Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

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Le magazine international dédié aux Arts Martiaux traditionnels, sports de combat et self-défense. Téléchargement gratuit. Édition Online Novembre 2013. 266 Année XXII

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L'un des héritiers techniques d'AnkoItosu fut indiscutablement ChotokuKyan (1869-1945), créateur duShobayashi Shorin Ryu et fi ls duGardien du Sceau du roi okinawaiienSho Tai. Zenryo Shimabukuro fut undisciple exemplaire de Kyan, il transmitensuite tout son savoir à son fils Zenpo.Né en 1944, Zenpo est aujourd'hui 10edan de Karaté. Salvador Herraiz, notrecollaborateur, l'a rencontré plusieurs foissur l'île du Karaté. Il nous parle ici de cegrand karatéka, leader du SeidokanShorin Ryu.

OKINAWA KARATÉ

Randy Will iams explique l'un desproverbes les plus importants du WingChun : « Loy Lau, Hoy Soang, Lut SauJick Choong », « Interceptez ce qui vientvers vous, poursuivez ce qui s'éloigne.Lancez-vous à l'attaque dès que vousperdez le contact manuel. » Traduire cettemaxime n'est pas une tâche facile. Cen'est pas une tâche qu'il a prise à lalégère et il ne l'a pas traduit commebeaucoup d'autres l'ont fait.

WING CHUN

En écrivant ces lignes,plein de reconnaissance etd'admiration, je pense auxmaîtres du passé, maiségalement à tous ceux quiaujourd'hui et dans le futurpourront profiter de cesavoir pour élever leur vie et approfondir laconnaissance du mystère.

E-BUNTO

Dans cet article, ShidoshiJordan et Shidoshi Juliana vousaideront à comprendrel'essence et la véritable naturedu samouraï, indiscutablementla figure la plus fameuse de latradition japonaise ou celle quia le plus profondément conquisle cœur de l'Occident, et ilsvous introduiront àl'intéressante histoire de leurpropre lignage Shizen.

BUGEI

Jackie Chan et les 12 animaux duzodiaque. Jackie Chan est né àHong Kong le 7 avril 1954, fils deCharles Chan (1914-2008) et deLee-Lee Chan (1916-2002), uncouple d'immigrants de Chinecontinentale. Sur le point d'êtrevendu à sa naissance, Chanentrera à l'âge de 6 ans dans uneécole de l'Opéra de Pékin, avec uncontrat de 10 ans de permanence,

dans le seul but de survivre.

CINÉMA MARTIAL

Le pouvoir de la force physiquedépend directement de la massemusculaire. Plus celle-ci estimportante, plus grande sera sapuissance de développement,bien que certaines personnesaient contrasté cela avec d'autresméthodes. Ce n'est pas celui quia le plus de muscles qui est leplus fort mais celui qui est le plushabile à les utiliser… Qu'est-cequi fait un frappeur ? Quel est le

secret de la puissance de frappe ?

M.A. SPORTS POWER

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDEBudo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revuespécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagniesspécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company

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Principes de la self-défense. Sinous pensons aux stratégies pourles situations dangereuses, nousserons mieux préparés. Grâce à sesidées de base simples, le SDS-Concept est le système idéal pourtous ceux qui veulent utiliser un outilpour améliorer leur sécurité. LeSCS-Concept est particulièrementbien adapté à ceux qui se sententsouvent vulnérables face à unagresseur.

SDS-CONCEPT

Noi di Cintura Nera volevamo realizzareun'intervista in cui far conoscere allacomunità degli artisti marziali esoprattutto al mondo del Wing Tsun, chiè Sifu Salvador, quali sono le suemotivazioni e i suoi progetti. Masoprattutto che l'appassionato che leggemensilmente la sua “Colonna delWingTsun” possa conoscere meglioquest'entusiasta studioso delle artimarziali e instancabile ricercatore delWingTsun Kuen.

Libérer le guerrier intérieur :Posséder un entraînementmental imparable pour lesarts martiaux. Vous avezbeau être dans le club le plussensationnel, si vous n'êtespas mentalement prêt à tousles défis sur le ring, vouscourez le risque de faire ceque nous faisons tousnaturellement, nous passonsau pilote automatique ounous combattons en modede survie.

DR. JOHN W. O'CONNOR

WINGTSUN

REDACTION: c/ Andr�s Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. T�l: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: [email protected] ¥ Directeur

de publication: Alfredo Tucci, e-mail: [email protected] ¥ Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Service publicité: (+34) 91 549 98 37. • Correspondants

permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese,

Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum,

Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz.

• Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi

implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.

Tirer : Quand sommes-noustrop près ? L'année dernière, uninstructeur d'armes à feu, unRambo, un type « véritablement» mortel, tira quatre fois sur l'unde ses élèves ! Cet événementnous a poussé, Ben Krajmalnik(qui a également servi dansl'armée israélienne) et moi-même, à sortir un nouveau DVDpour expliquer un peu les armesà feu et la sécurité et pourpartager quelques techniques debase permettant de s'entraîneravec elles.

KAPAP

Le grand maître Jürg Zigler a été intronisédéjà plus de 60 fois dans les plusprestigieux Hall of Fame du monde depuis1992. Il est membre à part entière du WorldHead of Family Sokeship Council (WHFSC)depuis 1995 et ambassadeur officiel enAsie pour ce Conseil. Il détient toujours,depuis 1992, le record du monde en cassesde briques. Il a en effet cassé 44 briquestestées par le gouvernement suisse (EMPA)possédant chacune une résistance à lapression de 2500 kg en seulement 65secondes au moyen de sa technique de la « Main de Fer de Shaolin ».

MODERN ARNIS

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hers amis et lecteurs,Après avoir testé ces derniers temps la

forme à donner à magazine, en kiosquesou sur le net, et vu le suivi massif sur latoile, j'ai décidé de faire un pas, un pas

vers le futur, ou plutôt un pas dans ce qui est déjà belet bien présent. Et oui, les temps du papier touchent àleur fin… les plus têtus, comme moi, sont restés contrevents et marées attachés au format de Gutenberg,mais cet aimable monsieur, à qui nous devons tant,mourut en 1468 ! Le succès de l'édition en ligne (qui,bien sûr, doit beaucoup au fait d'être gratuite) a éveilléen moi un nouvel enthousiasme pour ce format, unenthousiasme qui s'est vu concrétisé mois après mois,avec des chiffres de plus en plus surprenants.

En effet, l'édition en ligne permet à de nombreuxlecteurs d'avoir accès à Budo International dans lemonde entier. En Espagne, par exemple, lesdifférences sont spectaculaires. La quantité de lecteursqui ont choisi d'imprimer le magazine chez eux, de lelire ou de le télécharger pour le conserver dans leursarchives est impressionnante. Ainsi, le magazine d'avrilen langue espagnole a fait l'objet de plus de 23.000impressions. Regardez ci-joints les chiffres deISSUU.com - la plateforme mondiale des magazinesoù se trouve le nôtre -, ils nous indiquent lesimpressions réalisées pour certains de nos derniersmagazines diffusés en ligne. Ce sont les chiffresofficiels d'ISSUU, que nous ne pouvons modifier, et quiétaient, jusqu'il y a peu, accessibles à quiconque. Pourdes raisons que je méconnais, la plateforme ne fournitcependant plus cette information qu'aux propreséditeurs. Nous n'avons rien à cacher, bien au contraire,nous aimons les rendre publics, nous les ajoutonsdonc ici pour appuyer nos mots avec des faits.

Je sais que beaucoup d'entre vous, desnostalgiques comme moi peut-être, héritiers d'uneautre époque, continueront d'adorer le papier, sonodeur, son toucher… mais si vous aimez ça, vouspouvez télécharger le document en pdf et imprimervotre magazine chez vous (tout le monde a aujourd'huichez soi une imprimante en couleur), puis le stocker(moi, je ne sais plus où les mettre !). Si vous souhaitezune impression plus professionnelle, n'importe quelleimprimerie digitale peut le faire pour vous. Il y en asûrement une pas très loin de chez vous. Une reliure et ça y est !

C'est la plus grande révolution depuis le MoyenÂge et depuis l'invention de l'imprimerie. La possibilitéd'offrir, conjointement au magazine, des formatsinteractifs et des vidéos est un autre point fort de cesformats digitaux. Le point suivant à considérer est leurabsence de caducité. Alors que les magazines « papier» disparaissent des kiosques et sont transformés enpâte à papier, ne cessent d'augmenter en ligne les

éditions qui, comme la nôtre, ne sont pas unies auxnouvelles. Pour les annonceurs, c'est une bonnenouvelle car leur publicité ne conclut pas son effet aubout d'un mois, au contraire il perdure, donnant deplus en plus d'exposition à leur offre.

En outre, vers le 15 de chaque mois, sortira unnuméro EXTRA que nous avons appelé « BudoNostalgie », avec une sélection des meilleurs articlesde notre magazine d'il y a plus de 10 ans et danstoutes les langues. L'idée, c'est que la nouvellegénération de pratiquants d'arts martiaux puisse avoiraccès aux enseignements des grands maîtres, desexperts et des excellents professeurs qui ont travailléces 26 dernières années avec Budo.

Il s'agit d'un EXTRA de notre magazine qui fera lesdélices, j'en suis sûr, des pratiquants amateurs etexperts les plus passionnés. Au cours de ce dernierquart de siècle, Budo a publié des magazines, deslivres et des vidéos, créant ainsi le plus grand dépôt de« connaissances martiales » de tous les temps. Nousparlons de plus de 650 DVD, de près de 200 livres et demilliers d'articles. Nous allons maintenant diffuser sur lenet un EXTRA avec le meilleur de chaque numéro, de sorte que cette précieuse information puisse arriverà tous ceux qui ne la connaissent pas encore et à ceux,bien sûr, qui sont su un jour l'apprécier.

Depuis que Budo existe, nous avons participé aussibien aux révolutions qu'a pu vivre ce dernier quatre desiècle (nous fûmes le premier magazine non brésilien àoffrir un Gracie en couverture), qu'à la diffusion desstyles et des maîtres traditionnels, certains d'entre euxnés au XIXe siècle ! Nous avons fait connaître desstyles méconnus et participé au succès de beaucoupd'autres, de ceux que personne ne connaissait, nimême de nom, avant de les voir dans notre magazine.Beaucoup sont devenus célèbres dans nos pages etd'autres, avant de l'être, y avaient déjà leur place.

Nous avons interviewé des vedettes du cinémamartial, commenté des films, des nouvelles et desnouveautés bien avant qu'Internet ait été inventé. Nousfaisons maintenant un pas de plus dans notrerénovation, en nous ajustant aux temps qui courentpour continuer d'avancer avec notre vocation de leaderdans les communications de notre secteur.

Le magazine est disponible en six langues sur latoile, notre canal de YouTube est celui qui a le plusd'inscrits de tous les magazines martiaux du monde,nos DVD peuvent se télécharger et notre page webmontre un trafic impressionnant.

Notre magazine mensuel en espagnol a dépasséles 24.000 impression (données officiellesd'ISSUU.com) et les autres éditions en languesanglaise, française, allemande, portugaise et italienne,ne paraissent pas vouloir rester à la traîne pourbeaucoup plus longtemps.

« Ce que la chenille appelle la fin du monde, le maître l'appelle un papillon. »

Richard Bach

« Être meilleur, c'est avoir souvent changé. »Neil GAinman

C

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Nous ne sommes déjà plus à l'aube de l'ère nouvelle.L'accélération des temps est telle que le futur c'est…aujourd'hui, là, maintenant. Internet n'est pas prêtde disparaître, et pas comme une ressourcealternative à ceux qui avaient la capacitééconomique pour entrer dans d'autresréseaux commerciaux, mais comme unvéhicule leader en communications, deplus en plus utilisé et où la qualité,qui avant brillait par son absence,commence à être reconnue parun public de plus en plusexigeant.

Nous faisons face à cedéfi réformateur avec unesprit renouvelé, je ne diraipas « juvénile », car nousne le sommes pas, maisavec quelque chose debien mieux que toutcela, avec la sagesse etl'expérience queseules les annéesapportent et avec letrésor d'une histoireque nous avonsracontée et dontmaintenant vouspourrez, grâce à cesnouveaux/vieux EXTRA enligne, tous profiter.

Les modes vont etviennent, tout revient toujours,peut-être est-ce pour ça que lanostalgie est jolie et, comme ledisait la chanson de Cafrune, « Pantalón cortito », « C'est biende l'avoir vécu pour pouvoir leraconter. »

Alfredo Tucci est General Manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.Email : [email protected]

https://www.facebook.com/alfredo.tucci.5

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Quand j'ai eu l'idée de faire une couverture et un articule sur la figure du samouraï,m'est immédiatement venue en tête l'image de Shidoshi Jordan. D'après moi, personnene représente autant que lui la noble et brave figure du plus haut représentant du guerrierjaponais. Parce que bien au-delà de l'idée du guerrier, du général, dur et destructeur,existe l'autre face, celle du général courageux, mais tempéré, fidèle à sa tradition et à sesrègles, et juste, par dessus tout.

Shidoshi Jordan a réuni, dans plus de 6000 articles et des milliers de vidéos accessiblessur la toile, une grande partie de la tradition de son lignage martial de l'école Kaze noRyu. Et il ne l'a pas seulement fait dans ses aspects martiaux, mais encore - et ça c'estexceptionnel - il a conservé les traditions de toute une culture, y compris sa langue, leshizendo. Ce travail titanesque est la base qui permettra dans le futur, non seulement deconserver ces connaissances, mais encore de ressusciter une culture extrêmement sage,profonde et riche dans de nombreux aspects tels que la psychologie, la stratégie, laphilosophie, la métaphysique ou la spiritualité des Shizen.

Dans la tradition Shizen, que cet homme représente dans le monde comme personne, ilexiste deux figures archétypiques parmi les types de Senso Tengu qui exprimentparfaitement cette dualité. Celle d'Ama, Sensu Tengu de l'élément terre positif, celui quicommande les armées avec sagesse et organisation, et sa contrepartie, Toshi, SensoTengu de l'élément terre négatif, celui qui ordonne de détruire sans pitié et de décimer lesennemis.

La figure du samouraï possède ces deux faces, mais elle possède également toute unephilosophie de vie qui a séduit les Occidentaux. Le charme de cet archétype a même étécapable de surmonter la profonde aversion que produit le choc de cette manière extrêmede voir le monde, quand on l'analyse depuis le point de vue occidental. L'idée du Seppuku(Hara Kiri) est sans doute l'un des aspects les plus choquants des caractéristiques dusamouraï, une conception de l'honneur presque pointilleuse, impossible à comprendrepar une société individualiste, où l'idée de la propre immolation est difficile à cadrer et àcomprendre.

Pourtant, si on étudie plus en profondeur les modèles archétypiques de la traditionindoeuropéenne, l'idée du héros qui se sacrifie ne nous est pas étrange. Le héros qui,fidèle à lui-même, se bat jusqu'au bout, donnant sa vie dans la bataille, qui, sachant qu'ilva mourir, avance impassible vers son destin. Ça ne vous dit rien ? Il y en a plus d'un quiont construit une religion autour d'un tel personnage !

Dans cet article, Shidoshi Jordan et Shidoshi Juliana vous aideront à comprendrel'essence et la véritable nature du samouraï, indiscutablement la figure la plus fameuse dela tradition japonaise ou celle qui a le plus profondément conquis le cœur de l'Occident,et ils vous introduiront à l'intéressante histoire de leur propre lignage Shizen.

Alfredo Tucci

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a culture du guerrier japonais atoujours séduit l 'Occident et atranscendé les générations qui,romantiquement, cherchent à enassimiler les concepts éthiques,

moraux, techniques, conduisant à la formation deleur propre caractère à travers la mystique, uneculture qui tourne autour de figures mystérieuseset contradictoires qui ont conquis le monde desarts de la guerre.

Disons la vérité, chaque secteur de la culturesamouraï pourrait faire l'objet d'un livre si nousvoulions approfondir ses aspects les plus subtils.Cet article n'offrira donc au lecteur qu'une toutepetite introduction afin de pouvoir mieuxcomprendre les habitudes et les valeurs desguerriers et d'un héritage qui s'est étendu danstous les coins du monde. La transmission de cemême héritage en sol étranger a cependant étéinévitablement marquée par le déclin du statut deguerrier sur le propre sol japonais.

Il serait donc impossible de prétendre vouloircomprendre les arts martiaux japonais et leprocessus d'exportation de ces valeurs sansétudier auparavant l'histoire du Japon. La culturejaponaise, dans tous ses aspects, a étéprofondément marquée par l'influence que lepouvoir militaire exerça dans les secteurs les plusdifférents, depuis les comportements moraux, lescérémonies et les événements sociaux jusqu'àl'impression digitale laissées par les arts noblestels que la cérémonie du thé.

Comme la culture de la guerre semble quelquechose d'intrinsèque au peuple nippon qui, aucours de son histoire, a cru qu'il était destiné aucombat, il serait difficile de comprendre lesaspects qui ont conduit à l'évolution des artsmartiaux du Japon et la raison de tellescaractéristiques spécifiques présentes danschaque type d'art martial, sans l'analyse préalabledu contenu et des faits qui se produisirent à cesépoques au Pays du Soleil levant.

Traitant un peu superficiellement certains deces détails, malgré le fait d'avoir vécu un âge d'or,particulièrement aux époques de guerres internes,à la période Edo (1615-1868), la classe guerrièreinévitablement déclina. Ceci expliquerait unegrande partie du processus historique detransmission des arts de la guerre traditionnels

L

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dans d'autres pays, à une époque pas siéloignée que cela de notre génération.

Au cours de la période Edo, les classessociales étaient principalement divisées ensamouraïs, paysans, artisans et commerçants.Il y avait bien sûr des classes intermédiaires,tels que les aristocrates, la famille impériale etles membres de la noblesse, mais sanspouvoir politique ni économique.

Les commerçants avaient atteint un niveaude vie supérieur à celui des guerriersdominants et avaient en outre créé une culturepropre, avec des aspects aristocratiques etguerriers. La manifestation d'une impulsionvers la liberté surgit, l'objectif de l'époqueétant le bien-être matériel et économique. Leniveau des villes s'éleva à tel point que denombreux samouraïs adhérèrent au luxe, cequi représenta un grand problème économiquecar les samouraïs menaient une vie deconsommation et ne produisaient rien. Lespaysans étaient opprimés et une criseadministrative s'incrusta dans la société cartout cela donnait l ieu à une chute de laproductivité. La crise économique conduisit denombreux daimyo à demander des prêts auxcommerçants et cela marqua le début de lachute de la classe samouraï.

La longue paix apporta de gravesconséquences pour la classe guerrière qui sevit obligée de vivre aux dépends de réaliserdes services manuels. Ceux qui avaient unecertaine culture enseignaient aux enfants descommerçants et ceux qui avaient des habiletésmilitaires prêtaient des services de garde-côtes (Yojimbo). La décadence de la classe enarriva à un tel point que de nombreux guerriersse virent obligés de vendre leurs propresépées, considérées comme l'âme dusamouraï, devenant tristement celles-ci les

armes de bandits et de criminels. Bien quesupérieure, la classe des guerriers devint laclasse la plus misérable du Japon.

À cette époque, le confucianisme était lefondement des principes du gouvernement etétait pris tel lement au sérieux qu'unévénement spécifique vint marqueréternellement l'histoire du peuple japonais :l'histoire des 47 rônins (Shizushichi Shi), déjàbien connue par de nombreux Occidentaux etqui relate et démontre les extrêmes de lafidélité et de l'honorabilité japonaise.

À la fin de la période Edo, réapparut l'idéede la dévotion à l'empereur et l'esprit derestauration impériale s'en alla grandissant,tandis que les réformes n'apportèrent pas derésultats concrets. S'y ajoutèrent desproblèmes majeurs provoqués par la présencede navires étrangers, dans une tentative deforcer l'ouverture des ports japonais. En 1853,le commodore Matthew C. Perry prit lescommandes d'une puissante flotte navale avecdes propositions de négociations de la part duprésident des États-Unis, M. Fillmore. Le traitécommercial fut signé en 1858, ce qui marqual'entrée du Japon dans le commerceinternational. De nombreux seigneurs féodauxs'y opposèrent, dans un mouvement contreTokugawa et furent poursuivi. Ce fut le «harcèlement politique d'Ansei ». De nombreuxchefs féodaux anti-Tokugawa réunirent leursforces pour renverser le gouvernement.Sakamoto Ryuma et Nakaoka Shintaro, chefsdu fief de Tossa, s'unirent à Saigo Takamori etOkubo Toshimichi, du fief de Satsuma, pourinitier le mouvement armé anti-féodalisme.

En 1867, le seigneur féodal de Tosa,Yamanouchi Toyoshige, s'adressa au shogunYoshinobu et lui conseilla de rendre sonpouvoir exécutif è l'empereur avant que

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n'éclate une guerre civi le. Ce fut la f in dugouvernement militaire qui avait commandé pendant700 ans.

La période Meij i (1868-1912) signif ia lamodernisation du Japon. Sans rencontrer trop derésistance, les troupes impériales gagnèrentfacilement et consolidèrent les bases politiques del'empire. La capitale passa de Kyoto à Edo quiimmédiatement commença à s'appeler Tokyo,capitale de l'est. Le processus de modernisationcontinua et, à partir de 1926 (période Showa),comme les USA n'acceptaient plus d'immigrantsjaponais, ceux-ci se rendirent en Amérique latine.

Bien qu'étant déjà depuis des générations loin dessphères sociales et de pouvoir, certaines famillesd'origine samouraï avaient conservé l'orgueil de leursancêtres et préservé des connaissances qui furent unjour synonymes de gloire pour le pays. N'ayant pasde conditions financières appropriées ou dignes, denombreuses familles virent dans l'émigration unenouvelle possibilité de prospérer, bien qu'en terresétrangères. Beaucoup n'arrivaient qu'avec les vieillesvaleurs du passé, formés aux anciens aspects duBushido, actuellement en désuétude au Pays duSoleil levant et ressuscité aux époques de guerre,avec les objectifs militaires d'un Japon qui montait entant que puissance internationale, mais dont lademande interne souhaitait les progrèstechnologiques et culturels modernes.

Avec l'interdiction du Jutsu, de nombreuses écolestombèrent dans l'ostracisme ou leurs maîtres furentpoursuivis et obligés de vivre dans la clandestinité.La valeur donnée aux arts martiaux anciens changeaet surgirent de nouveaux objectifs aux seules finséducatives. Des familles qui conservaient encore lesavoir de leurs ancêtres transportèrent les semencesde ces arts martiaux en d'autres terres et, pouressayer de conserver vivantes les traditions et lescultures des guerriers japonais, traversèrent enbateau ce même océan qui, un jour, isola le Japon.

Ainsi, la culture et la pensée furent exportées dansd'autres parties du monde grâce à l'émigrationjaponaise et les connaissances du Kaze no RyuBugei Ogawa Ha arrivèrent au Brésil.

Le Kaze no Ryu Bugei arriva au Brésil avec lafamille Ogawa qui débarqua dans le port de Santosen 1935. Provenant du village de Kawa, anciennementsitué sur l'île d'Hokkaido, au nord du Japon, ilss'établirent au Panama où ils commencèrent àtravailler comme agriculteurs. Du fait de circonstancesexceptionnelles, ils commencèrent à pratiquer leKenjutsu avec des membres de la colonie. Suite auxactions de la Shindo Renmei, Hiroshi Ogawa forma, àdes méthodes pratiques et rapides de self-défense,les immigrants qui étaient poursuivis par la ShindoRenmei. Cela stimula les colons à étudier la self-défense que les frères Ogawa connaissaient. LaShindo Renmei (Ligue du sentier des sujets) fut uneorganisation nationaliste qui surgit au Brésil après laDeuxième Guerre mondiale, une organisationconstituée de Japonais qui n'acceptaient pas ladéfaite du Japon dans la guerre. Le parcours court etviolent de cette organisation fondamentaliste a étébrillamment raconté par le journaliste FernandoMorais, dans son livre « Corações Sujos » édité par la« Companhia das Letras ». Cette œuvre gagna le prix« Jabuti 2001 » du meilleur livre de la catégorie non-fiction.

Dans les années 1930, le Brésil possédait déjà laplus grande colonie japonaise du monde, avec plusde deux cent mille personnes, la plupart résidantdans l'état de Sao Paulo. Le grand mouvementd'immigration japonais eut lieu entre 1908 et 1938 etcommença à diminuer du fait de la pression desBrésiliens sous le gouvernement de Getulio Vargasqui craignait une surpopulation japonaise enkystée(mot utilisé á l'époque), constituant un noyau ferméau Brésil.

Créée à Marilia, à l'intérieur de l'État de Sao Pauloen 1942 (avant l'entrée du Brésil dans la Deuxième

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Guerre mondiale), la Shindo Renmeisurgit comme l'une des nombreusesorganisations nationalistes japonaises àcette époque, sous l' influence d'ex-militaires japonais qui émigrèrentau Brésil.

En 1942, le Brésil cessa de conserversa position non belligérante et décidad'intervenir dans la Deuxième Guerremondiale, appuyant les Alliés (États-Unis, Angleterre et France) contre lesforces de l'axe (Japon, Ital ie etAllemagne). À partir de ce moment-là, ily eut une forte persécution desimmigrants illégaux des forces de l'axeet les Japonais commencèrent à vivredans un pays d'ennemis. GetulioVargas dicta des lois sévères contreces immigrants qui ne pouvaient plus niécrire ni parler dans leur langue natale,ni se réunir en groupe de plus de troispersonnes.

Pour la Shindo Renmei, lacommunauté japonaise était diviséeseulement en deux groupes : lesvictoiristes (kachigumi), quiappartenaient ou sympathisaient avecl'organisation, et les défait istes(makegumi), également appelés «cœurs sales », qui ne croyaient pas enla victoire du Japon et devaient doncêtre punis. Celui qui manifestaitpubliquement qu'il ne croyait pas en lavictoire du Japon devait mourir.

La Shindo Renmei avait pourprincipal objectif de faire taire ceux qui« dénigraient » l'image du Japon etutilisait pour cela tous les moyens :calomnier, faire perdre la crédibilité oumême tuer ceux qui n'étaient pasd'accord avec l'organisation. Entrejanvier 1946 et février 1947, 27personnes moururent à la suite desactions organisées par l'organisation et147 furent blessées.

Au vu de ces événements violents etétant donné le besoin de se défendre,la première semence du Bugei futplantée dans le sol brésil ien. De

nombreux événements marquèrent leparcours de la famille Ogawa au Brésil.En 1952, Hiroshi Ogawa accepta unpetit groupe d'élèves qui étudièrent latradition de sa famille. Dans ce groupeil y avait : Roberto Kunio Araki, MassaoMizunaga, Abe Hideichi, Paulo YorikiHideoshi, Minoru Nagatame,Toshimitsu Muramoto et Kenichi Izawa,Isao Horibi, Miyoshi Massuda et SadaoEbihara.

Le parcours du Bugei au Brésil

On raconte que la famille Ogawadescend d'une lignée de samouraïsqui, comme beaucoup de familles,avait périclité et vivait pauvrement dansson pays d'origine. La famille émigrapour travailler comme agriculteurs,comme tous les émigrants de cetteépoque. Comme elle provenait d'unetradition Shizen, en plus de son statutmilitaire et de sa connaissance des artsde la guerre, elle emporta égalementavec elle un héritage mystico-philosophique. Un puissant orgueiljaponais les caractérisant, les Ogawaconservaient encore à l'époquemoderne les valeurs de l'ancienBushido.

Le code moral de comportement duguerrier est peut-être l'aspect le plusconnu de la culture japonaise. Ce codecontinue d'inspirer les jeunes et lespratiquants d'arts martiaux japonaisdans le monde entier et sa pleineconnaissance passe par lacompréhension de la culture nipponedans ses aspects polit iques etphilosophiques.

Littéralement « Bushido » signifie « lavoie du guerrier, l'éthique du samouraï ».Autrement dit, il s'agit d'un ensemble delois qui orientaient la vie et la conduitedes anciens guerriers du Japon. Le mot« samouraï » ou « Bushi » signif ie « servir et suivre le seigneur,

accompagner un supérieur pour leservir ». Dans le livre « Nihon Shoki,Annales ou Chronique du Japon », écriten 720 après J.-C., on fait référence ausamouraï comme une personne qui sertson maître.

Le Bushido évolua clairement aprèsla conquête du pouvoir par la classemilitaire (1192), sous le leadership deYoritomo Minamoto (KamakuraBafuku). La période Kamakura estmarquée par le début du féodalisme auJapon. Craignant tomber dans la mêmeerreur que les Henshi, le chef GenjiMinamoto no Yoritomo s'installa àKamakura afin de se distancer deKyoto. En 1192, il reçut de l'empereurle titre honorifique de shogun (général)et pour maintenir la discipline, i limplanta un régime militaire basé surune conduite morale caractéristique duféodalisme, la relation entre le seigneuret ses vassaux. Les normes deconduite sévères cherchaient à éviterque les vassaux n'imitent la viedécadente de l'aristocratie, se gardantainsi de dépenses inutiles.

Après avoir organisé la politique deson gouvernement, Yoritomoperfectionna les normes de conduite etles règles morales entre les vassaux etle seigneur, raffinant l'éthique samouraï.Un vassal devait faire preuve d'uneloyauté absolue envers son seigneur,dans la paix et dans la guerre. En contrepartie, le seigneur devraitassurer la subsistance et le bien-êtresocial du vassal. Ceci maintiendra legouvernement Kamakura pendant 150 ans.

