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L’ESSENTIEL Dégagé POLITIQUE P.2 Nicolas et les Français n Sur TF1 face à des Français ordinaires, le président de la Républi- que a justifié son bilan. Un exercice plutôt réussi pour les uns, ennuyeux pour les autres. ÉCO/CONSO P.4 Nokia et Microsoft se pacsent n Les deux géants de l’électronique ont établi un partenariat stratégi- que. Ils concevront en- semble un Smartphone équipé de Windows pho- ne 7. ÉCO/ENQUÊTE P.5 La montagne, c’est parti et ça rapporte n Touristes et profes- sionnels se préparent pour des vacances d’hi- ver bien que la neige ne soit pas au rendez-vous. INTERNATIONAL P.6 L’année du Mexique débute mal n L’appel au boycott après la condamnation définitive de Florence Cassez menace les fes- tivités. SORTIR P.9 Occupez vos petits vacanciers n Ciné, littérature, expos, les idées ne manquent pas pour sortir les petits et les grands enfants. EXPRESSO n « Moubarak dégage ! », c’est le cri qui résonnait dans toute l’Egypte depuis dix-sept jours. Après avoir vainement tenté de se maintenir au pouvoir, le président Hosni Mouba- rak a dû céder à la colère du peuple. Il a présenté sa démission hier en fin d’après-midi, remettant le pouvoir à l’armée. Un grand espoir, et des in- certitudes… PAGE 6 QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2012 # 08 12-13 02 2011

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Quotidien école des étudiants de l'Institut Français de Presse.

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L’essentieL

Dégagé

PoLitique P.2Nicolas et les Françaisn Sur TF1 face à des Français ordinaires, le président de la Républi-que a justifié son bilan. Un exercice plutôt réussi pour les uns, ennuyeux pour les autres.

éco/conso P.4Nokia et Microsoftse pacsent

n Les deux géants de l’électronique ont établi un partenariat stratégi-que. Ils concevront en-semble un Smartphone équipé de Windows pho-ne 7.

éco/enquête P.5La montagne, c’est parti et ça rapporte n Touristes et profes-sionnels se préparent pour des vacances d’hi-ver bien que la neige ne soit pas au rendez-vous.

internationaL P.6

L’année du Mexique débute maln L’appel au boycott après la condamnation définitive de Florence Cassez menace les fes-tivités.

sortir P.9Occupez vos petits vacanciersn Ciné, littérature, expos, les idées ne manquent pas pour sortir les petits et les grands enfants.

exPresso

n « Moubarak dégage ! », c’est le cri qui résonnait dans toute l’Egypte depuis dix-sept jours. Après avoir vainement tenté de se maintenir au pouvoir, le président Hosni Mouba-

rak a dû céder à la colère du peuple. Il a présenté sa démission hier en fin d’après-midi, remettant le pouvoir à l’armée. Un grand espoir, et des in-certitudes… Page 6

quotidien du master de journaLisme de L’ institut français de Presse - Promo 2012# 0812-13 02 2011

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«C’ é t a i t une sorte d ’ é m i s -sion à la Chavez. »

Arnaud Montebourg n’a pas mâché ses mots, hier matin, au micro de France Info, pour réa-gir à la prestation de Nicolas Sarkozy dans l’émission « Pa-roles de Français » jeudi soir sur TF1. Pas plus d’ailleurs que ne l’a fait François Bayrou, sur Europe 1. Pour le président du MoDem, « c’était mortellement ennuyeux ».

Neuf « Français ordinaires »Le président disposait de 90 minutes pour répondre aux questions de neuf « Français ordinaires ». Il a finalement mo-nopolisé la parole pendant deux heures et demie. Une émission plus longue que prévue, symbo-le de l’aisance avec laquelle Ni-colas Sarkozy affronte ce type d’exercice. Avocat de formation – comme il a pris soin de le rap-peler en abordant la fronde des magistrats – le président sem-blait particulièrement à l’aise. Plus calme qu’à l’accoutumée, tout en retenue, le chef de l’État a même concédé quelques er-reurs, notamment à propos de la polémique sur les vacances ministérielles.

Face à lui, les neuf journalistes d’un soir ont souvent manqué de répondant. Moins pugnace que le panel de l’an dernier, cet

échantillon « représentatif » a permis au chef de l’État de dé-rouler son discours. Triés sur le volet, l’étudiant, la retraitée,

la pharmacienne cambriolée ont fait office de faire-valoir à la rhétorique présidentielle. « Il n’essayait pas vraiment de comprendre ce qu’il se passait tout en nous faisant croire qu’il comprenait bien notre métier », regrette Lisa Budrey, professeur des écoles. Même constat pour Lionel Dauguet, ouvrier aux chantiers navals de Saint-Nazai-re : « Je n’ai pas eu de réponses concrètes aux questions que j’ai posées. »Impressionnés par le dispositif mis en place, peu d’entre eux ont eu l’audace de contredire le président. « Il les a salué avant l’émission en leur disant de lui demander ce qu’ils voulaient », raconte le très consensuel Jean-Pierre Pernaut qui assure que ja-mais l’Élysée n’a exigé la liste des questions. Pourtant, de l’in-sécurité à son attachement à la France rurale en passant par une demi-annonce sur l’emploi, Ni-colas Sarkozy semblait déjà en campagne. « Une co-production publicitaire TF1-Elysée qui or-ganise l’autopromotion du pré-sident de la République », dé-nonce le candidat Montebourg. Du coup, il exige aujourd’hui un programme équivalent autour des propositions de Mar-tine Aubry.

o Benjamin Damade

FRANCEPOLITIQUE Face aux Français, le président a défendu son bilan sans convaincre

Nicolas Sarkozy, la preuve par neuf

Le chef de l’Etat fixe le chiffre d’un million de contrat en alternance

n Il n’a pas su apaiser les ten-sions. Sur TF1, Nicolas Sarkozy a joué la carte de l’émotion en rappelant les circonstances ma-cabres du meurtre de Laëtitia. Avant de rappeler que « s’il y a eu des fautes, il faudra qu’il y ait des responsables ». Une déclaration qui n’a pas apaisé les magistrats. « Quelles sont les réponses apportées par le président de la République? Aucune. On n’a vu qu’une seule chose, le mépris qu’il a pour la justice » déclare Maria Appruz-zese, déléguée du Syndicat de la magistrature. Le président de la République a par ailleurs an-noncé « une concertation pour voir ce qu’il faut changer (…) tout n’est pas une question de moyens.» Une réponse qui n’est pas au goût des magistrats qui appellent de leurs vœux des états généraux de la justice.

o Anne-Claire Huet

Dialogue de sourds entre le présidentet les juges

Nicolas Sarkozy, lorsqu’il a découvert les neuf « journalistes »

VENdREdi 12 jANViER- EXpREsso - 0302 - EXpREsso - sAMEdi 12 ET diMANCHE 13 FEVRiER

Mieux que France-BrésilAvec 8,3 millions de téléspectateurs, l’intervention du prési-dent a fait moins bien que l’année dernière (8,6). C’est mieux que France-Brésil, programmé la veille, même heure même chaîne. Et comme les Bleus, si Nicolas Sarkozy a rassuré son camp, pas sûr qu’il est convaincu les Français.

