Regards de l'agam n°23 TERRITOIRE L'offre cinema a l'echelle metropolitaine

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TERRITOIRES JUIN 2014 : 23 L'offre cinéma à l'échelle métropolitaine CHIFFRESCLÉS 37 C'est le nombre d'établissements dans la future métropole Aix-Marseille-Provence 53 % C'est la part des cinémas d'Art et Essai sur la métropole 2 500 000 C'est le nombre d'entrées dans les huit cinémas marseillais en 2012, 950 000 à Aix-en-Provence 105 000 C'est le nombre de séances sur Marseille et sur Aix-en-Provence en 2012 La sortie au cinéma est la sortie culturelle favorite des Français. La dernière enquête sur les pratiques culturelles à l’ère du numérique (ministère de la Culture et de la Commu- nication) montre que 57 % d'entre eux se rendent au moins une fois au cinéma. Cette pratique de loisirs est en progression par rapport aux résultats de l’enquête 1997 dans un contexte de recul ou de tassement de la fréquentation d’autres établissements culturels (bibliothèque, spectacle vivant…) et d’augmentation du coût moyen de la place (12 % en 10 ans). L’amélioration du parc des écrans (neuf écrans sur dix sont équipés d’un projec- teur numérique) peut expliquer cet engouement croissant. Le cinéma est avant tout un objet urbain. Les grandes villes sont en effet les plus fré- quemment équipées : la quasi-totalité des communes de plus de 50 000 habitants est dans ce cas, ainsi que plus de 81 % des communes de 20 000 à 50 000 habitants. L’exis- tence d’une offre en cinéma renforce ou assoit l’image culturelle des villes en favorisant l’animation, mais aussi en participant à la création de richesse et d’emploi. Ces deux dimensions (culturelle et économique) se retrouvent dans les implantations des établissements et leur programmation. L’évolution récente des cinémas tend à opposer les cinémas d’Art et Essai des centres-villes aux multiplexes des zones commer- ciales périphériques. Cette situation se retrouve aujourd’hui sur le territoire métropolitain même si les projets à venir tendent à inverser cet état de fait et devraient permettre de rattraper en partie les faiblesses du territoire en offre cinématographique.

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Le cinéma est avant tout un objet urbain. Les grandes villes sont en effet les plus fréquemment équipées : la quasi-totalité des communes de plus de 50 000 habitants est dans ce cas, ainsi que plus de 81 % des communes de 20 000 à 50 000 habitants. L’existence d’une offre en cinéma renforce ou assoit l’image culturelle des villes en favorisant l’animation, mais aussi en participant à la création de richesse et d’emploi. Ces deux dimensions (culturelle et économique) se retrouvent dans les implantations des établissements et leur programmation. L’évolution récente des cinémas tend à opposer les cinémas d’Art et Essai des centres-villes aux multiplexes des zones commerciales périphériques. Cette situation se retrouve aujourd’hui sur le territoire métropolitain même si les projets à venir tendent à inverser cet état de fait et devraient permettre de rattraper en partie les faiblesses du territoire en offre cinématographique.

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T E R R I T O I R E S

J U I N 2 0 1 4 : N ° 2 3

L'offre cinéma à l'échelle métropolitaine

CHIFFRESCLÉS

37C'est le nombre d'établissements

dans la future métropole Aix-Marseille-Provence

53%

C'est la part des cinémas d'Art et Essai sur la métropole

2 500 000C'est le nombre d'entrées dans

les huit cinémas marseillais en 2012, 950 000 à Aix-en-Provence

105 000C'est le nombre de séances sur Marseille

et sur Aix-en-Provence en 2012

La sortie au cinéma est la sortie culturelle favorite des Français. La dernière enquête sur

les pratiques culturelles à l’ère du numérique (ministère de la Culture et de la Commu-

nication) montre que 57 % d'entre eux se rendent au moins une fois au cinéma. Cette

pratique de loisirs est en progression par rapport aux résultats de l’enquête 1997 dans un

contexte de recul ou de tassement de la fréquentation d’autres établissements culturels

(bibliothèque, spectacle vivant…) et d’augmentation du coût moyen de la place (12 % en

10 ans). L’amélioration du parc des écrans (neuf écrans sur dix sont équipés d’un projec-

teur numérique) peut expliquer cet engouement croissant.

