L'Ecole primaire, 15 février 1941

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SION, 15 Février 1941 No 9 PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION ABON .NEMENT ANNUEL: Fr. 6.- 60me Année. Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre -- Les annonces sont reçues exclusivement par -- __________ "ci':'t':' A';'''ft .. ___ .. .J" D .. St IL __________ .

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SION, 15 Février 1941 No 9

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

ABON.NEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

60me Année.

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre

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~ ..... ~ ............................ . ~ . • • • • = C'est dans la foule qu'il faut vous = • • 5 'protéger contre la. contagion. i • • • Lorsqu'un grand nombre de personnes sont rt?ll- • • • • nies: dans la rue, cm cinéma, à l'église, à l'école, etc., • • chacune respire forcéInent un ail' qui a déjà été « res- • • • ., piré }) plusieurs fois. •

• • • Pal' telnps froid ou hUll1ide, chaque indiùidu est . 81

: d'autant plus menacé de contagion que les germes pa- = • tllOgènes se développent plus facilement dans un ail' • Il vicié. .. • • • Et si, pal' malheur, vos muqueuses sont quelque lfJ

• • • peu irritées, vous êtes la victiIne toute désignée . Il

= Défendez-vous 1 Prévenez le mal en aseptisant vos : • voies respiratoires. Comlnent cela? En suçant une ou • = deux p'astilles Forn1Ïtrol - très agréables au goût - : • et qui vous peJ'lnettent d'éviter partout la contagion. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • iii barre' la rcute aux micrcbes. -• • • • · ~ = Dans les pharmacies et les drogueries :

= à 1 fr. 50 le tube de 30 pastilles. = • • • • 5 Dr A. W ANDER S.A., BERNE : • • • • • • • ................................... ~

SION, 15 Février 1941. No 9. 601ne A.nnée.

L'ÉCOtE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTÉ VALAISANNE D'ËDUCATION

:SOlMlMîAIH'E : 'COMlMUNICATIONS DIVEIRlSBS: PelrS'onnel -enseignant mobilisé et .remplaçants. - Enseignement de.ta géogra.phie et ca.rtes 8'colaires. - Examens ·de ,clôture de:s cours com:p,lémentai­l'es. - M ,semiblée génér-ale des insrtitutrices. - ,pARTIE PE:DIAlGO­GIQUE : Les tests et ror~,entation proJessio11.nelle. - « Lettre dE­la 'Plaine n. - Plaidoyer -pOUl' un vice nécessaire. - Brin d'espoir rda.us la nuit de,s Is,iècles. - Une miss'ion chez nous au vinage (Jin). - ISachons utilis1e'l' l'esiprit d'1mitation. - P AlRTIE P iRATItQiUE : Langue lfranç(jJise, centres d'intérêt, 1ère et 2'ème semaines. Hi.stoire. - Ens-eignement ménage-r. - Bibliographie.

~JNICATIONS DIVERSE§1 ,~ DÉJPARTJEJMlJEN'I' (ê) S.V.JE. © S.JI.V.R. CG UNION ~

Personnel enseignant mobilisé et remplaçants La 'lnise sur pied du bataillon 11 nous fournit, une fois de

pIns, l'ocasion de rappeler aux n1aîtres mobilisés et à ,leurs reIn·, pl'açants -l'obligation d'annoncer au Départelnent la date exacte de l'entrée en service et, plus talid, la date du licenciement.

Le certificat des jours de service accOlnplis doit égalen1ent parvenir au Département à la fin de chaque 'lnois.

Département de l'Instruction publique.

Enseignement de la géographie et cartes scolaires Le Département de .J'Instruction publique pOTte à aa connais­

sance du -corps .enseignant valaisan les adoucissements suivants apportés à l'Ordonnance fédérale concernant les -cartes scolaiTes et qui nous ont été cOlnmuniqués !par 'le cOlnlJ.nandement de l'ar­mée:

« Le commandelnent de l'armée a autorisé pour l'enseigne­ment dans les écoles le libre emploi des cartes de Szzisse aux échelles de 1 : 500,000, 1 : 600,000 et 1 : 700,000. Les écoliers sont autorisés à empol'ta des cartes' chez eux. En outre, le commerce de la plupart des cartes de Suisse, de la plus petite échelle à l'é­chelle de 1 : 400,000, a été décrété libre. »

Département de l'Instruction publique.

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Examens de clôture des cours complémentaires Les examens de clôture des cours compŒémentaires sont fixés

comme suit:

Le 22 f~vr~er, à 8' 'heures ~O : à Chalais, pour les élèves de Chalais ChlpplS, Granges, Grone. '

Le 17 février, à 8 heures 30, à Venthône, pour les élèves de Mon­tana, Randogne, MolIens, Venthône, Miège.

le 18 février, à 18 heures 30, à Vaas, pour les élèves de St-Léo-' nard, Lens, Icogne, Chermignon. '

Le 21 février, à Sierre, à 8 heures ,130, pour les élèves de dite conl­Iuune.

Le 22 février, à 8 heures 30 à 'Martiany Vi'l' le pou 1 'l' d C . ' f> - , . l' es e eves e

harrat, Bovernler, Martigny-Combe La Bâtiaz Tr"e t ,. , " ln. Le 24 fevner, a 8 heures, à Riddes, pour !les élèves Ide Ridd t

Iserable~ es e

Le 26 févr:ier, à I~ heures 30, à Leytron, pour les élèves de Le _ tron et de SaIllon. y

Le 27 f~vr~,er, .~ 8 heures 30, à Saxon, pour les élèves ide Saxon Le 28 fevne~', a 8 heures 30, à Fully, pour les élèves de iFull . Le 5 Ina~s, a 8. heures 30, à Martigny-Ville, pour les é1ève;' de

Marhg~y-VIllie et Martigny-Bourg. Le 3

Vma:s, a 8 heures 30, à Bagnes, pOUT 'les élèves de Baanes et olleges. 5

Le 4 mars, à 9 h.eur.es, à Orsières, pour les élèves des autres com­mU11es du dIstnct.

Da~s les autres districts selon les indications de ,Messieurs les Inspecteurs scolaires.

. Ces e~a~ens sont obligatoires pour les élèves nés en 1922 qUI o~t SUIVI le.s Cours cOlnplémentaires. Les élèves apporteront lIeur lIvret scolaIre.

1 Sion, le 13 février 1941.

Le Chef du Département de l'Instruction publique . Cyr. PITTELOUD.

fIssembIée généralê des Institutrices du 29 janvier 1941, à Sion.

Ordz'e du joUI' :

1. Lecture du procès,-~erbal et d~s comptes. 2. Rapport de la PreSIdente. , 3. Nomination de la déléguée de Conthey. 4. Propos1tions individuelles. 5. Conférences, 6. Discussion.

- 259 ~

L'inclémence de la saison n'a pas empêché 'les institutrices d'assister très nombreuses à leur assemblée bisannuelle. La Téu­nion débute par l'assis'ranoe à la Sainte Messe offerte à l'intention de nos regrettées collègues parties pour un monde meilleur.

A 10 heures, nous nous retrouvons à la salle d'étude de l'E­cole N onna'le.

Mlle Carraux ouvre la séance en souhaitant la bienvenue à Monsieur le Chef du Département Ml' Pitteloud; Ml' l'abbé Dr BoucaTd, directeur de l'Ecole Norm,ale; MM. Evéquoz et iWirth­ner, secrétaires au Département de .J'Ins1:-ruction publique; Ml' Kuntschen, président de Sion, Mlle Zen-Ruffinen, présidente de la Société des Institutrices du Haurt-VaŒais, !ainsi qu'à toutes nos chères collègues. Nous regrettons viv,mnent l'absence de nos dé­voués conseitllers Mr ,l'abbé Grand et Ml' 1re Dr M·angisch.

Le procès-verbal et les comptes sont appTouvés sans autre. l\flle Carraux rapporte sur l'artivité du Comité pendant la pé­riode écoulée depuis la dernière réunion, ,activité nécessairement paralysée par les circonstances actuelles.

Elle rappelle à notre pieux souvenir Rde Mère Rose, âm:e d'é­lite, cœur de mère, trop tôt ravie à sa Communauté et à ses 'élè­ves. Nombreuses sont égalelnent nos ,collègues dispa.rues. Un sou­venir tout particulier va à l\flle Aubert, membre dévouée du Co­mité et institutri,ce modèle. A toutes vont 'nos regrets et nos pI~iè-l'es.

La partie administrativ,e est écourtée en 'vue des deux con-férences annoncées. '

Le district de Conthey délègue au Comité MIne Olga GaH­lard, d'ADdon. Qu'dIe soit la bienvenue.

La parole est à Mme Oellig, inspectrice fédérale, sur le ration­nement des textiles et les programmes de trav,aux m lanuels fémi­nins. Pourquoi le rationnement? Pour empêcher la hausse des prix, les spéculations, ·achats immodérés. Faire durer le stock de réserve ~e plus logtelnps Ipossible. Les données qui dOlivent pré­sider à l'adaptation des progr,ammes : E-conomie, réserver le Ina­térie[ pour les exercices de ]jase sur lesquels, de tous telnps, on glisse trop f:acilement. Pour la confection, tenir ,cOlnpte des be­soins réels des enfants ,et de le'uTs falnilles, ,de .la cToissance. Prendre exaotement les mesures afin qu'aucune pièce ne reste inutilisée. Veiller à la garde-~obe des élèves. Insister sur le rac­éommodage. Economie de la l'aine. Comment déflaire, comlnent laver, retricoter. Laisser de côté les ouvrages d'agrément.

Nous SOllllmes très reconaissantes à Mme Oellig pour son ex­posé si inté,ressaut et actuel.

Mme Brenner nous ,par:le au nom de l'Association suisse pour le service domestique, de la préparation et de l'orientation de l,a jeune fille, au service de maison.

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- 2J6{) -

Ces deux sujets traités sont d'une très grande opportunité. Les temps durs que nous vivons et .'que nous VÎv,rons encore in­citent nos autoôtés à soigner tOUjOUTS davantage la formation de nos futures ménagères.

,Monsieur le Chef du Dépalienlent l'a ,achllirablement com­pris en se r~vélant. le chmnpion de 'l'enseignement nlénager en Valais, questIOn qlU touche de sa près à la prospérirté de nos fa­milles et de notre pays.

Le dîner qui suivit fut agrémenté pm: les productions choisies. d'un chœur de normaliennes, diTigé par notre chère maîtresse Mnle Delacoste, avec l'entrain et la compétence que nous -lui con­naissons depu~s touj0.tus :, « Ah! qu'on est bien, qu'on est bien chez nous». C est vraI, ,chere Ecole Nornlale, qu'on est bien 'chez nous. Et 'l'on s'y retrouve chaque fois av,ec un plaisir nouveau, NIIle Car,raux, notre chère présidente, J'a si bien dit.

;Monsieur le Chef du Département nous répète encore la sa­tisf.action qu'il éprouve à se retrouver panni nous. Sa sollicitude et son dévoueInent nous sont assurés: ses actes d'-ailleurs nous le prouvent. Puis chacune s'en retourne à sa tâche avec un cou­rage Tenouvelé.