n « Si vous commencez dans la vie avec une formation en alter-nance ou en apprentissage , vous avez deux fois plus de chances de trouver un travail que si vous commencez avec une formation théorique. » C’est ce constat qui a poussé Nicolas Sarkozy à exprimer jeudi soir sur TF1, son souhait de voir le nombre d’apprentis passer de 550 000 à un million. Pour y parvenir, le chef de l’Etat propose la mise en place d’un système de bonus/malus en fonction du nombre de contrats en alternance dans l’en-treprise de plus de 250 salariés. « En réalité, ce système existe déjà », précise Nadège Labadie, chargée de mission au Centre de formation des apprentis de la chambre du commerce et de l’industrie de Paris. « Le quota est aujourd’hui de 3 %, il de-vrait passer à 4 ou 5 %. » Si

elle se réjouit du volontarisme affiché au sommet de l’Etat, elle tempère néanmoins ces déclara-tions : « Il faut garder à l’esprit qu’une formation en apprentis-sage n’a de sens que si elle est gage d’insertion professionnel-le. » Autrement dit, il faut qu’il

y ait une réelle demande de la part l’entreprise pour assurer au futur apprenti d’être accueilli et formé dans de bonnes condi-tions.Un point pourtant essentiel n’a pas non plus été évoqué par Ni-colas Sarkozy : celui de l’orien-tation. « L’apprentissage garde l’image d’une voie de gara-ge », déplore Nadège Labadie. Conséquence, les élèves y sont trop souvent orientés par défaut alors que l’alternance demande au contraire une plus grande motivation pour réussir. Par ailleurs, les jeunes sont censés trouver par eux-mêmes une en-treprise pour les accueillir avant de pouvoir rejoindre un centre de formation. Pas facile quand on a 16 ans et qu’on n’a jamais rédigé un CV ou une lettre de motivation de sa vie.

o Nathanaël Vittrant

EMPLOI Aspirant apprenti, un combat solitaire

Le quota d’apprentis va passer de 3 à 5 %

(Im

age

TF1)

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n Speed-dating pour les céliba-taires, speed-meeting pour les hommes d’affaires, fast-food pour les gloutons : la vitesse, voire la précipitation, tend à s’emparer de toutes les sphères de notre quotidien. Heureuse-ment, la tendance inverse prend de l’ampleur et les révolution-naires de demain pourraient bien être ceux qui proposent de lever le pied. À l’heure où la performance s’impose comme un diktat, ce mouvement est-il crédible ?Le point de départ date du mi-lieu des années 1980. Le journa-liste et gastronome italien Carlo Petrini lance le Slow Food en réaction à l’émergence de la res-tauration rapide et remet au goût du jour le plaisir de savourer les cuisines régionales. On parle

aujourd’hui de slow cities, de slow managing, de slow travel ou encore de slow sex. L’idée n’est pas de faire de la lenteur la solution de tous les malaises sociaux mais plutôt de prendre conscience de nos limites et de repenser nos habitudes pour un quotidien plus serein. En septembre 2009, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz ren-dait à Nicolas Sarkozy un rap-port dans lequel il préconisait de remettre l’individu au centre des préoccupations et de s’attacher à mesurer la qualité de vie plutôt que la croissance économique.

L’urgence de la lenteurCôté politique aussi, la lenteur fait son chemin. Pour Gilles Finchelstein, auteur de La Dic-tature de l’urgence (Fayard),

ces problématiques seront au coeur de la campagne 2012. Aujourd’hui directeur des étu-des d’Euro RSCG et conseiller de DSK, l’urgence empêche se-lon lui les sociétés de tracer des perspectives pour se réappro-prier leur avenir. « Ce serait un beau débat que d’avoir un can-didat de gauche qui repense le temps long », confie-t-il. Le pa-tron du FMI semble déjà expert dans l’art de se faire désirer.La Foire de Paris s’est engouf-frée dans la brèche : la 107e édition, qui aura lieu du 28 avril au 8 mai, se fera sous le signe du « Slow Time ». C’est Carl Honoré, l’auteur du best-seller L’éloge de la lenteur, paru en 2005 (éditions Marabout), qui en sera le parrain.

o Chloé Devez

Tendance La slow life sonne le glas du vite fait bien fait

Vers une société des escargots

Le père des jumelles les auraient tuées

n Matthias Schepp, le père des jumelles suisses disparues, a déclaré avoir tué ses filles peu avant de se suicider dans une lettre rédigée le 3 février destinée à sa femme. « Les filles reposent en paix. Elles n’ont pas souffert. Tu ne les reverras plus », écrit-il. Séparé de la mère italienne des fillettes, il les aurait enlevées le 30 janvier alors qu’il en avait la garde pour un week-end. Les recherches se poursuivent en Corse. Mediator : le procès en septembren L’annonce est tombée hier : les laboratoires Servier et son fondateur âgé de 88 ans com-paraîtront le 26 septembre de-vant le tribunal correctionnel de Nanterre. Ils sont accusés de « tromperie aggravée » par six patients ayant pris du Mediator. Cet antidiabétique prescrit com-me coupe-faim a causé 500 à 2 000 décès, selon les estimations de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.

Eric Woerth perquisitionné n Une perquisition aurait été menée il y a une dizaine de jours au domicile de l’ancien ministre du travail Eric Woerth, suspecté de trafic d’influence dans le ca-dre de l’affaire Bettencourt. Son avocat Me Jean-Yves Le Borgne a déclaré qu’il « ne voyait que des avantages à ce que l’enquê-te avance pour qu’on en finisse avec les soupçons injustifiés pe-sant sur Eric Woerth ».

Claude Chirac convole en secondes noces n La fille de l’ex-Président de la République a épousé vendredi Frédéric Salat-Baroux, ancien secrétaire général de l’Elysée proche de son père Jacques Chirac. Les deux époux ont échangé leurs consentements sous le regard de Bertrand Delanoë à la mairie du VIe ar-rondissement de Paris. Du beau monde assistait à la cérémonie qui s’est tenu dans l’intimité : Line Renaud, Michèle Laroque, Jean-Pierre Elkabbach…

sociéTé Hortefeux s’attaque à l’insécurité routière

Toujours plus de radars

Face aux mauvais chif-fres de la sécurité rou-tière, le ministre de l’Intérieur a convoqué les grands moyens. En

déplacement dans les Yvelines, Brice Hortefeux révélait hier les mesures visant à passer en 2012 sous la barre des trois mille personnes tuées. Représentant une hausse de 20% sur un an, les trois cent trente-et-un décès de janvier dernier mettent en lu-mière l’attitude des Français sur la route. Philippe était un « chauffeur sportif », mais un accident et la multiplication des radars ont fait de lui un usager tranquille des transports en commun. Alors

c’est sûr, « les années au volant de ma Honda Civic 16S, ça fait de beaux souvenirs. Aujourd’hui, explique-t-il, je me sens bridé par les radars, limité dans ma liberté. Tellement frustré que je n’ai plus envie de conduire. » Philippe n’est pas prêt à repren-dre la route. Des radars dernier cri, « capables, selon le minis-tre, de contrôler la vitesse dans le flux de circulation », seront répartis dans des véhicules ba-nalisés. La généralisation du PV électronique et le renfort en éthylomètres complètent un dis-positif essentiellement répressif. Le ministre de l’Intérieur a sou-haité « renforcer l’incertitude sur la possibilité d’être contrô-

lé ». Place Beauvau, la peur du gendarme reste une arme de choix. Dans des Renault Megane RS flambants neuves, la police pourra désormais intercepter les bolides. Unique mesure préven-tive : la sensibilisation des jeu-nes dès le lycée. Si l’association Prévention Routière a bien accueilli ce énième plan, d’autres critiquent le tout-répressif. « Ce n’est pas ça qui va modifier les compor-tements sur la route », avertit Chantal Perrichon de la Ligue contre la violence routière. Les échappatoires aux amendes de-meurent. Flashé cinq cents fois depuis 2006, un conducteur de l’Essonne illustre les limites du système. Immatriculé au Luxem-boug, il profitait des défauts dans la coordination européenne. Sans politique commune contre la violence routière, les chauffards français ont encore un boulevard devant eux.

o Jules Brelaz

Contre le diktat de la performance, certains préconisent un retour à la lenteur.

en breffrAnCe

SAmedi 12 et dimAnChe 13 février- expreSSo - 0302 - expreSSo - vendredi 12 jAnvier

Une affaire d’etatPréoccupations de taille des Français, la sécurité routière est de-venu hier l’affaire exclusive du ministre de l’Intérieur. Le président a confié à M. Hortefeux l’épineux dossier, reléguant le secrétaire d’Etat aux Transports. Lieutenant de la campagne de 2012, M. Hortefeux confirme un peu plus son statut de fidèle parmi les fidèles.

