Magazine arts martiaux budo international 277 2014

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Le magazine international dédié aux Arts Martiaux traditionnels, sports de combat et self-défense. Téléchargement gratuit. Édition Online 277 Année XXIII

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a vie est une transformation constante. Nousnous transformons en quelque chose qui estsans cesse en train de se réinventer en autrechose et, paradoxalement, nous sommestoujours les mêmes. Nos cellules se

renouvellent complètement en sept ans et, en sept jours,notre sang a été entièrement rénové, mais si, par exemple,nous sommes obstinés, nous le resterons.

Il y a une racine profonde dans notre nature qui n’est paséquidistante et équilibrée. Une tendance à choisir qui ouvrecertaines portes et en ferme d'autres. Tout a un prix, laperfection n'existe pas ou elle a toujours été là. S'en tenir àune règle morale, à un modèle, aussi bon qu’il soit sur papier,est une mesure fallacieuse ou tout au moins suicidaire,toujours castratrice et définitivement traumatisante.

Il ne faut donc pas essayer le changement, latransformation ? Je n'ai pas dit cela.

Si la vie est une chose, c'est bien un processus dechangement et ce changement doit avoir un phare, uneboussole, un nord. Le problème se pose quand lechangement n'apparaît pas de l'intérieur vers l’extérieur,ou lorsque le modèle ne répond pas à votre nature, mais àcelle de l'autre. C’est celui-là et pas un autre le problèmeessentiel de l'enseignement, le problème de la maîtrise.

L’Occident a simplifié la question en dépersonnalisantl'apprentissage. On étudie des techniques, il faut suivre unprogramme ; ce n’est pas la personne qui est au centre,mais les matières. On peut être un parfait salaud et êtrepourtant un grand ingénieur aéronautique. Normal qu’il yait autant de mauvaises gens…

Apprendre à être des personnes est difficile car nouspartons tous de différents endroits, nous sommes touscomme ces flocons de neige qui cristallisent chacun demanière unique.

Quand nous mourrons, nous redevenons tous du H2O,mais tant que nous conservons notre forme solide, noussommes indiscutablement différents.

En général, l'Orient conserve là une discrétion plus quelouable et fait preuve d’une sagesse séculaire.L'apprentissage est propre à chacun, le maître est plus unexemple, qui devrait être interprété par chacun enparticulier. Peut-être est-ce pour cela que l'enseignement,même technique, est si silencieux en Orient. Laverbalisation, en particulier des questions pluspersonnelles, a été pratiquement bannie, non par paresse,mais par la conviction qu’elle fait plus de mal que de bien.

Mais les amis, la globalisation est un sujet sensible et lesmélanges ne donnent pas toujours les meilleurs fruits,parfois les pires… Dans le pot-pourri de notre temps, à denombreuses reprises, les mélanges ressemblent à lablague d'Einstein et de Marilyne, où Einstein dit :

« Imaginez si cela donne le contraire : ma beauté et sonintelligence. » Mais, les mélanges sont une voie de non-retour, ce qui devrait redoubler notre attention sur ce point.Toute tentative de régler la question en argumentant que lepassé était mieux est vouée à l'échec, Héraclite nous l’aclairement dit, et maintenant en plus la rivière est polluée…

J'ai vu comment de nombreux professeurs, souventimprégnés de la meilleure des intentions, étaient en proie àcette particulière confusion des temps du monde àl'envers. D'autres fois – souvent même –, j’ai vu commecette confusion était devenue le meilleur subterfuge pourengendrer l'abus et la tyrannie, conduisant à lapersonnification de pathologies personnelles et sectaires.

Des maîtres d'arts martiaux entonnant la chanson dusinge mâle, qui blessent leurs élèves dans leursdémonstrations de toute-puissance, ou qui, imprégnés del'aura toujours fausse de supériorité morale, humilient leursélèves en public, les traitant comme s’il s’agissaitd’haranguer les troupes avant la bataille à la vie ou à lamort, tout simplement parce qu'ils se sont levés dumauvais pied, ou parce que s’est ouvert, au mauvaismoment, ce kyste purulent qu’ils cultivaient avecacharnement dans leur supériorité primitive.

Compte-tenu de ce paradigme, il faut nécessairementtoujours revenir aux classiques. Le fameux « Connais-toitoi-même » est le seul vaccin qui fonctionne plus oumoins pour ces maladies. Une fois soumis à ce principe,chacun avec ses pathologies devient beaucoup pluscompréhensif envers les autres, car après avoir vu la pailledans son œil, on devient un plus tolérant et aimable aveccelle de l’autre. Sinon, l'ostracisme psychique et social estle seul résultat possible. La compassion qui est engendréeainsi surgit de nos faiblesses, pas de notre supérioritémorale et est donc efficace. L'autre est une imposture eton le verra souvent venir, parce que vous pouvez tenir undrapeau pendant longtemps, mais un arbre (le naturel) sesoutient tout seul.

Se reconvertir n'est pas une option, c'est uncommandement de la nature, nous n'obtenons pas demédailles pour ça. Les médailles ou les récompensesviendront, ou non, comme le résultat de la façon dont nousle faisons et de ce que nous faisons. Et nous ne pouvonsrien réussir dans ces processus si nous ne comptons passur notre nature personnelle, parce qu’une pommierdonnera toujours des pommes…

La convergence de la tradition et de la modernité n’estpas un phénomène nouveau. Toute évolution se base,d'une manière ou d'une autre, sur une trahison desmodèles dominants acceptés aveuglément à un momentdonné. Marier les deux mondes est non seulementpertinent, mais encore indispensable pour que quelque

« Nous devrions utiliser le passécomme un tremplin plutôt que

comme un divan. » MacMillan

« Le temps peut avoir des accouchements difficiles,mais il n’avorte jamais. »

Lamennais

L

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chose de nouveau voie le jour, afin que l'histoirechemine et que reste ce qui est véritablementuniversel. Nous avons tous une detteenvers nos ancêtres et nous auronsbeau nous tromper dans la vie enignorant leurs voix, c'est là aussinotre obligation transgressive.Souvent le temps donnera lamesure de leur raison, carconjointement etparadoxalement, presque touta été inventé, ou du moinsnous ressemblons tous,quand nous vieillissons, ànos aînés. Avec lesannées, nous devenonsconservateurs… nousvoulons garder noscheveux, nous voulonsrester forts, nous voulonsconserver l’envie deconserver…

Le travail de chaquegénération, à chaque fois,c’est de se reconvertir – n’endéplaise au nostalgique – et àpartir de ce que nous sommeset d’où nous sommes – n’endéplaise au libertaire, au rêveurutopique. Tous les amalgames et lesmélanges ne sont cependant pasvalables. En chimie, comme dans lavie, ils doivent être faits à bon escient,mais de nouveaux alliages plusefficaces sont toujours possibles etmême nécessaires, parce que laligne du temps va vers l’avant et lechangement, la transformation,n’est pas optionnel. Les choses nesont pas pour toujours, ou du moinsne sont pas toujours les mêmes, etsont laborieuses, quoi qu’il en soit, s'iln'y a pas de joie.

Comme dit Woody Allen : « L'éternité c’est long, surtout vers la fin. »

Alfredo Tucci est General Manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.E-mail : [email protected]

https://www.facebook.com/alfredo.tucci.5

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Cinq raisons pour choisir l’Eskrima

Nous commençons ce mois-ci une sériepassionnante où les meilleursinstructeurs du monde vont répondre àune question directe : donnez-nous cinqraisons de choisir votre art martial ! Ce mois-ci, nous avons deux figures

mondiales dans leurs stylesrespectifs : Guro Dave Gould, ungrand de l’Eskrima, et EvanPantazi, la figure du Kyusho leplus importante actuellement.

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L’Eskrima est l'un des arts martiaux les plus polyvalentset adaptables disponibles pour ceux qui sont aujourd'hui

à la recherche de l'efficacité au combat. En plus des compétences à mains nues,

il enseigne à chacun à devenir habile avecd'innombrables armes improvisées pour le cas où il

faudrait égaliser une menace soudaine.

Kyusho

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À mon avis, les cinq raisons pour lesquelles quelqu’un pourrait choisir d'apprendre l’Eskrimasont les suivantes :

1. Développer des compétences en temps réel qui peuvent être utiliséescontre une menace à main nue ou une menace face à un agresseur armé.

2. La capacité d'utiliser ses connaissances avec tout ce qui peut être trouvépar terre et placé dans la main de l'homme si nécessaire.

3. D’autres arts martiaux semblent convenir aux jeunes et deviennent de plusen plus difficiles à réaliser par les personnes âgées car de nombreuseslimitations apparaissent à mesure que le processus de vieillissement nous rendvieux et faibles. En Eskrima, avec l'âge nous améliorons nos capacités, celles-ci ne diminuent pas.

4. Les armes sont de grands égaliseurs contre de nombreux adversaires.5. De plus en plus de nations déclarent illégales les armes à feu, l’Eskrimapermet de défendre la vie et l'intégrité physique avec tout ce qui est à notreportée, que ce soit un couteau, une fourchette, un crayon, un tournevis, unmarteau, une brique ou une machette, parmi d'innombrables autres objetscommuns faciles à trouver dans l’environnement immédiat. Franchement, toutce qui peut potentiellement devenir une arme ne peut être interdit, l'arme n'estpas ce qui prolonge la main, c’est plutôt l'esprit qui négocie et qui manœuvrecet instrument de destruction qui en fait une arme.Je représente le Lameco Eskrima System tel que me l’enseigna moninstructeur, Punong Guro Edgar G. Sulite. Il enseigna dans l'intention de fairedes combattants plutôt que simplement des élèves. Il considérait que leLameco Eskrima était un art de combat et que son rôle en tant qu'instructeurétait de former ses élèves à devenir des combattants compétents en lesrendant conscients et mieux préparés à faire face à n'importe quel défi etmenace. Une fois la compétence atteinte, son objectif était alors deperfectionner les capacités pour devenir plus efficaces, non pas tant par uneaugmentation quotidienne, mais plutôt par une diminution quotidienne.Choisir ce qui fonctionne bien et le rendre meilleur en perfectionnant lesattributs les plus élémentaires, engendrant ainsi une plus grandeefficacité en en faisant moins et pas en en faisant plus.Le Lameco Eskrima n'est pas spécifiquement un art basé surles armes, mais plutôt un art de combat qui utilise n’importequel objet qui peut être placé dans la main de l'homme etservir d’arme (ou aucun objet) pour ensuite traduire cetteconnaissance au combat au corps à corps. C’est notreesprit qui est l'arme, pas l'objet que nous manions dansnotre main.Au début, la plupart ne pouvaient pas croire quec'était réel, ils ont alors vu, senti et accepté qu’il enétait ainsi. Maintenant la question et la seule barrière,c’est de commencer l'étude. Mais nous devons tousl’apprendre pour le transmettre aux générationsfutures. C'est notre responsabilité dans les artsmartiaux.

Cinq raisons pour choisir l’Eskrima

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Voici cinq raisonspour apprendre le Kuysho

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Kyusho

Au début, la plupart ne pouvaient pas croire quec'était réel, ils ont alors vu, senti et accepté qu’il en

était ainsi. Maintenant la question et la seulebarrière, c’est de commencer l'étude.

Mais nous devons tous l’apprendre pour letransmettre aux générations futures.

C'est notre responsabilité dans les arts martiaux.

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Voici cinq raisons pour apprendre le Kuysho1. Le Kyusho est au cœur de la plupart des styles martiaux, mais il n’a pas ététransmis à travers les âges. Deux générations sans enseigner le vrai Budo lesont dépouillé de leur essence. Les anciens styles originaux attaquaient toujoursles structures anatomiques les plus faibles du corps de la manière la plus

efficace. La question pour le lecteur est la suivante : pourquoi voudriez-vous seulement viser les structures anatomiquesplus fortes ou, tout simplement, ne pas vous soucier de la différence ?

2. La plupart des pratiquants d’arts martiaux d'aujourd'hui consacrent des dizaines d’années de leur vie à pratiquer età étudier la physiologie d'un coup de poing, d’un coup de pied, d’une saisie ou d’une manipulation du corps humain,mais pas la physiologie de la fonctionnalité du corps elle-même. Ils se soucient peu des zones vitales, des interrelationsou des structures anatomiques qui permettent de réaliser le plus efficacement ces compétences ou peuvent,inversement, neutraliser cette même fonctionnalité chez un adversaire. Ces structures ou ces composants sont une seuleet même chose, inséparables, mais la majorité cherche simplement la cause et non l'effet ou la manière de provoquer uneffet spécifique.

3. Les arts martiaux ne devraient pas être basés sur la technique. Quand vous étudiez une technique établie pour desscénarios d'attaque, vous courrez un risque extrême dans une altercation réelle quand l'adversaire n'attaque pas commevous avez pratiqué ou avec la même méthode. Vous devez vous entraîner à cibler spontanément les points faibles del'adversaire. C'est ça le Kyusho.

4. Si vous connaissiez un objectif facilement accessible, qui perturbait le corps interne, à tel point qu'il affecteraitl'ouïe, la vue, la pensée, le contrôle corporel et la pression artérielle au point de provoquer de graves vertiges, del’amnésie, l’engourdissement de toutes les entrées sensorielles et bien sûr le KO du destinataire… vous ne seriez pasintéressé ? Le Kyusho est un entraînement au contact ou l’un et l’autre donnent et reçoivent une douleur et undysfonction physique. Vous devez être capable non seulement de donner, mais aussi de recevoir, de manière à êtreconscient, prêt et à pouvoir faire face à cela poursurvivre à une véritable confrontation.

5. Et un individu de petite taille, plus faible ou âgén'a pas le choix et doit étudier le Kyusho, car tousles autres styles qui nécessitent une plus grandevitesse, puissance et agil ité pour réaliser lestechniques ne peuvent pas les aider. Encore une foissurgit la question : pourquoi l’élève perpétuel, lemaître ou l’expert ne cherchent-ils pas à mieuxcomprendre les systèmes musculaire, nerveux,autonome et moteur du corps ? Pourquoicherchent-ils seulement à apprendre la moitié del'ensemble et pas le noyau vital des arts martiaux ?

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Kyusho

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Mission dans le monde de la HwaRang Do® Association Hwa Rang Do® :

Un héritage de loyauté, de recherche incessantede la vérité, de renforcement de la vie et de servicede l'humanité.Notre objectif ultime est essentiellement d'améliorer

le monde ! Nous nous efforçons d'accomplir cela enmaximisant notre potentiel humain pour atteindrel'idéal de l'humanité à travers l’entraînement rigoureuxde notre pensée, de notre corps et de notre espritavec l'ancien art martial et de guérison du Hwa RangDo® : « La Voie des Chevaliers des fleurissants ».Par conséquent, nous avons transformé notre organede direction, l’Association mondiale de Hwa RangDo® (WHRDA) en une organisation humanitaire etnous nous efforçons de responsabiliser les individusles uns après les autres. Nous sommes une école deleadership/de chevalerie et pas seulement de sportsou d'auto-défense car un seul fantassin ne peutchanger qu’une personne à la fois tandis qu’ungénéral peut diriger le cours d'une nation.

Dans un moment d'intimité rare avec le grand maîtreTaejoon Lee, 8e dan, fils du fondateur, Joo Bang Lee,et président de la WHRDA, j'ai eu le privilège dediscuter avec lui au sujet du leadership.

Qu’est-ce que le leadership ?Il n'est bien sûr pas facile de répondre à cela.

Toutefois, en ce qui me concerne, j’en suis venu àréaliser qu'un principe fondamental essentiel duleadership doit exister pour être vraiment un leaderimpeccable et c’est dans le fond la définit ionintrinsèque de la responsabilité où toutes les chosescommencent et s'arrêtent avec vous.Au cours de notre récente conférence de ceintures

noires de dix jours où tous les leaders Hwarangdo(chevaliers) se sont réunis pour partager et échangerdes connaissances, créer de plus grands liens etrenouer avec l'esprit Hwarang, le sujet du « péchéoriginel » a été abordé. Pas pour des raisonsreligieuses, mais pour illustrer que la connaissanceelle-même n'est pas mauvaise, qu’elle n’est pas lemal. Adam et Ève ont été exposés à la connaissancesans expérience, sans l’avoir gagnée, sans sagesse,ce qui a diminué la valeur et l'appréciation de cette

Hwa Rang Do

Hwa Rang Do® : École de leadership – Première partie

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Hwa Rang Do

connaissances, créant toutes les turbulences,les épreuves et les tribulations de l'humanitéque nous endurons encore aujourd'hui. À partirde cette discussion, un de nos Hwarangs aabordé la question de savoir comment êtremeilleur chrétien tout en étant pratiquant deHwarangdo ? Sa conclusion fut vraimentéclairante.Il a fait remarquer qu’en tant que Hwarang, il

était en désaccord avec la conceptiontraditionnelle du « péché originel ».Généralement, on conçoit le péché comme ladésobéissance à Dieu, mais il estima quant à luique « le péché originel » n'était pas celui de ladésobéissance mais du manque ou del'absence de responsabilisation. Il continua endisant que, quand Adam et Ève mangèrent lefruit défendu, Dieu demanda à Adam : « Pourquoi avez-vous désobéi ? » Et Adamrépondit : « Parce qu’Ève, que vous avez crééà partir de ma côte, me l'a dit », accusantindirectement à Dieu et directement à Ève. Puis,quand Dieu demanda à Ève, elle répondit que leserpent lui avait dit de le faire. Dans l’un etl’autre cas, i ls n'acceptèrent pas laresponsabilité, préférant blâmer les autres. Par conséquent, il conclut que « le péché

originel » fut celui de l’irresponsabilité. De touteévidence, en ce qui concerne Dieu, toutes leschoses commencent et finissent avec lui. Parconséquent, Dieu ne peut blâmer personne,sauf lui-même, que sa création soit bonne oumauvaise, il en est le responsable.Lorsque Dieu dit dans la Bible d’être

semblable à Lui, nous supposons qu'il parle dela perfection. Mais par être comme Lui, il a puvouloir dire que vous devez comprendre qu'iln'y a personne à blâmer, pas d'autres sur qui

« Nous nous efforçonsd'améliorer le monde en

maximisant notrepotentiel humain pour

atteindre l'idéal del'humanité à travers

l’entraînement rigoureuxde notre pensée,

de notre corps et denotre esprit. »

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rejeter la faute, juste vous-même. Nous devons donc êtreresponsables et prendre soin de nous-mêmes et detoutes les créations de Dieu, comme si c'était la nôtre.Dieu nous a donc inculqué la compassion et l'empathiepour connecter avec toutes les créatures vivantes. Que cesoit finalement vrai ou pas, nous ne le saurons que le jouroù nous rencontrons Dieu. Cependant, un Hwarang étantun guerrier/philosophe a une perception plusfonctionnelle du leader.

Quels sont les autres attributs que doit posséder unleader ?Un leader doit posséder toutes les choses qui font une

grande personne : il doit être vertueux, bienveillant et, leplus important, posséder unetrès grande capacité decompassion et d'empathie.Je pense cependant quece qui distingue en outre

un leader, c’est qu'il (ou elle) a une puissante connexionavec l'histoire. On perçoit sa valeur et son but et on croitqu'il peut offrir quelque chose de mieux au monde. Il peutfaire changer d'autres personnes. Il est indépendant etcroit en lui-même. Ses objectifs sont très clairs, ilpossède de fortes convictions, un réel enthousiasme, uneénergie pure, de la détermination, de la ténacité et de lapersévérance pour atteindre ces objectifs, quel que soit lecoût. Il comprenant l’étendue du sacrifice qu’il doit fairepour gagner.Une fois qu’il possède la détermination et le plan pour

atteindre ses objectifs, un leader doit posséder un sensde la responsabil ité tel que nous en avons parléprécédemment. S'il fait une erreur, il doit être prêt àaccepter les conséquences de ses actes. Pensez à ungroupe de soldats dirigés par un général impliqué dansune batail le. Les soldats de la première l igne ontgénéralement beaucoup de doutes, ils ne saventpas s’ils vont vivre ou mourir, mais le général doit

Hwa Rang Do

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inspirer la confiance et la croyance qu'ils seront victorieux.Même face à l'incertitude, il doit être charismatique etconduire avec force de conviction.

Qu’est-ce que le charisme ?Le charisme est essentiel pour un leader et ce n'est pas

quelque chose que vous cultiver facilement si vous ne l'avezpas. C'est la capacité à diriger, motiver et inspirer les gens àcroire quand il n’y a rien. C'est la capacité non seulement desatisfaire l'intelligence, mais surtout de toucher le cœur desgens et de les inciter à croire en eux pour accomplir ce quileur semblait auparavant impossible. De toute évidence, leleader a également des doutes. Il ne peut être sûr à 100%de quels seront les résultats de ses actions : positifs ounégatifs, mais l'échec n'est pas une solution et le succèsconcerne le quand, pas le quoi. Par conséquent, un leaderdoit d'abord accepter les conséquences ultimes de l'échecet accepter le pire des cas, avant de poursuivre et êtreresponsable !

« Un leader doitposséder toutes leschoses qui font unegrande personne :

il doit être vertueux,bienveillant et,

le plus important,posséder une très grandecapacité de compassion

et d'empathie. »

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Le méga-événement - une soirée légendaire :bonne ambiance, bonne

nourriture et haut niveaude divertissement de

Kung Fu. Tout cela biensûr en l'honneur de

l'anniversaire de grandmaître Martin Sewer !

Pendant de nombreuses années, le méga-événement n'avait pas encore de nom, la célébration de l'anniversaire de

grand maître Martin Sewer n'était qu'une petite soiréedans un restaurant et c'était surtout les membres

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de l’entourage immédiat qui célébraient l'anniversaire deMartin Sewer. Le jeune maître pouvait compter sur les doigtsde la main les élèves qui y participaient, mais il connaissaitdéjà à l'époque l’envergure qu’allait avoir son école et ilsavait qu’il devrait finalement assumer cette célébrationannuelle. Comment ? Par son maître, la légende du Kung Fuet star de cinéma Chiu Chi Ling qui, déjà à l'époque, étaitconsidéré comme être le meilleur combattant à niveauinternational et était destiné à être le successeur de la lignéeoriginale de Shaolin. Chiu Chi Ling montra à son élève Martin(aujourd'hui nommé futur successeur de Chiu Chi Ling) àquoi devait ressembler une célébration de Kung-Fucorrespondant à un vrai maître. Il commenta également queles célébrations de Kung Fu augmenteraient avec le nombrecroissant d'élèves. Bien sûr, la diffusion et la connaissancede l'original Hung Gar Kung Fu était le but le plus élevé deChiu Chi Ling comme il l’est aujourd'hui pour Martin Sewer.Au cours des années, avec le succès grandissant de sonécole, Martin Sewer se rendit compte que son maître avaitégalement raison en ce qui concerne les fêtes de Kung Fu.Non seulement le nombre d'invités et d’élèves augmenta lorsde ces célébrations, mais aussi l'organisation et la structuregrandirent d'année en année atteignant chaque année unnouveau niveau de professionnalisme. Avec le temps, lanécessité d'un nouvel emplacement surgit, un endroit quipourrait satisfaire les attentes croissantes du comitéd'organisation. On décida alors d'organiser l'événement àl'Hôtel Crowne Plaza à Zurich. En plus de la célébration del'anniversaire de grand maître Martin Sewer, s’ajoutèrent auprogramme d’autres choses qui furent présentées, célébréesou honorées. Le méga-événement était né, une soirée entenue de gala. Les élèves cherchent toujours à savoir quelsera le programme du prochain méga-événement. Pasétonnant si l'on regarde les programmes des annéesprécédentes. Voici quelques actes saillants au programmede la soirée :

- La cérémonie d'anniversaire, où l’on présente sesrespects au grand maître Martin Sewer et où l’on remet lesenveloppes rouges (Lai Si *).

- La présentation de l'école, où l’on montre aux élèves etaux invités où se trouve l'école, ce qui a été accompli aucours de la dernière année et quels sont les objectifs actuels.

- Le Blackbelt Show, où les ceintures noires de l'écoleprésentent leur meilleur Hung Gar Kung Fu.

- Plusieurs prix et distinctions, tels que les cérémonies deBai Si** avec les instructeurs et maîtres (sifus).

À partir du 20e anniversaire de l’école, le grand maîtreMartin Sewer et son comité d'organisation commencèrent àavoir des invités nationaux et internationaux, y compris dessifus (maître). « Une chose est particulièrement importante àpropos du succès : le partager avec les autres », commentaMartin Sewer. Même si le monde du Kung Fu traditionnel suitdes règles et des structures strictes et est organisé en « familles », il fut et il est toujours important d'échangeravec d'autres écoles dans le but de continuer à apprendre.Même un néophyte en Kung Fu peut observer cela dans lesvéritables fêtes de Kung Fu.Chaque élève ou maître externe est repris dans le

programme de la soirée et a la possibilité de représenter safamille et de démontrer son propre Kung Fu. Quand on voitle programme, on se rend compte immédiatement que lecomité d'organisation du méga-événement a commencé àl’organiser des mois à l'avance. Le prochain événement auralieu le 22 novembre. Les ceintures noires et les instructeurssont déjà en train de pratiquer de manière intensive pour leur

« À partir du20e anniversaire

de l’école, le grand maîtreMartin Sewer et son comitéd'organisation

commencèrent àavoir des invités

nationaux etinternationaux. »

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prochain spectacle de ceinture noire. La soirée se déroulegénéralement comme suit. Une collation et des boissons sontoffertes aux invités à la réception où une petite délégationd'organisateurs les accueille. Comme c'est habituellement le casavec les événements de cette taille, un système de ticket a été créé.Grâce à ce système, chaque invité a son entrée en poche enarrivant. Après s’être détendus, les invités peuvent montrer leurstickets et entrer dans le grand hall de l'événement. Bien sûr, pourceux qui décident de venir au dernier moment, il y aura un guichet(place limitée). Et si vous avez entendu parler de ce méga-événement

aujourd'hui pour la première fois, ne vous inquiétez pas. Vous pouveztoujours envoyer un courriel à [email protected] pour réserver une entrée. Unefois entrés dans la salle de grand événement, les invités sont reçus par un

photographe professionnel qui permet à tous ceux qui lesouhaitent d’avoir leur propre photo spéciale. Ensuite,

chacun est escorté à la table du dîner, où a lieupresque tout le reste de la soirée. Une fois les invitésassis, un modérateur entre en scène et annoncel'arrivée du grand maître Martin Sewer.Accompagné de la danse traditionnelle du lion,il entre sous les applaudissements dans lasalle de spectacle avec sa femme et le lionles accompagne jusqu’à leur table.Maintenant tout le monde est là et lemodérateur peut commencer le programmeprévu pour la soirée ! Le grand maîtreMartin Sewer, grâce à son longentraînement avec son maître, a faitconnaître à l’Occident une tranche del'histoire de l'art martial, mais il aégalement créé ce merveil leuxévénement de Kung-Fu où les fansvenus de partout dans le mondepeuvent se rencontrer. Si vous êtesun passionné d'arts martiaux etun ami du Kung Fu de hautequalité, espérons que vouspourrez vous rendre au méga-événement de cette année.Peu importe d’où vous êtes,ça en vaudra la peine !

