Regards de l'agam n°24 - Territoire - Marseille Provence 2013, un effet de levier pour le tourisme

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Forte des équipements majeurs dont elle s’est dotée et de l’attractivité nouvelle qu’elle y a trouvée, Marseille entend capitaliser sur les perspectives que 2013 lui a ouvertes. La plus porteuse concerne assurément le tourisme.

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T E R R I T O I R E S

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Marseille Provence 2013un effet de levier pour le tourisme

ÉDITOIl y aura bien un avant et un après 2013.

L’année où Marseille et la Provence

ont été les capitales de la culture a connu un très

grand succès et s’affiche déjà comme l'une des plus

belles réussites depuis la création de ce label au

milieu des années 80.

Ce bilan, plus que positif, est bien entendu à mettre

au crédit de la qualité du programme, mais il doit

aussi beaucoup à la modernisation des équipements

culturels et à la requalification de l’espace public, en

particulier le Vieux-Port.

L’hypercentre-ville a tenu son rôle de fédérateur, de

lieu de rencontre et de déambulation. Il a permis

à de nombreux touristes, mais aussi à beaucoup

de Marseillais, de (re)découvrir un espace qu’ils ne

connaissaient pas ou qu’ils ne fréquentaient plus.

Cette réussite confirme le potentiel qu’offrent la

culture, le tourisme et l’organisation de grands

événements pour doper l’économie locale.

La poursuite de la requalification des espaces publics

(deuxième phase du Vieux-Port et façade littorale)

rendra Marseille encore plus robuste vis à vis

de cet objectif stratégique.

Le choix de Marseille comme Capitale européenne de la culture s’annonçait comme un

booster˝ du développement de la ville et de son territoire – réhabilitation urbanistique,

réalisation d’équipements nouveaux et majeurs susceptibles d’attirer durablement des

visiteurs, dynamisation de la vie culturelle, renforcement de l’image à l'échelle interna-

tionale, stimulation du tourisme et de ses retombées économiques.

Ces objectifs, plus de 40 villes les avaient poursuivis depuis le lancement de ce label en

1985. En remplissant pleinement son contrat˝, Marseille a rejoint le club resserré des

territoires-capitales˝ (Glasgow, Liverpool, la Ruhr, Lille, Gênes…) qui ont marqué de leur

empreinte cette manifestation.

Forte des équipements majeurs dont elle s’est dotée et de l’attractivité nouvelle qu’elle

y a trouvée, Marseille entend capitaliser sur les perspectives que 2013 lui a ouvertes. La

plus porteuse concerne assurément le tourisme. Selon l’enquête menée conjointement

par l’Office de tourisme et des congrès de Marseille et l’Agam (voir encadré en page 11),

l’année capitale˝ a sensiblement modifié la nature des intentions de séjour des touristes.

Jusqu’en 2012, la principale motivation à la visite de Marseille relevait de son patrimoine

naturel. Pour 79 % des sondés, ce cadre constituait un motif déterminant, tandis que les

dimensions culturelles et architecturales ne recueillaient que 69 % des intentions.

En 2013, le patrimoine culturel et architectural de Marseille (81 % des sondés – soit 12

points supplémentaires) devance désormais le cadre naturel.

L’effet capitale˝ a joué assurément à plein et concrétise les retombées positives liées à

la métamorphose du centre-ville et au nouveau visage que présente désormais la cité

phocéenne. Ces deux effets de levier mettent en orbite le tourisme urbain à Marseille et

interpellent sur la nécessité d’une mise en tourisme˝ du centre-ville.

T E R R I T O I R E S

Des espaces publics attractifs

Le nouveau front de mer

Des années durant, l’usage du littoral marseillais s’est es-

sentiellement limité aux plages du Prado et à la corniche

Kennedy. Les autres espaces, largement occupés par des

activités portuaires, n’offraient que peu d’occasions aux

habitants de flâner sur le bord de mer. Quant au Vieux-

Port, il n’était propice ni à la flânerie ni à la tenue de

grands événements.

Une trentaine d’années après l’aménagement d’une qua-

rantaine d’hectares de plages, d’espaces verts et d’aires de

jeu au Prado, la Ville s’est engagée dans le renouveau de

sa façade maritime. La reconquête du front de mer s’est

faite suivant deux axes. Le premier démarre à la Joliette,

le second part du Vieux-Port. Tous deux se rejoignent

au carrefour névralgique qu’est devenue l’esplanade de

l’ancien J4, nouveau lieu emblématique où la culture a

refait la ville˝.

À l’horizon 2020-2025, avec la réalisation d’une deuxième

corniche au nord et la fin de la reconfiguration totale du

Vieux-Port, l’ensemble de la façade littorale aura été redes-

sinée par les urbanistes et par de grandes signatures de

l’architecture.

Pour l’heure, un nouvel espace a joué un rôle capital dans

le succès des grands événements de 2013, depuis la rive

nord du Vieux-Port jusqu’à l’esplanade J4. En redessinant

l’espace public, ce secteur tout entier s’est doté d’un socle

susceptible d’accroître l’attractivité du centre historique,

à l’instar de Bilbao et de Valencia, qui ont appliqué cette

stratégie avec succès.

L’esplanade J4, nouvelle pépite touristique

Dans la continuité de l’Opération d’intérêt national Euro-

méditerranée, entre le quai Saint-Lazare et le fort Saint-

Jean, un morceau de ville qui s’étend sur une bande de

deux kilomètres s’est métamorphosé en quelques années.