Ajoutons qu'une partie de l'ap'rès-Inidi fut consacrée à une fort intéressante causerie de MIle Studer, inspectrice fédér,ale de l'enseignement Inénager. Ce fut l'occasion pour nOlInbre de maî­tresses spéciales d'entend:œ de très judideux conseils et d'exami­ner dans un esprit pratique le nouveau program,me d'enseiO'ne-ment 111énager, élaboré ,par Œes soins du Département. :5

P. S. - Nous serions gentilles, ne le trouvez'-vous pas chè­res collègues, de nous en tenir à la consigne qui veut qu'on' s'an­nonce pour l'asseInb1ée 3 jours avant la date indiquée? R. R .

~~~~~'~~~~~~~~~~~~~~~~b~~~~

j PARTIE PEDAGOGIQUE ~ ... .... ""~~

Les Tests et l'Orientation professionnelle Selon Claparède, le T. est une épreuve destinée à déterminer

nn caractèr~ physique ou mental d'un individu, par exemple: sa stature, la fInesse de son ouïe, sa mémoire, etc.

Le T. a poUl' but d'établir un diagnostic. Il n'est pas difficile d'établir et d'inventer un nouveau T.

~Ce qui ,est l'essentiel dans un T., c'est de pouvoi'r déterminer à 'quelle fonction il fait particuIièrenlent appel, et d'arriver à les isoler le plus possible les uns des autres afin de pouvoir déter-

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miner 'les aptitudes du sujet et de pouvoir saisir ses données ori­'ginales.

Un T ne prend toute sa valeur que s'il est bien étalonné Cette valeur des T. a été longuement discutée: .les Tésultats 'Sont·· ils constants, ne ddffèrent-ils pas d'un expé-rinlentateut à l'autre? Peut-on accorder toute sa valeur à une appréciation de l'inteIli­\gence exprhnée en chiffres?

La 111éthode des T. delnande certainenlent ceIiaines précau­tions éléI11entaÏ-res. L'expérÏlnentateur doit être enrtièrelnent objec­tif, c'est-à-dire ne faire aucune suggestion, ne pas corriger l'en­fant, ne pas rire, il doit savoir observer l'enfant: est-il fatigué, intimidé, vient-il volontiers, est-il dans de bonnes conditions de santé, y a-t-il du bruit, des distvactions. L'expérimentateuT doit appliquer scrupuleuselnent le T. dans les conditions indiquées dans la technique qui acconlpagne c.haque T. De plus, ce n'est pa.::; 'le résultat arithnlétique d'un T. qui nous donne la nleilleure in­fornl-ation de l'enfant, mais les observations et les -conclusions qu'on peut en tirer, en d',autres mots l'interprétation d'un T . est 'la ,partie vr,aiment difficile et instructive, et -qui ne se possède lqu'avec une certaine expérience.

Si les 'précautions ont été prises, nous pouvons dire que les T . rendent de très grands services :

.Dans les petites classes, ils pen11ettent de distinguer lEis re­tardés scolaires (pour des Taisons de maladie, etc.) des retardés 'réels, et de définir -l'importance du retard.

Placelnent ou CLasse spéciale ou simplenlent à suivre tout particulièrenlent (contrôler fréqueml11.ent s'il cOlnprend ce qu'il 'fait). On découvrira du ll1ême coup ceux qui ont une mauvaise ménloire, à quelle catégorie elle appartient: visuelle, auditive~ Ino­trice, à quel type appartient l'enfant: verbal, concret.

Tous ces r~nseignements sont rel11is en une heure alors qu'il faut souvent des semaines d'observation pOlU' ,arriver au nlênle résultat. Le T. permet d'éviter cette erreur encore beaucoup tr<;>p "fréquente de donner un enseignelnent ordinaÎore, veTbal, à des 'arriérés qui sont très souvent doués d'une bonne mémoire et peuvent ainsi donneT l'iHusion d'avoiT co~npris. Ils suivent c~e 'façon insatisfaisante sans acquérir de notions réelles, et une fOlS \hors de classe ne possèdent pas le oapital de -connaissances prati­'ques qu'ils auraient pu acquérir pour se tirer d'affaire dans la vie. Suite logique: ils tOlnbent à la charge de la société.

A vant d'entreprendre de grandes dépenses pour les études, pourquoi ne pas faire subiT un exanlen d'O. P. à l'enfant afin -qu'on sache dans quelle ·direction et jusqu'où on peut le pousser.

Outre que l'O. P. a ,le grande 111érite de faire préciser au jeu­'ne homme dans quelle direction se trouvent ses intérêts, ses goûts, il est souvent possible de lui redonner confiance en lui-même et

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en ses possibilités, à un âge où souvent la perspective d'études ari.de l'effraie un peu. Par la même 'Occasion, on peut lui ,montrer Œes dangers de cel,taines mauvai'ses habitudes d'étude, superficia­Œité, peur de demander des explications, lacunes non comblées, dégoût d'une branche, emploi plus Tationnel du temps . d'étude, ~etc.

Sur quelles facultés portent les tests d'orientation profession­neHe?

La liste des questions nous en donnera une idée assez exacte: Ecoles suivies, oocupations depuis récole, branches préférées, dé­testées, fortes, faibles, 'l'enlplir le questionnaire qui a pom.' tâche tie faire préciser .les goûts et les intérêts de l'enfant ainsi que ~es grands traits de son caractère.

T. de développeulent Tennan, donnant un Q. L = Quotient intellectuel.

T. de développement Meili, donnant un profil psychologique. T. d'attention. T. scolaire de ca!lcul. T. mémoire vis. audit. T . .d'aptitude à lia mécanique, au nombre de 6. T. d'habilité manuelle au n. de 7.

rapidité pure, TapidHé avec directive, ooord. des lnouv. précision, etc.

L 'établissement des T. est une -chose très intéressante Nous avons eu l'occasion d'assister à 'l'élaboration des T. d'aptitude à la mécanique.

Voici le chelnin p aDcouru dan s l'élaboration de ce test : Le psychologue étudie les aptitudes principales requises par

:cette branche. Une fois celles-ci bien établies, il s'agit d'inventer un l'., une expérience qui fasse appel à ces diverses fonctions. :Projets, contre projets se suiv-ent jusqu'à ce qu'ils donnent 'satis­faction aux .données ·sdentifiques. Après quoi on pa'sse à l'expé­rience.

Sont en prelnier lieu soumis à ces T. des ouvriers, des contre­maîtres particulièrement qua'lifiés qui -subissent l'examen et nous :aident par leurs suggestions, leur introspection, ce qui demande 'tIn nouvel ajustelnent. Puis vient .J'applioation à· un grand nom­bre d'élèves d'âge et de capacités différents. Les centaines de ré­'sulctats sont groupés par âge, par Inilieu sooial (ville, campagne), 'et réunis afin .de chercher où se trouve la performance nl0venne pour un âge donné. En plus ces mêlnes élèves sont soumis ~à des 'T. de -contrôle qui ont fait leurs preuves. Si les r.ésultats obtenus 'donnent un bon' coeffi,cient, c'est-à-dire que le -rang .du sujet reste 'le même dans plusieuTs T . .d'un même genre, le T. peut être -ac­cepté, et ne devient qu'à partir de ce mOlnent-là réelllernent utile pour déterminer les aptitudes ou le degré de développement.

- 263 --

Toutes ces recherches demandent souvent des n10is de travail \f:rès minutieux ·et très consciencieux. On voit donc que l'établis­-sement d 'un T. réclame beaucoup de soin.

Il y a toujours des cas qui ne cadrent pas avec les T., où i,l y a des -contradictions. L 'expérimentafeur doit alors s'attacher a 'trouver la oause perturbatrice en lui-même, en premier .lieu sou­vent une simple faute de calcuŒ, ou chez l'enfant: inhibition psy­'chologique, Inanque d'intérêt, oue s,ais-je.

L'es T. par eux--m êmes ne donnent pas une image entière de l'enfant, il y a des impondéTables qu'il faut savoir sentir. Un~ in­teLligence brillante, si elle n 'est pas soutenue par un psychIsme "sain n e donnel'a pas d e bons résultats dans la vie.

1 En résumé, l,a m éthode des T. appliquée par des spécialistes avec conscience et prudence peut être d 'un gran d secours pour l'é­ducateu r, en lui donnant à telnps des données objeotives sur ses 'élèves.

L. l\1ullel', Pour le Service Médico-Pédagog,ique.

,p. IS, - T. = t est. O. P. Orienta tionpr ofe,ssionne),le. Q. r. = Quoti ent intellectuel.

"Lettre de la plainell

en réponse à l'auteur des "Lettres de la montagne/' Mon cheZ' collègue,

Vous avez récemlnen t ent retenu vos lecteurs du problèlne de l'écrirtu re et vous avez por'té SlU' cet enseignement, tel qu'il est donné .dan s les écoles de üenève, un jugelnent sévère expr in1é en des teru1es .qu e j'ai regretté de trouver sou s l,a plume de J'au ­teu r des « Lettres de mon école» .

Vous êtes convaincu de la supériorité de l'écriture an gla,ise ce qui est évidem ment votre droit, n1ais, peut-être, n'avez -v~us pas pris suffisan1lnent d'infonnations pour comprendre le ,p OInt de vue de ceux qui ont délaissé ces caTlfrctères.

Vous n'iO'norez p as qu 'à l'heure aotuelle, dans la grande ma­jorit é des ca~tons, tous l es élèves apprennent à écrlÎre en u ti'li­~ant l'écriture scrirpt, qui précède dans l'en seign elnent l' {( écri­ture suisse ». Cr oyez-vous vraÎlnent qu e les autor ités scolaires qui ont ,accepté ·ces réofrn1es n 'ont pas eu des raison,s ,sérieuses po~r le f,aire ? Le quali.ficatif que vous -avez employe a leur endrOIt n'est-il pas très injuste?

Je suis bien certain que votre [eUre aura étonné pTofondé~ ment les institutrices valaisannes auxquel'les j'ai eu l'honneur de

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m'adresser, il y a deux ans, COlnlne je suis bien certain qu'elle aura étonné, s'ils l'ont lue, les instituteurs let instirtut'rices fribourgeoi,s qui, sous l'iInpulsion de Monseigneur DeV'aud se sont nlis eux aussi à pra1iquer récriture script dans 1eurs dasses.

Ne pensez-vous pas, à une époque où l'on parle tant de la défense spirituelle du pays, qu'il ,conviendrait ,de faire un effort plus grand pour se com,prendre de oanton à canton 'et, en tout cas, Ide ne pas jeteT le discrédit sur un travaillnéthodique et cons­ciencieux poursuivi Ipar des instituteurs de vialeur sous le con­trôle des autorités cantonales de 'l'instruction pub~ique ?

D. R. Dottrens, directeur des études pédagogiques à Genève.

Note de la Rédaction. - Nous pouvons assurer l'élninent directeur des études pédagogiques de Genève, Mr le o.. R. Dort­trens, qu'il n'a jaluais été dans .les intentions de notre covrespon­dant Hon. d'adresser des 'critiques luêlne anodines ,à des eollèO'ues confédérés. Connaiss'ant sa largeur de vue, son esprit de ' c~llé­gialité et sa délicatesse, nous Ile savons incapable de COIl1ll1ettre un impair. Mais en ce qui concerne l'a 'l1léthode d'écriture, ohjet du débat, il est évident que chacun peut avoir une opinion et la soutenir librmnent dans notre Revue.

PIaidoNer pour un vice nécessaire Que chacun se tranquillise: il ne s ':agit pas de prendre ici la

défense d'un de 'ces vices honteux mûris dans les verge,rs de So­donle. ,Ce n 'est pas un vice de grande dasse, un de ces vices sur lesquels se penchent les psychiâtres et ,les anecdotiers. C'est un vice bénin, nlais un vice tout de 111ême: Ce vice impuni: la lec­ture. Les tenants ne sont condanlnés à aucune peine corporelle par de quelconques inquisitions; ils ne sont pas re1,ranchés ,du royaume des civiŒisés ,et leur fréquentation n'expose à :aucune maladie grave. Ils ne font pas nloins figure de « 111auvais gar­çons)} cl de fils de fan1Îlle irréll1édiableluent prodigues.

