L'Ecole primaire, 31 mars 1933

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6 2me Année No 7 31 Mars 1933 trtmatve Socdété d · L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire AB ONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les se règlent par chèque postal II c 56 SlOn ou ' d'f , a ce e aut contre remboursement. ce qui directement c:ncerne la publication doit être adressé Dép t M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au ar ement de l'Instruction publique à Sion. annonces sont . . reçues exclUSIvement par Soclété Anonyme Suisse de Publicité Sion de Lausanne 4 - Téléphone 2.36 ,

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6 2me Année No 7 31 Mars 1933

trtmatve ORCi1~l~JI

Socdété valai~;f)tJe d · èdu~ation

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les a~onnements se règlent par chèque postal II c 56 SlOn ou ' d ' f , a ce e aut contre remboursement.

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52me Année. . No 7. 31 Mars 1933.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE o'ÉDUCATION

80MMA,IRE : ,Assemblée de lIa IS. ,V. E. - IComme IlaprulleUe de 110S

yeux. - IChronique de l 'Union. - Matiè;res pour ex'a'mens. - ,Ci~

vi5Jme. - N OS IPIAIGIES. - IL "ens,eignement 'par le croquis l'lapide. - Bibliographi'e. - IL 'EIOOLE ET LA TUBEH'OU:LOSE.

Seciété Valaisanne d'Education . Le 6 avril prochain aura lieu à ,Sierre l'assenlblée générale de

la S. V. E. Le sujet nlis à l'étude: « L"E'Cole et la Tuber,culos-e }) est d'uné

importance capi,tale pour notre canton. Aussi le ,colnité se fait-il un devoir d'inviter à ces ,assises pé­

dag-ogiques tous üeux qu'intéresse l'avenir de notre jeunessè: magistrats , luédecins, inspecteurs s'Colaires, anciens 'maîtres.

Leur présence sera pour nous un prédeux encouragelllent, et d'avance nous les renlercions de l'intérêt qu'ils nous auront té­nloigné en répondant là notre appel.

Le Comité. PrograIllnie :

10.00 Rasselnblenlent des ,congressistes sur la place de la gare; office divin à l'églis'e paroissiale.

10.30 Séance selon .ordre du jour spécial. 12.30 Banquet à l'Hôtel Ternlinus .

Ordre du jour : a) IRapport présidentiel. b) Affaires administratives. c) Rapport sur.1 « l'-Eüole et la Tuberculose ». d) 'Discussion des conclusions du ,rapport. e) IRenouvellelllent du COlllité. f) Divers.

Cornlne la prunelle de nos yeux On ne reproohera pas .à nos écoLes ,de se d~sil1'téresser du savoir.

-C',est pour apprendre là ·lir,e, là écrire et ,quel'ques autres choses encore que .les enfants quittent le f.oyer paternel. A défaut (le ,motifs supé­rieurs, il yale contrôle des visitese·t odes inspe,ctions·. Que valent ces connaissances si pénibLement -a·c-quis,es, le ,plus souv'ent utiltes et en 'par-

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t i e::; inelispe'l1sa bles clans l a. vie moderne? ILes p :ntisan' les plus sym­pathÎ>Clues cl 0 notre ,système 'colaire nïgnorent pas l a. valeur l'elative, ,'o uvent éphémèro de l'instruction, outil à deux tranchants.

La ::;,~U)té, .l'habileté o~]e 'avoir-faire ,sont d 'au tant mieux côtés pal' lm, cri t iques .clc r école traditionnelle qu e le· cult,e clu verba lisme est en baisse . Mais tous les gens vigoureux, adroits et débrouillards s ont-ils cl e.s mem] l'·es honnêto ' lu corps social, sontgils des éléments sains?

Dieu merci, nou::; pOUVOll,' non seulement inculqu.er qu elques notion, util e ' eL oxercer Cfuelqu s techniques élémenta ires; ·nous dev·ons au '­si culti VOl' chez nos élèves [les valeurs absolues, de,' dispositions et cle~ (JlHtl it('s dont nul abus n' est à crainclre. Je cile ici av.ant tout la pureté clans le sens r,osL'l'eint d chasteté.

Pourquoi la pureté d'abord? E 't-co que l' éducation no v ise quo c tt vortu? Co seraH là ùn idéaJ trop éi l'oi L Il Y a aussi hl s iricérité, la. bonté, 1.a p iété, et aussi dos h.abitu·des activos, telles {lu e le cou r,ago, lïnitiath ·e et autre '.

,Certes, il faut cultive l' ces be,lles quali l6s clans le cmUl' de -l 'enfant. . ~I[ai::; dan~ ]e m a r éc-age où s'est fl étl'i le .lis, cl'FlUtres fI em \s cl'e nos j ar­clin s n - t,ardent pa,' .de ::;'éHolel', \ otl'O oxpérience de la jeunes 'e peu v·ou,' fO,ul'nil' R cet éga rd cles documents éloquentl-i. ,En voici troi .

1. Il arrive queloquefois qu'un enf.an t rangé, t;oumis ei respectueux passo en peu {le temps clans la calégorie cles élèv es c1HfÎlCile,s, voire gros::;iers, impertinent .'. On accuse l'âge ÎngT·at. IC tt e exp.lication est ,'uJ)erficie ll e. C'est plus Id 'une fois nné cl'ise de pureté . . Lels tr.aits jadis s i régulier:' et alm,es se Lirent ; le sa n g -fuit l es vaisseaux extérieurs, Le jeune naufl'agé veut donner l e ollang.e, .ct ,à cléfaut do l'tattitude a i sée et ingélJue d'antan, il afficl1e l'as 'Ul'ance artificieHo {lu type bla·sé'.

2. Un ,8utre r ov ient d es vacances tout Ll\ansformé. Ana lysez ses tr,aiLs: il y a liuel e'ues moh:i Ù peine, ,ses yeux 'ranes ct clail'~ ne . ml laient cache!' a ucun .'e·cret. _\. la place de la simplicité, c·e·t main­ien.nnt le regard fUY'8'nt et louche. Quelles ima,ges veu.t-i-l sou. traire à l',attention S'crutatl' ico rl e son maitl'e ?

3. J'.ai été cluelquefois 'u rpri,' de la baisse al'101'male dan, l s étu ­des .cl certa in s él èves, clo f.autes pél'iodkIues incompatiblos avec l e. I:;uccè,' pl" céclents; nulle trace de m.a laclie ou cle surm nago. M·ais te cervea.u avait gardé le souvenir actif ,de paroles ordurièr,es cl e- scènes lU))l'j ques, dïmage' obscènes. Les \<;·onsation s ch:'\1'ne11e' ont él Nln.lé l es centres nerv·eux ,ot tl'oublé, en partie clétl'aqué )e men eilleux' '10nc­tionll ment. du ;~ys tème ·ensoriel. L'imagination obsédée ne prête aux études qu'une attention fugitive.

La blessure la pius profonde atteint le cœui' et la volonté. L 'atti­tuclo cl e l' enfant, du 'jeune bomme ·à l'ég,ard du plaisir sensue·l décide l e plus souvent, non pas cle sa. carrièr'e profane et monclaine, mais de son avenir spirituel, de son bonheuL' intim e ·eL du s-a lut de son âme.

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TouL éc1ucaiew' chrétien déplore ,l es cat8stl'ophe,<; (l,e la pUTeté. En face cle CCf'UI'S flétri" et de corps \So uill?>' , il s e lemanc1 e Itl v·ec angoisse: « A quoi sert toute mon activité ~ ces .âmès léthargi,ques où l"essentiel ost mOl't '? » Il est vl'ai qu'il y èl possibilité ele résunection.

Tous n'envjsagent pas l problème cIe la. chasteté 8vec le même sentiment d 'une grave responsRbilito. Le monrle frivole des gens adon­nés au culte du lucre, c1e l,a gloriol e et (lu plaisir n'a qu'un sourire niais et complice pour ]e ' faiblesses des enfants et les fredaines de. jeunes gen,' ; SR, délicatesse Is.'al'rête aù porte-monnaie, au poü1t d 'hon­neur ridicule r.t aux sen ation,' qui flattent.

La litt(>)',ature pécla-g'ogi Cf110 neutr·e ou re,ligieuse feint le plus sou­vent d'ig1101'el' ces question\' ,ou en est embarr·assée.

La plupart des parents oll))hen~ qu'ils ont 't' elv-mè'mes jeunes et en butte aux sollicitation .. ,dangereuses, et ils se soucient peu de la chasteté de leurs enfants, pourvu que les éclaboussures ne Tejaillis­sent pas \SLU' l a famille.

Les spectacles de la 'l'ue, l'étalcure des Ubr.a iries, le choix cles fi,lms et maintes manifestations c1 e IR vie citadine et rural,e oilt bien plus cure cles règl,ements de police lIu c1e l,a. pucleur, gardienne des âmes innocente~ et clroite:::;,

Lïnstituteur se trouve -ici n faee (l'lm tâche lourde et délicate dont il ne peut pas se décha l'ger pal' la boula,do mercenaire: « Assez à. fairo aiJ,lcul's! Suis-je le garc1ien .... ?

L'obligation d 'org,anisel' la. vie collective d 'une classe en vue de préserver et de cultiver la chasteté st cl'autant plu' grave que la vie ,colaire mème s uscite des danger::.; llouveaux qui n e,' istent pas au fo, el' f.amilial. Ce n -est qu 'avec appréhension que certains parents, soucieux de llntégrité mor::\le {le 'leurs enfants, les voient exposés à la promiscuiLé cles jeux et des courses, parfois mème de la da8se.

Si nous ne nous considérons pas seulement comm,e cles salariés, mais comme ayant charge cl'âme,':), nous ommes persuadés que le suc­cès de notre œuvre ,est .étroitement lié ,à cette tâche primordiale de l' é­ducation qui doit nous être chère comme la prunelle de nos yeux.

0l'OUS ne sommos ni les ]1 1' emi81's ni les ~euls gardiens de' la pureté c1es enfants. ~\Iails nous .clev.ons, pOUl' notre part, .aider à préserv·er l 'in­nocence, à. développe'1' le sens do l'-RJllOUr d e l a ohasteté, apprencll"e à. nos élèves ft se défendre et relever c ux qui ont failli.

Les principes généraux de la p édagogie ne suffisent pas là l 'accom­plissement de cette besogne spéciale·. Chaque éduca.teur vouera une at­tention particulière à la culiure de la chasteté pOUl' se former des idées ,iustes et nettes, connaître les· ,obligations cl'ans ce domaine souvent envaJli pal' des prèjugés-, étudier des industrie s ,de la tradition chrétiennes et examiner comment il peut agir dans l,e mi,lieu où se .dé­ploie son zèle. S18n' ceite prépal'aiion on ris·que .cle· f.aire des faux pas .

G.

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Ohronique de l'Union

Appel à la charité No.us no.US so.uveno.ns clu succès d'une so.us'criptio.n o.uverte il

y a 'Cinq ans enviro.n clans les co.lonnes de ce jo.urnal en faveur d'un insti.tuteur dans la gène. Aujo.urd'hui un cas en to.us po.ints semblables so.llicite à no.uveau la charité des maîtres d'éco.le.

.L 'un de no.S co.llègues nlo.rt il y a une année ·enviro.n a laiss·é clans le dénuement le plus co.mplet une famille de huit enfants, do.nt le cadet est âgé de quelques ll1o.is seulen1ent. La lualheureuse nlère s'e tro.uve sans resso.urces ·en ce nlOluent .pour faire fac·e là J'entretien de ses enfants et aux obligatio.ns ,impo.rtantes co.ntrac­tées par le défunt. So.n courage e t so.n dévo.ueulent luttent en vain co.ntre la Inisère. Et po.ur cOIuble. de malheur la Iualadie so.uvent visite 'cette pauvre fanlille qui depuis la ll1o.rt du père passe une existence lamentable to.ute faite de ,chagrin et de privatio.ns.

'Cette situaüo.ll a ému ·à juste titr,e 'quelques instituteurs an­'Ciens ,co.llègues du défunt. A l'asselnblée du discriüt de Sierre, une pro.po.sitio.n d 'entr 'aide a ·été so.ulevée et acceptée. Le co.mité can­{to.nal saisi de la questio.n a décidé l'o.uverture d'une so.uscriptio.n dans « L'Eoco.le .primaire » . Vo.ihà le but du présent appel. No.us ne do.uto.ns pas que no.S co.llègues l'entendro.nt. ·Les versenlents peu­vent s'opérer au co.mpte de chèques de l'Union II c 906 avec la Iuentio.n au verso. « so.uscription » . ILes ,co.mptes sero.nt so.umis au co.mité canto.nal. Au no.m de la falnille , merci d 'avance. .M.

Matières p()ur eXanlenS Dictée - Le Facteur rural

On était en juin, le Imo.is vert et fleuri. 'L'hOlnme v.êtu de so.n vesto.n gris et co.iffé de sa casquette bl'eu-lnarin à passe-po.il ro.uge, traversait , par des sentiers ,étro.its , les champ de co.lza , d'avo.ine o.U de blé.

Il était 'enseveli jusqu'aux épaules dans les l"éco.ltes, et sa tête, passant au-dessus des épis, semblait flo.tter SUT une 111er calme et Yel~do.yante qu'une brise légère faisait mo.lleluent o.nduler. Il en­trait dans les fermes par des barrières de bo.is qu'o.nlbrageaient deux rangées de hêtres, tendait so.n jo.uTnal au fermier et, sans se reto.urner, -repar.tait ·en allo.ngeant ses grandes jambes.

Questions. - 1. COIument peut-o.n dir,e que la tête du facteur selnblait flo.tter sur une mer? (On peut dire que la tête du fadeur selublait flo.tter sur une nler pal~ce qu'elle se déplaçait :à la sur­face des épis', COlunle un o.bjet flo.Uant sur les vagues).

2. Tro.uver tro.is 1Uo.tS et un verbe de la fanlille de « o.nduler ». (Trois mo.ts de cette ·falnille : 'Ûnde, o.ndée, endo.yant. Un verbe: inonder.)

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3. Analys·er les nlo.'~S suivants: « ho.mlue, ban'ière qu' I( qu'o.mbrageaient deux' rangées de hêtr,es) » .

4. Déc'Ûnlpo.ser en pro.po.sitio.ns la dernière phrase du texte.

CALCUL 1. Un o.uvrier 'qui fait des jo.uTnées d,e 18 heures , auxquelles

's' ajo.utent par'f.o.'is des heures supplénlentau',es, ., a reyu 869 fl:- 25 po.~ll' 9'6 jo.urnées de lÎl'avail. ILes heur'es 'Ûrdmalresetant paye~s .1 fI'. et les supplélnentair,es 1 fI'. 2,5, ·cal,culer le l1.Olnbre de celles-cl.

2. Sa'chant que 100 kg. de blé do.nnen~ 80 kg. de farine, ,et que 100 kg. -de farnie en do.nnent 130 de paIn, .calcu!er cOlnblen o.~l po.urra faire de pains de 1 kg. '5 avec 8 hl. de ble, pesant 75 kg. ,chacun.

Solution. - ·Les 8 hl. de b1é pèsent 8 fo.is 75 kg. 75 kg. X 8 = 600 kg.

.chaque quintal de blé do.nnant 80 kg. de farine , ces 6 quin­taux en donnero.nt 6 fo.is 80 kg.

80 kg. X ,6 = 480 kg. Mais 100 kg. de farine do.nnant 1,30 kg. de pain, 1 kg. de fa­

Tine ne do.nne que 1 kg. 30 de pain; 480 kg. de farine en do.nne­ro.nt 480 fo.is 1 kg. 30.

1 kg. 30 X 480 = 624 kg. Cela fait autant de pains de 1 kg 5 que ce po.ids est ·co.n:tenu

·d e fo.is dans le po.ids to.tal , so.it : 624 kg. : 1 kg. ;) = 416 pains.

Dictée - La mer A l'extrélllité du pays, sur une so.rte de pre,squ 'île caiHou­

teuse battue de tro.is côtés par les lanles, il y avaIt un ph~reen­to.uré d 'ull petit jardin. IL'ho.rizo.n cireulaire g:u'o.n ,enlbrassalt de ce po.int culm'Ïnant offrait un spectacle grandIOse. ,

Ull jo.ur, no.us lllo.ntâmes au ~o.,l?Ul).e: du phar'e. La 111aree hasse laissait aper,cevo.ir, entre la bSlere eC,UIueus,e '~'es rflo.t~ et le dernier échelon de la falaise, le lllo.rne ht de lÜcean 'pave ,~e ro.ches et tapissé de végétatio.ns no.irâtres,. Les flaq~es d eau ffil­

r·o.itaient au lo.in, panni les varechs, et deux o.U ,trOIS 'ch~r,cheurs de crabes, si petits qu'o.n les eût pri.s po.ur d~s OIseaux pecheur?, se pro.nlenaient au bo.rd des vases, lluperc.epbbl~s dans la prodl­aieusc étendue des lagunes. Au de]à, 'co.mnlençaIt la grande nler frémissante et grise do.nt l'extrénlité s'e perdait dans· les 'brUInes.

Questions. - 1. Do.nner ~e sens '~e~, Ino.,ts suivan~s : ,c~hr:~­nant, n1ÏToitaient ; des expreSSIOns: « hSlere ·ecul11,euse .' luel fr<€­missaJ1lte et grise ».

2. Indiquez la fo.nctio.n des tenues suivants: Qu' (qu:o.n em­brassait de ce po.int culnlinant), chereheurs (deux ou tro.IS cher­·cheurs de crabes).

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3. A quel telllps sont les verbes: lnontânles (nous nlontâ­Ines) ; eüt pris (qu'on les eùt pris) . . Montâlnes : passé simple, nlO­de indicatif; - eût pris: passé du conditionnel, deuxiènle fOl'lne.

4. Nature et fontion des propositions de la 2e phrase.

COMPOSITION FRANÇAISE' Il vous est arrivé de voir une autOlnobile en panne. Décrivez

la scène et nlonrrez-nous les divers personnages: Îe chauffeur, les curieux.

CALCUL Un Jût r elnpli d'eau pèse 259 kg. ; il ne pèse vide· que 3i kg.

Quel serait,. là 2 fI' . 15 le kilogramlne, le prix de l'huile qui le renl­plirait, la densité de cette huile étant 0,920 ?

• 2. Un ouvrier fait le 113 d'un ouvrage en 8 h. un autre fait la 113 'en 10 h. COll1bien faudra-t -il de tenlps là ces 2 ouvriers :trayail­lant ensemble pour faire l'ouvrage?

