03 Expresso 2016

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L’ESSENTIEL 35 heures : la gauche en miettes Le projet de loi de la ministre dévoilé ce matin FRANCE P.2 Le code de la route se réinvente n L’examen le plus passé de France, tend à se moderniser pour sensibiliser les jeunes conducteurs EUROPE P.4 Un sommet décisif n A Bruxelles, les Etats-membres négocient face au risque d’un Brexit. INTERNATIONAL P.5 La Turquie intensifie sa lutte contre les Kurdes n Au lendemain de l’attaque à la voiture piégée dans le centre d’Ankara, l’armée turque a procédé à des frappes au nord de l’Irak ECO/CONSO P.6 Du nouveau à la tête de TF1 n Gilles Pélisson, rem- place Nonce Paolini pour réinventer la Une. CULTURE P.9 Jihad : de la terreur au cinéma n Pourquoi les films sur le jihad peinent à sortir en salle SPORTS P.8 Football : la Chine, nouvel eldorado n Symbole d’un sport en pleine mutation, Ezequiel Lavezzi a rejoint la Chine où il touchera 15 millions d’euros par an EXPRESSO n Assouplissement des 35 heures et du licenciement... A peine dévoilé, le projet de loi El Khomri sur la réforme du code du travail, qui doit permettre d’améliorer la compétitivité des entreprises, fait polémique. Alors que le patronat se réjouit, la gauche de la gauche, parle de provocation. Un 49-3 n’est pas exclu. PAGE 1 Le projet de la ministre du Travail ne suscite pas l’unanimité, (l’Express) QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2012 # 03 18 02 2015

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Le quotidien école des M1 de l'école de journalisme de l'Institut Français de presse

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L’essentieL

35 heures : la gauche en miettes

Le projet de loi de la ministre dévoilé ce matinFRAnCe P.2Le code de la route se réinventen L’examen le plus passé de France, tend à se moderniser pour sensibiliser les jeunes conducteurs

euRoPe P.4Un sommet décisifn A Bruxelles, les Etats-membres négocient face au risque d’un Brexit.

inteRnAtionAL P.5La Turquie intensifie sa lutte contre les Kurdesn Au lendemain de l’attaque à la voiture piégée dans le centre d’Ankara, l’armée turque a procédé à des frappes au nord de l’Irak

eCo/Conso P.6Du nouveau à la tête de TF1n Gilles Pélisson, rem-place Nonce Paolini pour réinventer la Une.

CuLtuRe P.9Jihad : de la terreur au cinéman Pourquoi les films sur le jihad peinent à sortir en salle

sPoRts P.8Football : la Chine, nouvel eldoradon Symbole d’un sport en pleine mutation, Ezequiel Lavezzi a rejoint la Chine où il touchera 15 millions d’euros par an

exPResso

n Assouplissement des 35 heures et du licenciement... A peine dévoilé, le projet de loi El Khomri sur la réforme du code du travail, qui doit permettre d’améliorer la compétitivité des

entreprises, fait polémique. Alors que le patronat se réjouit, la gauche de la gauche, parle de provocation. Un 49-3 n’est pas exclu. PAge 1

Le projet de la ministre du Travail ne suscite pas l’unanimité, (l’Express)

quotidien du mAsteR de jouRnALisme de L’ institut FRAnçAis de PResse - PRomo 2012# 03

18 02 2015

Une semaine après un remaniement ministériel censé rassembler la ma-jorité, la discorde

ressurgit. En cause : le projet de loi El Khomri sur la réforme du code du travail. Le texte, qui doit être présenté début mars en Conseil des ministres, pré-voit notamment d’assouplir les règles du licenciement et les 35 heures. Même la droite n’avait jamais osé. « Nous voulons améliorer la compétitivité des entreprises, dé-velopper et préserver l’emploi, réduire la précarité du tra-vail et améliorer les droits des salariés » plaide la ministre du travail dans une interview aux Echos. Mais au sein de la majorité, les désaccords res-surgissent. De la gauche de la gauche aux syndicats les plus conservateurs, les critiques fusent. Pour le député PS des Yvelines Benoît Hamon, le pro-jet de loi « ne passe pas ». « Ce ne sera pas une affaire de quelques frondeurs face au gouvernement, il y aura sur ce projet de loi des débats extrê-mement intenses » a-t-il prévenu sur Public Sénat, prédisant un soulèvement syndical. Voyant les désaccords au sein du PS, le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Camba-délis appelle déjà à une négo-ciation, estimant qu’il aurait « du mal à voter » cette réforme « dans l’état » car « elle ne montre pas son équilibre entre une flexibilité et une sécurité ». Pour ce dernier, tout comme pour la CFDT, la question du licenciement économique est « dangereuse », et risquerait de « fragiliser les salariés fran-çais». Un avis partagé par le député Christian Paul, chef de file des frondeurs au PS, qui parle du « scandale ambulant » du plafonnement des indemnités aux prud’hommes à 15 mois de

salaire. Sans surprise, le secré-taire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly fustige également la baisse du tarif des heures supplémentaires, esti-mant que le projet « n’est pas acceptable » en l’état.

Le 49.3 n’est pas excluLe gouvernement s’attendait à cette levée de boucliers. Myriam El Khomri affirme vouloir « convaincre les par-lementaires de l’ambition de ce projet de loi ». Elle ne se

refuse pas un éventuel recours à l’article 49-3 de la Constitu-tion. Cette procédure, qui per-met de faire adopter un texte sans vote pourvu qu’aucune motion de censure ne soit dé-posée dans la foulée, a déjà été utilisée à deux reprises par le ministre de l’économie Emma-nuel Macron. En toute logique, du côté de la branche sociale-libérale, on se félicite. Emmanuel Macron estime ainsi que la réforme portée par Myriam El Khomri

permettra « plus de souplesse, plus de flexibilité, et des pro-tections repensées ». « C’est une des conditions pour que notre économie puisse créer plus d’emplois » a-t-il assuré. Le patron du Medef, Pierre Gattaz fait aussi état de sa satisfaction: « Ce projet de loi va dans le bon sens ». Preuve d’une véritable évolu-tion dans l’idéologie, même une partie des syndicats, parmi les plus réformistes, exprime sa satisfaction. « Il est logique que ces questions d’organisation du travail soient négociées au plus près du terrain », explique Véro-nique Descacq la numéro 2 de la CFDT, au Figaro. Manuel Valls avait raison. Comme il l’avait expliqué lundi dernier, la gauche est bien divisée en deux camps «irréconciliables».

o Jeanne Fremin du Sartel

FRANCEPOLITIQUE 35 heures, licenciements : la ministre présente son projet de loi

Les divisions rattrapent la gauche

Histoire du lent détricotage de cette loi symboliquen 1er janvier 2000 : la loi sur les 35 heures entre en application. Décidée en 1997 sous le gouvernement Jospin et portée par Martine Aubry, la ministre du travail de l’époque, cette loi prévoit un abaisse-ment du temps de travail de 39 heures à 35 heures par semaine. L’objectif du gouver-nement est avant tout de créer des emplois. Mais les effets sont contestés parmi les éco-nomistes, alimentant un vaste

débat politique. La droite, de son côté, n’a cessé de reto-quer cette loi. Sans pour autant l’abroger.

