The Red Bulletin Février 2014 - FR

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THE RED BULLETIN SUR FACEBOOK DIDIER WOLOSZYN 33 IRONMAN EN 33 JOURS UN MAGAZINE HORS DU COMMUN FéVRIER 2014 MAGAZINE SPONSORISÉ ERIC BANA CONDUIT SA CARRIèRE D’ACTEUR COMME SON BOLIDE, PASSIONNéMENT JEREMY JONES LE SNOW- BOARDEUR QUI VEUT SAUVER L’HIVER

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Transcript of The Red Bulletin Février 2014 - FR

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« Les paparazzi ne se sont jamais beau- coup intéressés à moi »

L’Australien Eric Bana,

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alaska surf Scott Dickerson, féru de surf et de photo, livre un témoignage pictural frigorifique.

Bien givrés sur la côte, en Alaska, les surfeurs de Homer défient une mer glacée. Parfois par – 17 °C. Ces hommes du grand nord que The Red Bulletin a croisés ignorent la peur. Les skaters fous déva-lant le bitume d’une route brésilienne à pleine vitesse sont de la même trempe.Ce ne sont pas les seules fortes têtes dont on vous parle ce mois-ci. si, à Melbourne, Eric Bana, la star australienne, gère la pression hollywoo-dienne en se baladant dans son coupé Ford, au Québec, le triathlète Didier Woloszyn piétine les records au mental. Jeremy Jones, freerider reconverti en apôtre de la lutte contre le change-ment climatique, fait, lui, front aux politiques. et à Ciudad Juarez, la ville des narcotrafiquants, il faut du cran pour sortir s’amuser au Hardpop.Bonne lecture ! Votre Rédaction

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LE monDE DE RED BuLL

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SouS la planche, le grand friSSon Ces skaters dévalent la route à 120km/h. Gare au tournant !

aceS’n’SpadeS Ce mois-ci, The Red Bulletin s’est (aussi) rendu en Afrique du Sud, à la découver-te d’un club de rock très glamour.

réfugiéS danS la fêteAu pays des narcotrafiquants, il est un endroit unique où la jeunesse de Ciudad Juarez peut souffler : le Hardpop.

toujourS pluS hautJeremy Jones, snowboardeur de talent, se révèle – à son propre étonnement – être un habile défenseur de l’environnement.

volonté de ferUne épreuve ne lui suffit pas, Didier Woloszyn en choisit trois. Un Ironman, c’est trop fade, il en aligne 33.

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Bullevard 08 facebook a 10 ans RetoursurleBottinmondainnouvelle générationàl’échelleplanétaire

reportages 24 Direction Alaska

Viréesurprenanteensurf

38 Direction ParisRendez-vousavecGuillaumeSorge

40 Direction LondresBitzKidsfaitcarrière

42 Direction MelbourneEricBanaadeuxamours

50 Direction HimalayaJeremyJones,porte-paroleécolo

58 Direction BrésilLesfondusdubitume

68 Direction QuébecDidierWoloszyndit«33»!

76 Direction MexiqueLeHardpop,unclubentre2mondes

action ! 86 Matos RobbyNaish87 clubbing CapeTown88 voyages Plongéeavecdesrequins89 coachingReggieBush90 Wfl World runBonneaction92 Ma villeVienne,Autriche93 Musique BrokenBells94 Jeux vidéo Lemeilleurdumeilleur96 focus Datesfrançaisesàretenir98 instant Magique MarkWebber

D’un couP D’AiLes58

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ContributionsLe quintette du mois

THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722

Publication & édition

Red Bull Media House GmbH

Directeur de la publication Wolfgang Winter

Directeur d’édition Franz Renkin

Directeurs de la rédaction Robert Sperl & Alexander Macheck

Directeurs artistiques Erik Turek & Kasimir Reimann

Rédacteur en chef photos Fritz Schuster

Responsable de la production Marion Wildmann

Managing Editor Daniel Kudernatsch

Rédaction Étienne Bonamy, Ulrich Corazza, Werner Jessner, Florian Obkircher, Arek Piatek,

Andreas Rottenschlager, Stefan Wagner

Collaboration Lisa Blazek, Georg Eckelsberger, Raffael Fritz,

Sophie Haslinger, Marianne Minar, Boro Petric, Holger Potye, Martina Powell, Mara Simperler,

Clemens Stachel, Manon Steiner, Lukas Wagner

Traductions & relecture Susanne Fortas, Frédéric Fortas, Stephan Pastureau, Ioris Queyroi,

Christine Vitel, Gwendolyn de Vries

Maquette Miles English (Directeur), Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Kevin Goll,

Carita Najewitz, Esther Straganz

Booking photos Susie Forman (Directrice création photos)

Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Eva Kerschbaum

Reprographie Clemens Ragotzky (Directeur), Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher

Fabrication Michael Bergmeister

Production Wolfgang Stecher (Directeur), Walter O. Sádaba, Christian Graf-Simpson (Tablette)

Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg

Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits

Marketing & management international Stefan Ebner (Directeur), Elisabeth Salcher,

Lukas Scharmbacher, Sara Varming

Channel Manager France Charlotte Le Henanff

Marketing & concept graphique Julia Schweikhardt, Peter Knethl

Ventes & abonnements Klaus Pleninger, Peter Schiffer

Publicité Cathy Martin 07 61 87 31 15

[email protected]

Emplacements publicitaires Sabrina Schneider

Assistantes de rédaction Manuela Gesslbauer, Kristina Krizmanic, Anna Schober

IT Michael Thaler

Siège social Red Bull Media House GmbH,

Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15, 5071 Wals, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700

Siège de la rédaction France 12 rue du Mail, 75002 Paris, Téléphone 01 40 13 57 00

Contact [email protected]

Web www.redbulletin.com

Parution The Red Bulletin est publié simultanément dans les pays

suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Autriche, Brésil, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Irlande, Koweït,

Mexique, Nouvelle-Zélande, Suisse.

Les journalistes de la SNC L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SNC L’Équipe n’est

pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité

des auteurs.

Dépôt légal/ISSN 2225-4722

Look stylé et courage inouï, deux impressions que les photographes rapportent de leur rencontre avec la tribu des athlètes de Longboard à Teutônia, au Brésil. « J’ai été sur-pris de voir à quel point ils vont vite, et pas seulement les hommes mais les femmes aussi », commente Maragni. Thiago Diz a même eu sa sacoche percutée par un coureur. « Ils sont passés tout près de moi créant une vague d’air qui m’a lit-téralement soufflé. J’ai mis dix minutes pour ramasser mes affaires. » En roulettes libres, p. 58

Marcello Mar agni & thiago diz

Eric Bana est connu pour ses rôles de mauvais

garçons. Robert Tighe, rédacteur pour The Red Bulletin en Nouvelle- Zélande, s’étonne : « Je m’atten-dais à voir quelqu’un d’intense à l’humeur maussade. Mais j’ai trouvé un homme serein, pas-sionné de sports mécaniques à qui Hollywood n’a pas tourné la tête. » La rencontre a eu lieu à Mel-bourne, dans les bureaux de l’ac-teur, tout près du garage qui abrite le fameux Ford Falcon de 1974. C’est là que Graham Shea-rer a pris le cliché en couverture du magazine. Moteur !, page 42

robert tighe

Ce n’est pas la première fois que The Red Bulletin fait appel à la photographe américaine pour une mission délicate au Mexique. Elle illustrait le reportage Bruits de bottes à Narcoland (n° 15, janvier 2013). Ce mois-ci, elle s’est ren-due à Juarez pour documenter l’histoire du Hardpop, une boîte de nuit salutaire. « Quelques années plus tôt, je n’aurai pas osé quitter ma chambre à la nuit tombée. Là, je devais photographier un night-club. C’était surréaliste. » Une oasis en enfer, page 76

K atie orlinsK y

scott dicKerson« J’ai grandi en Alaska entouré de sa beauté

sauvage. Tout naturellement, je suis devenu photographe de profession. Mais l’origine de ma passion pour le surf reste un mystère. Je crois que certains d’entre-nous naissent avec la passion de l’océan, je ne vois pas d’autre explication. Avec mes photos, je veux partager cette expérience. Les clichés présentés dans ce numéro ne sont qu’un aperçu des moments forts. » L’Alaska, haut-lieu du surf ?, page 24

« Les riders n’ont peur de rien, ils ne pensent qu’à franchir la ligne d’arrivée » thiago diz

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Publicité gratuite.

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58.

Orlando Duque9 fois Champion du monde de Cliff Diving et Ambassadeur Wings for Life.

Les lésions de la moëlle épinière peuvent toucher tout le monde. En soutenant les meilleurs projets de recherche spécialisés dans la guérison des lésions de la moëlle épinière à travers le monde, la fondation Wings for Life encourage les plus grands progrès scientifiques et médicaux. Nous garantissons que cent pour cent de tous les dons sont investis dans la recherche sur la moëlle épinière.

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Votre contribution fait toute la différence. Vos dons sur www.wingsforlife.com

Page 8: The Red Bulletin Février 2014 - FR

Mark Zuckerberg

Fossoyeur de l’anonymatEn février 2004, un étudiant de Harvard crée un site In-ternet sur lequel l’inscription exige d’exposer son véritable nom et ses données person-nelles. Une idée naïve ? Les experts sont affirmatifs, ils ne donnent pas cher de ce succès naissant. Cet étu-diant, c’est bien sûr Mark Zuckerberg, aujourd’hui mil-liardaire. Facebook est, après Google, le site plus fréquenté au monde.

1 commentaire

StylefruitsÀ elle les conseils, à lui les belles jambes.

Friday ReadsLes vendredis, on y publie ses lec-tures du moment.

George TakeiDe Star Trek à héros des médias sociaux.

Who What WearLes tendances mode du monde entier.

Milky Way Scientists Tous les jours, des posts fascinants.

Awkward Family PhotosDes photos de famille gênantes.

Bill NyeCe Monsieur Sciences nous ex-plique le monde.

On aime !

FacebOOk a 10 ans

e x p r i m e z - v o u s   !

The Red Bulletin« Super tableau ! Mark en jeune Machiavel par Zhu

Jia. À découvrir à l’expo The Face of Facebook tenue à la galerie Shan-ghART de Singapour. » facebook.com/shanghartgallerysg

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Devinette

Qui suis-je ?Sur Facebook, il est le Français le plus liké. Voici quelques indices…

Amis

Lieux

Likes

The Red Bulletin« C’est probablement l’un de mes amis, mais je ne les connais pas tous. »

24 commentaires

Date de naissance : 7 février 1975

Sur Facebook depuis : 19 décembre 2008

Fans (Monde) : 5,5 millions

Fans (France) : 2,7 millions

Antécédents : Vendeur de chaussures

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d’allumettes.getprojecteo.com

Best of du vintage

geek

Saint-Valentin

Amour et complicationsQuels morceaux écoutent les utilisateurs d’après leur situation amoureuse ?

I F**king Love ScienceReptiles, sondes et sensations.

Reef GirlsLes tops,  en bikini,  de dos.

9Gag Les gags qui font rire la commu-nauté Facebook.

jamie OliverChaque jour, une recette et des tas de conseils.

Humans of BerlinÀ New York aussi, il y a des humains.

Grumpy Cat Le rire est com-municatif, la mau-vaise humeur itou.

Beyoncé

For the RecordLe nouveau livre de la Red Bull Music Academy.

Amazing Things in the World Les merveilles du monde en photo.

En couple Situation

1. Don’t Wanna Go Home de jason Derulo  “No matter day or night, I’m shining”

2. Love on Top de Beyoncé “Every time you touch me, I just melt away”

3. How to Love de Lil Wayne  “It’s hard not to stare the way you moving your body”

C’est compliqué Situation

1. The Cave de Mumford and Sons “It’s empty in the valley of your heart”

2. Crew Love de Drake  “This ain’t no fucking sing-along.    So girl, what you singing for?”

3. All of the Lights de Kanye West “Her mother, brother, grandmother    hate me in that order”

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Je suis

Rémi GaillardDépassera-t-il la femme la plus populaire de Facebook (voir p. 19) ? Le Montpellié-rain a Rihanna et Shakira devant lui.

1. Cristiano Ronaldo 1,8 millions

2. Lionel Messi 1,3 million

3. Usain Bolt 0,9 million

Sport

1. Rihanna 3,1 millions de fans

3. Rémi Gaillard 2,7 millions

2. Shakira 2,8 millions

Stars

Rémi Gaillard a ajouté une photo il y a 1 heure

Le livreC’est en faisant n’importe quoi que Rémi Gaillard est devenu incontournable sur le net. Son livre met en lumière ses fameuses im-postures et gags potaches.

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Fausse alerte à la poitrine. Ils ont l’air énormes ses… coudes. Oups ! Photo effacée par erreur.

Mary Lyn a a jouté une photoil y a 2 minutes

Sexe interdit

Ce que Facebook supprimeVous vous êtes déjà demandé pourquoi l’une de vos photos avait disparu ?

Facebook confie la régulation des contenus à des petites mains, comme au Maroc ou en Inde. En 2012, l’un de ces travailleurs a fait part aux médias d’un catalogue de règles à respecter.

Share Lock a publié un nouveau statut il y a environ une heure

Gagnez un iPad ! Pour cela, il suffit de remplir un court questionnaire…

Incroyable ! Elle L’A FAIT à seulement 16 ans ! Cliquez ici pour voir la vidéo la plus choquante (et la partager avec tous vos amis).

Eh, bel étranger ! Moi avoir vu photo profil à toi. Moi amoureuse de toi tout suite. Toi marier, moi ?

Découvrez qui regarde votre profil ! Pour ce faire, téléchargez l’application ci-dessous ! (Promis, aucun risque de virus !)

Facebook est devenu payant. Réglez votre souscription ici.

Criminalité

PiégéLe likejacking est le détournement de statuts sur Facebook. Voici les cinq plus récurrents.

Le compte de Mark Zuckerberg, le n° 4 (les n° 1 à 3 sont des tests), a été piraté l’été dernier…

… par l’utilisateur du compte 77 821 884, un dénommé Khalil Shreateh. Il s’agit d’un Palestinien développeur de sites web dont la page Facebook a été pour le coup supprimée. Réactivée, elle compte plus de 44 000 abonnés.

Le Real Madrid est encore plus populaire. Sur Facebook, les Palesti-niens constituent de loin la plus importante communauté de fans : 185 056 pour un total de 44 millions dans le monde. L’une des plus fidèles n’est autre que…

… Jennifer Lopez (28 millions de « J’aime »), qui se déplace jusqu’en Espagne rien que pour voir les matches et…

… Cristiano Ronaldo à l’œuvre, son ami Face-book. Le 2e footballeur le plus cher de l’histoire est aussi le sportif le plus liké de Facebook avec plus de 65 millions de fans.

Cela dit, pas autant que Boo, l’officiel meilleur ami de l’homme le plus liké. 8,5 millions de « J’aime ». Un succès qu’il doit à sa bouille de nounours et à sa positive attitude : « J’ai une belle vie de chien. »

Boo est même plus célèbre que Beast (1,7 million de likes). Beast s’en moque, il n’a pas à porter des crocs bleus comme Boo. Il pré-fère déambuler pieds nus, à l’instar de Mark, son maître.

L’un des amis communs de CR7 et de J.Lo est le rappeur Pitbull qui, avec 40 millions de fans, est le plus apprécié des rap-peurs ayant du chien.

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Cycle social

Des hackers et des chiensLa Terre compte sept milliards d’habitants. Un milliard d’entre eux a un compte Facebook. Zoom sur quelques chiffres-clés du réseau bleu.

Détails des suppressions automatiques :

Les fesses ou seins nus. Ceci inclut aussi les mamelons visibles de femmes qui allaitent. Par contre, les mamelons masculins sont autorisés. Les photos de femmes en petite culotte trop moulante. Les personnes aux toilettes. Le sperme. Des personnes saoules ou endor-mies qui se font qui gribouiller le visage. Les stupéfiants, hormis le cannabis.

Ils peuvent tous devenir tes amis. Même si tu ne le veux pas

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Jeux vidéo

Attention, danger d’addiction ! Les jeux sur Facebook sont le nouveau Solitaire : des jeux virtuels pour ceux qui boudent les jeux sur PC.

L’interface enjouée est trompeuse. Le temps est impitoyablement tué.

Angry Bird hait ces trois jeuxil y a 2 heures

1. Candy Crush Saga Objectif : aligner des bonbons colorés. Le premier shoot est gratuit mais il s’en suit une addiction im-médiate. 100 millions de joueurs y sont accros !

2. Pet Rescue Saga Là aussi, le risque de perdre le sens des réalités est grand. Il faut sauver d’adorables petites bêtes en juxtaposant habilement les cristaux colorés.

3. Dragon City Un jeu hybride entre FarmVille et Pokémon, où il est question d’élevage de dragons. Exceptionnelle-ment, il ne faut rien mettre sur une ligne.

Le monde de Facebook

La lumière de l’amitiéL’image fait penser à une photo satellite du globe. En réalité, il s’agit d’une représentation graphique du réseau Facebook. Les faisceaux de lumière marquent un lien entre deux utilisateurs, deux « amis ». Seules en sont dépourvues les régions dé-sertiques comme le Sahara ou la Sibérie, et les pays où Facebook est banni comme la Chine.

B u l l e va r d FACebook A 10 AnS

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Ces morts toujours vivantsDepuis le lancement de Facebook en février 2004, l’estimation du nombre d’utilisateurs morts varie entre 10 et 20 millions. Il est difficile cependant de faire la part entre ceux dont le compte a été désactivé et ceux qui hantent virtuellement le net. Une chose est sûre : en 2065 au plus tard, le nombre d’utilisa-teurs disparus aura dépassé celui des vivants.

La machine à suicideLa Web 2.0 Suicide Machine s’occupe de toutes les formalités concernant votre disparition des réseaux sociaux. Il vous suffit de fournir vos données d’accès d’utilisateur Twitter et/ou Facebook, le service se charge du reste. Un à un, il efface tous vos messages et contacts, bloque votre mur et met le profil en mode privé. Sans oublier la publication d’un message d’adieu. www.suicidemachine.org

Situation : décédé

La mort en réseauDans cinquante ans, Facebook pourrait devenir le plus grand cimetière numérique au monde.

