05 Expresso 2011

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L’ESSENTIEL Les pères anonymes le resteront POLITIQUE P.2 MAM, le trou d’air n Le vide se fait autour de la ministre. SOCIETE P.3 Le troisième âge sur Facebook n La star des réseaux sociaux attire de plus en plus de seniors. INTERNATIONAL P.4 Egypte : au delà de la place Tahrir n En focalisant l’atten- tion sur le Caire, les mé- dias ignorent la parole du reste des Egyptiens. ECONOMIE P.5 La communication de Renault s’enlise n Espionnage ou para- noïa ? Victime de ses ap- proximations, le construc- teur fait désormais figure d’accusé. CULTURE P.7 « Clem » : le retour n Un an après la diffu- sion du téléfilm, TF1 an- nonce la reprise de sa série phare, à grand ren- fort de réseaux sociaux pour toucher une popula- tion ciblée. EXPRESSO n BIOÉTHIQUE Les députés ont commencé à débattre aujourd’hui de la révision de la loi de bioéthi- que de 2004. Après d’âpres dis- cussions, ils ne devraient pas revenir sur l’anonymat garanti aux donneurs de gamètes. Une déception de taille pour certains enfants nés grâce à cette méthode, un soulagement pour d’autres. P.3 En France, mille enfants naissent chaque année par insémination artificielle avec don de sperme (DR). QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2012 # 4 08 02 2011 TF1 Reuters Don de sperme : la législation n’évoluera pas

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Quotidien des étudiants de journalisme de l'IFP

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L’essentieL

Les pères anonymes le resteront

poLitique p.2MAM, le trou d’air

n Le vide se fait autour de la ministre.

societe p.3Le troisième âge sur Facebookn La star des réseaux sociaux attire de plus en plus de seniors.

internationaL p.4Egypte : au delà de la place Tahrirn En focalisant l’atten-tion sur le Caire, les mé-dias ignorent la parole du reste des Egyptiens.

economie p.5La communication de Renault s’enlisen Espionnage ou para-noïa ? Victime de ses ap-proximations, le construc-teur fait désormais figure d’accusé.

cuLture p.7« Clem » : le retour

n Un an après la diffu-sion du téléfilm, TF1 an-nonce la reprise de sa série phare, à grand ren-fort de réseaux sociaux pour toucher une popula-tion ciblée.

expresso

n bioéThiquE Les députés ont commencé à débattre aujourd’hui de la révision de la loi de bioéthi-que de 2004. Après d’âpres dis-cussions, ils ne devraient pas

revenir sur l’anonymat garanti aux donneurs de gamètes. Une déception de taille pour certains enfants nés grâce à cette méthode, un soulagement pour d’autres. p.3

En France, mille enfants naissent chaque année par insémination artificielle avec don de sperme (DR).

quotidien du master de journaLisme de L’ institut français de presse - promo 2012# 4

08 02 2011

TF1

Reu

ters

Don de sperme : la législation n’évoluera pas

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Conscient qu’il ne pour-ra pas gagner seul en 2012, le parti socialis-te multiplie les signes

à l’attention de l’ex-gauche plurielle : « On ne va pas conti-nuer à être dirigé par la finance mondiale, de G8 en G8, de G20 en G20, on voit bien que rien ne change ! » À la tête d’une dé-légation venue représenter le PS au Forum social mondial de Da-kar, Martine Aubry son image de « femme de gauche » et don-ne des gages aux représentants de l’ex-gauche plurielle, qu’elle semble prête à ressusciter. D’après Europe 1, la maire de Lille aurait reçu récemment les représentants de la gauche de gouvernement. Le président des Radicaux de gauche, Cécile Du-flot (EELV) ou encore le commu-niste Pierre Laurent se seraient ainsi rendu rue de Solferino.

Manoeuvres de précampagneUn rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon est même en train de s’esquisser. Martine Aubry qui fut sa collègue sous le gouvernement Jospin a pris la défense du sénateur de l’Esson-ne lorsque certains le compa-raient à Marine Le Pen, au point qu’une rencontre entre les deux est désormais envisageable.« Le parti socialiste se prépare à la campagne présidentielle », analyse Henri Rey, directeur de recherche au Centre de recher-che politique de Sciences Po et auteur de C’était la gauche plu-

rielle (Presses de Science Po). « Le Parti de gauche représente une tendance qu’il sera néces-saire de réunir pour le parti so-cialiste. » Pour Martine Aubry,

cette compatibilité affichée avec le tribun dissident est aussi un argument face à Dominique Strauss-Kahn. Le patron du FMI a contre lui et Jean-Luc Mélen-

chon et les altermondialistes. Un handicap pour rassembler au second tour.L’opération séduction menée par Martine Aubry n’a donc pas d’autre objectif. « Qu’on parle de gauche plurielle ou d’union de la gauche, la logique de rassemblement est la même à chaque échéance nationale », conclut Henri Rey. Car avant d’envisager un second tour, en-core faudra-t-il se qualifier. Le spectre du 21 avril 2002 hante toujours les socialistes.

o Nathanaël Vittrant

FRANCEPOLITIQUE Les socialistes pensent déjà au second tour

Aubry soigne sa gauche

L’atterrissage impossible d’Alliot-Marien De bévues en contre-vérités, Michèle Alliot-Marie s’appli-que à liquider son capital-con-fiance en tentant d’étouffer la polémique sur ses vacances tunisiennes. Mal inspirée, la patronne du quai d’Orsay en-chaîne les bourdes au fil de ses interventions.À l’évidence, Michèle Alliot-Marie est passée complètement à côté de la révolution tunisien-ne. Mieux, elle l’a même survo-lée. Le 29 décembre, elle aurait en effet emprunté une seconde fois le jet privé de son ami Aziz Miled pour se rendre dans la vil-le de Tozeur, au sud du pays. Ce vol de deux heures lui a évité de traverser par la route la région

de Kasserine, déjà secouée par des violences anti-Ben Ali.

