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L’ESSENTIEL Le soufflé Charlie est retombé Moins de lecteurs pour le nouveau numéro FRANCE P.2 Nicolas Sarkozy en visite au Salon de l’agriculture n A un mois des départementales, le président de l’UMP convoite l’électorat ru- ral, enjeu de la 52ème édition du Salon. INTERNATIONAL P.4 L’ONU a « échoué lamentablement » n Dans son rapport annuel, Amnesty dé- nonce l’inefficacité des Nation Unies contre les conflits. L’Autriche en bisbille avec l’Islam n Pour « combattre » les dérives extrémistes, Vienne veut interdire le financement étranger des imams et associa- tions musulmanes ECO/CONSO P.6 Recul du chômage au mois de janvier n Le nombre de chô- meurs sans activité a diminué en janvier. Une baisse toujours timide comparé à certains de ses voisins européens. SPORTS P.9 Le dopage gangrène le rugby tricolore n Un ouvrage évoque la prise de substances illicites par des joueurs de l’équipe de France dans les années 80. EXPRESSO n Après les ventes exceptionnelles de son premier numéro post-atten- tats, Charlie Hebdo peine à rééditer l’exploit. Ce mercredi, le nombre de lecteurs à s’être présenté devant les kiosques pour acquérir la nou- velle édition a sensiblement diminué. « L’esprit Charlie », qui avait uni les citoyens au lendemain des attaques, semble s’estomper peu à peu. PAGE 1 QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2016 # 07 25 02 2015 La dépêche

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Le quotidien-école des M1 de l'école de journalisme de l'Institut Français de Presse.

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L’ESSENTIEL

Le soufflé Charlie est retombé

Moins de lecteurs pour le nouveau numéroFRANCE P.2Nicolas Sarkozy en visite au Salon de l’agriculture

n A un mois des départementales, le président de l’UMP convoite l’électorat ru-ral, enjeu de la 52ème édition du Salon.

INTERNATIONAL P.4L’ONU a « échoué lamentablement »n Dans son rapport annuel, Amnesty dé-nonce l’inefficacité des Nation Unies contre les conflits.

L’Autriche en bisbille avec l’Islamn Pour « combattre » les dérives extrémistes, Vienne veut interdire le financement étranger des imams et associa-tions musulmanes

ECO/CONSO P.6Recul du chômage au mois de janviern Le nombre de chô-meurs sans activité a diminué en janvier. Une baisse toujours timide comparé à certains de ses voisins européens.

SPORTS P.9Le dopage gangrène le rugby tricolore

n Un ouvrage évoque la prise de substances illicites par des joueurs de l’équipe de France dans les années 80.

EXPRESSO

n Après les ventes exceptionnelles de son premier numéro post-atten-tats, Charlie Hebdo peine à rééditer l’exploit. Ce mercredi, le nombre de lecteurs à s’être présenté devant

les kiosques pour acquérir la nou-velle édition a sensiblement diminué. « L’esprit Charlie », qui avait uni les citoyens au lendemain des attaques, semble s’estomper peu à peu. PAGE 1

QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2016# 07

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n « C’est reparti ! » clame la Une de Charlie Hebdo. Un petit chien pas très futé tient dans sa gueule les bonnes feuilles du dernier Charlie et se fait cour-ser par un drôle de groupe où se côtoient Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, le Pape Fran-çois, un jihadiste furieux et un journaliste de BFM Tv affamé. Cette semaine Charlie est fi-dèle à sa ligne. Provocatrice et satirique. Après la ruée vers le numéro des « survivants » qui a été tiré à huit millions d’exem-plaires, l’esprit du 11 janvier s’essouffle.

Y’a pas foule Point de foule à la caisse du Relay de la gare Montpar-nasse. Les liasses du dernier Charlie Hebdo, édité au total à 2,5 millions d’exemplaires, sont empilées sur le présen-toir et parviennent à tenir en place grâce à un mystérieux numéro d’équilibrisme. Sur les trois cent canards que ce point de vente a reçu à l’aube, seuls une soixantaine ont été vendus. Gilles Braud, le responsable du Relay, n’est pas étonné de voir les lecteurs manquer à l’appel. « Depuis janvier, Charlie a de plus en plus d’abonnés, les gens se déplacent moins vers les kiosques » justifie t-il. En l’espace d’un mois le journal a vu grossir de façon spectacu-laire de son nombre de sous-

criptions qui sont passées de 10 000 à 240 000. Dans le VIème arrondissement, Marie tient un kiosque depuis vingt ans. Aujourd’hui, les Unes rouges criardes de l’hebdomadaire sati-rique attirent tout de suite l’at-tention et sont placées partout à hauteur de regard. Pourtant, les clients se font rare. « Les gens ont une petite mémoire » ex-plique Marie. Cécile et Audrey, professeures des écoles, sont venues acheter Charlie avant de sauter dans le train. « On tient à la liberté d’expression mais on

n’approuve pas leurs Unes sur l’islam » expliquent-elles.

Ca s’en va et ça revientAujourd’hui, la rédaction a reçu 4,6 millions d’euros sous forme de dons (voir notre encadré) qui pourraient décourager certains lecteurs à soutenir encore Char-lie. Dans le Relay de Mont-parnasse, on regarde la Une d’un air amusé, on feuillette le canard, puis on le repose. Pas de quoi paniquer pour autant, l’appel du 11 janvier continue de faire venir du monde en

kiosques. A deux pas des jar-dins du Luxembourg, Martine, kiosquière, témoigne. « D’habitude je vends six Char-lie par semaine » souffle t-elle avant de s’exclamer « c’est quand même un progrès ! ». Aujourd’hui, elle en a fait partir quarante. Manuel, lui attendait de Charlie qu’il continue de faire « comme avant ». « J’aime la spontanéité de Charlie, ils doivent continuer à diffuser et ne pas se faire avoir par la peur » sourit-il.

o Pauline Renoir

FRANCEMEDIAS Après l’émoi puis l’engouement, les ventes ne sont plus spectaculaires

On ne s'arrache plus Charlie

L’esprit du 11 janvier laisse place aux tensionsn Tout est loin d’être pardonné. La fameuse « unité nationale », qui rassemblait 3,7 millions de citoyens dans les rues le mois dernier, fond comme neige au soleil. Vendredi dernier, le mémorial dressé à l’hon-neur de Charlie Hebdo place de la République a été saccagé pour la quatrième fois, les cou-ronnes de fleurs arrachées et les crayons brisés en deux. L’unité s’est encore un peu plus fis-surée cette semaine. Si mardi Dalil Boubakeur, le recteur de la grande mosquée de Paris, et Roger Cukierman ont échangé une poignée de mains sous le regard bienveillant de François Hollande, les mots du président du Conseil représentatif des ins-titutions juives (Crif) résonnent encore. «Toutes les violences au-jourd’hui sont commises par des jeunes musulmans». De quoi ra-viver les tensions entre les com-munautés juive et musulmane, et

enfoncer un peu plus un Islam français déjà stigmatisé. Depuis le lancement du plan Vigipirate début janvier, près de 1000 lieux de culte musulman ont été pla-cés sous surveillance armée pour pallier d’éventuelles attaques.