Sign Out Forever« Facebook a rendu la manip plus difficile à réaliser, mais nous y travaillons. »

12 commentaires

Ann Dead a partagé une dernière publication il y a 3 heures 

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342 c’est le nombre moyen d’amis des utilisateurs. Dans la vraie vie, la moyenne tombe à six.

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Page 14: The Red Bulletin Février 2014 - FR

La photo est-elle

quelconque ?

Y voit-on un mignon petit chaton aux adorables yeux tout

ronds ?

Êtes-vous habillé(e) ?

Êtes-vous seul(e) ?

Surtout pas !

Non, impossible !

Dans le doute, abstenez-

vous !

Publiez-la !

Quel âge avez-vous !?

Y a-t-il une femme ?

Êtes-vous à votre

avantage ?

Est-elle nue ?

Est-ce votre

épouse ?

Voulez-vous qu’elle le

reste ?

Peut-on remonter jusqu’à vous ?

Peut-on dire que la publi-

cation ne respecte pas

toutes les règles de

bienséance ou de la

légalité ?

Pourriez-vous la retirer discrète-

ment ?

Êtes-vous sûr que

cette image comporte

un intérêt ?

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Justin Bieber

Il est bien vivantLa toile est un monde hostile où la rumeur enfle à coup de clics.

D’après des ragots sur Face-book et Twitter, Justin Bieber serait mort l’année dernière une cinquantaine de fois. Plus que toute autre star de la pop. La cause la plus récurrente est l’overdose, suivent le crash d’avion et l’accident de la route en Ferrari. Des hoax lancés le plus souvent par les anti- Bieber pour alarmer les plus fidèles fans du chanteur améri-cain. Choqués, ces derniers propagent dare-dare la rumeur, sans même en vérifier la véracité.

Arbre de décision

Publier ou pas ?Une belle photo à partager sur la toile ? Attention, une fois postée, vous ne pourrez plus la retirer. Les (bonnes) questions à se poser.

B u l l e va r d fAceBook A 10 Ans

Dietmar Kainrath« Les vrais amis offrent ce qu’ils ont de mieux. »

1 commentaire

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En êtes-vous l’auteur ?

Y a-t-il des gens sur la

photo ?

O = oui N = non

NÊtes-vous susceptible de vous attirer les foudres des groupes suivants : féministes,

pacifistes, environnementalistes, socialistes, capitalistes, lobbyistes, royalistes… ?

Avez-vous publié ce

post depuis votre lieu de

travail ?

Êtes-vous sur la

photo ?

Laissez tomber !

Êtes-vous sobre (et non sous l’emprise

de substances illicites) ?

Je peux t’offrir un verre ?

kainrath

Mise en boîte

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Page 15: The Red Bulletin Février 2014 - FR

« Il ne s’agit pas de  ralentir ou de stopper le vieillissement,  mais de l’inverser »

L’homme millénaire

« Les sexagénaires redeviendront des trentenaires »Aubrey de Grey, un scientifique anglais et enseignant à Cambridge, œuvre à l’infléchissement du vieillissement. Il dit d’ailleurs que le premier homme millénaire est déjà né.

the red bulletin : Avez-vous peur de la mort ?aubrey de grey : Je n’y pense pas. Comme tout le monde, j’aspire à vivre en bonne santé. Par contre, je veille à mettre les meilleures chances de survie de mon côté.Y a-t-il une différence entre vivre 80 et 800 ans ?Je ne pense pas. L’important est de se sentir bien et d’aimer ce que l’on fait.Pourquoi alors chercher à augmenter démesurément l’espérance de vie humaine ?Je cherche surtout un moyen de bannir la maladie de la vie de l’homme.Un monde où personne ne vieillit serait-il meilleur ?Sûrement, car les personnes âgées n’auraient plus à subir les douleurs de la maladie.À partir de quel âge cesserions-nous de vieillir ?Il ne s’agit pas de ralentir ou de stopper le vieillissement mais de l’inverser. Des sexagénaires rajeuniront et retrouveront l’état biologique qu’ils avaient à 30 ans.Si nous parvenions à vivre jusqu’à un âge extrême-ment avancé, courrions-nous encore des risques ?Nous pourrions inventer des choses sûres mais qui nous paraîtraient dangereuses.Gérez-vous vous-mêmes vos comptes sur les réseaux sociaux ?Non, ma vie est bien trop courte pour cela.

Alphaville“Forever young, I want to be forever young” youtube/t1TcDHrkQYg

1 commentaire

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Red Bull BC One

BodybookL’élite mondiale du breakdance s’est retrouvée à Séoul pour élire son roi.

Ils tordent leurs corps jusqu’à en faire des sculptures contemporaines et bougent des muscles dont on ne soupçonnait même pas l’existence. Ils se sont donné rendez-vous à Séoul, dans la capitale sud-coréenne, pour disputer la finale internationale du Red Bull BC One, le championnat du monde de breakdance. C’est Hong 10, le B-Boy, local qui s’est adjugé le titre grâce à des tricks incroyables. On a liké !

Air Freeze a partagé un statutil y a 3 moisfacebook.com/redbullBCOne

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Page 17: The Red Bulletin Février 2014 - FR

En réalité, il se peut que vos amis soient des machines. L’appli What-would-i-say permet de vous épargner l’effort de rédiger vos statuts. Elle les crée automatiquement pour vous. what-would-i-say.com

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Page 18: The Red Bulletin Février 2014 - FR

La marée d’invitations aux événements, à rejoindre une page ou un groupe.

Les liens sponsorisés, sournois déclencheurs de disputes avec votre moitié, du type « Rencontres coquines ».

À peine s’est-on habitué à une nouvelle version et un nouveau design qu’une version encore plus nouvelle est en ligne.

Les messages marqués « Lu » dès qu’on les ouvre. Ça met la pression pour y répondre même si on n’en a pas envie.

L’absence d’une icône « pouce baissé ». Il paraît que Facebook envisagerait la suppression du « pouce levé ». On est complè-tement contre.

14 options

Ras le bol !Marre de Facebook ? Pour rester en contact avec ses amis, les possibilités ne manquent pas.

instagram.comPour les adeptes du moindre effort, qui préfèrent saisir en photos les moments clés de leur vie. Comme leurs repas ou l’état de leurs abdos après une séance muscu.

snapchat.comPour ceux qui ne veulent pas que leurs photos passent à la postérité. Dix secondes après avoir été vues, les photos publiées s’autodétruisent. Idéal pour agents secrets et autres paranoïaques.

whatsapp.comPour ceux pour qui Facebook est uniquement une messagerie instantanée. On s’y échange des textos mais ils ne sont pas décomptés de votre forfait.

ning.comPour les allergiques à la pub. Un service payant qui nettoie votre écran des pubs, lesquelles connaissent mieux que vous vos habi-tudes de consommation.

friendica.com, joindiaspora.comPour ceux qui redoutent Big Brother. Ces deux sites sont décentralisés. Vos données sont enregistrées localement, sur votre ordinateur, et non sur un serveur.

about.me Quand Facebook devient trop chronophage. Pas de chat, pas de statut ou toute autre pompe à énergie. À leur place, une page de profil qui se gère de manière autonome.

app.netPour les âmes de développeurs.C’est une messagerie instantanée avec un accès développeur pour personnaliser l’appli. Les réseaux sociaux y sont intégrables.

pheed.comVos publications deviennent une source de revenus. Pour pro-fiter de vos contenus (textes, photos, son et vidéos), un utilisateur doit s’acquitter d’un abonnement ou payer à la carte.

eyeem.com Au cas où même Instagram vous serait trop pénible. Cette ap-pli détecte vos centres d’intérêt et vous suggère les photos d’autres utilisateurs. En termes de passivité, on est au max.

plus.google.comSi vous recherchez la paix. De loin le meilleur réseau social, personne n’y est. Du coup, votre tranquillité est assurée.

appbetween.usSi vous êtes follement amoureux (se). Une appli pour échanger mots doux et photos via son portable. Un moyen de tenir le journal de votre histoire d’amour.

nextdoor.comSi vous quittez rarement votre quartier. Le partage de vos infos se fait sur la foi d’un code postal, d’une adresse ou directement entre membres amis.

patientslikeme.comSi vous êtes hypocondriaque, médecin ou les deux à la fois. Les patients et médecins y échangent des infos sur les maladies. Sert aussi à collecter des données pour des études et recherches.

gunloverspassions.comPour les célibataires amateurs d’armes à feu. Un site de ren-contre doublé d’un réseau social pour les fous de la gâchette. L’assurance d’être touché en plein cœur !

51 épisodes 7 premiers rôles dans la saison 1 3 seulement sont encore en vie dans la série 5 300 000 Américains ont vu le pilote 16 100 000 Américains ont vu le 1er épisode de la saison 4 38 litres de sang artificiel sont utilisés par épisode 60 paires de lentilles de contact pour les figurants 121 c’est le nombre de numéros que compte la BD 126 pays diffusent la série 2 000 000 d’abonnés Twitter 21 000 000 de « J’aime » sur Facebook

The Walking Dead

Plus vivants que morts Fin 2013, la série de zombies la plus regardée au monde est entrée dans sa 4e saison. Ses chiffres.

Stan

d: 2

1. 1

1. 2

013

« Si Facebook continue comme ça, il aura disparu dans quatre ans »

Eric Jackson, fondateur d’Ironfire Capital Forbes.com, juin 2013

B u l l e va r d FaCEbook a 10 anS

The Red Bulletin« On n’aime pas la rengaine : “Les insatisfaits peuvent toujours se désinscrire.” Encore faut-il savoir trouver le bon onglet ! »

1 commentaire

Pouce baissé

on ne like pas tout La perfection n’existe pas, Facebook ne fait pas exception à la règle. Compil de la rédaction.

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Page 19: The Red Bulletin Février 2014 - FR

Rihanna

Les stars du « J’aime » Ce petit bout de femme est la plus admirée au monde. Diffi-cile de ne pas adhérer.

Les artistes Rihanna et Eminem se sont long-temps disputé la 1re place. Avec 80 millions de

« J’aime », la chanteuse est la personne la plus likée au monde. Chaque semaine, elle gagne en moyenne 200 000 nouveaux fans.

Chester French est le 1er

groupe à s’inscrire sur le réseau social bleu. En 2004, ce duo américain

d’indé pop étudie à Havard et est ami avec Mark Zuckerberg. Un avantage qui n’a pas boosté leur nombre de likes, plafonnant à 60 000.

Le statut le plus célèbre est l’œuvre de Lil Wayne. En 2011, il écrit : « Amis, likez ce statut. » En moins de

24 heures, 588 243 de ses fans s’exécutent. Seul Obama, avec son « 4 ans de plus » a fait mieux (4 millions en un jour).

Avec 60 millions de likes, Michael Jackson est le mort le plus célèbre. En juillet 2009, un mois après

sa disparition, il franchit la barre des 10 millions. Une première. Aujourd’hui, le King of Pop a même des pages de fans dédiées à ses plats favoris.

Page 20: The Red Bulletin Février 2014 - FR

Ici, c’est vousMais vous l’ignorez.

Une kyrielle de visages

Nr. 1 278 839 467… et ce n’est pas près de s’arrêter

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La photo a la beauté de l’univers, les couleurs en plus. Vous êtes l’une de ces taches de couleur. Une parmi plus de 1,2 milliard, le nombre d’utilisateurs Facebook à ce jour. Comment vous êtes-vous retrouvé(e) là ? De la même manière que vous êtes venu(e) au monde, sans vous en rendre compte.www.thefacesoffacebook.com

20

Page 21: The Red Bulletin Février 2014 - FR

facebook a 10 ans B u l l e va r d

Là, c’est Robbie WilliamsLe 13 février, il célèbre ses 40 ans. Joyeux anniversaire ! Mais sans doute préfère-t-il le fêter avec un peu moins de monde.

Son numéro FB est le 5 441 929 106. Nous blaguons bien sûr. En réalité, il est le n°1 ; du moins, ses disques

l’ont été neuf fois au Royaume-Uni. Son dernier album, Swing Both Ways est deve-nu le millième n° 1 du classement des meilleures ventes au Royaume-Uni.Découvrez votre numéro FB sur : findmyfacebookid.com

Page 22: The Red Bulletin Février 2014 - FR

100 200 300 400 500 600 700 800 900 10002 0004 0006 0008 00010 00020 00040 00060 00080 000100 000 1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900

0–1900avant l’année zéro

30 000 – 4 000 av. JC  art rupestre

4 000 av. JC – 100      gravures sur tablettes d’argile

3000 av. JC – 1100  papyrus

= 100 ans

150 av. JC – 1890  signaux de fumée

1793 – env. 1850  sémaphore

3 avril 1860 – 22 octobre 1861  pony express

Ça n’arrête pas

100 000 ans de médias sociaux Chaque époque est convaincue d’être au summum du pro-grès technique. Mêmes les hommes des cavernes devaient en être persuadés lorsqu’ils découvraient les joies de la peinture et de la gravure sur les parois de leurs grottes. Petite histoire de la communication…

le sémaphoreLa version optique du télégraphe, très appréciée  de Napoléon  Bonaparte. En deux minutes,  une lettre était en-voyée à 270 km.

le papyrusLéger et portatif, deux avantages auxquels le Vatican ne renoncera pas jusqu’au XIe siècle. 

le pony expressUn an après son lancement, ce  service postal est supprimé. Les  raisons ? Trop lent et une trop faible marge de progression.

le téléphone « Le cheval ne mange pas de  salade de concombre » est la 1re phrase pro-noncée à l’oreille d’un téléphone. 

la peinture rupestreÀ l’âge de pierre, les représentations de buffles au charbon étaient un sommet artistique. En 2014, on considérerait ça comme des actes de vandalisme. 

le langageNous ignorons quand l’homme a cessé de communi-quer en émettant des grognements. En revanche, nous savons que l’homo sapiens utilisait une forme de langage.

= 1 000 ans

Sur les médias sociaux, on met à jour son statut, on poste des selfies… bref, on fait beaucoup parler de soi. On peut aussi pas-ser à la vitesse supérieure et réaliser les rêves qui nous sont chers. C’est le cas de Lotfy Nathan, un jeune réalisateur améri-cain. Le financement de son premier film, 12 O’Clock Boys, un documentaire sur un ado de Baltimore qui rêve d’intégrer un gang de bikers afro-américains, a été réuni grâce à Kickstarter, un site de financement participatif.

On appelle ça du crowdfunding. D’abord, 12 000 dollars en 2010 puis 30 000 l’an dernier. Il présente son documentaire au festival du film South By Southwest. Public et critiques adorent. Sur les réseaux sociaux, Nathan peut compter sur le soutien de célébrités comme T-Pain, Jermaine Dupri ou encore Henry Rollins. Pour les aspirants cinéastes prêts à tenter leur chance sur Kickstarter, Lotfy Nathan conseille : « Le plus important, c’est d’avoir une bande-annonce qui mette en valeur vos atouts. » D’autres surprises ne sont pas à exclure : « J’ai aussi rencontré ma copine grâce à Kickstarter. »

12 o’Clock boys est disponible en vod depuis le 31 janvier 2014

féerique. internet exauce (presque) tous les souhaits.

12 O’Clock Boys

Une planche de salutLe réalisateur Lotfy Nathan a financé son premier film grâce aux médias sociaux et au financement participatif.

B u l l e va r d faCeBOOk a 10 aNs

22 the red bulletin

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2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 20131980–1990 1990–20001970–19801960–19701950–19601940–19501930–19401920–19301910–19201900–1910

2000–aujourd’hui1900–2000

dès 100 000 av. JC langage humain

2000 av. JC – 1945 Pigeons voyageurs

400 av. JC – 1980 héliograPhe

dès 1605 Presse écrite

dès 1837 télégraPhe de morse

1847 – 2005 télégramme

1853 – 1965 tube Pneumatique

dès 1861 téléPhone fixe

dès 1962 Paging

dès 1964 fax de xerox

dès 1973 téléPhone Portable

2002 – juin 2011 friendster

dès juin 2003 second life

juillet 2003 – juin 2013 mysPace

dès février 2004 facebook

dès mars 2006 twitter

dès nov. 2010 diasPora

dès juin 2011 google+

dès 2400 av. JC missive

twitterDepuis 2006, la concision est de mise. Un tweet, c’est seulement, 140 signes.

second lifePlus de 36 mil-lions d’avatars ré-pertoriés. Environ 1 million seule-ment est actif.

les Pigeons voyageursHéros des airs, du moins jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. À Lille, un mémo-rial est dédié à 20 000 guerriers roucoulants, tom-bés pour la France.

le tube PneumatiqueÀ l’origine, il était uniquement destiné à l’envoi de messages. Aujourd’hui, les hôpitaux lui ont don-né une nou-velle vie.

le PortableLe premier pesait 1,1 kg, 10 fois plus qu’un iPhone. Mais il était plus polyva-lent : il servait de butée de porte, de casse-noisettes ou d’haltère.

« Le cheval ne mange pas de salade de concombre »

= 10 ans = 1 an

héliograPheLa communica-tion par signaux lumineux. John Rambo et les tali-bans durant la guerre d’Afghanis-tan en sont les derniers utilisa-teurs connus.

Les données Facebook

Des chiffres !Facebook ne se réduit pas qu’à de simples données binaires. Le réseau social cache d’autres chiffres plus révélateurs.

727 000 000d’utilisateurs actifs par jour.

119 %des monégasques ont un compte Facebook contre 0,05 % des chinois ! En pourcentage d’utilisa-teurs, Monaco est n° 1. Bonne der-nière, la Chine. En nombre d’utilisa-teurs, les Chinois (60 millions) dépassent largement les Moné-gasques (30 000).

94 025 est le code postal de Menlo Park, la localité qui héberge les locaux de facebook. La rue qui encercle le complexe s’appelle « Hacker Way ». Il fallait oser !

59/90/154 Le code couleur RVB de Facebook. Pourquoi le bleu ? Parce que Mark Zuckerberg ne distingue pas le rouge et le vert.

500dollars est le montant de la prime dévolue à ceux qui par-viennent à hacker Facebook.

450est le nombre de visiteurs sur facemash, le brouillon de Facebook. Une version du site Hot or Not créée par Zuckerberg et interdite peu après son lancement. Entre-temps, elle avait récolté 22 000 votes. Mark avait dû s’en expli-quer devant l’administration de Harvard.