Dictée - La traite (des nègres COlnptez les dévastations, les incendies, les pillages auxquels

il a fallu livrer la côte d'Afrique pour 'en tirer le petit nOlnbre de noirs qui survivent à la capture. ICOlnptez aussi ceux qui, durant la traversée, se donnent la nlort dans des révoltes du désespoir. Fi­gurez-vous ce qu'est 'catte traversée de deux ou trois Inille lieues. Voyez le navire chargé de ces infortunés, entassés les uns sur les autres, étouffés par les entreponts 1 Ne pouvant se tenir debout, nlênle assis, ils courbent la tête; ils ne peuvent nlouvoir leurs nlelnbres étroitelnent garottés . Le vaisseau qui roule les nleul';trit, les brise l'un contre l'autre. Ecoutez leurs hurlelnents ; suivez ce navire ou p lutât cette longue bière flottante, traversant les Iners qui sépar·ent les deux nlondes. Arrivés à rterre, ces Inalheureux se­ront .traités comme des animaux, comlne des bêtes de somnle.

Questions. - 1. 'Expliquer le sens de : la traite, - survivre, -la crcpture, .... le navire l'oule, - une bière, - une bête de somme.

2. HOlnonymes de : compter, - lieu e, - Inort. 3. Conjugueur: survivre (plus-que-parfait de l'indicatif) sc

donner la mort (passé du 'conditionnel) , aux trois personnes du pluriel.

COMPOSITION FRANÇAISE Expliquez cette maxinle ·de La Fontaine : « Il se faut entr'

(lider , c'est la loi de la nature » . Montrez quelles applkations elle peut rec.evoir dans la vie de falnille et dans la vie scolaire, et si­gnalez le cas où elle d'oit ·cesser d'être une règle pour les écoliers.

PROBLEMES TYPES 1. Les cl eux tonneaux . 2 tonneaux pleins contiennent 375 litres de vin . Si l'on tire

15 l , du 1er et 108 1. du 2lne, il reste la lnêlne quanMté dans les 2 tonneaux .. Quelle est la ,capac:ité de chacun d 'eux?

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Sohztion. On r etire 15 1. + 108 1. = 123 1. Il reste 'Pour 2 tonneaux d'égale ,contenance

375 1. - 123 1. = 252 1. e t pour l'un 252 : 2 = 126.

Contenance du 1er 126 + 15 ~ 141 Contenance du 2Ine 126 + 108 = 234

Preuve : 2. Le lévrier. Un lévrier poursuit un renard qui a 108 ln, d 'avance. Le chien

fai t 2 sauts de 1 111. 50 chacun pendant ,que le .renard en fait 3 de o 111. 70. ·COlnbien le chien do~t-il faire de sauts, et quel chem.in avant d 'atteindre le r enard ?

Sollltion. Le chi'en fai,t en 2 sauLs 1 m. 50 X 2 = 3 111.

Le r enard, en 3 sauts 0 m. 70 X 3 = 2 nl. 10. ,Le lévrier en 2 sauts gagne sur le renard

3 111 . - 2 nl. 10 = 0 Ill. 90. ~Olnbre de sauts que le chien devra faire

2 X 108 = 240

0,90 Chelnin parcouru 1 nl. 50 X 240 = 360 m.

3. Pl'ob lèlnes dits de fauss e position. a) Un e bourse contient 47 pièces de 2 fr. et de 0 fI'. 50 fonnant

la SOl11nlC de 49 fr. Quel est le nOlnbre de pièces de chaque espèce? Réponse: 17 p. de 2 fr. et 30 p. de fI'. 0.50. b) Un Ina r,chand peut expédier des bougies dans des caisse,s

pouva.nt en contenir chaccune 25 . S'il les ex'pédie dans des caisses con,tenan t chac-une 30 bougies, il lui en faut une caisse de nloins. Quel est le nOlnbre de bougies à expédier ?

Réponse: 150. d) Chaque fois qu'un élève est pr·elui er en composition, son

pèr r.> lui donne 5 t'r., Inais, toutes les fois qu'il a U~l autre rang il doit rendre 2 fI'. à son père. Au bout de 21 compositions, l'élève ù· 70 fI'. ,COlnhien de Jois a-t-il été premier ?

Héponse : 16 fois le premier. .1. Partages en ]Jal'ts inégales. Un pêcheur a pris 4: brochets d\~n poids Lotal de 2 kg. G. Les

2 premiers pèsent le lnênle poids. Le 3me pèse 0 kg. 300 de plus que chacun des deux prenlÎer s. Le 4nle pèse autant que le prem.ier e,t troisièlne réunis. Quel es't le poids de chaque poisson ?

Réponses: les· deux prenlÎers pès·ent cha'cun 400 gr., le 2nlC pèse 700 gralnmes et le 3me pèse 1100 gr.

Page 6: L'Ecole primaire, 31 mars 1933

- 184 -

5. Partages en parts égales. . Tro~s chasseurs eonviennent de se partager égalem.ent le gi­

bIer qu'Ils tueront. A la fin de la journée, ils n'ont tué qu'un ~~rdreau et un lièvre. Le 1er pr·end le 'perdreau; le second prend le hevre et donne 6 fI'. au 1er et 18 fI'. au ·3nle. De 'ceHe façon les. parts sont égales. A quel prix sont ,estinlés le perdreau et le lièvre.

Solution abrégée. ,Chacun doit avoir une part évalué là 18 fI'. Puisque le 1er a

le perdreau plus 6 fr., c'est 'que le perdr,eau vaut 18 - 6 = 12 fI". et le lièvre vaut 18 fI'. + 18 fr.et 6 = 42 fI'.

6. Règle de trois cOlnposée. 25 ouvriers travaillant 10 heures par jour pendant 17 jours

ont creusé un fossé de 238 nl. de longueur . .on denlande 'combien il a fallu d'ouvriers pour creuser un fossé de 0 IHn. 686 de long en 25 jours de 7 heures.

Réponse: 70 ouvriers. 7. Chaîne d'arpenteur. Un aTpenteur nlesure un terrain rectangula'ire ; il trouve ,60 nl.

pour la longueur et 18 m. pour la largeur. Il vérifie sa chaîne (ce qu'il aurait dû faire tout d'abord) et trouve qu'elle ,est trop courte de 0 ,ln. 10. Calculer la surface de ce chaInp.

ILa ,chaîne a été portée de fois dans la longueur 60 : 10 = 6 f. La longueur r'éeHe du chanlp es't donc

9,90 X 6 = 5'9.40. Elle a été portée dans la largeur 18 : 10 = 1,8. ,La largeur réelle est 9,90 X 1,,8 = 17 m. 82. La surface du terrain est 59 'ln. 40 X 17 ln. 82 = 1058 nl. 250 ..

Civisme La S. d. N. à l'Ecole

COlnment, parlant ,à de jeunes enfants de l ,l , 12, 13 et 14 ans ,. enseigner la Société des Nations?

Il faut évidenunent s'en tenii' au principal, qui est nloins de décrire des institUltions que de faire ress'entir à quels besoins po­fonds elles répondent. . Besoin de paix, au sortir de la guerre! Besoin de ,compréhen-

sIOn. mutuelle des peuples, s'interrogeant avidelnent, et sentiment dO~lInant de la solidarité int'ernationale, là une époque de ' civili­satIon où la vie tend de toute manièr-e vers des fonnes inrterna­tionales dans un Inonde rapetissé.

fA ce sujet, voici quelques passag·es d'une remarquable étude' de 'M. Max Héber,t, directeur de l'éeole normale de Saint-Brieuc (IFrance).

. 1. On se rappellera d'abor.d les pertes e'ffroyables en vies hu­mames, en sans distinction de nationalité, au cours de la dernière'

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guerre. On en 'aura reproduit au tableau noir la statistique, pays par pays.

On comptera ensemble ,cOlnbien de villes et de villages, C0I11-J)ien de départements ou de provinees, quelle partie de la popula­tion ces ,chiffres représentent, pour donner aux enfants une im­pression de quelque chose d'anonnal, d'incroyable, d'extraordi-naire. .

Tant de nlorts ! Tant d'hom.nles tués par la guerre! ,La Inême souffrance partout! Une nl'ême dOU}.ouI:'euse pitié nlontera au cœur des élèves.

.on donnera une pensée là ces nlorts . .on attirera l'attention sur ce que serait une nouvelle guerre, d 'avions et de gaz.

* w! ' * 2. COlnm.ent Inettre, dans la vie de tous les jours, la guerre

« hors la loi » ? tC'est Illettre la guerre hors la loi que de s 'en rapporter , sur le

terrain de jeux, à la décision de l'arbitre. .c'est IneU:re la guerre hors la loi que de ne pas se batt,re,

entre ,écoliers d'écoles différentes. C'est Inettre la guerre hors la loi ,que de Inettre la l'nain dans

.s a poche au lieu de donner une gifle ou un coup de poing. C'est n'lettre la guerr-e hors la loi que de pl'endr'e la l11ain qu'on

vous tend , en signe de réconciliation ou de bonne volonté. Un chien aboie et n'lord, Inais c'est un anÎlnal. Un ,être hu­

nlain vraÎlnent hunlain réfléchit et parvient 'à se dominer. Il est à lui-mênle son gardien de la paix.

On fan1iliarisera les élèves avec cette idée que toute Inani­festation de viol-ence ·et de haine, en paroles, en gestes, en écrits, est un fern'lent de guerr,e. Les disputes « pour rire » dégénèrent souvent en batailles « pour de bon ».

Prendre plaisir à voir souffrir, InêIne un aninlal (un papillon, lUl oiseau, une Inouche), c'est une lnauvaise habitude de pensée et de conduirte.

3. Il s'agit d'ouvrir quelques fenêtr·es sur le large, sur la vie 'inTernationale qui caradérise de plus 'en plus le monde d'au­Jourd'hui.

A quels besoins r'épond la .Société des Nations? On partira, par exemple, de la lutte internationale contre la

tuberculose, contre le cancer, 'contre les épidén1ies (grippe, typhus, J;>este) .

On rappellera que Pas'teur n 'a pas gardé pour lui s'Cs décou­vertes, ni davantage les autres savants du monde. On fera com­}Jl'endre pourquoi, on fera savoir aussi qu'il se tient roéguIièrelHent des (',ongrès internationaux de Illédecins, de chirurgiens.

Page 7: L'Ecole primaire, 31 mars 1933

- 18G -

Et de dirè alors aux enfants qu'à Genève, ù la Société~des Na­lion s,' i~ existe toute une vaste organisation de l'hygiène inter ­nationale.

El de faire connaître la belle œuvre humanitaire de Nall"jcll. haut comnl issaire :\ la Société des Nations , le rapatriement des pri­souniers de guerre, les secour s aux réfugiés, aux victinles de b fa]l t j Il e .

C 'est par ce biais que nous abordons l'étilde de la Sociéb~ cles Nations.

Pourquoi? Parce que ces problèmes-là parlent luieux au "C ilS

pralique, utilitaire des enfants de cet üge, qui ne peuvent s 'i1118-re 5S ('1' ~lUX problèll1es politiques.

Par une antre voie, on amènera les élèves 'ù comprendre en quoi le ,chôm age, les tra nsports , la production des nUlrchandises , l f~ s conditions de sécuri té du travail dans les usines , la durée de la journée de travail sont des questions qui intéressent tout le nlonde.

Tous les pays sont solidaires, écon01niquell1elll (nourriture, ve~' cments, outils , etc.). Et ,conçoit-on qu'un pays riche en blé laisse affan1<:~ un pays voisin?

On expliquera pourquoi la loi de huit h eures es t d 'ordre in­ternational.

gt de dire alors qu ,à Genève où la Société des Nations , il ~7 a un e vaste organisation 'éconOlllique internationale, des réunions intern a tionales , un IBureau international du Travail (B. 1. T.) . C'est que, dans une société civilisée, il doit y avoir ù travaill er et ù manger pour tout le lllonde, n 'est-'ce pas?

Quels intérêts conlnluns peut-il ,doI).c y avoir encore en·tr e ces hOll1meS autrefois ennenlis?

Ylais d 'abord, crier tous ensemble que la paix vaut mieux qu e la guerre, que les soldats de la guerre veulent être les solda ts de la paix et qu'il faut pour vivre en paix, se connaître, se ·COlll­prendre,' réfléchir et agir ensenlble, tous ense111'ble.

ILes anciens 'COlllbattants , pour éviter la guerre, demandent l'arbitrage obligatoire pour tous les conflits inteniationaux (l'expli­quer, en parlant du rôle de l'arbitre sur le terrain du foot-ban) .

Ils denlandent aussi de r éduire les anilenlents, petit à petit, au fur et à nlesure qu'on assure autrelllent la paix, la s'écurité gé­nérale.

« Eh bien! ~1es enfants, dira 'alors le nlaître, c'est de tout cela, précis énl ellt , qu'on s'occupe à 'Genève, !à la Société des Na­tions : d 'ar.bitrage, d 'aoccords, de sécurité, de désarnlelllerlfl:.

,De la paix, vous dis-je! ,COlllprenez-vous maintenant tout ce· dont s'occupe la Société des Nations ? »

~ 187 -

01===========================0 SAG E S

COURRIER DES INSTITUTRICES

0===========================0 S O:VL\1AIIRJE : L 'Apos tola't 'et l'Ins trltutrice. Conférences r égiona,les.

li flpostoIat et l'Institutrice Conférence donnée aux Institutrices du Valais romand,

à l'assemblée annuelle du 31 mars 1932

Dans ,l' apos tolat moderne, ,l,a femme cloit continuer sa magnifiqu e mis:::; ion apostohque; elle a ' R place, la porte lui. est ,largement ou­ver le . lÜan s cotte JouHe gig.ante·,slque contro 10 paganisme. tenace qui clomhle encor,o ,Joes pa ys immel1, es de l'Asi e, d e l'Afdqu e et de l '.océa­ni e, cont r e le néopaganism e qu'un civilis,a lion üorl'ompue cherche à r essu scitor dans notre vietlle Europe, l'Egliso mobilis e toutes ses for­ces. Le P ap e ,appelle à -l 'a ction, non seulem ent l es r eligie.ux.! et les r e­h gie'Uses qui s ont les milic,es organisé·es, et Jes cac1r,es de la grande ar­m ée ,c a ~hoüquo, m ais tous ses enfants. tou s les fll èles, on qui ])1'1110 la foi, en qui bl"ùle ,l'au10ur clé J é,su s-ChrHI.

Le F'apG a jet é lm cri d'a1a1'1110. L 'heure es t gr,ave ; le danger d'e­vi ont l)len açan t pOUl' nOB vieux pCly::; chrétions ; ,la route est ouverto tOll to large, la moisson s 'éLendà lïnfini clans les pays païens. E n de tell es h eures il n 'est pa . ·p ermis à per sonne d e se r eposer; ,tous doivent à Düm et à l'E-gh se de donn'er l eur ploin off art, pour la vi,ctoÎre. de.la ca mw Isacrée. B fut ,au moy en-àge une ,h oure. inquiètanto comme ceHe Clue nous vivonl':; ,aujourcl'hui . Les 'Mohométans menaçaient la clll'é­b enneté. L'Eglis'e s"ach' esB'a, à ::;e·5 enfant.s d'uno frontière là l'autre, cle ,l',Europ e un cri re,tentH: Dieu le veut. Des armées innomhrables s 'é­branlèrent pour défendre les lieux sajnt s et arrètor l e péril musulman.

Aujourd 'hui, ,l e Pape ,a sonné -1 0 l'a lJi ement de toutes les bonnes vo­lontés. La croisade nouveHe 'est urgente. t!\lIes da'm es, Dieu ,le v,eut; comme les femme s .cl'a u tre'foi s, vous serez debo ut, vous serez les a,pô­tres les temps nouve,aux.

:vlais vous êtes des institutrices. Votre vocation vous sort du rang clans lequ el servent ,les ,au tres femmes ch1'ébennes. Vous -êtes des i-nsti­tu tric·es, et C0'111me ten e,s vou. particjpez ,en quel-que 'sorte ,au ministère enseigilantdans l' égb 'e de Dieu. Votre profe. ',s ion vous impos,e comme ·aux prêtres, comme aux religieux l'honneur ,et la charge d 'être apôtres. Cell es q1-1Î ·clans 'l' exercice de leur profession n e se s'oucient Ipoint cl'.a'pos­to]lat, cell e,s qui ,e,st imen t l eur tâche accomplie 10r,squ 'eHes ont mis clians l"esprit de l eurs él èves un p eu de Q;1'ammai1'o, un peu d ',arithmétique, un peu de ,géographie, d 'histoire, ceUes-là se trompent grossière'm ent. E ll es trahi 'sent Dieu ot l 'Eglise, Jes familles 'et ,le pays.

Page 8: L'Ecole primaire, 31 mars 1933

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Voici ce 'Que dit le Pape Léon XIII clans son ',enü)l1cHque. ,« MiHtan­tis EcC:les·ia:e}) du 1er ,août 1897.