Hausse des actes antisémitesLa communauté juive est quant à elle frappée de plein fouet par une vague de violences. Le 27 janvier, le Crif a annoncé que les actes antisémites avaient doublé en un an, passant de 423 à 851. Entre temps, le cimetière israélite de Sarre-Union a été profané par cinq adolescents. Diverses vidéos tournées en caméra cachée ont aussi mon-tré la difficulté de se promener en kippa dans les rues de Paris, entre crachats et regards insis-tants.Pour Dominique Greiner, journaliste au quotidien La Croix, la situation ne va faire qu’empirer. « L’onde de choc

générée par l’attentat de l’Hy-per Cacher de Vincennes n’a pas fini d’ébranler les relations entre juifs et musulmans », pro-phétise-t-il. « Je suis Charlie », « Je suis Juif », « Pas d’amal-

game entre musulmans et terro-ristes »… Les appels au rassem-blement proférés le 11 janvier sonnent aujourd’hui comme des échos bien lointains. o Louis-Valentin Lopez

Le nouveau numéro de Charlie Hebdo a été tiré à 2,5 millions d’exemplaires. Martin Bureau /AFP

Des dons en or4,2 millions d’euros. C’est le montant astronomique des dons reçus par Charlie Hebdo après les attentats. « Il y a eu un grand élan de solidarité, et les mon-tants des dons reçus et des recettes prévues sont tota-lement décalés », annonce Richard Malka, l’avocat de l’hebdomadaire. « Charlie Hebdo n’était pas fait pour avoir autant d’argent ». Une grosse partie de la somme servira à dédommager les familles des victimes. Celles des attentats au siège de Charlie évidemment, mais aussi celles tombées dans les fusillades de Montrouge et de l’Hyper Cacher.

Le mémorial élaboré avec soin place de la République a été sac-cagé à quatre reprises.

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n « Je n’avais absolument pas besoin de toute cette fortune », déclarait François-Marie Banier le 3 février. C’est pourtant lui qui est le principal prévenu du procès Bettencourt qui s’achève aujourd’hui à Bordeaux. L’ar-tiste risque 3 ans de prison ferme et 375 000€ d’amende pour avoir supposément abusé de la faiblesse de Liliane Bet-tencourt. François-Marie Banier se pré-sente comme un artiste. Photo-graphe, il semble s’élever au-dessus des combines dont sont accusés les avocats et notaires gravitant autour de Liliane Bet-tencourt.Comment aurait-il pu refuser les cadeaux de la vieille dame, celui dont il était le « confident » ? Certes, il y a eu des contrats à 400 000€ par an avec L’Oréal, des dons de livres précieux, des chèques à six ou sept zéros, des tableaux d’Ernst, Munch, et

Jean Arp. Mais qu’était-ce par rapport aux 143,5 millions d’eu-ros que l’avocat et mandataire Pascal Wilhelm a conseillé à Li-liane Bettencourt d’investir dans l’entreprise d’un de ses clients ?

Une notion floueAu centre de ce procès, la notion d’abus de faiblesse. Comment la définir ? Pourquoi le procu-reur adjoint a-t-il estimé que les autres prévenus méritent d’être relaxés ? « Le bénéfice du doute », une absence de « preuves suffisantes ». Après avoir incité Liliane Bettencourt à investir dans la société de son client Stéphane Courbit, l’avocat Pa-trice Wilhelm s’est pourtant ri par mail de la vieille dame qui croyait que l’homme d’affaires était « un chanteur de variété », se gaussant, si ce n’est de sa fai-blesse, du moins de sa maladie. Le procès laisse un malaise.

o Liv Audigane

PROCES Banier au tribunalFlou sur l’abus de faiblesse Le gouvernement

présente un plan en faveur de l’islam

n Sept semaines après les at-tentats, le gouvernement pré-sente ce mercredi 25 février de nouvelles pistes pour amé-liorer le dialogue avec l’islam, deuxième religion de France. Le ministre de l’Intérieur Ber-nard Cazeneuve a dévoilé en Conseil des ministres un plan d’action articulé autour du dialogue avec la communauté musulmane, la sécurité des lieux de culte et la formation des imams. Le gouvernement va notamment étendre le nombre de facultés qui pro-posent des diplômes univer-sitaires pour les imams. L’autre grand volet du plan Cazeneuve consiste à amélio-rer la représentativité du culte musulman en France (entre 4 et 5 millions de personnes).Des moyens supplémen-taires en faveur de la sécurité des lieux de culte vont être

alloués alors qu’une flambée des actes islamophobes a été observée ces dernières semaines.

Paris de nouveau survolé par des drones

n Plusieurs drones ont de nouveau survolé la capitale à au moins cinq reprises, dans la nuit de mardi 24 à mercredi 25 février. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a assuré qu’il n’y a « pas d’inquiétude à avoir », mais « une vigilance, le sujet est pris très au sérieux » et qu’« une enquête était en cours pour découvrir les auteurs de ces survols ».

POLITIQUE Retour médiatique de Nicolas Sarkozy au Salon de l’agriculture

La reconquête est dans le pré

EN BREF

FRANCE

«Monsieur Sarko-z y , v o u s dégus-

tez une coupe de cidre ? » pro-clame la voix chaleureuse de l’hôtesse de FranceAgriMer. Sans répondre, l’ancien pré-sident sourit et fait de l’entre-gent. Car s’il est allergique à l’alcool, il raffole des bains de foule. Pour sa visite au Salon de l’agriculture, Nicolas Sarkozy s’en est donné à cœur joie. « Il m’a serré la main, deux fois » s’enthousiasme une étudiante. Difficile pourtant de savoir si le président de l’UMP est davan-tage entouré de badauds que de journalistes. Un amas de mi-cros plutôt utile pour suivre M. Sarkozy, alors que les railleries sur sa taille vont bon train. Cette 52ème édition du Salon était un enjeu symbolique pour l’ancien président. Après le « casse toi pauv’ con » de 2008 qui lui a collé à la peau et son retour poli-tique raté, cette visite porte de Versailles était l’occasion d’oc-cuper le terrain médiatique.

Concurrencé en interne Coup dur. Alain Juppé et Bruno Le Maire sont les personnalités préférées des agriculteurs, avec respectivement 69% et 68% de bonnes opinions. La cote

de Nicolas Sarkozy dégringole avec seulement 42% d’opinions favorables chez les agricul-teurs, selon le baromètre agri-cole Terre-net Bva publié le 1er février. Un chiffre qui n’a pas empêché Guillaume Peltier de voler au secours de son patron, « l’un des plus populaires dans le monde agricole » a-t-il as-suré. Au Salon, le président de l’UMP poursuit son opération séduction. La semaine dernière, il a rencontré des agriculteurs en Saône-et-Loire, et leur a servi le discours eurosceptique qu’ils attendaient. « Sarkozy est au Salon pour se positionner comme futur pré-

sident de la République. » dé-clare une militante, impatiente de croiser « l’homme provi-dentiel dont on attend le retour.» Si les curieux qui entouraient Nicolas Sarkozy n’avaient pas perdu foi en leur sauveur, les sympathisants UMP ne sont plus que 57% à souhaiter sa candida-ture en 2017, contre 78% en juil-let 2014 selon le sondage BVA publié le 20 février.