Kainrath

Où suis-je ?

Trouveur d’âme sœurtinder est une appli facebook à la croissance exponentielle. vraisemblablement la plus en vogue du moment. elle liste les utilisateurs facebook géographiquement proches et propose de les catégoriser en hot or not. Pour la 1re fois, les filles aussi sont juges. www.gotinder.com

the red bulletin 23

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En AlAskA, un groupE dE surfEurs sE régAlE En frissons polAirEs, mAlgré un hivEr long dE huit mois Et vingt hEurEs d’obscurité pAr

jour. lE photogrAphE scott dickErson vous EmmènE à homEr, unE villE côtièrE du sud, Au cœur dE cEs défErlAntEs vErglAcéEs.

lieul’alaska, haut-

du surf ?Texte : Ann Donahue     Photos : Scott Dickerson

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« Kyle Kornelis (ci-contre, à gauche) à Homer. C’était lors d’un hiver particulièrement rude. Regardez la grève gelée, et Kyle, ce colosse d’Alaska, le pied fièrement posé sur cette marche improvisée... J’adore cette photo. La mer monte et se retire deux fois par jour, laissant la glace s’avancer loin dedans. À marée basse, la plage exposée gèle totalement, avant que la marée haute ne vienne recouvrir l’immense banc de glace. Sur la photo du haut, c’est moi lors d’une excursion avec une agence d’héliski. Ce jour-là, nous n’avions pas pu skier en raison des mauvaises conditions extérieures. Alors j’ai sorti le matériel de surf et l’hélico nous a déposés sur la plage, les clients les plus aven-turiers dans l’âme et moi-même. On a surfé, ils ont adoré. Je les ai convertis aux joies du surf en Alaska ! »

« Nous vivons à Homer, une petite ville d’un peu plus de 5 000 habitants sur le territoire le plus au nord des États-Unis. Paradoxalement, le grand froid y est rare. Il nous arrive de surfer par 0 °Fahrenheit (approximativement – 17,8 °Celsius, ndlr). En deçà, on laisse les planches au sec, les conditions climatiques sont trop extrêmes pour nous. La glisse étant avant tout un plaisir, si le fun n’est pas au rendez-vous, on rentre. On ne cherche pas à prouver quoi que ce soit, ça n’a rien d’un défi pour gros bras. »

A L A S K A

Homer

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« Nous sommes équipés de combinaisons à cagoule de 6,5 mm d’épaisseur, de gants et de chaussons de 7 mm. C’est ce qu’il y a de mieux contre le froid. Nous surfons toutes les vagues, celles-ci font entre 50 cm et 3 mètres de haut. Les vagues se forment à environ 70 miles (environ 112 km, ndlr) du rivage, il faut un vent extrêmement fort pour bénéficier d’une bonne houle. »

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«   L u i , c ’ e s t D o n " i c e m a n ” m c n a m a r a , L e p r e m i e r à

av o i r s u r f é s o u s c e t t e L at i t u D e , D è s 1 9 8 4   »

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« Nous amenons ici beaucoup de gens qui ont surfé dans le monde entier. À chaque fois, la nature sauvage les sidère. C’est une sensation inexplicable.  Sur l’eau, tout prend une dimension hors norme : c’est comme si on se fondait dans le paysage. »

« Les aléas pour surfer sont les mêmes qu’ailleurs : on peut surfer cinq jours sur une semaine et ne plus voir une seule vague potable pendant un mois. Il est impossible de prévoir. Notre journée est rythmée par le surf. Dès que les vagues réapparaissent, on cesse ce qu’on est en train de faire pour aller surfer. »

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«   J e n e s a u r a i s p a s e x p l i q u e r m a

p a s s i o n p o u r l e s u r f. q u a n d J ’a i c o m m e n c é ,

J e n ’ava i s J a m a i s v u q u e l q u ’ u n s u r f e r   »

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« Les vagues ne sont pas bonnes mais on va quand même à l’eau, on est venus pour ça. C’est formidable de se retrouver dans un endroit si fabuleux… Tout le monde imagine qu’en Alaska on est frigorifiés, mais la plu-part du temps ce n’est pas le cas. Quand je sors de l’eau, j’ai chaud et je me dépêche de retirer ma combinaison. »

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«   J e s u i s at t i r é p a r l’ e a u , J e s u i s p r o g r a m m é p o u r

a i m e r s u r f e r . C ’ e s t i n n é   »

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« Ce qui caractérise le surf en Alaska, c’est l’isolement. Un no man’s land où vous surfez seul avec votre pote.  Du coup, quand vous vous retrouvez dans des  endroits où le surf est populaire, c’est le choc. Vous allez à la plage et vous avez cinquante personnes dans l’eau. »

« Si après une séance, on a froid, on remplit notre combinaison d’eau chaude du robinet et on s’allonge. C’est notre bain à nous. Le corps flotte dans une agréable sensation de chaleur. Mais au bout de trente secondes au contact de la neige, on éprouve le besoin de renouveler l’eau. »

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Page 35: The Red Bulletin Février 2014 - FR

«   I a n W a l s h a f a I t q u e l q u e s s o r t I e s

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« Ian Walsh (un surfeur pro d’Hawaii, ndlr) est venu avec John et Eric Jackson (deux snowboardeurs, ndlr) tourner Brothers on the Run. Nous les avons embarqués à bord du MV Milo, un bateau de 58 pieds. Notre mission : explorer le littoral pour découvrir des vagues, défier les éléments et vaincre les tempêtes. »

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« Assise au sol, c’est Kristi Wickstrom avec son chien, à Homer sous la tempête de neige. Le gars debout, c’est John Langham, un quinquagénaire. C’est inouï le nombre de personnes d’un certain âge qui viennent surfer ici. »

«   L à , c ’ e s t à H o m e r , a u m i L i e u d ’ u n e t e m p ê t e d e n e i g e . e n g é n é r a L , n o u s s u r f o n s d a n s d e s s p o t s a c c e s s i b L e s e n v o i t u r e   »

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« La tempête fait rage à Homer. Alors on file dans le golfe de Cook à 40 mi-nutes de voiture. La tempête est si forte que les murs des vagues atteignent jusqu’à 3 mètres de haut. La plage, elle, est couverte d’énormes blocs de glace larges de 3 mètres. Sur la photo, on voit Mike McCune décharger le pick-up. Iceman vit à Homer. Sa mai-son est située sur le spot de surf. À l’ex-térieur, il y a un robinet d’eau chaude sur lequel on se jette pour remplir nos combinaisons d’eau chaude. »Plus sur www.scottdickerson.com

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Page 38: The Red Bulletin Février 2014 - FR

Guillaume Sorge, journaliste musical, fondateur de label et dénicheur de talents, a l’œil. L’ouïe fine aussi. Ce Parisien a pris possession du studio

d’enregistrement estampillé Red Bull, le 9e du nom, situé au cœur de Paris. Texte : Christophe Couvrat

Guillaume SorGe

Un studio, des talents

ingénieur du son chevronné, Thibault Javoy, qui a notamment travaillé avec Keren Ann et Iggy Pop.De quelle manière Red Bull accom-pagne-t-il les artistes ?En fonction de leur projet, nous détermi-nons ensemble le temps dont ils ont be-soin. Tout le matériel audio, vintage ou dernier cri est à leur disposition : console de mix SSL, synthés dont un Fender Rhodes (utilisé notamment par Roy Ayers, ndlr) et un Moog, amplis à lampe, compresseurs…Comment profiter de ces installations ?Il suffit d’aller sur notre site, dans l’onglet

Souvent pressé, Guillaume Sorge, 38 ans, est de ceux qui n’ont pas besoin de forcer sur les cordes vocales pour qu’on les écoute. Depuis septembre, cet amoureux du bon son murmure à l’oreille des artistes (entre autres, Pedro Winter, Chloe, Black Strobe, Jennifer Cardini, JC Satan, Bertrand Burgalat) qui se succèdent au Red Bull Studio de la rue du Mail, dans le IIe arrondissement de Paris. Avec délicatesse et recul. C’est que Mr Sorge a roulé sa bosse : Canal+, Trax, Les Inrocks, Uovo Magazine… Il débarque dans le monde de Red Bull en 2009 par le biais de 12Mail, la galerie d’art installée dans la même rue : « Une pure coïncidence ! Monter ce type de projet dans le milieu galeriste, très codi-fié et que je connaissais assez peu, m’amusait… » Aujourd’hui, Guillaume Sorge peut être fier d’assurer la direction artistique d’un lieu qui a fait découvrir des musiciens aussi divers que Sophie Bramly, Angelo Di Marco ou, très récem-ment l’illustrateur Sanghon Kim.

the red bulletin : Après Los Angeles, Londres, Madrid ou Le Cap, pourquoi un Red Bull Studio à Paris ? guillaume sorge : L’idée est simple : offrir un outil de qualité à des labels qui ont du talent mais pas forcément les moyens de se payer un studio profession-nel. Faire de la musique dans de bonnes conditions coûte cher et n’est pas forcé-ment à la portée de labels indépendants qui travaillent souvent dans une logique de do it yourself. Beaucoup d’entre eux bossent chez eux, sur des ordinateurs et n’ont pas toujours accès à des consoles de mix, avec des micros professionnels, etc. Le studio met à leur disposition un

franco-français. Nous avons déjà accueilli la Franco-Libanaise Yasmine Hamdan, le musicien chilien Matias Aguayo ou des pointures étrangères comme Boys Noize (de Berlin, ndlr) qui a partagé les platines du studio avec Laurent Garnier. Musicale-ment non plus, il n’y a pas de limites : on va faire de la world, de la chanson française ou des musiques plus expérimentales. Comment monter un studio en si peu de temps ?Les équipes ont travaillé avec la RBMA sur le choix du matériel. Il est assez pointu. Comme il est vintage, il a été acheté au coup par coup, ce qui peut prendre pas mal de temps. Une des meilleures sociétés d’acoustique, Northward, est également venue apporter sa touche. Ils montent des studios dans le monde entier et travaillent actuellement pour Skrillex, pour qui ils installent six studios à Los Angeles.à terme, quel est l’objectif avoué ?Être crédible. La crédibilité, ce n’est pas un truc qui s’achète avec un chèque, c’est une question d’intégrité, de choix artis-tiques, de support (pas uniquement finan-cier !) sur la longueur vis-à-vis des labels, des groupes, des festivals. Ce studio est un outil fabuleux, il faut qu’on arrive à s’amuser avec, en utilisant de la façon la plus pertinente qui soit les moyens mis à disposition et la totale liberté de program-mation dont je bénéficie.Avez-vous des activités parallèles ?Je codirige avec Clovis Goux un label, Dirty, qui est une sorte de hobby de luxe pour nous. Sans gagner d’argent, c’est une façon d’être fidèles à nos rêves d’ados, d’essayer de rendre modestement à la mu-sique tout le plaisir qu’elle nous a donné. Plus sur www.redbullstudios.com/paris

contact. Ensuite, on discute du projet, du temps nécessaire. Bon, il y a une petite liste d’attente, nous sommes quasi com-plets jusqu’au printemps… Red Bull mise beaucoup sur la musique…Ce studio est un prolongement naturel de la Red Bull Music Academy (RBMA), qui supporte la création musicale depuis déjà quinze ans. C’est une antenne française qui peut à la fois relayer le travail de la RBMA, mais aussi développer des projets spécifiques tels que des rencontres entre artistes d’horizons différents, des collabo-rations avec les festivals, des ateliers… L’idée, c’est aussi que ce studio ne soit pas

« Il n’y a pas de limites : on va faire

de la world, de la chanson française

ou des musiques expérimentales. »

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Page 39: The Red Bulletin Février 2014 - FR

« Mon 1er coup de foudre musical ? Les Sex Pistols, Metallica et Public Enemy. La pop de Manchester m’a amené aux raves et à la techno. »

Page 40: The Red Bulletin Février 2014 - FR

Les quatre gamins anglais ne dépriment plus et nous parlent de ce qui les rend heureux : les concerts où l’on sue, la bière et l’amitié.

Texte : Ruth Morgan Photo : Phil Sharp

Blitz Kids

Rien à perdre

Vous jouez ensemble depuis vos 15 ans. Comment votre son a-t-il évolué ? jj : Au début, notre musique était plus massive. Nous étions jeunes et rebelles.jy : Maintenant, c’est du rock populaire.jj : On nous classe aussi dans la catégorie pop-punk, c’est un mot bizarre.jy : Ouais, ça ne veut rien dire pop-punk. C’est comme dire un steak végétalien.jj : On nous donne des tas de qualificatifs, mais nous au fond, ce qu’on aime, c’est la pop ! Vous repartez du concert en sueur, fatigué, bourré et heureux. Même si ce sont les autres qui vous ont fait bouger. nic montgomery : Un bon vendredi soir pour moi, c’est ça !

Une année de tournée en Angleterre, une signature chez Red Bull Records et des festivals en série… Blitz Kids, c’est Joe James, Jono Yates, Nic Montgomery et Matt Freer. Ils maintiennent le cap en 2014 avec la sortie de leur nouvel album, Good Youth. Les Anglais du Cheshire gardent le sens des priorités : ana-grammes ratées, tatouages maison et virée matinale…

the red bulletin : Avez-vous toujours su que vous alliez avoir du succès ?joe james : Nous avons toujours voulu en arriver là où nous en sommes aujourd’hui, sans réaliser que cela était effectivement en train de se produire. Ce que nous fai-sons, nous le faisons pour le plaisir, depuis le départ. Puis il a fallu se décider : trou-ver un véritable emploi ou bien persévé-rer. Jono et moi sommes sortis un soir et je me suis dit : « À partir de maintenant, je me jure de ne plus trimer pour autre chose que pour la musique. » J’ai donc dé-missionné de mon boulot au pub, c’était il y a trois ans. Et je n’ai pas retravaillé un seul jour de ma vie depuis.jono yates : Il a fait la manche, il a volé... Bref, un vrai boulet pour la société.jj : Le pire cauchemar du contribuable, c’est moi !Pourquoi ce nom, Blitz Kids ?jj : Nous avons repris le nom du gang de mon grand-père quand il était enfant à Londres. Au cours du Biltz, ses copains et lui se faufilaient partout, jouaient au bal-lon et faisaient des graffitis alors qu’ils étaient supposés être dans un abri. C’est l’attitude punk cool par excellence, à notre image. C’est comme ça que nous vi-vons, de manière totalement désinvolte.jy : C’est aussi l’anagramme de Zinédine Zidane.jj : N’importe quoi.

One Direction. jj : Une des chansons de l’album, Pin-nacle, est très inspirée de Take That. On adore ces mecs. Ils sont géniaux. Avez-vous commencé à vous tatouer avant ou après la formation du groupe ? jj : Le groupe est venu avant. On ne nous avait pas clairement expliqué le rôle ni l’importance des tatouages. Une fois qu’on se lance… on perd vite le contrôle. jy : Je me suis fait tatouer « Never Die », notre dernier single et « To The Lions », le premier titre du nouvel album enregistré aux Red Bull Studios. Un de mes plus grands tatouages est celui d’Omar Little dans The Wire.nm : Joe m’a tatoué « Blitz Kids » sur la jambe. Ce n’est pas une réussite… Avez-vous le style de vie rock’n’roll qui va avec les tatouages ?jj : On est de grands buveurs de bière. jy : On en boit trop. jj : On nous appelle « le groupe ivre ».jy : Nous partons voir le concert d’un pote puis nous nous retrouvons à nous balader à pied autour de Westminster à 6 heures du matin à la recherche de Big Ben… Quel est le secret d’une longue amitié ?jy : Un choix judicieux. On est tous sur la même longueur d’onde et on adore la mu-sique. Le football aussi. Sauf Nic. nm : J’ai appris à ne plus y faire attention. Je suis très zen. jj : On se connaît depuis si longtemps que chacun a son rôle, comme les Spice Girls. Je suis l’autoritaire. Ça marche, c’est tout. On ne tourne pas autour du pot. On se lève et on dit : « Salut, qui veut une bière? »jy : Le cœur du groupe, c’est l’alcool !matt freer : C’est ce qui nous rassemble.jy : (en riant)… et ce qui nous sépare !nm : Qui a soif ?

À quoi doit-on s’attendre avec votre nouvel album The Good Youth ?nm : À du mieux. jj : Ça détonne par rapport à ce que nous faisions avant. Délivrer un message n’a ja-mais été primordial, mes textes étaient toujours très sombres et on avait du mal à s’identifier. Le nouvel album est plus opti-miste. J’ai essayé d’inspirer les gens, de les rendre heureux. Il existe bien assez de rai-sons d’être triste, non ? Le titre s’adresse aux jeunes, il leur dit quelque chose qu’ils n’entendent presque jamais : exercer un travail qui vous plaît, c’est possible !Avez-vous rejeté beaucoup de chansons pour cet album ?jy : Nous écoutions la radio en perma-nence pendant la production de l’album et certains titres ont été retirés car ils au-raient pu être écrits par Ed Sheeran ou

« Le pire cauchemar du contribuable,

c’est moi ! »

L’album Good Youth sort le 20 janvier. Plus sur redbullrecords.com

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Le groupeJoe James – chant Jono Yates – guitare Nic Montgomery – basse Matt Freer – batterie

DiscographieThe Good Youth (2014) Never Die (2012) Never Die (EP, 2012) Vagrants & Vagabonds (2011) Scavengers (EP, 2010) Decisions (EP, 2009)

Une affaire de nomThe Blitz Kids était le nom d’origine du mouvement New Romantic. « On s’en est rendu compte après avoir choisi le nom du groupe explique Yates. Nous l’avons annoncé et tapé dans Google, et puis nous nous sommes dit : “Mais attends, qui sont tous ces gens ?” Il n’y a bien évidemment aucun rapport avec nous. »

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L’acteur australien de 45 ans vit à l’écart de l’agitation médiatique. Mais jamais loin de son fétiche coupé Ford auquel il a consacré un documentaire en 2009. Interview turbo avec Eric Bana.t E x t E   : R o B E R t t I g h E p h o t o s   : g R a h a M s h E a R E R

MotEuR !

