeur de l'Ecole nor-

male sur Q' « Enseignen1.ent individuaŒis'é ».

Dis'cussion. Div,ers, Dîna'. La conférence est ob1ligatoire pour tout le .corps enseignant

du district (cf. Règlement des écoŒes prÎl11.'ah'es). Plan-Conthey, le 23 février 1946.

L'inspecteur s'colaire : Jos. Pittelol.lcl.

~~~~~~ i P AR1r][lE PlEDJi\GOG J[QUlE ! ~ ....... ~~

De l'orthographe t ·

La s·anté ,est une chose très précieuse, qu'on n 'apprécie à sa· juste valeur que quand on l'a perdue.

lVlais combien négligent de la fortifier ou de, la . lnaintenk en bon état en évitant les imprudences qui peuvent· la compro­mettrè !

- 2fH --

Il ·en est de lll.elne : de l' orthographe. On la reconnaît néces­saire ,à la 'clavté du style ou à .l'expression de la pensée, à la répu­tation' de 'i~u1tùre ~ inleHectüeUe, ·con1lne un ·vêteH1.ent pTopre, ',bi,en ajusté est nécessaire à un certain ail' de biensé·ance et de dislhic­tion.

Seulenlent, fait-on à l'orbhog·i,.aphe les honneurs d'une étude sérieuse? Lui .prête-t-on dans la vie courante une aUention et une réflexion ' prôportionnées à 'Son importance? N'y 'a-t-il pas qui s'hna:ginent . que l'es subtilités 'Orthographiques sont du do­n1.aine des pédants, COll1.lne la 'calUgraphie l'est de eelui des mé­Hculeux llmîh',es prifInaires ? Hélas ! de tout temps, on a constaté une lalnentable faiblesse en orthographe.

Au XVIIe siècle, Rollin se plai,gn.'ait des fautes trop nOlll!breu­ses ' que Tenf'el'll1aient les écrits. Et qu'en est-il' aujourd'hui? N0lls croyons que le l'espect dû à la beUe langue française Ji'~st . guêl~e en progrès, qu'il y a u1.ên1.€ régression, car à notre é.poque de pré­dominance des affah'es, tout S'aCCOlll.p'lit fébrilelJ.11.rent, en série, s'il est pernIis de s'exprinler ainsi, et la quantité a le pas SUT la qualité.

lV~gr. Dup.anloup affirnle dans un ouvrage sur l'éducation qu'·en son temps, sellon des renseignem'cnts plüsés à bonne soupce, pl'esque la Inoitié des candidats aux diplômes de l'enseignen1.ent secondaire éehouaient, non pas tant dans les thèmes latins ou grecs que dans la langue nIaternelle.

Est-il ·si r,aTe, de nos jours, de Tencontrer des fautes passable­lnent lourdes sous la plun1.e d'intellectuels qui ont pourtant fait toutes leuTs études classiques? Et ce qu'ils écrivent est loin de ·présenter les difficultés de la fameuse dktée de MérÎlnée ou de celle ,qui la été luise au 'concours, il y ·a un ·an ou deux, :par un journal g.enevois. •

Citerons-nous le cas qui s 'est passé, p.araît.-il, 'dans un café valaisan, où un petit ,conCOUTS eut Heu en'tre quelques clients pour savoir qui écrir,ait le pilus ,correcten1.ent la sünple et courte phrase suivante: un levl'aut, dans son imbécillité, alla buter contre un groseillier. Or, savez-vous conllbien un hon1.n1.e de droit y fit de \fautes? Quatre, ne VOUiS déplaise. Havait écrit: Un levl'eau, dans son iInbécilité, alla buttel' contre un groseille]'. On ne dira pourtant pas que les 'lnots levr.aut, in1.béciHité, buter, groseillier, sont des ternIes Tares et d'une orthogr,aphe cÜ'l11.lpliquée.

Puis, que de fautes dans les articles et les annonces des journaux, dans les revues, dans les nouveaux livres!

Nous concédons que des eneurs typographiques sont iné­vitables; m,ais les luanusci'its livl~és à l'inlprin1.erie sopt-ils tou­jours corrects? Nous avons déjà eu l'occasion d 'en voir qui ne l'étaient pas.

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En lisant préatableillellt çles livres à relllettre aux élèves, nous so'm .. mes o'bligé de tenir presque const3'llllllent une plullue en Inain pour corriger les fautes -d'orthOlgraphe qui s'y rencontrent, afin que la l11él11oire des jeunes lecteurs ne garde pas des fonnes incorrectes, qu'il est difficile plus tard d'eff,3Icer cnmplètel11ent. D'où vient donc cette faiblesse en orthographe? Sans doute, de l'inattention, de l'irréflexion, mais surtout de l'ignorance de l'orthogr.aphe usuelle ,et des règles gram'maticales.

Des pédagogues affinnent, non sans raison, que bien des maîtres ne suivent pas, dans l'enseignement de cette dis·cipline,

' une ,méthode suffisaIllment rationnelle et pratique; que d'autres, peut-être en plus grand nombre, ne s,e . ll11ontrent pas assez exi­geants pour obtenir de leurs élèves l'attention et la réflexion qui fe:r.aient éviter quantité de fautes.

Parlons n1aintenant de quelques Inoyens d'al11éliorer l'ortho­graphe. A cet effet, distinguons deux sortes d'orthographe: 1'01'­'~hographe d'usage et :J'or.thogr.aphe gr31un1aHcale.

Pour dilllinuer 1e non1bre des fautes d'orthographe usuelle, qui, comme nous ,en avons acquis la certitude depuis fort long- , teu1ps, sont toujours de beaucoup les plus nOIlilireuses, nous con­naissons deux Inoyens efHoaces : lire beaucoup et étudier svsté­m 'atiquernent un vocabulah'e. Il y a en a qui recom'lnanVdent beaucoup Jes dictées. Nous leur répondrons que oe l~ ' est pas la dictée qui enseigne la forIlle correcte des Illats, car elle n'en est que le 'Contrôle.

Dans nos écoles prin1aires, ca:mpagnardes pour la grande n1.a,­jorité, le vocabulaire comprendra les principaux tennes el11-ployés dans la vie pr,atique, ceux en paI'ticulier qui s,e trouvent dans les textes du n1anuel de lecture et qui présentent quelque difficulté ou particularité orthographique. Il v·a sans dire que les mots n1is en listes plus ou l110ins nOlllbreuses, nl·ais très courtes chacune, de 5 à 10 ten11es selon les degrés ou divisions de la classe, devront être acc0111pagnés d'une brève définition donnée par le n1aîtr-e. On donnera chaque jour au Illoins une liste à étu­dier sous le rapport de l'orthographe et du sens des 1110tS. Des révisions ou répétitions' se feront fréquenllment, sans cOlnpter les dictées où, à l,a fin d'un texte suivi, on fera ajouter chaque fois quelques-uns des n10ts étudiés dans l'intervalle qui sépare deux dictées.

Les listes d'une 'aIluée seront répétées r,apidenlent les années suivantes, après l'étude de ,chaque nouv,elle liste.

Supposons que dans une. sel11aine on fasse étudier de vingt à trente Illats. Dans un mois de quatre sen'1aines cela en donne de 80 à 120. Au bout de six IllOis., nous avons entre 480 'et 720 term-es; après six 'ans d'·école, Icar nous laissons de côté les deux premières années du degré inférieur, nous anivons à un total

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qui oscille entre 3000 et 4000 au 1110ins. Si nous obtenons que nos élèves sachent, ·à 'Ia fin de leur sco}arité, ,écrire correctement et sans' hésItation de 3000 à 4000 ou 4500 m.'ots, sans cOlupteT un bon nombre de ceux que tous connaissent t~'ès COUralllment corn;me maison, ·chalubre, oncle, tante, etc., ce sera tout silmplement maO'nifique car ils connaîh~ont l'orthographe de près de ~a lnoitié des 'te-rnles connus des intellectuels qui ont fait de bonnes études. Nous avons lu que~que part, que ces intellectuels sont ,au courant d'une manière générale, d'environ une dizaine de [l11jlle

mots sl~r les trente I11ille à peu près que renfernleet les dktion­naires ordinaires, même td'as'sez gros Volul11e.

Seulenlent la tenue à jour du vocabu1aire présente une sé­rieuse difficul.t:é : c'est le changement trop fréquent des nlaîtres et des nULÎt1'«:~sses. C'est pour cette raison que nou s'conseiUons la COlllposition d'un vocabulaire unifonne, paTtalgé en :six chap~­tres, correspondant à six années de classe, chaque ~hapItre subd~­visé en autant de petites tranches qu'il y a (le Sel11aIneS et de nlO1S dans l'année scolaiTe. Le choix des HlOts serait laissé à la C0111-lnission chargée de la ~'édaction du vo-cabulaire.

A propos d'orthographe d'usage et de la signification des ll10tS nons reconln1.andons instam1nlent la présence d 'un diction­nair~ dans toute fan1.ille. Que de fois, en effet, n'a-t-on pas besoin de s'en serviT en écrivant une lettre, en Ibant un journal, un avis ou une annonce quelconque!

Pour l'orthogr.aphe grall1I11atirale, l'étude des règles est de TicrueUI" luais savoir une règle 'par cœur ne suffit pas, il faut sa-t> , • voir l'appliquer f.adl en1elTt , instinctivement, et on n'y arr:ve que pal' des exercices très nonlbreux, des rappels à l'occaSIOn des fautes qui se produisent en conversation ou par écrit.

Indiquons encore quelques n10ye11s fort utiles pour obtenir une orthog'raphe satisfaisante. .

Nous somnles d 'avis que .les dictées soient habItuelleulent préparées un ou deux jours d'avance avec les élèves, qu'on leur donne la liste des 1110ts les plus diHiciles avec leur signification, que les règles à repasser soient signalées. EncoTe une fois, les d ictées sont un l110yen de contrôler si les élèves ont retenu les règles ou la fONne des n10ts.

Leur faire écrire des ter111es qu'ils n 'ont jallnais vus ou ren­contrés une fois ou l'autre sans y prêter attention, c'est les exposer à les écrire incorrectelnent, donc fixer dans leur Il1:émoire des formes qu'H faudr,a plus ta,rd effacer, ce qui n ',est pas tou­jOUl;S facile; car l'ü11age défectueuse subsistera plus ou n10ins longtemps. .

Puis, il ne faut pas s 'occuper de l'orthographe excluslvell1ent dans les dictées et les rédactions. On doit l'exiger partout, dans tout ce qu'on écrit; les élèves ont trop l'hahitude. de la négliger en dehors des exer.cices d'orthographe .proprelnent dits.

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Qu'ils soignent j 'égalém,eÎ1t'" h~u"i" 'é'crituté!.' Tl~ès sou vent quand l'écritul:e est négli:gée, l'qrthQgrfiphe la,isse , alJ~s.i ~ " ~~s,il~er ~ COU1-'lne ' .les fautes d'étolù~derie 'proviennerlJ ' dè l'ülattenmon, ' iL,ès,t J~~n de veiller à une bonne lecture, ,à la prononciation co1Àp'l~te)" ét correète de chaque 111.ot; 'ce qùi ' e'xig'e ide ' l'attention: !On lilttera énergiquem'ent ,contI',e les fautes dans les copies qui ont ~ériél;âl:è­Blent liel'l ,apTès la lecture · dans les divisions inférieures .' · Un der­nier 111'oyen de sthnlder la bonne volonté des élèves dans" J'aè:.: quisition de l'orthographe, ce serait . celui de se nlontr.eT assez sévère dans les dictées d'exaluen en vue de .l'adn1Îssi'on · dans une école secondaire, au sens élar'gi du nlot. Mais ceci :r;te regarde plus directement les Itiaîtres 'primaires. Nous savçms, que ,d.,~ns certaines écoles, on adn'let des élèves t'l'ès faihles en qrthogr4'P:h~. On veut la quantité au détriment .de la qùalité, ' . . ' '

Tern1.inons en disant que ' les maîh'es ont le devoir de G~Ui.­ver ohez leurs élèves ,la ,conscience professionne~Œe, fle leur" COl11-lnuniquer le goût d'unt ravai,l bien fait, de lIeur inspirer le l'es­Ipeet d'eux-mêmes et le Tesp-ect aussi de eetlx à qui ils vréSe,l!tent leurs h~avaux. J.

