L'Ecole primaire, 31 janvier 1941

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SION, 31 Janviel' 1941 No 8

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORCANE DE LA SOC1~T~ VALAISANNE

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ABONNEMENT ANNUEL: Fr: 6.-

60me Année,

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la bl· . d·· d . pu Icotlon Olt etre a resse directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre

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Dudan, C" : Le .français et la. formation de la jeunesse. . . . Le français, notre langue. . . . . . . . . .

Guex, G.: Quelques entraves p r3ychologiques a11 développe-ment. de la personna~ité .

Hemmerdinger, A.: L'enfant, cet inconnu Kocher, H.: 'M,aman, tu lu'aimes? Ll'instruction publique .en Suisse, Annuaire 1940 . MaIche, A. : Vie -de PE'3talozzi. Avec 9 illustrations hors texte.

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Souchi,: La gramrnaire nouvellE' et le français. Ecole pri­maire sU'périeure, 1re année . . . . .

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mentales chez l'en.fant. Etude physio­logique, clinique ·et pédagogique .

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SION, 31 Janvier 1941. No 8. 60me Année.

L'ÉCOLE P IMAIRE ORGANE DE LA SOCIËI'Ë VALAISANNE D'IDUCATION

SOMlMIAIRE: 'CO\MlMU\NIICATIONIS DIV,EIRSEIS: InstitutE'urs mobili­s·és. - Abonnements ·à l 'Ecole Pr.imai-re. - /PARTIE PE,DAGO­GIQUE : Etude du milieu. - Lettres de mon E-cole·. - ·L,a 'pédago­gie du bon pain. - Une 111is'sion, chez -nous, .au village (suite). -Aidons l es élèves -faibles. - PARTIE PRATIQUE: Langue fran­çaise, cenf-l"es d'intérêt, 1ère et .2ème semaines. - ,L eçons de cho­ses. - Histoire. - iSciences naturelles. - Nécrologie. - Bihlio­gralJ)hie.

Instituteurs mobilisés

Les n'lem.bres du 'corps enseignant qui ont effectué du service actif durant les n'lois de novembre, décelnbre et janvier recevront sous peu le décOInpte du traiteluent qui leur est attribué durant la luobilisation en conformité de l'arrêté du Conseil d'Etat du 3 octobre 1939 sur la matière.

En raison du manque de renseignements à ce sujet, il n'a pas été possible de faire ce travail plus tôt, ce qui aura ll'lalheu­reruseluent pour conséquence un léger retard dans le versement du traiteluent de janvier aux intéressés.

Le Chef du Département de ['Instruction Publique: PITTELOUD.

Rbonnements à l'Ecole Primaire

Les abonnés qui ont laissé revenir ilupayé le relnbourseluent de Fr. 6.30 qui leur a été adressé, sont avisés qu'un second en­caisseluent, auglnenté de nouveaux trais, leur parviendra dès le 1er février, s'ils n'ont pas versé le montant ci-dessus au compte de chèques Ile 56.

L'Administration.

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~.]PEDÂGOGIQUE 1 Etude du milieu

Devoirs des candddats au Brevet de capacité

IIme AR TIOLE

La brochure des Sœurs de Notre-Dame de Namur.

Nous avons vu, dans le dernier article, que la brochure des Sœ~us de Notre-DaIne de Namur est née en pleine bata'll "d' o'oalgue' " d t' d ' , cl e p e ,l-o 0 , sa 1 e ac IOn evaIt ,necessairement en subir li' _ coups, es .con le

En effet, dans la première partie de l'ouvraae les Rd . S , ~ sont a' l 0 , es œUl 'S

c menees non seu ement à exposer ce qu'il faut ent d' .' « Etude du m 'Z" en le D.lI

", ~. 1 zeu. », 111aIS aussi à insister sur ce qu'elle ne dop pas eh e. La IguestIOn nous est clonc présentée sous lIn cloub! < . _

p,e~t : ~ln asp,ect positif, constructif et un aspect néqutif d 'O~I;l~ . sIhon a certaInes tendances en vogue, . "

Ce nlélange de « pour» iet de « contre » de ' t l « l'" , « OUI » e (' e

non, »,; ces ln lItes ~Inposées à tel moyen préconisé pour l'éhH1e du ~nIl~eu ; ces allusIOns plus ou nloins voilées à des pLlblicahons helge~, tout cela les~, cause ?U Inalaise que l 'on éprou ve ~l la lectul e de cette pr.eInIere partIe,

, Si la polé~ique ne s'en était pas mêlée, les a uteurs n 'au rai ent eu a, n?,:s ipresenter que le côté positif de la question et tout auraIt ete plus clair,

Un judi.cieux équilibre.

Toutefois" ne regrettons pas trop ces luttes pédagoQ'i lU(~I; ;

elles, ont permIS, en e~fet, aux Révérendes Sœurs de nO~ls' lUe~ Lre e~.l garde contre c~rta~nes exagérations dangereuses, tout en in­s!stant sur le profIt reel que l'on peut retirer de l'Etude du 1l1i­beu, En sOlnme, les auteurs de la brochure ont fait preuve de grande prudence et par là se sont gao'né bien des sylnp'lth' . ,'. , l d'd' , b c: le:. pc .l-n:I es can I ats; c est ce gue soulIgne très judicieusenlelLt l'ins-tItuteur R. G. dans la belle page gue voici :

« Dans l~ préface déjà, et tout au long du développement, la bJ'(!chure env~sage la question sm' le plan chrétien, di::;ons même . rr:zeux cat1wlz~ue. Elle fait de l'école une préparation il l'éduc((­tlOn p'0st-~co~c~ll'e, ~l~nc préparation à la vie, et de la vic une pl'é­p'al'atlOn a 1 etel:nzte. Elle cOlnbat certaines tendance::; maléz'ia­lzstes que des pedagogues non chrétiens ont mises à l'ordre du

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jour et réfute de soi-disant axiOlnes l'épandus et soutenus à grands l'enforts de termes scientifiques par ces mêlnes pédag9-gues: ainsi elle soutient, avec la force de la justice, la révélation et le dogme, la nécessité d'admettre quantité de faits, (ridées et d'objets non observables ou non contrôlables; elle 1'an1èll'lC fob­serv~ltion à un Inoyen d'information et non à un but; elle lutte contre la tendance à se méfier outre Inesure de l'enseignen1cnt po­sitif des l1wît1'eS et maîtresses, contre la trop grande ilnportance accordée au contrôle personnel de l'enfant pal' les sens et enfin contre ceux qui veulent rejeter « toute autol'ité extérieure s'oppo­sant à l'autonomie de' la pensée et de la conduite »,

Nous voyons pal' là qu'elle ne cherche pas à « chCl1nbarder »

l'ordre établi et à vouloir - à l'instar de certaines ll1ét1wdes 1no­dernes - tout réformer, En présentant un 1node nouveau d'en­seigner, qui se 1net davantage à la portée des jeunes élèves, la brochure ne change pas ce qui est établi, mais cherche à corriger ce qui est défectueux, à compléter ce qui est déficient et à con­server jalousement ce que le raisonnement et l'expérience recon­naissent COll11ne excellent dans les Inétlwdes qui ont toujours for­mé des hommes de bien, des. lwmlnes de devoir et d'action. Comme telle, elle nous Cl plu. » (R. G.)

Le « climat» religieux de l'éiude du milieu.

Conlnle les Sœurs de Notre-Dame se font les interprètes des directives données par le Conseil central des Ecoles catho­liques et par le Plan d'études destiné à ces nlêInes écoles, elles sont amenées à insister beaucoup sur le caractère religieux que doit revêtir l'enseignenlent; elles réagissent ainsi contre la neu­tralité du Plan d'études officiel et contre l'interprétation unique­ment naturaliste de la vie du systènle Decroly.

Elles font leur ce passage caractéristique de la Circulaire .de Pâques 1936 :

« Il y Cl de fausses conceptions du milieu, telle celle de De­croly omettant les valeurs morales et religieuses, En effet, si, dans 'le « milieu», la conception clecrolyenne comprend, outre l'é­tude des ob jets, des plantes et des animaux, celles des hommes, elle n'envisage pour ceux-ci que leurs oeuvres matérielles et ar­tistiques, Elle n'y englobe ni la vie morale, avec ses œuvres de charité et ses actes héroïques, ni la vie religieuse avec son réalisme, ses émotions éducatives, sa liturgie si expressive. Cette conception, il faut bien que nous la constations, est fausse puisqu'elle 01net l'essentiel, à savoir « le sens divin» des clwse,s et des faits, et qu'elle se 'contente d'une interprétation, toute na­turaliste de la vie, Cela n'est acceptable ni pour les educateurs chrétiens, ni pour les enfants qui leur sont confiés,

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POUl' nous, le ll1Ïlieu, c'est tout ce qui influence l'enfant tout ce qui « parle)} à ses sens, à son cœur, à son esprit. Il est' à la fois physique, intellectuel, moral, social et religieux.

Les lwmlnes ont une destinée temporelle et éternelle' ils sont l'achetés pal' l~ ' Christ, Ils ont .une âme qui pense, qui dilne, qui souffre, et quz" ~u surplu,s,. dOIt se sauver. Voilà les faits fonda­mentaux dont 1 ecole chretzenne doit tenir compte avant tout· ils ~on~tituent le « clin;zat)} de l'éducation qu'elle doit dispenser. Nos zn~tltuteurs. se dolOen~ donc de ne jCl1nais perdre de vue ces fmts essentzels en procedant à l'étude du milieu. )}

, ~n génér~l, les candidats ont fort apprécié ces directives. « ,J al . c~nstate !es. effets. dé~astI'~ux d'une instI'uction religieuse tl o~ IlOI es?;ue, eCl'lt z~ne znst~tutl'lce. Des jeunes gens Inal formés ont «ou?lze» ~eur f~~ en Inem.e temps que leur catéchisme, tout SO~l1me zls ont oublze des notzons secondalz'es. Dieu n'a jamais ete pOUl' eux une ·réalité. L'étude du lltfilieu a SUl' beaucoup d'ou­v.r~ge~ ~/e. ce genr~ l':l~antage de mettre au premier plan les réa­lztes 1 e~zgz euses. C esr lmm,ense comme résultat pour la direction de la vze de l:enfan.t. L'âme de l'enfant est tout ouverte aux tou­ch~s de la. grace et zl suffit de lui faire connaître la grande Réalité ~~) est Dzeu pour qu'aussitôt elle prenne contact avec Lui. » (111.

Deux erreurs d'interprétation.

T~~tefois, cett~ :insista~1'~e à mettre en relief le côté religieux da~s 1 etude du mIlIeu a ete cause de del;lx erreurs d'interprét­tahon.

. . « A mon avis, écrit une candidate, l'auteur abuse de ce sens dlOzn des choses. A chaque leçon, il le fait intervenir et souvent d'une façon peu logique ... Il est fort à craindre, et ce serait du re~te normal". que les enfants à la longue prennent la religion en gnppe et qu zls se lassent d'en entendre causez' à tout propos et souvent hors de propos. » (C. C.)