Choyer les agriculteurs« Cette dame, je ne veux pas parler d’elle, c’est un symp-tôme, pas une solution ». Déambulant entre les bêtes, Nicolas Sarkozy a refusé de

s’exprimer sur Marine Le Pen. Toute la semaine, les person-nalités politiques de droite comme de gauche ont mis en garde contre la tentation du vote FN. A tel point que Flo-rian Philippot, vice-président du FN a lancé lundi « rebapti-sons le Salon de l’agriculture en “Salon du FN” puisque le pouvoir y vient pour parler du FN. » Un sarcasme qui ne fait pas rire à l’UMP. A un mois des départementales, un sondage Ifop pour le Figaro publié lundi crédite le parti d’extrême droite de 41% des voix dans les com-munes rurales. o Solène Gripon

L’ancien chef de l’Etat était ce mercredi Porte de Versailles. Premier tacle lancé contre François Hollande qui avait annoncé en 2013 qu’on ne verrait plus Sarkozy au Salon. A lui de répondre « encore une promesse non tenue». AFP

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n Syrie, Ukraine, Gaza, Nige-ria, Centrafrique… La liste des conflits énumérés par le rapport annuel d’Amnesty Internatio-nal, rendu public mercredi, est impressionnante. Le bilan de l’année 2014 : des « millions de civils » tués dans le monde, et 15 millions de personnes déplacées. Ce chiffre représente « probablement le plus grand nombre de réfugiés depuis la fin de la Seconde Guerre Mon-diale », a déploré Salil Shetty, le secrétaire général de l’organi-sation, lors d’une conférence de presse à Londres.

Des réfugiés délaissésHors des zones de guerre, la communauté internationale n’est pas plus efficace envers les personnes fuyant la vio-lence. Alors que quatre millions

de syriens ont quitté leur pays, où 200 000 morts ont été recen-sés depuis 2011, seulement 2% d’entre eux ont aujourd’hui un logement. L’organisation s’in-quiète également de la répres-sion de nombreux Etats contre les organisations non gouver-nementales (ONG). La Russie, qui a mis en place une loi contre les « agents de l’étranger », est sévèrement critiquée, de même que l’Egypte qui utilise à nou-veau des lois créés pendant l’ère du dictateur Hosni Moubarak pour réprimer la société civile.

L’échec de l’ONUFace à toutes ces violences, l’Organisation des Nations Unies est pointée du doigt par Salil Shetty comme ayant « lamentablement échoué » à assurer la paix et la sécurité.

Le secrétaire général accuse notamment les membres du Conseil de Sécurité d’avoir « constamment abusé du pouvoir et des privilèges du droit de veto pour promouvoir leurs propres intérêts politiques ou géopoli-tiques au détriment de la pro-tection des civils ». En réponse à ces abus, Amnesty veut pous-ser l’ONU à adopter un code de conduite qui engagerait les membres du Conseil de Sécurité à renoncer à utiliser leur droit de veto en cas de génocide, crime de guerre ou crime contre l’hu-manité. Le seul point positif de 2014 est l’entrée en vigueur le 24 décembre du Traité sur le commerce des armes (TCA). Ratifié par 61 pays, il vise à mieux réguler le trafic d’arme-ment.

o Olivier Bories

HUMANITAIRE Le rapport d’Amnesty International critique l’ONU

« Année terrible » pour les droits humains

YEMEN Al-Qaida profite du désordre pour renforcer ses positions

Le Yémen en proie au chaosL’enlèvement inquié-

tant d’une ressortis-sante française au Yé-men braque tous les regards vers ce pays

en crise. Isabelle Prime, jeune consultante spécialisée dans le développement durable et la communication, a été kidnap-pée mardi matin par un groupe d’hommes armés déguisés en policiers. Rien d’étonnant vu l’instabilité actuelle du pays, où les luttes de pouvoir et les vio-lences ne cessent de s’aggraver.

Une milice autoritaireDepuis qu’une milice composée de rebelles chiites houthistes s’est emparée de la capitale Sa-naa et de ses bâtiments officiels en septembre dernier, chassant le président Abd Rabbo Man-sour Hadi du palais présidentiel, la situation parait sans issue. Cette minorité musulmane se revendique du zaïdisme, une branche du chiisme qui recon-nait Zaïd comme dernier imam. Historiquement installée dans le nord-ouest du pays, elle a joué un grand rôle dans la révolte populaire de 2011, obtenant le départ du président Ali Abdal-lah Saleh après trente-deux ans passés au pouvoir.

Des volontés divergentesLes Houthistes contestent le projet de redécoupage fédéral du Yémen que portait le pré-sident avant sa fuite. Celui-ci souhaitait amender la Constitu-

tion en vigueur pour diviser le Yémen en six zones distinctes, alors que les Houthistes n’en veulent que deux. Lorsqu’ils ont envahi la capitale, un accord de paix parrainé par l’ONU a été mis en place mais les re-belles ont refusé de signer une annexe de l’accord concernant le désarmement des milices dans la capitale et ses provinces.

Un contexte propice aux enlèvementsCette situation de crise profite largement au groupe terroriste Al-Qaida dans la Péninsule Arabique (AQPA). L’organi-sation, présente dans le sud et l’est du Yémen depuis plusieurs années, a déclaré la guerre aux Houthistes à la tête du pays et a accentué les violences dans

le pays ces derniers mois. L’instabilité qui y règne est propice aux enlèvements. Plu-sieurs pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis, ont invité leurs ressortissants à quit-ter le Yémen le plus rapidement possible en attendant une réso-lution du conflit.

o Pauline Forgue

international

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L’ONG n’épargne pas la France

350, c’est le nombre de réfu-giés syriens que la France a pour l’instant accueilli sur son sol. Si elle s’est engagée à augmenter ce nombre jusqu’à 1000, c’est toujours bien peu comparé aux dizaines de milliers de réfugiés acceptés par l’Alle-magne ou la Suède. Le rap-port d’Amnesty International épingle donc la France sur son traitement des réfugiés, condamnant l’interpellation de 85 Syriens à leur arrivée à la gare de Lyon à Paris, le 27 mars 2014. Les violences policières à l’égard des Roms sont aussi critiquées.

Isabelle Prime « loin d’être une tête brûlée »Née en mai 1984 à Châ-teaubriant, en Loire-At-lantique, la jeune femme, enlevée mardi au Yémen, travaillait depuis deux ans dans ce pays pour la société américaine Ayala Consul-ting. Un groupe d’hommes armés déguisés en policiers a arrêté son véhicule alors qu’elle se rendait sur son lieu de travail. Si son chauf-feur a été relâché par la suite, la jeune femme reste introu-vable. Elle est accompagnée de sa traductrice, qui n’a pas voulu la quitter bien que les terroristes lui en aient laissé la possibilité. Son père a in-sisté sur son caractère pru-dent : elle était constamment en contact avec des agents de sécurité. Le président François Hollande a deman-dé sa libération « dans les meilleurs délais ».

