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41 41 43 Équipements médicaux et greffe du poumon Grippe saisonnière: la campagne de vaccination a débuté le 21 Octobre Pr Lyèce Yargui - Pr Arezki Berhoune: Mise au point sur l’hémoglobine glyquée Actualité 20 Pr Tahar Rayane: L’Algérie possède une loi restrictive... Actualité 16 16 17 17 18 18 Cancer de la prostate: les autotests de dosage du PSA interdits Le coronavirus ne constitue pas de risque pour le hadj Naissance avant terme: risque de grossesses compliquées… L’entomophobie, ou la peur des petits insectes OMS et Institut Pasteur: ensemble contre les épidémies Benzodiazépines et démence: le lien qui fait peur Info 26 Mme Hamida Khettab: Ce n’est plus le cancer du sein qui tue nos femmes, mais la négligence Entretien 2 7 8 9 10 12 14 Dr S. Kesraoui: Les accidents vasculaires cérébraux, un vrai fléau Pr Lazdunski: AVC, la médecine traditionnelle au secours .... Psoriasis: redonner espoir aux patients découragés… Le Psoriasis touche près d’un million de personnes en Algérie Pr Aomar Ammar-khodja: Groupe de Réflexion Maghrébin sur le Psoriasis Pr Brahim Griene: Institutionnaliser la prise en charge de la douleur Le traitement de la douleur, de la médecine arabe à la médecine moderne Évènement SOMMAIRE Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé Edité par Media Pub Santé Adresse: Lot Benboulaïd, Blida Tél.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23 Site web: santemag-dz.com Email: [email protected] Directeur de la publication: ACHOURI Abdelkader Directeur de la rédaction: ACHOURI Mohamed Email: [email protected] Coordinatrice de la rédaction: FORTAS Nadjia Directrice technique: Abdelatif Rabea Comité de rédaction: TANINA Ait MAYA Harcha ZAHAF Loubna NAHLIL Djaouida SOLTANE Hania BADREDINE Sawsen Conception: BRIKH Kamel Correction: GHARNAOUT Amar Octobre 2012 N° 11 ISSN 2253-0061 Dépôt légal 188-2012 22 22 23 23 Tremblement essentiel: la piste génétique se confirme Diabète de type 2: la piste… intestinale! Déclin cognitif: le gingko biloba recalé La fibrillation auriculaire favorisée par l’alcool? Recherches médicales 30 32 34 35 Pr. Louafi Djellali: Cancer du sein: approche épidémiologique Pr M’hamed Affiane: Le dépistage, précoce, du cancer du sein... Cancer du sein, localement avancé Cancers du sein triples négatifs Dossier

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Équipements médicaux et greffe du poumonGrippe saisonnière: la campagne de vaccination a débuté le 21 OctobrePr Lyèce Yargui - Pr Arezki Berhoune: Mise au point sur l’hémoglobine glyquée

Actualité

20 Pr Tahar Rayane: L’Algérie possède une loi restrictive...

Actualité

161617171818

Cancer de la prostate: les autotests de dosage du PSA interditsLe coronavirus ne constitue pas de risque pour le hadj Naissance avant terme: risque de grossesses compliquées… L’entomophobie, ou la peur des petits insectesOMS et Institut Pasteur: ensemble contre les épidémiesBenzodiazépines et démence: le lien qui fait peur

Info

26 Mme Hamida Khettab: Ce n’est plus le cancer du sein qui tue nos femmes, mais la négligence

Entretien

2789

101214

Dr S. Kesraoui: Les accidents vasculaires cérébraux, un vrai fléauPr Lazdunski: AVC, la médecine traditionnelle au secours ....Psoriasis: redonner espoir aux patients découragés… Le Psoriasis touche près d’un million de personnes en AlgériePr Aomar Ammar-khodja: Groupe de Réflexion Maghrébin sur le Psoriasis Pr Brahim Griene: Institutionnaliser la prise en charge de la douleurLe traitement de la douleur, de la médecine arabe à la médecine moderne

Évènement

SOMMAIRE

Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé Edité par Media Pub SantéAdresse: Lot Benboulaïd, BlidaTél.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23 Site web: santemag-dz.comEmail: [email protected]

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Directrice technique:Abdelatif Rabea

Comité de rédaction:TANINA AitMAYA HarchaZAHAF Loubna NAHLIL DjaouidaSOLTANE HaniaBADREDINE Sawsen

Conception: BRIKH Kamel

Correction: GHARNAOUT Amar

Octobre 2012 N° 11

ISSN 2253-0061 Dépôt légal 188-2012

22222323

Tremblement essentiel: la piste génétique se confirmeDiabète de type 2: la piste… intestinale! Déclin cognitif: le gingko biloba recaléLa fibrillation auriculaire favorisée par l’alcool?

Recherches médicales

30323435

Pr. Louafi Djellali: Cancer du sein: approche épidémiologiquePr M’hamed Affiane: Le dépistage, précoce, du cancer du sein... Cancer du sein, localement avancéCancers du sein triples négatifs

Dossier

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ÉVÈNEMENT

2 Santé-MAG N°11 - Octobre 2012

INTRODUCTIONLes accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont parmi les affections neu-rologiques les plus importantes, de par leur fréquence et leur gravité car, le pronostic vital est, souvent, mis en jeu.C’est un problème de santé publique majeur : Pathologie lourde Coût de prise en charge élevé Nécessité de structures de soins

adaptées.

Nous distinguons:• Les accidents ischémiques céré-braux (AIC)• Les hématomes intra parenchy-mateux (HIP)• Les thromboses veineuses céré-bralesNous détaillerons, dans notre inter-vention, les AIC et les HIP.

DÉFINITIONS1 AIC: déficit neurologique soudain, en rapport avec une occlusion arté-

rielle, qui prive une zone, plus ou moins étendue du cerveau, de son apport, normal, en oxygène et en glu-cose.2 AIT (accident ischémique transi-toire): Déficit bref de dysfonction neu-rologique, dû à une ischémie focale cérébrale, ou rétinienne, sans preuve d’ischémie, à l’imagerie.3 HIP: L’hémorragie cérébrale se dé-finit comme un saignement cérébral intra parenchymateux. Celle-ci peut être localisée, ou diffuser vers des zones de moindre résistance : ventri-cules et espaces sous-arachnoïdiens.

EPIDÉMIOLOGIELa connaissance épidémiologique est primordiale. Elle permet d’établir un état des lieux et une meilleure ap-proche de l’état de santé d’une popu-lation.Il est rapporté, dans le monde, chaque année, 16 millions de nouveaux cas et 5.7 millions de décès.Les AIC représentent 80 à 85% de l’en-semble des AVC et les HIP, 15 à 20%.

Dr S. Kesraoui

Service de Neurologie du professeur M. Arezki CHU de Blida

Les accidents vasculaires cérébraux: un vrai fléau

ÉVÈNEMENT

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ÉVÈNEMENT

3Santé-MAGN°11 - Octobre 2012

1. L’incidence:Il existe des variations, dans le temps et dans l’espace, (gradient nord sud, est ouest) et des variations, liées à des facteurs environnementaux.L’hémorragie cérébrale se définit comme un saignement cérébral intra parenchymateux.Celle-ci peut être localisée, ou diffuser vers des zones de moindre résistance: ventricules et espaces sous arachnoï-diens.

2. La prévalence:Les études de prévalence sont, tou-jours, difficiles, car elles nécessitent de connaître le taux d’incidence des nouveaux cas, ainsi que le nombre de survivants des accidents précédents.

3. Le taux de mortalité :La majorité des études calculent le taux de mortalité à 1 mois et généra-lement, le taux de mortalité à 1 mois, pour l’ensemble des AVC, sont de 20%. Ces taux ont diminué, ces 20 dernières années, de 25%.

4. Facteurs de risque:Certains facteurs de risque des héma-tomes intracérébraux sont, également, des causes, directes, de saignement.

5. Mécanisme et physiopathologie:

A Mécanisme des AIC: Occlusion vasculaire par thrombose

ou embolie Embolie à Pt de départ cardiaque: Thrombus intra cavitaire, par IDM) Embolie infectieuse (endocardite) Embolie paradoxale (FOP) Pt de départ artériel (plaque d’athérome,

TSA, crosse aortique) Mécanisme hémodynamique par sté-

nose (au moins 70%)/ thromboseArtérielle Ou par chute du DSC (bas débit car-

diaque, arrêt cardiaque, responsable d’infarctus «jonctionnel» ou des «der-niers prés».

Inherred Norvège 310 Novosibirsk Russe 260 Belluno Italie 240 Melbourne Australie 210 Blida Algérie 201 Joinville Brésil 155 Dijon France 135 Londres-Sud Angleterre 130

Rappel anatomique:

Infractus Cérébral

0

1315

12

16.615

28

21

12 1113

5

10

15

20

25

30

Infarctus Hématomes - Age

- Sexe

- Génétique

- HTA

- Diabète

- Hyperlipidémie

- Tabac

- Alcool

- Obésité

-Contraceptifs oraux

- Age

- Sexe

- HTA

- Drogues et médicaments

- Angiopathie amyloïde

- Hypocholestérolémie

- Tabac

Facteurs non modifiables}

Melbourne, Australie

Perth, Australie

Erlangen, Allemagne

Algérie

Martinique

Belluno, Italie

L’Aquila, Italie

Inherred, Norvège

Borders, Ecosse

Matao, Brésil

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ÉVÈNEMENT

4 Santé-MAG N°11 - Octobre 2012

B Physiopathologie:Autorégulation du débit sanguin céré-bral: c’est un mécanisme physiologique régulateur, qui assure un maintien du débit sanguin cérébral, en cas de variations de la pression de perfusion cérébrale.

Le débit sanguin cérébral ne varie pas, lorsque la pression artérielle, moyenne, est comprise entre 60 et 150 mm d’Hg.Au sein d’une zone d’ischémie, on ob-serve: un centre lésionnel (lésions irréver-

sibles). une zone de pénombre, dans laquelle

les lésions peuvent être réversibles, si la revascularisation est rapide. une zone périphérique d’oligémie.

6. Diagnostic positif:Il est important de rappeler qu’il n’y a pas de signes cliniques, permettant de différencier une ischémie d’une hémor-ragie. Mais, on peut retenir: en faveur d’un hématome: les céphalées, qui sont plus fréquentes que dans les AIC.

L’association de déficit focal + cépha-lées + crises convulsives sont, plutôt, en faveur d’une thrombose veineuse cérébrale.

DIAGNOSTIC II• HDM +++ : Heure de début précise• Examen neurologique

Territoire vasculaire (voir tableau) Scores neurologiques Signes de gravité

- trouble de la vigilance- asymétrie pupillaire

- déviation tête et yeux- atteinte bilatérale- AIC en évolution ou AIT répétés

•Examen général +++ Température FC, TA Examen cardio-respiratoire Glycémie capillaire

DIAGNOSTIC III: Imagerie1. TDMA HIP: hyperdensité spontanée

B AIC: le scanner peut apparaitre nor-mal les premières 48h. Néanmoins, il existe des signes radiologiques, pré-coces ou indirects, d’ischémie :

5050 130

PA PA

Sujet NormalPA=PPC

18

14

Autorégulation du DSC

Temps

+1H +3H +24H

Pénombre

Infractus

Oligémie

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ÉVÈNEMENT

5Santé-MAGN°11 - Octobre 2012

Hyperdensité artérielle

Effacement du noyau lenticulaire

Effacement du ruban insulaire et des sillons corticaux

L’hypo densité scannographique appa-raît vers la 48éme heure et correspond à l’augmentation de l’eau tissulaire elle aug-mente, progressivement, pour atteindre un pic, entre le 3ème et le 10ème jour

Phase séquellaire

L’IRM: l’indication de l’IRM en urgence dépend de son accessibilité. Elle est utile, en vue d’une prise en charge thérapeutique spécifique, ou en cas de doute diagnostic.

VIII - DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE1. Les infarctus cérébraux

A Tests diagnostic :

Selon l’indication

- Échographie-Doppler - Angio-MR (ARM) ou Angio-CT (CTA)- IRM (diffusion [DWI] et perfusion), ou CT de perfusion - Échocardiographie (transthora-cique et parfois transoeusopha-gienne), Radiographie du Thorax- Oxymétrie pulsée et analyse des gaz artériels - Analyses toxicologiques

B Etiologies :

Athérosclérose extra et intracrâ-nienne Fibrillation auriculaire Maladies cardio emboliques Dissections des artères extra et intra

crânienne Autres maladies des grosses artères:

Dysplasie fibromusculaire, artérites radiques, syndrome de moya moya, artérite de Takayashu…. Angéites cérébrales Syndrome de vasoconstriction céré-

bral réversible Maladies, chroniques, des petites

artères cérébrales : CADASIL, angio-pathie amyloïde

2. Les hématomes intracérébraux

A Explorations complémentaires: ARM, angioscanner; angiographie conventionnelle

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ÉVÈNEMENT

6 Santé-MAG N°11 - Octobre 2012

B Etiologies :1/Causes des hémorragies cérébrales, en fonction de l’âge:

2/ Causes des hémorragies céré-brales, en fonction de la topographie:

IX - TraitementA AIC:1. Phase aigüe : traitement général Monitoring:

Monitoring continu Fréquence cardiaque

- Fréquence respiratoire- Saturation en O2

Monitoring non continu- Pression artérielle- Glycémie- Niveau de vigilance (GCS), dia-mètre pupillaire- Examen neurologique (via le NIHSS ou la «Scandinavian stroke scale»)

Fonction PulmonaireÉtat des connaissances

• Une bonne oxygénation est requise • On peut améliorer la teneur san-guine en oxygène, en administrant > 2 litres d’O2, par minute• Le risque d’inhalation est présent, pour les patients en décubitus • Une hypoventilation peut résulter de troubles du rythme respiratoire• En cas de risque d’obstruction des voies aériennes (vomissements, hy-potonie musculaire oropharyngée) : recourir à une protection mécanique des voies aériennes

Pression ArtérielleÉtat des connaissances

• La PA est élevée, chez la plupart des patients, à la phase aiguë• Elle chute, spontanément, durant

les premiers jours qui suivent l’AVC.

Données spécifiques• Une PA élevée (PA systolique <200mmHg ou PA diastolique <110mmHg) peut être tolérée à la phase aiguë d’un infarctus cérébral, sans nécessité d’introduire un traite-ment• La PA peut être diminuée, si la si-tuation cardiaque le requiert• La limite maximale de la PA systo-lique des patients, sur le point d’être thrombolysés, doit être de 180mmHg• Il faut éviter les hypotensions arté-rielles et les traiter, le cas échéant• Il faut éviter les réductions dras-tiques de la PA. Il est recommandé de traiter une HTA>220/110.

Métabolisme du glucose- L’hyperglycémie de la phase aiguë pourrait majorer la taille de l’infarctus et péjorer le pronostic fonctionnel- Les hypoglycémies peuvent simuler un infarctus cérébral aigu- L’utilisation de perfusions gluco-sées contenant du potassium et de l’insuline, en cas d’hyperglycémies moyennes à modérées, n’améliore pas le pronostic1 Gray CS et al. Lancet Neurol (2007) 6:397-406• Il est de pratique courante de traiter une hyperglycémie avec de l’insuline, lorsque elle est > 180mg/dl (10mmol/l) Langhorne P et al. Age Ageing (2002)

31:365-71) • Température Corporelle– La fièvre est associée à un plus mau-vais pronostic neurologique, après un AVC– En situation expérimentale, la fièvre majore la taille de l’infarctus– Il n’existe aucune étude de puis-sance suffisante pour guider la prise en charge de la température, après un AVC.Il est de pratique courante de traiter la fièvre (et ses causes), lorsque la tem-pérature atteint 37.5°C.Traitement Spécifique: - Traitement thrombolytique - Traitement anti-thrombotique pré-coce- Traitement de l’hypertension intra-crânienne- Prévention et traitement des compli-cations.

1. Traitement thrombolytique : Il est recommandé selon l’européen

stroke organisation(ESO) d’adminis-trer, dans les 3 heures, qui suivent le début d’un infarctus cérébral, du rtPA IV (0.9mg/kg de poids corporel, dose maximale de 90mg), en donnant 10% de la dose totale en bolus, suivie d’une perfusion de 60 minutes (Catégorie I, Niveau A) L’administration du rtPA IV, au-delà

des 3 heures, pourrait, également, être bénéfique pour les infarctus cérébraux (Catégorie I, Niveau B), mais son utili-sation n’est pas recommandée en pra-tique routinière.

2. Traitement anti thrombotique pré-coce:Recommandations de l’ESO : L’aspirine (160 à 325 mg) doit être

prescrite dans les 48 heures, après un infarctus cérébral (Catégorie I, Niveau A) Si une thrombolyse est envisagée ou

réalisée, il est recommandé d’attendre 24 heures, avant de commencer un traitement par aspirine, ou un autre traitement anti-thrombotique (Catégo-rie IV, BPC) L’utilisation d’autres agents antipla-quettaires (seuls ou en association) n’est pas recommandée, à la phase aiguë de l’infarctus cérébral (Catégorie III, Niveau C)

3. Traitement de l’hypertension intra crânienne(ESO): Une décompression chirurgicale,

dans les 48 heures, qui suivent le début

Age < 45 ans Age entre 45 et 60 ans. Age > 70 ansMalformations vasculaires +++ HTA +++ HTA

Troubles de l’hémostase Alcool Angiopathie amyloïde+++

Toxiques Malformations vasculaires Anticoagulants

Alcool Tumeurs

angéites

Noyaux gris centraux HTA +++ Lobaire Angiopathie amyloïde +++

HTA ++

Tumeurs

Malformations vasculaires ++

Cervelet HTA +++

Troubles de la coagulation

Mésencéphale BulbePont

AngiomeHTAHTA +++

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ÉVÈNEMENT

7Santé-MAGN°11 - Octobre 2012

des symptômes, est recommandée, chez les patients de moins de 60 ans et qui présentent un infarctus cérébral malin et évolutif, de l’ACM (Catégorie I, Niveau A) Il est recommandé de recourir à une

osmothérapie, pour traiter une hyper-tension intracrânienne, avant une in-tervention neurochirurgicale, lorsque cette dernière est envisagée (Catégorie III, Niveau C)

4. Traitement des complications:Traitement des infections, par antibio-tiquesPrévention des complications throm-boemboliques, par héparines à bas poids moléculaire, à faible dosesMobilisation précoceRééducation fonctionnelle précoce

B - HIPMesures générales :Ce qui diffère des AIC, c’est le seuil de la pression artérielle : Traiter si PAS>180/ou PAD>105 Traitement des complications

• Elévation de la tête de 30%.• Mannitol à 20%: 6 bolus de 100ml/j.• Perfusions salines hypertoniques (150ml NACL à 7,5%).• Drainage chirurgical de l’héma-tome.• Ventilation assistée.L’efficacité de ces mesures, sur le pronostic de l’HIP, n’a jamais été démontrée.

PRÉVENTION SECONDAIRE :

La prévention secondaire a pour but de réduire le risque de récidive d’infarctus cérébral, ou d’accident hémorragique.Elle consiste à prendre en charge les différents facteurs de risque et le trai-tement étiologique.1 l’HTA : il est recommandé: diuré-tiques ou association diurétiques + inhibiteurs de l’enzyme de conversion.2 Traitement, par statines, des pa-tients aux antécédents d’accident ischémique d’origine athérothrombo-tique, ou d’AIT.3 Traitement du diabète4 Arrêt du tabac et de la consomma-tion d’alcool5 Traitement étiologiqueAntiplaquettaires : AIC athérothrombo-tique (aspirine ou clopidogrel)Anticoagulants : AIC cardio emboliqueChirurgie : angioplastie ou endarté-riectomie, en cas de sténose caroti-dienne>70%

Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter de mener des recherches sur le pro-duit NeuroAiD?

Pr Lazdunski: Il y a, à cela, 2 raisons principales : 1. J’ai toujours beaucoup utilisé, et apprécié, l’énorme potentiel pharma-cologique des substances naturelles. Elles ont joué un grand rôle dans mes travaux de recherche fondamentale portant sur les canaux ioniques, ces machines moléculaires qui produisent la bioélectricité dans le cerveau, le cœur, les muscles …

2. J’ai, depuis près de 20 ans, essayé de percer quelque uns des mécanismes de la mort neuronale, dans l’acci-dent vasculaire cérébral, pour tenter d’apporter des suggestions, des voies, pour produire des médicaments, pour une pathologie qu’on ne sait toujours pas traiter, en dehors de la trombolyse, réservée, aujourd’hui, malheureuse-ment, à tout petit nombre de patients. Il était, donc, particulièrement intéres-sant d’établir les bases du mécanisme de fonctionnement de cette médecine traditionnelle et à la fois, tellement nouvelle, dans sa conception.