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ric Bana a installé ses bureaux dans une ancienne chocolaterie de Melbourne. Un bâtiment où l’on trouve aussi le siège d’une marque mondiale de skateboards, un salon de coiffure et un café à la mode. Récemment élue ville la plus agréable à vivre au monde pour la 3e fois d’affilée, Melbourne reste la métropole branchée de l’île-continent. Eric Bana grandit dans la banlieue. À 20 ans passés, l’Australien enchaîne les petits boulots avant de s’es-sayer au stand-up. Ce qui lui permet d’ob-tenir son propre show à la télé dans les années 90 et même de faire ses débuts au cinéma dans une comédie à petit budget, The Castle. Son rôle suivant dans Chopper, un serial killer devenu l’ennemi public n° 1 en Australie, change sa vie. Son inter-

prétation lui vaut d’être appelé à jouer dans La Chute du Faucon Noir de Ridley Scott. Depuis, à 45 ans, ce père de famille – il a deux enfants – a déjà tourné dans des blockbusters comme Troy, Hulk et Star Trek et endossé des rôles dramatiques dans Munich, Hors du temps et Hanna.

Sa carrière d’acteur l’amène à voyager et à tourner dans le monde entier. Pour-tant, l’Aussie pure souche n’a jamais ima-giné vivre ailleurs que sur sa terre natale. Accroché à ses racines, il est en est fier. Il est un indécrottable supporter des Saints, l’équipe d’Australian rules de Saint-Kilda, un quartier de Melbourne. C’est là qu’en 2009, il réalise le documentaire Love The Beast sur une autre passion de sa vie, un coupé Ford XB Falcon de 1974 acheté quand il avait 15 ans. Bana y décrit le ga-rage de son père, où il bricole sa voiture, comme « son havre de paix, son refuge pour fuir le monde ». Son bureau, un loft spacieux partagé avec un ami producteur-réalisateur, semble tenir un rôle similaire dans sa vie actuelle. Hors tournage, Bana y passe quatre jours par semaine pour faire marcher sa maison de production, Pick Up Truck Pictures, une petite affaire qui tourne juste avec lui et son assistante. Et un jour par semaine, il s’échappe dans les collines pour se régénérer. « Le secret de la réussite, c’est d’avoir du temps à soi, avoue cet amateur de grands espaces. Je saute sur une moto ou dans une voiture, et je vais rouler dans la campagne pour me vider la tête. Je suis conscient de ma chance, je peux faire ce que je veux, d’au-tant que je me dis que tout peut s’écrouler en une seconde. »

the red bulletin : Une critique du film Hanna disait que vous aviez rare-ment la part belle dans les films. Du genre, « Bana a toujours le rôle du type qui ne sort pas avec l’héroïne, rate sa mission, ne sauve pas la planète et se fait tuer à la fin ». Ça vous frustre ?eric bana : C’est un peu dur et pas vrai-ment exact. Il suffit de regarder mes films. Ok, je meurs dans Troy, Star Trek, Hanna et Cold Blood. Dans Hors du temps, je meurs et je reviens en quelque sorte. Mais dans The Castle, Chopper, La Chute du Faucon Noir, Romulus My Father, Funny People, je reste bien vivant. Je ne disparais pas non plus dans Deux sœurs pour un roi et, mieux, je ne sors pas avec une fille mais deux : Natalie (Portman, ndlr) et Scarlett (Johansson, ndlr). Tout compte fait, le tableau n’est pas si noir, non ?Votre prochain film, Du sang et des larmes, raconte l’histoire vraie de l’opé-ration Red Wing qui s’est soldée par la capture manquée d’Ahmad Shah, un

E

Hommage. Dingue de son coupé Ford Falcon XB, Bana lui consacre en 2009 le documen-taire Love the beast.

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«  Le secret de la réussite, c’est d’avoir du temps à soi. Je vais rouler dans la campagne pour me vider la tête »

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leader des talibans en Afghanistan par un commando des SEALS, l’élite de la marine américaine. Pourquoi avoir ac-cepté ce rôle ?J’ai lu deux fois le livre (Lone Survivor, écrit par Marcus Luttrell, unique survivant du commando de quatre soldats qui mena l’opération en juin 2005, ndlr) et depuis La Chute du Faucon Noir, j’ai une affection particulière pour les gars des Forces spé-ciales. Quand Peter Berg, le réalisateur, m’a appelé et m’a demandé si j’étais inté-ressé, j’ai dit oui tout de suite. Pouvoir ra-conter une histoire comme celle de Mar-cus est une occasion rare. À leur sortie, les films de guerre comme Zero Dark Thirty et Démineurs (réalisés par Kathryn Bigelow, ndlr) ont suscité beaucoup de controverses. Vous attendez-vous à ce que Du sang et des larmes connaisse le même sort ?Je n’aime pas la polémique autour de cer-tains films. Certains les utilisent comme prétexte pour débattre de je-ne-sais-quoi. Lors de la sortie de La Chute du Faucon Noir, on me demandait mon avis sur les attentats du 11 septembre et sur George Bush. Je rétorquais : «Mais, de quoi par-lez-vous ?» Les médias et le public de-vraient s’en tenir au film et à l’histoire. Pour moi, Lone Survivor est un incroyable récit de survie. À la lecture de ce livre, on se dit qu’on est tous capables de bien plus que ce que l’on croit. J’espère que les spectateurs retiendront cette idée, au lieu d’argumenter si les SEALS auraient dû ou non tuer les bergers montagnards qui les ont dénoncés. Sur le web, le débat a déjà démarré avant la sortie du film, au sujet des libertés prises avec le récit original. Tout un chacun peut aller frapper à la porte de Marcus Luttrell et en discuter avec lui. Marcus et des membres des SEALS étaient présents sur le tournage. Je sais que les producteurs ont fait le maximum pour rester fidèles à la réalité. Du sang et des larmes est-il un film im-portant pour vous, sachant que votre dernière présence dans une super pro-duction remonte à 2009 avec Star Trek ?

Les gros films n’ont pas l’impact que l’on imagine. Courir après les blockbusters peut s’avérer néfaste pour une carrière, surtout si votre prestation est ratée. Je re-cherche avant tout des rôles qui mettent en valeur mon jeu d’acteur. C’est ça qui permet de durer. Travailler et participer à des projets intéressants, c’est là tout ce qui me motive. On m’envoie encore des rôles très gratifiants et j’en refuse certains que d’autres rêveraient d’incarner.Vous n’avez plus joué dans une comé-die depuis The Castle, votre 1er film. Est-ce par choix ?J’évite délibérément les comédies, oui. Ce n’est pas difficile parce qu’à Hol-lywood personne ne sait que j’ai fait du stand-up. Je reste ouvert à tout, si un rôle super se présente, je réfléchirai. Mais on me propose surtout des rôles dramatiques.Comme dans Beware the night ?Je viens d’en terminer le tournage à New York. Le film ne sortira pas avant fin 2014, début 2015 mais j’ai hâte. Scott Derrickson a déjà réalisé L’Exorcisme

«  Au moment de l’accident, je me suis dit : "Dieu merci, on prend l’arbre de face !" C’est un miracle d’en être sorti vivant »

Addict. L’acteur a participé aux 12 heures de Bathurst (à l’ouest de Sydney), au rallye Targa en Tasmanie et au championnat d’Australie Porsche GT.

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d’Emily Rose, et Sinister sait utiliser les ressorts du film d’horreur, mais l’histoire est centrée sur les personnages. On est loin de Massacre à la tronçonneuse ! J’y joue Ralph Sarchie, un flic qui enquête sur des cas de possession démoniaque et d’exorcisme. C’est un personnage tou-jours sur le fil du rasoir, j’ai pris beaucoup de plaisir à l’interpréter. Est-ce qu’il devient plus difficile de trouver de bons rôles et de bons films ?Surtout ces cinq dernières années parce que tout prend de l’ampleur. Les block-busters, les budgets… Les projets les plus intéressants ont davantage de mal à exis-ter, les financements manquent. Les der-niers films que j’ai tournés ne sont pas de ceux qui attirent la foule à leur sortie. En tant qu’acteur, ça vous prend la tête parce que forcément on se demande si les choix que l’on a faits étaient les bons. Personne n’a la réponse. Une chose est sûre : voir plus grand ne donne pas toujours un meilleur film.La baisse de la qualité des films vous touche-t-elle ?Je me sens concerné dans la mesure où même s’il n’y avait pas de nivellement par le bas et si les blockbusters étaient plus intelligents, rien ne serait parfait. Il reste tant de petits projets qui ne voient pas le jour parce qu’il est de plus en plus compli-qué de produire ce type de films. Faites-vous référence à vos propres projets ?J’aimerais réaliser un autre film mais il faudrait que je me bouge pour dénicher la bonne histoire à raconter. Ça viendra en temps voulu et il y a plus de chance que ce soit une fiction qu’un documentaire. Ce serait un vrai bonheur de diriger une équipe sur un plateau et de me mettre en danger derrière la caméra. Vous faites allusion à Love the Beast, le documentaire sur votre coupé Ford Falcon sorti en 2009. Depuis, votre re-lation à cette voiture a-t-elle évolué ?J’espère bien, sinon il y aurait de quoi s’inquiéter. J’avais 15 ans quand je l’ai achetée. Il m’arrive de la laisser sous sa bâche pendant toute une année, et à d’autres périodes, je m’en sers tous les jours. Bien sûr, je l’ai maudite quand elle était en pièces détachées mais je vis de si bons moments avec elle. Je ne veux pas passer pour un beauf mais une voiture procure beaucoup de joie aux gens. Ça leur donne la banane.Quel souvenir gardez-vous de votre ac-cident lors du rallye Targa en Tasmanie qui figure dans Love the Beast ?Au moment de l’impact, je me souviens de m’être dit : « Dieu merci, on prend l’arbre de face ! » Le pire aurait été de le prendre

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Ado. Eric Bana a acheté sa Falcon quand il avait 15 ans. Depuis, il la chérit.

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mon équilibre serait tout le temps remis en question. Je pourrais tourner plus mais cela impliquerait d’être dans des films que je n’aime pas. Les bons films sont rares. Combien y en a-t-il chaque année ? Ils se comptent sur les doigts d’une main, et il faut beaucoup de chance pour tomber sur l’un d’eux. C’est déjà bien quand vous faites un film moyen tous les cinq ans.Avez-vous dû renoncer à un rôle parce que vous vivez à Melbourne ?

Vivre à Melbourne n’a aucune incidence sur ma carrière. En revanche, ici, je peux plus facilement me cacher.Vous n’êtes jamais la cible des paparazzi ?Je ne les intéresse pas, on ne fréquente pas les mêmes endroits. Les paparazzi ai-ment le glamour. Du coup, si vous restez à l’écart des lieux branchés, ils vous laissent tranquilles. Comment vivez-vous les périodes de promo ?C’est nouveau pour moi. Si j’y participe, cela me prend une semaine dans l’année. C’est étrange et flatteur à la fois. Mais bon, ce n’est pas fréquent, j’y survis. Que choisiriez-vous entre les sports mécaniques et le métier d’acteur ?Waooouuh… C’est pas cool, cette ques-tion (rires). Je ne suis pas dupe, je sais que mon métier d’acteur me permet de profiter de mes passe-temps mais je ne pourrais jamais renoncer à ma passion pour les voitures et les motos. Ce serait un scénario catastrophe !www.twitter.com/EricBana67

de côté, la voiture se serait encastrée dans l’arbre. C’est un miracle d’être sorti vivant de cet accident.Votre voiture a moins supporté le choc. A-t-il fallu la refaire entièrement ?Elle a disparu du paysage un bon bout de temps mais elle est revenue encore plus belle. D’ailleurs, je ne l’inscris plus dans les courses, j’ai passé trop d’heures à la retaper. Que trouve-t-on d’autre dans votre garage ?J’ai une Yamaha 450 de motocross pour rouler dans le bush. Je possède aussi une BMW 1200 GS, une Ducati 851 SP3, une Ducati Monster et une Ducati 748 RS de course que j’utilise uniquement sur cir-cuit. J’ai également une Porsche Pre-A Speedster de 1955, mon plus gros inves-tissement pour une voiture. Je l’ai achetée il y a 11 ans, elle doit valoir le double aujourd’hui.Quelle est votre définition du succès, à part permettre d’assouvir votre passion pour les sports mécaniques ?C’est la liberté de lever le pied dès que je le souhaite. Au début de ma carrière, j’ai compris que je pouvais soit me mettre au service de mon métier en travaillant quasi-ment sans arrêt, soit mettre mon métier à mon service. Si je n’avais ni femme ni en-fants, je verrais les choses différemment mais lorsque le succès est arrivé, j’étais déjà marié et père. La célébrité vous a-t-elle changé ? J’ai commencé à faire du cinéma à 22 ans, j’en ai aujourd’hui 45, alors évidemment j’ai changé. J’espère être devenu une meilleure personne. La clé, c’est de se gar-der des moments pour soi, en dehors du travail, afin de préserver son équilibre. J’aime ma vie mais je l’aimais aussi il y a 20 ans quand je remplissais les étagères d’un supermarché et faisais du stand-up. Steven Spielberg a dit de vous : « Il ne perd jamais de vue ses priorités. Si sa carrière s’arrêtait, ça ne l’empêcherait pas d’être heureux. » A-t-il raison ?C’est un beau compliment pourtant, je crois que ça me manquerait. Mais c’est vrai : je suis un père de famille comblé, j’adore vivre à Melbourne et avoir du temps pour faire ce que j’aime.Que vous réserve 2014 ?En ce moment, je lis des scénarios mais je n’ai pas la moindre idée de ce que je vais faire et c’est excitant. Sur un tournage, je me demande rarement quel sera mon prochain film. Je préfère l’éviter pour mieux me concentrer, sinon, cela voudrait dire que je m’inquiète pour la suite. Vous avez pour principe de ne pas en-chaîner les films…C’est ma façon de fonctionner, sans quoi

«  Je pourrais tourner plus mais cela impliquerait d’être dans des films que je n’aime pas. C’est déjà bien quand de faire un film moyen tous les cinq ans »

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L ’ A m é r i c A i n J e r e m y J o n e s A b o u L e v e r s é L A p r A t i q u e

d u f r e e r i d e . A u J o u r d ’ h u i , à 3 8 A n s , i L p A s s e à L ’ o f f e n s i v e

p o u r m e n e r L A L u t t e c o n t r e L e r é c h A u f f e m e n t c L i m A t i q u e .

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Mais lorsque Jeremy Jones voit une photo du sommet – une crête tranchante et angulaire flanquée d’une multitude d’arêtes abruptes et enneigées – il sait que c’est le bon. L’été dernier, il cherchait sa prochaine mission lointaine : une montagne à gravir par ses propres moyens pour son nouveau film de snowboard, Higher, qui sortira sur les écrans à l’automne.

Mi-juillet, l’un de ses cameramen, Chris Figenshau, lui envoie par SMS la photo d’un sommet népalais sans nom, extraite d’un livre sur la culture hima-layenne. Jones lui répond simplement : « Nom de Dieu ! On s’appelle demain. » Après avoir réalisé en ligne d’importantes recherches et parlé à des alpinistes ayant passé du temps dans la région, Jones et Figenshau rassemblent les détails. Le sommet, qui s’élève dans l’ombre de la célèbre voie d’escalade d’Ama Dablam, fait face au nord et culmine à quelque 6 400 mètres. L’automne est leur meil-leure chance d’avoir de la neige décente sur sa face : l’équipe dispose donc de seulement deux mois pour planifier un voyage complexe.

En septembre, Jones, Figenshau, deux autres cameramen, un photographe et un autre snowboardeur s’envolent pour Katmandou où ils prennent un petit avion à hélices pour rejoindre Lukla, le point de départ de leur trek jusqu’au camp de base de l’Everest. Ils marchent pendant douze jours pour atteindre la limite des neiges éternelles. Ils installent leur camp de base à 4 968 mètres et commencent à s’orienter après avoir entrevu pour la première fois leur objectif. « C’est l’une des montagnes les plus magnifiques que j’aie jamais vues », raconte Jones. Les cinq semaines suivantes, ils essayent d’escalader et de surfer le sommet sans nom. Mais après plus d’un mois, Jones parvient enfin à la cime, surplombant les plus hautes montagnes du monde. Le voyage jusqu’à

ce point, pensait-il, est sa plus belle récompense. Puis il monte sur sa planche et s’élance de la crête, descendant dans l’inconnu.

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Une semaine plus tard, on retrouve Jones en bras de chemise dans une salle de conférence surchauffée à San Francisco. Il est convié à prendre la parole à une table ronde de l’événement Mountain Meltdown, animé par Climate One, une entreprise californienne qui invite des experts, pour la plupart innovateurs, à discuter du changement climatique et du futur de la planète. À 38 ans, Jones a le look ébouriffé d’un type qui vient de sor-tir de sa tente. Il ne semble pas à sa place, aux côtés d’un écrivain new-yorkais à l’al-lure soignée et d’un scientifique à lu-nettes, tous deux défenseurs du change-ment climatique. Et pourtant, si. Ces dernières années, Jones, sacré dix fois Rider Big Mountain de l’année par Snow-boarder Magazine, est devenu dans son sport l’avocat le plus déterminé du chan-gement climatique. Sa logique est très simple : pour continuer à faire du snow-board toute sa vie, il faut trouver un moyen de sauver l’hiver. « J’ai grandi à Cap Cod, j’étudiais les faucons pèlerins et les hivers rigoureux. Je me rappelle avoir demandé à mon professeur : “Pourquoi n’avons-nous plus d’hivers rudes ?”, rem-bobine Jones face à l’auditoire. Je voulais faire du snowboard dans mon jardin. J’étais très en avance sur Al Gore sur les questions écologiques. »

En 2007, il fonde l’organisation à but non lucratif Protect Our Winters (POW), avec l’objectif de mobiliser la communau-té des sports d’hiver pour lutter contre le changement climatique. « J’ai réalisé que les montagnes changeaient, et je savais que je devais toucher les skieurs ainsi que les snowboardeurs du monde entier, poursuit Jones. J’ai senti que nous avions besoin de nous réunir. » Jones, un sportif solitaire, est donc assis aux côtés d’acadé-miciens et d’activistes. En première ligne d’une bataille controversée et cruciale pour protéger ce qu’il aime le plus faire. Pour le snowboard, il s’est rendu quatre fois à Washington pour rencontrer des députés experts de l’environnement, ces faiseurs de loi en matière de changement climatique. Et discuter de l’impact écono-mique du réchauffement des hivers sur l’industrie touristique américaine qui représente chaque hiver un pactole de 12,2 milliards de dollars. Plus tôt dans l’année, le président Obama a consacré Jones « champion du changement » pour

Première. Oubliés le voyage, les jours de marche et les multiples tentatives pour atteindre ce sommet « sans nom » de l’Himalaya. À 6 400 m, Jeremy Jones peut enfin dévaler l’à-pic de la montagne.

