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L’ESSENTIEL Ça PACS ou ça casse Le pacte civil de solidarité, une union plus solide que le mariage FRANCE P.2 Remue-ménage dans les prétoires n La fronde des magis- trats contre le gouverne- ment Sarkozy s’étend. Reportage sur le quoti- dien de deux juges de l’application des peines fatiguées. SOCIÉTÉ P.3 Le casse-tête de la dépendance n Les débats sont lan- cés sur le financement d’une des réformes pha- res de la présidence de Sarkozy. INTERNATIONAL P.4 L’attentat de Moscou revendiqué n L’Emir du Caucase, Dokou Oumarov, a agi pour la « création d’un Etat islamiste ». ECO/CONSO P.5 Mobiles : la facture n'augmentera pas n Orange et SFR ont dé- cidé de ne pas répercuter la hausse de la TVA sur les forfaits mobiles. Cel- le-ci est maintenue sur les offres Triple Play. SPORTS P.6 France-Brésil : choc au stade de France n Les Bleus rencontrent ce soir une Seleçao en reconstruction. EXPRESSO n L’Insee l’a annoncé hier, la France comptait en janvier 2010 un million de pacsés. Ce succès cache une double réalité. Le pacs permet de bénéficier d’avantages administratifs et fiscaux. Il est aussi devenu une étape symboli- que pour les jeunes couples sur le che- min du mariage. PAGE 3 Essai transformé pour le pacs : 40% des pactes finissent en mariage QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2012 # 05 09 02 2011 Nathanaël Vittrant

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Bonsoir, Sur le lien suivant, vous trouverez le 5ème numéro du quotidien école des étudiants de l'Institut Français de Presse. Bonne lecture, Les étudiants du master 1 Journalisme

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L’essentieL

ça PACS ou ça casseLe pacte civil de solidarité, une union plus solide que le mariage

FRAnCe P.2Remue-ménage dans les prétoiresn La fronde des magis-trats contre le gouverne-ment Sarkozy s’étend. Reportage sur le quoti-dien de deux juges de l’application des peines fatiguées.

soCiété P.3Le casse-tête de la dépendancen Les débats sont lan-cés sur le financement d’une des réformes pha-res de la présidence de Sarkozy.

inteRnAtionAL P.4

L’attentat de Moscou revendiquén L’Emir du Caucase, Dokou Oumarov, a agi pour la « création d’un Etat islamiste ».

eCo/Conso P.5Mobiles : la facture n'augmentera pasn Orange et SFR ont dé-cidé de ne pas répercuter la hausse de la TVA sur les forfaits mobiles. Cel-le-ci est maintenue sur les offres Triple Play.

sPoRts P.6France-Brésil : choc au stade de France

n Les Bleus rencontrent ce soir une Seleçao en reconstruction.

exPResso

n L’Insee l’a annoncé hier, la France comptait en janvier 2010 un million de pacsés. Ce succès cache une double réalité. Le pacs permet de bénéficier

d’avantages administratifs et fiscaux. Il est aussi devenu une étape symboli-que pour les jeunes couples sur le che-min du mariage. PAge 3

Essai transformé pour le pacs : 40% des pactes finissent en mariage

quotidien du mAsteR de jouRnALisme de L’ institut FRAnçAis de PResse - PRomo 2012# 05

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FranceJustice Les tribunaux de Meaux et Bobigny aussi surchargés qu’à Nantes

Laurence et Amaria, juges débordées

Les juges de l’applica-tion des peines sont souvent la cible du président Sarkozy. Celui-ci condamnait

par le passé le laxisme des juges de Bobigny. Plus récemment, il s’en est pris aux « dysfonction-nements » qui ont permis à Tony Meilhon, meurtrier présumé de Laëtitia, d‘échapper au contrôle de la justice. Pourtant, le travail quotidien comme les revendica-tions des juges restent abstraits pour la majorité des Français.Jeune magistrate, Laurence Blis-son, 26 ans, exerce à la chambre de l’application des peines du tribunal de Meaux (Seine-et-Marne). En étroites collabora-tions avec les conseillers d’in-sertion et de probation (CIP) et le service pénitentiaire d’in-sertion et de probation (SPIP), cette juge est à la lisière de deux mondes qui se regardent avec défiance : la société et le mi-lieu carcéral. Elle statue sur le sort des condamnés mais doit surtout tisser des liens avec le secteur associatif qui œuvre à la réinsertion des délinquants et criminels.Après cinq mois de service,

Laurence a rapidement déchan-té : « Le manque de moyen nous empêche de voir le sens de notre métier ». « On travaille en flux tendu ». Trois magistrats ont en charge 2 700 dossiers, soit près de 900 chacun. Leur souhait d’obtenir un quatrième collègue est resté lettre morte.« Là, j’ai trente-deux dossiers de permissions de sortir et

trente-neuf demandes de ré-duction de peines », sans parler des aménagements de peines. « Alors, pour l’examen des de-mandes, vu le nombre, on est obligés d’aller vite. » Le procureur décide de la prio-rité des demandes à traiter. « A charge pour nous d’enquêter sur le condamné, d’étudier sa personnalité et enfin, de le convoquer. A Meaux, ce n’est pas possible. Je me contente d’un questionnaire ».

