03 Expresso 2016

9

Click here to load reader

description

Le quotidien école des M1 de l'école de journalisme de l'Institut Français de presse

Transcript of 03 Expresso 2016

Page 1: 03 Expresso 2016

L’essentieL

François Hollande s’explique

Europe, 35h, le Président est sur tous les frontsFRAnCe P.2Le divorce entre la jeunesse et les dirigeants des Vertsn Depuis l’arrivée des Verts au gouverne-ment, Victor Vauquois, secrétaire national des «Jeunes Ecologistes» réclame une rupture avec le Parti socialiste.

inteRnAtiOnAL P.4Brexit: La presse britannique s’empare du dossier

n Alors que David Cameron négocie un accord à Bruxelles, les médias se divisent sur la question.

eCO/COnsO P.6McDo fait son retour aux Champs-Elyséesn La firme américaine rouvre son plus gros restaurant à deux pas de l’Arc de Triomphe et des boutiques de luxe.

CULtURe P.9Tout pour sauver la Jarryn Peintres, cinéastes, photographes, sty-listes, mais aussi plom-biers, menuisiers, ébé-nistes… Plus de 250 artistes et artisans sont battent contre la fer-metures du plus gros squat d’île de France.

PORtRAit P.10Alex Wagner et la séduction par A+B n Rencontre avec le fondateur de la pre-mière école de séduc-tion pour hommes.

exPRessO

n Interrogé sur France Inter vendredi soir, le président François Hollande a pointé « le risque d’une dislocation molle de l’Europe » plaidé pour une zone euro plus intégrée et tenté de ras-

surer sa majorité, vent debout contre la réforme du marché du travail: « il n’est pas question de remettre en cause les principes fondamentaux du droit du travail » a-t-il assuré. PAge 2

François Hollande a réitéré son envie de «créer une ambition européenne» (AFP)

qUOtidien dU mAsteR de jOURnALisme de L’ institUt FRAnçAis de PResse - PROmO 2017# 04

19 02 2016

Page 2: 03 Expresso 2016

«Re p re n d re c o n t a c t avec le pays ». Voi-là comment

l’Elysée justifiait l’intervention de François Hollande sur France Inter vendredi en fin d’après-midi. Le chef de l’Etat n’a pas hésité à s’extirper d’un long conseil européen à Bruxelles pour s’expliquer. Mais comme les discussions traînaient en longueur, il n’a pas pu tirer les conclusions du sommet marqué par d’âpres négociations et s’est contenté d’un avertissement: la France ne signera aucun accord avec la Grande- Bretagne qui menace de quitter l’Union euro-péenne si les 25 ne parviennent pas parallèlement à s’entendre sur l’accueil des réfugiés.Ce faisant, il soutient la posi-tion du premier ministre grec Alexis Tsipras débordé par l’afflux de migrants venus de Syrie. « Il y a à peu près 80.000 réfugiés par mois qui arrivent en Europe dans des conditions effroyables. Ça ne peut plus durer ainsi » a déclaré François Hollande en déplorant l’attitude de l’Autriche qui a rétabli ses frontières et en rendant hom-mage à Angela Merkel qui « a beaucoup fait ». Le président français fustige « le repli sur soi » et met en garde contre le retour des frontières inté-rieures qui marquerait, selon lui « la fin de l’ Europe au sens de la fin de la libre circulation

des européens ». Mais comme Manuel Valls l’avait annoncé la semaine dernière la France n’ira pas au delà de ses enga-gements d’accueillir 30 000 réfugiés: « il faut que la Turquie garde les réfugiés au plus près de leur pays d’ origine, il faut que la Grèce puisse mettre en place ses hotspots... et renvoyer

les réfugiés qui ne peuvent pas bénéficier du droit d’ asile » a plaidé le président français.

Un projet pour l’EuropeA propos du Brexit, François Hollande s’est montré ferme: « Il ne faut pas céder à quelque chantage que ce soit » a t il déclaré. Hors de question pour

lui que « la Grande- Bretagne ait un droit de veto sur ce que nous faisons dans la zone Euro» ou encore « que la City puisse avoir un statut particulier ». Quelle que soit l’attitude de la Grande- Bretagne le président français souhaite une Europe plus intégrée: « ce qui manque à l’ Europe c’ est un projet qui l’ élève » a- t il déploré en plai-dant pour qu’au sein de l’Europe à 28 les pays qui le souhaitent puissent renforcer leur coopéra-tion. Dans le même esprit il a plaidé pour un gouvernement et un budget autonome de la zone euro en estimant que des initia-tives devraient etre prises après le réferendum britannique.

o Laure Hanggi et Etienne Breil

FRANCEPOLITIQUE Vendredi sur France Inter, le Président s’est exprimé sur le Brexit

Hollande : « Ne pas céder au chantage britannique »

Des « territoires zéro chômage » bientôt testés n La proposition de loi socia-liste visant à expérimenter des « territoires zéro chômage » a été définitivement adoptée par le Parlement dans la nuit du 19 février. Porté par Laurent Grandguillaume, député PS de Côte-d’Or, ce texte doit per-mettre, pendant cinq ans dans une dizaine de territoires, l’em-bauche en CDI de chômeurs sans emploi depuis plus d’un an. Ceux-ci seront rémunérés au moins à hauteur du smic, dans des activités socialement utiles. « Il y a des besoins réels de main d’oeuvre dans

les entreprises de ces régions. Nous devons les exploiter » ex-plique Laurent Grandguillaume. Et pour aider les entreprises à financer ces nouveaux postes, l’Etat et les collectivités ter-ritoriales leur reverseront les coûts annuels d’un chômeur de longue durée. Soit 15 000 euros, une somme égale aux deux tiers d’un smic sur un an. François Hollande a fait de l’inversion de la courbe du chômage la condition ultime de sa candidature en 2017. En espérant l’embauche de 1000 à 1500 personnes dans une

dizaine de territoires, Laurent Grandguillaume espère appor-ter sa pierre à l’édifice. Une ma-nière de montrer que les élus ne

restent pas impuissants face à la hausse du chômage. L’idée se-rait venue d’une rencontre avec la société civile. « C’est une dis-cussion avec un membre d’ATQ Quart Monde qui m’a inspiré. Il avait expérimenté l’idée à Seiches-sur-le-Loir en 1995, mais cela n’avait pas fonctionné faute de moyen » justifie le dé-puté de Côte-d’Or. La France compte aujourd’hui 2,4 mil-lions de chômeurs de longue durée. Les effets de ce dispo-sitif encore inédit en Europe sont donc fortement attendus. o Clarisse Duppré

