Magazine arts martiaux budo international 279 2014

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Le magazine international dédié aux Arts Martiaux traditionnels, sports de combat et self-défense. Téléchargement gratuit. Édition Online 279 Année XXIII

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n septembre dernier, José LuisPaniagua Tevar décéda, il fut l’unde mes plus chers mentors. Nousavons passé beaucoup d’annéesensemble, il m'a beaucoupappris, à moi et à beaucoup

d'autres, il m’a beaucoup aidé, merci. La vie etses mille circonstances, beaucoup d'entre elles

(toutes toujours) minuscules, nous ont séparés etnous affrontèrent même brièvement pendant un

temps, mais les retrouvailles furent magnifiques etaujourd'hui, je m’en réjouis infiniment.

Notre temps ensemble était passé, mais il en resta unprofond respect, une affection sincère et un sentiment

de reconnaissance.Je ne suis pas ici pour faire l'éloge de mon cher maître, lui-même dirait que l’on

ne parle bien que des morts. Je ne dirai pas non plus ce qu’il reste son œuvre, trèsbelle, de très bons livres, l’un ou l’autre DVD, ses enfants et les nombreux cœursqu’il toucha de sa profonde sensibilité… (Courage, chère Maria !). Il futaudacieux et courageux, cohérent, même dans ses incohérences, et il sesurpassa à chaque tournant de la route. De ses défauts il en fit des vertus(rien de plus grand ne peut être dit d'un homme !) et dans cet effort, ildécouvrit et désherba des chemins pour beaucoup d'autres qui avaient

besoin de ses conseils et le rencontrèrent à un moment donné.Je lui dois mes retrouvailles avec les arts martiaux quand je m’étaiséloigné d'eux. Il m'a donné une perspective d’eux supérieure, dans

le sens du dépassement et de l’intégration des formes, del’approfondissement de leur utilité. Il fut un réformateur, un

révolutionnaire, et il a, pour ce péché, payé le prix que touspaient. Son livre « Artes Marciales Equilibrio CuerpoMente » (Les Arts martiaux, équilibre corps esprit) alaissé son empreinte sur ma vision de cette question etm'a permis, des années plus tard, d’exercer avec plus dediscernement une profession à laquelle j’ai été amené defaçon inattendue et par laquelle la plupart d'entre vous meconnaissent.

Il a su se retirer à la campagne, dans son Valdepeñasnatal, profiter de la vie dans la nature, d’un temps dequalité, sans cesser pour autant de continuer d’aiderbeaucoup de monde avec ses cours. Il a quitté ce monderapide et tranquillement, sans bruit, et conscient dupassage.

Il n'y eu pas d’adieu, peut-être parce qu'il n’y a pasréellement de séparation, seulement une transition, le resten’est qu’importance personnelle. Mais c’est ça, la vie, pourchacun d'entre nous, un million de détails, de sentiments,

d’attachements, de désirs et de rêves, enveloppés dans descirconstances qui nous stimulent, nous provoquent, nous confrontent et

nous mettent à l’épreuve. Nous vivons dans ce passage sur terre ce

« Et en m’en allant, ce seront mes dernièresparoles : je pars, je laisse mon amour. »

Rabindranath Tagore

« Seul ce qui est perdu est acquis pour toujours. »Henrik Ibsen

E

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que nous avons à vivre, ce qui fait partie de notre chemin et àchaque coude de la route, nous accomplissions, d'une manièreou d'une autre, les desseins du destin. La quintessence, larésultante, reste imprégnée dans les autres, dans ce que nouscroisons, dans ceux que nous touchons, parfois sans le savoir,des ondes qui engendrent des vagues d'énergie, detransformation et même de conscience, qui, tôt ou tard, nousreviennent en touchant les confins de l'infini.

Non, ce n’est pas la même chose vivre une vie tournée vers laconscience et le dépassement, que vivre une vie de confusion et demarasme. Même si les deux se mélangent toujours dans les milliersde cycles, il existe une dominante qui nous conduit vers le haut ounous plonge vers le bas. Il n'y a pas de valeur morale dans tout cela(même si nous aimerions bien que ce soit aussi facile que ça), justeune différence, innée plus probablement qu’acquise, mais elleest là, et l’étroite frange de libre arbitre dans laquelle nousnous mouvons creuse des différences profondes,énormes, mais aussi fragiles et ténuescomme l'aile d'un papillon.

Au pays des croyances tout estpermis. Les croyances, comme lepapier, supportent tout. Que laconscience perdure, que lavie continue dans le mondespirituel ou pas, est unechose que chacuninterprète comme il leveut et comme il lepeut. Mon point devue sur le sujet estbien connu, parceque j’ai beaucoupécrit dessus, etdepuis cetteconviction, je tesouhaite Jose Luismon frère, cherPani, un bonvoyage, beaucoupde lumière et de paix.Je ne suis pas juge deta vie ni de celle dequiconque, je n’ai en moique de la gratitude, le charmedoux et léger de gratitude, cetteforme d’amour peu appréciée ;qu’elle t’accompagnera et teréconforte. Merci.

Alfredo Tucci est General Manager deBUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.E-mail : [email protected]

https://www.facebook.com/alfredo.tucci.5

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Kapap

« Dans le dernierséminaire avec CarlosNewton, Ken Akiyama etmoi-même, nous avonsenseigné que l'action estplus rapide que la réactionet comment utiliser lagravité et la masse de

l'objet (le poids) pour vousaider à maintenir votreadversaire en bas. »

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La conscience dans le BudoJ’ai d'abord rencontré Carlos Newton quand il avait 17 ans.

À l'époque, je voyais bien qu'il avait du talent, mais pour faire ce queCarlos a fait, il faut plus que du talent. Son succès et sa compétencesont le résultat d’un travail acharné et nous savons que le travailacharné l’emporte sur le talent, quand le talent n’est pas durementtravaillé.Au fil des ans, Carlos et moi avons partagé des amitiés et traversé de

nombreux ponts ensemble. C’était il y a longtemps, quand Carlos étaitl'un des rares experts autorisés à être mon invité en Israël pourenseigner aux Forces spéciales. Plus récemment, j’ai eu l'honneur derefermer un grand cercle en partageant ce savoir et cette amitié avecNick, le fils de Carlos, qui est maintenant un jeune homme de 17 ans.Au cours de ces dernières années, Carlos et moi avons travaillé à de

nombreux nouveaux projets ensemble. Travailler avec les Cris et lestribus Inuits dans l'Arctique fut une véritable aventure. 300 miles deroutes écartées conduisent à leur terre natale ; un territoire isolé à

Arts Martiaux Mixtes

Par Avi Nardia, Ken Akiyama etCarlos Newton

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Jiu Jitsu

« La conscience estun sujet clé dans lesarts martiaux.

Pour développer unecompétence dansles arts martiaux,vous devez d'abordprendre consciencede vous-même, devos craintes,

de qui vous êtes,de ce que vous

êtes et surtout, dece que vous voulez

être. »

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l'intérieur du cercle polaire arctique, où la température descend àmoins 45 degrés. Notre projet était d'enseigner les arts martiaux aux

tribus afin de renforcer leurs traditions et leurs valeurs culturelles.Carlos et moi avons également travaillé ensemble dans divers

séminaires et, cette année, nous avons produit un DVD avec Ken Akiyamaet Budo International sur le thème de « la conscience ». La conscienceest un sujet clé dans les arts martiaux. Pour développer une compétencedans les arts martiaux, vous devez d'abord prendre conscience de vous-même, de vos craintes, de qui vous êtes, de ce que vous êtes et surtout,de ce que vous voulez être.Ce n’est qu’après avoir fait l’étude de vous-même que vous pouvez

commencer à étudier les autres et ce n’est que lorsque vous vousconnaissez que vous pouvez connaître les autres. Plus vous êtesconscients de la vie, plus vous pouvez faire quelque chose de cette vie.Dans la stratégie des arts martiaux, plus vous êtes conscients de ce qui sepasse autour de vous, plus vous serez habiles à recevoir et à contrer. La conscience est très importante à travailler. Être conscients vous

permettra d'observer la première règle de la légitime défense : l’action esttoujours plus rapide que la réaction. Dans les applications militaires etsportives, nous avançons vers les défis et nous cherchons même le conflit.Mais, en légitime défense, nous cherchons à éviter les conflits etéchapper. Souvent, la mission d’une unité militaire sera d’aller chercherl'ennemi et d’entrer au combat. Mais l'idée d’une autodéfense civilisée,

Arts Martiaux Mixtes

« Dans le Jiu Jitsu,il s’agit de comprendre lesactions et les réactions.

Lorsque vous êtes capables deprédire les effets et les points

faibles de vos actions, vous pouvez toujours bloquer lespossibilités de vos adversairesavant d’attaquer. En faisant

cela, vous frustrezconsidérablement votre

adversaire. »

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Kapap

« Ce n’est qu’aprèsavoir fait l’étude devous-même que vouspouvez commencer àétudier les autres et cen’est que lorsque vousvous connaissezque vouspouvezconnaîtreles

autres. »

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Arts Martiaux Mixtes

« Le Sensei Avi Nardiadémontre magnifiquementle niveau de conscienceque l’on peut atteindredans les arts martiaux

en cultivant unegrande habileté et

une grandetechnique. »

CarlosNewton

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« Un systèmed'enseignement basésur l'hypothèse queles élèves sont

incapables de penser,c’est un peu commedonner des vitaminesà un corps mort. »

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Arts Martiaux Mixtes

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« Afin d'élargir la conscience,nous avons aussi enseignél'importance de l’étude lesscénarios « what if »

(que se passerait-il si), de lachaîne d'attaque et des

relations de cause à effet. »

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c’est d'éviter les conflits et d’y échapper sans dommages. Il y a unegrande différence et vous pouvez maintenant comprendre pourquoide nombreux professeurs qui enseignent les systèmes militairesoublient le point de la légitime défense. L'application au combatmilitaire est complètement différente du cadre de la légitimedéfense. Le travail des policiers c’est encore autre chose, un autrecontexte avec ses propres caractéristiques uniques.Une bonne auto-défense nécessite une bonne prise de

conscience et une grande self-défense exige une grande prise deconscience. Je connais un expert en combats israéliens qui a conçupour ses gars un système d'instruction en cinq mouvementsseulement. Sa stratégie est basée sur une tactique : si quelqu'uns’approche de vous, coup de pied à l'aine. Il raconta une anecdotepour appuyer sa stratégie. Le chat, dit-il, grimpera toujours à unarbre pour échapper à un danger. De même, si vous donnez à vosélèves trop d'idées différentes, ils ne seront pas capables depenser en situation de stress. J’ai immédiatement répondu avecune question : « Que se passe-t-il s’il n’y a pas d'arbre ? »

Certains enseignants tentent d'appuyer leur théorie de lasimplif ication extrême au moyen de la recherche

scientifique. Une expérience qui n’était pas reliée auxarts martiaux a été réalisée, elle a montré que lorsque

les gens ont beaucoup d'options possibles, ils ontbesoin de plus de temps pour prendre une décision parcequ'ils cherchent la meilleure option. Cette étude est valablelorsqu'il s’agit de quelque chose comme le choix d'un repasdans un restaurant ou la sélection d'un fruit mûr.Un système d'enseignement basé sur l'hypothèse que les

élèves sont incapables de penser, c’est un peu comme donnerdes vitamines à un corps mort. Pourquoi voudriez-vousenseigner à des gens qui ne sont pas capables de penser ?J’explique toujours à mes élèves que le pilote d’un jet doit

calculer beaucoup de choses à grande vitesse. Le pilote doitêtre capable de réagir rapidement et être conscient de beaucoupd’aspects tout en conservant son avion en l'air. Cet exempleprouve que nous, les humains, sommes capables de prendredes décisions en situation de stress.

Le secret de cette capacité, c’est de cultiver un étatd'esprit actif, plutôt que réactif. Comme je l'ai

mentionné avant, la meilleure défense, c’estd'attaquer le premier. Même le droit américain

permet une action préventive si vouspercevez une menace immédiate.

Vous avez le droit de lancerle premier coup tout en

restant protégés

Arts Martiaux Mixtes

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Jiu Jitsu

« Le secret de cettecapacité,

c’est de cultiver unétat d'esprit actif,plutôt que

réactif. »

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Arts Martiaux Mixtes

par le droit à lal é g i t i m edéfense.Dans le

dernier séminaireavec CarlosNewton, Ken Akiyamaet moi-même, nousavons enseigné quel'action est plus rapide que laréaction et comment utiliser lagravité et la masse de l'objet (lepoids) pour vous aider à maintenirvotre adversaire en bas. Nous avonspartagé des idées d’Aiki Kenpo Jujutsu, deMachado Brazilian Jiu Jitsu, et invité quelquesexperts à partager leurs propres idées dans uncombat libre.Afin d'élargir la conscience, nous avons aussi

enseigné l'importance de l’étude des scénarios« what if » (que se passerait-il si), de la chaîned'attaque et des relations de cause à effet. KenAkiyama a présenté quelques idées d'un grandprojet sur lequel nous sommes en train detravailler et montré des exercices de mouvementstrès efficaces pour développer la force et larelaxation. La capacité de déplacer votre corps demanière détendue est une compétenceessentiel le pour le Jiu Jitsu brésil ien etl'autodéfense.

Dans le Jiu Jitsu, il s’agit de comprendre lesactions et les réactions. Lorsque vous êtescapables de prédire les effets et les pointsfaibles de vos actions, vous pouveztoujours bloquer les possibilités de vosadversaires avant d’attaquer. En faisantcela, vous frustrez considérablementvotre adversaire. Lorsque cela seproduit, vous détruisez la capacitéde penser de vos adversaires.Lorsque votre adversaire nepeut pas penser, vousgagnez. C’est ce qui faitdu Jiu-Jitsu un grand jeude stratégie. La stratégieest l'étude de l'action, dela réaction et del’anticipation. La stratégienécessite la conscience.

