01 Expresso 2015

10
L’essentieL La loi Macron passe en force Face aux frondeurs, le gouvernement engage sa responsabilité FRAnCe P.4 François Hollande annonce un plan de lutte contre la haine n Lors de la cérémo- nie du cimetière juif de Sarre-Union, le pré- sident, a martelé sa volonté de réagir à la profanation ce week- end de 250 tombes. Procès Carlton DSK n Le procureur ré- clame la « relaxe pure et simple » pour Domi- nique Strauss-Kahn inteRnAtiOnAL P.5 Al-Sissi réclame l’aide de l’ONU n Le président égyp- tien demande une réso- lution du conseil de sé- curité pour frapper les djihadistes présents en Libye. eCO P.7 Les marchés suspendus à l’avenir de la Grèce n Les indices euro- péens ont ouvert dans le rouge après l’échec des négociations de l’Eurogroupe sur l’ex- tension du plan d’aide au pays. CuLtuRe P.8 American Sniper fait polémique exPRessO n Pour la première fois depuis le début du quinquennat, Manuel Valls a annoncé mardi devant l’Assemblée Nationale le recours à l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer le projet de loi sur la croissance et l’activité. L’opposition des frondeurs sur le travail du dimanche rendait l’adoption du texte incertaine. L’UMP a déposé une motion de censure peu susceptible de renverser le gouverne- ment. PAge 1 Emmanuel Macron défendant son texte à l’Assemblée Nationale mardi 17 février 2015. quOtidien du mAsteR de jOuRnALisme de L’ institut FRAnçAis de PResse - PROmO 2016 # 01 17 02 2015

description

Le quotidien-école des M1 de l'école de journalisme de l'Institut Français de Presse.

Transcript of 01 Expresso 2015

Page 1: 01 Expresso 2015

L’essentieL

La loi Macron passe en force

Face aux frondeurs, le gouvernement engage sa responsabilitéFRAnCe P.4François Hollande annonce un plan de lutte contre la hainen Lors de la cérémo-nie du cimetière juif de Sarre-Union, le pré-sident, a martelé sa volonté de réagir à la profanation ce week-end de 250 tombes.

Procès Carlton DSK

n Le procureur ré-clame la « relaxe pure et simple » pour Domi-nique Strauss-Kahn

inteRnAtiOnAL P.5Al-Sissi réclame l’aide de l’ONUn Le président égyp-tien demande une réso-lution du conseil de sé-curité pour frapper les djihadistes présents en Libye.

eCO P.7Les marchés suspendus à l’avenir de la Grècen Les indices euro-péens ont ouvert dans le rouge après l’échec des négociations de l’Eurogroupe sur l’ex-tension du plan d’aide au pays.

CuLtuRe P.8American Sniper fait polémique

exPRessO

n Pour la première fois depuis le début du quinquennat, Manuel Valls a annoncé mardi devant l’Assemblée Nationale le recours à l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer le projet de loi sur la croissance et

l’activité. L’opposition des frondeurs sur le travail du dimanche rendait l’adoption du texte incertaine. L’UMP a déposé une motion de censure peu susceptible de renverser le gouverne-ment. PAge 1

Emmanuel Macron défendant son texte à l’Assemblée Nationale mardi 17 février 2015.

quOtidien du mAsteR de jOuRnALisme de L’ institut FRAnçAis de PResse - PROmO 2016

# 01

17 02 2015

Page 2: 01 Expresso 2015

La majorité acculée.

La majorité divisée.

Manuel Valls a été

obligé mardi d’enga-

ger la responsabi-

lité du gouvernement pour faire

passer le projet de loi Macron.

L’opposition des frondeurs était

telle que le Premier ministre

n’était pas assuré de trouver une

majorité. C’est la première fois

depuis 2006 qu’un gouverne-

ment a recours à cette procédure

du 49-3. Dominique de Villepin

l’avait utilisée pour tenter d’im-

poser le contrat « Premières em-

bauches » a une majorité rétive.

Il avait suscité la grande colère

des étudiants.

Jusqu’au dernier moment, le

Premier Ministre a tenté d’évi-

ter cette procédure, qui a néces-

sité la convocation d’un Conseil

de Ministres en urgence pour

l’entériner. Pourtant ce sont

ses propos, lundi, sur RTL qui

ont contribué à crisper l’at-

mosphère. M. Valls avait alors

dénoncé « les postures » d’une

partie du groupe socialiste,

jugeant dérisoires « ces petites querelles » dans le contexte

actuel.

Une vraie scissionL’opposition entre le gouver-

nement et les frondeurs s’est

cristallisée sur le travail du

dimanche. Soucieux de don-

ner de la substance à sa loi,

Emmanuel Macron a rejeté les

amendements de l’aile gauche

qui demandaient de plus fortes

compensations sociales. Il a

également pris de front Anne

Hidalgo, la maire de Paris, qui

réclamait un droit de contrôle

sur les zones touristiques inter-

nationales.

Manuel Valls, assume l’épreuve

de force, tout comme Emma-

nuel Macron : ils veulent s’ap-

puyer sur l’opinion publique

pour pousser les réformes,

quitte à acter une vraie scission

au sein de la gauche. Celle-ci

couvre depuis que François

Hollande a pris le tournant de la

politique de l’offre, notamment

lors de sa conférence de presse

du 14 janvier 2014.

A un mois des élections dépar-

tementales, le Premier ministre

a pris le risque de creuser les

divisions au moment où le Front

national est à l’offensive. Dans

bon nombre de départements, la

gauche refuse de constituer des

listes communes. Ce qui s’est

passé hier au Palais Bourbon

rend la réconciliation encore

plus difficile. La droite jubile. Dans un tweet, Nicolas Sarkozy,

le président de l’UMP écrit : « La vérité éclate au grand jour, il n’y a plus de majorité. » Chris-

tian Jacob, le patron du groupe

UMP à l’Assemblée, annonce

une motion de censure qui sera

probablement discutée jeudi soir.

L’UDI, dont un tiers des députés

pourtant avait annoncé un vote,

a déclaré qu’elle s’y associerait:

l’initiative n’a cependant guère

de chance d’aboutir, car les

frondeurs socialistes n’ont pas

l’intention de joindre leur voix

à l’opposition pour faire tomber

le gouvernement. L’épopée de

la loi Macron devrait s’achever

jeudi soir.

o Henrique Valadares

FRANCE

LOI MACRON Valls impose sa ligne, mais officialise la rupture au sein du PS

Le 49-3 sauve la loi Macron

Le travail dominical érigé en symbole de la réformen Travail du dimanche

Le texte porte de cinq à douze

le nombre d’ouvertures domi-

nicales que le maire peut accor-

der aux commerces. Au-delà de

cinq dimanche par an, le maire

devra solliciter l’avis de l’inter-

communalité. Une majoration

de 30% de la rémunération des

salariés travaillant le dimanche

dans les commerces alimen-

taires de plus de 400 m² a été

votée sous forme d’amende-

ment.

