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L’ESSENTIEL Moubarak poussé vers la sortie FRANCE P.2 Le corps judiciaire uni contre Sarkozy n La journée de jeudi a été marquée par une forte mobilisation de la magistrature à quelques heures de l’intervention télévisée du président de la République. ENQUÊTE P.4 Des blogs pas comme les autres n Quand les internautes se mettent à parler de la religion avec humour. Portraits de trois blo- gueurs à la plume acé- rée, au ton décalé. SPORTS P.8 Freeride, le ski extrême n Gros plan sur le Freeri- de World Tour qui regrou- pe les meilleurs compéti- teurs mondiaux. CULTURE P.9 Les petits labels prennent l’eau n Le téléchargement illégal de musique et les sites de streaming menacent la survie des maisons de production indépendantes. PORTRAIT P.10 Anne Sinclair, esprit de sacrifice n La femme de DSK met à nouveau de côté sa carrière pour s’occuper de celle de son mari. EXPRESSO Hier soir, la foule attendait la démission annoncée du raïs, après dix-sept jours de mobilisation QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2012 # 07 11 02 2011

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Quotidien des étudiants en master de journalisme de l'IFP.

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L’essentieL Moubarak poussé vers la sortie

FRAnCe P.2Le corps judiciaire uni contre Sarkozyn La journée de jeudi a été marquée par une forte mobilisation de la magistrature à quelques heures de l’intervention télévisée du président de la République.

enquête P.4Des blogs pascomme les autres n Quand les internautes se mettent à parler de la religion avec humour. Portraits de trois blo-gueurs à la plume acé-rée, au ton décalé.

sPoRts P.8

Freeride,le ski extrêmen Gros plan sur le Freeri-de World Tour qui regrou-pe les meilleurs compéti-teurs mondiaux.

CuLtuRe P.9Les petits labels prennent l’eaun Le téléchargement illégal de musique et les sites de streaming menacent la survie des maisons de production indépendantes.

PoRtRAit P.10Anne Sinclair,esprit de sacrifice

n La femme de DSK met à nouveau de côté sa carrière pour s’occuper de celle de son mari.

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Hier soir, la foule attendait la démission annoncée du raïs, après dix-sept jours de mobilisation

quotidien du mAsteR de jouRnALisme de L’ institut FRAnçAis de PResse - PRomo 2012# 0711 02 2011

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Vendredi 12 janVier- expresso - 0502 - expresso - Vendredi 11 FéVrier

FranCejustice Le monde judiciaire solidaire face aux mises en cause de sarkozy

Justice et police, même combat«On n’a pas peur

de salir la robe, on la dé-fend ». Qu’el-

les soient noires ou rouges, avec ou sans hermines, toutes les ro-bes étaient au rendez-vous de la manifestation. Tous les métiers que compte la galaxie judiciaire étaient repré-sentés ce jeudi sur le parvis du Palais de justice de Paris. Car, depuis le vote mardi d’une mo-tion de soutien par le barreau de Paris, la présence des avocats était également attendue. Pour Audrey et Caroline, « avocats et magistrats, c’est la même ga-lère ! » Cas sans précédent, des représentants de la police étai-tent également partie prenante de la manifestation.

Malaise importantDominique Achispon du syn-dicat policier SNOP a réclamé « l’organisation d’assises afin de mettre à jour les dysfonction-nements de la chaîne pénale », tout en dénonçant « l’opposi-tion systématique entre justice et police ». Le malaise est im-

portant : « On n’a jamais vu le parvis aussi noir de robes », s’exclamait Laetitia Dantel, re-prsentante de l’USM. Pour cette juge au tribunal de Bobigny, « le moment est historique : des ma-gistrats du siège et du parquet, ensembles, pour défendre la

même cause, c’est exceptionnel ». « Des magistrats qui mani-festent, c’est rare. Mais des ro-bes rouges qui protestent, c’est rarissime ! » se félicitait-on en effet sur le parvis.

Mise en gardePrésident de cour d’appel, Fa-brice Vert était là, dans son élégante épitoge rouge, pour réclamer des Etats généraux de la Justice. « Il nous faut un état des lieux complet et dépasser enfin l’émotion suscitée par le drame tragique de Pornic. » « Nous sommes tous des JAP de Nantes », pouvait-on lire sur certaines pancartes. La solidari-

té à l’égard du tribunal de Nan-tes et des Juges de l’application des peines, directement mis en cause par Nicolas Sarkozy dans son discours d’Orléans, cimen-tait le mouvement. Hier matin, Richard Sammas, secrétaire général de l’USM, résumait la situation : « Qu’on cesse de désigner des boucs émissaires et, qu’un véritable plan Marshall remette la jus-tice française à l’endroit. » Le syndicaliste a mis en garde Nicolas Sarkozy : « Les mêmes mots qu’à Orléans entraîne-raient la reconduite du mouve-ment ».

o Jules Brelaz

n Les chiffres diffèrent se-lon les modes de calcul mais le constat est unanime : une bonne partie des soutiens du Nouveau parti anticapitaliste se sont éva-porés dans la nature depuis sa fondation en 2009. À l’heure où s’ouvre le premier congrès du parti (jusqu’à dimanche à Mon-treuil), la question qui se pose est simple : le NPA peut-il rassem-bler à gauche de la gauche? C’est à quoi aspire Olivier Besancenot qui veut « fédérer les forces an-ticapitalistes et travailler à une candidature de rassemblement ». Une candidature qui n’exclue pas le Parti de gauche, mais que le Besancenot refuse de limiter à un ralliement derrière Jean-Luc Mélenchon. Trop charismatique ? Trop populiste ? Ou trop pro-che de ses anciens compagnons

de la Rue de Solferino, l’ex-sé-nateur socialiste inquiète plus qu’il ne rassemble dans les rangs du NPA. Il faut dire qu’avec deux déconvenues successives dans les urnes (4,9 % aux euro-péennes et 2,4 % aux régiona-les), le NPA aurait beau jeu de se saborder en cédant aux sirènes du bruyant « mélenchonisme ».

Si officiellement, la priorité est donc de rassembler, en interne, on chercherait plutôt à exister. Formation avant tout militante, l’ex-LCR n’a su renouveler ni sa base ni sa direction en changeant d’enseigne. « Vous mélangez des jeunes sans expérience à l’idéo-logie un peu floue à des militants aguerris, c’est une vinaigrette dans laquelle le vinaigre se sé-pare toujours », estime Philippe Raynaud, professeur de sciences politiques à Paris-II. Poussée par ceux qui regrettent un fonction-nement trop classique et les dé-çus de « l’affaire du voile », la porte de sortie du NPA est restée grande ouverte. Charge aux diri-geants de profiter de ce congrès pour la refermer tout en évitant l’isolement. o Benjamin Damade

une mobilisation nationalePlus de 1 000 magistrats, avocats et greffiers ont occupé hier les marches du Palais de justice à Paris. A Nantes, d’où est parti le mouvement, mais aussi à Lille, Bordeaux et Metz, ils étaient des milliers, professionnels de la justice, à s’être mobilisés. Les syn-dicats de magistrats ne comptent pas en rester là et prévoit de nouvelles assemblées générales aujourd’hui.

