L'Ecole primaire, 15 novembre 1941

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SION, 1 5 N ovembre 1941. No 3 PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E M EN TAN NUE L : Fr. 7. 50 61me Année. Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement' Tout ce q ui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BËRARD. Instituteur, Si er re -- Les ann onces sont ru es exclUSi vement pa r - - PUBLICITAS. Société Anonyme Suisse de Publicité. SION Avenu e d e la Gare Télé phone 2 12 36

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-êiIAMPÈBY t Jean-Joseph, inst .

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Gérance de titres - Location de cassettes dans la Chambre forte.

SION, 1 5 Novembre 1941. No 3

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

AB 0 N N E M EN TAN NUE L : Fr . 7. 50

61me Année.

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement' Tout ce q ui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BËRARD. Instituteur, Si erre

-- Les anno nces sont reçues exclUSivement pa r - ­

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VIENT DiE P,.AJHA:ITRE

ALMANACH PESTALOZZI 1942

Agenda de poche des écoliers suisses.

Recon1:manc1é par la SOlciété rpédagogi'que de ,la Suisse romande.

Un vol,ume in-lB ave'c [)llluS d,e '5'00 i;mustI ations d,ans le texte, 3 con­cours dotés dE' !prix itJIllPolrtants.

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Malgré les temps difficiles, Il'ALMA,N~CH P ESTAL.OZZI 1942, paraH, OOimme chéllqu'e année. Il n 'es,t pas besom de ;reC'o,mmande:r 'ce !précieux compagnon odes éco,u,ers; i.ls trouv'eTont toujours dams ces page's de quoi satisfaire leur ILégi tim,e ,curiosité. III est d,evenu !pOur eux pres­

que irulispens'oolE'; 11s y retrouveront en effet Iles tJI'laditionne11es rubriques dans lesquea.Ies ils ,pui­sent od'utiJe,s r'enseigne'ments: ,crulendrier orné Ide gr,av,ur,es sur bois Te'lative's 'à l'his'toire de -la ci­vi'lis-ation, Imois :de ,l'.a'l1née d-onnant c1e,s 'consei,ls de jardinag,e, statistiques div,erse's 'COlllcernant no­tre ,pays et Ile mo·nlde, to;utes mises là jour, dates

!d~ Il 'hi'stoire jli',squ'aux derniers ·événements. Vien­nent ensuite les rparties re'l1ouve:1ées 'consacrées \aux ooncour.s Iprirmés, aux jeux 'et énigm'es enfin 'une 'longue série d"artÎlroes sur d,es >sujets d'histoire, Ide géogra.;pihie, de s'Cie.n:ces I!loature1},es et de S'P.Qf).'t. Là, Ja 'variété e·st lC'omplète, ,la bal'eine voisine av €oc

la bicy,cJette et '1a CÏ:goOigne aVE1C 1e ho,ekey sur .gloé\Jc€o. Nul doute que .le suc'cès de 'ce petit ,aJ'mana'ch, qui en est iJ. sa 33ème éditbn, ne soit aus­si vif que l'an dernÏoe'r.

L'Almanach Pestalozzi 'est IconsÏJd'ér,é là juste titre co'mme le vade. mecum sans rivall 'cLes éco:liers et des éco.lièlres de notre pays auxquels il Otffre, sous une forrrne ·aimrublle, une. vélJriété inérpuis-a,bl.e de raits et d 'idées. LI ,lE'ur Ifait aimer ,ce qui est beau et lIeur ,donne l,e goût ode s'instruiTe.

Il ,esi 'Prud'ent de ne 'pas ta'DdeI' à achete'r 1'AIm.an,ach Pestalozzi 19~2, .oar ces d 'ernières ,années, n~reux furent ,c-eux qui, s 'y éta.nt IP1I'IS trop tard, ne !purent !pas l'obtenIr.

LIBRAIRIE PAVOT Lausanne· Genève - Neuchâtel - Vevey • Montreux • Berne. Bâle

SION, 15 Novembre 1941. No 3. 61ème Année.

l'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCtÉTË VALAISANNE D'ÉDUCA nON

SOMlM\A.IRE: PARTI,E PEDAGOGIQUE: L'étude du nlÎllieu. - Un Iphénomène il'étgre'ssi~ : le s-uCoem.ent loheZl l'eIllfa.nt. - Un pel" de IBst dans ,la ba.r,que des sans-soud. -- Encore 11e,s notes s'cola:ïres. L'.ef:fort nécessaire. - PARTIE PRATIQUE: Langue française, -centres d'intsrêt, 1ère et 2ème semaines. - Leçon de choses. .­SCiEtiliCes natureJ.tle,s. - Bibliograwhie.

P ART][E PEDAGOG][QUE 1 IlEtude du milieu

Devoir des candidats au brevet de capacité 6me .AJRTIOLE

Quelques suggestions

Après avoir exposé les principes de l'Etude du Milieu, les Sœurs de Notre-Dame de Namur proposent, à titre d'exemples, quelques thèmes développés : les saisons - mon village ' ou ma vi'lle natale - l"eau - les moyens de transport - les moyens. de communication.

Ces indications pratiques sont excellentes; on les a, en gé­néral, fort appréciées : «Les nouvelles méthodes et les nouvelles adaptations pleuvent, éCl'Ït un instituteur; ce qui est plus difficile, c'est de les méttre en pratique; or les Sœurs de Notre-Dame de Namur ont cel'tainement rallié la majorité des lecteurs à leurs idées ... en prouvant la valeur du procédé par des exemples pra­tiques. » (G. R.)

« La partie pratique recèle des trésors, ajoute une candidate. Elle nous fait éprouver le désir d'appliquer les théol'Ïes, ou mieux, de faire sienne cette nouvelle adaptation qu'est l'Etude du Mi­lieu. Les pages spécimens des cahiers d'enfants sont infiniment intéressantes. Pour arriver à ce résultat, l'élève a dû être bien sui­vi. Dans nos écoles à plusieurs degrés, le temps fait malheureu­sement défaut; cependant le résultat espéré vaut qIJ.'on se donne la peine d'essayer avec courage. » (A. R.)

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Pour ter!lliner ,cette série d'artides sur l'Etude du Milieu, nous reprodu~sons encore quelques suggestions extraites du « Pro­gra~me des e.tudes et directives pédagogiques pour les écoles pri­mall es catholzques» de Belgique, programme si souvent dté au Cours de ce rapport.

.« L'Etude du Milieu par l'observation alcti~e sera l'assise du programme des quatre premières :années d'étude ».

Objectifs du degré inférieur

(1re ·frt ~me années)

. L'é,l~ve .de pr,~mière année doit surtout s'adapter à sa nouvel­le VIe d e-c?lIer. L recole gaI~dienne n'a pas cherché à lui inculquer ?es cO~aIssances; elle a continué la toute première adaptation a ~avI~ par des procédés maternels. C'est en gardant la même o;Ienta~IOn que ~es maîtres dl! degré inférieur aborderont les exer­CIces ~ observatIon. ToutefOIs, cette initiation à la vie S'c01aire toute ~Imple et maternelle qu'eUe est, fera acquérir à ;}'enf~nt de~ ~on~aIssanc.es sommaires, mais précises, sur l'école, la famille 1 églIse, le VIllage et lIa vine. . ,

,; Voici quel9ues sujets parmi lesquels on pourrait choisir: L eC,o~e : les .objets :de classe. (le crucifix, les gravures, le matériel) les eleves (occupatIons, docI1ité, etc.), , le m~îtr~ (son rôle, son autorité, etc ... ), les recreahons et les congés ...

. La famille: ?Ccup-ations du père et de la mère, fêtes de fa­mIlle, repas et prIère en commun, etc ...

L'église: messe du dimanche, cérémonies processions visi-tes ... Les parties de l'église ... , la tenue de l'églis~. '

. Le vi~lage - la ville: ,chemins et rues (boue ou pavés trot-tOIrs ... ), velos, trains, magasins, affiches... '

Le chem.in de, l'é?ol~ à la maison paternelle, de l'école à l'égli­se, de la maIson a l'eglIse.

La maison communale... Les monuments. . Les jeux et réjouissances: à l'école, hors de l'écolle ...

. La not~tion du temps: les heures de classe, les jours et les nuIts, le mOlS, l'année.

Usage des horloges et des montres.

. L~ soleil: le soleil aux différentes heures de la journée. L'o­rIentatIOn; les mouvements de l'ombre ...

Les saisons: plantes et animaux, vêtements, oçcupatiol15 de~ grandes personnes et des enfants ...

Les éV"énel11ents : un b.aptême, des funérailles, une première messe, la fete du village, les courses de vélo ...

Les an.niversaires patriotiques ...

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Objectifs du deuxième degré (3me et 4me années)

L 'élève de 3me année qui sait lire couraUlnlent et qui s~est déjà adapté à la vie de l'école, est à mêm.e d'étendre .ses inves­ticrations au delà du milieu restreint (école, fanlille, VIllage, pa­r~isse). Il peut aborder l'étude de la région, du pays, voire de ré­gions fort ·\ointaines et de mœurs fort différentes des siennes ..

Toutefois cette étude prend son point de départ dans le- mI­lieu imIuédiat; les observations se font plus pénétra~tes et le~ recherches personnelles sont plus étendues. On pe~t eXIger d~ ~UI plus d'ampleur et plus de soin dans ses annotatIOns au ,~ahIer d'observ-ation et d'informations ...

Le thème choisi est 'considéré non plus seuleluent en lui­même mais dans ses relations avec la vie humaine tout entière. Il est 'envisagé sous des aspects multiples qui permettent l'acqui­sition de notions simples 'et ,concrètes en sciences naturelles, hy­giène, géographie, liturgie.

Les thèmes exploités peuvent être 'les mêlues qu'au degré in­férieur, mais ils sont traités d'un point de vue plus large et plus profond.

Un exemple: En étudiant l'hiver, l'enfant du degré inférieur n'a vu que

la relation entre la neige, le froid, les écharpes et les luanteaux, le feu de la dasse. Au deuxième degré, on -apprend l'usage du thermomètre, on note la température; on étudie les effets de la gelée sur les plantes, on observe les systènles de .chauffage; les revues Inissionnaires fournissent une documentatIOn abondante sur la vie des lJ)ays froids; on aborde les règles d'hygiène. rela­tives au danger du froid ... De même, les orphelinats, les hôpItaux, rIes hospices et, en général, tous les établissements de charité font l'objet d'une étude très intéress·ante. On apprend à connaître les misères physiques et à comprendre la vie très haute de ceux et de celles qui soignent ces misères ...