n Janvier 2003 : première remise en cause du dispositif par la loi Fillon. Les heures supplémentaires autorisées passent de 130 à 180 heures annuelles. Puis à 220 heures en mai 2004. Les partenaires sociaux peuvent désormais né-gocier, par branches, des amé-

nagements aux 35 heures . Dans la foulée, en mars 2005, la loi Larcher est votée. Elle permet aux cadres de conver-tir leur compte épargne-temps (les RTT et congés non pris) en complément de salaire.

n Eté 2007 : élu sur le slogan « Travailler plus pour gagner plus », Nicolas Sarkozy ne supprime pas les 35 heures mais défiscalise les heures supplé-mentaires avec le vote de la loi

TEPA. Celles-ci sont exoné-rées de charges pour l’entre-prise, exemptées d’impôt pour le salarié et majorées à 25%. Une manière de faciliter leur recours. La loi sur le dia-logue social d’août 2008 vient renforcer ces mesures. Les employeurs peuvent négocier librement, entreprise par entre-prise, le contingent d’heures supplémentaires effectuées par les salariés volontaires. o Clarisse Duppré

02 - EXpREsso - jEudi 18 FEVRiER

Ce qui pourrait changer Outre le totem socialiste des 35 heures, le projet de loi s’at-taque à la durée quotidienne de travail qui pourrait être dé-passée plus facilement, par simple accord d’entreprise, alors qu’elle nécessite aujourd’hui l’aval de l’Inspection du travail. En parallèle, les heures supplémentaires deviendraient moins rentables : alors que les huit premières sont actuellement ré-munérées 25% de plus – 50% au delà – il appartiendrait au chef d’entreprise de fixer la majoration avec les syndicats.

La ministre du travail Myriam El Khomri a répondu aux attentes du Medef de Pierre Gattaz (L’Express)

n Cela fait maintenant 15 ans que Hervé Moël prend son trac-teur pour aller manifester au nom de ses collègues agricul-teurs. La cinquantaine, ce pro-ducteur de lait des Côtes d’Ar-mor est également le président de la Section Laitière Bretagne de la FDSEA (Fédération Dé-partementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles). Sur tous les fronts depuis un mois, il était présent sur la ro-cade de Rennes mercredi, pour « mettre la pression » sur le gouvernement avant l’annonce des mesures en faveur des agri-culteurs par Manuel Valls: « C’était une finalité par rap-port à ce qu’il s’est passé de-puis trois ou quatre semaines, (...) même si aujourd’hui on n’est pas encore au bout de nos objectifs ». Hervé Moël ne

cache pas son inquiétude quant à la situation des éleveurs en France. Pour lui, les annonces de Valls sont insuffisantes face à la réalité quotidienne de cer-tains agriculteurs: « Il y a des exploitations qui sont au bout du rouleau. Pour certains c’est

déjà foutu». La crise des prix et l’augmentation des charges ne permettent plus aux agriculteurs français d’être compétitifs à l’international, compte tenu des coûts de production. Une situation qui ne touche pas seulement la filière laitière. « Les Espagnols, on leur donne de l’argent pour investir dans le cochon, en France on donne de l’argent pour arrêter, donc c’est pas pareil ». Alors, oui, la mobilisation va continuer, mais après une période de concerta-tion : « On ne peut pas foncer tête baissée tout le temps. Il faut voir les conséquences pour nos exploitations » Reste à savoir combien de temps le monde agricole pourra tenir dans de telles conditions.

o Laure Hanggi

AgrICULTEUrS Pour ce producteur de lait breton, la situation se durcit

« Pour certains c’est déjà foutu »

Une enquête ouverte sur le meurtre d’une conseillère agricole en Aveyron

n L’autopsie de la jeune femme décédée mercredi 17 février a débutée ce matin. Alors qu’elle assurait un contrôle laitier dans la ferme des frères Espinasse à Mayran (Aveyron), elle a suc-combé après avoir été « traînée et noyée » selon le procureur. Son corps avait été retrouvé sans vie à proximité de l’exploi-tation. Xavier Espinasse, son agresseur présumé ne donne aucune explication à son geste. Selon la justice, ce meurtre n’est pas lié à la crise du monde agri-cole.

Perquisitions au FN

n À Nanterre, le siège du parti a été perquisitionné mercredi 17 février dans le cadre de l’enquête sur les assistants des eurodéputés frontistes. L’affaire avait éclaté en mars 2015 à l’initiative du président du Parle-ment européen Martin Schultz. Il accusait certains assistants des élus Front National de se consacrer essentiellement à des activités internes au parti. En parallèle, le bureau de l’ancien président du FN Jean-Marie Le Pen a été fouillé. L’affaire concerne 29 assistants au ser-vice de 23 euro-députés. Les salaires des assistants parle-mentaires oscillent entre 3000 et 7700 euros.

reconstitution de l’accident de la route à rochefort

n Une semaine après le choc mortel entre un camion et un bus scolaire, la scène a été reconstituée tôt ce matin dans le petit village de Charente-Ma-ritime dans des conditions de circulation analogues. En pré-sence du chauffeur du camion-benne, elle s’est concentrée sur la ridelle du camion qui n’était pas verrouillée au moment du choc. C’est cette paroi latérale qui avait éventré le car et causé la mort de cinq lycéens.

Feu vert pour Laurent Fabius au Conseil Constitutionnel

n L’ancien ministre des Affaires étrangères a été entendu une heure ce matin par la Commis-sion des lois de l’Assemblée na-tionale et du Sénat. Il a reçu l’as-sentiment des deux chambres à trente-huit voix contre une pour présider l’institution qui veille à la conformité des lois avec la Constitution. Il n’avait besoin que de 3/5ème des suffrages.

SECUrITE rOUTIErE 1000 questions inédites à l’examen

Cure de jouvence pour le Code de la route

A compter du 18 avril prochain, les prétendants au per-mis de conduire devront se sou-

mettre à une toute nouvelle version de l’épreuve du Code de la route, premier exa-men en France avec 1,4 mil-lion de candidats l’an dernier. Cette réforme, voulue par le Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, a pour objectif d’améliorer la formation des conducteurs novices, impliqués dans un accident mortel sur cinq en 2015. Au programme de ce nouvel examen, 1000 ques-tions au lieu de 700, toutes inédites, portées sur des thèmes comme la connaissance des nou-velles technologies, les gestes de premiers secours, ou encore l’écoconduite. Ces nouvelles questions ont été réalisées à partir des clichés de véritables routes et de vues aériennes. Des vidéos font également leur apparition dans 10% des ques-tions pour une mise en condi-tion plus proche de la réa-lité. Enfin, pour répondre au quiz, des tablettes individuelles remplaceront les boitiers. Ces visuels modernes témoignent du rajeunissement de l’épreuve et de la volonté de favoriser un mode de communication plus proche des jeunes. « Nous avons voulu dépoussiérer ces

questions qui dataient un pe-tit peu » explique Emmanuel Barbe, délégué interministériel chargé de la Sécurité routière.

