The Red Bulletin Mai 2014 - FR

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HORS DU COMMUN MAI 2014 EMPORTéS PAR LA HOULE MOTO DANS LA TRACE DE MÁRQUEZ VERTIGE LA VIE NE TIENT QU’à UN FIL GROSSES VAGUES ILS SURFENT LES PLUS THE RED BULLETIN SUR FACEBOOK MAGAZINE SPONSORISÉ

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NOUVELLE BMW SÉRIE 2 COUPÉ.

LE TEMPÉRAMENT EN HÉRITAGE.Digne descendante de la mythique BMW Série 02, la Nouvelle BMW Série 2 Coupé concilie dimensions compactes, 4 vraies places et un coffre spacieux. Des atouts sublimés par un caractère affi rmé pour un plaisir de conduire toujours plus exaltant.

Consommations en cycle mixte de la Nouvelle BMW Série 2 Coupé : 4,4 à 8,1 l/100 km. CO2 : 117 à 189 g/km.

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Dans la gueule Du fauveDes surfeurs intrépides traquent sans cesse les plusgrosses vagues du monde. Leur but ? Dompter la houle sauvage.

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À l’équilibre Glissant sur les murs d’eau des grosses va-gues d’Hawaï ou du Portugal, perchés sur les quelques millimètres de large des highlines tendues entre deux hôtels de las Vegas, The Red Bulletin vous donne le vertige ce mois-ci en suivant ces athlètes qui racontent leur passion hors norme. Surtout ne jamais rien lâcher. Marc Márquez, au guidon de sa moto dans la poussière de l’entraînement à lérida et David Belle, dans les bonds de son parkour dans la cité, en savent quelque chose. retour au calme. Après les frissons, toujours l’émotion. Portée par la voix envoûtante de Chrysta Bell, la batterie de Martin Grubinger ou les rires de Seth Rogen et Zac Efron. bonne lecture ! Votre Rédaction

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« Je crois en la réincar- nation et en l’existence des cycles »

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C’est sa façon d’aimerMartin Grubinger a grandi avec des baguettes dans les mains. Et depuis, il tape, tape, tape sur ses percussions.

Cordes sensiblesVous avez certainement déjà aperçu ces funambules nouvelle génération accrocher leur slackline dans la ville.

Parkour de vie Le chemin le plus court d’un point A à un point B est une ligne droite. Vous êtes sûrs ? Démonstration avec David Belle.

séanCe sPéCialeAvec les beaux jours, une remise en forme s’impose. Ce mois-ci, vos coachs se nomment Mario Gyr et Simon Schürch

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Bullevard 08 dossier spécial hit-parade

Pépites et bides musicaux.

reportages 26 Retour sur terre

Le pilote espagnol Marc Márquez reçoit chez lui, à Lérida.

40 Problème de voisinageSeth Rogen et Zac Efron en interview.

42 Bruni, c’est du sérieux Loïc Bruni perce sur la scène du VTT de descente.

44 Surfeurs fousIls escaladent des montagnes d’eau.

56 La Bell personneChrysta Bell côtoie David Lynch.

62 Sur la corde raideIls résistent à la tentation du vide.

68 Imbattable GrubingerL’Autrichien dépoussière l’image de la batterie.

72 Sam Smith en soloLe chanteur anglais a travaillé dur.

74 Initiation L’Art du déplacement par David Belle.

action ! 86 voyages Le désert du Colorado87 conseils de pro Gyr et Schürch88 clubbing Göteborg 89 ma ville Berne90 Wings for life World run B.-A. 92 musique Foster the People94 pro tools Chris Birch et sa KTM 30095 Jeux vidéo Le meilleur du meilleur 96 focus Dates françaises à retenir98 instant magique Simon Stricker

d’un couP d’aILeS

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avenir doréMarc Márquez, champion du monde de MotoGp, a un secret. Lequel ?

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Contributionsle quatuor du mois

THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722

Publication & édition

Red Bull Media House GmbH

Directeur de la publication Wolfgang Winter

Directeur d’édition Franz Renkin

Directeurs de la rédaction Robert Sperl & Alexander Macheck

Directeurs artistiques Erik Turek & Kasimir Reimann

Rédacteur en chef photos Fritz Schuster

Responsable de la production Marion Wildmann

Managing Editor Daniel Kudernatsch

Rédaction Étienne Bonamy, Ulrich Corazza, Werner Jessner, Florian Obkircher, Arek Piatek,

Andreas Rottenschlager, Stefan Wagner

Bullevard Georg Eckelsberger, Raffael Fritz, Sophie Haslinger, Marianne Minar, Boro Petric, Holger Potye,

Martina Powell, Mara Simperler, Clemens Stachel, Manon Steiner, Lukas Wagner

Traductions Susanne & Frédéric Fortas, Frédéric Pelatan, Christine Vitel, Gwendolyn de Vries

Secrétariat de rédaction Ioris Queyroi, Christine Vitel

Maquette Miles English (Directeur), Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Kevin Goll,

Carita Najewitz, Esther Straganz

Booking photos Susie Forman (Directrice création photos)

Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Eva Kerschbaum

Reprographie Clemens Ragotzky (Directeur), Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher

Fabrication Michael Bergmeister

Production Wolfgang Stecher (Directeur), Walter O. Sádaba, Matthias Zimmermann (Tablette)

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Marketing & concept graphique Julia Schweikhardt, Peter Knethl

Ventes & abonnements Klaus Pleninger, Peter Schiffer

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Parution The Red Bulletin est publié simultanément dans les pays

suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Autriche, Brésil, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Irlande, Koweït,

Mexique, Nouvelle-Zélande, Suisse.

Les journalistes de la SAS L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SAS L’Équipe n’est

pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité

des auteurs.

Dépôt légal/ISSN 2225-4722

« C’est une sensation indescriptible d’avancer sur ce lacet géant » Dan kr auss

jim kr antz

christoph meissner

Jim Krantz et Ethan Sharkey sont des pilotes de deux-roues passionnés. L’Américain et son assistant n’ont pas été longs à convaincre pour accepter cette séance photo avec Marc Márquez, le champion du monde de MotoGP. Le courant passe d’em-blée entre eux. Le photographe de renom, habitué à travailler avec des stars, a beaucoup d’estime pour le jeune prodige espagnol. « Ce gars est complète-ment barré », lâche Krantz. Né sur le guidon, page 26.

« Le Parkour n’est pas un sport, c’est une

école de vie », confesse David Belle au reporter de The Red Bulletin. Deux jours durant, l’inventeur de l’ADD, l’art du déplacement,lui a délivré un cours intensif à Lisses (Essone) où il habite. « J’ai réussi à sauter sans crainte un fossé de 6 mètres de large au-dessus du vide et à retomber sans mal d’un toit haut de 8 mètres », détaille Alex Lisetz. L’apprentissage s’est arrêté là. La suite est à découvrir dans son reportage sur un homme au parcours très original, page 74.

Une question a taraudé Chris-toph Meissner

un bon moment avant sa rencontre avec le multi-percussioniste autri-chien. Comment traduire visuelle-ment la rapidité d’exécution des gestes de Martin Grubinger ? Une idée lui vient : fixer des LED aux baguettes. « Nous n’avions que dix minutes pour les photos dans le théâtre de Linz », explique Meis-sner. Dix minutes, soit la durée de vie des baguettes confectionnées par Meissner après l’intervention de Grubinger sur son marimba-phone. Élevé en batterie, page 68.

Dan kr aussInstallé à Los Angeles, Krauss a déjà réalisé pour The Red Bulletin un portrait du DJ A-Trak. Pour ce numéro, il est allé beaucoup plus haut pour un reportage sur une de ses passions : la highline. Jouer les équilibristes en marchant sur une toute petite bande de nylon flexible. « J’ai fait de la highline ces deux dernières années, raconte-t-il, c’est une sensation indescriptible d’avancer en sentant sous ses orteils ce lacet géant. » Retrouvez votre équilibre, page 68.

alexlisetz

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WINGSFORLIFEWORLDRUN.COM

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INSCRIVEZ-VOUS !LE MÊME JOUR À LA MÊME HEURE PARTOUT DANS LE MONDE

4 MAI 2014 - 12H00 - HENNEBONT (BRETAGNE)

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Il rappe toutDiffusée sur le web, sa première mixtape l’a propulsé sur la liste des espoirs du rap américain. Avec la deuxième, intitulée Acid Rap, Chance transforme l’essai.

Chancellor Bennet lance des rimes comme il respire. 10 Day, une pre-mière mixtape tout en rage, fait écho à son exclusion de 10 jours du lycée. Chance The Rapper se révèle. Sorti en avril 2013, Acid Rap, flow débridé et hip-hop psychédélique, consacre le talent de l’espoir chicagoan. Aux côtés de Joey Bada$$, Lil Wayne et Justin Bieber, le rappeur américain de 21 ans tout juste malaxe sa voix dans tous les styles.

Kanye,

tu sors !

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À 23 ans, la Londo-

nienne a la ferme inten-tion de conquérir le

titre de reine de la pop. La protégée de Jay-Z et

de Karl Lagerfeld travaille en ce moment

à un deuxième album.

« J’ai toujours été connue, mais tout le monde l ’ ignorait.  »

«  Je suis un dieu. Et aprè s ?  »

«  Je crois en l ’amour libre.  »

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Beyoncé Knowles

DaviD Guetta

Grimes

rihanna

roBin thicKe

miley cyrus

laDy GaGa

Kanye west

lana Del rey

réPonses : 1. lady Gaga, 2. Kanye west, 3. lana del rey

le pourquoi du commentLe film What Difference Does It Make de Ralf Schmer-berg s’interroge sur les rouages de l’industrie musicale.

d e v i n e t t e

C ’est pas moi, c’est l’autre

Retrouvez l’auteur des déclarations suivantes.

Hourra rita !

D’où le visionnaire Brian eno tire-t-il son inspiration ? comment James murphy di-rige-t-il le label DFa ? Que fait la légende du disco Giorgio moroder lorsque la fièvre du samedi soir commence à monter ? les professionnels de la musique répondent aux questions de ralf schmer-berg dans what Difference Does it make, un documen-

taire de 96 minutes. en mai dernier, ce réalisateur autodi-dacte a promené sa caméra dans les studios de la red Bull music academy à new york. Des pointures de la scène et des talents en éclo-sion se retrouvaient sur les podiums de discussion pour raconter leur passion. le film est disponible sur www.rbma15.com

Présenté en avant-première mondiale dans soixante salles, le film célèbre les quinze ans d’existence de la Red Bull Music Academy.

Rita Ora a des yeux sombres, des boucles

blondes, des lèvres rouges. Et une voix d’enfer.

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abus de biens…

Rage contRe

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D’un fast-food australien aux prisons de l’armée américaine,

voici quelques exemples de cas de détournements malheureux.

SupermarchéS | + | 50 cent La diffusion de musique dans les magasins favo-rise les actes d’achat, sauf le hip-hop dont l’image de gangster a pour effet d’augmenter le nombre de vols.

GuantanamO | + | metaLLIca Les autorités améri-caines ont systémati-quement torturé les détenus de Guantana-mo en passant du heavy metal à très haut volume.

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hamBurgers | + | Pavarotti en australie, un fast-food chasse les jeunes désœuvrés avec de la musique classique. une stratégie payante mais que les voisins appré-cient moyennement.

Kim Jong-un | + | modern talKing durant ses années lycée, le dictateur Kim Jong-un aurait été fan du duo allemand new wave modern talking et Brother louie aurait été son morceau préféré.

human after all

… musicaux

B u l l e V a r D

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Faites de la musiquele mexicain Pedro Reyes a manipulé beau-coup d’armes. il les soudait pour les trans-former en instruments de musique. son projet disarm les expose pour rappeler au monde l’ex-trême violence de mexico. détonant !

ORCHestRe VéGétalles musiciens du Vienna Vegetable Orchestra sculptent leurs instruments dans des légumes. étant périssables, il en faut des frais à chaque concert. du coup, ils servent à faire la soupe pour l’after.

Drôles De sons

Batterie ? Piano 

? Rasant ! Ils jou

ent de la 

flingue-trompette ou

 du marimba-radis.

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VIVIFIE LE CORPS ET L‘ESPRIT.

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B U L L E V A R D

* KOMA: KAinrAth’s Œuvres Of MOdern Art

R E t o U R V E R s L E f U t U R

Durée de vie d’un hitSidérants en 1989. Tolérés en 1999. Oubliés en 2009.

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A N s

A N s

Depeche MoDe – personal Jesus si Johnny Cash en a fait une reprise, c’est qu’elle n’était pas si mal. nirvana – Bleach salué par la critique dès leur 1er album, le groupe grunge accroche le public avec  nevermind, leur 2e opus. Miles Davis – aura Quelques notes qui lui rapportent un Gram-my. une musique à apprécier les yeux fermés.

laDy gaga – Just Dance déjà gaga mais pas Lady. elle chevauche une baleine gonflable avant de  porter une robe en viande crue.susan Boyle – i DreaMeD a DreaM nouvelle recette du succès pour quidam : litote + téléréalité + Youtube. La dame sait tout de même chanter.KraftwerK – Der Katalog  de l’électro 100 % artisanale. C’était mieux avant.

eiffel 65 – Blue Le groupe  revendique ses choix, le bleu étant tout aussi arbitraire que le reste  des paroles : « i’m blue da ba dee  da ba da... » lou Bega – MaMBo no. 5  un sacré tombeur ce Lou Bega avec ces accords aussi passe-partout… christina aguilera – genie in a Bottle Qu’aurait-on raté si on n’avait pas  frotté la lampe magique ?

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K o M A *

Lucky DJL’illustrateur Kainrath rend hommage à Daft Punk et Avicii.

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RED BULL GOÛT CITRON VERT.

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VIVIFIE LE CORPS ET L‘ESPRIT.

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B U L L E V A R D

H E y M i s t E R D J

La musique au pouvoirQu’écoutent les puissants avant de conquérir de nouveaux territoires ? Quelle mélodie pour

appliquer de la hausse des impôts ? Quelle musique pour entériner de nouvelles lois ?

“Work it harder, make it better. Do it faster, makes us stronger. Yes, you can try it.”

Barack OBama écOute kanye West

En 2009, le président des États-Unis qualifie Kanye West de « benêt » à cause sa brusque-rie pour remettre son prix à Taylor Swift lors des MTV-Awards. Depuis, ils se sont réconci-liés : « La musique de Kanye est sensation-nelle, j’ai tous ses albums », admet Obama.

VLadimir POutine kiffe eLtOn JOhn

Lors des JO de Sotchi, le président russe a démontré au monde entier qu’il était

quelqu’un d’ouvert d’esprit. Musicalement parlant du moins. « Elton John est un homme exceptionnel. Il a des millions de fans malgré

ses orientations… hum… sexuelles. »

YouTube est une vitrine planétaire. Pour le meilleur et pour le pire. Voici le Top 3 de la rédaction.

1. Cinq Canadiens avec une guitare font une reprise époustouflante du tube de Gotye, Somebody That I Used To Kow (156 millions de vues).2. Un Japonais de cinq ans « joue » I’m Yours de Jason Mraz au ukulélé (63 millions de vues).3. Marina Shifrin poste sa démission sous forme de clip vidéo, sur la musique de Kanye West, I’m Gone (17 millions de vues).

“Oh Nikita Khrouchtchev

I don’t love you so!”

LE cLic DE LA gLoiRE

angeLa merkeL aduLe Les BeatLes

Aux fourneaux, Madame La Chancelière écoute du classique. La Traviata interprétée par Anna Netrebko, par exemple. Dans ses jeunes années, Angela Merkel, fervente fan

des Beatles, achète leur disque à Moscou. Sa coiffure est un hommage intemporel.

“She is standing right in front of me. Speakin g

words of wisdom. Let it be me!”

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VIVIFIE LE CORPS ET L‘ESPRIT.

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t e s t d e p e r s o n n a l i t é

Pour un oui ou pour un nonFaites connaissance avec la rock star qui sommeille en vous.

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Hard rock HallelujaH Lordi (vainqueur À aTHèneS, 2006)déguisés en orques et chaussés de semelles compensées, les gars de Lordi se hissent à la première place avec never Let You Go.

du jeu musical chic à la platine dJ, voici une sélec-tion de cinq applis musi-cales pour Smartphone.

100 000 stations de  radio, deux millions de 

podcasts. Grâce à  Tunein, renouvelez 

votre collection de MP3.

Un jeu passionnant  et un son nickel : MuSYc

a reçu l’Apple Design Award, et bien d’autres 

prix encore.

Vous êtes dans le métro et une mélodie vous 

vient ? FiGure vous per-met de le créer en quelques minutes.

Avec SonGkick, ne lou-pez plus les concerts de vos idoles ! Les infos des tournées sont mises à jour régulièrement.

Avec dJaY 2, le DJ, c’est vous. Scratchez sur votre écran tactile et faites de votre playlist votre nou-

veau playground.

