L'Ecole primaire, 15 mars 1941

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ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE

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-- Les annonces sont reçues exclusivement par --PUBLICITAS, Société A~onyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare Téléphone 2 12 36

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: .................................. . • • • • • • 5 Je n'ai plus jamais mal ! • • = à la gorge 1 : • • • • = « Depuis que Maman me donne du Formitrol (qui = • entre parenthèses, est agréable comme un bonbon) .' • • n'att l' . . ' Je. • rape p us ]amazs rzen l' hiver même quand 'l •

d "d' . ' l Y a = es epl emles à l'école. ·Je ne suis jamais malade et je •• • ne manque plus la classe. » •

• L • = . es pastilles FOI'mitrol aseptisent les voies respi- ..

• ratolres. Elles écartent le danger de contagion C' t • d ' . es • = une gran. e securité pour les enfants qui ne savent pas •

• se gQl'garIser et supportent mal les inhalations. •

• • • . E~ suç~nt une pastille Formitrol, on évite les ma- • : ladzes mfect,euses de la bouche et de la gorge. = • • • •

i KiRMliÎiêlL i • • : barre la route aux microbes. = • • • • • D • • ans les pharmacies et les drogueries •

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SION, 15 Mars 1941. No 11, ' 60nte Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

saMiMlAJ!HIE : COi1vllMUNICATIONS DIVIEHSEIS: Servi,ce de campagne pour Iles jeunes. _ L'utilisation .des loisi'rs. - ,La -radio à l'école. _ P,AlRTI'E PE.DAGOGIQUE: Obéissance e.t autonomie. - Un mi­roi,l' vivant ,de l'~nfance, - Au~dessus .de la te,c.hni.q.ue. - A pro­IPOS -de dilCtées. - PARTIE PRATIQUE : Langue ,française, 'centres d'intérêt, 1ère et 2èmE' semaines. - SC'iences. - Travaux manuels.

~e>-P<. ' ' ' ' ~~~M~

g COMMUNXCA TXONS ,DXVERSES ~ W DÉPARTEMENT Cêl SoVoE. Cê SoIoVoR. @ UNION ~ ~J(f'~' " ,/' ' ~

Service de campagne pour les ieunes

Un cours d'introduction, destiné aux ' colla.borateurs et associa - ', tions s oC'cupant actueUementdu service de Call1'pagne, a eu lieu à Zurich, le 17 février. Il était org'anisé par le sec-rétariat général de Pro Juventute. Plus de 200 personnes y ont parüci'pé, venant de tous les milieux, d e toute·s ,les régions de notre Ipays .. . On nota ,égaIement _ la :présence de ,l>e.présentants des autorités, des écoles, de l'orientation professionneLl,e, des a'sso'ciations économiques, de lIa Ipresse e,t du tra-

vaill socia1. lM. E. Jucker, Pro Juventute, qui dirigeait ,le C01H'.s, IParla des buts

du service de campagne .qui veut ,Lutter Icontre l'exode vers les agglo­Inérations ur,baines. lM . Neumann (Union syndicale .suisse) montra ,ce que \les parents et les jeune.s attendent du s 8'rvice de 'campagne. M, Kagi, dé'puté, d,é,crivit d 'une manière vivante ce .que .les paysans :p E'U­v ent oMrir aux jeunes .g-ensparticipant à ,ce service,

La discussion nourrie qui suivit Ices trois ex,posés prouva 'olaire­ment que la nécessité d'enco,ura,ger le 'sE'rvice de ,cam'p :ligne e·st res­sentie dans tout le Ipays. De plus, un stage à la Ica:mpa1gne permet aux jeune,s de Ipa,sser IP,lus aisément de iFécole à la vie professionneU'e. Il fortifie leur constitution, mûrit leur cara·ctère et augmente les c.han-

ces de succès du f.utur :lipprentissage. L e sNvi.ce de .campagne permet aussi ·de .lutter e.ffÎ'C:licement con­

tre ,les suites néfastes du ,chômage en mettant ,de précieuses forces juvéniles à !la dis.position de l'agrk,uùture. Ajoutons que le lservke de campagne gagnera à l agTiculture ·d'excellents éléments, ·ce .qu~ pllus

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(rUO jamais est d'une importance primordiale, car tout ,notre Ipays lutte aujourd'hui pou.r .permettre ,à, :l'a,griculture de jOUEu' le -rôle vital que les événements .lui assignent.

Ce printem'Ps, 10,00.0 jeunes doivel?-t être gagnés librement ù ln ca.use du service .de ,cam'Pa,gne. L'he.ure est venue d'adresser un appe,l aux parents, aux écoliers, lIeur montrant la gravité de :la situation et les encourageant à se-rvi,l' U'nE' ,cause qui est celle de la ·patrie.

Com:me .les participants .du cours d'introduction l 'ont bien sai6i , les tâ-ohes immenses qui sont a'ctuellement imlpos,ées à, l'agriculture nécessitent le recrutement en masse des écoliers et ·des adoles·cents. Ce reC'futement, pOUl' être ,couronné de succès et sauvegarder la jOiE' au travail, doit demeurel' volontairlC. On évitera donc, aussi Ilongtemps que 'possible, de dècréte,r léga.lement une molbilisation ,de notre jeu­nesse pour des tàches qui, si elles sont d intérêt national, 'peuvent néanmoins être a,ocOl11'plies .librement.

Nous nous ad·ressons aux autori.té6, aux maîtres, aux ,conseillE'rs de pro·fession; ·mais avant tout aux parents : qu'ils no.usaccordent leur 3!ppui !

.N ous nous tournons veTS les jeunes et nous leu1' ,disons: Aidez nos paysans, nos 'paysannes ,à mener à, chef ,leurs 'lour.des tàches. A la fin .de votre ,s,collarité, alle.z passer 6ix mois ou un an à la campagne. Vous servirez utili:ment votre pays en augmentant vos chances de

. succès dans lIa vie. Réd. [,es jeunes Vallaisans libérés de 1 éc·ole auraient tout avan­

tage ,à ,faire un stage en Suisse allemande où ils auraient l'avantage de s'initier à une seC'onde langue.

Une question actuelle: L'utilisation des loisi rs

Mettre son temps à Iprofit est une qualité bien helvétique. Fa i­sons-la fructifier dans le .domaine des 'loisÎ<1's, car ,cela nous est -plU:" que jamais nécessaire. Par suite du nouvE'} horaire de travaill, les .loi­sirs de ,chaque soir et ,ceux du 6ame.c1i augmentent notablement le temps libre (la nt nous disposons.

Nombre de nos jeunes ont besoin d'aide et de conseils s'ils veu,lent utiliser leurs loisirs ,n. 6e développer .physi,quement et intellèct u el1 E'­ment, à a.cquéril' une formation ·profes.sionne:lle ou géné-rale.

,La Fondation p ,['o Juve,ntute, ,qui a fait depuis des années tLl e Ipré­cieuses eXipériences, les met aujoUl~d'hui au service des ef,fort s tentés en faveur d 'une saine et judiciE,use occupation des loi6irs. Etlle oHre aussi le concours de ·ses :millliers de c'o,llaborateurs bénévoles . A la ville ·com·me à la campagne, des ·conseillers slPècialisés et des che.fs cr01~ganisation de 10itSirs cl.éj·à sur la borè·che, prêteront leur a'PlnlÎ et ouvriront .la. voie ù de nou.ve.lles initiatives. On f 'efofo:!'cerr" . Ul'tOUt .cl e ~ervir une féconde utitlisation des Iloisirs clans ·la famille et ,la co 111-

munco.

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Au seuil d'une année 'décisive, Pro Juventute es.ti:me avoir, non ,Se.L111ement le droit, n'lais encore le devoir d'adresser un appe.l là tous les Sui6ses: Que ,chacun emploie judicieusement ses loi,sirs, il ser­vira utilement le IPays ! Nous -prions les autorités, éducateurs, 'Pab'.ons et employ,és, assoC'Îations l'cügieuses E't socia.les ,de toute la Slllsse de nous seconder dane notre tâche. . FGindation suisse Pro Juventut,e. La .commission ·de la fonditlon: -Co-

lone.l odt de 'cor·ps U. 'W~11e, lpl'ésioclent - Ed Renaud,conse,illel' d 'Etat, Neuchàtel, vice-pr.ésident - Mme Aerne-J3ün.zli, St-Galll -

.1vLme lM. SigTist, Lucerne - Prof: A. Gasser, 'iV1inteiJ.'thur - Prof. H. Hanselmann, Zuri.ch - A. Remy, rédacteur, Fl'i!boUl1g A. Saxer, 'che,f de l'Office ,féd.éra.l ·dE' gu8tl''l'e pour l'assistance - Le secrétaire général: H. Loeliger.

reuillets de documentation publiés pal' la COlnmission régionale des émissions scolaires de la

Suisse TOluande,

3me série: MarsDMai 1941

1. (G) Macl'cdi 19 mars) à la lz. 10 " 'Maurice Ravel. Causerie-au­dition 'par M. René Dovaz, directeur d'école, et Mnle Jacque­line Blancard, pianiste . l feuillet.

2. (G) 11~el'cred.i 23 (wril, à 10 11. 10,' Selnla I:ag~rlôf:. Ev~c~ti.{~n radlOphOluque par Nhne NoreUe 11erteBs, InstItut! lce. 4 fcml.

3. (1.) Mercredi 30 oprii) à 10 il. 10 " Les petits fauves de notre pays. Causerie par M. Pierre Vidoudez. 1 feuillet.

4. (G) Mercredi 7 Inai) à. 10 11. 10 " Les nlÎcrobes. Causerie par M. le Dr AlmÎ Miège. 1 feuillet.

5. (L) lVlercl'edi 14- J1wi) à 10 11. 10 " A l'occasion du 650me anni­versaire de la Confédération. Le drapeau suisse. Evocation radiophonique par "M. Jean Servien. 2 feuillets. .

6. (L) Mercredi 21 mai) cl '10 11. 10,' Les farces du moyen .âge : 1~1 Farce du Cuvier. Présentation par M. Samuel Chevaher. 2 f.

7. (L) Mercredi 28 mai) à 10 11. 10,' La variatjon. Causerie-audi­tion par M. Jacques Bl1rdet, avec le concours de quelques ar­tistes. 1 feuillet. Nous signalons à IvDVI. les instituteurs que les « Feuillets de

docunlentation» sont pour la lime fois en vente ,clans tous les dé­pôts de journaux de Suisse rOlnande au PTix de 20 ct. la série tri­mestrielle . Les enfants peuvent aussi les obtenir directement :1 l'adresse « La Radio à l'Ecole», à Genève, 66, boulevard Car]­"ogt ou à Lausanne, Maison de la Radio, La Sallaz. .

Nous rappelons que les remarques, les suggestIons et les vœux de MNI. les instituteurs ainsi que leurs impressions d'écout.e doivent être envoyés en utilisant le fonnulaire établi à cet effet et joint à ces Feuillets.