Réforme en excès de vitesse A travers cette réforme du Code de la route, il s’agit aussi de faire appel au bon sens des candidats. Le postulat est simple, il ne suffit pas de bien connaître le Code de la route pour être un bon conducteur. Les nouvelles questions nécessitent une ana-lyse des situations de conduite pour adapter au mieux son comportement sur la route. Le but : inciter les futurs conducteurs à comprendre et pas uniquement à apprendre. Sur le

fond, les règles ne changent pas : il faut toujours 35 bonnes réponses sur 40 questions pour obtenir le sésame. Pour les professionnels du sec-teur, la mise en place de cette réforme est précipitée. « A deux mois de l’entrée en vigueur du nouvel examen nous n’avons reçu aucunes données pour commencer à former nos élèves », commente Mme Leguillou, directrice d’auto-école dans le centre de Paris. Elle redoute que les candidats pâtissent de cette précipitation, et que la réforme provoque une baisse du taux de réussite, qui est actuel-lement de 71,5%.

o Ines Lagdiri

L’épreuve du code de la route utilise des images plus réalistes (AFP)

EN bREF

FRANCE

jEudi 18 FEVRiER - EXpREsso - 03

Hervé Moël (Terra)

04 - EXprEsso - JEudi 18 févriEr

EuropEEurope L’avenir européen du Royaume-Uni se joue à Bruxelles

Ultime suspens pour le Brexit

Interview Stefan De Vries, journaliste à France 24, spécialiste des questions européennes

«Aucun politique n’a le courage de dire : l’Europe, soit tu l’aimes, soit tu la quittes»

L’Union Européenne (UE) n’est pas au meilleur de sa forme. Les crises grecques et migra-

toires, et lamontée de l’eu-roscepticisme l’accablent depuis au moins deux ans. Et, alors que le sommet eur-péen des chefs d’Etats de l’Union se tient les 18 et 19 février à Bruxelles, un nou-vel enjeu décisif se dessine: la sortie – ou non – du Royaume-Uni de l’Union Européenne.

«Call it the Brexit»Si le Royaume-Uni a rejoint l’UE en 1973, et fait donc partie de ses piliers, il béné-ficie cependant d’une forme de traitement de faveur: pas de monnaie unique, pas d’es-pace Schengen, une poli-tique sécuritaire à la carte, et la City londonienne comme place financière de l’Europe. Même en rejetant les contraintes inhérentes à cette alliance, et qui font débat ailleurs dans

l’UE, le Royaume-Uni n’en est pas moins eurosceptique. Les rangs des pro-Brexit ne cessent de s’agrandir, et l’ac-tuel Premier ministre David Cameron, prévoit un réfé-rendum courant 2016, pour consulter ses compatriotes au sujet d’une sortie de l’UE.

Toujours plus de concessions... et de negociationsL’immigration est l’enjeu qui préoccupe le plus les Bri-tanniques. Le Royaume-Uni constitue en effet une destina-tion privilégiée pour les mi-grants venus d’Europe de l’Est, et la récente crise des réfugiés-

syriens renforce ce sentiment de rejet envers les ressortissants étrangers au Royaume-Uni. Da-vid Cameron demande donc à Bruxelles, l’autorisation de supprimer les aides sociales automatiques aux migrants euro-péens qui résident au Royaume-Uni, et de garantir la primauté des décisions britanniques sur les décisions européennes.

Des conséquences pour l’UE Après le pré-accord du 2 février, Jean-Claude Junc-ker, président du Parlement Européen, se dit«confiant» et estime qu’une entente sera possible au cours du sommet de Bruxelles.Une majorité d’Etats membres ne souhaitent pas le départ de la Grande-Bretagne, qui risquerai-td’être le premier détricotage de l’Union Européenne. En revanche, des pays comme la France refusent d’avoir à renégocier des traités. La voie d’un accord reste donc étroite.

o Eva Gomez

David Cameron Crédits : PA 2013

Pourquoi les Britanniques veulent-ils tant sortir de l’Union Européenne ? Tout d’abord, le Royaume Uni souffre d’un complexe de supé-riorité. C’est un Empire déchu qui n’a pas réussi à retrouver sa grandeur par ses propres moyens, et peine à peser seul dans la balance. De plus, le Royaume-Uni est une île, isolée du reste de l’Europe. Les Britanniques se sont tou-jours considérés comme à part. Pourtant, je pense qu’il existe un véritable amour européen à l’égard du Royaume-Uni, et que les pays européens sont for-tement attachés à la présence du pays au sein de l’Union Euro-péenne.

Si le Brexit est acté, qui du Royaume-Uni ou de l’Europe a le plus à perdre ? C’est incontestablement le Royaume-Uni. Car d’un point de vue économique, l’Europe n’a pas besoin de lui. Même s’il joue un rôle de pont entre l’Europe et les Etats-Unis, les pays de la zone euro n’auraient pas de mal à encaisser une telle perte. De plus, si le Royaume-

Uni venait à quitter l’Europe, il risquerait à terme une véritable désintégration des pays qui le constituent. Car l’Ecosse où l’Irlande du Nord notamment chercheraient absolument à de-venir indépendants, pour réinté-grer l’Union Européenne qu’ils jugent indispensable.

L’Union Européenne n’a donc rien à perdre ?Si, à cause du symbole. Aucun pays n’a encore jamais quitté l’UE. Voir les Britanniques hors de l’Union pourrait stimuler les eurosceptiques et encourager d’autres pays, comme le Dane-mark, les Pays-Bas, et même la France, à vouloir faire de même. Londres est la principale place financière de l’Europe.

En cas de Brexit, pourrait-elle garder son statut ? Londres représente environ 50% des transactions sur les marchés financiers européens. Il serait donc très difficile pour elle de tenir son rôle. Lesen-treprises installées sur place, notamment dans le secteur ban-caire, n’auraient plus aucune raison d’y rester. Elles quitte-

raient donc peu à peu le pays pour installer leurs sièges dans d’autres villes européennes comme Francfort par exemple. Les entreprises Britanniques militent d’ailleurs pour éviter un Brexit.

Si le Royaume-Uni sortait, l’Union ne pourrait-elle pas en être plus unie ?J’aimerais beaucoup y croire, mais aucun politique n’a le cou-rage de dire que l’Europe, « soit tu l’aimes, soit tu la quittes ». On assiste à des discours na-tionalistes, à une tendance au repli sur soi, alors qu’il faudrait déconstruire cette doctrine des Etats nations pour être plus forts ensemble. Les revendications de David Cameron au som-met de Bruxelles sont-elles légitimes ? Les Anglais veulent détricoter tout ce que l’Europe a construit. Je trouve assez affligeant que les pays européens soient prêts à accorder à Cameron tous ces privilèges pour le garder dans le club. Alors que les compro-mis demandés par le Premier

Ministre ne seront jamais à la hauteur des attentes de son peuple.

Quelle est votre position face au Brexit? Y croyez-vous ? Je crains que cette histoire ne mène qu’au conflit. Personnelle-ment je suis contre, car la culture britannique apporte énormé-ment à l’identité européenne, mais je ne serais pas surpris que le « non » l’emporte au referen-dum, car de plus en plus de bri-tanniques sont pour un Brexit. Cet événement pourrait créer une onde de choc positive pour les pays membres de l’UE, si ces derniers faisaient le choix de se tourner vers une véritable politique commune.

o Propos reccueillis par Adrien Marchais et Eva Gomez

Stefan De Vries © RTL Nieuws

JEudi 18 févriEr- EXprEsso - 05

intErnational

Valls en Afrique de l'Ouest

n Le premier Ministre Manuel Valls s’est rendu jeudi au Mali pour une visite de près de qua-rante-huit heures. Il se rendra ensuite au Burkina Faso samedi. Le chef du gou-vernement français souhaite assurer de son soutien ces pays particulièrement visés par le ter-rorisme djihadiste.

