La revue de l'airap n°27

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LA REVUE DE L’AIRAP MOUVEMENT PEDAGOGIQUE PIERRE FAURE Pédagogie Personnalisée et Communautaire « Chaque personne est unique et actrice de sa propre construction, de sa propre formation » Pierre Faure Dans ce numéro, dossier spécial « Enseigner et vivre le fait religieux dans nos établissements » N° 27 MAI 2015 ________________________________________________________ ASSOCIATION INTERNATIONALE DE RECHERCHE ET D’ANIMATION PEDAGOGIQUE 78 A rue de Sèvres - 75007 Paris Tél : 01 45 66 87 64 - Site web : www.airap.org - E-mail : [email protected]

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LA REVUE DE L’AIRAP

MOUVEMENT PEDAGOGIQUE PIERRE FAURE

Pédagogie Personnalisée et Communautaire

« Chaque personne est unique et actrice de sa propre construction, de sa propre formation » Pierre Faure

Dans ce numéro, dossier spécial

« Enseigner et vivre le fait religieux dans nos établissements … »

N° 27

MAI 2015

________________________________________________________________________________________________________________

ASSOCIATION INTERNATIONALE DE RECHERCHE ET D’ANIMATION PEDAGOGIQUE

78 A rue de Sèvres - 75007 Paris

Tél : 01 45 66 87 64 - Site web : www.airap.org - E-mail : [email protected]

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S O M M A I R E

Sommaire - Éditorial p. 1

Article ECA mai 2015 / Se ressourcer p. 2

avec Pierre Faure / Virginie Leray et 3

Temps fort à Thouaré / S. Enjolras p. 4

Echo thouaréen p. 5

DOSSIER SPECIAL : Enseigner et vivre le

fait religieux dans nos établissements

Définitions / Martine Esclavissat p. I-II

Extraits de Construction de la Personnalité p. III-IV

/ Pierre Faure

Intériorité / Emmanuel Mounier p. V-VI

Pédagogie sacrée / H. Lubienska de Lenval p. VII

Paroles de Papes / Anne Lachèze p. VIII-IX

Proposition d’organisation / siteecoles p. X

L’Eglise dans les institutions scolaires / Anne-Marie Audic

Animation pastorale / Anne Lachèze p. XI-XII

Témoignages et XIII

Projet pastoral / Véronique Tournier p. XIV

Présentation aux parents / J. Rousselet et. XV

Culture religieuse Cycles 2-3 / J. Rousselet p. XVI

Eveil religieux – Moment philo / A. Lachèze p. XVII

Résultat du sondage ʺLe fait religieux en p. XVIII

Classeʺ / Synthèse M. Esclavissat et XIX

Autre façon d’annoncer l’Evangile p. XX

Liens utiles / Martine Esclavissat

Chant / D. Roussos - Sketch / R. Devos p. XXI

NOTEZ DÉJÀ

la SEMAINE D’OBSERVATION

d’hiver 2016

du lundi 15 au vendredi 19 février

à ORSAY (91) (voir article ECA p. 2-3)

FORMATIONS – INSCRIPTIONS

ADHESIONS - RENSEIGNEMENTS

www.airap.org – [email protected]

AIRAP Mouvement Pierre Faure

78A, rue de Sèvres - 75007 Paris

01 45 66 87 64

Revue AIRAP n°27 – Mai 2015 p 1

É D I T O R I A L

Anne LACHÈZE

Être attentif aux autres, au Tout Autre

Au moment où les religions bousculent l’actualité

mondiale, où la laïcité est sans cesse invoquée,

il semble plus que nécessaire d’apporter aux

jeunes les connaissances et les repères indis-

pensables pour se construire et exercer leur

liberté.

Non seulement l’inculture religieuse empêche la

compréhension des arts, de l’histoire, du monde

où l’on vit mais elle crée aussi un vide dans

lequel peuvent s’engouffrer tous les intégrismes.

L’appartenance à l’Enseignement Catholique ne

dispense pas de se mobiliser pour permettre aux

jeunes de mieux appréhender leur environ-

nement, l’actualité, le patrimoine culturel et

tenter, avec eux, de répondre aux questions

fondamentales sur la vie, le sens de l’existence,

le bonheur, la souffrance, la mort…

L’éducateur chrétien est, auprès de chacun,

engagé tout à la fois

- dans l’éducation au respect de l’autre, de

sa culture, de sa foi,

- dans le développement de la dimension

spirituelle de la personne, son intériorité,

- dans la proposition de la foi chrétienne.

« Annoncer l’Évangile, c’est à dire transmettre ce

que l’on a reçu, n’est pas une option facultative,

un choix de vie particulier ou une vocation

spéciale de certains, mais c’est inhérent à la foi

elle-même. » 1

Que ces quelques pages nourrissent votre

réflexion. *

Veillons à demeurer solides dans nos convic-

tions, humbles et ouverts pour offrir aux jeunes

« une formation qui permette les adaptations,

une culture qui aide à comprendre pour pouvoir

s’adapter, une formation plus ferme, plus

profonde qui permette à l’homme de rester lui-

même, de devenir lui-même malgré les

changements et, dans les changements mêmes,

de demeurer maître à bord. » 2

Bonne lecture.

1 Hors-Série ECA, Pour travailler en équipe le document

ʺEtre professeur dans l’Enseignement Catholiqueʺ. 2

Pierre Faure, Notes manuscrites destinées à la préparation d’une session au Brésil.

* Je vous invite à lire aussi dans le Dictionnaire Historique

de l’Education chrétienne d’expression française (Ed. Don Bosco), les excellentes rubriques « Fait religieux » (F007) et « Laïcité » (L004) rédigées par Anne-Marie Audic, Monique Laffont et Guy Avanzini.

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Temps fort sur le travail personnalisé à Thouaré sur Loire (44)

Samedi 14 mars 2015 : 10 enfants de cycle 2 et 3 et leurs enseignantes (Martine DELAUNAY et Stéphanie

ENJOLRAS de l’école St Martin à St Mars du Désert) sont prêts à accueillir enseignants du 1er et 2ème degré,

atsem, parents…

Objectif de la matinée : sensibiliser les enseignants à comment différencier les parcours de chacun de leurs

élèves et présenter des outils didactiques permettant en français comme en mathématiques de construire leurs

savoirs.

Grâce à Anne-Claude ETOURNEAU (chargée de l’AHS 1er degré à la DDEC de Nantes), l’invitation à cette

matinée a pu être relayée à l’ensemble des établissements privés du département de Loire Atlantique. Ce sont

ainsi près de 150 personnes qui se sont déplacées ce jour-là !

Etaient venus de plus loin encore quatre membres de l’AIRAP, Anne LACHEZE, Martine ESCLAVISSAT, Jeanne

ROUSSELET et Brigitte ALBERT.

Nous avons eu le plaisir d’accueillir l’ancien directeur du Centre de formation des maîtres de Nantes, Maurice

GAUTIER, qui a partagé quelques mots.

Au programme : observation d’enfants de CP et CE1 travaillant comme s’ils étaient en classe en travail

personnalisé sous les yeux des enseignants. Les élèves de CM2, eux, avaient en charge d’expliquer un outil

didactique en français ou en mathématiques. Les professeurs du second degré étaient accompagnés par Martine

dans les parcours personnalisés existant au collège et lycée.

Jeanne guidait les enseignants désireux de connaître le maniement des outils de cycle 1.

Pour ceux qui le souhaitaient, trois ordinateurs permettaient de visionner pour l’un une classe de cycle 1, pour

l’autre une classe de CP et le dernier une classe de CM1/CM2 travaillant en personnalisé.

La grande frise chronologique initiée en 2004 pour les 100 ans de la naissance du père Faure, actualisée jusqu’à

nos jours, était à consulter.

Brigitte renseignait sur les publications de l’AIRAP et un certains nombres d’ouvrages de pédagogie.

Puis il y eut un temps de témoignages d’élèves actuels mais aussi d’anciens élèves (5ème, 1ère S et première année

d’études supérieures) pour dire en quoi cette approche pédagogique est ou a été pour eux une découverte et une

source d’épanouissement.

La parole a aussi été donnée à deux parents témoins pour leur propre enfant d’un cheminement scolaire en TPC.

Avant de visionner le DVD réalisé pour le forum 2011 à Paris, Anne a redit la visée pédagogique de l’AIRAP avec

comme ligne directrice que l’association est au service des enseignants.

Un temps conséquent d’échange entre les personnes présentes dans l’assemblée et les différents membres de

l’AIRAP a pu se vivre sous forme de questions/réponses.

Un apéritif a permis de clore cette matinée riche de rencontres, de témoignages et ceux qui le désiraient

avaient la possibilité de laisser leurs coordonnées afin de rester en lien avec l’AIRAP. L’objectif serait à terme

de constituer un réseau AIRAP 44.

C’est donc à une cinquantaine de personnes que j’ai pu envoyer un premier courrier avec le témoignage de deux

personnes ayant suivi les formations AIRAP de l’été 2013 (à Langon) et 2014 (à Joué les Tours).

Je tiens encore à remercier Anne, Jeanne, Martine et Brigitte qui m’ont soutenue et ont permis de faire de

cette matinée du 14 mars un tremplin supplémentaire pour l’avenir de l’association.

Stéphanie ENJOLRAS

Revue AIRAP n°27 – P. 4

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• Echo thouaréen de mai 201512

Portrait

Transmettre le plaisir d’apprendre« J’ai l’impression d’avoir une pépite entre les mains et de vouloir la partager avec le plus grand nombre », tel est le ressenti de Stéphanie Enjolras, thouaréenne et enseignante à Saint Mars du Désert.