Le code Bushido a son origine dansle bouddhisme, le shintoïsme et leconfucianisme. Du bouddhisme, i ladopta la tranquillité et la confiancedans le destin, la soumissionsilencieuse à l'inévitable, la posturestoïque face à un danger ou à unecalamité et le détachement de la vie,l'absence de crainte de la mort. Du

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shintoïsme, il emprunta la loyauté ausouverain, la révérence à la mémoiredes ancêtres et la piété fi l iale.Finalement du confucianisme, il prit lesenseignements éthiques. « Transporteztous les jours une poignée de terre etvous aurez une montagne. »(Confucius)

À partir de là, se formèrent lesprincipaux préceptes éthiques de laclasse samouraï :

• Rectitude ou justice : « C'est lepouvoir de décider sans hésiter quant àla conduite correcte en accord avec laraison. Mourir quand il faut mourir,frapper quand il est juste de tuer. »C'est le précepte morale le plusconvainquant du code des samouraïs.

• Désintéressement : « Qui reçoitune faveur ou un bénéfice de quelqu'unou d'une institution a l'obligation derétribuer. ». C'est la raison correcte,juste, le devoir, le sens de la justice oudu devoir.

• Courage : Inséparable de lacondition de samouraï. Esprit d'audaceet patience. Toujours en faveur de lajustice et de la rectitude.

• Bienveillance : « Bushi no Nasake »,ce qui veut dire sympathie oucompassion du samouraï. Lagénérosité et la bienveillance pour lefaible et le vaincu constituent une vertutrès appréciée par le samouraï.

• Politesse : Courtoisie et civilitésont des caractéristiques fort cultivéespar la classe guerrière.

• Véracité et sincérité : « Bushi noIchigon », « Parole de samouraï ». Lemensonge et la fausseté indiquent unefaiblesse de caractère, profondémentdéshonorante pour un guerrier. Lanotion de honte (haji) imprègne un fondmoral caractéristique de la culture dupeuple nippon.

• Honneur : « Pleine conscience dela dignité et de la valeur personnelle. »C'est l'une des qualités qui ne peuventmanquer au samouraï.

• Devoir et loyauté : La notion deloyauté arrive à un tel extrême qu'il esthabituel qu'un samouraï se suicide afind'accompagner son seigneur dans lamort.

• Éducation et formation : « Chi(sagesse), Jin (bienveillance) et Yu(courage), constitue le tripode quisoutient le Bushido. »

• Contrôle de soi : La discipline ducontrôle de soi représente une autrequalité importante du samouraï. « Supporter la douleur sans se plaindreou la tristesse sans la manifester acomme objectif de ne pas gâter leplaisir ou la sérénité des autres. »

• nstitution du suicide ouvengeance : Le suicide ou seppukubasé sur la croyance que le ventre estle siège de l'âme, s'ouvrir le ventre oudemeure de l'âme pour montrer qu'elleest sans tache. La vengeance (Karaki-Uchi) est considérée comme une vertu.Elle s'applique s'il s'agit de venger lamort du père, du frère ou du seigneur.

Après avoir atteint une certaineprospérité au Brésil, Ogawa Hiroshi décidade travailler à la sauvegarde des arts duBugei, l'enrichissant de la connaissanced'autres immigrants qui possédaient unhéritage dans les arts nobles japonais.Pour élargir et perfectionner l'étude desarts martiaux, de nombreuses disciplinesfurent ajoutées, certaines atteignirentmême leur spécialisation au Brésil, du faitdu caractère personnel donné audéveloppement des techniques commedans le cas du Ju-Jutsu qui bénéficia dusavoir d'Ogawa Hiroshi en Kihon car lesSeiteigata, les séquences classiques,n'ont pas été pas modifiées pour lespréserver historiquement.

Fils de Saburo Ogawa, grand samouraïd'une exquise habileté en ce quiconcerne le Kaze no Ryu, Ogawa senseifit, pendant des années, partie deshautes autorités mondiales de Ju-Jutsuet de ses dérivations. Bien peu pourtantl'identifiaient comme tel car les plus

grandes autorités japonaises citaient sonnom en l'associant toujours au Brésil. Dufait peut-être de la xénophobie desJaponais par rapport aux immigrants, ilfallut des années pour qu'Ogawa Senseisoit officiellement reconnu comme l'undes meilleurs. Sa maîtrise continua d'êtreassociée au nom de son père, mais le faitque sa famille soit traditionnellen'influença pas l'évolution personnelled'Ogawa Hiroshi du fait de la distanceexistant entre le Japon et le Brésil. Lacommunication entre les deux pays étaiten effet encore précaire à l'époque. Defait, ce n'est qu'après 1978 que lesJaponais commencèrent à se rendre auBrésil pour connaître la formidabletechnique d'Ogawa Sensei. Soningéniosité et sa conservation de latradition impressionnèrent plusieursautorités du Bugei.

Rêvant de conserver vivantes lestraditions japonaises, les 30 disciplinesdu Bugei inspirèrent son introductionen Europe en fonction des aspectsculturels, approfondissant lesconnaissances intellectuelles. En effet,Ogawa Sensei souhaitait construire uneespèce « d'université » où enseignertoute la culture japonaise traditionnelle.Pendant tout ce temps, i l investitbeaucoup en cours et séminaires, avecdes professeurs des différentesmatières, venus du Japon, pour que leprojet porte ses fruits. Finalement, nouspouvons affirmer qu'aujourd'hui,beaucoup de choses se sont perdueset qu'on enseigne actuellementactivement, 30 matières de ce projet.Les autres sont considérées commedes disciplines extras ou à part, quisont parfois traitées dans des courssimplifiés ou de courte durée.

C'est pour cette raison que, travaillantà la préservation des arts japonais, leKaze no Ryu possède une telle quantitéde disciplines, qui englobent aussi bienles arts physiques (martiaux ou pas) queles arts mentaux ou spirituels.

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Tirer : Quand sommes-nous trop près ?Lorsque les élèves me demandent : « Quelle est l'arme la plus dangereuse ? »,

je dis toujours : « Votre fourchette car beaucoup d'entre vous vont mourird'avoir trop mangé et pas d'un coup de feu ». Depuis quelques années, lesétudiants, les instructeurs et même les gens de Budo Magazine m'ontdemandé de faire un DVD d'instruction sur les armes à feu, mais lelieutenant-colonel Chaim Peer, fondateur du KAPAP, a toujours refusé dedonner aux civils trop d'informations car il voulait que le KAPAP soitseulement pour les nôtres. Nous savons par expérience que d'autres veulentcopier le KAPAP et le diffuser sous d'autres noms. Pour lui, l'intégrité c'estfaire les choses correctement. Peu de gens s'en rendent compte, mais lemarché des arts martiaux aujourd'hui est rempli d'opportunistes, des jeunesgars de 24 ans, qui quittent l'armée israélienne, puis se déclarent grandsmaîtres ou « seuls véritables » maîtres. Ils se mettent alors à qualifier tous lesautres de « fraude » et à les diffamer avec leurs propres DVD et leurs propresinformations, prétendant être les « seuls véritables ». Ce n'est donc qu'aprèsbeaucoup de temps que je suis parvenu à obtenir de Chaim Peerl'autorisation de réaliser un nouveau DVD. Et nous avons fait un DVD deKapap sur les armes à feu.

Personnellement, je n'aime pas les armes à feu,même si j'en ai été entouré depuis que je suis népuisque mon père a servi dans l'armée israélienne. Voirdes armes à feu chez nous était naturel et, gamin,j'avais l'habitude de jouer sur sa Jeep ou avec sonéquipement militaire ; il y avait toujours de ces chosesà la maison quand mon père revenait en permission del'armée. J'ai même un jour conduit l'ambulance del'armée quand mon père est devenu, plus tard,technicien médical.

Vers l'âge de 6 ans, mon père m'a parlé des armes àfeu, citant en particulier celles que nous avions eues àla maison, un Uzi et un fusil AK-47. Il m'a dit : « Je saisque tu sais où ils se trouvent et que si tu les touchessans ma permission, tu recevras une raclée! » et,voyant un sourire sur mes lèvres aux idées quipassèrent par ma tête, il me gifla. Il me dit alors : « Unfusil, c'est une très mauvaise chose, mais je sais que tu

Texte : Avi Nardia, Benjamin Krajmalnik ("Krav-jmalnik") & Tim BoehlertPhotos : Aimablement cédée par Avi Nardia

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Israel

« Le but del'entraînement IPSC

est de vouspermettred'empêcher

rapidement etefficacement

quelqu'un de faire devous une victime. »

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peux avoir envie de jouer avec lui, donc si tu veux le faire,tout ce que tu dois faire c'est me le demander, mais s'il teplaît, ne le fais pas sans ma permission et sans que jen'aie d'abord inspecté l'arme ».

Il m'a ensuite enseigné la deuxième règle : « La sécuritéavant de commencer, la sécurité quand on a terminé. »

Ces deux règles m'ont toujours accompagné et ellessont plus importantes que jamais pour moi aujourd'hui entant qu'instructeur d'armes à feu car je vois tant de gensfaire les cons avec des armes à feu. L'année dernière, uninstructeur d'armes à feu, un Rambo, un type « véritablement »mortel, tira quatre fois sur l'un de ses élèves ! Dieu merci, l'élèvea survécu. En blaguant, on dit en Israël : « Et en plus, l'instructeura manqué sa cible »… macabre plaisanterie. Mais c'est l'ego quia provoqué cet accident, rien d'autre.

Cet événement nous a poussé, Ben Krajmalnik (qui aégalement servi dans l'armée israélienne) et moi-même, à sortirun nouveau DVD pour expliquer un peu les armes à feu et lasécurité et pour partager quelques techniques de basepermettant de s'entraîner avec elles. En réalité, je n'aime pasd'enseigner les armes à feu à moins de connaîtrepersonnellement les élèves ou si ceux-ci appartiennent auxforces de l'ordre ou proviennent d'un groupe militaire ami. Lesarmes à feu ne poursuivent qu'un seul but, celui de tuer.

C'est pourquoi je ne suis pas favorable à cela et c'est pourcela que dans n'importe quel cours, je dis toujours mes élèves : « Si vous portez une arme à feu, vous devez être prêt à tuer ! Onne porte pas une arme à feu pour le plaisir, ni pour gonfler sonego et montrer qu'on a l'arme la plus puissante, car la plupartdes gens jouent avec les armes pour grossir leur ego. » J'ai eubeaucoup d'élèves qui avaient été formés par les meilleursinstructeurs d'armes à feu, mais quand j'ai quitté l'unité de pointeisraélienne d'anti-terrorisme, j'ai compris que nous ne savionspas vraiment, pour la plupart, comment tirer correctement. L'artde tirer va bien au-delà du fait de tirer sur les gens et trop

d'ex-militaires disent des choses comme : « Je ne suis pas untireur de pacotille », c'est tout simplement égoïste.

J'ai eu beaucoup d'instructeurs d'armes à feu provenant denombreux secteurs tels que la chasse, le tir sportif et même desexperts antiterroristes de l'armée. Le tir peut être de combat ousportif ou de loisir, et certains ne tirent que pour le plaisir. Lesport est très exigeant et difficile ; le combat quant à lui requiertmoins de compétences, mais son objectif est seulement de tuer.

J'ai étudié les armes à feu avec les trois méthodes de formationet avec toutes sortes d'instructeurs et de mentalités et j'ai alorscompris quantité d'erreurs dans les systèmes israéliens quej'avais étudiés, en premier lieu, le Point Shooting qui est excellentpour l'auto-défense en distances proches et est utile pour briser larègle des 21 pieds (6,4 m). Le « Tueller Drill » est un exerciced'entraînement de self-défense pour se préparer face à uneattaque au couteau de courte portée. Le sergent Dennis Tueller, dela police de l'Utah, se demanda à quelle vitesse un attaquant avecun couteau pourrait couvrir 21 pieds (6,4 m). I l a doncchronométré le temps que prenaient des volontaires à atteindreleur cible et il a déterminé qu'on pouvait le faire en 1,5 seconde.Ces résultats ont d'abord été publiés dans un article paru dans lemagazine SWAT en 1983 et dans une vidéo de formation de lapolice portant ce même titre, « Tirer : quand sommes-nous tropprès ? ». Le Point Shooting est excellent dans ce cas, mais enn'utilisant pas de mire, vous créez des problèmes différents, et

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« Un pourcentage élevé defusillades et d'agressionsse produisent avec peu de

lumière ou quand leviseur se voit

difficilement. »

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Self-défense Professionnelle

« La plupart desfusillades et des

agressions nedurent pasplus dedeux àtrois

secondes. »

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une grosse erreur de l'entraînement au tirisraélien, c'est de travailler avec une arme nonchargée (pour une question de sécurité). Car sivous vous trouvez dans cette situation, vous nepourrez pas utiliser votre main pour essayer decharger l'arme sous pression car vous pourriezavoir besoin de cette main pour bloquer uneattaque au couteau et de votre autre main pourtirer avec votre arme. C'est une erreur trèscommune de porter une arme non chargée. Sivous portez une arme, vous devez être prêt àl'utiliser à n'importe quel moment.

Point Shooting (IPSC), combat instinctif, présentation

La sécurité en matière d'armes à feu et dansleur maniement lors de leur utilisation dans laself-défense et la protection.

Le Point Shooting est l'habileté de tirerrapidement avec une arme à feu (généralementune arme de poing) ou en utilisant le moinspossible ou pas du tout les viseurs de l'arme.

Il s'agit d'une méthode de tir qui s'appuiesur les réactions instinctives et la cinématiqueafin de tirer sur des cibles à courte distance.Cette méthode de tir est utilisée dans dessituations rapides et dynamiques, quand onn'a pas le temps d'utiliser un viseur, ou dansdes conditions de faible luminosité. Le PointShooting n'utilise pas les viseurs ; au contraire,il place le canon en-dessous de la ligne devisée, mais toujours dans le champ de vision.Comme les viseurs ne sont pas employés, letireur se concentre sur la cible. La méthode duPoint Shooting est souvent qualifiée de tirconcentré sur la menace.

Le but de l'entraînement au combat du PointShooting instinctif ( IPSC) n'est pas deperfectionner la visée ou de développer deshabiletés en matière de compétition. Il ne s'agitpas de faire des trous dans des cibles enpapier ni de développer une dextérité dans lachasse au petit gibier. Le but de l'entraînementIPSC est de vous permettre d'empêcherrapidement et efficacement quelqu'un de fairede vous une victime. L'IPSC entraîne les gensà survivre dans des situations potentiellementmortelles et leur apprend à réagir en unefraction de seconde afin de défendre leur vie etde protéger les innocents. C'est une disciplined'auto-défense.

Vous ne pouvez pas tirer sur quelqu'und'autre à cause d'un simple soupçon. Lecitoyen innocent ou l'officier de police doiventattendre que le criminel ou le terroriste aitcommis un acte qui mette le citoyen dans lasituation de réagir à leurs actions. Dans unefusil lade, l'agresseur a l'avantage et ledéfenseur arrive une seconde ou deux après.Face à ce terrible inconvénient, le citoyen doitêtre capable de gagner le temps perdu encombinant vitesse et précision.

Le tir IPSC vous entraîne pour survivre à unefusil lade, même lorsque l'agresseur al'avantage. Nous enseignons la vitesse et laprécision dans un affrontement armé parceque vous devez être le survivant.

Il n'y a pas de règles dans une fusillade, uncombat au couteau ou un combat de rue, il n'ya que des faits qui, quand vous les comprenez,peuvent vous donner un avantage :

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• Fait : Presque toutes les fusillades,combats au couteau et agressions seproduisent à des distances de moins detrois mètres.

• Fait : La plupart des fusillades et desagressions ne durent pas plus de deux àtrois secondes.

• Fait : Un pourcentage élevé defusillades et d'agressions se produisentavec peu de lumière ou quand le viseur sevoit difficilement.

• Fait : Dans une situation mettant la vieen danger, notre corps subit des

changements qui diminuent notre motricitéfine parce que notre perception seconcentre exclusivement sur la menace.

ConclusionPour gagner dans une fusil lade ou

survivre à une attaque mettant la vie endanger, il faut être capable d'une granderapidité et d'une grande précision, sortirl'arme et faire feu à courte portée sansl'uti l isation du viseur. C'est le PointShooting instinctif.

La violence, que ce soit dans lesloisirs ou ailleurs, fait partie de lasociété et, en cette nouvelle ère duterrorisme, elle ne connaît pas defrontières. Que cela nous plaise ounon, la violence sera unecaractéristique de notre vie pendantlongtemps encore. Plutôt que del'ignorer ou de nous en cacher, il vautmieux apprendre à la gérer. Lamanière de vivre objectivement avecla violence, c'est de l'éviter, de ladétourner ou de réduire son impact

en y étant préparé. Nous ne choisissonspas les mauvaises expériences qu'il nousest donné de vivre.

L'individu possède des instinctsnaturels, qui incluent la réaction spontanéeà une attaque soudaine, ce sont des forcesredoutables qui assurent habituellement lasurvie si elles sont exploitéescorrectement. D'après mon expérience, il ya deux facteurs qui interfèrent dans notrecapacité à nous défendre : un équipementinapproprié et un entraînement inadéquat.À cause de cela, des personnesinnocentes sont mortes.

Après de nombreuses années àtravail ler la question de la sécuritépersonnelle, je suis arrivé à la conclusionque, pour exploiter les instincts naturelsde survie du corps humain, l'équipementet l'entraînement doivent être aussisimples que possible.

Les attaques sont soudaines etsurgissent sans nous avertir. Avoir unearme dissimulée nous permettant uneaction immédiate est un avantage énormelors d'une attaque. Sans aucune perte de

temps, sans devoir effectuer desopérations de chargement à deux mainsou chercher frénétiquement un cran desûreté habilement caché, cette arme estdisponible en une fraction de seconde. Ils'agit d'une arme de poing qui peut êtreextraite, pointée et déchargée plusieursfois facilement, tout en pouvant êtretransportée sans danger.

L'entraînement et l 'équipementrecommandé par l'IPSC sont faits pourassurer la sécurité des individus tout encausant un impact minimum sur leur viequotidienne.

Self-défense Professionnelle

« Presque toutesles fusillades,combats aucouteau et

agressions seproduisent à des

distances demoins de trois

mètres. »

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« Dans une situationmettant la vie en

danger, notre corps subit

des changements quidiminuent notre

motricité fine parceque notre perception

se concentreexclusivement sur la

menace. »

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JACKIE CHAN ET LES 12 ANIMAUX DU ZODIAQUE

De très humble origine, sonhistoire est aujourd'hui lacondensation du dépassement de soià travers un travail incessant et unengagement total. Jackie Chan estaujourd'hui connu dans le mondeentier et son nom représente unmélange unique et incomparableentre cinéma martial, comédiephysique et scènes de haut risque.

En raison du lancement de son film« CZ12 - Chinese Zodiac », nousavons décidé d'écrire un bref résumébiographique pour célébrer ainsi sesquarante ans de carrièrecinématographique.

Jackie Chan est né à Hong Kong le7 avril 1954, fils de Charles Chan(1914-2008) et de Lee-Lee Chan(1916-2002), un coupled'immigrants de Chine continentale.Sur le point d'être vendu à sanaissance, Chan entrera à l'âge de 6 ans dans une école de l'Opéra dePékin, avec un contrat de 10 ans depermanence, dans le seul but desurvivre.

De l'Opéra de Pékin au cinéma martial

L'Opéra de Pékin est un genre artistique populaire,étroitement lié aux traditions chinoises dans tousleurs aspects, mélangeant différents styles dethéâtre, le mime, la musique, l'acrobatie et les artsmartiaux. L'école de l'Opéra de Pékin dont Chan futélève est l'Institut de recherche en art dramatiquechinois, dirigé par Yu Zhanyuan, un maître et uninterprète renommé, qui formera toute une générationde grandes vedettes du cinéma martial : SammoHung, Jackie Chan, Yuen Biao, Corey Yuen et YuenWah, pour ne citer qu'eux.

À l'Opéra de Pékin, chaque mouvement des doigts,des mains, des bras, des jambes et chaqueexpression faciale sont prédéterminés par lepersonnage représenté. Chaque pas, coup, saut,acrobatie et le maniement des dix-huit armes (sabre,épée, bâton, lance, bâtons à trois sections, fléchettesavec cordes, etc.) doivent être perfectionnés à travers

Cinéma MartialTexte : Emilio AlpansequePhotos : Jackie & JJ Productions, H. Brothers, Emperor Motion Pictures

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Cinéma Martial

un entraînement rigoureux. Chan étaitcapable de représenter une grandevariété de personnages, y compriscertains rôles féminins, mais saspécialité, c'était les Wuchou, les « guerriers comiques », du fait de sagrande habileté en gymnastique et desa maîtrise des armes de combat.

Chan a joué comme acteur enfantdans certaines productions de HongKong alors qu'il était à l'école de l'Opéra.Il fit ses débuts dans un film appelé « Seven Little Valiant Fighters: Big and

Little Wong Tin Bar » (1962). Aller entournage signifiait ne pas devoir pratiqueravec le maître Yu, ce qui était très attirantpour le jeune Chan, car un jour d'écolenormal était synonyme de châtimentscorporels, privation d'aliments et autresformes de tortures. Cependant, après dixans d'entraînement, sa formation tant dupoint de vue acrobatique et martial quedu point de vue interprétatif, lui permitd'entrer directement dans l'industrie ducinéma de Hong Kong et d'offrir sesservices en tant que doublure, cascadeur

et coordinateur d'arts martiaux. Chan ymit toute son énergie et se joua la viedans les scènes de combat, participant àun grand nombre de production dans lesannées 70, y compris les fameux films « Fist of Fury » (1972) et « Enter theDragon » (1973) avec Bruce Lee.

Sortant de l'ombre duPetit Dragon

En 1973, la mort de Bruce Leesecoua Hong Kong et le monde entier.

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Et il ne fallut pas attendre longtemps pour que les maisonsde production de Hong Kong inondent les écrans depersonnages cloniques du Petit Dragon : Bruce Le, BruceLi, Bruce Liang et bien d'autres essayèrent d'imiter sesmouvements et son style caractéristique dans desproductions de très mauvaises qualités. Chan lui-mêmen'échappa pas à ce phénomène. En 1976, après un courtséjour en Australie avec ses parents, il revint à Hong Kongpour participer à ce qui fut son premier travail commeacteur principal : « New Fist of Fury » (1976). Sous le nomchinois de Cheng Long cette fois, il fut engagé pour unecourte période de temps dans plus de huit productions,attirant l'attention de tous les producteurs. Peut-être sonnouveau nom, que l'on peut traduire par « devenir undragon », lui servit-il de prémonition, car c'est exactementce que ce jeune allait devenir.

Pendant toutes ces années, Chan pensa à la manièrede trouver sa voie vers le vedettariat. Il admirait BruceLee, mais ne voulait pas devenir l'une de ses ombres.Pour s'en différencier au maximum, il passa de hérosinvincible à malheureuse victime des circonstances, etau lieu d'utiliser des techniques explosives et defulminants directs, il se servit de toutes sortes de styles(réels ou inventés) issus du Wushu traditionnel pouressayer de divertir les spectateurs avec quelque chosede différents. Il sortit des trames sérieuses et renditpopulaire la comédie dans le cinéma d'arts martiaux. Laformule eut du succès et pas plus de deux ans plus tard,Chan devint l'acteur le mieux payé d'Hong Kong. Des

films tels que « Snake in the Eagle's Shadow » (1978) et« Drunken Master » (1978) pulvérisèrent tous les recordsau box office en Asie et parcoururent le monde entier.

En 1980, après deux ou trois tentatives malheureusespour entrer sur le marché américain avec « TheCannonball Run » (1981) et « The Big Brawl » (1980), il fitses débuts comme réalisateur avec le film à succès « The Young Master » (1980), et commença à développerson propre style de cinéma avec des films tels que « Dragon Lord » (1982) et « Project A » (1983) où l'onretrouve son humour caractéristique avec dedangereuses scènes d'action, extrêmement risquées,impliquant inévitablement des accidents.

En 1984, Chan tourna à nouveau des films pour lemarché hollywoodien : « The Cannonball Run II » (1984)et « The Protector » (1985), qui passèrent sans gloiredans les cinémas des deux côtés du Pacifique. Onraconte que l'échec de ce dernier le poussa à se rendreà Hong Kong, prêt à démontrer comment on devait faireun film policier, réalisant ainsi un de ses chef-d'œuvre « Police Story » (1985). Ce film marqua un étape dans ledéveloppement de son propre style, qui restera constantpendant plus d'une dizaine d'années avec desproductions grandioses comme « Armour of God »(1986), « Project A II » (1987), « Police Story II » (1988), « Miracles » (1989), « Armour of God II » (1990), « PoliceStory III » (1992) et « Drunken Master II » (1994), « Rumble in the Bronx » (1995) et « A Nice Guy » (1996).

Hollywood, la troisième fois c'est la bonne

Après le succès retentissant de « Rumble in the Bronx »(1995) aux États-Unis en février 1996, les distributeurs

Jackie Chan

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internationaux s'intéressèrent à Chanet pas plus de six mois plus tard,sortaient simultanément : « Supercop »(1992) aux États-Unis, « Rumble in theBronx » (1995) en Europe, en Afrique eten Océanie et « First Strike » (1996) enAsie, faisant de Chan la vedetteinternationale la plus importante dumoment. Et c'est ainsi que finalementles studios d'Hollywood ouvrirent leursportes à Chan, lui permettant detravailler dans « Rush Hour » (1999)avec Chris Tucker et « Shanghai Noon »(2000) avec Owen Wilson. Les deuxfilms pleins de comédies et avec peude scènes d'action triomphèrent,donnant lieu à des sagas à plusieursvolets et situant Chan au plus haut dubox office américain du cinéma decomédie et d'action de tous les temps.Cependant, malgré ses triomphes àHollywood, Chan ne pouvait toujourspas avoir le contrôle nécessaire auniveau de la production et ni lapossibilité de se détacher des rôlestypiques pour les acteurs asiatiquesque dicte ce marché.

Chan continuera d'essayer de lefaire avec des films comme « TheTuxedo » (2002), « The Medallion »(2003) et « Around the World in 80Days » (2003), mais il est presqueimpossible de lutter contre les strictesnormatives imposées par les studios etles syndicats de cascadeurs. Chan

sera donc obligé de continuer à fairedes films différents pour l'un et l'autremarché et de tourner à Hong Kong lesensationnel « New Police Story »(2004) avec le type de scènes d'actionque les fans de Chan demandaient àgrands cris depuis 10 ans, même si lepublic occidental doit se contenter dele voir en DVD dans la plupart des cas.Et cette dichotomie existante entre lesdeux marchés continue d'exister à cejour. Il suffit de jeter un œil sur la listesuivante pour s'en rendre compte : « The Myth » (2005) et « Rob-B-Hood »(2006) pour l'Asie, « Rush Hour 3 »(2007) et « The Forbidden Kingdom »(2008) pour les États-Unis. Suivis de lacomédie d'action « Little Big Soldier »(2010) pour l'Asie et de la comédiefamiliale « The Spy Next Door » (2010)pour les États-Unis.

Plus d'interprétation etmoins de coups

Chan est une vedette de cinémade premier plan, une star du cinémamondial, mais le haut réalisme de sesscènes d'act ion l 'a obl igé àaccumuler une impressionnante séried'accidents et d'os cassés. Il s'estmême trouvé au bord de la mort aucours du tournage de « Armour ofGod » (1986), quand il tomba d'unarbre, se fracturant le crâne. Dès

lors, et puisque l'âge ne pardonnepas, Chan a déclaré que sonapproche actuel le est cel le dedémontrer sa valeur en tantqu'acteur, interprétant différentsrôles dans toutes sortes de films etde genres et pas seulement des filmsd'arts martiaux. C'est ainsi que, prêtà devenir un acteur polyvalent etcaméléonesque, Chan joue dans « Shin juku Incident » (2009) , undrame dans lequel il tient le rôle d'unimmigrant chinois illégal qui arrive àTokyo pour y chercher sa petite amieet finit par travailler pour les Yakuza,la redoutable mafia japonaise, afin depouvoir survivre là-bas. Avec ce rôle,qui représente un changement deformule r isqué, i l surprend lescrit iques et le public en général.Chan travai l la ensuite dans troisautres f i lms interprétant despersonnages diamétra lementopposés, à commencer par leremake du classique « Karaté Kid »(2001), dans le rôle du touchantMonsieur Miyagi de la saga originale,bien que plus stoïque, taciturne etavec un passé un peu plus obscure.I l travail la ensuite dans le drame « New Shaol in Temple » (2011) ,personnifiant un vieux cuisinier bonenfant du temple, qui sans s'enrendre compte, possède deshabiletés martiales du fait de son

Cinéma Martial

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Jackie Chan

travail quotidien de cuisinier. Et enfin,i l f i t un f i lm histor ique « 1911 »(2011), dans lequel i l interprète àl'écran le rôle de Huang Xing, leaderrévolutionnaire et commandant enchef de l'armée chinoise au cours dela Révolution de Xinhai, une rébellionqui mettra fin à plus de 2000 ans deféodal isme dans ce pays et quiconduira à l 'établ issement de laRépubl ique de Chine, qui semaintient aujourd'hui à Taiwan.

Chinese Zodiac - Le retour du Condor

« Chinese Zodiac » est le derniervolet de la trilogie « Armour of God »où Chan interprète à nouveau leCondor asiatique, un chasseur detrésors dans le plus pur style d'IndianaJones, une chose qu'il ne faisait plusdepuis 1991. Cette fois, il a été engagé

pour localiser et rendre augouvernement chinois plusieurs têtesd'animaux en bronze qui font partied'un ensemble de 12, représentant lesanimaux du zodiaque chinois, etdérobées quand les armées franco-anglaises entrèrent dans le Palais d'étéde Pékin en 1860. Le thème centrals'inspire de faits réels et le scénario futécrit par Chan 7 ans auparavant.