D.R

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La rumeur courait déjà depuis quelques se-maines. Mais depuis hier, c’est confirmé : Nokia se pacsera avec

Microsoft. « Un vaste partena-riat stratégique », peut-on lire sur leur communiqué de presse, dans le but de « créer un nouvel écosystème mobile mondial ». C’est donc Windows phone 7 qui servira de plate-forme mo-bile pour les Smartphones de Nokia. L’entremetteur des deux géants est le directeur général de No-kia, Stephen Elop. Arrivé à la tête de l’entreprise en septem-bre 2010, il est l’ancien direc-

teur du département Business de Microsoft. Dernièrement, Stephen Elop a fait l’actualité à travers ses pa-roles à l’emporte-pièce dans un mémo interne. Il a critiqué l’at-titude passive de Nokia face à des rivaux innovants et compé-titifs, comme Apple et Google. « Nokia est une plate-forme pé-trolière en feu », avait-il écrit.

Symbian au second planDe fait, le constructeur finlan-dais divorce de Symbian, son système d’exploitation histori-que. Plus assez adapté pour la technologie des Smartphones, il passe ainsi au second plan.

Symbian continuera à faire fonctionner les téléphones mo-biles de Nokia pour encore quelques années, en attendant une transition complète vers les applications de Microsoft.« Nokia et Microsoft combine-ront leurs forces pour proposer un écosystème d’une taille sans rival. C’est maintenant une course à trois chevaux », indi-que le communiqué, faisant al-lusion à Apple (iOS) et Google (Android). Pourtant, ce pacs bien que pro-metteur reste très mal vu par les investisseurs. Hier, l’action a perdu 9,93 % après l’annonce.

o Yann Nguyen Van

TÉLÉPHONIE Les deux géants accouchent d’un smartphone

Pacs de raison entre Nokia et Microsoft

Jean-Paul Agon prend les rênes de L’Oréaln Le président du groupe, Lindsay Owen-Jones, ayant confirmé son départ, c’est en tant que nouveau PDG du groupe que Jean-Paul Agon a présen-té hier les résultats du groupe. Après avoir annoncé une forte reprise de ses résultats jeudi, le groupe a dévoilé une augmen-tation de ses ventes, qui repré-sentent 19,5 milliards d’euros en 2010. Celles-ci sont portées par le dynamisme des nouveaux marchés d’Asie et d’Amérique latine. Les résultats ont pourtant déçu les investisseurs et ont en-traîné une forte chute de L’Oréal à la Bourse de Paris.

Michelin prépare la succession de son patron

n Michel Rollier (photo), actuel gérant commandité du fabricant de pneumatiques, a fait part de sa volonté de préparer sa suc-cession à la tête du groupe, en présentant des résultats très positifs pour l’année 2010. Le bénéfice net de Michelin a été décuplé et les ventes s’élèvent à 17,89 milliards d’euros. Jean-Dominique Senard, gérant non commandité, a été proposé pour succéder à Michel Rol-lier. Si la décision se confirme, ce sera la première fois que le groupe sera dirigé par une per-sonne n’appartenant pas à la famille de ses fondateurs.

Total profite de la hausse des cours du pétrolen Total a annoncé hier des ré-sultats très positifs pour l’an-née 2010. Le groupe affiche un bénéfice net de 10,3 milliards d’euros, en hausse de 32 % par rapport à l’année dernière, et un chiffre d’affaires de 153,3 milliards d’euros, soit une aug-mentation de 21 %. Ces chiffres s’expliquent par le renchérisse-ment du pétrole et une croissan-ce des productions du groupe, qui augmentent de 4 %.

TEXTILES Ils rêvent de Poil (Nièvre) en capitale du caleçon

Des entrepreneurs culottésn « Tout a commencé à Poil. » Ladislas Roche et Jean-Baptiste Coudriou, tous deux originaires de ce petit village de la Nièvre et étudiants en école de com-merce ont lancé en décembre une marque de caleçons chics et colorés : Au Poil.« Nous voulions créer un pro-duit ensemble », explique La-dislas, 23 ans. « On a regardé l’homme de haut en bas et on a choisi de créer une gamme de caleçons. »En juin, les deux amis se lancent dans leur projet : ils investissent leurs économies de stage, re-cherchent un fournisseur, réflé-chissent au design et lancent en décembre leur premier modèle, au prix de 20 euros. Un caleçon à la coupe américaine, présenté dans une petite pochette dont les couleurs rappellent celles du modèle qu’elle contient. « On a conçu un modèle agréable, proche du maillot de bain avec lequel on peut se balader par-tout. » Leurs clients : des jeunes actifs et des étudiants. « On vise également les mères de famille qui en achètent pour leur mari et leurs fils et apprécient la qua-lité de nos modèles. »Au delà d’un simple sous-vê-tement, ils souhaitent créer une marque qui raconte une histoire, celle de Poil dont ils espèrent qu’il deviendra la capitale du caleçon.

Communication audacieuse« Nous avons plein d’idées comme créer des maillots de bain pour l’été, mais on réflé-chit bien car on veut vraiment faire connaître notre histoire. »

Les deux amis sont actuelle-ment inscrits à l’incubateur de leur école de commerce lyon-naise où ils sont encadrés par des professionnels pour déve-lopper leur projet.Aujourd’hui auto-entrepreneurs, ils envisagent de créer une so-ciété par actions simplifiée. Pour l’instant, ils réinvestissent l’argent gagné grâce à la vente de leurs modèles pour déve-lopper leur produit et disposent donc d’un budget communi-cation très limité. « Nous pré-férons faire une promotion qui ne nous coûte rien, en y allant au culot. » Concrètement, ils n’hésitent pas à interpeller les hommes politiques à la sortie de

l’Assemblée nationale, « Hervé Morin nous a commandé dix ca-leçons », sourit Ladislas ; à faire du porte à porte, sponsoriser des événements ou dévaler les pistes de ski vêtus de leurs créations. Ils organisent également des ventes privées et disposent d’une boutique en ligne via leur page Facebook. Ladislas livre lui-même les commandes. « Le contact est au centre de notre projet », confie-t-il avant de conclure « l’histoire de notre création, c’est l’histoire de no-tre village ».

o Angélique Mangon

Sur Facebook : http://www.face-book.com/aupoilaupoil

« A Poil, tous les hommes portent nos caleçons », confie Ladislas.

en brefÉCO/COnSO

eSpreSSO quOtidien« Expresso » est le quotidien école des étudiants en master de journalisme de l’Institut Français de Presse.4, rue Blaise-Desgoffe, 75006 ParisDiffusion restreinte. Certaines photos ne sont pas libres de droit.