La concentration d’édifices à vocation culturelle y est ex-

N RÉNOVATION DU VIEUX-PORT : 70 % DE LA SURFACE DES QUAIS DÉDIÉE AUX PIÉTONS

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La métamorphose du centre-villeLa redynamisation du centre-ville de Marseille est à l’œuvre depuis une quinzaine d’années avec, comme point d’orgue, la requalifi-cation des espaces publics. La réalisation du tramway, mis en service en 2007, a permis de poser les premiers jalons d’un cœur de ville plus attractif et plus accessible pour les piétons. D’autres actions ont été menées – notamment sur la Canebière. Mais leur lisibilité et leur impact n’ont pas suffi pour modifier profondément l’image d’un centre-ville qui, jusqu’en 2013, demeurait, pour la plupart des Marseillais, un espace peu attractif et, pour les visiteurs, un espace d’intérêt limité. Force est de constater que la culture a contribué, sinon à refaire˝ la ville, du moins à accélérer sa mutation. En retour sur investisse-ments, les espaces publics redessinés et les nouveaux équipements livrés à cette occasion ont été les principaux vecteurs de réussite de l’année capitale . Un effet qui s’est accentué au plan économique, grâce à leur mise en synergie avec des équipements commer-ciaux d’envergure…

T E R R I T O I R E S

3Marseille Provence 2013, un effet levier pour le tourisme urbain

ceptionnelle : Fonds régional d’art contemporain, hangar

du J1 (dont la vocation reste à confirmer), la Villa Médi-

terranée, la fondation Regards de Provence, le Musée des

civilisations d’Europe et de la Méditerranée – qui, à lui

seul, a attiré plus d’un million de visiteurs en moins d’un

an. Pour ces deux derniers équipements, l’esplanade J4

offre un espace fonctionnel de grande qualité.

Le Vieux-Port, une nouvelle agora

Sur la base des propositions formulées par l’Agam à la fin

2008 puis validées par la Ville de Marseille et la Commu-

nauté urbaine au début 2009, le réaménagement du Vieux-

Port s’est appuyé sur des objectifs ambitieux, à la hauteur

de la dimension historique et emblématique de ce site.

La Communauté urbaine a livré, au début de 2013, la

première tranche des travaux qui concernait le quai de la

Fraternité et sa face nord.

Jusqu’en 2012, ce quai était bordé par neuf voies de cir-

culation. La pression automobile y a été réduite de moitié

et la gestion des flux repensée avec des espaces 30˝.

Les transports collectifs circulent désormais sur des voies

dédiées et les abords du plan d’eau ont été requalifiés.

Ces aménagements ont permis la restructuration des

quais et la création de 33 000 m² réservés aux piétons.

Ils offrent aux Marseillais et aux visiteurs l’agora qui man-

quait tant à Marseille. Les 16 000 m² du quai de la Frater-

nité s’inscrivent ainsi dans la lignée des grandes places

qui font la renommée touristique de Londres (Trafalgar

square, deux hectares), de Venise (Piazza San Marco, deux

hectares) ou de Lisbonne (Plaza del Comercio, trois hec-

tares). De plus, un nouveau totem de Marseille˝ a été

planté ici, avec un immense succès populaire : l’ombrière

en inox de 120 mètres de longueur dessinée par Norman

Foster. La seconde tranche, la rive sud, finalisera le projet

d’ici 2020.

Candidate au label de Capitale européenne de la culture en 2013, Mar-

seille avait inscrit au cœur de son projet l’organisation de grands événe-

ments dans l’espace public, afin de ponctuer les trois grandes séquences

de 2013. Son occupation a ainsi fait l’objet d’une réflexion stratégique

suivant deux grands axes…

Première priorité : saisir l’opportunité qu’offrait ce rendez-vous avec

la réalisation de grands projets (réhabilitation du Vieux-Port, extension

d’Euroméditerranée, notamment) susceptibles de générer de vastes es-

paces publics modernes. Ceux-ci constitueraient ainsi le réceptacle inédit

pour l’accueil de grands événements – la fête d’ouverture en particulier.

La reconfiguration du Vieux-Port et l’aménagement de l’esplanade J4 ont

tout à la fois rempli pleinement cette mission et contribué à redessiner le

front de mer.

Deuxième axe stratégique : se doter d’un outil de gouvernance partagée

susceptible de recenser les sites et leur potentiel d’accueil par type de

manifestation. Il convenait ainsi de répertorier les espaces en mesure

d’offrir un cadre adéquat selon les pratiques artistiques envisagées.

Dans cette perspective, l’espace public a été appréhendé comme espace

de création artistique, tout en respectant les impératifs de sécurité aux-

quels il est soumis. Dès la préparation du dossier de candidature, la néces-

sité d’une coordination entre partenaires pour l’accueil d’événements

s’est imposée. C’est la mission que la Communauté urbaine, la Ville de

Marseille et l’association Marseille-Provence 2013 ont confié, en 2009, à

l’Agam.

Au-delà du recensement des sites et de leur potentiel d’accueil pour divers

types d’événements, l’Agence a proposé une typologie qui distingue les

terrains spécifiques, les espaces urbains classiques et les équipements

publics. Près de 80 espaces publics ont ainsi été identifiés et répertoriés.