François Hollande : « Il y a à peu près 80.000 réfugiés par mois qui arrivent en Europe dans des conditions effroyables. Ça ne peut plus durer ainsi » (Rémy de la Mauvinière AFP)

02 - EXpREsso - VENdREdi 19 FEVRiER

EMPLOI La loi contre l’inactivité de longue durée unanimement adoptée par le Parlement

Le chômage de longue durée progresse de 9% par an

(Phi

lippe

Hug

uen

AFP)

Droit du travail : Hollande donne des gagesInterpellé par un travailleur en colère, François Hollande s’est voulu rassurant sur la réforme du code du travail. “Il n’est pas question de remettre en question les principes fondamentaux du droit du travail”. Le Président a tout de même confirmé sa volonté d’assouplir les règles de fonctionnement du marché du travail pour donner plus de sécurité aux travailleurs et plus de stabilité aux employeurs.

Page 3: 03 Expresso 2016

Salah Abdeslam (AFP)

n 6000 jours de classes per-dus dans 57 départements depuis la rentrée scolaire. C’est le constat sans appel que dresse la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves) qui parle d’une « fourchette basse ». Alarmés, les parents d’élèves ont mis en place un site, « Ouyapascours », pour signaler les absences de rempla-çants qui permettrait à terme à la FCPE de réclamer des créations de postes au Ministère de l’édu-cation nationale. Les consé-quences de ce manque de rem-

plaçants se traduisent par des salles de cours surchargées, sans enseignants attitrés, et des fermetures de classes massives.

Les élèves, premières victimesCe qui inquiète le plus les pro-fesseurs, c’est la perte de quali-té de l’enseignement dispensé. « On est dans une situation où les enfants sont répartis dans les classes peu importe le niveau, parce qu’on a pas d’autres choix. C’est de la garderie ! », déplore Xavier, instituteur et syndiqué FPCE.

« Et le suivi du programme n’est pas mieux avec une valse de remplaçants qui se suc-cèdent tous les deux jours, quand il y en a de disponibles, ce qui est quasiment impos-sible aujourd’hui », poursuit-il. L’Education Nationale ferait de plus en plus appel à des contractuels fournis par Pôle Emploi pour assurer la classe sans titularisation, ni forma-tion adéquate. Un disposi-tif de secours renforcé par le ministre Luc Châtel en 2010.

o Juliette Bourgeois

Classes vacantes

Valls en visite au Mali

n Le premier ministre Manuel Valls a dîné avec son homo-logue malien Modibo Keïta et le président Ibrahim Boubakar Keita hier soir à Bamako. Jean-Yves Le Drian était aussi pré-sent. Au menu de la rencontre entre les quatre hommes, des discussions sur le renforcement de la sécurité et de la lutte anti-terroriste. La France veut sys-tématiser les échanges de ren-seignements avec les cinq pays du G5 Sahel. « Une grande partie du destin de la France se joue en Afrique » a déclaré Manuel Valls. Il est arrivé ce matin à Gao dans l’est du pays.

Sursis demandé pour la « Jungle » de Calais n Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, huit associations dont Médecins du Monde, Em-maüs et le Secours Catholique font part de leur désaccord au projet de démantèlement de la zone. La préfète du Pas-de-Calais avait exprimé vendredi dernier son intention d’évacuer entre 1000 et 2000 migrants de la « Jungle », ce qui représente 50% du camp. Le Centre d’accueil provisoire (CAP) créé en jan-vier, pourrait donc être évacué.

Précisions sur la cavale de l’ennemi public numéro 1

n Le principal suspect des at-tentats du 13 novembre aurait séjourné 20 jours dans le quar-tier de Schaerbeek à Bruxelles entre le 14 novembre et le 4 décembre. Son départ précipité serait dû à une forte mobilisation policière dans le district. Cette information émane du quoti-dien belge La Dernière Heure et vient contredire une première révélation de la chaine publique RTBF selon laquelle le terro-riste d’origine algérienne aurait échappé le 16 novembre à une descente des forces de l’ordre dans le quartier de Molenbeek.

EELV Rencontre avec les « Jeunes Ecologistes »

La jeunesse verte clame sa rupture avec la majoritén « On est très inquiets pour l’avenir du parti ». Assis dans son petit bureau, situé au sein même du siège d’Europe Eco-logie les Verts (EELV) dans le cœur du 10e arrondissement de Paris, Victor Vauquois ne mâche pas ses mots. Habituellement, l’exécutif des « Jeunes Ecolo-gistes » revendique son indé-pendance par rapport au parti des Verts. « Mais cette fois, cela a été un tel choc qu’on a écrit un communiqué. Le parti est dans le pire état depuis bien long-temps. L’image des écologistes au sens large est touchée», ex-plique le secrétaire national du mouvement des jeunes. Jeudi 11 février, François Hollande a fait entrer trois verts dans le gouvernement. L’objectif était de rassembler une gauche divi-sée. Mais pour les membres d’EELV, cela relève d’une stra-tégie politicienne. « C’est un dispositif tactique et cynique pour essayer de faire de la poli-tique de bas étage » fulmine le nouveau numéro 1 du parti, David Cormand. « Hollande n’a absolument pas intérêt à ce qu’il y ait une candidature écologiste en 2017. En tant que politicien à l’ancienne, adepte des manœuvres peu dignes, il veut détruire ses opposants », ajoute Victor Vauquois. Pour Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili, c’était déjà perdu : ils avaient quitté le parti, respec-tivement en août et septembre dernier. Mais ce qui leur a fait vraiment mal, c’est la décision d’Emmanuelle Cosse d’entrer au gouvernement. De quoi lar-gement affaiblir le mouvement politique. « Le départ d’Em-

manuelle Cosse fait beaucoup de mal. Il est vécu comme une trahison. Elle a été élue par des milliers de militants. On pen-sait qu’elle aurait au moins la décence de tenir son mandat de représentante » juge le jeune homme de 25 ans, dont la voix résonne dans le grand bâtiment vide et sombre d’EELV, qui sera vendu d’ici peu, pour cause de difficultés financières. Il est loin le temps où le parti des verts rêvait de faire de l’écologie un grand mouvement politique. De scissions en défections, EELV n’est plus que l’ombre de lui même.