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Avec mon élève Mass Ortis qui est champion MMA de Porto Rico et étudie maintenant avec moi aux États-Unis. Nous avons prisquelques photos avec Carlos Newton the Ronin, champion UFC Pride et Vale Tudo.

Carlos Newton the Ronin, champion UFC, avec mes élèves Mass Ortis, Boxing, Thai Boxing and MMA Champion, et Paul Colon etMike Wilson. Mike a plus de 70 ans, il a commencé à étudier avec moi le RCJ Machado BJJ, il est actuellement ceinture marron etespère obtenir bientôt la ceinture noire. Comme je dit, lui et Carlos Newton sont les champions des champions pour toujours.

Moi, Carlos Newton the Ronin, Mass Ortis, champion de Boxe, Thai Boxing et MMA, et Paul Colon, avons tous l'honneur d’être desprofesseurs.

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Le Kyusho dans les Katas

Il vous faut bien comprendre d'abord que leKata (aussi cool qu’il soit) n’est pas le meilleurmoyen d’apprendre le Kyusho. Je n’aipersonnellement pas manqué un seul jour depratiquer les Katas depuis 1975, vouspouvez donc voir combien que je les aime.Cependant, je ne crois pas que ce soit labonne façon d'apprendre le Kyusho. Onapprend mieux (plus efficacement et demanière plus approfondie) le Kyushoséparément dans un combat spontanée pourensuite lui permettre de pénétrer votre style ouvos Katas naturellement… sans essayer de l’y mettre.Le Karaté a les postures les plus

fascinantes ancrées dans ses formes ouKatas, qui sont considérés comme labibliothèque de chaque style… et c’est cequi a fasciné des millions de pratiquantsdans le monde et à travers l'histoire.Chaque posture est ouverte à

l'interprétation et possède un potentielinfini qui n’est limité que par l'esprit etles capacités physiques de l'individu.Beaucoup de styles ont ce qu'onappelle des Bunkai, desinterprétations qui sont pré-arrangés et scénarisés dans laforme, sa réal isation et sarépétition.Mais ce potentiel illimité est

alors limité par l'interprétationlorsqu' i l est inscrit dans unetechnique spécifique qui doit êtrerappelée et pratiquée selon uneattaque et une réaction scénarisées. Ilpeut au contraire avoir plus potentielsi vous changez ou ajoutez descomposants autres que les actionsphysiques établies en fonction desactions physiques d'un partenaired’entraînement ou d’un adversaire. Sivous limitez votre esprit et doncles manifestations physiquesdans un paradigmeunique, vous ne pouvezjamais débloquer tousles potentiels quiexistent.

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Kyusho ou Kata ?

La première question que nous devrions nous poser c’estqu’est-ce qui est venu en premier : Kyusho ou Kata ?Les formes ou Katas ont été développés autour de la

connaissance ou de la découverte des structures, fonctionset possibilités anatomiques les plus faibles. Et les « styles »ont ensuite été créés à partir de cette connaissance debase. C’est là que la plupart des gens de Kyusho (même àun niveau supérieur) deviennent confus. Essayer de trouverde force une connaissance universelle et naturelle dans unoutil artificiel n’est pas une méthode efficace ou naturel…On développe l'outil autour des lois naturelles, desstructures et des capacités physiques ou des limites.Il est également plus logique de comprendre que les

objectifs (ou cibles) sont venus en premier ; puis, les armeset les actions pour y accéder correctement ont été inscritesdans des postures et des motifs qui ont ensuite été réunisdans les formes ou Katas. Qui passerait son précieux tempsde vie à la création de mouvements corporels aléatoires,pour ensuite passer plus de temps encore à trouver que cequ'on peut faire avec eux ? Il est beaucoup plus naturel etefficace de développer un mouvement pour accéder, utiliserou exploiter un objectif. La façon la plus efficace n’est pasde mettre le Kyusho dans votre Kata, le Kata doit évoluerautour de votre compréhension du Kyusho.Si vous prenez une action spécifique, une posture ou une

série de mouvements et que vous essayez d’y mettre leKyusho, cela permettra d'améliorer ces actions (en théorie,jusqu'à l’appliquer effectivement), mais vous vous êteslimité à cette réalité jusqu'à ce que vous (ou quelqu'und'autre) imaginiez une autre possibilité. On peut voir celad’une autre façon. Si un instructeur vous enseigne unBunkai, en réalité vous ne réalisez pas votre potentiel…vous êtes tout simplement en train d’imiter ses actions, cequi est un moyen sûr d’échouer dans le stress d'uneattaque, car ce ne sera pas votre tendance naturelle(physique, mentale ou spirituelle). Plus une action estcomplexe et peu naturelle pour vous, plus vous avez dechances d’échouer dans la réalité du combat réel.En étudiant une cible ou plusieurs cibles, en travaillant les

angles corrects et la dynamique à travers l’entraînementspontané et orienté vers le stress, vous développez unesingularité aux possibilités infinies. Quand vous ferez« votre » Kata, vos méthodes, vos tendances et vos

capacités naturelles surgiront alors automatiquementcomme des actions que vous avez déjà effectuées et« ressenties ». C’est un facteur crucial dans le Kataque beaucoup oublient.

La plupart effectuent le Kata et essayentd'inventer des actions ou des scénarios pour lerendre plausible ou donner un sens à l'actionpratiquée… L'instructeur force alors l'élève à serappeler cela à travers beaucoup de pratiqueinculquant de nouveau un aspect étrange parrapport à sa manière de faire. Mais si à la placevous entraînez une cible correctement, si vousvous placez sous le stress d’un attaque simpleou multiple apprenant à accéder à cette cible, sivous sentez l’effet de cette attaque sur cetobjectif et comment les autres cèdent souscette attaque et que vous le faites à denombreuses reprises… quand vous ferez unKata et ce mouvement de réponse naturelinstinctif, vous revivrez cette sensation ou

cette expérience. C’est ça qui fait que le Katadevient une réalité, tel qu’il a été forgé, même dans uneattaque réelle… et non en mémorisant les actions d'une

autre personne.

Le simple engendre le complexe, lecomplexe cache le simpleLa plupart du temps nous avons tendance à nous référer

uniquement à l’aspect extérieur de toute tâche donnée, défi,actions des adversaires, etc., nous avons tendance ànégliger l'intérieur que nous ne le voyons pas. À titred'exemple, quelqu'un vous attaque avec un coup de poing,un coup de pied ou une saisie… nous voyons cette actionextérieure et nous réagissons de la même manière(généralement en relation avec l’action extérieure desattaquants) et cela nous limite. Ce type de pratique nouslaissera toujours un pas en arrière par rapport à l'initiateur.En travaillant seulement sur la réalité physique réactive,nous sommes souvent limités par la taille, la vitesse, laforce, l'âge et tous les autres attributs physiques… limitantdonc nos pleines capacités.Mais si nous nous entraînons les aspects intérieurs, à

travers l'expérience que nous avons accumuléeautomatiquement dans le combat d’abord, nous pouvonsréaliser un éventail plus large de possibilités et potentiels ;les libérer même des limitations physiques. En conservantcette dynamique intérieure de sentir l'intention, le but ou lacible, chaque posture ou action dans le Kata aura une plusgrande portée, possibilité et potentiel. Votre Kata renaîtra.Comme cet exemple, regardez la posture du guerrier de

Karaté ci-joint ; nous pouvons y voir de nombreusespossibilités physiques telles que le blocage d'un coup depied et d’un coup de poing, un renversement, une fracturede cou ou même la méthode légendaire de la saisie de

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l'aine. Tout dépendra de votre taille, votre force et votrecapacité de vous positionner lors de l'attaque pouraccomplir physiquement cela. En outre, tout dépendra de lafaçon dont vous avez été formés ou conditionnés à penser à

cette posture, surtout si… vous vous entraînez à répéterune action spécifique pour cette posture et ce

déplacement.Le Kyusho est l' inhibit ion d'unefonction physiologique, si nous

comprenons la physiologie interne,sa fonction et comment y

accéder, une infinité depossibilités nouvellesapparaîtront et votrep o t e n t i e laugmentera def a ç o nexponentiel leen relationavec vosa t t r i b u t si n n é s .Ainsi, aulieu dep e n s e r

uniquementà partir de la

répétit ion del'idée de quelqu'un de à

propos du bunkai ou de latechnique des actions mécaniques, vous accédez aucontraire à l’intérieur du corps dès la première actionrépondant automatiquement à chaque action del'adversaire… et dans le processus, votre corps trouve cetteposture naturellement. On peut y parvenir en entraînant lescibles, l'outil et les trajectoires au lieu de travailler desactions spécifiques pour chaque posture.

Qu’est-ce donc le Kata ?D’après Wikipedia : Le Kata (littéralement : « forme »)

est un mot japonais décrivant des modèles détaillés demouvements pratiqués soit seul, soit avec un partenaire.Chacun Kata est un système de combat complet, où lesmouvements et les postures du Kata sont un guide deréférence vivant de la forme correcte et de la structure destechniques utilisées dans ce système. Les Kata de Karatésont exécutés comme une série déterminée de différentsmouvements, en avançant et en tournant, tout en essayantde maintenir une forme parfaite. On conseille au pratiquantde visualiser les attaques ennemies et leurs réponses. Lekarateka « lit » un Kata afin d'expliquer les événementsimaginaires. Le Kata n’est pas conçu comme unereprésentation littérale d'un combat simulé, mais commeune démonstration des transitions et du flux d'une postureet d’un mouvement à l'autre, enseignant à l'élève la forme et

la position correctes et l’encourageant à visualiser différentsscénarios pour l'utilisation de chaque mouvement ettechnique. Il existe différentes formes du Kata, chacuneavec de nombreuses variantes mineures.Si c’est là tout ce qu'il est, c’est un processus très

inefficace pour conserver et transmettre les techniques, enparticulier sur plusieurs générations. Il serait au contrairebeaucoup plus efficace de pratiquer simplement latechnique telle qu’elle est et d’ajouter, systématiquement etde manière répétée, du stress et des éléments du combatréel (vitesse, puissance et intention réelle) commedans le Judo.Les Katas bien sûr peuvent également être utilisés de

cette manière, mais i ls incarnent tellement d’autresnombreux détails qui sont beaucoup plus importants etutiles dans une rencontre réelle en situation de stress et delimitations physiques. Cependant, faire correctement laforme, ce n’est pas la même chose que vivre cette forme…Ce n’est pas dans une représentation que l’on trouve lavaleur la plus profonde, c’est en vivant et en revivant leKata.Comment parvient-on à le vivre ? D'abord, vous devez

connaître une cible anatomique faible avec laquelle vousêtes naturellement à l'aise et à laquelle vous pouvezaccéder avec vos attributs et compétences corporelles.Commencez alors par une application simple pour vousassurer d'avoir la dynamique et les angles corrects, essayezjusqu'à atteindre l'objectif statiquement, que ce soit lecontrôle, la douleur, le dysfonctionnement ou le KO. Enfaisant cela, rappelez-vous la sensation, et pas seulementcelle de votre main ou de la tête des adversaires, mais votreétat mental, physique et émotionnel. Sentez comment lecorps de l’adversaire réagit et observez comment il tombe.Répétez cela autant de fois que possible (bien sûr, plus vousle faites, mieux c’est, car vous l’enracinez). Ensuite,commencez à le travailler dynamiquement de manière àatteindre la cible et à percevoir l'effet, la sensation etl'aspect mental/émotionnel sous un stress croissant et dansun scénario d'attaque. Peut-être d'abord prévu, maisfinalement cela doit être réalisé spontanément pour acquérireffectivement l’habileté réelle.Une fois que vous avez fait cela, chaque fois que vous

faites ce Kata, vous revivrez (vous sentirez) ces expériencessur les trois niveaux, mental, physique et spirituel. C’est ceque Kata peut être si vous le permettez et le pratiquezardemment… Ce n’est pas un ensemble de techniques quidépendent d’un certain scénario d'attaque, mais d’unbesoin urgent réel et spontanée. Vous n’êtes pas obligés defaire le Kata (surtout à la manière de quelqu'un d'autre), leKata vous permet juste de vous rappeler vos expériences,en revivant mentalement, spirituellement et, oui, mêmephysiquement, ces expériences.Ne mettez jamais le Kyusho dans votre style, mettez votre

style dans le Kyusho. – Evan Pantazi

© Evan Pantazi 2014www.kyusho.com

« Le Kyusho est l'inhibition d'une fonction physiologique, sinous comprenons la physiologie interne,

sa fonction et comment y accéder, une infinité depossibilités nouvelles apparaîtront et votre potentiel

augmentera de façon exponentielle en relationavec vos attributs innés. »

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La semaine dernière, je me suis entraîné avec un jeune combattant deMMA. Il était âgé de vingt trois ans, 1,90 m et 80 kg, et se préparaitpour son quatrième combat amateur. J’ai soixante et un ans, 1,80 m et90 kg, et mon dernier combat de full contact date de l'an 2000. Pourentraîner le jeune combattant en aérobie, l’entraîneur avait un autrehomme qui se tournait avec moi. 90 secondes avec lui, puis 90 secondesavec moi.Au cours du premier des trois rounds qui me correspondaient, j’ai reçu

un violent coup de poing au sourcil droit (j’ai un peu baissé mon coudependant une seconde, si vous voulez le savoir). Alors que j’étais assis là(hors d’haleine, je dois l’avouer) après le troisième round, l'entraîneurremarqua une coupure à mon œil droit car il n’y avait pas assez devaseline. Ce n’était pas très grave. De fait, dans le passé, j’auraiscontinué, mais maintenant je suis un peu plus conscient et j’ai doncarrêté de combattre.