Car il faut bien l'avouer: on n'aune guère 1a lecture, chez nous, Lire, c'est un peu perdre son temps. Entre ceux qui ne font rien et ,ceux qui lisent, on ne voit pas très bien la différence. Ce n'est pas non plus occupe-r saineluent ses loisirs. Passer un ou deux après-midis chaque semaine à éprouver dans sa chair qu' « il v'aut mieux boire que de se luaTier )}, occuper ses soirées à « taper le carton)} et à débiter des niaiseries qui font rire, voiJ.à qui s'rup­peJlle tuer le teIl1pS de façon plaisante. Mais se mettre de tell1pS en temps et régulièrement en comlnunication avec le Inonde des âll1eS, chercher à mettre en 'culture .la partie de soi-mêIne qui pense, aiIne, pIÎe et adll1ire, cela ne s'appelle que « trav'ailler du chapeau )}.

- ,26'5 ,-

On adinet que des enfants, des étudiants, dont la tâche est d'apprendre, se livrent à ce sport qu'ils quitteront, il y a ~ieu d'e~pérer, le plus tôt possible, pour entTeprendre quellque lucrati­ve activité. On comprend encore, à la rigueur, que ceux qui ont pour fonotion de « gratter du papier)} puisent dans les livres des idées appelées à se traduire en de non équivoques réalités. Mais, je vous le dem'ande, ceux ,qui tpavaHlent la terre, les ouv,riers, les cOlllmerçants, les gens du métier, et tous les autres, qu'ont-ils à prendre dans les livres? On a fréquenté l'école primaire, on a fait peut-être quelque étude secondaire; on en sait suffisamnlent. Du reste, ,lVI. Toutlel110nde vous dira que le développement de votre substance grise ne 'constitue pas pour vous un gage de suocès dans la vie et Mme Toutlemonde ajoutera qu'-aujourd'hui il faut surtout être débrou:i!llard et que le « culot)} pdme tout.

Cela n'est pas précisément encourageant pour les originaux qui n 'ont .pas expérimenté ces -choses et qui, isans être pour autant des oisifs, voudraient se permettre de penser autrelnent.

La lecture est devenue chez nous .le privilège ,d'un petit nom­bre d'oisifs, de quelques intellectuels et surtout des snobs, grands et petits, qui s'en font une armure. lYIa,is le peuple, le citoyen conscient et éclairé, ne lit guère. Parce que, peut-être, on n'a pas eultivé chez lui, dès l'enfance, l'a'mour des choses de l'esprit. Parce que, d'autre part, hl ,a vu la décadence de tant d'idées et 11lesuré la vanHé et l'impuissance de tant d'intellectuels, qu'il en vient à -suspecter en bloc les idées et peut-être la vie de l'esprit elle-,même. li réag,it à sa façon contre la spiritualité désincarnée, contre l'inte1'lectu~is-me. Mais cette réaction peut s'appeler réalis­me. Et ceux par qui le monde souffre aujourd'hui se targuent d 'être des réalistes. Etre réaliste c'est ne pas s'achopper aux im­pondérables moraux sur lesquels trébuchent les objecteurs de conscience.

La spiritualité des bâtisseurs de cathédTales n'est plus de mode, ni l'incompréhensible idéalislne de ,ce ,chapitre de Sévi.lle projetant la construction de la Gira'lda. Faisons quelque ,chose de tel que le monde dise que nous étions fous. })

Nous sommes, Dieu merci~ au siècle de la raison, de l'ac­tion, du compte en banque, de la technique et de l'inculture. gé­néraltisée. Et on n'aime guère ceux ,qui pâtuflent le bleu des CieUX et qui parlent de culture là où suffit l'infopmation. Car, n'avol1s­nous pas les journaux, -les revues, 'les illlustrés; n'avons-nous pas les imprinlés de toutes sortes et de tourtes provenances, du cata­logue de modes aux avis offioiels. Il y a les quotidiens, les heb­dOll1adaires et ces périodiques délicats qui Icultivent çà et 'là l'i­vraie 'et le chiendent de la littérature, et nous off'l'ent en contre­partie, ces rubriques tout il1'tinles dans lesque1lles nos sœurs nous entretiennent grav-enlent des palpitations de ,leurs fibres secrètes ou de l'état de leurs petits boyaux. « 0 Rien sans subsistance ni

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estre quekonque, disait saint François de Sales, ô Rien, vous estes ma patrie. »

Ne serait-il pas possible, pourtant, ,de lire un peu plus que 'le quotidien et un peu mieux pour se distraire oU' s'inf.oru'ler. Ne pourrait-on pas Hre COlnn'le on mange: pour se nourrir; ou com­me on travaille: pour s'accomplir; ou èOlume on prie: pour se hausser à l'universel et participer à une vli,e supérieure? « La lec­ture est 'aussi un moyen de faire oraison ».

Mais -l'oraison et -la méditation sont-eUes bien aujoul~d'hui, où la vitesse tient lieu d'approfondissmnent. Et en fait de médi­tation, on risque fort de s'en tenir à celle dont une brave fen'lme donnait un jO~Ir la définirtion: « Pour méditer, eh bien, tu fer­Ines les yeux, tu ouvres la ..... et tu ne penses plus à rien».

F. Deslarze.

Brin d'espoir dans la nuit des siècles ILe ciel eS't trop haut, -les étoiles trop ,lointaine.s ! La ter,re est trop

bass-e, cette tene meurtrie, ,alb imée _par 'le poids -cle-s ans et la Isouf­france des siècles! Entr'e la teTTe et lE' ciel, ,c'est lia ,que -l"hom·me vou­dJ"ait vi,vre, c'est llà qu'il devr-ait s'ép.an.ouir 'puisqu'il est à la fois ma­tièr-e est esprit, onde ép:hémèr'e et S'our-ce d'éte,rnité. Hélas! iol .lui manque des ailes ... ! L es ,lois de la ;P.e,g.anteuT ,agissent sur lui, re­tiennent Ison corps figé au sol, alors même 'que l'âme enivrée d'idéal et de sagesse se raccroche d,ésesrpérément au üuÏlcle des espace,s infinis, à l'azur, à .la lumière ...

Aucune ,force humaine, ,dans la fuite providentielle du temps n e iJJl'iseœa Ic:ette cha.îne, n',abolira cette loi incréée par une transsubtan­tiation ,soudaine ou miraculeuse. - Les saisons, au rythme desque.J­les la mort et la vie s"entrechoquent sans se confonclreo ni e'·anéantir, continueront ,leu-r cycle IJ)ériod:ique dans le déclin des ages et l'hon'l­me ne -réussira point .à s'év.ader de sa conclitioll J."éelle, à ;rom,pl'e le terrestre .lien que le Créateur a promené sous les ,cieux, appelant le.s bE'rceaux e.t les ,enchaînant ,à l'existence, - Rérulité irrémissible elle est auss'i indestructible par,ce qu'i'llsaisissa,ble et ;pénétrée d'e néant. Curieux par.adoxe !

C'est pourtant au souf.fle de cette r,éalité que se me-uTt le monde, ;progressant et rétrog-radant sur les sillonneux sentiers ,qui s'ouvrent sur de lointains 'l"ivages; c'est ene qui classe oJecrépuscule, €'nfante l'aurore, ·éolaire de ,son rGiflet la tra:n'le ,des ans, apprend là l'homme à fuir le,s illusions, 'les 'rêves p'uér.Hs ,pour se retrouvel' lui-mênle dans .la joie comlne dans la doulem."; c'est eille enfin qui éduque 'les ,coJI.ec­tivités, ti€'nt les nations sous son empTise, étendant son -règne jusque dans la ,lutte eou'rnoÏ.se que s'e livrent clans les solitudes ,du ,cœur, la

Vins du Valais 0 R SA T bonnes bouteillesQ

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vie illusoire et la vie réelle. - De la lIDéconnaissance volontaire de cette réalité est né 'le .désordre actuel, ce maraslJ.ue e[-f.l·oyable qui a:brutit ,les oréature-s €'t p.rélp-are la Tuine d'une c.ivilisation ... Et ma.J.gTé cela, couche dans sa fEi.utE·, sur ,les chemins des 'plaine·s et des vallées, l'homme moderne continue sa course folle vers ... l'i-rréJpa.rable déso­lation ... L'amlbiance du reste s'y prête. La ,guerre est ~à Iqui a transfor­mé et transforme sans ,cesse la vi€' des homlmes. Par elle, et à -cause d'el'le, l'enf.ant -souUre, la luère pleure, 1e ,père gémit -à la frontière., la sœur -couvre de larm'es une ,lettre qu'eLle ,écrit à son .frère, cette 'lettre qui n'·aTT-Ïvera peut~êtr.e ja,mais 'P,arce <rue la mort l'aura peut­être devancée, étouffant toutes 'les espérancE1s dans un traître et froid baiser d ',adieu.

COl1isole-t-on 'Pourtant ô hom,me, ,ce n 'est là ,qu'un,a physionomie du siècle, de -cette ère de délices let de tombeaux toujours en extase idolâtrique dev,ant .la froide ,matière. Il ,en est d'autres de plus lamen­trubles encore parce qu'elles tiennent {le l'égoïsme, de la j,alousie, de la haine mal contenue glorifiant certa·ines mysüquès abeuJ."des et orgueilleus'es qui puisent leuT dynamisme enthousiaste -dans le bra­sier ardent de la nécessité -du !pro,chain et du mépris des droits de l'hom,me.

Jette donc une (bonne fois ton masque-, siècle d'o,pprobes et de vengeance, .Je pas,sé -qui t 'a enfanté n'est ~plus, .l'avenir ne t',appartient pas. Une génération nouvelle est ,1à qui 'se lamente et t',accuse, -qui regarde .l'amollCleHe-ment de te-s ruines, l,a silhouette sinistre de ton âme de damné dont le misérable l~ictus fait tTes'saillir d'ép'ouvante l'e-nfant d'aujourd'hui, ton 'propre -f.ils qui se,rre déjà courageusea.nent dans ses mainrs .débiles la 'palme du Imartyr€'; jette ton masque, la destinée t'appeHe ... l'honneur ausS'i...; sauve 'si tu en ,as encore le ,cou­rage la génération que tu as enfantée au sein d'une ,corruptible ,ma­tière et qui a .gardé jalousement tout son esc'lavage au mé,pris de la douleur univeI\s,elle.

*** Devant moi, j'ai des enfants, de grands enfants, que dis-je, des

« répétitionnaiTE's » -comme nous les appelons -au village. Ils ont 19 ans. Une jeuness,e en pleine f.orce, libre de p-réjugés enfantins, les yéux ouverts vers un monde de nuées et de cJ:ümères, une jeunes-se d'oubli qui scrute l'horizon et se re'Paît de tourmente", Ils sont grands et ÙJeaux 'con1Jme .Jes épis .qui ,sourient au moissonneur; héLas, ton in­conis-CÎencE' en fait des indolents, ,des chétives victimes!

En veux-tu la preuve? La voici. De'puis une -semaine Hs viennent en ülasse. Ils sont calmes, tran­

quilles, .ne font 'Pa8 cIe -C'ham,hard. Hs ne sont m-ême pas f.arc eUJ.'s et ont conservé les mœurs Tudes des Imontagnards. La hrise de février qui descend des ·cime-s de neige les trouve souvlel1t rêveurs, -accoudés sur leurs hancs incommodes ... (j'ai hatE' de dire que ce ne Isont parS à

ORS AT, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

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proprement p2.rler des bancs, ,mai,s des .planches de supplice, montées SUT des ({ chev,alets », boîteux, ,qui grioncent et crient sans l'elâche -). Cette attitude me 'Plaît là un oertain point de vue, eUe me déconceorte par ailleurs.

Elle est ·d'un ·C'ôté le ,fruit d 'wn jugement ,qui commE'nce à se ,péné­trer de ré3J1ité, d'un autre la preuve indéléblle ,d'un décour.a,gement symptom·atique qui se tra,duit par un m.anque de ,courage, par une volonté déficiente. (La volonté serait-elle aussi rationnée ,à l'instar de tout ce qui est .beau, bon ou rare?)

Le spectacle de ,1 '·affreux ·c1rame qui désole le monde les a bl3Jsés, E't, qu'on le veuille ou non, ils se laiss·ent vivre ... Us ont l'air « sans­soucis »; ,pourtant ils souffrent. En olasse, ils arrivent toujours ' en retard avec une étonnante ex,actitude. Si .le les répTi.mande, ils cour­bent la tête et ne -réa.gissent pas. Ce .silence 'me froisse quelquefois, il m'agace toujours. Si jE' ,me raidis dans une sévérité qui est pour­tant de n1.ise, ils boudent et Je lendemain ne tpa·raissent pas au cours. J'ai beau prôner, faire ,appel ,à la loi et maI'Iquer les « a;bsences» je n 'ai pas ' la satis:faction de vaincre leur noncha:l,ance. Un n'LaI ,d'e~t~­mac qui n'a de réel qu'une l'use bien visible, accom:p,agnéd'une dé­claration médicale·, les fera plE'urer de joie ava.nt d'écl,ater de rire. Que voulez-vous, nous sommes au 'siècle des ·commodités et des ar­rangements de surface.

