Magazine Actu Labo Mars 2011

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actulabo Le Magazine de la Pharmacie Industrielle JACQUES SERVIER SEUL DANS LA TOURMENTE L’IRLANDE GARDE SA PHARMA AU VERT N°4 Mars 2011

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Le magazine Actu Labo Mars 2011

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actulaboL e M a g a z i n e d e l a P h a r m a c i e I n d u s t r i e l l e

JACQUES SERVIERSEUL DANS LA TOURMENTE

L’IRLANDE GARDESA PHARMA AU VERT N°4

Mars 2011

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Sommaire MARS 2011

Les dernières nominations dans la pharma

pages 45 et 46

Carnet

En directdes usines

L’industrie à la pêche aux médecins

Les jeunes médecins ont des réticences à intégrerles laboratoires pharmaceutiques pages 42 à 43

L’emploi des pharmas mal orienté

En 2010, l’emploi dans la pharmacie industriellea encore reculé de 2,7 % page 43

Les biotechs jaugent leurs salaires

L’enquête de France Biotech doit permettre auxbiotechs de fixer des référentiels pour la rémuné-ration de leurs collaborateurs page 44

Métiers

FocusL’actualité pharma en bref

Les principaux événements du semestre écoulé

pages 4 à 9

Ce numéro magazine est un hors série d’Actu Labo, la lettre bimensuelle de la pharmacie industrielle, publiée par les Editionsd’Asklépios, SARL au capital de 50 000 € - 450 613 951 RCS Tours. Adresse : 14 boulevard Heurteloup - BP 92031 - 37020 ToursCedex 1 - 02 47 70 60 00 - [email protected]édaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) - Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) - AurélieVouteau (assistante) - Ont participé à ce numéro : Marion Baschet-Vernet - Guy Beaufrère - Jacques Huguenin - Jean Lorenzi -

Maquette : Régis Beaune - Diffusion : Annie Coupet. Crédits photographiques : DR (pages Une, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10,,11, 14, 16, 17, 28, 29, 31, 35, 40, 41, 43, 44, 45, 46), Jean-Christophe Savattier (20, 21, 22, 27, 30, 31, 34), Novartis (6,9), Pfizer (5, 18, 19)), Urgo (24, 25), Genzyme (32, 33), Stiplastics (36, 37), Autajon (38, 39).Publicité : Mistral Media - 365 rue de Vaugirard - 75015 Paris - 01 40 02 99 00 - www.mistralmedia.fr -Impression : Imprimerie Vincent (Tours) - Abonnement annuel (22 numéros et les hors séries) : 460€ - Prix de ce numéro : 5 € - Informations légales : CPPAP : 1210 I 83960 -ISSN : 2108-2030 - Dépôt légal :mars 2011 - Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon.

Famar spécialise ses usinesfrançaises

La CMO renforce significativement ses sites hexa-gonaux pages 30 à 31

StratégiesJacques Servier, un homme seulPendant la crise, les industriels du médicament n’ontpas épargné Jacques Servier pages 10 à 11

Le Mediator encore loin du VioxxL’affaire du Mediator ne semble pas en mesure d’at-teindre l’ampleur du scandale du Vioxx page 12

Jacques Servier, une histoireorléanaiseLes Orléanais craignent des répercussions sur lepremier employeur de la ville pages 14 à 15

Politique du médicament : plusde transparence, plus d’efficacitéCe que l’affaire Mediator peut et doit changer à lapolitique du médicament pages 16 à 17

Urgo Medical s’appuiesur sa rechercheLa recherche a permis à Urgo de quadrupler sonchiffre d’affaires en dix ans pages 24 à 25

“Plus de 35 % des essais cliniquesvont être externalisés”Michel Abiteboul, ex-président de l’AFCROS, pré-voit que plus du tiers des essais cliniques devraientêtre externalisés dans l’avenir pages 26 à 27

Les CROs ont été impactéespar la criseUne étude Xerfi indique que la crise a pénalisé lacroissance des CROs page 28

A la Une Genzyme va plus loin à Geel

A Geel, la biopharma investit pour produire l’al-pha alglucosidase pour son traitement de la mala-die de Pompe pages 32 à 33

Genzyme conforte son sitede Waterford

L’usine irlandaise de Genzyme va accueillir unimportant transfert de production page 34

Un outil d’exceptionpour le Généthon

Le Généthon va produire des vecteurs de médica-ments géniques page 35

Jacques Servier, seul dans la tourmenteAccablé par les médias, montré du doigt par les pouvoirs publics,lâché par ses pairs, le fondateur et patron des Laboratoires Servierest un homme seul. Comble de l’infamie, il devra affronter les jugesdans l’année de ses 89 ans. De toute évidence, Servier dérange, etdepuis bien plus longtemps que le Mediator. Le modèle pyramidalde la discrète middle pharma française tranche avec la norme anglo-saxonne dominante. Et si les big pharmas, irritées par la proximité deServier avec la communauté médicale, avaient profité de la crise duMediator pour couler un gêneur ? Actu Labo vous en dit un peu plusdans ce numéro.

Stiplastics, cap sur l’innovation

Le spécialiste de l’injection plastique pour lapharma fait de l’innovation sa priorité

pages 36 à 37

Autajon poursuit son offensiveeuropéenne

En reprenant l’espagnol Litoplex, Autajon accroîtson leadership en Europe pages 38 à 39

L’Irlande gardesa pharma au vertTraditionnelle terre d’accueil des investissementspharmaceutiques, l’Irlande est aujourd’hui sous lecoup d’un drastique programme de rétablissementde ses finances publiques. Mais la potion amèrene risque pas de compromettre l’attractivité d’unterritoire qui s’apprête à recevoir plusieurs projetspharma de belle facture pages 18 à 23

Matt Moran : “L’impôt surles sociétés ne bougera pas“Matt Moran, directeur de PharmaChemical Ireland,affirme que son gouvernement ne reviendra passur sa très avantageuse politique fiscale

page 21

Merrion Pharmaceuticals misesur les ressources humainesCe laboratoire dublinois a fondé son développe-ment sur l’excellence du bassin local de chercheurs

page 22

Amgen prend le relais de PfizerSi Amgen a renoncé à Cork, il pourrait reprendrel’usine Pfizer de Dun Laoghaire page 23

Conditionnement

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Focus

Bayer taille dans seseffectifsLe groupe allemand Bayer, quiemploie près de 110 000 per-sonnes dans le monde, vasupprimer 4 500 emploisd’ici à 2012, dont 1 700 enAllemagne. il compte ainsiéconomiser près de 800 M€

par an dès 2013, somme quisera réinvestie dans l’en-treprise. A contrario, Bayercompte créer 2 500 emploisdans les marchés émergents.

GSK rachète NanjingMeirui PharmaGSK s’apprête à acquérir lelaboratoire chinois NanjingMeiRui Pharma, basé à Shan-ghai et spécialisé dans le dé-veloppement de traitementsurologiques. Cette opérationpermettrait à GSK, qui com-mercialise l’Avodart (hyper-plasie bénigne de la prostate),de renforcer son portfoliodans ce domaine.

Valeant acquiertPharmaswissLa specialty pharma cana-dienne Valeant Pharma vientd’acquérir pour 350 M€ lelaboratoire PharmaSwiss,basé à Zoug, en Suisse. Cedernier, qui a réalisé un CA de180 M€ l’an passé, disposed’un portefeuille de produitscomplémentaire de celui deValeant, notamment dans lesgénériques et l’OTC.

Gilead acquiert ArrestoLa biopharm californienneGilead Sciences vient d’acqué-rir pour 225 M$ sa voisine labiotech Arresto, basée à PaloAlto. Cette dernière développedes traitements pour les ma-ladies fibrotiques et le cancer.L’accord devrait être clôturéau premier trimestre.

Novartis s’offreGenoptixLe suisse Novartis a lancé uneOPA amicale sur le laboratoireaméricain Genoptix pour470 M$. Spécialisé dans lediagnostic de maladies can-céreuses, Genoptix (500 sala-riés) a réalisé en 2009 un CAde 184 M$.

NOVARTIS MET LE CAPÀ L’ESTNovartis affiche sa foi dans lesperspectives de développementdu marché russe et entend inves-tir près de 500 M$ en Russie d’icià la fin 2016. Le programme pré-voit notamment la constructiond’une usine « state-of-the-art »à St-Petersbourg qui sera dédiéeaussi bien à la fabrication demédicaments de marque que degénériques. Les travaux de cons-truction de ce site destiné à pro-duire annuellement 1,5 milliardd’unités devraient débuter cetteannée. Ce très ambitieux pro-gramme conduirait Novartis àengager près de 4 000 salariésd’ici à la fin 2013.

ELI LILLYÀ MANHATTANEli Lilly va transférer ses 140chercheurs de la division oncolo-gie du quartier de SoHo, à New-York, vers celui de Manhattan, aunord de Bellevue Hospital et à

côté du centre médical del’Université de Langone. La firmed’Indianapolis prendra à bail lepremier immeuble de ce site bap-tisé Alexandra Center for LifeScience qui devrait accueillirnombres d’autres biotechs etsociétés des sciences du vivant

GSK DÉMÉNAGEDANS PHILADELPHIE…Le géant GSK abandonne sesquartiers du centre-ville dePhiladelphie (Penns.) pour unnouveau bâtiment high-tech de19 000 m² situé sur le Navy Yard,en périphérie de la ville (ci-des-sous). Le laboratoire a signé un

bail de quinze ans pour ce bâti-ment dont la construction devraitdébuter à l’été prochain. Le pro-gramme représente un investis-sement de 81 M$. Les 1 300salariés employés actuellementen centre-ville emménagerontd’ici fin 2012, début 2013.

… ET TEVA Y INSTALLESA LOGISTIQUELe laboratoire israélien Teva vainvestir près de 300 M$ à Phila-delphie (Penns.) dans la construc-tion d’une vaste plate-formelogistique de 110 000 m², qui seradivisée en trois bâtiments. Cetéquipement lui servira à distribuerses médicaments sur l’ensembledu territoire des Etats-Unis.Ce projet devrait permettre lacréation de plus de 200 emploisd’ici à trois ans. Teva compte déjà200 salariés dans la région.

BIOMÉRIEUX FERMEDANS L’OREGONLe groupe français bioMérieux(1,23 Md€ de CA, dont 85 % à l’in-ternational), l’un des leadersmondiaux du diagnostic, engagela restructuration de ses activi-tés de milieux de culture. Dansce cadre, la direction va progres-sivement arrêter l’activité de sonsite de Portland (Oregon), dont lafermeture est prévue à la mi-2011. Cette décision va impacterune centaine de salariés.

Conséquence de la fusion en mars 2009 de l’américain Merck et de son compatriote Schering-Plough,la direction de l’usine Schering-Plough d’Hérouville-St-Clair, près de Caen (14), vient d’annoncer que cettedernière (432 salariés) allait perdre une centaine de postes essentiellement « par départs volontaires »,nous précise une source syndicale.Cette restructuration devrait, au total, entraîner la disparition d’un bon millier de postes en France. Prèsde 800 CDI vont passer à la trappe auxquels s’ajoute le non-renouvellement de 200 postes vacants

dans les sièges sociaux. Le plan d’ajustement va égale-ment toucher l’usine Organon d’Eragny-sur-Epte (60),une unité de 350 salariés (ci-contre) spécialisée dans lesinjectables et la production d’insuline : officiellementmise en vente, elle perdrait près de 35 emplois. Quantau site de R&D de Riom (63), également issu d’Organon,il doit fermer ses portes cette année au profit du site detoxicologie de MSD-Chibret, situé dans la même loca-lité : plus de 90 emplois vont être supprimés.

SCHERING-PLOUGH TAILLE EN NORMANDIE

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PFIZER RESTRUCTURESA LOGISTIQUE AUX USA…Le n°1 mondial lance un pro-gramme d’externalisation de sesactivités logistiques aux Etats-Unis qui va prochainement se tra-duire par la suppression de 186postes sur sa plate-forme de dis-tribution de Vonore MonroeCounty (Tennessee) qui doit êtrecédée à un partenaire extérieur.Ce site de plus de 50 000 m², quifut auparavant exploité par Wyeth,va être prochainement repris parle groupe Exel. Le passage detémoin devrait se faire à l’été pro-chain.

… ET INVESTIT À MONTRÉALInstallé à Montréal, le siège socialcanadien de Pfizer, qui étaitmenacé depuis déjà plusieursmois, devrait finalement être

maintenu. Mieux, le groupe pré-voit d’investir 22 M$ dans laconstruction d’un nouveau bâti-ment qui sera situé à Kirkland, àl’ouest de la métropole québé-coise.

PIERRE FABRE ACCROÎTSES CAPACITÉS À AVÈNELe laboratoire Pierre Fabre vadéployer sur son site d’Avène (34)une nouvelle ligne de condition-nement de tubes stériles d’unecapacité annuelle de 6 millionsd’unités. Par ailleurs, il va lancerà la fin de l’année un programmed’extension de ses capacités deproduction d’aérosols dédiés à samarque au thermale d’Avène. Leprogramme prévoit une produc-tion de 35 millions d’unités à l’ho-rizon 2020. L’an passé, l’usinels’est déjà étendue de 4000 m2

BERTIN PHARMASE REGROUPE À BORDEAUXLa société de R&D pharmaceu-tique Bertin Pharma (environ12 M€ de CA, une centaine desalariés), filiale à 100 % de BertinTechnologies, finalise le transfertsur Artigue, au nord de Bordeaux(33) - sur le site de l’ex-sociétéIDPS -, des activités d’une secondeunité d’IDPS implantée à Pessacau sud de lamétropole bordelaise.A l’issue de ce programme, le sited’Artigue devrait employer une cin-quantaine de collaborateurs.

LOCAUX BPF POURSYNPROSIS À CÔTÉD’AIX-EN-PROVENCEFondée en 2003 à Marseille parJean-Pierre Salles, la biopharmSynprosis spécialisée dans la pro-duction de peptides thérapeu-tiques, va investir près de 5 M€

à Fuveau, près d’Aix-en-Provence(13) où elle s’est installée en juil-let dernier dans un site qui aappartenu au groupe BASF. Le la-boratoire (8 salariés, 620 000 €

de CA) a engagé plus de 2 M€

dans l’aménagement des 2 500m² de cette unité qui comprend300 m² de locaux de productionBPF/cGMP.

UNE NOUVELLE USINESANOFI EN ALGÉRIELe gouvernement algérien aconfirmé début février la cons-truction d’une nouvelle usine deSanofi-Aventis sur le territoire dela ville nouvelle de Sidi Abdellah,à 25 km à l’ouest d’Alger. Cetteunité (maquette ci-dessous), quiproduira des formes sèches (40millions de boîtes de comprimés,30 millions de boîtes de sachets)et liquides (12 millions de flaconsde sirop) devrait générer quel-que 130 emplois.

Axyntis muscleOrgapharmLe groupe chimique Axyntis(310 salariés, 65 M€ de CA)engage un important pro-gramme de développementde 3 M€ au profit d’Orga-pharm, son unité de Pithiviers(45). Ce site de 70 salariésdevrait être doté de nouveauxmoyens de purification parchromatographie et d’un pro-cess de fluoration par micro-réaction.

PX’Therapeuticsrenforce GrenobleLa biotech PX’Therapeutics,qui possède deux laboratoiresà Lyon (69) et Grenoble (38)ainsi qu’une antenne à Boston(Mas.), a ouvert à Grenobleune unité de bio-productiondédiée aux systèmes d’ex-pression mammifères. Lelaboratoire produira à petiteéchelle des lots cliniques etdes anticorps murins et cons-tituera des banques cellu-laires.

Girex-Mazalen redressementLe laboratoire Girex-Mazal,contrôlé par l’indien Wock-hardt, a été placé en redres-sement judiciaire le 10 février.La décision aurait été moti-vée par l’absence de mesuresde redressement en dépit duplan de sauvegarde prononcécontre l’entreprise, qui em-ploie 170 salariés sur son sitede production à Quimper (29).

AstraZeneca investiten RussieAstraZeneca s’apprête àinvestir 150 M$ en Russie afinde construire une unité deproduction près de Moscou.Celle-ci devrait être opéra-tionnelle au printemps 2013et sera dédiée à la productiond’anticancéreux et de diverstraitements cardiovasculaireset du système digestif.

Le géant américainPfizer vient d’an-noncer, coup surcoup, un total de61 M€ d’investisse-ments en Belgiquesur ses sites dePuurs et Zaventem,tous deux situés en

Flandre, avec, à la clé, la création de 170 emplois. L’essentiel de l’en-veloppe sera dévolu au site de Puurs (ci-contre), avec 32 M€

engagés pour la construction d’un « Flexible Cartridge Center »dédié à un nouveau type de seringues innovantes à deux cham-bres. Le site, qui compte 1 300 salariés, deviendra ainsi le plusgrand de Pfizer hors des Etats-Unis et permettra au laboratoire deproduire pratiquement l’ensemble de la gamme de ses médica-ments stériles, avec notamment la création pour 18 M€ d’unatelier qui leur sera dédié. Parallèlement, 10 M€ seront consa-crés à la rénovation du site, qui se verra renforcé par une centained’embauches.A Zaventem, près de l’aéroport de Bruxelles, Pfizer déboursera1,4 M€ afin d’ajouter à cette unité logistique de 325 personnes –la deuxième plus importante au monde du n°1 mondial – un cen-tre européen de recherche en médecine vétérinaire, principale-ment pour de nouveaux vaccins.

PFIZER INNOVE À PUURSDANS LES SERINGUES

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Focus

NOVARTIS MUSCLE SA BIOPRODSUR LE SITE D’HUNINGUE

L a direction dela big pharma

suisse Novartisespère que la fabri-cation commer-ciale du Simulect,un anticorps mo-nonoclonal indi-qué dans la prévention des rejets post-greffe du rein, sera effective sur laplate-forme de bioproduction d’Huningue (68) « probablement avant la fin del’année 2011 », nous indique un porte-parole. L’accueil de la production dece produit – qui va être transférée de l’usine suisse voisine de Bâle – aurarequis un investissement de 30 M€.La plate-forme alsacienne, qui emploie aujourd’hui 370 collaborateurs, a déjàrecruté plus d’une cinquantaine de salariés dans la perspective de cette mise enfabrication. Le site produit majoritairement le Xolair, un traitement de l’asthmesévère, ainsi que deux autres produits encore en développement : l’AIN 457 indi-qué dans le traitement du psoriasis et de l’arthrite rhumatoïde ainsi qu’Ilaris, unanticorps monoclonal prescrit aux patients d’une maladie auto-inflammatoirerare. Novartis aura engagé d’importants investissements en 2009/2010 àHuningue pour ces deux derniers médicaments, alors qu’il cède son unité deproduits matures à Delpharm (lire ci-contre).

CENEXI REPRENDLES LABOS LEURQUIN

Les laboratoires Leurquin deNeuilly-sur-Marne (93) – une filialede l’italien Mediolanum (150 M€

de CA) – vont prochainement céderleurs capacités de production deformes sèches au façonnier fran-çais Cenexi (plus de 80 M€ de CA,environ 480 salariés), dans le cadred’un programme d’externalisation.Ce dernier prévoit la reprise desactifs industriels et des 37 salariésde Leurquin à Neuilly-sur-Marne ;ils seront progressivement trans-férés sur l’unité de fabrication deCenexi à Fontenay-sous-Bois (94).