Si les pédagogies Montessori et Freinet commencent à envahir les cours d’écoles, il existe un 3e courant, celui de Pierre Faure. Inspirée de la méthode Montessori, la pédagogie Faure est elle aussi basée sur un apprentissage sensoriel, à l’écoute du rythme de l’enfant et favorisant son autono-mie, avec en plus, une dimension d’entraide entre élèves. Cette méthode appliquée depuis 20 ans par Stéphanie Enjolras a fait et fait au quotidien ses preuves. Chaque année scolaire commence de la même manière. « Je prends une photographie des acquis scolaires de mes élèves. C’est-à-dire que je procède à une évaluation diagnostique afin d’établir des feuilles de route personnalisées pour chacun ». Et Stéphanie appuie son argumentaire sur son propre vécu. « Je n’étais pas une bonne élève. C’est pourquoi je comprends qu’un enfant puisse ne pas comprendre. Petite, je me voyais fleuriste ou garagiste mais progressivement je me suis dirigée vers le monde de l’enfance ». Son BAFA en poche, elle fera de l’animation en centre de loisirs, sera bénévole en soutien sco-laire… avant de passer le concours d’ensei-gnante en 1995. « J’ai toujours eu à cœur que mes élèves viennent en classe avec plaisir ». Pour accompagner chacun, tel un

artisan de l’enseignement, Stéphanie ouvre chaque jour sa boîte à outils didactique et organisationnelle, qu’elle s’est fabri-quée. « Cela favorise l’accompagnement des élèves du concret vers l’abstrait, afin qu’ils visualisent et donc s’approprient les mathématiques, le français... ». Stéphanie est consciente que cette approche péda-gogique peut paraître déroutante ; que le temps et l’énergie d’investissement à y consacrer ne sont pas neutres. « Je suis sans cesse en recherche. Je ne me sens pas parvenue. Je garde en tête les mots de Pierre Faure : ingéniez-vous ! ». Quant à l’argument des effectifs de classe, selon les années, Stéphanie a encadré jusqu’à 28 CM2. La clé ? La liberté. « Au départ, il est rassurant pour l’élève d’aller vers le connu. Très vite, le degré d’exigence qu’il se fixe à lui-même et l’esprit coopératif induit par la classe, le pousse à progresser ». Stéphanie Enjolras sous l’égide de l’AIRAP, anime également des sessions de formation destinées à tous (parents, bénévoles, enseignants, professeurs…) et ouvre sa classe à qui le souhaite : « toute personne désireuse de voir "ma ruche" fonctionner en travail personnalisé est la bienvenue !» .

Info+ : [email protected] www.airap.org.

Stéphanie Enjolras met en pratique, diffuse et partage la pédagogie personnalisée Pierre Faure.

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SOYONS CLAIRS ! De quoi parlons-nous ?

Martine ESCLAVISSAT

Catéchisme : nom masculin

(latin ecclésiastique catechismus)

Enseignement de la foi et de la morale chrétienne selon un programme systématique.

Livre où est donné cet enseignement.

Résumé dogmatique, credo, principes fondamentaux d'une doctrine ; article de foi. (Larousse)

Dans la religion chrétienne, le catéchisme désigne l'exposé officiel des articles de la foi. C'est un outil de base pour la catéchèse, qui est l'ensemble des actions destinées à éduquer des enfants, des jeunes et des adultes à la doctrine chrétienne. La catéchèse est une des composantes de la mission évangélique du christianisme (Wikipédia)

Catéchèse : nom féminin

(du latin ecclésiastique catechesis, du grec katêkhêsis, instruction à haute voix)

Transmission orale du message de Jésus-Christ et de l'Église.

Instruction religieuse en général. (La catéchèse a beaucoup évolué depuis les origines du christianisme. Très didactique à partir du concile de Trente [XVIe s.], elle fait, depuis Vatican II [1962-1965], une place de plus en plus grande à l'engagement de la foi dans la vie. (Larousse)

Au sein de l'Église, la catéchèse désigne toute activité de parole sur la foi chrétienne et sur la manière de la vivre

qui est dialoguée,

inscrite dans un processus pédagogique réfléchi et balisé

ainsi que dans un dispositif institué et organisé

dans le but de permettre aux personnes (enfants, jeunes et adultes) ainsi qu’aux communautés de découvrir, de comprendre et de s’approprier librement, que ce soit de manière initiale ou approfondie, le message chrétien dans ce qu’il a de personnel sur le plan relationnel (la relation au Christ, à Dieu, aux autres), d'essentiel sur le plan de l’intelligence (le Credo) et d’organique sur le plan de la vie pratique (croire/vivre/célébrer - foi/espérance/charité)

et de contribuer ainsi à l’édification d’une communauté chrétienne vivante, rassemblée dans la foi pour en vivre, pour la célébrer, pour en témoigner et pour contribuer à l’édification d’une humanité fraternelle au nom de l'Évangile (Wikipédia)

Pastorale Extrait de : « 26 concepts pour mieux comprendre le fait religieux » www.enseignement-et-

religions.org/ Dans le domaine ecclésiastique, l'origine du mot remonte à Jésus-Christ qui se présente comme le Bon Pasteur

Définition usuelle Au sens général, la pastorale est la prise en compte des besoins spirituels des communautés chrétiennes et la mise en œuvre des moyens nécessaires à leur mission. Elle signifie que les personnes et les groupes ont besoin d’un berger qui leur ouvre la route et en prend l’initiative. Elle suppose la perception de ce besoin pour celui qui conduit l’action pastorale. Dans un sens restreint : l'activité pastorale est un des trois "moments" de l'évangélisation (annonce de la Bonne Nouvelle de l'Evangile). Les textes récents de l'Église catholique distinguent : • L'activité missionnaire qui s'adresse aux non-croyants, à ceux et celles qui vivent dans l'indifférence religieuse ou qui se sont éloignés de l'Église. Elle appelle à la conversion, dans une liberté totale de réponse. Elle est conçue aujourd'hui comme n'imposant rien, mais bien plutôt comme reposant d'abord sur le témoignage de vie de ceux qui se disent chrétiens. Il faut cependant qu'il soit éclairé par une première annonce de l'Évangile... Témoignage et annonce peuvent prendre des formes diverses suivant les lieux et les temps, les contextes différents où peuvent s'exercer des activités humaines. • L'activité catéchétique La catéchèse est un itinéraire de formation visant à permettre que prenne forme la conversion à Jésus-Christ, d'établir les bases d'une première adhésion. Elle conduit à la profession de foi, à l'incorporation à la communauté chrétienne et à la marche à la suite du Christ. • L'activité pastorale consiste à nourrir et à approfondir la foi, l'espérance et la charité des personnes déjà engagées à la suite du Christ. Elle soutient le cheminement de maturation dans la foi des chrétiens au sein de la communauté chrétienne. Elle se réalise à travers la "vie ordinaire" d'une communauté chrétienne : célébrations liturgiques et homélies, animation de la vie communautaire, accompagnement personnel, présence au milieu...

p. I

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CULTURE RELIGIEUSE, ANIMATION PASTORALE, CATECHESE : DE QUOI PARLE-T-ON ? Tableau réalisé par Benoît Deschamps, Institut Formation et développement (IFD)

LA PASTORALE : UN ART DE VIVRE EN REFERENCE À JESUS-CHRIST

LA CULTURE RELIGIEUSE L’ANIMATION PASTORALE LA CATECHESE

APPROCHES Laïque, objectivante, culturelle Par des attitudes et des activités Croyante, confessionnelle, catholique

VISEES - L’enseignement du religieux : informer, transmettre des connaissances sur les religions - Donner des clés d’intelligibilité - Développer l’esprit critique - Ouvrir à la question du sens, à l’ordre du symbolique, à l’universel - Construire une culture commune

Instaurer et entretenir dans l’établissement une qualité de vie relationnelle fondée sur l’Evangile qu’est le Christ en distinguant : - Les attitudes pastorales : accueillir, servir, rassembler, nourrir, accompagner, protéger les personnes, jeunes et adultes ; - Les activités pastorales : temps forts, célébrations, rencontres, visites, actions de solidarité, etc.

- L’enseignement religieux : annoncer explicitement, témoigner, initier à la foi, proposer les croyances chrétiennes - Permettre de faire une expérience personnelle et en Eglise de la foi catholique - Etudier systématiquement les contenus de la foi catholique - Eduquer à la vie chrétienne

DESTINATAIRES Tous les élèves : cet enseignement fait partie du programme et du socle commun des connaissances et des compétences. Il n’est ni facultatif, ni optionnel, ni accessoire.

Tous bénéficient de ce « climat évangélique », terrain propice à la première annonce. Tous sont invités à participer aux activités pastorales.

Des baptisés ou des personnes qui demandent librement à devenir chrétiens (ou dont les parents le demandent) : dans un établissement catholique, le catéchisme est un droit.

CONTENUS Le fait religieux et les religions en général en France, en Europe et dans le monde

La religion catholique et le dialogue inter-religieux en France, en Europe et dans le monde

Le catéchisme de l’Eglise catholique Le dialogue œcuménique Le dialogue inter-religieux

INTERVENANTS RESPONSABLES

- Les enseignants et les personnels OGEC - Des parents d’élèves - Des intervenants extérieurs

- Le chef d’établissement missionné par l’évêque - Tout adulte de la communauté éducative - Les animateurs en pastorale scolaire (APS) - Des témoins

- Les animateurs en pastorale scolaire - Les paroisses - Les Mouvements de jeunes - Des croyants, des témoins, des membres de la communauté chrétienne

TYPE DE DISCOURS « JE SAIS, JE NE SAIS PAS… ». Exemple : « Les chrétiens croient que…»

« JE PENSE QUE…, JE ME DEMANDE SI…, JE CROIS… ». « JE CROIS EN…, NOUS CROYONS EN… ».

Des formations très intéressantes proposées par l’IFD : www.ifd-formation.org

Animateur en Pastorale Scolaire

• S’approprier le projet de l’Ecole catholique

• Situer son action d’APS dans l’établissement catholique d’enseignement

• Utiliser les technologies d’information et de la communication dans la pastorale

• Lire la Bible en milieu scolaire

• Participer au projet d’animation pastorale

• Travailler en équipe d’animation pastorale

• Améliorer la communication orale dans l’animation pastorale p. II

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Extraits de « CONSTRUCTION DE LA PERSONNALITÉ » Recherche et Animation Pédagogique n° 7

…Une construction est toujours orientée ; elle a un « sens », sans quoi elle ne serait pas

construction, mais apport de matériaux. Il faut qu'ils prennent forme. Rien ne serait plus terrible

pour un homme, plus décevant pour ses proches, plus stérile pour la société où il fait nombre, que

de n'avoir pas pris forme, mais d'être « devenu » « informe », sans « personnalité ».

Une anthropologie aspirée par une théologie

On a beaucoup parlé, ces temps derniers, à propos notamment des projets éducatifs, d'une

anthropologie. Comment pourrait-on établir un projet si l'on n'avait pas déjà une conception de ce

que doit devenir l'enfant, du sens dans lequel orienter son éducation pour être valable. Les projets

éducatifs attirent nécessairement l'attention sur l'anthropologie, acculent à avoir une conception de

l'homme. Je me permets de vous suggérer d'aller plus loin, ou plutôt d'aller plus au fond. Pensez-

vous qu'il puisse y avoir une anthropologie qui ne soit soutenue, sous-tendue, il faudrait

probablement dire « aspirée », par une théologie, c'est-à-dire par une prise de conscience de nos

aspirations les plus tenaces, les plus profondes vers notre devenir, notre devenir intégral et pas

seulement terrestre ! Ou encore sans une prise de conscience des lois de notre croissance à la fois

humaine et spirituelle ?

