05 Expresso 2015

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L’ESSENTIEL Mobilisation contre le FN des champs Marathon de l’exécutif au Salon de l’agriculture FRANCE P.2 Taubira contre le racisme du Web n La France lance un nouvel arsenal juri- diques contre les sites haineux. INTERNATIONAL P.3 Déploiement du Charles-de-Gaulle n Le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian a annoncé que le porte-avions rejoi- gnait la coalition, alors que les premières opé- rations contre Daech sont déjà en cours. L’échec de Goodluck Jonathan face à Boko Haram n Le chef d’état nigé- rian n’a pas su contenir l’expansion territoriale de la secte islamiste. ECO/CONSO P.4 Prime de bienvenue chez Sanofi n Nommé à la tête du groupe, Olivier Brandi- court reçoit une prime de 4 millions d’euros. CULTURE P.8 Le sacre de Birdman n La comédie noire adoubée par les Os- cars sort en salle ce mercredi. Décryptage d’un OVNI cinémato- graphique. EXPRESSO n « Voter Front National, c’est détruire ce modèle européen qui a aussi soutenu l’agriculture française. » Après Fran- çois Hollande samedi, c’est au tour de Manuel Valls de mettre en garde les agriculteurs contre le vote FN. A un mois des élections départementales, un sondage Ifop pour le Figaro donne le FN en tête, avec 30% des intentions de vote. PAGE 3 QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2016 # 05 23 02 2015 Stéphane Le Foll et Manuel Valls lundi au Salon de l’agriculture. Martin Bureau/AFP

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Le quotidien-école des M1 de l'école de journalisme de l'Institut Français de Presse.

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L’ESSENTIEL

Mobilisation contre le FN des champs

Marathon de l’exécutif au Salon de l’agricultureFRANCE P.2Taubira contre le racisme du Webn La France lance un nouvel arsenal juri-diques contre les sites haineux.

INTERNATIONAL P.3Déploiement duCharles-de-Gaulle n Le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian a annoncé que le porte-avions rejoi-gnait la coalition, alors que les premières opé-rations contre Daech sont déjà en cours.

L’échec de Goodluck Jonathan face à Boko Haram

n Le chef d’état nigé-rian n’a pas su contenir l’expansion territoriale de la secte islamiste.

ECO/CONSO P.4Prime de bienvenue chez Sanofi n Nommé à la tête du groupe, Olivier Brandi-court reçoit une prime de 4 millions d’euros.

CULTURE P.8Le sacre de Birdman

n La comédie noire adoubée par les Os-cars sort en salle ce mercredi. Décryptage d’un OVNI cinémato-graphique.

EXPRESSO

n « Voter Front National, c’est détruire ce modèle européen qui a aussi soutenu l’agriculture française. » Après Fran-çois Hollande samedi, c’est au tour de Manuel Valls de mettre en garde les

agriculteurs contre le vote FN. A un mois des élections départementales, un sondage Ifop pour le Figaro donne le FN en tête, avec 30% des intentions de vote. PAGE 3

QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2016# 05

23 02 2015

Stéphane Le Foll et Manuel Valls lundi au Salon de l’agriculture. Martin Bureau/AFP

La garde des Sceaux annonce dimanche 22 février un ren-forcement des outils juridiques dédiés à la

lutte contre le racisme et l’anti-sémitisme sur le Web.« La difficulté est de trouver les réponses les plus adaptées mais nous sommes décidés à mener une lutte sans merci contre le ra-cisme et l’antisémitisme sur In-ternet .» déclare-t-elle lors de la clôture des premières assises de la lutte contre la haine sur Inter-net, organisées par l’Union des étudiants juifs de France (l’UE-JF). A l’heure où les sites racistes et complotistes fleurissent et sont pointés du doigt comme les ter-reaux fertiles de l’antisémitisme et de l’appel au djihad, la classe politique française se frotte à de difficiles règles de régulation. Vendredi 20 février, Bernard Cazeneuve était encore en pour-parlers avec les géants améri-cains du Web à San Francisco pour une meilleure lutte contre les « endoctrinements sec-taires ».

« Surblocage de contenus licites ?» Même si le ministre de l’Inté-rieur salue une meilleure réac-tivité pour bloquer les contenus tendancieux ou violents de la part de Twitter, Facebook et Google, depuis les attentats contre Charlie Hebdo, « un code de bonne conduite » des navigateurs doit encore être

fixé en avril. Avec ces nouvelles mesures, les sites haineux, anti-sémites ou faisant l’apologie du terrorisme pourraient être bloqués de facto, comme les

sites pédopornographiques. La commission consultative des droits de l’homme, une autorité consultative du gouvernement, se montre pourtant critique,

expliquant que la consultation d’un juge est nécessaire pour l’éventuel retrait d’un contenu illicite. Les associations de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet montent aussi au créneau. « La Quadrature du Net » affirme : « Avec ce décret instituant la censure adminis-trative d’Internet, la France persiste dans le contournement du pouvoir judiciaire, trahis-sant la séparation des pouvoirs pour attenter à la première des libertés en démocratie qu’est la liberté d’expression. Le blocage est inefficace car facilement contournable. Il est aussi dis-proportionné, du fait du risque de surblocage de contenus par-faitement licites ». La possibilité de bloquer les sites terroristes existe en fait de-puis 2014, mais ce nouveau dis-positif élargit son champ. « Les procédures sont aujourd’hui trop complexes et lourdes et cela a des conséquences sur l’impunité d’Internet, où le droit n’est pas tellement applicable et proportionné » commente Sacha Reingewirtz, président de l’UEJF. Cet élargissement du contrôle en ligne est vu par certains comme un verrouillage de la parole citoyenne et par d’autres comme un encadre-ment de ce que le sociologue Dominique Cardon avait défini comme « la tyrannie des agis-sants » du Web.

o Vera Lou Derid

WEB L’antisémitisme en ligne de mire lors des Assises contre la haine sur internet

Christiane Taubira veut durcir l’arsenal contre les sites haineux

02 - EXPRESSO - LUNDI 23 FEVRIER

FRANCE

Bensaïd dénonce « la haine » sur les réseaux

CHAISE VIDE AU DÎNER DU CRIFRendez-vous honoré par les responsables politiques français, le 30ème dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) se déroulera ce lundi. Traditionnelle-ment invité, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a décider de boycotter la réception suite aux propos tenus par Roger Cukierman. Invité sur Europe 1 ce lundi, le président de l’organisation juive a déclaré que le terme d’ « islamo-fascisme » repris la semaine dernière par Manuel Valls correspondait « assez bien à la réalité », des déclarations jugées « irrespon-sables et inadmissibles » par le CFCM.

n Alors que Christiane Taubira a annoncé dimanche 22 février vouloir renforcer la lutte contre la haine sur internet, l’initia-tive d’un groupe d’avocats est plus que jamais d’actualité. Lancé lundi 16 février, le site denoncerlahaine.org a pour objectif de faciliter la rédaction de plaintes d’internautes qui auraient été victimes d’injure ou de discrimination en ligne. L’un des fondateurs du site, Maître Jonathan Bensaid, ex-plique l’avoir créé après avoir constaté l’apathie sur la toile face à la multiplication des actes de haine sur les réseaux sociaux : « Sur internet, on

supprime la photo d’un ta-bleau où on voit un téton, mais

on ne fait rien contre les in-sultes racistes sur Facebook et Twitter.»