Au cœur de la réussite de 2013

Réhabilitation du Fort St-Jean

MUCEM

Villa Méditerranée

Esplanade du J4

Semi-piétonisation du Vieux-Port

Ombrière

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T E R R I T O I R E S

4 Marseille Provence 2013, un effet de levier pour le tourisme

Des équipements culturels et commerciaux en synergieForte de l’attractivité touristique générée par le vaisseau

amiral˝ culturel que constitue le Mucem et par ses satel-

lites (Maison de la Méditerranée, Regards de Provence,

Musée d’histoire de Marseille), Marseille a profité du ren-

dez-vous de 2013 pour développer son offre commerciale

dans la partie littorale de son centre historique. La réalisa-

tion de deux nouveaux ensembles (les Terrasses du Port et

les Voûtes de la Major), ainsi que la rénovation du Centre

Bourse, lui ont offert, avec la rue de la République réhabi-

litée, un fort potentiel de shopping – pour les touristes et

les croisiéristes, notamment.

Les Terrasses du Port, un véritable promontoire

La nouvelle destination shopping de Marseille a été inau-

gurée à la fin mai 2014. Les Terrasses du Port offrent aux

visiteurs un nouveau point de vue sur Marseille. Ses 190

boutiques réparties sur 61 000 m² sont ouvertes sept jours

sur sept. Situées face à la mer dans le prolongement du

Mucem et conçues par l'architecte Michel Pétuaud-Létang,

elles offrent une promenade panoramique de 260 m, en

surplomb de la digue du port. Le toit du bâtiment, aux al-

lures de gros paquebot, côté mer, est occupé sur 3 000 m²

par une terrasse panoramique à la perspective saisissante.

Des Voûtes revisitées sous la Major

Situées sous la cathédrale de la Major dont l’esplanade

fait l’objet d’une profonde requalification, les Voûtes de la

Major constituent désormais un point de passage obligé

pour les piétons, depuis le Panier jusqu’à la promenade du

front de mer et au Mucem. Elles totalisent 7 300 m² de sur-

faces dédiées à l’artisanat, à la restauration et à une offre

de bouche spécialisée.

Elles constituent une réalisation majeure au cœur du dis-

positif urbanistique et architectural du nouveau front de

mer courant d’Arenc à la Joliette et au fort Saint-Jean.

Un lieu unique, incontournable, avec des commerces

débanalisés˝ et une architecture intérieure dont la qua-

lité justifie, à elle seule, la visite de l’ensemble culturel et

commercial qu'elles composent avec le musée Regard de

Provence.

PAROLES D’ACTEUR

Roland CARTA

Architecte

“ Tout projet d’architecture qui confronte l’espace public,

commande publique ou privée, engage une vision de la ville.

Lorsqu’on visite une ville. On se souvient plus des espaces

publics que des bâtiments – sauf les plus emblématiques. En

effet, le touriste passe son temps à déambuler, c’est son occu-

pation principale. C’est là aussi qu'on se frotte à la culture

d’un peuple, là aussi que se rencontrent les gens.

L’espace public c’est une géographie, une topographie et la

conséquence d’une histoire. À Marseille, le grand espace pu-

blic, c’est le Vieux-Port. Ce qui caractérise le centre historique,

c’est son tissu étroit, presque étriqué. Ville de marchands et

non de princes, la ville a eu très peu de projets ambitieux. Ces

espaces ont toujours fait l’objet de peu de considération avec

une tendance au palimpseste, on efface et on refait la ville sur

la ville. S’y ajoute une culture marseillaise spécifique, avec des

comportements désinvoltes ou une appropriation privée et

un entretien hasardeux qui dénature sa qualité initiale.

Depuis quelques mois, les Marseillais redécouvrent leur ville

grâce à la façon dont l’espace public la révèle. À cet égard,

le travail de M. Desvignes sur le Vieux-Port est remarquable,

solide et durable. Tous les projets réalisés dans l’hypercentre

ont apporté leur pierre à l’édifice commun.

L’architecte a un rôle social, il doit s’impliquer totalement. Sur

le Mucem et le fort Saint-Jean, la passerelle a été le déclen-

cheur du succès ! C’est une petite intervention d’une modes-

tie incroyable mais qui fait le lien ! C’est le ciment entre la

ville et l’horizon, un morceau d’urbanité. L’espace public a un

rôle considérable à jouer. L’attention portée hier sur la rue de

la République, aujourd’hui sur le Vieux-Port, doit continuer

demain sur la Canebière et au-delà. ”

T E R R I T O I R E S

5Marseille Provence 2013, un effet de levier pour le tourisme

Un Centre Bourse relooké˝

Le bâtiment était jugé futuriste lors de son inauguration

en 1977. Il a très mal vieilli. De nombreuses rénovations

intérieures y ont certes été entreprises mais son enve-

loppe n’a jamais été modifiée. Sa réhabilitation en fait

désormais un ensemble ouvert sur la ville, pleinement

intégré à son environnement et accueillant.

Le Centre Bourse arbore, en effet, des façades constituées

de larges vitrines, véritables invitations à une lumière na-

turelle dont l'intérieur était privé jusqu‘alors. La progres-

sion des rayons du soleil sur ces structures, au fil de la jour-

née, fournit une luminosité différente à chaque instant. Le

centre commercial est également valorisé la nuit, par un

programme de mise en lumière dédié.