NeuroAiD II MLC901, traitement indiqué pour la récupération post AVC, est le nom commercial, en Algérie, de NeuroAiD, produit distribué dans une vingtaine de pays en Asie, au Moyen Orient et en Europe et qui sera mis sur le marché algérien, d’ici la fin de l’année 2012.Le Pr Lazdunski, (Médaille d’Or du Centre National de Recherche Scientifique (CNRS), Médaille d’Or pour la Médecine de la Fondation Ernst Jung) est un chercheur français mondialement connu, pour ses travaux sur la pharmacologie des canaux ioniques. Il a fondé le Centre de Biochimie du CNRS, puis l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire du CNRS et l’Institut de Neuro médecine Moléculaire.En partenariat avec les équipes du CNRS, le Pr Lazdunski conduit, depuis 2 ans, la recherche sur les propriétés thérapeutiques de NeuroAiD.

Nouveau traitement pour l’AVC: «La médecine traditionnelle au secours de la médecine moderne»

Pr Lazdunski

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ÉVÈNEMENT

8 Santé-MAG N°11 - Octobre 2012

Quelles propriétés thérapeutiques de NeuroAiD avez-vous pu découvrir, lors de vos expérimentations ?2 propriétés principales émergent : la neuroprotection et la neuroréparation. NeuroAid diminue l’impact destruc-tif délétère d’une ischémie cérébrale, qu’elle soit focale (accident vasculaire cérébral le plus fréquent) ou globale (due à un arrêt cardiaque). Cette pro-priété de protection du système ner-veux se manifeste même après admi-nistration de NeuroAid, 1 à 3 heures après l’accident cérébral. Par ailleurs, NeuroAid a la propriété, importante, de stimuler la croissance de précurseurs neuronaux susceptibles de réparer les dommages, produits par un accident vasculaire cérébral. NeuroAid a, éga-lement, in vitro au moins, la propriété de favoriser la reformation de nouveaux réseaux de neurones. Toutes ces expé-rimentations scientifiques ont trait à des recherches, chez le rongeur.

Etant donné ces résultats, vous semble-t-il pertinent d’envisager des recherches sur les effets de NeuroAiD sur d’autres pathologies neurolo-giques ?Bien entendu, neuro protéger, pour empêcher la poursuite de dégradations neuronales engagées, et essayer de ré-parer les dommages du cerveau ou de la moelle épinière déjà existants, c’est une problématique thérapeutique, qui peut s’appliquer, en principe, à un bon nombre de maladies neuro dégénéra-tives.

Est-ce que vous vous attendiez à ces résultats, compte tenu de la compo-sition du produit (*NeuroAiD est com-posé d’un mélange de 9 substances naturelles)Toute notre équipe a été, d’abord, sur-prise et intriguée par les résultats, assez «spectaculaires», induits par NeuroAid. A posteriori, il m’apparaît évident que cette préparation complexe, faite à partir de 9 substances végétales différentes, doit tenir son effet de la présence de plusieurs types de molé-cules actives sur un ou plusieurs des

processus moléculaires, qui freinent la mort neuronale et qui, par ailleurs, permettent à de nouveaux précurseurs neuronaux de constituer de nouveaux réseaux. Dans ce cas, c’est la complexi-té des molécules actives qui fait, proba-blement, ce qu’on peut espérer être une richesse thérapeutique.

Ces recherches sont effectuées sur des rongeurs: pensez-vous que les résul-tats soient applicables aux humains ?Les recherches fondamentales, dans ce domaine, sont, toujours, ou presque, conduites sur des cultures de cellules nerveuses et sur des modèles animaux qu’on espère aussi proches que pos-sible de la pathologie humaine et ces modèles animaux sont, dans nos tra-vaux, des modèles de rongeurs. Bien entendu, il y a des différences (ne se-rait-ce qu’en taille et en poids) entre un cerveau de rongeur et un cerveau humain. Cependant, les mécanismes de base des fonctionnements/mal fonctionnements du cerveau restent proches, chez les différentes espèces de mammifères. Par ailleurs, le cas de NeuroAid est particulièrement spécial. On ne va pas, dans ce cas, de l’animal à l’homme, comme dans la recherche habituelle de médicaments nouveaux, mais de l’homme à l’animal. On part d’un outil thérapeutique utilisé en mé-decine traditionnelle et l’on essaye de trouver les bases scientifiques suscep-tibles d’expliquer ses propriétés … et on les trouve.

Comment ces résultats s’inscrivent-ils dans la lignée des traitements dispo-nibles, aujourd’hui, pour l’AVC et les traumas crâniens ?Nos travaux de recherche sont avan-cés sur l’AVC et seulement en cours, sur les traumas. Sur le plan clinique, dans l’un et l’autre cas, le neurologue, le réanimateur, sont dépourvus de trai-tements applicables et efficaces, pour le plan grand nombre de leurs patients. La thrombolyse a fait une avancée spec-taculaire, impressionnante même, dans le traitement de l’AVC; mais, elle ne concerne, pour toute une série de rai-sons, qu’une petite minorité de patients. Elle rétablit la circulation cérébrale, ce qui est crucial, mais il faudra, de toute façon, d’autres outils thérapeutiques, pour protéger le cerveau d’attaques ul-térieures éventuelles … et bien entendu, pour réussir, éventuellement, à réparer les dommages subis, même lorsqu’ils sont modérés

Psoriasis : redonner espoir aux patients découragés…

Selon le Pr Carle Paul dermatologue au CHU de Toulouse, «le psoriasis a un retentissement important sur la qualité de vie des patients, comparable à celui de maladies réputées plus graves». D’ailleurs d’après un travail qu’il vient de mener, de nombreux malades se disent découragés et stigmatisés. Ré-sultats, alors qu’il existe de nombreux traitements, beaucoup de patients s’ex-cluent totalement du système de soins. Le psoriasis est une maladie chronique qui affecte la peau et le Pr Paul s’ins-crit en faux, d’emblée, contre une idée reçue trop vivace. «Cette affection n’est pas contagieuse». Au cours d’un tra-vail mené pour la Société française de dermatologie, il s’est intéressé aux pa-tients souffrant d’un psoriasis modéré à sévère et suivis dans certains centres hospitaliers français. Objectif, com-prendre pourquoi chez certains ma-lades, le délai avant la prise en charge thérapeutique était si long. «Nous leur avons simplement demandé depuis combien de temps leur psoriasis n’était pas contrôlé» explique-t-il. Et les ré-ponses ont été pour le moins, surpre-nantes. «Certains n’avaient même pas vu de médecin depuis plus de cinq ans ! Nous sommes face à des malades isolés, totalement découragés et sortis du système de soins avec un psoria-sis qu’ils cachent» déplore le Pr Paul. C’est d’autant plus dramatique que la prise en charge a considérablement évolué ces dernières années. «Nous disposons, aujourd’hui, d’un éventail de traitements très important, que l’on adapte à chaque patient. Il est indis-pensable que les malades retournent voir un dermatologue, en coordination, bien sûr, avec leur médecin traitant. Ensemble, ils envisageront une solu-tion, car il en existe toujours une»

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ÉVÈNEMENT

9Santé-MAGN°11 - Octobre 2012

« La reconnaissance du Psoriasis est un enjeu majeur dont il faut convaincre les autorités sanitaires pour faciliter sa prise en charge » précise le Professeur Aomar Amar-Khodja. La Journée mondiale du psoriasis est célébrée le 29 octobre de chaque année. Cette journée est l'occasion de mieux faire connaître cette maladie qui entraîne des souffrances psychologiques importantes. Mal connue du grand public, le psoriasis affecte entre 2 à 3% de la population algérienne (1,2,3). C’est donc près d’un million d’Algériens (4) qui est touché par cette maladie, et plus de 125 millions de personnes dans le monde(1).

Le psoriasis n'est pas une maladie de peau bénigne, contrairement à ce que pensent encore de trop nombreuses personnes. Cette maladie se caractérise par des plaques rouges qui se recouvrent d'épaisses squames blanches. Les coudes, les genoux, le bas du dos, le cuir chevelu, les pieds, lesongles ou les plis sont le plus souvent touchés. Peur du regard de l'autre, perte de confiance en soi... les conséquences psychologiques du psoriasis sont importantes. Les personnes atteintes vivent une véritable souffrance psychique conduisant à un comportement d'évitement à l'égard de leurs proches, de leur partenaire et de leur famille. Elles sont confrontées aux idées reçues (peur de la contagion, idée que c'est "dans la tête", mauvaise hygiène...) et ont souvent honte d'avouer qu'elles souffrent de psoriasis. Conséquence: on observe un taux de 11 % de dépression chez ces patients. L'impact du psoriasis sur la vie affective et sociale des personnes atteintes de cette maladie est donc très important, de même que le retentissement sur l'apparence et l'estime de soi. Ainsi, l’aspect inesthétique oblige un choix de vêtement pour dissimuler les lésions.Les préoccupations actuelles vont vers la reconnaissance de cette maladie comme affection de longue durée, qui

est un enjeu majeur dans notre pays. Elle permettra aux patients d’avoir un accès plus facile à tout l’arsenal thérapeutique disponible ainsi qu’à l’évaluation de leur qualité de vie (QDV) pour une meilleure prise en charge.Le meilleur exemple nous vient du colloque organisé par l’APLCP (Association Pour la Lutte Contre le Psoriasis). L’exposé des résultats de l’enquête IPSOS (5) est impressionnant. Jugez-en vous-même: Près de 20% des personnes interrogées

pensent que le psoriasis est contagieux; Plus de 20% ignorent qu’hygiène et

psoriasis ne sont pas liés; 70% ne savent pas que les personnes

atteintes de psoriasis doivent suivre untraitement à vie; 25% seraient réticents à l’idée de

serrer la main d’une personne atteinte de psoriasis; 44% sont réticents à l’idée d’avoir des

relations sexuelles avec une personne atteinte de psoriasis; 1 personne sur 2 reconnaît que le

psoriasis est un facteur de discrimination à l’embauche et d’exclusion sociale.En Algérie et au Maghreb, une enquête6 sur le psoriasis a été menée en 2012 auprès de 250 dermatologues et médecins généralistes. Cette enquête a été réalisée sous la direction du Groupe de Réflexion Maghrébin sur le Psoriasis (GRMP) en relation avec le réseau Psoriasis International et avec le partenariat des laboratoires LEO. Grace à ce soutient, le GRMP a pu organiser la formation de près de 150 médecins généralistes sur le diagnostic du Psoriasis afin d’améliorer le dépistage de la maladie.Les résultats de cette nouvelle étude ont fait apparaitre qu’un pourcentage très important de patients psoriasiques ne sont ni diagnostiqués, ni pris en charge par les médecins, malgré l’existence de traitements qui permettent de réduire la fréquence des poussées et leur intensité. L’enquête a aussi fait apparaitre une altération de la qualité de vie (QDV) chez plus de 7 patients sur 10 (6).

Cette maladie a beaucoup évolué grâce aux connaissances acquises sur le plan scientifique et à une meilleure compréhension de son impact sur la vie des patients. La prise en charge comporte les traitements médicamenteux locaux et généraux. Selon les experts, 80% des patients psoriasiques sont redevables d’un traitement topique, dont certains présentent peu de risques au long courssi on respecte bien les règles de leur prescription, ce qui n’est pas le cas de tous les traitements systémiques.Le rôle des associations de malades, des experts Algériens au sein du Groupe de Réflexion Maghrébin sur le Psoriasis (GRMP), du Réseau Psoriasis International est essentiel pour faire progresser la prise en charge de cette maladie invalidante et universelle. Les laboratoires LEO, dont la filiale Algérienne a fêté ses 10 ans en 2012, se sont engagés à leur côté afin d’améliorer la vie des patients atteints de psoriasis.Afin d’informer les patients sur les nouvelles stratégies de cette maladie, les journalistes de la presse écrite et audio-visuelle ont aussi un rôle très important à jouer

(1) WHO Model Prescribing Information: Drugs Used in Skin Diseases

(2) Skali et al. Profil épidémiologique du psoriasis au service de dermatologie de Casablanca. Nouv Dermatol 2009; 28 : 427-430.

(3) Ammar M. La Tunisie médicale. 2009 (87) :11.

(4) Office nationale des Statistiques Algérie. http://www.ons.dz/

(5)Enquête qualitative IPSOS réalisée pour LEO Pharma auprès de plus de 1000 personnes (malades l’entourage) sous forme d’entretien téléphonique24 septembre au 12 octobre2010.

(6) ADELF–EPITER Congress. «Prévalence du PSOriasis en médecine générale et dermatologie au MAGhreb. Algérie, Maroc, Tunisie». 2012

Communiqué de presseAlger, le 29/10/2012

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Le Psoriasis touche près d’un million de personnes en Algérie

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ÉVÈNEMENT

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Groupe de Réflexion Maghrébin sur le Psoriasis (GRMP)

Particulièrement invvalidante, tant sur le plan physique que psychologique, le psoriasis, maladie chronique de la peau touche, à des degrés divers de sévérité, un nombre important de patients. Afin d’aider ces patients à mieux vivre la maladie, au quotidien, plusieurs conseils et gestes pratiques sont proposés.L’objectif général étant d’améliorer la formation au dépistage et au traitement, par l’accès à des soins de qualité.

Suite au congrès de l’Associatioon des dermatologues francophones, qui s’est tenu à Alger, en 2009, avec, comme invité d’honneur, le Pr Du-bertret, Président de la fondation René Touraine, animateur du réseau mondial «Psoriasis International Network» et responsable de l’EADV Psoriasis Task Force, il a été convenu de réfléchir à une étude de recherche sur les différents aspects du psoria-sis, en Algérie, afin de mieux éva-luer les besoins non-satisfaits des patients. Cette première étape ayant permis de mettre en réseau, au plan

national, les professionnels de santé, pour la prise en charge de cette mala-die, facilitant le partage d’expériences locales et la mise en place de projets communs. L’étape suivante a été la création des coordinations nationales de chacun des trois pays maghrébins. Celle de l’Algérie est composée de: A. Ammar-khodja coordinateur national I. Benkaidali et B. Bouadjar (Centre)AA. Seradj (Ouest)A. Titi (Est).

La première réunion maghrébine s’est tenue à Paris, sous l’impul-sion du Professeur L. Dubertret, soutenue par les laboratoires LEO Pharma. Elle a permis la création du Groupe de Réflexion Maghrébin sur le Psoriasis (GRMP), dans le cadre du réseeau mondial et la présentation des premières études, sur le psoria-sis, en particulier celle réalisée par l’équipe mise en place par Psoriasis-Algérie. Différentes réunions ont permis de mettre en place les études de pré-valence, dans les trois pays du Ma-

ghreb. Celles-ci ont débuté et les résultats commencent à paraître. L’étude sera, bientôt, finalisée. Le GRMP a consacré un numéro spé-cial des Annales Françaises de Der-matologie Vénéréologie (mai 2012), rédigé par les membres des diffé-rentes coordinations. Le Professeur B. Cribier et son équipe ont, efficca-cement, offficié à la réalisation de ce numéro. Il a permis de collecter de nombreuses informations sur tous les aspects du psoriasis, dans ces régions du Maghreb et d’évaluer la prise en charge de cette affection, selon les perspectives de chaque pays. Les activités du GRMP n’ont été possibles que grâce à la mobili-sation de tous les protagonistes et en premier lieu, le Pr L. Dubertret, ainsi que le Pr B. Cribier et son équipe, avec le soutien permanent des labo-ratoires LEO Pharma. Je termine cette introduction en saluant l’apparition de ce groupe de réflexion qui, je l’espère, inci-tera à une plus grande coopération Nord-Sud, pour le bien de tous les patients

Pr Aomar Ammar-khodja

Pr Aomar Ammar-khodja

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ÉVÈNEMENT

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Notre objectif est d’institutionnaliser la prise en charge de la douleur

Santé mag: Quel est l’état des lieux du problème de la douleur, en Algérie?

Pr B. Griene: Le problème de la dou-leur, actuellement, en Algérie, est un véritable fléau national. Je parle en qualité de président de la Société d’éva-luation de la douleur, à l’échelon natio-nal, que j’ai l’honneur de présider, de-puis quelques années déjà. Ainsi, avec d’autres confrères, nous nous sommes inscrits dans une démarche de sensi-bilisation des gens à la problématique de la douleur; comme cela se passe de par le monde. Nous venons d’organi-ser notre 8ème Congrès et nous avons cru utile et intéressant d’y associer, dans le cadre du 3ème congrès pana-rabe, nos confrères Arabes. Ceci est pour rappeler la dimension culturelle de la douleur, car on s’adresse, ainsi, à des pays sensiblement du même ni-veau de développement et l’objectif est

d’institutionnaliser la prise en charge de la douleur.Concernant notre pays, je rappelle que depuis une dizaine d’années on y tra-vaille et beaucoup d’actions louables ont été faites, à travers les différents congrès. Ceci étant, la problématique de la prise en charge de la douleur, en Algérie, reste, quand même, impor-tante et nous n’avons pas, d’ailleurs, la prétention de pouvoir régler le pro-blème, définitivement. Donc, voilà l’image de la situation du traitement de la douleur, en Algérie.

Comment s’organise la prise en charge de la douleur?Les problèmes, inhérents à la prise en charge de la douleur, sont multiples. D’abord, le fait que la douleur soit un symptôme, ou considérée comme tel, pendant très longtemps, ne répond pas à une définition académique, comme

certaines pathologies du cœur, des poumons.... La douleur, c’est, un peu, une question multidisciplinaire et ces dernières années on peut dire que c’est une véritable pathologie, vers laquelle les gens se spécialisent, pour sa prise en charge, dans ses différents com-posants, neuropathiques ou autres. La douleur est un véritable phéno-mène, qui est extrêmement complexe et qui touche à beaucoup de choses; par conséquent, le fait que ça soit un symptôme qui est un peu partagé par les gens, qui consultent lorsqu’ils res-sentent une douleur, cela a créé des difficultés, quant à l’organisation de sa prise en charge, dans l’approche tradi-tionnelle de la médecine, en général. C’est ainsi, qu’il a fallu, déjà, sensibili-ser, parler aux gens, organiser et for-mer.Le deuxième gros problème et que, pendant longtemps et d’ailleurs à

Pr Brahim Griene *,

Considérée, jadis, comme le péché originel, aujourd’hui, le progrès scientifique permet la maîtrise de la douleur. En effet, la douleur ne doit plus être une fatalité et «l’homme son apprenti».

Le programme, que met en place le Pr Brahim Griene et son équipe, a pour objectif, justement, de prendre en charge les patients qui ont mal, afin qu’ils retrouvent, ainsi, confort et réconfort. Le spécialiste du traitement de la douleur, du CPMC, estime qu’en 2012, il est inconcevable de laisser les gens souffrir.

ÉVÈNEMENT

Propos recueillis par Tanina Ait

à Santé Mag

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ÉVÈNEMENT

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cause de sa connotation culturelle, on s’est un peu contenté de dire que la douleur est un phénomène qui est presque normal.

On a toujours considéré inconsciem-ment que la douleur est, un peu, en relation avec le péché originel. Qu’en dites-vous? Effectivement, jadis on disait, par exemple, qu’avoir mal, lorsqu’on ac-couche, ou qu’on subit une opération chirurgicale, il est normal de souffrir; mais, en fait, c’était plus l’ignorance du phénomène et du poids des tra-ditions. Ajouter à cela l’absence des moyens thérapeutiques, faisait qu’on acceptait, par conséquent, la douleur. Alors, je peux dire qu’actuellement - en 2012 - aucune douleur ne peut être tolérée, car il faut traiter ces douleurs, pour que les gens ne souffrent pas et éviter, par la même, que cela n’induise des maladies chroniques, qui seraient très difficiles à guérir par la suite. Donc, c’est pour cette raison, très sommairement, qu’il faut organiser et structurer, par là même, nos actions; c’est sur cela que j’insiste, au niveau des différents congrès, parce que c’est une prise de conscience nouvelle et qui nécessite un véritable plan douleur national, c’est à dire avec des contrats d’objectifs, avec une programmation, pour qu’à l’avenir chaque centre de santé soit doté d’une structure de trai-tement de la douleur. Voilà, on y travaille avec les autorités et pour cela, nous avons besoin des médias, pour institutionnaliser cette démarche et c’est ainsi que les choses avancent. Ceci est notre stratégie, au sein de la Société Algérienne d’éva-luation et de traitement de la dou-leur (SAETD). Nous sommes, aussi, membres de la Société mondiale y afférente et sans vouloir se glorifier de quoi que ce soit, je pense que, ces dernières années, on a beaucoup tra-vaillé. Donc, les choses évoluent, mais ce qui reste à faire est aussi important et, pour cela, il ne faut pas baisser la garde.

