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Le journal trimestriel de Franche-Comté nature environnement Printemps 2009 numéro 14 2,50 € EMPREINTES EMPREINTES Un électricien jurassien et biotique ! Athenas : un centre de soins pour les animaux sauvages LES VERGERS DE FRANCHE-COMTÉ, UN PATRIMOINE À CROQUER !

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Le journal trimestriel de Franche-Comté nature environnement Printemps 2009 numéro 14 2,50 €

EMPREINTESEMPREINTES

Un électricien jurassien

et biotique !

Athenas : un centre de soins pour les animaux sauvages

LES vERgERS dE FRANchE-coMTé, UN PATRIMoINE à cRoqUER !

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édITo

EMPREINTES n°14 - Printemps 2009

n février dernier, Bouygues Telecom (à Versailles et en appel), puis SFR (à Carpentras) et Orange (à Angers) étaient condamnées à démonter une antenne de téléphonie portable ou à ne pas en monter, « l’incertitude » étant retenue comme suffisante concernant le risque sanitaire. Las, début mars, après intervention de Martin Bouygues, puis du premier ministre lui-même devant elle, l’Académie de médecine affirme que les antennes sont inoffensives et que la Cour d’appel de Versailles a commis « une erreur scientifique ». Le risque commercial était trop élevé : il fallait faire taire au plus vite ces empêcheurs de réaliser des bénéfices aux actionnaires des opérateurs de téléphonie mobile. Et tant pis pour la santé humaine et du vivant ! Soyons rassurés,  lorsque  le  risque  sanitaire  des  ondes  électromagnétiques sera  démontré  scientifiquement,  il  n’y  aura  plus  de  Français,  ni d’humain sans portable... Mais nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer.

A l’image de cette affaire (1), révélatrice, c’est tout notre mode de fonctionnement sociétal qui peut être remis en question : quel que soit le sujet,  l’urgence est toujours à la recherche maladive de profits, et sans aucune prise en  compte  responsable des  risques pris,  le plus souvent par quelques uns et supportés par le plus grand nombre, et donc nos concitoyens souvent les plus fragiles. Les sujets de risques sont nombreux et ces risques sont malheureusement aussi pris pour les générations à venir :

- financiers et on en parle beaucoup actuellement, puisqu’il est clair que la crise socio-économique actuelle en est le résultat direct,

-  sanitaires,  avec  par  exemple,  le  nucléaire,  les  pesticides,  des médicaments, etc. : nous, l’ensemble des vivants, sommes les cobayes de ces expérimentations à grande échelle, 

- climatiques, etc. C’est donc toute cette logique qu’il faut remettre à plat, déconstruire 

au plus profond de notre mental, pour reconstruire une société solide, s’appuyant sur des relations humaines renouvelées, des solidarités intra et inter générationnelles, une redistribution des ressources et  énergies,  afin  de  répondre  aux  besoins  réels  de  tous.  Et  donc redéployer une fonction publique, comme rempart aux inégalités, face aux risques, avec des emplois : 

- pour garantir la qualité de l’air, de l’eau, des aliments, -  pour  assurer  une  éducation  osant  affronter  les  enjeux  du  21e

siècle, - pour lancer et faire vivre les chantiers de la recherche scientifique 

pour répondre aux besoins de demain : sans la prétention de toujours franchir les limites du réel ou du vivant, il y a déjà tant à découvrir !

- comme soutien de la solidarité, outil de paix sociale et de bonheur individuel.

Ré-former, mot  à mot,  transformer  pour  aller  vers  un mieux,  ce devrait  être  l’objectif  de  nos  politiques  publiques,  c’est-à-dire,  en l’occurrence,  réduire  le  risque à  assumer  par  chacun. Et  pour  cela, oser dire la nécessité de payer des impôts sur le revenu, véritable outil de redistribution équitable. 

Un  changement  fondamental  de  culture,  d’éthique,  d’objectifs, bref de paradigme, que chacun, sans exception, doit comprendre et accepter ; et c’est là notre rôle d’association environnementaliste, de donneur d’alerte : participer à l’émergence, à la construction de cette citoyenneté  de  demain,  avec  comme  depuis  quelques  décennies, l’objectif du penser global et de l’agir local. Et en tout optimisme !

Gilles Sené,président de Franche-Comté Nature Environnement

(1) Canard enchaîné du 11 mars 2009.

EMPREINTES n°14Trimestriel - printemps 2009

Franche-Comté Nature EnvironnementMEFC - 7 rue voirin - 25000 BesançonTél. 03 81 80 92 98 / [email protected]

Directeur de la publication : G. SenéComité de rédaction : E. Bunod, L. Grandemange, M. Landry, E. Leboucher, Q. Le Tallec, G. Sené.Rédacteurs : E. Bunod, M. Georges, L. Grandemange, M. Landry, Q. Le Tallec, G. Sené.Illustrations et photos : M. Landry (p1, p5, p6, p10) Athenas (p1, p9) D. Biichlé (p1, p8) E. Bunod (p3, p4) E. Leboucher (p4)      Q. Le Tallec (p4, 12) Croqueurs de Pommes (p7) F. Olliet (p8) T. Bout (p10) M. Vincent (p11) livre La fabuleuse histoire du papier (p11), C. Nardin (p12) L. Bettinelli (p12)

Conception graphique et mise en page : E. BunodDépôt légal avril 2009 / ISSN : 1779-871XImpression : Imprimerie Simon - BP 75 - 25290 OrnansImprimé sur papier recyclé.

édITo SoMMAIRE

hérisson qui rit p.4Au sommet de mon arbre hérisson qui pleure p.4

Eco-emballages et ses placements... dynamiques !

doSSIER p.5 / 6 / 7Les vergers de Franche-Comté, un patrimoine à croquer !

Les écogestes au quotidien p.8Un électricien jurassien et biotique !

Nature en Franche-comté p.9SOS Athenas

Actualité en brèves p.3

ESociété multirisques...

La parole aux associations p.10Interview de Jean-Guy Henckel, directeur du réseau des jardins de Cocagne

carte blanche p.11- La chronique historique de Lucie : parlons chiffons !- Rencontre avec «l’homme au zéro déchet»

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L’AcTUALITé EN BRÈvESL’AcTUALITé EN BRÈvES