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Grande gueule. Avec son look d’aventurier, désigné dix fois Rider Big Mountain de l’an-née par Snowboarder

Magazine, Jeremy Jones est un porte-

parole prêt à relever tous les défis sportifs

et écologiques.

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son implication sans relâche en faveur de l’environnement. Un combat sans merci. « J’aimerais pouvoir dire que nous aidons à changer la législation sur le climat. Mais nous essayons seulement d’obtenir un début de discussion et nous concentrons notre énergie sur les droits de l’APE (Agence de protection de l’environnement, ndlr) à réglementer les émissions », dit-il. Chose étonnante, le plus grand combat de Jones a lieu au sein de sa propre indus-trie : beaucoup de stations de ski tardent à reconnaître le réchauffement des hivers et à s’y adapter. D’après Jones, moins de 2 % de l’industrie du ski et du snowboard s’impliquent aux côtés de POW. Mais les choses évoluent. Les PDG de trois grandes stations de ski nord-américaines, Whist-ler, Aspen et Jackson Hole, sont égale-ment présents à San Francisco pour discu-ter du changement climatique et des actions à entreprendre pour le combattre, de l’activisme politique à la construction de centrales hydroélectriques. « Nous at-tendons des entreprises qu’elles utilisent leur pouvoir et leur voix pour dire : “Le changement climatique est une réalité. Alors, agissons” », confie Jones.

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Jones a eu sa première planche à 9 ans dans un bazar du Vermont. Mais au mi-lieu des années 80, la pratique du snow-board était encore interdite dans les sta-tions de ski. Il se contente d’en faire à côté de la maison de son grand-père à Stowe, toujours dans le Vermont. Plus tard, il est le premier snowboardeur à s’inscrire quand Stowe autorise en 1987 les mono-planches à emprunter les téléskis. Jusqu’à la vingtaine, il suit le circuit du snow-board pro dans l’Ouest, dormant sur des

divans pour participer aux compétitions. Il rejoint ensuite ses deux frères aînés, Todd et Steve, à Jackson, dans le Wyo-ming, où ils ont créé en 1996 Teton Gra-vity Research, une entreprise de produc-tion de films de sports extrêmes. C’est ici que Jones découvre les joies du freeride, pratiqué en snowboard au milieu des plus hautes montagnes. Son chemin le conduit finalement dans la région de Tahoe où il cesse les compétitions pour filmer et ex-plorer toutes les descentes abruptes et en-neigées, de l’Alaska au Groenland. Il crée alors sa propre entreprise, Jones Snow-boards, qui fabrique aujourd’hui les split-boards et snowboards de freeride parmi les plus performants du marché.

En 2008, fatigué des films tournés en hélicoptère pendant des années, au prix d’une lourde empreinte carbone, il s’asso-cie à TGR et entreprend de réaliser une trilogie de films de snowboard à propul-sion humaine. Dont il est la vedette et le producteur. Ses deux premiers films, Deeper et Further, sortent respectivement en 2010 et 2012. Le premier est sélection-né pour le Banff Mountain Film Festival et Jones est sacré sportif de l’année au X-Dance Film Festival. Higher sera le troi-sième et dernier volet de la série. « Jeremy a toujours été très consciencieux, lâche Steve, son frère aîné et cofondateur de TGR. Il réfléchit mûrement à tout ce qu’il entreprend. Son but avec la trilogie était d’inciter les gens à goûter à l’aventure et aux espaces sauvages. »

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Dans ses voyages à travers le monde, Jones a découvert des lieux tels que Cha-monix, où il a remarqué la fonte drastique des glaciers en plus de dix ans de snow-board. Il a visité des stations de basse alti-tude en Colombie Britannique, enneigées trente ans plus tôt, mais qui sont au-jourd’hui des monticules d’herbe sèche même en février. Les sciences ont com-mencé à corroborer ses observations. « Aujourd’hui, près de 30 à 50 % des do-maines skiables connaissent des hivers plus chauds que la normale, affirme Anne Nolin, professeure de géosciences et d’hy-droclimatologie à l’Université de l’État de l’Oregon. Ce chiffre passera à 70 voire 80 % des domaines skiables dans 50 à 100 ans. Les hivers plus chauds seront de plus en plus nombreux, les chutes de neige annuelles plus rares et nos saisons hivernales seront de plus en plus brèves. »

Selon de récentes prévisions, la tempé-rature du globe devrait augmenter de plus de 2 °C d’ici à 2020, ce chiffre devant dou-bler d’ici à 2050. Une étude de l’Université

Politique. Des pentes de l’Himalaya aux couloirs du Congrès américain à

Washington, Jones est toujours habile pour

défendre la cause portée par sa fondation, POW.

« Mais je ne serai jamais un politique », dit-il.

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c H A N G E M E N T   »

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Menace. Une étude révèle que seuls 55 % des domaines skiables du nord-est des États-Unis seront capables en 2039 de maintenir des saisons de ski de cent jours. « La partie n’est pas perdue, plaide Jones. Les gens semblent maintenant accepter que nous ayons un problème. »

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de Waterloo a révélé que seuls 55 % des domaines skiables du nord-est des États-unis seront capables en 2039 de maintenir des saisons de ski de cent jours. une réduc-tion qui entraînerait une perte de revenus de 3,2 milliards de dollars uniquement pour l’industrie du ski et du snowboard de cette partie du pays. si ces températures prévisionnelles se vérifient, les problèmes de la planète ne se limiteront pas à savoir si nous pourrons continuer à skier ou faire du snowboard. Mais Jones pense qu’il peut rallier des skieurs et des snowboardeurs qui risquent de perdre leur passe-temps préféré, et bien plus encore. ensemble, ils peuvent peut-être contribuer à sauver la planète, et les sports d’hiver tant qu’ils y

Parlez-lui de snowboard et son visage s’illumine. Il ignorera ses messages et vous parlera sans reprendre son souffle, de l’esthétique d’un sommet de montagne désolé et de la joie innée qu’il ressent à parcourir un terrain abrupt et inconnu. « Je n’ai jamais eu l’intention de faire de la politique, admet-il. lorsque j’ai créé PoW, si on m’avait dit que j’allais me rendre à Washington pour rencontrer des députés, j’aurais répondu : « Cette fonda-tion ne sera jamais politique. « J’ai dû revoir ma position. » Cet automne, l’orga-nisation a envoyé à Washington 17 spor-tifs professionnels, dont les snowboar-deurs John Jackson et Gretchen Bleiler, et les skieurs Angel Collinson et Chris Davenport, pour qu’ils fassent part à des membres du Congrès de leur soutien à la norme sur la pollution carbone, proposée par l’Agence américaine de protection de l’environnement (APe).

et maintenant, des piliers de l’indus-trie – Burton, K2 et Black Diamond – unissent leurs forces à PoW et s’im-pliquent dans divers programmes. l’un d’eux envoie, par exemple, des sportifs pros dans des écoles pour parler du chan-gement climatique. l’an dernier, plus de vingt stations de ski américaines ont signé l’initiative du défi climatique de l’associa-tion nationale des stations de ski qui aide les stations à se fixer des objectifs de réduction des émissions carbones. « PoW est né de la volonté de Jeremy de mar-quer une vraie différence, explique Chris steinkamp, le directeur exécutif de PoW. Je pense qu’il est un environnementaliste parce qu’il sait exactement ce qu’il y a à perdre. Il a passé sa vie dans les mon-tagnes et cette expérience motive son besoin de les protéger. » Mais si vous demandez à Jones s’il se considère comme un environnementaliste, il hausse les épaules. « J’ai toujours été passionné par la protection de la nature, mais je suis devenu un environnementaliste à contre-cœur, dit-il. Je préférerais ne pas être impliqué dans ce lobbying suractif et cette bataille publique. » lorsque Jones s’est élancé dans cette descente au népal, la neige était plus molle qu’il ne s’y atten-dait. une fine couche de poudre couvrait une pellicule de roche et de glace presque verticale. Concentré sur sa mission aux graves conséquences, il a décrit des arcs rapides et fluides en descendant la crête culminant à 457 mètres qui aurait pu être la colonne vertébrale de la montagne. en bas, il a levé son poing en l’air. soulagé, heureux et émerveillé. C’était la plus grande arête qu’il ait jamais ridée. « Pour être honnête, dit-il en réfléchissant, j’au-rais préféré ne faire que du snowboard. »

sont. Il y croit : « le climat est en pleine mutation. Mais la partie n’est pas perdue. et les gens semblent maintenant accepter que nous ayons un problème. si tout le pays en fait de même, je pense que nous pouvons changer les choses. »

------

Quelques jours après l’événement de san francisco, Jones est de retour chez lui. Juché sur le comptoir de la cuisine de sa maison à truckee, où il vit avec sa femme tiffany et leurs deux jeunes enfants, son ordinateur portable est ouvert et il consulte les e-mails qu’il n’a pas pu lire pendant les semaines passées au népal.

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libres

A u s u d d u B ré s i l , l e l o n g d e l a p l u s ra p i d e d e s c e n te a u

m o n d e , d e s s k a te u rs s e d i s p u te n t l e t i t re m o n d i a l l o rs d ’ u n e c o u rs e d a n g e re u s e e t

e ff ré n é e à p rè s d e 1 2 0 k m /h .

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T e x T e   : F e r n A n d o G u e i r o s p h o T o s   : M A r c e l o M A r A G n i e T T h i A G o d i z

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Pose. Pour atteindre une vitesse maximale, mettre

les bras derrière le dos, une jambe derrière l’autre

et le buste au-dessus du genou avant. Et surtout,

ne jamais regarder le sol !

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atthias Ebel, un jeune Allemand, ouvre le coffre de sa voiture et y range son skate. « Je reviendrai l’année prochaine », jure-t-il. Pour lui, la compétition est déjà finie mais il affiche un large sourire. « Je re-viendrai, c’est sûr ! Ici, l’énergie est in-croyable… Unique. » Un conducteur tout proche l’interpelle : « Tu ne t’es pas quali-fié ? » « Non, malheureusement, répond Matthias en claquant le coffre. Ici, c’est Teutônia, le Graal. » Située à l’extrême sud du Brésil, dans l’État de Rio Grande do Sul, Teutônia est une commune pai-sible de 30 000 habitants où vit la plus grande communauté d’origine allemande du pays. Mais surtout, Teutônia accueille pour la deuxième fois les Championnats du monde de skateboard downhill, une discipline qui se court sur des planches longues et très abaissées permettant d’at-teindre des vitesses vertigineuses pour les plus téméraires. Le long de cette des-cente, la plus rapide au monde, les ska-teurs atteignent 120 km/h. Une descente

poétiquement surnommée Ladeira da Harmonia, le versant harmonieux. Ici, le bitume ne pardonne aucune erreur à qui s’élance dessus.

N E J A M A I S FR EI N ERAu troisième et dernier jour de la compéti-tion, il ne reste plus sur cette ligne de dé-part surchauffée que les deux finalistes. Côte à côte. Prêts à en découdre. Deux Brésiliens : Carlos Paixão et Max Balleste-ros. Devant eux dévale le serpentin de bi-tume de deux kilomètres qui les sépare du sacre. Si loin. Si proche. Autour d’eux, le calme règne même si la tension reste pal-pable. En bas, au pied de la colline, l’agita-tion et le vacarme prédominent mais sont à peine perceptibles. Seules quelques bribes d’annonces au micro parviennent jusqu’ici. D’un sourire malicieux, Carlos Paixão balaie toute question touchant à sa tactique de course. « Il n’y a qu’une façon de s’y prendre : descendre le plus vite pos-sible », lance le jeune homme de 25 ans, du haut de son 1,88 m moulé dans une combinaison de cuir noire et verte.

Dès les éliminatoires, il a marqué son terrain en affolant le chronomètre avec un passage mesuré à 119 km/h. Nouveau record de vitesse. Le secret de sa rapidité ? « Avoir suffisamment de puissance pour ré-sister à la pression. Et ne jamais freiner, dit-il. Mais le plus important est de garder les bras bien derrière le dos, les genoux flexibles, le buste et le menton au-dessus du genou avant. Pour ne jamais perdre de vue la trajectoire et ne jamais regarder le sol. » Près de la zone de départ, collée à une petite église, un local défraîchi mis à la disposition des participants, fait office de réfectoire, de salle de repos, d’atelier de réparation. Et, pour quelques-uns, d’hôtel.

Avant. Carlos Paixão, le futur nou-veau champion du monde à la sortie de la navette qui conduit les ath-lètes à la zone de départ (à gauche). Quelques secondes avant le départ de la course (en haut).

M

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Raide. La descente de Teu-tônia est unique. Les cou-reurs filent à une vitesse

de près de 120 km/h pen-dant plus de 15 secondes.

« La cLé, ce n’est ni La puissance

ni La technique

sang-froid »mais Le

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edit

:

U n e tacti q U e d e c o U r s e o p po s éeLe moment tant attendu est arrivé. Le commissaire de course s’avance pour donner le départ. « À vos marques ! Prêts ? Partez ! » Un pied au sol et l’autre sur la planche, les deux finalistes s’élancent à corps perdu dans cette ultime confronta-tion. Le parcours débute par une partie plate où les coureurs atteignent rapide-ment 40 à 50 km/h. Avant de disparaître dans un premier virage à gauche. Paixão prend la tête de la course mais Ballesteros se rapproche dangereusement. À l’entame du virage principal, ce dernier ouvre les bras pour freiner son allure, sa vitesse est alors d’environ 90 km/h. Au même mo-ment, Paixão adopte une attitude radica-lement inverse. il se penche en avant et met les gaz. Sous l’effet de la pression de la vitesse, sa hanche, ses chevilles et ses genoux se mettent à trembler. Ce virage, le plus dangereux et le plus important de la course, longe un cimetière et débouche sur le segment le plus rapide du parcours. L’arrivée est déjà en vue. Les planches prennent de plus en plus de vitesse émet-tant de fortes vibrations dues à l’état de la chaussée, irrégulière et fissurée. déjà très exigeant, le parcours est un sacré casse-pipe. Son autre spécificité, et non des moindres, c’est que les coureurs peuvent y maintenir leur vitesse de pointe sur plus de 600 mètres, soit durant 15 à 20 secondes. Carlos dévale la pente, solidement installé en tête de la course. Ballesteros est définitivement distancé.

Fraternité. Les skateurs de downhill, bien qu’adver-

saires, forment une com-munauté soudée (en haut). L’église accueille les riders,

égarés ou non (en bas).

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Baptême. L’Allemand Matthias Ebel pratique le downhill depuis dix ans. C’est sa première à Teutônia.

versantharmonieux

« le

c’est le nom dela descente »

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je me parle,« pendant la course

ça me détend »Exception. D’ordinaire, en championnats du monde, 4 concurrents s’élancent en même temps. Mais à Teutônia, la piste est trop dangereuse. Le top dé-part n’est donné qu’à deux riders.

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Cette année, quinze nationalités étaient représentées. Alexandre Maia, le directeur de la compétition, se réjouit de ce nouveau record de participation. Il faut dire aussi que les conditions d’inscription sont loin d’être restrictives. Il suffit de posséder l’équipement de protection demandé (combinaison de cuir, casque intégral et gants) et de payer les droits d’engagement. Pas sûr que ça dure. Maia : « Nous voulons en effet limiter la participation à l’élite mondiale. » Mais lorsqu’on lui parle de pro-fessionnalisation, le patron élude aussitôt la question en arguant que l’essentiel pour l’heure est de ramener le nombre des acci-dents à un niveau acceptable. Les chutes sont encore beaucoup trop nombreuses.

66 the red bulletin

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Et une hésitation sur cette descente, ça ne pardonne pas », résume-t-elle en sortant de l’hôpital. Bilan : une cheville foulée, une épaule démise et une entorse du genou.

L a v ites s e , Leu r fo Li eLe jeu en vaut-il la chandelle ? « Et com-ment ! Cette descente est tout simplement irrésistible », reprend Debora, tout sourire, sans un regard sur sa cheville enveloppée dans une poche de glace. Debout au bord de la route, elle est venue assister à la fi-nale. Matthias, le skateur allemand, ne dit pas autre chose : « On se croirait lancé dans un grand huit. Je n’avais jamais fait l’expérience d’une telle accélération. » Trois opérations à l’épaule, une clavicule cassée et des cicatrices sur tout le corps ne semblent avoir en rien entamé l’assurance du jeune homme : « C’est le parcours le plus rapide et le plus fou au monde. » Kyle Wester enfonce le clou : « Quand je des-cends les rampes de Pikes Peak (célèbre descente dans le Colorado où se disputent des courses de côte pour motos et autos, ndlr), je ne dépasse jamais les 96 km/h. Ici, on peut atteindre les 115 à 120 km/h et sur une longue distance. Il n’existe au-cun endroit comparable. »

1 ’ 1 9 ’ ’ 1 3 0Dès le coup d’envoi de la finale, le silence se fait au sommet de la colline. L’endroit a perdu toute son agitation. Seuls le com-missaire de course et une douzaine de spectateurs locaux, canettes de bières à la main, traînent encore ici. Ils apprendront le résultat par talkie-walkie. Au loin, on entend encore la voix exaltée du commen-tateur sortir des haut-parleurs. Au pied de la colline, c’est une autre ambiance. Le public s’enflamme et acclame le nouveau champion du monde, sur le point de pas-ser la ligne d’arrivée. Il la franchit en réus-sissant un chrono canon. Carlos Paixão boucle la distance en un temps record : 1’19’’130. Moins de 80 secondes pour faire 2 kilomètres ! Juste après avoir ôté son casque, en sueur, il exulte : « Le secret pour gagner à Teutônia, ce n’est ni la puis-sance, ni la technique mais le sang-froid. » Il n’en manque pas. Il peut maintenant sa-luer la foule qui l’acclame en retour. « Cer-tains possèdent un gros bagage technique mais lorsqu’ils se retrouvent à Teutônia, la peur s’empare d’eux et ils se mettent à douter. » Carlos Paixão se pose un instant, puis son regard cherche instinctivement le sommet de la colline et le portique de départ. Tout là-haut. Juste à l’entrée de l’infernal toboggan de bitume. On le devine apaisé. Il l’a fait. Plus sur igsaworldcup.com

La majorité des accidents se concentre le premier jour des éliminatoires, c’est-à-dire quand le nombre de « novices » est le plus élevé sur le circuit. Cette année, 230 skateurs ont concouru. En combinai-son, ils déambulent sous un soleil de plomb, à la recherche d’une bouteille d’eau pour se rafraîchir. Et toutes les cinq minutes, ils s’élancent dans la pente par petits groupes à chaque départ donné par les organisateurs. Venu du Colorado, Kyle Wester, un Américain de 26 ans ancien champion du monde, patiente au sein de la meute des concurrents. Il vient de claquer le 3e meilleur temps. « Pendant la descente, je me parle. Ça me détend », explique l’actuel n° 3 du classement

Après. À l’arrivée, l’épuise-ment, la peur ou la joie se lisent sur les visages des coureurs (à gauche). La course a été interrompue après une lourde chute qui a nécessité l’intervention des secours(en haut). Le sprint final (en bas).

c’esthuit »

« teutônia ,

un grand

mondial. Peu après lui, c’est autour de Debora de Almeida de se lancer. Après le virage principal, la jeune femme de 19 ans perd l’équilibre et fait une chute monumentale. Une cabriole spectaculaire qui fait penser à celle des pilotes de moto en Grand Prix. Les ciseaux du secouriste accouru mettent plusieurs minutes à la libérer de sa combinaison, avant de pou-voir l’évacuer vers l’hôpital. « J’étais arri-vée sur un segment de route rénové. J’ai hésité entre passer à droite ou à gauche.