« loI est indis.pensahle que non seulement là certaines .heur.eus la re­ligion soit enseig.l10e aux Ij,eunes ge'ns, mais que ;tout le reste' de la. for­matioi1 soit imprégné de piété chrétienne. ISans 'cela, si I-e soulff,le sacr.é ne ·pénètl'·e pas et l'Pe ,rèchauff e pas .l'esprit des malt1'6's et des disciples, la science 'quelle qu'·eMe soit, iSera de bien peu de profit; ·souvent m'ême· i.l n'en 'résullter,a ·que des dommages sérieux. })

Et Pie XII dans son ency.clique .sur l 'Education ,chrétienne dit aus­s i: «L'éc,ol,e doit positiv,ement s'harmoniser ·avec ,les deux autres ' mi­'lieux, de façon là constituer avec la .famille ,et ,l',Eglise, un sanctuaire' cons.8Jcré là l'éducation chrétienne. Faute ·de quoi, le,1<1·e manquera sa fin, pOUl' ,s·e trans'forme,r au contraire en ,œuv,re de d'estruction.» Et plus loin le P,ape ,a1joute : «.c'est moins la bonne organisation que les bon:. maîtres .qui font .les bonnes écol,es. Que ,ceux'-ci parfaitement préparès, et instruits chacun d,ans la pa.rti e 'qu 'H doit enseigne.r, .orn0s de toutes quahtés inte1lectuelles 'et morales ·que réclament leurs si importantes fonctions, soient enf'l.ammés d'un amour 'pur et ,surnaturel pour les Jeunes gens qui loe·ur sont üonfiés, les ,aimant par ,amour po'ur J.ésus­Christ et pour l'Eglise, ,d'ont .ils S0l1t les HIs privRégiés et ayant pour ce,la même sincèrement là cœur le bien véritable des familles e.t. de la patrie. Et c'est bien ce qui remplit l 'âme de ,cons'Ülation ,et de Tecon­n~issance ,envers la bonté ,divine de voir là côté ·des religieux ensei­gnants, un aussi gr,and nombre de ,bons maHr·es ,et de bonnes maîtres­ses. Unis eux aussi ,dans de.s associations Ispéôales ,q.ui les aiden t à mi.eux cultivel' 1eul' ,es'pTit eif, qui méritent ,à ' ·ce titre cl"êtl~e louées et ,encour.agé·es, comme de trè\s nobles 'et 'puissantes œuvres ,auxiliaires de l'Action c·atholilque. Ils s 'adonnent ·avec désintèr.ess'ement, zèle et constanüe à ce que s,aint Gr.ég,oire de Naziance ,a,ppeHe « l'art .cle.s arts, et :la s-cienc·e des sc~ences, à 'la {lire·ction ·et à la formation de la jeu­nesse. })

Mesda:mes, ,les familles qui ,c'onfient ,leurs enf,ants ,à .l'écoJ,e ·veulent aussi que l'é~oloe les instruise ·dans la ,reli:gion et la morale cathoHque­EUes veulent qu'e'Me fass'e œuvre d'.éduc.ation et d'duoation ·catholique," qu'·eMe complète la formation ,reçue cLans la famiHe et ,souvent Iqu 'elle' .supplée à une éduc.ation 'que l,es parents n 'ont pas eu le cour.age de d·onner. Nous avons toujours re,m.ar,qué même -dans nos pal'oisses de pl,aine trav,aillées par des ferments ·d.ivers, que .les maîtresses 'les ,plus. zélées, ;l,es plus apostoliques sont aussi ,les ,plus aÏ'mée,s, les plus Tespec­tées par Iles 'p8Jrents ,et l.a popuJ.a.tion 'entière.

Le pays, ilui aussi, aHend .de nos écol·es primaires et d·e nos coHè­g,es, autre chos-e "qu 'une ar.mé'e de Jeunes .gens ,et de j,eunes fiUes qui réussissent conven.ablement d,es ,eXlamens d'émancipation et de ·matu­rité. Il veut des intellig,ences éclairées, des consciencesd'roites, des ca­ractères disciplinés.

'Maintenant plus que jamais, devant l '.assaut des d'oc-il'ines néra.s­tes qui "menacent l'existe.nce de l'ordre social, d'e la patrie ·e.ll.e-même"

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le Ipays exige que l'école forme les génér.ations montantes- à une forte discipline r.eligieus'e ·et 'morale, base de la vie f.amiliale, sociale 'et pa­triotique.

Ah ! Mesdames, tâchons de ré.aliser 1e 'tr.agique de .l'b.'eure pJ.'ésent~~ Nous sommes à 'une époque où 1'hurnanité est comme une caravane dése!IDparée' qui a .per.d.u ·son guide et son ,chemin, 'et cher·che dévorée' ,d'.angoisse Isa ·r,oute et son 'sa,lut. Notre payS' ·paS's,e-t-i,l indemne au miüeu ·de J.a tOUirmente, ·c'Ü.mlme les' Ij!e1unee g'81ns· dans Ilia if.oqrnais,e,. Hélas, non! Il s',est fait de'puis de ,longues années un trav,ail acharné, 'pour clés·agréger ,loes convic.tions religieuse·s 'et les vertus mor8Jl'es ·de no­tre peupl,e. IC'ette œuvre de ruine progresse il en tem·ent, ins'ens,ihle·ment. Les cadres ex,térieurs sont saufs, ils sont intacts; il,a faç,ade est ,encore !l'espectée, mai's nos ,institutions .se vident de leur 'es'prit ·chrétien. Une, mentalité nouve.l'le se ,forme, cha:que ,jour plus 'étrangère là l'·eS'prit chrétien. Le m.al ,est plus grave et plus l:,e.d'Üuta'ble ,qu 'il n'apparaît tout d'abord. n y ,a plus qu',on croit, une large désafif.ection d·e -la masse ·du peuple pour Iles principes clairs et lumineux de notre sainte religion, une indiff érence trop générale envers .l,a mürale. Dans no's grandes' pa­roisses d'e plaine cela. éclate. 0.11. :ne compte plus ceux qui ont oublié, le chemin de l'Eg,lise. Dans la. montagne c'·est plus ,sain; mais .combien sou vent dans ca,tte ofi.délité il y a ,de routine. La 'tradition, Les habitudes prises font IfaiTe de·s gestes r·eligieux1 :l,ongemps 'après que Il 'indifférence et 'I.e doute ont l'on.g.é .toutes croy,anees.

N'avons-nous pa·s pour nous avertir d'êtr e vigilants, l,e redouta'ble exe'mpl,e de 1',Espagne Iqui nous offrait, iol y ,a que,llques mois ,encore' !l 'i­mage d'une nation l'e.Jigieuse et ,catholiique. La, faç'ade étaH inta·c.te, mais l'édifice n'avait plus ,d'fume. 8es· organisations. ,n ',avaient pluS' qu'un vernis ·de religiosité. L 'on assiste avec une doulour'euse ·stupé­faction, là 1',expJ.osion d'une h aineuse impiété là l 'écroulement insépa­rable d,es institutions séculai,r,es et vénérables qui se'mblai,ent du 'pays lui-mêm'e. Quand on voH un arbTe d3Jns .la for:êt tombe'!' sous une ra­f,a,le de v·ent, on sait qu'il était ·dél.ilà atta-qué ,et nliné depui,s longtem:ps.

<C'est pourquoi, réf'léchiss'ez et comprenez: l'a.postolat est une par­he int0grante -de votre tâche professiünne11e. Il en ,est l 'â:me et ,l,e cœur. Les institutrices qui ne s',en soucieil1't point, réusskaient-eHes à ins­,truire leurs élè,yes pOlIr l,eUT faire 'subir ave·c Isuc.cèe l,es exame'l1s,

. ne s'ont pas là ,la hauteur de .leur tâche; eUes· n'·ont ilms ·compris la plénitud,e de .leur ,mission. Votre devoir est de faire 'Œuvre d'apôtre, de former une jeunesse croY18Jl1.te ,et v·ertueus·e, seule capahle· dans }'a­v,enir d·e conserver le·s heliles tr.aditions ·et de bâtir des œuvre-s Inouv'el­Iles sul' le pla:n ,ch:rétieon et ,patriotique·.

INSTITUTRICES! Soutenez J'industrie du pays!!

Employez et faites employer la

"LAINE OBWA"

Page 9: L'Ecole primaire, 31 mars 1933

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Conférence des Institutrices du district de Gonthe~ tLe 15 mars, sous les doux rayons cl'un ,s'Üleil 'printanier, les institu­

trices du district .de ,Conthey se ,réuni ·,g.aient, pour leur 'pr,emière conférence régionale, à Chamos on.

Dans sa graridiose ég,lise, une messe est célébTée à notre intention.

A 9 heur·es 30, dans une coquette pièce de. ,l 'éc'Üle ménagère, l a sé­ance, commence. ~ Tous retrouvons ,avec plaisir r,évérende Mère IO'nace directrice de l 'Ecole Tormale; Mlle Canaux, notre clévou ée pré~iden~ te ; IVIl:le F.rossard, inspectrice .des tr,avaux manuels. ,Les au tor i tés sco­laires et communales, NI. Talmann, Rév . curé de St,Séverin, nous en­courag.ent pal' leur prés'enc,e dans notte mission parfois bi,en dure.

. SUl' r ordre de M. l'Ins,pecteur, nous constituons d'abol~d ,le comité. ~\tr. Lattion, inspecteur et Rév . curé cl'Erde, es't président· Mm,e De­laloye, institutrice, à Ardon, e·st vice-présidente et secrét~ire.

P.lusieurs d'entre nous sont appelées à lire lelu' travai,l: Tevision d:1 l)l~o gr,C1mme cl'ouvr,age manuel et 1eR ceni.res d'intérêt. Sujet cons­~ l eiJ.1CleUsement traiié 'paT chacune qui méTile les éloges ,de notre ll1specteul'.

Mlle Fross,ard lit le nouveau programm·e cl'ou vra.ge manuel. ,Celui­ci suscite que'lques r emarques. Tout est noté et on nouS 'assure d'en tenir compte ,lors de l 'élaboration définitive du programme.

En termes vigoureux et convainquants M. l 'inspect ur nous l'ap­pelle nos devoirs cl'éc1ucEltrice., la nécessité pour nous d'ètre de fer­ventes chrétiennes.

Il est midi et demi. Nous nous rendon s au restaurant bien connu cl'es MM. Carrupt. Dans une spacieu se s811e à manger, gracieu sement 'Ornée de bruyère, on nous se:rt un délicieux lîner arros,é de « mal­voisie» oHe,rte pal' l.a 'maison IC81TUpt 'et par l a commune. :LvI. Bonvin, révérend curé de Chamoson ,et M. Burrin, pré 'ident, nous exrn'iment ,la fi81'té qu 'ils éprouvent de r,ecevoir les institutrices du district. Il nous exhortent là ne rien négliger .clans l'en seignemen t ,afin de faire d'e 'l10~ jeune\'3 fille s des fe.mme's à la hautelu' de le,ur tâche. F'LlÎs, par son dIscours fort spirituel, M. Talman captive notre attention.

,M:Me IGarrauX1 nous 1')a 1'1 e de l a;bstinence. ICaus'erie qui nous a vi­vemen t intéressées, puisque l'alcoolisme est choz nous un fl é·au red·ou­tahle.

Un « Hymne au Valais» clôture notre réunion, et c'ost av-ec une nouvelle ard eur que les institutrices rentrent dans ,l eur foy/el'.

L'enseignement par le croquis rapide Après av oir établi la valleur psycho-pédagogique ,du cro;quis rapide

,a.u t~bleau noir, nous avon' essa) é d 'en dire en quelqùes mots la réa­h satlOn tJechnique.

, Peut-être ' s~r,ait-il uti e, ,pour être complet, d,e montrer le profit qu on peut len brer da:Il:s .la plupart des leçons. Nous 'estimons, en effet,

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qll e toute.' le-' branche" enseignées à l' écol,e primaire et à l'école moyen­ne offr\::mt, comme on va le voir, de multipl es occasions oé le croquis rapide remllit son rôle cl e fa ctleUl' de compréhension.

Au. cours de religion S'il y ~ un en seignement qu'il faut s 'cf'forerer de rendre concret,

c'est bien celui-là. Or, quelque' coups de craie évoqu erai ern'1 d façon ,su gge.'tiv e tout le clr·ame du Golgotha, l' assodat ion diu' 'a int sacrH1ce de la m esse à celui du ca lvaire. Un croquis ·elIe confessionnal cr éerait l 'ambiance ct Gmènerait l' attention spontan ée cles enfant,s au moment. ci e p arler du saC]1emellt cle pén itence. ,Pour introc1uiTe une leçon 'ur l 'Extr êm 8l-0nction, voici le c1 es'.-·in d'une t al)l e pré,p.aré:e pour 1'admi­iüstration de ce ~acl' emenL Qualltité cl e p etits croqui ' peuve,nt aussi éclail' Ü'1' .ct enchaîner des n otion abstl'aites et 1'aciViter ,d 'autant l' étude de la reUgion.

Aux leçons de langue nlaternelle ILe programme fait un e place jmportante à l' étud e .(le la l,ang u

materrllelle. Il incliqu e mème la hiérarchie cl es ex.'e L' cices, portant lIU \'ommet l' élücuion, la réclaction et la lectur e. Voyon~ le ràle didactique qu e le croquis peut .iou er en chacun cl ces exel'c ic s .

Exercices d'élocution: Il importe pal' dessus d'a pPTtendre aux en­f.ants rà s'exprimer avec 8isance ct corredjon. L'es exerc,ice.s d 'élocution se donnent SO LloS form e d'/entretien s simples .sur la vie enfantine, SUl'

l es p ersonnes et les cl10ses de l'école, de la maison paternelle, de la campagne, de l a '\ ill e. ,Commenoez par exempl par le d e s in au i.a­bl,e'au cl'un pel'sonnage, c'est de suit e l 'évejl de l 'activité : les enfants ch erch ent là nommer ce per.'Œlnage, là dire ce qu'il J,ait, comment il est habillé , ce qu'il tient en main sou Ile bras; et aÜ1si, 'petit à. p et it, ils xpl'iment d eI:; op jnions, des jcléles, qu'il ,'uflfiil ;-tu maître - 'an s flot .de par01e' - de redr esl:>er ou cl'ampHlfier . A ce premier per so nnage s'a .ioutent d ·autr e.' form es appropriées; cl e peti.tes 'cèn es ,empruntées ft ,].<=1 vie écolière 'e constituellt ·sous l·es yeux des enf ant.s, ,'SOU\ Cllt su gO'éTées pal' leurs propres r épon 'es.

De teUes leçons - nous p8rlons ·cl' exp érience - sont viv,ante ', ac­t ives al/ertes, s'pontanée::; ; la discipline des bras croisé ', certes, n 'y e,·t pas observée, m,ais c'est pour le triomphe de la vivacité let de l 'intér êt les exposés. Toul' .à tour 1es plaril:;i l\'3 de l'hiver: la neige, la place, les

glissoires, les bonshommes de neige, et les ima ge,,,! de .l 'été, le fau ch eur , l.es b eu se,s, les gerhes liées 'et mises 0n tGS, et les vues familières: la maison patern ell e dans son cadre, ,etc ., clevi,e\l.lnel1t thèmes d'e'xercices agréabl,es et formateurs, là cent .lieues de ces mornes leçon s ·d'élocution, où l 'insti'tuteur lui-même cHt tout ce que le' '81nfants r épètent en suit e, parfois en choeur, et sur quel insupportable ton!

Tounes les leçons d" élocution, étant concen.trées autour de croquis, le rôl.e du m-aître consiste ,à g1.1i.cl'er les enfants dans l eurs recherches fructueu se,s. Résultat inattendu: l,es applica.tions directes clonné.es s ous form'e cl e devoir sont aimées à r égal cles récomp enses ; car les enfants

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'peuVlent capier dans Ile ,petit carnet de craqu'is au slu:r l'ardaisle, leoS des­slins du tableau. Et il 'arrive Ique certains elJ.1fants 'ca,mplètent .les cra­quis de l,eur pra'prle initiaJtiv1e, par un trav,ail ,qui 'est ,une rée,lIe répé­titian mentale.

La rédaction est cans,idérée cam:me ,La sœur de l'élacu1:!ian. En e·ffet, savaiI' bien dire, aide à bien écrire,. Trap généTal.emel1.t, l'instituteur simplifie l,a questian de la rédaciian en la réduisant là li1 lexer:cd.ce de 'phr,a,s,éalagie. n'ésulltat fata.! : toutes les phrases s'e, valent, l"enf,ant fait un p'Ur :ex'er.cic'e d 'imitatJian, .Ile travail de réfl.exian ·étanlt nul; ,bref, c'est la négation même de la rédactian. Au cantraire, les lexercJces -d'é­locutian daivent canstituer la 'base d,es exerc,ices .dIe rédaction. Les deux genres d'ex,ercices se 'tiennent ûntimement, et sauvent la r édaction ,est un mayen ,die ca:ntrôLe immédiat des leçans d'élacutian, Dans les dasSies inférieures aussi bien qu'.avec les -degrés plus avanc.és 0:11 peut aisé­ment 'animer les exercices derédactian 'par des craquis. Ainsi la descripti,an de la maison 'paternelle au de .l ',agglamératian natale peut ,être précédée de dessins. Une série de 'questJians sur ces craquis appeUerant les natians ,assaciéles, qui seran t exprimées dans une far,m e pragressiv,ement ,améliarée.

Et les rédactians iHustrées? Encare faut-ü habituier l 'enfant à s '·exprimer au mayen ,des farmes graphi.ques. ILïnstituteur ,qui ne des­,grime jamais .lui-même ,au tableau, ne dait pas siétanner que ses e.nfants ne ùe 'fassent pas nan plus. Un exce.Ment jeune ,instituteur ,qui laiss.ait les élèves ill.ustI'Ier leurs rédactian,'3 ne ,l'encan trait 'que clé!baires 'par,ce qu 'il n'illustr,ait jamai,s lui-m,ême ses leçans. Une rédactian ilIustré'e n'est clanc nullement ,cene aù l'en'fant, après ,avair écrit sa rédactian, ~'jaute par surcraît un croquis 'au des sin ,quelcanque à s an trav,ail. Gé­néral,ement et lagi,quement, le c.raquis dait pré,céd'er afin ,de fixer les idées,de cancréter les ,sensaJtians. Au reste, 'qui ne sai t que cette ma­nlièl~e d:e travailler est ,sauvent oelle ,des écriv,ains, des dramaturges e.t des mette:Uil's en ,s,cène?

La lecture dait canstituer le caurannement des exercices cFélacu­rtian et de réda'ctian. Il existe actuellement plusieurs ,méthades .cle, lec­ture ; lIa 'plupart d'entre elles se bas'ent sur la graphi'que des choses. Qu'an sait au nan partisan de la séparatian de la ledure, et de' ,sa re­présentatian arthagraphi,que, dans l,ès de'ux ,cas, l 'instiobuteur qui sait 'man'Ïe'r la craie util'ise,r,a fréquemment le craquis. ,surtaut ,Œans les pre­mièries cla~ses primaiorels, ·.le craquis permettra une intuitian canstante et rendra .l'enseignement de .la lectur,e attrayante ,et f,acile . .D'ailleurs - rée,l pragrès ! - an dispose à prés:entd'un chaix die mMhades de !lJec­tures illustrées ai))anclam.n1~l1.t, et il y aur.ait lieu {'Le félioHer les Mai­sans d 'éditian paul' le sain qu 'eUes pr;ennent à ,am,élia,rer la présenta­tian ,des man'uels :scalair.els. Tautefais.la 'meilileure ililustratian, la. plus vivante, la plus dir·ecte, sera taUtja'urs celle qui naît là ,p,oint nammé saus l·es y1eux des élève's .

n n'est plus .questian die la lec:ture mécal1iique; l'enfant dait cam­o prendre ce qu'il Ht ; mais seul le .graplüque au ta.blleau le sauti1endra,

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en a;.;sacia nt lïm age et le mot, lui p eTn1ettra de lire d 'une fa:çan intel­Ugente cl è·s le ,début. Dans le ' cl as 'es lupérieur,es ' égalJement, il est à conseiJ1.m ' fort em ent (l e préparer les lexercices de lecture ,au moyen de croqui s r.apitl em ent enlevés, épargn a.n t des explicaffions aiseuse·s au cùé~ trimen t du temps con 'acré à .la lecture.