L'ONU envoit de l'aide aux villes syriennes

n L’ONU a indiqué jeudi qu’elle devrait être en mesure de livrer de l’aide à toutes les villes assié-gées de Syrie d’ici une semaine.

Une annonce faite à l’issue de la deuxième réunion de la «task force sur l’accès humanitaire en Syrie» tenue à Genève.

Les migrants également au menu du sommet européen

n Si les dirigeants européens, réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, vont essentiellement se consacrer aux négociations sur le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, la question des mi-grants s’invite une nouvelle fois à la table des 28. Ces derniers doivent une nouvelle fois mettre la pression sur la Turquie dans ses efforts pour maîtriser les flux migratoires qui ne tarissent pas depuis le début de l’année.

En brEf

Après l’attentat d’Ankara, la Turquie intensifie sa lutte contre les Kurdes

Afrique Présientielles chaotiques en Ouganda

Turquie Les tensions avec le PKK changent la donne dans le conflit syrien

n Yoweri Musevini veut conser-ver le pouvoir coûte que coûte. A 71 ans, et à la tête de l’Ouganda depuis son coup d’Etat en 1986, il a brigué jeudi un cinquième mandat présidentiel. 15 millions d’électeurs étaient attendus aux urnes pour lui renouveler ou nonleur confiance, mais égale-ment élire leurs 290 députés.

Climat tenduLes élections se sont déroulées dans un climat tendu. Jeudi matin, alors que l’heure d’ou-verture était fixé à 7h, plusieurs bureaux de vote de la capitale Kampala étaient toujours fer-més à midi. Des retards jugés «inexcusables» par les obser-vateurs du Commonwealth. La police a également fait usage de gaz lacrymogènes pour dis-perser les électeurs mécon-tents. Par ailleurs, l’accès à Internet était inhabituelle-ment difficile dans la capitale. Enfin, le principal opposant du régime , Kizza Besigyue, aurait été arrêté par la police en fin d’après-midi. «Kizza Besigye a été arrêté et nous ne savons pas où il est» a indi-qué son parti le Forum pour le changement démocratique. « Cette éléction ne peut pas être

libre et équitable» avait pré-sagé Besigye. Kizza Besigye visait la victoire finale dans cette élection. Il misait sur sa popularité au sein de la popu-lation urbaine et de la jeunesse.

Un scrutin prévisibleDe son côté, Yoweri Musevini bénéficie encore d’un soutien large des campagnes, et s’appuie sur la puissance financière et le savoir-faire électoral de son parti, le Mouvement de résistance natio-nale (NRM). Les sondages annonçaient le chef de l’Etat vainqueur au premier tour avec 51% des voix. Au vu du déroulé de l’élection, il semblerait qu’il n’ai voulu prendre aucun risque.

Le principal opposant du président Musevini a été arrêté

o Martin Daboville

President Yoweri Museveni ©

Deuxième rencontre historique d’Obama et Castro à Cuba

n C’est une date qui marquera l’histoire: le président des Etats-Unis Barack Obama se rendra à Cuba les 21 et 22 Mars, en compagnie de son épouse. Il a promis de rencontrer des membres de la socié-té civile et d’aborder avec les autorités la question des droits de l’homme. Une visite qui scellera le rappro-chement entre les anciens pays ennemis après un demi-siècle de tensions. La dernière visite d’un président américain remonte à 1928

Au lendemain de l’attaque à la voiture piégée en plein centre d’Ankara, qui a fait au moins 28 morts et 61 blessés, le gou-vernement turc n’a pas tardé à

pointer la responsabilité de ses ennemis de longue date : les Kurdes du PKK. Dès jeudi matin, le Premier ministre Ahmet Davuto-glu a annoncé l’identification du terroriste : un Syrien de 23 ans, Salih Nejjar. Avant d’ajouter: « Cette attaque terroriste a été commise par des éléments de l’organisation terroriste (Parti des travailleurs du Kur-distan, PKK) en Turquie et un milicien des YPG (milices kurdes en Syrie) »..Malgré les démentis du PKK, par la voix d’un de ses dirigeants, Cemil Bayik, la ri-poste n’a pas tardé. Quelques heures après l’attaque d’Ankara, l’armée turque a pro-cédé à des frappes contre des positions du PKK dans le nord de l’Irak. Un pas de plus dans la lutte d’Erdogan contre l’organisa-tion kurde. Depuis plusieurs mois, gouvernement turc et combattants kurdes du PKK sont en guerre ouverte, après deux ans de cessez-le-feu. Ces derniers jours, les opérations anti-

Kurdes s’étaient déjà intensifiées.Depuis samedi, l’artillerie turque bombarde à un rythme quotidien des positions tenues par les YPG, qui ont profité de l’offensive des forces du régime de Damas dans la province d’Alep (nord) pour prendre le contrôle de nouveaux territoires proches de la frontière turque. La question kurde, une « obsession », selon le chercheur Didier Billon interro-gé par RFI, ressurgit en plein conflit syrien.

Car si l’objectif de la coalition internatio-nale menée par les Etats-Unis est de com-battre Daech, « l’unique objectif d’Erdogan est de combattre les Kurdes du PKK en Tur-quie, et leurs alliés en Syrie, qui étendent actuellement leur territoire le long de la frontière turque », estime l’analyste Kadri Gürsel, interrogé par l’AFP.

Un ultimatum aux Etats-UnisActuellement, la Turquie redoute plus que tout la création d’une zone d’influence kurde à sa frontière. La hantise de l’homme fort de Turquie : une région kurde autonome à ses portes. Le gouvernement turc a donc profité de l’attaque d’Ankara pour poser un ultimatum aux partenaires de la coalition contre l’Etat Islamique. Sont notamment visés les Etats-Unis, qui financent et arment les factions kurdes en Syrie et en Irak en lutte contre Daech. Recep Tayyip Erdogan entend dé-sormais forcer ses alliés à choisir entre la Turquie et les factions kurdes du YPG et du PKK : « Il n’y a pas de bons et de mauvais terroristes », a-t-il lancé.

o Elise Koutnouyan

Fumée dans le ciel d’Ankara après l’atten-tat mercredi 17 février (AFP)

Barack Obama et Raul Castro, le 11 avril à Panama City. (AFP)

ECO/COnsO

06 - EXprEssO - jEudi 18 fEvriEr

TELEVISION Du mouvement dans le paysage audiovisuel français

A TF1, Pélisson prend la tête d’un groupe en pleine évolution

Après huit ans pas-sés à la tête de TF1, Nonce Pao-lini laisse sa place à Gilles Pélis-

son. A 58 ans, l’ancien PDG d’Eurodisney, Noos, Bouygues Telecom ou Accor n’a que peu d’expérience dans le secteur des médias. Mais son parcours dans les télé-coms semble toutefois consti-tuer un atout majeur. Il avait d’ailleurs tenté, sans succès, de créer une marque « TF1 Mo-bile » alors qu’il était à la tête de Bouygues Telecom. Gilles Pélisson hérite d’un groupe qui a su résister à la crise mais doit encore innover. La présidence de son prédé-cesseur, Nonce Paolini, a été marquée par plusieurs étapes majeures, en particulier l’émer-gence de la TNT publique. Outre TF1, le groupe peut éga-lement compter sur TMC et NT1, rachetés au groupe AB en juin 2009, HD1, lancé en mars 2012, et LCI qui passera en gratuit sur la TNT au prin-temps 2016. Le passage de LCI en clair constitue d’ailleurs le dernier symbole fort de la pré-sidence Paolini. Au total, selon Médiamétrie, ce puissant réseau de chaînes représentait 27,7% de part d’audience en 2015. De son côté, TF1 seule arrive

en tête des chaînes privées eu-ropéennes avec 21,4% de part d’audience en 2015.