« Chinese Zodiac » est une comédied'action dans le style habituel deChan, à la fois amusante et absurde,sur un ton amène et familial, pleined'aventures hilarantes, de gags visuelset de chorégraphies spectaculaires,avec une impression très internationalecar le f i lm fut tourné en France,Lettonie, Chine, Taiwan et sur l'îleAmbrym de Vanuatu. Chan prouvequ'à ses 58 ans, il a encore du souffleet malgré l'utilisation de quelqueseffets spéciaux, il continue d'aborder

des rôles d'action qui, physiquement,sont très exigeants. Faisons remarquerla grande interprétation de lachampionne nationale chinoise deTaekwondo, le sensationnelmannequin Zhang Lanxin.

Au cours de sa promotion, « Chinese Zodiac » fut annoncécomme le film numéro 101 de Chan etcomme sa dernière superproductiond'action. Les deux mentions sont unpeu injustifiées car il est compliqué desavoir à combien de films Chan aréellement participé ; on parle plutôtde 250 et on sait en outre que Chan ad'ores et déjà terminé un nouveau filmd'action pour cette année, intitulé « Police Story 2013 », un f i lmdramatique et cru, qui se centre sur lavie d'un agent de police de la Chinecontinentale et qui ne fait pas partiede la fameuse saga d'action portant lemême nom.

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Interview du Sifu Salvador Sanchez, fondateur de la TAOWSAcademy et directeur technique du département de WingTsunde la Fédération espagnole de Lutte

Cela fait deux ans que le Sifu Salvador Sanchez publie dans notremagazine. Pendant tout ce temps, beaucoup d'entre vous se sont demandéquels étaient la philosophie, les objectifs et la méthode du WingTsun qu'ilpropose. Le monde du WingTsun en Espagne s'est retrouvé orphelin de sonpère et fondateur, le Sifu Victor Gutiérrez. L'arrivée du Dai Sifu VictorGutiérrez en Espagne constitue indiscutablement un tournant et laisse unhéritage à tous les passionnés de WT du pays. Quand Victor décida defaire évoluer son style personnel et de créer un nouveau projet,beaucoup se retrouvèrent orphelins. À la suite de tous ces événementset des diverses allées et venues, beaucoup abandonnèrent la pratiqueà la recherche d'alternatives différentes.

Parmi les divers projets et organisations, à forte projectioneuropéenne et américaine, qui ont commencé à travailler en Espagnea surgi la TAOWS Academy, qui est en voie de devenir l'une desréférences les plus importantes du WingTsun. En deux ans, elle estparvenue à regrouper 40 instructeurs et écoles et, plus importantencore, à rassembler de nombreux grades élevés de l'ancienne OEWTqui, organisés aujourd'hui autour du projet du Sifu Salvador Sanchez,réalisent une tâche ardue. De nouvelles idées et de nouvelles méthodes,basées sur de nouvelles attitudes. préparent son « ouverture » à l'Europe et l'Amérique.

Depuis Budo International, nous avons voulu faire cette interview afinde pouvoir faire connaître, à la communauté des pratiquants d'artsmartiaux et surtout au monde du WingTsun, le Sifu Salvador, sesmotivations et ses projets. Mais surtout que le passionné qui litmensuellement ses « colonnes du Wingtsun » connaisse mieux cetexpert enthousiaste des arts martiaux et insatiable chercheur duWingTsun Kuen.

B.I. : Bienvenue. Merci de nous recevoir.S.S. : Merci à vous. C'est un honneur.

B.I. : Racontez-nous. Comment avez-vous commencé à pratiquer les artsmartiaux ?

S.S. : Ça fait longtemps déjà. À l'âge de 5 ans, j'ai commencé à pratiquer le Judo dansma ville natale (Caravaca de la Cruz, Murcia). J'ai ensuite pratiqué le Sambo, la Luttegréco-romains, la Lutte libre et libre olympique, le Ninjutsu et quelques autres systèmes.J'ai toujours été un passionné d'arts martiaux. Toute ma vie a été liée d'une manière oud'une autre à leur pratique. Je n'ai jamais cessé de pratiquer pendant 35 ans. Maisindiscutablement, c'est quand j'ai rencontré mon Sifu, Victor Gutiérrez, et le WingTsun quema perspective aussi bien technique que professionnelle changea. J'ai alors décidé de meconsacrer corps et âme à ce style. Le Sifu Victor Gutiérrez a toujours été quelqu'un de trèsinspirateur pour moi dans tous les sens.

B.I. : Comment avez-vous commencé le WingTsun ?S.S. : Bon, je dois être sincère avec ça… ce fut presque par

hasard. J'a i vu une annonce dans ce magazine, oùapparaissait mon Sifu Victor Gutiérrez avec le grand maîtreLeung Ting. Ça m'a semblé un style très bizarre (il n'avait pasl'esthétique des autres arts martiaux). Et comme à cetteépoque, je cherchais sans cesse des choses qui mepermettaient d'améliorer ma pratique martiale, j'ai téléphonéau Sifu Victor et je l'ai invité à donner un séminaire dans mapetite école d'arts martiaux traditionnels (l'Institut ShengYuan). Le jour prévu, apparut un monsieur habillé en noir avecdes rayures rouges sur son pantalon et un fort accent basque,accompagné d'un autre monsieur appelé Javier Manso Martin (sa main droite et l'unedes personnes les plus importante du WingTsun espagnol), avec un aspect qui avait peuà voir avec les arts martiaux que je connaissais alors. Ils entrèrent même sur le tatamiavec des chaussures de sport (rires) et bien sûr, c'était trop provocateur. J'ai essayé deles frapper !

Interview

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Interview

B.I. : Et que se passa-t-il ?S.S. : J'ai essayé de le faire. Croyez-moi, j'ai essayé de le faire de toutes mes forces. Mes élèves me

disaient : « Ne te laisse pas faire, maître. Attaque-le, oui ! » Mais je dois reconnaître qu'ils jouèrent avecmoi comme avec un petit enfant. Il y eut plusieurs choses qui me surprirent beaucoup lors de cettepremière rencontre. Mais il y en eut une en particulier. Le Sifu me dit : « Attaque-moi, s'il te plaît ». Et j'ai dis :« Comment ? Tu préfères la main, la jambe ?… » Et faites attention à ce qu'il m'a répondu : « Depuis quand ledéfenseur décide-t-il de l'attaque de son agresseur ? » Et c'est comme si cette réponse avait allumé quelquechose en moi. Ce fut un choc. J'ai été séduit par ce style, cela fait maintenant 20 ans que je le pratique et jen'ai jamais cessé de le pratiquer. J'ai vraiment beaucoup aimé. C'est un style qui m'a captivé. Peu après, j'ailu le livre de mon Sigung K.R. Kernspech : « L'art du combat » et si j'avais encore un petit doute, il est partien fumée. Ce style de Boxe chinois avait tout ce que je voulais faire dans les arts martiaux.

B.I. : Le WingTsun en Europe a beaucoup changé en 20 ans ?S.S. : Beaucoup. Énormément je dirais. On dirait un style totalement différent. Il y a eu beaucoup de

choses qui l'ont sérieusement détérioré, qui l'ont fait régresser, même s'il y en a d'autres qui ont étébonnes. Je crois fermement que rien n'est totalement bon ou mauvais. Tout dépend du point de vueque l'on prend. Mais il est vrai que pendant de nombreuses années, les choses furent mal faites.Comme dit l'un de mes maîtres, « on a fait beaucoup de business et peu d'art martial ». Et avec unetelle équation, l'art y perd toujours. Mais bon, malgré tout, le WT qui était un art martial inconnu enEspagne est devenu un art martial reconnu, en tout cas dans le monde des arts martiaux. De toutefaçon, ce style a constamment changé depuis ses origines, pour une simple question : les stylessont pratiqués par des êtres « vivants » et donc évoluent constamment.

B.I. : Mais vous avez été pratiquement le bras droit du Sifu Victor. Pour quelles raisons nel'avez-vous pas suivi dans son nouveau projet ?

S.S. : Ce n'est pas ma voie (catégorique). Ce n'est pas un secret, j'ai été formé directement etpersonnellement par lui. Je l'ai accompagné et je lui ai servi d'assistant dans des centaines destages en Espagne, aux États-Unis, en Allemagne, en Italie… J'ai connu de première main toutes sesinquiétudes institutionnelles depuis ses débuts et pendant toute son ascension dans le monde des artsmartiaux. Mais ce qu'il fait maintenant, ce n'est pas ma voie. Je reconnais que c'est un thème beaucoupplus intéressant que ce qu'il n'y paraît de prime abord, mais ce n'est pas le mien. Un maître d'art martialdéclara qu'arrivé à un certain moment de maturité, il fallait « tuer le maître » (pas physiquement,évidemment), et je crois que je suis arrivé à ma maturité dans les arts martiaux. J'ai appris tout lesystème jusqu'au 5e GP de manière directe. Par la suite, j'ai appris avec un autre maître (je ne donnepas son nom à sa demande expresse) la forme du bâton long et la forme Bart Cham Dao, et ayantcomplété le système, le moment est venu pour moi de travailler en solitaire. Je crois que c'est uneloi de vie. Quelque chose de nécessaire sans la supervision ni l'imposition de personne.

B.I. : Et pourquoi la TAOWS Academy ?S.S. : Je dois reconnaître que j'ai reçu certaines offres pour être représentant en Espagne de

plusieurs organisations de WingTsun. J'ai même étudié la possibilité de m'unir à nouveau à laEWTO sous les ordres de mon Sigung (que je respecte profondément), mais après avoir évaluéet étudié en profondeur tous les éléments importants, j'ai décidé que, si je voulais fairequelque chose de bon pour moi, pour ma famille et pour le WingTsun, les choses qui,d'après moi n'étaient pas bonne pour l'art martial, devaient changer. Et ça, ce n'étaitpossible que sans la tutelle de quelqu'un qui veuille imposer sa manière de voir les choses,ses idées et un modèle de business. J'étais sûr de pouvoir obtenir un équilibre dans l'artmartial et la profession. Comprenez-moi bien, je veux vivre de mes cours et de monorganisation. J'ai une série de besoins économiques (j'ai une famille et des obligationscomme tout le monde), mais je ne veux sous aucun concept que les questions monétairesprévalent sur cet art ancestral, qui est arrivé jusqu'à moi en passant de génération engénération depuis 500 ans. Ma responsabilité c'est d'essayer d'en prendre soin pour qu'ilpuisse durer au moins 500 ans de plus. C'est la responsabilité d'un maître d'art martial :conserver les perles de la sagesse ancienne et les transmettre aux autres.

J'ai donc décidé, sans grandes ambitions, de fonder une petite école d'arts martiaux avecmes instructeurs et mes amis les plus fidèles. La surprise se fit quand, en moins d'un an, lenombre d'appel d'écoles et de groupes de différentes villes, désirant connaître ce que jeproposais et quels étaient mes projets pour le WingTsun, necessait d'arriver. Je pouvais à peine répondre à la demande destages et de cours. Et nous grandissions si rapidement que nousavons été surpris à tous les niveaux (personnel, institutionnel,etc.). Aujourd'hui, nous avons plus d'écoles que la majorité desorganisations qui m'offraient d'être leur représentant en Espagne.Et ça, sincèrement, ça me remplit de fierté. C'est le prix du travailbien fait. Nous sommes contents.

B.I. : Comment définiriez-vous votre WingTsun ?S.S. : S'il y a une chose que je n'aime pas dans le monde

WingTsun, c'est bien la recherche continue d'étiquettes. Lamajorité des gens sont bien plus occupés à mettre un nom sur ce qu'ils font pour se démarquerdu reste qu'à étudier, pratiquer et approfondir les techniques, les tactiques et les idées dusystème. J'enseigne le WingTsun. Le grand maître Yip Man affirmait que si on respectait lesprincipes, c'était du WingTsun… et ma pratique cherche constamment à mettre en pratique lesquatre principes et les quatre lois de la force. J'en déduis donc que ce que je fais, c'est du « pur »

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WingTsun. Il est vrai que j'accorde beaucoup d'importance à l'amélioration des programmes deformation. Je crois qu'on peut bien mieux enseigner ce système que ce qu'on a fait jusqu'à présent. Jecrois surtout qu'on peut bien mieux pratiquer que ce qu'on a fait jusqu'à présent. Je sais que ça peutsembler présomptueux, mais c'est une question assez simple… Aujourd'hui, nous avons beaucoup plusde connaissances techniques, tactiques et technologiques qu'il y a 20 ans dans de très nombreusesdisciplines. Je crois fermement qu'il est nécessaire de s'appuyer sur elles pour améliorer les systèmesde formation et les systèmes d'entraînement. Leur tourner le dos est tout simplement stupide. Ce sontdes excuses utilisées par certains, avec des arguments inconsistants et bien peu convaincantes. Jerespecte toute opinion, tout choix ou toute décision, mais évidemment je ne les partage pas. Je croisque si un pratiquant connaît le pourquoi, le comment et le quand, il pourra améliorer sa pratiqueconsidérablement et ainsi, le niveau général augmentera. Je ne crois pas dans la phrase : « Ne pose pasde question, pratique seulement… » De fait, elle me paraît absolument avilissante.

B.I. : Vous devez plutôt bien faire les choses. Vous avez beaucoup grandi commeorganisation ces dernières années. Pourquoi, croyez-vous ?

S.S. : Je dis généralement que nous avons grandi « sans le vouloir ». Parce que, malgré que noussoyons évidemment très fier de cette croissance et que de plus en plus d'écoles, d'instructeurs etde pratiquants, se joignent à notre projet, nous n'y pensons jamais. Pour moi, pour nous, la partiela plus important de tout cela, c'est de pratiquer un art ancestral. En profiter. Le reste, ce sontdes à-côtés de la pratique. Pendant tout ce temps, nous avons réussi de grandes choses : lacréation d'un département de WingTsun à la Fédération espagnole de Luttes olympiques etdisciplines associées (dont j'ai l'honneur d'être le directeur technique nationale), être la premièreassociation en Espagne qui donne un cours officiel de formation dans une université espagnole(l'université d'Alicante), et nous avons ouvert 35 écoles en un peu plus de deux ans et demi, aumilieu de la plus grande crise économique dont on se souvienne dans notre pays. Tout cela cesont des choses très importantes indiscutablement et, reconnaissant ces belles réussites,permettez-moi de citer comme beaucoup plus importante, d'après moi, le fait de pouvoir voir lesourire de nombreux instructeurs, pratiquants et élèves sur leur visage en pratiquant notre beausystème. Certains, pourtant tout à fait réticents à connaître notre travail, « osèrent » s'y mettre etsont aujourd'hui on ne peut plus contents de la pratique. C'est ça pour moi, la réussite la plusimportante, être heureux et rendre heureux beaucoup de gens en pratiquant les arts martiaux.

B.I. : Quels sont vos projets pour le WingTsun et pour votre organisation ?S.S. : Comme je le commentais, il est pour moi fondamental de conserver un esprit de pratique

par dessus toute autre chose. Actuellement nous avons une structure ferme qui possède quatredépartements (WingTsun, Escrima Concepts, BJJ/Grappling et arts martiaux internes). Nousavons formé ces départements avec des professionnels éprouvés, ayant un prestigeinternational, tels que le grand maître Steve Tappin, Jair Correa ou Pedro Garcia Arteaoitia.Avoir complété ces structures et ces alliances avec ces maîtres extraordinaires nous permet denous centrer sur ce qui nous importe vraiment : pratiquer les arts martiaux.

Quant au WingTsun, qui est très certainement l'un des piliers fondamentaux de la TAOWSAcademy, je suis en train de terminer le deuxième de mes livres qui sera disponible dansquelques mois et, sous peu, sera édité également un DVD où nous montrerons nos idéessur le WingTsun et notre point de vue. L'année prochaine également, nouscommencerons notre « ouverture » vers d'autres pays. Nous sommes déjà en traind'organiser l'un ou l'autre événement en Allemagne, en France, en Italie et en Angleterre.Nous avons également presque terminé d'organiser une tournée de stages en Amériquedu Sud et aux USA que nous ferons à la fin de l'année prochaine. Et nous continueronsde pratiquer et de travailler humblement ce que nous aimons.

B.I. : Votre parcours parle pour vous. Il y a beaucoup de travail à faire.S.S. : Ce sont des défis importantes, mais je suis gonflé à bloc et très heureux. J'ai

travaillé pendant plus de 15 ans pour mon ancienne organisation dont j'étais leresponsable pour l'OEWT orientale. J'ai eu l'honneur d'être l'instructeur ayant formé leplus grand nombre de grades techniques (ceintures noires) en Espagne. Certainsd'entre eux sont aujourd'hui des références dans des organisations de WingTsun etdirigent de grands groupes. J'ai formé plus de 1000 élèves aucours de ma carrière. Je trouve que, maintenant, commençant àzéro, j'ai le point de maturité nécessaire pour faire les choses unpeu mieux, je me sens très motivé et plein d'enthousiasme. Jereçois des invitations et des projets de divers endroits du monde,des gens qui veulent connaître mon système de formation etm'offrent de participer à divers événements d'arts martiaux. Jesuis fier et tout cela me donne la force de continuer d'avancer.

B.I. : Merci beaucoup pour votre attention.S.S. : Merci à vous. C'est un honneur de pouvoir exprimer et

présenter mes idées dans ce magazine qui est, aujourd'hui,indiscutablement, la publ icat ion d'arts mart iaux la plusimportante dans le monde. Merci à M. Alfredo Tucci et à toute l'équipe de BudoInternational. Merci également à mes instructeurs et à mes élèves. À toute l'équipe dela TAOWS Academy sans laquelle rien ne serait possible. Et merci à ma famille. Ils sonttout pour moi.

Salutations et respect.

Interview

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Principes de la self-défense

Comment la self-défense commence-t-elle ? Ce n'est pas simplement uneattaque qui déclenche une réaction deself-défense, non, la self-défense réalistecommence à partir du moment où nous ypensons. Si nous pensons aux stratégiespour les situations dangereuses, nousserons mieux préparés. Grâce à ses idéesde base simples, le SDS-Concept est lesystème idéal pour tous ceux qui veulentuti l iser un outi l pour améliorer leursécurité. Le SCS-Concept estparticulièrement bien adapté à ceux quise sentent souvent vulnérables face à unagresseur.

Les temps changent, les systèmes deself-défense se développent. Le SDS-Concept est ainsi un produit typiquede notre époque. Les choses changentrapidement, peu de gens peuvent passer

des années à apprendre un système decombat.

Comme le SDS-Concept n'est pas unsous-produit d'un système existant, il peutsuivre son propre chemin. Son objectif est à100% la self-défense avec toutes sortesd'outils dans toutes sortes de contextes. Çan'a de sens pour quiconque d'apprendre unsystème complet pour ensuite changer lesconcepts et les principes afin d'être enmesure d'utiliser des armes ou des outils deself-défense. Comme tout bon système, leSDS-Concept a ses propres principes etses propres concepts. Il s'agit de lacompréhension et des bases de l'utilisationdes objets quotidiens pour la self-défense.

Quels sont les principes ?Les principes sont des concepts de

base, des idées établies, quicommandent les autres modes

Self-défenseTexte : Peter Weckauf & Irmi Hanzal

Photos : Mike Lehner

« Les vraiscombats viennentsans instructions.Les règles et les

arbitres sont pourles sports de

combat, pas pourla rue. La seule

règle c'est : “Si ça fonctionne,c'est permis”. »

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opératoires, concepts et stratégies. Ces principes sur lesquelsse base le système sont l'épine dorsale du système.

Principes à suivre lors de l'utilisationd'objets pour la self-défense

• Utilisez tout ! Utiliser toutes sortes d'armes corporelles(mains, coudes, jambes, genoux et tête) et toutes sortes d'objetsfera de vous un adversaire respecté. En règle générale, tout estpermis et tout est légitime pour la self-défense, que ce soit desarmes corporelles, des outi ls ou des armes de self-défense.

• Attention à la structure de l'objet ! Vouspouvez utiliser presque n'importe quel objet pourvous défendre. Considérez la rigidité, lalongueur et la taille, la forme (pointu, arrondi,

affilé), le poids, l'état, l'élasticité, le danger pour vous-même et,bien sûr, sa disponibilité. Un objet ne peut être utilisé queconformément à sa structure. Essayez autant d'objets quepossible au cours de votre entraînement.

• Utilisez vos réflexes naturels ! Les attaques viennentgénéralement par surprise et de manière probablementinattendue, ce qui ne vous donne pas de temps pour l'actionconsciente. La réalité montre que les individus dans dessituations extrêmes agissaient par réflexe et instinctivement. Ilfaut en tenir compte lors des séances de formation pour choisirles techniques appropriées. Les débutants en particulier ne

devraient pas essayer des mouvements compliqués ni desenchaînements de mouvements.

• Improvisez ! Vous avez oublié votre accessoire deself-défense chez vous ? Improvisez ! N'importe quel

objet qui peut servir pour amplifier votre coup de poing

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Self-défense

« La propreprotection d'abord

! La self-défensen'est pas un sportde combat où on

échange descoups. »

Au prochain numéro :SDS-Concept

La self-défense pour les femmesPour de plus amples

renseignements, visitez : www.dsd-concept.com

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ou votre poussée vous rendra plus fort.Utilisez autre chose : des pierres, destables, des verres, des sacs, un poignée desable, des pièces de monnaies. Tout peutvous aider. Rien n'est disponible ? Crachezsur votre adversaire ! Même ça pourraitl'irriter assez longtemps pour vouspermettre de lancer votre défense. Trompez,induisez-le en erreur, donnez-lui un fauxsentiment de sécurité, puis attaquez quandil s'y attend le moins. La chevalerie n'estpas une option. Votre vie est en jeu !

• Frappez ses points faibles ! Une idéeessentielle de la self-défense, c'estd'attaquer les points faibles del'adversaire. La self-défense doit êtresimple, rapide et utile pour tout le monde.Savoir comment attaquer les points faiblesvous permettra de vaincre un agresseur oumême un groupe d'agresseurs.

• Des mouvements simples etdirects. I l ne faut pas, pour la self-défense, étudier des enchaînements demouvements compliqués. La rue n'estpas un dojo. Agissez de manièredéterminée et décidée. Choisissez letype de self-défense le plus simple etle plus direct. Vous n'aurez pas letemps de réaliser des mouvementsirréalistes surtout si vous êtesconfrontés à un grouped'agresseurs.

• Diverses options sontdisponibles, il n'y a pas de règlesfixes. Les vrais combats viennentsans instructions. Les règles etles arbitres sont pour les sportsde combat, pas pour la rue. Laseule règle c'est : « Si çafonctionne, c'est permis. » Si une

technique ne fonctionne pas, passez àune autre. Improvisez !

• La propre protection d'abord ! Laself-défense n'est pas un sport decombat où on échange des coups. Non,chaque coup de poing peut blesser ouneutraliser l'un des adversaires. Les gensn'ayant aucune expérience du combatont tendance à réagir de manièreinappropriée quand ils sont touchés oublessés. Même une petite blessure peutêtre décisive. Évitez donc les risques etles situations périlleuses lorsque c'estpossible.

• Le cadre juridique. Dans certainspays, il est illégal d'utiliser ou même deporter des armes de self-défense. Mais,personne ne peut vous interdire deporter un stylo, une cuil lère ou unelampe de poche car ce sont des objetsquotidiens normaux. Ce sera normalpour un juge que vous ayez sur vous un stylo.

• L'un des aspects les plus importantsdes cours de self-défense estl'enseignement des stratégies et destactiques, avant un conflit, au milieu d'unconflit et après un conflit.

Le sens de la stratégiepour la self-défense

La stratégie est le « plan directeur ».La stratégie décide de l'usage de laforce ou de la menace de la force pourempêcher ou désamorcer l'attaque del'adversaire. Toutes ces mesures visentun seu l but , savo i r préven i r uneattaque ou limiter les dégâts le pluspossible.

Ainsi :• Est-il stratégiquement efficace d'avoir

un conflit ici et maintenant (aucune échappatoire, de nombreux attaquantspotentiels, disponibilité des armes) ?

• Est-il stratégiquement efficace d'avoirun conflit dans certains endroits (dans unvéhicule, un ascenseur, pas de témoins…) ?Quels sont mes avantages ?

• Suis-je physiquement capable de medéfendre en ce moment (alcool, handicapsphysiques, mauvaise condition physique…) ?

Le sens de la tactique enself-défense

Les tactiques peuvent être définies commedes concepts et une action coordonnés,tenant compte des capacités physiques etmentales, les siennes propres aussi bien quecelles de l'adversaire, l'endroit, le moment, lebut, les outils disponibles. Les tactiques decombat font partie de la stratégie.

La stratégie et les tactiques constituentun cadre pour les décisions en self-défense et sont donc étroitement liés. Lastratégie détermine si nous nous battonsou pas, les tactiques définissent lamanière dont nous combattrons.

Quelques exemples :Est-ce une bonne tactique utiliser un

objet pour la self-défense ?Est-ce une bonne tactique utiliser une

surface dure pour ma défense ?Est-ce une bonne tactique attaquer

l'agresseur avant même qu'il n'attaque ?La stratégie et les tactiques conjointe-

ment au principe du système sont deuxcomposants importants de la self-défense,et d'autant plus en SDS-Concept.

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ès le début des publicationssur le Kyusho, les gens nousont demandé pourquoi nousne faisions jamais decompétitions, du sparring oudes combats freestyle avec

le Kyusho. Eh bien en réalité c'est ce quenous faisons (et avons fait) depuis desdizaines d'années, mais pas publiquement.Simplement parce que les secrets duKyusho sont restés au sein des familles etdes clans ou ont été transmis à certainespersonnes de confiance depuis les tempsanciens, et il en est de même en ces tempset dans les pratiques modernes. Ce qui estmontré publiquement n'est qu'une petitepartie de ce qui est connu ou pratiqué enprivé. Nous le faisons car nous voulonsaméliorer la technique, la tester, laperfectionner et la ratifier avant de la rendrepublique.

Ce que nous avons fait avec les premierslivres, articles et vidéos publiés par BudoInternational, c'est tout simplement àexpliquer, documenter, démontrer et qualifierles bases du Kyusho. On l'a fait ainsi pourque les gens s'entraînent plus lentement etdonc plus sûrement jusqu'à obtenir unebonne compréhension et les compétencesnécessaires avec les points vitaux. Nousavons également attendu d'avoir assez deprofesseurs qualifiés prêts à aider les gens àvraiment apprendre le Kyusho correctement.Depuis que ces outils pédagogiques ont étépubliés, il y a 10 ans, le Kyusho s'est

propagé dans plus de 100 pays, et despratiques et des instructeurs hautementqualifiés et sûrs ont été développés. Unprogramme solide et éprouvé ainsi qu'uneformation d'instructeur professionnel et desprotocoles ont également été mis en placepour maintenir des normes de qualité. Cetemps de préparation et de pratique aégalement permis de développer lacompétence et les outils pédagogies de nosinstructeurs dans cet aspect de la formationafin d'avoir des professeurs réellementqualifiés lorsque nous rendrons public cedeuxième processus d'enseignement.

Et ce dont nous avions besoin de plusimportant encore, c'est d'une formation adé-

quate pour perpétuer le Kyusho demanière sûre et efficace (en dehors

du dojo ou des stage). Ce mou-vement de croissance n'en

est qu'à son début, maisnous avons obtenubeaucoup de succès etnous avons progressé.Comme le Kyushon'est pas un stylespécifique, il devien-dra un jour la prati-que de perfection-nement martial laplus répandue dans le monde.Actuellement, c'estle Jiu-Jitsu brési-lien… mais mêmecelui-ci peut êtreamélioré avecKyusho et l'usagedes points vitaux et

de leurs effets sur laphysiologie humaine.Tous les instructeursfiniront par l'intégrer

dans leur style et leurs cours et il attein-

dra le grand public.Actuellement, on en parle

déjà dans les films, les showstélévisés et même dans le dernier

best-seller de Dan Browns, « Inferno ».Le moment est venu de donner plus

d'informations et de formations vitales àce sujet. Et nous sommes prêts, nousavons des instructeurs qualifiés et unenouvelle dynamique. En fait, depuisfévrier 2013, il a commencé à faire

intégralement partie des cours ouverts àtous. Il n'a juste pas encore été jusqu'àprésent publié en DVD ou dans des livres.Nous avons en effet adopté cetteapproche pour tester d'abord sur le terrainet en privé afin de confirmer lesprobabilités et son adaptabilité universelle.Nos instructeurs ont d'abord travaillé laméthode avec leurs pairs dans l'art martial(privé), ils ont ensuite travaillé avec leursélèves et nous avons maintenantcommencé à travailler avec des gensnouveaux provenant de différents stylesdans des cours ouverts à tous. Cela nouspermet de le synthétiser dans unprocessus plus générique tel que l'UFC etle MMA plutôt que comme un stylespécifique. Si vous vous souvenez bien,quand le MMA a commencé, tout lemonde utilisait son propre style, mais avecle temps, seules les meilleures méthodesse sont maintenues, tandis que celles quiéchouaient ont été écartées. Aujourd'hui,tous les combattants de MMA travaillentessentiellement de la même manière et ontaugmenté leur potentiel et leur efficacité.C'est la même chose avec le Kyusho.

Travailler pendant plusieurs dizainesd'années sur cet aspect a également misen évidence ce qui ne fonctionnait pas, cequi ne fonctionnait que peu de fois et nevalait donc pas la peine d'étudier et aussice qui était le plus efficace (en situation destress élevé et d'adrénaline) à utiliser etperfectionner. En fait, la plupart des pointsenseignés au cours des stages typiquesde Kyusho n'auront que peu ou pas devaleur dans une application au combatréelle. Mais qu'il soit bien clair ici, lesparring de Kyusho n'est pas le combatde Kyusho. Il y a une énorme différence.Que les lecteurs ne se leurrent pas, vousne pouvez pas pratiquer de manièrestatique et être efficace dans une situationdynamique et urgente.