Hs n'ont ,pas de goût ,à ,l'étude. Je leur demande les raisons. Ils m"expIiquent qu'ils sont soutiens de famille, que le temps leur man­·que, qu'ils doivl8il1.t bientôt 'f.ai,re leur école de rrecrue, etc., etc. Vé­tilles, excuses valable ou ,sou,pçonneuses, peu importe, un S'eul f,ait compte, ·à savoir: -le sacrifice ·de leur1 instruction aux exigences d'un gain immédiat. C'est tri,ste là constater car c'est là une incontesta.ble victoire de la ,matière sur l'es-prit. Le désordrE' ·a ét3Jbli son quartier général da;ns ces jeunes cœurs. Un 'redres·sement est nécessaire. Théo­riquement c'est facile . IPr,atiquement c'est ,quel'quefois toute une que·s­tian que ({ de .brûlel' ce qu 'on ,a adoré ·et adorer ce qu'on ·a brùlé ».

Voilà ton œuvrE' ,siècle d'égoïsme et d'illusion ... Bientôt tu paie.ras la rançon de tes ruines et ,cela ·dès les 'premières lueurs de l'-aube nouvelle, ,car l'horizon s'empour,pre dé'jà d'une lumière rose et, COUT­bé vers les ruines, .rA venir profile sous loe ciel emohrasé la COUTonne salvatrice d'un prochain mariage.

La matière et l'es.prit s'uniront 'pour ernruntE-r d·es temps nou­veaux et redonner a'u monde ,sla vraie physionomie, s,a joie et son bon­heUl\

Quand on a vu naître et vu mourir, disait un h0111\me célèbre, on s'incline en silence dev3J11.t ce·s deux g.rands mystères et 'ne ·pouv,ant com,prendre on .imagine ...

-c'est ce 'que je .fais :;:,ujourd'bui E-n regardant mes « rérpétitionnai-l'es» - Je ,suppose et ... j'espère... Lucien Nendaz.

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Une mission, chez nous, au village (ISuite et ,fin)

ISUI' ton ch8Jmp, jeune 'paysan,' tu es seul, las, fatilgué déjà dE- la: -vi,e. En toi, que1que ,C'hos'e ·cmmne .le :feu d'une bougie s'éteint, ,peu à peu. Sur ton ·champ, tu n'es plus qu'un ,morceau immobile.

Eocoute ... !l .. es ap:pels de la -cité montent vers t'ai et tes yeux; avi­dement, sont tournés vers là-bas.

,'M!idi sonne.

Sur ton ,champ, jeune paysan, tu dois d'aire quel-que 'ChOSE' de ,plus gra:nd que ton travail, de plus pur que ton travail. Lève tes yeux vers la vahlée et vois.

Une hostie descend sur une napp.e de veœdure, semble -ecr.fleurer lels ,chnes des derniers mélèzes'; c'est un glacie'l.'. Plu.s has c.'es't la grande ,forêt violettE' où joue en al"lpèges .Ja Imuineuse journée. La grande Iforêt qui monte à la rencontre du ciel, -a la rencontre de 'l'infini. Plus bas encore des filets de ,prairies 'coulent ffiltTe le.s ,der­niers sa:pins, COlnme des SOUil'lc'es. P.ui,s v.ient ,le vil18Jge au fond d'un :panie'r vert, le vi11a;ge aux maisons 'ridées, le vill8Jge qui semble flam­bE'!' s,ous .Je ruis'sellement de l'été. Le village de tes ancètres, ton vil­lage, ta prairie. ILe ,quitter8Js-tu, di,s?

Autour de toi, le grand .fleuve de l'Hé coule, infini. La ·coJline, f.atiguée, s'a'Ppuie 'contre un 'peu de 'Ciel. Sur ton champ, tu es las. Où est ton cœur? Consta;mment ton cœur e,st loin, aUleurs.

.Lema11chedetonoutil.glisse entTe tes mains et tombe. Tes bras pendent et tes yeux SE' Iperdent da:ns la ,conte,mplation d'un rêve.

l:M!ai,s sais-tu -que là où tu e,s, en cette minute .même, tu doi,s COll1.­menC8Jl' une messe? .oui, une messe, une ,grrunde messe da.ns la -clarté de midi. ,Reg,a'rde encore t,out ,est 'prêt.

Entends-tu jouer l'orgue de la lumière? Flûtes dans ,le lf.euiUage aérien des mélèzes, violons dans le solei.l qui !pleut sur ta tête et la rivière qui ,soutient 'cette .syn1JPhonie, .plus légère ,que 'C'e pa.pillon qui volt~ge dev8Jni toi, plus légère 'que ta pensée.

,L',église aussi est :prête, enguirlandée, parfumée, ùumineusE'. Cest la va·Hée. ISOUS la !brise, les oTirflammes vo.ltigent 'en un cla'Potement soyeux: les ll1.ulliges. Une pay-sanne apparaît, ,un foulard bleu épinglé sur les épaules. Ce,st un Ipeu de ciel entT'e ces ,deux nuages gris, légers comme J.e .flo·üonnement dEt ùa ,lumière. lL'hostie est toujours 1à qui des'cend vers toi, Iqui t'attend. 'L'autre hostie est plus ,près de toi, dans to,n ,cœur.

,Des 'Cierges brûlent sur -la; neige des cimes .. Et dans> la v3Js,te égHse, cette assistrunce qui -attend murmure o8espremiers rosaires. Cette église dont la voûte est ,lE' ciel, tout près, .hleu, i.mmense, immatériel.

Jeune ,paysan, regarde, ·c'e,st la messe de ton til'Iavail quotidien. Tout ,frémit ,de ,débordante tendresse jusqu"aux blés jouant avec. le

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filet ùumineuxqui coule entre leur,s tiges. 'Les colonnes de l'autel " ,mordent dans la toile du deI, la nappe des 'prairies est 'plE'in.e d'or en fusion.

fMia,is le pl~être ne vient pas. Où est-il donc ?, Le prêtre, jE'une pay­san, ,c'est toi. i"e savais-tu? Toi qui entre tes 'ma:ins dures' et ter­reuses dois ,élever dans 'cette journée miil"aculeuse d~ IPure.té, ton tra­vail. ~l,us ,que ,cela. L'o:f:f.rande €'t l'ac-ceptatiorf de ton travail:

iMlais tu Testes i,mlmohile. Tu n'a: pas relpris ton outil. Tu regardes encore ai)leurs. 'Ce'pendant Ile sacTifice est prêt là l'immolation. Le grand, l'ineffable sacrifice de 'ton travai.l. Ta mes'se.

Jeune 'pay,s'an, ton cœur aura: ,s,a récon1Jpense, mai,s aujoUil"d'hui comme tes ,'pères, aujourd'hui et toujours ,n'auras-tu ,pas le courage de dire cette ,mE'5se ?

* :i~ * A nous de donner à ces enfants le courrugE' de l'a,.cceptation, le cou­

rage d'être de vrais paysans. ICaT il n'y aura pa,s pour e·ux d'autre paix, ,pa,.s d'autre joie, Ipas çl'autre bonheUil'.

Le Valais est le miracle des traditions. Ne les lai,ssons pas mou­ri'l~.

Hérémence, 6 janvier 1941. J eam FOLLÜ'NIEIR.

Sachons utiliser r esprit d'imitation Il ~ a quel~ues jours nous avons lu l'histoire assez piquante

de ce SInge qu~ voyant un savetier travailler dans une échoppe en face du palaIs de son maître vint s'installer dans l'atelier après le départ de l'artis'an et là, comme il l'avait vu faire il trancha 'le cuir, tapait, cousait et s'en retournait chez hli san~ avoir fait 'beaucoup de dégâ·t.

Furieux, le savetier jura de se venger. Le jour sulÏ.vant avant de quiUer l'ate1lier, il fit semblant de se passer rapi:delnent 'à deux r~p~ises ,~e ~ranch~~ d'acier dans la gorge. Le singe savant voulut SI bIen lImIter qu Il se trancha la carotide; dès ce jour le pauvre artisan vécut en paix.

Il est évident que je ne garantis pas l'authenticité de ce fait. Mais il n'en est pas moins vrai que l'espl1.'it d'imitation paraît inné '11.on 'seulenloent chez les singes mais aussi chez les hOlnlnes. Et il ~emble d'autant plus marqué que le développement des facultés ~ntelleotuell~s paraît à l'éta~ plus rudimentai're. C'est ainsi que les enfants 'subIraIent plus faCIlement que les hOlnmes les effets heu­reux ou fâcheux de l'exemple. Il n'y a qu'à jeter les yeux autour 'Cie soi pour se convaincre de l'influence qu'une personne exerce autour d'elle. La famille, la 'société eIt: l'écO'le transforment en bien ou en Inal les sujets qu'on leur confie.

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LO~'squ'on traite un enrfant de mal élevé, de Inal éduqué, c'est sa famille, en tout prelnier lieu, q1,le l'on blâme. Car, 'le plus s<:uvent, si l'enfant se montre grossi,er et malhonnête, il doit ces 'defauts au mauvais exemple dont on l'a sans cesse ,entouré. Lors­que, dès son bas âge, il entend dans la bouche de ses parents des \épithètes malsonnruntes, des expressions ordurières, faut-il s'éton­ner si, lorsqu'il ·se trouve à 'l'école ou en compagnie de ses cama­rades, il n'a pas un langage conforme à la bienséance? Si ses parents Inentent pour tout et pour den, si la femme trompe son mari et surtout si elle lU 'Soin ,comme ,cela se rencontre souvent de 'mettre en garde son enfant par ces mots « Tu ne diras den à papa », le pauvre bambin deviendra à son tour un vilain l1len­'teur.

Et à l'école, " quel maître qui a un peu d'expérience et qui sait bbserver ne s'est pas Tendu compte des ravages qu'un mauvais caInarade peut exercer surtout au point de vue Inoral? Et qui donc, après quelques années d'enseignement, n'a pas 'constaté 'colllbien il est parfois diffioile d'entraîner une classe, de réussir i],à où l'année précédente on avait obtenu des 'résultats flatteurs? La cause? C'est qu'à l'école il y a une autre inf,luence qui s'op­'pose à oelle du maître et qui l'empo'rte .de haute lutte annihilant les efforts de l'instituteur. L"exemple entraîne. Que d'habitudes désastreuses ont été ainsi enseignées aux autres par des élèves corrompus.

Educateurs, n'oublions j'anlais la puissance de l'exemple. Rappelons-nous que nos élèves seront davantage enclins à nous imiter qu'à nous écouter. Et puis, les paroles s'envolent: on en perd le souvenir. Par contre on 'se 'rappel1e les vertus journalières 'de ceux avec qui on a été constamment en relation. Les élèves remarqueront notr,e égalHé d'humeur, notTe franchise, notre es­prit de justi.ce. Ils verront bientôt si le nlaître est sobre ou s'il est un piUier de caba1ret; s'H est ,le pI'elnier ,à enfreindre les pdn­cipes religieux qu'il cite peut-être à journées faites; si, dans sa classe, règnent l'oI1dre, la propreté et la discipline. Les é~ève.g flέiliront par acquéliir les vertus qu'Hs remarquent tous les jours autour d',eux; ils en prendront l'habitude. C'est pourquoi nous de­vrions faire .de l'exemple ,la base de notre système éducatif.

Prenons donc pour principe de ne den faiTe et de ne rien dire que nos élèves ne puissent hniter. C'est parfois ddffi.cile, m1ais nous pouvons du moins tendre tous les efforts dans ce sens. Sur­veillons-nous sans relâche et mettons nos paroles en parfait ac­'cord avec nos actes. Car si je dis à mes élèves de ne pas fUIner, et 's'ils Ine voient souvent, jusque dans la salle de classe, ,le cigare ou la pipe à la bouche, si je prêche une sainte crois,ade contre le vin et les liqueurs et s'il m'arrive de trébucher en lue rendant à l'école, si je recommande l'activité et le travai,l persévérant et si files 'élèves nle voient lire des romans ou un journal pendant

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'que je suis censé surveiller, écouter, corriger, alors plus d'auto- _ rité nlora.le, plus qu'une influence néf'aste du maître sur les élèves.

Efforçons-nous donc de toujours Inontrer le bon exemple: n 'oublions pas que notre vocation est une des plus belles et des plus utiles, à la condition que nous ayons à cœur J'accOlnplisse­'ment de tous nos devoirs, que nous soyons consoÏents -de notre 'responsabilité d'éducateurs, et que tous puissent VOiT ,en nous des chrétiens agissants. Cl. B.

