Magazine Arts Martiaux Budo International 292 – Juillet 2015

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Le magazine international dédié aux Arts Martiaux traditionnels, sports de combat et self-défense. Téléchargement gratuit. Édition Online 292 – juillet- Année XXIV

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Tous les DVDs produits par Budo Internationalsont scellés au moyen d’une étiquetteholographique distinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICXou similaires). De même, l’impression des jaquettesainsi que les sérigraphies suivent les plus strictesexigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas cescritères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie necoïncide pas avec celle que nous vous montrons ici,il s’agit d’une copie pirate.

REF.: • LAT-3REF.: • LAT-3

Ce DVD se centre sur les armes blanches, sur le fait de connaîtreet de comprendre tous les dangers qui leur sont associés, et sonthème principal est l’établissement de la priorité. Le plus important

dans l’entraînement avec une arme tranchante c’est deconnaître et de comprendre tous les dangers

associés à ce type d’armes. Le danger de cesarmes est très sérieux et bien réel et doit

être traité comme tel. Cela signifiesavoir où vous établissez votre

priorité dans votre entraînementpour en faire un outil de survie,

si une telle situation seprésentait. C’est vous quidevez survivre, pas votreentraîneur qui vous aide àentraîner vos buts, maispas votre objectif. Lespriorités d’entraînementque j’utilise en LatosaEscrima sont lessuivantes : réalité,techniques et exercices.Réalité : c’est lacompréhension de ce qui

pourrait se produireexactement et les dangers

d’utiliser ou de faire face àune arme tranchante.

Techniques : mouvements quicherchent à vous donner une idée

générale des possibilités et desprobabilités de ce qui peut arriver.

Exercices : la plupart d’entre eux sontutilisés pour développer et améliorer les

habiletés motrices utilisées dans l’applicationtechnique. Cet entraînement met l’accent sur l’emplacementcorrect et la priorité à donner dans la façon de se perfectionnerpour une telle situation.

Budo international.comCOMMANDES :

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ous vivons dans un universmultidimensionnel, c’est plus qu’unehypothèse dans les conventions de lascience moderne. La physique quantique aatteint l’impensable : mettre en équationsla plus grande perturbation de la

conscience que l’homme ait jamais connue dans sonhistoire. C’est un pas de géant, nous sommes arrivés àinscrire l’inconcevable dans notre plan de la réalité et avecla méthode scientifique.

Les êtres humains existent comme une entité délimitéedans une bande commune du logos. Certains sont lescellules du cerveau de l’humanité, tandis que d’autresoccupent juste une place aux pieds du corps commun quinous définit ; mais tous unis dans un conglomérat plusgrand, nous arrivons à de nouvelles portes de laconscience. Cela ne veut pas dire que la nouvelle de cesaut quantique de conscience planétaire soit arrivée àl’ultime être humain. Non. Chacun à son niveaud’évolution, au moment adéquat, sur son chemin, passepar différents stades, mais il est indubitable que, dans sonensemble, si la flèche atteint une cible, elle a toute entièreatteint son but, et pas seulement de la pointe.

Pardonnez-moi l’abus de métaphore, mais il n’est pasfacile de parler de certaines choses sans paraître faireautorité et sans s’appuyer sur une doctrine qui puisseengendrer l’équivoque. Ce que je veux dire c’est que, d’unecertaine manière, en tant que participant de ce qui fait denous des êtres humains, nous devrions tous célébrer lesuccès de n’importe quel congénère comme si c’était lenôtre. Chaque lumière qui s’allume dans la conscience dugroupe, même si elle n’est qu’un aperçu de l’étape à venir,illumine avec force tout notre chemin, qui est commun etpluriel tout en étant individuel et unique.

La compassion des grands maîtres (peu importe leurculture) a toujours été basée sur la sécurité, la certitudeabsolue, de l’unité ultime de tous les êtres et toutes leschoses. C’est cette compassion qui les a conduit à tracerdes chemins, à essayer d’expliquer leurs découvertes, departager leurs certitudes, presque toujours incompris,presque toujours trahis.

Ils disent qu’une mère vaut pour mille pères, mais qu’unmaître vaut pour mille mères. Dans la réalitémalheureusement, il n’en est pas toujours ainsi, carbeaucoup arborent ce titre sacré, comme qui porte unchapeau qui se met et s’enlevé à sa convenance. Mais jeparle ici, bien sûr, des vrais maîtres, ceux qui enseignentpar l’exemple et pas seulement avec des mots, ceux quiparticipent efficacement de la compassion par leurs actes,par leurs pensées.

Habiter un univers multidimensionnel n’est le privilègede personne, c’est une réalité commune, mais percevoircomment les différents plans interagissent n’est leprivilège que de quelques-uns. Beaucoup de culturesanciennes partagèrent en leur temps un éveil magnifiquede leur conscience de groupe et atteignirent des portessimilaires. Bien au-delà des formes particulières de leurscultures, un substrat commun existait, une racinepuissante, que permit de comprendre, à travers uneformulation profonde des énergies qui compartimentaientles différentes dimensions, comment elles interagissaientsur notre plan d’existence.

Beaucoup de ces cultures se sont complètementperdues dans la nuit des temps, mais d’autres renaissentà notre ère, comme une source naturelle qui embrasse lesâmes les plus sensibles et curieuses, à cette époque dematérialisme féroce qui nous caractérise. Insatisfaits desdoctrines simples, avides de quelque chose de pluscohérent que de simples règles morales ou la faussepromesse d’une vie meilleure après la mort, beaucoup devieilles âmes semblent renaître dans un contexteapparemment contradictoire, pour parler des ancienssavoirs, des anciennes pratiques sacrées, d’une façond’aborder l’univers et la réalité de la vie, qui est expliquéeaujourd’hui par des moyens très différents etcomplètement étrangers à ceux de ces époques. Lascience et la spiritualité se trouvent indéfectiblement dansune nouvelle dimension transcendante, où le chaman et lescientifique cohabitent pour résoudre la quadrature ducercle, où le médecin, le prêtre, le psychologue et lethaumaturge parlent la même langue. Ce n’est pas facile,parce que les réponses ne sont pas simples, chacunepose une nouvelle question, mais loin d’être unedescription du monde univoque, fanatique et intolérante,les sages du futur sont déjà là, préparant les temps àvenir.

La grande roue a tourné une fois de plus ; l’ancien et lenouveau se rencontrent… La persévérance apporte lafortune… Le changement apporte la fortune… Mais rienne se passera sans notre effort conscient. Abandonné àlui-même, l’avenir ne fait que répéter le passé, s’il n’y apas transgression, conscience, évolution.

De grands jours attendent la conscience planétaire,mais ils n’arriveront pas sans râles, parce que pourquelque chose de nouveau naisse, quelque chose doitmourir. Les plus sensibles perçoivent dans la chair cettenaissance, se préparent… l’ancien et le nouveau seréunissent.

Celui qui a des yeux pour voir… verra … celui qui a desoreilles pour entendre… entendra.

« En termes soufis, il y a deux notions très intéressantesde la transcendance. La première consiste à contemplerl’univers et à comprendre que ce que vous voyez là-bas

reflète ce que vous êtes. L’autre consiste à regarder à l’intérieur de vous-même et

reconnaître que l’univers y est présent. »Mohsin Hamid

« La plupart des hommes et des femmes mènent unevie si douloureuse dans le cas le plus défavorable, simonotone, pauvre, et bornée dans le cas le meilleur, quele besoin de s'évader, le désir de se transcender eux-mêmes, ne fût-ce que pour quelques instants, est et atoujours été l'un des principaux appétits de l'âme. »Aldous Huxley

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Alfredo Tucci est Général Manager deBUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.E-mail : [email protected]

https://www.facebook.com/alfredo.tucci.5

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Escrima

Les grands maîtres ne lesont pas seulement en raisonde leurs connaissances, il lesont également en raison d’unparcours et, à mon humble avis,d’une personnal ité, d’uncaractère, bien sûr.René Latosa en est un et i l

revient justement en couverturede nombreuses années aprèscette première rencontre, car ilréunit toutes ces qualités.De joyeuses retrouvailles,

pourrais- je ajouter, parcequ’elles le furent. Courtesmais savoureuses et assezpour comprendre que toutce qu’on avait esquissé desannées auparavant, lors de

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Arts Martiaux Philippins

cette première fois, était là, mûr,ferme et aimable à la fois.La raison de son voyage : une

nouvelle vidéo qui sortira sous peu. Unmatinée de travail impeccable, unenregistrement fluide et agréablepour une vidéo qui ravira certainementtous les amateurs des arts philippins.Le Latosa Escrima, un style qu’un

maître ami de Wing Tsun définit dansdes éloges comme « antispectaculaire », où l’efficacité règneen maître, faisant la différence.Nous avons pu compter sur

l’assistance précieuse de son élève, elSifu Markus Goettel, que nousremercions pour sa gentillesse et sonaide.Les retrouvail les avec le grand

maître René Latosa furent trèsagréables. Nous nous sommessouvenus de nombreuses annéespassées et avec beaucoup decourtoisie, il évita de dire du mal deconnaissances communes. Lesannées passent pour tous et,inévitablement, nous avonstendance à accumuler un glossairede griefs, déceptions et mauvaisesexpériences, de quoi remplir touteune Bible. La manière dont on vit,agit et parle de tout cela ou pasdéfinit un caractère. Je suisheureux et honoré de compter sursa contribution mensuelle dans cespages et beaucoup de lecteurssûrement l’apprécieront également.

Alfredo Tucci

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Arts Martiaux Philippins

« Avec une armeblanche,

nous ne pouvonspas nous

permettre le luxede revenir enarrière ou de lerefaire jusqu’à ce

que celafonctionne. »

« La réalité de sedéfendre contreune arme blanche

ce n’est passeulement unetechnique ou unexercice. Il fautaussi affronterdes émotions

commel’intention,

la peur et lalogique. »

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éalité : C’est la compréhension de ce qui pourrait seproduire exactement et les dangers d’utiliser ou de faireface à une arme blanche. Avec une arme blanche, nous nepouvons pas nous permettre le luxe de revenir en arrière oude le refaire jusqu’à ce que cela fonctionne. L’attaquepourrait n’être qu’une seule entaille, plusieurs entailles ou

un coup de couteau, et il n’y a pas d’ordre prévisible particulier.Imaginez, un seul coup de couteau ou une coupure pourrait causer desblessures superficielles, des blessures graves ou le décès, que vous voustrouviez en mode attaque ou en mode défense. Vous comprenez ce quevotre entraîneur vous dit de faire, mais vous devez comprendre qu’il nepeut vous parler que ce de qu’il imagine comme scénario possible, pasde ce qui pourrait réellement arriver. À moins que vous ne puissiez voir lefutur, personne ne le sait pas réellement.

Souvent, l’entraînement n’est qu’un processus de pensée et quelquechose qui ne va jamais vous arriver. La réalité de se défendre contre unearme blanche n’est pas seulement une technique ou un exercice. Il fautaussi affronter des émotions comme l’intention, la peur et la logique.Encore une fois, les erreurs ne pardonnent pas, des erreurs comme faire

Le plus important dans l’entraînement avec unearme blanche, c’est de connaître et de comprendretous les dangers associés à ce type d’armes. Ledanger de ces armes est très sérieux et bien réelet doit être traité comme tel. Cela signifie savoir oùvous établissez votre priorité dans votreentraînement pour en faire un outil de survie si unetelle situation se présentait. C’est vous qui devezsurvivre, pas votre entraîneur qui vous aide àentraîner vos buts, mais pas votre objectif. Lespriorités d’entraînement que j’utilise en LatosaEscrima sont les suivantes : réalité, techniques etexercices.

Escrima

Bases - Priorités dans l’entraînement des armes blanches

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Arts Martiaux Philippins

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Arts Martiaux Philippins

« La plupart desexercices sont utiliséspour développer et

améliorer les habiletésmotrices utiliséesdans l’applicationtechnique. »

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un mauvais pas, mal calculer la distance,perdre le timing ou rater l’attaque.

Techniques : Ces mouvementscherchent à vous donner une idée généraledes possibilités et des probabilités de ce quipeut arriver. Les techniques doivent êtresouples, adaptables et avoir des solutionsde rechange car il n’y a pas deux attaquesidentiques. Il pourrait y avoir un changementmineur dans la distance, le timing ou lavitesse, qui peut conduire à une défaitedésastreuse. Mais ne vous y tromper pas,les techniques ne sont pas tout, ni unremède magique face à une arme blanche !Tout ce que vous pratiquez doit être aussigénéral et flexible que possible pour pouvoirfaire face à l’inconnu.

Exercices : La plupart d’entre eux sontutilisés pour développer et améliorer leshabiletés motrices uti l isées dansl’application technique. Les exercices vousoffrent la possibilité de développer et demettre en pratique le perfectionnement de lasouplesse et la coordination œil-main ainsique de nombreux autres attributs. Essayezde ne pas prendre le mot « exercice » aussilittéralement. Le mot « exercice », à monavis, signifie s’entraîner et développer les

Escrima

« Les exercices vous offrent lapossibilité de développer et de

mettre en pratique leperfectionnement de la

souplesse et la coordinationœil-main ainsi que de nombreux

autres attributs. »

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Arts Martiaux Philippins

« Les techniquesdoivent êtresouples,

adaptables etavoir des

solutions derechange car iln’y a pas deuxattaques

identiques. »

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habiletés individuelles. Cen’est pas se battre, maisexercer les capacités pourfaire ce qu’il faut dans unesituation réelle. Ne vousperdez pas en pensant quec’est un combat. Jecomprends que l’exercice estparfois difficile et épuisant, maisil faut revenir à la réalité où vousne savez pas ce qui va se passer.

Cet entraînement avec une armeblanche met l’accent surl’emplacement correct et la priorité àdonner dans la façon de seperfectionner pour une telle situation.La technique ne vous donne pas lescompétences nécessaires pour faire faceà une arme blanche, seulement unscénario de la façon dont cela pourraitfonctionner. Ne confondez pas lesexercices et les techniques avec lesystème, ce ne sont que des outils pourdévelopper vos habiletés. La réalité c’estd’avoir un partenaire vous attaquant, entoute sécurité bien sûr, de tout près ou de trèsloin, avec des vitesses et des puissancesdifférentes, de côté et depuis des zones cachées àvotre vision périphérique. Évidemment, il y ad’autres concepts avancés et d’autres méthodesd’entraînement, mais vous devez d’abordcomprendre le processus de base de la pensée etsituer les techniques et les exercices dans votreliste de priorités.