DELPHARMREPREND UN SITENOVARTIS

Le danois Leo Pharma devrait inves-tir d’ici à 2015 à Vernouillet (28)dans une ligne de remplissage enmilieu aseptique et dans deux nou-velles lignes de conditionnement.Déjà en 2010, la pharma danoiseavait engagé près de 25 M€ dans ledéploiement d’une ligne de se-ringues stériles dont la capacité pas-sera de 40 millions à 60 millionsd’unités par an.

LEO PHARMAS’ÉTOFFE À DREUX

CEPHALON CÈDE MITRY-MORY

Au moment où le suisseNovartis renforce son unité debioproduction d’Huningue (voirci- contre), il cède au façonnierDelpharm son usine située surla même commune du Haut-Rhin et dédiée aux produitsmatures (suppositoires et for-mes liquides). Celle-ci emploiequelque 210 salariés et feral’objet d’un classique contrat desous-traitance.

Le laboratoire américain de spécialités Cephalon (2,19 Md$ de CA en 2009) négocierait la cession deson unité deMitry-Mory (77), un site d’une cinquantaine de salariés spécialisé dans la fabrication d’API.Le repreneur, qui aurait présenté son projet aux représentants du personnel, serait un génériqueurde taille modeste dont nous n’avions pas encore l’identité aumoment où nous bouclons cette édition.L’usine de Mitry-Mory produit notamment le principe actif du modafinil, un traitement de la narco-lepsie qui figurait dans le palmarès des meilleures ventes du groupe US. Cette dernière a fait l’ob-jet en 2007 d’un programme d’investissement de 25 M€ destiné à doubler les capacités. Cephalon,qui a implanté à Maisons-Alfort (94) son QG européen et une plate-formemondiale de recherche pré-clinique, exploite aussi une unité (90 salariés) de fabrication à Nevers (58) plutôt dédiée à la lyophi-lisation. Celle-ci produit notamment des médicaments fondés sur la technologie brevetée Lyocpermettant la dissolution et la dispersion instantanée des traitements au contact de la salive.

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Le spécialiste des traitements d’im-munothérapie pour soigner lesmaladies respiratoires sévères, lefrançais Stallergenes (216 M€ de CAen 2010), a inauguré une unité deproduction de matières premièresà Amilly, près de Montargis (45).Ce site sera dédié à la récolte et autraitement de pollens de graminéesutilisés pour la fabrication de traite-ments de désensibilisation.

STALLERGENESVA PRODUIREÀ MONTARGIS

NEXTPHARMA À BRAINE-L’ALLEUD

L a CMO britannique Aesica Pharmaceuticals, spécialisée dans le développe-ment et la fabrication d’API, vient d’acquérir trois unités de production

en Allemagne et en Italie qui appartenaient au laboratoire belge UCB. Il s’agitdes usines allemandes de Monheim et de Zwickau ainsi que du site italien dePianezza, près de Turin. Le deal est assorti d’un contrat pluriannuel de sous-trai-tance.Ces opérations vont permettre au sous-traitant dont le siège est à Newcastle-upon-Tyne, au nord de l’Angleterre (ci-dessous), de doubler sa capacité de pro-duction et de porter son CA annuel de 100 M£ à 190 M£ (300 M$). Le rachatintervient six mois après la reprise du fabricant britannique de principes actifsR5 Pharmaceuticals. Les acquisitions des usines UCB marquent la premièreintervention industriel-le d’Aesica au-delà duRoyaume-Uni (le groupepossède néanmoins desbureaux commerciaux auxEtats-Unis et en Chine) ;il entend désormais foca-liser ses actions commer-ciales sur le Vieux Conti-nent qui représente à sesyeux un « marché clé ».

AESICA PHARMA REPRENDTROIS UNITÉS D’UCB

VÉTOQUINOL INVESTITÀ MAGNY-VERNOIS

Le façonnier pharmaceutique NextPharma vient d’annoncer l’installation d’une nouvelle lignede seringues pré-remplies sur son site belge de Braine-l’Alleud, près de Bruxelles. Cet équi-pement, qui sera déployé sur la plate-forme de développement de produits stériles (SDPC) del’usine, sera doté de systèmes semi-automatiques de remplissage et dédié à des lots cliniquesde produits cytotoxiques et non-cytotoxiques. L’investissement, dont le montant n’a pas étécommuniqué, sera opérationnel à l’issue du premier trimestre de cette année. La SDPC estconfigurée pour des lots cliniques allant de quelques centaines jusqu’à 110 000 unités.Rappelons que NextPharma (environ 1 300 salariés pour 160 M€ de CA, sept unités de pro-duction dont l’une dédiée aux liquides et pâteux à Limay, près de Paris) a été cédé au débutde cette année par Credit Suisse First Boston Private Equity au fonds d’investissement SunEuropean Partners LLP, filiale européenne de l’américain Sun Capital Partners.

Le groupe familial de santé ani-male Vétoquinol (1 500 salariés)vient d’engager un investisse-ment de 6,5 M€, dont la moitiéest destinée à doter son usinefranc-comtoise deMagny-Vernois(70) d’une nouvelle unité de pro-duction de 1 000 m². Le projet vapermettre d’accroître les capaci-tés de production annuelle detraitements vétérinaires à plusde 300 millions de comprimés denouvelle génération.

ALLIANCE ENTRESANOFI ET LE LFBÀ ALÈSLe LFB vient de s’allier avec la bigpharma française Sanofi-Aventis dansun GIE commun. La vocation de cettestructure sera de proposer une offred’anticorps monoclonaux (Mab-launch) indiqués dans le traitementde cancers et de pathologies orphe-lines. Le LFB prendra en charge lesphases amont du process sur le sitede MabGène à Alès (30) et les équipesde Sanofi-Aventis assureront lesétapes aval à Vitry-sur-Seine (94), encours de reconversion en site de bio-production.

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Focus

GSK VA INJECTER 600 M€

AU ROYAUME-UNI

L a big pharma bri-tannique GSK a

a n n on c é u n t r è simportant programmed’investissement de600 M€, qui sera ex-clusivement conduitau Royaume-Uni. L’an-nonce porte notamment sur l’installation de nouvelles capacités de fabricationd’inhalateurs de dernière génération indiqués dans le traitement de l’asthme et dela bronchite pulmonaire chronique obstructive (BPCO). Celles-ci seraient déployéessur le site de Ware, au nord de Londres.Par ailleurs, la direction précise que le groupe va engager en 2011 une étude de fai-sabilité et de localisation d’une unité de bioproduction. Les sites d’Irvine et deMontrose en Ecosse ainsi que ceux d’Ulverston et de Bernard Castle dans le nordde l’Angleterre paraissent aujourd’hui les mieux placés dans cette compétitioninterne.GSK confirme aussi que des investissements vont être engagés dans les formessolides à Ware et dans les topiques à Bernard Castle où le groupe exploite un cen-tre d’excellence en dermatologie.Last but not least, la big pharma entend participer au financement de la construc-tion d’une nouvelle unité au sein de l’université de Nottingham (Jubilee Campus)qui serait dédiée au développement de process de chimie verte.

ACTAVIS DOPESES CAPACITÉSEN ISLANDE

Le façonnier suédois Recipharm,qui exploite deux unités indus-trielles en France, à côté de Tours etde Dijon, renforce ses capacités ausud de l’Europe. Il a repris uneusine Abbott située à Parets près deBarcelone (Espagne), qui emploie84 salariés. L’usine espagnole serarebaptisée Recipharm Parets SL etfabriquera des produits de marqueAbbott.

RECIPHARM ACHÈTEUN SITE ABBOTT

MERCK FERME UN SITE DE R&D NÉERLANDAIS

Le génériqueur islandaisActavis vient d’inaugurer uneimportante expansion de sonunité de Hafnarfjordur (Islande)dont la capacité a été portée à1,5milliard de comprimés à l’is-sue d’un investissement de8 M€ (soit une augmentation de50 %). Cette unité industrielleprésente la particularité de n’u-tiliser comme source d’énergieque la seule géothermie, ce quila classe probablement dans leclub des usines les plus « pro-pres » au monde.

Faute d’avoir trouvé un repreneur, l’américain Merck & Co. vient d’annoncer qu’il allait probablementarrêter définitivement – sauf rebondissement de dernière minute – l’activité d’une unité de R&Dexploitée par Organon à Oss, dans le Brabant néerlandais. Le groupe avait annoncé durant l’étédernier son intention de se désengager de ce site récupéré à la suite de la fusion avec Schering-Plough : le sud-africain Aspen Pharmacare, le japonais Takeda et le néerlandais Pantarhei Bioscienceauraient présenté des offres de reprise partielle, mais les discussions engagées n’ont pas abouti.Cette plate-forme de recherche spécialisée dans la santé féminine employait en juillet 2010 encoreprès de 1 000 collaborateurs. Elle est attenante à une unité de fabrication Organon de 4 500 salariésdont les effectifs vont être également réduits d’un bon millier. Les activités de R&D seront rapa-triées aux Etats-Unis.

AMGEN VENDSAN FRANCISCO

Si Amgen s’intéresse à l’usine irlan-daise de Pfizer, le spécialiste améri-cain des biotechnologies a préférése désengager de celle qu’il pos-sédait à Fremont, près de SanFrancisco (Californie). Cette usinede 360 personnes, devenue Amgenen 2006 suite à l’acquisition de labiotech Abgenix, a été vendue enfin d’année dernière à l’allemandBoehringer-Ingelheim.

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NOVO MUSCLE ENCORE CHARTRES

L e spécialiste danois du traitementdu diabète Novo Nordisk choie son

usine chartraine qui emploie aujourd’hui650 collaborateurs. La direction nousconfirme ainsi que l’usine va se doter,d’ici à 2013, d’une nouvelle ligne de rem-plissage de flacons d’insuline d’une con-tenance de 10 ml, dans le cadre d’un in-vestissement de 50 M€.Le programme, qui prévoit l’installationd’équipements associés, va procurer àce site une capacité de 100millions d’uni-tés dans les flacons, « une forme quin’était pas pratiquée jusqu’alors »,explique Michel Fillon, le directeur del’usine. Cette dernière, qui était canton-née aumarché européen, obtient au pas-sage un statut mondial qui va conduire le

groupe à engager une procédure d’agré-ment auprès de la FDA.Cette annonce intervient alors qu’unenouvelle ligne de remplissage de car-touches à insuline à haute vitesse (20M€

d’investissement) vient d’être déployée àChartres, ce qui a permis de porter lacapacité à 220 millions d’unités dans lescartouches. L’investissement dans les fla-cons pourrait susciter, d’ici à 2013, l’em-bauche d’une cinquantaine de salariés.

UCB CHOISITBULLELe belge UCB a choisi la communede Bulle, dans le canton deFribourg (CH), pour implanter sonnouveau de centre de productionbiotechnologique. Le groupe dirigépar Roch Doliveux va investir250 M€ et créer « entre 120 et 140emplois » pour étendre cette usineoù il s’est installé en 1996 et quicompte déjà quelque 200 salariés.La future unité de bioproductionsera dédiée à la fabrication duCimzia, un traitement de la polyar-thrite rhumatoïde indiqué aussipour la maladie de Crohn. L’usinedevrait être achevée en 2015 aprèsun chantier de trois ans.

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Stratégies

10 Actulabo - Mars 2011

L a crise sanitaire et média-tique ouverte par l’affairedu Mediator ne tombe pas

bien ! « Nous avions réussi àengager un nouveau partenariatavec les pouvoirs publics dans lafoulée du dernier Comité stra-tégique des industries de santé(CSIS) et à mieux nous faire com-prendre de l’opinion, juge l’undes responsables du Leem. Toutest à refaire et, cette fois-ci, nouspartons de très bas. »La réaction a été à la hauteur dudépit. Les pratiques des labora-toires Servier dans cette affairecomplexe ne correspondant pas« à la norme des industriels », cesderniers ont décidé de couper labranche malade avant qu’elle n’in-fecte tout le corps. Chassés cava-lièrement des Entreprises duMédicament, exclus du G5, expo-sés à la vindicte de l’opinion, leslaboratoires Servier ont été lâchéspar leurs pairs avec une rudesse…qui a parfois surpris. « Le Leem nepouvait peut-être pas déciderautre chose, mais le lynchage n’apas été d’une très grande élé-gance », reconnaît ce dirigeantd’une big pharma française. Selonle responsable, cette fois d’unfaçonnier, « Servier a toujours faitfigure de laboratoire atypique,de vilain petit canard, et cetteréaction n’est pas étonnante ».Et si, sans nier les torts mis en

exergue par l’Igas, Servier faisaitl’objet d’un règlement de compteinsidieux ? « Vécu comme le labo-ratoire proche des médecins,Servier ne fait pas partie dusérail, avance Claude Le Pen, éco-nomiste de la santé. Il a toutefoisréussi à prendre d’importantesparts de marché en France, parexemple dans la cardiologie, ens’appuyant sur saproximité avec lacommunauté médi-cale. » De quoi enirriter plus d’un,d’autant que le ma-nagement du patriarche a toujoursdétonné dans le milieu.« On ne peut pas dire que la cul-ture du Dr. Servier coïncide aveccelle de Chris Viehbacher », obser-ve ainsi Claude Le Pen. D’un côté(Sanofi), un groupe coté en bour-se, managé à l’anglo-saxonne etsoucieux de transparence ; de l’au-tre (Servier), une middle pharmaà la gouvernance pyramidale quine distille l’information qu’avecparcimonie. Une opposition degenre et de style qui ne pouvaitaller qu’au clash !« Les grands laboratoires ont prisleurs distances assez vite », jugeClaude Le Pen. Et d’aucuns jugentque cette prise de distance a sansdoute été attisée par Sanofi-Aventis dont l’influence au sein duLeem est prépondérante, « et qui

est aujourd’hui probablementplus proche du LIR (les Labo-ratoires internationaux de re-cherche), un organisme qui re-groupe toutes les grandes phar-mas internationales, que du G5 »,suggère l’économiste.Christian Lajoux, président duLeem et par ailleurs président dela filiale France de Sanofi-Aventis,

« est lui-même sansdoute plus en har-monie avec un cer-tain courant depensée anglo-saxonen matière de ma-

nagement que des méthodespaternalistes de Jacques Servier »juge un bon connaisseur de l’in-dustrie du médicament.« Certes, le laboratoire est péna-lisé par de nombreux archaïs-mes, mais il s’agit peut-êtredavantage d’une histoire d’hom-mes que d’organisation. Cetteentreprise a un peu l’âge de sonpatron qui n’a tout simplementpas réussi à préparer sa succes-sion » , nuance Jean-FrançoisLopez, le dirigeant associé du cabi-net-conseil spécialisé dans la santéNextep.Bref, peut-être serait-il temps deramener une crise strictementfranco-française – « qui ne fait quequelques lignes dans la presseinternationale » selon Claude LePen – aux dimensions de Servier,

Servier a toujoursfait figure

de laboratoireatypique, de vilain

petit canard

Les industriels dumédicament n’ontpas été tendresavec JacquesServier. Il faut direque le fondateurdu laboratoireéponyme a toujoursfait bande à part.Le modèlepyramidal de ladiscrète middlepharma françaisetranche avec lemanagementanglo-saxon, plustransparent, de sespairs. Et si cesderniers, irrités parles positions prisespar Servier sur lemarché français,avaient profité dela crise du Mediatorpour couler ungêneur ? JacquesServier est plus quejamais seul dansla tourmente.

Jacques Servier, se

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Actulabo - Mars 2011 11

de son particularisme et à cellesdu marché français, « qui ne pèsefinalement que 5 % du marchémondial », rappelle Jean-FrançoisLopez.Et ce sont bien les conséquencesdirectes et indirectes sur la poli-tique du médicament qui formentaujourd’hui l’enjeu principal del’affaire. « En France, nous som-mes entrés dans une ère où toutedécision politique favorable aumédicament sera vécue commeà priori suspecte. Cela durera ceque cela durera, mais nous som-mes dans cette réalité post-Mediator », prévient Claude LePen. Pour autant, les modifica-tions éventuelles du régime desAMM et de la pharmacovigilance –« qui globalement fonctionnent

plutôt bien en France », souligneJean-François Lopez – n’auront« aucun impact sur les procé-dures communautaires qui com-

posent aujourd’hui le gros desobligations des laboratoires »,dixit Claude Le Pen.

Jean-Christophe Savattier

LA NOTE RISQUE D’ÊTRE SALÉE POUR SERVIEREntre 1 et 2,3 Md€ : tel est le montant, calculé par le magazine Challenges, que pour-raient avoir à verser les Laboratoires Servier aux victimes du Mediator. Cette somme, quidans la pire des hypothèses pourrait représenter la bagatelle de 60 % du CA annuel dugroupe (3,7 Md€), comporte plusieurs enveloppes. La première est celle dédiée à l’in-demnisation des patients : elle pourrait atteindre 2 Md€ selon le nombre de dossiersdéposés. Rappelons que le médicament a été prescrit à 5 millions de patients ; le procu-reur de la République de Paris aurait déjà reçu 120 plaintes. Dans le cas de l’Isoméride,le coupe-faim de Servier retiré du marché en 1997, le montant individuel des indemnisa-tions avait oscillé entre 145 000 et 450 000 €.Une seconde enveloppe devrait être versée à la Caisse nationale d’assurance-maladie(220 M€) et aux mutuelles (100 M€). Enfin, la perte de CA annuel serait de l’ordre de25 M€. Ces sommes sont à rapporter au montant des provisions (2,6 Md€) effectuées parGSK pour faire face aux plaintes déposées contre son antidiabétique Avandia. Aux Etats-Unis, les tribunaux se montrent impitoyables : les laboratoires Wyeth, qui avaient distri-bué l’Isoméride de Servier, ont été condamnés en 1999 à verser 23 M$... à une seulepatiente.