Nicolas Hulot, le candidat idéal« Le parti n’est pas complè-tement mort » plaide cepen-dant Victor Vauquois. Le 17 février, les jeunes militants participeront à la manifestation anti-aéroport de Notre-Dame-

des-Landes. « C’est une lutte symbolique et on pense qu’on peut encore la gagner. Pour les écolos, c’est un peu l’incarna-tion de tout ce qu’on ne veut pas » explique le secrétaire na-tional, qui assure que dans une vingtaine d’années les aéroports seront de toutes façons fermés, « si on s’intéresse aux objectifs de la COP 21 ». Avec le Parti Socialiste, la rupture est actée. « Aller au gouvernement, c’est cautionner la réforme du tra-vail, la déchéance de nationali-té, l’Etat d’urgence » s’insurge le militant. D’ailleurs, les seuls politiques qu’il estime « in-tègres », parmi lesquels Cécile Duflot, Arnaud Montebourg, Benoit Hamon ou Christiane Taubira l’ont fui. Et Nicolas Hulot, le candidat idéal de Vic-tor Vauquois pour 2017 refuse d’y mettre les pieds.

o Jeanne Fremin du sartel

Victor, troisième en partant de la droite (Les Jeunes écologistes)

EN bREF

FRANCE

ECOLE Les non-remplacements d’enseignants se multiplient en France

Page 4: 03 Expresso 2016

Alors qu’à Bruxelles les négociations pour un accord s’éternisent entre David Cameron et

les leaders européens, la presse britannique relaie le débat et affirme ses positions, dans la perspective du prochain référendum sur le « Brexit ». L’opinion publique britan-nique paraît pour l’instant in-décise - les derniers sondages donnent des taux équivalents pour les partisans d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et les opposants. Mais dans les journaux, deux camps se dessinent clairement. D’un côté, les quotidiens presti-gieux mais au lectorat limité sont plutôt favorables au maintien dans l’UE. De l’autre, la presse tabloïd, très populaire Outre-Manche et largement euroscep-tique, fait campagne pour le Brexit.

Les tabloïds hostiles à l’UEDans le camp des pro-Brexit, le Daily Express est en première ligne. Vendredi 19 février, le ta-bloïd proche du parti populiste Ukip titrait : « Vous ne pouvez pas gagner, Premier ministre ». Déjà, le 3 février, le journal qualifiait le pré-accord conclu par David Ca-meron avec Donald Tusk, le pré-sident du Conseil européen, de « blague ». Relevées par Le Monde, les Unes de ce jour sont sans équivoque : le Daily Mail titre sur

« la grande désillusion » tan-dis que le Sun brandit la menace de l’immigration de masse pour décrédibiliser David Cameron. Si la presse pro-Brexit espère se débarrasser de David Cameron, les arguments invoqués ciblent aussi les dysfonctionnements de l’Union Européenne : manque de démocratie, stagnation écono-mique, échec chronique dans la gestion de la crise migratoire... Des pierres d’achoppements qui alimentent un euroscepticisme profondément ancré dans les men-talités britanniques. Peu d’anti-Brexit Les partisans d’un maintien du Royaume-Uni dans l’UE sont

moins nombreux : seuls le Guar-dian et le Financial Times se sont clairement prononcés contre le Brexit. Pour le Financial Times, quotidien de référence sur l’ac-tualité économique, la « City », la place financière de Londres, souffrirait particulièrement d’une sortie de l’UE. Et l’affirme : « pour que la City prospère, la Grande-Bretagne doit res-ter dans l’Union Européenne, construire des alliances et dé-fendre son précieux atout ». Les autres titres de la presse natio-nale sont visiblement plus partagés. Ainsi, The Telegraph affirme que l’Union Européenne devrait davantage courtiser le Royaume-Uni pour qu’il reste car les par-

tis populistes profitent des failles de l’UE pour inciter les électeurs britanniques à voter un Brexit. « L’édifice européen vacille plus que jamais, le départ de la Grande-Bretagne pourrait pro-voquer son effondrement ». Pour The Independent, la ligne est claire depuis le début : oui à un référendum sur le Brexit, mais ce n’est clairement pas le bon moment. Au rayon de la presse populaire, seul le Daily Mirror se montre plus mesuré. Alors que les Britanniques semblent partagés, reconquérir la presse est un défi de taille pour le Premier ministre Da-vid Cameron s’il veut faire du réfé-rendum sur le Brexit une victoire. o Elise Koutnouyan

04 - EXprEsso - VEndrEdi 19 fEVriEr

intErnationalEUROPE Les médias britanniques prennent position en vue du référendum

Brexit : outre-Manche, la presse se divise

n L’attention des dirigeants européens est rivée sur les négociations pour mainte-nir le Royaume-Uni dans l’Union Européenne. Pour autant, lors du sommet euro-péen jeudi soir, les 28 chefs d’Etat et de gouvernement ont également abordé la question des flux migratoires en Europe. Le temps presse. Face à la crise migratoire la plus importante depuis 1945, l’UE peine à mettre en place une politique européenne efficace. Pis, des démarches unilatérales surgissent chez certains Etats membres. Ven-dredi, les quotas quotidiens d’entrées de migrants sur le territoire autrichien, annon-cés mercredi par Vienne, sont entrés en vigueur. L’Au-triche n’admet plus que 80 demandeurs d’asile par jour,

ainsi que 3 200 migrants en transit. Une décision dénon-cée par le commissaire euro-péen chargé de la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a parlé d’un acte « clairement

incompatible » avec le droit européen.Vienne a revendi-qué pour sa part l’impuis-sance de l’UE pour expliquer sa décision.