Isabelle Prime, ressortissante française, a été enlevée mardi ma-tin au Yémen. ouest-france.fr

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internationalAUTRICHE Le Parlement veut moderniser la loi de 1912

Vienne contre le financement étranger des mosquéesn Pour restreindre la radicali-sation islamiste, l’Autriche a décidé de passer en force. Mer-credi 25 février, le Parlement autrichien devrait voter une loi pour régir le statut de la religion musulmane. Selon le nouveau texte, tout financement étranger sera interdit pour les associa-tions musulmanes, comme le paiement des imams. Ils sont actuellement 300 en Autriche, dont 65 directement rémunérés par la Turquie. Le texte accorde une fonction institutionnelle à la principale fédération musulmane du pays, l’IGGiÖ, et oblige les 450 orga-nisations musulmanes à faire preuve d’une « approche posi-tive de la société et de l’Etat » pour être agréées, a déclaré le ministre de l’Intégration, Sebastian Kurz. Afin de limiter l’influence étrangère et pro-mouvoir un « islam a carac-tère européen », selon le très jeune ministre conservateur, les imams devront maîtriser l’allemand. La communauté musulmane craint que le texte n’intensifie le climat de suspi-cion qui pèse sur eux.

Moderniser la « loi sur l’islam »Le nouveau texte veut moder-niser la précédente «loi sur l’islam », promulguée en 1912 après l’annexion de la Bosnie-Herzégovine – pays majoritai-rement musulman - à l’Empire austro-hongrois. Avec 14 reli-gions officiellement reconnues aujourd’hui, Vienne avait été le premier pays de l’Europe Occi-dentale à protéger la liberté reli-

gieuse des musulmans. Présentée par le gouvernement de coalition gauche-droite, la nouvelle loi veut « combattre clairement les dérives », mais aussi « accorder davantage de droits aux musulmans », a assu-ré M. Kurz.

« Discrimination »Pour la première fois, les quelque 560 000 musulmans d’Autriche auront le droit à disposer d’aumôniers dans l’armée, les hôpitaux, les mai-sons de retraite et les prisons, ainsi que le droit à une nourri-ture halal, y compris à l’école

publique, dans un pays connu pour son conservatisme. Plu-sieurs organisations ont pour-tant annoncé une attaque devant le Conseil constitutionnel, invo-quant une « discrimination » : les autres religions pourraient bénéficier de financements étrangers sans restriction. Vienne est comme d’autres pays touchée par les départs de djihadistes. Selon le minis-tère de l’Intérieur, plus de 170 personnes ont quitté l’Autriche pour se rendre au Proche Orient afin de rejoindre des groupes djihadistes.

o Henrique Valadares

n Alors qu’Alexis Tsipras né-gocie un nouveau plan d’aide pour la Grèce avec l’Union européenne et fustige l’évasion fiscale, un procès d’envergure s’ouvre à Athènes. Celui de Georges Papakonstantinou. L’ancien ministre des finances du gouvernement socialiste de Georges Papandréou est accusé d’avoir dissimulé le nom de membres de sa famille qui figu-raient sur une liste de 2000 grecs présumés coupables d’évasion fiscale. L’accusé n’a fait aucune déclaration en arrivant au tribu-nal mais a plaidé non coupable avant même le début des dépo-

sitions des premiers témoins. Issue des révélations d’Hervé Falciani, ancien informaticien de la banque HSBC, cette liste contient les noms de personnali-tés détenant un compte dans une filiale suisse de la banque d’af-faires. En Grèce, elle est connue sous le nom de « liste Lagarde » en référence à la directrice générale du FMI (Fonds Moné-taire International) qui a délivré le document au gouvernement grec.

Un procès exceptionnel Le procès de Papakonstantinou s’annonce exceptionnel. En

novembre 2014, la révélation de cette tentative d’évasion fis-cale avait secoué le pays alors en pleine tourmente financière. C’est en effet Georges Papa-konstantinos en personne qui avait engagé le pays dans un plan d’austérité drastique. Mais surtout, l’ex-ministre comparait devant un tribunal d’exception destiné à juger les délits impu-tés à des ministres dans l’exer-cice de leurs fonctions. Une telle procédure n’avait pas eu lieu depuis 1991, date du pro-cès de l’ancien Premier ministre Andréas Papandréou.

o Lila Haffaf

GRECE George Papakonstantinou plaide « non coupable »

A Athènes, fraude fiscale au sommet

Une ambassadrice américaine en Somalie

n Pour la première fois de-puis 1991, les Etats-Unis ont nommé une représentation en Somalie. Barack Obama a désigné Katherine S . Dhanani à ce poste. Celle-ci assurera ses fonctions depuis l’ambas-sade américaine au Kenya. Washginton ne souhaite pas ouvrir dans l’immédiat de représentation à Mogadiscio alors que le pays est toujours plongé dans l’instabilité.

L’assassin de Chris Kyle condamné à perpétuité

n Eddie Ray Routh a été condamné mardi 24 février par un tribunal texan à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle pour l’assassinat de Chris Kyle, vétéran vedette de l’armée américaine en Irak. Au mois de janvier, son avocat s’était montré sceptique concernant la tenue d’un procès équi-table compte tenu de la sor-tie du film American Sniper qui faisait de Chris Kyle un héros. S’il se disait souffrant de stress post-traumatique, l’avocate générale a repoussé ses arguments en déclarant que l’accusé avait agi froide-ment et délibérément.

Des parlementairesfrançais en Syrie

n Quatre parlementaires fran-çais (PS, UMP, UDI) ont quitté Paris, lundi 23 février pour se rendre à Damas dans le cadre d’une « mission per-sonnelle », afin de rencontrer le président syrien Bachar El Assad. Le ministère français des affaires étrangères a pris ses distances avec cette ini-tiative en déclarant que, « les parlementaires concernés ne sont porteurs d’aucun mes-sage officiel ». Les relations diplomatiques avec la Syrie ont été interrompues en 2012 par Nicolas Sarkozy.

Un dirigeant de Podemos accusé de conflit d’intérêt n Juan Carlos Monedero, numéro trois du parti antilibé-ral espagnol, a reconnu avoir été payé 425 000 euros par la banque de l’Alliance boli-varienne pour les Amériques (ALBA) « pour des rapports confidentiels », vendredi 20 février. Podemos, parti anti-austérité, dénonce réguliè-rement la corruption de la classe politique espagnole et fait de la probité de ses membres l’un des facteurs de son succès.

en bref

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Le Parlement autrichien devrait adopter le texte, influencé par les récents attentats en Europe/ AFP

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n 19 100 chômeurs en moins au mois de janvier. Une première depuis l’été dernier. Des chiffres qui pourraient donner une première tendance pour l’an-née 2015. Le Premier ministre Manuel Valls s’en est satisfait : « un encouragement à pour-suivre », alors que le nombre de personnes sans aucune acti-vité s’établit désormais à 3,48 millions. L’UNEDIC reste pour sa part pessimiste prévoyant 104 000 chômeurs de plus en fin d’année. Depuis septembre 2012, François Hollande avait pro-mis, et ce de manière répé-tée, que sa politique permet-tait « d’inverser la courbe du chômage. » Une promesse qui avait jusqu’à présent rimé avec échec. Face aux mauvais chiffres - 600 000 chômeurs de plus depuis 2012 - le président de la République avait avoué son échec en janvier dernier. Pourtant, François Hollande continue d’être optimiste quant à l’avenir, alors que d’autres pays européens semblent avoir trouvé la voie pour lutter contre le chômage de masse, avec des résultats beaucoup plus spectaculaires.