Ce serait, de fait, fort dangereux; mais je ne crois pas que les. Sœur~ de ~otre-DaIlle Illéritent ce reproche. Pour s'en con­~alncre, Il SUffI~ de parcourir. les thèmes proposés à rra fin de 1 ou~rag: : les saIsons - Illon VIllage - l'eau - les voies de COlll­~u~Icat,lOn, etc. : on~ n'y découvre pas l'abus signalé plus haut. SI l.exc~s a pu paraItr~ ~ans l'e~po~é théorique de la première ~artIe (a cause des polemIques), Il dIsparaît dans les sujets pra­tIques Ide la seconde partie.

Et voici la deuxième n1éprise.

Reproduisant, en les abrégeant, les directives du Plan d'étu­des, les Rdes Sœurs déclarent:

• « Le .milieu, pour nous, c'est surtout la vie morale et reli-gzeuse quz transparaît en certaines façons d'agir, de penser et de

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parler des hommes, notamment dans les fêtes liturgiques, les coutumes pieuses, les pèlel'inages, etc.

L e milieu, c'est aussi les groupements sociaux: famille , éco­le, paroisse, village ou ville, région, patrie, avec leur histoir~, leurs coutull1es, leur langage n1ême, qui traduisent maintes fOlS un sens religieux, moral, patriotique profond.

Le n1ilieu, c'est enfin cet ensen1ble de choses et d'êtres qui constituent le cadre en quelque sorte matériel de la vie lunl1aine et que forment la nature avec ses sites, ses saisons, ses trois rè­gnes, etc., et encore [' industrie des hon1mes, avec ses construc­tions, ses routes, etc. Dans ce dOIl1aine aussi l'âme chrétienne peut et doit retzrel' des conclusions mondes et religieuses, souvent brè­ves, l1wis toujours nettes. »

Il n e faut pas voir, COn1l11e certains instituteurs , clans cette énumération, l'indication de l'ordre à suivre dans l'élaboration des connaissances, comme s'il fallait con1lnencer ,d'abord par les élénlents religieux et tenniner enfin par les éléments nl.atériels. Il est évident qu'il faut C0l111nenCer par les choses sensibles et par leur .intennécliaire s 'élever jusqu'aux invisibles. « A mon avis, écrit J. F. l'idéal ' consiste en ceci: des éléments quotidiens) des réalités que l'enfant côto;e chaque jour, tirez' des conclusions appliquées cl. la vie 11101'ale et religieuse; de ce qui parle aux sens de l'enfant, tirer un langage pour le cœur et l'âme. » C'est exacte­nIent ce que veulent les Rd s Sœurs; et c'est ex" cteillent la ligne de conduite que suit tout maître conscient de la granclour de sa sa lnission. (A suivre.) L. B.

Lettres de mon Ecole XXlème LETT1RE

U. P. fi. Que signifient bien ces trois initiales: U. P. A. ? Madame de

Sévigné nous le donnerait en cent, en mille et en cOlnbien d'autres quantités non assignables.

Voici: U. P. A. est l'abréviation de Union du Personnel en-. seignant Anniviard. Chacun connaît la vallée d'Anniviers - - la sainte vallée, comme on l'appelle cOlllmunément dans le pays -au moins par la nostalgique chanson de Jacques Dalcroze : «Quand je pense à n10n village ... »

La Navizence coule en colère au fond de ses gorges profondes. Une route audacieuse la relie à Sierre, qui est un peu comme le 'cer­veau et le motif central de la vie nomade anniviarde. Les revues il'lustrées ont reproduit assez de reportages, d'ailleurs, sur le carac­tère transhumant de cette population attachée plus que nulle autre aux traditions ancestrales. Qui ne connaît non plus les perles du

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folklore valaisan que sont ces chansons en patois, recueillies pa­tielnment sur place par Hans in der Gand et Georges Haenni ? Des enfants du pays, à la voix de cristaL teintée enselnble de la purett~ des hauteurs et de la claire résonance des glaciers, les ont chantées il la radio . Je pense religieusement il un cher disparu: le guide­chanteur Florentin Theytaz, emporté de tragique façon l'automne dernier au glacier d'Orny. Je parle de Constant, Célien, Denis et d'autres humbles bardes qui, à la façon de Botrel, magnifient leur chez eux par la chanson populaire.

Pour qui aime les us anciens, Anniviers est un riche champ d'exploitation. Chaque COlninune possède encore ses vignes bour­geoisiales sur les coteaux de Sierre. Le printeInps venü, on peut adlllirer des cortèges de Inartiale allure qui, fossoir ou pelle en guise de fusil, déalnbulent dans les quartiers avoisinants de la cité du soleil, conduits par une clique eu.traÎnante. Fifres et tan1.bouri­naires sont en honneur, là-haut. et se groupent en sociétés dont l'origine se confond avec celle des lllilices médiévales.

L'humeur s'en ressent. Enjoué, l'Anlliviard aime les taquine­ries et les fines réparties. Il n'est pas rare de vous laisser 11lYSti­

fier, d'une façon anodine naturellelnent. Surtout, prenez pour l:ègle de ne pas jouer avec le contenu de ses tonneaux. Le « Glacier » au­rait tôt fait de vous n'lettre en goguette. S'il n'est pas ce Vill que produisent les hauteurs alpestres du val cl'Anniviers, comlne le dit innocemn1.ent le géographe Elisée Reclus, il possède les vertus spé­ciales de quelque 50 à 80 ans d'encavage.

Mais, ceci nous égare de l'U. P. A. ? Que non pas. L. U. P. A. est un peu toutes ces particularités habilem.ent harn1.onisées.

Les institutrices (place aux daines !) et 1es instituteurs , la plu­part natifs de la vallée, sinon originaires, groupés en société pos­sédant statuts, ' se réunissent une fois par n'lois dans chaque locali­té in1.portante à tour de rôle. Cette réunion n1.ensuelle, fixée à un jeudi après-n1.idi, voit accourir ses régents, heureux de fraterniser et de se serrer les coudes . On suit un ordre du jour divisé en deux parties bien distinctes: 1. eonférence et discussion sur un sujet pédagogique (en janvier: le vocabulaire et la rédaction; en fé­vrier : leçon de gymnastique); 2. partie récréative et gastronomi­qne. Entre deux raclettes, une tasse de vin cuit à la marn1.otte, on se produit sous les ordres d'un major de table. Chants de solistes ou' chœurs, nlonologues, pièces humoristiques, houtades, n'lots diserts et fins se succèdent pour le plus grand plaisir des esprits, des cœurs .. et des rates .

Cette asselnhlée, an1.icale, est un exemple que d·'autres vallées (je pense à R. D. B.) ou centres Ïlnportants pourraient iInitier pour le bien de l'école, de l 'esprit de corps et surtout pour cultiver cet admirahle élan social qui nous pousse :\ échanger nos idées, nos expériences et nlet en chacun de nous un peu de cette charité qu'un monde égoïste étouffe dans la haine et dans le sang. Hon.

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La pédagogie du bon pain Juste devant vous se tient un petit anénlÏque aux joues bouf­

fies, un gentil garçon bien disposé; n'lais ap:ès deux heures. de classe, il seInble à bout de souffle. Au beau miheu de l.a salle h~Ille un retardataire, découvrant des màchoires Inal garnIes. Au fond ém.erge un long gringalet, les épaules trop relevées .

Aucun des trois ne figure panni les éléments entraînar:ts « N'y a-t-il pas moyen de pousser ce trio apathique? 11 faut, r.oute que coûte, chasser cette paresse! »

Il est bien possible qu'une dose d'inertie so~t en jeu. Est-ce toute l'explication? Il est bon de se den1.ander aUSSI dans quelle I11e­sure les défiriences intellectuelles et l'atonie InOI'CÛe dépe:,~ent de T'état corporel et en particulier de l'alimentation. Le regln1.e défectueux, le n1.auvais choix de la nourritnre plus enco~'e que la s0us-alÏlnentation propren1.ent dite entravent ave~ le c1eveloppe-111ent physique le progrès de l'esprit et l'essor de 1 âme.

« De O'râce. laissez ce soin aux hygiénistes! Envoyez les In~­choires ra~agées chez le dentiste et faites achninistrer à votre ane­nJ-ique une dose hOlnéopathique de Fernlln phosphoricmH D-ô! »

Ces rvlessieurs ont sans doute leur besogne spéciale. Mais cela nous reo'arde aussi, et à un double titre: Là où nous soupçonnons la 111.au;aise volonté, il y a parfois de la faiblesse corporelle' cette connaissance nous pennet de juger quelques minus hubens plus équitablement, ce qui n'est pas à dédaigner. P~üs nous pO:lvon,'.l et devons donner aux jeunes des idées plus saInes sur l alnnen- . tation.

C'est surtout le pain qui n1érite plus d'attention. « Vous allez sans doute noircir le pain blanc! » Il le mériterait largement, puisqu'il a noirci tant de de,nl.;;.

Mais je n'ai pas ce noir dessin. Je veux lais;er chaqu.e chose .a s~~ place': Le pain blanc, luxe des jours de fete , parmI les .a~·hcle~ de pâtisserie; le pain naturel, cOlnplet, sur la ,tab~e qUOhdl~l;ne, dans le sac du travailleur et dans la poche des ecohers et des eco-Hères.

Pourquoi? Il vaut la peine de le savoir. La comlnis~ion d'hygiène aliInentaire du Cartel . romand

d'hygiène sociale et morale a exan1Îné l,a q~lesti~n du pain blanc; elle dit: «De nombrezzx savants et uzedecms szgnalent la qucm­tité insuffisante de vitamne Bl clans notre nou1'1'iture. Il en result,e des déficits de croissance et de nutrition avec des tI'~ubles fl'e­quents clu tube digestif. » Elle accuse l'ab~ndon d~ pa~n, ,~0111plet d'être une des principales causes de la cane dentClll'e SI frequente qui est l'indice d'un état physique défectueux.

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Avant la Faculté, mainte personne âgée disait: « C'est cu­rieux : dans le ten1ps on avait de bonnes dents; on Inanaeait du pain noir; maintenant ce n'est plus la mêIne chose. » b

Le dentiste M. Flückiger a visité le Val d'Anniviers en 1909, puis dix-huit ans plus tard; il a signalé le fait que l'état dentaire dépend de la qualité du pain et que la carie progresse avec le pain blanc. De nombreuses autres observations prouvent à l'évidence que l' abandon du pain n aturel a été une grave erreur alünentaire.

Ce n'est pas seulement, COIun1e on le dit quelquefois, l'insuf­fisance de la 'mastjcation qui est en cause; c'est a vant tout la com­position défectueuse du pain qui ne répond pas au x besoins de l' organisl11.e .

Cette erreur ne doit pas n ous laisser indifférents. E n core 111aintena nt les céréales fo rn1ent la base de n otre nourritu re. C'es t surtout chez les paUVl'es et clans les nombreux foyer s peu aisés que l'abandon du pain cOInplet entraîne des conséquences graves. Les riches ont un régüne a ssez varié pour COl1îpenser à peu près les lacunes du pain d e luxe.

Il n'est p a s difficile de montrer que le pain blanc à 70 % est un p ain artificiel, dénaturé, plus appauvri que le lait écrémé.