Des aspirations de croissance : réponse à un appel de Dieu

…Car ces aspirations, ces lois de la croissance ne prennent un sens que comme réponse à cet

appel de Dieu. Elles n'ont « un sens », comme aiment à le dire les psychologues contemporains, que

parce que ce sens est l'orientation même de la réponse que nous apportons à Dieu lui-même qui les

inspire. Il veut, d'une volonté inépuisable d'amour, nous aider à nous réaliser en son amour, et

naturellement et surnaturellement. Nous sommes les flèches tirées de son carquois, orientées par

Lui vers Lui. C'est tout simple, mais si nous y pensions plus profondément, il est probable que nous

trouverions là réponses à beaucoup de nos hésitations, à beaucoup de nos inquiétudes sur

notre devenir et aux problèmes proprement pédagogiques que nous pouvons nous poser pour

savoir comment aider l'enfant à construire son devenir. Car il ne s'agit pas d'aller de droite et de

gauche ! La vie a un sens, nous avons nous-mêmes un sens ! …

S'il en est quelque peu ainsi, nous pourrons parler d'une pédagogie constructive de la

personnalité fondée sur une anthropologie, légitimée par une théologie.

Comment mettre en œuvre cette théologie dans une pédagogie ?

Avec une certaine vigueur dans l'affirmation - car c'est une petite lumière que j'ai perçue grâce à

vous, à vos réflexions et vous verrez si vous la partagez - je pense qu'il faut dire que le comment,

nous avons le devoir d'essayer de le deviner pour, à partir de là, marquer pour nos enfants, comme

pour nous-mêmes, ces jalons que peuvent être la pédagogie et ses incitations, mais nous devons

surtout penser à la liberté infinie de Dieu et à la diversité indéfinie de chaque être. Le vrai

« comment » n'est jamais dans les livres, jamais dans les techniques, dans les procédés, dans les

méthodes, mais au fond d'un chacun. C'est en cheminant que chacun le découvre et le révèle. C'est

en marchant qu'on découvre sa marche et le sens de sa marche. C'est ici que notre pédagogie prend

son sens.

Mettre les enfants en marche tout en essayant de susciter leur propre réflexion, leur prise de

conscience

Telle est bien notre pratique : le « comment ». Le mot réflexion pour des enfants de quatre ans

paraît exagéré, n'empêche qu'ils ont leur petite prise de conscience, leur propre marche et qui fait

qu'eux-mêmes la dirigent.

p. III

Page 10: La revue de l'airap n°27

Si nous nous contentions de dire cela dans un milieu habitué à ces procédés thérapeutiques qui ont

valeur de non directivité, ou à ces procédés pédagogiques qui se réclament de la attention, si nous

cherchons à fonder cette attitude psychologique et pédagogique sur une théologie, il ne s'agit pas,

encore une fois, d'aller à droite, d'aller à gauche, selon le vent du moment, mais droit, là où le

Seigneur nous veut. Nous ne sommes plus dans le subjectif mais dans la découverte du sens de la

marche, dans la véritable objectivité...

Faire appel à leur libre adhésion

…Nous nous efforçons de donner à l'enfant la possibilité d'un choix, d'une adhésion par un acte

libre. Si nous le faisons, si nous nous y essayons tant bien que mal, n'est-ce pas tout simplement

parce que Dieu est libre, toute liberté. Nous, nous ne sommes que de petites libertés toujours

fortement conditionnées, seul Dieu est « la liberté ».

Créer les conditions pour que les enfants répondent à leur propre appel

…Voici une autre application que nous faisons nôtre. Pourquoi, si génialement Maria

Montessori, je crois que cela lui est propre, - je n'en suis pas sûr, mais ce n'est pas dans Séguin - au

« silence » ajoute « l'appel ». L'exercice d'immobilité est pour Edouard Séguin l'expérience

éducative cruciale et la clé de toute éducation, parce qu'elle ouvre le sujet, même très débile, sur la

conscience de soi. Elle permet d'éveiller la conscience psychologique et, par après, la conscience

morale. …

Cette leçon d'immobilité, géniale et efficace, oblige l'être à se contrôler, à se révéler qu'il est,

qu'il est capable. Maria Montessori en a fait la « leçon de silence », plus poétique. C'est son génie

propre que de trouver de jolies formulations. Mais, à la maîtrise de soi, qui engendre le silence, - le

mouvement produit le bruit, et l'absence de bruit, le silence - elle ajoute « l'appel » de chacun à une

petite voix invitante, quasi immatérielle. L'enfant ne prend pas alors conscience que de lui, mais de

sa disponibilité pour répondre à l'appel. Il y répond, comme la créature à son créateur, et de plein

gré, du plus conscient de lui, non pour se précipiter sur des choses à prendre et des actes à faire mais

pour être à tout et à tous, docile à la petite voix de la conscience.

On voit ici ce qu'une anthropologie ajoute de profondeur à une pratique et une vue théologique à

une anthropologie. (…)

…Le silence intérieur qui rend attentif aux appels de la conscience dispose à répondre aux appels

des autres. Il nous faut toujours en revenir là, aux sources. N'est-ce pas le point de départ de toute

catéchèse ? L'invitation première à la liturgie ? C'est aussi le fondement du sens social. Là encore,

une anthropologie « personnaliste » et « communautaire » ne suffit pas à en rendre pleinement

compte, c'est une réflexion théologique qui le peut faire.

A l'image de Dieu, nous ne sommes pas que libres et dynamiques en nos activités créatrices,

mais « relation ». Car Dieu est « un » mais en « trois personnes », qui sont l'une vers l'autre, l'une

pour l'autre, en une plénitude unifiante et à ce point unifiée qu'elles ne sont qu'un. Certes, en ce

mystère qui transcende tellement nos limites, nous balbutions. Mais nous sommes et, comme les

personnes divines, nous pouvons oser dire que nous sommes « relation », constitués par le fond de

nous-même en une aptitude à la relation, à l'oblativité, au don.

Ce n'est donc pas par une sorte de hasard heureux ou de convenance sociale que nous lions

étroitement « travail personnalisé » et « mise en commun » dans le cadre de vie de cette

communauté qu'est appelée à former la « classe ». Tout groupe humain, du fait que l'on y vit

ensemble, n'y est-il pas appelé ? En prendre conscience par la vie, dans la vie et dès l'école, n'est-ce

pas la meilleure formation à la vie sociale dans les diverses communautés où l'enfant sera appelé à

vivre ? Mais n'est-ce pas aussi un élément primordial de la construction de sa personnalité ?

Pierre FAURE

p. IV

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« […] je n’existe que dans la mesure où j’existe pour autrui, et à la limite, être, c’est aimer. »

Pour Emmanuel MOUNIER, l’intériorité n’est pas un repli sur soi mais une « pulsation » qui tourne vers autrui. Dans son livre « Le personnalisme », Le philosophe met en évidence sept piliers de l’intériorité :

- le recueillement

La vie personnelle commence avec la capacité de rompre le contact avec le milieu, de se reprendre, de se ressaisir, en vue de se ramasser sur un centre, de s'unifier.

À première apparence, ce mouvement est un mouvement de repli. Mais ce repli n'est qu'un temps d'un mouvement plus complexe.

L'important n'est pas en fait le repli, mais la concentration, la conversion des forces.

Les distractions de notre civilisation rongent le sens du loisir, le goût du temps qui coule, la patience de l'œuvre qui mûrit, et dispersent les voix intérieures qu'écouteront bientôt, seuls, le poète et l'homme religieux.

Le vocabulaire du recueillement (reprendre, ressaisir) nous rappelle cependant qu'il est une conquête active, […].

- le secret

On comprend que la vie personnelle soit liée par nature à un certain secret. Les gens tout en dehors, tout en exhibition, n'ont pas de secret, pas de densité, ni d'arrière plan. Ils se lisent à livre ouvert, et s'épuisent vite. N'ayant pas l'expérience de cette distance profonde, ils ignorent le « respect du secret », […]. Ils ont un goût vulgaire de raconter, de se raconter et de faire raconter, d'étaler et de fouiller. La réserve dans l'expression, la discrétion est l'hommage que la personne rend à son infinité intérieure.

- l’intimité

Dans la chaude privauté de ces expériences, nous trouvons une sorte de plénitude, le sentiment d'intimité, qui n'est pas simple. Il exprime la joie de retrouver les sources intérieures et de s'y rafraîchir. Mais cette expérience est souvent alourdie par le goût d'une vie végétative, close et entourée, semblable à celle que mène l'embryon […] magiquement isolé et protégé de tout contact.

C'est à ce carrefour ambigu que s'établit la zone du privé. Entre ma vie secrète et ma vie publique, elle marque le champ où je cherche à maintenir, dans mon être social, la paix des profondeurs, l'intimité, échangée de personne à personne. Mais elle est aussi le lieu où je cherche la tiédeur vitale, la passivité végétative, […].

Il ne faut point cependant jouer aux esprits purs. Êtres mêlés de lumière et de sang, nous ne saurions accéder aux sanctuaires de la personne sans traverser quelque part la paix végétale de la vie. Mais il faut veiller au moment où la lourdeur végétative étouffe la vivacité spirituelle.

- le vertige des profondeurs

Se retirer de l'agitation n'est pas de tout repos. Celui qui, descendant en soi, ne s'arrête pas au calme des premiers abris, mais se résout à mener jusqu'au bout l'aventure, est vite précipité loin de tout refuge.

Ce vertige des grands fonds, tous les moyens déployés pour le masquer, - indifférence, conciliations, confort, assurance contrefaite, dureté de commande, - ont la fragilité des ruses et des trompe-l'œil : ils aboutissent à un véritable suicide spirituel par stérilisation de l'existence, ou ils s'effondrent à la première épreuve sérieuse.

- l’attitude de désappropriation

La vie personnelle est affirmation et négation successives de soi. […] Elle s'affirme dans un perpétuel travail d'assimilation des apports extérieurs.

Il ne faut donc pas opposer trop brutalement1 l'avoir et l'être, comme deux attitudes existentielles entre lesquelles il y aurait à choisir.

[…] la propriété, comme l'intimité, est une exigence concrète de la personne. […] Elle exprime cette double et solidaire vocation de la personne : se centrer, en s'épanouissant.

p. V

1 Moins même que G. Marcel dans Être et avoir (Aubier) ; Le journal métaphysique ; Du refus à l'invocation (Gallimard).

Page 12: La revue de l'airap n°27

Cependant, s'il est la densité de notre être, l'avoir en est aussi la lourdeur. Il commence par la légèreté vibrante du désir, par le triomphe exaltant de la conquête. Mais bientôt le vainqueur devient usufruitier, le possesseur est possédé par ses biens morts, ne jouit plus que du prestige qu'ils lui donnent et meurt

assoiffé dans le désert de son abondance2.