Prenons par exemple le point le GB-20(sur la photo), qui est si souvent enseignédans les classes typiques Kyusho et quiest un favori des praticiens de Kyusho lesplus représentatifs. En sparring, on neparvient pas à atteindre cet objectif, il esten retrait du fait de la position de combat.Nous avons pourtant vu presque tout lemonde essayer d'atteindre ce point (bienplus que n'importe quelle autre cible),mais en vain. Ils sont pris par surprise cari l fonctionne toujours dans leurstechniques stationnaires, même s'il n'estpas disponible dans un entraînement detype sparring. Toutefois, i l n'est passeulement possible et utilisable dans uncombat de Kyusho (l'étape suivante), maisen encore, il devient facilement disponible.Connaître cette distinction et savoirl'entraîner correctement est vital pour lesuccès des combattants.

Une autre raison pour laquelle lesparring est l'étape suivante logique dansle parcours du pratiquant de Kyusho, c'estque la technique statique n'engendrerapas le stress, les limites provoquées parl'adrénaline et les changementsphysiologiques alors qu'une pratique plusrapide et plus stressante le fera. Dans lesparring, vous devez spontanémentreconnaître une cible disponible et yaccéder instantanément avant qu'elle ne

D« En fait,

la plupart despoints enseignés

au cours desstages typiques deKyusho n'auront

que peu ou pas devaleur dans uneapplication au

combat réelle. »

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soit déplacée ou rétractée. Le sparring permet d'accroître votredextérité et votre habileté à l'utiliser dans une agression sévère oumenaçante pour votre vie, mais plus important encore, il vousécarte de la technique et vous situe dans le domaine del'acquisition réelle de la cible, ce qui représente une pratiquebeaucoup plus fiable. Vous apprendrez à mieux faire face auxhabiletés motrices grossières (par opposition à l'application d'unemotricité fine) auxquelles votre corps va recourir quandl'adrénaline se précipitera dans votre organisme en situation destress réel. Cela modifie votre position, vos mouvements, lesangles et tant d'autres attributs. Si vous ne vous entraînez pas decette façon, vous ne saurez jamais si vous êtes capables de gérerune situation réelle et encore moins d'y utiliser le Kyusho. Un autreavantage, c'est que vous allez également développer une nouvellecompétence que la formation statique ne vous permettra jamais :la capacité de savoir où votre partenaire (ou agresseur) cherche àvous attaquer (ou pas), de manière à pouvoir utiliser des mesuresde protection pour le contrer plus sûrement. Ce que vous pourriezfaire grâce à l'utilisation des concepts enseignés avec la chemisede fer ou en attaquant l'attaque comme on l'enseigne dans lesniveaux de formation élémentaire du Kyusho dynamique.

Un autre élément précieux pour cette pratique, c'est que vousallez apprendre à gérer la confusionoccasionnelle et à combattre avecelle. Trop de gens sont surpris,choqués et incapables de faire face à la douleur ou à undysfonctionnement, au cours d'unaffrontement réel. Dans une formationKyusho plus dynamique etparticulièrement en sparring, votrecorps et votre esprit apprennent àfaire face et à continuer plutôt que derester bloqué ou de vous rendre.Pensez aux avantages mentaux,spirituels et physiques que cetélément, cette composante ajoutée,apporte au pratiquant de Kyusho. Àtitre d'exemple, imaginons que votreadversaire vous étourdit, pouvez-vousfaire face à ce dysfonctionnementtemporaire et corriger vous-même lasituation avec une technique depremiers secours de Kyusho, pouvez-vous récupérer votre lucidité en unquart de seconde pour poursuivre lecombat… et plus important encore,votre adversaire peut-il le faire ?

Effectivement, tous les niveauxantérieurs de la formation de base enKyusho sont cumulatifs, i ls sontconfrontés à la réalité dans le stadede développement actuel, mais c'estloin d'être fini. Il y a beaucoup plus,mais une fois encore, avancer àpetits pas construit bien mieux lescompétences et apporte des chosestellement plus intéressantes. Trop degens précipitent leurs études,précipitent leur entraînement,précipitent leur développement tantet si bien que les éléments clésfinissent par manquer ou ne restentimprimés que dans leur esprit, et pasdans leurs mains.

Beaucoup d'instructeurs dansnotre propre organisation souhaitentque je ne rende pas ceci public, ils

désirent rester privés et conserver les bénéfices pour eux, maisnous avons d'autres formations qui resteront privées pour eux.Et il est vrai beaucoup vont copier ce que nous faisons commeils l'ont fait dès le début, certains vont se joindre à nous pourobtenir des informations et ils s'en iront quand ils croiront qu'ilsla possèdent ... comme ils l'ont fait dans le passé. Mais encoreune fois, ils ratent le point essentiel car ils ne possèdent pasl'ensemble du tableau, il ne savent pas où il conduit ou, plusimportant encore, pourquoi. La plupart n'ont jamais vu la pleineapplication de tous les concepts de base qui ont été montrés aupublic ou synthétisés en un concept ou une direction unique etqu'offre le Kyusho pour former un bon pratiquant. Et c'est pourça que nous pouvons divulguer cette information, nous sommesactuellement si loin dans les concepts de formation que d'autresgroupes de Kyusho ne pourront pas nous rattraper. Noustravaillons et nous pratiquons dans le sens du processus danssa totalité plutôt que de copier partiellement des idées oucertains aspects. Et n'oublions pas que si les autres ne font quecopier et imiter, cela conduira au moins à plus compréhension,de compétence et d'acceptation du Kyusho dans le mondeentier, la qualité ne peut que s'améliorer… tout comme leKYUSHO pour les générations futures.

Points Vitaux

Page 55: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

REF.

: DVD

/JKD

TIM

TITRE: JEET KUNE DO

REF.

: DVD

/JKD

TIM

2

TITRE: JEET KUNE DOELEMENTS OF

ATTACK

REF.

: DVD

/JKD

TIM

4

TITRE: JEET KUNE DOBRUCE LEE’S

YMCA BOXING

REF.

: DVD

/JKD

TIM

3TITRE: JEET KUNE DO

UNLIMITED

REF.: DVD/BURTON TITRE: JEET KUNE

DO UNLIMITED

REF.: DVD/BURTON2 TITRE: BRUCE LEE: L’HOMME ET SON

HÉRITAGE

REF.: DVD/TV2

TITRE: HOMMAGEBRUCE LEE

AUTEUR: TEDWONG

& CASS MAGDA

REF.

: DVD

/BL

AUTEUR: TIM TACKETT

AUTEUR: SALVATORE OLIVAAUTEUR: B. RICHARDSON

TITRE: JKD STREET DEFENSE TACTICS:

TITRE: EXPLOSIVE DUMOG

TITRE: JKD STREET TRAPPING”

REF.: DVD/SALVA • DVD/SALVA2• DVD/SALVA3 • DVD/SALVA4• DVD/SALVA5 • DVD/SALVA6 • DVD/SALVA6• DVD/SALVA7

TITRE: J.K.D. STREET SAFE:

TITRE: KNIFE FIGHTING:

TITRE: PROFESSIONALFIGHTING SYSTEM:

TITRE: PROFESSIONALFIGHTING SYSTEMKINO

MUTAI:

TITRE: WINGCHUN KUNG FU:

SIU LIM TAOAnglais / Espagnol /

Italien

REF.: DVD/RANDY1TITRE: WING

CHUN KUNG FU:CHUM KIU

Anglais / Espagnol /Italien

REF.: DVD/RANDY2

TITRE: WINGCHUN KUNG FU:

BIU JEEAnglais / Espagnol /

Italien

REF.: DVD/RANDY3

TITRE: JKDTRAPPLING

TO GRAPPLING

REF.: DVD/ALM2TITRE: FILIPINOMARTIAL ARTS

REF.: DVD/ALM3TITRE: STREET-

FIGHTING!JEET KUNE DO

REF.: DVD/ALM4

TITRE: JKD ”

AUTEUR: RANDY WILLIAMS

REF.

: MUK

RAND

Y1RE

F.: M

UKRA

NDY3

REF.

: MUK

RAND

Y4

REF.

: MUK

RAND

Y5

REF.

: MUK

RAND

Y6RE

F.: M

UKRA

NDY2

TITRE: THE WOODEN DUMMY ANGLAIS / ITALIEN

ANGLAIS

TITRE: CONCEPTS &PRINCIPLES

DVD/RANDY4

AUTEUR: JOAQUIN ALMERIA

TITRE: ESPADA Y DAGATITRE: PENTJAK SILAT

TITRE: BUKA JALAN SILAT

REF.

: DVD

/SIL

AT3

REF.

: DVD

/SIL

AT

REF.

: DVD

/SIL

AT4

TITRE: YAWARA KUBOTAN

AUTEUR:MASTER PEREZ

CARRILLO

REF.: DVD/YAW2TITRE: 5 EXPERTS -EXTREME STREET

ATTACKS AUTEURES: VICTOR

GUTIERREZ,SERGEANT JIM

WAGNER MAJOR AVINARDIA, J.L. ISIDRO& SALVATORE OLIVA

REF.: DVD/DP1

AUTRES STYLES

AUTEUR: BOB DUBLJANIN

TITRE: JKD EFS KNIFE SURVIVALAUTEUR: ANDREA ULITANO

REF.

: DVD

/EFS

1

Page 57: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

Libérer le guerrier intérieur : Posséder un entraînement mental imparablepour les arts martiaux.

Quand je travaillais comme gardien de prison en Nouvelle Angleterre,j'ai eu ma part d'action, y compris une mutinerie où nous sommesrestés enfermés dans la prison pendant un mois. Je vous raconte. Audébut de la mutinerie, nous sous sommes retrouvés, un collègue etmoi, attrapés dans une unité de haute sécurité. Nous avons pensé quenous allions mourir ce jour-là. Nous avons fait face à de multiplesattaquants qui venaient de toutes les directions et j'ai eu ma dose decoups ce jour-là, mais nous sommes parvenus à survivre.

Peter et moi terminions notre ronde dans l'unité de haute sécurité quiabrite 60 détenus. Étaient internés là les détenus qui venaient d'arriveret avaient besoin de s'adapter à la vie en prison et ceux qui avaientbesoin d'être dans un environnement de très haute sécurité jusqu'à cequ'ils se soient calmés. Certains détenus étaient enfermés dans ceservice pour toute la durée de leur détention. En d'autres mots, tous lesdétenus à problème étaient enfermés dans cette partie de la prison.

Peter et moi étions dans cette unité quand les alarmes sonnèrent, il yavait eu une évasion et la prison était entrée en mode de verrouillage.Quand ça arrive, certaines portes se ferment automatiquement pouréviter que personne n'entre ni ne sorte du bâtiment. Les portes desunités pouvaient être bloquées ou débloquées en fonction descirconstances. Ce jour-là, l'officier chargé de contrôler la fermeture desportes avait poussé accidentellement sur le bouton qui ouvre toutescellules individuelles de l'unité de haute sécurité. Nous nous sommesalors retrouvés, Peter et moi, attrapés dans l'unité avec 60 internespendant 12 heures et nos collègues ne pouvaient rien faire d'autre quenous observer.

Vous devez comprendre que si un prisonnier parvenait à tuer ungardien de prison, il deviendrait le roi de la prison et conserverait cestatut ppour toute la durée de son séjour là-bas. Pour un gars qui nes'est pas encore adapté à la vie carcérale, qui en est au début de sapeine, ou pour quelqu'un qui est trop agressif pour être inclus avec lereste des reclus, il est très tentant de tuer un gardien de prison pourdevenir ensuite le roi.

Nous avons averti la tour principale de notre situation et nous avonsjeté par la porte bloquée nos radios et tout objet coupant que nouspouvions avoir pour éviter qu'ils ne puissent être utilisés comme desarmes contre nous. Nous n'avons pas eu beaucoup de temps pournous préparer face à la première vague de détenus qui s'avancèrentvers nous. Les huit premiers furent probablement les plus durs parceque nous recevions des coups de tous les côtés. Nous sommesregardé, Pete et moi, nous avons hoché la tête et tout a changé. Peuimporte qui, si l'un d'eux s'approchait de nous, il serait blessé ou il nepourrait plus jamais se relever. C'était comme si on avait allumé uninterrupteur. Nous sommes passé du mode survie au mode combat etnous nous sommes battus pendant 12 heures d'affilée, avec au moinsune douzaine de gars autour de nous essayant de nous battre à mort laplupart du temps. Chaque coup que nous donnions leur rompaitquelque chose : bras, nez, mâchoire, jambe, genou. C'était des coupsdurs, de ceux qui sont nécessaires pour survivre jusqu'à être secourusou jusqu'à ce qu'ils se rendent. Il y avait des douzaine de reclus parterre, ensanglantés ou avec quelque chose de cassé. La patrouille anti-mutinerie se fraya finalement un chemin jusqu'à nous, dispersant lesderniers détenus qui essayaient encore de lutter. Nous étions meurtris,ensanglantés et couverts de bleus, mais vivants.

J'utilise cette expérience pour aider mes clients sur le ring, qu'ils'agisse d'arts martiaux ou de boxe. Cela fait partie de l'entraînementmental spécifique pour les sports de combat : comment continuermême si votre monde est secoué. Il est irréaliste de penser quepersonne ne pourra vous lancer un coup de poing un jour. Croyez-moi,je n'aime pas me faire frapper, même si j'ai un grande d'expériences decombats de rue pour avoir grandi dans le Bronx et pour avoir étégardien de prison. Je suis ceinture noire de Shaolin Kempo et de TaiChi, mais je n'écarte jamais la possibilité de me faire frapper parquelqu'un. Ce n'est pas parce que je fais tout pour que cela ne seproduise pas, que cela ne se produira jamais. Il est prudent, pourn'importe quel combattant, d'avoir un plan de secours pour savoir quefaire si cela se produisait, même si l'événement semble hautementimprobable. Se préparer mentalement à tous les scénarios possiblesest l'un des blocs de construction nécessaires pour un mentalimparable. J'ai créé une liste pour que tous les pratiquants d'arts

Préparation Mentale

« Qu'on gagne,qu'on perde ou

qu'on termine ex-æquo,

il y a toujours uneleçon à tirer à

chaque combat. »

Page 58: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

Psychologie

martiaux puissent travailler et que je partage ci-dessous, de sorte que, si les chosesne se passent pas comme prévu, votre mental ne faiblisse pas. Si vous avez besoind'aide pour que cette liste fonctionne pour vous, prenez contact avec moi.

Avant le combatFacteurs qui affectent le mental :Énumérer ces facteurs avant de monter sur le ring vous aidera à renforcer votre

mental. J'ai des clients qui affrontent chacun d'eux avant de monter sur le ring afin deles régler avant d'y entrer. Donner une réponse à chacun des éléments de cette listeest un bon point de départ pour travailler les éventuels problèmes qui peuventaffecter votre mental et votre performance sur le ring.

1. Stress et anxiétéÊtes-vous prêt à combattre ? Que vous dit votre esprit ? La vie en général, la

famille, les problèmes au camp d'entraînement, vos faiblesses sur le ring, tout celapeut créer du stress et de l'anxiété.

2. Les craintes et l'appréhensionVotre passé, vos cinq derniers combats, les problèmes d'enfance non résolus.

Vous avez beau déclarer que vous les avez gérés, cachés ou ignorés, ils sont toujourslà et ils affecteront sur votre mental à chaquecombat.

3. DoutesLes points forts de votre

adversaire, des déplacements quiratent, votre performancepassée et les problèmes del'enfance qui vous assaillentet affectent votre mental.

« Si vous n'avezpas bien travailléla liste ci-dessus

et que vousn'êtes pascapable demodifier

automatiquementvotre étatmental, vous ne

combattrez pas,simplement vousvous défendrez. »

Page 59: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

4. Être devant un publicNous avons appris, enfant, dans la

cour de récréation, que s'i l y a uncombat, à moins que ce ne soit dans lestyle de Kill Bill, sur une plage isolée à lalumière de la lune, i l y aura trèsprobablement des spectateurs qui vousregarderont. I l est possible pourn'importe quel athlète d'expérimenterune sorte d'angoisse à se battre devantdes fans, surtout si vous n'êtes pas lefavori et si vous allez être hué. Anticipezet acceptez le fait que vous n'allez pastout le temps être le favori et travaillez

sur les problèmes quevous pourriez

avoir quant auxréactions des

autres envers vous afin qu'ellesn'affectent pas votre mental.

Pendant le combatÀ travers mon expérience des

combats de rue dans le Bronx et en tantque gardien de prison, je me suis renducompte qu'il y avait deux manières defonctionner : en mode survie et en modecombat. Ce que vous ne voulez pas,c'est passer au mode survie. Pour lamajorité des combattants, le combatsera terminé parce que leur forcementale se sera éteinte. Cela décrit ceque Pete et moi avons expérimenté aucours de l'attaque des huit premiersdétenus. Au l ieu d'élaborer desstratégies pour les actions suivantes et

de conserver votre esprit actif, vosfacultés mentales diminuent et

vous vous contentez juste defaire de votre mieux pour ne

pas être frappé. À cemoment-là, votre adversaire

peut en profiter pour vousmettre KO.

Lorsque nous sommespassés au mode

guerrier, nous avonscommencé à

abattre des recluset nos chances

de survie ont augmenté. Peu importecombien de fois on vous atteint,combien de fois on vous attrape ou onvous frappe, si vous êtes en modeguerrier, vous pouvez gagner à toutmoment avec n'importe lequel descentaines de mouvements que vousavez pratiqués et travaillés dans votredojo. Quand vous êtes en mode combat,vous êtes en permanence en train deplanifier la prochaine étape, la prochaineattaque et comment renverser votreadversaire. Sur le ring, tout dépend de lastratégie. Un mental combatif vouspermettra de voir et d'anticiper lesmouvements de votre adversaire et vousmaintiendra en alerte. C'est comme çaqu'on gagne les combats.

Après le combatQu'on gagne, qu'on perde ou qu'on

termine ex-æquo, il y a toujours uneleçon à tirer à chaque combat. Regardezles vidéos, étudiez-les et pensez àcomment vous vous sentiez chaque foisque quelque chose a mal tourné.Qu'est-ce qui vous passait par la tête ?Que s'est-il passé quand vous avez ététouché ou frappé ? Comment êtes-vousparvenu à récupérer ou pas ?

Ce ne sont pas des choses qu'onenseigne dans les gymnases, mais ellessont tout aussi importantes que votreentraînement quotidien. Vous avez beauêtre dans le club le plus sensationnel, sivous n'êtes pas mentalement prêt àtous les défis sur le ring, vous courez lerisque de faire ce que nous faisons tousnaturellement, nous passons au piloteautomatique ou nous combattons enmode de survie. Si vous n'avez pas bientravaillé la liste ci-dessus et que vous

n'êtes pas capable de modifierautomatiquement votre état

mental, vous ne combattrez pas,simplement vous vous

défendrez. Conservez toutcela sur le ring et faites le

travail mental dont vousavez besoin pour

renforcer et solidifiervotre mental.

Préparation Mentale

« Vous avez beau être dans le club le plus sensationnel, sivous n'êtes pas mentalement prêt à tous les défis sur lering, vous courez le risque de faire ce que nous faisons

tous naturellement, nous passons au pilote automatiqueou nous combattons en mode de survie. »

Renseignements :Dr. John W. O'Connor, Sr., Ph. D., psychologue du sportVotre expert en préparation mentalePrésident :The American Emotional Wellness Organization

Site Web : http://oconnor-consulting.netTéléphone : 276 346 3625, fuseau horaire de l'EstE-mail : ∫[email protected] :http://www.linkedin.com/in/drjohnoconnorphd

Page 62: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

Okinawa Karaté

L'un des héritiers techniques d'Anko Itosufut indiscutablement Chotoku Kyan (1869-1945), créateur du ShobayashiShorin Ryu et fils du Gardien du Sceau duroi okinawai ien Sho Tai. ZenryoShimabukuro fut un disciple exemplaire deKyan, il transmit ensuite tout son savoir àson fils Zenpo. Né en 1944, Zenpo estaujourd'hui 10e dan de Karaté. SalvadorHerraiz, notre collaborateur, l'a rencontréplusieurs fois sur l'île du Karaté. Il nousparle ici de ce grand karatéka, leader duSeibukan Shorin Ryu.

Texte et photo : Salvador Herráiz, 7e dan de Karaté, Chatan (Okinawa).

En haut à gauche : L'auteur, Herraiz,visitant l'humble tombe de ChotokuKyan, à Ishimine (Shuri).À gauche : Extérieur du dojo Seibukandu maître Shimabukuro.

Page 63: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013
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Zenpo Shimabukuro10e dan de KaratéSeibukanL'héritage de Chotoku Kyan

Le Karaté que représente aujourd'huiZenpo Shimabukuro, 10e dan et vice-président okinawaiien de Rengo Kai,est la ligne technique directe du maîtreChotoku Kyan. En effet, le maître estactuellement le principal pil ier duKaraté de Chotoku Kyan, surtoutdepuis la mort en 2010 de JoenNakazato à l'âge de 88 ans. ChotokuKyan était le fils de Chofu (1835-1889),le Gardien du Sceau royal du roid'Okinawa. De fait, quand en 1872, leroi Sho Tai fut destitué et s'en alla àTokyo, la famille Kyan l'accompagna.Chotoku n'était alors qu'un enfant. Huitans plus tard, en 1880, la famille revintà Okinawa. Son pouvoir économiqueayant sensiblement diminué, elle vécutdans des régions agricoles, Yomitand'abord et Kadena ensuite. Le roi ShoTai, destitué, mourut en 1901.

Chotoku Kyan fut instruit aux artsmart iaux par son grand-père

Oyakata, son père Chofu,Wiashinzan, Sokon Matsumura (quilu i appr i t Seishan, Nai fhanchi etGojushiho), Kokan Oyodomari (qui luimontra Passai) et le descendant dufameux Chatan Yara (qui empruntason nom à la ville où il vivait et ledonna à l 'un des katas les p lusconnus du Karaté actuel Chatan Yarano Kushanku). Chotoku Kyan reçutégalement les enseignementsd'autres personnages tels que lefameux Kosaku Matsumora, l'un despères du Tomar i Te, Maeda oul'expert Tokumine, avec qui il apprit lemaniement du bo. Chotoku Kyan futégalement élève de Seicho Arakaki,connu comme Kamadeunchu Arakakiou encore Arakaki « Le Chat ». C'étaitun expert mart ia l qui t ravai l la i tcomme interprète au Château deShuri et avait été élève de Waishinza,qui fut également instructeur deMatsu Higa. Chotoku étudiaégalement un peu avec Waishinza.

On attribue à Seicho Arakaki (qu'il nefaut pas confondre avec d'autresremarquables maîtres du même nomde l'histoire de l'art qui allait devenir leKaraté-do) l'origine de certains katas

très connus actuellement commeNiisheishi, Sochi et Unsu.

Dans les années 20, Chotoku serendit à Taiwan avec Kuwae Ryosei,élève de Matsumura Sokon et avecKori Hisataka Kudaka (1907-1988) quideviendra maître de Shorin RyuKenkokan et fut un de ses élève et également élève d'UfuchikuKanagusuku (1841-1921) et du judokade Kodokan, Sanpo Toku.

Bien que Choshin Chibana affirmâtque Chotoku Kyan n'avait pas été àproprement parler élève d'Anko Itosu,on a toujours considéré Kyan commetel. Chotoku Kyan, dont on racontequ'il était capable d'écorcer des pinsavec les mains, donna nom auShobayashi Shorin Ryu (attention, il y ades noms très semblables, mais quicorrespondent à d'autres maîtres, parexemple le Kobayashi Shorin Ryu deChoshin Chibana). Myope et dépressif,Chotoku essaya de conserver lesenseignements d'Itosu sans lesmodifier, ainsi que le travail des pointsvitaux pouvant provoquer la mort subite.

La Deuxième Guerre mondia levenait de se terminer quand Chotoky

Page 65: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

1. Zenryo Shimabukuroenseignant à son fils Zenpo.

2. Constitution de laFédération d'Okinawa,

en 1962.3. Un jeune Zenpo

Shimabukuro, en 1963.4. Zenryo et Zenpo, assis

au centre, dans le dojoSeibukan en décembre1966, près de plusieurs

élèves américains.5. Cérémonie de remise

du 10e dan à ChozoNakama et Zenryo

Shimabukuro, en 1964.6. Zenryo, à côté de

Choshin Chibana, en 1966.7. Zenryo Shimabukuro,

père de Zenpo.8. Salvador Herraiz,

devant le monument aumaître Chotoku Kyan, tout

près de l'endroit où cedernier vivait.

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Kyan commença à souffrir d'inanitionen s'entêtant à donner la majorité deses rations de riz à d'autres plusnécessi teux, à te l point qu' i l en devint très faible et mourut en peu de temps.

Parmi les élèves les plusremarquables de Kyan, citons ShoshinNagamine (Matsubayashi Shorin Ryu)et Ankichi Arakaki qui avait été, avantlui, le professeur de Nagamine. Il y eutégalement Joen Nakazato et ZenryoShimabukuro, qui fut père et maître denotre personnage d'aujourd'hui.

Zenryo Shimabukuro fut, commenous le disions, l'un des disciples les

plus remarquables de Chotoku Kyan. Ilétudia également, dans une moindremesure, avec Kanken Toyama. Aprèsla Deuxième Guerre mondiale, Zenryotravailla comme boulanger dans lesbases américaines. Parmi ses élèvesles plus notables, il y avait son neveuYoshi, qu' i l conduisit auprès demaîtres tels que Shoshin Nagamine,Yuchoku Higa ou Kenko Nakaima pourque ces derniers l 'observent etpuissent lui faire l 'une ou l 'autresuggestion technique. Il y eut ensuiteun autre de ses neveux, Senji , etIsamu Tomotsu, leader de laFédération japonaise de Karaté sur

l ' î le d'Okinawa dans les années 60. Mais son principale élève fut,logiquement, son fils Zenpo.

Zenpo Shimabukuro, né en 1943,commença en 1952 à pratiquer leKaraté, à l'âge de 9 ans. Zenpo sesouvient comment son père le motivaitau moyen de récompenses, y comprisen espèces, pour qu'il réalise certainsexercices, le formant de cette manièreen vue de sa future préparationphysique. Ainsi, pendant que Zenpogagnait de l'argent pour aller aucinéma, par exemple, il était en réalitéen train de se forger un corps fort etvigoureux.

Page 67: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

En 1947,Zenryo créa cequ'on appelaitalors le ChobuShorin Ryu et en1959, il formait auKaraté lesm i l i t a i r e sa m é r i c a i n sdestinés àOkinawa, surtoutceux du bataillonaéroporté 503,basé à Sukeran,Fort Bucker. L'undes mil itairesaméricains de larégion, le sergentFuller, l 'appuyaé n o r m é m e n t et l 'aida àdévelopper sonsystème. Zenryodonna au début lenom de ShorinRyu à son art, mais i ll'abandonna parla suite en faveurde Joen Nakazato(qui lui donnaaussi plus d'unefois le nom deKyan Ryu, jusqu'àrester avec celuide Shorinji Ryu).

Nakazato mourut en 2010 à l'âge de 88ans. Les années 50 représentèrent desannées de préparation technique arduepour Zenpo Shimabukuro qui, en plus depratiquer avec son père Zenryo,s'entraînait également avec ChozoNakama, du Kobayashi, jumelé avecChoshin Chibana. Nakama apprit àZenpo des katas tels que Pinnan,Naifhanchi, Passai, Jion…

Grâce aux idées de Zenpo, quiorganisa et coordonna la manièred'obtenir du matériel et même des fonds,le rêve de son père Zenryo se fit réalité :avoir son propre dojo. Celui-ci finit d'êtreconstruit en 1962 et devint le Seibukan(La Maison de l'art martial sacré). ZenryoShimabukuro était alors l'un desprincipaux maîtres de Karaté de l'île. Defait, quand la « All Okinawa KaratedoFederation » fut constituée, présidée parShoshin Nagamine, Zenryo fut nommévice-président, conjointement à desmaîtres tels que Kanei Uechi et MeitokuYagi. Yuchoku Higa occupa le poste de directeur.

En septembre 1963, ZenpoShimabukuro fut envoyé par son père

aux États-Unis. Il développa là-bas,pendant un certain temps, le KaratéSeibukan. Entre-temps, en 1962, Zenryoavait obtenu son 10e dan de Karaté. En1969, Zenryo introduisit son fils Zenpo àla Fédération de Karaté où, malgré sajeunesse (il avait alors 26 ans), il partageala table avec les principaux maîtresvétérans de l'île. Avec le temps, cela luipermit d'avoir des contacts et uneinfluence importante sur le Karatéd'Okinawa où, souvent, surtout dans lepassé, les maîtres établissaient très peude relations avec les autres styles et selimitaient à leur propre groupe. Cettemême année, Zenryo et une vingtaine dekaratékas furent invités à Osaka, l'îleprincipale du Japon, par le magnatjaponais Ryoichi Sasakawa (à qui j'ai déjàplusieurs fois consacré un espaceimportant dans mes écrits et dont meslecteurs connaîtront l' importance).Zenryo y participa à la démonstration dukata et en profita pour rendre visite à safille, qui vivait dans la ville toute prochede Kobe. Alors qu'ils étaient en train depique-niquer dans la campagne, Zenryosouffrit d'une appendicite aiguë etmourut. Son fils Zenpo dut prendre alorsla direction directe du Hombu DojoSeibukan en Okinawa. L'époque où il seconsacrait professionnellement à la ventede voiture de la marque Ford était loindéjà derrière lui.