« Cet entraînement avec unearme blanche met l’accent surl’emplacement correct et la

priorité à donner dans la façonde se perfectionner pour une

telle situation. »

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« Tout ce que vouspratiquez doit êtreaussi général et

flexible que possiblepour pouvoir faireface à l’inconnu. »

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Escrima

« La technique nevous donne pas les

compétencesnécessaires pour faire

face à une armeblanche, seulement unscénario de la façondont cela pourraitfonctionner. »

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Tous les DVDs produits par Budo Internationalsont scellés au moyen d’une étiquetteholographique distinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD,DICX ou similaires). De même, l’impression desjaquettes ainsi que les sérigraphies suivent lesplus strictes exigences de qualité. Si ce DVD neremplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou lasérigraphie ne coïncide pas avec celle que nousvous montrons ici, il s’agit d’une copie pirate.

REF.: • FUSHIH-2REF.: • FUSHIH-2

Ce nouveau travail de Fu-Shih Kenpo du SokeRaul Gutierrez se centre sur les formestraditionnelles de style, leurs applications et la selfdéfense. Nous étudierons particulièrement la forme« Le Tigre se défend » avec ses applicationstechniques correspondantes, la forme « Dents de

Tigre » et le travail libre avec armes.Ensuite, le maître explique de manière

détaillée une vaste gamme detechniques avancées d’auto-

défense, indiquant pourquoicertains mouvements

sont effectués, lesavertissements à prendreen considération, lesangles possibles et lesvariantes qui peuventêtre appliquées danschaque groupetechnique. Le DVD estcomplété par unesérie de techniquesde combat pour lacompétition et untravail de préparationphysique, où le SokeGutierrez explique

comment préparer nosarmes, les bras et les

jambes, pour l’auto-défense et le combat.

Indiscutablement, une formede travail dont la richesse se

base sur l’échange et lacoordination avec d’autres styles,

et l’apprentissage du respect de nosdifférentes provenances martiales.

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Professional Self Defense

Après son expérience internationale déjà importante à la suite auprès de diverses unités desforces de l’ordre et Fédérations aux USA, Canada, Australie, Japon, Israël, Hongrie, Autriche,Espagne, Italie, Espagne, Argentine l’expert international, le capitaine Jacques Levinet, nousrelate la formation Police Training ROS (Real Operational System), méthode dont il est le fon-dateur ceinture noire 10e Dan, pour les forcesspéciales russes (Spetsnaz) des OMOH etdu bureau des narcotiques.Nous avons voulu recueillir ses impres-

sions sur ce déplacement exceptionnel.

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B.I.: Comment avez-vous pu faireconnaître vos méthodes aux fameuxSpetsnaz ?Jacques Levinet : J’ai été invité par les

plus hautes autorités de la République russede Yakoutie (Sibérie) qui ont été sollicitéespar l’expert russe Tselestin TSYKHTSINSKI,mondialement connu dans le milieu des artsmartiaux et des techniques de combat. Cedernier m’avait contacté lors d’un récentséminaire que j’avais donné à Londres(Angleterre) car il parcourt le monde entier àla quête de nouveaux talents. Il a été séduitpar le ROS et voulait le faire connaître auprèsdes unités spéciales de sa République.

B.I.: Quelles sont ces unités et commentont-elles réagi face au SPK et au ROS ?J.L : I l s’agit des unités centrales

d’intervention des OMOH et du bureau des

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narcotiques. La rudesse et la robustesse de cesforces n’est pas une légende à l’instar du climatcontinental extrême de la Yakoutie avec -60°l’hiver et +40° l’été. J’étais attendu de pied ferme,par de grands gaillards, avec un minimum dedoute et dans des conditions d’entraînementrudimentaires. Bref de quoi travailler, comme jel’apprécie, en situation réelle. Je n’avais pas dedroit à l’erreur ou à l’incertitude, raison pourlesquelles les ripostes ont été appuyées etadaptées à l’environnement.

B.I.: Pouvez vous nous en dire plus sur cesunités russes ?J.L : Elles sont très discrètes et difficiles

d’accès à moins d’être recommandé à hautniveau. Les entraînements, sous l’œil attentif desofficiers et chefs de groupe, ont lieu dans desendroits tenus secrets. Les OMOH, habitués auxsituations de crise comme en Tchétchénie, sontde véritables baroudeurs qui n’ont peur de pasgrand-chose (voir le couteau tchétchène multiusages saisi dernièrement) et qui sont familiersavec des interventions à haut risque. Le bureaudes narcotiques est tout aussi efficace dans lalutte contre le trafic de drogue et ses agents sontamenés à réaliser des interventions de grandeampleur pour les démantèlements de réseauxorganisés. Gilets pare-balles et habits decamouflage sont leur lot quotidien de travail. LeROS les a séduit par la réalité de la méthode qui

Renseignements sur les stages et formationsPOLICE TRAINING ROS www.policetrainingros.com et www.academielevinet.comTél. +33.467.075.044

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prenait en compte les différentsniveaux de l’affrontement, des mainsnues à l’arme de poing en passant parle tonfa et le bâton opérationnel ainsique le menottage mais le tout selon lacomplémentarité et l ’ interactionpermanente du ROS et selon ladangerosité des circonstances.

B.I.: Avez-vous mis enapplication un programmespécifique ROS ?

J.L : En effet la particularité du ROSest de s’adapter aux différenteslégislations des pays concernés pardes formations de terrain. La légitimedéfense et le matériel ne sont pas lesmêmes partout, comme par exemple letravail de désarmement face au pistoletrusse dont les spécificités sontparticulières. Le programme des stagesa été articulé autour de scénarios queje décidais au fur et à mesure del’évolution du danger et des réactions

du ou des agresseurs. Le ROS n’estpas une self défense un contre un oudes gestes techniques d’interventionacadémiques mais la possibilité, pourles forces de l’ordre, de possédertoujours un degré d’avance disponibleface à une situation qui dégénère. Deplus les russes ne sont pas passifs et ila fallu aller jusqu’au bout destechniques d’intervention, avecpercussion, pour prouver leur efficacité.Mais, s’ils sont conquis, ils le

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manifestent sans problème, respectentvotre savoir faire et en redemandent.

B.I.: Quelle expérience retirezvous de ce déplacement sensible ?J.L : La satisfaction de voir le test

réussi du ROS grandeur nature carces unités ne font rien à moitié et nes’économisent pas. La remise enquestion permanente est unenécessité si l’on veut progresser entoute humilité. La confrontation à

l’étranger évite l’autosatisfaction et lenombrilisme hexagonal. L’engouementdes forces russes a été à la hauteurdes récompenses dont j’ai fait l’objet(médaille des 200 ans de la créationde la milice en Russie et du Ministèredes Sports de Yakoutie) ainsi que lesécussons des Spetsnaz. J’ai d’autrepart eu le privilège d’être invité parl’Académie de Police des officiers etd’avoir pu échanger longuement avecles instructeurs et les responsables ce

qui a enrichit mon expérience. Enfinun projet de continuation de formationdes Spetsnaz au ROS est envisagé.

Avant les prochains déplacementsdu Capitaine Jacques Levinet àl’Académie de Police de New York, enAllemagne, en Italie, en Autriche, enBulgarie, en Angleterre et auDanemark, il ne reste plus à notreexpert français polyglotte, qu’àapprendre le russe.

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Interview

Nous avons aujourd’hui leplaisir d’interviewer pourvous l’une des figures les

plus importantes du Jiu-Jitsuet des arts martiaux dans le

monde, le Grand MaîtreFrancisco Mansur.

Maître Mansur est ungrand expert de Jiu-Jitsubrésilien qui, comme noslecteurs le savent, fut le

responsable du grandtournant des arts martiaux

en ces temps modernes. Des cinq ou six 9e dan de

Jiu-Jitsu brésilien reconnusdans le monde, seuls deuxsont en activité. Francisco

Mansur est l’un d’eux.

Interview : Alfredo TucciPhotos : © www.budointernational.com

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Grands Maîtres

Notre invité qui fait la couverturede ce mois est incontestablementquelqu’un de spécial, un individuhors série, un grand professeur etmaître, mais également untémoignage vivant de la raison pourlaquelle cet art est parvenu àtriompher ces dernières décennies. Les mauvaises langues disent que

Mansur est le seul qu’écoute sonmaître Helio Gracie, un caractèrefort comme nous savons. Cela sedoit certainement au fait qu’il soit leseul à oser le contredire et Hélio,même si le diable l ’emporte, lerespecte car il sait qu’il dit toujours

la vérité. Une relation affectueusepleine de facéties les unit et lorsqueMaître Mansur le nomme au coursde l ’ interview, ses yeux seremplissent soudain d’une douceuret d’une tendresse charmante, dessentiments qui vont au-delà de lasimple amitié. Mansur (que l’on écrit également

« Mansor », qui est son nomofficiel, mais le résultat d’uneerreur d’un fonctionnaire lors deson inscription au registre desnaissances), Francisco (Xico, enbrésilien) Mansur – disions-nous – asurvécu à 35 années de policier à

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Interview

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Grands Maîtres

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Rio de Janeiro, un véritable record, mais iln’en a pas moins reçu 11 balles dans lecorps. Il est malgré tout dans uneforme excellente si nous considéronsqu’il n’est plus précisément unjeune homme… Sa réputationd’incorruptible aurait pu luicoûter plusieurs fois la vie, maisil en remercie le Jiu-Jitsu qui aforgé son caractère. Homme droit et guerrier

tranquille, personne religieuse,soignée et ordonnées dans sesrepas, il vit aujourd’hui à NewYork, mais ne cesse de voyagerdans le monde pour enseigner sasystématisation de l’art souplequ’il a appelé « Kioto Jiu-Jitsu ».Maître de maîtres, dechampions, mais égalementprofesseur patient de personnesayant des problèmes et desl i m i t a t i o n s

Interview

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physiques, psychiques ou émotionnelles, il eut de la compassion pour elles et a agien conséquence. Il eut entre ses mains toute la génération des Gracie qui ontrévolutionné le monde des arts martiaux ces dernières décennies. Il est l’éternel « oncle », centré et conciliant, au-delà des disputes, des événements et deschangements, une figure essentielle pour comprendre l’évolution du Jiu-Jitsu auBrésil et actuellement aux États-Unis. Un exemple de maîtrise sur et hors des tatamis, un homme qui a tout été dans

ce monde du Jiu-Jitsu et qui reste disposé à partager aujourd’huiavec vous ses connaissances approfondies, suivant une

méthodologie didactique qui lui a valu une réputationinternationale. Personnage ferme mais affectueux,

amoureux de son épouse qui partage sa vieintense et riche, une vie qu’il traverse enlaissant une empreinte de respect etd’admiration, mais surtout, l’empreintede l’humanité profonde avec laquelle il

s’engagea dans la voie droite duguerrier maintenantfermement son intention. Unvrai luxe que nous avonsl’honneur de présenter ici.

Grands Maîtres

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Interview

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Grand maître 9e danNous interviewons la légende vivant du Jiu-Jitsu !

Interview du Grand Maître Francisco Mansur, 9e dan de Jiu-Jitsu brésilien

Budo International : Maître Mansur, nos aimerions que vous nous disiezquelques mots des débuts du Jiu-Jitsu au Brésil, des quelques personnesqui ont vécu aussi directement que vous ce qui fut très certainement lestemps épiques du Jiu-Jitsu brésilien.

Francisco Mansur : Le commencement du Jiu-Jitsu au Brésil a un nom :il s’appelle Hélio Gracie. C’est lui qui commença tout, sans sous-estimerCarlos Gracie bien sûr, qui commença à donner cours de Jiu-Jitsu alors qu’ilétait encore un enfant. Le développement du Jiu-Jitsu resta entre les mainsd’Hélio Gracie car Carlos Gracie enseignait l’ancien Jiu-Jitsu japonais qu’il

avait appris avec le maître Maeda (Mitsuyo Maeda, alias Conde Koma),un maître qui se rendit au Brésil représentant le Budo du Japon.

Mais Hélio Gracie, comme il le dit lui-même, « habilla » leJiu-Jitsu car il était un enfant très maladif et ne pouvait

pas faire le même effort physique que ses frères. Ilcréa alors ce que nous appelons aujourd’hui le

Jiu-Jitsu brésilien. Les commencements furent mêmefaciles, car la différence entre le

Jiu-Jitsu d’Hélio Gracie et les

Grands Maîtres

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autres Jiu-Jitsu qui existaient à l’époque était très grande. Tout se basait sur les grandes connaissances techniques quepossédait Hélio. Les autres étaient des hommes forts qui pratiquaient le sport, mais ne possédaient pas les connaissancesqu’il avait ni, pour être juste, celles que possédaient les autres frères Gracie. Mais à cette époque, tout tourna autour de lafamille et plus spécialement autour d’Hélio qui dut affronter tous les champions qui pouvaient surgir à n’importe quelmoment. L’histoire est des plus connues. Hélio Gracie se battant contre Kato, ensuite contre un autre Japonais qui vint défier la

famille Gracie dans son académie et plus tard contre Kimura, qui représenta le sommetpour Hélio, non seulement parce qu’il s’agissait d’un champion du monde, mais égale-ment du fait de la grande différence de poids et d’envergure. Puis, de tous ceux qui sur-girent, qui étaient devenus champions du monde, il faudrait faire remarquer un combat-tant du nom de Taigo et qu’on appela « Taigo, le combattant souriant ». Cet hommedevait remplacer Kimu et venger la défaite de Kato au cas où Kimuperdrait face à Hélio. L’histoire épique de ces combats est bienconnue. C’est ainsi que commença à avancer le Jiu-Jitsu. Nous nous

sommes tous dirigés vers lui. Il est comme un grand arbre dont noussommes tous les branches. Et je m’en sens honoré, je suis très fier quemon Jiu-Jitsu ait cette origine. Cependant, le temps a passé et tout comme à ses débuts l’aviation

n’était constituée que de petits avions disposant de peu d’autonomie

Grands Maîtres

« Le Jiu-Jitsu plutôt qu’une lutte est unsystème de luttes. C’est une science empirique,

une science qui progresse à chaque moment comme lesautres sciences et, comme la physique elle-même,

il s’est beaucoup développé. »

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de vol, nous avons aujourd’hui des avionsqui font le tour du globe en une heure ; leJiu-Jitsu, en tant que science, n’arrêtepas d’évoluer.Le Jiu-Jitsu plutôt qu’une lutte est un

système de luttes. C’est une scienceempirique, une science qui progresse àchaque moment comme les autressciences et, comme la physique elle-même, il s’est beaucoup développé.Nous pourrions affirmer qu’il est arrivéun moment où le Jiu-Jitsu brésilien estdevenu quelque chose comme une «réalité irréfutable ». Cette révolutiona eu lieu à Rio de Janeiro et a fait de cepays la capitale du Jiu-Jitsu dans lemonde. Nous pouvons donc dire aujourd’hui

que le Jiu-Jitsu s’appuie sur degrands piliers du passé, sur Hélio etsur son frère, les doyens du Jiu-Jitsubrésilien. Les maîtres du passé du Jiu-Jitsu brésilien furent tous de grandevaleur. Mais en plus des Gracie, il y avaitalors de nombreux autres combattantsde grand talent et si nous n’avions pas eucette référence pour combattre, le Jiu-Jitsuqui existe aujourd’hui n’existerait pas. Àcette époque, ils étaient tous les adversairescontre qui se battre et bien qu’ils fussentdans certains cas techniquementinférieurs, ils étaient des

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adversaires indispensables qui stimulèrent nos habiletés. Cette tension créativese développa de telle manière qu’aujourd’hui le Jiu-Jitsu est un véritable patrimoine national du Brésil et que nous pouvons affirmer que dans pas moinsde 90% des grandes villes brésiliennes, on pratique le Jiu-Jitsu.