Cette étude ' est encore incomplète: elle ne remplace pas les leçons systémaüques du Sme degré, mais elle pose des jalons dont l'utilité est incontestable pour une étude ultérieure.

Voici, à titre d'information, quelques sujets: L'eau: ses différents aspects et ses usages; la pluie: les inl­

perméables et les parapluies; le ruissellement et l'infiltration; les . ruisseaux et les Tivières, les cours d'eau -du pays, les sources ...

Les moyens de transport et de locomotion: trains (la lig~e de -chemin .de feT la plus prO'che, les classes de voyageurs, le prIX

des billets, la vitesse des trains ... ) ; les autos ... ; les avions ... Les métiers et l'industrie; le com'merce local.

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L'alimentation, les produits de notre sol, les produits étran­gers ... ; la gourmandise ...

La correspondance et le service des postes (idée des tarifs posta~x). Com~e~t on .Téd~ge une adresse, ,ie temps que met une lettre a parvenIr 'a destInatIon ...

Les ~aisons : observations relative~ aux saisons, leur rapport , avec la VIe naturelle, sociale, religieuse. .

Notre climat et les autres climats: comparaison, faune et flore.

Les anniversaires patriotiques et les manifestations de piété; leur pénétration dans la vie.

.Obse:vations occasionnelles et actualités. Quand surairont d~s. Im~revus qu'il serait maladroit de négliger, iJ ne faudI~ pas hesIte.r ,a rOlnpre avec un ordre pvéétabli. L'actualité habiJement e~plOItee est un stimulant qui facilite l'effort, avive J'esprit et rend la classe plus vivante.

Troisième degré ('5m.e e-t 6m e .années)

, A partir de la 5me année d'études, l'étude des réalités avec lesquelles nous sommes en contact ne s'e fera plus sous la r ubri­qu~ .. « ~tz:de du mili~u » mais au moyen des différentes hranches speCIalIsees. On mazntzendra donc la division en branches' non s,eule~ent l'histoire, mais la géographie, les sciences natu~elles, 1 hyglene demandent un enseignement plus systématique.

rr:0.utefois, da~~ cet enseign~ment même, on tiendra cOJupte du mIlIeu .. On utIlI~era les notIons déjà acquises au cours des d~u~ preIlllers degres et on en fera une étude plus logique C'est a!nSI que la géogr aphie Ioca'le sera replacée dans 'une . étude d ensemble du pays ou du monde.

D'après le ProgJ'(lllullt: belge.

PIANOS - .HARMONIUMS Violons - Mandolines - Guitares

RADIOS ET DISCOPH O NES

MagaSin de musique H. Hallenbarter, Sion

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Un phénomène régressif: Le su[ement [hez l'enfant ipar Ile Dr N. BEINO

Le suceUlent du ,pouce ou d'autres objets sYInboliquement équivalents, et l'ony,chophagie (action de se ronger les ongles), sont parmi les troubles nerveux et caractérologiques qui affectent le jeune âge, ceux que le bon sens populaire a tendance à consi­dérer -comme des vices. Pourquoi des vices? Il est rare que le jugement du profane dépasse ce stade de l'appréciation intuiti­ve. Le ·pourquoi et comment des phénomènes lui échappent. Il n'ose approfondir de peur de s'y perdre ou, peut-être, de trop bien voir. Les relations causales et effectives qu'il établit sont affaire d'intuition qui brûle certaines étapes de l'enchaînement logique. Mais 'Pour mystérieux et insaisissables que paraissent, à première vue, les liens qui rattachent le trouble à sa nature, H n'en subsiste pas moins que, à l'analyse, ce jugement se révèle souvent juste.

A propos de l'étude des troubles dont il vient d'être ques­tion, j 'essaierai de montrer dans quelle mesure cette sanction mo­rale, un peu trop sévère peut-être, est exacte. En outre, une meil­leure connaissancoe des 'Phénomènes dans l'ordre de leur portée, et de ,leur signifitcation incitera, je n'en doute pas, parents et édu­cateurs à se montrer plus .compréhensifs à l'endroit de troubles dont la manifestation n'est pas seulem.ent question de volonté ou d'éducation arbitraire. L'intelligence de ces ,deux troubles est un des buts proches de ce petit travail. S'il est atteint, il suffira à la réalisation de son hut lointain, qui est de donner aux éducateurs le moyen de contribuer à leur guérison par des interventions plus justes et plus appropriées .

. Entre l'acte de sucer ",et celui de se ronger -les ongles, y a-t-il des relations de -causes à effets ? Je le crois, en ce qui me concer­ne, bien que cette opinion ne soit pas partagée par les quelques rares auteurs qui, d'après mes recherches, se sont occupés de ces questions. Je reviendrai sur ce sujet dans rartide que je m·e propose de consacrer prochainement, dans cette revue, à l'ony­chophagie.

J'abor-de maintenant l'étude du cas des enfants qui, suivant la formule consacrée, ont la fâcheuse habitude de sucer leurs doigts et, par extension, Iles objets qui les représentent symboli­quement (crayons, etc.). Afin d'en faciliter la compréhension, je l'étudierai dans son origine et ses manifestations, au point de vue de ses causes, de son ·évolution et de sa destinée, .de sa signi­fication. 'En traitant cette dernière question, je réserverai quel­ques lignes à la IProphylaxie et au traitement du trouble.

OR SA T, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

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1) Origine et manifestations

Les manifestatios de 'ce phénomène étant bien connues, je n'en dirai que ce qu'il faut 'pour l'ensemble de ce travail. II est évident que, ,à l'Ol'igine, le geste de l'enfant qui porte son doigt à sa bouche et Ile suce est tout instinctif. Il se rattache intimé­,ment à la tendance, également instinctive, qui l'incite à se saisir du sein maternel pour satisfaire son hesoin organique de nutri­tion. Il est d'ailleurs aisé de se rendre cOll1pte que le sucement, a, à cet âge, toutes les caractéristiques de l'acte physiologique de la tétée. Plus tard, au fur et à Inesure qu'il grandit, l'enfant lors­qu'on lui en laisse le loisir ou, pour mieux dire, lorsqu'on l'y habitue - l'éducation joue ici un rôle iUlportant - étend le phé­nomène du sucement aux autres doigts de la Iuain, voire à la main toute efitière, et parfois même aux pieds. A partir de un an et demi, un peu avant, un peu aiprès suivant les cas, on le voit infliger le même sort à d'autres objets qui tombent entre ses mains: jouets, boutons, 'etc... Certains éducateurs, frruppés pal~ cette tendance de l'enfant à se saisir des objets dans ,cette phase de son évolution organique, pensent que cette tendance ne s'e.,. xerce pas au 'seul profit du sucement, mais qu'il y faut voir en­core le réveil et la nlanifestation d'un autre « instinct», ,l'instinct d'accaparement ou instinct de captation, qui s'accentuera davan­tage par la suite.

:Mais revenons au phénomène qui nous intéresse. L'expé­rience montre que chez tout enfant il arrive nécessairell1.ent un moment où le phénomène du sucelnent diverge par son objet et par son but (nutrition) de la fonction organique de la tétée ou de son com.pléInent : le biberon. Cette divergence quant à l'objet et quant au Ibut, que maints observateurs ont signalée, se manifeste longtemps avant la phase de sevrage. A ce titre, tous les enfants traversent donc une période de sucenlent physioiogique. L'ob­servation montre, en effet, que:

a) après avoir satisfait le besoin organique de faim et de soif, beaucoup d'enfants continuent à téter sans aspirer .Je liquide nourricier;

b) Beaucoup d'enfants, repus de nourriture, protestent à leur façon, c'est-à-dire en criant, dès que la Inère mani­feste la moindre velléité de leur retirer le sein;

c) Beaucoup ,d'enfant réclament à tue tête le sein nlaternel, alors qu'ils viennent d'être gavés de nourriture.

d) Dans ces différents cas, soit le pouce, soit la sucette « pro­videntielle» que le C01nnlel'Ce met à ,la disposition des mères .vraiment trop impatientes, calme instantanément les tyranniques protestations de l'enfant. Que dans sa bouche il 'ait son pouce ou la sucette, une détente béate

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caractérise l'état psychologique de l'enfant. C'est l'état de satisfaction inconditionnelle jusqu'au moment où se fera sentir à nouveau l'i'mpérieux appel de la nature.

Les pédiatres et Jes psychologues qui se sont occupés de ces phénomènes et · plus particulièrement du rôle apaisant du pouce ou ·de la sucette, mettent leur action e'n relation avec une sorte de satisfaction que l'enfant tirerait du contact de ces objets avec la :bouche. C'est à se procurer ce « ,plaisir» que l'enfant emploie­rait le temps qui le sépare des tétées; la force et la !fréquence avec laquelle il réclame la sucette est entièrement fonction de -l'éduca­tion.

2) Causes

Ce que nous venons de dire de l'origine et des manifesta­tions du sucement laisse pressentir la part importante que prend, en tant que cause adjuvante, l'éducation des fonctions organiques sinon dans l'apparition, du moins dans le développement et la persistance du trouble. Je rappelle que dans ce dOlnaine, comme d'ailleurs dans celui qui intéresse la psy;chogénie des autres trou­bles nerveux et caractérologiques, les facteurs adjuvants - l'édu­cation en l'occur'ence --- sont à eux seuls Îlnpuissants à provoquer des perturbations nerveuses. Pour qu'ils soient réellement « traumatisants», il y faut la participation du complexe eonstitu­tionnel. qui lui sert en 'quelque sorte de base. On peut mêlne dire que l'importance de ce terrain constitutionnel est si grande, que l'unanimité des auteurs l'élèvent au rang de cause déterminante. Cette prédisposition nerveuse, acquise par hérédité, met l'enfant dans un état de susceptibilité partkulière à J'égard des condi­tions défavorables du milieu, de l'aInbiance, et sur tout à l'en­droit des facteurs psychologiques et des principes pédagogiques des parents.

Les troubles nerveux se ,créent donc et se m.anifestent par le jeu nécessaire de ces deux .facteurs interférant l'un sur l'autre, selon un mode qui n'a pas été élucidé. On peut induire de ce fait que, préInunir l'enfant prédisposé contre les désordres ner­veux, équivaut à le soustraire à l'action nocive des ,causes adju­vantes. On voit par là tout l'intérêt qu'il y a, au point de vue de la prophylaxie et de la guérison des troubles nerveux, à bien connaître les causes de ces troubles.