Ministre par intermittenceL’information, publiée samedi par le site du Nouvel Obs, a achevé de déstabiliser la mi-nistre. « Quand je suis en va-cances, je ne suis pas ministre des affaires étrangères », a-t-elle avancé au micro de France Info, sans craindre une nou-velle gaffe.Revenant sur l’incapacité de la diplomatie française à analyser la vraie nature de la crise tuni-sienne, Michèle Alliot-Marie s’est dédouanée en affirmant qu’elle n’avait reçu « aucune information sur la façon dont

les choses pouvaient évoluer ». Se contentant d’un maigre « je comprends que cela semble po-ser des problèmes », la chef de la diploma-tie rejette ainsi la faute sur le manque « d’an-ticipation et de vision prospec-tive » dont pâtirait le quai d’Or-say. MAM s’est mise à dos l’opinion. Elle risque d’en faire autant avec les fonctionnaires du Quai. De là à considérer qu’elle est sur un siège éjectable – avec ou sans parachute… L’opposition, elle, a déjà tranché qui réclame en

chœur sa démission. Embarras-sé par l’affaire, Nicolas Sarkozy a été « glacial » lundi lorsqu’il a été interrogé sur le sujet en

conférence de presse, a rapporté lemonde.fr.En visite à Varso-vie en compagnie de Mme Alliot-

Marie, le chef de l’État s’est borné à déclarer qu’il aurait « l’occasion de s’exprimer cette semaine ». Après Woerth, Estro-si et Joyandet et à quinze mois des élections, le président pour-rait choisir de sacrifier un autre de ses ministres sur l’autel de la « république irréprochable ».

o Benjamin Damade

En septembre dernier, les représentants de la gauche de gouvernement manifestaient ensemble contre la réforme des retraites (Charles Platiau/Reuters).

VENdREdi 12 jANViER- EXpREsso - 0302 - EXpREsso - MARdi 8 FEVRiER

MAM s’enlise dans la polémique. Nicolas Sarkozy la bât froid

Parti de gauche : je t’aime, moi non plus

Le président du Parti de gauche n’a visiblement pas été insen-sible aux œillades de Martine Aubry. Il a affirmé avoir du res-pect pour la première secrétaire du PS, une « combattante » et une « guerrière ». A l’inverse, sa vice-présidente, Martine Billard a ironisé sur la présence du PS à la grand-messe des altermondialistes à Dakar, s’étonnant de les voir « surtout les années d’élection ».

«Quand je suis en vacances, je ne suis pas ministre des affaires étrangères »

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n En France, le troisième âge est de plus en plus branché. C’est le Crédoc qui le dit. Selon une étude du centre de recher-che rendue publique en décem-bre, 54% des Français âgés de plus de 70 ans et équipés d’In-ternet se connecteraient quoti-diennement sur la toile. Qui a dit que le Web était réservé aux jeunes ?Plus étonnant : ils seraient près de 60 000, ces seniors, à avoir utilisé les réseaux sociaux au cours de l’année passée.Cette tendance répond à une logique simple. Les personnes âgées ont du temps, elles vivent parfois seules, souvent isolées. Quoi de mieux alors qu’un compte Facebook pour rester connecté au monde réel ?

Des dizaines de messagespar jour« Communiquer vite avec ses amis ! C’est d’abord ça, Face-book », déclare Evelyne, 70 ans, qui sévit sur le réseau depuis déjà quatre ans. En retraite dans la campagne espagnole après une vie passée à bourlinguer aux quatre coins du monde, cette Française d’origine poste plusieurs dizaines de messages

par jour et accumule les albums photos sur sa page de profil.Hyperactive sur le réseau, connectée tous les jours et toute la journée, elle n’hésite pas à se débarrasser de ses contacts trop silencieux : « Soixante-dix amis, pas plus. S’ils ne commu-niquent pas, c’est «out».» Même son de cloche du côté de Françoise, 73 ans. Du fin fond de son Limousin natal, elle sou-tient que Facebook lui permet

de rester en contact avec sa fa-mille ou ses amis éparpillés un peu partout en France. Le ré-seau est parfois même le seul moyen de contacter des gens dont elle n’aurait pas les coor-données autrement. « J’avais rencontré Maria Schneider lors d’un court séjour à l’hôpital, raconte-t-elle, et c’est grâce à Facebook que j’ai pu retrouver une de ses très bonnes amies, pour lui présenter mes condo-léances. »Nos aînés, quand ils prennent la peine de s’inscrire sur Fa-cebook, trouvent l’outil formi-dable. Un chose toutefois les inquiète : l’usage qu’en font les plus jeunes. « Je suis atterrée par les bêtises que peuvent pos-ter mes petits-enfants », plai-sante Françoise, avant de soupi-rer : « Espérons que ça passera avec l’âge. »D’ailleurs, que pensent les jeu-nes de cette incursion des se-niors sur leur territoire ? Sur le réseau, certains créent des groupes « contre les vieux sur Facebook » quand d’autres sou-tiennent « Pour que nos grands-mères rejoignent Facebook ».

o Donald Walther

TENDANCE Des seniors de plus en plus nombreux sur Facebook

Les joies du troisième âge 2.0

SOCIETE La révision de la législation sur la bioéthique débute à l’Assemblée

Don de sperme : « un acte civique »