*Lai SiLai Si, en français

« enveloppe rouge », est un dond’argent qui est donné en cadeau lors des cérémoniesdans la culture chinoise. Aujourd'hui, on le voitprincipalement lors des anniversaires et autres festivités.Au moment de choisir le montant, les interprétationsbouddhistes du nombre sont importantes. Le nombre 8 estsynonyme de bonheur et est souvent choisi. Le nombre 54 est également populaire, car cinq (« non ») et quatre (« mort »), signifie l'immortalité. Ainsi, un Lai Si typique seraitpar exemple un montant de 54, 88 ou 540.

* Bai SiLe Bai Si est une cérémonie réalisée par un élève et

son maître pour mutuellement et officiellement serendre honneur. Le premier Bai Si est réalisé par l’élèvelors de son entrée dans l'école. On le célèbre par laremise de la ceinture blanche. La deuxième Bai Si estune cérémonie encore plus grande où sont égalementprésents la famille, les amis et la presse. Suivant uneprocédure prédéfinie, l'élève demande à son maître dele prendre comme élève particulier. Après lacérémonie, une fois l'élève accepté, celui-ci n’aurajamais aucun autre maître.

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Forme Biu Tze TaoRéflexions

La fameuse « troisièmeforme » du style Wing TsunKuen est l 'une desstructures d’entraînement.Les instructeurs quidépassent le niveau deceinture noire premier danconcentrent leurs efforts etleur attention à son étude.Dans le WingTsun Europe dela TAOWS Academy, nousdivisons la formation de nosélèves en deux blocs biendistincts :

1. Formation jusqu’au niveau depremier grade technique

Les pratiquants mettent l’accent surl'étude, l’entraînement et l’obtention

WingTsun

« La troisièmeforme

(Biu Tze Tao) estune partie trèsimportante dusystème parce

qu'elle implique unmouvementdifférent. »

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d’une structure de connaissancesfondamentales solide pour la pratiqueet la compréhension du style WingTsun Kuen. Les déplacements, lamaîtrise technique des bases et desvaleurs inhérentes à la pratique desstructures techniques déterminées parles formes Siu Nin Tao (forme despetites idées) et Chum Kiu Tao (formepour rechercher et enfoncer les ponts).

2. Formation à partir du premier gradetechnique (premier dan) dans laquellenous mettons les pratiquants à l'étude,entraînement et développement de ceque nous appelons les sections et leniveau avancé. À ce niveau, considérantque l'élève a acquis tout le nécessairepour faire face à cette phase avancéed’entraînement, nous nous concentronsalors sur la pratique des formesavancées :

• Biu Tze Tao (forme des doigtsvolants)

• Muk Yak Chong (forme dumannequin de bois)

• Luk Dim Boon Kwan (forme dubâton du 6 points et demi)

• Bart Cham Dao (forme des lames àhuit tranchants)

Ce système en deux parties est unitinéraire clair pour essayer de compléteret de connaître notre système demanière ordonnée et dans un délairaisonnable (cela dépendra toujours dutemps investi par le pratiquant).

Bien sûr, il s'agit d'une opinion, mais jesuis sûr que pour la compréhension etl'étude de n'importe quelle facetteartistique ou scientifique, il est trèsimportant d’avoir un schéma clair,ordonné et facile à suivre par lespratiquants. Notre mission en tant queprofesseurs devrait être de doter lesélèves de tous les outils du système dansle temps le plus court possible. Ça n’apas de sens de demander à quelqu’unvingt ans (ou plus dans certains cas) pourapprendre un système de combat. Ilsemble beaucoup plus logiqued'apprendre le système dans un courtlaps de temps, puis de passer denombreuses années à le pratiquer.Actuellement, il n'en est pas toujours ainsiet cette approche erronée provoque unegrande partie des problèmes du style.

Je suis sûr de pouvoir le faire dans undélai de cinq à dix ans avec les élèvesqui s'entraînent de manière constante etdiligente. À partir de là, commenceraitune autre phase, bien différente : lapratique.

Au cours d’une conversation avec legrand maître Steve Tappin, fondateur etdirecteur de l’Escrima Concepts(association à laquelle j'ai l'immensehonneur d'appartenir), ce dernier mecommenta qu’au moment de plus granddéveloppement en Europe des guerresoù les épées étaient utilisés, il étaithabituel d'apprendre très rapidement lesbases du combat contre les armes pour

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une question logique : la guerre occupait la plupart dutemps. Il y avait de rares périodes « entre guerres » eton n’avait pas le temps de longues périodesd’apprentissage.

Le niveau pratique se base sur le fait que l’élève (oule maître) a terminé toutes les étapes du système de lapremière à la sixième forme. Il est capable de connaîtrenon seulement l’information superficielle des formesmais aussi les idées ou les nuances qui sont endessous de l’apparence des formes. Arrivé à ce stade,le pratiquant doit pratiquer son système. Autrement ditutiliser le système pour évoluer en tant que combattant.Essayer de créer ou de développer un style proprebasé sur la « non forme ». Autrement dit, être capablede rompre la forme afin que l'ennemi ne puisse pasdéterminer un schéma fixe.

Encore une fois, je dois recourir à ce qui pour moi estl'un des grands idéologues du Wing Tsun : Bruce Lee(même s’il n’est pas un maître du style ayant pratiquépeu de temps à Hong Kong sous la tutelle du grandmaître Yip Man). Bruce Lee a défini sa pratique commela voie de la non forme. Ce concept poétique difficile àcomprendre pour la vision cartésienne des Européensest une définition magnifique de la recherche du WingTsun Kuen et d'autres styles chinois, qui n'a pastoujours été bien expliquée et a été dès lors sûrementtrès mal comprise par beaucoup.

Il existe des tentatives de mélanger ou de réaliser desidées, mais c'est là que réside le problème. La nonforme ne peut être atteinte que par une voie : la forme !

Nous comprenons la forme en Wing Tsun comme lesstructures des six formes qui composent le système.Celles-ci permettent au pratiquant de Wing Tsund’acquérir la base, la mobilité, les structures etc., ainsique les concepts et les détails qui se trouvent dans lesformes du style.

Dans l'article d'aujourd'hui, je ferai référence à uneforme que je trouve fascinante pour de nombreusesraisons. La troisième forme (Biu Tze Tao) est une partietrès importante du système parce qu'elle implique unmouvement différent. Analysée du point de vue del'apparence ou l'esthétique externe du système, nousreconnaîtrons qu’il s’agit là d’une façon totalementdifférente de se déplacer. Comme si nous rompions lemoule créé par les formes 1 et 2 (SNT et CKT). Mêmeles manières de frapper et de se déplacer sont

WingTsun

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« Biu Tze Tao est la réponse àune situation d'urgence

provoquée par un acte fortuit quiempêche le pratiquant demaintenir sa structure. »

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WingTsun

différentes si nous comparons BTZT etles deux premières formes. Dans latroisième forme, les coups des doigts,des tranchants et des coudes, contreles poings et les paumes, sontdifférents de ceux utilisés courammentdans d'autres formes de style. Tout ason explication…

Même là, le Wing Tsun estvraiment un grand système. Biu TzeTao est une « déformation logique »de la structure de base elle-mêmeproduite par deux raisons :

1. Des attaques de qualité d’unadversaire qui nous surprennent et nepeuvent être défendues de la manièrela plus simple.

2. Une rupture de la distance parune invasion fortuite de l'ennemi quirompt la barrière de nos bras et de nosjambes afin que nous ne puissions pascontinuer de maintenir la structureinitiale.

Dans les deux cas, Biu Tze Tao est laréponse à une situation d'urgence

provoquée par un acte fortuit quiempêche le pratiquant de maintenir sastructure. La philosophie du style obligecependant à l’util iser de manièreponctuelle, à revenir le plus vitepossible et à retrouver cette structure etcette forme si caractéristique qui définitparfaitement la forme Siu Nin Tao.

La raison de ce dernierraisonnement se base sur laparticularité du style Wing Tsun quidonne à l'efficacité et à la simplicité laplus grande importance. En d'autrestermes : le plus simple est toujoursmieux.

Même si… une fois au niveauprat ique, i l devrait y avoir deschangements dans la manière d’agirdu pratiquant. Ce point n'est pas trèssouvent pr is en compte et,généralement, les professeurs, pourdiverses raisons, exigent que lesélèves restent dans la structureinitiale, dans la forme, durant touteleur vie.

Il y a quelques jours, j'ai entendu,de la bouche d’un prat iquantdistingué, une phrase que j'ai trouvéetrès judicieuse et qui renvoie à maréférence de la fameuse phrase deBruce Lee. Ce professeur prestigieuxa dit quelque chose du genre : « Sion peut reconnaître votre position etvous signaler comme un Wing Chun… alors ce n’est pas duWing Chun. »

Bien sûr, nous pourrions discourir àpropos de la raison de la recherche dela non forme depuis la forme, mais ilsemble évident qu'il est difficile delutter contre quelque chose qui n'a pasde forme fixe et qui changeconstamment. Pure philosophietaoïste. Pur Wing Tsun.

Réfléchissez… Cela me semble toutà fait judicieux.

Pour comprendre cette différence, ilfaut étudier en profondeur le commentet le pourquoi des techniques de latroisième forme. C'est important.

« Bruce Lee a défini sa pratique comme la voie de lanon forme. Ce concept poétique difficile à comprendre

par la vision cartésienne des Européens est unedéfinition magnifique de la recherche du Wing Tsun

Kuen et d'autres styles chinois, qui n'a pas toujoursété bien expliquée et a été dès lors

sûrement très mal comprise parbeaucoup. »

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Le terme «  auto-défense  » a une connotationnégative car depuis le début, il peut signifier l'échecde l'individu. Le problème c’est que cette étiquetteconnote l'idée que la personne est victime deviolence ou d'agression et que le pratiquant doitréaliser une action défensive. Cette prémisse d'agiraprès coup est la raison pour laquelle la plupart desgens succombent aux actions de l'agresseur et ne seremettent jamais complètement de l'attaque initialeou d'une situation induisant la peur. La femme ne doitpas être défensive, elle doit être consciente de sasituation et ne pas rejeter ou ignorer une menacepossible, elle doit devenir proactive et prendrel'initiative et choisir le moment tout en manipulantl'état d'esprit des attaquants afin d'avoir la possibilitéd'un avantage.Le «  Kyusho Self Protection  » est une méthoded’entraînement des points vitaux qui contemple lesréalités d’une attaque. C’est une méthode simplemais puissante, qui offre aux individus plus faibles,plus lents, plus âgés ou moins agressifs, unepossibilité de faire face à un attaquant plus grand,plus fort et plus agressif. Au moyen de l’usage descibles anatomiques les plus fragiles du corps, enutilisant vos propres actions et tendances naturellescorporelles, vous pourrez facilement vous protégerainsi que protéger d’autres, tout en considérant leslimites physiques provoquées par le stress, quandvotre adrénaline grimpe. Grâce à un travail échelonnéet progressif de vos propres habilités motricesgénérales (plutôt qu’avec les techniques des autres),vous augmenterez vos possibilités de succès.

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En tant qu’ instructeurd'armes à feu civ i l , jerencontre souvent uneidée absolument fausse àl'égard de l'applicationde la force dans ladéfense de soi oud'autres personnes. Leslois varient selon lesÉtats et beaucoup de gensont intériorisé cela queparce que la loi leur permetd'utiliser la force meurtrièredans certains cas, commepar exemple lors d’uneintrusion dans le domicile.

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ais dans la plupartdes cas, cespersonnes n'ont pas pensé auxrépercussions d'êtreimpliqué dans une

fusillade. Même si ce choix est considérécomme justifié, et n'y a donc pas desconséquences juridiques, il existe denombreux effets psychologiques etsociaux qui en découlent et quichangeront leur vie. Je ne m'attarderaipas sur ces derniers dans le cadre decet article, mais je vais expliquer quandla force peut être utilisée. Je ne suiscependant pas avocat. Si vous portezune arme à feu pour vous défendre, jevous recommande de consulter unavocat dans votre juridiction pour obtenirdes conseils juridiques. Je parle icistrictement d'un point de vue de défensetactique.

L’un des plus grands malentendus,c'est que, si on se sent menacé (puisqueles lois utilisent généralement cetteterminologie dans leur utilisation decritères de force), il faut attaquer. Il s'agitd'une idée absolument fausse. Pourillustrer cela, je vais vous expliquer lesdifférents types d’engagement. Il existe

essentiellement trois types : militaire,policier et civil.

Dans le cadre du premier typed’engagement (militaire), une menace estidentifiée et notre objectif est clair :attaquer et neutraliser la menace. Nousn'avons pas le pouvoir de décider sil’engagement doit avoir lieu ou pas,quand l'ordre est donné, nous nepouvons pas nous retirer (sauf à la suited’un engagement de type tactique), etnous devons utiliser tous les moyens ànotre disposition afin de neutraliser lamenace. Notre objectif ici est de mettrel’objectif hors combat, soit en le blessantsérieusement (ce qui exigera d’avoir destroupes supplémentaires sur le champde bataille pour l’assister), soit en letuant.

Notre deuxième type d’engagementest un engagement destiné à préserverl'ordre public. Contrairement à l'armée,le mandat d'application de la loi, quandune menace est perçue, n'est pas deneutraliser en le tuant, mais del'appréhender et de le traduire en justice.Comme dans le premier type derencontre, dans l'application de la loi n'apas le choix, leur travail c'estd’appréhender la menace. Les méthodes

peuvent varier, leur laissant le soin desavoir où, quand et comment menercette action. Alors que normalement, iln'est pas conseillé de rompre le contactavec la menace, dans certains cas, unedécision tactique peut être de rompre lecontact tout en maintenant lasurveillance et d’appréhender la menacedans des conditions qui sont plusfavorables aux agents ou quand seraprésent un niveau de menace inférieurpour le public. Si, au cours del'appréhension, le sujet est tué, ce seraalors une question qui devra être étudiéepar le ministère afin d’évaluer l’usagecorrect des niveaux acceptablesd'utilisation de la force.

Le type d’engagement qui nousconcerne est un engagement civil, et jevais aller plus dans le détail. Quel quesoit le jargon juridique de tout statutrégissant l’usage de la force dans ladéfense de soi (ce qui est plus critiquequand les individus peuvent sentir quela loi est « de leur côté »), nous devonsêtre capables d'articuler une défensepour notre usage de la force. Pour cela,il existe trois éléments qui doivent êtreabordés, le tr iangle capacité,opportunité et intention. Si nous

Usage de la force et mentalité défensive

M

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pouvons prouver que l'agresseur avait la capacité,la possibilité et l'intention d'infliger des lésionscorporelles graves ou la mort, alors le déploiementde la force meurtrière sera justifié. Ces trois facteursne se rapportent pas seulement à l'agresseur, maisaussi à la personne qui utilise la force dans lalégitime défense.

Contrairement aux engagements militaireset des forces de l'ordre, en tant que civil,nous avons un objectif : la survie. Chaquefois que vous utilisez la force en légitimedéfense, vous allez avoir un certain niveaude responsabilité juridique, de sorte que lemeilleur plan d'action sera toujours de vousenfuir. Nous ne portons pas une arme à feupour notre ego et nous ne tirons pas pourmarquer des points. Peu importe combien nouscroyons être habile, quand un engagement seproduit, le résultat est inconnu, et vous pouvezvous retrouver du côté des perdants del'affrontement. Votre meilleur plan d'actionest toujours la fuite et ce, quel qu’aurait étél'usage de la force, avec une arme à feu oules mains vides.

Je vais vous présenter un scénariohypothétique. Vous vous réveillez aumilieu de la nuit en entendant quelquechose qui se brise dans votre cuisine.Vous pourriez agir de plusieursmanières.

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Option 1Vous prenez votre pistolet et vous allez jusqu'à la zone où

vous avez entendu le bruit pour affronter la menace perçue.Quand vous arrivez à la cuisine, vous voyez une silhouetteinconnue, et « craignant pour votre vie », vous tirez un coup defeu contre la menace et vous l’abattez. Le suspect a-t-il eu lapossibilité d'infliger des lésions corporelles ? Cela dépend.Prenons le cas où vous avez rencontré un homme baraqué.Après qu’il soit tombé par terre, vous voyez qu'il est beaucoupplus fort que vous et à côté de son corps vous découvrez unebarre de fer qu'il avait utilisée pour s'introduire dans votremaison. Dans ce cas, il aurait la capacité, car il avait à la fois lepotentiel physique ainsi que les moyens de le faire. En a-t-il eul'occasion ? Absolument pas, à moins que vous ne vous soyezapproché de lui pour lui parler, il était hors d’une distance qui luien aurait donné l'occasion. En avait-il l'intention ? Eh bien, àpartir des données que nous avons en ce moment, sa seuleintention était de vous voler, il n’y a pas eu de menaces claires. Àmoins que le sujet n’agisse de manière menaçante en vousvoyant, si vous deviez tirer, ce pourrait très bien être considérécomme injustifié et vous pourriez être pénalement responsables.Mais maintenant, nous allons rendre les choses encore plusintéressantes. Après avoir tiré et vous être rapproché, vousvoyez que celui que vous venez de tuer est l'ami de votre fils qui,à votre insu, était rentré d’une soirée légèrement ivre et avaittrébuché en essayant de trouver un peu d'eau. Maintenant, nousentrons dans les effets sociaux et psychologiques à la suite de lafusillade. Vous venez de prendre la vie d'un innocent, et plusencore de quelqu'un de proche de vous. Pensez-vous que vousserez capables de vivre avec ça sur la conscience ? Qu'en est-il

des ramifications dans vos cercles sociaux ? La vie deviendraen effet très compliquée pour vous après cela.

Option 2Vous prenez

votre armeet vous

descendez prudemment en essayant de vous enfuir. Mais lesuspect vous voit et vous menace. Le suspect est totalementivre et incapable de marcher droit. Il tient un de vos couteauxde cuisine. Vous êtes à un mètre et demi de la porte et il est à10 mètres de vous. Allez-vous tirer ? Tout d'abord, enessayant de fuir, vous avez déjà démontré que vous n'aviezpas l'intention d’utiliser la force. Maintenant, analysons le sujetsur la base de nos trois critères. En avait-il la capacité ? Ceserait discutable. Il avait une arme qu'il brandissait et peut êtreaurait-il pu se rapprocher assez rapide, mais tant qu’il ne le faitpas, ce serait difficile pour lui. En a-t-il eu l'intention ?Absolument, il a menacé manifestement en brandissant unearme. En a-t-il eu la possibilité ? Dans ce cas, c’est trèsproche de sa capacité, s'il commence à se rapprocher de vousplus rapidement que vous ne pouvez échapper, alors oui.Autrement, non. L'utilisation de la force meurtrière dans ce casdépend de la posture que le suspect a prise quand il a vu quevous étiez en train de fuir. Toute tentative de s'approcher devous indiquerait que le cambriolage n'était pas son seul but.

Option 3La disposition de votre maison est telle qu’il vous est

impossible de vous échapper sans être détecté. Vous faites le112 et vous appelez la police. Vous les informez de votreposition exacte dans la maison, de la menace qui est àl'intérieur de votre maison et du fait que vous êtes armé. Vousgardez la ligne ouverte et vous criez à celui qui est en bas quevous êtes armés et que toute tentative de monter à l'étage serainterprétée par vous comme une menace mortelle impliquantde l'utilisation de la force meurtrière. Vous prenez tactiquementposition à l'étage de manière à avoir l’avantage si la menace envient à tirer sur vous. En suivant ces étapes, vous vous êtesdonné le maximum de couverture que vous pourriez avoir.Vous avez appelé la police pour qu’eux se chargent del'agresseur, vous avez émis l’avertissement – qui estmaintenant enregistré – de votre décision d'utiliser la forcemeurtrière dans le cas où il viendrait vers vous, et vous avezpris une position tactique avantageuse. Le suspect commenceà monter les escaliers dans l'obscurité la plus totale. Vousvoyez un objet dans sa main. Il a été averti de ne pas monter àl'étage. Vous êtes déjà dans un état d'esprit défensif. Il serapproche et i l a été averti, i l a donc la capacité et lapossibilité, et comme il a l'objet dans sa main, il a aussil'intention de faire du mal. Vous tirez ? Règle n° 1 : Vous netirez pas tant que vous n’avez pas identifié votre cible. Le « suspect » qui s’approchait était votre fils, revenant del'université pour le week-end, à l'improviste. L'objet danssa main était son IPod, il était en train d’écouter de lamusique et n’entendait donc pas vos avertissements.

La perception et la réalité, surtout en situation destress, sont très différentes. Mais avoir un plan prévu, lesuivre, et suivre une série de règles de sécuritétactiques permettra de minimiser le risque d'avoir àrecourir à la force meurtrière. I l est toujourspréférable d'avoir la menace qui vienne vers vous etnon l'inverse. Vous ne savez pas ce que la menacepeut faire. En adoptant une posture tactique, vousréduisez vos chances d'être du côté des perdantsde l’affrontement. Vous ne serez pas pris audépourvu. Mais même si vous avez pris toutes lesmesures correctes comme dans notre option 3, netirez jamais tant que vous n’avez pas identifié votrecible. Il y a quelques mois, un célèbre coureur sud-africain a tué sa petite amie. Elle était dans lasalle de bain. Il a raconté qu’il s’était réveillé enentendant du bruit dans la salle de bain et il apensé que quelqu'un était entré chez lui pourvoler. Il a tiré avec son fusil à travers la portefermée et l’a tuée. Je n'aimerais pas être sonavocat. On ne peux pas savoir si ce fut unassassinat ou pas. C'est aux tribunaux dedécider, mais il est absolument coupabled'homicide, car il a tiré sans identifier sa cible.

Usage de la force et mentalité défensive

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Ref. 11210Armure Kendo. Japon.

Ref. 11220Armure Kendo. Japon.

Ref. 11160Hakama Japon noir

Ref. 11170Hakama Japon bleu nuit

Ref. 11140Keikogi.

Giacca Blu Marine

Ref. 11109Hakama Noire. Polyester-Rayon

Ref. 11152Veste Aikido blanche.

Coton

10171KyokushinkaiCompétition. Écru. Coton

Ref. 10816Kimono Tai Chi . Gris

Ref. 10630Kung Fu passepoilé blanc

Ref. 10610Kung Fu boutons Blancs.

Coton

Ref. 10650/51/52Veste de Kung Fu Bleu

Ref. 10671Pantalon de Kung Fu Noir.

Coton

Ref. 10632Kung Fu. Satin Noir.

Liseret rouge

Ref. 10620Kung Fu Wu Shu. Coton

Ref. 10820Kimono Tai Chi.

Entraînement. NoirRef. 10830

Kimono Tai Chi.Entraînement.

Blanc

Ref. 10821Pantalon Tai Chi Noir

Ref. 10815Kimono Tai Chi.

Beige

Ref. 11150Veste d'Aikido blanche

Ref. 10611Veste de Kung Fu noire. Boutons

Noirs.

KOBUDO

Ref. 10870Kimono Tai-chi avec broderie. Blanc

Ref. 10175Ref. 10190

Ref. 10920Kimono Ninja. Noir.

Avec renfort

Ref. 10910

Ref. 13651

Ref. 13351

Ref. 13311

Ref. 13400

AIKIDO/KENDO/IAIDO

Ref. 11153Giacca Aikido. Bianca.

Speciale "grana di riso".Estate

NINJA/PENJACK SILAT

Ref. 10840Kimono Tai Chi.

Entraînement. Orange

Ref. 11230Sac Armure. Japon

Ref. 11151Kimono Aikido

Ref. 11145Veste Kendo. Toile spéciale

Japon

Ref. 11141Keikogi.

Ref. 10612Veste Kung fu Blanche.

Boutons Blancs

Ref. 10831Pantalon Tai Chi Blanc

YOSEIKAN/SHIDOKAN

Ref. 11800

Ref. 10640Kung Fu rouge/noir.

Coton

KUNG-FURef. 11231

Tenugui (foulard)

TAICHI

Ref. 13652

Ref. 11234Ceinture "Obi" Iaido.

Noir ou Blanc.320cm x 8cm.

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Emelianenko FedorLa légende des MMA

Le royaume dangereux et spectaculaire desMMA a été dominé d'une main de fer par unsouverain redoutable, Emelianenko Fedor.Son autorité fut incontestable, son trôneinébranlable. Cette histoire a duré dix ans, ilsoumit les uns après les autres sesadversaires, qui furent incapables de ledétrôner.

Après sa retraite, Emelianenko a accordétrès peu d'interviews. Il a essayé de resterloin des « projecteurs », mais Fedor a parléaux lecteurs de Budo International et quandFedor parle… tout le monde écoute.

Texte : Ricardo Diez Sanchis. Photos, courtoisie de : Dream Stage Enterteinment (www.pridefc.com)et archives : Budo International

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Budo International : Actuellement,quelle est votre vie loin du monde dela compétition ?

Fedor Emelianenko : Je suismaintenant conseillé du ministère desSports de Russie. Ma responsabilité estla communication de toutes lesfédérations d'arts martiaux avec lesorganismes officiels, résolvant dessituations confl ictuelles. Je suiségalement président de l'Union desMMA de Russie. Nous allons activementdévelopper les MMA dans notre pays,réunissant les trois grandschampionnats de Russie. Je veux direpar là que nous avons chaque année, deplus en plus de combattants d’un hautniveau, d’un très haut niveau. Chaquetournoi réunit des jeunes promessesprêtes à se battre pour leur région etleur pays à l’échelle internationale.

B.I. : Que diriez-vous à tous ceux quienvisagent de pratiquer le Sambo ?

E.F. : Le Sambo est un bon sport, beauet passionnant. Il se compose d'unevariété de soumissions, étranglements etrenversements. Le nom de Sambo signifieself-défense sans armes, il a donc déjàl'idéologie d'un sport.

B.I. : Excepté en Russie, le reste dumonde considère le BJJ comme lemeilleur moyen d'améliorer le combatau sol. Pourtant les combattantsrusses sont craints et respectés dansle monde entier pour leur grandarsenal technique qu'ils ont acquisgrâce au Sambo. Le Sambo est-il unbon complément pour les MMA ?

E.F. : Chacun choisit un sport, c'estson choix. Le Sambo, notre sportnational, est bon pour moi. Je penseque la technique du Sambo est toutaussi bonne que celle du BJJ.

B.I. : Quels sont les avantages duSambo pour les enfants ?

E.F. : En Russie, le Sambo est l'undes sports les plus importants. Autourde lui, il y a une aura d'invincibilité. Celaincite les enfants à aller au gymnase etfomente une vie saine. Le Sambodéveloppe également l'agil ité, larésistance et des habiletés mentales.

B.I. : D’après vous, quel estactuellement le meilleur combattantde MMA ?

E.F. : Il y a actuellement beaucoup degrands combattants. Je suis satisfait dela réussite de nos athlètes à l'étranger.

B.I. : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui commencent lacompétition de MMA ?

E.F. : La principale chose à retenir,c’est que c'est un sport et toujours,dans n'importe quelle situation, il nousfaut rester humain. Respecter les co-équipiers, les adversaires et lesentraîneurs. Le travail sur soi-même est

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très important. Si on ne s’entraîne pasdurement, on ne sera pas capabled’avoir de bons résultats et deremporter des victoires.

B.I. : Certaines personnes disentque l'UFC va aller en Russie, est-ceune rumeur ou est-ce possible?