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Un ami du gymnase qui est médecinm’a vu et m'a invité à passer par saconsultation plus tard dans la journéepour coudre ma blessure. Quand je suisrentré à la maison, je me suis lavé et mafemme a pris une photo (Hé !). Et je suisparti chez le médecin qui a tout biennettoyé (c’est important, i l y a deméchants microbes qui courent les rues!) et m’a donné les cinq pointsnécessaires.Parmi les nombreuses choses que

mon professeur Guro Dan Inosanto m'adites et qui sont restées gravées en moiau cours des années, il y a celle-ci :

« Il est bon de savoir où vous enêtes. »

Un des dangers de ma l igne detravail, c’est que les gens vont êtrerespectueux quand j’enseigne. C’estcomme ça. Je fais la même chosequand je suis de l'autre côté del'équation ! En effet, il serait idiot detester un enseignant alors qu'il enseigne! Bien sûr, le danger c’est que l'on peutfacilement commencer à penser dans satête qu’on est une légende etmésestimer ses capacités lors d’uneincursion de la réalité. Ce serait unesérieuse erreur darwinienne ! Je croisque c’est John Wayne qui a dit : « Lavie est dure. Et encore plus dure quandon est stupide. »

Je fais de mon mieux pour éviter celade diverses manières lors de monenseignement et de mon entraînement,par exemple :

a) J’insiste sur les attaques honnêtes.Par exemple, comme beaucoup d'entrevous le savent peut-être, contrairementà la plupart des systèmes FMA quibloquent les coups en réponse de ceuxà qui ils enseignent, dans le DBMA, saufindication contraire, l'attaquant devrapoursuivre son mouvement, tout commeil le ferait probablement dans un vraicombat. Bien sûr, la vitesse, lapuissance, l'intensité seront plus oumoins grandes en fonction de là oùnous en sommes dans ledéveloppement de la réponse entraînée,

mais dans tous les cas, le coup devraêtre envoyé vers la cible réelle demanière naturelle.

b) J’utilise ce que dans le DBMA nousappelons « la méthode du métronome » : vitesse constante, vitesse égale etpuissance égale entre les deux pratiquants.

Néanmoins, rien ne remplace l'actionpour savoir où l'on en est, selon lessages mot que Guro Inosanto nousprodigua alors qu’i l avait unesoixantaine d’années après quarante-cinq minutes non-stop de Muay Thaiacharné sur le sac qui nous laissa lalangue pendante.Ainsi pour moi, le sparring, comme

cette séance où j’ai récolté des huées,

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est inestimable pour « savoir où j’ensuis », car je cherche à avancer enguerrier tous les jours de ma vie. Je faisde mon mieux pour ne pas être stupideà ce sujet. Je ne ressens aucune honteà parler des endroits où il n’est pas sagepour moi d'aller. Par exemple, avant decommencer, j’ai demandé à mon jeuneadversaire de MMA de ne pas attaquerle bas de mon dos. Et quand il m'areversé, il a fait attention. De même,comme ma demi-garde ne parvenait pasà le bloquer, il conduit ma tête dans laclôture. Si j ’avais été un jeunecombattant, j’aurais essayé de sortir demoi-même de la situation. Mais commeje suis un vieil homme, avec une familleà charge et que je dépends du bonfonctionnement de mon corps, je n’ai

pas voulu risquer une blessure au cou etje lui ai simplement demandé dereprendre notre position loin de laclôture.Une pièce majeure de l'expérience

des Dog Brothers, c’est d'avoir une idéeréaliste de ce que vous pouvez et nepouvez pas réussir en temps réel. Montemps du combat full contact pour leplaisir est révolu, mais je suis toujoursCrafty Dog.

Il y a un chapitre de plus à cettepetite histoireDans ce cas particulier, je travaillais au

Kali Tudo™, le sous-système que j’ai misau point depuis plusieurs années dans lecadre du concept de « cohérence entreles catégories » du DBMA. Le KT estdifférent et exige une recherche continue.Je suis profondément fasciné de voir àquel point l'art est vrai et combien estvraie sa promesse des mains nues quiont le langage même du mouvement. Jecrois que je suis le mieux placé pour fairece travail, excepté pour mon âge. Biensûr, j’aimerais avoir trente ans de moinset entrer dans la cage pour de vrai, maiscela devra attendre une autre vie.Malgré cela, en agissant tel que je le

fais, non seulement je reçois des

commentaires honnêtes de là où j’ensuis, mais encore je continue dedévelopper le KT non seulement à partirdes expériences de mes élèves, maiségalement de ma propre expérience (dela liberté d’action surgit le savoir) ; jedeviens un meilleur professeur et jepeux rester pertinent plus longtemps.Rappelez-vous aussi que, dans la

logique du DBMA, notre motivationd’améliorer les résultats dans la cage

n’est que secondairement. Notre missionpremière est d'utiliser la cage comme unlaboratoire et un support de formationpour nous préparer à l’adrénaline à lasituation du pistolet, du couteau et de lamain nue afin que « mourir moinssouvent » (Die Less Often – DLO). Nouscherchons l'avantage qui provient du faitd'avoir un système valable pour lesarmes, les mains nues et le mélange desdeux. Moins de choix signifie desréactions plus rapides et quand il s’agitde DLO avoir de la cohérence entre lescatégories signifie moins de choix lorsquele temps peut faire la différence entre lavie ou la mort. J’ai l'honneur de travailleravec des gens qui sont prêts à risquerleur vie dans des circonstances de DLO.Ils sont des protecteurs, une chose que je

crois que chacun de nous aspire à êtredans nos vies respectives, et ils méritentque je connaisse ce que je leur enseigne.Bien sûr, il y a aussi la joie intérieure

qui vient du fait d’être toujourscompétitif. Comme le dit cette chansonde musique country : « Je ne suis pasaussi jeune que je l’ai été un jour, mais jesuis plus jeune que jamais. »

L’aventure continue !Guro Crafty/Marc

Eskrima

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Cette séquence est une courte combinaison de coups depoing et de coups de pied utile pour introduire l'élève à laforme, longue et complexe, de main ouverte du Hwa Rang Do.

Étape 1 : définir la position défensive.Étape 2 : définir la position du chat et croiser les mains

ouvertes près de la jambe avant.Étape 3 : déplacer les mains croisées de bas en haut

interceptant une attaque de poing frontal avec les avant-bras.

Étape 4 : mettre les deux mains sur le côté et coup avec unetechnique de double paume vers les côtes de l'adversaire.

Étape 5 : saisir une oreille de l'adversaire et tirer sur sa tête.Étape 6 : frapper le menton de l'adversaire avec une technique

d’uppercut de paume.Étape 7 : frapper avec le tranchant de la main le visage de

l'adversaire.Étape 8 : frapper avec un coup de poing vertical le plexus

solaire de l'adversaire.Étape 9 : faire un pas à gauche avec un blocage souple haut

du droit.Étape 10 : donner un coup de pied droit pour conclure la

séquence.

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Tout système a des limites et quand vous passez d’un système à un autre, vous devez apprendre un autre artmartial et c’est ce que le Kapap essaye d’éviter. Le Kapap, combat face à face, c’est ça, un pont entre systèmes.Son fondateur fit sienne une expression dont le concept était utilisé par d’autres styles d'arts martiauxtraditionnels  : «  Ne portez pas une arme, soyez vous-même l'arme.  » Si votre pensée, votre esprit et votrecorps sont l'arme, vous serez une arme qui sera tout aussi efficace lorsque vous porterez une arme. Ce DVDde l’Avi Nardia Academy traite de la connexion entre la «  vielle école  » d’arts martiaux et le CQB (CloseQuarters Battle) moderne.L’expérience de Nardia en tant que commandant à l’IDF (Israel Defense Forces) et entraîneur officiel de laprincipale unité anti-terroriste israélienne lui a appris que cultiver la pensée et l’esprit du guerrier devait êtreprioritaire sur le simple entraînement physique.Dans cette vidéo, nous étudierons entre autres, la sécurité avec les armes et les parallélismes convaincantsentre l’Iaido et le maniement correct d’une arme à feu. Les armes à feu sont les éléments les plus récents del’armement individuel, mais elles n’échappent pas à la sagesse et à la logique de la vieille école. Nous verronségalement des exercices d’entraînement adaptés du BJJ, des exercices de désarmement et de préparationintelligente du corps avec des explications quant aux bénéfices et les précautions à prendre. Un DVD éducatif,inspirateur et révélateur, recommandé aux pratiquants de tous les styles, anciens et modernes. HYPERLINK "mailto : [email protected]" [email protected]

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Kenjutsu : La distance interne et externe

Plusieurs personnes nous disent avoir rêvé d'épées, d’armes médiévales et,d’une manière ou d'une autre, cherchent une explication. L'épée a toujours été unobjet mythique et mystique dans l'univers masculin.Le mot vient du latin spatha (en grec spathe), arme de main faite d'une lame

d'acier pointue fixée à une poignée munie d'une garde. Du point de vue militaire,nous possédons tous le courage qui nous pousse à lutter pour nos objectifs.Cependant, l'homme portant des épées au Japon était défini comme « celui quisert », le samurai. Cela signifie que la première étape de l'apprentissage duKenjutsu est de servir, de résoudre cette distance nous établissons entre l'orgueilet l'humilité. L'acte d'apprendre est complètement dépouillé d'orgueil oud'arrogance. Pour la voie de l'épée, il signifie reddition, contrôle des distancesinternes et externes. Beaucoup de gens croient qu'il n'existe que des « Ma-ai »externe face à l'adversaire. Contrairement à cela, le Ma-ai commence en nous etse manifeste extérieurement.« Si la pensée calme et détient son mouvement, cette quiétude la déplacera plus

encore. »Nous pouvons dire par analogie que notre intérieur est comme une grande

montagne. Pour le zen, au chapitre 62 du Shôbôgenzô de Dôgen Zenji (1200-1253), la montagne a une vertu à laquelle rien ne manque, elle est absolue en elle-même. Pour cette raison, en dépit d'être fermement établie dans le sol, elle estcependant toujours en mouvement. La pensée intérieure face à l'épée estconsciente de son mouvement. Le Ma-ai est capable d'établir l'éternité du momenten un seul mouvement. Ce « mouvement » auquel se référait Dokai, est l'essencemême de tout mouvement. Cependant, celui qui est sur la montagne n’est pasconscient de ce mouvement. Ceux qui ne sont pas capables de voir cettemontagne au moins une fois, ne peuvent pas comprendre, voir ou entendre cegenre de choses, à cause de ce principe.Le Kenjutsu est l'expérimentation, le don de soi, l’abandon, un moment unique !

La voie d’accès et l’issue de sortie de notre esprit intérieur ! Dans un véritableaffrontement, il n'y a pas de vérités ou de mensonges, tout est très rapide. Il y a àpeine des distances intérieures et extérieures. La sagesse d'attirer et d’éloigner lesmanifestations du dojo en mouvement constant. Dans cette pensée, il est expliciteque, sur la voie du Kenjutsu, toute nouvelle expérience est un défi, caractérisé par

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des difficultés, surmontables, qui éveillent le plus les valeurs morales de celui quiveut en faire l'expérience. En ce qui concerne celles de grande complexité, commepeut l’être la transformation du vieil homme dans un nouvel être, les échelons àgravir sont multiples et revêtus des empêchements compréhensibles.Certains maîtres et professeurs des écoles traditionnelles m’ont contacté et,

ensemble, nous sommes arrivés à des conclusions intéressantes. Conserverquelque chose en plein XXIe siècle n’est pas une tâche facile, ni bon marché.Conserver signifie conserver la forme telle quelle, bien qu’il existe des séquencesdépassées et irréelles pour les temps actuels. Beaucoup se déclarent traditionnelset quand nous comprenons la synthèse technique, nous trouvons des fragments dececi et de cela, suivis des justifications intenses. Le mot conservation, selon ledictionnaire, est dérivé de conserver. Conservation, action de conserver.Pour nous, conserver signifie même préserver la manière de penser dans

l’application de chaque Seiteigata. Évidemment, nous nous efforçons tousd’évoluer intérieurement et, par la pensée, nous cherchons chaque jour laperfection. Mais nous parlons de patrimoine martial, ce qui signifie que, du point devue historique, il devrait être tel quel. Chacun est libre de pratiquer et d'effectuer latechnique comme il l'entend.Tout au long de l'histoire, l'homme oriental, dans notre cas, le Japonais,

comprenant que sa vie était courte, mouvementée, soumise à la souffrance et àune mort certaine, a toujours formulé une idée du « Bujutsu », les arts de la guerre(en particulier, car le terme appliqué au caractère « Jutsu » fait référence à un artspécifique et pas ajusté). Reconnaissant, comme aujourd'hui nous lereconnaissons, que la vie est transitoire, il voulut expérimenter quelque chosed'immense et de suprême, une chose non créée par l'esprit ou un sentiment ; il souhaita découvrir ou expérimenter la voie d’un monde transcendantal,totalement différent de celui-ci, avec ses afflictions et ses tortures.Les arts martiaux ont été influencés par les croyances des époques de chaque

pays. Dans le cas du Japon, les plus grandes influences furent le shintoïsme, lebouddhisme et le confucianisme, nourrissant l'espoir de découvrir ce mondetranscendantal en recherchant et en sondant. Nous devons examiner cettequestion afin de découvrir s’il y a ou pas une réalité (dont le nom n'a pasd'importance) d’une dimension tout à fait différente. Pour pénétrer si profondément,nous devons naturellement comprendre au delà du verbal car la description n’est