B.I. : Monsieur Mansur, vous avez été policier à Rio de Janeiro ?F.M. : C’est exact, pendant 35 ans.

B.I. : Survivre tout ce temps en vous occupant d’affaires de haut risqueest, pour ceux qui connaissent l’endroit, une garantie de dons de guerrier.Cependant, cette relation entre les agents de l’ordre et les pratiquantsd’arts martiaux est un fait peu connu dans le monde des arts martiaux etnous aimerions que vous nous parliez de votre expérience et des pointsde rencontre qu’il y a entre les pratiques desanciens guerriers et ces « nouveaux guerriers »que sont les policiers.F.M. : Bonne remarque. C’est facile. J’ai été

policier pendant 35 ans et je me suis battu contrele crime et j’ai été, comme c’est logique, du côtéde la Loi, l’accomplissant le plus possible au piedde la lettre. Et il est vrai quand dans ces corps,nous rencontrons des individus qui sont de véri-tables guerriers comme vous avez dit, ce qui esthabituel chez les gens du Jiu-Jitsu mais égale-ment parmi les policiers. De fait, la majorité desagents de police de Rio de Janeiro d’aujourd’huipratiquent le Jiu-Jitsu, mais à mon époque, lesrares policiers qui pratiquaient le Jiu-Jitsu consti-tuaient une caste, un genre de race à part. Curieusement, la plupart de ceux qui prati-

quaient le Jiu-Jitsu devenaient ensuite policiers.Maintenant, je me souviens d’un tas de bonsagents de police, des exemples de ce que jevous ai dit. Ils furent les premiers élèves de Jiu-Jitsu et ensuite entrèrent dans le corps de policeet furent d’excellents policiers. Ce fut bien sûr lecas d’Hélio Bispo, qui fut un grand chef depolice ou de Barrais, aujourd’hui décédé… ungrand policier… Je ne vais pas donner plus de noms pour ne pas être injuste.Mais il y en a eu beaucoup qui, après avoir été instructeurs de Jiu-Jitsu, pro-fessionnels de Jiu-Jitsu et même combattants de Vale Tudo et professeursavancés de Jiu-Jitsu et propriétaires d’académies qui sont devenus policiers,comme ce fut mon cas, car j’étais instructeur de Jiu-Jitsu quand je suisdevenu agent de police.Et je vais te dire une chose. Il est clair que Dieu protège les courageux… nous

les aventuriers, nous avons une protection spéciale de Dieu, peut-être est-cepour cela que nous survivons là où d’autres tombent… Je dois en grande par-tie le fait d’être en vie à ma pratique du Jiu-Jitsu. Bien sûr pour la confiance enmoi qu’il me donna en tant que personne, une force intérieure qui me permit dem’en sortir d’expériences terribles, des expériences que j’ai eues à l’époque oùj’étais officier dans des actions de combat. J’ai survécu à plusieurs échangesde coups de feu, j’ai été blessé un tas de fois, on a essayé de m’assassinerpour avoir fait face à des malfaiteurs… mon corps garde les marques d’onze

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orifices, les cicatrices des balles que j’ai reçues. LeJiu-Jitsu a été essentiel pour parvenir, dans cescas-là, à me contrôler et diriger mon esprit sur madéfense.

B.I. : Cette préparation mentale n’est pas trèsvalorisée en ces temps où la technique paraîtêtre ou prétend l’être l’important. Croyez-vousque, de nos jours, nous voulons entraîner plutôtla partie technique, oubliant un peu les valeursdes arts martiaux comme celles que le Jiu-Jitsua derrière lui ?F.M. : Alfredo, bien que nous oubliions les

valeurs des arts martiaux, il est impossible qu’unbon pratiquant d’arts martiaux, qu’un bon combat-tant, un homme qui s’y implique totalement, faisantpour cela un grand effort et donnant chaque jourson sang et sa sueur, ne vive pas toutes les valeursqui sous-tendent les arts martiaux, qu’il n’en profitepas. Ainsi, même si l’individu n’est pour ainsi dire

qu’un homme de combat, il ne peut éviter les effetsque sa pratique lui apporte à un niveau subcons-cient. Le subconscient échappe à notre volonté, ilfonctionne sans que nous le contrôlions. Dans lapratique du combat, nous apprenons à conservernotre calme et à conserver le calme d’autres indivi-dus dans les moments critiques. Ce se produit nonpas en fonction d’une certaine philosophie, maisparce qu’on en est imprégné.

B.I. : Vous êtes un homme religieux, commentse marient le Jiu-Jitsu et la religion ?F.M. : Je dis souvent certaines phrases qui peu-

vent éclairer un peu ces questions dont noussommes en train de parler. Je dis souvent que Dieuest très capricieux. Un jour, il pensa : « Quel pro-blème, le monde ne cesse de grandir, d’ici peu il n’ya aura plus assez de bougies ni de lampes et toutrestera dans l’obscurité ». Alors il fit venir Edison etlui demanda d’inventer la lumière pour le monde…

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Et Edison inventa la lumière électrique… Etil fit la même chose avec Graham Bell : « Eh Graham, viens ici. J’en n’en vais loind’ici et je voudrais rester en contact… » EtBell inventa le téléphone. « Eh, Pasteur, lapeste va venir détruire l’humanité ! ». EtPasteur inventa le vaccin… Un jour, il secoucha sur un homme, on ne sait pas exac-tement qui… et le Jiu-Jitsu fut créé… Unefois que le Jiu-Jitsu fut créé, l’ancien Jiu-Jitsu se développa dans le monde entier etDieu s’adressa à un homme malade, Hélio,et lui dit : « Eh, viens avec moi, tu es trèsmalade, on t’a dit que tu allais mourir, maisje ne veux pas que tu meurs… Je vais fairede toi le créateur d’un nouveau style de Jiu-Jitsu… ». Et Hélio créa le Brazilian Jiu-Jitsu.Tous ça, ce sont des événements divins,

des choses que Dieu met dans la tête del’homme. L’homme n’a pas le pouvoir decréer ces choses merveilleuses. Créer unsystème de combat comme le Jiu-Jitsu, quin’a pas de fin… qui a un début, mais n’apas de fin… qui est une progressionmathématique… je ne me l’explique qu’aumoyen d’une intervention divine. Ainsi, nonseulement le Jiu-Jitsu, mais aussi les artsmartiaux dans leur totalité, sont – comme ilse doit – pleins d’une confiance en soi, quise transmet à l’homme. La confiance en soipour que l’homme puisse être un guerrier,pour qu’il suive un droit chemin, la voie duguerrier, une voie honorable. C’est leBushido, la « Voie du Guerrier ». C’est ceque je pense en ce qui concerne le Jiu-Jitsu et l’effet que celui-ci peut avoir sur lesêtres humains.

B.I. : Un des aspects les plus remar-quable de votre travail est la créationd’une méthodologie dans l’enseigne-ment du Jiu-Jitsu. Comment sont néesles bases de votre manière personnellede considérer l’art souple ?F.M. : Il y a 40 ans, j’ai pensé que le Jiu-

Jitsu ne devait pas seulement être un droitpour les adultes et que les enfants devaientégalement pouvoir le pratiquer car l’effet dumouvement du Jiu-Jitsu apporte un grandsavoir, il stimule le développement etinfluence positivement les enfants, princi-palement en ce qui concerne la coordina-

tion. J’ai alors commencé à créer une nou-velle systématisation, une nouvelle manièred’enseigner et d’apprendre le Jiu-Jitsu, leKioto Jiu-Jitsu. Il est vrai que je n’ai rien dûinventer, j’ai seulement simplifié les choseset j’ai inventé une manière facile d’appli-quer le Jiu-Jitsu. Mes élèves étaient sou-vent des personnes avec des handicaps,des élèves avec un seul bras, des sourds,des muets, etc.Je voulais que ces enfants, ayant des dif-

ficultés extraordinaires dans leur coordina-tion, aient accès au Jiu-Jitsu, qu’ils se sen-tent spéciaux pour avoir été dans un col-lège spécial ou pour avoir affronté deslimites plus grandes. À cette époque, on nesavait pas bien s’il s’agissait de problèmesde coordination superficielle ou de coordi-nation profonde de la motricité… J’ai voulualler au-delà des définitions vers desactions pratiques et efficaces et j’ai pourcela créer le Jiu-Jitsu System, afin que cesautres personnes puissent surmonter leursdifficultés dans la vie. Des personnes quifinalement se trouvent au fond d’un puits etque vous pouvez, à travers el Jiu-Jitsu,ramener à la surface…Ce fut très gratifiant. J’en suis très fier

car j’ai aidé beaucoup de gens, des gensqui venaient à l’académie avec les pro-blèmes médicaux et psychologiques etqui sont aujourd’hui des gens qui mènentune vie normale, qui vivent une vie nor-male. Certains d’entre eux sont mêmedevenus de grands professionnels danscertaines professions libérales. Tout estbasé sur l’éducation, aussi bien l’éduca-tion psychologique que l’éducation del’intelligence, l’éducation motrice et l’édu-cation disciplinaire. Et tout cela est endéfinitive quelque chose que l’art martiallui-même enseigne. Je ne suis pas l’au-teur de cette œuvre ! Cette œuvre pro-vient de l’art martial lui-même. C’est luiqui vous permet de montrer à l’enfantcomment se déplacer avec une coordina-tion relativement parfaite.

B.I.. Vous avez actuellement une aca-démie à New York. Pour quelle raisonavez-vous changé de vie et commencéune nouvelle vie en exportant votre Jiu-Jitsu jusqu’à la Côte Est américaine ?

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Interview

« J’ai voulu aller au-delà des définitions vers des actionspratiques et efficaces et j’ai pour cela créer le Jiu-Jitsu

System, afin que ces autres personnes puissentsurmonter leurs difficultés dans la vie. »

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F.M. : C’est une longue histoire,mais je vais te la raconter le plus briè-vement possible. J’ai consacré ma vieau Jiu-Jitsu et à mon travail de policier.En tant qu’agent de police dans unegrande ville qui affronte quotidienne-ment la délinquance et le crime, il estvenu un moment où je courais ungrand risque et ce risque, en outre,s’est étendu à ma famille du fait desconditions du pays. Le moment de prendre ma pension

approchait et je comprenais de plus enplus clairement que j’allais me retrou-ver dans une situation défensive extrê-mement fragile, surtout en ce quiconcerne ma famille. Cela se devaitsans doute à mon attitude face aucrime organisé qui est très puissant àRio de Janeiro. Dans la profession, onne connaissait comme un « poli dur »(c’est-à-dire incorruptible). J’ai faitmettre en prison de nombreux compa-gnons qui ont succombé à la tentationet de nombreux narcotrafiquants et cri-minels. Bien que mon cas ne soit pasun cas unique mais celui de tous lespoliciers qui sont restés fermes dans larépression des crimes et des délits, jeme suis presque senti obligé de fairesortir ma famille du Brésil d’un jour àl’autre pour aller m’installer aux États-Unis. J’y avais beaucoup d’amis,dont mon bon ami le colonel Sanchisavec lequel j’ai partagé les cours àl’Académie de police de New York, unhomme que j’apprécie et que j’admirebeaucoup et qui est, à ce que je peuxconstater, bien connu des lecteurs dece magazine. Je me suis donc installé là-bas et j’ai

monté ma première école, suivant lesmêmes lignes que celles que j’avaissuivies : éducation, réhabilitation ettout le reste. À New York, je faisais cegenre de travail avec des handicapés,des enfants avec des problèmes decoordination motrice, des gens quiavaient besoin de développer leur affir-mation de soi ou simplement des gensqui avaient choisi une voie erronée.

J’appelle une voie erronée, la voie desdrogues, la voie du vice en général.Avec le Jiu-Jitsu, un bon travail de dis-cipline et de bonnes vibrations, onpeut parvenir à faire en sorte que cespersonnes suivent une voie correcte.Et c’est ça, ma réalité.