E.F. : Je n'ai aucune informationquant au fait que l'UFC souhaite queson tournoi se réalise en Russie dansun proche avenir.

B.I. : L'éternelle question :aurons-nous la chance de vous voircombattre en MMA ou en Sambo ?

E.F. : J'ai terminé ma carrière sportiveen 2012 et je n'y retournerai pas. Jesuis maintenant engagé dans ledéveloppement des arts martiaux, dansla transmission des connaissances auxjeunes athlètes. Le WMMAA a organisédes stages de formation dans tout lepays. Nous préparons actuellement unfilm sur l'art des MMA.

B.I. : Quelle est la véritable raisonpour laquelle vous avez quitté lesMMA ?

E.F. : J'ai eu une bonne carrière,mais j'ai décidé qu'il était temps d’ymettre fin. J'ai encore la force de me

battre, mais j'ai senti qu'il était tempsde conclure.

B.I. : Quel est le typed’entraînement que vous aimez leplus ?

E.F. : Je continue actuellement dem’entraîner, mais pas comme je lefaisais avant. J'aime aller courirrégulièrement au parc, al ler augymnase, parfois faire du sparring.

B.I. : Question essentielle : quandaurons-nous la chance de vous voiren Espagne, dirigeant un stage?

E.F. : J'aimerais beaucoup aller enEspagne et pouvoir faire desséminaires et partager mesconnaissances avec les athlètesespagnols. Nous savons en outre queles combattants de là-bas sedébrouil lent très bien en Russie.L'équipe de « l'Espagne impériale »participe constamment à nosévénements les plus importants. J’iraidonc dès que le moment et l'occasionse présenteront.

Je ne peux pas terminer cetteinterview sans remercier M. ChintoMordillo, représentant du M-1 et de laWMMAA en Espagne, sans leur aide,cela aurait été impossible.

« J'ai terminéma carrière

sportive en 2012et je n'y

retournerai pas.Je suis

maintenantengagé dans ledéveloppement

des artsmartiaux, dans la

transmission desconnaissancesaux jeunesathlètes. »

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Jeet Kune Do

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L'entraînement dans les arts martiaux et sportsde combat est un sujet si vaste et pourtantessentiel. S'entraîner est un art de vivrequi demande beaucoup de sacrifices.La chose la plus importante avant decommencer à s'entraîner, c'est dedefinir les objectifs que l'on souhaiteatteindre. En effet, les entraînementsseront totalement différents si on seprepare pour une compétition ou sil'on souhaite apprendre à se défendreou si on désire juste se maintenir enforme à travers la pratique martiale.Néanmoins, un facteur reste commun àtous : la condition physique. Sanscondition physique, on ne peut atteindreaucun objectif.

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Jeet Kune Do

e secteur de pratique est ingrat car il esttellement difficile d'obtenir une bonnecondition physique et tellement aisé de laperdre dès que l'on cesse de s'entraîner unpeu (même lors d'un rhume ou d'uneblessure). La condition physique nécessite

l'honnêteté envers nous même, de se surpasser etd'ignorer la douleur. Car on se retrouve face à nosforces, nos peurs et nos faiblesses. On ne peut pas sementir et simuler lors des exercices. I l faut bien entendu nuancer sur la condition

physique. En effet, si on souhaite juste une pratiqueloisir des arts de combat, i l n'est pas uti le dedevelopper une condition physique exceptionnelle. Ontravaillera dans ce cas de manière à obtenir le cardio etla résistance musculaire nous permettant de nousentraîner lors des cours. De plus, la condition physiquevarie et est différente en fonction de l'âge (enfants,hommes, femmes, seniors, reprise d'activité, personnesà mobilité réduite ou atteinte de cécité…). À chaquepériode de la vie correspond une méthoded'entraînement.

C

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Par contre, l'entraînement pour lacompétition demande de nombreuxsacrifices et une abgnégation de soi auquotidien. Rien n'arrive par hasard, letravail donne toujours des résultats,mais pour cela, il faut ne jamais compterses heures dans la salle. Il faut travaillerdurement sans se plaindre et sans setrouver d'excuses (vie privée,occupation professionnelle, maladie…).Dans le cas de la compétition, il y a unephase de mise en route, de stabilisation,puis de récupération après celle-ci.Par contre, si on s'entraîne pour

apprendre à se défendre, le travail est

plus ingrat. Il peut s'avérer quenotre entraînement ne nous servejamais (c'est bien sûr ce que noussouhaitons tous à nos élèves, dene jamais se faire agresser). Deplus, on doit se maintenir enpermanence dans une conditionphysique qui nous permette defaire face à une agression. Eneffet dans la self défense, on nereçoit jamais de date pour nousprévenir d'une éventuelleagression. L'entraînement doitdonc être adapté à chaqueobjectif que l'on souhaiteatteindre. Et ceci est d'autant plusvrai pour des gens des forces del'ordre ou militaire, car ceux-cirisquent leur vie chaque jour pourprotéger la population ou notre

pays. De ce fait, les entraînementsdoivent être très rigoureux (conditionphysique très poussée, capacitéd'adaptation aux différents dangers…)afin de permettre à ces gensexemplaires de nous protéger sansmettre en péril leur vie.Le choix du professeur est aussi

primordial, car sans confiance, l'élèven'arrivera à aucun résultat. Leprofesseur doit guider son élève pourlui permettre de se surpasser et ainside progresser. Il doit aussi donnerl'exemple, en s'entraînant durement.En effet, si un professeur n'est pas

capable de faire ce qu'il demande, il nepeut en aucun cas attendre de sonélève de la motivation. Il doit sanscesse faire preuve de compréhensionet de psychologie afin d'utiliser latotalité du potentiel de son élève.L'élève de son côté doit suivre lesconseils et remarques de sonprofesseur sans se vexer et mentionerses doutes et ses ressentis lors de lapratique, car ceci permettra auprofesseur d'ajuster l'entraînement enfonction des retours de l'élève.Le professeur connaît les limites de

son élève et sait donc repoussercelles-ci.Enfin l'entraînement ne peut être

qu'optimal s’i l est accompagnéd'étirements, de repos, d'hydratationcorrecte et d'une alimentationadéquate. Sans respect de règlesstrictes, rien n'est possible.L'entraînement est donc un

ensemble structuré qu'il faut respectersinon nos buts ne seront jamaisatteints. Au l ieu du bien-êtreescompté, on ne ressentira quefrustration et stress, deux facteurschassés par un entraînement rigoureuxet bien mené. C'est pour cette raisonque la définition de nos objectifs, avanttout entraînement, est primordiale, carquiconque évolue dans le brouillardn'atteindra jamais une destinationinconnue de lui-même.

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Ijutsu : La médecine des Shizen

Ijutsu (医術) est un mot japonaisque l ’on peut traduire par« médecine » ou plus correctement« art thérapeutique ». L’Ijutsu étudiédans la tradition de l'école Kaze noRyu est un vaste ensemble deconnaissances et detechniques thérapeutiquesemployées par les Shizenet les héritiers de leurtradition pendant dessiècles.

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n raison de leur ancienneté – et surtout parrapport aux grandes avancéestechnologiques et de la recherchemoderne en ce qui concerne les sciencesde la santé et la médecine –, cestechniques devraient être considérées

comme un ensemble de thérapies non pas alternatives,mais bien complémentaires aux traitements de pointemodernes. Tant du point de vue de leurs préceptes etque de leurs techniques, elles furent évaluées etréorganisées au cours du XXe siècle par desprofessionnels de la médecine dans l’Ogawa ShizenKai, pour séparer le mystique et la fantaisie de ce quiconcernait réellement la santé. Aujourd'hui, ondemande en outre à l'élève et au pratiquant deposséder d’abord les bases de l'analyse critique etscientifique pour éviter les techniques inefficaces, oupire, contre-productrices, sans pour autant abandonnerle caractère de la méthode traditionnelle.Bien que certaines de ces techniques proviennent de

la vaste connaissance de la médecine traditionnelleorientale, comme l'acupuncture ou l’acupressureappelée Do-in, d'autres, telles que la massothérapie,Anma, également appelé « Yugoe » – de la racine

E

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« Sayugoe », un terme dans le dialecte d'origine –, ont une identitéauthentiquement Shizen. Dans tous les cas cependant, chaque techniquea été adaptée et ajustée aux principes thérapeutiques originaux desShizen, pour l’harmonisation correcte de leur application.En plus de cette connaissance, les savoirs ancestraux concernant les

herbes, les thés et les aliments sont d'une importance fondamentale. Unpeuple de la forêt comme les Shizen avait une pharmacopée et uneconnaissance remarquable des herbes, appelée Kusajutsu. Complétantdes techniques manuelles, et entre autres applications, l'utilisation desherbes en infusion, appliquées en emplâtres ou en pommades, huiles etonguents, accompagnées d’une alimentation correspondant à la questionà traiter, augmentaient la complexité et la dimension de l'intervention du thérapeute.Dans leur vision ancestrale de la maladie, les Shizen différenciaient

chaque maladie de manière singulière, observant l'être humain dans satotalité, corps, pensée et esprit. Une maladie impliquait une intoxicationaffectant tous les niveaux. Les techniques de manipulation avaient pourobjectif de désintoxiquer et d’irriguer les os, les muscles, les tendons, lapeau, le système circulatoire, etc., afin d'équilibrer l’organisme. Dans lepassé, son administration supposait un bien-être pour le patient luipermettant de faire face à la maladie qui l’affligeait et, bien que leurstechniques soient insuffisantes pour une grande variété de maux,l'équilibre du corps permettait au patient d’être dans une meilleurdisposition animique et physiologique pour affronter la maladie.Comme nous l'avons déjà commenté, les techniques les plus typiques

de traitement et de thérapie sont celles qui portent le nom d’Anma (按摩) etbien que ce terme se réfère généralement à des méthodes presquefamilières de soins et de massage de l'ancien Japon, dans notre cas, nousnous référons à la source originale des connaissances thérapeutiquesShizen. Nous allons maintenant vous présenter ces pratiques.

Quelques donnés historiquesDans les anciens traités à propos de l’Anma, on décrit le procédé

consistant en un diagnostic et un traitement. Ce fut la première approchecomplète de la médecine. Il y a environ mille ans que la médecine chinoisefut introduit au Japon. À cette époque, la méthode Anma était bien connuepar la profession médicale et était considérée comme facile pour traiter lecorps humain.Au cours de la période Edo (il y a environ trois cents ans), les médecins

japonais devait étudier l’Anma, pour pouvoir comprendre les méridiens etêtre familiarisés avec la structure du corps humain et son fonctionnement.La préparation de ces médecins à ce type de thérapie manuelle leurpermettait de faire des diagnostics, de prescrire les herbes de la médecine

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chinoise et de localiser les points d'acupuncture appelés« tsubo », afin de faciliter les traitements.Malheureusement, cette ancienne méthode de

manipulation était conçue uniquement pour traiter desproblèmes simples comme les épaules contractées et latension dorsale. C’était une profession qui convenait auxaveugles… Étant dans une situation de désavantage pourrecevoir une formation formelle en matière de diagnostic etde traitement, l’Anma fut progressivement associé au plaisiret au confort.L’Anma est l'une des méthodes de traitement asiatiques

les plus anciennes et les plus traditionnelles. On ne sait pasexactement depuis combien de temps il commença à êtrepratiqué. Probablement, il y a quelques 5000 ans, ayant étédécrit pour la première fois comme traitement, il y a 2500 ans. En japonais, Anma signifie masser.Le caractère japonais pour le mot « AN » signifie pression

pénétrante, petits mouvements. Il est considéré comme Yinet utilisé pour la sédation. Le caractère « MA » signifie massage et vibration avec des

mouvements plus vigoureux. Il est considéré comme Yang etutilisé pour tonifier. L’Anma est une technique qui consiste à réaliser des

massages musculaires, en uti l isant les doigts, les

mains e t les bras , pour amél io rer la c i rcu la t ionsanguine et lymphatique, améliorer la peau, la tensionet la contracture musculaire. Selon les spécialistes,masser soi-même son corps est la meilleure façon demettre fin aux douleurs musculaires et articulaires, desoulager la tens ion émot ionne l le , de s t imuler lacirculation sanguine et d’améliorer la circulation del'énergie.

L’énergie Ki dans l’AnmaPlusieurs théories concernant l'utilisation de l'énergie

cinétique universelle et corporelle ne parlent de rien d’autresque du « Ki ». Le Ki a été découvert en Inde et en Chine. Ilatteindra ensuite le Japon. On en parle dans le « Su Wen », le« Livre classique de médecine interne de l'Empereur jaune »,le plus ancien traité médical qui nous soit parvenu.Comme nous pouvons l’observer, on peut comprendre le

Ki à deux niveaux : D’une part, il représente l'Un, le chaos originel conçu

comme « souffle », sans organisation ni direction, où naît ladouble articulation du Yin et du Yang, les principes polaireset complémentaires qui lui donneront son premier élan demanifestation.

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D’autre part, le Yin et le Yangproduisent les trois souffles ouénergies fondamentales : le pur, l'impuret le mélange des deux, qui semélangeant, constituera le Ciel, laTerre et l'Homme. Comme l’avertit J.Schatz : « Pour les anciens,l'emballage du ciel et de la terre, le cielet la terre, l'intervalle ciel/terre et tousles êtres qui y ont une demeureéphémère, ne constituent qu’uneaccumulation de souffles, sansintérieur, sans l imites, précaires et relatifs. »Pour le taoïsme, la correspondance

entre les phénomènes naturels estresponsable de la vision globale del'homme et par conséquent de lamédecine que ce dernier engendrera :la médecine traditionnelle chinoise.Le corps, au sens taoïste, reflète en

son intérieur la même topologie qu’àl'extérieur. Les montagnes, les vallées,les rivières, les lacs, les plaines et lesestuaires ne constituent pas seulementles accidents environnementauxrésultant des manifestations de Ki, quece soit dans leurs aspects Yin ou Yang,mais encore, configurent, dans lamême mesure une topologie similairedans le corps humain.On les nomme conformément à la

parité, pour ce qu’elles représententquant à l'emplacement et l'influence,que ce soit en surface ou à l’intérieurdes structures corporelles. Parconséquent, pour connaître l'homme àpartir de ces conceptionscosmologiques, il faut être attentif à sapropre nature et à la natureenvironnante, l'environnement qui nousmaintient et nous protège, car le

microcosme (l'homme) est une petitereprésentation de tout l'univers(macrocosme), se régissant par lesmêmes lois et souffrant l'influence desmêmes phénomènes.Une autre pensée chinoise pionnière

consista à articuler la façon dont lamatière et l'énergie sont imprégnées.Contrairement à l'Occident, où cesnotions sont relativement modernes, lesOrientaux se distinguèrent à juste titrepar la relation entre les deux ensemblesde phénomènes, comprenant depuislongtemps la synthèse bioénergétique.Il est impossible de concevoir le Yinsans le Yang, chacun ayant en son seinle germe de l’autre, exprimégraphiquement dans le petit cerclecontraire que chacun possède : lecercle blanc représentant le jeune Yangdans le vieux Yin et le cercle obscurereprésentant le jeune Yin dans le vieuxYang. C'est de là que provient la loi quiprescrit que tout Yin se transformera enYang et tout Yang deviendra Yin. Ainsi,la mutation n'est pas unetransformation qui s’est produiteseulement par l'extérieur, mais undéveloppement interne implicite, dictépar le cours même de la nature, ce quirenforce la notion d’opposécomplémentaire.Du point de vue des patrons

énergétiques, il faut s’occuper de cetteopposition et complémentaritéfondamentale : le Yang signifie lessouffles essentiels, tandis que le Yinsignifie le sang. Chaque structure ducorps (os, organes, tissus, cellules,etc.) a une proportion donnée de Yin etde Yang. Les multiples significationsque ces essences et ce sangacquièrent et expriment dans le cadrede la médecine traditionnelle chinoisesont très différentes des notionsoccidentales analogues.

La pratique de l’AnmaLes considérations de l’Anma

tiennent compte du 病人 Byounin(malade, patient) et des postures(shisei 姿 勢 ) que celui-ci peutadopter pendant le massage :

1.0 Ichimonji 一文字Couché (yokotaeru 横たえる)1.1 Couché sur le dos (joutai 常態)1.2 Couché sur le ventre (utsubuse俯せ)

1.3 Couché sur le côté

2.0 Tate Ichimonji 立一文字2.1 Hanza 半座 – à genoux, levé2.2 Seiza 正座 – à genoux, assis2.3 Tachi 立ち – debout 2.4 Shinza 伸座 – assis, jambes

tendues2.5 Agurawokaku 胡座をかく –

assis, jambes croisées2.5.1 Ashi 脚2.5.2 Ryouashi 両脚

De la même manière, lethérapeute (Chiyu No Shisei 治癒の姿勢 ) peut également adopter denombreuses postures et positions :

1. Hanza 半座 – à genoux2. Seiza 正座3. Tachi 立ち4. Shinza 伸座 – jambes tendues4.1 Ashi 脚4.2 Ryouashi 両脚5. Agurawokaku 胡座をかく – assis

jambes croisées

Les états de santé (Kenpi 健否) sontorganisés à l’ancienne, nous auronsdonc la montagne (yama 山), la pierre(iwa 岩) et l’arbre (ki 木).

En fonction de la manipulation oudu type de pression appliquée, nous

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retrouvons les sixéléments (Onyoumugyou陰陽六行) :

1. Feu (hi 火)2. Eau (sui 水)3. Air (kuuki 空気)4. Terre (chi 地)5. Bois (moku 木)6. Métal (kin 金)

En ce qui concerne leszones d’interventions(bumon 部門 ), on peuttravailler les os (hone 骨),les muscles (suji 筋), lestendons (ken 腱 ) et lapeau (hada 肌) à des finsdifférentes, telles que:libérer (hodoku 解 く ),vibrer (furu 振 る), circuler

(mawaru 回 る), drainer (hosu 干 す) en utilisant différentestechniques :

Traction (keninryouhou 牽引療法)Rotation (senkaiundo 旋回運動)Étirement (nobasu 伸ばす)Ajustement (hamekomi 嵌め込み)Flexion (mageru 曲げる)

En outre, en travaillant les muscles en particulier (suji 筋),on peut voir :

Te no Gikou (techniques de main - 手の技巧):Oyayubi – (pouce - 親指)Ryou Oyayubi – (les deux pouces - 両親指)Kaigara – (main en coquille - 貝殻)Te no Hira (paume - 手の平)

Tenoku – (dos de la main - 手の甲)Shukotsu (os de la main - 手骨)Goshi (cinq doigts - 五指)Tesaki – (doigts - 手先)

Ude no Gikou (technique de bras- 腕の技巧)Udema (polier – frotter – avec le

bras - 腕摩)

Comme il suit des principesanciens, l’Anma utilise lanomenclature des posturesclassiques élémentaires (法 原 -Norigen) qui se base sur lanature et des objets de la viequotidienne :

1. Poisson (SAKANA - 魚)2. Gamba (EBI - 鰕)3. Langouste (KAEBI - 大鰕)4. Sauterelle (INAGO - 蝗)

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5. Scorpion (SASORI - 蠍)6. Chien (INU - 犬)7. Chat (NEKO - 猫)8. Serpent (HEBI - 蛇)9. Arc (YUMI - 弓)10. Rivière (KAWA - 川)11. Cascade (TAKI - 瀧)12. Arbre (KI - 木) 13. Corde (HIMO - 紐)14. Barque (FUNE - 舟)15. Vague (NAMI - 波)

Comme nous l’avons vu, dans la pratique, l'Anma utilise des techniques depression, percussion, friction, vibration, pincement et imposition des mainset des doigts sur des points et des zones spécifiques du corps, en plus dumouvement des articulations et la manipulation des structures musculo-squelettiques , afin d'agir sur la circulation énergétique à travers destechniques pour tonifier, calmer, réguler, purifier et chauffer, favorisantl'homéostasie organique, psychique et surtout énergétique.En utilisant les pouces, les paumes des mains et même le

coude, le thérapeute appuie sur les points le long des méridiensdu corps, de manière rythmique et modulée. Avec lespressions, il débloque l'énergie vitale. Il utilise également destechniques de manipulation, d’étirement des muscles et destendons, de rotations articulaires, de pression sur lesmuscles tendus et endoloris, améliorant la circulationsanguine et lymphatique. En conséquence, il détend lesystème nerveux et musculaire, développant un rythmede respiration plus efficace et un meilleur équilibreénergétique.

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Le SCS découvre le style de Vicente « Inting » Carin

Un jour, sur un terrain de basket aux Philippines, unmaître d’Eskrima Doce Pares f it une bri l lantedémonstration d’Eskrima. Je me souviens qu'il faisaittorride et humide. Ce maître effectuait des « arcos » demanière élégante. J’ai été très impressionné par saperformance. Le reste des spectateurs l’ont regardé lesouffle coupé et l’ont vivement félicité quand il eut terminé.

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ersonne dans le public ne savait qu'il y avait unvieil homme qui le regardait également en silenceet apprécia lui aussi la performanceimpressionnante des « arcos ». Ce vieil homme,aux yeux perçants, apparemment petit et marquépar la vie, sortit de la foule. Le vieil homme dit à

cet homme de l'attaquer de n’importe quelle manière. Aussitôtl'homme attaqua, très, très vite.Le vieil homme bloqua l'attaque et répliqua avec un seul

coup très agressif aux yeux. Il laissa immédiatement tomberson bâton et s'en alla. Ce que j'avais vu était un style réaliste etefficace, réalisée par ce vieil homme. Les actions du vieilhomme contrastaient vraiment face à la grande performancedu maître d’Eskrima, il venait de mettre en évidence l'efficacitéde l’Eskrima. Instinctivement, j’ai compris ce que cela signifiait: je venais de rencontrer Vincente Inting Carin, maître etcombattant légendaire de Cebu.

Influencé et inspiréParfois, au cours de votre vie, vous rencontrez des gens qui

vous impressionnent, vous influencent et vous inspirent plusque quiconque. Pour moi, ce fut Vincente Inting Carin. Cethomme remarquable rayonnait d’une force et d’une énergieque vous rencontrez rarement. Malheureusement, VincenteInting Carin décéda en 2004. Partant de ma propre expérience,je vais vous parler de Vicente Inting Carin, le combattantlégendaire de Cebu qui a eu une grande influence sur ma façonde concevoir l’Eskrima. Inting Carin est également connu pourle documentaire de la BBC « Way of the Warrior ».J'ai rencontré Inting Carin en 1998 à Cebu et j'ai depuis

rencontré un tas de soi-disant maîtres. Il me semble qu'il y aaujourd'hui plus de maîtres que d’élèves. Cet homme-là étaitcependant quelque chose de complètement différent. C’étaitun véritable combattant, qui connaissait le combat réel et avaitcombattu dans l'armée de guérilla contre les envahisseursjaponais pendant la Seconde Guerre mondiale. Il n'avait quedix-huit ans à l'époque. Au cours de l'occupation japonaise, il acombattu l'ennemi avec ses machettes et ses bolos. À l’âge de16 ans, il a appris l’Eskrima avec son oncle Ponsing Ybanez,qui était lui aussi un grand combattant du bâton. Inting Carin aégalement pratiqué le combat sans armure protectrice. Carin aétudié avec le grand maître Filemon « Momoy » Canete. Il amodifié espada y daga et le combat au couteau à la suite deson expérience sur le champ de bataille. Il l’a incorporée dansson style, qui est appelé VICAR. C’est un véritable grand maîtredes Philippines.

S’entraîner avec IntingJe me suis entraîné à plusieurs reprises avec Inting Carin et

j'ai été très impressionné par sa vision réaliste sur l’Eskrima etson combat au couteau. Inting Carin apprécia beaucoup monstyle et me fit souvent des compliments sur mon style decombat agressif et direct. Il l’appréciait parce qu'il étaitefficace. C'est également une caractéristique d’Inting Carin.J’ai beaucoup de respect pour Inting Carin, je fais souventappel à mes techniques de combat au couteau du styled’Inting. Ses techniques de désarmement de couteau avecdéséquilibre sont très importantes et je ne les ai pas vues dansd'autres styles. Inting Carin et moi pensons que de nombreuxstyles d’Eskrima ne peuvent pas être utilisés dans un combatréel. Je sais qu'il détestait les styles d’Eskrima qui jouentuniquement avec le bâton et ressemblent plus à de l’acrobatie

Eskrima

P

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qu’à de l’Eskrima réel. Peu avant sa mort,il m'envoya une lettre dans laquelle il mepressait de continuer de m'entraîner duret de développer mon style. Comme je ledisais, i l m’a également beaucoupinfluencé. Inting Carin est décédé à l’âgede 82 ans.

Inting Carin Doce paresInting Carin a créé son propre style, le

style VICAR (VICAR : Vicente IntingCarin), mais il a également été membredu Doce Pares. Inting a été mis au défi ungrand nombre de fois par deseskrimadors et a combattu au nom duDoce Pares. Ces combats étaient descombats sans protections et parfoismême des combats à mort. Il excellait aucombat au couteau. Inting Carin m'araconté beaucoup d'histoires au sujet deses combats. Un de ses batailles les pluscélèbres est reproduite dans ledocumentaire « Eskrimadors ».

SimplicitéLe style d’Inting Carin était un style

personnel. Créé à partir de sonexpérience dans de vraies batailles. Jeme souviens encore d'une anecdotequand j'ai interrogé Inting Carin à proposde son meil leur désarmement decouteau. Il me regarda, se mit à rire et medit : « Frans rappelle-toi ceci, fais-leaussi simplement que possible, dans uncombat au couteau, une erreur peut tecoûter la vie. » Ensuite, j 'ai mis uncouteau sur son ventre et, d'une manièretrès simple, il désarmé mon couteau avecune technique appelée « le serpent ».Ce « serpent » met également enévidence sa « marque de fabrique »,simple et réaliste.

L'héritage de Inting Carinest toujours vivantEn juillet de cette année, j'ai eu, aux

Philippines, une rencontre très agréableavec les fils d’Inting Carin : Alfredo etVicente Carin junior. Leur tâche est deperpétuer l'héritage de leur père. Le styleVICAR prône l’absence de mouvementsinutiles, mais en outre, chaque actionvise à en finir avec l’adversaire le plusrapidement possible. Heureusement, sonplus jeune fils Carin junior est un peucomme son père, sa façon de combattreme rappelle de son père, coups durs,réalistes et jeu de jambes agressif versl’avant. La rencontre fut trèsintéressante. Nous avons beaucoup

Eskrima

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Eskrima

parlé du passé, mais aussi de mon lien spécialavec Inting Carin.Ce que peu de gens savent, c'est que j'ai mis

tout le style d’Inting Carin sur pellicule en 2004.Nous avons filmé le tout en deux jours. Je doisdire que ce fut un moment vraiment intéressantet que le DVD est fantastique. Dans le DVD, Inting Carin explique lui-même

un grand nombre de techniques et montrecomment les exécuter.

Développement postérieurLes fils de Carin ont développé le style VICAR

et l’ont rendu accessible à tous ceux qui veulents'entraîner. Leur père les a formé et entraîné, nonseulement techniquement et tactiquement, maisaussi mentalement. Il leur a transmis l’Eskrima.Ma vision de l'Eskrima c’est qu'il doit être dur,réaliste et rapide. Souvenez-vous de ce que j'aidit : le style VICAR développé par Inting Carinprovient de son expérience du combat réel, pasdes combats de tournoi ou de compétition, maisde vrais combats à mort. Il n’y a pas beaucoupde maîtres qui peuvent revendiquer cela.