La solidarité s’éloigneEn réaction, les dirigeants européens ont décidé jeudi soir de convoquer un nouveau sommet extraordinaire avec la Turquie le 6 mars, dans le but d’améliorer la coopération entre l’UE et Ankara afin de contenir les flux migratoires. Ils ont réaffirmé « à l’una-nimité » que « la démarche doit être européenne». Néan-moins, le plan de la Commis-sion européenne, qui repose sur la solidarité entre les Etats membres, s’éloigne. « Nous avons conscience de l’urgence de la situation, nous devons très rapidement avoir une analyse de la situa-

tion pour savoir si notre plan est le bon ou pas », a déclaré Angela Merkel dans la nuit de jeudi à vendredi, à l’issue du conseil.En effet, l’Autriche pourrait inspirer d’autres pays voisins. A terme, la fermeture des frontières européennes met-trait fin à la libre circulation de l’espace Schengen. La Grèce se retrouverait alors dans une situation critique, avec des milliers de migrants coincés sur son territoire. Une crise humanitaire, qui pourrait compliquer la ré-forme des retraites à laquelle doit s’atteler l’Etat grec. Ven-dredi, la Grèce a ainsi menacé de bloquer les négociations sur le Brexit si le statu quo sur les frontières n’était pas maintenu jusqu’au sommet UE-Turquie. o Martin D’Aboville

REFUGIES Un sommet crucial entre l’UE et la Turquie se tiendra début mars

La crise migratoire au second plan des priorités de l’UE

Le premier ministre britannique David Cameron est en position délicate dans les médias (Reuters)

Des migrants arrivent sur l’île grecque de Kos (AFP)

Page 5: 03 Expresso 2016

intErnational

Attaques anti-israéliennes: deux palestiniens abattus vendredi

n Deux Palestiniens de 20 ans ont été abattus vendredi par les forces israéliennes. L’un en poignardant et blessant deux policiers israéliens à Jérusa-lem, l’autre en fonçant avec sa voiture sur des soldats en Cis-jordanie occupée, ont indiqué la police et l’armée israéliennes.

Moscou convoque le Conseil de sécurité

n La Russie a convoqué une ré-union du Conseil de sécurité de l’ONU vendredi 19 février au soir après que la Turquie s’est décla-rée en faveur d’une opération militaire terrestre en Syrie. Ser-gueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères a déclaré qu’il fallait « discuter cette ques-tion et soumettre un projet de résolution appelant à mettre fin à toutes les actions qui sapent la souveraineté et l’intégrité ter-ritoriale de la Syrie ».

Un cadre de l’EI « probablement tué »

n En Lybie, un responsable de l’organisation Etat islamique (EI), Noureddine Chouchane, lié à deux attentats d’envergure en Tunisie l’an dernier, a « proba-blement » été tué par une frappe aérienne américaine ayant visé un camp d’entraînement du groupe jihadiste, a annoncé vendredi un responsable mili-taire américain.

Un attentat-suicide fait 19 morts au Cameroun

Dans le nord du Cameroun, deux femmes kamikazes se sont faites exploser en plein cœur d’un marché vendredi, faisant 19 morts et plusieurs blessés. Depuis le début de l’année, c’est le sixième attentat-suicide dans cette région, frontalière des bastions nigérians du groupe islamiste Boko Haram, rallié à l’organisation de l’Etat Islamique (EI).

Au Canada, des soins gratuits pour les réfugiés

n Le gouvernement canadien vient d’annoncer le rétablisse-ment d’un programme de soins de santé gratuits pour les réfu-giés et demandeurs d’asile, qui avait été en partie démantelé par la précédente administra-tion en 2012. Ce programme débutera le premier avril pro-chain, pour un coût estimé à 5,9 millions de dollars canadiens.

En brEfAMERIQUE LATINE Le Pape ouvre la porte à la contraception

L’Amérique latine va-t-elle s’affran-chir de ses tabous ? Alors que les cas de malformation du cer-

veau chez les nouveaux-nés ont augmenté de 10% au Brésil la semaine dernière, la gestion des naissances se présente comme l’un des seuls remparts contre la propagation de ces micro-céphalies. 1,5 million de cas ont été avérés sur le continent en quelques mois. Touchant prin-cipalement des pays comme le Mexique, la Colombie, le Vene-zuela et le Brésil, où la doctrine catholique est largement an-crée, le virus Zika, au-delà de l’urgence sanitaire qu’il repré-sente, fait rejaillir les tabous autour de la contraception et de l’avortement. La position de l’ONU est claire. Début février, l’orga-nisation a demandé à ce que l’accès à l’avortement et à la contraception soit donné aux femmes qui résident dans les pays touchés par le virus. Mais l’archevêque Bernardito Auza, représentant du Vatican aux Nations Unies, est revenu mardi sur cette demande qu’il juge « préoccupante ». Pour lui, l’abstinence sexuelle est la meilleure solution pour lutter contre la contamination.

Le Pape entre dans le débatCependant, lors de sa visite au Mexique, et face au constat alarmant des dernières semaines quant à l’avancée du virus Zika, le Pape François s’est prononcé en faveur d’une ouverture d’es-prit à propos de la contracep-tion. Si pour lui « l’avortement, est un crime [...], éviter une grossesse est un moindre mal ». La position du souverain pontife marque un progrès hautement symbolique pour le continent qui rassemble 40% des catho-liques du monde. Cette ouver-ture du débat s’accorde avec la volonté des Nations Unies de développer l’information et la

prévention en matière de repro-duction et de santé publique dans ces régions. L’ONU a éga-lement préconisé de repousser les grossesses quand cela était possible. Or, cela n’est pas approprié pour le Haut Commissaire aux droits de l’homme, M. Al Hus-sein, compte tenu des violences sexuelles en Amérique du Sud. La propagation de Zika dans ces pays met donc en évidence certains tabous sociétaux, qui tendent à évoluer, surtout avec l’influence du Pape, qui prouve une fois de plus, qu’il veut me-ner la religion catholique vers le progrès. o Eva Gomez

USA Les favoris se détachent dans la course aux investituresMarathon des primaires, chapitre troisn Alors que les Démocrates organisent ce samedi un caucus dans le Nevada, les Républicains seront au même moment en Ca-roline du Sud. Enjeux des deux scrutins.

Donald Trump donné favori Au sein du parti conserva-teur, la tension est de plus en plus palpable, car la Caroline du Sud est une étape cruciale. Les sondages annoncent une victoire de Donald Trump, l’homme d’affaires sulfureux, grand gagnant des primaires dans le New Hampshire. Mais face à lui, Ted Cruz espère bien tirer son épingle du jeu. Déjà vainqueur dans l’Iowa, le séna-teur texan ultra-radical qui fait figure d’outsider peut comp-ter sur le soutien des chrétiens évangélistes. Surtout depuis que le Pape a vivement critiqué Donald Trump il y a quelques jours. Marco Rubio et Jeb Bush n’auront eux d’autres choix

que de se disputer la troisième place. Alors que le premier a reçu le soutien de Nikki Haley, la gouverneure de l’Etat du Sud, le frère de Georges Bush a quant à lui misé sur la publicité pour sauver sa campagne. Rien n’est donc joué côté républicain.

