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En 2013, le nombre de demandeurs d’emploi (DE) a progressé à Marseille et dans la com-

munauté urbaine, respectivement + 4 % et + 4,2 %. Comme l’année dernière, le rythme de

progression est légèrement inférieur à celui observé en France. Que ce soit à Marseille ou

dans la communauté urbaine, dans les Bouches-du-Rhône, en PACA ou à l'échelon natio-

nal, la hausse de la demande d’emploi a été moins forte en 2013 que l’année précédente.

Ce sont toutefois plus de 3 200 demandeurs d’emploi supplémentaires inscrits à Pôle

Emploi en un an à Marseille, près de 4 000 dans MPM. Cette nouvelle hausse porte l’aug-

mentation du nombre d’inscrits depuis fin 2008, début de la crise économique, à 23 200

à Marseille et près de 28 000 dans MPM, soit une progression de 37,7 % à Marseille sur la

période de crise, + 39,3 % dans MPM, contre + 50 % en France. La relative résistance du

marché de l’emploi local persiste.

CHIFFRES-CLÉS

84 700 C’est le nombre de demandeurs

d’emploi (catégories ABC) fin 2013 à Marseille, 99 350 sur MPM

+ 4% C’est l’évolution annuelle de la demande

d’emploi à Marseille, + 4,2 % sur MPM, contre + 6,1 % en France. Ceci correspond respectivement à 3 230, 4 030 et 284 590 demandeurs d’emplois supplémentaires

13,3% C’est le taux de chômage localisé de la zone

d’emploi de Marseille-Aubagne au 3e trimestre 2013 contre 10,5 % en France métropolitaine

La demande d’emploi 2013Sixième année de hausse

25%

20%

15%

10%

5%

0%

Dec 2008

MARSEILLLEFRANCE

2011 2012 201320102009

N TAUX D'ÉVOLUTION ANNUELLE DE LA DEMANDE D'EMPLOI À MARSEILLE (PAR TRIMESTRE)COMPARAISON FRANCE. Source : Pôle emploi / DIRECCTE

OBSERVATOIRE

É C O N O M I E

2 Demande d'emploi 2013 : sixième année de hausse

Comme les autres années, le nombre de seniors en re-

cherche d’emploi et le nombre d’inscrits à Pôle Emploi de-

puis plus d’un an (chômage de longue durée) a fortement

augmenté en 2013 mais de manière légèrement moins

marquée à Marseille qu’en France, en particulier pour la

demande d’emploi de longue durée. Le seul point positif

en 2013 est le recul, bien que faible, de la demande d’em-

ploi des jeunes marseillais alors que ce public enregistre

une légère hausse en France. Le nombre de femmes en

recherche d’emploi croît moins vite qu’en France. En 2013,

le nombre de cadres en recherche d’emploi a augmenté

de 7,5 % à Marseille. Un rythme de progression équivalent

à celui enregistré en France (+ 7,2 %) et en très léger retrait

par rapport à l’année dernière.

A l’échelle d'Aix-Marseille Métropole1, on dénombre

161 500 demandeurs d’emploi fin 2013, soit + 42 % depuis

décembre 2008 (+ 47 800 DE). Depuis 2009, la demande

d’emploi des manœuvres, des ouvriers qualifiés et des

employés qualifiés a augmenté plus rapidement que

l’ensemble. En revanche, l’augmentation de la demande

d’emploi des techniciens-dessinateurs et des cadres a

été moins rapide. À noter que pour les cadres, l’aug-

mentation de la demande d’emploi enregistrée dans

MPM (+ 14 %) sur la période 2009-2013 est inférieure de

3 points à celle de la métropole et inférieure de 7 points

à celle de la communauté d’agglomération du Pays d’Aix.