Est-ce qu’on arrive à maîtriser la dou-leur?Oui, et vous avez posé une question, tantôt, qui est celle de l’évaluation de la douleur. Je pense que, maintenant, à la manière des autres maladies, la douleur s’évalue avec des paramètres assez précis, pour qu’on sache très bien comment évaluer les traitements.

Donc, il y a cet aspect et le premier constat est qu’il ne faut plus laisser souffrir personne; la douleur n’est pas salutaire et on ne peut ni la tolé-rer ni l’accepter, à l’image de ce qu’on disait jadis et cela, il faut l’expliquer aux praticiens et aux malades. Deuxiè-mement, d’immenses progrès ont été réalisés, dans la compréhension de la douleur et ses différentes variantes; ce qui laisse espérer, aussi, une approche beaucoup plus rationnelle et satisfai-sante. Ceci étant, les moyens théra-peutiques de traiter la douleur existent, eu égard aux progrès scientifiques. Ce sont des moyens médicamenteux, ou autres, qui peuvent répondre à cet objectif, avec des résultats tout à fait satisfaisants.

La douleur est-elle d’une dimension objective?Comme je l’ai dit précédemment, de-puis longtemps, l’homme s’est pré-occupé de la douleur et lui a, même, trouvé des valeurs salutaires; à travers les approches religieuses ou cultu-relles et ce que je veux dire, par-là, pour répondre à votre question, c’est que la compréhension de la douleur, même si beaucoup de progrès ont été réalisés, reste, quand même, problé-matique. C’est un des domaines où il y a le plus de recherches, au monde et il est vrai que, par rapport à d’autres situations, en médecine, il n y a pas ce qu’on appelle des marqueurs bio-logiques; c’est à dire que si vous avez une maladie infectieuse, on va vous soumettre à des examens et on trou-vera des marqueurs au prélèvement, mais pour la douleur, malheureuse-ment, il n y a pas de marqueurs, sur lesquels on peut lire.La douleur est une appréciation déjà subjective, c’est à dire que le malade vient dire qu’il a mal et chaque individu perçoit la douleur différemment, par rapport à son vécu culturel, social ou autre.Au demeurant, il existe, effectivement, la grande majorité des douleurs, qui s’expliquent scientifiquement.

On parle, également, de douleur psy-chique. Qu’en est –il?Il existe des douleurs psychiques. Elles existent, effectivement, mais ne sont pas toujours nombreuses et je mets, toujours, en garde les gens, parce que, trop rapidement, ils attri-buent certaines douleurs au domaine psychique alors que ce sont des dou-

leurs, actuellement de plus en plus comprises, qui ont des supports ana-tomiques, neuropathiques et qui ont, donc, un ancrage et une explication rationnelle, sur le plan physiologique. Mais, on peut dire, aussi, que les dou-leurs psychiques existent et je pense, à mon avis, qu’elles sont relativement rares et sont, trop souvent, mises en exergue, par rapport à la réalité des douleurs qui sont beaucoup plus ac-cessibles. Ceci étant, les douleurs psy-chiques existent et elles ont, aussi, un traitement qui peut être médicamen-teux, ou par d’autres moyens. Ce qu’il faut savoir, c’est que le phénomène de la douleur est tellement compliqué, actuellement et l’approche des théra-peutiques est trop large.

Peut-elle être passagère?Oui, si vous vous brûlez, par exemple, vous ressentez une vive douleur, mais elle est passagère. Celle-ci ne cause pas de problème, mais il y a la douleur- maladie qui est une douleur chronique. Elle est extrê-mement pénible et difficile et qu’il faut, par conséquent, connaître dans sa définition. Il existe plusieurs types de douleurs qui sont les maladies du nerf, etc... A cela, il faut, bien évidem-ment, une approche rationnelle et des connaissances acquises, pour pouvoir la traiter comme il se doit.

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ÉVÈNEMENT

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Vous êtes responsable du traitement de la douleur du CPMC, avez-vous des satis-factions?Je peux vous assurer que le centre du traitement de la douleur que je gère, dans mon département, nous avons des malades qui, malheu-reusement, souffrent depuis des années et c’est vraiment insupportable; alors qu’il suf-firait qu’ils soient bien orien-tés et que le diagnostic de leur type de douleur soit bien fait, pour qu’on puisse les soula-ger. En tout état de cause il y a, bien sûr, la douleur aigue, qui est un symptôme; mais, d’autre part, il y a, surtout, la douleur chronique, qui est une véritable maladie.

Un dernier mot.....Il est difficile de parler de la douleur en quelques minutes. Toutefois, je voudrais rappeler que la douleur est une vraie maladie, surtout lorsqu’elle est chronique et répond à une approche rationnelle théra-peutique. Nous sommes, tou-jours, dans une démarche de sensibilisation, vis à vis de la population et il y a le volet formation parce que, là aussi, somme toutes, ce sont des connaissances qui sont rela-tivement nouvelles, pour les médecins spécialistes. Ainsi, je terminerai par un slogan qui est bien connu: en effet, depuis quelques années on parle, au niveau de l’Assem-blée générale des Nations Unies, de passer de la notion de devoir traiter la douleur, à une notion de droit de traiter la douleur et c’est vers cet objectif que nous devons, tous, avancer

* Pr Brahim Griene.- Chef du département d’anesthésie réanimation chirurgicale, Centre Pierre et Marie Curie.- Président de la Société algérienne d’évaluation et de traitement de la douleur (SAETD).

Le traitement de la douleur, de la médecine arabe à la médecine moderne

Le livre du Docteur Aroua vaut le détour, de par les riches enseignements que ce spécialiste en anesthésie donne. C'est une agréable rétrospective, bien que le sujet en soit la douleur. Il est préfacé par le Pr Brahim Griene, qui a mis en exergue le travail accompli de l'auteur, à travers ses recherches et qui a permis un ouvrage bien documenté.

L'auteur retrace le souci qu'a, toujours, eu l'Homme de soulager sa douleur et celle de son prochain, de l'Antiquité jusqu'à nos jours. Pour ce faire, Mahmoud Aroua s'ap-pesantira sur la civilisation musulmane en tant que lien, des origines gréco-romaines, voire chinoises, avec la civilisation actuelle, dans la pratique médicale; en l'occurrence, le traitement de la douleur. Ce passage de témoin est étudié avec maestria, permet-tant aux lecteurs une compréhension aisée d'un thème ardu.Le praticien introduit son ouvrage par une approche chronologique des médecins de l'islam. La première période, qui s'étend du VIIe siècle au Xe siècle, c'est l'apprentissage et le recueil des œuvres antérieures.La 2ème période, qui va du XIe au XIIe siècle, c'est l'apogée de la médecine ara-bo-musulmane, avec les grands noms que sont Ibn Sina (Avicenne) et Ibn Ro-chd (Averroès); c'est-à-dire de la Perse à l'Andalousie.

Le 3ème temps, qui va jusqu'au XVIIIe siècle, c'est l'époque à laquelle appartient, notamment, le célèbre médecin berbère Ibn Hamadouche El-Ja-zairi.A cette chronologie cor-respondent les recherches et les pratiques médicales de lutte contre la douleur, notamment.Ainsi, dans le chapitre 1er du livre de Mahmoud Aroua, la douleur est pré-sentée sous un angle ana-tomo-physiologique et ce, à travers les écrits d'El Ghazi, Ibn Sina et Ibn Ro-

chd, par lesquels on essaye de comprendre le phénomène de la douleur. Le chapitre 2 est consacré au traitement de la douleur. Ainsi, par exemple, El Ghazi donne les conduites à suivre, pour soulager les cé-phalées; Ibn Sina propose des remèdes, pour des accouchements dystociques et notre compatriote Ibn Hamadouche, au XVIIIème siècle décrit, entre autres, les remèdes importés du Nouveau Monde, tels que les bienfaits du quinquina, pour calmer les fièvres, provoquées par le paludisme. La conclusion de l'ouvrage est un pro-domo, pour la relance de la recherche, en pays musulmans, par une mise à jour, d'abord; pour retrouver un âge d'or, en-suite. Enfin, l'ouvrage vaut, également, par ses annexes bibliographiques, fort pas-sionnantes, ainsi que son lexique arabe-français des termes médicaux. Merveilleux ouvrage, à découvrir et à lire absolument

par Tanina Ait

Ouvrage du Dr Mahmoud Aroua, médecin anesthésiste

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ÉVÈNEMENT

15Santé-MAGN°11 - Octobre 2012

AGENDA

EADIABAssociation pour l’Education ThérapeutiqueEt l’Accompagnement des DIABétiques

Organise les 19 et 20 octobre 2012à Annaba, les 1ères journées de formation."L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DANS LE PARCOURS DE SOIN DE LA MALADIE CHRONIQUE"

En collaboration avec le service de medecine interne du Chu de Annaba

La Société Algérienne de Transplantation d'Organes organise son 4ème Congrès National

Jeudi 29 novembre 2012 à l'hôtel Hilton d'Alger.

Des experts internationaux animeront cette manifestation consacrée à la greffe d'organes .

Les conférenciers invités sont:

Pour la greffe rénale

- Pr Christian HIESSE Hôpital FOCH Paris- Pr Jean-Paul VAN HUYEN Hôpital HEGP Paris- Pr Jean Paul SQUIFFLET Belgique

Pour la greffe hépatique

- Pr Karim BOUDJEMA Hôpital Pontchaillou Rennes -France- Pr Daniel AZOULAY Hôpital Henri Mondor Paris- Pr Christophe DUVOUX Hôpital Henri Mondor Paris- Dr Xavier STEHENNEL Belgique

XVIIIèmes Journées Nationales de Médecine du Travail

Organisés par la Société Algérienne de Médecine du Travail.Oran du 14 au 16 décembre 2012.

Les thèmes retenus sont: - Le risque cardiométabolique et travail.- L’analyse des conditions de travail.- Les allergies et travail.- Le travail posté, travail de nuit.

Deux tables rondes sont également prévues, elles concernent:

- L’exercice de la médecine du travail en Algérie.- La recherche en santé au travail.

Les communications libres sont prévues en poster.

Pour de plus amples informations, vous pouvez visiter notre site web:http://lrse-oran.com/evenement.html

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INFO

16 Santé-MAG N°11 - Octobre 2012

Cancer de la prostate: les autotests de dosage du PSA interdits

Les dispositifs médicaux d’autodiagnostic, par dosage du PSA (Prostate specific Antigen), sont, désormais, interdits en France. L’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) vient de l’annoncer. Ces autotests proposaient de mesurer un marqueur potentiel du cancer de la prostate, l’antigène PSA. In-compatibles avec les recommandations des autorités sanitaires, les deux marques, jusqu’alors disponibles, ne seront plus en vente, dans notre pays. «La mise sur le marché, l’importation, la distribution en gros et la déli-vrance au public des dispositifs médicaux d’autodiagnos-tic, par dosage du PSA», sont interdits. «Deux produits, fabriqués par les sociétés Vedalab et Nanorepro, étaient, jusqu’à présent, distribués en pharmacie et sur Inter-net», a indiqué un représentant de l’ANSM l’agence de presse Destination Santé. «Même si nous n’avons pas de chiffres exacts, leur utilisation semblait, toutefois, relati-vement restreinte», a-t-il précisé.

S’EN REMETTRE AU MÉDECINEn interdisant la distribution de ces tests, l’ANSM s’ins-crit en droite ligne des recommandations du récent rap-port de la Haute Autorité de Santé (HAS). Ce dernier sou-lignait que «les connaissances actuelles ne permettent pas de recommander un dépistage, systématique, en po-pulation générale, du cancer de la prostate, par dosage du PSA».En effet, cette mesure ne permet pas, à elle seule, d’éta-blir le diagnostic du cancer de la prostate.Le PSA est un antigène produit par la glande prostatique, dont, il est vrai, que le taux augmente, en cas de cancer de la prostate. Toutefois, cette augmentation n’est pas totalement spécifique et s’observe, aussi, dans certaines pathologies non-cancéreuses, comme l’hypertrophie bé-nigne de la prostate (HBP) ou les prostatites. Sans comp-ter que le fait d’avoir un taux de PSA normal «n’écarte pas la possibilité d’un cancer», précise l’ANSM.Dans ce contexte, l’Association française d’urologie (AFU) rappelle, également, aux hommes, qui souhaiteraient s’engager dans une démarche de dépistage du cancer de la prostate, qu’ils doivent se tourner vers un médecin. C’est lui, au terme d’un examen clinique, qui jugera du bien-fondé d’examens complémentaires, ou d’un traite-ment spécifique

Le coronavirus ne constitue pas de risque pour le hadj Les autorités saoudiennes ont assuré que le nouveau virus, de la famille des coronavirus, "reste limité" et ne constitue pas un danger pour la santé des pèlerins, qui doivent effec-tuer le hadj à La Mecque, a rapporté la presse.«La propagation du coronavirus, dont deux cas ont été enre-gistrés récemment, reste limitée», a expliqué le ministre saoudien de la Santé, Abdallah Al-Rabia, cité par le quoti-dien Al-Hayat. Des dizaines de milliers de hadjis, déjà ar-rivés dans le royaume, pour le pèlerinage annuel du hadj, étaient "en bonne santé", a ajouté le ministre. Un Saoudien est décédé après avoir contracté le nouveau virus de la famille des coronavirus, qui «n’a, encore, ni vaccin, ni trai-tement médical». Vendredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé que ce virus est peu contagieux et qu’il ne peut pas être, facilement, transmis de personne à personne. L’OMS a souligné, également, qu’elle ne recom-mande pas de restrictions aux voyages, en Arabie Saou-dite, notamment sur les lieux saints ou de restrictions au commerce avec ce pays. De ce fait, les Hadjis algériens, se rendant sur les lieux saints de l’Islam, n’auront plus à s’en inquiéter.Les coronavirus font partie d’une large famille qui inclut le "SRAS"(syndrome respiratoire aigu sévère), qui a provoqué une épidémie de «pneumonie atypique» ayant provoqué la mort de 800 personnes dans le monde, en 2003

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INFO

17Santé-MAGN°11 - Octobre 2012

Selon un travail canadien, les femmes, qui sont nées avant terme, seraient, davantage, susceptibles de vivre des grossesses compliquées.C’est la première fois qu’une étude, réalisée au niveau international, éta-blit une telle relation de cause à effet. L’équipe du Dr Anne-Monique Nuyt, à l’Université de Montréal (Canada), a étudié les dossiers de 7 405 femmes qui avaient, pour point commun, d’être nées avant terme. Et plus précisément, avant la 37ème semaine de gestation. Celles-ci ont été comparées à 16 174 autres femmes, nées à terme. Par la suite, chacune de ces femmes a don-né naissance à un enfant, au moins. De cette analyse, il ressort «que les mères, nées à terme, développent des complications dans un peu plus d’une grossesse sur dix. Dans le cas des femmes, nées avant 37 semaines de grossesse, (des complications sont observées dans) une grossesse sur cinq».Complications les plus fré-

quentes: diabète gestationnel, pré-éclampsie et éclampsie. «D’autres équipes avaient, déjà, établi une corré-lation entre un faible poids à la nais-sance et un risque accru de complica-tions, durant la grossesse», explique le Dr Nuyt. «Mais, jusqu’à présent, nous ne savions pas si ce faible poids était lié à une naissance prématurée. Nos travaux ont permis d’isoler le facteur ‘né avant terme’ et de démontrer son incidence, majeure, sur la survenue de complications, durant la grossesse».Grâce aux progrès de la médecine néo-natale, le taux de survie des prématu-rés a, considérablement, augmenté depuis 30 ans. Il est, donc, essentiel de mieux comprendre les mécanismes, pouvant expliquer le lien de cause à effet, mis en évidence par l’équipe du Dr Nuyt. «Il serait important que les professionnels de santé prennent en compte l’impact des naissances, avant terme, sur les soins obstétricaux», conclut l’auteur

Naissance avant terme: risque de grossesses compliquées…

L’entomophobie, ou la peur des petits insectesVous avez peur des petits insectes? Dans ce cas, vous souffrez de ce que les spé-cialistes appellent l’entomophobie. Autre-ment dit, dès que vous apercevez une four-mi, une araignée ou un moustique, vous ressentez une peur intense et incoercible… Les symptômes de l’entomophobie sont les mêmes que ceux de toutes les pho-bie: apparition, systématique, de troubles somatiques, comme une transpiration intense, ou des malaises, provoqués par la peur. Ces troubles apparaissent à la vue ou, parfois même, à la pensée d’insectes de petite taille. Les conséquences de ces phobies, en termes de qualité de vie, peuvent être très importantes. Comme ces petits insectes se trouvent partout et surtout en extérieur, dans les jardins, les parcs et même en ville, le phobique peut finir par ne plus oser sortir de chez lui. Sa vie sociale et même professionnelle s’en trouve, alors, durement affectée. Dans cer-tains cas, des anxiolytiques ou des antidé-presseurs seront prescrits. Dans d’autres cas et parfois, en complément des médica-ments, une psychothérapie comportemen-tale et cognitive, ou une psychothérapie analytique peuvent être menées. Pour toute question, n’hésitez pas à consulter un médecin

Selon un travail américain, le fait de fumer, régulièrement, un joint double-rait le risque de contracter une variété, particulièrement agressive, de cancer des testicules. Et davantage, encore, lorsque les habi-tudes de consommation se sont instau-rées dès l’adolescence. Le Pr Victoria Cortessis et son équipe, de l’Université de Californie du Sud, à Los Angeles, se sont intéressés à 455 hommes jeunes, de 15 à 45 ans. Parmi ces derniers, 163 avaient développé un cancer des testi-cules. Les auteurs ont, ainsi, observé que les fumeurs de marijuana étaient, deux fois plus souvent que les autres, victimes de la forme la plus agressive de ce cancer. Les récepteurs des cannabinoïdes, auxquels s’attache le tétrahydrocan-

nabinol (THC) du cannabis, sont pré-sents dans le cerveau. Mais ils le sont, également… dans les testicules. Et ces récepteurs sont connus pour exercer un rôle, protecteur, contre certains cancers. La relation, de cause à effet, entre marijuana et cancer des testi-cules, tiendrait, au fait, que, lorsqu’un homme fume un joint, le THC affecte l’activité des récepteurs en question. Ainsi, leur effet protecteur se trouve-t-il inhibé. Chaque année en France, 1 500 hommes sont victimes d’un can-cer du testicule. Des patients jeunes, pour la plupart, puisque cette maladie frappe, généralement, avant 45 ans. Heureusement, le pronostic en est fa-vorable. Le taux de guérison, pour les formes les moins agressives, est supé-rieur à 90%

Marijuana: Pan dans les…

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INFO

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D’après une étude de l’INSERM, les plus de 65 ans, qui prennent des ben-zodiazépines, pour leurs propriétés hypnotiques –comme somnifères, donc– ou anxiolytiques, augmente-raient de 50% leur risque de dévelop-per une démence! Après l’Académie de médecine, en juin dernier, puis la Haute Autorité de la Santé, il y a quelques jours, l’INSERM émet, donc, une alarme supplémentaire et très documentée sur les risques associés à ces molécules. Surtout, lorsqu’elles ne sont pas utilisées à bon escient. En France, une personne sur trois, passé 65 ans, consomme des benzodiazé-pines, pour traiter des symptômes anxieux et/ou des troubles du som-meil. Plus de 3 millions de Français consomment, quotidiennement, des benzodiazépines; ce qui est 5 à 10 fois plus que nos voisins européens. Dans la moitié des cas, soulignait, récem-ment, la HAS, ces traitements ne seraient pas médicalement justifiés. Les chercheurs de l’INSERM (Uni-tés 657 et 708, à Bordeaux) se sont penchés sur l’association entre la consommation de benzodiazépines et la survenue de démence, chez les plus de 65 ans. Ils ont, pour cela, analysé un échantillon de la cohorte PAQUID (Personnes Agées QUID), re-groupant 1063 participants, âgés, en moyenne, de 78 ans. Suivis pendant 15 ans, «aucun d’entre eux ne pré-

sentait de symptômes de démence, au début de l’étude», expliquent les auteurs.