Le parti de Besancenot se cherche

Plus d’un millier d’hommes de loi ont manifesté hier au Palais de Justice de Paris. (Brelaz)

Besancenot veut rassembler.

POLitiQue En panne de militants, le NPA se réunit en congrès

Le cRiF reste vigilant

juiFs De FRANce

n Nicolas Sarkozy était mercredi soir l’invité d’honneur du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) qui a rassemblé un mil-lier de convives dont des person-nalités politiques et religieuses. Le chef de l’Etat et le président du CRIF, Richard Prasquier, ont salué la mobilisation en faveur de la démocratie en Tunisie et en Egypte, tout en appelant à rester vigilant sur les risques de dérives extrémistes. Le président a par ailleurs de-mandé au CRIF de « convain-cre » Israël de reprendre les né-gociations avec la Palestine. Il a insisté sur les « racines juives » de la France.

o Chloé Devez

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n En même temps que les ju-ges, les enseignants. Hier, ils manifestaient partout en France contre la suppression prévue de 16 000 postes à la rentrée 2011. Leur première grève nationale depuis les mouvements contre la réforme des retraites. « Nous avons conscience que la grève peut nuire à notre image dans l’opinion publique mais pour être entendu, nous sommes obligés de créer un événement médiatique », explique Pauline Le Clercq, enseignante syndi-quée au SE-UNSa Paris. Au quotidien, « ce n’est pas compliqué de gérer les élèves car je suis dans le XVIIIe, un quartier favorisé », lance cette jeune institutrice. En revanche, elle déplore, comme nombre de ses collègues, « le manque d’ef-fectifs ». « L’annnée dernière, j’avais une classe de 30 élèves, maintenant 27 », mais l’idéal serait « une moyenne de 25 ». Elle reproche surtout au minis-tère la suppression partielle des réseaux d’aide spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), un groupe d’enseignants formés

à faire un travail de fond auprès d’élèves en petits groupes. A la mi-journée, le mouvement était peu suivi. Seuls 18,9% de grévistes dans les écoles primaires et 14,9% dans les collèges et lycées d’après les chiffres du ministère de l’édu-cation nationale. Luc Chatel, ministre de l’éducation, a dé-

claré sur LCI qu’ils ne revien-draient pas sur les 16 000 sup-pressions prévues à la rentrée prochaine. Pourtant d’après un sondage CSA commandé par le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, 80% des Français désapprouvent les suppressions de postes.

o Anne-Claire Huet

éducation Les enseignants contre les suppressions de postes

La colère des profs, encore et encore

Trente ans pour Bissonnet

n La cour d’assises de l’Hérault a condamné jeudi Jean-Michel-Bissonnet à trente ans d’empri-sonnement alors que la réclusion criminelle à perpétuité avait été requise contre lui. Il est accusé d’avoir commandité le meurtre de sa femme. Il s’est évanoui à l’annonce du verdict. Méziane Belkacem, accusé d’avoir abattu la victime, écope d’une peine de vingt ans de prison, tandis qu’Amaury d’Harcourt, se voit infliger huit ans de réclusion. Servier indemniseran Les laboratoires Servier se disent prêts à créer un premier fonds de 20 millions d’euros afin d’indemniser les victimes du Mediator. « On est bien loin du compte et nous ne demandons pas l’aumône », a réagi l’Asso-ciation française des diabétiques (AFD). Le Mediator aurait causé la mort de 500 à 2 000 person-nes depuis les années 1970.

Non au tout sécuritaire, oui à la prévention n Dans un rapport remis jeudi au premier ministre François Fillon, le député UMP Jacques-Alain Benisti s’est dit opposé à la « logique répressive du tout sécuritaire » et a proposé « une vraie politique de prévention sur le terrain » pour lutter contre la délinquance des jeunes. Il a par ailleurs proposé la création d’une nouvelle catégorie spéci-fique pour les jeunes majeurs (18-25 ans) afin qu’ils ne soient pas obligés de quitter les centres fermés dès leur dix-huitième an-née.

L’entreprise n’est pas gay-friendly n L’association de lutte contre l’homophobie au travail l’Autre cercle, a dévoilé hier les résul-tats d’un sondage montrant que les homosexuels sont discrimi-nés dans les entreprises. 19% des personnes interrogées évo-quent un climat « hostile » au travail et près d’un quart d’entre elles disent avoir été victimes ou témoins de comportements ho-mophobes. Des chiffres en sta-gnation depuis 2006.

société des médecins veulent pénaliser les malades

Cartes vitales oubliées, patients sanctionnés ?Oublier votre carte vi-

tale pourrait nuire à votre porte-monnaie. La Confédération des

syndicats médicaux français (CSMF), premier syndicat des médecins libéraux, a lancé mer-credi un appel à ses adhérents pour les inciter à infliger une amende de 50 centimes aux pa-tients distraits qui oublieraient leur carte vitale. Cette annonce survient alors que l’Assurance maladie sanctionne depuis le 1er janvier les médecins libéraux qui n’utilisent pas la télétrans-mission. Ils doivent utiliser la carte vitale dans 75% des cas. Sinon, l’amende est de 50 centi-mes par feuille de soins papier. Selon Michel Chassang, prési-dent de la CSMF, cette hausse vise à « responsabiliser le pa-tient » et à lui faire comprendre que son médecin peut être péna-lisé par la Sécurité sociale, ce qu’il juge « absurde ». A la suite de cette annonce, les réactions sont mitigées. Pour Marc Paris, du Collectif inte-

rassociatif pour la santé (Ciss), l’initiative est « tout à fait jus-tifiée ». « Il nous semble impor-tant d’inciter la télétransmis-sion, affirme-t-il. Cela coûte moins cher aux collectivités et la carte vitale permet d’aller beaucoup plus vite dans le trai-tement des dossiers. » D’après la Cour des comptes, le traite-ment des feuilles de soins papier a coûté 200 millions d’euros à la Sécu en 2009 ; une facture bien salée qui pourrait être évitée pour Marc Paris. « L’Assurance maladie, c’est un bien commun financé par tout le monde, c’est donc à nous de faire en sorte de la rendre la plus efficace possi-ble et de réduire les dépenses inutiles » explique-t-il.

sécu et patients désapprouventDe son côté, l’Assurance ma-ladie a estimé que ce dépasse-ment n’était pas autorisé. Elle a recommandé aux assurés « de refuser tout dépassement de ta-rif qui ne serait pas justifié par des exigences particulières de

leur propre part. »Après la consultation chez le médecin généraliste passée à 23 euros depuis le 1er janvier, la nouvelle a du mal à passer auprès des associations de pa-tients. « Il n’y a rien qui autorise les médecins à mettre en appli-cation cette hausse de 50 cen-times, dénonce Nathalie Tellier, chargée de mission à l’Union nationale des associations fami-liales (Unaf). C’est une provo-cation envers les associations de patients. S’il s’avère que certains patients sont pénalisés, nous n’hésiterons pas à aller au conflit. » Autre problème sous-jacent de cette amende : les médecins ré-calcitrants à l’utilisation de la carte vitale. « Je crois qu’au fi-nal, c’est la vraie question, ana-lyse Marc Paris. Il y a 30% de médecins qui ne sont pas équi-pés pour la télétransmission. Il est important que, désormais, ces médecins s’adaptent de fa-çon systématique. »

o Hélène Bielak

Manifestation hier Place du Capitole à Toulouse.