Le réaménagement du Centre Bourse s’est concrétisé aussi

par une extension de la surface commerciale de 37 500 m²

(64 boutiques) à 43 000 m² (76 boutiques). Et surtout, il

a accompagné la rénovation complète, la valorisation et

l’extension du Musée d’histoire de Marseille, situé dans

son sous-sol.

Ouvert directement sur le Jardin des vestiges et le port

antique que créèrent voici 2 700 ans les fondateurs de la

plus ancienne ville de France, celui-ci dispose désormais

d’une surface quasiment triplée – de 1 800 à 5 500 m². Relié

au Mucem par un parcours culturel dont chaque étape,

tout au long de la Grand Rue, bénéficie d’un support mul-

timédia, et riche de pièces historiques uniques, il connaît

une affluence et un succès populaire remarquables.

Au-delà de ces opérations commerciales destinées à favo-

riser les retombées économiques d’un tourisme culturel en

pleine expansion, d’autres initiatives d’importance contri-

buent à la métamorphose du centre historique.

L’opération Grand centre-ville˝ poursuit et intensifie

l’action de la Ville en faveur d’une requalification du pa-

trimoine bâti. Programmée sur 15 ans, elle concerne 35

pôles urbains aujourd’hui largement dégradés (Feuillants,

Corsec, Velten...).

La dynamique créée par l’année capitale˝ a permis de

prolonger le fonctionnement du métro au-delà de 22 h 30,

jusqu’à 1 heure du matin. Avec, pour conséquence directe,

une animation nocturne vivifiée dans le centre-ville grâce

à une desserte améliorée.

Enfin, Marseille a considérablement renforcé son offre

hôtelière – sur l’ensemble de la chaîne commerciale et,

notamment, le grand standing. En l’espace de quelques

années, le nombre de chambres s’est élevé à 7 500 avec

l’arrivée du Radison, de la Villa Massalia, du New Hôtel

Pharo, du C2, du Mama Shelter et de bien d’autres en-

seignes – en attendant le Mariott, le Golden Tulipe et tous

les établissements qui vont s’installer de la Joliette au parc

Chanot, en passant par la Canebière où un hôtel 4 étoiles

va naître dans le cadre de la rénovaton de l’îlot Feuillants à

Noailles. Quatre vingt trois chambres, une brasserie et un

spa y sont prévus….

Mais, au-delà de la montée en gamme du Sofitel Vieux-

Port, cette démarche s’incarne dans l’installation de l’In-

ter-Continental sur le site de l’ancien Hôtel-Dieu. Situé

à quelques pas du Vieux-Port, face à Notre-Dame de la

Garde, respectueux de l’exceptionnelle architecture des

lieux et emblème des ambitions nouvelles de Marseille

en matière d’économie du tourisme, il est doté de 194

chambres et suites de très grand standing et de deux res-

taurants gastronomiques. N PROJET DES VOÛTES DE LA MAJOR

N L'HÔTEL-DIEU, NOUVELLE ADRESSE DANS LE PAYSAGE HOTELIER

HAUT DE GAMME

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Fêted’ouverture

12 et 13 janvier

Le Vieux-Port entre flammes et flots

3 et 4 mai

Arrivée deTransHumance

à Marseille9 juin

La Grande parade maritime

7 septembre

Fête de la Musique

21 juin

Défilé del’Europride

20 juillet

150 000

Révélations 831 décembre

T E R R I T O I R E S

6

N LA FRÉQUENTATION DES SEPT GRANDS ÉVÉNEMENTS

COUVERTS PAR LE DISPOSITIF MAGE 2013˝

Les grands événements qui se sont déroulés

dans l’espace public ont constitué des temps

forts de l’année capitale˝ et marqué la réappro-

priation de nouveaux espaces urbains requali-

fiés par les Marseillais eux-mêmes puis par une

population toujours plus large. Afin d'adapter

les dispositifs publics aux enjeux de la requa-

lification du centre-ville et de son ouverture à

des visiteurs venus d’horizons divers, la Com-

munauté urbaine, la Ville de Marseille et leurs

partenaires publics ont demandé à l’Agam

d'analyser le fonctionnement , lors de grands

événements, de ce territoire urbain dans sa nou-

velle configuration.

De fait, la nécessité s’impose de disposer d'un

référentiel de conception, de préparation et

de gestion d'événements de grande jauge, au

regard des rendez-vous qui attendent Marseille

– (Euro 2016, grands rendez-vous sportifs inter-

nationaux, Biennale d'art...), de son attractivité

touristique nouvelle et des dynamiques métro-

politaines qui s'esquissent.

Cette analyse (baptisée Mage 2013˝) s’appuie

sur le déroulement, depuis leur préparation,

de sept grands événements. Elle décrit chacun

d’eux dans le détail et dresse un bilan global

en termes d’impacts sur le territoire. Enfin, elle

propose des pistes de réflexion pour bonifier

l’expérience acquise tout au long de cette année

exceptionnelle.

Les sept grands événements analysés dans ce

cadre ont, à eux seuls, rassemblé 1,4 million de

personnes environ. Encore faut-il ajouter aux

données chiffrées qui traduisent ce succès popu-

laires, d’autres manifestations comme l’exhibi-

tion de la Patrouille de France et le feu d’arti-

fice du 14 juillet, l'ensemble du cycle La folle

histoire des Arts de la rue˝ ou Métamorphoses.

On atteint ainsi le chiffre de 1,8 million de spec-

tateurs. Donnant le ton dès la cérémonie et la

soirée d’ouverture, ces grands rassemblements

populaires ont marqué l’année capitale˝ et

feront date dans le territoire tant ils ont séduit

les observateurs et contribué à faire redécouvrir

leur ville aux Marseillais.