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Obéissance et autonomie " Ce n'est pas sous l'angle de la diffkulté ou de la facilité que'

l educ~teur a à l'obtenir que je voudrais étudier l'obéissance clans cet artIcl"e. J ~ Il!-e propose de l'examiner sous une autre face qui lue, paraIt t~'es lI~l~~rtante. ~ e voudrais l'envisager dans ses rap­P~ItS ,avec 1 acqllls,ItIOn de l In,dépendance intérieure, de l'autono­~Ie, a la~uelle dOIt tendre tout être humain. Car en effet être hbre d'agIr en fonction de soi, en accord compl~t avec s~i tel est le but de chacun. '

. A:gir dans un sens déterminé implique la possibilité de se plI;~' a un ordre r~çu, de quelqu'un et de soi-nlême. Apprendre 8 obeIr, autrement dIt a se sounlettre à l'exigence ·d'un e'd t

t, . ' uca eul'

es necessaire pour l' enf ant. " , ,~hez l'enfan~ qui é~olue nornlalement l'apprentissage de

1 .obeissance ~e faIt en trOIS phases. La première, où il obéit pas­siyement, pUIS ~a .seconde période où il désobéit; ayant fait la de.co~verte de l eXIstence ,de. sa volonté propre, il doit prouver :\ lu~-m~me et aux aU,t,res l ~xlstence .de cette volonté. Et, pour ter­minei .le ~ycle ~e l,evolutIOn, la phase où il obéit parce qu'il a compns, Il adh~re ,~ ce qu'on demande de lui. J'appellerai cette phas.e cel!e de l O?~ISSance consentie. Elle est le début de l' auto ­nomIe. C es~ la penode de coopération entre , l'enfant et l 'éduca­t~ur, 'celle. ou l'enfant appr~ndra à agir en fonction du but propo­se, de la ]ustess,e de. ~e qUI est demandé et non plus en fonction de la per~onne a qUI Il veut plaire, de qui il veut recevoir estinle ou affectIon.

A ce Iuonlent-Ià l'obéissance n'est ·donc plus une soumission provena~t d'un dressage bien fait mais la résultante d 'un juo'e­men~ s,aIIl, d'u~e. cap~cité d'effort personnel et d'une volonté bien ~essinee, ce qUI ImplIque q~le l'éducateur aura travaillé à fornler 1 ensemble de .la personnalIté et non seulement telle ou telle fa· culté ou qualité déterminée. c;

Reprenon~, si vous, le voulez bien, le mécanisine de l' obéis­sa~lce ~t. examIno~~ le d~s ~on début. Tout enfant ,éprouve un be­s~In. ? alm~r et d etre aIme. Tout en cherchant à s'adapter à la realIte et vIt .dans le monde tel qu'il se le représente recré' . Il . " . t' . C ' e pal l~-meme ;n eneuremen~. h~que ordre ou exigence de l'adulte

lUI apparaIt comme une IntrUSIOn Illal venue dans ce Inonde C011'1-

Ille un nlanque de gentillesse de la part de l'adulte. De ~êlne

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chaque punition est ressentie cCOInnle un manque d'affection, un retrait d'amour. Au moment de ce retrait l'enfant éprouve une an­goisse, une nostalgie de retrouver 'l'affection perdue. Ces deux facteurs facilitent à l'enfant de faire les sacrifices nécessaires à

l'obéissance. Mais si l'enfant est trop sévèrelnent puni ou injustement, ou

que les parents ne lui infligent que des blâmes sans lui donner l'affection ou les encouragements nécessaires, les conflits vont commencer. Si le garçon ou la fillette sont trop faibles pour pou­voir se révolter, ils vont se fixer sur celui de leurs parents qui les punit le plus, car c'est de lui qu'ils espèrent le plus être aimé. C'est normal: ce que l'on n'a pas ou ce que l'on a perdu est la chose qu'on désire le plus. Par conséquent ce désir intense de retrouver ce qu'il doit avoir perdu 'fixe l'enfant au parent ou éducateur à reconquérir. Mais cette fixation n'est pas un sentiment simple. Si elle est affectueuse dans la personnalité de l'enfant elle cOInprend également une forte hostilité latente que la conscience du petit condamne. Cette hostilité est par conséquent refoulée, c'est-à-dire que l'enfant n'en a pas conscience. C'est elle qui lie le sujet et qui produira des dégâts ultérieurem.ent.

Chez les êtres dont l'existence a débuté pal: un .conflit aussi violent la crainte est inscrite au fond du cœur. En sorte qu'ils s'imaginent que tous les êtres qu'ils vont rencontrer auront à leur égard, la même attitude que celle de leurs parents. Il s'ensuit qu'ils vont se développer sans être 'capables de faire l'expérience des caractères, car, au lieu de pouvoir observer objectivelnent, ils projettent toujours à nouveau leur conflit sur chaque être qu'ils abordent.' Leur faculté de juger, d'aimér, ne se développe pas normalement en fonction des qualités réelles qu'ils r encon­trent chez autrui. Il est conlpréhensible que, dans ces conditions, par crainte ·de ne pas obtenir l'affection et l'approbation qu'il désire intensément, l'enfant soit anxieux de ,découvrir les désirs de l'adulte et cherche à s'y soumettre.

Ainsi se prend le pli d 'une conduite d'obéissance passive, de dépendance au détriment d'un conlportelnent qui découle d'une attitude libre pernlettant de juger, d'agir d'une lnanière adéquate à la réalité telle qu'elle est.

De tout cela ne concluons surtout pas qu'il ne faut pas punir les enfants. Loin ·de là. Les exigences des éducateurs sont néces­saires à la formation du cara,ctère de l 'enfant et les punitions égalenlent. Mais qu'elles soient infligées avec un esprit ,de lnesure, de justice, que le retrait d'affection soit momentané, de façon que l'enfant puisse se sentir ensuite complètement réhabilité.

J e voudrais également rendre attentifs à un fait les parents et les maîtres ayant une conception très autoritaire de l'éducation qui n e leur permet pas d'admettre que les choses soient faites autrement qu'ils l'ont commandé. Ils oublient que leurs enfants

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grandissent; en voulant continuer à diriger leur vie, ils ne leur laissent aucune possibilité de faire des expériences, de devenir adultes, autonomes.

Le 'm,ême résultat négatif est a~t~int par les éducateurs qui montrent a leurs enfants trop de sollIcItude et qui voudraient leur épargn~r to~te ' e~périence négative .. Ils sont inquiets de ce qui pourraIt arnver a leurs enfants qU'lIs couvent jusqu'à l'adoles­cence. Que se passe-t-il alors? L 'enfant prend l'habitude d 'obéir et de s'en remettre complètement à. ce qu'on lui a dit. Il va sans dire que ces attitudes ont leurs répercussions dans tons les do­maines de la vie de l'individu. Pour la vloonté : hésitation, indé­cision; pour la sensibilité et l'intelligence: manque de confiance en soi, besoin de se rassurer en recherchant l'assentÎlllent d'au­trui, besoin de céder à autrui plutôt que de défendre sa propre idée.

Chez ces êtres, que leur 'constitution ou leur éducation a em­pêchés d'évoluer nornlalelnent de la somuission à l'indépendance nous rencontrons deux catégories outre ,ceux 'qui obéissent et ne s'en plaignent nullenlent. Tous ceux qui se sentent ' constraints d'obéir sans adhé.rer à ce qui est exigé d'eux.

Ce sont généralenlent des êtres qui ont subi une éducation très l:igide,. à. la~l~elle ils se sont soumis extérieureluent Inais qui les revoltalt Inteneurement. Ils n'ont cependant jalnais osé s'op­poser:) leurs éducateurs. Ces obéissants révoltés n'arrivent pas à faire l'unité en eux. Leur dualité nlêlne les oblige à se nlettre en 0I?I.>osition avec ~e",:r entour~ge . 'Sont-ils avec des incroyants, ils defe~ldront. la relIgIOn, sont-Ils avec des croyants ils prendront le partI des hbres-pen seuTs . Sont-ils avec des réactionnaires ils dé­fendront des idées . avancées et vice-versa. L'instabilité 11lême de leu~' POS!tiO~l l~hilosophique, politique ou autre nlontre qu'il n'y a l'len d obJectIf dans leur argumentation. Elle est conditionnée par un lllouvenlent affectif qui leur échappe.

Dans un autre groupe de révoltés nOlIS feron s entrer ceux q~lÎ n:?nt jama}s p~ se pli~r à ,une obéissance quelconque : les deSO?eISsant~ revoltes. C~s revoltes sont des gens qui ont toujours besom de faIre le contraIre rie ce qui leur a été enseü!'né le con .. t.rai re de ce q~'on ~ eur demande. Souffrant d 'un sentiJ11'ent pro­tond de contrainte, Ils se sentent obligés de se r évolter contre tont ordre établi. Ce sont les éternels opposants, il s sont contraints de désobéir.

Si j'ai schématisé quelque peu ces di verses attitudes de dé­pendance, c'est pOUl' m ettre bien en relief les traits de caractère négatifs qui peuvent résulter de certaine n'1anière éducative de certains conflits familiaux. . ,

Et à une époque où l'on a tellenlent besoin d'êtres libres, ca­pables de penser, de juger, d'agir libren1ent et juste, il m e parais ­sait utile d'attirer l'attention sur ce point particu1ier.

L. NI. DUPRAZ, Service médico-péc1agogique,

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Pour le 22 mars

Un miroir vivant de l'enfance Nous ne laisserous pas passer le 22 Illars sans évoquer la

111élnoire du B. Nicolas de Flüe. Ce non1 rappelle surtout la bure brune de l'Ermite du Ranft, son chapelet et sa longue canne, et aussi le pacificateur de Stans au n'1ilieu des députés des Etats confédérés. C'est là le sommet d'une vie qui s'est élevée lentem ent, progressiven1ent à ces hauteurs.

Son enfance et . sa jeunesse touchent de plus près ceux que nous voulons éduquer. Maintenant que nos regards se dirigent plus souvent vers les origines de la Confédération et qU' ~I~ n.ous invite à réveiller l'esprit des ancêtres, nous devons fallllhanser la jeune génération avec les prenlières aimées de ,celui qui a mé­rlté le nOiln de « père de la patrie » .

Les Spartiates anlenaient souvent leurs jeunes devant les statues des héros pour leur inspirer le culte des qualités lnilitai­l'es. Nous somnles quelquefois moins avisés que ces païens. Fôr­ster dit à ce propos: « On comprend difficilement pourquoi nous faisons apprendre cl. nos jeunes les vies et les légendes des héros antiques et jusqu'aux faits et gestes d' H el'cule dans les moindl."es détails, tandis qu'ils ne saveni' presque rien de la vie d'ui1 sCllnt François, d'un saint Vincent de Paul qui répondent incolnpaz'a­blemeni" ll1ieux à nos besoins et , ClU X aspirations de nos âmes . »

Mettez à la place des héros païens les champions du sport, les ve­dettes du cinélna et quelquefois les tristes héros du crime, aux­quels on arrive ù intéresser les lecteurs, et le reproche de Fôrster garde toute son actualité en ce qui regarde le gros de la jeunesse.