Le blé nourri de la sève de la terre et n1üri au soleil es t u n aliInent J-zClJ'mon i~u;r d'z:-ne c~Inposition admirable . L'enveloppe en cellulose est SI par faIte qu elle peut conserver le contenu plus longtemps que t?ut autre aliment courant. Sous cette envelopp e gît une couche rIche en albumines, en sels n1inéraux, en graisse, en ferments et en vitamines, surtout en vitan1ine B 1. L'a ssise nutritive extérieure contient beaucoup p lus d e glu ten que le noyau qui est surtout une réserve d'amidon en vue de -la o'ennina­tion. La plus gr ande vitalité réside naturellen1ent dans l~ aerme l , J b , eIll )l·yon.

Un spécialiste (l comparé la composition du grain de blé à celle du la'it maternel. La farine conîplète, c 'est-ù-dire le grain mou­lu après avoir été dépouillé de l'enveloppe cellulosique est un assen1b!~ge parfait ?'élémeI;ts nu~ritif~ e~ constructifs, ains ' que de maheres protectrIces et epurahves mdIspensables au Iuaintien de la santé.

Que fait la n1Ïnoterie Iuoderne ? elle ne sépa re pas seulelnent du grain l'enveloppe inassimilable; elle en arrache aussi l em­bryon, l'assise protéïque et mên1e une partie de la seconde cou­ehe qui entoure le noyau muylacé.

Notre farine blanche à 70 % est pratiquelnent privée de vi­tamines et tellelnent altérée dans ses autres constituants qu 'elle est devenue un produit Clrtificiel) un aliment mort. Elle ne suffit plus aux exigences d 'un corp vivant, encore moins à celles d 'un jeune organisme qui se développe.

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Le pain blanc, véritable pain de fantaisie, est surtout une boule d'amidon. Certains boulangers appellent pain~ de fantaisie tes produits qui esquissent un retour sérieux vers le pain naturel; le consommateur peut être d'un avis différent.

L'idéal) pour tous) ee serait justement le pain complet) car il contient les réserves vitales de l'aliment populaire par excellence. C'est à ce pain-là qùe la jeune génération a droit; car il fait le mieux valoir le capital vital.

A défaut de ce pain complet, la nîên1e com1l1ission alüuen­taire reco1l1mande un pain de ménage au taux d'extl'action de 85 % et 'contenant la farine de gern1e parce qu'il se panifie n1ieux et qu'il sera mieux accepté par la population.

Le Dr P. Carton dit qu'il faut revenir au pain paysan. 'Dans un rapport sur l'hy,giène scolaire, le Dr Büreher de Brigue ré­clame pour la jeunesse « Vollkornbrot », du pain cOluplet préparé ' avec du levain et non avec de la levure.

Pour réaliser le vœu de nOlubreux hygiénistes, on avait in­troduit, il y a quelques années, le pain à 85 %, Ce pain, dit fé ­déral, n'a pas eu une excellente presse; il est probable qu'il au­rait fallu initier plus d'un boulanger à la préparation du nou­veau pain et aussi trouver des consommateurs qui jugent l'in­novation elle-mêIne et non pas dans leurs auteurs et leurs orga­nisateurs.

L e souci du ravitaillel11ent est venu à la rescousse. Mais la nécessité ne nous dispense pas de la t âche de faÏl'e estiIner le bon pain) de le faire respecter, de le faire manger avec un profon:l sentin1en t de reconnaissan ce à l'éga r d des p arents et surtout a l'égard du Père céleste.

La génération actuelle ne pêche pas à cet égard par excès de sentimentalité. Les jeunes n e vivent plus l' histoire du pain quoti­dien dans la fmuille paysanne, depuis l'équinoxe où le pèr e pré­pare au grain le sillon humide, berceau du futur blé, jusqu'au jour où la mère pétrit la farine et cuit la pâte et jusqu'à l'instant où l'un où l'autre, avant d'entall1îer une nouvelle miche, trace sur la croûte brune un signe de croix: lentelnent, d'un geste reli­gieux, et distribue à chacun cet alin1ent vivant, sYIubole de la communion d01l1estique.

Le divin Educateur a eu le souci du bon pain de ses audi­teurs jusqu'à la n1ultiplication miraculeuse.

Le bon pain est un objet digne de notre zèle: le pain du corps, pain aussi vivant que possible; -le pain de la vérité, aliment de l'esprit; le pain eucharistique, nourriture céleste, « panis angelol'uD1».

C. G.

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il ne mISSIon, chez nous, au village (Suite)

,Ce matin, l'hiver s'est as.sis dans la vallée, subitement. La neige est venue , lentement -cl 'aJbord, puis, infinis -ces rpétales de fl eurs de ,cerisiers Oint étendu sur la t erre 1 'immensi té blanche.

La vie se blottit sous les toits dont le fa îte s'émOusse sous .la neigE', fait jaillir des cheminées ces rubans de fumées résineuses qui s-e traînent sur le village, -comme -ces fumées des ü,ges de 'pommes de terre, ,sur C1hamp, en nove,mbll'e.

L 'infinie ,paix blanche pJ.onge le s .choses dans la longue 1 éthar­gie hivernale.

,p.ourtant le travail n 'est pas bloqué, lui. Il n 'a 'pas h ésité, ·ce ma­tin, à se ,fr.ayer un chemin clans .la n eige pour s'engoUiffrer ,dans le silE'nce épais d e la forêt. il,'à, les .co,peaux volent sous la cognée; le s i­lence se déchire, se recoud, a u rythme des n'1usdes ,qui travaillent. P arfois il faut s 'aN"êter , souoi/fler dans les mains pour les réchaufrrer. ContinU8'l' ,ensuite. A midi , on tirera du sac. un quarbiE'r de pain noir, . un peu de lçud ou du froma,ge. Le vin, frère du pain, arr,osera ce sommaire repas. Et 1e soir, .Je froid aUll"a suslPendu ,aux ,moustaches de l 'homme deux cristaux de glace. Alor,s on reviendr,a , J)'risé, écou­tant ·crier .la neig,e sous les pas. On reviendra, un peu de joi e dans le cœur, heureux d'avoir fait son devoir.

'Le lendemain, dans l aire imprégné cl 'une épaisse poussièrl'e il faudra battre le blé, re/garder venir à soi , S'ur la paille brisée, le pain dans chaque gr-a in ,qui s ort de l 'épi.

Ou ,bien dans le jardin, la neige s-era imbibée de sang. Sur un chevalet, len te,ment, .Je cadavre du por,c est déip ecé, ex'hala.nt ,cette chaude odeur de la vie qui s'en va. Ce so ir, les voisi·ns paJrtageront cette joie, car on aura soin de leur donner un peu de lard qu 'on manger,a dim andle avec ,les 'pommE's de terre en le d,écoupant sur le petit tranchoir de platane ou de noyer, qui remplace les ass iettes.

.c'est l'hiver. Les enfants Otnt re,pris la glis'sade qui conduit à la -mais'on d',école. On 'les voit venir, le matin, dès que le jOU'l~ 1aiteux cou'le sur la: n eige. Un petit co'ffre sur le do s re'l1Jferme les livrE's n éces­saires,. Certai,n s viennent de plus loin, -d'un ou Ide plu,sieurs kilomè­tres, ,fiers d 'avoir aflf:ronté les périls de l 'avalanche. Hs referont ce chemin tà midi. Ils le re,feront oles'Üill1. IMalgré la neige. IMalgré le.. ' dangers. Et quelle n 'E·st 'pas leur joie en récréation, de ,mordre à beHes dents dans ce morceau de pain noir qui ,leur aura de,mandé, à eux aussi~ des e.fforts, des luttes, du trav8!il.

C'est l 'hiver. Car tous ,les matins on l-es' voit venir, ces j eunes filles, de loin, elle aussi, du chalet enf.oui dans la neige, ,là -haut. On loes voit déboucher ,dans Iles ru e-Iles, une ibrante sur ,le dos. ;Mais que de soleil dans leurs yeux, 'que de paix, malgré l'âpreté de leur vi e 1

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Car leU1' cœur ne den'lande pas beaucoup au bonheur. Il sait .se ré­Big ner, ac·cepte.r. Et 1e dimanche matin , elles seront 'là plus tôt encore, pour que tantôt, emm.aillottées dans leur -chàle, E'lles Ipuissent offrir, à la -m·ess,e, leul"'s mains pleines de misère, pleines d'obscur hé­roï·sme.

Hiver ...

Dans les caves basses, mêlé aux àcreB relents de _pipes -e.n terre, Je v-in coule, passe dans le sang comme un ,faisceau ·de soleil. Car ce soleil torride qui tbrùlait ton èchinE', tu le tiens ' d,ans ton verJ.'e, pays-an. Ah! oui , tu as peine dans la versanne en février déjà. Puis comtbien de ,fois en juin, en juillet, en août as-tu quitté le villag'e Ipour arri­ver SUil' le ·coteau /près de la ville. Là, tu la ·caJolas, la vi.g·ne, tu ouvris la route au S'oleil llIfin qu 'il ·entre biem. clans' ,ces raisins durs encore. A-h 1 tu as bien gagné 'cela, pays'an. Tu as bien méTité Ique ton m ulet, en octobre, gravissE' le raidillon, les outres pleine·sde ven­dange.

Le vin est là maintenant dans ta main, pur, cristalli-sé. Le -vin de la joie. Le vin ,CŒ11·p.agnon de ta; misère surtout, de ta vie obscure et cruE·}le, de tes efforts consta1l1ts pour extraÎll"e des fl ancs de la terre le pain de chaque jour.

'i- * .ok

J'aime à porter mes pas s'ur le coteau quand chante .lE' travail, à sentir clans ,cette terre ,parler la. race, le passé, le -présent, -l 'avenir. J'aime là sentir passer dans l 'a ill' ce souflfle cl ardeur ,paysanne, cette oh aude odeur du travail, ,à sentir battre le cœur du p ays. J'aime à re­porter clans ,ces jours som,brE's qu 'on doit vivre, la l~éconfort8!nte ima­ge du pass,é, des tr,ad itio-ns. Il y ,a là tant de joies secrèt e·s qu ',on éprouve. Revivre cette hi stoill"e, 'l'histoire de son pays ,qui se ,blottit au fond des val'lées, dans les petits villages, ave-c ,les lar,ges chap eaux de Ifelnmes, leUJ."s ,foulards soyeux et leurs taJbliers couleur -du ciel, .avec le drap qui revêt les hommes, le drap ,de notre terre. Et sen­tir clans ces oouleurs la continuell e a C8Jptation de 'la tâche quotidien­ne sans songer que plus bas dans ,la pla ine, plus l.ain, dans Ile vaste offi~nde d'autres sont plus heureux, peut-êtJpe. Voir ,ce paysan pio'cher, peuerr,' lab'oUlr'er, suer, 'bùcheronner dans la forêt, ce paysan qu~ don~1e -franchement la main à sa destinée. Le voir vivrE' de son pa m nOIr, assis sur son hane. de mélèze fumant U!Jle pipe de « Valaisan », l'en­tendre ,parler peu _mais franchement, suivre sa ,pensée ,dans ses yeux, y d,écouVlrÜ' toute la noblesse de son âme.