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Samedi 12 et dimanChe 13 fÉvrier - expreSSO - 04

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Éco / ENQUÊTETOURISME Les skieurs au rendez-vous mais les flocons se font désirer

Les professionnels de la neigesuspendus aux conditions météoGrand départ aujourd’hui

pour les vacanciers de la zone C. Selon les chiffres de l’Associa-

tion nationale des maires des stations de montagne, le taux de réservation atteint environ 70 % pendant la première se-maine des vacances de février et monte à 80 % puis 90 % pour les semaines suivantes. « La fréquentation est dans l’ensem-ble identique à l’an dernier », explique Jacques Guillot, prési-dent de l’association. Certaines stations affichent déjà complet et les différents dispo-sitifs d’hébergement sont for-tement sollicités, en particulier les hôtels deux étoiles. Outre la clientèle française, les professionnels du tourisme d’hiver peuvent compter sur les skieurs étrangers. A Gérardmer

(Vosges), les Belges ont ainsi pris les hôtels d’assaut. De ma-nière générale, les pistes fran-çaises sont fort appréciées par les touristes européens car le rapport qualité prix des vacan-ces sur la neige tricolore défie toute concurrence.

La neige, grande inconnueSi les canons permettent d’ali-menter les pistes, les paysages manquent un peu de la blan-cheur attendue. « Il n’a pas neigé depuis un bon moment », explique-t-on à l’hôtel Les Aiglons de Chamonix, dans les Alpes. Pour l’heure, cela ne semble pas affecter le nom-bre de réservations. A Saint-Lary, dans les Pyrénées, on est moins optimiste. « C’est la cata à cause du manque de neige et de la crise. Le pouvoir d’achat

des Français n’est toujours pas au rendez-vous », explique le standardiste de l’hôtel La Sapi-nière. La grande crainte, c’est que les touristes déçus de ne pas pouvoir profiter complètement des pis-tes, décident de faire demi-tour. « Ce n’est pas si rare. Quand il n’y a pas de neige, il n’y a pas grand chose à faire », affirme Appoline Voisin, saisonnière en Savoie. Dans le département,

seulement 82 % des pistes sont ouvertes, contre 95 %, l’année dernière. Les professionnels sont donc suspendus aux prévisions mé-téorologiques tandis que les premiers chanceux à dévaler les pistes ont déjà lancé une nouvelle mode : le yummer, sorte de petite luge qui permet d’emprunter les remontées mé-caniques. o Jonathan Klein et Marion Perrier

Les skieurs manquent de neige dans les Pyrénées.

n « Le ski c’est cher, mais les gens viennent quand même. Du coup, ils sont parfois plus exigeants », assure Appoline Voisin, animatrice dans un vil-lage vacances. Demander un service à la hauteur de ses dé-penses est légitime mais il est aussi possible de réaliser des économies avec un peu d’orga-nisation et quelques astuces. Pour l’hébergement, mieux vaut choisir de séjourner dans une petite station proche d’un grand domaine skiable. Agnès Guillerot, chef d’entreprise, a choisi une solution plus origi-nale pour partir avec ses en-fants. « Avec des amis, nous avons loué des chambres dans un centre d’hébergement pour classe de neige. » La location comprend une chambre au mo-bilier sommaire et les repas à la cantine. « Ce n’est pas glamour

mais le rapport qualité prix est très intéressant. » Et pour le tra-jet, Agnès Guillerot a aussi un tuyau. « On a loué un car cou-chettes, après calcul, ça revient moins cher. » Et en bonus, on est en forme à l’arrivée.Pour le matériel, acheter n’est pas rentable pour les skieurs occasionnels : un équipement bas de gamme coûte envi-ron 420 euros. Des sites tels Jelouemonbonnet.com se sont spécialisés dans la location de matériel, à des tarifs souvent avantageux.Enfin, gardez en tête que tout est plus cher dans les grandes stations. Préférez donc faire vos courses dans des supermarchés en vallée et non dans les com-merces d’altitude. Le ski moins cher, c’est donc possible, à condition de s’organiser.

o M. P.

Tout schuss l’esprit léger et les poches remplies

Conseils futés pour petits budgets familiaux

En attendant le blanc manteauLa neige n’est pas tombée sur les massifs depuis fin janvier. La hauteur d’enneigement ne dépasse pas 80 cm dans les Vosges. Le soleil est au rendez-vous partout, et selon les prévisions météorolo-giques, on attend des chutes de neige pour le début de la semaine prochaine. Les professionnels des sports d’hiver assurent que la neige artificielle suffit à maintenir un maximum de pistes ouvertes.

n « Tout est fait pour nous dé-courager de nous installer ! », s’insurge Andrew Parker. Pour ce moniteur britannique à La Tania, une station chic du do-maine des Trois Vallées (Sa-voie), il a fallu six ans et une vingtaine de tentatives pour obtenir le droit d’exercer. Une barrière qui risque de tomber avec la probable instauration d’une carte professionnelle européenne, au grand dam des professionnels français.Ce diplôme européen, actuelle-ment en discussion, permettrait aux moniteurs étrangers de ne pas avoir à subir l’Eurotest, un test technique difficile.« Alors qu’on est surdiplômés, les moniteurs étrangers vien-nent trois-quatre ans comme stagiaires, sans passer le test technique », déplore Pierick Queffeuleu, moniteurs français.

Avec cinq années de formation, les moniteurs français craignent une baisse du niveau de quali-fication et une concurrence dé-loyale de la part de leurs homo-logues européens.

Deuxième au monde pour le skiDu haut de ses 56 millions de journées skieurs (nombre de skieurs multiplié par le nombre de jours skiés) et sa deuxième place mondiale pour le ski, la France attire toutes les convoi-tises. Après le plombier polo-nais, la peur du moniteur de ski britannique excite les ten-sions. Les étrangers représen-tent déjà la moitié des touristes de la neige, avec une majorité d’Anglo-saxons. La demande de moniteurs bilingues pourrait jouer en faveur de la carte pro-fessionnelle européenne.

o J. K.

Une réglementation tatillonne

Les moniteurs britanniques se font une place au soleil

SamEdi 12 ET dimaNchE 13 FÉvriEr - ExprESSo - 05

DD

M, P

. N.

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Le raïs a quitté ses fonctions et remis le pouvoir à l’ar-mée. Barack Obama ne peut que s’en

féliciter. Déjà jeudi soir, l’am-bassadeur d’Egypte aux Etats-Unis présentait Omar Soulei-mane comme le président « de facto ».Il n’y avait guère plus que Mou-barak pour penser qu’il détenait encore le pouvoir. Jeudi soir à la télévision, il avait adressé une fin de non-recevoir aux exhor-tations récurrentes de la Mai-son-Blanche en faveur d’une transition « prompte, pacifique et légitime », selon les termes du vice-président américain Joe Biden. Seul à peu près à emboîter le pas à Moubarak, le ministre des affaires étrangères égyptien, Ahmed Aboul Gheit, avait qualifié cette prise de po-sition comme une ingérence abusive de Washington. « Je ne me suis jamais soumis aux in-jonctions de l’étranger », avait martelé jeudi le raïs, même si, officiellement, il n’y a jamais eu de friction entre les deux Etats, traditionnellement alliés. L’appel de Moubarak à l’arrêt des manifestations avait été jugé insuffisant à Washington. Le sé-nateur républicain John McCain avait qualifié de « profondé-ment regrettable » le discours

du président égyptien. En esti-mant jeudi « probable » une dé-mission du président Moubarak, quelques heures avant d’être dé-menti par les faits, le patron de la CIA Leon Panetta a illustré la difficulté des Etats-Unis à maî-triser la situation, se basant sur des informations divulguées… par les médias !