Né d’un donneur anonyme. Une sim-ple phrase qui suf-fit à ouvrir la boîte de Pandore sur un

sujet complexe. Alors que les enfants nés par insémination artificielle avec don de sperme (IAD) arrivent à l’âge adulte, comment vivent-ils l’anonymat qui entoure leur géniteur ? Cer-tains militent haut et fort pour sa levée, comme Arthur Kelmave-zen de l’association Procréation médicalement anonyme qui a entamé mercredi une grève de la faim. « J’aimerais le connaî-tre pour ne plus avoir affaire à lui. La question permanente de savoir qui il est reste insuppor-table. » Né lui aussi d’une IAD, et fondateur de l’association des Enfants du don, Christophe Masle ne partage pas cet avis : « La préservation de l’anony-mat est essentielle. Mais il ne doit pas y avoir de secret sur la conception de l’enfant. » Loin de tout combat associatif, Benjamin, 24 ans, revient pour nous sur son histoire : « J’ai

appris que mon père n’était pas mon père biologique quand mes parents se sont séparés. J’avais 13 ans. Comme le divorce était agité, je ne l’ai pas plus mal pris que ça, c’était juste un truc en plus de tout le reste.» Adolescent, Benjamin a com-mencé à s’interroger sur ce père biologique. « L’anonymat c’est être amputé d’une partie de son histoire. Je l’ai bien vécu parce

que j’ai comblé ce vide avec des fantasmes. Par exemple, j’ai des rougeurs aux joues. Comme c’est un trait génétique répandu chez les slaves, je lui avais attri-bué cette origine.» Aujourd’hui, il n’a pas forcément envie d’être confronté à cet homme par peur de sa propre réaction.Ce qui dérange le plus Benja-min, c’est « le pouvoir accordé au médecin. Au nom de quoi a-

t-il décidé qui ferait le meilleur père biologique pour moi ? », ainsi que le terme « anonyme » : « Pourtant on est là, bien vi-vants. » Avec le recul, il expli-que : « Au fond, c’est une belle histoire. Une histoire de per-sonnes, pas d’éprouvette. Un homme totalement inconnu qui a fait un acte civique. » Même s’il avoue que s’il était stérile, il n’aurait pas forcément le cou-rage de passer par l’IAD.

o Jules Brelaz et Anne-Claire Huet

Depuis 1973, 50 000 enfants sont nés d’une insémination artificielle avec don de sperme (IAD).

FRANCE

MARDI 8 FEVRIER- EXpREsso - 0302 - EXpREsso - VENDREDI 12 jANVIER

n Jeudi dernier, Nicolas Sarko-zy dénonçait les « dysfonction-nements graves » de la jus-tice dans l’affaire Laëtitia. Une condamnation immédiatement contestée par la magistrature. Plusieurs tribunaux se sont mis en grève cette semaine. Hier matin sur France Info, c’était au tour de Marc Trévi-dic, président de l’association des magistrats instructeurs, de réagir aux propos du président de la République. Révolté, il l’a qualifié de « multirécidiviste », visant ses attaques contre les magistrats. Face à cette fronde des juges qui réclament plus de moyens, Fran-çois Fillon a convoqué hier à 16 heures Michel Mercier, garde des sceaux et Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur pour dis-cuter des « suites de l’affaire Laëtitia ». Lors de la conférence de presse tenue à l’issue de cette réunion, François Fillon a qua-lifié la réaction des magistrats « d’excessive » et indiqué qu’il demanderait à ses ministres une enquête pour améliorer l’orga-nisation de la justice. Il a éludé les questions budgétaires.

o D.W.

Ce que dit la loiLes députés entament aujourd’hui la révision de la loi de bioéthique de 1994 Parmi les nouvelles disposi-tions, on trouve l’accès à la procréation médicalement assistée pour les couples qui n’ont pas deux ans de vie commune ; le transfert d’un embryon jusqu’à dix-huit mois après la mort du père ; le don d’ovocytes par des femmes sans enfants.

En 2010, 66 000 seniors ont uti-lisé les réseaux sociaux.

Fillon : une fron-de « excessive »

AFFAIRE LAETITIA

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Vendredi 12 janVier- expresso - 0504 - expresso - Mardi 8 FéVrier

internationalPROCHE-ORIENT Hors du Caire, la révolution semble loin

La place Tahrir n’est pas toute l’Egypte

La place Tahrir ou la partie pour le tout. Devenue le point de convergence des manifestations égyp-

tiennes en rassemblant jusqu’à deux millions de Cairotes le 1er février, elle est passée du statut de lieu d’expression à celui de symbole. La concentration des médias aux alentours témoigne de cette consécration et accroît la visi-bilité de cet espace miniature au milieu de la capitale la plus peuplée du monde arabe avec ses 15 mil-lions d’habitants hors agglomé-ration. Le contraste est saisissant avec le quartier de Zamalek. Central, cossu et plutôt réservé à une population d’expatriés

européens, ce quartier du Caire poursuit sa vie quotidienne, commerces ouverts, cafés bon-dés. On y débat, on n’y mani-feste pas, loin de l’agitation dont on perçoit l’écho de l’autre côté du Pont-du-6-octobre qui le relie à la place Tahrir.