Deux mille dossiers à gérerMême son de cloche à Bobigny où sept juges se partagent plus de deux mille dossiers. « Trop pour faire de la qualité et mon-ter de véritables projets de réinsertion », regrette Amaria Tlemsani, la vice-présidente de la chambre de l’application des

peines. A bientôt 38 ans, elle se déclare solidaire du tribunal de Nantes, refusant de rejeter la responsabilité sur les CIP. « La norme est fixée à quatre-vingt-dix détenus par conseiller. A Nantes, ils étaient à cent-qua-rante… »« Les choix de priorité qui ont été faits à Nantes, ont aussi été faits à Meaux », assure Lauren-ce Blisson. Les sorties sèches, c’est-à-dire sans aménagement de peine, comme celle dont a bénéficié Tony Meilhon, sont très « délicates », explique-t-elle. Se défendant de tenir un discours catastrophique, elle se dit « peinée d’être cantonnée à un suivi sommaire ». « Le juge dans la cité que j’aspire à de-venir reste un vœux pieux. Dans l’état, ce n’est pas possible ».

o Jules Brelaz

n Le 14 décembre, Jean-Louis Borloo, président du Parti radi-cal, se présentait devant le comi-té exécutif du Nouveau centre, comme c’était prévu avec Hervé Morin depuis le remaniement ministériel. Objectif : redessiner les contours du centre sur l’échi-quier politique et aboutir à une confédération en vue de 2012.« Match retour », plaisante Hervé Morin alors qu’il s’ap-prête à rencontrer à son tour, mardi, l’exécutif du Parti radi-cal en huis-clos à l’Assemblée. L’ancien ministre de la défense a, semble-t-il, l’humour un peu jaune. En effet, depuis cette pre-mière manche, les deux hommes

ont rivalisé d’initiatives pour prendre la main sur le projet de réunification de la famille cen-triste. Ce 14 décembre, Jean-Louis Borloo a laissé les dirigeants

du Nouveau centre sceptiques quant à sa volonté de s’éman-ciper de l’UMP. Or, s’il le situe clairement dans la majorité pré-sidentielle, Hervé Morin fait de l’indépendance du centre une base de la future entente. L’en-jeu est donc pour lui d’obtenir de son partenaire un choix clair.

Rassurer son propre campMais c’est surtout son propre camp qu’Hervé Morin doit ras-surer. Le 27 janvier, alors qu’il a annoncé le lancement d’une « confédération du centre » avec Jean Arthuis, fondateur de l’Alliance centriste, certains au Nouveau Centre ont manifesté

leur désaccord. François Sauva-det, patron des députés du parti à l’Assemblée, et Jean-Christo-phe Lagarde, numéro 2 du NC, se sont opposés à cette « confé-dération petits bras », à ce « bidule anecdotique ». Pour eux, seule une alliance avec le Parti radical est susceptible de créer les conditions d’une candidature crédible en 2012.Une équation difficile à résou-dre pour Hervé Morin qui n’a jamais caché ses ambitions d’être le candidat du centre aux présidentielles, mais qui devra faire avec un Jean-Louis Borloo de plus en plus consensuel.

o Chloé Devez

La moitié des juridictions mobiliséesLe tribunal de grande instance de Paris a rejoint le mouvement de contestation en votant mardi la suspension des audiences. Depuis jeudi dernier, 110 juridictions ont renvoyé sine die toutes les audien-ces non urgentes. Plusieurs magistrats de la Cour de cassation ont réclamé « en urgence » une assemblée générale de concertation. Alors que les cours d’appel de Rennes, Angers et Aix décidaient de suspendre les séances, les magistrats du TGI de Fort-de-France se sont associés au mouvement national. Les syndicats estiment que la moitié des juridictions participent à la mobilisation.

POLITIQUE Grandes manœuvres au centre en vue de la présidentielle

Jean-Louis Borloo et Hervé Morin jouent à cache-cache

AFP/C

harlet

Hervé Morin et Jean-Louis Borloo en 2010

AFP/Stéphane de Sakutin

Assemblée générale des magistrats, ce mardi à Lille

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Quatre ans après son élection, Nicolas Sarkozy remet à l’ordre du jour l’une de ses promesses

de campagne. Hier, le président a officiellement lancé les débats sur la réforme de la dépendance au Conseil économique, social et environ-nemental. Il était temps : le sujet est loin de laisser indifférents les Français. Pour preuve, une étude publiée par le quotidien La Tri-bune hier montre que 78 % des Français âgés de 35 à 75 ans se déclarent concernés par la dé-pendance des personnes âgées, que ce soit pour eux-mêmes ou pour leurs proches (82 %). Au cœur des inquiétudes : le financement de la réforme. Plu-sieurs pistes ont déjà été lancées ces derniers mois. Première idée défendue par les sénateurs : mettre à contribution le patri-moine des personnes âgées les plus aisées pour financer une partie de l’allocation person-nalisée d’autonomie (APA). Il s’agirait alors de prélever 20 000 euros au maximum sur l’hé-ritage laissé par un défunt ayant touché l’APA. Cette mesure concernerait les patrimoines d’une valeur supérieure à 150 000 euros ou 200 000 euros.Autre piste proposée par le dé-

puté UMP Laurent Hénart : ins-taurer une deuxième journée de solidarité. Les Français sacrifie-raient une journée de travail par an pour financer la Caisse natio-nale de solidarité.