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Bugei

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jamais la chose décrite, le mot n’est jamais la chose. On peut pénétrer ce mystère,que l'homme a toujours essayé de pénétrer et de capturer, l'appelant, s’accrochantà lui, l'adorant, devenant fanatique. Mais, ce n’est pas le sujet que nous choisi, ni souhaité traiter ici.Les arts de la guerre prirent leur essor au cours de la période Sengoku et les

reflets se perçoivent aujourd’hui encore. La vie à cette époque était assezsuperficielle, vide, plein de tromperies et sans beaucoup d'expression, et surgit laguerre. Chaque école ou clan essaya d'inventer, de donner un sens à ses artsmartiaux. Si celui qui invente telle signification et finalité est pourvu d'un certaintalent, son invention devient assez complexe, car de nombreux arts martiaux ontété reformulés à la période Tokugawa. Voici où je veux en arriver : tout va bienlorsque tout est parfaitement en ordre à l'intérieur. Chacun sait ce dont il a besoin.Chacun soutient la vérité qui lui convient. Cependant, il faut comprendre queconserver quelque chose va au-delà de ce qui est ou n’est pas parfait.Comme tout dans la vie, nous avons besoin d’un certain temps avant que notre

esprit s’adapte et découvre si, oui ou non, nous sommes sur le bon chemin.Beaucoup de maîtres n’eurent la certitude de leur voie qu’après avoir enseigné. Ilest naturel et normal que chacun possède son propre rythme de l'évolution. Ainsicertaines personnes construisent leur propre voie avec soin et attention. Une choseà la fois ! Au début, nous affrontons le doute, les préjugés ou le déni… Mais pourceux qui persistent, d’apprentissage en apprentissage, de bénédiction enbénédiction, sans comprendre le mécanisme d'une telle métamorphose, le cœur setransforme, si réellement ils acceptent le leadership et la tutelle. L’ombre despeines, des préjugés, des ressentiments, des points de vue et des opinionsincongrues, font place, dans la forêt de nos sombres pensées, à des clairières delumière qui montrent finalement la puérilité et l’inconvenance de nos attitudes lesmoins heureuses dans notre cheminement. Ce processus dans le passé étaitappelé « Nagai », long et vaste chemin qui mène à la compréhension.Pour les maîtres, c’est par cette méthode que le disciple, au milieu de l’escrime

trépidante, est obligé d'utiliser les armes du discernement, pour que les adversairesexternes ne détruisent pas ses forces. C’est sur la voie que nous avons choisie quese trouvent les autres ennemis, plus dangereux peut-être même, ceux qui secachent dans l'esprit, que se soit la peur d'accepter les imperfections qui marquentsa vie, le découragement face aux difficultés qui se multiplient, la notion de lacunespersonnelles ou la peur de l'échec.

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Bugei

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Découvrir ses propres forces et où les trouver est le point de rencontre avec soi-même. C’est un chemin solitaire, mais essentiel, qui se traduit par laperturbation complète de la façon dont nous voyons et comprenons l'art martial,l'environnement et nous-mêmes. Ce qui nous amène à rappeler une histoire courte,ce qui est pertinente comme point de départ.

Créer et agir (auteur inconnu)Un voyageur marchait sur la rive d'un grand lac aux eaux cristallines et imaginait un

moyen d'atteindre l'autre côté, où l’attendait son destin. Il soupira profondément etalors qu’il essayait de fixer le regard sur l'horizon, il entendit la voix d'un hommebrisant le silence. C’était un batelier aux cheveux blancs, qui s’offrait à le transporter.Le vieux petit bateau pour traverser le lac avait deux rames en bois de chêne. Le

voyageur vit sur chacune des rames quelque chose qui ressemblait à des lettres.Quand il monta dans la barque, il vérifia qu'effectivement, il y avait deux mots. Surl'une des rames avait été gravé le mot « croire » et sur l'autre « agir ».Incapable de contenir sa curiosité, il demanda la raison de ces noms originaux

donnés aux rames. Le batelier empoigna la rame sur laquelle on pouvait lire «croire »et rama de toutes ses forces. Le bateau commença à tourner sur lui-même sansbouger d’endroit. Puis le batelier prit la rame sur laquelle on pouvait lire « agir » etrama de toutes ses forces. De nouveau, le bateau tourna, cette fois dans le sensopposé, mais sans avancer…Finalement le vieux batelier, tenant les deux rames, les déplaça en même temps

et le bateau, poussé des deux côtés, navigua sur le lac, pour atteindretranquillement l'autre rive. Le batelier dit alors au voyageur :- Nous pouvons appeler ce bateau « confiance en soi ». La rive est l'objectif que

nous voulons atteindre. Pour que le bateau « confiance en soi » navigue en toutesécurité et atteigne l’objectif visé, il faut utiliser les deux rames en même temps etavec la même intensité : « agir » et « croire ».Et vous ? Ramez-vous fermement pour atteindre l'objectif que vous vous

proposez ? Mais surtout, vérifiez bien votre bateau, regardez bien si les rames nesont pas érodées par l’acide de l'égoïsme. Après toutes ces précautions, continuezd’avancer et… bon voyage!

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Ref. 11210Armure Kendo. Japon.

Ref. 11220Armure Kendo. Japon.

Ref. 11160Hakama Japon noir

Ref. 11170Hakama Japon bleu nuit

Ref. 11140Keikogi.

Giacca Blu Marine

Ref. 11109Hakama Noire. Polyester-Rayon

Ref. 11152Veste Aikido blanche.

Coton

10171KyokushinkaiCompétition. Écru. Coton

Ref. 10816Kimono Tai Chi . Gris

Ref. 10630Kung Fu passepoilé blanc

Ref. 10610Kung Fu boutons Blancs.

Coton

Ref. 10650/51/52Veste de Kung Fu Bleu

Ref. 10671Pantalon de Kung Fu Noir.

Coton

Ref. 10632Kung Fu. Satin Noir.

Liseret rouge

Ref. 10620Kung Fu Wu Shu. Coton

Ref. 10820Kimono Tai Chi.

Entraînement. NoirRef. 10830

Kimono Tai Chi.Entraînement.

Blanc

Ref. 10821Pantalon Tai Chi Noir

Ref. 10815Kimono Tai Chi.

Beige

Ref. 11150Veste d'Aikido blanche

Ref. 10611Veste de Kung Fu noire. Boutons

Noirs.

KOBUDO

Ref. 10870Kimono Tai-chi avec broderie. Blanc

Ref. 10175Ref. 10190

Ref. 10920Kimono Ninja. Noir.

Avec renfort

Ref. 10910

Ref. 13651

Ref. 13351

Ref. 13311

Ref. 13400

AIKIDO/KENDO/IAIDO

Ref. 11153Giacca Aikido. Bianca.

Speciale "grana di riso".Estate

NINJA/PENJACK SILAT

Ref. 10840Kimono Tai Chi.

Entraînement. Orange

Ref. 11230Sac Armure. Japon

Ref. 11151Kimono Aikido

Ref. 11145Veste Kendo. Toile spéciale

Japon

Ref. 11141Keikogi.

Ref. 10612Veste Kung fu Blanche.

Boutons Blancs

Ref. 10831Pantalon Tai Chi Blanc

YOSEIKAN/SHIDOKAN

Ref. 11800

Ref. 10640Kung Fu rouge/noir.

Coton

KUNG-FURef. 11231

Tenugui (foulard)

TAICHI

Ref. 13652

Ref. 11234Ceinture "Obi" Iaido.

Noir ou Blanc.320cm x 8cm.

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Le DVD «Krav Maga Recherche etDéveloppement» est né de la volonté de 4spécialistes du Krav Maga et des sports decombats, Christian Wilmouth et FaustinoHernandez, Dan Zahdour et Jérôme

Lidoyne. Ces derniers sont à ce jour à latête de plusieurs clubs et d’un

groupe d’une vingtained’instructeurs et moniteurs

multi-disciplines allant duKrav Maga au MMA. CeDVD n’a pas pour but demettre en avant, ni unenouvelle méthode ni uncourant spécifique deKrav Maga. Il s’agitjuste là, de présenterun programme de KravMaga axé sur

l’importance du«contenu» et le partage

de nos e

REF.:KMRED1

Tous les DVDs produits par Budo

International sont scellés au moyen

d’une étiquette holographique

distinctive et sont réalisés sur support

DVD-5, format

MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou

similaires). De même, l’impression des

jaquettes ainsi que les sérigraphies

suivent les plus strictes exigences de

qualité. Si ce DVD ne remplit pas ces

critères et/ou si la jaquette ou la

sérigraphie ne coïncide pas avec celle

que nous vous montrons ici, il s’agit

d’une copie pirate.

Budo international. netCOMMANDES :

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Qu'y avait-il dans les arts martiauxque vous a amené à commencer à lespratiquer ?Croyez-le ou non : l'industrie du

cinéma. Voir, tous les jours mon père sejeter sur le vidéo club au retour de sontravail. I l adorait les fi lms d'actiond’Hollywood et de Hong Kong, etpuisque nous n’avions qu’une télévisionà la maison, notre choix était simple : (1)regarder avec lui ou (2) étudier. Devinezce que j’ai choisi ? Haha ! Quand papaétait à la maison, mon frère et moi nepouvions pas non plus regarder lesdessins animés, car c’était soiréecinéma… tous les soirs. Mais, cela s’estrapidement transformé en une immensegratitude pour le cinéma et pour les artsmartiaux. Et comme tous les autresenfants d'âge scolaire, mon frère et moiimitions l’un l’autre les scènes decombat d'arts martiaux. C’est alors quej’ai découvert que je voulais être une stardu cinéma d’action d’Hollywood. Laréponse de mon père ? « Non ! Tu asbesoin d'un bon travail. Être médecin,avocat ou ingénieur. » Et étant le filsaîné, je pensais que j’y étais obligé.

Qu'est-il arrivé quand votre père adécouvert que vous étudiez leKeishinkan ?Quand j’ai dit à mes parents que je

voulais apprendre les arts martiaux, ilsont d’abord dit « non ». Mais peu après,ils ont demandé avec curiosité pourquoi.Je leur ai répondu qu’ainsi je pourraisdevenir une star d'action. Encore unefois, ils ont dit « non ». (Aujourd’hui, « non » est encore toujours un de leursmots préférés) Après l’avoir redemandé

Interview : Thomas LynchPhotos gracieusement cédée parDon WarrenerT.L. Security Solutions

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Cinéma d’arts martiaux

encore et encore pendant plusieursjours, mon père me dit que si jevoulais vraiment apprendre les artsmartiaux, je devrais les payer moi-même. J’ai donc pris mon argentde poche et je suis allé m’inscrire auKeishinkan Karaté. Quand il a appriscela, il m’a dit de ne pas venir meplaindre si je me blessais au cours del’entraînement. Et que si j’étais blessé,je devrais également payer moi-mêmetous les frais d'hospitalisation (mais leJapon dispose d'un système nationalde soins de santé ; si je me blessais,au pire ça pouvait me coûter cinqdollars).

Quel art martial aimiez-vous leplus pratiquer ? Et pourquoi ?Honnêtement, je ne peux pas en

choisir un seul. Voyez-vous, j’aime leShaolin Kung-Fu du nord en raison dela variété de choses que nous faisonsen classe et au cours del’entraînement, tels que les positionsprofondes, les armes et de trèslongues formes difficiles. Et j’aime leKeishinkan Karaté en raison dusparring en full contact, ce qui nouspermet de tester nos techniques,notre endurance et nos capacités.Mais si je dois choisir une chose enparticulier, que j’apprécie le plus, jedirais les positions profondes du KungFu. Car, pour moi, les positionsprofondes sont très intense et exigenttoute mon attention. Elles sontincroyables, formidables, et surtout unexcellent moyen de retrouver mesbases dans les arts martiaux…surtout si mon emploi du temps m'aempêché de consacrer les heuresnécessaires à mon entraînement.

Si c’était à refaire, existe-t-il unstyle particulier d'arts martiaux quevous auriez aimé commencer àpratiquer à un âge précoce, etpourquoi ?Wow… question diff ici le. Je

suppose que cela dépendrait de monintention à l’époque ainsi que del'avenir. Si j ’étais beaucoup plus jeune, j’aurais probablementchoisi quelque chose de vraimentclinquant… comme le Wushu ou leXMA. Mais, comme je suis plus âgé,je perçois maintenant le besoin d’uncôté « pratique » du point de vue del'auto-défense dans les arts martiaux,je choisirais donc probablement le MMA.

Quelle fut votre techniquepréférée du Keishinkan Karaté ?

Sans aucun doute ma techniquepréférée de tous les temps est « gyakuzuki » (le poing inversé). Eneffet, mon instructeur de Keishinkanm'a toujours appris que le but deKaraté était d'avoir une techniquesans fai l le qui mettrait f in aucombat… comme « Ichigeki »(traduit librement : un coup, un mort).Si vous ne pouvez pas vous enfuir etque vous devez uti l iser votreformation dans les arts martiaux pourvous défendre, alors le bon sens veutque « moins c’est plus ». Autrementdit, si je peux frapper mon adversaireune seule fois pour le vaincre, c’est

beaucoup mieux que de me battreavec lui pendant quelques minutes.

Quelle est votre arme classiquepréférée dans les arts martiaux etpourquoi ? Choisissez-en une.En Kung Fu, mon arme favorite est

le double sabre. Pour une raisonquelconque, la première fois je l'aisaisi, je sentais les épéesincroyablement confortable entre mesmains ; et plus encore, quand j’aicommencé à les déplacer autour demoi en imitant Jackie Chan le mieuxpossible. Quand j’ai essayé mapremière forme longue avec ledouble-sabre, j’ai été vidé. C’est uneforme très intense, profonde etdiff ici le, mais j’ai adoré. J’aiimmédiatement commencé à passerdes heures et des heures chaque jourà pratiquer les épées et cela avraiment été prouvé quand j’ai obtenula première place dans mon premiertournoi d'armes.