Rassembler n’est pas fédérerPour Sarah Ben Néfissa, cher-cheuse à l’Institut pour la re-cherche et le développement du Caire, « le rassemblement pro-

t e s t a t a i re est devenu un mode d ’ a c t i o n routinier » qui avait

déjà affaibli le pouvoir avec les réussites ponctuelles de grèves et de manifestations en 2009. L’occupation de la place Tahrir ne serait donc que l’apogée d’un

mouvement déjà en germe.Elle note aussi que « outre la diversification des catégories sociales et des objets de re-vendication, les mobilisations contestataires sont également plus étendues sur le plan géo-graphique ». Ainsi les zones rurales éloignées, comme le sud de l’Egypte et le Sinaï, où les populations bédouines, margi-nalisées par le pouvoir central se sont elles aussi opposées aux forces de police vendredi.L’absence de couverture de ces différents aspects provient sans doute du bruit assourdissant pro-duit par la place Tahrir et donne l’impression que les Egyptiens parlent d’une seule voix – en réclamant le départ du président Moubarak – alors que les motifs de revendications sont bien plus nombreux.

o Julien Lagache

en breF

n Le Temple hindou de Preah Vihear situé à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande a été ce week-end le théâtre d’af-frontements violents entre des factions militaires de ces deux pays. Six personnes ont perdu la vie et six mille Cambodgiens ont fui la zone. Derrière ces rui-nes datant de l’empire khmer se cachent les passions et les ran-coeurs de deux peuples qui sem-blent irréconciliables.Un lieu sacré et frontalier que l’on s’arrache, l’histoire est familière. Pourtant « le cœur du conflit n’est pas religieux. Il s’agit plutôt d’une question patrimoniale et mémorielle », explique Emmanuel Lincot, directeur de la chaire des étu-des chinoises contemporaines à l’Institut catholique de Paris. Il explique que ce temple hindou cristallise une profonde inimi-tié, issue de l’histoire coloniale asiatique. Un fait étonnant, lors-que l’on sait que la majorité des deux populations n’est pas hin-doue mais bouddhiste.Saisie en 1962, la Cour inter-nationale de justice avait donné raison au Cambodge. La totalité du temple lui avait été attribué à l’exception de l’entrée qui reve-

nait à la Thaïlande. Un no-man’s land de 4,6 kilomètres carrés en-tourant l’édifice avait également été instauré.

Répercussions sur la stabilitéL’inscription du temple au Pa-trimoine mondial de l’UNESCO en 2008 avait provoqué un re-gain de tensions. Puis la fièvre était retombée. Elle a repris

vendredi dernier après l’arres-tation de deux ressortissants thaïlandais pour entrée illégale sur le territoire. Chacun accuse aujourd’hui l’autre d’avoir porté le premier coup.Les réactions internationales ont fusé ce week-end : Asso-ciation des nations d’Asie du sud-est (ASEAN ), ONU... Elles craignent des répercussions sur

la stabilité de la région. « Des interdépendances croissantes existent entre les deux pays, ce qui les forcent à cohabiter», nuance malgré tout Emmanuel Lincot. « Sans compter qu’à la différence de l’Asie du nord-est, il existe dans cette région un ca-dre institutionnel efficace pour pacifier les rapports. »

o Clément Gassy

Le Cambodge a placé ses soldats pour garder le temple de Preah Vihear, ici le 18 juillet dernier.

Le bruit assourdissant produit par la place Tahrir donne l’impression que les Egyptiens parlent d’une seule voix.

ASIE A qui appartient le temple hindou de Preah Vihear ?

Affrontements à la frontière Cambodge-Thaïlande

A Dakar, les « alters »défendent les paysans Le Forum social mondial, qui se tient jusqu’à vendredi dans la capitale sénégalaise, a consa-cré sa journée d’hier au conti-nent africain, en débattant de « l’accaparement des terres » par des groupes étrangers. Les ONG présentes sur place, telles Oxfam ou CCFD, ont appelé à lutter contre toute forme de spé-culation foncière. L’ancien prési-dent brésilien Louis Inacio Lula da Silva s’est entretenu avec la première secrétaire du PS Mar-tine Aubry, pour évoquer « le prochain G20 » et la nécessité d’un « nouveau modèle de dé-veloppement ».

Le Sud-Soudan, nouvel Etat africain

Les résultats définitifs du réfé-rendum soudanais, organisé du 9 au 15 janvier dernier, valident l’indépendance du Sud-Soudan, à hauteur de 98,83%. Le prési-dent Omar el-Béchir a déclaré qu’il acceptait les résultats. Le nouvel Etat sera fondé en juillet 2011.

Reuters

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Cette histoire est dramatique pour Renault car l’entre-prise est dépassée par les événements

et ne parvient pas à rendre ses arguments crédibles. Tous leurs soutiens s’effondrent. » À en-tendre Marc Eskenazi, directeur du département gestion de crise de l’agence de conseil Burson-Marsteller, Renault est passé du statut de victime à celui de « plaisantin » dans l’affaire qui l’oppose à trois cadres soupçon-nés d’espionnage.

Révélations en cascadeTout a commencé en août lors-que le Comité en charge de la déontologie de Renault reçoit une lettre anonyme. La firme décide de mener secrètement une enquête interne qui conduit à la mise à pied, le 3 janvier, de trois cadres et au dépôt d’une plainte pour espionnage. Les trois personnes mises en cause sont accusées d’avoir transmis des informations concernant le projet de la voiture élec-trique. Aussitôt, ils clament leur innocence. Deux d’entre eux déposent une plainte pour « dénonciation calomnieuse » alors que leurs avocats dénon-

cent l’absence de preuves. La DCRI - Direction centrale du renseignement intérieur - lance alors une enquête et une infor-mation judiciaire pour éclaircir l’affaire. Renault, qui a avancé ses arguments sans preuve, est déstabilisée. `Eric Besson, le ministre de

l’industrie réagit et, selon Le Canard Enchaîné, « pique une grosse colère ». La direction de Renault n’a t-elle pas fait une erreur en cachant pendant qua-tre mois cette affaire à l’Etat, son principal actionnaire ? « Il fallait faire nous-mêmes des premières recherches pour nous