Chômeurs vs travailleurs pauvres4,9%. C’est le taux de chômage, presque insolent, qu’affiche notre voisin d’Outre-Rhin contre 9,9% en France. Régulièrement citée en modèle de réussite, l’Allemagne a mené avant la crise de 2008, entre 2003 et 2005, de grandes réformes de

son marché du travail. Les lois dites « Hartz » qui ont encou-ragé la mobilité accrue du salarié, l’instauration de conditions très dures pour les chômeurs les forçant à retour-ner à l’emploi, y compris dans les emplois peu qualifiés, à temps partiel et mal payés, ont conduit à une forte flexibilité du marché du travail allemand.Cette réorganisation a permis aux entreprises allemandes de mieux rebondir après la crise. De plus, contrairement à la France, l’Allemagne est restée un pays industriel puissant et a su miser sur l’innovation et la

qualité de ses produits.Satisfaction aussi du côté du Royaume-Uni où le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis sept ans (7,5%). Le marché du travail y est plus flexible avec moins de frein à l’embauche et aux licencie-ments. La contrepartie: une pré-carisation croissante des sala-riés allemands et britanniques.« L’Allemagne préfère avoir des travailleurs pauvres, la France des chômeurs de longue durée. De ce choix découle toute une politique sociale et industrielle », ré-sume Patrick Arthus, direc-

teur de la Recherche et des Etudes de Natixis et profes-seur à l’Ecole Polytechnique.

Des signes encourageants en EspagneDes pays qui ont vu leur taux de chômage exploser avec la crise, comme l’Espagne, semblent aujourd’hui voir le bout du tunnel. La 4e éco-nomie de la zone euro a en 2014 enregistré sa plus forte baisse annuelle de son taux de chômage depuis 1998, qui reste cependant l’un des plus impor-tant de la zone euro (23,7%).Après l’explosion de la bulle immobilière en 2007, certains secteurs de l’économie ont retrouvé des couleurs: l’in-dustrie, la construction, mais surtout les services, alors que le poids du tourisme est particulièrement important.

o Maureen Suignard

ECO/CONSOEMPLOI Le chômage a tendance à s’inverser en France et en Europe

La bonne nouvelle de janvier

Valls prudent face aux partenaires sociauxn Réformer sans braquer. Après le coup de tonnerre du recours à l’article 49-3 pour faire adopter le projet de loi Macron, Manuel Valls marche sur du velours. Le Premier ministre a présenté hier aux syndicats et au patronat réunis à Matignon une réforme prudente du dialogue social en entreprise. Les négociations entre les partenaires sociaux en jan-vier n’ayant pas abouti, le Premier ministre a repris les choses en mains et propose sa propre réforme. La concerta-tion avec les deux parties est cependant poursuivie jusqu’à

la rédaction du projet de loi.

Une simplification et une amélioration du dialogue socialL’objectif de la réforme ? Simplifier et améliorer le dia-logue entre employeurs et représentants des salariés. Pour ce faire, le gouvernement s’est inspiré des pistes déjà dessinées lors des négociations de janvier. Le coeur du projet serait de créer une instance unique de la représentation du personnel pour éviter les effets de seuil qui bloquent l’emploi. Les délégués du personnel et le comité d’hygiène, de sécu-

rité et des conditions de travail (CHSCT) seraient regroupés.

« Une forme de représentation adaptée »Une seule instance que les PME et les grandes entreprises ont la possibilité d’adopter ou non. Une seule instance engendrant logiquement moins de poste, et c’est là que le bas blesse. Les syndicats veillent et sont prêts à lutter pour le maintien du même nombre d’emploi. Autre proposition annon-cée par le Premier ministre : la création d’une « forme de représentation adaptée » aux

TPE. Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a as-suré que la logique du dialogue social restait « le fil rouge » des réformes. Alors que Jean-François Pil-liard, le vice président du Medef a demandé au gouvernement de « se rapprocher le plus pos-sible » du texte mis en avant par le patronat, Jean-Claude Mailly, le numéro un de Force Ouvrière a déjà dénoncé « une forme de 49.3 social ». Le projet de loi sera précisé «fin mars-début avril » a expliqué le Premier ministre.

o Marine Henriot

Francois Rebsamen, le 7 avril 2014. Patrick Kovarick. AFP

06 - EXPRESSO - VENDREDI 12 JANVIER

Une légère embellie pour l’emploiLe nombre de chômeurs sans activité (catégorie A) a baissé en janvier pour s’établir à 3,48 millions. Ils sont 19.100 de moins qu’en décembre 2014. Au contraire, le nombre de demandeurs d’emploi in-cluant une activité réduite augmente de 16.100 per-sonnes pour atteindre 5,23 millions. En comptant l’outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité s’élève à 3,74 millions (-0,5%).

POLITIQUE Le Premier ministre veut éviter le passage en force sur le dialogue social

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n Alors que les entreprises du Cac 40 affichent pour la plupart une hausse de leur chiffre d’af-faires en 2014, Bouygues fait grise mine. Après un bénéfice opérationnel de 1,31 milliard en 2013, le groupe a annoncé mer-credi une baisse à 888 millions d’euros en 2014. Le groupe est pénalisé par un marché de la construction diffi-cile en France. Mais c’est Bou-ygues Telecom qui atteste des

plus grandes difficultés. L’opé-rateur est repassé dans le rouge en 2014 avec une perte nette de 41 millions d’euros après un bénéfice de 11 millions d’euros l’année précédente.

Départs volontairesBouygues Telecom a dû revoir sa stratégie après son échec l’an passé face à Numericable pour le rachat de SFR. Un plan de départs volontaires de

1 400 salariés réalisé en janvier 2015 devrait permettre à l’opé-rateur de se redresser.Mais Bouygues Telecom n’est pas à l’abri d’un rachat par Nu-mericable-SFR (Altice), d’autant que les pouvoirs publics sont fa-vorables à une consolidation des télécoms en France avec un pas-sage de quatre à trois opérateurs.A la bourse mercredi, le groupe reculait de 0,73% à 35,20 euros. o Amandine Réaux

La baisse des bénéfices de Bouygues Telecomplombe le bilan du groupe

Le moral des ménages en hausse

n Le moral des ménages français gagne deux points en février par rapport à jan-vier et retrouve son plus haut niveau (92 points) depuis mai 2012. Une proportion moindre des ménages considère que le chômage va augmenter (-2 points) par rapport à jan-vier. Les Français sont plus nombreux que le mois précé-dent à juger opportun de faire des achats importants (+3 points). Globalement en fé-vrier, les ménages perçoivent le niveau de vie passé comme s’étant amélioré en France (+5 points), après trois mois de stabilité.

Les magasins de bricolage ouvriront le dimanche

n Les magasins de bricolage auront le droit d’ouvrir le di-manche. C’est ce qu’a décidé le Conseil d’Etat mardi, met-tant fin à une longue bataille judiciaire opposant syndicats et enseignes de bricolage, alors que le projet de loi Ma-cron prévoit de libéraliser les ouvertures dominicales dans les commerces. Selon les juges, la dérogation permet de répondre aux besoins d’un « grand nombre de personnes pratiquant le bricolage comme une activité de loisir » le dimanche. En février 2014, il avait suspendu un premier décret « bricolage » au motif que l’autorisation était illégale car temporaire.