Le texte prévoit par ailleurs

la création de « Zones touris-

tiques internationales » (ZTI),

où le travail dominical et noc-

turne jusqu’à minuit sera auto-

risé toute l’année. De nombreux

quartiers de Paris sont concer-

nés, notamment les Champs-

Elysées ou bien encore le Ma-

rais, à proximité du BHV. Les

six gares parisiennes, ainsi que

celles des grandes villes sont

également visées, de même

que certains quartiers de Nice,

Cannes et Deauville. Ces ouver-

tures son conditionnées à la si-

gnature d’accords d’entreprises,

de branches ou de territoires. Le

principe du volontariat est éga-

lement acté : il faudra l’accord

écrit du salarié.

n Professions juridiques

réglementées

Le gouvernement qui voulait

déréglementer ces professions

pour favoriser la concurrence

et faire baisser les tarifs a dû

revoir ses ambitions à la baisse.

S’agissant par exemple des

notaires, un mécanisme permet-

tant la baisse de certains tarifs

a été mis en place. Le gouver-

nement a dû en revanche renon-

cer au « corridor tarifaire », qui

prévoyait un prix plancher et un

prix plafond pour les actes nota-

riaux.

n Transports

La principale innovation

concerne l’exploitation de

lignes d’autocar sur le territoire

national, et la privatisation des

aéroports de Nice et de Lyon.

o William Zinck

02 - EXpREsso -mARdi 17 FEvRiER

Article 49-3 mode d’emploi L’article 49-3 de la Constitution permet au Premier ministre d’engager la responsabilité de son gouvernement sur un texte de loi. Le projet de loi est considéré comme adopté sauf si une motion de censure est déposée dans les 24 heures par au moins un dixième de l’Assemblée. Si la motion de censure est votée par la majorité absolue de l’Assemblée, alors le gou-vernement doit démissionner. L’article 49-3 ne peut être utilisé que sur un projet de loi budgétaire, ou une fois par an, sur un autre texte.

Lorsque Benoît Hamon et les frondeurs ont annoncé leur vote contre le texte, Emmanuel Macron

et Manuel Valls ont dû faire face à une majorité réduite, voire brisée.

Page 3: 01 Expresso 2015

Le ministre qui bouscule la gauche

L’arbitrage du Crédit Lyonnais remis en causen La Cour d’appel de Paris a annulé l’arbitrage favorable à Bernard Tapie dans l’affaire du Crédit Lyonnais. Un nou-veau procès se tiendra en septembre. « La cour d’appel de Paris donne raison (…) à ceux qui ont alerté l’opinion publique sur le caractère insupportable pour un Etat de droit de cet arbitrage », a salué M. Bayrou qui connaît bien le dossier. M. Tapie qui estimait avoir été spolié par la banque lors de la revente d’Adidas s’était vu accorder 403 millions d’euros en 2008 à la suite de cet arbitrage. Les zadistes de Sivens expulsésn Le tribunal d’instance d’Al-bi a ordonné l’expulsion des occupants de la « Métairie neuve », un corps de ferme propriété du Conseil Général du Tarn. Le lieu sert de dortoir aux manifestants opposés au projet de barrage de Sivens. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a indiqué que l’expulsion n’intervien-drait pas avant la décision du conseil général, le 6 mars, sur l’avenir du projet de retenu d’eau.

Un obus de 39-45 retrouvé gare de l’Est

n Le trafic en gare de l’Est a été interrompu mardi midi après la découverte d’une fu-sée anglaise de 250 kg datantde la Seconde Guerre mon-diale, près des voies à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). La SNCF a dirigé les voyageurs vers des itinéraires de subs-titution. Une opération de dé-minage a été mise en place en début d’après-midi. L’engin pourrait être encore en capa-cité d’exploser selon la police.

Dix anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord en garde à vue

n Plus d’un an après l’occu-pation de l’établissement, dix anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord ont été placés en garde à vue mar-di matin. Ils « sont audition-nées pour des faits reprochés de violence et séquestration » a expliqué Bernard Farret, procureur de la République d’Amiens. Le directeur de production et le directeur des ressources humaines avaient été retenus par des salariés sur le site pendant 30 heures.

L’ouverture des magasins les dimanches divise les salariés

Au Bazar de l’Hôtel de Ville, on hésite à s’endimancher

en bref

frAnCe

mArdi 17 fevrier- eXpresso - 03

A la suite de la loi Macron, de

nombreux magasins vont pou-

voir ouvrir le dimanche. C’est

le cas du Bazar de l’Hôtel de

Ville (BHV), où les salariés

sont partagés.

n « Ah, ne m’en parlez surtout

pas ! » Lorsque l’on aborde

le sujet sensible du travail

le dimanche, la réaction de

Magda est épidermique. A 54

ans, cette conseillère vente au

BHV Marais est farouchement

opposée à la création d’une

Zone de Travail Internationale

(ZTI), comme le projette la loi

Macron. « On n’a pas envie

de travailler le dimanche. Je

suis mère, bientôt jeune grand-

mère, et j’ai envie de passer du

temps avec mes petits enfants

», déclare la cinquantenaire sur

un ton affirmé, qui contraste avec la voix fluette de Vanessa Paradis diffusée par les hauts-

parleurs du magasin.

Entre les chaussettes et les cale-

çons, Samy, 24 ans, a un avis

moins catégorique. « Je suis

encore jeune, et donc je n’ai pas

de famille avec qui passer du

temps, pas d’enfants à charge»,

souligne le jeune homme brun

tiré à quatre épingles. « Le pro-

blème, c’est plutôt le salaire,

qui apparemment restera le

même. A l’époque où je travail-

lais chez Minelli le dimanche,

j’étais payé le triple », se sou-

vient le vendeur, nostalgique

d’une époque révolue.

« On n’est pas la capitale du tourisme pour rien »La chanson de Vanessa Paradis

s’estompe pour laisser place à

des rythmes électro. Au rayon

des montres de luxe, Jean-

Pierre emballe un paquet en

sifflotant. « Je suis pour le tra-

vail le dimanche, on n’est pas la

capitale du tourisme pour rien

», affirme le quarantenaire d’un ton précieux, tout en surveillant

du coin de l’oeil un groupe de

touristes un peu trop bruyant. «

A Lisbonne ou à Barcelone, les

magasins sont ouverts 24h/24.

Personnellement, si j’étais un

touriste à Paris et que je trou-

vais une porte fermée, je l’au-

rais mauvaise. » Un avis parta-

gé par Ronan, un client régulier

du BHV : « je fais souvent des

cadeaux de dernière minute,

du coup ça serait appréciable

d’avoir un plan de secours, quel

que soit le jour et l’heure. »

Manque de dialogue Qu’ils soient pour ou contre le

travaille du dimanche, les sala-

riés aimeraient être davantage

consultés. « Jusqu’à présent,

on n’a même pas parlé avec

la direction », déplore Magda,

soulignant l’opacité des opéra-

tions. « Il y a un manque total

de communication ». Mardi,

Emmanuel Macron, le ministre

de l’économie, a promis un «

dialogue » concernant le BHV.