Tout cela n 'est bientôt plus qu'u e image, qui s'erHeuille tous 'lE's j'Ours sous le ,S'ou:Mle d un vent extérieur, qui meurt ... [,e pays qui .meurt. ..

ICe 'petit 'paysatnqui vient s 'asse011' sur les bancs de l'école, devant nous avons-nous une seule foi,s es·sayé de le comprendre réellement, de ,c~mlprendre 'son âJme ,qui a souff.ert déjà, .qui ,connaît le prix -d 'un morceau de -p.ain et .l'âpreté de la vie? Alh! ·certes, l'enveloppe est

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quekonque: cor,ps ·souple, nerveux, ,fondu aux chaleurs de l'été vêtu d'une ch8lmi's,e sans cravate et d 'un pantalo·n trop court, les bra~ brù­lés de soleil, ra)'iés par Jes 1110rSUil"es des ronc.es . La 'chevelure en hroussaille ou TaSE' coi:f.fe un visage 'hâlé, petit, tout entier cLans le.s yeux qui ,sont vivants, qui éclairent des gestes et des 'paroles timi,­des et répandent toute la viva'cité intérieure.

Que de .fois nous nous som'nTes penchés sur cette am& s'ans qu 'elle s'en doute. Nous ,l 'avons rencontré, ,ce je,une Ipaysan, au prin­temps, ,au bord des haiE's, avec ses hêtes, en été, peinant sur les 'pra'i­-ries. Nous l 'avons vu sur l"alpE', ,peut-être, solitaiŒ"e, ,grave, s.entant SUl' ses épaules une responsélJbilité bien ,lourde pOUl' lui.

L 'âme de 'c'e petit paysan a déjà d'étrang,es super,structures. Plis­s'ée par la ·douleur, blessée au vilf par ,quelque malheur dont elle dut s'lllp.porter tout le poids, elle a déjà ses S'Üuv ellÎ-rs. Ses souvenirs tris­tes, cruel,s,. Rolle pm'te lef\ cicatrices d.e que1quE' ,secrète hlessure, 'connaît ces longues journées où j.} faut accompwgner le 'père au travail, ga. gner sa vie.

,Cette âme qui, à quinze ans s'era las'se, attirée vers ailleurs, prête peut-·être à renier la terre, .à ,partir. ,Car la ville m'Onte vers elle, trE<sse autouiI' de s·es jeune·s ans le ,colli·er de ses apl)âts; et cette imagina­tion est loin, tbien loin de la t~lTe. A quinze ans, ce jeune 'paysan est ,prêt là deveniT, cet être intermédiaire, déohu de, 6a cli.gu'lité, errant, traî­na'nt s 'a vie .inutile, Le matérialisme pay,san est terrible; ses ravages blessent l 'enfant et l'adoles·cent au plus intime de leur être.

Et cOl1'iliien de cœurs qui, aussitôt li;béréS' de la clisciopline s'c'olaire, n 'ont !pas de .but. La terre et son avaiT'ηoe leur répugnera; ils cherdle­l'ont à s 'en écarter; ils c.hE·rch eTont la. vie .faci.le plus 10.in, ailleurs . Tro,p de ,cas pourraient malheure.us ement illustrer cette idée. Peut­être n'aibandonne-t-on ·pas complète'm·ent la terre, ,mais on ne l'aim~ p.}us, on ·perd sa p ersonnalité .paysanne et le travail n 'a plus sa .si­g.nification prof·oncleet divine. La; v.ieille mai,son qu.i a.]).r'Ïta le Ibonheur des .pre.miel's ans n 'a plus cette .chaleuT que cha:que soir le Ipaysan y apporte ,par la paix de son âlne. E.lle est devenue froide, te~'ne, maus­,sade. [.,e r,espect du pass'é a .di.sparu de la nouvelle génération.

,Ces ·constatations -peuvent se faire un peu partout. Au viDage, l'~ où nous son1JlTIe·s il est te1nps de redonner à ce cœur l'eslpoir, la .con­fi.an.ce surtout, en son pays, E'n ces 'cham,pB, ces pré·s qui l 'entourent. Cal' ce n 'es,t pas seulement par Jes sociétés de costumes qu'on .gardÉna. le vi·sa:ge du :pays. Etiquettes ue cela, pâles image·s où l'on sent le ·conventi9nI1'el, photogra,phie.s de la réalité. Le c-Ostume doit res ter dans le vi Il étlge, comme un des essentiels éléments dE' son histoire la. ,figure de ,sa vie ,quotidienne, de sa destin.ée. Et 'Coe qui .compte p~ur notre pays, ce 'q'ui ,fait sa beauté, c'est ·ce ·qui vient de son sein, qui 'pousse dans s'e·s cha-mps et qui continue à traveres les ans de lier les générations.

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Il aimeraaus,s'Î les fleurs, les .pa~Tlsa:ges, ,les a1"lbres, c·et enfant, les ;petits ·coins où le charme de la terre se révèle et s'attendrit d'un sou­ve1'lÎtTi du passé. Dans ,le village ,quelques 'maisons gard,ent enüore, sous leur 'figure patinée, des traits d'une ancienne beauté, Pâles luai'sons, noircies .par les ans, désséchées, l'idées comme , ces .ma:ins .paysannes qui ont 'continuellE'ment ifrotté 'contre l'outil, qui ont :pal,pé la ,c.haude terre; maisons d'autref'Üis, elles sont ·comme une darté dUfuse qui éclaire :notre hi,stoire, les sentinelle·s immobiles qui ga:rdent nos an­cêtTes, au -cimetière ,et qui peut-être., 'panfois, rpleure.nt dans· le silence .. ,

Elles pleUiJ:'er·ont d'avoir .pour voi,sine la Iplus vul.g,aire, la plus laide de.s .bicoques qu'on ·érigera .par ·sno,bistlne E·t qui, à eMe 'seule, jette une tâche d 'ombre dans la pureté du villa,ge.

Elle,s pleure·ront des'e voir i'llutiles, déla'brées, oubliées comme tant d 'émouvants souvenirs du passé, dormant dans un coin pouss'ié­l'eux ·d,u ,grenier ou gli-ss·ant, ,pour ,quel,ques :pièces d 'argent dans le~ mains ,d 'un ant~quaire,

Et b.ientôt,qu'aurons-illous enco·re 'de.s choses ,qui existèrent il y a quelqUE'S décades, JPas même. un souve.nir?

Goutte là .goutte à l'école, dans' .le. 'CŒmt11 de l'enfant doit to'miher cet amour du rpassé, ce respect des vie,iŒles ohoses courbées ·sur ,les sil­lons. [,a beauté, la gra:ndeur, la noble.sse paysannes passeront len­te.ment devant }oui. ISon âme sera Iprête alors là affronter ,ce ·corps 'à corps éternel avec la natuTe cruE·He et dest'ructrice; son âme saura que clélJns le malheur on ,pu.ise l,aconsülation a'ux SOUT'ces mêmes de. la vie.

Au village, où nous sommes responsables de tant de dl0Sles, cette mission s 'impo8'e si nous ne voulons .pélJS, dans quelques années, voir des fil s ode paysans, des enfants de la; terre, grossir les 'rangs des ·ai­gris, des inutiles. ,Des E'nfants de la terre ·dont la vie fut 'nulle, e'1n­poisonnée, parce que leur ·cœur est resté sourd à l'appel de ,la vie qui devait être la leur.

Car - il e·st aisé de .s 'en l'fondre con1:pte, d 'ailleli'l"s - le vieux pays se meurt chaque jour. On l'accu~e au fond des vallées. ,Là déjà on le ·mécoll1:naît. Que serons~nous au n'loment où il ne ,8'era plus?

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Elidons les élèves faibles « IVl10i je pars avec les bons élèves; des faibles je ne 111 'en oc­

Gupe pas, car ce ne sont pas ceux-là qui auront quelque influence plus tard dans la société. C'est pourquoi je me borne à fonner des élites. )} Je ne partage pas du tout l'opinion de ce collègue; ce qui ne veut pas dire que j'ai raison. Je soutiens mon oRinion et c'est tout.

D'abord, l'instituteur doit être prudent dans les jugell1ents qu'il porte sur ses élèves. A quel Inaître, ayant derrière lui une ac­tivité un peu longue, n'est-il pas arrivé de rencontrer plus tard dans l'élève qu'il a jugé médiocre ou incapable, un artisan adroit, un agriculteur avisé, un c01nmel~çant habile? De telles 'constata­tions que la psychanalyse mettrait pleinement en lumière, nous forcent à reviser bien des jugements superficiels.

Ne voit-on pas souvent des enfants qui ne sont que timides et maladroits devenir tout à fait stupides devant des menaces et des reproches continuels, ou lorsqu'on tue en elÏx toute initiative, qu'on leur enlève toute confiance en leurs propres forces. A moins qu'elles aient perdu tout sens parce qu'on en abuse à tort et à travers, ces expressions: « Ane, Imbécile, Idiot)}, doivent p r o­duire une impression néfaste sur les enfants. Ces r ebuffad es font se replier sur eux-lnêmes ,ceux à qui elles s'adressent; ils devien­nent alors méfiants, butés. Ne jouons pas aux petits saints '; avouons qu'il peut arriver à l'instituteur le plus consciencieux, le plus dévoué, de prononcer dans un monlent d'énervement des paroles irréfléchies et de blesser par là involontairelnent ses enfants. Quand un pareil oubli des convenances a pu échapper, ont doit tâcher de le réparer le plus tôt possible; l'instituteur a bien des nl0yens à sa, disposition pour atténuer l'effet d'une telle gaffe.

Quand on n'avance pas avec un enfant, il ne faut pas tou­jours en attribuer la cause à un nlanque de moyens intellectuels. Il se pourrait en pren1Ïer lieu que la faute fût imputable au maî­tre lui-même. Dans les classes à plusieurs degrés on constate par­fois qu'un enfant qui n'a rien appris avec tel instituteur se «dé­noue» soudain en changeant d'école . La première chose à faire quand on est en présence d'un élève qui ne « mord pas)} c'est de s'introspecter soi-1nême, de faire un sérieux examen de cons­cience. Est-on cause que l'enfant est buté? Pour le faire revenir à de meilleurs sentiments, a-t-on mis en œuvre tous les llloyens que dicte le cœur et que conseille une excellente formation pro­fessionnelle ?

Et si les résultats sont encore négatifs, il faut avoir recours au Service médico-pédagogique dans les conlmunes où cette insti-

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tution déploie son activité bienfaisante. Car s'il est très difficile de juger des capacités intellectuelles des enfants, à plus forte rai­son de connaître les conflits d'ordre effectif qu~ se livrent au tré- . fonds -de ces 1nystérieuses .consciences enfantines, on n'y par­vient le plus souvent que par la psychanalyse.