Nous n 'oublierons pas qu'en Nicolas de Flüe, la Providence nous a fait une grâce, un don national dont nous ferons bénéfi­cier la vie montante.

COlnbien le jeune Nicolas se trouve il la portée de nos élè­ves, surt.out des jeunes campagnards! Il est de leur condition; il a vécu leu r vie dans l'atmosphère des paysans, dans une aill1-biance très semblable à la leur. Il a reçu les soins de bons parents chrétiens; il a grandi au milieu de non1breux frères et SŒurs, avec des camarades et des voisins et il s'est acheminé vers une vo­cation COH1lnUne; il a fondé un foyer rural et demandé Je pain quotidien au travail de la terre. Même le merveilleux de sa vie le laisse encore si près de nous.

L'âme de cet enfant de bénédiction s'harmonisait si bien avec l'âme du pays, il y avait entre ses sentiments humains et ses aspirations surnaturelles tant de convenance que les deux se

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fondent en une lnerveilleuse unité. N'y a-t-il pas là un objet d'ad­miration. 'qui puisse exciter chez les enfants l'aInour de l'idéal et le désir de l'imitation?

,Sans doute le prelnier lnodèle de l'enfance, c'est Jésus en­fant. Mais à cause de la différence des telnps, des 1ieux, des cou­tumes, il n'est pas toujours facile de concrétiser certains traits de l'enfance chrétienne dans la personne du Sauveur. Dans Nicolas de Flüe, la Providence a formé une reproduction plus accessible de l'enfant de Nazareth. En traversant le pays d'Obwald, en gravissant la pente de Sachseln et en s'arrêtant à loisir aux lieux où s'est écoulée la vie de notre bienheureux, au Flühli et au Ranft, dans ce paysage calme, simple, rustique, alpestre, on a l'impression: c'est COInme chez nous.

Les enfants sont à même de comprendre que ce n'est pas l'ac­tion !matérielle qui est l'essentiel, mais la conformité à la volonté divine et la charité qui anime l'esprit.

En plaçant ce miroir vivant devant les jeunes âmes, on peut aisélnent choisir les traits qui répondent à l'effort éducatif que nous leur proposons actuellement. Soit au cour.s des leçons, soit dans les courts entretiens de cinq lninutes, nous intercalerons les détails biographiques choisis.

Voici quelques traits de la physionom.ie spirituelle de Nicolas enfant que nous pouvons proposer à l'imitation:

1. Sa piété précoce: « Dès l'âge le plus tendre, il brûlait d'un ardent désir du ciel; il aÎlnait le silence et le recueillement et tous ses historiens s'accordent à dire qu'il excitait souvent ses petits cOInpagnon à l'amour de Dieu. » (Codagengo.)

2. Sa dévotion envers ses patrons: saint Nicolas, eveque de Myre et saint Nicolas de Tolentino. Aujourd'hui que la significa­tion du nom de baptême tend à être oubliée, il faut rappeler le rôle providentiel du saint protecteur . .

3. Son an10ur de la vérité, sa sincérité, expression d'une âme parfaitement droite, innocente.

4. Le charme qui émanait de cet enfant, futur ermite qu'on se représente trop souvent sous les traits durs et austères d'un ascète insensible. Son biographe· \Wôlflin nous dit: « Nicolas fut le plus channant enfant qu'on pût voir, fidèle à observer les avis et les exemples de ses parents, .... se lnontrant doux et affable en­vers tout le monde. »

5. Son esprit d'obéissance et de soumission à la volonté de ses parents.

6. Son amour du travail. Dans cette fan1ille paysanne, on ne laissait chôn1er aucune force, sachant que l'oisiveté est un danger. Aux chaInps, aux prés, dans la forêt et à l'alpage, cet aîné de la falnille était employé aux occupations rurales de son âge. « La

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paresse et les caprices lui étaient inconnus», ~it son hi~~orien ,Wôlflin. A l'exemple de ses parents, il ,apprenaIt à sanctIfler le travail pal' la prière.

7. Son esprit d'apostolat qui savait joindre à la gaîté de ye~­fant la douce influence qui écartait les paroles et les actes repr~­hensibles. D'après le témoignage de deux de ses c0l'll:pagn.ons, .Il était bon, vertueux, pieux et réservé, 1.\n garçon comme Il. faut que tous voyaient de bon œil. Même ses réprimandes amIcales étaient bien accueillies. .

8. So-? jeûl!e très pré~oce ~t r;marquable. Alors il. ~e ~onte~­tait de paIn nOIr et de pOIres sechees. Ne parlons pas ICI -d exag~­ration. Des exemples aussi éclatants sont suscités par la PrOVI­dence pour nous rappeler la loi de la mortification ·chrétienne. Comme saint François d'Assise, Nicolas de Flüe devait réagir contre l'esprit de jouissance qui s'infiltrait dans le peuple.

9. Les leçons pratiques d'éducation civique qu'il reçut au foyer paternel. Il assistait en témoin docile aux conversatio~s o~ l'on se transmettait le souvenir des ancêtres et où l'on expnmalt aussi des réserves au sujet de mesures politiques inspirées par des vues trop mesquines, trop intéressées.

10. C'est à la même source que le jeune Nicolas puisa son at­tachement à l'Eglise et prit une part sincère au sort de la chré­tienté éprouvée par des difficultés du dehors et surtout du dedans.

Il n'est pas superflu d'ajouter que l'intensité de sa piété e! de ses pénitences ne nuisait ni à son développement corporel nI à son essor intellectuel. On peut appliquer 'à son enfance ce qu'un historien dit de sa jeunesse: « l\lalgré ses jeûnes et ses austérités, Nicolas de Flüe était un beau jeune hom-me, vigoureux, d'une taille élancée, plein de courage et. d'intelligence. » (Codaghengo.)

Passerons-nous sous silence les faits extraordinaires qui au­réolent déjà la prime enfance de notre bienheureux, o~ bien plac.e­l'ons-nous « le miroir des enfants» dans un cadre ou le merveIl­leux surgit à jet continu? Il faut le prendre tel qu'il est. Il im­porte avant tout, semble-t-il, de montrer ·aux enfants que la vertu de leur modèle est la résultante de la grâce divine et des efforts personnels persévérants. Les saints se sont faits ce qu'ils sont, sans doute avec la grâce d'en haut.

Mais nous aurions tort de laïciser ces âmes surnaturelles et de ca.cher l'action spécialement féconde de la grâce. Il ne faut pas mesurer les saints à l'aune de la médiocrité qu} est loin d'~tre l'heureuse voie moyenne de la vertu entre deux extremes. Le Salnt­Esprit se plaît à nous montrer l'héroïsme, en act~on po~r que nous ayons au moins le courage de renoncer a ce qUI est defendu.

L'enfance de Nicolas de Flüe fut un print~mps 'précoc~ sans retour de froid; sa jeunesse rappela les promesses d un mal tout

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fleuri. Sans nous attarder longuement aux années suivantes, nous ne nlanquerons pas de nlontrer que les vertus én1Înentes du chef de famille, du l11agistrat, de l'ermite et du pacificateur furent les -fruits d'une vie qui COnll11ença par des semailles abondantes.

C. G.

Au .. dessus de la technique

1110nsieur le Directeur et cher n1aître,

Bientôt cinq luois se seront écoulés depuis que j'ai quitté l'école normale et bientôt deux mois depuis que j 'ai pris posses­sion de l110n prenlier poste. Si je n'avais voulu que vous diTe Iua reconnaissance vous auriez eu ma lettre plus tôt; mais je voulois pouvoir vous faire part de 111es premières iInpressions et <;>bser­vations et j'ai attendu pour qu'elles ne fussent pas trop hâtives. Je ne sais si elles vous intéresseront; je vous avoue que je vous les confie parce que je trouve plaisir à le faiTe: mon égoïsme va jus-que-là. -

Vous nous aviez prévenus que nos débuts ne seraient pas sans difficultés. L'école nOrI11ale, nous disiez-vous, vous enseigne à faire une leçon, à corriger un de vi or, à conduire une interroga­tion; elle vous apprend moins bien ft organiser une classe, qu'on se représente difficile1ment à distance tant la constitution en' peut varier, et qui, de plus, fait partie de cet ensemble qu'est une école. Vous ajoutiez que pourtant il fallait dès le preluier jour encadrer l'activité scolaire dans un enlploi du tenlps au nloins provisoire, sous peine de laisser prendre aux enfants le goüt flatteur et dan­gereux du désordre.

J'aurais honte de paraître trop satisfait de n1.oi-même et :l trop bon "conlpte. Néanmoins je 'crois pouvoir dire que j'ai suivi vos conseils avec profit. Moins d'une heure après la rentrée, tous Ines élèves avaient et occupaient chacun leur place, étaient IUU­nis des objets les plus indispensables et la leçon de lecture COl1l­nlençait.

Depuis tout va régulièrelnent. Je sens que je suis moins em­pêtré et que j'acquiers chaque jour plus d'aisance et d'assurance.

Si, avec la pratique, les problèmes techniques de l'enseigne­ment se résolvent COI11nle d'eux-Inêl11es, je découvre les problèmes l110raux de l'éducation et particulièrel11ent de l'éducation en com­mun. Et c'est bien autre chose, quelque chose d'autrement trou­blant pour la conscience. Mie pen11ettrez-vous de vous en donner des exemples? Des enfants arrivent en classe après l'heure. Je les

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gronde de ce retard, nlais je n'ose les en punir, car si les uns en sont responsables, qui flânent le long du chenlin, pour d'autres ce sont les parents qui sont coupables. Conséquence: faute de sanctions, les retards se renouvellent et mes renlontrances n'ont que peu d'effets.

Il en est qui se présentent avec les l11ains, le cou, le visage lnalpropres et enCOTe ne poussé-je pas plus loin nles invertiga­tions; 'que dire à ceux qui ne trouvent pas chez eux de 'quoi se laver? Je les envoie à la fontaine; ils y font un simulacre, par,ce qu'ils n'ont acquis ni le besoin ni l'habitude de soins plus effi­caces. J'ai bredouillé une leçon sur les joies de la faiJ11ille parce q~e je voyais devant nl0i des orphelins et- des enfants pour qui le père et la mère n'ont que des bourrades et des invectives; j'ap­préhendais de leur rendre plus consciente et plus douloureuse leur infortune. Au cours de la leçon suivante, j'avais à parler de l'obéissance et du respect filiaux , mais je n'ignorais pas que cer­tains parents, auxquels je pensais, n'en étaient pas dignes. Que peut-il bien se passer dans les oœurs des déshérités quand ils en-tendent de tels discours ? '

J'ai dans 11la classe quelques gavroches très 'éveillés, nlais très reluuants, qui gênent le travail de leurs voisins quand ce n'est pas de tous leurs ,camarades. Victimes de leur prel11ière éducation, ou souffrant plutôt de n'en avoir reçu aucune, chargés peut-être d'une hérédité nlorbide, suis-je fondé à leur reprocher leur ins­tabilité? Dois-je pourtant laisser les autres souffrir de leur agi­tation ? Si je relègue ces n1.alheureux dans le fond de la salle, ne vais-je pas ajouter une sorte de déshonneur à leurs -disgrâces?

