04 Expresso 2011

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L’ESSENTIEL Juges et flics poussés à bout INTERNATIONAL P.3 Vendredi du départ en Egypte n Le parti du président, ossature du régime, à l’heure de la transition. ECO/CONSO P.4 Des femmes entreprenantes n Les créatrices d’en- treprises sont de plus en plus nombreuses. Pendant ce temps, les réseaux 100% féminins prospèrent. SPORT P.5 Nuit du Superbowl à Paris La 45 e finale du cham- pionnat de football américain aura lieu ce dimanche a Dallas au Texas. A Paris, on s’or- ganise pour le grand soir. CULTURE P.6 Dany Boon partout n Le week-end sera Dany Boonesque sur le petit écran, quelques jours après la sortie fra- cassante de «Rien à dé- clarer», son dernier film. SORTIR P.7 Plus bio la ville n La Porte de la Villette accueille le salon du BIO, du 4 au 7 février. EXPRESSO n FRANCE L’affaire Tony Meilhon, accusé du meurtre de Laëtitia, est désormais devenue politique. Nico- las Sarkozy a violemment dénoncé les « dysfonctionnements » de la jus- tice et de la police et promis des « sanctions. » Mais les intéressés com- mencent à se rebiffer sérieusement. Comment venir à bout de l’insécurité sans leur concours? P.2 Le président en visite au poste de Gagny (93) en mars 2009 (Reuters/Philippe Wojazer). QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2012 # 3 05/06 02 2011

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Quotidien des étudiants en journalisme de l'IFP

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L’essentieL Juges et flics poussés à bout

internationaL P.3Vendredi du départ en Egypten Le parti du président, ossature du régime, à l’heure de la transition.

eCo/Conso P.4Des femmes entreprenantesn Les créatrices d’en-treprises sont de plus en plus nombreuses. Pendant ce temps, les réseaux 100% féminins prospèrent.

sPort P.5Nuit du Superbowl à Paris

La 45e finale du cham-pionnat de football américain aura lieu ce dimanche a Dallas au Texas. A Paris, on s’or-ganise pour le grand soir.

CULtUre P.6Dany Boon partoutn Le week-end sera Dany Boonesque sur le petit écran, quelques jours après la sortie fra-cassante de «Rien à dé-clarer», son dernier film.

sortir P.7Plus bio la villen La Porte de la Villette accueille le salon du BIO, du 4 au 7 février.

exPresso

n FranCe L’affaire Tony Meilhon, accusé du meurtre de Laëtitia, est désormais devenue politique. Nico-las Sarkozy a violemment dénoncé les « dysfonctionnements » de la jus-

tice et de la police et promis des « sanctions. » Mais les intéressés com-mencent à se rebiffer sérieusement. Comment venir à bout de l’insécurité sans leur concours? P.2

Le président en visite au poste de Gagny (93) en mars 2009 (Reuters/Philippe Wojazer).

qUotidien dU master de joUrnaLisme de L’ institUt Français de Presse - Promo 2012# 3

05/06 02 2011

Accuser les magis-trats de laxisme à l’égard de criminels récidivistes, Nicolas Sarkozy a l’habi-

tude. Ce qui est nouveau, c’est de l’entendre s’en prendre aux policiers. Réagissant au meurtre de Laëtitia, vraisemblablement perpétré par un multirécidiviste (lire d’autre part), il a pointé les « dysfonctionnements graves » des services de police et de la justice et a appelé à prendre des « sanctions ». Le chef de l’Etat a fait du combat contre la délin-quance une priorité. Il s’en prend de manière surprenante aux for-ces vives censées l’aider dans son combat contre l’insécurité. Au risque de se les aliéner.En signe de protestation, des ma-gistrats ont décidé hier de sus-pendre les audiences pendant une semaine. Habitués à s’opposer, justice et police semblent cette fois décidés à se serrer les coudes. Les syndicats de policiers seraient prêts à se joindre au mouvement et envisagent même des actions communes. Si le différend du président avec les magistrats ne date pas d’hier, celui qui l'oppose aux policiers est plus récent. Son ascension

politique, il la doit en partie à son passage au ministère de l’in-térieur où il avait su les séduire. Chez les forces de l’ordre, la gro-gne est surtout liée à la réduction des effectifs.

Trouver des responsablesLe gouvernement envisage en effet la fermeture de casernes de CRS ainsi que d’une quinzaine de

commissariats entre 2010 et 2011. La création éventuelle de postes de policiers réservistes suscite l’inquiétude des syndicats.Depuis dix ans qu’il se présente comme le plus grand adversaire de l’insécurité, le chef de l’Etat continue de pointer les « dysfonc-tionnements » de la justice à cha-que fait divers. En s'en prenant aux policiers, la tentation est la

même : trouver des responsables d’un bilan sécuritaire qui reste mitigé malgré des déclarations répétées. A l’approche de la présidentielle, Nicolas Sarkozy entend plus que jamais faire de l’insécurité un thè-me de campagne. Mais la tactique qu’il a choisie menace son bilan. o Hugo Moissonnier

et Nathanël Vittrant

FRANCEPOLITIQUE Magistrats et policiers se liguent contre le président de la République