SuiSSe 8 PoinTS cÉline dion ne ParTez PaS SanS Moi (dubLin, 1988)céline dion éblouit le jury et les specta-teurs. Par sa voix, mais aussi par sa coiffure.

Suède 4 PoinTS abba WaTerLoo (briGHTon, 1974) contrairement à napoléon, pour abba ce n’est pas la défaite mais le début d’une renommée mondiale.

ukraine 10 PoinTS Verka SerducHka dancinG LaSHa TuMbai (HeLSinki, 2007)un chef-d’œuvre avant-gardiste d’andriy danylko, ex-comique en ukraine. Son personnage, verka Serduchka au travers duquel il se travestit en femme, est affublé d’un costume futuriste. « Sept, sept, ai liu-liu... Sept, sept, un, deux... dansez ! », et seulement 2e avec un texte pareil ? inadmissible !

t o u r d ’ E u r o p E

bêtes de concoursDepuis 1956, l’Eurovision divise les foules. Ceux qui ne sont pas tombés

dans l’oubli ne le doivent pas forcément à leur musique.

F I N L A N d E 12p o i n t s

AppLIs du toNNErrE

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“WHY”“WHO” — “WHAT” — “WHEN” — “WHERE”

FROM THE MAN WHO BROUGHT YOU

SUCH SONGS AS

NOW COMES

Fleischli & Turbin Inc.

new York & Los AngeLes

À vous de jouer !L’album song reader de Beck ne s’écoute pas, il se joue. Les fans devront lire et jouer eux-mêmes les vingt chansons disponibles uniquement sous la forme de partitions. songreader.net

à téLéchARgER

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Prends ton temPs, Petite sœur !

Dès l’âge de 14 ans, Solange voulait suivre les pas de sa sœur, mais son premier album fait un flop et, à 18 ans, elle devient maman. La no-toriété arrive en 2012. Aujourd’hui c’est une icône de mode et côté look, Beyoncé pourrait bien prendre exemple sur sa petite sœur.

Beyoncé reste une star. Même si Solange, sa sœur cadette, a l’air bien

déterminé à la détrôner, au moins pour ce qui est du look.

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p a r o l e s , p a r o l e s , p a r o l e s

Tu chantes en yaourtEntre les interprètes et leurs fans, certains malentendus sont irréversibles.

Born in The Usa hélas !bruce springsteenL’hymne officieux des Américains. Mais a-t-on vraiment prêté attention aux paroles ? born in the usA raconte l’histoire d’un vétéran du Vietnam qui ne parvient pas à se réinsérer. Ça sonne déjà beaucoup moins patriotique.

FighT For yoUr righT TUBe sUrprisebeAstie boys Avec Fight For your right (to party), les beastie boys voulaient parodier les tubes de soirée comme i Wanna rock des twisted sister – au final, le mor-ceau devient, malgré eux, un modèle du genre. Dommage !

niKiTa Mon aMoUr eLton john ceux pour qui la chanson évoque la belle plante de la série télé éponyme seront déçus d’apprendre que nikita est, en russie, un prénom masculin et que sir elton john est officiellement gay depuis… 1988 !

Big in Japan Ça planeALphAViLLe pas un hymne sur le suc-cès. Mais les lamentations d’un couple. Lorsque Ma-rian gold chante “i will wait here for my man”, il pense à son dealer. “pay then i’ll sleep by your side” fait allusion à de la prosti-tuion pour se payer la mar-chandise du précédent.

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BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm – BoUm - BoUm – BoUm – BoUm – tchak !

l e s u c c è s , t o u t p r è s

Tapis rouge Parmi les probables têtes d’affiche

de 2014, ces trois talents font partie des plus attendus.

MøUn mix électro, indie pop, soul et street vibes : c’est la recette musicale imparable de la jeune Danoise Mø. Pour la petite histoire, elle est capable de faire tourner sa natte telle une hélice. attention décollage imminent !

Fka twigs À 17 ans, à Londres, elle devient danseuse mais se fait remarquer comme chanteuse grâce à sa voix douce, des rythmes trip-hop et des clips surréalistes. À présent, elle ne se voit pas faire autre chose. tant mieux.

RoyaL BLooDLe rock est mort? Pas si on écoute Benji talent et Mike kerr. Voix, basse et batterie, simple mais efficace. Les arctic Monkeys l’ont bien compris en engageant le duo an-glais pour assurer leurs premières parties.

SEABOARD RoLi (angLeteRRe)Les sons du clavier sen-sible seaboard peuvent être distendus comme sur une guitare. en glissant le doigt sur une touche on surfe sur les octaves. Du high-tech soigné, qu’il fau-dra tout de même avoir les moyens de s’offrir. Prix : 8 300 €

EigEnhARp eigenLaBs (angLeteRRe)sorte de basson futuriste couplé à un logiciel de contrôle, le eigenharp se joue en appuyant sur des touches et en soufflant dans le bec. on obtient ain-si de riches variations de sons et des modulations simultanées. Prix : 400 à 4 500 € selon le modèle

TEnORi On toshio iwai (jaPon)Le tenori-on est un synthé-tiseur à commande tactile alliant son et lumière LeD pour créer des arrange-ments musicaux. L’artiste toshio iwai, développeur de jeux vidéo, invente cette tablette magique en 2007. Un joli plaisir lumineux. Prix : 1 200 €

hOLOphOnEuR entre le hautbois et l’hologramme, cet instrument de musique imagi-

naire ne sera inventé qu’au XXXie siècle, du moins selon les

auteurs de la série Futurama.

B u l l e V A r D

s o n s h i g h - t e c h

La zik de 2mainComment sonnera la musique du futur ? Tout dépend des supports utilisés. Tour d’horizon chez les créateurs d’instruments.

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l’eusses-tu cru ?

Metal Cats, le nouveau recueil de

photos de l’Américaine Alexandra

Crockett, met en lumière le côté

tendre des hard-rockers. Parution

en mai chez powerHouse Books.

Le meilleur ami de ce joueur de heavy metal est un félidé. Et ceci n’a rien d’un cas

particulier… Quelques grammes de tendresse dans un monde de brutes.

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MÁRQU EZné sur l e guidonChampion du monde l’an passé dès sa première saison en motoGp, l’espaGnol marC márquez, 21 ans, aCCumule les reCords de préCoCité. The Red BulleTin a renContré, Chez lui à lérida, le nouvel homme fort de la CatéGorie reine. texte : Werner Jessner photos : Jim krantz

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« LE MOTOCROSS DÉVELOPPE LA CRÉATIVITÉ. LA SURFACE N’EST

JAMAIS LA MÊME, IL FAUT SANS CESSE IMPROVISER. C’EST UN

ATOUT TRÈS UTILE EN CIRCUIT »

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« Je ne me souviens pas du Jour où Je suis allé pour la première fois sur un circuit. mais Je sais qu’à un an, mon père m’emmenait déJà aux courses de motocross »

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« C’EST PLUS SYMPA DE S’ENTRAîNER À PLUSIEURS.

LE BUT EST D’ÊTRE LE PLUS RAPIDE ET TOUS

VEULENT BATTRE LE CHAMPION DU MONDE »

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« MA JOURNÉE IDÉALE ? MOTOCROSS TÔT LE MATIN, DIRT TRACK EN MILIEU DE JOURNÉE ET MOTOGP L’APRèS-MIDI. ET LE SOIR, UN DÎNER AVEC UNE JOLIE FEMME »

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rente ans plus tôt, un jeune pilote américain réussit une entrée fracassante sur la scène MotoGP en explo-sant tous les records. Il fait ses débuts à 19 ans. En 1983, il décroche le titre de champion du monde. Il a 21 ans. Les experts sont unanimes : personne ne pourra battre ses records. Ce génie se nomme « Fast » Freddie Spencer et le dirt track (course sur piste en terre ovale) est son secret. Ses jeunes années passées sur les pistes de sable américaines lui ont permis de développer un sens aigu de l’équilibre. Les motos de dirt track n’ont pas de freins avant. Elles se pilotent tout en glisse, au frein arrière et frein moteur en en-trée de virage, et au couple en sortie, avec le pied gauche suspendu au ras du sol.

La saison passée, un autre jeune homme a illuminé à son tour la catégorie reine. Il est si doué, que les règles ont été modifiées pour l’accommoder. En temps normal, les débutants doivent faire leurs preuves dans les équipes satellites avant de pouvoir intégrer une écurie. Mais le tout-puissant groupe Honda voit en Marc Márquez un avenir doré. En 2012, ce gamin es-pagnol est sacré champion du monde de la petite ca-tégorie Moto2, on lui fournit déjà une moto d’usine. La saison suivante, Márquez, 20 ans à peine, rejoint l’équipe Repsol Honda au côté de son compatriote ex-périmenté Dani Pedrosa. Dès sa première course en MotoGP, il finit sur le podium et remporte la suivante. À l’automne dernier, il devient à 20 ans et 266 jours, le plus jeune champion du monde MotoGP de l’his-

toire et efface le record de précocité de Freddie Spen-cer. Le secret de sa réussite? Le dirt track.

Le lieu à l’origine de tous les succès de Márquez se trouve près de Lérida, la ville natale de l’Espagnol d’1,68 m. On y trouve deux pistes, une de dirt track et une autre de motocross, tracées sur une zone plate entourée de vignobles. Un endroit idyllique. Aménagé en vestiaire avec une petite cantine, un conteneur complète l’installation. Pas vraiment l’endroit où l’on s’attend à rencontrer un champion du monde qui, chez lui comme ailleurs, ne peut plus sortir incognito. « Généralement, la première photo avec un fan en-clenche une réaction en chaîne, s’amuse-t-il. Sur une tribune en Espagne, je suis tombé une fois sur une banderole où il était écrit “Je me mets nue pour une photo avec toi’’. L’année dernière, j’ai signé un auto-graphe sur la poitrine d’une femme, les fesses d’un homme, un bébé et un billet de 500 euros. Le proprié-taire misait probablement sur une plus-value. »

À Lérida, Marc Márquez partage la piste d’entraîne-ment avec son jeune frère Alex, brillant pilote en caté-gorie Moto3, et Tito Rabat engagé en Moto2. « Ils cherchent uniquement à me battre, et moi, à creuser l’écart d’une demi-seconde par tour. » Et les trois ne se font pas de cadeau, c’est comme s’il s’agissait d’une course GP. « J’aime la bagarre, résume le surdoué. Gagner avec quatre ou cinq secondes d’avance ne procure pas autant d’adrénaline qu’une course qui se décide au dernier virage. Comme à Silverstone,

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« J’AI LA RéPUTATION D’ÊTRE IMPITOYABLE EN DOUBLANT. C’EST NORMAL, À LA SORTIE DU DERNIER VIRAGE, ON EST PRÊT À TOUT POUR

FINIR PREMIER. C’EST LE BUT DU JEU »

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« L’INSTANT QUE DURE UN ACCIDENT SEMBLE INFINI, SURTOUT UN

HIGH-SIDE. ON RÉSISTE, RÉSISTE PUIS BOUM ! ENSUITE, TOUT VA TRÈS VITE »

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lorsque Jorge Lorenzo provoque ma sortie de route dans l’ultime virage. » Connaître son concurrent est important aussi. « Le point fort de Lorenzo, c’est sa ré-gularité, détaille Marc. Rossi, lui, est particulièrement fort dans le dernier tour. » Sur toutes les motos, le champion du monde apparaît agressif, insaisissable. En apparence, hors de contrôle. « Je ne sais pas faire autrement quand je veux aller vite, dit-il. Je suis inca-pable d’avoir un style de pilotage propre et posé. »

arc est détenteur de titres mondiaux dans toutes les catégories, trois au to-tal, mais il vit encore chez ses parents où les posters du FC Barcelone et de Valentino Rossi tapissent toujours les

murs de sa chambre d’enfance. « Rossi était mon mo-dèle, Dani Pedrosa mon unité de mesure. » Le leader de l’écurie HRC perpétue sa longue tradition de pilotes champions du monde. Depuis un an, il s’est familiarisé avec les méthodes de travail japonaises. « Ils évaluent et discutent beaucoup avant de décider. Cette minutie est aussi la raison de la réussite de Honda. »

Márquez affectionne les circuits rapides aux virages aveugles, comme celui de Phillip Island en Australie. Il ne connaît pas la peur grâce à sa facilité à évacuer la pression. « Les veilles de course, je dors très bien. Neuf heures, parfois dix », assure-t-il. Le jour J, il n’a qu’une seule exigence : « À l’entraînement, je porte un slip bleu, mais pour la course il doit être rouge. »

Quelques jours après cette agréable journée à Léri-da en compagnie de ses potes et de l’équipe de The Red Bulletin, Marc Márquez faisait la une de la presse spor-tive spécialisée pour s’être fracturé le péroné en faisant du dirt track. « Une chute bête, explique-t-il, un pote a glissé devant moi. Je l’ai évité sans problème et, en me retournant pour voir si tout allait bien, mon pied s’est pris dans la bordure de la piste. Je me suis cassé le pé-roné sans tomber. » Son retour opérationnel en compé-tition était espéré sans garantie pour l’ouverture de la saison lors du Grand Prix du Qatar le 23 mars dernier. Un repos forcé qui ne l’inquiète pas plus que ça. Il lui est déjà arrivé de dominer des essais tout en étant grippé. Alors, fini le dirt track ? « Non, pourquoi ? jure-t-il. C’est la première fois que je me blesse sérieuse-ment. » Une mise à l’écart imprévue dont il a voulu ti-rer aussitôt parti en envisageant de passer enfin son permis… moto. Eh oui, le meilleur pilote du monde en GP ne possède que son permis voiture.Plus sur motogp.com et marcmarquez93.es

Marc Márquez pourrait concourir avec le dossard n° 1, mais il préfère le 93, son numéro fétiche.

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Nos Pires Voisins met en scène une guerre de voisinage burlesque entre Seth Rogen et Zac Efron.

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Texte : Ann Donahue

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Dans un quartier résidentiel de Los Angeles, Seth Rogen, le roi des comédies

déjantées, enchaîne les prises pour une scène. Tranquille-ment, il traverse l’impeccable gazon d’une maison victo-rienne quand un énorme bal-lon de gym le percute à la tête et l’envoie à terre.

Rogen plonge sur le tapis de sécurité en exagérant la puissance de l’impact. Un cas-cadeur le double en poussant le comique de la chute encore plus loin. Satisfait, le réalisa-teur Nick Stoller crie : « Cou-pez ! » L’équipe de tournage laisse alors éclater un rire retentissant.

Non loin de là, le spectacle laisse de marbre la nuée de paparazzi postés de l’autre côté de la rue. Ce n’est pas Seth Rogen qu’ils traquent

avec leurs téléobjectifs mais son partenaire Zac Efron, légèrement en retrait de la scène. L’Anglais Nicholas Stoller, à qui l’on doit, entre autres, les scénarios de Yes Man (2009) et des Voyages de Gulliver (2010), dirige ici son quatrième long-métrage en tant que réalisateur.