D’autres financementsDe son côté, le secrétaire de la CFDT François Chérèque sug-gère d’autres voies de finance-ment, via l’alignement du taux du CGS des retraités sur celui des actifs et la taxation des successions. Selon lui, prélever « 1% sur les successions, sur tout le monde » rapporterait « un milliard d’euros ».Quant au recours à l’assurance

privée obligatoire, l’idée a été évoquée par la députée UMP Valérie Rosso-Debord. L’assuré pourrait choisir le montant de sa cotisation auprès des organis-mes (les mutuelles, les sociétés d’assurances et de prévoyance) ayant passé un contrat avec l’Etat. Une solution qui fait déjà grincer des dents, mais que Ni-colas Sarkozy ne veut pas écar-ter, comme il l’a fait savoir lors de son discours hier. Prochaine échéance : juin 2010. Le gouvernement devra alors présenter un projet de loi qui sera examiné par le Parlement à l’automne.

o Hélène Bielak

SOCIETE

Escapade de Sarkozy à New York...

n France Inter a révélé mardi que le chef de l’Etat était parti en toute discrétion à New York le week-end du 5 février à bord d’un Falcon 7X de l’Etat. Selon l’Elysée, le président a réglé le coût d’un billet « au tarif com-mercial ». Il s’agissait d’un dé-placement personnel.

... et de Fillon en Egypte

n Alors que Michèle Alliot-Ma-rie est toujours enlisée dans la polémique sur ses vacances tunisiennes, François Fillon a re-connu hier avoir utilisé un avion officiel égyptien lors d’un voyage au pays des pharaons à Noël. Il a réaffirmé « son soutien » à la ministre mardi lors de la réu-nion hebdomadaire des députés UMP.

Echappée belle avortéeen Côte d’Ivoire

n Le L’opération a été an-nulée de justesse. Une délé-gation de trois députés UMP devait se rendre ce week-end en Côte d’Ivoire pour rencon-trer Laurent Gbagbo. Rappe-lés à l’ordre par le patron des parlementaires UMP, Christian Jacob, ils ont finalement an-nulé leur voyage. Cette mission aurait pu compromettre les ef-forts de la diplomatie française en Côte d’Ivoire.

Hausse prévue du PV de stationnementn Le PV de stationnement de-vrait passer de 11 à 17 euros. C’est ce qu’a annoncé mardi le ministre du budget François Ba-roin sur France 2. Le prix n’avait pas été réévalué depuis 1986. Aucune date n’a été donnée pour l’instant.

Dépendance, le chantier commence

Pacs un jour, pacs toujours n «Pour moi, ça ne représente rien du tout », lance Naïm, quand on l’interroge sur le pac-te civil de solidarité. Ce jeune homme pacsé depuis cinq mois l’avoue : « Le pacs n’a rien de solennel, c’est surtout pour que mon amie obtienne un job pas trop loin de chez nous que l’on s’est pacsés. Et puis c’est sim-ple et pas cher. »Même approche pour Julie, 25 ans, pacsée depuis 2007 : « On allait pas se marier pour faire joli, alors que tout ce qui nous intéressait, c’était les avantages administratifs.»Un million de Français ont si-gné un pacs depuis sa création. Comme Naïm et Julie, beau-coup l’ont fait pour des raisons pratiques.Un usage qui se rapproche de ce que souhaitait le gouvernement lorsqu’il a fait voter l’instaura-tion du pacte civil de solidarité en 1999 : offrir un cadre juridi-

que plus équitable aux couples non-mariés.Mais au-delà de la loi, nom-breux sont ceux qui confèrent à cette union civile une dimen-sion plus symbolique.« Nous voulions officialiser fa-cilement notre union, témoigne Margot, et faute de moyens, nous avons opté pour le pacs avec resto entre amis plutôt que de nous ruiner dans l’organisa-tion d’un mariage. Mais à ter-me, le but ultime, reste quand même la robe blanche et tout le tralala ! »

Le pacs avant le mariageLe phénomène est loin d’être isolé. Nombreux sont les jeu-nes Français qui prennent le pacs comme un prélude au ma-riage. Selon l’Insee, sur la pé-riode 2006-2009, 40% des pacs signés auraient débouché sur un mariage. Une tendance qui n’empêche pas le pacte civil

de solidarité de concurrencer l’institution matrimoniale. En 2008, on dénombrait un pacs signé pour deux mariages cé-lébrés. Deux ans plus tard, il fallait compter trois pacs pour quatre mariages.Les chiffres de l’INED per-mettent de souligner un autre phénomène : l’union par le ma-riage serait moins solide que le pacs. En 2009, le ratio divor-ces/mariages était de quaran-te-cinq pour cent, tandis qu’on enregistrait seulement quinze dissolutions de pacs pour cent contrats signés.Dans cette bataille, le pacte ci-vil de solidarité bénéficie cer-tainement de son jeune âge. Il émerge néanmoins comme un passage obligé pour les jeunes couples. Il est à la fois une sou-pape fiscale, un symbole d’en-gagement, et au bout du comp-te, un tremplin vers le mariage.

o Donald Walther

En brEf

SOCIAL Comment financer les soins aux personnes très âgées ?

SOCIETE Le Pacte civil de solidarité, tremplin vers le mariage

Cette réforme devrait être la dernière avant 2012 (SB)

MErCrEDI 09 fEVrIEr- ExprESSO - 03

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Vendredi 12 janVier- expresso - 0504 - expresso - MerCredi 9 FeVrier

internationalRUSSIE L’attentat de Moscou a été revendiqué par l’Emir du Caucase

Dokou Oumarov veut un Etat islamiste

Lorsque le chef du groupe rebelle isla-miste l’Emirat du Caucase promettait de faire de 2011 «

une année de sang et de larme », les autorités russes avaient en mémoire ses précédents faits d’arme. Après le train Moscou – Saint-Pétersbourg en novem-bre 2009, le métro moscovite en mars 2010 et un marché d’Os-sétie du Nord en septembre dernier, l’indépendantiste tchét-chène Dokou Oumarov a reven-diqué l’attentat de l’aéroport de Moscou – Domodedovo. L’atta-que, perpétrée par un kamikaze, a eu lieu le 24 janvier, et a tué trente-six personnes. Dans une vidéo postée sur un site Internet, l’Emir du Caucase précise avoir agi au nom d’Al-lah, et dans le but de créer un Etat islamiste libre dans le Cau-case du Nord. Cet homme à la longue barbe brune est devenu en juin 2006

le « président » indépendantiste de Tchétchénie, prenant ainsi la tête de la guérilla anti-russe. En octobre 2007, il se brouille avec les chefs historiques de ce com-

bat, en se proclamant à la tête d’un Emirat du Caucase, dont la Tchétchénie ne serait qu’une province. Ce mouvement en-tend rassembler les différentes

factions rebelles actives dans les républiques de cette région de la Russie.