Le bug sécuritaire de Sarkozy

L’Egypte ne fait pas le bonheur des JTn La neige dope d’avantage les audiences que les révolutions. C’est en tout cas ce que suggèrent les chiffres des JT de 20 heures pour le mois de janvier. Sur TF1, Laurence Ferrari n’a recueilli que 27% d’audience, alors qu’elle atteignait 33% le 8 décembre au plus fort des intempéries neigeu-ses. David Pujadas n’a pas fait beaucoup mieux sur France 2 avec un timide 19%, après avoir frôlé les 22% le 20 décembre 2010, au moment des départs en vacances. Parallèlement, le monde arabe connaissait des bouleversements sans précédents, de la Tunisie à l’Egypte, en passant par le Yé-men, la Jordanie et la Syrie. L’actualité internationale n’inté-resserait-elle donc pas le public français ? « Je pense qu’il y a un double phénomène, avance Loïck Berrou, ancien grand re-porter pour TF1 et actuel rédac-teur en chef de France 24. Il y a une érosion naturelle de l’intérêt pour l’actualité internationale de la part du public et en même

temps une compétition plus mar-quée entre les chaînes. » Pour lui, le public intéressé par l’actualité internationale aurait tendance à s’informer sur des chaînes spécia-lisées, délaissant ainsi les généra-listes. Et la nature de l’événement jouerait aussi un rôle : « Les ca-tastrophes naturelles, ça marche toujours mieux que les événe-ments politiques. » Si la règle de proximité semble s’imposer aujourd’hui dans les ré-

dactions françaises qui proposent des sujets très majoritairement nationaux, Loïck Berrou rappelle que les Britanniques et les Amé-ricains ont depuis longtemps dé-serté les tranches d’information consacrées à l’international.

«Ouvrir la curiosité des gens»« En France, c’était inévitable mais on a résisté plus longtemps », assure-t-il. Pour le sociologue des médias Jean-Marie Charon, la tendance toucherait aussi la presse nationale. « On est dans un mouvement général où la place de l’actualité étrangère est moin-dre, analyse-t-il. Aujourd’hui, il y a d’autres domaines davantage attendus par le public, comme les modes de vie, les techniques, les problèmes de société, etc. ». C’est d’ailleurs l’un des rôles du journaliste qui, comme le rappelle Loïck Berrou, se doit « d’ouvrir la curiosité des gens sur des su-jets auxquels ils ne s’intéresse-raient pas autrement. »

o Hélène Bielak

Les magistrats de Nantes ont initié la contestation. DR.

02 - EXpREsso - sAmEdi 5 Et dimANChE 6 FévRiER

Les vrais « dysfonctionnements » de l’affaire MeilhonNicolas Sarkozy reproche aux magistrats d’avoir fait preuve de négligence dans le suivi de Tony Meilhon a sa sortie de prison. Sa « mise à l’épreuve » avait été aban-donnée en 2010 faute d’ef-fectif, comme environ 800 autres détenus en Loire-At-lantique. Par ailleurs, la po-lice n’a pas réagi après sept plaintes déposées contre lui, dont une pour viol. Les ma-gistrats pointent quant à eux un manque de moyens et d’effectifs, 17 agents étaient censés suivre 3 300 dos-siers.

EN bREFPierre Mauroy condamnén L’ancien premier ministre a été condamné vendredi à 20 000 euros d’amende avec sursis pour abus de confiance. Il est soupçonné d’avoir fait bénéficier Lyne Cohen-Solal, aujourd’hui adjointe au maire de Paris, d’un emploi fictif au sein de la com-munauté urbaine de Lille.

Moratoire sur les gaz de schistesn La ministre de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé hier dans Libération qu’aucun permis d’exploitation des gaz de schistes ne seraient délivrés en France pour l’ins-tant.

Sarkozy confie une mission à VGEn L'ex-président de la Républi-que s'est vu confier une mission sur l'avenir de l'hôtel de la mari-ne par Nicolas Sarkozy. Il s'était prononcé pour que soit pris en compte « l’intérêt patrimonial ».

SOCIETE Audience et actualité étrangère ne font plus bon ménage

Laurence Ferrari a perdu 5% d’audimat en janvier. DR.

n « Que deviendra la guerre soute rraine [contre le terro-risme] au Yémen si le président était éjecté du pouvoir ? », s'interrogeait hier le New York Times. Après la Tunisie et l'Egypte, un mouvement de contestation a atteint ce pays du Golfe, centre névralgique du réseau Al-Qaida. Signe de l'air du temps, le président Saleh a renoncé mercredi à un prochain mandat. Mais hier, plusieurs dizaines de milliers de ci-toyens exigeaient sa démission immédiate et la fin du régime autoritaire. Sans attendre, le

président Obama a apporté un soutien mesuré au mouvement pro-démocratie.

Une alliance fragiliséeLe président américain a axé sa déclaration sur le nécessaire maintien d'une coopération bi-latérale dans la lutte anti-ter-roriste. Une posture qui révèle son inquiétude de voir appa-raître en 2013 un successeur beaucoup moins coopératif sur cette question. Cette alliance de circonstance était déjà très fragilisée par les récentes ré-vélations de Wikileaks sur des

frappes aériennes américaines au Yémen, couvertes par le ré-gime. Sans oublier un contexte politique délicat : conflits tri-baux au nord, revendications sécessionnistes au sud et in-fluence croissante d'Al-Qaida. Le facteur pétrolier effraie aus-si les Etats-Unis.On estime à 300 000 les barils de pétrole extraits du territoire yéménite. Comme souvent, la politique étrangère américaine est tiraillée entre conforter la démocratie ou défendre ses in-térêts stratégiques.

o Clément Gassy

Au Yémen, le chef de l’Etat affronte une contestation grandissante

Sanaa, l’autre allié ébranlé

PROCHE-ORIENT La région a les yeux rivés sur les manifestants

Le parti présidentiel, ossature de la société égyptiennen Au onzième jour de la mo-bilisation des Egyptiens face au régime d’Hosni Moubarak, beaucoup a été dit sur les for-ces en présence - armée, partis d’opposition, nouveaux mili-tants. En revanche on sait peu de choses sur la formation au pouvoir, le Parti national démo-cratique (PND), pourtant vérita-ble pilier du système. Fondé en 1976 par Anouar Al-Sadate et membre de l’Interna-tionale socialiste jusqu’au 31 janvier, le parti a d’abord été une « simple extension du ré-gime politique [...] avec pour objectif de servir de support au président en exercice » analy-sait en 2006 Virginie Collom-bier qui a soutenu sa thèse sur ce thème. De ce point de vue, l’organisation a été un facteur de stabilité pour Moubarak, pré-sident depuis 1981.