Nos Pires Voisins est une comédie salace mettant aux prises le beau Zac Efron, leader retors d’une confrérie étudiante, avec Seth Rogen, lequel incarne un Monsieur Tout-le-monde débordé par l’arrivée de cette horde d’étu-diants déjantés dans son voisinage.

the red bulletin : Les chamailleries entre un couple ordinaire et le chef d’une fraternité étudiante sont une mine d’or pour la comédie. Qui jouez-vous ?

seth rogen : Je joue un jeune papa. Ma femme (inter-prétée par la comédienne aus-tralienne Rose Byrne, ndlr) et lui sortaient beaucoup avant l’arrivée de leur bébé, et vivent mal les bouleverse-ments que provoquent cette naissance dans leur vie. Ils viennent d’acheter leur pre-mière maison, tout va bien. Mais une confrérie d’étudiants emménage juste en face. Au début, c’est l’enthousiasme mais les relations vont vite se dégrader.ZAC eFron : Notre groupe d’étudiants est du genre tapageur, notre habitation précédente a fini en flammes. Mon personnage est le me-neur. Il sent que ses jours d’insouciance sont comptés et que la vie d’adulte arrive à grands pas. Est-ce une situation compa-rable à ce que vous vivez au quotidien ?rogen : C’est probablement mon cas. Je suis marié, ma femme et moi, nous n’avons pas d’enfant pour cette même raison. Nous craignons de ne plus pouvoir mener la vie qu’on a aujourd’hui. Le film ne manque pas de si-tuations croustillantes : sex-toys, filles mâchouillant des préservatifs, pelotages dans les buissons. Au milieu de cette débauche, comment se débrouille Rose Byrne, habi-tuée à des rôles plus sages ?

qu’elle m’épouserait. eFron : Elle comprend vite, son jeu est incroyable. Dans les scènes où l’on danse avec les étudiants, elle est à mourir de rire. Elle y est allée sans se poser de questions. Est-ce un choix délibéré d’al-ler vers des rôles où l’on ne vous attend pas ? eFron : Sur un précédent tournage, j’avais demandé à Dennis Quaid (ils étaient à l’affiche du film À tout prix, sorti en 2012, ndlr) ce qu’il dirait, s’il le pouvait, au jeune homme qu’il était. Il m’avait répondu : « Faire le plus pos-sible des films différents. » Je voulais uniquement faire des comédies auxquelles je croyais. J’ai cru en Seth et Nick Stoller.rogen : On ne te laissera jamais tomber, Zac.eFron : Je ne crois pas que tu le puisses. rogen : Yes, we can. Qu’est-ce qui vous a fait le plus rire dans le film ?rogen : Les étudiants orga-nisent sans cesse des soirées à thème complètement din-gues, dont une sur De Niro. Chacun doit venir habillé comme dans l’un de ses rôles. L’imitation faite par Dave Franco est incroyable. En faisant ce film ensemble, qu’avez-vous appris l’un de l’autre ? rogen : Zac est bien plus coriace que je ne le pensais (rires, ndlr).eFron : Seth s’est bien mis en danger. Je le connais plutôt bien, c’est un gars super. rogen : En fait, je suis très raciste. Mais je ne le dis pas (rires, ndlr).

rogen : Elle y va franco. Dans la vie, il lui arrive aussi de par-ler crûment. On ne voulait pas que son personnage soit celui d’une femme castratrice et rabat-joie avec son mari.eFron : La femme parfaite en somme.rogen : Tu as presque cru

Le 23 juillet au cinéma. www.nospiresvoisins-lefilm.com

« Notre habitation précédente a fini en flammes » Zac Efron

« Zac est bien plus coriace que je ne le pensais » Seth Rogen

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Loïc Bruni a déboulé l’an dernier sur la scène du VTT de descente à vive allure. Quatrième de la Coupe du monde pour sa première saison parmi l’élite,

le Français espère faire aussi bien cette année.Texte : Frédéric Pelatan

Loïc Bruni

Le descendeur qui monte

lement il est drôle. Depuis, c’est devenu un bon ami. Il n’est pas égoïste, bien qu’il soit un des meilleurs riders au monde, il trans-met volontiers ce qu’il sait. Sam fait partie des mecs dont je me suis inspiré, même si on n’a pas le même style. »

À 19 ans, Loïc Bruni en sait pas mal, déjà. Une victoire au classement général de la Coupe du monde et un titre de cham-pion du monde dès sa deuxième année junior, puis une quatrième place en Coupe

Une destinée dépend souvent du berceau dans lequel le hasard vous a placés. Avec pour papa un pionnier du VTT de descente dans les années 90 et pour lieu de nais-sance Nice, terre de VTT, Loïc Bruni était destiné à dévaler les chemins du massif du Mercantour. Loïc Bruni évoque les échap-pées familiales à suivre son père dans la rocaille et la terre séchée et les ambiances mécano. « Chaque sortie m’amenait à cô-toyer le haut niveau, raconte le jeune Ni-çois. Ça vendait du rêve alors, alors j’ai commencé à rider. Un peu de cross-country, un peu de BMX, puis j’ai essayé la descente, et ça a tout de suite accroché. » Ce qui suit tient de l’histoire d’un groupe de potes en club, de premières perf’ en Coupe de France, d’une progression rapide qui séduit le Team Lapierre Gravity Repu-blic. « Cyril Lagneau était présent sur une Coupe de France où j’avais fait de bons ré-sultats. Il a trouvé que j’avais du potentiel et, peu après, Nicolas Vouilloz m’a contac-té. Ça plaisait à l’équipe de prendre en mains un jeune Français et de tenter de le faire monter au plus haut niveau. » Auréo-lé de dix titres de champion du monde (dont trois en junior), Vouilloz est alors un des deux managers d’un team qui a, pour tête affiche, Samuel Blenkinsop. « Mon idole ! », s’enflamme le Niçois, qui rend hommage à son aîné qu’il a pourtant de-vancé l’an dernier au classement mondial UCI (5e). « Sur un vélo, Sam a une classe folle, un style de dingue, il saute partout. En plus, c’est un sketch à lui tout seul, tel-

un coup à prendre. » Pour sa deuxième sai-son Elite, Loïc Bruni a l’ambition raison-nable : faire au moins aussi bien que la sai-son passée. « Je veux surtout être plus régulièrement dans le Top 10, voire dans le Top 5 et peut-être gagner une manche de Coupe du monde. Pour finir dans les deux premières places, il faut aller les chercher loin dans le physique, et que toutes les conditions se réunissent. L’an dernier, je termine 2e à Leogang (Autriche), ce n’est pas si loin d’une victoire. » Après un stage hivernal en Nouvelle-Zélande, Loïc Bruni attaque sa saison du 10 au 13 avril en Afrique du sud sur un circuit qui n’est pas forcément favorable à son gabarit moyen. Viendront ensuite les rendez-vous à ne pas manquer, et notamment Windham, où il s’est toujours bien senti et le nouveau vélo signé Team Lapierre, qui succédera à celui sur lequel Loïc ride depuis trois ans. « On a toujours des doutes quand on sort un pro-totype, alors on prend le temps de le tester, précise-t-il. La deuxième version marche vraiment bien, c’est un vélo pour la gagne. » Domicilié à Cagnes-sur-mer, il al-ternera avec ses études de Sciences éco qu’il compte mener à terme : « La fac me fait du bien : j’ai besoin d’apprendre et une carrière de rider est aléatoire. J’y parle d’autre chose que de vélo et les gens ne savent pas forcément qui je suis. Ça fait du bien d’être anonyme. » Il ne faut pas s’in-quiéter : son talent à vélo lui suffira à se faire un nom. Très rapidement.

du monde dès sa première saison Elite. L’environnement du Team Lapierre lui a permis d’affiner son style. Lui qui cher-chait à rouler vite et qui bougeait beau-coup sur le vélo a appris à se poser en favo-risant la conservation de la vitesse. « Oui, j’étais un peu bourrin... Je cherche désor-mais à préserver la vitesse, je suis devenu assez sobre. En Coupe du monde, ça va beaucoup plus vite, les mecs roulent comme s’il n’y avait pas de racines. Quand tu vois les arbres défiler autour de toi à 60 km/h, ça refroidit un peu mais, en réa-lité, plus tu vas vite, plus c’est facile. C’est

« Je cherche désormais à

préserver la vitesse, je suis devenu

assez sobre »

Plus sur teamlapierreinternational.com

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Trois saisons au sein du Team Lapierre ont

permis à Loïc Bruni d’affiner son style.

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dentsde la mer

Ces surfeurs CherChent sans Cesse des vagues gigantesques. À quoi pensent-ils perChés sur une folle déferlante de 20 mètres de haut ?

The Red BulleTin a renContré trois des meilleurs spéCialistes au monde, tous engagés sur

le Big Wave World tour.TexTe : Fernando Gueiros

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Grant « Twig » Baker, vainqueur du Big Wave World

Tour 2014, dompte la fureur de Jaws, près de Pe’ahi, à Hawaï.

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ur une quinzaine de kilomètres le long de la Kamehameha Highway à Oahu, île la plus peuplée de l’archipel d’Hawaï, on peut retracer l’histoire du surf. Les îles d’Oahu et de Maui ont des vagues dignes des spots de Waimea et de Pe’ahi – com-munément appelé Jaws –, qui ont vu s’écrire l’histoire et naître des légendes. Le big wave surfing est né à Waimea il y a des centaines d’années, et Jaws a repous-sé les limites au cours des vingt dernières années, faisant passer la hauteur des grosses vagues à rider de 8 à 20 mètres.

Chaque année entre décembre et jan-vier des athlètes comme Carlos Burle (Brésil) et Grant « Twig » Baker (Afrique du Sud) rallient les îles hawaïennes, pour surfer ce genre de breaks. Carlos Burle, 46 ans, détient l’ancien record de la plus haute vague surfée. Établi en 2001 à un peu plus de 20 mètres, à Mavericks – un spot situé sur la côte de la Californie du Nord –, il a tenu bon jusqu’en 2008. Gar-rett McNamara, un surfeur hawaïen de 47 ans, est l’actuel recordman, grâce à une vague de 23,77 mètres escaladée le 1er novembre 2011 à Praia do Norte (Por-tugal), « la plage du nord » du village de Nazaré, un spot récemment découvert. Un record entériné par le Guinness.

Dans les deux cas, les surfeurs ont eu recours au tow-in. Apparue en 1991, cette technique consiste à remorquer le surfeur à l’aide d’un jet-ski pour qu’il attrape des vagues plus rapides. Le surf tracté a chan-

Scarlos burle

L’automne dernier, le Brésilien, âgé de 46 ans, a surfé la plus grosse vague au monde, plus de

24 mètres, au large de Nazaré au Portugal. Il attend maintenant que le Guinness confirme officiellement qu’il a dépassé la performance

de Garrett McNamara sur ce même spot. Burle a réussi cet exploit quelques heures seulement

après avoir sauvé la Brésilienne Maya Gabeira de la noyade dans ces mêmes vagues.

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Carlos Burle dégringole une vague géante

à Nazaré, au Portugal.

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GREG LONGÀ 30 ans, il fait partie de la nouvelle génération des surfeurs de grosses

vagues. Son expérience et ses titres le désignent comme l’un des riders les

plus prometteurs de sa catégorie.

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gé toute la donne. « C’est une bonne op-tion lorsque les vagues sont trop grosses pour les ramer à la force des bras, recon-naît Carlos Burle. » À presque 40 ans, son confrère sud-africain, Twig Baker, est un pro de grosses vagues depuis plus d’une décennie. La différence, c’est que lui se sert de ses bras pour aller chercher la vague. « Ramer c’est le véritable esprit du big wave surfing, affirme-t-il. Cela donne un sens à ce que tu viens chercher là. Le surf tracté ne compte que pour les plus grosses vagues du monde. »

Le record actuel effectué en ramant reste une vague de plus de 18 mètres, sur-fée par l’Américain Shawn Dollar, à Cortes Bank, à 160 kilomètres au large de la côte de la Californie du Sud. Un surfeur pourrait-il aller trouver une plus grosse vague sans assistance ? Twig estime qu’il sera difficile de faire mieux, et pourtant le record est amélioré chaque année. Comparé à Twig et Carlos, Greg Long, un Californien de 30 ans, fait figure de jeunot. La communauté du big wave surfing le considère comme un prodige. Il a remporté des compétitions histo-riques, comme le Mémorial Eddie Aikau qui ne s’est déroulé que 8 fois en 31 ans à Waimea car les vagues doivent dépasser 7,5 mètres. Long a aussi connu des expé-riences amères. En décembre 2012, une vague de plus de 12 mètres l’engloutit à Cortes Bank. « Depuis cette session où j’ai

failli me noyer, j’ai du mal à resurfer des grosses vagues. »

SurfeurS, toujourS prêtS !À Haleiwa, Twig a garé son 4 × 4 bleu à côté d’un supermarché. Une brise fraîche souffle après une matinée pluvieuse. Les vagues montent à environ deux mètres et le voilà qui sort juste de l’eau. On peut dire que c’est du « surf pour enfants » pour quelqu’un qui vient de remporter le Mave-ricks Invitational – une compétition de grosses vagues – quelques semaines plus tôt, sous des murs d’eau de 9 à 12 mètres de haut. Découvert en 1975, Mavericks se trouve dans les eaux froides de Half Moon

Bay, non loin de la baie de San Francisco. Pendant quinze ans, jusqu’en 1990, un seul homme, Jeff Clarke, a surfé ce break. Dans les années 90, lorsqu’il révèle son se-cret à certains de ses amis surfeurs, Mave-ricks devient rapidement l’un des spots majeurs de grosses vagues. « Chaque en-droit recèle ses dangers, lance Twig. Le but du jeu est de rester calme. » À Mavericks, le piège c’est un énorme trou posé au mi-lieu du stone-break. En cas de chute, il peut vous aspirer vers le fond et vous noyer en quelques minutes. Au cours des vingt dernières années, deux surfeurs aguerris y ont perdu la vie, et on ne compte plus le nombre d’accidents. « Les meilleurs riders de big wave surfing vont à Mav’s pour tes-ter leurs limites », résume Twig.

Pour prévenir les risques, le champion sud-africain et ses confrères restent sur le qui-vive où qu’ils soient dans le monde. Quand le radar détecte une tempête – cela arrive peu souvent –, ils n’ont que deux ou

« Le pire ennemi dans Les grosses vagues,

c’est La panique » greg Long Historique du surf de grosses vagues

Inventé par les rois de Hawaï au XVIIIe siècle, le surf se modernise à partir des années 1950. Depuis, les techniques et le matériel ne cessent de s’affiner et les records tombent.

1956 L’Américain Greg Noll, surnommé « The Bull » est immortalisé en photo alors qu’il dévale une vague de 4,50 mètres de haut à Waimea Bay,

Hawaï, sur un longboard en bois, plus long qu’un van.

1963 Greg Noll et Mike Stang surfent le spot tant redouté de Third Reef Pipeline. Des vagues aussi grosses que celles de Waimea, mais creuses.

1972 Des surfeurs améri-cains et australiens cherchent des vagues géantes en dehors d’Hawaï.

SÉCURITÉ ACCRUE L’Hawaïen Shane Dorian, le designer de Billabong Hub

Hubbard et Mustang Survival, spécialiste en sécurité maritime, ont conçu la

combinaison gonflable V1 pour les surfeurs à la rame.

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Sous l’écume des grosses vagues de Bluff Shipsterns, Laurie Towner, surfer australien, maîtrise son sujet. Sans stress apparent.

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trois jours pour préparer leur voyage, réu-nir leur matériel et se rendre sur place. En forme et détendus. « Inspiration courte, ex-piration longue, détaille encore Twig. C’est pour régler son oxygénation. Cela permet de maîtriser sa respiration et garder son calme. » Pour entretenir leur forme, la plu-part d’entre eux observent les mêmes règles quotidiennes. « La principale, c’est le yoga, raconte Greg Long. Physiquement, il apporte force, souplesse et équilibre. Il permet de contrôler son esprit et ses pen-sées. Le pire ennemi dans les grosses va-gues, c’est la panique. » En marge du yoga et des exercices de respiration, ils passent beaucoup de temps à nager, ramer, chasser sous l’eau, enchaîner les exercices cardios avec des sprints en montée dans du sable mou. Sans oublier de travailler leur apnée, leur souplesse et leur équilibre.

Ascenseur émotionnelCarlos Burle sourit. Il fait un drop dans une vague de deux mètres avec son long-board, une vague dix fois plus petite que celles qu’il a l’habitude de mater. Le Brési-lien rame avec précision jusqu’à l’outside (zone d’impact de la vague située au large). Plus que de la régularité, il y a de la sagesse dans ses mouvements. On parle là de plusieurs années d’expérience à ap-prendre à lire l’océan. Carlos donne aussi sa position à sa femme, Ligia, qui l’accom-pagne aujourd’hui.

Retour à la maison, à Waialua. Après avoir joué avec Reno, son plus jeune fils, il raconte pendant une longue session d’éti-rements son expérience à Nazaré, au Por-tugal. La nouvelle terre promise des fu-nambules sur vagues géantes. Carlos Burle

le tow-in a fait comprendre aux

rameurs qu’il existe d’autres

limites

1972 Des breaks, comme celui de Rincon en Californie et de Petacalco au Mexique, sont répertoriés pour la première fois.

1986 Des surfeurs américains, comme Tom Curren et Mike Parsons, inaugurent un nouveau slab mexicain du nom de Todos Santos, avec des vagues de 5 à 6 mètres de haut. Plus rien ne semble impossible.

1991 Laird Hamilton, Buzzy Kerbox et

Darrick Doerner perfectionnent une technique qui consiste à surfer des vagues géantes sur des planches plus petites, tout en étant tracté par un bateau à moteur. Pour plus de tricks et de vitesse. Le surf passe au niveau supérieur.

1992 Le spot hawaïen de Pe’ahi sur l’île de Maui, communément appelé Jaws, est surfé par Hamilton et Kerbox, à l’aide de jet-skis. Rider une vague de presque 20 mètres devient possible.A

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pilotait le jet-ski qui tractait maya gabeira, la jeune surfeuse pro brésilienne, en octobre dernier quand elle a failli périr noyée par l’une des énormes vagues. Ce matin-là, la houle monte à 18-21 mètres et la belle Carioca est la deuxième à « des-cendre » l’impressionnant mur d’eau. sa planche décolle trois fois sur la surface, elle rebondit sur l’eau, perd le contrôle et se retrouve projetée violemment dans l’eau. Trois énormes vagues consécutives la submergent et maya disparaît pendant près de quatre minutes.

toujours À l’affût Les surfeurs de grosses vagues dénichent

sans cesse de nouveaux breaks, actualisant ainsi la cartographie des hauts-lieux du

big surf. Découvrez cinq spots qui feront leur gloire ou leur malheur.

