Magazine Actu Labo Mars 2010

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actulabo Le Magazine de la Pharmacie Industrielle N°2 Mars 2010 BIOMÉDICAMENTS BIENTÔT LA RELÈVE PIERRE FABRE, SANOFI-AVENTIS, MERCK SERONO... Jean-Luc Bélingard et Ipsen ne dévient pas de leur cap

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Magazine Actu Labo, le mag de la pharmacie industrielle

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actulaboL e M a g a z i n e d e l a P h a r m a c i e I n d u s t r i e l l e

N°2Mars 2010

BIOMÉDICAMENTSBIENTÔT LA RELÈVEPIERRE FABRE, SANOFI-AVENTIS, MERCK SERONO...

Jean-Luc Bélingard et Ipsenne dévient pas de leur cap

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Sommaire MARS 2010

Les dernières nominations dans la pharma.page 46

Carnet

En directdes usines

Tous les yeux braquéssur Novartis et AlconLe rachat d’Alcon par Novartis et les résul-tats 2009 records de la big pharma suisseont donné à ces deux laboratoires les pre-mière et deuxième places de notre classe-ment ActuLabo/LexisNexis. pages 25 à 27

Médiascope

Émergence de nouveauxjobs, postes en pleine évo-lution... L’industrie phar-maceutique ajuste sesstratégies de ressourceshumaines.

pages 42 et 43

L’emploi pique du nezdans la pharmaSelon le dernier bilan social du Leem, l’em-ploi pharmaceutique a décru en 2008.

page 44

Métiers

FocusL’actualité pharma en brefLes principaux événements du trimestreécoulé. pages 4 à 9

Ce numéro magazine est un hors série d’Actu Labo, la lettre bimensuelle de la pharmacie industrielle, publiée par les Editionsd’Asklépios, SARL au capital de 40 000 € - 450 613 951 RCS Tours. Adresse : 14, boulevard Heurteloup - BP 92031 - 37020 ToursCedex 1 - 02 47 70 60 00 - [email protected]édaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) - Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) - AurélieVouteau (assistante) -Ont participé à ce numéro : Marion Baschet-Vernet, Capucine Becker, Alexandra Foissac et Stéphane Fra-

chet - Publicité : au journal - Secrétariat de rédaction : Odile Ménard - Maquette : Régis Beaune - Diffusion : Annie Coupet. Crédits photographiques : DR (pages 6, 7, 8, 9,10, 11, 12, 13, 24, 40, 41, 46), Jean-Christophe Savattier ( 9, 19, 20, 21, 28, 30, 31 32, 33), Régis Beaune (23), Leem (22, 42, 44), BMS (7), Pierre Fabre (1, 9, 16), Sanofi-Aventis(14), Novartis (24, 26, 27), Merck (29), Avène-Promens (34, 35, 36), Signoptic (37), Virbac (38, 39), Amgen (43).Impression : Imprimerie Vincent (Tours) - Abonnement annuel (22 numéros et les hors séries) : 450€ - Prix de ce numéro : 5 € - Informations légales : CPPAP : 1210 I 83960 -ISSN : 1764-1837 - Dépôt légal :mars 2010 - Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon.

Merck Serono change d’échelleà MartillacL’unité bordelaise de bioproduction deMerck Serono a fortement accru ses capa-cités industrielles. pages 28 et 29

Elaiapharm est devenu le brasarmé industriel de LundbeckRécemment repris par le danois Lundbeck,le façonnier niçois Elaiapharm va bénéficierd’un programme triennal d’investissement.

pages 30 et 31

Stratégies

Toulouse Cancer,les industrielsaux premières logesLes industriels de la pharma commen-cent à tirer profit des impressionnantesressources en R&D déployées par leCancéropole de Toulouse.

pages 10 à 17

Grand TémoinXavier Castelli, président de Delpharm,pose un regard sans concession surl’évolution de la sous-traitance.

pages 18 et 19

Jean-Luc Bélingard et Ipsenne dévient pas de leur capLe président d’Ipsen est le garant d’unestratégie de développement sur desaires thérapeutiques très ciblées.

pages 20 et 21

Les CRO condamnéesà la croissanceDans le sillage des laboratoires phar-maceutiques, les CRO sont confrontéesà un mouvement de consolidation.

pages 22 à 24

A la Une BMS-Upsa, le championdes volumesAdepte des très gros volumes, l’usine BMS-Upsa d’Agen aura bénéficié de plus de180 M€ d’investissements en une quinzained’années. pages 32 à 33

Biomédicaments, bientôt la relèvePierre Fabre, qui vient de poser la première pierre de sa nouvelleunité (photo ci-contre) de St-Julien-en-Genevois (lire page 9) etMerck-Serono, qui dope ses capacités de Bordeaux-Martillac (lirepages 28 et 29), mettent les bouchées doubles pour rattraper leretard français en matière de biomédicaments, tout comme Sanofi-Aventis et Pierre Fabre, les deux industriels partenaires du cancéro-pole de Toulouse (lire pages 10 à 17), ou Ipsen (lire page 20 et 21),qui s’est résolument orienté vers le développement de protéines etde peptides.

Conditionnement

Des recrutements,mais ciblés

Avène et Promens invententla crème stérile longue duréeAvène et Promens ont mis au point une inno-vation unique qui a nécessité huit années dedéveloppement. pages 34 à 36

Signoptic embarquesa signature dans le DatamatrixLa start-up Signoptic a mis au point unesolution d’authentification fondée sur la bio-métrie des matériaux. page 37

Virbac soigne les chienset ses conditionnementsLes laboratoires Virbac ont été primés pourdeux innovations sur le marché vétérinaire

pages 38 et 39

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Focus

Teva s’implantemassivementà WarringtonLe génériqueur israélien Tevavient d’annoncer son intentiond’installer son siège social etun centre de distribution àWarrington, en Pennsylvanie.Le site devrait s’étendre sur92 900 m², non loin de sonunité existante de NorthWales, et pourrait accueillir500 salariés. Teva investiraitprès de 200 M$ dans laconstruction. Teva est déjàtrès présent en Pennsylvanieoù il possède des unités àSellersville, Horsham, Chal-font et Bryn Mawr.

Teva Kowa entre aucapital de TaishoTeva Kowa Pharma, une filialedu génériqueur israélien Teva,vient de prendre 66,7 % ducapital de son concurrentjaponais Taisho Pharmaceu-tical Industries. Teva souhaiteainsi être présent sur le mar-ché japonais qui cherche àétendre son offre de géné-riques.

Les ambitionsde PiramalLe laboratoire indien PiramalHealthcare a des projets decroissance externe. Il a prévude consacrer plus de 200 M€

dans les mois à venir pourfinaliser des acquisitions horsde ses frontières dans lesdomaines de l’OTC, des médi-caments sous brevet ou de larecherche sous contrat.

Ranbaxy sous-traitesa distribution UKNYK Logistics va prendre encharge la distribution enGrande-Bretagne des produitsdu génériqueur indien Ran-baxy Laboratories, en pleinerestructuration : NYK Logisticsopèrera de son unité deNorthampton.

JANSSEN PHARMACEUTICASAUVE 76 POSTESLe laboratoire Janssen Pharma-ceutica (4 100 salariés), filialebelge du groupe américainJohnson & Johnson, a finalementréduit de 558 à 482 le nombre depostes qu’il a prévu de supprimerd’ici à 2014 : ce sont donc 76emplois qui ont été sauvés aprèsnégociation. La direction du labo-ratoire, dont le siège est installé àBeerse, au nord de la Belgiqueflamande, devrait annoncer lespremiers licenciements en mars.

LEO PHARMAS’ÉTEND A DREUX...Le laboratoire pharmaceutiqueLeo Pharma, installé à Vernouil-let, près de Dreux (28), va consa-crer 22 M€ à un agrandissementde 2 000 m2. Cette extensionaccompagne le déploiementd’une nouvelle ligne de fabrica-tion et de conditionnement de sonhéparine de bas poids molécu-

laire injectable Innohep. Cetteligne fortement automatisée seradotée d’une capacité de 18 000seringues par heure.

… ET OUVRE UN SIÈGESOCIAL AUX USALe danois Leo Pharma, qui serenforce en dermatologie, vientd’ouvrir son siège social US àParsippany, dans le New Jersey.Cette opération va lui permettrede lancer sur le marché améri-cain toute une gamme de produitsdédiés au psoriasis. Leo Pharmaa en effet acquis récemment lesdroits US de ce portfolio à WarnerChilcott pour 1 Md$. Le danoiscommencera la commercialisa-tion de cette gamme cette année.

UCB RÉDUIT LA CASSELe laboratoire belge UCB a réduitla portée de son plan social àBraine-l’Alleud, en Belgique. Cesont finalement 135 postes quiseront supprimés, et non 174comme prévu dans cette usine quiemploie 1 600 personnes. Les

syndicats de salariés annoncentavoir obtenu des améliorationsdu plan social, notamment del’enveloppe financière, soit400 000€ supplémentaires (envi-ron 3 000 € par salarié licencié).

LUITPOLDACQUIERT PHARMAFORCELe laboratoire new-yorkaisLuitpold Pharmaceuticals, filialedu japonais Daiichi Sankyo, aannoncé fin décembre l’acquisi-tion de PharmaForce, un labora-toire de Columbus (Ohio) spé-cialisé dans les injectables. Cedernier, fondé il y a une dizained’années, possède trois unités(API, R&D et production stérile)totalisant 7 000 m2 de surfaceindustrielle.

HOSPIRA RACHÈTE LESINJECTABLES D’ORCHIDL’américain Hospira (14 000 sala-riés), leader mondial des géné-riques injectables, a racheté pour

Le laboratoire suisse Roche a présenté en fin d’année dernière lamaquette du futur bâtiment principal de son siège de Bâle (Suisse).Cette tour de 41 étages et de 175 mètres de haut abritera en 2015,date prévue de la fin des travaux, les 1 800 collaborateurs du siège,actuellement disséminés aux quatre coins de la ville, et la centaine quiles rejoindront d’ici à 2015.Un auditorium de 500 places et une cafétéria complèteront les bureauxet les salles de réunion du bâtiment. Au total, ce dernier offrira 76 000 m2

de surface utile.Conçue, comme le bâtiment de recherche et développement actuellementen construction le long de la Wettsteinhalle, par les architectes Herzoget de Meuron, cette tour de grande hauteur remplace le projet « Twist 2Spirals », abandonné il y a un an. Prévu pour être doté des dernierséquipements en matière d’efficacité énergétique, le bâtiment coûteraenviron 550 MFS (370 M€ ) au 3e laboratoire pharmaceutique mondial.

ROCHE PREND DE LA HAUTEUR

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400 M$ l’activité de génériquesinjectables de l’indien Orchid. Latransaction comprend la reprisede l’unité de fabrication d’antibio-tiques bêta-lactamines d’Orchidet ses 450 salariés à Chennai(l’ex-Madras, au sud de l’Inde),ainsi que son site de R&D.

PATHEON FERME CAGUASLe façonnier canadien Patheon aannoncé à la mi-décembre sonintention de vendre, ou à défautde fermer, son usine de Caguas, à

Porto-Rico, pour se replier sur lesite de Manati, à une soixantainede kilomètres de là. Les salariésde Caguas se verront proposer untransfert sur Manati. L’opérationdevrait se dérouler sur près dedeux années.

ACTAVISPRIVILÉGIE L’ISLANDELe génériqueur américain d’ori-gine islandaise Actavis va renfor-cer, d’ici à la fin de l’année, sonusine de formes sèches deHafnarfjordur, en Islande. Celle-ci, qui emploie environ 300 per-sonnes, devrait recruter une

cinquantaine de collaborateurspour être en capacité de produireannuellement 1,5 milliard decomprimés, soit 50 % de plusqu’aujourd’hui.

HEALTH-CHEMCONSTRUIT EN FLORIDELe laboratoire US Health-ChemDiagnostics, spécialisé dans ledéveloppement de diagnosticsmédicaux, vient d’annoncer l’ex-tension de son siège à PompanoBeach et la construction d’uneunité de production près de PortSt-Lucie, en Floride. L’investis-sement, pour la construction decette unité de 18 600 m² dédiée àla fabrication du TD Glucose(patch de détection du taux deglycémie des diabétiques), semonte à 33 M$.

Merck Seronoveut grossirMerck Serono a encore ducash disponible ou le moyende lever des fonds. Fin décem-bre, Elmar Schnee, le patronde la division pharmaceutiquedu groupe allemand, ainformé l’agence Reuters deson souhait d’acquérir deslaboratoires pharmaceutiquesen croissance et ayant desactivités de R&D. Après avoirvendu ses génériques àMylan, Merck Serono sembledonc décidé à se lancer dansles traitements innovants.

Novartis acquiertCortheraLe suisse Novartis s’apprêteà acquérir pour un total de620 M$ la biopharm améri-caine Corthera, qui développele Relaxin, candidat en phaseIII qui pourrait traiter l’insuffi-sance cardiaque décompen-sée aiguë (ADHF). L’opérationdevrait être finalisée au 1erse-mestre.

Un centre anticancerà NiceUn centre de recherche dédiéau cancer devrait voir le jourd’ici à 2012 sur le campus dela faculté de médecine deNice, entre le centre Antoine-Lacassagne et la tour Pasteur.Ce centre de 4 étages seradédié à la recherche fonda-mentale sur le thème « Can-cer et vieillissement ».

Harmony Labs s’étendà KannapolisLe façonnier américain Har-mony Labs vient d’annoncerl’extension de son siège deKannapolis, en Caroline duNord. Environ 900 m² serontajoutés aux 12 000 m² déjàexistants. Une quarantained’emplois devraient être créés.

EUROPHARTECH VOIT GRAND EN AUVERGNE

De Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi-Aventis, au micro de BFM Radio : « Notre approcheest maintenant de regarder les patients comme des clients et de voir comment on peut aider ces clients. »

De Jean-Pierre Garnier, président du directoire de Pierre Fabre, commentant l’accord de licence avecAbbott le jour de la pose de la première pierre de l’unité de biotechnologie de St-Julien-en-Genevois : « Lechèque paiera l’extension. » D’Eric Rambeaux, vice-président Développement commercial de SolvayPharmaceuticals, au 9e sommet Pharma Marketing de Berlin, au mois de novembre : « Nous nous concen-trons trop sur l’obtention de l’autorisation réglementaire. » D’Elmar Schnee, patron de la divisionPharmacie de Merck Serono : « Le fait que notre drogue Erbitux n'ait pas été approuvée dans l'indicationde cancer du poumon nous a étonnés. Nous sommes encore convaincus de l'efficacité de la drogue. »

textos

Installé à Lempdes (63), le façonnier de formes sèches Europhar-tech (150 salariés, 18 M€ de CA en 2009), modernise ses installa-tions. Près de 4,5 M€ sont consacrés à une nouvelle centrale depesée et de lavage, ainsi qu’à une extension de 2 500 m2 du site.Christian Malagies, le président, nous indique qu’il va implanter denouvelles capacités de séchage – fondées sur les technologiesmicro-ondes – qui vont lui permettre de relancer la fabrication duLaxamalt, un traitement de la constipation dont il a récemmentacquis l’AMM.

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Focus

SANOFI-AVENTISGROSSIT LE TRAIT...L’usine Sanofi-Aventisdu Trait (76), entreRouen et Le Havre, vient defaire l’objet d’un investisse-ment de 87 M€ . Le site(700 salariés), spécialisédans les injectables et lesstériles à forte valeur ajoutée, a bénéficié d’un programme triennal qui lui permetde doubler ses capacités de fabrication de seringues pré-remplies, notamment duLovenox (antithrombotique), un médicament positionné sur unmarché en crois-sance annuelle de 13 %.Par ailleurs, le programme va permettre à l’usine du Trait, déjà en charge duremplissage, du mirage et du conditionnement de vaccins antigrippe (Vaxigrip),d’assurer le conditionnement du vaccin contre la méningite du nourrisson, dédiéau marché japonais et, dès 2010, la production de l’Intanza, un nouveau vaccinintradermique contre la grippe. Notons que la formulation de la plupart des vac-cins conditionnés au Trait est assurée par le site Sanofi Pasteur de Val-de-Reuil (27).Le site du Trait produit chaque année 230 millions de seringues de Lovenox(près de 300 millions en 2010), ce qui représente environ la moitié de sa produc-tion mondiale. Les ventes correspondant à la production de Lovenox sur le sitedu Trait s’élèvent à 1,2 Md€. Ce programme d’investissement spécifique a conduitl’usine à recruter une centaine de collaborateurs.

GSK FERME ENIRLANDELe britannique GSK fermera, d’ici àla fin de l’année 2013, l’usine irlan-daise que possédait le spécialisteaméricain de la dermatologie StiefelLaboratories à Sligo, dans la pro-vince de Connacht, en Irlande.Cette unité de 250 salariés produitdes crèmes, lotions, gels et diversesformes liquides pour les soins cuta-nés.Après avoir essayé de trouver un repreneur, le laboratoire français Sanofi-Aventis a

annoncé juste avant Noël la fermeture, d’ici à fin 2013, de l’unité pharmaceutiquede Dagenham, dans l’est londonien. Celle-ci produit principalement les anticancéreuxTaxotere (docetaxel) et Eloxatine (oxaliplatin), qui seront transférés début 2011,avec leurs lignes de production, dans l’usine du parc d’activité Höchst de Francfort-sur-le-Main (Allemagne). Les autres productions, dont celle du Ferrlecit (traitementde l’anémie), seront transférées sur un site italien. Les 457 salariés de Dagenhambénéficieront d’un dispositif progressif de reclassement et le site sera reconvertiavec l’aide des collectivités locales.