Wow, je pensais que vous auriezchoisi le Katana japonais, depuisque je vous ai vu travailler avec lui àplusieurs reprises. J’aime vraiment bien travailler avec

le katana, mais j’ai d'abordcommencé à m’entraîner avec lekatana strictement pour desreprésentations publiques. Jesupposais que ça allait être unesimple transition depuis le doublesabre, mais j’avais tort. Ça a l'airsimple, mais c’est une arme trèscompliquée.

Qui sont vos idoles d'artsmartiaux ?Honnêtement, je n’en ai pas

maintenant. Mais quand j’étais enfant,c’était à peu près toutes les grandesvedettes du cinéma d’actiond'Hollywood et de Hong Kong :

Stallone, Snipes, JCVD, Jackie Chan,Steven Seagal, Tom Cruise, Bruce Willis.

Qu'en est-il de Chuck Norris etde Bruce Lee ? Quand je suis arrivé aux États-Unis,

je ne savais même pas qui ils étaient.Haha ! Je suppose que mon père n'ajamais loué leurs films.

Quels sont vos projets d'avenirdans les arts martiaux ?Mes projets immédiats sont de

continuer à promouvoir les artsmartiaux à travers la Koyamada

Fondation et le festival d’arts martiauxdes États-Unis. À la KoyamadaFondation, nous parrainons desenfants victimes d'intimidation issusde milieux à faible revenu, en leuraccordant une bourse d'art martial.Nous faisons cela parce que je croisque la formation aux arts martiauxpeut inculquer la confiance, l'estimede soi et une vision globalementpositive de la vie à l'enfant. Noussommes contents que l'intimidationsoit en train de devenir un sujetaccrocheur et qu’il soit enfin abordéau niveau national. Avec des fondslimités, nous faisons de notre mieuxpour aider ces enfants un par un.D'autre part, le festival vise à

promouvoir tous les arts martiaux,styles et disciplines (qu'ils soientconnus ou inconnus) et à donner unechance égale à tous. Nous faisonscela sous forme de festival où nousinvitons des dizaines de stylesdifférents d'arts martiaux à unedémonstration publique sur scène.Nous avons des stands d'artsmartiaux et des séminaires, desexpositions, un tapis rouge à l’entrée(avec de nombreuses apparitionsd’acteurs et d’artistes martiauxcélèbres) et beaucoup d’autreschoses. C’est vraiment un événementamusant où même les grands maîtrespeuvent se mêler à d'autres grandsmaîtres, qu’i ls n’ont jamais eul'occasion de rencontrer réellement.En outre, nous offrons au grand publicune plate-forme qui leur permet devoir clairement les distinctions entreles différentes disciplines d'artsmartiaux. Car si vous demandez àmonsieur tout le monde, il ne sauraitprobablement pas faire la différenceentre le Karaté Shotokan et le KaratéKyokushin. Ici, ils peuvent les voir depremière main. Et non seulement cela,le public peut également rencontrer et

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Interview

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Cinéma d’arts martiaux

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poser ses questions, face à face,directement à ces grands maîtres. Unechance que la plupart n’ont jamais eue.Dans l'ensemble, c’est vraiment unenvironnement amusant et éducatif pourtous les participants.

Dites-nous comment vous avezcommencé dans les arts martiaux?J’ai souhaité apprendre le Karaté

parce que je pensais que cela m’aideraità devenir une star du cinéma d’actiond'Hollywood. J’ai pris tout mon argentde poche pour aller avec mes amis duKeishinkan Karaté dojo et rencontrer

l'instructeur Tadashi Yoshii (8e dan).J’étais déjà très athlétique et j’avaisparticipé à quelques combats de rueauparavant, donc je savais que jedevrais être capable de « me tenir » enclasse. Tadashi doit avoir senti cela, oupeut-être le considéra-t-il comme unpeu d'arrogance parce qu'il m'a invité àl'attaquer. J’ai répondu « Eh… ? » Ilvoulait que je l'attaque comme jevoulais… coup de poing, coup de pied,tout. Puis il a dit : « Zenshin aru nomi »(qui se traduit librement par : « Viens icimon pote ! »). Haha ! Je l’ai donc fait.Environ 10-12 minutes plus tard, j’étais

épuisé et haletant comme un chien dansle désert. Il bloquait tout. Et je dis bientout. Aussi futile que soit mon attaque. Ila gentiment décidé d’abréger messouffrances avec un puissant mae geri(front kick) au sternum. J’étais fini. Aprèscette leçon d'humilité, il m'a invité àarriver tôt à chaque cours, au moins 30minutes à l'avance, pour pratiquer justetous les deux. Et à chaque cours, je meprésentais plus tôt et il me disait : « Zenshin aru nomi. » Et j’essayais deme battre contre lui de toutes mesforces, tandis qu'il évitait mes attaquesavec facilité. Quelques mois plus tard,

j’ai commencé à réaliser que mestechniques et ma vitesse s’étaientrapidement développées. Je ciblaismieux, j’étais devenu plus discipliné,plus martial. Et il le remarqua lui aussi.Trois mois d’entraînement seulement

s’étaient écoulés lorsque TadashiSensei s’est approché de moi et m’adit : « Shin, il y a un tournoi open deKaraté à Nagano, je veux que tuparticipes. » Ma réponse fut bienréfléchie et très précise, j’ai répondusans réserve : « Eh… ? » Il n'y avaitpas de division par ceintures, lescatégories étaient établies en fonctionde l'âge scolaire : école secondairejunior, école secondaire, et adulte.Avant le début de mon premier match,j’étais visiblement pétrifié. Tadashi m’adit : « Je sais que tu es un débutant,mais n’aies pas peur. Parce que quandles gens ont peur, ils ont tendance àreculer. La clé du succès dans leKaraté, c’est d'aller de l'avant quandon a peur. Parce que si on est touchéen distance proche, ça ne fera pas simal. » Alors, j’ai resserré la distance etj’ai frappé. J’ai beaucoup frappé. Maisil avait raison, ça n’a pas fait si mal.Bien sûr, je n’ai pas gagné le tournoi,mais je suis reparti avec quelquechose de beaucoup plus précieuxqu’un trophée : je suis reparti avecune confiance en moi et unemotivation renouvelée. Une motivationà m’entraîner encore plus dur.Tadashi sensei a commencé à

m’amener à tous ses autres amis dedojo pour faire du sparring avec leursélèves. De nombreux adversaires, lesuns après les autres. Et i ls mebottèrent tous les fesses jusqu'à ceque je ne puisse plus bouger. Encoreune fois ma confiance et mon auto-estime augmentèrent de façonexponentielle (même après avoir été

Interview

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frappé) parce que j’ai clairement vu unprogrès net et accéléré pour la quasi-totalité de mes applications de karaté.J’étais devenu accro. Plus déterminé quejamais à réussir dans le monde martial.

Quel est votre personnage préféré deceux que vous avez joué et pourquoi ?J’ai apprécié tous les personnages que

j’ai joués. Mais les deux qui se démarquentle plus sont : (1) Nobutada dans « TheLast Samurai », et (2) Shen dans « WendyWu : Homecoming Warrior ». Nobutadafut mon préféré parce que c’est tout unpersonnage. Pour lui, tout était unequestion d'honneur et de respect. Ce

qu’un vrai samurai devait projeter danstous les aspects de sa vie. Quant à Shen,je dois être honnête… ce fut un rêvedevenu réalité pour moi parce que j’ai puenfin jouer un rôle de vedette du cinémad'action, ce pour quoi je m’étais entraînépour depuis que j’étais petit garçon. J’ai eul'occasion de mettre en valeur macompétence dans les arts martiaux dansun contexte très amusant et stimulant. Lesdeux personnages sont, en termes depersonnalité et de force motrice motivante,des animaux complètement différents. L’unet l’autre furent des défis et i lsreprésentèrent tous les deux différentesréalisations de mes rêves.

Quelle a été votre expérience la plusmémorable sur le plateau ?Honnêtement ? La nourriture. Sur une

grande production hollywoodienne, ils fonttous les jours appel au catering pour lepetit déjeuner, le déjeuner et le dîner, desaliments de la plus haute qualité, surcommande. Chaque jour, il y avait quelquechose de mieux que la veille : steak, fruitsde mer, poulet mariné, pâtes, desserts…tout. Nous avons tous grossi sur leplateau. Haha ! Sur « The Last Samurai »,nous avons eu un casting majoritairementjaponais avec des centaines de figurants.Mais quand nous avons tourné enNouvelle-Zélande, il n'y avait pas de

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nourriture ou de restaurants japonais àproximité, puisque nous étions dans lacampagne. L'un des figurants a alors euune idée brillante. Il a acheté un petitchariot de nourriture et a cuisiné et vendude la nourriture japonaise pour tout lemonde sur le plateau (quand il n’était pasen train de jouer bien sûr.) La plupartd'entre nous mangions là tous les jours. Ila dû faire fortune !Mais parlant plus sérieusement, j’ai eu

tous les jours des conversat ionsétonnantes avec Tom Cruise. Il est l'unedes personnes les plus humbles et qui ale plus les pieds sur Terre que j ’aiejamais rencontrée. Lors des répétitions

et parfo is du tournage, i l cr ia i t : « Couper » et m’appelait. Au début, jepensais que j’avais fait quelque chosede mal (c ’éta i t mon premier longmétrage). En réal i té, i l voulait justediscuter. Il m'a dit que je lui rappelaislui-même quand il avait mon âge. Je luiai dit : « Tom, vous êtes américain, jesuis japonais. » Il a rit et a dit : « Pasde ce point de vue là. Je me réfère à toninnocence et à ta détermination. Tu asun vrai but et de la personnalité. Tu mefais penser à moi. » J’ai été honoréquand il a dit cela. À partir de là, nousavons eu plus ieurs conversat ionspapotant tous les jours à propos detout. Aujourd'hui, je me sens toujourshonoré de pouvoir l’appeler mon ami etje considère cette expérience commel'un des meilleurs moments de ma vie.

Il me faut donc vous demander…Comment c’était travailler avec TomCruise ? Je veux dire, c’est votre toutpremier film et tout d'un coup vous êtesles deux protagonistes.Ce fut absolument, positivement

surréaliste. J’étais très heureux et honoréde faire partie de la production etreconnaissant pour l'occasion qui m'étaitdonnée. C’était mon premier film et il achangé ma vie. Je savais que je devaisapporter un autre niveau deprofessionnalisme pour travailler avec luiet, pour être honnête, j’avais eu très peud'expériences avant cela et aucune idéede ce à quoi on pouvait s’attendre. J’étaiscomplètement concentré sur mon rôle deNobutada et sur la production elle-même.Je n’étais pas aussi nerveux que je croyaisque j’allais être et j’avais très confiance enmoi. Mais j’étais pétrifié à l’idée de faireune grosse erreur le premier jour. Et c’estarrivé. J’ai entendu Tom Cruise se mettreà crier entre ses scènes : « Shin! Shin, oùes-tu ? Où est Shin ? Shin ! Shin ! »Tout le monde s’est figé et m'a regardécomme si j’avais fait quelque chose de

terriblement mal ou quoi que ce soitd'autre. J’ai répondu : « Euh, je suis ici. »Il a dit : « Viens ici. Je veux te présentermon ami, le réalisateur. » J’étais pétrifié.Était-ce réel ? Je ne pouvais pas bougerparce que je m’attendais à ce qu’il medise que j’étais renvoyé ou quelque chosedu genre. Mais ce n’est jamais arrivé. Ilétait étonnamment agréable. Je n’aijamais rencontré quelqu'un de plussincère et de plus humble que Tom Cruise.Ce gars arrivait sur le plateau, puis il semettait à saluer et à serrer la main de tousles comédiens et des membres del’équipe de production qui l’entouraient. Ilfaisait ça tous les matins. Pendant huit

mois, il a fait cela !! Chaque fois que nousnous voyions sur et hors du plateau, onaurait dit que nous étions de vieux amisqui partageaient des histoires, que ce soitsur le paysage de la Nouvelle-Zélande ouquoi que ce soit d’autre. Mais à l'époquej’étais souvent confus.

Que voulez-vous dire ? Confuscomment? Eh bien, par exemple… un jour Tom

m'a pris à part entre nos scènes sur leplateau et a commencé me dire que jelui rappelais la personne qu’ i l étai tquand i l avai t mon âge. Je medemandais : « Comment est-ce

Cinéma d’arts martiaux

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Interview

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Cinéma d’arts martiaux

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Interview

possible ? Des années plus tard, j’aif ina lement compris que c’éta i t uncompliment très sincère. Mais j’ai passédes années à me gratter la tête medemandant comment il pouvait bien meressembler à mon âge. Haha !

Quelle a été la chose la plussurprenante ou la plus mémorable detravailler avec lui ?Sa précision. Très certainement sa

précision technique pendant l'exécutionde sa scène de combat de rue (celleavec plusieurs attaquants). Il avait répétécette scène par lui-même pendant desmois et des mois avant le tournage.

Et ce jour- là, i l a joué absolumentparfaitement. J’étais moi-même, commetout le monde, dans l’admiration la plustotale. Je travaille avec un des acteursles plus cotés du monde, de loin lapersonne la plus humble que j’aie jamaisrencontré, et non seulement c’estindiscutablement un bon gars, mais c’estaussi un homme, un vrai. Depuis cejour… je le considère comme l'une demes idoles parmi les héros du cinémad'action.