Dispensez-moi ,de vous dérouler plus 10ngtel11ps le chapelet de nles scrupules. Mon inspecteur, à qui je les ai confiés, n'l'a dit: « On voit bien que vous débutez ... Ne vous luettez donc pas lJlartel en tête. Vous avez une classe à diriger; faites-la nlarcher et chacun de vos élèves 111archera sans que vous ayez eu pour cela à trouver la quadrature du cercle ». Peut-être a-t-il raison. Mais j'aÏ<I11erais à a voir votre avis, à vous mon cher maître, qui a vez toujours dit qu'il faut mettre dans l'éducation un esprit de charité et ne s'appuyer sur la technique que pour s"élever au-des­sus. Cet esprit, je l'invoque pour qu'il vous inspire de l'indulgence en faveur de cette trop longue lettre.

V euillez agréer ... etc. A. B.) instituteur à X.

OR SA T, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

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fI propos . de dictées

Nous nous trouvions dernièrem.ent avec un vieux Inaître re­traité qui a toujours brillamment réussi dans sa classe et plus par­ticulièrement dans l'enseignement ·de l'orthographe. Nous lui avons deluandé ,de bien vouloir indiquer à ses collègues par la voie de « l'Ecole Prinlaire » la cause de ses succès.

« Depuis que je suis à la retraite, nous a-t-il dit, j'ai laissé ma plume se rouiller .dans l'encrier et il In'en coûte de la polir à nouveau; Inais je suis cependant bien décidé, par votre entre­mise, à communiquer Inon secret à mes collègues si vous le jugez utile. La recette que je vais donner sera-t-elle aussi bonne pour eux qu'elle le fut pour moi? Je n 'en sais rien. Dan's l'enseigne­ment, comme ailleurs, la façon de donner vaut souvent nlieux que ce -que l'on donne.

On a beaucoup Inédit de la dictée; certains auteurs estiment que l'on accorde trop d'inlportance à ces exercices et qu'il convient de s'attacher surtout à la fODmation d'un vocabulaire aussi riche qu'étendu qui permettra ensuite à nos élèves d'exprimer claire­ment leurs pensées dans des rédactions correctes. Je trouve pour ma part que l'orthographe, le vocabulaire et la rédaction loin de se porter un nlutuel préjudice se complètent heureusenlent. Voi­là pourquoi j'attache une grande inlportance à l'acquisition des connaissances orthographiques.

'Tout d'abord, con1Ine une bonne orthographe ne s'acquiert qu'avec du travail et du temps, il faut arriver à faire des dictées tous les jours sans que les autres branches en souffrent, ce qui paraît particulièrement ,difficile dans les écoles à tous les degrés comme c'est le plus soùvent le cas chez nous. C'est pourquoi l'e­xercice d'orthographe doit être rigourerusem.ent limité; il faut que le procédé soit pratique tout en pernlettant des progrès rapides.

Ceci bien établi, voici conlnlent je procède:

Je lis d'abord le texte lenteiJnent et .le donne les explications que .le crois L!-tiles. Ensuite j'envoie un élève au tableau noir pour

. écrire la dictée pendant que les autres la prennent sur leurs cahiers. Puis cet élève relit à haute voix et j 'accorde 'quelques minutes de réflexions. Ce telnps écoulé, la correction conlmence au tableau noir; tous les élèves y prennent part. A tour de rôle, chacun lit une phrase ou une proposition et donne son avis. Si celui qui en est chargé ne voit pas de fautes, un autre calnarade est invité à corriger et l'on procède ainsi jusqu'à la correction cOluplète. Mais j'ai soin, ohemin faisant, d'interroger sur tout ce qui se rapporte à l'orthographe et à la dictée: règles d'accord, fonnation des mots, dérivés, etc.

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Si, dans une de ses réponses un élève se trompe, je le fais Teprendre par un camarade moins bien classé que lui si possible. Car en effet, l'élève ne s'étonnerait pas de nle voir relever ses er­relUS; mais il s'agit d'un voisin ,qu'il regarde peut-être comlne in­.férieur en savoir, son amour-propre s'en trouvera froissé. Rede­venu auditeur, il redouble d'attention et cherche à réparer son échec de tout à l'heure en prenant lui-même quelqu'un en défaut.

De cette façon il y a une lutte où l'émulation et l'attention sont constalnment en jeu. Seulement, i.l est évident qu'il faut sur­veiller et diriger les opérations avec impartialité. Je contiens les impatients qui veulent toujours parler et je n'accorde de préfé­rence le droit de réponse qu'à ceux qui ont besoin de se racheter ' d'une faute.

Et l'échange .des cahiers? Il ne se fait pas toujours. Lorsque c'est le cas, cet échange a lieu quand la correction est tenninée et chacun souligne alors les fautes au crayon sans les corriger. Je fais seulenlent souligner, car ·celui qui reprend son -cahier corrigé ne regarde pas ses fautes; il se contente la plupart du telnps d'en savoir le nonlbre. En l'obligeaI?-t ensuite à corriger à l' encre j'évite cet inconvénient. Je passe rapideluent dans les bancs pour voir les cahiers et .le fais recopier la dictée à tous ceux qui par né­gligence ont laissé passer des fautes. Par cette mesure je force l'attention; j'obtiens des corrections soignées et j'ai rarement l'oc-casion de sévir. .

Les élèves qui ont fait trop de fautes sont obligés de refaire 1'exercice après la classe. Conlnle ils ont pu se servir du diction­naire, de la grammaire, du ' livre .de lecture ou de tout autre livre pendant la dictée, cette punition n'est pas trop sévère.

La lnéthode préconisée offre les avantages suivants: Elle pennet à l'instituteur de grouper deux divisions autour

d 'ue dictée. Les modèles proposés dans les divers 'centres d'inté­rêts de notre Tevue conviennent parfaitement et l'on peut s 'en servir avec profit.

La correction est rapide, car les élèves qui ont constamluent suivi au tableau la dictée de leur caIuarade ont découvert quel­ques fautes, ils sont prêts à les corriger. Cette lnéthode 'lne permet ainsi d~ réunir le cours nloyen et le cours supérieur. Quant aux élèves du cours élélnentaire .le trouve cOlnmode de leur désigner la veille la dictée du lendenlain. Ils étudient le texte, choisi gé­néralenlent dans leur livre de lecture. De la sorte la correction aus,si se fait rapidenlent.

Et lnaintenant que j'ai fait connaître Ina lnéthode et illon opinion je souhaite que d'autres suivent mon exenlple et qu'ils fassent part à leurs collègues de leurs expériences et de leurs ré­flexions. Il en va dans notre carrière COlllme dans l'humanité: les découvertes des uns doivent servir à tous. :»

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Voilà ce que nous a confié ce vieux 111aître. Nous retenons surtout son dernier conseil. Et nous ouvrons toutes grandes les colonnes de « l'Ecole primaire» à ceux qui voudraient bien nous communiquer leurs méthodes. P. c. c. Cl. B.

P.-S. - Coquilles typographiques,' Pour la bonne ·fonne "?ous . tenons à infornler nos lecteurs que jusqu'ici, nous n'avon~ JaIUaIS revu l~s épreuves de nos articles. C'est la raison pour la­quelle, maIgre toute la bonne volonté et la cOlupétence des per­sonn~s chargées de ce service, il s~ glisse qssez fréquemment des coquIlles dans la conlposHion typographique. Ce fut surtout le cas ' du No 9 où la gra'l11maire a été particulièrement luise à mal. Nos lecteurs seront assez bienveil1ants pour ne pas nous en faire un grief. ' Cl. B.

~J[lE PRATKQUlE

LANGUE fRANÇAISE P].'emière semaine.

Centre d'intérêt: LE FEU

X. REcrEATION

La IBmpe

Sous l 'abat-jour de papier rose La lam.pe, Ules petits anlis, Est douce, et sa clarté se pose Sur tous les objets endornlis.

Elle met des ronds de lumière Au plafond blanc qu'elle fleurit. Travaillant bien tard, votre luère Pense à son enfant et sourit.

Pendant que les enfants sonllneiUent ~~~ ~~mans trav,aill.ept pour eux; , Les mamans et les lampes veillent Pour que -les petits soient heureux . .

O. Aubert.

Vins du Vaiais 0 R S A 'P dissipent la tristesse.

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Le feu.

Les bons feux d'hiver, aux flanllnes dansantes, Dans les grands foyers sont clairs et joyeux; Et leurs langues d'or, nlontant, bondissantes, Paraissent vouloir réchauffer les cieux.

Ah ! que l'on est bien, les lnains étendues Vers la cheminée où, sur les chenets, On vient d'entasser les bûche·s fendues Et les gros fagots de craquants genêts!

La flalnnle gainlent fàit de la musique, Sifflote, pétille, éclate et se tend Pour dire ù chacun sa chanson rustique Pendant qu'nn tison croule en crépitant.

II. VOCABULAIRE

A. Le Lé(/l'cl.

NOMS. - L'éclairage. Le soleil, la lune, les étoiles; ehandel­le. bougie, lampe à h1'lile, à pétrole, gaz d'éClairage, alc.ool, élec­tricité, lanterne, lampion, bougeoir, chandelier, candélabre, étei­gnoir. Le chauffage :' ,cheminée, poêle de faïenc.e , en fonte,. ca­loriJèrc , fourneau , euisinière, radiateur, chaufferette, boule, bouilloire, brasero, braise, tuyau, tablier, grille, tisons, bois, cen­dres, suie; pelle, pincettes , chenêts, la barre, cendrier, panier à bois, seau à houille, four du boulanger, charbon, houille, coke, anthracite, boulets , briquettes , bûche, bûchette, fagot , al1uDlette , allume-feu .

LU111ière, clarté, rayon, rayonnement, chaleur, feu, flmnme, étincelle, flunée. Douceur du foyer , intimité, joie, bonheur, enten­te, travail, veillée, lecture, ouvrage, causerie, entretien, conversa­tion, chant, musique contes, légendes, histoire, récrit, couvre-etu, nuit, o·mbre, obscurité, paix, cahne, som111eil, tranquillité.