Un chef qui ne convainc pasMais cet Emirat est loin d’être une organisation uniforme. Une partie des indépendantistes de Tchétchénie a proclamé durant l’été 2010 son indépendance vis-à-vis de Dokou Oumarov, alors bête noire de Moscou. Son sort fait l’objet de spécu-lations tant les assauts russes dans les montagnes du Caucase sont fréquents. Certains mettent également en doute son impli-cation dans les attentats et son rôle dans la guérilla. Les auto-rités russes ont déclaré hier soir à l’agence de presse Itar-Tass qu’elles s’attendaient à la dé-claration d’Oumarov, estimant qu’il avait besoin d’apparaître comme l’organisateur de ces évènements pour se rappeler à la mémoire des gens.

o Timothée Brisson

Municipales le 9 juillet en Cisjordanien L’Autorité palestinienne a décidé hier de convoquer des élections loca-les pour le 9 juillet. Ce premier scrutin palestinien depuis 2006 se tiendra uniquement en Cisjordanie. La proposition a été rejetée par le Hamas, qui règne sur la Bande de Gaza depuis 2007, creusant ainsi le fossé entre les deux entités.

A Cancun, la pollution menace le tourismen Le réseau hydrique de la pé-ninsule mexicaine du Yucatan est pollué par des médicaments, des narcotiques et d’autres produits chimiques, a révélé hier une étude. Elle a également souligné que cette pollution environnementale grave n’est peut-être pas sans lien avec la perte de 50% des récifs coralliens de la côte depuis 1990.

en breF

n L’annonce d’une hausse de 15% sur les salaires et les retrai-tes à partir du mois d’avril par le président en sursis continue de nourrir les critiques à son égard. Accusé de vouloir jouer la montre par les négociations sur le changement de régime, il est à présent soupçonné de vouloir diviser l’opinion. En effet, ses propositions visent avant tout les dix millions de

salariés de l’Etat, ceci afin d’as-surer la continuité des services tout en limitant le nombre des mécontents. Le fossé s’agran-dirait ainsi entre une « majorité silencieuse » et la population, plus jeune et au chômage, qui manifeste depuis plus de deux semaines place Tahrir et ne bé-néficierait donc pas de ces dis-positions. De plus, ces mesures socia-

les interviennent dans le cadre de discussions plus larges sur la Constitution qu’il avait lui-même réformée pour renforcer son pouvoir, ce qui entretient le trouble sur la stratégie de fin de règne d’Hosni Moubarak. Apparaissant plus conciliateur malgré sa résolution de rester jusqu’à la tenue des prochaines élections, en septembre, il pro-fite également du climat d’apai-

sement dû à la présence au sommet de l’Etat de figures mo-dérées qui se refusent jusqu’à présent à prendre la succession immédiate du président déchu. Ce souci de légitimité formulé par les membres du nouveau gouvernement permet à Mou-barak de gagner du temps. Son mandat s’achève en septembre prochain.

o Julien Lagache

EGYPTE Affaibli, le président décide de relever le traitement des agents de l’Etat

Hosni Moubarak soigne les fonctionnaires

n Décidément Aung San Suu Kyi s’active, depuis sa libéra-tion par la junte il y a trois mois. Après la sortie du nouveau site Internet de son parti politique, la Dame de Rangoun s’est lan-cée hier sur un terrain beaucoup moins consensuel. Elle a deman-dé à l’Occident l’allègement des sanctions économiques visant les secteurs du bois et des mine-rais birmans.Une requête qu’elle a justifié en invoquant « l’intérêt de la démo-

cratie, des droits de l’homme et d’un environnement économique stable ». Sa demande a reçu le soutien de l’ASEAN (Associa-tion des nations du sud-est asia-tique), laquelle a déclaré vouloir maintenir « la pression sur le pays, tout en reconnaissant les récents efforts accomplis » com-me la récente tenue d’élections législatives. Les Etats-Unis et l’Union Européenne ont répondu y être fermement opposés.

o Clément Gassy

La Dame de Rangouncontre les sanctions

BIRMANIE Les Occidentaux à contre-pied

L’islamiste a revendiqué hier matin la paternité de l’attentat dans une vidéo, diffusée sur un site indépendantiste tchétchène.

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ECO/CONSO

Creusement des déficits commercial et budgétairen Selon les indicateurs de l’éco-nomie publiés hier, le déficit de l’Etat a atteint 148, 8 milliards d’euros, soit une hausse de 7 % par rapport à l’année dernière. Cette aggravation s’explique par la crise et le plan de relance adopté pour en limiter l’impact. Les chiffres du commerce exté-rieur révèlent en outre un déficit de 51,4 milliards d’euros malgré une reprise des exportations (+13, 5 %) dopées par le dyna-misme des secteurs aéronauti-que, agroalimentaire et pharma-ceutique. La France reste « très dépendante de sa facture éner-gétique », a expliqué Pierre Lel-louche, secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur. Celle-ci s’élève à 48 milliards d’euros.