Un complément à l’action de l’EtatPharos, la plate-forme officielle du Ministère de l’Intérieur est pourtant déjà présente en ligne mais permet seulement le signa-lement des contenus illicites de l’Internet . «Ils sont débordés et se chargent principalement de la pédopornographie. Avec notre site, on leur donne un coup de main » assure Maître Bensaid. Dénoncer la haine prévient ses visiteurs dès leur arrivée sur son site : comme

Pharos, ils ne peuvent recevoir la plainte mais simplement aider à leur élaboration. Selon la loi, celle ci doit être déposée par la victime dans un service de police, de gendarmerie ou directement auprès du procu-reur de la République. La plateforme a beau être pri-vée mais elle restera gratuite. « C’est un travail bénévole, nous avons des métiers à côté et nous n’avons aucune vocation à faire du profit » conclut le fondateur. Denoncerlahaine.org compta-bilise 1500 visites par jour et a déjà pu permettre l’élaboration une centaine de plaintes.

o Marie-Caroline Cabut

Le fondateur du site denoncerlahaine.org. J.B.

Christiane Taubira le dimanche 22 février. AFP

LUNDI 23 FEVRIER - EXPRESSO - 03

POLITIQUE Au Salon de l’Agriculture, le PS s’affiche avant les élections

L’exécutif en campagne contre le FN des champs

FRANCE

n 700 000 visiteurs attendus cette année au salon de l’agri-culture, soit autant d’électeurs à convaincre. Ce rendez-vous, l’un des plus populaires de la capitale, est depuis plus de 50 ans l’occasion pour les poli-tiques de saisir les enjeux du moment. Le PS l’a bien com-pris, alors qu’un sondage publié ce matin place le FN en tête des élections départementales du 22 et 29 mars. Si François Hollande a entamé samedi son marathon de huit heures en caressant Filouse, la vache star de ce 52ème salon, c’est aux agriculteurs que le chef de l’Etat veut passer la pommade. Objectif : contenir la montée du FN dans les cam-pagnes. S’ils ne représentent que 3% des votes, les exploi-tants agricoles influencent 10% des électeurs par leur ancrage territorial. Surtout, le monde rural représentait 19,5% des voix du Front national en 2012. L’an dernier, Marine Le Pen avait d’ailleurs passé sept heures à déambuler entre vaches et badauds, pour faire « une déclaration d’amour aux agri-culteurs français.» Cette année, François Hollande prévient : « Aux candidats de faire valoir que les seuls qui ont a défendre

la République sont ceux qui ap-portent des solutions, pas ceux qui apportent des problèmes. »

Les agriculteurs au cœur de la campagne électoraleAlors que la présidente du Front national doit venir mer-credi draguer l’électorat rural, le gouvernement anticipe. « Extrême droite et monde rural ne peuvent pas se retrouver » a déclaré Manuel Valls en arpen-tant les allées du salon de l’agri-culture ce matin. Et d’ajouter, « Les agriculteurs savent ce qu’ils doivent aux pouvoirs publics et à l’Europe. Voter FN c’est détruire le modèle euro-péen qui a aussi soutenu l’agri-culture française ». Pourtant, il faudra à la majorité beaucoup de pédagogie. Les habitants des zones rurales se sentent délaissés par les pou-voirs publics. Fermeture des services publics, monde agri-cole en crise, revenus en berne. Autant de réalités dont le FN fait son miel. « Avant d’avoir en permanence comme obses-sion le FN, ayez en tête la situa-tion des agriculteurs (…) qui crèvent de la PAC », a déclaré samedi Florian Philippot, vice-président du FN. Plus tôt dans la semaine, le gou-

vernement avait pris soin de faire des annonces en faveur de l’extension des élevages de vo-lailles, espérant s’assurer le bon accueil des tenants de l’agricul-ture productiviste, dont la FN-SEA. Son président a pourtant déclaré que l’Europe était par-fois « trop techno et tatillonne. Peut-être que la réponse poli-tique n’est pas à la hauteur ». De quoi inquiéter la majorité. « Si Hollande ne parle plus que du FN, c’est qu’il y a panique à bord » s’était d’ailleurs argué Florian Philippot samedi.

o Solène Gripon

n Charmeur, mondain, mani-pulateur. Ceux qui ont croisé la route du photographe Fran-çois-Marie Barnier, peignent un même portrait de ce gentleman cambrioleur. Photographe, dessinateur, peintre, acteur, écrivain, M. Banier est un artiste complet, au point d’impressionner Louis Aragon qui l’a comparé à Ben-jamin Constant et à Stendhal.Cette semaine, c’est cet homme qui, après quatre semaines de débats intenses, risque trois ans de prison et 375 000 euros d’amende, la peine maximale pour abus de confiance. La dé-fense a jusqu’à mercredi pour tenter d’infléchir l’accusation. C’est au cours d’une séance photo pour la revue Egoïste en 1987 que l’histoire commence.L’artiste rencontre à cette occa-sion la femme la plus riche de France, l’héritière de l’empire

Loréal. Une amitié naît. Une très chère amitié pour la mil-liardaire. Pendant près de dix ans, entre 1996 et 2007, Liliane Bettencourt lègue près d’un

milliard d’euros à son cher ami. Assurance-vie, nue-propriété de tableaux de maître.

La fille Bettencourtcontre-attaqueEn 2006, sa fille s’émeut à l’af-faire. Neuf ans plus tard c’est le procès pour abus de confiance.Le parquet de Bordeaux insiste sur la “capacité de manipu-lation hors du commun” de Banier. Le photographe s’en défend. Mais face à l’énuméra-tion des multiples donations, il reconnaît avoir “certainement trop accepté” avant de se jus-tifier à nouveau, “pendant des années, elle m’a fait visiter des hôtels particuliers - j’ai tou-jours refusé. Elle me répétait qu’elle était le 7e ou 8e fortune du monde. »Liliane Bettencourt, elle, n’a plus la tête à s’exprimer.

o Maureen Suignard

PROCES L’ami photographe de Liliane Bettencourt face à la justice

Une amitié qui coûte chère

EN BREF

Des Français se rendant en Syrie se font confisquer leurs passeportsn C’est la première appli-cation d’une mesure de la loi antiterroriste votée en Novembre. Six Français qui s’apprêtaient à partir en Sy-rie ont vu leurs passeports confisqués et ont également écopé d’une interdiction de sortie du territoire. Bernard Cazeneuve a assuré que la loi allait «monter en puisance».

La Marseillaise poursuit son redressement judi-ciaire

n Une audience se tient ce lundi au tribunal de com-merce de Marseille pour déci-der du futur du quotidien la Marseillaise. En redressement judiciaire depuis novembre dernier, le journal, après avoir subi une perte de 1,5 million d’euros en 2014 s’était décla-rée en cessation de paiement.

Des services civiques dans l’environnementn Le Ministère de l’Écologie a annoncé ce lundi la créa-tion sur deux ans de 15.000 places de service civique pour les jeunes dans le sec-teur de l’environnement dont 5.000 immédiatement. Il cou-vrira les secteurs de la tran-sition énergétique, du climat et de la préservation de la biodiversité et des paysages.

Nouveau Charlie Hebdo dans les kiosques

n Le numéro 1179 de Char-lie Hebdo sortira ce mer-credi et sera diffusé à 2,5 millions d’exemplaires, a annoncé l’hebdomadaire. Sa nouvelle Une, titrant « C’est reparti ! » représente Marine Le Pen, le pape, Nico-las Sarkozy et un djihadiste sous la forme d’un chien noir, aux trousses du journal.