Le cinéma est avant tout un objet urbain. Les grandes villes sont en effet les plus fré-

quemment équipées : la quasi-totalité des communes de plus de 50 000 habitants est

dans ce cas, ainsi que plus de 81 % des communes de 20 000 à 50 000 habitants. L’exis-

tence d’une offre en cinéma renforce ou assoit l’image culturelle des villes en favorisant

l’animation, mais aussi en participant à la création de richesse et d’emploi.

Ces deux dimensions (culturelle et économique) se retrouvent dans les implantations

des établissements et leur programmation. L’évolution récente des cinémas tend à

opposer les cinémas d’Art et Essai des centres-villes aux multiplexes des zones commer-

ciales périphériques.

Cette situation se retrouve aujourd’hui sur le territoire métropolitain même si les projets

à venir tendent à inverser cet état de fait et devraient permettre de rattraper en partie les

faiblesses du territoire en offre cinématographique.

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2 L'offre cinéma à l'échelle métropolitaine

Le territoire métropolitain globalement sous-équipé

Le territoire métropolitain compte trente-sept cinémas.

Avec un ratio de deux établissements pour 100 000 habi-

tants, l’offre sur le territoire se situe en deçà de la moyenne

nationale (3,1 établissements pour 100 000 habitants). La

lecture de l’offre (rapportée au nombre d’habitants) par

EPCI fait apparaître de forts déséquilibres dans le terri-

toire, tant dans le nombre d’établissements que le nombre

d’écrans ou de fauteuils.

À l’intérieur de l’espace métropolitain, l’offre en cinéma se

structure autour de trois groupes de territoire. L’ouest de

l’Étang de Berre (SAN Ouest Provence et Pays de Martigues)

apparaît comme le territoire où l’offre en cinéma est satis-

faisante. Les taux d’équipements sont supérieurs aux taux

régionaux ou nationaux et la répartition est homogène

avec pratiquement un cinéma par commune. Le Pays d’Aix

est correctement équipé avec des cinémas proposant de

nombreuses salles et un nombre de fauteuils important.

L’offre est toutefois dispersée et les bons ratios sont avant

tout dus à la présence de deux multiplexes (Pathé Plan-de-

Campagne et le Cézanne). Le sud est de la métropole (Mar-

seille Provence Métropole et Pays d’Aubagne et de l’Étoile)

et le pays salonais sont les territoires en retrait au niveau de

l’offre cinématographique.

Le territoire de MPM (hors Marseille) apparaît clairement

comme le plus en déficit au niveau de l’offre. Les cinq

cinémas ne suffisent pas à proposer un niveau d’équi-

pement satisfaisant et les ratios (notamment le nombre

de fauteuils pour 100 000 habitants) sont en dessous de

l’offre métropolitaine. La situation de Marseille est très

préoccupante avec moins de 1 000 fauteuils pour 100 000

habitants. Malgré huit cinémas à Marseille (dont trois mul-

tiplexes) et une offre à La Ciotat et Marignane, le territoire

de MPM reste en deçà des ratios régionaux et nationaux.

Le Pays d’Aubagne et l’Agglopole Provence affichent des

ratios plus élevés, mais l’offre est concentrée sur les villes-

centres (Aubagne, Salon-de-Provence et Berre-l’Étang).

N CLASSEMENT DES OFFRES EN CINÉMAS, EN NOMBRE D'ÉCRANS ET EN FAUTEUILS (RATIO POUR 100 000 HABITANTS)

Nombre d’écransNombre de cinémas Nombre de fauteuils

SAN Ouest ProvenceRatio : 5,1 5 cinémas

1

Pays de MartiguesRatio : 4,3

2

Pays d’Aubagne et de l’Étoile (2,9)

Pays de MartiguesRatio : 15,9

1

Communauté du Pays d’AixRatio : 10,7

2

Pays de MartiguesRatio : 2 980

1

Communauté du Pays d’AixRatio : 2 020

2

MPM - Hors Marseille (2,6)

Communauté du Pays d’Aix (2,5)

Agglopole Provence (2,2)

Métropole (2,0)

Marseille (0,9)

SAN Ouest Provence (9,2)

France (8,5)

Métropole (7,4)

Agglopole Provence (6,6)

MPM - Hors Marseille (4,2)

Marseille (0,6)