Où voyez-vous les arts martiaux etl'industrie du divertissement dans lefutur ? Quel type d'arts martiaux

croyez-vous que nous allons voir le plusà l'avenir ?Je pense que c’est un cycle. Comme la

technologie se développe de plus en plus,les f i lms et la télévision recourentdavantage à l’infographie. Je crois qu’unjour, le public se lassera de voir desimages numériques et voudront plus deréalité. Autrement dit, plus de réalismedans les actions des personnages et lachorégraphie des arts martiaux. Et desannées après, quand cela deviendra unincontournable dans l' industrie dudivertissement, les gens voudront voir unpeu plus d’images numériques. Et le cyclese répètera.

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Cinéma d’arts martiaux

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Interview

Quels sont vos projets futurs aucinéma ? Travailler comme acteur ?Producteur ? Réalisateur ?Eh bien, pour le moment… J’aimerais

vraiment continuer à me concentrer sur letravai l d’acteur et de producteur.Réalisateur est une possibilité, mais pasdans un avenir proche. En tant qu’acteur,nous venons de terminer le tournage àOkinawa d’une nouvelle série detélévision américaine, une série d’actionfantastique intitulée « The Yokai King ».Nous l'avons tournée en anglais et nousvoulons la vendre sur le marché américain

d'abord, puis dans d'autres pays. Enoutre, nous sommes actuellement sur letournage d'une série web appelée « Heart of the Dragon ». C’est un thrillersurnaturel d'arts martiaux, où monpersonnage est obligé de découvrir lesréalités de sa propre mortalité. En outre,mon entreprise Shinca Divertissementvient de terminer de créer et de publierune bande dessinée appelée « TheDreamhoppers » et a commencé à encréer une nouvelle. Ce sont les quelquesprojets que je suis en train de réaliser ence moment. J’essaie de cultiver autant de

facettes différentes de l'industrie dudivertissement que possible, surtoutparce que c’est amusant et parce que jesuis constamment en train d’apprendrede nouvelles choses. Cela va des bandesdessinées, aux jeux vidéos, en passantpas les séries web, la télévision et lecinéma. J’adore tout ça et je vais enproduire autant que possible.

À votre connaissance, quel est le seulfilm d'arts martiaux qui n'ait pas encoreété fait, que vous aimeriez que l’onfasse ?

Hmmm… un film d'arts martiauxque j’aimerais que l’on fasse c’estun film avec 100% de personnesréelles. Aucun acteur. Que toussoient des gens réels. Que lechauffeur de taxi soit un vraichauffeur de taxi. L'agent du FBI, unvéritable agent du FBI. Qu’ils nousracontent tous ensemble unehistoire où ils se rencontrent les unset les autres. Certains pourraientconsidérer cela comme undocumentaire, mais ce n’est pas ceque je veux. Je veux un vrai film,avec de vraies personnes, raconterune vraie histoire avec les mêmesparamètres que ceux de la vie desuns et des autres… sous la formed'un film d'action de la vie réelle.

Quel est le meilleur conseil quevous pourriez donner aux artistesmartiaux qui souhaitent fairecarrière dans l'industrie du cinémaet de la télévision ?Commencez par filmer. Filmez

quelque chose, filmez tout. Filmezvous vous-même et diffusez-lepartout sur les réseaux sociaux telsque YouTube, Facebook, etc. Sivous voulez vraiment faire unecarrière dans ce secteur, i l estimportant de souligner que vous nedevez pas être acteur pour le faire.C’est un Show Business. Rappelez-vous si vous pouvez montrer (show)ou faire quelque chose mieux quequiconque, vous pouvez y arriver sivous le voulez.

Mais qu’en est-il de ceux qui ontpeu ou aucune expérienced'acteur ? C’est faci le. La société de

production embauchera unprofesseur d’art dramatique pourvous en pré-production et leconservera pendant toute la duréedu tournage si vous en avez besoin.

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Interview

C’est sur leur facture, pas la vôtre. Quandj’ai commencé « The Last Samurai », jen’avais presque aucune expérience enéquitat ion et en Kyudo (t i r à l 'arcjaponais)… et en plus, je n’avais que peud'expérience en tant qu’acteur. « TheLast Samurai » était mon premier longmétrage. Et j ’ai été honnête avec lecasting à ce sujet dès le début. Le jouroù j ’ai été sélect ionné, i ls ontimmédiatement engagé un professeurpour moi. Donc, commencez à vousf i lmer vous-même et faites-vousconnaître. Et les réseaux, démenez-vousdans les réseaux. Entourez-vous de gensqui pensent comme vous. Je suis sûr quevous avez entendu cela avant, et c’est

absolument vrai. Dis-moi qui tu hantes etje te dirai qui tu es.

Vous avez créé la FondationKoyamada. De quoi s’agit-il etpourquoi a-t-elle été créée ?Quand je suis arrivé aux États-Unis, je

n’avais jamais imaginé ni essayé demonter un organisme de bienfaisance.Après quelques années, j’ai été invité àl’institution de charité « Kickstart Kids »de Chuck Norris. J’ai vu de première maincomment ils aidaient les enfants partoutdans le pays en construisant despersonnages forts et moraux à travers lesarts martiaux. Ma femme m'a dit que nouspourrions et devrions faire quelque chose

de similaire. Nous l’avons donc fait. Notreobjectif est de permettre aux jeunes deréaliser leurs rêves et leurs buts dans lavie. Il y aura toujours des gens dans leurvie qui essayeront de réduire leur rêve enlambeaux. Sans autodiscipline etconfiance en eux, ils pourraient croireceux qui les nient et n’avoir jamaisl'occasion de réaliser leur plein potentiel.Avec notre fondation, nous promouvonsdonc l'éducation transculturelle, lesecours en cas de catastrophe pour lesenfants défavorisés et leur famille proche,ainsi que l'octroi de bourses d'artsmartiaux afin de rendre fort ces jeunes àtravers la formation aux arts martiaux.Nous croyons que les arts martiaux

permettront aux enfants et auxadolescents de développer le caractèreet l'estime de soi à travers la formationmartiale. Nous voulons que tout lemonde dans la vie ait une chance deréussir. Tout le monde n’a pas la mêmechance, et nous essayons simplementde les aider à s’en sortir.

Comment les arts martiaux ont-ilchangé votre vie ?Pour le mieux… Je sais pertinemment

que, sans les arts martiaux, je ne seraispas où j’en suis aujourd'hui. Ils m'ontaidé à découvrir qui j’étais vraimentdans mes relations et comme personne.Ils m'ont aidé à comprendre les autreset à être plus compatissant avec toutechose et tout le monde dans la vie. Plusimportant encore, ils m'ont aidé à nepas avoir peur d'essayer de nouvelleschoses. Ma formation martiale aénormément développé mon intuition,ma conscience de la situation et masensibilité à mon entourage. Elle afaçonné ma motivation, monautodiscipline et ma confiance danspratiquement tout ce que je fais.L’entraînement du Karaté et du Kung-Fusurtout m’a vraiment permis d’affronterde nouveaux défis dans la vie. Je pensesouvent à ce que Tadashi Sensei m'a dit: « Ne recule jamais… si tu penses quetu peux le faire, fais-le. » Je vois ça et jel’interprète ainsi : « Vous ne pouvezpas aller de l'avant dans la vie si vousmarchez toujours à reculons et si vousavez peur d'essayer de nouvelleschoses. Allez de l'avant et découvrez. »

www.shinkoyamada.org(site personnel)www.koyamada.org(fondation/institution de charité)www.shincaentertainment.com

(société de production)www.usmafest.org (Festival d’Arts

Martiaux des États-Unis)

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Technique

« Un maillon tout seul ne sert à rien, mais uni à beaucoup d’autres, il devient l'undes instruments les plus utiles : une chaîne. » Cela vaut également pour les artsmartiaux, c’est une métaphore qui permet de comprendre l'importance desenchaînements de techniques dans la pratique martiale.Évidemment, l'idéal en termes martiaux, c’est d'être capable de terminer toute

confrontation en appliquant un seul coup ou une seule technique. Mais c’est trèsdifficile. Certains grands maîtres s’approchent peut-être beaucoup de cet idéal ; ouun coup de chance peut nous permettre parfois de terminer un match avec lapremière technique. Mais pour y parvenir, son exécution doit être absolumentparfaite quant à la précision, la vitesse, la puissance, l’opportunité, la coordination,etc. Et la perfection est un idéal vers lequel on tend, mais qu’on n’atteint jamais. Laplupart des pratiquants d’arts martiaux doivent alors apprendre à enchaîner lestechniques pour être efficaces au combat.

Texte : Pedro Conde.Photos : David Gramage ([email protected])

Qu’est-ce qu’un enchaînement ?Un enchaînement technique est tout

simplement la coordination desdifférentes techniques en séquences.Nous avons normalement appris cestechniques initialement de manièreséparée. Mais enchaîner, ce n’est passimplement faire la somme destechniques, chaque enchaînement a sapropre logique (selon les circonstances,l'adversaire, etc.) et dans celui-ci,chaque technique dépendra de celle quila précède et de celle qui la suit.

Les enchaînements sont-ils faciles ?Il est curieux d'observer comment les

gens qui lancent un coup de poing demanière isolée l’exécutent parfaitement,mais quand ils lancent le même coupde poing dans une combinaison, celui-ci perd visiblement de sa qualité.Comment cela se fait-il ? En réalité, lacapacité à enchaîner, comme n’importequel autre attribut, doit également êtreentraînée. Et comme pour tout, celaprend du temps, mais surtout il fautsavoir comment s’entraîner. Il est vraique presque tout le monde saitenchaîner. Il n’est pas difficile de lancerdes coups de poing à gauche et à

droite, ce qui est difficile, c’est que laplupart d'entre eux atteignent leur but.Vous obtenez plus avec trois coupsbien enchaînés (avec cohérence,tactique et efficacité) qu’avec unevingtaine d’entre eux lâchés sans ordreet sans objectif clair.

Comment pratiquer lesenchaînements ?Une fois qu’on maîtrise les bases

d'une technique, i l est essentield'apprendre à la coordonner avec lesautres. La coordination est donc l’unedes bases primordiales de l’habileté àenchaîner. La méthodologie la pluspédagogique pour réussir cela, c’est laméthode progressive, autrement ditcommencer par apprendre àcoordonner des techniques similaires,car ce sera plus facile (desenchaînements simples) etprogressivement aller vers lacombinaison de techniques différentes(enchaînements mixtes). I l fautégalement graduer le nombre detechnique à entraîner, en commençantpar l’enchaînement de deux techniquespour augmenter progressivement leurnombre (jusqu'à cinq ou six, qui est lemaximum raisonnable de toutenchaînement).

Par exemple, quand nousdominerons les bases du coup de poingdirect droit et du coup de poing arrièredroit, nous apprendrons à coordonnerces deux coups, qui, par leur similaritéconstituent l’une des combinaisons lesplus simples et les plus élémentairesdes arts martiaux. Plus tard, vousapprendrez à enchaîner les coupsdirects avec les circulaires (crochets).Puis les coups de poing avec les coupsde pied. Et enfin, vous apprendrez àfrapper avec des techniques dedéséquil ibre, de luxation,d’étranglement, etc. Toujours dans desséquences de plus en plus longues etde plus en plus complexes.Pour pratiquer correctement les

enchaînements, il faut recréer le plusgrand réalisme possible. Pourcommencer, dans le cas des sports decontact, vous obtenez beaucoup plusen une séance de sparring oud'entraînement avec un partenaire(pattes d’ours, paos) qu’en plusieursséances en shadow ou avec le sac. Lecamarade ou l’instructeur doivent savoircomment se déplacer pour provoquerles combinaisons (où et commentplacer les équipements). I l doit sedéplacer beaucoup et très rapidementet créer et refermer constamment desouvertures pour que nous appliquions,

Les enchaînements

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dans ses conditions réelles, nos enchaînements de coups. Et ildoit varier ses déplacements (attaque, défense, contre-attaque,fuite, contournement, etc.) pour que nous nous habituions àenchaîner en toutes circonstances.Dans les arts martiaux, on obtient les mêmes résultats en

répétant les techniques jusqu’à les réaliser de manière fluide etnaturelle. On peut dire qu’on domine les enchaînements quandon est capable d'effectuer diverses combinaisons comme s’ils’agissait d’une seule technique, c’est-à-dire sans différence oulapsus de temps d'un mouvement à l'autre. Pour cela, il est trèsimportant que l'entraîneur ou le partenaire sache manierhabilement les mains, autrement dit, qu’il possède uneconnaissance approfondie des arts martiaux et connaisse trèsbien les capacités physiques de son élève ou de sonpartenaire.Dans le cas des sports de contact, ce qu’il faut faire, c’est

inciter et provoquer les techniques pour lesquels l'autrepossède une facilité innée et celles qu’il doit perfectionner.Évidemment, plus celui qui se déplace a de l'expérience, plus lerendement de l’entraînement sera grand. Il faut toujours serappeler que chacun est différent et que les combinaisons quipeuvent fonctionner avec les uns peuvent ne pas convenir àd'autres. Pour cette raison, il faut éluder autant que possible letravail mécanique, qui consiste à mémoriser tout simplementquelques combinaisons pour les enchaîner automatiquement.Chaque fois que l'on met une patte d’ours pour frapper, il doit yavoir une raison : cela dépendra de la garde du partenaire, desa distance, du type de coup qui vient d’être donné ou de celuiqui vient ensuite, etc. Par exemple, si le partenaire est loin denous, il ne faut pas placer la mitaine pour l’inciter à frapper avecun crochet. Nous placerons d’abord la mitaine en lui faisantcomprendre qu'il devrait raccourcir la distance avec un jab(coup direct avec le poing avant), tandis que l'autre mitaine doitêtre préparée ou dans la bonne position pour recevoir un cross(coup direct avec le poing arrière), à la suite duquel nouspouvons lui indiquer de terminer avec un crochet (crochethorizontal). Une fois connectés les trois coups, soit on l’oblige àesquiver (pour cela, l’instructeur ou le partenaire peut lancer uncoup en essayant de toucher la mitaine), soit il devra revenir à laposition de départ couvrant son mouvement avec une techniquede jambe.