Il s’agit de la fête d’ouverture à Marseille le 12

janvier 2013, du Vieux-Port entre flammes

et flots˝ les 3 et 4 mai, du concert de la fête

de la musique le 21 juin, de Révélations˝

du 8 au 31 décembre, ainsi que de trois évé-

nements à caractère itinérant : l’arrivée de

TransHumance˝ à Marseille le 9 juin, de l’Eu-

ropride le 20 juillet et de la Grande parade

maritime le 7 septembre.

Sept grands événements et un succès populaire sans précédent ©

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T E R R I T O I R E S

7Marseille Provence 2013, un effet de levier pour le tourisme

Fiers d’être Marseillais et… depuis 2013, fiers de Marseille

Voici peu, la plupart des Marseillais étaient fiers de leur

identité mais l’étaient moins de leur ville elle-même. L’an-

née capitale˝ a fait évoluer leur regard. Les grands événe-

ments leur ont en effet permis de redécouvrir un centre

historique qui a fait peau neuve.

À chacun de ces rendez-vous, les Marseillais sont

redescendus en ville˝ et se sont réconciliés avec un centre

qu’ils avaient tendance à ignorer. L’organisation, le contenu

des manifestations et l’ambiance ont été très appréciés.

Les enquêtes d’opinion menées à ces occasions1 men-

tionnent souvent le caractère convivial, familial et bon

enfant˝ qui y a régné.

L’appropriation (ou la réappropriation) des espaces publics

comme le Vieux-Port et l’Esplanade J4 par des habitants

qui avaient perdu l’habitude de fréquenter le centre ancien

désormais est flagrante. Très majoritairement, les Marseillais

expriment leur fierté de disposer d’un cœur de ville attractif

et séduisant. Un sentiment partagé par les métropolitains˝

qui ont assisté aux événements et qui ont recréé un lien –

distendu jusqu’alors avec la cité phocéenne.

Un autre regard, moins caricatural L’étude menée en septembre 2013 par BVA pour le compte

de l’association Marseille Provence 2013 montre que l’an-

née capitale˝ a bénéficié d’une très bonne notoriété. Au

plan national, elle indique que près des deux tiers des

Français (63 %) en ont entendu parler.

Globalement, les presses nationale et internationale ont

en effet porté un autre regard sur Marseille, plus intéressé

et moins caricatural. Jusqu’au New York Times qui a fait

de Marseille « la vraie capitale de la France ». Comme cela

s’était déjà passé lors des coupes du monde du football en

1998 et de rugby en 2007, 2013 a permis de véhiculer une

image attrayante et chaleureuse. Une image qui a rendu

leur fierté aux Marseillais et séduit les touristes.

PAROLES D’ACTEUR

Bertrand COLLETTE

Ancien chargé de mission

à l’association MP 2013

“ Depuis la phase de candidature jusqu’au lancement de

l’année, le scepticisme était important sur les capacités du ter-

ritoire à relever le défi d’organiser une Capitale européenne

de la culture. Au final, nous avons comptabilisé plus de 11 mil-

lions de visites, ce qui est exceptionnel : un bilan qui nous situe

au-dessus de Lille ou d’Essen et qui constitue, sans doute,

un record de fréquentation. Avec cinq millions de visites, les

expositions et les musées ont attiré en 2013 quatre fois plus

de public qu’en 2012. Les propositions des grands musées ont

changé la donne durablement, avec le Mucem qui a joué un

rôle de locomotive dans cette nouvelle attractivité. C’est le

point très positif de cette année.

Le week-end d’ouverture a accueilli 600 000 personnes sur

l’ensemble du territoire dans une ambiance bon enfant .

Ceci a rassuré le public et a beaucoup contribué au succès

des opérations suivantes. Après un hiver en demi-teinte, les

événements organisés au printemps, comme Le Vieux-Port

entre flammes et flots , peu avant l’ouverture du Mucem, ont

véritablement lancé l’année capitale˝ et provoqué une forte

fréquentation. L’adhésion du public pour les grands événe-

ments s’est aussi révélée pour des manifestations plus petites

ou plus originales telles que Cirque en capitale , le GR® 2013˝

ou les Champs harmoniques .

L’image culturelle de la ville a complètement changé et tous

les acteurs qui se sont mobilisés à cette occasion ont envie au-

jourd’hui de continuer à travailler ensemble dans une logique

de grands projets. Le succès de l’année capitale˝ montre que

le territoire a réussi à affirmer ses identités singulières en

jouant sur ses complémentarités. Pour la construction métro-

politaine en cours, c’est essentiel. Plusieurs options sont pos-

sibles pour prolonger la dynamique de 2013. Ce qui est sûr au-

jourd’hui, c’est que tous les partenaires ressentent l’urgence

d’investir la culture. ”

Un nouveau visage pour MarseilleL’année capitale˝ et les grands événements qui l’ont animée ont eu un impact positif auprès de la population comme pour l’image de la ville auprès des touristes potentiels. La collaboration de tous les organismes – institutions et acteurs de ce grand rendez-vous interna-tional pour préparer, organiser et gérer les grands événements – a porté ses fruits. Et le succès a été au rendez-vous. Quant aux grands événements eux-mêmes, ils ont attiré plus de 1,5 million de spectateurs – dont 80 % de Marseillais qui en ont eu une perception positive.