Le centre d’innovationgalénique et de biopharmacieServier inauguré à Orléans il y

a trois ans. En ce jour defévrier, Jacques Servier étaitfier de présenter, sur le siteoù il avait lancé son labora-

toire 54 ans plus tôt, cebâtiment de 6 000 m2

entièrement dédié à larecherche. L’agglomérationorléanaise compte deux

autres centres de rechercheServier, l’un dédié à laphysico-chimie et à la

galénique, l’autre à la phar-macocinétique et à la

sécurité desmédicaments.

ul dans la tourmente

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Stratégies

12 Actulabo - Mars 2011

En France, le sang contaminéet l’hormone de croissancerestent les plus médiatiques

des affaires mettant en cause desproduits de santé. Pourtant, à l’in-verse du Mediator, ils ont touchéune faible catégorie de la popula-tion. Dans le premier cas, qui adéfrayé la chronique dans lesannées quatre-vingt-dix, les virusprésents dans les produits nonchauffés auraient contaminé deuxmille hémophiles et transfusés. Lescandale a éclaboussé un ancienPremier ministre, plusieurs minis-tres et des hauts fonctionnaires.Dans le second, une centaine dejeunes malades sont décédés et ilest probable que d’autres succom-beront à l’hormone contaminéepar le prion.Il y a quatorze ans, un autre médi-cament des Laboratoires Servier,le coupe-faim Isoméride (dexfen-fluramine), était retiré de la venteen France ; des cas – déjà – d’hy-pertension artérielle pulmonaireet de valvulopathies motivaientcette décision de l’Agence fran-çaise du médicament, ancêtre del’Afssaps. Quatre ans plus tard,Bayer rappelait son anticholesté-rol Lipobay/Baycol (Staltor/Cholstaten France) : 52 décès lui étaientattribués.Les antidiabétiques comme le

Mediator sont souvent sur la sel-lette. Il y a onze ans, la FDAdemandait le retrait du marchéaméricain du Rezulin (troglita-zone) de Warner-Lambert (absorbédepuis par Pfizer) : une étude rele-vait plusieurs cas de dommageshépatiques, avec soixante-troisdécès et dix trans-plantations du foieintervenus depuisl’approbation dumédicament. Pour-tant, les risquesétaient connus lorsde la mise sur le marché, trois ansplus tôt. Dernièrement, GSK a pro-visionné 2,6 Md€ en vue des pro-cédures engagées aux Etats-Uniscontre un cousin du précédent,Avandia (rosiglitazone), pourtantjugé moins dangereux que leRezulin lors de l’étude diligentéeen 2000.Car les Etats-Unis restent le lieuoù les décès sont les plus nom-breux et les litiges les plus coû-teux. La FDA estime que l’anti-inflammatoire Vioxx du laboratoirenew-yorkais Merck a provoqué160 000 crises cardiaques etattaques cérébrales entre 1999 et2004 ; il serait à l’origine de 30 000décès… quinze à soixante fois plusque le Mediator. Le n°2 mondialde l’industrie pharma a dépensé

5 Md$ pour régler à l’amiable95 % des 26 600 plaintes déposées.De son côté, Pfizer a débourséprès de 1 Md€ pour dédommagerles plaignants qui se disaient vic-times de son Celebrex, un autreAINS.Plus près de nous, le suisse Roche

a p r o v i s i o n n é781 MFS (près de600 M€) pour faireface aux poursuitescontre son traite-men t d e l ’ a c n éRoaccutane, accusé

d’être à l’origine de suicides chezdes adolescents américains. Sûrede son bon droit, la firme bâloisese refuse à céder à la panique.Pourtant, elle doit faire face à plusde deux mille actions en justiceaux Etats-Unis et les compensa-tions réclamées atteindraient les35 Md$ (26 Md€). Si une bigpharma peut parvenir à épongerde tels montant d’indemnisations,une middle pharma commeServier risque fort de ne pas y sur-vivre. Cela ferait une victime deplus pour le Mediator. FXB

Les Etats-Unisrestent le lieu

où les décès sontles plus nombreuxet les litiges lesplus coûteux

Si le Mediator estdevenu une affaired’Etat, ce scandalelimité aux frontièresde l’Hexagone nesemble pas enmesure d’atteindrel’ampleur de celuidéclenché auxEtats-Unis par leVioxx. La FDA estimeà 30 000 le nombrede décès causéspar l’AINS de Merck.A suivre, l’inventaire– non exhaustif – dequelques accidentssanitairesretentissants.

Le Mediatorencore loin du Vioxx

« Ces remèdes qui tuentou qui sauvent, suivant leterrain qu’ils rencontrent oula dose qui fut prescrite »

Roger Caillois

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Stratégies

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Si peu de responsables éco-nomiques ou politiquesorléanais s’avancent à por-

ter un jugement définitif sur l’af-faire du Mediator, tous saluentl’apport des Laboratoires Servierà la santé économique du terri-toire. Il est vrai que le patron etfondateur du deuxième laboratoirepharmaceut iquefrançais est réputépour son habiletévis-à-vis des élus.« Jacques Servier estun champion de lacommunication politique »,affirme-t-on en interne. Et ça sevoit ! « Cette entreprise a active-ment contribué au développe-ment du pôle santé de la région, »indique ainsi Yves Broussoux, pré-sident de la chambre de com-merce et d’industrie. Mêmereconnaissance chez Charles-EricLemaignen. Le président de lacommunauté d’agglomérationorléanaise, qui regrette toutefoisla « communication calamiteuse »du laboratoire autour de « l’affaire»Mediator, veut mettre en avant« la fantastique aventure orléa-naise de l’entreprise Servier » etpenser aux « 1 200 salariés qui tra-

vaillent sur les trois sites de Gidy,Fleury-lès-Aubrais et Orléans.Personnellement, je n’oublie pasque Jacques Servier a toujoursmontré un très fort attachementau territoire orléanais alors quedes choix extérieurs lui étaientproposés, souligne Charles-EricLemaignen. Attention à ne pas

jeter le bébé avecl’eau du bain, ceserait catastrophi-que tant pour notreterritoire que pourl’industrie pharma-

ceutique française tout entière. »L’enracinement de l’entreprisedans le tissu économique locall’emporte effectivement sur beau-coup d’autres considérations : « LeLoiret a la chance d'avoir sur sonterritoire deux grands labora-toires, Servier et Pierre Fabre, rap-pelle Eric Doligé, président duConseil général et sénateur duLoiret. Jacques Servier, qui a crééson entreprise rue Eugène-Vignat,à deux pas de l’Hôtel duDépartement, est d'une trèsgrande fidélité au Loiret. Il avoulu maintenir cette présence ets'est battu pour que son groupereste français et orléanais ».

Il s’est battupour que son

groupereste françaiset orléanais

Jacques Servier, une histComment Jacques Servier, patron d’une entreprise qui emploie 1 200 personnes dans l’agglo-mération orléanaise, est-il perçu dans la ville qui a vu naître la formidable histoire du deuxième labo-ratoire français ? Les personnalités interrogées par Actu Labo n’oublient rien de ce qu’Orléans luidoit. Et tous espèrent que l’affaire Mediator ne pénalisera pas le premier employeur de la ville.

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Actulabo - Mars 2011 15

« Impossible de dire si JacquesServier est souvent à Orléans,reprend Eric Doligé. En vingt ans,j'ai dû le rencontrer quatre oucinq fois dans le Loiret lors d'évé-nements liés au développementde l'entreprise, les rencontres sefaisant par l'intermédiaire desdirigeants locaux ». Xavier Des-champs, vice-président du Conseilgénéral et président de l’Associa-tion des Maires du Loiret, pensed’abord à l’homme et déplore que« tout le monde accable JacquesServier au soir de sa vie ».A gauche aussi, on respecte legrand patron : « Partant d’un petitlaboratoire pharmaceutique,Jacques Servier a, peu à peu,construit une entreprise de di-mension internationale, exposepour sa part le sénateur et ancienmaire socialiste d’Orléans Jean-Pierre Sueur. C’était donc le sym-bole d’une réussite. Il s’est in-téressé à différents projets concer-nant le développement d’Orléans,comme celui d’y accueillirl’Institut des Sciences et Tech-niques du Vivant. Ce projet ambi-tieux, conçu dans les années1990, a malheureusement étéabandonné par les pouvoirspublics ».Dans ce concert de louanges, cer-tains cadres locaux ayant pratiqué legroupe apportent un bémol.« Les méthodes de recrutement deServier sont atypiques. Et parfois

peu respectueuses de la vie pri-vée », juge l’ancien dirigeant d’unlaboratoire pharmaceutique orléa-nais qui fut approché par la direc-tion des ressources humaines dugroupe.Les salariés, justement, sont aucœur de la préoccupation de Jean-Pierre Sueur. « Je souhaite quetoute la vérité soit faite sur l’af-faire du Mediator. C’est nécessairepour que l’on puisse tourner lapage dans des conditions claires.C’est également nécessaire afinque les nombreux salariés deServier dans le Loiret ne subissentpas les conséquences de cettecrise. »Souci identique de préserver l’em-

ploi chez Olivier Renaudeau, direc-teur d’un groupe d’hospitalisationprivée et président de l’Union desentreprises du Loiret (Udel), quivoit en Servier « un laboratoiresérieux, réputé » et en l’homme« une figure emblématique du dé-partement et de son industrie ».Pour le porte-parole des chefs d’en-treprise du Loiret, « il ne faut pasque l’affaire du Mediator nuiseaux salariés du groupe et à ceuxdes nombreuses entreprises sous-traitantes de Servier. Il y a, au-delà de cette affaire, dans laquellechacun doit prendre ses respon-sabilités, un gros enjeu écono-mique et humain ».

Jacques Huguenin

UNE SAGA NÉE À ORLÉANS EN 1954Le fondateur des Laboratoires Servier n’est pas né dans le Loiret, mais à Vatan, dansl’Indre, en 1922. Il a cependant grandi à Orléans et c’est dans cette ville qu’il a choiside devenir entrepreneur, une fois bardé de ses deux diplômes de médecin et de phar-macien, décrochés à Paris en 1947 et 1950.Ce fils d’Auvergnats y reprend pour « trois fois rien », en 1954, une entreprise de neufsalariés au bord de la faillite, qui fabrique du sirop. Il ne lui faut ensuite qu’un an pourlancer sur le marché ses deux premiers médicaments, le Sarpagan, un anti-hyperten-seur, et le Glucidoral, un anti-diabétique (déjà !). En 1956, nouveau pas en avant decelui qui a pour devise « inventer ou mourir », avec la construction de la première unitéde production du groupe à Fleury-lès-Aubrais. « L’usine-village » de Gidy, elle, seracréée en 1972.Les Laboratoires Servier sont aujourd’hui le deuxième groupe pharmaceutique fran-çais, présent dans 140 pays avec plus de 20 000 salariés, dont 3 000 à la R&D, pour unCA consolidé de 3,7 Md€ en 2009-2010.Dans son livre d’entretien avec l’historien Jacques Marseille, Le médicament et la vie(Perrin, 2007), Jacques Servier se dit exaspéré de voir l’industrie pharmaceutique sou-mise à « un véritable procès en sorcellerie », ses dirigeants accusés d’être des « profi-teurs sans scrupules » et des « margoulins de la santé ». Il ne se doutait pas qu’il serait,moins de quatre ans plus tard, lui-même assis au banc des accusés.

oire orléanaiseLes chiffres clésde Servier• 3,7 Md€ de CA• Plus de 20 000 salariésdans le monde,dont 3 000 en R&D

• Présent dans 140 pays• 2e groupe pharmaceutiquefrançais

ENB

REF

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16 Actulabo - Mars 2011

L a réorganisation qui seprofile va vraisemblable-ment porter sur les diffé-

rentes commissions qui participentà l’évaluation du médicament. Ilpourrait être proposé de renfor-cer leur autonomie décisionnelle.Ainsi, la commission d’AMM se ver-rait reconnue une compétencenon seulement en termes scienti-fiques mais également sur le ter-rain de la santé publique. L’intérêtsanitaire de la collectivité et la pro-tection des patients pourraient jus-tifier la commercialisation condi-tionnée, voire limitée, d’uneénième molécule à l’intérêt théra-peutique… discutable ! Il ne s’agi-rait plus de reconnaître le statutde médicament au produit pré-senté par le laboratoire, en termesde sécurité, d’efficacité et de qua-lité, mais de qualifier la moléculedans une approche thérapeutique.Une révolution…

La commission de la transparencede la Haute Autorité de Santé(HAS) devrait également obtenir

que ses avis soient juridiquementopposables. Les niveaux de servicemédical rendu (SMR) attribués auxmédicaments seraient accompa-gnés du niveau de prise en chargepar la Sécurité sociale, sauf aviscontraire motivérendu public duministre de la Santé.Le Comité écono-mique des produitsde santé (CEPS) dis-poserait, commeaujourd’hui, de lapossibilité d’arrêterle prix de référence du rembourse-ment du médicament. Ensuite,l’Uncam pourrait se poser en véri-table gestionnaire des fonds pu-blics en fixant le taux effectif deprise en charge. Enfin, la Commis-sion de pharmacovigilance devien-drait un opérateur immédiate-ment réactif à titre préventif au

bénéfice du patient. L’action im-médiate de prévention doit pren-dre le pas sur la garantie quasiabsolue du risque.

A court terme, il incombe au gou-vernement de mettre rapidementen œuvre les mesures de renfor-cement issues de la directive et durèglement européen du 15 décem-bre 2010, et tout particulièrement

de rendre effecti-ves les dispositionsconcernant les don-neurs d’alerte, no-tamment celles éma-nant des patients.L’insertion en droitnational des textesdu 15 décembre

devrait être réalisée en moins desix mois. Le régime juridiquemodélisant la production desmédicaments d’origine biologiquedevra évoluer au fur et à mesurede l’évolution scientifique. Le prin-cipe de précaution ne doit plustransformer l’évaluation en unempilement de documents desti-nés à garantir la décision. Enrevanche, l’Afssaps doit être en

capacité de suspendreune autorisation, qu’ils’agisse d’une AMM,d’un essai clinique,d’une autorisation deprocédé de banque de

tissus ou de cellules oud’activités de fabrication ou de dis-tribution.L’agence sanitaire doit être dotéede prérogatives plus importantes,

Le principe deprécaution ne doitplus transformer

l’évaluationen un empilementde documents

destinés à garantirla décision

Tous les politiquess’accordent sur unpoint. La crise duMediator va pousserà la réforme de lapolitique dumédicament.Il s’agit de« renforcer latransparence etl’efficacité dans lesprises de décisions »et de disposer de« procédures plusréactives ». Mais ilest difficile d’y voirclair dans la palettede mesuresenvisagées par lespouvoirs publics.Voici quelques pistesde réorganisationévoquées par lesspécialistes del’organisationdu systèmede santé.

Stratégies

POLITIQUE DU MÉDICAMENT

Plus de transparence, plus

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Actulabo - Mars 2011 17

l’éventualité d’un risque devantlégitimer la suspension du droitdu laboratoire. Enfin, au-delà desdécisions de l’Afssaps qui ne sontpas susceptibles d’un recoursauprès du ministre de la Santé, sondirecteur général ou celui de laHAS devraient pouvoir confirmer,au nom de l’Etat, les avis des com-missions sans recours hiérarchiquequi deviendraient opposables auxtiers.Les pouvoirs publics ne feront pasl’économie d’une réflexion sur laclarification des missions des agen-ces (Afssaps, HAS, Agence de laBiomédecine, Agence française dusang, etc.) qui composent le pay-sage sanitaire. La volonté des pou-voirs publics d’appréhender toutl’espace sanitaire a conduit à unentrelacement administratif géné-rateur d’irresponsabilité. La simpli-cité doit indiscutablement être aucœur de la réforme institutionnelle.Certes, l’évaluation scientifique par-ticipe de la décision mais ellerésulte de procédures d’instruc-tion et de contraintes administra-tives qui ne relèvent pas de lacompétence d’un expert scienti-fique. Une approche différentesuppose la participation à la déci-sion d’experts du droit, de l’éco-nomie, de l’entreprise, de lascience, de la médecine et de lapharmacie. La gestion d’une

agence de plus de 1 000 personnesne peut pas être organisée sur lemodèle d’une direction ministé-rielle.De plus, l’indépendance de cesexperts ne peut plus être sujetteà caution. Leur intervention doitêtre rationalisée : le nombre desièges qu’ils occupent en commis-sion, le détail de leurs obligationsjuridiques, tout doit être précisé-ment établi. Le choix des pouvoirspublics doit naturellement s’insé-rer dans une démarche euro-péenne en relation avec l’Agence

européenne du médicament etavec les autorités sanitaires desautres Etats membres.Aujourd’hui, la multiplication desstructures est génératrice d’ineffi-cacité. Il est sans doute tempsd’appliquer le principe de la sim-plicité et de vivre comme uneobsession l’exigence de l’efficacité.

LA RÉORGANISATION DÉBUTE DANS LA CACOPHONIEL’affaire du Mediator a entraîné la saisine de pas moins de… sept institutions. Première àse pencher sur le dossier, l’Igas, qui, après avoir rendu un rapport en janvier dernier, doitprésenter en mars ses propositions pour améliorer le dispositif de pharmacovigilance. Deson côté, l’Assemblée nationale a mis sur pied deux missions d’information : la premièresur les agences sanitaires, la seconde sur le Mediator et la pharmacovigilance. Pour ne pasêtre en reste, le Sénat a constitué une mission intitulée « Mediator : évaluation et contrôledes médicaments ».Sous le nom évocateur de « Mediator et après ? », l’Académie nationale de médecine a crééun groupe de travail sur la pharmacovigilance dirigé par Patrice Queneau. L’Académienationale de pharmacie a, elle aussi, mis en place un groupe de réflexion « pour prévenir lesgraves insuffisances identifiées en particulier dans la pharmacovigilance ». Enfin, le Présidentde la République a confiéaux professeurs BernardDebré et Philippe Evenune mission sur la réor-ganisation des agencessanitaires et de la phar-macovigilance. Il faudrapeut-être diligenter unhuitième organismepour faire la synthèsedes travaux des septpremiers !

Guy Beaufrère(rédacteur en chef de la lettre

Industrie Pharmaceutique Hebdo)et Jean Lorenzi

(conseiller juridique et rédacteurd’Industrie Pharmaceutique Hebdo)

d’efficacité

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18 Actulabo - Mars 2011

L’ Irlande est-elle l’hommemalade de l’Europe ?Accablée par une crise

bancaire et financière sans précé-dent, contrainte de sollicitercomme à Canossa les fonds desauvetage de l’Europe et du FMI,cette jeune nation de 4,5 millionsd’habitants vit des temps difficiles.Qui tranchent avec les années 90au cours desquelles le « tigre cel-tique » affichait une croissanceinsolente – de l’ordre de… 10 %par an entre 1995 et 2000 – à fairepâlir ses proches voisins.La mise en œuvre, il y a une ving-taine d’années, d’une réforme fis-cale de grande ampleur couplée àun assouplissement de la législa-tion du travail et à une utilisationopportuniste des fonds structurelseuropéens a rendu ce pays particu-lièrement attractif. Les directionsdes grands groupes internationauxde la finance, de l’informatique etde l’industrie ont alors implantéde nombreux sites en Irlandecréant au passage des milliersd’emplois. Résultat : juste avant lacrise, l’Irlande figurait au rang desecond pays le plus riche d’Europederrière le Luxembourg.Les industriels des sciences de lavie ne sont naturellement pas res-tés en retrait de ce mouvement.L’Irlande s’est dotée d’une puis-sante industrie pharmaceutique –

près de 24 500 salariés sontemployés par un secteur quigénère plus de 51 % des exporta-tions (44,1 Md€ en 2008) – et aattiré dans ses filets la plupart desmastodontes du secteur. « Huit desdix premiers laboratoires phar-maceutiques mondiaux sont ins-tallés en Irlande », précise ainsiMatt Moran, le directeur de Phar-maChemical Ireland, la fédérationpatronale qui regroupe tous lesleaders locaux de la discipline.« Faut-il rappeler que le Lipitor dePfizer, qui est l’anticholestérol leplus vendu aumonde, est presqueexclusivement produit à Cork ?De même, une partie significativedes volumes du Botox du labora-toire Allergan est fabriquée àWestport », poursuit-il.Pour autant, la crise financière quia conduit le très impopulairePremier ministre de centre-droitBrian Cowen à tailler à la hachedans les dépenses publiques, per-mettra-t-elle à l’Irlande de préser-ver son statut de terre d’accueilprivilégiée des projets d’investis-sement pharma et biopharmaceu-tiques ? L’enjeu est de fairedégonfler le déficit public, qui aatteint un record historique de32 % du produit intérieur brut(PIB) en 2010, à moins de 3 % en2014. Le sauvetage de l’Anglo IrishBank – qui a coûté 30 Md€ à lui

seul – et de quelques autresbanques a représenté près de 20 %du PIB. « Malheureusement,l’Anglo Irish Bank avait enfléjusqu'à atteindre la moitié denotre richesse nationale annuelle,et la faillite d'une banque d'unetaille pareille aurait entraîné labanqueroute du pays », a com-menté le ministre des FinancesBrian Lenihan.« Nos atouts restent intacts, affirmeBarry O’Leary, le CEO d’IDAIreland (Investment and Develop-ment Agency), une agence publi-que chargée d’attirer et d’accom-

Traditionnelle terred’accueil desinvestissementspharmaceutiques,l’Irlande estaujourd’hui sous lecoup d’un drastiqueprogramme derétablissement deses financespubliques. Lapotion amère,qui ne devrait pass’attaquer ausacro-saint tauxde l’impôt sur lessociétés (le plus basd’Europe),ne risque pas decompromettrel’attractivité d’unterritoire quis’apprête à recevoirplusieurs projetspharma de trèsbelle facture.Comme l’aconstaté notreenvoyé spécial.