L’audience de TF1 est en baisse mais résisteTF1 possède de sérieux atouts. Malgré la concurrence de France 2, les journaux télévi-sés de 13h et de 20h continuent d’attirer le public. Tout comme les évènements sportifs comme la Coupe du monde de football ou la Formule 1. Parallèlement, Nonce Paolini a su moderniser certains pro-grammes vieillissants et miser sur des télé-réalités, tels que

Secret Story, ou des divertisse-ments musicaux, comme The Voice ou Danse avec les stars, qui ont séduit les téléspecta-teurs. Des points forts qui sont à nuancer. La chaîne connaît en effet une baisse continue de son audience depuis plu-sieurs années. En mai 2015, la Une enregistrait même sa pire moyenne mensuelle depuis sa privatisation en 1987, avec un score de 21%. Quelques années plus tôt, en 2009, ce chiffre était de 26,1%. La chaîne semble notamment avoir des difficul-tés à attirer le public au cours

de la journée. Quant au chiffre d’affaires de TF1, il a connu une baisse de 4,2% en 2015. Dans un contexte de crise éco-nomique et d’effondrement du marché publicitaire, la chaîne résiste toutefois.

Le défi numérique de Gilles PélissonLes chantiers auxquels Gilles Pélisson devra faire face sont nombreux. A l’automne 2015, il avait encouragé Nonce Paolini à acquérir le groupe de produc-tion Newen, 2ème producteur français de fiction qui réalise la série phare de France 3 « Plus belle la vie ». Au cours des der-niers mois, il a également ren-contré plusieurs grands studios américains à Los Angeles afin de séduire des téléspectateurs en diffusant des films et des séries américaines. Le nouveau patron de TF1 espère ainsi di-versifier les programmes de la chaîne. Mais son plus grand défi consistera sans doute à moderniser l’offre numérique du groupe, dont le chiffre d’af-faires ne représente que 4% des revenus totaux. Car, comme il l’affirme, ses enfants lui rap-pellent la transition que les mé-dias connaissent en ne regardant pas « la télé sur un téléviseur mais ailleurs ».

o Guillaume Poingt

Gilles Pélisson, nouveau PDG de TF1 (AFP)

Canal+ mise sur BeIN Sportn Mariage en vue entre la France et le Qatar. Jeudi 18 fé-vrier, le groupe Vivendi devait annoncer la signature d’un pro-jet d’accord entre sa filiale Ca-nal+ et BeIN Sport. Une alliance qui, si elle obtient l’autorisation de l’Autorité de la concurrence, permettrait à Canal+ et Canal-Sat de distribuer les chaînes du groupe qatari BeIN Sport. Si des négociations sont en cours depuis « plus d’un mois» selon Les Echos, le groupe de Vincent Bolloré a préféré attendre ce jeudi pour officia-liser cet accord. Une annonce, concomitante à la publica-tion des résultats financiers de Vivendi – maison mère de Canal+ – destinée avant tout à rassurer les actionnaires de la chaîne qui est en perte de vitesse

depuis plusieurs mois. Cette alliance redonne un nouveau souffle à Canal+ qui a perdu les droits de diffusion de plusieurs compétitions sportives au profit de BeIN Sport notamment, mais aussi d’Altice. La chaîne qatarie, qui confie-

rait sa distribution exclusive à Canal+, diffuse actuellement le championnat de football fran-çais, la Ligue des Champions, mais aussi le basket américain ou encore le tournoi de tennis de Wimbledon.

Nouveau souffle pour Canal+Pour avoir accès aux chaînes BeIN, il faudra désormais s’abonner aux offres Canal + ou CanalSat. Un marché poten-tiel de 1,2 million d’abonnés selon Le Figaro, qui estime que la moitié des 2,5 millions de clients revendiqués par BeIN Sports ne serait actuellement pas clients de Canal+. Cette acquisition permettrait au groupe audiovisuel français de retrouver son leadership dans le domaine sportif après avoir

perdu en novembre dernier le championnat anglais de football au profit d’Altice. Cette perte pourrait entraîner le départ de près de 300 000 abonnés selon une note d’analyse du cabinet Natixis.Concernant l’offre d’abonne-ment qui sera proposée par Ca-nal+, les clients auront le choix entre différents packages avec une gamme de prix comprise entre 13 et 40 euros par mois, et un choix de chaînes ciblées. A l’image de Sky TV, bouquet satellitaire britannique, Canal+ pourrait lancer des packs thé-matiques exclusivement dédiés aux fans de sport et ainsi re-trouver son hégémonie dans le domaine. Des hypothèses qui restent à confirmer.

o Eva Turisini

Vivendi se lance à la reconquête du leadership sportif

BeIn et Canal+ à l’unison (AFP/Franck Fiffe)

ECO/COnsOENTREPRISE Le bilan en trompe-l’oeil de la compagnie Air France

Air France doit poursuivre ses efforts

En brEf

Le Vénézuela tente d’éviter la faillite

n Nicolas Maduro, le président du Vénézuela, a annoncé des changements dans la politique économique conduite par son gouvernement. Dévaluation, hausse du prix des carburants et hausse du salaire minimum : ces réformes marquent un tour-nant avec la politique suivie de-puis 1998 par le gouvernement chaviste.

Sur le papier, il y a de quoi se réjouir. La compagnie aérienne Air France-KLM a dégagé un bénéfice

net de 118 millions d’euros en 2015. Le transporteur aérien perdait de l’argent depuis huit ans. L’hémorragie a été stoppée. Interrogé par le Figaro, le PDG du groupe Alexandre de Juniac explique : « nous affichons des résultats historiquement élevés. Le groupe est enfin redevenu bénéficiaire, et va sortir de la zone à risque. Mission accom-plie, mais dans notre environ-nement ultra-compétitif cela ne suffit pas ». Malgré l’améliora-tion de la situation économique, 40% des lignes long-courriers ne sont pas rentables chez Air France.

L’embellie n’est pas seulement due au pétrole Aujourd’hui, les dépenses en kérosène représentent un tiers du coût d’exploitation des com-pagnies aériennes. Pour tenter de maîtriser ces dépenses, Air France – comme la majeure partie des compagnies dans le monde – pratique la couverture carburant. En somme, elle né-gocie par anticipation pour une période de 8 à 12 trimestres un prix d’achat fixe de son carbu-rant. Air France achète de cette manière environ 60% de son ké-rosène. Ainsi, en 2015, plus de la moitié du carburant présent

dans les avions de la compagnie avait été négociée au prix du pétrole de 2014. Air France n’a donc bénéficié qu’en partie de la baisse cours du pétrole qu’elle achète au prix du marché. Depuis 2012, Air France a mis en place des mesures pour ré-duire ses coûts salariaux. Plus de 5000 postes ont été sup-primés avec la mise en place du plan « Perform 2015 ». Le temps de travail du personnel a été augmenté passant de 530 à 655 heures de vol par an sur moyen-courrier et à 730 heures sur long-courrier. Les efforts consentis par les salariés, non sans anicroches – la chemise dé-chirée du DHR Xavier Broseta

en octobre dernier en témoigne – semblent porter leurs fruits. Mais en 2016, le coût du travail reste un problème économique majeur pour la compagnie. «Les charges sociales payées par Air France sont 40% supérieures à celles des compagnies du Golfe» témoigne un journaliste spécialiste de l’aviation civile.