forger une opinion (…). Compte tenu des éléments (…), nous avons décidé de prendre des me-sures à l’encontre des personnes concernées et de saisir sans dé-lais les instances judiciaires », s’est justifié Carlos Ghosn le 23 janvier dans le JDD.Dans son édition du 2 février, Le Canard Enchaîné révèle l’existence d’un nouvel acteur : Michel Luc, directeur des opé-rations en Algérie de la société de renseignements Geos, aurait fait office d’intermédiaire entre Renault et des « petites mains » aujourd’hui anonymes chargées de mener l’enquête. D’après l’hebdomadaire, il a touché 100 000 euros pour cette mis-sion et a été licencié depuis. Ces nouvelles pistes ne font qu’ac-centuer le doute qui plane sur la légalité de l’enquête interne et les « certitudes » avancées par Carlos Ghosn au « 20 heures » de TF1 le 23 janvier. « Si Re-nault ne parvient pas à rassem-bler des preuves, son image sera considérablement entachée », assure Marc Eskenazi. L’enquête se poursuit alors que cette affaire risque de parasiter l’annonce, ce jeudi, du nouveau plan stratégique de la firme.

o Angélique Mangon

MARDI 8 FEVRIER- ExpREsso - 0504 - ExpREsso - VEnDREDI 12 jAnVIER

ECo/Conso

En bREF

INDUSTRIE La prétendue affaire d’espionnage embarrasse le constructeur

La communication de Renault patine

Carlos Ghosn a affirmé au «20 heures» de TF1, le 23 janvier, être convaincu de la culpabilité des trois licenciés.

FINANCES

On a testé pour vous le webinairen 18 h 30, la voix d’Igor de Maack résonne. Le gérant de DNCA Finance commence son webinaire « Comment investir en Bourse ? » devant un audi-toire invisible. De l’autre côté des écrans, les clients de Cortal Consors, filiale de BNP Paribas, découvrent le diaporama en même temps que le commen-taire « live » de l’expert. Sur la gauche, une interface soignée permettant d’interagir avec les organisateurs : chat, micro-phone, feedbacks (rétroaction) proposant des retours comme applaudir, rire, lever la main, demander d’aller moins vite, etc. Un véritable cours sur la bourse sans avoir à débourser le moindre centime, ni à se dépla-cer. Une liberté quasi totale où le webinariste peut s’échapper pour se faire un café.

Variantes du conceptUne formule différente chez

Fortuneo où la vidéo, tournée devant un véritable auditoire, est incorporée à un diaporama. Disponible à tout moment, l’in-ternaute a la possibilité de na-viguer dans l’exposé. On parle alors de « conférence en ligne », car il manque l’aspect interactif. Une solution économique pour associer formation et promo-tion. Priyanka Bahl, chargée de communication chez Cortal Consors, agite le drapeau de l’altruisme pour expliquer la démarche de la banque en ligne. Il s’agit avant tout « d’aider [les clients] dans leur gestion, être plus performant dans leurs idées d’investissement ». Tous les quinze jours, Cortal Consors propose un nouveau thème à ses clients. La tendance a gagné les banques et se propage à l’en-semble du web 2.0.

o Jonathan Klein

Les salariés de l’Oréal descendent dans la ruen Des salariés ont manifesté hier devant le siège social de L’Oréal dans les Hauts-de-Seine pour réclamer une revalorisation salariale. À l’is-sue d’une séance de négocia-tions, la direction a annoncé à la mi-journée une hausse de 2 % pour 2011 ainsi que le versement d’une prime ex-ceptionnelle de 500 euros en février. Selon Patrick Rinville, délégué CGT, les syndicats ré-clamaient une hausse de 3%.

24 149 ruptures conven-tionnelles en décembre n 24 149 ruptures à l’amiable entre salariés et employeurs ont été signées en décem-bre ce qui porte à 478 667 le total des ruptures depuis la création de ce dispositif en août 2008, selon les données du ministère du travail. Les syndicats demandent un plus grand encadrement de ce dis-positif. L’indemnisation des salariés inscrits à Pôle emploi

après une rupture convention-nelle aura coûté 1,3 milliard d’euros pour la seule année 2010, selon la CGT.

Ouest-France passe à 53 éditionsn Le quotidien régional va passer de 44 à 53 éditions quotidiennes en 2011, à com-mencer mercredi par trois nouvelles éditions dans l’ag-glomération rennaise. Cette augmentation a été permise par l’acquisition d’une 7e ro-tative. Ouest-France a été dif-fusé à 780 000 exemplaires en 2010.

AOL rachète The Huffington Postn AOL a annoncé le rachat pour 315 millions de dollars de ce site américain d’infor-mations en pleine croissance. L’opération va permettre la création d’un groupe de mé-dias - The Huffington Post Media Group - disposant d’un lectorat de 270 millions de personnes dans le monde.

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n La semaine sera décisive pour la candidature française aux Jeux olympiques (JO) d’hiver de 2018. La ville d’Annecy reçoit en effet à partir d’aujourd’hui la délégation du Comité interna-tional olympique (CIO) chargée de s’assurer de la viabilité et de l’avancement du projet.Ce 12 décembre 2010 on croyait pourtant Annecy 2018 quasiment morte et enterrée. L’ancien champion olympique Edgard Grospiron venait alors de démissionner de son poste de directeur, regrettant des moyens financiers jugés trop faibles. Dès le premier rapport du CIO en juin dernier, les chances d’An-necy semblaient minces. La Haute-Savoie restait en course uniquement pour ménager le suspense et faire croire qu’elle avait autant de chance que Mu-nich (Allemagne) et, la mieux partie, Pyeongchang (Corée du Sud).En 2011 les responsables sem-blent à nouveau optimistes. Le successeur de Grospiron, choisi avec accord de Nicolas Sarkozy,

est Charles Beigbeder, PDG de Poweo.