L’Iran enfonce le clouConstamment, Washington a hésité sur la vraie nature de l’ar-mée, qualifiée d’« obsolète » par certaines dépêches diploma-tiques américaines. En même temps, le porte-parole du dépar-

tement d’Etat, Philip Crowley, l’encourageait à poursuivre sur la voie de la modération et en faisait du même coup un acteur majeur de la crise.Les errements de la diplomatie américaine en Egypte et les évé-nements de Tunisie ont incité le président iranien Mahmoud Ah-madinejad à appeler de ses vœux un Proche-Orient « débarrassé » des Etats-Unis et d’Israël, à l’occasion du trente-deuxième anniversaire de la révolution is-lamique célébré à Téhéran. Des centaines de milliers de manifes-tants y brandissaient des portraits de l’ayatollah Khomeyni. Toute-

fois, si en 1979 la politique amé-ricaine avait favorisé l’arrivée au pouvoir du leader islamiste en renonçant à soutenir le Shah, l’opposition égyptienne manque d’un chef charismatique capable de s’imposer aux militaires. o Laureen Bouyssou

Samedi 12 et dimanche 13 Février - expreSSo - 0706 - expreSSo - Samedi 12 et dimanche 13 Février

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n « Je veux qu’on demande l’annulation de l’Année du Mexique en France », a décla-ré vendredi Charlotte Cassez, mère de Florence. Plusieurs personnalités politiques, dont la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie et la pre-mière secrétaire du Parti Socia-liste Martine Aubry ont relayé l’appel au boycott. Selon Maître Berton, avocat de la Française, la Ville de Paris aurait même décidé d’annuler une manifes-tation prévue la semaine pro-chaine. Décidée lors du voyage de Ni-colas Sarkozy au Mexique en 2009, l’Année du Mexique vise à « faire mieux connaître le Mexique aux français », ex-plique Dolores Beistegui, Com-missaire générale adjointe de l’événement pour le Mexique. Le pays entend surtout augmen-ter ses relations commerciales

avec la France et les investisse-ments en provenance de l’hexa-gone. Objectif ? Moins dépendre du voisin américain. La France, elle, a tout intérêt à soutenir ses entreprises au Mexique, telle Safran, premier groupe d’aé-ronautique du territoire mexi-cain, et fournisseur régulier du gouvernement. Les présidents d’honneur de l’événement sont d’ailleurs Jean-Paul Herteman, président de Safran, et Miguel Alemán Velasco d’Interjet, client de Safran. L’Année du Mexique reste pour-

tant l’occasion pour les Français de découvrir la richesse de la culture mexicaine grâce à plu-sieurs manifestations : concert de musique électronique, pro-jections de films, exposition des œuvres du peintre Diego Rivera, festival gastronomique, et autres douceurs.

Ce qui va bien au MexiqueUn événement culturel très loin, donc, de l’affaire Cassez. Aaron, étudiant mexicain en France, est énervé contre ceux qui appel-lent au boycott : « Ces évène-

ments culturels sont l’occasion de changer l’image du Mexique en France, et ça n’a rien à voir avec l’affaire Cassez, qui est un problème de Justice ». Fêter le Mexique pourrait donc permet-tre de montrer que les Français ne réduisent pas le Mexique à sa face sombre. Dommage, en effet, d’annuler un événement mettant à l’hon-neur « ce qui va bien au Mexi-que ». Entre articles de presse sur la progression du narcotrafic et reportages télé sur la violence quotidienne, le pays doit redo-rer son blason. D’autant qu’au pays du maïs, le tourisme est un secteur clé. Il représente 8% du PIB, un chiffre orienté à la baisse : « 208.396 touristes en 2008 contre 170.000 en 2010 », estime Patrice Laure, du Conseil de promotion touristique du Mexique.o Léonor Lumineau-Marsaudon

Les manifestants de la place Tahrir célèbrent vendredi soir le dé-part d’Hosni Moubarak après dix-huit jours de mobilisation.

éGYPTE Jour après jour, la diplomatie américaine aura bafouillé

Obama soulagé du départ de Moubarak

L’affaire Cassez compromet la fête mexicaineDIPLOMATIE Appel au boycott de l’Année du Mexique en France

Le film des événementsVendredi 10 heures Rassemblements devant le palais présidentiel et la télévision d’Etat en réaction au discours de la veille.

11 heures L’armée apporte son soutien à Moubarak, et se porte garante de ses réformes. Les rassem-blements grossissent dans les toutes les grandes villes.

12 heuresPlus d’un million de manifes-tants au Caire. Mouvement de foule vers le palais présiden-tiel.

14 heures Moubarak quitte le Caire pour Charm-el-Cheikh.

17 heures Souleiman annonce que Moubarak remet le pouvoir à l’armée. Scènes de liesse dans tout le pays.

Florence Cassez reste en prisonLa ministre des Affaires étrangères Michèle-Alliot-Marie a dénoncé un « déni de justice » alors que le recours en cassation de la Fran-çaise a été rejeté jeudi par un tribunal mexicain. La condamnation à 60 ans d’emprisonnement est donc confirmée. Incarcérée depuis plus de cinq ans, Florence Cassez avait été jugée pour complicité d’enlèvements, accusation qu’elle a toujours nié.

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SportSCYCLISME Contrôlé positif pendant le Tour de France

Contador contre-attaque

Le 21 juillet, après une étape du Tour, Alberto Contador est contrôlé positif au clenbutérol, un

produit qui stimule la fonction pulmonaire. Le héros national, triple vaiqueur de la Grande boucle (2007, 2009 et 2010), vient d’être suspendu un an par sa fédération. Décidé à ne pas se laisser faire, le coureur a fait ap-pel de la décision. Il se déclare « propre » et se pose même en victime. D’abord, il nie s’être dopé. Contador affirme en effet que le clenbutérol détecté provient d’une viande mangée la veille de l’étape. Les résultats n’ont révélé qu’une quantité infime de la substance dans l’organisme, rendant plausible la défense du cycliste. La fédération espagno-le, dès lors, a minimisé la faute : « La négligence (…) n’a pas été significative (...). La simple pré-sence de la substance (clenbu-térol) dans l’organisme n’im-plique pas de violation du «fair play» de la compétition. » Pour cette raison, elle n’a demandé qu’une année de suspension au lieu des deux années prévues par le règlement dans ce type d’af-faire. Avant-hier, Contador n’a pas hé-sité à durcir sa ligne de défense, passant même à l’offensive. Ain-si, dans une interview à l’agence

EFE, il a évoqué des « pres-sions » de la part de l’Union cycliste internationale (UCI) et de l’Agence mondiale antido-page (AMA) sur la fédération espagnole. Le Madrilène estime ainsi que son affaire est « politi-sée depuis longtemps ».

Règles «obsolètes»Concernant l’AMA, Contador a qualifié les règles antidopage d’ « obsolètes » par rapport aux progrès scientifiques : « Si les avancées de la science l’ont amenée en 2011, la réglementa-tion, elle, est restée coincée aux années 60, d’où mon «délit» et ma possible sanction. »

A 28 ans, l’Espagnol joue gros. Si sa suspension était confirmée il pourrait perdre son titre sur le Tour 2010. Un recours devant le Tribunal administratif du sport (TAS) serait néanmoins possible. L’UCI et l’AMA pourraient en faire de même si elles jugeaient la sanction trop clémente. En attendant, le madrilène peut compter sur un soutien de poids : José Luis Zapatero. Sur Twitter, le chef de gouver-nement espagnol l’a assuré de son soutien, indiquant qu’il ne voyait « aucune raison juri-dique » de sanctionner le cou-reur.

o Hugo Moissonnier

Alberto Contador pourrait perdre sa victoire sur le Tour 2010.

n Pour le moment, tout roule au Camp des Loges. Second de Li-gue 1, encore en lice en coupe de France et en Europa League, le Paris Saint-Germain (PSG) suit son petit bonhomme de chemin. Un bon début de saison comme le club de la capitale n’en a pas connu depuis longtemps.