Départementales : le FN en pole position Selon un sondage Ifop pour Le Figaro publié aujourd’hui, le FN devancerait l’alliance des forces UMP et UDI (28%), en recueillant 30% d’inten-tions de vote lors des dépar-tementales du 22 et 29 mars. La formation frontiste relè-guerait ainsi les candidats du PS à la troisième place avec 20%. EELV ou le Front de gauche ne dépasserait pas 10%.

François-Marie Barnieret Liliane Bettencourt. AFP

04 - EXprEsso - lundi 23 févriEr 2015

intErnationalMOYEN-ORIENT Le bâtiment de guerre est engagé contre l’Etat Islamique

Le Charles-de-Gaulle frappe en Irak

Les forces armées françaises viennent de franchir une nouvelle étape dans leur lutte contre

l’organisation terroriste Daesh en Irak, avec l’engagement du porte-avions Charles-de-Gaulle au sein de la coalition interna-tionale. L’annonce a été faite dès po-tron-minet par le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian, en visite sur le vaisseau amiral de la flotte française, stationné dans le Golfe Persique.Le locataire de l’hôtel de Brienne n’avait pas encore terminé la revue des troupes que quatre avions Rafale et quatre Super Etendard étaient catapul-tés depuis le pont d’envol. « La menace persiste et la raison de notre action demeure », a expli-qué le ministre. Le « Charles » va être engagé pour une durée de huit se-maines, avec douze Rafale et neuf Super Etendard à son bord. Ces avions de chasse participe-ront à des missions de recon-naissances armées, des frappes programmées, ainsi que du ren-seignement en profondeur.

Une présence renforcéeLe déploiement du groupe aéro-naval va permettre de doubler le dispositif français déjà projeté dans la région. Un dispositif qui comprenait jusqu’ici neuf Rafale et six Mirage 2000D, basés en Jordanie et près d’Abu Dhabi.Ces appareils participent à l’opération Chammal depuis

le 19 septembre, date du début de la participation de l’armée française aux frappes aériennes visant Daech. Ce renforcement permet à la France de devenir la deuxième force armée enga-gée, une véritable « coéquipière » des Etats-Unis, selon le Chef d’Etat-major Pierre de Villiers.La contribution française était limitée jusqu’ici au déploiement d’hommes au sol sensés prodi-guer des formations à l’armée irakienne, ainsi qu’à la livrai-son d’armes aux combattants kurdes depuis le mois d’août. « Six mois d’engagement nous ont permis d’endiguer la dyna-mique de Daesh et de stabiliser

les lignes de front », a constaté Le Drian. « L’engagement du Charles-de-Gaulle marque une nouvelle étape dans notre action », de poursuivre le ministre.

Stratégie réviséeIl s’agit d’un tournant dans la stratégie française, qui s’inscri-

vait jusqu’ici dans une logique de « containment », une tactique qui consiste à limiter la menace terroriste, sans toutefois prendre l’initiative. Une inflexion qui doit beaucoup aux récents attentats de Paris et de Copenhague. o William Zinck

n Le weekend dernier, une lueur d’espoir est apparue dans le conflit ukrainien. Un échange de prisonniers, suivi de l’annonce d’un début du retrait des armes lourdes de la ligne de front par les miliciens pro-russe, deux mesures prévues par les accords de paix de Minsk 2. Aujourd’hui pourtant, les affrontements se poursuivent, notamment près du port straté-gique de Marioupol, au Sud-Est de l’Ukraine. Explication avec Philippe Migault directeur de recherche à l’Institut des Rela-tions Internationales et Straté-giques (IRIS).

Pourquoi la prise de Mariou-pol est-elle importante pour

les combattants pro-russes ?L’objectif des séparatistes est de faire du Donbass une province autonome, en formant une unité avec les oblasts (régions) de Donetsk et Louhansk. Dans ce cadre, posséder le port de Ma-rioupol sur la mer d’Azov serait un véritable atout économique pour la vie du Donbass, tout comme le contrôle de l’aéroport de Donetsk.

La Russie contrôle-t-elle les séparatistes ukrainiens ?Je crois que la question est mal posée. Je dirais plutôt: est-ce que la Russie a déjà eu un contrôle sur les séparatistes ? En occident, on croit qu’ils sont les marionnettes des Russes. Or,

chez eux, il y a des espèces de « free-lance » qui ont toujours été difficilement contrôlables.

L’objectif de Vladimir Pou-tine est-il de recréer la Grande Russie ?Ca ne veut rien dire la Grande Russie ! Je dirais qu’on est plu-tôt dans une volonté de recom-position de l’espace post-sovié-tique autour de la Russie qui reste la plus grosse économie, la plus grosse population et le plus grand territoire de la zone. Je ne pense pas qu’on puisse parler d’impérialisme La Russie craint surtout un basculement de l’Ukraine vers l’OTAN, c’est à dire une expan-sion de l’OTAN vers l’Est.

En quoi l’Ukraine est-elle un si gros enjeu pour l’Union Européenne ?D’un point de vue purement économique, l’Ukraine ne représente pas grand chose pour les pays de l’Union Euro-péenne. Sa situation écono-mique est catastrophique avec une croissance negative de 8% pour 2014 et ce sera pire cette année. Mais ce que craint l’UE c’est l’entrée de l’Ukraine dans l’Union Douanière créée par la Russie, soit un marché de 250 millions d’habitants, suscep-tible d’être un veritable concur-rent d’un point de vue écono-mique et démographique.

o Propos recueillis par SC et MT

« ça ne veut rien dire la Grande Russie ! »

Le budget de la Défense fait toujours débatLes crédits de la loi de programmation militaire 2015 ont certes été « sanctuarisés », mais leur financement n’est pas encore assuré. Pour atteindre les 31.4 milliards d’euros pré-vus, l’Etat veut créer des « sociétés de projet », sensées acheter du matériel militaire avant de le louer à l’armée. Ce recours à l’endettement tombe mal, alors que Paris tente d’obtenir un nouveau délai pour réduire son déficit.

EUROPE Philippe Migault (IRIS) décrypte les récents affrontements en Ukraine

Douze Rafale et neuf Super Etendard vont être projetés grâce à la mobilisation du Charles-de-Gaulle Patrick Baz/ AFP

LUNdi 23 FEVriEr 2015- ExprEsso - 05

EN brEFReprise des combats en Birmanie n Près de la frontière chinoise, de violents combats ont repris opposant l’armée birmane à une guérilla du nord-est du pays fragilisant le processus de réconciliation nationale. Depuis mardi 17 février, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence dans la province de Kokang, majoritairement peu-plée de Han (peuple majoritaire en Chine).Après une semaine de conflit les morts se compteraient par dizaine côté militaires, insur-gés et parmi les civils. Près de cent mille personnes ont été déplacées, dont une trentaine de milliers sont parties se réfu-gier en Chine, dans la province du Yunnan.

Les Américains pourraient rester sur le sol afghann Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carton, a envisagé la possibilité d’un retrait des troupes américaines d’Afghanistan plus lent que prévu afin de ne pas mettre en danger les progrès effectués sur le terrain.La force de quelque 10.000

Américains doit passer à envi-ron 5.000 d’ici à la fin de 2015, avant de se retirer complète-ment d’ici à la fin de 2016.