WYETHRESTRUCTUREEN BELGIQUE

Sanofi-Aventis répond à lademande du marché russe. Il vaaugmenter les capacités de produc-tion de son usine Bioton, récem-ment acquise. Cette dernière,spécialisée dans la production d’in-suline, est située dans la région del’Orel, à 300 km au sud-ouest deMoscou.

SANOFI-AVENTISEN RUSSIE

…ET FERME SON SITE DE DAGENHAM

L’américain Wyeth Pharmaceu-ticals continue à ajuster ses capa-cités dans la foulée de son ab-sorption par Pfizer. La directionde la filiale belge vient ainsi d’an-noncer la suppression de 124 des174 postes de Louvain-la-Neuve.Cette réduction drastique va prin-cipalement affecter les fonctionsadministratives et support (pro-motion et vente) qui doublonnentavec les ressources employéespar Pfizer en Belgique, indiqueun porte-parole de l’entreprise.Wyeth avait pourtant lancé lechantier de 7 000 m2de bureauxneufs fin 2008 (cf. ci-dessous). Lessalariés conservés seront mutéschez Pfizer, sur le campus de laPlaine à Ixelles.

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…ET 3I NATURE, BESSAY-SUR-ALLIER

Des trois concurrents en piste pour lareprise de l’usine Bristol-Myers

Squibb de Meymac (19), c’est l’algérienSalem qui l’a emporté. Le génériqueur deSétif a été préféré au français 3i Nature,repreneur récent de l’usine Unither deBessay-sur-Allier (03), et au britannique KLPharma (Wise Pharmaceuticals).Khaled Y. Salem, le dirigeant du laboratoireéponyme, entend déployer sur le site cor-rézien « une activité de façonnage et defabrication de produits propres ». Salemreprendrait entre 30 et 40 collaborateurssur les 130 qu’emploie aujourd’hui l’usinede Meymac, l’objectif étant, à terme, « deretrouver le niveau actuel d’effectif ». Un

challenge, sachant que BMS ne laisseraaucune activité en sous-traitance sur cesite de 11 200m2, dont 7 500m2 dédiés à laproduction. La reprise reste cependantconditionnée au feu vert des autorités algé-riennes. Les deux autres projets de repriserestent considérés « comme des projetsalternatifs, en cas d’échec de la procé-dure de rachat de l’usine par Salem »indique une source proche du dossier.

SALEM DÉCROCHE MEYMAC... INVERNESS VENDSES VITAMINESEn plein recentrage stratégiquevers l’industrie du diagnostic,l’américain Inverness MedicalInnovations Inc., de Boston (Mas.)a vendu son activité de vitamineset de compléments alimentairesà son compatriote InternationalVitamin Corp. pour 63,4 M$. Labranche cédée possède une unitéde production, baptisée IVC In-dustries, à Freehold, ville prochede New-York où InternationalVitamin possède son siège.

NOUVEAU SITEPOUR POLARIS

Devancé par Salem pour la reprise du site de Meymac (lire ci-dessus), le laboratoire français decompléments alimentaires 3i Nature (160 salariés, 25 M€ de CA) peut se consoler avec l’acquisitionauprès du façonnier Unither de l’usine de formes liquides et pâteuses de Bessay-sur-Allier (03) etla reprise de ses 70 salariés. Un accord a pu être trouvé entre les parties à la fin du mois de novem-bre après une négociation de plusieurs mois.L’usine intègrera le groupe 3i Nature en prenant l’appellation commerciale LBS Pharma pourLaboratoire Bio-Sphère Bessay Pharma. La principale unité du groupe est le Laboratoire LPH, quifabrique et conditionne des formes sèches pour la nutraceutique et les compléments alimentairesà St-Bonnet-de-Rochefort (03), à une quarantaine de kilomètres de Bessay.

La société Polaris, spécialiséedans la fourniture de lipidesnutritionnels aux industrielsdes compléments alimentaires,de la nutrition animale et de lapharmacie, projette la cons-truction d’un site de productiondans le Finistère. Elle pourraity investir 10 M€ dans les pro-chains six mois.

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Focus

PFIZER FERME 6 SITESDE R&D DANS LE MONDEN ouvelle cure d’amaigrisse-

ment chez Pfizer, consé-quence logique du rachat deWyeth. Le n°1 mondial a an-noncé qu’il allait fermer 6 de ses20 sites de R&D dans le mondeet supprimer des emplois dans d’autres. Parmi les sites condamnés figurentcelui de Wyeth à Princeton (New Jersey), qui emploie 450 personnes, ainsi quedeux laboratoires dans l’Etat de New-York, autant en Caroline du Nord et Taplow,au Royaume-Uni.S’il ne ferme pas, le site de R&D hérité de Pharmacia-Upjohn, à Chesterfield, prèsde St-Louis (Missouri), paie un lourd tribut à cette nouvelle opération derestructuration : Pfizer va le vendre pour 435 M$ à Monsanto, déjà présent surle site, et supprimer, d’ici à 2011, 600 de ses 1 000 emplois. Le groupe new-yor-kais louera des bâtiments pour abriter les 400 salariés restants qui se consa-creront aux biotechnologies. La partie de recherche dédiée aux maladiesinflammatoires sera transférée à Cambridge, près de Boston.L’ancien site Wyeth de Collegeville (Pennsylvanie) va perdre des emplois, ainsique celui de Pearl River, au nord de New-York. Pfizer, qui compte supprimer autotal 19 000 postes toutes activités confondues, fera néanmoins de ce dernierl’un de ses 5 centres de R&Dmajeurs, avec Cambridge (Massachusetts), Groton(Connecticut), La Jolla (Californie) et Sandwich (Royaume-Uni).

TAKEDA LORGNEVERS L’INDELes laboratoires japonais cherchenttoujours à prendre des positionsdominantes en Asie. C’est désormaisTakeda qui s’intéresse au marchéindien. Courant décembre, la pressese faisait l’écho des ambitions dun°1 japonais, qui a placé à la tête desa filiale japonaise Shankar Sur-yanarayanan un ancien de Roche etde Novartis, afin de détecter descibles potentielles sur le sous-conti-nent.

EISAI OUVREUN SITEEN INDE

L’indien Ranbaxy a vendu les 83 %de parts qu’il détenait dans sa filialechinoise, Ranbaxy GuangzhouChina, à HNG Chembio Pharmacy.Il avait fait la même chose quelquessemaines plus tôt avec sa JV japo-naise, revendant ses 50 % à sonpartenaire Nippon Chemicar. Lafiliale de Daiichi Sankyo recentresa production en Inde pour neconserver que des unités commer-ciales hors de son pays d’origine.

RANBAXY VEND SAFILIALE CHINOISE

NOVARTIS OUVRE À HOLLY SPRINGS

Le japonais Eisai a investit 50 M€

dans la création d’une unité deproduction à Vizag, en Inde. Lanouvelle usine, baptisée EisaiPharmaceutical Technology andManufacturing, emploiera 80salariés à la fabrication d’APIs etde traitements comme l’Ariceptcontre la maladie d’Alzheimer.Eisai cherche aussi à ouvrir unsite de R&D en Inde ou à Singa-pour afin de se focaliser sur desmaladies comme la malaria, lesida ou la tuberculose.

Le laboratoire suisse Novartis vient d’ouvrir à HollySprings, en Caroline du Nord, un vaste centre de culturecellulaire destiné à la production à grande échelle de vac-cins contre la grippe. Bien que la technique de culture decellules ne soit pas encore autorisée par les Etats-Unisdans le domaine des vaccins contre la grippe, Novartis aobtenu le soutien du ministère américain de la Santé àhauteur de 486 M$. L'investissement total sur le site se

monte à près de 1 Md$. L’unité pourrait être opérationnelle en 2011 et atteindre une productionmaximale en 2013 avec 150 millions de doses produites dans les six mois suivant l'apparition d'unepandémie grippale. L’ouverture de ce centre constitue une avancée technique dans la fabrication devaccins à grande échelle, jusqu’alors produits à base d’œufs.

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A VALENCIENNES, ROTTENDORF EST À VENDRE

L e 3 février, les laboratoires PierreFabre ont posé la première pierre

de leur nouvelle unité de biotechnolo-gie, dédiée au développement et à laproduction de lots cliniques et pré-cli-niques d’anticorps monoclonaux, surle site du Centre d’Immunologie PierreFabre (CIPF) de St-Julien-en-Genevois(74). La ministre de l’Economie, del’Industrie et de l’Emploi ChristineLagarde et le président de Pierre Fabre,Jean-Pierre Garnier, étaient présentspour ce lancement. Ce dernier a évo-qué l’accord de licence exclusif accordéquelques jours plus tôt à Abbott pour ledéveloppement et la commercialisationde l’anticorps monoclonal h224G11.Actuellement en phase d’essais pré-

cliniques, cet anticorps découvert auCIPF pourrait freiner le développementde certaines tumeurs solides.Le bâtiment, d’une superficie de2 200 m², représente un investissementde 15,5 M€. Une quinzaine d’emploisdevraient être créés à son ouverture en2011, en complément des 120 salariésdu site.

PIERRE FABRE RENFORCE ST-JULIEN FORT DODGEFERME TOURSLa direction du groupe Pfizer vientd’annoncer la fermeture, sansdoute au début de l’été, du site tou-rangeau de Fort Dodge SantéAnimale. Cette unité emploie unesoixantaine de collaborateurs,dont une trentaine in situ à desfonctions support (marketing,logistique). L’autre moitié de l’ef-fectif est constituée de déléguésvétérinaires itinérants. L’ensembledes activités devraient être rame-nées dans le XIVe arrondissement,au siège de Pfizer.

GLYCODE LÈVEDES FONDS

L’administrateur judiciaire en charge du dossier Rottendorf Pharma a décidé de mettre en ventel’usine de Prouvy, près de Valenciennes (59). La filiale française du façonnier allemand a été placéeen redressement judiciaire le 30 novembre dernier. Me Bondroit donne jusqu’au 26 mars aux candi-dats pour déposer un dossier de reprise à son étude. L’unité française de Rottendorf Pharma (20 M€

de CA en 2008) emploie aujourd’hui 178 personnes : un plan de suppression de 46 postes, dont 7reclassements internes, est en cours. Rappelons que la maison mère allemande (600 salariés àEnnigerloh, près de Dortmund) n’est en rien concernée par la procédure. Les salariés étaient en grèveà la mi-février pour obtenir une revalorisation des indemnités de départ.

La biotech limougeaude Gly-code, spécialisée en glycobio-logie, vient de lever 3 M€

auprès de Sofimac Partners,des investisseurs lyonnaisSham et Octalfa, et de LimousinParticipations, afin de dévelop-per une offre appliquée à laproduction de protéines théra-peutiques humanisées.

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12 Actulabo - Mars 2010

Toulouse Cancerles industriels aux

Stratégies

La ville rose est en passe de devenir l’une des principales concentrations européenncancer. Les industriels, essentiellement Pierre Fabre et Sanofi-Aventis, sont aux avant-poslement le leadership historique de l’aéronautique ?

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Actulabo - Novembre 2009 13

premières logeses de ressources en R&D académiques et privées impliquées dans la lutte contre letes de cette mobilisation qui produit ses premiers fruits. Et si la pharma supplantait loca-

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T oulouse est-elle devenuela place forte de la re-cherche européenne

contre le cancer ? C’est en toutcas le credo de tout un territoirearc-bouté sur une puissante offrede recherche académique et pri-vée. Les pharmas ne s’y trompentpas. « Par le nombre, la variété etla qualité des projets qui sontengagés in situ , Toulouse estentrée dans une logique d’excel-lence internationale », précise-t-on chez Pierre Fabre où l’on misebeaucoup sur le potentiel quereprésente le bi-nôme composé duCancéropôle GrandSud-Ouest et dupôle de compétiti-vité Cancer-Bio-Santé (CBS).Les initiatives se succèdent. Rienque sur l’année 2009, dix nou-veaux projets de R&D émanant debig pharmas, de biotechs et delaboratoires académiques ont étéportés sur les fonts baptismaux. Ala fin décembre 2009, et depuis lacréation du pôle à la mi-2005, 81programmes, dont 43 financéspour un montant total d’environ20 M€ d’argent public, ont étéengagés. Un spectaculaire tirgroupé qui, au global, « représenteun investissement de 60 M€ »

indique Jean-Pierre Saintouil, ledirecteur du pôle. Cette concen-tration impressionnante de capi-taux, de matière grise et d’am-bition industrielle commence àdonner ses premiers fruits. Le pro-gramme de recherche ALK visantau développement de thérapiesciblées des lymphomes anapla-siques à grandes cellules, conduitpar Pierre Fabre, le toulousainGTP Technologie et une unitéInserm, s’est soldé par un dépôtde brevet. Certes, l’enthousiasmedes promoteurs de ce program-

me de 2,3 M€ aété douché parl’annonce de l’en-trée imminente enessais cliniquesd’un projet équiva-lent chez Pfizer,

mais les équipes toulousainesn’entendent pas dételer de sitôt.Le laboratoire castrais, décidémentaux avant-postes, est égalementtrès impliqué dans le programmeBiospan (6,4 M€), engagé fin2007, dont le but est de compren-dre les mécanismes de résistanceobservés chez des patients atteintsde cancers rectocoliques.« Le sujet, c’est d’être capable degénérer des anticorps thérapeu-tiques dirigés contre les tétraspa-nines, qui constituent une

nouvelle cible potentielle enoncologie » indique l’un des pro-moteurs de Biospan, auquel sesont ralliés Imaxio, une PME duPuy-de-Dôme, et l’Inserm deToulouse.Sanofi-Aventis n’est pas en reste.Ses équipes sont très impliquéesdans le programme Myca qui s’ap-puie sur les ressources de l’Inraet de l’Institut de Pharmacologieet Biologie structurale de Tou-louse. Son ambition est d’isolerune nouvelle famille d’inhibiteursappelés à devenir des antituber-culeux et des antitumoraux (pou-mon, colon).La big pharma se distingue aussi

Stratégies

Toulouse est entréedans une logique

d’excellenceinternationale

Les industriels dela pharmacommencent àtirer profit desimpressionnantesressources en R&Ddéployées àToulouse dans lecadre duCancéropôle etdu pôle decompétitivitéCancer-Bio-Santé.Les transferts deprojets versl’industrie sontaccompagnéspar des actionsde veille etd’évaluationqui n’ont pasbeaucoupd’équivalenten Europe.

Les pharmasjouent la carte toulousaine

12 Actulabo - Mars 2010

PierreMontoriol,présidentdu pôle CBS.

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par sa participation au très originalprogramme MusPref de modélisa-tion des relations protéines-ligands. Il devrait déboucher surle développement d’un logicielsusceptible d’optimiser les candi-dats médicaments.« C’est un exemple parfait demultidisciplinarité », jauge-t-onchez CBS ; ce pro-gramme associe eneffet, outre Sanofi,une PME (KineoCAM) spécialiséedans la modélisa-tion 3D appliquée… à l’automo-bile, et trois laboratoires du CNRS.La proximité est naturellement unatout maître. « Nous sommessitués au plus près de nos clientset pouvons nous appuyer sur despartenaires académiques ducampus », indique Yann Bouvet,pharmacien délégué de Cyclo-pharma qui transfèrera prochai-nement ses activités près de laClinique universitaire du Cancer.Pour autant, la massification desressources sur un même territoirene fait pas tout. De l’avis unanimedes industriels impliqués, le cancé-ropôle toulousain a su mettre « àleur service des outils d’accom-pagnement qui n’ont pas beau-coup d’équivalent ». Ainsi a étécréé un dispositif de « soutien àla maturation de projets jusqu’àla preuve de concept ». Ce pro-gramme, baptisé Matwin, a pourvocation de bâtir une plate-formede sourcing mutualisé de projetsprécoces.« C’est un dispositif unique et iné-

dit en Europe qui devrait contri-buer à ce que les meilleurs pro-jets issus des laboratoires aca-démiques aillent le plus loin pos-sible », indique Josy Reiffers, direc-teur du Cancéropôle Grand-Sud-Ouest. Amgen, AstraZeneca,Celgene, GSK, Lilly, Merck Serono,Novartis, Roche et Sanofi-Aventis,

les membres fonda-teurs de Matwin,l’ont doté d’unboard international.Leur intérêt ? Pou-voir dénicher le

plus tôt possible un futur block-buster. Trois projets sont au-jourd’hui dans la seringue :Phostwin pour la validation invitro de la preuve du conceptd’une nouvelle classe thérapeu-tique, les phostines, indiquée dansle traitement des glioblastomes ;Biometar, qui propose d’établir defaçon dynamique l’état physiolo-gique des cellules grâce à une col-lection de biomarqueurs inédits,et OvaiRaft, un dispositif tech-nique pour la détection par fluo-rescence de la maladie résiduelledans le cancer ovarien. L’un de cestrois programmes aurait trouvépreneur.Les industriels disposent aussi àToulouse d’une offre dédiée auxtests de leurs process : il s’agit dela Maison européenne des procé-dés innovants (Mepi) qui com-prend quatre pièces principales :intensification de procédés, chi-mie du carbone renouvelable, bio-catalyse, biotech et nanotechno-logie. « Il s’agit plutôt d’un loft

car il y a interaction entre cestechnologies », précise LaurentPichon, en charge du businessdevelopment à la Mepi.Cette dernière, fondée en 2007par Sanofi-Aventis, Pierre Fabre,SNPE, Isochem, Libragen et l’INPToulouse, est née du traumatismeprovoqué par la catastrophe AZF.Elle aide les industriels à produireavec des technologies plus sûres,plus propres... et moins coû-teuses.Actuellement hébergée par laSNPE, la Mepi emploie une di-zaine de personnes et disposera,en 2011 ou 2012, de ses propreslocaux (2 000 m2). Elle compteorienter son modèle économiquevers le conseil à la conception desynthèse et à l’industrialisation, lamise au point de technologiesgénériques (biocatalyse,microfluidique…) ainsique vers la petite pro-duction, notammentà l’attention des PME.