Que pense·r de la dicté2 saus forme de dessin ? Naus naus y s ammes emplayé r éguli èr em en t au gr an d plaisü' ,de na. élève·s. La farme étant cr aqu ée ,a u La])liea u, tau te la classe au chaqu e élèv.e individuellement pranonce le mot, le dessine, lit, écri t taut lui-mêm e. L e m aître stimule, excite, can trôle, m a is n e fai t pas la besagn e, de 'l 'enfant. Bien entendu, il s'ag it. taujaur,s d e farmes précéc1lemment étudiées puis'que la dictée es t avant taut un ex ercic e de cantrôJ.e ct de r épétitian. Naus propa­son s éga l m ent aux enfa nt ·, de {less ine!' d es fa r m es et cry ajouter le n am, vien t en sui te lectur à h au te voix, individu ellem ent. L 'enf ant est très intér es 'é par ce tra v~lÎl de 11ech ercll'e,', au qu el il dann e un cach et 1 e1'so11nel, cepen chmt cfu e l'ins ti tut eur surv eill e, fa it le taur de la cla,'se, qu esti onne, ca1'ri g:e, cam pl ète, s oulig ne.

On sa it. l'ïmporl a noe d es exer cices le vocabulaire; ils enr ichi,ssent, on ie préc isa n t, lc petit trésor elle mat·s des élèv,e . . Souvient un ensemble de cl'oqui ,,-, permet do m émal'i·ser q u an tité .d'adj ec tifs , de nams, d e v·er11 o.s . Il est pass ible de ll'ovaqu er C:Les associa tian s de mats a utaur de craquis 'e l'vant de p ivoi, ·de cent re d'intér êt. ~'I a in tes fai s, naus ava ns pu ca nsta ter qu o le r ap pel Cl'lU1 croquis a,u tableRu était ·un m'oy en , ' LU' pa u,r fair e ,s urg ir dan -' lie ·ou velli.r des mats au dies expr~s­sians m émorisés pa l' ,c1e·s cl'oqui s de la m a.isQn paternelle, de l a. n eIge en hivr l' , du fa u ch eur p al: oxemple. Cert aines r ègl,es ,de la grammai~e peuv en t sauven t êtr e sch ' m ati ées et mém orisé os gr âoe à des craqu 1

,qui l e ,~ r ésumen t : pa l' o'xempl la r ègl'e cùe.· plur~ iels .. ~lles nom,s, et cell e de la farm ai.icm du fôminin des ma ts et des a cù.l e,ctlf s .

Il n 'en va. p as autrem en t p ou r ]'·en 'eignem en t d 'une langue étran­gère.

Que de fois le prafesseur (l' a ll em and, ~nta lien , d:ang lais, .~ e r~ ­court-i,1 p as à la tradu ctian, alars qu'un S'impIe oT,aphlque sus CIt.er.alt dir ecü2 m cn t l,e ma t dans la langu e eu seis'née? H élas , les partIs ans de la m éthade directe sant trop sau ven t in capables de dessiner l'abj et au la chase dan t ils par len l. Et c·eUe incapacité l es force à pa ss er pa l' la tr a clu ctian. Ense'ign er la langu e pal< la iangn c est paurtant Joe mayen cl 'alTiv er à ,des ]~ é~· ultats . Tout ,le 1'e ·t è est' illogis m e, détour et peTte de tem ps. ' Car, q,ee pen ser ·de ces leçans cl e lai1 O'u e étr a ngère aù l'é\èv,e R'oxpl'ime dan . sa langu e m a te-rnelle? F.au~-il s'é t,anner cr~e peu ? ' e~­iants sach ent retenir une p etite canver satIan,' m em e' ap:'es plulS lems

1nées d'étude? Naus estimans qu e l'in tuition gr aphique ser,a.it un pre­al T d t' d' t'es mi e;' élém ent de p erf ection dan s la. nléthade. r a uc lans, lC e , l e'ctures, au tant .d'exercices fa ciles ; mais par}eiJ.' la l,angue, vailà taut à la fais le m érite ,et la difficulté. Enseignons à ,can: ~rser ,au ma)~en die croquis. S'ag it-il par e;x,emple -de fair e parler a propos dune usme et d e ses a lentaur' , que de chos e ' 'à nommer 'direc tement; que d·e nams

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œ ad,jectifs, de verbes à. donner limrpédiat,ement sans ,avoir à. ,passer par la tra duct.ion parce qu e l'enfant veri'a des formes .au t.ableau! Ces :sujets ·de conversation seront multiples. On écrira le-s mots s oit ,en all~mand, soit en italien, en anglais, en franç,ais en regard des -fonnes d essinées. On composera de peUtes scèn es au tableau ,qui -seron t pré­~exte à dialog ues et occasion d'enrichi,ss'em ent du vocabulaire.

Pareilles .leçons ne traîneront guère, et l'en.fant s 'y intéressera ]Jlus ,qu 'à l'ense,ig n em ent de la langu e au moyen du livre, proc~dé trop employé e'll COI\e et do nt on abuse. Avec un prof.esseur ca'pable, le livre 'est accessoire; il es t un moy'en de répétition let de contr.ôLe . .Le véritable enseignem ent se fa it ,au t.ableau noir; le prof,esseur des.s ine tout en "nommant, en fa isan t répétei' le nom prononcé, l'inscrit, le fait co pier ·et rép éter et a.insi arrive à la forma tian de petites phrases, à la pré­IJar a tion ,de simples rédaction s. Pendant toute la l!eçon, la langue di­l'ecte 'est le véhicul e de l'enseignem ent, ct les élèv,es progressent r,ap i­clem ent.

Seulement, pOUl' l'éus,s ir, le m aître doit faire effort , préparer soi­-gneuse:m ent ses croquis, classer les mots et \exlpressions à enseign e'!', ]Josséder une connaissance ,approfondi,e de la l'angue et enfin payer de .s3, personne ,au cours de la 1 .eJ~on. C'est là. ;la véritablte m é,thod c activ e, la méthode psychologique par excell ence, la se ul e m éthode dire'cte, v rai e et utüe. Oui, quand ,donc les professeurs de lan gues apprendront­Hs ,à dessiner?

Et pourquoi n 'ajouterion s-nolis pas: quand s ongera-t-on à orga­niser un enseignement. sér ieux des arts graphiques dans nos collèges, 110S établis'SJem entxs d'instruction mo y;enn e, cù l'on sembl e oubli e'r que nombre d'élèves en r etireraient grand proft pour leur carrière d 'ing'énie.ur, d'e médecin, de c.himiste, de techn icien, ·d·a rch éolog ie ou de professeur' ? Prof. A.

BIBLIOCRAPHIE

CHEZ NOUS (1)

« 'Ch ez nous » a terminé le premier cycle de son existence. Quand il parut, il y a quelques années , il fut accueilli uvee joie. Il n'a pas déçu. 'L 'esprit qui l'anime, les ann-ées qu'il éveille, les réflexions qu'il fait .naître, de luêm.e que les notions pratiques qu'il donne libéralement en ont fait tout de suite la clef de voüte de l'enseignement ménager dans les écoles, le Inanue~ préféré de nos jeunes filles et l'ami auquel on garde toujours une place dans la bibliothèque familial e. .

(1) F.-M. Grand - « Chez nous ». Un volume in-Hi cartonné, illus tré 3 fr . LahDairie P a.yot, Lausann e-Ge nèv e.

195 -

La seconde édition vient de sortir de presse. Elle ne diffèl~e guère de la première. Cependant plusieurs -chapitres ont été rema­niés , les uns allégés, d'autres cOI?plétés ; il a fallu modifier cer­taines données justes en 19'2,5 malS devenues ,caduques en 1933.

L'auteur et ses ,collaborateurs ont accueilli avec une grande bienveillance les sugges,tions qui leur ont été faites en vue de l'a­mélioration de ce livre qui doit rester un guide vivant 'et sûr.

Des illustrations ont été ajoutées, des lectures; de même que deux chapitres '« Nos rapports avec la loi » et « Ménages de cam­pagne » qui donnent un intérêt nouveau là « Chez nous » et com­blent une la,cune signalée en son telups.

Cette seconde édition ainsi enrichie ne cède donc en rien à la première; elle >connaîtra 'certaineluent le lTIl~me ' suocès et appor­lera la n1êm e joi'e dans nos écoles et nos fmuIlles.

L'Ecole et la Tuberculose Rapport présenté cl l' Assemblée gé~érale de, la. Société valaisanne . d' Education, le 6 avnl 1933, a Szerre.

PLAN: 1. Considérations générales: Fréquence de la tuberculose . Bacilles. Lutte. Vaocinations par B. C. Ü. - 2, L'Ecole, cause cie tuberculose P - 3. L' Ecole, et la lutte préventive directe. - 5. La lutte pal' l'enseignement. - ,6. Conclusions pratiques.

l. Considérations ~énérales De toutes les n~aladies qui atteignent l'espèce humaine, la Tu.,

berculose est certaineluent celle qui exerce le plus de ravages, celle à laquelle l'hun~anité paye le plus lourd tribut.

Mortalité pal' Tbc. (pOUl' 10,000 hab. d es principales nations d'Europe (HJ08).

Portugal 11 ,8 Allemagne 17,8 Belgi'que 13 Espagne 118,5 Angleterre ,15,9 Ecosse 19,6 Hollande 16,2 France 22,'6 H,alie 16,6 Suis.s·e 24,8

Norvège lr;lande Autrkhe Hongrie

24,4 25,8 30,,4 37

L'es villes, surtout les grandes c'apitales , fournissent une n~or­talité plus grande que les campagnes: A-c~uellement, il y a te~?~nce oÙ un certain équilibre, 'les villes ayant prIS des' n1eSUI'.es plu~ s,everes que les districts ruraux, pour la lutte contre ce Iternble fleau.

Pour les diverses formes de tuber'culose, ,c'est la tuberculose pulmon,aire qui enttaÎne le plus grand nOlllbre de décès (65 :à 87 % selon les pays).

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Depuis une dizain.e d 'années, une baisse notable a 'été constat~e pour la tuberculose, . dans la, plupart des nations .d 'Europe, par­tout où l'on a entrepris la lutte sérieusen'lent, par la création de ç"Hspensaires offrant aux classes pauvres . particlilièrem ent atteintes des soins et un contrôle gratuits.

Après 1"Europe, qui tient le haut de r échelle c 'est l'Asie qlÜ est le plus frappée par la tuberculose. En Chine principalement, la phtisie s'observe avec une certaine fréquence. Le fatalisme et l'in­S?\l~~ance ~es Chinois, et les l~l~'lentables conditions hygiéniques et aluuentalres dans lesquenes vIt la population indigè.ne du céleste empiré, réalisent les conditions idéales pour la propagation de la luhel culose.

AtTique. La tuberculose es t surtout fréquente en Egypte et dans les

villes du littoral n'léditerranéen (Alger, Tunis), qui accusent une l1'l?rtalité par tbc. à peu près égale 'à celle des grandes vines fran­çmses (Marseille, Bor-deaux). Plus on s'éloigne du littoral et des ecnlres en contact avec les Européens, plus l'infection tuberculeuse devient rare; Inais chez les peuplades représentant un terrain. rela­tive1:nent vierge de toute contagion tuberculeuse, le mal prend vo­JontIers une allure suraiguë rapiden'lent lu.ortelle.

Amérique. En An'lél'ique du Sud, la tuberculose a été allmnée par les

colons (e3pagnoJs surtout). La nlol'talité tuberculeuse dans les villes e~~t d. peu près égale à cene des grandes villes d'Europe (Berlin, Paris)'. Accusant un chiffre r elativenlent faible au Mexique. la tuJwrculose est fréquente aux Etats-Unis (plus forte qu'en Alle­rilagne) .

Inconnue chez le~ Indiens de l'Amérique du Nord, avalltl'ap­port de la civilis9t;0.ii européenne, elle représe''lte aujourd'hui Je facteur le plus importan i de réUléalltl(·,~emellt de ] ~ !'8.ce, en ae-.::n .. sant plus de 60 9'; des décès.

Aotuellenlent, aucune race hum.aine ne paraît échapper ù la tuherculose. Quoique les opinions les plus contradictoires aient ét~ én'lises à ce sujet, l'influence du c1inlat n'est pas prouvée.

iLa tuberculose existe avec la nlênle fréquence chez les Esqui­lua.Ux. des régions polaires que chez les nègres de l'Afrique équa­tonale.

,La tuber·culose a-t-elle existé :de tous temps? , Très .pi'obablement, le virus d e la tuberculose a comnlencé à

ef'ercer s~s lnéfaits aux Itemps . les . plus .lointains' où les hommes commencèrent là vivre. en g~'oup~l}1ellts, . à cOIistr~l.Ïr~ ·des · agglû'­rnérations.

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Des savants étudiant les InOlnies d '.Egypte ont pu 'con.stater 'que la tuber-culose avait exer,cé s'es ravages sur les peuples du teinps des Pharaons . . Les écrits d'Hippocrate, le plus grand lné­decin de l'antiquité fournlillel~t d 'observations relatives là la phtisie.

NIais ce n 'est que vers la fin du 18e siècle qu on comlnença à s'occuper des tubercules du poumon. Bayle et Laennec ont ap­porté des contributions in'lportantes pour préciser et éclairer les problèn'les de la tuberculose.

C'est Robert Koch, m édecin à Berlin, qui, appliquant les Iné­thodes ba,ctériologiquescréées par Pasteur, découvrit en 1882 le badIle agent de la tuberculose. .

« Désorn'lais, concluait Koch, nous n'avons plus affaire, dans la lutte contre la Tuberculos'e, 'à quelque chose de vague et l'in­déterminé ; nous sonunes en prés·ence d'un parasite visible et tan­gible, dont nous connaissons déjrÙ en part'ie les conditions d 'exis'2' tence , conditions que nous pourrons ·encore 0tudier de plus près. Nous savons que 'ce parasite ne trouve ses conditions d'existence que dans le corps de l'hOlnme et des animaux, et qu'il ne peut se développer, comm€ le bacille du -charbon, en dehors de l'-é,co­nomie anin'lale. 'C'est l!à une donnée très -consolante au point de vue de la lutte contre la tuberculose. Il en r ésulte qu 'il faut s'at­ta'cher avant tout à tarir les sources d'où dérive l'infection. Une de ces sour·ces, et la principale, c'est l 'expectoration des phtisiques, qu'il .faut s'appliquer là désinfecter et rendre inoffensives. Ainsi, on supprimera la plus grande partie du 'contact tuberculeux. »

Bacille.

Le bacille de la tuber·culose se présente sous la fonne de bâ­tonnets fins, n'linces, granulés, de la grandeur de quelques mil­lièmes de lnillinlètres. Ils se ,caractérisent pal' la formation de nodules tuberculeux dont la n'lasse 'Centrale tend à dégélléresüence.

Les ha·cilles se trouvent dans toutes les lésions et dans' tous leurs produits, lnais ils ne peuvent pas toujours être lnis en évi­dence. Ils agissent par eux-lll'êlneS, en détruisant les tissus, 'et par la mise en liherté de substances toxiques.

La lutte 'contre la tuber'cu10se doit se faire de deux façons:

1. Lutte 'Co.ntre l 'agent infectieux;

2. Lutte contre les causes préclisposantes.

La lutte contre l'agent infectieux 'est surtout' 'importante, et, bien dirigée, 'peut donner de bons résultats. Il ·est très Ïlllportant de dépist.er le pl:us vite possible les ,cas de tubereulo"se ouverte, se­n1.eui's de ba,cilles redoutables pour leur-entourage.

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- 198 ·-

Chez les enfants, su-rtout de 7 à 10 ans, la réaction par la ponunade Moro à la tuberculine, donne d'utiles renseignements p~ur ~e dépistage des cas de tuberculose fennée, latenJe et gan­ghona'lfe, assez fréquente chez le jeune écolier, ,tandis que les cas de tuber,culose ouverte sont heureusement plutôt rares.

La déclaration de la Tuberculos,e est devenue obligatoire en Suisse par l'application récente de la Loi SUl' la Tuberculose,

Le traitement peut ,être fait, soit là la maison, soit mieux dans les hôpitaux régionaux, en créan.t des pavinons spéciaux COlnlne· cela s'·est fait dernièrement là IMartigny.

Le traitement dans les sanatoria, extrêmement cotHeux entre peu en ligne de cOlnpte pour l'ensemble de nos populati~ns à faible revenu. '

. Il es,! ~écessaire de se pr·émunir contre les dangers de conta­gIOn, en eVltant les crachats des tuberculeux en désinfectant avant d'y ,habiter, les logem.ents suspects, en pl:enant toutes les pré­cautIOns nécessaires vis -là-vis du lait ou de la viande provenant d'animaux tuberculeux.

La lutte -contre les causes prédisposantes se fera par l'amélio­ration de l'hygiène et par 'l'éducation du public en particuler de l'enfance, , .

L'alinlentation joue un grand rôle. Si la T uberculose fait des ra~ages ,en Valais , il ne -faut pas s'en 'étonner; beaucoup de fa­mIlles d ouvriers et d'agriculteurs sont sous-alinlentées et offrent un terrain favorable pour le développelnent de ,cette a1f.fection .

. A côté de ceux ·qui ne nlangent pas assez, il y a ceux, non In0111S nonlbreux, qui boivent trop. L'alcoolisme est certainement avec l'alinlentation insuffisante, le principal fa·cteur d'affaiblisse~ lllent de l'organisme et de prédisposition ,à la Tuber-culose.

L 'établiss'elllent, dans nos principales villes du Valais de ~o~pes scolair'es, la distribution d'hiver, aux écoliers, d 'huil~ de ~Ol~ de morue par les ill'firn1Ïères visiteuses, le développelnellt ré­JouIssant de l 'hygiène scolaire, les ,colonies de vacances sont autant d~ fac~~urs qui pennettent de lutter effica-cement co~.tre les pré­dIsposItIOns à contracter cette terrible 111aladie. Il faut aussi viser

;~ é~uquer le public, ù l'instruire par des conférences, des pro- . JectIons, des brochures.

L'éducation des enfants par les parents, par les autorités et par le personnel enseignant joue 'certainement un rôle très utile' dans la lutte contre la tuberculos.e. .

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Vaccination par B. C. G.