Nouvelle génération Toutefois, considérer le PND comme monolithique serait une erreur. Les lignes de fracture internes sont ainsi apparues au grand jour depuis l’adoption de la « pensée nouvelle » - favora-ble à une certaine ouverture du régime - en 2002. D’un côté la « vieille garde », menée par le secrétaire général Safwat El-Sherif et formée dans les années 1960 au sein de l’Union socia-liste arabe, ancêtre du PND. De l’autre, des quadragénaires, éduqués à l’anglo-saxonne et proches du monde des affaires, emmenés par Gamal, le fils du Raïs. A partir de 2006 ces réforma-

teurs ont gagné en influence. « Les proches de Gamal ont progressivement infiltré le PND, explique Sophie Pom-mier, chargée de cours à Scien-ce Po. Notamment Ahmed Ezz, le «roi de l’acier», qui finance par exemple le congrès annuel. » Les élections législatives de décembre 2010, remportées par le parti au pouvoir, et entachées de fraudes massives, ont été l’occasion de nouvelles empoi-gnades. Les caciques n’étaient pas disposés à accepter une transition dynastique au profit de Moubarak fils.

Renversement de vapeur Mais avec le soulèvement po-pulaire de ces derniers jours la donne a changé. « Tous les

ministres proches de Gamal, principalement aux postes éco-nomiques, ont été débarqués », rappelle Sophie Pommier. Du coup, c’est l’ensemble du parti qui se trouve fragilisé face aux manifestants mais également à la montée en puissance de l’ar-mée. Prévoir l’évolution à moyen terme du PND est malaisé. « Le régime peut difficilement s’en débarrasser totalement, modère ainsi Sophie Pommier. Le parti est structurant pour la société égyptienne - il compte deux millions de membres - et, du fait du clientélisme, il fournit des rétributions voire des res-sources minimales pour vivre à un certain nombre de gens. »

o Vincent Dublange

Le siège du PND en flamme le vendredi 29 janvier

INTERNATIONAL

VENdREdI 12 jANVIER- EXpREssO - 03

200 000 manifestantsau cœur du CaireLe « vendredi du départ » a encore vu près de 200 000 manifestants au Caire, environ 25 000 à Alexandrie et 20 000 à Assouan. Le mouvement a d’ailleurs connu un écho mon-dial devant les ambassades d’Egypte en France, en Italie, au Yémen ou encore en Afrique du Sud. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, s’est lui rendu aux manifestations pour apporter son soutien aux Egyptiens et, fait nouveau, la télé officielle a diffusé un mes-sage de l’opposition. L’Union européenne, réunie en som-met à Bruxelles, a appelé à la protection des journalistes sur place et Reporters sans fron-tières a manifesté à Paris pour réclamer le droit à l’information. Les correspondants locaux de journaux étrangers sont tou-jours menacés physiquement par les partisans du président Moubarak.

Washington préparele départ de MoubarakWashington a fini par prendre position en faveur d’une tran-sition démocratique en Egypte et tente, selon le New York Ti-mes, d’organiser le départ du président Moubarak. George Bush (père) aurait contacté directement son ancien allié durant la guerre du Golfe pour soutenir la stratégie de Barack Obama.

Des milliers de manifestants hier à Sanaa.

n Elles sont parties d’un constat : quand on est une femme, le monde de l’entreprise n’est pas toujours tendre. « Dans mon secteur, il n’y avait que des hom-mes. Du coup au début, on vous pose des peaux de banane pour que vous glissiez dessus, on vous teste », témoigne Sylvie de Ma-nesque qui a été dix ans à la tête d’un site d’industrie mécanique.De son côté, Pascale Oger qui a passé quatorze ans en marketing chez L’Oréal constate : « Dans les grandes entreprises, on rencontre clairement des dif-ficultés. Un an après mon arri-vée, j’ai été promue. L’homme qui m’a remplacé était moins diplômé, pourtant il a reçu un salaire 30 % supérieur. »

Envie d’indépendance Alors, un jour, ces femmes font le choix de se mettre à leur compte. Pour Pascale, « dans une grande entreprise, vous n’êtes qu’un pion. J’avais envie de davantage d’autonomie ». D’autant plus que « les femmes chefs d’entreprise sont rares, un avantage dont il

faut tirer parti ». Fonder sa so-ciété, c’est aussi une manière de résoudre l’éternel dilemme vie privée-vie professionnelle. Un atout non négligeable pour Julie Schwarz qui a fondé une agence de communication : « Etre à son compte permet d’aménager son emploi du temps comme on veut. Si un enfant est malade, on peut s’en occuper et déplacer ses ac-tivités. » Pourtant, elle avoue que cela reste difficile avec un bébé

de six mois qui ne fait toujours pas ses nuits.

Diversité d’idéesLes projets de ces entrepreneurs au féminin sont innovants et très variés. Ainsi, Pascale a créé une SARL qui élabore des senteurs et des parfums appartenant à l’histoire de France. « J’ai par exemple crée un parfum à la rose pour la Renaissance car les châ-teaux de l’époque étaient parse-

més de pétales de ces fleurs. » Et ça marche ! Ses produits sont vendus dans une cinquantaine de châteaux, dont Chambord et Versailles. Julie Schwarz, elle, a choisi d’aider les associations dans leur communication car elle considérait qu’il y avait « un manque » dans ce domaine. A l’heure actuelle, quelques organismes existent pour ac-compagner ces femmes tout au long de la mise en place de leur projet. Sophie Meurisse travaille pour le plus ancien : Paris Pion-nières, créé en 2005. Au contact permanent de créatrices, elle estime qu’ « il n’existe pas de profil particulier». En revanche, elle constate que par rapport aux hommes, « les femmes créent avec moins d’argent, elles sont donc moins ambitieuses. Et puis, elles ont peut être un peu moins confiance en elles ». La mission de Paris Pionnières est justement de booster leur projet grâce à un suivi personnalisé. Ainsi que de les aider à monter un réseau, un atout indispensable.

o Anne-Claire Huet

04 - ExprEsso - samEdi 5 Et dimanchE 6 févriEr04 - ExprEsso - vEndrEdi 12 janviEr

Eco/consoINITIATIVE Les femmes aussi se lancent dans l’entreprenariat

Business et talons aiguilles

Sophie Meurisse aide les femmes à se lancer en solo.