La proximité estnaturellement un

atout maître

Alexandra Foissac,à Toulouse

Josy Reiffers, directeurdu Cancéropôle Grand Sud-Ouest

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14 Actulabo - Mars 2010

Stratégies

L a puissance du pôle tou-lousain s’évalue aussi àl’aune des capacités immo-

bilières qui vont progressivementse déployer sur les différenteszones du périmètre concerné.Ainsi, c’est à quelques centainesde mètres de la Maison euro-péenne des procédés innovants(Mepi), située sur le site deLanglade, que vont s’installer pro-chainement les industriels de lapharma, membres ou futursclients de cet outil mutualisé (voir

page précédente). Après plusieursannées de travaux, le ToulouseCampus Cancer réunira sur 220 haun véritable continuum « du labo-ratoire au lit du malade » desforces vives de la lutte contre lecancer. Le projet est ambitieuxmais « se situe au niveau desenjeux et des ob-jectifs poursuivis,annoncent les diri-geants du campus.Il n’était pas ques-tion d’en rabattresur le sujet ».De nombreux laboratoires acadé-miques regroupés au sein d’ununique Centre de RechercheCancer Toulouse (12 000 m2) –représentant un investissementde 37 M€ – sont ainsi appelés àrejoindre ce site qui accueilleraaussi les big pharmas désireusesde déployer des moyens en R&D.On y trouvera également un pôle« Innovation & Start-Up », unhôpital (67 000 m2, 300 lits), uncentre de services communs etdes lieux mutualisés (espacesverts, restauration, salles de confé-rences…). Le tout – le projet estencore dans les cartons – relié partéléphérique au campus scienti-fique et hospitalo-universitaire deRangueil !Le premier bâtiment, inauguré le

18 novembre dernier, est leCentre Pierre Potier ; il abritel’Institut des Technologies Avan-cées des Sciences du Vivant (ITAV)et marque cette volonté, en voguesur le campus, de mixer les cul-tures. Le résultat est là : le bâti-ment de 2 500 m2 accueille trois

p l a t e s - f o r m e stechnologiques(imagerie, chimie,nanobiotechnolo-gie) et une équipemultidisciplinairebaptisée Antenne,

qui est installée depuis quelquesmois. De l’autre côté du couloir,une pépinière héberge deux start-up : Ederna (purification deprincipes actifs) et Dendris (bio-puces).Un peu plus loin, un pôle de ser-vices communs comprendra uncentre d’affaires fin 2010 et unerésidence hôtelière en 2011, avecpour objectif d’attirer et d’accueil-lir structures d’appui, chercheursétrangers et colloques. Rappelonsque les prochaines étapes sontl’ouverture du Centre de Recher-che Cancer Toulouse, puis cellede la Clinique universitaire duCancer (CUC), programmée pour2013 ou 2014.Les initiatives des industriels vontvenir compléter le dispositif. Au

Du laboratoireau lit du maladeSur 220 ha, dont les165 ha de l’anciensite AZF, ToulouseCancer Campusproposera auxlaboratoiresacadémiques etprivés une offreimmobilière depremier plan.A ces capacitésmutualiséess’ajoutent les projetsspécifiques despharmas quiviendront étofferle dispositif.

Nouveau bâtiment de Sanofi-Aventis sur le Toulouse Cancer Campus.

2010 sera l’annéede la mise en marche

opérationnelle duToulouse Cancer

Campus

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Actulabo - Mars 2010 15

second trimestre 2010, Cyclo-pharma, une société spécialiséedans la radiopharmacie, quitteraainsi l’hôpital Purpan pour implan-ter son cyclotron, ses automateset 7 employés dans de nouveauxlocaux (600 m2) situés à proximitéde la future Clinique universitairedu Cancer. Un projet collabo-ratif s’intéressant à la maladied’Alzheimer emmené par Cyclo-pharma est d’ailleurs en attentede labellisation ; plusieurs molé-cules sont en développement.Pour cette société créée en 2000 àClermont-Ferrand et implantée àNice, Tours, Fribourg, Strasbourg,Lyon, Amiens, et prochainementà Caen et Marseille, Toulouseconstituera un pôle de R&D par-mi les plus importants, visantnotamment le cancer et les mala-dies neurodégénératives. Il resteavant tout un site dédié à la pro-duction radiopharmaceutique,essentiellement celle de glucotep,un injectable bénéficiant d’uneAMM.Déjà présent à proximité immé-diate du Toulouse Cancer Cam-pus, Sanofi-Aventis a agrandi soncentre de recherche, renforçantainsi ce qui devient un des sitesmajeurs de recherche du labora-toire, notamment dans le domainede l’angiogenèse.Le bâtiment B16 (26 000 m2, dont15 000 m2 de laboratoires HQE)accueillera les activités de biochi-mie et de pharmacologie, quicôtoieront ainsi la direction de larecherche amont du groupe,

basée à Toulouse. Spectaculairestructure satellitaire (voir page ci-après), le bâtiment Pierre Fabre,en cours d’aménagement interne,regroupera en un seul lieu lamajorité des équipes de R&D tou-lousaines du groupe. Soit quelque600 chercheurs et techniciens quis’installeront dans 41 000 m2 pourdévelopper les médicaments du

troisième laboratoire pharmaceu-tique français, qui a fait de l’onco-logie l’une de ses priorités. Prévueen 2009, l’ouverture, suite à desaléas techniques, est programméepour cette année.« 2010 sera l’année de la mise enmarche opérationnelle du Tou-louse Cancer Campus » affirmed’ailleurs son nouveau directeur,

Le Pôle Cancer-Bio-Santé (CBS).Lancé en 2005 lors de la première va-gue de création des pôles de compétiti-vité qui a consacré sept bio-régions enFrance, le Pôle Cancer-Bio-Santé estdédié à l'innovation en biotechnologie etsanté, notamment dans le domaine ducancer. Birégional (Midi-Pyrénées etLimousin) et organisé autour de quatresecteurs stratégiques (nutrition et en-vironnement, molécules d’intérêt théra-peutique, innovations technologiques,maintien à domicile), CBS propose uncontinuum stratégique, scientifique etéconomique autour de la prise en char-ge du cancer.

Le Cancéropôle Grand Sud-Ouest.Créé dans le cadre du Plan Cancer en2003, le Cancéropôle Grand Sud-Ouestfait partie du réseau des sept cancéro-pôles français et fédère 1 500 chercheurset cliniciens des quatre régions Aquitaine,Limousin, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Dédié à la recherche transla-tionnelle « du malade au malade », sa

vocation réside dans la mutualisation deplates-formes technologiques, le par-tage d’expériences, l’animation inter-dis-ciplinaire autour de cinq axes scienti-fiques et de clubs spécialisés (tumoro-thèque, imagerie, preuve de concept…) :sept industriels (Amgen, Merck, Novartis,Pfizer, Pierre Fabre, Roche, Sanofi-Aventis) sont impliqués, ainsi que troispôles de compétitivité (Prod’Innov,Cancer-Bio-Santé, Euro-Biomed).

Le Toulouse Cancer CampusCancéropôle Langlade.Initié en 2004 comme un symbole dediversification économique et comme unsigne de renouveau après l’explosionAZF, le Cancéropôle Langlade rebaptiséToulouse Cancer Campus est un site de220 ha représentant un investissementpublic-privé de près de 1 Md€ fédérantrecherche privée, recherche publique,centre de soin et pôle de transfert et d'in-novation.

DES RESSOURCES QUI S’APPUIENTSUR UN TRÉPIEDLes ressources toulousaines s’appuient sur une triple organisation…qui ne facilite pas toujours leur lisibilité.

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16 Actulabo - Mars 2010

Stratégies

Benjamin Gandouet. Un campusqui prend forme et vie et qui, ensus des livraisons et inaugurationsde bâtiments qui devraient se suc-céder tout au long de l’année,annonce une évolution de sa gou-vernance autour de quatre orien-tations dont l’aménagement et ledéveloppement économique, laprospective scientifique ou encore

la prévention et l’éducation à lasanté. « En matière de cancer,Toulouse a un formidable poten-tiel de croissance », affirmaitrécemment Jean-Jacques Romatet,directeur du CHU Toulouse. Cequi conduit d’ailleurs la ville à pos-tuler au label national de centred’excellence en cancérologie.« La route est encore longue et

l’on ne pourra juger que sur ladurée de la capacité toulousaineà accéder à une visibilité et à uneréputation mondiales. Mais tousles ingrédients se mettent enplace. Et l’ambition est au ren-dez-vous … », plaide un industrielprésent sur le site.

A.F.

Bâtiment de Pierre Fabresur le Toulouse Cancer Campus.

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Actulabo - Mars 2010 17

Quelle est la spécificité de Cancer-Bio-Santé ?Le pôle de compétitivité CBS est le seul pôle mono-thématique parmi les huit pôles nationaux dédiésà la santé et aux sciences de la vie. Cette spécifi-cité lui donne une forte lisibilité, y compris à l’inter-national, et en même temps ne lui permet pas desoutenir les projets collaboratifs de l’ensemble dela filière santé en Midi-Pyrénées et Limousin. Lesprojets des entreprises opérant par exemple dansles domaines du cardio-vasculaire, système ner-veux central et métabolique ne sont effectivementpas éligibles au financement du fonds unique inter-ministériel.Les deux grands acteurs du pôle dans le domainede la santé sont les laboratoires Pierre Fabre etSanofi-Aventis qui impriment indiscutablement uneffet d’entraînement bénéfique pour les PME (leslaboratoires Pierre Fabre sont ainsi impliqués dans10 projets labellisés par le pôle ; pour sa part,Sanofi-Aventis est engagé dans trois projets). Jerappelle que le pôle CBS a été le premier pôlenational à créer un club d’investisseurs privés afinde soutenir les fonds propres des entreprises.

En 2010, quelles seront les actions majeureset la stratégie du Pôle ?En 2010, l’effort du pôle sera axé sur l’aide appor-tée à ses membres au montage de projets, afin demultiplier ceux de R&D et les rendre plus solides.Les actions à l’international et sur le financementprivé seront bien entendu renforcées. Je l’ai dit etje le répète : le pôle a les moyens de se positionnercomme un des clusters internationaux de référence

dans ledomainedu cancer.En résumé,il s’agit d’unpôle de caté-gorie natio-nale mais auxambitions mon-diales qui sedéveloppe au tra-vers de partena-riats stratégiques.Nous nous devonsde renforcer cettedimension interna-tionale.

Quelle est votre vision du tissu industrielMidi-Pyrénées et Limousin ?Le tissu des PME et TPE en Midi-Pyrénées doitgrandir grâce aux synergies des acteurs et au posi-tionnement international que le pôle est en passede développer. Ce tissu doit naturellement êtredensifié au travers de l’implantation d’entreprisesfrançaises et internationales qui amèneront unemasse critique industrielle et de recherche.L’objectif que nous nous sommes fixé est simple :ce pôle doit ressembler au cluster de Boston d’icià une dizaine d’années !

Propos recueillis par Alexandra Foissac

JEAN-PIERRE SAINTOUILDIRECTEUR DU PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ CANCER-BIO-SANTÉ

Jean-Pierre Saintouil,directeur du Pôlede compétitivité

Cancer-Bio-Santé

« D’ici à 2020, le pôle Cancer-Bio-Santéressemblera au cluster de Boston »

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Les façonniers sont-ils confrontés à une modi-

fication durable de leur environnement éco-

nomique ?

Nous traversons une phase délicate marquée par unvéritable renversement de perspective. Aujourd’hui,l’offre est bien supérieure à la demande. Ce quiconduit les façonniers à gérer d’importantes surca-pacités. Le phénomène est apparu courant 2009 etil n’a fait que s’accentuer depuis. Beaucoup de médi-caments matures, qui constituaient la base de notreactivité, accusent un repli sensible des ventes. Par ail-leurs, les génériques, qui ont initialement dopé l’ac-tivité des sous-traitants, ne sont pas remplacés parde nouveaux produits. Les façonniers français ontété, de ce point de vue, particulièrement pénaliséspar la non-application de la clause Bolar qui les a évin-cés de nombreux nouveaux marchés, parfois trèsintéressants. Ce fut une erreur historique. Les volumessont partis ailleurs et ne reviendront pas de sitôt !Les améliorations annoncées lors du Comité straté-gique des industries de santé (CSIS) vont mettre dutemps à s’installer et n’auront pas d’effet rétroactif.Ajoutez à ce tableau peu engageant les dérembourse-ments de médicaments et les problèmes de chargespécifiques des donneurs d’ordre qui les incitent àré-internaliser des fabrications : c’est actuellement lecas chez d’importants génériqueurs. En faisant l’addi-tion de tout, vous aurez, je crois, une assez bonneidée de la situation.

Ces tensions sur les volumes ont-elles un

impact sur le niveau des prix ?

Naturellement, et plutôt deux fois qu’une ! Certainsfaçonniers se lancent dans de véritables campagnesde… soldes et n’hésitent pas à troquer des volumessupplémentaires contre une baisse de prix sur l’en-semble du portefeuille qui peut atteindre les 20 %.

C’est une situation préoccupante où il ne s’agit, aubout du compte, que de déshabiller Pierre pour habil-ler Paul : elle est aggravée par la pression des grandsappels d’offres internationaux conduits par des ache-teurs qui ne se référent qu’à la notion de moins-disant. Les façonniers sont aujourd'hui pris dans cettespirale qui fait courir de grands risques aux plus fra-giles d’entre eux.Les difficultés de Rottendorf France, une entreprisequi justifiait pourtant d’une flatteuse réputation, ontconstitué d’ailleurs un signal d’alarme entendu partoute la profession.A cet égard, je dois dire que l’amélioration de cecontexte doit passer par une meilleure prise encompte de la situation économique des sous-traitantspar leurs clients « partenaires », c’est-à-dire ceux aveclesquels nous bâtissons des relations confiantes, delong terme et auprès desquels nous reprenons parfoisdes capacités industrielles. Pour des raisons évidentesde qualité des produits et de sécurité des approvi-sionnements, les donneurs d’ordre n’ont aucun inté-rêt à ce que les façonniers se trouvent en difficulté.

Selon vous, quels sont précisément les opéra-

teurs les plus exposés ?

La sous-traitance pharmaceutique est un métier récentdont l’émergence date du début des années 90. Lemarché s’est organisé autour de trois grands typesd’acteurs : au bas de l’échelle, des sous-traitants géné-ralistes ou spécialisés de taille modeste (moins de15 M€ de CA) ; à l’autre du bout du spectre, deuxgéants de taille mondiale : Patheon et Catalent. Aumilieu, de grands groupes familiaux parfois de dimen-sion internationale, au nombre desquels figurent dessociétés telles que Fareva, Famar, Haupt Pharma ouDelpharm. Je pense que, compte tenu des évolutionsque j’ai décrites, les plus petites entreprises se trou-

Xavier Castelli,président dufaçonnier françaisDelpharm(170 M€ de CA,1 500 salariés)qu’il co-dirigeavec SébastienAguettant,pose un regardsans concessionsur l’évolution desmarchés de lasous-traitancepharmaceutique,en proie à desproblèmes aigusde surcapacité.Cet industrielexpert s’attendà ce quela professions’engage dansun vastemouvement derestructuration etde consolidation.

XAVIER CASTELLI, PRÉSIDENT DE DELPHARM

Stratégies GRAND TÉMOIN

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« Nous n’échapperons pas à la consoli

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Actulabo - Mars 2010 19

vent aujourd’hui dans une situation délicate. Ellesn’échapperont pas, peut-être dans un délai rapproché,à un mouvement de consolidation qui emporteracertainement les plus faibles d’entre elles. Par ail-leurs, les façonniers de taille plus importante, qui ontconnu des croissances spectaculaires via des opéra-tions de LBO fondées sur d’importants ratios d’en-dettement, risquent également de souffrir. Lesfinanciers, qui sont à la manœuvre, ont tendance àfaire courir de grands risques à leurs protégés, quipeuvent être dommageables en cas de retournementdu marché. Ils n’auront alors d’autre choix que derenégocier la dette à grands frais ou de faire de nou-velles acquisitions à tout prix dans l’espoir qu’ellesviendront contribuer au remboursement de la detteLBO. La fuite en avant ne doit pas être confondueavec une véritable stratégie industrielle. Je sais dequoi je parle puisque j’ai dirigé Delpharm dans lecadre d’un LBO jusqu’en 2007, avant de reprendrele contrôle de la société…

Les entreprises de type familial vous parais-

sent-elles donc les mieux positionnées ?

L’évolution du contexte commercial et industriel desmarchés du façonnage est source de dangers, maisdevrait aussi susciter de très belles opportunités decroissance. Les façonniers peuvent s’appuyer sur unetaille critique suffisante, un management lucide etréactif, des capacités industrielles de qualité, un bonportefeuille client, et ils sont en mesure de s’affranchirde considérations financières court-termistes. C’est lecas de Delpharm et, bien sûr, de certains de nosconfrères. Mais, il me semble que même les entre-prises de cette catégorie devront étudier la questionde la consolidation et du rapprochement de leursactivités. Le cours des événements pourrait peut-êtrenous obliger à accélérer le processus.

Un rapprochement de deux

opérateurs français,

par exemple, de

Delpharm ou de

Fareva, est-il en-

visageable ?