PAS DE RISQUE LORSQUE LES PRES-CRIPTIONS SONT RESPECTÉESPubliés dans le British Medical Journal, leurs résultats paraissent inquiétants. «D’après nos analyses, l’exposition des plus de 65 ans aux benzodiazépines est associée à un risque, accru, de démence», explique Bernard Bégaud, l’un des auteurs. «Même si nous ne pouvons prouver qu’il existe un lien de cause à effet, nous constatons que les individus, consommant des benzodiazépines, présentent, environ, 50% plus de risque de développer une démence, comparés à ceux qui n’en ont jamais consommé».Comme l’ajoute Bernard Bégaud, «ces nouvelles données confortent celles de 4 études anté-rieures». Il recommande, ainsi, de «limiter les prescriptions à quelques semaines et de contrôler la bonne utilisation de ces molécules. Nous doutons qu’une durée d’utilisation de l’ordre de quelques semaines puisse avoir un effet délétère, sur le risque de démence». Reste, toutefois, à dé-terminer si une telle association est retrouvée chez les moins de 65 ans… Voilà qui devrait faire l’objet de nou-veaux travaux, au cours des mois, ou des années à venir

Benzodiazépines et démence: le lien qui fait peur

OMS et Institut Pasteur: ensemble contre les épidémies

L’Institut Pasteur et l’Organisation mon-diale de la Santé (OMS) viennent de signer un accord visant à améliorer la réponse aux épidémies et donc, la sécurité sani-taire mondiale. L’objectif est, également, d’aider les pays les moins favorisés à renforcer leurs capacités de surveil-lance et de détection. Comme le rappelle l’OMS, les frontières n’existent pas, pour les maladies. Celles-ci «peuvent se pro-pager partout, à la faveur des voyages et des échanges commerciaux inter-nationaux, qui se sont intensifiés, avec la mondialisation». Ses responsables expliquent, ainsi, qu’une crise sanitaire survenant dans un pays, peut avoir des répercussions sur l’activité et l’économie de nombreuses régions de la planète. «Elle peut résulter d’une infection émer-gente, comme le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), ou d’une nouvelle pandémie de grippe humaine».

FORMER DU PERSONNELPour se protéger de ces nouvelles me-naces, un nouveau Règlement sanitaire international (RSI), a été adopté, en 2005. Il vise à «prévenir la propagation internationale des maladies, à s’en pro-téger, à les maîtriser et à y réagir, par une action de santé publique», explique l’OMS. Pour cela, il est essentiel que chaque pays puisse renforcer ses capa-cités de surveillance. Cet accord prévoit, encore, la mise en place de programmes de formation aux techniques de labora-toire et à l’épidémiologie de terrain. Un volet important concerne, également, la surveillance et le contrôle des vecteurs ainsi que des réservoirs, pour lesquels le Réseau international des Instituts Pasteur apportera son expertise spé-cifique Celui-ci, en effet, réunit, sur les cinq continents, 32 Instituts, totalement intégrés aux systèmes de santé des pays et situés, pour la plupart, dans des zones de fortes endémies ou de risque d’émergence

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ACTUALITÉ

20 Santé-MAG N°11 - Octobre 2012

Le Professeur Tahar Rayane énonce les grandes lignes directrices de ce que doit être la stratégie du don d’organes, en Algérie, pour sauver la vie d’autrui. A cet effet, l’Agence, nouvellement créée, aura, forcément, fort à faire, pour dynamiser la pratique de greffe d’organes; sensibiliser les personnes sur cette question hautement importante, qui ne doit souffrir d’aucun tabou, ni d’aucune contrainte. Néanmoins, il est clair qu’une volonté politique est de première nécessité, pour donner de l’allant à une pratique, somme toute, banale sous d’autres cieux.

Santé mag: Quelle est, Professeur, la mission principale de la mise en place, effective, de l’agence relative à la greffe d’organes, créée en vertu du dé-cret exécutif 12-167 du 05 avril 2012 ? Pr T. Rayane: L’Agence nationale de greffes d’organes et de tissus vient d’être créée en vertu du décret exécutif

n° 12-167 du 5 Avril 2012 et une direc-trice générale a été nommée à sa tête, au mois d’Août 2012. La principale mis-sion de cette Agence est l’élaboration d’un plan de développement des thé-rapeutiques qui utilisent des éléments du corps humain, comme les organes, les tissus et les cellules (greffe d’or-ganes et de tissus). L’Algérie accuse un retard, flagrant, dans le domaine des greffes d’organes et des tissus. La liste d’attente, pour la greffe rénale, s’allonge de jour en jour, alors que les besoins d’organes, comme le foie, le pancréas ou le poumon ne sont même pas évalués et les patients décèdent, faute d’organes de substitution.Il devient impératif de mettre à dis-position des équipes médicales des organes prélevés sur des personnes en mort encéphalique, pour qu’ils puissent sauver leurs patients. Il faut, dans un premier temps, évaluer ces besoins, recenser les demandeurs d’organes et de tissus et mettre en application les recommandations des comités médi-caux nationaux.

Quel est l’arsenal juridique accompa-gnant cette agence ? Cette agence ne dispose, actuellement, que d’un arsenal juridique obsolète, contenu dans la loi sanitaire 85-05, complétée par la 90-17, qui a été adop-té, il y a plus de 15 ans.L’Algérie possède une loi restrictive, dans le domaine du don et de greffe d’organes et le législateur ne s’inves-tit pas, pour promouvoir l’accès à la greffe. Il n’existe pas d’opposition affi-

chée par les autorités religieuses, ni empêchement légal, en cas de prélè-vement d’organe sur une personne en mort encéphalique, mais le consente-ment explicite, c'est-à-dire du donneur ou de sa famille, est de règle dans la loi Algérienne. Afin d’éviter le refus, il faudrait réfléchir à amender certaines dispositions contenues dans les textes actuels (l’absence de refus, avant le décès, devrait signifier un accord du don, après la mort). La légalisation du consentement présumé permettra aux équipes médicales d’augmenter le nombre de prélèvements sur des per-sonnes décédés.Il faudrait, aussi, réfléchir à élargir le cercle des donneurs vivants, qui, actuellement, est limité aux ascen-dants collatéraux et descendants. Cet élargissement pourrait s’étendre aux grands-parents, oncles et tantes, cou-sins germains et les donneurs ayant des liens d’alliances; en particulier, le conjoint et les autres membres de la belle-famille. L’échange de rein, en cas de transplantation ABO incompatible, ou de Cross Match positif, pourrait constituer une solution, pour certains couples.L’agence sera d’un apport positif certain, pour praticiens et malades, mais aura-t-elle à faire face à des contraintes ? Les contraintes dépendront des orien-tations stratégiques, qui guideront les travaux de l’agence sur le terrain, afin qu’elle puisse remplir ses missions, auprès des patients et des profession-nels de santé.

Propos recueillis par Tanina Ait

L’Algérie possède une loi restrictive, dans le domaine du don et de greffe

d’organes

Pr Tahar Rayane*, à Santé Mag

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ACTUALITÉ

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Parmi les premières actions urgentes de cette agence, il devient impératif de donner un nouvel élan à la greffe d’organes et de tissus, dans notre pays.Augmenter le nombre de donneurs d’organes (à partir du vivant ou de per-sonnes décédées) serait la première des priorités, afin de corriger l’inadé-quation entre l’offre et la demande. Il faut se rappeler que l’agence est l’auto-rité de référence, sur les aspects médi-caux, scientifiques et éthiques, dans les domaines de prélèvement et de greffe d’organes de tissus et de cellules et qu’en raison de ces activités, elle doit s’appuyer sur des groupes d’experts compétents, chacun dans leur do-maine. Ils feront partie du comité mé-dical et scientifique et participeront à l’élaboration de recommandation des règles de sécurité sanitaire, dans l’acti-vité de greffe. Ces professionnels de santé seront sollicités, régulièrement, pour élaborer la stratégie de l’agence et rédiger les bonnes pratiques.La mise en œuvre de toutes ces actions nécessite une collaboration, étroite, entre l’agence et les équipes médi-cales, qui travaillent, actuellement, sur le terrain. L’analyse des résultats des activités médicales et biologiques, l’inscription de nouveaux patients sur la liste d’attente, la mise en œuvre de nouvelles dispositions réglementaires, la mise au point des référentiels d’audit de la qualité et d’auto-évaluation, la définition des procédures de vigilance et de sécurité, seront les principaux travaux et thématiques, qui seront dé-battus par les professionnels de santé.

A-t-on établi un programme, visant à sensibiliser la population, sur le don d’organes ?Plusieurs campagnes de sensibilisa-tion, ayant pour objectif d’inciter chaque Algérien à prendre une décision sur le don d’organes et à partager son choix avec ses proches, ont été entreprises par les sociétés savantes, les associa-tions de malades et les professionnels de santé, depuis plus de deux ans.Le ministère de la Santé, en collabora-tion avec le Comité médical national de néphrologie a élaboré un plan national de prise en charge de l’Insuffisance ré-nale chronique (Plan IRC 2012-2014) et parmi les actions à entreprendre, figure le développement de la transplantation rénale, à partir de donneurs décédés en mort encéphalique et la promotion du don d’organes.

Et dans cette perspective, les patients, en mort encéphalique, seront pris en charge, précocement, dans des unités spéciales de réanimation. Une fois que le diagnostic de mort neurologique est confirmé, une structure, spécialement conçue, pour recevoir les parents du défunt, est mise à la disposition de l’équipe de greffe.La volonté du défunt est l’une des prin-cipales causes de refus de la famille. Il devient important d’assurer une infor-mation destinée aux citoyens, aux pro-fessionnels de santé et de mettre à leur disposition les moyens, les plus adap-tés, pour exprimer leurs choix ( carte de donneur, registre des refus, etc...). Parmi les missions de l’agence de greffe d’organes et de tissus, la pro-motion du don d’organes demeure une priorité, pour faire baisser l’opposition au prélèvement, lors de l’entretien avec les familles du défunt. En Algé-rie, comme nous l’avions, déjà, signalé, 90% des familles refusent le prélè-vement d’organes; d’où la formation des coordinations hospitalières, pour mieux communiquer auprès du grand public, afin d’inciter chacun de nous à prendre position, sur le don d’organes et tissus.

A terme, pourrait-on délivrer des cartes personnalisées de donateurs d’organes en cas décès comme cela se fait par ailleurs ?Chaque année, des personnes décé-dées dans des conditions permettant le prélèvement ne sont pas prélevées, car leur famille, faute de connaître leur volonté sur le don d’organe, pré-fère mettre en avant une opposition au prélèvement. La greffe dépend, étroi-tement, de notre engagement à trans-mettre notre volonté, sur le don d’or-ganes après la mort, à ceux qui auront à témoigner (parents); ou détenir une carte de donneur. Dire son choix, lors d’une conversation avec les membres de la famille, ou posséder une carte de donneur, c’est s’assurer que sa volonté sera entendue et comprise. C’est, éga-lement, préparer ses proches à faire face à une situation, qui peut être, en-core, plus douloureuse, si le sujet du don d’organes n’a jamais été discuté.En Algérie, le fait de posséder une carte de donneur n’est pas un moyen, légal, de signifier son choix sur le don d’organe; mais, l’existence de la carte peut aider les membres de la famille à respecter la volonté du détenteur de cette carte.

Il faudrait réfléchir, pour instaurer un dispositif légal, pour que le choix du défunt soit respecté et que la carte de donneur soit une preuve de consen-tement au prélèvement d’organes, après la mort (on pourrait mention-ner ce choix sur la carte Chiffa, la carte d’identité ou sur le permis de conduire)

* Pr Tahar Rayane, Président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (SANDT)

Chirurgie: 3 enfants sourds profonds reçoivent des implants cochléaires, à Annaba

Trois enfants sourds profonds, âgés entre 2 et 3 ans, ont reçu des implants cochléaires, à l’issue d’interventions, pratiquées au service ORL (oto-rhino-laryngologie) du centre hospitalier uni-versitaire (CHU) d’Annaba, a indiqué, à l’APS, le chef de ce service.Ces trois enfants, issus de Constantine (2) et de Tiaret (1), étaient porteurs de graves malformations des deux oreilles internes, ce qui rend "particulièrement délicate la chirurgie, par implant co-chléaire", a précisé le Pr. Abderrahmane Saidia. Cette association entre surdité profonde congénitale et malformation de l’oreille interne requiert une technique chirurgicale extrêmement délicate, a ajouté le même praticien. Transmises en direct sur écran géant, à l’intention des résidents internes et externes en médecine, ces trois opérations chirurgi-cales ont été réalisées par une équipe du service ORL, du CHU de Annaba, assis-tée par un expert, professeur du service ORL, de Rennes (France).Entre 2007 et 2010, 342 enfants, prove-nant de 25 wilayas du pays, ont bénéficié de ce type d’intervention, pour la pose d’implants cochléaires, au service ORL du CHU de Annaba, selon un décompte officiel

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RECHERCHES MÉDICALES

22 Santé-MAG N°11 - Octobre 2012

L’apparition et le développement d’un diabète de type 2 peuvent-ils résulter d’un déséquilibre du microbiote, au-trement dit de la flore intestinale? Des chercheurs français et chinois affir-ment, aujourd’hui, avoir identifié, chez des diabétiques, certaines espèces de bactéries intestinales bien particu-lières.Lancé en 2008, le projet MetaHIT conti-nue de livrer ses résultats. Comme nous l’expliquait, en janvier 2011, le Pr Olivier Goulet, chef du service de gastroentérologie et de nutrition pé-

diatrique, à l’Hôpital Necker-Enfants Malades, de Paris, «nos recherches visent à établir la cartographie du mi-crobiote, mais, aussi, à identifier ses liens, éventuels, avec certaines affec-tions». Il peut s’agir, en l’occurrence, de la maladie de Crohn, de l’obésité ou du diabète de type 2.Associés à des équipes chinoises, des chercheurs de l’INRA, à Jouy-en-Josas, dans les Yve-lines, ont analysé la flore microbienne, hébergée dans l’intestin de patients souffrant d’un diabète de type 2.Ils ont procédé, pour cela, au séquençage de

l’ADN microbien, extrait des selles de 345 sujets, diabétiques et non-diabé-tiques. Au terme de ce travail, ils ont pu «identifier et valider, environ, 60 000 gènes marqueurs, associés au diabète de type 2».

UNE FLORE TRÈS DIFFÉRENTE CHEZ LES PATIENTSIls expliquent, ainsi, que les diabé-tiques «présentent un certain désé-quilibre de leur microbiote intestinal et des différences, significatives, affec-tant (un certain nombre de) fonctions microbiennes. Des bactéries, univer-selles, productrices de butyrate, (aux propriétés anti-inflammatoires) sont, ainsi, moins abondantes chez les dia-bétiques. Divers microbes pathogènes opportunistes, en revanche, sont plus nombreux et certaines fonctions mi-crobiennes, telles que la réduction de sulfate et la protection contre le stress oxydatif sont amplifiées».Publiés dans la revue Nature, ces résultats «ouvrent de nouvelles pers-pectives de recherche sur les rela-tions entre microbiote et pathologies humaines, ainsi que pour des diagnos-tics, précoces, du diabète de type 2», concluent les scientifiques

Le tremblement essentiel est une affection neurologique fréquente, qui touche, environ, 300 000 personnes, en France. Une équipe, canadienne, s’est penchée sur l’origine de ce trouble moteur, en étudiant les gènes de plusieurs membres d’une même famille, qui, tous, en étaient atteints. «Nous avons identifié une famille typique et exa-miné l’ensemble des gènes, chez des individus clés, qui étaient affectés» ex-plique le Dr Nancy Merner. Elle a tra-vaillé en collaboration avec le Dr Guy Rouleau et son équipe, de l’Université de Montréal. Ils ont établi la respon-sabilité du gène FUS, dont la mutation entraînerait le tremblement essentiel. Leurs résultats sont publiés dans la revue scientifique The American Jour-nal of Human Genetics.

UNE GÊNE AU QUOTIDIEN Ces tremblements sont très gênants, pour les malades et rendent difficiles certaines tâches, quotidiennes, aussi simples que l’écriture ou la prise des repas. Ils affectent, en effet, très sou-vent, les mains; de sorte que les ma-lades éprouvent de la difficulté à tenir, ou manipuler de petits objets. Malheu-reusement, ces troubles s’installent et s’aggravent, au fil du temps; puisque les symptômes de la maladie s’accen-tuent avec l’âge. «Cette découverte représente la pre-mière information, d’ordre génétique, permettant de cerner le mécanisme pathologique du tremblement essen-tiel. Elle nous aidera, en tout cas, nous l’espérons, dans le diagnostic de la maladie et le développement de nou-veaux médicaments» indique le Dr Guy

Rouleau. Une avancée majeure, car «dans 37% à 50% des cas, le diagnostic de ce tremblement essentiel n’est pas posé, ou l’est avec retard» conclut-il

Tremblement essentiel: la piste génétique se confirme

Diabète de type 2 la piste… intestinale!

Dr Guy Rouleau

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RECHERCHES MÉDICALES

23Santé-MAGN°11 - Octobre 2012

Des chercheurs canadiens ont mis au jour une relation, inattendue, entre la consommation d’alcool et le risque de développer une fibrillation auriculaire. Elle concernerait particulièrement les plus de 55 ans, surtout ceux qui souffrent, déjà, d’une maladie cardio-vasculaire ou d’un diabète.Le Dr Koon Teo et son équipe, de la McMaster University de Hamilton (On-tario), ont analysé les données de deux études portant sur le risque cardiovas-culaire. Au total, leur travail a concer-né plus de 30 000 personnes, âgées, en moyenne, de 66 ans. Parmi ces participants: 61% appartenaient à la catégorie des faibles consommateurs d’alcool, parce qu’ils en consommaient moins d’un verre par semaine; 37% étaient des buveurs modérés (moins de 2 verres, par jour, pour une femme et moins de 3 verres, au quotidien, pour un homme) et 2% étaient des buveurs excessifs. C’est-à-dire qu’ils buvaient (plus de 2 verres d’alcool, par jour, pour une femme et plus de 3, pour un homme.

DES RISQUES, MÊME CHEZ LES BU-VEURS MODÉRÉSAu total, 2 093 cas de fibrillation auri-culaire ont été identifiés, au cours du suivi. Selon les auteurs, le risque de voir se développer cette affection aug-menterait avec la quantité d’alcool ingérée. «Une consommation modérée à excessive, en effet, a bien été asso-ciée à une plus grande incidence de la fibrillation auriculaire. Et cela, par-ticulièrement chez les plus de 55 ans, souffrant d’une maladie cardiovascu-laire, ou d’un diabète», explique le Dr Koon Teo. C’est pourquoi, à ses yeux, «les recommandations, évoquant un effet cardiovasculaire protecteur, lié à la consommation modérée d’alcool, doivent être tempérées».Environ 700 000 Français souffrent de fibrillation auriculaire, le trouble

du rythme cardiaque le plus fréquent. Cette affection provoque des batte-ments cardiaques rapides et irrégu-liers. Son incidence augmente avec l’âge et concerne près de 20% des plus de 85 ans. Sournoise, la fibrillation auriculaire est asymptomatique chez de nombreux patients. Chez certains, toutefois, la maladie se caractérise par des palpitations, des douleurs dans la poitrine ou une fatigue inexpliquée

Selon un travail français, les com-pléments alimentaires, à base de gingko biloba, seraient bien dépour-vus d’efficacité, pour prévenir les dé-mences liées au vieillissement. Voilà, donc, une mauvaise nouvelle, pour les partisans de cette thérapeutique, fondée sur l’utilisation des feuilles de l’arbre le plus ancien, vivant sur terre. Et même, le premier arbre, qui ait repoussé après le bombardement d’Hiroshima; ce qui constitue, il est vrai, une belle preuve de vitalité ! L’étude GuidAge a été menée pendant 5 ans, auprès de 2 854 personnes, de plus de 70 ans. Toutes rapportaient des troubles de la mémoire. Le Pr Bruno Vellas, du pôle gériatrie, du CHU Casserladit, de Toulouse, en a été l’investigateur principal. Les participants ont été répartis en deux groupes. Les membres du premier se sont vus administrer 240 mg d’extrait de gingko biloba, chaque jour, tandis que ceux du second prenaient un pla-cebo. Résultat: au terme de ce travail, 61 participants, du groupe «gingko biloba», souffraient de la maladie d’Alzheimer, contre 73 dans le groupe ‘placebo’. La différence n’est pas, sta-tistiquement, significative. Cependant, aucun effet indésirable n’a été obser-vé. Rappelons qu’un travail américain, publié en 2010, avait conclu àl’inefficacité du gingko, pour la pré-vention des démences. Et au début des années 2000, les éventuels béné-fices de cette plante, contre les acou-phènes, avaient, également, volé en éclats

La fibrillation auriculaire favorisée par l’alcool ?

Déclin cognitif: le gingko biloba recalé

La commission nationale exécutive de la Société française de radiologie (SFR) a décidé de décerner la médaille de membre d’honneur au docteur Nourredine Bendib, chef de service de radiologie de l’EHS Ben Aknoun, a-t-on appris dimanche auprès de la Société algérienne de radiologie et d’imagerie médicale (SARIM).La médaille lui sera remise par le pré-sident de la SFR, Laurent Verzaux, le 21 octobre 2012 à Paris, en marge des Journées françaises de radiologie.Le Dr Bendib est président de la SA-RIM, président élu de la Société pana-rabe de radiologie, secrétaire général du groupement latin et méditerranéen de la médecine du sport et président de l’Association sportive des médecins du Grand-Alger.