Quelques causes de l'inattention des élèves en classe

J. Causes indépendantes de l'école

1) Conditions de la vie actuelle (âpre lutte pOUl' l'ex istence, pl'éoccupations matérielles des parents: influence SUl' le ,système nerveux des enfants),

2) Recherche effl~énée des jouissances, du bien-être, des COID-1l10dités de ,la vie (conséquences: crainte de ['effort, distrClction innOlnbrables, cinén1Cl, l'adio, SpOl't, fêtes, lectures, etc.)

3) Première éducation souvent négligée (insouciance ou in­capacité des parents, 111Clnque de temps, parfois mésintelligence entre pères et Inèl'es.)

4) Sous-alinlentation dans fanlÎ'lles pauvres (santé débile de,' enfants.)

5) IIna.gination exaltée, vol,ag-e et sensibilité extrênle, ner­vosité chez c-ertains élèves.

6) Occupations extra-scol,aires (colnmissions, travaux JrW­

nuels, etc.) iInposées à nOl11.'bre d'enfants, surtout à .la Call1pagne. 7) Il1'f:luences 'll1étéorologiques (vent ClWllcl,' lourdeul' atmo'8-

phél'ique.) .1 •

8) Bruits ,aux alentours de l'école (véhicules de toutes sode's, Inétiel's bl'uyants, cris, etc., etc.) . 1 t

-W5~

" r" ! Il. Causes dépenl\an,tes ,de l'école

,; . ' 1) Défectuo'sHé du rqaté1;iel (bancs, tables, d'où po'sitions I~tigantes).

~ .. ' 2) Salles de ' classe trop petites, jnsuffisanllnent éclairées ou aérées.;

' . 3) Elèves trop nombreux. (très souvent ou ordinairement au­dessus cie 30 à 35).

4) Divisions trop nonmreuses (pclI'tois 4, 5 et même 6). : .. 5) l\lIanque d'honlogénéité -dans les diverses divisions. .' ":6) Hm'aire défe'ctueux (nwnque d'alternance de leçons dif­f~'dles et de 'leçons faciles, leçons 111al placées: les difficiles aux hfÙii'es 'les Inoins fClVorable~).

7) Leçons et devoirs à donücile trop longs, -donc trop fati­gaüts. ':

: ' " 1: ' 8) Durée exagérée de éertaÎnes leçons ou expJircations. '" , 1 9) :L,eçons. insufifisarrIlllnent préparées par le maître, dO~lC

riianque de vie, d'intérêt, d'intuition, d'enchaînement, d'adapta­tion au degré d'avance'ment des élèves.

10) P,assivité trop grande laissée aux enfants. 11) Manque d'émulation et d'encouragement (notes, pic/ces,

etc.). 12) Surveillance trop peu a1ctive du lnaître. 13) :NI,anque d'exercices asSez nomlbreux et suffismnnlent gra­

dués pour cultiver 'l'attention. '. 14) n1anque d'estime et de sympathi.e des élèves pour leur

l'ilaître (leçons alors peu goûtées). Que les 111,aîtres et les lnaîtresses qui constatent une inatten­

tion trop fréquente, Il1.êm.e ha·J:ütueUe chez leurs élèves en géné­nil ou ,chez un -certain nom'bre, examinent les divers points ex­posés ci-dessus, afin de ,cher,cher à y remédier dans _la mesur·e du possible, et surtout pour tenir conlpte des circ,onstances dans les­quelles se trouvent tels ou tels enfants, ce qUI leur penneth'a de ]es traiter sans injustice et de ne pas .les acculer à un décour~ge-:ment ' con1.'plet. J.

fi , propos d,e le revis ion de notre loi scolaire Ne voulant !pas' se laisser dépasser par les événe,m'ents ni par

révolution ,possible des esprits, nos autorités supérieur~s, spé­cialement celles qui ont la très lourde tâche d'assurer la bonne éclu,cation ; de la jeunesse, se propO-sent (l'~tudi,er la revision de J10tTe ' loi scolaire, qui fut réelleD)ent progressiste en son temlPs.

Page 6: L'Ecole primaire, 28 février 1946

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A ce propos, il nous sel11'ble logique et naturel que soient dé­])attues pal' la voie de leur journal ou autrelnent, entre les mem­bres du ·corps enseignant, les principales questions qui sont d e leur Tess'ÛTt, spéciale'lnent celles qui concernent les différentes' branohes du prognunme des écoles priIuaires et des cours com.­plélnentaires.

Dans 'cet ordre d'idées, nous nous permettons d én1:ettre quel­ques Téflexious au sujet de la prelnière branche figurant dans nos programimes : l'instruction religieuse. Et nous nous en tiendrons aux 'cours 'complélnentaires où, comnle on v'a le voir, l'instTuction r,eliogieuse s'avère de plus en plus urgente et iIuportante, Ne tenant pas à jouer le Tôle de Gros-Jean qui veut en relnontrer à son curé, nous nous ·contenterons de dteT quelques appTéciations d'un prêtre, qui fait autorité en luatière d'éducation, Ml' l'abbé Léon Ba-rbey, directeur du teohnkunl ,cantonal de Fribourg, ligne:' écrites pOUl' « Juventus Helvétic.a » .

Voici 'ces judicieuses réflexions : ,,, « Cependant, il est un au­tre fait qui ne doit pas êh',e méconnu ni séparé du pdécédent (I111-pOTtance de la pTeluièTe éducation) c'est le fait qu'un nonilire re­lativenlent grand de ceux qui ont bénéfidé d'une enfance pieuse ne persévèrent pas, S'il est donc vrai de diTe que l'éducation reli­gieuse enfantine l1Ianquée ne se rattrape presque janlais, il n'est pas luoins vrai que l'éducation religieuse de l'enfance ne suffit pas à assurer la direction religieuse de la vie entière. Arrive un 11l1OlUent et 'ce moment c'est l'adolescence, où l'éduc,ation 1'eligiell se enfantine subit un assaut formidable ... Tout est remis en ques­tion, passé au crible, 'pesé et soupesé; tout ce qui s'était inscrit inconsdemlment dans 'l'finIe 'lnaUéable de l'·enfant fait l'ob jet d'une revision consciente, inIpitoya'hle, Tout ce qui ne tient ,pas devant cet eXlalnen rigoureux .s'évanouit; tout ce qui n'en ressort pas ,cünfiTl11é est rejeté !pour de longues années, sinon à janlais .

Il s'avère donc absolum.ent indispensahle qu'à cette p é ­riode critique de sa vie, l'adolescent soit mis en nlesure de pro­noncer un jugell1ent en connaissance de cause sur la question Teligieuse ».

« Cette période critique de la vie .», dont parle .l'éll1inent pé­dagogue de FTibourg, n'est-elle pas celle qui v,a de 15 à 19 ans, donc celle -où l'a,dolescent passe un ou deux IllOis par an, (hélas trop /court !), SUT les hancs des cours cOl11.pléulentaires, où les lnaîtres et des ecclésiastiques dévoués s'efforcent d'utiliser au lnieux le peu de telups attribué à l'instruction religieuse, cela souvent avec des moyens de fortune,

Nous souhaitons qu'une plunle plus cOll1pétente reprenne ce sujet d'une hnportance capitale, ,pour l'étudier plus il fond sous tous ses aspects. N.) inst.

- ,297-

Tableaux en couleur: Plan 'Wahlen et Lessives La centrale fédérale des ,imprimés et du matériel à Berne

dispose encore d'un stO'ck ,considérable · de deux séries de talbleaux intitulés Plan (Wahlen et Lessives destinés à l'enseignement Ces séries éditées en raison de circonstances temporai,res gardent tou­te leur valeur. Les tableaux Plan i"Vahlen en pal'ticulier convien·· nent non seulelnerrt à l'ensei'gnenlent 11lénager, mais encore à l'école primaire, secondaire et nloyenne et trouvent leur emploi dans les ~eçons de calcul, de géO'graphie et de sciences naturelles. En voi-ce le prix, réduit de moitié :

1ère série: 5 tableaux Plan WalLlen 2ème série: 3 tableaux Lessives

Fr, 10.­Fr. 6.-

Les personnes intéressées sont priées de s'adresser pour leur cOlluuande à l'office mentionné plus haut.

Le Secrétariat du Départeuzent de l'Instruction pHblique.

Conscience professionnelle C'était la clôture d'un cours de gylu11astique. Une excellente

institutrice que je ne connaissais enCOTe que de vue et de nom, lue révéla en un qunrt d 'heure d'a1mable èonversation tout ce quïl peut y avoir de dévouement et de joie dans le cœur d'une humble maîtresse qui ainle sa tâ1che.

Les cheveux grisonnants attestaient seuls que Maclel110iselle cOInpLait déjà de longu€s années d'expérience. Le regard aninlé, ]e Tire clair et sonore, l'enthousiasnle qui rayonnait de toute sa personne quand elle parlait de sa classe montTait un cœur resté étonnan1'lnent jeune,

- « Vous êtes satisfaite de votre cours de gylnnastique, Ma­demoiselle? »

- « Enchantée! J'aime beaucoup tous ces cours, je les- suis tous. On nous .donne tant de facilités pour nous perfectionner,

. pour renouveler nos lnéthodes, de devons-nous pas en profiter? »

« Il y a bien des années déjà, je lue sentais vieillir, je me dis alors : «Si tu veux continuel' à ,enseigner, tu ne .dois être infé­Tieure à aucune de tes collègues», et .fai commencé à combler l11es Œacunes. Au temps où j'étais norm.alienne, nous n'avions point de co~rs de gymnastique, j'.étais donc dans ce dom·aine incapable de rien donner à Ines élèves, Les cours n'étaient pas en-core organisés en Valais, je 111'inscrivis au prenlier .cOUTS fédé­l'al de gylnnastique pour instHutrirces. Mais je savais à peine tour­ner à droit,e et à gauche, vous voyez quelle figure je f.aisais au milieu de Ines collègu€s sou.ples et légères. Elles riaient genti-

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ment de ma g.aucherie, je riais avec elles. PourtaIlt ce fut une dure senlaine, mais une bonne sem,aine surtout: L'assouplisse­ment de mes rrllusdes n'en fut que le moindre bénéfice! J'y avais appris à vaincre un ridicule anllour-pTOpl'e et..la /Crainte qui para­lyse. L'année 'Suivante je fus . désignée ,pour d011ner une le,çon ,. à, la fin du cours. Ah ! cette leçon! Quel caucheluar ! Je n'en d o r­mis pas. M,ais après cela ,la victoire fut com'plète! Désormais la gymnastique n'avait plus de difficultés pour 'filoi. J 'avais acquis un ,merveilleux instrum,ent qui 'lue permit d'être luieux à 111êIl}e de « servir » nles élèv,es.

Il en fut de 111ême pour 'le dessin. Je suis loin d'êü;e une 'ai'­liste, nlai,s .le .dessine beauooup dans lua class:e. Tl suffit de" nié metü',e au tableau noir, d'y tracer quellques lignes pOUl' l'animer immédiatement 1es attentions lassées, réveiller les esprhs ' 'eri ­dormis.

Je nle souviens d'une leçon d'histoire sur la guerre actuelle. Je l'avais illustrée par un chaulp de bataille i ,m!pressionnm~i: Mais tout à ,coup 111es élèves se mettent à ,rire de tout leuT cœur : Oh ! :l\1.ademoiselle, vous avez dessiné un soldat luort qui tient sa jambe en l'air. - « Mais non, celui-là n'est pas Inort, c'est u n' blessé ». Et la leçon continue ».