La Côte d’Ivoirejuge son anciennepremière damen Simone Gbagbo, accusée d’ « atteinte à la sûreté de l’Etat », a affirmé lundi devant la Cour d’assises d’Abidjan ignorer ce qu’on lui reprochait.« Laurent Gbagbo est le vain-queur de la présidentielle de 2010 », a-t-elle également lancé, contestant une nouvelle fois la victoire de l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara, fustigeant de même « l’ingérence des au-torités françaises ».

L’Allemagne touchée par la rougeolen Un bébé de 18 mois est mort de la rougeole mercredi à Ber-lin. Il s’agit du premier décès répertorié alors que la mala-die a frappé 578 personnes en Allemagne depuis l’automne, ont annoncé lundi les autorités sanitaires de la capitale.Une école primaire de la ville a fermé ses portes préventive-ment.

NIGERIA Le Nord-Est du pays est toujours aux mains des islamistes

n 13.000 morts, 1,5 millions de déplacés depuis 2009. Goodluck Jonathan ne peut plus nier l’urgence sécuritaire quotidienne dans laquelle vit le Nigéria depuis cinq ans. Un quinquennat qui corres-pond au nombre d’années que M. Jonathan a passé à la tête de l’état Nigerian. Ce dernier a reconnu dimanche 22 févier avoir «sous-estimé les capa-cités de nuisance » de Boko Haram. Le même jour, comme un symbole de l’inefficacité de la lutte armée que son gou-vernement a mené contre les islamistes, une fillette se faisait exploser et tuait 5 personnes dans le nord-est du pays. Le bilan des militaires nigérians face à l’insurrection islamiste est alarmant : Boko Haram n’a cessé de lutter contre l’armée régulière pour le contrôle des villes du nord-est du pays, une zone qui subit régulièrement la folie meurtrière des fondamen-talistes : encore récemment, début janvier, Boko Haram

dévastait 16 villages et faisait près de de 2000 victimes. L’échec n’est pas seulement militaire pour Goodluck Jona-than mais aussi politique : face à la résurgence des attaques des islamistes, le Nigéria a du faire appel à l’armée tcha-dienne pour les combattre. Une véritable humiliation pour ce colosse démographique (près de 180 millions d’habi-tants) et économique (premier PIB africain) que constitue le Nigéria.L’influence grandissante de Boko Haram est également significative du sentiment d’abandon qui imprègne la population du nord du pays : Le sud, grâce à ses ressources pétrolières, produit toujours près de 95% des revenus de l’Etat tandis que les régions du nord, abandonnées du pou-voir central, restent minées par le chômage et la pauvreté. Un trou noir socio-économique sur lequel s’est appuyé Boko Haram pour grandir : Selon

Benjamin Augé, chercheur associé au programme Afrique de l’Institut français des rela-tions internationales, « le Nord a toujours été déshérité, il y a donc une forte demande de réé-quilibrage économique qui est instrumentalisé par les extré-mistes religieux ».

Divisions religieusesDes inégalités persistantes qui ont accentué la fracture reli-gieuse du pays, entre les musul-mans, majoritaires au nord, et les chrétiens, qui prédominent au sud. Les récentes victoires de l’armée nigériane, qui avait repris 5 villes aux islamistes

dans le nord du pays début fé-vrier, apparaissent comme une bien terne consolation.En décidant de reporter les élections présidentielles de mi février au 28 mars, M. Jona-than voulait rehausser son bilan sécuritaire en menant la contre-attaque contre Boko Haram. Il pourrait payer cher ses mul-tiples revers politiques : pour de nombreux observateurs, son principal adversaire, l’ancien chef de junte militaire musul-man Muhammadu Buhari, a de réelles chances de victoires.

o Adrien Candau

SOMALIE Les Shebab veulent un nouveau Westgate

n Les centres commerciaux sont à nouveau dans la ligne de mire des shebab. Samedi, l’or-ganisation islamiste, branche d’Al-Qaida en Somalie, a dif-fusé une vidéo en anglais et en arabe dans laquelle elle les me-nace directement. « Et si une attaque se produisait au Mall of America au Minnesota? Ou dans le West Edmonton Mall au Canada? Ou à Londres sur Oxford Street? (...) ou dans n’importe lequel des centaines de magasins juifs Westfield ? »Non cité oralement mais visé également, le Forum des Halles et la galerie marchande des Quatre Temps de La Dé-fense.Les shebab n’en sont pas à leur coup d’essai. En sep-tembre 2013, 68 personnes étaient décédées à la suite de l’attentat orchestré par le groupe islamiste dans le centre commercial Westgate à Nai-robi au Kenya. La vidéo de 66 minutes évoque longuement l’évènement. « Westgate est

juste une goutte dans l’océan (...) les attaques vont conti-nuer », a déclaré le porteparole de l’organisation. Les shebab, qui se sont constitués au début des années 2000 en Somalie, prônent un jihad global mais également un nationalisme somalien.Dans les centres commerciaux en question, on appelle à la prudence. Aux Etats-Unis, lesecrétaire d’Etat à la sécurité intérieure, Jeh Johnson, s’est exprimé : « Quiconque prévoit d’aller au Mall of America aujourd’hui doit être très pru-dent. »Quant aux centres commer-ciaux français, le forum des halles et la galerie marchande des Quatre Temps ont commu-niqué sur leur compte Twitter. En réponse aux menaces, tous deux ont indiqué que la vigi-lance était renforcée « pour que la sécurité de (leurs) clients et de (leurs) salariés soit totale.».

o Natacha Delmotte

Six ans d’échec contre Boko Haram

Goodluck Johnathan sera confronté aux urnes le 28 mars RFI

Menaces sur les centres commerciaux parisiens

iNtErNatioNaL

06 - EXPRESSO - LUNDI 23 FEVRIER

ECONOMIE

Jolie prime de bienvenue pour le patron de Sanofi

Spéculation sur la faim dans le monde

Après les parachutes dorés, les bonus de bienvenue. Oli-vier Brandicourt, actuellement à la

tête du laboratoire allemand Bayer, a été nommé jeudi soir directeur général du géant Sanofi. En plus de sa rému-nération fixe de 1,2 million d’euros, il percevra un bonus pouvant aller jusqu’à 4 mil-lions d’euros, dont la moitié sera versée en janvier 2016 s’il conserve son poste.Son arrivée fait suite au départ brutal de l’ancien directeur, Chris Vieh-bacher, en octobre 2014. M. Viehbacher avait déjà instauré les « Golden Hello » (primes de bienvenue) chez Sanofi, selon Thierry Bodin, délégué cen-tral CGT au groupe, « mais là ce qui est étonnant c’est qu’il double la mise au bout d’un an », rajoute-t-il.