1. Enquêtes Agam réalisées auprès du public à l’occasion de sept grands événements de

Marseille Provence 2013 dans le cadre du dispositif Mage 2013˝ (Marseille, Analyse des

Grands événements).

T E R R I T O I R E S

8 Marseille Provence 2013, un effet de levier pour le tourisme

L’année capitale˝ s’est révélée particulièrement bénéfique

pour l’économie du tourisme à Marseille. Si le taux d’occu-

pation des hôtels a été décevant au cours du premier

trimestre de 2013, il s’est sensiblement amélioré ensuite

jusqu’à atteindre des seuils inégalés jusqu’alors.

Le déclic de la fréquentation touristique a correspondu en

réalité à l’inauguration du Mucem et… aux beaux jours.

L’effet capitale˝ n’a ainsi été effectif qu’à partir du mois

d’avril (+ deux points de taux de fréquentation supplé-

mentaires) mais s’est confirmé tout au long de l’été où ce

taux atteint son apogée en août : 80 % – soit 10 points de

plus qu’en août 2012.

Malgré une légère baisse au cours de l’automne 2013, les

premiers chiffres disponibles démontrent que les touristes

restent au rendez-vous et que les taux d’occupation des

hôtels sont en progression. Bref, que l’effet 2013˝ perdure…

Il apparaît assez clairement que l’année capitale˝ a ren-

forcé l’attractivité touristique de Marseille. Jusqu’en 2013,

la cité phocéenne disposait d’un socle d’attractivité centré

sur les quartiers sud, entre le stade Vélodrome et les plages.

Désormais, il s’appuie aussi sur un centre historique dont

l’intérêt ne se limite plus à la célébrissime Notre-Dame˝.

Pour une mise en tourisme du centre-villeLa fréquentation touristique a augmenté sur Marseille alors qu'elle a régressé dans beaucoup d'autres territoires. À l'occasion de l'année Capitale européenne de la culture, la ville est devenue une destination pour le tourisme urbain. Il convient aujourd'hui de transformer l'essai.

T E R R I T O I R E S

9Marseille Provence 2013, un effet de levier pour le tourisme

Tous les facteurs qui ont contribué à changer le visage du

centre-ancien sont connus et ont été évoqués plus haut.

Cartographiés (voir carte ci-contre), ces facteurs d'attrac-

tivité conduisent à se questionner sur la nécessité de

mettre en tourisme˝ le centre-ancien.

La cartographie des investissements réalisés dans le

centre-ville révèle ainsi que le Panier se trouve dorénavant

au cœur d’un nouvel ensemble très attractif, délimité par

la rue de la République, le Vieux-Port et l’esplanade du J4.

Ce quartier de renom bénéficie déjà d’une image très mé-

diatisée, notamment grâce à la série Plus belle de la vie˝,

où il apparaît sous le nom de quartier du Mistral˝. Au-delà

des phénomènes d’image et des clichés, le Panier présente

un énorme potentiel touristique qu’il convient d’exploiter

et de bonifier. L’ensemble constitue potentiellement un

triangle d’or˝ pour le tourisme urbain à Marseille.

La mise en tourisme˝ du centre se justifie d’autant plus

que Marseille poursuit son effort quant aux investisse-

ments ciblés˝ en faveur d’un renforcement de l’attractivité

touristique.

2013, et après… À peine l’année capitale˝ achevée, d’autres projets sont

d'ailleurs à l’étude dans le centre ancien. La réalisation d’un

Futuroscope de la Mer˝, sur l’esplanade du J4, apparaît

comme la plus porteuse d’impact dans un triangle d’or˝

qui bénéficierait d’un équipement ludique qui fait encore

défaut à Marseille. Au même titre que le projet d’implanta-

tion d’un complexe casino-hôtel.

Mais le véritable emblème de cette ambition, c’est l’im-

plantation d’un pont qui reliera le fort Saint-Jean et le

Mucem au Pharo, en enjambant la passe du Vieux-Port, tel

le pont transbordeur de naguère. Un pont qui marquerait,

pour les touristes et les Marseillais, le point de départ d’un

funiculaire (ou d’un téléphérique) vers Notre-Dame de la

Garde. La conclusion, en quelque sorte, d’un véritable par-

cours touristique hors normes courant de la célèbre basi-

lique jusqu’aux Terrasses du Port et au Silo voire, demain,

à une très grande salle de spectacles à construire sur le

territoire d’Euromed II !

Entre le triangle d’or , centré sur le Panier, les hauteurs

de Notre-Dame et l’espace littoral de la Major jusqu’à la

Joliette, le Vieux-Port garde une position privilégiée. Une

place qui se renforcera encore une fois son réaménagement

achevé, tant le quai de la Fraternité s’est affirmé comme le

carrefour central du tourisme marseillais.

N LE PANIER, AU CŒUR DU TRIANGLE D'OR DU TOURISME URBAIN À MARSEILLE

T LA PASSERELLE DU MUCEM A DONNÉ UN ACCÈS DIRECT

AU QUARTIER DU PANIER © A

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T E R R I T O I R E S

10 Marseille Provence 2013, un effet de levier pour le tourisme

Non seulement, il est devenu une agora appréciée et fré-

quentée aussi bien par les Marseillais que par les visiteurs,

mais il marque aussi le point de départ de nombreux cir-

cuits touristiques. Les circuits maritimes par navettes vers

les îles ont été enrichis depuis deux ans par celles qui des-

servent la Pointe Rouge au sud, l’Estaque au nord.