Le 26 janvier dernier, 250 em-

ployés avaient déjà envoyé des

« cartes-postales pétition » à

François Hollande, destinées à

alerter le président sur leur situ

ation.

oLouis-Valentin Lopez

n En août 2014, l’arrivée

d’Emmanuel Macron à Bercy

sonne comme le coup d’éclat du

gouvernement Valls 2. Le

nouveau ministre n’a que 36

ans, mais déjà un long passé

derrière lui. Enarque, ex-

banquier de chez Rothschild

et ancien secrétaire général

adjoint de l’Elysée, il incarne

le virage du gouvernement

vers la politique de l’offre et la

main tendue aux entreprises. Il

n’a jamais été élu, ce qui fait

tiquer François Hollande.

Mais Manuel Valls le soutient,

il a besoin d’une nouvelle figure pour faire oublier Arnaud Mon-

tebourg qu’il vient de pousser

dehors pour avoir critiqué la

politique économique et s’être

moqué du chef de l’Etat.

Baptême du feuTout novice qu’il est, Emma-

nuel Macron est chargé de por-

ter l’une des lois les plus dif-

ficiles du quinquennat. Une loi fourre-tout qui attaque toutes

sortes de professions. C’est

un risque. Le novice le sait. Il

s’applique, passe de longues

heures à l’Assemblée nationale

pour tenter de vaincre les résis-

tances, cherche à séduire aussi

bien la gauche que la droite.

En vain. Les frondeurs ne sup-

portent pas qu’il leur tienne

tête. Pour faire passer son texte,

ce protégé de Manuel Valls est

obligé d’ appeler à la rescousse

le Premier ministre qui recourt

pour la première fois du quin-

quennat à la procédure autori-

taire du 49-3. Dur baptême du

feu ! Mais Emmanuel Macron

ne se démonte pas. Intervenant

hier lors des questions d’actua-

lité à l’Assemblée nationale, il

a fustigé la gauche immobile,

persuadé d’avoir l’opinion

pour lui, au moment où le taux

de chômage des jeunes atteint

25%. Une façon d’assumer la

rupture qui vient de se produire

à gauche.

oLila Haffaf

Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a élaboré le

projet de loi pour la croissance et l’activité

Page 4: 01 Expresso 2015

04 - EXprEsso - MArDI 17 FEVrIEr

FrANCE

SOCIETE Le président s’est rendu à la cérémonie au cimetière de Sarre-Union

JUSTICE Rebonds dans l’affaire du Carlton

Le procureur proposela relaxe de DSK

Émotion, colère, refus

de banaliser : Fran-

çois Hollande s’est

rendu mardi matin

à la cérémonie au

cimetière juif de Sarre-Union,

en Alsace, profané ce week-end.

Il a qualifié d’acte « odieux »

la profanation de quelque 250

tombes par cinq mineurs âgés

de 15 à 17 ans, sans antécédents

judiciaires et depuis placés en

garde à vue.

François Hollande a tenu un

discours d’une vingtaine de

minutes, précédé du kaddish

– la prière des morts – et de la

lecture de la préface de Si c’est un homme de Primo Levi par

une élève de CM1. Il a exprimé

« l’émotion » et le « sentiment de honte » ressentis par la France à

l’annonce de cette profanation.

Signe d’unité nationale, le chef

de l’État s’est rendu à Sarre-

Union accompagné du ministre

de l’Intérieur Bernard Caze-

neuve, du président de l’Assem-

blée nationale Claude Bartolone

et celui du Sénat Gérard Larcher

(UMP). Lors de son discours,

le président a tenu à rassurer

les juifs de France en affirmant que « leur place est naturel-lement en France » et que la

République les « défendra de toutes les forces », après que le

premier ministre israélien Ben-

jamin Netanyahu a renouvelé

son appel aux juifs européens

à rejoindre Israël. Il l’avait déjà

fait après les attentats de Paris

en janvier dernier, alors que les

actes antisémites n’ont cessé

d’augmenter depuis.

Le dispositif de protection des lieux de culte maintenuFrançois Hollande a affirmé que le dispositif de protection des

lieux de culte et des écoles, acti-

vé par le ministre de l’Intérieur

le mois dernier, serait maintenu.

Il présentera dans les semaines

à venir un plan visant à « sanc-tionner, éduquer, transmettre les valeurs de la République et éra-diquer les messages de haine, notamment sur Internet. »En parallèle, une manifesta-

tion rassemblant 200 élèves et

professeurs du lycée de Sarre-

Union s’est déroulée devant le

cimetière, avant de s’étendre à

400 participants à la mi-jour-

née. Les jeunes ont tenu à mon-

trer qu’il « n’y a pas d’indiffé-rence des jeunes par rapport à ce qui s’est passé ».

o Amandine Réaux

n « La relaxe pure et simple »

pour DSK, telle est la requête

de Frédéric Fèvre, le procureur

du tribunal correctionnel de

Lille ce mardi. « Ni l’informa-tion judiciaire, ni l’audience »

n’ont permis d’établir l’infrac-

tion de proxénétisme aggravé

pour Dominique Strauss-Kahn,

a déclaré le procureur à l’issue

de son réquisitoire.

Cravaté de sombre, Dominique

Strauss-Kahn a retrouvé hier le

banc des prévenus pour l’affaire

dite « du Carlton ». En théorie,

l’ex patron du FMI risquait

jusqu’à 10 ans de prison et 1,5

millions d’euros d’amende. En

théorie seulement. Le procès

n’a pas encore touché à sa fin que déjà le mot salvateur est

prononcé concernant DSK : « relaxe ».

DSK peut-il vraiment être qualifié de proxénète ?C’était l’enjeu du dossier. Un

combat judiciaire que les parties

civiles semblent avoir abandon-

né en renonçant lundi 15 février

à exiger réparation. En effet, si

les avocats ont l’intime convic-

tion que DSK savait qu’il avait

affaire à des prostituées et non à

des libertines, ils avouent eux-

mêmes manquer de preuves.

Pour Gilles Maton, l’avocat

des quatre anciennes parties

civiles, un seul intérêt subsiste

désormais dans ce procès : « se pencher sur le syndrome de la toute-puissance chez ce genre de personne ». « Quand j’ai vu arriver Dominique Strauss-Kahn, je me suis dit : c’est le minotaure. C’est le tout puis-sant à qui on amène des jeunes filles ».

Debout, face à son pupitre de

bois, le procureur Frédéric

Fèvre s’en tient à la loi. « Nous travaillons avec le code pénal, pas le code moral », souligne-

t-il. Certains avocats déplorent

alors une loi « mal faite », qui

« ne correspond pas aux évolu-tions de la société ».

o Marine Henriot

L’UDMF (Union des Démo-

crates Musulmans de France)

annonce le retrait de ses can-

didatures aux départemen-

tales dans sept cantons. Seule

la section marseillaise présen-

tera un prétendant en mars.

n « Je suppose la percée d’un parti musulman en France en 2022 ». Le scénario de Michel

Houellebecq dans son dernier

roman « Soumission » aurait pu

ne pas être qu’une invention,

mais l’UDMF, une jeune for-

mation politique musulmane a

signalé mardi son retrait quasi

total de la course vers les can-

tonales.