en breffrAnCe

vendredi 11 février- expresso - 0302 - expresso - vendredi 12 jAnvier

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La provoc’ cachern Alain Granat aime la provocation et ne s’en cache pas. Que ce soit lorsqu’il parle de Koogle, le premier moteur de recherche pour « surfeurs cacher qui ne souhaitent pas avoir accès à des images impudiques » ou de l’appli JewBooth censé «métamorphoser le président Moubarak en président Jew-barak, au moyen d’un faux nez ». Cet adpete de l’humour juif new-yorkais pose derrière ses provocs’ une ques-tion plus profonde : « Qu’est ce qu’être juif aujourd’hui ? » Lui confie d’em-blée : « J’ai été élevé dans une famille juive orthodoxe mais je ne suis plus

pratiquant. C’est davantage une iden-tité culturelle. » Il décide à 50 ans de s’intéresser à des artistes pour com-prendre comment le judaïsme influe sur leur travail.

http://jewpop.blogspot.com/

Culture juive version pop.

L’envol des blogs@dieun Un sondage publié dans le Parisien le dimanche 6 février révèle que 36% des Français croient en Dieu. Rencontre avec ceux qui le disent et qui l’écrivent.

«En guise de présentation, il faut que je t’avoue un élément

saillant de ma personnalité… Je suis catholique, mais je ne l’ai pas fait exprès. C’est venu com-me ça. Heureusement, j’arrive à rester normal (ou presque). » Voilà l’avertissement que donne Edmond Prochain aux lecteurs sur son blog. Comme lui Kha-dija, Mariame et Alain assument ouvertement leur identité reli-gieuse sur la Toile. Une nouvelle génération moins dogmatiques, moins prosélytes, plus spontanés que leurs aînés. Leur signe par-ticulier ? Le maniement habile de l’humour. Surtout ne pas se prendre au sérieux. Derrière ces internautes, se cachent pour la plupart des jeunes branchés sur l’actu, diplômés et fins connais-seurs du Net.Au commencement, un ras-le-bol des caricatures de la religion tels qu’ils le ressentaient dans les médias. « Nous ne sommes pas des voiles sur pattes », résume Mariame, musulmane et fière de l’être, qui a crée le blog Hijab and the city. Pas plus qu’Edmond ne se sent « un facho de droite un peu ra-ciste sur les bords », d’après « la définition d’un Français moyen, si j’ai bien lu la presse ». Mais plutôt que de riposter par l’at-taque, ils ont choisi les jeux de mots, la parodie et l’autodérision comme armes contre les a priori. Encore aujourd’hui, Khadija

explique que les grands médias français la sollicitent davantage pour s’exprimer sur la burqa ou la polygamie que pour présenter son projet novateur.

Un désir d’inéditChez tous ces blogueurs, un fort désir d’innover. « Je ne trou-

vais pas sur Internet ce que je cherchais en matière de culture juive francophone alors je l’ai créé », explique Alain pour Jew Pop. Même son de cloche de la part des blogueuses musulmanes Mariame et Khadija. La situation est en revanche un peu différente pour Edmond Prochain. Des

blogs catholiques, il en existe à la pelle. Environ trois cents car his-toriquement dominant en Fran-ce, le catholicisme demeure une religion hiérarchisée. En 2008, la plupart déployait « toujours les mêmes arguments avec des tex-tes très sérieux, limite sinistres. Je voulais montrer un visage jeune un peu décomplexé », commente Edmond.

Les extrêmes se vexentUne liberté de ton qui ne plaît pas à tout le monde. A com-mencer par les ultra-orthodo-xes religieux. « Notre initiative a choqué certains musulmans conservateurs. On s’est fait pira-ter trois ou quatre fois. », consta-te Khadija. Pas assez religieux pour certains, trop pour d’autres. « Au début, on a eu beaucoup de critiques des laïcards », dit Khadija. La société française continue de se méfier, toute en-treprise de cet ordre est vite sus-pectée d’être communautariste. Une dérive dont sont conscients ces créateurs inédits. Pour Alain, « être gratuit, stupide et commu-nautaire, ça ne m’intéresse pas. J’ai l’impression de marcher sur un fil en parlant exclusivement d’artistes juifs. Derrière, c’est pourtant une identité culturelle que je questionne ». Là semble être leur désir premier : parler de manière libre d’un quotidien où la religion entre en compte.Leur public appartient majo-ritairement à la même famille confessionnelle, même si des curieux ou des détracteurs lisent ces blogs. Et si le phénomène est pour l’instant restreint, ces pages à l’humour ravageur ont leur place désormais sur la Toile. Entre 6 000 et 30 000 visiteurs s’y arrêtent par mois.

o Anne-Claire Huet

04 - ExprEsso - VENDrEDi 11 féVriEr

Internet Sur la toile, on parle religion sans se prendre au sérieux

société / ENquêtE

« Sex and the City » version islamDes « Carrie Bradshaw voilées ». Khadija et sa sœur Mariame font référence en se moquant à l’héroïne de « Sex and the city ». Le site qu’elles ont fondé en 2008 est dans le même ton. Après des études de sciences politiques et de sociologie, les jeunes femmes, qui ne se reconnaissaient « ni dans les magazines fé-minins, ni dans ceux de beurettes », ont crée un webzine à leur image. Drôle, décalé et sans tabou. Comme quand Khadija fustige les femmes qui ne s’épilent pas pendant le ramadan : « A ce train là on revient toutes un mois après en mode yéti parce que s’épiler serait « péché » ! » Elles abordent leur quotidien avec humour en parlant de mode, de sexe et de spiritualité. Cassant au passage quelques clichés sur la « femme musulmane ». Le voile ? « Par conviction religieuse », explique Khadija. Après trois ans d’exis-tence et des milliers de posts, l’expérience est un succès.

http://www.hijabandthecity.com/

Catho mais pas coincén Loin de la caricature du gentil catho versaillais, Ed-mond Prochain ne porte ni chaussures bateau ni chemi-ses Cyrillus. Edmond appartient à ce qu’on peut appeler « la génération Jean Paul II » : des jeunes qui assument leur fidélité au pape et à l’Eglise tout en remuant les cli-chés poussiéreux. « On est comme tout le monde, on peut se marrer et se moquer de nous-mêmes », expli-que-t-il. Sur son blog, il n’hésite pas à relooker l’Evangile à la sauce Petit Nicolas. Edmond, qui se cache en tout modestie sous un pseudo rigolo ne joue pas cavalier seul. Il s’est associé à d’autres blogueurs cathos depuis la polémique suscitée en 2009 par les propos du pape sur le préservatif.

http://edmondprochain.wordpress.com/

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VENDREDI 11 FéVRIER - ExpREsso - 07