Mobilisation générale Il est assisté de deux anciens champions dont Jean-Pierre Vidal, vainqueur du slalom olympique 2002 : « Si l’Elysée s’implique autant c’est que le président croit à notre candida-ture. »De fait, au sommet de l’Etat

c’est la mobilisation générale: six ministres défileront cette semaine à Annecy ! François Fillon sera de la partie ce mardi. Chantal Jouanno, ministre des sports annonce une possible « surprise » d’ici samedi. Tra-duction : Nicolas Sarkozy lui-même pourrait se déplacer.Les responsables français ne respirent pas la sérénité. Toute-fois, après avoir connu des som-mets, les deux villes concurren-tes semblent à leur tour en proie au doute. Munich affronte une mobilisation des écologistes qui protestent contre l’accapare-ment de terres agricoles. De son côté Pyeongchang pourrait pâtir de la mise en cause du gouver-neur de la province hôte pour corruption.De quoi redonner de l’espoir à Annecy qui prévaut de certains atouts. Michel Barnier, l’élu-phare de la région, confiait ainsi à France-Soir être « très fier (…) que tous les équipements construits pour Albertville 1992 fonctionnent toujours. »

o Vincent Dublange

Vendredi 12 janVier- expresso - 0306 - expresso - mardi 8 féVrier

sporTsFOOtball Succès populaire, mais gouffre financier pour les clubs anglais

La Premier league en surchauffeCe week-end, tandis que

la Ligue 1 proposait encore son triste réci-tal, la Barclays Premier

league régalait avec une avalan-che de buts et un match d’an-thologie, bien que discuté entre Newcastle et Arsenal (4-4). Les ingrédients du succès : des stars (Drogba, Rooney, Torres), des clubs mythiques (Manchester United, Liverpool) et un jeu of-fensif. Résultat : des spectateurs ravis, et toujours plus nombreux. Première à l’indice UEFA, qua-lifiée de « meilleur spectacle du monde »,, la Premier league est diffusée dans 202 pays et génère d’énormes revenus.Pourtant, le revers de la mé-daille est réel. Sans contrôle financier, les clubs vivent au-dessus de leurs moyens pour continuer à attirer les meilleurs joueurs. Ainsi, comme le dé-nonçait récemment Frédéric Thiriez, président de la Ligue professionnelle de football : « L'endettement du foot anglais s'élève à 4 milliards d'euros (…) Il est scandaleux de gagner des trophées à crédit avec de l'argent qu'on n'a pas. » Pour cette raison, L’UEFA veut im-

poser le « Fair-Play financier » qui pourrait à terme obliger les clubs à assainir leurs finances.

Perte d’identitéAutre problème : en Albion, les amoureux du ballon rond crai-gnent que leur sport perde son identité à force de se mondiali-ser. Si les traditions restent tena-ces, comme les derbys chauds bouillants, les chants de sup-porter (le mythique You’ll never

walk alone des supporters d’An-field Road) ou bien les frasques alcoolisées des joueurs, il faut constater que les principales ressources viennent d’ailleurs.L’argent d’abord. Les milliar-daires russes, américains ou du Golfe investissent massivement dans les clubs. L’exemple em-blématique : la famille royale d’Abou Dabi qui a fait de Man-chester City, club prolétaire à l’origine, une équipe de « nou-

veaux riches » honnie dans tout le pays.De plus, à force de miser sur des joueurs étrangers, les clubs ne comptent que très peu de joueurs britanniques de premier plan. Résultat, la sélection natio-nale doit se contenter de joueurs moyens. Insuffisant pour garnir un palmarès vierge de titre mon-dial depuis la Coupe du monde gagnée à domicile en 1966.

o Hugo Moissonnier

La dette du club de Liverpool s’élève à 300 millions d’euros.

en bref JO la candidature française tente de se relancer les maigres chances d’annecy 2018

Charles Beigbeder, défend Annecy 2018.

Match truqué ? Interpol enquêterait sur le match Newcastle-Arsenal. Menés 4-0 par les londo-niens à presque 20 minutes de la fin, les magpies sont par-venus à revenir à 4-4. Un ex-ploit entaché d’erreurs d’ar-bitrage et de soupçons de corruption. Le match aurait été l’objet de mouvements d’argent anormaux dans le domaine des paris sportifs. Le tchèque Thomas Rosicky (Arsenal), auteur d’une en-trée en jeu catastrophique, est particulièrement visé.

Automobile : Kubica dans un état « stable »n Le pilote de F1 Robert Kubi-ca, victime d’un grave accident en Italie lors d’un rallye ce week end devrait sortir du coma arti-ficiel dans lequel il était plongé depuis son opération. Les mé-decins sont inquiets pour sa main, en partie sectionnée. Le diagnostic définitif devrait inter-venir dans les six jours.