~~~~~~~~~~~~~~~.~

i PARTIE lPRATJ[QUE ~ ~~.~~~~~~~~~~~~~~~~

LANGUE FRANÇAISE Première semaine.

Centre d'intérêt: LES MALHEUREUX

1. RECITATION

Le petit pauvre

Pour nloi les bonnes grosses laines Font des bas, des gants des Initaines, Des vêtelnents chauds et fourrés. Mais quand les neiges sont venues Le petit pauvre a les mains nues Et ses habits sont déchirés.

Le petit pauvre a tant de peine, Il grelotte, il souffre, il a faÏln Je partage avec lui mon pain, lV10n feu, mes chauds habits de laine.

'En jouant dans l'après-dînée J'écoute dans la cheminée Mugir une bise d'enfer; NIais hélas ! pendant que je joue Le petit pauvre a sur la joue La morsure du vent d'hiver.

La charité ·

Je lui cnal : « Venez vous réchauffer un peu.

x.

Comnlent vous 110mmez-vous ? » Il me dit: « Je nIe nomme Le pCll..lVl'e » Je lui pris la Inain. «Entrez, brave hOIDIne ».

~ [J

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Et je lui fis donner une jatte de lait. Le vieillard grelottait de froid. Il nle parlait, Et je lui répondais, pensif et sans l'entendre. « Vos habits sont mouillés, dis-je, il faut les étendre Devant la chelninée ». Il s'approche du feu. Son manteau, tout mangé de vers et jadis bleu, Etalé largelnent sur la chaude fournaise, Piqué de mine trous par la lueur de la braise, 'Couvrait l'âtre et semblait un ciel noir étoilé. Victor Hugo

H. VOCABULAIRE

No.MS. - :Malheureux, pauvre, Inisère, Inendiant. Infirmité, maladie, souffrance, douleur, faim, soif. L'infirnle, le malade, le souffrant, un affamé, générosité,

charité, bonté, aUInône, don~ cadeau, offrande, quête, vente de charité, sacrifice, reconnaissance, dévouement, renlercielnent, pi­tié' pauvreté, richesse, abondance, nécessaire, froid, abri, feu, foyer , frisson, gerçures, crevasses, engelures ... Vêtelnents : man­teau, fourrure, cache-nez, pelisse, bonnet, manchon, Initaine, gants, bas, tricot, svvaeter.

Crainte, tristesse, égoïsme, dureté, dédain, Inépris, orgueil, simplicité, largesse, gaîté, bonheur, joie, consolation, satisfac­tion, Inérite, récolillpense.

ADJECTIFS. - Les enfants pauvres, Inalheureux, transis, frissonnants , treInblants, malades, tristes, craintifs, souffreteux, reconnaissants ~ frileux. Les mains rougies, bleuies, glacées, cre­vassées, gercées. Le riche bon, généreux, charitable, dévoué ou égoïste~ méchant, dur, personnel, dédaigneux, l'aumône géné­reuse, large. Les pauvres contents, reconnaissants, gais, simples, satisfaits, heureux, joyeux, ravis, enchantés. Les vêtements chauds, douillets, moelleux, nécessaires, propres, soignés, raccomnl0dés, usés, -défraîchis, transfornlés, donnés, ram.assés, distribués. Les sacrifices coûteux, nOlnbreux, secrets, offerts, -petits, méritoires , gros, difficiles, voulus.

VERBES. - Donner, quêter, demander, ·mendier, vendre, acheter, choisir, affanler, aimer, consoler, pleurer, prêter, parta­ger, penser, parler, s'occuper, s'intéresser, secourir, coûter, offrir, mériter, vouloir, désirer, abî,mer, user, déchirer, casser, salir, dé­molir, reconnaître, se contenter, prier, satisfaire, remercier, ré­chauffer, glacer, rougir, bleuir, piquer, crevasser, gercer, souf­frir, sentir, engourdir, relnuer, trembler, frissonner, grelotter, cla­quer, pénétrer, ranimer, allumer, activer, ramasser, lJ:ecueillir, in­viter, partager, song,er, se défaire, visiter, fouiller, choisir, empa­queter, oser, abîn1er, obliger, enlporter, récompenser, punir, re­gretter, économiser.

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III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le No du 15 octobre.

Un chemineau

Il avait une cravate tordue en corde, un pantalon bleu usé et râpé, blanc à un genou, troué à l'autre; une vieille blouse grise en haillons; à la main un énornle bâton noueux; les pieds sans bas dans des souliers ferrés, la tète tondue et la barbe longue.

Le vagabond

Il était vêtu d'une vareuse de pêcheuT, aux nlanches trop courtes, d'un pantalon de toile descendant à mi-jaInbes. Un Inou.­choir pendait de sa poche. Il avait de longues ITIoustaches d 'un blond décoloré, des joues creuses, des yeux qui regardaient droit devant eux avec une grande simplicité, une face sculptée par le vent. . Sa tête, aux cheveux grisonnants et rejetés en arrière, était découverte.

Il s'arrêta devant la cheminée, où le feu de chêne brûlait en dégageant une odeur de clairière d'automne. 1I1arie Le FrClnc

Un aveugle

Quand il fait beau, je m'assois à une bonne place au soleil ('ontre un mur, contre une roche, et je vois len idée la vallée, le château, le docher, les maisons fluner, les bœufs pâturer, les voyageurs passer COlnme je les voyais autrefois des yeux. Je con­nais les saisons tout comnle dans le tenlps où je voyais verdir les avoines, faucher les blés, mûrir les froments et jaunir les feuilles. J'ai des yeux dans les oreilles, j'en ai SUT les mains. Je passe des heures entières à écouter près des ruches les mo'uches à miel qui connnencent à bourdonner sous la paine et qui sor­tent une à une en s'éveillant pour savoir si le vent est doux et si le trèfle comilllence à fleurir. J'entends les Jézards glisser dans les pierres sèches, je connais le vol de toutes les mouches autour de moi. Oh ! jamais je m'ennuie! Lamartine.

Pauvres petits pieds nus

Toute seule, dehors, sous une porte cochère, une enfant pâ­lotte était là, blottie contre la borne, honteuse et regardant la ter­re. Les cheveux mouillés collaient à son front et tombaient sur ses yeux. Elle cachait de son mieux sous son fichu troué ses me­nottes raidies par l'onglée. J'ai ·vu deux petits pieds nus sur le pavé dUT et froid. Ch. Delon:

Vins du Valais 0 R SA T dissipent la tristesse ..

Un gueux

C'était un étrange gueux, plus Ininé: plus ravagé, plus . déla­bré que ne sont à l'ordinaire les gueux des campagnes, 'lesquels trouvent mieux que ceux villes le couvert et le Inanger quotidiens. On ne pouvait pas lui marquer d'âge, tant la icouleur de sa peau et de Ises cheveux était brûlée, COlnme uniformisée par l'action du feu. Les traits eux-Inêmes avaient disparu, déco1mposés par une éruption de toute la chair, qui obsh'uait les yeux, les narines, l'ou­verture des lèvres. L'instituteur se rappelait avoir vu, dans un Inu­sée d'anatonlie, des masques de cire qui représentaient des mi­neurs de Saint-Etienne tués par un coup de grisou. Ils avaient cette face bouleversée, éruptive. M. Prévost.

Misère et fierté

Toujours en tête à tête avec ma mère, enh'e les heures de classe, ému de ses émotions, la voyant inquiète, jusqu'à ne jalnais savoir la veille quelle serait la nourriture du lendemain, je fré­missais à l'idée d'une Inisère absolue pour ses derniers jours. Nous réservions absolument tout pour elle.

Le plus souvent, je partais pour le coHège à jeun, l'estOlnac et la tête vides. Quand ma gr.and'Inère venait nous voir, c'étaient les bons jours: elle In'enrichissait de quelque petite monnaie. Je calculais alors sur la route ce que je pourrais bien acheter pour tromper Ina faÎln. Le plus sage eût été d'entrer chez le boulang~r; nlais COlnInent trahir ma .pauvreté ,en mangeant mon pain sec devant mes camarades? D'avance, je me voyais expo­sé à leurs rires et j'en frémissais.

M·es privations peuvent se résumer en trois Inots: jusqu'à quinze ans, point de viande, point de vin, point de feu. Du pain, des légulues le plus souvent cuits à l'eau et .au sel... Les cica­trices que garde ma main droite témoignent de tant d'hivers passés sans feu. 111ichelet.

Exercices d'applicaUon

Voir le No du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

SUJETS PROPOSES.- En chômage. - Un de vos voi­sins (ou l'une de vos voisines) a été renvoyé de l'usine ou de l'~­telier, faute de Ihravail. Depuis plusieurs mois, il cherche en Valn \.ln emploi... La gêne est au logis et bientôt ce sera la misère ... Montrez-le rentrant un soir après de vaines recherches, plus dé­couragé que jallnais.

Préparation. - a) Entrée en matière. - Louis, mon voisin,

Page 12: L'Ecole primaire, 15 février 1941

chôme depuis trois n'lois. C'es,t pourtant un ouvrier travaiHeur et sérieux, mais ...

b) Premier paragraphe. - Louis cherche un elnploi : Il réus-'sira vite, il est bon ouvrier ... D'ici là, on vivra de l'allocation de chômage et des économies ... D'ailleurs, il ne fumera plus, sup-primera toutes dépenses inutiles ... Louis bat toute la ville .. . Tan­'tôt il rentre désespéré ... Tantôt heureux d'une vague prOlnesse ...

c) Deuxième paragraphe. -- La gêne s'insta-lle au logis: Les économies sont épuisées ... L'hiver arrive ...

d) Troisième paragraphe. - Une dernière délnaTche : Louis es,t parti pour le village voisin où un emploi lui a été indiqué ... L'attente anxieuse de la f~nille ... Le retour de Louis ...