Et tandis que MadmuoiseHe Ille pa'rlai,t, je Ille représent'ais aisélnent cette -classe animée où la Inaîtresse savait Tire a vec se~ élèves; les intéresser et leur conlmuniquer cette joie au travail dont elle débordait. " ' -

Et je pensais à vous, chères jeunes institütrices, ca-r luOi1 aünable interlocutrice nle dit encore ceci: « Ce qui manque peut­être à certaines jeunes c'est d'oser, c'est de se lancer. On a peur de ne pas très bien réus'sir, -a[ors on n'essaie pas. Erreur! B n e faut jamais avoi'r honte d'apprendre, et pour apprendre il faut bien fair,e quelques fautes! » ,

De l'assurance, une certaine confiance en ' soi qui n'est :ili pl~ésom:ption, ni vanité, mais une simp1le disposition à faire fruc­tifier le talent reçu. Et avec cela ~ ce que 1110n interlocutrice l1Ei me dit pas, mais qui se devine - du dévouernqnt, beaucoup , de dévouement. Une maîtresse qui aime bien sa classe, qui la prépare, avec entrain et conscience, qui ,anlhitionne le plus grand bien' ~ê , ses élèves est étonnamJlllent ingénieuse et habile. , l '

EUe réussit touiours, cel1e qui ne consent pas « à être en quel.., ' que chose inférieure à aucune de ses collègues ». Elle réussi t.. toujours, car elle en Iprend les moyens: PI'ièI'e, confiance" .et travail! .:: 1 'li'l

Toutes nous voulons faire l'he,ureuse e~Bérience! S,', )~ " ", If ' ' , ,l '! ;I

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- 2.})9 -

',l, ',.' lladolescence ,et les loisirs '. • " r i' f 1 ;' ~. .:' . '. '. . ' r'! 1:' :.' _ . . Tiré de 'là Revue ~( Pro Juventute ?>. "

" Débùt"'de' lci 'cduserie laite le 25 octobrè dernier pal' Clén1ent Bérard ; cl 'la réunion régionale ,de Sion.

: ~ .' ' :

J ntroduction

. :,. Lors d'Ul1 exainen de fin d 'apprentissage, apl'ès avoir ques­Ho11.né un candidat particulièrement intelligeIit qui venait d 'ob­tenir le di'p'lôl11e d 'employé de banque, et l'avoÎ'!' félicité pour les :résultats obtenus, je lui dis en Inanière de ,conclusion: Vous voilà m,aintenant heuI~eux; vo,us. allez entrer dans la vie active; je le s.a i ~, yo.Us .serez un· enl.ployé consciencieux et travailleur; vous co:p.ti intel~èz cependant à vous pepfectionner. Aujoul~d'hui l'avenir vous sourit. .

.' Je n'üublierai ja'lnais, Mesdanles et Messieurs, le regard ful­gur,ant qui s 'allul11!a .dans ses yeux et ,le ri'ctus qui tordit sa bOtl­one 'contractée.

" « L 'avenü', 'me dit-il, n 'est pas fait pour nloi. II a été brisé -par ll1a mère. Je désirais deyenir 'll1écani'Cien, mais ene ne pouvrait se' f aire à l'i:dée de Ine voir l'entrel' à la m.aison les habits maculés et les n1ains 'caIJeuses. Elle a voulu faire de 1l1.0i un rond de -cuir; cette situation qu'elle nl'achoisie Hattait son amour-propre! je pourrais fair,e honneur à sün salon dans un cerde d 'invités. AussiÎ ce soir elle sera 'contente quand je lui apporterai J'attestation que l'on vient de Ine Telnettre. Mais moi je pleureTai de Tage dans m on lit. Dorénavant je pratiquerai les sports à outrance: 1110tO; ki , ' ~lpinisnle. Et tant nlieux si un jour je Ille casse la tête. »

Et les lannes coulèrent abondantes de ses . yeux d'adolescent. J-'~tais si .bo,u'leversé que je n 'ai pas trouvé les paroles d'apaiseluent qu 'il aurait , falh,l. . ,

Cet exelnple navrailt n 'est pas isülé. Il nous 1110lüre que bien ouvent la famille ne se Tend pas ,cOlnpte des besoins et des aspi­

r,ations de la jeunesse; l11ais il nous 1nontTe aussi que trop de jeunes gens occupent leurs loisirs sans frein ni ll1esure. Et ~e d'an- ' gé' est grand. 'C'est pourquoi il faut que l'on s'intéresse à l'ado­]e'scéri:ce; ':Iiuüs il' 's 'flgit de le faire avec intelligence et .diS'cerne­~iht, 'saus h:ti'dèi·' 'le' jeune homme, en lui laissant le plus Id 'initia-tive ' possible." " .

Au. U10lnent où'il quitte l'école pi'ünaire, l'enfant fait un saut brus~ue dans l'inconnu. Il passe sans transition .de la sujétion à .la ,liber'lé. Jusqu~ à l 'âge de 14 ou de 15 ans on lui a tracé une voie"danS '1aquelle l'ont Tetenu' les efforts 'conjugués de tous. Son tenllps était répalii entre l'école et la fa'll1iHe. A la ll1aison la nlère s'est occupée. de. son éducation; eHe a ,pris soin de 'lui; ~le a été aÙelitive à ' tous "SeS bes61Îl1s ' et s'est effOi'd~ë de les 'satisfaire. Le p ère a été pour lui un exelnple et un maître.

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A l'école, l'enfant a été astreint ù une slricte discipline. Ses heures -ét.aient réglées. Rien n'était laissé au hasard et à l'hnprovi­sation. Du nlatin au soir, pendant les mois de classe, il n'a guère trouvé de telnps pour rêver, très peu pour jouer, car Oll a l'habitude chez nous de donner des devoirs à' dOInidle, tous les jours, 11lêlue les dÎlnanches . Ainsi .Je veut notre scolarité réduito qui oblige le Inaître à bous'culer un peu les prograul'lues. Obligé de faire un travail imposé ·et contrôlé, l'enfant n'a pas eu l'occa­sion de profiter des avantages que laisse une liberté relative. De sorte que sa personnalité n'a .pu ni s'aHinuer ni n1ênle se déve­'lop.per harmonieuselueilt. Sans doute, il y a la longue période des­vacances avec 'le travail i'l11iposé par les parents. Enfin, dCipuis que l'on applique tilluidenlent en dasse les ,pro'cédés de Decroly, de Gla­parèd,e, de Montessori, de l'école de Ruche, inspirés pour l,a plupart des 'méthodes anglo-saxonnes, un peu d'air frais est entré à l'é­c01e; Œ'enÎant a paliois l'orcc:a'sion de pr,endre ses Tespons~bilités , de faire preuve d'esprit d 'initiative, son sens social peut nlieux se dévelo'pper. NIais il serait hasardé ,de prétendre que tous les nlaέtres s'inspirent de ces Inéthodes et que tous ces procédés pédago­giques sont dMinitivenlent étalonnés, qu'ils -donnent des résul­tatscertains et que l'enfant qui a suivi un tel ensei,gnenlent est nettelnent supérieur à ceux qui n'ont été fonnés que par l'école traditionnelle.

Tout d'abord, s,i ces :J.lléthodes se généralisent, ,elles sont tout de même ·appliquées depuis trop peu de temps pour pel'luet- ' tre un jugeluent définitif sur leur valeur quant au développe­ment de la personnaEté.

C'est pourquoi il n'est pas faux de dire qu'au IUOIllent où ils quittent l'école, une grande p .artie -des enfants sont jetés dans l'inconnu. Du jour au lel}ldeluain ils obtiennent une liberté à laquelle ils n'ont pas été préparés, et dont ils ne savent pas pTofiter. Faut-il s'étonner dès lors si les chroniques des jouTnaux sont très 'Souvent rmupIies de délits conlnl'Îs .p;:u les jeunes ado­lescents, et ·si les maisons de relèvement pour Iuineurs ne peu­vent suffire à la tâ che ?

Et qui 'connaîtra jaulais les refoulements tout aussi néfastes , les inhibitions, les cOIu:pJexes -divers qui troublent ces jeunes âlues Livrées à eHes-lnêmes? D'autant plus que les questions que pose la puberté les inquiètent et parfois les tourmentent. C'est à ce 11l0mellt-là, selnble-t-il, que l'adolescent devrait pouvoir cOl1l,pter sur des 'conseilleTs éclairés et des guides sûrs.

Or, l'âge de la scolarité passé, on s'e111presse de Inettre le jeune homme en apprentissage, si on en a les moyens et on con­sulte souvent davantage ses propres goûts que 'ceux ' de l'intéressé. Si les parents sont de condition nl0deste, si la fa'lnille est dans le besoin, le jeune hOIume ne fera pas d'apprentissage; il travaiNe- ' ra sur un ,chantier con1'lue manœuvre ou COInme jOlirnalier, '

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tantôt ici tantôt là, au g-r,é des occasions; peut-être trouvera-t-il un emploi connue cOInmissionnaire dans une entreprise indus­trielle ou conunerciale.

. S'il. eny'~ en. apprentissage, la situation , est Iueilleure; il est ~OIns hVTe ~ hu-u1eme. COIIl!lIle à l'école, son travail est Téglé, Il part le luabn pour 'l,e bureau ou l'atelier et il en revient à midi et le soir. Il fréquente aussi les cours ,pTofessionnels : en dehors ~e "ce telnp~ ~l. ,est l~'b~'e. En gé.néra.l ses paT,ents ne s 'occupent plus ::,uere ,de.Iull . Ils hu f?nt confIance. On 'estIme qu'après les heures de travaIl auxquelles Il a été astreint, .il a nlérité la liberté. Il fait donc ce 'qu'i! ve~lt. S'il. rentre le soir à des heures indues, ses pa­rents osent a ,penle lUI poser une question. Il dispose de son di­manche à sa guise et il l' oTganise à sa façon, ce qui v,eut .dire nlal le plus souvent. . ~e jeune hon1'lne qui ne fait pas d'a,pprentissage jouit d'une hbert~ 'l?lus ~rande encore et .il 'court d'autres -dangers. Il ·est moins' surveIlle pUIsque son travaIl de Iuanœuvre demande Imoins de précision. ,Ses. c?mpagnons. de chantier sont souvent des person­nes sans educatIOn. On eXIge paI,fois de 'lui un effort au-dessus de ses possibilités nonlla~es. Aussi cracrne-t-il 10 fI'. ou Iuêlue i

l . b b .

p ' us par Jour, alors que l'apprenti ,doit se ,contenter de 30 ou de 60 ir,ancs par nloÎ-s . Evidel111ment 'les parents lui réda:ment sa paye; nlais .ils lui en laissent une part notable pour l'el1'cou­~,ager , . e~ p~llS. 'Par~e que ·c'est 'l'usage. C'est ainsi que ,lui qui Jus'qu l'Cl n a .laInaIS vu la couleur de l'argent dispose Inainte­l~ant ~e s~n1mes ,c09uettes qu'il utilise Inal à propos pour ses loi­SIrs : II gnUe des cIg.a'reUes, il passe une partie de S011 dimanche au café, ,il devient un habitué des cinélnas. Il n'y a qu'à voir com­'luent ·se. recrute la clientèle de ces spectacles ponr s'en convaincre. 1,1 ne ·saIt pas 'plu~ faire un usage raisonna,bIe de sa liberté que de -1 al~gent dont Il dIspose.