C’est du Vieux-Port que partent aussi les circuits terrestres

vers le triangle d’or˝ d’un côté, vers Notre-Dame d’un autre,

vers le palais Longchamp ou la friche de la Belle-de-Mai.

Dans ce schéma, la Canebière focalise la réflexion car, en

l’état, elle ne dispose pas du même niveau d’attractivité que

les autres sites. Autant d’éléments nouveaux qui plaident

pour qu’à l’instar de 2013, toutes les forces vives du territoire

se mobilisent pour mettre en tourisme˝ un centre-ville qui

n’a jamais été aussi bien positionné pour rivaliser avec les

centres anciens des principales métropoles européennes.

PAROLES D’ACTEUR

Maxime TISSOT

Directeur de l’Office de tourisme

et des congrès

“ L'année capitale˝ a été un succès pour Marseille et son

territoire. Les chiffres sont éloquents : 10 millions de visiteurs

ont assisté aux manifestations du territoire (y compris le pa-

villon M), le taux d'occupation dans les hôtels a progressé

de 12 % sur l'année dans les catégories luxe, quatre et trois

étoiles, de 5 % en catégorie deux étoiles*, avec une clientèle

étrangère qui a elle progressé de 21 % à Marseille. La fréquen-

tation touristique sur l'année est estimée à 5 millions (contre

4 en 2012), le nombre de citations presse a dépassé les 10 000.

L’analyse que l'Office de tourisme et des congrès de Marseille

a réalisée (via la Ville) montre que plus de 95 % des visiteurs

sont satisfaits de leur séjour à Marseille et 96 % sont prêts à

revenir et à la recommander à leurs amis. Marseille est une

ville culturelle, une ville avec une nouvelle image tellement

loin des préjugés établis !

Cette année a démontré que le succès se gagne en mettant en

synergie tous les acteurs et en s'appuyant sur l’offre culturelle.

Si celle-ci est aujourd'hui claire et riche, nos efforts doivent

porter sur la mise en tourisme du centre-ville. L’offre commer-

ciale est remarquable, nous devons contribuer maintenant

à la marketer , en se préoccupant des problématiques de

circulation, de stationnement, de signalétique et de voirie, qui

au demeurant peuvent être des accélérateurs extraordinaires

d'amélioration. Rappelons que le touriste concentre 30 % de

son budget à l'achat dans les commerces hors produits d'acti-

vités touristiques : une manne qui contribuera à créer encore

des emplois ! ”

Un schéma directeur des espaces publics a été réalisé en 2003. De nom-

breuses requalifications de rues de l’hypercentre (rue Sainte, place Lulli)

en sont issues, ainsi que la réalisation de grands espaces urbains comme la

place Villeneuve Bargemon. En 2008, le projet centre-ville Vieux-Port, qui

porte sur une surface de 400 hectares, a été adopté par la Ville et la Commu-

nauté urbaine et deviendra le plan guide des espaces publics. L’opportunité

qu'a constituée l’année Capitale européenne de la culture a précipité le

mouvement et la première phase de réhabilitation du Vieux-Port a consti-

tué un des éléments essentiels de ce plan.

La mise en œuvre de la deuxième phase du projet Vieux-Port est actuelle-

ment en cours d’étude de mise en œuvre pour une livraison en juin 2016 en

vue de l’Euro de football. Cette requalification parachève la rénovation de

l’ensemble de ses quais et relie les deux forts Saint-Jean et Saint-Nicolas

au centre-ville. La troisième phase concerne la chaîne des parcs et d’autres

espaces publics compris dans une zone située entre les Réformés et les

Catalans et la Place de la Joliette à Castellane. À court terme, sont program-

mées des réhabilitations de la rue Saint-Ferréol et du bas de la rue Paradis

pour redynamiser le commerce du centre-ville. Une réflexion devrait être

menée sur la place Jean-Jaurès.

Parallèlement, l’opération Grand centre-ville, confiée à la Soléam, portant

sur la requalification du patrimoine bâti ancien du centre-ville et la réha-

bilitation de certains grands axes, s’inscrit également dans la politique du

plan guide des espaces publics. Une réflexion est en cours notamment sur

la place de la Providence.

*source Deloitte

Un schéma pour les espaces publics

T PLACE VILLENEUVE BARGEMON,

UN EXEMPLE DE REQUALIFICATION RÉCENTE DE L'ESPACE PUBLIC

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T E R R I T O I R E S

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Depuis cinq ans, l’Office de tourisme et des congrès propose aux tou-

ristes ayant l’intention de séjourner à Marseille de répondre à un ques-

tionnaire. Cette démarche conduite avec l’Agam vise à mieux connaître

le profil des candidats touristes˝ ainsi que les caractéristiques du séjour

qu’ils envisagent.

À la fin de 2013, l’échantillon a dépassé 10 000 questionnaires pour

constituer une base de données riche d’enseignements – même si elle

ne concerne que les intentions de séjour et non pas les séjours réalisés.

L’analyse du choix de la destination apporte ainsi des éléments d’appré-

ciation intéressants quant à l’impact de l’année capitale˝ elle-même.