Pourtant, la belle mécanique parisienne pourrait s’enrayer avec un calendrier surchargé. Le PSG va disputer sept matchs en trois semaines. Soit un match tous les trois jours. Une série délicate qu’il faudra bien négocier sous peine de com-promettre une saison jusque

là rondement menée. Pour les Parisiens, cette période intense est à double tranchant. Ils ris-quent une élimination en coupe de France et en Europa Lea-gue. Pire, ils pourraient laisser le titre de champion s’envoler. Mais s’ils enchaînent les bons résultats, le capital confiance de l’équipe sera plus que ja-mais au beau fixe. Au point d’être un prétendant légitime avant la dernière ligne droite.

Capables de relever le défiCependant, l’effectif peu étoffé du PSG ne semble pas taillé pour enchaîner les matchs. Organisée autour de joueurs cadres tels le Brésilien Nêne ou Sakho, l’équipe-type est une des plus performantes du championnat de Ligue 1. Mais Kombouaré ne pourra pas aligner le même onze pendant trois semaines. Selon lui, il n’y

a pas d’inquiétudes à avoir. « Le groupe va se responsabiliser. Il y a un centre de formation qui marche très fort. On a large-ment ce qu’il faut pour faire une bonne deuxième partie de sai-son. » Malgré tout, le départ du Béninois Sessegnon et le faux-bond de Dimitri Payet restent sûrement en travers de la gorge du technicien parisien. Avec ce qu’ils ont montré de-puis le début de saison, les Pa-risiens sont a priori capables de relever le défi. Après la défaite à Rennes (1-0) le week-end dernier, ils devront cependant retrouver leur efficacité offen-sive s’ils veulent réussir leur folle série. Elle commence dès ce soir contre Lens au Parc des Princes. L’occasion de se rassu-rer à domicile avant trois semai-nes décisives pour Nêne et ses coéquipiers. o Benjamin Roger

La série de tous les dangers pour le PSGFOOTBALL Les Parisiens vont disputer sept matchs en trois semaines

L’Autriche glane l’or une deuxième foisn Aux Mondiaux de Garmisch (Allemagne), le super combi-né féminin a été remporté par l’Autrichienne Anna Fenninger. Elle devance la Slovaque Tina Maze et la Suédoise Anja Pär-son qui complète le podium. L’Américaine Lindsey Vonn a pour sa part annoncé qu’elle ne participerait ni au géant ni au slalom et qu’elle quittera diman-che après la descente simple.

Le PSG compte sur sa star Nêne pour continuer sur sa lancée.

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Sport week-endSamedi

Rugby - Six Nations (FR2)15 h 30 : Angleterre - Italie18 heures : Ecosse - Pays de Galle

Mondiaux de ski (FR2)10 h 50 : Descente homme

Foot - Ligue 1 - 23e journée21 heures : Saint-Etienne - Lyon (Orange Sport)

Dimanche

Mondiaux de ski (FR2)10 h 50 : Descente femme

Tournoi des Six Nations16 h 00 : Irlande – France (F2)

Ligue 1 – 23e journée21 h 00 : Lille – Toulouse (C+)

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La couleur star de l’an-née, qui s’expose sous les néons des catwalks et sur les tringles des

magasins est le rose chair. Un rose un peu « romantique, fé-minin, discret » pour Julie, ven-deuse dans une grande enseigne, « qui se décline dans des tons camel, ocre ou terracota ». Bref, quelque chose de vrai-ment girly, qui plaît à celles qui font déjà leur shopping printa-nier. Sheherazade, 22 ans, aime « ces couleurs beiges, qui sont discrètes, ou le rose corail, plus gai et à la mode ». Un rose qu’elle associe au noir ou aux imprimés léopard, « eux aussi très tendance ». Le romantique est décidément de mise cette année. On le retrouve également dans les tissus légers, les frous-frous, les petits nœuds et la dentelle qui ornent quasiment tous les vête-ments féminins. Julie explique que « les matières sont fluides, on retrouve de la mousseline de soie par exemple ». Les filles un peu moins sages pourront aussi jouer avec « l’effet de transpa-rence, qu’on retrouve beaucoup dans les petits hauts ». Celles qui ne sont pas adep-tes de la mode façon princesse trouveront de quoi se satisfaire

avec les classiques des années 1970. Blouses en liberty, panta-lons pattes d’eph’ et sabots sont au programme.

Les Seventies féminiséesDu vu et revu, mais Julie pré-cise que « cette année, le look est plus féminin ». Florence, 38 ans, est de celles qui « laissent la mode flashy ou princesse à sa fille ». Elle « trouve (son) bonheur avec les jupes longues et les vestes en jean, un côté baba cool raffiné qui revient à la mode ». L’accessoire indis-pensable qui va avec ce style est la plume.Les franges et les tresses ver-sion squaw peuvent rentrer dans cette catégorie qui a quelque chose de très nature. Le cuir et le kaki ont encore la cote, si on y ajoute l’aspect savane et ani-mal des imprimés. Alors que les magazines de mode annon-çaient le retour des couleurs pé-tard et des tee-shirts monochro-mes, les grandes boutiques de vêtements préfèrent parier sur des tons plus discrets. Les coupes classiques, voire traditionnelles comme le trench, sont dans l’air du temps. Peut-être qu’à l’approche de l’été et en perspective d’un bronzage parfait, les fluos seront à nou-

veau sur le devant de la scène. Pour les demoiselles qui ont envie de briller, mais qui sont réticentes à porter des couleurs trop criardes, l’argenté et le clinquant sont encore largement à la mode. Quoi qu’il en soit, le noir est à remiser aux oubliet-tes, les spécialistes de la mode lui préfèrent le bleu marine. Talons compensés ou très platsCôté chaussures, rien de très nouveau. Les derbys se dé-clinent sur tous les tons, des fleurettes au scintillant, il y en a pour tous les goûts. Les se-

melles compensées, à la mode l’année dernière, sont toujours d’actualité. En forme de san-dalettes ou avec des lacets, el-les vont systématiquement de pair avec les robes longues et les pantalons larges. Les hom-mes un peu in pourront quant à eux acheter des Pataugas origi-nales remises au goût du jour, qui iront avec le look « homme du désert ». Pour les autres à l’âme de minets, l’English boy et ses mocassins à gland sont tendance. A assortir avec une girly romantique. oAriane Lecointre

08 - ExprEsso - sAMEDI 12 ET DIMANCHE 13 févrIEr

CULTUrE

TF1 sort l’artillerie lourde samedi soir. Le très attendu « Danse avec les Stars » sera diffusé en première partie de soirée. Huit personnalités ( Sofia Essaïdi, Adriana Karembeu, M. Pokora, Jean-Marie Bigard, André Manoukian, Rossy de Palma, David Ginola, Marthe Mercadier) accompagnées chacune d’un danseur profes-sionnel, vont s’affronter pour gagner le titre de meilleur dan-seur. Durant six émissions, les couples exécuteront leurs pas de danse en direct et devant un jury de trois experts, Chris Marques (trois fois champion du monde de salsa), Alessandra Martines (danseuse étoile) et Jean-Marc Généreux (danseur de salon et chorégraphe). Les célébrités conviées à la dan-se répètent d’arrache-pied de-puis plusieurs semaines. Il faut être à la hauteur du niveau de leur partenaire professionnel et

éviter de se faire éliminer dès le premier soir. Le public et le jury jugeront de la qualité des cho-régraphies exécutées. A l’issue de chaque émission, le couple le plus mal noté devra quitter l’aventure.