I. Si l'on vous donnàit un billet de 10 francs pour vos étren­nes, qu'en f.eriez vous?

II. PieTre porte son goûœr. En se rendant à l'école, il ren­conh'e un pauvre enfant qui pleure. Pierre s'inquiète du chagrin du petit. Celui-ci dit qu'il a faim. Racontez 'la scène, faites par­ler les enfants, et tern'linez le récit COlmne vous ie Ivoudrez.

III. Voici l'hiver, bien des gens souffrent. Lesquels? Quels sentiments éprouvez-vous en présençe de leur Inisère ? .

IV. On dit souvent: «La façon de donner vaut n'lieux que ce qu'on donne. » Qu'entendez-vous par là? Donnez des exelU­pIes.

1

Deuxième semaine.

Centre d'intérêt: QUALITÉS ET DÉFAUTS J. RECITATION

Un héros en paroles

« Moi, disait un -enfant, je n'ai pas peU!l' du loup! » Et, sur un ton Inenaçant et superbe:

« Qu'il vienne! ajoutait-il, je l'étrangle du coup Et je 'le fais rouler .sur l'herbe! »

Moi je suis fort, je suis brave, je suis ... »

Une souris Sortant de sa cachette Interrompt le héros, qui pâlit, perd la tête Et se sauve en poussant des cris.

De lnême qu'on connaît l'ouvrier à l'ouvrage, C'est aux actes surtout qu'on juge le courage. F. Bataille.

.La bonté

On prend le frais, au fond du jardin, en farnille. Le serein InouiUe un peu les bancs sous la channille,

- 277-

N'importe ! je m'assieds, et je ne sais pourquoi Tous les petits enfants viennent autour de moi. Dès que je suis assis, les voilà tous qui viennent.

Puis, lorsqu'ils ont jasé tous ensemble à leur aise, Ils font soudain, les grands s'appuyant à ma chaise, Et les petits toujours groupés sur ,Ines genoux, Un silence, et cela veut dire: Parle-nous.

Je dis: Donnez l'aumône au pauvre humble et penché. Recevez doucen'lent la leçon ou le blâme. Donner et recevoir, c'est faire vivre l'âme. Je leur conte la vie, et que, dans nos douleurs, Il faut que la bonté soit au fond de nos pleurs, Et que dans nos bonheurs, et que dans nos délires, Ii faut que la bonté soit au fond de nos rires; Qu'être bon, c'est · bien vivre et que l'adversité Peut tout chasser d'une âlne, ,excepté la bonté. V. Hugo.

II. VOCABULAIRE

NOMS. _. L'e menteur, le trompeur, le flatteur, -le coléreux, le méchant, le brutal, le boudeur, l'entêté, ,le paresseux, le distrait, le bavard, le peuTeux, le poltron, le gounnand, ,le glouton, l'étour­di, -le vaniteux, le taquin, le désobéi·ssant, l'envieux, le jaloux.

ADJECTIFS. - Un enfant impatient, désobéissant, batail­leur, remuant, dissipé, douillet, lâche, vorace, grossier, in'lpoli; un regard faux, malin, dédaigneux; des propos lnalhonnêtes, vjo­lents; une luise négligée; un récit mensonger.

VERBES. - Mentir, tr'omper, flatter, brutaliser, bouder, ba­vardeT, dévorer, désobéir, s-e vanter, se moquer, taquiner, insultell, mépdser, rnédire, dédaigner, se quereller, se fâcher, protester.

NOMS. - L'oisiveté, la fainéantise, l'indo1ence, la négli­gence, l'inattention, la dissipation, la turbulence, la grossièreté, l'insolence, l'in'lpertinence, une fanfaronnade, la forfanterie, la vantardise, le pédantislue, l'orgueil, la prétention, la vanité, 'le mépris, une bravade, la sottise, la fatuité, l'arrogance, l'elnpor­ten'lent, la violence, un caprice, la médisance, une rancune.

ADJECTIFS. - Un esprit capricieux, frondeur, contra1riant, rancunier; un caractère ombrageux, un air alüer, hautain, pré­tentieux, pédant, fat, niais, sournois; des manières groteS'ques, ri .. dicules; un regard fuyant, hypocrite, insolent; un enfant hâbl-eur, coquet, goulu, oisif.

VERBES .. - S'enorgueillir, provoquer, convoiter, se reghn­ber, se rebiffer, riposter, s'elnporter, braver, contrarieT, s'entêter, appréhender, jacasser, jaser, caqueter, babiller, flâner, négliger, calomnier, ridiculiser, se pavaner, trépigner.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 février 1941

- 2708 -

1. Donner le contraire des adjectif.s suivants: un air sour­nois, une attitude impertinente, un enfant oisif, une mise négli­gée.

2. Donner trois mots ,de la f~mil1e de : vantardise, eInporte­ment, nlédisance.

3. Sens des expressions: dévorer des yeux; avoir des dents 10ngues; l'eau m'en vient à la bouche; fuir comme un lièvre.

III. ORTHOGRAPHE

Prépl:!:ration : Voir le No du 15 octobre.

Une belle peur

Jean revenait le soir, dans le pré et le ,champ. Son pied heur­tait les cailloux. Les ombres gigantesques des ar~bres l'ÏInpres­sionnaient. Tout à coup, il entendit des hiboux dans la vieille tour. Alors Œa peur ,le prit, ses genoux se mirent à t'renlbler; il trébucha dans le trou et rentra ... en pleurant à chaudes lannes .

Le cou.rage

Un après-midi, vers Ie parterre, Line entend des rires, des cris. COlnme elle est curieuse, elle va voir. Et tout son sang se fi­ge dans ses veines. Un gamin qu'elle connaît bien est debout dans le cercle; un oisillon lui ,est tombé dans les mains. Il l'a plumé vif, prestelnent, puis l'a posé à terre et Inaintenant le pousse à cloche-pied, du bout du soulier, COInnle le caillou du jeu de ma­'relle ...

D'un élan enragé, Line a bondi, coupant le groupe. ' Elle saute à la gorge du bourreau, le repousse, le tient sous son ge­nou. Elle sent en soi une force irrésistible, un pouvoir surhul11.ain. 'Le bataillon des bonnes et des Inamans se précipite ei on sépare 'les combattants. Mais personne ne gronde Lill'e . Séverine.

PetU' d~enfant

Je revenais par la fo'rêt, à Ia tombée de la nuit; ,la route était déserte. Tout à coup, j'entends derrière nlois des pas précipités, une sorte de ga,lop que je ne connaissais pas. La peur 'me prit : je nle figurais quelque bête Inonstrueuse à ma poursuite. Je Ine 'mis à courir à toutes jambes. Plus je courais, plus le galop SeIl1-

blait se rapprocher; plus les formes de la bête, que je ne voyais pas pourtant, me paraissaient grandir et devenaient effrayan­tes.

Dans Ina fuite, je me heurtai à une pierre et je tombai. Le galop s'arrêta net, mais si près de moi, qu'un frisson Ine secoua 'tout le corps. A la fin, n'entendant plus rien, je pris mon courage ,à deux mains, je Ine relevai et regardai derrière loi. L'âne de mon oncle était tranquillement arrêté à deux pas de là, droit sur 'quatre jambes. L. LiaI'd.

- 27'9 --:-

Comme elle est belle

Quand la toilette est terminée, quand la robe tombe bien droite dans la fraîcheur empesée, Zette se dres·se en pied. Et 'lette tourne la tête à droite, à gauche, avec un orgueil satisfait. Elle tend le buste, son cou se renfle. C',est une petite pintade qui 'Se rengorge. P. et V. AlaI'guel'ite.

Un brutal

Méjean joue sans cesse 'et semble ne chérir que le ,ballon 'qu'il frappe du pied, des poings et encore de la tête. Il se p 'laît à passer brusquement entre ceux qui causent, à les prendve COln­me un obstacle pour tourner autour d'eux.ou à les faire s',embras­sel' par force en courbant leur nuque sous ses paumes. A. Laton.

Un avare

Enfin arrivent les jours d'agonie, pendant lesquels la forte charpente du bonhomIne fut aux prises avec la destruction. Il voulut restler assis au ,coin du f,eu, devant la pOl'te de son ca­binet. Il attirait à lui et rouIait toutes les couvertures qu.e fon mettait sur lui, et disait à Nanon: « Sepre, serre ça, qu'on ne Ine vole ,pas. » Quand il pouvait ouvrir les yeux, où toute sa vie s'é­tait réfugiée, il les tournait aussitôt vers la porte du cabinet, où gisaient ses trésors ... Sa fille lui étendait des louis sur la table, et il demeurait des heures entières les yeux attachés sur 'les 'louis, comme un enfant qui, au moment où il commence à voir, con­leJJ.l1ple stupidement le même objet; et comIne à un enfant il 'lui échappait un sourire pénible. H. de Balzac.

E:7,l:el'cices d'application

Voir le No du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - le p.aragraphe - la rédaction

SUJETS PROPOSES. - I. Un de vos camarades est bavard 'et vantard. Il est toujours le héros d'histoires extraordinaires. Décrivez-le Tacontant une de ces histoires ... 'C'est nlerveilleux 1 .. .

Mais un méchant hasaI~d veut qu'il soit puni de sa vantardise .. .

Préparation. - a ) Entrée en niatière. - Cette année, Jacques 'a passé ses vacances ... De quelle extra01,dinaire histoire aura-t­il été le spectacle ou le héros ?

b) Premier paragraphe. - Jacques raconte: Dans la cour de l'école... Jacques est entouré de nombreux camarades ... Il gesticule ... , hausse et baisse la voix ... , explique ... fait des croquis sur le sol. .. laisse deviner ses audi,teurs... (Le choiÏ.x de l'hi·s10ire contée 'est laissé à l'élève.)

Page 14: L'Ecole primaire, 15 février 1941

~ ,280 -

'c) Deuxièn~e paragraphe. - Jacques est puni de sa vanta'r ­:dise : Un des auditeurs, ou le l1'laître, ,confond Jacques.

Courte conclusion. - Je n'imiterai pas Jacques.

II. Terreur d'enfants. - Deux enfants ,d'une douzaine d'an­nées, qui sont aUés rendre visite à leur grand'n'lère, rejoignent lIeur v-illage. Il se fait tal,d; 'en passant dans un bois ils entendent du bruit; la peur les saisit...

- Sur Ia route de l'école, de Il1auvais garneIllents taquinent "un petit infinlle et lui adressent des quolibets.

Vous intervenez en faisant appel au cœur des coupables. - Votre plus grande peur. Un can~arade brutal (Montrez-le dans différentes actions.)

HISTC)!RE

César

Exan1Înons une reproduction du célèbre buste de Jules Cé­sar exécuté pendant son séjour en Egypte. Ce visage Ina:igre, aux joues creuses sillonnées de rides Iprofondes, au vaste front décou­vert, nous révèle ce qu'était l'homme: un ambitieux suffis-am­ment intelligent et énergique pour rtriomphei' de ses adversaires et bien user de son triomphe. Un historien ron'lain du premier siècle de \l'ère chrétienne nous dit qu' « aucun de ses contelllpo­rains ne lui était con'lparable pour la vigueur et l'énergie du ca­ractère ». '« A une libéralité excessive, il joignait un courage qui n'avait rien d'humain et de croyable. La grandeur de ' ses pensées, la rapidité de ses expédHions, sa fenneté dans le péril Je f-ai­saient ressembler à Alexandre, mais à Alexandre sobre et domp­tant sa colère. Il ne prenait de nourriture que ce qu'i[ faUait pour vivre, et non pour jouir. »

1. Les é'~apes €le l'ascension de Jules Câsar.

1) « La cQJ'l'ière des honneurs. )) César se révèle un politicien habile. - CésaT appartient à une g-ranrde falniUe de Rome, mais par intérêt plus peut-être que par conviction, il commence sa car­rière politique ,COlnrrne « chef des populares )), défenseur des re­vendications de la plèbe. Tous les n~oyens 'lui sont bons pour réussir : 1l0l11l111é éd~le en 65, il mnprunte plusieurs Inillions pour offrir des jeux au peuple. Il achète ses éleoteurs pour se faire élire grand pontife, Ina:lgré l'opposition du Sénat. Il s'entend avec Pon~pée et Crassus pour donùner la République. Grâce à cette -al­liance, il se fait éJ.ire -consul en 59. Ces napides succès politiques ne lui suiffsent pas: César est avide de gloire militaire.