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I r o n m a n e n 3 3 j o u r s :D I D I e r W o l o s z y n u n e t ê t e D e r o c k e u r , u n c o r p s s c u l p t é D a n s l e r o c . t e x t e   : B e n o î t l e g a u lt p h o t o s : m a r I u s B u g g e

3 3

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Déterminé. Dans les yeux de Didier

Woloszyn on devine une volonté sans faille. « J’avais un job à faire.

Tout était planifié. »

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e F r a n ç a i s

D i d i e r W o l o s z y n

a r é a l i s é

3 3 I r o n m a n e n

3 3 j o u r s c o n s é ­

c u t i f s , d u 2 5

j u i n a u 2 7 j u i l l e t

2 0 1 3 . C o m m e n t

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n a t a t i o n

1 2 5 , 4 k mc y c l i s m e

5   9 4 0 k mm a r a t h o n

1   3 9 2 , 6 k m

n a t a t i o n

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1 8 0 k mm a r a t h o n

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P a r i s ( f r a n c e )

P a r i s ( f r a n c e )

m u m b a i ( i n d e )

b r u x e l l e s ( b e l g i q u e )

1 i r o n m a n d i s t a n c e t o t a l e   :

3 3 i r o n m a n d i s t a n c e t o t a l e   :

2 2 5 , 9 9 5   k m

P a r i s

m u m b a i

Paris-Mumbai à vol d’oiseau : 7 010 km (distance approximative)

7   4 5 8 k m

Paris-Bruxelles à vol d’oiseau : 265 km (distance approximative)

b r u x e l l e s

P a r i s

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Quelle était la chose la plus difficile à endurer ? Le vélo m’a fait souffrir le plus. 180 km de vélo ce n’est pas énorme, mais quand il faut le faire jour après jour, après une nage de 3,8 km, ça devient très difficile. Mon cou et mes fesses m’ont fait extrêmement mal – une vraie tor-ture. Quand je laissais le vélo, je me disais : là, il n’y a plus qu’à cou-rir un marathon... Je ne courais ja-mais à plus de 10 km/h. Quand je cours, ça semble naturel, fluide, sans effort ; alors les gens me re-gardent et se disent « Oh, c’est fa-cile. » Mais non, faire un Ironman par jour pendant 33 jours n’était pas facile. Il fallait être très têtu pour ne pas abandonner.

Comment est-ce possible de faire 33 Ironman en 33 jours ?Il faut bien doser les efforts, gérer son corps et contrôler la douleur. Et il faut une équipe qui s’occupe de tous les éléments extérieurs

à la performance physique ; sinon, c’est impossible. Ma performance est en fait un effort collectif.

Que mangiez-vous ? Durant l’épreuve, je mangeais presque tout sous forme de purées composées d’aliments naturels – poisson, légumes, fruits… avec du sucré et du salé en alternance. Pas de poudres ni de barres énergétiques, aucun aliment transformé. On ne peut pas se nourrir pendant 33 jours avec des barres de céréales.

Décrivez une journée typique. Suivre une routine stricte était primordial. Le réveil sonnait à 5 h 45, je mangeais, puis j’exécutais un programme d’assouplissement. Mon triathlon com-mençait vers 7 heures du matin, et je le complétais en moyenne en 12 heures et 27 minutes. C’était comme une longue journée au bureau. Je voyais un physio-

D i D i e r W o l o s z y n ,4 6 a n s , h a b i t e l a v a l ,

u n e g r a n d e b a n l i e u e

t y p i q u e m e n t n o r d -

a m é r i c a i n e j u s t e a u

n o r d d e M o n t r é a l .

Il est entraîneur personnel et il accomplit d’autres tâches « normales » de fitness au Carrefour Multi sports, un immense com-plexe sportif. Woloszyn présente le vi-sage, les cheveux et la personnalité d’un rockeur ; il parle doucement, d’une voix un peu rauque. C’est un émotif dont les actions sont réglées par la raison. Sa tête de chanteur est posée sur un corps taillé dans le roc. Son corps a été sculpté par des décennies d’efforts physiques.

the red bulletin : Didier, tout le monde se pose la même question : com-ment peut-on réaliser un tel exploit insensé ? didier woloszyn : Pendant 33 jours, j’ai fait 33 Ironman – et rien d’autre. Je ne nettoyais pas mon appartement et je ne payais pas mes factures. Tout était fait et préparé par mon équipe PSE33 et ma co-pine Chantal Gallagher. Je nageais dans la piscine du Carrefour Multisports. Je courais et roulais à vélo autour d’une boucle de 1 652 km (1 mile) sur terrain plat ; je pouvais me ravitailler à un poste. Mais rien n’est parfait – c’est un secteur très venteux. La chaleur humide de Mon-tréal en juillet était également pénible. Je courais à l’intérieur sur un tapis roulant quand il pleuvait, et je faisais alors du vélo d’appartement qui reproduisait les conditions extérieures. Beaucoup de gens peuvent accomplir ce que j’ai fait avec un entraînement adéquat et un environne-ment favorable, mais ils doivent avoir la même attitude, la même force d’âme.

H o r s n o r M e s .Lever à 5 h 45 et douze

heures d’efforts qui se répètent chaque jour.

C’est la routine quoti-dienne d’un défi réalisé

avec son équipe.

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équipe PS33 tirée de ma performance. Je suis un excessif, pour moi il faut tout don-ner – je regrette de ne pas avoir continué l’été dernier.

Pourquoi faire tout ça ? Êtes-vous comme un alpiniste qui voit une montagne et qui ressent le besoin de l’escalader ?L’analogie avec l’alpiniste est intéressante, mais je suis plutôt comme ces marins qui traversent des océans en solitaire. Je crois que nos âmes et motivations sont similaires. Mais je ne risque pas ma vie comme ces marins. J’ai fait tout ça pour le plaisir, pour me faire plaisir.

Vous avez fait 33 Ironman de suite. Pourquoi pas 32 ou 34 ?! Le record était de 30, alors je me suis dit que faire 31 Ironman de suite, ce serait mesquin. 32 ? Eh bien, je n’aimais pas ce nombre. Mais 33, c’est un beau nombre bien rond. Mon père est né en 1933, Jésus-Christ est mort à 33 ans. Et 33 est un nombre facile à mémoriser, qui présente au final plusieurs qualités.

Vous avez 46 ans. N’aurait-il pas été plus facile de réaliser ce record quand vous aviez, disons… 26 ans ?À 46 ans, je connais mieux mon corps,

thérapeute chaque jour après le dîner. Et je me couchais tôt pour que mon corps puisse récupérer et être prêt le lendemain. C’était devenu un mode de vie. Toutefois, j’ai eu un gros malaise le 23e jour. Au terme d’une chaude journée de juillet, je me suis senti très étourdi. J’étais déshydraté.

Des blessures ? Une tendinite au moins ?Oui. J’ai subi une tendinite au tendon de mon gros orteil gauche. On m’a traité rapidement et cette blessure a été suivie constamment ; elle aurait pu mettre fin à l’événement. La douleur était vive, presque intolérable. J’ai aussi souffert de plusieurs ampoules, mais elles ont été bien traitées et n’ont pas représenté un danger. Quoique le bout de mon espadrille gauche ait été coupé pour permettre à une grosse ampoule de guérir. On doit être capable de gérer sa douleur durant de longues pé-riodes pour compléter une épreuve d’en-durance extrême comme celle-là.

Quelle était votre préparation physique ?En fait, je ne me suis pas préparé plus qu’on le fait avant un seul Ironman. Il faut parfois s’entraîner un minimum pour être performant au maximum. Je me suis déjà préparé de manière trop violente avant des épreuves d’endurance. J’arrivais déjà fatigué à la ligne de départ avec un men-tal pas toujours à la hauteur des efforts demandés. Et c’était alors l’échec.

Quelle était votre préparation mentale ?Mon conditionnement mental était total : j’étais programmé pour faire 33 Ironman consécutifs en 33 jours. J’avais un job à faire; tout était planifié et préparé. Je n’avais qu’à suivre le plan. Oui, c’était difficile et douloureux. Oui, il y a certains jours où j’aurais vraiment préféré demeu-rer au lit. Mais mon conditionnement mental était implacable. Alors que les 33 jours se terminaient, je me suis mis à pen-ser : « C’est déjà fini, quel sera mon pro-chain défi ? » Et j’ai ressenti que cette ex-périence avait été trop courte. Je regrette de m’être limité à 33 Ironman, car j’aurais pu continuer. J’aurais dû persister jusqu’à la limite de mes capacités, jusqu’à ce qu’il soit impossible d’avancer. J’aurai aimé fi-nir détruit, physiquement et mentalement. C’est pourquoi j’aimerais recommencer, en 2015. Mais cette fois, j’irai jusqu’au bout de mes forces, à l’extrême… dans l’esprit de Red Bull je suppose (rires, ndlr)…

Vous voulez donc recommencer ?!Ouais, j’aimerais recommencer, sans limite, et tout donner, en 2015 peut-être. Et j’aimerais donner une notoriété à mon

et je sais mieux gérer mes efforts. Et les jeunes n’aiment pas tellement ce genre de challenge. La vaste majorité des athlètes d’ultra endurance ne sont pas des jeunes.

Comment cette passion de l’ultra endurance a-t-elle commencé ? J’ai débuté en 1995 avec un Triple Ironman à Fonta-nil en France, soit 11,4 km de natation, 540 km de vélo et 126,6 km de course à pied en un temps de 47 h 46. Certainement l’un de mes plus beaux souve-nirs. Une épreuve déjà très difficile accentuée encore par une météo pourrie. Pluie, vent, froid, nous avons tout eu sauf la neige. Ce fut une véritable héca-tombe. Une cinquantaine au départ et un peu plus de vingt à l’arrivée. C’est alors que j’ai appris que lorsque l’on veut quelque chose, on peut l’obtenir. Le tout étant d’accepter la douleur

et bien d’autres choses. Et surtout, de faire beaucoup de travail derrière tout cela. Je suis entraîneur depuis une quinzaine d’années. J’ai commencé vraiment dans ce domaine au club de natation du SCA 2000 à Évry, en région parisienne. Au Québec, j’ai continué sur cette lancée. Je pense que je ne saurais rien faire d’autre. Et je n’ai pas envie de changer. Le sport est ma raison d’être, il fait partie de moi-même. Vivre sans, je n’en serai pas capable.

Vous n’avez pas contacté les médias avant de débuter cette épopée. Pourquoi ? Il y a des gens qui parlent et qu’on écoute; et il y a ceux qui agissent et que l’on croit – je suis de ceux-là. Je n’ai pas organisé de conférence de presse pour ne pas avoir de pression médiatique. Je refusais d’avoir une raison mercantile de faire cela. Je voulais vivre quelque chose d’extraordinaire, et je voulais Ie faire par passion.

Next. Après son exploit, Didier Woloszyn songe à repousser ses limites. En 2015, il pourrait s’attaquer à son propre record.

«   L e r e c o r d é t a i t

d e 3 0 , j e m e s u i s

d i t q u e 3 1 I r o n m a n

c e s e r a i t m e s q u i n .

3 2   ? J e n ’ a i m a i s

p a s c e n o m b r e   »

L’équipe de Didier Woloszyn était composée de son leader Claude Nucci, du médecin Normand Martin et des physiothérapeutes Annie Hamel et Maryse Lavoie. Didier Woloszyn s’est installé au Québec en 2007 pour vivre avec sa conjointe québécoise.Plus sur http://pse33.ca

74 the red bulletin

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TONMOMENT.HORS DU COMMUN

DES PHOTOS À

COUPER LE SOUFFLE

LE MONDE CHANGE

GRÂCE À EUX

AVENTURE SANS

FRONTIÈRES

ADRÉNALINE

INGÉNIEUX

EXTRÊME

PROCHAIN

NUMÉRO LE

12 FÉVRIER AVEC

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Do

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Page 76: The Red Bulletin Février 2014 - FR

Une oasis en enfer

Une oasis en enfer

Texte : Berenice andrade Photos : Katie orlinsky

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Cocon. La jeunesse de Juarez a suffisamment

souffert. Au Hardpop, la violence n’entre pas.

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À Ciudad Juarez, le Hardpop ne connaît ni la violence, ni la crise. La boîte de nuit mexicaine rassemble les meilleurs DJ’s de la planète et la jeunesse du coin, au cœur de ce fief des narcotrafiquants.

James Zabiela a le pas alerte. La star an-glaise de l’électro grimpe sur une scène minimaliste mais diablement efficace. Il affiche un large sourire avant d’installer ses instruments de travail avec soin. Le public du Hardpop est en transe alors que Zabiela n’a pas encore esquissé la moindre note. Telle une apparition di-vine, il semble transcender les foules. À 34 ans, il est un DJ-producteur de réfé-rence dans le monde de la scène house. Ici, dans l’antre des narcos, celui que cer-tains surnomment le « Björn Borg des pla-tines » transforme le club en vogue de Ciudad Juarez en une gigantesque lame de fond salvatrice.

Jusqu’en 2010, Juarez était la ville la plus dangereuse au monde. Depuis, elle a glissé au 19e rang. C’est bien l’une des rares fois qu’une chute vertigineuse est considérée comme une avancée. Certains politiques en rêveraient ! En revanche, la frénésie joviale des clients du Hardpop a quasiment suivi le chemin inverse. En 2009, le club pointe à une très flatteuse 32e place des meilleurs lieux de fête de la

planète, avant de dévisser au 56e rang. Au milieu d’un centre commercial désuet, James Lavelle, Magda, Damian Lazarus ou encore Deadmau5 ont enflammé le dancefloor ces dernières années. Ce soir, le Hardpop fête ses 7 ans d’existence. L’âge de raison. Le propriétaire des lieux a vu les choses en grand. Acid Pauli et James Zabiela font l’affiche. Le duo ger-mano-britannique, loin d’être intimidé, a répondu sans hésiter à l’invitation pour rejoindre Juarez et sa réputation sulfu-reuse. Zabiela semble même accro. Il en est à sa quatrième visite.

Les feux De La mort Perla est dans tous ses états. La jeune Mexicaine de 20 ans, maquillée et pom-ponnée comme il se doit, s’apprête à don-ner de la voix dès que Zabiela entrera en action. « Je vais au Hardpop depuis que j’ai 17 ans, glisse-t-elle. Je passais avec une fausse pièce d’identité qu’on me prêtait le temps de la soirée. Et même si Juarez était encore plus dangereuse à cette époque-là, personne ne m’a jamais fait peur. Mes parents essayaient en per-manence de m’interdire de sortir. Mais, malgré le danger, je suis toujours allée en boîte. Il ne m’est jamais rien arrivé et

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je n’ai jamais été punie. Si nous les jeunes, on ne peut plus sortir que voulez-vous qu’on fasse ? » Perla n’est pas seule. Comme toujours, elle est accompagnée. Une obligation ici. Sa copine, Denisse, a 18 ans, un visage poupin. Avec une habi-leté chirurgicale, Denisse a pris le temps de poser de faux cils sur ses paupières. Elle emboîte le pas de sa copine : « On connaît tous une famille à qui il est arrivé dans cette ville des choses sombres. »

Le 30 septembre dernier, Cesar Duarte se fend d’une annonce à faire pâlir Ma-nuel Valls. Le gouverneur de l’État de Chihuahua certifie que la ville est la plus sûre du pays depuis un an, et que le nombre de crimes et agressions a diminué de plus de 80 % ! Rien que ça. Entre 2007 et 2012, Ciudad Juarez a vécu avec la moyenne terrifiante de près de 6 homi-cides par jour. Au total, 11 000 meurtres, soit plus de 10 % des décès liés à la guerre

Contraste. Le Hardpop est aussi rempli que les rues de Juarez sont vides. Malgré les amélio-rations, la ville est toujours considérée comme l’une des plus violentes de la planète.

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« À Juarez, même si tu te tiens tranquille, il peut t’arriver quelque chose »

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des narcotrafiquants dans tout le pays. La ville présente un nouveau visage, le Hardpop y est peut-être pour quelque chose. Le club est même un havre de paix, une sorte de folie douce pour jeunes en mal de sorties. À l’image d’ailleurs du reste de la ville, où on voit fleurir désor-mais toutes sortes d’échoppes. Des di-zaines d’appartements en vente trouvent maintenant acquéreur. Peu à peu l’écono-mie locale redémarre. La vraie, pas celle des narcos.