SAN Ouest Provence (1 580)4Pays d’Aubagne et de l’Étoile (1 370)5Métropole (1 280)6Agglopole Provence (1 100)7Marseille (960)8MPM - Hors Marseille (615)9

45678

9

45678

9

soit

3 cinémassoit 38 écrans

11 écranssoit 2 062 fauteuilssoit

7 197 fauteuilssoit

FranceRatio : 1 650

31 070 866 fauteuilssoit

soit

Pays d’Aubagne et de l’ÉtoileRatio : 9,6

310 écranssoit

FranceRatio : 3,1

32 035 cinémassoit

N LES 3 PALMES-LA VALENTINE, UN DES TROIS MULTIPLEXES MARSEILLAIS

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L’OFFRE CINÉMA DANS L'ESPACE MÉTROPOLITAIN W Source : CNC 2013

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Une offre en établissement portée par les villes moyennes

Le pourtour de l’Étang de Berre (de Salon-de-Provence à

Vitrolles) est clairement le mieux équipé avec pratique-

ment un cinéma par commune. L’offre est nettement

moins performante autour de Salon-de-Provence et d’Aix-

en-Provence avec une offre concentrée sur six communes.

Le secteur d’Aubagne – La Ciotat présente la même struc-

ture de l’offre sur un territoire moins étendu.

Cette géographie de l’offre peut s’expliquer avant tout

par la structure démographique et spatiale des territoires.

Marseille, par son territoire étendu, combine l’offre de

centre-ville (Les Variétés, Pathé Madeleine, Prado, César,

Chambord) et de périphérie (Bonneveine et 3 Palmes).

L’Alhambra (dernière salle d'Art et Essai) propose une offre

alternative dans les quartiers Nord. L’offre marseillaise est

faible et cela se traduit par un indice de fréquentation très

bas : avec moins de trois entrées par an / habitant, Mar-

seille affiche un ratio comparable à celui d’une commune

de 20 000 habitants, loin des neuf entrées par an / habitant

de Lyon et surtout des 15 de Lille.

La population de la plupart des communes du pourtour

de l’Étang de Berre (Salon, Miramas, Istres, Port-de-Bouc,

Martigues, Châteauneuf-les-Martigues, Marignane, Vi-

trolles et Berre-l’Étang) est supérieure à 10 000 habitants

et l’offre en cinémas y est déjà ancienne. L'existence des

cinémas de Port-Saint-Louis et Carry-le-Rouet peut s’ex-

pliquer par un éloignement (distance et temps de par-

cours) de l’offre la plus proche. La présence d’un cinéma à

Grans, commune de moins de 5 000 habitants, est récente

(2006) et s’explique par l’action volontariste du SAN Ouest

N L'ALHAMBRA, DERNIER CINÉMA LABELLISÉ ART ET ESSAI À MARSEILLE

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Provence dans le domaine de la culture et dans le carac-

tère polyvalent de cet équipement de proximité.

Les Pays d’Aix et de Salon disposent d’une offre conforme

à celle de l’Étang de Berre : les communes de plus de

10 000 habitants (Berre, Gardanne, Les Pennes-Mirabeau,

Trets et bien sûr Aix-en-Provence) ou celle dont la popu-

lation approche les 10 000 habitants, ont toutes au moins

un cinéma. L’offre d’Eyguières et surtout de Saint-Paul-lez-

Durance (945 habitants) peut être une réponse de proxi-

mité à l’instar de la situation de Port-Saint-Louis. Le cinéma

de Saint-Paul-lez-Durance présente de plus la particularité

pour un ̏petit˝ cinéma d’être équipé d’une salle 3D.

L’équipement de La Ciotat et Aubagne semble être suffi-

sant pour couvrir les besoins du secteur. Auriol n’est pas

équipée mais bénéficie de l’offre proche de Trets et de

celle, très accessible, d’Aubagne. Les offres de Cassis et

surtout de La Penne-sur-Huveaune sont atypiques.

Une offre plurielle sur la métropole

La diversité de l’offre est réelle sur la métropole. Les ciné-

mas d'Art et Essai y représentent la majorité des établis-

sements (au même niveau que le territoire national, avec

19 établissements. L’offre est complétée par 11 cinémas

de proximité et 6 multiplexes. Sans surprise, ces derniers

assurent plus de la moitié de l’offre en fauteuils (54 % avec

12 379 unités).