Tout peut êtreétudié, mais ilsemble quenous ne me-nons pas lamême straté-gie. En effet,l’activité deDelpharm estciblée et volontai-rement centrée surl’industrie pharmaceu-tique. Le rapprochementque vous évoquez auraitprobablement plus de sensentre deux sociétés ayantune vision commune dumarché. Mais nous n’ensommes pas là. Aujourd’hui, nous continuons à privi-légier des projets d’acquisition notamment en Europedu Sud, et plus particulièrement en Espagne.Delpharm, qui produit déjà beaucoup pour des mar-chés à l’export, doit renforcer son implantation indus-trielle internationale afin de capter des produitslocaux. Mais nous n’effectuerons que des acquisitionsextrêmement sélectives et dans une logique de risqueminimum, comme nous le faisons avec succès depuis15 ans.

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

dation des façonniers »

Les chiffres clésde Delpharm1 500 salariés.Sites de production à Tours,Brétigny-sur-Orge, Evreux,Lille et Reims.Façonnier spécialisé dans lesformes sèches (comprimés,gélules et poudre, les buva-bles et les injectables).

ENB

REF

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J ean-Luc Bélingard est caté-gorique : « Notre stratégie decroissance et de développe-

ment découle d’un choix techno-logique initial, fondé sur uneexpertise reconnue : la concep-tion et le développement de pep-tides et de protéines. » Le principenec varietur énoncé par le prési-dent d’Ipsen n’a rien d’une décla-ration d’intention. Le groupe, qui adépassé pour la première fois lemilliard d’euros de chiffre d’affairesen 2009, a mis au service de cetteambition des capacités de très hautvol : la plate-forme de recherchefondamentale américaine deBoston, orientée vers les peptideset les protéines, est ainsi complé-tée par deux centres de dévelop-pement, l’un au sein de l’usinehistorique de Dreux, à quelque 80kilomètres à l’ouest de Paris, etl’autre à Dublin (Irlande).Preuve que le concept est solide, lesventes des traitements issus des bio-technologies enregistrent une crois-sance à deux chiffres. « Nousconsacrons en moyenne prèsde 20 % de notre CA à la R&D »,poursuit Jean-Luc Bélingard,qui appuie sa démonstrationen relevant « le tout récentlancement d’une formulationà libération prolongée (sixmois) du Decaptyl » et « les

promesses du GLP 1 », un peptideà effet prolongé indiqué dans lediabète et co-développé avec lesuisse Roche.Si ce principe de base, inscrit dansl’ADN d’Ipsen, ne souffre aucunediscussion, encore faut-ill’appliquer sans faussenote à des aires thé-rapeutiques. Labaguette du chefd’orchestre esttoujours aussi pré-cise : « Nous avonsdéterminé quatredomaines d’excel-lence qui balisent lagestion de nos res-sources :

l’oncologie, l’endocrinologie, laneurologie et l’hématologie. Ipsen,c’est ça, estime Jean-Luc Bélingard.Une capitalisation et une optimi-sation de moyens très importantes

sur des sujets porteurs, le toutdans une logique de

marchés mon-diaux ».Car, à ceuxqui suggè-rent queson labo-ratoire selimite à unestratégie de

m u l t i -

Stratégies

Jean-Luc Bélingard et Ipsenne dévient pas de leur cap

20 Actulabo - Mars 2010

Le présidentd’Ipsen estle garantd’une stratégiequi donnela part belle auxdéveloppementsde peptides etautres moléculescomplexes surdes airesthérapeutiquestrès ciblées.Une politiqueexigeante,mais qui s’avèrepayante.

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Actulabo - Mars 2010 21

spécialiste, Jean-Luc Bélingardrépond : « Nous nous situons dansune logique globale, comme entémoigne d’ailleurs notre très fortecroissance dans les pays émer-gents et notamment en Chine. »Des niches oui, mais de taille mon-diale ! « Seule, cette logique est enmesure de rentabiliser la partimportante de nos revenus, lar-gement supérieure à la moyennede nos concurrents, que nousaffectons à la recherche. »Mais ces principes,qui ordonnent leschoix et la marchedu 4e laboratoirefrançais, doiventaussi s’apprécier àla lumière d’unautre paradigme :« Ipsen est très agile sur le planopérationnel. Nos équipes sontanimées par l’esprit d’entrepren-dre », s’enorgueillit son président.Cette culture se traduit naturelle-ment par le nombre impression-nant de deals et d’alliances signésces dernières années... et ces der-niers mois. Exemple frappant etrécent : la prise de contrôled’Inspiration Biopharmaceuticalsqui va permettre au groupe d’af-fermir ses positions dans ledomaine de l’hémophilie. A l’heu-re où nous écrivons ces lignes, ladirection s’apprêtait d’ailleurs àannoncer le lancement d’une spin-off sur les marchés de l’endocrino-logie.« Partant du principe que nous nesavons pas tout faire et qu’il estenrichissant de se frotter, parfois

avec rugosité, à des équipes exté-rieures, nous affichons en effetune culture très ouverte d’al-liances », justifie Jean-Luc Bélin-gard. Celles-ci peuvent être deplusieurs types : Ipsen peut nouerdes alliances avec des instituts etdes équipes de recherche acadé-mique (Inserm, CNRS, MIT deBoston), confier le développementd’une molécule inventée eninterne à une spin-off ou s’appro-prier des savoir-faire extérieurs

(Roche dans le dia-bète, Genentech).« Cette politiqued’alliances peutégalement recou-vrer une dimensionstrictement com-merciale, comme ce

fut le cas avec Medicis Pharma etGalderma dans la dermo-cosmé-tique, précise Jean-Luc Bélingard.De fait, nous retournons chacunde nos projets et étudions àchaque fois la démarche la mieuxadaptée ».Pour autant, ce positionnementbiotech très affirmé n’autorise pasles équipes à se désintéresser desproduits de médecine générale quiconstituent l’autre pilier historiqued’Ipsen. « Ce serait une erreur denégliger cette offre, sans doute unesorte de reniement ! », juge sonprésident. De fait, le laboratoirecontinue à faire fructifier ce por-tefeuille plus classique, « à le nour-rir par du développement, maisexclusivement par du développe-ment ».« Nous avons ainsi amélioré la

formule du Smecta,notre traitement symp-tomatique de ladiarrhée aiguë.Nous dévelop-pons égalementle Tanakan dansdes indicationsde traitement de lamaladie d’Alzheimer. » Legroupe est, sans équivoque,à l’écoute de ces marchéstraditionnels en proie à unecertaine stagnation, voire àune érosion. Sans écarter lamenace générique, qui a déjàfreiné les ventes du Forlax « et quidevrait s’accentuer dans ledomaine de la gastro-entérologiedans les mois à venir », Ipsen sem-ble moins exposé que beaucoupde ses compétiteurs.Dernier parti pris stratégique, lelaboratoire n’entend pas revenir,à quelques exceptions près, surson modèle industriel très intégréqui l’amène à gérer de multiplesusines biotechs ou, plus tradition-nelles, comme à Dreux (28), Si-gnes (83), l’Isle-sur-la-Sorgue (84),ou au Pays de Galles, en Irlande,aux Etats-Unis et en Chine.« Nous ne sommes pas, à priori,hostiles à l’externalisation. Nousla pratiquons d’ailleurs sur le ter-rain de la recherche clinique,mais nous ne souhaitons pas lagénéraliser à notre activité indus-trielle. Nous sommes très vigilantsau fait que nos savoir-faire com-plexes et à très forte valeur ajou-tée restent internes. »

Jean-Christophe Savattier

Nous retournonschacun de nos

projets et étudions,à chaque fois,la démarche

la mieux adaptée

Le Smecta, traitementsymptomatique de la diarrhée,est fabriqué à Dreux à partird’une argile extraiteen Provence ; il assure encore10 % du chiffre d’affairesd’Ipsen.L’Afssaps a suspendu cetautomne l’AMM d’un génériquedont le principe actif avait étéextrait en Chine.

Les chiffres clésd’Ipsen• 4 200 salariés dans lemonde.

• CA consolidé 2009 :1,031Md€ (+ 6,8 %),dont produits de spécialité:622,5 M€ (+ 12,6 %) etproduits demédecinegénérale : 380,1 M€ (- 0,8 %)

• Les dépenses de R&Dse sont élevées à 183 M€,soit 18 % du CA consolidé.

ENB

REF

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22 Actulabo - Mars 2010

U ne bataille se prépare. Lemarché du médicamenta beau ralentir, celui de

la recherche clinique poursuit sacroissance. Même s'ils l'externali-sent, les labos pharmaceutiquespoursuivent en effet leur quête denouvelles molécules. Réactionvitale pour résister à la concur-rence pressante des génériqueurs.Aujourd'hui, les trois quarts de cesétudes sont désormais confiées àdes organismes de recherche souscontrat ou, selon l’acronyme anglo-saxon, CRO. Et le gâteau de larecherche clinique est estimé à18 Md$ dans le monde. Il sera enaugmentation d'environ 10 % en2010 selon l'Association française

des CRO (AFCRO).A la lumière de ceschiffres, l'avenirpourrait, à priori,sourire aux ac-teurs françaisindépendantsd'une taille suffi-sante pour absor-

ber des concur-rents, tels Mapi à

Lyon, Itec à Dijon,Euraxi Pharma à Tours...

Pourtant, les facteursde risques

sont nom-breux. Il ya d'abordles con-

centrations qui agitent leurs don-neurs d'ordre. Elles rejaillissent sureux, puisque les grands groupesindustriels ne perdent plus detemps à dispatcher les étudesselon les pays et les compétences.Désormais, ils globalisent leurscommandes auprèsd'une CRO présentedans le mondeentier, qui leurgarantit une assu-rance tous risques.Car, malgré la sous-traitance de l'étude clinique, lecommanditaire en conserve la res-ponsabilité.Autre source de consolidation : lescoûts générés par des études àgrande échelle. « L'américain EliLilly a confié ses études à une CROaméricaine pour le monde entier.Ce qui suppose une présenceinternationale, dont ne disposeencore aucune CRO française »,constate le dirigeant d'une PMEfrançaise, qui mène pourtant desétudes au Maghreb et en Europede l'Est. Autre exemple : chaquemédicament contre le diabète tran-site désormais par un panel depatients chinois, puisque la mala-die y est assez répandue. Peu deCRO françaises sont implantées enChine, alors que la recherche sur lediabète est une discipline tradition-nellement maîtrisée par les cher-cheurs français. Jusqu'à quand ?

Quelques sociétés hexagonalespeuvent déclencher des études dephase I et II, impliquant de petitsnombres de sujets, dans les payslimitrophes ou en zone d'influencefrancophone. « Mais les margessont moins importantes que pour

les projets en phaseIII, impliquant ungrand nombre depersonnes, justeavant l'autorisa-tion de mise sur lemarché.

Et là, seules les big CRO améri-caines (Quintiles, Icon, PPD,Parexel...) disposent de la surfacefinancière requise et sont compé-titives », indique un membre del'AFCRO. En tête du peloton trico-lore, le lyonnais Mapi reste offensif(lire ci-dessous). Mais ce groupe,qui affiche plus de 50 M€ de CA,semble esseulé.Dans ce contexte, les CRO fran-çaises constituent de belles proiespour leurs homologues étrangers.Avec leur rentabilité parfois supé-rieure à 10% et leurs compétencesreconnues, elles attisent les convoi-tises. Robert Dahan, président dela Commission des Affaires scienti-fiques, pharmaceutiques et médi-cales du Leem, estime que« l’attractivité de la France resteforte, grâce à la cohésion desacteurs et la facilité administra-tive pour lancer des études

Les CRO condamnées àDans le sillagedes laboratoirespharmaceutiques,leurs sous-traitantsen rechercheclinique sont aussiconfrontés à unmouvement deconsolidation.Le marché est encroissance,mais unegrande bagarres'annonce.Certains n'ysurvivront pas.

Seules les bigCRO américainesdisposent de la

surface financièrerequise

Robert Dahan.

Stratégies RECHERCHE CLINIQUE

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Actulabo - Mars 2010 23

cliniques ». Un avis qui va à contre-courant des préjugés véhiculésdans le pays sur une France sur-administrée.Fin 2008, l'américain RPS a rachetéle francilien Thérapharm. Une CROindienne vient de racheter Labo-ratoires et Industries. Les Scan-dinaves, n°1 en Europe si l'onregroupe la Suède, la Norvège, laFinlande et le Danemark, lorgnentsur les marchés allemand et fran-çais. Certaines CRO françaises, enmarge du secteur des études cli-niques, ne sont pas en reste. « Jesais qu'à l'horizon 2015, le salutde mon entreprise passera parune opération de croissanceexterne. Quoique positive, lacroissance interne n'est plus suffi-sante », admet Philippe Unger, quico-dirige avec son frère Olivier (ci-contre), la CRO tourangelle EuraxiPharma.Celle-ci vient de boucler 2009 surun CA en hausse de 9 %, à 7,8 M€.L'ombre du géant Cegedim, quis'approche sans bruit de 1 Md€

d'activité et dont l'effectif dépasse8 000 salariés, plane sur unsecteur atomisé. Cette société pari-sienne cotée en bourse, spéciali-sée dans la business intelligencepour les métiers de la santé, vientd'accueillir à ses côtés un associéde poids fin 2009 : le Fonds stra-tégique d'investissement (FSI), àhauteur de 15 %. Le FSI a montré

dans l'industrie lourde (aéronau-tique, automobile) que sa straté-gie n'était pas attentiste.Cegedim avait acquis une petiteCRO, 3ES, en 2007. Fort de ses240 M€ de fonds propres,le dirigeant Jean-ClaudeLabrune ne compte pasen rester là. D'autant quesa participation au capitalde l’entreprise (52 %) luilaisse encore une marge demanœuvre en cas d'ouver-ture du capital à la faveur derapprochements de grandeampleur.L'AFCRO dit rassembler les deuxtiers des CRO de l'Hexagone. Elledénombre une cinquantaine demembres, soit quelque 70 acteursau total. Un chiffre qui va inexora-blement diminuer d'ici à 2015.

Stéphane Frachet

la croissance

Implanté dans plusieurs pays européens, aux Etats-Unis et au Japon, Mapi est l'unedes rares CRO indépendantes françaises à dépasser les 50 M€ de CA. Elle a acquisl'an passé l'américain Registrat Inc. La PME lyonnaise a puisé dans ses fonds proprespour mettre un pied outre-Atlantique, afin de pouvoir répondre aux appels d'offresdes big pharmas. Mapi assure déjà travailler pour 9 des 10 plus grands laboratoiresmondiaux.

Contrôlé par le docteur Hubert Méchin, Mapi aaussi acquis une petite société en Grande-Bretagne. En Allemagne, la tentative de crois-sance externe a échoué et Mapi a tout de mêmeouvert un bureau à Francfort, ainsi qu’à Rome.Prochaine étape : les pays émergents, notam-ment l'Inde et la Chine.

MAPI A DE L'APPÉTIT

Olivier Unger, co-dirigeantd’Euraxi Pharma

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24 Actulabo - Mars 2010

CHARLES RIVERFERME UNE PLATE-FORMEPRÉ-CLINIQUELe groupe de services à l’indus-trie pharmaceutique CharlesRiver va prochainement fermerune plate-forme d’essais et derecherche pré-clinique à Shrews-bury (Mas.). Cette décision de-vrait être effective à la mi-2010.La fermeture devrait générer uneéconomie annuelle de 20 M$ en2010 et de près de 25 M$ lesannées suivantes. Une provisionde 7 M$ va être constituée aupremier trimestre pour faire faceà cette restructuration. SelonJames C. Foster, le CEO deCharles River, « le marché desessais pré-cliniques, qui devraitrebondir au second trimestre 2010,doit aujourd’hui faire face à unecrise de surcapacité. »

PPDLEADER EN CHINELa CRO américaine Pharma-ceutical Product Development(PPD), dont le siège est àWilmington (Caroline du Nord),vient d’acquérir la drug discovery

chinoise BioDuro, qui emploieprès de 660 salariés. Presquesimultanément, l’américain aracheté sa concurrente chinoiseExcel PharmaStudies, une desplus importante CRO chinoise quiemploie 300 salariés dans lepays. Avec ces deux transactions,PPD (1,7 Md$ de CA) continue derenforcer sa présence dans lepays et son statut de leaderparmi les CRO présentes enChine, avec plus de 1 000 sala-riés sur un total de 10 500 dansle monde.

MEDPACEACQUIERT L’ALLEMANDDR. SCHLICHTIGERLa CRO américaine Medpace(plus de 900 salariés dans 40pays) a pris le contrôle de l’alle-mand Medical consulting Dr.Schlichtiger GmbH, plutôt spé-cialisé dans la réalisation desdossiers d’approbation et lesétudes de pharmacovigilance. LaCRO allemande a été fondée en1989 par son actuelle dirigeante,le Dr. Ursula Schlichtiger, quiconservera ses fonctions. Med-pace, qui couvre tout le spectredes études cliniques de la phaseI à la phase IV, est basée à Cin-cinnati (Ohio) ; les médecins in-vestigateurs américains lui ontdécerné le titre de meilleure en-treprise d’essais cliniques en2009.

CMEDOUVRE UN SIÈGEAUX ETATS-UNISLa CRO britannique Cmedouvrira prochainement un siègesocial à Durham, dans les envi-rons du Research Triangle Parkde Caroline du Nord. Elle sou-haite davantage s’impliquer surce marché. Cmed devrait louerune superficie 1 200 m² afin depouvoir accueillir au maximum90 salariés mais, dès la fin 2010,le bureau de Durham devrait déjàcompter 40 collaborateurs. Cmedrecrute actuellement du person-nel, notamment des biostatisti-ciens et des data managers.