égypte Le Caire a vécu jeudi des heures de suspense

Les manifestants saluent le départ annoncé du raïsL’armée égyptienne a

pris jeudi l’initiative politique au Caire alors que la démission immi-

nente du président Hosni Mou-barak, réclamée depuis dix-septjours par l’opposition, semblait de plus en plus probable. Le chef de l’Etat égyptien doit s’adres-ser à la nation dans la soirée, de son palais présidentiel au Caire, a annoncé la télévision d’Etat. Selon la chaîne de télévision Al Arabia, Moubarak, au pouvoir depuis près de trente ans, s’est rendu avec le chef d’état-ma-jor de l’armée dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans le sud de la péninsule du Sinaï. La télévision égyptienne a cependant diffusé dans la soi-rée des images du raïs rencon-trant le vice-président Omar Souleimane au Caire. Le Conseil supérieur des forces armées s’est réuni dans la ca-pitale et a décidé de siéger en permanence pour « répondre aux demandes » des manifes-tants rassemblés depuis le 25 janvier place Tahrir, épicentre de la contestation dans le cen-tre du Caire. Le général Hassan al Roweny s’est rendu sur cette place devenue symbolique et

a solennellement déclaré aux manifestants que tout ce qu’ils souhaitaient allait « se réali-ser » Il a été acclamé aux cris de « le régime est tombé ! », a rapporté un journaliste de Reu-ters sur place. D’autres mani-festants ont souligné qu’ils vou-laient un pouvoir civil. « Nous ne voulons pas des militaires », scandaient-ils. Un responsable des Frères musulmans, Essam al Erian, s’est aussi dit inquiet du déroulement des derniers événements qui « ressemblent à un coup d’Etat militaire ». « Je suis inquiet. Le problème, ce n’est pas seulement le président, c’est le régime », a-t-il déclaré à Reuters. Le pND souhaite que Moubarak s’effaceLe général Roweny a invité la foule de la place Tahrir à en-tonner l’hymne national. Les blindés étaient toujours sur place. Les affrontements depuis le début de la crise ont fait au moins 300 morts et les chefs de la contestation ont appelé à une nouvelle grande journée de manifestations vendredi, jour de grande prière. Le Pre-mier ministre égyptien Ahmed

Chafik a déclaré à la BBC que le président Moubarak, 82 ans, allait peut-être se retirer et que la situation serait « rapidement clarifiée ». Mais à la télévision égyptienne, il a tenu à préciser que le raïs était toujours en poste et conservait tous ses pouvoirs, ajoutant que le dialogue natio-nal se poursuivait. Prié de dire si le raïs allait démissionner, un responsable proche du gouver-nement égyptien a répondu: « très probablement ». Le directeur de la CIA, les ser-vices secrets américains, Leon Panetta, a aussi jugé « hau-tement probable » que le raïs quitte le pouvoir dans les heu-res qui viennent, tout en res-tant prudent. D’après la chaîne de télévision NBC également, Moubarak démissionnerait dans la soirée. Un autre responsable a dit que le raïs négociait tou-jours pour savoir s’il allait déléguer ses pouvoirs au vi-ce-président Souleimane. Le nouveau secrétaire général du Parti national démocrate (PND, au pouvoir), Hossam Badraoui, a jugé que Mouba-rak devait « laisser la place ». (Reuters)

n Les Italiens l’ont-ils déjà trop pardonné ? Le parquet de Milan déclare qu’il envisage d’ouvrir un procès immédiat à l’encon-tre de Silvio Berlusconi, pour sa supposée liaison avec une pros-tituée mineure. Cette fois, le président du conseil italien sem-ble ne pas pouvoir y couper, et risque de se retrouver très seul.Le Cavaliere a toujours eu ses détracteurs, même parmi les soutiens de la première heure. Ceux-ci lui reprochaient son style et ses gags souvent dou-teux. Selon Natacha Etter, cor-respondante de la Radio suisse romande en Italie, les données sont différentes aujourd’hui : « Il est remis en cause pour sa personne, mais aussi pour sa gestion des affaires. On parlerait beaucoup moins de tout cela si l’Italie n’avait pas 9% de chô-mage. » Le « Rubygate » est l’affaire qui fait déborder le vase. Ce

n’est pas la première fois que Berlusconi est accusé de rap-ports avec des mineures, mais le nombre impressionnant de témoignages de jeunes filles qui se font jour désormais démon-trent que Ruby n’est pas « juste une autre ». Cette affaire « est le point de rupture entre Ber-lusconi et la société italienne ». L’Eglise, d’habitude prudente, a clairement pris ses distances

avec lui. Le milieu industriel perd également confiance dans un gouvernement plus concentré sur les frasques de son chef que sur les affaires du pays, et les Italiennes s’apprêtent à descen-dre dans les rues dimanche pour demander sa démission. « Un procès lui serait fatal. », conclut la journaliste. Le juge rendra sa décision mardi.

o Timothée Brisson

ItALIe Les frasques de Berlusconi commencent à lasser l’opinion

Ruby, l’affaire de trop du Cavaliere

Les trois muses de Berlusconi : Patrizia d’Addario, Karima el Mahroug (alias Ruby) et Noemi Letizia. (DR)

INTERNATIoNALEN bREFLe président turc en Iran

n Le président turc se rend à partir de dimanche en Iran pour trois jours avec une délégation d’universitaires, de journalistes et d’hommes d’af-faires. Abdullah Gül doit discuter avec son homologue, Mahmoud Ahmadinejad, d’un renforcement de la coopération économique avec l’Iran, en dépit des sanctions in-ternationales toujours en vigueur contre Téhéran, qu’Ankara refuse d’aggraver au nom de sa politique d’ouverture.

Chômage à 14% en Grècen D’après l’Autorité statistique grecque (Esa), le chômage conti-nue de croître en Grèce pour at-teindre 13,9% en novembre 2010 contre 10,6% un an auparavant. Le recul de l’emploi aurait donc causé 160 624 chômeurs de plus, portant le total des demandeurs d’emploi à 692577, soit 1,2% de plus par rap-port au mois d’octobre 2010. Les moins bien lotis restent les femmes (17%) et les jeunes entre 15 et 24 ans (35,6%).

La demande de pétroleen haussen L’Organisation des pays exporta-teurs de pétrole (OPEP) prévoit une hausse de la demande mondiale de pétrole pour 2011, d’après son der-nier rapport mensuel. Le cartel table sur un « hiver glacial » qui a vu la consommation d’énergie augmen-ter ainsi qu’une activité industrielle soutenue aux Etats-Unis et en Chine. La demande passerait ainsi à 87,7 millions de barils par jour alors que le prix du baril de Brent oscillait hier aux alentours de 102,73 dollars.

Crash d’un petit avionen Irlande n Un petit avion de la compagnie Manx2 s’est écrasé hier matin sur l’aéroport de Cork, en Irlande. L’ap-pareil transportait à son bord dix passagers et deux membres d’équi-page. Le bilan fait état de six morts et de six blessés. Les conditions de l’accident restent encore indétermi-nées.

ExpREsso quoTIDIEN« Expresso » est le quotidien école des étudiants en master de journalisme de l’Institut Français de Presse. 4, rue Blaise-Desgoffe, 75006 Paris Diffusion restreinte. Certaines photos ne sont pas libres de droit.