Ouverture des négociations pour l’emploi des jeunes

n Les partenaires sociaux ont entamé hier soir, au Medef, des négociations en vue d’amélio-rer l’emploi des jeunes. Pour la délégation patronale, qui se dit prête à consentir des efforts concernant le recours trop mas-sif aux stages, l’objectif est de parvenir à un accord à la fin du premier semestre 2011.

Nouvel acteur dans le service d’achat groupén Topdealenville et Sipa Ouest-France s’associent pour lancer www.topdealenville.fr, afin de concurrencer l’Américain Grou-pon. Le site propose des ré-ductions importantes dans les commerces locaux, en contre-partie d’un achat groupé par les internautes. Deux sites pilotes ont été lancés à Marseille et à Nantes.

TÉLÉPHONIE Les opérateurs renoncent à la hausse

Orange et SFR font volte-face sur la TVAn Hier matin, c’est par sms que les clients d’Orange et de SFR ont reçu la bonne nouvelle : la hausse de la TVA ne sera fina-lement pas répercutée sur leurs forfaits mobiles. Les abonnements mobiles per-mettant d’accéder à la télévision devaient en effet être majorés de 2 à 9 euros chez SFR et de 2 euros chez Orange pour prendre en compte le passage de la TVA de 5,5 % à 19,6 % sur l’accès à la télévision par Internet.Critiqués pour la complexité de

leurs modalités de résiliations, les opérateurs ont fait volte-face. « Les informations et rumeurs contradictoires circulant depuis début janvier ont généré une grande incompréhension auprès de nos clients », justifie Frank Cadoret, directeur général Grand Public de SFR. « Orange doit aujourd’hui s’adapter aux nouvelles condi-tions du marché français », a in-diqué un porte-parole du groupe. En clair, limiter le nombre de résiliations et contrer la stratégie

de Bouygues Télécom qui a, le premier, décidé de ne pas réper-cuter cette hausse pour se diffé-rencier et recruter de nouveaux clients.Les abonnés des offres Triple Play, eux, verront bien les tarifs augmenter de 2 euros en moyen-ne car la TVA sur la télévision passe à 19,6 %. Pour Bouygues, il s’agit d’un choix financier qui vise à privilégier les clients mobiles, plus nombreux que les autres. Aux abonnés d’Orange, les conseillers clients expliquent que ces tarifs n’échappent pas à la hausse de la TVA car ils sont les plus bas d’Europe. « Les prix de ces offres augmen-tent chez les autres opérateurs c’est pour cela qu’ils ne les ont pas diminué », estime un porte parole d’UFC Que Choisir. Les dirigeants des enseignes n’étaient pas disponibles pour justifier ce choix. o Angélique Mangon

L’IPv4 laisse la place à une nouvelle génération d’adresse. ESprESSO quOtidiEN«Expresso» est le quotidien école des étudiants en master de journalisme de l’Institut Français de Presse.4 rue Blaise-Desgoffe, 75006 ParisDiffusion restreinteCertaines photos ne sont pas libres de droits

INFORMATIQUE IPv4 est mort, vive l’IPv6

L’Internet ne sera pas saturé

Résiliation sous conditionIl est désormais impossible pour les clients mobiles de résilier leur forfait sans frais car la décision prise par Orange et SFR ne modifie plus le contrat de base. Par contre, selon la DGCCRF si le consom-mateur avait envoyé sa demande de résiliation avant que l’opéra-teur renonce à la modification des conditions contractuelles qu’il lui avait notifiée, le contrat doit être résilié sans pénalité. Les abonnés aux offres Triple Play peuvent résilier sans frais.

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L’IPv4 c’est fini. Il va falloir s’adapter à son successeur, l’IPv6. L’IP (Internet Proto-col) est en quelque

sorte le numéro de téléphone de votre ordinateur et permet de recevoir et d’envoyer des infor-mations sur le net. Conçu dans les années 1970, le protocole version quatre permet de supporter quelque 4,3 mil-liards d’adresses. Mais l’avè-nement du haut débit et de la téléphonie mobile a entraîné la saturation du réseau. Heureu-sement, le problème est connu depuis longtemps et le proto-cole complémentaire est finalisé depuis 1998.

Sortir de l’impasseIl permettra de sortir de l’im-passe en ouvrant quelque 340 sextillions nouvelles adresses. « Les ordinateurs sont déjà pré-configurés pour l’IPv6 », assure Pierre Françon, PDG de Quaelys, un cabinet de conseil en informatique. Il ne reste plus qu’aux fournisseurs d’accès à Internet de déployer la version six. Cependant, « il risque d’avoir un système à deux vitesses », s’inquiète Pierre Françon. « Il y aura d’un côté un réseau qui

bénéficiera des nouvelles tech-nologies de l’IPv6, et de l’autre côté, l’IPv4 engorgé, donc moins fluide, qui utilise des sub-terfuges pour combler le man-que d’adresse. »

o Yann Nguyen Van

A l’occasion du V6 World Congress, qui se tient à Paris du 8 au 11 février, les participants peu-vent assister aux démonstrations d’applications de l’IPv6

mErCrEdi 9 févriEr- ExprESSO - 05

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Le Brésil, monstre sa-cré du football mon-dial. Une image mise à mal depuis le der-nier titre de cham-

pion du monde de l’équipe en 2002. Eliminée par Zidane en 2006, défaite par les Hollandais en Afrique du Sud, la Seleçao traverse une sombre période. Sous Dunga, le foot samba a laissé place à un jeu terne et dé-fensif bien éloigné des racines brésiliennes. Pire, lors de leur dernier match amical, les Auri-verdes ont été battus sur le fil par l’ennemi juré argentin. Une humiliation de plus pour ce peu-ple fanatique de football.