Le Dr Bendib honoré par la Société Française de Radiologie

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ENTRETIEN

26 Santé-MAG N°11 - Octobre 2012

Ce n’est plus le cancer du sein qui tue nos femmes, mais la négligence

Santé mag: Quel est l’état des lieux du cancer du sein, cette année?Mme Khettab: Malheureusement, cette année, encore, nous avons enregistré plus de 10 .000 nouveaux cas de can-cer du sein, en Algérie et le pire est que nous avons plus de 3500 décès, par an. Pratiquement, c’est la moyenne de 10 femmes qui décèdent, par jour, d’un cancer du sein. Et pourquoi? Parce que ces femmes arrivent à des stades très avancés de leur maladie et on n’a plus de possibilités de les sauver. Ce que les femmes doivent savoir c’est l’importance du diagnostic précoce, car lorsque le cancer est détecté à un stade précoce, la femme a toutes les chances de s’en sortir et de reprendre une vie normale, pratiquement à 100% sur tous les plans (vie sexuelle, professionnelle). Elle peut se marier, enfanter, allaiter.....

Diagnostiquer un cancer au stade pré-coce oui, mais qu’elle est l’offre des soins à ces femmes ? En vérité, nous avons des problèmes en ce qui concerne le traitement du cancer du sein, notamment les soins par radiothérapie et c’est un grand pro-blème qui se pose car, effectivement, après la chirurgie et la chimiothérapie la femme à trois semaines pour com-mencer les séances de radiothérapie et les rendez-vous sont donné à une année, minimum 8 mois et durant tout ce temps, la femme a tous les risques de récidiver, de faire des métastases, mais lorsque c’est diagnostiqué préco-cement au stade 0 ou au stade 1 peut-être qu’on aura pas besoin de tout ces

traitements. Peut-être qu’on aura juste besoin de la chirurgie plus quelques cures de chimiothérapie en complé-ment, selon le cas.

En cas de diagnostic précoce n’y a-t-il pas, pour autant, des problèmes de prise en charge ? Même si il y a des problèmes de prise en charge, on n’a pas le droit de pri-ver les femmes de faire des dépistages malgré tout. Ce que je veux dire c’est de régler ces problèmes et non pas péna-liser des milliers de femmes parce que nous manquons des moyens thérapeu-tiques. Moi, je dis qu’il faut dépister car ce sont des femmes saines et sur 1000 femmes on peut trouver 5 cas de cancer au stade précoce et 5 cas sur 1000 c’est vraiment gérable et comme je vous ai dit précédemment ces femmes dia-gnostiquées précocement n’auront pas besoin d ‘ un traitement lourd et sure-ment on ne leur fera pas une mastecto-mie mais juste une tumorectomie car si

l’objectif dans le traitement n’est pas de sauver la femme je ne vois pas pourquoi gaspiller des milliards à ramener des anti-cancéreux et cette contradiction est notre problème, actuellement.

Le problème de rupture de stocks per-siste toujours. Quelle est l'explication? Cela est, tout simplement, dû à une mauvaise gestion. Nous n’avons pas un objectif précis ou une stratégie de traite-ment parce que, je vais vous dire, dans le cas du cancer du sein chez la femme, par exemple, lorsqu’une femme a les récep-teurs hormonaux positifs, elle nécessite une thérapie ciblée. Ce traitement vient après les cures standards de la chimio-thérapie et c’est une thérapie ciblée qui donne un résultat magique. Ce produit coûte particulièrement cher. Ce traite-ment coûte à l’Etat pour une patiente, jusqu’à 1 milliard 200 millions de cen-times. Comment se fait le traitement? On administre une cure à la patiente tous les 21 jours durant 1 année à 18 mois.

Propos recueillis par Tanina Ait

Madame Hamida Khettab a l’engagement bien chevillé au corps, pour défendre les malades atteints de cancer. La présidente de l’Association El-Amel n’a de cesse d’entrainer tout son monde pour la réalisation de son objectif, à savoir: l’optimisation des moyens, pour un maximum de réussite et soulager, voire guérir les patients atteints de ce mal pernicieux, qui fait des ravages dans notre pays, faute de coordination et absence de synergie, dans la mise en œuvre des moyens mis à disposition par l’Etat.

Si cette situation venait à perdurer, madame Khettab souhaite la prise en charge à l’étranger.

Madame Hamida Khettab, Présidente de l’Association El Amel, à Santé Mag

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ENTRETIEN

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Lorsque qu’on rate sa cure une 2 ou 3 fois, faute de stocks disponible c’est tout le traitement qui est compromis et on est obligé de reprendre à zéro. Alors imagi-nez-vous une femme qui est à sa 8 ème cure et du coup on trouve le produit en rupture. Ainsi, lorsque la thérapie ciblée se trouve être «l’Herceptin» et que celui-ci vient à manquer, ce sont des milliards et des milliards d’argent qui partent en fumée et pourquoi tout ça ? Parce que le stock n’est pas bien géré, car lorsqu’on prend en charge une patiente, on est obligé de lui assurer ses 12 ou 18 cures, car en cas de rupture, c’est comme si on n'a rien fait et c’est dramatique, car ni on a soigné la femme ni on a économisé l’argent, pour autre chose. Par moment, c’est le cas contraire qui se présente: la thérapie ciblée qu’on administre après la chimio standard est disponible mais c’est cette dernière qui manque. C’est à dire que c’est ridicule. Les thérapies de base, qui ne coûtent rien, n’existent pas et les plus chers sont disponibles. Vous voyez bien, il n y a aucune logique et c’est cela qui fait notre malheur; toute cette pénurie est due à une mauvaise gestion.

S’agit-il d’un problème financier ?On ne peut plus parler, maintenant, de problèmes financiers, car on a les moyens et on peut assurer les traite-ments des malades atteints de cancer, comme on peut aussi faire des dépis-tages organisés. Il y a quelques années, on a parlé, effectivement, d’un problème financier mais plus maintenant, car l’Etat a des milliards et des milliards, pour le secteur de la santé. D’ailleurs, vous avez vu, en 2010, le fonds pour le cancer qui a été débloqué à l’APN, pour prendre en charge ces malades. Ceci est pour vous dire qu’il ne s ‘agit plus de problème fi-nancier mais de gestion. Les prévisions des Professeurs ne sont pas respectées. Je vous donne comme exemple le service du CPMC, normalement c’est le Profes-seur chef de service qui sait le nombre de malades à traiter par an avec les pro-duits nécessaires. Sur cette base donc, il établit les prévisions annuelles corres-pondantes et présente la liste y afférente à la pharmacie, qui se charge de passer les commandes appropriées. Cependant c’est à ce niveau-là qu’il a de gros problèmes; ainsi, le chef de service qui a commandé par exemple une quan-tité de 1000 traitements (annuelle) ne se voit au final, attribuer que 300 ou 400 et c’est pourquoi on n’arrive pas à traiter tous nos malades et la mort alors, dans certains cas, est inévitable.

Mais, quelles sont les raisons ?Et bien, au niveau de la PCH on nous dit que c’est parce que les médicaments sont distribués pour d’autres hôpi-taux, mais c’est normal que les autres hôpitaux viennent s’approvisionner au CPMC parce qu’ils ne trouvent pas ces produits dans leur région; ils sont obli-gés d’aller les chercher ailleurs. Nous voyons, donc, que c’est un problème d’organisation et de distribution et le ci-toyen algérien ne doit pas faire les frais de ce disfonctionnement. Il y a aussi le, problème des citoyens qui viennent de l’intérieur du pays pour des soins qui ne sont pas prodigués chez eux. Or, arrivés à Alger ils sont renvoyés chez eux alors que l’art. 54 de la Constitution énonce ceci: «Tous les citoyens ont droit à la protection de leur santé. L'Etat assure la prévention et la lutte contre les ma-ladies épidémiques et endémiques» . Et si on veut que ces malades restent dans leur région qu’on assure, alors, dans chaque unité d’oncologie des trai-tements. Une femme qui habite Batna ne souhaiterait pas mieux que de trou-ver des médicaments disponibles chez elle et éviter, ainsi, les trajets érein-tants et en plus ce n’est même pas évident qu’elle trouvera son traitement au CPMC. A ce propos, je vous signale que beaucoup de foyers se sont bri-sés à cause de ces problèmes. C’est désolant de considérer par moment un malade, qui est un être humain, comme un chiffre ou un dossier. En outre, on n’a pas le droit de renvoyer un malade parce qu’il vient d’une autre contrée mais, malheureusement, cela se passe souvent. C’est très grave cela relève de la non-assistance à personne en dan-ger. J’ai assisté moi-même à une scène qui s’est déroulée à Adrar. Ils ont refusé de soigner une malade qui venait de Ouargla, alors qu’elle était dans un état critique. Qu’on ne fasse pas du régio-nalisme car nous sommes tous des algériens et un malade doit être soi-gné d’où qu’il vienne. C’est une ques-tion de morale et du serment d’Hippo-crate. Je vous assure que lorsque chez nous un cancéreux décède, on dit qu’il est décédé comme si c’était normal de mourir d’un cancer. Il faut cesser avec cette notion; le cancer tue uniquement lorsqu’il n’est pas pris en charge. On peut vivre avec un cancer et guérir d’un cancer. Ce qui est scandaleux chez nous parfois on ne donne pas de traitement à ces malades parce qu’ils disent de toute façon ils vont mourir; chez nous on décide de la mort des cancéreux et en fait des condamnés à mort. C’est sûr

qu’on va tous mourir un jour, mais nul ne peut priver une personne malade de soins. Je dois dire aussi qu’actuel-lement les traitements existent chez nous. Pourquoi en Europe on a prati-quement amélioré l’espérance de vie des femmes atteintes de cancer du sein? Dans cette région du monde on parle de 87% de guérison et chez nous, nous disposons des mêmes protocoles. L’Algérie achète les dernier molécules qui coûtent des milliards à l’Etat et paradoxalement on ne cesse de comp-ter les femmes qui meurent. Pourquoi les femmes meurent? Parce qu’elles ne reçoivent pas leur traitement, au moment voulu et comme il le faut.

Y a-t-il un espoir de voir la situation s’améliorer avec la nomination du nouveau Ministre de la Santé?Ecoutez, déjà nous notre association s’appelle «El-Amel». L’espoir à notre niveau nous en avons fait notre credo. C’est avec cet espoir, au quotidien que nous soutenons le moral de nos ma-lades. Notre association espère tou-jours que tous ces problèmes seront résolus, parce qu’il y a beaucoup de décès; au demeurant, un décès c’est toujours un décès de trop. C’est ce que je ne cesse de dire, on a pas le droit de vivre dans l’attente d’amélioration de la situation. Il y a urgence, le temps n’attend pas. Qu’on ne nous dise pas que dans 2 ans ou 3 ans le problème, particulièrement de la radiothérapie, sera réglé par les nouveaux centres qui vont être opérationnels. Entre temps a-t-on le droit de laisser mourir et sa-crifier ceux qui nécessitent des soins dans l’immédiat ? Je crois qu’aucune morale n’acceptera ceci. Et c’est pour ces raisons que nous demandons des prises en charge à l’étranger. Ce n’est pas une honte d’envoyer les patients à l’étranger, mais c’est une honte de les laisser mourir

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Avec plus de 1,4 million de nouveaux cas, par an, dans le monde, le cancer du sein est le premier cancer de la femme et la première cause de mor-talité. En Algérie, le cancer du sein occupe la première place des cancers, chez la femme. Le taux de nouveaux cas, par an, est estimé à 6000 (enquête natio-nale du comité du cancer, 2005).Devant l’explosion du nombre des can-cers du sein, dans notre pays, nous avons voulu savoir si les éléments fa-vorisant, classiques, de cette tumeur étaient, réellement, présents et ceci par une enquête rétrospective ayant inclus 470 patientes, atteintes d’un cancer du sein. Les éléments recher-chés sont les suivants: A- Absence d’allaitement.B- Traitements hormonaux et contra-ception hormonale.C- Age tardif de la première grossesse.D- Age avancé des malades (après 65 ans).E- Maladies chroniques concomitantes.

Une fiche a été mise à la disposition d’une équipe dynamique, qui a relevé ces éléments, à partir des dossiers de 470 malades, dans le service d’oncolo-gie du professeur Djellali Louafi, qui a délégué deux de ses collaboratrices: les docteurs Beldjilali et Rekai.Sachant les difficultés, pour le recueil d’éléments concernant l’environne-ment et la recherche, si possible, de produits chimiques, connus pour être des substances cancérigènes, nous espérons faire une autre série, plus complète, afin de délimiter leur res-ponsabilité dans ce drame évitable, qui concerne une grande partie de la planète.

A- L’ALLAITEMENT MATERNEL Il faut dire, tout d’abord, que l’allaite-ment maternel était, pratiquement, suivi à presque 100%, par toutes les mères, pendant la période coloniale et les premières années de l’indé-pendance, pour de multiples raisons (traditions, astreintes économiques, contraception naturelle et gratuite; en-fin, religieuse, car conseillé par le saint Coran).Nous allons voir que l’allaitement maternel, en plus du fait qu’il était le seul et meilleur moyen de nourrir son enfant, il permettait, à la mère, d’avoir une bonne contraception naturelle et sans danger pour elle et son enfant; mais, aussi, une protection à 100%, lui évitant la survenue d’un cancer du sein. En effet, il a été relevé 288 cas de ma-lades, qui ont accouché mais n’ont pas allaité, durant 18 mois à deux ans.Sur 410 dossiers, nous avons trouvé 70,25% de femmes, qui n’ont pas allai-té et si nous ajoutons les 60 dossiers de femmes célibataires ayant un can-cer du sein, qui n’ont pas accouché mais qui n’ont, donc, pas allaité, cela nous ramène à un taux de 85%.Donc, 85% des femmes cancéreuses n’ont pas bénéficié de la protection naturelle de l’allaitement et étaient livrées, ainsi, à l’agression, de plus en plus importante, des centaines, puis des milliers de produits chimiques, destinés à notre «bien être quotidien»; mais, qui est devenu, à la longue, notre

poison quotidien. Nous verrons, par la suite, qu’un autre danger va menacer, dès le début de l’indépendance, les mères et grand mères des générations actuelles. C’est l’apparition de deux molécules, dès les années 1936 et 1938, créées par un certain Charlie Dodds; à savoir, le Bisphénol A et le Distilbène, de triste mémoire; ainsi qu’une troisième molé-cule, le DDT «l’insecticide miracle», découvert par un inventeur suisse, Paul Muller. Ces deux «chercheurs», au lieu d’être poursuivis, pour crime contre l’humanité ont reçu, en 1948, le prix Nobel de Médecine.Le Distilbène et le DDT, qui ont été les premiers perturbateurs endocri-niens ayant un pouvoir oestrogénique très puissant, ont été interdits, dès les années 70; non sans avoir provoqué des cancers, notamment, du sein; du fait que le Distilbène, qui été donné, à l’époque, à des doses importantes, chez des femmes enceintes, a donné, chez les filles, dont les mères ont été traitées pour menaces d’avortement, des cancers du vagin et de l’utérus, ainsi que des malformations utérines, donnant lieu à des procès, jusqu’à pré-sent. Heureusement que le Distilbène et le DDT ont été interdits, mais pas le Bisphénol A, considéré, lui aussi, comme perturbateur endocrinien, uti-lisé dans des résines, constituant les plastiques, en général; mais, aussi, d’autres utilisations, en contact avec

Pr. Louafi DjellaliService d’Oncologie Médicale. Centre Hospitalo-Universitaire d’Oran

Cancer du sein: approche épidémiologique

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l’eau et les produits alimentaires. Il est interdit en Europe et au Ca-nada, mais pas, encore, chez nous. Quant au DDT, il a été remplacé par d’autres pesticides appelés produits «phytosanitaires», aussi dangereux, pour la santé, que lui.

B- CONTRACEPTION HORMONALENous n’avons eu aucun renseigne-ment, concernant des traitements hormonaux, autres que la pilule oestroprogestative; car, cela n’était pas notifié dans les dossiers.Tous les dossiers ne mention-naient que la contraception orale, hormis un seul cas qui désignait le stérilet, utilisé après neuf ans de prise de la pilule. Il s’agissait d’un médecin, qui n’a pas échappé au sort de milliers de victimes.Sur 410 dossiers de malades mul-tipares, nous avons relevé 277 cas de femmes, qui ont pris la pilule; soit un pourcentage de 67,50%, chiffre important qu’une multi-nationale exhibe avec fierté, car il s’agit du nombre de contracep-tantes le plus important, dans le monde, alors que les poses de sté-rilets ne dépassent pas 3%.Une autre surprise nous attendait, concernant la période de prise des contraceptifs oraux, qui vont de 1 an à plus de 25 ans.En effet: 170 femmes ont pris la pilule, de

1 à 9 ans. 38, pendant 10 ans. 41, de 10 à 15 ans. 10, de 16 à 19 ans. 14, de 20 à 25 ans. 1 de plus de 25 ans.

Enfin, nous avons voulu évaluer le coté social et familial, entraîné par cette calamité, voulue par cer-tains, pour des raisons bassement mercantiles et subie par d’autres, souvent sans pouvoir se défendre; or, ils doivent être pris en charge par ceux qui sont appelés à le faire: c’est leur devoir sacré.Des centaines de maris vont perdre leurs épouses et vont se retrouver seuls, avec près de deux mille en-fants, orphelins de l’amour mater-nel, car il ne faut pas se faire d’illu-sions: si on continue à accepter la maladie, sans rien faire et avec les moyens dérisoires que nous utili-sons, ces malades sont condam-nées à une mort certaine, très

bientôt; après des souffrances in-soutenables, physiques et psycho-logiques. Imaginons le nombre de frères, sœurs, cousins, cousines, collatéraux, collatérales, qui vont, bientôt, faire le deuil douloureux.Même si on arrive à sauver et guérir des cas chanceux, dont la tumeur a été dépistée au début, elle risque, à coup sûr, de faire une récidive, du fait que le même environnement, responsable de sa maladie, existe toujours et peut l’anéantir.Imaginons le sort et les souffrances de centaines d’orphelins (ils sont exactement 1911 enfants), parfois très jeunes, qui vont perdre, dans quelques jours, semaines, mois ou maigres années, l’être le plus cher au monde: leur chère mère.

C- AGE TARDIF DE LA PREMIÈRE GROSSESSE Nous n’avons pu trouver que 53 cas de grossesse, survenues chez des femmes de plus de 31 ans; mais, plus de 60% des dossiers ne portaient pas cette mention.Nous n’avons pas inclus les 60 dossiers de femmes célibataires, pour des raisons évidentes, bien qu’elles n’aient pas pu bénéficier des effets d’un accouchement, avant 30 ans.

D- MALADIES CONCOMITANTES Nous avons ajouté ce chapitre car nous étions étonnés de la multipli-cité de ces maladies chroniques (environ chez une malade, sur deux) qui posent deux problèmes:1- D’abord le signe d’une aggrava-tion des cancers, en diminuant les chances de lutter contre eux, du fait de la diminution des réactions, immunitaires, de l’organisme.2- Une équipe canadienne, de l’On-tario, a suspecté quatre patholo-gies liées à l’environnement: à sa-voir, le diabète, l’hypothyroïdisme (que l’on retrouve dans ce travail) la maladie de Parkinson et le défi-cit intellectuel.Nous avons retrouvé 198 cas; soit, 48% des 410 cas accompagnant les cancers, affections qu’il faut traiter.Quant à nous, nous avons trouvé:81 CAS d’HTA, 56 cas de diabète, 29 cas de cholécystites, 21 cas de goitre et 11 cas de cardiopathies.Célibataires: nous avons retrouvé 15 cas, sur 60; soit 25%

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Le dépistage, précoce, du cancer du sein est une bonne chose, mais… peut-on atteindre une telle performance? La politique du dépistage, précoce, du cancer du sein est une bonne chose. Cela permet de prendre en charge la malade, avant que la pathologie ne soit déclarée, cliniquement. A ce stade, un traitement, à minima, est proposé à la patiente. C’est à dire, une chirurgie, qui évitera l’ablation du sein, d’une part et évitera une chimiothérapie, très lourde et onéreuse, d’autre part. Cependant, pour l’heure ce n’est pas, encore, possible; les spécialistes sont confrontés à des contraintes insurmontables. C’est ce qu’explique le Pr M’ Hamed Affiane.

Santé mag: Que pensez-vous de la politique du dépistage, précoce, du cancer du sein? Pr M. Afiane: C’est quoi, le dépistage? Le dépistage précoce consiste en la détection d’un cancer du sein, avant qu’il ne soit déclaré cliniquement et à partir du moment où il est diagnos-tiqué très tôt, on proposera un traite-ment, a minima. C’est quoi, ce traite-ment, a minima? Le dépistage précoce c’est quelques chose de très bien, car cela permet une guérison rapide et sans souffrance; mais, la question qu’il faut se poser est: quel est le traitement qu’on pro-

pose, dans ce cas-là? C’est la chirurgie minimale qui nous permet de garder le sein de cette femme et qui dit chirur-gie minimale dit radiothérapie, par la suite. On évitera, ainsi, la chimiothéra-pie, qui est un traitement très lourd et onéreux, à cette patiente et elle aura plus de chance de s’en sortir. Donc, ça, c’est parfait. En Algérie, peut-on atteindre une telle performance?