On parle souvent de « l'épanouissement de la personne » comme s'il n'y avait qu'à étendre notre champ pour étendre notre valeur. […] L'épanouissement de la personne implique comme une condition intérieure une désappropriation de soi et de ses biens qui dépolarise l'égocentrisme. La personne ne se trouve qu'en se perdant.

- la vocation

[…] la vie personnelle, […], est la recherche jusqu'à la mort d'une unité pressentie, désirée, et jamais réalisée. Je suis un être singulier, j'ai un nom propre. Cette unité […] ne se présente à moi ni comme un donné, tel que mes hérédités ou mes aptitudes, ni comme pure acquisition. Elle n'est pas évidente : mais n'est pas évidente non plus au premier regard l'unité d'un tableau, d'une symphonie, d'une nation, d'une histoire. Il faut découvrir en soi, sous le fatras des distractions, le désir même de chercher cette unité vivante, écouter longuement les suggestions qu'elle nous chuchote, l'éprouver dans l'effort et l'obscurité, sans jamais être assuré de la tenir.

Cela ressemble plus qu'à rien d'autre à un appel silencieux, dans une langue que notre vie se passerait à traduire. C'est pourquoi le mot de vocation lui convient mieux que tout autre. Il a son sens plein pour le chrétien qui croit à l'appel enveloppant d'une Personne. Mais il suffit pour définir une position personnaliste de penser que toute personne a une signification telle qu'elle ne peut être remplacée à la place qu'elle

occupe dans l'univers des personnes3. Telle est la magistrale grandeur de la personne, qui lui donne la dignité d'un univers ; et cependant son humilité, car toute personne lui est équivalente dans cette dignité, et les personnes sont plus nombreuses que les étoiles.

L'incessant déchiffrement par une personne de sa vocation brisant incessamment toute visée plus courte : intérêt, adaptation, réussite, on peut dire en ce sens que la personne est la gratuité même, cependant que chacun de ses actes est engagé et voué. Elle est ce qui dans un homme ne peut être utilisé. C'est pourquoi, même dans la vie collective, le personnalisme donnera toujours le primat aux techniques d'éducation et de persuasion sur les techniques de pression, de ruse ou de mensonge : car l'homme ne va bien que là où il va avec tout lui-même. L'unité d'un monde de personnes ne peut s'obtenir que dans la diversité des vocations et l'authenticité des adhésions. C'est une voie plus difficile et plus longue que les brutalités du pouvoir. Il serait utopique de penser qu'elle puisse être toujours gardée. Du moins doit-elle commander les lignes directrices de l'action.

- la dialectique intériorité/extériorité

Ainsi, l'existence personnelle est toujours disputée entre un mouvement d'extériorisation et un mouvement d'intériorisation qui lui sont tous deux essentiels, et qui tous deux peuvent soit l'enkyster, soit la dissiper.

On dénonce le danger de s'enfermer en soi-même et il est réel. De la plupart des hommes, cependant, et d'un large secteur de notre vie, dans notre vie surchargée de sollicitations extérieures, il faut dire avec Valéry : « Nous sommes enfermés hors de nous-mêmes. » Le recueillement nous délivre de cette prison des choses.

Trop de rumination nous dissipe, trop d'intériorité nous subtilise, trop de sollicitude pour nous-mêmes, fût-elle spirituelle, installe l'égocentrisme comme un cancer dans la place.

C'est alors qu'il faut rappeler au sujet qu'il ne se trouve et ne se fortifie que par la médiation de l'objet : il faut sortir de l'intériorité pour entretenir l'intériorité.

La personne est un dedans qui a besoin du dehors. Le mot exister indique par son préfixe qu'être, c'est s'épanouir, s'exprimer. Cette tendance très primitive est celle qui, sous sa forme active, nous pousse à extérioriser nos sentiments dans la mimique ou la parole, à mettre l'empreinte de notre action sur des œuvres visibles, à intervenir dans les affaires du monde et d'autrui.

La pression qu'exerce sur nous la nature, le travail qui lui répond, ne sont pas seulement des facteurs de production, ils sont une force de rupture de l'égocentrisme, et par là même des facteurs de culture et de spiritualité, tout autant et plus sans doute que de puissance et de richesse. Il ne faut pas tant mépriser la vie extérieure : sans elle la vie intérieure devient folle, aussi bien que sans vie intérieure, elle délire de son côté.

Emmanuel Mounier, Le personnalisme, PUF, coll. « Que Sais-je ? » n°395, 2001 (1re éd. 1949).

2 Cf. cette dialectique plus longuement analysée dans E. MOUNIER : De la propriété capitaliste à la propriété humaine De

Brouwer, 1936) reproduit dans Liberté sous conditions (Éd. du Seuil, 1946). Sur ce paragraphe voir aussi Traité du caractère,

chap. X. La critique de l'avoir est abordée chez MARX : Économie politique et philosophie (Éd. Molitor, notamment p. 30). 3 Cf. Esprit, 1er avril 1938 : Jean GOSSET : Vocation et destination.

p. VI

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« La pédagogie sacrée est l’art de rendre l’homme attentif à Dieu. […] Ce n’est possible que par la pratique du silence, ce seuil de l’éternité »

Hélène LUBIENSKA DE LENVAL présente son enseignement religieux sous forme de causeries.

Elle crée une ambiance appropriée dans une salle sans mobilier, sans ornement mural où elle met en

évidence une grande image du Christ en Majesté.

Plusieurs éléments permettent, à ses yeux, d’être attentif à Dieu :

- la tenue corporelle

« Pour apprendre à prier, le regard intérieur fixé sur Dieu, il n’y a rien de tel que de se tenir debout, la

tête levée avec confiance (car) la tenue corporelle influe puissamment sur l’attitude intérieure. S’appuyer sur l’accoudoir et mettre la tête entre ses mains incite à se replier sur soi. (Or), il est

toujours mauvais de se regarder, fût-ce pour admirer en soi le reflet de Dieu. » 1

- la pénombre

« Quand on a éparpillé son attention et dispersé ses forces, que faire pour se ressaisir à nouveau et se ramasser tout entier aux pieds de Dieu ? D’urgence il faut un remède ; d’urgence il faut la pénombre

[…]. La pénombre favorise ce retour, cette approche, parce qu’elle donne une impression sensorielle de

cette réalité intérieure qu’un auteur du Moyen Age appelle « le nuage de l’oubli » et que la Bible signifie

par le désert. » 2 - le silence

« La leçon de silence, en développant le pouvoir de concentration, aboutit au silence de la pensée et au

recueillement. Elle prépare ainsi l’attitude d’âme pour écouter. » 3

« Le passage du bruit au silence, c’est toujours un dépaysement : il est indispensable à l’homme pour

découvrir l’espace intérieur où Dieu lui a donné rendez-vous. » 4

« La leçon de silence a une importance capitale, les progrès des enfants se mesurant au progrès du si-

lence. Tant qu’ils sont indisciplinés, agités, dissipés, ils ne peuvent pas assimiler grand-chose. Le calme

extérieur une fois établi par un effort de la volonté, tout s’ordonne comme les cristaux dans un liquide saturé.» 5

« Si nous, éducateurs chrétiens, nous nous donnons tant de mal pour aider l’enfant à maîtriser son corps et à ordonner sa pensée, c’est pour que, libéré des entraves que sont un corps indocile et une

pensée confuse, il puisse aimer Dieu de tout son cœur de chair, de toute son âme pensante, et de tout

son esprit. Aimer Dieu consciemment et librement. » 6

- le geste Elle considère le geste comme facteur unique permettant à l’enfant de vivre sa religion. Elle tient à ce

que les enfants apprennent et étudient les gestes liturgiques.

« Ephémère en soi, le geste amorce l’acte de volonté, détermine le comportement et façonne les

attitudes intérieures. » 7

Favoriser l’attention à Dieu en se détournant de soi est un objectif que découle de sa propre conception de la vie spirituelle :

« La vie intérieure, c’est la vie de l’esprit s’épanouissant en Dieu, et non pas une vie repliée sur soi. » 8

« La vie spirituelle est une attention à Dieu soutenue, un tête à tête de l’esprit fini avec l’Esprit infini,

une action de grâce prolongée aux initiatives de Dieu. » 9 Mettre en œuvre une pédagogie de l’attention à Dieu est pour elle une impérieuse nécessité car

« dans un monde devenu profane […], le croyant est obligé de fournir un effort plus conscient

qu’autrefois pour […] qu’il puisse être attentif à Dieu. » 10

« Former des âmes attentives à Dieu n’est pas une tâche facile. Le monde est contre nous, il organise la dissipation. […] La tâche de l’éducateur n’est pas à l’échelle du globe mais à celle de la classe. Il

doit, de chacun de ses élèves, faire une âme attentive à Dieu. » 11

Il convient cependant de veiller à laisser le choix à l’enfant de participer ou non aux activités proposées.

« Il va de soi que la participation corporelle, soit à la liturgie, soit à la leçon de religion, reste stricte-ment facultative. Le respect de la personne exige que chacun soit invité, mais reste libre de s’abstenir. » 12

D’après l’ouvrage de Madeleine Neyret

« Hélène Lubienska de Lenval, pour une pédagogie de la personne » éd. P. Lethielleux, Coll. Bible et Vie Chrétienne, 1994. 1

Trêve de Dieu, éd. Casterman et de Maredsous, Coll. Bible et Vie Chrétienne, 1959, p. 11, 11

p. 82. 2

« La repentance en pédagogie sacrée » Bible et Vie Chrétienne, n°94, 1970, p.83. 3 Un renouveau catéchétique à l’école de Maria Montessori et d’Hélène Lubienska de Lenval, Madeleine NEYRET, Editions Don Bosco, p. 89.

4 Le Silence à l’ombre de la Parole, Hélène Lubienska de Lenval, Editions Don Bosco, page 23. 5 L’éducation de l’homme conscient et l’entraînement à l’attention, Hélène Lubienska de Lenval, Edit ions Don Bosco, p. 97,

6 p. 102.