Au pied du mur Face à ce bilan inquiétant, les dirigeants brésiliens ont décidé de réagir. Le pays accueille la prochaine coupe du monde en 2014. Un événement planétaire ardemment souhaité par l’an-cien président Lula. Un peu à l’image des jeux de Pékin pour la Chine, cette coupe du monde sera celle du Brésil ou ne sera pas. Inutile de préciser que la pression populaire sur l’équipe nationale est énorme. La Sele

çao n’a pas le choix, elle devra conquérir son sixième titre. La prestation décevante des Brési-liens en Afrique du Sud a donné lieu a un grand chambardement

au pays où le football est roi. Exit l’austère Dunga, la place de sélectionneur est dorénavant confiée à Mano Menezes. Pour l’ancien entraîneur des Corin-

thians, la mission est simple : renouer avec l’ancien style flamboyant de la Seleçao.

Une génération prometteusePour atteindre cet objectif, Me-nezes a lancé un « processus de rénovation ». Robinho, Julio Cesar et Daniel Alves sont les seuls rescapés de la campagne sud-africaine. Le Brésil new look est largement rajeuni et présente une moyenne d’âge de 24 ans. Une génération promet-teuse sur laquelle le nouveau sélectionneur compte s’appuyer jusqu’en 2014. Ses étoiles mon-tantes s’appellent Ganso (21 ans) ou Neymar (19 ans). El-les sont chargées de redonner au football brésilien son lustre d’antan.Pour le moment, le chantier auri-verde est encore en construction. Mais les jeunes pousses de Me-nezes proposent un jeu offensif et spontané plus séduisant que celui aperçu en juillet dernier. Ce soir, la menace brésilienne sera donc bien réelle au Stade de France. Le match sera sûre-ment instructif, les Bleus étant eux aussi en quête de rachat. o Benjamin Roger

06 - ExprEsso - MErcrEdi 9 févriEr

sporTs

n « La piste est très dangereu-se », s’est inquiétée la skieuse Lindsey Vonn avant même le dé-but des Championnats du monde de ski alpin de Garmisch (Alle-magne). Malgré ses réticences, la championne olympique a par-ticipé au super-G féminin mardi. Le commun des mortels aurait pourtant rebroussé chemin. Bien-venue dans le monde de ceux qui risquent leur vie pour un sport. « Une vie qu’on est pas prêt à risquer vaut-elle le coup d’être vécue ? », s’interroge fausse-ment Bluedeep sur un forum consacré aux sports extrêmes. « Dans une société où le confort physique est assuré, se confron-ter à la mort est une sensation incomparable », explique Linda Paquette, psychologue, dans la revue Forum.

Addiction émotionnelleUne quête de frisson qui peut coûter cher : en janvier le skieur autrichien Hans Grugger a été plongé dans le coma après une grave chute sur la piste de Kitzbühel (Tyrol). Dimanche,

Robert Kubica, pilote F1 chez Lotus-Renault, a connu le même sort après un accident de rallye. Les « praticiens de la limite » avouent également rechercher inlassablement le stress, et les montées d’adrénaline. Une véritable « addiction émotion-nelle », pour certains psycholo-gues, avec sensation de manque et euphorie. Course au record, exploits filmés et diffusés sur le Net : certains sportifs semblent

également mués par la quête de reconnaissance. « Notre société valorise la prise de risques », explique Linda Paquette. Exit le danger, le risque devient défi.

Culture du résultatQuid des enjeux économiques liant sportifs, organisateurs, diffuseurs et sponsors ? Diffi-cile de reculer devant l’épreuve lorsque le statut de sportif pro-fessionnel dépend de la perfor-mance, surtout quand on fait confiance aux organisateurs : des médias canadiens ont ainsi révélé que les organisateurs des JO d’hiver 2010 savaient la piste de luge où s’est tué le géorgien Nodar Kumaritashvili trop rapide. Plus généralement, la notion de « sacrifice » est présente chez les sportifs de haut niveau quelle que soit la dangerosité intrinsèque du sport pratiqué. Anciens rugbymen et boxeurs sont ainsi familiers des rhuma-tismes précoces, voir de problè-mes neurologiques.

o Léonor Lumineau-Marsaudon

Quand le risque devient défi PSYCHOLOGIE Pourquoi les sportifs mettent leur vie en danger

FOOTBALL Les Bleus affrontent ce soir un Brésil rajeuni

Objectif 2014 pour la Seleçao

En brEfQuel XV contre l’Irlande ?

n Le sélectionneur Marc Lièvremont a annoncé la composition de l’équipe qui affrontera le XV du trèfle diman-che à Dublin (16 heures, France 2). Domingo, Servat, Mas - Pierre, Nal-let - Dusautoir (cap.), Harinordoquy, Bonnaire - Parra, Trinh-Duc - Médard, Traille, Rougerie, Huget - Poitrenaud.Remplaçants : Guirado, Marconnet, Thion, Chabal, Yachvili, Clerc, Jauzion, Ducalcon (23e homme).

La skieuse autrichienne Görgl débute fort

n Elisabeth Görgl a remporté le Su-per-G des mondiaux de ski alpin qui se déroulent à Garmisch (Allemagne) du 8 au 20 février. Elle a devancé l’Améri-caine Julia Mancuso et l’Autrichienne Maria Riesch. La Française Ingrid Jac-quemod s’est classée 17e.

Cyclisme : Contadorquatre fois positif

n Selon des médias espagnols, Al-berto Contador, vainqueur du dernier Tour de France, aurait été contrôlé po-sitif au clenbuterol à quatre reprises-lors de l’épreuve.