B.I. : Il y a une question qui estpresque obligée et que j’aimeraisvous poser. Quels sont, d’aprèsvous, les meilleurs lutteurs du pano-rama international actuel ?F.M. : C’est une question

dangereuse (rires) !. Jerisque ma peau !… Maisbon. J’admire actuellementla manière de combattre deRoger Gracie. Et bien sûrJacaré, qui a des accèsd’humeur terribles en Jiu-Jitsu et qui est un guerriercomme il l’a prouvé cetteannée en gagnant le cham-pionnat du monde. EtMargarida qui est revenu etqui évolue bien. Je croyaisqu’il reviendrait à la baisse,eh bien, non, il est bienrevenu.Mais je ne peux manquer

de nommer ceux qui restentpour moi les noms du Jiu-Jitsu par définition, peut-être parce qu’à l’époque oùils développèrent le Jiu-Jitsu, ils étaient très diffé-rents de ce qui était la règlegénérale. Parmi eux, il fautsignaler bien sûr de grandsguerriers tels que Royler.Royler est, pour moi, detoute la famille, celui qui a leplus de sang guerrier. Il estcelui qui s’est le plus battu,celui qui a fait le plus decompétitions, un hommequi n’a besoin de rien prou-ver à personne, mais quis’est battu. Il y a aussi biensûr Rickson, dont il n’est

pas nécessaire de parler. Mais il y aégalement des gens qui me plaisentbeaucoup comme Carlos Gurgel, « legénéral »… parce qu’on l’appelle ainsi« le général »… Vous le saviez ?C’est quelqu’un de grande valeur. Sans vouloir discréditer les autres,

ce sont ceux qui, pour moi, ont princi-palement marqué une époque.Rickson a marqué une époque, Roylera marqué une époque et maintenantJacaré est en train de marquer uneépoque, mais aussi Roger et Margarida

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« J’ai consacré mavie au Jiu-Jitsu et à

mon travail depolicier. En tantqu’agent de police

dans une grande villequi affronte

quotidiennement ladélinquance et le

crime, il est venu unmoment où je

courais un grandrisque et ce risque,

en outre, s’estétendu à ma famille

du fait desconditions du pays. »

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et bien d’autres plus légers ou pluslourds, ont marqué ou sont en train demarquer une époque dans le Jiu-Jitsu.C’est ce que je pense des noms du

Jiu-Jitsu actuel. Mais il y eut de grandschampions et je ne veux pas êtreinjuste. Si je nomme ceux-ci, c’estparce que Jacaré a été champion de latoute catégorie au championnat dumonde et Royler fut deuxième de latoute catégorie au milieu de la grandepolémique pour le bras cassé ou pascassé. Pour moi, ils ont tous les deux

un grand courage, ce sont de grandscombattants. Rickson aussi fait partiedes meilleurs, sans oublier lesanciens…

B.I. : Et parmi les anciens ?F.M. : J’ai déjà mentionné

Rickson, Fabio Gurgel « le général». Et mon maître qui fut le plus parfaità une époque où l’on ne savait riende rien, de rien du tout… C’est toutcela que je valorise du passé et duprésent.

B.I. : Maître Mansur, ce fut un véri-table privilège de pouvoir vous inter-viewer et d’enregistrer enfin avecvous un premier vidéo d’instructiondont nous espérons toute une série.Merci.F.M. : Merci à vous. J’ai eu beau-

coup de plaisir à travailler avec uneéquipe si professionnelle mais sur-tout à le faire dans cette ambiancespéciale que vous créez où l’on esttoujours ravi de donner le meilleurde soi.

Interview

« Avec le Jiu-Jitsu, un bon travail de disciplineet de bonnes vibrations,

on peut parvenir à faire ensorte que ces personnes

suivent une voie correcte. »

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Le Maître Dennis Vega, que connaissent nos lecteurs les plusfidèles grâce à un DVD qu’il réalisa il y a quelques années, a continuédepuis une trajectoire intense suivant deux lignes de force : LeFarangdo Combat et le Farangdo Mu Sul.Avec le premier (et c’est avec lui qu’il commence cette nouvelle

colonne), il a obtenu un succès remarquable, entraînant descombattants des circuits de free fight. Avec le deuxième, il suitune ligne de travail plus liée aux origines coréenne de sonstyle, ne perdant jamais de vue sa passion pour l’efficacitéau combat.Chaque mois, vous retrouverez avec lui une inspiration,

un savoir et des propositions intéressantes qui vouspermettront sûrement d’enrichir votre travail.

Alfredo Tucci

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Parmi les attaques surprises, les mouvements dynamiques et les combinaisons efficaces,nous découvrons le Farang Combat.Quand nous parlons de Farang Combat, nous viennent à l’esprit trois questions essentielles :

Qu’est-ce que le Farang Combat ? Quelle est son histoire ? Et d’où vient-il ?

Le Farang Combat est une modalité du Modern Farang Mu Sul (style martial défensif, fondépar le Grand Maître Michael De Alba) où les techniques défensives et offensives surgissent ducombat même, du chaos défensif. Le Farang Combat, constitué en association et approuvé parla prestigieuse fédération déjà mentionnée, comprend deux grandes divisions dans sonorganisation : le FCD (Farang Combat Defensive) et le FCL (Farang Combat League).Le Farang Combat dans sa modalité technique, défensive et sportive (Farang Combat League)

utilise comme principe des méthodes de boxe. Il utilise également des attaques linéaires, la luttegréco-romaine, la lutte chinoise, le Farang Jok Sul (techniques de coups de pied) et destechniques particulières très importantes, le Catch Boxing et le Stamp Hit.Maître Dennis Vega, avec plus de trente ans de pratique martiale et sportive, a crée le concept

de « Catch Boxing ». Dans le Farang Combat, la modalité du Catch Boxing joue un rôleimportant. Utilisant des mouvements à 45º dans des combinaisons de Boxe, il parvient à établirdes saisies et des manipulations de manière rapide et efficace. Celles-ci sont utiliséesefficacement pour projeter et contrôler l’adversaire. Lorsque nous étudions la technique duCatch Boxing, nous voyons très clairement son efficacité dans le chaos des combats. Sanss’arrêter et en utilisant des mouvements circulaires et linéaires, on manipule le corps et lesmembres pour tirer et contrôler l’adversaire. Les pratiquants de Farang Combat développent la

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Arts de Combat

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Arts de Combat

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Arts de Combat

technique du Catch Boxing, en l’utilisant et en l’appliquant dansdes combinaisons rapides de coups de poing et pas dans destechniques à un seul mouvement. Nous pouvons ainsiobserver son efficacité au sein de la désorganisation d’uncombat réel.

Dans sa taxonomie des attaques, le Farang Combatutilise différents coups, tels que les coups de coudes à lapoitrine, les coups de poing à la cuisse, les coups detête et les coups avec la main ouverte. Il manie quatremodèles de jabs et huit combinaisons élémentairesindispensables très effectives pour établir uneoffensive et une défensive efficaces. Le Catch Boxinggère quatre inflexions de contrôle appelées « Triangle Cut » et « Four Wrap ». Triangle Cutreprésente la défense pour résister aux attaques deflanc gauche et droit, tandis que Four Wrap estl’offensive uti l isée dans les mouvements à 45 degrés.Lorsque il est attaqué par une attaque de flanc

gauche ou droite, le pratiquant de Farang Combatutilise comme principale défense le Triangle Block. Le

Triangle Block comme le dit bien son nom, est unblocage triangulaire, qui protège l’arrière et le côté de la tête,

présentant le coude vers l’avant sous la forme d’une flèche. Aprèsavoir établi le Triangle Block, les pratiquants de Farang Combat utilise le

Triangle Cut comme mesure de contrôle effectuant des inflexions, dedéplacements ou des tractions. Dans la modalité défensive de Four Wrap, les

combattants de Farang utilisent des techniques défensives appelées Shoulder Move etSquat Move. Lorsqu’il utilise ces concepts défensifs, le pratiquant dans la confusion du

combat, lève le bras en forme de « L » et saisit le bras de l’agresseur pour appliquer latechnique souhaitée.Le Farang Combat commence à faire ses premiers pas sur l’île de Porto Rico vers l’an 2004 des mains du Maître

Dennis Vega, qui l’a développé pour le Farang Mu Sul, et de son fondateur, maître et mentor, le Grand MaîtreMichael De Alba. Pendant quinze ans, le maître D. Vega a formé des juges, des shérifs, des policiers, des gardesdu corps, des videurs et des agents de correctionnelle, pour n’en nommer que quelques-uns. De même, il aentraîné des combattants professionnels et amateurs de Mix Martial Arts, Muay Thai et Kickboxing, atteignant

plusieurs ceintures de championnat, des récompenses internationales et gouvernementales.

« Le Farang Combat dans samodalité technique, défensive et

sportive (Farang CombatLeague) utilise comme principedes méthodes de boxe. Il utilise

également des attaques linéaires,la lutte gréco-romaine, la luttechinoise, le Farang Jok Sul

(techniques de coups de pied) etdes techniques particulières trèsimportantes, le Catch Boxing et

le Stamp Hit. »

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Tout système a des limites et quand vous passez d’un système à un autre, vous devez apprendre un autre artmartial et c’est ce que le Kapap essaye d’éviter. Le Kapap, combat face à face, c’est ça, un pont entre systèmes.Son fondateur fit sienne une expression dont le concept était utilisé par d’autres styles d'arts martiauxtraditionnels  : «  Ne portez pas une arme, soyez vous-même l'arme.  » Si votre pensée, votre esprit et votrecorps sont l'arme, vous serez une arme qui sera tout aussi efficace lorsque vous porterez une arme. Ce DVDde l’Avi Nardia Academy traite de la connexion entre la «  vielle école  » d’arts martiaux et le CQB (CloseQuarters Battle) moderne.L’expérience de Nardia en tant que commandant à l’IDF (Israel Defense Forces) et entraîneur officiel de laprincipale unité anti-terroriste israélienne lui a appris que cultiver la pensée et l’esprit du guerrier devait êtreprioritaire sur le simple entraînement physique.Dans cette vidéo, nous étudierons entre autres, la sécurité avec les armes et les parallélismes convaincantsentre l’Iaido et le maniement correct d’une arme à feu. Les armes à feu sont les éléments les plus récents del’armement individuel, mais elles n’échappent pas à la sagesse et à la logique de la vieille école. Nous verronségalement des exercices d’entraînement adaptés du BJJ, des exercices de désarmement et de préparationintelligente du corps avec des explications quant aux bénéfices et les précautions à prendre. Un DVD éducatif,inspirateur et révélateur, recommandé aux pratiquants de tous les styles, anciens et modernes. HYPERLINK "mailto : [email protected]" [email protected]

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Les systèmes d’enseignement uti l isésactuellement dans la formation des membresdes forces de sécurité et des forces armées dumonde entier tentent en premier lieu de mettreen contact le stagiaire avec des scénarios etdes situations où le stress, la pratique et lesobjectifs ciblés sont en relation étroite avecla réalité.La méthodologie appl iquée àl’enseignement doit posséder desconcepts clairs, pratiques etefficaces qui, au momentd’être transmis austagiaire, ne soient pasreçus par ce dernier commeune série de recourstechniques de plus, mais quipuissent au contraire êtreassimilés comme une secondenature. I l s’agit f inalementd’optimiser le temps en fonctionde la planif ication desprogrammes d’étude desdifférents secteurs auxquelsdoit se former unprofessionnel de lasécurité ou des forcesmilitaires.

Experts Mondiaux

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Self Défense

« Quel estl’objectif d’unmilitaire ?Combattre etvaincre,

et je dis bienvaincre. »

Olivier [email protected]

www.budointernational.comPhotos : e-mail :

Texte :

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Introduction de D. Guillermo Walter Tabares, sergent instructeur de la Policefédérale argentine ; instructeur de camps et instructeur d’armes et de tir, assigné àl’Institut de formation policière « Comisario General Alberto Vilar » de la Policefédérale argentine ; membre d’unités de protection de dignitaires étrangers ;conseiller en combat sans armes d’unités tactiques et d’unités anti-émeutes ;instructeur de Luta Livre école Budokan.

Amis lecteurs, je suis heureux de vous retrouver une nouvellefois pour vous parler de ma nouvelle vidéo intitulée SOGMILITARY FOR CIVILIANS. « Military » car dans le systèmeS.O.G., nous pensons que le parallèle entre un combattant civilet militaire est aujourd’hui plus que justifié, de plus, lapsychologie du training militaire en sachant l’adapter à la viecivile contient de très bons fondements. Mais examinons celaun peu plus en détail !

Prenant comme base d’analyse ces critères et ces conceptsappliqués à l’instruction, je peux affirmer qu’après avoir eul’occasion, grâce à Mr Olivier Pierfederici, de prendre contact avecles techniques, les concepts et les éléments stratégiques utilisés parle SOG, transmis avec la fonctionnalité didactique brillante de leurcréateur, je suis convaincu que le SOG est l’un des systèmes lesplus pratiques, complets et efficaces, non seulement pourl’instruction des professionnels des différents secteurs en relationavec la sécurité et la défense, mais également pour un individucommun qui désire former son caractère, son attitude face à dessituations limites et posséder en outre un savoir-faire qui lui permettede défendre sa vie au moment où celle-ci se trouve en danger.

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Self Défense

« Se sentirtoujours supérieurà l’ennemi quel quesoit son gabarit. »

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Pourquoi s’entraîner commeun militaire ?

Premièrement, nous devons nous imbiberdu milieu ambiant et penser que nousvivons tous dans une « jungle urbaine ». Eneffet, l’époque de nos grands-parents abien changé et vivre aujourd’hui à Rio deJaneiro, Paris ou Londres est pratiquementsimilaire à quelques différences près. Deplus, aux problèmes d’insécurité que nousavons pu découvrir en Novembre 2005dans un pays aussi « civilisé » que laFrance, nous devons ajouter ceux duterrorisme (Londres, Madrid, New York,Irak, Indonésie, etc.).

Le fait qu’un citoyen commun ne soit paspréparé pour affronter un tel danger esttout à fait normal et de plus, la sociétéactuelle de plus en plus faible et permissiven’arrange en rien. En effet, que ferions-nous si nous n’avions pas nos petitesvacances annuelles à la plage ou au ski,nos voitures climatisées, nos vêtements àla mode et toutes les commodités quipeuvent exister !

Si l’on transférait cela au niveau d’uncombat pour sa propre survie, il seraitillusoire et extrêmement dangereux decroire qu’une personne peu ou malpréparée (aussi bien mentalement quephysiquement et techniquement) peutsurvivre à n’importe quel type d’attaque dela part d’un prédateur « X ». C’est pourtantce que font la plupart des écoles dites de « self-défense » de par le monde, ce quenous appelons dans mon système des « morts ambulants ».