, . ~e 15 à ~O .ans, le~ jeunes qui ne font pas un -apprentissage reguher ou qUI ne contInuent pas leurs études, et ce sont les p~us n~nlbreux chez ~ous en Valais, fréquentent les cours cotInplénlen­tal'r~s ?urant l'~Iver, n~ais '~ela ,ne fait que 120 à 150 heures, après quOI c est la glande hberte; d autant plus que dans nos 'monta­gl~e~, sur~out à 'cette pél"iode de l'année, le travail laisse ·de longs lOISIrs, 'blen trop longs à tous les points de vue. Tout ceci nous 111on1:re qu'à 'ce InOlnent périlleux de sa vie le jeune hOInlme a besoin d'être -entouré, dirigé, contrôlé, à dista~1ce pourrait-on dh'e d'une façon discrète, presque à son insu. Or nous venons de 1~ voir, ·c'est précisément à 'ce InOIuent-Ià qU'Ol~ l'abandonne corn­Ille, s'il ,~vait ,:déJà al:qp.is sa. nlaturité et atteint sa majOl'ité. Du I~lolns, c est ,a,ll?SI ,qu d"n ·a fa!t 'Pendant bien longtemps. La situa- ' tIon 's es!, anlellOree un peu, Il ,faut le r1econnaître, depuis le début de ce 'Slec1e et davanta'ge encore durant ces dernièTes années C est IPTéc,isément ce que nous nous proposons de voir pendant ce~ quelques 1nstants,

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De la Ra~iP' . à l'Ecple "Il qui le four" '?, . ' J-

.. -

Nous lisons dans « Le Pays», de P0.r~·entruy :

Une élnis-si'On que nous n'avions guèTe le temps d 'écouter -il y en a tant - et que l'i'mmobili.té iilnposée par la ·maladie rend subitement familière. Vous connaissez le jeu, sans doute" qui consiste à répondre à quelques questions inattendues et variées: Le candidat ouvre 1'envelo.ppe où se trouvent les questions aux­quelles il répondra dans un délai :de quinze s-econdes comptées par le plus conciliant des chronomètres. Le public se tord dès . que 'le n1aJ.heureux ou la Inalheureuse dit des ânerie's, applaudit de tout cœur quand, à fOlice d'astuce de la part du meneur de jeu, la solution est trouvée. Je devine, ·aux réactions du public, au persiflage de l'examinateur hnprovisé, .J'attitude du candi'dat qui pâlit et rougit ·et bredouille et ruse pour gagner du t-emps. Je vois le jeune hOI;mne que n'atteint pas le ridicule, la jeune fille plus sÎlre de ses attraits que de son érudition, je pTessens à d'in­fimes bruits, à d'inopportuns monosylla'bes du n1eneur de jeu l'angois.se 'suhite ou la faconde de ceux et celles qui se succèdent sur ~e plateau en proie à des sentiments ' variés. Et pendant que s'e déchaînent les rires et que s'rextériori,se 'l'adn1Ï-nistration .du pu­blic vraiment en or, le pédagogue se réveille ,en 'moi, transforme Ina joie pTi'm.e-sautière en une observation attentive. Il n1.e semble ­soudain que l'honorable corporation des éducateurs est aussi sur la sellette ,et que du bon ou luauvais n~su1tat de la consultation populaire dépendra son jugement sur la pédagogie nloderne. Ce sont nos élèves qui subissent, sous une fomne ·certes attpayante, un im.placable eXaInen et je pense que le monde entier, s'il le dé­sire, peut juger la valeur !de nos procédés éducatifs: S'il ~:st vrai, ql,le l'Ecole suisse s'eInlbarr.asse fOTt peu des vedettes de l'écran et de la .S'c·ène et que .son Tôle n'est point .d'il1'culquer à . l~ne jeu-. nesse :des 'connaissances artistiques qui s'acquièrent général'en1ent par 'la ,lecture, les COUI:S spécialisés et 'les voyages, il 11' en dmneure ,pas moi:p.s· qU,'elle est responsab~e des notions élénlentaires d'his­toire, d~ géogr.aphie et de sciences. Vu sous cet angle, « A qui le tOl1r ?» prend 'l,a valeur d'un critère de la pédagogie n1od-erne. Que savent nos Jeu~les, . qu'ont-ils Tetenu de tant de leçons labo­rieusement données . pendant des années?

1 Quelle est rimportance du déchet, que ;reste-t-Îl' t de tant · de 'matières indigestes insuffisamment assÏ'nülées? Les résultats de tant d'efforts correspond-ent-ils à la qlial1tité dès " connaissances~ retenues? ..

;1: * *

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Je fais abstraction des questions oiseuses ou insidieuses, tell-es que ·celles qui fii'ellt jadis l'(,)f'gueil des examinateurs des re~ crues: «Quel -est le port de Schwyz ou de Lausanne? }) Ou en­core: « De quelle vallée à quelle vaHée ,conduit le passag.e de la Gemlni ou du San Bernardino? })

De n1ême, 'il 'nous importe peu qu'un candidat ait oùblié 1~ date de la bataille <;le Semp3.'ch ou de Laupen ou -encore celles -9.e l'entrée dans la Confédé·.::ation des cantons suisses. Ces absences de lnémoire ne 'condamnent nuHe.ment 1a pédagogie, moins -en­core les .candidats. Pure affaire ·de mén10risation qui n'engage pas l'intelligenc-e et la formation d'un homme. Plus grave serait la lacune si le .candidat ignorait les causes ou les conséquences de ces bata.nles. S'il ne nous par.aît pas déterminant d'avoir oublié les non1.S des princirpaux Réformateurs, des révolutionnaires ' français, par 'contre ignorer Ile pourquoi et les conséquences de ces grands n10uvelnelÜS de 'la pensée, serait une preuv'e évidente d'un enseignelnent obscur et sans inteIŒig,ence. C'est pourquoi nous ne nous sentons ' pas fautifs quand les 'candidats trébuchent SUl< tant de pièges ou restent bouche bée quand on leur demande la date dè l'invention de l'ÏlnpI'in1erie ou celle de la découverte de l'Alnérique. Les eXaIninateurs pensent celiainelnelltcomme nous et ne considèrent leur jeu que connne une distraction, une attrac­tion .aussi qui n'engagent nullen1ent l'intelligence de ceux 'qu'i'ls questionnent. Par ,contre, quand la dernière question est posée à chaque ·concurrent, toujours une question d'orthographe, je vous assure ·qu'un certain lnalaise s'empare de moi. Ici, nul doute, notre l'esponsabilité n'est plus hors de cause. Faisons abs- ' traction de l'orthographe de ·certains mots peu usités dont 'la bi­zan'erie et .l'outrecuidance ne s'expliquent pas toujours par le bon sens, par exelnple: phtisie, -cirrhose, effluve (n1asculin), l'im'mor~ telle i'mbécillité et les non lnoins fameux groseilliers, cuissots de chevreuil et 'levrauts! Mais que d'erreurs d'~pellation dans 'les n10ts les' plus -silnples 'et Iles plus usuels, erreurs impardonnables, f.aiblesse extrêlne qui nou jettent dans la perplexité et 1e désen­chantement. 'On a déjà tant parlé de .la 'crise du français qu'il est pénible de soulever encore cette question. Et pourquoi! Il est un fait que la partie la ·phlS faible de l'inte-rrogatoire de « A qui le tour ? .» est ,celle Téservée ·au français. Si la 'luémoire de certains est brillante, si elle a retenu de tant de fatras quantité de dates, de nOln de lieux et d'hommes illustres, le fiasco est assez généI~al d~'s qu:pl1; .:u!bc;nxle1le .donllaine de !'orthographe. D'où provient cette lacHne. gr.ave, .,comment ,expHquer ·que tant de jeunes ont une 01'­thog.qlpne , hésitante '?lr La question est posée: «Quelles sont les 'causes de ces déficiences gram'maticales et orthographiques? » Des pédagogues illustres se sont penchés sur ce prO'nlème, d'au­tres ont préféré nier cette crise et d'aucuns ont ·clamé leur colère à rég.ard des détracteuTs de rEcole 111oderne, affirmant que nos aînés n'en savaient pas dav,antage.

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Le problèIne reste ouvert, on le voit. Il ne sert ù rien de nier un fait certain; il 'est plus décent d'i'mitei' le docteur qui étudie lonO'uement son patient avant de prescrire un traitem,ent.

o L'Ecole est-elle seule fautive? y a-t-il tro,p grande abondance de matières à étudier dans les écoles? Disperse-t-on trop l 'atten­tion de l'élève dans trop de disciplines? L'enfant d'aujourd'hui est-il trop passif et trop peu réfléchi? Les heures consacrées aux sports, à la ,culture phys!que 'sont-e~es trop nombreu~es ~ Exi~e­t-on des élèves un travaIl trop peu IntensIf et ,ceux-cl bnllent-Ils .par l'application de la méthode du moindre effort? Ou encore, les parents suivent-ils avec trop de nonchalance les études de ]erus enfants et n'lanquent-ils de cette énergie, de cette sévérité dont se targuaient nos pères? Les sodétés de jeunesse nuisent­elles à la fonuation intellectuelle de nos enfants? Les ·grammaires sont-elles moins bonnes ou les maîtres, n'laI soutenus par les pa­rents, 'las d'une sévénité qui ne 'se continue pas à la luaison ? Les Inéthodes sont-elles p~us plaisantes mais moins infaiUibles? La discipline trop lâche? Ne SOlumes-nous pas, plutôt, les victimes d'un siècle orienté vers les forces brutales, vers le seul effort phy­sique? Les perfo1'luances spnrtives exaltées par la .presse, le 'culte du 'musde n'lagnifié par des prophètes innombrables, les exalta­t ions des stades n'ont-ils pas un effet corrosiÎf sur le dévelop.pe­ment inteHectuel de la jeunesse? L'équilibre, le sa,ge équilibre Ipréconisé par les anciens « une âm.e saine dans un 'coI1)s sain »

est-il ébranlé? A-t-on définitivement adopté le seul culte de son corps, de sa ' plastique? Que de questions en suspens!

Une réadaptation à la seule vie nonnale -s'ünpose et, dans un monde en TéoTganisation, nul doute que les vraies valeurs ne TepTennent la plaoe qui leur revient après la faillite .générale et n'londia]e du culte de la fOT'ce qui nous a conduits au bord de l'abîn'le. Aimé Surdez.

fpART][E PRATIQUE 1 LANGUE FRANÇAISE

Centre d'intérêt: LE COMMERCE J. RECITATION

Le colporteur

Petit mellCÎoer! Petit Ipa:nier ! Si je n '-a i point ,de m:ar,ehandisE:" Que vous trouviez à votre guise,

Ne blàmez !pour ça mon méti~.r, J.e gagne deniejO à denieT C'est .loin (lu trésor ,de Venise!

1

IJetit mer·ciel' 1 Petitpanie1' 1 Et l)uisque c'est jour ouvTier, Ca.user .serait ,fainéantilse,

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Je retoul'ne à mon ·métier Et vais par .hl .. viMe, ,crier: Petit mer-cie l' 1 'petit Ipanier 1

Ch. d.'Orléons.

II. VOCABULAIRE

NONIS . - Le négoce, le trafic, l'échange, une ,com.'lnande, la livraison, un catalogue, un échantillon, le profit, la perte, l'é­c.héance, :la faillite, l' acheteur, le client, I,e con'lmerçant, le négo­ciant, le détaillant, le grossiste, le vendeur, la vendeuse, le 'l'even­deur, le coullnis, l'apprenti; une note, une facture, une quittance, un reçu, un rabais, l'escompte, fin'lpôt sur le chiffre d'affaires; la hausse, la baisse, une vitrine, la caisse, le con'1ptoir; le l1'lagasin, l'épicerie, la boulangerie, la mercerie, la Société de consmn'lnation.

ADJECTIFS. _. les lnatières prelnières, brutes, textiles; le prix courant, le prix de revient; une liquidation judiciaire; les d enrées coloniales, faire ' de bonnes affaires; un ,commerce pros­père, les droits de douane.

VER'BES. - faire l"article, expédier, vendre à crédit, au COlnptant, à la criée; exporter, hnporter; reluettre le commerce, reprendre un comm'el'ce, fonder un 'COUllmerce; un com,merçant ha'bile, honnête, avisé, prudent.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation ~ S en r éférer au numéro du 15 octobre.

