L'Ecole primaire, 15 janvier 1953

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SION, 15 Janvier 1953. No 7. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT lE COURS SCOLAIRE ,( RCANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION A BON N E MEN TAN NUE L : Fr. 7.50 72ème Année. Les ab onn ements se règ lent pa r chèque postal Il c 56 Sion ou a' ce de'f t t b , au con re rem oursemen t Tout ce q ui conc erne la publicat i on doit être adressé d irecteme nt à M, CI. BERARD, Rédacteur: LEVRO N Les annonces sont reçues exclusivement par: 1 IT S, Sa i ' , Sui

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 janvier 1953

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SION, 15 Janvier 1953. No 7.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT lE COURS SCOLAIRE

,( RCANE DE LA SOC"~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

A BON N E MEN TAN NUE L : Fr. 7.50

72ème Année.

Les abonnements se règ lent pa r chèque postal Il c 56 Sion ou a' ce de'f t t b , au con re rem oursement Tout ce q ui concerne la publication doit être adressé d irectement à

M, CI. BERARD, Rédacteur: LEVRON

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 janvier 1953

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SION, 15 .lanvier 1953. No 7. 72ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SbCltt~ VALAISANNE D'e>UCATION

SOMMAIRE: COMlVIUNICATION& DIVERSES: AVris. - Brevet de calpacité. - Assemblée du disirict de Sierre. - Le coin de la gymnastique, - Le métier c'est ce qui unit. - PARTIE PE­DAGOGIQUE: P,aro,les de notre Evêque aux éducateurs. -Il faut Mllner et <comprendre la j.eunes.s,e. - Examens dvique-s des rec-.ru,es. - Le rôle de l'école pOlPulail"ie .dans l'Etat. - Dos-rtoïe,-sky. PARTIE PRATIQUE: Oentre d'intérêt.

~.. COMJWIUNJICA TJ[O~1§ DJIVER.SE§ i ~ DÉJ?ARTEl\~ENT © S.V.lE. @ o S.I.V.R. UNION @ ~ ~~~~~

A V l ~

Oserions-nous prier les .abonnés de l'Ecole pl'imaire de veT­sel" l<e montant de l~-'r. 7.50 sur notre ·compte de chèques IIc 56: ils nous r·endraient un précieux service. Merci à ceux qui ont­déjà payé leur dû.

Les> rem-bour.sem·en1.s s·eronrt nus ,en d,l,culatio'n le I·er t:f­vrier.

A VIS DE LA REDACTION L . abondance des Inatière·s et la nécessité de publier de ..

articles dont la >composition tYlPO'graphi'que' éltait f,ait'e depuis longtemps, nous ont ·obligé de renvoyer au prochain ' nUlnéTo des eom'muni,cations importantes qui ne 'perchont rien pour attendre. Leurs aut·eurs seront a "j·sez chariitahles pour nOll'S eXCUiser.

=---- AVIS Tout ce qui concerne la publication doit êh~e adres·sé il

Ur CI. Bénn~d, rédacteur, Levron.

Brevet de capacité -- Travail annuel Les instituteurs et les insHt'lltrilces 'Ile possédant paiS en-cort?

'leur brevet de .capacité ont à f,air~ CO.fil.me travail annuel pour l'année s<col,ai'l~e 1952-1953 l'analyse de la hro.chure de Fr. CHA­TELAIN : « Les principes de l'éducation nouvelle ».

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Les candidats qui se presenteront aux ex-am·ens ,en 1953 env'erront leur travaiil à leur inspecteur pour le 15 luai; le.s autres pour I].e 1er novembre 1953. .

Le Chef du Départmuent de l'Instruction publique: Cy. Pitteloud.

La brochure proposée contient ';1n ex'cellent résumé des prin­cipes de l'éducation dite nouvelle; tout édu·ca,t,eur devrait la lire, même s'il n'e'Yt .pas d'ac-cordavec tous lôs principes énoncés ou avec toutes l,es conclusions pratiques qui en sont tirées. El1e est écrite /par le R. P. Châtelain, religieux dominioain, qui fil, il y a quelques années, une conférence su·r l'éducation nou­velle aux instituteurs vaillaisans. réuni,s en asseJIÙ)lée générale à Sion; ils serOll!t heureux de retrouver dans [a ibrochure les idées émises lors de la ;conférence.

Pour faciliter l',acquisition de l'ouvrage et diminuer le~ frais de comlmande et de payement, il'Ecole norm.ale des Insti­tuteurs .en a fait venir un certain stock; faites votre ,cOlTI.lnande en envoyallit s'implement un buUetin de vers·ffiI)·ent au . compte de l'Ecole normale des instituteurs: Ilc 2737, avec la mention; « pour l,a ,brochure de F. Châtelain». Prix: 1 fI'. 40.

Rssemblée du district de Sierre

L'assemb\lée annuelle du personnel enseignant du dist,rid ne Sierr,e (rive droit'e et rive .gauche) est fixée au lundi 26 janvier à Sierre.

8.30 M,es·se à Notre-Dame des Ma,rais. 9.3-0 Séance de travail à l,a M'aison des J·eunes . .

Radio· scolaire. Divers. 1 ~.no Dîner à l'hôtel Tenminus.

Les membres des CÜ1mmi:ssions .scolaires y sont cordialement. invités..

L'Inspecteur: R. ~ufferey.

l\10TS D'ENFANTS

SUT quoi pousse le café '? ;Répon.;;.e: Sur [e fourneau.

*** La pertHe ·cl.ass'f; prépare Noël. On a ·chanté « Paix sur

tè-er-re» en ,:faisant un 'oanard. Pourchangl€r les idées, l,a m'aî­lTesse demande: « Qui ,a dit, la première fois « Paix sur la terre? Il

Une voix indignée: C'es't pas moi; ,Mademois·elle, c'est Ro-ger !

- ....... -

~ ~. ~~~~~HY.~~~~~~~~>P~~~~~~

~ lLE COJ[N DE lLA GYMNASTJ[QUE 1 ~~~a«~~~~~~~~~~~~

COURS DE SKI

L'asso'CÏation des lnaîtres de gymnastique du Valah~ ROll11and ·organis·e pour le dimanche 1er février 1953, à Verbier, un cours -de ski pour tout le peI\Sonnel ens·eignant du ·canton.

Départ de M,artigny : samedi 31 janv-ier à 18 h. 10. Ouverture du cours>: samedi soir, à 20 h. , Pension Mont

Fort, à Verbier. Indemnités: Une indemnité de jour de fr. 8.50

Une indmnni,té de nuit de fI'. 5.­Remboursement des frais de voyage.

Délai d'insoription : 28 JanvieT 1953. Inscr~ptions : chez Elie Hovier, maître de gymnastique, Ma]',

tigny. Tél. (026) 657 54. Pour Ile Comité techni'que :

E. Bovier. * ;.r- *

COTISATIONS

Le comité de l'A. M. G. V. R. remercie le nO'mbre Îlnportant des IInem:b.res de l'assodaltion ·s'étant déjà a,oquittés de leur devoir financier envers celle-'CÏ et prie 'ceu~ qui ne l'auraient 'PHS encore (ait de bien vouloir verser le montant de J.a cotisa.tion avant le 31 janvier 1953.

Les inSititutrÎICes ·et ins,tituteurs qui ne font pais encor'e partie d.e uotre3;SJso'CÎation, deviennent 'memhre~ de cene-ci en versant le montant de la :cotisation (7.50) au compte de chèques Ilc 838.

Pour l,e comité: E. Bovier.

* * * GROUPE DE GYMNASTIQUE DU CENTRE, SAXON

P.rochaine répétition: lundi 19 j,anviel', à 19 heures.

*** ECOLE ET SPORTS, GRONE

Prochaine séanoe: M'ercredi 21 j:anvifer, à 20 heures, à là salle de gylmnastique.

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~~~~~~âO' l LE'aJM[ÉTIER.eE§~~ R \1ec les adolescentes

« C'e~1t 1~ drait des -adotte.s·centes d'être dit1filCil,es, insupporta­bles disoa:iIt: une eXiceUente éduloatrioe - ,et ·c'·es,t noh,e devoir d'être 'patientes, d'êtI~e bonn~». Elle pouvait l'-afiinner e~le ~ui ~ étUJdi~ à fond la ps,ychollogi.e des adolescentteset qui' réU:s­\'31t S.I merve~.ueusem-ent dans les cas !les plus difficil'es. Uile Ineil ~' ~eure ,~Ü'm~aIS's-all!ce de Ja psychologie de l'Iadolescente peut nous etre. utm'e 'a nous aus-si.

. 'Üe qui 'Clamact-éris'e Icet âge 'ce .sontt ,d ',abord les tl'ansfo1'm'a-hons 'physi~lo,giques ,qui influencent le 'caTa'Ctère et ,qui trollbcrent .pa~fOls IPTQ.fo~deIne'l1t 'certaines radolescentes SIllTitout :le,s plus in­t~lli.gellites-. Il l~poTte beaUicoup à. ce mo:ment-ltà de ne pas dé­torme~ la con;~'clenoe .par un enselgnem,ent .n1orail mal cnmpr.ÏJs : ~on~aItre J,a VIe n'eSlt :pas un Inal. Il faut appl~endl'e aux enfants a V01~ les c.hoses sainem·ent telles que Dieu J,es a [ 'aites. Une faus­.se {xnentatlOn à c-et âg'e -peut être dés-asltl'euse: des <Yens souf­frent. toute J,eur vie de 'l'obs,ession 'Clréée par des déf~n,s.es m'al­adr01tes . Il es.t bon -qu'à 'ce mOIffi·ent la fi!llette puisse s'ouvrir ?\ sa IlllJam,an, à sa maîtress-e. Si:gl1!alons -en passant ·combien il est re,grettablle, à ·ce :point de vue - et ·à d'-autres ,encore - .l'a t endance à généraliser les éco,I.es Inixtes.

~ , Le.:' tl,ansfo.rnl.at~ons- psychologi'ques v'enanrt:. se greff.eT s-W'

l -eVO;l11tlOll phYSlOITa:glque ·c-réent eetlte. instahilité üaliaJctéri'stique de, llado]es:~ence. -Ju.sque vers la dOUZIème -3lllllée, la fil,lette n'a guer~ ~ense pal' elle-mêm,e, elle répétait l-es idées toute~ faites expruuees .:pal' Œ:es adultes. /P,etit !à 'Petit eJUe Ipr.end cons'dence d~ son m-01 ,elne !s·e s~nt cap,aible de ,pens'el' e!t de vouloir p-erson­Jl€~~. Ce sont '?es fOl~ce~ nouvelles 'qu',eUe se ,découvre et qu',elle âf.flI'ln;e avec ,force. Cette a.f.firm·ation s'·expl'in1e Il'e Iplus souvent . ous ,~or~e d'opposition à l'adulte; l',esprit de ,conÏ'radi'Citioll na­turel ~ Il ado,les'cente -est source de bien des oonflits. I.1 y a dans­ses ralSOl1lneunents une grande Joogilque 'qui .fatt feur force, mais eom.m'; les ha,s'es souv.ent lSont faus,ses Ipal' .suite de données in­co~pletes, J/aconcJlusion est -el~'onée. Il .est bon .pour /convlaincre les Jeunes de aleul' erreUT de les laisser - en des <chose.s peu dan­ge1'e~,s:~ ~ pOUJ~ser à bo.ut .leurs r~isonnem'ents. La vérité ap_ paTaIlh ·c~ ct €IUe-mem'e et bl·en ;plus iSUl'ement Ique .;;.i nous /avion~ vonlu la démontrer.

L '·insltabilité physiollogique -et l'inJSot·abilité IpsyoholO'<Yique s' ac­~ompagnent oDdinaÎlrem-ent ·chez l'adoaescente d'une b insécurité

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affec.tive, :soupce d.e viVles souffrances. Elle se -manifeste s-oit sous forme .de l~cheTche de S1atis[a'ctio'IlLS S'entÏJmentrues, d"emhaUe­ments, ,soit ,sous forme d'agfies,sivilté. L'.agpes,sivité n'est pas, comnw on pourrait le croire, une fornle de méchanceté, ou de la force, c'est au 'contraire, l'e-xp/l"es'sio!l1 de 1a faibllelSse qui se dé­rend, eIrre est ;soUIVent ].e :si.gne de l'insaHsfalction affectiv-€.

L'.adoles'cence 'est aussi Il'âge des idées généreuses. Il n'-esl • pas ;r:ar,e d'y voir .se n1Janifest'eT des é[.a.ns mys!f:iques·, des voca­tions à l'héroïsme. Une ,grande rprudenoe S'i'lllpOSe dans ce do­maine. ·Ces ·élans parüci.pent, ,co.m·me ,tout le lI"€Js.f,e, ,à l'instabililté de ,cet âg1e -et l'engageIll1.ent pour toute une vie demande d',auJtres g.arantÏoes . Pal' 'contr-e, ill s·e-ra bon de donner un aliInen:t iill'médiat à 'cette générosité. Les ,mouvem·ents -de j,eun:ess'e ':fiavorisent -Ct besoin de -donner, l"école doit -aus-si Ue cultiver et ,développer le sens s-oCÎtal des jeunes.