PAROLES D’ACTEUR

Philippe BORYS-COMBRETExploitant de cinéma,

dirigeant de la Compagnie Cinématographique Salonnaise

“ Exploitant depuis 1972 à Salon-de-Provence, nous avons deux cinémas d’ancienne génération datant des années 70 et 80. Nous sommes classés ̏Art et Essai ,̋ mais ce sont aussi des cinémas grand public qui totalisent près 220 000 entrées par an. Notre offre large doit satisfaire tous les publics, c’est essentiel pour une petite ville car le cinéma a un rôle d’anima-teur culturel et social. Nous organisons toutes les semaines des rencontres, débats, retransmissions en live d’opéra ou de théâtre, accueil de scolaires, tout en ayant des tarifs adap-tés. Nous avons investis dans le numérique, rénové nos salles mais aujourd’hui nous sommes limités par nos sites. Le projet de multiplexe sur la Place Morgan, initié depuis une quin-zaine d’années par les anciennes municipalités consécutives, apportera plus de confort : des écrans plus grands, plus d’es-pace. Le cinéma est en pleine mutation, il est nécessaire de s’adapter et de travailler sur la qualité d’accueil et la qualité d’animation. La jauge sera la même, autour de 1 400 fau-teuils, mais l’ouverture de ce nouveau multiplexe va attirer un nouveau public. Nous tablons sur 350 000 entrées environ par an, un chiffre proche des fréquentations des années 85 / 90 avant l’ouverture des multiplexes et de Plan-de-campagne. Ce déménagement nous permet de rester au cœur de la ville. Cela rend le projet plus complexe : il y a moins de place qu’en périphérie mais il contribuera considérablement à l’anima-tion et au développement économique du centre-ville. Nous devons respecter des normes contraignantes par rapport aux nuisances et à la proximité d’un site classé. Le centre-ville vit avec le cinéma. C’est l’avenir pour tous ! Elaboré avec les Architectes des bâtiments de France (ABF), la façade est plei-nement intégrée dans le tissu urbain. Cela apporte du style et de la valeur ajoutée à la place Morgan et participe à la valo-risation du patrimoine de Salon. D’ailleurs, le projet a reçu l’unanimité devant la Commission départementale d'équi-pement cinématographique (CDEC). Fait rare ! C’est un projet très attendu par tous. ”

Baisse contenue de la fréquentation des salles des cinémas de l’aire urbaine Marseille-AixDans un contexte de baisse significative de 6,3 % de la fréquen-tation des salles de cinéma à l’échelle nationale entre 2011 et 2012, l’aire urbaine Marseille-Aix résiste malgré un recul de 5,7 % de la fréquentation à 5,984 millions d’entrées. L’aire urbaine fait même mieux que les aires urbaines de rang démographique identique (+ de 200 000 habitants) qui connaissent une baisse de 6,3 %. La baisse a été contenue dans les deux villes-centres, Marseille (- 4,53 %) et Aix (- 5,37 %).

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Les cinémas d'Art et Essai, offre quasi exclusive au-tour de l’Étang de BerreLes cinémas d'Art et Essai représentent quasiment la seule

offre sur le pourtour de l’Étang de Berre. De Salon-de-

Provence à Marignane, seuls deux cinémas ne sont pas

labellisés. Avec la perte du label Art et Essai du Cinéma

des Variétés, Marseille ne compte plus qu’un seul cinéma

labellisé, l’Alhambra dans le XVIe arrondissement. À Aix-

en-Provence, l’offre d'Art et Essai et majoritaire avec 3 ci-

némas labellisés sur 4.

Les cinémas de proximité, une offre complémentaire dans les villes moyennesLes cinémas de proximité offrent une alternative en terme

de programmation aux grands multiplexes, sans avoir

l’ambition programmatique des salles d'Art et Essai. Ces

cinémas sont surtout présents dans les villes moyennes

(Trets, Lambesc, Aubagne, Châteauneuf-les-Martigues…).

Quatre établissements de ce type se trouvent à Marseille

(Les Variétés depuis la perte de son label, Le César, Le

Chambord et Bonnneveine).