À 21 heures, Perla, son frère Carlos et Denisse pénètrent dans la boîte. Dans ce coin d’Amérique centrale, tout proche. De la frontière avec les États-Unis, la soirée commence tôt pour se terminer peu avant 2 heures du matin. Nourris aux us et cou-tumes du grand voisin, les Mexicains calquent leur vie nocturne sur les habi-tudes des Yankees. Dehors, certains font la queue, patientent en silence dans le froid de ce mois de novembre, à l’endroit même où se donnaient rendez-vous, au début des années 2000, les bandes rivales pour s’affronter sans merci. Depuis que le Hardpop a ouvert en 2006, il n’y a plus eu le moindre homicide dans ce centre com-mercial, autrefois réputé pour sa violence.

En attendant son DJ préféré, Perla se confie : « En face de cette boîte, il y a quelques années, ils ont tué trois de mes cousins. L’an passé, c’est mon oncle qui a disparu. Peut-être étaient-ils impliqués dans une affaire de trafic de drogue ou je ne sais quoi. En fin de compte, je ne pré-fère pas savoir. Un cousin m’a raconté que ce n’était pas le cas. Il m’a assuré avoir peur pour sa famille, qu’il ne trempait dans rien de mauvais. À Juarez, même si tu te tiens tranquille, il peut t’arriver quelque chose. »

L’underground en fêteRicardo Tejada est un homme pressé. Di-recteur d’une agence d’événementiel, ce jeune entrepreneur est le fondateur du Hardpop. Un jour, il a cette idée de génie : importer dans son pays le meilleur du son anglais. Tejada a vécu à Londres, avant de revenir chez lui au crépuscule des années 90. Pendant de longues années, il se nourrit à l’ambiance des raves et aux sons des meilleurs clubs de la capitale an-glaise. C’est lui qui fait venir au Mexique des stars comme Tiësto et Paul Van Dyk.

Puis Tejada décide d’ouvrir son établis-sement de nuit. Ce sera dans le quartier de San Pedro Garza Garcia. Mais un refus de permis de construire et une multitude d’interdictions plus ou moins licites l’obligent à revoir son projet. Du coup, son père lui propose de venir s’installer dans le centre commercial dont il est pro-

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priétaire. Il trouve pour le fiston un local bon marché, et le tour est joué. Quelques semaines plus tard, le Hardpop voit le jour : « Le Hardpop a été créé car nous ai-mons la musique un peu moins commer-ciale, reconnaît aujourd’hui Tejada. Nous n’avions pas d’endroit pour ce genre d’événements pointus. En général, ces DJ’s n’attirent pas assez de monde. C’était le cas à l’époque, car personne ne les connaissait vraiment. Le club a vu le jour en octobre 2006. »

Ciudad Juarez compte plus d’un mil-lion d’habitants mais la scène alternative est orpheline d’un endroit à elle. « Cette musique était faite pour une génération comme la mienne. Elle nous a plu et on est revenus régulièrement au Hardpop, confie Marco Soli, 29 ans. En quelques mois, c’est devenu de la folie. Ce n’était plus un repère de la scène underground mais le rendez-vous de toute la ville. Tu y allais et tu tombais sur plein de personnes que tu connaissais. »

Bill Weir est l’ingénieur du son du club. De renommée internationale, l’Amé-ricain reconnaît que le Hardpop est par-venu à créer une cohésion au sein de la ville. Un endroit où on aime se retrouver pour mieux fuir l’ambiance anxiogène des alentours. « Le club est une île de réalité au milieu d’un océan de mensonges », souffle Weir avec poésie. Le concept du club est simple : murs noirs, lumières rouges dont un néon industriel qui rap-pelle le Factory, le club mythique de Man-chester de la fin des années 1970. « C’est un vrai lieu de musique où il n’y a pas d’artifices inutiles. Les clients ferment les yeux pendant qu’ils dansent, poursuit Weir. » La clientèle est à l’image du club. Il n’y a pas de règle vestimentaire. Le

Hardpop est le repère de jeunes filles aux sacs à main dernier cri et de jeunes gar-çons aux baskets à la mode. Le seul filtre est le prix de l’entrée. « Nos clients pro-viennent de toutes les classes sociales. Nous n’avons pas de critère standard. Nous ne discriminons personne. Tu paies le prix d’entrée et tu entres », déclare Eduardo Espino, le gaillard chef de sécurité.

Un lieU de gUérison Perla et ses amis se retrouvent à la fin de la prestation de James Zabiela. Le Hard-pop vient de remplir son contrat : distraire la jeunesse d’une ville meurtrie. « Je suis absolument convaincu que la musique aide beaucoup de gens à lutter contre un état de violence », reconnaît Acid Pauli avant de monter sur une scène spéciale-

Attraction. Acid Pauli lors de l’anniversaire du Hardpop (en haut). À la frontière, sur le pont d’El Paso, la file des passants grandit toujours (en bas).

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« Le cLub est une îLe de réaLité au miLieu d’un océan de mensonges »

mencé à devenir difficile. Il y a eu des ten-tatives de racket, les enlèvements ont augmenté. Mais nous n’avons jamais dé-ménagé. Il ne fallait pas céder, on aurait montré notre faiblesse aux narcos. »

Aujourd’hui, Ricardo Tejada est un homme heureux. Il garde même un bon souvenir des longs mois de fermeture de son club. À cette période, il migrait de l’autre côté de la frontière pour organiser des fêtes à El Paso. Et rouvrait discrète-ment le Hardpop pour y tenir des soirées privées. James Zabiela était même venu mixer pour Tejada et ses amis proches. « C’est la troisième fois que je joue ici. Ça devrait être la quatrième mais la fois der-nière, le concert a été annulé par mesure de sécurité. La première fois que je suis venu, je ne savais rien de Juarez. Ça a été un choc. Nous circulions en voiture quand

on a croisé des soldats armés jusqu’aux dents, à l’arrière d’une camionnette. Je n’avais jamais vu cela, mis à part à la télé-vision. » Si les premiers artistes ayant sévi au Hardpop ont entretenu un joli bouche-à-oreille, d’autres, plus craintifs, ont fait appel à un service de protection rappro-chée, proposé par le club. « Il était offert 24 heures sur 24 », pointe Tejada. L’impo-sant chef des gardes du corps Eduardo Espino raconte qu’assurer « la sécurité de la clientèle tient du miracle car les narcos élargissent leur liste de membres ». Qu’im-porte. Depuis 2011, le Hardpop est rou-vert et le succès bat son plein. Bill Weir a le mot de la fin : « L’énergie transmise par la foule aux artistes est incroyable. Tu ne peux pas passer une mauvaise soirée. La clientèle ne le permet pas. » Plus sur www.thehardpop.com

ment décorée par Vamonos Pest, l’entre-prise de désinfection de la série améri-caine Breaking Bad. « Le Hardpop est le souffle nouveau de cette ville qui symbo-lise la violence, l’avarice, l’égoïsme. Dans ces rues, les gens n’y vont pas par quatre chemins. Pour obtenir ce qu’ils veulent, ils ne transigent pas. Quand tu entres ici, il est question de paix, d’amour et de res-pect », dit Bill Weir ému.

Le Hardpop n’est pas à l’abri des pro-blèmes pour autant. Ricardo Tejada a subi une tentative d’enlèvement qui a laissé des traces, et le club a été fermé pendant 10 mois entre 2010 et 2011. « Nous ne voulions pas mettre en danger nos ar-tistes. D’ailleurs, nous avions peur de nous exposer nous-mêmes, indique Edgar Cobos, responsable des relations publiques du club. La situation a com-

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Action !clubbing

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Que peut bien faire le soir venu, un surfeur qui a passé sa journée sur des vagues de 10 mètres de haut ? Bayer aux corneilles devant sa télé ? Possible. Le surfeur pro Grant Baker décide, lui, de réaliser son rêve : ouvrir un bar rock, le Aces’n’Spades. Un projet qu’il concrétise en 2012 avec son ami d’enfance Reg Macdo-nald, déjà gérant de plusieurs clubs en vogue à Hollywood. Parmi les habitués du bar installé dans un sous-sol au cœur du Cap, on compte des amis surfeurs comme Mick Fanning et une kyrielle de stars de cinéma de passage, d’Orlando Bloom à Kevin Spacey. Le mercredi est ré-servé aux lives. Le jeudi, les yuppies en costard du quartier d’affaires voisin viennent ici se mélanger aux rockeurs. Et le week-end, la fête bat son plein. « Au départ, l’idée était celle d’un bar tranquille, dit Baker. Il n’y a pas de dancefloor, mais après minuit, le bar se transforme en une immense fête. »

Une cure de surf L E C A P A U A C E S ’ n ’ S PA D E S S E P r E S S E n t L A C r è M E D E S S U r -F E U r S S U D -A F r I C A I n S E t L E S S tA r S D E C I n é M A . S A r E C E t t E F E S t I v E E S t I M PA r A b L E   : D U r O C K ’ n ’ r O L L E t D E L A t E Q U I L A .

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jeune musicien de house pour pro-

duire son 1er album.

pIOneeR UnIT du hip-hop rafraî-chissant en dia-lecte sorti tout

droit des townships. Le

jeune label est ac-tuellement en tour-

née européenne.

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Action !voyages

cage avec vue  P l o n g é e av e c l e s r e q u i n s   c ’ e s t m i e u x q u ’ u n e v i s i t e à l’a q u a r i u m   ! a u l a r g e d u Pa c i f i q u e , v o u s fa i t e s fa c e à l a b ê t e .

CONSEILS PRATIQUESPLONGER BIEN COUVERT

« L’eau est à 20 °C, agréable donc, mais sans bouger on peut vite avoir froid, déclare Koschier. Mieux vaut avoir une combinaison de 7 mm, des chaussons, des gants et des lunettes de plongée – et bien sûr l’appareil photo de préférence accroché afin d’avoir les deux mains libres. »

t r o i s é l é m e n t sLA CALIfORNIE fAIT

LE BONhEUR dE TOUT UN ChACUN.

LA PREUVE

Située dans le Pacifique, à environ 260 km des côtes mexicaines, l’île Guadalupe est la meilleure destina-tion pour rencontrer le requin blanc. « Entre août et novembre, nul autre endroit au monde ne concentre autant de spécimens dans une eau si limpide », ex-plique Ernst Koschier, photographe sous-marin. L’utili-sation d’une cage sharkproof ne suffit cependant pas à éliminer l’appréhension au moment de pénétrer dans l’eau. « Il faut encore affronter sa propre frayeur », avertit le journaliste australien Andreas Wollinger. « Mais une fois dans la cage, les épaisses barres d’acier et le calme de la mer dissipent la peur. » La ceinture de plomb assure un bon lestage et un narguilé fournit l’air depuis la surface, offrant ainsi une plus grande liberté de mouvement en l’absence de bouteilles. La cage est immergée à 10 mètres de profondeur pour une durée de 45 minutes. Les squales ne tardent d’ailleurs pas à faire leur apparition, attirés par les restes de poissons utilisés comme appât. « Cette fois, ils sont trois ou

quatre, de la taille d’une auto. Ils nagent autour de la cage, les dents bien visibles, raconte Wollinger. On est surpris par la lenteur de leurs mouvements, élégants et par-cimonieux. Ils sont calmes et, Dieu merci, ne daignent pas s’intéresser aux gens dans la cage. »

Mémorable. Au plus près des re-quins, sans les vio-lons angoissants.

comment ça, sans cage ?certains scientifiques sont autori-sés à plonger avec les requins sans l’usage de cage. Comme Mauricio hoyos. « Comprendre le comporte-ment du requin est vital, précise le Mexicain. L’approche doit être lente et sans geste brusque, sans quoi son ins-tinct de chasse se réveille et c’est le cauchemar assuré. »

Infos : 3 000 $ min. (env. 2 200 €) pour une semaine à bord du Nautilus Explorer au départ de San diego, incluant 3 plongées par jour. nautilusexplorer.com

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Reggie Bush, running back des Lions de Detroit.

« Dans le football américain, le risque de blessure est de 100 % », dit Reggie Bush, le running back vedette des Lions de Detroit. L’un des plus rapides joueurs de NFL qui boucle un 100 mètres en 10,45 secondes. « La question n’est pas de savoir si les blessures vont se faire ou non, mais quand. Un entraînement ciblé per-met de limiter leur nombre, tout en diminuant l’impact des plaquages. Le menu de mon entraînement ? Mus-culation en salle, exercices de motricité en surcharge et travail spécifique de chutes sur un tapis de course. »

Aérien. Reggie Bush livre ses conseils

pour renforcer les jambes.

R I C H E E N F E RGiLet Lesté De 9 kG

ACCéLéRAteUR De JAMBes« Mes jambes sont mon capital, mais aussi la cible des défenses adverses. Bien renforcées, elles me permettent de garder le dessus. Ce gilet lesté avec du sable et du métal, soit neuf kilos répartis mes épaules et mon dos, accélère leur renforce-ment. Je l’utilise aussi pour travailler les sprints, les squats et l’explosivité. »

E X o S S U R T A P I S D E C o U R S E« La motricité doit être déterminante. Le tapis permet de régler les roulades à la vitesse de course (1) ou

d’améliorer la justesse du geste (2) – très utile pour des passes précises sous la pression adverse. »

Courir en avant sur tapis en position horizontale.

Courir en arrière dans le sens in-verse du tapis, une balle à la main.

Rouler par-dessus le ballon de gym glissant dans le sens inverse.

tout en courant, déposer la balle sur le support à la barre.

exécuter la roulade, se redresser et continuer à courir. 4 fois.

Reprendre la position initiale et recommencer 4 fois.

Paré pour le duel ?  N F L   À L’ E N T R A î N E M E N T, R E G G I E B U S H S E P R é PA R E P O U R A F F R O N T E R L E S D é F E N S E S A D V E R S E S .

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Action !world run

Résultats du testÉtablissez votre score en additionnant les points comme suit :

rÉponse a = 10 points, rÉponse b = 5 points, rÉponse c = 1 point, rÉponse d = 0 point

Quel coureur êtes-vous ?C o m p é t i t e u r , fa n d e f i t n e s s o u a l l e r g i q u e a u r u n n i n g   ? fa i t e s l e t e s t p o u r l e s av o i r e t t é l é C h a r g e z l e p r o g r a m m e d ’ e n t r a î n e m e n t d e W i n g s f o r l i f e W o r l d r u n q u i v o u s C o n v i e n t.

71-80 points

compétiteurVotre objectif

Améliorer la performance.

Vous cherchez en permanence à repousser vos limites et en compétition,

être derrière vos concurrents n’est pas une option.

Votre leitmotiv« Souffrir toujours »

Recommandation Programme d’entraînement A

15-70 points

Fan de fitnessVotre objectif

Des mollets fermes et le bien-être

Vous vous entraînez plusieurs fois par semaine et consacrez du temps

et des efforts pour une santé et une qualité de vie meilleures.

Votre leitmotiv« D’abord le travail, ensuite le plaisir »

RecommandationProgramme d’entraînement B

7–14 points

Allergique à la courseVotre objectif

Commencer par faire 3 km en moins de 18 minutes

Vous courez par intermittence. Et quand vous le faites, vous vous dites, essoufflé, qu’il

fût un temps où vous étiez plus en forme.

Votre leitmotiv« Éliminer la petite voix intérieure »

RecommandationProgramme d’entraînement C

1 Je cours pour… A Améliorer mes

performances.B Pour mon bien-être et

ma santé.c Je ne sais pas.

2 Quand je cours, je fais surtout attention à… A Mon pouls et ma

vitesse.B La météo et au

paysage.c La conversation avec

mon partenaire de course.

3 Un jour où je ne cours pas, c’est…A Une séance que j’espère

pouvoir rattraper au plus vite.

B Des symptômes de manque qui appa-raissent, je ne tiens pas en place, je m’agite.

c Rien d’anormal.

4 Mon indice de masse corporelle :A 18-25B 25-40c Indice de quoi ?

5 Quelqu’un me double sur le parcours. A Me doubler moi ? B Je continue ma course

tranquillement.c Je repasse devant !D Je le salue poliment.

6 Mes attentes en compétition :A Un bon temps, de bons

adversaires, une bonne perf.

B Une bonne organisation.c Je ne cours pas pour

gagner !

7 Une douleur au pied m’empêche de courir.A Je fais un entraînement

alternatif. De la muscu par exemple.

B Je fais du vélo ou de la natation.

c J’attends que ça passe !

8 Après la course,A Je prévois la prochaine

séance.B Je savoure l’endorphine.c Je pense à une bonne

bière et aux courbatures du lendemain.

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Tous pour un ! W ings For L iF e Wor L d run  u n s e u L t o p d é pa r t p o u r s i x c o n t i n e n t s   : L e d i m a n c h e 4 m a i 2 0 1 4 s e d é r o u L e r a u n e é p r e u v e u n i q u e e n s o n g e n r e . L a p r e m i è r e c o u r s e à p i e d g L o b a L i s é e d e L’ h i s t o i r e , o u v e r t e à t o u s c e u x q u i v e u L e n t s e m e s u r e r a u m o n d e .

C O N S E I L S d E p r Ocheck-list pour coureurs d’endu-

rance par colin Jackson.

« Quand la soif arrive, il est déjà trop tard »colin Jackson, champion du monde de course de haies

nutritionne changez pas de régime alimentaire à cause d’une compé-tition. le corps y est

habitué et toute modification perturbe-rait le cycle énergétique de votre corps et de vos performances.

hYdratationle corps est intelli-gent. Quand il ne re-çoit pas assez d’eau, il la puise dans les ali-

ments. il faut boire suffisamment pour prévenir la soif. opter pour des boissons comportant du sodium et du potassium.

compagnieune musique calme pour le flow et de lourdes basses pour les passages difficiles

– c’est comme on veut ! personnelle-ment, j’aime rester à l’écoute de mon corps… je cours donc sans.

chaussureselles doivent avoir une bonne tenue. soyez attentif à cela car avec des chaussures

distendues, votre course ne sera plus économique. changez de paires tous les 1 000 kilomètres.

1. les modaliTésle 4 mai 2014 à 10 heures (temps universel), le coup d’envoi sera donné à 37 courses dans 35 pays. trente minutes après, les poursui-vants en voiture seront lâchés. le dernier coureur à être rattrapé sera déclaré vainqueur.

5. les PaRTiCiPaNTsde l’amateur au champion olym-pique et des stars comme david coultard. le but ? courir aussi longtemps que possible et ainsi soutenir la recherche pour soigner la paraplégie.