Obama oppose son vetoà l’oléoduc n Le président américain Ba-rack Obama a opposé mardi son veto à la loi autorisant la construction de l'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis, votée par le Congrès à majorité républi-caine. Obama, qui ne s’est pas encore exprimé sur le fond de ce sujet controversé, attendra l’évaluation menée par le dé-partement d’Etat avant de se prononcer. Les associations environnementales et nombre de démocrates jugent que ce projet va à l'encontre de la lutte contre le changement climatique et mettent en garde contre les risques de fuite po-sés par l’oléoduc.

AGRICULTURE La production de porcs diminue en France

L’embargo russe frappe la filière porcine française

Malgré les slo-gans enjoués du Salon de l’agri-culture, comme « régalez vous

avec le porc français » et des dé-monstrations culinaires mettant en avant cette viande devant le stand de l’Interprofessionnelle Nationale porcine (Inaporc), la filière se porte mal. L’embargo russe sur les pro-duits agricoles français fait de plus en plus de victimes. Der-nière en date : les Abattoirs Industriels de la Manche (AIM) qui emploient près de 600 sala-riés, placés en redressement judicaire par le tribunal de com-merce de Coutance en janvier dernier.

« C’est un marché perdu » Christian Guy élève environ 200 porcs dans le Cantal, il est également président de la section régionale porcine Au-vergne-Limousin et pour lui « la Russie c’est un marché qui est perdu ». Cela fait maintenant un an qu’aucun porc français n’est entré en Russie, le pays ayant invoqué un motif sanitaire. Depuis février 2014, cette viande française est donc pri-vée de son principal marché à l’exportation selon l’éleveur auvergnat. Le marché fran-çais se trouve inondé par les gras, qui étaient auparavant majoritairement écoulés en Russie. Cette situation, dit-il, est « catastrophique » pour la filière

qui, en 2007 était déjà en crise, à cause de l’augmentation des cours des céréales. « Fin 2013, on pensait que ça allait repar-tir, tous les ingrédients étaient là. Et patatras, le blocage des importations l’année dernière par la Russie a tout cassé. » soupire-t-il. Selon les derniers chiffres disponibles (ministère de l’agriculture), la production porcine française a diminué de 1,6% entre 2013 et 2014. Pour Christian Guy et les éleveurs, c’est toute la filière qui est menacée. A l’appui de sa démonstration, ce dernier cite un éleveur avey-ronnais qu’il a rencontré plus tôt dans la matinée. Là-bas, la production de porc dans la région aurait diminué de près de 50% en 5 ans. C’est l’effet domino. Moins d’élevages de porcs, c’est moins d’animaux

dans les abattoirs, qui, par manque de volumes, déposent le bilan comme les AIM. Pour M. Guy, tout va bien. Mais la situation du marché qu’il décrit l’inquiète. « Je pense aux abat-toirs d’Aurillac que je connais bien » dit-il, « ce sont des abat-toirs mutli-élevages où le porc représente 50% de l’activité. Si la filière disparait, les abattoirs fermeront aux détriments des bovins ». Une lueur d’espoir a tout même percé cette semaine. En visite au Salon de l’agriculture dimanche dernier, le commis-saire européen à l’Agriculture Phil Hogan, a annoncé une aide financière au stockage des pro-duits porcins retirés du marché, afin de relancer les cours. Cette décision a été validée mardi par la Commission européenne.

o Solène Cressant

Des porcs basques au Salon de l’Agriculture, le 25 février 2015. Solène Cressant

EN BREF

ECO/CONSO

VENDREDI 12 JANVIER- EXPRESSO - 07

ENTREPRISE Résultats annuels du CAC 40

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CULTUREMUSIQUE Le chanteur australien s’impose comme la révélation pop de l’année

Josef Salvat, faussement ingénu

Le coeur d’un lover avec un cerveau masochiste. C’est de cette manière que Josef Salvat dresse

son autoportrait dans son titre « Hustler ». « Je suis masochiste, mais ce n’est pas une expé-rience singulière, on fait beau-coup de choses masochistes tous les jours » nous explique-t-il. Au premier abord, le chan-teur australien n’a pourtant riend’un homme vicié. Des yeux bleus, le sourire gracieux, du haut de ses 25 ans, Salvat a plus une gueule d’ange que le diable au corps.

Salve d’élogesUne contradiction également pointée par ses compositions. De la pop lumineuse de « Open Season » aux sonorités sombres de « Shoot and run », Salvat cumule les facettes. « Je ne me limite pas à un style musical, la seule chose à laquelle je pensec’est ce que je ressens ». La mu-sique de Josef Salvat a cepen-dant des caractéristiques bien singulières. Une pop lancinante et abyssale avec une instru-mentale bien rôdée sur laquelle vient se poser une voix suave

et magnétique. Côté influences, Salvat penche vers l’éclectisme si l’on se fie à son Ipod. Dans ses playlists se mêlent la trip-hop de Fka twigs ou encore la modern soul de Jungle. « Je suis aussi un grand fan du dernier album de Caribou, surtout du titre Silver ».En 2014, il fait sensation en signant une cover de la popstar

Rihanna, « Diamonds », diffu-sée en fond d’un spot publici-taire Sony. Succès immédiat en Europe. « Je voulais faire une reprise et j’aimais vraiment cette chanson écrite par Sia, j’ai essayé de la chanter et le choix s’est fait naturellement. » Les performances vocales du jeune australien sont marquées par une nonchalance sensuelle,

qui lui vaut le comparatif avec Lana Del Rey. « Je suis très flatté par cette comparaison, j’aimerais d’ailleurs beaucoup collaborer avec elle un jour. »

Crooner cosmopoliteJosef Salvat a un lien parti-culier avec la France. Il y a passé quelques années durant son adolescence et connaît sur le bout des lèvres le célèbre « je ne veux pas travailler » des Pink Martini. En 2009, il quitte l’Australie pour venir s’installer en Eu-rope. A Londres d’abord, puis à Barcelone pour finir ses études de droit. C’est là bas qu’il ren-contre Rich Cooper, le produc-teur de Razorlight et des Mys-tery Jets. De cette collaboration est né le titre « This Life » en 2013, imprégné de la synth pop des eighties. Ce premier titre, largement plébiscité sur la toile, lui ouvre les portes de Colum-bia Records en 2014. Label sous lequel il sort son premier EP « In your Prime » le 19 septembre dernier. Le crooner cosmopolite prépare actuellement son pre-mier album, attendu avant l’été 2015. o Morane Aubert

Josef Salvat en concert à la Gaïté Lyrique, à Paris. L.V Lopez

ARTS Exposition des studios Aardman

n Le Musée Art Ludique de Paris présente une nouvelle ex-position consacrée aux studios Aardman. Intitulée “Aardman, l’art qui prend forme”, l’exposi-tion ouvre ses portes le 21 marsprochain pour six mois et pro-pose aux visiteurs de découvrir l’univers des studios britan-niques connus pour ses person-nages Wallace et Gromit ou son film Chicken Run. Depuis son ouverture en 2013, le musée des arts ludiques cherche à promouvoir la pop culture : cinéma, bande dessi-née, jeu vidéo, manga ou encore animation. Pixar et Marvel, ont déjà eu droit à leur expo.