Un succès phénoménalSorte de « Star Academy » pour people, ce concept vient du Royaume-Uni. « Strictly Come Dancing » est apparu sur les écrans anglais en 2004 et son succès fut tel qu’il s’est exporté dans une trentaine de pays. En 2009, les audiences calculées par Eurodata TV Worldwide fai-saient de « Strictly Come Dan-cing » le programme télévisuel le plus populaire du monde. Sur la BBC, le programme rassem-ble dix millions de téléspecta-teurs. Sur la chaîne américaine ABC, on dépasse les vingt mil-lions. M6 était intéressé, mais c’est finalement TF1 qui a rem-

porté les droits d’exploitation et peut-être le jackpot qui va avec. Souvent battue par France 2 le samedi soir, la chaîne privée aimerait redevenir numéro un sur ce créneau. o Elodie Corvée

TENDANCES La féminité à l’honneur de la mode printemps-été 2011

Légèreté et discrétion prennent le pli

La force d’une image

n La photographe sud-afri-caine Jodi Bieber a remporté le prix World Press Photo 2010. pour son portrait d’une jeune Afghane mutilée par les Ta-libans pour Time Magazine, (voir ci-dessus). Deux Français se sont également illustrés : Olivier Laban-Mattei (trem-blement de terre en Haïti) et Corentin Fohlen (Bangkok).

Les « nègres » du rap

n Ils écrivent les textes des rap-peurs à grand succès, et sont payés au noir par les maisons de disques pour le faire. Ce tabou du hip-hop est dévoilé dans une trilogie qui sera dif-fusée en prime time sur Canal+ au printemps : « De l’encre ».

People et chorégraphes s’affrontent sur le dancefloor

TéLéVISION TF1 innove samedi avec « Danse avec les Stars » EN brEf

La robe de soirée couleur corail et tout en volants est la pièce vedette de la marque Naf-Naf

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Caprices et bobos de star

L’émission n’a toujours pas com-mencé qu’elle a déjà fait parler d’elle. M. Pokora, lauréat de deux NRJ Music Awards, s’est plaint de n’être pas « assez payé ». Il a nuancé ses propos en affirmant qu’il ne participait pour l’argent. Adriana Karembeu s’est « cassé un orteil lors d’une répétition ». Elle se sent tout de même en confiance pour samedi. Si elle a peur, « c’est pour son dos ». Sofia Essaïdi n’a pas eu plus de chance. Elle est tombée lors d’une séance de portée et s’est brisé deux côtes.

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Sortir

n Pour la quatrième année consécutive, le Forum des ima-ges à Paris permet aux enfants de 18 mois à 4 ans de découvrir en douceur les joies des salles obscures. Le festival Tout-Petits Cinéma propose des créations cinématographiques adaptées pour les jeunes enfants. Les films projetés ont été choisis pour leur originalité, leur inté-rêt pédagogique, leur qualité esthétique et leur format court. Musiciens, conteurs, chanteurs, marionnettistes se succèdent à la fin des projections pour aider les cinéphiles en herbe à faire la distinction entre fiction et réa-lité. Les séances alternent entre ateliers et installations interac-tives pour illustrer le processus de création cinématographique. Les plus grands qui n’en sont plus à leur premier film, pour-ront quant à eux profiter des vacances scolaires pour envahir les salles de cinéma. Celles-ci proposent depuis mer-credi une belle brochette de films d’animation : Animaux et Cie, de Reinhard Klooss et Hol-ger Tappe (en 3D), Yogi l’Ours, de Eric Brevig, Le Marchand de Sable, de Sinem Sakaoğlu et Jes-per Møller, Le Mulot menteur, de Andrea Kiss, Marina Rosset, Rebecca Akoun et Sophie Roze, Aladin et la lampe merveilleuse, de Jean Image. Du conte de fée à l’humour, il y en a pour tous les âges et pour tous les goûts.

o Elodie Corvée

Festival Tout-Petits Cinéma, du 12 au 20 février, entre 10 h 30 et 16 heures. De 2,50 à 10 €.

Premières émotions pour les enfantssur grand écran

CINéMA

expreSSo weekend

LIvres C’est les vacances, le temps des nouveautés

Si vous ne partez pas au ski, lisez jeunesse ! Le festival de la BD

d’Angoulême récom-pensait le troisième tome de Chrono Kids,

en début de semaine dernière. Une histoire imaginée par Zep, le scénariste de Titeuf et autres fictions jeunesse à succès. Deux gamins se retrouvent en possession d’un portable qui leur permet de remonter dans le temps. Autant de situations loufoques, et d’antisèches pour les rédactions en histoire, de Vercingétorix à Napoléon. Un vendeur de la Fnac Mont-parnasse, Thomas, nous confie : « Chrono Kids, ça ne marchait pas vraiment. Peut-être que le prix va relancer la série. » Lui nous avoue préférer Les Légen-daires, déjà à leur treizième aventure. « On se l’arrache. C’est le seul album récent qui fonctionne vraiment. La BD jeunesse c’est un marché très difficile ». La série relate l’his-toire de deux mondes qui se font face et se ressemblent : celui des humains, et celui des elfes. Alliances, trahisons, combats, rigolades : un grand récit de fantasy. Côté filles, la tendance est au renouvellement depuis plu-sieurs années. Lou, Les Sisters, Marie Lune : autant d’histoires d’ados confrontées aux affres du changement. Non, elles ne sont pas « totally spies » et gra-ciles, ces nouvelles héroïnes de la bulle. Leur quotidien est souvent frustrant et ingrat, comme

beaucoup de filles de leur âge, mais tout se finit bien, et en ri-res. Thomas nous explique le succès de ces bandes dessinées réalistes : « C’est une question de politique d’édition. Comme nous, les jeunes lecteurs aiment qu’on leur parle de leur quo-tidien. » « Mais souvent l’idée c’est qu’il faut les éduquer, leur faire la leçon », se désole-t-il.

valeurs sûresCôté bouquins, le constat est un peu le même. Peu de nouvelles séries, mais la petite rentrée littéraire de janvier a amené son lot de suites. L’Apprenti-épouvanteur (Joseph Delanay), les aventures d’un jeune sor-cier, vient de sortir son sep-tième tome. Tout comme Les Haut-conteurs (tome 2), une chasse au démon dans l’Eu-

rope du XIIe siècle. Quand les nouveautés tardent à venir, les valeurs sûres de la littérature jeunesse reprennent du service. Depuis un an, le roman de Jean-Claude Mourlevat, La Rivière à l’envers (paru en 2000, réédité en 2009), affole les ventes. To-mek a treize ans et tient une épicerie dans un petit village. Assoiffé d’inconnu, il se lance à la recherche de la rivière qui cou-le à l’envers et fait la rencontre du peuple des parfumeurs, se frotte aux ours aveugles, traverse la fo-rêt de l’oubli. Un internaute se souvient de l’œuvre fantastique en deux tomes de Mourvelat : « Ce fut mon premier roman. Je l’ai adoré. L’histoire est magi-que, tout comme les personnages. Tant d’années plus tard ce bou-quin me fait encore rêver. »

o Benjamin Vincent

Les Victoires classiques à Nantes n La Cité des congrès de Nantes accueille lundi la dix-huitième édition des Victoires de la musi-que classique. La soirée sera ani-mée par Marie Drucker et Frédéric Lodéon, qui recevront sur scène les personnalités du classique qui ont marqué l’année. L’humoriste Michel Leeb sera invité, aux côtés de la soprano française Véronique Gens (artiste lyrique 1999). En guest star également le pianiste français Franck Braley, partenaire musical des frères Renaud et Gau-thier Capuçon. Victoires de la Musique Classique, en direct sur France 3 et sur France Mu-sique, à partir de 20 h 35 ( le 14 /02).