Que 'le sucement soit une des ,conséquences d'une éducation insuffisante ou déficiente des fonctions organiques, je pense qu'aucun éducateur ne s'en étonnera. Plus d'une mère, d'autre part, si elle faisait un retour en arrière, reconnaîtrait le Ibien fondé de cette relation. Il est Ipresque de tradition de donner la sucette à l'eniant qui crie ou ,qui s'agite. Cette tradition se tranSInet de mère en fille. Les premières expériences faites par la mère la ,con- .

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vainquent rapidelnent qu'en donnant la sucette à son enfant eHe se garantit contre plus d'un désagrément. Par la suite, recou­rir à ce 'lnême moyen devient un acte réflexe. Ainsi l'habitude s'implante et s'e généralise. Plus d'une mère est loin de se douter qu'en recourant à tout Ibout de champ à ce geste soit disant li­bérateur, elle passe du rôle d'éducatri'ce au rôle opposé. Les in­convénients résultant de cet état de choses se feront sentir tôt ou tard dans d'autres domaines encore.

3) Evolution et destinée

Expression d'une tendance instinctive et pendant de l'acte de la tétée, le sucement des doigts est, dans une phase du déve­loppement de l'organisme, un phénomène normal, quasi spécifi­que, s'observant chez les enfants de tous pays et de toutes 1ati­tudes. L'image du bébé qui, dans une pose charmante d'abandon, suce son pouce avec une convktion comique, a suscité plus d'une toile.

Dans les conditions normales, le phénomène disparaît vers la 2me année sans laisser de traces. Cependant, à la faveur du terrain constitutionnel et sous l'influence de certaines causes àd..: juvantes (causes psycho-pédagogiques), il peut persister au-delà des limites de la normale: 4me, 5me, 6me année et plus Lors- ' qu'il se rencontre longtemps après la phase de sevrage, il doit être considéré COIJlme une manifestation nettement morbide. De fait, à ce lIIloment, il présente tous les caractères des symptôlnes névrotiques : anaJ'lchie dans l'ordre ,de sa manifestation, résistan­ce à l'action de la volonté réfléchie et de J'intervention exogène, etc. A 1'·égal des autres troubles nerveux, il peut revêtir des for­mes compensatrices : formes de substitution (crayon, etc.) formes sy'mboliques, fonnes sublimées. Si extraOlidinaire que ça paraisse, les formes sublimées se retrouvent surtout cilez l'adulte. C'est le cas, notamment, des pseudo-fumeurs (ceux qui n'aspirent pas la fumée) , des « suceurs» de pipe, des « mâcheurs » de cigares, etc.

Chez l'enfant de 3 à 7 ans, le trouble se présente sous sa forme la plus déplaisante et la plus inesthétique. A voir ces gr ands garçons à l'air hébété, le pouce enfoui dans la bouche et dont les coins des lèvres laissent sourdre un filet de salive, on ne peut que partager 1'irritation des parents .et des éducateurs. Ce sentiment se conçoit ·d'autant plus volontiers que l'on connaît la ténacité ,du trouble et l'impuissance où l'on est à le combattre efficacement par les moyens éducatifs.

4) Signification psychologique du trouble E ~!'aitement

Ce sujet demanderait -de tels développements qu'il n'est pas possible de les ex'poser dans le corps de cette revue. Ce que j'en dirai cependant, quoique frag.mentaire, donnera, j'espère, une idée de l'intérêt qu'il peut présenter.

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Le sucement du p ouce ou de la sucette, au stade où nous ve­nons de le voir, est un phénomène pathologique. P ersévérer li n'y voir qu'un vice, une mauvaise habitude ou la manifestation d'une volonté en souffrance, serait s'exposer à des déconvenues. Or, en tant que trouble nerveux faisant partie d 'un agrégat d'autres troubles nerveux (névrose), il possède toutes les caractéri'5dques du symptôme névrotique. En dehors de celles que nous avons e~­posées plus haut, il faut lui -donner la valeur d'un <.:ompromlS entre deux tendances ou deux intérêts qui s 'affrontent. Le pre­mier intérêt est une émanation de la vie affective de l' en fant sous la fornle d'u n sentiment, d'une tendance, d'une représentation, etc. , l'autre r enferme la série de barrières (:nl0rales, esth étiques, etc.) venues du milieu extérieur ou ,de l'enfant lui-même, qu i s'op­posent à sa réalisation . De l'opp osition d e deu x in tér êts en cause résulte un conflit. Un con flit dans lequ el un des éléulCnts est doté d'une surcharge affective pénible (résultant, par exemple, d'un e éducation sévère) , et insupportable p our l'état de l'onsCÎel1ce, cherche et trouve parfois, une issue dans l'oubli (refoulement). Par la transposition d'un état psychologique du p lan conscient dans le plan de l'inconscient, le trouble nerveux, en tant que com­promis, procure un double bénéfice au 'malade :

1) Il ne peut satisfaire sous une forme voilée ou symboli­que - qui échappe par conséquent à son entendement -une tendance réprimée;

2) Il se soustrait en même temps - par l'inconscience où il est du sens réel de son symptôme - aux sanctions mora­les qui résulteraient de l'accomplissement de l'acte tahou.

Lorsqu'il se prolonge au-delà de ses 'limites nornlales, le phé­n onlène du sucement implique ces deux avantages. Chercher à· comprendre le secret parti (bénéfice inconscient) que Ure .]~ ma­lade de ses symptômes nous permet n on seulernent de saISIr les raisons pour lesquelles il s'attarde dans sa maladie, mais nous donne aussi une ex cellente arme pour l'en guérir. C'est là un des prin cipes de la psychothérapie.

De ce que nous venon s de voir , se dégage au ~noins u ne con­clu sion intéressante: il serait erroné de p enser qu'on peut, au point de vu e th érapeutique, appliquer à la guér ison du trouble q~i nous occupe, le m êm e cliché psychote-chnique. Chaque cas devrait être traité individuellem ent, les causes qui motivent le t rouble va­riant d'un enfant à un autre.

Parmi les interprétations -psychologiques possibles du suce­ment tardif, signalons qu'il peut caractériser un état de résis­tance, d'opposition, voire m êm e de révolte contre le petit monde qu'est pour l'enfant sa famille. Il p eut être, en outre, l'exp :œssion d'une réaction affective intense, en' relation avec un sen timent de jalousie ou d e h aine. Il peut dépendr e encor e d 'un eomplexe d'in-

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fériorité, d'un sentiment invincible de 11lJépris, d'abandon, ou ré­pondre à un mécanisme auto-punitif. Mais l'interprétation la plus intéressante, et probablement la plus 'commune, du phénOInè­ne, c'est qu'il doit constituer, en dernière analyse, une manifes­ta~ion sYlnbolique de dépendance de l'enfant pal' rappoI't à sa mere. Plus que tout autre trouble nerveux infantile, Ile sucement, de par sa nature même, doit traduire. comme un vague désir, une sorte d'aspiration nostalgique de retourner à une période dé­sormais r évolue qui l'affranchissait de bien des chose~. Pour beau­coup ,d'enfants peu adaptés ou Iual équilibrés, en effet , leur lut­te pour conserver leurs prérogatives à l'amour des parents, l'é­du~ation avec ses exigences, les mille et un petits sacrifices qu'ils dOIvent constmllInent consentir à la réalité, sont autant ùe ,cor­vées difficiles à surmonter. De même que le rêve éveillé ou le rêve tout ,court nous permet des évasions faciles vers les lointaines pé­riodes de l'enfance heureuse, :le sucelnent doit servir de ( véhicu­le » à un senthnent tenace, impossible à sacrifier: le retour au stade infantile régressif, où les intérêts du nloi psychique s'ané­antiss·aient et se confondaient avec ceux de la lm ère.

* qu'e ·les lecte;m.'s de la revue veuilmelnt m'ex'cuser de 'faire un ~sa.g e Immol~ér,é d 'une e~pres,si0I?- ,a~s~i ,~.ésuète lPour idési'gner l'wc­tIo~ de SUC81. Le. voca1bU'laIr~ m éldlOM, SI nche en 'comfbinaisons 'gréco­latInes rpour désllJgner le mOlud:r e trouhle, e·st ici muet.

Un, peu de lest dans la barque des sans ... souci.

. Il y :a ~oire à ,la ~lanta. Les ritournelles de orgues de Bar­barIe remplIssent les Jeunes ,cervehles. Un gosse de dix ans fixe la piste des autos ... automatiques. Est-,ce que c'est l'envie et le regret qui le hante? Je l'interroge? « Tu n'y as pas encore été '? - Oh si, Monsieur 1 - Combien de fois ? - Trois fois. -- Et c'est lchaque fois ... ? - Dix sous. » Le petit ne soupçonnait nul­lement que son menu plaisir coûte un peu cher. , La récréation des fillet~es bat Ison plein. Le pain et la rpomme,

c est ~rop fade, ~rop vU'lg~Ire. Il faut des sucreries. Est-ce pour fournll· du travaiil au dentIste? .

Un lendemain de fête, Jules regagne nonchalemment sont ate­lier: « On n'est pas pressé? - Que voulez-vous? .on est encore U~l peu fatigué. - Vous ?-vez donc eu du travail suprplémentaire hIer? - Il ne manqueraIt (plus que ça 1 On a eu mieux à faire! - Et le. compte? - La petite affaire de 8 à 10 francs, je ne sais pas au Juste. Il fallait s'arrêter, faute de munitions 1 »

Je songe aussi aux embarras de maintes familles nombreuses au moment des excursions scolaires. Il ne s'agit pas seuilement du

billet de ·chemin de fer, mais aussi des provisions de voyage, de l'argent de poche et d'autres accessoires qui sont devenus du né­cessaire.

Encore en ce moulent-ci, .trop de jeunes se'lllhlent ignorer que les temps ont changé ; ils se laissent aller à u n train de vie qui, s'ils réfléchissaient, serait un défi à la leçon q ue la Provi­dence donne actuellement aux chrétiens.

Il fut un temps où beaucoup de parents et aussi des éduca­teu rs bâtissaient leurs projets avec l'aune de la vie fadle, wnu­sante, jouisseuse,. dan s leur illusion, ils s'imaginaient de connaî­tre le fond des jeunes âmes, et la réclmue et le succès mOluentané semblaient sanctionner les calculs de leu r petite phNosorphie.