Belharra, France« Un break comme Belharra n’est pas si dangereux et permet de surfer dans des conditions houleuses », 

précise Baker. Situé au large de Saint-Jean-de-Luz, ce slab (grosse vague qui tombe en explosant sous le 

niveau de la mer) a été découvert il y a dix ans.

nazaré, PortugalL’Américain Garrett McNamara a longuement étudié les vagues de Nazaré, une ville de pêcheurs à 130 km au nord de Lisbonne. Selon le Brésilien Carlos Burle, 

qui a surfé, en octobre dernier, ce qui pourrait bien être une des plus grosses vagues du monde, il n’y a aucune 

chance de les dompter à la seule force des bras.

Punta Docas, chili«Tous les breaks du littoral chilien n’ont pas encore été 

découverts, déclare Carlos Burle. Beaucoup sont inhospitaliers. » Tel qu’à Punta Docas, au nord-est de 

Santiago. Les eaux froides et les slabs qui cassent, avec des vagues de presque 20 m, risquent de faire du Chili 

la destination privilégiée des surfeurs de big wave.

shiPsterns BluFF, tasmanieLa vague la plus impressionnante de tous les temps. Ce slab titanesque produit des vagues doubles, voire triples. On le voit exploser sur les rochers. Ceux qui tentent leur chance sur ce géant doivent se préparer à sauter par-dessus les rochers, en profitant d’une 

déformation de la surface de l’eau.

mullaghmore, irlanDe L’évolution des combinaisons rend les eaux glaciales du nord-ouest de l’Irlande supportables. « J’ai été là-bas et j’ai vu des breaks parfaits sur les rochers. Une 

demi-heure plus tard, il ne restait plus que les rochers. La vague avait une variation de 7 m, et nous ne l’avons su qu’après, en écoutant les infos », dit Carlos Burle.

après l’avoir repérée, Carlos, venu près d’elle avec le jet-ski, essaie de la tracter avec la planche de secours, puis avec une corde. en vain. « Je la voyais bouger les bras, elle avait l’air d’aller bien. mais quand je l’ai revue, j’ai réalisé qu’elle ne réagissait pas. » Une autre série de vagues s’abat. maya disparaît à nouveau sous la houle. Debout sur son jet-ski, Carlos la guette. « Je savais qu’elle allait remonter. » Quand elle émerge de l’écume, le brési-lien plonge vers elle pour la saisir. agrip-pé au gilet de maya, Carlos se dirige

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péniblement vers la plage sans la lâcher. « lorsque le courant nous entraînait vers le large, j’enfonçais fermement mes pieds dans le sable, tout en tenant maya. Puis une autre vague arrivait, je perdais l’équi-libre et on était balayés », se remémore-t-il. À la troisième tentative, il atteint enfin le rivage où les sauveteurs se sont massés, faute de pouvoir porter assistance plus près. « les choses ne se sont pas passées comme prévu, mais heureusement tout est rentré dans l’ordre », se réjouit Carlos. maya gabeira est hors de danger lorsque

son compatriote quadragénaire a déjà décidé de retourner à l’eau. les vagues sont énormes, et quelques instants seule-ment après avoir accompli le sauvetage le plus difficile de sa vie, Carlos burle est redevenu compétiteur. il descend une énorme masse d’eau. Plus de 23 mètres, ce qui fait de lui un prétendant au record mondial. les résultats officiels seront pu-bliés pendant le billabong XXl awards (les Oscars des grosses vagues). « Ce jour-là, je suis allé faire un tour en enfer et j’en suis revenu », résume-t-il.

TWIGGrant « Twig » Baker est Sud-

Africain. En janvier, il remporte le Mavericks Invitational sur la côte

californienne. Il est couronné champion du Big Wave World Tour 2013/2014. Pour lui, « l’esprit du

surf, c’est la rame ».

« Il faut être fou maIs de manIère

calculée » tWIG

1992 Pendant plus de quinze ans, Jeff Clark est le seul à surfer le break californien de Half Moon Bay. Cette année-là, il fait découvrir au monde ce qui est devenu l’un des spots de grosses vagues les plus importants et

les plus difficiles : Mavericks.

1998 Le Big Wave World Championship se tient à Todos Santos, au Mexique, avec des vagues de 7 à 10 mètres de haut. Le Brésilien Carlos Burle s’impose.

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Folie calculéePour Twig Baker, le tow-in a fait com-prendre aux rameurs qu’il existe d’autres limites, accessibles uniquement avec une assistance de sécurité. « L’équipement de secours pour le surf tracté est très impor-tant pour les surfeurs à la rame, explique-t-il en faisant référence aux combinaisons gonflables et au jet-ski utilisé en cas de sauvetage. Il faut être fou mais de manière calculée et prudente. » Carlos Burle croit également que l’essence de l’être humain est de repousser ses limites, et la technolo-gie peut multiplier les possibilités. « Com-binaisons de surf plus légères et plus chaudes, combinaisons gonflables, meil-leures planches, équipes de sauvetage, radios, équipement pour aller dans des zones inhospitalières... Tout est utile. » Chaque grosse houle est un moment unique d’autant qu’il y en a moins d’une dizaine par an. « Le défi est d’aller sur le spot idéal, d’essayer de descendre des

vagues et de revenir vivant, affirme Twig. C’est un mode de vie rude, il faut s’accro-cher et beaucoup voyager, et il n’y a pas d’argent à gagner au final. Le bonheur, c’est le simple fait d’être là. »

Pour surfer des grosses vagues, notam-ment celles qui restent à découvrir, il faut des permis nautiques, une bonne connais-sance de la zone et des équipes de sauve-tage organisées. Il faut aussi des 4×4, des jet-skis, plein de guns (longue planche effilée pour les très grosses vagues), du matériel et de l’équipement de sécurité. Et toute cette logistique se met en branle dans l’urgence, juste avant un vol souvent long pour rejoindre le spot. Pour les ses-sions de free surf (pratique hors compéti-tion), toute cette organisation peut s’avé-rer complexe et onéreuse. Pour concourir dans les championnats et compétitions, c’est en revanche plus facile avec l’implica-tion d’associations et de communautés locales. Grâce à des rendez-vous comme le Mémorial Eddie Aikau et le Mavericks Invitational, le big wave surfing est recon-nu par les surfeurs du monde entier. Des spots comme Todos Santos (Mexique), Dungeons (Afrique du Sud) et Pico Alto (Pérou) ont également commencé à orga-niser leurs propres compétitions. « Cela nous force à abandonner une forme de confort, apprécie Greg Long. Nous sommes tous amis mais notre goût de la perfor-mance se réveille dès que de l’argent est en jeu. Nous avons 45 minutes pour attraper une vague dans le heat. Après, à la fin de la journée, lorsque nous nous retrouvons, l’amitié et la fête reprennent le dessus. »

De nouveaux spots sont apparus au cours de la dernière décennie. En 2009, l’idée d’organiser une compétition visitant tous les breaks de classe mondiale, a com-mencé à germer. C’est alors que l’ancien surfeur Gary Linden fait la promotion du Big Wave World Tour (BWWT). Carlos Burle en est le premier vainqueur. À partir de la prochaine saison, qui commence en août, la tournée sera organisée par ZoSea, une société américaine de marketing sportif, en charge également du circuit pro WCT. La nouvelle organisation stan-dardisera les diffusions sur le web, renfor-cera le marketing et ajoutera de nouvelles règles. Comme un « coefficient de vague » (les plus grosses vagues délivrent plus de points au classement général). Burle re-garde la carte des radars de prévisions météo qui enregistrent les tempêtes dans le monde entier. Il programme ses pro-chains projets, et secoue la tête en se plaignant des vents. Sa vie en dépend. Lorsque les zones rouges toucheront les bancs, il sera temps pour lui de boucler son sac et d’y aller.

à la rame 2005 : 16 mètres (Mavericks, Californie – Shawn Dollar) 2011 : 17 mètres (Jaws, Hawaï – Shane Dorian) 2012 : 18 mètres (Cortes Bank, Californie – Shawn Dollar)

en surf tracté 1998 : 21 mètres (Mavericks, Californie – Carlos Burle) 2008 : 23 mètres (Cortes Bank, Californie – Mike Parsons) 2011 : 24 mètres (Nazaré, Portugal – Garret McNamara)

le grand dilemme Préserver le purisme de la rame à la force des bras et des mains, ou céder à la machine qui tracte jusqu’aux vagues ? les surfeurs répondent. Le tow-in est une technique née en 1992 qui consiste à se faire tracter par un jet-ski pour attraper des déferlantes plus grosses qu’avec la seule force des bras. La taille de la planche a aussi diminué, offrant plus de dynamisme sur la vague.

Chronologie des reCords du monde

il n’a besoin que de sa planche et de ses mains pour surfer une vague de 17 mètres de haut. Y a-t-il une limite pour l’homme ? « Il y a une chose dont je suis sûr, explique le Brésilien Carlos Burle, ramer à la force des bras présente des limites. Surfer Giant Teahupo’o à plus de 7 mètres ? Non. Nazaré, 24 mètres de haut ? Impossible aujourd’hui. » Greg Long chiffre la limite : « À partir de 18 mètres, on entre dans le domaine du tow-in. Mais avec des conditions idéales, à Cortes Bank par exemple, on pourrait essayer de ramer pour attraper une plus grosse vague et on y arriverait probablement. » Le tow-in a fait évoluer le big wave surfing. On découvre de nouveaux spots, on repousse les limites. La technologie et le matériel jouent un rôle important dans la course aux records. « La rame va continuer à évoluer et le tow-in prendra la relève quand les conditions ne seront pas favorables à la rame », déclare Baker.

Auparavant, le seul moyen de surfer des vagues géantes, c’était en ramant. Les plus grosses, des années 50 jusqu’au début des années 90, atteignaient 6 à 8 mètres. Avec l’arrivée du tow-in, les surfeurs ont commencé à s’attaquer à des vagues de 12, 15 ou 18 mètres. Un Himalaya pour surfeurs. Les années qui ont suivi, le tow-in est devenu l’indispensable outil de la communauté des surfeurs de grosses vagues. Mais le surf à la rame est du surf pur et simple, et aujourd’hui, il est de nouveau dans la course. « Je ne serai jamais de ceux qui disent que quelque chose est impossible, déclare le Californien Greg Long. Si l’on m’avait dit, il y a dix ans, qu’on irait ramer pour attraper une vague de 6 mètres de haut à Jaws, cela m’aurait semblé impossible. » En 2011 à Jaws, l’Hawaïen Shane Dorian franchit un nouveau palier, après une session de rame qui entrera dans l’histoire. Ce jour-là,

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2000 inoubliable session de tow-in de laird Hamilton à tahiti, sur le spot de teahupo’o, qui surfe la « vague du millénaire », mesurée à 15,07 mètres. ce ride devenu mondialement célèbre a été immortalisé par une photo qui l’est tout autant.

2009 naissance du Big

Wave World tour (BWWt).

2011 à Pe’ahi, les surfeurs danilo couto, shane dorian et ian Walsh surfent sur une énorme houle, avec des vagues de 15 à 20 mètres, à la seule force de leurs bras. du jamais vu pour de telles montagnes d’eau. le niveau des big wave surfers explose. la rame sur les grosses vagues est de retour.

2011 l’américain shane dorian invente une combinaison gonflable qui sécurise davantage la pratique du surf à la rame.

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L’ é t o i L eM y s t é r i e u s e

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« J E V I S P O U R L A S C è N E . L E R A P P O R T A U P U B L I C , L’ E X C I T A -T I O N D E N E P A S S AV O I R S I L’ O N

VA S E R A M A S S E R O U AT T E I N D R E D E S S O M M E T S M E F A S C I N E »

hrysta Bell possède une chevelure rouge sang et un regard hypnotique. Tout en elle évoque le mystère. En commençant par son mentor et producteur, le réalisa-teur et musicien américain David Lynch, autre personnage mystérieux. Au début de chaque concert de la Texane, il assure, voix off, son entrée en scène : « Wow! She sings like a bird! Isn’t she unbelievable? » Derrière elle, un rideau de velours pourpre ondule. Des images en noir et blanc y dansent. Dès l’instant où la projec-tion cesse, Bell vient habiter le spectacle de sa voix, de ses gestes tragédiens, de ses larmes. Partout où elle se produit, elle crée une atmosphère d’une incroyable étrangeté.

Sorti aux États-Unis en 2011 sous le la-bel La Rose Noire, et disponible en France depuis février, son premier album This Train, larme et cœur noirs sur la pochette, est le fruit d’une longue collaboration avec David Lynch. Plus de dix ans de tra-vail. Ce voyage sur un nuage en forme de guitare, évoquant l’âge d’or des divas du jazz, du trip-hop et du blues, a été conçu et mis en scène par le réalisateur sexagé-naire. À Los Angeles dans son studio, ce dernier avait l’habitude d’ébaucher un morceau, puis il tirait d’une boîte noire une feuille de papier noircie de paroles et invitait Chrysta Bell à se mettre au micro, en lui donnant des indications, plus ou moins faciles à mettre en application.

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This Train, le 1er album de

Bell, est le fruit de dix ans de

collaboration avec David Lynch.

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Chrysta Bell jette, avec élégance, un voile de mystère à chacun de ses concerts.

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« Imagine que tu sois une voiture de sport ! » Entre simplicité narrative et ter-reur suggestive, détails en gros plans et flous très artistiques, Lynch s’amuse. Ses films se caractérisent aussi par leurs am-biances sonores. La transition vers la production musicale avec Chrysta Bell se fait donc tout naturellement. Dans le clip vidéo Real Love, elle semble graviter quelque part entre Mulholland Drive et Lost Highway.

« Il nourrit mon travail, dit-elle. Par des anecdotes sans rapport avec ce que nous faisons, en suggérant des associa-tions avec Elvis Presley, Elizabeth Taylor, une voiture ancienne ou encore la sensa-tion de l’air nocturne, tout est prétexte à alimenter mon processus de création. » Quand ils commencent à travailler en-semble en 2000, ce côté musicien de Lynch est encore méconnu. Après plu-sieurs collaborations notamment avec Danger Mouse et Sparklehorse, il sort un premier album solo en 2011, Crazy Clown Time, puis un second en 2013, The Big Dream. La rousse envoûtante chante dans un swing band qui se produit souvent au Continental Club à Austin, la capitale du Texas. Enfant, elle traîne dans le studio de son beau-père, et devient choriste dès l’adolescence. Elle s’essaie au mannequinat et à la comédie, et décroche même un petit rôle au cinéma aux côtés de Jet Li.

En 1998, elle signe, à 20 ans, son premier contrat pour un disque. Son agent arrange alors une rencontre avec David Lynch et lui fait écouter sa bande démo. La carrière dont elle a toujours rêvé peut commencer. Elle sera son égé-rie. « Je vis pour la scène, dit-elle. Le rapport au public, l’excitation de ne pas savoir si l’on va se ramasser ou atteindre des sommets me fascine. »

Une chose est sûre, sa personnalité sied à sa voix et à son élégance ténébreuse. Pourquoi l’amertume semble-t-elle si douce chez elle? « J’ai vu beaucoup de per-sonnes mourir, exprime-t-elle d’un ton et d’un regard qui ne trompent pas. Je suis en bons termes avec la mort. Pour moi, pleurer n’est pas forcément synonyme de tristesse. Je crois en la réincarnation et en l’existence des cycles. » Le cycle actuel de Bell est une tournée qui l’a menée dans 27 pays ces deux dernières années. Mais si cela ne tenait qu’à elle, elle se limiterait à un concert hebdomadaire toujours au même endroit, idéalement à Berlin. Une ville parfaite pour un être qui évoque au-tant les années folles, une époque où les femmes étaient bien plus fatales que ne le sont les provocatrices d’aujourd’hui.Plus sur chrystabell.com

«   J E S U I S E N B O N S T E R M E S AV E C L A M O R T. P o U r m o I ,

P L E U r E r N ’ E S T P A S F o r C é -m E N T S Y N o N Y m E D E

T r I S T E S S E . J E C R O I S E N L A R É I N C A R N AT I O N E T E N

L’ E X I S T E N C E D E S C Y C L E S   »

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Hayden Nickell réalise une figure sur une highline au-dessus du Las Vegas Strip.

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La slackline fait passer le funambu-

lisme au niveau supérieur. C’est un

exercice d’équilibre angoissant sur une

sangle se balan-çant dans le vide à

des dizaines de mètres de hauteur.

Texte : Ann Donahue Photos: Dan Krauss un fil,

sur

perchés

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eux centimètres et demi de large, c’est la taille d’un brin d’herbe, d’une demi-allu-mette. Trois fois rien. Pour les slackers, c’est toute la dimension de la discipline, l’essence de leur sport. Il faut d’entrée couper court à une fausse idée : la slackline, ce n’est pas du funambulisme. Sans vouloir minimiser leurs réels ex-ploits, les funambules se servent d’un câble plus étroit et très rigide fermement tendu entre deux points. Ils utilisent éga-lement un balancier d’une quinzaine de mètres de long pour assurer leur équilibre tout au long de leur progression.