L’avenir du style VICARDirigé par Alfredo et Vicente Carin junior,

l'avenir du style VICAR semble très bon. Et ils nesont pas seulement de fantastiques eskrimadors,ils sont aussi des grands professeurs. Je suis sûrque leur père serait très fier de ses fils. Il a assuréla transmission de son héritage à la nouvellegénération. L’été 2015, j'organise un stage aux Philippines

pour toute personne qui souhaitem’accompagner et s'entraîner avec ces maîtresphilippins. Alfredo et Vicente Carin dirigerontl’entraînement de mes élèves et je suis convaincuque mes élèves seront impressionnés par ceseskrimadors. Je vous souhaite la bienvenue dansmon monde, le monde de l'Eskrima !

Vous pouvez visiter mon site:www.scseskrima.comou www.knifefightsystem.com et me

contacter pour plus d'informations à[email protected]

« Dirigé par Alfredo et

Vicente Carin junior, l'avenir du

style VICAR sembletrès bon. »

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Grands Maîtres

Sifu Cangelosi a été l'un des maîtres qui a rompu le plus de schémasau cours de sa carrière. Le premier, pour lequel il fut largementcritiqué (que vous le croyez ou non aujourd'hui !), c'est qu'il osapratiquer et maîtriser plus d'un style de Kung Fu. En effet, pour lui, leKung Fu a toujours été un et un seul art, un art martial complet avecune très riche gamme de variables et de traditions. Peu satisfait decela, il commit un deuxième péché, devenir un expert en Muay Thaï !Horrible trahison ! Un art martial qui n’était même pas chinois ! Et son troisième péché, mais non moins mortel, fut de ne pas avoir lesyeux bridés, autrement dit, d’être un Occidental.Il documenta tout cela très bien dans plusieurs livres et ce qui est

probablement la collection la plus complète de vidéos pédagogiques surle Kung Fu (et pas seulement le Kung-Fu !) qui ait été réalisée à cejour par une seule et même personne. Pour toutes ces raisons, nousvous offrons ce mois-ci en couverture ce grand maître et nouscélébrons les nombreuses années de travail en commun, en faisant ànos lecteurs et clients une offre spéciale sur les produits qui portentson empreinte, ses livres et ses vidéos… Profitez-en pour complétervotre collection… ou pour la démarrer. Cangelosi ne déçoit jamais !Aujourd'hui, certaines de ces considérations nous semblent tout

simplement ridicules, mais croyez-moi, il y a quelques dizainesd’années, tout était très différent. Sifu Cangelosi fut et est un pionnierdans une nouvelle approche globale et holistique des arts martiaux, ducombat, de l'énergie, de l’interne ou de l’externe, tout cela étant pourlui différentes phases d'une seule et même essence, qui non seulementpeuvent se combiner au cours de l'apprentissage mais encore, commel’ont démontré ses très nombreux élèves tout au long de ces années,former de meilleurs pratiquants d'arts martiaux, plus complets.Tous ceux qui le connaissent parlent en bien de lui et il l’a mérité, son

travail et son sérieux sont indiscutables. Et ce fut certainement ungrand stimulant pour que le Kung Fu, tant décrié dans les années 70,puisse se créer une nouvelle image et se faire une nouvelle place enOccident aujourd’hui.

Alfredo Tucci

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Une émotion qui a unil’Occident et l’Orient

Cela provoque une émotion quidéclenche une grande énergie quipeut soulever le monde sur un seul doigt.

J'ai commencé à pratiquer les artsmartiaux à la f in des annéessoixante, avec le Ju-Jitsu. J'aigrandi dans un vil lage près deGênes, où on ne connaissait pasencore les arts martiaux, j’avaisjuste entendu parler de Judo et deKaraté par les touristes qui venaientde la ville.

Lorsque le maître Nicolino Rosaest arrivé dans notre vil lage deCasella avec le catch japonais, moiet une poignée d'autres enfantsavons été les premiers à nousinscrire. C'est là qu’est née mapassion pour les arts martiaux, quiest devenu la raison de ma vie.

Quand ma famille est allée vivre àGênes, mon horizon pour lesdisciplines orientales s’est ouvert.En 1971, j'ai rencontré mon premiermaître de Kung-Fu, le grand Sifu FuHan Tong, un Chinois du sud de laChine, qui émigra de l’EmpireCéleste au mil ieu des annéessoixante, un voyage qui le conduisitde la Chine à l’Australie, puis enCalifornie et en France pourfinalement aboutir en Italie.

Fu Han Tong était un Chinoisparticulier, il parlait un peu anglais etconnaissait beaucoup de dialecteschinois, mais le plus extraordinaire,c'est qu'il avait une énorme culture

et un immense talent dans les artsmartiaux chinois, un savoir inhabituelparce qu'il avait grandi avecdifférents professeurs et avait reçudifférents styles d'apprentissage à lafois du nord et du sud, d'écolesinternes et externes.

Au début, je n'étais pas conscientde sa grandeur, pour moi, c'était unhomme avec les yeux en amandequi pratiquait le Kung-Fu, et quidevint une sorte de super-héros. Jene veux pas dans cet articleraconter toute mon histoire, mais jevais vous expliquer ce que furentmes premières expériences d'étudeet de pratique de l'art du Kung-Fu.

J'avais 11 ans. Le maître HanTong travaillait chez un charpentierdans le centre historique de Gêneset vendait également des figurinesen porcelaine dans un magasinchinois à Gênes et à Turin.

Je me souviens que j’allais presquetous les jours le voir et que, pendantson temps libre, il m’enseigna leKung-Fu. Après quelques bases(saluts, positions et quelquestechniques de coordination), il acommencé à me parler de styles…

C'était un monde fascinant, pourles énormes différences que l’onobservait entre une méthode et uneautre. Quand j'ai commencé àprendre conscience de ce que jefaisais, j'ai réalisé que j'avais déjàcommencé à étudier trois stylesdifférents dans cet ordre : WingChun, Tang Lang et Tai Chi.

J'étais encore très jeune, mais leplus étonnant, c’est que le troisième

Grands Maîtres

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Kung Fu

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Grands Maîtres

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style, interne, exerçait sur moi unefascination particulière, j’étais captivé parses mouvements lents et la capacité deconcentration que sa pratique me permettaitd’atteindre. Contrairement à ce qu'onpourrait penser, malgré mon jeune âge, le TaiChi exerçait un pouvoir extraordinaire surmoi. Fu Han Tong essayait de me fairecomprendre que ces mouvements lentspermettaient de faire circuler l'énergie,rendaient le corps plus détendu et donc plusrapide et plus agile. Au cours de l'étude dela grande forme, il m’a immédiatement faitapprécier ses applications, pour faireprendre conscience que c'était de l'artmartial pur ; en même temps, il soulignal'aspect salutaire, me faisant découvrir laphilosophie et la discipline taoïste. C'estpour toutes ces choses que je n'ai jamaiscessé de pratiquer le Tai Chi.

Par ailleurs, dans la pratique du WingChun et du Tang Lang, j’ai trouvé unexercice qui stimulait mon corps et exigeaitune préparation athlétique avec desdynamiques complexes. Le coup de pattefascinant de la mante religieuse, la vitesse àlaquelle elle alterne les bras et la force deses techniques étaient stupéfiants ; ladynamique du corps et le travail des jambesfaisaient preuve d’une élégance incroyable.Les séances d'entraînement étaient souvent

très diff ici les en ce qui concerne lapréparation des membres qui devaientdevenir forts et robustes comme ceux de lamante religieuse. Une chose éveilla macuriosité : dans le même style, il y avaitdifférentes écoles avec différentesinterprétations des techniques même s’ils’agissait du même animal. Le style futdéveloppé dans une région du nord de laChine et se répandit avec le temps dansdifférentes régions jusqu’à atteindre le sud.

Dans la pratique le Wing Chun, ce qui étaitintéressant, c’était sa posture, ses principesd'action, la fluidité et la continuité de sestechniques qui le rendaient fascinant etefficace. À l'époque, le style n'était pasencore populaire, c'est grâce à l'acteurBruce Lee que le Wing Chun a commencé àdevenir célèbre et à susciter de l’intérêt pourla pratique des arts martiaux.

Grâce à ces informations et ce vécu, mesdébuts dans le Kung-Fu m’ont ouvert devastes horizons et ont imprimé en moi unepassion pour les arts martiaux dans leurtotalité : pratique et culture.

Ce fut mon maître « Tong » qui m’enseignaà ne pas m’enfermer dans un seul style, à nepas me fossiliser dans une seule langue, maisà jouir de toutes les étoiles du ciel.

Tout comme Bruce Lee dans une scènede l’un de ses films où il enseigne à un

Grands Maîtres

« Mon maître m'avertit que ce ne seraitpas un chemin facile, mais que si lapratique était constante et intense,

j’atteindrais une réelle prise de consciencede la vraie voie. »

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Grands Maîtres

élève, mon maître m'avertit que ce neserait pas un chemin facile, mais que si lapratique était constante et intense,j’atteindrais une réelle prise de consciencede la vraie voie. J'étais trop jeune pourcomprendre, mais j'étais déterminé etj'avais déjà fait mes choix, je m'entraînaistous les jours avec une moyenne de 6 à 8heures par jour, mes progrès se faisaientsentir chaque semaine, ce qui étaitmagnifique et stimulait en même tempsl’enseignement. Il augmenta le programmeen introduisant de nouveaux styles,certains seulement pour l’expérience, etd'autres pour lesquels il possédait degrandes connaissances et spécialisation. Ilajouta les styles Pa Kua, Hising i, Siu Lamet Tzui Pa Hisien. J'ai pratiqué tous ces

styles avec lui pendant des années, tout letemps où il séjourna en Italie, puis vint lemoment de son retour dans son pays natal.

J'avais 17 ans et je me suis promis, unefois majeur, de me débrouiller pour aller enChine et poursuivre notre relation.

Dans le même temps, j'ai commencé àenseigner le Kung-Fu et trois ans plus tard,une fois établies les racines de ma jeuneécole, mon rêve est devenu réalité. Je mesuis retrouvé, dans la Chine du Sud, ànouveau en face de mon professeur FuHan Tong. Le contact fut ré-établi et, àpartir de ce jour-là, a commencé unerelation qui dura de nombreuses années devoyages continuels et constants, deperfectionnement et de nouvellesexpériences des disciplines orientales

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Kung Fu

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Kung Fu

directement vécues dans lepays de mon maître.

C'est grâce à cette fréquenceconstante que j'ai appris àconnaître les amis de Fu HanTong, experts dans différentsdomaines de la culture martiale.Grâce à eux, mon Kung-Fu a pugrandir, s'ouvrir à différenteslignées de familles différentes etse spécialiser dans certainsstyles que j'avais étudiés dansle passé.

Il faut dire que tout ne fut passimple ni facile parce que laplupart d’entre eux n’étaient pashabitués à avoir à faire avec les Occidentaux, mais, lesmembres de l'école, les élèvesen particulier –moins lesprofesseurs –, n’étaient pasaimables et courtois avec moi.On percevait en eux un certaindegré de jalousie et d'envie quicréa souvent un climat derivalité et de concurrence. Lerisque pour moi était élevé, maisça valait le coup.

Commença alors une nouvelleexpérience, un peu dure, celledes combats. Il me fallait gagnerl'estime et le respect. Leprofesseur Fu Han Tong étaitlui-même parfois gêné devantses amis, incapable de leurexpliquer comment un blanc ensavait plus que ses élèveschinois. Ce que je veux essayerde vous faire comprendre, c’estque, derrière les connaissancesacquises, i l y a d'énormes

sacrifices qui ont construit uneroute et éclairé, si je puis dire,un grand nombre de personnes.

Aujourd'hui, je parviensdiscerner les styles, la Voie etles arts martiaux, mais je merends compte que, dans leuressence, i l n'y a pas dedifférence, c’est l'homme qui,par son engagement et sapersévérance, peut traverser lesmers et les montagnes dans laconnaissance infinie.

Comme le dit un grand maîtredu sabre japonais, MyamotoMusashi : « L'homme quiconnaît une voie, connaît toutesles voies ».

J'espère trouver le temps depoursuivre ce récit, de décrirece que j’ai appris ces 45dernières années et pouvoirtransmettre le mieux possibleles différences stylistiques, lessensations et les expériencesvécues.

Nous espérons réussir à fairedisparaître l'ignorance des gensqui pratiquent les arts martiauxet qui, aujourd’hui encore,transmettent des messagesnégatifs, méprisant et dénigrantles gens qui pratiquent desméthodes différentes de la leurou qui seulement appartiennentà des écoles différentes.N’oublions pas que ce que nouspratiquons, les arts martiaux,enseignent tous le respect et lagratitude.

À bientôt.

« Dans la pratique du Wing Chun et du Tang Lang, j’ai trouvé un exercice qui

stimulait mon corps et exigeaitune préparation athlétique avecdes dynamiques complexes. »

Sifu Paolo Cangelosiwww.sifupaolocangelosi.comE-mail : [email protected] : Salita delle Fieschine 17r Genoa- ItalyTél. +39 010 8391575

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Fu-Shih Kenpo, à la recherche duvrai sens du combat dans certains styles de Kenpo

Muneomi Sawayama (1906-1977)

En raison de sa faible constitution étantenfant, quand il entra à l'école en 1919,il décida d'améliorer sa santé et derenforcer son corps par l'exercice. Ilacquit plusieurs l ivres demusculation et commença àtravailler seul. Il nous faut signalerqu’à cette époque, la musculationétait très peu répandue au Japon.En même temps, il commença leJudo. Grâce à ses efforts, il fit desprogrès remarquables. En 1925, il

entra à l'Université Kansai, où i lcontinua le Judo et obtint le 5e Dan.Passionné par une autre activité, le

combat de rue, il fréquentait les bas-quartiersd’Osaka. Il essayait de trouver des occasions de sebattre et sinon il les créait. On raconte qu’i lcommentait à ses amis qu’il ne dormait pas bien siavant il n’avait pas défoncé la gueule de troisimbéciles. Aimer la bagarre, en tout cas dansleur jeunesse, est un point commun entreTatsuo Yamada (fondateur du Nihon KempoKaraté-Do), Choki Motobu et MuneomiSawayama.

Poursuivant ses études de Judo et sesbagarres (combat de rue), il se demandapourquoi le Judo n’utilisait pas les coupspied/poing, qui étaient les techniquesles plus efficaces et indispensablesdans un combat de rue ? À partir deson expérience, il interrogea le sensde son art martial.

En réponse à sa question, sonprofesseur de Judo lui donna unsujet d’étude : les techniquesde percussion du Ju-Jutsuclassique, car el les furentéliminées dans le processus del’élaboration du Judo.Muneomi Sawayama se mit

alors à étudier les techniquesd’atemi dans le Ju-Jutsu. Mais laplupart des techniques depercussion du Ju-Jutsu étaient

conçues pour porter un sabre et

Texte : Sergio Hernandez Beltrán

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Kenpo

bien qu'elles se réalisassent à mainsnues, les techniques de Ju Jutsuétaient assimilées à l'utilisation dusabre.Par exemple, l'une des techniques

des samouraïs était de donner un coupavec le bord de la poignée du sabre(tsuka), qu’ils portaient sur la hanchegauche. Ce coup était réalisé ensaisissant l’extrémité de la gaine (saya)et en appuyant le pouce sur la garde,on la sortait vers l’avant, frappantl'estomac ou le plexus solaire del'adversaire.Dans le Ju-Jutsu classique, on

réalisait cette technique sous la formed'un coup exécuté avec le poinggauche. Les techniques de percussionen Ju-Jutsu sont donc secondaires etl imitées. Telle était du moins laconclusion de Muneomi Sawayama.

C’est alors qu’il entendit parler d'unmaître de Karaté qui s’était installé àOsaka, Kenwa Mabuni, fondateur dustyle Shito-Ryu. Il commença alors àétudier le Karaté sous sa direction.À l'insu de son maître, il semble que

Muneomi Sawayama continua à sebattre dans la rue. Dans les quartiersmal famés, il rencontra Tatsuo Yamada,qui sans doute se trouvait là pour lesmêmes raisons. Ce dernier lui dit qu'ilétait élève de Choki Motobu, dont ilavait entendu parler pour son combatcontre un boxeur. Plus tard, i linterrogea Kenwa Mabuni sur le Karatéde Choki Motobu et celui-ci luirépondit : « Il est vrai que Motobu estfort, mais ce n’est pas ça le vraiKaraté, car il a acquis sa force enparticipant à des combats de rue. Unvrai karatéka doit intégrer la morale

dans sa force. On exerce cela à traversle kata. Le Karaté de Motobu se déviede la voie véritable. »Mais la phrase « il a acquis sa force

en participant à des combats de rue »attira son attention. À travers de TatsuoYamada, i l f it la connaissance dumaître Motobu, et sa force dans lecombat et ses idées techniques lemarquèrent fortement. À la mêmeépoque, il fit la connaissance du maîtreYashuhiro Konishi (fondateur du styleShindo Jinen Ryu) qui s’entraînait avecMabuni et Motobu. À l'Université deKansai, Muneomi Sawayama constituaun club de Karaté. Au lieu de suivrefidèlement les enseignements deMabuni, i l étudia comment dedévelopper un Karaté plus réel. Eneffet, l'enseignement de Mabuni sebasait, comme celui de Funakoshi, sur

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l'exercice des katas. Contrairement àFunakoshi, Mabuni n’était pas fermé àla pratique du combat, même ilchercha même à élaborer desexercices de combat. Pour pratiqueren toute sécurité dans un combat, iltesta même diverses protections defortune.En matière d’étude du combat, le

parcours de Muneomi Sawayama futplus rapide et radical que celui de sonmaître. À l'Université, il développa uneméthode d’entraînement. Il mit au pointdes exercices de combatconventionnel et de combat libre.S’appuyant sur les exercices decombat libre, il continua de développerde nouveaux exercices. Dans le même temps, à Tokyo, les

élèves de Gichin Funakoshi, HironoriOtsuka et T. Shimoda et YasuhiroKonishi étudiaient avec soin, desmodèles d'exercices de combatconventionnel à partir des katas.Il faut dire que Muneomi Sawayama

était en avantage. C’était l’époque oùles karatékas de Tokyo, élèves deFunakoshi, commençaient à pratiquer

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le combat libre avec le système duSundome (parer le coup avant detoucher) que d'autres ont adoptéquelques années plus tard. On pourraitdire qu'il est le précurseur du systèmedominant actuel. Après avoir pratiquéce système de combat, il l’abandonnatrès rapidement car le système decontrôle en parant le coup n’était passuffisant pour lui.Kenwa Mabuni n’était pas d'accord

avec la voie suivie par Sawayama. En1932, Sawayama se sépara de sonmaître, pour former sa propre école,qu'il appela « Dai Nippon Kenpo »,l'origine de l'actuel Nihon Kenpo. Cettemême année, il rejoint l'armée commeofficier volontaire. I l continua dedévelopper et de systématiser saméthode. Nous retrouvons ce mêmeschéma ailleurs ; en effet, quand lesélèves commencèrent la pratique ducombat, Funakoshi rompit avec eux.C’est alors que commença, avec la

conception du combat, le problème duKaraté, art de combat. Au début,Muneomi Sawayama pratiqua lecombat sans protection, suivant lesystème Sundome, mais lorsqu’il lepratiquait sérieusement, les accidentsétaient inévitables. Lorsque l'accidentse produisait, il était souvent trèsgraves. En outre, il observa qu’aveccette forme de combat, les techniquesde défense étaient pauvres parce queles pratiquants s’habituaient à ce queles coups ne portent pas.Il apparut dès lors nécessaire de

concevoir des protections. Il suivit lemodèle du Kendo pour les protectionslors des exercices de combat. SelonMuneomi Sawayama, comparativement

au sabre, la méthode de Karaté était enretard et correspond au maniement dusabre du Moyen Âge, lorsqu’onl’exerçait à travers le kata, pratiquantparallèlement avec un sabre de bois ouun vrai sabre, contrôlant les coups.Avec les armures de protection, de lafin du XVIIIe siècle, la technique dusabre japonais fit d'énormes progrèsaccumulant les expériencesqu’apportait le combat libre.En Karaté, sur l'île principale du

Japon, aucun maître, à l'exception deChoki Motobu, n’était capabled'enseigner le combat. Le Karaté quetrouva Muneomi Sawayama n’avaitpas d’expérience, pas de méthode nide système de combat, il considéraalors que la méthode du Karaté étaiten retard.À partir de 1934, il commença à

diriger des exercices de combat avecdes protections. Dans le combat deson école, on effectuait des techniquesde coups, des projections et des clés.Compte-tenu de sa formation en Judo,cette approche était normale. En 1936,Muneomi Sawayama effectua unedémonstration publique. En 37, i lorganisa la première rencontreuniversitaire entre les universités deKansai et de Kansai-Gakuin. Ce fut unsuccès qui lui valut l'appréciation dupublic et un bon début.La guerre sino-japonaise éclata.

L'atmosphère militariste s’accentua dejour en jour. Muneomi Sawayamacontinua de développer sa méthoded’entraînement et le systèmed’application de sa discipline, jusqu'en1940, quand il fut mobilisé à titred'officier d'infanterie et envoyé en Chine.

En Chine, il s’intéressa auxarts martiaux chinois etrencontra là-bas KenichiSawai, qui étudiait le Yi Quansous la direction WangXianzhai.Il existe aujourd’hui deux tendances

dans le Nihon Kenpo, celle de l’est etcelle de l’ouest. La technique degroupe de l'ouest reflète celle deMuneomi Sawayama, avec desmouvements souples et circulaires,absents dans les mouvements de l'est.Il semble qu’il apprit ces éléments à

l’occasion de sa rencontre avec K.Sawai et les introduisit dans sonenseignement. En 1946, il retourna auJapon et rétablit son école. Le Japonétait plongé dans la misère. Lapréoccupation majeure de la populationétait de manger tous les jours. Dans cesconditions, peu de gens s’intéressaientà l'art du combat. Lorsqu’il organisaitune démonstration, on le critiquait endisant que c’était une bagarre demendiants. Muneomi Sawayama vivaitdans des conditions matérielleslamentables. Il fallut attendre jusqu’en1953. Il organisa cette année-là unedémonstration de Nihon Kenpo dans lecentre de Tokyo avec ses 70 élèves quifit sensation dans le monde des artsmartiaux. Plusieurs universités yadhérèrent alors. En 54, le Nihon Kenpofut adopté en tant que disciplineofficielle par l'Université Kansai où avaitétudié Muneomi Sawayama et où il futnommé professeur.Aujourd'hui, le Nihon Kenpo

constitue un courant important auJapon, avec des dojos dans les écoleset les universités publiques et privées.

Kenpo

Il existe des différences notables entre le Nihon Kenpo Karaté-do, fondé par Tatsuo Yamada et le Nihon Kenpo,fondé par Muneomi Sawayama. Les combats du Nihon Kenpo Karaté-do se réalisent avec des gants de Boxe, alors que dans le Nihon Kenpo, on

utilise un équipement de protection et on permet les techniques de percussion, de projection et d'immobilisation. Malgré leurs différences, les deux disciplines sont proches dans le contenu et surtout dans leur idée de base : le

développement de combat.

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maro Bento commença très tôt sa pratiquedes arts martiaux. Âgé de pas plus de 12 ans,il débuta un parcours qui le mena du KaratéShotokan au Pencak Silat, un art martial danslequel il a obtenu un 3e Dan, mais non sansavoir avant expérimenté et perfectionné son

expérience en tant que pratiquant de Judo, Ju-Jitsutraditionnel, Kung Fu, Kick Boxing, Boxe olympique,différents styles de Krav Maga et différents systèmes demanipulation des armes.

En tant que compétiteur, Amaro Bento a connu lesémotions du ring des dizaines de fois, avec le Kick Boxinget la Boxe Thaï, ayant été consacré 5 fois champion suissede Pencak Silat. Ses élèves ont remporté 112 titresnationaux suisses, en Sanda, Pencak Silat, Lei Tai, Boxeolympique, entre autres. En tant qu’entraîneur, même si celasemble paradoxal, Amaro Bento a enseigné le Krav Magadans divers pays, dont le Portugal, la Jamaïque et Israël.

Pourtant, sa grande influence sur la manière decomprendre les arts martiaux surgit à travers sonexpérience professionnelle hors du ring et des tatamis.

En effet, Amaro Bento a très tôt débuté son expérienceprofessionnelle dans le domaine de la sécurité privée. À 18ans, il commença avec des contrats de travail à tempspartiel, des contrats de sécurité et de protectionindividuelle de haut risque, dans des pays comme laBelgique, la Suisse, l'Allemagne, l'Espagne, la Russie, leKenya, l’Afrique du Sud, le Mexique, les États-Unis, leParaguay, la Colombie et certains pays du Moyen-Orient. Ila également réalisé différents services de sécurité et deformation pour une entreprise israélienne.

Actuellement, Amaro Bento possède une entreprise deformation et de sécurité privée, domiciliée à Zurich, Suisse,l’ASISGROUP (Ambo Security Instruction & Services).

Cette expérience dans des scénarios réels lui a permisde très vite comprendre que la plupart des enseignements

Amaro Bento, né en Angola en 1970, s’en alla vivre au Portugal en 1975, il émigraen Suisse en 1985, où il travailla jusqu'en 2009, avant de rentrer au Portugal. Ce caractère cosmopolite marquera pour toujours la perspective des arts martiauxde cet homme, forgeant son caractère et sa façon de comprendre et d'interagir avecles différents types de défense, d’attaque, de protection des tiers, d'enseignementaux adultes et aux enfants.

A

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Self Defense

qu’il avait reçus dans divers arts martiaux auprès demaîtres de renom n’étaient pas adaptés à la réalité endehors du dojo ou du ring, car plusieurs fois dansl'exercice de ses missions de sécurité, il affronta desagresseurs qui n’avaient pas d'expérience dans les artsmartiaux et présentaient des niveaux de violence et dedétermination dans les combats qui annulaient la manièredont Amaro Bento pratiquait les techniques apprises dansdes situations d’entraînement traditionnelle.

Amaro Bento comprit dès lors la nécessité de modifierconsidérablement de ce qu'il avait appris pour pouvoirexercer avec succès ses fonctions dans la sécurité privée.

Il commence alors à développer ce qui deviendra sonsystème de défense, de combat et de protection, l’ACDS – Ambo, Combat & Defense System –, un systèmeconsacré à l’entraînement de compétition, sportif, de self-défense et de protection des autres, adapté à la réalité duXXIe siècle, sans oublier, bien sûr, tout ce qui l’influença

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dans le domaine des arts martiauxtraditionnels orientaux et occidentaux.

En effet, si lorsque ces arts ont étédéveloppés, il était de pratique courantepour les gens de circuler dans la rue avecune épée ou un sabre, de nos jours, dans larue, en général, les gens ne portent pas plusqu'un petit couteau ou un autre objetd’usage habituel comme un moyen dedéfense ou d'agression. Alors qu’il était depratique courante de se défendre oud’attaquer l'autre avec un Bo ou unNunchaku, on rencontre aujourd'huiseringues infectées, gaz poivré, revolvers,ou Tasers. Alors que l'enseignement et lapratique des arts martiaux étaient restreintsà une minorité qui considérait la parole dumaître comme indiscutable, on a aujourd’hui

généralisé l’accès de tout citoyen au « dangereux » monde des arts martiaux,décontextualisé de sa genèse, ne respectantpas le statut du « grand maître » hors dudojo, maître qui se voit à tout momentconfronté à des défis et à des mises àl’épreuve de l'efficacité des méthodes qu’ilenseigne.