« Nous avons trop peu de moyens financiers » déplore Na-

jib Azergui, le fondateur du par-

ti crée en 2012. Des donateurs

anonymes auraient retiré leurs

contributions avant même le dé-

but de la campagne empêchant

ainsi le financement des candi-datures dans sept départements

sur les huit convoités au départ.

Alors qu’un élu UDMF siégeait

déjà au conseil municipal de

Bobigny (Seine-saint-Denis),

cette liste ne sera finalement pas présentée en mars. Seul le pre-

mier canton de Marseille verra

un duo de candidats UMDF

s’engager dans la campagne.

Un parti controverséLe parti qui revendique 900 ad-

hérents et 8 000 sympathisants

a été crée en 2012. Aujourd’hui,

il suscite la polémique à gauche

comme à droite. Jean-Christophe

Cambadélis (PS) observe ces

tentatives d’implantation d’un

mauvais oeil. « Je suis contre la communautarisation de la vie politique » déclare –t-il.

L’UDMF se dit favorable au

droit de vote des étrangers aux

élections locales, pour l’entrée

de la Turquie dans l’Union

Européenne et veut revenir -

sans le dire clairement - sur

l’interdiction du port du voile à

l’école.

o Pauline Renoir

L’UDMF se retire des départementales

Le président François Hollande en présence de René Gutman,

grand rabbin de Strasbourg, à Sarre-Union mardi matin.

François Hollande annonce un plan de lutte contre la haine

POLITIQUE Le parti musulman fait marche arrière

Page 5: 01 Expresso 2015

MARDI 17 FEVRIER - ExpREsso - 05

INTERNATIoNAL

EGYPTE L’ONU sollicitée pour combattre Daesh

Une semaine après la vidéo

montrant la décapitation de

21 Coptes par Daesh, le pré-

sident égyptien demande une

résolution de l’ONU pour une

riposte internationale.

n « Que nos enfants soient égorgés en Libye et ne pas agir ? Non ! ». Le général Abdel Fat-tah al-Sissi est apparu grave et résolu au micro de Jean-Pierre Elkabbach mardi matin, sur Europe 1. Sept jours après la parution d’une vidéo macabre montrant 21 Coptes égyptiens décapités par des hommes de l’Etat islamique, le président égyptien demande une inter-vention internationale. La Libye est en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays est morcelé en différents bastions de milices. Avec la publication de la vidéo des décapitations, l’Etat isla-

mique montre son expansion rapide sur la zone, amorcée en janvier.

Une coopération avec la France dans la lutte contre DaeshL’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité de

l’ONU permettrait l’interven-tion d’une coalition interna-tionale contre les djihadistes présents en Libye. Deux dif-ficultés subsistent pourtant : la résolution doit être validée par le gouvernement libyen et échapper au veto russe.

L’Egypte a déjà riposté à la dé-capitation des Coptes chrétiens. Lundi 16 février, des avions de combats ont bombardé les posi-tions du groupe Etat islamique. Ce même jour, le ministre de la défense française, Jean-Yves Le Drian signe la vente à l’Egypte de 24 chasseurs Rafale et d’une frégate FREMM pour une somme totale de 5,2 milliards d’euros. Geste fort et explicite qui montre que la France sou-tient les frappes de l’Egypte contre l’organisation terroriste de l’Etat islamique. L’Egypte est un Etat clé de la zone arabe qui a une influence sur le conflit israélo-palestinien et la question syrienne. Laurent Fabius assure dans « le Monde » du 17 février : « Il faut que l’Egypte ait les moyens de per-mettre cette stabilité et cette sécurité. »

o Véra Lou Derid

n A deux pas du vacarme de la Place de l’Etoile, l’Ambas-sade du Danemark se recueille. L’Union des juifs de France est venue déposer bougies et pan-cartes aux pieds du bâtiment. Seuls une poignée de Fran-çais sont présents, ce lundi 16 février, pour témoigner leurs soutiens au peuple danois en-deuillé après la série d’attentats terroristes. Les visages sont fer-més, les mâchoires serrées. «La seule solution, c’est de rester ensemble », répond l’ambassa-drice du Danemark Anne Dorte Riggelsen, à une jeune femme brune. Agée de 18 ans, Cyrielle prend en photo les accolades de l’ambassadrice. « Nous avons vécu les même événements. Les Danois nous ont apporté leur soutien, alors c’est à notre tour maintenant », explique-t-elle.

L’appel au rassemblement n’a pas trouvé echo chez les FrançaisIl y a un mois, la France devait faire face à l’épreuve du ter-rorisme. Le Premier Ministre danois Helle Thorning-Schmidt défilait le 11 janvier dernier aux cotés de François Hollande. Des rassemblements spontanés

avaient eu lieu à Copenhague. Mais ce soir, les français ne leur ont pas rendu la pareille. Dans

l’assemblée, Marie-Josée ful-mine. Cette toute jeune retrai-tée est « dégoutée, outrée par le peu de monde présent ». Les badauds viennent, restent une quinzaine de minutes, repartent. L’esprit du 11 janvier, celui des 3,7 millions de Français unis contre l’obscurantisme, n’a que vaguement flotté devant l’am-bassade du Danemark.Plus loin, une femme blonde se recueille, immobile et les yeux humides. Dorothe est danoise, mais vit en France depuis une quinzaine d’années. Elle se sent très émue par la présence des « des officiels ». Le Premier Ministre Manuel Valls, accom-pagné du premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis et du Président de l’Assemblée Nationale Claude Bartolone, est venu s’entretenir une vingtaine de minutes avec Anne Dorte Riggelsen. Avant de repartir, tous s’arrêtent quelques instants devant le mausolée improvisé. Plus tard, c’est au tour de la maire de Paris Anne Hidalgo de faire une visite à l’ambassade. « Nous sommes là, debout avec les Danois », déclare-t’elle. Son apparition

n’a été saluée que par quelques maigres applaudissements.

o Hélène Corbie

Lire le portrait d’Alexander

Lassithiotakis page 10.

Une mobilisation en demi-teinte à Paris

La victime juive enterrée mercredi à CopenhagueDan Uzan, l’une des deux victimes des attaques de Copenhague, sera enterré mercredi à 14 heures dans la capitale danoise, a annoncé à l’AFP une porte-parole de la communauté juive, Sara Menn. « La

cérémonie est ouverte au

public. On attend beau-

coup de monde », a t-elle ajouté. L’homme de 37 ans montait la garde devant la synagogue samedi lorsqu’il a été mortellement blessé à la tête. Une bar mitzvah était alors en cours dans le bâtiment religieux. Les terroristes ont également fait un mort et cinq blessés dans l’attaque d’un centre culturel.

Abdel Fattah al-Sissi au Caire en 2009.

Quelques français venus mani-

fester leur soutien au peuple

danois, devant l’Ambassade du

Danemark, le 16 février 2015.

Le président Al Sissi réclame une intervention en Libye

ATTENTATS DE COPENHAGUE Le PS appelait hier à se réunir devant l’Ambassade danoise

Page 6: 01 Expresso 2015

06 - EXPRESSO - MARDI 17 FEVRIER

INTERNATIONAL

EN BREF

Les policiers, cibles des talibansn AFGHANISTAN - Au moins

20 policiers afghans ont été

tués mardi 17 février dans une

attaque de kamikazes talibans

à Puli Alam, à une centaine de

kilomètres au sud de Kaboul.