Voici la voix grave de l'épreuve. Des nlillions d'êtres hllluains envoûtés par la fascination du maximluu de plaisirs ont été :pré­cipités dans une extrême détresse. Les jeunes qu'on a bercés des funestes illusions ne doivent guère bénir les pédagogues à cour­te vue.

La situation privilégiée de notre pays au centre d' lill monde reu'lpli de deuil et de larnles est un répit "qu'il ne faut pas ùaisser écouler sans opérer le redresseluent indispensable. C' est l~ mo­IItent favol'able de ramener la jeunesse à la simplicité, à l'écono­mie, au sérieux de la vie chrétienne, non pas au détriment de .Ja joie selon Dieu, mais au prix des satisfactions artificielles frela­tées.

Les parents ont des soucis. Pourquoi lIeurs enfants les igno­reraient-ils ? Sans parler à tout propos de recettes maigres et de dépenses accrues, il est bon que les pères et mères habituent, leurs enfants à sentir un faible contrepoids de leurs tracas. Quand les calculs et les problèmes mettent les jeunes esprits en face de cas concrets, nous pouvons ajouter aux chiffres arides une pointe d'hunwnisme chrétien en faisant évaluer la contre-valeur: COiLTI­

bien de temps le père doit-il travailler pour te payer une paire de souliers de x francs, un habit de y francs, ton cadeau de Noël ? Quel temps faut-il à ta m ère pour raccoll'lIDoder ton pantalon, te préparer ton habillement du dimanche? Ces réflexinns sont de rigueur quand il y a gaspillage ou détérioration.

L'ensemble .de nos élèves sont des enfants de travailleurs, de paysans surtout; ils voient chez eux la vie de travail, et l'école n~a pas de gros efforts à faire pour les maintenir dans cette menta­lité.

Quand il s'agit des grands élèves, on peut étendre leuI' h ori­zon et leur faire con prendre les soucis de ravitaillem ent d'un m é­nage ,comnlunal, du canton et su rtout de la Confédération. Ac­tuellement le sens de la solidarité nationale peut être cultivé d' une façon plus concrète et 'plu· :ntense. Il se produit un sin'gulier r ap­prochement entre les cH yens ont les conditions de fortune sont

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si opposées; la richesse ne suffit plus pour avoir tout à souhait, et les ·mesures ayant pour but d'empêcher ;l'accaparement et la spéculation profitent particulièrement au~ gens de condition :mo­deste. Il n'est pas inutile de souligner des faits de ce genre; l'édu­cation familiale songe aux besoins domestiques et -s'affranchit dif­ficilement de l'étroitesse; la communauté scolaire est là pour bri­ser ces chaînes.

Quelques nombres ' feront toucher du doigt les diffkultés que rencontre actuellement l'approvisionnement alimentaire. La pro­duction indigène couvrait en 1938 et 1939

34 % de la consommation de céréales 87 % » de pommes de terre

1 00 % » » de lait 97 % » de beurre 65 % » d'œufs 97 % de viande

7 % » » de sucre Ces indications ne disent pas toute la vérité.

Si l'on tient ,compte du fourrage ünporté, notre sol fournit d'après Je Dr H. Müller (Gland) moins de 52 %, peut-être seule­ment 45 % des calories. L'é,conmnie s'impose dans ce dOlllaine conlme ailleurs.

Il y a des gens qui vivent dans l'obsession de la faim, et nos élèves entendent des échos de ,cette nouvelle psy,chose. Pouvons­nous les tranquilliser? Faut-il craindre que les restrictions impo­sées vont nuire à la santé? Ce sont là des craintes superflues.

Avant cette guerre, notre menu était plus que suffisant; H fournissait en moyenne pal' jour et pal' personne 3200 calories, et d'après le plan du Dr .Wahlen, nous aurions près de 2800 :calo­ries, ce qui serait suffisant. Il est très intéressant de rappeler les expériences du Danemark placé ,en 1917 dans une situation ex­trêmement difficile ·par suite du blocus des alliés. Dans ce pays, le Dr Hindhede, fils de paysan, fut ,chargé par l'Etat d'exécuter un pian qu'il avait conçu pour éviter la faim. Il fit abattre les 4/5 des por,cs, le V3 du bétail bovin et réserva le son ainsi récupéré à l'alimentation humaine en l'incorporant au .pain. Il fournit aux Danois une ration journalière moyenne de 2100 à 2400 calories. Après expérience faite, il put dire: « Personne n'a eu à souffrir de la faim et 'l'état de santé de notre population a été excellent. Au­cun autre pays de l'Europe ne l'a connu si parfait; :les médecins ' n'avaient presque plus rien à faire.» Il ,est bon que les jeunes connaissent le résultat des restrictions danoises.

Nous avons le plan !Wahlen et d'autres plans -de moindre en­vergure qui dirigent le travail agricole dans 'le sens d'une produc­tion plus rationnelle. Cette nouvelle orientation met toute la po­pulation dans la nécessité d'adapter ses habitude-s alimentaires

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au nouvel état de choses et impose surtout au paysan une disci­pline inaocoutumée : ,moins de bétail, moins d'élevage et ph~s d.e terres cultivées. Le petit campagnard producteur et le petzt CI­

tadin consommateur doivent aussi comprendre le sens des problè­mes angoissants qui occupent les autorités et ont leur répercus­sion parfois profonde jusqqe dans le foyer famHial.

D'autres questions d'apiprovisionneluent, l'accroissement des impôts, les paiements des caisses de compensatio-?-, 'h~ rationne­ment de la benzine, des ,chaussures et des vetements, etc. fournissent aux éducateurs des occasions concrètes de cultiver à propos le sens social et d'inviter à la discipline nationale.

Ces considérations ou réflexions opportunes peuvent aussi se rattacher à des Inanifestations officielles. L'appel du Conseil fé­déral en date du 25 juin 1940 contient des ,leçons austères dont la jeunesse ne doit pas être privée: « Partout, dans tous les domai­nes, - spirituel et matériel, économique et politique, - le redres­sement indispensable exigera de puissants efforts. ." Cela ne se fera pas sans douloureut renoncements et sans durs sacrifices.:. Plutôt que de penser à nos aises, nous penserons aux autres et , a .leurs besoins élémentaires ... Courage et résolution, 'esprit de sa­crifice, don de ,soi, voilà des vertus salvatrices. »

Nos chefs religieux ont accentué la note chrétienne des senti­ments que dÏtcte le temps présent. Est-ce seulement pour frapper les esprits par un discours solennel? N'est-ce pas plutôt pour que surtout les éducateurs des enfants du peuple monnayent ces fortes pensées en pièces courantes?

La jeunesse est aussi bien atteinte ,par les événe.m.ents ~n cours que la génération adulte. Elle l'est même davantage PUIS­

que son avenir en sera plus profondément influencée 'que ~e sort de ceux qui ont déjà .parcouru un long chemin. Il importe d'orien­ter les jeunes âmes SUl' la portée providentielle de l'épreuve pré­sente. Ce n'est ni l'histoire politique ou diplomatique, ni la stra­tégie ou l'économie qui suffisent à voir clair dans le Icours du fleuve impétueux qui emporte les hommes. Seule l'explkation chrétienne peut nous inspirer une attitude courageuse en face des bouleversements présents et des menaces de l'avenir:

« Dieu permet les épreuves actuelles poUl' ramener les hom­mes à l'observation de sa sainte loi. C'est lui qui dirige les évé­nements suivant un iplan qui nous est caché; mais faisons con­fiance à sa sagesse et à sa bonté. Notre vie est entre ses mains. Revenons à lui en toute . sincérité. »

On trouvera peut-être que ces pensées sont trop austères et qu'elles risquent de dissiper le sourire sur les lIèvres e:rufantines. La jeunesse est-elle donc étrangère à la souffrance? Le Sauveur s'est montré aux enfants sous les traits aimables du 'Maître qui ,a -attiré les tout petits, mais aussi sous les traits pitoyables de l'Hom-

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me de douleur qui dit aux femmes ·de Jérusalem de pleurer sur eUes-mêmes et sur leurs enfants.

En mettant la leste de ces pensées chl'étiennes dans les jeunes âmes, nous ne les ferons .pas sombrer dans l'abîme d'une noire tristesse. N ous les h abitueI'ons, au contact des du res réalités, à connaître le Pèz'e céleste plus in timenlent et à n aviguer plus sû­rement à traver s les remous de la vie. Par 'contre l'attitude fau sse, conventionnelle et superficielle de celui qui se contente d'attacher qu elques guirlandes au bord de la barque laisse les jeunes au dé-pourvu au milieu de la tempête. C. G.

Encore les notes scolaires Dans le numéro 1 de l' « Ecole Pdlnaire », nous émettions le

vœux que soit donnée aux parents la possibilité de contrôler rha­que semaine l'ensemble des notes de leurs enfants, cela en vue d'une collaboration plus étroite de l'école et de la famine . Cette idée, exprinîée trop succinctelnent, aura sans doute fait sourire plus d'un « loup de nler » de l'enseignement. Que de papier et quel supplénîent de travail pour ce faire, se seront-ils dit 1

Précisions d'abord que nous n'entendions pas rendre obli­gatoire la signature hebdomadaire des parents : chaque maître serait juge au sujet de l'opportunité de faire présenter par l'élève aux parents les notes de la semaine. Ce serait le cas, par exemple, lorsqu'un élève manque de travail d'application ou de discipline; peut-être aussi, lorsque, durant une semaine, il a fait un effort particulièrement nléritoire pour se corriger ou pour avancer; tout ceci à l'appréciation du maître, bien entendu, Il peut se faire aus­si que le maître trouve avantageux de faire signer la feuille cha­que dimanche.

Pour ce qui es,t du travail, rien ne serait changé à ce qui se fait maintenant.

Par .contre il · y aurait une gl'ande. économie de papiel', ce qui ne ser,ait pas à dédaigner puisque Monsieur le Chef du Départe­ment lui-Inênle (à la vigilance de qui rien n'échappe), prend la peine de recOlnmander un judicieux usage de cette matière. Il suffirait de disposer autrement les notes que le personnel ensei­gnant est tenu d'inscrire dan s l' iuî'Posant cahier (le nî èm e pour un e école de dix élèves que p our une autre de trente) actueLle­men t en usage. Chaque école demanderait au service du Départe­ment que cela con cerne, un nombl'e de feuilles cOl'I'espondant à celui de ses élèves . Lors de ses visites, il serait aussi p lus facile à la C01nmission scolaire de vérifier le 'travail de chaque éJève, La feuille ,des n otes de ce dernier donn erait, au premier coup d'œil, une vue d'en senl\ble su r la con duite et le travail de l'en­fant.