EMPREINTES n°14 - Printemps 2009 �

EN FRANchE-coMTE

Les méfaits du chocolat…On croyait des domaines préservés, où tout citoyen soucieux de  l’éthique  pouvait  donner  libre 

cours à sa gourmandise. Cruelle désillusion, le chocolat, refuge de plaisir

dans ce monde brutal, n’en fait pas partie. Une ONG suisse, La déclaration de Berne, mène une campagne contre le travail des enfants dans les plantations de cacao. Ils sont 250 000 à travailler dans  des  conditions  inhumaines  en  Afrique de  l’Ouest,  manipulant  des  outils  dangereux et  des  pesticides  sans  protection.  60 %  ont moins de 14 ans, 40 % sont des filles. La Côte d’Ivoire qui produit 40 % du cacao mondial est particulièrement touchée par ce problème.L’industrie du chocolat, sous pression américaine, a signé en 2001 un protocole pour réduire les formes les plus sévères d’exploitation et mettre en place des standards de certification pour  2005  ;  délai  repoussé  à  2008  puis  2010. Malgré  quelques  petites  avancées,  la  situation est  toujours  la  même.  Plus  d’informations  et pétition sur www.ladb.ch/chocolat

dANS LE MoNdEEN FRANcE

Des couches lavables livrées à domicilePour  ceux que  les  couches  lavables  rebutaient à  cause des nombreuses  lessives,  Stéphane  Piette  a  trouvé  la  solution. Depuis  l’automne  dernier,  il  propose  aux  Strasbourgeois un service de livraison et nettoyage de couches lavables. Chaque  semaine,  avec  sa  bicyclette  et  sa  remorque, il passe chez ses clients récupérer les couches déjà utilisées et  en  déposer  de nouvelles. Puis  les  couches sont  lavées avec des  lessives 100 % biodégradables et non allergisantes. Il faut compter entre 15 et 20 euros par semaine, soit le prix de couches jetables haut de gamme. Stéphane  Piette  étend  aujourd’hui  sa  zone  de  livraison 

et  propose  un  système  de  « taxi-couches »  dans  les  villages  avoisinants : il suffit de trouver un voisin ou un ami qui vient au moins une fois par semaine à Strasbourg et qui accepte de faire le taxi-couches ! Il faut savoir qu’un bébé utilise 1,5 tonne de couches jetables. On peut espérer que ce système fasse des petits et arrive pourquoi pas en Franche-Comté…Renseignements sur www.couches-ecoservices.com

Obsnatu la baseLa LPO Franche-Comté vient d’inaugurer son nouveau site Internet http://franche-comte.lpo.fr qui  comporte une base de données en ligne appelée Obsnatu la base. En vous inscrivant sur ce site Internet, vous avez la possibilité de saisir et de gérer toutes vos observations d’oiseaux. Ces observations ont pour objectif d’améliorer au quotidien les connaissances  et  sont  valorisées  par  la  LPO  Franche-Comté à des fins de protection de la nature. Des restitutions cartographiques  sont  mises  à  jour  continuellement  et vous avez même la possibilité de savoir quelles espèces d’oiseaux peuplent votre commune. Grâce à cette base de données, il est également possible de se tenir au courant des actualités ornithologiques  de  la  région.  Vous  avez  observé  votre  première  hirondelle rustique dans  votre  village   ? Vous pouvez  transmettre  votre  observation  par l’intermédiaire du site Internet et consulter la carte de répartition de l’hirondelle rustique en 2009. Début 2010, vous pourrez également ajouter des observations de mammifères, d’amphibiens et de reptiles !

Véranda… rêveLes entreprises aussi peuvent s’investir pour un avenir  durable.  Exemple avec l’entreprise artisanale Vérandarêve  qui  vient d’inaugurer  le  14  mars dernier ses nouveaux locaux à Etalans dans le Doubs. Elle en  a  profité  pour  présenter son  nouveau  bâtiment, construit  en  bois  écocertifié,  isolé en panneaux de laine de chanvre ou de fibres de bois et aux bureaux tempérés par un puits canadien. L’entreprise entend être ambitieuse sur les économies d’énergies. Approche  qu’elle  proposera  également  à  ses  clients 

grâce  au  concept  de  véranda  solaire ou  bioclimatique.  Bien  exposée, couplée à des murs intérieurs étudiés pour restituer l’énergie solaire en période froide, cette pièce lumineuse permet  de  réels  gains  énergétiques, tout  en  restant  tempérée  l’été  grâce aux protections solaires (stores, volets) et à une circulation d’air contrôlée. Vérandarêve  diversifiera  prochainement son activité avec l’isolation par l’extérieur des bâtiments existants, toujours avec des 

matériaux naturels. « Le bois doit être utilisé pour construire et isoler avant d’être utilisé pour chauffer » confie le dirigeant de Vérandarêve. 

190 000 Vous avez dit combien ?

euros, c’est la somme d’argent publique  que  va  débourser  le ministre de l’environnement en pleine

crise économique pour aider  les chasseurs du Pas-de-Calais à s’offrir… treize huttes de chasse ! Ils comptent sur les collectivités pour réunir le reste de la somme qui permettra de les construire dans la Réserve naturelle du Platier d’Oye. Les défenseurs de la nature qui entendent bien que la Réserve soit un havre de tranquillité pour la faune sauvage et notamment les oiseaux en migration, se battent depuis une vingtaine d’années contre cette pratique pourtant illégale sur un Domaine public maritime protégé. Mais la chasse y est autorisée de début août au 10 février, de jour comme de nuit. Alors que la  directive  de  Bruxelles  depuis  1994  protégeait  les  oiseaux  en    migration en  interdisant  notamment  la  chasse  de  ces  oiseaux  pendant  leur  trajet  de retour vers leurs lieux de nidification, les chasseurs ne cessent de vouloir tout contrôler : plan de gestion et contrôle des prélèvements, et la France de les encourager. Le gouvernement leur a même octroyé de jolies étrennes : une loi du 31 décembre 2008 permet aux fédérations de chasse d’être éligibles à l’agrément protection de la nature…

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techniques  acquises,  les  participants  se rendent sur un arbre commun pour observer l’environnement proche. Les hamacs sont la récompense de la grimpe dans lesquels chacun pourra se laisser emporter par ses sensations auditives, visuelles, olfactives et par ses rêveries. Benoît Grosjean précise que « d’un point de vue naturaliste, nous sommes dans la sphère secrète des oiseaux. Lorsque le groupe est calme, nous nous retrouvons sur leurs lieux de passage. Nous échappons au flair des mammifères et il arrive de les observer lorsqu’ils passent au pied des arbres. »

Autre  expérience  inédite : passer  une nuit  dans  les  hamacs  suspendus  aux arbres. Tout en sécurité et assurés par un baudrier, les veilleurs se rendent compte de la vie nocturne de la forêt et des nombreux mouvements  animaux.  Puis  ils s’endorment, bercés par le balancement des arbres...

Quentin Le Tallec

Eco-Emballages est une entreprise privée  française,  créée  par  des industriels de la grande distribution et agréée par les pouvoirs publics, qui réalise un chiffre d’affaires  annuel  de  400  millions  d’euros.  Elle  perçoit  une redevance de 0.011 centime d’euro pour chaque emballage mis sur le marché estampillé du logo à flèche verte (95 % des produits) et redistribue ensuite 94 % de ces contributions aux collectivités pour organiser la collecte, le tri et le recyclage 

des déchets.Mais en décembre 2008 éclate le scandale : depuis 1999, Eco-emballages 

place une part importante de sa trésorerie sur des fonds spéculatifs, en Suisse, aux îles Caïmans… En raison de la crise financière, une partie de ces fonds n’est plus récupérable. La perte annoncée est de 22 millions d’euros mais elle  pourrait  atteindre 55 millions  ! Soit  l’équivalent  de  la contribution par  les  industriels et  les consommateurs de 5 milliards de bouteilles d’eau !