Stratégies

L’Irlande garde sa pha

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Actulabo - Mars 2011 19

pagner les porteurs de projets. Etla crise n’a finalement qu’unimpact limité sur le tissu indus-triel dans la pharma ».Certes, Pfizer a annoncé en maidernier la fermeture ou la cessionà des CMO de trois unités instal-lées à Cork et à Dublin – soit 510emplois menacés – après avoirconfirmé la suppression de 275postes sur le site de Newbridge etréalisé en 2008 la cession del’usine d’API de Cork au portugaisHovione. Mais il en faut davantagepour entamer le flegme et le figh-ting spirit du patron d’IDA. « Nous

sommes confrontés à une ten-dance mondiale, celle de la con-solidation des capacités deproduction de molécules clas-siques. La crise spécifique àl’Irlande n’a rien à voir avec cesdécisions. Elles exigent simple-ment que nous fassions valoirnotre attractivité dans d’autresdomaines tels que la biopharma-cie, les plates-formes de R&D oul’accueil de centres support »,poursuit Barry O’Leary, exemples àl’appui.Ainsi, l’américain Merck est-il entrain d’investir 200 M€ à Carlow,

au sud-ouest de Dublin, dans unenouvelle unité de vaccins quidevrait employer entre 170 et 200salariés. Par ailleurs, le mêmegroupe MSD (Merck Sharp &Dohme Chibret) s’est engagé àimplanter à Dublin sa plate-formede services financiers pourl’Europe du Sud, une unité qui

arma au vert

LORSQUE LES ÉTUDIANTSIRLANDAIS MANIFESTENT…Le 3 novembre, entre 30 000 et 40 000 étudiants – laplus spectaculaire demonstration étudiante jamaisorganisée dans ce pays – ont convergé dans le centre-ville de Dublin bloquant les artères de la capitalejusqu’à Merrion Row où se situent la célèbre universitéTrinity College et les édifices gouvernementaux. Lamanifestation se voulait pacifique mais des élémentsincontrôlés ont profité de l’occasion pour affronterparfois très violemment la Garda – la police locale –qui n’a pas hésité à employer ses brigades canines etéquestres dans le combat de rue. On devait relever unepetite dizaine de blessés à l’issue de véritables scènesde guérilla urbaine.La contestation n’avait pas pour but de s’opposer àl’augmentation de l’âge légal de la retraite – qui estde… 65 ans en Irlande –, mais de protester contrel’augmentation de près de… 3 000 € des droits d’ins-cription dans le supérieur envisagée par le très impo-pulaire taoiseach* Brian Cowen, membre du FiannaFail, un parti de centre-droit. Les jeunes Irlandais esti-ment qu’ils paient déjà un lourd tribut à la crise. Lechômage – près de 15 % de la population active –touche très sévèrement les jeunes diplômés, lescontraignant assez fréquemment à un exil forcé deplus en plus mal vécu.

Le site Pfizer IrelandPharmaceuticals aux environsde Dublin.

* Premier ministre

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Stratégies

devrait employer rapide-ment 150 collaborateurs.« C’est une tendanceforte qui s’est déjà expri-mée par l’installationrécente d’une unité deservices financiers EliLilly à Cork, correspon-dant à la création d’unecentaine d’emplois. »Ce dernier programme

vient s’ajouter aux 490 M$ déjàengagés par la firme d’Indianapolisdans l’accroissement de ses capa-cités de bioproduction à Cork, l’undes principaux bioclusters irlan-dais – avec Dublin et Galway –situé au sud de l’île. Comme nousle décrivons plus loin, l’américainGenzyme a également confirmé letransfert de certaines activitésinjectables de son site d’Allston(Massachusetts) vers Waterford.Par ailleurs, Barry O’Leary nousconfie, sans en dire davantage, que« trois projets d’investissement

supérieurs à 100 M€

sont aujourd’hui dansle pipe de l’IDA ».La qualité des res-sources académiquesirlandaises, que per-

sonnifient admirable-ment les équipes du Trinity

College, de laDublin CityUniversity

ou de

l’Institute of Technology of Sligo,e x e r c e a u s s i s o n pou v o i rd’attraction sur les projets derecherche. C’est ainsi à Dublin quele laboratoire suisse Helsinn arécemment inauguré une plate-forme de R&D (13 M$, présencede 10 à 20 chercheurs). Ce nou-veau centre jouera un rôle crucialdans le développement de traite-ments d’accompagnement de lacachexie et des effets secondairesprovoqués par la chimiothérapie.« La recherche pharmaceutiqueest très fortementsoutenue par legouvernement »,nous confirme JohnLynch, le CEO deMerrion Pharma-ceuticals, un laboratoire irlandaisspécialisé notamment dans lesformes solides à libération prolon-gée. « Parfois, nous aidons prèsdes deux tiers du montant desprogrammes » , poursu i t - i l .Globalement, le soutien public àla filière pharma n’a semble-t-iljamais failli. « En matière de pres-sion fiscale, qui constitue l’un descritères prioritaires des choix desboards des grands laboratoires,nous sommes parmi les meilleursau monde », avance Barry O’Leary.Le très modique taux del’impôt sur les socié-tés (12,5 %)prati-

qué en Irlande a, en effet, de quoisusciter l’intérêt des cost-killers dumonde entier.Mais ces libéralités vont-elles sur-vivre à la cure d’austérité que pré-pare le gouvernement Cowen ?Fait peu courant de ce côté-ci dela Manche, les étudiants ont mani-festé le 3 novembre dernier dansle centre de Dublin afin de pro-tester contre une hausse dras-tique des droits d’inscription àl’université. Ils se sont heurtés,parfois très violemment, aux

forces de l’ordre.« Le taux de 12,5 %est un dogme sacro-saint inscrit dans lecode ADN de cepays. », affirme Matt

Moran. Pour autant, l’Irlandedevra résister à la pression despays prêteurs pour harmoniser safiscalité avec celle des grands payseuropéens. Affaire à suivre.« La réactivité et la flexibilité dela main-d’œuvre irlandaise estun autre facteur clef de l’attracti-vité de l’Irlande », estime PatO’Sullivan, le directeur de Gen-zyme à Waterford, une usine de460 personnes qui produit au-jourd’hui des comprimés, des fla-cons et des sachets. « Lorsquenous l’avons rachetée, elle pro-duisait des verres solaires pour lamarque Ray Ban. Nous l’avonsreconvertie en site de productionpharmaceutique en exactementonze mois ! »

Barry O’Leary, CEO d’IDA Ireland

La crise a durement frappél’ex-tigre celtique.

Jean-Christophe Savattier,à Dublin

Huit des dixpremiers

laboratoiresmondiaux sont

en Irlande

Page 21: Magazine Actu Labo Mars 2011

Actulabo - Mars 2011 21

Actu Labo : Les difficultés économiques de

l’Irlande pèsent-elles sur le secteur pharma-

ceutique ?

Matt Moran : Franchement, on ne peut pas dire quela crise financière a eu un impact direct négatif surle développement des pharmas en Irlande. Je diraismême au contraire que la modération salariale et labaisse des coûts de construction, qui sont deux deseffets collatéraux des difficultés actuelles, peuventavoir au final une influence favorable. Par ailleurs,l’évolution du marché pharmaceutique local neconstitue pas un critère de choix des investissements.Les entreprises pharmaceutiques irlandaises respi-rent l’air du grand large ! Ainsi, en 2008, la valeur deleurs exportations s’est élevée à 44,17 Md$, soit 51,2 %du montant total des exportations irlandaises.L’industrie pharmaceutique constitue une richessestratégique pour ce pays, tant en termes d’emplois– près de 24 000 collaborateurs et sans doute aumoins le double en emplois induits… – que sur leplan du capital régulièrement investi. Une récenteétude portant sur 20 laboratoires a conclu que cesderniers ont engagé en 2009 près de 350 M€ au pro-fit de leurs implantations irlandaises.

Actu Labo : Comment cette prise de conscience

se traduit-elle dans les faits ?

M. M. : Tout d’abord, par le maintien du taux d’impo-sition sur les bénéfices des sociétés à 12,5 % qui faitde l’Irlande l’un des pays les plus attractifs au monde.Ce taux, sacro-saint, fait l’objet d’un très large consen-sus politique, si l’on excepte peut-être le Sinn Fein.Par ailleurs, et ceci constitue l’une des propositionsque PharmaChemical Ireland vient de formuler dansun document programmatique, nous demandons augouvernement irlandais de rendre encore plus sédui-sants les mécanismes de crédit d’impôt attachés aux

programmes deR&D ainsi qued’exonérer fisca-lement less a l a r i é sh a u t e -m e n t

qualifiés susceptibles de s’instal-ler en Irlande. L’enjeu c’est d’améliorer la qualité del’offre irlandaise en emplois très qualifiés qui est déjàappréciée par les investisseurs. Je rappelle que d’oreset déjà plus de 50 % de la population active est titu-laire en Irlande d’un diplôme de troisième niveau dusupérieur.

Actu Labo : Mais ne sera-t’il pas très difficile

pour les pouvoirs publics de maintenir ce cap

dans un contexte d’austérité budgétaire sans

précédent ?

M. M. : Il n’y a pas d’autre choix. L’Irlande ne peut pasrenoncer aux bienfaits qu’apporte le développementde la filière pharmaceutique. Et je ne vois pas quipourrait s’opposer aux mesures volontaristes de sou-tien, y compris fiscales.Certes, des pays comme la France ou l’Allemagne nevoient pas d’un très bon œil le maintien de cette dis-position. Mais Bruxelles a bien compris que l’Irlandese trouvait davantage en concurrence en matière d’at-tractivité – dans le domaine de la pharma commedans d’autres secteurs – avec Singapour ou leMassachusetts qu’avec d’autres pays membres.

Propos recueillis parJean-Christophe Savattier

Le directeur dePharmaChemicalIreland (PCI),l’organisme qui,au sein de laconfédérationpatronale irlandaiseIBEC, défend lesintérêts de la filièrepharmaceutique,estime que legouvernement estlégitime dans sadécision de ne pasrevenir sur sa trèsavantageusepolitique fiscale.Selon lui, la crisen’a pascompromisl’attractivitédu pays.

« L’impôt sur les sociétésne bougera pas »

MATT MORAN, DIRECTEUR DE PHARMACHEMICAL IRELAND

Page 22: Magazine Actu Labo Mars 2011

Stratégies

I nstallée au cœur du City WestBusiness Campus dans un bâti-ment qui fut exploité par Biovail, ladrug discovery irlandaise MerrionPharmaceuticals ne lâcherait passon implantation actuelle … pourun empire, fût-ce celui du Milieu !Outre l’excellente opération im-mobilière réalisée par le labora-toire à l’occasion de la prise depossession de ses locaux très biensitués au sud de Dublin et à proxi-mité de l’aéroport, MerrionPharmaceuticals a fondé son déve-loppement « sur l’excellence dubassin local de chercheurs dans

le domaine des sciences de lavie » indique John Lynch,son CEO.Merrion Pharmaceuticals,qui exploite une unitéGMP très performante luipermettant de produi-

re des lots cli-niquesd an sd e s

conditions optimales de réactivité,peut en effet compter sur le gise-ment de chercheurs et de techni-ciens hautement qualifiés forméspar les campus de l’UniversityCollege Dublin (UCD), du TrinityCollege, de l’University College ofCork ou du Waterford Institute ofTechnology. « Cetteressource constitueun atout de pre-mier ordre » jugeJohn Lynch « et jus-tifie à elle seule quenous maintenions nos activitésen Irlande, nous… qui n’avonspas un seul client direct dans cepays. »D’autre part, le régime fiscal cou-vrant l’innovation et les redevancesissues des brevets « est particuliè-rement attractif et permet definancer parfois jusqu’à 65 % desprogrammes de recherche ».Riche de sa petite cinquantaine decollaborateurs triés sur le volet etd’une plate-forme de développe-ment (GIPET) capable de fairemigrer des médicaments injecta-bles vers des formes solides,Merrion s’est incontestablementfait une place au soleil sur le mar-ché mondial du drug develop-ment. En témoigne le parcours deson produit vedette, l’Orazol, uneforme orale de l’acide zoledro-nique indiqué dans le traitementdu cancer du sein qui se trouve

aujourd’hui en phase III. Le pipedu laboratoire est aussi composéde l’Almerol dans le traitement del’ostéoporose (phase II), du MER-104 (Acylyne) dans le traitementdu cancer de la prostate et de l’en-dométriose (phase I) ainsi que duMER-102, une héparine de bas

poids moléculairesous forme solide etorale (phase I). Parailleurs, la sociétépoursuit de son ber-cail irlandais une

politique de partenariat qui s’esttraduite par la mise en œuvred’une série de programmes saluéspar la communauté médicale.Ainsi, Merrion et Novo Nordisk ontengagé la phase I d’un essai cli-nique d’une forme orale très pro-metteuse d’un analogue du GLP-1.Ce spécialiste du drug develop-ment est aussi impliqué aux côtésde Ferring et de Rebel dans desprogrammes préclinique et cli-nique. « Notre plate-forme GIPETbénéficie de l’appui d’une basede données intégrant les résultatsd’une vingtaine d’études cliniquesmenées depuis dix ans », indiqueJohn Lynch. Cette technologie adémontré sa capacité sur une qua-rantaine de composants à multi-plier par 200 leur coefficientd’absorption par les tissus despatients.

Jean-Christophe Savattier

Implanté dans labanlieue de Dublin,ce laboratoire dedrug developmentréputémondialementpour sa plate-formede migration desformes injectablesvers les solides,bénéficie duconcours dechercheurs dehaut niveauforméslocalement.

Merrion Pharmaceuticals misesur les ressources humaines

Nous n’avonspas un seulclient directen Irlande

John Lynch

Page 23: Magazine Actu Labo Mars 2011

L e n°1 mondial des biotechnolo-gies, l’américain Amgen, pour-

rait reprendre l’usine irlandaise deDun Laoghaire à son compatriotePfizer ; ce dernier avait annoncé enmai dernier son intention de lacéder ou, à défaut, de la fermer.Les négociations seraient mêmetrès avancées, a indiqué à la pressede son pays Ciaran Cuffe, qui étaitle candidat local du parti vert auxélections législatives du 25 février.On sait depuis l’automne dernierqu’Amgen, qui a abandonné sonprojet de construire une unité de1 100 salariés et d’investir 1 Md$ à

Carrigtwohill, dans la région deCork, regarde avec intérêt le dos-sier de reprise de cette usine de210 personnes située à proximitéde Dublin et spécialisée dans lesinjectables stériles.En revanche, les ambitionsd’Amgen seraient considérable-ment réduites à la baisse et cer-taines sources évoquent la créationnette de seulement une centained’emplois à Dun Laoghaire, ce quiporterait son effectif à quelque 300personnes.On se souvient qu’avant d’opter audébut de l’année 2006 pour l’Ir-

lande, Amgen avait longtempshésité entre le comté de Cork et lecanton suisse de Fribourg – plusexactement la commune de Gal-miz, au bord du lac de Morat –pour l’implantation de ce qui auraitété le plus gros investissement bio-pharmaceutique jamais engagé enEurope. Mais durant l’été 2007, lafirme de Thousand Oaks (Califor-nie) avait renoncé à ce projet suiteà une baisse des ventes de son trai-tement de l’anémie Aranesp et àl’annonce concomitante de la sup-pression de 2 500 postes dans lemonde. FXB

Si Amgen a renoncéà son projet de Cork,il pourrait reprendrel’usine d’injectablesstériles de DunLaoghaire, à côtéde Dublin, que doitabandonner Pfizer.

Amgen prend le relais de Pfizer

Actulabo - Mars 2011 23

Page 24: Magazine Actu Labo Mars 2011

Stratégies

24 Actulabo - Mars 2011

Branche à forte valeur ajou-tée d’un ensemble quis’est développé autour du

pansement traditionnel et de lamédication familiale (pansementsUrgo, anti-rhume Humex, vita-mines pédiatriques Alvityl), UrgoMedical a rapidement grimpé leséchelons du marché européen dela cicatrisation pour en occuperaujourd’hui la troisième place –avec 16 % des parts de marché –derrière le suédois Mölnlycke etle britannique Smith & Nephew.En dix ans, son CA est passé de42 à 157 M€ et Urgo Medical re-présente aujourd’hui près de60 % des ventes du laboratoiredijonnais, dépassant la branchetraditionnelle dévolue à l’automé-dication.Les nouveaux produits sont à

l’origine de cette croissance ful-gurante. Le budget de la R&D, quise partage entre les divisions UrgoMedical et Urgo Soins et Santé(OTC), a doublé en trois ans pouratteindre 15 M€. « Nous avons étéaidés par le crédit impôt recher-che, souligne Jean-FrançoisRobert, le dga d’Urgo en chargede la division médicale. S’il devaitdisparaître, nous serions obligésde réguler ce budget à la baisse ».Dix ans après l’invention de latechnologie lipido-colloïde (TLC),Urgo Medical s’attache à identi-fier de nouveaux produits des-tinés à raccourcir le temps decicatrisation : cela passe parl’identification de principes actifs,mais aussi la mise au point de tis-sus favorisant la migration des cel-lules sur des plaies « atones » (qui

ne se referment plus, NDLR).Aussi performante qu’elle soit,l’innovation en matière de traite-ment de la plaie n’est pas aussichronophage que la recherche denouvelles molécules à visée thé-rapeutique. Urgo est bien placépour comparer les deux univers :« Nous ne sommes pas un labo-ratoire pharmaceutique, maisnous avons un peu cette culturegrâce à Fournier, notre anciennesociété sœur », reconnaît Jean-François Robert.A Chenôve, dans les locaux – unpeu défraîchis – qui furent long-temps le siège d’Urgo, avant laconstruction de l’usine flambantneuve de Chevigny-St-Sauveur (àl’est de l’agglomération dijon-naise), l’équipe de recherche diri-gée par Laurent Apert, phar-macien de formation, compte unequarantaine de collaborateurs.Des profils complémentaires, quivont des chimistes aux polymé-ristes, en passant par des méde-cins et des biologistes, croisentles propriétés de matières pre-mières (polymères) et de diffé-rents matériaux (mousses, fibres)avec celles de principes actifspour créer des pansements auxp r o p r i é t é s n o u v e l l e s . L arecherche est aussi clinique, avec45 études menées depuis 1997pour le compte d’Urgo Medical,impliquant 2 500 patients soumisà des évaluations cliniques et plus

Urgo Medical s’appuie sur sa

Le site Urgo à Chevigny.