Posons-nous la question. Quel estl’objectif d’un militaire ? Combattre etvaincre, je dis bien vaincre, car un jour j’aiécouté une phrase qui m’a fait un peusourire et qui venait pourtant de la bouched’un professionnel et qui disait : « L’important n’est pas tellement de gagnermais plutôt de ne pas perdre ». Je ne sais

« L’entraînementassidu ne suffitpas, surtout s’ilest mal fait ! »

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pas ce qu’a voulu dire cette personne ens’exprimant ainsi, mais grâce à monexpérience de par le monde en matière desécurité, je crois pouvoir dire que dans cedomaine, la couleur grise n’existe pas. Unedes 8 règles d’or de S.O.G., c’est de « sesentir toujours supérieur à l’ennemi quelque soit son gabarit ». Je veux dire par làque l’aspect psychologique au combat estprimordial et cela, les militaires l’ont trèsbien compris.

Comment s’entraîner poursurvivre a une agression ?

Premièrement, et vous l’avez sûrementcompris, amis lecteurs, il faut se préparermentalement, ce que nous appelons dansnotre système « le clic mental ». Faire ensorte qu’un badaud moyen puisse, en peude temps (car le facteur temps estfondamental), devenir un « guerrier »urbain. C’est un challenge, c’est unegageure que tout professeur de self-défense devrait méditer. Et l’entraînementassidu ne suffit pas, surtout s’il est mal fait !Et là, l’expérience est primordiale, on nepeut pas transmettre ce que l’on n’a pasvécu, ça paraît logique, mais c’estpourtant une erreur commune.

Mais revenons à la partie technique. J’aibeaucoup de respect pour l’arméebritannique qui, bien que disposant d’unentraînement plus court mais plus intenseque la plupart des armées et d’unarmement qui n’est peut-être pas lemeilleur, est de loin la meilleure armée dumonde. Pourquoi ?

Bien que l’on pourrait y trouver uneexplication raciale et historique, je croisque le facteur psychologique estfondamental. On leur dit, on les prépare eton les persuade qu’ils sont les meilleurs.

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Experts Mondiaux

« Il serait illusoire etextrêmement dangereuxde croire qu’une personnepeu ou mal préparée (aussibien mentalement quephysiquement et

techniquement) peut survivre àn’importe quel type d’attaque dela part d’un prédateur X. »

« Donc, le secret c’est dese prépareradéquatement.

La dimension mentale estprimordiale si l’on veutgagner un combat

de rue. »

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Donc le secret est de se prépareradéquatement. La dimension mentale estprimordiale si l’on veut gagner un combat derue. Être sûr que l’on va vaincre, ne pas douter,ne pas hésiter, toujours se relever et aller del’avant, la victoire du mental sur la matière,seront des atouts essentiels si l’on désireappliquer ce que nous appelons dans le SOG leconcept du L, c'est-à-dire un debout (nous-mêmes) et un au sol (l’ennemi).

Laissez-moi vous raconter comment j’essaied’entraîner mes élèves en utilisant des termescomme « guerre urbaine », « ennemi » au lieud’adversaire, « artillerie » pour le travail desjambes, etc. L’élève, sans s’en rendre compte,commence à penser différemment et à voir leschoses d’une autre manière. Puis viennent lesstages dits de « renforcement psychologique »(voir photos) où les protagonistes tentent derepousser différentes barrières psychologiquescomme pourraient l’être la peur de l’eau, deshauteurs, la claustrophobie, la peur de ne pas yarriver, le manque de confiance en soi, etc. Dansce type de stage, la partie physique est assezimportante, car nous croyons que,premièrement, sans condition physiqueadéquate, il n’y a pas de combattant et par lephysique, –gros avantage–, on travaille lemental. Un exemple : un élève qui fera 15 pompes (flexions des bras) en temps normalet qui essaiera d’en faire 18 durant un stagefournira un effort pour essayer de se surpasser,ce qui sera un avantage indéniable dans uncombat réel. Le maître mot est de se surpasser,aller de l’avant ou comme le disait la devise demon ancien régiment para : « Droit devant ». LesSAS britanniques (Special Force) disent : « Quiose vaincra ». À méditer !

Vous pourrez trouver dans cette nouvellevidéo toute une panoplie d’exercices sous stressqui renforcent également la partie psychologiqueet qui sont essentiels à la réalisation d’un travailsérieux.

Qu’en est-il de la partie purement technique ?

Aujourd’hui malheureusement, le terme de « military close-combat » étant à la mode, onvoit fleurir de nouveaux systèmes de combatdont la plupart se réfèrent au close-combat. Ilconvient d’ajouter que la grande majorité de cessoi-disant experts n’ont aucune idée de cequ’est un entraînement militaire et que la grandemajorité n’a même pas fait son service militaire.

Au risque de me répéter, il est très dangereuxde mentir à un élève, car le mensonge dans ce

Self Défense« Le combat réel est l’œuvredes militaires et si nousvoulons gagner un combatréel, nous devons nousentraîner comme des

militaires. »

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Self Défense

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domaine peut l’amener, au mieux àl’hôpital, au pire au cimetière !

Quels sont les fondementsd’un bon système de close-combat ?

1. Il doit être facile à démontrer.2. Il doit être facile à comprendre.3. Il doit être facile à reproduire.4. Il doit être facile à restituer sous

stress.Tout le reste est mensonge et si ça ne

l’était pas, j’aimerais bien qu’on me ledémontre !

Partant de ce principe, vous pourrezdonc voir dans ma dernière vidéo unprogramme complet d’une vingtaine detechniques qui permettent, quel quesoit le gabarit des deux protagonistes,autrement dit le défenseur et l’ennemi,de se défendre face à n’importe queltype d’attaque réelle : debout, au sol,contre armes et avec armes. Lechallenge était de trouver un concept,une base technique qui nous serveaussi bien en attaque, qu’en défense,au sol, contre armes et avec armes. Cen’est pas si facile à créer, car souvent le« facile » est ce qu’i l y a de plus « difficile ». Mais là encore, l’expériencedu terrain est fondamentale, car on nes’improvise pas expert en self-défenseet les techniques ne s’apprennent pasdans un livre.

Encore une fois, nous pouvons nousinspirer du travail des militaires. Lecombat réel est l’œuvre des militaires etsi nous voulons gagner un combat réel,

« Le maître motest de sesurpasser,

aller de l’avant oucomme le disait ladevise de monancien régiment

para : “Droit

devant”. »

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Self Défense

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nous devons nous entraîner comme des militaires. Vouspourriez me dire que les militaires ont « un permis de tuer »et qu’un civil moyen, non ! Mais que feriez-vous poursauver votre vie ou celle d’un proche en sachant quevous n’avez pas 36 solutions ? Comme le disaitMachiavel, la fin justifie les moyens.

Revenons à la pratique. Nous avons dit qu’un systèmepratique de close-combat devait être facile à démontrer.En effet, pratiquez essentiellement des mouvements debase, le nombre de techniques doit être volontairementlimité et sélectionné. Cela vous permettra également demieux comprendre et assimiler ces mêmes techniques.De plus, sous stress, car le stress est le maître mot dansun combat, l’individu devra être capable de trouverfacilement des réponses décisives à certains problèmes.

Dans la pratique, cela donne donc un programme d’unevingtaine de techniques avec une technique de base plusune seule variante et pas 50.000. Rappelez-vous lenombre de techniques connues ne vous rend pasmeilleurs ou supérieurs, bien au contraire !

Préconisez un basique qui englobe tout ce qui pourraitvous arriver dans une situation réelle d’un « street fight » :une attaque, une défense, des contre-saisies, du sol, unedéfense contre armes coupantes et contre armes depoing. Répétez cela sans cesse et une fois que vous aurezmaîtrisé les mouvements, passez au travail sous stress(voir vidéo). Rapprochez-vous le plus possible du côtéréel, mais sans vous prendre pour James Bond. Pensezaussi que le combat de rue a évolué et que le « one to one »de nos parents n’existe presque plus, pratiquez tout celaet vous aurez peut-être une chance de vous en sortir !

Conclusion

J’aimerais terminer cet article en faisant méditer leslecteurs sur un concept de base, en faisant un peu degéométrie :

« Le chemin le plus court entre le point A et le point Best la ligne droite ! ». En d’autres termes, en matière desurvie urbaine, le chemin le plus court est souvent lemeilleur.

Code d’honneur du légionnaire : Article 5

Soldat d’élite, tu t’entraînes avec rigueur, tu entretienston arme comme ton bien le plus précieux, tu as le souciconstant de ta forme physique.

Experts Mondiaux

« Le maître mot est de sesurpasser, aller de l’avant oucomme le disait la devise demon ancien régiment para :

« Droit devant ».

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Mes expériences à Hong Kong

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Entretien avec Sifu Patrick Leung à Hong Kong

Lors de notre voyage à Hong Kong, nous avions prévu de nombreusesvisites et entrevues, mais la première était obligatoire : Sifu PatrickLeung. Lorsque nous avons commencé à envoyer des invitations et desdemandes aux écoles, sifu Patrick se montra toujours totalement procheet amical. Il nous a beaucoup aidé dans l’organisation de ce voyage et jedois reconnaître que ce fut un véritable plaisir de le rencontrer et depouvoir assister à ses cours. C’est pour moi un honneur de lui faire cetteinterview au siège de la VVTA (Ving Tsun Athletic Association)

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ifu Patrick Leung a un curriculum d’artsmartiaux enviable. Plus de 35 ans à pra-tiquer le Wing Chun et disciple direct dugrand maître Yip Chun (le fils aîné de feuYip Man). Il nous reçoit avec un grandsourire à l’entrée de l’AVTA (Ving TsunAthletic Association, Association fondée

par le grand maître Yip Man). En entrant dans la sallede l’association, je dois reconnaître que je me sensému. Je pense qu’il n’existe personne dans le mondedu Wing Chun qui ne ressente pas une certaine exci-tation en entrant dans cette salle où sont passés lesmaîtres les plus illustres du Wing Chun. Un véritablelieu de référence pour les passionnés et les prati-quants de Wing Chun dans le monde qui visitentHong Kong. Ceux qui s’attendent à une immensesalle d’entraînement… peuvent en faire le deuil. Lesiège de l’AVTA est une petite pièce où on ne peutfaire que du Wing Chun. L’emblème de l’Associationsous la photo du grand maître Yip Man n’est accom-pagné que d’une jolie statue du grand maître et d’unmannequin de bois… Le reste ? Seulement un espa-ce où pratiquer. Rien d’extraordinaire. Rien d’osten-tatoire. Simplement une ambiance et un espace pourle Wing Chun et ses adeptes.

Patrick nous accueille avec sa charmante épouseMonica qui fait office d’assistante et de partenaire depratique. Ils forment un couple charmant, dégageantgénérosité et bonne humeur. C’est sans aucun doutela première étape à Hong Kong et l’expérience nepouvait être plus gratifiante. Je les remercie de nousrecevoir et je leur dis combien je suis reconnaissantd’être ici et d’avoir l’occasion de connaître de pre-

mière main les opinions, les idées et les motivationsde l’un des professeurs titulaires de l’Atletic VingTsun Association.Deux choses me surprirent principalement chez le

sifu Patrick Leung.La première, ses cours sont remplis d’élèves. C’est

vraiment surprenant car les trois fois où je me suisrendu à ases cours à la Ving Tsun AthleticAssociation et à l’Université chinoise de Hong Kong,ils étaient remplis d’élèves qui pratiquaient. Du fait deson caractère et de son charisme personnel, il esttrès aimé et respecté par ses élèves.Deuxièmement, le grand spectre d’élèves. On y

trouvait des pratiquants vétérans mélangés avec desenfants. Beaucoup de femmes. Près de 40% desparticipants à ses cours sont des filles. Cette donnéeest vraiment agréable et surprenante par rapport à cequ’on est généralement habitué à voir en Europe.

Salvador Sanchez : Cher Maître, je vous remer-cie de nous avoir invités. C’est un honneur d’êtreici.Sifu Patrick Leung : Bienvenue. C’est aussi un

plaisir pour moi de vous accueillir.

S.S. : Quand avez-vous commencé à pratiquerle Ving Tsun ?S.P.L. : Eh bien, c’était en 1969. J’ai d’abord étudié le

Wing Chun à Hong Kong avec le Sifu Lok Yiu (élève deYip Man), mais en 1972, j’ai commencé à étudier directe-ment avec le grand maître Yip Chun qui est le fils aîné defeu le grand maître Yip Man. J’ai enseigné le Wing Chundepuis 1986 et pendant plus de 46 ans j’ai continué d’ap-prendre et d’enseigner le Wing Chun à Hong Kong.

S

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S.S. : Vous consacrez-vous professionnelle-ment à l’enseignement du Wing Chun ?S.P.L. : Oui. Je me consacre entièrement au Wing

Chun. Enseignez le Wing Chun est mon métier et mapassion… et cela occupe beaucoup de mon temps.

S.S. : Mais vos cours sont remplis d’élèves…Cela dit beaucoup de bien de vous.S.P.L. : Eh bien oui. On dit que mes cours sont

ceux qui ont le plus d’élèves et cela me réjouit. J’aiplusieurs groupes dans différents endroits de HongKong et l’ambiance entre mes élèves est très bonne.Comme une famille.

S.S. : Je voudrais vous interroger sur les diffé-rences entre les écoles de Wing Chun. Il semblequ’il y en a certaines entre les écoles de HongKong, mais surtout entre le Wing Chun de HongKong et le WC en Europe ou en Amérique.Comment expliquez-vous ces différences ?Pourquoi croyez-vous que de telles différencesexistent ?S.P.L. : En réalité, je ne comprends pas vraiment

bien pourquoi. Le Wing Chun est un style avec uneorigine très claire. Ses formes définissent le style,ainsi que certains éléments comme la compréhen-sion de l’idée d’attaque/défense. Mais il semble clairque si quelqu’un veut bien apprendre le Wing Chun,il devrait venir à Hong Kong.

S.S. : Comment définiriez-vous l’entraînementqui a lieu dans votre école ?S.P.L. : Eh bien, c’est simple. Je suis un disciple

direct du G.M. Yip Chun et mon système d’entraîne-ment est très similaire. Pour moi, Siu Nin Tao est trèsimportant. Je suis très méticuleux dans l’étude de la

première forme. Ensuite, nous continuons d’enseig-ner et de pratiquer le reste des formes, mais Siu NinTao est très important et nous lui accordons beau-coup d’attention. Ensuite, mon Association s’appelleSoft Wing Chun Association (Hong Kong). Son noml’indique très bien ma façon de pratiquer. Le WingChun est un style qui a été développé par unefemme. Cette souplesse doit être présente dans lapratique et l’entraînement. Voilà pourquoi j’insistebeaucoup sur le fait d’être très détendu lors de lapratique du Chi Sao.