Le positionnement d’Air France en question Air France subit une concur-rence commerciale agressive sur tous les segments du marché de l’aérien. Sur les vols long-cour-riers, la compagnie souffre de la pression accrue des concurrentes du Moyen-Orient qui offrent un

très haut niveau de services et bénéficient d’importantes sub-ventions d’Etat. A l’autre bout de la chaîne, Air France connaît une plus faible compétitivité sur le prix de ses billets que les compagnies low-cost telles que Ryanair ou Easy Jet. Cette position inconfortable explique la stratégie du PDG Alexandre de Juniac qui sou-haite réduire les coûts de l’en-treprise pour se repositionner en termes de compétitivité-prix tout en préservant un haut ni-veau de services. C’est ce qui avait fait par le passé la réputa-tion de la compagnie française.

o Jean-Victor Semeraro

Les résultats d’Air France: l’arbre qui cache la forêt (AFP/Stephane de Sakutin)

n A Libération, la crise n’en finit pas. Le directeur adjoint du journal, Johan Hufnagel a indi-qué jeudi 18 février à l’AFP que le magazine Next, mensuel lan-cé en 2007, cessera de paraître le 5 mars prochain. « L’équipe de Next qui faisait le mensuel, le quotidien, les pages du samedi et le site reste active » a toute-fois précisé Johan Hufnagel. Le mensuel culturel était vendu chaque premier samedi du mois avec le quotidien. Libération envisage à présent de lancer un hebdomadaire. Ce nouveau projet sera le pre-mier lancement du quotidien depuis son rachat par le groupe Altice l’an dernier. Il sera dirigé par Sabrina Cham-

penois, actuelle rédactrice en chef de Next.

Des ventes en berneEn 2015, les newsmagazines ont accusé une baisse de leurs ventes de 7,3 %, contre - 5,6 % en 2014 et - 3,2 % en 2013 selon un rapport de l’ACPM (Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias) rendu publique ce jeudi. Néanmoins, selon les premières évaluations la plupart des familles de presse se portent mieux qu’avant notamment les féminins et les magazines télé qui réussissent à tirer leur épingle du jeu. A eux deux, ils représentent environ 60 % de la diffusion.

o Eva Turisini

Libération toujours en criseMEDIAS Les newsmagazines en perte de vitesse

Le dumping social choque les Français

n 69% des Français se disent choqués par les entreprises du numérique qui vendent des produits dans l’hexagone en ne payant que peu d’impôts. Pourtant en France, Google fait actuellement l’objet d’un redres-sement. En mai 2015, Amazon a annoncé qu’il ferait également des efforts pour répartir ses recettes sur les différents pays européens.

L’OCDE revoit ses prévisions de croissance à la baisse

n L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) table désormais sur une croissance mondiale de 3% pour 2016, contre 3,3% en novembre dernier quand elle avait déjà amputé ses prévisions de 0,3%.

jEudi 18 fEvriEr - EXprEssO - 07

CINEMA Trois semaines après sa sortie, « Salafistes » fait toujours les gros titres

Face à la censure, les réalisateurs se défendent

MUSIQUE La comédie musicale Notre-Dame de Paris fait son revival

« Il est revenu le temps des cathédrales…» n Elle revient, la fameuse comédie musicale inspirée de l’œuvre de Victor Hugo ! Celle qui a marqué des millions de spectateurs sera à l’affiche de Palais des Congrès de Paris à partir du 23 novembre 2016. Le spectacle culte de Luc Plamon-don et Richard Cocciante, qui a révélé des artistes comme Ga-rou ou encore Hélène Ségara, partira ensuite pour une longue tournée dès avril 2017. Onze ans après sa dernière re-présentation en France, Notre Dame de Paris version 2016 restera « fidèle à l’originale » affirme le duo de compositeur et parolier que forment Cocciante et Plamondon : « Ca vient de la demande du public. Plein de gens connaissent les chansons par les disques mais n’ont pas vu le spectacle parce qu’ils étaient trop jeunes ou parce que c’était complet C’est comme «

Starmania » : la première fois, on a eu 100 000 spectateurs. La deuxième, en 1988, un million. Et en 1993, on a fait 3 millions. Trois générations sont venues. La même chose va se produire avec ‘Notre-Dame de Paris’ » ont-ils confié au Parisien, sûrs de leur succès.

Un spectacle plébiscité Sans doute à raison : le spectacle a une renommée mondiale. Tra-duite en 9 langues et jouée dans 20 pays, Notre Dame de Paris demeure la plus célèbre comé-die musicale francophone.Préparez-vous donc à découvrir ou à redécouvrir les aventures d’Esméralda et de Quasimodo dans cette version dépoussiérée: nouveaux costumes, nouvelle génération de chanteurs prêts à reprendre les mêmes chansons devenues des tubes… « C’est le même spectacle (…) on donne

au public ce qu’il a entendu sur le disque » affirme Luc Plamon-don. Daniel Lavoie reprendra son rôle de Frollo et incarnera ainsi « le trait d’union avec le passé ».

o Elodie Rabelle

08 - ExprEsso - jEudi 18 févriEr

culturE

Montrer l’isla-misme radi-cal tel qu’il est, sans filtre. Quand le sujet

est délicat, la censure n’est jamais loin. L’un est un docu-mentaire, l’autre une fiction, et les deux abordent le thème du jihadisme. Arrivés sur nos écrans en jan-vier dernier, Salafistes et Made in France créént la polémique quant à leur diffusion en salle. Si le film Taj Mahal de Nico-las Saada sur les attentats isla-mistes de Bombay en 2008 est finalement sorti, on ne peut pas en dire autant des productions françaises.Particulièrement pour le documentaire Salafistes coréalisé par Lémine Ould Is-mail et François Margolin, ac-cusés de faire la communication d’un islam radical.