J'ai personnellement rencontré ZenpoShimabukuro, il y a quelques années, aucours de stages au Budokan de Naha(Okinawa), où les particularités de samanière de pratiquer le Karaté mestupéfièrent. Quelques années plus tard,j'eus l'occasion de me retrouver avec luide manière plus privée et même de luifaire connaître une partie de mon travail àOkinawa que le maître fut heureux dedécouvrir.

L'esthétique du Karaté d'Okinawa estdifférente de ce à quoi les karatékasoccidentaux peuvent être habitués, c'estindiscutable. I l faut pour cela êtreprédisposé à comprendre la manière depratiquer le Karaté sur l'île, ses positions,ses gestes techniques, son Kimeparticulier… et on y parvient avec uneconnaissance du véritable Karaté.Beaucoup de karatékas, y compris desmaîtres connus, qui peuplent les dojosde l'île, ne sont pas appréciés à leur justevaleur par ceux qui ont une conceptiond'un Karaté d'une esthétique élégantevigoureuse, aux corps étirés, athlétiques,aux cris puissants et aux positionsspectaculaires merveilleuses pour unephoto. Mais le Karaté, c'est autre choseet celui d'Okinawa plus encore. LeKaraté, surtout celui d'Okinawa, a uneesthétique différente, naturelle, pluspréoccupée des bénéfices personnelsque d'une esthétique extérieurepermettant des comparaisonsinappropriées. L'élégance du Karaté estune conséquence et pas un objectif et àOkinawa, tout est un peu différent.

Okinawa Karaté

Salvador Herraizet ZenpoShimabukuro àOkinawa, en 2012.

Page 68: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

Mais parmi les grands maîtres del' î le, Zenpo Shimabukuro attirel'attention car son Karaté est facilementcompréhensible pour les yeux et lesmanières occidentales. Ses positions,ses techniques, sa grande puissance…en feraient pâlir plus d'un, quelle quesoit l'image du Karaté que l'on ait.Zenpo Shimabukuro, en plus d'êtreinstructeur chef du Seibukan ShorinRyu, est également vice-président de

l'Okinawa Prefecture KaratedoRengokai. Shimabukuro sensei estpartisan d'un Karaté traditionnel basésur la pratique du kata. Il acceptecependant également qu'au cours del'entraînement, on pratique le kumite,pour inclure une certaine diversion etdévelopper la confiance du karatékaainsi que des facteurs tels que ladistance et le timing. Mais pourShimabukuro, le kumite est quelque

chose de supplémentaire et il metbeaucoup l'accent sur ce qui estvéritablement important dans le Karaté :le kata. Pour lui en outre, le kata doitêtre quelque chose qui se transmettesans variation et pas le show visuel enquoi i l s'est converti avec lacompétit ion. Zenpo affirmequ'aujourd'hui, ni les compétiteurs dekata, ni les juges, ne connaissentcomme ils le devraient les objectifs du

Page 69: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

Okinawa Karaté

kata, car ils ont abandonné, beaucoupd'entre eux sans le savoir ni lecomprendre, un Karaté classique etsont tombés dans une espèce degymnastique. Il est curieux et gratifiantpour moi de voir commentShimabukuro sensei comprend etexplique, par exemple, le blocageShuto Uke. Dans de nombreux styles,ce blocage se réalise avec le tranchantde la main, comme son propre nom

l'indique. Mais il enseigne que, malgréle geste et la position de la main, il fauten réalité bloquer avec l'avant-bras, caril offre beaucoup plus de solidité. Ceciest gratifiant pour moi, ai-je dis, parcequ'en Wado Ryu, on a également celaavec le blocage haut caractéristique etbeaucoup de pratiquants ignorentégalement cette curiosité.

Revenons un moment en arrière.Chotoku Kyan avait eu, comme je

l'ai dit, des élèvesimportants, très connuspar la suite, mais certainsfurent en réalité à peineses élèves. On cite,comme l'un de sesélèves très connus, lefondateur de l'Isshin Ryu,Tatsuo Shimabukuro(1908-1975), même si lenom du style fut enréalité une idée de sonélève Eiko Kaneshi.Zenpo Suimabukuroaffirme que Tatsuo étudia

très peu avec Kyan, pour ne pas direqu'i l n'étudia à peu près r ien. I lsemblerait qu'i l ait été pendantbeaucoup plus de temps l'élève deChojun Miyagi. Le frère de Tatsuo, EizoShimabukuro (Shaolin Ryu) auraitégalement été l'élève de Kyan. Zenpose souvient qu'alors qu'il était encoreenfant, Eizo Shimabukuro, qui avaitson dojo tout près de chez eux, leurrendait visite de temps en temps pourvoir son père, Zenryo. Ce dernier,devant l'insistance d'Eizo qui affirmaitqu'il avait été élève de Kyan, lui faisaitvoir que son Karaté étaittechniquement très différent de celuide Kyan. Eizo finit par envoyer l'un deses élèves à Zenryo pour qu'i l luienseigne certains katas. Eizo affirmaensuite qu'i l avait été l 'élève deZenryo, mais Zenpo ne croit pas nonplus que l'on puisse le considérercomme tel. Eizo s'en alla ensuite vivreà Moromi (Kozo), actuellement la villed'Okinawa, et là, quand il eut besoinde karatékas pour faire une

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démonstration, i l les demanda àZenryo. Ce dernier lui « prêta » son filsZenpo et son neveu Zenji, son autreneveu Yoshi, malgré le fait d'être ungrand karatéka, ayant cessé depratiquer.

Au cours de ma visite récente àZenpo à Okinawa et alors que nousétions en train de feuilleter mon livre : « Karaté, images d'une histoire »,Zenpo admira certains des photos quis'y trouvaient. Shimabukuro connaît magrande information et mes recherchesen matière de Karaté à tous lesniveaux. Et quand en 2012, le maîtrevoulut célébrer le 50e anniversaire deson Seibukan dojo, il me demanda,pour un livret commémoratif, de luifournir des photos historiques de sonpère. Je fus surpris d'une telledemande… Zenpo Shimabukuro medemandant à moi, un simple passionnéespagnol de Karaté japonais, desphotographies de son père ! Quoi qu'ilen soit, je fus très honoré de pouvoirl'aider et il m'en remercia beaucoup.

« Merci, c'est exactement ce que jecherchais », me dit-il. Oui, je me sensvraiment très honoré d'avoir pu l'aider.Il y a peu, nous nous rappelions tousles deux de cela.

Zenpo Shimabukuro souhaitepréserver le Karaté comme quelquechose d'une grande valeur pourl'histoire, préserver les moments, lesmaîtres et les situations par lesquelscet art martial est passé au cours deses années d'existence. Zenpo senseicroit que si les karatékas comprenaientcela… ils ne modifieraient pas leskatas. En ce sens, il pense que lacompétition rompt (ou pour le moinsinterrompt), simplement pourdiversion, l'information héritée que leKaraté inclut en son sein, quelquechose qui serait un peu comme le génome ou l 'ADN du Karaté, image très signif icative à laquelleShimabukuro sensei aime faire appel.Pour toutes ces raisons, le maître semontre très préoccupé vis-à-vis dufutur. Il est très facile de faire des

changements indus… Le maître ZenpoShimabukuro se souvient que, quand ilretourna aux États-Unis en 1975, ilobserva qu'une bonne partie de cequ'i l avait semé là-bas avait étéendommagés par les changementsréalisés dans les katas. Il lui fallut unedizaine d'années pour rétablir tout celaet certaines personnes et certainsgroupes restèrent en marge. Pour lemaître, les variations techniques, lescoups de pied hauts, les sauts… quirehaussent l'esthétique du kata decompétition d'aujourd'hui, est quelquechose de techniquement erroné, carces mouvements rendent le pratiquantplus vulnérable et c'est quelque chosequ'il évite évidemment. Le Karatésportif inclut des mouvements inutileset i l logiques dans le kata pour luiajouter une esthétique absurde quiaugmente les possibilités de médaille.

Mais laissons Zenpo Shimabukurodans son bureau, cet homme d'affairesa de nombreuses affaires pendantes. À la prochaine fois, sensei !

Salvador Herraiz et Zenpo senseiau Budokan de Naha, en 2009.

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uparavant, nous avons expliqué ce qu'était leprogramme des points vitaux du Combat Hapkidoet pourquoi nous l'avons développé pour notresystème de self-défense. Dans ce numéro et dansles articles suivants, nous vous donnerons desinstructions détaillées concernant les éléments

tactiques du programme. Nous allons commencer par expliquerpourquoi les points de pression ont été choisis, en partie,comme point central de notre approche pour exploiter lesfaiblesses de l'organisme.

Nous avons choisi les acupoints, qu'on appelle égalementpoints de pression, car ils sont généralement situés entre lesmuscles, les ligaments, les tendons, les os ou les zonesvulnérables des nerfs (jointures et plexus nerveux les plusimportants). Utiliser ces points comme objectifs spécifiquesnous permet de perturber l'énergie et le fonctionnement ducorps de manière efficace et efficiente. Quand ils sont utilisés enacupuncture pour la guérison, la zone d'activation a le diamètrede la pointe d'un stylo à bille. Heureusement pour nous, pourl'usage que nous voulons en faire, ils peuvent être activés par lastimulation d'une zone ayant la taille d'un euro (25 mm dediamètre). Nous mettrons l'accent sur l'utilisation du centre decette pièce de monnaie comme objectif. Beaucoup depratiquants, familiarisés avec le tir à blanc ou avec les armes,réaliseront l'avantage de notre approche. Techniquement, lazone cible a plutôt la forme d'une goutte d'eau qu'une formecirculaire en raison de la circulation d'énergie, mais pour plus decommodité, nous utiliserons l'image du cercle. Ainsi, frappersimplement sur le biceps pour étourdir ou engourdir le bras nouslaisse une grande marge d'erreur, mais si nous visonsspécifiquement un objectif de la taille d'un euro sur la zonemoyenne antérieure de la tête du biceps (Péricarde 2 : voir letableau ci-dessous), nous avons une marge d'erreur bienmoindre tout en augmentant notre efficacité. Utiliser le ciblageanatomique des points de pression tactiques est un aspect denotre philosophie.

Péricarde 2 (P2, Feu, Yin, Rouge)Localisation : 2 Cun en dessous de l'extrémité antérieur du

pli axillaire le long de la ligne médiane du biceps.Anatomie/Redondance : Les branches musculaires de

l'artère brachiale, le nerf brachial cutané médian et le nerfmusculo-cutané.

Méthode : Frapper vers l'os (humérus) pour engourdir lebiceps.

Une critique que font habituellement les pratiquants d'artsmartiaux et de self-défense, c'est que les points de pression nefonctionnent pas avec tout le monde. Cela peut effectivementêtre vrai car l'effet varie d'une personne à l'autre, mais onexagère souvent beaucoup. Pensez-y de la manière suivante : si vous pouviez améliorer vos techniques pour les rendre plusefficaces sur plus de quatre-vingt dix pourcent de la population,vous abstiendriez-vous de les incorporer juste parce qu'ellespeuvent ne pas fonctionner sur 10% de la population (5% seulement, selon un autre type de statistique) ? Nousdevons cependant tenir compte de ce petit pourcentage de lapopulation qu'on appelle les « non-répondeurs ».

Ce petit groupe ne ressent pas la douleur autant que lamajorité de la population. Chaque personne a une échelle detolérance à la douleur variable allant d'une absence de réponseà une réponse extrême. Et ceux qui sont plus proche de la non-réponse peuvent avoir un seuil de résistance à la douleurphysiquement ou mentalement plus élevé. Nous sommes tousanatomiquement différents (dans une certaine mesure) et parfoisla localisation exacte des nerfs est différente (ceci estparticulièrement vrai chez les gens ayant souffert d'untraumatisme post-opératoire). Dans certains styles d'artsmartiaux, les nerfs sont intentionnellement endormis par desmauvais traitements continus que l'on appelle insensibilisation(imaginez un boxeur de Muay Thaï qui frappe un poteau ou unarbre pour pulvériser les nerfs de la jambe). D'autres facteursphysiques affecteront la tolérance à la douleur des individus.

Certains nerfs peuvent être protégéspar des coussinets adipeux épais oupar une musculature faisant l'effetd'une armure. Et finalement, commebeaucoup de professionnels desforces de l'ordre et de la sécuritépeuvent en témoigner, les drogues etl'alcool peuvent également avoir uneffet signif icatif sur le seuil detolérance à la douleur de l'individu. Ilfaut noter cependant, qu'avec desétudes approfondies sur les effetsphysiologiques des influenceschimiques, cette connaissance peutêtre un avantage pour comprendred'autres faiblesses anatomiques etsensorielles.

Indépendamment de cela, lescibles nerveuses fonctionnenttoujours. En exerçant une pressionsuffisante pour provoquer uneréponse, vous pouvez causer desdommages graves ou permanents.Pensez à cette simple analogie :vous avez dans la main des nerfspeu sensibles et vous touchez unepoêle brûlante, vous ne retirez votremain que lorsqu'elle est déjàsérieusement brûlée. Dans ce cas, ilvaudrait mieux être plus sensible à ladouleur. Plus nous sommes sensible,plus vite agissent nos réflexesautonomes de retrait (réactioninconsciente avant la perceptionconsciente) pour nous protéger desblessures. En tant que bonpratiquant de self-défense, nousapprenons à utiliser cela à notreavantage. I l est égalementintéressant de noter que de nombreux non-répondeurs sontparfois plus sensibles dans d'autres endroits de leur corps. Nosorganismes cherchent toujours l'homéostasie ou équilibre en vuede conserver la santé et le bon fonctionnement. Ainsi, si unecible localisée sur le bras ne donne pas la réponse attendue enraison du seuil de résistance à la douleur élevé de l'attaquant,essayez d'attaquer une cible située sur la jambe. Cela a souventun effet plus important que chez ceux possédant un faible seuilde résistance à la douleur. Notre corps va souvent compenserune zone moins réceptrice par une autre plus réceptive. Nousdévelopperons plus ceci dans un prochain article qui traitera duYin et du Yang.

Il est important de souligner que la redondance est notreprincipe directeur numéro 1. Dans cet esprit, nous nous centronssur l'utilisation des points de pression qui agissent égalementcomme des portails d'accès directs au système nerveux ducorps. Il s'agit principalement, mais pas exclusivement, de laraison pour laquelle nous les utilisons comme cibles tactiques.

Dans les prochains numéros, nous décrirons un élémentcrucial pour comprendre comment activer correctement nospoints de pression tactiques. Cet élément est souvent l'un dessecrets les plus méconnus quant à la manière d'appliquerefficacement les points vitaux dans la self-défense. Bien sûr, sivous ne voulez pas attendre, cette information est disponibledans la série de vidéos d'instruction sur les points de pressionque vous pouvez commander directement au siège du DefensiveServices International : www.dsihq.com ou à travers BudoInternational : www.budointernational.net

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Pourquoi utiliser des points de pression comme cibles tactiques ?

A

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Le pouvoir de la force physique dépend directement de la masse musculaire. Plus celle-ci est importante, plus grande sera sa puissance de développement, bienque certaines personnes aient contrasté cela avec d'autres méthodes. Ce n'est pascelui qui a le plus de muscles qui est le plus fort mais celui qui est le plus habile à lesutiliser… Il est très habituel de voir dans les combats de Boxe quelqu'un de peumusclé renverser d'un seul coup un adversaire impressionnant, un véritableHercules. Julio César Chávez n'avait pas un corps musclé, il possédait pourtant unpunch terrible (plus de 80% de ses combats furent des victoires par KO). Bruce Leene mesurait pas plus d'1,65 m et pesait quelque 60 kg, malgré cela, tous ceux qui leconnurent affirment qu'il avait une puissance de frappe impressionnante, comme s'ilpesait 15 kg de plus que ce qu'il pesait réellement. Qu'est-ce qui fait un frappeur ?Quel est le secret de la puissance de frappe ?

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ans les arts martiaux et les sports de contact,la puissance peut être définie comme lepouvoir et la force physique qu'est capabled'engendrer une personne dans unmouvement ou une série de mouvements qui,étant donné l'énergie développée, sont

capables de rompre, de déplacer ou même de blesserl'adversaire ou le partenaire de ses activités sportives.

Théoriquement, la puissance est le résultat de l'équationmathématique « _ M (masse) x V2 (vitesse au carré) ». D'oùnous déduisons que le facteur vitesse est plus important quecelui de la masse au moment de déterminer la puissancequ'acquiert un coup. Mais dans la pratique, nous pouvonsconstater que la plupart des bons frappeurs, de ceux quimettent KO d'un seul coup, ne sont pas spécialement rapides.C'est parce qu'ils basent, dans une grande mesure, leur frappesur leur solide assise au sol, de manière à frapper avec tout lepoids du corps, conduisant l'énergie depuis le talon à travers lahanche jusqu'aux jointures. Évidemment, on va beaucoup plusvite en frappant seulement avec le bras qu'avec tout le poidsdu corps, mais le coup est moins puissant. Des boxeurs telsque Rocky Marciano, Mike Tyson, Georges Foreman, MarvinHagler « the Marvelous », Roberto Duran « mains de pierre »,Julio César Chávez ou Nigel Benn sont tous d'impressionnantsfrappeurs, qui n'attirèrent jamais l'attention pour leur vitesse,tout comme ne le firent pas non plus des kick-boxeurs tels queRamon Dekkers ou Rob Kaman.

Beaucoup de facteurs interviennent pour faire d'un coup depoing ou d'un coup de pied un coup décisif. Un véritablefrappeur doit réunir de nombreuses qualités dans son travaildes poings et des pieds. Pour commencer, il doit avoir unebonne base technique (bien qu'il n'est pas nécessaire qu'ilsoit un styliste élaboré) car, alors que pour courir, la premièrechose à apprendre, c'est à marcher, pour être un frappeurdécisif, il faut d'abord apprendre à frapper. Il faut pour celaperfectionner certains facteurs déterminants pour développerla puissance et qui sont les suivants :

Les points d'appuiSans un point d'appui, on ne peut pas frapper. L'action

pied-poing dépend de la disposition de l'équilibre ducombattant et ce dernier doit assurer ses appuis pour mettreson corps en mouvement. Les points d'appui sontfondamentaux pour pouvoir exécuter une techniquepuissamment, car tout coup bien exécuté s'appuie sur lamasse du corps en mouvement. Si, au cours de l'exécution,on perd le point d'appui (par déséquilibre), le coup perd touteson efficacité.

La longueur de la trajectoireD'après la physique, plus la trajectoire du coup est longue,

plus grande est la vitesse que peut atteindre le poing ou lajambe. C'est pour cela, que les coups très longs sont sidangereux quand ils atteignent leurs objectifs. La mêmechose pour les coups de pied, plus leur trajectoire est grande,plus ils développent de la puissance.

L'accélération du mouvementQuelle que soit la longueur de la trajectoire d'un coup, le

plus important c'est la vitesse qu'a atteint le poing ou le piedau moment de l' impact. L'élément d'accélération du

mouvement est crucial pour le développement de lapuissance. Sans accélération, on ne peut frapperpuissamment.

Dans le facteur accélération interviennent directement lesmuscles, qui constituent un tissu spécialisé pour secontracter quand il reçoit le stimulus pertinent. Le poids relatifde ceux-ci est de 44,1% du poids de l'individu (chez l'adulte,il peut même atteindre 45%). Leur puissance se développe aumaximum entre 20 et 30 ans, dépendant en grande partie del'entraînement de la coordination des efforts ou exercicesmusculaires.

Dans les arts martiaux, on a des circonstances favorablespour la coordination musculaire,au niveau des extrémitéssupérieures surtout, à partir de11-13 ans et on peut acquérir dela puissance sans augmenter àpeine de volume et donc sansaltérer le développement desjeunes. On y parvient en leurfaisant faire les exercicesadéquats au cours de leurentraînement, éludant dans lamesure du possible lamonotonie dans leur préparationphysique. La grande stabilité des muscles vers les 13 ansassure la possibil ité d'undéveloppement plus justifié etmodéré des qualités de vitesseet de force, en conservant unéquil ibre parfait entre latechnique et la souplesse.

Le poids corporel estévidemment déterminant, maisce n'est pas le seul facteur. Lamusculature (entendue commeimportante masse musculaire)apporte solidité, plus granderésistance face aux coups etplus grande force de poussée,mais il semblerait qu'au momentde frapper, elle compte à peine.I l y a quelques années, onpensait que plus le volumemusculaire était grand, plus onengendrait de la puissance. Dece fait, de nombreux pratiquantsd'arts martiaux commencèrent àentrer dans le monde dubodybuilding, expérimentantdifférents exercices. I lsdécouvrirent rapidement qu'àmesure que leur massemusculaire augmentait, leurrapidité diminuait, ce qui lesconduisit rapidement à fairecirculer la légende de leurincompatibilité. Mais ce n'estpas parce que vous possédez ungrand volume musculaire quevous ne possédez pas depuissance, simplement vousavez l'attribut nécessaire pour la

D

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développer, mais i l faut ensuite lacanaliser et l 'exercer à base depratique.

Normalement, quand on a un grandpunch et qu'on parvient à toucher avecprécision l'adversaire, i l n'estgénéralement pas nécessaire decombiner beaucoup de coups pour leneutraliser ; un ou deux sontgénéralement suffisants. De fait, quandnous parlons de frappeurs, nous nousréférons aux combattants qui sont

capables de décider un combat d'unseul coup de KO et pas à ceux quiparviennent à mettre l'adversaire KOaprès d'innombrables séries de coups.Si on manque de puissance, si on a « des poings en coton » (comme on ditdans l'argot de la Boxe), pour vaincre ilfaudra, logiquement, combiner plus decoups. D'après les entraîneurs et leschampions, le combattant le plus sûr etle plus efficace est celui qui parvient àterminer le combat en moins de temps

« Dans le DVD quej'ai édité sur

l'entraînement,j'explique certains

exercices pourtravailler etexercer lapuissance.

J'espère que ceDVD pourra vous

aider. »

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car de cette manière, il risque moins derecevoir des coups et de se fatiguer.Mais la majorité des gens n'ont pas unpunch extraordinaire et, en plus, dansun combat, trop de facteursinterviennent pour réduire l'efficacité àla puissance de frappe.

Évidemment, on ne peut pas réaliserune combinaison de 6 ou 7 coups enchargeant chacun d'eux de tout le poidsdu corps. C'est pour cela que les grandsfrappeurs sont des combattants d'unseul coup et pas de combinaisons. De

fait, dans le jargon pugiliste et les sportsde contact, on a coutume de les appelerles « chasseurs » car ils semblent êtreconstamment à l'affût, exécutant peu detechniques, comme s'ils attendaientl'occasion de « chasser » le rival d'uncoup décisif. À part un grand punch, laprincipale vertu que doit cultiver unfrappeur pour être efficace est le timingou sens de l'opportunité (et c'est l'unedes choses les plus diff ici les àentraîner). Non seulement il doit frapperfort, il doit encore savoir quand le faire.

Le bon frappeur possède de nombreuxavantages : même s'il perd largement lecombat aux points, s'il parvient à mettreson adversaire KO avant la dernièreseconde, il obtiendra subitement et demanière inattendue une victoire sansappel. De fait, il n'est pas rare de voirdes combats où l'un des adversairesreçoit un terrible raclée, perdant roundsur round, pour soudain lancer un coupheureux et puissant et envoyer au tapisson adversaire victorieux jusque-là. LesKO sont en outre des victoires

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indiscutables, autrement dit non sujettes aux opinions desjuges, des arbitres ou des commentateurs. Comme disait BillWallace :

« Un bon combat, où il n'existe pas de polémique, c'estcelui où deux athlètes montent sur le ring et l'un d'eux repartde son propre pied tandis que l'autre va en civière. »

Les techniques de poing devraient être, a priori, moinspuissantes que les techniques de jambes, car ces dernièresfrappent en principe avec plus de kilos de poids (une jambepèse plus qu'un bras), mais quand on observe les combatsde Full Contact, de Kick-boxing ou même de Thaï Boxing, ilest plus habituel de voir des KO produit par le poing que parla jambe. Cela s'explique en partie par la rapidité, qui est unautre facteur de la puissance. Un poing est plus rapidequ'une jambe et la vitesse (en termes dynamiques,l'accélération) augmente la puissance de l'impact. Celui qui avu une bonne quantité de combats de Kick ou de Thaï Boxingaura observé que malgré le fait qu'un coup de pied soit enprincipe beaucoup plus puissant qu'un coup de poing (carune jambe pèse trois fois plus qu'un bras), près de 80% desKO sont le résultat de techniques de poing. L'explicationréside dans le fait qu'en tant qu'être humain, nous manionsavec beaucoup plus d'habileté et de précision les bras queles jambes. En outre, il est plus facile de charger le poids ducorps dans le coup quand nous l'exécutons avec un poingqu'en lançant la jambe. D'un autre côté, frapper du pied estbeaucoup plus épuisant que frapper du poing ; dès lors, unefois passée la moitié du combat, on commence à voir moinsde coups de pied et plus de coups de poing. Évidemment, sinous extrapolons cela aux arts martiaux dits « classiques » etmême à la self-défense, nous avons la même chose. On yperçoit une claire préférence pour les techniques du trainsupérieur, ce qui est logique et naturel, car chez eux,normalement, le combat tend à la distance moyenne, où l'onutilise de manière pondérée les poings rectilignes ou directsdu fait de leur simplicité et de leur efficacité. D'après lakinésiologie (science qui étudie le mouvement humain), danstous les systèmes de combat où on frappe, le concept ou ladynamique des poings directs est la même. Tous répètent lamême trajectoire, il n'existe que de petites variantes en leslançant depuis différentes positions ou gardes.

Approfondissant encore plus le sujet, le direct arrière estgénéralement la technique reine de tout frappeur, mais pourque celui-ci soit efficace et puisse atteindre l'objectif avecsuccès, il exige d'avoir l'appui du poing avant. Pourquoi ?Simplement pour une question de loi physique : comme ladistance la plus courte entre deux points est la ligne droite,quand on exécute le poing avant, on a les particularitéssuivantes :

• Moindre parcours du bras.• Moindre temps d'exécution de la technique.• Moindre puissance d'impact pour son court trajet.Le bras avant, étant plus près de l'adversaire, devra

parcourir moins de distance pour l'atteindre, il sera donc plusrapide. Par contre, ayant une trajectoire plus courte, en si peud'espace et de temps, il aura comme résultat une moinsgrande puissance d'impact. Presque personne ne se retrouveKO après avoir reçu un coup avant car la mission de celui-ciest de percuter, marteler, donner de manière continue descoups avec lui afin de créer une ouverture ou de désorienterl'adversaire pour placer le coup définitif. Il est indéniable quece poing est très rapide, mais il n'est pas contondant ; celuiqui possède cette caractéristique, c'est son antagoniste,autrement dit le poing direct exécuté avec le bras arrière,appelé en Boxe « direct », « cross » ou direct du droit et en

Karaté Gyaku Tsuki ou coup direct avec le poingcontraire. Dans les sports de contact, on le connaîtcomme direct pénétrant. Comme son noml'indique, il définit la puissance engendrée quandon l'exécute, puissance qui est possible car ilpossède les caractéristiques suivantes :

• Plus grand parcours du bras.

« D'après les lois physiques,comme nous l'avons vu,

les techniques quidéveloppent de la puissance

sont celles qui sontexécutées avec les

extrémités arrière. »

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• Plus grand temps d'exécution de latechnique.

• Plus grande puissance d'impactLe poing direct exécuté avec le bras

arrière, étant plus loin de l'adversaire, metplus de temps à l'atteindre, mais commeil a un plus long parcours, il frappera avecplus de puissance. À ce sujet, enphysique, on donne l'exemple suivant : sinous lançons un objet qui pèse un kilodepuis le premier étage, comme sonparcours sera moindre, il mettra moins detemps à toucher le sol et tombera doncavec moins de force que ce même objetlancé depuis le neuvième étage, qui,ayant un plus long parcours, mettra pluslongtemps à atteindre le sol, maistombera cependant avec plus de forceque depuis le premier étage.

Comme nous l'avons ditprécédemment, du fait de leurscaractéristiques, les deux coups secomplètent. C'est un peu comme le Yinet le Yang, le jour et la nuit, l'homme etla femme, etc. Chacun a ses pointsforts et ses points faibles, et même denombreux professionnels ne conçoiventpas l'un sans l'autre. Tous deux doiventcoexister pour être efficaces aucombat. Il est très difficile de réussir unjab ou un direct percutant et de mettrehors combat l'adversaire, mais c'est ledébut ou l'enchaînement idéal pour uneattaque plus efficace : le direct avec lepoing arrière.

En résumé : le premier pour sarapidité d'exécution permet de laisserl'adversaire désorienté pendantquelques dixièmes de seconde ouquelques secondes. Au cours de celapse de temps, on peut exécuter ledirect pénétrant qui peut être le coupdéfinitif. Cela dit, comme on l'exécuteavec le poing arrière et qu'il a un pluslong parcours, il est plus difficile (maispas impossible) que ce coup arrive toutseul et sans avoir exécuté avant unetechnique à l'adversaire. C'est pourcela qu'en Boxe on parle de un-deux,car on conçoit généralement les deuxcoups comme une seule techniqued'attaque. Bien sûr, il n'y a pas de règlesans exception et il existe des casinsolites où les individus exécutant uneseule de ces techniques sont parvenusà leur but, bien que ce ne soit pas le tongénéral. En outre, le jab ou le directpercutant sont généralement le débutd'une attaque, autrement dit ils ouvrentla porte, et le direct pénétrant lareferme. Souvent, le direct percutantpermet d'enchaîner une autre techniqueplus lente qui ne doit pas êtreforcément le direct du droit, mais qui

peut être un crochet ou même unetechnique de jambe.