COMMERCE Après Hermès, LVMH publie des résultats spectaculaires

L’industrie du luxe brille de nouveau

«Les réseaux féminins ? Vous voulez dire les réunions tupperware », s’exclame le mâle moyen en découvrant

le phénomène. Pourtant, celui-ci n’est pas nouveau même si « les réseaux de femmes en entreprise ne se sont structurés que dans les années 2000 », explique Emmanuelle Gagliardi auteure du Guide des clubs et ré-seaux au féminin. Aujourd’hui, il en existe environ trois cents en France. En général, la femme qui adhère a 35-40 ans, deux enfants et occupe un poste de senior management.Agnès Gascoin, directrice des ventes entre-prises et agences chez Air France, est la pré-

sidente de Femmes du tourisme, un réseau créé en 2005 qui regroupe une cinquantaine de dirigeantes du secteur touristique. Son but : « Organiser des rencontres entre di-rigeantes afin de constituer un réseau d’in-fluence car les professions touristiques sont très féminisées mais en haut de la hiérarchie il y a peu de femmes. » Agnès précise : « A la base, ce n’est pas moi qui ait adhéré, j’ai été cooptée mais j’ai trouvé cela très inté-ressant. »

Promouvoir la mixitéLe parcours de Carole Batlouni au sein de Féminin by Société Générale est à peu

près similaire. Parrainée, elle s’est très vite investie au sein du réseau jusqu’à en deve-nir la secrétaire générale. Le but de l’asso-ciation : « Faire avancer la mixité dans le management en jouant sur deux tableaux : les femmes elles-mêmes et les managers. » « L’entreprise est un monde d’hommes avec un mode de fonctionnement spécifi-que. L’idée est d’apprendre aux femmes les règles du jeu », ajoute-t-elle. Notamment grâce à des ateliers de développement per-sonnel comme celui intitulé « Cinq minutes pour convaincre ». Tout en sensibilisant les responsables à la mixité à l’aide de statisti-ques, un moyen efficace. A-C. H.

Trois cents réseaux interdits aux hommes

n Une pluie de bonnes nouvel-les pour le secteur du luxe. Hier, LVMH a vu son bénéfice net bon-dir de 73 %, après une baisse de 13 % en 2009.Pour la première fois de son his-toire, le groupe dépasse les 20 milliards d’euros de chiffre d’af-faire. « 2010 est un grand millési-me pour LVMH », se réjouit Ber-nard Arnault, patron de la firme et homme le plus riche de France, dans un communiqué. Il explique ces très bons résultats par l’effet

de la reprise économique ainsi que par une « excellente dyna-mique en Europe, en Asie et aux Etats-Unis ». Mêmes conclusions chez Hermès qui a publié ses ré-sultats jeudi. Patrick Thomas, le gérant du groupe Hermès dans le-quel LVMH est entré récemment à hauteur de 20 %, relativise « le phénomène de tourisme chinois », dans un entretien à La Tribune hier, même si « la croissance est bien sûr la plus forte en Asie, avec 38 % et 70 % pour la seule

Chine. » Le groupe entend em-baucher 600 personnes en 2011, ouvrir dix boutiques dans les nou-velles villes de Chine ou d’ex-URSS. « Je reste très prudent car les menaces macroéconomiques, telles que les défaillances de pays ou les fortes variations en bourse, sont très nombreuses », justifie Patrick Thomas. En revanche, LVMH aborde avec « confiance »

l’année 2011. Un optimisme qui n’est pas partagé par les action-naires. Ce matin l’action perdait 3

%, victime de prises de profit, c’est-à-dire d’investisseurs préférant matéria-liser les gains. Les

marchés préfèrent donc jouer la carte de la prudence avec une éco-nomie chinoise au bord de la sur-chauffe, un Moyen-Orient agité, et une Europe du Sud fragilisée. o Jonathan Klein

« Je reste très prudent car les menaces (...) sont très nombreuses »

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FOOT AMERICAIN Finale événement à Dallas

RUGBY La France aborde le tournoi des six nations sous pression

Les démêlés de Marc Liévremont

samedi 5 et dimanche 6 février - expresso - 0504 - expresso - vendredi 12 janvier

sport

Le PSG va déménager au Stade de Francen Habitué à fouler la pelouse du Stade de France lors des fi-nales de coupe, le Paris Saint-Germain pourrait finalement poser ses bagages à Saint-Denis, selon Le Parisien. En raison de la rénovation du Parc-des-Princes prévue pour la saison 2012-2013, les diri-geants du club envisagent en effet une délocalisation. Loin de réjouir les supporteurs, cet-te solution semble être la plus avantageuse pour le président Robin Leproux qui aurait déjà trouvé un accord avec les ges-tionnaires du stade.

Isinbayeva : c’est reparti !

n Yelena Isinbayeva, record-woman russe du monde de saut à la perche (5 m 06) en salle et en plein air, a annoncé qu’elle reprendra la compé-tition dimanche à Moscou et sera présente aux champion-nats d’Europe en salle à Paris, en mars. Elle se sent « bien préparée » après s’être en-traînée cet hiver à Florence. Isinbayeva est l’une des athlè-tes la plus chère sur le circuit. Connue pour battre son record centimètre par centimètre, l’athlète russe a deux titres olympiques à son palmarès.

en bref

SuperBowl, le grand show

n « Un sport de brutes joué par des brutes. » C’est ainsi que l’étudiant américain Cyril de Montebello définit son sport préféré, roi au Etats-Unis, mé-connu en France : le football américain. La 45e finale qui opposera dimanche les villes de Pittsburgh (Pennsylvanie) et de Greenbay (Wisconsin) sera suivie par plus de cent millions de téléspectateurs.