S.S. : Il y a beaucoup d’écoles qui centrent leurpratique sur la santé, d’autres sur la self-défense,etc. Sur quels aspects centre sa pratique la WingChun Association et le Sifu Patrick Leung ?S.P.L. : Sur tout. En réalité, il n’est pas possible de

pratiquer l’auto-défense (ni aucune autre chose) sansla santé. J’insiste toujours pour cela sur le fait que leWing Chun est un excellent système pour toute la vie.Le Wing Chun est bon pour la santé. Si votre santéest bonne, vous pouvez pratiquer, travailler, etc. Tout.Il est pour cela important d’avoir un équilibre dans lapratique du Wing Chun. La partie santé est trèsimportante. De nombreuses écoles de Wing Chun netravaillent plus le développement de l’énergie interne(Chi). Nous, nous le faisons. Mais en outre, nouscherchons les applications défense/attaque dansl’auto-défense. Et nous faisons des compétitionsparce que je crois qu’elles sont bonnes pour éprou-ver les pratiquants.

S.S. : Vraiment ? Vous avez des compétitions deWing Chun ?S.P.L. : Oui. De fait, il y a quelques mois, nous

avons participé à une compétition très importante. Et

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actuellement, nous en préparons d’autres. Elles sefont avec des règles de Wing Chun qui sont accep-tées par les écoles et que nous testons. Certainsd’entre elles sont déjà assez importantes. On utilisegénéralement des casques et des gants qui nouspermettent de saisir et on teste les compétences enutilisant ce combat libre en chi sao.

S.S. : En Europe, ce type d’événement n’est pastrès commun. Des compétitions…S.P.L. : Ici, on en fait. Et il y a de plus en plus de

pratiquants qui osent s’y mettre. Bien sûr, j’ai beau-coup d’élèves et chacun cherche quelque chose dedifférent. Les uns l’auto-défense, d’autres la santé,d’autres la compétition et d’autres même veulenttout simplement venir pratiquer pour se socialiser.Passer un moment avec des amis en pratiquant cetexcellent art.

S.S. : Je vois que votre épouse pratique égale-ment…S.P.L. : Oui. Monica est ma femme, mais aussi

mon élève et mon assistante. Elle est très importan-te pour moi dans tous les aspects. Elle est très appli-quée dans sa pratique et il est vraiment très bonqu’elle m’accompagne à tous mes cours. Elle a reçule certificat de maître de Wing Chun pour son exce-llent travail. Elle est très constante et sa techniqueest vraiment bonne.

S.S. : Je remarque également que vous faitesun travail lié à la force interne. C’est égalementune manière de pratiquer de votre école ou c’esthabituel parmi les maîtres ici à Hong Kong ?S.P.L. : La « force interne » existe dans le Wing

Chun. Toutefois, le pourcentage de gens qui peuventla générer est vraiment bas. Peut-être cela a-t-il àvoir avec un élément fondamental pour y parvenir :la relaxation. Le mot « SOFT » dans le nom de monassociation est un grand rappel à être relax, déten-du… C’est très certainement l’une des clés si nousvoulons commencer à travailler ce genre de force.Au cours de mes plus de 30 années d’enseigne-

ment, seuls une trentaine d’élèves ont atteint un cer-tain niveau de « force intérieure », ce qui représen-te un très faible pourcentage. L’entraînement de laforce interne dans le Wing Chun à Hong Kong n’estvraiment pas très habituel. Je pense que la difficultéà progresser dans ces domaines en est la principaleraison.

S.S. : Avez-vous des écoles affiliées dans d’au-tres pays en dehors de Hong Kong ?S.P.L. : Eh bien, certaines personnes qui ont étu-

dié avec moi viennent d’autres pays. Chaque jour, deplus en plus de gens viennent d’autres pays endehors de la Chine pour apprendre le Wing Chun.C’est toujours une joie de les recevoir et de les aiderà apprendre le Wing Chun. Pour moi, il est une joie.

S.S. : Je n’ai pas d’autres question, Sifu Patrick.Merci pour toute l’attention que vous m’avezaccordée ces jours-ci. Je ne pourrai jamais assezvous remercier pour votre hospitalité et votregentillesse. Merci de m’avoir ouvert les portes del’Athletic Ving Tsun Association et de nousaccompagner lors de notre visite à la tombe dugrand maître Yip Man. C’est un grand honneurpour moi et j’espère vous rendre visiter en denombreuses autres occasions. Merci aussi à

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Monica et à toutvotre groupe de pro-fesseurs et d’élèves.Ce sont des gensextraordinaires. Detout cœur, MERCI.

Si quelqu’un sou-haite prendre contactavec Sifu Patrick Leung et sonassociation SOFT Wing ChunHong Kong, il peut le faire directe-ment sur sa page Web : www.soft-wingchun.com ou sur sa page deFacebook : Soft Wing Chun-Académie – Hong Kong

Profil de Patrick Leung TingKwok, Sifu de Wing Chun

Expérience PratiquePratique continue pendant 17 ans, depuis 1969 avec

Lok Yiu, élève de Yip Man. Depuis 1972 avec Ip Chun, lefils aîné de Yip Man et avec Lau Hon Lam, élève de YipMan.

Expérience d’enseignementEnseignement continu depuis 1986, à la Ving Tsun

Athletic Association (VTAA) (fondée par Yip Man en1968), World Wing Chun Union (fondée par Ip Chun en2009) Soft Wing Chun Academy (HK), universités, clubs,etc.

QualificationsInstructeur national et examinateur, système Duan de

Wushu chinois Certificat national, 7e Duan de Wushu chinois certifi-

cat du système Duan, représentant mondial d’Ip Chunpour l’enseignement du Wing ChunInstructeur senior qualifié 1994, 1st full day course

VTAAJuge principal, World / Hong Kong Wing Chun /

Martial Arts Open ContestsJuge officiel, Open Martial Arts Contests, Hong Kong

Chinese Martial Arts Lion & Dragon Dance Asso.(HKMALDDA)

Reconnaissance mondialeVice-président, World Wing Chun Union & HK Wing

Chun UnionCorédacteur en chef National Wushu Duan System,

livres de textes et conseilsPrésident et instructeur principal, Soft Wing Chun

Académie (HK)Vice-président et secrétaire, Ving Tsun Development

CouncilÉlu membre du Comité exécutif, HKMALDDAConsultant désigné, Hong Kong Wushu Union Démonstrateur de Wing Chun, Global Wushu

Encyclopedy (Publisher DK)Dédicace à Wushu Cert, Premier ministre de la

MalaisieDédicace à Wushu Cert, Gouvernement de Selangor Présentateur sur Wing Chun, Radio Hong Kong, DAB

35, GouvernementConférencier invité sur le Wing Chun, City University

de Hong Kong

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Grands Maîtres

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Le DVD «Krav Maga Recherche etDéveloppement» est né de la volonté de 4spécialistes du Krav Maga et des sports decombats, Christian Wilmouth et FaustinoHernandez, Dan Zahdour et Jérôme

Lidoyne. Ces derniers sont à ce jour à latête de plusieurs clubs et d’un

groupe d’une vingtained’instructeurs et moniteurs

multi-disciplines allant duKrav Maga au MMA. CeDVD n’a pas pour but demettre en avant, ni unenouvelle méthode ni uncourant spécifique deKrav Maga. Il s’agitjuste là, de présenterun programme de KravMaga axé sur

l’importance du«contenu» et le partage

de nos e

REF.:KMRED1

Tous les DVDs produits par Budo

International sont scellés au moyen

d’une étiquette holographique

distinctive et sont réalisés sur support

DVD-5, format

MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou

similaires). De même, l’impression des

jaquettes ainsi que les sérigraphies

suivent les plus strictes exigences de

qualité. Si ce DVD ne remplit pas ces

critères et/ou si la jaquette ou la

sérigraphie ne coïncide pas avec celle

que nous vous montrons ici, il s’agit

d’une copie pirate.

Budo international.comCOMMANDES :

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Les pi l iersfondamentaux duHung Gar Kung Fuoriginal ou, pour être plusprécis, de mon école,sont la santé, l’esprit etle combat. En fait,chacun de ces piliers estdépendant des deuxautres. Dès lors, ils sonttout aussi importantsdans la formation d’unélève. Pourtant, on pourrait

dire que, de nos jours, dansnotre monde moderne oùnous ne devons pas livrerquotidiennement un combatphysique, on donne la prioritéaux deux premiers piliers. Afin demieux comprendre l’article quisuit, i l faut imaginer la viequotidienne, il y a des centainesd’années, quand le Hung GarKung Fu était particulièrementrépandu en Asie.

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agriculteur, qui vendait sa récolte sur lemarché dans la matinée, rentrait chez luiavec, dans sa poche, l’argent qui devaital imenter sa famil le les semainessuivantes. Une seule attaque des banditsde grand chemin ou des voleurs pouvait

ruiner ses plans et compromettre son existence et celle desa famille, sans parler du danger réel d’une attaque oud’une agression. Par conséquent, on imagine bien que savoir se défendre

était très important à cette époque, et même essentielpour survivre. Comme nous l’avons déjà dit dansd’anciens articles, les techniques et les principes du HungGar sont construits particulièrement dans le butd’améliorer cette capacité même et la rendre plus efficace

avec la pratique. Mais comme je le disais, cettehabileté humaine est uti l iséebeaucoup plus rarement aujourd’hui

dans nos sociétés modernes avec armes à feu. Mettant decôté la formation à la santé et du caractère, que reste-t-ildes habiletés au combat ? Pour mon professeur, le Dr Chiu Chi Ling, une légende du Kung Fu et leader dustyle Hung Gar, il est extrêmement important que sesélèves et, à leur tour, les élèves de ses élèves « soientvraiment capables de se battre et de se défendre. »Je peux ajouter que mon Sifu a grandi à Hong Kong à un

moment où il était courant que les gens soient mis au défidans des combats et des duels. Même moi, ici à Zurich,j’ai eu de telles expériences avec des gens du milieu desarts martiaux il y a 10-20 ans. Aujourd’hui, ce n’est plus lecas, et heureusement d’ailleurs. Mais que faut-il faire pourconserver la capacité de combattre ? Pratiquer ensemble en classe est certainement une

bonne méthode. Cependant, nous devons retourner autravail le lendemain et nousne voulons pasavoir à faire un

L’

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Kung Fu

« Fondamentalement,je peux dire

cependant que lanouvelle catégorie,appelée Hung Gar

Push Hands a lieu surune relativement

petite surface et sanséquipement deprotection. »

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Hung Gar

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séjour à l’hôpital. C’est la raison pour laquelle nous abordonslentement les situations réelles et la vitesse. Mon sifu rêve depuislongtemps d’une sorte de discipline dans Hung Gar quipermettrait aux élèves de faire preuve de compétences réelles, degagner avec elles sans être dangereusement blessé. Étant son successeur, j’ai pris sur moi la tâche de créer une

telle discipline et, afin de la mettre en scène, j’ai choisi le tournoide mon école, le Shaolin Master. Mes instructeurs et moi avonstravaillé étape par étape à cette nouvelle catégorie, qui seradéveloppée à chaque Shaolin Master, de manière à pouvoir êtreprésentée comme une catégorie de combat à part entière.Comme je le disais, la catégorie est encore en processusd’élaboration et des règles claires n’ont pas encore étécomplètement formulées. Fondamentalement, je peux dire cependant que la nouvelle

catégorie, appelée Hung Gar Push Hands a l ieu sur unerelativement petite surface et sans équipement de protection. Lesadversaires se préparent avant chaque round, lèvent leurs mainset attendent le signal de l’arbitre, comme pour le Lei Tai (pleincontact avec l’équipement de protection). Lorsque l’ordre decommencer est donné, les combattants n’ont que quelquessecondes pour montrer leurs compétences précises au moyen ducontact et de la technique. Bien sûr, les deux combattantsveulent faire cela en même temps, ce qui signifie que les deuxdoivent appliquer des habiletés réelles (comme par exempleChi Sao, Toi Sao, etc.) dans un temps très court. Quelques secondes après le contact, l’arbitre interrompt. En

fonction de ce qui s’est passé, on juge lequel des deuxcombattants a remporté une victoire. On pourrait penser que celase déroule de façon relativement chaotique et qu’il est trèsdifficile de reconnaître qui est supérieur à qui. Surtout parce queles combattants, malgré tous leurs efforts et leur engagement, nevont pas à l’extrême limite. Mais c’est justement là que se trouvetout l’art dans cette catégorie. On ne donne un point que quand ilest évident que la technique a été réussie ; ou pour l’exprimerplus précisément, quand on n’est pas touché, quand on contrôlel’adversaire et quand on termine sa propre technique de façonnette et précise. Les expériences dans nos écoles et unedémonstration de la catégorie au cours du dernier tournoi deShaolin Masters ont montré que ce sera une catégorie trèsintéressante et qui fonctionnera bien. Les élèves avancés qui ont déjà acquis de l’expérience au Lei

Tai se sont montrés très intéressés et attendent impatients qu’onait fini d’élaborer l’ensemble des règles du Hung Gar PushHands. Pour moi, la raison est claire : le Shaolin Hung Gar KungFu original que j’ai appris avec mon Sifu était destiné à de vraiscombats, sans équipement de protection, sans conditions. Naturellement, tôt ou tard, on veut se donner à fond. Et le Lei

Tai offre une bonne plateforme. Mais je pense qu’avec le HungGar Push Hands, nous allons débuter une catégorie qui nouspermettra de nous rapprocher encore plus de la réalité sans êtreexposés à un plus grand danger de blessure. Mes élèves et moisommes impatients de le pratiquer.

« Même moi,ici à Zurich, j’ai eu de

telles expériences avecdes gens du milieu des

arts martiaux il y a 10-20 ans.

Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et heureusement

d’ailleurs.Mais que faut-il fairepour conserver la

capacité de combattre ? »

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Enseignement du HwaRang Do®

MISSION DEL’ASSOCIATION MONDIALEDE HWA RANG DO®

Hwa Rang Do® :Un héritage de loyauté, de

recherche incessante de lavérité, de renforcement dela vie et de service del’humanité.

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« Enseigner leHwa Rang Doest l’une desmanière les

plusimportantesd’étudier le

Hwa Rang Dolui-même. »

« Lorsque vousétudiez le HwaRang do, vous

comprenezrapidement que

devenirinstructeur et

professeur aprèsla ceinture noire

(Hwa Rang Do1er dan et TaeSoo Do 2e dan)

est pratiquementobligatoire. »

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orsque vous étudiez le Hwa Rang do, vous comprenezrapidement que devenir instructeur et professeur après laceinture noire (Hwa Rang Do 1er dan et Tae Soo Do 2edan) est pratiquement obligatoire. C’est vrai à cause d’uneraison structurelle : si vous n’enseignez pas le Hwa Rangdo, vous ne pouvez pas vraiment avancer dans votrecroissance personnelle dans l’étude martiale. Enseigner le

Hwa Rang Do est l’une des manière les plus importantes d’étudier leHwa Rang Do lui-même. Peut-être cela est-il difficile à comprendrepour les débutants, mais nous devons penser à la quantité incroyablede techniques inclues dans le programme du Hwa Rang Do. Toutseul, sans élèves ni disciples, sans enseigner à personne, il estpresque impossible de réviser et d’étudier en profondeur toutes cestechniques et spécialités.

La mémoire humaine est faible si elle n’a pas un but, et la pratiquedu Hwa Rang Do nécessite un esprit souple, puissant et réactif, et dela mémoire. L’enseignement fait très bien l’affaire.

À propos de l’auteur : Marco Mattiucci, instructeur en chef deHwa Rang Do®, lieutenant-colonel de la police militaire italienne(Carabinieri) et ingénieur, est le chef de la branche italienne del’Association mondiale de Hwa Rang Do® et l’un des principauxdisciple du grand maître Taejoon Lee.

L

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« La mémoirehumaine est faiblesi elle n’a pas un

but, et la pratiquedu Hwa Rang Do

nécessite unesprit souple,

puissant etréactif,

et de la mémoire.L’enseignement

fait très bienl’affaire. »

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Tous les DVDs produits par Budo Internationalsont scellés au moyen d’une étiquetteholographique distinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICXou similaires). De même, l’impression des jaquettesainsi que les sérigraphies suivent les plus strictesexigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas cescritères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie necoïncide pas avec celle que nous vous montrons ici,il s’agit d’une copie pirate.

REF.: • KYUSHO 22REF.: • KYUSHO 22

Le « Programme de contrôle tactique du Kyusho » (KTCP), a étéconçu pour contrôler l'escalade des conflits à travers la recherchelégale, médicale, du déploiement tactique, des essais sur le terrainet la coordination. Ce programme est spécialement destiné, bienque pas exclusivement, aux forces de l'ordre, au personnel de lasécurité et des urgences, aux gardes côtes, aux militaires, aux

organismes gouvernementaux, aux escortes et auxgardes du corps. Ce module de base se

compose d'un ensemble de 12 objectifsprincipaux intégrés dans quatremodules de contrôle de l'escaladede la force. Il existe denombreuses structures faiblesdans le corps humain quipeuvent être utilisées par unagent pour obtenirsimplement le contrôled'un individu, plusefficaces que l'utilisationconventionnelle de laforce tel que l’indique leprotocole. Au-delà dustade de l'ordre verbal,dans une situationd'escalade du conflit, parces points (vitaux) deKyusho, l'agent peut utiliserdes systèmes internes decontrôle physique, tels queles nerfs, la structure des

tendons et les réflexes nerveuxnaturels du corps. Il n’exige pas

une grande force ni un contrôlemoteur ou visuel complexe… soumis à

l'échec dans les situations d'adrénalineélevée. Cette information est dédiée aux

membres courageux et résistants des agences dumonde entier… Merci pour ce que vous faites !

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La peur est un signal d’alarme élémentaire qui, lorsqu’on est enbonne santé, nous aide à développer toutes nos ressources poursurmonter un défi. Cependant, trop de peur peut paralyser. Acceptersa présence, la reconnaître et l’affronter est la manière d’en fairenotre alliée.

Surmonter la peur

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BI : Que nous arrive-t-ilquand nous avons peur ?J.D.K.: La peur se manifeste à

bien des égards, depuis la douleurà la poitrine jusqu’à la perte de lavision, les mains moites,l’accélération de la respiration etdu rythme cardiaque, la sensationde vertiges et de pouvoir tomberdans les pommes à tout moment,un état de perte complète decontrôle qui nous paralysephysiquement etémotionnellement. La peur estl’une des quatre émotionsélémentaires qui nousaccompagnent tout au long denotre vie, conjointement à lacolère, la tr istesse et la joie.Chacune d’elles contribue et nousaide à nous adapter àl’environnement dans lequel nousvivons.

BI : Quelle est la fonction dela peur ?J.D.K.: La fonction de la peur

est de nous protéger contre lesdangers qui nous entourent, cetétat émotionnel apparaît pournous donner des informations surles faits qui se produisent avec lespersonnes et dansl’environnement dans lequel nousnous trouvons. C’est pour celaque nous nous contractonsphysiquement. Et si elle en vient àun point extrême, elle nous bloqueet nous paralyse, un point extrêmequi a lui aussi une fonctionadaptative.

BI : Comment reconnaître si lapeur est réelle ou imaginaire ?J.D.K.: Nous devons considérer

qu’il y a une peur primaire et unepeur qui découle de la fantaisie etd’une excessive prépondérancede la raison. La peur primaire estdéclenchée par un stimulusexterne qui menace la vie, l’autreest provoquée par nos pensées.La première est une peur qui nousprotège, la seconde est une peurqui nous paralyse et nousempêche d’agir, c’est la peur quidoit être reconnue, que nousdevons identifier et contrasteravec la réalité. Les paroles deSénèque nous rappellent que « cen’est pas parce que les chosessont difficiles que nous n’osonspas, mais parce que nous n’osonspas qu’elles sont difficiles. »

BI : Comment pouvons-nouscontrôler la peur ?J.D.K.: Si je demande à un

élève de s’exprimer dans uncombat imaginaire (shadow)d’oublier la technicité et deprendre plaisir au maximum, il lefait spontanément etnaturellement. Je le laissetravail ler pendant quelquesminutes et puis je lui demande dem’expliquer comment il connectesa partie physique avecl’émotionnelle. Et là, il commenceà penser, et à partir de cemoment-là, i l commence àtrébucher, i l pense et i l est

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incapable de faire un pas.C’est la même chose dans lavie, quand vous voulezcontrôler, vous commencez àvous demander si ce quevous faites est correct et sivous pouvez faire mieux.Vous êtes en train de penseret vos pensées bloquentvotre aisance et vousbloquent. Nous croyons quenotre esprit est tout-puissant,capable de prévoir tout cequi arrive et nous arrive, nouscroyons que nous pouvonstout contrôler, convaincusque nous sommesresponsables de tout ce quinous arrive. Nous aimons àpenser que nous pouvonsréaliser quoi que ce soit quenous nous proposons defaire, mais i l y a denombreuses situations quisont hors de notre contrôle.Dans la situation de monélève, celui-ci est capable defluidité jusqu’à ce qu’i lcommence à prendre laresponsabilité de ses acteset commence à vouloir les

contrôler. C’est alors quesurgit la peur de l’échec et dene pas atteindre sa capacitéd’expression.

BI : Quelle est l’influencede la peur dans un examen ?J.D.K.: Notre philosophie

est basée sur ledépassement personnel à lapoursuite des valeurspersonnelles. Latransmission dans le Keysidépasse la simple technique.Il y a une section techniquequ’il faut développer et uneétape suivante, la plus dure,où il faut mettre de côté latechnique pour faire place àl’inspiration et à l’expressionpersonnelle. Ainsi, un élèvede Keysi ne se présente pasà un examen pour être jugépar quelqu’un. Il entre dansla salle pour montrer etexprimer ses habiletés et sesincapacités en assumant laresponsabilité que celui quisera son juge et jugera sesactes ce sera lui-même etque les erreurs ne sont pas

« Ce n’est pas parce que leschoses sont difficiles que

nous n’osons pas, mais parceque nous n’osons pas qu’ellessont difficiles. Sénèque »

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des erreurs, mais une plate-forme de dépassementpersonnel. Nous ne pouvons pas être responsable detout, nous ne pouvons exiger de nous de superviserchaque mouvement. Si nous acceptons cetteresponsabilité, la peur de l’échec nous assaillira, lapeur de ne pas être capable d’atteindre les exigencespersonnelles que nous nous sommes imposées.

BI : Comment pouvons-nous surmonter la peur ?J.D.K.: Notre culture nous conduit vers la peur, elle

est basé sur une forme de contrôle des individus, uneéducation qui a ancré très profondément la peur ennous afin de conditionner notre manière d’agir et desentir. Nous vivons dans un monde qui nous apprend ànous méfier des autres, qui nous apprend à avoir peur.La peur a son propre mécanisme comme une émotionprimaire, quand quelqu’un a peur, il tremble et respireavec la bouche ouverte de manière entrecoupée, ilouvre grand les yeux, il se raidit et peut même separalyser, et cela arrive parce que nous voulonscontrôler cet état émotionnel. Notre esprit cependantpossède des mécanismes et surmonter la peur dansce cas, c’est permettre la l ibération à traversl’expression corporelle, mentale et émotionnelle. Dansle Keysi, nous nous donner la permission de nousexprimer sans barrières techniques, comme le font lereste des émotions primaires.

« La transmission dansle Keysi dépasse lasimple technique. Il y a une sectiontechnique qu’il faut

développer et une étapesuivante, la plus dure, oùil faut mettre de côté latechnique pour faireplace à l’inspiration et à l’expressionpersonnelle. »

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Tous les DVDs produits par Budo Internationalsont scellés au moyen d’une étiquetteholographique distinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICXou similaires). De même, l’impression des jaquettesainsi que les sérigraphies suivent les plus strictesexigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas cescritères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie necoïncide pas avec celle que nous vous montrons ici,il s’agit d’une copie pirate.

REF.: • TAOWS-2REF.: • TAOWS-2

Le Wing Tsun est un excellent style de boxe chinoise, quipermet de consacrer toute une vie à la pratique et à la

croissance intégrale du pratiquant. Les idées, latechnique, la philosophie… tout cela fait partie

d'un art ancestral et devrait être étudié etcompris comme un tout. Le Sifu SalvadorSánchez centre son deuxième DVD sur lemannequin de bois et comment celui-ciinfluence toute la pratique du WingTsun. Comme dans le système actuella forme est apprise dans les derniersniveaux du style, les nombreuxpratiquants qui abandonnent n'ontpas la possibilité de connaître sesidées, ses tactiques et sesstratégies et ne peuvent dès lorspas les intégrer dans leur pratique.Pour la TAOWS Academy, il est trèsimportant que le pratiquantcomprenne ce qu'il fait dans tous sesaspects. Nous poursuivrons pour cela,dans ce DVD, le même schéma quedans un cours, un stage ou une

formation. Notre schéma est en 6 étapes: la première, c’est l’idée à développer, ce

que nous voulons obtenir. La deuxième, cesont les formes (Siu-Nim-Tao, Chum Kiu, Biu

Jee, mannequin de bois) selon les niveaux. Latroisième, ce sont les déplacements, la mobilité. Le

quatrième pilier est le Chi Sao/Chi Gerk, l’adhérence, l'âmede notre système. Le cinquième élément est la non-adhérence ou lenon-contact, savoir comment faire pour entrer en contact avecl’adversaire en toute sécurité. Enfin, la sixième section est la Sparring, lecombat ou Lat-Sao. Bruce Lee disait qu’on apprenait à combattre encombattant, et c’est la chose plus juste qu’ait jamais dite un artistemartial. Comment faisons-nous en sorte que le Wing Chun soit un artmartial efficace et respecté ? En pratiquant des exercices qui nousrapprochent progressivement du combat, jusqu'à ce que chacun denous puisse, en tant que combattant, tirer le meilleur parti de cemerveilleux système de combat.