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Vendredi 12 janVier- expresso - 05Vendredi 11 FéVrier - expresso - 06

Ils fondent tous pour le chocolat

Les clients se succè-dent sans relâche dans la boutique de Jean-Charles Ro-choux, artisan cho-

colatier rue d’Assas (6e). Mal-gré un prix élevé à 100 euros le kilo de chocolat, les chocola-tries continuent à, fleurir dans la capitale. A l’approche de la Saint Valen-tin, des petits cœurs sont appa-rus dans la boutique chargée de sculptures en chocolat. « En France, c’est une fête qui se perd. Elle vient derrière Noël et Pâques », tempère le commer-çant. Les Français dépensent chaque année quelques 2,6 mil-liards d’euros en chocolats et en engloutissent 4,1 kilos chacun, loin derrière les Britanniques engouffrant gaillardement neuf kilos. Un marché sur lequel Leonidas règne en maître avec plus de trois cents boutiques et soixante-quinze millions de chiffre d’affaires annuel. Le mot « plaisir » constamment en bouche, Jean-Charles Ro-

choux s’apprête à envoyer au Japon une série de produits pour la Saint Valentin, encore très fê-tée au pays du Soleil-Levant. Il en revient justement avec un nouveau chocolat au sansho, le poivre du Japon qui donne un goût de citronnelle très recher-ché par les Nippons.Du côté de l’Hexagone, tan-dis que les Belges ont envahi les chocolatries en France, les Suisses repassent à l’attaque en 2010 en écoulant 106 595 ton-nes de chocolats en dehors de leur pays, notamment dans les grandes surfaces. Le géant suis-se Lindt signe une année 2010 ternie par un taux de change désavantageux mais lui assurant un chiffre d’affaire en hausse de 7,3 % à deux milliards d’euros. Des succès qui ne font pas peur à Jean-Charles Rochoux qui ne lorgne pas la même clientèle.

Chaque marque a son empreinteIci le chocolatier ne s’appelle pas orfèvre, joaillier, bijoutier chocolatier, mais artisan tout

simplement. Pour notre choco-latier, c’est le contact avec la clientèle et des produits exclu-sifs élaborés dans son labora-toire au sous-sol de la boutique qui lui ont construit une confor-table clientèle en sept ans. Der-nier né, le Carrousel : une petite meule de chocolat posée sur un outil à râper pour en faire des copeaux ; à servir au moment du café ou pour décorer les gâ-teaux. Autre création atypique : tous les samedis, il propose une

tablette éphémère aux fruits. Fa-briquées le matin, les tablettes ne seront plus vendues une fois la nuit tombée. Des contraintes de taille pour ce produit qui ont dissuadé les concurrents. L’innovation est au cœur du métier, telle le torse d’homme en chocolat arboré derrière le comptoir. Le slogan « A chacun ses tablettes » a fait recette. Es-pérons qu’elles ne viennent pas à fondre.

o Jonathan Klein

n Les tablettes tactiles se mul-tiplient comme des petits pains. Arcos, Samsung, Acer, Toshiba et depuis hier Dell et HP. Toutes ces marques proposent désor-mais une tablette et se lancent dans la course vers un Eldorado encore peu probable. Bien que la concurrence se développe, Ap-ple reste le leader dans l’Hexa-gone, détenant environ 90 % des parts de marché. En 2010, 7,6 millions de tablettes ont été vendues dans le monde. Mais en France, la sauce a encore du mal à prendre. L’an passé, seuls 435 000 appareils ont été ache-tés pour un marché estimé à 220 millions d’euros. La principale barrière à la démo-cratisation des tablettes reste le prix. Selon une étude menée par le cabinet GroupM en octobre 2010, un français interrogé sur deux refuse d’acheter un iPad en raison de son coût prohibitif. Les prix des tablettes variants de 200 à 750 euros, elles restent difficilement accessibles, no-tamment pour un jeune public aux moyens financiers limités.Les fabricants ont visé les moins

de 35 ans branchés, ils ont tou-ché un public plus âgé.

Utilisation hybrideL’enquête menée par GroupM montre que la tranche des 35-49 ans regroupent à eux seuls 42,3 % des clients potentiels. Quant aux plus de 50 ans, il re-présentent 22,7% des intentions d’achat. Un tel décalage s’expli-que par une utilité et une utilisa-tion hybride de la tablette. Créée à la base pour une utilisation familiale, offrant à chacun une pratique personnelle (agenda, journal, livre numérique, conso-

le de jeux, baladeur mp3, point d’accès à Internet), la tablette se perd dans la multiplicité de ses applications. Entre le Netbook et le Smartphone, elle cumule les avantages et surtout les in-convénients des deux appareils : trop encombrante pour être réel-lement transportée partout, elle s’avère également inadaptée à un usage bureautique ou profes-sionnel. Des défauts qui seront a priori vite corrigés, puisque Dell et HP sont partis depuis hier à la conquête du monde des tablettes à destination des entreprises.

o Yann Nguyen Van

TECHNOLOGIE Ipad et consorts peinent à trouver leur public

Très chères tablettes numériques

A tous les prix, dans tous les formats, avec l’accès à Internet ou non.

( Droits réservés )

en breFRenault, prudent déçoit les investisseursn Renault présentait hier son nou-veau plan stratégique à l’horizon 2016. Intitulé « Drive the change », celui-ci se veut « prudent ». Les ob-jectifs : accroître la marge opération-nelle, augmenter les ventes mondia-les de 15 % en trois ans et produire 48 modèles contre 40 aujourd’hui. Le constructeur automobile mise sur un ajustement de son activité en Europe et une expansion au Brésil, en Inde et en Russie. Des synergies sont prévues avec le partenaire Nis-san, mais plusieurs experts les ju-gent insuffisantes.

Nokia crie au feu et précise sa stratégie n Dans un mail aux employés de Nokia, le PDG, Stephen Elop, a comparé l’entreprise à une « plate-forme en feu » et dressé un tableau dramatique de sa situation. Il doit aujourd’hui présenter la nouvelle stratégie du groupe qui souffre d’un retard sur le créneau des Smart-phones. Le PDG pourrait annoncer le débarquement de la moitié de la direction, selon une information de l’hebdomadaire économique alle-mand WirtschaftsWoche.

eCo/ConsoCOmmErCE Chaque Français en consomme 4 kilos par an

Jean-Charles Rochoux invente de nouveaux produits originaux.

( Jonathan Klein )

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n Alors que les affiches fleuris-sent le long des rues, invitant les passants à visiter l’autre rive de la Méditerrannée, les professionnels du tourisme expriment leurs craintes pour cette saison

Contactés en début de semaine, Voyageurs du Monde et STI Voyages ne souhai-tent pas communi-

quer. Au téléphone, la tension est palpable. Avec 25 000 touristes chaque année en Egypte et 80 000 en Tunisie, Fram est particulière-ment touché. Ses derniers clients ont regagné la France depuis la Mer rouge. « Il n’y avait pas de problème de sécurité là-bas, mais c’est mieux que de rester confiné dans un hôtel », expli-que Adeline Canner de Fram. « Avec ces événements, nous perdons deux fois. Une premiè-re fois parce que les clients ne peuvent pas partir et annulent ; une seconde fois car nous pro-posons à nos clients de se re-porter sur une autre destination affichant un même prix. » Un scénario identique pour la Tuni-

sie où Fram a rapatrié à ses frais 1 600 personnes. « Dans ces cas là, ce sont les voyagistes qui assument financièrement. On a affrété des charters qui sont partis à vide pour ramener les touristes », explique la direc-trice de la communication. Un coût estimé à 2 millions d’euros pour trente avions par l’Asso-

ciation de tour-opérateurs.Pour Fram, deuxième opéra-teur français, il est encore trop tôt pour relancer la destination Tunisie. Deux éléments retar-daient le retour du tourisme dans la région : le couvre-feu en vigueur de minuit à 4 heu-res du matin, et les consignes du Quai d’Orsay qui conseille toujours vivement « de différer tout voyage qui n’aurait pas un caractère d’urgence ». Avec l’allégement du couvre-feu la semaine dernière, la Grande-Bretagne a levé sa mise en gar-de sur les voyages en Tunisie.