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Nous prions les lecteurs de l' «Ecole primaire» d'exouser ces 'quelques réflexions que nous nous permettons de soumettre à l'appréciation de qui de droit, avec l'unique désir d'être utile.

N., inst.

L'effort nécessaire « Nos élèves ne sont plus Icapab'les de fournir un effort suivi.»

Voilà ce que nous disait dernièrement un éducateur des plus en vue. Et cette remarque, malheureusement trop fondée, s'applique à la généralité des enfants q'ui nous sont confiés; surtout dans les écoles de plaine où la jeunesse subit plus qu'ailleurs les influen­c~s mauvaises de la rue, étant assaillie par les distractions les plus dIverses qui contrecarrent les efforts tentés par le maître en vue d'une concentration de la ,pensée.

Le personnel enseignant qui pratique depuis quelque trente ans, sa lamente en constatant le manque de 'caractère des élè­ves; il se rend compte, en effet, du décalage qui s'est produit dans cette direction depuis 1a dernière guerre surtout.

Il n'y a plus moyen maintenant d'enthousiasmer les enfants; c'est à peine si l'on peut les intéresser momentanément. Sans dou­te, si vous leur racontez une histoire plaisante, ou si vous leur donnez une leçon de choses particulièrement captivante, agrémen­tée de vues intéressantes et d'expériences curieuses, ils vous écou­teront encore et seront tout yeux et tout oreilles.

~u moins le croyez-vous. Pourtant, si, quelques jours plus tard, Il vous prend la fantaisie de les questionner pour savoir ce qu'ils ont retenu de vos explications, vous êtes tout simplement stupéfait de voir le peu qui reste dans ces jeunes cerveaux. C'est q?e les élèves ont vu la leçon: ils ne l'ont pas écoutée, ni vécue, nI surtout apprise; car cela demande de l'attention, une attention do~t ils ne sont plus capables, et de l'effort, un effort qui [es en­nme. Or, il faut pour cela de la volonté, et ils n 'en ont point.

Connaissez-vous encore des élèves qui savent Jeurs leçons sur le bout du pouce quelques jours après les avoir apprises? Nous pas. .

Sans doute, autrefois on a abusé de la mémoire. C'était une des facultés que l'on prisait le plus. On en est bien revenu. Les pédagogues se sont aperçus de l'importance du raisonnement dans 'la vie pratique, 'et ils ont 'eu raison. Mais on a bientôt négli­gé tout le reste. Et surtout l'on s'est plu à tourner en ldérision la mémoire ... et ceux qui en ont. Puis, on 'a fini par ne iplus s'en occuper Idu tout. On a créé des 'livres de classe qui en font fi.

On a eu tort. Aujolwd'hui i1 s'agit de remonter le courant, sans retomber cl ns les erreurs d'autrefois; et c'est difficille. D'au-

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tant plus que ram.biance elle-même n'y 'est plus, et que le Inonde extérieur paraît ligué ,contre cette faculté. Pour cultiver la nlé­moire il f~ut le recueHlement. Or cette bonne disposition au tra­vail fait cÜ'll1plètellllent défaut. Les enfants sont soUidtés par tout. Ils sont distraits par les sports, la radio, le cinéma, le jour­nal, etc. Ils ont -l'esprit plein de ,choses étrangères à l'éco'le, et l'on n'arrive pas à les isoler dans un milieu qui leur soit favora­ble. Telle est 1.a situation. On ne fait plus d'efforts et les résultats scolaires risquent de s'en ressentir, malgré toutes les statistiques les Iplus acrobatiques auxqueliles ont veut bien se livrer pour dé­fendre une cause perdue.

Mais rien ne sert de se lamenter sur une situation ,malheureu­se, il faut y remédier dans la mesure du possible. Les maladies ' incurables sont plutôt rares et celle-ci ne l'est pas tout à fait.

Il a été Ilonguement question autrefois de l'éco1le en se jouant. Si Icette formule peut encore être appliquée aux tout petits, il y a lieu de l'abandonner carrément avec les élèves en âge de sco­larité. Le maître doit exiger de l'effort dès les premières années de classe. Il fera !comprendre à l'enfant que la vie n'est pas une par­tie continuel,le de plaisir; mais que la loi -du travail a été impo­sée à l'homme dès le commence:ment du Inonde et que tous 'y sont astreints, grands et petits, selon leurs moyens.

Cela étant bien établi et accepté ,dans la mesure du possible, donnons ,à nos élèves des tâches à accomplir. Et disons-nous bien que ce n'est pas la quantité qui importe, filais la IquaJité. Con­naissant les aptitudes de nos élèves, et .Je milieu dans lequel ils se trouvent placés, nous ferons ,en sorte que l'exécution du travail, qu'il s'agisse de devoirs ou de leçons, soit en rapport av~c leurs moyens d'action. Et nous ne craindrons pas de faire refaire une tâche mal exécutée. Si nous avons bien dosé 'la mesure si le tra­vail n'était ni trop long, ni trop difficile, la sévérité 'est de ri­gueur. D'ailleurs, si l'élève sait une bonne fois à quoi s'en tenir, s'il se rend compte que Jes exigences du maître ne sont ipas le fait d'un excès de mauvaise humeur, mais que cela fait partie de la discipline même de 'la Iclasse, il se pliera à l'effort qu'on exige de lui. Sans doute on se heurtera à des exceptions plus ou 'moins nombreuses avec lesquelles il faudra 'compter. \1\1ais la plupart des élèves prendront l'habitude du travail bien fait; et s'ils sont ainsi suivis et tenus tout · au long de la scolarité, ils finiront 'Par devenir des hommes travailleurs et appliqués. L'action du maître aura porté ses fruits.

D'autant plus qu'il y a lieu d'attirer i'attention de l'enfant sur la similitude qu'il y a entre sa ,tâche et cene de l'ouvrier. \Tous les delix sont responsables vis-à-vis de la société. Si l'un ŒjUvre directement pour la Icollectivité, l'autre forge son avenir et le tra­vail qu'i'l acomplit sur les baillcs de l'école constitue la première phase de sa formation professionnelle.

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Evidemment, toutes ces explications doivent être données au moment opportun et dans la fonne requise ; mais en y mettant du cœur et du ta1ct, 'le 'maître arrivera à obtenir l'effort nécessaire, l'.effort salutaire, sans lequel il ne s'accomplit aucun travail pro-fItable. .

Lui-lnême du moins, se sera astreint à la loi de l 'effort et il aura la satisfaction d'avoir rem'pli son devoir au plus près de sa conscience. Cl. Bérard.

P A RTIE PRATJ[QU E

LANGUE fRANÇAISE

Pl1emière semaine

Centre d'intérêt: LE BROUILLARD

i. RECITATION

Chant d'automne

Vous votllà, '8'aison fa'meuse Et 'Presque ibrumeus·e

Octobre lau IpaIlrum rouillé Qui ~evêt d'un oiel ,bI\oui1I.é

,L'ai,r .moui1Jlé

L'ail' sent 'l',eau., la feui'lile, l'oiJTIJbre, Le décomh<re ...

La terre gr,as,se ·en travail Revêt un givreux camai:!

Tout d 'émaill

T,o,ut ·se tait. SeUil ,dams ,l'eSipace Tourn€! et passe

Un Ilowrd corlbeau ,croassa,nt Ou (le vo,} hrusque et vio.lent D'un faisam.

E. Henriot.

Récitation

Sur .la route t ,lotte et s"llll1onge Un IamibelliU d'errante v,apeur Qui 's'emble en Ifuite ,COiIlllIne un

[songe A qui la lumière ,f.ait peur.

Mais un soU/MI'e 'léger s '<élève: Au 'lH'ulsque éd'at du jour vain-

~queUir L 'hoIliz'on tres'saiù·leet ,se ,crève Et tous ~.'es -nids ·chantent ·en 'Clh~ur.

Sully Prudho~e.

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IL VOCABULAIRE

Un bTouiHard (une brume) , fin, léger, pas·sager, ~pais, froid , glacé - un rideau de brunie, une :J.égère voile - -le br ouillard p.a­raH, nion te, Is'épaissit, 's'étend, eJlnplit, voHe, flotte, s'éta~e, se dIS-sipe, ,g' évan ouit.

Exacice. - RemplaceT les .. . par le niot conven able (Inonte, s'accroche, emplit, chasse, soleE, s'étend, se dissipe) . \- Le brouil­lard .. . - Il s' .. , .. ..la va1lée s' ... aux arbres. - Le ... le trou e; le vent le ... et H se... 1

Le brouillard enveloppe, se développe, baigne, noie, inonde, rampe masque plane se fend _. la campagne s'embrunie, s'é­elaircit - le soleil peI:ce, troue, déchiquette, crève la nuée - une lueu~' blêlue, blafarde, diffuse - un brouillard tenace, intense, persistant.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au num'éro du 15 octobre.

Le brouillard

Un jour, je fus surpris par un brouillard si épais qu'il me fut im.possible de reconnaître mon chemin. Je me trouvai tout à \Coup auprès d'un grand hois qui m'était i.nconnu. Le haut, .des arb~es se perdait complètement dans .Je brouillard, et les bruyeres paraIS­saient tout enveloppées de laine. Des fonnes blanches descen­daient des arbres et glissaient sur les bruyères, en longues traînées transparentes.

C'est à peine si on voyait l'eau de la rivière; eUe avait l'air de dormir sous une é.paisse couverture de laine blanche.

A1arguerite Audoux,

Le brouillard

Cependant, la rivière s'était un peu 'couverte d'un brouillard blanc très épais qui ralnpait sur l'eau fort las, d~ sorte <:Iue, e~ n1e dressant debçmt, je ne voyais plus de fJeuve, nI mes pIeds, 11.1

mon bateau, mais j'apercevais seulement les pointes des r oseaux, puis, plus loin, la pla~ne tou~e pâle ~e la lumière, ~de ,la lun,e, avec de D'randes taches nOIres quI InontaIent dans le CIel, formees par des b groupes de peupliers d'Italie. J'étais comme enseve~i jus5[u'à [a ceinture dans une nappe ode coton d'une blancheur sInguh ere, et il me venait des imaginations fantastiques. 111aupassant.