Autrement dit, le monde a changé et lesarts martiaux évoluent ou simplement sontdevenus inefficaces dans leur objectif ultimed'assurer la défense et la protection.

Deux des disciplines qui ressortent dansle système sont le système d’ Amaro Bento,sont l’Ambo Combat & Defense System –ACDS et le Chamaleon.

Pour structurer son système de défense,protection, enseignement et compétition,

Self Defense

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Self Defense

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Amaro Bento part de laquestion : comment combinerles différentes exigences, trèsindividuelles, d’un art martialen un seul système ?

Alors que pour denombreuses personnes,l’objectif de l’entraînement des arts martiaux estprincipalement d’accroître lacondition physique générale etla confiance en soi, d'autresveulent apprendre à se défendreefficacement à tout moment,contre une attaque surprise.

Parallèlement, de moins enmoins de pratiquants sontprêts à investir des années d'étude dans un artmartial très complexe,malheureusement inapplicableà de nombreuses situationsd’agression et violence quipeuvent survenir.

En outre, le processusd’entraînement doit tenircompte de l’exigencesupérieure de ceux qui veulentrivaliser sportivement sur le ring; mais également des exigencesde ceux qui cherchent, dans lesarts martiaux, une efficacitédans le combat au corps àcorps, la self-défense réaliste etla protection des tiers.

Ajoutons à cela que pour lesforces de sécurité, la police,l’armée ou la sécurité privée,l’entraînement doit être encoreplus réaliste.

Et il était urgent de concilierla différence fondamentaleentre la formation pour adulteset la formation pour enfants.

En bref, les attentes et lesdifficultés ne pouvaient pasêtre plus différentes. L’ACDSfut créé pour répondre à toutesles exigences.

Qu’est-ce quel’ACDS

L'ACDS est probablementl'un des systèmes les pluscomplets qui soit pourrépondre aux besoins desdifférents groupes qui sont lacible d'attaques. L'idée fut,délibérément, de ne pasréinventer la roue. L’ACDS estun mélange de différents artsmartiaux qui évoluent à partirde l'expérience pratique de

son fondateur. On y pratiquedes techniques de défense etprojection, coups de poing etcoups de pied et techniquesd'immobilisation.

L’entraînement des adultes, àpartir de la ceinture bleue,contient également diversestechniques de désarmementdes agresseurs et lamanipulation de diversesarmes de défense (gaz poivré,matraques, Kubotan), conduitedéfensive, anti car jacking,entraînement avec peu delumière, tir tactiques, premierssoins, législation, méthodologiede l'enseignement auxmineurs, entre autres.

Une caractéristiqueparticulière, c’est que pour lecombat de compétition, toutesles techniques sont connuessuivant un système denumérotation et pas suivant ladésignation traditionnelle. Parexemple, pour l'ACDS, pourune technique équivalente aujab ou au cross, on a le 6, etpour le coup de pied avant, ona le 40. Ce système permetune interaction plus rapideentre l'entraîneur et l'athlètetout en combattant.

En plus de l’entraînement, laformation avancée comprendla recherche d'armes ainsi quel’immobilisation et le passagedes menottes. I l existeégalement des entraînementsspéciaux pour tous ceux quiveulent combattre sur le ring.

L’ACDS est un systèmemoderne et le restera, et denouvelles évidences du pointde vue sportif et médical serontconstamment introduites dansce système.

L'organisation des écolescréées par Amaro Bento pourl’Ambo Training Martial ArtsInternational compte à l'heureactuelle des écoles en Suisse,au Portugal et en Italie, et il yen aura bientôt en France etdans d’autres pays.

Venez vous entraîner avecnous et suivre une formation.

Nous avons une équipe deprofessionnels !

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Je sais que c’est controversé, quecela va bouleverser certains, et qued’autres se mettront en colère, maiscela ne m’empêchera pas de le dire.Je sais qu’une grande partie de macarrière et surtout la série avec

Budo International traite despoints de Kyusho, mais le

terme est incorrect et lanouvelle orientation vousaidera à beaucoup mieuxcomprendre le véritableKyusho.

Il n’y a pas de points de pression…

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« Donc, pour ceuxd'entre vous,

pratiquants d’artsmartiaux, qui necroyaient pas ou

ne croient pas auxpoints de pression,vous aviez raison

(en partie). »

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ous devons considérer le Kyusho suivant laperspective correcte et avec bon sens, maisun peu de limitations de responsabilitéd’abord. Je suis un mordu du Kyusho, je vis leKyusho de 8 à 10 heures par jour et celadepuis des dizaines d’années, à temps plein

professionnellement. J’ai été impliqué dans toutes lesorganisations dont vous avez pu entendre parler en plus detoutes celles que vous ne connaissez pas. J'ai écrit 7 livres,

produit plus de 30 vidéos et parcouru plus de 2,5 millions demiles partout dans le monde aidant les gens à apprendre cesavoir (de manière réaliste). Nous avons engendré plus de 689filiales (pas toutes en cours actuellement), dans plus de 35pays avec plus de 10.000 membres. Je suis impliqué dans denombreuses études médicales, études des ondes cérébraleset plusieurs autres méthodes scientifiques de découvrir ce quefait le Kyusho et ce qu'il ne fait pas. Je suis diplômé en Tui Na(version chinoise de Shiatsu) et dans la pratique et la thérapiedu Chi Gung, et j’ai travaillé et je travaille encore

professionnellement dans ce domaine depuis 1995 (je connaisdonc également la médecine traditionnelle chinoise). J’aienseigné les points de pression pendant des dizainesd’années les abordant de différents points de vue :élémentaire, du triple réchauffeur, du dermatome,physiologique (je les ai tous essayé et j’ai continué de regarderplus loin). En bref, je l'ai fait le tour du sujet, interrogeant sanscesse et remettant en question le dogme établi.Cela dit, je ne crois plus que le Kyusho soit les points de

pression et plus encore, je ne crois plus qu’il y ait des pointsde pression. Hé, je suis aussi choqué que vous… mais je suis arrivé à

cette conclusion en commençant par le début et je ne peuxplus nier les résultats. Mais tournons nous d’abord vers lepassé, vers ceux qui ont transmis cette science degénération en génération (bien que discrètement).Aucun des vieux diagrammes, dessins, parchemins,

textes, instruction (d'un pratiquant plus âgé, pas de lanouvelle génération) où un point vital a été montré ou

N

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représenté, n’appelle cela un point de pression. On ysouligne des zones vitales qui vous permettent d’accéderaux structures anatomiques profondes qui pourraientendommager ou mettre fin à la vie en cas d'attaque avecune ou des armes main/pied spécialisées. Voici quelquesexemples de noms de zones ciblées :L’école Seigo-Ryu les appelle : « à gauche au-dessus

des épaules », « sur l'os » (ce qui signifie que vousattaquez sur cet os en particulier) et il y même une ciblenommée « Ugh »… oui, c’est la véritable traduction de larégion de la gorge.L’école Takenouchi-Ryu les appelle : « en dessous de la

porte », « côte gauche » ou « nuit noire » (œil).En Judo, on trouve des expressions comme « trois

langues » pour décrire la colonne vertébrale car lesapophyses qui partent de chaque vertèbre ressemblent àdes langues ; « Dokko » (terme également utilisé parHohan Soken qui le traduisit par« petit creux derrière l'oreille ») ;et « cloche suspendue »pour les testicules (pas unpoint sur les testicules).La liste continue avec

des zones et desdescriptions, maispas de pointsprécis ou de pluspetits pointscomme on le

croit aujourd'hui. Certains ont plus de cibles, d'autresmoins… mais pas les mêmes que les points d'acupunctureet pas tous aux mêmes endroits ! Les points d'acupuncturereprésenteraient une limite du fait de la précision des pointsen ce qui concerne leur quantité, l'emplacement, les ciblesde droite à gauche équilatérales, la nomenclature et d'autresaspects standardisés.Une autre idée à traiter, c’est le fait que l’on peut frapper

une superficie supérieure à un point singulier et obtenir lesmêmes résultats. Prenez par exemple les points appelés P-6 et P-7, ce sont deux petits points (soi-disant) de la tailled'une pièce de monnaie d’un euro (1 pouce). Pourtant, dansla pratique, quand nous travaillons dans cette zone, nouspouvons uti l iser 4 pouces de manière effective

(10 centimètres), autrement dit une zone 4 foisplus grande … Et pourtant, il n’existe pas depoints appelés P-6.1, P-6.2, P-6.3, jusqu’àarriver à P-7. C’est une zone que nous

attaquons (avec une structure anatomiquesous-jacente, une section de nerf

dans ce cas), pas un pointfini. Donc, si nous

pouvons obtenir lemême effet enmanquant lepoint exactd'un pouceou deuxpouces,

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cela invalide de manière probante ladescription de point.Ensuite, nous pouvons regarder plus

en profondeur… si un point recouvreun t issu vasculaire, à quelleprofondeur pouvez-vous enfoncercette aiguil le d'acupuncture sansendommager les tissus. Mais c’estjustement cela la mission de Kyusho,détruire les tissus, pas le point, maisprécisément quelque chose en-dessous… et encore une fois pas justeen dessous de ce point-là.Maintenant, bien sûr certains objectifsde Kyusho sont en dessous del’endroit désigné par les pointsd’acupuncture. La médecinetraditionnelle chinoise affirme qu'il n'ya pas moins de 2000 pointsd'acupuncture sur le corps humain,nombre qui, bien entendu, dépassecelui des cibles de Kyusho, mais celane fait pas nécessairement des pointsd'acupuncture des cibles valides.Beaucoup argumentent également

que les points sont rel iés par unméridien non tangible et que si vousattaquez une ligne imaginaire non-physique, vous ne pouvez pas nonplus avoir réellement de points. Plusencore, si nous attaquons quelquechose de non-physique, ça ne peutpas non plus être un point physique.

Le mythe du plexus brachialUn autre exemple. Depuis des

dizaines d’années, les arts martiaux etles organismes d'application de la loiont utilisé l'expression de « Plexusbrachial » pour décrire ou qualifier uncoup sur le côté du cou. Il est utilisépour étourdir un adversaire ou unagresseur, pour appliquer plusfacilement un contrôle postérieur oupour contrôler l'escalade de la force.Beaucoup de pratiquants de Kyushol’appellent LI-18 (Gros Intestin 18).Observez d’abord, s’il vous plaît,

les trois zones sur le graphique,l’une d’elle est le point de pressionappelé LI-18 (entouré en jaune)…plutôt difficile à cibler avec précisiondans son usage au combat .Cependant, comme nous le voyons,la grande ramification du nerf grandauriculaire (entouré en rouge) estbeaucoup p lus importante etl'ensemble de celui-ci provoquerales mêmes effets que le point appeléLI-18. Alors, pourquoi voulez-voustravailler avec seulement une zonede la tai l le d’une petite pièce demonnaie quand elle est en réalitébeaucoup plus grande et qu’il nes’agit pas d’un point mais d’unesection du cou. Et si l'ensemble dela zone provoque le même résultat,ce n’est pas un point… nous devonsmieux comprendre l'anatomie pourcomprendre le véritable Kyusho.

C’est ainsi que les autoritéspolicières et autres instances sontformées à l’utiliser, mais ce n’est pasle plexus brachial comme le décriventtant de gens. I l y a pourtant denombreux facteurs qui doivent êtreexpliqués et beaucoup d'idéesfausses éradiquées à propos de cette zone cible et du terme « étourdissement brachial » et despréoccupations que chacun devraitavoir au sujet de cette méthode defrappe. Nous voulons offr ir uneméthode plus sûre ainsi qu’unecompréhension anatomique correcte.Tout d'abord, le plexus brachial se

trouve très en profondeur dans lecorps et i l est pratiquementinaccessible à main nue. Quand vousfrappez sur le cou, il y a aussi trop demuscles devant lui. Vous pouvezl’atteindre depuis un renfoncementderrière la clavicule, mais pas sansavoir beaucoup entraîné la main ouune arme réelle. L'arme réelletransformera également cette ciblelégale en une cible totalement illégalepour les forces de l’ordre et pour nous-mêmes. Et il y a d'autres cibles plusfaciles d'accès et plus sûreségalement. Examinons donc la zone en

question et posons quelquesquestions :1. Que ciblons-nous réellement ?2. Comment pouvons-nous le cibler ?3. Quelles sont les conséquences

sur la santé ? 4. Quand pouvons-nous l’utiliser au

mieux ?5. Comment pouvons-nous le faire

en toute sécurité ?Nous voyons que le plexus brachial

se trouve trop en profondeur et qu’iln’est pas la véritable cible, i l aégalement été mal nommées au fil dutemps. Nous ne devrions donc pasutiliser cette nomenclature. Nous n’enapprendrons plus et avec plus dedétails que lorsque nous auronséliminé les étiquettes inappropriéespour utiliser les noms et les structurescorrects. Et une fois que nouscommencerons à les comprendre et àles utiliser, nous verrons aussi qu'ilspeuvent ne pas être les meilleuresréponses (particulièrement pour lesforces de l’ordre dans ce cas), carnous comprendrons également lesdommages potentiels qui lui sontassociés. Frapper le côté du cou

directement peut causer desdommages aux vertèbres cervicaleset provoquer de graves problèmes :1. Peut endommager les vertèbres

(en permanence) 2. Peut causer un arrêt respiratoire 3. Peut provoquer des blessures

paraplégiques ou tétraplégiques 4. Peut provoquer une compression

du sinus carotidien

5. Peut entraîner l’interruption de fluxsanguin vers le cerveau 6. Peut être à l’origine d’un accident

vasculaire cérébral 7. Peut engendrer une baisse sévère

de la pression artérielle.La meilleure cible est un nerf plus

superficiel appelé nerf grandauriculaire, mais avec une approche,un outil et une trajectoire différents.Les meilleurs outils sont une petitearticulation osseuse comme au niveaude la paume de la main ainsi quebushiken, la main aux os de fer.L'avant-bras pourrait faire la mêmechose, mais il faudra plus de force carl'arme est une structure plus grande,elle sera encline à accéder à une plusgrande surface, n’effectuant pas letransfert de l'énergie cinétique au nerf,à la colonne vertébrale et au cerveaucomme décrit dans le film.La trajectoire est la partie cruciale.

Ce n’est pas simplement une questiond'angle et de direction, est égalementimportante la profondeur que vousatteignez et comment vous pénétrezcinétiquement parlant. Si nous ciblonsdroit dedans, comme la plupart leproclament, nous courrons les risquesde santé mentionnés ci-dessus. Si aulieu de cela, nous appliquons unetrajectoire et une force descendantes,les dommages seront supprimés carnous allons travailler sur une structurede support du corps plus solide. Lesnerfs transmettront également lesignal neurologique de manière plusefficace avec même une plus grandeincidence et moins de force ou depuissance.Le point principal de cet article est,

nous l’espérons, d'ouvrir votre esprit etvotre potentiel en vous amenant àréaliser qu'il n'y a pas de « points depression » impliqués dans l'étude duKyusho. Ce sont des structuresanatomiques (des structures physiquesréelles, pas des points et des lignesimaginaires ou supposées) et ellespeuvent être attaquées pour causermoins de dommages et altérer lafonction physiologique. Ou, si l’onapplique une plus grande force, causer plus de dommages et dedysfonctionnements physiologiques.Donc, pour ceux d'entre vous,

pratiquants d’arts martiaux, qui necroyaient pas ou ne croient pas auxpoints de pression, vous aviez raison(en partie). Le Kyusho ne traite pas etne traitait pas des points de pressiondans les vieilles écoles. Il y a deszones par lesquelles vous pouvez plus facilement accéder à une véritable structure anatomique qui vaconsidérablement augmenter votreeffet potentiel sur un adversaire (une zone beaucoup plus facile à cibler dans une application réelle du combat).Mais le Kyusho est bien réel.

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Le maître à l’origine du système Germano allie les qualités d’un technicien hors pair

avec celle d’un combattant et d’un pédagoguetotalement dévoué à l’épanouissement de ses élèveset ce, bien au-delà de la simple acquisition d’unsavoir-faire martial. C’est bien simple, il a une telleacuité, qu’il décèle immédiatement les failles dans lapratique de ses partenaires et peut, ainsi, les amener,progressivement, à s’améliorer, voire même à aller au-delà de ce qu’ils pensaient être capables. Dans le courant des années 1990, Germano a eu

l'honneur de rencontrer Christian Maistriaux, quil’initia aux arts martiaux philippins et renforça sa boxepieds-poings. Cette pratique était sans concession etpurement instinctive. Il participa, notamment, à quatrereprises, au Challenge belge des escrimadors fin desannées 1990. Ces compétitions se composaient dequatre types de combat au KO : pieds-poings,combat au bâton mousse, combat au couteau,combat au bâton en rotin avec un minimum deprotection. Depuis, il mit toute son énergie à faire la promotion

des Arts Martiaux Philippins en Europe, voire àredynamiser des structures qui, pour des raisons bienhumaines, étaient déclinantes.Dans ce cadre, Germano Monosi permit à Oliver

Bersabal, en 2009, de relancer l’Arnis Koredas ObraMano en Europe. Il devint le premier DecoloresMaster en 2011 après avoir présenté à CEBU(Phil ippines) à Oliver Bersabal un programmestructuré et évolutif qui permettait un enseignementplus académique sans que ce soit au détriment del’efficacité au combat. Parallèlement à ces activités, il collabora au début

des années 2000 avec GM Raoul Giannuzzi,représentant international du style Lapunti Arnis deAbanico Cebu du SGM Caburnay. Fort, donc, de tout son parcours, de ses

rencontres, des échanges humains et martiaux,Germano Monosi a souhaité transmettre l’ensemblede son acquis – acquis qui va bien au-delà d’unensemble technique – et a, pour cette raison, décidéde proposer un système reposant sur la pratique desarts martiaux philippins – le MAS acronyme pourMonosi Arnis System, mais qui, en espagnol, invite à« plus ».

Le systèmeLe MAS est un système de combat moderne issu

d’un ensemble de courants de différentesascendances philippines, mais sa pratique restenéanmoins traditionnelle.Au sein de ce système, on y travaille le bâton court

(53 cm), le bâton long (70 cm) soit seul ou avec unsecond, le couteau, le pocket stick et le Mano-mano(travail à mains nues). Le système, représenté parGermano Monosi, s’avère d'une redoutable efficacité,car sa pédagogie, axée dès le départ sur la réalité ducombat – et non sur la reproduction de mouvementsconventionnellement codifiés « pour faire joli » –,repose sur la simplicité et la répétit ion demouvements simples, directs et percutants.Cette méthode a été développée afin de permettre

aux pratiquants de progresser assez vite et d’acquérirde réelles compétences martiales qu’elles soienttechniques, mentales et émotionnelles.Pour le MAS, il existe trois distances de combat à

maîtriser lors d’une confrontation, la distance longue(largo), moyenne (medio) et courte (corto). Ces troisdistances correspondent respectivement à la distanced’un coup de pied, à celle d’un coup de poing et àcelle d’un combat au corps à corps. Peu dedisciplines martiales, philippines ou autres, intègrentces trois distances dans leur enseignement. L’apprentissage au sein du MAS commence par un

travail intelligent et cohérent avec le bâton court,utilisé certes comme arme, mais surtout comme unmoyen pédagogique guidant la pratique.En effet, le bâton permet un contrôle des distances,

un travail de précision des frappes et un positionnementadapté du corps selon les différents angles d’attaque etde défense. Par ce travail initial, et sérieusementpratiqué, l’élève parvient à être à l’aise dans toutes lessphères du combat, qu'il soit armé ou non. Les techniques du MAS sont polyvalentes, c'est

pourquoi les principes présents dans le travail avec lebâton sont transposables à mains nues.

La pédagogieDans le MAS, i l n’y a pas de forme

conventionnellement définie et f igée. La based’apprentissage est libre et repose sur l’acquisition de

Germano Monosi peut se prévaloir d’une solide expérience dans le domainede la protection et dans le milieu des arts martiaux. Ainsi, il a mis le pieddans le monde martial il y a un peu plus de quarante ans et est égalementprofesseur de boxe anglaise, art qu’il pratique toujours depuis 1988.

Il exerce en tant que professionnel de la sécurité tant privée que publiquedepuis vingt-cinq années. Dans le cadre de son métier, il a pu développer deréelles compétences en matière de sécurité et est également un formateurreconnu dans le domaine de la maîtrise de la violence.

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réflexes, sur la souplesse, la fluidité, larapidité, la précision et l’intuition.Ce système propose l’enseignement

suivant : • Angulation des 12 angles de

frappe avec défense (une ou plusieursripostes) ;• Travail du corps, déplacements et

combinaison sur les angulations etdéfenses ;• Éducation et angulations du bâton

court (travail de la précision etapprentissage de la distance médio) ; • Travail de la distance largo et de la

distance corto ;

• Mise en situations diverses avecplus ou moins de protectionscorporelles selon le niveau decompétence ;• Technique de désarmement du

bâton avec frappes d’angulations etde défenses (+ introduction auconcept de clés) ;• Travail de défense et de contre-

attaque avec ou sans arme contresimple bâton court ou long, doublebâton ou couteau ;• Travail libre à mains nues, self-

défense, attaque et contre-attaque ;• Travail au sol ;

• Travail du pocket stick (armed’impact un peu plus grande qu’unelargeur de main) ;• Défense contre couteau ;• Techniques de relaxation, de

respiration et d’analyse du ressentitout au long de l’apprentissage.Germano Monosi a créé un système

spécialisé dans le corps à corps,toutes les parties du corps sontutilisées pour frapper (poing, mainsouvertes, doigts, genoux, coude, tête,pieds…) et ce avec une très grandevitesse et beaucoup de fluidité dansles mouvements.

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Le MAS est un système de défenseréaliste qui repose sur des principesenseignés de manière évolutive àtravers des éducatifs sélectionnés etsavamment ordonnés. De plus, lepratiquant sera formé pour attaquerles points sensibles de l'adversaire.Le tout permettant à n’importe quelpratiquant, quelles que soient sastature et sa force, d’être très efficace.En intégrant ce système, le

pratiquant, qu’il ait déjà ou non uncertain parcours, évoluera vers unmeilleur contrôle de soi, une plusgrande discipline et de meilleuresfacultés de concentration dans unesituation d'agression où le stress seraimmédiatement, mais raisonnablementet intelligemment, pris en compte, lebut ult ime de la riposte étant deneutraliser les actions violentes del'adversaire dans le cadre de lalégitime défense.Cette approche raisonnée et

raisonnable fait du système MAS uneexcellente méthode de self-défense.Cependant, pour atteindre cet

objectif, le pratiquant devraabsolument travailler sur ses propres «failles ». Voilà pourquoi GermanoMonosi a intégré, dès le début del'enseignement, la vraie dimensionpsychologique du combat que lepratiquant devra appréhender etdominer.En effet, lors d’une agression,

malgré la préparation et l’anticipation

que l’on peut avoir acquises sinonintellectuellement en tout castechniquement, i l est un fait noncontestable que la situation peutrapidement dégénérer et que lesindividus agressés finiront, souvent,par être submergés par leurs émotions(peur, colère, etc.) ce qui les amèneraà des comportements inadaptés voiredisproportionnés. Cette perte decontrôle peut être très dangereusetant pour l’agressé, que pourl'agresseur ou encore le tiers quivoudrait intervenir. Une réelle connaissance de soi est

donc nécessaire et cette démarchedoit être honnête. Il ne sert à rien de s’entraîner à

garder le contrôle d’une confrontationavec un partenaire complaisantsuivant un canevas déterminé àl’avance si ce n’est absolument pas lereflet de la réalité !!! En tout cas, sivotre recherche est celle d'un guerrieret que vous vous prétendez pratiquantd'Arts Martiaux au sens noble duterme.C’est pourquoi la progression

pédagogique du MAS n’est passimplement centrée sur l’acquisitionde connaissances dans le domaine dela self-défense, mais de compétencesréelles dans l’anticipation etl’adaptation permanente de la ripostetout au long de la confrontation.Selon Germano Monosi, l’unique

voie est la remise en question

permanente du pratiquant etl’acceptation de ses erreurs. Cela nepeut se faire que s’il arrête de sementir à lui-même (sur son niveau decompétence réel !) et surtout de selaisser bercer par l’ i l lusion,malheureuse, de la sécurité detechniques conventionnelles de plusen plus éloignées de leur raison d’êtreà l’origine : survivre.Force est malheureusement de

constater que de nombreuxpratiquants passent des années àdessiner des formes dans l’air avecleur bâton ou reproduisent des sériesde techniques plus par jeu que parréel souci martial. Cependant, très peus’avèrent compétents pour appliquerces séries de mouvements ensituation réelle. Le constat est sansappel, ils ont perdu leur temps !En outre, le MAS soutient qu’une

méthode efficace de self-défense doitpermettre à tout individu de pouvoirgénérer la technique nécessaire face àune des multiples attaques possibles,et ce, de manière instinctive,instantanée et efficace ! Raisonner entermes de programme technique àconnaître est une utopie etn'englobera jamais tous les cas defigures auxquels le pratiquant devrafaire face. La seule Voie sera de le conditionner

à générer par lui-même une multitudede techniques par l'acquisition d'unegestion émotionnelle performante et

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d'une maîtrise corporelle (équil ibre,psychomotricité, déplacements, ...) parfaite.La seule manière sera de pratiquer

toujours en mouvement, d'anticiper enpermanence les actions de l'agresseur parune bonne vision périphérique et d'intégrerles différents principes de combat du plussimple au plus compliqué, un par un, demanière évolutive, avec patience et travail.Philosophiquement parlant, cette Voie

sans concession vous mènera à la PaixIntérieure dont vous serez le seul artisan. LeMAS ne sert, en définitive, que de guide surce chemin. Ainsi, Germano Monosi, tout au long de

son long parcours d’enseignant de lagestion de la violence au travers des artsmartiaux, a pu constater que ses élèvesne lui ont jamais décrit leur cheminementmartial sous l’angle de la seule pratiquecorporelle efficace ou de la techniqueult ime, i ls ont toujours expl iqué leurévolut ion en terme de bien-êtrepersonnel, de calme, de meilleure gestiondu stress, de meilleure joie de vivre…

C’est pour Germano Monosi le signe desa réussite en tant qu’instructeur en ArtsMartiaux.