La souche B. C. G. (Bacille Calmette--Guérin) qui a servi au docteur CahneUe et là ses collaborateurs pour leurs expériences. sur des animaux de labora,~oire, et utilisée ensuite pour la vacci­Jlatiol1 des jeunes bovidès et des nourrissons, est issue d·e 230 cul­tures suc-cessives, faites en l'espace de 13 ans, d'un ba-cille tuber­culex virulent d'origine bovine. Au 230e réenselnencelnent, ce bacille, devenu avirulent, avait perdu toute aptitude là former des. tuberrcules.

C'est en juillet 1924 que ,ce nouveau vacdn fut nlis à la dispo­sition des 111édecins -français qui désiraient l'elnployer, surtout pour les nourrissons nés de mères tuberculeuses ou vivant dans Ull

milieu. familial contaminé.

A partir de 1927 , cette méthode s'est rapidement répandue, non sculelnent en France, mais dans la plupart des pays d'Europe où la lutte antituberculeuse est organisée, et possède des labo­Laires outillés pour la préparation des vaccins. ,Les renseignements fournis par les nlédecins , les sages-femnles et les infirmières-yisi­teuses, sur les nourrissons vacdnés et élevés dans un milieu conta­gieux, mit permis de se rendre ·compte d e l'inocuité de 'la vacd­nation préventive, et de ses bons effets vis-à-vis de la 'Contagion [anlÎliale. .

Le recul du tenlps pennettra de 'Constater si cet1te vaccination:. mainti'ent longtemps son action préventi,~ e'Contre la Tuberculose.

Dans J'affirmative, elle ,constituera le Inoyen le plus simple, le moins coüteux et le plus efficace dans la lutte coni~re cette. terrible affec tion.

2. L'Ec\:)le, cause de Tuberculose?

L 'Ecole ,n.e saurait êtr e considérée COlllll1e une cause directe de: Tuberculose. La ,contagion n 'y est guère possible, puisque, aux termes de la Loi fédérale sur la Tuberculose, les enfants qui pré­sentent des manifestations supectes doivent ê,tre mis en observa­tion , ct ceux qui sont atteints de tuberculose avérée et dangereuse pour autrui, éloignés de l' école. :Mais c-ette dernière n 'en demeure pas moin s une cause incLrede de Tuberculose, une cause prédis­posante si l'on veut. .

Quelqu'un n 'a-t-il pas dit qu'il était criminel cl' CnfeJ'111Cr les enfants sous prétex te de leur apprendre à lire ?

Les 111aUyaises conditions dans lesqueUes 'se trouvent les élèves, dans beau>coup d 'écoles de la Inontagne, rà l heure actuelle encore, l'air vi·ci{, la poussière, la lnauvaise tenue, sont autant de f~cteurs qui travaillent ac-tivement au serv;ce de la Tuberculose, et qui ouvrent à 'Cette dernière une voie fa ·:::ile et crrtaine.

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1 . . L'Ecole, moment f avorable pour la lutte contre la Tuberculose

L'enfance, a dit un docteur d 'enfants, et surtout l 'enfance ·des milieux pauvr.es, ·es t le véritable champ de bataille pour la lutte conh:e la Tuberculose. .

C'est pendant 1 enfance, en effet, que l'infection il lieu. Si la ~n~ladie éclate chez un adulte, ce n 'est presque jamais un début; 11 faut r elnonter jusque dans le jeune âge pour retrouver l 'infection prenlière.

Le 95 % d es enfants ont été contam-Înés par le bacille ù l'âge de la puberté. Ils ne sont pas tous tuberculeux pour autant: seul le n?UlTisson es t privé de m.oyen s de défense ·contre le bacille ; à par tIr d 'une année, le <corps est bien armé pour r ésister aux a tta­ques d e la Tuberculose.

A 12 ans, nous disent les statistiques, le 80 % des enfants ouvriers ont été contaminés , et le 40 % seulem ent de -ceux qui h a ­bitent la campagne ou qui sont placés dans de bonnes cond1tions h ygiéniques.

C'est pendant la période scolaire que nOlnbre d 'enf ants r e­çoivent la prenl ière visite du bacille. Or, le nlonlent où l 'enfant s infecte pour la prelnière fois es t très Ïlnportant , et c'es t de la façon do.nt l'individu a résisté à cette première infection que dé­p end, en quelque sorte, toute son exist ence. Si ·cette prenl ière r é­sistance s'est effectuée dans de bonnes conditions, 1 enfant n 'en ~ubit aucun .dommage, et de plus, il es t Ïlnmunisé pour le r este de ses jours -contre le ba·cille. Si cette r ésistan ce s'est faite dans de nl auvaises conditions , n'a pas été suffisante, l'enfant, sans de­venir n écessair'em ent malade, va se trouver dans un état d 'équi­libre ins table, jusqu'au monlent où , sous 1 influence des fatigues , inhérentes à l'âge de plein e force, à l' âge adulte, le bacille pourra prendre le dessus, la ,phtisie se déclarera .

L a gravité d e l'infection dépend donc en grande parti'e de J. 'âge 'et de l'état du sujet infecté . .

Chez l'enfant , le bacille, introduit ordil1airenlent par la bou­che, est bien vite an'êté dans de petits ·ganglions disséulinés le l~ng de la .tra-cllée et des hron,ch es . Ces ganglions sont, p'our ains'i dIre, la sauvegarde ·de l'organislne, Pllisqu 'ils ernprisonnent le ba­cille, le à étruisent ou tout au lnoil1s le r endtmt inoffensif. Les ·ba­cilles peuvent a insi res ter emprisonnés dans les gan glions sans exer,cer de ravages , p endant . des années et des années, toute la vie lnêm e de 1 individu. On en a · r etrouvé ,chez des vieillards de 80 a ns qui ·.de leur vie n 'avaient ét é 111alades .,

Avec le telUps, 1ft virulence din~inue .et, .,d 'autre part, le corps uugr~lente d 'année en ann ée sa r ésistance contre la maladie, ce qui explIque pOU't'quoi la Tuberculose des Jeun es (20 ~2 5 mis) es t grave, et la Tuber'culose de·s vi~illards , b énigne·. '

, Les enfants qui possèdent un D bonne h ér édLté, une bonne -c"ons titution , ou qui vivent dans d e bonnes conditions matérielles, gagnent d 'embl ée la premièr e bataille; le bacille est détruit et l' organism e s'est va-cciné par lui-lnêlne.

D' autres enfants, sans avoir pu vain,cre et anéantir le bacille, l'on t simplem ent emprisonné dan s leurs gaglions, et lb il s'es t tiss'é un e coque plus ou m oins épaisse. Le nlÎ'Crohe a 'nsi paralysé r este in actif , tant que l' enfant se trouve dans de bonnes conditions ph~Tsiques .

\1ais qu'un incident vi·enne affaiblir l 'organisnle (une 111aladie par exem ple) et les bacilles , devenus plus forts, s'Ürtiront des grl.llglions, produisant à l' endroi t où ils vont se fixer , une phtisie, une m éningite ou une péritonite .. .

Il exislt.e ·en core un,e ca tégorie d 'enfants, qui intéressent spé­cialem ent l'école. ' Ce sont ceux qui n 'ont pas réussi ·1à par alyser complètem ent le bacille de Koch , soit par,ce qu e l'in.f~ctiOl~ a .é ~é t rop forte, trop p récoce, soit par ce que leurs · -condItIOns mdlvl-duelles étaient 111auvaises .

Les bacilles conserven t sans ,cesse, ou repren nent par inter­ll1ittence, un peu. cl'adivité; ils fabriquen t des substances toxiques qui. passent dans le sang et influ en t sur le développenlent de l'en­fant, su r son p oids, sur sa taille, sur son app étit, son teint, et sur~ tout il s r epr" sentent pour l' enfant une perp ' tueHe nlenacp

• Ces ind ; ~ j dus sont quali fiés de gringale~s', de chétifs , d 'anémiques : ce son t des Tub erculisés . I ls ne sont pas m alades; beaucoup repren­nen t le dessus. D'autres r estent en santé apparente durant toute leur enfance jusqu'à l' âge adulte. Mais ·cet âge ,est p our e.ux l'~g.e des soucis, du travail, d es fa tigues, de l' a1cool, du serVl'ce mlh­taire, etc . Le bacille p eut devenir le plus fort, il travaillera en si­lence, et lor sque le m alade se p résentera au m édecin, ce ser a trop larel. Le vr ai nlom·ent où l'on aurait pu agir d 'une nlanière cer ­taine, c'es t lors de la pr enl ièr e infec tion d·e l'en fance.

Les enfan ts tuberculisés sont très n onlbr·eux dans les d asses ; la vraie lutte offensive doit être faite ch ez eüx ; ·chez les ad ultes, ce n 'est q ue la r elève décourageante des blessés ap~'ès la bataille.

,Un m édecin Sl-J é·cialist e' pour enfants, disait , il y ' a quelques 10 a ns : « J 'estinle qu 'il y a , 'à Lausanne', dans les é coles, 300 à 400 enfants que l 'on pourrait -chaque ahnée préserver contre les dan­gers d 'édosion d 'une ,tuber<culose tardive. »

4 ~ L'Ecole et la Lutte préventive contre la Tuberculose

l '

La lutte· contre la :Tuberculose n 'est pas ..sÎlnplem .. ent une .lutte curative : on ne doit pas attendre, 'pOUl~ lui livr-er la guerre , que

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le bacill 't d , e al onné les preuves d ' msme; la lutte la l fI e ,son eXIstence dans un orga-· fortifier le plus p~s~1le llcace. CO;lslste là, 1?révenir ses méfaits, à

, e es agentS de reslstance. On dIstingue d'abord l l .

corr:s là corps av'e,c le bacUl:' iutt~ (~.Irecte, c'est-à-dire la lutte attemt de tuber'culose, ' 1 s ahlt de sauver un organisme

, Nous avons pour cela une loi " '. ration des cas de Tubercul d qUI 1 end oblIgatoIre la . déda-] d 'Ose angereuse qu' 't bl' 1 ance es cas déclarés l'hos 't r '~. ' l e a lt a surveil-sinfection de leurs log~ments~l a ISRJ.lOn des contagieux et la dé-

. L'école n'a pas à s'enD'ager d ' " . ' lutte, dont la portée dépass~ i l ~ne mal1lere ad1Ve dans 'cette des cas de Tuberculose éclate~~sene~c:~~~yens d'Ü~1t e~Ie dispose. Si sera le dénonciateur' j} 'éloiD'ne' dl" e, le medecm scohdre en ten.t un daI1lzer réel' de cOl1t'>ta l.a t~ ' ecole les ,élèves qui présen-

, , U . mIna IOn e ~ 1 f '1 1lls tratlOns , les œuvres sp".sc' If' ' '- es amI les, les admi-

_ v la es el ont le r este. Une autre lutte plus long l d'l'

lutte de tous les in'stants d' ~tle, p us e I,cate, mais plus sùre unc' , ~ l , OlS engager 'contr l T] , c eS'~ , a lutte indirecte la l H < , ea u Jerculose :

r ' J" l' ' u e contIe les causes prédisposantes. Cl, . eco e loue un l'l'lIe pré d' , .

« C'est à l'école et pal' l" 1 pan elant, dIsons le rôle principal. 1 c eco e que no ' ose » , a dit un m,éde'cin L" 'l _ us VaIl1'CrOns la Tubereu-

per!11,et de dépister là tè1l11;s toe~~ fese~~J~b~ tous les enfants; ell e cnlIses. 'Ch ez l'adult ~ . u eI'culeux, tous les Tuber­n'est jamais possible ed'ant1tel!lel avec la déelaration obligatoire il

" A em{ r-e t'Üus les malad 1 ' , " connalt leur é,~at que s 'ils l t J . ,c es : e m ·2decln ne la s'colarité par cont' vetu en ,Jl'e~~ se presente. r ù lui. L 'flfJ'e cle

, ·t 1 e, ·es parhcullerement f JI;:' pIS er, pour soigner 1)our fOl,tl'f' l ' f' avora) c pour dp-

't ~ d' " 1er en ant l)a r c d . VI C, ne epend encore ni sa prop' ,' . ' . e que e son adl-

l ' , Ile eXIstence, 11l celle des siens , ( eco e n'a pas seulement pou J t d" " '

lUI servira 1 instru'ction dans la :: ,~u "lms~rUlre l enf~nt. A ,quoi l,noderne a un bu.t bienfaisant au Ji ' SIn a .la, sank? L 'e':ole fant où la 1'o:s la santé et l" t

C

tl , us haut degre : donner ,il l'en-'1 C Ins ruc lOn Par l 'écol

creer ces g.énérations saines et fortes. . e, nous pourrOllS

La lutte s'y engagera de deux façons:

1. ,~/utte préventive dirigée contre les cl la Tuberculose, causes prédisposantes

2. Lutte svstéma tique pal' l ' , '. u ,ens'elgnement.

La lutte préventive n est autre l ' , de J'hy.Q'iène et leur ap l' .t' que observatIOn des préceptes

. u 'P Ica lOn 'constante 'à l" l T nous Pouvons dire au sujet d H "eco 'e. out ce que la Pédagogie nous la rép' 't' e ce ,e apphca,hon est d10se connue' J'Ecole N~nnale lllais 1'1 ete ~ux Jo?rs plus ou n10ins lointains d~ i ' f' ' , es ne'cessau'e de 'le l' , (e Iillr notre lutte, et.la rendre complète. rappe el' lCI, pour bien.

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A. BâlÏtllcnls et locaux scolaires

On n e saurait demander là l',enfant l'hygiène de sa personne" si le n1Îlieu dans lequel il est appelé à vivre, c'est-à-dire l'école, ne ' répond lui-même à toutes les exigences sous ce rapport.

De nos j'Ours sans doute, les 'lois de l'hygiène sont de plus, en plus observées en ar'chitecture,et les constructions nouvelles s'en inspirent d'une façon générale. Mais il est ·m.alheureusement, dans nOlnbre de nos con1munes de m.ontagne, des loeaux qu'on qualifie ' de scolaires, Inais qui paraissent .destinés là un us·age tout autre, IOn a trop souvent égard à des questions secondaires d'argenlt ou de convenance, et on néglige la question primordiale de salubrité publique. Disons hardilnent 'que la question d'argent est ici se­condaire, puisqu'elle ne sa:urait primer l,es qutres facteurs avec lesquels on la Inet en opposition.

Songeons que l'école est destinée à tout le n10nde, et qu'en nloyenne chacun y passe 8 ans, des années les plus délicates et les plus décisives de sa vie au point de vue de la santé.

,La parcimonie do.nt on fait preuve en n1aint endroit. pour ce~i sorte.s d' établisselnents, est donc bien coupable, et la générosité qui se déploie pour des œuvres, plus éclatantes peut-être, lnais d'une ÏInportance bien inférieure, laisse beaucoup de gens s'Ün­geurs, en fa'ce des statis,tiques de mortalité par Tuberculose.

On fera volontiers des sacrifices financiers ,considérables pour créer des routes, endiguer des torrents, toutes -choses très utiles sans doute, mais on laissera de même les enfants, la génération Inontcmte conllne on J'appelle parfois dans les m.Olnents de poésie, s 'étioler dans des locaux mal ,conditionnés, sans songer que l'e bien qu'on néglige de la sorte, c'est la santé, élément essentiel de bon- . heur pour l'humanité.

L'école, nous dit la Pédagogie, doit être pla'cée dans un endroit sec, aéré, ensoleillé, à l'abri de toute émanation délétère, Autant que possible, on l'-éloignera des aggloméraJions, toujours mal­saines, Chaque école doit poss éder une cour, où s'eront donnés les exercices de gyInnastique pendant la bonne saison, et où les en­fants pourront s'ébattre en toute liberté, sans avoir recours à l'a grand.'route, toujours douteuse. Une partie de la 'cour devrait être couverte, offrant ainsi un abri aux écoliers, les jours de mauvais temp ~; .

Dans un grand nombre d'écoles de montagne, les leçons de gymnastique et Iuê,m,e les r écréations deviennent impossibles à cer­taines époques de l'année, faute d 'un emplacement convenable. En hiver, la boue et la neige se donnent rendez-vous .dans les abords de J'école, ell1'pêchant ainsi les ébats -de la gent écolière, Pendant la belle saison, alors que les prés offrent un but tout indiqué pour les j·eux et les récréations , les prop'riétaires soucieux se chargent de calmer les élans d 'une jeunesse en Inal de liberté,

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De lù' des privati.ons que les enfants doiven.t subir , bon gré mal gré, aù péri~ , souvent; de leur bien-être immédiat et futur.

Salles cle classe . . Nos ancêtres avaient horreur de la lumière du jour, paraH-il;

si nous considérons les habitations qu'ils nous ont laissées, nous voyons que les ouvertures en étaient réduites au strict nlinimUln, et ce nlinimunl es t bien souvent insuffisant. ILes fenêtpes n' étaient que d 'étroites lucarnes, garnies elles-lll'êmes de barreaux, si bien que l'air et le soleil devaient vraiment faire preuve de bonne vo­lonté pour pénétrer dans les logis. Nos aï-eux 'consid-C.raient d'ail­leurs ces grands facteurs de santé conlnle un luxe assez négli­geable; et ce luxe devait se payer, puisqu'il exisltait l'impôt SUl' les fenêtres.

:\1ais les idées de nos ancêtres en la nlatière ne sont plus les n ôtres, et nous brûlons volontiers 'ce qu'ils ont ad-oré. Les pré­'ceptes de l'hygiène moderne nous ,conseillent de donner à nos locaux de l'air , de l'espace, et du soleil.

Les salles de -classe, où les enfants r estent confinés des heu­res entières , ont un besoin padiculier de ces éléments r égéné'­rateurs,

D'après le règ}.ement 'cantonal ·des écoles prünaires , t'Ûutes les classes se trouveront au nlidi, et leurs fenêtres seront munies d 'Înl­postes ouvrantes, ceci dans le but d 'assurer au local une aération continue.

,Le mobilier s,colaire répondra , lui aussi, aux données de l'hy­giène. Parmi les différentes pièces qui C'Ûlllposent ce mobilier, le banc S'colaire doit retenir toute notre attention, car, Inal con­form6, il. peut être la cause éloignée -de désordres graves chez l'·élève qui l'occupe. On aura donc soin de ·choisir un banc bien conditionné, et répondant aux exigences physiologiques des éco­liers. Le bClnc vClIClisan en est un modèle.

Entretien, Balayage . Il ' ne suffi t pas de ' posséder un bâtÏlnent scolaire en harm-onie

avec les préceptes de l'hygiène; il faut l'entretenir dans un état de propreté convenable et ,constant. ,Ces soins s'appliquent -égalenlent aux abords de l' école, et., par extension, au village tout entier.