ADJECTIFS , - -Le c.harhon noir, sec, dur, léger, 'cassant, sonore. La bougie blanche, colorée, transparente, parfmnée, fine. La flalmnle claire, pétillante, vive, étincelante, éclatante, gaie, ré­ehauffante, fumeuse, trelublante , dansante, gra.cieuse, légère, va­cillante, jaunâtre, pàle, bleue, rose, chaude, brûlante,. Le verre de la lampe poli, brillant, incolore, fragile. La chaleur douce, tiède, intinle, étouffante, lourde, grande, insuffisante, forte. La veil­lée agréable, longue, courte, muusante, instructive, ,nlusicale, ré­créative, sérieuse, triste. L'enfant frileux, douillet, peu endurant, frêle, maladif. L 'hiver sec, pluvieux, neigeux, sombre, froid , long, ültenninable, rigourèux, doux.

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VERBES. - Allumer, illuminer, éclairer, éblouir, étinceler, éteindre, activer, souffler, g·arnir, la lampe, reInplir, vider, brû­ler, enlever, ramasser, jeter, sécher, fumer, chauffer, rayonner, donner, . tourner l'interrupteur" jaillir, voiler, lnodérer, ·couvrir, fermer, extraire, utiliser, fabriquer, m·archer, courir, sauter, s'ha­biller, nettoyer, frotter, bouillir, briller, ramoner, flamber, en­flaJIluner, embraser; veiller, travailler, lire, causer, s'entretenir, converser, chanter, faire de la mtIsique, conter, raconter, réciter, s'assombrer, s'obscurcir, s'apaiser, se caLmer, se tranquilliser, sommeiller, dormir, casser, durcir, colorer, parfumer, éclater, réchauffer, trembler, danser, :vaciller, étouffer, geler, grelotter:. endurer.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le No du 15 octobre.

Au coin du feu

Nons écoutons les mille petites !voix qui bruissent -dans le bois embrasé, le chant .plaintif de la bûche que le feu échauffe et dilate, le craquement de l'écorce qui se crispe et .éclate, et les légères explosions qui s'échappent de l'aubier avec une flamme bleuâtre. 1

Préparation à la dictée. - Epeler et expliquer: bruire (bruit), elles bruissent, embrasé, plainte, plaintif, dilater, craquement, se crisper, éclater, 'exploser, explosion, s'échapper, l'aubier, bleu, bleuâtre.

L'allumage du feu autrefois

Ma mère prit une pierre à fusil et, à for,ce de baUre contre , avec la larme de son couteau fermé, elle finit par mettre le feu 'à un morceau de vieille chiffe, bien écharpillée. Cette pincée, mise dans une poignée de mousse sèche, ramassée sur le bois Inort, lui communiqua le feu, et bientôt, avec des feuilles mortes, des herbes et des brindilles, en soufflant ferme, la flalume brilla dan~, l'âtre.

Un feu de bruyères

Le petit pâtre avait allumé près du talus, au coin du bois, un feu de bruyères et, assis sur la mousse, le pauvre enfant ré­chauffait ses mains à la flamme pétillante. La fumée, jaunie par­de fauves rayons qui glissaient contre les nuages, montait d·ans l'air pesant. Il la regardait onduler cOrnJme un serpent qui gon­fle et déroule ·ses anneaux, puis ' s'épandre en nappes brunes~ puis s'évanouir dans l'épaisse atmosphère. Plus de chants dans.

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le buisson, plus d'insectes ailés, étincelants d'or, d'émeraude, d'azur, partout le silence, un morne repos, partout 'Une teinte uni-forme et triste. Lamennais.

Le premlier feu

Voici qu'on allume le premier feu. Entre les 'hauts chenêts, les sarments pétillent- sous les grandes bûches dont l'écorce est atteinte. Après un petit soufflement où le bois mort met sa der­nière plainte et ce qui lui reste de sève, la flam·me s'élance droi­te et vivante jusqu'au faîte. de la chelninéer. Mme A. Daudet.

Une fla.mbée

On jeta -dans la cheminée, pour ranimer les bûches end~r­Inies, une brassée de lIIlenu bois. Alors ce fut un beau feu clau; subitement une belle flambée joyeuse illuminait tout et un grand rond lumineux se dessina au milieu de l'appartement, par terre, sur le tapis, sur les pieds des chaises, dans ces régions basses qui étaient précisément les miennes. Et ces flammes dansaient,' chan­geaient, s'enlaçaient toujours plus hautes et plus gaies. P. Loti.

Un mauvais éclairage

Le soir, on étaignait la lumière de bonne heure, par économie, et le pauvre écolier devenait ce qu'il pouvait, heureux lorsque la lune favorisait par un éclat plus vif la prolongation de sa veillée. On le voyait profiter ardemment de ·ces rares occasions. Dès les deux heures du matin, quelquefois plus tôt, il était debout; c'était ]e temps où le travail domestique recommençait à la lueur d'une seule et lnauvaise lampe, Il reprenait ·aussi le sien; mais la lam­pe infidèle, éteinte avant le jour, ne tardait point de lui manquer de nouveau; alors il s'approchait du four ouvert et enflammé et continuait, à ce rude soleil, la lecture de Tite-Live ou de César.

LacOl'daire.

Exercices d'application

Voir le No du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - le paragraphe - la composition

SUJETS: 1) Vous avez fait un feu dans la campagne; ra­Gontez vos différentes actions.

2) Le feu du p'remier août. 3) Un incendie.

Vins du Valais 0 R SA T bonnes bouteilles.

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4) Vous tournez l'interrupteur électrique et la lumière jail­lit; grand'mère vous parle de l'éclairage d'autrefois.

5) Danger du feu.

6) Dites ce qu'a dû être la vie de l'homlne avant la découver-1e du feu.

Deuxième semaine.

Centre d'intérêt: LES FLEURS

Avis: Le Personnel enseignant s'efforcera durant ce centre d'intérêt d 'inspirer aux enfants l'amour et le respect des fleurs.

1. RECITA'fION

Le bouton d'or

Dès que la jeune aurore a lui, Il met le nez à sa feêtre : Dans les brins d 'herbe on le voit naître, Dans l'herbe haute comme lui. Ai-je raison? Avez-vous tort? Vous préférez la violette,

Landerirette ' ~ Moi, .i'aiIne Illieux le bouton d 'or.

Sitôt que le vent souffle un peu, J 'admire le grand blé qui bouge; Le pavot m'y paraît trop rouge, Le hlllet ln'y semble trop bleu. Avec son cœur en sim.ilor. J 'aime presque la pâquerette,

Landerirette ! Mais j 'ailne m.i eux le bonton d'or. Th. Botrel.

Eloge de la rose

Il fait à peine jour, toute la nlaison dort Sous son aile ardoisée,

Quand les fleurs du parterre ouvrant leur coupe d'or Déjeunent de rosée.

o douceur des jardins! Beaux jardins dont le cœur Avec l'infini cause,

Régnez sur l'univers par la force et l'ocleur De la linlpide rose.

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Rose, fête divine au reflet argentin Sur la pelouse éclose,

Orchestre de la nuit, concert dans le jardin, Feu de Bengale rose !

Rose des soirs d'avril, rose des nuits de nlai, Roses de toute sorte,

Rêveuses sans repos qui ne donnez janlais Tant votre odeur est forte,

Rose pareille au ciel , au bonheur, au lac pur, A toute douce chose,

Rose faite de nliel et faite d'un azur 'Qui est rose, ma rose !... Anna de Noailles.

II. VOCABULAIRE

Nous cherchons des nOlTIS. - 1) La lie UT et ses différente s parties ,' la seJnence, une graine, Ulle plante, la racine, la tige, les bourgeons, les feuilles, les boutons, la fleur, une fl eurette (petite fleur); le calice, les sépales, la corolle, les pétales, les étamines, le pollen, le pistiL .. ; une inflorescence (disposition générale des fleurs sur la tige), une grappe, une Olnbelle, un épi, un ,chaton ... la floraison ou fleuraison, l'épanouisseInent de la fl eur.

2) Les fleurs,' la rose , un rosier, une ·églantine, l'orchidée, J'œillet, le lis, l'anélnone, le nlimosa, le muguet, la pervenche, la tulipe, la giroflée, la jacinthe, le glaïeul, la violette , lechrysan­thème, la r eine-marguerite, le géraniunl, la pensée, le laurier, le réséda, la capucine, la prinlevère, le narcisse, le jasmin, le chèvre­feui!le, la jonquille, le liseron, la · perce-neige, le bouton d'or, le souci, la pâquerette, la marguerite, la campanule, la reine des. prés, le lilas; le coquelicot, le bleuet, la nielle des blés, la bruyère, la digitale, l 'aster, l'héliotrope, le pavot, le fuchsia, le bégonia, le dahlia, l 'hortensia, le pétunia, le camélia, la camomille, la verveine, la guiInauve.

On pourra classer les fleurs en groupes, tels que: fleurs des challlps, des bois, des jardins ...

3) Usages des fleurs,' un bouquet, une guirlande, une couron­ne, une gerbe de fleurs, une ,corbeille, un pot, un vase; l'ornemen­tation, la décoration ... un fleuriste; en lnédecine : tisane, décoc­tion, infusion ... ; une parfull1erie; distillation des fleurs, extraits, essences, eaux, parfums, sÇlchets (lavande, iris ... )

Nous cherchons des qualités convenaniaux noms prece­dents'. - Des fleurs sauvages, cultivées, simples, doubles, épa­nouies, fanées, flétries, pectorales, printanières,odoriférantes, naturelles .

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III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le No du 15 octobre.

Cueillette champêtre

En chelninant, Catherine fait un boüquet. Elle cueille des bleuets, des coquelicots et des boutons d'or. Catherine aime les fleurs parce que les fleurs sont belles. Le petit Jean s'attache d'une Inain au tablier de ·sa sœur, de peur de tomber et il ,agite son fouet de l'autre Inain. A. France.

Le bouqu.et printanier

Ni'cole se mit à cueillir des fleurs. Elle choisissait les plus belles, les plus fraîches . Nicolas fit COlnn1e elle. Bientôt les deux enfants eurent toute une brassée de fleurs.

« Maintenant, dit Nicole, nous allons faire le bouquet. }) Elle s'assit et tria les fleurs . Elle les assembla en n1êlant adroitement les teintes. E. Pérochon.

Les amanJdiers en fleurs

Depuis deux jours soufflait la tiède brise qui fait éclore les fleurs . Dans la plaine, ·sur les coteaux plantés d'aInandiers, toute la campagne était blanche. L'air sentait bon. Les arbres ployaient sous des flocons de neige eInbaulnée. Les pétales effeuillés tour-billonnaient comn1e des papillons blancs. Paul Arène.