Le compte à rebours touche à sa fin. Dans la nuit de dimanche à lundi, les 50 000 Américains ha-bitants Paris vont vivre à l’heure texane. Avec une retransmission en direct depuis Dallas, il a bien fallu s’organiser pour regarder la finale tant attendue.

Au café de l’Université améri-caine de Paris (AUP), « proje-ter la finale du SuperBowl c’est comme manger de la confi-ture d’airelles à Thanksgiving. D’ailleurs, en trente ans, on n’a jamais raté une finale », assure le patron, Raul Hernandez. Pour cet Américano-mexicain, la soirée permet de doubler le chiffre d’af-faire habituel. Son petit bistrot se prépare à accueillir 80 étudiants, « des Américains, des Indiens et même des Saoudiens ! »

Du spectacle avant toutPourtant, nombre d’Américains regardent la finale sans vraiment la voir. Au prix de 500 000 dol-lars les 10 secondes, les publici-tés des mi-temps valent le coup

d’œil. « Pour les pom-pom girls et l’ambiance, ce sera un bon moment », salive Hussein. Des poids lourds de la chanson américaine viennent ponctuer les quatre heures de la soirée. Mais à 400 dollars le ticket, tout le monde n’ira pas voir les Black Eyed Peas et Christina Aguilera. Aux Etats-Unis, « on se rassem-ble chez celui qui a le plus grand téléviseur », raconte Christine Anthony. « L’américain moyen, explique la représentante de l’Association des résidents amé-ricains, prépare une grosse gla-cière, la remplit de bières, Bud light de préférence, et s’installe sur son canapé. »S’il s’agit d’un sport violent, le fair-play des joueurs adoucit néanmoins les comportements. « Rien de commun avec un PSG-OM », plaisante Hussein. Parce que « c’est d’abord un specta-cle », il n’y a pas de violence autour de la finale. A minima, « une petite tension tribale », précise Cyril.Malgré quelques tâches au ta-bleau, comme la consommation de stéroïdes et des paris parfois opaques, le SuperBowl reste une fête suivie par l’Amérique toute entière. Sur les bases militaires, on dépose les armes pour lever son verre. D’ailleurs, explique malicieusement Hussein, « s’il y a un moment où l’on peut at-taquer les Etats-Unis, c’est bien pendant le SuperBowl ».

o Jules Brelaz

n « Pour diriger, il faut un nom-bre impair. Et trois c'est déjà trop…» Sous pression après les déroutes successives de son équipe, le sélectionneur du XV tricolore va jusqu'à citer Cle-menceau pour annoncer qu'il re-prend les choses en mains. Exit le triumvirat à la tête de l'ova-lie française. Marc Lièvremont assume désormais seul les en-traînements et les conférences de presse. Émile Ntamack est retourné s'occuper des lignes ar-rières, Didier Retière soigne son pack et les trente joueurs sélec-tionnés pour le premier match de la compétition encaissent la fin prématurée « d'une forme de management participatif ».Auréolé de gloire après le grand chelem historique réalisé l'an dernier, le XV du Coq a perdu

de son étoffe dans l'hémisphère sud en juin, avant de se faire complètement déplumer à do-micile par l'Australie (15 à 59) lors de la tournée d'automne.

«Ce fut un suicide collectif»Côté explications, les avis dis-cordent. Les joueurs dénoncent les tactiques de Lièvremont. Lui crie à la mutinerie géné-rale. « Les consignes n'ont pas été respectées. Ce fut un suicide collectif. Quand j'entends dire que notre projet de jeu est trop ambitieux, je réponds que c'est des conneries », avance-t-il cet-te semaine, diplomate.À sept mois de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, le tournoi doit permettre de fixer l'effectif mais aussi le style de jeu. Utopiste, le sélection-

neur rêve d'un « rugby à la All Blacks » alors que c'est en mi-sant sur une défense bétonnée que les Bleus ont atteint des sommets en 2010. Résultat, ni trop fermées ni trop engagées, les lignes arrières françaises ont surtout brillé par leur absence d'organisation. Samedi, face à l'Écosse, les coéquipiers de Rougerie auront donc à cœur de prouver qu'ils sont restés soudés. D'autant que face à eux, les joueurs des Highlands ne font pas non plus bonne figure avec trois essais inscrits en treize rencontres. Mais tous savent que le vrai test est d'ores et déjà programmé pour le 26 février, à Londres, face au favori du tournoi, le XV de la Rose.

o Benjamin Damade

Sport weekendSamediTennis - Fed Cup12h00 : Russie / France (Fr4)

Rugby - Tournoi des 6 nations15h30 : Italie / Irlande (Fr2)18h00 : France / Ecosse (Fr2)

Foot - Ligue 119h00 : OM / Arles - Avignon21h00 : Rennes / PSG

DimancheTennis - Fed Cup13h00 : Russie / France (Fr4)

Foot - Ligue 121h00 : Lyon / Bordeaux (C+)

Foot US - SuperBowlminuit : Packers / Steelers (W9)

Les Steelers de Pittsburgh visent un septième titre.