Technique

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Évidemment, il faut une synchronisation maximale entre les deux, car une fois que le coup faitmouche, la patte d’ours doit immédiatement changer de position en fonction des circonstances et dela manière de se battre de chacun. La personne qui frappe réalisera ainsi des combinaisonsrationnelles et efficaces en accord avec ses attributs physiques.Si on veut enchaîner des coups de pied et de poing de manière coordonnée, il est préférable

d'utiliser les pattes d’ours spéciales qui existe pour les coups de pied ou d’utiliser directement lespaos.

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Technique

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C’est quoi les enchaînements simpleset mixtes ?Le concept d’entraînement progressif

se base sur deux typesd’enchaînements : simples et mixtes.L’enchaînement simple, c’est celui quienchaîne des techniques similaires(mêmes « outi ls », dynamique outrajectoire similaire, objectifs proches,etc.) et l’enchaînement mixte, celui quimélange des techniques différentes, parexemple coups de pied et coups depoing, techniques circulaires etdirectes, coups hauts et bas, coups etluxations, etc. Pour que l'apprentissagese fasse naturellement, i l fautéchelonner la difficulté : il convient decommencer par assimiler d’abord lescombinaisons de techniquessemblables et d'élargir progressivementà des combinaisons plus diverses,comme nous l’expliquions au début decet article.Les enchaînements mixtes ne sont

pas toujours forcément supérieurs (enefficacité) aux simples, mais ils sontplus complexes. Les simples ontl'avantage d’être assimilés avant etd’êtres plus instinctifs, ce qui peut êtredécisif dans la rue ou dans lesmoments de grande tension, quand ilest difficile de penser. Souvent, le plussimple est le plus efficace. Lesenchaînements mixtes en revanche ontl'avantage d’être inattendus et

imprévisibles. En variant les « outils »(pieds, poings, coudes, etc.), lestrajectoires (droite, circulaire, verticale,horizontale) et les objectifs (jambes,foie, tête, etc.), nous nous compliquonsles choses mais nous compliquonségalement l'adversaire. Et l'effet desurprise est essentiel dans la stratégiede l’enchaînement.Pour être efficaces en enchaînant les

mouvements et les techniquesmartiales, nous devons perfectionnerune série d'attributs physiques. Dans cecas, nous considérons commeessentiels les attributs suivants : lastratégie, la fluidité, le déplacement, labilatéralité, la vitesse, la précision et lapuissance.

Aspect stratégique desenchaînementsSavoir jouer avec les niveaux

d'attaque et les combinaisons mixtesest souvent très utile au combat. Maisen gardant toujours à l'esprit lesavantages tactiques que peuvent offrirles combinaisons spécifiques dedifférentes techniques. Par exemple, uncoup de pied bas (ou une feinte decoup de pied bas) est souvent l'un desmeil leurs moyens pour forcerl'adversaire à baisser la garde et àdécouvrir son visage (cette stratégierépond à l’ idée de « créer uneouverture »). Face à cela, la meilleurecombinaison est de continuer avec un

coup de poing direct avant au visage(coup très rapide) et, profitant del’étourdissement et du léger recul del’adversaire, conclure avec un coup depoing direct arrière ou, si l'adversaire abeaucoup reculé, avec un coup de piedhaut circulaire. C’est un exempleconcret de l'utilisation stratégique desenchaînements mixtes (coups de pied-coup de poing, bas-haut), un exempletrès simple et habituel, mais quifonctionne néanmoins généralementtrès bien. Une autre stratégie couranteconsiste à lancer des techniquesisolées avec une même dynamique (parexemple, des coups de poing directs)pour forcer l'adversaire à protéger laligne centrale de son corps et soudainprofiter de la négligence des latérauxpour envoyer une combinaison decoups de poing circulaires (crochets,coups de pied circulaires, etc.).De toute évidence, la variété de la

combinaison dépendra des règles quirégissent notre style martial, de nosconnaissances et préférences, desrègles de compétition, etc. Chaque artmartial et sport aura sescaractéristiques. En Karaté, on chercheprincipalement la vitesse et « le »coup, autrement dit résoudre avec uneseule technique nette et parfaite. Leséchanges sont donc très rapides etl'arbitre sépare rapidement lesprétendants. Cela ne laisse pasbeaucoup de place pour lesenchaînements. En Taekwondo, en

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revanche, priment les longuescombinaisons de coups de pied,notamment circulaires et en rotation.Dans les sports de contact, les longuescombinaisons donnent bien, mais plutôtles combinaisons de coups de poing,en raison de l'influence de la boxeanglaise.

La fluiditéUn autre élément clé des

enchaînements est la fluidité, le naturel.Apprendre à appliquer avec naturel untype de techniques est un processustrès long : il faut d'abord pratiquer unseule technique pour la perfectionner,ensuite i l faut l’ introduireprogressivement dans notre arsenaltechnique pour finalement l’appliquerau combat. Quand on s’est appropriéles techniques, on passe de l’une àl’autre inconsciemment etnaturellement, c’est le résultat de lapratique et de l'expérience. Dans cedomaine, on ne peut donc donner quetrois conseils : s’entraîner, s’entraîneret s’entraîner. Et dans les conditions lesplus réalistes possibles.Bien travailler la fluidité, cela dépend

de l'art martial que l’on pratique. Lesgants sont parfois un obstacle, i lsempêchent les saisies, les attaquesavec les doigts aux points vitaux, etc.C’est pour cela que, dans « CombatArts », on s’entraîne indifféremmentavec et sans les gants, l’important est

d'acquérir la fluidité, indépendammentde la protection utilisée.

Les déplacementsLes déplacements sont, logiquement,

déterminants dans l’eff icacité desenchaînements. Nous devonsapprendre à adapter les déplacementsaux enchaînements (nous déplacer sansheurts en fonction des déplacementsde l’adversaire et des techniques quenous réalisons) mais aussi lesenchaînements aux déplacements(quels sont les coups les plus adéquatsen fonction de la distance et de laposition de chaque moment ducombat).Beaucoup de gens apprennent à se

déplacer et à enchaîner de manièrelinéaire, en avançant ou en reculantselon qu’i ls attaquent ou qu’i lsdéfendent. C’est un schéma tropélémentaire car les vrais combats nesont généralement pas linéaires. Eneffet, dès que l’on dépasse un premieréchange, il est très habituel que seproduisent des virages, deschangements de direction, des rupturesde rythme, des contre-attaques, etc. Ilest donc essentiel d'apprendre àenchaîner de manière réaliste, incluantles attaques et les défenses, leschangements de position, de directionet de rythme et autres changementstactiques. Il est inutile d’apprendre delongs schémas d’enchaînements

préétablis, car on ne peut couvrir toutes les situations possibles.L’enchaînement doit être instinctif etnaturel.

BilatéralitéUn élément qui généralement

perturbe beaucoup notre capacitéd’enchaînement c’est une bilatéralitédéfectueuse (autrement dit, on estmoins habile avec la main gauche, dansle cas des droitiers), ce qui peutsérieusement affecter la continuité descombinaisons. Pour cela, tous lespratiquants devraient s’efforcer dedevenir des ambidextres martiaux,autrement dit que la différence entre uncôté et un autre, en termes detechnique, vitesse, f lexibil ité etpuissance, soit minime. C’est la grandequestion de nombreux arts martiaux engénéral et de certains compétiteurs enparticulier. Une mauvaise bilatéralité seremarque particulièrement dans lescombinaisons de coups de pied, maisaussi dans les déplacements. Elleentrave de manière significative notrerythme et notre fluidité. Il n’y a qu’uneseule façon d'équilibrer cela et c’est ens’entraînant presque deux fois plus du «mauvais » côté. Un entraînement longet difficile, où la constance, commedans presque tout, sera la clé dusuccès. Pour l'anecdote, seulement 1%de la population est ambidextrecomparativement à 89% de droitiers et

Kick Boxing

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10% des gauchers, donc si vous voulezpartir avec un avantage supplémentaire surl'ennemi, il y a une façon : entraîner toutparticulièrement les « outils » du côtégauche. Pour cela, dans « Combat Arts »,on exerce tout autant, ou plus, le côtégauche, parce qu’on ne sait jamais de quelcôté on va lancer la technique ni dansquelles circonstances.

La vitesseUn autre attribut important pour réussir à

enchaîner de manière efficace, c’est lavitesse. Non seulement celle de chaquecoup en lui-même, mais aussi celle del’enchaînement d'un coup à l'autre. Toutartiste martial consacre généralement assezbien de temps à exercer la vitessed'exécution des techniques isolés, mais peufont la même chose pour la vitesse depassage d’une technique à l'autre. Nousnous référons à la vitesse pour, par exemple,modifier la position de la hanche pourpasser d'un coup de pied avant à un coupcirculaire, ou à la vitesse pour ramener lebras après un coup de poing et le tenir prêtpour notre prochaine technique.Dans l’enchaînement, il est essentiel de

minimiser le temps entre une technique etune autre. Mais il faut le faire comme il faut.Dans la plupart des cas, nousrecommandons de ne pas exécuter detechniques simultanées. Par exemple, si ona lancé un coup de pied, on devrait toujoursavoir posé le pied sur le sol avant decontinuer avec un coup de poing (à moinsque l'une des deux techniques ne soitqu’une feinte). La puissance et la précisiondépendent en grande partie de la stabilité,s’i l n’y a pas d’équil ibre, on peutdifficilement être précis ou frapper avecforce, c’est pourquoi, dans « Combat Arts », nous insistons tellement sur le travaildes positions.

La précisionPar précision, nous voulons dire la

capacité d’une action neuromusculaire àatteindre exactement la cible spatio-temporelle souhaitée ; en termes martiaux,c’est frapper ou saisir un point précis à unmoment concret ou c’est encore laconcision ou l'exactitude rigoureuse aveclaquelle un mouvement technique atteintl’objectif prévu (que ce soit frapper, bloquer,esquiver, etc.). La précision est donc lerésultat de la conjonction de deux attributsde base : la coordination des mouvementsquant à la précision spatiale et la vitessequant à la précision temporelle. Ça ne sert àrien de lancer une série de techniques, sielles n’atteignent pas leur but. La précision

est cruciale dans les enchaînements, parceque plus ils seront longs et complexes, plusil sera compliqué que presque tous noscoups arrivent précisément. Il est pour celaessentiel, avant de passer au combat, depratiquer cet attribut avec les paos et lespattes d’ours dans différents typesd’enchaînements.

La puissanceUn autre attribut général à prendre en

compte dans l ’entraînement desenchaînements est la puissance. Il existede nombreux types de puissance, maispour plus de simplicité, nous al lonssimplement considérer les deux plusimportantes : la puissance pénétrante et lapuissance explosive. La première est unepuissance concluante ou définitive ; nousentendons par là que son objectif est dedécharger dans la technique tout le poidsdu corps. Bien entendu, la puissancepénétrante doit être utilisée de préférencedans la dernière technique de lacombinaison, celle avec laquelle nousvoulons conclure le combat. Il en est ainsiparce qu’après un coup de ce type, oùnous déchargeons tout le poids du corps, ilest très difficile d'enchaîner immédiatementd'autres techniques. Par conséquent, quenous ayons réussi ou échoué, nous avonscassé notre rythme et perdu, dans unecertaine mesure, le contrôle du corps. Il estdonc préférable de laisser ce genre decoups pour la fin, après un enchaînementqui « nous ouvrons la voie ».Le reste des techniques d’enchaînement

devront donc être réalisées avec l’autre typede puissance, la puissance explosive. Nousnous référons ici à « l’effet de fouet », auxcoups qui sont lancés de manière détendueet très rapidement pour tendre les musclesjuste au moment de l'impact. Évidemment,bien appliqués, ce sont des coups quipeuvent faire beaucoup de dégâts, carmême s’ils n’ont pas derrière eux tout lepoids du corps, l'effet de réunir flexibilité etaccélération est précisément explosif. Etson avantage c’est que n’impliquant pas lecorps entier dans son exécution, i lspermettent un meilleur contrôle et donc depoursuivre l’enchaînement des techniques.En bref : l'idéal en termes martiaux, c’est

d'être capable de terminer n’importe quelleconfrontation en appliquant un seul coup ouune seule technique. Mais, c’est trèsdifficile. Seuls quelques grands maîtres sontcapables de le faire, le reste des mortelsdoivent apprendre à enchaîner lestechniques pour être efficaces dans lecombat et il est donc essentiel pour cela deperfectionner et de travailler les attributs quenous avons commentés.

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Toujours avec comme toile de fond l’Ochikara, « la grande force » (appelée e-bunto dans la langue vernaculairedes Shizen), sagesse secrète des Miryoku, les anciens chamans japonais, l'auteur nous plonge dans un monde devéritables réflexions, capables de toucher et le cœur et la tête du lecteur, nous situant continuellement face àl'abîme de l'invisible, véritable dernière frontière de la conscience personnelle et collective.

Le spirituel non pas comme religion, mais comme étude de l'invisible, fut la manière d’approcher le mystère desMiryoku, dans le contexte d'une culture à la fois riche et inconnue à l’étude de laquelle l’auteur s’est intensémentconsacré.