Ces placements, dits placements dynamiques, dont le rendement moyen est de 4,3 %, par rapport à 3,9 % pour un placement sécurisé, sont à risque 

mais de nombreuses entreprises et collectivités se sont laissées séduire. On en connaît le résultat…Le directeur général d’Eco-emballages, Bernard Hérodin, a aussitôt été licencié. A-t-il berné le conseil d’administration et le représentant de l’Etat y siégeant  ? Des actions en justice sont envisagées, un audit commandé. Et que dire de M. Kraslandes, Néerlandais résidant en  Irlande, qui a perdu son statut d’intermédiaire en 2002 mais a néanmoins perçu jusqu’à aujourd’hui entre 3,6 et 5 millions d’euros de commission  ?« Un monde plus beau est entre nos mains » proclame Eco-Emballages sur son site internet. Certes, mais certaines de ces mains étaient peu recommandables et n’ont certainement pas contribué à faire le monde plus beau…

Michel Georges, Haute-Saône nature environnementEMPREINTES n°14 - Printemps 2009

L’association Pic et Perches propose des animations pour immerger le public dans la nature grâce à une approche unique en Franche-Comté : la grimpe encadrée dans les arbres. Un code déontologique strict vise à minimiser son impact sur l’environnement car elle nécessite l’installation de cordes et de hamacs éphémères. « Nous considérons qu’avant d’être des supports, les arbres sont des êtres vivants fragiles qui doivent être respectés » insiste Benoît Grosjean, animateur environnement de l’association. La grimpe d’arbre est plus un moyen d’aborder différents thèmes

environnementaux  qu’une  activité sportive. C’est une activité d’immersion et d’observation de la nature. La hauteur de grimpe varie en fonction de la volonté de  chaque  participant.  « Le point de vue sur la forêt est exceptionnel. Il apporte un dépaysement total et un réel temps de pause avec son quotidien. L’expérience est émotionnellement forte et laisse une trace dans la mémoire. Aimer la nature est aussi important que de la connaître. » Le public est accueilli par groupe de huit personnes maximum  pour  assurer  la  sécurité, minimiser l’impact sur l’environnement et atteindre  les  objectifs  pédagogiques.  La grimpe  d’arbre  peut  s’adapter  à  chaque type de public : enfants, adultes, personnes handicapées. Chacun peut s’épanouir avec ses limites. La séance d’animation débute  par  une  initiation  aux  règles  de sécurité. Ensuite, assuré par un baudrier, chacun prend ses repères en grimpant à un arbre le long d’une corde. Une fois les

Au sommet de mon arbre…

héRISSoN qUI RIThéRISSoN qUI PLEURE

Eco-emballages et ses placements… dynamiques !

Journées forêt ouverte le samedi 18 et dimanche 19 avril à Pupillin, près d’Arbois (39). Pour fêter le printemps, seront prévues des activités d’initiations aux techniques de grimpe d’arbre et un concert d’oiseaux perchés (première partie, «les mésanges des bois» accompagnés du percussionniste Fou Pic Epeiche ; seconde partie, « les pinsons des arbres » en tournée dans toute la forêt) !

Contact : Tél. 06 34 69 58 66

Courriel : [email protected] Site Internet : www.picetperches.fr

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doSSIERdoSSIER

�EMPREINTES n°14 - Printemps 2009

La Franche-Comté voit peu à peu disparaître ses nombreux vergers et les variétés fruitières qu’ils accueillent. Malgré l’oubli dont souffre ce patrimoine, il existe toujours des zones avec une culture d’arbres importante. Petit retour en arrière pour comprendre l’histoire de nos vergers et pourquoi il est important de les préserver.

Quentin Le TallecMartine Landry

Un peu d’histoire…La Franche-Comté possédait autrefois un patrimoine  fruitier  riche.  Jusqu’au  début du 20e siècle, les vergers occupaient une partie importante du sol. Quelques régions sont restées très liées à cette culture. Les cerises de FougerollesSituée au nord de la Haute-Saône, la Vôge est  une  petite  zone  qui  comporte  peu  de communes  mais  compte  plus  de  30  000 cerisiers. Le sous-sol constitué de grès bigarré apporte une saveur particulière aux guignes, ces cerises à chair molle, juteuses et très parfumées qui donnent une liqueur bien connue : le kirsch de Fougerolles. Elles peuvent être également utilisées pour les confitures et mises en bocaux. Des textes du 17e siècle relatent déjà la distillation des cerises en eau de vie dans cette région où elles font partie intégrante de l’économie locale. Aujourd’hui encore, de nombreuses petites  exploitations  agricoles  cultivent  la cerise pour compléter leur revenu. L’histoire particulière de MontbéliardLe pays de Montbéliard est moins spécialisé que la Vôge. Le climat relativement froid de la région n’étant pas propice à la culture de la vigne, énormément d’arbres fruitiers ont été cultivés et subsistent en partie à l’heure actuelle : cerisiers, pommiers, pruniers, poiriers…La présence de vergers dans le territoire de l’ancienne principauté de Montbéliard tient à une histoire particulière : rattachée

au duché de Wurtemberg, Montbéliard, a eu, dès la Renaissance, beaucoup d’échanges  avec  ce  duché  allemand  qui était passionné de botanique. Les habitants de la principauté se sont donc mis à greffer des arbres, aidés plus tard en cela par les anabaptistes, venus de Suisse pour fuir les persécutions, qui détenaient un niveau avancé  de  techniques  culturales.  Ceux-ci introduisirent dans le pays, outre la célèbre vache Montbéliarde, de nombreux greffons. La mort de nombreux paysans pendant la première guerre mondiale et  l’exode  rural entraînent une perte de main d’œuvre et de savoir, les vergers sont donc moins  entretenus.  Après  la  deuxième guerre mondiale, la mécanisation et la spécialisation des parcelles agricoles accélèrent encore le déclin des vergers. Mais l’explosion de l’industrie dans le pays de Montbéliard aura un impact encore plus fort que la mutation agricole et des milliers d’arbres  disparaissent en moins de 25 ans. En  1978,  quelques  personnes  réagissent à cette hécatombe et créent la première

association de protection des arbres fruitiers : les  Croqueurs  de  Pommes.  Sur les  25  000  arbres  inventoriés  à  ce  jour dans le pays de Montbéliard, seul un tiers d’entre eux est relativement en bon état. Des cerises aussi dans la haute vallée de la LoueDans le secteur de la haute vallée de la Loue, vignobles et cerisiers se côtoyaient, les plantations de cerisiers se multipliant pendant la première moitié du 19e pour la production de kirsch destiné au marché national et suisse. La vigne est  complètement  détruite  à  la  fin  du  19e siècle par le phylloxéra mais de nombreux vergers subsistent, situés au soleil sur les coteaux où se trouvait la vigne.Et dans la montagne…Dans  le Haut-Doubs existent des variétés particulières de pommiers adaptées au climat  et  à  la  floraison  tardive,  subissant moins l’effet des gelées de printemps. Les poiriers, plus fragiles, poussaient le long  des  façades  des  fermes  exposées au soleil. Ils ont en partie disparu mais un

LES VErgErS DE FrAnChE-COMTé, Un PATrIMOInE à CrOQUEr !