Y a-t-il un hiatus à ce niveau? En fait, le problème qui se pose c’est que nous avons des capacités, pour opérer une malade, au stade précoce de son cancer. Cependant, la radio-thérapie ne peut être dispensée qu’à

un tiers des malades et les deux tiers vont «tourner»; ceci est de notoriété publique. D’où le dilemme suivant: c’est à dire traiter les malades, préco-cement diagnostiquées, ou celles qui sont à stade avancé de leur patholo-gie? Aujourd’hui, nos capacités tech-niques ne nous permettent pas de les prendre toutes.

Que faut-il faire alors? Moi, je suis contre le dépistage précoce et j’en donne les raisons. La raison fon-damentale est dans le nombre des ma-lades. Si je fais dans le dépistage pré-coce, c’est au détriment des malades diagnostiquées et souvent, à un stade avancé. Que faire? C’est un dilemme. Par ailleurs, on nous dit d’appliquer les méthodes et techniques modernes, comme cela se fait en France, par exemple. C’est clair que nous avons monté un service de pointe, dont je suis responsable. Le service est capable de prodiguer ces techniques et ceci a été confirmé, du reste, par les résultats d’un audit d’experts étrangers que j’ai, moi-même, sollicités. Le problème ne se pose, donc, pas en termes de capa-cités de travail, mais, encore une fois, au niveau de la contrainte du nombre et cette contrainte risque d’être plus lourde, si on utilise les techniques de pointe, qui demandent plus de temps machine que les traitements actuelle-ment utilisés. Cette contrainte devient une pression insoutenable, lorsqu’on est amené à donner des rendez-vous à une année, à des patientes qui, entre temps, peuvent métastaser et mou-rir….Ceci est aberrant. Ainsi, la question à résoudre, c’est l’optimisation de nos efforts, par rap-port aux moyens qui nous sont donnés. Si les moyens viennent à augmenter, nous serons partisans, volontiers, des dépistages, précoces, du can-cer du sein, évidemment. Dans le cas contraire, la situation est ingérable. En effet, une malade est opérée,

Propos recueillis par Tanina Ait

Pr M’hamed Affiane, chef du service de radiothérapie, au CPMC, à Santé Mag

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mais, faute de radiothérapie, au mo-ment voulu, cela impacte, négative-ment, nos circuits de prise en charge, par le fait de «tourner en rond». Ainsi, la situation est d’autant plus complexe que la malade stresse, car elle a le sentiment de pouvoir guérir, avec des séances de radiothérapie.La solution passe, donc, par la mul-tiplication de centres de traitement, pour faire face au quantitatif. Le qua-litatif suivra, donc, tout naturellement et avec lui, l’application des technique modernes, dont on nous parle.

Peut-on connaitre les dernières sta-tistiques du cancer du sein? Je ne sais pas si quelqu’un est ca-pable, à l’heure actuelle, de les four-nir. Toujours est–il, qu’en 2002 j’avais diligenté une enquête nationale, à par-tir de laquelle nous pouvons faire des projections et l’Institut National de la Santé Publique (INSP) est à même de pouvoir fournir ces données globales. Toutefois, les statistiques sont diffi-ciles à tenir, faute de registres régio-naux, hormis à Alger et à Oran, où ils sont relativement bien tenus, mais leur exploitation est, par moment, biaisée, du fait de la mobilité des patientes, qui se font suivre dans différents endroits.

De nos jours, on parle, aussi, du can-cer du sein, chez l’homme. Est-ce un phénomène nouveau?Non ! Le cancer du sein chez l’homme n’est pas nouveau; il représente 1% des cas. Dans l’absolu, le nombre de cas augmente, mais, relativement, le pourcentage reste inchangé.

Qu’elle est le coût financier, pour soi-gner un cancer du sein? A partir du moment où le cancer du sein est diagnostiqué, les soins com-mencent. Donc, apparaissent les coûts y afférents, mais, aujourd’hui, on ne les maîtrise pas encore; d’autant qu’il y a différentes catégories. L’adminis-tration pourrait vous donner le coût de chirurgie, Le pharmacien celui de la chimiothérapie et ce, en fonction du protocole, par rapport aux drogues uti-lisées. Si les drogues standards sont, relativement, à bon marché, ce n’est pas le cas des nouveaux médicaments, comme, par exemple, pour l’Hercep-tine. Cependant, pour pouvoir utiliser ces types de médicaments, il faut faire subir certains examens d’anatomo-pa-thologie. Ainsi, sur 100 malades et en fonction des résultats de ces examens, seuls 20% d’entre elles pourront recevoir ces médicaments.Enfin, le coût de la radiothérapie, en revanche, est maitrisable et il s’élève à 15.000 dinars, par séance. De façon générale, le traitement re-vient à 450.000 DA/par malade.

Est-ce qu’on arrive à identifier les agents, à l’origine du cancer du sein?Pas plus qu’ailleurs. Je crois que le cancer du sein est une évolution natu-relle, car on parle d’hormone ....Vous savez, en fait? C’est beaucoup plus compliqué. On a le cancer du sein, qui augmente considérablement; c’est le premier cancer de la femme et qui représente, selon une enquête que nous avons menée, 16% de de l’ensemble des cancers; alors, encore une fois, du fait du vieillissement de la population, on pense, effectivement, qu’il y a un problème hormonal et par ailleurs, d’alimentation, car celle-ci a changé; mais, ceci n’explique pas tout. Effectivement, y a 30 ou 40 ans, en Europe, les cancers n’étaient pas aussi importants qu’aujourd’hui et puis il y a eu une explosion parce que, premièrement, on a vieilli; bien que l’âge où apparait le cancer n’est pas le même, pour ses différents types. Chez la femme, le cancer prédominant c’est celui du sein et le risque augmente, à partir 40 ans.

Et bien entendu, nulle femme n’est à l’abri?Non, personne n’est à l’abri d’un can-cer, homme ou femme; mais, tout simplement, l’homme peut faire, plus

souvent, un cancer du poumon ou du colon, alors que, chez la femme, celui du sein reste prédominant.

La pénurie de chimiothérapie, per-siste-elle toujours? Je pense qu’il faut, d’abord, demander aux utilisateurs; mais, à mon avis, ils vivent le même problème que nous. On commande des produits, par exemple, pour 100 malades et il y en a 300 qui arrivent. Forcément, donc, apparaît la pénurie de médicaments.

Un dernier mot.....Et bien ! Pour le dernier mot, je dirais que la pression est tellement forte, chez nous, que les autorités doivent intervenir, en termes d’organisation et de moyens. Les médecins doivent, également, s’entendre et s’organiser, réellement; car, la prise en charge du cancer est pluridisciplinaire, en géné-ral et particulièrement, celle du cancer du sein. La prise en charge est pluridisci-plinaire; car, interviennent dans ce cancer, l’imageur, l’anapath, le radio-oncologue, l’oncologue médical, le chirurgien oncologue et il faut que ces gens s’entendent, pour mettre en place ce qu’on appelle des référentiels, des protocoles de prise en charge et une politique de prise en charge. Les autorités doivent intervenir, par rapport à cela, pour mettre en place l’organisation adéquate. Aujourd’hui, c’est l’anarchie parce qu’en fait on travaille énormément, alors que les moyens sont limités. Dans ce service, à un moment donné, les cancers du sein étaient bien pris en charge. Main-tenant, depuis 2 ans, ce n’est plus pos-sible, à cause des pressions, dont on a parlé plus haut. Il y a deux ans, on respectait, encore, les délais; on pre-nait la malade correctement et en ce moment, on constate une explosion, qui est presque non maitrisable. C’est en cela que les autorités doivent intervenir, pour mettre en place les moyens, les conditions, les circuits. En tout état de cause, Il y a des choses qui peuvent se faire dans l’immédiat; c’est vrai et d’autres non. On peut régler, par exemple, le problème de la chirurgie et de la chimiothérapie, rapidement; pour celui de la radiothérapie c’est, effectivement, très lourd et complexe. D’abord, c’est très lourd, sur le plan de l’infrastructure, des moyens et c’est, aussi, complexe, car il faut avoir un personnel très qualifié

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Le cancer du sein est le plus fréquent et le plus meurtrier des cancers, chez la femme, à travers le monde.

Le cancer du sein, localement avancé, représente une entité clinique domi-nante du cancer du sein, en Algérie. Cette forme de cancer est rare aux Etats unis et très peu fréquente, dans les pays européens. Cette prévalence, est, nettement, forte dans les pays où aucune campagne d’information, de sensibilisation, ou de dépistage n’est organisée. Aucun traitement standard n’est, à l’heure actuelle, singularisé, pour le cancer, localement évolué et inflam-matoire du sein. Le traitement locoré-gional seul, chirurgical ou radiothéra-pique étant un échec quasi constant.Face à l’incidence, élevée, du cancer du sein, dans notre pays, de manière générale et la grande fréquence des formes avancées chez la femme jeune, en particulier, une étude prospective a été menée, au sein du service d’onco-logie médicale du Centre Hospitalier et Universitaire d’Oran.L’efficacité de la chimiothérapie néo adjuvante, dans le cancer du sein, lo-calement avancé et inflammatoire, en termes de taux de réponse et de sur-vie, est avérée et ceci par l’association des trois molécules: Docetaxel, Doxo-rubicine et Cyclophosphamide (TAC), par rapport aux protocoles à base d’anthracyclines.L’étude a inclus une série de 92 pa-tientes. L’âge moyen, au diagnostic, était de 48 ans et près de la moitié (48%) étaient en activité ovarienne.

A leur admission, la majorité de ces patientes (80) avaient des cancers lo-calement évolués, classés stade IIIa et stade IIIb et parmi ceux-ci, 66 étaient des cancers inflammatoires.Une réponse clinique, tumorale et gan-glionnaire, complète avait été obtenue, chez 65% des patientes et sur les 92 patientes, 85 ont été opérées. Le taux d’opérabilité est de 93%. Une réponse pathologique complète était de 30% et ganglionnaire de 49%.

LA MÉDIANE DE SURVIE EST DE 51 MOIS. Cette étude prospective a permis d’atteindre les objectifs établis. D’abord par l’opérabilité des tumeurs qui étaient d’emblée inopérables, à la suite de taux de réponse objective intéressants et au prix d’une toxicité acceptable.Ces résultats, encourageants, doivent être confirmés par des études rando-misées de phase III, comparant le pro-tocole TAC au protocole standard.A partir de cette étude, les recom-mandations pourraient être proposées dans le traitement néo adjuvant du cancer du sein; ce qui ouvrirait de nou-velles perspectives.Il est à noter qu’aucune définition consensuelle du cancer du sein, loca-lement évolué, n’a été objectivée et ce, en fonction des écoles. Cancer du sein, étendu en antérieur

et en postérieur à la paroi thoracique, ne permettant pas une chirurgie car-cinologique, selon les standards tech-niques et impose, de fait, des tech-niques de résection et réparation pariétale. Cancer du sein ne permettant pas

une chirurgie d’emblée. Cancer du sein inflammatoire. Cancer du sein négligé. Cancer du sein ne permettant pas

une chirurgie conservatrice, d’emblée. En Algérie, La prise en charge des cancers du sein, localement évolués, pourrait être atténuée, si des cam-pagnes de sensibilsation et de dépis-tage étaient organisées. La plus grosse déception, c’est la persistance de ces formes évoluées, dues, essentielle-ment, au manque d’information.

Il existe des facteurs pronostics et des facteurs prédictifs de la réponse tumo-rale aux thérapies, qu’il est fondamen-tal de prendre en compte et ceci, grâce à la réalisation systématique de micro-biopsie, avant chaque chimiothérapie néoadjuvante et chaque tumeur pour-rait, ainsi, avoir sa signature. Une prise en charge, multi discipli-naire, permet de rendre potentielle-ment efficaces les armes thérapeu-tiques loco régionales et systémiques. Ces formes cliniques doivent être dis-cutées, en rencontres de concertation pluri disciplinaire, afin de proposer, aux patientes, les meilleures facettes de traitements.

LE CHOIX DU TRAITEMENT OPTIMAL La chimiothérapie néo adjuvante a bouleversé le pronostic du cancer du sein, localement avancé et notam-ment, inflammatoire, qui représente la forme la plus agressive des cancers localement avancés. L’association taxane-anthracycline de façon combinée a démontré une supé-riorité de cette association, en termes de taux de réponse objective, de taux de réponse histologique, ainsi que les taux de survie, par rapport aux chimio-thérapies à base d’anthracyclines, dans le traitement néo adjuvant du cancer du sein. L’emploi des taxanes dans les protocoles de chimiothérapie néo adjuvante demeure, donc, incon-tournable.

Les thérapeutiques ciblées constituent un réel progrès, dans l’amélioration de la survie des patientes atteintes de cancer du sein, localement avancé. En ce sens, la mise en évidence, systéma-tique, des récepteurs hormonaux et le statut HER2neu, constituent une pre-mière étape, importante, avant chaque thérapie néo adjuvante, avec obligation de procéder à des micro-biopsies.

Une collaboration, étroite, avec les chirurgiens permet améliorer le pro-nostic, le confort et la survie du ma-lade; en un mot, obtenir les meilleurs résultats possibles, dans la prise en charge, thérapeutique, de cette patho-logie cancéreuse

Par le Dr K. Rekai et le Pr L. Djellali Service d’Oncologie Médicale - CHU d’Oran

Cancer du sein, localement avancé

Dr K. Rekai

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35Santé-MAGN°11 - Octobre 2012

INTRODUCTION:Il n'y a pas un cancer du sein, mais des cancers du sein, qui diffèrent, en fonc-tion des caractéristiques morpholo-giques, moléculaires et fonctionnelles.Depuis plusieurs années, nous clas-sons les cancers du sein, selon leur type histologique, le grade, l’expres-sion des récepteurs hormonaux (RH: ER et/ou PR) et de la protéine et/ou de l’oncogène HER2 (surexpression et/ou amplification).Les techniques d’immunohistochimie ont permis, au clinicien, de distinguer trois principaux types de cancer du sein: (1) ceux qui expriment les récep-teurs aux oestrogènes (70 % des cas); (2) ceux qui expriment le facteur de croissance HER-2 (20 % des cas); et (3) les cancers du sein «triples négatifs» (10 % des cas). Le sous-type TN se caractérise par une absence d’expres-sion du récepteur HER2 et des RH. Il est associé à un comportement parti-culièrement agressif (1-3) et ne béné-ficie, actuellement, d’aucun traitement ciblé et la seule thérapeutique systé-mique, validée, est la chimiothérapie. Malgré l’utilisation des schémas ré-cents de chimiothérapie, son pronostic reste sombre (2-4).

Le but de cet article est de faire le point sur nos connaissances, actuelles, sur le cancer du sein, dit triple négatif, tant d‘un point descriptif (épidémio-logique, morphologique, moléculaire) que thérapeutique.

QU’EST-CE QU’UN CANCER DU SEIN TRIPLE NÉGATIF?le cancer du sein, dit «triple négatif», se définit par l’absence d’expression des récepteurs hormonaux aux oes-trogènes, à la progestérone et de HER-2 (Human Epidermal growth fac-tor Receptor-2).Son incidence varie entre 10 et 17%, selon les séries et selon les méthodes, pour définir le seuil de positivité et de négativité, de l’expression des RH et de HER2 (1-6-7-8-9)L’incidence des cancers du sein TN est plus importante chez les femmes jeunes, < 50 ans (1-6-7-8-9) et d’origine afro-américaine (7-8-10). Il s’agit de cancers agres-sifs, de mauvais pronostic, s’illus-trant par un risque, important, de rechute, dans les 3 premières années et de décès, dans les 5 premières années, après le diagnostic initial (1-9-11).

Cancers du seintriples négatifs

Par: Dr Behourah Zoubida

et le Pr Djellali Louafi Service oncologie médicale - Chu Oran

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QU’EST-CE QU’UN CANCER DU SEIN BASAL LIKE?La glande mammaire est constituée, principalement, de deux couches cel-lulaires. Une couche interne épithé-liale bien différenciée, dite luminale et une couche externe, dite basale.Ces cellules se différencient par l’ex-pression de marqueurs spécifiques.Les cellules luminales expriment les cytokératines (CK), de faible poids mo-léculaire, comme les cytokératines 7, 8, 18 (2-8).Le profil basal-like se définit par la présence des cytokératines 5/6 et 14/17 (CK, molécules de haut poids moléculaire, exprimées dans les cel-lules basales) et de EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor ou HER-1). Il concerne 15 % des carcinomes ca-nalaires et présente, en général, un grade histo-pronostic élevé, un indice mitotique élevé (2-11-12-13).Si le profil basal-like a un phénotype triple négatif préférentiel (56 à 80 % des cas), il peut, cependant, exprimer faiblement les récepteurs hormonaux, ainsi que HER-2. Les cancers du sein «triples négatifs» et basal-like ne sont, donc, pas des synonymes, mais présentent de nombreux points com-muns, au niveau épidémiologique, morphologique et clinique (1-8). (Fig. 1). Les cancers du sein BL sont de très mauvais pronostic (15).

DIAGNOSTIC DU CANCER DU SEIN «TRIPLE NÉGATIF»

ImagerieA la mammographie, le cancer du sein «triple négatif» se présente, la plupart du temps, sous la forme d’une masse circonscrite sans micro calcifications

et spiculations, caractéristiques du cancer du sein classique. Cette parti-cularité évoque un cancer agressif, à prolifération majeure, sans carcinome canalaire, in situ, associé (16). La place de l’IRM doit, encore, être définie car elle pourrait diminuer le taux de faux négatif, mais se heurte à un problème de coût, dans le cadre d’un dépistage de masse.

AnatomopathologieSur le plan histologique, on retrouve, essentiellement, des carcinomes canalaires de haut grade (grade 3 de Bloom, dans 66 % des cas). Les carac-

téristiques tumorales sont celles d’un cancer agressif: architecture peu dif-férenciée, index mitotique élevé, rap-port nucléo-cytoplasmique important, noyaux irréguliers et hyperchroma-tiques. La masse tumorale refoule les tissus voisins et présente des zones de nécrose, souvent centrales (17).

La taille tumorale moyenne est plus élevée, dans le groupe des cancers du sein «triples négatifs», que dans les autres groupes ( >2 centimètres de diamètre, au diagnostic, dans 2/3 des cas) (1).

Evolution cliniqueLe cancer du sein TN se caractérise par un profil de récurrence particu-lier. Le risque de rechute augmente, au cours des deux premières années, pour atteindre un pic après 2-3 ans, puis diminue, au cours des cinq années suivantes. La majorité des patientes, qui ne présentent pas de récurrence après huit ans d’évolu-tion, sont guéries; contrairement aux autres types de cancer du sein, où le risque de récurrence persiste, même tardivement. En cas de récidive, la mé-diane de survie est de 9 mois, contre 20 mois, pour les autres types de tu-meur (1), avec une réponse moindre à la chimiothérapie. La récidive à distance constitue la majorité des cas (1). Dans le cancer de type basal-like, par rapport aux autres groupes de cancer du sein, le risque de métastases à distance est moins important au niveau des os et du foie (15 % versus 25 % à 5 ans), alors qu’il augmente au niveau du cerveau (15% versus 7% à 5ans) et des poumons (27% versus 23 % à 5 ans) (2,18).Le risque de récidives locales est mal défini puisqu’il varie, selon les études publiées (19,20). Celles-ci sont plus précoces, dans le cancer du sein TN, que dans les autres types de cancer du sein. (21). Le risque de métastases ganglion-naires est, lui aussi, mal défini (1, 8,19). Cependant, il n’existe aucune corrélation entre la taille de la tumeur et le risque d’envahissement gan-glionnaire, pour les tumeurs de moins de cinq centimètres de diamètre. Cette caractéristique est bien connue, pour le cancer du sein associé au BRCA-1 (1,22).

PronosticLe décès survient, en majorité, au cours des cinq premières années (77% des cas), particulièrement, lors de l’absence de réponse pathologique complète (pCR), après le traitement néoadjuvant. La survie médiane est de 4,2 ans. Le pronostic du cancer du sein «triple négatif» est péjora-tif, même pour les petites tumeurs (Fig. 2).

Triple négatif et non Basal-like

Basal-like et non Triple négatif

Triple négatif et Basal-like

10 à 30% de marqueurs de cellules souches

10 à 40% sont- ER+ et PgR+- HER 2+

Comparaison entre les cancers du sein triple négatif et basal-like

Figure 1.