7 Pédagogie sacrée, Desclée de Brouwer, p. 32, 9

p. 52, 10

p. 12, 12

p. 35. 8 L’éducation du sens religieux, Spes, Coll. Centre d’études pédagogiques, 1946, p.133.

p. VII

Page 14: La revue de l'airap n°27

Anne Lachèze Paroles de Papes

Pacem in terris Jean XXIII 1963

Le Pape s’adresse à tous les hommes de bonne volonté, et non pas seulement, comme habituellement, à l’Eglise, car la paix universelle intéresse tous les hommes et doit être construite par tous. La personne humaine est au cœur du problème de la paix, entraînant « l’égalité absolue des hommes en tant que tels, fondée sur leur égale vocation de fils de Dieu1 ». […] Encyclique sociale, « Pacem in Terris » ne serait-elle pas aussi un texte pédagogique ? Jean XXIII annonce un « monde mondial qui appelle des hommes mondiaux : par l’éducation, former des hommes de paix ; par les sciences économiques et sociales, construire une société de justice, de liberté et de solidarité ; par la culture, développer une société de dialogue et de coopération2 ». Pierre Faure ne pouvait qu’adhérer à ces pages et aider dans leur lecture les enseignants à préciser leurs responsabilités. Il convient, écrit-il, dans un magistral article, que « les éducateurs s’interrogent sur la façon dont ils préparent les générations dont ils sont responsables à la réalisation de cet avenir ». Cette tâche « immense et noble… ne doivent-ils pas l’accomplir […] dans le cadre restreint mais à portée de leur action, de leur école, de leur classe, de leurs organisations éducatives3? » Il insiste sur la valeur de la personne, cite à nouveau le texte officiel : « tout être humain a droit au respect de sa personne, […], à la liberté dans la recherche de la vérité, dans l’expression et la diffusion de la pensée, dans la création artistique, les exigences de l’ordre moral et du bien commun étant sauvegardées, il a droit également à une information objective4.». L’école peut être le lieu où l’on découvre le sens de l’engagement suivant une détermination consciente et libre, ce qu’exige la dignité de la personne humaine. Au fil des pages, Pierre Faure dégage les propos liés à une pédagogie au service de l’Homme pris dans sa globalité. Jean XXIII élargit d’ailleurs le débat et la portée de son texte : « une fois que les normes de la vie collective se formulent en termes de droits et de devoirs, les hommes s’ouvrent aux valeurs spirituelles, et comprennent ce qu’est la vérité, la justice, l’amour, la liberté ; […] ils sont portés à mieux connaître le Dieu véritable, transcendant et personne5 ». Cette conclusion peut paraître inattendue, mais une vie organisée, développant la conscience, n’est-elle pas l’une des conditions de la vie spirituelle ? La pensée de Pierre Faure trouve son appui sur celle de l’Eglise.

Anne-Marie Audic, Précurseurs et témoins, Annexes p.328, Ed. Don Bosco – Paris 2008

1 et

2 Documents CCIC, n°57, janvier 2003.

3 P. Faure : L’Encyclique Pacem in Terris, Mission des éducateurs, in Pédagogie, mai 1963.

4 et

5 Pacem in terris

Nostra Aetate À notre époque Paul VI 1965

Anticipant l'esprit de globalisation du XXIe siècle, la déclaration s'ouvre d'emblée sur : « À notre époque où le

genre humain devient de jour en jour plus étroitement uni… » et rappelle l'origine commune de tous les hommes (Ac. 17:26) : « Tous les peuples forment, en effet, une seule communauté; ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter toute la race humaine sur la face de la terre ». Les pères du concile reconnaissent que toutes les religions tentent de répondre aux questions fondamentales que se posent hommes et femmes sur la vie, le bien, le mal et la souffrance, le péché, le vrai bonheur, jugement et rétribution après la mort, etc.

3. La religion musulmane L’Église regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s’ils sont cachés, comme s’est soumis à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers. Bien qu’ils ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète ; ils honorent sa Mère virginale, Marie, et parfois même l’invoquent avec piété. De plus, ils attendent le jour du jugement, où Dieu rétribuera tous les hommes après les avoir ressuscités. Aussi ont-ils en estime la vie morale et rendent-ils un culte à Dieu, surtout par la prière, l’aumône et le jeûne. Même si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le saint Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté.

4. La religion juive Scrutant le mystère de l’Église, le saint Concile rappelle le lien qui relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament à la lignée d’Abraham. […]

p. VIII

Page 15: La revue de l'airap n°27

L’Église a toujours devant les yeux les paroles de l’apôtre Paul sur ceux de sa race « à qui appartiennent l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et les patriarches, et de qui est né, selon la chair, le Christ » (Rm 9, 4-5), le Fils de la Vierge Marie. Elle rappelle aussi que les Apôtres, fondements et colonnes de l’Église, sont nés du peuple juif, ainsi qu’un grand nombre des premiers disciples qui annoncèrent au monde l’Évangile du Christ. […] Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs, le saint Concile veut encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles, qui naîtront surtout d’études bibliques et théologiques, ainsi que d’un dialogue fraternel. […] Que tous donc aient soin, dans la catéchèse et la prédication de la Parole de Dieu, de n’enseigner quoi que ce soit qui ne soit conforme à la vérité de l’Évangile et à l’esprit du Christ. En outre, l’Église, qui réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, quels qu’ils soient, ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les Juifs, et poussée, non pas par des motifs politiques, mais par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions et les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les Juifs.

5. La fraternité universelle excluant toute discrimination Nous ne pouvons invoquer Dieu, Père de tous les hommes, si nous refusons de nous conduire fraternellement envers certains des hommes créés à l’image de Dieu. La relation de l’homme à Dieu le Père et la relation de l’homme à ses frères humains sont tellement liées que l’Écriture dit : « Qui n’aime pas ne connaît pas Dieu » (1 Jn 4, 8). Par là est sapé le fondement de toute théorie ou de toute pratique qui introduit entre homme et homme, entre peuple et peuple, une discrimination en ce qui concerne la dignité humaine et les droits qui en découlent. L’Église réprouve donc, en tant que contraire à l’esprit du Christ, toute discrimination ou vexation dont sont victimes des hommes en raison de leur race, de leur couleur, de leur condition ou de leur religion. En conséquence, le saint Concile, suivant les traces des saints Apôtres Pierre et Paul, prie ardemment les fidèles du Christ « d’avoir au milieu des nations une belle conduite » (1 P 2, 12), si c’est possible, et de vivre en paix, pour autant qu’il dépend d’eux, avec tous les hommes, de manière à être vraiment les fils du Père qui est dans les cieux.

Redemptoris Missio 28 Jean-Paul II 1990

La présence et l'activité de l'Esprit ne concernent pas seulement les individus, mais la société et l'histoire, les peuples, les cultures, les religions.

Dialogue et annonce 14 Jean-Paul II 1991

Ces [autres] traditions [religieuses] doivent être approchées avec grand respect, à cause des valeurs spirituelles et humaines qu’elles contiennent. Elles requièrent notre considération car, à travers les siècles, elles ont porté témoignage des efforts déployés pour trouver des réponses «aux énigmes cachées de la condition humaine» (Nostra ætate, 1) et elles ont été le lieu d’expression de l’expérience religieuse et des plus profondes aspirations de millions de leurs membres: elles continuent à le faire et à l’être aujourd’hui.

Evangelii Gaudium François 2013

35. Une pastorale en terme missionnaire n’est pas obsédée par la transmission désarticulée d’une multitude de doctrines qu’on essaie d’imposer à force d’insister. Quand on assume un objectif pastoral et un style missionnaire, qui réellement arrivent à tous sans exceptions ni exclusions, l’annonce se concentre sur l’essentiel, sur ce qui est plus beau, plus grand, plus attirant et en même temps plus nécessaire. La proposition se simplifie, sans perdre pour cela profondeur et vérité, et devient ainsi plus convaincante et plus lumineuse. 88. L’idéal chrétien invitera toujours à dépasser le soupçon, le manque de confiance permanent, la peur d’être

envahi, les comportements défensifs que le monde actuel nous impose. 271. Il est vrai que, dans notre relation avec le monde, nous sommes invités à rendre compte de notre espérance, mais non pas comme des ennemis qui montrent du doigt et condamnent. Nous sommes prévenus de manière très évidente : « Que ce soit avec douceur et respect » (1 P 3, 16), et « en paix avec tous si possible, autant qu’il dépend de vous » (Rm 12, 18) […] sans nous lasser de « faire le bien » (Ga 6, 9) et sans prétendre être supérieurs […].Il est évident que Jésus Christ ne veut pas que nous soyons comme des princes, qui regardent avec dédain, mais que nous soyons des hommes et des femmes du peuple. Ce n’est ni l’opinion d’un Pape ni une option pastorale parmi d’autres possibilités ; ce sont des indications de la Parole de Dieu, aussi claires, directes et indiscutables qu’elles n’ont pas besoin d’interprétations qui leur enlèveraient leur force d’interpellation. Vivons-les “sine glossa ”, sans commentaires. Ainsi, nous ferons l’expérience de la joie missionnaire de partager la vie avec le peuple fidèle à Dieu en essayant d’allumer le feu au cœur du monde.

p. IX

Page 16: La revue de l'airap n°27

Les propositions d’organisation

Textes officiels : http://sitecoles.formiris.org/

Dans les établissements sous contrat d'association, l'instruction religieuse doit être placée " soit aux heures non occupées par l'emploi du temps des classes, soit à la première ou à la dernière heure de l'emploi du temps de la matinée ou de l'après-midi " afin de laisser entière la liberté de culte et de permettre le libre choix des enseignés. L'article 5 du contrat type d'association rappelle d'ailleurs cette réglementation : " si des cours et exercices religieux ont lieu dans l'établissement, ils seront placés à des heures telles que les élèves dont la famille ne souhaite pas qu'ils y participent ne soient ni contraints de les suivre, ni laissés sans surveillance ou dans l'oisiveté. A cet effet, l'avis des familles ou des élèves majeurs sera recueilli ".

Dans les écoles sous contrat simple, une plus grande liberté est laissée aux établissements. Ils doivent seulement " organiser l'enseignement des matières de base par référence aux programmes et aux règles générales relatives aux horaires de l'enseignement public ". Ainsi, l'enseignement religieux peut être inclus dans la marge de 20% prévue par l'article 3 du contrat simple type. Encore convient-il que ces " cours et exercices religieux soient placés à des heures telles que les enfants dont la famille ne souhaite pas qu'ils y participent ne soient ni contraints de les suivre, ni laissés sans surveillance ou dans l'oisiveté".

La place de l’Église dans les institutions scolaires Extrait de « Pierre FAURE Vers une pédagogie personnalisée et communautaire », Anne Marie AUDIC

Après avoir développé l’importance de la « Profession » - c’est-à-dire le milieu professionnel- dont la collaboration est nécessaire pour obtenir une harmonie générale dans la construction de la personne, l’auteur montre que Pierre Faure insistait sur l’indispensable association de l’Eglise.