06 - ExprEsso - saMEDI 5 ET DIMaNCHE 6 FEVrIEr

CULTUrECOMEDIE Le réalisateur et acteur omniprésent ce week-end

Dany Boon sur tous les écrans

Trois ans après la sor-tie de Bienvenue Chez les Ch’tis, le succès de Dany Boon per-

dure. Preuve ce week-end sur notre télévision. Direct 8 a concocté une programmation spéciale Ch’tis et TF1 diffu-sera dimanche soir De l’autre côté du lit, où il tient le premier rôle. Les deux chaînes espèrent surfer sur la sortie fracassante de son dernier long-métrage, Rien à déclarer, pour attirer les téléspectateurs. Avec plus de 300 000 entrées dès son premier jour de sortie, le film profite du succès de son prédé-cesseur. Projeté dans 800 salles en France, avec 24 séances par jour dans certaines salles, il affiche le plus gros démarrage derrière Bienvenue Chez les Ch’tis. Racontant les péripéties de deux douaniers, l’un belge, l’autre français, meilleurs en-nemis contraints de collaborer avec l’ouverture des frontières européennes en 1993, le film est en passe de devenir un nou-veau phénomène. Dany Boon a pourtant mis les choses au clair mercredi dernier sur RFI : le but n’est pas de dépasser les scores de Bienvenue Chez les Ch’tis. « 20 millions c’est exceptionnel, et dans exception-nel il y a exception. Revenons à

des scores plus normaux. »Avec Bienvenue chez les Ch'tis, on n’avait jamais vu les Français s’enthousiasmer autant pour une comédie made in France depuis la Grande Vadrouille. Dany Boon est d’ailleurs né en 1966, l’année de la sortie du film de Gérard Oury. Pour cer-tains, l’humoriste a fait renaître la comédie à la française, celle où les seconds rôles ne sont plus simplement, selon ses propres mots, « des faire-valoir ».

Le renouveau de la comédieDepuis les trente dernières années, elle était largement influencée par le cinéma amé-

ricain, où deux rôles principaux se partageaient l’affiche aux dépens des autres protagonistes. Dany Boon a choisi de revenir vraiment aux sources et de pri-vilégier les seconds rôles. Ce qui lui permet d’élargir son pa-nel de personnages et mettre à l’honneur ceux que l’on appelle péjorativement « les Français moyens », ou « les petites gens ». Pari réussi. Le public n’atten-dait que ça. Rien à Déclarer suit ce même fil rouge, et il y a fort à parier que les différents endroits de tournage du film deviendront lieux de pèlerinage du cinéma français.

o Elodie Corvée

n Un vent russe souffle sur les théâtres parisiens depuis fin décembre, avec l’œuvre d’An-ton Tchekhov. Trois pièces du dramaturge russe sont présen-tées : Les Trois Sœurs, Oncle Vania et Une banale histoire.De grands acteurs incarnent les personnages très humains de Tchékhov: Guillaume Gallienne dans Les Trois Sœurs , Jean-Pierre Darroussin dans Une banale histoire. Pour ce dernier, « Tchekhov fait partie de ces gé-nies qui ont réussi à mettre des mots sur ce qu’on n’arrive pas à penser ». La Russie fin de siècle fait peser sur l’œuvre du dramaturge une atmosphère lourde. Les person-nages, dont il raconte errances et aspirations, semblent mal taillés pour l’étoffe de héros à laquelle ils aspirent. Elsa Trio-let, écrivaine russe morte en 1970, expliquait que « Tchekhov

nous montre des hommes qui ont commencé à vouloir et qui n’ont pas pu ». Mais le tragique n’empiète pas sur la comédie. La mort est inéluctable, les situations oppressantes, mais restent le rêve et le désir pour rendre l’existence supportable. Les Trois Sœurs, magnifique-ment mise en scène par Alain

Françon, est la parfaite illustra-tion de cet espoir en l’avenir. Les Trois Sœurs et Oncle Vania sont des reprises des succès de 2010, preuve que l’art russe prend du galon. La place de Tchekhov sur le haut de l’af-fiche est largement méritée, et de saison.

o Ariane Lecointre

Le comique réalisateur surfe sur le succès de «Rien à déclarer»

Tchekhov monopolise les planches parisiennesTHEATRE Trois pièces du Russe sont présentées à Paris

EN brEFPhoto cosmopolite à Grenoble n Jean Pigozzi expose ses photographies pour la première fois en France, à Grenoble du 5 février au 24 avril. « Japacon-go » met en miroir les cultures congolaise et japonaise. Après le Centre national d’art contem-porain de Grenoble les œuvres iront à Moscou et Milan.

Cinéma burkinabén La 22e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) se tiendra du 26 février au 5 mars. Il sera placé sous le thème «Cinéma africain et marchés». Il s’agira d’évoquer « le devenir du cinéma africain, notamment (...) la piraterie», a déclaré le délégué général du festival, le Burkinabé Michel Ouédraogo.

Kate Moss à la noce ?

n La Brindille, 37 ans, va se marier avec Jamie Hince, du groupe The Kills

Bouillon de Culture à la VilletteLe ministre de la culture Frédéric Mitterrand a ouvert vendredi à la Villette le Forum national de la culture. Le but? « Ouvrir un large débat » autour de la question de la démocratisation de la culture. La CGT du spectacle et la coor-dination des intermittents et pré-caires ont appelé au blocage, estimant que les artistes ne sont pas assez représentés.

Oncle Vania, MC93 Bobigny. Jusqu’au 10 février. Mise en scène Lev Dodine. Places de 9 € à 25 €.

Les Trois Sœurs, Comédie Française. Jusqu’au 28 mars. Mise en scène Alain Françon. Places de 5 € à 37 €.

Une banale histoire, Théâtre de l’Atelier. Jusqu’au 1e mai. Mise en scène Marc Dugain. Places de 8 € à 39 €.

ExprEsso qUoTIDIEN

«Expresso» est le quotidien école des étudiants en mas-ter de journalisme de l’Insti-tut Français de Presse.