Et puis soyons clairs dans nos leçons; n'exposons pas ex cathédra cam.HIe le ferait un professeur d'université; restons à la portée de nos élèves et graduons sagenlent notre enseignenlent. A quel 1naître n'est-il pas arrivé d'être profondénlent déçu des ré­sultats lors d'une composition de fin de mois? Ces expériences ne sont pas mauvaises si l'instituteur sait tirer la leçon des faits, s'il re1nonte à la cause et s'il se reconnaît humble1nent le princi­pal coupable. Questionnons souvent, revenons sur le même sujet jusqu'à ce qu'il soit su; attachons-nous au principal, et passons s'il le faut sur les détails. Sans doute on nous objectera « Nous n'avons pas de telnps à perdre: il y a tant de ·choses à enseigner. )} « C'est vrai! les programlnes sont bien chargés. Mais quel h01n­Ille d'école censé pourra nous adresser un reproche de nous en être tenus à l'essentiel si nos élèves le possèdent bien. On cons­tate chaque jour que l'on perd souvent un telnps considérable à enseigner superficiellement des choses d'aucune utilité dans la vie et qui sont oubliées dès la sortie de l'école.

Les enfants faibles ne doivent pas être livrés à eux-1nêmes, ni surtout constanl111ent harcelés, tarabustés. Ils ont besoin d'en­couragelnents . Et le bon maître trouvera facile1nent l'occasion de leur nlarquer sa satisfaction. Il en faut souvent si peu pour con­tenter ·ces êtres disgraciés.

P our réussir avec ces enfants , il est indispensable d'user de tact et de dévouement; 1nais il faut avant tout que le 1naître ait un grand aInour de sa 1nission, qu'il soit pénétré de l'esprit chré­tien, et qu'il en imprègne tout son enseignenlent.

On ne doit pas ignorer ces élèves; au contraire il est indi­qué de les questionner souvent, mais brièvenlent; on fera complé­ter leurs réponses par celles d'élèves plus avancés. Si l'on agit ainsi, ces enfants ne restent pas abandonnés à eux-mêlnes, livrés à leurs pensées intérieures, et ·c'est déjà un grand point; puis, la répétition sera complète et logique; elle servira à tous, allant du facile au difficile. On procèdera de Ilnêlne pour les corrections de problènles, d'orthographe et de style.

On peut résul11er cet article en disant que si l'on veut obte­nir des résultats appréciables avec les enfants disgraciés il faut les traiter avec bonté et s'efforcer de gagner leur confiance.

Le mieux serait évide1nment de créer des '~la ,-,ses spp.rÎales pour ces retardés. :Mais c'est là une autre question. Cl. B.

OR SA T, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

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LANGUE FRANÇAISE Première semaine.

Centre d'intérêt: LES VÊTEMENTS

J. RECITATION

Cent petits points cousit.

Cent petits coups tapa.

C'est jour de fête! J'ai de beaux habits, des souliers neufs tout luisants.

Ma nlère tailla, arrangea le beau drap, puis cousit! Mon père coupa, ajusta le beau cuir, puis tapa, tapa, tapa,

cent petits coups tapa.

Sur le chenlin je rencontrai l'hirondelle, - Que tu es beau! petit Claude, lne dit-elle.

C'est que ma lnère cousit, cousit, cousit, Cent petits points cousit. ]\lIon père tapa, tapa, tapa, Cent petits coups tapa.

J'arrivai bientôt à la fête. Aux chevaux de bois, à la boutique des sucres d'orge je rayonnai d'aise!

Ah ! qu'il est doux de s'anluser et de penser qu'on est bien vêtu, bien chaussé !

C'est que ma nlère cousit, cousit, cousit, Cent petits points cousit. . Mon père tapa, tapa, tapa, Cent petits coups tapa.

J'ai maintenant, en ma lnaison, mes vieux parents aux che­veux blancs.

Mes gais enfants les comblent de caresses. Et, pour qu'ils soient beaux au jour de fête, ma felnlne cou­

sit, cousit, cousit, cent petits points cousit!

Je ~oupai, j'ajustai le beau cuir, et mon fils tapa, tapa, tapa, cent petIts coups tapa! "Marguerite Bodin.

Vins du Valais 0 R SA T bonnes bouteilles.

Iii

~

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La vieille file.

La vieille file, et son rouet Parle de vieilles, vieilles choses; La vieille a les paupières closes Et croit bercer un vieux jouet.

Le chanvre est blond, la vieille est blanche, La vieille file lentement, Et, pour 11lieux l'écouter, se pellche Sur le rouet bavard qui ment.

La vieille nlain tourne la roue, L'autre file le chanvre blond; La vieille tourne, tourne en rond, Se croit petite et qu'elle joue.

II. VOCABULAIRE

Grégoire le Roy ..

NOMS. Vêtements, manteaux, pardessus, capucbon, caoutchouc, imperméable, pèlerine, redingote, veston, gilet..., pour la tête: chapeau, feutre, casquette, béret, toque, calotte, bon­net, capeline, canotier, turban, fez, casque, képi; pour le cou, col, faux-col, cravate, foulard, écharpe, fichu, cache-.nez; pour les jambes, pcmtalon, caleçon, jambières: guêtres, bas, chaussettes; pour les pieds: chaussures, chaussons, pantoufles, souliers, bot­tes, bottines, brodequins, escarpins, espadrilles, sabots, galoches; pour les petits enfants: langes, couches, brassière, barbotteuse, bonnet, Inaillot. Ceux qui travaillent les vêtements sont les tail­leurs, couturières, lingère, brodeuse, modiste, tricoteuse, cordon­nier, chàpelie~', teinturier, laveuse, blanchisseuse, repasseuse.

ADJECTIFS. ~ La robe jolie, simple, élégante, propre, cour­te , longue, neuve, légère, lourde, habillée, riche. Le chapeau orné, garni, mou, grand, petit, souple) gentil) coquet, seyant, original, laid, vieux, ancien, clémodé- usagé ... Les chaussures vernies, ci­rées, jaunes, noires, solides, fines , délicates, pointues, malpro­pres, sales, trouées, boueuses, confortables .

Le linge fin, blanc, lessivé, raccommodé) repassé, reprisé, ourlé, piqué, brodé. Le il11anteau usé, nettoyé, taché, teint, retour­né, utile, nécessaire, clwLlcl, douillet, bon, doublé, fourré.

La couturière active, laborieuse, ingénieuse, économe, intel­ligente) ain1able ... ) gaspilleuse. Les tissus unis, rayés, chinés, co­lorés, épais, grossiers, doux, veloutés, frappés, recherchés, rapés, moelleux, clairs, lavables, soyeux, laineux, riches, cbwnal'1'és.

VERBES. - Coudre, confectionner, couper, tailler, épingler, bâtir, faufiler, essayer, défaire, régler, ajuster, piquer, ourler, surfiler, repriser, l'accommoder, laver, nettoyer, blanchir, teindre, repasser.

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III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le No du 15 octobre.

Dictée ou c'opie.

Le pardessus était très joli; il était de drap fin avec un beau col de velours noir. La robe est faite par la couturière; elle la coupe, la taille, l'essaie, puis la tennine et la livre.

Le costume du petit berger.

Mes habits sont aussi grossiers que ceux des petits paysans voisins; ni bas, ni souliers, ni chapeau; un pantalon de grosse toile écrue; une veste de drap bleu à longs poils; un bonnet pointu de laine teint en brun, 'COlunle celui que les enfants des montagnes de l'Auvergne portent encore: voilà nl0n costulne. Lamartine.

Les vieux costumes

La luère possédait un gros coffre de chêne, lourd et massif, garni de ferrures, qu'elle ne permettait à personne d'ouvrir. Elle y garait toutes les choses qu'elle avait héritées de sa propre nlère et auxquelles eUe tenait beaucoup. C'étaient des robes de paysan­ne à l'ancienne nlode, en drap rouge, à la taille courte, aux ju­pes plissées et aux plastrons brodés de perles. C'étaient des coif­fes blanches, eaupesées, et de lourdes boucles et chaînes d'argent. Les gens ne voulaient pas porter ces vieux costunles et souvent la luère avait songé à s'en défaire, nlais n'avait pas pu s'y ré-soudre : ces choses lui tenaiéü trOT) à cœur. S . Lagerloff.

L'habit du petit Pierre

Petit Pierre avait un habit cOluplet de drap bleu, un gilet rouge si coquet et si court qu'il ne lui descendait guère au-des­sous du luenton. Le tailleur du village lui avait si bien serré les entournures qu'il ne pouvait rapprocher ses deux petits bras. Aussi, COlunle il était fier. George Sand.

Le trousseau de la poupée

On a donné une poupée à Chérie. 'Cette poupée était acconl­pagnée d'un trousseau complet; chen1Îses, paires de bas, nl0U­choirs qu'on lavait régulièrenlent. Pour l'elupêcher d'attraper froid, Chérie fabriquait à sa poupée de petits édredons bien chauds avec des plumes raluassées dans le poulailler, et pour la raccOlU­luoder, elle apprenait à enfiler ses preluières aiguilles. Cette or­cupation tendre, ces gâteries calnlaient les nl0uvements d'hu­meur de Chérie, rendaient douce la petite fille. E. de Goncourt.

Un costume neuf.

C'était le preluier; jusqu'alors .le portais ceux de mes frè­res aînés, qu'on rafistolait pour moi. Une couturière ajustait -et

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raccommodait sur place les vêtements que l'on me destinait. Quelle ne fut donc pas ma surprise quand je fus infornlé qu'un tailleur, un vrai tailleur, viendrait prendre mes luesures ... Il me conlposa un complet vert olive qui accentuait ma maigreur et pour lequel 'il n'avait rien négligé. Le veston, rivalisant avec un pardessus, descendait jusqu'aux genoux, l'étoffe défiait le te.mps par sa solidité. J'en avais, de toute évidence, pour Ilu'habiller jus-qu'au baccalauréat. Henry Bordeaux.

Exercices d'application

Voir le No du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase -- Le paragraphe - La rédaction

REDA'CTIONS. - I. Ecrivez une lettre à un grand magasin de confection pour commander un costume pour vous.

II. Votre luaman vous a fait faire un costume neuf, décri­vez-le et dites ce que vous avez éprouvé la prenlière fois que vous l'avez porté.

III. Si l'on vous faisait faire un costunle pour cette saison, conl1nent le voudriez-vous?

IV. Par un jour très froid décrivez un passant sur la route. V. On vous a conduit faire la visite d'une tannerie; décrivez

ce que vous avez vu. VI. Votre luanlan vous a acheté une paire de chaussures; ra­

contez la séance chez le nlaTchand .de chaussures; dites vos impressions et les réflexions que cet achat vous a suggérées.

VII. Racontez l'histoire de la fourrure de votre maman de­puis le nlonlent où l'aninlal qui la pOl'Hat a été tué jusqu'au jour où vous la considérez.

VIII. Ecrivez à un ,marchand de chaussures pour conlman-der une paire de souliers.

IX. Décrivez le costulue des fenllues de votre région. X. Conservons le costuHle de chez nous. XI. F0l1nluiez vos réflexions au sujet du rationneluent des

vêtements.

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mar'que Lindholm, 3 jeux, 14 re:gisb'les, en par.fait état. Prix avantageux.

S'adresser là Is'aac .MA!ROLAY, instituteur, TROIISTüHRENTS.

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Deuxième semaine.

Centre d'intérêt: VOS AMIS

1. RECITATION

Notre ami, le vieux chien.