Hillary Clinton fragiliséeDans le Nevada, c’est un cau-cus (vote à main levée ouvert aux militants) qui départagera les candidats démocrates. Après une très courte victoire dans

l’Iowa et une défaite cuisante dans le New Hampshire, les observateurs s’attendent à une victoire d’Hillary Clinton face à son concurrent direct Bernie Sanders. La femme de l’ancien Président compte en effet sur les importantes minorités qui peuplent l’Etat pour prendre sa revanche sur le sénateur du Vermont, candidat indépendant, qui connaît un succès grandis-sant chez les jeunes grâce à ses « idées progressistes ».

o Adrien Marchais

La lutte contre le virus Zika remet en cause les tabous sexuels

Donald Trump et Ted Cruz le 9 septembre 2015 à Washington (Getty)

Le Pape lors de sa déclaration au retour de Mexico (AP)

Page 6: 03 Expresso 2016

06 - ExprEsso - VEndrEdi 19 fEVriEr

ECo/Conso reportage a paris, le plus « gros » fast-food du monde rouvre ses portes

McDo brille sur les Champs

Le nouveau McDonald sur les Champs-Elysées (Guillaume Poingt)

Paris, vendredi 19 février. Un soleil radieux et réconfor-tant illumine l’Arc de Triomphe. Un

peu plus loin, sur l’avenue des Champs-Elysées, de nombreux badauds s’arrêtent pour obser-ver une sorte de mastodonte de verre. « Je n’ai jamais vu un Mcdo aussi grand » s’exclame une jeune femme. Bienvenu dans le plus « gros » McDo du monde, l’un des rares appartenant en propre à la marque. L’établissement vient de faire peau neuve, après neuf mois de fermeture pour tra-vaux. 200 salariés, 380 places assises, 5000 clients par jour, 1370 mètres carrés de surface. Le chiffre d’affaires annuel y était de l’ordre de 13,5 millions d’euros en 2014. Colossal. Un employé s’affaire à lustrer les vitres du nouvel établisse-ment, histoire qu’elles brillent de mille feux. Pour cette pre-mière, il faut faire bonne impression. Juste en face, sur une grande terrasse équipée de lampes chauffantes, des jeunes dissertent en engloutissant leurs hamburgers.

Des nouveautés au menu A l’intérieur, c’est une vraie fourmilière. On y croise des femmes émiratis en hijab, des hommes et des femmes d’af-

faires, de nombreux étudiants, mais aussi des touristes - améri-cains, anglais, chinois ou russes. Le slogan, « Venez comme vous êtes », prend tout son sens. Tout ce petit monde est venu scruter les nouveautés de la marque symbole de la mondialisation. Au programme, des burgers « Signature » avec du pain plus moelleux, un gros pot de glace McFlurry à partager, ou encore des salles isolées, entourées de vitres insonorisées, pour plus d’intimité. Le tout dans un design soigné, coloré, avec de grands espaces qui font presque penser à une

bibliothèque ou un espace de coworking. Quant aux nom-breuses bornes numérisées, elles permettent aux employés de voir directement la com-mande passée par le client. « Je suis venu par curiosité avec des amis » confie Paul, étudiant dans le 16ème arrondissement.

Quelques ratés Pour aiguiller cette masse hu-maine vers les bornes ou caisses libres, des dizaines d’hôtesses ont été mobilisées. Tailleur gris, chemise blanche, foulard rouge, physique avenant, elles sont aisément identifiables. « Nous

avons toute été formées et brie-fées pour cette grande première » confie Hemy, une jolie blonde de 23 ans. Presque toutes bilin-gues, les jeunes femmes ren-seignent les étrangers et portent aussi les plateaux des clients. Amina 18 ans, qui fait ce travail à côté de ses études, résume : « on nous demande d’être poly-valentes ». Mais cette grande première connaît aussi quelques dysfonc-tionnements. « C’est le bazar tout ce monde, je cherche une place depuis 30 minutes » s’ex-clame par exemple une jeune femme. Une belle cacophonie règne aussi au moment de venir retirer sa commande. Une fois le petit ticket vert obtenu à la borne, les clients ne savent plus trop où ils doivent aller. « Ticket numéro 84 » hurle une hôtesse le bras en l’air depuis plusieurs minutes. La commande qu’elle tenait dans la main ne trouvera finalement jamais preneur. Ca-pucine, 20 ans, en stage dans le quartier, ressort du Mcdo un peu énervée : « Ils ont mis mille ans à nous servir, ça m’a vrai-ment soulé ! ». En perte de vitesse à travers le monde, sauf dans l’Hexagone, McDonald’s a tout intérêt à proposer des services de qua-lité pour continuer à séduire ses clients français.

o guillaume poingt

teCHNoLogIe IBM continue d’investir dans la santé connectée

Watson, le C3PO médical du XXIème sièclen La branche santé d’IBM, IBM Watson Health, est en train de racheter le groupe Truven Health Analytics, spécialiste des données médiales pour une somme de 2,6 milliards de dol-lars. La firme américaine avance vers son grand projet de super-ordinateur « Watson », avec, à l’horizon, le rêve d’un assistant médical intelligent.Ce rachat est le quatrième de l’entreprise depuis avril 2015, date où IBM a créé sa branche « santé connectée ». Le groupe Truven Health Analytics va étoffer IBM d’un portefeuille de 8500 comptes-clients dont des administrations fédérales, des régimes d’assurances santé ou des hôpitaux. A terme, le groupe souhaite créé « un cloud » de données médi-cales de près de 300 millions de

personnes. « Avec cette acqui-sition, IBM va devenir la pre-mière entreprise de données et d’analyses de santé, et la seule à pouvoir apporter les capa-cités cognitives uniques de la plateforme Watson » a déclaré Deborah Disanzo, directrice de Watson Health (reuters).

L’intelligence informatiqueDerrière l’énigmatique nom « Watson » se cache un pro-gramme informatique. Posez-lui une question, il peut répondre et comprendre le langage humain réel. Il s’est déjà illustré en 2011 en gagnant au jeu télévisé « Jeo-pardy ! » face à des humains. Le but : le présentateur lit une ré-ponse et les participants doivent trouver la question. Watson a écrasé ses concurrents humains. L’ordinateur a saisi le sens des réponses et s’est plongé dans

sa mémoire de 200 millions de pages en quelques secondes pour trouver la question liée. Selon Le Monde, « Watson est le programme d’intelligence ar-tificielle phare d’IBM, l’un des plus avancés au monde ».