Un dernier mot du Maître« Ne vous laissez pas troubler par la

forme extérieure de la pratique du MAS,très efficace et sans concession… Elle n’estque le résultat d’un niveau de consciencede plus en plus élevé atteint par lepratiquant et lui permettant de maîtriser sapropre violence. Faites vos propresexpériences de combat sans vous blesserinutilement, et cela dans le cadre d’uneprogression pédagogique crédible etstructurée. Venez nous rejoindre etapprenez à nous connaître… À vousconnaître ! »

Des formations d'initiateurs, de moniteurset d'instructeurs sont régulièrementorganisées.Plus d'informations sur:

http://www.monosi-arnis-system.com

« Germano Monosi, s’avère d'une redoutable efficacité,

car sa pédagogie, axée dès le départ sur laréalité du combat. »

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Le DVD «Krav Maga Recherche etDéveloppement» est né de la volonté de 4spécialistes du Krav Maga et des sports decombats, Christian Wilmouth et FaustinoHernandez, Dan Zahdour et Jérôme

Lidoyne. Ces derniers sont à ce jour à latête de plusieurs clubs et d’un

groupe d’une vingtained’instructeurs et moniteurs

multi-disciplines allant duKrav Maga au MMA. CeDVD n’a pas pour but demettre en avant, ni unenouvelle méthode ni uncourant spécifique deKrav Maga. Il s’agitjuste là, de présenterun programme de KravMaga axé sur

l’importance du«contenu» et le partage

de nos expériences.

REF.:KMRED1

Tous les DVDs produits par Budo

International sont scellés au moyen

d’une étiquette holographique

distinctive et sont réalisés sur support

DVD-5, format

MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou

similaires). De même, l’impression des

jaquettes ainsi que les sérigraphies

suivent les plus strictes exigences de

qualité. Si ce DVD ne remplit pas ces

critères et/ou si la jaquette ou la

sérigraphie ne coïncide pas avec celle

que nous vous montrons ici, il s’agit

d’une copie pirate.

Budo international. netCOMMANDES :

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Le major Avi Nardia, l'un des principaux instructeursofficiels pour l'armée et la police israéliennes dans

le domaine de la lutte contre le terrorismeet le Close Quarter Combat (CQB), et

Ben Krajmalnik ont réalisé unnouveau DVD basique sur les

armes à feu et la sécurité etsur les techniques

d'entraînement dérivéesde l'IPSC (InstinctivePoint Shooting Combat).Le tir instinctif encombat est uneméthode de tir baséesur les réactionsinstinctives etcinématiques pour tireren distance courte dans

des situations rapides etdynamiques. Un discipline

de self-défense poursurvivre dans une situation

où la vie est menacée, où ilfaut une grande rapidité et une

grande précision, où il faut sortir lepistolet et tirer en distance courte, sans

utiliser la mire. Dans ce premier volume,nous étudierons : le maniement des armes (revolver etsemi-automatique), la pratique du tir à sec et la sécurité,le Point Shooting ou tir instinctif en distance courte et enmouvement, des exercices de rétention de l'arme ensituation de stress et avec plusieurs attaquants, desexercices de recharge avec chargeur, à une main… etfinalement des pratiques en galerie de tir avec pistolets,fusils K-74, M-4, mitraillette M-249 et même lance-grenades M-16.

REF.: • KAPAP7REF.: • KAPAP7

Tous les DVDs produits par BudoInternational sont scell�s au moyen dÕune�tiquette holographique distinctive et sontr�al is�s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires).De m�me, lÕimpression des jaquettes ainsique les s�rigraphies suivent les plusstrictes exigences de qualit�. Si ce DVD neremplit pas ces crit�res et/ou si la jaquetteou la s�rigraphie ne co�ncide pas aveccelle que nous vous montrons ici, il sÕagitdÕune copie pirate.

Budo international. netCOMMANDES :

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Panantukan Concept – SAMI, l’art de combat sans limites

Bien enseigner – Comprendre la complexité

« Votre corps est votre arme » est le principe de base du Panantukan. Cela peutparaître simple, ne pas se concentrer sur les armes que vous pouvez voir, utilisersimplement les armes corporelles, mais ce n’est pas aussi facile qu'il y paraît. Ilsemble y avoir d'innombrables combinaisons et manières d’utiliser bras, les jambes,la tête et le corps. Le Panantukan les utilise toutes et les enseigne toutes.

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l y a 13 mouvements possibles pour manipuler lebras droit de l'adversaire, 13 de plus pour le brasgauche, bien sûr, et un nombre presqueincalculable de combinaisons avec jeux de jambes,coups de pied, coups de poing et clés qui peuventêtre pratiquées. Un élève à qui l’on n’enseignerait

qu’un seul mouvement à la fois aurait probablementbesoin de dizaines d’années pour développer un répertoiresubstantiel de techniques. C’est pourquoi enseigner lesapplications n’est pas la seule façon d'enseigner lePanantukan Concept. Les applications, l’entraînement despoings et le sparring ne sont que des parties del'ensemble, comme le sont tous les autres exercices. Lesexercices, les enchaînements et les séquences demouvements sont également très importants. Ils formentune base solide pour que l'élève puisse construire dessus,apprendre et pratiquer.

Enseigner les basesCommençons par le début. Le jeu de jambes vient en

premier. C’est le jeu de jambes qui maintient l'ensemble dusystème. Un jeu de jambes bâclé va ruiner au moins lesdeux tiers des techniques. Et il faut savoir que lesdéplacements ne seront jamais fluides et dynamiques. Il

est donc clair que la première chose que les élèves doiventapprendre et comprendre, c’est une position correcte et unbon jeu de jambes. Dans tous les stages internationauxSAMI, séminaires et cours réguliers, le jeu de jambes est enseigné, soit comme un exercice travail léindividuellement – des ordres simples de directions ou desséries de jeux de jambes spécialement développés – avecun grand nombre de combinaisons possibles de jeux dejambes, soit en combinaison avec des coups de poing etdes applications simples. La complexité des applicationssera, bien sûr, plus élevée dans les niveaux plus avancés.En règle générale, les niveaux sont construits les uns surles autres. Un pratiquant de niveau 4, par exemple, doitdonc avoir maîtrisé toutes les exigences des niveaux 1, 2 et 3. Il est donc parfaitement normal d'inclure desexercices de base dans les niveaux supérieurs également.

Pratiquer les techniques en drillsLes drills sont des séquences de mouvements qui

peuvent être répétées maintes et maintes fois. Lesapplications singulières sont remplacées par desséquences de mouvements qui permettent aux élèvesd’effectuer beaucoup plus de répétitions en une leçon,beaucoup plus que ce qu'ils ne pourraient jamais faire s’ils

I

« Les drills sont des séquences demouvements qui peuvent être répétéesmaintes et maintes fois. Les applications

singulières sont remplacées par desséquences de mouvements qui permettentaux élèves d’effectuer beaucoup plus de

répétitions en une leçon, beaucoup plus quece qu'ils ne pourraient jamais faire s’ils

pratiquaient simplement les mouvementssinguliers. »

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pratiquaient simplement les mouvements singuliers. Nousdistinguons les drills suivants :• Le travail des variantes : Les deux partenaires

travaillent, en utilisant des séquences de mouvementsidentiques ou différentes.• Les drills d'alimentation : Le partenaire A travaille, le

partenaire B « nourrit » A qui se déplace. Supposons quequelqu'un veuille pratiquer les mouvements de défense. Latâche de son partenaire sera de nourrir le pratiquant avec unensemble déterminé d'attaques, de sorte que le pratiquantpuisse travailler la défense. Les rôles peuvent être inversés. • Les enchaînements : Les enchaînements sont des

séquences de techniques qui sont pratiquées avec unpartenaire qui pourront être uti l isées comme « objet d’entraînement », par exemple, pour lesenchaînements de clés.Une fois que les élèves maîtrisent les drills, on peut en

extraire les mouvements particuliers et les utiliser dans uneapplication. Par exemple, une clé, qui faisait partie d'unenchaînement de clés, sera complétée par une attaque dupartenaire (jab, uppercut) et finalisée par un renversement.Jab/haymaker => blocage + clé + renversement. Lapratique des drills fournit aux élèves un grand nombre detechniques. La clé de notre exemple peut facilement êtreremplacée par une autre clé, mais l’élève n'a pas besoind'apprendre de nouvelles techniques. Les élèves sontcapables d'appliquer 12 clés d'un enchaînement de clésdans 12 exercices différents. Bien sûr, les drills et lesapplications seront plus complexes et plus longs auxniveaux plus élevés. Un drill de niveau 1 peut avoirseulement 6 mouvements, mais il existe également desdrills de niveau 4 avec 24 mouvements.

Du grossier au subtilLes drills sont une bonne manière d'aider les élèves dans

leur entraînement. Les drills doivent être répétés fréquemmentpour permettre aux élèves de consolider leurs connaissances.Une fois que les séquences de mouvements ont étécomprises, on commence à faire plus attention aux détails età les perfectionner au fil du temps. Quand les élèvesapprennent et pratiquent d’abord une séquence, ils peuventmanquer de précision dans la posture, la dynamique, lessaisies et les clés. Ces inexactitudes doivent être travailléesétape par étape pour rendre le drill vraiment efficace etpermettre aux élèves d'appliquer les techniques épurées.Faire simplement les mouvements dans le bon ordre n’estpas le but de l'exercice. Mais expliquer chaque petite choseen détail n’a pas beaucoup de sens. Presque personne nesera capable de suivre, la frustration est inévitable.

Principes et conceptsLes systèmes de combat tactique SAMI sont construits

sur des principes et des concepts qui peuvent êtreretrouvés dans toutes les techniques et applications. Plusles élèves pratiqueront, plus ils apprendront de principes.Plus i ls avanceront, plus i ls devront être capablesd'appliquer de manière indépendante les principes et lesconcepts du système. Progressivement, ceci leur apporteraune compréhension globale du système. Au niveauinstructeurs, on traite pour cela les principes du systèmedès le début. Les cours suivis par les instructeurs, parexemple dans les séminaires intensifs, comprendront lepanorama général du système dès le premier instant.

Enseigner par niveauxNos formations sont organisées en différents niveaux

afin d'offrir à nos élèves des cours qui sont à la fois

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exigeants et encourageants. Chaqueélève a la possibilité de pratiqueravec des partenaires à un niveau depairs et de développer sestechniques et compétences.Imaginez un groupe où despratiquants de tous niveauxs’entraînent ensemble. Ce seraitépuisants pour certains et ennuyeuxpour d’autres. Mais i l y a desexceptions, comme le sparring, lapratique du jeu de jambes ou lesapplications générales qui sontimportantes pour tous lespratiquants, quel que soit leur niveau.Les élèves avancés peuventaugmenter le niveau d'intensité et la

dynamique et engendrer desentraînements améliorés pour tous.

Devenez instructeur !Nous avons éveillé votre curiosité ?

Vous voulez enseigner le PanantukanConcept ? Eh bien, nous offronsrégulièrement une formation intensived’instructeurs. Les instructeurs deSAMI international obtiendront un tasde connaissances et de compétencesnécessaires, afin de pouvoir seprésenter en tant qu’instructeursqualifiés. Les degrés d’instructeurssont également divisés en plusieursniveaux, depuis le chef de groupe

d'étude jusqu’au maître instructeur.Les cours d’instructeurs ont lieu surplusieurs jours de cours et couvrent àla fois le développement descompétences individuelles au sein dusystème et les compétences en tant qu’instructeur. La durée descours peut varier en fonction del'engagement, des compétences etdes connaissances antérieures dechaque personne. Pour plus d'informations, consultez

www.panantukan-concept.com

Photos : Thomas Suchanek Texte : Irene Zavarsky, Irmi Hanzal,

Peter Weckauf, Thomas Schimmerl

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Tout système a des limites et quand vous passez d’un système à un autre, vous devez apprendre un autre artmartial et c’est ce que le Kapap essaye d’éviter. Le Kapap, combat face à face, c’est ça, un pont entre systèmes.Son fondateur fit sienne une expression dont le concept était utilisé par d’autres styles d'arts martiauxtraditionnels  : «  Ne portez pas une arme, soyez vous-même l'arme.  » Si votre pensée, votre esprit et votrecorps sont l'arme, vous serez une arme qui sera tout aussi efficace lorsque vous porterez une arme. Ce DVDde l’Avi Nardia Academy traite de la connexion entre la «  vielle école  » d’arts martiaux et le CQB (CloseQuarters Battle) moderne.L’expérience de Nardia en tant que commandant à l’IDF (Israel Defense Forces) et entraîneur officiel de laprincipale unité anti-terroriste israélienne lui a appris que cultiver la pensée et l’esprit du guerrier devait êtreprioritaire sur le simple entraînement physique.Dans cette vidéo, nous étudierons entre autres, la sécurité avec les armes et les parallélismes convaincantsentre l’Iaido et le maniement correct d’une arme à feu. Les armes à feu sont les éléments les plus récents del’armement individuel, mais elles n’échappent pas à la sagesse et à la logique de la vieille école. Nous verronségalement des exercices d’entraînement adaptés du BJJ, des exercices de désarmement et de préparationintelligente du corps avec des explications quant aux bénéfices et les précautions à prendre. Un DVD éducatif,inspirateur et révélateur, recommandé aux pratiquants de tous les styles, anciens et modernes. HYPERLINK "mailto : [email protected]" [email protected]

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Tous les DVDs produits par Budo Internationalsont scellés au moyen d’une étiquetteholographique distinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICXou similaires). De même, l’impression des jaquettesainsi que les sérigraphies suivent les plus strictesexigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas cescritères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie necoïncide pas avec celle que nous vous montrons ici,il s’agit d’une copie pirate.

REF.: • TAOWS-2REF.: • TAOWS-2

Le Wing Tsun est un excellent style de boxe chinoise, quipermet de consacrer toute une vie à la pratique et à la

croissance intégrale du pratiquant. Les idées, latechnique, la philosophie… tout cela fait partie

d'un art ancestral et devrait être étudié etcompris comme un tout. Le Sifu SalvadorSánchez centre son deuxième DVD sur lemannequin de bois et comment celui-ciinfluence toute la pratique du WingTsun. Comme dans le système actuella forme est apprise dans les derniersniveaux du style, les nombreuxpratiquants qui abandonnent n'ontpas la possibilité de connaître sesidées, ses tactiques et sesstratégies et ne peuvent dès lorspas les intégrer dans leur pratique.Pour la TAOWS Academy, il est trèsimportant que le pratiquantcomprenne ce qu'il fait dans tous sesaspects. Nous poursuivrons pour cela,dans ce DVD, le même schéma quedans un cours, un stage ou une

formation. Notre schéma est en 6 étapes: la première, c’est l’idée à développer, ce

que nous voulons obtenir. La deuxième, cesont les formes (Siu-Nim-Tao, Chum Kiu, Biu

Jee, mannequin de bois) selon les niveaux. Latroisième, ce sont les déplacements, la mobilité. Le

quatrième pilier est le Chi Sao/Chi Gerk, l’adhérence, l'âmede notre système. Le cinquième élément est la non-adhérence ou lenon-contact, savoir comment faire pour entrer en contact avecl’adversaire en toute sécurité. Enfin, la sixième section est la Sparring, lecombat ou Lat-Sao. Bruce Lee disait qu’on apprenait à combattre encombattant, et c’est la chose plus juste qu’ait jamais dite un artistemartial. Comment faisons-nous en sorte que le Wing Chun soit un artmartial efficace et respecté ? En pratiquant des exercices qui nousrapprochent progressivement du combat, jusqu'à ce que chacun denous puisse, en tant que combattant, tirer le meilleur parti de cemerveilleux système de combat.

Budo international. netCOMMANDES :

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Le Kihon Waza (techniques de base) est la partiela plus importante de l'entraînement de tout

art martial. Dans ce DVD, le maîtreSueyoshi Akeshi nous montre divers

types d'entraînement du Kihonavec Bokken, Katana et à

mains nues. Il explique danstous les détails chaquetechnique afin que lepratiquant ait une idée plusclaire de chaquemouvement et de lamanière dont le corps doitcorrespondre au travail dechaque Kihon. Toutes lestechniques ont commebase commune l'absence

de Kime (force) afin que lecorps puisse se développer

en accord avec la techniquedu Battojutsu et, bien que cela

puisse paraître étrange àpremière vue, tout le corps doit

être détendu pour atteindre unecapacité de réponse rapide et précise.

Toutes les techniques de base sont effectuées à lavitesse réelle puis sont expliquées afin que lepratiquant puisse atteindre un niveau adéquat.L'absence de poids dans les pieds, la détente ducorps, le fait de laisser tomber le centre de gravité,sont des éléments importants sur lesquels le maîtreinsiste et qui permettent d'obtenir un bon niveautechnique et une relation directe entre la techniquede base et l'application réelle.

REF.: • IAIDO7 REF.: • IAIDO7

Tous les DVDs produits par BudoInternational sont scell�s au moyen dÕune�tiquette holographique distinctive et sontr�al is�s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires).De m�me, lÕimpression des jaquettes ainsique les s�rigraphies suivent les plusstrictes exigences de qualit�. Si ce DVD neremplit pas ces crit�res et/ou si la jaquetteou la s�rigraphie ne co�ncide pas aveccelle que nous vous montrons ici, il sÕagitdÕune copie pirate.

Budo international. netCOMMANDES :

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Les arts martiaux philippins ont la réputation méritée de travailler efficacement les armes lesplus variées, depuis les bâtons jusqu’aux couteaux. Derrière elles, nous trouvons uneconception du combat pratique que bien peu, comme l'auteur de ce livre, Frans Stroeven,peuvent expliquer aussi bien.

Frans est Hollandais. Errant et voyageur, comme le mythe classique, il a su, au cours desannées, rassembler l’information des sources originales, de lui donner cette empreintemoderne et pragmatique qui a fait de son système, une référence au niveau internationalauprès des élèves d’Eskrima sérieux.

Ce livre rassemble toute cette information avec, en outre, des chapitres qui commententaussi bien les classiques des arts martiaux philippins comme le grand maître Canete que desréflexions sur les systèmes combinés bien connus de l'auteur comme le Wing Chun. C’estcependant la quête de l'efficacité au combat qui constitue l'axe central qui domine ce texte.Une efficacité qui a conduit ce magnifique instructeur à enseigner à des groupes policiers telsque la police du Brésil ou des Philippines.

C'est un livre pour ceux qui s'intéressent aux arts de combat pratiques et une granderéférence pour tous les élèves des arts de l'Asie du Sud-Est en général. Le texte est truffé deconseils pratiques intéressants sur le combat qui attireront l’attention de tous les spécialistes,mais comme son style est simple et direct, même les non-initiés pourront en bénéficier.

Alfredo Tucci

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Andreas Hoffmann : Maître, vousavez 67 ans d'expérience en Jiu Jitsubrésilien. Pouvez-vous nous raconterquelques anecdotes de vospremières années avec la familleGracie ? Nous parler de votrepremier combat ?Flavio Behring : Un jour, je suis allé à

l'académie et Joao Alberto Barretom’attendait. Il me dit que nous devionsaller combattre. J’ai été étonné quepersonne ne change de kimono, sauf moi.Je lui ai demandé : « Combien d'élèvesvont se battre ? » – « Rien que toi, toiseul vas te battre. » Je lui ai demandé : « Quel combat ? Comment ? ». JoaoAlberto Barreto m’a répondu : « Juste tebattre. » – « Qui est mon adversaire ? »– « Il est ceinture noire de Judo. » À

l'époque, j’avais 14 ans et j’étaisceinture blanche, il était donc trèsdifficile de m’obliger à monter sur lering. Je tremblais et j’avais peur, jevoulais rentrer à la maison. Mais JoaoAlberto Barreto a insisté. Je suis doncmonté sur le ring. L’arbitre était le vieuxCarlos Gracie. Le type ceinture noire deJudo s’est approché de moi et a fait unrenversement, puis un autre, trois,quatre, cinq renversements car àchaque fois je me relevais. Il me saisit ànouveau et finalement m’immobilisa. Jeme suis souvenu d'un détail del’entraînement, je l’ai attrapé dans unétranglement et il s’est évanoui. Je suisallé dans mon coin, je voulais m’en aller.Mais Carlos Gracie a dit : « Non,maintenant tu vas te battre à nouveau. »

Et en effet, deux minutes plus tard, lejudoka était à nouveau prêt à se battre.Nous avons fait la même chose, un,deux, trois renversements, puisl'immobilisation Kesa Katame, puis j’aifait le même étranglement et il a perduconnaissance. « Tu l’as de nouveauendormi », m’a dit Carlos Gracie. Jeme suis redressé, Carlos a soulevé mamain et a dit : « C’est ça, le Gracie JiuJitsu. » C’est comme ça que ça sepassait généralement à cette époque.

Andreas Hoffmann : Étonnant,vous faites donc partie du défiGracie. Est-il vrai qu'ils sont prêts àse battre à tout moment ?Flavio Behring : Oui, et voici une

autre histoire. Carlson Gracie et Joao

Interview : Andreas Hoffmann et Christoph FußPhotos : Gabriela Hoffmann

Avec moi, ici, à mon académie à Bamberg, enAllemagne, se trouve Flavio Behring, grand maîtreceinture rouge de Jiu Jitsu brésilien et j’ai l’honneur depouvoir interviewer cette légende. À l’âge de dix ans,en 1947, le grand maître Flavio Behring commença àsuivre des cours particuliers de Jiu Jitsu Brésilien avecHelio Gracie à Rio De Janeiro, essayant de surmonterson asthme et de rester actif et en bonne santé.Quelques années plus tard, Helio Gracie demanda àJoao Alberto Barreto de l'aider à former le jeune FlavioBehring à l'académie Gracie à Rio Branco. Dans cetteacadémie, il partagea le tatami avec Carlson Gracie,Heligio Vigo, Waldemar Santana et bien d'autres.

Grand Maître Flavio Behring : « Mes premières années avec la famille Gracie »

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Alberto Barreto dormirent un jour à l'académie.Soudain, à 2 heures du matin, le téléphone sonna.C’était le frère de Joao Alberto qui téléphonait. Il dit àson frère de venir se battre contre un étranger énormeappelé « Messik ». Messik affirmait être capable debattre n'importe qui. Ils ont demandé à Helio Gracie età moi-même d’aller les retrouver. Nous y sommes allésensemble et là, Joao Alberto Barreto a soumis le gars.Puis quelqu'un a tiré sur nous et a blessé Joao AlbertoBarreto. C’est comme ça que fonctionnaient les chosesles premières années.

Andreas Hoffmann : Pouvez-vous nous parler devotre premier combat Vale Tudo ? Flavio Behring : Une fois, au cours de notre

entraînement, Helio Gracie est venu vers moi et m'a dit :« Enlève ton Kimono et viens avec moi. » Je l'ai suivijusqu’à un Dojo où je devais ensuite à combattre ungars du Capoeira. J’ai demandé à mon professeur ceque nous faisions là. Il a répondu : « Ce gars m'a défiéet tu vas maintenant me représenter. » J’avais 16 anset j’étais très effrayé, j’avais tellement peur que j’aisoumis le gars dans les dix secondes. J’ai sauté sur lui,mais Helio m’a retenu et m’a dit : « Arrête, arrête ! Ce

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n’est pas bon, tu es venu ici pour te battre, ce fut trop rapide. »J’ai donc dû me battre à nouveau, mais cette deuxième fois, cefut facile, parce que le gars était déjà psychologiquement brisé.

Andreas Hoffmann : Donc, Helio Gracie croyait en vous ? Flavio Behring : Durant toute ma vie avec Carlos Gracie et

Helio Gracie. Ils faisaient toujours tellement confiance à leursélèves, tellement confiance, ils croyaient vraiment en nous.C’était normal pour nous qu'ils viennent et nous disent : « OK,nous avons un gars pour toi, maintenant, bats-toi. » Et je peuxvous dire : nous avons gagné 99 % des combats.

Andreas Hoffmann : Et Helio Gracie, a- t-il vécu fidèle à lamême devise, être prêt à tout moment, n'importe où ?Flavio Behring : Oh oui, Helio a toujours démontré qu’il vivait

ainsi. Par exemple, il s’est battu un jour contre un de ses élèves,Waldemar Santana. Waldemar avait alors 26 ans, c’était unhomme fort de 82 kg. J’avais coutume de m'entraîner avec lui etc’était un gars avec un cou vraiment puissant. Un jour, unjournaliste a demandé à Waldemar d’abandonner l'académie etde lutter pour son propre compte pour devenir célèbre. Lapremière chose que le journaliste a fait, ce fut de défier Heliocontre Waldemar. La police n'a pas permis que ce combat aitlieu, il a donc été programmé puis annulé à nouveau à plusieursreprises. Un jour, alors qu’Helio Gracie était à son ranch, loin deRio, son frère Carlos l’a appelé et lui a dit que le combat avecWaldemar allait avoir lieu deux heures plus tard. Quand HelioGracie est arrivé avec sa voiture, tout était déjà prêt pour lecombat, qui a duré ensuite pas moins de trois heures et 45minutes. J'y étais et ce fut très émouvant pour moi. Au début, cefut un combat très excitant, mais à un certain moment,Waldemar se mit dans sa garde et y est resté. Helio Gracie avecses 46 ans et ses 64 kilos contre un type beaucoup plus jeune –

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son propre élève – qui pesait 20 kg deplus. Mais Helio Gracie était là et ilreleva le défi. Je ne pouvais pasentendre ni voir ce qui se passait, maisquelqu'un me le raconta. Helio essayade se lever, mais Waldemar se levaavant et demanda à l'arbitre ce qu'ildevait faire. Et l'arbitre lui a dit delancer un coup de pied. Waldemar adonc envoyé un coup de pied à HelioGracie, son ancien professeur, un coupde pied au visage, et l ’a mis KO.Pouvez-vous imaginer cela ? Nous nepouvions pas y croire, ce fut toutsimplement incroyable. Et tout lemonde est entré sur le ring. La policeessaya de contrôler les choses, maisimaginez combien la situation était émotionnellementchargée de part et d’autre. À un moment, Carlson Graciea crié : « Je vais t’avoir, Waldemar, prépare-toi ! » Plustard, il gagna contre Waldemar.

Andreas Hoffmann : Oh, je peux imaginer lesfortes émotions que cela a suscité chez toutes lespersonnes impliquées. Quelle était votrepréparation pour les combats Freefights ou ValeTudo à l'époque ? Flavio Behring : Je vais vous donner un exemple de

l'un des meilleurs combattants de la famille Gracie, JoaoAlberto Barreto. Il a livré 52 combats de Vale Tudo quieurent lieu chaque semaine, le lundi soir, et il les a tousgagné. Pendant la semaine, il enseignait notre Jiu Jitsu,le week-end, il se reposait, la journée du lundi, i l

enseignait encore à l'Académie Gracie et le soir, il faisaitses combats de Vale Tudo. J’ai appris par son exempleque notre self-défense était le véritable entraînement, ellel'a préparé à se battre et à gagner. Nous nous sommesbeaucoup entraîné avec des boxeurs et des lutteurs.Mais nous ne l’avons pas pratiqué, c’était juste pour leplaisir. Notre objectif était clairement le Jiu Jitsu.

Andreas Hoffmann : Qu’en est-il de l'éthique dansle Vale Tudo ? Flavio Behring : Aujourd'hui, c’est différent, les règles

sont différentes. L'éthique des règles de base étaitgénéralement que si vous frappiez quelqu'un, c’était àl'assommer, pas pour lui faire de mal. Aujourd'hui,cependant, dans le MMA, combien de compétiteurs voit-on qui frappent dans l'intention de blesser.

Avec le grand maître FlavioBehring et le grand maître Joao

Alberto Barreto, l’une des figuresles plus importantes dans la

communauté du BJJ et arbitre dupremier UFC.

Dans l'interview, Flavio Behringparle souvent de lui.