Prime de risque pour un groupe sans risquesLa prime de bienvenue, égale-ment appelée « Golden hello », est une prime américaine qui excède fréquemment le million de dollars. Calculée en fonc-tion du risque que le cadre va courir, elle est en général ver-sée dans des entreprises en si-

tuation délicate. Il n’en est rien pour Sanofi. En 2014, le bénéfice a atteint 4,4 milliards d’euros, en hausse de 18%, au prix d’une série de restructuration : « ces cinq der-nières années la direction a supprimé plus de 5.000 CDI en France » a précise M. Bodin. Selon Sanofi, la prime de 4 millions d’euros vient « en contrepartie des avantages auxquels [Olivier Brandicourt] a renoncé en quittant son pré-cédent employeur », le groupe allemand Bayer. Il s’agit de la seconde utili-sation des « Golden hello »,

surtout en outre-Atlantique : une compensation pour des avantages abandonnés.La crise de 2008 a eu beau rendre ces primes de moins en moins acceptables aux yeux de l’opi-nion publique, elles deviennent récurrentes. En 2013, 70 entre-prises à travers le monde ont accordé des « Golden hello », elles n’étaient que 41 un an plus tôt. Ron Johnson a reçu en novembre 2012 53,3 mil-lions de dollars de J.C. Penney, chaîne de grands magasins… pour être licencié au bout 17 mois. La même année, la banque

suisse UBS a versé une prime de 20 millions d’euros à son nouveau directeur Andrea Or-cel. Le groupe n’a pas évoqué les chantiers de M. Brandicourt, possible justification d’une telle prime. Il devra achever les transfor-mations engagées par M. Vieh-bacher, notamment le rééqui-librage international (surtout vers les Etats-Unis et les pays émergents), gérer la perte de brevets, relancer les « vieux » médicaments et trancher entre la diversification des activités ou le recentrage.

« Incompréhensible »Stéphane Le Foll, porte-pa-role du gouvernement, a jugé « incompréhensible » la prime de M. Brandicourt, réclamant « un peu de morale » sur RTL. La ministre de l’Ecologie s’est également indignée contre un bonus « pas normal du tout ». « Les médicaments sont rem-boursés par les Français, ce sont tous les Français qui payent la sécurité sociale et qui vont payer les primes (…) au patron de Sanofi » s’est exclamée Ségolène Royal sur le plateau de RMC et BFM TV.

o Henrique Valadares

ENTREPRISE Olivier Brandicourt touchera 4 millions en plus de sa rémunération fixe

n Selon le dernier rapport d’ Oxfam, les banquiers français continuent de jouer avec le prix des matières premières agri-coles. L’organisation britannique, qui a pour objectif de lutter contre la pauvreté dans le monde, dé-nonce les placements indexés sur des cours tels que celui des céréales et autres oléagineux, qui constituent les denrées de base des plus pauvres. « Ces activités toxiques mettent en péril le droit à l’alimentation de centaines de millions de personnes », a indiqué l’orga-nisation. En 2013, l’ONG avait déjà épinglé déjà dix-huit fonds spéculatifs liés à l’évolution du prix des matières agricoles, parmi lesquels quatre banques : BNP Baribas, la Société Gé-

nérale, Crédit Agricole et le groupe BPCE. Selon le rapport de l’organi-sation, ces fonds représen-taient au total 2,58 milliards d’euros. Deux ans plus tard, ils atteignent un montant de 3,561 milliards.

«la spéculation galopante aggrave la volatilité des prix»En ligne de mire cette année, la BNP. La banque, qui s’était pourtant engagée à en fermer deux, en a finalement ouvert un nouveau pour atteindre le chiffre de onze fonds de place-ments spéculatifs. Dans une lettre destinées à Oxfam, la BNP s’explique : « Nous ne proposons que des produits destinés à des inves-tissements de moyens et long terme. Nos clients conservent

durablement ces produits dans leurs portefeuilles et ceux-ci ne sont pas conçus pour servir des buts spéculatifs ». Avec des actifs estimés à 1,359 milliards d’euros, la Société générale « est aujourd’hui la banque qui spécule le plus sur la faim », selon la responsable de l’ONG, Clara Jamart. Elle souligne néanmoins « un effort de transparence » et les « promesses tenues » par l’éta-blissement. Quant à la BPCE, elle se dé-douane en expliquant ne pas pouvoir fermer son unique fond, géré actuellement pas une sous-filiale américaine. L’unique bon élève du tableau est finalement le Crédit Agri-cole qui a mis fin à toutes ses activités spéculatives concer-nant les matières premières

agricoles. Depuis juillet 2013, la loi de séparation et de régulation des activités bancaires ordonne aux acteurs de la Bourse de déclarer leurs positions sur les matières premières agricoles à l’autorité des marchés financiers. Mais selon l’ONG, ces amen-dements ne sont toujours pas appliqués. « Il y a déjà eu trois grandes crises alimentaires liées à une flambée des prix des matières premières agricoles, en 2008, 2010 et 2012. Nous ne sommes pas à l’abri d’une nou-velle crise », s’alarme l’orga-nisation. L’autorité des marchés finan-ciers va néanmoins lancer une consultation, avec une perspec-tive d’évolution concernant la réglementation de ces fonds.

o Pauline Louvet

ONG OXFAM épingle les banques françaises qui spéculent sur les denrées de base

M.Brandicourt prendra ses fonctions le 2 avril prochain.Jean-Christophe Marmara/AP

LUNDI 23 FEVRIER- EXPRESSO - 07

CONSO La plateforme Share Voisins propose un système de troc innovant

Une initiative pour la vie de quartier

ECONOMIE

Areva perd 4,9 milliards d’eurosn Le groupe nucléaire Areva a annoncé lundi un déficit à hau-teur de 4,9 milliards d’euros, pour une valeur en Bourse de 3,7 milliards. L’entreprise doit annoncer un plan de compé-titivité le 4 mars, qui pourrait impliquer des suppressions de postes.

Les réformes grecques sur le bureau de Bruxellesn Le gouvernement grec avait jusqu’à minuit ce lundi pour proposer une liste de réformes nécessaire au prolongement du programme de financement du pays. Une première version a été reçue par Bruxelles dans l’après-midi. Le texte définitif signé par Tsipras devrait être examiné mardi par l’Union Européenne, la BCE et le FMI. Les ministres des Finances de

la zone euro tiendront ensuite une téléconférence pour vali-der ou rejeter les propositions de la Grèce.

HSBC visé par « Sauvons les riches »n Le collectif humoristique « Sauvons les riches » s’est mobi-lisé ce lundi devant une agence parisienne de la banque HSBC. Déposant des chaises devant l’agence, ils ont déclaré espérer récupérer en échange du mobi-lier les 180 milliards d’euros suspectés d’avoir été évacués dans les paradis fiscaux.

Le Drian, VRP du Rafalen Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian sera au-jourd’hui et demain à New Del-hi pour tenter de faire avancer la vente des 126 Rafale. Il va tenter de donner un coup de pouce aux négociations.

EN BREF

n Pauline, brune pétillante au grand sourire, ouvre la porte de son appartement qui arbore fièrement un sticker « Share Voisins ». La jeune urbaniste de 29 ans n’utilise le site de partage que depuis quatre mois, mais a déjà une belle histoire à raconter. « J’ai rencontré mon voisin de palier sur Share Voisins », confie-t-elle. Share Voisins est un tout jeune site d’économie colla-borative, officiellement lancé en octobre 2014 par Kevin Blanchard et Laëtitia Gros-semy, deux jeunes auto-entre-preneurs. Il propose des prêts et em-prunts d’objets du quoti-dien entre voisins, via une plateforme interactive. Ces échanges matériels ne sont

qu’un prétexte pour recréer du lien social. « Notre but est d’humaniser la cage d’esca-lier ainsi que le reste du quar-tier. On a tous des objets qui dorment dans nos placards, alors partageons les ! », ré-sume Kevin. Le site rassemble déjà 10 000 utilisateurs dispersés aux quatre coins de la France et 8 000 objets dont 500 appareils à raclette !