CRID PHARMASIGNE UN DEAL AUX USLe laboratoire montpelliérainCrid Pharma, spécialisé dans ledéveloppement pharmaceutiqueet la gestion des lots cliniques, asigné cet automne un deal avecl’un de ses homologues nord-américains, le laboratoire USClinical Supplies Management.Dirigé par Jean-Pascal Condu-

zorgues, Crid Pharma (6 M€ deCA en 2008, environ 45 collabo-rateurs) et son nouveau parte-naire vont s’attacher à « partagerleurs ressources et proposer unesolution globale aux clients sou-haitant mettre en place des essaismulticentriques à l’échelle inter-nationale ».

IDD-TECHTOUS AZIMUTSLa société de développementpharmaceutique lyonnaise IDD-Tech est insatiable. Après avoirrepris cet automne la plate-forme de R&D (aérosols et pou-dres inhalées) du site GSKd’Evreux (27), la société dirigéepar Hélène Rouquette a annoncéle 12 février la reprise du labo-ratoire de recherche Novartisd’Orléans (45) : le laboratoiresuisse avait annoncé qu’il se dés-engageait de cette unité en 2008.Cette plate-forme de 2 400 m2,qui emploie 36 personnes, estspécialisée dans le développe-ment de formes galéniques so-lides.

CTI CLINICALEN ALLEMAGNELa CRO américaine CTI Clinical,de Cincinnati (Ohio), a pris lecontrôle au mois d’octobre del’allemand CRS Clinical ResearchServices, spécialisé dans lesessais de phase II et III en onco-logie et maladies auto-immunes.Suite à ce rachat, CTI devraitouvrir une nouvelle antenne dansle sud de l’Allemagne.

La CRO américaine QuintilesTransnational a dévoilé fin jan-vier ses nouveaux axes straté-giques, résumés dans la formule« En route vers la nouvelle san-té ». John Ratliff, son COO, neveut pas que Quintiles se limiteà son rôle traditionnel de four-nisseur d’essais cliniques maisdevienne rapidement « un véri-table partenaire des industriels

de la pharmacie », avec des compétences certes en matière clinique,mais aussi dans des domaines comme le conseil, le marketing et lesfinances. « Notre différenciation sera de proposer une combinai-son d’offres de services » a poursuivi John Ratliff.La CRO, qui emploie aujourd’hui 23 000 salariés dans le monde, vaainsi s’engager dans le développement de nouvelles molécules etNovaQuest, son fonds d’investissement, est prêt à entrer au capitalde biotechs innovantes.

QUINTILES DÉVOILE SA NOUVELLE STRATÉGIE

Stratégies RECHERCHE CLINIQUE

Page 25: Magazine Actu Labo Mars 2010

Le Médiascope

Le business pharma sous l’œil du Médiascopeactulabo

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Tous les trimestres, Actu Labo et LexisNexis analysent la visibilité médiatique des 50 plus grands laboratoires pharmaceutiques mon-diaux. Les consultants du pôle Sciences de la Vie de la société LexisNexis utilisent une technologie d’analyse sémantique pour filtrerplus de 8 000 titres de la presse internationale anglophone et identifier les articles qui commentent l’actualité des big pharmas.Ce second classement tient compte de la visibilité des laboratoires et de la proportion d’articles positifs qui leur est consacrée. Un labo-ratoire ayant une forte visibilité et une forte proportion d’articles positifs sera ainsi classé devant un laboratoire à plus faible notoriétéet associé à des événements négatifs. Les articles retenus ont été publiés entre le 1er novembre 2009 et le 25 janvier 2010.

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Le Médiascope

C’ est Novartis qui rem-porte la palme dulaboratoire offrant la

meilleure visibilité et la plus posi-tive dans la presse internationale.Rien d’étonnant à cela : des résul-tats records, largement salués parles commentateurs, plusieurs suc-cès sur les fronts de l’oncologie etde la vaccination anti-grippale et laconclusion du rachat de l’améri-cain Alcon, le leader mondial del’ophtalmologie. Un sans-fautepour le bâlois, 4e big pharma de laplanète, au coude à coude avec sonvoisin Roche, les deux suisses étantégalement les deux premiers labo-ratoires non américains. C’est peut-être pour prendre du recul ausommet de la gloire que le CEO(directeur général pour les franco-phones) Daniel Vasella a cédé sonposte à l’américain Joe Jimenez, seréservant celui, moins en vue, dechairman (président du conseild’administration).Avec un CA 2009 de 44,3 Md$ (32,2Md€), en hausse de 7 %, et unrésultat net à 10,3 Md$ (7,5 Md€),en progression de « seulement »8 % (le résultat opérationnel est à+ 11 %) en raison des coûts definancement d’Alcon, Novartis surfesur une crise qu’auront finalement

assez peu ressentie les laboratoirespharmaceutiques.Le suisse a obtenu en 2009 plus de30 autorisations de mise sur le mar-ché et le pipeline est plein avec 145projets en développement clinique,dont 60 impliquent de nouvellesmolécules.

Mais le plus grand responsable dubuzz autour de Novartis est la prisede contrôle d’Alcon, société améri-caine dédiée à l’ophtalmologie quiétait filiale, depuis 1977, d’un autresuisse, le groupe d’agroalimentaireNestlé (102,2 Md$ de CA en 2008).Alcon figure d’ailleurs à la deu-xième place de notre classement,propulsé par ce deal entre les deuxgéants suisses.Après avoir acquis un premier blocde 25 % des actions d’Alcon,Novartis a fait jouer l’option lui per-

mettant de racheter un secondpaquet de titres, représentant cettefois 52 % du capital, pour unesomme de 28,1 Md$. A terme, lelaboratoire bâlois a bien l’intentionde détenir l’intégralité d’Alcon(6,5 Md$ de CA en 2009).Une opération stratégique puisquel’américain est le principal fournis-seur des chirurgiens de la cataracteet le producteur de divers traite-ments contre les infections ocu-laires, le glaucome et les allergies.En additionnant les capacités de sanouvelle filiale et celles de sabranche Ciba Vision, Novartisdevient le leader incontesté de cesegment de marché, dont les pers-pectives sont florissantes grâce auvieillissement de la population dansles pays développés et l’accès pro-gressif aux soins des habitants decontrées moins privilégiées. SiNestlé se félicite d’avoir empoché,en deux fois, près de 40 Md$ aveccette opération, le comité desadministrateurs indépendantsd’Alcon a manifesté son méconten-tement en refusant l’offre d’achatdes intérêts minoritaires. Estimantl’offre trop faible, il a informé endate du 20 janvier Daniel Vasella« qu’après l’avis d’un conseillerindépendant (…), le prix et les

Tous les yeux braquéssur Novartis et AlconLe rachat d’Alconpar Novartis et lesrésultats 2009records de la bigpharma suisseont donné auxdeux laboratoiresles première etdeuxième placesde notreclassementActuLabo/LexisNexisqui prend encompte les articlesà tonalité positiveparus dansla presseinternationale.

DanielVasella.

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Actulabo - Mars 2010 27

actulabo

1- NOVARTIS 1822 599 1732- ALCON 487 199 333- PFIZER 3106 932 4514- AstraZeneca 1224 378 79

5- Gilead 388 124 21

6- CSL 131 64 0

7- Sanofi-Aventis 1123 323 82

8- GSK 1605 404 144

9- Schering-Plough 513 153 52

10- Shire 110 58 8

11- Genzyme 603 187 118

12- Eisai 223 79 20

13- Lilly 838 200 59

14- Biogen 568 142 60

15- Teva + Barr 789 184 85

16- Boehringer Ingelheim 397 89 4

17- Lundbeck 89 30 10

18- Takeda 470 113 51

19-Mundipharma 3 2 0

20-Merck Serono 533 111 40

21- Abbott 746 186 141

22- Nycomed 41 11 0

23- Amgen 820 167 120

24- Novo Nordisk 441 90 57

25- Stada 10 3 2

Volumedédié

Nombre d’articlesdédiés positifs

Nombre d’articlesdédiés négatifs

Volumedédié

Nombre d’articlesdédiés positifs

Nombre d’articlesdédiés négatifs

LES BIG PHARMAS LES PLUS POSITIVEMENT VUES PAR LA PRESSE

26-Merck & Co. 816 70 2

27- Ratiopharm 62 13 7

28- Genentech 566 53 3

29- Allergan 191 32 4

30- Chugai 9 2 0

31- Forest 257 34 1

32- Astellas 272 36 7

33- Bayer-Schering Pharma 128 20 8

34- Procter & Gamble Pharma 13 3 1

35- Roche 272 35 4

36-Mitsubishi Tanabe 21 4 0

37- BMS 822 42 7

38-Menarini 9 2 1

39-Wyeth 608 91 89

40- Actavis 56 5 3

41- Daiichi 50 5 3

42- Pierre Fabre 33 4 2

43- King Pharmaceuticals 124 4 1

44- Solvay 254 36 41

45- UCB Pharma 34 2 0

46- Servier 49 2 2

47-Watson Pharmaceuticals 243 2 1

48- Johnson & Johnson 467 1 1

49- Baxter 121 1 16

50- Otsuka Pharmaceuticals 73 0 1

autres conditions proposés parNovartis étaient inappropriés ».Car, quand Novartis payait 180 $par action Alcon à Nestlé, il pro-posait aux minoritaires 2,8 actionsNovartis pour 1 action Alcon, soit

une contre-valeur unitaire d’envi-ron 153 $.Devancé de très peu par GSK ennombre d’articles parus sur luidans notre précédente édition,Pfizer est cette fois-ci largementdevant les autres avec 3 106 arti-cles dédiés, soit deux fois plus queson second... GSK. Le nombred’articles jugés positifs parLexisNexis est aussi hors norme :932 pour être précis. La masse cri-tique du n°1 mondial lui donne un

avantage sur ses suivants, mais l’in-tégration de Wyeth a plutôt étéapplaudie par les commentateursinternationaux. Cette fusion apourtant entraîné son lot de sup-pressions de postes : 4 200 em-plois ont été rayés des effectifs deWyeth et ce n’est pas fini puisquele groupe a prévu de réduire sescoûts de 4 à 5 Md$ d’ici à 2012.Ayant déçu les analystes financierspar des prévisions prudentes pour2010, Pfizer a su donner le change

en dévoilant le 27 janvier dernierun pipeline de combat : 133 pro-grammes sont en cours de déve-loppement clinique. Un recordmondial qui fait déclarer à MartinMackay, le président de la R&D :« Nous avons pris des décisionsstratégiques concernant nos res-sources en R&D, notre empreintemondiale et les projets à prioritéélevée. »

La rédaction d’Actu Labo

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28 Actulabo - Mars 2010

I ci aussi comme dans les chaisvoisins, des hommes travail-lent sur le vivant ! C’est en

effet au cœur du vignoble desGraves, sur le parc d’activité deMontesquieu à Martillac (33), quele groupe Merck Serono exploiteune plate-forme de bioproductionqui n’a sûrement pas beaucoupd’équivalent en France.Créée en 1987 par deux profes-seurs de l’université de Bordeaux,Jacques Latrille et Jean-HenriBézian, sous le nom de Sorebio,la société rachetée en 1991 parMotor-Colombus puis en 1994 parle suisse Serono a développé augré des rachats et surtout des pro-jets menés in situ (près de 140molécules traitées à ce jour) unsavoir-faire expert : la productionde lots pré-cliniques et cliniquesd’anticorps monoclonaux, de vac-cins dans une moindre mesure, et

aujourd’hui de protéines recom-binantes complexes.La plate-forme bordelaise, qui tra-vaille en liaison directe avec l’unitéindustrielle suisse de Serono àCorsier-sur-Vevey – rappelons quecelle-ci fait l’objet d’un investisse-ment colossal de 300 M€ –, a pourmission de produire« le plus rapidementpossible les quanti-tés requises – qui nesont d’ailleurs pastoujours bien défi-nies – dans une logique de qualitétotale et dans des conditions derendement optimal ».La notion de réactivité est doncessentielle. « L’idée, c’est de pou-voir le plus tôt possible tester l’ef-ficacité de la molécule, dedégager un profil toxicologique,et donc de l’amener très vite enphase I » indique Didier Peyret, le

directeur général d’une unité équi-pée de 700 m2 de salles blanches.Dans cette logique, le support pro-duction assumé par le site deMartillac revêt une importance ca-pitale. « Tout part d’une ampoulecongelée que nous recevons de laR&D » indique Didier Peyret. Les

équipes doivent, àpartir des caractéris-tiques du produit etde la documentationscientifique et tech-nique, élaborer un

procédé et le déployer dans uneperspective clinique et pré-indus-trielle.Dans certains cas, la rapidité demise en œuvre prime d’ailleurs surle rendement immédiat du pro-cess. « Il faut vite vérifier si lamolé-cule tient la route, quitte à revenirà posteriori sur le procédé », es-time le directeur général du site.

L’unité bordelaisede Merck Seronodédiée à labioproduction delots pré-cliniques etcliniques a fortementaccru ses capacitésgrâce à uninvestissementde 6 M€.La plate-forme,spécialisée dansles anticorpsmonoclonaux etles protéinesrecombinantescomplexes, n’exclutpas de proposerune partie de sescapacités ensous-traitance.

Le siteexploite75 %

des capacités

En direct des usines

Merck Seronochange d’échelle à Martillac

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Actulabo - Mars 2010 29

Un tel savoir-faire fait des envieux !Ce n’est encore qu’une hypothèsede travail qui doit être validée parles instances dirigeantes de MerckSerono, mais Didier Peyret pour-rait être amené à mettre à dispo-sition de pharmas ou de biotechsune partie des capacités de bio-production du site récemmentaccrues grâce à un investissementde 6 M€.« Nous exploitons aujourd’huiune capacité d’en-viron 3 500 à 4 000litres qui se situeau-delà de nos be-soins. Ce serait enquelque sorte unretour à l’activitéd’origine puisque la société futune pure société de services detype CMO avant qu’elle ne soitacquise par Serono » poursuitDidier Peyret.Cette inflexion éventuelle de lastratégie de la plate-forme borde-laise signifie-t-elle qu’elle s’estdotée d’un outil finalement surdi-mensionné ? « Pas du tout, noustravaillons à 70 ou 75 % de notrecapacité car nous avons besoinen permanence d’une marge desécurité ; nos équipes doivent, eneffet, être capables de se mobili-ser très rapidement sur des molé-cules du pipe de Merck Seronoqui arriveraient à maturité ouqui pourraient rapidement s’in-sérer dans notre agenda de pro-duction au gré des alliancessignées par le groupe avec des bio-techs. »

Par ailleurs, le développement deprotéines recombinantes com-plexes requiert des volumes plusimportants. « L’ordre de grandeurn’est plus le microgramme, maisle milligramme, un changementd’échelle qui est tout de même defacteur 1 000 et qui justifie l’in-vestissement capacitaire qui a étémené » prévient le directeur d’uneplate-forme qui prend en charge2 ou 3 projets par an.

La plate-forme deMartillac assure ainsila fabrication de lotsde l’atacicept, uneprotéine de fusionplutôt délicate à pro-duire, co-développée

par ZymoGenetics et Seronodepuis le début des années 2000.Cette molécule aujourd’hui enphase II/III est indiquée dans letraitement de toute une paletted’affections auto-immunes (lupusérythémateux, néphropathielupique, polyarthite rhumatoïdeet sclérose en plaques).A la mi-2010, le site qui s’appuiesur des capacités modulables(3 cuves de 250 litres et 2 cuvesde 1 250 litres) devrait assumer lesupport en production de deuxautres programmes (pré-cliniqueet phase I) issus du pipe deSerono ; il s’agit de deux molé-cules – une protéine de fusion etun produit recombinant – indi-quées en neurologie et dans le trai-tement de certaines maladiesinflammatoires et auto-immunes.Une troisième molécule potentiel-

lement indiquée en neurologie estattendue pour la fin de l’année.« Nous allons également engagerune nouvelle campagne de pro-duction d’un anticorps monoclo-nal qui n’est pas directementdestiné au marché. Il est histori-quement utilisé par le groupedans le cadre d’un procédé defabrication d’un produit de ferti-lité », complète Didier Peyret. Ducoup, les capacités de produc-tion « devraient être très bienemployées d’ici à la fin 2010 ».Mais, ce taux de remplissage lais-sera tout de même sur la duréedes capacités disponibles. D’où latentation de placer ces dernièressur le marché de la bioproductionqui ne se caractérise pas, commel’on sait, par un excès d’offre.« Naturellement, ces éventuelsprojets de sous-traitance devrontrespecter notre cœur de métier,ne pas perturber notre propreagenda de production et ne pour-ront entrer en concurrence avecles produits du groupe », prévientle directeur du site aquitain.

Jean-Christophe Savattier

Deux nouvellesmoléculesseront

prises en chargeen 2010

Les chiffres clésde Merck SeronoMartillacLa plate-forme bordelaise deMerck Serono, qui emploie 63collaborateurs, se déploie surdeux bâtiments d’une surfacetotale de 1 500 m2 (terrain de4,7 ha). Elle est dotée d’unecapacité de 400 litres et pro-duit des lots dans une échellevariant du microgramme à ladizaine de grammes.

ENB

REF

Depuis le rachat de Serono par l’allemand Merck, la poli-tique de R&D du groupe suisse de biotechnologie a prisune tournure « plus prudente, sûrement à bon escient »,estime Didier Peyret, le directeur général de la plate-forme de bioproduction de Martillac. Les responsables dupipe du groupe semblent seconcentrer sur un nombreplus restreint de projets surlesquels ils accordent davan-tage de moyens. Objective-ment, la plate-forme borde-laise devrait donc assumermoins de projets « mais atten-tion, les programmes débar-quent sans préavis ».