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TRAITEMENT ACTUELEn dehors de la chirurgie et de la radio-thérapie, la chimiothérapie est le seul traitement systémique, validé, dans le cancer du sein TN. Etant donné leur in-dex mitotique élevé, ces tumeurs sont chimio-sensibles, particulièrement aux anthracyclines et aux platines et ses dérivés (5). Elles répondent, éga-lement, aux taxanes, mais n’y sont pas plus sensibles que les cancers du sein non triples négatifs (23).Le schéma, actuellement validé, est un schéma séquentiel FEC (Fluoroura-cile Epirubicine, Cyclophosphamide)/taxane. Les données cliniques, dont nous dis-posons, pour les sels de platine, sont encourageantes, mais demandent à être validées par des études cliniques.Malgré leur chimiosensibilité, les can-cers du sein TN sont de moins bon pronostic, en raison d’une progression rapide chez les non-répondeurs. Au-jourd’hui, les études se focalisent sur les traitements ciblés, afin d’augmen-ter l’efficacité thérapeutique dans ces cancers.

THERAPIES CIBLEES ET CIBLES

Les anti-angiogéniques bévacizumab)La néo-angiogenèse joue un rôle important dans la croissance tumorale. Le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) est le premier facteur contrôlant la formation des vaisseaux. Il n’est pas surexprimé de façon spécifique, dans le cancer du sein «triple négatif», mais la vascularisation joue un rôle important

dans la dissémination métastatique de la maladie (24). Le bevacizumab est un anticorps monoclonal anti-VEGF. Son taux de réponse en monothérapie est faible, mais, associé au paclitaxel, il augmente, significativement, la survie sans rechute (11 mois versus 6 mois), mais pas la survie globale (25). Deux études ont confirmé le bénéfice, en termes de survie sans progression, d’une association du bévacizumab avec le docétaxel (étude AVADO) et à la capécitabine . On ne connaît pas, encore, les facteurs prédictifs de la réponse à ce traitement.La famille EGFRUne surexpression de HER1 est, sou-vent, rapportée dans plus de 50% des TN et 72% des tumeurs BL. HER1 est impliqué dans les signaux de proliféra-tion et de survie cellulaire.Cependant, l’implication de HER1, dans la carcinogenèse mammaire, reste débattue. Les résultats des études cli-niques (anticorps monoclonal, ou inhi-biteur de tyrosine kinase) consistant à bloquer HER1, sont décevants.

Le c-kit Le c-kit est un facteur de croissance exprimé dans 31 % des cancers du sein avec un profil basal-like (3,26). Une étude a cependant montré une faible incidence de mutation des gènes kit dans ces cancers (27). L’Imatinib mesylate est un inhibiteur de l’activité tyrosine kinase de c-kit . Son activité en cancérologie mammaire n’a pas encore été démontrée (28).Les inhibiteurs PARP et les méca-

nismes de réparation du DNAIl existe un lien entre le cancer du sein TN et le cancer du sein lié à une mu-tation BRCA-1 (29). En effet, ces deux types de cancers présentent de nom-breuses similitudes, au niveau mor-phologique et clinique. Le BRCA-1 joue un rôle, majeur, dans la réparation des cassures des doubles brins de DNA, par le mécanisme de recombinaison homo-logue (HR). L’expression de la protéine BRCA-1 est, significativement, plus faible dans les tumeurs mammaires avec un grade histologique élevé, un déficit d’expression des récepteurs hor-monaux et un profil basal-like (2). Ainsi, la voie BRCA-1 est, probablement, dys-fonctionnelle dans les cancers du sein TN (29) .Ces tumeurs, présentant une altération de la voie BRCA-1, ont une sensibilité accrue aux sels de platine, qui génèrent des cassures DNA; d’où, l’idée de les utiliser dans le traitement du cancer du sein TN . Les cellules, avec une dysfonction de la voie BRCA-1, seraient, également, sensibles aux inhibiteurs d’une enzyme, la Poly (ADP-ribose) polymérase (PARP) (30). Cette enzyme est activée par les cassures DNA simples brins et permet la répa-ration de cette cassure unique. Dans ces tumeurs BRCA-1 déficientes, la réparation des cassures de DNA est impossible, si les deux voies de répa-ration PARP et HR sont inhibées. Les cellules tumorales, soumises aux inhi-biteurs PARP, sont vouées à l’apoptose. La première étude (BSI-210) associe un inhibiteur PARP, avec une ligne de chimiothérapie gemcitabine/carbopla-tine. Cette association a permis d’aug-menter la survie, sans progression tumorale, de 3,3 mois à 6,9 mois, dans les cancers TN. La seconde étude s’est intéressée à un autre inhibiteur PARP, l’Olaparib. Il a démontré son efficacité en monothérapie, dans les tumeurs BRCA-1, avec un taux de réponse glo-bale de 41 %.

CONCLUSION Il est indispensable d’identifier, de fa-çon reproductible, les cancers du sein triples négatifs et les cancers basal like, pour pouvoir adapter, au mieux, les options thérapeutiques. La définition de facteurs prédictifs de la réponse tumorale aux différents traite-ments et l’apport des thérapies ciblées sont deux pistes susceptibles d’amélio-rer la prise en charge et la survie des patients atteints par ce type de cancer, extrêmement agressif

0.0

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

0.8

0.9

1.0

P<0.0001 (Log-Rank test)autre (261 à 1420)triple-négatif (62 à 180)

Prob

abili

té d

e su

rvie

Nombre d'année après le diagnostic

Figure 2.

Probabilité de survie dans le cancer du sein triple négatif, comparativement aux autres types de cancers du sein (1).

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DOSSIER

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Au moment même du lancement de l’opération «Octobre rose», par la mi-nistre en charge de la Santé, le pro-gramme français de dépistage organisé du cancer du sein fait l’objet de nouveaux débats.Ses éventuels effets délétères et le manque d’information des patientes notamment, sont évoqués par UFC-Que choisir. Dans le même temps,

la dernière livraison du Bulletin épidé-miologique hebdomadaire(BEH) fait le point sur ce programme, dont la généra-lisation remonte à 2004. En 2011, plus de 2,4 millions de femmes de 50 à 74 ans, se sont prêtées à une mammographie, dans le cadre du programme de dépistage organisé du cancer du sein. La partici-pation nationale atteignait, ainsi, 52,3%. «Si certains départements dépassent les 60%, l’objectif de 70% est encore loin» note, toutefois, Corinne Allioux, prési-dente de l’Association des coordinateurs du dépistage (Acorde), dans l’éditorial du BEH. Certaines femmes, pourtant éli-gibles au dépistage organisé, se tournent vers le dépistage individuel. Les spécia-listes estiment qu’elles seraient 10%.

LE DÉPISTAGE ORGANISÉ, UN CHOIX LIBRE ET ÉCLAIRÉ?L’efficacité et les éventuels inconvénients de ce dépistage sont régulièrement, mis en question. C’est ainsi que l’UFC-Que choisir «interpelle les pouvoirs publics,

pour garantir le droit des femmes à choi-sir, librement et de manière éclairée, de se faire ou non dépister». Selon le maga-zine, «la communication (du dépistage organisé n.d.l.r.) minore les risques, alors même qu’il détecte, trop souvent, des tumeurs qui n’auraient jamais évo-lué et conduit, dans certains cas, à de lourds traitements inutiles».Pourtant, le sur-diagnostic est estimé à «seulement» 10%. Et en comparaison, les bénéfices du dépistage semblent supérieurs. «Les es-sais randomisés montrent une baisse de 21% de la mortalité, par cancer du sein, suite à l’invitation au dépistage», sou-lignent, dans le BEH, Stephen Duffy, du Wolf son Institute of Préventive Médicine, de Londres et Eugenio Paci, de la Clinical and Descriptive Epidemiology Unit, de Florence, en Italie. Leur conclusion est sans appel: «diagnostiquer la maladie à un stade précoce, assurer un traitement de qualité, fondé sur des preuves, sont deux facteurs clés, pour lutter contre le cancer du sein»

Références bibliographiques

Cancer du sein:

le dépistage

organisé,

en question

38 Santé-MAG N°11 - Octobre 2012

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ACTUALITÉ

41Santé-MAGN°11 - Octobre 2012

Disposer d’équipements médicaux, pour amorcer l’expérience de la greffe du poumon

Une opération de dépistage de l’hépatite ’’C", au profit des personnes diabétiques, à Chlef

Grippe saisonnière :la campagne de vaccination a débuté le 21 Octobre

Des spécialistes en phtisiologie et chirurgie thoracique ont insisté, à Oran sur la nécessité de disposer d’équi-pements médicaux en vue "d’amorcer l’expérience de la greffe du poumon" dans la capitale de l’Ouest algérien. Le président du conseil scientifique de l’établissement hospitalier universi-taire "1er novembre 1954" d’Oran, Bou-bekeur Mohamed, a indiqué lors des travaux des "Journées de pneumologie" que l’EHU d’Oran prévoit de se lancer dans la transplantation du poumon, "si des équipements médicaux perfor-mants sont disponibles". L’intervenant a rappelé que cet établissement est le premier, au niveau national, dans la transplantation du foie et le deuxième dans la greffe de la moelle, en réalisant "de grands succès" dans ces domaines, grâce à des professeurs spécialistes et des possibilités qui sont disponibles, dont du matériel médical efficace. Pour s’adapter à l’évolution de l’équipement, le Pr Boubekeur a appelé à "assouplir

les procédures de loi des marchés pu-blics dans le domaine de l’acquisition de matériel médical, afin de permettre une meilleure prise en charge de diverses maladies, par le dépistage précoce de la maladie, le diagnostic et le traitement, notamment pour le cancer du poumon, qui occupe la première place au niveau national et mondial". Les chiffres four-nis par le professeur Ziane, dans sa conférence abordant le cancer du pou-mon chez les femmes, indiquent qu’au niveau de l’hôpital d’Oran, 1.003 cas de cancer du poumon sur 11.397 cas de cancers différents ont été enregistrés de 2000 à 2010, où les femmes repré-sentent 10 % du nombre de patients atteints de ce type de cancer.Le conférencier a mis l’accent sur la né-cessité du lancement d’un programme de recherche sur les maladies respi-ratoires et le cancer du poumon et de consacrer 1% du budget des hôpitaux pour la prévention de ces maladies, soulignant que le cancer du poumon est plus répandu pour plusieurs rai-sons, notamment, a-t-il énuméré, le tabagisme et la prise de pilules d’hor-mones par les femmes. Pour rappel, ces deuxièmes Journées internatio-nales sur les maladies pulmonaires, organisées par l’EHU "1er novembre 1954" d’Oran, abordent, deux jours du-rant, plusieurs thèmes relatifs, notam-ment à l’asthme, au cancer et à l’apnée du sommeil

Une opération de dépistage précoce de l’hépatite "C" vient d’être lancée, au profit des diabétiques de la wilaya de Chlef, a annoncé le président de l’asso-ciation ’’Amel’’ des diabétiques de la wilaya de Chlef, M. El-Ghebir.Cette opération, initiée par ladite as-sociation, touchera l’ensemble des diabétiques de la wilaya au nombre de 25.000 personnes, selon les esti-mations de cette association. L’objec-tif de cette opération, qui a débuté, récemment, à Taougrit et Chettia, vise à prendre en charge les diabétiques atteint de cette maladie, afin de leur

épargner d’éventuelles complications, liées à leur maladie. L’opération sera menée au niveau des structures de la santé publique, a indiqué la même source; signalant, au passage, que le personnel médical et paramédical, en charge de cette opération, béné-ficiera, également, de l’opération de dépistage. Par ailleurs, l’association prévoit de faire bénéficier, prochaine-ment, les élèves scolarisés, souffrant du diabète, d’appareils de mesure de la glycémie, rappelant qu’une première tranche, soit 450 élèves, ont, déjà, reçu un glucomètre

La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a débuté le 21 Octobre et s’étalera sur toute la période autom-no-hivernale, a indiqué le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, dans un communiqué. De ce fait, le vaccin antigrippal sera disponible, à partir de cette date, dans les centres vaccinateurs des établissements publics de santé où il sera administré gratuite-ment et dans les officines pharmaceu-tiques où il sera remboursé pour les per-sonnes âgées et les malades chroniques assurés sociaux, précise la même source. Pour ce faire, le ministère de la Santé a commandé près de 2.000.000 de doses de vaccin, "conformément aux recomman-dations du comité des experts chargé de la lutte contre la grippe. La vaccination contre la grippe saisonnière est forte-ment recommandée aux groupes de po-pulation à risque élevé de complications.Il s’agit des personnes âgées de 65 ans et plus, des adultes et enfants présentant une pathologie chronique, les femmes enceintes à partir du deuxième trimestre de la grossesse, ainsi que les personnels de la santé. Les pèlerins sont également exposés au risque de complications de la grippe et en raison des premiers dé-parts vers les Lieux Saints de l’islam, "les pèlerins ainsi que les membres de la "biâtha" ont bénéficié d’un dispositif spécifique qui leur a permis de se faire vacciner dans les délais requis", rappelle le ministère de la Santé. La vaccination doit être renouvelée chaque année pour toutes les personnes à risque, car le vi-rus de la grippe subit des modifications à chaque saison grippale, recommande la même source. La grippe saisonnière est une infection respiratoire due au virus grippal ou virus influenza. Elle est caractérisée par sa haute contagiosité et par sa gravité chez les personnes fragi-lisées par une maladie chronique ou par l’âge chez qui elle provoque des compli-cations sévères pouvant aboutir au décès. Chaque hiver, cette pathologie affecte des milliers de personnes en Algérie, et le moyen le plus efficace de s’en protéger est la vaccination

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Mise au point sur l’une des analyses les plus convoitées: L’hémoglobine glyquée

Aux performances informatives non douteuses, l’hémoglobine glyquée est devenue routine dans la pratique de la diabétologie clinique. Indice rétrospectif de la moyenne des glycémies sur une période de 2 à 3 mois, son utilisation est, en effet, incontournable dans le suivi biologique des patients diabétiques. Elle permet de vérifier l’efficacité du traitement et d’évaluer l’impact des interventions thérapeutiques sur l’apparition des complications dégénératives. Sa valeur prédictive dans le risque de développement de complications cardiovasculaires à long terme a été démontrée par le Diabetes Control and Complication Trial (DCCT) dans le cas du diabète de type 1 [1], et par l’United Kingdom Prospective Diabetes Study (UKPDS) dans le cas du diabète de type 2 [2,3]. En plus de la surveillance biologique, un comité international d’experts dont l’American Diabetes Association (ADA) recommande sa pratique comme l’une des options dans le diagnostic du diabète sucré [4]. Au regard de cette importance clinique aux conséquences vitales, son dosage est mondialement standardisé selon le National Glycohemoglobin Standardization Program (NGSP) regroupant plusieurs sociétés savantes: DCCT, UKPDS, IFCC (International Federation of Clinical Chemistry) et SFBC (Société Française de Biologie Clinique). Ainsi, seules les méthodes de dosage certifiées et recommandées par ces sociétés internationales sont crédibles d’un résultat fiable [5,6].

HÉMOGLOBINE GLYQUÉE: CARTE IDENTITAIRE L’hémoglobine glyquée, communément appelée HbA1c, est le produit résultant d’une réaction de fixation spontanée (non enzymatique) et irréversible de glucose sur l’hémoglobine. La dénomi-nation « A1 » a vu le jour, durant la fin des années soixante, suite à la mise en évidence par électrophorèse de deux fractions d’Hémoglobine : Hb0 et Hb1 (0 et 1 désignant l’ordre de migration).L’HbA1 fait référence à l’ensemble des hémoglobines (Hb) où s’adhèrent n’im-porte quel sucre ou dérivé de sucre sur n’importe quel acide aminé de la chaîne ou de l’Hb. L’HbA0 qui est le composant majeur de notre Hb (≈ 94%). Elle ne subit aucune modification au cours de la vie du globule rouge.La subdivision en A1c, A1b, A1a1 et A1a2 est fonction de la nature du sucre qui s’attache à l’HbA1 et de l’acide ami-né récepteur.L’HbA1c correspond au variant d’Hb glyquée où le sucre est le glucose.Celui-ci est fixé à l’acide aminé valine, en position N-terminale, de la chaîne de l’HbA1.Il faut savoir que l’HbA1c est le précur-seur de substances toxiques (à action délétère) appelées produits de glyca-tion avancés (AGE ou produits de Mail-lard).Ces derniers sont les ultimes inter-venants dans l’atteinte des parois artérielles et dela membrane basale rénale, de la dysfonction des globules rouges par diminution de leur défor-mabilité, de l’altération des protéines

du cristallin ainsi que des modifica-tions des protéines liées à la myéline.Il sera donc évident que l’HbA1c (molé-cule native des AGE) constitue la trace photographique des dommages occa-sionnés par l’hyperglycémie. Plus sa formation est réduite (bon équilibre glycémique), meilleur sera le pronos-tic.

Que signifie méthode de dosage «standardisée» ?Dans notre vocabulaire, standardiser signifie avoir le même langage : s’accor-der sur une méthode de dosage validée et spécifique hautement corrélée à une méthode de référence, travailler dans des conditions opératoires identiques et établir les mêmes valeurs usuelles du paramètre considéré. La finalité de ce consensus commun est d’avoir des résultats comparables quelque soit la technique de dosage employée.Dans le cas de l’HbA1c, la méthode de référence est la chromatographie li-quide à haute performance (HPLC). Les autres techniques (immunoanalyse, enzymatique directe et électrophorèse) peuventêtre utilisées à condition qu’elles réunissent les recommandations du système de référence international stipulées par l’IFCC [5]. Ces recom-mandations sont d’ordre analytique: Exactitude (corrélation et correction

avec l’HPLC) Répétabilité < 3% Reproductibilité < 5% Etalonnage IFCC correspondant à

l’hexapeptide N-terminal de la chaîne de l’Hb.

Pr. Lyèce Yargui - Pr Arezki Berhoune, Laboratoire central de biochimie, CHU Mustapha - Alger

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Pourquoi « recommandée et certifiée»?Il faut savoir que toutes les méthodes de mesure de l’HbA1c (même l’HPLC) sont des procédés qui font appel à un appa-reillage automatisé et à des réactifs spé-cifiques.Afin de veiller à la conformité des re-commandations émises par les sociétés savantes (DCCT, UKPDS, IFCC, SFBC), le NGSP délivre à chacun des fournisseurs concernés par ce dosage (Biorad, Tosoh, Roche, Siemens, Beckman, Abbott, Dia-sys, Axis-Shield, Fisher Diagnostics, Trinity Biotech, Sebia) l’autorisation certifiée d’utiliser tel analyseur ou tels réactifs.

Comment valider un dosage d’HbA1cnon effectué par HPLC?Il est certain que l’acquisition d’un appa-reillage de référence HPLC va en paral-lèle avec les moyens financiers de tout laboratoire. La seule issue palliative, correcte et recommandée par les so-ciétés internationales, est le recours à une autre technique de dosage à condi-tion qu’elle soit standardisée et certi-fiée (Tina quant des laboratoires Roche ou HA1c des laboratoires Siemens par exemple) [5,6].Pour plus de détails, il faut savoir que le NGSP publie, chaque mois, une liste exhaustive des appareillages et réactifs certifiés et recommandés pour le dosage de l’HbA1c. Il est de notre responsabilité, cliniciens ou biologistes, de s’informer de ces méthodes de dosage.Seulement celles-ci doivent être utili-sées. Méfiance oblige d’être prudent envers les divers « lecteurs HbA1c » qui jalonnent les multiples consultations de diabétologie.Il s’agit de « gadgets » à visée commer-ciale. Dénués de toute fiabilité analy-tique, ils ne répondent à aucune certifi-cation collégiale.

Quelles sont les précautions pré-analy-tiques à respecter ?La mesure de l’HbA1c se fait sur sang total. Il s’agit d’un pourcentage de l’Hb (qui a fixé le glucose), contenue dans les globules rouge du sang. - En aucun cas, la prise de sang ne doit se faire sur tube sec. Il est préconisé de prélever exclu-sivement sur tube contenant de l’EDTA (éthylène diamine triacétate); tube à bouchon rouge ou violet. - De plus, il n’est pas nécessaire d’être à jeun lors du prélèvement sanguin.

Quelle est la fréquence recommandéepour doser l’HbA1C ? Le National Institute for health and Cli-

nical Excellence (Nice) et l’ADA recom-mandent de faire le dosage de l’Hb gly-quée 2 fois par an chez les patients ayant atteints de manière stable les objectifs thérapeutiques. Tous les trimestres, lorsqu’il y a eu des modifications théra-peutiques ou quand les objectifs ne sont pas atteints [ 7].