D'après les lois physiques, commenous l'avons vu, les techniques quidéveloppent de la puissance sont cellesqui sont exécutées avec l'extrémité

arrière. N'importe laquelle d'entre ellespeut mettre hors combat un adversaire,mais pour y parvenir, il faut améliorer lavitesse dans l'exécution des coups ainsique l'action de passer le poids du corpsd'un pied à l'autre, accompagnant la

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trajectoire d'un coup pour augmenter lamasse mise dans le mouvement et doncla puissance. Pour y parvenir, il faut s'yentraîner, d'abord en apprenant latechnique et ensuite en sélectionnantl'instrument adéquat pour son

entraînement. Toutes les techniquesexistantes exigent un engagement totalet absolu dans leur entraînement. Il fautpour cela les travailler individuellementavec les appareils adéquats (sacs, paos,pattes d'ours, boucliers, etc.)

Dans le DVD que j 'a i édi té surl ' e n t r a î n e m e n t , j ' e x p l i q u ecerta ins exercices pour t ravai l lere t e x e r c e r l a p u i s s a n c e .J ' e s p è r e q u e c e D V D p o u r r avous a ider.

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Wolf Extreme Defense est un système de self-défense éclectique, créé par le maître David Buisan,ceinture noire 6e Dan de Fushin Kenpo et instructeurde self-défense. Son système reflète son parcoursmartial qui fut assisté par deux grands maîtres :Santiago Velilla du Karaté et Raúl Gutiérrez du Kenpo.Son système est efficace, simple et rapide àapprendre car il combine la versatilité du Kenpo, la

concentration du Karaté et du Ju-Jutsu, lesdéplacements de l'Aïkido, le coup et le

travail défensif et offensif du Kick-Muay et de la Boxe, le travail de

l'énergie interne en plus del'attention particulière

portée sur les aspectspsychologiques de laself-défense. Dans cetravail, le maître Buisannous présente unarsenal complet detechniques contre lescoups de poing droitset circulaires, lessaisies de cou, derevers, les saisiesfrontales, latérales, de

dos, et le travaild'anticipation et des

points de pression. Unexcellent exemple d'une

génération de maîtres quidéveloppent la nouvelle self-

défense du XXIème siècle, en sebasant sur l'innovation, la simplicité

et l'efficacité.

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International sont scellés au moyen d’une

étiquette holographique distinctive et sont

réalisés sur support DVD-5, format MPEG-

2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De

même, l’impression des jaquettes ainsi

que les sérigraphies suivent les plus

strictes exigences de qualité. Si ce DVD ne

remplit pas ces critères et/ou si la jaquette

ou la sérigraphie ne coïncide pas avec

celle que nous vous montrons ici, il s’agit

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« Karaté : Images d’une histoire » est l’ouvrage qui possède la plus grande quantité de documentsd’archives historiques de l’histoire du Karaté. Funakoshi, ses maîtres, les grands des générations suivantes,Nakayama, Yamagushi, tout cela dans des documents inédits ou peu connus, des photos qui font partie del’histoire du Karaté. Un livre merveilleux.

Le terme « philosophe » est largement utilisé quand on parle du Karaté traditionnel et classique, mais pourmieux comprendre à quoi se réfère cette philosophie du Karaté sans se perdre en vaines élucubrations, il n’ya rien de mieux que de connaître les opinions et les pensées des grands maîtres à propos de la significationde l’objectif de cet art martial et de sa pratique.

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Les arts martiaux du XXIe siècleLes arts martiaux sont de vieilles disciplines. Peu

importe où vous regardez, que ce soit en Europe, enAsie ou en Amérique, sur tous les continents, il y a desméthodes de combat qui sont aussi anciennes quel'humanité elle-même. Ces disciplines de combatformalisées servaient au départ principalement des finsmilitaires. Au fil des siècles, les objectifs se sont modifiésainsi que les raisons pour lesquelles les arts martiauxsont conçus, pratiqués et conservés.

Draeger, le fameux spécialiste des arts martiaux, asignalé dans son livre « Modern Bujutsu & Budo » lachose suivante : « La nature intrinsèque des artsmartiaux classiques se caractérise par la relation entretrois points : 1. L'objectif du combat, 2. La discipline, 3. La moral. Cent ans de réformes forcées ont changél'ordre des points de référence de la manière suivante :1. Discipline, 2. Moral, 3. Applications au combat etformes des mouvements esthétiques. »

Les nouveaux styles sont largement connus etjouissent généralement d'une grande popularité enOccident. Certaines de ces nouvelles disciplines ont misun nouvel accent sur la compétition (kumite, randori) etsont devenues de nouveaux sports admirés en Occidentau point de faire partie des Jeux olympiques.

Certaines méthodes du Sud-Est asiatique (Kaliphilippin et Silat indonésien), ainsi que les arts martiauxjaponais étaient utilisés anciennement sur le champ debataille. Aujourd'hui cependant, ils sont utilisés commeun véhicule pour le dépassement de soi, physiquement,mentalement, émotionnellement et spirituellement.

Autrement dit, on a trouvé à ces anciennes méthodes,de nouveaux secteurs d'application. Au lieu d'utiliser lesarts martiaux pour lutter contre un ennemi, on va s'enservir pour s'entraîner à se vaincre soi-même. Lesdominer pour devenir ce que vous n'êtes pas encore,pour vous dépasser et devenir meilleur. Les objectifspeuvent être différents suivant les individus. Pourcertains, il s'agira d'améliorer la forme et le bien-êtrephysique ; pour d'autres, d'augmenter la concentrationet la résistance mentale. Le véritable entraînementmartial donne un sens véritable à ce que vous voulez

atteindre. La capacité de se protégerphysiquement face à une attaque, par exemple,enseigne la propre responsabil ité et lareconnaissance du fait que l'aide réelle ne peutvenir que de l'intérieur de l'individu. Le respect et ladiscipline dans les arts martiaux fournissent un outilpour mouler le caractère et devenir meilleurs que ceque nous sommes en ce moment. Reconnaître quel'entraînement physique est un instrument pour atteindred'autres objectifs et compétences apporte une nouvellevaleur et un nouveau sens à l'entraînement quotidien desarts martiaux. Ces nouvelles connaissances apportentégalement une nouvelle génération d'élèves dans lemonde des arts martiaux. Les nouveaux élèves qui n'ontrien vu d'autres que les avantages physiques des artsmartiaux, les coups de pied et les coups de poing,reconnaissent aujourd'hui qu'ils ne sont que la pointe del'iceberg. Aucune autre discipline n'est en mesure d'unirdes choses aussi puissantes et d'offrir autant aux élèvesintéressés.

Avec cette toile de fond, i l nous faut poser denouvelles questions aux professeurs des différentesméthodes d'arts martiaux. Quel est l'art martial adéquatpour chaque élève et comment cet art martial peutréellement l'aider à atteindre ses objectifs ?

Seul celui qui connaît ses objectifs et la manièrecorrecte de les atteindre pourra finalement arriver là où ilveut aller.

Sud-Est Asiatique

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À PROPOS DE L'AUTEURBob Dubljanin est l'un des principaux instructeurs d'arts martiaux asiatiques (Kali, Muay Thaï, Silat, Pentjak) et de

Jeet Kune Do en Europe. Depuis 1993, il a animé des ateliers et des stages en Allemagne et dans d'autres payseuropéens. Pour de plus amples informations et renseignements sur les stages actuels, visiter notre site web :www.soai.de ou envoyez-nous un e-mail.

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Le combat au couteauLa Hollande, mon pays, possède

près de 16,8 millions d'habitants. C'estun pays relativement petit. LesPhilippines sont à peu près sept fois

plus grandes. Elles ont près de 103millions d'habitants. Cette année

2013, il y a déjà eu en Hollande400 attaques au couteau, 4094

vols, 421 échanges de coupsde feu et dans 905 casd'autres armes furent utiliséesen plus de 4892 attaquesviolentes, et l'année n'esttoujours pas terminée. En comparaison, lesPhilippines enregistrèrent34.825 incidents violentscette année. Il y eut enoutre 26.988 volsenregistrés. Quesignifient ces chiffres ?Avant tout, ceci : laHollande ne semblepas être un paysbeaucoup plus sûrque les Philippines.Les Philippines sontpeut-être mêmeplus sûres que laHollande. D'aprèsles statistiques,les vols et lescrimes violentssont relativementrares auxP h i l i p p i n e s .L ' i m p o r t a n t ,c'est ceci. Dansle mondeoccidental, laviolence estprat iquementquotidienne et,souvent, onuti l ise unegrande variétéd'armes. Dans

de nombreuxcas, il s'agit

d ecouteaux.

Et comme vous le savez, le couteauest une arme extrêmement brutale etdangereuse, facile à porter, facile àcacher, d'usage rapide et bonmarché. Son usage provoque souventdes blessures graves. Vous avez ledroit à la légitime défense, mais il fautsavoir comment. Le combat aucouteau est sale et les vraiscombattants de rue connaissent lessales trucs. D'autre part, cesdélinquants n'ont, semble-t-il, paspeur d'utiliser un couteau.

ConscienceJ'ai grandi dans l'un des quartiers

les plus pauvres d'Utrecht. Utrecht estl'une des plus grandes vil les deHollande. La violence fut et esttoujours un événement habituel. Dansle quartier où j'ai grandi, la culture derue domine. De nombreux jeunesportent des armes : coups de poingaméricains, chaînes de vélo, couteauxde toutes les formes et toutes lestailles. Cet après-midi même, alors quej'écris cette colonne, un incident seproduisit et il y eut une grave attaqueau couteau dans le quartier où j'aigrandi, une ambulance dut se rendresur les lieux.

AgressionMa jeunesse affecta dans une

grande mesure la manière dont jeconsidère la violence. La violence derue est une forme de violence très

directe et n'importe qui peut en être lavictime. Même sans une raisonclairement identifiable, on peut êtrevictime de vols, se retrouver impliquédans des bagarres ou pire encore, êtreblessé. La culture de la rue est dansmes gênes. Je me souviens que monpère me conduisait chez les gitans etque nous écoutions leurs histoires. Onne peut pas tromper ces types. Ilsn'ont pas peur d'utiliser la violenceextrême. Ils pourraient finir en prison,mais cela leur est indifférent.

Ils m'enseignèrent les sales trucs dela rue pour le combat, comment utiliserun couteau. Je me souviens d'un vieilhomme avec un chapeau à qui monpère faisait confiance d'une manière unpeu mystérieuse : « Tu sais, Frans (mepère porte le même prénom que moi),comment nous luttions avant ? » Il seleva de son rocking-chair, saisitsoudain son chapeau et le lança auvisage de mon père tout en plaçant unstylet sur son ventre. Le vieil hommeétait très rapide, son âge semblait nepas importer. Cet incident me causaune profonde impression car je n'étaisqu'un enfant. Ensuite, mon père meraconta que ce vieux gitan avait passéla moitié de sa vie derrière lesbarreaux. J'ai incorporé à mon style cegenre de trucs de la rue.

Le combattant completTout pratiquant d'art martial qui veut

devenir un combattant complet doitapprendre à dominer le couteau. Cen'est que lorsqu'il saura commentmanier le couteau qu'il sera capable dese défendre face à un couteau. Lecombat au couteau est un facteurindispensable pour la self-défenseréaliste. Dans le combat au couteau,on développe une mentalité qu'on nepeut développer dans le combat sansarme. Une seule erreur avec le couteaupeut avoir des conséquences fatales.Mentalement et psychologiquement, lecombat au couteau est important. Lesang coulera pendant le combat.

« Tout pratiquant d'art martial qui veut devenir uncombattant complet doit apprendre à dominer le couteau.Ce n'est que lorsqu'il saura comment manier le couteauqu'il sera capable de se défendre face à un couteau. »

« Dans le combatau couteau,

on développe unementalité qu'on nepeut développerdans le combatsans arme. »

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Ça peut même être votre propresang et vous devrez l'accepter.

PhilippinesAu cours de l'un de mes voyages aux

Phil ippines, un garde de corps localm'accompagna. Ils m'avaient conseillé de nepas me rendre seul dans les quartiers les plusdangereux de Cebu. Le garde du corps nes'ajustait pas à l'image du garde du corps. Nousparlions à peine, jusqu'au moment où nousavons commencé à parler d'Eskrima et decombat au couteau. L'homme était armé d'unpistolet et d'un couteau qu'il gardait dans unétui à la jambe. Il me dit qu'il utilisait le pistoletpour le combat en longue distance et le couteaupour les distances courtes. Mais avec lecouteau, il s'était seulement défendu, me dit-il.Ce fut pour moi un commentaire intéressant cartout ce que vous faites avec le couteau est enréalité une attaque. Je lui ai alors demandépourquoi il n'avait pas utilisé le couteau pourattaquer. Sa réponse fut très simple : « Sil'adversaire attaque avec des coups de pied etde poing, je vais utiliser mon couteau », dit-il. Ilpoursuivit son explication : « Je n'attaque pasparce que la possibilité d'être désarmé estbeaucoup plus grande. » Il est vrai que lespossibilités d'être désarmé augmententquand on tend le bras et que diminueégalement la capacité de faire de multiplescontre-attaques. Dans mon style, nousessayons de tenter l'adversaire pour qu'iltende le bras pour ensuite contre-attaqueravec un coup de couteau à l'abdomen aumoment de son attaque. Dans 9 cas sur 10,la tête de l'adversaire s'abaisseautomatiquement. L'attaque suivante est àla tête. Bien sûr, le désarmement n'est pastoujours possible ni nécessaire. Uneattaque aux yeux ou un coup de pied àl'aine peut également fonctionner. Jepensai immédiatement aux mots d'ungrand maître philippins qui dit ceci : « Court, cache-toi ou vole ! » Ce que medit le grand maître philippin était erronéd'après ma manière de penser. D'aprèsmoi, ce devrait être : « Court, cache-toi oucombat ! » Éviter un combat au couteauest, bien sûr, la meilleure manière d'agir,car on peut finir blessé ou ne pas survivre.D'un autre côté, il est clair que je ne vais

pas chercher le combat au couteau. La majoritédes gens, heureusement, ne porte pas d'armes.Mais si vous n'avez pas d'autres remèdes et quec'est la seule manière, battez-vous pour votrevie et uti l isez toutes les armes dont vousdisposez. Cette manière de penser convient àun bon eskrimador. Un eskrimador n'a pasbesoin d'apprendre différentes armes car il estparfaitement formé à l'usage du bâton et ducouteau et les techniques qu'il maîtrise sontadéquates pour l'usage de différentes armes. À travers la compréhension et la maîtrise desprincipes de l'Eskrima, on peut utiliser n'importequelle arme : chaise, cendrier, ruban, papier,stylo, bouteil le, table, l ivre ou même unchapeau. Ça veut simplement dire que vouspouvez uti l iser n'importe quoi pour vousdéfendre. En réalité tout est disponible. Dansmon style, si quelqu'un n'a pas de couteau ou leperd pendant le combat, il peut recourir auPangamot (combat total).

Tout est permis et une seule chose estimportante : survivre !

Le combat au couteau à la WKFS

Mon style se base sur 30 ans d'expérience. Etje continue d'y travailler pour le perfectionnercar on ne cesse jamais d'apprendre. La défensen'est pas une option dans mon style. La défenseest l'attaque et l'attaque est la défense. Desactions de coupe associées à une énergieagressive, un travail des pieds fonctionnel, dessimulacres réalistes utilisant le point aveugle del'adversaire et, évidemment, une mentalitéadéquate, peuvent faire de quelqu'un un boncombattant au couteau.

ImportantJ'encourage le combat au couteau de manière

positive et j'espère que mes élèves feront demême. Je refuse d'enseigner à des personnesmal intentionnées et je désapprouve le fait queles gens portent des couteaux dans la rue. Jevoudrais que vous sachiez que quitter la vie,c'est facile, mais la rendre est impossible.

Vous voulez apprendre mon style de combatau couteau ? Soyez les bienvenus dans monmonde, le monde de l'Eskrima !

[email protected] www.knifefightsytem.com

« La défense n'est pas une option dans monstyle. La défense est l'attaque et l'attaque estla défense. Des actions de coupe associées àune énergie agressive, un travail des pieds

fonctionnel, des simulacres réalistes utilisantle point aveugle de l'adversaire et,évidemment, une mentalité adéquate,

peuvent faire de quelqu'un un boncombattant au couteau. »

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Ref. 11210Armure Kendo. Japon.

Ref. 11220Armure Kendo. Japon.

Ref. 11160Hakama Japon noir

Ref. 11170Hakama Japon bleu nuit

Ref. 11140Keikogi.

Giacca Blu Marine

Ref. 11109Hakama Noire. Polyester-Rayon

Ref. 11152Veste Aikido blanche.

Coton

10171KyokushinkaiCompétition. Écru. Coton

Ref. 10816Kimono Tai Chi . Gris

Ref. 10630Kung Fu passepoilé blanc

Ref. 10610Kung Fu boutons Blancs.

Coton

Ref. 10650/51/52Veste de Kung Fu Bleu

Ref. 10671Pantalon de Kung Fu Noir.

Coton

Ref. 10632Kung Fu. Satin Noir.

Liseret rouge

Ref. 10620Kung Fu Wu Shu. Coton

Ref. 10820Kimono Tai Chi.

Entraînement. NoirRef. 10830

Kimono Tai Chi.Entraînement.

Blanc

Ref. 10821Pantalon Tai Chi Noir

Ref. 10815Kimono Tai Chi.

Beige

Ref. 11150Veste d'Aikido blanche

Ref. 10611Veste de Kung Fu noire. Boutons

Noirs.

KOBUDO

Ref. 10870Kimono Tai-chi avec broderie. Blanc

Ref. 10175Ref. 10190

Ref. 10920Kimono Ninja. Noir.

Avec renfort

Ref. 10910

Ref. 13651

Ref. 13351

Ref. 13311

Ref. 13400

AIKIDO/KENDO/IAIDO

Ref. 11153Giacca Aikido. Bianca.

Speciale "grana di riso".Estate

NINJA/PENJACK SILAT

Ref. 10840Kimono Tai Chi.

Entraînement. Orange

Ref. 11230Sac Armure. Japon

Ref. 11151Kimono Aikido

Ref. 11145Veste Kendo. Toile spéciale

Japon

Ref. 11141Keikogi.

Ref. 10612Veste Kung fu Blanche.

Boutons Blancs

Ref. 10831Pantalon Tai Chi Blanc

YOSEIKAN/SHIDOKAN

Ref. 11800

Ref. 10640Kung Fu rouge/noir.

Coton

KUNG-FURef. 11231

Tenugui (foulard)

TAICHI

Ref. 13652

Ref. 11234Ceinture "Obi" Iaido.

Noir ou Blanc.320cm x 8cm.

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Le Kihon Waza (techniques de base) est la partiela plus importante de l'entraînement de tout

art martial. Dans ce DVD, le maîtreSueyoshi Akeshi nous montre divers

types d'entraînement du Kihonavec Bokken, Katana et à

mains nues. Il explique danstous les détails chaquetechnique afin que lepratiquant ait une idée plusclaire de chaquemouvement et de lamanière dont le corps doitcorrespondre au travail dechaque Kihon. Toutes lestechniques ont commebase commune l'absence

de Kime (force) afin que lecorps puisse se développer

en accord avec la techniquedu Battojutsu et, bien que cela

puisse paraître étrange àpremière vue, tout le corps doit

être détendu pour atteindre unecapacité de réponse rapide et précise.

Toutes les techniques de base sont effectuées à lavitesse réelle puis sont expliquées afin que lepratiquant puisse atteindre un niveau adéquat.L'absence de poids dans les pieds, la détente ducorps, le fait de laisser tomber le centre de gravité,sont des éléments importants sur lesquels le maîtreinsiste et qui permettent d'obtenir un bon niveautechnique et une relation directe entre la techniquede base et l'application réelle.

REF.: • IAIDO7 REF.: • IAIDO7

Tous les DVDs produits par BudoInternational sont scell�s au moyen dÕune�tiquette holographique distinctive et sontr�al is�s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires).De m�me, lÕimpression des jaquettes ainsique les s�rigraphies suivent les plusstrictes exigences de qualit�. Si ce DVD neremplit pas ces crit�res et/ou si la jaquetteou la s�rigraphie ne co�ncide pas aveccelle que nous vous montrons ici, il sÕagitdÕune copie pirate.

Budo international. netCOMMANDES :

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Grue

Les techniques de la Grue travaillent les tendons et lesligaments et favorise la flexibilité. Ses techniques sontbasées sur la philosophie de l'élément bois. La Gruepermet d'éviter les attaques de l'adversaire, contrairementau Tigre. Elle utilise la force de l'adversaire pour sespropres attaques qui sont sélectives. Ses grandes ailes luipermettent de bloquer et de frapper en même temps. Elleest aussi souple qu'un arbre sous le vent.

Les techniques du style de la Grue auraient appartenuaux styles de combat traditionnels du célèbre Kung-Fu duShaolin du sud, du moins, ce qui est parvenu jusqu'ànous. Selon la légende, le style de la Grue faisait partie dela formation élémentaire du monastère. Chaque élèvedevait apprendre les cinq styles pour que la formation debase puisse être considérée comme achevée. Seulementalors un élève pouvait se spécialiser dans un certain style.Les cinq animaux classiques étaient les mêmes que ceuxde l'actuel Hung Gar Kung-Fu : le Tigre, la Grue, leSerpent, le Léopard et le Dragon.

Fong Wing ChunLa similitude de son nom avec le Wing Chun, célèbre style

de Kung-Fu, n'est pas un hasard. Fong Wing Chun était lanièce de Fong Sai Yuk, dont le nom est certainement bienconnu des fans du cinéma asiatique. Plusieurs films ont étéproduits dans lesquels Fong Sai Yuk est, soit mentionné,soit le propre personnage principal. Fong Sai Yuk était lefrère dans le Kung-Fu de Hung Hee Gung, dont on retrouvele nom dans Shaolin Hung Gar Kung-Fu. Fong Sai Yukenseignait le Kung-Fu à sa nièce Fong Wing Chun. Voici uneanecdote que la tradition a perpétuée.

La jeune Wing Chun était en train de semer. Une grueblanche, voyant cela, a commencé à picorer les grainessemées. Wing Chun s'en rendit compte et essaya dechasser la grue avec un long bâton. Mais toutes sestentatives étaient vaines. La grue parvenait à éviter

habilement les coups de Wing Chun. Celle-ci avait beaufrapper fort, elle ne parvenait pas à chasser la grue, nimême à la toucher. Les Chinois disent que la grue était undieu qui révéla de cette manière à Wing Chun les principesde son Kung-Fu. Quoi qu'il en soit, cet incident futsignificativement décisif pour permettre à Wing Chun decomprendre comment travailler son Kung-Fu. Elle partageases connaissances récemment acquises avec son mari,Hung Hee Gung qui améliora son propre style de la Gruedu Kung-Fu.

« Faht Ging » du style de la GrueJe vais maintenant décrire ici les quatre forces de la

Grue (Ging). Il peut sembler abstrait de lire un texte à cesujet ; il vaut mieux, en effet, laisser un maître expérimentévous guider et vous enseigner ces principes.

1. « Jung Hok Ging » Grue de baseLa meilleure manière de décrire la nature de la puissance

de la grue « Ging », c'est en la comparant à un chienmouillé qui se secoue.

2. Sonorité vocale Combiné avec le bon son, le Qi est transmis au bon

endroit du corps. La grue conserve son Qi. Elle ouvre etferme ses ailes et attend la prochaine attaque pour utiliserde nouveau sa force

3. « Sik Hok Ging“ » Grue s'alimentantLa technique de la respiration est brève et rapide.

Calme, rapide, courageuse, forte et solide sont lescaractéristiques qui lui sont associées. Dans ce contexte,on peut appliquer le « Mo Dap But Sun Toi » (sutra de laBoxe).

4. « Fei Hok Ging » Grue volanteIci, l 'élève de Hung Gar trouve l'ensemble des

techniques de l'aile du style de la Grue.

Shaolin Hun Gar Kung-Fu

Les techniques de la Grue dans le Shaolin Hung Gar Kung-Fu

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Kung-Fu

Applications

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Posture 8 : Posture dutriangle - Trikonasana

Maintenant que nous avons ouvert etstimulé les chakras liés à l'activité desglandes pinéales et largement ouvert lescanaux énergétiques principaux, nouspouvons mettre l'accent sur les canauxénergétiques latéraux et d'autres aspectsphysiologiques réflexes. Un de cesaspects est la proprioception, qui signifiefondamentalement la perception de soi(l'un des principaux thème du Yoga est laconscience de soi avant la consciencehors de soi). Dans les membres, ces pro-priocepteurs sont des capteurs qui four-nissent des informations sur l'angle desarticulations, la longueur des muscles et latension musculaire. Ces données sontintégrées pour apporter des informationssur la position du membre dans l'espace.Le fuseau neuromusculaire est un type depropriocepteur (exploré lors de la postureprécédente) qui fournit des informationssur les changements dans la longueur dumuscle. L'organe tendineux de Golgi estun autre type de propriocepteur qui fournitdes informations sur les changements auniveau de la tension musculaire.

Contrairement aux cellules du fuseauneuromusculaire, les organes tendineux deGolgi sont situés dans les tendons quiattachent les muscles aux os. Les dendri-tes sensorielles de l'organe tendineux deGolgi sont entrelacées avec les fibrilles decollagène dans les tendons et quand unmuscle se contracte, les fibrilles de colla-gène se tendent, activant l'organe tendi-neux de Golgi pour détendre les musclesantagonistes. Comme les changements

dans la tension musculaire engendrent différents degrés de traction du tendon,l'organe tendineux de Golgi apporte desinformations sur la tension musculaire. Onpourrait penser que l'étirement musculairetirerait également sur les tendons et stimu-lerait l'organe tendineux de Golgi afférent.En fait, la plus grande partie de la forced'étirement est absorbée par le muscle lui-même, de sorte qu'une contractionmusculaire est un bien meilleur stimuluspour l'organe tendineux de Golgi. Leréflexe tendineux de Golgi est un compo-sant naturel de l'aspect réflexe du systèmenerveux périphérique et est à l'opposéd'un réflexe d'extension. Bien que la ten-sion musculaire augmente au cours de lacontraction, les motoneurones alpha de lamoelle épinière qui alimente le muscle sontinhibées. Toutefois, les muscles antagonis-tes sont activés. Bien que le réflexe du ten-don soit moins sensible que le réflexed'extension, il peut passer outre le réflexed'extension lorsque la tension est grande.

Contrairement aux fuseaux neuromus-culaires, qui sont sensibles aux variationsde la longueur du muscle, les organes ten-dineux détectent et réagissent aux chan-gements de la tension musculaire ou à lacontraction quand on réalise cette posture.Et bien que nous ayons mis l'accent sur lafonction des fuseaux neuromusculaires etdes organes tendineux de Golgi dans lecontrôle de la fonction motrice de la moelleépinière, ces deux organes sensorielssignalent également aux centres supé-rieurs du contrôle moteur les changementsinstantanés qui se sont produits dans lesmuscles. Pour cela, les messages sont

transmis instantanément à des vitessesapprochant les 120 m/s (la transmission laplus rapide n'importe où dans le cerveauou la moelle épinière). D'autres voies trans-mettent une information similaire dans lesrégions réticulaires du tronc cérébral et,dans une moindre mesure, jusqu'auxzones motrice du cortex cérébral. Le sys-tème de contrôle des patrons complexesdu mouvement musculaire contrôle lesintensités relatives des mouvements sépa-rés, les directions des mouvements et lesenchaînements des mouvements multipleset parallèles pour atteindre des objectifsmoteurs spécifiques complexes. Commechaque posture soutient et s'appuie sur lesautres postures, elles permettent d'équili-brer, d'incorporer et de stimuler d'autresfonctions physiologiques de l'organisme.Dans la posture du triangle « Trikonasana», les cellules de l'organe de Golgi et dufuseau neuromusculaire se trouvent main-tenant en plein équilibre. Cette action, toutcomme la posture précédente, accède ausystème nerveux central à travers les neu-rones sensoriels pour activer l'activitéréflexe autonome dans l'organisme.

La posture du triangle -Trikonasana

Passant à une posture plus ouverte, lepratiquant tend le pied vers l'avant demanière à ce que le pied soit parallèle autorse. Ça permet de contracter les musclesexternes, ce qui, à son tour, détend lesmuscles internes de la jambe à travers leréflexe de Golgi. En même temps, le fait deplier ou de contracter le pli inguinal permet

Points Vitaux

Page 105: Magazine arts martiaux budo international novembre 2013

d'ouvrir et de détendre l'extérieur des hanches et de la région pelvienne. C'est exactement la voie qui permet à l'énergie Terre de monter à l'intérieur de la jambe à travers les nadis et de traverser le périnéeou chakra racine vers Ida, Pingala (le canal ouvert se trouve du côté vers lequel on se penche) etShushuma - dans une moindre mesure.

Comme le pratiquant se penche d'un côté et comprime les muscles d'un côté du torse, lesmuscles latéraux opposés peuvent se détendre dans une plus grande mesure via le réflexetendineux de Golgi. Cela actionne deux actions réflexes autonomes et, par extension, équilibre lesfonctions électriques et énergétiques dans les muscles puisque l'information est traitéeinstantanément par le cerveau pour déterminer la position des parties du corps et les réflexesautonomes. Ces transmissions du et vers le cerveau à travers la moelle épinière incluant le canalprincipal de Shushuma permettent d'augmenter et de stimuler leur fonctionnalité et leur circulation.Un autre avantage, c'est qu'il est maintenant facile d'ouvrir et de fermer les nadis latéraux ouvoies nerveuses pour, ici aussi, améliorer la circulation et augmenter leur fonctionnalité.