Un travail minutieuxLe but : plonger le visiteur au coeur des studios. Le mois prochain, il découvrira donc la machine volante de Chicken Run, le potager de Wallace ou encore le bateau de Pirates! exposés avec une cinquantaine de décors.

Plus de 350 dessins ou croquis seront disponibles pour montrer la conception des personnages et des décors, ainsi que les car-nets de croquis inédits apparte-nant à Nick Park, le créateur de Wallace et Gromit, alors qu’il était encore étudiant. Des écrans projetteront plus de 60 courts et moyens métrages, publicités et extraits de leurs plus grands films d’animation.Élaborée en coopération avec les studios, l’exposition revient sur le parcours de Aardman et sur la singularité de ses films : les animations en pâte à mode-ler. Créé en 1972 par David Sprox-ton et Peter Lord, le studio s’est spécialisé dans cette technique minutieuse. Chicken Run, par exemple, a été imaginé en 1995, ses personnages ont été mode-lés en 1996 et il a fallu trois ans pour l’animation. Le film, dif-fusé dans les salles en 2000, a d’ailleurs été un succès.

o Natacha Delmotte

Pâte à volonté au muséeFESTIVAL KaZantip sans terre d’accueilRavers cherchent patrie n Rien ne va plus en Répu-blique de KaZantip. Pour la première fois depuis sa création en 1992, le mythique festival de musique ne sait pas où planter ses tentes. KaZantip, c’est bien plus qu’un festival. Reconnu pour la renommée des DJ qui viennent s’y produire, l’événement s’est autopro-clamé «République de la fête ». A ce titre, il s’est doté d’un président- un certain Nikita Marshunok- de citoyens qui obtiennent un visa le temps du festival, et une constitution dont le maître mot est « bonheur ».

Un festival nomadeDans cette république sont autorisés naturisme, sexe en plein air, et consommation de drogues. Jusqu’en 2013, l’évé-nement se tenait en Crimée, sur les rives de la Mer Noire. Mais les tensions dans l’est de l’Ukraine ont contraint les orga-nisateurs à déménager. L’an dernier, le festival a posé

ses valises en Géorgie, accueil-lant plus de 80.000 ravers. Les scènes de mariages naturistes et autres débauches sous ecstasy ont été peu appréciées par les locaux. Résultat, KaZantip a du à nouveau plier bagage et cher-cher un nouveau spot. .Début janvier, Nikita Marshu-nok, annonçait en grande pompe un nouveau lieu: l’île paradisiaque de Koh Puos au Cambodge. Mais le 20 février, nouvelle désillusion. Les auto-rités cambodgiennes annoncent leur refus d’accueillir l’événe-ment pour «tourisme indécent» . «Nous avons décidé d’interdir le festival parce qu’il risque d’affecter nos traditions, notre culture et notre jeunesse » a déclaré Chhit Sokhon, gouver-neur de la province de Preah Sihanouk dans les colonnes du quotidien Cambodia Daily. Une décision qui laisse plusieurs milliers de festivaliers apa-trides.o Lucas De Villepin

08 - EXPRESSO - MERCREDI 25 FEVRIER

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SPORTS

Le Barca assure,la Juve prend une option

n Les huitièmes de finale aller de la ligue des champions se poursuivaient mercredi soir. Barcelone s’est imposé 2 buts à 1 face à Manchester City, . Score semblable à Tu-rin, où la Juventus a su pro-fiter des errements défensifs du Borussia Dortmund pour prendre le dessus.Les matchs retours auront lieu le mercredi 18 mars.

Coupe Davis : Monfils sera bien là

n Après avoir annoncé ven-dredi ne pas vouloir jouer contre l’Allemagne pour le premier tour de la Coupe Da-vis, Gael Monfils (numéro 19 mondial) s’est ravisé. Le capi-

taine de l’équipe de France Ar-naud Clément a su convaincre son joueur de participer à la rencontre. Monfils souhaitait se préserver physiquement pour les tournois individuels. Les huitièmes de finale de la Coupe Davis se joueront à Francfort, du 6 au 8 mars pro-chain.

Ronaldo de retour sur les terrains

n L’ancien international de football Ronaldo, 38 ans, a confirmé son retour à la com-pétition avec l’équipe amé-ricaine de Fort Lauderdale (Floride), dont il est copro-priétaire. Le joueur brésilien prévoit d’être opérationnel au mois de novembre en cas de qualification de son équipe pour la phase finale du cham-pionnat.

EN BREF

RUGBY Suspicions sur la prise d’amphétamines dans les années 1980

Le livre qui plaque le rugby français

En 1986, au stade de la Beaujoire à Nantes, la France l’emportait 16-3 face aux All Blacks. AFP

Du changement en vue du Pays de GallesPhilippe Saint-André a annoncé à midi la composition du XV de France qui affrontera samedi le Pays de Galles. Pour dyna-miser une attaque jusqu’ici anémiée, le sélectionneur trico-lore a privilégié une charnière 100% clermontoise, Morgane Parra remplaçant Rory Kockott. Trois changements sont ànoter dans les lignes arrière, avec les titularisa-tions de Rémi Lamerat, Sofiane Guitoune et Brice.Dulin. Seul changement devant, le remplacement de Pascal Papé, suspendu, par Romain Taofifénua.

BASKET Un 21ème Français en NBA

De Lauvergne à Denver

n Le livre Rugby à charges vient de créer une nouvelle polémique dans le rugby hexa-gonal, à quelques jours de la rencontre opposant la France au Pays de Galles dans le Tournoi des six Nations. Son auteur, le journaliste Pierre Ballester avait reçu le prix Gon-decourt pour ses révélations sur le dopage de Lance Armstrong. Sa nouvelle enquête porte sur les prises d’amphétamines au sein du XV de France dans les années 80. L’ouvrage repose sur une série de témoignages attestant de la prise de produits dopants au sein de la sélec-tion nationale de l’époque. Les assertions de Jacques Mombet médecin de l’équipe de France de 1975 à 1995, sont effarantes: selon lui, l’administration de différentes substances, notam-ment des amphétamines, était

monnaie courante avant l’avè-nement du rugby professionnel.

L’ancien médecin cite en exemple le match France – Nouvelle-Zélande de 1986, sur-nommé la « bataille de Nantes », en raison du niveau d’enga-gement affiché sur le terrain. Un match qui avait débouché sur une victoire surprenante des Bleus, une semaine après leur défaite à plate couture face aux

All Blacks. Trop surprenante au point d’en devenir louche pour le staff kiwi, qui s’était empres-sé de déposer en catimini une réclamation auprès de l’Inter-national Rugby Board (IRB). L’instance avait alors averti le ministère des Sports français, qui avait décidé d’interdire les amphétamines dans la foulée.