16%

15%

14%

13%

12%

11%

10%

9%

8%

7%

6%

15,5%

13,3%

12,6%

12,4%

9,8%

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Arles

Marseille - AubagneMarseille - Aubagne

Salon-de-ProvenceSalon-de-Provence Istres-MartiguesIstres-Martigues

Aix-en-ProvenceAix-en-Provence

T1 T3 T3T1 T1 T3 T3T1 T1 T3 T3T1 T1 T3 T3T1 T1 T3 T3T1 T1 T3

Moins de 25 ans Femmes Plus de 50 ans Chômeurs longue durée Total

Marseille France Marseille France Marseille France Marseille France Marseille France

+11,5%+10,6%

+1,2%-0,1%

+4,0%

+6,1%

+8,6%

+12,9%

+2,0%

+5,1%

N ÉVOLUTION DE LA DEMANDE D'EMPLOI EN 2013 À MARSEILLE ET EN FRANCE SELON LES DIFFÉRENTS PUBLICS EN RECHERCHE D'EMPLOI. Source : Pôle emploi / DIRECCTE

N ÉVOLUTION DU TAUX DE CHÔMAGE LOCALISÉ DES ZONES D'EMPLOI DE 2003 À 2013. Source : INSEE

1. Calcul réalisé uniquement sur les communes des Bouches-du-Rhône

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3

Au 3e trimestre 2013, le taux de chômage localisé de la

zone d’emploi de Marseille-Aubagne se situe à 13,3 % de

la population active estimée. Dans les Bouches-du-Rhône,

seule la zone d’emploi d’Arles affiche un taux de chômage

localisé supérieur. A l’échelle du territoire national, Mar-

seille-Aubagne occupe le 39e rang sur 304 zones d’emploi

en termes de taux de chômage localisé le plus élevé. Tou-

tefois, au sein des 23 zones d’emploi dotées de plus de

200 000 emplois (recensement 2010), Marseille-Aubagne

occupe la seconde place derrière Montpellier (14,3 %).

En revanche, le rythme de progression du taux de chô-

mage localisé depuis le point bas de juin 2008 a été moins

rapide dans la zone de Marseille-Aubagne que dans

toutes les zones d’emploi du département : + 26,7 % du 2e

trimestre 2008 jusqu’au 3e trimestre 2013, contre + 43,7 %

dans la zone d’Arles par exemple ou + 30,7 % pour celle

d’Aix-en-Provence. Ce qui montre que malgré un niveau

de chômage élevé, la zone d’emploi a bien résisté dans le

contexte actuel défavorable.

150

140

130

120

110

100

90

2008T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3

2009 2010 2011 2012 2013

Arles

Marseille - AubagneMarseille - Aubagne

Salon-de-ProvenceSalon-de-ProvenceIstres-MartiguesIstres-Martigues

Aix-en-ProvenceAix-en-Provence

+43,7%

+26,7%

+34,0%

+36,3%

+30,7%

N HAUSSE DE LA DEMANDE D'EMPLOI ENTRE DÉCEMBRE 2008 ET DÉCEMBRE 2013. Source : Pôle Emploi / DIRECCTE

N ÉVOLUTION DU TAUX DE CHÔMAGE LOCALISÉ DES ZONES D'EMPLOI (base 100 au 2e trimestre 2008). Source : INSEE

4

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Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaiseLouvre & Paix – La Canebière – CS 41858 13221 Marseille cedex 01Tél : 04 88 91 92 31 - e-mail : agam@agam.org

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Directeur de la publication : Christian BrunnerRédaction : Catherine AragnolConception / Réalisation : Pôle graphique AgamMarseille - Avril 2014Numéro ISSN : 2266-6257

É C O N O M I E

Demande d'emploi 2013 : sixième année de hausse

Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée

est en hausse depuis le début de la crise économique.

En décembre 2013, Marseille compte 36 600 inscrits

depuis plus d’un an à Pôle Emploi, soit 43 % de la de-

mande d’emploi contre 41,6 % en France, avec toutes les

répercussions psychologiques inhérentes à une longue

période de chômage (cf encadré). Ceux qui dépassent

les trois années de chômage représentent 13,3 % de

l’ensemble de la demande d’emploi contre 11,9 % en

France.