La nue se déchire

Il avait brouiUardé tout .Je matin, et l'embrun, qui avait ver ni les écorces et les feuilles encore gommeuses, mis les rralneau x, les herbes et .Jes m.ousses en pleurs, fait chanter la grive, embu é les horizons, traîné SUIl' les b ois Ison (filet d'eau, 'cédait enfin devant

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le so.leil [pâle de ce jo.ur d'avril quand midi venait. Une tro.uée Co.n­fuse se faisait .lentement et s'élargissait de plus !en plus dans la inasse indistincte et laineuse des nuée:s; Je ciel gris 'co.mme une éto.upe blanchissait de proche en 'proche, s'éclairait, mo.uto.nnait, faisait des flo.ches, et finalement, quand la nue .se déchirait, to.ur-nait au bleu. J. Nesmy.

Brouillard de ville

Il descendait dans la rue. Le bro.uillard d'o.cto.bre était épais et piquant: il avait ,cette odeur fade de PaTis, o.Ù se mêlent les exhalaiso.ns des usines de .la -banlieue et Ja lo.urde haleine de la vHle. On n'y vo.yait po.int à dix pas. La Jueu[' Ides becs de gaz tremblait co.mJme une bo.ugiÏe qui va s'éteindre. Dans les demi-té­nèbres, une co.hue de gens ro.ulait en If.lots -co.ntraires. Les -che­vaux glissaient sur la bo.ue glacée. Ce bruit, ce gro.uillement, cette o.deur saisirent Christo.phe. Le bro.uillard aug,mentait, à mesure qu'i,l ,appro.chait de :la Seine. J. Christophe.

Matin brumeux

La nuit pâlissait, mais l'œiJ. ne distinguait rien enco.re; [a brume s'était en effet installée parto.ut; ,eUe remplissait co.m~e des bo.îtes les 'Petit,s jardins ,carrés aux haies !basses; eHe s'empilait So.us les arbres; le chemin semblait une ,rivière blanche co.want entre des rives so.mbres. Dans le viUage, d'autres po.rtes battirent, quelqu'un to.ussa; un ho.m.me p:assa, en sifflo.tant, imprécis co.m­me un fantôme. Séverin sentit la fraîcheur se glisser lSo.US sa Iche­mise défaite et il rentra po.ur achever de se vêtir.

- Le temlps est-il netto.yé? demanda !Delphine. - Je ne .sais pas, fit-H, il y a un gro.s brro.uiHard.

Pérochon.

Le brouillard

Le hro.ui1lalid ,s'était dévelo.ppé et occupait ·maintenant 'près de la mo.itié de .l'ho.rizo.n. C'était comme une vaste falaise mo.u­vante qui avançait dans to.us [es sens. Quelques instants après, la « Durande » entr.ait dans le banc ,de brume. Ce fut un instant sin­gulier. To.ut ,à co.up, ceux qui .étaient à l'arrière ne virent plus ceux qui étaient à 'l'avant. Une molle clo.iso.n grise co.upaen deux le bateau, et, brusquement, to.ut le mo.nde grelo.tta; les passagers en­do.ssèrent Jeur pardessus et les matelo.ts lIeur suro.ît. }To.ut était blafard et blême o.U naviguait dans la pâleur diffuse; o.n ne vo.yait plus le ciel, o.n ne vo.yait plus la mer. Parfo.is, J'o.pacité était co.m­pIète, le navire était pris dans une vraie banqui,se de bro.uillard.

V. Hugo.

Vins du Valais ORSAT dissipent la tristesse.

(

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Exercices d'application

S'en référer au numéro. du 15 octo.bre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

En une phr.ase décrire : Le bro.uillar.d mo.nte - le !brouillard se dissipe - un épais bro.uHlar.d - le bro.uiHard no.ie to.ut - la vallée .dans le bro.ui~lard.

E:x:emples. - So.udain une brume descend dans le val : eUe glisse lentement sur les bo.is, accro.chant aux cimes nues des hê­tres des lambeaux frisso.nn:ant que le vent effilo.che. (E. Mo.reHy.) - Les premiers bro.uillards traînent dans la vaHée, grimpent au flanc des 'co.teaux, s'accro.chent aux bro.ussailles de la lande. (D'a­près H. Chantavo.ine.)

2. Imitatio.n d'un texte de dictée. - 3. Dans le brouillard. -4. Une jo.urnée brumeuse. - 5. Co.mpo.sitio.n iJ.ribre tirée Hu centre d'intérêt.

Deuxième semaine

Centre d'intérêt: LA PLUIE 1. RECITATION

Sous la pluie

H tombe de ,l'eau', plllc, plloc, 'pJa'C, III tomlhe de l'eau tp[,e.iill mOn SfliC.

LI tpleut, ç.a mouiili1!e, Et tpas' de vin! Quel temps divin Pour }a grenouHle !

1'1 tombe de ,l'eau', pilic, pilOIC, pJa;c, !Il totITlJb e de ,l'eau .pII,eiill mon sac.

Après la tpluie Viend<ra :le vent. Eu arriv-ant 1'1 vous essul,e.

1'1 tombe de l'eali', pllic, pIlo'c, pJfliC, 1)1 tonllb'e de ·Feau lpil,eiill mon S·fliC.

Jean Richepin.

Le jardin sous la pluie

La ·e,roisée est ,ouverte; tl pleut L'herbe :frémit~ le gr,avier tiède Comrrne minutieusement Crépite,. et .l'on ,croir,ait Jià-bas A tpetit bruit 'et peu là tpeu EntendJresur Ile ,s'a;b'le et J'herfbe Sur 'le jardin frais. et dormant. Comme d'imper,celptililes !pas.

FmüUe à [euÏ'liloe, Ilia p'luie éveiJJlle L'aI'lbTe .poud,reuoc qu',elle v e:r.dit. Au mUT on diTait que la tre~]le S'étire d'un gest'e eng,o,uI'Id,i,

!Je ja'I'Idin ,ehuohote et tTess'aiilile, Furtilf et 'co-lld'identiel L'av-erse semlYle maJÏi!JI'e tà mai'lile Ti,ss-er lIa te'rre 'avec loe <Ciel

Henri de Régler.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 novembre 1941

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II. VOCABULAIRE

NOMS. - Pluie, averse, ondée, grain, tronlbe, déluge, gout­te, gouttelette.

VERBES. - La pluie, tOlnbe, coule, ruisseHe, s'abat, cin­gle, claque, fouette, rebondit, crépite, raye le cieL ruisselle, bat les vitres, rafraîchit, -les nuages ,crèvent.

ADJECTIFS. - Pluie pénétrante, enveloppante, tourbillon­nante, régulière, monotone, torrentielle, dilvvienne, drue, battan­te, abondante, vio'lente, intermittente, fine, froide, bienfaisante, persistante.

ADVERBES. - Il pleut violemnlent, régulièrement, abon­damment, lentement.

Recherche de la précision du sens. ~ Exemples. - L'idée de la violence est exprimée par: s'abat, cing'le, claque, foueUe, trombe, pluie battante, etc.

L'idée de l'aspect par: hache 'l'air, raye .Je ciel, rebondit, pluie drue, etc.

L'idée du bruit par: crépite, tambourine, etc. L'idée de l'abondance par: ruisselle, déluge, pluie torrentiel­

le, etc. L'idée d~ la durée par: intermittente, continue, etc. Exercices écrits. - Employer les mots étudiés, au choix,

dans des phrases exprimant :' 1. :l'idée d'une pluie passagère; 2. l'idée d'une pluie très forte; 3. l'idée d'une pluie de longue durée.

Exemple. - Une pluie fine, lente, 'pénétrante, tombe régu­lièrenlent depuis ce matin, avec une monotonie désespérante.

III. ORTHOGRAPHE

Prépcu'ation : S'en référer au numéro du 15 octobre.

La pluie

La pluie froide tOlnbe lentelnent du ciel gris, frappe mes vi­tres à 'petits coups comlme pour m'appeler.

ELle ne fait qu'un bruit léger et pourtant la ,chute de ,chaque goutte retentit tristement , dans Inon cœur. Anatole Fl'ance.

Voici la pluie

Il fait ,maintenant un ciel presque noir. Brusquement le so~ le il s'est enfui et, brusqueluent un grand coup de vent passe, se­couant avec fureur les arbres, faisant battre les volets ... Que,lques grosses goutte~ de pluie commencent à tomber ... Voilà la grille du jardin franchie. Des torrrents de pluie ·ruisseJlent.

A. Lichtenbergez'.

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La pluie tombe

Le nez contre la vihTe, Paul regarde tomber la pluie. Le ciel est couvert de nuages gris et .Je vent souffle. Les :aTbres sont se­coués par le vent et leurs dernières feuilles s'envolent.

Dans les champs, les gens ont quitté le travail 'et rentrent en hâte à -la maison pour sécher leurs vêtements mouillés devant le bon feu aux hautes flammes.

Sur la route qui 111'0nte à la ferme, Pierre, ,le petit pâtre, presse son troupeau. Le bétail, haI'celé par le chien, trotte vers l'étable ,chaude et la paHle sèche de sa litière.

La pluie cesse

Peu à peu la violence de l'averse diminuait; puis ce ne fut plus qu'une ~orte de brume, une très fine pous·sière de pJuie vo.l­tigeant. La voute des nuées semlblait s'élever, blanchir; et soudain, par un trou qu'on ne voyait point, un long rayon de ,soleil obli­que descendit sur les ,prairies.

Et les nuages s'étant fendus, le fond bleu du fir:mament pa­rut; puis la déchiruTe s'agrandit comme un voile qui se déchire; et un beau ciel pur d'un azur net et profond 'Se développa sur le monde.

L'avers.e

L'avefise ruisselle sur 'le toit et le deI est si noir qu'on voit à peine clair.

- L'eau fouette la vitre avec un bruit sec et on entend le vent dans la cheminée.

,- La terre est humide et une grande flaque d 'eau s'étale devant la porte.

L'averse

L"averse, toute la nuit, avait sonné 'Contre les ,carreaux et les toits. Le ciel ba.g et chargé d'eau semblait crevé, se vidant sur la terre, la délayant en bouillie, ~a fondant comme du sucr e. Des rafales passaient pleines d'une chaleur lourde. Le ronfle ent des ruisseaux débovdés emplissait les rues désertes où les maisons, comme des éponges, buvait 'l'humidité qui pénétrait au dedans et faisait suer ,les murs, de la 'cave au grenier. G. de Maupassant.