Au bazar

De haut en bas, .la nllln~aille était tapissée de jouets: boîtes de sol'clats, théâtres, ménag·eries, lanternes luagiques lnoutaient paT étages jusqu'au plafond encombré par des pantins .. . Tout flambe; tout miroite: le vernis des soldats, l'acier des sabres, les vaisselleries de fer des petits .ménages.

Chez le quincaiUier

Du plafond pendent les plmneaux, les paquets de ficelle , les cel ceaux de fil de fer, qu'on décroche ·avec une perche. Dans ,la vitrine, les familles de 'casseroles; le peuple -des bouilloires, des arrosoirs, des pincettes et des ,chenets; les serpettes et les fau-cilles. Dans l'arrière-boutique, le serrurier, le lnenuisier, l'architecte viennent aux achats: « Il nl'e ~aut une barre d'acier ... une serrure et. un verrou ... Des vis, des piétons, une lime. »

BenjaJl1in Cl'én1ieux. Remarques orthographiques. - Ficelle, vel"lniceHe, sar,celle,.

varicelle. -- Bouilloire, mangeoiTe, passoire. - Ecrire chenet, faux, faucille. - Quincaillier, groseillier. - Justifier le SÎil,gU-' lier de fiicelle, de Hl de fer.

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Un magasin

Ce Iuagasin me ' paraissait im'm;ense et rempli <le trés.ors . 'C'est llà, p~ut-être, que rai pris le g.oût des arts somptueux qui est devenu très f.ort en m.oi et ne ln'a jam'ai,s quitté. La vue d es étoffes, des tapis, des br.oderies, des plumes, des fleurs, 'lne jetait dans une s.orte d'extase et j'admirais de t.oute m.on âme les m€s­sieur.s affables et les gracieuses dem.oi'selles qui .offraient en. S.ou­ri,ant ·ces merveilles aux clients indécis. Quand un C.omn1Îs, p.our 'servir ma ln ère, Inesurait une ét.offe sur un l11ètre fixé h.oriz.ontale­ment à une tige. fle , c~lÎvre, qui descendait du plaf.ond, j'estimais s.ont S.ort InagniHque et sa destinée gl.orieuse. A. France.,

Une boucherie

La b.oucherie, avec ses grillè.s r.ouges et ses têtes de bœuf d o'- Il

Tées, av.ait un air riche. D.::s quartiers de bêtes pendaümt sur des nappes blanches ' tandis qûe des files de gigots, dans des c.ornets de papier à bordure de dentelles, cmnlne des b.ouquets, faisaient d'es guirlandes. Il y avait des ,entassen1ents de ·chair sur les tables de marbre, des l11or:ceau.x c.oupés et parés, le veau rose, le 'm.oU­ton ,pourpre. Des bassins de ,cuivre, le fléau d 'une bal!anœ, le·., crochets d'un râtelier 'luisaient. Félicie, dans le coup de clarté de lIa Tue, occupait un haut con1.pt.oir, .où des glaces la pr.otégeaient des ,c.ourants d'air. Des garç.ons c.oupaient, pesaiellt, cr.iaÎ8nt des ,chiffres. E. Zola.

Un grand magasin

Il y frvait là, en plein air de ,la rue, sur le tr.ott.oir Inên1e, ün ·éb.oulement de :marchandises à bon 'mar·ché, les .occasi.ons qui ar­rêtaient les ·clientes au pass.age. Cela partait de haut, des pièces id e lainage et de draperie, Imérinos, chevi.otes, m.olletqns tombaient flottantes 'CO'lnme des drapeaux, -et d.ont les t.ons neutres, gris-.ar­doise, bleu-marine, vert-.olive, étaient c.oupés par de1s pancartes hl.anches des étiquettes. A côté pendaient égalen1ent des lanières de f.ourrure, d.es bandes étr.oites p.our garnitures de T.obes, . de · la fausse hermine ·et de la fausse martre. Puis, en, ba~ , da'n~ , des oasiers sur des tables au lnilieu d'un empilement de coup.ons, debofld'aient desartic1~s de b.onnetrie vendus pour rien" gants it fiohus de 'laine tric.otés, tCapetines, gilets, t.out un é~alage . ~ux couteurs bariolées, ·chinées, rayées. C'était un déballage. -gé~nt de foire, le magasin semblait crever et jeter son tr.op-plein à la rue. '" Zola.

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Exel'cice i('application: S'en · référer au lllUnérQ du .15 octo ;-bre. ,1' .,,"" .. ; !: ." , ':1 : Ii . :;1;,

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IV. COMP~~.~':f-IO~. F'~ANÇAISE

( .. 'r;""i :"." ,:J.,

La phrase - Le paragrap~e - La rédaction

,i : '. l) ·C.oi·i1:poser .. des phrases ,avec lês. h1.ots i 'du vooabillaiTe. ',) .1 . ".. '. ' " .

.' 2)' C.onjugu~t l.es -ver.bes du vOc~l.'b~lalfe . .. ,'. '! -, i.~· -! r • • 1 .,1, t " 1

' 3) En ' up. :pal'agraphe, décrivez la vitrine d~une boulan gerie . a l), d'~ln ~agÇlslp..·

, :: REDACTIONS: 1)'- V.ou~ allez acheter un ~ pain. Rac.ontez .. E mployez le l,angage direct quand il y a ilieu .-

',2) Vous êtes dan s un :Inagasin; il y- a beauébüp de dients; ' en attendant qu'.on v.ous serve, V.ous O'bserverez. ·Faites part de VO' S o bservati.ons.

3) Ecrivez aux GTands Magasins « InnO'vatiO'n » , à Lausanne, p O'\ll' cO'mll11ander un c.ostume. DO'nnez t.outes , les indicatÏ'.ons né­cessaires.

J ~ .1 ••

:.4) Le 'c.ostun1e l'eçu ne v.ous. c.onvient 'P,as ;,; vÇ?us Ile 'l'env.oyez ; j O'~gnez-y une 'lettre; faites une autre 'co n1ll11ande.

":Composition française. - V.otre n1ère vous a 'c.onduit dans un Ina'gasin de la ville pour V.ous achetei un cO's ti,1':Irrê (O'u une t.oi­lette). Décrivez le Inaga'sin. On vbus a fait essayer le c.ostun1e. nécTivez la scène. .

".:. 'Sy, jet ' traité. ---....:: Il y a envirO'n une ql!inzaip.e-_ de j.ours, Ina rnère 'me 'c.onduisit à la vihle p.our Uichet-er un c.ostume.

C'était p .our m . .oi un véritable sujet d'adm.ü~ati.on que de CO'l1-tenJopler les ibeaux n1agasins· b.ordant la rue principale de la gpan­de vine. Derrière des vitrines S-e dressaient des .mannequins ha­biU.és, :représentant de belles daInes en 'c.ostulnes de sO'irée, des b.o ~trgeoises el) c.ostumes -de ville, des f.en1Jlll~sde ohalnh'r;e avec le bQnn~t · blanc S~l-r la , tête, des' garç.onnets en culO'tte c.ourte.

,~ : ,Nous entrâmes dans ' unè salle' imm,ense .où .r.on ajpercevait de : g:randes pancartes sürmO'ntant des 'c.o'mpt.oirs: « Rayon des ..::ohie.s; -l~à.y.on des· dentèHes, . des Oln;brelles, etc.» . ' .

, ''!vIa n1ère réclama lin vendeur. Celui-ci, aiu'1able, lui présenta di,fféllènts costumes en f.oürnissant à ma n1ère t.ous les rensei­griein ênts qu'ëlle :lui Id.::mandait. ,Le ,c.ostUlIne 'chO'isi, ' il f~llut 1'es,~ sayër'" Je nie retirai avec marp.an dans un petit cabinet ferrné p.ar un Tltleàu ·è,t .l'erHlossai le ·cO'mplet. Le vendeur s'approçha, âj,!sta , le 'rp.a-rlta.lon, , tjta SUI' le .'ç.o1., et! . se Y~'culant, ·s' écria: « Il lui va Ù lriël:Vë.iUè.; q~'eii ' . <1:~tes-yàu.s ; mad~n1e ' ?» . ' .

1 i; .1 .. "., \ . . ·.Y . .. \ . . . ". .," •.

M.~tpan fit un signe d'.ass-enthnent, ell f.ormulant cependa~1t . quelques réserves ayant trait" . ~ ,la l.o:p.gueur -du vest:on. Il fut c.on­ven:w· qü '.on lti i·:ij,onnèr,ait s'àthfâ'èti.on 'aans les'. ·trois joui's; _ ~!. n ous s.ortîmes du ~maJgasin enchantés de nO'tre achat. .. . J.

Page 12: L'Ecole primaire, 28 février 1946

COMPOSITION FRANÇAISE No 37

La p,roposition indépendante

La source,' Tu cours clair,e et murmurante. Tu frétiUes, ba­billes et sautilles COlnme une fillette heureuse (le vivre. Tu ba­lances le roseau; tu ,effleures de ta lèvre le rameè1l1 d'églantieT ... , tu vas donner tête baissée contre une pierre grosse .conune le poing, et là, tu t'irrites, tu l11outonnes,' tu éCU111es; Ilnais vaiI~cue et hrisée, tu rejaillis ,en perles d'argent. Georges Renard.

Lis ce lexte. Copie-le. Souligne les vel~bes de toutes les pro­positions indépendantes; 'celles->CÏ ont un sens con1plet par elles­

. mêm·es. Dans une !phrase il peut y avoir plusieurs propositions indé­

pendantes; parfois le .sujet est le nlême; 'relève les exempŒes 'de ce texte. Ces pro:positions sont sépaTées par une virgule ou unies par une conjonction de ·coordination.

Con1pose des phrases ,avec des pro.positions unies par et, par ou, par ni, par lnais.

Compilète cette phrase en faisant 4 propositions indépendan­tes: Le vent... avec violence; il... des tourbillons de poussière; il... des aflbres et ... des dégâts dans les villes et les cam_pagnes.

Grammaire ,page 114.

COMPOSITION FRANÇAISE No 38

La proposition principale

Dieu veut que nous l'aimions. Les oiseaux nous quittent quand les beaux jours sont finis. L'ordre qui règne dans l'univers annonce l'existence de Dieu. Les hon1mes qui s'adonnent -au vice ne sont p ras heureux. IMa Inère souhaite ardeIll111en't que je d·e­vienne un honnête hOimme. Les tor,rents qui descendent de nos montagnes r,avagent parfois les hautes vallées. 11 se peut que la paix revienne sur ~a terre ·et que les hom'lnes finissent pal' s'aimer comme le Chris,t le leur a ordonné.

'Con1Jbien y a-t-il de propositions dans ces phrases? Pourquoi? L'une des pro,positions est 'la pl'incipale,' elle a le sens prin­

cipal de la phrase et eUe a une autre proposition sous sa dépen­dance. Cette dernière ,est donc subordonnée à la pl'incipale. Sé­pare toutes les propositions par une barre verticale; souHgne par un trait au crayon toutes les propositions prindpales. Constate que la ,proposition .princ~pale n'·est .laInais seule. Compose des phrases fonnées d'une pro,position principale et d'une ou plu­sieurs subordonnées; souhgne la .principale.

Cherche toutes les :propositions principales de ta dernière lecture.

-- 309-

COMPOSITION FRANÇAISE No 39

La proposition subordonnée

La route. - EllIe s·e dévelo:ppe à travers 'le paysage honnête qu'elle divise et porte de loin en loin un piéton qui semble mis là 'pour lIa fix,er ,au ll1ilieu des eham,ps. Elle connaît tous les arbres qui la bordent tour à tour: les peupliers pantalonnés de feuiil­les qui font un bruit d'aiT Inême quand ill ne souffle aUlctm vent,

. et qui jettent très loin, sur les prés leur ombre allongée. Lis attentivem_ent le texte ci-dessus. Recherche les verbes.