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� EMPREINTES n°14 - Printemps

regain d’intérêt amène des amateurs à en replanter ou à entretenir les survivants, ne serait-ce que pour leur esthétique singulière en grands espaliers muraux.

Le catalogue français des espèces et des variétésEn  France,  il  existe  un  catalogue  officiel qui  a  été  créé  à  l’origine  pour  protéger les consommateurs des producteurs de graines  ou  de  fruits  peu  consciencieux qui  auraient  pu  vendre  sous  un  nom un  fruit  mal  défini.  Mais  au  cours  du temps, la liste des fruits autorisés à la vente s’est dangereusement amoindrie et le catalogue constitue dorénavant un frein pour la préservation de la biodiversité fruitière. Un professionnel qui souhaiterait par exemple commercialiser une Belle-Fille de Salins n’en aurait pas le droit car elle est inscrite uniquement sur la récente liste du catalogue dédiée aux variétés d’amateur.La démarche d’inscription, longue et  coûteuse,  exige  énormément  de mesures : rendement, comportement, stabilité de la variété, homogénéité des fruits…  L’agro-industrie  ne  demande  pas aux fruits d’être bons ou d’avoir des qualités nutritionnelles particulières (sels minéraux, vitamines...). Ils doivent être calibrés, supporter l’arboriculture intensive, le transport et la chambre froide. Ces critères industriels mais aussi des caractéristiques de  résistance  aux maladies  ont  influencé les choix des fruits listés dans le catalogue officiel par l’INRA. 

De la menace à la sauvegardeUne autre menace pèse sur le patrimoine fruitier : la concurrence au niveau des pourtours de villages entre les vergers et  les  nouveaux  lotissements : les  zones ensoleillées idéales pour les vergers le sont aussi pour les maisons. La population a également perdu l’habitude d’entretenir, de récolter et même d’utiliser les fruits, elle ne va pas s’intéresser à un verger qui  en  produit  des  tonnes.  Pourtant, selon les variétés, les fruits mûrissent à des périodes différentes et certains se conservent durant des mois, ce q u i permet d’en profiter toute l’année. Il faut donc réapprendre à utiliser les fruits. Nombreuses en sont les utilisations : pâtisseries,  conserves, boissons... La fabrication de jus de pomme ou de cidre n’est pas forcément  difficile  d’autant  plus que  des  associations  comme la Clé de tonneau à Liesle, La pommée à Amancey et Vergers

De la Belle-Fille de Salins à la comtesse de Paris...

La Franche-Comté, comme les autres régions, est riche de variétés locales aux noms évocateurs. Les fruits des vergers sont aussi impressionnants par leur diversité de caractères, de couleurs, de saveurs… Tour d’horizon  !

La Belle-Fille  de Salins  est  devenue  emblématique  de  la  région. C’est  une petite  pomme  rouge  striée  de  jaune,  à  croquer,  très  juteuse,  avec  un 

agréable et léger parfum d’amande amère. Elle a été obtenue par un pépiniériste  jurassien,  Pierre  Baron,  au  début  du  20e siècle et depuis, s’est largement répandue en Franche-Comté, en Suisse, dans les Vosges  et  en Alsace.  Sur  Besançon,  on  cultive  beaucoup  la  Reinette 

de Savoie, jaune, légèrement rosée du côté de l’insolation, très juteuse, bonne pomme à jus, à confiture ou à croquer. Les pommiers dont elles sont 

issues commencent à fleurir quand les autres ont déjà fait leurs feuilles, elles sont donc peu sujettes aux gelées. D’autres pommes sont très anciennes comme la Court-pendu gris, citée dans des textes vers 1 400 sous le nom de Capendu. D’autres variétés sont  plus  locales  telles  que  la  Violette  de  Montbéliard,  la Trouvée de Desandans, originaire du village du même nom, la Grebeussot en Haute-Saône,  la Croque dans la Bresse jurassienne et la Reinette de Servin dans le Doubs. On trouve du côté de Belfort et en Alsace une petite pomme rouge, la Saint-Nicolas. Elle était attachée dans le sapin à la Saint-Nicolas car frottée avec un chiffon de laine, elle brille comme une boule de Noël.Les pommes d’amateur sont souvent anciennes et quasiment toutes issues d’un semi de hasard*. La Belle de Grand-Combe est ainsi née d’une trouvaille sur le bord de la route par monsieur Albert Cuenot à Grand’Combe-Châteleu dans les années 1950. Il a greffé cette variété qu’il trouvait intéressante et qui a, par la suite, été distribuée dans la région.

Les cerises les plus connues sont les guignes de Fougerolles, noires, comme la chapendu mais aussi rouges comme la Tinette ou la Marie-Jean Diaude. Une autre guigne plus caractéristique des vergers de Mouthier-Haute-Pierre,  la Marsotte, a donné son nom à l’association locale des bouilleurs de cru. On peut citer aussi la Longue queue de Rancenay, une guigne montée sur une queue extrêmement longue, noire, et probablement originaire de la région de Besançon. 

Concernant les prunes, on ne peut passer à côté de la mirabelle de Miserey (ou mirabelle d’Amagney). Beaucoup plus petite que celle de Nancy, elle est extrêmement sucrée, parfumée et cultivée depuis fort longtemps en 

Franche-Comté. La Damas est une autre prune particulière qui aurait été  ramenée de Syrie par  les croisés d’où  l’expression « Y aller pour des prunes ! ». Elle est encore cultivée dans le pays de Montbéliard mais aussi vers Fougerolles où elle est distillée pour en faire une eau de vie proche de celle de la prunelle. Une autre prune répandue dans le nord de la Franche-Comté et l’ouest de la Suisse, où elle a fait récemment l’objet d’un projet de mise en AOC, est la Damassine, une petite prune rose qui donne par distillation un alcool très parfumé.

Du côté des poires, la sept-en-bouche qui mûrit fin juin est tellement petite qu’on en mettrait d’un coup sept dans la bouche  ! Très ancienne, cette  variété  est mentionnée  dans  des  textes  du  14e siècle. Elle reste anecdotique mais fort intéressante car mûrissant à une époque où il n’y a pas grand-chose d’autre. La Fauvanelle est une petite poire originaire  de  Haute-Saône  qui  était  envoyée  dans  le sud de la France pour la confection de pâtes de fruit. 

Cette variété rare est à sauvegarder. La Beurré d’Apremont a été découverte dans la forêt d’Apremont en Haute-Saône vers les années 1830 puis énormément cultivée en Italie, en Suisse, en Belgique, en Europe Centrale et même en Amérique. Elle n’a été autorisée en France qu’en 1996, date de son inscription au 

catalogue officiel. 