Le jardin est un musée des couleurs

Au rmatin, au jardin, les fleurs jaunes et les fleurs blanches sont ,les preInières qui reçoivent leur coloris. Les fleurs 'oses, rouges, bleues, sont encore invisibles et n'existent pas po . les yeux; le feuillage con1Inence à montrer sa forme, n1ais il est noir. Les fleurs roses sont peintes à leur tour, puis les rouges puis les bleues; toutes les formes sont distinctes. Les oiseaux se réveillent et chantent. Le ·ciel prend une teint.e rose; les nuages gris de­viennent d'un lilas clair ; l'orient s'épanouit en un jaune lUlni .. neux. Alphonse Karl'.

Les fêtes et les fleurs

Pâques, c'est le foisonnelnent des coucous dans les prés. Les petites filles en faisaient des pelotes jaunes, qu'elles se lançaient d'une porte à l'autre. La Fête-Dieu, c'étaient les pivoines épa­nouies des reposoirs. L'Assomption, 'c'était la moisson des avoi­nes. On allait dans les champs panni les faucheurs qui se repo­saient à l'ombre des n1eules, on ran1assait quelques brins rte chalunes qu'on rapportait fi. la maison et qu'on plaçait dans le

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verre de BohêIue, sur le buffet de la salle à ,Inanger. La Toussaint, c'.étaient les colchiques dont la petite flamme bleue, comme celle d'une veilleuse, annon.ce les longues soirées d'hiver. Noël, c'é­taient les boules de neige qui grelottent dans les . jardinets dé-feuillés, sous l'âpre bise de déceInbre. L. Bertrand.

Une roseraie

Sur un espace découvert et baigné de soleil s'·étendait une vaste roseraie dans toute la gloire de sa floraison. Plus de dix­sept cents espèces provenant de toutes les parties du globe s'y trouvaient rasseInblées en séries artistement groupées: d'abord, à fleur du sol, les espèces rampantes, puis les buissons, les ro­siers à haute tige; et, ·sur les cerceaux prolongés des tonnelles , toute la tribu des roses griInpantes; enfin, dans un espace consa­cré aux églantiers destinés aux greffes, les espèces indi?ènes ou exotiques offraient une infinie variété de fonnes, de felullages et de fleurs.

Sous le radieux soleil de juin, c'était une fête non pareiIJe pour les yeux que de contempler cette généreuse floraison cou­vrant la terre, s'élançant à mi-hauteur, grimpant aux arcs des tonnelles, s'étalant en corymbes, en touffes, en guirlandes.

A. Theul'iet.

. Exercices d'application

Voir le No du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - le paragraphe - la rédaction

La violette. ~ Où l'on trouve la violette, en quelle saison. Sa forme, sa taille, sa couleur, son odeur. J'ain1e la violette.

Développement. - C'est au printemps que l'on trouve les violettes un peu partout dans les bois, dans les allées ·des jardins.

La violette est une petite plante; tout est petit en elle : la tige, les feuilles, la fleur. Le plus souvent on a de la peine à la voir; on dirait qu'elle se ·cache.

Mais elle sent si bon que, même quand on ne la voit pas, on la devine. On soulève les feuilles pour regarder la fleur qui est si jolie et pour la sentir.

La violette est la fleur que je préfère.

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EXERCICES ORA UX

,Plan. - 1. L'arbre en fleurs. - 1. L'arbre fleuri. (Com.pa­raisons; rappel de ce qu'était l'arbre avant les fleurs.) - 2. Ob­servations de J'arbre. (Beauté, description des fleurs; les fleurs sous le yent.) - 3. Ce que deviendront les fleurs si les intelnpéries ne les détruisent pas.

2. La bronche fl eurie. - En vous prom.enant avec un de vos camarades, vous vous êtes assis sous un pomnlier en fleurs pour vous reposer. Votre cmnarade, pour se distraire, a cassé une branche fleuri e et en a arraché les fleurs; racontez le fait en ajou­tant les réflexions qu'il vous suggère.

Plan. -- 1. Le pOlllluier en fleurs: son aspect (,cOlnparaison). - 2. Sous le pommier: à l'onlbre. La fraîcheur ressentie. - 3. La branche cassée : fleurs arrachées. - 4. ' Réflexions: brutalité égoïsme mal entretenu, barbarie.

3) Une prOlnenade dans la canlpagne émaillée de fleurs. 4) Les fleurs sont belles ; je les aime. 6) Que faut-il faire et que ne faut -il pas faire quand on aüne

. les fleurs. 6) En prOlnen~de. Vous ranlassez des fleurs à l'aller ' vous

en faites de grands bouquets; au retour elles sont fanées: vous les jetez dans la poussière de la route ; si ces fleurs pouvaient par­ler que vous di ra ient-elles?

Quand t u es seul, songe à te·s dé.fauts; quand tu es en ,eomprugnie (mbU e C€lUX des autres. Maxime chinoise.

*** Le mal que nous fa isons ne nous attire pas tant de persécutions

et de h aine qu e nos bonnes qualités. La Roc'he,foucauld.

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MATERIEL: Chaque enfant aura devant lui un bouton, d'or ; il en enlèvera chaque partie au fur et à 111esure que le maUre en -fait le dessin au tableal,l.

Les fleurs

1. Description. - a) Enuelol![Jc florole. La fleur est l'organe de la ' plante destiné à produire le fruit . Unc fl eur cOlnplète se cOlnpose de quatre séries d 'organes: calice) corolle, étamines et pistil.

Le calice et la corolle forment l'enveloppe florale. L e calice est un organe protecteur ; il est fonné de sépales qui servent d' en­v eloppe à la fleur, quand elle n'est pas encore épanouie. Tantôt les sépales du calice sont entièrement séparés les uns des au­tres (giroflée, rose); tantôt ils sont plus ou lnoins soudés entre eux (œillet, nl0uron). Le nombre en est variable: deux, trois, quatre et plus souvent cinq. Le calice est tantôt régulier (giroflée, rose) , tantôt plus ou 'llloins irréguli er (sau ge, capucine).

La corolle, seconde enveloppe protectrice, se compose de p(>­tal es qui ont ordinairement une coloration vive et éclatante, en Inèlne temps qu'une odeur plus ou moins agréable. Le nOl11.bre des pétales varie d'une fleur à l 'autre; il s sont libres ou soudés entre eux. La corolle peut 'lnême avoir une forme tout à fait irré­gulière. Dans les fleurs de nos jardins, profondém ent modifiées par la culture et souvent fort éloignées des fleurs naturelles, le n,ombre des pétales peut être considérahle.

h) Les étamines et le pistil sont les parties essentielles de la fleur , les organes reproducteurs , ils sont disposés au centre, en couronne. Une étanline se cOlnpose d'une petite qucue ou fil et, à l'extrémité de laquelle se trouve une masse plus volumineuse CHl

anthère. L 'anthère est une sorte de sac rempli d'une poussière jaune appelée pollen. Rien n'est plus variable qne le nombre et la disposition des étamines; il y en a une (saule) , deux (sau ge) trois (iris), quatre (gueule-de-loup), six (giroflée), plus de cent (pavot). Le filet est court ou long : la lon'gueur peut ne pas être la Inênle dans toutes les étalnines; les filets peuvent être soudés entre eux.

Le pistil occupe tout à fait le centre de la fleur. 0~1 y dis­tingue trois parties. A la partie inférieure un renflement dans .le­quel sont contenus les germes qui deviendront les graines: ce ren­flem.ent se nOlnnle l'ovaire ; les gennes qu'il renfenne sont les

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ovules. Au-dessus de l'ovaire s'élève une colonne plus ou moins longue, le style, terminé par un petit renflement, le stigmate. Les dispositions relatives de ces trois parties sont très variables. Les ovaires sont le plus souvent réunis, soudés entre eux, de façon à former, au centre et au fond de la fleur, un seul renflement, di­visé intérieurement en un nombre variable de loges.

Beaucoup de fleurs sont incomplètes. Dans certaines plantes une partie des fleurs n'a que les étamines; ce sont les fleurs mâ­les; d'autres, les fleurs femelles, n'ont que des pistils. Les fleurs mâles ou femelles peuvent être sur un même pied ou sur des pieds différents.

2. La coloration des fleurs. ---1 La poésie a épuisé toutes ses ressources en parlant du parfuln et des coloris des fleurs. Une seule couleur fait défaut au ,milieu de cette multitude de teintes variées: c'est le noir. Quelques .corolles Isont, il est vrai, d'un pour­pre sombre, lnais le noir absolu ne s'observe jamais.

Il se passe, au sujet de la coloration des fleurs, un phénomène dont on a beaucoup parlé, c'est celui de sa mutabilité. Une espèce d'anémone qui croît sur les bords de la Volga, porte tantôt des fleurs blanches, tantôt des fleurs jaunes et tant des fleurs rouges. Le mouron des champs nous offre le même phénomène. Ordinai­rement, sa fleur est d'un rouge de vermillon, mais aussi souvent elle est d'un magnifique bleu de ciel.

Une jolie plante du genre ~nyosotis que l'on rencontre dans nos terrains arides, varie encore plus extraordinairement sa co­loration, car c'est sur la même tige que l'on trouve à la fois des fleurs rouges, des jaunes et des bleues.

D'autres végétaux présentent encore un phénomène beau­coup plus remarquable; c'est la même fleur qui change de cou­leur à différentes époques de la journée. T~l est l' Hubiscus muta­bilis dont les corolles sont blanches le matin, deviennent roses vers le milieu du jour, et le soir prennent enfin une teinte d'un beau rouge.

La mutabilité successive des teintes des corolles se conçoit facilem.ent; elle peut dépendre de l'action vitale ou des réactions chimiques; mais ce qui s'explique plus difficilement, ce sont les fleurs qui, après avoir offert une certaine série de colorations durant la journée, reprennent celles-ci tour à tour le lendemain.

P.-A. Poucllet.

3. Le rôle de fleur. - a) La fleur naît d'un bourgeon. - La fleur n'est primitivement qu'un rameau feuillé; mais quand elle se développe, les feuilles restent serrées les unes contre les autres au bout du rameau qui s'est allongé en pédoncule; et tandis que certaines, en grandissant, restent le plus souvent de simples feuil-

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les qui sont les sépales, d'autres plus internes et diverselnent co­lorées, fOPInent les pétales; d'autres, se modifiant davantage et s'adaptant à la formation du pollen, deviennent étamines; d'au­tres enfin, s'adaptant à la fonnation des ovules, deviennent car­pelles; ~hacune de ces parties de la fleur se présente à nous com­Ine une feuille adaptée à la reproduction. Si, dans la plupart des plantes, ces diverses sortes de pièces florales sont très faciles à dis­tinguer les unes des autres, il n'en est pas toujours ainsi: dans les grosses fleurs de nénuphars blancs, qu'on trouve si souvent dans les étangs ou cours d'eau, on observe un passage graduel des sépales aux pétales, des pétales aux étamines: seules les pièces du pistil sont bien distinctes des autres. De plus, les sépales, pétales et étamines sont aisément transfornlables les uns dans les autres. Les horticulteurs cultivent à l'envi des fleurs doubles: roses, tu­lipes, pivoines, ancolies, giroflées et bien d'autres en offrent de llOInbreuses variétés; ces fleurs ont beaucoup plus de pétales que les fleurs shnples correspondantes, qui sont des fleurs sauvages ou des fleurs lnoins modifiées; mais elles ont souvent lnoins d'é­pistil sont bien distinctes des autres. De plus, Iles sépales, pétales car on trouve fréquelnment dans les roses et dans les tulipes en particulier des pétales relativement étroits et portant encore sur leurs bords un ou deux sacs de pollen peu développés.