Les bras se tendent tandis que les muscles du haut du dos et des épaules se contractent,permettant une plus grande relaxation et un plus grand étirement de la partie frontale ou desmuscles antagoniques. Ceci active les cellules du fuseau neuromusculaire et le systèmenerveux moteur autonome travaille de manière harmonieuse. Pour plus de détails, la paume dela main à plat par terre intervient également dans cette interaction physiologique car celacontracte le dos de la main et l'avant-bras de manière plus ciblée. Comme nous l'indiquions avecles réflexes de Golgi et d'extension, la contraction des muscles antérieurs dans cette positionpermet une plus grande relaxation et stimulation de l'intérieur de la main, du poignet et de l'avant-bras. Ceci ne permet pas seulement d'accroître la prise de conscience tactile dans ces régions, maissert également de rappel microcosmique de la participation macrocosmique.

Quand on atteint cette posture, on tord alors la tête sur le côté pour regarder vers le haut et celapermet de finir d'ouvrir complètement Ida et Pingala. On y parvient quand les muscles qui secontractent d'un des côtés du cou et du crâne contractent et aident à détendre le côté étiré. C'estde ce côté-là, du côté qui est étiré, que l'énergie monte suivant la voie de la jambe intérieure pourtraverser le périnée et dépasser de façon hélicoïdale Ida et Pingala ou le troisième œil. Comme lepoids repose sur les parties extérieures du pied et du talon, cela permet d'ancrer l'excèsd'énergie et d'équilibrer tout l'ensemble. La montée de l'énergie vers le troisième œilpermet d'accroître non seulement la conscience interne, mais aussi le rapportavec le monde extérieur. La montée et l'ancrage de ces énergies se faitdepuis la moelle épinière jusqu'aux nerfs étirés ou nadis. Celaaugmente la transmission et la sensibilité et peut être perçucomme des vibrations dans les zones étirées lors de cetteposture.

Respiration et intentionCommencez par vous mettre debout, avec les pieds

joints et inspirez profondément à travers le nez pourpermettre à toute l'énergie de circuler dans le sol. Aucours de l' inhalation, sentez l'air ou l'énergiedescendre au milieu devant, à travers le périnée etderrière les jambes jusqu'aux talons pour finalementrentrer dans le sol. Ensuite, en faisant un pas versl'extérieur vers une position large pour vous installercommodément dans cette posture, expirezlentement et détendez-vous dans cette position. Denouveau, inspirez lentement tout en sentant lesvibrations de l'extérieur des pieds et des talons pendantque vous prenez assise au sol. Puis expirez lentementtandis que vous vous penchez d'un côté, avec une lentecontraction et, de l'autre côté, une action d'étirement,conscient des deux mouvements simultanément. Commevous venez de vous reposer, inspirez de nouveauprofondément et lentement pour sentir complètement laposition et les vibrations d'énergie. Expirez lentement entournant maintenant votre tête de face vers le haut et sentezles vibrations d'énergie monter à travers la jambe avant vers lepérinée, puis à travers les canaux Ida et Pingala correspondantsvers le troisième œil. À mesure que vous devenez plus conscientdes énergies, vous commencerez à percevoir également plus dechamps d'énergie intérieurs tout autant qu'extérieurs. Transposezcette nouvelle prise de conscience et sensibilité à votre viequotidienne, au-delà des postures et de la pratique du Yoga. Soyezsimplement conscient que vous pouvez absorber trop de vibrationsextérieures qui peuvent vous affecter négativement. Utilisez donccette nouvelle sensibilité avec modération dans un premier temps,vous pratiquez pour contrôler les énergies et pratiquer en toutesécurité.

Instructrice de Yoga : Carolina Lino - Ponta Delgada, AzoresPhoto : Tiago Pacheco Maia - Ponta Delgada, Azores

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Jiu-Jitsu olympiqueDepuis que Rio de Janeiro a été

désigné comme siège olympiquepour 2016, de centaines, si pas desmilliers de pratiquants de Jiu-Jitsuinitièrent une offensive dans l'espoirque le Jiu-Jitsu brésilien puisse êtreprésent aux jeux olympiques en tantque sport de démonstration. Celarestera probablement un grand désiret un rêve car le Comité olympiqueinternational (COI) n'a montré aucunintérêt pour lui. Malgré cela, depuisquelques mois, le Wrestling (lutte) sebat pour avoir une place dans lesJeux olympiques du futur. Beaucoupcroient que les rings, dont estresponsable la FILA, continuerontd'être un sport olympique ; d'autresont tendance à croire qu'à partir de2020, les rings appartiendront aupassé et qu'il n'y aura pas de placepour eux dans le futur.

Les arts mart iaux ont géné-ralement beaucoup de mal à se faireaccepter par le COI, on le voit avecle Judo, le Taekwondo ou encoreavec le Karaté. Il faut égalementmentionner que les arts martiaux nesont pas une famille « fermée ». Aucontraire, si on observe la scèneavec attention, dans un même pays,il peut y avoir des centaines, voiredes mil l iers, d'organisat ions etd'associations de sports de combat.Dans les pays où s'est établ iel 'équipe Vacirca, je peux vousgarantir qu'il y aura bientôt plusd'associations de Jiu-Jitsu brésilienque d'athlètes en activité. Aussi bienles grandes écoles que les petitesorganisent leurs propres tournois et,malheureusement, la majorité,malgré l 'existence d'outi ls telsqu'Internet, Facebook, les blogs etautres, ne sont pas en mesure

d'informer ou d'organiser. Ainsi ennovembre, un nombre incroyable detournois de Jiu-Jitsu brésilien sontprogrammés et ils se déclarent tous« championnats internationaux » ou« européens », mais ce n'est pas vraidans la plupart des cas. Et nonseulement les athlètes, mais lesmoyens de communication enparticulier sont déconcertés alorsqu'en réal i té i ls devraient êtredûment informés afin que le Jiu-Jitsubrésilien puisse être mieux connu endehors des écoles de Jiu-Jitsubrésilien et de leur propre tatami.

Celui qui veut être connu commeathlète de Jiu-Jitsu brésilien a nonseulement bien du mal à trouver letournoi correct, pour de multiplesraisons, mais encore il doit égalementconstamment lutter contre « les loisde la jungle ». Dans la plupart destournois en effet, on fusionne tout

simplement les catégories depoids et les ceintures etcomme ça, tous les progrèssont vains ! Une ceinture bleuedoit affronter une ceintureviolette deux fois plus lourdeque lui, et non seulement cesera beaucoup plus difficiletechniquement, mais encorecette dernière auraprobablement quelquesannées d'expériences de plussur les tatamis. Et ce n'est passeulement une question dequantité de tournois. Lesceintures bleues ne se battentgénéralement pas suivant lesmêmes règles que lesceintures violette ou marron.Nous avons alors une ceinturebleue qui doit affronter descompétiteurs supérieurs avecde nouvelles règles et sedemande donc si elle veutréellement le faire.

L'ensemble des règles quisont généralement utiliséespar la Fédération internationalde Jiu-Jitsu brésilien (IBJJF)sont celles qu'établit le maîtreet fondateur le l'IBJJF, CarlosGracie Junior. En tant queleader de l 'une des plusgrandes associations de laJiu-Jitsu brésilien, la GracieBarra, il dirige de nombreusesécoles dans le monde entier.Beaucoup apprécientl'initiative de l'IBJJF, mais ilsont du mal à s'adapter auchangement continu desrègles et les tournois IBJJBsont souvent chaotiques etplein de malentendus (et onobserve cela également dans d'autres tournois et

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championnats). Le problème, ce nesont pas seulement les normes, maisaussi l'interprétation des arbitres qui,très souvent, possèdent un savoirtrès limité et ne font pas un travailtrès professionnel. L'IBJJB, du moinsjusqu'à présent, offre régulièrementdes cours d'arbitrage et une équiped'arbitres professionnels.

Si vous avez un jour observé lesrègles de combat, vous aurez vite vuque le problème est dans les détails.Si on veut présenter le Jiu-Jitsu augrand public, les règles doivent êtretelles que même papa et mamandoivent les comprendre sans tousces détails. Les télévisions en elles-mêmes rendre extrêmement difficilela bonne retransmission d'uncombat sur un r ing ou d'unchampionnat de Judo, imaginezavec le Jiu-Jitsu ! Le COI est conçucomme une organisation sans butlucrat i f , i l a besoin de fonds etd'attirer des spectateurs que ce soitdes téléspectateurs ou desspectateurs directs. Si un sportn'att i re ni les athlètes ni lesspectateurs, il n'est pas intéressantpour le COI. On peut voir les

conséquences de cela sur les rings.Les responsables du Jiu-Jitsubrésil ien feraient bien d'en tenircompte et de travailler ensemblepour montrer leur vraie force.

Mais la question que je veux poseren fin de compte c'est si nous avonsbesoin finalement du COI et des jeuxolympiques pour continuer notrepratique et pour la (sur)vie du Jiu-Jitsu brési l ien. En ce qui meconcerne, non, je n'en ai pas besoin.J'aurais même plutôt un mauvaispressentiment à laisser mon Jiu-Jitsu brésilien entre les mains duCOI. Pour la Lutte Libre et le Judo, leCOI a exigé la modif icat ion denombreuses règles et ce n'est pas,d'après moi, la bonne voie. Le Jiu-Jitsu brésilien tel que je le conçois,n'a rien à faire des « points », le Jiu-Jitsu, c'est une question de survie.Je crois que dans les tournois, ceuxqui ne cherchent qu'à gagner despoints ont mal interprété l ' idéeoriginale du Jiu-Jitsu brési l ien.L'objecti f doit être de vaincrel'ennemi ou d'être vaincu. Un ex-æquo n'est que cela, un ex æquo, eti l doit également être accepté,

indépendamment du fait que l'undes deux soit plus ou moins entré enaction. On a vu cela chez lesathlètes professionnels du BJJ quise sont battu récemment aux États-Unis à l 'occasion des tournoisMetamoris. Le gagnant se voyaitclairement, sans qu'on ne puisse ymettre des « mais ». De touteévidence, les athlètes doivent faireun effort pour tout donner, sinon iln'y aurait pas de compétition sur letatami, mais le vainqueur devraitl'être très clairement. Pour moi, leJiu-Jitsu brési l ien moderne nepossède plus que 30% del'ensemble du Gracie Jiu-Jitsu maisbien sûr, je vais toujours appuyernos athlètes de l'équipe Vacirca. Lacompétition athlétique n'est qu'unepart ie de notre propredéveloppement, elle ne doit pasdevenir le seul objectif. La majoritécependant se centre exclusivementsur la compétition et en outre, lamajorité ne considère le Jiu-Jitsuque comme le moyen d'obtenir desmédailles à mettre au mur. Ils neconnaissent malheureusement pas lavéritable valeur de notre Jiu-Jitsu.

Brazilian Jiu Jitsu

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aurais pu choisir d'écrire sur l'e-bunto à la première personne,racontant, comme le f itCastaneda, les aventures etexpériences fantastiques que mepermirent de vivre ce merveilleux

savoir presque perdu. Je crois que le lecteurl'aurait apprécié, car le résultat aurait été pluschamarré, plus amusant et plus surprenant. Je nerenonce pas à le faire dans le futur, mais je nevoudrais pas centrer l'attention sur ma personnealors que le regard doit justement sur tourner versun autre objectif, beaucoup plus important, laperpétuation d'un savoir et de pratiques quiautrement seraient peut-être en voie dedisparition. Quand j'écris ces lignes, avec uneénorme gratitude et révérence, je pense aux

maîtres du passé, mais également à tous ceuxqui aujourd'hui et demain pourront bénéficier dece savoir pour élever leurs vies et approfondir laconnaissance du mystère.

La vie et la conscience sont un rare miracle del'Univers connu. Pourtant, le fait d'exister sansune direction, autrement dit de respirer, manger,déféquer, se reproduire (et jouir en essayant de lefaire !) et mourir, ne comportent en eux-mêmesaucune vertu particulière. La vision strictementmatérialiste de l'Univers et de la vie poussebeaucoup de gens à penser que tout en elle estle fruit d'un hasard adverse, heureux ou pervers.Se complaisant dans leur importancepersonnelle, ils pensent que les

Je me sens vraiment privilégié d'avoir eu la chance d'accéder à un savoirhermétique d'une telle richesse et profondeur spirituelle comme celle quenous léguèrent los Shizen. Bien que leurs pratiques resteront secrètes etréservées aux seuls initiés, j'ai écrit ce livre pour partager l'étonnement etla profondeur d'un savoir complètement méconnu. On n'en trouve mêmepas une seule ligne sur google. J'ai le privilège d'avoir reçu la bénédictionde mes professeurs pour continuer d'étudier quelque chose qui, de toutefaçon, prendra toute la vie, aussi longue qu'elle soit. Et bien que l'e-buntoest et sera destiné, suivant les mots de Shidoshi Shiniyuke « à êtreadmiré par beaucoup et pratiqué par quelques-uns », l'humanité doit aumoins connaître son existence.

J’

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êtres humains modernes sont plusintelligents en arrivant à une si tristeconclusion. Et je dis « triste » car ceuxqui pensent ainsi ne sont presquejamais joyeux. Rien que pour çaa, ilsdevraient réfléchir sur leur position enla matière. Mon père disait que si lesvoleurs connaissaient les avantagesd'être honnêtes, ils le seraient ne fut-ce que par convenance.Aujourd'hui, je pense la même chose àpropos de ceux qui cachent leur peurde connaître dans une lectureexclusivement matérial iste del'Univers.

Heureusement, une alliée inattenduea surgi en ces jours pour rompre leplan de la niaiserie dualiste et du « monothéisme » matérial iste : lascience. À partir des années soixante-dix, une révolution des approchesclassiques et newtoniennes de laphysique ouvrit les yeux des plusintelligents sur le propre paradoxe dela matière. Cette révolution découvritdes milliers de nouvelles perspectiveset questions et représenta unéclatement, un saut de la consciencegroupale vers de nouveaux horizonsqui, par hasard (et ils ne furent pasrares ceux qui le signalèrent)convergeaient de manière surprenanteavec les connaissances dénigrées despeuples anciens.

Soudain, nous n'étions pas siintelligents… et les anciens n'étaient passi ignorants. L'ouverture de ces lignesde conscience dans l'inconscientcollectif accompagna le surgissementde nombreuses voies, du passé commedu présent, destinées à assisterl'homme d'aujourd'hui dans sarecherche de réponses face au mystère.

La renaissance de l'e-bunto doitcadrer dans ce processus plus vastede retrouvailles du passé avec le futurde la conscience de l'humanité.Inculqué dans le secret le plus absolu,l'Ochikara, tel qu'on le connaît enlangue japonaise, a survécumiraculeusement dans de petitsgroupes, le plus souvent très loin deson l ieu d'origine. Soumisprobablement à un processusd'adaptation et d'acculturation, c'estincroyable comment, dans sonessence et dans ses formes, l'e-buntoa conservé la force de sa connexion

avec les racines qui l'alimentèrent. Ycompris la langue des Shizen, leShizengo, a été conservé dans delointains pays à travers l'e-bunto, alorsqu'en son l ieu d'origine, i l estpratiquement inconnu.

D'après moi, deux facteurs ontpermis cette survivance. Le premier, lanature de l'esprit Shizen en lui-même :fort devant l'adversité, acharné aucombat, décidé au sacrifice ; et ledeuxième, la force de ses découverteset de ses pratiques qui permit à sessuccesseurs d'acquérir un tel pouvoird'efficacité qu'ils furent amené à nepas remettre en question l'essentiel dela tradition.

Je constate cependant que, même siles connaissances fondamentales dul'e-bunto ont été magnifiquementconservées, les Miryoku (chamansShizen) de chaque époque ne se sontpas non plus endormis sur leurslauriers. La propre configurationouverte de la tradition Shizen n'étaitpas exclusive. Quiconque, peu importesa race ou son origine, pouvait fairepartie du peuple Shizen pour autantqu'il conquît ce droit. En ce sens, ilsressemblaient très fort aux Indiensd'Amérique, fiers de leurs conquêtes,de leurs traditions et conscients du faitque leur supériorité ne résidait pasdans les aspects raciaux, mais dans lasagesse héritée des anciens et dansleur intégration avec les forces del'Univers.

Avec une mentalité si réceptive, il estnaturel que les prêtres et lesprêtresses de l'e-bunto ouvrissent denouvelles perspectives, capablesd'inclure les progrès de laconnaissance dans d'autres branchesou cultures pour les encadrer dans labase héritée du passé. De nos jours,ce processus concerne beaucoup plusles objectifs de l'e-bunto que sesformes. De la même manière quel'entraînement des arts martiaux dutré-envisager son utilité vers d'autresobjectifs supérieurs pour se perpétuer,l'héritage spirituel du passé Shizen asouffert une reconversion, élevant sonhorizon de connaissance pouraccompagner ainsi la transformationde la conscience collective.

Pour l'essentiel cependant, la visionde l'e-bunto que nous connaissons

aujourd'hui ne diverge pas beaucoupde celle héritée du passé. Peut-êtrel'essence de sa transformation setrouve-t-elle dans la nature etl'évolution même de ceux qui la vivent.

Il est naturel cependant que, dans lefutur et pour survivre, l 'e-buntocontinue d'accompagner lestransformations de la consciencegroupale et de renouveler son utilité ens'adaptant aux nouveaux contextes.Étant donné la richesse de l'e-bunto,un tel suivi me semble parfaitementpossible, mais je crois cependant quepour cela, il doit au moins ouvrir unefenêtre au monde, pour que le ventpuisse transporter aux oreil les labeauté de leur chant.

Plus j'en apprends sur l'e-bunto,mieux je comprends que sa pratiquedoit être secrète et qu'il ne faut laconfier dans sa totalité qu'à ceux qui laméritent et que le destin a signalé.Cependant, ses approches et sasagesse doivent s'ouvrir au mondepour que toute l'humanité puissedonner la bienvenue à ce trésor de laconscience et à la sagesse du peupleShizen et pour que les Miryoku dufutur puissent rompre ainsi le maléficedu regard méfiant porté par les autrespour au contraire, être honorés durespect qu'ils méritent en tant quesages héritiers d'une culture spirituelleénorme, puissante et extrêmementpositive pour l'évolution de laconscience individuelle et collective.Une culture et une connaissance pournaviguer là où personne n'est arrivé,aux confins du mystère, où habitel' incommensurable pouvoir de lacréation, le pouvoir sur la vie et la mortdu père de l'e-bunto en personne,Susunda no Tengu.

Au seuil de l'invisible« On peut apprendre la science par

cœur, mais pas la sagesse. »Lawrence Sterne

Révisant ce qui est écrit dans ce livreà propos de l'e-bunto, cherchant ce quipourrait manquer dans son contenu, jeme suis soudain rendu compte que sonexploitation requérait une introduction,une chambre de décompression aussiétendue peut-être ou presque que la

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partie consacrée à l'étude elle-mêmede la tradition chamanique du peupleShizen. J'étais tellement absorbé par lesujet que j'ai oublié l'essentiel : franchirl'énorme distance qui me permetd'accepter comme plausibles etnormaux des thèmes, des approcheset des perspectives qui relèventpresque de la gageure pour la grandemajorité de mes contemporains.

Ma vie a été remplie d'expériencesqui constituent un parcours un peuparticulier, de sorte que, quand je prisconnaissance de l'e-bunto, je comprissans problèmes la merveille devantlaquelle je me trouvais. Ce furentnéanmoins la force des faits qui mepoussa à valoriser la sagesse Shizencomme voie de connaissance. Lanature de mes expériences antérieuresfacilita cependant mon rapide accès àla compréhension des grandes lignesde ce trésor de sagesse. Jecomprends pourtant que je dois jouerle rôle d'amphitryon dans ce voyagepour beaucoup de personnes commevous, cher lecteur, qui ont peut-êtrebesoin de ce préambule.

La configuration de la description dumonde de l'homme occidental du XXIe

siècle est une barrière presqueinfranchissable pour nous approcherde la sagesse des peuples du passé etce n'est évidemment pas uneexception dans le cas de l'e-bunto.Une distance à laquelle il faudraitajouter la circonstance aggravante dese trouver située dans un contexteculturel aussi éloigné du nôtre que laculture du Japon du XIIe siècle.

Je crois cependant que le plus grandabîme provient du fait que l'hommeoccidental moderne a perdu la

capacité d'utiliser certains outils etformules de compréhension - qu'il n'apourtant jamais cessé de posséder -pour en développer unilatéralementd'autres. En mettant toute notreattention sur les possibilités inhérentesdu développement du matériel, nouslaissons de côté le spirituel. Les outilsde pensée se concentrèrent sur noshabiletés et notre logique matérialistes.La science comme méthode obtint debelles réussites et parvint à ouvrir desperspectives qui transformèrent etaccélérèrent la transformation de notreenvironnement et de nos modes devie, comme jamais depuis notreapparition en tant qu'espèce sur laplanète. En se frayant un passagedans les priorités de l'être humain, elleécrasa toute autre vision et celaimpliqua la disparition pratique desanciens savoirs. La propre organisationdes religions dominantes, en tant quelignes directrices de la pensée unique,écrasa, et d'une certaine manière necesse de le faire, tout vestige despiritualité du passé. L'outi l pourmener à bien un tel saccage ne fut pasexclusivement, comme on pourrait trèsbien le penser, sa prédominance ou lasauvage persécution de l'hérétique, cefut également et surtout son succès àtergiverser le véritable sens de laspiritualité, limitant l'identification dece terme à la seule religion. Jevoudrais pour cela, dès les premièreslignes de ce livre, mettre en évidencecette erreur car elle empêcherait toutecompréhension de ce que je veuxensuite aborder.

Toute religion est basée sur descroyances et celles-ci se configurenten dogmes que les fidèles acceptent

plus ou moins à pieds joints. Surcelles-ci s'établissent et se configurentdes traditions, des règles, descoutumes et finalement tout cela seconstitue en une morale. La spiritualité,pour sa part, n'est rien d'autre quel'approche, l' interaction et lacompréhension du plan de l'invisible,cela même qui est en relation avec lesaffaires de l'esprit, entendant l'espritcomme la contrepartie du visible et dumatériel. Par conséquent, il peut yavoir spiritualité sans religion et religionsans spiritualité, ce ne sont en aucunefaçon des termes analogues. Bien sûr,quand les discours étaient du style « ou tu es avec moi ou tu es avec lediable » (et par conséquent tu vas aubûcher), les deux termes finirent pars'identifier. La science elle-même seplia d'innombrables fois devant detelles menaces : « Eppur si muove » (« Et pourtant elle tourne », Galilée).Les trois grandes rel igionsmonothéistes, peu satisfaites, semble-t-il, de bousiller les autres dieux dupanthéon des peuples anciens, onttransmis aux affaires terrestres leurobsession pour l'exclusivité sur le plancélestiel avec leur prémisse qui veutque : « Ou vous êtes avec moi… ouvous êtes contre moi ».

Vous avez beau être quelqu'und'intelligent et d'éduqué, le simple faitd'être né avec ce contexte de fondvous conditionne énormément. Mêmeles plus athées et les plus laïcs deslaïcs confondent spiritualité et religioncar ils participent d'un autre principeexclusif qui dérive, dans leur cas,d'une nouvelle doctrine : la véritéscientifique tel que la conçut IsaacNewton.

L'auteur avec Shidoshi Jordan et Shidoshi Juliana, ses maîtres d'e-bunto.

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Bien que le pauvre Newton ait été dépassé etque sa vision de l'Univers ait été désarticulée parle génie d'Einstein, l'immédiateté et l'urgence desaffaires quotidiennes n'ont pas permis, excepté àune minorité, d'explorer toutes les conséquencesde ce saut. La physique quantique a ouvert desperspectives exceptionnelles à la pensée la plusavancée et est, paradoxalement, la pierre angulairequi nous permet de porter un nouveau regard surles traditions, pourtant presque perdues, despeuples du passé. Les connaissances que lascience a apportées sur le microcosme et lemacrocosme de l'Univers ont décomposé la figuredu simplisme matérialiste qui stimula le Siècle desLumières. La cosmogonie résultant de la sciencemoderne post-newtonienne nous situe devant detels paradoxes et devant des dimensions et desconcepts tellement audacieux et impensables quela majorité des êtres humains sont très loin de lescomprendre. Pourtant, nous sommes tous affectéspar les conséquences matérielles de ces progrès,ceux-là même qui ont permis la créationd'Internet, des ordinateurs et des réseaux decommunication moderne.

Cette nouvelle cosmogonie, beaucoup plusmalléable et ouverte à l'inconcevable du mondespirituel, nous permettra de comprendre bienmieux la valeur et l'audace intellectuelle desShizen qui, utilisant des outils et des formules decompréhension, dans beaucoup de cas,différentes de la méthode scientifique, surent demanière étonnante décoder et interagir avec leplan de l'invisible pour tracer des lignes d'actionqui sont, aujourd'hui encore, valables et, dansbeaucoup de cas, étonnamment concurrentes desvérités et des découvertes les plus avancées quidérivent de la physique quantique et de lamathématique de dernière génération.

La méthode analogique des anciens

« L'aspect le plus triste de la vie en ce momentest que la science amasse des connaissances plusrapidement que la société n'acquiert de lasagesse. »

Isaac Asimov

L'analogie en tant que méthode est peut-êtrel'outil le plus ancien dont disposa l'être humainpour affronter le mystère. « Analogie » vient dulatin et signifie « par similarité, en proportion ». Ceterme a, à son tour, une origine dans le grecclassique : il est composé du préfixe « ana » (sur,contre) et de « logos » (verbe, raison) que nouspourrions traduire par « relation/comparaison entreplusieurs concepts ».

L'homo sapiens commença à triompher quandl'évolution le dota d'un cerveau complexe degrandes dimensions. Nous n'étions pas aussi fortsque les tigres, ni aussi grands que les mammouthset notre avantage résidait exclusivement dansnotre cerveau.

L'intelligence de nos ancêtres se construisit àpartir de la nécessité. L'intelligence est une qualitéde l'utilisation du cerveau qui se développe et seconcrétise dans la capacité d'associer ou deséparer l' information dérivée de nos sens.L'émergence de l'intelligence comme outil de laconscience d'être fut comme une étincelle, unemise à feu qui permit de passer de la simplelecture d'informations à l'interprétation associativeà travers la pensée abstraite. Si je dis « pomme »,vous imaginez la sous-espèce fruit du pommier àtravers l'image d'un fruit, mais pas un fruit concret.

Les anciens comprirent qu'il existait un rapportcommun entre les êtres, les choses et lesévénements et que leurs caractéristiques aussibien structurales que fonctionnelles permettaientde les associer. Ils utilisèrent très vite les élémentsde la nature dans laquelle ils vivaient commegrand cadre associatif. Le feu montait, il étaitpuissant, changeant, actif, il consumait tout cequ'il touchait, il transformait tout. L'eau étaitpersistante, pénétrante, elle fertilisait tout cequ'elle imprégnait et contrairement au feu, elleallait toujours vers le bas. De cette manière, quandl'un d'eux se fâchait, i ls l 'associaientprobablement au feu alors que quand il étaitendormi, ils l'associaient à l'eau. Si quelqu'unbougeait, il engendrait de la chaleur ; si une choseétait frottée frénétiquement, elle chauffait ; lefrottement du sexe allumait la vie… C'était tous lesattributs du feu, opposés à ceux de l'eau.

Comme vous le voyez, l'analogie est uneméthode intelligente, très naturelle et une grandepartie de ce que nous savons et apprenons estbasée sur cette capacité associative. Les anciensuti l isèrent cette méthode pour essayer decomprendre les secrets de l'Univers. Avec cetteméthode d'analyse de l' information et avecl'expérience, l'essai, l'erreur, le succès, les peuplesanciens construisirent la plus grande partie de leursavoir qui incluait plantes médicinales, aliments,calendriers, etc.

Les Miryoku du passé ne se contentèrent pasd'explorer les questions quotidiennes telles quel'alimentation, ils étendirent leurs connaissances àleur relation avec les forces invisibles. Pour eux,tout dans l'Univers visible ou invisible était lerésultat d'une vibration primordiale, mais celle-cise polarisait dans des fréquences caractéristiques.Ils étudièrent ces fréquences et la manière dontelles se reliaient entre elles. Leurs découvertes et

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leurs pratiques donnèrent lieu, comme cela sepassa probablement en d'autres latitudes, à uneculture extrêmement riche et complexe.

Sautant de l'autre côtéCe que les sages Shizen découvrirent, c'est

que l'Univers s'établit à partir de tensions deforces. Ces forces peuvent être mesurées etcatégorisées et le propre fait de posséder unenature spécifique les rend, jusqu'à un certainpoint, prévisibles dans leurs combinaisons. Sivous jetez de l'eau sur le feu, celui-ci s'éteint,mais si vous lui ajoutez de l'air, il se réactive ; sivous le laissez se consumer, l'élément résultantsera de la terre. Alors que la constitution, les loiset les mécanismes qui régissent la matière auniveau subatomique cont inuent d'être unmystère pour la physique moderne, pour lesanciens Miryoky, i l n'y avait aucun doutepossible. Toute la matière n'était rien d'autre quela manifestation de forces, le pic d'un icebergqui vibrait à la suite et en fonction du type deforces présentes. L'invisible remplissait tout etétait à l'origine et à la fin de tout. Ainsi, lesespaces pleins et vides de la matière étaientpeuplés de vibrat ions invisibles, mais pasimpossibles à connaître pour autant.

Ils découvrirent cependant que la nature desmondes visible et invisible était tel lementdifférente, que même le temps et l'espacepouvaient en être altérés quand ils interagissaient.Cette compréhension les amena à vivre desexpériences pratiques inouïes et leur donna lacertitude de pénétrer dans des dimensions de laconscience de l'être impensables pour l'hommemoderne.