* Semi de hasard : fruitier issu d’un pépin, non d’une greffe. Ils sont trouvés le plus souvent sur le bord des chemins ou des routes, provenant généralement d’un trognon jeté.

La saviez-vous ?Les poires et les pommes n’ont pas le même genre de noms. La pomme était le fruit du peuple et la poire celui de la noblesse  ce  qui  explique  des noms à consonances plus aris-tocratiques  pour  les  poires : comtesse  de  Paris,  duchesse d’Angoulême, etc.

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Vivants sur les secteurs de Dole, Besançon et Montbéliard permettent de louer une remorque contenant un pressoir hydraulique et un système de pasteurisation.La sauvegarde du patrimoine fruitier concerne tout le monde. Chacun peut planter un petit arbre greffé par soi-même plutôt  que  d’aller  à  la  jardinerie  acheter quelque chose qui se retrouve dans tous les jardins. Il s’agit de cultiver la biodiversité. Les associations de sauvegarde peuvent aider à connaître les variétés proches de chez  soi.  Lorsque  certaines  vieillissent et  risquent  de  disparaître,  il  faut  greffer les méritantes ! Les arbres fruitiers ont de plus un bel aspect paysager, surtout au printemps. Ils peuvent facilement se substituer à de nombreux arbres ou arbustes d’ornementation lors des aménagements

aux abords des communes.

L’intérêt écologique des vergersLes vergers ont un autre atout : ils offrent un habitat intéressant à de

nombreuses espèces animales. Beaucoup d’oiseaux sont typiques des 

vergers  tels  que  le  rouge-queue  à  front blanc.  Les  oiseaux  cavernicoles  nichent dans les arbres creux, notamment la chouette chevêche, surtout si le  verger  est  pâturé.  Il  est  donc important  de  conserver  les  vieux arbres, même biscornus. Les oiseaux sont de plus des auxiliaires très utiles : pour nourrir sa nichée, une mésange amène une chenille toutes les minutes pendant une période d’une  quinzaine 

de  jours.  Pour lutter contre les chenilles défo l ia t r ices ,

l’installation de nichoirs dans

les vergers permettra  aux  oiseaux de contribuer à la

protection sanitaire.Les chauves-souris gîtent également dans les creux ou les fentes d’arbres. Auxiliaires efficaces, les petites espèces 

mangent notamment le carpocapse, papillon qui donne naissance au ver de la pomme. Dossier réalisé d’après un entretien avec Pascale Guinchard, phyto-écologue au bureau d’étude « Etude Environnement » à Villars-Saint-Georges (25) et auteur du livre « Patrimoine fruitier de Franche-Comté » édité par l’Observatoire régional de l’environnement de Franche-Comté.

Pressage de pommes chez un particulier.

Des exemples d’actions pour les vergers francs-comtoisNée en 2006, Vergers Vivants est une association dont l’objectif est de préserver et valoriser le patrimoine fruitier. Elle souhaite pour cela développer les synergies entre les différents acteurs existants (Croqueurs, bouilleurs de crus,  CPIE,  naturalistes...).  L’essentiel  de ses activités se concentre à ce jour sur le Nord Franche-Comté. Outre la réalisation d’inventaires, elle y développe des services concrets à destination des propriétaires de  vergers : équipe  d’entretien,  conseils, formations. La dimension sociale n’est pas oubliée : l’équipe  d’entretien  des  vergers est composée de personnes en insertion par l’activité. Cette année, l’association va proposer son propre jus de pomme pour  financer  une  partie  de  ses  actions. Vergers Vivants accompagne également les  communes  qui  souhaitent  créer  des vergers pédagogiques. 

Le  CPIE  de  la  Vallée  de  l’Ognon,  en  Haute-Saône,  développe  des  activités  liées  aux jardins et aux vergers depuis une vingtaine d’années. Il a réalisé dans ce domaine de très nombreuses actions telles que la mise en place d’un verger pédagogique à la maison de la nature de Brussey utilisé pour des séances de sensibilisation à la greffe, à la taille et aux soins des arbres fruitiers. Il coordonne un programme régional « à l’école du verger » en direction des classes primaires sur l’ensemble de la Franche-Comté. Ce programme, mené par l’ensemble des 4 CPIE, permet d’aborder le thème du verger dans sa globalité : l’arbre 

fruitier dans le paysage, la plantation d’un verger, la taille et la greffe, la protection biologique du verger, l’utilisation des fruits, la biodiversité au verger...

EMPREINTES n°14 - Printemps 2009

COnTACTSLe livre Patrimoine fruitier de Franche-Comté peut s’acheter auprès des associations citées ci-dessous et être consulté à la maison de l’environnement de Franche-Comté. De nombreux événements sont organisés dans la région : expositions de  fruits,  bourses  aux  greffons,  cours  de taille, de greffe, de plantation.> Les Croqueurs de PommesAssociation  nationale  des  Croqueurs  de PommesMaison des Associations - B.P. 80043 90001 Belfort cedexLes Croqueurs de Pommes sont présents 

à travers toute la France. Voici les sections locales en Franche-Comté : « Franche-Comté Nord » à Bourg-sous-Châtelet (90), « Val  de  Verboté  »  à  Evette-Salbert  (90), « Haute-Saône – la griotte » à Roye (70), « Pays graylois – Bas-Salon » à Champlitte (70), « Doubs » à Fesches-le-Châtel (25), « Association du verger conservatoire A. Chiarel » à Baume-les-Dames (25), « Jura - massif de  la Serre » à Dole (39), « Jura - Petite montagne » à Arinthod (39), « Jura - Val d’or » à Andelot-en-Montagne (39). Toutes les coordonnées sur www.croqueurs-de-pommes.asso.fr> Vergers Vivants29 rue des Damas 25230 VandoncourtTel: 03 81 37 82 26 [email protected]> CPIE de la Vallée de l’Ognon70150 Brusseywww.cpie-brussey.com> Association Bisontine de PomologieMaison  de  quartier  de Rosemont  /  Saint-FerjeuxPlace de la Commune libre25000 Besançonhttp://abpomologie.free.fr/

1 Belle-Fille de SalinsViolette de MontbéliardBigarreau MoreauDamassineFauvanelle

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EMPREINTES n°14 - Printemps 2009

hervé gentas est un électricien peu commun. Il installe de l’électricité biotique aussi appelée biocompatible. Petit tour d’horizon de cette activité innovante…

Quentin Le Tallec

électricité biocompatible est applicable dans  tous  types  de  bâtiments  (maisons, magasins,  bâtiments  agricoles  ou industriels...). Il s’agit de concevoir les installations  électriques  en  ayant  le  souci de préserver les occupants des champs électromagnétiques.  « En réfléchissant à la rénovation de ma propre maison, je me suis documenté sur les matériaux écologiques et, électricien de formation, j’ai été sensible aux problèmes engendrés par les champs électromagnétiques. » raconte Hervé Gentas. Cet électricien propose ce type d’installation depuis la création de son entreprise Electrovac, basée à Cesancey dans le Jura, cette approche correspondant à une demande de plus en plus forte dans le milieu « écolo ».