La recherche apermis au spécialistede la cicatrisationUrgo Medical dequadrupler sonchiffre d’affaires endix ans. Le fabricantde pansements àvaleur ajoutée estla branche la plusdynamique dugroupe de la familleLe Lous, qui a cédéles LaboratoiresFournier en 2005pour se recentrersur le traitementde la plaie et lamédicationfamiliale.

Page 25: Magazine Actu Labo Mars 2011

Actulabo - Mars 2011 25

recherchede 30 000 à des études observa-

tionnelles. Ce service,dirigé par le Dr.

Serge Bohbot,est une spéci-ficité d’Urgo

Medical. I l anotamment per-

m i sd e

conduire une étude sur Urgotul(lipido-colloïde) dans la prise encharge des épidermolyses bul-leuses congénitales, maladiesgénétiques qui entraînent deslésions sévères de tissus, dégéné-rant souvent en cancers de lapeau et des muqueuses. Le panse-ment mis au point par Urgo a,explique Serge Bohbot, « changéle quotidien des patients atteints

de ces pathologies, heureuse-ment très rares, et de leur

famille, souvent ame-née à réaliser les

soins ».

Laboratoires Urgo affiche un CA de 269 M€ (chiffre 2009),dont près de la moitié à l’international, et son effectifavoisine les 1 300 salariés : la société, qui n’exclut pas deprocéder à des acquisitions pour faire grossir l’une oul’autre de ses deux divisions Urgo Medical et Urgo Soins &Santé, est détenue à 100 % par la holding Viva Santé de lafamille Le Lous, qui a cédé les Laboratoires Fournier en2005 pour se recentrer sur les traitements de la plaie etla médication familiale.Le groupe détient également Juva Santé (114 M€ de CA),qui est présent sur trois segments de marché : les com-pléments alimentaires avec les marques leaders Juva-mine et Juvaligne, la désinfection avec les LaboratoiresMercurochrome et les antipoux avec les lotions et spraysantiparasitaires Marie Rose. La troisième filiale est EspritBio, qui s’appuie sur les marques Super Diet, Ricqlès etVie & Santé. L’ensemble des sociétés contrôlées par VivaSanté représente un CA d’environ 450 M€.

URGO EN CHIFFRES

Jean-FrançoisRobert,DGA d’Urgo.

FXB

Page 26: Magazine Actu Labo Mars 2011

26 Actulabo - Mars 2011

Actu Labo : Quels sont les principaux défis que

doivent relever les CROs européennes et fran-

çaises ?

Michel Abiteboul : Tout d’abord, les CROs sont

confrontées à un vaste mouvement de globalisation

qui impacte spécifiquement la recherche clinique et,

dans une moindre mesure, le préclinique. De nou-

veaux acteurs, tels que l’Inde, la Chine, bien sûr, mais

aussi le Brésil et plusieurs pays d’Amérique Latine,

ont grandement amélioré l’accès aux soins d’une

part importante de leur population et deviennent

ainsi des acteurs clés du marché.

Ce mouvement de fond est accentué par des diffé-

rences majeures dans l’encadrement réglementaire

et la prise en charge des pathologies entre pays déve-

loppés et pays émergents. En Europe, par exemple,

il est parfois difficile d’enrôler de nouveaux patients

dans des essais cliniques pour des traitements du

diabète de dernière génération parce qu’une grande

partie des diabétiques… sont déjà soignés. Les méde-

cins sont parvenus à les équilibrer avec des produits

connus et ils répugnent légitimement à modifier

leurs habitudes. Ce n’est évidemment pas du tout

le cas dans les pays émergents. Rien d’étonnant, dans

ce contexte, que le nombre d’essais cliniques (I à

IV) menés sur le territoire français ait fondu de 40 %

en dix ans.

Par ailleurs, le modèle de l’innovation pharmaceu-

tique est notoirement en crise. Le budget mondial de

la R&D dans la pharma a triplé en quelques années

pour un rendement de plus en plus faible.

Aujourd’hui, le coût de développement d’une nou-

velle molécule, c’est en moyenne près de 1 Md$ !

Les pharmas ont l’obligation d’inventer un nouveau

modèle pour cette partie critique de leur business.

On le voit bien, ils n’hésitent plus à « tuer » de plus

en plus tôt les molécules qui n’ont pas rapidement

produit des résultats encourageants dans les phases

cliniques précoces. Et cette situation ouvre des pers-

pectives pour leurs sous-traitants.

Actu Labo : Ces évolutions vont-elles conduire

les pharmas à externaliser davantage la clini-

que ?

Michel Abiteboul : Oui, indiscutablement. D’ores

et déjà, on estime que près de 60 % de la recherche

– le « R » de « R&D » ! – est sous-traitée. La part déve-

loppement – « le D… » – n’est externalisée qu’à hau-

teur de 20 %, mais les études sur les anticipations

des big pharmas laissent entendre qu’elle pourrait

passer à moyen terme à plus ou moins 35 %.

L’outsourcing des essais cliniques représente déjà

un marché mondial de 20 à 25 Md$ et il enregistre

une augmentation annuelle de 7 à 8 %, soit le double

de la croissance globale des marchés pharmaceu-

tiques.

Pour autant, cette croissance est inégalement répar-

tie. En Europe et en Amérique du Nord, elle reste

molle ; en revanche, elle est évidemment beaucoup

plus dynamique en Asie du Sud-Est et en Amérique

Latine.

Actu Labo : Est-ce à dire que seules les CROs

disposant d’une couverture globale pourront

tirer leur épingle du jeu ?

Michel Abiteboul : Il n’existe, en effet, qu’une petite

dizaine de grandes CROs installées sur tous les conti-

nents et capables de mener des programmes mon-

diaux multidimensionnels de recherche de phases

II et III. A l’autre bout du spectre, des acteurs locaux

Michel Abiteboul,ex-président del’AFCROS – il aachevé son mandatfin janvier –, prévoit,en s’appuyant surplusieurs études,que plus du tiersdes essais cliniquesdevraient êtreexternalisés dans unproche avenir.Pour autant, cemouvementd’outsourcing, quiintervient dans uncontexte de criseprofonde despolitiquesd’innovation,devrait d’abordprofiter aux CROsdisposant d’uneprésenceinternationale.Il favoriseraprioritairement lesmarchés despays émergents.

MICHEL ABITEBOUL, EX-PRÉSIDENT DE L’AFCROS (ASSOCIATION FRANÇAISE DES CROs)

« Plus de 35 % des essais clini

Stratégies GRAND TÉMOIN

Page 27: Magazine Actu Labo Mars 2011

Actulabo - Mars 2011 27

peuvent toutefois répondre à des besoins très spéci-

fiques dans le cadre de projets de phase I. Par ail-

leurs, il ne faut pas sous-estimer le potentiel

important que représentent les études de pharmaco-

épidémiologie qui présentent fréquemment un carac-

tère national. Elles sont, par nature, davantage à la

portée de structures plus modestes, que celles-ci

soient indépendantes ou filiales de grands groupes.

Enfin, les politiques d’alliances, d’acquisitions ciblées

et de développement collaboratif menées par cer-

taines CROs – je pense notamment à la stratégie

menée par RPS – peuvent pallier le handicap originel

de la taille.

Actu Labo : Comment vont évoluer les rela-

tions entre les pharmas et leurs sous-trai-

tants ?

Michel Abiteboul : Il me semble que l’on devrait

s’acheminer vers un partage plus équilibré des

risques et des bénéfices entre les donneurs d’ordres

et les CROs. Il est probable que l’on aboutisse à la

mise en place de plus en plus fréquente d’une sorte

de bonus-malus entre les parties prenantes. Exemple :

en cas d’échec d’une phase de développement cli-

nique, la CRO ne recevrait qu’une part minorée de la

valeur du deal initial. En revanche, en cas de succès,

le sous-traitant devrait percevoir des royalties en sus

du montant du contrat, un peu sur le modèle des

milestones (paiements d’étape) dans l’univers bio-

tech.

Tout ceci est certes très nouveau pour les CROs qui

vont devoir sortir de leur culture de prestataire pur

et dur. Une telle mutation impliquera sans doute

d’assez profondes modifications organisationnelles et

elle requiert naturellement une surface financière

plus importante ; un tel modèle ne devrait donc être

emprunté que par les CROs pouvant d’ores et déjà

revendiquer une taille respectable.

En tout état de cause, la mise en œuvre d’alliances

flexibles impliquant des acteurs

très différents dans une logi-

que de mutualisation des

risques et des coûts me

paraît l’un des sentiers de

croissance les plus souhai-

tables pour les acteurs de ce

marché.

Propos recueillis parJean-Christophe Savattier

ques vont être externalisés »

Devenu vice-président de l’AFCROs au mois de janvier après en avoirexercé la présidence durant quatre ans, Michel Abiteboul est médecinrhumatologue et interniste. Son parcours dans l’industrie pharmaceu-tique a commencé dans les années quatre-vingt comme conseillerscientifique de MSD. Il a ensuite intégré Synthelabo, puis dirigé plusieursprogrammes de développement clinique, notamment dans les domainesde l'ostéoporose, des immunomodulateurs et des analgésiques : il aégalement collaboré au développement d’un nouveau système de déli-vrance des médicaments. Entré il y a une quinzaine d’années chezQuintiles, Michel Abiteboul est responsable des grands comptes straté-giques à l'échelle internationale.

UN PROFESSIONNEL DE LA SANTÉ

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28 Actulabo - Mars 2011

S elon une récente étudepubliée par l’institut Xerfi,la crise financière a bien

coupé dans son élan l’essor dumarché de la recherche cliniquesous contrat. Ainsi, alors que l’ac-tivité des prestataires implantésdans l’Hexagone progressait, limi-tée à 5,3 % en 2008 avant de chu-ter à 2 % en 2009, à l’échellemondiale le trou d’air s’est concré-tisé par une contraction de 2 % en2009 de la facturation des six plusimportantes CROs.La faute en revient aux nombreuxreports des programmes derecherche des donneurs d’ordreet notamment des sociétés de bio-technologie largement tributairesdes marchés financiers. « Les ajus-tements organisationnels liés auxmégafusions et restructurationsde l’industrie pharmaceutique

ont également retardé l’avance-ment des projets de recherche »,indiquent les rédacteurs.Pour autant, toujours selon cetteétude, « le retour aux fondamen-taux du marché s’est amorcé dès2010 » et les prestataires devraientrecouvrer une crois-sance moyenne an-nuelle de 6 % dès2012.Conformément auxenseignements prodigués parnotre grand témoin MichelAbiteboul (voir son interviewpages 26-27), l’étude Xerfi affirmepar ailleurs que « le processus d’ex-ternalisation de la recherche ausein des grands groupes demeu-rera le principal moteur de l’acti-vité des CROs ». L’autre facteur decroissance des CROs est la mon-tée en puissance du secteur desbiotechnologies. Pour les biotechs,dont les moyens internes de déve-loppement sont souvent réduits àleur plus simple expression, lerecours à des compétences exté-rieures constitue « un passageobligé ». Dans ce contexte, la partdes essais cliniques sous-traitée àdes CROs devrait être portée à35 % d’ici à trois ans.Toujours selon les rapporteurs del’étude, cette accélération du mou-vement d’externalisation de la

recherche clinique « est aussi lefruit de mutations de l’environ-nement réglementaire ». Ainsi, « lemanque de transparence dans lesprocessus d’homologation desnouveaux produits et les attentesdes agences du médicament en

matière de sécu-rité » ont abouti àune « sélection deplus en plus dras-tique des médica-

ments dès les phases précoces dedéveloppement et à un allonge-ment de la période de validationavant l’AMM ». Autant d’élémentsqui constituent des opportunitésde croissance pour les organismesde recherche sous contrat. LesCROs françaises doivent toutefoisaffronter la tendance à la globali-sation de la recherche cliniquemondiale avec, pour corollaire,une « large remise en cause del’attractivité de la recherche cli-nique française » ; celle-ci pâtit,parfois au bénéfice d’autres paysindustrialisés concurrents (Italie,Espagne, pays scandinaves), « deson retard chronique dans les bio-technologies, mais surtout d’uneimage dégradée en matière devitesse de recrutement, d’organi-sation et de formation des investi-gateurs ».

Jean-Christophe Savattier

Les CROs ont étéimpactées par la criseLa crise financièrea pénalisé lacroissance desorganismes derecherche souscontrat en 2008et en 2009.Ceux-ci devraienttoutefois reprendreun rythme moyende croissancede 6 % dès 2012.

La rechercheclinique

française estremise en cause

Stratégies RECHERCHE CLINIQUE

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Actulabo - Mars 2011 29

CEREP RÉDUIT LA VOILURELe français Cerep, spécialisédans les études précliniques etla pharmacologie in vitro, tra-verse une mauvaise passe. Ladirection vient d’annoncer lamise en œuvre d’un plan de sau-vegarde de l’emploi qui devraitaffecter 41 des 205 salariés.Parmi les dispositions présen-tées au comité d’entreprise fi-gure le transfert du siège socialparisien à Celle l’Eves-cault, prèsde Poitiers (86), où le groupeexploite déjà d’importantes capa-cités.

LE GBRC S’INSTALLEÀ TALENCELe Groupement Bordeaux Re-cherche Clinique (GBRC), laplate-forme de recherche cli-nique mutualisée bordelaise,

devrait s’installer prochainementà Talence, en banlieue de Bor-deaux (33). Le GBRC sera la pre-mière plate-forme nationale dece type à gérer des contrats derecherche clinique industrielleet la structure devrait employercinq salariés dans un premiertemps.

UNE PLATE-FORMENUTRACEUTIQUE À LILLELa société Purifunction va exploi-ter sur le parc d’activité lilloisEurasanté une plate-forme dedéveloppement et de productionde lots cliniques de produits denutraceutique. L’unité à laquellecorrespond un investissement de15 M€ sur cinq ans devraitemployer une petite vingtaine decollaborateurs d’ici à cetteéchéance.

BIOVAYS ENREDRESSEMENT JUDICIAIRELa CRO marseillaise Biovays,spécialisée dans les tests in vitroet ex vivo pour évaluer les effetsde composés sur des cellules ettissus animaux et humains, a étéplacée en redressement judi-ciaire. Elle n’avait enregistré que564 000 € de CA en 2008. Biovaysa dû renoncer à son projet de dé-ménagement : elle devait inves-tir 2 M€ et lever 800 000 € au-près d’investisseurs privés.

SGS CEPHAC INVESTITSGS Cephac, la société de bioa-nalyse filiale du groupe SGS, vainvestir 2,1 M€ à Poitiers (86)dans l’augmentation des capaci-tés d’essais et de tests molécu-laires destinées à accompagner

des programmes cliniques etprécliniques. En 2011, le site poi-tevin compte s’agrandir de 500m²et sa direction prévoit d’embau-cher 50 collaborateurs durant lestrois prochaines années.

CLINICAL DATA VENDSA PHARMACOGÉNOMIQUEL’américain Clinical Data vientde boucler la vente de sa divi-

sion dédiée à la pharmacogéno-mique et au développement debiomarqueurs à son compatrioteTransgenomic pour 15,5 M$.Clinical Data compte désormaisse recentrer sur le développe-ment du vilazodone (antidépres-seur) et du Stedivaze (vasodi-latateur).

ECRON ACUNOVA S’ALLIEÀ NEWCASTLELa CRO indienne Ecron Acunovaa signé un accord de collabora-tion avec l’université de New-castle, en Angleterre. Cettedernière accueille une des prin-cipales écoles de médecine duRoyaume-Uni et est très orien-tée vers la recherche. Ecron Acu-nova compte asseoir sa présencesur le marché britannique.

QUINTILES OUVRE EN INDELa CRO américaine Quintilesvient d’ouvrir une unité de re-cherche clinique de Phase I(86 lits) au Apollo Health City àHyderabad, en Inde. Celle-ci éva-luera des composés développésà la fois en Inde et dans d’autrespays. Quintiles travaille notam-ment dans les domaines del’oncologie, du SNC et des mala-dies cardiovasculaires.

La CRO irlandaise Venn Life Sciences (VLS), implantée enAmérique du Nord, au Mexique et en Australie, étoffe sapalette en s’emparant d’un des acteurs français du marchédes études cliniques. Elle a, en effet, signé cet automne l’ac-quisition de la CRO Développement Clinique International(DCI), créée en 1989 par le Dr. Frédérique Cabrières et implan-tée à Bougival (78) ; DCI, qui réalise des études de la phase Ià la phase IV, emploie 40 salariés.VLS avait déjà repris l’an passé laCRO néerlandaise UpToYou aprèsavoir bouclé une augmentation decapital d’environ 3 M€.

LE FRANÇAIS DCI REPRIS PARVENN LIFE SCIENCES

Page 30: Magazine Actu Labo Mars 2011

F amar, l’une des principalesCMOs européennes, tient àfigurer au premier plan sur

les marchés du façonnage à fortevaleur ajoutée. C’est ainsi que lesous-traitant grec contrôlé par lafamille Marinopoulos a inauguréen octobre dernier une importanteaugmentation capacitaire de sonusine de St-Rémy-sur-Avre (28), unex-site Abbott racheté en 2007.Le groupe, qui souhaite spécialiserses cinq unités françaises, a engagéau profit de cette usine de 205 sala-riés près de 6 M€ dans l’installa-tion de deux nouveaux lyophilisa-teurs.Avec 6 « lyos » et une surfacedédiée de 200 m2, le site eurélienqui pourra produire 18 millions deflacons par an (5, 15 et 30 ml) –contre 14 millions dans la configu-ration antérieure – « figure désor-

mais parmi les trois ouquatre plus grandesunités européen-nes de fabrica-tion de produits

lyophilisés », affirmeainsi Régis Martin, le

directeur des opérations dugroupe Famar.Les deux nouveaux lyophilisateursdotés de systèmes de chargementet portes dites « pizzas » de marqueTelstar viennent compléter quatreautres lyophilisateurs qui furentcommercialisés par la société fran-çaise Usifroid, pas-sée depuis dans legiron du groupe ibé-rique… Telstar.« Il est encore diffi-cile de prédire lesvolumes exacts quisortiront de cette unité », prévientLaurent Galibert, le directeur dusite de St-Rémy. Tout dépend desproduits et des différents temps decycle – de 35 à 122 h – attachés àces fabrications ». Pour autant, afind’assurer toutes les éventualités decharge, le groupe n’a pas lésiné surla partie aval du process en se

dotant d’une ligne de flaconnaged’une capacité de 300

« coups » par minute.Les produits qui sortent des

lyophilisateurs de l’usine deSt-Rémy sont

encore trèsmajoritaire-ment destinésau groupeAbbott – prèsde 75 % des

volumes – ets ’ i n s c r i v e n t

« notamment

dans la catégorie des anti-infec-tieux et dans des indications neu-rologiques, ainsi que dans celledes antidépresseurs, poursuitLaurent Galibert. Mais naturelle-ment, nous avons bon espoir deremporter de nouveaux contratset de bénéficier de transferts de

fabrication de pro-duits à forte valeurajoutée et à forteactivité ».Cela devrait con-duire le façonnier àse doter à terme de

nouveaux équipements de typeisolats « protégeant totalement lesopérateurs ». Toutefois, le direc-teur de l’usine eurélienne refusede s’engager sur un éventuel calen-drier…Dans le même temps, le groupe,qui entend mener à son terme unestratégie de spécialisation de sesdifférentes unités, a engagé letransfert de la production de for-mes solides effectuée jusqu’alorsà St-Rémy au bénéfice de l’usine(160 collaborateurs) de L’Aigle (61)située à une cinquantaine de kilo-mètres. Ce programme devait êtrefinalisé au début de l’année.Famar confirme aussi sa volontéde regrouper ses capacités orléa-naises sur un site unique. RégisMartin, qui occupe depuis un anet demi le poste de directeur desopérations, nous précise que ceprogramme majeur « sera opéra-

Le groupeentend mener une

stratégie despécialisation deses différentes

unités

Famar spécialise ses usines

En direct des usines

La CMO contrôléepar la famillegrecqueMarinopoulosvient de renforcersignificativement lescapacités de sonsite de St-Rémy-sur-Avre (28) quidevient l’une desplus importantesunités européennesde lyophilisés.Le groupe a aussiengagé leregroupementde ses moyensindustriels orléanaissur l’ex-site McNeil,récemment entrédans le périmètredu sous-traitant.