Une application en médecine A terme, Watson pourra aider les médecins dans les pres-criptions. Il aura dans son cloud toutes les publications de médecine et pourra aider le médecin qui n’en a pas encore eu connaissance, comme un assistant encyclopédique. Selon les symptômes, il pourra trou-ver le type de cancer et établir un diagnostique. Watson peut remonter jusqu’à des entrevues précédentes, ou à des antécé-dents familiaux afin d’améliorer le traitement.Selon Eric Scherer, journaliste

à France Télévisions, en charge de la prospective: « Près de 80% des données sur le web ne sont pas encore comprises et utilisées ». IBM propose une solution à ce problème avec son programme « Watson », une sorte de C3PO, le cyborg de la série Star wars, qui parle toute les langues et dialogue avec les humains.

o Quentin ebrard

Le siège américain d’IBM (Flickr/TheMonk)

Page 7: 03 Expresso 2016

ECo/Conso

Le mandat de Christine Lagarde renouvelé

n Christine Lagarde a été re-conduite, vendredi 19 février, à la tête du Fond Monétaire International (FMI) pour un nouveau mandat de cinq ans. Seule candidate en lice, l’an-cienne ministre de l’économie française âgée de 60 ans avait reçu le soutien de nombreux Etats-membres du FMI, dont la France et les Etats-Unis. Elle entamera son nouveau mandat en juillet prochain.

résultats en berne pour Canal+

n Vivendi, maison-mère de Canal+ France, a annoncé ce jeudi 18 février la perte de 405 000 abonnements en l’espace d’un an. Désormais, le nombre d’abonnés s’établit à 8,4 mil-lions. Une baisse qui se réper-cute sur les revenus de Canal+, surtout sur les six chaînes fran-çaises (Canal+, Canal+ Ciné, Canal+ Sport, Canal+ Série, Canal+ Family, et Canal+ Dé-calé) accusent une perte de 264 millions d’euros cette année. Elle pourrait atteindre 410 mil-lions en 2016. Canal+ compte désormais sur son accord avec beIN Sport pour redevenir ren-table en 2018.

gelée mais pas réduite

n L’Arabie saoudite a accepté de geler sa production de pé-trole mardi 16 février à Doha. Mais le deuxième producteur mondial de pétrole refuse de la réduire. L’annonce du Ministre des affaires étrangères Adel Al-Jubeir, le jeudi 18 février, a stoppé l’envol des prix de l’or noir qui avait regagné 20% ces derniers jours.

Hausse de l’activité des promoteurs immobiliers

n Le journal économique, La Tribune, a révélé qu’en 2015 les promoteurs ont tiré vers le haut la construction immobilière avec des ventes en hausse de 13,6 % par rapport à 2015. La profession a profité de faibles taux d’intérêt des crédits immo-biliers, de la stabilité des prix et de la timide croissance. Les dispositifs Pinel ont également incité les investisseurs particu-liers. Les permis de construire pour des logements collectifs ont augmenté de 4,5 % en 2015 par rapport à 2014. Les mises en chantier de 4,4 %.

teLepHoNIe L’aménagement du territoire remis en ques-

VEndrEdi 18 fEVriEr- ExprEsso - 07

En brEf

Zones blanches, les opérateurs épinglés

Pourra-t-on enfin télé-phoner partout en France depuis un mobile ? C’est l’ob-jectif de l’Autorité de

régulation des télécoms (Arcep) qui a mis en demeure, jeudi 18 février, les opérateurs Bou-ygues Telecom et SFR. Et ce, car l’attribution de la fréquence 800 MHz les soumet à des obli-gations de couverture avec cette bande de fréquence pour le ré-seau 4G.« Bouygues Telecom, Orange et SFR sont tenus d’assurer la cou-verture de 40% de la population des zones peu denses d’ici le 17 janvier 2017 » explique le gen-darme des télécoms. Pourtant, au 1er janvier 2016, Bouygues Telecom et SFR déclaraient res-pectivement couvrir seulement 12% et 8% de ces zones. De son côté, Orange a atteint 33% de la population. Face au retard pris par les deux autres opérateurs, l’Arcep les a mis en demeure de « respec-ter leur prochaine échéance » concernant la couverture 4G des zones peu denses. S’agis-sant de Free, ce dernier n’ayant

pas accès à cette bande de fré-quence, il n’est pas tenu à une quelconque obligation.

SFR et Bouygues réagissent Pour s’assurer du respect des échéances, l’Autorité a annoncé la création d’un observatoire des déploiements mobiles en zone peu denses, chargé de sur-veiller l’avancée de la mise en place de la couverture 2G, 3G et 4G. Face à cette annonce, SFR a assuré qu’il respecterait les échéances « conformément au plan de production communi-qué à l’Arcep fin janvier ». De son côté Bouygues Telecom a fait part de « son étonnement » face au lancement de cette procédure. « Bouygues Telecom couvre en 4G, avec d’autres fré-quences que les fréquences 800 MHz, une large partie des zones de déploiement prioritaire, ce que l’Arcep omet de préciser », a déclaré dans un communiqué le secrétaire général de l’opéra-teur, Didier Casas.

Le programme Zone blancheActuellement, en France, 22

500 communes regroupant 18% de la population - mais repré-sentant 63% du territoire natio-nal - répondent à la définition de l’Arcep concernant les zones « peu denses ». En novembre 2015, le gou-vernement a publié une liste de 237 communes non cou-vertes en téléphonie mobile et numérique. Le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Ma-cron avait pris l’engagement de procéder à une sortie de ces zones blanches d’ici fin 2016, en précisant au mois de janvier dernier que l’Etat financerait la construction des pylônes nécessaires pour que les opé-rateurs y posent leurs équipe-ments. Parallèlement à l’annonce de l’Arcep, Emmanuel Macron a également prévu de réunir avant la fin du mois les associations des collectivités territoriales et les maires des communes et zones n’ayant aucune couver-ture mobile. Une réunion qui aura pour but de présenter le calendrier des travaux à venir. o eva turisini

n Vendredi 19 février, le Se-crétaire d’Etat en charge des Transports Alain Vidalies a dévoilé le projet du gouverne-ment pour faire face au vieil-lissement des trains Intercités. Ces trains, tristement cé-lèbres chez les usagers pour leur délabrement (31,5 ans en moyenne) regroupent 35 lignes, de la grande banlieue parisienne aux lignes régio-nales comme Lyon-Bordeaux. Dans un contexte de baisse de 20% de la fréquentation de ces lignes depuis 2011 et de défi-cits importants – 400 millions d’euros – en 2015, l’Etat a tranché : un appel d’offres de 1,5 milliards d’euros va être lancé pour le renouvellement des rames d’ici à 2025. L’association des Régions de France a réagi dans un communiqué en s’étonnant du « lancement d’un nouvel appel d’offres coûteux pour les finances publiques et nécessitant un délai de déve-loppement de près de trois

ans». En effet, l’association qui rassemble certains prési-dents de Régions préconisait la reprise des contrats-cadres passés avec les constructeurs de rames Bombardier et Als-tom.