Une rencontre improbablePauline et Gilles se sont ren-contrés par ce biais. « Je pars à Budapest la semaine pro-chaine et je cherchais un livre-guide de la ville. J’ai mis une annonce sur le site et quatre jours plus tard, Gilles qui ha-bite la porte d’en face a frap-

pé chez moi ! », explique Pau-line. Depuis, les joyeux lurons ne manquent pas une occasion de se voir, à la crémaillère ou à l’anniversaire de l’un et l’autre ou pour s’échanger fro-mages et saucissons. L’endroit où ils habitent est à l’image de leur rencontre. Au 6e étage de ce bel immeuble haussmannien du 9e arron-dissement de Paris règne une ambiance bohème qui tranche avec le reste du bâtiment. « Ici c’est un peu une niche et un bric-à-brac d’objets hétéro-clites », s’amuse Gilles. Le peintre-designer de 50 ans a toujours privilégié le troc et le partage et n’hésite pas à em-prunter des outils de bricolage sur Share Voisins. Pauline a quant à elle enregis-

tré une dizaine de ses objets sur la plateforme, de la tente au mixeur en passant par des BD. « J’ai prêté il y a peu un sac de randonnée à un voisin, il était très sympa, ça m’a pris 10 minutes et ça l’a bien dé-panné », assure-t-elle.

Projets à venirLes créateurs de Share Voisins viennent de récolter 8000 eu-ros grâce à une campagne de crowdfunding sur Ulule. Prochaines étapes, une appli-cation mobile et une cam-pagne de communication pour accentuer leur visibilité. Il ne reste plus à la plateforme qu’à devenir un outil du quoti-dien aussi incontournable que Blablacar ou Airbnb.

o Lauriane Clément

n Personne ne le reconnaît au premier abord lorsqu’il pousse la porte du 74, rue d’Artois à Lille, samedi après-midi. Et pour cause, qui aurait pu imagi-ner Gérard Mulliez, 83 ans, dé-bouler dans un local des Jeunes communistes ? Mais le fondateur d’Auchan en a gros sur le cœur : il ne com-prend pas les affiches placar-dées par le mouvement sur les murs du local et dans les rues de la ville, le décrivant comme un « profiteur de la crise » et soulignant l’augmentation de sa fortune en un an. L’intéressé veut que l’affiche incriminante soit enlevée. Il rappelle qu’il « crée des em-plois avec [ses] magasins ». Ce à quoi un militant rétorque :

« Non monsieur, vous exploitez des salariés (…) et licenciez 300 personnes dans le départe-ment ! »

« Un charabia idéologique »L’échange dure quelques mi-nutes. Un dialogue de sourds. Gérard Mulliez qualifie la pa-role de ses interlocuteurs de « charabia idéologique ».Il repart peu après, dans sa Range Rover garée en double-file selon les militants qui ont suivi la scène.Les Jeunes communistes n’ont pourtant pas l’intention de retirer leur affiche, mais l’ont invité à venir débattre prochai-nement « du coût du travail et du capital ».

o Liv Audigane

Un invité surprise chez les Jeunes Communistes

ENTREPRISE Le fondateur d’Auchan épinglé

Gilles et Pauline, voisins de palier, se sont rencon-trés sur Share Voisins. Depuis ils ne manquent pas une occasion de passer du temps ensemble.Lauriane Clément

08 - EXPRESSO - LUNDI 23 FEVRIER

CULTURECINEMA Avec quatre statuettes, le film mexicain est le vainqueur des Oscars

Birdman s’envoleMeilleur film,

meilleur réali-sateur, meilleur scénario, meil-leure photogra-

phie. Birdman a raflé samedi la mise aux Oscars. Le cinquième film du réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu a convaincu le monde du cinéma grâce à son caractère atypique. Birdman, c’est l’histoire de Rig-gan Thomson, ancien super-hé-ros d’une série de blockbusters qui cherche à renouer avec sa gloire passée. La soixantaine entamée, il investit sa fortune et son énergie dans l’adapta-tion d’une nouvelle de Ray-mon Carver dans un théâtre de Broadway. Mais les soirs qui précèdent la première repré-sentation, il doit faire face à ses démons : sa quête maladive de reconnaissance, les failles de l’éducation inculquée à sa fille toxicomane, sa vie de famille ratée... Ses collègues de scène sont tous des acteurs ratés qui voient cette pièce comme leur ultime chance briller.

Un anti-héros attachantD’emblée, on est séduit par l’ambivalence du personnage de Riggan. On se prend d’em-pathie pour cette célébrité sur le

retour aux rêves - un peu trop - ambitieux. Comment parvien-dra-t-il à percer à Broadway alors que le public ne l’identifie qu’à travers son rôle passé de

super-héros et ne rêve que de le voir réenfiler ses collants? Mais la vraie réussite de Birdman, c’est sa réalisation. Chose rare, le film est conçu comme un long

plan séquence d’1h59. On ne sort presque jamais du théâtre et la caméra tremblante suit les acteurs de couloirs en couloirs, de loges en loges jusque sur la scène, nous révélant les secrets des uns et des autres. Une im-pression de réel se dégage du film et, comme dans la vraie vie, des personnages annexes interrompent malgré eux des scènes de discussions intimes.Ses quatre Oscars en poche, Birdman s’annonce comme le grand succès du moment, à voir dans les salles obscures à partir de mercredi.

o Lila Haffaf

n Le Bondy Blog a été le 11 novembre 2005, au plus fort des émeutes en banlieue. Serge Michel et quelques collègues suisses du journal L’Hebdo, dé-cident de raconter de l’intérieur la vie au delà du périphérique. Une vie dans laquelle il n’est pas forcément question de vio-lence et de haine, à l’inverse de l’image dépeinte par les médias de masse. Aujourd’hui, le Bondy Blog est

entre les mains de son cofon-dateur Mohamed Hamidi, et de son directeur Nordine Nabili. Ce sont près d’une trentaine de jeunes contributeurs, venus de différentes villes de banlieues, qui font vivre le média.Ilyes Ramdani, habitant d’Au-bervilliers, chronique sa ville depuis plus d’un an. « Je fais essentiellement de l’écrit, mais je participe aussi à l’émission télévisée sur LCP et à la web

radio. Je peux être amené à faire un reportage Tv comme à interviewer un ministre, ou le boulanger en bas de chez moi. C’est cette grande liberté qui fait la force du Bondy Blog », explique-t-il.

La vitesse supérieureDepuis 2012, le média des quartiers populaires est passé à la vitesse supérieure, avec la création du Bondy Blog Café.