4. le ClassemeNTle dernier homme et la dernière femme à être rattrapés seront les vainqueurs mondiaux et gagneront un voyage autour du monde exclusif. un vainqueur national sera aussi désigné dans chaque pays. le clas-sement en ligne permet à chacun de situer sa performance.

2. les PoURsUiVaNTsles voitures « chasseuses » aug-mentent partout leur vitesse au même rythme. les coureurs rattra-pés au fur et à mesure seront élimi-nés. la distance parcourue s’établit à l’endroit où le coureur est doublé par la voiture.

6. la missioN« courir pour ceux qui ne le peuvent pas », telle est la devise de Wings for life World run. les bénéfices seront reversés à la fondation Wings For life qui sou-tient la recherche sur les lésions de la moelle épinière dans le monde entier. plus sur www.wingsforlife.com

3. les PaRCoURscinq types de parcours : en milieu côtier, fluvial, urbain, nature et plateau. infos météo, parcours et

temps de parcours disponibles sur la page d’accueil de

l’événement.

participez à Wings for life World run ! inscription en ligne jusqu’au 20 avril sur wingsforlifeworldrun.com

n’attendez

pLus pourVoUs iNsCRiRe !

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Page 92: The Red Bulletin Février 2014 - FR

Action !ma ville

Fondé en 2012, le tandem HVOB (« Her voice over boys ») s’attaque avant tout à une contradiction : créer avec subtilité de l’électro qui s’écoute autant qu’elle entraîne. Anna Müller compose et chante de sa voix sensuelle, son acolyte Paul Wallner produit. Après quelques morceaux sur la plateforme SoundCloud, tout s’est accéléré pour eux. Des concerts dans les grands festivals européens, une invitation de la part d’Elie Saab pour la fashion week parisienne, un EP, un album, un second EP et la tête des hit-parades. Le groupe se produira live au festival texan South by Southwest (SXSW), un événement musical majeur aux États-Unis. Ceux qui ne pourront pas se déplacer en mars à Austin peuvent se procurer Lion, le nouvel EP du groupe, sorti le 6 décembre dernier, et qui inclut des remixes signés Stimming et Wolfram. www.hvob-music.com

Lion, le dernier quatre titres du duo viennois HVOB, est dans les bacs.

d e l ’ A c t i o n

LASER GAME, MUR D’ESCALADE ET SIMULATEUR

DE VOL

5 m A j e u rLE TOp à VIEnnE

zIMMER 37 Am Karmelitermarkt 37–39Le Karmelitermarkt est un peu bobo mais cela n’enlève rien à la gentillesse de la mère et la fille qui tiennent ce resto, adoré de ses clients. C’est le meilleur en-droit pour lézarder au soleil en mangeant un morceau ou prendre un café (à deux pas, il y aussi 2 autres restos sympas : le Schöne Perle et le Pizza Mari).

BURGGASSE 24Burggasse 24Selon moi, la plus belle boutique à Vienne. Spacieuse, aérée et des pièces claires. On y trouve des fringues vintage superbes, dont de magnifiques chemisiers !

pROpAGAnDAStubenring 20 À Vienne, impossible d’avoir les cheveux mal coupés. Le coiffeur Wolgand « Jackson » Steinbauer y veille dans son petit salon où trône au mur une immense affiche de Marilyn Manson.

ST. JOSEfMondscheingasse 10Déjeunez bio et régalez-vous de produits locaux et de plats typiques, servis par des gens très sympas. Le Dal aux lentilles du ST. Josef est une tuerie.

pRATERSAUnAWaldsteingartenstraße 135Le meilleur club de Vienne, connu et apprécié dans toute l’Europe. La programmation, le jardin et la piscine sont tops. Les VJ’s et les jeux de lumière y sont si géniaux que nous leur avons emprunté.

Vu de Vienne V ien n e  A n n A M ü L L eR e S T L A VOi X De H VOB, u n DuO De Deep HOu Se Qu i A COnQu iS L A pL A n è T e en Si X MOiS. eL L e nOuS L i V R e Se S pL A n S pOu R B i en M A n -GeR , FA iR e L A F Ê T e e T AVO iR u n e COu pe Au pOiL .

pILOTAGE D’Un AIRBUS

On décolle et on-atterrit à bord d’un simulateur de vol Airbus. Adrénaline garantie lorsque

les réacteurs tombent en panne.viennaflight-px.rtrk.at

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LASER GAME Variante du paint-

ball. Équipé d’un gi-let électronique et d’un pistolet laser, vous affrontez vos adversaires dans un labyrinthe em-

brumé. laserfun-vienna.at

ESCALADE En VILLE

Un paradis pour grimpeurs débu-

tants et pros. C’est un gymnase

de 1 200 m², dédié au bloc.

Il propose aussi des parcours de slackline.

kletterhallewien.at

Tabo

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Erdbergstraße

Alser Straße

Ausstellungsstraße

Volks­garten

Museums­quart ier

Hofburg Stephans­dom

Oper

Karls­k irche

Stadtpark

Arenberg­park

Belvedere­garten

Venediger Au

Augarten

Mariahilfer Straße

neustiftgasse

Landstraßer Hauptstraße

Schwe-denplatz

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Stephans-platz

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Karlsplatz

Josefstädter Straße

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Roßauer Lände

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Page 93: The Red Bulletin Février 2014 - FR

James Mercer, est chanteur et guitaristes des groupes The Shins et Broken Bells.

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James mercer est un homme pressé. on le connaît surtout comme chanteur de the shins, un groupe de rock indé dont les morceaux psychédéliques ont de-puis longtemps conquis la critique et la tête des charts. en 2009, mercer et son ami producteur

danger mouse (Gnarls barkley, the black keys et norah Jones) unissent leur talent et forment broken bells. Ce projet réunit leurs passions com-munes pour la pop obscure et la musique dance modérément excen-trique. et ça marche ! leur 1er album éponyme se vend à 700 000 exem-plaires aux États-unis. mercer révèle ici les morceaux qui ont inspiré leur second opus, After The Disco.Extraits disponibles sur brokenbells.com

LE donnEur dE ryThMEune enceinte sans fil en forme de bouteille, étanche, robuste avec une batterie de dix heures d’autonomie. de quoi trouver sa place dans tous les porte-bouteilles des vététistes mélomanes. www.scosche.com

1Ce morceau résume parfai-tement les années 90 : pop classique, groupes com-posés de femmes, gui-tares distor-

dues et mélodies à succès. durant mes années lycée en Angleterre, j’ai vu Throwing Muses en concert. Leur attitude détachée m’avait fasciné. not too Soon date de 1991 mais n’a pas pris une ride.

4 5Cette chanson est l’œuvre de mon grand ami Eric Johnson. Il l’a écrite pour sa femme, ce que je trouve gé-nial quand on

pense au titre et qu’on écoute les pa-roles attentivement. Le talent d’Eric n’est pas nouveau, il s’était déjà illustré avec Califone, son précédent groupe. un groupe méconnu qui aurait pu être l’un des plus grands.

2Smith Wes-terns est un super groupe de rock indé avec des mor-ceaux absolu-ment géniaux comme Varsity. Léger

et plaisant, ce titre évoque les tubes radio des années 80. nous leur avons proposé de nous accompagner lors de notre dernière tournée mais ils étaient pris par l’enregistrement de leur album. dommage !

Il y a trois ans, Blur mettait en ligne sur son site web son premier morceau depuis 2003. un événement qui n’a mal-

heureusement suscité aucune réaction de la part des médias. C’est dingue ! Fool’s day est un bijou, peut-être le meilleur morceau de Blur. À l’époque, je voyais en ce titre l’amorce d’un nouvel album. Je l’attends toujours.

3riche en mélo-dies et tour-nures origi-nales, The Golden Flower est à lui seul une leçon de composition. un chef-

d’œuvre uniquement disponible en single vinyle et livré avec l’album Tone Soul Evolution. La pochette du single est mal calibrée mais on s’en fout. on parle là de l’un des meilleurs morceaux de tous les temps.

Un classique dans un monde juste Pl aylist les cinq hymnes méconnus auxquels James mercer , le chan-teur de Brok en Bells, doit Be aucouP.

Action !musique u n e ,

d e u x , t r o i sAnECdoTES

À L’oCCASIon dE LA 56E rEMISE du

pLuS prESTIGIEux prIx MuSICAL

throwing Muses Not Too Soon

Fruit Bats You’re Too Weird

Smith Westerns Varsity

Blur Fool’s Day

Apples in Stereo The Golden Flower

GEorG SoLTI Avec 31 Grammys, le chef d’orchestre

hongrois mort en 1997 est le

recordman du prix. La musicienne de bluegrass

Alison Krauss, avec ses 27 tro-phées à 42 ans, se rapproche.

STEVIE WondEr

Lors de la cérémo-nie de 1976, Stevie

Wonder est en duplex au nigeria. Le présentateur Andy Williams s’adresse à lui :

« Stevie, vous nous voyez ? » Il n’a plus

jamais présenté les Grammys.

SInEAd o’Connor

L’Irlandaise est la seule à avoir refusé un Grammy en pro-testation à l’aspect

commercial de l’événement. Milli Vanilli a dû rendre

son trophée. Le duo chantait en play-black avec la voix de Charles Shaw.

l e g r o o v e e n a l t i t u d eGAdGET du MoIS

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Page 94: The Red Bulletin Février 2014 - FR

Blind Turismo est déjà dans les bacs.

Action !jeux vidéos

G A G N E R D E S

M I L L I O N S A V E C

D E S J E U XDES SUCCÈS FINAN-CÉS PAR LE PUBLIC VIA KICKSTARTER

« Laissez-moi vous dire deux mots sur cette ville », lance un des personnages du jeu vidéo Thief. « Si c’est ma mère, alors je suis adopté. » Cet univers sordide et lugubre constitue le cadre de l’épisode très attendu de l’un des plus importants jeux vidéo.Thief est l’un d’entre eux, les deux autres étant Metal Gear Solid et Tenchu: Stealth Assasins qui, en 1988, intro-duisent et popularisent les jeux d’infiltration auprès de la nouvelle génération de gamers, ouvrant ensuite la voie à des jeux comme Assasin’s Creed ou Splinter Cell. Deux jeux que les aficionados auront en tête au moment de découvrir la nouvelle version de Thief dont la sortie mon-diale est ce mois-ci.Au menu, vaste espace de jeu, missions et vue objective, rien de nouveau jusque-là. En revanche l’univers steam-punk urbain, nauséabond terrifiant et sordide fait de cet épisode une vraie réussite. Disponible en Xbox One et 360, Playstation 3 et 4 et PC.www.thiefgame.com

Sensa- tion- nelCLUMSY NINJA : ATTENTIoN DANgER D’ADDICTIoNUn personnage de dessin animé dont le réalisme des mouvements fait du coaching, seul but du jeu, une douce addiction sur iPhone. Les progrès sont visibles d’un niveau à l’autre et on en redemande. naturalmotion.com

b i e n t ô t

ToRMENT : TIDES oF

NUMENERA4,18 Mi $

Ce jeu de rôle (JDR) dont l’action se situe un milliard

d’années après notre ère recueille

plus de 70 000 supporteurs.

PRoJECT ETERNITY3,97 Mi $

Un autre JDR par le créateur de Star

Wars et Fallout mais avec une touche games

of Thrones.

MIghTY No. 93,85 Mi $

Un robot ludique façon japonaise.

Quatre fans payent 10 $ pour un dîner avec Keiji Inafune,

créateur de Mega Man.

Trouvez et financez de futurs jeux sur

kickstarter.com

c’est du vol at t e n t i o n ! TH I EF P o U R R a i t S U B t i L i S e R U n e g R a n d e Pa R t i e d e Vo t R e P R éc i e U x t e M P S à Vo t R e i n S U…

Joueur, tu obéirasgUERRE FRoIDEBeaucoup jouent pour fuir la bureaucratie du monde réel. Papers, Please vous y ramène de plein fouet. En tant qu’agent des frontières d’un État soviétique fictif, vous exercez le pouvoir sur tous ceux qui entrent sur votre territoire. Palpitant ! Disponible pour PC et Mac. level5ia.com

garett. héros ou escroc ?

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Page 95: The Red Bulletin Février 2014 - FR

tonMoMent.HORS DU COMMUN

DES PHOTOS À

COUPER LE SOUFFLE

LE MONDE CHANGE

GRÂCE À EUX

AVENTURE SANS

FRONTIÈRES

ADRÉNALINE

INGÉNIEUX

EXTRÊME

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TÉLÉCHARGEMENTGRATUIT

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ton MoMent.Hors du commun

Page 96: The Red Bulletin Février 2014 - FR

02.03, Paris

Chic, un chocPSG-OM est un classique de la L1 dont on ne se lasse pas même si les deux clubs ne partagent plus le même train de vie. Vainqueurs à l’aller au Vélodrome (2-1), les Parisiens, très ambitieux, ont un planning 2014 chargé. L’OM, lui, rêve juste de jouer les trouble-fêtes au Parc. www.psg.fr

Robert Adams. L’endroit où nous vivons présente le travail du photo-graphe américain. Depuis ses débuts dans les années 60, Adams raconte la vie et les paysages du grand Ouest américain. L’exposition pointe les in-tentions citoyennes du photographe : avoir conscience des richesses du lieu qui nous est donné, non seulement dans l’Ouest américain, mais aussi dans le monde entier.www.jeudepaume.org

Il y a cent ans, Lyon accueillait l’exposition internationale ur-baine. Lyon, centre du monde! or-ganisée par les musées Gadagne revient sur cet événement pour promouvoir le projet d’une cité moderne et originale. Ce rendez-vous international très couru s’ar-rêtera d’un coup avec la déclara-tion de guerre du 3 août 1914 et le départ des nations ennemies. www.gadagne.musees.lyon.fr

Le Paris-Nice cycliste est l’incontournable rendez-vous du début de saison pour le peloton professionnel. Des Yvelines à la Méditer-ranée, la « course au soleil » donne l’occasion de jauger l’état de forme des équipes. La preuve ? Wiggins et Porte, coéquipiers de Chris Froome dans la Sky team, ont remporté les deux dernières éditions. www.letour.fr

Jusqu’au 18.05, Paris

L’Amérique d’Adams

Edinson Cavani.

Jusqu’au 27.04, Lyon

Lyon, capitale

09.03, Mantes-la-Jolie

Cap au Sud

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ACtion !événements

96 the red bulletin

Page 97: The Red Bulletin Février 2014 - FR

Depuis sa qualification histo-rique pour la Coupe du monde devant l’Ukraine en novembre (3-0), la France a retrouvé le moral et ses fans. Vrai ? On va pouvoir en juger dans ce pre-mier match amical de l’année face aux Pays-Bas, une très grosse pointure. Les Bleus démarrent sérieusement leur préparation pour le Brésil. www.fff.fr

Cette rétrospective, la première depuis plus de 30 ans, offre toute la palette des talents d’un créateur hors du commun. Peintre, caricaturiste, sculpteur, dessinateur, Gustave Doré marque son époque au point de laisser une marque indélébile dans l’imaginaire contemporain. www.musee-orsay.fr

05.03, Saint-Denis

Objectif Rio

Jusqu’au 11.05, Paris

L’empreinte Doré

bill viola, pionnier de l’art vidéo, présente ses installations monumentales au cœur du Grand Palais. associant la vidéo, le son et la mise en espace, l’artiste américain emmène le visiteur dans un voyage artistique incomparable.www.grandpalais.fr

dopé par les exploits de nanterre en euroligue, le show basket de la Pro a s’anime avec la disney-land Paris Leaders Cup (l’ancienne « semaine des as ») à nouveau organisée sous un grand chapi-teau aux portes du célèbre parc d’attractions. La compétition réunit les huit meilleures équipes du championnat à la mi-saison. www.lnb.fr

05.03, Paris

Voilà Viola

14-16.02, Marne-la-vallée

Ça vole haut

15.03, Saint-Denis

Grosse pressionLe Xv de France boucle son tournoi 2014 avec un dernier match face à l’Irlande au stade de France. Ce sera aussi l’ultime sortie des bleus devant le public français cette saison. en juin, les joueurs de saint-andré filent en australie pour une tournée. www.ffr.fr

e nb r e f

nOtre SéLeCtiOn, en BOnne

COMPaGnie

aU CHaUD Bordeaux ac-

cueille ce week-end l’élite de l’ath-

lé national pour les championnats de France en salle.

Passage obligé pour les tricolores

en quête de re-pères avant les

Mondiaux à Sopot.20-22.02

www.athle.fr

20jeudi

aU CarnaVaL en début d’année, Dunkerque et ses « carnavaleux »

entrent en transe et en danse pen-

dant un trimestre. Les bandes de fê-tards envahissent chaque week-end

la cité de Jean Bart. Bal des

acharnés.ville-dunkerque.fr

2diMANCHe

aU taPiSLe festival des

arts martiaux fait toujours le plein à

Bercy avec les stars asiatiques. Moines de Shao-lin, combattants philippins de Kali eskrima, sabreurs

coréens de Hai-dong Gumdo, etc. il y en a pour tous

les goûts.www.bercy.fr

15SAMedi

the red bulletin 97

Page 98: The Red Bulletin Février 2014 - FR

the Red Bulletin n° 28 paRaîtRa le 12 févRieR 2014

instant magique

98 the red bulletin

24 novembre 2013Ce qu’a fait Mark Webber au Brésil, lors du dernier tour de son 217e et dernier grand prix de F1 est en principe sévère-ment sanctionné. Mais pour l’Australien qui courra désor-mais en championnat d’en-durance, c’est une belle ma-nière de sécher ses larmes d’adieu.

« Ça m’a fait un bien fou de retirer le casque et voir ainsi les fans et les commissaires de course » Mark Webber

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Page 99: The Red Bulletin Février 2014 - FR

WINGSFORLIFEWORLDRUN.COM

COURONS POUR FAIRE AVANCER LA RECHERCHE

INSCRIVEZ-VOUS !LE MÊME JOUR À LA MÊME HEURE PARTOUT DANS LE MONDE

4 MAI 2014 - 12H00 - HENNEBONT (BRETAGNE)

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4 MAI 2014 - 12H00 - HENNEBONT (BRETAGNE)

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