UNE POLITIQUE DE R&D PLUSPRUDENTE ET PLUS CIBLÉE

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30 Actulabo - Mars 2010

A l’heure où la plupart despharmas choisissent dese délester de leurs

capacités industrielles, quelquesfrancs-tireurs, plus rares, choisis-sent de faire l’inverse et de sedoter d’usines intégrées. C’est lecas du laboratoire danois de spé-cialités Lundbeck qui a repris enoctobre dernier le façonnierElaiapharm de Sophia-Antipolis(06) sur un ex-site Wellcome de15 500 m2. Le moins que l’onpuisse dire est que ce dernier n’apas perdu au change ! Elaiapharm,qui a connu des heures difficilesavant de retrouver progressive-ment le chemin de la rentabilité,va bénéficier dès cette année d’unimportant programme de dévelop-pement.Bo Hilligsoe, le nouveau directeur

général, nous indique ainsi que10 M€ vont être engagés, dès cetteannée, au profit de cette unité de130 personnes.« Cette enveloppe va notammentêtre consacrée à des actions demise en conformité des installa-tions industrielles pour un futuragrément FDA »,souligne ce jeunepatron. Jusqu’alors,Elaiapharm, qui ex-porte environ 40 %de sa production,n’était actif qu’enEurope, au Moyen-Orient et indi-rectement en Chine. Mais le rachatde l’américain Ovation Pharmaceu-ticals par Lundbeck et les perspec-tives de développement enAmérique du Nord requièrent lamise en œuvre de ce programme.

« Nous allons également renfor-cer les activités de packaging etde conditionnement de formessèches, afin de préparer le trans-fert sur Sophia-Antipolis de pro-ductions confiées jusqu’alors à lasous-traitance », poursuit BoHilligsoe. Une partie de ces fabrica-

tions – essentielle-ment des traite-ments de patholo-gies du SNC (antidé-presseurs), l’un desprincipaux axes dedéveloppement de

Lundbeck – était notamment assu-rée par le site Patheon de Bour-goin-Jallieu (38) et, pour unepetite partie, par Famar.« Aujourd’hui, nous produisonsdéjà 15 millions de boîtes pourLundbeck sur un total de 40 mil-lions », explique Jean-PhilippeNéron, le directeur commerciald’Elaiapharm. Le danois était eneffet déjà, avec Arrow, le principalclient du façonnier. « A l’horizon2012, la part de notre maisonmère s’élèvera à près de 30 mil-lions de boîtes, soit un triplementdes volumes en trois ans. »Cet apport de charge, qui vas’ajouter à l’activité traditionnellede sous-traitance, amène la direc-

Repris par lelaboratoire danoisde spécialitésLundbeck, lefaçonnier niçoisElaiapharm vabénéficier d’unprogramme triennald’investissementqui va lui permettred’accroître sescapacités deformes sèches…et d’envisagerl’avenir avecoptimisme.L’obtention del’accréditationFDA est dans laligne de mire.

Préparer letransfert sur

Sophia-Antipolis deproductions confiées

jusqu’alors à lasous-traitance

40millions de boîtessont conditionnées

chaque annéechez Elaiapharm.

Elaiapharm est devenuindustriel de Lundbeck

En direct des usines

Page 31: Magazine Actu Labo Mars 2010

Actulabo - Mars 2010 31

tion à envisager la mise en œuvred’un programme d’augmentationcapacitaire.De nouveaux équipements de gra-nulation vont progressivementétoffer la palette d’une usine quiexploite déjà deux mélangeurs gra-nulateurs et autant de séchoirs àlit d’air fluidisé et de mélangeursplanétaires (type Collette), ainsiqu’un mélangeur par retourne-ment Tumbler.Par ailleurs, l’usine devrait aussi sedoter, à terme, d’un second lyo-philisateur pour renforcer sescapacités de production d’injecta-bles stériles, cette forme consti-tuant la seconde spécialité d’Elaia-pharm. Le façonnier affiche sur cesegment une capacité de 5 millionsde flacons injectables par an, à

laquelle s’ajoute une capacité de1 à 2 millions de pommades oph-talmiques. « Notre modèle indus-triel est mixte. Plutôt les grosvolumes pour les formes sèches,les séries plus modestes étantréservées aux formes stériles.Nous fabriquons notamment despetits lots commerciaux et des lotscliniques pour des biotechs »,explique Jean-Philippe Néron.Celui-ci nous révèle que deux nou-veaux importants contrats de sous-traitance, effectifs d’ici à 2012,devraient probablement conduirela maison mère à précipiter l’ac-quisition de ce second lyophilisa-teur. Au total, et compte tenu duplan de charge de Lundbeck et deson sous-traitant désormais inté-gré, près de 10 M€ pourraient

ainsi être engagés chaque annéesur le site niçois jusqu’en 2012.Peut-être plus, en fonction de laréponse des marchés !« Cette logique d’intégration, quinous a déjà conduits à acquérirune usine d’API à Padoue (Italie),nous permet à la fois de sécuri-ser nos fabrications, d’être encoreplus réactifs et compétitifs et defaire face aux évolutions des mar-chés de la sous-traitance », ana-lyse Bo Hilligsoe.Elaiapharm peut regarder l’aveniravec sérénité. « Nous avons réa-lisé en 2009 une belle progressionavec un CA de 15 M€ », jubileJean-Philippe Néron. Le façonnierde- vrait afficher un résultat netpositif en 2010. « Nous pouvonscommencer à étudier la mise enœuvre de synergies industriellesentre nos sites, notamment entrePadoue et Sophia-Antipolis »,conclut Bo Hilligsoe.

Les chiffres clésd’Elaiapharm• 15 000 m2 construits• 25,5 millions de boîtesen 2006/2007

• 37 millions de boîtesen 2008/2009

• 39 millions de boîtesen 2009/2010

• 15 M€ de CA en 2010• 130 salariés

ENB

REF

Lundbeck France (470 salariés, dont 78 collaborateurs dé-diés à la R&D) est la première filiale du groupe à l’interna-tional. Le Seroplex, l’antidépresseur vedette du portfoliodu laboratoire danois, est devenu le leader de sa catégorie,avec une part de marché estimée à 22 %. L’Ebixa, commer-cialisé par Lundbeck, est aussi l’un des principaux traite-ments de la maladie d’Alzheimer avec 31 % de parts demarché.Rappelons que le groupe emploie 5 500 salariés dans plusde 55 pays, dont plus de 2 100 au Danemark. Lundbeckréalise 55 % de son CA en Europe et plus de 20 % auxEtats-Unis.

LUNDBECK FRANCE, L’UN DESPOIDS LOURDS DU MARCHÉ DU SNC

le bras armé

Bo Hilligsoe.

Jean-Christophe Savattier

Page 32: Magazine Actu Labo Mars 2010

32 Actulabo - Mars 2010

«D u lourd, dutrès lourd » :L’usine Bristol-

Myers Squibb d’Agen (47), quiexploite deux unités industrielles –le site historique de Guyenne (300salariés) enclavé dans le centreville et celui, plus récent, deGascogne (900 salariés), situécomme il se doit de l’autre côtéde la Garonne sur une emprise de13 ha – est une adepte des trèsgros volumes.« Les chiffres donnent le vertige »reconnaît Jean-Pierre Bracquemart,vice-président des opérationsindustrielles. Spécialisée dans lesformes sèches (comprimés etgélules), les liquides et les pâteuxpour l’unité Guyenne, les efferves-cents, les sachets et les poudrespour celle de Gascogne, l’usineagenaise « sortira environ 400 mil-lions de boîtes en 2010, contre 325

millions en 2009, ce qui repré-sente près de 40 % des volumes dugroupe », poursuit Jean-PierreBracquemart. Les lignes de fabri-cation et de conditionnement,exploitées en 3x8 et ce 5 jours sur7 « et parfois même le week-end »lorsqu’il s’agit d’absorber les picsde charge, sortent chaque année16 400 tonnes deformes solides, 3 mil-liards de comprimés,1 milliard de géluleset environ 400 mil-lions de sachets.L’ex-usine d’Upsa,créée en 1935 par le Dr. CamilleBrun, a réussi à se hisser à ceniveau sans jamais renier ses fon-damentaux : la fabrication demédicaments (Efferalgan, Dafal-gan, aspirine Upsa) – essentielle-ment du paracétamol, de l’aspirineet de la codéine associée au para-

cétamol – consacrés au traitementde la douleur. « A ces produits, quireprésentent 80 % des volumes,s’ajoute toute une gamme demédicaments OTC tels que leFervex (paracétamol), le citratede bétaïne, le Donormyl (somni-fère léger), l’Upfen ou le Nifluril »précise le directeur d’une usine

qui produit égale-ment, plus confiden-tiellement, des dé-rivés morphiniquesdestinés à l’hôpital.« L’observation desévolutions de l’in-

dustrie pharmaceutique m’inciteà penser que nous sommes desprivilégiés et que nous exploitonsun modèle d’affaires atypiquedans ce secteur, indique Jean-Pierre Bracquemart. D’une part,nos marchés, notamment ceuxliés au paracétamol, connaissent

L’usine Upsa d’Agen(47), entréedéfinitivement en1994 dans le gironde Bristol-MyersSquibb, est, avec400 millions de boîtesproduites en 2010,le premier siteindustriel du groupe.Adepte des très grosvolumes, l’unité deproduction, qui va sedoter d’une 6e tourà gravitation dédiéeaux effervescents,aura bénéficié deplus de 180 M€

d’investissementsen une quinzained’années.

L’usinesortira environ400 millions

de boîtesen 2010

BMS-Upsale champion des volumes

En direct des usines

Page 33: Magazine Actu Labo Mars 2010

Actulabo - Mars 2010 33

une croissance annuelle d’envi-ron 5 à 10 %. D’autre part, nosproduits ne risquent pas d’êtreattaqués par des génériqueurs…puisqu’ils sont déjà tombés dansle domaine public depuis des lus-tres ! »De fait, le principal souci deséquipes agenaises est d’affûter lacompétitivité et la qualité de ceprocess et d’assurer sans faille l’ap-provisionnement des pharmacies.« Dans notre business, la rupturede stock est catastrophique. Parailleurs, compte tenu du prixmoyen de la plupart de nos boîtes(1€ l’unité), nous devons mainte-nir un objectif permanent d’ac-croissement de la productivité. »L’usine BMS d’Agen assume cesdéfis dans le cadre d’une démar-che très intégrée. « La clé de notresuccès, c’est la maîtrise techniquede nos process » assure le direc-teur du développement industriel.Les équipes d’ingénierie dédiéespréservent ainsi jalousement lessecrets de fabrication et notam-ment ceux de production deseffervescents par gravitation. Unespécialité locale qui a conduitl’usine à se doter de cinq tours àgravitation – la sixième est enconstruction – de plus de 25mètres de haut, fièrement dres-sées dans le ciel gascon.Par ailleurs, l’usine agenaise peuts’appuyer sur ses propres équipesde développement. « Toutes lesaméliorations et les produits nou-veaux ont été conçus et dévelop-pés in situ », prévient Jean-Pierre

Bracquemart. Y compris au niveaudu conditionnement. Illustrationde cette expertise, la mise au pointd’un capuchon de tube doté d’une« casquette » renforcée « qui per-met aux patients de faible consti-tution (personnes âgées souffrantd’arthrose, par exemple) d’ouvriret de décapsuler le tube sur unrebord de table », expliqueLaurence Dupouy, responsable dela communication interne de BMS-Upsa.Par ailleurs, l’usine s’appuie surl’activité de deux sites de stockageet de préparation de commandes(environ 200 salariés) implantésnon loin, sur la commune duPassage d’Agen. Ces unités, qui affi-chent une capacité d’environ30 000 palettes, prennent encharge tous les produits de lagamme BMS pour le sud de laFrance.Naturellement, la bonne marchede ce modèle requiert un hautniveau d’investissement. « Enquinze ans, près de 180 M€ ontété engagés à Agen », se félicite ledirecteur du site. Ainsi, en 2007,l’usine s’est dotée d’une cin-quième tour à gravitation (environ15 M€ d’investissement), un pro-cess vertical dédié à la productiond’effervescents susceptible d’ab-sorber de très gros volumes (lataille d’un seul lot est de 4 tonnes).BMS-Upsa Agen s’est aussi équipé,en 2008, d’un nouveau laboratoirede contrôle (10,6 M€ d’investisse-ment).Le millésime 2010 devrait être éga-

lement de haute tenue. La sixièmetour à granulation (10,5 M€ d’in-vestissement) sera achevée avant lafin de l’année. « Nous avons aussiprévu d’investir 7 M€ dans unnouvel atelier de granulationd’effervescents (process demélange et de séchage horizontalsous vide, taille de lot entre 1,5 et2 tonnes), de déployer une nou-velle ligne blister à Guyenne etd’engager plusieurs millions d’eu-ros dans l’application de lanorme Datamatrix, précise Jean-Pierre Bracquemart, car c’est à ceprix que nous pouvons assurer lapérennité et le développement desinstallations d’Agen » qui consti-tuent désormais, après la ferme-ture de l’usine d’Epernon (28) et lacession du site de Meymac (19),les dernières capacités de BMS surle sol français.

Jean-Christophe Savattier

Les chiffres clésde BMS-Upsa à Agen• 1 400 emplois directs.

• 6 milliards de compriméseffervescents, de compri-més secs et de gélules.

• 400 millions de boîtes.

• 40 % à l’export.

ENB

REF

La direction du site BMS d’Agen a proposé à ce jour 110reclassements aux salariés des sites d’Epernon (28) et deMeymac (19), touchés de plein fouet par la restructurationde l’appareil industriel du groupe américain. « A la fin jan-vier, 64 postes ont effectivement trouvé preneurs », nousconfirme la direction du site agenais. Près de 40 collabora-teurs (20 en septembre, 20 en janvier) ont déjà rejoint lesite. « Il y a donc encore une cinquantaine de postes à pour-voir », indique la direction, qui n’exclut pas d’ouvrir d’autrespostes « afin d’accompagner au mieux cette opération derestructuration ».

110 RECLASSEMENTSOFFERTS AUX SALARIÉSD’EPERNON ET DE MEYMAC

Page 34: Magazine Actu Labo Mars 2010

I l y a quatorze ans, les labora-toires dermatologiquesAvène, filiale du Groupe

Pierre Fabre, se distinguaient surleur marché en lançant le premiersoin dit « stérile » c'est à dire réel-lement sans conservateurs, par-fums et tensio-actifs, sous lamarque Tolérance Extrême (bre-vet Extreme Tolerance System -ETS). Pour ce concept innovant deproduction sous stérilisation com-plète, leur site d'Avène-les-Bains(34) a été reconnu « usine dufutur » par le Ministère del’Industrie. Aujourd’hui, en dépo-sant le système D.E.F.I. - pour

Dispositif Exclusif FormuleIntacte - avec le

spécia-

liste islandais de l'injection plas-tique, Promens, ils vont un cranplus loin en ajoutant un condition-nement innovant. Le nouveau sys-tème de distribution mis au pointavec Promens intègre une capsulede fermeture qui permet de pré-server la formule stérile intactependant toute la durée du soin.Conçue en l'espacede huit ans, la tech-nologie est parfaite-ment en ligne avecla stratégie initialedes laboratoires.« La recherche d’ultra-sécurité encosmétique et en pharmacie passeaujourd’hui au travers de pro-duits stériles sans conservateurs,assure Sébastien Polycarpe, res-ponsable du développement mar-

keting Avène . Nos dosesuniques de 5 ml et 10 ml

étaient, jusqu'ici, unfrein à leur utilisa-

tion. Dès lorsque l’on

a v a i tcassé

la canule,la consommatrice

n’avait pas d’autre choixque d’utiliser tout le produit, etce dans les trois jours suivants son

ouverture. » D’autre part, lesmonodoses avaient, selon lui, uneimage de produit cher et élitistesur le marché, qui ne correspon-dait pas à la stratégie de marquedu laboratoire. « Et puis, nouscherchions à avoir des volumesplus importants – 50 ml ou plus –dans des emballages qui soient

aussi plus pra-tiques pour lesconsommatrices »,ajoute-t-il. La dyna-mique de change-ment a donc été

motivée par plusieurs aspects,dont le premier était d’être enaccord avec les attentes du mar-ché.C’est pourquoi, dès 1996, les labo-ratoires Avène se sont mis enquête d’un fournisseur d’embal-lage capable de relever le chal-lenge « d’un produit cosmétiquestérile sous format multidose, quechacun puisse utiliser comme unproduit classique. »Après avoir fait le tour des diffé-rents acteurs sur le marché, lechoix s'est porté en 2002 sur lasociété Promens et son savoir-faireen injection plastique pour la phar-macie. Démarrent alors les pre-miers concepts et prototypes deD.E.F.I qui sera finalement indus-trialisé fin 2008. Et depuis septem-bre 2009, les premiers produits dela gamme Tolérance Extrême dotés

Conditionnement

Undéveloppement

sur mesure

Avène et Promens invententD.E.F.I. vise unnouveau systèmede distributionstérile, que leslaboratoiresdermatologiquesAvène (GroupePierre Fabre) ontmis au point sur leursite d'Avène-les-Bains (34), enpartenariat avecPromens, spécialisédans l’injectionplastique, pourgarantir lapréservationde leurs formulessans conservateurs.Une innovationunique qui anécessité huitannées dedéveloppement.