4 rue Blaise-Desgoffe, 75006 Paris

Diffusion restreinte

Certaines photos ne sont pas libres de droits

Un extrait des «Trois Soeurs»

Samedi 5 et dimanche 6 Février - expreSSo - 0706 - expreSSo - vendredi 4 Février

Sortir

n Dans la jungle des bistrots parisiens, le critique gastrono-mique Claude Lebey fait office de phare. Tous les ans, son Petit Lebey recense, classe et récom-pense quelque 400 établisse-ments de la capitale. Comme à chaque édition, en parallèle de la sortie du Petit Lebey 2011, le prix Staub-Lebey sera décerné au « meilleur bistrot parisien ».L’heureux élu ne sera connu que le 3 mars. Mais le jury fait bien les choses : cette semaine, les quatre restaurants sélec-tionnés pour la récompense su-prême ont été jetés en pâture à nos papilles.Le Bistrot Volnay (2e), le Café des musées (3e), les Coulisses vintage (9e) et la Table d’Eugène (18e). Autant de voyages culinaires pour ce week-end, adaptés à à peu près tous les budgets. Les cartes laissent rêveur. Foie gras et confiture de gratte-cul au bistrot Coulisses vintage quand le Bistrot Volnay, bien plus chic, propose en plat de résistance un bar sur son lit de cocos blancs. On finira le repas au Café des musées, avec une terrine de chocolat et sa crème anglaise. Bon appétit.

o Benjamin Vincent

Bistrot Volnay, 8, rue Volney (2e). Métro Opéra. Menus de 35-40 euros. Café des musées, 49, rue de Turen-ne. Métro Chemin Vert. 40 euros. Coulisses vintage, 19, rue Notre-Dame-de-Lorette (9e). Métro Saint-Georges. 45 euros. La Table d’Eugène, 18, rue Eugène-Sue (18e). Métro Jules Joffrin. 30 euros.

« Le Petit Lebey » s’apprête à dévoiler son palmarès

MEILLEURS BISTROTS

expreSSo weekend

SALON BIO « Vivez Nature » à la porte de La Villette

Un week-end au vert à ParisL

es accros au Bio sont attendus ce week-end au Salon de l’agri-culture biologique et des produits au natu-

rel, organisé par l’organisation Naturally dans la Grande halle de la Villette, Porte de Pantin.« L’objectif du salon, c’est les rencontres des acteurs de la filière, la découverte des nou-veaux produits bio, les tendan-ces dans ce secteur, et son évo-lution », explique Sandrine, une hôtesse du salon. « Aujourd’hui, avec plus de deux cents partici-pants, nous voulons maintenir un nombre d’exposants confor-me au principe d’un salon à visage humain, et surtout pas une surenchère au nombre de stand », ajoute-t-elle.De fait, dans ce hall aéré, le parcours a été organisé pour être le plus efficace possible. Le but est de faciliter les mou-vements des visiteurs, et de leur permettre d’effectuer un maximum de contacts. Tout est donc prévu pour optimiser les rencontres entre le public et les quelque deux cents exposants. Parmi ces derniers, les profils sont divers : une grande majo-rité sont français, quelques-uns en provenance des pays voisins (Italie et Espagne, notamment). Certains viennent de l’étranger pour conquérir le marché fran-çais, d’autres sont des habitués, et présentent leurs nouvelles gammes de produits. Pain, miel, chocolat, légumes, fromages : tous types de den-rées alimentaires sont étalés, sans intermédiaire, sous le re-

gard des producteurs. L’esprit est le même pour les produits cosmétiques, d’hygiène, de santé au naturel, ainsi que pour les huiles et le maquillage. Côté vêtements, des tissus naturels pour habiller hommes, femmes, enfants et bébés sont également présentés.

Se faire plaisir dans la vieAvec son panier bien rempli, Michel confie qu’il vient au salon de la Bio depuis dix ans : « Je viens acheter de l’aubier de tilleul pour faire du thé. Mais aussi pour découvrir d’autres produits et assister à certaines conférences. C’est vrai qu’il n’est pas toujours facile d’ache-ter tous les produits en raison des prix, mais il faut bien se faire plaisir dans la vie. »

Côté pratiques bio, différents ateliers informent le chaland sur la connaissance de certains produits spécifiques, et lui ap-prennent à se soigner de ma-nière naturelle. Par exemple, on explique comment préserver et rééduquer sa vue grâce au yoga des yeux. Dans la salle de conférence, des intervenants de renom s’expri-ment sur des sujets aussi variés que la cuisine gourmande aux huiles, les dernières études sur la feuille d’olive ou encore la température interne du corps humain.

o Jing Tian

Vivez Nature. Salon de la BIO. Grande halle de la Villette. Parc de la Villette, Porte de Pantin (19e). Jusqu’au 9 fé-vrier.

Dans la Grande halle de la Villette, Porte de Pantin, les amateurs de produits bio pourront y faire leurs courses. (Photo : Jing Tian)

Dans le secret des sacs des femmesn Quel homme n’a jamais rêvé de percer le mystère du sac à main féminin ? Le photographe Pierre Klein l’a fait en deman-dant à plusieurs femmes de commenter le contenu de leur fidèle et indispensable compa-gnon. Clichés des objets fétiches sur fond rose bonbon et vidéos à l’appui, l’exposition Elles vident leur sac présente sa démarche artistique associée à une ap-proche sociologique. L’occasion pour les hommes d’entrer en terre inconnue.Jusqu’au 4 mars, en partenariat avec Polka galerie, au Salon du Panthéon, 13, rue Victor Cousin, Paris (5e). Entrée libre.

Henri Matisse et ses gravuresn On connaissait Henri Matisse pour ses gouaches découpées et sa maîtrise des couleurs. Beaucoup moins pour ses gra-vures. Il a pourtant créé plus de neuf cents estampes, s’essayant aux techniques les plus variées, eau-forte, aquatinte ou lithogra-phie. « Il s’agit d’apprendre et de réapprendre une écriture qui est celle des lignes », disait l’artiste. L’exposition Une autre langue : Matisse et la gravure présente cette facette de son œuvre. Jusqu’au 15 février à la Mona Bis-marck Foundation, 34, avenue de New York, Paris (16e). 12 heures-18 h 30, du mardi au samedi. En-trée libre.