Hans Grugger victime d’un traumatisme crânien. (AFP.)

Neymar, étoile montante du football brésilien.

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CultureINTERNET Les fictions réalisées par les amateurs sont en vogue

Les séries 100 % Web ont la cote

Websérie, un nom bran-ché, pour un concept vieux comme les

médias libres : des fictions pro-duites, jouées, et réalisées par des amateurs. Fanas du Web et acteurs débutants à la recherche d’une tribune : depuis quelques années, tous participent à l’ex-plosion du phénomène de la websérie à la française.Tout a démarré en 2005, avec la création de la plateforme communautaire d’échanges de vidéos, Dailymotion. Diffu-sion libre oblige, il est difficile d’évaluer le nombre de websé-ries actives sur le Net franco-phone. Elles seraient au moins 500, mais seule une vingtaine d’entre elles sont parvenues à tirer leur épingle du jeu.C’est notamment le cas de « Vi-siteur du futur », une série réali-sée par François Descraques de-puis fin 2009. Lui et sa bande de potes ont diffusé une vingtaine d’épisodes autour d’un thème

récurrent de la science-fiction : les voyages dans le temps. Aujourd’hui, la série futuriste avoisine les 150 000 visiteurs par épisode.

La qualité au rendez-vousOlympe El Shoura, l’attachée presse de la série, nous explique comment le projet s’auto-finan-ce : « L’argent vient de notre propre poche, mais actuelle-ment la boutique du « Visiteur du futur » est ouverte sur le site officiel. Nous avons aussi de la publicité sur le blog, et tout ça nous aide en partie à amortir les coûts. » En attendant, la qua-lité est au rendez-vous : la série est diffusée sur Nolife-tv depuis près d’un an, et une seconde sai-son est en cours.De nouvelles fictions voient le jour chaque semaine. « J’aurai sa peau », réalisée par Romain Gallon, 21 ans, est en ligne de-puis décembre. Romain raconte que l’idée de réaliser une web-série lui est venue avec « Visi-teur du futur » : « J’ai été fan

du concept tout de suite, faire quelque chose d’aussi bien avec si peu de moyens. » L’été dernier, avec sa troupe de théâtre, il monte son propre pro-jet de série. « On a voulu mon-trer ce dont on était capable », explique-t-il. Quatre épisodes plus tard, une entreprise de sa région (Bordeaux) s’est propo-sée pour produire le reste de la saison. Avec cette nouvelle vi-

sibilité, Romain espère attirer « plus de monde dans [leur] salle de théâtre ».Fin 2009, Canal+ a fait le pari du Web, en finançant à hauteur d’un million d’euros une série d’abord diffusée sur le site de la chaîne, puis à l’antenne : « Kali ». Un succès mitigé, mais une porte ouverte.

o Benjamin Vincent

Le « Visiteur du futur ».

n Anna Calvi est la révélation du moment. Les louanges pleuvent sur cette Londonien-ne d’origine italienne qui était hier soir au Nouveau Casino, à Paris. Depuis son appa-rition très remarquée au festival Les Inrocks Black XS à la Boule Noire en novembre dernier, cette jeune femme de 28 ans affole les critiques qui se succèdent pour louer son talent. Désignée héritière de Jeff Buckley et PJ Harvey, la chanteuse anglaise mélange avec aisance le rock au flamenco. Musicien-ne de formation, Anna Calvi a dû façonner sa voix fluette grâce à des heures de répéti-tion enfermée dans la maison de ses parents. Il ne lui reste plus qu’à confirmer les espé-rances placées en elle. o Elodie Corvée

n En 2009, le journaliste Philippe Manœu-vre qualifiait les Victoires de la musique de « long, lourd et lugubre ». Pourtant en 2010, 3,2 millions de Français n’avaient pas été intimidés par les quatre heures de repré-sentation, de remises de prix et de chansons. Quoi qu’il en soit, les organisateurs de la soirée ont décidé de renouveler un genre éculé et même décourageant pour le public fidèle. Les Victoires de la musique se dérouleront en deux soirées, les 9 février et 1er mars, un moyen d’alléger le programme et de créer un effet d’attente. Le premier épisode sera retransmis en direct sur France 4, la chaîne 15-35 ans de France Télévision. Une popu-

lation bien ciblée, puisque prix principal est celui de la Révélation de l’année. En lice notamment Camelia Jordana et Ben l’Oncle Soul, qui touchent un public plutôt jeune. Pour la deuxième partie des Victoires, les organisateurs promettent un show à l’amé-ricaine, dynamique, pailleté et glamour. De quoi rendre attrayant la remise des prix les plus prestigieux, ceux des artistes masculin et féminin de l’année. Enfin dans un souci de représentativité, deux cents quidam font partie d’un jury jusqu’alors exclusivement professionnel. Les chiffres d’audience seront le bilan le plus objectif de ces Victoires new look.

o Ariane Lecointre

Nouvelle formule pour les Victoires de la musique

TÉLÉVISION Ce soir, début du palmarès de la chanson

en bref

Anne Calvi, nouvelle sensation rock

CHANSON

Jafar Panahi, juré symboliquen Le cinéaste iranien Jafar Pa-nahi a été choisi comme mem-bre du prochain Festival du film de Berlin. Une façon pour le monde du cinéma de s’insurger contre son emprisonnement.

merCredi 9 février- expresso - 07

Lacroix au Quai Branly

n Dans le cadre de l’exposition l’Orient des femmes, le musée dévoile à partir d’aujourd’hui 150 costumes traditionnels de Bédouines confectionnés par le grand couturier français.