Autrefois, enivré de ses menlbres robustes, Il sautait dans la haie et griffait les arbustes, Et ses bonds ohaleureux nous fêtaient; aujourd'hui, Son âille humble est déjà recouverte de nuit, Il somnole, le feu lui souffle sa fumée . Mais quand nous approchons, sa prunelle elnbrulnée S'ouvre, il lève vers nous la tête avec effort, Et cherche dans nos yeux si nous l'aimons encor. Bonnard.

Amitié humaine.

AÎlner nos seuls amis serait trop peu, nlon ânle, Puisque c'est nous encor que nous trouvons en eux. Ailmons - l'évangélique mnitié le réclame L'inconnu, l'étranger, le fourbe, le haineux.

« C'est être dupe!» affirme une courte sagesse, Non, puisque nous voulons donner sans recevoir, Pour le plaisir de .dépenser notre richesse, Et qui nous ainlerons pourra n'en rien savoir.

Aimons - belle amitié, que votre règne arrive -L'hôte de chaque jour, ne fut-il appelé; Celui qui nous dira sa peine toute vive . Et celui qui la tait..., lnais ses yeux ont parlé. A. 1\1/ Ul'at.

II. VOCABULAIRE

N01VfS. - L'attachenlent, la sylnpathie, l'estime ; l 'indiffé­Tence l'antipathie, l'envie, la jalousie; la sociabilité, l'affabilité, l'amabilité, l'alnénité, les prévenances; l'entr'aide, l'assistance ; l'intinlité, la fanliliarité, la parenté, la frateTnité; des relations, des sentÎlllents, des rapports.

ADJECTIFS. - Un alni intinle; une anlitié désintéressée, mutuelle, réciproque, durable; une sylllpathie naturelle, instincti­ve; une antipathie violente, insunnontable; des relations agréa­bles, amicales, fallniliales; des rapports affectueux, confiants.

VERBES. - S'attacher à quelqu'un, le fréquenter, fraterni­ser, sympathiser, se lier d'amitié avec ... , éprouver des sentÎlnents les partager; l'affection pour quelqu'un naît, se développe; des rapport~ s'établissent; on noue, on entretient des relations.

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1. Avec le 1110t frère, on a fait le lnot fraternité. FOrIner des noms ayant la nlêlne tenllinaison avec les mots: père, bête, mère, loi, dieu.

2. Faire avec les nlots: attachement, sylnpahie, affection, amitié, une phrase qui précisera le sens de chacun d'eux.

3. Fanlille du mot frère .

4. Donner le sens des expressions: Tous les hOlnllnes sont frères. Un frère de lait. Traiter de pair à cOlnpagnon. Les bons -comptes font les bons anlis.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le No du 15 octobre.

Mon ami Garrone.

üarrone est bon .. . ; n'inlporte ce qu'on lui denlande; canif, crayon, gomIne, papier, il vous le prête ou vous le donne toujours de bon c.œur. Pendant la classe, il ne cause jamais ni ne fait aucun bruit. Toujours inlmobile sur son banc trop étroit pour lui, on le voit le dos alTondi, et la tête dans les épaules. Quand je le regarde, il me sourit des yeux cornIlle pour lne dire: « Nous somilles amis, n'est-ce pas, Henri? » Amicis.

Rivaux et bons amis.

Laguerre et moi nous ne sOllnmes pas seulement calnarades, nous devenons deux riveaux ... Nous nous disputons la prelnière place avec acharneillent, et celui de nous qui arrive second ren­tre chez lui l'oreille basse, car nos paTents à tous deux accueil­lent peu agréablelnent le vaincu... Mais, tout en bataillant l'un contre l'autre chaque seillaine, nous n'en SOll1nles pas moins bons mnis et nous ne nous quittons guère.

J'·ai un ami.

Ils redescendirent la colline. L'Olnbre du soir conlnlençait à se répandre à travers le bois des sapins; les cÜlles ondulaient gravenlent avec un bruit de houle; le tapis d'aiguilles violettes amortissait le son des pas. Ils se taisaient. ChTistophe sentait son cœur pénétré d'un trouble étrange et doux, il était heureux et voulait parler, une angoisse l'oppressait. Il s'arrêta un mOlnent, et Otto fit comme lui. Tout était silencieux. Des mouohes bour­donnaient très haut dans un rayon de soleil. Une branche sèche tonlba. Christophe saisit la nlain d'Otto et demanda d'une voix qui tremblait: « Est-ce que vous voulez être mon anli ? » Otto lnur­lnura: «Oui.» Ils se serrèrent la nlain : leur cœur palpitait. Ils

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osaient à peine se regarder ... Douceur d'avoir trouvé une âme où se blottir au milieu de la tourmente, un abri tendre et sûr où l'on respire enfin, en attendant que s'apaisent les battements d'un cœur haletant l... Ron1ain Rolland.

Une bonne camarade.

Il y a, dans la ronde, une petite fille moins gaie que les autres. C'est Mariette. Personne ne l'a encore enlbrassée. Mais c'est luaintenant le tour à Jacqueline d'entrer dans la ronde.

Quand les autres crient: « Enlbrassez qui vous voudrez» , Jacqueline court vers Mariette et eUe pose deux bons baisers sur les deux joues de sa compagne. Mariette rit, elle saute de joie!

]{. Séguin.

Le jeudi des deux amis.

Nous étions, Fontanet et nloi, voisins et anlis. En allant en­selnble, les jours de congé, jouer aux Tuileries, un cerceau à la main et une balle dans la poche, nous regardions aux boutiques tout COlnlne les vieux luessieurs. Nous flânions, nous bouquinions ,_ nous exaluinions des inlages.

Cela nous intéressait beaucoup. Mais Fontanet, je dois le dir,e, n 'avait pas COllllme nloi le respect de toutes les vieilleries . Il ne prenait plaisir à eXall1iner un objet qu'autant qu'il en concevait l'usage. Il disait: « Tu vois, il y a une charnière, 'cela s'ouvre. Il y a une vis, cela se dénlonte. » Fontanet était un esprit juste.

A. France.

Mon ami Desrais.

Je recherchai sa cOlupagnie et 'me mêlai à ses jeux. Quand la mode fut aux échasses, Desrais, qui suivait toujours la Inode, s'en procura une paire. Je l'huitai et me hissai sur des échasses aussi hautes que les siennes, lualgré une peur horrible de tomber, que justifiait ma Inaladresse. Désornlais, je ne Inan­quais plus une partie de barres ni de ballon, 1l10i qui n'avais éprouvé jusque-là que du dégoût pour ces jeux. Ayant renlarqué que Desrais ainlait la papeterie, je lui donnais les cahiers les plus beaux qui se pussent trouver dans la boutique de Nhlle Fu­zelier, des cahiers reliés en toile blanche, en chagrin noir, en maroguin Lavallière et doré sur tranche. A. France.

Exercices d'application

Voir le No du 15 octobre.

Vins du Valais 0 R SA T dissipent la tristesse.

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IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

SUJETS: 1. Faites de portrait physique et moral de votre ami.

II. Vous vous êtes disputé avec un alni; racontez la scène; dites le regretqus vous avez éprouvé, parlez de la réconciliation.

III. Une promenade avec votre anli.

~eçons de choses

Un morceau de drap

J.1!latériel . - Morceaux de drap neuf et de drap usé. Morceaux de grosse toile. Tanlpons de laine et de coton.

Aspect du drap. - Exanlinons un luorceau de drap. C'est une étoffe souple, douce au toucher, pelucheuse et lustrée, assez épais­se . Plié en deux, le drap ne conserve le pli que s'il est comprimé 10ngtelll1ps et fortement. Il est donc un 'peu élastique.

A quoi sert le drap. - Le drap, qui est une étoffe chaude, sert surtout à faire nos vêtenlents de dessus. Nos habits d'hiver, vestes, pantalons, gilets, manteaux sont en drap. Nos sous-vêtements, che­mises et caleçons, et certains habits d 'été, culottes et blouses, sont en 10ile faite de produits végétaux (lin, coton). De quoi est fait le drap?

Le drap est fait de laine. - Pour nous en assurer, enflanl-1110ns sur une assiette un luorceau de drap et un talnpon de laine emprunté à la toison du nlouton ou à un nlatelas. Ils brûlent tous deux sans flanln1:e, lentement, avec une fumée abondante, en l'épaIr dant une odeur de corne brûlée. Ils laissent un résidu épais et chaI ,­bonneux.

Les tissus d'origine végétale brûlent au contraire plus vite, sans fUlnée, sans odeur désagréable et laissent des cendres grises peu abondantes.

Le drap est fait de fils tissés. - Pour le vérifier, étudions un luorceau de drap. S'il est neuf, sa surface unie et d'aspect uni­fonue ne montre qu'un feutrage serré des poils laineux du nlouton. Mais déchirons le morceau. Sur les bords, il est effiloché et nous en tirons facilement des fils de laine. Le drap est donc fait de fils, comlue tous les tissus, nlais les fils en sont peu ' apparents.

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Sur un lllOrceau de drap usagé, les fils sont devenus plus vi­sibles, et on peut constater qu'ils sont rangés côte à côte en lignes parallèles suivant deux directions perpendiculaires. On appelle fils de chaîne, les fils disposés suivant la longueur de la pièce de drap et fils de trame ceux disposés dans le sens de la largeur.

Ils sont entrecroisés de façon que tout fil de trame qui passe au-dessus d'un fil de chaîne passe au-dessous du fil de chaîne sui­vant, mais le fil de tranle suivant aura par rapport aux fils de chaîne la disposition inverse. Il en résulte la formation d'un treillis quadrillé très résistant.

Le Inode d'entrecroisement des fils de tranle et de chaîne est difficile à voir sur du drap un peu épais, car ce dernier est toujours tissé serré et les .fils de laine sont noyés dans les poils frisés du lllouton qui débordent des fils et leur donnent cet aspect pelucheux qu'on augmente encore en cardant le drap après tissage.

EXERCICE. - Faire étudier et effilocher par les enfants une toile grossière (toile de sac ou d'emballage) sur laquelle ils ver­ront et cOlnprendront mieux que sur le drap le Inode d'entrelace­Inent des fils d'un tissu.

Rôle et h~giène des vêtements

. L.' homme est obligé de se vêtir. - Les anil1laUX à sang chaud nlaIntIennent leur corps à une teInpérature fixe en évitant une trop grande déperdition de chaleur par leur surface extérieure. L es plumes des oiseaux, les poils des nlanlmifères emprisonnent autour d'eux une couche d'air difficilement renouvelable qui constitue un excellent isolant en InêIne temps qu'une protection contre les chocs et les déchirures. L'homnle a dû réaliser artificiellenlent une seUl­blable couche isolante, C'est le rôle principal des vêtelnents,

Matières premières des vêtements. - Les premiers honlnles utilisèrent comnle vêtements les dépouilles des anÎlnaux tués à la chasse, puis ~elles de leurs animaux domestiques. Plus tard, ils ont appris à filer et à tisser la laine des Inoutons et ils ont décou­vert les fibres textiles. Aujourd'hui nos vêtelnents sont faits de tissus dont la nlatière est empruntée soit aux animaux (laine, soie, poils et fourrures), soit aux végétaux (lin, chanvre, coton, soie artificielle).