La fresque brossée serait incomplète si l’Eglise, associée pendant des siècles à la vie de la Cité, ne complétait de son rôle propre ceux que jouent l’Etat, la Profession et l’Ecole. L’Eglise doit promouvoir les vérités religieuses dont elle a la garde : sa mission éducatrice concerne aussi la conduite morale.

Son enseignement « tend à instaurer, maintenir et parfaire les valeurs qui sont essentielles à toute civilisation », elle communique en même temps « les moyens intérieurs et extérieurs qui aident chacun à atteindre l’idéal qu’il a embrassé »….

Dans les moments de crise, les difficultés soulignent la nécessité de faire appel à d’autres valeurs que la force et le succès ; la collaboration des forces spirituelles est alors invoquée.

Comment ces dernières pourraient-elles avoir leur place dans les institutions scolaires ? Quel serait éventuellement le rôle de l’Eglise ? L’homme a besoin d’être guidé pour découvrir la signification de l’effort qu’il fournit. Pierre Faure cite Daniel Rops : « Le spirituel est indispensable pour intégrer la technique. ». .. Sans l’avènement d’un homme spirituel, « il ne faudrait guère espérer l’élévation de l’humanité dans l’ordre moral, esthétique et culturel. »… « Sur le terrain purement éducatif, l’Eglise, à la fois individuelle et communautaire, réalise une synthèse unique, où l’insertion dans un groupe en appelant le don aux autres, provoque l’épanouissement de soi… Elle respecte souverainement les personnalités. Elle conduit dans la plus large vie communautaire. »

Une collaboration sincère peut, sur le terrain scolaire, s’instaurer entre l’Eglise et les pouvoirs publics : l’Eglise a son domaine propre ; elle connaît les limites de son pouvoir. Elle n’intervient pas dans les domaines qui relèvent de l’Etat, tels ceux de l’éducation physique ou de l’enseignement profane. A la famille elle reconnaît la primauté de sa mission éducative, aux professeurs « leur utilité sociale d’organismes naturels, aptes à procurer le progrès économique et l’organisation du travail. »

Si chacun assume normalement son rôle, en assurant à un degré suffisant culture humaine et formation morale, loin de réclamer un monopole, l’Eglise n’a plus qu’à pourvoir à l’enseignement religieux et moral, en « collaboration avec les organismes temporels chargés de l’école. »

Cette harmonie des droits et des devoirs à l’intérieur de la Cité serait le signe d’une vraie civilisation.

La suite du texte permet d’évoquer les possibilités d’organisation – entre autres dans la nomination des maîtres et le contrôle de l’enseignement – que préconisait Pierre Faure.

p. X

Page 17: La revue de l'airap n°27

Animation pastorale dans une école catholique

Statut de l’Enseignement Catholique, juin 2013 art. 41 L’Eglise poursuit l’œuvre du Seigneur par l’annonce de la Bonne Nouvelle qui est Jésus- Christ lui-même. C’est dans cette Eglise que s’inscrit et se comprend l’école catholique : la préoccupation éducative qu’elle porte, et avec elle le souci de la proposition et de l’annonce de la foi, est celle de l’ensemble de la communauté ecclésiale, dans laquelle elle trouve force et soutien. art. 10 Au service de l’homme et de son éducation, l’Eglise manifeste qu’elle porte sur toute personne un regard d’espérance. Conformément à la mission qui lui a été confiée par le Christ, elle s’adresse à tous les hommes et à tout homme ; aussi, par choix pastoral, l’école catholique est-elle ouverte à tous, sans aucune forme de discrimination. art. 22 […] Le projet doit donc engager la communauté éducative à proposer à tous la bonne

nouvelle de l’Evangile, transmise par la Tradition et le magistère de l’Eglise. art. 9 En affirmant, comme elle l’a toujours fait, son droit de fonder des écoles, l’Eglise aide les parents à assumer leur droit naturel d’éduquer leurs enfants. Elle fait en sorte qu’ils puissent se sentir accueillis dans des lieux où l’Evangile est à la fois vécu et proposé. art. 149 Pour assurer la proposition de la fois chrétienne, dont il [le chef d’établissement] est le garant devant l’autorité de tutelle, il promeut une animation pastorale, adaptée aux besoins de la communauté éducative, en cohérence avec les orientations de la tutelle et la vie de l’Eglise diocésaine et des ses paroisses. A cette fin, il constitue une équipe d’animation pastorale qui peut comporter des professionnels et des bénévoles. art. 51 Les chrétiens de la communauté éducative reçoivent plus particulièrement l’appel à servir la croissance de tous en humanité. « Appelés par Dieu à exercer leur apostolat dans le monde à la manière d’un ferment, grâce à la vigueur de leur esprit chrétien » [Concile Vatican II : Apostolicam Actuositatem, n°2], les fidèles laïcs, jeunes ou adultes, trouvent dans l’école catholique un lieu naturel pour vivre leur foi, la nourrir, la proposer et contribuer au climat évangélique de l’établissement. Leur participation à la mission éducative est une réponse à leur vocation de baptisés. Statut de l’Enseignement Catholique, Juin 2013 ; Pour lire le statut de l’Enseignement Catholique en équipe, outils d’appropriation et d’animation, Documents publiés par le SGEC, 277 rue St Jacques, 75240 Paris Cedex 05. Mission des chrétiens au sein de la communauté éducative Une communauté signe de foi : des chrétiens tournés vers le Christ qui osent des temps gratuits pour Dieu.

Une communauté fraternelle : « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Jean 13, 35 ;

« Aussi bien n’y a-t-il pas de distinction entre Juif et Grec : tous ont le même Seigneur, riche envers tous ceux qui l’invoquent. » Paul 10, 12.

Une communauté signe de conversion : convertir notre regard sur nous-mêmes, sur les autres,

sur Dieu.

Une communauté qui finit par se voir ! « Si la Bible est le livre des chrétiens, la vie des chrétiens est la bible des païens. » Julien Green.

« Ne parle du Christ que si l’on t’interroge, mais vis de telle façon que l’on t’interroge. » Cardinal Suard

p. XI

Page 18: La revue de l'airap n°27

Des chrétiens en mission dans trois directions

Outil de travail « Des chrétiens en mission dans trois directions » Quel est le vécu de la communauté des chrétiens au sein de votre établissement ?

Une équipe d’animation pastorale qui veille à ce que l’Evangile soit mis en pratique, annoncé, célébrer ?

Comment est-elle perçue ?

Des chrétiens se rassemblent-ils ?Pour vivre quoi ?

Identifier ce qui a disparu, évolué, est en train de naître.

Annoncer l’Evangile

L’Evangile est-il considéré comme une référence vivante et explicite ?

A-t-on le souci de le connaître et de le faire connaître ?

Des propositions sont-elles faites pour grandir dans la foi ? (initiation et approfondissement)

Identifier ce qui a disparu, évolue, est en train de naître.

Célébrer le Salut

Que célèbre-t-on dans l’établissement ?

A quelles occasions ?

Comment les célébrations s’inscrivent-elles dans la vie de l’établissement ?

Y a-t-il une proposition sacramentelle ?

Identifier ce qui a disparu, évolue, est en train de naître

Servir les hommes

Sommes-nous moteurs pour que se vive la mission d’humanisation de l’établissement ?

Comment cela se vit-il ?

Comment se vit le souci des plus démunis ?

Identifier ce qui a disparu, évolue, est en train de naître.

Anne Lachèze d’après notes de formation « Entrer dans la mission pastorale du chef d’établissement »

animée par D. Joulain p. XII

Trois axes de

mission de

l’Eglise

Promouvoir l’Humain

- compétence professionnelle

- qualité relationnelle

- formation humaine et

spirituelle

- attention aux plus démunis

- Connaître et faire connaître

l’Evangile

o niveau culturel - Vivre et témoigner de sa foi

o première annonce

- Catéchiser

o initiation

- Accompagner les chrétiens

Chargés de dire, pas de faire croire

- Célébrer la vie

- Prier

- Proposer de rencontrer le

Christ dans les sacrements

Page 19: La revue de l'airap n°27

Dix béatitudes ou commandements pour animer la vie pastorale d’un établissement Production du groupe de Stagiaires - Décembre 2007

************************************************** Pour garder le cap, dans le calme et la tempête

Ouvre ton cœur - Tes yeux - Tes oreilles, écoute les éléments Ose dire ce que tu crois

Partage tous les instants de la traversée beaux et moins bons Laisse le temps au temps

Tiens la barre et laisse-toi porter - Appuie-toi sur l’équipage Arrête-toi, écoute le vent, laisse tomber la voile

Accepte de te dérouter - Chante et célèbre ton parcours Chante et célèbre la réussite de l’aventure

Charité tu exerceras Partager Amour tu donneras et recevras Aimer Toi tu seras S’ouvrir Humanité tu rayonneras Témoigner Ouverture tu prôneras Observer Liberté tu défendras Recevoir, rendre, regarder, relire Intériorité tu valoriseras Annoncer Quiétude tu savoureras Lier Unité tu construiras Echanger Ecole tu vivras

Pour croire et célébrer ensemble

Merci au groupe et à D. Joulain

TEMOIGNAGES

De confession juive, non pratiquants, nous étions à double titre, différents des familles

de St Victor, puisque laïcs et venant de religion différente. Mais, jamais nous n’avons

ressenti cette différence comme un handicap ou une gêne quelconque, puisque nous avons

rencontré une tolérance non feinte, et une ouverture à toutes les religions. Les parents

de confession différente sont par exemple, appelés à témoigner sur leurs diverses façons

de fêter Pâques, ou toute autre célébration…Nous sommes finalement réunis par des valeurs