Quelques notions de physique…Lorsqu’un appareil est branché et éteint, un champ électrique est présent. Il est généré par  la présence de charges électriques et se mesure en volts par mètre (V/m). Plus la tension d’alimentation d’un appareil est grande,  plus  le  champ  électrique  qui  en résulte est intense.Lorsque  un  appareil  est  allumé,  c’est-à-dire lorsque le courant passe dans le câble d’alimentation, il existe à la fois un champ électrique  et  un  champ  magnétique.  Le champ magnétique est  lié au passage du courant (c’est-à-dire le mouvement des électrons) à travers le fil électrique.

Mode d’emploiMieux  vaut  contacter  un  électricien spécialiste de la biocompatibilité qui dispose d’appareils de contrôle des champs  électromagnétiques. L’installation peut se faire seul si on possède les connaissances de base en électricité.  Pour  se  protéger  des champs électriques, les fils de phase ou les 

câbles sont blindés, le blindage étant relié à la terre. « L’installation d’interrupteurs automatiques de champs (IAC) sert à déconnecter l’ensemble d’un circuit en 220 V à partir du moment où aucun appareil n’est en fonction dans une pièce déterminée » explique Hervé Gentas. Seul l’éloignement permet de se préserver des champs électromagnétiques sur lesquels le particulier n’a pas de moyen d’agir, comme les antennes relais ou les lignes à haute tension par exemple.Les fils et câbles blindés sont globalement de  25  à  30 %  plus  chers.  Sur  n’importe quelle installation électrique, la plus grosse part du coût est représentée par la main d’œuvre, un peu plus importante lors d’une approche biocompatible. Le matériel se trouve essentiellement dans des magasins de  matériaux  écologiques  ou  chez  les électriciens biocompatibles.

PréventionIl  existe  des  gestes  simples  à  appliquer chez soi pour se préserver des champs électromagnétiques.  « Il faut vérifier que les interrupteurs de vos appareils coupent bien le fil de phase, non le neutre. Dans les lieux de repos, évitez d’être à moins d’un mètre d’une source électromagnétique. Eloignez également le radio réveil de votre lit » conseille Hervé Gentas. Attention, le bois est un conducteur des champs électriques.  Une  installation  électrique mal adaptée génèrera des champs plus importants  dans  un  chalet  que  dans  une maison  traditionnelle  en  béton.  Pour  se protéger des champs électro-magnétiques extérieurs, il existe des rideaux métalliques et des peintures au graphite.

SantéJusqu’à  présent,  les  résultats  des études  sur  les  risques  sanitaires  sont contradictoires même si elles sont nombreuses. Le rapport Bioinitiative, publié  en août  2007,  fait  la  synthèse des différentes études menées sur la question. Il  montre  qu’une  exposition  à  long  terme aux  ondes  électromagnétiques,  à  des niveaux de puissance inférieurs aux limites en vigueur, entraîne une augmentation des risques  de  tumeurs  cérébrales.  Diverses gènes  peuvent  apparaître : maux  de tête, troubles de sommeil, concentration perturbée, pertes de mémoire…Si ces études concernent essentiellement les  hautes  fréquences  (stations  de  radio, TV, téléphone, téléphones mobiles), les  fréquences  extrêmement  basses (courant  électrique  fourni  par  le  secteur, appareils  électriques)  ont  été  classées par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) en 2001 comme cancérogène possible pour leur potentielle implication dans les leucémies de l’enfant. L’association de la recherche thérapeutique anti-cancéreuse travaille actuellement sur la description du syndrome d’intolérance aux  champs  électromagnétiques. L’électrosensibilité est reconnue en Suède et considérée comme un «handicap».

Pour en savoir plus : Guide de l’électricité biocompatible : pollutions électromagnétiques de Claude Bossard aux éditions Des dessins et des Mots, consultable et empruntable au centre de documentation de la maison de l’environnement de Franche-Comté, à Besançon. 

Un éLECTrICIEn jurassien et BIOTIQUE !

LES écogESTES AU qUoTIdIENLES écogESTES AU qUoTIdIEN

L’

Contact :Hervé Gentas Electrovac78 rue Cour du loup 39570 Cesancey 06 11 36 32 63

câbles blindés

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illes Moyne, directeur du centre Athenas, bénévole puis salarié de  l’association,  recueille,  soigne,  rééduque  depuis  plus  de  vingt ans les animaux qui arrivent au centre. « Les missions d’Athenas se déclinent en trois points essentiels : soigner et relâcher, dans un but de sauvegarde des espèces, identifier les causes de blessures, pour pouvoir agir sur ces causes en intervenant auprès des décideurs et sensibiliser le grand public ». L’aire d’intervention est large : Franche-Comté et Bourgogne Est pour  les  oiseaux  et  petits  mammifères,  du  Nord  de  l’Alsace  aux Hautes Alpes lorsqu’il s’agit de lynx ou de chats forestiers, la spécia-lité de l’association car c’est le seul centre en France habilité à les recevoir.

Des animaux blessés recueillis« D’une centaine d’accueils annuels, nous sommes passés aujourd’hui à 1 200 environ. Les animaux sont recueillis et acheminés par des bénévoles que nous avons formés. Ils identifient l’espèce, le type de blessure et sa gravité, donnent les premiers soins et nous font parvenir l’animal. » Le diagnostic final est réalisé au centre, où un vétérinaire est appelé si une chirurgie est nécessaire. Après les soins, débute la convalescence, en  espace  confiné  pour  réduire  le  stress qui est cause d’aggravation des blessures, puis la rééducation et la reprise de distance vis-à-vis des soigneurs, nécessaire pour un

retour réussi en milieu naturel. 55% des blessures des pensionnaires d’Athenas  sont  dues  aux  activités  humaines : électrocutions, collisions,  tirs…  « On constate aussi une recrudescence de l’appropriation illégale d’espèces, due à la mode des NAC (nouveaux animaux de compagnie). Les gens n’arrivant pas à s’en occuper, ces espèces, buses féroces, tortues d’Hermann, etc., finissent chez nous. » confie Gilles Moyne. 

Quelques conseils« Les conseils que l’on peut donner aux gens qui trouvent des animaux sont de deux ordres. Tout d’abord, pour les jeunes qui semblent abandonnés : ne pas se précipiter, ils sont très souvent récupérés ou nourris par leur famille, il suffit généralement de les mettre à l’abri des prédateurs. Pour les blessés : ne pas trop en faire, ne pas les nourrir ni les abreuver, juste les mettre à l’abri du stress dans un carton puis appeler le centre qui trouvera le correspondant le plus proche, celui-ci viendra rapidement récupérer l’animal. » explique le directeur d’Athenas. 