Notre premier effort pour airde,r les 'adolelscentt:es dotÏt être de les ,com.ppendre -comprendtf'e ne veut pas diTe tout ,approuver. - Il Jaut comprendre le mallaise ,créé, souveIl!t à leur insu ,pal' leur instabilité : 'regarder Œeur besoin de contradktion, leur eS­prH :de -cri,tique co'mme ~' ·exp'r,eslsion de leur souffrance, dès lors nous -serons pOTtées à 1.a .pitié plus qu'à La sévérité, nous oppose­J'ons à Œ'insol,ence la bonté plutôt -que lIa fortee. Il 'est bon que les adoleslcenh Isachent que nous ne nous étonnons . pas de leur oppos.ition; c'est une .attitude 'llo-rlllale de leur âge, aHiItude qui disparaîtra avec leur instabilité et d'autaIllt plus vite que nous nous en oocupe-r:ons moins. L'attitude -oalm,e des ,aduŒrtes ·aide Iles 'adoles'oentes à travers,el' avec moins de peine -cet/te crris·e pa,r­fois très ·pénible. Par cont'l'e ill ·est .des éduoatTices qui l'aggravent:. Educartrice:s faibles 'qui n'onrl: pas su habituer les -enf'ant'S au 1'e­nonoen1'erut; EdiUoatrï.ces rigides, brÏJseus-es -de voUontés. Elles ,peu­vent -réussir queLquefois :si lieur eXleŒIlIple 'confi'l'lne leurs IparOi}ies : -évères pour eIlles-mêmes, fortes personnalités. MailS trop s-ou- · vent la m:anièl~e for-beaboutit à un désastr-e. EdUioart·rices intéres~ -sées qui veulent ·absolument 'cons-el1'ver la ,confi.a-noe des -en­fants ,qui foroent Œes .confidences. PI~o.fonde -erreur, l'adolescente a le droit de vi'vre :Sa vie, de devenilr elle-·m'êm,e, de se li.bérer de nia tuteUe de l'adulte. Educatrices ironiques qui glarcent et ferm,ernt, 'tuent la confiance et acculent U'adolescent.e à la tris­less,e, parfoilY Inêm·e .au dés.espoir. Gardons-nous -de [,a ITIoquerie. Le" problèmes d'ordre .affe'0t-if, qui pourraient f.aire sourire les adulites, sont de .graves problèm-es pour les Jeunes de douze .à quinze .ans, ne Les tr.aitons lPalY à Ila légère, ne nous :moquons ,pas des embamements, ess1ayons de t'Out -comprendre pOUT tOllit ra.­,mener à ses justes proportions.

Lai,slSonlY les jeunes faire leurs exp,ériences en des do-m'aines où aucun danger sérieux n'·est à redout'er ni pour eux ni pOUl'

~es autres. Il eSit bon, i.l est nécessaire que la 'Vie explose, mais

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il . est bon parfois auss-i que l'adUllite soit là pour s'oppos,er à des explosions par trop dom·m,ageables.

Il serait à souhaiter que nous ayons as.sez de si\mplidté pQlUr flaconter nOls Ip,l'opres .expérienoes d'adolescentes. Nos élèves 'verront mieux qu'il n'y a rien d'extraordinaire dans ce qu'elles éprouvent, leur maman, lIeur 'ffi'aÎtI\eSSe ,a été 'comm'e elles et elle n'a qu'un désir: les aider.