La slackline se pratique sur une sangle légèrement élastique de quelques centi-mètres de large (de 2,5 à 5 cm), fixée au-dessus du vide. Comme elle est flexible, la slackline réagit aux éléments extérieurs, en particulier au vent et aux mouvements de celui qui marche dessus. Si le câble du funambule ne bouge pas, en revanche une slackline oscille. Une difficulté majeure qui peut amener le slacker, en cas de chute, à finir sa course suspendu dans le vide à sa sangle de sécurité, comme un pantin. « Plutôt que

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En octobre, plusieurs highliners ont traversé

le vide séparant les immeubles du Manda-

lay Bay à Las Vegas.

L’Américain Andy Lewis (ici, à Las Vegas) installe sa highline avant d’éta-blir un nouveau record du monde de traversée : 101 m parcourus pas à pas à 150 m de hauteur.

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Si le câble du funambule ne bouge paS, en revanche une Slackline oScille

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de vouloir la contrôler et s’appliquer à marcher dessus, il faut se laisser aller sur cette bande, explique l’Américain Hayden Nickell, 22 ans, slacker profes-sionnel originaire du Colorado. Quand elle monte, il y a des moments où l’on peut faire huit pas d’affilée. Le reste du temps, on n’a plus aucun contrôle et on se retrouve à sa merci et celle du vent. »

Autrefois cantonnée aux parcs et aux plages, la slackline s’étend aujourd’hui pour proposer des disciplines profession-nelles : la trickline dont ses adeptes asso-cient gymnastique et chorégraphie en compétition ; la slackline urbaine qui rem-place les gouffres de la nature par les vides entre immeubles ; et la variante

yoga dans laquelle des postures viennent s’ajouter à la pratique. La version la plus spectaculaire est la highline, qui consiste à placer cette sangle à peine élastique à des dizaines de mètres dans les airs, dans des lieux impressionnants. Naturels ou artificiels, comme le parc national de Yosemite ou Hell Roaring Canyon dans l’Utah. En octobre dernier, à 150 mètres au-dessus du sol, l’Américain Andy Lewis a marché plus de 100 mètres, entre les grands hôtels du Strip à Las Vegas. Son record du monde de highline urbaine a attiré l’attention de l’Amérique sur ce sport casse-cou. Seulement protégés d’éventuelles chutes par une sangle fixée à la taille ou à la cheville, les slackers

réagissent en permanence aux change-ments dynamiques d’équilibre sous leurs pieds. « C’est comme le surf : on guette la bonne vague, précise Hayden Nickell. On attend que le vent s’arrête et là, on a une fenêtre d’une quinzaine de minutes pour faire ce que l’on a à faire. Puis, une autre période venteuse se présente et on revient au plus vite. »

Quand la sangle fait siffler le vent entre ses fixations, la highline émet un son menaçant, comme un slap de basse inquiétant. « À plus de 30 mètres dans les airs, c’est comme un lavage de cerveau, jette Nickell. Aller plus haut, à 90, 120 ou 150 mètres, ne fait pas de grande diffé-rence. Mais c’est à ce moment-là que des

La sangle de sécurité est fixée à un point du corps, généralement à la cheville ou à la taille.

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La chute est terrifiante et remonter sur la bande est une vraie galère. Lorsqu’un slacker tombe et qu’il est retenu par la sangle de sécurité, il doit réussir tout seul à se hisser sur la corde qui ne cesse de bouger.

voix commencent à résonner dans la tête. » Hayden Nickell précise : « On pense “mort instantanée” plutôt qu’à tout sim-plement s’écraser au sol. La highline est le reflet immédiat de ce que l’on ressent. Si l’on est nerveux, la traversée est foutue et on se retrouve à crier “Oh non !”»

Pour les passionnés, c’est ce mélange d’intense concentration et ce flirt avec la chute mortelle qui font de la pratique de la slackline une quête quasi spirituelle. Le CV d’Andy Lewis ferait rêver n’importe quel athlète pratiquant un sport confiden-tiel. Cette grande tige blonde de 26 ans détient plusieurs records du monde de slackline. Il a été la star de nombreuses vidéos tournées, parfois nu, dans des en-droits magnifiques. Il s’est également pro-duit aux côtés de Madonna pendant le show de la mi-temps du Super Bowl 2012. La notoriété l’intéresse peu, sa vérité est ailleurs. « Et pourquoi ne pourrais-je pas dire que la slackline est une philosophie de vie?, questionne-t-il. Elle en possède toutes les métaphores : un pas après l’autre. Garder l’équilibre. Prendre son destin en main. »

Andy Lewis, tatouage « slacklife » sur le bras, doit son surnom de « Sketchy Andy » (Andy l’intrépide) à ses tentatives bourrées d’adrénaline, notamment des base-jump réalisés depuis des slacklines ou des highlines en solo sur des lignes placées à des dizaines de mètres de hau-teur, sans aucune sangle de sécurité. Lewis considère le fait de repousser ses limites comme l’essence même de la slackline. À mesure que ce sport continue d’évoluer, il compte s’attaquer à des lignes toujours plus longues, plus hautes et plus impressionnantes pour nourrir son âme. Même si cela terrifie l’opinion publique. « Le public n’a pas envie de me voir faire ce genre de choses, dit-il. C’est terrible qu’aujourd’hui, on ne respecte plus ceux qui osent. Les gens ont trop peur de prendre des risques. Toutes ces mau-viettes qui ne laissent même pas leurs gamins s’écorcher les genoux. Il n’y a aucun mal à prendre des risques. On peut bien être le plus prudent du monde et mourir bêtement dans un accident de voiture. »Plus sur www.slack.fr

«  ON NE RESPECTE PLUS CEUx qUi OSENT. LES GENS ONT TROP PEUR DE PRENDRE DES RiSqUES »

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ertaines nuits, l’Autrichien Martin Grubinger répète. Inlassablement. Assis devant sa batterie, cloîtré derrière deux portes acoustiques, il en-chaîne près de quatorze heures de répétition jusqu’à ce que le sommeil vienne l’éteindre. « Il m’est arrivé de m’assoupir sur mon marimba

ou de dormir à même le sol, près de ma batterie. M’endormir sur

l’instrument est devenu une routine, ex-plique-t-il. En jouant jusqu’à l’épuise-ment, mon corps finit par piquer du nez pour émerger à nouveau quelques heures plus tard. » Grubinger a 30 ans. Au rez-de-chaussée de sa maison située dans le Land de Haute-Autriche, il s’attable dans sa cuisine aux murs blancs. Une agréable odeur de café flotte dans l’air. Il vient de passer la nuit à répéter mais affiche une mine resplendissante.

Malgré sa bouille d’enfant, le batteur est un vrai pro. À l’échelle internationale, il remporte la palme en matière de dexté-rité. Il ne maîtrise pas un, mais plusieurs instruments à percussion. Au marimba, la version XXL du xylophone, il est consi-déré comme l’un des meilleurs. Le New York Times l’a surnommé « le maître de la vitesse » pour sa capacité à réaliser un roulement de tambour de quarante battements par seconde. Il est le seul per-cussionniste au monde capable d’assurer un concert marathon de plusieurs heures accompagné par un orchestre classique. Son pouls atteint parfois 195 battements par minute, et il perd deux kilos à chaque fois qu’il se produit sur scène.

L’an dernier, Grubinger a donné 68 concerts sur trois continents. Son style a révolutionné tout un groupe d’instru-ments. Avant lui, les batteurs étaient placés au dernier rang de l’orchestre. À présent, des compositeurs lui créent des pièces à sa mesure. Certaines sont si com-plexes qu’il est le seul à pouvoir les inter-préter. Ce qui l’attire ? « L’expérience extrême. Je veux découvrir les limites de mon corps, et celles de l’instrument. Dans un orchestre symphonique, je suis soliste, je fais face à soixante-dix musiciens. Chaque note doit être jouée avec une précision redoutable, et ce, pendant plusieurs heures. Ma condition physique égale celle d’un athlète de haut niveau, sans quoi l’acide lactique s’accumule dans les muscles et la force manque pour effectuer les roulements de tambour de plusieurs minutes. Cela implique donc un entraînement soutenu. Il faut en même temps y mettre du feeling pour donner vie au phrasé et aux sonorités. »

C e m u lti - per C u ss i o n n i ste autr i C h i en d e 3 0 an s est C o n n u po u r s es per fo r-

m an C es d ém es u r ém ent u n i q u es . po rtrait d ’ u n ph én o m èn e to ut fût, to ut flam m e .

Texte : Andreas Rottenschlager Photos : Christoph Meissner

élevéen batteri e

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L’art d’être paradoxalement bruyant et délicat. « Il faut pouvoir tout jouer : du son à peine audible d’une cymbale aux roulements sur un tambour pouvant at-teindre 140 décibels. Soit autant qu’un avion de chasse au décollage. »

Martin Grubinger a grandi à Thalgau près de Salzbourg. Enfant, il écoute les répétitions des élèves de son père, profes-seur de batterie, et apprend la musique aussi simplement qu’il apprend à parler. À douze ans, il réussit l’examen d’entrée au conservatoire. Ses journées sont ryth-mées par les mathématiques le matin, et des cours de solfège l’après-midi. Bientôt son intérêt pour l’instrument dépasse ce-lui pour les équations et les vecteurs. À quinze ans, il prend la décision d’arrêter ses études. Nombre de diplômes en poche : zéro. Nombre d’heures d’absence à son actif : 680. Qu’importe, il a 21 ans et n’a qu’un souhait en tête : devenir un per-cussionniste virtuose. Il participe à des concours et joue dans son premier concert international avec un orchestre.

Loin d’être satisfait, il décide de s’im-poser un défi digne d’un scénario hol-lywoodien : six concerts de batterie dans une même soirée. Dont deux représenta-tions, les premières, au Musikverein de Vienne, la plus prestigieuse salle de concert au monde. Au total, il doit enchaî-ner quatre heures et demie d’une musique extrêmement complexe, soit environ 600 000 notes… qu’il joue de tête ! Une partition lui gâcherait le plaisir. « Je veux créer une image de la batterie radicale-ment nouvelle. » Ses professeurs s’in-quiètent : « Tu vas te tuer. » Rien n’y fait. Le 17 novembre 2006, à 18 heures, Martin Grubinger se présente sur l’illustre scène viennoise et prend position dans un demi-cercle composé de 200 instruments de percussion où trônent congas, bongos, timbales et cymbales. L’Orchestre sym-phonique de la radio de Vienne l’accom-pagne. Grubinger ouvre avec le tambour. Les veines de son cou se gonflent. La sueur gicle de son visage et retombe sur les percussions. À chaque entracte, il plonge sa main dans de l’eau glacée. Après le concert, il se souvient de peu de chose. « Je suis parvenu à atteindre l’état de flow. Je me voyais jouer. Mes mains semblaient savoir d’elles-mêmes ce qu’elles avaient à faire. »

Le percussionniste vient de réussir un tour de force. Ses mains tremblent encore au moment de saluer le public. Sur le site internet de la salle de concert, sa perfor-mance est comparée à une ascension de l’Everest sans assistance d’oxygène. Ce marathon de percussions met Grubinger sur orbite planétaire.

Le jour se lève sur la Haute-Autriche. De sa fenêtre, Martin Grubinger admire les forêts de conifères et les collines envi-ronnantes. Il y a six mois, il s’est fait construire une maison de rock star au cœur de la région. La pièce à vivre du pre-mier étage se compose de trois cubes de verre. Au rez-de-chaussée, sa salle de ré-pétition s’étend sur 200 m². Des portes en plomb et fenêtres à triple vitrage. Pour retenir les mélodies. À toute heure du jour et de la nuit, les musiciens de pas-sage peuvent venir répéter ici. Martin Grubinger a même prévu des chambres à coucher. Spécialement aménagée, une rampe de chargement donne un accès di-rect à la salle de répétition. « C’était pri-mordial. Vous imaginez si je devais à chaque fois transporter tout mon matériel au premier étage ? », assène-t-il. En tour-née avec un orchestre, il emporte six tonnes de matériel.

Il est 21 heures, l’heure pour le batteur salzbourgeois de s’enfermer dans sa salle de répétition pour une longue séance de travail. Son agenda 2014 est déjà rempli de dates de concerts. Une question nous taraude : comment apprend-on par cœur plusieurs centaines de milliers de notes?

« Il suffit de les assembler en phrases puis de les découper en unités de quatre mesures. Pendant des semaines, je tra-vaille les quatre premières mesures sur

Grubinger se passe de pupitres qui

« bloquent [s]on énergie ».

un tempo lent, le plus bas que permet un métronome, soit 35. Je répète ces quatre mesures jusqu’à ce qu’elles deviennent un automatisme. Puis, je passe aux quatre mesures suivantes et ainsi de suite. Un concert marathon se prépare comme une chorégraphie. » Ce jeune multi- percussionniste se passe de pupitres. « Je les exècre. Ils forment un rempart entre le public et moi. Les pupitres bloquent mon énergie. » Et pour voir libérées les bonnes vibrations de Grubin-ger, il suffit de taper deux mots sur You-Tube : « Planet Rudiment », une de ses compositions qui conclut souvent ses concerts. Les rudiments se basent sur des exercices techniques qu’apprend un élève du conservatoire. Une technique que Planet Rudiment pousse à l’extrême. Dans la vidéo, Martin Grubinger est debout devant un tambour. Il prend une respiration profonde et laisse ses ba-guettes crépiter sur la caisse réglée en tension maximale. Progressivement, il accélère le rythme jusqu’à ce que les baguettes oscillent comme une ombre. Dans l’intervalle, il fait rouler les ba-guettes dans ses mains en exécutant des figures avec une telle rapidité qu’on peut à peine les apprécier à l’œil nu. Durant les roulements, il s’agenouille devant la caisse, fait glisser une baguette sur son épaule gauche sans qu’elle ne cesse de battre la caisse, épaulée par la baguette, main droite, qui la maintient en mouve-ment. Un batteur de classe internationale, assis devant ses fûts, joue d’une seule main à une vitesse supersonique. Puis il se redresse et entame un roulement final vertigineux. Ses pectoraux en frémissent. Son visage se déforme. Le morceau se termine par un unique coup qui claque sur le bord de la caisse. Grubinger re-prend son souffle. En moins de quatre minutes, il vient de condenser la quintes-sence de dix années de carrière : vitesse, précision et virtuosité. Agrémentée d’un zest de folie.Plus sur www.martingrubinger.com

LE CONCERT QUI L’A RENDU CÉLÈBRE a D U R é plU s D e q UatR e h eU R es . G R U B I N G eR Y a J O U é

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TON MOMENT.HORS DU COMMUN

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L’Anglais de 21 ans, prix de la meilleure révélation aux derniers Brit Awards, a décroché la tête du Top singles britanniques grâce à Money On My Mind.

Son premier album In The Lonely Hour sort en mai. Interview : Florian Obkircher

sam smith

Le jeune premier

Un jour, j’étais au téléphone avec ma mère et pour la première fois, j’ai dit à quelqu’un : « Je me sens très seul. » C’est ce que j’ai fait de plus courageux. Donner ce titre à l’album est aussi une marque de courage. C’est pourquoi je l’aime.Certains morceaux comme Money On My Mind évoquent plus la gaieté qu’un cri du cœur. Ce contraste est-il voulu ?J’aime les sons joyeux. Dans l’album, la chanson Leave Your Lover aborde le fait d’être amoureux d’une personne mariée. Les paroles disent : « Leave your lover, leave him for me. » C’est une chanson

the red bulletin : Les Grammys et une tournée en Europe étaient au pro-gramme de votre début d’année. À quoi ressemblait votre vie il y a un an ?sam smith : J’étais fauché. Par exemple pour rentrer chez moi à Noël, je m’étais tapé 1 h 30 de marche jusqu’à la gare de Waterloo pour échanger mes euros en livres et prendre un billet de train.À ce point ?Je travaillais dans un bar où je faisais la plonge et récurais les toilettes, notam-ment le vomi des clients qui parfois y bri-saient leurs verres. Une horreur.Comment êtes-vous venu à l’écriture ?Je n’ai jamais tenu un journal mais je voulais une trace écrite de ma vie. Le faire en chantant est génial, c’est une forme de thérapie pour moi.Pensez-vous avec le recul que c’était là une leçon de vie importante ? Oui, c’est une expérience essentielle. Quand je rentrais du boulot la nuit, j’étais littéralement épuisé, ma mère me disait alors : « Il n’y a rien de mal à tra-vailler dur. » C’est vrai et du coup quand quelque chose de bien nous arrive on l’apprécie d’autant plus.Un journal c’est personnel, mais vous, vous avez choisi d’offrir vos chansons au monde entier.Les chanter à un public ne m’est pas fa-cile. Je ne suis pas timide mais émotion-nellement, cela me remue et j’ai parfois le blues après un concert. Mes chansons évoquent des événements de ma vie, parfois récents.La tristesse est le thème central de votre premier album In The Lonely Hour.Je n’avais jamais eu de relation amou-reuse et je me suis toujours senti seul.

d’autres. C’est difficile d’avoir toute l’attention sur soi-même ?À 14 ans, j’ai dû faire un choix : continuer ou non la comédie musicale où on vous donne un personnage, un nom, un scéna-rio, et des indications de mise en scène. Être seul sur scène est bien plus difficile mais j’adore.En ce début d’année, vous avez gagné deux prix prestigieux : le Critics’ Choice Award et le BBC Sound of 2014. Avez-vous plus de pression depuis ?Non, mon attention se focalise d’abord sur la musique. Ces récompenses concernent avant tout mon album et sont un moyen idéal pour toucher plus de monde.À quoi ressemble la vie au cœur de la célébrité ? Surréaliste ?Certains moments peuvent l’être. Le soir des Grammys, je suis rentré chez moi après trois semaines d’absence. Avec mon colocataire, on s’est regardés en se disant « Waouh ! C’est du délire ! » Mais c’est chouette.Vous êtes toujours en colocation ? Pas encore de loft avec vue sur la Tamise ?Aucun risque (rires, ndlr). Je vis dans un minuscule appart au sud de Londres.Votre nom est très répandu. Avez-vous songé à un nom de scène ?À 19 ans, je voulais changer de nom et j’ai pris la tête à tous les gens que je connaissais pour qu’ils me fassent des suggestions. Certaines étaient à mourir de rire. Mais mon père a fini par me dire un jour, pourquoi pas tout simplement Sam Smith. Aujourd’hui, j’aime mon nom. Il est tellement commun qu’il en est cool.

triste, mais avec une mélodie légère, comme un tube de l’été. Associer ces deux aspects me plaît.Vous possédez un large registre vocal…J’ai eu un coach vocal. Mais grandir sans être influencé par des voix de chanteurs a été essentiel pour moi. Elles ne m’atti-raient pas, au contraire de celles des chanteuses. Je les imitais toutes, ce qui a développé mon registre de voix. J’ai un peu abusé avec Whitney Houston (rires, ndlr). J’ai multiplié les expériences en étant aussi chanteur de comédie musi-cale et choriste pour mon prof de jazz.Au théâtre, on est un acteur parmi

« Grandir sans être influencé par des voix de chan-

teurs masculins a été essentiel

pour moi »

In The Lonely Hour sort le 26 mai. Plus d’infos sur www.samsmithworld.com

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Naissance19 mai 1992, à Bishop’s Stortford (Angleterre)

Son grand délireMonter sur la table et faire un karaoké sur du Whitney Houston quand ses parents recevaient. À 8 ans, il com-mence le chant.