ImpoTtcmce de la texture des étoffes. - Les propriétés isolan­tes de ces différentes substances tiennent surtout à la façon dont elles sont tissées. Les tissus minces à tralne serrée, comIne les toi­les de lin et de soie, protègent moins bien que ceux qui sont épais et floconneux con1lne le molleton. Plusieurs vêtements légers su­perposés qui retiennent 'entre eux plusieurs couches d'air isolantes sont plus efficaces qu'un seul vêtement mênle très épais. Pendant

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l'hiver, les conducteurs de calnions et les cyclistes ont avantage à mettre sur leur poitrine, plus exposée aux refroidisselnents, quelques feuilles de journal superposées.

Valeur isolante des différents textiles. - En recouvrant d'étof­fes diverses des récipients semblables et éo'alement ·chauds on a

't J 1 . b , pu connar re a va eur Isolante des textiles. Le coton s'échauffe et se refroidit vite. Il en est de nlêIne, du chanvre du lin lnais c'est la soie e~ la la~ne qui conservent le plus longtemi)s la ch'aleur. C'est pour~uOl les et~f~es de laine sont en1ployées de préférence pour les vetelnents d hIver, celles de coton et les toiles pour les vête­luents d'été.

C'est surtout la sueur qui, en s'évaporant refroidit notre corps. Les~is.sus qui retiennent cette sueur et la 'laissent s'évaporer ]el~tement evIteront donc un refroidissenlent trop brusque et par suIte dangereux. C'est encore la laine, surtout sous fornle de fla­nelle, qui s'i~nbibe le plus facilement et se dessèche le plus len­tement. Les etoffes de coton, de soie et surtout la toile de lin sè­Che!l'~ vite. C'est p~u~'quoj, lorsque des circonstances particulières (nleüer lnanuel pemble, sports violents) doivent provoquer des sueurs abondanes. il est préférable de se vêtir de laiIle, mênle dans les pays chauds (burnous des Arabes) .

" Les principales pièces de nos vêtel11ents. - Distinguons les veteIl1ents de dessus ou habits et les vêtelnents de dessous ou sous­vêtements. Ces derniers, en contact avec la peau, sont la Chell1ise et le caleçon, faits le plus fréquenlment de toile de lin ou de co­ton. On leur adjoint souvent une flanelle ou un léO'er tricot de lai­ne. Leur rôle principal est d'absorber la sueur et de la laisser éva­porer. On doit changer souvent les sous-vêtenlents car ils sont bientôt souillés par la graisse, les pellicules et la su~ur . Il est in­dispensable de les faire bouillir dans l'eau avec du savon et du carbonate de soude (lessive) pour les nettoyer et tuer les non1-breux microbes qu'ils recèlent.

Les vêtenlents de dessus ou habits sont généralenlent consti­tués d'un pantalon, d'un gilet, d'un~ veste ou d'une blouse. Ils sont en laine en hiver, en coton ou en toile de chanvre ou de lin

. en été. ~ar grands froids, on ajoute un nlanteau. L'utilité princi­pale des habits est de nous préserver du froid.

" ,Les ha?its de drap !le peuvent être lavés et encore nl0is pas­ses a la leSSIve sans se defornler ou déteindre, mais ils doivent être brossés tous les jours pour enlever les poussière, les taches de boue. Gallcll.zd.

Ce qui oblige cl ordinairE:' les instituteurs de châtier les t'nf ::wts, c'est l 'indulgencE' av&ugle que leurs parents ont eue d 'abord pour eux, qui rend presque incorrigibles leul's défa uts, parce qu'on a né-gligé de s'y oppo. el' dal!s le ·commencement. Rollin.

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HISTC:>IRE

L'enthousiasme pour la Croisade

1. Origines du mouvement. - Depuis longtenlps déjà les chré­tiens p en saient que la guerre aux infidèles, aux musulmans, était chose agréable à Dieu. On se rappelait que Charlenlagne était allé les cOlnbattre jusqu'en France. Les « trouvères» et les « jon­gleurs » racontaient les exploits de Roland qui était vaillaIlll1lent tombé sous leurs coups. D autres poèmes répétaient que les Sarra­sin s étaient les ennemis éternels des chrétiens et qu'il fallait les forcer à se convertir au chdstianislne ou les e,'ternliner.

Des pèlerins partis d'Occident se rendaient tous les ans [1 Jé­rusalenl, .isolément ou par groupes, pour prier sur le tonlbeau du Christ et visiter les lieux où il avait vécu. Les Turcs, qui étaient ll1aîtres de Jérusalem, ne cessaient pas d 'y lllaltraiter les chrétiens. Revenus en Europe, les pèlerins racontaient les persécutions qu'on leur avait fait subir .

Les nobles chevaliers s'indignaient au récit de leurs souf­frances . Ils rêvaient d'aller jusqu'en Terre Sainte pour livrer de grands cOll1bats aux musulnlans. Tous aÎlnaÎent la guerre p arce qu'elle leur pernleUait de lnonh'er leur bravoure . Or les pèle­rins répétaient que les infidèles étaient très braves ,et aussi très riches. Les seigneurs chrétiens n'attendaient bientôt plus qu 'un chef pour partir contre les Tu ·cs.

II. La prédication de la Croisude. - Le 28 novelnbre 1095, le pape ' « Urbain II )) vint à Clenn ont-Ferrand. Des eveques, des abbés, des seigneurs de toute la France s'y étaient rassernblés. Le pape fit le récit des souffrances que les Tnres infligeaient aux pè­lerins, en Terre Sainte. Armez-vous, chrétiens, s'écria-t-il, et allez délivrer le Saint-Sépulcre! Dieu le veut! Alors, tous ceux qui étaient là applaudirent et répétèrent de toutes leurs forces: « Dieu le veut! Dieu le veut! » Ils jurèrent aussitôt de S'arIl1er pour dé­livrer Jérusalem.

Pour lllontrer à tous qu'ils s 'étaient ainsi engagés, ils firent, avec des lnorceaux d 'étoffe, des croix qu'ils attachèrent à leur épaule. On dit qu'ils prirent la croix, qu'ils se croisèrent.

Le pape poursuivit son voyage à travers la France, prê · chant partout la croisade.

Un moine des environs d'Amiens, surnon1lné Pierre l'Ermite, su t mieux que personne entraîner les foules qui accouraient pour l'entendre. C'était un petit honlme lnaigl~e, brun, avec une grande barbe et des yeux très vifs. Il allait nu-pieds; il portait une longue

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robe à capuchon. Le pain était sa seule nourriture avec parfois un peu de poisson; jan1ais il ne buvait de vin . Il distribuait aux pauvres tout l'argent qu'on lui donnait.

, ?n rac?ntait qu'il était allé à Jérusalem et que les infidèles ]~ a,~alent. 1111S, en torture, avec d'autres pèlerins. Un jour qu'il etaIt enferm e dans nne des églises de la ville, disait-on, il avait vu le Christ . Le Christ lui avait ordonné de prêcher une croisade. Que tons les chrétiens prennent les arn1es, avait dit la voix. Dieu leur donnera la victoire.

, On crut que Dieu ferait des lniracles pour Pierre l 'Ernlite et 'c.eux qui le suivr~i~nt. Des paysans, des femmes, des vieillards , par­tIrent sans prOVISIOns et sans arl1les. La plupart n'espéraient pas arriver jusqu 'à Jérusaleln, mais ils voulaient lnériter le p aradis en lllourant COllllne les p remiers Inartyrs.

SCIENCES NATURELLES

Eboulements et glissements de terrains

Les causes les plus fréquentes des éboulements et des glis­s~ments de terrain résident dans le fait que, par suite de l'éro­SIOn, des rochers se trouvent en reli-ef. Dès lors si des fissures se produisent, ce qui est tout à fait normal, une masse de rochers descendra.

Une autre cause détermine surtout les glissements de ter­rain, c'est l'infiltration des eaux, rendant les terrains de surfa'ce plus plastiques. Ils se n1ettent alors à glisser tantôt brusqueluent C0111me une avalanche, tantôt lentenlent à la manière d'un glacier.

En Valais, ' les phénomènes de ce genre sont fréquents parce que le relief du sol est très accentué; ils passent inaperçus du public à moins que leur anlpleur n'attire l'attention générale.

Parmi les plus Îlnportants citons l'éboulement préhistorique de Sierre qui a fOrIné les nombreuses collines de la plaine, entre le cône de Finges et Granges. L'éboulenlent de Tauredunum -en 563, dans la région de St-Gingolph vraisemblablement. Celui des Diablerets en 1714 et 1749; les nOlnbreux éboulements de la Dent-du-Midi au Bois Noir, les derniers eurent lieu en 1926-1930. Au Rossboden en 1901, ce fut un mélange de glace et de roche qui vint barrer la vallée du Simplon.

Le glissement de terrain du Grugnay, sur Chamoson en 1906, représente bien le type des glissements lents: il s'est stabilisé au bout de quelques années. Le grand glisseluent du versant de Pro-

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duit et de Müntagnon, sur Leytron, est plus typique encore; sa lenteur est telle que les homnles continuent à habiter sur ces terrains et à les cultiver. Celui qui a lieu entre Salins et les Aget­tes est ,du même genre, tandis que c-elui de Saxé à Fully en 1939, a été une coulée brusque d'éboulis amassés depuis longtemps dans des couloirs, tout comme ceux qui se produisent souvent à Zinal dans les torrents qui -descendent des Diablons.

Sans ,méconnaître l'intérêt de ces phénomènes puissants, nous croyons plus utile de nous arrêter aux petits glissements de terrain qui 'causent beaucoup de donlluages aux propriétés . Trop souvent on c~oit que l'hOllllUe ne peut rien pour les empêcher, et on s'endort dans un fatalisme néfaste.

Dans la plupart des 'cas il est parfaitement possible de les éviter par une surveillance intelligente du terrain et ,par l'exécu­tion de quelques petits travaux. Il faut pour cela se bien péné­trer de_ la vraie caus-e de ces glisseluents, c'est-à--dire une tro.p forte infiltration d'eau sur un terrain en pente. C'est dès lors au lUOIuent de la fonte des neiges, ou lorsque se produisent des pluies fréquentes et prolongées, surtout s'il pleut quand il y a de la neige, que le danger devient pressant. Il faut alors surveiller les terrains exposés, se rendre exacteluent compte de la circulation des eaux de surface, et les empêcher de s'infiltrer en trop grande quantité . On obtient d'excellents 'résultats en les conduisant dans des ruisseaux ou dans des endroits nO! exposés, pour 'cela il suffit de creuser de petites rigoles, tout comme on le fait pour l'arro­sage.

Les chelnins doivent être surveillés attentivement, car les eaux de ruissellenlent les suivent souvent et il suffit d'un petit barr age pour les faire se déverser sur une pente et provoquer un glissement.

Les terraips où se trouvent des taupinières sont très exposés car l'eau s'infiltre facilement par les galeries des taupes .

Dans la vallée d'IlIiez, où les précipitations atmosphériques sont plus abondantes 'et les sols plus plastiques, les glisseluents sont fréquents. Beaucoup surveillent attentiveluent leurs terres et éduquent de bonne heure leurs garçons à faire cette surveil­lance. Les résultats obtenus sont très intéressants.