On comprend, par ·ces exenlples, qu'une fleur est un rameau adapté à la reproduction: les sépales et les pétales sont des feuil­les protectrices et servent aussi d'affiches pour insectes; les éta­mines sont des feuilles à pollen et les carpelles des feuilles à ovu­les. Les fleurs les plus simples que nous puissions concevoir se­raient des fleurs sexuées, la fleur felnelle se réduisant à une peti­te feuille protant des ovules, la fleur lnâle â une petite feuille por­tant des sacs polliniques.

b) La fécondation de la fleur. - Après être restées quelque tenlps épanouies, les fleurs se fanent: en réalité une partie de cha­cune d'elles se fane seulement; elle conlprend le plus souvent les étalnines et les pétales et, nloins souvent, les sépales avec eux. Le pistil persiste au contraire, et l'ovaire, en grandissant, constitue la partie essentielle du fruit. A son intérieur, les ovules grossissent et acquièrent peu à peu une organisation cOInplexe que nous con­naissons déjà: ils sont devenus des graines. Mais pour que les choses se passent ainsi, il faut que du pollen tombe sur le stigmate mûr. On peut en faire l'expérience avec 'des tulipes. Dès que le bouton s'ouvre et avant que les anthères soient nlûres, on coupe les étamines et la fleur unique que porte un pied, et on le couvre d'une cloche de verre ou d'une fine mousseline pour éviter tout apport de pollen extérieur: dans ce cas, le pistil se flétrit; la fleur, au lieu de se tranSfOrIllel' en fruit, reste stérile. Sur un autre pied traité de la nlême façon, on saupoudre le stiglnate avec le pollen d'une autre fleur; dans ee eas on voit bientôt le fruit se dévelop-

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per, il faut que le stigmate ait été pol1inisé pour 'que les ovules de­viennent graines, pour que l'ovaire joint aux autres parties per­sistantes de la fleur devienne fruit. Chaque .ovule végétal fOTlné, com.me toutes les parties des plantes, de nonlbreuses celluks, con­tient une cellule spéciale, la cellule reproductrice fenlelle. D'autre, part, quand le pollen tOInbe sur le stigmate, chaque grain de pol­len développe un prolongement d'une extrêlne finesse qui s'allon­ge en suivant le style, pénètre dans la cavité de l'ovaire et jus­que dans un ovule; à son extrémité, se trouve une cellule Inâle qui ise 'fusionne avec la cellule felnelle en fonnant un œuf; c'est l'œuf qui, en se développant, fonne l'embryon, si développé qu'il est déjà une petite plantule en nliniatllre.

La loi de fécondation est la mêlne chez les bêtes et chez les plantes. Les étanlines sont les parties nlâles des fleurs, et les fleurs complètes sont bisexuées.

4. Rôle des insectes . - Les insectes sont par excellence les auxiliaires de la fleur; mouches, guêpes, abeilles, bourdons, sca­rabées, papinons, leur viennent en laide pour transporter le pollen des étamines sur le stignulte. Ils plongent dans la fleur, affriandés par une goutte de liqueur sucrée appelée nectar préparée au fond de la corolle, parfois nlénagée à cet effet: éperons, sachets, fos­settes à la base des sépales ou des pétales. Dans leurs efforts pour l'atteindre ils secouent les étalnines et se barbouillent de pollen qu'ils transportent d'une fleur là l' autre. Qui n'a vu les abeilles et les bourdons sortir enfarinés du sein des fleurs? Leur corps ve­lu, poudré de pollen, n'a qu'à toucher en passant un stignwte pour luicOIllmuniquer la vie.

Une goutte de nectar attire les insectes au fond de la co­l'olle; un point voyant leur indique la route à suivre pOUl" attein­dre la liqueur sucrée en f~'ôlant ces étmnines. On 110mnle point voyant une tache de coloration vive, fréqueulllnent jaune ou oran­gée, c'est-à-dire de la teinte douée du plus grand point lumineux. Cette tache se trouve à l'entrée de la corolle au voisinage des anthères; e1le frappe la vue par son éclat et guide les insectes. Exeulple : muflier , iris, etc.

Hybridation. - Vents et insectes mnènent sur les stignlates des grains de pollen de toute nature. Le sainfoin Teçoit le pollen du trèfle, le trèfle reçoit le pollen du frOIuent. Que résulte-t-il de ces échanges entre les végétaux les plus disparates? Absolunlent rien. Il faut ft chaque espèce le pollen de son espèce, tout autre pollen l'este aussi inactif que la poussière du grand chenlin , Néanmoins lorsque deux espèces sont voisines, le pollen de l'une peut agir sur les ovules de l'autre. Les graines issues d e ceU a s­sociation dérivent des plantes :1 caractères intermédiaires ayant avec l'une OH l'autre des deux espèces des ressemblances et des différences: ces végétaux à double origine sont qualifiés d 'hybri-

- 347 -

des. L 'hybridation, c'est-il-dire le dépôt artificiel d 'un pollen étranger sur le stigInate d'une fleur est fréquelnnlellt utilisé en horticulture pour obtenir de nouvelles variétés de coloration de port, de 'feuillage, de fruits: c'est une des plus puissantes ress~ur­ces pour l'alnélioration des plantes en vue de nos usages. Pour conserver ces formes hybrides, nous avons les ressources de ]a

greffe, de la bouture, de la Inarcotte; nlais le s0nlis s'y refuse ab­solulneIlt. Plus rarelnent les hybrides sont fertiles; leurs graines germent et ,donnent des plantes égalelnent aptes à produire des selnences fecondes. Fabre.

,5. Trcmspol'~ du pollen de [Janthèl'e Cll.l stigmate sur une 111ê­

nle fleur. - PUIsque le pollen est indispensable à la production des semences 'fertiles, son transport de l'anthère sur le stiomate d 't At ' 5 01 e re assure par des nloyens appropriés à la structure de la fleur et aux conditions d'existence de la plante.

Si la. fleur possède à la fois pistil et étamines, l'arrivée du pollen sur le stignlate est facile: il suffit du 1110indre courant d'air, du passage d'un lnoucheron qui butine pour secouer les éta­nlines et Jaire tOInber le pollen. Des dispositions sont prises : dans les . tulipes., à fleur dressée, les étalnines sont plus Ionoues; d~ns le fuchsia, à fleur pendante, elles sont plus courtes, d~ 111a­nller~ que dans 'les deux cas le pollen tombant atteint le stigmate p ace en dessous; dans les plantes aquatiques , où la coulure se­rait inévitable, la floraison se fait à l'air libre par divers 1noyen s qui ~mènent ~à l'air ~ibre les fleurs ilulnergées : pétioles gonflés en veSSIe natatOIre , utrIcules reIl1plis Id'air (utriculaire) , gaine s 'eni­plissant d'air formant une chambre aérienne (zostère), allonge­n1ent des pédoncules (nénuphar) , fleurs r estant en boutons c1 0s et · globuleux dans lesquels s'alnasse une bulle d 'air.

6. Rôle du vent. - Sur la fin de l'hiver, lorsqu e leurs innom­br~bl~s chatons sont épanouis, secouon s un pin, u n CJ p rès, un nOIsetIer; nous verrons s'envoler d a l'arbre comme une fUInée que la nloindre agitation de l'air emporte a u loin . Cette fumée, cette poussière pollénique livrée aux hasards de l'atmosphère, r encon­trera peut-être dans sa chute les inflorescences à pi st ils d' ::lUtrc~ pins, d'aub'os c) près, d'autres noisetiers et éveillen1 la vi" dan~ les ovules il plusieurs lieues de son point de départ. Dans un/' prairie, d an s un champ de blé en flora ison, c.h8.qne souffle (l'~l.i l' qui agite les foins et les c.haume ', sunlèye un e fine nuée polléni­que dont 'la poussière arrêtée all passa ge par les stigm a t2s fer .. tilise les fl eurs .de 11lême espèce qui la reçoivent. L e secours du vent est nécessaire à la plupart des végétallX. dont les fleu rs S~1l1 .-; coloris, sans parfulns, sans necta r, sont dépourvues de: ton t cC" qui pourrait leur attirer la visite des insectes.

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- 348 ~ '.

Travaux manuels

Conférence donnée par Mlle AELLIG,

à l'occasion de la 'réunion des institutrices du Valais rOlnand, à Sion, le 29 janvier 1941, cOlnplétée par les dernières dispositions prises en matière de rati.onnelnent de textiles dans les écoles,

pour les travaux n1anuels.

,Les Of.fic'es de Igue-rre du Département fédéra:! de l'/Economie pu­blique tendent à assure,r l'aprprovisionnement de la po·pulation et .de l'année en _mal"lchandises indispE·nswbles. ,Chacun de ces offices a son -domaine oprolPre. Ainsi ,la Section .des textiles, ,son nom l'indique, régit tout ce .qui tOUiohe aux textilles. :So.11 activité a beaucoulp :plus d'aIYljplleur que Je publi,c ne le pense en général. Elle 's'apopllique opri11r cipalement aux quatre points suivants:

10 L'.accroisse,ment des importations et de 'la productioIi. indigène.

2° La surveillance des ex,portations.

30 La règlementation dE' la ,faibrkation des 'Pro.duits textiles.

4° La limitation et le contrô.le de laconsom-matioà1 des textiles.

J. A~'croissem_ent des importations et de la p,roduction indigène

La Suisse est aujour.d'hui une forteress'e isollée assiégée de toute part, ,c'est-à-dire entourée ,complètement par des Etats \belligérants.

Dès se'ptembre H)39, nos importations ont -diminué ,progres-sive­,mE'nt, et de façon inquiétante. Depuis l'été passé, le renchérissement des transports maritimes, les dangers qui menacent lIa navigation, le re.sse,l"rement toujours -p:lus e!Îücace ,du blocus -et l'extension du conflit à la J'VIéditerrannée ont -ar-rêté nos im'portations.

En -ce ,qui concerne le,s textiles, nous sommes trilbutaires des pays d 'outre-il1er ,pour ,le coton, .la laine et la jute, et ces matières (JJremiè­mières ne nous parviE'nnent ;pllus du to,ut.