Ainsi, pour la période 2009-2012, le patrimoine environnemental consti-

tuait la principale motivation pour les touristes qui envisageaient un

séjour à Marseille. De toutes les raisons proposées (séjour bon marché,

notoriété de la ville, loisirs sportifs, ambiance locale), il représentait la

plus déterminante puisque 81 % d’entre eux affirmaient que « c’était

surtout » pour lui qu’ils envisageaient – contre 69 % pour le patrimoine

culturel de la ville.

L’exploitation des 2 600 questionnaires collectés en 2013 démontre que

la hiérarchisation des motifs a changé. Une modification en lien direct

avec l’année capitale . Ainsi, pour 2013, c’est le patrimoine culturel

(monuments, musées, sites...) qui arrive en tête de l’attractivité pho-

céenne (81 %, + 12 points par rapport à la période 2009-2012) et qui

devance désormais le patrimoine naturel (79 %, - 2 points par rapport à

la période 2009-2012).

La confirmation de ce constat au cours des prochaines années signifierait

que la nature du tourisme a sensiblement changé pour Marseille et que

le tourisme urbain constitue, dorénavant, une niche˝ de premier ordre.

Mais la progression la plus notable concerne les touristes pour lesquels

les événements, qu’ils soient culturels ou sportifs, constituent un motif

important dans le choix de leur destination. Et donc de leur séjour à

Marseille.

Alors qu’ils n’étaient que 22 % à formuler cet argument pour la période

2009-2012, ils sont 51 % en 2013 – soit une progression de 29 points ! Un

chiffre qui démontre l’importance de l’effet 2013˝ parmi les touristes

ayant l’intention de séjourner à Marseille.

Quant aux autres motifs de visite, les chiffres n’ont pas beaucoup varié

– y compris ceux qui portent sur la notoriété de la ville – stables par rap-

port à son niveau antérieur. En 2013, comme dans la période précédente,

56 % des sondés accordent de l’importance à ce motif de séjour en 2013.

81%

69%

4% 2%

26%

16%

Comment le patrimoine culturel a guidé votre choix de venir à Marseille ?

= part sur la période 2009-2012 = part sur la période 2013

Ce n’est pas un motif De manière secondaire De manière déterminante

Intentions de séjour des touristes : un eff et 2013˝ majeur

Marseille Provence 2013, un effet de levier pour le tourisme

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:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::..........

Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise

Louvre & Paix – La Canebière – CS 41858

13221 Marseille cedex 01

Tél : 04 88 91 92 31 - e-mail : [email protected]

Toutes nos ressources @ portée de clic sur www.agam.orgPour recevoir nos publications dès leur sortie, inscrivez-vous à notre newsletter

Directeur de la publication : Christian Brunner

Rédaction : Jean Picon, Isabelle Collet

Conception / Réalisation : Pôle graphique Agam

Marseille - Septembre 2014

Numéro ISSN : 2266-6257

T E R R I T O I R E S

Marseille Provence 2013, un effet de levier pour le tourisme

L’urbanisme ne pouvait être absent du rendez-vous culturel de 2013. Aussi, l’Agence d’urbanisme

de l’agglomération marseillaise s’est employée à lui donner toute sa place, en apportant d’abord

ses connaissances et le résultat de ses études pour concrétiser le dossier de candidature initial, puis

en participant en tant qu’acteur de la ville aux festivités et, enfin, en accompagnant ses partenaires

dans l’accueil de nombreuses délégations étrangères venues découvrir Marseille tout au long de 2013.

Une exposition événement

Elle a organisé une exposition-événement

intitulée Marseille de la ville à la métropole,

un demi-siècle d’histoire urbaine˝ qui a ouvert

l’année capitale . Cette grande rétrospective

s’est installée, 16 semaines durant, dans le

vaste espace du hall de l’ancien hôtel Castel

et a attiré plus de 6 500 visiteurs. Visites com-

mentées, cycles de conférences et ateliers tech-

niques sont venus ponctuer ces quatre mois et

ont également réuni un public d’experts et de

professionnels afin d’ouvrir le dialogue sur les

enjeux de la ville de demain. La revue Marseille

y a également consacré un numéro entier, paru

en kiosque en décembre 2012.

L'Agam, actrice de 2013

Une artiste algéroise en résidence

à l’Agam

Dans le cadre des Ateliers de l’Euroméditerranée,

initiés par l’association Marseille Provence 2013,

l’Agam a accueilli Amina Ménia, une artiste algé-

roise, pendant trois mois en résidence. Durant

son séjour, elle s’est nourrie des acquis de l’Agam

en termes d’archives et d’études. Elle a beaucoup

échangé avec l’équipe d’études, participé à des

réunions de travail pour l’aider à construire sa

performance˝ basée sur les relations entre Mar-

seille et Alger à travers l’œuvre de Fernand Pouil-

lon qui a beaucoup construit de part et d’autre

de la Méditerranée. Au terme de cette résidence,

elle a produit son œuvre sous la forme d’une ex-

position intitulée Un écorché˝ qui s’est tenue fin

2013 à la galerie Art-Cade. Avec cet engagement

déterminé dans le champ culturel, l’Agam a sou-

haité témoigner que l’enjeu culturel doit être

placé au cœur des stratégies urbaines et qu’une

agence d’urbanisme a vocation à l’intégrer au

même titre que les enjeux formels et fonction-

nels qui font son quotidien professionnel.©

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N 6 500 VISITEURS ONT PARCOURU LES ALLÉES DU HALL CASTEL DURANT LES QUATRE MOIS DE

L'EXPOSITION