Si tous les ,chemins doivent être bien entret'enus, ceux qui avoisinent directelnent l'école et qui y conduisent doivent être l'?bjet d 'un soin tout spécial. Cette mesure fa'cilitera grandement la propreté des locaux eux-mênles. La boue dans laquelle, bon gré mal gré, les enfants prennent l,eurs ébats, (et la boue n'est pas tou­jours seule), pénétrera en dasse avec eux et sera bientôt transfor­nl·ée en poussière. ILes paillassons, malgré leur bonne volonté, ll'arr~ter.C?nt pas ces i~pontations douteus~s ; 'est-il besoin -d'ajou­~er qu~ ces prétend~~. paillassons ' sont ,salivent inexistants, quand

1

!.

- 203 -

ils ne sc ~'éciuis ent 'pas là 'U:~e 'sin~ple branche de · sapin, . innocente et inofifensive. La cour de l'école devrait être ·goudronnée, ou ù défaut , r ec·ouverte d 'une couche de' gravier fin et arrosée de telUps. en temps. L arrosage des chemins voisins de l"école, par les temps secs et venteux~ serait égal·eulent souhaitable. Qu'on se souvienne que la poussière est le véhicule de toutes sortes d 'impuretés , et spé­cialement, de bacilles de la Tuberculose. Lutter contre la pous­sière, c'est donc lutter contre une contalnination toujours possi­ble, et m énager les organes r espiratoires de l 'enfant, lieu d accès le plus commun du bacille.

Balayage. - Le Règlelllent des Ecoles prÎlllaires nous dit , art. 171, que les salles de classe doivent 'être balayées tous les jours et r·écurées au nloÎns deux fois l'an aux frais d e la conlnlune.

Sous aucun prétexte, on ne peut avoir r ecours aux élèves pour procéder au balayage. Si la poussière n 'a aucun effet nui­sible sur l'organisn"le d 'un adulte b ien conditionné, elle peut avoir de fun estes conséquences chez 1 enfant, quelles que soient les pré­cautions prises pour rexècution de ce balayage. Dans beaucoup d'écoles , les ,élèves procèdent eux -111lêm es aux soins de propreti.. de la dasse, et l 'allocation qu'ils touc-hent pour ce travail a pour but d'augmenter le fonds de prOl11enade de Jin d 'année. lC'est 1:\ un très lnauvais calcul. La sortie de fin d 'année doit être une r écOlll­pense pour 'l'élève. Or, ainsi entendue; elle n 'es t plus un·o récom­pense, puisqu'elle est l'équiva lent cl une intoxic~tion lente, sûre et funeste 'à la longue.

Venons-en à la manière d'exécuter le balayage. Révolue la pratique du balayage là sec, où chaque grain de poussière n e fait que changer d e place, après avoir évolué plus ou l110ins 10ngtel11ps ., dans la salle. Ce mode. de fair e es t heureusement abandonné .de nos jours; il doit être cOlllbattu jusque dans ses derniers r etran­chements.

L 'idéa] serait que chaque classe eût ù sa disposi,tion un aspi­rateur à poussièr e, qui offre la plus grande assurance au point de vue de l'h ygiène. (.NIais ce moyen, trop coûteux p eut-'être pour la 111ajorité de nos classes, peu t être remplacé par l 'emploi de la sciure de bois hunlide. Les planchés cirés, huüQs ou recouverts de linoleu111S, sont 'préférables aux planchers nus; la poùssièl'e y ad­hère nlieux et risque nloins, ainsi, d"être absorbée par les élèves.

'Pour l'époussetage on se coufonnera aux 111êilles règles: le chiffon humide es t de rigueur. Les personTies chargées (les soins. de propreté dans les écol.es sero,nt l'objet d'lm cblitrôle inédical .; seules .les personpe~ exelnptes de tou~e: infection contagieuse pour-ront .être appelées à .renlplir cet officë. . ' .

• ! 1 \ ' J • . , 1 • ~

Aé·l'atiol1. Est-il l~,écess.air~ ',cie ' rappel~r qu'el liaÎl~ ' e$ t un ahment pour

notrè COl'})S, et que l'oxygène de llaü: ' e~ t indisl)ensable .& ' Id lampe

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'humaine? 'On n'insistera jamais assez sur ce sujet, d'une .très grande banalité, 'mais encore si ·peu mis en pratique. On a dit et répété que l'air déjà respiré est un poison, et que respirer un air -confiné, c'est boire l'eau .dans laquelle on s'est lavé . .Il en résulte qu'il est indispensable d'aérer les locaux où nous VIvons,

,de les bien aérer et de les aérer souvent.

Si l'on calcule qu'en llloyenne chaque n13 d'air expiré compte 40 1. de gaz toxiques, et que les 450 l, d'air. ,expiré en 1 heure 'par une seùle personne -contiennent 18 1. d'acide 'car.bonique, .qu'en sera-t-il d'une ·classe de 20, 30, 40 personnes?

Aux modi'fications de l'air respiré, ajoutons l'humidité, l'élé­ovation de la température, et nous comprendrons là quel point l'air d'une classe peut -être nuisible :à l'organisme, s'il n'est renouvelé fréquemment. Les funestes cons,équences de 'cette intoxkation se

' manifesteront d'ailleurs sans tarder: 'les élèves seront dans un état de somnolence perpétuel, leur esprit se paralysera et leur

rcorps deviendra ,chétif ,et affaibli.

Ne refusons pas aux enfants l'air auquel ils ont droit; il y en ' a en suffisanoe, pourquoi le leur mesurer avec par,cimonie ? L'air est un aliment, et il ne coüte rien! 'Apprenons aux en­-fants ,à respirer et à bien respirer; qu'ils se rendent compte par ,eux-l11lêmes des inconvénients d'un air insalubre; désignons , dans chaque classe un élève -chargé d'ouvrir 'les fenêtres là intervalles réguliers, ,et que tous soient ,convaincus qu'un bon air est le pre­mier agent de la santé.

Qu',on laisse le soleil pénétrer dans les dasses 'et accOlnplir so.n !Œuvre badéricide! Ayons des égards pour lui, puisqu'il nouS veut du bien; ne oourons pas aux stores dès 'que sa lumièr,e ca­resse nos fenêtres: sa bienfaisance vaut bien les quelques incon-

'vénients qu'il nous ,fait supporter!

Précautions spéciales' - Désinfection.

Lorsqu'un cas du ' tuber-culose dangereuse se présente en ,classe, il ne suffit pas d'éloigner de l'école l'enfant atteint: il convient aussi de supprimer tous les agents de contamina-tion que le malade peut avoir laissés. La désinfection de la dasse et du matériel dont la tuber,culeux a usé, est aussi nécessair'e que la désinfection du milieu falnilial lui-même. Il est encore un fait sur lequel il est utile d'insister. Dans certaines communes, le Ina­tériel s,colaire est lnis g-ratuitement, ,à titre de prêt, 'entre les Inains des -enfants. Or, ce matériel est exposé, dans les familles des é,coliers, là des contacts parfois dangereux; Il peut devenir, à l'occasion, un véhicule de gernles de Tuber'culose. On aura Il, 1

,donc soin de désinfecter ce matériel avant de le mettre enh',e .de nouvelles Inains.

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, B." Hygiène des Elèves "

Rôle du médecin scolaire.

Le nl,édecin a non seulement le droit, mais le devoir de 5 immis-cer là l'école, puisque c'est par elle seule que la vraie prophylaxie sociale peut s'exercer, puisque c'est par elle seule ,que l'intervention, faite au lllOment voulu, empê'chera d'innom­brables enfants d'têtre fauchés par la Tuberculose, à peine en­trés dans la vie active.

Pour que son rôle soit vraiment efficace, le lnédecin doit pouvoir travailler lihrement. Si Son activité se heurte à l'incom­préhensioil des parents, des autorités; s'il n'est soutenu dans sa tâche par ceux qui -ont le devoir de protéger l'enfant, sa lnission ne pourra porter ,tous les ' fruits qu 'on 'pourrait en aUendre: Que le public com,prenne le rôle de l'intervention nlédicale dans les classes: <Rendre les enfants sains et robustes, et, sans entraver leur programme scolaire, les protég-er pour l'avenir contre la Tuber­-culose.

A cet -effet, le contrôle régulier de chaque élève au 11loyen ,de la fiche sanitaire, est indispensable. Les réadiolls là la tu­berculine sont, avec la fiche -de co.ntrôle, le fil qui" -dirigera les ,activités vers les organismes en péril.

Tenue des élèves. - Rôle des exercices physiques clans la lutte contre la Tuberculose.

Les enfants adoptent volontiers en classe une tenue peu ré­gieinentaire. Ils y sont pontés plus ou llloins par l'imlnobilité à laquelle ils sont contraints, par la tiédeur ambiante qui les pousse t\ l'engourdiss'ement, par les positions enfin que les leçons d'écri­ture leur font adopter.

·Cette lnauvaise tenue sera augnlentée, si le local est insuf­fisant ou si le nlobilier n'est pas confornle aux exigences physio­logiques des ,élèves.

Elle sera plus fr équente également, si l'aération fait d,C­faut, si la leçon manque d'intérêt, et enfin si la ,surveillance n',est pas exercée d'une façon continue. ,Faisons -disparaître ces causes, dans la nlesure du possible, et rendons nos élèves atten­tifs aux dangers d'une mauvaise tenue, qui com,prime les pou-mOlis et fait subir à l'organisffi-e une lente asphyxie. '

L 'habitude des ' bras croisés produit la 'compression du thorax, nous disent les règles vigilantes ,de l'hygiène; que ' les écoliers posent plutôt leurs bras sur la table lorsqu'ils sont assis, et qu'ils tiennent leurs mains derrière le dos lorsqu'ils sont debout. La :surveillance prlndpale doit s'exer,cer ,pendant les leçons d'écri­ture, puisque ,' ces dernières prédisposent spécialemen t les élèves au dos rond. Les exer,cices physiques, la gymnastique respiratoire,

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les leçons de ,chant, . sont des n1.oyens correctifs excellents qui serviron.t à contrecarrer les effets fun estes d 'une tenue défec­tueuse.

On considère volontiers le chant COlllme un art d 'agrénlelü, et souvent, Ol~ lui ref~se, dans certaines écoles , la place qu'il est en droit d 'occuper. Sans aller trop loin dans çe dOlnaine, di­sons hardÎlnent que le chant, bien compris · et bien enseigné, es t un élélnent qu'on .ne doit pas n égliger , dans la lutte contre la T ubercul'Ûse, et l' école doi,t s en souvenir.

Lu gynuwstiquc respirutoire cl l'Ecole. -La gynlnastique, à l' école, n 'est pas destinée à préparer de

futurs acrobates, des athlètes, ni des sportifs au sens inutile du tern1e. La gyn1.nastique a un but plus noble et plus hUlnani­taire : Rendre le corps plus r ésis,tan t, afin que, nlalgré les fati­gues et les ·travaux, la maladie n'ait aucune prise sur . lui. -La partie fondam en tale et n écessaire d'une bonne éducation physique, c. 'est la gyn1nastique r espiratoir e. Sans doute, ne doit-elle pas Ure la seule en vigueur: l'a'cte respiratoire ne peut suppléer à l'aotivité corporelle totale, indispensable là l'entretien de la vi­gueur et de la santé.· La plupart des gens ne savent pas respirer, et l ~s enfants ont le plus grand intérêt à s initier tà une bonne tech ­nique de cet acte physiologique fondamental.

Dans la lutte contre la Tuberculose, on a cru long,ten1ps à Ja ver tu d 'un ' air chargé d 'élnana tions spéciales: on a d 'aüord préconisé l'air des sapins, puis on a trouvé qlùl suffisait qu ' l'air [üt pur ct l , Ill d. dVOI'lSé la vie au grand ai'r. Einfin, on a r-e­connu que 'nlieux valait enc·ore prévenir la 111aladie en fortifiant l'enfant par une large introduction de cet air pur dans son or­ganislne, introduc,tion qu'il fallai~ appr endre, cha'cun ne sachant pas le faire.

Cette gymnas tique respiratoire n 'a pas pour but de fonner des thorax plus grahds, ce qui ne signifie rien, n1ais d'obtenir que les poul11.ons puissent inhaler et expulser le plus d 'air possible, c es t- cl -dire de form er une plus grande an1plitude thoracique.

P.our 'être efficace, la r espiration doit se faire par le llez : tous les spécialis-tes d 'éducation physique SOllt d 'a,ccord sur cc point. ':Vlais il faut savoir ol..lvrir le n ez, car le prelnier effet de rappel d 'air es t d 'accoler les narines contre la cloison. Par les narines ainsi béantes, l'air ·doit pénétrer r égulièrelnent, tant que les poumons en p euvent tenir. Pendant ce tte pénétration, le suje t élève et fait tomber en avant son ,thorax. 11 est inutile, affir­Inent certai,l1s spécialistes, d'élever les bras et de rainen er les épau­les en arrière; tous ces mouvem ents accessoires, dont on fait abus dan s la plupart ,des lnéthodes , ont pour seul effet de din1inuer plus ou nloins la quantité d 'air qui peut pénétrer dans les poun1.ons. La durée to,tale d e l'ilnspiration peut aller de .5· là 20 secondes; 10 seco ndes est une fort bonne n10yenne.

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L 'expira-tion doit !être nasale , assur-e-t-on, parce que le nez est fait pour respirer ,comlne la houche pour lnanger. NIais n1.algré sa s ilnp licité , cette fonnule est fausse. La bouche es,t faite aussi pour parler, chanter, crier. -Et l'expiration -est l'aete physiologique qui pern1-et ces diverses fOHctionsde la 'bouche. Il est donc Îlnpor­tant de savoir régler s'On expiration buccale.

En gylnnastique respiratoire, rtout n 'est pas tenniné 10rsqù'on a enllnagasiné la plus grande quantité d 'air possible: il faut savoir chasser cet air, lente111ent, régulièrem·ent, tout en lais­sant les 'l11usdes revenir progressivelnent là leur position de re­pos . I\1ais il faut apprendre aussi IÙ vider le thorax rapidement. Cela -es)t nécessaire en cas d 'échanges respiratoires intenses, pen­dant les exereices violents , l'-essoufflen1ellt.

En -résulné: Fenner la bouche; ouvrir le nez ; inspirer là fond -en b01l1bant le thorax; expirer par la bouche en réglant le débit d'air, et contra-cter la paroi abdon1.inale pour tenniner l'ex­piration. VoHà ce que chaque lnaître doit apprendre là ses é lèv,es, et voilà ce que ces derniers doivent -savoir, pour bien repirer.

NIais il est indispensable, dès que l'on sait respir-er, de de­n1ander à l'ex-er,cÏce physique, au véritable travail n1us'culaire, l'u­tilisatio.n. d'un appareil puln10naire ainsi n1Ïs en bon état d e fonc­tÎ-onnelnent.

Récréations.

S'il est pern1Îs de ne pas partager dans toute sa l~igueur -l'avis d 'un n1édecin qui trouvait « criminel d'enfennel' les enfants sous prétexte de leur apprendre à lire ») nous devons convenir 'qu'il se­rait au n1.oins coupable, pour -en1ployer un tenne un peu lnoins tragique, de refuser là ces enfants les n10111ents de délasseluent ré­glen1entaires, indispensables à leur organisme.

Le -règlen1ellt cantonal prévoit ~ d'heure de récr-éatipn pour chaque den1Ï-journée de classe. Il est ,cependant des écoles, :à . l'heure actuelle encore, où 'ces récréations n'ont pas lieu, ou ne peuvent pas avoir lieu, faute, peut--être, d 'un en1pla-cement convenable. Voillà un état de ,choses qui ne m·anquera pas d'avoir des c'Ûnséquences funestes, sur la santé de l'élève d'abord, et par 'contrecoup sur ses capacités de travail. Il est non seulement antipédagogique, lnais inhumain,_ d'exiger des enfants -en règle générale, une tension d'-esprit ininterrOlnpue d'aussi longue durée. Les délasselnents fréquents sont les auxiliaires du pédagogue, et les Técréations en plein air sont aussi -ceux du 11.1.édecin.

Soupes scolaires. - Fortifiants.

L 'air 'e1t le ~oleil ne suffisent p~s au Icor,ps hlunain ; .celui-ci a ])csoin pour s·e développer, 'et pour se défendre eontre la 'lnaladie, d'une alÎlnentation rationnelle. -L.'enfant, qui est en période .de 1

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formation, et qui doit lutter contre les incursions du bacille de la ~uber,culose, a spècialement besoin d'une nourriture saine ejt sufflsa~l~e. L~exl~~rience nous dit qu il ne trouve pas toujours dans ~Ol~ r Illlheu famIlIal , l alinlentation nécessaire. Il appartient donc a l ecole de ,combler cette lacune e t ode fournir à l'or o'anisnle de ses J?roté~és ce dont ü peut avoir besoin. Sans doute, t">l'école est­elle 11l1p~llSSa!1te par eUe-I11'ênle Ù renlplir 'cet offke : elle n e peut que serVIr d'mtermédiaire entr e les enfants et les institutions dis­p~nsa~rices. L'école est en effet une occasion rtoute trouvée pour le deplOleUlent de 'ces œuvres hienfaisantes. La tâche y est facilitée par le groupement naturel des enfants, e t les fiches ' Illédicales s?nt un critère certain qui permettra de porter secours aux prin­c~paux bless és . ~'œu~'re des soupes scolaires est destinée , sp'­cIalement, aux ne·cessIteux ; cette œuvre exerce son activité dans l~n grand nombre de nos 'COIllnlUneS valaisannes. Les ,dis tribu­h~ons de lait, d'huile de foie de morue, jouent 'également un grand l'ole odans rIa. lutte antit~lber,culeuse. ,Nous n e voulons pas entrer dans le det~Il .en ~e ~UI '~oncerne ces distributions; il est cepen­d~nt ~ln pnncIpe 'H eiabhr: Dans tOUites les classes où ces dis­trI~)llt!Ons ont lieu, .re personnel désig,né pour reIllplir cet office dOIt etI"e reconnu mdemn e ,de toute affection tuber,culeuse' il H'Ccolllplira son travail en observant avec intéO'rité les lois de l'il"-" l El.' gl~ne. ,e Inédecin scolaire fournira lui-ll1ênle les données néce's-..,a Ires 'pour que 'ces distributions soient vratinent efficaces et il en aura la haute surveillance. '

r • S?uhait~ns que dans cha'que COllUllUne, les administrations eclal~·ees. et. Intelligentes , les ligues anti.tuberculeuses ou les au­l/es .InstItut~on~ de J?ieI~f~isance , s'unissent pour apporter à l'en­ian~. les pnncIpes fortIfIants que des conditions faIniliales in­suffIsantes ne peuvent lui procurer à la Inaison.

r • Ces d~st~'ibutions sont sans doute un travail délicat: il faut ~v~te,r .de . frOIsser les gens fI,ui , parfois , sont très susceptibles; ils Iefuselont tout secours qln prendra le cara'ctère d 'une au­nlônc , e~ pourtant la Tuber,culose est par excellence la maladie de la nusère. Il .faut· donc que les organes désiO'nés à cet effe t opèrent avec beaucoup d'intelligence, beaucoup d~ ,charité et peu d~, façade. Elle 'est belle cette lœuvre qui consiste à ·conjuo'uer ses efforts 'PO~ll' 'conlbattre ,chez s?n prochain, et souvent l;lalgré lui, le .Inal qUI le Inenace, en restrtuant à son organisllle des llloyells de lutte dont la nature l'a peuit-ètre privé.