La pluie

La pluie tombait fine, pénétrante, continue; eLle ruisselait sur les murs, rendant plus noirs les hauts toits d"avdoise, les hau­tes maisons de granit; elle arrosait 'comme à plaisir cette foule bruyante du dimanche qui @rouillait tout de même, mouillée et crottée, dans les Tues étroites, sous un triste crépuscule gris.

Page 14: L'Ecole primaire, 15 novembre 1941

~ 88 ~

La pluie to.mbait, tombait, mouillant tout, les chapeaux à boucle d'argent des Bretons, les bonnets sur l'oreille des matelots, les shakos galonnés et les 'coiffes blanches et les parapluies.

... On se sentait emprisonnés sous des couches et des épais­seurs de grosses nuées humides qui vous inondaient; il ne !Sem­blait pas 'qu'e,llies pussent jamais s'ouvrir et que derrière il y eût un ciel. On respirait de l'eau.

Les matelots apportaient dans ces rues une note étonnante de gaieté et de jeunessè .. : Ils allaient et venaient, disant des cho­ses qui les faisaient rire. Ou bien ils s'arrêtaient sous les gouttiè­res, aux étalages ' de toutes les boutiques où f on vendait des cho­ses à leur usage ...

De temps en temps, il y avait de grandes rafailes qui faisaient envoler des 'bonnets ... , et alors la pluie tombait plus d'l'ue, plus torrentielle et fouettait comme grêle. P. Loti.

Exercices d'application

S'en référer au numéro du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANCAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

La pluie vient de cesser. Vous examinez les alentours: le ciel) les champs) la l'oute, la ferme.

) Sujet traité. Depuis quelques jours, la chaleur était accablante.

Bêtes et gens demandaient ardemment de la pluie. Elle est tombée cette nuit, la pluie bienfaisante: ce matin, elle a cessé, juste pour nous apporter plus de fraîcheur et pour .débarbouiller un paysa­ge plein de poussière.

Le ,ciel est redevenu serein. De petits nuages blancs flottent légèrement, poussés par la brise. Les oiseaux volent dans -l'azur, à la recherche des moucherons. Les hirondeHes glissent rapide­ment, le,s ailes étendues, tantôt à ras du sol, tantôt, au contraire, à des hauteurs surprenantes.

Les champs s'étalent à p erte de vue, montrant Jeur terre bru­ne et rougeâtre dont les couleurs sont avivées ,par la pluie noc­turne. Les prés sont d'un vert frais, doux à l'œil: les gouttes d'eau perlent encore su r 'les brins d'herbe ...

La route a fait toilette, elle aussi. L'eau a lessivé la chaussée, ,la poussière blanche a disparu, et .les cailloux polis et rougeâtres apparaissent. De minces fJaques d'eau 'miroitent encore sous les rayons ,du soleil. Au-dessus de nla tête, les arbres secouent leurs rameaux et leurs feuilles humides. Les oiseaux chantent là plein gosier.

SUT le bOlid de la route, en quittant les dernières maisons du village, une petite femne .dresse ses Inurs 'lézardés sur,montés d'un vieux toit de tuiles. Celles-ci briUent au soleil; elles retrouvent sous les mousses, et pour un moment, leur couleur rouge vif. La cour apparaît boueuse et parsemée de -flaques d'eau. Les canards sortent du bain et 1issent leurs ailes de leur bec jaune. Les pou­les grattent le fumier, un Icoq se dresse sur <ses ergots et clairon­ne... Les portes sont largement ouvertes et livrent passage à un lourd tonlbereau attelé de deux grands bœufs. La vie reprend partout avec plus d'entrain. La pluie a cessé, le soleil brine.

Sujet libre.

Sujet proposé. « Georges, tu prendTas ta pèlerine. Oui maman: » Mais il juge la précaution inutHe. Quel beau temps ! ... Malheureusement, voici la giboulée, et il est en pleine campagne.

Il pleut)· vous regardez derrière la vitre. Que voyez-vous? Bâtir Ile plan avec les élèves: 1. La pluie: comme elle tOlnbe; ses accal:mies · et ses reprises. 2. Ses effets. Sur les toits: les ardoises .lavées, les gouttières

débordantes, les ruisseaux qui se forment, s'élargissent; sur les trottoirs: le bondissement des gouttes, le goudron de la rue qui noircit et' qui brille; dans les jardins du voisinage: les filets d 'eau qui filtrent à travers les branches et les feuilles, les fleurs épa­nouies qu'eLle effeuille, etc.

3. Les passants: parapJuies ouverts ou enfants avec leur ca-puchon. ·Ces passants l'ont rares et m.archent à pas pressés, etc.

La pluie a ralenti la vie dans le village ou dans la ville.

Gens et bêtes sous la pluie. Il y ·aura au moins 3 ,paragraphes: 1. la pluie tOlube; 2. ce

que font les gens; 3. ce que font les bêtes.

Texte pouvant être lu en corrigé. - Sous la pluie . - Le ciel clair tout à coup se charge de nuées violettes. Un vent violent se lève: .le grain tombe; une pluie battante. Les paysans qui travail­lent dans la lande s'en vont, la bêche, la fourche ou la f'aucille sur l'épaule, en faisant le dos rond sous l'averse. Des fem.l'Illes accou­rent en ·claquant .les sabots pour serrer le linge Manc étendu au soleil sur les bruyères. Tous fuient.

Et deux vaches oubliées, la noire et la rousse, appellent en beuglant dans le fossé; elles cachent leur tête baissée 'Sous lIa haie, .le mieux qu'elles peuvent, elles se serrent l'une contre l"autre et la pluie bat longtemps leurs larges tiIancs relevés qu'elle lave, ruisselant sur le damier des poils du roux au noir et du noir au blanc. André Suarès.

Vins du Valais ORSAT bonnes bouteilles.

Page 15: L'Ecole primaire, 15 novembre 1941

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LEÇC>NS DE CH()SES

Des filtres Le filtre à café. - Racontons comment la maman prépare

le café. Observons le filtre: le réservoir, le fiJtre. Com'ment s'e,m­boîte Œe filtre dans le réservoir? Deux tamis; comparons. Où pla­ce-t-on le café en poudre? Sentons son parfum. Vidons de l'eau bouillante. Rôle du tamis supérieur: diviser l'eau et .la répartir sur toute la surface ,du café. EnJevons-le, observons. Le ,café ll10U­

lu s'imbibe assez lentement d'eau et, goutte à goutte, l'infusion tombe dans le réservoir Ccouleur~ saveur). Que se produirait-il si le tamis inférieur avait des trous aussi grands que rautre ? Obser­vons le marc en fin d'opération.

D'autres filtres simples. - 1. Un buval~d ou un papier-filtre sur un entonnoir en verre. Versons doucement, le long d'un tube de verre, de l'eau boueuse. Observons l'eau qui s'écowe. ce qui reste sur le buvard.

2. M,ême opération avec un entonnoir rempli aux trois quarts de sable fin, tampon d'ouate au fond; avec un autre entonnoir rempli d'argile. Comparons.

3. Filtrons de même de l'eau sa,lée, de l'eau :sucrée; goûtons. . Concluons. - 1. L'argile ne .laisse pas passer l'eau; elle est }'Inperméahle. - 2. Le sable fin, l'ouate, le buvard, laissent l'eau s'infiltrer plus ou 'moins lentement et retiennent les impuretés en suspension, mais non les ,corps dissous.

Le filtre à charbon de bois. - Expliquons d'abord l'expres­sion « eau potable ». L'eau des rivières, des étangs, des ,mares est­elle potable? Pourquoi? (aspect, odeur, germes de maladies). Pourrait-on les rendre limpides avec les filtres précédents? Es­sayons.

Observons notre fi.ltre à ,charbon de bois et ,les résultats . Filtrons du vin blanc, du vin rouge. Concluons. Le charbon de bois. décolore et désinfecte

l'eau trouble et fétide. 'Mais ce filtre serait insuffisant pour ren­dre potable une eau contaminée.

Les eaux 111atél'iel. - Différents flacons 'contenant de l'eau du puits,

de source, de rivière, de mare; sel; couteau , à lame bril,lante ca-rafe, bouilloire, ballon, tubes à essais. '

L'eau 'dans la nature. - Rappelons qu'elle existe sous .les trois états.

Il pleut: une partie ruisselle à la ,surface du soJ une autre s'infiHre dans le sol, selon le degré de perméabilité 'de Icelui-d. Cycle de l'eau.

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Les eoux naturelles ne sont pas pures (ne confondons pas: limpides et pures). - Matières en suspension. - Expérience 1. -Fhltrons de l'eau de ruissellem.ent, de m.are; l'eau est clarifiée; un ,dépôt sur le filtre (débris organiques ou minéraux).

(Examen d'une goutte d'eau de mare au microscope) si pos­sible.

j.\1atières en dissolution. - Nous savons que l'eau contient de l'air.

Expérience II. - Filtrons de l'eau salée, sucrée. Goûtons . Concluons.

Expérience III. - Chauffons une goutte d'eau de source sur la lame bien nette d 'un couteau. Chauffons un peu d'eau du puits dans un tube à essais jusqu'à complète évaporation; un léger dépôt sur les parois. - Observons l'intérieur des récipients servant régwlièrement à contenir de l'eau (carafes, pots à eau) ou à en faire bouillir (,casserole, bouilloire) .

L'eau dissout un grand nombre de corps (sels); ainsi s'ex­plique -la saveur particulière des eaux de sources, des eaux miné­rales (exeIIl!ples). D'où proviennent ces matières dissoutes?

Certaines de 'ces substances sont utiles (l'eau dépourvue d'air est « lourde»; sels calcaires utiles à l'organisme ; sève brute) :­D'autres peuvent être nuisibles: débris . organiques en décompo­sition, microbes dangereux (typhoïde, choléra) .

L'eau pure. - Expérience IV. - Distillons de l'eau souillée (sel, poussière .de craie, encre); distillation = vaporisation + H­quéfaction.

Vérifions: chauffons une goutte d e cette eau distillée sur une lame de couteau.

Cette eau est- elle bonne à boire? Usages en pharmacie, ehi­rurgie.

L'eau de pluie n'est -elle pas distillée? IVlais elle contient des gaz (pourquoi?) et peut ,contenir des poussières, des micTobes. Peut-elle être utilisée comme boisson ?

L'eau est formée de deux gaz . - (Décomposition par le cou­rant électrique).