« Tout ça est totalement irrationnel»De la Mauritanie à la Tunisie, Salafistes montre des imams en train d’expliquer calmement que la femme est inférieure à l’homme, que les voleurs mé-ritent qu’on leur coupe la main, et que les relations sexuelles hors mariage doivent être punies

par la lapidation. Voilà pourquoi le documentaire peine à faire positivement l’unanimité. Contacté par la rédaction, Fran-çois Margolin tient à répondre des critiques faites au film : « on est vraiment très loin d’être un service de communication. Ce documentaire est monté, il y a même de la musique sur certaines scènes, et on donne la parole à tout le monde. Ce n’est pas un matériau brut sans ré-

flexion, il y a une réelle volonté de déconstruire un discours qui séduit. » plaide-t-il. Un travail de déconstruction pour ouvrir un débat notamment dans les établissements scolaires. « J’ai été contacté par plusieurs lycées, dont beaucoup en Ile-de-France, surtout en Seine-Saint-Denis, pour débattre sur ce documentaire, c’est vraiment juste de la censure ». Salafistes est pris en tenaille

entre deux présupposés contra-dictoires : la crainte d’inci-dents si le film déplaisait aux islamistes et la peur de faire la publicité du jihadisme. « Tout ça est totalement irrationnel », déplore François Margolin. L’abaissement de l’âge requis de 18 à 16 an pour aller voir Sa-lafistes est une première victoire pour les réalisateurs mais ça ne suffit pas.

o Mathieu Ait Lachkar

Oumar Ould Hamaha (tué en 2014), ex-porte parole du Mujao et ancien d’Aqmi (Margo Cinéma)

En brEfWorld Press Photo : Une image de réfugiés remporte le prix

n «Espoir d’une nouvelle vie». C’est le nom de la photo qui a remporté le premier prix du World Press Photo. Prise par l’Australien Warren Richardson, l’image en noir et blanc montre un homme, et un bébé passé de main en main, sous les barbelés de la frontière serbo-hongroise.

L’Eurovision 2016 : une petite révolution dans l’attribution des points

n A partir de cette année, l’an-nonce des résultats sera divisée en deux temps. D’abord les pays participants annonceront les points attribués par leurs jurys. Ensuite les points récoltés grâce au vote des téléspectateurs seront ajoutés, et annoncés du moins bon au meilleur.

L’affiche de 1998 (société MC Production)

Kristoff remporte le Tour d'Oman

n Le Norvégien Alexander Kristoff (Katusha) a remporté au sprint la 3e étape du Tour d’Oman, devançant le Néer-landais Moreno Hofland et le Belge Roy Jans. Au classement général, c’est le suisse Fabian Cancellara (Trek) qui reste en tête. Le peloton partira vendredi pour la 4e étape, du Knowledge Oasis Muscat pour atteindre la «Montagne verte» après 177 km de course.

Radiation à vie requise pour deux responsables du foot sud-américain

n La Fifa a requis la radiation à vie contre deux anciens vice-présidents de la Conmebol : Luis Bedoya, ex-vice-président de la Confédération sud-améri-caine et Sergio Jadue, l’ex-pré-sident de la Fédération chilienne de football. Accusés de corrup-tion, les deux hommes plaident coupable depuis fin 2015 devant la justice américaine.

Gap favori et Grenoble-Rouen indécispour la Ligue Magnus

n Gap amorcera vendredi les play-offs de Ligue Magnus contre le modeste Strasbourg, alors que le quart de finale entre Grenoble et Rouen s’annonce indécis. Forts de leur victoire en finale de Coupe de la Ligue mercredi contre Rouen (4-2), les Rapaces de Gap devraient passer sans trop de problème contre l’Etoile Noire, 8e de la première phase.

Benzema, son contrôle judiciaire levé

n Le juge d’instruction a décidé de lever partiellement le contrôle judiciaire de Karim Benzema dans l’affaire du chantage à la sex-tape. Le footballeur pourra désormais entrer en contact avec son coéquipier Mathieu Valbuena. Le parquet de Ver-sailles a fait appel à cette déci-sion.

En brEfFOOTBALL La stratégie chinoise pour conquérir le football

La Chine passe à l’attaque

Xi Jinping et la délégation chinoise en 2013 (french.china.org.cn)

AUTOMOBILE Le plus grand raid étudiant ralliera Marrakech le 26 février

Le 4L Trophy s’élance de Biarritzn Ne leur dites pas que la course est une voie de ga-rage, pour une fois qu’elles en sortent!1 200 4L se sont élancé de Biarritz, ce jeudi 18 février. A leur bord 2 400 élèves venus des quatre coins du monde. Tous participent au plus grand aid étudiant, le 4L Trophy, dont la 19e édition prévoit de rallier Marrakech en traversant l’Es-pagne et la Méditerranée. Au préalable, les participants ont dû s’acquitter des 3 200 euros de frais d’engagement, qui in-cluent notamment le transport en bateau.

« On a sollicité pleins d’entre-prises pour avoir des sponsors. On a récolté près de 10 000 euros », explique Eugénie, étu-diante en troisième année de médecine. Avec Bérénice, elles ont dû retaper une Renault. « Mon père restaure de vieilles carlingues. Du coup, il nous a aidé pour la notre », précise Eugénie par téléphone.

Une course humanitaire Avec pour seul guide un carnet de route et une boussole, les jeunes aventuriers ont entamé une course d’orientation de 6

000 kilomètres. « On n’est pas dans l’optique de la gagner », lâche Bérénice. Ce qui l’a motivé elle, c’est la dimension humanitaire. Chaque équipage est invité à faire un don de 10 euros et acheminer des fourni-tures scolaires. Objectif : venir en aides aux jeunes Marocains. « On fait aussi partie de POE-MES, l’association de la fac. Elle nous a donné 10 kilos de nourritures à ramener », dé-taille Bérénice. L’arrivée dans la capitale est prévue le 26 fé-vrier. Roulez jeunesse !

o Quentin Pérez de Tudela

jEudi 18 fEvriEr ExprEsso - 09

sports

Le divorce est acté. Si le dénouement ne fai-sait aucun doute, le ti-ming, lui, était impor-tant. C’est désormais

officiel, nous ne reverrons plus le sourire d’Ezequiel Lavezzi au Paris Saint-Germain. L’argentin délaisse la Ligue 1 pour la Chine où il tâtera le cuir avec Gervinho à l’Heibei China Fortune.Or, si « Pocho » a quitté l’ex-position médiatique du Vieux Continent et ses rêves de Ligue des Champions, il réalise une très bonne opération financière en rejoignant l’empire du milieu. C’est un paradoxe. En s’éloi-gnant des meilleurs joueurs du monde, Ezequiel Lavezzi s’est aussi rapproché d’eux dans un secteur : le salaire. Selon les calculs du Mirror, l’Argentin est désormais le septième joueur le mieux payé du monde, avec en-viron 285 000 euros par semaine. Car la Chine investit beaucoup, en dépensant plus que la Premier League anglaise lors du mercato hivernal, et elle le fait vite.

Le nouvel Eldorado Le championnat chinois, dont la période des transferts se clô-ture le 26 février, se renforce jour après jour. Avant Lavezzi, d’autres grands noms ont cédé aux appels du pied incessants de ces nouveaux évergètes. Jackson Martinez (Athletico de Madrid), Ramirez (Chelsea), Gervinho (AS Roma) ou encore Freddie Guarin (Inter Milan) sont tous passés sous pavillon chinois pour des transferts allant de 13 millions à 42 millions d’euros. Cependant, si cet exode peut rappeler celui entrepris il y a quelques années dans ce même

pays, aujourd’hui, il n’est plus question d’acheter des trente-naires sur le déclin, Drogba, Anelka ou Gilardino, mais bien d’investir dans le haut de gamme. Ici prend forme la pre-mière phase d’un plan mûri au sommet de l’Etat pour débar-rasser le football chinois de son image de tigre de papier.