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Andreas Hoffmann : Merci, maître, pour cette premièrepartie de l' interview. I l est fantastique d’obtenir desinformations de première main sur le début du Gracie JiuJitsu brésilien. Et merci de m’aider à construire et établir leBehring Jiu Jitsu brésilien en Allemagne. Depuis 10 ans, vous

visitez mon académie deux fois par an et je suis fier d'êtrel’une de vos ceintures noires. Que celui qui souhaite se joindre à notre équipe et

apprendre à enseigner n’hésite pas à me contacterdirectement : www.weng-chun.com

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Police et arts martiauxIl est difficile d’apprécier vraiment combien d’ego il

existe dans la communauté des arts martiaux. Si nousmettons de côté les athlètes professionnels, les stars decinéma et autres artistes et politiciens, les artistes martiauxatteignent de très haut niveau sur l'échelle de la perception

de l'auto-importance. C'est pourquoi vous ne pouvezpresque jamais convaincre un instructeur d'artsmartiaux (en particulier un « maître » ou un « grandmaître » !) qu'il n'est pas qualifié ou compétent pour

enseigner les tactiques de défense policières.Lors d’une prochaine réunion d’instructeurs

éminents, un banquet de Hall of Fame parexemple, déclarez cela publiquement…

vous verrez à quelle vitesse vousentrez dans un affrontementdésagréable. La plupart,aveuglés par leur ego, nepeuvent pas voir ni accepter

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la vérité. Certains, tout au fond, savent lavérité, mais, pour protéger leur ego, nel'admettront jamais. Ce triste état de chosesa, depuis longtemps, affecté négativementune relation déjà compliquée entre lesinstructeurs d'arts martiaux et la police.Mettons donc l'ego, les i l lusions et lacupidité de côté et, examinonshonnêtement le côté arts martiaux du débat.

1. « Les arts martiaux ont été créés pourle combat physique. Sur le champ debataille, dans votre maison, dans la rue, surune montagne ou sur la plage… quelledifférence cela fait-il ? »

Ma réponse : Une grande différence !Je suis sûr que vous ne voudriez pasconduire vos enfants à l'école dans uneFerrari de Formule 1 et, bien sûr, que vousne voudriez pas aller à la chasse au lapinavec un RPG. Alors, pourquoi croyez-vousque toutes les stratégies et techniques decombat sont bonnes pour le travail de lapolice ? Dans le vaste arsenal destechniques d'arts martiaux, i l y en acertainement certaines qui sont parfaitespour le travail de la police, mais ce n’est pasle cas de la plupart. La véritablecompétence dans ce domaine, c’est deconnaître la différence : quelles sont lestechniques d'arts martiaux pratiques,efficaces et juridiquement appropriées pourle travail de la police et quelles sont cellesqui peuvent être modifiées pour leursbesoins spécifiques. Les vrais expertssavent que tous les combats ne sont pasles mêmes : la nuit ou le jour, sur du sableou dans la neige, à l' intérieur ou àl'extérieur, en uniforme ou en maillot debain. Les agents non seulementcomprennent les différences… ils lesaffrontent aussi tous les jours.

2. « Je suis un expert ceinture noire et uninstructeur certifié. Je suis parfaitementqualifié pour enseigner aux officiers de policecomment se défendre et calmer les voyous. »

Ma réponse : Une ceinture noire en quoi ?L'obtention d'une ceinture noire n'investitpas automatiquement quelqu'un avec despouvoirs magiques et d’une connaissanceil l imitée. La ceinture noire est toutsimplement un marqueur pour noter leniveau de progrès de l'élève. Lorsqu'uninstructeur d'arts martiaux se dirige à unorganisme chargé de l’application de la loipour proposer de former ses agents, il doits'attendre à ce qu’un fonctionnaireintelligent lui pose plusieurs questions tellesque : une ceinture noire dans quel artmartial ? Quel style ? Quel âge avez-vous ?Depuis combien de temps pratiquez-vous ?Depuis combien de temps enseignez-vous ?Avez-vous déjà travaillé à l'application deslois ? Où ? Combien de temps ? Avez-vous des références, des garanties, destémoignages et des recommandationsformulées par d'autres services de policeque vous avez formés ? Pourquoi croyez-vous votre art ou votre style est parfait pourle travail de la police ? Il y a 30 ans, êtreceinture noire de « Karaté » pouvait peut-être vous faire obtenir le poste et beaucoup,malheureusement, l’ont obtenu. Mais cetteépoque est révolue. Les fonctionnaires depolice sont plus éduqués et mieux informés.Ils savent la différence entre le Taekwondoet le Krav Maga, ou entre le Kickboxing et leHapkido. Avoir simplement une ceinturenoire ou être un instructeur ne suffit plus.Vous devez enseigner le « bon »style, avoirle « bon » bagage et la « bonne »expérience pour être accepté et respectépar la communauté policière.

3. « Je suis (ou j’étais) un champion qui aremporté de nombreux combats et je peuxcertainement enseigner à des officierscomment gagner dans la rue. »

Ma réponse : Vous êtes sérieux ?Assimiler le sport au travail de la policeserait comme comparer un vélo et une motoDucati ! Les compétitions sportives (même

Combat Hapkido

FBI

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les combats de MMA les plus difficiles)ont des règles, des arbitres, des délais,des catégories de poids et, comme j’aipu le vérifier la dernière fois, ils n’ontjamais eu l ieu dans la rue, dansl'obscurité et avec toutes sortes d'armes.Même si l'instructeur est (ou était) unvéritable champion d'arts martiaux,utiliser cela comme un argument devente et une « qualification » pertinentepour assurer la formation des agents depolice est ridicule, non professionnel etse traduira immédiatement par la pertede respect et de crédibil ité del'instructeur aux yeux des fonctionnairesde police.

4. « L’entraînement des arts martiauxproduit discipline, confiance en soi,condition physique, maîtrise de soi et

d’autres avantages très importants quisont pertinents et souhaitables dans letravail de la police. »

Ma réponse : Absolument ! Et jesouhaite que chaque officier de policedans le monde ait choisi l’entraînementdes arts martiaux comme hobby. Cela lesaidera certainement car cela aidequiconque s'entraîne aux arts martiaux. Ilsuffit de ne pas confondre cela avec laformation en tactiques défensivesspécialisées spécifiquement conçuespour le travail de la police. Alors que l'onpourrait dire que « toute pratique dansn'importe quel style est mieux que pasde pratique du tout », je pourraismentionner que l’entraînement à certainsarts martiaux ou styles est, pour lespoliciers, en fait, pire que rien, car ils

acquièrent des positions, desmouvements, des techniques et desattitudes qui sont inuti les et mêmedangereux lorsqu'ils sont appliqués à leurtravail. Même si c’est vrai pour tout lemonde en général, une réactioninsuffisante ou excessive pourra avoirdes conséquences graves, voiremortelles pour un officier de policier. C'estpourquoi leur formation ne peut passimplement être « des arts martiaux »,mais doit être « des tactiques défensives », spécialement conçus pourleur type de travail.

5. « Le manque de formation et lemanque de compétences tactiquesdéfensives se traduira par plus deblessures pour les officiers et lespersonnes qu’ils affrontent. Cela se

Équipe de Swat de Costa Rica

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traduira par une augmentation des coûtsmédicaux et des l it iges juridiquescoûteux. »

Ma réponse : Absolument vrai ! Lesfrais médicaux pour les blessures subiespar les agents (et même par lesdélinquants!), les défenses juridiques (etles attributions de dommages et intérêtséventuels), la perte de temps, l'imagepublique ternie de l'Agence et lamauvaise presse sont toutes desconséquences directes tangibles desagents manquant de formation entactiques défensives à mains nues. Il estimportant de mentionner à ce stade, unestatistique très importante qui démontretragiquement et sans équivoque lemanque de formation en tactiquesdéfensives (et leur nécessité !) : 60%des agents tués avec une arme à feusont tués avec leurs propres armes ! Leshabiletés, les connaissances, lescompétences et la confiance en soiamélioreront considérablement leprofessionnalisme et la sécurité desagents et vaudront de nombreuses foissur le coût modeste de cetinvestissement.

6. « Le manque de compétences entactiques défensives à main nue desagents va inévitablement conduire à uneplus grande utilisation inutile et injustifiéed'armes à feu et d'autres armes. »

Ma réponse : Absolument, et souventavec des conséquences tragiques !Dans une confrontation effrayante,dangereuse, remplie d’adrénaline,l'officier revient à sa formation et, s'ilmanque de formation dans un domaine, ilrecourra, par défaut, à d'autres moyenspour faire face à la situation. Le manque de compétences est toujoursaccompagné par le manque de confianceen soi… ajoutez maintenant la peur, lestress et la confusion au tout ! Et, bien

sûr, nous nous attendons, non, nousexigeons, que l'être humain prenne desdécisions en une fraction de secondedans ces conditions ! Et pas n’importequelles décisions… les bonnes décisions,raisonnables, justes, correctes etparfaites, à chaque fois. Si, en tant quesociété, nous attendons cela de nosagents de police, n'est-il pas juste, n'est-il pas logique, ne nous incombe-t-il pasde leur fournir tous les outils disponibles? Ne devrions-nous investir davantagedans leur formation ? Ne devrions-nouspas allouer des fonds non seulement enéquipement et en technologie, mais aussien experts et en professionnels afind’apporter une excellente formation entactiques défensives, un secteur qui, àmon avis, a toujours été gravementnégligé.

Voi là, j ’a i tout dit . Nous avonsexaminé les deux côtés de cet argumentd'une manière juste et équilibrée. Jecrois qu'un jury rendrait un verdictunanime en faveur d'un programmed’entraînement permanent, compétent,périodique, des agents de police entactiques défensives. La clé, cependant,c’est que ce doit être le bon programme !Comme beaucoup d'instructeurs d'artsmartiaux, j’ai voulu offrir mes servicesaux organismes chargés de l’applicationde la loi. Non seulement parce que c'estun bon business qui apporte du prestigeà l'instructeur, mais aussi parce que jecrois vraiment qu'il peut effectivementprotéger les agents et être bénéfiquepour la communauté. Je me sentaisqualifié pour le faire après avoir passé20 ans à travailler dans ce domainedepuis plusieurs positions différentes.Mais j’étais conscient que mon matérield’« arts mart iaux » était asseztraditionnel et axé principalement sur le

marché « civil ». Ainsi, avec l'aide deplusieurs de mes élèves qui étaient despoliciers vétérans très expérimentés,nous avons décidé de créer un nouveauprogramme spécial de tact iquesdéfensives modernes, prat iques eteff icaces, conçu spécif iquement etuniquement pour les agents de police.Après trois ans de recherche, d'analyseet d'applications, nous avons finalementeu l'impression d’avoir structuré le bonprogramme et, en 1998, l’internationalTactique Pol ice Défensives Inst i tut(IPDTI) est né. Bien que notre objectifprincipal soit de fournir la formation laplus pert inente et compétente à lacommunauté chargée de l’applicationde la loi, l'autre objectif important estd'éduquer, de former et de certifier desinstructeurs d'arts martiaux dans cettespécial isat ion professionnel le trèsspécifique.Depuis la création de l’IPDTI, nous

avons organisé un entraînement pour desmilliers d'officiers dans 18 pays dans lemonde et nous avons certifié plus de 300 instructeurs. Nous avons reçu des dizaines de lettres derecommandation, des témoignages etdes reconnaissances. Plus importantencore, nous avons reçu de nombreuseslettres d'agents qui nous remercientindividuellement et reconnaissent quenotre formation leur a permit de prévenirdes blessures graves et même de sauverleur vie. Ce qui, pour nous, est la plusgrande récompense. L’IPDTI a prouvéque les instructeurs d'arts martiauxpeuvent travailler avec les forces depolice et leur donner une formationprécieuse et importante. Il faut juste lefaire de la bonne manière. Venez nousvisiter : HYPERLINK "http://www.dsihq.com" www.dsihq.com

Combat Hapkido

Police de Rome

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« Karaté : Images d’une histoire » est l’ouvrage qui possède la plus grande quantité de documentsd’archives historiques de l’histoire du Karaté. Funakoshi, ses maîtres, les grands des générations suivantes,Nakayama, Yamagushi, tout cela dans des documents inédits ou peu connus, des photos qui font partie del’histoire du Karaté. Un livre merveilleux.

Le terme « philosophe » est largement utilisé quand on parle du Karaté traditionnel et classique, mais pourmieux comprendre à quoi se réfère cette philosophie du Karaté sans se perdre en vaines élucubrations, il n’ya rien de mieux que de connaître les opinions et les pensées des grands maîtres à propos de la significationde l’objectif de cet art martial et de sa pratique.

NOUVEAU LIVRE !

Prix : € 33,00

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Commandes :

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À la fin du XVIIe siècle, dans les plaines de la Pampa Argentine, résultat d'unmélange de cultures et de races apparaît la figure du gaucho. Le gaucho vit à cheval,enveloppé dans son populaire poncho (une couverture avec une ouverture au centre).

Escrime criolla : L’art du poncho et du facon

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Escrime criolla : L’art du poncho et du faconFin du XVIIe siècle en Amérique du Sud. Dans la

Pampa argentine, surgit une nouvelle race, legaucho, un mélange de Créole et d’Indien, et avecelle un nouvel art guerrier, l’Escrime criolla. Mais qu’est ce que l’Escrime criolla ?C’est l'art de se battre avec un poncho et un

couteau. Elle avait ses normes et ses valeurs, c’était

une question de virilité, il y avait du respect et on sebattait à un contre un. Elle avait des techniques etdes entraînements, entre autre le visteo. On ycombattait avec un bâton noirci par le feu, mi jeu etmi sérieux, car un criollo digne de ce nom était bonpour la coupe, une pratique qui se poursuitaujourd’hui encore. J’aime regarder mes enfantsjouer au visteo, couverts de suie. On pratiquait levisteo dans une zone délimitée, appelée cancha(terrain), dont on ne pouvait sortir. Les canchadas et

Arts Ethniques

Son portrait magnifiquement brossé dans « Martin Fierro » de JoséHernandez, une épopée en vers, acquiert une identité et des formesculturelles propres. Parmi elles, l'utilisation du facon (grand couteau) etdu poncho, comme armes, et des boleadoras, un instrument empruntéaux Indiens, qui se compose de trois pierres enveloppées dans du cuir etunies par trois cordes généralement faites de cuir tressé, que l’on faittournoyer à partir de l'une des extrémités avant de les projeter et quipeuvent atteindre de longues distances et frapper les proies ous’enrouler à leur corps au contact. Nous vous présentons ce personnage et les arts du gaucho dans un

excellent article en direct d’Argentine.

Alfredo Tucci

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autres mouvements la différencièrent des autresEscrimes de couteau, où l’honneur prévalait.Le couteau utilisé dans le duel est appelé

facon, mais on pouvait également utiliser unpoignard. Ces couteaux étaient généralementfaits à partir d'épées ou de baïonnettes. Lalongueur de la lame n’était pas inférieure à 35cm et pouvait atteindre jusqu'à 80 cm dans lecas de « facon caronero ».Le poncho est un rectangle de tissu d’alpaga,

de vigogne, etc., possédant un orifice au milieu.Non seulement il nous accompagne les nuitsfroides, mais aussi dans le combat, ajoutant unecuriosité. Il faisait officiellement partie du premierrégiment de l'armée indigène. Dans le duel, il estenroulé sur le bras gauche. C’était uneexcellente protection et une terrible armedéfensive de distraction. Le temps conduisit àperfectionner les techniques de poncho tellesque le flecazo, la manteada, etc.

« Le facon sert aussi bien pour ouvrir une bêteque pour conclure une discussion. »

(Dicton populaire argentin)

Le gaucho, ce personnage résistant, a étéutilisé pour lutter contre l'ennemi espagnol,indien ou tout autre ennemi. Toujours poursuivi,homme simple et sincère, excellent cavalier,habile avec ses outils, le couteau, le lasso et lesboleadoras, il ne fut pas partisan des armes àfeu et préféra toujours les armes tranchantes. Defait, il y avait plus d'honneur dans les duels etrarement on cherchait la mort. Une disputeterminait tout simplement sur un « barbijo »(coupure sur la joue) ou un « planazo » (coupdonné avec le dos de la lame à la tête), quilaissait l'adversaire en piteux état, mais vivant, etsi on avait été trop loin, on en terminait avec lavie du misérable… Une sorte d'euthanasie, « faire une sainte œuvre » disaient-ils.

« Quand vous tombez dans l’abîme Plus que l'épée et la lance,

Est généralement plus utile la confiance Que l'homme a en lui-même »

José Hernández (Martin Fierro)

D'autres armes accompagnaient le gaucho :les boleadoras, arme d'origine indigène,simplement trois boules unies par des lanièresde cuir. Une arme de jet qui, maniéemagistralement, décimait les rangs des arméesroyalistes dans les guerres d'indépendance, àcôté de la chuza (lance) qui était l'arme officielledans l'armée du général José de San Martin.

« Les armes sont nécessaires, Mais personne ne sait quand,

Donc si vous êtes à pied, Et surtout la nuit

Vous devez les emporter Et être prêts à les utiliser.

José Hernández (Martin Fierro)

Et le temps a passé… Au début du XXe siècle, époque d’hommes

courageux, beaux et hors la loi, l’Escrime criollaexistait toujours. Parfois à la place de poncho, ilsportaient un foulard, mais le facon, la dague,

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Arts Ethniques

verijero ou fiyingo (différents modèles decouteaux criol los) étaient toujoursprésents. Ils n’avaient pas besoin d’ungrand motif pour dégainer leur arme,n’importe quelle raison était valable, unefemme, un mot de trop et les disputesterminaient en duels où une coupure sur le visage (barbijo) concluait lemalentendu.

« Son espoir est le courage, Sa garde est la prudence, Son cheval est son salut, Et passe ses insomnies,

Sans autre protection que le ciel sans autre ami que son couteau. »José Hernández (Martin Fierro)

Aujourd'hui, l’Escrime criolla esttoujours présente en Argentine dans lesvillages de l’intérieur du pays. Et il y atoujours un combat au couteau dans lesdomptages et les fêtes populaires, unehabitude difficile à éradiquer. On latrouve également dans la réalitépénitentiaire, où les détenus continuentde régler leurs différends, mais cettefois avec faca (grand couteau) etcouverture et suivant les mêmes normescomme le « planazo », le coup donnéavec la partie non coupante dutranchant au milieu de la tête, concluantla lutte, et où le détenu qui perd passeun très mauvais moment ; le gauchol’effectue en criant « Dieu te garde ».

« Il tue rarement son camaradeParce qu'il n'a pas cet instinct,

Il s’en tient au duel criollo Pour n’esquiver ni un seul pas,

Il fait savoir qu'il n’est pas manchot Et il s’amuse au combat. »

Atahualpa Yupanqui

Une autre réalité c’est la pratique decette discipline que réalise GeorgePrina, qui fait connaître et enseigne lesanciennes techniques de l’Escrimecriolla, dans un révisionnismehistorique, effectuant des entraînementset des affrontements ouverts de combatau couteau. Nous utilisons différentstypes d'armes, couteaux verijeros, faconet caroneros, dans sa main droite etdans la gauche, le poncho, pour lequel ilexiste une variété de techniques,comme celle de brouiller la vue avec lesfranges appelée flecazo ou de dévier la

main armée avec une technique appeléemanteada, qui est une excellentedéfense. Lorsque le poncho est enroulésur l'avant-bras, il empêche les coupsde couteau d’atteindre la peau.Nous effectuons cependant les

visteos (sparring), avec des couteaux enbois. Les visteos permettent dedéployer un éventail de techniques etd’apprécier l’habileté de l’Escrimeur.

« Petit poulain, ta première caninevient de poindre

Mais, et c’est un vieux bœuf qui te le dit,

Ne laisse aucun homme Te passer le côté du couteau. »

José Hernández (Martin Fierro)

Une autre activité est le maniementdes boleadoras, depuis les lancer dansles jambes avec les différentesvariantes, jusqu’à viser la proie, hommeou animal. Une autre variante consiste àfrapper à la tête, avec chute, tellesqu’elles étaient uti l isées dans lesguerres gauchos, où elles étaientlancées de manière à ce qu’en tombant,les boules frappent en premier.Nous réalisons les pratiques avec

différentes cibles ou avec desboleadoras de pratique, qui font peu dedégâts. Nous entraînons également laboleadora comme le faisaient lesaborigènes, en accrochant une boule àun pied et les deux autres dans chacunedes mains, pour ensuite les faire tourneren l’air pour un combat au corps àcorps. Dans nos pratiques, nouscroisons les armes dans des combatsde facon et poncho contre boleadoras.Le maniement de la chuza (lance) est

original et très particulier. La chuza estla lance américaine, el le possèdecomme fer de lance, une pointe de fer(ou peut ne pas en avoir) et estgénéralement fabriquée en bambou(Chusquea culeou). Rappelons que lesrégiments de lanciers coloniaux, quiremontent au XIXe siècle, avaient unetechnique qui harmonisait le maniementdu groupe dans les défenses et lesattaques. Le Criollo l’uti l isait enrevanche de différentes manières.L’Indien Pampa la nouait à l'avant-braspour parcourir de longues distances etdevant l'attaque du fort, attendait ladécharge des armes à feu pour entrer à

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Arts Ethniques

l'attaque avec ses lances… On appelait cela « aller à la fumée » en raison de la fuméecaractéristique des armes à chargement par la bouche. Actuellement nous recréons destechniques de chuza, récupérant un riche bagage technique, allant du moulinet auchuzaso.En dehors des cours réguliers et des séminaires, nous avons des rencontres

mensuelles ouvertes, en différents endroits, où nous pratiquons les duels criollos àl’ancienne avec protections et le lancement de boleadoras, terminant par de petitsaffrontements.

« Un criollo sans couteau est un criollo nu. »(Dicton populaire argentin)

Tous les peuples du monde ont eu leurs arts de combat et certains les ont conservé,celui-ci est l’Escrime criolla, un art de guerre argentin.

HYPERLINK :"http://www.esgrimacriolla.blogspot.com.ar"www.esgrimacriolla.blogspot.com.ar

À propos de l'auteur Jorge E. Prina * 1e Dan de Taekwondo * 1e Dan de Kick Boxing IKA * Instructeur de self-défense, sécurité urbaine et de premiers secours (OFI) * Instructeur de défense et combat avec arme blanche (IPCH) * Master en Native American Warriors Arts (NAWA) * Cours, formation et association de tireur avec armes de chargement par la bouche

(CN 592)

Sur les photos, George Prina, près de Pablo Liciaga et Lisandro Neyra, pratiquantsd’Escrime criolla.

Les images ont été prises aux endroits suivants : - Fort Tradition de La Plata où Teófilo Olmos et Almafuerte mûrirent la décision de

déclarer le 10 octobre Jour national de la Tradition.- San Martin Park, Ciudad de la Plata, rencontre d’Escrime criolla. - Séminaire à Troy, Missuori, d’Escrime criolla - Séminaire à Rosario, Santa Fe. - Tournoi d’Escrime criolla à Ituzaingo.

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Toujours avec comme toile de fond l’Ochikara, « la grande force » (appelée e-bunto dans la langue vernaculairedes Shizen), sagesse secrète des Miryoku, les anciens chamans japonais, l'auteur nous plonge dans un monde devéritables réflexions, capables de toucher et le cœur et la tête du lecteur, nous situant continuellement face àl'abîme de l'invisible, véritable dernière frontière de la conscience personnelle et collective.

Le spirituel non pas comme religion, mais comme étude de l'invisible, fut la manière d’approcher le mystère desMiryoku, dans le contexte d'une culture à la fois riche et inconnue à l’étude de laquelle l’auteur s’est intensémentconsacré.

Alfredo Tucci, rédacteur en chef de Budo International et auteur d'un grand nombre de titres sur le chemin duguerrier au cours de ces 30 dernières années, offre un ensemble de réflexions extraordinaires et profondes, quipeuvent être lues indistinctement, sans suivre aucun ordre particulier. Chacune d’entre elles ouvre une fenêtre parlaquelle regarder les sujets les plus variés, sous un angle inattendu, parfois saupoudré d'humour, parfois de force etde grandeur. L’auteur nous confronte à des questions éternelles, avec l'air de quelqu'un qui vient d'arriver et nepartage pas les lieux communs sur lesquels tout le monde est d'accord.

Nous pouvons affirmer avec certitude qu’aucun lecteur ne restera indifférent à ce livre, telle est la force etl'intensité de son contenu. Dire cela, c'est en beaucoup dire dans un monde plein de troupeaux de moutons,d’idéologies intéressées, de manipulateurs, d’intérêts parasites et de médiocrité. C’est donc un texte pour lesgrandes âmes et les personnes intelligentes, prêtes à regarder la vie et le mystère avec la liberté des esprits curieuxet scrutateurs de l'occulte, sans dogmes, sans morales passagères, sans subterfuges.

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Karaté

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Apparaît enfin, édité par Budointernational, le DVD Wado no I Dori & Tanto Dori, réalisé par le maestroSalvador Herraiz, 7e Dan, l'un des plusgrands connaisseurs de ce style à niveauinter national. L 'auteur révèle, ic i etmaintenant, les caractéristiques et

l ' impor tance de ce travai l à unmoment crucial de sa vie.

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Karaté

NOUVEAU DVD ! WADO NO I DORI & TANTO DORISALVADOR HERRAIZ, 7e DAN

Cette vidéo réunit une sélection de techniques les pluscaractéristiques du Wado Ryu, des techniques quifournissent en outre un complément intéressant auxkaratékas d'autres styles. En effet, l'école Wado possèdeun groupe de techniques très important appelé KihonGumite mais dont les caractéristiques le rendent peut-êtrepeu attrayant pour les pratiquants d'autres écoles. Lestechniques de I Dori (défense depuis la positiontraditionnelle en Seiza, assis à genoux sur les talons) et deTanto Dori (défense contre couteau) représentent desgroupes importants au sein de la Wado Ryu, mais peuventêtre utiles pour les karatékas d’autres styles. J’ai doncchoisi ces techniques pour réaliser cette vidéo, de manièreà ce qu’elle puisse être profitable pour tous les pratiquants.

Un sujet intéressant pour comprendre les formestechniques exposées dans le DVD est celui des différenteslignes techniques existantes. Le Wado Ryu est un stylequi, comme tous les autres, a subi des changementstechniques tout au long de son histoire, des changements« normaux », causés par les divisions qui, pour desraisons politiques, se sont manifestées ensuite comme desdifférences techniques.

Nous savons tous qu'il existe dans le Wado Ryu troislignes techniques que nous devons considérer et respecter :(1) La Wado Ryu Karaté-do Renmei – dirigée par JiroOhtsuka, fils du fondateur, qui, du fait de son âge, devra,dans quelques années, passer le relais à son fils Kazutaka ;(2) la Wado Kai – au sein de la Fédération japonaise ettechniquement dirigée par des maîtres vétérans chevronnéscomme Toru Arakawa, Hajimu Takashima, KatsumiHakoishi, Takaichi Mano, Shinji Michihara, Shunsuke

Yanagita, Yasuo Kuranami, Hideho Takagi… – et (3) la WIKF,fondée et dirigée par Maître Tatsuo Suzuki, jusqu'à sa morten 2011 et qui se poursuit avec ses disciples.