34 Actulabo - Mars 2010

Page 35: Magazine Actu Labo Mars 2010

de cette technologie sont dispo-nibles en pharmacies.L'innovation est qualifiée « d'exclu-sive et sur mesure » par IsabelleOrhan, directrice business deve-lopment en charge également dumarketing et de l'innovation chezPromens, qui souligne « unedémarche de partenariat, d'in-vestissements et de prise de risquespartagés. »« Pierre Fabre nous a soumis uneproblématique sur laquelle il tra-vaillait depuis longtemps, détailleIsabelle Orhan. L’enjeu consistait àdévelopper, pour un tube souple,une cape stérile dotée d'un tubeairless en suivant un cahier descharges exigeant, puisqu'il fallaitassurer 0 % de contaminationbactérienne. De son côté, le déve-loppement du système D.E.F.I.induisait aussi de la part dePierre Fabre un investissementdans ses lignes de bloc stérile. » Etbien sûr, à chaque avancement, ilfallait aussi mettre en place les qua-lifications et référentiels néces-saires à la validation du process.« Nous sommes partis de zéropour réaliser notre système de dis-tribution, renchérit SébastienPolycarpe. Et nous n'avions pas ledroit à l'erreur sur ce type deconditionnement. »Au final, la capsule D.E.F.I. désignequatre pièces : le piston, l'habil-lage de la cape, un ressort qui n'est

pas en contact avec le produit, etune membrane souple qui se sou-lève quand on exerce une pressionsur le tube pour revenir en placequand on relâche la pression.La rétro-contamination n'est doncpas possible car l’étanchéité estparfaite et il n’y a pas – commepour un doseur airless – devolume mort. Ce sont des piècesde très haute précision, fabriquéesau centième de millimètre près, etqui assurent une parfaite cohésionà l'ensemble. En outre, le capots'ajuste parfaitement sur la capsuleet sa fermeture est assurée par unclip d'inviolabilité qui ne sera retiréqu'au moment de la première uti-lisation du tube. Tous ces compo-sants sont produits et assembléspar Promens sur son site deBellignat, près d’Oyonnax (01),avant d'être envoyés à l'usined'Avène, au pied des Cé-vennes, où se trouve lebloc de conditionnementstérile du laboratoire. Aréception, les produitspassent par un sas destérilisation, qui est lemême que celuidéjà utilisé pourles monodoses.Avec D.E.F.I., leslaboratoires Avèneosent l'innova-tion sur unm a r c h é

très compétitif.Il n'est doncpas étonnantque le pro-duit suscitedéjà un grandsuccès enpharmacie.Les labora-toires pro-jettent d’ailleurs d’étendre pro-gressivement leur technologie àd’autres produits de leur porte-feuille. « Nous investirons demainsur notre site pour absorber lademande », prévoit SébastienPolycarpe.Pour l’heure, la gamme ToléranceExtrême, dans son nouvel embal-lage, est commercialisé en Francedepuis septembre 2009, et enparallèle en Europe. Le produit

sera lancé en milieu d’annéeaux Etats-Unis,puis au Japon enfin d’année oudébut 2011.

Actulabo - Mars 2010 35

la crème stérile longue durée

Isabelle Orhan, encharge du marketing

et de l’innovation chezPromens, souligne« une démarche de

partenariat et deprise de risques

partagés »

Marion Baschet-Vernet

La capsule D.E.F.I. désignequatre pièces : le piston,

l'habillage de la cape, un res-sort qui n'est pas en contact

avec le produit, et une mem-brane souple qui se soulève

quand on exerce une pressionsur le tube pour revenir en place

quand on relâche la pression.

Page 36: Magazine Actu Labo Mars 2010

Conditionnement

36 Actulabo - Mars 2010

A Bellignat, Promens relève tous les défisLe plasturgisteislandais Promenss'est installé il y aun an dans sonnouveau site deBellignat, dans l’Ain.Il y a regroupé deséquipes de hautniveau, notammentpour développerla capsule D.E.F.I.des laboratoiresAvène.

P romens, groupe islandais spé-cialisé dans la transformation

plastique, s'est installé il y a toutjuste un an sur son site industrielde Bellignat, à côté d’Oyonnax(01), dans des locaux laissés parl'équipementier automobileVisteon. L'unité de productiondédiée à l'injection de pots, bou-chons et systèmes complexes pourles secteurs de la beauté et de lapharmacie, dispose sur place de17 000 m2 de bâtiments couverts,dont 4 000 m2 de bureaux, sur unsite de 5 ha. Sur place, Promens aréservé une ligne de productionet une ligne d'assemblage à la cap-

sule D.E.F.I. destinée aux soinsExtrême Tolérance des laboratoiresAvène. Une presse carénée injecteles quatre pièces composant le dis-

positif de distribution. Ces quatrepièces sont ensuite assemblées etmontées sur le tube souple sur la

ligne d'assemblage. Cette ligne estéquipée de plusieurs caméras, àchaque étape d'assemblage, et faitl'objet de contrôles d'étanchéitéfréquents.Aujourd'hui, le site de PromensBellignat réalise un CA de 22 M€,avec 170 personnes. La société dis-pose également en France d'uneunité de flacons pharmaceutiquesdans la commune voisine deGéovreisset et d'un site de flaconsà la Roche-sur-Foron (74). EnEurope, elle réalise un chiffre d'af-faires de 150 M€ avec une marge àdeux chiffres.

M. B.-V.

Page 37: Magazine Actu Labo Mars 2010

Actulabo - Mars 2010 37

L a matière renferme du chaos, des microstruc-tures aléatoires, qui varient d’un produit à un

autre, même si celui-ci est fabriqué en série. De lapossibilité de quantifier cette caractéristique uniquede la matière est née la société SignopticTechnologies SAS il y a cinq ans. « Nous avons cher-ché à donner à chaque produit un numéro uniquequi soit issu de la lecture même de la microstruc-ture et qui, de plus, ait une propriété mathéma-tique qui est celle d’être aléatoire elle-même »,pointe Yann Boutant, directeur général de Signoptic,ingénieur de formation, qui a fédéré ces vingt der-nières années laboratoires et chercheurs autour decette notion de signature des matériaux et l'avène-ment d'un nouveau concept « True RepeatableRandom Number Generator » (TRRNG). L’idée estque chaque emballage – flacon en verre, blister alu-minium ou étui carton – possède une carte d’iden-tité personnelle qui lui permette d’être reliée à desclés de codage et de cryptographie issues de lamatière.

Signoptic, qui rassemble une dizaine d’ingénieurs àLyon et sur le parc technologique de Savoie Techno-lac, au bord du lac du Bourget, a adapté sa techno-logie Signoptic™, protégée par sept brevets, aux en-jeux de l’industrie pharmaceutique. Elle a d’ailleursconclu un partenariat avec une société américaine,Cortegra, filiale du groupe Menasha Corporation etfournisseur d’emballages secondaires en carton, éti-quettes et notices pour les laboratoires. Objectif :maîtriser les réseaux parallèles et lutter contre lacontrefaçon. « Il nous semblait que le marché étaitprêt dans ce sens, pour apporter de la sécurité aucode à barre, qui n’est qu’un outil d’identificationlogistique », souligne Yann Boutant.Signoptic vise aujourd’hui « une signature embar-quée » dans le code Datamatrix. « Nous sommescapables d’intégrer un numéro unique dans leDatamatrix tel que l’exige la réglementation del’EFPIA, mais également de faire en sorte que cenuméro unique soit propre à chaque boîte et lié àla matière même de l’élément, explique YannBoutant. Ce numéro unique sera l’identifiant dela boîte comme son élément authentifiant, et lecontrôle se fera instantanément sur la supplychain ».Pour l’heure, l’industrie pharmaceutique est en trainde s’équiper de têtes d’impression pour passer auDatamatrix d’ici le 1er janvier 2011, date butoir fixéepar la réglementation pour la sérialisation de masse.Dans l’attente de cette standardisation, Yann Boutantest optimiste et prévoit d’atteindre 1 M€ de CA en2010, à comparer aux 650 000 € de l’an passé. Unenette progression qui reflète un développementjusqu’ici raisonné et en accord avec les évolutionsréglementaires du secteur.

M. B.-V.

Signoptic embarque sasignature dans le DatamatrixLa start-up Signoptica mis au pointune solutiond’authentificationfondée sur labiométrie desmatériaux. Cettesignature unique,propre à chaqueemballage, est uneréponse idéale à lacontrefaçon. L’enjeuest désormais del’intégrer au codeDatamatrix, quisera généralisésur les boîtes demédicaments enfin d’année.

Yann Boutant

Page 38: Magazine Actu Labo Mars 2010

Conditionnement

38 Actulabo - Mars 2010

Les laboratoiresVirbac ont étéprimés pour deuxinnovationsprésentées sur lesalon Pharmapack :Easotic® etMilteforan®.Chacune d’entreelles a demandéhuit années dedéveloppementpour, au final,apporter deschangementsdécisifs de designsur le marchévétérinaire.

E n santé animale, qui reste unmarché de niche, les labora-

toires Virbac ont un credo : facili-ter et sécuriser les traitements autravers de solutions galéniques etpackaging innovantes. Il en coûtedes temps de mise au point longspour adapter constamment for-mule, dose et mode de délivrancequi, au final, ne font« qu'un » dans ledéve loppementd'un produit. Huitannées entières ontainsi été néces-saires pour cha-cune des deuxdernières innovations lancées parVirbac, dont la moitié pour conce-voir le bon conditionnement.Cela aura été le cas pour la pompedestinée à délivrer Easotic®, trai-tement auriculaire contre l'otiteaiguë des chiens, mais aussi pourle flacon avec adaptateur deMilteforan®, premier traitementoral – en alternative à l'injectable -contre la Leishmaniose, une mala-die parasitaire mortelle pour leschiens.L'implication de Virbac dans ledéveloppement de Milteforan® etd'Easotic® aura été toutefois diffé-rente. De simple assembleur desolutions existant déjà sur le mar-ché pour le premier, le laboratoires'est investi de manière plus pous-

sée dans la conception et le de-sign spécifique du second.Traitement auriculaire, Easotic® estdélivré dans l'oreille des chiens autravers d'une pompe qui s'utilisedans toutes les positions, sansreprise d'air. Pour parfaire l’utili-sation, la pompe est dotée d'unecanule souple à angle droit, libé-

rant le champ devision de l’utilisa-teur. « Toute la pro-blématique a étéde trouver lemoteur de pompequi puisse délivrer1 ml d'une suspen-

sion visqueuse, avec un degré deprécision pharmaceutique entre+/– 5%, commente BertrandHavrilek (ci-contre) ,directeur de la R&Dpharmaceutique deVirbac sur le site deCarros, à côté de Nice(06). C'est pourquoi,après avoir cherchédes solutions tech-niques surle ter-

rain, nousavons dû nous

engager dans dudéveloppement et

même du co-développe-ment de design avec les plastur-gistes. »Au final, Virbac a fait appel ausavoir faire du chinois Tirrit pourdévelopper la pompe d'Easotic®

et à l'allemand Gaplast pour sonflacon co-extrudé à poche souple.En complément, il a mis au pointle capot de la pompe dans unsouci de simplification de l'assem-blage du système lors des étapesde fabrication du produit fini surson site de Carros.Dans le cas de Milteforan®, un soin

tout particulier aété apporté à lasécurité d'uti-lisation tantdans laf o r m egalénique– une dose

p r é -

Virbac s’estinvesti dans la

conceptionet le design de

la pompe délivrantEasotic

Virbac soigne les chienset ses conditionnements

Bertrand Havrilek

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Actulabo - Mars 2010 39

cise en fonction du poids de l'ani-mal, et formule viscosée – quedans le mode de distribution, quiapparaît simple à utiliser pour lepropriétaire du chien atteint deLeishmaniose. En pratique, Virbaca privilégié trois tailles de flacon-nages en PET, fournis par le hol-landais Pet Power, et un bouchonen caoutchouc, développé par lefrançais Stelmi, doté d'une cap-sule en aluminium sertie et indé-vissable.Au-dessus du bouchon, un adapta-teur, mis au point par la sociétéMedimop et aujourd’hui distribuépar l'américain West Pharma-ceuticals, est équipé d'une valveanti-retour. Enfin, le système d'ad-ministration, sous la forme d'une

seringue Huer Lock fournie par lebritannique Baxa, est vissée demanière hermétique au flacon, etpermet de déposer le produit surl’aliment du chien. Tous ces élé-ments garantissent que le proprié-taire n’est jamais en contact avecle produit fini. En conclusion, cesdeux produits – Easotic® etMilteforan® – sont fabriqués etassemblés sur le site de Carrosavec, pour chacun, une ligne etdu matériel dédié pour éviter lescontaminations croisées.Aujourd'hui, la production deMilteforan® s'élève à 80 000 uni-tés par an ; elle est destinée auxpays du pourtour méditerranéen,où sévissent les cas les plus nom-breux de Leishmaniose. Easotic®

est produit à 400 000 unités et sadistribution est principalementeuropéenne.Chez Virbac, la dernière décenniea été marquée par un fort inves-tissement en innovations packa-ging, et un rôle clé dans le bonusage qu'il est important de souli-gner. C'est en ce sens que le labo-ratoire travaille sur un vaccincontre la Leishmaniose, leCaniLesh, dont la mise sur le mar-ché (AMM) est prévue début 2011.

Marion Baschet-Vernet

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Conditionnement

40 Actulabo - Mars 2010

REXAM FERMESON SITE DE NASHUALe spécialiste britannique dupackaging pharmaceutiqueRexam Pharma vient d’annoncerpour la fin 2010 la fermeture deson site de Nashua (New Ham-pshire), qui emploie une centainede salariés à la production detablettes et de flacons. La pro-duction sera absorbée par d’au-tres usines de Rexam. Cettemesure s’inscrit dans la politiqued’alignement des capacités deproduction du groupe (4,6 Md£ deCA, 20 000 salariés) par rapport àla demande.Rexam en profite pour changerégalement de CEO ; Leslie Vande Walle va céder sa place àGraham Chipchase.

BERLIN PACKAGINGACQUIERT ALL-PAKL’américain Berlin Packaging,spécialisé dans le conditionne-ment notamment pharmaceu-tique, s’apprête à acquérir soncompatriote All-Pak. Suite à cette

transaction, la nouvelle entitécombinera un CA de 500 M$ etaura à sa disposition plus de 600

fournisseurs dans les plastiques,le verre ou le métal. Ce deal per-met notamment à Berlin Packa-ging d’étendre sa présence géo-graphique, notamment avec uneunité à Porto-Rico.

RÉDUCTION D'EMBALLAGE

CHEZ ABBOTTLe laboratoire américain Abbotts'est fixé comme objectif deréduire sa consommation d'em-ballage de 5% d'ici à 2013. Pource faire, il a lancé une quaran-taine de projets sur le dévelop-pement durable au sein de sonorganisation autour des 4R

(Réduire, Renouveler, Recycler,Réutiliser). Exemple : il conduitun pilote aux Etats-Unis sur letransport sous chaîne du froidd'échantillons médicaux. Il adéveloppé dans ce sens uncontainer réutilisable plus d'une

centaine de fois, de petite taille,et composé de matériaux orga-niques recyclables.

GERRESHEIMER AU BRÉSILLe fournisseur pharmaceutiqueallemand Gerresheimer s’apprêteà ouvrir une unité de productionde stylos à insuline pour le com-pte de Novo Nordisk, à Indaia-tuba, dans l’Etat de Sao Paulo auBrésil. La société dirigée par AxelHerberg, qui a réalisé un CA de1 Md€ en 2009, possède troisautres unités en Amérique latine,deux à Cotia et Butanta, deuxvilles situées également dansl’agglomération de Sao Paulo,l’autre à Buenos Aires, enArgentine.

CASTLE HARLAN RACHÈTEPRETIUM ET NOVAPAKLe fonds d’investissement améri-cain Castle Harlan vient de rache-ter pour 200 M$ les spécialistesde l’emballage Pretium Packa-ging et Novapak Corporation (14sites à eux deux), qui travaillentpour l’industrie pharmaceutique.La transaction devrait être con-clue prochainement.

La société nantaise SEA Productique Robotique (65 salariés, envi-ron 10 M€ de CA), un spécialiste des automatismes et de la pro-ductique industrielle, vient de déployer une application tout à faitinnovante sur le site du britannique GSK à Mayenne (53).Le projet a porté sur l’installation d’une ligne de conditionnementpour un antibiotique destiné au marché japonais. Ce produit secompose de trois éléments : le flacon d’antibiotique en poudre,la notice papier et une seringue en plastique ensachée sous flow-pack. L’équipement conçu par SEA permet d’intégrer trois opé-

rations de conditionnement afin que ces différents éléments soient rassemblés au sein d’un même étui. Enamont du process, le « dévracage » des seringues sous flowpack est fondé sur une solution associant trémieet bol vibrant. Celles-ci sont ensuite convoyées jusqu’à une cellule robotisée (robot Scara équipé d’un brasarticulé 4 axes) qui prélève les sachets et les achemine vers un godet compartimenté contenant déjà leflacon, poussé par un système de vis sans fin, ainsi que la notice déposée par un « dépileur ». Le bras robo-tisé est couplé à une solution de visionique qui assure une double fonction : le guidage du robot ainsi quele contrôle de l’intégrité de la seringue. La cellule opère à une cadence de remplissage de 40 étuis/minute.Après une phase d’étude et de mise en place qui s’est étalée sur une durée de huit mois, la ligne a débutéson activité en juin 2009. Le CA spécifique réalisé dans la pharma représente 10 % de la facturation deSEA Productique Robotique.

SGD INVESTIT A MERS-LES-BAINSLe groupe français SGD (ex-SaintGobain-Desjonquères), leader mondialdu flaconnage en verre pour les sec-teurs de la parfumerie, de la cosmé-tique et de la pharmacie (631 M€ deCA en 2008), lance la construction dufour 3 de son unité de production deMers-les-Bains (80). D’une capacité de35 tonnes par jour et dédié à la fabri-cation de verres à compositions spéciales, ce four entrera en activitéen juillet. Ce projet de plus de 3,2 M€ s’inscrit dans un programmequinquennal d’investissement (293 M€) récemment annoncé parThierry Dillard, le pdg de SGD (ci-dessus).Il s’ajoute ainsi à la récente décision de moderniser le four 4 du siteMersois, exclusivement dédié au flaconnage pour le secteur pharma-ceutique, et sur lequel SGD va investir plus de 5,5 M€, essentielle-ment sur la partie « bout froid » qui correspond à la fin de la chaînede production.