« Diplomatie »à la Madeleinen Alors que les Alliés se pressent aux portes de Paris, le gouverneur nazi Dietrich von Choltitz (Niels Arestrup), peaufine les derniers préparatifs avant de faire sauter la capitale sur ordre d’Hitler. Pour-tant, Paris ne brûlera pas. Qu’est-ce qui a fait changer d’avis ce fidèle du Führer ? Cyril Gély a imaginé dans Diplomatie une négociation angoissante entre le Consul géné-ral de Suède (André Dussolier) et von Choltitz. Pour la première fois réunis sur les planches, les deux ac-teurs livrent un spectacle brillant.Théâtre de la Madeleine (tlj à 21h, sauf dimanche et lundi), avec André Dusso-lier et Niels Arestrup. De 15 à 40 €.

« Le premier jourdu reste de ta vie »n À travers cinq journées décisi-ves dans l’histoire d’une famille presque parfaite, les Duval, le réa-lisateur Rémi Bezançon parvient à ficeler une saga familiale courant sur douze ans. Avec Jacques Gam-blin et Zabou Breitman pour mener la danse, énergie et émotion sont au rendez-vous. Le Premier jour du reste de ta vie a décroché plusieurs nominations aux Césars (2008), et les récompenses des meilleurs es-poirs (Déborah François et Marc-André Grondin). Ce petit bijou du cinéma français passe pour la pre-mière fois à la télévision. « Le premier jour du reste de ta vie », dimanche à 20 h 35 sur France 2.

Les Survivants de l’extrême

n Comment les marmottes survi-vent-elles au froid de l’hiver ? Pour y répondre, le Palais de la décou-verte propose une exposition didac-tique destinée à un public jeune. Au gré d’expériences et de petits films, l’exposition explique comment les animaux et les plantes se sont adap-tés aux milieux inhospitaliers. Les Survivants de l’extrême au Palais de la découverte. Du mardi au diman-che. 4,50 à 7 € (jusqu’au 21/08).

Les héroïnes de la série Lou ont du chien

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ExprEsso12 / 13 02 2011 # 08

Premier clap pour Alixportrait Succès mérité pour la réalisatrice d’« Angèle et Tony »

La discrète Alix De-laporte est la réali-satrice d’Angèle et Tony, sorti en salles en janvier. Une love

story normande, avec Clotilde Hesme et Grégory Gadebois, qui a remporté à Deauville le prix Michel-d’Omano pour le meilleur premier film français.

Du reportage à la fictionC’est par le biais du journalisme de télévision qu’Alix s’est for-mée à la réalisation. Après une licence d’histoire à la Sorbonne, elle débute sa carrière profes-sionnelle en tant que journaliste à l’agence Capa, où naît son goût pour le cinéma. « J’ai très vite voulu apprendre à filmer, à me servir des caméras pour pouvoir partir en reportage », confie-t-elle. Elle travaille alors pour France 2, chez Michel Drucker, où elle dresse des portraits de personnalités pour « Vivement Dimanche ». Contactée par Canal+, Alix col-labore à « Nulle Part Ailleurs » en écrivant les chroniques d’Ariane Massenet et en dres-sant les portraits des invités. En 1998, la chaîne lui propose de continuer ces biopics, mais cette fois-ci pour la Coupe du monde de football. Une mission qui lui permet de rencontrer Zinedine Zidane. Plus tard, elle réalisera un DVD retraçant en images la carrière sportive de la légende du foot français (Zidane, Un destin d’exception, 2007). La même année, elle entre à la FEMIS,

où elle intègre pendant deux ans l’atelier de scénario, où elle vit une véritable « révélation ». Elle part vers la fiction et réa-lise coup sur coup deux courts-métrages hauts en couleurs : Le Piège et Comment on freine en descente. Ce dernier lui vaudra le Lion d’Or du Meilleur court-métrage à la Mostra de Venise.

Pour son premier long-métrage, Angèle et Tony, c’est une histoi-re plus sombre qu’elle raconte. Tony, un garçon bourru et ti-mide, est marin pêcheur dans un port de Normandie. Son père vient de mourir, et il se retrouve seul avec sa mère et son frère. C’est alors qu’Angèle débarque dans sa vie, mystérieuse beauté

aux manières un peu brusques. La belle rencontre la bête. En deux semaines, le film a totalisé plus de 72 000 entrées.

Paris gagnantsUn premier film, et une myriade de premières fois dans l’équipe, comme s’en amuse Alix : « Pre-mier premier rôle pour Clotilde, première composition musicale pour le cinéma, et première fois que ma monteuse montait un film comme chef. Ça crée une adrénaline. C’est très fort com-me sensation, très riche, parce qu’il y a beaucoup de désir de la part de l’équipe, mais beau-coup de pression aussi. » Sans sa famille, la réalisa-trice, mère d’un garçon de dix ans, avoue qu’elle « plane un peu. » Les liens familiaux sont d’ailleurs un thème central de son film, comme elle l’ex-plique : « Je voulais filmer le mouvement d’une femme vers son fils. J’avais en tête l’image de fin où Angèle prend son fils dans ses bras. C’est à ça que je voulais arriver. »

o Jing Tian

Alix Delaporte s’est inspirée de la relation avec son fils pour son film

ExprEsso CLiNs D’oEiLSciences naturellesAu Musée Phallologiquevous saurez tout sur le zizin Des pénis, il en existe de toutes les sor-tes et de toutes les tailles au Musée Phal-lologique islandais. Des gargantuesques verges de cétacés jusqu’aux impercepti-bles phallus des rongeurs. Mais la pièce maîtresse manque à l’appel : le spécimen humain. Un volontaire s’est bien proposé il y a quatorze ans pour exposer, après sa mort, son organe aux yeux de tous. Il avait même signé un acte devant notai-re à l’époque. Seulement, le grand âge venu, son membre a perdu un peu de sa superbe d’antan. Voilà qui aurait laissé une bien triste image à la postérité de cet auto-proclamé « Dom Juan » islandais.

Saint-ValentinFonctionnaire mon amourdéclarez leur votre flammen Les fonc-t ionnai res sont soumis à « des ten-sions bruta-les », s’alar-me la FSU. Le syndicat appelle « tout un chacun » à donner « un peu d’amour » aux représentants de la fonction publique pour la Saint-Valentin. Selon un sondage IFOP réalisé en décem-bre, les trois quarts des fonctionnaires pensent que les Français ne les aiment pas. Comment l’ont-ils deviné ?

FootballAux Seychelles, un entraîneurpeut en cacher un autren Andy Johnson, 40 ans, entraîneur d’une équipe de foot à Londres, pensait passer des vacances sans histoire aux Seychelles. C’était sans compter sur sa bonne étoile. Le confondant avec un autre Andy Johnson, ancien joueur pro à Manchester City, la Fé-dération seychelloise lui propose d’entraî-ner l’équipe nationale. Persuadée d’avoir réalisé un bon coup, elle s’aperçoit vite de son erreur. Trop tard. Le contrat est signé et seul un licenciement peut le rompre. Peu encline à payer, la fédération décide de le laisser faire ses preuves. Résultat pour Mr Johnson : une sélection nationale et un ca-dre de vie idyllique. What else ?

10 - ExprEsso - saMEDi 12 Et DiMaNCHE 13 FEVriEr

BioExpress1970 Naissance à Paris1998 Entre à la FEMIS2000 Naissance de son fils Mattéo2006 Le Lion d’Or du Meilleur court-métrage à la Mostra de Venise2011 « Angèle et Tony » sort en salle

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