Classes en plein ail'.

Il. J a ~ln denlÎ-siècle seuleInent que la pratique del"éducation en pleIn aIr, pourtant connue au nloyen-âge, fut l'enlise Ù l'hon­neur. Le lllouvenlent parUt sllnultanéIllent de France et d'Alle­n~agne. ~Iais ces ins~itut~ons étaient" au fond, de simples c.olo­mes de vacances, pmsqu aucun enselgnelnent véritable n 'y .était

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organisé. Ce n'est. qu'en 1904 que s'ouvrit près de lBerlin la pre­Inièreécole intégrale de plein air. ICelle-ci était réservée aux ané­Jlliques, aux sous-aliInentés, aux débilités pour une cause quel­conque, br·ef, à lious les enfants dont la santé ·exigeait un chan­geillent de Inilieu, scolaire ou .fan1Ïlial. Helnarquons que les tu­berculeux n'y étaient pas adnlÎs: il existait pour ces derniers des nloyens spéciaux d'hospitalisation.

IDe Berlin, le lllouvenlent s ',étendit aux principales villes al­lenlandes et gagna ·égalenlent les pays voisins . En !France, le doc­Leur Grancher, de Paris, fut le grand initiateur des écoles de plein air.

A la suite d'enquêtes médicales approfondies, au cours des­quelles il constata que le 15 % des écoliers de Paris étaient at­teints par une forme débutante de Tuberculose, il précotlÏsa la création de sanatoria-écoles où les enfants trouvaient à la fois l'enseign:eluent et les soins Inédicaux nécessaires à leur état. Les résultats de ce systèIne [urent très concluants: la cure d 'air et de soleil parvint à sauver des sujets très gravenlent atteints, et, au point de vue de l'instruction Inênle, les progrès réalisés furent sensiblelnent supérieurs ù 'ceux obtenus dans les écoles ordinaires de bonne ITIoyenne.

En 1931 eut lieu ù Bruxelles le Congrès international des Ecoles en plein air. 20 gouverneln~nts y furent représentés. Par­nlÎ les résolutions adoptées par l',asselnblée, voici les points les plus intéressants: ' .

« Les écoles de plein air sont des institutions scolaires desti­nées ù recevoir des enfants sélectionnés avec soin par l'i.nspec­'lion médicale. On n'y adme,ura pas ' les tuberculeux, les 'cardia­ques, les anonnaux et les arriérés nlentaux. Ces établissements ne doivent pas êtr e confondus avec les ,colonies scolaires 'et les préventoria, qui sont des institutions de cure destinés là recevoir des enfants atteints de Inaladies latentes nécessitant une surveil­lance et un traitem:ent parti,culiers. »

D'autre part le ICongrès, estünant que, d 'une façon gene­l'ale, toute école devrait être une école de plein air, ènet le vœu que les nouvelles écoles à créer soient reportées à la périphérie des localités , principalement des villes, et que, dans toutes les éco­les , on -donne la plus grande extension possible aux leçons et exercices en 'Plein air.

La France conlpte aujourd'hui 'Plus de 500 écoles de plein air reconnues officielleluent. -La Suisse en possède dans les prin­cipaux centr'es, et le n0111bre en progressera certainenlent chaque année. Le Valais, ù son tour, éprouve-t-il la nécessité de réaliser des .institutions -de 'ce genre?

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Le Valais et les écoles de plein ail'.

La première catégorie d'enfants sur lesquels portent toutes les activités, ce sont les vrais Inalades. Sans doute, l'état de ces derniers appelle une lutte inlInédiate et obligatoire. 'Mais que tait­on pour ceux-là, si nOlnbreux, 'qu'on appelle les Tuberculisés et pal'lni lesquels se recruteront les tuber'culeux de demai;n de l'il O'e adulte? .on. fait bien peu de choses, hélas! Ils ne sont pa; Inalad~s encore, BlaIS ·ce s'ont les grands Inenaüés , ne l'oublions pas!

Il y a bien pour eux les ·co~onies de vacances, Inais le ·séjour · y est trop court pour être vrallnent efficac'e: il est utile 'l1lai>5 non .suffisant. D'autre part, üonlbien d'enfants dans notrecan­ton, .profitent de l'œuvre grandiose que sont ces colonies? lEt ceux qui en profitent, sont-ce précisélnent les plus Inenacés, sont­ce toujours les tuber,culisés ?

. ~ue ferons-nous. pour ces enfants? Nous savons qu'il suf-fIt d un peu de soleIl pour les remettre 'en selle. Et du soleil il n'en ulanque pas chez nous. 'C'est un remède gratuit dont cha~ cun peut profiter.

Les dasses riches ont cOlnpris la valeur bienfaisante du so­leil. Elles envoient leurs enfants délicats en Inontagne, dans des, écoles privées, où ils font aInple provision d'air et de soleil. ,Mais tout le Inonde n',est pas en l11:eSUre, ,chez nous, d'user de tels ln~yens. ~o~s voulons pourtant que tous nos petits tuberculisés pu}ssent JOUIr des ver,tus préventives du soleil. Ne pourrait-on pas creer . chez nous une ou plusieurs dasses solaires lnobiles réser­vées, bien entendu, aux ·enfants spécialenlent nl·enacés de Tu­berculose ? Les fiches sanitair·es de toutes les écoles du canton serviraient de critère dans le ,choix des enfants à envoyer. Ces écoles 'comprendraient des .elnplacelnents pour 'cur,es solaires: lors­que le t~mps serait favorable, les enfants désignés pour cette classe prendraIent quelques leçons par jour en plein air . .on y ferait également beaucoup de gynlnastique, les -récr.éations y seraient plus nombreuses que dans les autres ·écoles, et le programme d'é­t~de,. l?eut-être, nloins chargé. N'oublions pas qu'il n'est ques­hon ICI 'que d'une catégorie d',enfants, ,qui ordinairement, Ine sui­vent que péniblenlent les classes ordinaires et y perdent peut­être, ce qui leur reste de santé.

Le systènle proconisé n 'est pas trop coüteux: on peut en­voyer là tour de rôle dans -la 'luême dasse, plusieurs fournées d'é­lèves lnena,cés, et ,ceci, sans interronlpre les -études de ces der­niers.

'Par ce nloyen, les Tuberculisés d'aujourd'hui ne seraient pas. les tl!be~,cu~eux de ' denlain, et leur état ne delnanderait pas une hospItalIsatIOn, non seulement coûteuse et pénible, pour notre canton surt-out, lnais parfois aussi,. hélas, impuissante et tardive.

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Colonies de vacances.

La ,Suisse peut s 'enorgueillir à juste titre d 'avoir été le ber­ceau de cette œuvre éminenl1nent philanthropique. Déjà en 1876 le pas'Ïeur Bion, de Zurich, eut l'idée d'envoyer quelques écolier~. faibles et lualingres passer leurs vacances dans l'Appenzell. De-· puis cette é'poque, l'idée gagna suc·cessivenlent d'autres cantons , et en 1913, lors de l'Assemblée de la Société Suisse d'Hygiène, la Suisse romande cOlnptait une vingtaine de sociétés environ, qui pouvaient procurer là plus de 2000 ·enfants les bienfaits d'une vil­légiature en nlontagne. 'C'est lors de ceHe ass·elnblée que fut prise la résolution de développer oette œuvre, de 'créer une Fédéra­tion suisse de ,colonies de vacances, et surtout d'y faire collaborer ' dans une plus grande nlesure M·essieurs les médecins.

. La guerre a nlalheureuselnent. ralenti la lnarche de cette · belle institution. A l'heure actuel1e, la Suisse est en nl'esure de grouper près de 30,000 pensionnaires , répartis en 300 colonies environ. Un grand nombre de ces 'œuvres sont elles-m'êmes pro­priétaires et font elles-lnêlnes leur propre ménage. D'autres ont des inspirations .différentes ·et dépendent d'Iœuvres philanthropi­ques quekonques. Quels Iqu'en s-oient l'-origine et le lnode d'action , ces œuvres Inédtent d'être développées, soutenues et conseillées , pour le plus grand bien de l'enfance.

Toutes ces colonies ne S-011lt pas destinées à la 111èlllecaté­gorie d'enfants. 'Les unes reçoivent les sujets spécialenlent 111e­nacés de Tubel"culose, et dont l'état est déjà suspect; d'autres ne veulent que des enfants sains, bien que faibles et chétifs. Il im­porte surtout que ces dif.férentes ,catégories soient bien distinc- · tes, et que les enfants d'une 11l,ême ·colonie se trouvent dans le Inênle état de santé. On ne réunira pas, par exenlple, des sujets sains et des sujets présentant un danger de ·contagion tubercu­leus'e, provoqué par une brusque -évolution de -leur mal. Pour­cela, il ,est nécessaire que, lors de leur recrutenlent, les petits co­l0I?-s soient soumis là un examen 111édical, et qu'ils ·soient répartis , SUIvant leur état de santé, dans les différentes catégories 'créées à cet effet. Seul le lnédecin est en Inesure de déclarer sans pré- · vention quels sont les enfants ayant bes-oin d'une cure.

On croit 'conllnunément que, 'dans les communes de nlonta- · gne, les enfants vivent assez au grand air, et que par conséquent,. il ·est inutile de créer pour ,eux -des ·colonies de vacances. C'est là une grave erreur. D'abord, les enfants que l'on fait bénéfider des cures de ce genre sont chétifs et 111enac-és directelnent par le bacille de la tuber,culose: ils ont donc 'besoin d'un 1rai,tement ,préventif approprié, qu'ils ne pourront trouver que très rar-elnent dans leur famille.

'Enfin, il fa~t avouer 'que ces enfants vivent très souvent dans des lnilieux où les conditions de santé ,sont très nlauvaises.

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et les précep,tes de l'hygiène bien peu respectés. Une cure de va­cances leur procurera les élénl-ents don t ils ont besoin, et, si c 'es t nécessaire, les traitements lnédicaux dont ils sont privés à la maison.

Nous possédons en Valais 4 colonies de vacances: >celle de Zeneggen, pour Viège; celle d'es -:\1ayens de Sion, de Full) et de Saxon.

Les administrations con1n1unales, l'Etat, les œuvres philan­thropiques et panni ces dernières, les Ligues antituber,culeuses pârticulièren1ent, s'efforceront de développer ces institutions et de les rendre aecessibles au plus grand nOlnbre d'enfants possible. Il serait ù souhaiter que chacune' de ces ,colonies possédât son Inédecin et ses infinnières-hygiénistes, 'et que tous les enfants ad­lnis aient leur fiche de contrôle et soient soumis à des visites nlé­dicales régulières .

(La ville de Bordeaux dépense chaque année plus de 4:20,000 francs pour les ,Colonies de va'cances).

5. Lutt~ par l'Enseignement Si l'école ne peut lutter d'une façon directe con tre toutes les

causes de Tuber,culose, elle doit suppléer là cette impuissance par un enseignenlEmt systélnatique dans lequel elle poursuivra pour ainsi dire, la 11laladie jusqu'en ses repaires les plus cachés .

Dans le progran11ne d'étude des écoles primaires, il est prévu pour chaque semaine une leçon d'hygiène. Que la lI:uberculose y soit traitée d 'une façon spéciale, puisqu 'elle est le plus 111eurtrier de nlaux dont nous souffrons. Il existe dans l'enseignel11ent de toutes les branches des n10yens intuitifs excellents qui rendent les leçons profitables, même aux plus jeunes enfants.

Pourquoi n'en 'existerait-il pas pour l'enseignement antituber­culeux? Les images, les tableaux, les exelnples, le. cinéma, les projections, sont autant de fervents auxiliaires du nlaltre.

Pour ,combattre efficacelnent, il faut -connaître l'ennemi, ses positions, sa fOl"ce, ' ses lnoyens d'action, son n10de de travail. On ne lutte pas coni\:re des éléments invisibles ou n1al connus: les for·ces s'épuisent en d'inutiles efforts . Faisons donc connaître aux enfants cet ennenli juré, non pas légendaire nlais bien vivant, qu'on appelle la Tuberculose . Quelques tableaux suggestifs où les chiffres sont remplacés par des figures colorées ,à souhait, leur donneront une idée de l'Ïl11portance du péril et t iendront en éveil leur alttention.

Il y a ·d'abord à conlbattre les préjugés ciui courent. encore la ,canlpagne au sujet de la Tuberculose. 'Ces préjugés datent de l'époque, pas très lointaine, où la nlaladie, encore lnéconnue, r é­pandait une épouvante nlystérieuse panni les populations. On voyait les malades dépérir et slwconlber sans qu'aucun r·elnède

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püt les guérir; on voyait la conlagion exercer ses ravages, et, parce qu'on ne connaissait pas les agents de cette contagion, on ne savait pas l'empêcher. Les nlédecins indiquaient bien des annes de cOlnbat contre le fléau: les cures d 'air -et de soleil, le repos et la bonne alünentation ... ; mais Tes Inalades s'y prenaient souvent trop tard, alors que tout espoir humain de guérison était perdu pour eux, et ces nloyens, restant impuissants parce qu'appliqués .trop tard , étaient considérés COlnme inefficaces. La conclusion gé­n&ralement admise était celle-ci: la Tuberculose n 'est pas curable!

n y avait bien l 'hygiène qu'on indiquait aussi COlnme arme préventive : Inais les mo:) ens préventifs sont bien ennuyeux, puis­qu'ils doivent être suivis la vie durant; d'autre par t, quelques-uns d'entre eux sont en perpétuelle discorde avec des habiludes peut­ètr e fort anciennes, avec lesquelles on ne veut pas rompre. Beau ­coup de préjugés exis:tent de nos jours encore. On persiste ù croire, par lexen1ple, que la Tuberculose est héréditaire, parce qu'on voit les enfants de par ents tuberculeux ,contracter plus volontiers que d 'a utres la Inaladie. Cette infection s'explique cependant par la faiblesse naturelle de ces enfants et par la contagion qu'ils trouvent (LIJ1C:i un nlilieu fanlÎlial atteint.

Il est du devoir de l'école d'éclairer réellement l'enfant sur les causes de la Tubel',culose e t de lui donner les 111.oyens de s'en pl émunir .

Devoirs du Tuberculéux

Puisque le bacille de la Tuberculose ne trouve ses conditions d'existence que dans le corps du tuberculeux, ce dernier est en quelque sorte responsable de leur propagation; il contracte vis-ù­vis de ses semblables des obligations auxquelles il ,[1·e peut se sous­traire sans lnanquer à son devoir social. L e Tuberculeux qui observe 111inutieusenlent les précautions voulues n 'est pas dange­reux ; celui 'qui ne les observe pas est dangereux . .La loi sur la Tu ­berculose exige la déclaration obligatoire des cas suspecls. 'Cette prescription rend d 'énlinents services et pennet aux pouvoirs 'pu­blics d 'enrayer dans une grande Inesure la propaga\tion des terrih1es bacilles . ~1a is cela ne suffit pas: le Inalade doi,t être lui-ln ême suHisanunent éduqué au point de vue social pour atténuer autant que possible les SOllJ'lCeS funestes qu 'il porte en lui. Il doit se con­former rigour eu selu ent aux règles de l'hygiène et rendre ainsi inoffensif le contact avec les personnes de son entourage. Que ces dernières n e soient pas contraintes de rappeler le Tuberculeux à ses devoirs, l11esure toujours désagréable, que la simple déli­catesse leur emp'êch era souvent de prendre.

Les expectorations du tuberculeux, en cas de phtisie, sont l'agent le plus ordinaire de propagation du bacille. iCelui-'CÎ se Inêle à la poussièr e de la route, des locaux, et dès lors , il lui -est bien facile de pénétrer dans un terrain propice et de s'y établir.

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« Craeher par terre, c'est ,cracher dans la bouche de son voi­sin», dirt un proverbe. oRi'en n'est plus juste, et rien n'est plus facile à éviter. Le lnalade qui a ,conscience de son ,état doit cracher de m.anière à rendre inoffensifs les gennes que contiennent ses expectorations. Il fera usage d'un crachoir contenant une solution antiseptique et le contenu sera versé loin de tout danger d'infection.

Le Tuberculeux s'inspirera beaucoup plus facileinent de ses devoirs, dans son enfance déjà, c'est-à-dire lors de son éducation ,prE:.mièl e, il a Teçu des notions précises à ce sujet.

,. '~iorsque nous pa~'lons de Tuberculose en classe, ayons soin d InsIster sur les devOIrs du Tuberculeux. Ce sera pour 'nos élèves une belle leçon de savoir-vivre, d'hygiène et de charité fraternelle.

Enseignel11ent de la Propreté.

La Propreté est à la fois un ornem-ent et une nécessité. Elle ,donne à celui qui l'observe un charIne particulier et de plus, elle .est une des grands ,facteurs d'une bonne santé.

Propreté corporelle.

La peau qui recouvre notre -corps est une véritable écul11.oire à la surface de laquelle viennent se déverser, ,conduits par des canaux nlinuscules, les poisons et les' déchets de notre organisine.

ICes In a tÏ-èl"es , si elles ne sont emportées par des lavages fréquents, fonneront une couche plus ou n'loins épaisse; les pores en seront obstruées et des troubles en r·ésulteront. Aussi l'Hygiène nous rpcon'linande-t-elle les bains fréquents. Pour que ees derniers soient salutaires, il ne suffit pas d'évoluer avec plus ou n'loins <l'élégance; les bains que la Propreté nous conseille ne sont pas destinés à channel' nos loisirs, ni à calmer nos nerfs a'gités. Pour un lavage ~érieux, le savon est de -rigueur, et la brosse n'est pas à redouter surtout si le lavage précédent prend de plus en plus place dan s la catégorie des souvenirs lointains.