L’heure est à l’apaisementPendant ce temps là à Djerba, le Village Sangho semble ne pas

avoir vu passer la révolution du jasmin. Seule une dizaine de clients ont quitté le club de va-cances sur les cinq cents présents. Valérie Dell, chargée de commu-nication à Sangho, précise que la majorité de leurs clients sont des habitués. « Les événements et le couvre-feu n’ont pas été un gros frein aux réservations. »Madhi Houas, le ministre tuni-sien du tourisme, assure que le pays devrait retrouver son ni-veau de fréquentation d’avant la révolution au printemps. Un optimisme qui semble partagé par le PDG de Fram, se disant « entièrement disposé à soute-nir la relance du tourisme » à Tunis le week-end dernier.

o Jonathan Klein

éCO/ENQUÊTE TOURISME Les voyagistes inquiets cherchent des solutions alternatives

Egypte et Tunisie effraient les touristes

Des pubs dépasséesn Vous pouvez les croiser dans le métro, au coin d’une rue ou dans des magazines, les pu-blicités vantant les beautés de l’Egypte et de la Tunisie cô-toient celles narrant les révolu-tions s’y déroulant. Pris de court, les agences de voyage avaient déjà collé les affiches, acheté l’espace pu-blicitaire. Du gaspillage que les professionnels ne peuvent encore évaluer, tant les événe-ments sont encore frais. Isabelle

Rolland, chargée de commu-nication chez Transat, défend les publicités jalonnant le mé-tro parisien : « Nous mettons en avant la magie et la beauté de l’Egypte dans notre campa-gne. Les événements actuels ne changent rien à la beauté de la destination. » Toutefois, les promotions à dates fixes ont été annulées. Déjà dans les agences on s’échine à trouver des desti-nations de remplacement.

o J.K.

Alors que le malaise social se poursuit, les touristes semblent avoir déserté les pyramides. DR

VENDREDI 11 FéVRIER- ExpREssO - 07

Les destinations de substitution des touristesLes agences se réorganisent

Indemniser les pertesLa facture salée est à chaque fois réglée par les voyagistes, les assureurs ne garantissant pas la perte d’exploitation liée à des trou-bles. Devant ces sommes colossales à digérer, le patron de Nou-velles Frontières a appelé les pouvoirs publics à constituer un fonds de mutualisation à l’image de ce qui existe aux Pays-Bas. Depuis 2000, les opérateurs néerlandais ont mis en place un fonds financé par les voyageurs. Frédéric Lefebvre, le secrétaire d’Etat au tou-risme, encourage les Français à faire de même.

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Laurent Blanc le sait. S’il a été nommé sé-lectionneur de l’équipe de France, c’est pour

reconstruire. Suite au naufrage du dernier mondial, le chantier semblait énorme. Après sept matchs et cinq victoires d’affi-lée, dont celle de mercredi soir face au Brésil (1-0) au Stade de France, le premier bilan est positif. Au rang des satisfactions : le jeu proposé, l’humilité affi-chée et la solidité défensive retrouvée, grâce à la nouvelle charnière centrale Rami-Mexès. Pour le sélectionneur, c’était la priorité des priorités. Il est bien placé pour le savoir, lui qui formait avec Marcel Desailly, sans oublier les latéraux Thuram et Lizarazu, un rideau de fer, face auquel les plus grands at-taquants venaient buter. Avec le génie de Zidane, la défense était

le point fort des Bleus cham-pions du monde et d’Europe en 1998 et 2000. Critiquée au départ, notamment après la contre-performance face à la Biélorussie en septembre (0-1), la paire Rami-Mexès tour-ne désormais à plein régime. Avec un très bon match contre la Seleçao, ils commencent à justifier la confiance placée en eux par le sélectionneur.

Un pari gagnantLe choix avait pourtant de quoi surprendre. Adil Rami - seule-ment sept sélections au comp-teur - jouait encore en national (troisième division) il y a peu, avant de s’imposer comme un joueur français de premier plan sous les couleurs de Lille. Le cas de Philippe Mexès est plus épineux. Grand espoir depuis ses débuts à Auxerre et défenseur respecté dans le championnat

italien depuis plusieurs années, il a longtemps été laissé de côté par Raymond Domenech, avec qui les relations étaient diffici-les. Ses performances, il est vrai, n’ont pas toujours été à la hau-teur. Contre le Brésil, il a livré sa meilleure prestation en Bleu. Au-delà des performances indivi-duelles, c’est la complémentarité des deux joueurs, sur le terrain et en dehors, qui est appréciable.Il n’en reste pas moins que l’équipe du Brésil qui a foulé la pelouse du Stade de France mercredi soir n’avait rien d’une dream-team. Les attaquants « stars », Pato et Robinho n’ont pas montré grand chose. Les grands rendez-vous sont donc encore à venir pour savoir si Rami et Mexès forment vraiment un duo gagnant. Il n’empêche, la confiance accumulée servira le moment venu.

o Hugo Moissonnier

Samedi 5 et dimanche 6 Février - expreSSo - 0708 - expreSSo - vendredi 11 Février

SportS

n Une pente enneigée, un por-tillon de départ, mais aucun piquet à l’horizon. Bienvenue dans le monde du ski freeride, ski extrême ayant pentes vier-ges et naturelles pour terrain de jeu. Quand les skieurs enfilent les portes sur une piste damée, les freeriders dévalent des cou-loirs de poudreuse en sautant des barres rocheuses. Une disci-pline impressionnante qui s’est progressivement institutionnali-sée dans l’ombre du ski alpin.A l’heure des championnats du monde de ski à Garmisch (Al-lemagne), le ski freeride est en plein développement. Créé il y a quatre ans, le Freeride World Tour est un circuit profession-nel financé par d’importants sponsors. Chaque hiver, il réu-nit les meilleurs riders mon-diaux pour six courses à couper le souffle. Evalués par un jury,

les concurrents doivent allier vi-tesse, fluidité, et maîtrise tech-nique. Après les étapes de Cha-monix et Saint-Moritz (Suisse) en janvier, les riders sont atten-dus à Kirkwood (Etats-Unis) dans quinze jours.

Casse-cou, pas insconscientsNature, vitesse, adrénaline : les plaisirs du freeride sont nom-breux. Pratiqué en haute mon-tagne sur des versants escarpés, les dangers de ce sport sont ce-pendant bien réels. La sécurité est une obsession pour les orga-nisateurs qui font tout pour mi-nimiser les risques d’accident. Sur chaque étape du circuit, une ou plusieurs faces de repli sont prévues au cas où les conditions météo ne permettraient pas de lancer l’épreuve sur la face de référence. Du côté des riders, la prudence est également de mise.