Carla Bruni bientôt dans les bacsn La femme du président sortira un nouvel et quatrième album à la rentrée. Elle a repris le travail avec son ami Daniel Lanois, qui a déjà réalisé des albums de U2, Neil Young et Bob Dylan.

Des mots d’amour Parisiensn Pour la Saint Valentin, la mai-rie Paris offre ses 170 panneaux lumineux aux amoureux pour déclarer leur flamme. Ils ont jusqu’à mercredi pour soumettre leurs mots doux sur paris.fr

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EXPRESSO09 02 2011 # 05

Un homme d’éprouvettesPORTRAIT René Frydman, un gynécologue en avance sur son temps

René Frydman, le « père » en 1982 du premier bébé éprouvette, fait encore parler de lui. En annon-

çant mardi la venue au monde du premier « bébé-médica-ment » français, il se retrouve au cœur de la polémique. Tou-jours à l’avant-garde en ma-tière de procréation assistée, il confie dans une interview qu’ « être médecin a toujours été une évidence même si personne n’exerçait ce métier dans mon entourage ». René Frydman naît en 1943 dans un village perdu des Landes où ses parents, des juifs d’origine polonaise, se sont réfugiés pour fuir les persécu-tions nazies. Bien des années plus tard, il se revendique athée et maoïste. Dès 1966 bien avant la loi Veil, il signe la déclaration des 121 médecins avouant avoir pratiqué un avortement. Il part ensuite porter assistance aux palestiniens pendant le conflit qui oppose l’armée jordanienne à l’Organisation de libération de la Palestine.

La révolution in vitroMême si l’homme avoue vo-lontiers avoir le goût du risque dans ses recherches, il se révèle d’une stabilité remarquable au niveau professionnel. Une fois entré au service de gynéco-logie-obstétrique de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, il n’en bougera pas. C’est là qu’il

expérimente une technique ré-volutionnaire en matière de pro-création : la fécondation in vitro (FIV). Trente ans plus tard, trois millions d’enfants sont nés grâce à une FIV.En 1994, la loi de bioéthique fixe le cadre juridique de ces pratiques. S’il reconnaît la «

nécessité d’élaborer des garde-fous car on touche à des choses essentielles », il déplore pour-tant que « la masse de règle-ments, avec le fameux principe de précaution, freine les tra-vaux de recherche ». Cela ne l’empêchera pas d’ex-périmenter sans cesse des mé-

thodes innovantes: le diagnostic préimplantatoire, la maturation in vitro…En novembre dernier, il permet la venue au monde de Jérémie et Karen, tous deux issus d’ovocytes congelés.

« Ne pas se brider »Très médiatique, le professeur Frydman s’est souvent exprimé sur les débats bioéthiques qui agitent la société. Il cherche à faire bouger les lignes en étant pour l’allongement du délai d’interruption volontaire de grossesse, l’indemnisation par la société des donneurs de ga-mètes ou l’euthanasie. Son cheval de bataille demeure le clonage thérapeutique, la création d’embryons destinés uniquement à la recherche. Pour lui, « répondre à un besoin ouvre toujours d’autres ques-tions imprévisibles. C’est cela, la recherche. On ne peut pas se brider en imaginant toutes les dérives possibles. »

o Anne-Claire Huet

Jérémie et Karen, les deux bébés nés d’ovocytes congelés (MaxPPP)

EXPRESSO CLIN D’OEIL Ma Dalton à l’anglaiseUne mamie met en fuite des malfratsn Une Anglaise de 70 ans s’est découvert une vocation d’agent de sécurité. La vieille dame a surpris six malfaiteurs qui tentaient de briser la vitrine d’un grand bijoutier de la ville de Northampton (centre du pays), tan-dis que le personnel restait impuissant. Ac-courant vers eux, elle les a chassés à coups de sac à main. Étonnés de cette interven-tion, les voleurs ont pris la fuite en scooter, mais l’un d’eux s’est retrouvé au sol après un ultime coup de la septuagénaire. Rapi-dement encerclé, il a pu être arrêté, sous le regard abasourdi de la foule ,rassemblée autour de la super mamie.

GéopolitiqueLes pandas de la détente

n Pékin, qui revendique depuis 1949 la sou-veraineté sur Taïwan, a offert un couple de pandas au zoo de Taïpeh, en 2008, en signe de détente entre les deux États. Hier, deux experts chinois ont été dépêchés pour aider Tuan Tuan et Yuan Yuan, stars du zoo, à s’ac-coupler au printemps prochain. (photo AFP)

L’art du sport Les peintres françaisenjeu du SuperBowln Qui a dit que sport et culture étaient deux mondes différents ? Alors que les Steelers de Pittsburgh affrontaient les Packers de Green Bay en finale du SuperBowl dimanche, deux musées américains se sont lancés dans un pari. Si les Packers gagnaient, le musée d’art de Milwaukee ajouterait à sa collec-tion un Renoir du musée de Carnegie. Dans le cas contraire, ce dernier récupérerait un Caillebotte de son adversaire. Avec la vic-toire des Packers, c’est donc le Renoir qui a changé de maison. Mais qu’on se rassure, il était prévu dès le départ que le gagnant ne conserverait le tableau que trois mois.

08 - EXPRESSO - MARDI 9 FÉVRIER

BioExpress1943 Naissance à Soumou-lou (Pyrénées-Atlantiques)1971 Participe à la fondation de Médecins sans frontière1982 Naissance d’Amandine, premier bébé issu d’une fécondation in vitro1986 à 1990 Participation au comité consultatif d’éthique2011 Naissance du premier « bébé-médicament»