Le contrecoup de la politiquedu Tout-TGV La signature potentielle de nouveaux contrats passe mal dans les collectivités alors que celles-ci subissent une baisse de leurs dotations par

l’Etat.Alors que les lignes Intercités concernent près de 100 000 voyageurs par jour, elles souffrent depuis 30 ans du désengagement de l’Etat au profit des lignes TGV. La construction des lignes à grande vitesse aurait déjà coû-té au moins 23 milliards d’eu-ros aux ménages français se-lon une étude des Enquêtes du contribuable. Autant d’argent en moins pour les lignes Inter-cités.

o Jean-Victor Semeraro

Le gouvernement dévoile ses mesures traNSport Les Intercités à la traîne

Un train en gare d’Hendaye (Stefano Bertolotti / Flickr)

Page 8: 03 Expresso 2016

culture

Ligue 1 de football

n Un duel entre deux ex-trêmes de la Ligue 1. Après son succès (2-1) au Parc des Princes, face à aux an-glais de Chelsea en huitièmes de finale aller de la Ligue des Champions, le PSG a fait le plein de confiance. Pour préparer au mieux le match retour, les Parisiens auront à cœur de bien faire face à Reims, 17e du championnat de France. Très, très loin du club qatari, leader incontes-table avec 24 points d’avance sur son dauphin, Monaco. (17 heures, Canal+)

Top 14 de rugby

n On file au stade Charles Ma-thon pour la quinzième jour-née de Top 14. Rien ne va plus à Oyonnax. Treizièmes du Top 14, les joueurs de l’Ain ont en-caissé dix défaites pour trois petites victoires depuis le début de la saison. Et pour ne rien arranger à l’affaire, ils re-çoivent les favoris du Racing club de Toulon. La rencontre entre les deux équipes de Rouges et Noirs risque bien d’être à sens unique. (16h15, Canal+).

Leaders cup de basket

n Les quarts de finale de la Leaders Cup vont s'enchaîner vendredi à Disneyland Paris. Au programme de cette com-pétition annuelle de basket : l’ASVEL contre la JDA Dijon. Les Lyonnais se sont quali-fiées pour les demi-finales en prenant le dessus sur les Di-jonnais (76-69). Autre victoire, celle de Châlons-sur-Saône qui a validé son billet pour le dernier carré en battant Le Mans (79-78). Les deux derniers matchs opposant Monaco à Nanterre et Grave-lines-Dunkerque à Strasbourg auront lieu respectivement à 18 heures et à 20 heures.

L’agenda sportif du week-end

SPORTReportage Au coeur d’un squat d’artiste en Ile-de-France

La Jarry n’a pas dit son dernier mot

Face à la menace im-minente d’être rasée pour faire place à un lycée, la Cité indus-trielle de la Jarry et

ses trois cents habitants mena-cés d’expulsion ont décidé de riposter en exposant ce qui fait leur originalité : la richesse humaine et patrimoniale de ce qui est trop souvent nommé « le plus gros squat d’Ile-de-France». Nul ne se douterait que derrière les murs de cet immense édifice, qui mériterait un bon rafraîchis-sement, se cache un repère d’ar-tistes qui organisent ce week-end la troisième édition d’une grande exposition multicultu-relle : « De L’Art à la Ferme ». L’idée ? « Réunir différents arts et différentes cultures pour un week-end » dépeint Tamsyn, jeune sud-africaine de Pretoria, qui a eu l’idée de l’événement. « On va tenter de montrer qu’il y a des gens biens à La Jarry, la mairie veut raser ce lieu parce que ça peut être un peu violent par ici, ou ils imaginent qu’on fait des raves où tout le monde finit bourré. C’est pas ça du tout. Au pire, si ça ne marche pas, on aura au moins réveillé Paris dans le domaine de l’art ! » explique l’organisatrice au point de vue bien tranché sur la question. « A Berlin et même à Londres,

l’accès à la culture est plus facile, il y a beaucoup plus de lieux alternatifs. Ce qu’il y a d’ironique à Paris c’est qu’on s’attend à entrer dans un Won-derland artistique et on est déçu. Bien sûr l’architecture est superbe, l’art qui appartient à l’histoire est bien sûr génial, mais dans le centre Paris ça stagne, c’est en banlieue que ça se passe et on n’en entend jamais parler» Organisé par le collectif Fig-mentation, un groupe d’artistes multidisciplinaires mais aussi de techniciens du bâtiments qui ont notamment permis à La Jarry d’être un lieu habitable, « De L’Art à la Ferme » a la volonté de créer un lieu vivant où l’art conceptuel, interactif côtoie le cinéma, le théâtre, la musique et même la cuisine. « Ici on ne paye pas une petite

salle pour exposer des oeuvres sous-verre et minuscules. Ici on peut s’assoir, manger un mor-ceau, boire une boisson chaude installé dans un bon gros canapé et sans qu’on vienne nous récla-mer quoique ce soit à tout bout de champ, si tu veux juste pro-fiter on va pas te mettre dehors» sourit Tamsyn, « ce n’est pas une question d’argent, c’est une question d’avoir un lieu de vie et de rencontre, d’échange » Preuve de sa vitalité, la Jarry abrite de nombreux artistes : des stylistes, des régisseurs, des graphistes et même des socié-tés de design et de production audiovisuelle. Ici, la mixité sociale n’est pas une expression vaine de sens. « Les habitants inventent leurs propres res-sources là où la précarité est une affaire quotidienne ». o Elodie Rabelle