Premier succèsEn octobre 2012, le duo de house anglais Disclosure sort Latch, un single avec Smith à la voix. Le morceau se classe 11e des charts britanniques et est salué par Taylor Swift et Adele.

Hey JudyEnfant, Smith adorait Judy Garland dans Le Magicien d’Oz. Il lit l’autobiographie de l’Américaine et devient fan. Smith : « Elle donne l’impression de s’être éprise de sa solitude. Les enregis-trements avant sa mort sont incroyables, ils ont beaucoup influencé mon album. »

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b e l l ev i e

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l ’ a r t d u d é p l a c e m e n t e t d u f r a n c h i s s e m e n t a é t é p e n s é e t i n v e n t é p a r l e f r a n ç a i s d a v i d b e l l e , 4 1 a n s . u n e p h i l o s o p h i e d e v i e e t u n s p o r t q u i p e u v e n t s e p r a t i q u e r n ’ i m p o r t e o ù . r é v é l é p a r l e c i n é m a , b e l l e e s t a m b i t i e u x   : i l v e u t f a i r e c o n n a î t r e l e p a r k o u r a u m o n d e e n t i e r .

t e x t e   : a l e x l i s e t z p h o t o s   : j i m k r a n t z

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l e P A R K O U R e S T U N e M é T A P H O R e d e l A v i eCette école hors du commun met ses dis-ciples en confronta-tion directe avec leurs peurs. L’objectif étant de les surmonter.

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P r e m i è r e l e ç o n   : t r o u v e r s o n é q u i l i b r eL’entraînement commence par l’apprentissage de l’équilibre du corps, et de celui de l’esprit.

«   t o u t c e q u e j e s u i s a u j o u r d ’ h u i , j e l e d o i s a u P a r k o u r   »

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Si vous invitez david Belle à un barbecue sur la terrasse de votre immeuble, vous déclencherez chez lui toute une série de réflexes. Ses sens feront abstraction de l’odeur des grillades, des conversations entre les convives et du décolleté de la voi-sine. À la place, son cerveau évaluera les distances qu’il y a entre la colonne du bâti-ment, l’échafaudage et le trottoir. Pendant que vous préparerez la sauce rémoulade, lui déterminera l’issue de secours par la-quelle il évacuera les invités si le barbecue venait à provoquer un incendie. david Belle prévoira aussi un scénario de sauve-tage express si l’enfant de 3 ans de l’appar-tement voisin niché au 6e étage se penche un poil trop en avant à la fenêtre.

Si david Belle pense ainsi, c’est parce qu’il est l’inventeur du parkour. C’est à ce natif de Fécamp que l’on doit de voir au-jourd’hui de plus en plus en ville des jeunes en baskets et jogging qui s’exercent à sauter par-dessus des balus-trades ou des murs. Le parkour est l’art du déplacement (Add), la science du franchissement en milieu urbain. Son but : se déplacer à pied et sans aide, d’un point A vers un point B en empruntant le chemin le plus rapide, le plus efficace et le plus souple possible. Le parkour est aussi une parabole. Franchir les obs-tacles, relever des défis et apprivoiser ses peurs font de cette discipline une école de vie dont le côté sportif n’est que l’as-pect visible. david Belle : « tout ce que je suis aujourd’hui, je le dois au parkour. »

S t a r S d e c i n é m aLisses, commune de 7 000 habitants dans la banlieue sud-est parisienne, près d’Évry, est la capitale mondiale du parkour. ici, david Belle, qui s’y installe dans les années 80, est chez lui. Avec son

David Belle (devant) met au point le parkour

pendant son adoles-cence. Aujourd’hui, il

veut transmettre cette passion aux plus jeunes.

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«   s i o n u t i l i s e s a p e u r p o u r s e p r é m u n i r d u d a n g e r , e l l e d e v i e n t u n e a l l i é e   »

équipe Yamakasi – un mot congolais signifiant « hommes forts » – il lance au début des années 90 un mouvement de subculture basé sur une poignée de figures dont l’ampleur va rapidement dépasser les limites de l’essonne. Son succès doit beaucoup à l’intérêt que le cinéma porte au phénomène. en 2001, une partie des membres fondateurs est à l’affiche de Yamakasi, les samouraïs des temps modernes, un film d’action produit par Luc Besson. du jour au lendemain, les inconnus se font un nom. Sébastien Fou-can et david Belle, membres fondateurs, ont quitté les Yamakasi un peu plus tôt pour mener de leur côté une carrière sur grand écran. Le premier crée le free- running, une version plus acrobatique du parkour, et apparaît en 2006 dans Casino Royale. Le second tourne en 2004 dans Banlieue 13 écrit et produit par Luc Besson, dans Les Rivières Pourpres 2, et il réalise des cascades dans Le Transporteur.

en parallèle, Belle développe sa vision du parkour. À des disciples toujours plus nombreux, il enseigne que le déplace-ment, tout en maîtrise et efficacité, ne saurait être une fin en soi. Car le parkour doit aller plus loin : être fort pour être utile et répondre présent dès qu’un besoin d’assistance se manifeste. david Belle est une idole pour la relève des « traceurs », nom donné aux pratiquants du parkour. ils sont des millions sur Youtube à admi-rer sa façon d’escalader les murs et ses

sauts de 6 à 7 mètres entre deux im-meubles de 40 mètres de haut. Mais Belle ne cherche ni la gloire, ni la reconnais-sance. il veut révéler sa discipline au monde entier. « Le potentiel du parkour est trop peu exploité, dit-il convaincu. il est accessible à tous, peut se pratiquer n’importe où et ne nécessite aucun équipement. »

A u n o m d u p è r eAprès 1997, date fondatrice des Yamakasi, 2014 pourrait être l’année la plus impor-tante de l’histoire du parkour. Belle en-tend créer une fondation pour mettre en réseau les pratiquants et assurer la relève en soutenant les talents. Avec son acolyte Yamakasi Charles Perrière, il publie Le Parkour : des origines à la pratique, un livre qui retrace l’histoire de leur art. il prévoit aussi d’exporter le parkour au- delà des frontières européennes. il se tourne vers l’est, direction la Chine où il compte vivre les prochains mois pour créer avec des partenaires locaux des

d A n g e r e u x   ? p A s s i o n s A i t c e q u ’ o n f A i t « Le parkour n’est pas périlleux, assure le porte-parole de l’équipe de David Belle, car un traceur sait exactement de quoi il est capable. »

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zones d’entraînement et organiser des stages pour les nouveaux traceurs. « Le fu-tur du parkour se trouve en Chine et en Russie, annonce-t-il. Là-bas, les gens grandissent dans une société où l’on exige beaucoup de discipline et de travail, mais où ils aspirent aussi à la liberté et à l’épa-nouissement personnel. Le parkour ré-pond à ces deux aspirations. » David Belle sait de quoi il parle. Fils d’un ancien com-battant de la guerre d’Indochine, on lui a inculqué une éducation où le développe-ment personnel est aussi important que la discipline. Il voue une grande admiration

à son père Raymond décédé en 1999. « Il me disait : “Tu es libre de faire ce que tu veux du moment où tu le fais dans les règles de l’art.”» Le fiston savait exactement ce qu’il voulait : emprunter cette idée pater-nelle et l’enrichir. Raymond Belle s’ap-puyait sur les théories de Georges Hébert, un officier de la marine française, dans son livre Méthode Naturelle. Il y théorise une discipline d’entraînement destinée à l’armée française pour développer une technique d’attaque et de repli en milieu naturel. Raymond Belle s’est même fait

V i s u a l i s e r c h a q u e s a u t aVa n t e x é c u t i o nQuel que soit le degré de difficulté du saut, il est impératif de l’anticiper mentalement. Le traceur ne s’élance qu’après avoir sauté virtuellement.

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sa monture ». Ou « un traceur est comme un samouraï, serein à l’extérieur mais in-térieurement toujours prêt à agir». Voire « un traceur est comme un pianiste, il exécute sans réfléchir une succession de notes ». S’il arrive si bien à transmettre la dynamique contenue dans les préceptes inspirants et encourageants du parkour, c’est parce que lui-même en est l’élève le plus inspiré. David Belle : « J’étais un enfant timide, méfiant et solitaire, aux épaules de boxeur et à la souplesse de panthère. Et j’étais impatient. J’abandon-nais dès que je ne réussissais d’emblée. » Le parkour lui a permis d’apprendre à se connaître. Chaque mouvement renforçait sa confiance. S’entraîner avec d’autres traceurs l’a guéri de son insociabilité. Et l’endurance acquise grâce aux inlassables répétitions d’exercices lui a inculqué la patience. « Mais si ce n’est pas encore tout à fait ça », lance-t-il, rigolard.

U n e a n n é e d e d é f i sL’été dernier, David Belle s’est lancé un ultime défi. Il a fait l’impasse sur l’entraînement durant tout l’hiver, pris dix kilos et était mécontent de la tour-nure que prenait sa vie. Un coup de télé-phone vient le sortir de sa torpeur. À l’autre bout du fil, Luc Besson. « David, dit le réalisateur-producteur, tu te sou-viens du projet de film dont on a parlé il y a quelques années ? » Belle demande : « Tu veux dire le remake américain de Banlieue 13 ? » « Oui », confirme Besson ponctuant sa réponse d’un silence pour amorcer son effet d’annonce. « Le tour-nage commence dans deux mois. »

À l’affiche le 23 avril, Brick Mansions s’annonce comme le film de parkour le plus vu de l’histoire. David Belle s’y bat aux côtés de l’une des stars de la saga Fast & Furious, l’Américain Paul Walker, récemment décédé dans un accident de voiture, contre un chef de gang incarné par le rappeur RZA. « J’ai fait 4 heures d’anglais par jour et 3 heures de répéti-tion des cascades avec Walker », raconte Belle qui signe aussi la chorégraphie des combats et des scènes de poursuites. Dès le plan d’ouverture, il exécute un saut en passant à travers deux fenêtres fermées. Dans une autre course-poursuite, il en-chaîne saut de fond et saut de détente et bondit à plus de quatre mètres de hau-teur par-dessus un fossé de sept mètres. Une avalanche de cascades. « Ma peur, conclut-il, m’indique avec précision jusqu’où je peux aller. » Toujours plus loin.

ter les riverains, et pour cause, le parkour compte le respect parmi ses valeurs. Lorsqu’un traceur s’entraîne dans un espace urbain, il doit le laisser tel qu’il l’a trouvé. Si un obstacle est abîmé, les tra-ceurs assurent eux-mêmes la remise en état. Là où vit David Belle, les escaliers extérieurs, les balustrades et les murets environnants sont un endroit idéal pour pratiquer les mouvements de base. Comme les passements et le franchisse-ment d’obstacles. Mais aussi les sauts de précision ou le tic-tac, un passage d’obs-tacle consistant à prendre appui sur un mur latéral. « Le plus important, c’est d’y aller progressivement », explique Charles Perrière, 39 ans. À Paris, ce dernier dirige Culture Parkour, une école où il inculque aux jeunes le courage pour accomplir des sauts difficiles. « Il faut travailler avec ses craintes, précise-t-il. Quand on se connaît mal, on reste esclave de sa peur. Mais si on l’utilise pour se prémunir du danger, elle devient une alliée. »

Perrière fait une démonstration du mouvement roi, le saut de fond : un saut en contrebas effectué d’une hauteur im-portante. Dans un premier temps, il visua-lise toutes les étapes du saut dans sa tête. « Plus l’expérience est grande, plus la vi-sualisation devient détaillée. » Puis, il ef-fectue son saut tout en maîtrise : « Il faut sauter, et non se laisser tomber. » Il s’étire tout en gardant un œil sur le sol, atterrit sur les jambes légèrement fléchies et amortit l’impact avec tout son corps. « Si l’espace le permet, on peut terminer par une roulade. Celle-ci devient obligatoire au-delà de 1,70 m de hauteur. » Une tech-nique qui permet à David Belle d’effectuer des sauts jusqu’à 8 mètres de hauteur. Les bases, que tout pratiquant de parkour doit intégrer jusqu’à devenir des automa-tismes, n’ont rien de spectaculaires. « L’enseignement commence par des exer-cices d’équilibre, détaille le Normand. Une fois que vous tenez en équilibre, le reste devient plus facile. » Un autre paral-lèle entre le parkour et la vie.

T i m i d i T é s o i g n é eDavid Belle use de la métaphore lorsqu’il évoque sa discipline. Du genre, « l’esprit d’un traceur est un cavalier, et son corps

un nom avec sa méthode d’entraînement par franchissement d’obstacles en zone de combat : le parcours.

g a l è r e d e l a p e U rAujourd’hui, Belle est lui-même une figure paternelle pour tous les jeunes de l’équipe Parkour Origine, avec lesquels il s’entraîne deux à huit heures au quoti-dien, et pour les centaines de traceurs qui viennent chaque année le voir à l’œuvre à Lisses. Un boom qui ne semble pas inquié-

«   u n t r a c e u r e s t c o m m e u n s a m o u r a ï , s e r e i n à l ’ e x t é r i e u r m a i s i n t é r i e u r e m e n t t o u j o u r s p r ê t à a g i r »

Brick Mansions avec Paul Walker et David Belle aucinéma le 23 avril. Plus d’infos sur Facebook.com/Brickmansions et Twitter #Brickmansions

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Tempête de sable

V o u s V o u s at t e n d i e z à p r e n d r e u n b a i n d e s o l e i l ? n e s oy e z pa s d é ç u s ,

l e d é s e r t d u c o l o r a d o V o u s r é s e r V e b i e n d ’a u t r e s s u r p r i s e s .

VOYAGES, page 86

Au XXIe siècle, l’expérience du désert est forcément motorisée.

Des bonnes vibrations, de la tête aux pieds. MUSIQUE, page 92

ac T i o n !v o y a g e s   /   c o n s e i l s d e p r o   /   c l u b   /   m a v i l l e   /   m u s i q u e   /   m a t o s   /   f o c u s

Quoi de neuf en mai ?

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Conduite sportive e n g i n s d u d é s e R T   p i l o T e z à l’ e x T R ê m e d a n s l a p o u s s i è R e d e s c a n yo n s d u c o l o R a d o, a u v o l a n T d ’ u n T R u c k Ta i l l é p o u R l e s c o s Ta u d s .

Les bons conseiLs du vieux routier

« Lorsque vous attaquez une côte, vous vous demandez ce qui peut bien vous attendre là-haut. restez calme et

maintenez les gaz, explique chuck dempsey, une légende de la course tout-terrain. vous allez décoller et faire un bond qui vous semblera gigantesque. À l’atterrissage,

vous vous sentirez capables de tout franchir, vous serez devenus indestructible au volant de ces machines. »

l e s a l t e r -

n a t i v e sQue faire après avoir bien sué ?