Indique d'après cela Je nOlllbre de propositions. Copie 'ce texte. Sé­pare les propositions par une barre verticale. Indique les propo­sitions principales, puis les propositions sulbordonnées .

Remarque. Les 1110tS qui relient la proposition principale à la proposition subordonnée sont des conjonctions ou des pronoms relatifs. Ces propositions sont donc relatives ou conjonctives. Dans le texte ci-dessus indique si l,e m.ot qui relie les deux pro­positions est une conjonction, un pl'OnOIn relatif ou un pronom interrogatiIf.

COlllpose 5 phrases ayant une proposition conjonctive, 5 phrases ayant une proposition relative.

Gran1111aire pag·e 114.

COMPOSITION FRANÇAISE Le prono'm relatif et la proposition subordonnée relative

La complétive du nom

No 40

La Patrie. - Les lois qui te protègent, le pain qui paie ton travail, les paroles que tu échanges, la joie et la tristesse qui te viennent des hon11nes et des choses parn1i lesquels tu vis, c'est la Patrie!

La petite chan1bre où tu as vu autrefois ta n1ère, les souve­nirs qu'eUe t'a laissés, la terre où eHe repose, c'est la Patrie! Tu la vois, tu la l'espires partout! Joseph Kessel.

Lis le texte ci-dessus. Sépare les phrases en propositions. Recherche les propositions cOlnplétives du nom. Le pronom rela­tif COlun1ence généraleinent une complétive du no:rl1 relative ou -ex-plicative. COlnpose quelques phrases dans lesquelles entrent les pronOlns relatifs qui, que, dont, lequel, etc.

RrappeHe-toi que le In10t que est pronOll1 relatif quand ii r.ellÏ>e le n01n ou le pronom à la pTopoposition. Ex. : Le livre que je ~is est intéressant. Il est conjonction quand il relie le verbe à ,la propo- · sition. Ex. : Je désiT€ que tu travailles bien .. D'après cela cOIlIlPose quelques phrases dans lesquelles que est prononll rellatif.

Imite cette phrase: C'était une petite fille dont les beaux cheveux ·blonds retOlnbaient en boucles blondes sur les éJ.paules.

C'était un ·arbre dont... C'était un hon1!Il1e dont... C'était une histoire dont... J'ai aperçu un rosier dont les fleurs ...

GraIl1maire, pa1ges 115-116.

Page 13: L'Ecole primaire, 28 février 1946

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GEOGRAPHIE - LE VALAIS District de Conthey

No 28

Ce distri'ot ,co'lTI\lJrend tr,Ü'is régions: la plaine, le coteau de Con­they et ,le vaMon de Nendaz.

Chamoson; ' qu'une adiIninilstr,atl.on ,éclair,ée la rénové avec goùt, é:, 'élhre rsur un c'Gne de déjection ifOl\Iné Ipar des terrains qui se déta­ohent du malssif du Haut-de-Cry. Les deTn.i,~'s éboulements sont ré­cents. ICette Icon1J11'une Ipossède des ve-r,g'e'l's et un vi:g,noble qui p,atSlsent ,p,our :Les Iplll1lls beaux du ,caJnton. A St-Piel'ire des Clages 'Ü.l1J emal''1q'ue une érg:l1se rom'ane très ·anc.ienne. Ardon e'st un beau vi,nage à l'entr,éE' des g'ol1ge,s ,de lia Lizerne; on y v,oit une fond,erie importante et uùe fa;brique de ,e-aractères d 'imprimeU'ie. De ,l'à 011 rP,eut mOlltE'r au lac de Derborence' et ,par Ile Pas de CheviUe 'des'cendre d.ans .le oarnton de V'aud. Peualprès Ardon on ,arrivle à Vétroz, ,célèbre tp-ar ses vi,ns ct'ins'; tPuis à ,lia g,r,aude OOlnm'une de Conthey dont les villages et les mayerns sont lp.kIuas 'comme des :f,lE'urs blanches dans lels flancs du ooteau. Cette ,oo,mmune tire ses reS'SOŒices de 1',élev8Jge, de l.a viticu.lture et de l 'arborkullture. Convhey ·constituait durant lIa féodalité une :pla ce forte de la Savoie, fa,ce à ,lIa vi,Me ép-i,soÛJpale <rui lui orpposait, à ,l'est de :l'a Morge forlffiruut .limite, ,lels ,e.hâteaux de Montorge E't de la Soie.

Le vaHon ,de la Printze comprend l,a grande ,comm'U!l1e de Nendaz do,nt le,s ha'bivants viv,ent de nag,riorulture; ,chamlPs et vergers fourTüs'sent du blé et des lÎl'uits. ApTOZ, dans la ,plaine, rpossède une usine életCtri'que.

QUESTIONS Des,sine 'le distrkt dE! ,Conthey. Que,LIes en sont ,les limites? les

aDmoirie's? Q).1E'lJJe est lia Ipo1}JulaUo:n? De quoi S'occulPent -l es ruaibi­tants? Com'bien de ragio'us 'coU1lProod ce 'distrÎ'Ct ?

Que.1les r ,ivières passent ·dans l'E?s ·con1Jmune's de Chamosoin, d'Ar­don, de Conthey, de Nenclaz?

. De Conthey, rpar que,!. co,1 ;peux-tu te irenc1l'e dans le canton de Be,rn€'? Et d'Ardon 'COffilnent te re.ndr,as-tu là Bex? Combien de tern{ps durer,a ,aipJPrroximaltive'm,ent ta ,courtS,e? (360 m.; de,s.C'ente :)0).

Au ,pi'ed de. quelJle, ,monvélIgneest rudossoé Chalmoslon ? Que,lIes ,mol1ta'gne's Is ',élèvent -au f.and du val d.e Nend,az ? Cite. un vinage de Nendaz ,si'tué dans ,la ,plaine. Qu',est-c-e qui fait ,Ja -ri,ohes-se des C'ommunes de CO'l1they, de Vé­

troz, d'Ardon et de Cham,oson? ,NÜ'mme u.n viLlagE' de Chamoson qui po,ssède une vieiLle . égl:ise

ren1Jal'quabJe. Quelles industrie,s y a.-t-H .à Alrdon? Dans quelile,s di:redio:r1s coulent lia fFTint>ze? lIa MOl".ge? Cite quelques villrages de .coll1they. I;>'où I}J'art ,la . route qui ,conduit là Nel1daz' ? Mesur,e la ,}m~geur .de la rPJa.ine 'entre Vlétl'D7..' et .le Rhône. Fais une ,coHection ,de · grayure ,se r,alplportJant à ce dis'tri'ct. '

- 311-

GEOGRA.P;HIE - LE VALAIS No 29

District d'Hérens

De Sjoi1 nous preno'ns ~pllélice dans les g.rands ,cans postaux et... en route pour ,le val d'Hérells! Nous 'ar,rivo'IlB d',abopd au ,che1f-lipu, Vex" SilS à l'entrée d.e lia ViaJllée sur un re,pllat ri'c:hE' en al'hres fruitilffi's. De là une route nous ,anlène 'aux Mayens de Sion, lieu de vi,llégi'ature a'ppr,ér.ié, et même au gram,d a,lp,agle de Thyon; par les Agettes nous pouvons reJoindre ,Salin.s et revenir Ipar Il'a route de N€lndaz. .

Lia .grande ·comlnune d'Hérémence s':éte,nd jusque dans le Val des Dix où le g;énie ,de 'l'11o'1111111e a ,créé un l'ac' ,d,oint les eaux forrnell't la 'plus haute Ichut~ du monde. Du v,al d,es Dix Ip,ar le 00.1 de Riedmat­ten et le Pas de Chèvres, nous atteignoll1ls Arolla, Les Haudères et Evo­lène ,crue connaît et a;PlPrécie ,la f'Üule des touristes. ne lrà le col de Torrent nous ,amène en Anniviers.

Redescend'ons à Vex en passant par Euseigne dont .le village a été i,ncendi,é r.écem,ment. Près de ,là ;nous Temar,quons de ,curi81Usels pyra­mides naturelles ,formées IlJ,ar ù'érosion. Une route relie aussi Bl'amois à Nax, à Vernamiège, à Mase, à St·Martin ,situés sur ila ,rive gauche. De cettE' oo'mmune !forestière on pas,se à 'Grime,ntz par .le Pas de Lona.

On .ne sait {poU1~quoi on -a attriibué à ,ce distri'ct Il:a grande c-om'mune d'Ayent dont -les divers villages s'étagent sur des ten,as'8es dispo,sées ei1 gradins. Ce ,cUstl~ict s' a;do.nne sl..lrtou t à l'élevage du bétail: , l,a r-ac-e d 'Hérel1Js est répandue da:ns tout le Valais ,central.

QUEISTIONS Dessine le distrid -cl'Hérens. QUE'l,les en sont les limites, les ar­

Inoi,ries? QueUe en e,st lia ipo,pullatio11? De quoi s'o,Cocuipe'l.1t les haJbi­tants?

,Ce distrilCt ooucl1e-t-il au Rhône? QueUe ,commune est située sur la ,rive droite du f,leuve? Cite quelques villa:ges de ,cette 00'mrmune.~

Que,1les isont ,les [rivières du v'al d'Hérrens ? . . , Comlbien d 'e routes tPénètre:nt dans le vall -cl'Hér,ens. Quelles 10rCa!lli,tJes

tra\"'Elr,sent-eU'e8 ? ·Cite une cmnnlune ,du district eXlPosée 'éliU nord. Quelle est l'exposition des r,Ol11'lllune's d'Ayent? de St-Martin? Evolène ,est-il situé dans l,a val.lée ou .sur -la hauteur? Et Mase ? ,Cite le,s l1101l1t8Jgnes dEI 'ce cHstrkt '31PP,all'.tenant au massif de ,la

Dent··Blanche; au massi'f ,du P,leu'l~eur.

Quesais4 tu du va,l ·des Dix? Comm·ent de c,e val rpeut-on se rendre à AroUa?·

Pour aller 'cl'Ev.olène 'a Gr iUl elntz , quel co:! empruntes-tu? Com­bien :de tenlJps durel~a ta Icou,rs'e? (350 m.; deslceulte ,la moitié.)

A quelle Ico.mmune ,ap:partient Ile viU,a,ge 'd'EuseignE'? Que.l.1e ,cu­ri.asité y r·elmarques-tu?

QUelhle 'est .},a üommu.ne du v,al d'Hér·eru; la plus ensoJ'eiUlée ?<pDwr­quoi?

Colleeltionne' h3S ' gr.avures , se ,rapportant à Ice district.

Page 14: L'Ecole primaire, 28 février 1946

- 31~-

GEOGRAPHIE - LE- VALAIS No 3ft

Distl'ict de Sion

Sion n'a fpa,s uSUlWé son -titre de cJleif-lieu du canton. Fièrement a:do·ssée ,contre les coUine's de Tourbillon et de Valère {rUe üouronnent. Jes ruines ·d'UlIl 'chàJteau épiscolP,al et une rem:arquahle église trans­formée en musée historique, eUe .se cOlntinue p.ar ses nouveaux 'quar­tier.s jusque dla,ns :la tplaine ·couverte d 'm".b.re,s !l'ruiüel'·s,ou jusqu'aux 'cotelaux ,où 19:rill1lPe Œa vignE'. C'est Je siège des 'auto-r.ités civille,s et :reU­gieuses; ,c'est ,aussi une vi.Ue ,d'études; eUe a des fa,briques de drap, de meu:hles, -de trubéùC et ctg1ares . La Sionne trav-e-rs-e :toute la oalPitale s-ous le Grand Pont.

A Châteauneuf, :l;a jeunesse valaislanne reçoit 'sla formation ,pro­fes'sionne,lIle '3Jgl'ÎlCole. A CE't 8II1dToi.t existe un c-a:mp d'aviation ..