Il est un fait sur lequel il -est nécessaire d'insister beaucoup , chez le~ enfants en particulier: c'est la propreté des n'lains . . Celles­ci S?~1t en effet le véhicule ordinaire d'un grand non'lbre de gennes nocIfs , ct Jeur contact avec la bouche favorise l'introduction des bacilles dans l'organisn'le. Les visites de propr·eté au conunence­Jnent .de chaque dasse seront l'application directe des leçons don· nées ft 'ce ~iUjet. D'autre part, surveillons et cOInibattons chez les écoli~rs les petites habitudes Inauvaises, qui parfois deviennent de" tIcs et, (F~i peuvent avoir des suites graves. Beaucoup d'enfants sont portes 8. ronger leurs ongles, par ·exelnple, ou à sonder de leurs doigts les Îlnprévus de leur nez; beaucoup d'enfants sueent leur pou.~(', nu que~que autre doigt. Faisons-leur cOInprendre que ces nUUlleres, tout Innocentes qu'elles paraissent en soi, n'en sout pas l1~oins ?-es ~abitudes fâcheuses, et que leurs effets pourraient etfe bH'n desagreables.

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Le lavage fl l'cau ordinaire ne suffit pas: le savon est un dé­sinfectant auquel on doit avoir recours pour les soins de propreb\ _ c'est le plus eonllnun et le n'loins ·cher des antiseptiques, et son Clction est ~:r)Uvent fort n'léconnue.

L'écol,~ lleut jouer un grand rôle au point de vue de la pro­preté. Si nous faisons avec soin nos visites quotidiennes~ si nou~ exigel)1lS de nl:s élèves une netteté absolue du 'corps, des vetenlents, d,~s .chaussures, ils finiront par en prendre l'habitude, et ce _Iera une gran h victoire pour l'hygiène.

Ne Inallquons aucune occasion de faire l'éloge de cette vertu, facte U' (;1' santé P.t charn'le de l'existence. Pour convaincre notre a~ldit()ir: ' disons , aux garçons, que la propreté peut, là beaucoup cl'égr l'<1s . remplacer la richesse, et aux ,filles, qu'il vaut nüeux être propres que d'être belles.

Pi'opl'eté du milieu. La propreté personnelle est impuissante 'à produire ses effets,­

et d'abord elle est impossible, si la propreté du Inilieu ne règne elle aussi. Disons Ique la 'propreté du nlÎlieu est la 'condition d'une­bonne hygiène individuelle. Allez ptê'cher la propreté personnelle à des gens qui habitent des taudis, ou 'qui ,vivent dans une pro­Iniscuité telle que l'observation des préceptes de l'hygiène devient ÏIllpossible. Ces gens contracteront l'habitude de la saleté, pour employer un ternle expressif, et il sera diffidle de les 'en tirer.

On a fait chez nous de grands progrès sous ce rapport. Les adn'linistrations, poussées par l'amour-propre ou par le goüt réel de l'hygiène, qui est baucoup plus louable, ont fait un peu partout le ·premier pas.

Disons ,que ce pren'lier pas leur revient de droit, et qu 'il est à la fois un -exen"lple et un n'loyen d'éducation publique.

IMalheureusen'lent, il est encore beaucoup de nos villages va­laisans pour qui les lois de l'hygiène n 'ont pas -été jugées d'utilité publique. Quelques Inilieux ont Inêlne acquis à ce sujet une répu­tation légendaire: il paraît qu'il ne faut pas s'y ébaUre à certaines. époques de J'année.

11 est nécessaire de reInédier à ces choses: la propreté et fhygiène publiques d'abord: celles des rues, des places, des' abords des habitations. Ensuite seulen'lent on pourra demander ,celles des­bâtin'lents eux-ln1ên'l-es, et celles des logelnents particuliers. \

Il est nécessaire d'insister aussi, chez nous, sùr l'hygiène des. étables. ICes dernières ,sont, en effet, en contact étroit avec les ha­bitations, et l'influence de ce cont.a,ct se fera sentir inévitahlement. D'autre part, le bétail a hesoin , lui aussi, d'une bonne hygiène. Les animaux domestiques, vivant dans des conditions de santé défectueuses, peuvent contracter la Tuberculose, et devenir ainsi, par l'intennédiaire de leurs produits, des agents de contagion à redouter.

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Nombre de nos étables valaisannes sont de véritables souter­Tains d 'où .l'air et la hllnière sont bannis sans pitié. Et l'état 'de propreté y est souvent plus que douteux. On dte volontiers le cas d.',un vé térinaire , visitant rune étable, pendant une période de fIevl~e aphteuse, et ch erchant en vain dans lobscurité, le complé­!llent de deux oreilles qu'il voit surnager d 'un bourbier infect. De tels. cas sont sans doute une exception, Inais il n 'en delneur.e pas nlOIDS avéré qu 'un grand effort es t n écessaire chez nous , sous Je rapport de l'hygiène et de la propreté.

L '-é-cole ne peut agir directelnent dans ce dOlnaine. Son rôle es t d.'é?uquer les futurs citoyens, les futurs propriétaires, les futur s ad1111nlstrateurs, en leur nlQntrant le côté essentiellement ln.unani­taire et social de ces efforts failts en vue d 'augn1.enter la santé et l'hygiène publiques.

Les subsides en faveur de l'amélioration des .logem ents CaI1.1.­ljagnards et ouvrier s, l 'entretien et l'assainisselnent des routes et abords .~~ n os villes e t de nOS villages sont la r éali sa tion prat'Ïql1e de ces efforts.

A lhnentation e t a ] coolis~l1e

On s éton ne à juste titre, en voyant la r ançon élevée que notre canton paye ch aque année là la Tuberculose. Ce tte Inaladie, pour­tant, es t le propre d es villes, où les agglomérations vicient d 'air , arrêtent la lumière bienfaisante du soleil où les organism es s'é tio­~ent en des bureaux, des usines ou des ateliers. 'Con1.lnent se p eut ­Il que notre can ton , où l'air se purifie au contact -des nlonta O'nes et de~s glaciers, -où les gens ont une vie et des m(œu rs simples~ où chacun peut, de par son tr avail , fair e aInple provision d'air et de soleil , con1.ln ent se peut-il que notre canton, à qui des étrangers dem.andent la santé, ne soit pas en Inesure d'arrê ter les progrès du m al panni ses propres enfants? Beaucoup 'se le sont dem andé; on y .~ r épondu de :façons diverses : On a dit que les lnalades appor­,taIent du dehors le germe de leur Inal, cette r aison n 'en est pas une, puisque le ~)acille de la Tuberculose se trouve dans tous les lieux habHés et que chacun en r eçoit la visite. La grande cause d u succès de la Tuberculose dans notre canton e~ t sans aucun doute le nlanque d 'h ygièn e, en 11.1.a tièr e ct" alüne l1ta tion p rincipale­m ent.

. Les Valaisans travaillent beaucoup et leurs travaux sont pé­nIbles; ce.tte dép ense d 'én ergie doit être cOln pensée par une ali­m entation adéquate. Or , ce n 'es t p as toujours le cas .

,n'autre part, notre pays, ·en plus de son soleil généreux , connaît un autr·e 'soleil, caché innocenlln ent dans les pilules do­r ées de son fendant ou de son nluscat, u n soleil prOl1.1.etteur Inais souvent fun este et coupable de bien des Inisères . C'est 1 alcoolislue

"qui ouvre chez nous , de con cert avec le manque d 'hygiène et l'in­suffisance d 'alimentat ion, le plus gra-n d nOlnbre de p ortes ù la

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T uberculose. C'est lui d'ailleurs qui occasionne bien souvent ce Inanque d'hygiène en installant dans nonlbre 'de foyers, la nlisère, cette ardente auxiliaire de la Inaladie.

Lé' vin est considéré chez nous comnle un alÎlnent indispen­sable; il fait partie du nécessaire. Il noue les an1Îtiés, il entretient les bons rappor ts, il éclaire les opinions défaillan tes de l'électeur, il accompagne le travailleur dans sa tâche , il vient li bout des der­nières hésitations de l'homme dont on cherche ù tirer profit; bref , c'est l'anli, le conseiller le soutien. Une 'fête, une nlanifestâ­üon sont des occasions de boire; le vin l'ait partie intégrante des joies et des peines du IValaisan. ': Lais , si l'alcool enlplit les cabarets, il en1pHt aussi les hôpitaux, nous dit un proverbe; ajoutons qu'il emplit surtout les s.anatoria.

La lutte contre l'alcoolis111e est une œuvre de régénérescence, longue, patiente, mais énlinen11nent nécessaire.

Il faut convaincre les gens que l'akool n'es t pas indispensable à la vie et qu'il ne joue pas le rôle d'un alinlent, COnl111e on le cr oit généralelnent chez nous. ,Lorsqu 'un athlè te, un sportif se prépare à fournir un ··effort qui exige une dépense considérable d'énergie, i l bannit -de son nlenu tous les excitants, en preluier lieu, l'alcool.

Les movens directs: la limitation des débits de boissons, la prohibilion, ':ne sont pa.'s des reulèdes sérieux; ils n'ont pas produit les effets désir·és dans les Inilieux qui les ont appliqués.

On ne saurait empêcher les gens de boire: les travailleurs penchés sur leur ouvrage dans les terribles journées de juille t et d'aoüt ont besoin de cahl1er leur soif d 'une façon quelconque personne ne peu t se passer de boisson.

1.1 reste à bien choisir ·ces boissons; il en e"'iste de bienfai­santes : le vin pris l1lodérénlent, nous disons le vin mais non pas les' liqueurs for les ou les produits distillés, n'est que salutaire aux. grandes personnes. Les enfants par contre doivent s'en abste­nir conlplètement, et pourtant, il est des parents qui croient faire de leurs fils des hOlnnles en leur faisant avaler dès leur jeune âge ce qui n 'es t pOUl' ·ces enfants qu'un p oison. VoiLà des parents qui préparent aÜlsi dans leur famille ou dans leu r descendance de futurs tuber,cnleux.

Lorsqu'on adn1.Ïre les p rairies, les pâturages, qui r ecouvr ent notre Valais el qui en .font un pays agricole par excellence, lors­qu'on entend louer au loin nos produits laitiers, on s'imagine assez volontiers que les Valaisans sont un peuple de berger s et que leurs repas se COlllposellt exclusivement de lait et de fr omage. Il n 'en est rien, hélas ! On préfère 'conllner cialiser -ces aliInents par excel­lence et se nourrir de produits importés, café, thé, qui sont d 'une valeur alimentaire bien inférieur e, et dont quelques-uns s·ont nlênle nuisible là l 'or ganislne. . Cette fausse théorie de l'alinlentation provient de préjugés, de coutumes déplorables ou d'ignorance tenace. Pour lutter avec

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-succès , il faut éduquer les populations , et c'est l'école qui y par­viendra.

Apprenons aux enfants que pour se bi,en 1J.10urrir, il n 'est pas nécessaire de rec-ourir aux pr-oduits étrangers: notre sol est en mesure de nous fournir les alim.ents dont 'l10tre 'C01'PS a besoin. En­'courageons les écoliers là fair-e partie de ligues antialcooliques: ces ·dernières groupent 'aussi les enfants; elles sont appelées 'à former une élite de jeunes gens que les dégradations de l'alcool ne pour­r-ont pas atteindre.

La première des ligues antialcooliques est l'école ; qu 'eUe le 'soit vraiment, car le péril prend ,chez nous le caractère de fléau national et, ce qui augmente ses dangers, c'est que la plupart des -gens ·ne veulent en voir aucun.

Vie au grand air - soleil - ntodération en toutes choses

Tout le m.onde est :convaincu de nos jours , des bienfaits de la vie au grand air. -Les villégiatures à la -campagne, les courses de lnontagne, les cur,es d'altitude s-ont le pêve d~ tout h01~llne sou­'cieux de sa petite santé. Dans les centres urbams eUX-JT)./enles, des jardins publi,cs ensoleillés, de larges avenues, pennettent aux clas­ses pauvres , aux gens affairés, de jouir, sans se déplacer , ~les ·charmes d'une vie ·à l'air libre. -Chacun saü que la plante hlU11alne 'a besoin pour développer d'air , d' espace et de soleil.

« IVà où le soleil n'entre pas , entre le m'édecin », dit à juste litre le proverbe. Sans vouloir considérer le Inéd~cin. conU11e .u~ jndésirable, ce qui ne serait guère flatteur pour celuI qUI est destIne 2, soulager les Inisères de l'humanité souffrante, il c-onvient de ·célébrer hautement les vertus curatives du soleil.

!L'antiquité, et l'antiquité païenne en particulier , lui a d'ail­leurs apporté le tribut de sa vénération . Les grands médecins de ces époques lointaines connaissaient déjà ~on rôle bactéricide ~t fortifiant: Hippocrate disait « qu'il est ulIle d 'exposer au soleIl les gens qui ont besoin de se restaurer » et Celse conseillait « l'ex­positi-on au soleil des varties tmnéfiées » .

Ces connaissances n'·ont pas toujours été appliquées à travers les âges, puisque le ,célèbre Tronchin, appelé à soigner une des filles de Louis XV, dut d 'abord -ouvrir la fenêtre de sa chambre, -qui n'avait pas été aérée depuis plusieurs semaines.

De pareilsexelnples sont peut-!être assez rares; nous savons néal1l11oins que le s-oleil ne p'énétrait pas tous les jours dans les -delneures de nos pères . On célébrait assez v-olontiers ses vertus; 'on le chantait .de toutes façons. Baudelaire nous parle avec admi­Tati on de :

Ce père nourricier , ennel11i des ,chloroses ... qui.. . rajeunit les porteurs de béquilles . Et qui les rend gais et doux 'comme des jeunes filles ...

111ais on n'en gardait pas moins les fenêtres closes. Les fenêtT es

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ouvertes el le culte du soleil sont une conquête de l'hygiène n10-derne. Mais les tel11ps anciens avaient d'autres fadeurs de bien­être quand nous ne connaissons plus aujourd'hui: la vie sage et réglée, et le goût de la Inodération.

Notre -époque est l '·époque par excellence de l'adivité extrê­me: « La vie 1110derne est un tourbillon qui entraîne les h0111-m es comme dans un engrenage », a dit un -auteur. Le 111 Olne nit es t bien venu d e prêcher le retour aux m.'œurs patriarcales.

« La nlodération en tout et partout » nous dit l 'Hygiène: modération dans le travail, qui engendre les soucis et le surme­na ge; nlodération dans les plaisirs, qui énloussent nos facultés. Dans notre canton, il est deux catégories de gens qui souffrent par­ticulièrenlent des suites d'un travail excessif: ce sont les -enfants en général, qui doivent souvent fournir des efforts au-dessus de leur âge, et les jeunes filles en service. (Ces excès sont d 'au.tant plus nuisibles qu'ils s'abattent chez l'enfant et chez la jeune fille, là un moment tout à fait critique: chez l'enfant, c'est l'-époque de l'in­fection première par le bacille de la Tubel"culose, et, chez la jeune fille, c'est le nlonlellt de la reprise d'a'ctivité de ce I11èl11e bacille.

Sans doute il est peut-être impossible de lutter ici d 'une Il1a­nière directe. Les excès de travail s-ont liés, dans la plupart des cas , !Ù des causes qu'il est diffidle d'atteindre. Mais on peut at­ténuer les conséquences funestes de ces excès en C01l1pensant, par une alimentation appropriée, par une hygiène rigoureuse, par

. l'usage de fortifiants , naturels ou artificiels, les pertes d'.énel:gie qu'ils occasionnent.

L 'ex,cès dans les plaisirs est beaucoup plus redoutable ; la lutte y es t lnalaisée, longue, délica!te.

Une bonne éducation lnorale et religieuse a seule la pou­voir de refréner les appétits sensuels, d 'en modérer la satisfaction, et de confon11ercelle-'ci aux -règles établies.

Disons que l'éducation Inorale, seule, est impuissante , dans la plupart des cas , à produire cet 'effet. La. cr.ainte, ,de la .1l1alad~e n 'est pas, elle "non plus , un barrage suffIsant: 1 educatIon relI­gieuse est la base nécessaire, la pierre d'angle qui soutiendra. }'é­difice, 'et ,Inettra au service de la défense des arn1.es appropnees.

Par l'éducation religieuse des populations, par un appel à la vie sage, r-églée, confornle à l'hygiène, nous aurons raison du spectre de la Tuber-culose, ,et de la sorte, nous aurons -fait œuvre éminemlnellt utile et Iué6toire.

Conclusions 1. La Tuber,culose ,exer'ce chez nous .d'iInportants ravages;

nous devons conjuguer tous nos efforts pour la combattre. 2. L'école est un champ tout indiqué pour le déploiement de

ces eff-orts. Selon l'avis du Inéde-cin : « 'C'est à récole et par l'école que nous vaincrons la Tuberculose ».

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3. Pour atteindr e son b ut, l 'école observer a et fera observer rigoureusement les règles de l'hygiène.

4:. La réfection des bâtiments scolair es, partout où le be­soin s'en fait sentir, leur entretien et leur adaptation aux exigen­

,ces de l'hygiène 1110derne, voilà le point fondalnental de la luHe antituber culeuse à récole. '

5. Une grande place sera donnée, à l'école, aux exercices phy­siques, aux jeux, aux récréations. IChaque jour, quelques n1Ïnutes devraient être consacrées '~l la gynlnastique respir atoire.

G. Un certain nOlnbre ,d'enfants (le 2 % environ) ont besoin d'un régilne solaire spécial parce qu'ils sont faibles et particuliè­rement visés par la Tuberculose. 'Les écoles de plein air sont, pour ces écoliers, la fornuüe qui s'ünpose, e t la cr éation en 'est à sou-haiter dans notre 'canton.

7. ILes colonies de vacances, Inalgré leur s bienfaits incon­testables. ne renlpla'cent pas les écoles de plein air. Néanlnoins elles sont d'une grande valeur préventive.

Les pouvoirs publics , les institutions spéciales, feront leur possible pour les développer de plus en plus daus notre canton.

8. Les soupes scolaires, les distr ibutions de lait, de reconsti­tuants , suppléent là l'insuffisance alÎlllentaire des enfants. Ces œuvres soùt à soutenir.

9. L'enseignenlent scolaire ~st un grand 11l0yen de lulte con-lre la Tuberculose.

C t enseignement ,comportera, outre les leçon s d'hygiène pré­ventive, un progralll1ne de lutte sysléluatique contre la Tubercu­lose. Ce prograllllne sera établi par les bons soins du Départelnent de l'Instruction publique.

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