L’architecte Jean Nouvel souhaite renouveller le parcSi la construction d’un lycée n’est pas un besoin superflu, Jean Nouvel, l’architecte, imaginait pourtant ce bloc de six étages comprendre un établissement scolaire. En 2010, ilécrivait : «La Cité de la Jarry est inscrite dans l’histoire de Vincennes. Elle est héritière d’un passé industriel. C’est l’un des derniers bâtiments d’une telle échelle encore disponible en région parisienne. De ce fait il est précieux et mérite une attention particulière. D’un point de vue environnemental, l’impact est bien plus positif si l’on cherche à conserver le bâtiment actuel en lui offrant une seconde vie. Ce sera un exemple admiré de tous»

Exemple d’art intéractif avec cette bibliothèque en libre service

Vendredi 19 féVrier - expresso - 09

Mickael Gelabale (MSB), DR

Page 9: 03 Expresso 2016

ExprEsso19 02 2016 # 04

La séduction, tout un business pour Alex Wagner

portrait De looser à séducteur, une équation simplifiée

Un loser devenu un séducteur confiant et assuré », ainsi se décrit Alex Wa-gner, riche de ses

42 ans d’expérience. Le sourire aux lèvres, le grand blond aux yeux bleus nous re-çoit dans son bureau, situé dans le 10ème arrondissement de Paris, pour parler de son expé-rience en tant que dragueur pro-fessionnel et créateur de « Mor-ning Kiss », la première école de séduction pour les hommes. Plus jeune, Alex ne savait pas y faire. Incapable d’aborder une inconnue. Les rares fois où il avait un rencard, ça n’allait pas loin, dit-il « je n’apparaissais ni viril, ni sûr de moi ». La faute à son adolescence, sans modèle masculin. « J’ai deux petits frères, j’étais dans une école en Angleterre où il n’y avait que des garçons et j’ai un père qui ne m’a rien appris sur les filles», confie-t-il. Mais à partir de ses 30 ans, tout change. Il tombe sur The Game, les secrets d’un virtuose de la drague, un livre qui lui fait réaliser que la séduction « c’est quelque chose qui s’apprend, un savoir-faire et un ensemble d’attitudes et comportements »

Quatre conseils pour réussirdans la dragueDepuis, il intègre les 4 clés pour être un bon séducteur. D’abord la confiance en soi, « le fait

d’aller droit vers la femme, plutôt qu’hésiter, d’avoir une voix claire, un regard sincère ». Ensuite d’être sexué, « verbali-ser son intérêt pour la femme». Puis, mener une interaction, «faire avancer les choses ». Et finalement apporter de la valeur, c’est à dire, « plutôt que de lui poser de questions sans arrêt, il vaut mieux faire de bonnes remarques sur elle ».Alex est aujourd’hui « coach en séduction » et expert dans la drague. Il organise des ateliers de séduction où il apprend aux élèves à rencontrer et séduire les filles qui leur plaisent, à entretenir une conversation sti-mulante avec une inconnue et

même à obtenir des numéros de téléphone de jolies femmes dans la rue. « Un atelier, ça consiste à accompagner personnelle-ment les élèves sur le terrain. En journée, d’aborder des filles dans la rue, dans les magasins ou dans les parcs, et en soirée de sortir avec eux dans des bars ou dans des boîtes ». Le marché du coaching en sé-duction existe depuis plus de 10 ans et est maintenant « en plein essor » assure Alex Wagner. Les profits dans les business ne sont pas faibles. Au moment de parler de « Morning Kiss », sa voix change totalement. Le ton charmant qu’il emploie pour draguer est parti, c’est

maintenant un homme d’af-faires qui parle. « Ça repré-sente un budget conséquent parce que les places sont limi-tées, je ne prends jamais plus de trois élèves. Les prix vont de 500€ jusqu’à 4.000€ l’atelier, celui qui est le plus demandé c’est l’atelier de transformation à 2.000€ qui représente trois après-midis plus trois soirées » explique-il. 4.000€, ce n’est pas donné. Mais Alex ajoute avec un regard franc que si « on voit ça comme un investissement étalé sur les prochaines vingt, voire trente années de sa vie, ça se justifie beaucoup plus facilement ».

Un coach en séduction atypique Avant d’être coach en séduc-tion, Alex était chef d’entre-prise dans l’immobilier et le tourisme. Paradoxalement, il est aussi marié et père d’une petite fille. « C’est rare pour un coach en séduction, reconnait-t-il. J’ai rencontré ma femme dans le métro parisien, station Charles de Gaulle-Etoile. Je l’ai abor-dée en rentrant du travail un soir, c’était compliqué parce qu’elle avait un copain. J’ai pris son numéro quand même. J’ai un peu galéré pour la revoir, mais après, ça a tellement bien fonctionné entre nous, c’était comme une évidence » conclut-t-il avec un grand sourire.

o Norberto Paredes

Alex Wagner, conseiller dans l’art de la drague

ExprEsso insolitEDes professeurs zombifiésn C’est une drôle de mise en scène qui s’est déroulée jeudi 18 février sur le par-vis de la Gare Saint Lazare.Plusieurs enseignants grimés en zom-bies ont mimé d’attaquer une fausse directrice académique. La manifestation est pourtant très sérieuse, puisqu’il s’agit d’envoyer un message à l’Education Na-tionale sur le manque de moyens dans les écoles. Sous le slogan « Ils ont cru nous enter-rer à force de rogner nos moyens, mais nous ne sommes pas morts. », les institu-teurs ont enchaîné les jeux de rôles et les poses horrifiques tout l’après-midi.

Sports d’Hiver sur sablen Partir à la montagne sans renoncer à la plage ? C’est possible ! Peu réputée pour la qualité de sa neige, la région Vendée possède pourtant sa propre sta-tion typiquement montagnarde, « Les Sports d’Hi-ver à la mer » depuis 6 ans à La Barre-de-Monts-Fromentine. On peut y faire de la luge sur des aiguilles de pin, arbre phare de la région mais aussi s’initier à la randonnée en raquette à neige ou faire son baptême de chien de traineau en bord de mer.

10 - ExprEsso - VEndrEdi 19 fEVriEr

Martiens toulousainsn Rationnement en eau, milieu déser-tique, promiscuité, sorties en sca-phandre…Pendant deux semaines, c’est ce que vont ex-périmenter six étudiants de l’école d’ingé-nieurs Supaé-ro de Toulouse sélectionnés pour une mission de simulation de la vie sur Mars au milieu d’un désert de l’Utah. Le but est d’inciter les organisations gouvernementales à lancer une mission spatiale sur la planète rouge.