Une stratégie d’EtatL’idée est simple, profiter de sa puissance économique pour piller des marchés plus faibles. Les Corinthians, sacrés cham-pions du Brésil, ont ainsi perdu ces dernières semaines quatre titulaires, partis monnayer leurs talents en Chine. Autre tour-nant dans le monde du football chinois, les dix plus gros entre-preneurs du pays ont tous acheté un club du championnat, dont l’affluence moyenne est de 20 000 spectateurs, soit l’égal de la Ligue 1. Aujourd’hui, quand

Alibaba, géant du commerce en ligne, s’offre 50% des parts du Guangzhou Evergrande, son président, Jack Ma, avoue pour-tant « ne pas comprendre grand chose au football ». Derrière cet intérêt soudain se cache une volonté de fer. Le Président Xi Jinping lui même, qui n’hésite pas à fixer des objectifs : « d’ici à 2025, le football doit représen-ter environ 1% du PIB du pays, soit 850 milliards de dollars ». Ce n’est pas un mystère : l’Etat a aussi mis la main à la poche pour accroître la compétitivité du championnat. Ainsi, le Shanghai SIPG a connu une ascension fulgurante en dix ans d’existence, bien aidé par un investissement massif de l’Etat. Une nouvelle stratégie, donc, qui explique que les droits de diffu-sion aient été multipliés par 20 en un an, passant ainsi de 7 mil-lions à 140 millions de dollars.

o Guillaume Thorel

(L’

Equi

pe)

ExprEsso18.02.2016 # 03

Vincent, sur-engagé portrait Victime d’épuisement professionnel

«J’étais sceptique sur ce phéno-mène mais de-puis que je l’ai vécu personnel-

lement, ça a changé » explique Vincent, un grand gaillard brun de 27 ans. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Vincent a fait un burn-out. Il a été victime du syndrome d’épuisement pro-fessionnel. Il en avait pourtant vu d’autres en tant que soldat en Afghanistan en 2007. Engagé au lendemain de son baccalau-réat, il voulait voyager. Puis de retour en France, il a repris avec succès des études de droit pu-blic à l’Université de Montpel-lier jusqu’au master 2. C’est au travail lors d’un stage au Ministère de la défense qu’il a craqué. Sa voix posée articule délibéré-ment les mots, mais il trébuche parfois sur quelques phrases, car l’émotion fait ressurgir des restes de dyslexie corrigée par un travail acharné. « J’étais au Ministère de la Défense à la cellule environnement. J’ai fait un burn-out au bout de quatre mois, avec un arrêt de travail. On me mettait beaucoup la pression. Je n’ai pas tenu le coup », avoue-t-il comme s’il était coupable.Les premiers symptômes sont venus très vite : le stress d’abord, accumulé sur plusieurs mois. « Je devenais irritable, changeant, avec des maux de têtes et de dos ». Pour com-penser sa perte d’efficacité, il

redoublait d’efforts en rentrant dans un cycle d’acharnement et de travail compulsif. Assez vite sont venus des troubles du sommeil, de l’eczéma.Les raisons de son implosion sont classiques. Bosseur et dévoué, Vincent restait toujours plus tard et arrivait toujours plus tôt, accumulait les dos-siers sans jamais dire non. Bien pire, sa hiérarchie le mettait sous pression « ma tu-trice ne m’a jamais rien appris. J’étais très critiqué au quotidien sur mon travail, sur ma façon d’être, de m’exprimer, dit-il en bégayant légèrement. Bref, du harcèlement moral par petites touches ». Vivant seul, il avait pour unique cadre de vie le tra-vail, sans équilibre personnelle

et familial : « j’avais déménagé à Paris pour ce stage sans ma copine.» Le soir, Vincent travaillait, le week-end aussi. Voilà l’enfer qu’il a vécu durant ces longs mois, jusqu’à ce que son corps dise stop.

Une difficle guérisonAprès l’effondrement, Vincent a dû se reconstruire. Du jour au lendemain, il n’était plus capable d’assumer ses mis-sions. « C’était dur, j’avais des angoisses, je ne mangeais plus et j’avais toujours les mêmes pensées qui tournaient dans ma tête, tous les jours. ». C’est la phase de la maladie : dé-pression et crise de panique. Seul le temps, un repos de plu-sieurs mois et des thérapies lui

ont permis de guérir. « Depuis que j’ai changé de boulot, j’ai aussi repris confiance en moi. » Aujourd’hui, Vincent tra-vaille comme vacataire à la cour d’appel de Montpellier au service des greffes civiles. « Ça se passe très bien. Ils vont peut-être même me renouve-ler le contrat et je passerai le concours en mars prochain ». Selon le Magazine Manage-ment, « 80% des victimes de Burn-out retrouvent un poste plus qualifié, mais souvent dans une structure plus mo-deste. » Vincent, lucide, réa-lise que cette expérience lui laissera des traces, comme une fragilité plus importante au stress, qu’il devra apprendre à gérer.

o Quentin Ebrard

1 cadre sur 5 est touché par le burn-out

ExprEsso insolitEsUn éléphant dévaste une route n L’histoire se déroule en parallèle des réjouissances de la Saint-Valentin dans la Vallée des éléphants sauvages, un immense parc animalier située dans la province Yunnan (Sud de la Chine) où les pachydermes peuvent évoluer en liberté. L’un d’eux, en rut, a embouti quatre voi-tures dimanche après avoir déjà endom-magé 15 véhicules l’avant veille. En cause : un gros chagrin d’amour du mastodonte défait par un rival dans la conquête d’une femelle. Heureusement, pour l’éléphant nommé « Zhusunya » (« Dent en pousse de bambou », en chinois), la saison des amours continue pour la soixantaine d’animaux résidant au parc. Comme quoi, l'amour peut être vache, des fois.

Papy fait de la résistancen Ken Homes a 78 ans, il est Australien...et le plus vieux stagiaire de son pays ! Un scénario qui semble tout droit sorti des studios hollywoodiens, suite idéale de Dirty Papy actuellement au cinéma. Trainee Papy, l’affiche aurait du sens. Pourtant, l’histoire est bien réelle. Ken, peut être lassé de Barbie, a voulu débu-ter une nouvelle carrière dans le secteur des soins à la personne. Il commence un stage dans une maison de repos pour personnes âgées. Habile, le bougre ap-prend son futur métier tout en prenant ses marques dans sa future demeure. De stagiaire à locataire, il n’y a qu’un pas. Dans vos salles (peut-être) dans quelques années.

Une « banque du caca » pour soigner vos intestinsn Une raison de plus pour se méfier des banques. Aux Pays-Bas, une « banque de selles » a été créée afin de faciliter les transplantations de ma-tière fécale et soulager les personnes qui souffrent d’infections intestinales chroniques a expliqué l’université de Leyde, initiatrice du projet. Les dons, anonymes, sont récoltés par le donneur à son domicile. La « solution » est ensuite envoyée pour être greffée chez le patient, soit à l’aide d’un endoscope inséré via la narine, soit lors d’une colosco-pie. Selon l’université, 3.000 patients pourraient être concernés chaque année.

08 - ExprEsso - jEudi 18 févriEr

Une reconnaissance difficile81 députés socialistes dont Benoit Hamon ont présenté un projet de loi mercredi 17 février pour obtenir une meilleure recon-naissance du « burn-out » comme maladie profes-sionnelle. Aujourd’hui, cette reconnaissance se fait au cas par cas par le Comité régional de reconnais-sance des malades profes-sionnelles. En 2013, seules 240 demandes ont obtenu gain de cause alors que 3 millions ade salariés seraient menacés par l’épui-sement professionnel.