< 1 an 1 à 2 ans 2 à 3 ans > 3 ans

57% 20% 10% 13%

40 000

35 000

30 000

25 000

20 000

15 000

10 000

5 000

0 2009 2010 2011 2012 2013

dont inscrits depuis plus de 3 ans

Vivre une longue période de chômage est avant tout une histoire person-nelle qui va bien au-delà de la perte d’un revenu, car elle a des répercussions profondes sur l’individu, la famille et la collectivité. Beaucoup arrivent à traverser cette épreuve sans trop de dommage psychologique, d’autres nettement moins, et la crise actuelle aggrave visiblement les situations psychopathologiques. Même si l’installation du chômage de masse appa-raît comme structurelle, presque banale aujourd’hui, elle est en fait une remise en cause personnelle. Pour comprendre les conséquences de la perte d’un emploi il faut déjà comprendre ce qu’il apporte psychologiquement à un individu. L’emploi apporte un rôle structurant temporellement à la journée, la semaine. Il lie les individus à des buts, une finalité, impliquant l’interdépendance des êtres humains. Il définit également la position, le statut et l’identité de l’individu dans la société. Il force à l’activité mettant en avant des conséquences visibles et l’acquisition de nouvelles compé-tences. Il permet également à l’individu d’être auto-déterminé et donc d’avoir une influence sur ses choix de vie, une certaine forme de liberté. Ces exemples montrent qu’un emploi constitue un appui psychologique à l’individu bien au-delà d’un simple moyen de subsistance. La perte de ces repères affecte profondément l’individu pouvant le pousser à développer un certain nombre de pathologies, voire au suicide dans le cas extrême. Le demandeur d’emploi passe par différentes phases au cours de sa recherche, même si les réactions peuvent être multiformes :

une phase de choc, voire de deuil, suite à la perte parfois rapide et bru-tale de son emploi. Mais cette phase peut également être vécue par cer-

tains comme une période de reprise en main de sa vie, de temps accordé à la famille ou aux loisirs.

Vient ensuite une phase d’efforts au cours de laquelle la personne s’investit avec optimisme dans la recherche d’emploi : actualisation du CV, réponse à des offres correspondant à son profil, … Cette période durerait quelques mois

Suit une période de doute et d’agressivité au cours de laquelle la per-sonne en chômage remet en question ses habilités de recherche d’em-ploi et réduit ses efforts. C’est une période critique au cours de laquelle l’estime de soi baisse, les sentiments dépressifs se manifestent et des difficultés apparaissent dans les relations interpersonnelles.

A partir de neuf à douze mois de chômage apparait une période de rési-gnation et de retrait. La personne cherche peu à retourner sur le marché du travail. Elle se retire de la vie sociale, son estime de soi est faible.

Ainsi, à l’échelle d’une ville, le chômage de longue durée n’a pas que des conséquences économiques comme la perte du pouvoir d’achat de la population et ses répercussions sur la consommation par exemple. Il a aussi des conséquences sur l’état psychologique de ses habitants.

Sources : - Les conséquences psychologiques du chômage : une synthèse de la recherche, conseil supérieur de l’éducation, gouvernement du Québec- Comment le chômage met en danger la vie sociale, article La Croix du 25/02/13- Le chômage de longue durée : tenants et aboutissants, perspective de l’emploi, OCDE- Pour une analyse psycho-sociale du chômage, Martine Roques, université de Poitiers

Les risques psychologiques du chômage de longue durée

N RÉPARTITION DES DEMANDEURS D'EMPLOI SELON L'ANCIENNETÉ DE L'INSCRIPTION AU CHÔMAGE FIN 2013. Source : Pôle Emploi / DIRECCTE

N ÉVOLUTION DE LA DEMANDE D'EMPLOI DE LONGUE DURÉE DEPUIS LE DÉBUT DE LA CRISE ÉCONOMIQUE. Source : Pôle Emploi / DIRECCTE