Notr.e tràvail d'éducation .auprès <les adoles'cclltS. consistera '!l'urtout à nous travai]ler nous-mêmes, à nous posséder par la patience, à nous renoncer, pour être prêtes à tout -comprendre et -à na.us donner sans attendre de retour. S. A.

~~~~~~-Q'3~~;

~ PARl'KE PEDAGOGIQUE 1 ~~~~~~~,<CJr~,d1

Paroles de notre Evêque aux éducateurs

Il y a beaucoup de prophètes dans. J'e do-maine de l'éducation. En lisant les revues pédagogiques di,tes neutres, on rencontre souv-ent l'idée Iplus ou ~moiIlls exprridte que Pesta!llÛ'zzi est lie Mes­si,e de l'-enfaIlloe, comiIne on l'a ,proda.mé l'éducalt-eur de l'humani­té. -Il a de nomJbreux émules et ~elJ.nble être Œe pèr'e spirituel de J'Unesco qui cherohe à répandre dans ~e monde une certaine philosophie de l'éducation.

n ne flaut mépriser ·aucune lueur au TI1ilieu des ténèbres qui plongent la plus grande partie .des homm,es dans d'épaiss'eR el'TeUrS, ni dédai,gner les. efrforts sincères de ·ceux qui voudraient trouver une is.sue de l'hn,pass·e -alctuelle. Paruni rres Ip-ron10teurs et partisans de 'oes mouvem'ents pédagogiques, se tro'Uv,ent des esprits très habilles dans les -questions de technique, d'Ol"iganis-a­·tion, de recherches psycholog'1ques; il y a là aussi heaUicoup de .dévoùenle:nt.

Ma~s nous n'aHons pas nous laisser berner ni paor lei) bel~es -paToles, ni par les projets g.randioses, ni par une propaglande entreprise SUT YécheLle mondiale. Pourquoi ? Parlce que les chefs de tous 'ces v-as tes effort,s seraient incapabU,es de nous ré­tpondre nettement aux questions les pITus élémentaÏlres qu'il faut .avoir résolues lOTls'qu'on se charge de conduire la jeunesse:

1. D'où vient l'enf,ant? De Dieu dont il est une créature let en quelque sorte une p'ensée p.ersonnifiée, ou d'une sér,ie animale · en évolution illinütée dont il serait une forme éphémère?

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2. Qu'est-lOe ·que l'enfant? «Un esp:rit joint ·à un -corps,. dans l'unité de la nature, avec toutes ses. facultés naturelLes ou surnature.lles, tel que nous le font connaître la droite ,raison ·et la révéLation», ou bien un être autonome et li­bre sans I!.Ïmites ?

3. ESlt-i,1 soumilS à la loi nature1lle promulguée par -la droite raison et codif.iée par Dieu lui-mlême dans le dé­c'alogue, ou prétendez-vous libérer J'.e'lllfant de >ceUe loi • et de fautorité -légitime?

4. Où va l'enf'ant? Vers Dieu, son Créateur et son Père, ou vers une destinée inconnue, sinon vers Ja tombe où tout finirait?

. Sans doute, Iles nouveaux prophèt'es qui vaticinent -et pré­-conlSent l,ell'rs forn1u iles 'péd,agogiques p-euv-ent éli.miner ces ques­tions pal'ce que cel1es-cÏ risqueraient de troulbl,er la belle entente, et Hs ad/mlettent tacÏ:teluent que Œ"accoTd sur un üffi'tain nombre de .points com1ffiuns suffit. C'est là un aveu d'impuis3Iance.

Est-,ce que noulS, éducateUl's ohrétiens, nous a1~ons perdre un tenlps précieux à courir après les feux foUets des théÜ'rie c;;. versatiles? Allons-nous quitter le sentÏ'er ':s'ûr de la vérité et tourner le dos à Celui .qui nous dit :

« Vous n'avez qu'un seul Maître, le Christ»?

Dans sa sa.ges-se infinie, ce Maître -continue de nous parler par ses représ.entants pour que nous évitions toute illlusion. n vi,ent de se ~aire ,entendre de nouveau Ip.ar la voie de noh~ Evê­que. Dans 'sa première lettre p as tOIlaI e, Son Excellence Monsel>' gneur Adam -expri.me sa sollidtude paternelle pour lIa j'eunesse. , ' Il ·évoque . le spectaclle. des «enfants qui courez, jooyeux, à

1 ecole de la VIlle ou du vzllage 'II. Plus loin il ajout,e: « Je re­garde avec plaisir la jeunesse qui monte; au milieu des varia­tion5 dont vous êtes coutumiers, chas jeunes au milieu même de vos écarts et de vos passions, maintenez l~ regard de la foi invaI'iablement fixé SUl' le Christ, votre IMaitre et votre Sauveur. ~

Notre Evêque non seulement n'ignore pas .les s-oucis maté­riel.s de ses diocésains, mais il y prend une pa'li sincère -et dit cntr,e autres: « Hommes et jeunes gens) travailleurs et ouvriers qui vous hâtez vers les champs, l'usine ou le bureau, D'tères e'; ,;eunes fille5 occupées à pourvoit aux multiples exigences du. foyer faIni/ial ... 'II . .

C'est au lnilieu de ,ces- soucis paternels -que notre Evêque place la pensée à l'adresse des personnes ,cha'l'gées de !la form.a­tion de la jeune1sse :

Cf Je me penche vers les enfants, portion choisie dans la gran­de famille chrétienne, pOUl' les reecommander instamment aux soins éclairés des éducateurs, qui ont le grave devoir d'éveiller ces jeunes âmes à la vérité et de les diriger vers le bien. »

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VoHà 'les deux ,grandes grâ'ces d'une bonne éducaf.ion : la vérité et le bi'en.

,La vérité! Je n'ose pas dire qu'eUe tourm'ent.e tous, le.s éducateurs. Conl'bien de parents en ont vraÎ!J.nent le sou.ci? Que ('.en,fant soit Slage, c'est-à-dire ne Clause pas d 'ennui, qu'il fa·sse honneur à la famiUe, qu'i1 appotîte de bons témoignages, qu'il gagne de l'~,rgent l,e p~us tôt po~si?le ou se pré.pare ~,une car­trière lucratlVe et reUSSlsse un ll11.,ana,ge avantageux, vOIla le-s 'am­bitions de la plupart des pères et mères. On désire :J.ussi qu' i] reste fidèle à certaines traditions. qui font partie de -l'honneur familial. Mais la vérité? On ne \Se tourmente pas beaucoup pour cela. L 'un de nos publicistes n'a pas craint de parler d'un cer­tain ·matérialisme qui sévirait dans notre population .

Noms, éduCiateurs par profess,ion ou mieux pair mission devons faire œuvre 'cÜlnlp~émenbaire ,et suppléer dans ce d Ü'malÎne e ssentie1 aux déficiences des parents. Nous sommes auss-i exposés à noUlS oc'cuper surtout des vail,eurs palpa'bJ.es et -co-mptables, à llQu'S 'con.tenter d'une instruction vulgaire sans inspiration su~ Jlérieur:e, à donner !par ex-emple, des leçons- d'histoire s'ainte sans chaleur ni é1an, à suivpe sÎlnplem'ent la routine -des offices ,sans donner aux enfants une initiation vi'Vante et effieace et à capi­tuiler en s.omme devant 1'e cour:ant telTe à terre de l'ambiance. L 'éduoa,teur chrétien doit être l',auxiliaire du prêtr,e dans l'Iapos-tolat de la vérité. .

Autrefois l'.insh·UJcüon r eligieuse ,courante pouvait à la ri­gueur 'maintenir dans le .giron de l'Eglis'e d.es âmes qui continu­a ient de vivre ou de vivotm' dans .Jeur m.iJlieu natal Elle est im­puissante à .préparer la jeunes,g,e aux luttes modernes..

Notre Evêque voit ,cJ,ai.relnent le danger lorsqu'il écrit: « Ne vous laissez pas entraîner par les doctrines diverses el

étrangères. N'écoutf!z pas les hommes insubordonnés, vains dis­coureurs et séducteurs; sachez au contraire les réfuter sévèI'e­ment Il faut vous en tenir à ce que avez appris et dont vou,', avez la certitude. »

Songeons ,aux 'mi1lier,s de Jeunes VaLaisans et Valais.annes qui doi'vent quitter leuT paroisse et s'auvent leur diocèse pour gagner leur pain ,ailleurs. Aujourd'hui tOUiS doivent recevoir une formation religi,eus.e plus personneme.

Le bien! Quel bien? Evidem'm'ent toutes S{),rtes d'avantages h ll1nains que procurent une ,bonne instruction et une bonne édu­cation, mais surtout la ferme volonté et Il'habitude d'a\gîT con­formément à la conslCÏence droite et chrétienne.

Je ne pense p,as qu'il y a p,amlÎ les Ipersonnes enseignantes val'aisannes de'S es.prits ass,ez naïfs pour prétendr'e encore que l'école où il'on ap.prend à lire, à écrire et ù connaÎ"œe toutes ,sor.t~s

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de 'chnses ferme l.a prÎlSon. Encore à présent, la fameuse déess'e Raison ne tient paIS longtemps s.ur son piédestal vermoulu. Les ·écoles po:puiaires, comme d'ailleurs . ,les écoles de degré plus élevé. n'atteignent paos leur but si elles négligent la form,ation de la conscience et ~a ,culture du caraoctère 'suivant les exigence'S de la nlorale chrétienne. C',est ISans doute le p.ien Vc:I:S , lequel nous de­vons diriger les enfants.

Il est ~trai que l'école n'est pas toute puÏl.ss.ant'e, loin de là ; l'influenee du milieù, de l'encouflage, de l'esprit public et de l'ahuÜ'sphère ambiante est d'autant plus for't.e que la personnè humaine est plus jeune, plus dépendante et plus faible. La vie d 'un peuple devrait être organisée en fonction des exigence5 de la bonne éducation.

C'est donc bien à propos que notre Evêque s'adresse aux détent'euTs ·de l'autorité dans 1·e tp,ays « en les exhortant ù 's'ins:. pirel' toujours des principes de l'Evangile dans l'exercice de leùl;s J'onctions, pour le plus grand bien de leurs administres » . .

Le ,chef spirittllel du diocèse de Sion a annoncé 1'0rganisa,tiop. d 'un .J ubHé Mariall ,célébré le printen1.ps 'pro'chain: Comme . Mat i:e (~st la mère des ·chrétiens et a une prédilection pour les 'e'nfan'f-.; en tant qu'éducatrice surnaturelle de leups âlme.s, la jeuness e des écoles aura s.a part spéciale dans }la consécraltion de rtoute'Y les familles au Cœur Irnm,aculé d e No.tre-Dam'e.

C. Gribling.

II faut aImer et comprendre la jeunesse La jeunesse est l'âge teTrible ,et ,elle sus,cite beaucou.p ·de

difficultés aux éducateurs, ,par'ents et maîtres d'é,cole. On s;e plaint partj'culièrement de la Jeunesse moderne; 'mais nous e~­timon s. que üette plainte n'est pas propre à notre é.poque. D.e tout tem,ps les Jeunes g,ens ont donné du fil à reto.rdre; du reste les plailgnants n',auraient qu'à s'interro.gèr eux-'mêmes et s'e de­Inander si au temps de leur enfl3l1iCe et ':;Ul,tOUt de lIeur adole.seence ils ont été toujour'S ce qu'ils voudraient que fussent les jeune..s d 'aujourd'hui. Jus'qu'à préseNt les suites du péché originel n'ont épargné personne. Tous nous avons à lutter constam,ment 'con­tre nos défauts; nous navi,guons dath une embar,cation qui. doit TenlontlJe.r l,e courant. CeS/sel' un instant de ramer, ,c',est être en­traîné en aval, 'c'est rC'cul,er.

Oui, l'œuvre de l'·éducation est ,pénihle, -compliquée; elle de­mande des ouvriers habiles, -clairvoyants, ,prudents et .persévé­,rant.s.

Or, il y :a deux -grands 'lTI'oyens d'y réussir: aimer l'enfant et le comprendre. D'abÜ'rd aimer. En éducation le travail du

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maître est quelque chose, mais peu. -Ce qui assu1;e .le succès c'est la collaboration volontaire de l'enfant. Quelqu'un disait un jour: « Ainlez les enfants et vous en ferez ,ce que vous vou­drez ». Seulem-ent en quoi ,consiste le vrai a,mou,r? Il exige la sincérité et .le dévouement désintéressé. Inutile ode recourir aux caresses, aux cajoleries, -aux paroles mielleuses. Quand fenfant verr.a que son maître ne ménage pas s'a peine pour le form-er. qu'il fait preuve d'une patience inlassable, d'une bonté pater­nelle qui n'exdut pas une dignité ferme, il acquerra la conviction qu'il est aimé et qu'on ne travaille -que _pour -~on bien. Alors, à son tour, il aim'era son <maîtr,e ,et il a'cco'mlplira volontiers ct: qu'on exige de lui.

Ensuite comprendre. La jeunesse, qu'est-elle? Légère, étourdie; elle aÏln.e la vie, le nl0UVelTIrent, la joie, les distrac­tions de toute snrte, les récréations, J.es ,congés . .c'est la vie qui monte; .on ne ,peut la ,compriiluer, pas plu.s qu'on ne peut arrêteT la mar,che de .la sève dans une plante si on ne veut pas qu'eHe \pé riss e. Il s'agit simpleluent de la dirig,er, d'en équilibrer la

_ distribution. Condamner des Jeunes gens, à plus forte raison, des -enfants

à une tranquillité prolongée, à un silence -ahsolu au point d'en­t.endre voler l,es nlouches, à une somme d'attention ,et de ré­flexion au-dessus de leurs for-ces, c'est l,eur faire subir un véri­table supplice. Hs sont, alors -com'me -de la vapeur surchauffée et enfermée ,en trop grande -quantité dans un récipient. Gare aIon­:) l',explolSio'll, -au mécontentement, à la .laS'siltude décourageante et à la haine de l'-effort. <-