Homophobie : la banderole qui choque

n Le Paris foot gay a protesté contre une banderole homopho-be déployée samedi au Vélodro-me lors du match Marseille-Ar-les Avignon : « Bande de tafiole, soyez des hommes ! »

AFP

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MARDI 8 FEVRIER- ExpREsso - 07

cultuRE

n Finies les soirées à l’opéra sur un siège exigu, tellement les places sont chères. L’opération Viva l’Opéra, à laquelle se sont associés l’opéra Garnier et les cinémas UGC, permet de prof-iter du spectacle confortable-ment calé au fond du fauteuil rouge d’une salle de cinéma.Après Roméo et Juliette, la semaine dernière, l’aventure Viva l’Opéra s’est poursuivie ce lundi, avec la pièce en trois actes de Georg Friedrich Haen-del, Giulio Cesare. Les stars se bousculent à l’affiche, à com-mencer par les deux principaux protagonistes de la pièce, Jules César et Cléopâtre, lesquels sont incarnés par l’impeccable Lawrence Zazzo et la star fran-çaise du chant lyrique, Natalie Dessay. Le récit de cet imbro-glio politique et amoureux en-tre César et Cléopâtre ne suit pas le cours du Nil. On vous invite, cette fois, à passer la

nuit au musée. Chaque statue, chaque bibelot, chaque fresque, évoque un morceau de cette his-toire d’amour entre deux rois. En plus de la retransmission en direct (en haute définition) dans quelques-unes des quinze salles UGC partenaires dans toute la France, le spectacle de plus de quatre heures sera rediffusé sur la chaîne satellitaire Mezzo, le 10 février, puis sur France 2, à

une date qui reste à déterminer. Les 7 000 places de cinéma se sont écoulées à toute vitesse.

Un prix attractifÀ 28 euros en plein tarif et 10 euros pour les moins de 26 ans, l’expérience valait le coup. Mylène, 22 ans, a croqué des pop-corns devant Roméo et Juliette la semaine dernière : « C’était mon tout premier opéra, j’ai donc trouvé cette formule particulièrement at-tractive. C’est un bon moyen pour une première approche de l’opéra, qui est un genre particulier. » En sortant de la salle, une question taraudait la jeune femme : « Je me de-mande comment c’est en vrai, sans les sous-titres, car il était difficile de comprendre certains chanteurs. » Prochain épisode : Mireille, de Charles Gounod, à découvrir à partir du 3 mars. o Benjamin Vincent

télévision tF1 surfe sur le « cross média »

La série « Clem » de retour

Internet, l’avenir de la télévision ? TF1 répond oui. Depuis 2007 la fiction y battait de l’aile,

notamment face à la série phénomène « Plus belle la vie » de France 3. Avec l’arrivée de « Clem », une série composée de téléfilms dont le premier a été diffusé l’année dernière, TF1 renoue avec la créativité et les bons scores. Racontant les déboires d’une jeune fille de 16 ans qui doit assumer une grossesse non désirée, cette fiction a été largement relayée sur le Web. Plébiscitée par 9,4 millions de téléspectateurs, « Clem » est passée devant « Joséphine Ange Gardien » et « Une famille formidable » dans le tableau d’honneur des parts d’audience de TF1.

le blog qui fédèreTrois nouveaux épisodes ont été réalisés en à peine un an, alors que le deuxième opus n’a pas encore été diffusé. Une rapidité qui s’explique par l’engouement des fans qui ont suivi le déploi-ement de l’histoire sur Internet. D’abord par le blog imaginaire du personnage principal, puis par la mise en ligne d’un « webi-sode » où l’on retrouve Clémen-tine (Lucie Lucas), alias Clem, et sa famille trois ans plus tard.

Cette idée de faire du « cross média » s’est révélée payante et peut expliquer en partie le suc-cès inattendu de cette énième fiction à la française destinée au jeune public. Selon la récente enquête pub-liée par Médiamétrie, les 15-34 ans sont 76% à favoriser l’intrigue aux dépens du cast-ing. C’est justement ce que les producteurs de la série ont voulu mettre en avant en choi-sissant de s’appuyer sur les nouveaux outils de communica-tion qu’offre Internet. Le blog de Clem, où elle parle de ses parents et raconte son amour pour son petit ami, a permis de

fédérer certains internautes et potentiels téléspectateurs.Avec l’arrivée des nouveaux épisodes, les producteurs vont enrichir le dispositif en ligne. Le blog de Clem se transformera en mini réseau social et les 65 500 fans de la page Facebook de la série pourront profiter des premières images des épisodes et de bonus exclusifs. La date de sortie du deuxième épisode de la série n’est pas en-core connue. TF1 réfléchit en-core au meilleur créneau pour diffuser la suite tant attendue des aventures de la jeune ma-man. o Elodie Corvée

Une place de ciné pour l’opéraMUsiQUE Une œuvre de Haendel dans les salles UGC

Nathalie Dessay joue Cléopâtre.

Les aventures de Clémentine sont suivies par 9,4 millions de téles-pectateurs.

En bREFDécès d’Andrée Chedidn La romancière et poétesse d’origine libanaise Andrée Chedid, est décédée lundi à Paris à 90 ans. Cette femme de lettres, Goncourt de la poésie en 2002, avait été mise à l’honneur l’an dernier par le Printemps des Poètes. Son œuvre se caractérise par l’altérité et le questionnement de la condition humaine. Andrée Chedid écrivait dans son dernier roman Les quatre morts de Jean de Dieu (Flammarion) sorti en 2010 : « En poésie comme en science, c’est l’étonnement, l’émerveillement devant le réel qui se révèle source de sens. » Andrée Chedid était la mère et grand-mère des chanteurs Louis et Matthieu Chedid.

« Bilbo le Hobbit », enfin

n Le réalisateur Peter Jackson a annoncé que le tournage de la superproduction Bilbo le Hobbit tirée de l’œuvre de Tolkien, allait démarrer le 21 mars en Nouvelle-Zélande, après des mois de déconvenues et de rebondissements : « Malgré quelques retards, nous sommes complètement prêts, et nous sommes terriblement impatients de commencer. »

Nagui chouchou

n Le Parisien a publié hier l’enquête Omnicom Media Group qui classe les animateurs préférés des Français. Nagui (France 2) arrive en tête, suivi par Yann Barthès, le présentateur du « Petit Journal » sur Canal+.

ExpREsso quotIDIEn

«Expresso» est le quotidien école des étudiants en master de jour-nalisme de l’Institut Français de Presse.