De nombreuses découvertes dérivèrent de leurfrénétique étude de l'invisible. Ils déchiffrèrentcomment les deux plans, spirituel et matériel,étaient toujours en contact ; alors que l'un étaitmalléable, l'autre était rigide ; les tensions et lesforces présentes dans l'un et l'autre établissaientl'évolution et la nature des transformations et desévénements.

Pour les Miryoku, l'être humain était unensemble de charges vibratoires ; celles-cichangeaient en fonction de son alimentation, deson activité et de la propre superposition de forcesde l'environnement dans lequel elles se trouvaient.L'homme, comme tout dans la nature, possédaitsa propre vibration, toujours unique pour chaqueindividu, mais celle-ci répondait à des groupes etdes faisceaux vibratoires semblables, aussi biendans la nature que dans le monde spirituel. Cettevibration était altérée pour toutes les raisons quenous avons exposées avant, à la merci del'influence de deux grandes forces, le ciel et la

terre ; l'homme au milieu était la résultante de leur rencontre.

Les fréquences inhérentes à chaque personneengendraient également des altérations sur sonenvironnement ; converties en aimants, ellesémettaient et recevaient des forces correspondantà des lois spécifiques. Pour les anciens Miryoku,chaque personne était la conséquence d'un aimantqui attirait par similitude la même chose que cequ'il émettait. En abandonnant la partie matérielledu corps, ces fréquences se logeaient dans lescouches plus subtiles qui l'entouraient sous formed'œuf lumineux. Cet espace était comme « l'atmosphère » particulière de chaque êtrehumain et agissait également comme un filtre dece qui arrivait et sortait de chaque personne. Si lefiltre était épais et sale, non seulement il avaittendance à attirer des fréquences obscures de samême nature, mais encore il ne permettait pasqu'en arrivent d'autres. La nature de ces chargesse polarisait également en positif ou négatif,favorisant ou retardant la culmination desprocessus. Ils appelèrent ces « filtres » « Ni ban ki »ou « San ban ki ». Aujourd'hui nous pouvonsmesurer ou encore photographier, grâce à lacaméra Kirl ian, les champs électriques quientourent une personne ou un être. Mais il n'estpas nécessaire d'avoir une caméra Kirlian pourfaire l'expérience directe de l'idée que noussommes des émetteurs de force. La propre chaleurcorporelle que dégage notre corps, ces faisceauxd'électrons qui vibrent à toute vitesse sont desétincelles de la matière qui nous compose. Si nouspassons nos mains près de l'autre personne sansla toucher, elle peut percevoir notre présence. Leregard lui-même, quand il est puissant, engendredes faisceaux de force qui altèrent la vibration del'autre personne qui, étant de dos, se retournesoudain sans savoir pourquoi. Les Miryoku allèrenttout simplement plus loin dans leurs expériences etau moyen d'exercices, ils parvinrent à altérer leurschamps vibratoires et à interagir avec le milieu.Une des clés du succès fut de comprendre que laconscience était un énorme générateur de forcequi pouvait être orientée au moyen de la volonté.La force d'un homme cependant était limitée, alorsque les forces dans l'Univers étaient infinies. Lessages Shizen cherchèrent comment se connecteravec ces forces de manière à pouvoir toucher lacorde exacte dont ils avaient besoin pour parvenirà faire en sorte que la vibration en questionrésonne au-delà des limites de leur propre pouvoirpersonnel. Si vous voulez acheter de la viande,vous allez chez le boucher… Vous aurez beauinsister, vous n'en trouverez pas chez le quincaillier.Les Miryoku apprirent comment toucher cescordes, les convoquer et entrer en relation avecelles pour obtenir des réponses.

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« Il peut yavoir

spiritualitésans religionet religion

sansspiritualité,

ce ne sont enaucune façondes termesanalogue.».

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e-bonjour, chers lecteursde Budo International !Cela fait plusieurs annéesque je ne suis plusapparu dans les pages

de ce magazine et je suis très heureuxd'y être de retour. Pour cette premièrecolonne d'une nouvelle série decolonnes mensuelles, je voudraisexpliquer l'un des proverbes les plusimportants du Wing Chun : « Loy Lau,Hoy Soang, Lut Sau Jick Choong », « Interceptez ce qui vient vers vous,poursuivez ce qui s'éloigne. Lancez-vous à l'attaque dès que vous perdezle contact manuel. »

Traduire cette maxime n'est pas unetâche facile. Ce n'est pas une tâche quej'ai prise à la légère et je ne l'ai pas traduitcomme beaucoup d'autres l'ont fait.Dans ma version, le message est assezdifférent du message habituellementcompris et ensuite transmis par d'autrestraducteurs. Afin d'aider à expliquer moninterprétation de la maxime, je vaisd'abord donner au lecteur la traductionmot à mot de chaque pictogramme.

Loy : venir, ce qui vientLau : suivreHoy : aller, ce qui vaSoang : envoyer au loin, se

débarrasser énergiquement, éjecterLut : rompre le contactSau : la mainJick : droit, direct Choong : poussée, frappe.

Entre la traduction mot-à-mot duproverbe et mes 40 ans de formationen Wing Chun, j 'en suis venu àinterpréter personnellement cetteancienne maxime très énigmatiquede la manière suivante : « Tout ce quivient, suivez-le » (collez-vous à lui,comme quand vous tirez sur lui ouquand vous le redirigez à reculonsvers vous avec un Yin ou commequand vous recevez, en bloquant lemouvement) ; « Tout ce qui s'en va,renvoyez-le, débarrassez-vous de lui» (envoyez-le au loin, comme avecdes mouvements de blocage Yang[percutant], Jom ou Biu) ; « En casde perte de contact avec la main,frappez directement la main sansretirez votre main (dans les deux cas,suivre/tirer/rediriger ou repousser loinde vous, la main doit f rapperimmédiatement en l igne droitel'adversaire sans rétraction après larupture de contact de la main vers luiou loin de lui). Il y a là un contrastefrappant par rapport aux autrestraductions que j'ai vues, exhortantl'élève à retenir quelque chose quivient pour ensuite l'envoyer au loin etfinalement foncer précipitamment encas de perte de contact. Je crois qu'ily a une confusion. Prenons unexemple pour y voir plus clair. Vousdemandez à quelqu'un de s'occuperde votre maison en votre absence etvous lu i la issez expl ic i tement

l'instruction d'appeler la police encas d'incendie ou d'inondation. Sivous retrouvez votre maison enflamme quand vous rentrez, vous luidemanderez évidemment si elle abien appelé la pol ice. Si cettepersonne vous répond : « Non, je nel'ai pas fait parce qu'il n'y avait qu'unincendie et pas d'inondation », vouspourr iez remettre en question sasanté mentale. Je crois que « Suivretout ce qui vient » et « envoyez auloin tout ce qui s'en va », c'est lamême chose que le feu etl'inondation. Aller frapper directementdès que le contact avec la main estperdu dans l'un et l'autre cas, c'estcomme appeler la police.

Suivant cette logique, le pratiquantde Wing Chun, soit établira un pontavec le bras de l'adversaire, pourensuite rediriger et suivre ou tirer enreculant jusqu'à ce qu'il s'arrête, puisdégager la main et le frapperdirectement sans la moindre rétractionentre les mouvements, soit il l'enverraau loin avec un puissant blocage et ilutilisera cette même main bloquantepour continuer directement, encoreune fois sans rétracter la main ni mêmeune toute petite distance avant lecoup. Je crois que suivre cette devisetrès simple du Wing Chun pourraitaméliorer l'efficacité des techniquesd'un pratiquant d'art martial deimporte quel style.

R

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Photo 1 : Les combattants sont prêts. Photos 2 : Aaron lance un jab Kuen Chop avec la gauche à l'abdomen de Zoltan quiest bloqué par Zoltan avec Gum Sau Pinning de la main dr

Photo 3a : Cette photo montre comment Zoltan aurait pu battre Aaron à plate coutureen lançant sa main bloquante droit au visage, sans rétraction entre les mouvements avantque la main droite d'Aaron ne puisse atteindre son objectif.

Photo 4 : Les combattants sont prêts pour le combat.

Ces séquences sontmontrées par ZoltanBathory, du WingChun CRCA, guitaristeprincipal du groupe deHeavy Metal, FiveFinger Death Punch,nº 1 aux États-Unis.Zoltan est aidé parAaron Nordstrom,chanteur principal deGemini Syndrome etpratiquant depuis 14 ans de style deKung-Fu du sud.

Loy Lau Hoy Soang, Lut Sau Jick Choong: séquences 1 et 2

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p avec la gauche à l'abdomen de Zoltan quing de la main droite.

Photo 3 : Comme il rétracte sa main bloquante avant de contre-attaquer et donc il nesuit pas le principe de « Loy Lau, Hoy Soang, Lut Sau Jick Choong », Zoltan est frappépar le cross du droit d'Aaron.

ur le combat. Photo 5 : Aaron lance un coup de poing direct du gauche à la tête de Zoltan qui estbloqué par la main droite de Zoltan avec Pock Sau.

Photo 6 : Comme il rétracte samain bloquante droite avant lacontre-attaque, et donc ne suitpas le principe de « Loy Lau, Hoy Soang, Lut Sau Jick Choong», Zoltan est frappé avec JeenKuen par le poing d'Aaron.

Photo 6a : Cette photo illustrecomment Zoltan aurait pu, aucontraire, battre Aaron à platecouture en lançant sa main droitebloquante en Pock Sau droit auvisage d'Aaron avec un coup depoing « Yut » Jee Choong Kuensans se rétracter entre lesmouvements.

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Grand maître Juerg Ziegler, 10e dan (« Le Coup de poing foudroyant »)

Né en Suisse en 1963, il commença à pratiquer les artsmartiaux à l'âge de 10 ans et à les enseigner en 1982. Il ouvritsa première école d'arts martiaux (Juerg Ziegler Martial ArtsCentre - JZMAC) en 1986. Il est depuis devenu un véritablepionnier des arts martiaux dans toute l'Europe, le Moyen-Orient, l'Europe de l'Est et l'Asie et a des élèves dansplus de 54 pays du monde. Beaucoup de ses élèves sontdevenus des instructeurs, des maîtres, des maîtres seniors etdes grands maîtres à part entière.

Le grand maître Juerg (ou Jürg) Ziegler offre des stagesd'arts martiaux dans le monde entier, des cours de premierssecours (EFR, CPR, AED, CFC), des cours de plongée sous-marine PADI, des cours de thérapie, de Qi Gong,d'énergie humaine, de Tai Chi, de méditation et respiration,des stages sur les armes, des programmes spéciaux, demotivations, de travail en équipe, etc. Il enseigne de manièrerégulière les systèmes suivants dans ses nombreuses écoles: Southern Shaolin Lohan Kung-Fu, Sin Moo Hapkido, FlyingEagle Hapkido, Guo Lo Wing Chun Kung-Fu, Pien San Kuen,Qi Gong, Tai Chi, méditation, Énergie humaine, Tui Na,Kombatan, Modern Arnis, Classical Arnis Abaniko TresPuntas, etc. Il dirige sa propre école d'arts martiaux, « JuergZiegler Martial Arts Centre » (JZMAC) à Zurich, Winterthur etWil (SG) en Suisse (www.kungfu.ch). Outre ses propresécoles, il est membre, représentant, conseiller de plus de 90 organisations à travers le monde.

Le grand maître Jürg Zigler a été intronisé déjà plus de 60fois dans les plus prestigieux Hall of Fame du monde depuis1992. Il est membre à part entière du World Head of FamilySokeship Council (WHFSC) depuis 1995 et ambassadeurofficiel en Asie pour ce Conseil. Il détient toujours, depuis1992, le record du monde en casses de briques. Il a en effetcassé 44 briques testées par le gouvernement suisse (EMPA)possédant chacune une résistance à la pression de 2500 kgen seulement 65 secondes au moyen de sa technique de la « Main de Fer de Shaolin ».

Sin Moo Hapkido (www.sinmoohapkido.eu)Le grand maître Jürg Ziegler est directeur permanent pour

l'Europe et représentant de Dojunim Ji Han Jae depuis 1990.Il est élève senior en Sin Moo Hapkido de Dojunim Ji etpionnier du Sin Moo en Europe depuis 1990. En 1992, il aégalement été nommé par Dojunim Ji directeur et représentantpermanent pour le Moyen-Orient et les pays d'Eurasie. EnJuin 2010, il fut le premier non Coréen et le deuxième aumonde à obtenir le 10e dan, la « ceinture dorée », en Sin MooHapkido. En 1990, il créa l'Association de Sin Moo Hapkidoeuropéenne (ESMHA) et en 2002, il fut nommé par Dojunim Jivice-président de la nouvelle Association mondialed'Hapkido. En 2006, il créa la communauté européenne deSin Moo Hapkido (ECSMH) dont il devint le président. En mai 2008, i l créa la World Community Sin Moo Hapkido (WCSMH).

Kombatan/Modern Arnis (www.kombatan.eu)Le grand maître Jürg Ziegler est depuis longtemps déjà le

représentant en Suisse du grand maître Ernesto A. Presas etfut chargé de faire connaître le Kombatan en Suisse, enFinlande, en Lettonie (pays de l'Est), au Portugal ainsi qu'auCambodge, à Singapour, en Malaisie… Toute sa famillepratique le Kombatan. Le 21 janvier 2008, le grand maîtreJürg Ziegler a été promu 9e dan Kombatan par le grandmaître Ernesto A. Presas. Il est président de la « WorldKombatan Community », désigné et autorisé par le grandmaître Ernesto A. Presas.

Guo Lo Wing Chun Kung-Fu / Pien San KuneLe grand maître Jürg Ziegler est le premier disciple du

grand maître Austin Goh (GB), successeur de feu le grandmaître Lee Shing qui fut le premier à enseigner et à faireconnaître le Wing Chun Kung-Fu au monde occidental en1956 à Londres. Le grand maître Ziegler a commencé à

pratiquer le Wing Chun en 1981. Il l'enseigna dès le 1ejanvier 1982 et termina le programme complet en 1985. En1984 et en 1985, il fut le premier pratiquant non chinois àfaire la démonstration de la forme des couteaux papillonsdu Wing Chun au cours des festivités pour le Nouvel Anchinois.

Southern Shaolin Kung-Fu Lohan Sek Sum Koh Style /Fat Gar Kune / Shaolin Hood Gar Pai

Le grand maître Jürg Ziegler est le troisième et plus hautdisciple du grand maître Kang Ban Chuan (« The Iron Head ofShaolin »). Il a été nommé instructeur en 1986 et fut désignéen 1995 comme son successeur et héritier. En 1998, il futnomme grand maître 9e dan par son maître. En 1999, il devintle premier grand maître Shaolin quand son maître décéda. Il aégalement étudié avec le grand maître Queck Heng Choon. Ilreçut finalement de ce dernier le 10e dan en 2001 ainsi que letitre de « Chung Si » (professeur principal pour toute l'Europe)de Southern Shaolin Lohan. Il étudia également avec le grandmaître Low Koy Tho (« The Shaolin Monkey King »).

Southern Shaolin Pay Yen Tong Peh ChienEn 1991, le grand maître Jürg Ziegler est devenu le seul

disciple non chinois du grand maître Yung Qi Soon, il terminasa formation avec lui au cours de nombreux voyages d'étudeà Beijing en Chine.

SEZ-Jitsu (System Ernst Zbinden Jitsu)Le grand maître Jürg Ziegler est le successeur et l'héritier

du SEZ-Jitsu du grand maître Ernst Zbinden. Il reçut de lui le8e dan en 1992 et devint son successeur 10e dan en 1993,quand le grand maître Ernst Zbinden décéda à l'âge de 77 ans.

Flying Eagle Hapkido / Taekwon Do / Wrestling (SuiJiao)

Le grand maître Sunny Tan Sar Bee enseigna au grandmaître Jürg Ziegler en privé tous ces arts martiaux. Il est sonreprésentant européen.

Sambo / Sui JiaoLe grand maître Jürg Ziegler apprit le Sambo (Mongolian

Wrestling / Sui Jiao) à Taiwan, au cours de cours particulierset spéciaux avec son maître le grand maître Hwang Ken Wang.

Northern Shaolin 7 Star Praying Mantis Kung FuLe grand maître Jürg Ziegler est un élève direct et le

représentant pour la Suisse du grand maître Lee Kam Wing.Le grand maître Jürg Ziegler a étudié avec beaucoup des

plus importants grands maîtres d'arts martiaux : grand maîtreKang Ban Chuan (Southern Shaolin Lohan Kung-Fu,médecine chinoise), grand maître Quek Heng Choon(Southern Shaolin Lohan Kung-Fu, médecine chinoise), grandmaître Low Koy Tho (Southern Shaolin Lohan Kung-Fu,médecine chinoise), Do Ju Nim Ji, Han Jae (Sin MooHapkido), grand maître Austin Goh (Wing Chun Kung-Fu, NgMui Pai, Chi Kung, Siu Lam Pak Tui, Tai Chi, Human Energy,etc.), grand maître Ernst Zbinden (SEZ-Jitsu), grand maîtreYang Chee Soon (Southern Shaolin Pay Yen Tong Peh Chien,médecine chinoise), grand maître Hwang Ken Wang (Sambo /Mongolian Wrestling), grand maître Sunny Tan Sar Bee (FlyingEagle Hapkido, Sar Hyun Ji Do Kwan Taekwondo, Wrestling),grand maître Cheng Kwong (Kung-Fu), professeur JonathanStewart (SAMAS, Arnis), grand maître Ernesto A. Presas(Kombatan / Modern Arnis / IPMAF), grand maître CacoyCanete (Doce Pares, Eskrima, Eskrido, Pangamot), GuroDoug Pierre (Modern Arnis Domog), grand maître ReneTongson (Classical Arnis Abaniko Tres Puntas), grand maîtreLee Kam Wing (7 Star Praying Mantis Kung-Fu), grand maîtreYip Chun (Wing Chun Kung-Fu), grand maître Lo Man Kam(Wing Chun Kung-Fu) et bien d'autres !

Ils lui ont tout appris comme s'il était leur propre fils et luiont transmis leurs compétences particulières et leurexpérience pour qu'il puisse se développer au maximum etpeut-être devenir un jour comme une étoile lumineuse etbrillante dans le ciel comme eux.

Le grand maître Jürg Ziegler est le fondateur d'un nouveausystème modulaire basé sur le système « Shaolin Jenn »

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(www.shaolin-jenn.de). Il est le propriétaire et le fondateurde « Shaolin Lohan Herbals ».

Le grand maître Jürg Ziegler a publié de nombreux livres àce jour : Wing Chun Kung Fu (1985), Chi Kung (1988), Guidefor Breathing & Meditation (1988), Flying Eagle Hapkido(1988), Sin Moo Hapkido (1990), Self Defence (1987), Guo LoWing Chun Kung Fu 1 & 2 (2002), Stretching & Kicking forChildren (2004) ou encore Asian Philosophy and HumanEnergy (2012). En 2009, il a passé son doctorat et a obtenuen 2010 la chaire de professeur de Sciences des artsmartiaux en Malaisie.

En 2011-2012, i l a été le co-protagoniste d'un fi lmhollywoodien « Extreme Counterstrike » et fut nommé dans lacatégorie du « Meilleur Second Rôle » au Festival du Film dePasadena en 2012. Il a déjà confirmé sa participation en tantque co-protagoniste dans de futurs films comme « DreamWagon » (Hollywood), « Night Fear » (MW Films) et commevedette dans la série de trois fi lms « Shaolin Monk » (Leo Fong Productions, Hollywood).

En Suisse, il dirige trois centres de plongée sous-marine «Tauchschule Juerg Ziegler - Kung Fu Divers » (PADI Dive BoatS-799453) et est également le capitaine du yacht « Zueri 1 »(www.kungfudivers.com).

En plus d'être un instructeur pleinement autorisé PADI IDCet formateur d'instructeurs de premiers secours, il estégalement photographe sous-marin spécialisé et publié. Il acommencé à plonger en 1998 et aime photographier les grospoissons et faire beaucoup de macro. Il va souvent dans lesbelles eaux de la Thaïlande, l'Indonésie, les Philippines maisaussi de la Micronésie et de la Suisse.

Le 13 juillet 2011, il a été nommé « Commandant del'archevêché » par l'archevêque de Prague en Républiquetchèque et en octobre 2011, il a reçu l'Ordre de la Croix doréede l'archevêque de Prague. En octobre 2011, il a reçu la Croixdes pèlerins de Jérusalem en or de l'Ordre papal.

Sa famille pratique également la plongée sous-marine etles arts martiaux. Son épouse, Monika, est un véritable maîtrede Wing Chun Kung-Fu et instructrice de Kombatan et deSEZ-Jitsu en plus de posséder la licence de capitaine deyachts. Ses deux fils, Sandro et Peter (des jumeaux nés en1993), pratiquent les arts martiaux depuis qu'ils ont 2 ans etont commencé à faire de la plongée à l'âge de 8 ans. Sesdeux fils sont actuellement maîtres plongeurs certifiés PADI etpossèdent une grande expérience en plongée en Asie et enSuisse. Ils ont également tous les deux une bonne expériencedans les arts martiaux.

www.kungfu.ch www.kombatan.eu www.sinmoohapkido.eu www.kungfudivers.com

Introduction au Kombatan /Modern Arnis

Le Kombatan est un art martial philippin qui combineplusieurs styles classiques et modernes. Il a été fondé parle grand maître Ernesto A. Presas. L'élève apprendplusieurs approches différentes de différentes attaques.Les exercices qui améliorent les réflexes et les réactionsdes élèves sont très importants dans l'entraînement duKombatan. Habituellement, la première chose qui estenseignée dans les arts martiaux, ce sont des techniquesà partir d'une position spécifique. D'un part, ça aide àapprendre, mais d'autre part, étudier de cette manièreexige des années de pratique pour être capable d'utiliserces techniques en combat l ibre. Contrairement à denombreux arts mart iaux asiat iques, les é lèves deKombatan apprennent d'abord à utiliser des armes et às'en défendre. Cette philosophie est largement basée surla culture philippine où les hommes et les femmes utilisent

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des épées et des couteaux dans leurtravail quotidien. Il est donc pour celaplus populaire de se défendre enut i l isant une arme que sans e l le .L'entraînement avec des bâtons estégalement plus sûr que l'entraînementsans bâton (quand on s'entraîne sansarme, on reçoit des coups de pied etdes coups de poing sur tout le corps).Quand l'élève apprend à se défendred'une arme, i l lu i est p lus faci led'apprendre à se défendre contre unadversaire non armé. Le Kombatancomporte des techniques de main etdes techniques avec armes. Lestechniques à main nue sont baséessur les méthodes avec les armes.L'arme n'est qu'une extension de lamain. Le Kombatan combine plusieursarts martiaux différents et se centresur la réaction instinctive. C'est un artdans un art.

Le Kombatan se base sur 12 anglesd'attaque. Ces angles ont douzecontre-attaques élémentaires (avec lespieds, les mains ou des armes). Lesélèves apprennent plusieurs coupsdifférents, coups de poing, de pied,blocages, clés, saisies, balayages,projections et renversements, amenéesau sol, contre-attaques etdésarmements avec des armes,sparring armés et sans armes, nonarmés contre armés, armés contrestyles non armés, jeu de jambes,

exercices de solo et doble baston ainsique sparring et combinaisons de solo etde doble baston.

Les systèmes du Kombatan : SoloBaston, Doble Baston, Mano, ManoEspada y Daga, Daga sa Daga,Balisong, Bankaw, Dolo, Dumog.

Le Kombatan est particulièrementadapté aux adultes très occupésd'aujourd'hui, qui souhaitent apprendreun art martial classique, qui enseignedes habiletés de self-défense réelles etutiles. Au terme de nombreuses annéesd'études et de développement, lestechniques et les stratégies les plusefficaces ont été appliquées dans leKombatan. Notre objectif est de fourniraux élèves un système de self-défenseefficace. Le Kombatan repose sur destechniques de self-défense pratiques.Les armes sont utilisées seulementcomme un prolongement de la main.

Avantages du Kombatan1. Système de self-défense efficace

et réaliste, qui combine tous les stylesde sparring : techniques sans armes,sol et armes.

2. Les élèves apprennent à sedéplacer souplement - ne pas répondreà la force par la force.

3. Les élèves sont encouragés àappliquer les techniques et le style decombat adaptés à eux.

4. Apprend à se détendre lors de laformation.

5. Améliore la coordination - laformation développe l'ambidextrie.

6. Entraînement efficace.7. Améliore les réflexes et

l'observation - les élèves apprennent lemouvement d'évasion, à contrôler et àneutraliser l'adversaire.

8. Augmente la confiance, l'estime desoi, la force de caractère et la quiétudementale.

WORLD KOMBATANCOMMUNITY (WKC)

Créée en 2009 www.kombatan.eu

Mission :Notre mission est d'unir tous les arts

martiaux phil ippins en une seulecommunauté, dans notre «Communauté mondiale de Kombatan »,en renforçant l'enseignement et ladiffusion de ces grands arts martiaux etde la culture phil ippine et enrassemblant les gens dans l'amitié et lacamaraderie.

Nous nous centrons sur les sections :systèmes particuliers, police, éducation,premiers secours et compétition.

Merci à tous de nous soutenir etd'être avec nous. Maraming Salamat,Pugay (Merci beaucoup, salut ! - entagalog).

Arnis

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Pionnier des arts martiaux / plongeur sous-marin / écrivain/ acteur / Healing Chi Southern Shaolin Lohan Kung Fu 10e

dan / Korean Sin Moo Hapkido 10e dan / Guo Lo Wing ChunKung Fu / grand maître de Pien San Kune / SEZ-Jitsu 10e dan/ Kombatan / Modern Arnis 9e dan.

Maître de Qi Gong, énergie humaine, Tai Chi et thérapie, maîtreSouthern Shaolin Pay Yen Tong Peh Chien ; master professionnelherboristerie TCM (médecine chinoise traditionnelle) ; professeur,Ph.D. ; ancien officier (armée suisse) ; staff instructeur PADI IDC968007 ; formateur d'instructeurs 968007 en premiers secoursEFR / CPR / CFC / AED ; technicien AED (sciences cardiaques) ;fondateur Shaolin Jenn.

Instructeur de plongée sous-marine (staff instructeur PADI IDCet formateur de moniteurs EFR), grand maître d'arts martiaux (10e dan - enseignement des arts martiaux chinois, philippins etcoréens), Phytopharma-Production (Shaolin Lohan Herbals - TCM,cosmétique et nutrition), master professionnel herboristerie TCM(licence en Malaisie), tour opérateur Extrême Orient & consulting(ASIE à la carte), technicien AED / directeur de cours RCR et DEApour la Cardiac Science Corporation en Suisse, écrivain publié(plus de 12 livres pédagogiques, VDO / DVD, etc.), capitaine deyacht (yacht à moteur « Züri 1 » sur le lac de Zurich, Suisse ), pèrede famille - c'est ça l'image quotidienne du grand maître JuergZiegler.

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WING CHUN GUNG FU:

L’ART EXPLOSIF DU CLOSE RANGE COMBAT

Une vaste collection de livres sur le Wing Chun en 6 volumes par Sifu Randy Williams. La série contient l’histoire du Wing Chun, la théorie et la description en détail de toutes les formes du Wing Chun, le tome 6 est axé sur l’instruction du système et fournit des informations supplémentaires de A à Z à propos de la théorie du combat en Wing Chun ! Ce grand ouvrage, écrit à l'origine en 1988 et récemment révisé et mise à jour est un must pour la bibliothèque de tout étudiant sérieux de cet art.

Vous pouvez commander la série des 6 livres, ou chaque volume individuellement. Les nouveaux DVD peuvent également être commandés individuellement ou tous ensembles directement auprès de notre site:www.shop.crca.de

Un Volume € 49,90 1seul DVD (armes) € 39,90 Biu Jitsu DVD € 25,90 Série des 5 DVD € 149,90

Les frais d'expédition et de manutention ne sont pas inclus pour plus d'informations n'hésitez pas à nous contacter: Copyright © 1989 CRCA Enterprises Publisher CRCA-Lopez / Mario Lopez, Atroper Str. 56, 47226 Duisburg, Germany E-Mail: [email protected]

Cinq nouveaux DVD de Wing Chun

DVD 1 : “Bot” Jom Doh : les bases

La forme « Bot » Jom Doh complète, les 108 mouvements, des informations historiques sur les sabres du Wing Chun, les techniques de blocages et de frappes détaillées, les déplacements du « Bot » Jom Doh, les détails sur l’orientation des déplacements de la forme, les éducatifs en solo du Bot « Jom » Doh.

DVD 2 : “Bot” Jom Doh, Applications, Educatifs, Concepts et Principes

Applications des mouvements de la forme « Bot » Jom Doh, couteau contre couteau, couteau contre bâton, éducatifs, concepts et principes, éducatifs au couteau spécialement créés pour le mannequin de bois, blocages et frappes détaillés, les techniques de couteau comparées à leurs homologues à mains nues, les principes de coupe

1 DVD: CRCA Wing Chun “Biu Jitsu” combat au sol

Contient : le concept de « l'ingénierie inverse », les étouffements : les « Guillotines » debout, arrières et frontales, le tête-et-bras, l’étouffement « side-mount Shoulder », et beaucoup d’autres éducatifs et techniques.

Série de 2 DVD : “Look Deem Boon” Gwun Volume 1 ( 55 min. )

Contient : les détails de la perche, les éducatifs à la perche, les déplacements, la présentation de la forme, la forme « Look Deem Boon » Gwun, les frappes 6 ½ de la perche, les applications perche contre perche.

“Look Deem Boon” Gwun Volume 2 (60 min.)

Educatifs au sac loud, éducatifs au mannequin, éducatifs à deux, présentation de la forme, perche contre couteau