Il s’agit d’une émission télé-visée où Nordine Nabili reçoit des personnalités politiques. Hébergé par les sites de 20 Mi-nutes puis Yahoo France, c’est depuis le 1 janvier 2015 la mai-son Libération qui accueille le Bondy Blog. Pour fêter les 10 ans du site, un documentaire, Bondy Blog, portrait de famille est consultable sur le site du Monde.

o Hélène Corbie

MEDIAS Depuis 2005, le site d’actualité porte un autre regard sur les quartiers populaires

Bondy Blog, dix ans au delà du périph’

Birdman, de Alejandro Gonzalez Inarritu, sort en salle mercredi. DR

The Grand Budapest Hotel consacré, Boyhood boudéSi Birdman est sans conteste le vainqueur de la soirée, The Grand Budapest Hotel et Whiplash ont aussi brillé, avec res-pectivement 4 et 3 statuettes. Boyhood, le meilleur film de 2014 selon Obama, n’a pas été récompensé autant que prévu, avec seulement un prix de la meilleure actrice dans un second rôle pour Patricia Arquette. L’Oscar du meilleur acteur est revenu à Eddie Redmayne pour son rôle dans Une merveilleuse histoire du temps, et son équivalent féminin à Julianne Moore, pour son interprétation d’une professeure atteinte d’Alzheimer dans Still Alice.

n Vendredi soir, la profession a reconnu le talent de Reda Kateb en lui attribuant le César du Meilleur Second Rôle, pour son personnage du médecin algérien dans Hippocrate. Entre humanité, justesse et maturité, Reda Kateb, issu d’une famille de comédiens et d’écrivains émigrés d’Algérie, incarne ses personnages plutôt qu’il ne les joue. Au théâtre du Châtelet, le comédien a expliqué sa tendresse pour les seconds rôles: « Ils ne sont pas là pour prendre toute

la lumière ou se mettre au centre, mais pour raconter des histoires, défendre des projets, être solidaires de quelque chose qu’on a envie de défendre ».

Des petits rôles à AudiardReda Kateb a enchainé les petits rôles à la télévision et dans des courts-métrages. Il s’est essayé à la mise en scène avec Le poète encerclé, de son grand oncle le poète Kateb Yacine. A la radio, il a prêté sa voix

à des dramatiques et des lectures de poésie. Tout a basculé en 2009 quand, repéré par Jacques Audiard, il tient le rôle d’un héroï-nomane gitan dans Un prophète. Depuis, les tournages s’enchaînent et les Etats-Unis lui font les yeux doux. Après sa participation au film Zero Dark Thirty, Reda Kateb sera dans bientôt à l’affiche du film Lost River le premier long métrage de l’acteur américain Ryan Gosling.

o Hélène Corbie

Reda Kateb, prince en son Châtelet

LUNDI 23 FEVRIER - EXPRESSO - 09

SPORTS

Lyon toujours leader n Grâce à sa victoire contre Nantes (1-0) grâce à un but de Nabiel Fekir, Lyon a repris dimanche sa place de leader de Ligue 1. Place dérobée provisoirement par le PSG, vainqueur (3-1) samedi de Toulouse. A l’issue de cette 26ème journée de ligue 1, les hommes d’Hubert Fournier comptent 54 points, soit deux plus que le PSG et quatre de mieux que l’OM.

Les excuses d’un supporter de Chelsean Un supporter de Chelsea, Richard Barklie, ancien poli-cier et actuel directeur d’une ONG travaillant en Afrique, s’est excuse pour son impli-cation dans l’incident raciste survenu dans le métro pari-sien mardi dernier en marge du match Paris SG-Chelsea.Barklie est abonné à l’année aux matches de Chelsea et suit son équipe à l’étranger depuis 20 ans sans incident précise son avocat, qui ajoute qu’il voyageait seul à Paris sans connaître les autres sup-porters mis en cause dans l’incident.

Nouveau titre pour Lavillenie

n Renaud Lavillenie, le re-cordman du monde du saut à la perche, a tenté en vain les 6m18 lors de la seconde journée des Championnats de France d’athlétisme indoor dimanche après-midi. Avec une performance de 6m01, il a cependant remporté le titre national de saut à la percheindoor. « C’était une très, très bonne après-midi et ça confirme la montée en puis-sance avant les champion-nats d’Europe » a résumé le champion olympique sacré à Londres en 2012.

EN BREFCYCLISME La France a réalisé un grand chelem historique

Aux Mondiaux, les Bleus roulent sur l’orn Sept médailles. Cette année, la récolte a été exceptionnelle pour l’équipe française de cy-clisme sur piste. Que ce soit envitesse, au kilomètre ou en poursuite individuelle, la piste tricolore a à chaque fois brillé, décrochant deux fois le bronze, et cinq fois l’or. « Cela n’a jamais été fait au-paravant lors de Mondiaux », note Florian Rousseau, l’ancien entraîneur de l’équipe. Un cru fabuleux, deux moissonneurs fructueux. François Pervis et Grégory Baugé ont cha-cun décroché par deux fois la médaille suprême. Le premier, trois fois consacré par l’or l’an dernier, a excellé jeudi et ven-dredi aux épreuves du keirin et du kilomètre. Ce qui n’était pas gagné d’avance. « J’ai eu des problèmes qui m’ont fait énormément douter cet hiver.

Ils se sont vraiment affolés », a confié Pervis. Et au coureur de poursuivre, modeste : « depuis les trois titres de l’an dernier, j’ai une reconnaissance et c’est génial, même si je ne fais pas du vélo pour ça. C’est bien pour mon sport ».

L’apogée BaugéC’était plus compliqué pour Grégory Baugé, l’outsider. Après avoir rêvé d’or aux JO de Londres en 2012, le coureur avait déchanté en argent face à une équipe britannique impla-cable. Traumatisé, le trentenaire s’était alors retiré des compé-titions pendant deux longues années. Deux ans d’introspec-tion pour recouvrer la rage de vaincre. Et revenir en fanfare lors de ces mondiaux. En guise d’avant-goût, le Guadeloupéen a remporté l’or en vitesse par

équipe mercredi dernier, épaulé par ses camarades Kévin Sireau et Michael D’Almeida.

Objectif Rio 2016Mais il a fallu attendre di-manche soir pour la consécra-tion : en vitesse individuelle, Baugé a décroché le titre au nez et à la barbe de Pervis, le tenant du titre. « Je suis content ! Je suis heu-reux ! » a déclaré le coureur béat, tout en paradant devant un public survolté. Mais s’il est fou de bonheur, le cycliste freine pourtant ses ardeurs : « Le plus important, ce sont les Jeux. Ce titre, c’est un bon point de départ pour Rio », affirme-t-il. Des Jeux lors desquels il pour-ra peut-être enfin prendre sa revanche sur l’escouade anglo-saxonne.

o Louis-Valentin Lopez

L’équipe de France de combiné nordique fête sa 3e place aux Mondiaux, le 22 février 2015 à Falun en Suède. AFP

EXPRESSO QUOTIDIENInstitut Français de Presse, Paris II Adresse : 83 bis rue Notre Dame des Champs 75006 ParisQuotidien école M1. Février 2015.Directeurs de la publication : Rémy Le Champion et Jean-Bap-tiste Legavre. Sous la direction de Françoise Fressoz, rédacteur en chef et Fabien Rocha, éditeur en chef.

TENNIS

Simon magistraln Lessivé mais comblé. Gilles Simon a remporté dimanche l’Open 13 de Marseille, en s’imposant face à son compa-triote et ami Gaël Monfils (6-4, 1-6, 7-6). Avec 12 trophées dans son escarcelle, le trentenaire de-vient le second joueur français le plus titré de l’histoire, après l’indéboulonnable Yannick Noah et ses 23 victoires.