Un brin casse-cou, ils ne sont pas pour autant inconscients. Casque et protection dorsale sont de rigueur. Beaucoup por-tent aussi un sac avec airbag qui minimise les risques d’enseve-lissement sous une avalanche. Derniers équipements obligatoi-res : ARVA (Appareil de recher-che des victimes en avalanche), pelle, et sonde.Dans le petit monde du freeride, les skieurs français tiennent le haut de l’affiche. Digne suc-cesseur du multiple champion du monde Guerlain Chicherit, le chamoniard Aurélien Ducroz est un des favoris de la compé-tition. Vainqueur de l’édition 2009, il s’est imposé à domicile le 23 janvier après un run quasi parfait. Le ski tricolore tient peut-être son futur champion du cirque blanc.

o Benjamin Roger

Sauter d’une barre rocheuse, une activité normale pour les free-riders.

FOOTBALL La défense centrale des Bleus rassure enfin

La charnière ne grince plus

n « Levez le genou ! Respi-rez ! », s’exclame Jessica, survê-tement rose et chevelure blonde, entre deux mouvements. Pas de salle de sport, juste un ordinateur connecté. Jessica est coach spor-tif en ligne. Le concept est nova-teur : offrir aux internautes des cours d’aérobic, d’abdo-fessiers, et autre musculation directement dans leur salon, via des vidéos en ligne. Comme en vrai, mais moins contraignant. Les sites proposant du coaching sportif en ligne se multiplient sur la Toile grâce au succès rencontré chez la working girl aux horaires changeants et au temps précieux. CoachClub.com, Coach-Partenai-re.fr, Frequencefitness.fr, ils of-frent des prix alléchants : de 100 à 300 euros par an en moyenne. Certains sont gratuits, mais pol-lués par la publicité.

Publicité viraleCoachClub paraît le plus pro-fessionnel, avec vidéos réalisées en studio, professeurs ex-cham-pions, et médecins consultants. En cinq minutes, l’inscription est faite, le questionnaire « ob-jectifs et santé » rempli, et le site offre un programme per-sonnalisé. Prévoir en moyenne deux cours de 45 minutes par semaine, qu’on peut déplacer ou refaire. Crée fin 2009, le site compte aujourd’hui 60 000 membres (clients ou en période d’essai gratuite). La publicité se fait en-tièrement sur le Net. Page Face-book, blog, vidéos sur Youtube : « On joue sur le côté viral du Web », explique Virginie, at-tachée de presse. « Nous em-ployons un community manager qui démarche les blogueuses connues pour tester le site. » Prudence tout de même : certains sports comme le yoga « peuvent occasionner des blessures si le professeur n’est pas là pour corriger une mauvaise postu-re », prévient Nicolas, profes-seur de yoga.o Léonor Lumineau-Marsaudon

Les têtes brûlées de la glisse

Fitness sur internet : osez !

BIEN-ÊTRE

Les activités sportives en ligne sont à la mode.

FREERIDE L’autre Championnat du monde de ski

(LM

.)

(DR

.)

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Vendredi 12 janVier- expresso - 05 Vendredi 11 FéVrier - expresso - 09

MUSIQUE Internet menace l’existence des maisons de production indépendantes

Dernière note pour les petits labels

Il n’a jamais été facile pour les petits labels in-dépendants de se faire une place dans le monde impi-toyable de l’industrie mu-

sicale. De plus, eux aussi sont touchés de plein fouet par la crise du disque. Le télécharge-ment illégal et les sites d’écoute gratuite sur Internet sont passés par là. En conséquence, les la-bels n’arrivent plus à vendre et doivent se tourner vers la publi-cité et les produits dérivés pour tirer des sources de revenus suf-fisantes.Les petites maisons de pro-duction qui ont fait le choix de l’auto-financement ne disposent pas de ce genre de ressources. Label Bleu, Nocturne, Night and Day, Tripsichord… Tous ont dû mettre la clé sous la por-te. La liste n’est pas exhaustive. Et ce ne sont pas les menaces de l’Hadopi, souvent non suivies d’effet qui permettront de col-mater la brèche.

Producteurs de l’ombreCe mois-ci, c’est le label de re-ggae Makasound qui a fait ses adieux. Son co-fondateur, Ro-main Germa, a exprimé mercre-di sa colère et son désarroi dans Libération. Son coup de gueule intitulé « Deezer, Spotify, You-tube et les autres m’ont tué »,

nous rappelle la triste réalité de ces labels qui meurent dans l’in-différence. Il explique : « Cela n’a jamais été facile pour nous. D’une manière générale, la plu-part sont en situation de survie. Certains ont besoin de travailler à côté. »

Le mythe des producteurs pleins aux as correspond plus à un fantasme qu’à la réalité de l’industrie musicale. Ces stars de la production musicale tels que Pascal Nègre appartiennent à une industrie qui ne produit que 5% de la création musicale.

Dans l’ombre, il y a tous ces pe-tits producteurs passionnés qui font des paris sur l’avenir.L’aventure Makasound aura duré neuf ans. Romain Germa et son acolyte Nicolas Maslowski s’occupaient principalement de la vente et de l’exploitation des disques. Mais chaque année, « les ventes baissaient systé-matiquement ». Découvreur de talents, Makasound avait réussi jusqu’ici à s’appuyer sur une poignée d’artistes ban-kables, tels que le groupe Java ou le chanteur burkinabé Victor Démé. L’année 2010, moins prolifique, leur a été fatale. « Après, même s’ils ont du suc-cès, cela ne se transforme plus financièrement pour nous et pour les artistes car la musique est gratuite. On peut toujours se battre…», déplore Romain Germa. Du côté des artistes, la situation n’est pas plus ré-jouissante : « On cherche des solutions pour eux mais certains projets ne pourront pas sortir », regrette le producteur. Quant à l’Hadopi, il avoue ne pas savoir si cela sera un outil efficace pour lutter contre le téléchar-gement illégal : « Hadopi aurait dû être mis en place bien avant. Cela fait dix ans que nous subis-sons cette situation. »

o Elodie Corvée

n Les Menus-Plaisirs du roi étaient un service entière-ment dévoué à l’organisation des cérémonies et autres fêtes du souverain. Sous Louis XIV et Louis XV, cette branche de l’Etat divisée en ateliers, maga-sins et administrations, a fait la renommée européenne des di-vertissements royaux à la fran-çaise.Du 19 janvier au 24 avril 2011, une sélection de 130 œuvres gra-phiques, essentiellement issues du fonds de la Maison du roi aux Archives nationales, introduit le visiteur dans les coulisses des Menus-Plaisirs du Roi. Au XVIIIe siècle, la fameuse administration des Menus-Plai-sirs exerçait une grande emprise sur la vie artisanale du pays. Là, se rassemblaient les meilleurs artistes et techniciens de l’épo-que, pour concevoir et réaliser les décors, costumes et machi-neries des spectacles. Les gran-des cérémonies provoquaient

l’émerveillement de la cour et impressionnaient les princes voisins. L’exposition présente une sé-lection de pièces d’archives choisies notamment pour leur qualité graphique. Chaque cro-quis est un artefact artisanal, té-moin de l’avancée technique des ouvriers et artistes des XVIIe et

XVIIIe siècles dans différents domaines. Extraits des recueils constitués par Levesque, garde-magasin des Menus-Plaisirs,130 documents sont exposés autours de thèmes choisis. Points culmi-nants : les somptueux dessins de Berain. Si les Menus-Plaisirs œuvraient dans un grandiose raffiné, les imaginer à partir des dessins et maquettes demande au visiteur un regard minutieux. Un petit regret : comment faire la fête sans musique ? Jacque-line est venue de bonne heure hier matin pour admirer la varié-té des dessins et des estampes, « Ces fêtes étaient superbes sans doute, mais pourquoi ne pas avoir évoqué les somptueuses musiques qui y correspondaient. Ça aurait ajouté au plaisir des yeux. Il ne faut pas oublier les oreilles. »

o Jing TianDans l’Atelier des Menus Plaisirs du Roi. Archives Nationales, Paris (3e). Jusqu’au 24 avril. 4 €.