Cette attaque survient au len-

demain d’une offensive des forces afghanes contre les

bases des talibans dans le

sud du pays.

Après Ebola, des écoles rouvertes mais désertesn LIBERIA - Fermées depuis

sept mois à cause de l’épidé-

mie d’Ebola, les quelque 5000 écoles du Liberia étaient cen-

sées rouvrir leurs portes lundi

16 février. L’absentéisme était toutefois important, de nom-

breuses familles ne pouvant

plus payer les frais de scola-

rité. Certains établissements

n’ont également pas été restaurés après avoir servi

de centres d’isolement des malades et présentent des

risques de contamination.

Le Yemen toujours aux mains des milicesn YEMEN - Les miliciens

chiites houthis, contrôlant les

institutions de la capitale Sa-

naa depuis janvier, ont rejeté

lundi 16 février un appel de

l’ONU demandant leur retrait des instances gouvernemen-

tales et la libération du pré-

sident et du Premier ministre.

Les pays étrangers ferment

peu à peu leurs ambassades

dans la capitale.

Des membres présumés de Boko-Haram arrêtés

n NIGER - La police nigé-

rienne a annoncé le lundi 16

février avoir arrêté plus de

160 personnes soupçonnées

d’être liées à Boko Haram dans le sud-est du Niger. La

région a été début février la

cible d’attaques meurtrières du groupe terroriste.

EUROPE L’assassinat d’une étudiante relance le débat

L’opposition turque révoltée par la condition des femmesAprès le sauvage assassinat d’une étudiante, les associa-tions féministes et l’opposition turque pointent le laxisme du gouvernement.

n « La violence contre les femmes est une plaie ouverte dans notre société (…) une rup-ture de la confiance de Dieu ». Cette déclaration n’est pas signée d’un porte parole d’une association féministe, ni d’un cadre de l’opposition mais bien du Président turc, Recep Tayip Erdogan, qui se pose en cham-pion de la cause des femmes. Pourtant, depuis la découverte vendredi du corps violé, mutilé et brûlé d’Özgecan Aslan, une étudiante de 20 ans, dans une rivière au sud du pays, M. Erdo-gan et son camp font face à une vague d’indignation et de colère.

La «morale» religieuse en causeCe week-end, des milliers de Turcs et Turques sont descendus dans les rues des grandes villes pour dénoncer la recrudescence des violences faites aux femmes. Mais aussi la complaisance du régime islamo conservateur. Les contestations prennent un tour politique à l’affaire. Les manifestants accusent le Parti de la justice et du développe-ment (AKP), au pouvoir depuis 2002, de fermer les yeux sur la hausse de ces violences. Selon l’association turque des droits de l’Homme (IHD), les meurtres de femmes ont nettement aug-

menté ces dix dernières années pour atteindre 294 cas en 2014. La faute à la « morale » et la « mentalité » religieuses de l’AKP selon le chef du principal parti d’opposition. « La violence contre les femmes, c’est une liste d’abus économiques, verbaux, physiques, sexuels, psychologies et sociaux », a par ailleurs résu-mé la députée Aytug Atici, élue du Parti républicain du peuple (CHP, social démocrate).

Connu pour ses sorties miso-gynes récurrentes (« Les femmes ne peuvent naturellement pas

être l’égal des hommes », a-t-il déclaré en novembre dernier), le président Recep Tayyip Erdogan a été directement mis en cause par les associations féministes. Lundi, il a de son côté dénoncé ces critiques qui « prennent plai-sir à la mort de quelqu’un » et espéré que les assassins présu-més de la jeune femme rece-vraient « la peine la plus sévère ». Rapidement identifiés, les trois suspects ont été interpellés par la police et sont passés aux aveux. Ils ont été inculpés et écroués dimanche.

o Thomas Porlon

Les associations féministes et l’opposition ont défilé dans les rues. (crédit AFP Adem Altan)

Le cessez-le-feu ukrainien déjà menacéDONBASS Les séparatistes pro-russes ont pénétré dans Debaltseve

n Les rebelles prorusses sont entrés mardi 17 février dans la ville de Debaltseve, dans l’est de l’Ukraine, qu’ils cernaient depuis plusieurs jours. Un res-ponsable séparatiste a indiqué « contrôler la gare ferroviaire et la banlieue est », tandis qu’un porte-parole militaire ukrainien faisait état de « groupes isolés d’insurgés » ayant pénétré dans la ville. L’avancée des sépara-tistes intervient alors que le ces-sez-le-feu négocié la semaine dernière par l’Ukraine et la Russie, en présence du couple franco-allemand, prévoyait le début du retrait des armes

lourdes dès mardi. Les observateurs de l’OSCE, chargés de surveiller la trêve, n’ont toujours pas pu entrer dans la ville.

Des « mesures concrètes » pour cesser les combats Les dirigeants allemand, russe et ukrainien ont déclaré mardi matin avoir décidé de « mesures concrètes » pour leur permettre de veiller au respect du cessez-le-feu, sans toutefois indiquer en quoi elles consistent. Angela Merkel et Petro Porochenko ont appelé Vladimir Poutine « à exercer son influence sur les

séparatistes » a déclaré Steffen Seibert, porte-parole du gou-vernement allemand. Les accords de Minsk II né-gociés la semaine dernière semblent déjà compromis, alors que Kiev a annoncé avoir perdu cinq soldats en 24 heures. Les deux camps se renvoient la balle et s’accusent mutuelle-ment d’entraver le processus de retrait des troupes sur la ligne de front. La désescalade est laborieuse dans l’est de l’Ukraine, où plus de 5600 personnes ont été tuées en moins d’un an de conflit.

o Liv Audigane

Page 7: 01 Expresso 2015

MARDI 17 FEVRIER- EXPRESSO - 07

ECO/CONSO

GRECE La crainte d’une sortie de l’euro pèse sur les bourses

Athènes affole les marchésn -4,5 % à Athènes, -1, 2%

à Paris, -0,69% à Francfort,

-0,14% à Londres… l’ensemble

des places européennes a ouvert

en baisse mardi martin. L’échec

des négociations entre la Grèce

et ses partenaires européens

inquiète les investisseurs du

Vieux Continent, ranimant le

spectre du « Grexit » (NDRL

sortie du pays de la zone euro ).

Lundi, la réunion de l’Euro-

groupe sur l’extension du pro-

gramme d’aide financière à Athènes a tourné court. Prévue

pour s’étendre pendant une

bonne partie de la nuit, elle

n’aura duré que 4 heures.

Les ministres des Finances des

18 pays de la zone euro ont pro-

posé à la Grèce une prolonga-

tion du plan d’aide actuel. Ce

à quoi Athènes a répondu non,

malgré les promesses d’assou-

plissements si le pays acceptait

les exigences de la zone euro.