Un Ibon moyen d'évit,er -oet exrcès, c'est de savoir user d'une sage modération; c'est se lnettre à la pla,ce des élèves, de se de­mander ,comm-ent on voudrait être trairté soi-Ilnême, ,,-Ï on ne ::le .sentirait pas -animé de plus de bonne volonté par des encoura­gements, une discipline luoins rigoureus-e, moins -mi1itah~e.

Rappelons-nous q1.\'en général l,es enfants ne sont pa.s. mé­chants, au sens réel du mot. Chez -eux l'é10urderie, l'i'gnoranrce. la faiblesse de caractère sont les causes ordinaires de leul"'~ manquements. RaTes, très i~ares sont certainem,ent les enfants, au m'oins le~ plus Jeunes, qui ont l'intention de nuir-e, de faire du 10rt à quelqu'un. Et si dans une école ou en falnine, il s-e renconlrr.e parfois des aletes de révoilte d 'insubor,dination d 'hn­politesse, ,c'esrt 'souvent parce que le ~aîtfle QlU ,les pardnts en ont été la ,caus'e. La violence ap,p-elle la violenoe; l'injure appelle riniure. Les ,enfants ne sont pas des saints qui acceptent avec résignation et même avec joie le mal qui leur arrive, hOT,mis le péché.

Nos enfants ont des défauts, -c'est ,entendu. Ces défauts- -sont des infinnités qui exigent des r,emèdes; les parents et l,es Hlaέtres T,empliss,ent ici le rôle .de médecins . Or, est-c-e que le méde-

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cin -gr?nde, apostrophe les InaI.ades? . Ne 'se 'lllontre-t-il pas, au contrmre, bon, empressé, Ipl,ein de sollicitude? N'enèourage-t-il pas l!a bonne humeur, lIa Icol1If1anoe en l'efficalCÎ,té de ses re­lllèdes?

Q~'on no~s pe.rm'eHe de dter un fait qui m'Üntrera com­luent s. y prenaIt SaInt Jean Bosco à l'égard des enfants étourdis et quels -en étaient les résultats . . Un jour le saint visitait un de ses établissements d'éduca-

hon. En 'compagni,e .du directeur deceUe mais'on 'ill ,aTriva de­vant un. es'caUer qu~ r,eli~it deu~ étages, lorsqU'un' jeune garçon descendIt cet es-cahier. tres T a'plde ment , mais à quatre patte~, conNue un chat. Le dlredeur, vexé, se mit à gronder l'étourdi et lui. annonça qu'il lui régleTait son -compte plus tard. Don Bos­C? fI.t lremarquer. dis'crÈ.{teluent au ddrecteur 'que cet '~nfant n aVaIt pas COlTIlmlS un crim-e, qu'il s'étaitsinlpl,eluent rendu coupable d'une petite étourderie.

. Le lendenlain, en visitant une classe il }'·evit le « fameux ~flm~nel » qui de'Vi~t bnl.squement pâle. 'S'approchant de lui, 11 lm demanda genhm-ent son l1Üilll et où il avait appris à mar­-ch~r c~mme les. ,c~at~. ,Puis, tirant de sa poche une jolie mé­dmlle, Il. la ,donna a l ,enfant en lui dis-ant de ne plus descendre un es'caher a quatre, de peur de tomDer et de se bl,esser. Le jeune ga~'çon l~ prom~t et ajouta qu'il conserverait toujours , la mé­daIne qu Il venaIt de recevoir.

P.eut-être que Don Bosco a, par son pTocédé doux et indul­gent, ,assuré à cet enfant la 'col1s'ervation dans le bon chemin.

E s-t-Ice que Notre-Seigneur n'3Jgissait pas lui aussi avec honté à l'égard de pécheurs, qui avaient à 's~ reprocher' autre chüse que d'être descendus. -auÜlrmalemenlt un oCS!CalliCir. J.

Examens civiques des recrues

La concession du clemin de fer Sembrancher .. Le ChâbIe devant les Chambres fédérales

I. CIVISME

La demande de conoess'Ïon d'une ligne -de chemill de fel' Sembrancher le Châble a été discutée par l,es Chambres fédérales.

Mais, au fait, qui ,est-ce les Chambres fédérales?

C'e.st la plus nombreuse de ces deux Chambr,es -qui' a di's<cuté en premier Heu. LaquelJ.e donc?

Page 8: L'Ecole primaire, 15 janvier 1953

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Ü~Illlnent Je Cons-eil national (qui siège où ?), a - t- i.1 pu dis~ cuter en -conna'Îss,ance de ·caus-e d-e cette 'question ? .' .,

_ iLa demande a été étudiée pa~ une COlnlll1S'S101l qU!

s'est rendue sur -place, puis a rapporté. Elte a ,conclu ,s'On rapport en dis.ant qu'il fal1ût accorder la ~onress,ion.

. Mais un député valaisan a cri1iqué ce !pro j.et .de. chem,ill ~­fer. Il a dit 'que dans quelques années on se. repenhr~lt de l aVO'lT construit. U s',est mêl11e attaqué à la COln ml SS'lO 11 , .LUI :ep~'Ü'chal1t de n'avoh' pas étudié la .chos.e d'une façon assez Ü'bjechve. De­quel d1~oit a fait usage ce député?

Q~e p~~~~Z-VOll'S de oe droit?

Oui, ,m~i,s' ,comment faudrait-ll en fair,e usage?

Un .aut;e· :député valaisan a dit que la -construction de ,cette ligne était une .exüeUente affair~. Et au vo~e il ne s',est trouv~_ .q~:~ :3 voix pour s''Opposer ,au proje:. r La cram.t~ de~ .fut~rs def1cl~ d'exploitation n'a dOIllc pas arrete ,ces MeSSIeurs. Qu ,est-ce qUl:'

cela !pTouve ? -,- L'intérêt d'une région peut exiger le sacrifj'c.e de l ensem-

hlc r , ( , t'1 d ?) Un 'certain Ml' Es·ch-el' ,qui n'est ~pas ·depute qu 'es --1 o1}~C .-a lui aussi pris Ipart au débat. Il l'a fait en app0,rtant force. deLall~_ te.chni ques, .prouvant qu'il était bien doclunente. A quel tItre Ml

-Escher parIait-il ?

Et Ml' Escher ,avait pu :se docll-m,ent:r 'paTce .qu'il avait e~ 1 connaissance du Ip'rojet avant les 'cons'eülers natlOnaux. POUl-

quoi? _ La demand,e de concession doit être aill·es·sée au Cons-eil fédéral.

l.es

-Mr Es-oher avait certaiumuent déJà dis{mté la question avec collègues de son consei.l.De ,quel ,conseil?

Et que1q~~s-uns de s,es -collègues ont dû payaître trè.s int~­J'essés au projet. L'un d'eux, entr.~ autres, a ~r~uve que ,_ce 'chenl1~1 de .fer pouvait avoir une v~Ieur d ordTe str~tegl~ue dans cette va:~ 'lée des Dranses qui constItue un s,ecteur lluportant de notre de fens,e natrÏonale. Quel C. F. ?

Un autr~: ~ar ,contre, ,a pensé aUx déficits futurs qu 'il faudT:l .(',ouvrjr~ lequel a insisté SUr ce point?

L -Cons'eii national a -donc ac-cordé la concession: lm allt l.'-(' l ' .el l' f'al't a.nSll'l·te et dans colui-,Nt les 'représentants du ValaIS , ,0nse1- ' L a ' ""., ~ ' .

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sont aussi nÜimlbpeux que ceux de Zurich. (COln!bien donc?) Quel .est 'ce conseil ? -

Il est bi.encurieux de voir de braves Messielus à Berne, se pencher sur un tronçon de chemin de f.er de quelque 6 km. seu­lem,ent. ,Mais la 'Constitution fédéral'e dit, art. 26, que la conces­sion des ,chemins de .fer est du domaine 'de la Cont~édérat.ion. Pourquoi est-'ce bien qu'11 en :soit ainsi?

,C'est pourquoi nous voyons .entrer en di's'cussion 7 conse'i 1-lers ~édéraux, puis 194 ,conseillers nationaux, puis 44 conseillers aux Etats. C',est beaucoup d'attention ·et d'études ipour une a,f­faire de peu d'importance en :soi. Qui connaît des pays où l'Etat e'-est beaucoup moins d'hmnmes -et beaucoup moins de discussion"

En effet, Trunlann a pu décider seul de l'appeler Mac Arthur de -C'Orée. Péron de ,S'up'pri'm.er les journaux de l'opposition, Stali­ne de fournir d.u matériel de guerre à .la Chine et aux Nord­f:oréens.

A'vantages et i'l1!convéni'ents de. ,chacun de 'ces deux s'Ystèmes .. .

II. GEOGRAPHIE ET ECONOMIE

Le.s- frais deconstrùction de la 1igne projetée seront payé-~ par la Société du Mauvoisin, par :la 'COilllllune de Bagnes, pa r l'EOS et par le ,MO.

Si la 'col1!cession n'·avait p-as été al0cordée, le ,Mauvoisin .aurait 1,·.QJlstruit un téJéphérique. Quel ,avantage ,le ,chemin de fer offre­t-il .sur le téléphérique?

- L·e téléphérique est une construction temporai l'e :

construction du barrage. - n sert uniquement au transport des lnatériaux utilisés pOUT ,la cons.truction de l'œuvre. - Le 'chenün de fer est à l'usage de tout l,e n'londe. - Il transporte les m,archandises aussi bien que les per-sonnes.

Les dépens'es de ,construction du chenlÎn de fer seront entière­ment amDrties à ,la fin des travaux du Mauvoisin. Que transporte­ra donc ,ce ,chemin ,de fer à destination da barrage?

r-- Ciment, fer, bois, ·explosjfs, 'Ina chines , isolateurs, 'câbles, vivres, -ouvriers, ,curieux.

Les travaux de construction terminés, le capital investi étant amorti, les -recette:s serviront uniquenl'ent à payer les frais, d 'ex­ploitation. Quels frais d'exploitation ?'

- Salaire -du personne] des gares, de la traction, de ,la voie. - .courant électrique. - Renouvel,lement des 'Inachines, de la ligne, etc.

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- 230 --

A parHr de ce mOinent, ,les l:ec~ttes proviendront du seul tra­Hc. .de cette v.allée aLpestre, c. est-a-dire ?

_ Trans'port ·des gens d~ fa val,lée d~ Bagnes se rendant en plaine Ipour travaIller leurs 'VIgnes ou pour leurs

aff.aires. . Transport des touristes se rendant à VerbI-er, à FioH-nay ·et dans les mas'si~s de la ré~i~n.

_ Transport des produits de la reglOn : fraises, froma-,ge, bétail, etc.

_ Tr.ansport des pro:duit·s utiliis.és dans la 'Vallée pour J'.alimentation, .l'agriculture, l'industrie.

CertaÎllti ont prétendu que l'administrati?n d es postes s'opp~ ­serait à la cons,truction du chelnin ·de fer. Comm'ent üeUe OppOSI-.tion s'expliquerait-.eLle?

_ De Sembrancher aU Châble, le transport des person-.sonnes et des colis postaux sera assumé dorénavant 'paI' le chemin de f.er. ,

_ Or la tota1ité des voyageuI~s s-e rendant dans la vall.ee .de ' Bag'n es uti.lios-e ·ce par·cour·s ; le trafic ·est donc cOI?-

, l'a e sidér.able et les gains sont assures pour a ret>I . des postes. .

ILa :po.ste continuera, c~nl'ffie par le paS'~·é, à ga:rant!1' le ser­'vice de Châble aux divers vIllages de la vaUee. POUIqUOI d.onc se

plaindrait~-elle ? Le J.1ornhr.e des voyageurs à transporter s~ra ~éduit. Ces villages sont, situés ·à une altitude .plus elev·ee que-

~e Châble. . . :h'1 Les frais de transport s·eront donc plus ,consldera'l) es.

,Le chenlÎn de fer offre des avantrLges incontestables sur t::l

-poste. Les,quels? _ Voyageurs, bag~ges, luarchandises surtout sont aH1e ..

nés à d,estination sans transbordem·ent. Transport des 'mar,chandises moins ·coûteux Bt 'plus

ralpide. . CO'l]fort plus gr~nd, ,en hIVer surtout.

La ligne IpI;ojetée qui ·est une ramification du MO., ne J'ou­l~lioIl's pas, !Sera construite ·à voi~ n?T~ale . Quels sont les avanta­ae,s de la voie normale sur ·la vme 'etrOlte ? ·n _ Pas de transibor:dem'ént de marchandises; donc pas de

perte de temps;,. . . _ pas de frais suppl,enlentalr.es de manutenh?n, _ pa:s de dégâts 'Û'ccasionn.és .par la manutentIon; ..

Les frailses ·chargées dlrectem·ent sur w~gon le son :au .Châble, seront livrées sur l,es Iuarches de Bern:­Bâle-Zw'kh, le matin déjà et dans toute leur fraI-

·cheur.

"

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... L·a voie .n~H·male m'es~re 1 TIl. 432; cet écartement nous p~­raIt mal ·ChOISI. Cela proVlent du fait que les 1ères voies et le.s premièr-es locOlnotives ont été ,créées 'en Angleterre qui n'a pas adopté Ile système métrique. Montrez l'Angleterre.

- ? . Pourquoi la mer n'·est-eHe jamais gelée sur les côtes d 'Ang.lc­

terre, tandis qu'eUe l'est parfois au port d'Odessa sur la Iuer Noi r-e , à une latitude Inoins septentrionale? Montrez Odessa,

- L'Angleterre ,est réchauffée par ,le Gulf-Stream. Deux .pays d'Europe: l'Espagne et la Russie (montrez) n'ont

pas .adopté la voie normale. Pour ·quelle raison croyez-vous? - Raison stratégique· .

I\1algré cela, les Allemands, en 1942, ·ont pu aHer JUSqU'il Stalingrad et près de Mos·cou. Montr·ez, Müs'cou est-il ·à l'est .ou i l'ouest de l'Angleterre?

Les chemins de f.er de lnontagne S'ont 'généTalement 'à voie étroite, écartement 1 ·m. pourquoi .a-t-on réduit l'écart'ement pOUl'

ces chemins de fer? Voie normale beaucoup plus ,coûteu.se il établir e lt