Les multiplexes en périphérie mais aussi en centre-villeL’offre en multiplexe se retrouve aussi bien en périphérie,

à proximité ou dans des grandes zones commerciales,

qu’en centre-ville. Les trois multiplexes de périphérie

(Majestic Palace à Martigues, Les 3 Palmes à Marseille et

surtout Pathé Plan-de-Campagne aux Pennes-Mirabeau)

concentrent un tiers des fauteuils des cinémas de la mé-

tropole. Les multiplexes de centre-ville (Cézanne à Aix-

en-Provence, Pathé Madeleine et Le Prado à Marseille)

représentent 20 % des fauteuils. Les multiplexes de péri-

phérie ont une offre supérieure en termes de places aux

multiplexes de centre-ville. Ceci est dû avant tout à des

salles de plus grandes capacités, le nombre de salles étant

globalement le même (à l’exception notable de Pathé

Plan-de-Campagne et ses 16 salles).

L’offre atypiqueÀ côté des établissements, la sortie cinéma se fait aussi en

plein air. Marseille, par exemple, propose tout au long de

l’été le Ciné Plein Air, succession de représentations itiné-

rantes. La Maison des cinématographies et de la Méditer-

ranée, hébergée dans la bastide de la Buzine, est un équi-

pement assurant une programmation cinématographique

atypique et une vocation culturelle patrimoniale autour

du ̏Château de ma mère˝ cher à Marcel Pagnol.Nombred’écrans

(133)

Nombrede fauteuils

(23 060)

Nombred’établissements

(36)

LES MULTIPLEXES LES CINÉMASDE PROXIMITÉ

LES CINÉMASD’ART ET ESSAI

53%17% 31%

54% 28%18%

48% 31%21%

N RÉPARTITION DE L’OFFRE PAR TYPE D’ÉTABLISSEMENT

N PROJET DE MULTIPLEXE À SALON-DE-PROVENCE EN PLEIN CŒUR DE VILLE

N LA BUZINE, LE CHÂTEAU DE MARCEL PAGNOL DEVENU AUJOURD'HUI LA MAISON DES CINÉMATOGRAPHIES ET DE LA MÉDITERRANÉE

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PAROLES D’ACTEUR

Didier TARIZZO Directeur du multiplexe Les 3 Palmes,

de Bonneveine, et porteur du projet de la Capelette

“ Quand nous avons réussi le challenge d’ouvrir en 1997 les 3 Palmes-Valentine et de faire deux ans après 1 million d’entrée par an, rapidement nous avons voulu proposer autre chose. Une tendance était en train de se dessiner : un cinéma moderne proche du centre. On a pressenti un potentiel face à une offre existante faible et veillotte. La mairie nous a orienté sur La Capelette, au cœur de l’opération de renouvellement urbain du quartier Grand Est. Au départ, le projet était adossé à une petite opération commerciale qui a été redimensionnée par la suite. Notre projet n’a pas bougé, nous souhaitons pro-poser un cinéma nouvelle génération. Nous voulons un lieu unique avec une dimension architecturale forte, le cabinet d’architectes marseillais I.L.R. travaille sur les volumes et les ambiances. Adossé à un centre commercial de grande am-pleur, il faut qu’on plonge dans un véritable espace culturel. Car le cinéma est un lieu de culture. Je pense sincèrement que le fait d’avoir un petit ̏monopole˝ culturel permet la diversité culturelle. C’est une manière de proposer un large choix de films et d’être plus ambitieux sur la programmation. Il sort plus de 10 films par semaine. Aux 3 Palmes-Valentine, nous avons seulement 11 salles. Ce n’est pas suffisant pour tenir des films plus d’une semaine. Demain, avec Les 3 Palmes-Ca-pelette, nous aurons 23 salles. Nous pourrons alors proposer une offre culturelle complémentaire : une offre ̏centre-ville˝ pointue et branchée et aux 3 Palmes, une offre grand public et ̏américaine .̋ Les Marseillais seront plus libres dans leur choix. Nous témoignons aussi de ce positionnement culturel en dif-fusant régulièrement des retransmissions en direct d’opéra ou de spectacles. Ce sont de vrais succès. Cela ne représente que 2 % à 5 % des entrées cinéma et restera surement épiso-dique. Le cinéma donne accès à des grands événements cultu-rels que notre public n’aurait jamais vus. ”

© Ic

ade

Prom

otio

n

T E R R I T O I R E S

1 300 000 habitants du territoire à moins de 20 minutes en voiture d’un multiplexe

Le Centre National du Cinéma publie chaque année les

résultats de l’enquête ̏pratiques cinématographiques˝.