Les déserts sont des océans de silence, sauf lorsque vous décidez, solidement accrochés au volant d’un truck Pro-Baja de 6,2 litres, moteur V8, de vous envo-ler à 140 km/h au-dessus des monticules de sable pour rester en suspension, l’espace de quelques se-condes, dans l’air chaud du Colorado. Driven Expe-riences organise des stages de pilotage extrême en conditions réelles, sur ses trucks traficotés, dans son centre d’entraînement d’Emerald Desert, comté de Mesa, Californie. « Conduire à des vitesses élevées sur un terrain pourri et plein de pièges, c’est un sacré défi, raconte Travis Nailor, un client complètement euphorique. C’est une bataille pour tenir une ligne droite et prendre de la vitesse mais, quand vous y parvenez, c’est du bonheur à l’état brut. L’expérience est addictive. » Une gamme de forfaits vous est pro-posée et vous pouvez tout louer sur place, en fonc-tion de votre budget. « Même les pilotes expérimen-tés ne se doutent pas de ce dont sont capables ces trucks, dit Andrew Hendricks, instructeur chez Driven Experience. Un client m’a dit un jour que

c’était comme piloter un Transfor-mer sur la lune. Mais je crois que c’est le jour et la nuit. La plupart des débutants sont effrayés au début puis, à la fin de la journée, il faut les arracher à leur baquet tellement ils aiment ça. »

direction le colora-do pour voir si vous avez le cœur bien accroché.

Pour bras musclés « Nos trucks sont exigeants. il faut pouvoir encais-ser physiquement, explique andrew Hendricks, de driven experience. si un amateur veut venir essayer, je lui conseille de faire un peu d’exercice la semaine d’avant, pour que son corps se souvienne de ce qu’est transpirer. »

de 430 € pour une session de huit tours à deux passagers, à 1 870 € pour une journée pleine. plus sur driven- experiences.com

tyroLiennescertes, elles sont à 320 km de là, mais les tyroliennes de

salida valent le dé-tour. vous pourrez glisser le long de

la Leap of faith ou sur l’hyper rapide

Gun barrel. Les plus : accro-canyon

et via ferrata. captainzipline.com

envoLe-moi !besoin de prendre

de la hauteur ? partez découvrir le charme absolu

du colorado en hé-licoptère ou à bord d’un cessna, plon-gez dans l’immen-sité des canyons

puis remontez à pic vers les

hauts plateaux. gatewaycanyons.com

À L’eau !exit la poussière, bienvenue les ra-

pides. L’adventure center du Gateway

resort vous propose rafting sauvage, kayak et descentes en bouée dans la

rivière dolores.gatewaycanyons.com

ACtioN !voyages

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Page 87: The Red Bulletin Mai 2014 - FR

« Les rameurs sont des sportifs d’endurance uniques en leur genre », indique Mario Gyr, médaillé d’argent en août dernier aux Championnats du monde d’aviron de Chunjgu, en Corée du Sud, avec son com-patriote Simon Schürch. « Chaque coup de rame sollicite notre puissance maximale. Nous travaillons notre endurance 60 % du temps sur l’eau et 40 % en salle de muscu-lation. » Simon Schürch développe : « Les jambes sont déterminantes : elles four-nissent l’essentiel de la puissance. Pour les renforcer, je fais des flexions à la presse et des squats avec une charge de 105 kilos. » Il ajoute : « Sur l’eau, nous passons jusqu’à trois heures par jour avec au programme de l’endurance et des sprints. Côté tech-nique, nous mettons l’accent sur la syn-chronisation. Plus nos coups de rame sont synchronisés, plus le bateau est stable et plus on va vite. »

e n t r a î n e m e n t a u s e cTravailler la flexion des jambes et l’équilibre est essentiel pour les rameurs.

Les exercices 1 et 2 conviennent aussi aux débutants.

1 2

3c o c k t a i l

un coup de jus au corps

Ils n’ont pas fini de ramer av i r o n   L e s s u i s s e s M a r i o G Y r e T s i M o n s C H Ü r C H v o u s r É v È L e n T L e s e C r e T D e L e u r s u C C È s .

Mario Gyr (à gauche) et simon schürch, un double de rameurs de classe mondiale.

effectuer l’exercice lentement. prendre appui sur une seule jambe et étirer l’autre vers l’avant.

Fléchir la jambe d’appui. astuce : pencher le buste en avant.

Fléchir au maximum puis se redresser sur une jambe.

Être vice-champion du monde en deux de couple poids légers, ça se travaille.

Le pLein de proTéines« un rameur doit posséder une musculature importante et peu de graisses. après une séance, rien de mieux qu’un shaker de pro-téines pour renouveler sa réserve de glycogène et fournir aux muscles leur dose en acides ami-nés. À boire sans modération ! »

ActIon !conseils de pro

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Page 88: The Red Bulletin Mai 2014 - FR

Yaki-daStorgatan 47 411 38 Göteborg, Suèdewww.yaki-da.se

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f i l l e sen Suède, naître

avec deux chromoSomeS x,

c’eSt plutôt une chance

Action !Clubbing

Bon chic, bon genre  G ö t e b o r G   D A N S e r A U M I L I e U D ’A N t I Q U I -t É S o U S ’A D o N N e r A U H e A D b A N G I N G S o U S U N L U S t r e e N C r I S tA L   : L e C L U b YA K I - D A A L’A p pA r At D I S t I N G U É .

le club peut accueillir 750 dan-seurs sur 5 étages.

l a v i e e n v e r t

le Bar à aBSinthe du Yadi-da eSt rÉputÉ pour SeS crÉationS.

voici SeS deux cocktailS StarS,

à concocter cheZ vouS

StrindBerG marGarita

3 cl d’absinthe 1 cl de Cointreau

Jus de limette 1 cuil. à café

de sucre Eau gazeuse

dario eSpiGa2,5 cl d’absinthe1,5 cl d’Apfelkorn

Jus de limette1 cuil. à café

de sucreJus de pomme

1 cuil. à soupe de gingembre râpé

Yukimi naGanola chanteuse de

little dragon, qua-tuor électro-pop, compte damon

albarn, leader de Blur et de Gorillaz,

parmi ses fans. nabuma rubber-

land, leur 4e album, sort le 13 mai.little-dragon.net

anna von hauSSwolff

Ses concerts évoquent des

messes nocturnes. Sa musique cen-

trée sur l’orgue et sa voix envoûtante révèlent une pop en clair-obscur.

comme dans son 2e et dernier album

ceremony.

Scout klaS Son univers sonore s’inspire des films d’horreurs italiens. la diplômée de la

red Bull music academy se balade entre boucles hip-

hop heurtées et électro subtile.soundcloud.com/

scoutklas

Dans les années 1900, une famille de la noblesse locale occupait les cinq étages de cet hôtel particulier, posé dans la presti-gieuse rue Avenyn au cœur de Göteborg. Aujourd’hui, le lieu abrite le meilleur club de la ville. Le Yaki-Da conserve un lien avec son passé aristocrate : les DJ’s offi-cient dans des pièces ornées de fauteuils d’époque, les groupes se produisent devant des rideaux en velours. Le gérant Sebastian Kapocs en a eu l’idée en 2010 : « Göteborg offrait deux types de soirées. Les unes avec de la bonne musique un-derground et de la bière chaude, les autres avec un service impeccable et une ambiance jeune. L’idée était de réunir les deux univers. » C’est réussi. Concerts live en terrasse, jeunes DJ’s comme John Talabot au salon, hip-hop et soul au café-bar et un restaurant ouvert jusqu’à deux heures. De quoi s’approprier le nom du club, « à la bonne vôtre » en gallois.

88 the red bulletin

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Page 89: The Red Bulletin Mai 2014 - FR

S p e i c h e r g a S S e

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AdriAno’s BAr & CAféTheaterplatz 2« Le meilleur café de la ville. Sans table à l’intérieur et tou-jours plein à craquer. beaucoup de bernois viennent y déguster un café macchiato ou un allongé après leur repas. »

CluB BonsoirAarbergergasse 33/35« c’était le magasin de disques de mon père. aujourd’hui, des stars underground et de jeunes talents s’y produisent. Le mobi-lier est d’occasion et le prix des boissons est très abordable. »

pronTo resTAurAnTAarbergergasse 26« même de jour, berne est une ville calme. La nuit après 2 heures, c’est carrément mort sauf au pronto. Ses pitas, pizzas et kebabs sont délicieux. »

BlACksheep TATTooGerechtigkeitsgasse 5« un salon de tatouages où tra-vaillent de véritables artistes. ils réalisent votre modèle sur papier et ne comptent pas leur temps. J’y ai fait faire mon dernier tatouage, une clé de sol sur un clavier de piano. »

kornhAuskellerkornhausplatz 18« ce restaurant en sous-sol avec galerie d’art, lounge et bar n’a

rien d’un tuyau, mais son ton-neau en or de 38 litres en fait un passage obligé. Quand je ne travaille pas, je viens ici siroter un bon cocktail et déambuler dans la galerie. »

Enfant, Carol Fernandez apprend le piano au conser-vatoire. « Aujourd’hui, j’agrémente mes sets d’impros au clavier », précise-t-elle. Adolescente, elle joue au DJ dans le magasin de disques de son père. « J’abîmais toutes les aiguilles des tourne-disques, mon père était furieux. » À 22 ans, elle décroche son premier gig dans un petit club. Morte de trouille, elle foire dix mor-ceaux sur quinze. Aujourd’hui, elle est la DJ la plus en vogue de Suisse : 90 soirées par an en Europe. « Mais rien ne me fait plus plaisir que de revenir dans ma ville. Ici, tout est relax. Pas de visages stressés dans les rues, l’atmosphère est idyllique, décontractée et fami-liale. Peut-on en dire autant d’une autre capitale ? » Carol dévoile ses cinq meilleures adresses pour appré-cier votre prochaine venue dans la capitale suisse.

la dJ Carol fernan-dez, exportatrice n° 1 de house helvétique.

5 m a j e u rses Coins préférés

u n b o l d ’ a i r   !

où BouGer près de Berne ?

sAuT À l’élAsTique

le stockhorn est le plus beau site de saut à l’élas-tique au monde. Vous vous lancez d’un téléphérique à 134 mètres au-dessus d’un lac de montagne.

www.stockhorn.ch

plonGer dAns lA AAr

la Aar, la plus longue rivière en suisse, est très

poissonneuse. elle traverse Berne, on peut pratiquer la

plongée. des cours sont proposés, de débutant à

instructeur.tauchsport-kaeser.ch

downhill GurTen TrAilune descente de VTT de 2 km aux portes de la ville, avec des sauts de près de 10 mètres. petit plus : en bout de piste, on peut

laver son vélo gratuitement.

www.gurtenpark.ch

Berne, bête de zen B e r n e   P r e n D r e U n V e r r e S A n S S e r U I n e r , M A n G e r À PA S D ’ H e U r e e T V I V r e D e S M O M e n T S U n I Q U e S   : B I e n V e n U e D A n S L A P L U S C O O L D e S C A P I TA L e S .

Berne, suisse

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Action !ma ville

the red bulletin 89

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Page 90: The Red Bulletin Mai 2014 - FR

Action !world run

Les mythes de la course à piedR ien de piR e que de CouR iR suR le m aCa da m ? fa iR e des é tiR e-ments empêChe d’avoiR des CouR batuR es ? wings foR life woR ld Run a ppRoChe e t the R ed bulle tin ba l a ie les CliChés.

Idée reçue n° 5

« on ne brûle pas de graisses en dessous

de 30 min de course » Rectification

Le corps brûle des graisses. À partir de 30 min d’efforts pour la plupart des gens,

cela est plus effectif car les réserves de glucides sont vides. Pour maigrir, il faut brûler plus que ce que l’on consomme.

Idée reçue n° 2

« Sans mesure cardiaque, l’entraîne-

ment ne sert à rien »Rectification

Il n’y a pas de mal à s’armer d’appareils pour améliorer ses performances. Mais

le corps n’est pas une machine. Le moral, le mental et le sommeil sont autant de

facteurs à prendre en compte.

Idée reçue n° 1

« courir sur l’asphalte abîme les

articulations »Rectification

Il n’existe aucune étude scientifique pour confirmer cela. Au contraire, il semblerait

que les coureurs réguliers développent une protection de cartilage –

quel que soit l’état du sol.

Idée reçue n° 4

« Un entraînement à l’endurance freine

les performances »Rectification

Les fibres musculaires se transforment si on court pendant des années sur le même rythme. En alternant l’intensité des phases d’entraînement et de courses, vous n’avez

aucun souci à vous faire.

Idée reçue n° 3

« Les étirements préviennent les

courbatures » Rectification

Oubliez-ça tout de suite ! Les courbatures sont de petites déchirures dans le tissu

musculaire. En vous étirant, vous les empirez. Un sauna ou un footing

sont bien plus efficaces.

Idée reçue n° 6

« Une semaine avant la compétition, il ne

faut pas courir »Rectification

Un arrêt brutal de l’entraînement réduit les performances. Il est recommandé

de s’entraîner deux fois moins la semaine précédant la course, et de se reposer

les deux derniers jours.

90 the red bulletin

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Page 91: The Red Bulletin Mai 2014 - FR

« Mon but ? 80 km. Et le titre de vainqueur »

L’ultrarunner Giorgio Calcaterra est déterminé.

« C’est très inspirant, cette mobilisation »

Marc Herremans, le triathlète en fauteuil rou-lant, à propos de Wings for Life World Run.

Paroles de pros

  T o p c i n q c e s aT h l è T e s p r e n d r o n T l e d é pa r T d e l a c o u r s e l e 4 m a i .

« Avaler les kilomètres jusqu’à plus soif »

La légende du surf Robby Naish conçoit son objectif de manière très concrète.

« Course et ski de fond trois fois par semaine » L’ex-champion de ski et coureur automobile

Luc Alphand s’entraîne intensément.

« Ce qui compte, c’est de participer »

Le pilote de Formule 1 David Coulthard ne court pas régulièrement mais est très motivé. 3. lEs PArCours

Ils sont de cinq natures différentes : en milieu côtier, fluvial, urbain, pleine campagne et sur plateau. Les infos météo, tous les détails concernant les parcours et un calculateur distance/temps de course pour une vitesse donnée sont disponibles sur la page d’accueil de l’événement.

1. lEs ModAlitésLe 4 mai 2014 à 10 heures (Temps Universel), le coup d’envoi sera donné à 35 courses dans 33 pays. Trente minutes après, les poursui-vants en voiture seront lâchés. Le dernier coureur à être rattrapé sera déclaré vainqueur.

5. lEs PArtiCiPANtsDe l’amateur au champion olym-pique. Le but ? Courir aussi long-temps que possible et ainsi soutenir la recherche pour soigner la para-plégie. Chaque coureur apporte son aide, chaque kilomètre compte.

4. lE ClAssEMENtLe dernier homme et la dernière femme à être rattrapés seront les vainqueurs mondiaux et gagneront un voyage exclusif autour du monde. Un vainqueur national sera aussi désigné dans chaque pays. Le clas-sement en ligne permet à chacun de situer sa performance.

2. lEs PoursuiVANtsLes voitures « chasseuses » aug-mentent partout leur vitesse au même rythme. Les coureurs rattra-pés au fur et à mesure seront élimi-nés. La distance parcourue s’établit à l’endroit où le coureur est doublé par la voiture.

6. lA MissioN« Courir pour ceux qui ne peuvent pas le faire », telle est la devise de Wings for Life World Run. Les bénéfices seront reversés à la fondation Wings For Life qui sou-tient la recherche sur les lésions de la moelle épinière dans le monde entier. Plus sur www.wingsforlife.com

tous pour un ! W ings For l iF e Wor l d run  u n s e u l T o p d é pa r T p o u r s i x c o n T i n e n T s   : l e d i m a n c h e 4 m a i 2 0 1 4 s e d é r o u l e r a u n e é p r e u v e u n i q u e e n s o n g e n r e . l a p r e m i è r e c o u r s e à p i e d m o n d i a l e d e l’ h i s T o i r e , o u v e r T e à T o u s c e u x q u i v e u l e n T r e l e v e r l e d é F i .

Participez à Wings for Life World Run ! Inscription en ligne jusqu’au 20 avril sur wingsforlifeworldrun.com

n’aTTendez

plus pourVous iNsCrirE !

the red bulletin 91

Page 92: The Red Bulletin Mai 2014 - FR

v u e t e n t e n d uÀ PARIS, UNE EXPO PRéSENtE L’ŒUVRE

dE tREVOR JAck-SON, UN MUSIcIEN

Et dIREctEUR ARtIS-tIqUE RéPUté. L’AN-

gLAIS NOUS PRé-SENtE tROIS dE SES

POcHEttES.

PLAygROUP dJ-kIckS

« Le label voulait avoir mon visage sur le disque. Je

trouvais ça banal. du coup, j’ai

griffonné les titres de l’album sur un mur et je me suis

placé devant. »

S’EXPRESS tHEME FROM ...