Alfredo Tucci, rédacteur en chef de Budo International et auteur d'un grand nombre de titres sur le chemin duguerrier au cours de ces 30 dernières années, offre un ensemble de réflexions extraordinaires et profondes, quipeuvent être lues indistinctement, sans suivre aucun ordre particulier. Chacune d’entre elles ouvre une fenêtre parlaquelle regarder les sujets les plus variés, sous un angle inattendu, parfois saupoudré d'humour, parfois de force etde grandeur. L’auteur nous confronte à des questions éternelles, avec l'air de quelqu'un qui vient d'arriver et nepartage pas les lieux communs sur lesquels tout le monde est d'accord.

Nous pouvons affirmer avec certitude qu’aucun lecteur ne restera indifférent à ce livre, telle est la force etl'intensité de son contenu. Dire cela, c'est en beaucoup dire dans un monde plein de troupeaux de moutons,d’idéologies intéressées, de manipulateurs, d’intérêts parasites et de médiocrité. C’est donc un texte pour lesgrandes âmes et les personnes intelligentes, prêtes à regarder la vie et le mystère avec la liberté des esprits curieuxet scrutateurs de l'occulte, sans dogmes, sans morales passagères, sans subterfuges.

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C’est à l’âge de 5 ans que MaxRendinella débute les arts mar-tiaux avant même de commencer àlire et écrire. Depuis, il a expéri-menté et fréquenté plusieursstyles provenant de différentesécoles dont le karatéKyokushinkai, la Boxe longueShaolin du Nord ainsi que le MuayThai. Sa spécialité, qu’il pratiqueet enseigne depuis bientôt 20 ans,est le Gong Fu Shaolin originairedu district de Songshan en Chine.Durant son adolescence, il a profi-té du départ de plusieurs moinesvers l’étranger pour finalement serapprocher de maîtres autorisés àenseigner l’authentique Gong FuShaolin dans la province deQuébec. Ce consentement futaccordé par nul autre que Shi YanMing, premier moine exilé reconnuayant ouvert le premier templeShaolin sur le sol américain.Durant ces années de croissanceexponentielle du Gong Fu Shaolin,Max Rendinella a eu l’opportunitéd’organiser des événementsmajeurs incluant les meilleurs maî-tres et disciples de Shaolin dont levénérable moine guerrier Shi XingHong. La seconde phase de sonlaborieux cheminement s’est défi-nitivement amorcé suite à unemémorable rencontre avec le res-pectable Shi Wan Heng, l’un des 4derniers grands maîtres ayantsurvécu à la domination commu-niste du régime de Mao Zedong.

uite à 6 ans d’apprentissage etde développement de relationsofficiel les avec le TempleShaolin, Max Rendinella voyageen Hongrie pour s’entraîner avecShi Xing Hong sous le

recommandation de son maître canadiensurnommé Da Pingguo par les maîtres duTemple. C’est avec le consentement duTemple de cette époque que la Hongriedevient désormais le nouveau refuge de ShiXing Hong, lieu où il développera le ShaolinGong Fu avec dévouement et passion.Progressivement, avec l’aide de ses élèvesproches dont Max Rendinella qui partage lesmêmes valeurs, une nouvelle branche de cetart martial est en train de voir le jour, c’estainsi que la fédération Chan Wu Internationaleest née. Max Rendinella devient ainsi le leaderde l’organisation au Canada pendant que la

Interview réalisée par Martin LeblancPhotos par Wolfvision

S

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fédération se structure : curriculummartial, système de classement,uniformes, etc. Dans la dernièredécennie et suite à plusieurs voyagespour différentes occasions dontcertaines compétit ions et campsd’entraînement internationaux, MaxRendinella a développé une solideréputation parmi les plus grandsmaîtres comme Shi De Yang qui lui rendvisite exclusivement au Canada.Aujourd’hui, il est fier de pouvoir offrirses nombreux privilèges à certainsélèves passionnés qui ont visité àplusieurs reprises la Chine et l’Europe.Après un parcours exhaustif où il a

gagné de nombreux championnatsdans différents sports de combat, MaxRendinella entraîne aujourd’hui desathlètes de haut calibre ayant remportédes titres prestigieux dont le Kung FuKing. Suite à une expérience récentecomme combattant professionnel deAMM (arts martiaux mixtes), i l estmaintenant un artiste martial completqui a exploré à la fois le côtétraditionnel et moderne de la sciencedu combat. J’ai eu récemment leprivilège de l’avoir en entrevue.

QUESTIONS :Entrevue conduite par Martin

Leblanc, artiste martial.

ML : Quelle relation entretenez-vous actuellement avec le TempleShaolin?MR : Ma relation est plutôt orientée

vers le grand maître Shi De Yang, grâceà mon maître Shi Xing Hong, quimaintient une relation très rapprochéeavec lui. Mes liens avec le Temple ontdébuté avant l’arrivée du nouvel abbé,qui a apporté beaucoup dechangements dans le Temple Shaolinainsi que tout ce qu’il comporte. À monavis, l’essentiel de l’enseignement

Shaolin se retrouve entre les mains duvénérable Shi De Yang. De plus, je veuxpréserver dans mon coeur la vision dutemple que j’ai connu à monadolescence. C’est pour cette raisonque je préfère fonctionner avec laméthode d’enseignement de lafédération Chan Wu qui respecte lahiérarchie de mon propre parcours.

ML : Êtes-vous un disciple de ShiDe Yang ou de Shi Xing Hong?MR : Bonne question! La réponse la

plus simple serait ni un ni l’autre. Jesuis considéré comme étant un disciplede Shi Xing Hong mais pour nous dansla Chan Wu, cela n’a pas vraimentd’importance. Avec notre système declassement, on peut clairementidentifier le niveau de Gong Fu d’unpratiquant et on est tous des élèves deShi Xing Hong. Souvent, on pensequ’avoir un titre comme disciple face àun maître reflète le niveau mais c’estfaux. Avoir un nom comme disciple deShaolin signifie seulement qu’un maîtreaccepte la personne comme élève. ShiXing Hong identifie ses élèves avecl’arborescence de la fédération

internationale Chan Wu qui a établi lepremier système de classementinternational à l’extérieur de la Chine.Cela fait déjà plus de 10 ans!Concernant le vénérable Shi De Yang,j’ai la chance de collaborer avec lui entout temps tout en respectant lesenseignements de mon maître.

ML : Qu’enseignez-vous auCanada?MR : Depuis 2002, j’ai enseigné le

Gong Fu Shaolin de Songshanexactement de la même façon que jel’ai appris : le volet spirituel appelé leChan qui englobe la sagesse, ledéveloppement mental et l’éthique ainsique le côté martial qu’on nomme le Wu.Au fil du temps, l’organisation s’eststructurée s’adaptant ainsi auxnombreux changements apportés par ledéveloppement de la fédération ChanWu. Dans le passé, j’offrais unprogramme complet de sanda récréatifet competit if mais à cause de lapopularité grandissante du AMM,l’intérêt pour le sanda s’estm a l h e u r e u s e m e n téclipsé. J’ai donc du

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Canada

« Depuis 2002,j’ai enseigné le

Gong Fu Shaolin deSongshan

exactement de lamême façon que je

l’ai appris : le volet spirituel

appelé le Chan quienglobe la sagesse,le développementmental et l’éthiqueainsi que le côtémartial qu’on

nomme le Wu. »

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retrousser mes manches pour finalementarriver à mon programme KrossFight.

ML : Qu’est-ce que le KrossFight?MR : Le KrossFight comporte plusieurs

facettes. Pour un débutant, ce systèmed’entraînement est un amalgame de plusieurstechniques de combat ou j’enseigne lesdifférentes méthodes : japonaises (karate),thailandaises (kickboxing) et chinoises (kungfu). On peut aussi les identifiées par leur nomofficiel, c’est-à-dire le kumite, le muay-thai etle sanda. Dès que le pratiquant à lesconnaissances et l’expérience encompétition, il peut désormais se rapprocherde la réalité : le combat de rue. Mon opinionest qu’il y a trop de combattants qui oublientl’essence même des arts martiaux axée plutôtsur l’auto-défense. Contrairement auxdifférents sports de combat dans lesquels desrègles sont établies, la rue ne respecte nirèglements, ni classement de poids. Le faitest que les sports de combat ont des règlesqui vont limiter les styles qu’on peut utiliserdans ses combats. C’est pourquoi il estimportant de diversifier ses connaissancesmartiales pour maximiser son efficacité. C’està mon avis la façon appropriée de transposerses atouts dans la rue. Fréquemment, dansmes cours de KrossFight, il faut travailler lemême scénario tout en respectant les règlesdes différents sports de combat. Par exemple,dans les photos suivantes on peut constaterque lorsque l’avantage est à la personnepositionnée derrière, les différents sportslimitent les possibilités tandis que dans la rue,il n’y a pas de règles, elle est sans pitié!

ML : Pour conclure, avez-vous unmessage important à transmettre auxlecteurs?MR : J’aimerais d’abord vous remercier

pour l’ intérêt porter à mon attention.J’aimerais aussi remercier mes collègues etmes élèves ainsi que mon maître Shi XingHong. Je reviendrai surement pour une autrediscussion avec Budo International, une revueque je lis depuis sa première publication quicontient d’ailleurs un article sur le grandmaître Shi De Yang!

Pour plus d’infos, vous pouvez consulterle site de l’organisation aux adressessuivantes : chanwu.ca ou sportaddict.ca

« Mes liens avec leTemple ont débutéavant l’arrivée dunouvel abbé, qui a

apporté beaucoup dechangements dans leTemple Shaolin ainsi

que tout ce qu’ilcomporte. »

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Canada

« Le KrossFightcomporte plusieurs

facettes. Pour un débutant,

ce systèmed’entraînement est unamalgame de plusieurstechniques de combat

ou j’enseigne les différentesméthodes. »

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Le terme «  auto-défense  » a une connotationnégative car depuis le début, il peut signifier l'échecde l'individu. Le problème c’est que cette étiquetteconnote l'idée que la personne est victime deviolence ou d'agression et que le pratiquant doitréaliser une action défensive. Cette prémisse d'agiraprès coup est la raison pour laquelle la plupart desgens succombent aux actions de l'agresseur et ne seremettent jamais complètement de l'attaque initialeou d'une situation induisant la peur. La femme ne doitpas être défensive, elle doit être consciente de sasituation et ne pas rejeter ou ignorer une menacepossible, elle doit devenir proactive et prendrel'initiative et choisir le moment tout en manipulantl'état d'esprit des attaquants afin d'avoir la possibilitéd'un avantage.Le «  Kyusho Self Protection  » est une méthoded’entraînement des points vitaux qui contemple lesréalités d’une attaque. C’est une méthode simplemais puissante, qui offre aux individus plus faibles,plus lents, plus âgés ou moins agressifs, unepossibilité de faire face à un attaquant plus grand,plus fort et plus agressif. Au moyen de l’usage descibles anatomiques les plus fragiles du corps, enutilisant vos propres actions et tendances naturellescorporelles, vous pourrez facilement vous protégerainsi que protéger d’autres, tout en considérant leslimites physiques provoquées par le stress, quandvotre adrénaline grimpe. Grâce à un travail échelonnéet progressif de vos propres habilités motricesgénérales (plutôt qu’avec les techniques des autres),vous augmenterez vos possibilités de succès.

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Tous les DVDs produits par Budo Internationalsont scellés au moyen d’une étiquetteholographique distinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICXou similaires). De même, l’impression des jaquettesainsi que les sérigraphies suivent les plus strictesexigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas cescritères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie necoïncide pas avec celle que nous vous montrons ici,il s’agit d’une copie pirate.

REF.: • TAOWS-2REF.: • TAOWS-2

Le Wing Tsun est un excellent style de boxe chinoise, quipermet de consacrer toute une vie à la pratique et à la

croissance intégrale du pratiquant. Les idées, latechnique, la philosophie… tout cela fait partie

d'un art ancestral et devrait être étudié etcompris comme un tout. Le Sifu SalvadorSánchez centre son deuxième DVD sur lemannequin de bois et comment celui-ciinfluence toute la pratique du WingTsun. Comme dans le système actuella forme est apprise dans les derniersniveaux du style, les nombreuxpratiquants qui abandonnent n'ontpas la possibilité de connaître sesidées, ses tactiques et sesstratégies et ne peuvent dès lorspas les intégrer dans leur pratique.Pour la TAOWS Academy, il est trèsimportant que le pratiquantcomprenne ce qu'il fait dans tous sesaspects. Nous poursuivrons pour cela,dans ce DVD, le même schéma quedans un cours, un stage ou une

formation. Notre schéma est en 6 étapes: la première, c’est l’idée à développer, ce

que nous voulons obtenir. La deuxième, cesont les formes (Siu-Nim-Tao, Chum Kiu, Biu

Jee, mannequin de bois) selon les niveaux. Latroisième, ce sont les déplacements, la mobilité. Le

quatrième pilier est le Chi Sao/Chi Gerk, l’adhérence, l'âmede notre système. Le cinquième élément est la non-adhérence ou lenon-contact, savoir comment faire pour entrer en contact avecl’adversaire en toute sécurité. Enfin, la sixième section est la Sparring, lecombat ou Lat-Sao. Bruce Lee disait qu’on apprenait à combattre encombattant, et c’est la chose plus juste qu’ait jamais dite un artistemartial. Comment faisons-nous en sorte que le Wing Chun soit un artmartial efficace et respecté ? En pratiquant des exercices qui nousrapprochent progressivement du combat, jusqu'à ce que chacun denous puisse, en tant que combattant, tirer le meilleur parti de cemerveilleux système de combat.

Budo international. netCOMMANDES :

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