communes : respect de l’autre, solidarité et entraide. AJ

Sœur FLOSCEL et ANDRE RAPHOZ

Après Anne-Marie Audic en août dernier, deux autres membres fondateurs de l’AIRAP nous ont quittés à quelques semaines d’intervalle : Sœur Floscel et André Raphoz. Certes, tous deux étaient différents : Autant l’une était extravertie et très active, autant l’autre était plus réservé et plus discret. Mais tous deux, qui appartenaient à des congrégations religieuses, avaient les mêmes convictions. C’étaient des disciples fidèles et inconditionnels du Père Faure. Ils ont beaucoup apporté à la promotion et à la diffusion de la pédagogie personnalisée et cela tout au long de leur mission d’enseignants et de formateurs qui a duré de très nombreuses années. Sœur Floscel a essentiellement œuvré dans l’Ouest, et plus précisément en Normandie. D’abord à Hérouville Saint Clair où elle a créé un centre de formation pédagogique réputé qui fonctionne toujours avec des enseignants et des chercheurs qu’elle a elle-même formés. Ensuite, à Lisieux, où elle avait mis en place une école d’application à l’enseignement personnalisé et où nous avons organisé plusieurs sessions nationales de formation pédagogique. Ainsi il m’est arrivé de co-diriger avec elle des sessions en l’absence du Père Faure, notamment en Bretagne ou en Normandie. J’ai pu ainsi découvrir et apprécier son enthousiasme et sa vivacité d’esprit. Son charisme était tel que les stagiaires étaient sous le charme et avait un réel désir de suivre le chemin qu’elle leur montrait. Avec elle, tout paraissait si simple et aller de soi. Mais lorsqu’on l’observait un peu plus, on découvrait derrière son sourire toute la rigueur et les exigences si nécessaires à la mise en œuvre d’un véritable enseignement personnalisé. André Raphoz lui, a surtout travaillé comme enseignant ou directeur d’école dans les régions lyonnaise et savoyarde, appliquant avec bonheur la formation qu’il avait reçue du Père Faure. Il a aussi passé une grande partie de sa vie professionnelle comme conseiller pédagogique surtout à l’Ile de la Réunion, mais aussi à Saint Pierre et Miquelon et même au Canada. Lui aussi avait un fort charisme qui entrainait l’adhésion et donnait à tous ceux qu’il rencontrait le désir de le suivre dans cette voie de l’enseignement personnalisé. D’un abord simple et facile, il attachait beaucoup d’importance à la relation avec les enfants et les jeunes mais aussi aux outils didactiques qu’il aimait créer ou modifier pour qu’ils s’adaptent le mieux possible aux besoins et aux rythmes de chacun. A tous deux, l’Enseignement catholique et les congrégations auxquelles ils appartenaient doivent beaucoup. Quant à l’AIRAP, elle leur doit aussi une réelle et profonde reconnaissance.

Jean Marie Diem p. XIII

Page 20: La revue de l'airap n°27

Exemple de projet pastoral Ecole Notre Dame à BELLHERBE Directrice : Véronique TOURNIER

« Une école pour grandir, se construire, s’épanouir. »

Une école ouverte à tous où chacun se sente respecté et aimé pour ce qu’il est.

L’école propose une première annonce en tenant compte des disparités de connaissances et de pratiques

religieuses dans les familles.

Cette première annonce a une mission d’ouverture et de découverte au fil des événements de l’année

liturgique mais aussi de la vie de la classe. Elle veut permettre à chacun de vivre quelque chose de

l’expérience chrétienne et de faire, à son rythme, son propre chemin.

Nous souhaitons :

Promouvoir un climat fraternel avec un réel esprit d’entraide.

Développer l’attention à chacun, l’écoute, le respect, l’entraide entre les enfants dans un groupe où les

relations soient basées sur la confiance et la responsabilisation.

Saisir l’opportunité des événements de la vie de la classe et des enfants pour proposer une

approche religieuse et spirituelle.

Naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur, maladie d’un proche, décès, 1ère communion etc......

Tous les jours, en début d’après-midi, nous avons un temps tous ensemble pendant lequel nous partageons

les événements vécus ......

Permettre de s’approprier une culture religieuse.

Un coin religieux est installé dans la pièce d’entrée avec une bibliothèque fournie en documents

religieux : livres, journaux, jeux ...... à la disposition des enfants.

Sur l’étagère se trouve un agenda chrétien qui suit au fur et à mesure les événements de l’année avec à

côté le livre « Ta Parole est un Trésor » ouvert au texte en référence à la dernière fête dont on a parlé.

Les enfants peuvent aller consulter ces documents lors des temps libres ou des temps de lecture.

Mettre en valeur les temps forts de la vie de l’Eglise.

Profiter des temps de partage ensemble en début d’après-midi pour les questionner, leur présenter et

leur expliquer, au moment voulu les grands moments de l’année liturgique que nous allons vivre.

(Toussaint. Noël. Le Carême. Pâques. La Pentecôte). Nous apprenons à chaque fois un chant en lien avec

cette fête.

Pour certains événements, une célébration est proposée.

Nous tourner vers les autres.

Sensibiliser les enfants à ce qui se passe autour de nous et plus loin de nous avec une attention

particulière pour ceux qui souffrent (maladie-solitude- pauvreté ...)

En 2013, des personnes appartenant à l’association du Père Pédro, (missionnaire qui vit auprès des plus

pauvres à Madagascar et qui a construit maisons, dispensaire etc... pour eux) sont venues tout un après-

midi en classe pour présenter le travail du Père Pédro.

L’école a aussi participé activement aux manifestations organisées par l’Association Respirare (pour la

recherche sur les maladies respiratoires rares) sur la commune de Belleherbe où 2 enfants sont atteints

par cette maladie. (Réalisation et vente d’objets à ce profit. Organisation et tenue de stands par les

élèves le jour de la manifestation).

p. XIV

Page 21: La revue de l'airap n°27

En 2014, nous participons au projet Agir contre la faim avec la sensibilisation au problème de la faim dans

le monde à l’aide d’outils fournis par l’association, Lors des séances d’arts plastiques, les enfants réalisent

des toiles. Une exposition sera ensuite organisée avec présentation du projet et vente des toiles au profit

de l’association.

Pendant le temps du carême, nous suivrons aussi la proposition du CCFD (un thème de réflexion par

semaine).

Favoriser les liens avec la paroisse

Le Père J. Monnier, responsable de la communauté de Belleherbe est mis au courant des activités

pastorales menées à l’école. Il est invité et participe à nos réunions de parents au moment de la rentrée.

Lorsque cela lui est possible, il vient saluer les enfants et nous transmettre des informations sur la vie de

la paroisse. Nous préparons et célébrons ensemble la fête de Notre Dame le 8 décembre et le chemin de

croix proposés à la communauté de Bellerbe. A l’issue de la messe du 8 décembre , nous organisons un

goûter à la salle des fêtes où de nombreuses personnes

du village ont pris l’habitude de se rendre et où elles sont heureuse de se retrouver.

Les enfants qui souhaitent approfondir leur foi sont invités à participer à la catéchèse organisée sur l’UP

de Sancey-Bellerbe.

EXEMPLE DE PROGRAMME proposé par l’Ecole Saint Victor à Paris (Direction Jeanne ROUSSELET)

Tout d’abord, un document intéressant : le courrier envoyé avant chaque période aux parents, afin qu’ils

soient informés et aient la possibilité de choisir le programme pour leur enfant.

Chers parents, Nous vous présentons les ateliers qui auront lieu dans le cadre de la culture religieuse à partir du …. Ils vont être présentés en classe. Avec votre enfant, merci

de prendre le temps de lire la présentation de ces différents ateliers, propositions de foi ou proposition culturelle,

d’inscrire 2 choix sur le coupon–réponse ci-dessous pour le …. Nous ferons tout notre possible pour satisfaire le premier choix de votre enfant. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - Nom : …………………………………. Prénom : …………………………… Classe : …….. souhaiterait pendant le temps de culture religieuse participer à l’atelier : (par ordre de préférence) Choix n°1 : ______________________________ Choix n°2 : ______________________________ Date : Signature des parents

Vous trouverez en pages suivantes les propositions de l’année (de foi ou culturelles)

p. XV

Page 22: La revue de l'airap n°27

CULTURE RELIGIEUSE Janvier - Février 2015 CYCLE 2 (3 ateliers) PROPOSITION DE FOI

1 - SAMUEL

A travers l’écoute de 3 récits bibliques, nous découvrirons 3 paraboles :

La graine de moutarde (Mathieu) Jésus et les enfants (Marc) Zachée (Luc)

Des explications de ces textes bibliques, des temps de prière, coloriage et confection d’un livret rythmeront nos séances pour nous faire comprendre un peu plus ce que Jésus veut nous dire pour notre vie d’aujourd’hui.

PROPOSITIONS CULTURELLES

2 - L’HISTOIRE DE MOÏSE

Moïse est un personnage important de l’Ancien testament. Au fil des séances nous découvrirons sa vie qui fut riche en événements : écoute de son histoire, jeux, coloriages et vidéos.

3 - ATELIER PHILO

« Être heureux, qu'est-ce que c'est ? Avoir un ami, c'est être pareil que lui ou différent ? »

A partir de ces grandes et universelles questions, nous chercherons à développer notre pensée, créatrice et critique à partir de manuels et de discussions collectives et respectueuses de la parole de chacun.

Septembre – Octobre 2014 CYCLE 3 (4 ateliers) PROPOSITION DE FOI

1 – APOTRES ET EVANGELISTES Qui est-ce ???

Marc, Matthieu, Jean, Luc, Pierre, Jacques... tous ces noms sont loin d'être inconnus. On les retrouve dans les toiles des artistes, sur les murs des églises... Mais comment les reconnaître sans avoir une légende en dessous? Sans compter qu'à une certaine époque nombre de fidèles ne savaient ni lire ni écrire!

Les artistes avaient mis en place une sorte de code afin que tout le monde puisse savoir quel évangéliste ou quel apôtre était représenté grâce à un symbole particulier. A travers l'histoire de chacun, nous allons essayer de briser ce code. Es-tu prêt à te lancer dans cette quête? 2 - LE SECRET DES MOINES

Quel est le secret des moines ? Mais qu’est-ce qu’un moine ? Une moniale ? Que font-ils de leur journée ? Où habitent-ils ? Nous allons découvrir les nombreuses activités de ces chercheurs de Dieu : la copie, la calligraphie, le jardinier, la cuisine ou leurs spécialités gastronomiques. A notre tour, nous essaierons de jouer les apprentis- copistes, apprentis- cuisiniers ou même jouerons à quelques jeux de société comme bâtir un monastère, créer une bibliothèque…

3 - LA BASILIQUE SAINT MARC de VENISE

A partir d’images, de textes, de documents vidéo, les enfants s’aventureront dans la majestueuse basilique Saint Marc, située en plein cœur de Venise. La découvrir permet d’aborder l’art de l’iconographie et des mosaïques, la vie de Saint Marc, les types d’architecture, la vie marchande, politique et religieuse qui s’y déroulait. 4 – LES ARBRES DANS LA BIBLE

La Bible est comme une grande forêt, il y a beaucoup d'arbres. Quels-sont ces arbres ? A quoi servent-ils ? Quelle expérience de vie mettent-ils en lumière ?

C'est ce que nous allons découvrir aux côtés principalement d’Eve, d’Abraham, de Moïse et de Zachée Au programme, quiz, dégustations diverses, jeu de piste…

Jeanne ROUSSELET

p. XVI

Page 23: La revue de l'airap n°27

Une année d’Éveil religieux et Moment philo au CSO – Anne LACHEZE - ORSAY

Nous avons bâti cette année en lien avec l’année de la Vie consacrée annoncée par le Pape François, thème choisi pour l’anniversaire des 50 ans de notre Diocèse. Nous avons voulu également faire découvrir à tous les enfants les trois religions monothéistes au travers des édifices religieux.