Cette enquête nous renseigne sur les habitudes des Fran-

çais dans leur fréquentation des salles obscures. Selon

cette enquête, le mode de transport le plus utilisé pour

se rendre au cinéma reste la voiture (66 % des réponses)

et 76 % des enquêtés s’y rendent en moins de 20 minutes.

Sur le territoire de la métropole, ce sont 1 300 000 habi-

tants qui ont accès à au moins un multiplexe en moins de

20 minutes en voiture.

Les multiplexes de centre-ville de Marseille (Prado et

Pathé Madeine) sont ceux qui ont la clientèle potentielle la

plus nombreuse. Ce sont les deux établissements où l’offre

apparaît clairement sous-dimensionnée avec 2 fauteuils

pour 1 000 habitants (Pathé Madeleine) et 2,5 fauteuils

pour 1 000 habitants (Prado). Le Majestic Palace est l’éta-

blissement où l’offre est la meilleure (16,2 fauteuils pour

1 000 habitants).

La carte de l’accessibilité des cinémas montre les ̏zones

blanches˝ du territoire. L’accès aux multiplexes y est dif-

ficile. Certes, des cinémas sont présents, mais ils n’offrent

pas les mêmes services que les grandes salles.

T PROJET DE MULTIPLEXE LES 3 PALMES-CAPELETTE QUI PROPOSERA 12 SALLES

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T E R R I T O I R E S

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Des projets qui permettront le rattrapage nécessaire de l’offre

Pas moins de sept projets (dont quatre sur Marseille) pour-

raient voir le jour. Ce sont essentiellement des projets de

multiplexes qui pourraient dans un avenir proche aug-

menter l’offre sur le territoire de la métropole de 50 %.

Marseille vers un retour du multiplexe en centre-ville ? S’ils voient tous le jour, les projets implantés sur le terri-

toire marseillais permettraient d’arriver à un doublement

de l’offre. Ces quatre projets offriront 50 salles pour 9 300

fauteuils.

À La Capelette, au cœur d’un nouveau quartier, le pro-

jet de multiplexe porté par Pathé viendra consolider la

dimension loisir du complexe. Ce projet s'inscrit dans le

cadre d'une opération de requalification urbaine plus

vaste, Marseille Grand-Est. Le nouveau complexe propo-

sera 12 salles pour 2 850 fauteuils. La livraison est prévue

d’ici deux à trois ans, associant les activités commerciales,

ludiques et de logement.

Le projet Europacorp (société de Luc Besson) fait repar-

ler de lui à la faveur d’un changement d’architecte. Exit

les dauphins et le parking (intégration à Euromed Center

oblige), mais le projet pourrait voir le jour en 2015 / 2016

(l’exploitant a obtenu l’accord de la Commission dépar-

tementale d’aménagement commercial – CDAC). Cet

équipement de 14 salles et 3 000 fauteuils (10 millions

d’euros d’investissement) participera à la dynamisation

du quartier et favorisera l’émergence d’une vie nocturne

très attendue.

L’accord de la CDAC, obtenu en novembre 2013, donne

corps au projet de réimplanter un multiplexe dans les

quartiers Nord. La mise en service de ce cinéma (10 salles,

1 850 fauteuils) par la société CGR se fait dans un contexte

Multiplexe Nombre d'accédants à moins de 20 minutes en VP Nombre de fauteuils Nombre de fauteuils

pour 1 000 accédants

Cézanne 162 485 1 642 10,11

Madeleine 652 280 1 358 2,08

Majestic Palace 107 380 1 741 16,21

Plan-de-Campagne 362 945 3 612 9,95

Prado 641 140 1 590 2,48

3 Palmes-La Valentine 526 580 2 436 4,63

N ACCESSIBILITÉ DES MULTIPLEXES

N ACCESSIBILITÉ DES MULTIPLEXES

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Définition d'un multiplexeLes textes législatifs et réglementaires en vigueur ne donnent pas de définition juridique du ̏multiplexe .̋ Le décret nº 2010-781 du 8 juillet 2010, relatif aux groupements, ententes et engagements de programmation cinématographique, soumet à la souscription d’engagements de programmation les exploitants propriétaires pour leurs établissements comportant au moins huit salles. Sur cette base, le CNC utilise le terme de ̏multiplexe˝ pour désigner tout éta-blissement doté de huit écrans au moins. Cette définition est adop-tée quelle que soit l’année à laquelle il est fait référence.