·montagne. Trafic insuffisant pour que ·de teJ.s tr.avaux soÎ:ent rentables.

Panui les ,chemins de fer de lnontagne à voie Donnale il convient de ·citer .le Lœtschberg. Montrez.

- ? Pour quelles Taisons cette ligne .a-t-elle été -construite à vO'i·c

normale? - IInportance du trafk,

En effet, le Lœtschberg qui .s'e continue par le SÎ111plon d 'uuc part et, pour le :Nloûtiers-Granges d 'autre part, Inet en -connnufl.l­cation directe par la Suisse, quels pays?

- Nord de la France-Angleterre av,ec l'Italie, Le MO. ,a été rconstruit parr une société anglaise qui e pl'O­

posait de créer une fabrique d'alwninium à Orsières. (Montrez). Comprenez-volls pourquoi aette ligne est ù voie nOl"male ?

- Nécessité d'amener et d'expédier sans 'tran stboTnem ent, charbon, cryolithe.

Mais on se 'propos'ait aus,si .de continue·r la Ugne jusqu'à Ausk par un tunnel SOu.s le ·col Ferret ou le Grand St-Bernard. Montr z Aos'te, Ferret. GTand St-BeTnard,

-? Cette ligne .aurait .permis des 'conl'ffimlÎ:cations pJus directes

cntTe .la Suisse rom·all1de et TUTilJ.1 (Montrez), - ?

Mais pOUl' le grand trafÏtc, eUp n'aur.ait pu lutter effi.aacem e,nl contlie le SiInplon, ,p.ûuI,quoi ?

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_ AUitude plus élevée. Frais pour tenir Joa ligne ouverte en hiver.

- Ra'lupes plus fortes' transports plus coüt~ux. Voici où passera la ligne, et voici la Dranse. Sur quelle 'rive

b ligne pass,era-t-elle donc? - ?

D'Orsières à Semhranchel", la Dranse coule .dans quelle di­r·ection ?

- ? Sem.brancher est-il situé en aval ouen aIIlont d 'Orsières ?

?

III. HISTOIRE

Le diostdc,t d'Entrem.ont qui nous intéresse est travers{' par li ne route internationale in1portante. Quelle r oute? .

1) Un événement histor ique d'une grande importance a r endLi célèbre le co,1 du St. Bern,aTd. C'est le passag.e de Napoléon all

mois de mai 1800. CO'mnlent se fait-il que le Premier Consul nit été autorisé à I,e tr3've'l'ser avec une année?

- Suisse envahie par les Franç,ais en 1798. 2) Co'mment expliquez-vüU's que la Suiss,e, qui à un mOl1lent

donné constituait la plus forte .puis-sance militaire de l'Europe. ait été vaincue par ,la France?

- P,ar suite du lnanque d'union ,des Suis,ses. (Grappe de r,ai.sin.)

~) D'où venait ,ce Inanque d'union? Constitution de la Suis's'e - Confédération d'Etats unis par un lien très lâehe - ,cantons libres ayant de.s pays alliés, des pay.s sujets - des baillages corn­nl.uns - luttes religieuses depuis le .début du 16èmp siècle.

4) Après la ,chute -de Berne, la France impos,a 'ù la Suisse une nouvelle organisation. Elle en fit une république « une et in­divisihle» à l'exen"lple de la FTance. Mais cette fOTlue de g Oll­

verneluent ne plut pas ,à la majotité du peuple suisse. QueUe pTeu-V€ en 'aVOl~-nous.

- Courte -durée: 1798-1803. 5) Pour quelles raisons ce régime n 'était-il p as fait 'pour plai ­

Te ,aux Sui's:ses ? _ Suppression de l'autonornï.e ·cantonale - ne tenait

aucuncÛ'mpte des tr.aditions, des 'coutrunes. ti) Dans quelle partie de la Su1sse pensez-vous que ,l'a résis­

t ance au régi.me inl.posé pair ,la France ,aura été la plus grande, et pourquoi ?

'Waldstatten épris de -liberté - jaloux de leur posi-tion - rn-épris qu'on avait de la religion.

u

233 .-:.

7) M,ais dans oertains .cantons, Dn a -aocueilli favorablem,ent }f'. nouveau régime; dans lesque,Ls et pourquoi?

- Pays suje,t's - baiUages cnmmuns obtenai,ent l'ég'a­lité des droits tant désirée.

8) Finalement, toute la Suisse ,a accepté le régime introduit 'pUf ,les Français, pourquoi?

- Imposé par la -fovce. 9) Aujourd'hui, si on voulait modifier le systèlne de gou­

"tit' rnement ou la oonstitution, .comIn-ent s'y prendr.ait~on ? - On ·consulterait le peuple qui pourrait ·se prononceT

par le vote. 10) Connais,gez-vou,? cependant quelques avantages 'apportés

:a la Suisse par la R. H. ? - Supprinle les pays .sujets, les droits féodaux -" pro­

drame l'égalité dvile et politique, la oliherté de la presse, de l'industrie, du co'mmerce, de 'conscience.

Il) Malgré ces -quelques avantages, eHe fut renlpla,cée par . racte de Médiation donné palrNapoléun en 180.3. Comm-ent vous

·explioqu.ez-vous cette intervention de Napoléon dans ,les affaires ~)uisses ?

- Maître de ki Franoe et indiTectement de la Suisse. Voulait posséder les 'cols des Al-pes.

12) Une des ,cons'équences de l'Acte de Médiation fut de don­ner la paix à notre pays. Quel intérêt Napoléon avait-il a pacÏ­fiE'T le pays?

Possibilité de recruter des .soldats, d'avoir un Etat tampon à sa dévotion ·entre la France et l'Autri,che.

13) La Suis·se devait en effet lui fournir constamment 4 ré­.. gim ents de 4000 hommes. Pourquoi lui faNait-il. tant de soldats "1

- Caulpagnes diverses. 14) ,Lorsqu'il a. trav,ersé le col du St. Bernard, queUe était son

intention? - Attaquer les Autrkhiens.

15) Son plan a réussi ·et i.l a battu les Autrichiens à la ha­Raille d,e Marengo. Quelles conséquences cet échec a-t-il entraîné 'pour l'Autriche?

--=- Chassée du Piémont. Pour la France: Maître.sse du pays - atrgent e . oyé en France. Pour Napoléon: Augmentation de son prestige ~ ·chance de réus1sir.

16) Georges Miochaud, dans son Histoire d.e la Suisse nouS ,dit que l'oppr,ession napoléonienne s.e fit surtout sentir dans deux -demaines : militaire ·et économique ..

a) Militaire d'abord. De . quelle façon la Suisse a-t-elle été opprim.ée militairement ?

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_ Devait fournir 4 régiments permanents de 400.0 homm,es.

b) Economique: Blocus - . industries textiles dépendant dt~ l'Angleterr,e fermées - les tisserands ont perdu leur ga­gne pain. Augnîentation du coût de la vie: sucre. café, denrées ,coloniales, etc.

17) Mai's l'Acte de ~1:édiation n'a pas eu que de l11auvais cô­tés. Quels av,antages nous a-t-il appo-r-tés ?

_ 10 ans de tranquillité intérieure, ce qui a permis d'a­,méliorer les finances - l'agriculture - les cOlnmuni­cations - l'instruction Ipublique - les .travaux d'uti­

Eté publique. 18) ,Puis'que l'A,cte de Médiation avait rendu service au Pay -.

comment vous -expliquez-vous qu'on l',ait renîplacé ,en 1815 ? Donné par l'-étranger. La Suisse voulaiot un régiu· l" li'brement choisi.

ùe rôle de l'école populaire dans l'Etat (Suite)

Education morale et religieuse

L'école dit: l'éducation nîora.l,e et l~eli,gieuS'e n'est Ipas nlon affaire; et l'a lf'anîiJ.1é répond: ce n'est plus Ilia mielIlil'e! En €Iff'el le jardin d'-enf,ants, l'écule, l!a ,classe ,gardienne deviennent de plus (n plus le ,centre de Il'existence de l'enfant. Le très ,grave danger d'e -oette s,i tuat,i on , 'c'est de voh ,la ,famille s'y laccour\:wm,er et r-enoll1oer 'Peu à peu 'complètelnent là :8oon rôle éducatif. Il devient absolument nécessaire de veiller à obtenir la collaboration de"~ parents par un système de coopération pratique entre la famille et l'école.

Nous -croyons ,que l'école rend les 'servi,ces qu'on ,attend d'·eUe au :point de vue -de l'instruction, ~Inai;s nous pensons qu'il y aurait beaueoUip à faire en chel'chant à développer ,chez l' enfant la oonscioelllee, 'le cœur .et le respect'S'a'cré de ,la famille.

Cette opinion résume ceUe de beaucoup de 'correspondant:­de .. T ·Chevallaz, c'-es,t sur ce ,point surtout ,qu'ont porté les .criti­ques. C'est en effet le point névralgique die toute l'édUicatio,n sco­.laÎTe de nos temps modernes, ,ehez nous comme aiUeurs.

Parlant du fascisme à une Française qui visita,it les ,écule.,,:> ltaliennes, un profess,eul' décJla'ra.it: « Un régime s'e ,f.onde, ap­puvé sur un 's.v,stème de valeurs 'lllorales; au .sortir d'un de11l!i­siècle de matéri,aJ,isme, il renie le Ina{1ériahsll1,e. })

C'est laussi 'ce que font .r Al1em.agne et :la Rus'si.e. L'es -gOl!­

v\?rnements neufs de 'ces Days ont cOlnpr,Î:s ,ceci: il'éducation -in-

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tellectualisie, ~ui :s':esi donné pour tàche de développer le jU<1'e­n1ent ,et l'eSprIt '.m"lbque ,et qui 'a n1.js à ,!oa 'Porte de l'école ou so~'s­.estimé 'l"éducation -du sentimenrt r,eli.gieux, .des!Sèc:he les ' cœurs et .abo~tit au .. m,at.ériaH:sill? ou 'au s,cepücis,me. Que, dans leur 'œuvre educatnc,e, Ils se VOl,enrt as'sodés à la religion, 'COlll'ine l'Ail­lenîagne à l'Italie, ou qu'ils substituent une foi nou'V,el'le COffi­

n1'~ la RUls!S,i,e; l'esls,enHe;1 est qu'üs donnen,t s'ati:sfadion a~x be­s?n~s du 'cœur. Or, nous paIiidplÜns proJ'Ûndém'ent au maié­nahsme et ,au s\ce:pHcism.e régnants; l'élite int'ellec'tueUe et le

, ~eu:pl~, , la campa~ne ·et la .v!Ue, nous offrent une jeunes,se en m::l,)onte atta,chee a .des ambItIOns plutôt .,qu'à un idéal.

André .1l1aUl'ois .expri,m,e ,cela >s'Ûus une tOf1m,e fflappante: ,( Tout espnt de «SClence» du 19me siècJ.e s',était eff.Ol~cé de ré­duire le .sp~rituél. I.l ,a éch?~é . . Le spir.ituel :l'emporte. La jeu­nes&e 'S'e -d~tourne du maf:.ena'hs-me bourgeois. ~t bok.hévi..snw COlTIme f.as'cIsme ne ..s.olnt l'un oet ,l'autre que de fonnidables élans de spirituel }) . Nicolas Berdiaeff qui ,fut dans 'sa jeunesiSle dominé par Karl l\!f.arx. a ,a?,~do~né :l,es idées d 'e 'S.on maîtI~e pour '.dev,enir son « ad­v~rsaIre IdeÜllo.g~q:ue.». Se :phçan! SUT '},e terf!ain :srpidtUla'liste, il .d.eno~ce le '~1Jatenah::n:e du nrarX,l'Sllne -et au nonî 'même du spi-· ntuahsm'e, il . 'Illet sJeneus'ement en ,garde ,l,e.s ohr:étiens 'cont'f'e ioutes l,eure;; inconséquences qui dé,(,oIl's.idèr'ent le duistianis'me.

Th., Aubert . (Ge:1~ve) dit oeed du dépéris-sem'ent spirituel: . « C -esrt ,La 1101 spIroltueUe, ,cette ;oapacité div,ine de dis·c'erner le

bien du m'al, qui ·a f.ait de l'humanité quelque -chose de mi,eux .qn'un~ 'Ûaté~gorie '?-u règ?e ani~al. L'a ,s'cience et l'intelligence condUIsent a la degf1adabon d.e l hümm'e.

, , ~i la per.sonnal~t~é, morall'e n'est iplus forInée et .dévelop:pé~ ·des l .enJ,anc~, La SÜ'cI,~te 'court à 'la rUIne. » Ne ~'Û'm'rne.s-nous pas sur ,cette v o:le , n~tr,e epo.que ne nous rappelle-t-elle p·as 'la déc.a­dence romaIne ou le peup'l,e à grands 'cri·s réc:lam.ait de l'Etat du pa~ne~ de.s jeux (panem. et circenses). La taXIe .sur les ,spectacLes prelevee par 113. vt1I.e -de Laus~anne, à J'ai'~on d·e 1D % du -coût des billets, produit. de 30.0,0.00 à 4'ÛO,ÜOO fI'. par an. Il y a 35 ans cette 'la~e rapportaIt 8'0,0.00 fr., jugez de 'Ja prÜJgres'sion! Cela re­presente une dé,pen:s'e de 2 à 3 nülHons pour le 's,eul pla.i \;j,il' des spè:?ta~c1,e!S. Les caJpitaJ.is1es et l,es institu.teurs ne forment pas l,a lna]OrIte des spectat.eur~ ! Dans !beaUicoup de familles on ,es1irne qu'il faut d'~aJbord bi.en manger et bien boire, ne' s'e pri~er d'aucun ~pectacle, d'aucun plaisir et payer ses .dettes à J'olccasion ... Le-s fêtes se :multipUent à l'infini. L'a pr,eS's,e, ,le relâ'cthemen1: des mœur\;\ augment,e. Notre période -d'existentialism,e, de « zazouis.me »,

donne à !·éfléc~ir. L,a sodét:é n.e peut ,subslÎ:ster que tant que 'le respect d lautrui demeure la ,}.m .suprême de ,se~ m'emlbr:es. Au­t~elnent, rph~ leu~s besoins 'croi'ss'ent, plus lJ.ellr égoisme dev,ient relo.oe. L ,a,ccompl'I.StSement des dev'Üir:s e~t plus essenHel à la

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société que l',exerdce des droits, 'glÜ'rirf,iés pIus que de raison. Dc' plus . en plus maître des fOl'Ces de la nature, Il'homlm'e l'e1st d e Inoins 'en mojns de lui-!mêlne. Sa libération 'pro.gres.si'Ve de toute discipline ra rendu ,chaque jour davantalg·e 'es.ol,av'e de ses ins­tincts. La :snciété, dès lors, n'est plus qu'un heurt d'ègoïs:m~: 'et les libertés lPoliti,ques dégénèrent en Hoence.