- 281-

2) Le prestige Inilitaire : César se révèle un grand général. César se fait nommer proconsul de la Gaule Cisalpine et de la Narbonnaise. Il prend possession de sa charge en 58, et il cher­che un prétexte pour étendre à tout le pays la domination rOlnai­ne. La Inenace d'une invasion genllanique dirigée par Arioviste et d'une invasion des Helvètes le lui fournit. D'abordaUié des Gaulois contre leurs ennen~is, il s'impose à eux en maître, il étend ses conquêtes jusqu"en Germanie et .en 'Grande-Bretagne, châtie les révoltes d'un peuple qui n'accepte pas d'être traité en sujet, et finalement apparaît à ses contemporains cqn~me l'égal des plus grands généraux de l'antiquité, autant par son endural~ce et par son courage que par son génie Inilitaire.

3) César devient le maître du Inonde et du Inonde romain. -Sùr de lui et de son arn'lée, 'César veut conquérir le pouvoir su­prêIne. « Il v-aut mieux, disait-il, être le premier dans son village que le second à Rome. )) A Ron~e, il a un rival: son ancien alilié Po.mpée, qui, en son absence, a exercé seul le pouvoir et entend le garder. César le lui enlève par la force: en janvier 49, il franchit le Rubicon, limite de sa province, envahit l'Italie et 111'al'che sur Rome avec des troupes sùres. Pompée, épouv,anté, s'enfuit en Grèce. Maître de l'Italie presque sans coup férir, César entre­prend la- conquête -des provinces. Il bat à Pharsale l'année de Pon~pée qui est assassiné en s'enfuyant en Egypte, il écrase les dernières résistances en. Asie Mineure, en Afrique, en Espagne. En 45, il a ,achevé la conquête.du n'londe rOlllain.

II. César dictateur

1) L'étendue de son pOLlvoir. - César a franchi progressi­veInent toutes les étapes de la conquête du pouvoir: il a été nomméœctateur pour un an, puis pour dix 'ans, puis pour toute sa vie : il cUIllule toutes les charges, préside toutes les élections, propose des -candidats à toutes les Inagish'atures, il nomlIl1e les sé­nateurs et ne les -réunit plus que pour la forme. C'est un l11aître absolu, il porte le titre ,d'impérCltor.

2) L'exercice dLl pOLlvoir. - ParVienu au faîte du pouvoir, César dédaigne de se venger de ses ennenlÎs : « Il veut inaugurer une nouvelle façon de vaincre et chercher sa sûreté dans la clé­mence et dans la douceur.)) Il veut surtout fair'e autour de lui l'union des bonnes volontés pour réaliser l'œuvre innnense qu'il a l'intention :d'entreprendre, Illais qu'il ne pourra qu'ébaucher, car, entre sa viütoire en Espagne et son assassinat, il ne s'écoule que six IllOis ...

Pendant ces six nlois, pendant les couPis intervalles de ré­pit que llui a laissés la guerTe civile, César a accompl1i un labeur Îlnn'lense, dont nous n'étudierons que les aspects principaux:

a) Il tente de réaliser l'unité de l'empire. - Il voudrait atté­nuer la différence entre la Cité victOlieuse et les provinces vain-

Page 15: L'Ecole primaire, 15 février 1941

~282 -

cues qu'elle dirige. Il fond~, au loin, de nombreuses colonies qui diffusent la langue ,et la civil.isation romaines. H confère « le droit de cité» à de nombreux proviIlJciaux et à des villes entièTes, il introduit ll11ême des étrangers au Sénat.

b) Il tente de réorganiser la société romaine. - Après ses triomphes, il fait distribuer au peuple de l'argent, du blé et de l'huile. Mais il voudrait surtout réduire le nombre des citoyens qui se font nourrir Ipar 'l'Etat: ·en distribuant des terres à cer­tains, en donnant du h'ava~l à d'autres; il rêve d'entreprendre d'inlIuenses travaux d'utjlité publique. En aHendant, il tente d'as­surer l'ordre dans l'Em.pire en :améliorant l'ad,ministration des provinces et en réprimant les agitateurs.

César a réalisé ses aIllbi1:ions ,personnelles en faisant la gran­deur de sa patrie.

III. L'assassinat de César

Cependant 'César songe à reIllplacer la République par une monarchie; il se fait accorder « des distinctions supérieures aux grandeurs humaines », hl semble vouloir, à l'exemple des monar­ques orientaux, se faire adorercomIlle un dieu. · Il s'attire l'ini­mitié de ceux qui veulent sauver la République et ,croient qu'ils y parviendront èn le tuant. Il est assassiné en plein Sénat le 15 mars 44.

Plutarque, dans la « Vie de César », nous a laissé un drama­tique récit de ,cette Inorl:: « Les conjurés, l'épée à la main, l'en­vironnent de toutes parts parts. De quelque côté qu'il se tourne, il ne trouve que des épées qui le frappent aux yeux et au visage. Tel qu'une bête sauvage assaillie par ·les chasseurs, il se débat entre toutes ces Inains arnlées contre lui, car chacun veut avoir part à se méurtre et goûter à ce sang com'me aux libations d'un sacrifi ce.. . Il se défend contre tous les autres en traî'nant son corps de côté et d'autpe, en poussant de grands loris, mais quand' il voit Brutus venir sur lui, l'épée nue à la main, il se couvre la tête de sa robe et s'abandonne au fer des conjurés. »

César est le dernier grand personnage de la RéptùJlique ro-maine. Alice Delaunay.

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Enseianement ménager La maison et le mobilier

Ne laissez jamais 'les dossiers des sièges toucher les Inurs, car les petits chocs répétés aux mêmes endroits finissent par 'écailler la peinture ou user la tapisserie, ce qui d~nne un air sor­dide à toute la pièce, quelle que soH la propreté du so[ et des murs.

Habituez vos enfants à prendre cette précaution. Veillez eneore à ce ·que leurs petites mains né touchent les

port~s que par les poignées, qui sont là tout exprès, et ne se po­set Jamais sur 'le battant. Elles y laissera1ent des traces d'abord légères, mais qui finiraient par recouvrir la peinrture d'une cou­c?e de 0.l'asse que vous ne pourriez pas supporter; vous neUoie­nez, mais la peinture s'userait et vous finiriez par voir ,apparaî­tre le bois aux endroits trop souvent fTottés. Or, c'est là encore tme chose qui donne l'air pauvre à ~n appartement. Plutôt que -de rendre toute son élégance au vôtre en faisant 'repeindre les portes et retapisser les murs, évitez toutes ces petites mais vilai-

, nes dégradations.

Hlabituez aussi vos enf'ants à ne déposer aucun objet sur les meubles cirés ou vernis, surtout des objets humides; faute de ces précautions, il vous faudra beaucoup de temps et de cire pour 'entretenir vos meubles.

Pour.la même raison, exigez (si possible) qu'ils n'entrent pas 'avec des semelles mouillées dans une pièce parquetée: aaver un carrelage, c'est peu de chose, mais laver ou cirer un parquet, c'est un travail oonsidérableet qui ne va pas sans dépense; il faut le faire, à intervalles réguliers, sans même attendre que le besoin s'en fasse sentir, mais si un l:av,age par IllOis suffH, poui'quoi vous impose'!', faute d'un peu de soin, d'en faire un par semaine?

L'achat d'un paiUarsson est une petite dépense qui vous en 'évitera beaucoup d'autres et la peine de frotter ses pieds dessus (et mêllle de changer de chaussures) est une petirte peine qui vous 'en éviteTa beaucoup de grandes.

Vous pouv·ez encore placer d'une porte à l'autre, dans une 'pièce que l'on doit souvent traverser, une bande de linoléum; du linoléum aussi sur toute la surface de votre cuisine si celle-ci n'est pas carrelée; ce sera là une grosse dépense, mais une « dé­pense économique» car, le linoléum s'entretient sans grands 'frais et sans grande fatigue.

Le linge

Passons au linge, si coûteux et si vite usé! Comment faire pour retarder un peu cette usure ?

Tl par'aît qu'rautrefois, quand on faisait [a lessive au cuvier, avec des cendres de bois, le linge s'usait beaucoup moins vHe.

Page 16: L'Ecole primaire, 15 février 1941

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C'est po.ssible, Illais l'o.pératio.n du co.ulage durait alo.rs si lo.ng­temps (une petite jo.urnée au lieu de deux heŒres 1), elle était si pénible po.ur la ménagèr~ que je .~e V?US co.nseille to.ut de n~ên~e pas de reno.ncer à lIa lessIveuse, grace a laquelle le co.ulage se faI! to.ut seul: vo.tre tranquillité et vo.tre bo.nne humeur o.nt bien aUSSl leur prix 1

Dans la lessiveuse, vo.us ne pouvez en~plo.yei' les cendres de 'bo.is; Vo.us Iuettez, dans l'eau qui ren~plit le do.uble fo.nd, des cris­taux de carbo.nate de so.ude; les « lessives» de toutes > marques que l'o.n vend si .cher dans to.urtes les épiceries ne so.nt pas autre cho.se et Vo.us po.uvez faire là-dessus une petite éco.nomie.

Vo.us en ferez enco.re UI1:e petite en achetant le savo.n très sec o.U bien en l'achetant d'avance et en le faisant sécher sur une planche; le savo.n « jeune» se dissout tro.p vite dans l'eau, il ne Teste pas assez lo.gteInps en co.ntact avec l'o.bjet savo.nné, o.n est o.bligé d'en emplo.yer davantage.

Vo.us ferez des éco.nonlies beauco.up plus iInpo.rtantes en évi­tant, après le co.ulage, quand Vo.us ,savo.nnerez le l,inge, de le fro.t­ter à la hro.sse; en le frottant à la nlain, VO.US l'userez beauco.up mo.ins vite. Mais po.ur que ce so.irt po.ssible ,et que le. linge revienne to.ut de même parfaitement b1anc dans l'arnlo.ire, il faut qu'il ne 'so.it pas tro.p sale ...

Comment éviter de le salir?

C'est là-dessus qu'il faudra po.rter vo.tre attentio.n. Quad vo.us changez ies draps de vo.tr.e lit, ils ne do.ivent pas

paraître sales ... et il en sera ainsi si Vo.us vo.us Lavez so.ig·euse­~ment to.us les so.irs avant de vo.us coucher, co.mme l'hygiène le Teco.mmande.

Il en est de Inên~e pour le linge de co.rps : draps et cheInises ne do.ivent pas avoir besoin d'être frottés, le coulage do.it suff,ire à les netto.yer.

Je n'en d.irais pas autant des torcho.ns. C'est ce qui, dans un 'Inénage, se salit 'le plus. Mais il y a saliT et saUr... Un to.rcho.n peut a voir bien servi et, COlnme o.n dit, « gagné so.n blanc » et 'n'avoir pas de taches.

Quand Vo.us Vo.us la vez les mains, ne so.yez pas tro.p pres'Sée ; savonnez-les bien et rincez-les co.mplèten~ent : si vo.us .les essuyez trop tôt, c'est le torchon qui achèvera le netto.yage; Vo.S Inains ne !sero.nt pas régulièrement propres et le to.pcho.n SeI~a réel1eInent sale; puis égouttez-les un 11lOlnent avan~ de les. essuyer; le tOl~" cho.n trempé d'eau sécherait lentement, ImparfaItement et auraIt -tro.p tôt besoin d'être ren~placé.