Budo international.comCOMMANDES :

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KRAV MAGA R.E.D, des BASES et des PRINCIPES

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« Lorsque survient une situation d’agression, plus lesgestes appris sont simples et plus vous disposez d’une“agressivité” naturelle et plus vous pourrez faire face. »

« Il est important, je pense, de faire attention à ceque l’on enseigne en matière de self défense carceux à qui l’on transmet notre savoir sontsusceptibles d’utiliser ce qu’ils ont appris dansune situation réelle, et la réalité ne laisse

pas de place aux fantasmes. »

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KRAV MAGA R.E.D, des BASES et des PRINCIPES

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« Le groupe KravMagaRED est enplein développement et

continuera à se construireen se remettant enquestion constamment autravers d’échangesconstructifs avec toutesles personnes quiœuvrent dans le sensdes pratiquants, loindes guerres “d’égos”et des organisations

qui refusentl’ouverture… »

« Lorsque survient une situation d’agression, plus lesgestes appris sont simples et plus vous disposez d’une“agressivité” naturelle et plus vous pourrez faire face. »

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KRAV MAGA R.E.D, des BASES et des PRINCIPES

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« Nous n’avons pas pourvocation de rechercher oud’ouvrir de nouveaux clubs. Ilarrive cependant que certainesstructures ou personnescherchent à rejoindre notreécole. Dans ce cas, nous lesaccueillons à bras ouvert, àcondition que ce soit réellementla passion qui les animent etque les valeurs que nousdéfendons soient partagées parces derniers. »

« Lorsque survient une situation d’agression, plus lesgestes appris sont simples et plus vous disposez d’une“agressivité” naturelle et plus vous pourrez faire face. »

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« Boxe Anglaise, Muay Thai, Boxe Française,Kick Boxing ou K1 sont des disciplines debases que pratiquent et/ou enseignent tousles instructeurs et futurs instructeurs dugroupe KMRED Kravmaga RechercheÉvolution et Développement. Toutes lespersonnes qui souhaitent devenirenseignants du système KMRED sont obligéesde pratiquer ou d’avoir pratiqué de façonrégulière un sports de combat. C’est à notreavis, une composante essentielle de laconstruction d’un bon enseignant de SelfDéfense. »

KRAV MAGA R.E.D, des BASES et des PRINCIPES

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« Notre plus grande force est de continuer à“chercher” ce qui pourrait être “mieux” enn’hésitant pas à nous entourer de personnesissues de styles et de disciplines différentes.Beaucoup de personnes autres que nous onteu la même démarche de “recherche” et“d’ouverture” et il est important de pouvoiréchanger et travailler ensemble audéveloppement “d’outils” qui permettront ànos élèves de protéger leurs intégritésphysique ou celle de leurs proches. »

« Lorsque survient une situation d’agression, plus lesgestes appris sont simples et plus vous disposez d’une“agressivité” naturelle et plus vous pourrez faire face. »

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« Le concept du Krav magaRecherche Évolution etDéveloppement àcommencé à être codifiépar ses fondateurs au coursdes années 2003 à 2005pour finalement, aprèsavoir subi de nombreuxtests, voir le jourofficiellement en 2013 danssa forme actuelle. C’est unconcept de “self défense”à destination des civil et“Pro” des métiers de lasécurité, et qui estprincipalement basé sur lesdernières évolutions dukrav maga et des sports decombat, et qui s’appuieaussi, sur les derniersretours d’expériences des“utilisateurs” etprofessionnels del’intervention. »

KRAV MAGA R.E.D, des BASES et des PRINCIPES

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« Lorsque survient une situation d’agression, plus lesgestes appris sont simples et plus vous disposez d’une“agressivité” naturelle et plus vous pourrez faire face. »

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« Le Krav Maga RechercheÉvolution et Développementdispose d’un centre nationald’entrainement, situé dans leSud-Ouest de la France, qui estun des points de départ denombreux projets sur le plannational et international, quinous l’espérons, permettra àde nombreuses personnes desuivre une formation à lapointe de l’évolution enmatière de “concept” de selfdéfense. »

KRAV MAGA R.E.D, des BASES et des PRINCIPES

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« Lorsque survient une situation d’agression, plus lesgestes appris sont simples et plus vous disposez d’une“agressivité” naturelle et plus vous pourrez faire face. »

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Toujours avec comme toile de fond l’Ochikara, « la grande force » (appelée e-bunto dans la langue vernaculairedes Shizen), sagesse secrète des Miryoku, les anciens chamans japonais, l'auteur nous plonge dans un monde devéritables réflexions, capables de toucher et le cœur et la tête du lecteur, nous situant continuellement face àl'abîme de l'invisible, véritable dernière frontière de la conscience personnelle et collective.

Le spirituel non pas comme religion, mais comme étude de l'invisible, fut la manière d’approcher le mystère desMiryoku, dans le contexte d'une culture à la fois riche et inconnue à l’étude de laquelle l’auteur s’est intensémentconsacré.

Alfredo Tucci, rédacteur en chef de Budo International et auteur d'un grand nombre de titres sur le chemin duguerrier au cours de ces 30 dernières années, offre un ensemble de réflexions extraordinaires et profondes, quipeuvent être lues indistinctement, sans suivre aucun ordre particulier. Chacune d’entre elles ouvre une fenêtre parlaquelle regarder les sujets les plus variés, sous un angle inattendu, parfois saupoudré d'humour, parfois de force etde grandeur. L’auteur nous confronte à des questions éternelles, avec l'air de quelqu'un qui vient d'arriver et nepartage pas les lieux communs sur lesquels tout le monde est d'accord.

Nous pouvons affirmer avec certitude qu’aucun lecteur ne restera indifférent à ce livre, telle est la force etl'intensité de son contenu. Dire cela, c'est en beaucoup dire dans un monde plein de troupeaux de moutons,d’idéologies intéressées, de manipulateurs, d’intérêts parasites et de médiocrité. C’est donc un texte pour lesgrandes âmes et les personnes intelligentes, prêtes à regarder la vie et le mystère avec la liberté des esprits curieuxet scrutateurs de l'occulte, sans dogmes, sans morales passagères, sans subterfuges.

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Jeet Kune do

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Dans le monde des arts martiaux, il est de plus en plus commun que certainsprofesseurs, pratiquants ou élèves se construisent des CV martiaux totalementfaux. Le plus troublant est de constater que cela fonctionne car plus le CV estfourni et exagéré plus les gens sont attirés. Il est possible de se prétendrechampion, expert, spécialiste de la bagarre de rue, invincible… et ce, sans quejamais personne n’en contredise ces affirmations imaginaires. Alors vaut il mieuxprétendre être ou est il préférable de vouloir devenir ou construire ce que nousvoulons être ?

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n effet, les gens qui prétendent être sontsouvent reconnus par beaucoup et mêmemis en avant. Mais quand on pratiquec’est pour nous, non pas pour êtrereconnu ou « briller ». On cherche à seconnaître, à découvrir nos limites et les

repousser. Nous devons nous remettre en question àchaque instant et parfois tout recommencer lorsqu’ona fait fausse route. Alors pourquoi prétendre être si onn’est pas ?

Il est plus simple et facile d’inventer que detranspirer et souffrir pour devenir. Les réseaux sociauxet autres forums ont été un tremplin pour tous lesfaussaires des arts martiaux. En effet, caché derrièreun ordinateur, il est très facile de prétendre tout ce quel’on veut. Il est aussi aisé de se prétendre représentantde tel ou tel art. Dans de nombreux pays, berceauxdes arts martiaux, les maitres tentent de développer etfaire connaître leur système. Ils font de ce faitconfiance aux gens qui s’intéressent à leur art maismalheureusement, souvent ces gens intéressésutilisent la pauvreté et le désir de ces maitres desurvivre en gagnant 3 francs 6 sous.

Les champions de la construction de CV, voyagentet vont s’entrainer un peu puis obtiennent un diplômede complaisance afin de les encourager à persévérerdans leur pratique. A partir de là, on peut voir desphotos, des vidéos et des diplômes qui attestent queces gens sont les seuls représentants d’un système.Mais si on vérifie auprès du maitre concerné, laréponse est souvent je ne l’ai vu qu’une fois ou je nel’ai jamais vu. Certains prennent juste des photosd’entrainement ainsi qu’une photo avec un professeuret ensuite se construisent une véritable histoire

d’amitié, de pratique martiale totalement imaginaire etainsi accèdent à la notoriété qu’ils recherchent depuistoujours.

Mais pourquoi mentir et vouloir être célèbre ? Lavraie valeur des arts martiaux n’est elle pas dechercher l’aboutissement de soi et le refus dumensonge ? On ne doit pas plutôt chercher à seconstruire en travaillant dur et ne cherchant aucunereconnaissance ? Quand un maitre nous félicite par unsourire, une parole, un geste d’encouragement, n’estce pas là la véritable récompense ? Cela vaut tous lesfeux des projecteurs.

La reconnaissance de nos « pères » est pour moi uninstant magique et très émouvant, tout le reste estjuste obsolète et inutile. L’une des armes redoutabledes gens qui prétendent être, c’est qu’ils évoluent engroupe. En effet, à travers les réseaux sociaux, entreautres, on peut assister à de l’auto- congratulation etde la congratulation de masse de ces gens entre eux.Cela à pour effet, de produire une cascade defélicitations bilatérales de toute part qui sont renduespar chacun. Ainsi, les gens qui regardent cela, nevérifient pas les dires ou la véracité de ces magiciens,ils prennent pour acquis ces inepties.

De plus i l est fréquent que les méthodesmédiatiques (comme celle dans les radios) soientutilisées sur internet. Par exemple partager sur lesréseaux sociaux, 4 fois par jour de stages donnés, devidéos donne le même effet que lorsqu’on nousassomme 10 fois par jour sur les radios d’un titremusical. Si au départ on reste critique en n’aimantpas la chanson, on se surprend au bout de quelquessemaines à fredonner ce titre non apprécié au départ.C’est très intelligent et judicieux mais ne serait-il pas

E

Mais pourquoi mentir et vouloir être célèbre ? Lavraie valeur des arts martiaux n'est elle pas dechercher l'aboutissement de soi et le refus du

mensonge ?”

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Jeet Kune do

« La vérité survient toujours à un moment ou à unautre. Alors soyons droits, respectueux,

vrais et ne prétendons pas être mais devenons. »

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plus honnête d’utiliser toute cette énergie à nous entrainer sérieusement ?Ainsi, il ne serait plus utile pour ces illusionnistes de prétendre être mais ilserait peut être devenus ou pas. Même avec le travail acharné on n’aaucune certitude d’obtenir ce qu’on voulait.

C’est pour cette simple raison qu’on assiste à cette mode de lafabrication de CV martiaux, titres et autres. Nous restons tout de mêmeresponsables de cette mode car il est de notre devoir de contrôler lesaffirmations de chacun. C’est pour cette raison que quand, des gens mecontactent pour critiquer leur professeur qui les a abusé pendant denombreuses années, je réponds toujours que s’ils sont restés aussilongtemps ils sont les seuls responsables et ne doivent s’en prendre qu’àeux. Nous avons la chance d’avoir des gens qui combattent cephénomène avec vigueur et tout leur cœur. Je pense en premier lieu à MrCharles Joussot qui a écrit un livre sur la vérité dans les arts martiaux. Ce« maître », même s’il refuse cette appellation, est un homme d’unedroiture exemplaire. Néanmoins dire la vérité n’est pas bien vu et il estsouvent mis à l’écart par de nombreux médias (presse, télé …) car il n’estpas politiquement correct de dire la vérité. Mais merci à Charles d’être luimême et qu’il ne cesse jamais sa croisade pour la vérité.

Quant aux gens qui prétendent, n’avons nous pas une responsabilité etun devoir envers nos élèves ? Alors par honnêteté, il serait bon de ne pasduper les élèves et les bercer d’illusions. La vérité survient toujours à unmoment ou à un autre. Alors soyons droits, respectueux, vrais et neprétendons pas être mais devenons.

« Quand un maitre nous félicitepar un sourire, une parole, un geste d’encouragement, n’est ce pas là la véritable

récompense ? »

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TECHNIQUE DE KENJUTSUL'ART DU CENTRE

La pratique comprend bien évidement le sabre avec desprincipes du iaï jutsu et du ken jutsu mais dans des formesde corps spécifiques ? Cela se justifie par les notions trèsdéveloppées de menace et de protection, propre à lastratégie rendue nécessaire par l'action de plusieursadversaires.

La nécessité de l'école étant de faire face au maximumde situations possible, l'entrainement comprend aussil'étude d'autres armes comme le tanto, la naginata, lessaïs, les tonfas. Pour ne citer que les principales. Chaquetechnique est bien sûr adaptée en fonction des armesutilisées par les différents guerriers.

Les techniques contre ces armes par destination sontapparues par le Sud du Japon. Ces régions étantgéographiquement les plus proches de l'île d'Okinawa.

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Pour mémoire, le clan Shimazu de Satsuma gouverna l'îled'Okinawa. Ses samouraïs étaient donc les premiersconfrontés à ces outils redoutablement maniés par lespaysans insulaires.

Même si de jours l'aspect initial du combat réel adisparu, l'école a conservé dans l'enseignement laprépondérance de l'efficacité par rapport à la transmissiond'une voie. C'est un « jutsu » et non un « do ». Il a étéconservé ce qui était la motivation des initiateurs. Pas despirituel ou d'esthétique, mais de la lucidité, de laconviction et de l'imagination. Les techniques doivents'effectuer avec la recherche d'un maximum de protection,car se faire blesser lorsque l'on débutait le combatconduisait irrémédiablement à se faire achever par lesautres agresseurs.

Si le sabreur porte un coup, même de faible puissance,de la bonne façon, il donne la mort à son adversaire enquelques secondes. L'arme est effroyable d'efficacité. Unecoupe bien appliquée sur une artère principale est sansrémission. C'est pour cette raison que le principal

enseignement théorique des guerriers était l'anatomie etplus particulièrement l'étude du système circulatoire. Pources raison, l'école ne préconise pas de réaliser desmouvement trop amples, mais de rester centré etconcentré, avec les épaules basses et déliées, les coudesplutôt près du corps, le bassin bien positionné etl'ensemble du corps assez bas et stable. Et même si aprèsune nuit de libations, le corps est fatigué et ne répond pasavec promptitude, une bonne application des principes etdes techniques permet de prendre l'avantage sur unadversaire ne pratiquant pas ce genre d'escrime àplusieurs agresseurs. Le travail de l'école comprend deskatas au katana et au naginata. Comme dans toutes lesdisciplines modernes, ces formes ont pour but latransmission du travail original.

Une autre facette du travail de l'école consiste àappliquer les techniques contre des adversaires en armure.Dans ce cas, les techniques seront un peu modifiées pours'adapter au mieux à cette contrainte spécifique. Toujoursdans un soucis d'efficacité, les zones d'impact sur unguerrier en armure seront les parties les moins protégées

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ou les articulations qui sont moins renforcées pour garder unerelative mobilité. Il y aura un recours plus marqué au poignard et à lalance afin de percer la résistance de l'adversaire.

Dans tous les cas, la garde d'attente doit être sobre et naturelle.Elle de doit pas laisser transparaître d'agressivité ou de peur. Lepoignard est lui-même porté discrètement sur le côté droit et, engarde avec le naginata, l'arme est dissimulée derrière le corps etmasquée par le hakama. Les fondateurs de l'école Harageï ontassimilé les différentes armes du kobudo pour en maîtriser lesrisques et non pas pour les pratiquer en experts.

Cette forme de pratique a quasiment disparu pour une simpleraison : elle ne recèle aucune utilité apparente à notre époque. C'estun fragment de féodalité, une photographie d'une certaine forme depratique de ken jutsu de cette époque charnière entre la fin desguerres intérieures et l'établissement de la « pax Tokugawa » qui vaentraîner de grandes évolutions dans la société japonaise.

Haragei

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Tous les DVDs produits par BudoInternational sont scellés au moyend’une étiquette holographiquedistinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2(jamais VCD, DICX ou similaires). Demême, l’impression des jaquettesainsi que les sérigraphies suiventles plus strictes exigences dequalité. Si ce DVD ne remplit pasces critères et/ou si la jaquette ou lasérigraphie ne coïncide pas aveccelle que nous vous montrons ici, ils’agit d’une copie pirate.

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