Le dragon chinois sur le bitumen Le Nouvel an chinois dif-fuse sa bonne humeur et ses manifestations, ce week-end sous le signe du lapin. Danses, concerts, expositions, contes et cérémonies traditionnelles s’em-parent de la capitale. Cette année, Belleville a vu grand. Dès 10 heures, un vil-lage associatif s’installe au bou-levard de la Villette et propose des cours de calligraphie et de langue, et des activités sporti-ves. Clou du spectacle : le po-pulaire et impressionnant défilé du dragon dans le 13e arrondis-sement. Départ dimanche à 13 h 30 au 44, avenue d’Ivry.

Manga gaga

n La 11e édition du Salon Paris Manga & Sci-Fi Show se tient samedi et dimanche à Paris. Plus de 180 exposants seront réunis pour mettre la culture ja-ponaise à l’honneur. Mangas et jeux vidéos, concours de cos-play et de karaoké, concerts mais aussi catch et espaces dé-diés à la science-fiction sont au programme. Parc des expositions, Porte de Versailles, 10 h 30-19 heures.

ExprEsso05 / 06 02 2011 # 3

Un Américain à Paris portrait olivier Giraud, l’humoriste qui monte

EA Paris, Olivier Giraud est l’humo-riste du moment. Chaque soir il fait salle comble sur les

planches du petit théâtre de la Main d’Or. Souvenez-vous, il y a neuf ans, c’était Stéphane Guillon qui y faisait ses dé-buts. S’il ne souhaite pas de-venir aussi célèbre que son prédécesseur, Olivier Giraud est en passe de détenir un re-cord : depuis sa première re-présentation, plus de 50 000 spectateurs sont venus applau-dir ce jeune homme de 33 ans qui a pris le risque d’écrire entièrement son spectacle en anglais. Décliné en leçons de savoir-vivre parisien destinées aux touristes, ce sont pourtant les Français qui s’arrachent les places de son one-man-show.

Des plages de Floride aux planches parisiennesPourtant, rien n’était joué d’avance pour ce bordelais de la classe moyenne. Il y a cinq ans encore, il était manager d’un restaurant à Palm Beach en Floride. Après avoir fait un BTS Hôtellerie-restaura-tion et envisagé la carrière de cuisinier, Olivier jette son dé-volu sur le service et part aux Etats-Unis au début des années 2000. A l’époque, les Français ne sont pas les bienvenus sur le sol américain, guerre d’Irak oblige. Il reste pourtant cinq ans au pays de l’Oncle Sam. De retour en France Olivier ne

veut plus passer dix heures par jour à demander aux clients si leur entrecôte leur convient. Il est temps de se jeter à l’eau et

de réaliser son rêve de gamin : faire rire les gens. « J’étais sûr que j’allais faire ça, un pres-sentiment. Mais tout le monde

me disait : “ Non, tu ne peux pas faire humoriste, tu vas de-venir SDF, il y en a trop qui veulent le faire. “ Finalement, à 28 ans, j’ai tout plaqué pour essayer. »

Un pied de nez à ses détracteursLes débuts furent difficiles. Son idée d’un one-man-show écrit dans la langue de Shakes-peare ne séduisait personne. Essuyant refus sur refus, Oli-vier ne s’est pas découragé et a créé sa propre entreprise, la French Arrogance Production, pour mettre son spectacle sur les rails. Le théâtre de la Main d’Or a été le seul à lui ouvrir ses portes. Après plus de deux cents représentations, Olivier Giraud peut se vanter genti-ment de son succès. Une fois le spectacle fini, c’est avec en-thousiasme qu’il nous raconte son parcours depuis son retour des Etats-Unis, fier d’avoir donné tort à tous ceux qui ne croyaient pas en lui.

o Elodie Corvée

Olivier Giraud passe au crible les travers parisiens

ExprEsso clin d’oEilMcDoLe clown fast- foodkidnappé

08 - ExprEsso - samEdi 5 Et dimanchE 6 févriEr

n A Helsinki, le Front de li-bération alimentaire (FLA) a kidnappé Ronald McDonald. « Si vous ne répondez pas à toutes nos questions, nous exécuterons Ronald, le 11 février », a expliqué le grou-puscule dans une vidéo pu-bliée sur le site freeronald.org . Le célèbre clown y ap-paraît un sac sur la tête, en-touré de militants cagoulés. « Vos hamburgers sont deve-nus presque immangeables », déplore un membre du FLA.

Famille royaleSi Charles divaguait, Harry régneraitn Le tabloïd anglais Globe s’est offert une publicité en faisant sa Une mercredi sur le prince Charles qu’il soupçon-ne de souffrir d’un Alzheimer. A 62 ans, le prince Charles pourrait ne jamais accéder au trône si la maladie invalidan-te et incurable était avérée. Le journal croit d’ailleurs sa-voir que le mariage du prince Harry, le 29 avril prochain, se-rait l’occasion pour celui-ci de succéder immédiatement à Elizabeth II.

(Lud

ovic

Gar

cia)

n Habituée aux flas-hs des paparazzi, la joueuse de tennis Jelena Jankovic, a découvert avec sur-prise que son visage avait été utilisé pour la campagne publi-citaire d’une banque de sperme suisse. La société aurait « par erreur » fait figurer le visage de l’ancienne n°1 mondiale aux côtés de la mention « Faites un don ici ». La banque de sperme a depuis présenté ses excuses et retiré les images qui avaient déclenché le scandale.

Détournement

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BioExpress1978 naissance à Bor-deaux2001 manager en Floride d’un restaurant gastrono-mique2006 retour en France2008 monte son one-man-show How to become a Parisian in one hour