Laurent Galibertet Régis Martin.

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Actulabo - Mars 2011 31

tionnel à la fin 2012, au plus tardau début 2013 ». Le projet vise àtransférer les productions de l’ex-usine Novartis (32 000 m2) duChamp-de-Mars (360 salariés), posi-tionnée sur la fabrication de formessèches, de liquides et de sachets,sur le site de l’ex-unité Mc NeilManufacturing de La Source.Reprise au groupe J&J par Famarfin 2008, cette dernière est spécia-lisée dans les produits OTC(liquides et pâteux) et emploie 445salariés sur 55 000 m2.« Les études techniques sont ter-minées, poursuit Régis Martin, etnous avons déjà implanté deuxateliers pilotes à La Source afinde qualifier les premiers transfertsde produits. Nous devons, en effet,déposer de nouvelles demandesd’AMM dans les pays que nousfournissons. Ce qui impose derevalider les process de fabrica-tion sur le site d’accueil. Les opé-rations seront menées dans cesateliers sans attendre le transfertdéfinitif des lignes ». De quoi satis-faire toutes les exigences sanitairessans compromettre les sacro-

saintes exigences de réduction dutime-to-market.Globalement, ce programme re-présente un investissement de30 M€. L’implantation s’effectueradans des zones de l’ex site Mc Neilaujourd’hui affectées au stockage,ce qui devrait conduire le groupeFamar à engager la constructionde nouveaux bâtiments pour « unesurface comprise entre 2 000 et4 000 m2 ».

Ce transfert et cette consolidationindustrielle comporteront inévita-blement un important volet social :148 postes – « au maximum »,assure Régis Martin – devraient êtrerayés des effectifs à l’issue duregroupement. Une premièreétape va se concrétiser « par lasuppression de 60 postes d’ici à lafin 2011 sur La Source », prévientla direction qui précise « qu’au-cune réduction des effectifs directsde production n’est envisagée ».A priori, ces mesures d’ajustementdes effectifs privilégieront les dispo-sitifs les plus soft. Ainsi, à l’heureoù nous écrivons ces lignes, prèsd’une soixantaine de départs vo-lontaires étaient espérés par ladirection.

Jean-Christophe Savattier

Les chiffres clésde Famar• 3 100 salariés• 380 M€ de CA• 11 sites de production,12 avec Alcorcon

Famar a entériné en toutdébut d’année la reprisede l’usine madrilène deSanofi-Aventis, située pré-cisément à Alcorcon. Cetteusine, qui emploie 330salariés, produit des for-mes solides et des stériles

dont une part importante de produits lyophilisés. Le deal,assorti d’un classique contrat de sous-traitance, prévoitqu’un investissement « significatif » devrait prochainementvenir renforcer les capacités du site dans les stériles. Cedernier constituera une plate-forme idéale pour la pros-pection du marché ibérique du façonnage, qualifié de« prometteur » par la direction de Famar. Cet accord vient« renforcer la collaboration de long terme » entre Sanofi-Aventis et le façonnier grec qui s’est déjà illustrée par lerachat en 2001 de l’usine normande de L’Aigle.

FAMAR REPREND L’USINEMADRILÈNE DE SANOFI-AVENTIS

françaises

ENB

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32 Actulabo - Mars 2011

En direct des usines

A Geel, dans lesFlandres belges, labiopharm Genzymeva ajouter 250 M€

aux 350 M€ déjàinvestis pourproduire l’alphaalglucosidase, leprincipe actifbiologique de sontraitement de lamaladie de Pompe.L’objectif est dese préparer à laprogression dunombre de patientssoignés pour cettemaladie rare.

P endant les travaux, la ventecontinue. En pleine discus-sion avec Sanofi-Aventis,

la biopharm Genzyme n’en oubliepas de poursuivre ses investisse-ments industriels tous azimuts. Lanouvelle unité de Lyon-Gerland esten cours de construction pourfournir de la Thymoglobuline, cellede Framingham s’apprête à pren-dre le relais d’Allston et à servir deback-up pour la production duCerezyme et duFabrazyme... et Geelajoute 250 M€ aux350 M€ déjà dé-pensés depuis unedizaine d’années pour transformerl’unité du néerlandais PharmingNV en complexe de bioproductiondédié à Myozyme/Lumizyme, letraitement de la maladie de Pompe,et à Mabcampath, le traitement desleucémies lymphoïdes chroniques;celui-ci utilise l’anticorps monoclo-nal alemtuzumab, en attente d’uneindication contre les scléroses mul-tiples. Pour le remplissage desflacons de ces traitements fort coû-teux, le site irlandais de Waterfordpoursuit son expansion (lire ci-des-sous).Le programme annoncé le 20 jan-vier à Geel, commune des environsd’Anvers, en présence de KrisPeeters, le ministre-président dugouvernement flamand, est proba-blement un des plus importants de

ces dernières années en Belgique.D’ici à 2014, la biopharm deCambridge va, en effet, ajouter22 000 m2 à ses installations exis-tantes. Ces nouvelles capacités abri-teront deux bioréacteurs de 4 000litres chacun ainsi que des équipe-ments pour la purification. Le nom-bre de bioréacteurs de 4 000 litrespassera donc à cinq, avec deuxactuellement en production com-merciale et un troisième en ins-

tance de recevoir sespremières homolo-gations d’ici à la finde l’année. Il faut yajouter les deux bio-

réacteurs de 10 000 litres pour laculture en suspension.L’histoire du site de bioproductionGenzyme de Geel a donc com-mencé en 2001, avec la décisionprise par la biopharm de Cam-bridge (Massachusetts) d’investirsur place 160 M€ afin de produirel’alemtuzumab, le principe actif deCampath/Mabcampath. L’unitéouvre officiellement ses portes enseptembre 2005 après les longuesphases d’homologation des pro-cess et de validation par la FDA etl’EMEA. Cette même année,Genzyme décide d’ajouter unenouvelle tranche d’investissementde 140 M€ à Geel, cette fois pourl’alpha alglucosidase du Myozyme/Lumizyme, approuvé en Europeen 2006.

En mars 2009, l’usine expédie lepremier lot commercial deMyozyme, quelques semainesaprès son homologation sur lemarché européen. Le site emploiealors 340 personnes. Le board choi-sit ce lancement officiel pourannoncer une troisième tranched’investissement, de 46 M€ cettefois, destinée à accompagner lamontée en puissance du traite-ment de la maladie de Pompe ; untroisième bioréacteur de 4 000litres, celui qui est en cours d’ho-mologation, complète les installa-

Les chiffres clésde Genzyme à Geel• 450 salariés à fin 2010

• 150 embauches prévuesd’ici à 2012

• 22 000 m2 projetés d’icià 2013

• 2 bioréacteurs de10 000 litres

• 2, et 5 à terme,bioréacteurs de 4 000 litres

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Genzyme va plus loin à Geel

Le nombrede bioréacteursde 4 000 litrespasse à cinq

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Actulabo - Mars 2011 33

tions de culture cellulaire exis-tantes, soit deux bioréacteurs de10 000 litres. Janvier 2011 marqueune nouvelle étape pour le site quis’est doté de réserves immobilièrespour répondre à un nouvel ac-croissement de la production.Geel emploie aujourd’hui 450 sala-riés et le projet fera passer l’effectifà 600 personnes. Les travaux deconstruction ont démarré en toutefin d’année dernière et ils de-vraient s’achever au début de l’an-née 2013. Les phases d’homo-logation seront terminées en 2014.

Genzyme sera alors prêt à four-nir ce traitement très onéreux(120 000 € par an pour un en-fant… trois à quatre fois plus pourun adulte) aux patients à qui il peutêtre administré. Car, si quelque1 500 personnes sont aujourd’huisoignées dans le monde, on estimeque le nombre de cas est six à sept

fois supérieur. Rappelons que prèsde 6 000 patients atteints de lamaladie de Gaucher, dont la pré-valence est plus faible, sont actuel-lement soignés très majoritaire-ment par le Cerezyme du mêmeGenzyme.

La nouvelle unité de Geeltelle qu’elle apparaîtraà la fin des travauxqui viennent dedémarrer.

François-Xavier Beuzon,à Geel

Genzyme a débuté ses recherches pour un traitement de la maladie dePompe à la fin des années quatre-vingt-dix. Depuis, la biopharm présidée parHenri A. Termeer a investi près de 1 Md€ dans le développement d’un traite-ment. Plusieurs candidats étaient en concurrence et, entre 1998 et 2002,Genzyme a conduit en parallèle les études pour chacun d’entre eux avant dese fixer sur l’actuel Lumizyme/Myozyme, dont les essais cliniques ont étéconduits jusqu’en 2006, date de son approbation par les autorités de santé.La maladie de Pompe est une maladie neuromusculaire handicapante, pro-gressive et souvent fatale, qui est occasionnée par une anomalie génétique ouun dysfonctionnement de l’acide enzymatique lysosomal alglucosidase alpha(GAA). Cette insuffisance enzymatique entraîne une accumulation de glyco-gène principalement dans les tissus musculaires, ce qui occasionne une ato-nie des muscles, une perte de la fonction respiratoire et, souvent, une mortprématurée.La fréquence de la maladie est d’un cas pour 40 000 personnes. Elle apparaîtdès la naissance ou aux alentours de la cinquantième année.

DIX ANS DE RECHERCHE POUR LAMALADIE DE POMPE

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34 Actulabo - Mars 2011

En direct des usines

Genzyme se sent décidémentpousser des ailes à Water-

ford, une petite ville à 150 km ausud-est de Dublin où le groupeexploite une unité industrielle de460 salariés. Cette ex-unité Bausch& Lomb, acquise par la biopharmaméricaine en 2001, va bénéficierd’un important transfert de charge.Suite à un accord signé avec la FDAconsécutif à l’identification de trèssérieux problèmes de contamina-tion sur son usine d’Allston, à Bos-ton (Massachusetts), la plate-formede production irlandaise récupèreles opérations de remplissage et definition de lots d’injectables desti-nés au marché américain. Il s’agitnotamment du Cerezyme (maladiede Gaucher), du Myozyme/ Lumizy-me (maladie de Pompe), du Fabra-zyme (maladie de Fabry) et duThyrogen (cancer de la thyroïde).Une partie des produits qui étaientauparavant produits à Allston seraconfiée à la CMO américaineHospira. Mais l’usine irlandaise,

naturellement agréée FDA et « quidestine déjà près de 50 % de

sa production au marchéaméricain », souligne ledirecteur du site PatO’Sullivan, parvientà tirer parfaitementson épingle du jeudans le cadre d’une

opération prévue pour être ache-vée avant la fin du mois d’août. Lesvolumes précis qui seront transfé-rés en Irlande n’ont cependant pasété dévoilés.Quelques semaines avant l’annoncede ce transfert de charge, la direc-tion qui nous a reçus en Irlandenous confiait que l’usine – qui adéjà bénéficié de 450 M€ d’investis-sements depuis 2001 – allait sedoter d’une seconde ligne de rem-plissage de flacons et de trois lyo-philisateurs supplémentaires afinde porter la capacité flacons à plusde 1,6 million d’unités. L’essentieldes principes actifs biologiques sontproduits à Geel, en Belgique (lirepages 32 et 33), ainsi qu’à Marcy-l’Etoile, en banlieue lyonnaise.Mais le site de Waterford, qui pro-digue de surcroît un très agréablecadre de travail à ses collaborateurs,ne cantonne pas son savoir-faireaux produits lyophilisés. L’usine aégalement acquis une forte exper-tise dans le domaine des formessèches. Elle est ainsi devenue uneunité de référence pour la fabrica-tion du Renagel (accompagnementdes patients sous dialyse) et de laThymoglobuline, un médicamentà base d’anticorps polyclonaux ad-ministré à des patients ayant subiune transplantation rénale.« Notre capacité de production de

comprimés est de 1,3 milliardd’unités », souligne Pat O’Sullivan.Elle a été doublée récemment parla construction d’un second bâti-ment de production de 7 500 m2

qui utilise un process par gravita-tion. Il a fallu obtenir l’aval du boardpour que l’usine abaisse de manièresignificative son point mort afin depallier l’explosion locale des coûtsde construction.« Nous exploitons à ce jour deuxlignes comprimés, une ligne fla-cons – appelée donc à être dou-blée – ainsi qu’une ligne sachets »,complète Pat O’Sullivan qui insistesur la très forte polyvalence deséquipes de manufacturing et surleur capacité « à prendre en chargede grandes séries aux caractéris-tiques très variées ».Flexibilité, réactivité, capacité d’a-daptation : telles semblent être, eneffet, les principales qualités descollaborateurs d’une usine, quilorsqu’elle était exploitée parBausch & Lomb, produisait… desverres de lunettes solaires pour RayBan. « La transformation du sa-voir-faire et la mutation de l’usineen un établissement de productionpharmaceutique a mis moins d’unan », indique Pat O’Sullivan avecfierté.

L’usine irlandaisede Genzyme,très polyvalente,va accueillir unimportant transfertde production enprovenance del’usine d’Allston,dans leMassachusetts.Une opérationqui sonne commeune consécration.

Jean-Christophe Savattier,à Waterford

Pat O’Sullivan

Genzyme conforte son sitede Waterford

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Actulabo - Mars 2011 35

A Evry (91), le Généthon vientde se doter d’un outil qui

n’a probablement pas beaucoupd’équivalent dans le monde. Lelaboratoire, positionné sur les thé-rapies géniques contre les mala-dies rares, vient en effet d’inau-gurer une plate-forme de produc-tion de vecteurs de médicamentsgéniques qui sera susceptible dedélivrer une vingtaine de lots cli-niques « dans la stricte conformitéaux standards les plus exigeantsde l’industrie pharmaceutique »,indique Frédéric Revah, le direc-teur général du Généthon.Jusqu’à ce que ce programme soitachevé, le Généthon n’était eneffet en mesure de produire que

cinq à six lots annuellement.« Une telle modicitéconstituait clairement ungoulet d’étranglementpour nos programmes

de recherche. Ilnous fallait

impé -

rativement réagir », analyse Fré-déric Revah.Le programme, d’un gabarit horsdu commun, est au diapason deces ambitions. Généthon Bioproda requis un investissement de28 M€, dont 23 M€ de concoursapportés par les col-lectivités locales etle Genopole. « Nesoyons pas immo-destes. Cette unitédevrait tout simple-ment compter par-mi les plus importants centres defabrication de vecteurs au mon-de », souligne son dirigeant.Le module comportera 5 000 m2

de salles dédiées à la bioproduc-tion et au contrôle qualité. « Nousserons équipés de process de typeAAV pour anti-adeno-associatedvirus 2 et de quatre bioréacteursd’une capacité totale de 800litres », détaille le directeur généraldu Généthon . L’exposé del’importance des moyens qui ontété affectés aux applications de

traitement de l’air est tout aussiédifiant : une quinzaine de

centrales vont permet-tre de bénéficier à l’in-térieur des sallesclassées d’une atmo-sphère « dont la pro-preté sera de 100 000 à

500 000 fois supérieure à celle del’air ambiant ».Cette plate-forme, à laquelle serarattachée une cinquantaine de col-laborateurs, devrait être opération-nelle dans quelques semaines, lelaboratoire souhaitant en effet

débuter les opéra-tions de qualifica-tion d’ici à la fin mai.« Nous devrionsengager la produc-tion des premierslots au début de

l’année 2012. »Deux programmes cliniques (I/II)parmi les plus avancés duGénéthon devraient grandementbénéficier de ce soutien industriel :le premier dans le traitement dela gamma-sarcogly-canopathie –une déficience musculaire progres-sive débutant à partir de l’âge de10 ans – et du syndrome deWiskott-Aldrich qui provoque degraves désordres immunitaires.Pour l’heure, Frédéric Revah nesouhaite pas proposer ses capaci-tés en sous-traitance. « Le marchéest encore trop étroit et notre cul-ture, ainsi que notre organisa-tion, ne nous permettent que detravailler dans des logiques departenariats puissants et de longterme ».

JCS

Le bras arméde l’Associationfrançaise pour lesmyopathies (AFM)vient de se doterà Evry (91) d’uneplate-forme deproduction devecteurs demédicamentsgéniques. Ceprogramme,qui seraopérationnel en2012, représenteun investissementde 28 M€.