« Ma première po-chette en 1988 est vite devenue n° 1 au hit-parade. La locomotive repré-sente un énorme

phallus : puéril mais gentillet. »

IcARUS UL-6

« J’ai d’abord conçu la couverture puis

déchiré la pochette, avant de

recoller les morceaux. chaque

exemplaire est unique. »

Mark Foster a 18 ans lorsqu’il part pour Los Angeles. Ce jeune Américain veut vivre de sa musique. Dure réalité : longtemps, il est serveur dans des bars, il compose aussi quelques jingles publicitaires. En 2010, avec son groupe Foster The People, il met en ligne, le morceau Pumped Up Kicks sans grande illu-

sion. Pourtant, ce morceau indie pop enjoué devient l’un des mor-ceaux de l’année 2011. Classé 3e au Billboard US, il se vend à cinq mil-lions d’exemplaires. La carrière du groupe est lancée. Leur premier al-bum Torches décroche deux nomina-tions aux Grammys. Aujourd’hui, le trio sort son 2e effort studio, Super-model. Mark Foster vous parle des morceaux qui l’ont marqué.Extraits sur www.fosterthepeople.com

1« Je découvre ce morceau à la radio pen-dant mon en-fance, et c’est le coup de foudre. Je n’avais jamais entendu des

harmonies pareilles. Peu après cette dé-couverte, les Beach Boys passent à cle-veland, c’est mon premier concert. Me retrouver sur scène aux côtés de mon groupe fétiche lors des grammys 2012 a été le moment le plus fort de ma vie. »

4 5« Pendant mon adoles-cence, le clip vidéo de Paranoid Android, un dessin animé insolite, fait sensation sur

la chaîne télé américaine MtV. composé de trois parties comme en musique classique, ce morceau est un chef-d’œuvre. À chaque fois que je l’écoute, j’ai envie d’arrêter la musique, tant Radiohead y atteint la perfection. »

2« Le meilleur morceau pop de tous les temps. Sobre et profond. Mon passage préféré est quand le mor-ceau au bout

de deux minutes se lance de manière inattendue dans une polyphonie orches-trale. Une invitation au voyage que les paroles du morceau prolongent magnifi-quement. Les Beatles harmonisent génialement ces deux niveaux. »

« Seul un casque per-met d’appré-cier pleine-ment toutes les couches sonores psy-chédéliques et les effets de

modulation de la guitare basse. Un effet que j’essaie, sans succès, de reproduire depuis une éternité. quand j’écoute I Am the Walrus, j’ai l’impression d’être sous LSd, à l’instar du Humpty dumpty chanté par John Lennon. »

3« J’ai 19 ans quand j’en-tends pour la première fois ce morceau, en version live (Buckley meurt se noie six ans plus

tard, en 1997, ndlr). J’en ai pleuré. J’avais la sensation qu’il pressentait sa mort prochaine dans ce morceau. Je l’ai tellement chanté en l’écoutant que Jeff Buckley a été en quelque sorte mon prof de chant. »

Troublantes harmonies P l ay l i s t  i l a a P P R i s À C H a N t E R s u R J E F F B u C K l E y E t a t R i P P é aV EC l E s B E at l E s . M a R K F O s t E R d é VO i l E l E s C i N q t i t R E s M u s i Cau x q u i O N t i N F l u E N C é s a V i E .

AcTion !musique

Beach Boys God Only Knows

RadioheadParanoid Android

The Beatles A Day In The Life

The Beatles I Am The Walrus

Jeff Buckley Grace

À 29 ans, Mark Foster est le leader du groupe californien Fos-ter the People.

M a s s a g e s o n o r eLE gAdgEt dU MOIS

LE WOOJERgros comme une boîte d’allumettes, ce caisson de basses portable offre deux en-trées : l’une pour le casque, l’autre pour le lecteur MP3. clipsé sur votre tee-shirt, c’est parti pour un massage du torse avec

les basses. Le Woojer transforme les ondes sonores en vibra-tions qu’il diffuse à travers votre corps. L’expo

Vinyle dure jusqu’au 16 mai.

www.12mail.fr

92 the red bulletin

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Page 93: The Red Bulletin Mai 2014 - FR

TONMOMENT.HORS DU COMMUN

DES PHOTOS À

COUPER LE SOUFFLE

LE MONDE CHANGE

GRÂCE À EUX

AVENTURE SANS

FRONTIÈRES

ADRÉNALINE

INGÉNIEUX

EXTRÊME

TON MOMENT.HORS DU COMMUN

PROCHAIN

NUMÉRO

LE 14 MAI AVEC

VOTRE JOURNAL

/redbulletin

Magazine gratuit distribuéavec le quotidien chaque second mercredi du mois. ©

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Dans la limite des stocks disponibles.

Page 94: The Red Bulletin Mai 2014 - FR

R E S T E R E N V I ELes indispen-

sabLes pour faire face au danger

proTecTions cerVicaLes

LeaTT« J’ai eu de gros accidents où j’ai

cassé des protec-tions. Mais je

marche toujours. grâce à ces

protections. » leatt.com

boTTes aLpinesTars« si je dois faire

beaucoup de sauts, je porte les Tech

10s. Quand je dois pousser ma moto

dans les collines, je chausse les Tech 8s, plus légères. »

alpinestars.com

Fiabilité, pilotage en souplesse et capacité à surmonter tous les obs-tacles, telles sont les qualités qu’at-tend Chris Birch, pilote KTM de-puis 2003, de sa moto. « Vous pouvez pousser une KTM jusqu’à la surchauffe, la jeter dans des cas-cades ou contre la face de falaises, elle en redemande », dit-il. Il utilise

la nouvelle KTM Freeride 350 XC-F pour les sprints, les courtes dis-tances et les courses de fond. Mais, pour les épreuves étalées sur plu-sieurs jours, comme les Red Bull Romaniacs ou la Roof of Africa, il ressort sa fidèle KTM 300 (ci-des-sus). « C’est mon assurance-vie, je la connais par cœur. » chrisbirch.co.nz

Les essentiels   e n d u r o   V o i c i l e k i t d o n t V o u s a u r e z b e s o i n p o u r a f f r o n t e r à d e u x- r o u e s l e p l u s d u r d e s e n V i r o n n e m e n t s .

Le néo-Zélandais chris birch est pilote d’enduro

extrême

Frein à mainLes freins de haute technologie sont rassurants, on s’ar-rête dès que c’est nécessaire. Indis-pensable sur les terrains accidentés.

Le cœur« Je peux réparer ce que je veux sur cette moto. Je transporte un tube de Pratley Steel Quickset Epoxy. Si je troue le moteur, je peux recoller les morceaux », dit Birch.

casQue Ls2 « il est solide et

léger. Je passe de longues heures à moto, et si mon

casque était trop lourd, je me dé-truirais le cou et

les épaules. »ls2helmets.co.nz

Action !Matos

Le cadreLa KTM 300 tire sa force de ses tubes

en acier chrome molybdène, qui

participent aussi à la légèreté de

cette moto facile à manœuvrer.

94 the red bulletin

Page 95: The Red Bulletin Mai 2014 - FR

d u c i n é m a a u j e u

Faire du neuF avec du vieux, ou l’art de l’adaptation

the amazing Spiderman 2

l’adaptation du premier volet de la saga Spiderman était

bonne. la même équipe s’est attelée au second.

Sortie le 29 avril. theamazingspidermangame.com

alien: iSolation

comme la plupart des jeux de survie en mode horreur, vous retrouverez ici l’influence du légendaire alien, réalisé en 1979

par ridley Scott. Sortie en fin d’année. alienisolation.com

tranSFormerS : la Face cachée de la lune

pour accompagner le 4e épi-sode du film qui sortira en juil-let avec mark Wahlberg, voici

un jeu de tir subjectif. transformersgame.com

The New Order Wo l f e n s t e i n  c e c l a s s i q u e d u j e u a s u b i u n l i f t i n g s p ec tac u l a i r e .

novateur par sa vitesse et l’intensité de ses séquences. L’année d’après, Software, son éditeur, faisait monter les enchères en sortant le légendaire Doom, la référence absolue de ce type de jeu. Sans ces deux précurseurs, il n’y aurait eu ni Half-Life, ni Halo, ni Battle-field ou Call of Duty.

Dans Wolfenstein: The New Order, vous au-rez à manier des machines de guerre crypto-rétro, à gérer un chef sadique et balafré, le Général Deathshead, et à survivre à un tempo

haletant et oppressant, fait de courses folles et de ra-fales désespérées.

Disponible au cours de la troisième semaine de mai sur Xbox One, Xbox 360, Windows, PS3 et PS4. plus sur www.wolfenstein.com

En février 1949, le parti nazi victorieux de la Seconde Guerre mondiale ravage les visages du Mont Rushmore. En 1960 apparaît une fissure dans la machine infernale de ce gou-vernement mondial. Dans Wolfenstein: The New Order, vous êtes le leader d’un mou-vement de résistance qui va s’infiltrer dans la brèche pour tenter de supprimer l’oppresseur qui écrase le monde entier.

Pour ceux qui ont connu les premiers épisodes, le scénario n’est pas plus excitant que ça. Ce jeu de tir subjectif est la suite d’un des plus grands best-sellers du jeu vidéo, Wolfenstein 3D sorti en 1992 sur PC. Il est

Love U Toola Wii Sauvée par Bayonetta 2 ?alors qu’elle avait prévu de vendre 9 millions de Wii u au long du 1er tri-mestre 2014, nintendo révèle avoir été plus proche des 3 millions. catastrophe commerciale. les titres exclusifs du pionnier japonais des jeux vidéo doivent détourner les gamers de la xbox ou de la plays-tation. Bayonetta 2, un jeu d’action en mode fantasy au scénario surprenant, sort bientôt. platinumgames.com

Plaisir démultipliédeux écranS valent mieux qu’untandis que votre équipe parcourt les contrées lointaines de l’espace sidéral pour sauver des vais-seaux en perdition, tout en affrontant des aliens, un large écran vous montre ce que vos hommes voient et un autre vous propose plans larges, cartes, stats et infos. Salvaged, un jeu de stratégie en temps réel, requiert à la fois votre pc et votre tablette. Sortie en novembre. salvagedgame.com

b i e n t ô t

AcTiON !jeux vidéo

Wolfenstein: the new order

réinvente le monde.

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Page 96: The Red Bulletin Mai 2014 - FR

Figures torturées, immobiles ou inex-pressives, l’expo marseillaise présente 150 œuvres de visages peints, sculptés ou photographiés par 97 artistes ma-jeurs. On se questionne, comme Picas-so : « Faut-il peindre ce qu’il y a sur un visage ? Ce qu’il y a dans un visage ? Ou ce qui se cache derrière un vi-sage ? » vieille-charite-marseille.org

L’expo Red Bull Curates: Canvas Cooler s’installe à la galerie Celal. Une dizaine d’artistes résidant en France ont carte blanche pour habiller des frigos.www.redbull.com/fr

Jusqu’au 22.06, Marseille

Visage, mon beau visage

Blaise Matuidi du PSG (à droite) et Dimitri Payet (OM)

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Action !événements

17.05, Paris

Dernière représentationun petit mois avant le début de la Coupe du monde au Brésil (12 juin), la saison de ligue 1 s’achève ce soir. le Paris sg et l’as monaco, caïds du championnat, terminent le travail avec une soirée à la maison en recevant respectivement mont-pellier et Bordeaux. une bonne occasion de faire la fête avec les supporters avant les vacances.www.lfp.fr

25-28.04, Hyères

Duo de festivals

Jusqu’au 06.07, Paris

Frigo show

La 29e édition du Festival In-ternational de Mode et de Photographie à Hyères se déroulera du 25 au 28 avril. Les prestigieux jardins de la villa Noailles accueilleront aussi les musiciens Chloë Howl, Jaakko Eino Kalevi et C.A.R., de retour des Red Bull Studios de Paris et Londres. Les expos durent jusqu’au 25 mai.villanoailles-hyeres.com

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24.05, Montpellier

Battle à Montpellier

après trois années consécutives de domination sans partage, le red Bull racing team s’est fait chiper la victoire l’an passé par nico rosberg et sa mercedes. Qu’en sera-t-il cette année ? le tracé urbain monégasque réserve toujours des sur-prises. Ce 6e grand prix de la saison 2014 n’y coupera pas. www.grand-prix-monaco.com

Pour la première fois en France, une sélection de peintures, dessins, photos et sculptures venant de sa propre collection, présente le travail d’axel ross au mona Bismark american Center à Paris. elle met en lumière la diversité des projets de l’artiste américain de ses débuts avec marvel jusqu’à ses travaux plus récents sur Flash gordon et green lantern. www.monabismarck.org

25.05, Monte-Carlo

Bienvenue en ville

Jusqu’au 08.06, Paris

Ross, ce héros

26-27.04, Magny-Cours

Plein gaz !le Bol d’or ouvre le calendrier du championnat du monde d’endurance moto. l’épreuve nivernaise, dont ce sera cette année la 78e édition, connaît toujours autant de succès chez les spectateurs et l’engouement des écu-ries ne faiblit pas. Qui succédera à Kawasaki, vainqueur des deux dernières éditions ? www.boldor.com

e nb r e f

notre séleCtion, en bonne

CoMPagnie Cannes donne dans la nouveau-té cette année avec le choix de la réalisatrice Jane Campion comme présidente du jury. Cannes, qui accueille Pierre lescure comme nouveau pré-sident du festival à la place de gilles Jacob, a choisi grace de Monaco d’olivier Dahan comme film d’ouverture le 14 mai. www.festival-cannes.com

14-25.05, Cannes

Grace de Cannes

3samedi

Finalela finale de la

Coupe de France de football, ce

soir au stade de France, est bien plus qu’un lot de

consolation à quinze jours de la fin du champion-

nat de ligue 1.www.fff.fr

11dimaNCHe

CoUbertinle Palais omnis-ports de bercy

en travaux, la fé-dération française

de basket-ball déménage son week-end de fi-

nales de Coupe de France au stade Coubertin de Pa-ris. avec le même

enthousiasme.www.ffbb.com

25dimaNCHe

iCi, ParisPendant deux ans,

le britannique Martin Parr a photographié

Paris, ses habi-tants, ses lieux, ses rendez-vous. Une émotion tra-duite en 60 cli-

chés pour la plu-part inédits. at-

tention, l’expo se termine le 25 mai.

www.12mail.fr

organisée par l’asso attitude, la battle of the year réunit les meilleurs crews de l’Hexagone et des DoM-toM pour le titre de champion de France. avant la finale, le festival a Change of Direction donne rendez-vous avec le battle bboys oneVsone, le battle bgirls 2vs2, une expo, des projections de films, des concerts. www.botyfrance.com

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the Red Bulletin n° 30 paRaîtRa le 14 mai

instant Magique

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Tallinn, Estonie, 22 février 2014À votre avis, quel est le jeu préféré de Simon Stricker ? Défier les lois de l’attraction. Le Suisse de 22 ans est passé de l’autre côté du miroir. Grâce à un petit coup de pouce, il faut bien le reconnaître. « Deux jours durant, l’équipe de tour-nage a élaboré un set sens dessus dessous dans un bâti-ment désaffecté. Cette photo, c’est du grand art ! »

« Un trick digne de Superman ? pas si le monde est à l’envers ! »

Simon Stricker, skateur

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TON MOMENT.HORS DU COMMUN©

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EUROPACORP PRESENTE UNE CO-PRODUCTION EUROPACORP - TRANSFILM INTERNATIONAL INC. UNE CO-PRODUCTION FRANCO-CANADIENNE AVEC LA PARTICIPATION DE CANAL+ D8 ET CINÉ + PAUL WALKER DAVID BELLE ET RZA“ BRICK MANSIONS ” GOÛCHY BOY CATALINA DENIS CARLO ROTA CASTING ANDREA KENYON, CSA ET RANDI WELLS, CDC CASTING US ANNE McCARTHY ET KELLIE ROY DIRECTEURS DE PRODUCTION HENRI DENEUBOURG GINETTE GUILLARD COSTUMES JULIA PATKOS CHEF DECORATEUR JEAN A. CARRIERE DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE CHRISTOPHE COLLETTE MONTAGE CARLO RIZZO ARTHUR TARNOWSKI SON DONALD COHEN MARIE-CLAUDE GAGNE FREDERIC DUBOISDOMINIC DESPINS DIDIER LOZAHIC 1ER ASSISTANTS REALISATEURS SEAN DWYER STEPHANE MORENO CARPIO MUSIQUE ORIGINALE MARC BELL CONSULTANT MUSIQUE ALEXANDRE AZARIA CONSULTANT ARTISTIQUE ROBERT MARK KAMENPRODUCTEURS EXECUTIFS MATT ALVAREZ ROMUALD DRAULT PRODUIT PAR CLAUDE LEGER JONATHAN VANGER D’APRES LE SCENARIO « BANLIEUE 13 » ECRIT PAR LUC BESSON ET BIBI NACERI SCENARIO DE LUC BESSONUN FILM REALISE PAR CAMILLE DELAMARRE © 2013 EUROPACORP - TRANSFILM INTERNATIONAL INC

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EUROPACORP PRESENTE