8

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Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaiseLouvre & Paix – La Canebière – CS 41858 13221 Marseille cedex 01Tél : 04 88 91 92 31 - e-mail : [email protected]

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Directeur de la publication : Christian BrunnerRédaction : Jean Picon, Maxime Vitalis, Isabelle ColletConception / Réalisation : Pôle graphique AgamMarseille - Juin 2014Numéro ISSN : 2266-6257

T E R R I T O I R E S

L'offre cinéma à l'échelle métropolitaine

de réhabilitation de l’offre commerciale de Grand Littoral

(installation de 7 500 m² de surface commerciale avec Pri-

mark) et d’installation de Tivoli Park. Cette offre nouvelle

aura un impact sur l’offre actuelle. Le projet GCR sur Grand

Littoral s’inscrit dans un contexte concurrentiel animé

avec le succès rencontré par Pathé de Plan-de-Campagne.

Hasard ou coïncidence, à l’heure où la CDAC délivrait son

autorisation pour le projet CGR, le Cinéma Pathé de Plan-

de-Campagne terminait ses travaux de réhabilitation et

d’embellissement. Lancé depuis 2010, suite à la décision

des gérants de la société MK2 de s’installer en Province, le

projet d’un cinéma multiplexe à vocation d’Art et Essai sur

la Canebière est toujours en attente de validation. En écho

aux ambitions affichées au travers de l’Opération Grand

Centre-Ville, l’implantation de ce cinéma de 14 salles pour

1 620 fauteuils contribuerait à redynamiser le secteur en

offrant un équipement culturel de qualité.

L’impact de ces projets est très fort sur l’offre marseillaise.

Sans toutefois rattraper le retard sur Lyon ou Lille, cette

offre nouvelle permettrait à Marseille de disposer d’une

offre supérieure à Nantes ou Toulouse.

Les autres projets sur la métropoleLes trois autres projets de nouveaux établissements sont

implantés dans des villes moyennes (Salon-de-Provence,

La Ciotat et Aubagne). Ces trois projets ne sont pas por-

tés par des grosses sociétés d’exploitation, mais plutôt

par des exploitants locaux, déjà bien implantés dans le

territoire. Salon-de-Provence fait le pari d’implanter un

multiplexe en cœur de ville, sur la Place Morgan. Ce projet

viendra apporter une offre nouvelle dans un territoire où

le premier multiplexe est à Aix-en-Provence ou Martigues.

Cet établissement s’installera sur le parking de l’ancienne

gendarmerie. Il est prévu d’être construit sur deux niveaux

et devra respecter des contraintes environnementales du

fait de sa proximité avec le Château de l’Emperi. La livrai-

son des 8 salles et 1 400 fauteuils est prévue fin 2015.

Les projets d’Aubagne et de La Ciotat accompagnent des

grands projets d’aménagement d’entrée de ville. À Au-

bagne, le projet de multiplexe dans la zone des Gargues

(non dimensionné à ce jour) est envisagé comme une offre

complémentaire et partenariale de l’offre de centre-ville.

Le projet de La Ciotat (8 salles et 1 500 places) sera réalisé

(pas avant 2016) quartier Pignet de Rohan. Voulu pour

moderniser l’offre locale et augmenter les possibilités de

diffusion, le nouveau complexe devra, là aussi, jouer la

complémentarité avec l’offre de centre-ville.

Nombre d’établissements

Nombre d'établissements pour 100 000 habitants Fauteuils Nombre de fauteuils

pour 1 000 habitants Salles

Bordeaux 4 1,67 7 979 33,3 52

Lille 4 1,76 11 259 49,5 47

Lyon 16 3,26 18 044 36,7 99

Marseille 8 0,94 8 147 9,6 48

Marseille (offre future) 12 1,41 17 447 20,5 98

Nantes 5 1,75 3 684 12,9 24

Toulouse 6 1,34 6 091 13,6 30

N COMPARATIF DE L’OFFRE EN ÉTABLISSEMENTS ET NOMBRE DE FAUTEUILS