EXPO Aux Archives, une plongée dans les trésors de Louis XIV

Dans les coulisses des estampes royales

La salle des fêtes du roi.

( Archives N

ationales - Paris )

culture

en breFDes Victoires cosmopolitesn Mardi soir, les Victoires de la mu-sique ont mis à l’honneur les nou-veaux talents français. Lilly Wood and the Prick, Ben l’Oncle Soul, Stromae, encore inconnus il y a un an, sont montés sur la scène du Zénith de Lille pour recevoir leurs trophées mérités.

Des artistes arabes au Qatarn Le Qatar vient d’inaugurer le pre-mier musée consacré à l’art moder-ne arabe. Abritant près de 6 500 piè-ces, il devient la première institution à rassembler les œuvres des grands maîtres arabes.

Romy Schneider,tête d’affiche des Césarn L’Académie des arts et techni-ques du cinéma a choisi une photo de l’actrice pour illustrer l’affiche promotionnelle de la 36e cérémonie des César. Disparue en 1982, Romy Schneider avait été la première lau-réate du César de la meilleure actrice en 1976.

Romain Germa et Nicolas Maslowski, fondateurs de Makasound.

( Tokyorp )

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ExprEsso11 02 2011 # 07

Dominique Strauss-Anne portrait Anne Sinclair, épouse loyale et porte-parole subtile

En exprimant dans les colonnes du Point son souhait de ne pas voir son mari briguer un second mandat

au FMI, Anne Sinclair a calmé pour un temps les Cassandres du PS. Déjà, en novembre der-nier, elle était venue réaffirmer sur le plateau du Grand journal de Canal + que DSK était indu-bitablement « de gauche ».Depuis leur mariage en 1991, elle n’a eu de cesse de soutenir la carrière de son mari, dans les bons et les mauvais moments… Quand DSK devint ministre de l’économie du gouvernement Jospin, elle n’hésita pas à quit-ter l’antenne de TF1 pour éviter tout conflit d’intérêt. Une pre-mière. Quelques années plus tard, alors que l’affaire de la Mnef contraint le ministre à dé-missionner pour assurer sa dé-fense, elle est serrée tout contre lui quand il annonce la nouvelle aux médias. Même la réputation de séducteur de l’ancien maire de Sarcelles n’a pas eu raison de leur union fusionnelle. Alors que le directeur du FMI se re-trouve affaibli par la révélation d’une liaison avec une de ses collaboratrices, Anne Sinclair répond sobrement sur son blog. « Cette aventure d’un soir est désormais derrière nous. Nous avons tourné la page. Puis-je ajouter pour conclure que nous nous aimons comme au premier jour ? »Même humiliée, elle trouve la force de le soutenir, non sans

humour. Interrogée sur le « pê-ché mignon de DSK », elle ré-pond, sourire en coin : « le sauté de veau ». Il serait faux pourtant de voir en Anne Sinclair une femme qui se contenterait de

l’ombre de son mari. Très long-temps, Dominique ne fut dans l’opinion que « le mari d’Anne Sinclair », la journaliste la plus connue de France.Une carrière commencée en

1973 sur Europe 1 où très vite elle se fait remarquer. Trois ans plus tard, elle rejoint TF1 où ses grands yeux bleus et son sens de la répartie la feront connaitre du public. Elle se spécialise dans l’interview politique à travers son émission phare « 7/7 ». Les plus grands répondront à ses questions : Mitterrand, Chirac, mais aussi Hillary Clinton, le prince Charles ou encore Ma-donna. Un carnet d’adresses garni qui complète avantageusement celui de DSK. La petite fille de Paul Rosenberg, qui fut le marchand d’art de Picasso, met aussi à la disposition de son mari son im-mense fortune. Un atout autant qu’un inconvénient pour celui qui espère peut-être représen-ter la gauche française en 2012. S’il se décide à revenir dans le jeu politique français, Anne Sinclair sera incontestablement un atout dans sa manche. Lui-même le reconnaît d’ailleurs : « Finalement, je suis né avec Anne », confiait-il y a quelques années.

o Nathanaël Vittrant

Anne Sinclair : « Nous nous aimons comme au premier jour. »

ExprEsso CLiN D’oEiLCannesSur la Croisette, n'est pas César qui veutn Les sélectionnés au festival de Can-nes, qui débutera le 25 février, se sont vus remettre par l’Académie des César un étrange code de conduite. Extraits choi-sis : « Vous avez entendu le remettant pro-noncer votre nom. Passé un bref instant de surprise, vous réalisez. » Et la caméra de saisir cet instant d’étonnement authenti-que. Plus inquiétante, une longue remarque concerne les journalistes du festival : « tou-tes les personnes représentant les médias dans les coulisses ont fait l’objet d’une ac-créditation spécifique de la part de l’Aca-démie et sont a priori dans une prédisposi-tion très bienveillante à votre endroit. »

états-UnisDémission d’un représentant au torse nun Le représen-tant républicain de l’Etat de New York, Chris Lee, 46 ans, a annon-cé sa démission après que le site Gawker a repéré une photo de lui posant torse nu face à son miroir sur le site de rencontres Craiglist. Le député y flirtait en mentant sur son âge et en se présentant comme lobbyiste new-yorkais. Un scandale du plus mauvais effet auprès de son électorat conservateur… mais surtout de sa femme.

BrésilPassage en caisse pour les mariés retardataires n Finis les hésitations de dernière minute ou le re-poudrage de nez avant de se pas-ser la bague au doigt. A partir d’aujourd’hui dans la paroisse d’Apucarana au Brésil, les retards des futures mariés aux cérémonies seront sanctionnés financièrement. Le père Carara, curé impatient, encaissera dans ce cas un chèque de caution de cinq cents reais (deux cents euros). Une co-quette somme qui ira tout droit dans les coffres de l’église. « Si on fixe un horaire, il faut le respecter. Quand on s’attaque au porte-monnaie, tout s’arrange », a-t-il dé-claré avec pragmatisme à une télévision brésilienne.

10 - ExprEsso - VENDrEDi 11 FéVriEr

BioExpress1948 Naissance à New York1991 Epouse Dominique Strauss-Kahn à Paris1984-1997 Présente l’émis-sion Sept sur sept sur TF11997 Cesse de présenter des émissions politiques suite à la nomination de DSK au ministère de l’économie