Un outil d’exceptionpour le Généthon

Cette unité devraitcompter parmi lesplus importants

centres defabrication de

vecteurs au monde

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B asé à Beauvoir-en-Royans,en Isère, Stiplastics s'estfait connaître de l'indus-

trie pharma au travers de sa mar-que de pilulier Pillbox® reconnuedans tous les pays européens. Au-jourd'hui, les applications dans lasanté représentent 80% du CA quis'élève à 13,5 M€, avec un effectifde 70 personnes. D'autre part, lescapacités de son site de Beauvoir-en-Royans s'organisent aujourd'huiautour de dix-neuf presses à injec-

ter et de trois lignes auto-matisées.L'innovation atoujours été unepriorité pourl'entreprise isé-roise qui proposeaujourd'hui auxlaboratoires d'appli-

quer aux dis-

positifs de dosage la technologieIML (In-Mould Labelling) de déco-ration, très utilisée jusqu'ici dansl'agroalimentaire pour la communi-cation, le facing et le merchandi-sing. « Les laboratoires nousdemandent d'êtreinnovants, lancePatrick Sivera, pdgde Stiplastics. Nousappliquons d'habi-tude un marquagesur nos dispositifs de dosage pourliquides par tampographie surune seule couleur et une seuleface de l'éprouvette. Nos équipesde R&D ont travaillé cette fois-ci àappliquer la technologie IML auxformats cylindriques dans lecadre de la pharmacopée avecune tolérance de +/-5% sur ledosage. »C'est un challenge qui n'a pourtantpas été facile à relever et à mettreen œuvre. Après un premier échecil y a cinq ans, une seconde tenta-tive menée il y a deux ans a étécouronnée de succès. « Nousavons investi dans un dispositifindustriel, avec un système decontrôle que nous avons brevetépour en mesurer l'efficacité », pré-cise Patrick Sivera. Les premiersprototypes IML Pharmacopée ontété montrés à l'industrie lors dusalon Pharmapack 2010. Etaujourd'hui, le projet monte pro-gressivement en puissance sur le

site de Beauvoir-en-Royans, avecun premier contrat sur le pointd'être signé pour une applicationsur des gobelets IML Pharma-copée en pédiatrie.Stiplastics est également en dis-

cussion avec le labo-ratoire Upsa, unclient pour lequel ilfabrique près de 10millions de sys-tèmes de dosage

pour l'Efferalgan pédiatrique cha-que année. L'idée est ici d'appli-quer la technologie IML à une cuil-lère doseuse avec un mancheovoïde. « Sur une face, nousavons la partie dosage (gradua-tion de 4 à 9 kg) et un facing avecleur logo puis, sur l'arrière de lacuillère, il y a une partie commu-nicante sur leur médicament »,décrit Patrick Sivera.En fait, Stiplastics a bien cons-cience d'investir une niche avecl'IML appliquée aux systèmes dedosage pédiatriques et la sociétéest bien décidée à aller jusqu'aubout. « Les services des labora-toires sont vigilants sur l'aspectPharmacopée, et il y a un travailde séduction à effectuer auprèsdes médecins et pharmaciens,mais on sent qu'il y a une vraiepiste à creuser », assure le pdg. Ausein de son portefeuille, Stiplasticsa déjà appliqué l'IML à d'autresproduits, notamment les mouche-

Conditionnement

Les laboratoiresnous demandent

d’êtreinnovants

Stiplastics,spécialiste del'injection plastiquesur mesure pour lapharma, appliquela technologie IMLà ses dispositifs dedosage pédiatriques.Avec Inlab, spin-offcréée avec Sanofi-Aventis, ses travauxvont égalementdans le sens del'observance etla mise au pointd'un pilulierintelligentd'ici à 2016.

36 Actulabo - Mars 2011

Patrick Sivera, pdg de Stiplastics

Stiplastics, cap sur l'inno

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bébés ProRhinel®. La formuleest un succès à deux points devue : pour la communicationafin d'encourager l'achat d'ins-tinct en pharmacie, et pour l'in-formation avec une notice pourles jeunes mamans qui resteindissociable du pack. « Avecl'Hemobox®, on rentre dans lecadre de la personnalisation dela boîte de transport d'é-chantillons sanguinsvers le laboratoired'analyse et de bio-logie », continue Pa-trick Sivera. Avec une étiquette IMLsur la face avant et une noticementionnant les normes de trans-port sur le pack, la solutionrépond à un double souci de mar-keting et de sécurité. Et, plus enavant, la technologie IML prendaussi tout son sens pour sécuriserl'application du code Datamatrix.« C'est ce que nous faisons déjà enintégrant le Datamatrix sur laface avant de piluliers pour étu-des cliniques », souligne le pdg. Ala recherche de la meilleure solu-tion économique, cette applica-tion peut se faire chez Stiplasticssoit par technologie IML, soit partampographie ou encore par séri-graphie. Dans le cadre d'études cli-niques en double-aveugle, celapermet d'avoir une identificationsûre des dispositifs.

Marion Baschet-Vernet

Actulabo - Mars 2011 37

DISDEO, UN PROJET DE PILULIER INTELLIGENTPORTÉ PAR INLABIl y a un an, Stiplastics a participé à la création d'une spin-off baptisée Inlab, qui est membredu pôle de compétitivité mondial Minalogic installé sur le campus Minatech de Grenoble.Dirigée aujourd'hui par Roland Pesty, cette structure spécialisée dans la traçabilité vise à pré-parer le futur dans le domaine de la santé. Pour imaginer des innovations de rupture, le spé-cialiste de l'injection Stiplastics s'est associé au travers d'Inlab, porteur du projet, à despartenaires tels que le CEA-Leti, le laboratoire Sanofi-Aventis, le consultant en innovationAltran et la start-up grenobloise Alpwise.« Inlab a déjà réalisé un accord de consortium qui a été labellisé par Minalogic, et pour lequelnous attendons en mars le financement par les services de l'Etat », note Patrick Sivera. Pourl'heure, un laboratoire commun est en train de se constituer avec le CEA, et une équipe de 9chercheurs dédiés à un projet de pilulier intelligent baptisé DisDeo devrait commencer sesrecherches en avril. « En tant que leader du pilulier en Europe, l'idée qui nous habite est de par-ticiper à l'amélioration de l'observance, explique Patrick Sivera. Il y a la révolution des biotechs quiest en marche et on remarque une évolution de la galénique des formes sèches vers les liquides,et l'injectable. A l'avenir, on devra donc s'intéresser aux micro-volumes et à la micro-injection. » C'estce sur quoi les chercheurs d'Inlab vont plancher d'ici à 2016 avec un projet d'investissement dedépart de 4,4 M€ sur trois ans : il devrait être financé par l'Etat à hauteur de 40 %.

Applications de l'IML appliquéeaux systèmes de dosage.

vationLes chiffres clésde Stiplastics• 13,5 M€ de CA, dont 80 %est représenté par desapplications dans la santé

• 70 salariés• 19 presses à injection et3 lignes automatisées surson site unique deBeauvoir-en-Royans

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«2 010 est très clai-rement pournous une année

de rebond, explique d’embléeGilles Poncato, directeur commer-cial du Groupe Autajon. L’annéenous a permis de retrouver quasi-ment notre niveau d’activité de2008 et les perspectives pour 2011sont encourageantes.» Malgré lecontexte économique difficile etune pression croissante sur lescoûts des matières pre-mières, le spécialiste del’étui pharmaceu-tique a réalisé unCA en hausseà 370 M€

l’annéeder -

nière et il vise labarre des 450 M€ (+ 20%) en2011. Si la pharma représente 22 %de l’activité aujourd’hui, Autajonaffiche des ambitions plus élevéespour ce secteur dans un procheavenir. Il s’est d’ailleurs mis enordre de bataille pour y parvenir.Avec la reprise de Bopack en 2009,

qui représente un CA de l’ordrede 100 M€, il s’est positionné for-tement sur l’étiquette pharmaceu-tique. Dernièrement, le rachat deLitoplex, acteurspécialisé dansl'étui pharmaceu-tique installé àBarcelone, en Es-pagne, s’inscritdans un développe-ment résolumenteuropéen. La société catalane, quiréalise un CA de 6 M€ avec 50 sala-riés, vient consolider l'action enga-gée depuis trois ans

dans lepays par Autajon avec safiliale Durero.« Avec une croissance organiquerégulière de l’ordre de 6 à 8 %, lemarché de l’étui pharmaceutiqueest pour nous capital », affirmeGilles Poncato, dont les objectifs

sont affirmés. « Dans chaque paysoù il existe un marché pharmaimportant, nous voulons être pré-sents dans l'étui et dans l'étiquette.

Il y a des pays oùnous sommes pré-sents en étiquettes,comme les Pays-B a s , o ù n o u saurons besoin tôtou tard de nousinstaller en étuis.

En Allemagne, où nous avons unsite d’étuis, nous chercheronsaussi à être actif sur les éti-q u e t t e s . » Au t a j o n a f f i c h eaujourd’hui une double compé-tence « étuis/ étiquettes » enFrance, Belgique et Suisse. Et puis,d’autres marchés pharma signifi-catifs sont également dans sa lignede mire dans le cadre de rachats,comme la Grande-Bretagne, l'Italieet la Pologne.Cette phase d’expansion euro-péenne s’accompagne d’une spé-cialisation progressive de ses sites,alors qu’Autajon est présent éga-lement dans l’alimentaire, la cos-métique, le luxe et le pétrole.« Nous cherchons à organisercette spécialisation à tous lesniveaux, commente Jan Driessen,directeur commercial du pôle éti-quettes industrielles. Particuliè-rement sur le site Bopack Rouen,qui se spécialise progressivementdans les étiquettes pharma. L’idée

Conditionnement

Avec unecroissance de

l’ordre de 6 à 8 %,le marché de l’étuipharmaceutiqueest pour nous

capital

Autajon poursuit son offAutajon vient dereprendre Litoplex,une sociétéespagnole d’étuispharma basée àBarcelone, ce quipermet à l’entreprisedrômoise d’accroîtreson leadership enEurope. En parallèle,elle spécialise sessites et investitdans l’impressionnumérique pourun service plusréactif auprèsde ses clientslaboratoires etfaçonniers.

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est de permettre à nos équipescommerciales, administratives,production, qualité, logistique, decomprendre encore mieux lesbesoins de nos clients, en termede pré-presse, graphisme, gestion,et de se concentrer sur les besoinsspécifiques de la clientèlepharma. »La caractéristique même du métierd’Autajon est de concevoir desétuis et étiquettes sur mesure, cequi exige d’avoir une démarcheprofessionnelle auprès des clientslaboratoires et, de plus en plus,façonniers, pour le développementdes produits et la mise en placede partenariats logistiques perfor-mants. « La personnalisation vatrès loin aujourd’hui avec uneforme d’intégration du travail àtous les niveaux : création desproduits, analyse de la valeur,éco-conception, logistique,authentification, synchronisationdes productions et gestion desstocks de matières premières »,ajoute Gilles Poncato.En outre, et pour répondre à unbesoin de technicité, Autajoninvestit dans les nouvelles techno-logies, notamment l’impressionnumérique. « L’année dernière,nous avons beaucoup développéla technologie numérique sur lesétiquettes, et ce sera à terme aussieffectif sur les étuis avec de nou-velles machines installées sur les

sites de Rouen, d'Anvers etd'Amsterdam », pointe GillesPoncato. « Nous cherchons àcibler le service pour nos clientsqui ont besoin de très petitesquantités dans un délai trèscourt, moins d’une semaine, àdes coûts raisonnables », explique-t-il. Il est vrai que les lancementsde produits en Europe sont com-plexes avec un grand nombre depays, de langues, d’obligationslégales, de couleurs, à gérer sur

les packs. Le numérique permetcette flexibilité et réactivité deman-dées par la pharma. La technolo-gie permet également d’adapterl’identification unitaire qui existesur les étuis avec le Datamatrix àl’étiquette primaire. C’est unedemande quotidienne maintenantsur le site de Bopack Rouen, selonJan Driessen.

Marion Baschet-Vernet

Actulabo - Mars 2011 39

ensive européenneBOPACK ROUEN CONCENTRE SES EFFORTSDANS LE NUMÉRIQUE

En Seine-Maritime, l’unitéBopack de Franqueville-St-Pierre figure parmi les pre-miers sites de fabricationd’étiquettes pharmaceuti-ques en Europe. Avec 180employés, elle produit chaqueannée 5 milliards d'étiquettessur une surface de 10 000 m2.Bopack y réalise un CA de27 M€ dont 10 % est réinvestichaque année.

La moitié de la surface de production est dédiée à la pharma, qui compte sept lignes de produc-tion, dont deux nouvelles lignes automatisées depuis cette année. A cela, s’ajoute une ligne deproduction numérique depuis dix-huit mois. « L’année prochaine, nous avons prévu d’augmenterencore de 40 % la surface dédiée à la production d’étiquettes pharmaceutiques avec l’ajout de nou-velles machines d’impression traditionnelles, et nous veillerons à ce que notre capacité numé-rique reste adaptée », note Jan Driessen. L’idée est de répondre à une demande croissante dumarché, qui se réorganise également chez Autajon avec la spécialisation des sites. Rouen va pro-gressivement récupérer les productions d’étiquettes pharma d’autres sites d’Autajon, notam-ment de Lorient et de Strasbourg qui se concentreront respectivement à l’avenir sur l’alimentaireet la cosmétique.

Les chiffres clésd’Autajon• 370 M€ de CA en 2010• 2 720 salariés• 21 sites en Europe• 5 sites spécialisés en étuispharma (France, Suisse,Allemagne, Espagne, Belgique)

• 3 sites spécialisés enétiquettes pharma (France,Belgique, Pays-Bas)

ENB

REF

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Conditionnement

40 Actulabo - Mars 2011

COGNEX REMPLITÀ LA DEMANDECognex Corp., qui conçoit descapteurs et systèmes de visionindustrielle, vient de développerun système permettant de loca-liser précisément les contenantset bouchons d’une ligne deconditionnement et de fournirces coordonnées aux robotsavant le traitement. In-SightMicro (voir ci-dessous) donneainsi la possibilité de permuterrapidement, sur la même ma-chine, des contenants de type oude taille différents. Le systèmeutilise des matériaux jetablespour toutes les pièces en contactavec le procédé, ce qui réduitégalement le temps de change-ment et élimine le risque decontamination croisée.

GERRESHEIMERSE RENFORCE DANS LESSERINGUES PRÉREMPLIESL’un des leaders mondiaux dupackaging dédié à l’industriepharmaceutique – et n°2 dumar-ché de la seringue préremplie –,l’allemand Gerresheimer(1,02 Md€ de CA), va investirenviron 20 M€ sur son site deBünde (nord de l’Allemagne)dans l’installation d’une qua-trième ligne de production deseringues pré-remplies. Ce pro-gramme, qui devrait être achevéen 2012, va accroître la capacitéannuelle à environ 120 millionsde seringues.

GSK S’ALLIE AVECBINNOPHARMGlaxoSmithKline a signé un dealavec le russe Binnopharm pourla production de vaccins enRussie. Selon les termes de cetaccord, Binnopharm s’occuperadu conditionnement d’une par-tie des produits du britanniquemais devra au préalable engager

un programme de mise en con-formité aux cGMP de son site deMoscou.

HELVOET PHARMAS’INSTALLE EN INDEHelvoet Pharma – division packa-ging du suisse Daetwyler Group –vient de débuter la constructiond’une usine d’emballage à Pune,dans l'Etat de Maharashtra, enInde. L’opération se monte à26,5 M$ et Helvoet prévoit déjàd’investir 19 M$ supplémentairessur le site dans les deux prochai-nes années.

CATALENT LICENCIESA TECHNOLOGIE MEPL’américain Catalent vient delicencier sa technologie MEP(Media Enhanced Packaging)permettant d’apposer des don-nées invisibles sur un packagingafin d’améliorer sa traçabilitéet son authentification. Ce codeinvisible peut être lu par un or-dinateur ou un téléphone por-table.

MARCHÉ EN POINTESelon le cabinet d’études Free-donia, le marché US de l’embal-lage médical devrait progres-ser de 5,3 %, à 14,5 Md€ d’ici à2014. Celui des bouteilles enplastiques totaliserait 3 Md€

(+ 4,3 % entre 2009-2014), prin-cipalement sur les médicamentsen capsules et dosables en se-ringue.

PPG S’EMPARE DE BAIRUNCHEMICALLe spécialiste américain de l’em-ballage PPG Industries vientd’acquérir son concurrent chi-nois Bairun Chemical. Environ 70salariés, rattachés à la produc-tion, à la R&D ou encore à laforce de vente, seront désormaisrattachés à PPG.

NOUVELLE AIGUILLEPOUR NOVO NORDISKNovo Nordisk vient d’être récom-pensé pour NovoTwist, son ai-guille novatrice conçue pour êtreutilisée sur les pompes à insu-line FlexPen et Victoza Pen. Cetappareillage à baïonnette (voirl’illustration ci-dessous) permetune fixation et un détachementpar simple torsion.

LISI COSMETICSCÉDÉE À POCHET ?Le groupe Lisi devrait céder sadivision dédiée à l’emballage cos-métique au groupe Pochet pourse recentrer sur son activité debase, la fabrication de fixationspour les industries automobile etaéronautique. La division cosmé-tique compte trois usines, deuxpour les emballages plastiquesà Nogent-le-Phaye, près deChartres (28), et à Aurillac (15),une pour le métal à St-Saturnin-

« C’est le plus important investissementsur le site depuis sa création il y a qua-rante ans », se félicite Bruno Bidault, ledirecteur de l’usine Innothera deChouzy-sur-Cisse (41). Les dirigeants dece laboratoire français medium (envi-ron 125 M€ de CA), spécialisé dans lestraitements des pathologies de la viequotidienne, nous indiquent qu’ils s’ap-prêtent à engager 8 M€ dans la

construction d’une nouvelle unité de conditionnement de 4 700 m2 qui fera plus que doublerles surfaces actuellement dédiées aux activités de production (3 500 m2). Les dix lignes de condi-tionnement déjà exploitées seront transférées dans ce nouvel espace qui devrait, à terme, accueil-lir des capacités supplémentaires. Les travaux débuteront en juin pour une réception programméedans le courant de l’année 2012.L’usine de Chouzy-sur-Cisse, située à quelques kilomètres de Blois, emploie 260 salariés dontune cinquantaine d’intérimaires ; elle a produit près de 42 millions de boîtes en 2010, essentiel-lement des formes sèches, les produits pâteux et les liquides étant confiés à des sous-traitants. Leprogramme devrait permettre la consolidation d’une quarantaine d’emplois précaires et générerquelques recrutements.

INNOTHERA RENFORCE SON CONDITIONNEMENT À CHOUZY

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du-Limet (53). Lisi Cosmeticsemploie quelque 400 personnes.

SGD MODERNISE SUCYSGD (ex-Saint-Gobain-Desjon-quères) va investir 50 M€ dansson usine de Sucy-en-Brie (94),exclusivement dédiée aux flaconsen verre pour la pharmacie. Ils’agit de l’un des plus gros inves-tissements réalisés sur le site.L’usine, qui emploie environ 400salariés et produit par an 85 000tonnes de verre destiné à fabri-quer 1,3 milliard de flacons pourl’industrie pharmaceutique, seraconsidérablement modernisée etdevrait accueillir, dès cette année,un nouveau four qui permettrad’augmenter la productivité.

ERCÉ SE RENFORCEEN ILE-DE-FRANCELe groupe de plasturgie Ercé,basé à Arbent (01), vient d’acqué-rir deux sites franciliens du fabri-

cant de solutions de dosage et dedistribution de médicamentsPlastef, à Bezons et Osny (95).Après l’acquisition de Sobem en2005, l’opération permet de ren-forcer le pôle médical d’Ercé etporte le nombre total de salariésdu groupe à 270.

AIRSEC DEVIENT SUISSELe groupe allemand Süd-Chemie,qui avait racheté Airsec Industrieset son usine deRomorantin (41) en1997, va être repris par le groupesuisse Clariant (5,5Md€ de CA en2010), issu de l'externalisation desactivités chimiques de Sandoz lorsde la fusion avec Ciba-Geigy ayantdonné naissance au laboratoirepharmaceutique Novartis. Latransaction devrait se conclure surla base de 2Md€. Airsec (53,7M€

de CA en 2009) fabrique notam-ment dans son usine de Romo-rantin des bouchons déshydratéspour les tubes d'aspirine.