Public sensibiliséUne autre vocation du centre est la sensibilisation du public : des animations, des campagnes et des journées portes ouvertes sont maintenant  organisées  lors  desquelles  les  visiteurs  découvrent  le centre par petits groupes. Il propose aussi une journée de formation pour devenir correspondant où on peut apprendre les rudiments des premiers soins animaliers, en théorie et en pratique.La  campagne  « busard  cendré  2009 »  permet  à  toute  personne intéressée par la protection des rapaces de participer à des opérations de surveillance et de protection : observation des parades nuptiales, des passages de proies, localisation des nids, surveillance de l’envol des jeunes, participation aux sauvetages des nids, durant les mois de mai, juin, juillet…Outre le soutien de plusieurs collectivités, le centre vit de la générosité

de ses 500 adhérents, qui représente 20 % de son budget. Or en 2008, « la crise » a touché également Athenas : « ce qui veut dire moins de médicaments, moins de nourriture… Nous lançons donc un appel à la générosité du public ! »

SOS AThEnAS !Centre de soins pour la faune sauvage créé en 1987, Athenas est situé à l’Etoile, près de Lons-le-Saunier. Il accueille les éclopés en tout genre, oiseaux ou mammifères, souvent victimes des activités humaines, ou jeunes orphelins qu’il faudra nourrir et soigner avant de les remettre dans leur milieu naturel.Martine Landry

EMPREINTES n°14 - Printemps 2009 9

g

Contact :Le centre Athenas est ouvert de 8h30 à 12h et de 14h à 18h. 366 chemin de Montceau - 39 570 l’Etoile. Tél. : 03 84 24 66 05 > www.athenas.fr

NATURE EN FRANchE-coMTéNATURE EN FRANchE-coMTé

Alimentation d’une hirondelle

Crécerelle relâchée après avoir été soignée.

Capture d’un lynx blessé

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Qu’est-ce qu’un jardin de Cocagne type ?Le  jardin  type  est  une  exploitation maraîchère  d’environ  4  hectares  qui fonctionne  en  agriculture  biologique  et qui  fait  travailler  environ  25  personnes en  insertion,  que  nous  préférons  appeler « jardiniers », présentes en moyenne durant un an. S’y ajoutent un dirigeant, un ou deux encadrants  techniques  professionnels du maraîchage, un travailleur social et une  petite  équipe  administrative.  Environ 200  familles  d’adhérents  consommateurs prennent l’engagement à l’année de payer pour  un  panier  de  légumes  qui  leur  sera livré une fois par semaine.

Quelle a été la genèse du premier jardin de Cocagne qui fut créé à Chalezeule près de Besançon ?Au  début  des  années  1990,  l’association Julienne  Javel  de  Chalezeule  a  décidé  de créer une activité d’insertion associée au métier de l’agriculture car on avait constaté que de plus en plus d’agriculteurs se trouvaient en difficultés. Quand le jardin a démarré, nous nous sommes aperçus qu’il y avait autant de personnes urbaines en difficulté intéressées. Le  travail  de  la  terre  est  un  magnifique reconstituant  physique  et  psychologique. Pour des gens déracinés, reprendre quelques racines  et  quelques  forces  dans  un  jardin procure beaucoup de bien.

Cette initiative a été très médiatisée…Je  pense  qu’elle  touchait  au  cœur  du développement durable. Elle avait

de manière conjointe une démarche économique, sociale et environnementale. Il  existe  une  sorte  de  convergence d’intérêts dans les jardins. Les gens en difficulté  retrouvent  pied  pour  essayer  de reconstruire un projet d’avenir. L’adhérent consommateur est très content car sa famille peut consommer des légumes biologiques. Le maire du village de Chalezeule était satisfait  que  sa  commune  retrouve  une activité agricole. Le jardin opère une sorte

de réconciliation entre des personnes qui généralement se fréquentent peu ou ne trouvent pas grand-chose à se dire. Il y a en réalité beaucoup plus que des légumes qui s’échangent.

Le contact avec des personnes en difficultés doit apporter son lot d’émotions.Il faut avoir le cœur bien accroché. Ces hommes et ces femmes rencontrent d’énormes

problèmes, pour l’illustrer dans le livre j’ai  raconté  quelques  histoires. Quand  on lit  qu’une  femme  alcoolisée  quasiment  à la rue travaille au jardin et retrouve des forces, redevient pimpante, rigolote et reprend goût à se lever le matin, cela parle aux gens.

Qu’est-ce que le réseau des jardins de Cocagne en chiffres ?Au printemps ouvrira le centième jardin de  Cocagne.  Bientôt,  il  en  existera  au moins un par région. Nous ne décidons pas  depuis  Besançon  l’installation  de jardin à tel ou tel endroit. Nous nous mettons au service de porteurs de projet. En  tout,  3  000  personnes  retrouvent  une activité  et  derrière  les  16 000  adhérents consommateurs,  30  à  35 000  personnes consomment des légumes bio.

Quelle est la marge de liberté donnée à chaque jardin ?Nous  avons  fixé  une  charte  qui  oblige l’embauche et l’accompagnement de

Quentin a interviewé Jean-guy henckel, fondateur du réseau des jardins de Cocagne, à l’occasion de la sortie du livre Dans un pays de Cocagne, paru aux éditions rue de l’échiquier.

personnes  en  difficulté,  la  pratique  de l’agriculture  biologique  et  le  système des adhérents consommateurs en tant que  méthode  commerciale  principale. Nous attachons beaucoup d’importance à travailler avec le secteur agricole pour ne pas être en concurrence déloyale et participer activement au développement de  l’agriculture biologique. Sur ces quatre principes, nous sommes intransigeants. Après, il y a une vraie liberté locale sur la taille du jardin, à faire du marché, à accueillir des enfants en jardin pédagogique…

L’objectif strict de placer un pourcentage déterminé de personnes sur le marché de l’emploi peut avoir l’effet pervers de les sélectionner en amont selon des critères d’efficacité.Un tiers des personnes retrouvera un emploi  à  la  sortie  et  20 %  suivront  des formations. Pour les autres, ce sont soit des femmes seules avec des enfants, soit des personnes trop âgées, soit des personnes devant régler des problèmes de santé, d’addiction, d’accès à des logements, de mobilité ou encore de surendettement. Cet échantillon montre toute l’importance du travail social. Les pouvoirs publics acceptent  que  les  jardins  de  Cocagne s’implantent sur un territoire parce qu’ils ont compris que nous pouvions nous occuper des personnes les plus perturbées. Il y a très peu de sélection à l’entrée d’un jardin. Nous travaillons sur la constitution de groupes cohérents, nous essayons qu’ils ressemblent à la société. Il y a donc des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes et toutes sortes de problématiques. Quand nous mélangeons, le fonctionnement est correct.

Ecoutez  l’interview  dans  son  intégralité, réalisée par FCNE pour l’émission Eco-attitude  sur Radio Bip  (www.radiobip.fr),  sur www.maison-environnement-franchecomte.fr

LA PARoLE AUX ASSocIATIoNSLA PARoLE AUX ASSocIATIoNS

« Il y a en réalité beaucoup plus que des légumes qui s’échangent », InTErVIEw de Jean-guy henckel

EMPREINTES n°14 - Printemps 200910

Jardin de Cocagne à Chalezeule

(25), premier jardin créé

en 1991. On en compte

aujourd’hui une centaine en

France.