Quelle valeur cible faut-il atteindre?Les études prospectives ont clairement établi l’HbA1C comme facteur pronos-tique majeur de survenue de complica-tions, tant rétinienne que rénale, neuro-logique ou vasculaire, ce aussi bien dans le diabète de type 1 que dans le diabète de type 2. Les objectifs d’HbA1C sont encore sujets à des divergences d’appré-ciation. Pour ce qui est des adultes ayant un diabète de type 1, l’ADA recommande un objectif inférieur à 7% [4].Le NICE suggère un seuil inférieur à 7,5% pour les jeunes adultes et inférieur à 6,5% devant un risque artériel signifi-catif. Dans le diabète de type 2, les résul-tats des études ACCORD [8], ADVANCE [9] et VADT [10] ont conduit à viser une HbA1C inférieure à 6,5%.

L’hémoglobine glyquée pour le diagnos-tic du diabèteSi l’HbA1C est unanimement admise comme paramètre clé de la surveil-lance des diabétiques, l’adoption de ce test comme critère diagnostique unique ne va pas de soi (coût et situations où ce marqueur ne reflète pas la glycémie moyenne). Selon l’ADA [4], le diabète est diagnostiqué lorsque l’ HbA1C est ≥ 6,5% à deux reprises. Le dosage de confirma-tion n’étant pas requis lorsque la glycé-mie est > 2g/l.

Situations où le dosage d’HbA1C est susceptible de ne pas refléter la glycé-mie moyenneIl est bien établi que de multiples situa-tions affectent l’interprétation de l’hé-moglobine glyquée chez le diabétique.Il s’agit d’une part des anomalies où la durée de résidence des hématies dans le compartiment sanguin est altérée (en particulier saignement et hémolyse).D’autre part, il arrive qu’un composé normalement absent interfere dans le dosage : Hb carbamylée (insuffisance ré-nale), Hb acétylée (aspirine),Hb F, HbS, G, D, C, E. - Il faut noter que ces artefacts de dosage sont souvent solvables en changeant de technique de mesure (en présence d’une insuffisance rénale par exemple, il est impératif d’opter pour les techniques d’immunoanalyse ou enzy-matique directe)

1. The Diabetes control and complication trial group. The effect of intensive diabetes treatment on the development and progression of long-term complications in insulin-dependent diabetes mellitus. The Diabetes Control and Complications Trial. N Engl J Med 1993; 329: 978-86.

2. UK Prospective Diabetes Study (UKPDS). Group Intensive blood-glucose control with sulphonylureas or insulin compared with conventional treatment and risk of complications in patients with type 2 diabetes (UKPDS 33). Lancet 1998; 352: 837-53.

3. UK Prospective Diabetes Study (UKPDS). Group Effect of intensive blood-glucose control with metformin on complications in overweight patients with type 2 diabetes (UKPDS 34). Lancet 1998 ; 352 : 854-65.

4. American Diabetes Association. Diagnosis and classification of diabetes mellitus. Diabetes Care 2011; 34 suppl 1: S62-9.

5. Jeppsson JO, Kobold U, Barr J, et al. Approved IFCC reference method for the measurement of HbA1c in human blood. Clin Chem Lab Med 2002; 40(1): 78-89.

6. Hanas R, John G. International HBAcCC. 2010 consensus statement on the worldwide standardization of the haemoglobin A1C measurement. Diabetes Care 2010; 33(8): 1903-4.

7. American Diabetes Association. Standards of medical care in diabetes. Diabetes Care 2011; 34 suppl 1: S11-61.

8. The Action to control cardiovascular risk in diabetes study group. Effects of intensive glucose lowering in type 2 diabetes. N Engl J Med 2008; 358(24): 2545-59.

9. The ADVANCE collaborative group. Intensive blood glucose control and vascular outcomes in patients with type 2 diabetes. N Engl J Med 2008; 358(24): 2560-72.

10. Duckworth W, Abraira C, Moritz T, et al. Glucose control and vascular complications in veterans with type 2 diabetes. N Engl J Med 2009; 360(2): 129-39.

Références

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Peginterferon-A_2B plus ribavirin is more effective than peginterferon-A_2A plus ribavirin in menopausal women with chronic hepatitis C

E. Villa,1 C. Camma`, 2 A. Di Leo,3 A. Karampatou,1 M. Enea,4 S. Gitto,1 V. Bernabucci,1 L. Losi,5N. De Maria,1 B. Lei,1 A. Ferrari,1 R. Vukotic,1 P. Vignoli,1 M. Rendina3 and A. Francavilla61Department of Gastroenterology, Azienda Ospedaliero-Universitaria & University of Modena and Reggio Emilia, Modena, Italy; 2Department of Gastroenterology, University of Palermo, Palermo, Italy; 3Department of Gastroenterology, University of Bari, Bari, Italy; 4Dipartimento di Scienze Statistiche e Matematiche S. Vianelli , University of Palermo, Italy; 5Department of Pathology, Azienda Ospedaliero-Universitaria, Modena, Italy; and 6Istituto di Ricovero e Cura Saverio de Bellis , Castellana Grotte, Italy

Received October 2011; accepted for publication December 2011

INTRODUCTION

Under-enrolment of women in rando-mized clinical trials (RCTs) has been recognized for a decade. The NIH has incorporated formal recommenda-tions for gender representation into guidelines that require investigators conducting NIH-sponsored research to recruit adequate proportions of women, minorities and children [1]. Despite this, only one quarter of US Research Ethics Board (REB) admi-nistrators at institutions receiving NIH funding agree that the guidelines have resulted in more balanced inclusion in trials [1]. Accordingly, the propor-tion of treatment-naive men included in the 38 RCTs of pegylated interferon plus riba- virin for treatment of chronic hepatitis C (CHC) published from 2001 to 2010 (Fig. 1) was a median 62%, with interquartile range 56–66%.In a large cohort of European women with CHC, we have recently shown that reproductive status is an important factor in predicting response to PEG IFN/Ribavirin antiviral therapy [2]. Me-nopause is associated with a hitherto.

50

60

70

80

%

Fig. 1 Box plot for treatment-na¨ıve men included in 38 randomized controlled trials of pegylated interfe-ron plus ribavirin for treatment of CHC, published between 2001 and2010. The horizontal line inside each box is the median, the upper and lower borders of each box indicate the inter- quartile range and the whiskers indi-cate the 90th percentile range.

unrecognized resistance to antiviral therapy that results in a difference in response between fertile and meno-pausal women of up to 20%. As a predictor, menopause is lacking in all studies performed to date. This sug-gests that results published to date on antiviral therapy for women with CHC are actually the mean of two different sensitivities to therapy and that incon-sistencies may arise depending on the pro- portion of menopausal women present in a cohort. Thus, underrepre-sentation of women in RCTs of antiviral therapy for CHC and lack of data on reproductive status lead to uncertainty about the effect of antiviral therapy especially regarding whether the well-documented efficacy in men would extend to women.In the present observational study, we have analysed the databases of two large referral centres for treatment-na¨ıve patients with hepatitis C virus (HCV) who received peg- interferons plus ribavirin with the purpose of iden-

SUMMARY. Under-enrolment of women to randomized clinical trials, including chronic hepatitis C, has long been recognized. The aim of this study was to identify factors predictive of sustained virological response (SVR) to PEG IFN/Ribavirin antiviral therapy in relation to gender and reproductive status of female patients involved. Seven hundred and forty-six treatment-naı̈ ve patients (431 men, 315 women) treated with Peg-IFNa-2a (180 lg/week) or Peg-IFNa-2b (1.5 lg/kg/week) plus ribavirin (800–1400 mg/day) for 24 or 48 weeks were studied between 2006 and 2010. Differences in SVR rate, overall and by gender were assessed after adjustment and propensity score matching. SVR was obtained in 44.2% of Peg-IFNa-2atreated patients and in 51.2% of Peg-IFNa-2b-treated patients (intention-to-treat; P = 0.139). Age, fibrosis stage and genotype 2 and 3 were independently associated with SVR by multivariate analysis. Analysing by gender, the difference in SVR between PEG-IFNa types was not significant in men but highly significant in women (Peg-IFNa- 2a:39.1% vs Peg-IFNa-2b:54.4%, P = 0.007). This was attributable to a higher SVR rate with Peg-IFNa-2b in the difficult postmenopausal population (26.9% Peg-IFNa-2a vs 46.0% Peg-IFNa-2b, P = 0.040). In women, absence of menopause, genotype 2 hepatitis C virus infection and use of Peg-IFNa-2b were independently associated with SVR. In conclusion, predictive factors for SVR are different in men and women. Factors differing between genders are menopause, severe steatosis and peg-interferon used. The higher SVR rate with Peg-IFNa-2b in menopausal women is likely attributable to more favourable pharmacokinetics that allows Peg-IFNa-2b to reach visceral fat and oppose the increased cytokine production and enhanced inflammatory status in menopause.

Keywords: central fat distribution, cytokines, metabolic syndrome, pharmacokinetics, sustained virological response.

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tifying predictive factors associated with differences in sustained virologi-cal response (SVR) and to explore the interaction of gender with potential effect modifiers. The relatively large number of treatment-na¨ıve women of known menopausal status in this real-world clinical study provides an opportu- nity to examine the effect of antiviral therapy in women with CHC according to reproductive status and to make com- parisons between genders.

MATERIALS AND METHODS

Characteristics of the study patientsThe study was conducted between Ja-nuary 2006 and December 2010 in the Gastroenterology and Liver Units at the University of Modena and Reggio Emi-lia and at the University of Bari. Conse-cutive interferon-naive adults aged18–70 years with detectable serum HCV-RNA, alanine aminotransferase (ALT) level at least 1.5 times the upper limit of normal for more than 6 months and a liver biopsy performed in the previous 36 months were included. All biopsies were reviewed by a single pathologist (L.L.), staged and graded according to Ishak et al. [3]. The percentage of hepatocytes containing macrovesicular fat was determined for each 10 x field, and steatosis was classified as absent-mild (<5%), mo-derate (‡5 to <30%) or severe (‡30%). Cirrhosis was assessed on the basis of clinical, ultrasonographic, his- tologi-cal and biochemical results. Patients were excluded if they had coinfection with human immunodeficiency virus or hepatitis B, any other cause of liver di-sease, poorly controlled diabetes mel-litus (glycated haemoglobin >8.5%), morbid obesity [body mass index (BMI) >35], severe depression or psychiatric disorder and active substance abuse. Alcohol consumption >20 g/day in the last year or less was evalu- ated by a specific questionnaire.The following data were collected at the time of liver biopsy: age, sex, weight, height and BMI. In women, the presence of menopause, defined as no menstrual periods for12 consecutive months, was also in-vestigated. At the time of biopsy, serum levels of alanine aminotransferase, gamma- glutamyl transpeptidase (GGT), alkaline phosphatase, ferri- tin, glucose and insulin as well as platelet count were obtained. Insulin resis-

tance was determined by the homo- eostasis model assessment (HOMA) method. HCV-RNA was quantified by Abbott RelTime HCV assay (Abbott Molecular Inc, Des Plaines, IL, USA) and genotyped by INNO-LiPA (Innoge-netics, Gent, Belgium). The study was performed according to the ethical gui-delines of Declaration of Helsinki and approved by the Ethics Committees at the two Hospitals; all enroled patients gave their written informed consent to receive therapy and permission for access to their medical records.

Treatment schedulePatients were either treated with Peg-IFNa-2a (Pegasys®; Roche, Milan, Italy) 180 mg/week for 48 weeks or Peg-IFNa2b (PegIntron®; Merck, Rome, Italy) at a standard dose of1.5 lg/kg/week, both over a 24- or 48-week period according to genotype, plus Ribavirin (RBV) 800–1400 mg/ day (based on body weight). Peginterferon dosages were reduced in 25% decre-ments or discontinued because of ad- verse events (especially haematologi-cal disorders). Ribavirin dosage was reduced in 200-mg decrements, as necessary, in case of anaemia or other serious adverse events.Patients were assessed every 2 weeks during the first2 months and every month thereafter during treatment as well as 3 and 6 months after the end of therapy. Com-plete blood counts and ALT levels were assessed every 2 weeks for the first 2 months of therapy and monthly the-reafter or more frequently if necessa-ry. Serum creatinine level and routine laboratory test results were checked monthly. A physical examination was performed before and at the end of therapy. Hepatobiliary ultrasonogra-phy was conducted at study entry and every 6 months during the study and fol- low-up periods.End-of-treatment response (ETR) and SVR as well as stopping rules were defined according to literature. In par- ticular, ETR and SVR were defined, respectively, as a nega- tive qualita-tive HCV-RNA level at the end of treat-ment and after 24 weeks of untreated follow-up. Relapse was defined as an undetectable HCV-RNA level at the end of the treat- ment phase, with a detectable HCV-RNA level during the follow-up period. All patients having <2

log decrease in HCV-RNA level at week 12 discontinued treatment and were classified as nonresponders. Adverse events were recorded at each outpa-tient visit.

Statistical analysisContinuous variables were summa-rized as mean ± SD and categorical variables as frequency and percen-tage. The Student t-test and analysis of variance were used when appropriate. Nonexperimental studies of interven-tions can be criticized because of their potential for selection bias. Propensity score (PS) analysis attempts to control for con- founding in nonexperimental studies by adjusting for the likelihood that a given patient is exposed. PS estimates the probability (propensity) of a particular subject receiving a gi-ven drug, based on patient characte-ristics when the treatment is chosen. Assuming that all relevant predictors of treatment have been adequately captured, patients with the same PS should have the same chance of re-ceiving treat- ment. In this study, we performed propensity analysis using logistic regression to calculate a pro-pensity score for patients treated with either Peg-IFNa-2a or Peg-IFNa-2b. Variables entered in the propensity model were age, sex, genotype, type of Peg-IFNa used and fibrosis stage at enrolment. The model was then used to provide a one-to-one match between patients treated with Peg-IFNa-2a and Peg-IFNa-2b using nearest-neighbour matching.Multiple logistic regression models were used to assess the relationship between SVR and patient demogra-phic, meta- bolic and histological cha-racteristics. The dependent variable was SVR, coded as 1 for present versus 0 for absent. As candidate risk factors, we selected age, sex, BMI, baseline ALT, platelet count, GGT levels, ferri-tin, HCV-RNA level, steatosis, baseline activity and fibrosis stage, type of pegy- lated Interferon used (2a or 2b). In this model, we included all patients who received at least one dose of pegylated interferon (intention-to-treat analy-sis). Variables found to be associated with the dependent variable on univa-riate logistic regression at a probabi-lity threshold of <0.10 were included in multivariate logistic regression mo-dels. We constructed several multiva-riable logistic regression models to ex-plore the interaction between gender,

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various baseline factors and the two drugs (Peg-IFNa-2a and Peg-IFNa-2b) on SVR. All regression analyses were performed using the Proc Logistic subroutine in SAS (SAS Institute, inc., Cary, NC, USA) [3].

RESULTS

Baseline featuresDuring the 5-year study period, 746 patients were enroled (431 men, 315 women). Baseline demographic cha-racter- istics of the whole population according to gender are shown in Table 1. Men, although significantly younger, had sig- nificantly more his-tological liver damage with higher fibrosis severity scores compared with women (staging score,2.3 ± 1.3 vs 1.9 ± 1.2; P = 0.001). BMI was significantly higher in men vs women while steatosis was not diffe-rently distributed (Table 1).Cirrhosis was present in 11.4% of men and 6.0% of women (P = 0.014). Geno-type 2 infection was significantly more frequent in women (33.0%) than men (22.2%) (P = 0.0014). Neither genotype

distribution nor viral load was signifi-cantly different in the 2 PegIFN groups, stratified by sex and within female sex, by reproductive status (Table S1).

Results of antiviral treatmentWhole CohortTwenty-five patients (3.4%) were lost to follow-up. An ETR was achieved by 59.7% (446/746) of patients. Of the 446 patients with ETR, ninety-four (21.0%) experienced a relapse during fol-low-up. Forty-two were men (44.6%) and 50 wo- men (53.1%). Overall, the relapse rate was significantly higher in patients treated with Peg-IFNa-2a than with Peg- IFNa-2b (31.1% vs 10.8%, respectively, P < 0.0001). SVR was observed in 47.1% (352/746) of patients, with no dif- ferences accor-ding to the type of peginterferon used (Ta- ble 2).After matching patients by propensity analysis, the factors identified as in-dependently and significantly associa-ted with SVR on multivariate analysis were age (OR 0.980, 95% CI0.964–0.997), stage of fibrosis (F0 fibrosis as reference; F4: OR, 0.279,

95% CI 0.078–0.994; F5: 0.175, 95% CI 0.035–0.853) and genotype. Patients infected with HCV genotype 2 (OR 6.756, 95% CI 3.676–12.345) or 3 (OR 2.659, 95% CI1.451–4.878) had decidedly higher and genotype 4 (OR0.264; 95% CI 0.085–0.822) lower li-kelihoods of SVR in comparison with genotype 1. Excluding patients with cir- rhosis from the analysis did not change the significant associations.Baseline characteristic were well balanced between the two treatment groups according to gender (Table S1). ETR and SVR rates according to the type of Peg-IFN used and gender are shown in Table 2. The SVR rate among men did not differ according to type of PEG IFN used (Peg-IFNa-2a:49.0% vs Peg-IFNa-2b: 47.3%, P = 0.584), whereas in women, a substan-tial and significant difference between drugs was observed (Peg-IFNa-2a: 39.2% vs Peg-IFNa-2b:54.4%, P = 0.007). A significantly higher SVR rate was observed in Peg-IFNa-2b than in Peg-IFNa-2a-treated.menopausal women (Table 2). SVR rates among patients infected with HCV-2 were significantly higher in men than in women (73/93, 78.5% vs 64/104, 61.5%; P = 0.010). Interestin-gly, among patients infected with HCV-2 women had a significantly higher prevalence of severe steatosis (6.8% vs 1.1%, P = 0.040). Examination of interactions by multi- variate analy-sis confirmed a significant interaction effect between sex and type of Peg-IFN used (P = 0.045) and between sex and genotype 2 (P = 0.0052), while no signifi- cant interactions were found between treatments (Peg-IFNa-2a or Peg-IFNa-2b) and the other possible confounding factors.

MenIn men, factors independently asso-ciated with SVR were genotype 2 and genotype 3 (HCV 1 as reference, geno-type 2OR 8.090; 95% CI 4.095–15.983, P < 0.0001; genotype 3OR, 2.177; 95% CI 1.017–4.657, P = 0.045), GGT levels (OR,0.984; 95% CI 0.974–0.993, P = 0.001) and stage of disease(OR, 0.799; 95% CI 0.640–0.997, P = 0.047) (Table 3a).

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Men (431) Women (315) PMean age, years (SD) 48.2 (6.3) 51.3 (6.6) <0.0001Body mass index, kg/m² (SD) 26.4 (3.5) 24.8 (0.18) <0.0001Source of infection, n (%)Community-acquired 285 (67.4) 226 (71.7) 0.545Post-transfusional 50 (11.8) 59 (18.7) 0.002Drug addiction 73 (17.3) 8 (2.5) <0.0001Parenteral 15 (3.5) 22 (3.8) 0.01PEG 2a/PEG 2b (%) 202 (46.9)/229 (53.1) 143 (45.4)/172 (54.6) 0.412Mean Grading (SD) 4.0 (2.4) 3.7 (2.8) 0.130Mean Staging (SD) 2.3 (1.3) 1.9 (1.2) 0.001Severe Fibrosis (F3-F6)(%) 68 (15.7) 33 (10.4) 0.036Cirrhosis at enrolment, n (%) 49 (11.4) 19 (6.0) 0.014Steatosis at histology, n, (%)Absent 261 (60.6) 188 (60.8) 0.952Moderate (5 to <30%) 144 (33.7) 101 (32.6) 0.831Severe (‡30%) 22 (5.1) 20 (6.4) 0.547Portal vein diameter, mm (SD) 11.0 (0.7) 10.3 (0.7) <0.0001HCV viral load, IU/mL, (SD) 1 486 229 (116 636) 1 242 670 (122 512) 0.157Genotype, n (%)G 1 239 (55.5) 178 (56.5) 0.801G 2 96 (22.2) 104 (33.0) 0.001G 3 70 (16.3) 22 (7.0) 0.0001G 4 26 (6.0) 11 (3.5) 0.119ALT, IU/L (SD) 100 (44) 74 (42) <0.0001GGT, IU/L (SD) 59 (27) 37 (21) <0.0001Iron, lg/dL (SD) 130 (15) 108 (18) <0.0001Ferritin, ng/mL (SD) 332 (28) 138 (14) <0.0001Blood glucose, mg/dL (SD) 95 (11) 92 (10) 0.247HOMA score 1.6 ± 0.9 2.5 ± 2.3 0.134Platelets count x 109/L (SD) 180 (66) 206 (58) <0.0001

Table 1 Demographic characteristics of the whole cohort according to gender

SD, standard deviation; ALT, alanine aminotransferase; GGT, gamma-glutamyl transpeptidase.