L’aide européenne refuséeLe gouvernement de gauche

radicale d’Alexis Tsipras refuse

les réformes assorties à ce nou-

veau plan. Le déblocage de la

tranche d’aide de 7 milliards

d’euros est conditionné à une

série de mesures d’austérité

que le Premier ministre juge «

absurdes et inacceptable ». Ce

dernier souhaite obtenir un répit

de quatre mois de ses créan-

ciers pour négocier une nou-

velle feuille de route. Problème

: le plan d’aide prend fin le 28

février, et la Grèce ne peut se

financer seule sur les marchés. Mardi, une réunion des ministres

des finances européens avait eu lieu pour trouver une solution au

blocage, mais le gouvernement

grec a d’ores et déjà prévenu

qu’il « n’acceptera pas d’ulti-matum ». De son coté, le tempé-

tueux ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, a joué l’apai-

sement, affirmant qu’un accord pouvait être trouvé « dans les 48 heures ». Mais pour le moment,

chacun campe sur ses positions,

et le bras de fer entre Bruxelles

et Athènes continue.

o Lucas De Villepin

Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem (g.) et le ministre grec des finances Yanis Varoufakis (d.)» (Crédit:ARIS MESSINIS/AFP)

Un des rares points sur lequel Grecs et Européens sont tombés d’accord lundi est l’abandon du terme de « Troika » pour nommer les créanciers d’Athènes. Abhorrée par les Grecs, cette expression qui désignait le FMI, la BCE et l’UE était deve-nue symbole de la politique d’austérité infligée au pays.

La fin de la « Troika »

SOCIAL Les déficits en discussionRetraites complémentaires cherchent 4,4 milliards d’eurosn Les négociations se sont ou-

vertes mardi entre le patronat

et les syndicats sur l’avenir des

régimes complémentaires de

retraite Argic (cadres) et Arrco

(salariés).

Déficitaires depuis 2009, ces régimes Agirc-Arrco sont de

plus en plus menacés, le déficit cumulé s’élevant à 4,4 milliards

d’euros en 2013. Les réserves

de l’Agirc lui permettraient de

tenir trois ans, celles de l’Arrco

dix de plus. En décembre, la

cour des comptes avait réclamé

des « mesures d’urgence » pour

sauver ces caisses de retraite,

5,5 milliards d’euros devant

être trouvés pour équilibrer les

comptes d’ici 2019.

Le papyboom responsable de l’importance des dépenses Ce déficit est lié à l’évolution démographique et à la faible

croissance. En raison du papy-

boom, le nombre des pension-

naires est particulièrement éle-

vé ; en parallèle, les partenaires

sociaux avaient décidé en 2013

d’instaurer une indexation des

pensions inférieure de 1% à

l’inflation, mesure peu efficace en raison de la faible croissance

des prix.

Les points à réformer divisent

patronat et syndicats. Force Ou-

vrière ou la CGT sont pour une

augmentation des cotisations,

ce dont le Medef ne veut pas en-

tendre parler. Le syndicat patro-

nal veut au contraire repousser

l’âge de départ à la retraite, une

option qui ne convainc pas plus

les syndicats. La diminution des

pensions étant inenvisageable,

un accord est loin d’être trouvé.

o Olivier Bories

Le siège social des organismes de retraite complémentaire. Crédits : KENZO TRIBOUIL-LARD/AFP

EN BREF

Les immatriculations en hausse en janviern Le marché automobile européen a bondi de 6,7% début 2015. Un sursaut notamment du à la hausse des ventes en Espagne et en Italie. Après avoir beaucoup baissé depuis 2008, « les pays latins reprennent confiance, à des degrés divers », note Jean-François Belorgey, du cabinet de consultants EY. Même si en Allemagne les ventes ne progressent que de 2,6%, le pays reste lui leader sur le volume, avec plus de 200.000 véhicules écoulés en ce début d’année. En France, le bilan varie selon les marques. Si les ventes de Renault ont augmenté de 10,1%, celles de PSA Peugeot Citroen ont connu une légère baisse de 1,5%.

Les Atelières en liquidation judiciaire

n Le tribunal de Lyon a pro-noncé mardi la liquidation des « Atelières », coopérative composée en partie d’ex-ou-vrières de Lejaby. Selon Mme Pernin, sa présidente, l’entre-prise a souffert de la crise du rouble russe et de grosses baisses de commandes.

2014, année difficile pour la presse françaisen Les ventes de journaux et de magazines ont continué à chuter l’année dernière d’après l’OJD. Les quotidiens nationaux ont vu leur diffusion diminuer de 4,1% en 2014. Les quotidiens régionaux accusent une baisse de 3%. Seul le journal « Les Echos » connaît une hausse de 1,24% des diffusions. Côté maga-zines, les ventes ont baissé de 5,4%. « L’Auto-Journal » a vu sa diffusion bondir de 37%. Au contraire, « Be » (-34%) et Public (-17%) ont sombré l’an dernier. Les ventes numé-riques poursuivent leur pro-gression. Elles ont augmenté de 70% au « Figaro », de 46% aux « Echos » et de 37% au « Monde ».

Page 8: 01 Expresso 2015

08 - EXPRESSO - MARDI 17 FÉVRIER

CULTURE

Cette semaine

en salle

CINÉMA American Sniper sort ce mercredi en France

Clint Eastwood a

toujours aimé les

histoires vraies.

Après Jersey Boys,

directement inspiré

du groupe de musique The Four

Seasons, le vétéran du cinéma

américain a décidé de se pen-

cher sur l’histoire de Chris

Kyle, « the legend ». Surnom

attribué après un triste score,

160 cibles humaines abattues

lors de ses différentes missions

pendant la guerre d’Irak.

Si le succès est au rendez-vous

outre-Atlantique, le film dé-

range. Républicain convaincu,

Clint Eastwood a confié à Libé-

ration ne pas être surpris par les

critiques. « Beaucoup de gens,

à commencer par moi, pensent

que ce conflit aurait pu être évi-té, du moins sous cette forme »,

a t-il cependant déclaré à propos de la guerre en Irak.

Un film propagande American Sniper est accusé

d’être un film de propagande, décrivant Chris Kyle comme un

héros de guerre absolu. Celui-

ci avait avoué à un journaliste regretter n’avoir pas pu « tuer

plus » pour sauver davantage de

vies américaines.

Sur son compte Twitter, le réa-

lisateur de Bowling for Colum-

bine Michael Moore, a claire-

ment dénoncé l’apologie des

armes faite par le film : « mon

oncle a été tué par un sniper

pendant la Seconde Guerre

mondiale. On nous a toujours

dit que les snipers étaient des

lâches. Qu’ils vous tiraient dans le dos. Les snipers ne sont

pas des héros. Et les envahis-

seurs sont pires.»

Du côté des médias américains,

Fox News a couvert le film de louanges, n’hésitant pas à dé-

noncer publiquement tout avis

contraire. La chaîne a jugé « ou-

trageant » l’avis du Guardian,

qui décrit Chris Kyle comme

« un tueur rempli de haine ».

Entertainment Weekly est quant

à lui partagé : « Un mois après

l’avoir vu, il est possible que vous soyez toujours en train de débattre pour savoir si le film est puissant, profond ou de la

propagande. »

Si les avis divergent, le destin

de “la légende” reste tragique.