Le britannique va investir 10 M€ dans son usine du Tréport(76) pour industrialiser une pompe doseuse pour les systèmesde distribution de médicaments. Celle-ci, appelé Advancia,permet une plus grande précision du dosage, une sécurisationhygiénique maximale et la garantie d’un spray régulier.L’investissement comprend l’installation d’une salle blanche,des machines d’assemblage, des presses à injecter et desmoules d’injection plastique. L’unité du Tréport compte 600salariés, dont 200 pour la division santé – dont les effectifsseront renforcés lors du lancement de ce nouveau produit –et 400 pour celle des soins de la personne, dédiée aux produitscosmétiques.

REXAM INVESTIT AU TRÉPORT

Actulabo - Mars 2011 41

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Les chiffres clésde Altigapharma• Filiale du groupe Hominis• Président : Dr. Ludovic Jubé• 4 M€ de CA en 2010• 140 recrutementsaccompagnés en 2010

ENBREF

L es laboratoires associentde plus en plus fréquem-ment les cabinets de recru-

tement à la recherche de nou-veaux collaborateurs. Et plus de lamoitié « accordent une grandeimportance à l’avis du consul-tant », relève une enquête du cabi-net Altigapharma, cabinet conseilen ressources humaines pour l’in-dustrie pharmaceutique. Si l’en-treprise tranche en dernier re-cours, souvent à l’issue d’un pro-cessus collégial, « la prise de déci-sion ne repose plus sur un seulindividu », confirme ValérieCharlon, directeur associé d’uncabinet qui a accompagné 140recrutements en 2010 et quicompte, tous postes confondus,90 000 profils dans sa base de don-nées.Fondé en 2006 par Ludovic Jubé,un médecin qui s’est orienté, il y aune vingtaine d’années, vers lesressources humaines dédiées àl’industrie pharmaceutique, Altiga-pharma est confronté à la pénuriegénérale des médecins, principalprofil demandé par ses clients.Cette pénurie est d’autant plussensible que les jeunes médecinsne sont pas préparés à travailleren entreprise. « C’est souvent unchoix par défaut », regretteLudovic Jubé qui reconnaît « queles étudiants manquent d’infor-mation sur les possibilités offertes

par l’industrie ». Pourtant, à l’em-bauche, le salaire d’un médecinrégional approche souvent les60 000 € bruts annuels, « niveauque seuls atteignent des médecinslibéraux possédant une bonneclientèle, complète le fondateurd’Altigapharma, et en tout cas net-tement supérieur aux salaires dechercheurs, que ce soit dans lafonction publique ou dans leprivé. »Les médecins étrangers, notam-ment ceux qui exercent à l’hôpi-tal, apportent une réponse à cettepénurie. Il a fallu convaincre leslaboratoires, réticents dans un pre-mier temps, que les praticiensdiplômés dans d’autres pays sont

parfaitement opérationnels,« d’autant que ceux que noussélectionnons font souvent leurspécialité en France », préciseLudovic Jubé, qui remarque queles mentalités évoluent : « Uneentreprise nous demande mêmede lui fournir des CV anonymes. »La porte d’entrée dans l’industriepharmaceutique est presque tou-jours le poste de médecin régio-nal. Pourvu, au moment de sonrecrutement, d’une expérience dedeux ou trois ans comme prati-cien, ce professionnel doit faireconnaître auprès de différentspublics les produits du laboratoirequi l’emploie, en lien avec la oules pathologies de son domaine

Métiers

Les jeunes médecinsont des réticencesà intégrer leslaboratoirespharmaceutiques.Question de culture.Mais aussi deméconnaissancedes avantages,notamment en termede rémunération,offerts par l’industrie.Celle-ci s’appuie deplus en plus sur desprestataires, commeAltigapharma, pourrecruter ses futurscadres médicaux.

L’industrie à la pêche aux

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En juin dernier, le cabinet de recrutement Altigapharma amené une enquête sur les pratiques d’évaluation descandidatures reçues par 31 grands laboratoires. Plus dela moitié des entreprises interrogées (58 %) déclarentaccorder une grande importance à l’avis du consultant, cequi fait dire à Valérie Charlon, directeur associé d’Alti-gapharma, que « dans un environnement plus complexe etdans un secteur où les profils souhaités sont toujours plusspécifiques, la prise de décision ne repose plus sur un seulindividu ».Les outils proposés par les cabinets de recrutement fontl’objet d’une attention particulière des laboratoires. Ilssont nombreux (90 %) à intégrer dans leur réflexion lesrésultats du test de personnalité fourni par les consul-tants. La moitié n’en utilise pas d’autres, hormis l’entre-tien dont l’usage est systématique. Globalement, les can-didats passent en moyenne trois entretiens quel que soitle poste à pourvoir, le niveau de technicité exigé dans lesecteur pharmaceutique expliquant sans doute cela.

RECRUTEMENT : L’INDUSTRIEIMPLIQUE LES CONSEILS

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thérapeutique. Il anime aussi, bienentendu, le réseau des déléguésmédicaux ou pharmaceutiques surson territoire.Le poste peut rapidement évo-luer : des médecins régionauxdeviennent parfois chef de produiten charge du développement cli-nique, responsable des affairesréglementaires et de la pharmaco-vigilance, voire, en aval de la chaî-ne, managers commerciaux oudirecteur du marketing pharma-

ceutique. « Nousrecrutons des jeunesmédecins, mais aussides seniors qui veulentvoir autre chose, indiqueLudovic Jubé. Mais l’in-verse est vrai aussi. Onassiste au retour à la cli-nique de médecins qui ontpassé vingt ans ou plus dansl’industrie. Ils ont, de nou-veau, envie d’être en contactavec le patient. » FXB

médecins

En 2010, l’emploi dans la pharmacie industrielle a encore reculé de 2,7 %. Cette baissecontinue depuis 2008 frappe surtout la production et certaines fonctions support.

Actulabo - Mars 2011 43

L a pharma ne brille plus sur leterrain de l’emploi. Ainsi,

selon le baromètre 2010 Eco-nomie-Emploi publié par le Leem,les effectifs du secteur – hors sous-traitance – ont glo-balement décru de2,7 % l’an passéaprès une baisse de2,5 % en 2009 et ilss’élevaient à la findécembre 2010 à un total de 97700 emplois. Si l’on ajoute lesfaçonniers, la chute est moinssévère (- 1,9 %), à 104 500 emplois.La tendance baissière, constatée àpartir du point d’inflexion de 2008,

est donc toujours d’actualité ettouche particulièrement les« domaines de la production, dusupport et de la promotion ».Selon les rapporteurs de cette

enquête, ce sont« en priorité lesgroupes les plusimportants qui tail-lent dans leurs effec-tifs, les entreprises

plus petites ayant au contrairetendance à les stabiliser, voire àles accroître ».Interrogés sur leurs priorités, lesresponsables des ressources hu-maines jugent qu’il leur faut sur-

tout, dans ce contexte marqué parune dégradation de la perfor-mance économique, « développerle management de la performan-ce, développer la transversalitéainsi que la polyvalence » etmieux « former leurs salariés ».De façon plus générale, les entre-prises du médicament continuent« à miser sur l’impact positif defacteurs exogènes tels que la situa-tion épidémiologique et le com-portement des consommateurs ».Par ailleurs, « les options de désin-vestissement des activités à moinsforte valeur ajoutée semblent en-core être envisagées ». JCS

L’emploi des pharmas mal orienté

Ludovic Jubé

Il fautdévelopper

le managementde la

performance

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Métiers

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Les chiffres clésde France Biotech• L’enquête salaire 2010de France Biotechest disponible à l’achat,uniquement pour lessociétés des sciencesde la vie, surwww.france-biotech.org

ENBREF

F rance Biotech, l’associationqui regroupe les princi-pales sociétés françaises

des sciences de la vie, a publiéson enquête sur les salaires pra-tiqués en 2010. « La bonne sur-prise aura été le taux departicipation à notre enquête,commente Haude Costa, délé-guée générale de France Biotechdepuis 2008. Sur les 160 entre-prises sélectionnées, 68 nous ontrépondu et 65 de leurs réponsesont été retenues, sensiblementplus qu’en 2008 où nous n’avionsrecueilli que 47 avis. »Les rémunérations peuvent êtreconsidérées comme attractives etelles croissent même en moyennede 3 % chaque année. Elles diffè-rent naturellement selon la taillede l’entreprise et sa localisationgéographique. En moyenne, unCEO (chief executive officer) per-çoit 157 000 € par an, mais cemontant peut être doublé si l’en-treprise compte plus de 50 sala-riés. En revanche, le CEO d’uneentreprise de moins de 20 sala-riés, qui représente plus de lamoitié de l’échantillon, doit secontenter de trois fois moins, soit113 000 € par an en moyenne… afortiori lorsqu’il est en province.Autre facteur de modulation desrevenus, le secteur d’activité : il

vaut mieuxêtre le patronde l’une desdix sociétés spé-cialisées dans lesthérapies inno-vantes et les diag-nostics (240 000 €

de rémunérationannuelle totale) quecelui de l’une des sixsociétés concevantd e s d i s p o s i t i f s m éd i c a u x(184 000 € en moyenne). Parmiles cadres, le CFO (chief financialofficer) est mieux loti que le CSO(chief scientific officer) ; le pre-mier perçoit en moyenne130 000 € par an, tandis que lesecond doit se contenter de119 000 €. Une situation logiquedans un monde en recherchecontinuelle de cash pour financerses recherches (15 % au moins dubudget annuel pour être considé-rée comme une société inno-vante, selon les critères de FranceBiotech). « Le cash est bien laprincipale problématique de nosjeunes entreprises, reprendHaude Costa. Pour recruter lesmeilleurs, il faut de l’argent. »Pas facile de savoir si les biotechsfrançaises sont plus ou moinsgénéreuses que leurs voisineseuropéennes, l’enquête s’étant

strictement limitéeau territoire national. En tous cas,elle doit permettre aux sociétésdes sciences de la vie de s’alignersur leurs concurrentes. « Notreenquête salaire est une mined’informations et un véritableoutil pour les dirigeants de notreindustrie car elle leur permet demieux cerner les politiques derémunérations mises en place etd’adapter leur stratégie en fonc-tion des paramètres fournis »,soulignait ainsi Michel Finance,président de la commissionsocial, finance et juridique deFrance Biotech et directeur géné-ral de Biomedical Diagnostics(BMD) depuis le début de l’an-née, un cadre dirigeant quiconnaît les biotechs de l’intérieurpour être successivement passépar Flamel Technologies, Neovacset Carmat.

François-Xavier Beuzon

L’enquête 2010de France Biotechdoit permettreà cette jeuneindustrie de fixerdes référentielspour larémunération deses collaborateurs.

Les biotechs jaugentleurs salaires

Haude Costa

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Actulabo - Mars 2011 45

Carnet

Jacques Fabre, le neveu duprésident et fondateur du 3e

laboratoire français, vientde prendre le poste dedirecteur général du groupePierre Fabre où il succèdeà Olivier Bohuon, qui nesera resté que cinq mois enposte. Jacques Fabre restedirecteur général de labranche dermo-cosmétiquedont il a fortement contri-bué au développement. Labranche médicament dugroupe tarnais muscle sagouvernance avec l'arrivéede Frédéric Duchesne,nommé directeur généralde Pierre Fabre Médica-ment. Il était précédem-ment vice-président Europeet directeur général de BMSGrande-Bretagne.

Françoise Bartoli a pris laprésidence d’AstraZenecaFrance, où elle succède àRobert Dahan qui est nommévice-président commercialoperations strategic plan-ning. Françoise Bartoli occu-pait jusqu’à présent laprésidence d’AstraZenecaBelgique. Elle a égalementtravaillé pour Glaxo France.

Cécile Rey-Coquais s’est vueconfier le poste de directricedes affaires publiques dePfizer en France (activitésbiopharmaceutiques, de pro-duction, R&D, etc.) et va as-surer les relations auprèsdes différents acteurs insti-tutionnels de la santé, tantau niveau national que régio-nal. Cécile Rey-Coquais estégalement présidente dePfizer International Opera-tions. Elle a été directrice desaffaires publiques et écono-miques chezWyeth France eta travaillé pour Servier etOrganon.

Le Leem a coopté FrançoiseBartoli et Cécile Rey-Coquais(lire ci-dessus), ainsi queJean-Paul Kress, présidentde Gilead France, à sonconseil d’administration. Ilsremplacent respectivementRobert Dahan, Sabine Dan-diguian et Laurent Kirsch.

Naomi Kelman vient de pren-dre la tête de la division OTCde Novartis, qui devient parla même occasion une divi-sion du groupe à part entière,sous le nom de Novartis OTC.Elle devient également mem-bre permanent du comitéexécutif de Novartis. NaomiKelman a occupé précédem-ment des postes à responsa-bilité chez Johnson&John-son.

Dominique Vautier, docteur enpharmacie, a pris les rênes dugroupe Alkos Développement, quicomprend trois sociétés : Inter-cosmétiques, Sagal et AlkosCosmétiques. Dominique Vautiera effectué toute sa carrière chezde grands industriels de la cos-méto et de la pharma.

Franck Telmon vient d’être portéà la présidence de Daiichi SankyoFrance. Il remplace ChristianDeleuze, qui prend la présidencede Genzyme France. FranckTelmon a travaillé précédemmentpour Servier, Takeda et Eli Lilly.

William Vickery vient de prendrele poste nouvellement créé dedirecteur corporate and businessdevelopment chez Hybrigenics,une biopharm française spéciali-sée dans la recherche et le déve-loppement de nouveaux médica-ments contre le cancer. WilliamVickery a travaillé pendant 5 anschez ExonHit Therapeutics.

Marc Beer a rejoint le comité dedirection de la biotech lyonnaiseERYtech pharma, spécialiséedans l'encapsulation de principesactifs dans les globules rouges et

qui possède une unité àPhiladelphie. Marc Beer estégalement CEO d’AegerionPharmaceuticals.

Le groupe Welcoop vientd’annoncer l’arrivée deHugues Moreaux à la prési-dence du conseil de surveil-lance, suite à la démissionde son président PascalLibert.Hugues Moreaux était vice-président du conseil de sur-veillance ; il est, par ailleurs,membre du conseil d’admi-nistration et du comité d’au-dit de Pharmagest Inter@c-tive.

NextPharma annonce lanomination de BrigitteGenard en tant que direc-trice qualité du site deBraine-l’Alleud (Belgique)spécialisé dans la fabrica-tion de produits stériles. Ellea auparavant exercé d’im-portantes responsabilitésdans le domaine de l’assu-rance qualité chez GSKBiologicals et UCB Biopro-ducts.

François Spézia vient deprendre la tête du départe-ment de toxicologie de lareproduction au CIT, le labo-ratoire de recherche non-cli-nique sous contrat d’Evreux(27). La reprotoxicologie re-présente 10 % du CA du CITen 2010. François Spézia atravaillé pour Pfizer, Nove-xel et Chanel.

Jean Stéphenne quitterason poste de CEO de GSKBiologicals en 2012. MoncefSlaoui, l’actuel président dela R&D de GSK, prend la têtede l’activité vaccins et Chris-tophe Weber, directeur de lazone Asie-Pacifique, est pro-mu à la présidence de GSKBiologicals.

Le pdg de Pfizer, Jeffrey Kindler, aquitté le groupe. C’est Ian Read,actuellement directeur de la divi-sion biopharmaceutique qui lui suc-cède. Cette nomination vientcouronner les 32 ans de carrièrede Ian Read chez Pfizer. JeffreyKindler, à qui l’on doit la fusion dugroupe avec son concurrent Wyeth,n’a pas précisé quelle serait la suitede son avenir professionnel.

Chris Viehbacher vient d’êtrenommé président du board dedirecteurs de PhRMA (Phar-maceutical Research andManufacturers of America), leconseil des dirigeants des cher-cheurs et industriels de la phar-macie américaine. Chris Vieh-bacher remplace Jeffrey Kindler,ex-CEO de Pfizer.

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Carnet

Gilles Marrache, présidentd’Amgen France, a pris latête de l’Agipharm (Associa-tion des groupes internatio-naux pour la pharmacie derecherche). Il succède à Sa-bine Dandiguian, promuedirectrice générale de Jans-sen-Cilag EMEA (Russie, Tur-quie, Moyen-Orient et Asiede l’Ouest, Afrique du Sud).Docteur en Pharmacie, GillesMarrache a été directeurgénéral d’Amgen Belgique etLuxembourg. Il est égale-ment membre du conseild’administration de BioAl-liance Pharma et membre duconseil d’administration etdu bureau du Leem. Il occu-pait depuis 2008 le poste detrésorier de l’Agipharm.

Elias Zerhouni a été porté auposte de président Monde,Recherche & Développement,en charge des médicamentset des vaccins, de Sanofi-Aventis. Il sera égalementmembre du comité exécutif etdu comité de direction.

BrunoRoy vient d’être nommédirecteur général et membredu comité de direction de BioVeto Test (groupe Virbac), unlaboratoire développant desdiagnostics in-vitro rapidespour animaux. Jérôme Molletpris le poste de vétérinaireresponsable intérimaire.

Dominique Baly a été porté à laprésidence de Sartorius GroupLaboratory Business. Dans cecadre, il managera toutes les opé-rations de marketing et de vente.Dominique Baly a travaillé pourMillipore et a dirigé la biotechBioscience Division puis AcceleratorSciences.

Bernd Mühlenweg vient d’êtrenommé chef du département Busi-ness Development de la biotechfrançaise Nanobiotix, spécialiséedans la cancérothérapie. BerndMühlenweg a occupé précédem-ment un poste similaire chez l’al-lemand Wilex.

Michel Vairon, pharmacienresponsable, a été nommédirecteur général de Stradis,un laboratoire pharmaceu-tique rémois spécialisé enconditionnement primaire etsecondaire de formes sè-ches ainsi que dans le déve-loppement de packagingsinnovants à destination del’industrie pharma.

Robert Ingram a rejoint leboard d’Elan en tant que pré-sident ; il succède à KyranMc-Laughlin. Robert Ingram a étéprécédemment CEO de GlaxoWellcome et vice-président dela pharmacie chez GSK.

John Johnson, chef du dépar-tement oncologie chez Eli Lilly,a démissionné pour prendrele poste de CEO chez SavientPharmaceuticals, un labora-toire US. Paul Hameli, prési-dent de Savient, quitte quantà lui son poste.

SueMahony a été promue à latête de la branche oncologiechez Eli Lilly où elle succède àJohn Johnson, parti prendre leposte de CEO chez SavientPharmaceuticals. SueMahonyétait précédemment responsa-ble des ressources humaines.

Stefan Oschmann va prendrela succession d’Elmar Schneeà la tête de la division phar-macie de l’allemand MerckKGaA. Ce dernier, en placedepuis 2004, quitte son postepour raisons personnelles.

DouglasWilliams vient d’êtrenommé vice-président exécu-tif de la R&D de Biogen Idec.Il était encore récemmentCEO de ZymoGenetics. Paral-lèlement, Steven Holtzman aété promu vice-présidentexécutif Corporate Develop-ment.

Olivier Charmeil vient d’êtrepromu senior vice-présidentde Sanofi-Pasteur où il suc-cède à Wayne Pisano qui afait valoir ses droits à laretraite. Cette nomination esteffective depuis janvier 2011.Olivier Charmeil a rejointSanofi Pharma en 1994 à latête de l’activité de businessdevelopment.

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