Dans notre établissement, chaque enfant participe soit aux temps d’éveil religieux/catéchèse soit aux moments philo. Chacun a effectué son choix avec ses parents. Les thèmes sont abordés d’un point de vue religieux et d’un point de vue humain. Les temps forts réunissent tous les enfants. Tous ainsi que les parents peuvent prendre part aux célébrations.

Trois actions de solidarité ont été menées durant l’année : - au moment de Noël, les groupes « Moment Philo » ont rendu visite aux personnes âgées des maisons de

retraite d’Orsay. Ils ont participé à la réalisation des décorations et partagé des jeux de sociétés. - durant le Carême, les groupes « Eveil religieux » ont participé à une collecte alimentaire et aidé les

membres de l’Association Appel Détresse à emballer ces denrées pour leur envoi. - au déjeuner du Vendredi Saint, tous les enfants ont été invités à se priver d’entrée et de dessert afin de

participer au financement des fournitures scolaires pour une école du Cameroun.

Eveil religieux Moment philo

Septembre

Appelés à suivre Jésus Accueil

La vie de St François d’Assise

Prière de St François Richesse et Pauvreté

Octobre

Temps fort St François Richesse et pauvreté Messe de rentrée (toute la communauté éducative : école, collège, lycée)

Les exclus de l’Evangile Les discriminations

Les exclus de l’Evangile Les discriminations

Novembre

Toussaint La mort

Eglise Eglise

Le Christianisme visite Eglise

1er

dimanche Avent Projet solidarité maison retraite

Temps Fort Célébration Avent Projet solidarité Maison retraite

Décembre

2ème

dimanche Avent Crèche Projet solidarité Maison retraite 3

ème dimanche Avent

4ème

dimanche Avent Projet solidarité Maison retraite

Janvier

Epiphanie

Mandela La liberté Baptême de Jésus

Conversion St Paul

Le Judaïsme visite Synagogue

Février

Présentation au temple Effort

1er

et 2ème

dimanche de Carême Projet solidarité

Partage

Mars

3ème

dimanche de Carême Projet solidarité

Le travail des enfants 4

ème dimanche de Carême

Projet solidarité

5ème

dimanche de Carême Projet solidarité

L’école dans le monde Film « Le chemin de l’école »

Rameaux

Temps Fort Célébration des Rameaux Semaine Sainte Donner sa vie Luther King

Avril

Vendredi Saint Chemin de Croix

Répartition de la population et des richesses dans le monde (CCFD)

Résurrection Changer

Mai

Marie Service

Ascension

Pentecôte Confiance

Juin

Sœur Emmanuelle Bonheur

L’Islam visite Mosquée

Rencontre Bilan Merci

Messe d’Action de Grâce (toute la communauté éducative : école collège, lycée)

Ecole du Cours Secondaire d’Orsay – année 2014-2015

p. XVII

Page 24: La revue de l'airap n°27

RESULTATS DU SONDAGE / Le fait religieux dans nos établissements Martine ESCLAVISSAT

Les liens avec paroisse et un autre établissement OUI / NON

Les propositions de foi sont en majorité spécifiques à chaque cycle :

- Cycle 1 :

o Eveil à la foi

o Culture religieuse

- Cycle 2 :

o Eveil à la foi

o Rythmo catéchèse

o Culture religieuse

- Cycle 3 :

o Catéchèse

o Cheminement / Parcours

o Culture religieuse

o Culture chrétienne / histoire p. XVIII

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Lien avec la paroisse

Présence d'un prêtre

Conseil pastoral

Adjoint pastoral

Lien avec un autre établissement

Page 25: La revue de l'airap n°27

Quelques établissements proposent simplement des temps de prière.

Les célébrations et rassemblement sont le plus souvent communs aux 3 cycles

Les propositions

Des propositions spécifiques :

- Chemin de Carême

- Chemin de croix - Calendrier de Carême - Mimes, saynètes sur la Semaine Sainte

- Jardin de Pâques - Paroles, histoires gestuées - Ateliers décloisonnés - Partage chaque début d’après midi

p. XIX

culture religieuse

baptême

NON

Noël

Bol de riz

assistent aux célébrations

1ère communion

chapelle

Pâques

CCFD

choisissent d'assister ou pas

non

coin prière en classe

Rameaux

Opération Orange

restent en classe

avec la paroisse

oratoire

Toussaint

Madagascar

salle

hebdo madaire

Respirare

rentrée

Agir contre la faim

autres

Télé thon

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Accueil des enfants noncatéchisés

Préparation aux sacrements

Lieu dédié

Célébrations

Propositions pour tousActions de solidarité

Page 26: La revue de l'airap n°27

Une autre façon d’annoncer et faire vivre l’Évangile :

Prêtre à Chalon-sur-Saône, Dominique Auduc, clown, jongleur et magicien, « annonciateur de bonne nouvelle», fait le tour de France avec son auguste « Gaby »

http://www.jnc-klinguer.com/gaby/

Il propose des spectacles aux élèves des écoles catholiques.

- En primaire : spectacle d’1 heure suivi d’un jeu de l’oie

Une intéressante occasion de relecture pour les enseignants et les responsables de la pastorale

- En collège et lycée : spectacle d’1 heure environ suivi d’1 heure de débat, questions réponses

Ces spectacles s’adressent à tous, croyants ou non, catéchisés ou non, avec ou sans aucune connaissance de l’Evangile. Il procède par allusions qui parlent à tous.

Ceux qui ne connaissent pas voient un spectacle tendre drôle et touchant. L’objectif « humaniste » incite les jeunes au questionnement, à la réflexion.

Ceux qui ont déjà entendu parler de l’Evangile y retrouvent des références (par exemple : la colombe = esprit Saint)

Des liens utiles pour relire les textes « Officiels »

Annonce explicite de l'Évangile dans les établissements catholiques d’enseignement

Diaporama de présentation du texte : http://enseignement-catholique.fr

Catéchèse et textes officiels

http://sitecoles.formiris.org/?WebZoneID=590&ArticleID=2216

Organisation, horaires et mise en place du fait religieux dans les écoles catholiques

Le Fait religieux en cinq dimensions

http://sitecoles.formiris.org/index.php?WebZoneID=590&ArticleID=2097

Grille de relecture pour entrer dans l'intelligence du fait religieux et vérifier la cohérence de ses actions dans la classe et dans l'école.

Grille de relecture sur la place de l'homme, les questions de sens, le langage des symboles, la connaissance des différentes religions, la construction historique pour entrer dans l'intelligence du fait religieux et vérifier la cohérence de ses actions dans la classe et dans l'école.

Lettre des Évêques aux directeurs diocésains et aux chefs d'établissement catholique en France (2006)

http://sitecoles.formiris.org/index.php?WebZoneID=590&ArticleID=2459

Questions réponses : mon enfant est inscrit dans une école catholique

http://catechisme.catholique.fr/questions-reponses/pourquoi-inscrire-mon-enfant-au-catechisme/ mon-enfant-est-inscrit-dans-une-ecole-catholique.-a-t-il-besoin-d-aller-au-catechisme-.html "Faire de la catéchèse, c'est donner le goût de Dieu"

Martine ESCLAVISSAT

p. XX

Page 27: La revue de l'airap n°27

PRIER / Demis ROUSSOS

Prier devant l'enfant qui dort

Prier au pied d'un arbre mort

Prier un dieu ou une idée

Prier au cœur des cathédrales

Prier un soir sous les étoiles

Prier au moment de pleurer

Prier pour d'autres malheureux

Prier en refermant les yeux

Prier comme on passe aux aveux

Prier quand on voudrait crier

Prier, prier, prier, oh prier

Prier, oh prier, pour apprendre à aimer

Prier, prier, prier, oh prier

Prier, oh prier, pour apprendre à aimer

Prier devant le temps qui passe

Prier à l'infini d'espace

Prier tout seul ou par milliers

Prier à genou sur la terre

Prier au soleil du désert

Prier pour ne pas oublier

Prier pour un amour perdu

Prier en marchant dans la rue

Prier en parlant aux statues

Prier quand on voudrait crier

Prier, prier, prier, oh prier

Prier, oh prier, pour apprendre à aimer

Prier, prier, prier, oh prier

Prier, oh prier, pour apprendre à aimer

p. XXI

DIEU EXISTE / Raymond DEVOS

J’ai lu quelque part : « Dieu existe, je l’ai rencontré ! » Ça alors ! Ça m’étonne ! Que Dieu existe, la question ne se pose pas ! Mais que quelqu’un l’ait rencontré avant moi, voilà qui me surprend ! Parce que j’ai eu le privilège de rencontrer Dieu juste à un moment où je doutais de Lui !

Dans un petit village de Lozère abandonné des hommes, il n’y avait plus personne. Et en passant devant la vieille église, poussé par je ne sais quel instinct, je suis entré... Et là, j’ai été ébloui, par une lumière intense... insoutenable ! C’était Dieu... Dieu en personne, Dieu qui priait ! Je me suis dit : Qui prie-t-il ? Il ne se prie pas lui-même ? Pas lui ? Pas Dieu ? Non ! Il priait l’homme ! Il me priait, moi ! Il doutait de moi Comme j’avais douté de lui !

Il disait : -O homme ! si tu existes, un signe de toi ! J’ai dit : Mon Dieu je suis là !

Il a dit : Miracle ! Une apparition humaine ! Je lui ai dit : Mais, mon Dieu... Comment pouvez-vous douter de l’existence de l’homme,

Puisque c’est vous qui l’avez créé ?

Il m’a dit : Oui... Mais il y a si longtemps que je n’en ai pas vu à l’église... que je me demandais si ce n’était pas une vue de l’esprit !

Je lui ai dit : Vous voilà rassuré, mon Dieu ! Il m’a dit : Oui ! Je vais pouvoir leur dire là-haut : « L’homme existe, je l’ai rencontré ! »

Page 28: La revue de l'airap n°27

La Revue de l’AIRAP Mouvement pédagogique Pierre Faure

Pédagogie Personnalisée

et Communautaire

Comité de rédaction

Rédacteur en chef : Martine ESCLAVISSAT …

Rédacteurs : Stéphanie ENJOLRAS

Martine ESCLAVISSAT

Anne LACHEZE

Jeanne ROUSSELET

Véronique TOURNIER

Maquettiste : Brigitte ALBERT-STEWARD…

Directeur de la Publication : Anne LACHEZE

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I.S.S.N 1969-0819

N° 27

Dépôt légal : mai 2015