La g-ra,nde 'COm'lllUne de Savièse s'étale ·SlUr un Iplatea.u fertile dont ,le rebord -méridiona.l -couvert de vignes desc-end ver-s la ca;pita,le. De il'tautre côté 'd,e la Sionne Arbaz et Grimisuat groulPent Jeum vieiLles -de,me-luoe,s au ·m.ilieu de ve'l~doyallites prrairies.

Alprès ,a" 'oir ,f'l~ancihi Ile Rhône on ,atteint l'usine de la Dixence actionm.Ae par 'l"e,au du la,c de-s Dix. Tout près se trouvent les 'mines de Chando.li:ne et ,les nouveHes ,ç,as e:rn es. Une ex,cEWlente route ·conduit à Salins où ù'arlbo-rkulture est ;pros{père, lPuis à veySonnaz sur ,la hall­teur. Bramois, sis au déibouché de la Borgne ipos'sède un plantureux verger; il s'y tTouve aussi 'line usill1e ·é.le.ctrique. Tout .près l'ermitage de Longebol"g-ne se bllottit dJa;ns 1er3 ,f},anos cl abrupts r,o'C:heŒ.

QUEtSTIONS De'ssinEI le distrid de Sion. Que,lIles en sont ,les li'mites, les armoi-

ries,et que-Ile en est l,a Ipolpul;ation ? QueLles autorités dv.:iJles et ;j,'-elligieus,e.s y ,siègent? Quelle,s éc.o}es IpeUlt-Œl d'l'équenter .a Sion? Que,He :rivièr,e tr·averse ,Sion? Comment la t.rlaver,s-e-t-elüe? 'Bra.mois est s-itué a.u -débouché de quelle rivière? A l'entrée- dE-

que-Ile vaLlée? De -queUe 'commune aocède-t-on à LO'lllg8lhorgne ? Où y a-t-il un aérodrome? une écoJ,e d'a;griculture? Ci,te 3 ,communes sur lia rive Idroite d'li Rhône, 3 sur la rive gau~che;

une ,ex;posé€' 'a'li nord; une eX(posée au ,sud. Nomme 3 vill.ag'es de la Ico·mmUlle de Sa\'iès€·. Br,9Jmois est-il sur la rive droite ou sur Ja rive gauche de Ia B01' ­

g,ne ?

,Cite q'uelques 'cu-riosités que tu ipeux voir à Sion. Nomme toutels Jes routels qui ,partelit de Sion,. Des-sines-en le·

départ d',8.tp.rès ta -c'arte. ,p.ourquoi le Rhône fait-iù un coude e11 IfaiOG de Bromois ? ne ISlavièse ,et de ,Sla,Iill's, ,1'aque,Ue de-s ,2 Icommunes est la ;plus e-n-,

soleilliléa? Plour.quoi? CoJ,le.ctioll'ne -des gl''IaVUrEls du dtstrkt .de Sion.

- 313-

GEOGRAPHIE

Le magasin

Matériel. - Photographies; ,catalogues de grands Inagasins.

Observons. - Il y a à côté de l'école une épicerie que vous cOl1nais·sez bien. Cette épi'cerie, c'est un flnagasin. A quoi TeCOll­naît-on 'cette Inaison parnli les autres? (Devanture, objets étalés, etc.) Qu'y voit-on en entrant? Beaucoup de 'choses,des boîtes de toutes grandeurs, r3ngées tout autour de 'la pièce sur des étagères; des sa,cs, dE'iS caisses alignées, des légulues, des tonneaux, des bou­teilles, etc. Tout cela constitue les Inan3handises.

Nous y voyons aussi une grande table: le com.ptoir, et des balances. A quoi servent-elles?

Quelles personnes voit-on dans l'épicerie? D'abord l'épi'Cier, qui vend les n'larchandises, puis d'autres personnes', vos paTents par exeulple, qui achètent des Ina'rchandises en ,donnant de l'ar­gent. Ce sont les aoheteurs; on dit aussi les -clients.

Les Inagasins. - Un 'lnagasill est donc un endroit où l'on peut acheter des InaTchandises très différentes et qui viennent souvent de régions lointaines , COlll'm'e le café, le poivre, etc.

Connaissez-vous d'autres magasins? COn'l'lllent ap,pelle-t-on le 111agasin où 1'011 achète le pain? -la viande? le lait?

Ceux que vous venez de citer sont les plus nOll'libreux, les plus 'connus . Il y a une épicerie, une boulangerie, une bouchel'ie dans pTesque tous les villages. Mais, dans les villes, il y a bien d 'ault'es Inagasins qui vendent des chaussllres, des vêtel1'lents, des outils, des 'l'l'leubles, du bois, du -charbon, tout ce dont nous avons besoin pour vivre .

Dans les grandes villes, il y a nlên'le d'iInlnenses n'lagasins dans lesquels sont réunies toutes les marchandises, dans lesquels on peut acheter du café ou de la confiture, aussi bien que des IneuJbles, des vêteulents ou une bicyclette. Ce sont les Grands ~Magasil1s. Vous connaissez ceTtainen'lent les noms de quelques­uns ,d'entre eux, car vos InaU'lans reçoivent leurs catalngues. Voici l'un de ces catalogues: regardez tous les objets qu'on peut acheter dans un grand luagasin.

T0utes les personnes qui possèdent un 111 a gasin , qui vendent des Inal~chandises, on les appelle des cO.l1llnerçants. Nous avons appris que le cultivateur travaillait la terre et récoltait le blé, les fruits, et,c., élevait le bétail; que l'ouvrier fabriquait des étoffes , des outils, des 111eubles, etc. Le 'comn'lerçant a,chète ces produits au -cultivateur ou à l'usine et 'les revend aux clients. Faire du CO'l1llnerce, c'est donc acheter pour revendre ensuite.

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RésUlnOllS~ - Les magasins sont tenus par les commerçapts. Ils vendent tous les produits que les clients ne peuvent "à.'Ghet~r aux cultivateurs ou aux ouvriers situés parfois tr,ès loin. Datls }les viNes i'1 y a de glrands lTI'ag'asins.

Questions. - Avez-vous visité un ,gl:and lnagasin? Qu'av~~­vous vu? Votre 111aman reçoit-elle des catalogues? D'où ' vien­nent-ils ?

HISTOIRE

Le commerce' au rnONen fige

Le COlllmeroe de .l'Empire rOlnain n 'a pas survécu à l'effon­dTement de l'eJ.upire. La disparition des belles routes pavées et droites, les brigands SUl' la terre et les pirates sur la mer, tout oela avait extraordinairenlent restreint -les relations entre les hOln'll1es. Poudant, peu à peu, la sécurité renaissante a fait Te­naître :le con1mel~ce avec elle et le XIIIe siècle a été un siècle de grande 'activité 111archande.

I. La cil'culation difficile. - 1) Les Toutes. Les routes du Moyen Age ont toujours été lnauvaises. Les transports étaient pénibles à cause des fondrières des chenüns pleins d'eau ,et de boue. On ne se risque qu'avec des chariots légers à deux Toues, ou, plus souvent avec les seuls chevaux ou nlulets .

2) Les rivièl'es et les canaux. - Ils ont h,eaucoup plus servi que les routes. Malheureuselnent on ne 'connaissait pas l'écluse. Le niveau d'eau dans les hiefs était lnaintenu par' des barrages de poutres. Les bateaux franchissaient ces barrages grâ,ce à des plans inclinés en planches sur lesquelles ils glissa1ient, tirés pal' des 'cordes.

3) La 111er. - Le trafic InaritÏlne est plus inlportant. Bruges, Venise, Gênes, sont de grands ports. Marseille, Bordeaux, la Ro­chelle, Rouen, sont actifs. On suit les 'côtes; souvent des vaisseaux de guelTe convoi,ent les transports. La pÏTateTie est 'si développée que tous les nlal~chands sont pirates quand l'occasion s'en pré­sente. Les vaisseaux s'Ont surtout des galères de 200 à 600 ton­neaux.

4) L'insécul'ité générale. - Tous les 1110yens de transport rnlanquaient de gaTanties. Le nlarin était souvel1t attiré l~ nuit pal' des feux a1lunlés par ,des barons river.ains qui voulàient faiTe échouer les bateaux sur les é'cueHs. C'est que, en vertu du dToit

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d'4mve;:-; toüt Cé: qü~ la "'l'ne): rèjette 's'ur le ' r'iva1ge aPiP'aÎ'tièht au ptâ}Jri'étàire' : d'e' la cô'tè.1 Le . voya!geur des routes risqü àit ènco-i,k plus. BieR des ' seigileürs ont été dét'i'ouss.euTs ' de marchaüds. Dé plus, le luarchand pouvait être àrrêté COlUl11e responsable dè~ '?E;,ttes qe s.o~~. s.ei~pe~r. ou de ,ses cOlnpatriotes. U.n seu~ ,renlède a tout ;cela : . segrol~per pb.ur se d.éfendTe.

5) Les gildes et les hanses. - Ainsi sont nées des COl~1.p·à~ gnies de lnal'chanrds qui organisèrent les 'caTavanes anuées. Les luemhTes, arnrés d'arcs et de glaives, encadraient les ,chevaux de SOlume et les 'chariots 'chargés de sacs, ballots, tonneaux. En tête marchait le porte-fanion; le long de la colonne cir,culait le chef, le doyen. Aussi, ~n al,lait loin: le gain était d'autant plus grand que le voyage étaü -lüng. Son appât fai'Sait oublier les risques. On devait payer des péages pour franchir ,les ponts, les cols. Les routes du Gothard et du St-Berna'l'd ont connu un grand trafic.

II. Les foires et leurs marchandises. - Les foires ont été -ca­ractéristiques du Moyen Age. Elles étaient des rendez-vous de luarchands, des 1111archés de gros et des lieux de paieluents. Elles (lUTaient des sema!ines.

Le's lieux de foire avaient une situation privilégiée: ils étaient protégés par une paix spécial,e; les châtiJn1.ents en cas d'in.fraction étaient très rigoureux. Des gardes de foires y exerçaient une police et une juridi'ction exceptionnelles. A cela correspondaient des faveurs: droit de jouer aux dés, aux brelans, banquets, spectacles, dToÎt d'usure ... Il fallait attirer beaucou,l' de ;';CIl5.

Les opél'ations financières. - Les foires jouaient un grand Tôle financier. Elles étaient le lieu de 'change de toute l'Europe. Après 1a période des ventes s'ouvrait celle des paiements. IJs cOlupl'enaient beaucoup de dettes contractées aux foires anté­Tieures ou entre les faiTes. Déjà e~istaien t les lettres de rhange. Les Juifs et les Lonllbards étaient « luanieurs de monnalPs », les Florentins aussi. Les m,archands ballquiers s',enl~ichissaient be~lU­coup, Ils devinrent les grands prêteurs: les villes COlllll1e les prin­ces eurent reCOUTS à eux.

Conclusion. - Le COll1'111erCe du Moyen Age a donc été jm­

pO'l~tant. Miais pour l'apprécier justenlent, il ne faut pas Ile 'Céll11pa­Ter au ,COll1mer·ce des périod-es suivantes. Celui du XVlhne siècle -est déjà 5 fois p'lus iInportant. Le ·coumuerce actuel occupe plus de centaines de 'luiHions d'holulues que celui du VIle n'en occupait de diz,aines de luilliers. Le tonüage d'un vaisseau actuel équivaut à celui de toute la grande floUe de la Hanse. Il faut toujours penser qu'a'1ors 011 vivait à une tout autre écheUe.

D'après Gabriel Delaz.znay.

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- 31.6 --

SCIENCES USUELLES

ûes compagnons indésirables Nous ,construisons nos maisons pour nous -et nos anilmaux

dümes'ÎÏques. Mais nous donnons aussi abri à beaucoup de bêtes paTasites. Il y en a qui se contentent de ce dont nous n 'avons plus besoin et qui détruisent nos détritus.