En 2013, Eddie Ray Routh, un

soldat atteint d’un syndrome

de stress post-traumatique, abat

Chris Kyle sur le stand de tir de

Glen Cove. Simple coïncidence

ou non, le procès de l’assassin

présumé s’est ouvert le 11 fé-

vrier dernier, alors que le film bat tous les records au box of-

fice nord-américain. American

Sniper a rapporté plus de 300

millions de dollars de recettes.

Il est nommé dans six catégo-

ries aux Oscars.

o Marie-Caroline Cabut

Bradley Cooper joue le rôle du tireur d’élite © Warner Bros

L’exposition « le bord des mondes » s’installe au Palais de Tokyo jusqu’au mois de mai et interroge les limites du territoire artistique.

n Art ou pas art ? Une distinc-

tion brouillée depuis l’entrée

d’un certain urinoir en porce-

laine dans les musées. A comp-

ter d’aujourd’hui, le Palais

de Tokyo laisse la place à des artistes maîtres de la confusion.

Ils aiment repousser les fron-

tières de l’art.

Ces créateurs ont été rassem-

blés autour des thématiques de

la cuisine, de la mode ou encore

des sciences. Le fil conduc-

teur de cette exposition est le

célèbre avant-gardiste Marcel

Duchamp. « L’exposition pose

la question d’œuvres pouvant exister en dehors du monde de

l’art » explique Rebecca La-

marche-Vadel, commissaire de

l’exposition.

Entre inventions et oeuvres d’artUn beurre en stick, un attrape-

nuage, une pierre en équilibre,

des créations qui oscillent de

manière poétique entre inven-

tions et œuvres d’art. A l’image

du robot « géminoïde » créé

par le chercheur en intelligence

artificielle Hiroshi Ishiguro. Deux mannequins japonais au

réalisme troublant sont assis,

sourires aux lèvres et regards

dans le vide. « C’est peut-

être l’une des oeuvres les plus sombres ou les plus difficiles de l’exposition, c’est-à-dire

est-ce que nous sommes rem-

plaçables», commente la com-

missaire. L’écho fait à Marcel Duchamp retentira jusque dans

les assiettes. Certains visiteurs

privilégiés pourront déguster le

menu « Le Bord des Mondes »,

imaginé par le chef étoilé

Pierre Gagnaire dans son res-

taurant parisien Le Balzac, lors

de deux soirées, les 24 février

et 5 mai.

o Morane Aubert

Culture « Le bord des Mondes » présente des oeuvres ambiguës au Palais de Tokyo

Oeuvre de Hiroshi Ishiguro© NMESI

Bob l'éponge : un héros sort de l'eaun Le film de Paul Tibbitt plonge les téléspecta-teurs dans le monde de Bob l’éponge et ses amis. Tout va bas-culer quand la recette du pâté de crabe est volée par le diabolique pirate Steak Barbare.

Bisn La comédie française réa-lisée par Dominique Farru-gia met en scène l’his-toire d’ami-tié d’Eric et Patrice, interprétés par Franck Dubosc et Kad Merad, qui ont pris des che-mins de vie bien différents.

Kingsman services secretsn Adapté par Matthew Vaughn de la série de co-mics de Mark Millar, ce film retrace l’histoire d’Eggsy, un jeune de banlieue recruté par l’élite du renseignement britannique.

Une exposition aux frontières de l’art

Le tireur d’élite qui dérange l’Amérique

Page 9: 01 Expresso 2015

MARDI 17 FÉVRIER- EXPRESSO - 09

SPORTS

CYCLISME Lancement des mondiaux de cyclisme sur piste

Les ambitions renouvelées du sprint français

Le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines devrait résonner au rythme des encouragements

des supporters français lors des Championnats du monde de cyclisme sur piste, qui se tiendront de mercredi à di-manche. La quasi intégralité des billets a déjà été vendue alors que les sprinteurs fran-çais participeront à leurs pre-miers mondiaux sur le terri-toire national depuis ceux de Bordeaux, en 2006.Un franc succès pour les orga-nisateurs des Championnats du monde, qui n’ont pas hésité à miser sur une politique tari-faire attractive pour séduire le public (18 à 34 euros en se-maine, 19 à 45 euros le week-end, à partir de 11 euros pour les moins de 12 ans).Sur le papier, le cyclisme sur piste français se porte bien. Après des JO mitigés en 2012 (un seul succès), les Bleus avaient récolté cinq médailles lors des derniers mondiaux en 2014 à Cali en Colombie, dont quatre d’or. Un bilan flatteur mais trom-peur. Sur les cinq récompenses glanées par la délégation fran-çaise, trois l’avaient été par le seul François Pervis, en kei-rin, kilomètre et vitesse indi-viduelle.

Ne pas tout miser sur PervisMais cette année, les sprinteurs français courront à domicile et ils seront nombreux à viser la plus haute marche du podium. Outre la locomotive Pervis (quatre titres de champion du monde depuis 2013 toutes épreuves confondues), les Bleus pourront compter sur l’état d’esprit revanchard de leurs leaders, dont la plupart n’ont pas été au niveau attendu lors des derniers mondiaux. Gré-gory Baugé (29 ans), médaillé d’argent à Londres il y a 3 ans, visera la victoire pour l’épreuve de vitesse individuelle.

Chez les femmes, l’essentiel des espoirs tricolores reposera sur les épaules de Laurie Berthon, seconde de l’épreuve de scratch lors des derniers championnats d’Europe en 2014.L’affirmation des ambitions de l’équipe de France passera aussi par la reconquête de sa supré-matie lors des épreuves col-lectives, comme la vitesse par équipe. Après avoir surdominé la discipline de 2006 à 2009 (quatre titres de champions du monde consécutifs), les sprin-teurs bleus n’y ont plus connu le goût de la victoire depuis 5 ans.

o Adrien Candau

François Pervis avait remporté 3 médailles d’or en 2014 lors des derniers championnats du monde en Colombie. © AFPCA

EN BREF

ESPRESSO QUOTIDIENInstitut Français de Presse, Paris II Quotidien école M1. Février 2015.

Football : Luxleaks chez les Diables rouges

n Selon le journal flamand De Morgen, plusieurs inter-nationaux belges jouant dans l’équipe de Chelsea seraient visés par une enquête sur des comptes bancaires qu’ils posséderaient au Luxem-bourg. Eden Hazard, Thibaut Courtois et plusieurs de leurs copéquipiers détiendraient une société luxembourgeoise qui accueillerait leurs revenus publicitaires, le pays ayant des taux d’imposition plus avantageux.

Pas de médailles françaises en ski alpin n Déception pour l’équipe de France féminine de ski alpin. Contrairement à 2013 où ellesavaient remporté deux mé-dailles, elles n’ont rien rame-né des 43e Championnats dumonde qui se sont achevés dimanche. En cause : les absences de Marion Rolland, forfait, et de Tessa Worley, de retour de blessure de-puis le début de la saison. Les skieurs alpins ont sau-vé l’honneur en offrant à la France trois médailles.