Est-ill ·po·ssible de nous fournir ailleurs? ,sur le continent?

ILe syndicat suisse -des textiles a réuS'si -ces de.rrniers telTIlPs ·à ache­ter du t'oton de Russie, mais en quantité bien insu.ffi.sante pour 'cou­vrir ,nos ,besoins d 'une année et en qualité inférieure a 'ceille dont nous avions l 'haJbitude. -

Notre pro,duction de laine indigène est minimE'. IMême si l'on in­tensifi.ait au maximum :F.élevllige des moutons en Suisse, il se passe­rait des années avant que celui-ci lnüsse couvrir les besoins du pays

- 349 ~

en laine. A 8up'poser que 1"on arrive à augmenter nos troupeaux de moutons de 20 %, cet alPPoint de .laine repr,ésenterait ile 36 % de notre ,consommation annUE·lle. '

,En ,ce qui concerne le lin et le chanvre de productionconünen­tale, il subsiste qUeJlque es-poil' d 'en im,porter un peu maLgré les -dif­ficultés 'croissantes. L'ex'ploitation algricole-, dans une 'certaine mesure, pourra aussi ,se remettre, comme au temps jadis, ,à 'produire le llin dont elle a besoin. CettE' ,culture s'aoclimate beaucoup 'Il/lus ,faCÏJle­ment chez nous ,que ,celle du chanvre et sera dévelloppée dans le ca­dre du plan 'W,ahlen.

Les matières (pTemières nécessaiJ"es à la fabrication de tissus de soie et de soie ,artificieHe, nous viennent aussi de l '-étranger, mais parti,culièrement du lcontinent (Allema,gnE', Ita:He). Nous en ·faisions

. déjà, en temps normal, ,un usage croissant. Nos industries texti.les, poussées 'pal' 'la -nécessité, vont travailler en grande quantité la soie et la laine artificieJlle,s. Ces tissus synthétiques sont là hase de cellu­lose, produit végétal tiré des .bois de 'pin et de hêtres. La Se,ction des textiles enCOUl'élJgera ju-squ'tà un ,cEH'tain point lIa production indi.gène de 'ce:llulose.

Grâ,ce à ,l'ingénios.ité des c'heI'lcheurs et des industrie.ls, on compte aujourd'hui plus de 200 .qua'lités -de tissus .synthétiques et l'on ne ope,ut pl-us Bim'pi~ement .les .q~alifier cl' « Ersatz ». Il .faut Jes 'coIl'sidér·e-r plutôt ,comme des tissus nouveaux ,qui sont en train .d'acquérir droit de cité en Europe ,aussi bien ,qu'en AmériqUE', tiss,us -dont nous avons à étudier les pro,priétés, la manipulation et .l'entretien.

II. Exportation

La nécessité ·de conserver à IllOS industries textiles Bes marchés extérieurs en vue du retour .à des temps 'nor-maux, le souci d 'occuper notre main~d'œuvre (140,000 ouvriers) ainsi 'que d 'autres incidences de ipolitique économi'que sont autant de ,f8Jcteurs qui ,déterminent ,la section des textiles à ,autoriser et à réglemente.r ,èertaines eXiportations de produits textiles manufacturés (s-oie et soie artifi.cielle, ,par exem­plIe) dans la mesure où nos l''ése-rves le permettent.

III. Réglementation de la fabric~tion des produits textiles.

Pour faire durer au maximum -ces précieuses réserves a:massées gol"Êlice a la iprévoyance de nos autorités et de,s ohefs d'industrie, il ,fa,l­lait créer une réglementation a,ppro'priée des filatures et des fahriques de tissage.

Une ordonnance .du 31 oûtohre 1:940 introduisit ,dE's restrictions dans l'emploi -de la laine par .les filatures (mélange de 70 % de laine et 30 % d'autres matière·s).

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- 3050-

Une' ol'Clonnance du ,2.2 jui'n 1941 d,écréta de,s dis/positions l'estridi­ves g'énél'ales visant les fi,latures ,de coton. Par exemple: Cell1 es~ci de­vTont frubriquer des üls de coton aussi fi.ns que la matière prc'mière le 'Permettra. L 'ordonnance lim.ite aussi l'emploi ·de .la laine et ,du c;oton dans les .fa.briques de tis'sus, tresses, articles de bonneteri e ou

d e tricot. Toute lattitude est :laissée aux industrie/ls pour mélanger à la ilai ­

n e et au coton, soit de la soi e naturEille , de la soie artificiel,le, s oit ·de

la laine do cellulose. La mes.ure de 'contl'ôle et d e pré,ca,ution la plus ,én er g ique qu'ùdC1

prendre ,par ai.lleurs l'Office de gue,rre, tfut certes :

IV. Le l'ationnement des textiles, introduit inopinéme-nt .l'automne

dernier.

La période d'interdiction de vente décrétée par les Ordonnance Nos 8 et 9 du Détpartement 'f,édér3Jl de l'E,cono'mie 'publi-que en date du 3'1 'octolbre 19t4,0, permit l'e,s prises d 'inventaire.

IL'Ol'donnance No 10 ·du . Dèparteme,nt fé·déTa,l ,de l'Economie pu­blique introduisit, en date du 19 novembr e, le rationnement d es tex­tilE'S , SUl' la base -de c~U'tes individuelles.

!L'usage de la. ,caTte d e tE'xtilles a rév,élé combien. différents son t les besoins, selon qu'il s'agit pa.,l ' exemple ,de la ·population rurale ou

urbaine. Tandis ,que nos montagnards .demandent IpoUDquoi un billet de

Fol'. 100.- n 'acco·mpagne pas ,la ,carte de textiles vu qu e l eu,l's moyen;s ne .I e.ur ;permettent pas d'en fair e usalge, nos citadins )a. déclarent in-

suffisante. ILa .pri se dïnve,ntaire a révélé le fait qu'il exi ste r elativ em ent

peu -de stocks dans le's articles .de confection à bas prÏJ,{. Afin de ré­server ceux-.ci aux ,consom.mateurs a r evenus modestes et à lourde. ' charges ,de fami,lle, l' art . -4 de l 'ordonnance 'précitée prévoit l1l1e !pièce de .loégitimation a'p'p el-ée pièce. justiifcaHvco Celle-·ci se'l 'a délivrée a.ux ayants ,clroitpal' lïnterrnédiaire des cantons et donnera droit à l'a-

chat des dites ,confe·ctions. Le1s cantous ont r e'çu un ,certain contingent de bons supplélluentai

n

l'es . Ils sont autorisés à. délivrer ces bons dans une .prüportion limi-

t ée, pal' exemple : 'Pour ,couvrir d es besoins engendrés Ipar un sinistl'f', pOUl' ralCllat ,d'un trousseau lors ·de la 'fondation (.l'un tO) el' ,

pOUl' les p er sonnes ·dont le m,étier entraîne une forte u sure 18

vêtements, etc. L es cantons sont, en ou tre, autorisés ü délivrer d es bons su·pplé­

mentaires comme avance à des muvres ,de bienfaisance cel.les-C'i s." c'n-

- 351 -

gageant à les « rembourser» après s èt ' f . terminés Tmr le bar'ême :l'Ül's de la l e aIt remettre les coupons dé-c'est-à- dir e (les vêtements. c1istri'bution dB ,leur marchandise,

On appelle Barême des te ."1 l l' , , X 1 es a , lste determinant la vale ' 1 .coupons de la carte de t e,xtiles. Il a été >Clre6soé en ten t C UI (es seulement du poids -de la laiile coton ou l' t an conlpte, non . , ,' . , • ln en rant dans la fabrioca-

' e nos réserves en matiè-res tlOn d un vetem ent, mais aussi de l'e'tat d .premières et des questions de m ain-d'œuvre SE' l'apportant à la hri cation du dit vêtement. fa-

(A suivre,)

'Toute une vEle, to.ute une n ation rés'l' (lellt ell quel·ques pe-rsonnes

qUI p ensent avec plu s de force et d e justesse qu e les ,autre,s. Le l'estE' lie compte pas. Anatole France.

:t. :,: * (ans sa jeunesse, ne ,Celu. i qui n 'a point éprouvé de véne'I'atl'on 1

sera pOll1t lui -même l'objet de vénératioll (la'I1S ses vieux jours. Gœthe.

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La verge et la cOl'l" ection sagement employées donnent la: e t. la v ertu; mais l'enfant abandonné à sa Volollte' sagesse et . devi ent insolent,

COUVrIra son père et -sa mèr·e de honte. Salomon,

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Page 18: L'Ecole primaire, 15 mars 1941

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La BANQUE CANTONALE DU VALAIS a :passé un contrat avec l'Administration fédérale des Postes à Berne, au sujet de l'emploi des timbres-poste comme moyen d'épargne. Cela inté­resse surtout le petit monde écolier, sous les bienveillants auspi­ces du personnel enseignant.

Elle délivre gratuitement des cartes dite de petite épargne, divisées en 20 cases et où sont .rappelées les instructions essen­tielles suivantes.

Coller entièrement les timbres-poste suisses, neufs, non obli­térés, non avariés. Lorsque les 20 cases sont occupées, la carte remplie est remise à la caisse de l'un des sièges de la Banque (Siège central de Sion, Agences, Comptoirs, Représentants) et le montant en est porté sans déduction dans le livret que la Banque aura délivré au titulaire.

Il y a quatre espèces de cartes, à cases de 0.10 c., de 0.20 c., de 0.25 et de 0.50, faisant respectivement, une fois remplies, 2 Fr., 4 Fr., 5 et 10 Fr.

Les 8 commandements du petit épargnant

1) Ne pas oublier d'inscrire sur la première page de la carte le nom de l'écolier qui l'utilise.

2) Ne coller que des timbres-poste d'usage courant, de durée illimitée. Les timbres occasionnels (Pro Juventute, du 1er Août, etc.) de durée limitée ne sont pas admis par l'Administration pos­tale.

3) Ne pas coller des timbres de différentes valeurs sur une seule et même carte, par exemple, un timbre de 0.30 et un de 0.10 pour remplacer deux de 0.20. Cela compliquerait trop les vérifications pal' l'Administration postale.

4) Ne pas demander à la Banque le remboursement en espè­ces contre remise de la carte remplie; ce n'est pas son but, mais l'inscl'iption SUl' le carnet d'épargne qui aura été délivré.

5) Ne pas assimiler les cartes d'épargne à des cartes de ra­tionnement; les cases ne sont pas des coupons et ne doivent pas être détachées.

6) L'écolier qui reçoit cinquante centiInes chaque dimanche pour sa bonne conduite, en réservera 0.20 pour acheter un timbre et le coller.

7) Il n'est pas défendu de détenir plusieurs cartes et de l'em­plir parallèlement, par exemple, une carte à 0.10 et une carte à 0.50.

8) POUl' obtenir un résultat tangible il faut de la volonté et de la persévérance. P 814-1 S