D'autres ont les 'lnêl11eS goûts que nous et pillent nos provi­sions. N0111illl!ez-nl0i les bêtes qui appartiennent à l'une ou l'au­tre de ces deux catégories.

Il y a des nlouches partout, en été. Elles nous importunent à notre travail et pendant notre repos. Elles gâtent nos alÎl11ents et salissent nos ustensiles. Et nous SOlnnles presque impuissants, seul 'l'hiver les externline. Beaucoup de nl0uches nl·eurent à l'approche de l'hiver, l11ais H y en a qui hivernent dans les en­droits abrités (fente des nllHS, des fenêtres , 'trous du sol).

Racontez 'ce que nous avez dejà .pu obse'1.'ver : a. Dans quelles pièces du logement sont-elies très nounbreu-

ses ? Pourquoi ? b. Qu'est-ce qui les allèche particulièrement? c. Où se ,po~ent-'elles :pour dormir? d. COilll'111ent font-elles leur toilette? Observons des 111ouohes '111.ortes (on en trouve 'Souvent aux

fenêtres qu'on n'oln~re que très ;rarenlent).

I. Gominent elle est adaptée rl la course, ClU vol. -- Observez avec quelle adresse elle Inarche sur les vitres, sur le plafond. Comment peut-elle ;faire ce prodige? Observons et dessinons une patte de l110uche là la loupe. Il y a 2 griffes et 2 mnpoules élasti­ques. Expliquons comn1.ent -elle se fixe sur les faces rugueuses, sur les surfaces lisses.

La n1.ouche a 2 ailes luelmbraneuses, luais observons bien : il y a 2 ailes estropiées fornlant des houlTelets, les 'balanciers. Ces balanciers équilibrent le vol. Entendez une n10uche voler (les ailes v,ibrent).

2. Gominent elle apel'oit la no lll'J'itl1l'e. - Constatez conUl1ent les mouches sont attirées par certaines O'deurs (vinaigre, 1115 el , bière). Voyez les ·antennes courtes, pourvues de brosses.

Observons les gros yeux à la loupe. Nous voyons un fin réseau dont ·chaque facette est un petit œil. L'œil est ünmobile, mais, grâce aux 4000 facettes, la mouche voit tout autour d'eUe.

~ '317-

3. Gomment ,elle mange. - Enfernlons une mouche vivante dans un verrie et donnons-lui une :prise de sucre. Observons -bien;

' la trOll1pe, pourvue de deux taunpons charnus (qui fonctionnent coml11e des vantouses, cr-ache un !peu de saUve sur le sucre. Puis elle suce le liquide sucré. Au repos, la trompe est pliée.

4. Gomn1ent elle transplante des n1aladies. - Les mouches sont importunes, Inalpropres et dangereuses. EUes sont nées dans 'les ordures, dans le fumier, dans les fosses d'aisance, sur les ·matières sales et pourries. Elles en viennet, elles y retournent et se chargent ainsi de toutes sortes de nlicrobes et de germes dan­gereux. Comlne -elles se :posent partout, 'elles sèment en tous lieux les Inauvais ,germes qu'elles ont récoltés.

Détruisons ces ennemi,s dangereux: verser du .pHro.le, du crésyl, du iait de chaux dans -les endroits où elles se développent, employer des rubans gluants, des carafes-pièges, des appareils qui projettent des vapeurs asphyxiantes. Empêchons-les de péné­h'er dans nos n1aisons (rideaux de tulle, toiles métalliques), de se poser sur nos aliments (gazes et toiles, garde-nlanger.)

5. GOIrl.ù11ent elle se repl'oduit. - Mettons un morceau de vi,ande dans un verre, ajoutons que;lques nl0nches de cheval. Ob­servons les œufs crayeux et cylindriques, les larves Blones (asti­cots). Quinze jours plus tard, l'asücot devient une chrysa'lide ('cnmIJl1<6 de petits tonneaux bruns). Au bout de quelques jours, le petit couverde saute et la nlOuche adulte sort.

Promenade- à travers la langue française Définition d'un tombeau.'

Qu'est-ce que le tombeau? - Le vestiaire où l'âme, Au sortir du théâtre et son rôle joué, Dépose ses ha'bits d'enfant, d'homme et de fenu11e, Con1me un masque qui rend un costlll11e loué.

(Th. Gautier.)

R emarques grammaticales. Dans l'expression: je préfère le gris au blanc, le est devant un adjectif pris COl11Œ11e nom, donc il est article. - M,ais dans l 'expression: paruli ces l11anteaux, je préfère 'le noir, le est pronom, c'est-à-dire le l11'anteau qui ·est noir.

:i: * * L'·artide, provenant d 'un pronOl11 ou d 'un adj. démonstratif

latin, est souvent lllis pour ce, cet. Ex. Je pars à l'instant,c'est-à­dire à cet inst'ant. - Je reviendrai :le 15 mai, c'est-à-dire ce quinze .mai. - Oh ! Ile 'cruel, ·c'est-à-dire queil cruel! Du reste, autrefois on mettait COUf,amm·ent pour la date des lettres : ce 15 .septembre, ce 3 juillet, etc. Aujourd'hui, encore, il y en a qui emploient -ce

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- 'SIS -

à la ,place de le. Qlu:àrrd' 'ûn:. jàul'.!· de hlal: 'sfdlla1ne a'ücompagne une date, on fait précéder ce nom de jour d'un article. par-ce qu'il est détel'miné. Ainsi on dq\t. dir,e ; .le lunçli 12 août et non lundi 12 '(lOÛt. ,- . .-, -' ..

- Il -y a une di,ff-érend~ entte ·lnaJ.'di _ et 'le· Jncu:di. ,M·al"di,. san's ar­ticle, d,ési,gne Je jour qui va veni,l'; ' tandis , que -'le tncII'di- fdésigt'le tOJl'S -les m'ardis. -' .,' k L1 '" • • il 1 .'

Les al'tÎ>c.les J a:e-:f'inis ' 1è~ '- 'la, ·'Ies,se nTetteht-'-dev,ant un ' noili dé ­teml1iné, les fabulistes -devraient dans ' les titres- de leurs fables , emp'loyer plutôt i .l\ittide · indéfin'i, car ordh'iai1reinent les aniniaux désignés 11.·e sont-pas déterminés; on ne sait pas encore de quel ~oup, -de quel" .re'Iiard, ~ etc;, il est question. Seulement,-lu- fable a le privilège ',d'employer l'arücle défini dès le début. .

_Devant un, huit; huitièine, onze, .onzième, 'on n'élide pas l'al;­ticle, parce que ces termes sont trop peu nombreux par rapport aux auh'es termes dé non1!bres. .

A PROPOS DE ROl\lIANS.

Ch. Bigot, dans la Revu,e bleue du 28 janvier 1888 signale d.e la m_anière slüvante 'les caractéristÎ'ques des rom'ans de notre épo-que : .

1) Le l'affinement: on ne décrit plus que l'exception, la Bo­hêllle, le demi-'monde, l,es habitués des cerdes ou les demi-dieux du boulev.ard, les dons Juan des coulisses de petits théâtres, etc.

2) Le sensualisme: on élimine le senthnent pour Techerooe-r la sensation bru talle, les peintures qui poussent à l'excitation des sens; le TOlllan est devenu une su-c·cursale de certains nlllsée ' secrets.

3) L'inconscience: on excuse tous les excès de la Ipassio:n , tous les é.gar.elllents des sens, en invoquant les lois inéluctables du tenlpérament, la fatalité de l'éducation, l'influence de l'ata­vislne; on ne s'aperçoit pas qu'on supprinle ain,si la moralité, l e juste, les ressorts mêllles de la v.olonté.

4) Le pessiJnisl11e, qui .con1ll11unique à l'âme un invincible ,dégoût de l'action, et qui, par 'conséquent, la nlutile -et l'atbaisse en lui nlontrant qu'elle est impuissante à réaliser -n'imlPorte quel généreux effort, et en tarissant ·en elle 'l,a source du sacrifice et d e l'hérolslne.

Remarques: Il est dair que cette « tétralogie » .ne s'.a,pplique qu'aux l11auvai-s Tom'ans" 'car il en est heureusenlent de bons . Aut -lecteurs de se renseigner avant de lire.

Aujourd'hui que la ~·ecture des rOlllans fait fureur, nlêm~ 'et surtout panni les jeunes, il est bOll que les éducateurs parlent .de temps en telnps des dangers de cette lecture.

- 31'9 -

," .• _.1:1 • ." BIBLIQGRAPH.IE. •• 1' 1 Il Il' . \; '/

VIE DE PESTALOZZI 1)

' i ,:1,a _!p:rooniëte ;édition tIu liv1',e d'Alibert Mlaillc'he avait été fort bien a.c;cueiaüe' de la 'cr-iüqUle, -de's éd-ucateu'l'·s 'et du ,g'rand fPublic. Une nou­ve.lLe ,édition de ·ce !livre s 'im/pos>a-it au ·mo·ment .où aa SuislS'e entière· c~J.è1?re la mémt:oj·re de! _p'elstJ8Jlozzi. !L"a:Ute-Ul:, ;S~oo,t ,teJ?p tà. ég1ale distance d.ed~a - biog,r3lP1hi'e ;ro.lTIla,ncée E't de lIa ,si'illIP.I'e critique, Il-,a voulu donne'!' de, &,on mOldè1e un -pQ-rtrait do'cumenM llllla,is .viy,ant,..-.e,t resti-tuer Il 'i­.ma:ge ,fidèle d ie ICleJ.ui qui -di,s,ai,ll: « Vivre c ' e~t se .. 6u11P'RsS'er », Il d·&c.rH c-e~te e>llIfance 'recue,~lli'e et IPpre -dont ,l'Ihrnnme Ic'ons'ell'vera l'e,m,pr.ein­te à traver,s ,sà ,cn.ri,èl~e. Il évoque Iles ora'ge·s de ,l'Iwdo:l'E.s·ceruoe, ,les .fi­a:vç~ailrles, 1~ .T,~~e id:yUique . de Neuholf, ibientôt suivi :de lia ruine. C'est .a lors 'que re&talo~pi , lPuihlie, ,son 'rO'I}1Ia:n « lLéonard et G-ertrude », qui, d'un ICOUP, le r,end .cMèlbre. Toutelf-oi-s ,l'a Révol'lttion et le DÏJrectoÏ-re t,}',anS'forment Ilia ISui-s-s'e: Dans un ·a:d'mi'r ,ab1:eélan r, e ,chwrité, ce1lui qui va déc.ouvrir lia tpuÏJSlsanrce ,écluo8JtivE' ,de l'amouT recueiJù,e -les en­fants du NidwaliCl; ·c'est « lia Ifo1ie de StJans », ,pui,s ·c'~ttJe suite_ inintel'­r OID[p·ue d "entr,elprises et d 'éohejos lqui ont no·m IBerthourcl, ·Münrr,henibuc'h­Siee; 'yv·er·clol1 surtout ,eôt qÙ·i "coindui-si,rent Pestalozzi jusqu',a,ux ·suiprê­mes d·é,p0 lü1Ie:lne.nts. On 'peut .cUrre que le IgTa-nd înir-aCile ,de IP,els,tJ8Jlo·zzi a été ·de donneT ·à c'haJcun il·a IP-Q's-sibillité de Iperipétuer ·les E'XemIPÙe's d 'Wéall, ,de ,coUl'age et d ':amour. En 'ce teil11Jps où la .guerr-e ,et ,ge's ,suites. ont .' g,ravement ·comlprom-is les v,aleur·s 's/piritueUe,s, il ,est 0)011' . ,de iralPlpe,ler Ice rrénovateur ,de son .pay,s ,qui . n 'la véc·u que .p,ou.r 'ces noibiles r éahtés, ·La nouvellJe ,édition de ùa Vie -d,e PE'st8Jlozzi est au.g·men,tée .cJ. ' \lne notirce ib-ib liog,ra-phÏ<que; eUe ,e,st illus'tœée dE' huit Ihons-texte.

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