L'instruction ,publique uluverseUe la permis à ,tous ~es hom­files de goûter ·aux fruits de l'arbre de la slCÎence; ils n'en sont pa<;­plus satisfaits de l,eur sort: ils ont auglnenté leurs 'connaÎs5-ances et leurs lihertés, m,ais ils Is'e sont détachés prÜigl'es'sivement de -ce­qu'on appe1ait .autr,efois la vertu, ,c',est-à-dire oette disposition conSitante de l'âme qui po'rt'e à ~aü.ie le bien et ,à ,évi,teT :I.e mal. L~~ Révolution 'marxiste, pour .Iaquel}1e la distinction entr,e le bie.n et Je mal n'exi'ste lPa's, en t'we gr,and avantage. ,

Depuis !la 'guen,e, ce dépérislsenl!e'llt ·spirituel :a pris. tO'1..lii 'les sylnptôlues d'une maJadie m'ÜrteUe. On ·a vu ,s'affaihlir le ,cara<c­tère, s'aJffaisser la probité C0>1111nel'ciale et les ha!biles prolfeli-ser ouvertelThent J.eur mépris à l'égaId . de ];a naïv,eté des honnête " gens. La soif de gagner rapidem'e'I1t de l'argent, l'habitude de ISf'

pousser dans le IfliOiI1de en jouant des coudes, une convoitise in­cessante d:~m~ tous les milieux, Ipartout -aussi une inc3!pacité Ù

'vivre 'UfIl~ ,exilSterJ.1!ce srinlplem.:ent laiborieusle ,et ornée de :plai.sir,~ modérés, vo:ilà 'Ce qu'on l'encontre Ile plus souv,ent de nos JOUTeS .

On sait lire, on ne ,slaH plus ' Mre hem·eux. « LeSl fontdateur.s de .J'instruction puhNqu'e unjveTseUe -ont

hop InécO'Ill1u ,que ,lia science ne suffit 'Pas pour aSSurer le hO'n- . heur du genr·e hUll1ain; ils n'ont pas /Su VOIT que le ,corol1airè' indispens'aJble de l'rnstruction généDalisée 'et -des libertés poHb­ques ·se trouvait dans un eHort tout au 'lnoins égal pour :géné­ralis'er et lappTofon:dir l'éducation -de l'individu ».

L'encycUque de S . S. Pie XI SlU· l'Education ,chréHenne de· ]a jeuness·e déclare: « Que les par,ents ,et 'av'ClC eux tOUIS lies édu.­ca-t-em's, :s 'appliquent à user, en tout'e rectitude, de l'autorité qui ,Jeur ·a été 'c-onlfjée p:a'I." Dieu, dont il1s !Sant, ·en un sens· très,· réel. les vi.caires: qu'ils ,en usent, non pOUl' leur propre ,columo-dité, mais pOUl' Wle 'oonsdencieus:e ,fol'llnatÏiÜn de ].eurs ,enfants -daU1-i ~ette .sainte 'et filialecl'ainte de Di,eu «,fondement de ,l,a ;s,age5lse ) et .s,enl,e bas'e s'Ülide du respect -de 1',autortÏté, sans laquelile nt' peu'Vent en aucune 'manière subsister .l'ordre, 'la h1anqu.illité · €'~ le bi'en-être de ,la famine et de Il'a ,so·oiété. »

Pour pouvoir ,enseigner la mOil~al,e 'avec fruits, .le m.aître doit èb~e ani:mé d'un idéal. L'idéal .s'e m-o-difi.e au ,COUTS, de l'existence. A IneSU1~e que l'h-oullffi'e pro.greslse, son idéal s"amélio-re. fil y a har­munie 'et sérénité quand ,}'.idéal ,est une as,oension v'ers ,le 'smU'Iuet qui nous perm'eUra d 'e voir le paysage. Pour parvenir 8 un idéal. l'hol1nne doit domineT les événement51 et ,avoir ,cons:CÏeTIloe d'un€" vie meiUeureen Christ.

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. Les moyens éducathls, l,es '~echniques de l'instruction de-VIennent de ,plus -en lP'lus ingéni,eux, variés, attrayants. Devant

·('.e~ e~sor, Il'educateur doit être ,cou&CÏoentque lui aus'sli ,est, en ]~ull- :meme, ~ ID?yen é~u,?atjJ. J.l ne doit p:as donner ,ce qu'il saÜ seul'ement, 1,1 dOIt 'aUS!SI etre une p·er·sonualité rkhe et vibrante. ~.~ 1?~u~t le. d~ve.niT ·en ,ailguislant .s;a :oapatCité de sYIl}1lpaf]hi'e, .sa seIi ­,S'lblih~e .vl''Y-1a-vl:S de l ·enfant. Les p'lus averHs !s,avent qu'il n'es l .~~ '~ f:ac]lle de c<?;mpTendre 'r-apide m'eIlt 'le 'cerveau enf.antin, 'ni lan1-e enf'antine. D'a'utre part, l'éducateuT doit enrichir non s.eu­l?m-ent ses ,conl1aissances, n1Jais toute sa personnalité, en s·e cu!­LIV~l~t ,dans tous l,e.s. domaine5' et 'en 'pénétrant, par la ,s.ynlpathie, precI:sement, et auslS'l paT 'l,a ·cuHure dans les domaines et l,es .état~ d, 'âlne Iles p1us différents du sien.

. . Un pédag'O?;le a dit: :< , L'éco-!,e, si elle n 'est 'Pas un I:enlple, de VIent LU1e 1anIere ». En effet, « l'éducation chrétienne embI'a Se la vie . .sous toutes ,ses fm'flues : sensible ,et spiritueUe, domest.ique 'et .sÜlŒ:ale, n~?n '0eTtes 'pour la diminuer en quoi que ce .'5'OÎt. lila'!') pour relle~er, 'la Tég'I.er, ]a ;perfectj'onner d'atpTès .]es ex,em­pIes de la dOlctrine du. ChrIst. »

Le 'maître doit être une perSonnalité (.pel'sonare = Dieu ~,~n.ne :l tr.~V'el"s) pO~T 'P0uV'o~r. développer tout ·ce qu'il y a ,dans ~ :ele,ve, l11!a~s · cela dO-It etre dlngé (par Dieu). « On peut êtr(:' dé ­.JI~7r~ de s~-I-nl .... êm'e par un but qui nouiS dépasse.» Le 'lTIlaître li­beœ de lUl-.ll1:elllle ~de t'Ous Il'es ohstac1e'Y s·en:~. plus -près d 'e l'élèVt" le conl~)re!lldTa, lin fera l~eh'ouv,er -de l'enthouSii.'a:S1111.e.

(A suivre.) Scb.ule.

Dostoïe17sky (Suite)

Ces l)ers\onnag,es :sont, d'une 'PaJi, Alios'cha, .le plus Jeune .des l\aT-3Jm,azov 'et ,s'Ün dIrecteur de ,conscience le Père ZOiS'S-iUle, e't d autr'e part, 'l'e Iny:sMr.ieux « ;douihl,e » d'Ivan.

Le staI'iets Zo'S's'Ï-mie ·est le dir-ecteur 'dec{)!l1's'CÎ'ence d 'Alios'cha. H no~.s. ,faud,ra 'comprendre ce 'qne .signifie 'ce per:s011:l1'a,ge dan.,,; 1a W~Jh.glOn orthodo-x'e. Hahitués- ft !1a for,mule « la raÎJson éclail;-ét' 'Par :1a ,foi », nous pouvons diffi.c11ement nous représenter un 'd i-

, recteur tout Ipuissant à -qui nous TffiUeHo'll's jusqu'à notre raiison­Ile.ment 'ei notre 'conscience p~r une obéis'sance pasiSive, perind<' ne cadaver. ,Ce n'est p-as l'O'bél:s>s'ance éclairée du reU,giellx 'm,ais un alb:QndOl! 'cÜ'ill'pl-et de ~o-u~e vue personneLle. La reHgion ortho­doxe ne VOI't pas le 'conshtutif de l'unité dans }a 'Vérité, mais dans l'a]~'(Hlr 'lnutuel '~es tchrétie~s. Non, « la raison éc·lairé.e p a r la .foi » malS' « -la vo.lonte enflamn1ee ,par :J'amour». Au ,stade de .saintetl'. où est ardvé le Père Zoslsimie, .oela ne semibJ'e :pas ,avoj,J' une Î;nl-

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portance prillllordial,e et il est vrai que celu~ qui .aÎlneTa it. parf,ai­-Leluent :le Christ et ses frères dans le ChrIst ne pouTraIt guere s'écarter de la vérité, pas .plus ,que de 'l'hll'Ini1ité.

«Ce qui vous semble mauvais -en vous est purifié par <cela :nême

qUE vous l'avez remarqué ... Au moment où vous '.:errez avec effroI ,que, malgré vos efforts non seulement vous ne vous etes pas rapproche du but mais que vous' vous en êtes même éloigné, à ce moment, je vous le prédis, vous ,atteindrez le. but et ~u~ vous yerrez au-dessus ?e, vous la force mystérieuse du SeIgneur qUl, a votre msu, vous aur,a gUlde -av.ec

3mour ». Tel .s1elnhle bien être i·e 'cas de Za'ohée, de Marie M-ad-el,eine,

-du b01l1 larron -et 'Cl'aUitrelSpécheursl• A 'plus f,Ü'l~te raison, d'A­

ljos'cha, qui joint .l'innüoel1ce à l'humilité. C'-est d'aiUeurs pal' s,es veTtu3 rpas:sives, lSün don d'a'mou.l'. -et

de sympathie uni-v·ers1eUe, ,que J ,e, jeune Aüo,g,c~a ,s'era au .mI~eu> de ses frères et du monde sOluHe da-ns -1equel Il evolue sans etrc t erni, range de la vérité. Il .file ju.ge 'et. n: co.nd~ll1ne p-erson_n ;, mais s,a seulle prés.enoe -est ·co-mlm.e un mIrOIr ou cna:cun pe,ut VOIT .son .abjection. -slans être rév·olté pal' l'a.ppar,enoe mêm·e .cI un r'e-

pru-che. 22. La légende du Grand Inquisiteur

La Légende du Grand IllJquisi~eU!r .est un ,chapitr,e des F~ères Karam-azov, chapitDe qui, à tpT'emIèDe vue, ne s·emble p~-c;, n eces­sairement lié .au r este du ronlan. IMais -l'·aneodot,e s-err.ee est :le Imoindr-e ,s.Quci d,e l'auteur ,et runité doit s-e trouv·er 'plus' haut. La Lég'ende du Grand Inquisit.eur est peurt-Hre ~la ,clé de. to~t le Tom-an, peut-,être -de t?ute l'œuvre , '~t d.e Dostolev-sky lUI-'mem-e. Ess'ayon~, quoique ra'PIdenl-ent, de 'l 'etudI'er.

Au ,peTsonnalo'-e 'lunlÎ-neux .d'A:li.a.s1e11a dont la devis-e po. u:r-El ., l t' 'b rait être: tout cÜ'luprendr.e et tout a1mer, s op~.Q;se ,e. ene :'eux

Ivan. Ivan vient de diI~e -à son jeune f'rèl'e sia teITlhl·e ,s-mf de Viyr-e . _ J'aime les fleurs du printemps et le ciel bleu! Il n'y a pas de

logique ici; c'est le cœur qui aime, et c'est le ventr:.. . , . ... _ Je suis ravi de voir en toi cette soif de VIvre, repond AllOscha.

Je -pense qu'il faut -aimer la vie av-ant toute chose. _ Aimer la vie plutôt que le sens de la vie? _ Absolument. Aimer aw.nt de réfléchir, sans logique, comme tu

dis, et quant au sens, ne s'occuper qu'ensuite ... Tu as aimé la vie, il -faut maintenant la comprendre, c'est le salut.

Héla's, :oe n',e,s.t pas du t.o~lt 1; s'a1ut po~r un .~sprit -~~1.djdien COffillne ,celui d'I yan. ·Cet e~prIt n ,adm·et qu une VI-e pal~f aI.telnent explicabl,e en tout, -comtIDe un théO'rèm,e de m athéluatique. 11 veut un 'monde humainement Is,ans défaut, s,ans .mys1ère. La s ouffr.ance, la grâ,ce, i,e péché, 'Sont pour lui .des -catégori·es incon­nues -dans lesquelles il se refu-~e d'entr,er. ~ Je suis réso1u depuis longtemps à ne pas chercher si c'est

Dieu qui a inventé l'homme ou l'homme, ~ieu .. Je ne, veux :pas parler des axiomes .que les gamins russes ont dedmts des l1ypotheses euro-

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péennes. Car ce qui est hypothèse là-bas devient axiome chez nous non ,seu~eI?ent .chez l~s gamins, mais aussi chez les professeurs ... Voilà P?urqUOl J~ dO.IS te -~eclare,~ tout d'abord que j'admets Dieu. Mais note blen que SI DIeu ex~ste, s 11 a créé la terre il l'a faite certainement selon l.es principes. d'E~clide.' et il n'a mis da~s l'esprit de l'homme que l~ not.lOn ~es t.r.Ols dlimenslOns de .l'espace ... J'ai foncièrement l'esprit d Euchde, l espnt terrestre. PourqUOI ,chercher ce qui n'est pas .dans ce monde? »

~iais '~'est qu'il y a, d~ns .la 'création, toute une part qui n<: ,peut, s e::phquer -selon l'es! pfJ.'lncl'pes d'Euclide. B y ,a :la souffranc.e :le peche, ,1a 'luo-rt. Il se peut que deux ligne.;;. parallèles <;:-e rencori­t.rent à .l'in.f1ni~ , l'e spTit eucüdi·en ne l'adm'et pas. n se 'peut qU{L

toutes :les souf.fr.ances et tout le -mal de :ce 1ll1ou.d-e rencontrent ~oJu1ion dans l'hanlloni-e universleUe de l'éternité; -l'esprit terres­l1:e ·d'Ivan ne <l' ad'luet pas. Ainsi, aprè':il ,avoir supposé Dieu com­me on .suppose un 'proiblèm:e réso'lu., Ivan refuse d'admettre la création, I,e lllonde tel que Di'eu l'a fait. Au lieu de pader de I.a souffr.anoe de l'human~té en généTul, il ne r-etÏ>ent que l'exelup'le ùe la ,souffrance des -enfants'. Une brute ,peut fai-re ·souffrir un enfant innÜ'cent; 'vous .di'r-ez que l'équilibre s,e l'etrouve >dan,:) un m onde. meiH.eur p·ur la récÜ'mp·ense ou l'e 'châtiIllent; il l'e'3te qu ·eet ,enfant s ouffre ,et que cet -équili!br·e jam-ais ne sera rétabli. « Toute la science du m'onde ne vaut 'Pas les larmes des -en­fants » .

Ival~ adUl'et, 'Par hypothèse, 1'exÎ's1ence de cette pièce adnl1-T~ble qUI .3·era Jouee dans l'éternité, où les .plu .;; grands ,maux S'l">

resolv'ent. dans la pluS' p-~T~~te hanrnon~'e; il ne v·eut pas d 'un ?T<;lre u!llvers.el (lUI a paye l'Cl-bas p ar une S'eule lal'me d'enfant; a l-entree de ·ce spectacle, Îil rend son billet.

~( Je veux le pardon, le baiser universel, l'aboliti.on de la souffrance, et SI la souffrance des enfants -sert à compléter la somme -de souf­france nécessa~re pour acheter la vérité, je prétends que cette- vérité ne vaut pas le pnx dont on la paie. Je ne veux pas que la mère pardonne au bourreau, elle n'en a pas le droit ... Si j'a.i le droit de pardonner où est l'ha~m0n,i~? Et .c'est par amour de l'humanité que je refuse dette harmome. J aIme mIeux garder mes ·souffrances non ra.chetées même eussé-je tort. C'est trop cher pour ma bourse l'entrée dans cette har­monie-là: je rends mon billet. Or, si je suis honnête, je dois le rendre au .plL~s tô!, c'est ce que je fais. Je ne refuse paIS d'admettre Dieu ; malS ]€ lUI rends mon billet, respectueuse.ment ».