Les eaux potables. - Remarque inlportante. ~ Seule l'ana­lyse bactériologique pennet de déterminer si une eau est potable; la limpidité, la fraîcheur, certaines réactions (avec le savon, par exemple) sont insuffisantes pour 'l'affirmer. Quand on veut cons­truire un puits, il est prudent de soumettre un échantillon de l'eau à l'analyse (pharmacien).

il10yens de rendre potables les eaux suspectes. - Principe. -Eliminer les matières organiques, détruire les microbes.

Page 16: L'Ecole primaire, 15 novembre 1941

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SCIENCES VSVELLES

La pluie

I. Essayons de comprendre le phénomène de la pluie. - 1. Une petite expérience. - Mettons sur le feu une casserole pleine d'eau; au bout d'un certain temps, le niveau diminue, même sans ébulition. L'eau qui n'est plus dans notre cassero;les'est évaporée, elle est maintenant dans l'atmosphère de la salle de classe, à l'état de vapeur.

L'eau des lacs, des rivières, des mers, des océans, ~'évapore de même sous l'action des rayons du soleil, et il ya toujours une certaine quantité de vapeur d'eau dans l'air.

2. Un autre aspect de la même expérience. - Mettons sur notre casseroJe d'où l'eau s'évapore un couvercle froid; nous le voyons se recouvrir de fines gouttelettes qui proviennent de la condensation de la vapeur d'eau. En hiver, la vapeur d'eau sou­tenue dans l'air de Ja ·salle de classe se ,condense sur les vitres froides.

C'est la condensation de la vapeur ·d'eau de l'air, sous .l'in­fluence d'un refroidissement, qui forment les nuages, fines goutte­lettes en suspension dans l'atmosphère, les brouillards, gouttelet­tes en suspension près du sol, et enfin les pluies, chute sur le sol des gouttelett-es d'eau supendues dans l'air.

Il pleut donc quand un abaisse·ment de la température pro­voque une condensation suffisante de la vapeur d'eau de l'air.

3. Comment cet abaissement de la température peut-il se pro­duire? - a) Nous savons que la température baisse quand l'alti­tude s'élève (hl fait plus froid au somment de la montagne que dans la vallée par exemple); quand des couches d'air montent, elles se refroidissent, et la vapeur d'eau qu'elles contenaient se condense.

C'es,t, nous le savons, ce qui se produit dans les régions équa­toriales : l'air s'élève, chargé de vapeur d'eau produite par une évaporation intçnse, il gagne peu à peu les hautes couches de l'atmosphère beaucoup plus froid,es: des averses torrentielles tombent tous les jours.

b) L'air se déplace horizontalement (nous l'avons vu dans la leçon sur le vent); dans ce déplacement, il peut rencontrer une région .plus froide, et la vapeur d'eau qu'il contenait se condense: c'est ce qui se produit dans Jes régions côtières, lorsque le vent qui a passé sur la mer chaude et s'est chargé de vapeur d 'eau ren­contre la terre plus froide.

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c) Lorsque le vent rencontre une montagne, il se refroidit à son contact, et il est obligé de s'élever. Deux raisons 's'associent pO~lf que la co?densation se produise. Aussi toutes les montagnes ,qUI sont exposees au vent de la mer sont très arrosées.

Ainsi, pou~ qu'il pleuve sur une région, il faut que .l'air qui la surmonte SOIt chargé de vapeur d'eau, et que la condensation se produise dans les conditions que nous venons d'étudier.

II. La répartition des pluies à la surface de la Iterre. - 1. Elle varie avec la· latitude. - Dans la zone équatoriale, les pluies très abondantes, causées par l'évaporation intense et l'ascension des couches d'air, tombent en toutes saisons.

" Dans .les zones tropÎtc~les, il y a deux saisons bien marquées; 1 evapo~atlOn ,e~t surtout Intense pendant l'été, qui est la saison des Iplules. L hIver est une saison sèche.

Les dés~rt~. ne, r~çoivent pre~que jamais de pluies parce qu'ils se trouvent a 1 Inteneur de contInents massifs et dans ,les dépres­sions isolées de la mer.

Les zones tempérées soumises à des vents variables reçoi­vent des pluies suffisantes et assez bien réparties.

Les zones polaires reçoivent surtout de la neige.

2. L'influence du relief et de la situation par rappol·t à la mer se fait également 'sentir. - Dans les régions maritimes les pluies sont toujours suffisamment abondantes et tombent géné­ralement en hiver, lorsque la vapeur d'eau du vent de mer sec'con_ dense au ,contact 'de la terrre plus ·foide. Si les Imois .d'été sont suf­fisamment hum}d.es dans ,la zone atlarttique, ils sont très secs dans la zone medIterranéenne. Pourtant les .pays à moussons re­çoivent 1a pluie en été. '

Les régions continentales sont généralement sèches. Les vents .qui y arriven~ se sont déchargés ,de ,leur vapeur d'eau. Pour­tant, Il peut y aVOIr condensation sur les versants nlontaO'neux élevés qui regardent la mer. Mais c'est souvent en été qu'il tombe le plus d'eau, à cause de la fréquence des orages.

. L'étude du régime des pluies dans une région donnée est toujours assez complexe. .

3. Et,!dion~ le l'égime des pluies en Suisse (d'après la carte). L~ SUIsse, sItuée to~! entière dans la zone tempérée, lest trop

peu etendue pour que 1 Influence de la latitude se fasse sensible­ment sentir sur le régime des pluies.

Par -contre, .J'influence du relief, de la direction des vallées et celle de la situation par rapport à la mer, sont très nettes.

Les régions montagneuses sont généraleInent fortement ar­rosées. Ce sont eLles qui reçoivent ,Je plus de p1uie.

Page 17: L'Ecole primaire, 15 novembre 1941

- 94:-

Les récrions les moins arrosées sont la plaine du Rhône dans le Valais 'ce~tral et le Tessin (560 à 600 mm par an).

Exercices pratiques. - 1. Dressons la carte des pluies en Suisse. . . d

2. Examinons une ·carte des chutes annuelles de pluIes ans le nlonde. Quelle est l'influence qu'on y sent le plus fortement? (Latitude, relief, exposition par r.aJPport à la mer.). r'

Expliquons le régime des pIwes de deux ou tr01s reglOns don­nées (plaine de l'Amazone, ·désert du Sahara, ·chaîne ,des Mon~ tagnes Rocheuses). , .

3. Repéron~ l'emplaC(:~lnent de notre reglOn sur la c~rtè. 9uel1e hauteur de pluie reçoit-elle par an? CO,nln1.ent sont repartIe~ les chutes de pluie? Confrontons ces donnees avec nos observatIons personnelles que nous poursuivrons pendant un mois ou deux.

4. Si nous disposons de cartes postales, comparons la forme des toits des maisons marocaines et tunisiennes et la fOl~me des toits .des Inaisons valaisannes. Comment s'explique la différence?

BIBLIC)GRAPHIE

EINFttHRUNG IN DIE DEUTSCiHE LITERATUR 1

Cette ,introductioill à l:a .littératU'l'e 8Jl:lelnande joint ,aux mérites des m.anuel,s a l1en1: 8Jnds , ceux .des ID1lIfiuels If['8:nçais ·en- ,ce que, ,à Icôté de ,1a Ipartie historique E't biolg.r,ajpruque, il dOinne 'U1Ile (paTtie allecdo~i­que, :psy,chollogique et >de hrèvee '8Jnalyses -des œuvres les Ipllus i.m1por­tantes don.t ,le 1Ïv.re de lectUŒ'e ,contient des Ifrag,me:nts'. Les .auteurs s'e !Sont effor.cés de donne'!' à leur manuel 'un Icar8!ctère waÏ!n'1ent Isui'ssle en réservant une l,arge ,plaC'e aux ,gr,ands écriv·ains Inaüonaux, LE' s,ty.le de 'cet ouvr.age ·est d'une ,gTande ,si'IrllPlkité aUliée ,à une bOIliIle tenue üt­téraire; ·c"est-à-dire .qu'il doit être accessilile là to'lift él.ève s'ecolThda&re aY'aJI1t étudié il 'al.lemand :pend1ll1lt ·quatl"e ou Ôll'q ·ans·, Les auteurs ont limité 'lerur e'XlPosé aux cha;pit.res 6s

'3·e.n.tie'ls, ..:an s négüg€tr toutefois

de marque,r les traits d'UII1i.on ,qui relient entr.e .eHes les Ig'l'andes épo­que·s de 'l'histoire littéraire. E:n cel,a Hs ,seœveiIJJt i~a ,oause de l'éducation nationale, 01.1 trom-tl da'IliS ·ce ·VG·lume 'les ·qualité5 cl!' C'1a'!'té, d'éTl!dit.i. ·Jn sali,de et de mesure si 'a,p,préciée:s ,d,aù1s res ·ouv:r1llges de ,ces a'Ulteur,s. Ce ·cour~ re8'te dépou,rvu de (pédante'l'.ie; il est vivant, pro'bant, p3.'~' des exe.rnples bie.n · choisis, Vl1aill11'ent suisse,s 'par ;un theure'U'x mélange ùes ca.ractéristiques de deux 'ID,ennaLités génér.al.81ment o,plpo,sées. Les au­teurs consa.crE'llt dans cette 4ème édition un oh8ipitre ,nouv~au à la Jittér,atlN'e sui'sse aMlIllIanique des ,del'nières !déc8!des'; 'C'E'st Và 'Uln enri'-

1 Sohenker et Hassler - EinfühTuIllg in die deu-oS'c'he Litt8lratur, Un volum'e in-W, caTnonné . Fr. 3.-. Librairie P,ay.ot, L8!US8!l1lIlle,

- 95-

ohissement in1'PoJ.'tant, o:n relève non s'euJ.elJUent les noms de J.akob BosshaTt, HeinT.i'ch Feld8lrer 'et AJlfred HUJg;ge·IlJb.eTlger 'mM,s, .aussi, pOUT

la ,première [ois" ·eeux des '8:utelN's dont 1·es œurvre:s lS'ont éorites en dial€ictes suislses, tel,s ·<}lue l\lleinr1lld Lieillerrt, Hudo:l:f von T,8!fell'. 'C'est ùlà une heureuse inno.v.ation.

« AIME TON PAYS» (Nos trois croix) par Ad .. Ferrière, di!'. -8IIl :so·ciologie ,aux Editi<ons des « NO!Ufveaux Ca­

hiel's », . :La Chaux-c1e-lFonds '(,Suisse).

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Page 18: L'Ecole primaire, 15 novembre 1941

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