Surto.ut, n'essuyez j'amais vos nlains sans les avoir lavées ,

on en est parfoi'S tenté, quan;d o.n est tro.p pressé, lnais c'est dé­goûtant 1

Obligez vo.s enfants à avoir les mêmes so.ins et le lnême res­pect du torcho.n essuie-mains; tout en Vo.us épargnant de la peine et du savon, ils prendront l'habitude d'une propreté délicate.

Po.ur Ilnénager les torcho.ns de vaisseHe, lavez celle-ô minu­tieusement, débarrassez les assiettes de leurs débris d'·aliInents, hetto.yez avec un p~pier celles qui so.nt trop grasses; quant aux fo.nds de casserole qui ont vu la funlée de trop près et qui sèn~e­raient de la suie dans vo.tre eau, f·rottez-les avec un mé1ange de sable très fin et de carbo.nate de so.ude ,pulvérisé qui les rendra nets.

La vaisseHe ainsi « dégro.ssie », lavez-la dans de J"eau très 'chaude qui dégraisse bien; vous pouvez ajo.uter un peu de car­bo.nate de so.ude, mais 'alOl~S lavez à part l'a,rgenterie, si vous en avez. Après ce lavage à -l'eau chaude, passez enco.re vo.tre vaisselle, 1rès so.igneusement, so.us le ro.binet d'eau fro.ide po.ur -chasser les particules d'eau grasse, puis placez-la dans un égoutto.ir au-des­sus de l'évier -ou d'un plateau. (L'égo.utto.:Lr, vous l'aèhèterez au bazar ou bien votre mal1i vous le f,abriquera.)

Vo.us pouvez alors laisser votre vaisselle s'égo.utter tant qu'el­'le vo.udTa . . Plus ,tard vo.us ressuierez, Ino.lIl!S VO.US mo.ui'llerez Vo.­tre to.rchon qui devra, l'opération finie, se tro'uver hmnide mais po.int du tout sale. Vo.us l'étendrez so.igneuselnent po.ur qu'il sè­'che bien; il po.urra essuyer beaucoup d'autres vaisselles et néan­lno.ins partir po.ur la lessive sans être « Cfiasseux ».

On a po.urtant beso.in quelquefo.is d'essuyer des cho.ses sa­les : du vin, du ~ai.t o.u de l'huile, répandus sur la table, ou Vo.S inains qui o.nt pétri de la pâte o.U vidé un po.isso.n et qui ne peu­vent to.ucher le robinet du l'avabo. sans être un peu netto.yées. C'est 'alo.rs que vo.us êtes tentée de 's'aisir le premier torcho.n venu; n'en faites rien 1 Ayez to.ujo.urs à vo.tre po.dée, po.1U' ces usages-là, des chiffo.ns, des lambeaux de vieux linge, des vieux mo.uchoirs, des vieux torcho.ns, tro.p usés pour nlérite:r le racco.lnmo.dage et qui peuvent enco.re Vo.us rendre le service ~de n~énager leurs rempla­çants.

C'est avec des chiffo.ns aussi que vo.us essuierez les cassero.­'les, les co.uteaux, les couverts (car 'le métal noircit toujo.urs un peu les to.rcho.ns, mên~e s'il est bien 1avé) et iaussi la table et les fo.urneaux élnaiUés; po.ur les fo.urneaux de fo.nte, emplo.yez le 'papier.

D'ailleurs, .Je papier netto.ie beauco.up de cho.ses aussi bien ;et mieux que le chiffo.n : les vitres, par exelnple, et bien des mé­nagères ne le 'Savent pas: pensez au papier, emplo.yez-.le beau-co.up 1 1\1. RClvCludet.

Page 17: L'Ecole primaire, 15 février 1941

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BIBLIOGRAPHIE

CONTES BLEUS - LIVRES ROSES *

Il ne vient à l'idée de peTsonne de méconnaître aujourd'hui l'im­'portance de l'a lecture pour la 'formation inteHectuelle et lllo,ra;le des 'individus. Or, pail' suite de la pratique parfois abusive des sport's, la jeunesse délaisse de plus ,en ,plus ce moyen par ex,ceMence d'acCfué­Tir de-s connaiss,ances générales étendues, d'enrichir le s,tyle et de perfectionne-r l'orthog,r'aphe. Cest pour.quoi le 'personnel ensei..gnant 'a l'obligation de mettre tout en œuvre pour donner là la je'unesse .qui -lui est confiée l'amour de la lecture, ,afin que le culte du 'livre, du 'bon livre se perpétue au sein de nüs populations.

M.ais il ,f.aut avouer que ce n'est pas toujours ChOSE' facile. Sans 'doute, les ouvrage,s de's,tinés là 'la jeunesse ne manquent pas. Mais, à 'côté des {Jons livres, ,c'Olubien ne :s'en trouve-t-il pas de fades, pour ·ne pas dire de ,franchement détestaililes. Ainsi, le maître qui voudrait 'Conseiller n'a pas toujours tà s,a di,sposition ious les éléments requis 'pour l,e f.aire en :plE'ineconnaissance de 'cause. Pour une distribution ,de ,prix, pour la ,oréation et le renouveUement d'une bi1bliothèque sco­'laire, trop d'i,ns,tituteurs doive·nt s'en teniT aux of'fres alléchantes d"une 'maison ·d'éditi.on, aux titres d'un catalogue dressé ·spéci.alement pou'!' oles besoins de la v,ente.

Heureusement, IMadame Jeanne ·Cape est VEnue au secom.',s du !personnel enseignant en publiant à Bruxe<lles aux Editions des ar­·tistes «Contes .blteus, ILivres ,rose,s ». Après avoir montré dans lia p,re­·mière partie de ce,t ouvrage qui ·constitue un e'ssai s'ur la littérature enf,antine, ,quelles sont les ·conditions requises 'pOUl' qu'un livre ait , 'du succès ,auprès des jE'unes 'lecteurs. 'Madame Capp,e d·res'se le ,catalo­'gue de 606 ouvrages .qui ont af,fronté victorieusement la critique des ',enfants d',abord, mais aussi des personnes 'd'âge mûr ,compétentes 'pour porter 'un jug81uent. La plu,p.aJ't d·es titres sont suivis d'une bré­ve notice ,qui permet de ,se {aire une idée de la va;leUil' intrinsèque de l'ouvr,age présenté et ,de tous Iles autrE'S éléments qui peuvent in­téresse,!, le lecteur et l'acheteur .

. L'auteur des « Contes bleus, !Livre's roses» aime les enfants et con­'naît leurs gOÛtts ,puisqu'elle a écrit la lew' intention toute une collec­tion de 'livre·s de valeur dont l'u.n d'eux en Elst .au 615ème miHe. N'e'st­'ce 'pas là ,la meHleure preuve que l'on peut se fie!!' à la liste critique 'qu'elle a dressé des ouvr,a;ges ,publiés pour l'enfance ·de 191'8 à 194D? ,Mais Madame Cap,pe n 'a pa:s oublié les livres parus ,av,ant cette pério­'de d'entre les deux guerrE's et 'que ,l'on pow'rait appel8Œ' les da,ssiques 'de l'enfanC'e. Gal' la comte,sse de Ségur et Jul'es Verne tpour ne dé­signe·r ,que ces deux noms restel~ont toujoUl';S les gr.ands f.avoris de la jeune'sse.

Sans doute, ,l'auteur n'a cité que fort peu de littérateul~s suis'ses.

-. 287 -

'Mais le .pe.rsonnel ensEig,nant 'pourra facilem'ent compléte'!' la liste qui 'lui est soumise. Il le doit d 'ai,Heurs, car à notre é:po'que la: -défense spi­'rituelle du pays ,s'impose plus ,que jam,ais; voilià ,poUl~cruoi ·c'est une 'nécessité de ,f,aire ·connaître ,e;n premier lieu 1e·s ,livres du ter roir.

({ ,Contes bleus, Livres roses», est un livre appelé là rendr·e de .grands services ,aux directeurs de bibliothèquE'S tparois'siales, ,au per­'sonnel ense'ig.nant" aux par,ents et aux hbrairie1s qui dOil" énavant 'pour­'l'ont consei'l,ler sans ,erainte de s 'e tr,omper. Pour une Jois on peut 'em.ployer ;à juste titre ce cliché dont on a trop souvent 'llibusé: ce 'livre comble une réelle lacune et vient à 'son :heure. Cl. B.

~ J. Cappe - Contes bleus, Livres Hoses. Es'sai 'SUir la littérature enfa;ntine suivi d 'un guide Œ'itique des livres destinés là la jeuneHse. Chez Payot, Lausanne,.

Toutes l,es réformes généralE's :ne serve·nt de rien sans la Iréforme de l'individu. Jo.e>rgensen.

ltl n'y a ·dans )la nature de laideur que celle de l'âme; il n 'y a de, difforme 'que les méchants: .la vertu seule est beUe; la beauté im­morale est un tronc stérilE', que le démon revêt d'un Œ,a:ctice feuil-1a;ge. Shakes.peare.

/L'homme supérieur est celui qui fait :bien son m.étier tout en sa-chant ,failJ.'e ,autre ,chose. Victor Che'r,buliez.

La pitié enve-rs les bêtes e,s,t si étroitement lunie là la bonté du 'caractère, que ,l'on peut ,affirm,er de confiance que celui ·qui e,st cruel enve-rs les bêtes ne peut être un hOlume bon. Schope.nhauer.

Page 18: L'Ecole primaire, 15 février 1941

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La BANQUE CANTONALE DU VALAIS a passé un contrat avec l'Adl11inistration fédérale des Postes à Berne, au sujet de l'emploi des tim.bres-poste comme moyen d'épargne. Cela inté­resse surtout le petit monde écolier, sous les bienveillants auspi­ces du personnel enseignant.

Elle délivre gratuitement des cartes dite de petite épargne, divisées en 20 cases et où sont rappelées les instructions essen­tielles suivantes.

Coller entièrement les tim.bres-poste suisses) neufs, non' obli­térés, non avariés. Lorsque les 20 cases sont occupées, la carte remplie est rel11ise à la caisse de l'un des sièges de la Banque (Siège central de Sion, Agences, Comptoirs, Représentants) et le montant en est porté sans déduction dans le livret que la Banque aura délivré au titulaire.

Il y a quatre espèces de cartes, à cases de 0.10 c., de 0.20 c., de 0.25 et de 0.50, faisant respectivement, une fois remplies, 2 Fr., 4 Fr., 5 et 10 Fr.

Les 8 commandements du petit épargnant

1) Ne pas oublier d'inscrire sur la première pdge de la carte le nom de l'écolier qui l'utilise.

2) Ne coller que des timbres-poste d'usage courant, de durée illinlitée. Les timbres occasionnels (Pro Juventute, du 1er Août, etc.) de durée limitée ne sont pas admis pal' l'Administration pos­tale.

3) Ne pas coller des tiInbres de différentes valeurs su,r une seule et même carte, par exemple, un timbre de 0.30 et un de 0.10 pour remplacer deux de 0.20. Cela compliquerait trop les vérifications par l'Administration postale.

4) Ne pas demander à la Banque le remboursement en espè­ces cDntre remise de la carte l'emplie; ce n'est pas son but, mais l'inscription SUI' le carnet d'épargne qui aura été délivré.

5) Ne pas assimiler les cades d'épargne à des cartes de ra­tionnement; les cases ne sont pas des coupons et ne doivent pas être détachées.

6) L'écolier qui reçoit cinquante centimes chaque dimanche pour sa bonne conduite, en réservera 0.20 pour acheter un timbl'e et le coller.

7) Il n'est pas défendu de détenir plusieurs cartes et de rem­plir parallèlement, pal' exemple, une carte à 0.10 et une carte à 0.50,

8) POUl' obtenir un 'résultat tangible il faut de la volonté et de la persévérance. P 814-1 S