COIllill'le. beaucoup de prétendus athées, Ivan n'est donc p a­un -athée, m~üs simplement un révolté. Ce monde n'-est 'pas ex­plica~le slelon lets -~?is :de sa raison ·et de sa logique, il le - rofu'se, d rehl:s!e une -expHcabon ~urnatureHe qui viendrait d-e Dieu i'l refüse la foi ·qui -seule a,oceple le ffi'onde nlystérieux de la Ré­demption et il se mlet -en devoir de vivr-e, d-e jouir -ou d 'organü;-er le 1TIonde t errestr-e, s'ans Dieu.

Au monde -euclidien d'Iva n, Aliosoha 'Ûlppo,se justemen t ceJui -de la RédemlPtion. _ -:- Tu vi~ns de demander s'il A Y a dans le monde entier un Etre qui aurait le dr Olt de pardonner: cet etre existe. Il peut tout pardonner, tout

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et pOur tout, car c'est lui-même qui a y~r~é son sa~g i~mocent p~ur dto~: et pour tout Tu l'as oublié. C'est precisement SUl IUl q?e se ~n e monument d~ monde, et c'est à lui de crier: Tu as raison, Seigneur, car ta vérité nous est révélée!» . l' .

_ Ah' oui c'est le seul sans péché, le ,seul innocent ! N~n, J~ ne ~~ Pas oublié: J'e 'm'étonne même que tu ne me l',aies pas obJecte depUls . , .' l t' mencent par le mettre en longtemps, car, d'ordinaire, es iens com -cause. ~. ., r

Et l'Van -d'annonoeT qu'il a lnême écrit ou plutot Ima,gIne n-dessus un poème.

Mon poèlne ~'appehle le Grand Inquisiteur; c',es,t absurde.

tn vas voir.

* * * , l' d s plus Il est vraillnent dOlumage de résum'er ce poellle, . ~n e,

tpTrihl'ement beaux de toutes les ,u.Uératures. En VOICI le them,e. A '1 h" 'es modernes L'époque est le seizième siècle, cet age ou es eresl, . amais

commencent à déferler, pendant que le peuple, pl~s ~nc~e que :ésente dans la foi du Moyen-Age, se presse sur les parViS ou lor: rel? d.t. les Mystères et attend de toute son· âme le retour de ?~~Ul âUl c: p~u~ vous ne savez ni le jour ni l'heure. Alors, pour la conso ~ lOf l ~ donner .pIe se déroule un Mystère réel: A J éSu,S fn fer~nn~o~~~ «:~ grande sa présence, non tel qu'il c:pp~raltra a. a In t~ivants et les morts, puissance et en grande ma]este» pour ]u~~; les fi ante .et consolatrice. mais une fois encore dans sa douce humam e sou r

s , 'U . l' Grand Inquisiteur vient de Nous sommes sur la place de eVl e, e . . . u faire brûler un cent d'hérétiques ad n!aj~re~l1 gIOrla~A~,elL~~;~~o~~_ se présente, traverse la foule~ et la I~U tu~f~~~n l~ SCIENCE et la brase Son âme; de ses yeu?C, e~anent , a . i'res hommes. Il leur Force en rayons ardents qUl ev~lllent l am.?tur pa~m êmesse dégage une tend les bras, Il les bénit: De LUl, de Ses -ye emen s ,~ foule et ,crie: Sei­vertu qui guérit. Un vielllar~, aveugl~-~e'usort, d~lle tombe de ses yeux gneur, guéris-moi, que je pUlsse te VOIr i ne eâal joie et baise la terre et l'aveugle voit. Le peuple verse des armes e. . t chantent: où Il a marché. Les enfa~:s ~etten,t de~g~~r~ su~o~~s lt:': ~UI! Ce ne Hosanna! et le peuple s ecne: C est . e , peut être que LUI!» , ]

Au moment où l'étranger vient de pron0I1:cer une fOlS en~~r~en= Talit~a Kou~i et de ressusciter une ~~:fir~t,~~~h~~~~P~( ~~s ~i~~a;d -de dre a sa mere, passe sur la pla.ee . d' ascéti ue maigreur » ... quatre-vingt-dix ans, haut de taIlle, -dro~t, ~ne S~int-6ffice le suivent ~ Ses sinistres collaborateurs et ~e~ est~fl~rs c~ne il s'arrête, le désigne a distance respectueuse». Il a SUlVi tfu e. ':l sil s'e soun-.ettent en trem­du, doigt aux ,estafiers et or,donn~ de t e t~~~lf. ng:r est el;fermé dans la blant, l'appréhendent et l e~nmenen . e ra rte s'ouvre et le grand in­ph~s. sombre cell~le de la pnson, qUI and l~ POn dévisage longuement le qUl,slteur apparmt, une lampe a a mam. , prisonnier, puis, d'une voix tranchante:

- C'est TOI? TOI? Sans attendre la réponse, il poursuit: l

. t' D'ailleurs que dirais-tu? Tu n'as pas e - Ne parle pas, tais- 01. , 't d'" dit Pourquoi es-tu

droit d'ajouter un seul mot a ce q~e u as ~ ~~a sais' bien .... venu nous déranger? Car tu nous deranges, t . '

Cûrffi'menoe :1e procès unHatéI al 'contre CelUI 'qua, ,pas plus

2·41

qu',autrefuÏ:s dev.a,nt ses jug.es, n'OU'\lll~e !lla bouc.he 'pour 'ie jus\ti ­ner ou ;se plaindl'e.

- Et le 'prisonnier ne dit rien? demande Aliosha. - Ne doit-il pas se taire, en tout cas? Le vieillard lui-même ne lui'

a-t-il pas fait remarquer qu'il n'a pas le droit d'ajouter un mot à ses anciennes paroles? C'est peut-être le tl'lait caractéristique du catholi­cisme romain, selon moi du moins: « Tout a été transmis par TOI au Pape, c'est donc du P.ape désormais que tout dépend; nous n'avons que l aire de TOI, ne viens pas nous déranger».

Ici, le s,ens du poème !p.araît évident: une ,critique de l'Eglifi(, romaine, ,qui aurait crÏisrta:11i,sé dans son do.g·me et sa jUTis:pruden ~ denc.e le 'mes'siaige du Christ . .cependant, atlenHolll. Cettecri1:ique, Oostoïev,sky :la ;m,et 'SUT la bouche d'un révoHé, 11 y '3 'certaine ~ lItent un ,autre sens 'plUSl profond.

Selon Ivan, ,le ,carre,f'ouT .où se 'cr.o'Î..s'ent Ile ChrÎ'srt ,et 'l'Eglise rOlnaine est :l,e 'lieu danS! I,e désert où J.ésu:s 'l~epoUis!sla 'les troi,s ten­ta-Uons de '1' « Esprit terl'ibl,e et int,eUilg·ent, 'l'esprit de la négation et du né&nt ». Ce lque Jésus a rejeté, :l'EgH:s'e TÛlmaine l',a 'PTis pour son ,cÜ'ln~)rte. Jésus ne s'est pas coU/tenté de guérÎT et de consoler, H a exi'gé. Il a propos'é une religion d'une pureté spiri­'tueUe a!bso'lue, 'a1horda'ble à une élite ·S1elùem,ent. n n'a pas v.oulu que J·es pierres devi'ennent ,du 'Pain; l'EglilS'e romaine donnera du. pain .au peuple en échange de lSa 'liberté. « Des ,ohaînes et du pain }) dem,ande le peuple àcett.e EgUs\e.

« C'est un amour libre qu'il te fallait, et non pas les transports ser­viles d'un esclave terrifié. Mais ici comme partout, tu te faisais de l'hom­me une idée trop haute: il est esclave, quoiqu'il ait été créé rebelle ».

Jésus refus'e d'adOl'er :l'Esprit qui 'lui .promet 1,e ToyaUlue du monde. « Tu ad 0 reTa!.S J·e s.ei.gneur Dieu et ,I.e s'eTviras LUI Seul. L 'Eglise r om:a.inea ,comipri1s 'que ,eette exi,genoe est au ... des'sus des fo rces co'ill.muneSi de fhO'mrrne, qu·i cherche toujours Ull

,maîtl~e sur k l terr·e ,et 'qui lLù donne un royauffi·e i'ci-bas. L'homlIIl(, 'ne peut suivre un lnaître « dont i1e :royaum,e n'est !pas de 'CIe Inon ­de » .

Jésus refuse de se j,eter du haut du te'lnple pour que les anges ,le portent dans leur,s mains. « Tu ne t 'enteras pas le Sei­gneur ton Di'eu ! » Jésus a voulu une adhésion H1bre et qui ne fût pa's Ifondée sur l,e miraole, Inais l'holllllme ne saurait ·admettre 'ce qui n 'est pa.s prouvé.

« Nous ne sommes pas avec TOI, dit à Jésus Je Grand Inquisiteur, nous sommes avec LUI, voilà notre secret. Il y a longtemps de cela, - huit siècles! - que nous ne sommes plus avec TOI mais avec LUI. Depuis juste huit siècles, 'nous avons reçu de lui ce dernier don què tu avais repoussé avec indignation, alors qu'il t'avait montré tous .les royaumes de la terre: nous avons aocepté, nous, Rome et le ' glaive de César, et nous nous sommes déclarés les maîtres de la terre... Tu es 1ier de tes élus, mais tu n'as qu'une élite: nous donnerons le repos à tous ... Nous les conv,ainerons qu'ils ne sont vraiment libres qu'après nous avoir confié leur liberté .. : Sans doute, les pains qu'ils recevront ·de · nous, ils verront bien que nous les leur prenons pour les leur parta-

Page 15: L'Ecole primaire, 15 janvier 1953

- 242-

ger, ces pains obtenus par leur propre travail sans aucun miracle ... ils comprendront définitivement la valeur de la soumission ... Alors nouS donnerons aux hommes le bonheur qui sied à de misérables créatu.res, un bonheur fait de pain et d'humilité .... Oh! nous leur permettrons mê­me le péché .... Ils nous adoreront comme des bienfaiteurs, nous qui avons pris sur nous la peine de leurs péchés... Ils nous soumettront les plus pénibles secrets de leurs consciences, et nous déciderons en tout et pour tout, et ils recevront nos sentences avec allégresse, parce qu'elles les délivreront du cruel souci de choisir eux-mêmes et de se -déterminer librement ».

Tout 1e monde, d'après ije grand inqu1siteul', :s'erH heureux, "'sauf nous, les dépo:sitaires du se.cret. Car nous ·serons m.alheu-. reux '> . 'Malheureux pour .avoir changé ·en faveuT des ho·mmes b . foHe de la Croix 'oontpe une tr.anquille sécurité teTf'estT,e, agré­J11' ntée par Ile rêvle d'une éterneHe félicité ·céleste à bon nlal~ché.

« Demain, termine l'inquisiteur en s'adressant à son prisonnier, tu verras un troupeau soumis apporter des charbons ardents au bûcher OÙ je te ferai mourir, parce que tu es venu nous déranger. Qui, en effet, mérite plus que toi le bûcher? Demain, je te brûlerai. Dixi.»

Comme l,e fait Temarquer Alio'5:cha, le poèm·e du Grand In­quisiteur .est la ,louange, non la condamnation de J é.sus, louange . paradoxalle .qui reslsO'rt des l~eprnches que lui fait le Gr-and 1n­qui"iteur. D'après 'lui, II·e Chri.-st 3'PPOTtai,t aux hom[nes une -dnc­'trine et une .morale si suhIilmlem·ent :s,pirituelle que peu d'hO'lTIlm:es . auraient le ,courage .de l~a ·suivre ,SUT les hauteurs vertigineuses,

Cependant .rinquilsiteur lUI-même et :SOl1 .églis1e ne IIllanquent pas de grandewr, d'une sorte de grandeur à l'·en:v·er:s, dialboEque : docHes à l'esprit qui tentait Jésus dans le dés1ert, ils se dévouent pour la InU'ltitude; Hs ne ·croi,mlt 'P·as en Dieu ni à la vie éteHtel1e, mais la font ,croire en para.l,es ·et ·en œuvres et adoucis's,ent les conditions que Jésus y .a mises; ils ,conf1squent la Ulberté Ip our une

éternité ·chimépique, **:\:

Oui, 'poèlue 'a!bsurde süus toutes .se'Y faces, M.ême A1iÜ's,cha, Je ndèl,e orthodoxe et par cons'équent l'adv·ers.aire de Rom·e, se :r.efuse à voir dans l'Eg'li,s·e Tomaine cette ,el1tr-epl'iSte 'lnys1térieuse et diabolique; pour Jui, le péché de l'EgHse de Rom·e n'eslt qu'une trop grande tendance à unir ,les .deux .pouvoi'l's, le spirituel et le temporel. Ivan l'e révolté voit dans cette même Eglis·e une grandeur qu'il ,envie, :ceUe de donner l,a lJ).aix telll'porelle aux h omme.s .au .prix d'une impQlstulJ.~e. H n'est pas ,capable, lui, de 'cette grandeur. 1:1 ,se ·contente de pleurer théofÏ.quemlent sur l,es souffrances des ·enfants; il n'a . pas l'héroïslne de :se faire anathè­LIlle p-Our 'l'huIIllanité souffr,ante. n vide'l'ia t1e calice des joies et ensuite l,e briseTa contre une pien-e,

Le G'r.and InquÎsiteur .est ·comm,e le double s!\llpédeur d'Ivan: un révolté titani'que et rusé, Et ,pourtant, :sous ·oeUecharge ,cari­caturale, Ivan décrit en lui ,ce qu'il renie, tout un aspect du Christ

- 243-

dont il a 'P i ' '1 ah 'd ' , ,. ,. r .ve .e, rI'SIt. · ,e la ,leg.ende. CaT ·ce Ohrist üna,"iné 1 al" ~ Inqu1;SIteur est '~Ul aus'S-l une caric.atuDe, Le vrai ChI" t ~ , p " Il repousse les tentations dans le dés'ert, nl,ai.s il n'eLS~ €~t. smnt, ;-eulement pour une élite de s·a i nts, il est venu, et m ô;'.e ~~~n~."nu . d'cment pour :l'es, pécheul\s. Toui ,co'm'me I.e fera rE.D'lise ml~~~(~ J

e ~on pouvou, .Ill pardonn .' 1\1· ,', Md' b ~. L

' v l' e a a11e- .a ·elenle ·et au bon larron J:..g Ise non plus ne pouv <.:< it 'pa's "t . . . , ' . . E'll .1 ,'v:. ,' e re une 'as'somahon de 'sUl'hom-

mes ' e est ··e pr01ong'mu t t' e lle' devra t . , . ' " '. en .mys loque du Christ et, -connne teHe, rarchi ue e oUJours ~enlr la balance entre une organis.ation hié- ' t' d f ~ dogmatIque tem'pOl~e11elnent néoessaires, ·et la liber-~ ~ e'3lpnt. Ivan rend son bi:llet p.arce qu'iil 't ' . her l,es exiO'e ~ d' ", ne sa'l pas conet ··