Omerta sur l’OvalieLe livre écorne l’image d’Epinal

accolée à la discipline, qui n’a de cesse de vanter ses valeurs, et corrobore les dires de l’ex-international Laurent Benezech. L’ancien pilier accuse les clubs français d’organiser à grande échelle un « accompagnement de la performance », autrement dit le dopage de leurs joueurs. Il s’étonne ainsi de la prise de poids anormale de certains rug-bymen du Top 14, et dénonce la prescription d’ordonnances mensongères ainsi que le re-cours abusif aux compléments alimentaires. Par leur action conjointe, Laurent Benezech et Pierre Bellester entendent briser l’omerta qui règne sur le rugby français. Ces nouvelles révéla-tions déstabilisent un peu plus le XV de France, mal en point sur le plan sportif, à l’approche de la coupe du monde.

o William Zinck

n Quelques secondes ont suffi à Joffrey Lauvergne pour ins-crire ses premiers points en NBA dimanche. Dans la salle de l’Oklahoma City Thunder, il est devenu le vingt-et-unième Frenchie de l’histoire à fouler les prestigieux parquets de la ligue nord-américaine de bas-ket. Et ce 18 ans après le pion-nier Tariq Abdul-Wahad en 1997. Champion d’Europe 2013 et médaillé de bronze aux der-niers championnats du monde avec l’équipe de France, Lau-vergne a quitté le club russe du Khimki Moscou la semaine dernière pour poser ses valises dans le Colorado, chez les Den-ver Nuggets, actuellement dou-zième de la conférence Ouest. Une progression logique pour

l’intérieur de 23 ans qui s’offre par ailleurs un joli contrat de 5,2 millions de dollars sur trois ans. « Je suis étonné de jouer autant » s’est réjoui le numéro 77 lors d’un entretien donné au jounal L’Equipe.

Débuts convaincantsAprès 18 minutes très convain-cantes face à Oklahoma City (8 points et 3 rebonds) malgré la défaite de son équipe (119-94), Joffrey Lauvergne a vécu une soirée plus compliquée lundi face aux Brooklyn Nets lors du nouveau revers de Denver. En vingt minutes, l’ancien joueur de Chalon-sur-Saône (Saône et Loire) n’a pas marqué mais il a capté neuf rebonds.

o Thomas Porlon

MERCREDI 25 FEVRIER- EXPRESSO - 09

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EXPRESSO25 02 2015 # 07

Paradoxal activityPORTRAIT Tibault Baka raconte sa vie de banlieusard dans une trilogie, Le Bon Lieu

Porte de Clichy, Paris. Dans la fraîcheur du mois de février, une voiture blanche se gare en double file. La

fenêtre s’abaisse, c’est Tibault Baka. « Un mec qui avait des choses à dire et qui les a mises sur feuilles », ainsi se présente-t-il. En réalité, il est plutôt l’auteur, l’éditeur, le VRP et le diffuseur de la trilogie Le Bon Lieu, l’autobiographie rythmée et légèrement romancée d’un jeune banlieusard marqué par la vie. Après deux tomes sortis en 2011 et 2012, le troisième, baptisé Le Paradoxe de l’avis, paraîtra le 15 mars prochain. « Monte, on va faire l’interview dans la voiture » lance-t-il. La porte à peine claquée, le véhi-cule redémarre et la conversa-tion commence. Direction Vil-liers-le-Bel (Val d’Oise) et son quartier du Puits-LaMarlière. Sur la route, Tibault Baka, 31 ans, crâne rasé et collier de barbe laissé à l’abandon, joue le jeu et parle de tout. De son arrivée tardive à l’écriture à sa vision de la société française, « conservatrice » et « qui ne fait pas rêver ». En passant par sa méfiance à l’égard des mé-dias et de la classe politique, la situation des quartiers et son vécu aussi, un peu.

L’écriture par nécéssitéLa contradiction, le paradoxe, l’antithèse. Voilà ce qui le caractérise. Lui l’écrivain qui n’a jamais vraiment lu, lui le grand frère dont la tête est un

« chantier » incessant mais qui veut faire le ménage dans celle des « petits frères », lui qui n’aime pas se raconter mais qui a décidé de se dévoiler à des milliers d’inconnus dans ses livres. Des livres que ce natif

de Côte d’Ivoire, débarqué à Villiers-le-Bel à l’âge de deux ans, dit écrire par nécessité. « J’avais besoin de faire le deuil de certaines histoires et pour cela, il fallait les sortir de ses tripes». « J’écris quand je suis

super triste. Ça me rappelle des choses et ça me libère ». Par ces « choses », Tibault entend notamment la mort de son modèle : son père, dis-paru lorsqu’il était enfant. Un événement qui le fait bascu-ler très tôt dans le monde des adultes. Aîné d’une famille de trois enfants, il devient alors l’homme de la maison et aide sa mère à joindre les deux bouts. Adolescent, il s’entête à vivre de « l’autre côté de la barrière », martyrise ses cama-rades de classe et deale un peu de drogue. Tout cela jusqu’à ce qu’en 1999 un accident de moto lui fait frôler la mort. C’est le déclic. Sur les conseils de sa mère, le jeune homme décide de s’impliquer auprès des siens. Il monte à plusieurs L’Union Fait La Force, une association qui organise des spectacles et des sorties pour les jeunes.

Le rap avant les livresC’est par le rap que Tibault est arrivé à l’écriture. 2009, il dé-cide de passer au niveau supé-rieur : le livre. Il le propose à une maison d’édition. Réponse :« Ça fait trop banlieusard et les banlieusards ne lisent pas». « Quand je suis sorti du bu-reau, j’avais la banane. Je me suis mis en tête que j’allais jus-tement les amener à la littéra-ture ». Résultat : deux premiers tomes vendus à plus de 5 000 exemplaires. Et maintenant le troisième…

o Thomas Porlon

EXPRESSO INSOLITE

Les Britanniques pas fans de la douche n Selon un sondage réalisé sur 2.021 femmes anglaises âgées de 18 à 50 ans, quatre Britanniques sur cinq ne se douchent pas tous les jours, rapporte le Dailymail. Seulement 21% des femmes interrogées disent prendre le temps de se doucher chaque matin. Une femme sur trois avoue être restée jusqu’à trois jours sans se doucher ni même se nettoyer le visage ou certaines parties du corps. Si 89% des femmes aimeraient améliorer leur hygiène corporelle, elles se disent trop fatiguées le soir ou le matin pour prendre une douche ou un bain.

Un maire hongroisloue son villagen Un maire hongrois propose son village entier en location, dans l’espoir qu’il soit enfin identifié sur une carte et qu’il lui rap-porte un peu d’argent, incluant même son propre mandat dans l’offre. Pour 210.000 forints (environ 700 euros) par jour, les locataires potentiels pourront profiter de toutes les facilités du pittoresque mais quasi-vide village Megyer, qui abrite 18 habitants, à 180 kilomètres au sud-ouest de Budapest. «J’espère que l’annonce va rapporter un peu d’argent à Megyer, mais surtout un peu d’attention», a conclu le maire de la petite cité.

En Pologne, cannabis et enfants de chœurn Un jeune prêtre polonais a été interpellé, ce mardi, par la police pour avoir partagé un joint de cannabis avec deux enfants de chœur de 16 et 17 ans. Après avoir repéré la voiture du prêtre, garée lundi soir dans la forêt aux alentours de la ville de Gliwice (sud du pays), la patrouille de police s’est approchée et a pris en flagrant délit le jeune prêtre de 26 ans et les deux garçons, issus tous les trois de la même paroisse. Le jeune prêtre de 26 ans de la paroisse de Saint-Barthélémy était en possession de 2,4 grammes de cannabis selon le porte-parole de la police locale.

08 - EXPRESSO - 25 FEVRIER 2015

Dans son quartier, Tibault est surnommé Jo Lalobance, celui qui parle et qui donne la parole. DR