Une histoire de kebabsDe bonne augure pour « Gilou » deux semaines avant le début de la Coupe Davis, qui se tiendra en Allemagne du 6 au 8 mars prochain. Le Niçois d’origine aura pour lourde tâche de me-ner une équipe privée de deux de ses éléments clés, Tsonga et Monfils justement. Un dur revers pour le Guadeloupéen, ancien numéro 7 mondial. Ab-sent de la Coupe par « choix personnel », Monfils a accusé dimanche sa 17ème défaite en finale d’un tournoi internatio-nal. Pour couronner le tout, celui qui se classe aujourd’hui 19ème au classement ATP doit deux kebabs à Gilles Simon, à la suite d’un pari lancé la veille du match sur Twitter. Une dé-faite qui lui pèse donc double-ment sur l’estomac.

o Louis-Valentin Lopez

n « Cette médaille, elle veut dire beaucoup. Ces mecs là, je les connais par cœur, on était inséparables », c’est les yeux plein d’étoiles que Sébastien Lacroix clôt le brillant chapitre de l’équipe de France de com-biné nordique. Pour leur ultime relais lors des championnats du monde de ski nordique en Suède, Jason Lamy-Chappuis, François Braud, Sébastien Lacroix et Maxime Laheurte ont décroché la médaille de bronze. La médaille des co-pains. Quinze ans plus tôt, c’est déjà avec le bronze et déjà en

Suède que tout a commencé. «Cet épisode a déclenché un truc. Ils se sont dit “on l’a fait là et on le fera plus haut”», se sou-vient Nicolas Michaud, ancien patron du nordique français.Perchés sur les sommets avant leur dernière glisse, le drapeau bleu-blanc-rouge sur les joues, les quatre compères sont en-vahis par l’émotion. « Faites vous plaisir, il faut juste avoir le smile et puis basta » affirme un Laheurte enjoué. C’est en-semble qu’ils sont allés cher-cher cette dernière médaille.

o Marine Henriot

C’était la dernière descenteSKI Nouvelle médaille en combiné nordique

AFP/Thierry Zoccolan

EXPRESSO23 02 15 # 05

Thomas, bénévole hors cadre PORTRAIT Normalien, passé par le service civique, il veut rendre visible l’associatif

Hypokhâgne, khâgne, puis l’Ecole Nor-male Supérieure (ENS) de Lyon : jusqu’ici, Thomas

avait suivi la voie classique d’un étudiant littéraire brillant. Rien ne le destinait à faire un service civique, sauf son amour pour les langues. Suffisamment passionné par l’Amérique latine pour avoir déjà fondé à l’ENS une association de latino-améri-canistes, l’étudiant en espagnol voulait partir à Paris s’initier au quechua et au guarani, deux langues indiennes des pays andins et du Paraguay. Son statut de normalien lui interdit l’accès aux bourses lors de son année de césure. Il pense alors tout de suite au service civique. « J’aurais pu faire un job », ex-plique le grand jeune homme à la tignasse brune. « Mais sur le plan humain, un service civique apporte beaucoup plus qu’un travail. »

Brassage social et culturelThomas rejoint alors Anima-fac, une association qui accom-pagne elle-même des projets associatifs étudiants. Il en retient beaucoup d’avantages, dont le brassage social et cultu-rel : « Pour avoir fait prépa et l’ENS, la mixité sociale… », ironise le Montalbanais d’ori-gine, lui-même issu d’un milieu modeste. Son service civique lui apprend à travailler en groupe, à gérer les statuts juridiques ou le budget d’Animafac, ce

qui lui sert depuis pleinement pour étendre les activités de sa propre association. Thomas n’en reste pas moins lucide sur les aspects plus mitigés de l’engagement associatif. « Le

service civique c’est un statut commun, tu as tout et n’im-porte quoi », explique-t-il, ne faisant pas de son expérience une généralité. Il insiste sur la difficulté d’associer études et

services civique : « Beaucoup de gens en licence venaient au premier semestre, après les partiels il n’y avait plus per-sonne. » D’autres y ont perdu leur idéalisme, « le même que dans l’humanitaire » : le tra-vail de bureau est une désillu-sion ceux qui se voyaient sau-ver le monde. Les associations ne sont effectivement pas un paradis : « Les petites se préca-risent, les grosses se managé-risent. »

Sensibiliser à l’engagementThomas salue la volonté de François Hollande d’étendre le service civique, tout en re-grettant que ce projet prévoie un engagement plus court : « En trois mois tu as à peine le temps de balayer deux portes et de serrer des mains », dit-il en riant. Il regrette le manque de visibilité du service civique, y compris au sein de l’ensei-gnement supérieur : « Il y a eu des problèmes de compré-hension de mon projet, de son bien fondé. » Thomas voudrait donc développer la sensibilisa-tion à l’associatif dès le collège et le lycée, et même rendre le service obligatoire… mais tou-jours rémunéré. Son cursus le destinant à devenir enseignant, il veut continuer à travailler dans l’associatif. « Le monde enseignant vit un peu dans sa bulle. C’est difficile de former les citoyens si tu ne sais pas ce qu’ils font ».

o Olivier Bories

Pour Thomas, le service civique est une autre manière d’apprendre. DR

EXPRESSO INSOLITE

10 - EXPRESSO - LUNDI 23 FÉVRIER

Le marié prend une photo et tombe de la falaisen En lune de miel au Sri Lanka, un jeune couple de Néerlandais visitait la falaise de « La fin du monde », la principale attraction de la réserve naturelle des Horton Plains. Alors  qu’il  veut  prendre  sa  dulcinée  en photo,  l’époux  se  recule  pour  ajuster  le cadrage et tombe du haut de la falaise de 1 200 mètres. Miracle, il atterrit sur la cime d’un  arbre  après  une  chute  de  près  de  40 mètres. Une équipe de soldats munis de cordes ont réussi à récupérer le jeune marié qui a été transporté sur les épaules d’un mi-litaire sur une distance de 5 km avant d’être héliporté vers un hôpital de la région. Un officier de la police a indiqué que ses jours n'étaient désormais plus en danger.

Et si Dieu était une femme ?

n Le 29 janvier dernier, le père américain Micheal  O’neal  est  déclaré  cliniquement mort  après  avoir  été  victime  d’une  crise cardiaque.  Les  médecins  parviennent  fi-nalement à le réanimer après 48 minutes d’arrêt cardiaque. Un laps de temps durant lequel il affirme être monté au ciel et avoir rencontré le Tout-puissant. Ou plutôt… la Toute-puissante, car  il décrit cet « être de lumière  »  comme  une  «  figure maternelle chaleureuse  et  réconfortante  ».  Mais  ce retour  d’expérience  n’a  pas  plu  à  sa  hié-rarchie. Choqué par ces déclarations, le cardinal  Sean  P.  O’Malley  a  dû  expliquer lors  d’une  conférence  de  presse  que  le père O’neal avait subi des hallucinations.

21 enfants de 19 mères différentesn Entre 2004 et 2009, un Nantais de 28 ans s’est présenté pas moins de 21 fois à l’état civil pour déclarer sa paternité. Un chiffre un peu gros pour le service central du par-quet civil, basé à Nantes, qui a signalé la bizarrerie à la police. L’homme, de nationa-lité française, a depuis été mis en examen. Il  est  soupçonné  d’avoir  frauduleusement reconnu  des  enfants  afin  de  leur  octroyer la  nationalité  française  et  de  faciliter  l’ob-tention de titre de séjour à leurs mères, en majorité des Africaines. Des documents administratifs attestant de sa démarche ont été découverts au domicile du Nantais, qui encourt cinq ans de prison. Les 19 mères, elles, pourraient être poursuivies.