Nous pensons que le personnel enseignant ferait œuvre utile en traitant cette question à la fin de l'école prinlaire, ou 'mieux du-rant les cours complénlentaires. Dr J. 11lariétan.

On doit porter les enfants à leur devoir, non pal' des punitions cruelles et humiliantes, qui conviendraient là des esclaves pl_utôt qu'à des hommes libres, mais par la douceur et la persuasion. Les mauvais traitements les rendent opiniâtres, les abrutissent et leur font pren-dre l'étude en hOI,reur, Plutarqu e.

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NÉCROLOGIE

t Monsieur Joseph DAYER instituteur. Hél'én1ence.

yn~ fois de plus, !a nlor~ ~i;nt de frapper dans les rangs de nos, Ins~Itutelll:s en pleIne achvIte, C'est quelques jours seuielnent apr~s ;1 obtentIon de SO~l Brevet de capacité que Joseph ' Dayer, d He~eI?ence, contractaIt un refroidisse.ment au service nlil]té1Ïre, refrOIdIssenlent qui devait anlener les terribles complications d'une nléningite inexorable.

Le cher disparu était ainlé et estimé de tous ceux au bien ~esquels il se dépensait : les Inembres de sa famille ses élèves ses J acistes .. Fi~s 1110dèle, maître consciencieux, présid~nt dévoué du groupe ]aClste d'Hérémence, il laisse d'unaninles regrets.

. Pour la consolation de ceux qui l'ont connu et pour l'édifica-tIon des l~cteu.rs de notre Revue, qu'il nous soit pennis de rappor .. ter le traIt SUIvant. Joseph se rendait bien compte de la Gravité de son état; et si, parfois, quelque espoir selublait renaître ~n son â~~e .éprouvée, il n~en. était pas Iuoins attentif au progrès du mal. C etaIt deux ou trOIS Jours avant sa Inort. Vers les huit heures du s?i~', il paraissait trè ,~ fatigué, n e r econnaissajt presque plus ses VIsIteurs, et se trouvaIt dans l'incapacité de parler. Vers minuit, il retr?uv.ait toute s: lucidité d'esprit et l'usage parfait de la 1anglle. Il ~It SIgne au DIrecteur de l'Ecole normale, qui le veillait cette 1l1ut-Ià, de s'approcher et il lui dit: « Aidez-moi à faire le Grand sacrifice. » Et ce fut pendant près d'une demi-heure un ent~etien sur la mort, sur Notre-Seigneur en croix, sur la B. V. Marie de­bout sur le Calvaire: sur toutes les causes qui lui tenaient à cœur et pour lesquelles il offrait toutes ses souffrances. Le sacrifice fut conlplet et dans la joie naturelle et surnaturelle que lui c<lusait son holocauste, il embrassa son alui comme on embrasse sa mère. La don~tion .fut scellée p~u après par le sacreluent de pénitence et par la receptlOn de la SaInte Eucharistie.

Sachons tous profiter de la leçon de virilité que nous donne ce jeune instituteur, si courageux en face de la mort.

R. 1. P.

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On nous écrit d'autre part:

Il n'y a rien de plus traître que la n'lort.. .

Ce dimanche d'hiver selnblait porter une lnenace avec les flocons de neige, avec l' àir des cloches et les derniers arpèges de l'orgue. Puis , cette menace est devenue la plus implacable des réalités; avec u'lidi, Ia tragique nouvelle est entrée dans chaque foyer; on eût dit que c~a~un la pO!'!ai~ avec l~i , a~crochée à ses habits: Joseph Dayer etaIt n'lod, c etaIt le 19 JanvIer.

Certes, on savait qu'il était bien l1'lalade, on savait que sa maladie ne pardonne guère. Mais on s'accrochait encore à la der­nière touffe d'espoir . (Car sait-on quand la destinée veut couper ce petit fil de vie ?) ,La in'lort, l11.algré tout, est venue le ravir à ses parents, ses an1is, à tous ceux qui l'aiIuaient.

TOIubé au lit au début de l'année scolaire, il se sentit n'lieux vers Noël et attendait avec iInpatience le mOIuent de reprendre son travail qu'il ailnait. Ce ' ne fut qu'un espoir. Car quelques jours après, son état s'aggrava et cette fois 'ce fut la fin ...

Notre collègue Joseph s'en va au n'lOlnent où l'avenir selU­blait lui donner une lnain muie, lui sourire. Il s'en va à 23 ans, laissant derrière lui une belle jeunesse faite de labeur infatiga­ble et toutes ces amitiés qu'il sut se créer. Grand idéaliste, pro­fon'délnent convaincu de toute la valeur des forces n'l OI' al es, il trouvera au ciel qu'il a si bien luérité par tant de souffrances ,hé­roïqueluent supportées, ce que le n'londe actuel ne pouvait lui donner.

Joseph Dayer enseigna pendant 5 ans dans sa COlnlnune. Tous ses élèves garderont de lui le souvenir d'un maître Ï1npar­tial et dévoué. Il sut ainsi mériter la confiance générale.

En pleine possession de toutes ses facultés intellectuelles no­tre collèfJue dirigea avec un entier dévouen'lent plusieurs sociétés locales et toutes ont atteint un merveilleux épanouissen'lent grâce à la justesse de son jugeluent, à sa pondération, à la luci.dité de ' son esprit.

Tous ceux qui l'ont connu, au service lnilitaire où il était fourrier , comme dans sa comn'llme où il était entouré de la sym­pathie 'complète, tous ceux-là l'ont ain'lé. Et qu'il soit pern'lis à un de ses Ineilleurs amis de déposer sur sa tOlnbe trop tôt ou­verte l'impérissable souvenir de la corporation à laquelle il ap-partenait et qu'il servit si di.gnement. J. F.

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BIBLIOGRAPHIE

KÜMlMERLY, GRANDE CARTE DU MONDE, ECHELLE 1: 32,000,000

. Cette"carte ql~i vient de paraître pré~entl3 à 'pl'll près le plus gli'lH 11d fCll'mat dlmprESSIOn possible. en une -feuiLle. Elle no souffre pas -da l'exa gér.ation des aanes aux régions polaires, défaut inévita,ble aVE'C la proj ection IIVlerüatol', com,munément employée pour ce genre de cartes.

Une bonne ·C1arte mondiale doit t'oujour.s êtJr'e à portée de la main de l'us9Jger . .c'est le cas de notN~ carte qui peut être employée soit comme carte murale, soit à la table de. trav.ail par suitE- de son pEage moderne très 'pr1atique qui rend .son emploi si commode. Sa nomenc)~­ture riche -de 7000 noms, l'iindication des réselaux de chemins de fer et dBs 'lignes de navigation, le classement des ville,s en cinq classes selon le nombre de leurs ha'bi-tants, son étenduE- ext1"aordinaire qui surpasSie ce,lle des autres ,cartes analogues puisqu 'elle em.bnasse le Grœnlland en entier ,et une partie du continent antartique, lui assu­rent un e valeur utJile élevé'e ,pour le travail d.ans tous les bureaux, pour le particulier lisant son journa'l ou écoutant lE'S dernièl"es nouvelles à la r a dio, 'br,ef, ,à. toutes les oC'casions où l~ne qu estion de géographie doit être ·débattue. Aj'outons que notre expérience et la 'cience de nos cartogra,phes sont p.arvenus à lui accor·der une li-sibilrité surpassant celle de toute autre carte du même genre. Pour la même irlaison cette carte oHrE- un aspe'ct joli et s'éduisant, de sorte qu 'elle constitue un ornement de chaque lendroit où elle est exposée. Du r este, ses indica­tions comprennent toutes les modi'fications survenues.

Relevons qUe cette ,C'arte ,est la premièl'e de cette espèce de pro­venance sui,sse. On était obl igé jusqu 'ici dE' se se'l'vir exclusivemfmt de cartes de provenance étrangère . Elle n'existe qu'en langue al1el'nan­de.

En vente au dépôt du matérie.l scolaire au prix de fI'. 4.50 l' exem­plaire SUl' 'papier plié, montée sur baguette fI'. 9.-, montée sur toil8 fI'. 14.050.

Carte pliante des Balkans avec la Grèce 1.9 00 mill. nouvelle é H­tion 11.vec relief, Fr. 2.80.

AVLalheur au mensonge! Il ne soulage pa.s le cœur comme une pa­role dite a.vec vérité; il ne nous console pas; i.l tourmente ,celui qui le forge en 'secret et se retourne contre lui. Gœthe.

Il est digne de remarque que, de toutes les espèces d'êtres -8,en­-sibles, l'espèce humaine e'st la seule dont ' les petits soient élevés il,

force de coups. Berna'l"c1in de ISaint-Pierre.

Page 18: L'Ecole primaire, 31 janvier 1941

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La BANQUE CANTONALE DU VALAIS a passé un contrat avec l'Administration fédéral e des Postes à Berne, au sujet de l'emploi des timbres-poste com.me nloyen d'épargne. Cela inté­resse surtout le petit monde écolier, sous les bienveillants auspi­ces du personnel enseignant.

Elle délivre gratuiteillent des cartes dite de petite épargne, divisées en 20 cases et où sont rappelées les instructions essefl:­tieUes suivantes.

Coller entièrement les timbres-poste suisses, neufs, non obli­téJ'és, non avariés. Lorsque les 20 cases sont occupées, la carte

. remplie est renlÎse à la caisse de l'un des sièges de la Banque (Siège central de Sion; Agences , Conlptoirs, Représentants) et le montant en est porté sans déduction dans le livret que la Banque aura délivré au titulaire.

Il y a quatre espèces de cartes, à cases de 0.10 c. , de 0.20 c. , de 0.25 et de 0.50, faisant respectivelnent, une fois reillp li es , 2 Fr. , 4 Fr., 5 et 10. Fr.

Les 8 commandements du petit épargnant

1) Ne pas oublier d'inscril'e SUl' la première page de la carte le nom de l'écolier qui l'utilise .

2) Ne coller que des timbres-poste d'usage courant, de dW'!e illimitée. Les timbres occasionnels (Pro Juventute, du 1er Aout, etc.) de durée limitée ne sont pas admis pal' l'Adn1inistration pos­tale .

3) Ne pas coller des timbres de différentes valeurs SUl' une seule et même carte, pal' exemple, un timbre de 0.30 et un de 0.10 pour remplacer deux de 0.20. Cela cOlnpliquerait trop les vérifications pal' l'Administration postale. .

4.) Ne pas demandeZ' à la Banque le remboursement en esp~­ces contre remise de la carte l'emplie;' ce n'est pas son but, mms l'inscription SUl' le carnet d'épargne, qui aura été délivré.

5) Ne pas assimiler les cartes d'épargne à des cartes de ra­tionnelnent; les cases n e sont pas des coupons et ne doivent pas être détachées.

6) L'écolier qui reçoit cinquante centimes chaque clim~nche pOUl' sa bonne conduite, 'en réserverCl 0.20 pour acheter un tlmbre et le coller.

7) Il n'est pas défendu de détenir plusieurs cartes et de rem: plir parallèlemeni', par excnlple, une carte à 0.10 et une carte a 0.50.

8) Pour obtenir un résultat tangible il faut de la volonté et de la persévérance. P 814-1 S