" " . ' 'i"l nC"e~ une ,ardmIl1lstI~atlOn temporeLle et la liberté--SplfltueUe des affie.s ' c'est] ,d'f d C , " , ,e e aut e tout·es les hérésies Dieu :~,g':;':,';:t~~~~ et certains ~OO1p~~aments, ,et l'esprit même' de la . 't d'ff' '1 xe, et peut-.etre ,1 a'm·e rusSe elle-mêm.e cOffi'pren-

nen . .}, l'Cl ement qu'un " . ' , ', '1001 '1" ,e organlsahon temporeHe p,eut être « as-<SIml .' ,e a . amour» CeU . b " . , infini ' rd : ,·e erreur a, outIt, dune pali, à cette lihert!e .et ed,sec:,~s qUI ~rOlent tr'Ûu~'er. dans l'anar,chie la vrait'

'. ' au 1 ~ part, ~ ~es orgamsatIons totalitaires i '1'08-crlvant toute rehglOn, .s'engent en autorl'te's sup ," qu , P

t l d ' ' lemeS et gouver-

nen e mon oC ·comm·e 8JI eU.es étaient Dieu mê ' . f (A suivre) 'me, ln vzrga el'reU. . M~. Michelet .

Prochain tirage de la

LOTERIE ROMANDE samedi 31 janvier 1953

Un gros lot de Fr. 120.000.- '

r HARMONIUM5 RADIOS

Echange /f~~~ Vente

Location

SION

Réparations

Révisions

Page 16: L'Ecole primaire, 15 janvier 1953

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i~~JP:8dilA~R~T~J[~JE~P -dKR~AoJG.T'1dKJ[~a~U~~J

Les

LANGUE fRAXÇAISE

Centre d'intérêt: CHEZ NOUS

L RECITATION

Les girouettes

C'est fête Sur les toits : L'e vient se bat A vec les girouettes

girouettes :sont foUes. ,et tourn~l1t En ,criant, SOIT et m,atIll, Au vent ,qui les Irabat, . Les girouettes à .grand fracas, Soir et ,matin, pivotent d'un pied adroit SUT leurs 'ch~peaux de zinc. B.onn,es ,chèminées Au vent s'ecouées Comn1.e des 'mâts, 'Savez-voUS ,pas ? .C'est la fête SUT les toits' Le v·ent se hat Avec .le'Y giTouettes.

G. Gaudi,on.

- 245-

La. vieille maison

Chère vi'eiUe ·maison que ton âge décore, Petille chose à nous, qui rassemble 'encore

. Tous 'mes bonheUl'S d'enfance en mon ,cœur attendri. Que de fois au .prillitelm:ps, m·ery re.gJ"ets ,font souri ! Et ·quand, t'Üujours plus. las, je revi,ens 'chaque année, Que je te vois là-haut, fidèle, ab.andonnée, Près du ,grand peuplier qui se penche sur 'loi, Je sens nlieux brusquem·ent ·comme tu viens à moi, Comme nous nous ai.mons, ,comlue un peu de ma vie POUl' 't'Üuj ours , ;même au loin, te demeure .aS's_ervie, Je comprend'Y que le monde est vide ,et m,ens'Ünger, Et que, partou.t .ailleurs, je reste un ·éh·.anger Qui ,cherche ,en vain l'appui d'une 'sûre tendresse, Loin du ,coteau pahiJble où ta fmIDe se d:r.esse, Loin du pay.s natal où, quand Je JOUI' décroît, Le 'soleil, lentement, se ,couche .sur 'mon toit. A. Rivoire.

n. VOCABULAIRE

: (Nous ,fm'ons imaginer ·aux .erufants· qu'ils ,construisent 'Une H1.aison : .ils s'·adIl es-sentaux divers ouvriers.)

Mons-ieur l'e 1uaçon, construisez-moi une (maison), un (châ­keau), une (villa), une shnple (ocharuuière), Je voudrais de~ murs (en moellons, en :bri ques, en ,ciment); vous élèv,erez un (perron, une terrasse). MonsieuT le COUVI~eur, le toit sera (d'al~doises, de ~unes, de ... ). Monsieur le plâtrier, enduisez .les mur~ de (plâtre) dc.

. Ils m'eubleront Ilia ·mai·son: ,au (rez-de-chauss'ée), nous au.­rons une (cuisine), une (salle à manger), une (,chambre à ·cou­.cher). - Au premier (étalge), il y aU!J:a une (salle de !bain) et des ~chambre~). - A la (cave), nous ferons une (buandede) pour les .lessi.ves. Notre linge sera dans des (.armoires), nos provisions dans des (placards), SUl' de'i (:r.ayons). Nôtre vatss,elle sera ran­gée dans un v.aste (bu:ffet). - Dans notre' (bureau), nous instal­lerons une petite (table), un (fauteuil) en ,cuir.

'Les (paI'quets) seront (ciTés), les ('carrelage,;) (vernis), 'les planchers recouverts de (linoléum).

Nob~e maison .sera (claire, gaie, propre, jolie, ,commo.de, 1'0-geable). Nous en s,erons les (propriétaires), mais, o;'il nous reste de la pla'ce, nous aurons des (locataires).

Nommez de haut en bas les différent'es parties de la maison, ·en 'mlêm·e te.mpry les différ'ents ouvriers qui les ont construites. :Les [ondations, Je terr,assier, les Iuurs (mnellons, briques, le mor­'liér, le d.lment), Œe maçon. - Le rez-de-chaussée, le pfiemier éta­.ge. ILes pièces: cuisine, salon, ' salle à manger, cha'mbre à .cou-

Page 17: L'Ecole primaire, 15 janvier 1953

_ 246-

bois'eries les radiateurs, les tuyau:~ cher, etc. Le~ !paTqu~, les, . u ou de .gaz, l'électricité (menUl-de ,pIlo.mb,. les conduI.tes .cl el~mbiers, éi.ectdciens, peintres, e!c.) .

. ·fumIstes ,s,errurIers, P et l poutre.", les tudes SlCrs, ' L harpente.es ' ; Le .galetas, les comlbl,es. [ ,:rs c les ,couvreurs). - Le plan de La ; ou l'ardois·e (les ,c;hm·p.en 1 ,

" ison d'écol,e: l'archItecte. . ' ) La Iuaison. -ma . d ·t (Vocabulaire analofflque . -

ChOlX e mo s , la façad·e, ' le vestibule, ie"1 com-

NOMS: l,e rez-de-chauss'~:~dis u~e masure. bl 1 dépendances, un, . _J! • es, . e.s . une ,maIson ,couIOI-

demeur:e s:pa'Cleuse, . ' ADJECTIFS: une ..' rdée une Inaison 111-. b . 'cha.ID!br·e mansa , table, un lOgIS 'som r,e, une

<:Jalubre. am,énagel', en1!lué-VEHBES: construire, édifier, restaurer,

nager, déménager. . . ' Les matériaux de constructron. . b .

t les moellons, les . 1"1 -NOMS: le sable, la chaux .. l,e Cimen ,

ques l'e bois, :Les tuiles, les ardOl's,es. . '01. 'ntn les lourd ~ , f l hallx VIve ou e:lel v, ' ,

ADJECTIFS: 'le sabl.e ln, la 'c tunes fragiles, les ardoises le-Il S les bTiquer; creuses, es moe on , ' v

è es le morüer, tai\l~ g .r V· ERBES : apporter les maté Ti aux, 'oréparer pos'et·

1 Plâtre, a.,'sem.bl,er les nlOeHons,

1er les 'Pierres, gâcher e les tuiles.

s'en. ,réfél';er au num-él'o 1. a) Préparation:

In. ORTHOGRAPHE

La maison neuve

. . t ,c,ela intéresse beaucOUP Au?ré .. On .constrmt une 'lnals0~, el '" pelles ont creuse le'

" pIOches et eur~ , Des terf\assiers .a v'ec IJ eu~1.is sol où s·eront l,es fondatIOns. b' d'a:nlomb pour joindre ~ él '1 l1'lurs ' l,en u • ,'. ~ .

Les maçons ont · eve es rt" C'est un mélang,e 'e'pal,s dt: . '1 'servent d,e ,mo le1 . Il ' les 'PIen~es, 1, s .,·e " "1 manient avec leurs true 'es.

'"able de chaux ,et .ct eau, qu 1 oS t s d'un nrIur à l'autre . '" , ' en rav,er, ' D e lonc,nes poutres, -posees 1 h' -

!"I~ f d. et l,e~ pane eIS. . . soutiend.ront l,es pla on s ft' la 'm,aison ,un beau t011

. vre1.u·s on a h . C~aTi{)enherS et ,'c~u. les s.errurieTs, les ?eintre<; vont ac: e-

d"aTd01ses. Les n1enulSleIs, Baudrrllard et Kuhn. ver l'intérieur.

Ma maison

. . ement faite. Tout y était. -de ma Je l'avais faüe, ,complet . . d' es détails. J'ava'ls .des7

1 . squ'aux m'Ûll1 r . 1 u main, de~ p ,ans JU ' • des meubles .qui ~pousaIent es ln -; siné les m,eubles sur luesuIe,

r - 247-

railles, qui auraient trouvé tout o;yeuls leuT pla,oe. J'avais bricolé jout l'appareilla!ge élootrique: ,lustres et plafonniers, bougeoirs. et lant,ernes. C'est siamuS'ant de tordre le fer, de gaufrer le cuir, (le tourn'eret de sCullpt,er le bois, de r~pnusser .le cuivre 'pour soi, ou plutôt pour le'i siens, pour sa m.aison! Evidelum'ent, une Iua ison, c·e n'est que de la pierr.e, du m,étal, du bois. Ce n 'es-t pas nn être. Mais ça tient tout de même au cœur, pour peu qu'on ~ ' 'ait mi,s de .s'Ûi-m·ême. Ça ne se relluplace pas, mêm'e ave'c de l'argent. Tous ceux qui ont aimé leur maison et qui l'ont per­,dlle me comprendront.

Une maison délabrée

Tout au bout du villa,ge, par une suite de chemins oubliés, ~j avait enfin découve rt, tout près des boi~· , la bkoque sans étages, enfouie dans un assez ,grand jaTdin inculte. Le toit d'ardoise tŒnbait très bas sur les murs crevas'sés. Les branches d'un gros çhêne, dirigées vers le toit, 'l'épandaient une om1br,e humide SUlr la maison. Le lieu ,s,entait l'abandon, l'oubli sini·,tre. La porte n~ :itermait pas; les volets des fenêtr,es, rongés de moisissures, sem­blaient prêts à \;j'effriter ,contre les .murailles. On ne l,es tirait jamais, cela se voyait à la rouille des ferrure.s. L'herbe pouss.ai,t jusque sur les 'lnarches du petit perron. Une ancienne marquise Hordue et cassée supportait un faix ~pais. de lianes sauvages. Le jardin et la demeure ·avaient, depuis longtemps, perdu la raison.

L. De/arue-Mardrus.

Une vieille maison

Les mur,s épais 'et solides protègent :bien contre la chaleur ~~t le froid. Le toit élevé, recouvert de bonnes tuHes, abrite un vaste grenier où la les,s'Îve peut sécher, ainsi que les oignons et les po'mmes de terre. Les fenêtr:es, un peu étroites pour mieux. :résister au vent, ·et munies encore de l,eul's petits ·carreaux, sorrl ,encadrées- de vigne viel'ge et de clématite, dont les fleurs se ba" lancent et embaulnent au m·~indre souffl.e de vent. Le balcon est en vieux fer forgé; les pigeons ,perchent sur la girouette, ,et, devant la pOTte, dort un g1ros ,chien, les pattes allongées.

Retour à la maison natale

Joson tendait les bras ,et sa main r,encontra la table. Le~ nouveaux maîtres du logis l'avai,ent rachetée, avec quelque"1 us­tensiles de ména.ge qui pouvaient 'encore s:erviT. Il ressentit une ênlotion inex'primable quand i~ Tetrouva les éraflures, les coups de ,couteau dont i.l tailladait I.e hois, et longtem.ps il pa.lpa de 'sa. 'main les planche'i de ,chêne mas,sif, éprouvant une douceur singulière à ,ce ,contact. Il revit la ·cheminée. Des ombres y fl9t­laient m:y.stérieusement. Il 'crut apercevoir sa mère penchée 'sur Vâh'e. E. MoselliJ.

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Une demeure rustique

C'était une hutte un peu basse, un peu Dlbs'cure ... Chaque olJ ~ jet était à sa place: la table au miHeu de la pièce, les chaise ... contre les m UJ'la il les , les assiettes aux étagères du vaisselier 1) ... Une fée régnait en c-e trou ·et sa. baguette avait faH l'ordre. ·h propreté de toutes parts.

Honnrie entr-e-bâirIa 2) les volets ·d 'une fenêtre heriln.értique~ ment close. Une lu~ur large se déploya SUT la t'en~e battue, pa­rei�le à une nappe blanchie. La hutte, -du sol au plafond , .~{" trouva illuminée.

1) On écrit aussi: vaiSlg.ellier - :l) ou : entrebâilla.

Un maçon

D'un 'Coup de -truelle, le maçon donne une prelnière gifl ­de mortier au mur. Vite, il la raInasse ·et de noU'v'eau en frappé' lê mur. Avec plus de soin, il la ramasse encore pour l'appliquer au même endroit. C'est alors une succes-sion de gifles rapides' qui di.minuent ·chaque fois, 'maJ'lquent ·et sonnent de llloins en moins, jusqu'à la dernière petite chiquenaude donnée d'un -gestt' machinal. Jules Renard . .

b) Exercioes d'applÏ<cation : :s'en Téférer au nunl·é-ro 1.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE La phrase - Le paragl'aphe - La rédaction

1. Form·ez des 'phrases avec les mols -du vo-calbulaire. 2. Conjuguez les verbes du vÜ'cabulair.e. 3. En un paragraphe, un maçon ·construisant un 'mur. 4. Rédaction: La construction -d'une maison: propriétaire .

are hite·cte , entrepreneur, terrassiers, nlaçollS, maîtres d"état, et-è: Votre nlaison : faites-en la description. Une maison en construction,' gcrivez à l'entrepreneur pOUt"

l'informer qu'une lézal'de s'est produite dans la façade du bâti:­m 'ent qu'il vous a construit j;} y a deux ans. Invitez-le à se l'en -:­dre sur pl~'Ce 'pour voir la chose.

- Parmi les maisons de votre villa.g.e ou de votre ville, quell-e est ,celle ,qui vous a particulièrem·ent fraprpé. Décrivez SOlt'

aspect ,extérieur ,et insistez SUT ,Ce qui vous plaît le mieu.x dan . --c-et aspect.

- Vous avez -été absent pendant quelque telnps de votrt~ nIais'on. Vous y revenez, vous retrouv.ez en partkulier votre' cha.mJb-re et vos objets familier.s. Dites 'Som'lnaÜ~elnrent .oé qUf~ vous revoyez avec plais-ir ·et précisez 'les impressions que VOU"

éprouvez.

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