Le Real veut remettre ça

n Après s’être inclinés face à l’Atlético Madrid (4-0) le 7 février dernier, les Espa-gnols du Real Madrid af-frontent Schalke 04 ce soir en huitièmes de finale aller de la Ligue des Champions. Un match que les Meren-gues devraient aborder en toute confiance : le 26 février 2014, le Real Madrid giflait magistralement Schalke 04 dans leur stade de la Veltins Arena, au même stade de la compétition. Un score cruel pour des Al-lemands alors dépassés : 6 buts à 1.

RUGBY Le deuxième ligne français cité pour brutalité

n Le deuxième ligne de l’Equipe de France de rugby Pascal Papé risque de ne pas terminer leTournoi des Six Nations. Coupable d’un coup de genou dans le dos du numéro 8 IrlandaisJamie Heaslip lors du match Irlande-France, il a été cité lundi à comparaître devant lacommission de discipline du World Rugby, l’instance su-prême du rugby mondial. Le même jour, la fédération irlandaise annonçait que Jamie Heaslip souffrait d’une fracture de trois vertèbres, ce qui devrait l’éloigner des terrains au moins quatre semaines.

Mauvaise nouvelle pour Papé Les sanctions prennent en compte la gravité des blessures infligées.

La peine devrait donc être lourde pour le deuxième ligne, sanctionné pour la première foisd’un carton sous le maillot bleu. Les barèmes officiels pré-voient en effet dans ce cas une suspension de matchs de 3 à

52 semaines, la moyenne étant autour de 8 semaines. Ce qui signifie que Pascal Papé raterait la fin du Tournoi des six nations, à quelques mois de la Coupe du Monde. Déçu par certains joueurs, le sélectionneur Philippe-Saint André avait promis du chan-gement dès le match Frances-Galles de samedi. Il s’était montré particulièrement cri-tique à l’égard de l’expéri-menté Pascal Papé : « C'est un

joueur cadre de

cette équipe et il n'a pas le

droit de faire ça dans un temps

fort ». Si elle suspend le joueur français, la commission de dis-cipline devrait éviter au sélec-tionneur d’avoir à trancher lui-même sur le cas Papé.

o Olivier Bories

Pascal Papé. © Sud Ouest

Vers une fin de tournoi pour Pascal Papé

Page 10: 01 Expresso 2015

ExprEsso17 02 2015 # 01

Alexander, portrait Après les attentats, difficile d’être musulman à Copenhague

Alexander Lassithiotakis dans son appartement à Copenhague.

ExprEsso iNsoLitE

10 - ExprEsso - MarDi 17 févriEr

Grec, Danois et musulmanPeau mate, cheveux noirs

bouclés, Alexander Las-sithiotakis est loin du sté-réotype du grand danois blond. Né de l’union

d’un Grec et d’une Danoise, il est de confession musulmane. Dans le quartier métissé de Nørrebro où il vit, le jeune homme de 33 ans mê-lait jusqu’à présent ses différentes cultures sans difficulté. Ce n’est plus le cas depuis les évé-nements qui ont ébranlé Copen-hague samedi dernier. « J’ai appris pour les fusillades en rentrant chez moi. Vêtu d’une djellaba, j’ai déci-dé de prendre un taxi plutôt qu’un vélo », raconte-t-il. A cause de son apparence, Alexander ne se sent plus en sécurité : « le gouvernement a dit qu’il recherchait « une per-sonne d’apparence arabe ». Qu’est-ce que ça veut dire ? J’aurais pu me faire interpeler par la police ou alpagué par des gens saouls. »Dimanche, le cauchemar continue. L’auteur des fusillades est abattu à 200 mètres de l’appartement d’Alexander. Alexander est inquiet des conséquences : « Je pense que les musulmans vont être encore davantage ciblés, c’est l’extrême droite qui va en tirer profit. »

Danemark, intégration et islam Alexander est l’exemple d’une inté-gration réussie. Professeur d’his-

toire dans un lycée de la banlieue de Copenhague, il apprécie aussi bien les smørrebrød, spécialité danoise, que les baklavas, ses pâtisseries orientales préférées. Si rien ne le destinait à l’islam, le

jeune homme est devenu proche de la culture musulmane en quit-tant son village danois natal pour Copenhague. « Je suis l’un des rares Danois à vivre et à travailler dans des quartiers multiculturels,

j’ai fini par adopter les coutumes orientales », s’amuse-t-il. Au Danemark, les immigrants mu-sulmans ne sont pas tous aussi bien intégrés que lui. Venant principa-lement de Turquie, ils représentent 5% de la population. « Aujourd’hui tu dois crier « je ne suis pas extré-miste » en permanence pour subir un peu moins de stéréotypes », s’in-surge Alexander, qui voit progres-ser au Danemark comme en Europe la méfiance à l’égard de l’islam.

Besoin de débats« Aujourd’hui, tout le Danemark s’unit pour affirmer que ces crimes sont intolérables, c’est très bien. Mais ils blâment aussi l’islam radi-cal sans déterminer ce que cela veut dire exactement. »Alexander évitera de porter sa djel-laba les jours à venir. Mais il en est persuadé : la situation reviendra bientôt à la normale. Il revêtira à nouveau sa tunique marocaine, tout en constatant que rien n’a changé. « Malgré les quelques discussions politiques à venir, il n’y aura pas de grand débat au Danemark sur le racisme qui aiderait à comprendre ces événements ».

o Lauriane Clément

Lire aussi «Une mobilisation en demi-teinte à Paris » page 5.

Si certains naissent avec une cuillère d’argent dans la bouche, d’autres ont moins de chance… Une femme de 22 ans a ac-couché directement dans le conduit des toilettes turques d’un train. S’étant évanouie à la suite de douleurs, elle ne s’est pas rendue compte de la chute de son enfant. Heureusement, plus de peur que de mal pour le nouveau né tombé au beau milieu des rails : il a été sauvé par un agent de sécurité, alerté par les pleurs du bébé.Un voyage qui restera à n’en pas douter dans les annales.

Incroyable mais vrai! Une bourgade japonaise s’est dite toute fière de détenir le record mondial, depuis le 15 février, du plus grand nombre de bonhommes de neige réa-lisés en une heure. La localité d’Iiyama bat ainsi de 306 têtes celui enregistré par une ville américaine en 2011 dans le Guinness World Record. Les règles du jeu sont simples. Il faut que les bon-hommes de neige en ques-tion mesurent plus de 91 centimètres et qu’ils aient un visage ainsi que des bras.

C’est une tradition à la NASA : à chaque expédition à des-tination de la Station Spa-tiale Internationale, les astro-nautes de la mission posent pour des affiches. En cette année 2015, difficile d’échapper au film Star Wars : le réveil de la Force. C’est donc grimés en Jedi que quatre astronautes ont posé pour un nouveau poster. On remarquera cependant que même à la NASA, qui emploie des ingénieurs doté des ordi-nateurs les plus évolués de la planète, on n’est pas for-cément toujours gâté par ses graphistes.

Né dans les toilettes d’un train indien

Nouveau record : 1585 bonhommes de neige en une heure

Des astronautes de la NASA grimmés en Jedi

Scott Kelly, Mikhail Korniyen-ko, Oleg Kononenko, Kimiya Yui, Kjell N. Lindgren, et Ser-gey Volcov en Jedi.