SEA PRODUCTIQUE AUTOMATISELE CONDITIONNEMENT DE SERINGUES

Andrew Berlin

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UN FILM RÉSISTANT A LASTÉRILISATION POURBOREALISL'autrichien Borealis, spécialisteen films d'emballage, présentele Bormed LE6609-PH, un poly-éthylène transparent de faibledensité, adapté aux procédésBlow-Fill and Seal (BFS), qui pré-sente l'avantage de diminuer lestemps de séjours en autoclavelors des phases de stérilisation.D'où des gains de productivitéintéressants. En outre, la sociétévient d'investir 50 M€ sur sonsite de Linz, en Autriche, pourréunir en un seul point sonexpertise dans la transformationde matières plastiques et sonlaboratoire de haute technologie.

VALOIS PHARMA MISE SURL'ACTIONNEMENT LATÉRALSelon Hervé Pacaud, DirectorBusiness Development Pump chezValois Pharma, la filiale de l’amé-ricain Aptar spécialisée dansl'administration non invasive demédicaments, l'actionnementlatéral vise deux marchés deprescription en forte croissancepour la pulvérisation nasale: larhinite allergique, un marchéestimé à 3 Md$ en ventes an-nuelles, et l'administration systé-mique, qui représentait 2 Md$ en2008. Avec un design compact etintuitif, le device est en phasefinale de développement sur lesite du Vaudreuil (27).

UNE SERINGUE SANSTUNGSTÈNE CHEZSCHOTT PHARMA...Pour s'adapter aux exigences desproduits biotechs plus concentréset sensibles, Schott Pharma, spé-cialiste allemand de l'injection, adéveloppé InJentle™, une serin-

gue sans tungstène qui évite lecontact du médicament avec l'ai-guille, la colle ou le métal dans lecorps du device. En outre, l'utilisa-tion d'aiguilles fines (jusqu'à 32gauges) permet des injectionssans douleur. Selon SchottPharma, la production devrait êtreopérationnelle sur le site deSaint-Gall, en Suisse, fin 2010.

... QUI OUVRE UNE UNITÉEN RUSSIELe verrier allemand Schott devraitouvrir prochainement une unité depackaging pharmaceutique àNizhny Novgorod, en Russie. Lesite produira des ampoules, desflacons et des tubes destinés aumarché russe ; il devrait employer60 salariés à son démarrage etmonter en puissance d’ici à 2014.

LAETUS TRAVAILLESUR LA SÉRIALISATIONAprès avoir lancé des logicielsde marquage et de contrôleadaptés au code Datamatrix avecsa gamme de systèmes Print-SpectWT, la société Laetus, avecle soutien de son groupe Coesia,est en train de finaliser des solu-tions de Track&Trace pour aiderl'industrie pharmaceutique às'adapter aux exigences de e-pedigree fixées par la FDA amé-ricaine, ainsi que de sérialisationde masse des médicaments. EnFrance, où elle dispose d’uneffectif de 8 personnes, Laetusréalise un CA de 2 M€.

UN AUTOINJECTEUR POURBD PHARMACEUTICALSLe BD Physioject® est un autoin-jecteur jetable qui facilite l'ad-ministration de médicamentsinjectables pour les patientssouffrant de maladies chro-niques. Il est utilisable avec uneseringue préremplie BD HypackSCF 1 ml, qui est la solutionstandard aujourd'hui utiliséepour des traitements tels que lasclérose en plaque, l’anémie etl’arthrite rhumatoïde. BD Physio-ject a été testé dans un essai cli-nique de phase I.

Après avoir développé sa solution Cryptoglyph® pour l’emballagesecondaire, le suisse AlpVision a concentré ses efforts autour de l’em-ballage primaire et même de la galénique, puisque sa nouvelle tech-nologie FingerPrint® cible le comprimé lui-même. AlpVision s’est iciconcentré sur le procédé de fabrication du comprimé. « L’état de sur-face de chaque comprimé est créé par des imperfections intrin-sèques à l’outil de fabrication, qui sont uniques et non reproductibles,explique Roland Meylan, responsable du développement. A l’étapede fabrication, le fournisseur stocke dans une base de données cen-trale tous les jeux de poinçons identifiés – des millions – commeautant d’images de référence. Puis, une seule image de référencesuffit à authentifier l’ensemble des comprimés produits par le mêmejeu de poinçons. » Quel que soit l’endroit où on se situe sur la supplychain, la vérification est automatique à l’aide du serveur centralKrypsos d’AlpVision – grâce auquel les laboratoires gardent la main-mise sur leurs produits – qui permet de comparer une simple photodu comprimé prise sur le terrain par un scanner, une caméra numé-rique ou un téléphone portable, avec l’image originale archivée.

ALPVISION PROTÈGE LE COMPRIMÉ

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O n embauche toujoursdans l’industrie pharma-ceutique. Mais moins

qu’avant. En 2009, le nombre derecrutements s’est très légèrementtassé par rapport à l’année précé-dente (- 0,24 %). Rien de catastro-phique dans une conjonctureéconomique dégradée. Mais cettetendance à la décrue risque de seconfirmer, voire de s’accélérerdans les années à venir.

Pour faire face aux trans-formations profon-des du secteur, lesentreprises desanté repensentleur politiqued’embauche.Accroissementde la technicitédes profils re-

c h e r c h é s ,évolutiondes fonc-t ions…« On as-siste àun glisse-ment del ’ indus -trie chi-m i q u e

tradition-

nelle vers la production de médi-caments biotech, à l’individuali-sation croissante des traitements(notamment dans le cancer), àl’arrivée régulière des génériquessur le marché et au développe-ment de l’automédication. Toutceci concourt à repenser lesmétiers du médica-ment et à mettrel’accent sur des for-mations de plus enplus qualifiantes,pro fe s s ionnal i -santes et multidisciplinaires » sou-ligne Emmanuelle Garassino,chargée des questions de l’emploiau Leem.Un point de vue que partagePatrick Hibon de Frohen, directeurdu groupe IMT à Tours : « Si l’onveut tenir nos positions dans cemonde du vivant, qui générerasans doute 40 % de nos médica-ments d’ici à une vingtaine d’an-nées, il faut se former techni-quement. On ne manipule pas dela même façon des produits chi-miques et des cellules pour fabri-quer, in fine, un médicament… ».Des emplois à pourvoir dans l’uni-vers des biotechs ? Certainement.Les débouchés seront nombreux,notamment pour les techniciens

supérieurs en bio-production oules détenteurs de double forma-tion, souvent courtisés : bio-statis-ticien, bio-informaticien… sansoublier les médecins toujours trèssollicités par les laboratoires derecherche ou les PME biotechs.Et ce n’est pas chez Amgen France,

division française dela première biotechmondiale, que l’ondira le contrairepuisque le labora-toire va passer de

280 à 340 collaborateurs cetteannée. « Nous sommes en phasede recrutement. Contrairement ànos homologues, nous avons lar-gement étoffé notre force de venteen vue de nos prochaines misessur le marché de biomédicaments», explique Marie Gautier-Loisel,DRH d’Amgen France.Si les biotechs apparaissentcomme le nouvel eldorado descandidats à l’embauche, l’industriepharmaceutique classique résisteet se maintient bon an mal an, endépit des récents soubresauts éco-nomiques. Elle doit néanmoinsadapter ses postes aux nouveauxbesoins induits par les progrèstechniques ou les mesures struc-turelles. La visite médicale est de

Métiers

Amgen étoffesa force de ventepour ses prochainsbiomédicaments

Emergence denouveaux jobs,postes en pleineévolution…l’industriepharmaceutiqueajuste ses stratégiesde ressourceshumaines augré desmutationsdu secteur.

Des recrutements,mais ciblés

EmmanuelleGarassino,chargée desquestions del’emploi auLeem.

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loin le métier le plus touché. « Lamultiplication des génériques, lalogique accrue de multibusters,la diminution du nombre demédecins de ville et des réseauxont abouti à des plans de licen-ciement. Le nombre de places enformation a considérablementdiminué : 2 000 dans les années90, contre… 200 aujourd’hui »,analyse Emmanuelle Garassino.Pour alléger les effectifs, les entre-prises du médicament ont mis enplace des plans de départ volon-taire ou des formations, comme lavisite médicale à distance via inter-net… Autre réponse des labora-toires face aux mutations dusecteur et à la décentralisation despouvoirs voulue par le gouverne-ment : le renforcement des postesde key account managers (res-ponsables grandscomptes) qui ontpour but, entreautres, de travailleravec les futures ARS(Agences régionalesde santé), opéra-tionnelles fin 2010. A l’inverse, lesresponsables de ressourceshumaines éprouvent des difficul-tés à recruter en production et enmaintenance industrielle. « Il y aun travail de revalorisation desmétiers techniques à conduire enamont des recrutements. Lesreprésentations que se font lescandidats de certains métiers sonttrès éloignées de la réalité. Il estdommage de passer à côté d’unposte par ignorance ou image

faussée. Il faut donc que nosentreprises communiquentdavantage pour expliquer ce querecouvrent ces postes à pourvoir »,déplore la responsable des ques-tions de l’emploi au Leem.Par exemple, des techniciens demaintenance qualifiés (spécialistedes fluides air/eau), habitués à tra-vailler en zone à atmosphèrecontrôlée, sont recherchés par leslaboratoires.« Ces métiers à très haute techni-cité seront d’autant plus valori-sés avec l’avènement des biotechs.C’est une piste d’emploi à ne sur-tout pas négliger. Le candidat fraî-chement diplômé a toutes leschances de trouver un poste trèsrapidement, car l’offre est touffueen production », renchérit PatrickHibon de Frohen.

Pour les autres fonc-tions (marketing,qualité, affairesréglementaires), onobserve un tasse-ment des recrute-ments. « L’heure est

davantage aux remplacementsqu’à la création nette de postes »,avance-t-on chez Servier. Enrevanche, les métiers évoluent etexigent des compétences de plusen plus élargies, en marketingnotamment où l’on est passé d’unelogique produit très ciblée à unelogique de clientèle répondant àun problème de santé au senslarge. « Les marketeurs ont moinsde latitude pour se démarquer dela concurrence. Ils doivent donc

déployer des concepts différen-ciants, favoriser l’innovation,cibler les prescripteurs, se rappro-cher d’associations de patients…Il n’est pas rare que ces postessoient confiés à des diplômésd’écoles de commerce rompus àces techniques », détaille MarieGautier-Loisel.A ces métiers en pleine évolutions’ajoutent de nouveaux jobs,comme ceux relatifs à la com-pliance ou à la mise en conformitédes procédures.« Il devient impératif de recruterdes spécialistes chargés de fairerespecter les process et les dispo-sitions (DMOS) et ce, dans tous lesdomaines de l’entreprise. Profilsjuridiques ou réglementaires sontsouvent recherchés pour ce typede postes », précise la DRHd’Amgen France.

Capucine Becker

Il y a un travailde revalorisation

des métierstechniquesà conduire

Marie Gautier-Loisel,DRH d’Amgen France,

étoffe sa force de venteen vue des prochaines mises

sur le marchéde biomédicaments.

Actulabo - Mars 2010 43

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L e temps des vaches grassesest bel et bien révolu ! « C’est

une rupture historique, l’emploia décru en France pour la pre-mière fois en 2008 » indique le pré-sident Christian Lajoux, com-mentant le bilan social publié enfin d’année dernière par le Leem.Le recul (0,24 %) reste modeste,mais il survient après une décen-nie de forte croissance (+ 14 %entre 1998 et 2008).Cette décrue n’a pas touché toutesles fonctions avec la même inten-sité. Comme on pouvait s’en dou-ter, les fonctions support etcommerciales enregistrent le défi-cit le plus net (respectivement –9,9 et – 0,9 %), mais la R&D tireson épingle du jeu avec une pro-gression de 11,6 % des effectifs.La France « emploie 20 % des cher-cheurs en Europe. Depuis 15 ans,les effectifs ont été multipliés pardeux » se félicite Christian Lajoux.Près de 65 % des effectifs de cher-cheurs et de développeurs sontemployés par une petite dizained’entreprises. « L’excellence de larecherche française privée n’estplus à démontrer, mais ces posi-tions sont fragiles » explique unresponsable d’une cellule de R&D.« Le benchmarking interne réa-lisé par les directions généraless’applique aussi aux plates-formes

de R&D. Nous ne sommes plus àl’abri en cas d’arbitrage portantsur la pérennité de plusieursimplantations ».Pour les délégués médicaux,le pire est à venir, prévien-nent les responsables duLeem. Après avoir beau-coup recruté ces dernièresannées, la fonction devraitperdre de 25 à 40 % de seseffectifs d’ici à 2015. A noter,toutefois, la bonne résistancede la fonction production quistabilise ses effectifs en 2008(+ 0,1 %).Globalement, et « comptetenu des plans d’adaptationdes effectifs en cours, il nefaut pas s’attendre à un ren-versement de tendance pourles années à venir (...) et lerisque d’aggravation pour 2010et 2011 est patent », préviennentles dirigeants du Leem qui jugent« bienvenues » les mesures d’aideà la filière annoncées lors du der-nier CSIS (Comité stratégique desindustries de santé) qui s’esttenu avec le succès que l’onsait au mois d’octobre. Onpeut lire à ce sujet l’articleparu dans le magazine ActuLabo de novembre 2009.

Jean-Christophe Savattier

Selon le dernierbilan social duLeem, l’emploipharmaceutiquea décru de 0,24 %en 2008. Le recul,jugé « historique »risque de s’aggraveren 2010 et en 2011compte tenudes plans sociauxannoncés cesderniers mois.

Métiers

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L’emploi pique du nezdans la pharma

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Carnet

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Alain Aragues vient d’êtrepromu EVP et président deCephalon Europe. Il a re-joint Cephalon en 2002 afinde mener la campagned’expansion du laboratoireen France.

Matthieu Frechin vientd’être nommé directeurgénéral de Vétoquinol. Ilétait auparavant directeurgénéral délégué du grou-pe. Matthieu Frechin suc-cède à Etienne Frechin, quireste président du conseild’administration.

Merck & Co. vient de nom-mer Julie Gerberding pré-sidente de sa divisionvaccins, Merck Vaccines,qui réalise 5 Md$ de CA. LeDr Julie Gerberding étaitprécédemment directricedes centres Disease Con-trol and Prevention (CDC).Cette « autorité de premierplan », comme l’a qualifiéeRichard Clark, le CEO deMerck & Co., est aussi pro-fesseur associé de méde-cine, spécialiste des mala-dies infectieuses.

Wilco Groenhuysen vientd’être nommé vice-prési-dent exécutif et CFO, encharge des finances mon-diales, des opérations com-merciales et du risk ma-nagement de Cephalon.Wilco Groenhuysen a étéprécédemment CFO etsenior vice-président dePhilips Electronics enAmérique du Nord.

Laurent Kirsch, présidentd’Abbott France, vient d’êtrecoopté comme membre duconseil d’administrationdu Leem. Il remplace LouisCouillard. LaurentKirsch estégalementmembreet admi-nistrateur de l’Associationdes groupes internationauxpour la Pharmacie de Re-cherche (Agipharm).

James C. Mullen, présidentet CEO de Biogen Idec, vientd’annoncer son départ enretraite, qui sera effectif enjuin 2010.William D. Young,65 ans, un ancien de Ge-nentech et de MonogramBiosciences, est devenuprésident du conseil d’ad-ministration (chairman) dela biotech américaine le 1er

janvier, succédant à BruceR. Ross, 68 ans, qui pren-dra sa retraite cette année.

Christophe Daubie est de-venu directeur du siteSanofi-Aventis de Montpel-lier (34). Il était précédem-ment en charge du pôleR&D parisien du groupe.

Caroline Dorsa, ancienne-ment directrice généraleadjointe de la division Santéhumaine globale de Merck& Co., rejoint le conseild’administration.

Le laboratoire américain InfinityPharma vient promouvoir Ade-lene Perkins président et CEO,en remplacement de StevenHoltzman, qui rejoint le board dela société.

Geneviève Anxionnaz vient deprendre le poste de présidentede la société française Phytocos,spécialisée dans les principesactifs chimiques à base de végé-taux et de produits de synthèse.Elle succède à Dominique Diot.

Jean Scheftsik de Szolnok vientd’être nommé vice-président dela zone Europe du Sud de Boeh-ringer Ingelheim. Jean-MichelBoers lui succède au poste dedirecteur France.

Eric Henriet vient de prendre ladirection du site de production deMerck Santé, une division deMerck Serono basée à Semoy, àcôté d’Orléans (45). Il succède àce poste à Bernard Labarthe.Eric Henriet a débuté sa carrièrechez Rhône Poulenc et était pré-cédemment directeur adjoint dusite de Semoy.

SergeWeinberg, 58 ans, afait son entrée au comité dedirection de Sanofi-Aventisle 4 janvier. Il remplaceGunter Thielen, qui s’estretiré « pour motifs person-nels ».L’ancien président du direc-toire de Pinault-Printemps-Redoute (PPR) sera nom-mé au mois de mai prési-dent non exécutif du con-seil d’administration dulaboratoire français, où ilprendra officiellement lasuccession de Jean-Fran-çois Dehecq.

La biotech Biogen Idec vientde nommer FrancescoGranata vice-président desopérations commercialesmondiales et Tony Kingsley1er vice-président des opé-rations commerciales auxUSA. Frédérick Muns-chauer prend le poste device-président des affairesmédicales aux Etats-Unis.

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