Elles s’auto-attribuent toutes le titre de plus fidèles auxenseignements du fondateur Hironori Ohtsuka et offrantdonc les enseignements les plus purs par rapport àHironori. Beaucoup de maîtres importants affirment : « Ohtsuka m’a enseigné cela comme ça ». Tout dépend,en fait, de l’époque à laquelle ces maîtres pratiquèrentavec le fondateur, car ce dernier modifia et développacertains aspects de son Wado Ryu jusqu'aux derniersmoments de sa vie. Leurs enseignements sont doncfonction de l’époque à laquelle ils s’entraînèrent avec lui,obtenant alors tels ou tels détails techniques.

Quant à la Wado Kai actuelle, j’ai observé, par exemple,qu’ils sont en train de changer les positions et les nomscherchant peut-être à approcher, de manière dissimulée,

« Certes, l'efficacité estquelque chose d'important

dans les arts martiaux.Cependant, si c’était la

seule chose importante etl'objectif principal, je

recommanderais,sincèrement, un autre type

de pratiques. »

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d'autres styles, afin que leur Wadosoit plus compétitif dans les tournois(objectif de base de la Fédérationjaponaise ou de la Fédérationespagnole…).

La ligne de sensei Suzuki comported'autres différences importantes. Peut-être l'éloignement du maître, installé enAngleterre depuis les années 60, maisavec la matrice du Japon, a-t-il joué unrôle. Il faudrait pour cela considérer,indépendamment de sympathiesmajeures ou mineures, que le Wado dufils du fondateur pourrait êtreconsidéré, en principe, comme le pluspur, puisqu’il s’est maintenu et aabsorbé les changements que lefondateur réalisa jusqu'au derniermoment. Mais d’autre part, j’aiégalement observé qu’au cours de ces25 dernières années depuis la mort dufondateur, son fils Jiro (et après lui sonpetit-fils Kazutaka) ont égalementmodifié plusieurs choses. Mais, cela

est sans doute normal et il faut peut-être l’accepter ainsi !

Ma préoccupation cependantprovient de ces mouvements etcaractéristiques qui n’ont rien à voiravec l’une quelconque de ces troislignes de Wado Ryu et qui, danscertains cas même, vont clairementcontre certaines caractéristiques duWado, dans l'une de ses trois lignestechniques. Cela me préoccupevraiment ! Mais je crains encore pluset du moins je trouve curieusel’attitude de la famille Ohtsuka face audéveloppement technique etphilosophique de leur Wado Ryu. J’aima théorie quant à leurs motifs, maisje ne crois pas que ce soit le momentd’en parler.

Quoi qu'il en soit, le DVD que nousprésentons ici contient une sélectionde techniques utilisées dans ses troislignes principales. Il ne s’agit pasd’une vidéo sur une ligne particulière,

Nouvelle Vidéo

« Ce travail inclutfinalement une

dizaine detechniques I Dori,

une dizaine detechniques TantoDori, ainsi que leskatas Seishan etChinto, les pluscaractéristiques

du style. »

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Technique

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nous ne prétendons pasêtre plus catholique que lepape, mais nous voulonssimplement présenter unchoix de combinaisonsavec partenaire les pluscaractéristiques du Wado.

En outre, il me semble que leKaraté en général, non seulementdu point de vue technique, maisencore et surtout en ce quiconcerne son esprit, se trouve ence moment très éloigné de la voiequ’il devrait suivre (et que l’on netrouve plus que dans une poignéed’humbles dojos et de maîtres,généralement loin du bruit mondain, desorte que leur influence sur d'autreskaratékas est limitée).

Je dois avouer que je suis en réalitépersonnellement très fatigué et déçu. « Le Marin rejeté par la mer » n’est passeulement le titre d'un des livres les pluspopulaires de l’écrivain japonais bienconnu, Yukio Mishima, qui réalisa dans lesannées 70 un seppuku sonnant, considérantque les valeurs du Japon étaient en train dese perdre. Cette phrase, en marge du contenudu livre de Mishima, exprime le sentiment quim’envahit depuis quelque temps du fait del'attitude de nombreux karatékas (y compris les professeurs).

Nous connaissons et utilisons tous untas phrases ronflantes à propos del'esprit et de la philosophie du Karaté,mais… agir en conséquence, c’est autrechose. Bien sûr, nous sommes tousconvaincu du bien fondé de notreattitude, nous accrochant à ce qui nousintéresse, au lieu de reconnaître quesouvent nous agissons à l’encontre decertaines des valeurs les plusfondamentales du Karaté Do.

Je pense qu'à ce stade, nous savonstous très bien ce qu'on attend d'unkaratéka, nous connaissons tous laphilosophie et l'histoire du dojokun, etc.,etc., mais ensuite, le comportementdans la réalité jour après jour, est demon point de vue loin d'être

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satisfaisante. Je suis rempli de tristesse et dedéception, me sentant comme ce marin rejeté par la mer…

D’autre part, ce DVD apparaît à un moment crucialégalement pour moi, harcelé depuis des années parles séquelles d’une lésion au dos et à la colonnevertébrale, jonglant pour maintenir un niveaud'exécution physique décent. Je pensais depuis denombreuses années, que je ne devais pas tarder à fairece DVD, ainsi, face à une possible indisposition future, jeme suis décidé, c’était maintenant ou jamais !

Ce travail inclut finalement une dizaine de techniques IDori, une dizaine de techniques Tanto Dori, ainsi que leskatas Seishan et Chinto, les plus caractéristiques dustyle, et également Wanshu, l'un des plus universel duKaraté. En tout cas, nos avons essayé de garder lerythme et la cadence d'un Karaté centré sur uneexécution technique naturelle, comme il sied au WadoRyu sans chercher le spectaculaire ou une exhibitionpersonnelle du Karaté, un Karaté qui essaye d’être,comme on l’affirma historiquement, le « zen enmouvement ».

Certes, l'efficacité est quelque chose d'importantdans les arts martiaux. Cependant, si c’était la seulechose importante et l 'objectif principal, jerecommanderais, sincèrement, un autre type depratiques. En tant que karatékas nous faisons ce que

nous faisons et comme nous le faisons, cherchant à allerbien au-delà. Ceux qui ne recherchent qu’une plus grandeefficacité au combat, ne trouveront probablement pas leurvoie ici. Je dirai même plus : ce n’est sûrement pas leur chemin.

Par conséquent, il faudra entendre le Karaté à un niveausupérieur, en plus d’une technique de combat, aussi commeune méditation en mouvement. Le Budo aussi en général…

Il ne s’agit pas seulement d’un système de combat. Dans leKyudo, par exemple, les grands maîtres ont toujours affirmé

qu’atteindre ou non la cible n’était pas le plus important,qu’il ne s’agissait pas de cela, mais du processus, le

geste, la respiration, la concentration… et des effetsque tout cela produisait sur celui qui lançait dans laflèche, sans se soucier de l'endroit où il la lançait nide qui la recevait.

Des techniques comme ryote dori, gozen dori, zudori, asi dori, te dori shotei zuki, hiki otoshi dori, hijitekansetsu gyaku torinage prennent forme sur l'écran,montrant l'essence technique qui, historiquement, atoujours caractérisé la première école de Karatééminemment japonaise ( les autres écoles plusanciennes et plus développées proviennent en réalitéd'Okinawa). En ce qui concerne les moyens de défensecontre couteau, udegarami dori, kotenage dori, hikitatedori, et bien d'autres, elles offrent un exemple trèsclair de l’influence significative du Ju Jitsu sur ceKaraté.

« Par conséquent, il faudraentendre le Karaté à un niveau

supérieur, en plus d’unetechnique de combat, aussi

comme une méditation enmouvement. Le Budo aussi

en général… »

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Le groupe KMRED et ses partenaires

Le groupe Kravmaga RED est, comme nous l'avons ditdans nos précédents articles, destiné au développementsans contrainte d'une self défense réaliste et moderne,construite autour d'une discipline de base comme leKravmaga, mais aussi autour de disciplines de combatcomme la Boxe thaïlandaise, la Boxe anglaise oufrançaise, le tout complété de l'expérience de sesenseignants en matière de gestion de situationsconflictuelles.Mais le plus important est que le groupe ne vit pas

en autarcie et ne reste pas seul dans son coin ens'obstinant à ne croire qu'en ses acquis.Notre plus grande force est de continuer à chercher

ce qui pourrait être mieux en n'hésitant pas à nousentourer de personnes issues de styles et dedisciplines différentes. En effet, beaucoup de personnes autres que nous

ont eu la même démarche de recherche etd'ouverture et il est important de pouvoir échangeret travailler ensemble au développement d'outils quipermettront à nos élèves de protéger leur intégritéphysique ou celle de leurs proches.Pour cela, le Groupe KMRED a mis en place depuis

très longtemps déjà, de nombreux stages et deséchanges avec des intervenants extérieurs disposantd'une longue expérience en sports de combats, mais aussi d'une grande expérience des confl itsphysiques réels.Parmi ces personnes de renom, cette année, au mois de

novembre, un des précurseurs des arts martiaux philippinsen France dans les années 1985, Didier Trinocque,interviendra pour la troisième fois auprès des élèves des clubsKMRED de la région Sud Ouest. Sa spécialité, le Kali Eskrima,

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permet, s'i l en était encore besoin, decomprendre les dangers que constituent bâtonset couteaux dans un conflit réel, mais aussicomment les utiliser à son avantage. Unpartenariat sur le long terme sera d'ailleursmis en place lors de sa venue et ce dernierrecevra le titre de membre d'honneur dugroupe KMRED.Le mois de novembre verra aussi la venue

dans la région Sud Ouest d'un des premiersspécialistes de la self défense à avoir fait la

démarche de travail ler en étant l ibre àl'élaboration d'une méthode de self défenseadaptée au plus grand nombre appeléeRAPIDE DÉFENSE. Il s’agit de Vincent Roca.Ce dernier, intervenant régulier pour desgroupes d'intervention spécialisés en France et

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à l'étranger, s'inscrit pleinement dans cette démarche d'ouverture d'esprit avec des personnes d'expérience que défendle groupe KMRED et l'initiateur de tout ces projets, Christian Wilmouth.Il est bon de rappeler que toutes les recherches, que nous-mêmes

ou les différents spécialistes cités ci-dessus faisons, sontdestinées à enrichir un contenu technique à destinationdes élèves et non à flatter un ego quelconque.« Il est important, je pense, de faire attention à ce

que l'on enseigne en matière de self défense, carceux à qui l 'on transmet notre savoir sontsusceptibles d'utiliser ce qu'ils ont appris dansune situation réelle et la réalité ne laisse pas deplace aux fantasmes. »Dans le cadre de notre démarche de

développement de nos compétences, il y a undomaine dans lequel nous n'aurons jamais finitd'apprendre, en l'occurrence, le combat !!!!! À cetitre, un de nos intervenants privilégiés, est un

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grand spécialiste du coaching en Boxeanglaise qui possède à son actif untrès grand palmarès de champions quiont été formés par ses soins. GiovanniRocchi est un Coach, avec un grand «C », qui a accompagné de nombreuxchampions nationaux et internationauxet qui a su intégrer la Boxe anglaisecomme base et complémentindispensable de la capacité combatdes pratiquants du groupe KMRED.Ses interventions régulières amènent

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une autre dimension à la partiecombat qui est très présentechez nous.Le groupe KravMagaRED qui

est en plein développementcontinuera tout au long del'année 2015 à se construire ense remettant en questionconstamment au traversd'échanges constructifs avectoutes les personnes qui œuvrentdans le sens des pratiquants, loindes guerres d'egos.

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Parlant d’un Tai Chi puissant etmartial, je n’ai connu personnel’exécuter comme le maître Chen. Etlorsque je dis « puissant »,comprenez-moi bien, je ne leconsidère pas moins « souple »pour autant. L’essence du Tai Chi est

le mystère et le paradoxe du souple quivainc le dur. Un beau concept que,curieusement, nous pouvons tousconcevoir mentalement, mais l’amener à la

pratique, c’est autre chose.Cette métaphore classique du

bambou, celle de l’eau… tout celanous est très familier du fait de lamagnifique diffusion de la philosophieorientale en Occident ces dernières

années. Mais… « Il est plus facile dedire que de faire », comme dit leproverbe, et lorsque l’on passeaux faits, le plus souvent, le TaiChi n’est rien de plus qu’une «performance » esthétiqueagréable, séduisante –oui–,salutaire –indiscutablement–,mais de l’art martial, ce que l’on

appelle un véritable art martial,de cela, les amis, il fallait faire

acte de foi, jusqu'au jour où j’aidécouvert le maître Chen.Oui, la souplesse est là, mais

également la fermeté nécessaire pourprojeter la force. « Le Tai Chi estcomme le bambou, quand vous lepoussez, il cède, mais quand vouslibérez cette tension, le bambou vousfrappe comme un éclair », mecommenta le maître lors de notrepremière rencontre.Son élève direct, Diego Cáceres,

m’avait déjà prévenu que Chen « était

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différent ». Il faut dire qu’on se fatigue d’entendre cela dans notre petit monde…mais cette fois, c’était vrai.Pour cela, et après le succès de sa première vidéo sur la forme « Yi Lu », la

principale du style Chen, j’ai demandé au maître d’écrire un livre, le livre définitifpour les élèves de Tai Chi. Dans celui-ci, on y décrit la forme pas à pas, mais pourêtre cohérent avec la dimension martiale, nous lui avons demandé de partagerégalement avec vous ce qu’en Karaté on appelle les « Bunkais », c’est-à-dire lesapplications que la tradition propose comme application efficace des techniques etdes mouvements que l’on réalise en exécutant la forme. La chose cesse d’être unedanse ! On casse des bras, on projette des adversaires, on frappe des zonesfragiles, et tout cela depuis l’application des solutions du Tai Chi : le souple qui vaincle dur. Le résultat est magistral. Un livre avec plus de 1000 photos en couleur, unvéritable guide complet pour l’étude du style Chen qui complète le travail vidéo déjà àdisposition des lecteurs de Budo International. Un travail dont nous sommes toustrès fiers à la rédaction.

Alfredo Tucci

Kung Fu

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Le style Chen du Tai Chi Chuan

Le Tai Chi Chen est le style de Tai Chi le plus ancienque l’on connaisse. On le considère comme l’origine du

Tai Chi Chuan. On peut dire qu’i l est le résultat durassemblement de différents arts martiaux. Dans son travail,on trouve des techniques de coups de poing, de coude,d’épaule, de jambe, de genou, ainsi que des projections,des luxations, des immobilisations, des sauts, etc. Il existe

un dicton populaire à son sujet qui dit : « Tout lecorps est une main », autrement dit, de

nombreuses parties du corpspeuvent frapper.

Ses origines remontent à la findu XIVe siècle, dans le village deChenjiagou en Chine. C’est àcette époque que Chen-Bu,que l’on considère commel’origine de la famille Chen,s’établit dans le vil lage,bien que les Chen necommencèrent à êtreconnus qu’à partir de la 9e génération avec Chen Wang-ting (1600-1680). Chen Fake (17e génération) quittale village de Chenjiagoupour se rendre à Pekindans les années 30, où ilrendit célèbre le styleChen du fait de son hautniveau technique.Il y avait sept formes

au départ. Elles furentpostérieurement réduitesà deux : Yi-Lu et Er-Lu(Pao Chui ou forme ducanon). Toutes deuxcombinent des mouvementslents et souples avec d’autres

rapides et explosifs, toujours avec lacontinuité propre du Tai Chi Chuan.Dans la forme Er-Lu, on utilise plus leFa-Jing dans une grande partie desmouvements. Les positions sontbasses et très enracinées, ce quifavorise la décharge de puissancedu Fa-Jing.

Le Chanse-Ching est le trait leplus caractéristique du style Chen.Il surgit du principe appelé «Enrouler le cocon de soie », ils’agit du travail de la forcespirale. Le Chi (énergie) se déplieen spirale depuis les pieds, où ilmonte à travers tout le corpsjusqu’à arriver aux mains. Cemouvement spiral est utiliséaussi bien pour la défense quepour l’attaque.

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Grands Maîtres

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La force originelle du Tai Chi ChenLe Tai Chi est un style qui explore la fusion des énergies opposées et

complémentaires, un mélange qu’il faut contrôler. Le pratiquant de Tai Chi doit atteindrele même naturel et le même pouvoir de mouvements qu’un nouveau-né. Nous pourrionsle comparer au moment de la naissance d’un bébé. À l’instant de couper le cordonombilical, il se produit un manque d’oxygène et surgit la première nécessité du bébé :respirer par lui-même. À cet instant, une convulsion énergétique parcourt son corps,c’est elle précisément qui provoque l’acte de respiration. C’est cette secousse puissanteet indomptable que nous essayons de recréer avec le Tai Chi Chen, un flux d’énergie telqu’une convulsion presque électrique parcourt notre corps pour obtenir d’un côté lecoup et de l’autre une décharge énergétique curative du corps.Dans le Tai Chi Chen, en réalisant les mouvements de la forme, on applique le concept

antérieurement exposé comme travail de base, avec des mouvements constants dereprise et d’intériorisation de l’énergie pour immédiatement après la déployer de nouveau

et exploser dans le Fa-Jing. Cette même sensation énergétiquese note également dans le mouvement du corps lui-même qui se referme sur lui-même pour ensuites’ouvrir vers l’extérieur. On réalise en même tempsdes mouvements ondulatoires, semblables aux

ondulations d’un serpent.

Les énergies élémentaires et la circulation énergétiqueL’homme répond aux forces du Ciel et de la Terre et

dépend de l’échange d’énergie avec le milieu. Les énergiesdu Ciel et de la Terre occupent tout. Elles se dispersent etse réunissent à nouveau, revenant toujours à leur état initial.Tout procède du Tao, le principe unique indifférencié. Le Qi

est la force élémentaire, la premièremanifestation de l’origine. Le Qi se

polarise à travers deux forces : Yinet Yang.

Tout état de déséquil ibreénergétique engendre un mal-être pour deux raisons, parcarence ou par excès. Enplénitude, nous l’appelons Xu(ou Yang) et par défaut ouvide, Zxu (ou Yin).L’homme est un être quirésulte des deux énergies. Il

émet des vibrations en harmonie avec sesmouvements. Cette mutation permanente etcontinue exige un approvisionnement énergétiquepour la maintenir. Un moyen d’engendrer cetteénergie, pour parler en termes martiaux, c’est àtravers la respiration, et l’autre, à travers lepropre mouvement physique. L’énergie Yangdéploie, la Yin contracte. C’est cela le jeu quenous devons conserver dans notre pratique.Le corps humain a deux pouls, Zhen et Du.

L’homme et la femme fonctionnent avec despouls contraires, la femme a le pouls plusfaible à l’extérieur et plus fort à l’intérieuret chez l’homme, c’est le contraire. Lepouls Zhen transporte la force du sanget le pouls Du, l’impulsion de l’air.

Kung Fu

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Dans la pratique, nous devonscentrer les canaux principaux decirculation d’énergie corporelle.L’énergie circule en partant du TanTien (quatre doigts en dessous dunombril), divisant le corps en deux.D’un côté, elle monte par la poitrinejusqu’à la tête et descend dans le dosjusqu’au point Huiyin et de l’autre, ellesort du Tan Tien en faisant un cercleentourant la taille.Lorsque nous pratiquons, nous

devons centrer notre attention et notre

respiration sur le Tan Tien et visualisercette énergie circulant par ces deuxcanaux, tout en maintenant unerespiration pausée et tranquil lecomme le chant d’un oiseau.

Les caractéristiques techniquesLa pratique du Tai Chi nous

enseigne une technique de base,surtout avec le mouvementd’explosion du corps. Ce mouvementle fait tourner comme une tornade,poussé par une convulsion des piedsà la tête qui, au dernier moment, semanifeste comme une attaque coupde fouet à l’ennemi.

L’art de l’attaque est analogue àcelui d’un aigle qui attrape un lapinentre ses serres. Il faut conserver uncontrôle à travers le contact physique,mais sans en arriver à la saisie. Lesattaques de Tai Chi Chen appuient surdes surfaces concrètes, pas n’importeoù. Celles-ci correspondentgénéralement à des tendons, desnerfs, des veines et des artères, onappuie sur des points « axes » quiprovoquent le déplacement des os enles luxant et en divisant les muscles etles tendons.Nous utilisons comme armes la

paume et le dos de la main, le poing,l’épaule, l’avant-bras, le coude, etc.Le pouce et l’auriculaire peuventtourner dans le sens des aiguillesd’une montre, en faveur du

Grands Maîtres

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Kung Fu

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mouvement, Zhen, ou contre, Fan. La paume de la mainpeut également utiliser des mouvements de caresse contreet en faveur du mouvement. Quand une main est en haut,l’autre descend et vice-versa.Les mouvements des pieds comptent huit techniques qui

utilisent le cou-de-pied, le talon, la partie moyenne de lacourbure du pied à l’intérieur, l’extérieur et leursvariantes à 45º, en plus des balayages et les rotationsen tornade.Quant aux positions, la position Mapu (monter à

cheval) est la plus importante car elle vous permet demodifier le poids du corps et de le balancer d’uncôté ou d’un autre suivant l’attaque.Nous utilisons également la position Xiebu, assis

sur le talon, Xibu en rotation, Dulibu sur une seulejambe en levant le tronc, ainsi que les positionsPubu plus basses, pour le renforcement destendons.Le style exige une grande souplesse, il est

donc conseillé de commencer sa pratique étantjeune, quand les muscles et les tendons sontpeu endurcis de manière à éviter que cetteextension ne se perde et pour la conserverpendant toute la vie. Si nous commençons lapratique plus tard, nous constaterons que nospostures sont plus dures, moins esthétiques etnous aurons plus de mal à maintenir celles quinous apportent la puissance nécessaire pourréaliser les exercices.Nous devrons toujours considérer que la

position la plus importante est celle de Mapuavec la tête droite, en alerte, regardant toujours deface, mais sans avoir le regard perdu et sans fixeraucun point. L’ouie restera également en alerte, lanuque concentrée mais sans tension. Le dos doit êtrebien droit, la poitrine redressée et l’estomac rentré,mais sans jamais arquer le dos ni sortir le derrière.Nous pourrons de cette façon effectuer toutes les

Kung Fu

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Kung Fu

rotations avec le corps. En facilitantla rotation libre de la colonne à 45ºvers la gauche ou vers la droite,nous pourrons pivoter dansl’attaque comme dans la défense.Le derrière doit rester comme si

nous étions assis sur l’eau, dansune position ferme, mais avec lasouplesse suffisante pour ne pasavoir de raideur dans nosdéplacements. De sorte que sil’adversaire nous attaque par lagauche, nous pourrons déplacer lepoids du corps vers la droite etvice-versa, évitant ainsi lesattaques aux muscles ou auxgenoux car nous pourrons lesdéplacer et les écarter de l’angled’attaque. Un postérieur rigidenous col lerait au sol et nousempêcherait de nous mouvoir avecagilité. Nous devons respecter lepoint de mire et le diriger toujoursvers l’attaque.

Nous utiliserons des mouvementscirculaires. Comme je l’ai déjà dit,quand une main monte, l ’autredescend, quand le corps se lève, lemouvement suivant est unedescente et ainsi successivement.Quand une paume est tournée versle haut, l’autre sera tournée vers lebas pour ensuite changer laposition et faire passer celle quiétait d’un côté de l’autre côté. Onsuit toujours le jeu des mouvementscontraires.L’apprentissage se réal ise

comme quand nous étions desnouveaux-nés, effectuant cemouvement circulaire avec les braset avec les jambes que nousperdons petit à petit au cours de lacroissance. Enfants, nosmouvements étaient circulaires,comme méthode de défenseenvers l’inconnu. Avec le Tai ChiChen, nous devons récupérer

le système de mouvementscirculaires.

Les mouvements lesplus caractéristiques denotre style sont :• La fameuse « Grue qui étend les

ailes », Baihe Liangehi• Les balayages de genou avec

un pas en avant, Louis Aobu• Reculer en tournant les avant-

bras, Daojuan Gong• « Saisir la queue du moineau »

gauche, Zoulan Quewei• « Saisir la queue du moineau »

droite, Youlan Quewei• Coups de pied du talon, Ti

Dengjiao• Se balancer devant derrière,

Chuansuo• Tourner le corps, dévier,

esquiver, frapper, ZhuanshenBalanhui.

BIOGRAPHIE DE MAÎTRE CHENLe maître Chen est né dans le petit village de

Chen-Ao, de la localité de Chang-Quiao dans lamunicipalité de Ruian de la province de Zhejiang.

Très jeune, il étudia le Kung-Fu avec le maître deShaolin Youlongji qu’on appelait « Le Moine de Fer». Il étudiait avec lui lorsqu’il entendit parler dumaître Hongyunshen qui enseignait le Tai ChiChuan du style Yang dans la ville de Shandong et,sans hésiter, il y déménagea.

En 1983, il put enfin commencer à étudier avecHongyunshen dans une petite école où il se rendaittous les matins. À cette époque, il fit laconnaissance du maître Liochende qui donnaitcours tous les après-midi dans le parc et ilcommença également à y assister. En 1996, lemaître Chen rentra chez lui à Ruian où il commençaà donner cours. De nombreux élèves vinrent de trèsloin pour apprendre avec lui. En 2000, une séried’événements malheureux le poussèrent àabandonner le pays. Après de nombreux voyages etmaintes péripéties, il arriva en Espagne en 2003,invité par un chef d’entreprise d’origine chinoise, M.Fan Xin Min, également acteur et célèbreprofesseur d’arts martiaux à Madrid, qui réalisa unevidéo pour Budo International. Dans la capitaleespagnole, il fit la connaissance de Diego Cáceresavec qui il s’entendit très vite très bien. Leprofesseur Cáceres s’aperçut immédiatement desremarquables habilités et connaissances de maîtreChen et l’adopta comme professeur. Peu après,celui-ci décida de rester vivre en Espagne où ilenseigne actuellement.

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REF.: • WADO1REF.: • WADO1

L'école Wado Ryu de Karaté-do maintient actuellement lapratique de certaines techniques traditionnelles depuis laposition Seiza, autrement dit assis à genoux sur les talons.Ce DVD contient une douzaine de ces formes de défense

appelées I-Dori avec l'explication de leurscaractéristiques. À côté d'elles, autant

d’autres techniques de Tanto Dori, lesdéfenses contre les attaques aucouteau, également traditionnellesde l’école du maître HironoriOhtsuka, font de ce DVD un DVDindispensable pour ceux quis'intéressent non seulement àcette école, mais aussi aukaraté en général car ce sontaussi des techniques trèsintéressantes à pratiquerdans n’importe quel autrestyle de ce noble art martial.Dans ce DVD, on envisageplusieurs formes de défensesWado Ryu, bienqu'appartenant à différentscourants ou lignes à l’intérieurde ce style de Karaté. On a choisi les plus appropriéesindépendamment de ces distinctions

et toujours en respectant le rythme, lacadence, la hauteur des positions et, en

général, le naturel qui caractérisaient le WadoRyu à l'origine. Le travail, dirigé par le maître

Salvador Herraiz, 7e Dan, l'un des plus grands expertsinternationaux du Karaté Wado Ryu, est complété par leskatas Seishan et Chinto, les plus représentatifs de l'écoleet le Kata Wanshu en supplément.

Budo international. netCOMMANDES :

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