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EMPREINTES n°14 - Printemps 2009

cARTE BLANchE

rencontre avec... « l’homme au zéro déchet »

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cARTE BLANchE

La consommation croissante de papier génère de nombreuses pollutions depuis l’époque industrielle où la cellulose du bois a  remplacé  les  fibres des vieux chiffons. Jusque-là,  les  techniques  de  production restaient artisanales et le recyclage d’usage : d’abord les parchemins en cuir au Moyen Age puis les feuilles de papier, résultat de plusieurs opérations menées à partir du vieux linge de corps usagés en lin et en chanvre. Le besoin de papier toujours croissant  de  l’administration  laïque  et ecclésiastique  ainsi  que  l’invention  de l’imprimerie  vers  1440  ont  permis  un essor. Il se fait sentir en Franche-Comté dès  le  milieu  du  XVe siècle notamment dans la vallée du Cusancin. La première papeterie de Franche-Comté a été fondée en 1390, à Besançon, dans le quartier de Tarragnoz, à  l’initiative des chanoines du Chapitre. A  la Révolution Française on  en  comptait  32.  Des  marchands  spécialisés,  les  pattiers  ou chiffonniers, ramassaient et débarrassaient les maisons de leurs vieilles  guenilles  et  vendaient  le  tout  aux  papetiers,  installés  au bord des rivières, dans des moulins. L’eau, en  tant qu’élément de fabrication, devait être pure ; elle apportait aussi la force hydraulique 

permettant à la roue et aux pilons de brasser, laver et broyer. Au préalable, des femmes faisaient le tri puis lacéraient les chiffons en petits morceaux : la papeterie construite aux  Graviers  à  Montbéliard  exigeait,  en 1588,  18  kilos  de  chiffons  par  semaine. Au  final,  après  avoir  été  transformées  en bouillie dans l’eau, les fibres libérées étaient levées dans un tamis, séchées, placées dans un bain de colle puis polies. Pendant la Révolution, la pénurie de papier-chiffon

obligea les pouvoirs publics à recycler le papier écrit. Cette tentative de recyclage du papier-chiffon fut prise de court par la nouvelle technologie du papier-bois, qui sera lui aussi recyclé suite à un accord en 1983. Lucie GrandemangeSource : Bibliothèque d’Etude et de Conservation de Besançon.

La chronique historique de Lucie : Parlons chiffon !

« Il y a en réalité beaucoup plus que des légumes qui s’échangent », InTErVIEw de Jean-guy henckel

Marc Vincent est un objecteur de croissance, un vrai. Vivant sobrement depuis toujours, à Liesle en vallée de la Loue dans le Doubs, il se déplace à vélo ou en transports en commun, ne possède ni télévision ni ordinateur ni réfrigérateur. Il consomme annuellement 100 Kw d’électricité, 10 m3 d’eau, 3 stères de bois et met un point d’honneur, par conviction, à produire le moins possible de déchets. « Je ne veux pas participer à l’incurie générale, dit-il, je considère que c’est un devoir de ne pas polluer ni gaspiller quoi que ce soit ». Les déchets d’origine végétale sont compostés, le carton et le papier brûlés dans le fourneau, « mais uniquement pour l’allumage du poêle », les métaux donnés aux récupérateurs professionnels et « les emballages et plastiques laissés ou redonnés aux magasins où je m’approvisionne ». N’utilisant donc pas les services de collecte des ordures ménagères, Marc Vincent demande à la mairie de Liesle d’être exonéré de la redevance, ce qu’elle lui accorde au vu de ses arguments  par  délibération  du  conseil  municipal  le  15  décembre 2000. Mais, transfert de compétences oblige, c’est la communauté de communes du pays de Quingey à qui revient la charge de la collecte des déchets et là, un long combat commence. Elle refuse en effet sa demande d’exonération en écrivant « encore faudrait-il que vous apportiez la preuve du non recours au service public des déchets. » Ce qu’il tente de faire, en produisant diverses attestations, des textes de  loi  et  jurisprudences  estimant  que    la  redevance  ne  peut  être exigée que des usagers effectifs du service. Mais la communauté de communes reste inflexible, même après l’intervention du médiateur de  la  république  et  l’avis  du  préfet,  et  indique  même : « tous les

citoyens paient l’impôt pour entretenir les prisons, même s’ils n’y vont pas » ! C’est finalement  le  tribunal de grande instance de  Besançon  qui devra trancher, les autres juridictions s’étant déclarées incompétentes.Malgré l’intervention d’un huissier, compte bancaire bloqué,  Marc  Vincent n’abandonne pas sa lutte, qui  est  philosophique  et non pas dictée par une logique  financière : « contrôler ma production de déchets est une préoccupation permanente et je renierais mes principes en acceptant de payer avec, à la longue, le risque de se laisser aller à remplir des poubelles qui seront toujours trop petites. C’est une affaire d’éthique ». Martine Landry

Le saviez-vous ? Le savant Réaumur est l’inventeur de notre  papier-bois,  le  quatrième  support de l’écriture. Il en aurait eut l’idée en observant des frelons triturant le bois de sa fenêtre pour fabriquer le papier de leur nid. L’idée était née : faire du papier avec du bois broyé comme font les frelons. C’était  vers  1720.  Il  fallut  attendre  plus d’un siècle pour voir se développer la production industrielle du papier-bois.

Marc Vincent, dans sa maison, en agréable compagnie avec ses amies les

hirondelles...

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> dimanche 24 mai : JOUrnéE SPéCIALE TErrE VIVAnTEVenez passer un après-midi enrichissant autour de la thématique « Terre minérale, vivante, et énergétique ». Au programme : café-sciences autour d’une discussion sur l’hypothèse Gaïa, atelier de créations artistiques et poterie, atelier de construction de murs en torchis, présentation de la géobiologie, animations sur le jardinage biologique, animations pour les enfants, etc. (entrée à tarif préférentiel). A Nancray (25) au Musée de plein air des maisons comtoises. > dimanche 31 mai à 14 heures : A quatre pattes !Venez rencontrer les étranges petites bêtes du sol. Loupes, pinceaux, petites boîtes et documents vous aideront à observer et à déterminer tout un monde à portée de pieds et qui vit en partie sous terre. A Besançon dans le bois de la Chaille (25).> samedi 27 juin en début de soirée : Dîner chez les PierrafeuComment allumer un feu sans allumette ni briquet ? Expérimentez lors de

cette animation le percussion du silex sur de la marcassite. Vous pourrez alors déguster viandes et légumes cuits à l’ancienne sur des pierres plates tout en évoquant l’histoire de ces roches en Franche-Comté. A Besançon à la Grange Huguenet (25). 

Les rendez-vous nature de la maison de l’environnement sont organisés grâce au soutien de la Région Franche-Comté. 

1, 2, 3 Nature !

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Rendez-vous aux jardins

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