4 rue Blaise-Desgoffe,75006 Paris

Diffusion restreinte

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ExprEsso08 02 2011 # 04

Marathon Man portrait Stefaan Engels, coureur infatigable

Le défi était insensé mais il en est venu à bout. A bout de 365 marathons en 365 jours. Soit une

moyenne ahurissante d’un ma-rathon par jour pendant un an. Samedi, Stefaan Engels a mis fin à cette année folle en fran-chissant sa dernière ligne d’ar-rivée à Barcelone. Le record est hors-normes. Et surhumain quand on sait que ce Belge de 49 ans suit un traitement contre l’asthme depuis son enfance. Un problème pour ce gamin plein d’énergie à qui les médecins de-mandaient de se ménager. Adepte des sports de combat, il se met à la course à pied à 25 ans. Un an plus tard, il boucle son premier marathon. Le Gantois ne s’arrêtera plus et enchaîne les courses. « Je suis toujours à la recherche de nouveaux chal-lenges », souffle-t-il avec un ton déterminé. En 2008, Stefaan décide de relever un premier pari de taille : battre le record mondial du nombre d’Ironman en une année. Un triathlon tita-nesque qui cumule 3, 8 km de natation, 180 km de vélo et un marathon, le tout pour une dou-zaine d’heures d’efforts.

Un mental d’acierLe record était fixé à 14, Stefaan en fera 20. Mais son appétit de record mondial n’est pas rassa-sié. «  Je  voulais  un  autre  défi. Alors je me suis dit : pourquoi pas un an de marathon ? »Beaucoup le prenne alors pour un fou. Pas Chris Goosens, un

médecin du sport qui confie être le seul à avoir cru en lui. « Je savais qu’il en était capable, il avait quand même fait vingt Ironman en une année » assure ce médecin habitué des sportifs de haut niveau. D’après lui, « Stefaan a un physique exceptionnel, mais il dispose avant  tout d’un mental d’acier. » Pendant un an, son protégé

s’entraîne sans relâche. Il subit également une batterie de tests physiques et médicaux pour connaître ses limites. La ligne rouge est fixée à 10 km/h. S’il la dépasse, l’endurant Stefaan puise dans ses réserves et compromet sa récupération. Le 1er janvier 2010, Stefaan se lance dans l’aventure. Après dix-huit marathons, une inflam-

mation au tibia l’empêche d’al-ler plus loin. Là ou d’autres se seraient découragés, lui refuse d’abandonner. Il repousse le dé-part au 5 février. S’en suit un an de marathon à travers le monde. Belgique, Espagne, Italie, mais aussi Etats-Unis et Mexique. Le Mexique où pris de fièvre et de diarrhées, il boucla tant bien que mal ses 42 km de courses après dix heures d’avion.

Forest Gump des temps modernes« Courir, c’est un peu ma mé-taphore de la vie », déclare-t-il calmement. L’objectif de ce pari fou était également de pousser les gens à d’avantage croire en leurs capacités. « Si on veux, on peux » : telle pourrait être la devise de ce Forrest Gump des temps modernes. Chaque jour, Stefaan est accompagné par de nombreux coureurs venus l’en-courager. « Voilà sûrement mon meilleur souvenir admet-il, ça fait vraiment du bien de sentir cette chaleur humaine autour de soi. » Après 16 920 km parcourus, sa mission est désormais accom-plie. Mais Stefaan avoue ne pas encore réaliser l’ampleur de son exploit. Il admet modes-tement avoir « juste fait ce que j’avais prévu, c’est tout ». Pour le moment, cet infatigable cou-reur n’a pas prévu d’autres dé-fis physiques. Au programme : écriture d’un livre, interviews et conférences. Avec peut-être un petit triathlon cet été…

o Benjamin Roger

Le Belge de 49 ans a parcouru 16 920 km en une année. (DR)

ExprEsso Clin d’oEil RussieSaint textopour bon réveil orthodoxen L’Eglise orthodoxe russe a trouvé le moyen de concilier piété et technologie. Ex-ploitant l’engouement général de la popula-tion pour la téléphonie mobile, l’institution a lancé un service permettant aux abonnés de recevoir des extraits de la Bible par SMS, notamment en guise de réveil. Environ 3 000 souscriptions ont été enregistrées depuis mi-janvier, et les demandes affluent auprès de Ioassaf Sorokine, prêtre à Moscou en char-ge de l’opération. Selon lui, ce système est « une opportunité pour rappeler aux gens les valeurs éternelles ». Il s’agit « d’ aider les personnes de ces régions lointaines dans leur vie quotidienne ».

NutritionUne cuillerée de Nutellaça va…n Une mère de famille ca-lifornienne a porté plainte lundi contre le chocolatier italien Ferrero pour publicité mensongère : elle s’est dit « choquée » de découvrir que le produit phare de la mar-que, le Nutella, regorge de graisses saturées et de sucres, alors que son fabricant en van-te les mérites nutritifs.

Superbourde Au SuperBowl Christina Aguilera oublie les parolesn C’est l’événement de l’année aux Etats-Unis. Cent millions de téléspectateurs pour la finale du SuperBowl, le championnat de football américain. Une grand-messe où il s’agit de ne pas se louper… Ce que n’a pas compris la chanteuse Christina Aguilera. Chargée d’interpréter l’hymne national, The star spangled banner (la bannière étoilée), elle a malencontreusement mélangé les pa-roles. Dans ce pays patriote, c’est le genre d’erreur qui ne pardonne pas ! Résultat : elle s’est fendue d’un communiqué d’excu-ses rappelant « tout l’amour qu’elle porte à [son] pays ».

08 - ExprEsso - mardi 8 févriEr