Initiation à la macroéconomie - Webothèque

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Ahmed Ouazzani Adresse électronique: [email protected] Permanence: Chaque mercredi (sur rendez-vous ), il faut, au préalable, envoyer un courriel expliquant le motif ou les points que vous voulez traiter. Faculté Polydisciplinaire à Larache Année académique 2017- 2018 Initiation à la macroéconomie

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Ahmed Ouazzani

Adresse électronique: [email protected]

Permanence: Chaque mercredi (sur rendez-vous ), il faut, au préalable, envoyer un courriel expliquant le motif ou les points que vous voulez traiter.

Faculté Polydisciplinaire à Larache

Année académique 2017- 2018

Initiation à la macroéconomie

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Méthode de travail

Programme de l'examen.

La rédaction des questions en cours.

C - L‛EXAMEN

Assimiler (ce n'est pas apprendre par cœur).

Repérer le contenu du cours.

B - APRES LE COURS

Les notes de cours.

A - EN COURS

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Notes de cours

C'est ce qui est dit et non ce que vous lisez sur le

transparent que vous devez prendre en note.

Une grande précision est requise dans la prise des notes.

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Notes de cours

En particulier : Ne pas substituer du vocabulaire technique par un vocabulaire plus

familier : ils ont souvent des significations différentes.

Prendre les titres en entier, car souvent ils contiennent le plan de développement.

Eviter le plus possible les abréviations, afin que vos notes soient lisibles pour tous.

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Assimiler n'est pas apprendre par

cœur

Il est indispensable de relire le cours,

A l'issue de cette relecture se poser la question :

Qu’est-ce que j'ai appris ?

Une fois cette relecture avancée, un long travail de

reformulation, d'assimilation des concepts,

d'illustration des concepts présentés vous attend.

A l'issue (et seulement à ce moment là) de ce travail

vous devez vous poser la question :

En quoi m'est utile ce que j'ai appris ?

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Assimiler n'est pas apprendre par

cœur

Principe : vous ne retiendrez du cours que ce que vous aurez assimilé à l'intérieur de vos propres repères.

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La rédaction des questions de cours

Un des exercices qui vous seront demandés

couramment, pendant l'examen, sera de rédiger des

questions de cours.

Une question de cours rédigée doit contenir les

quatre étapes suivantes :

La définition des mots importants de la question

traitée.

L'énoncé des thèses précises.

Une argumentation correcte, en lien étroit avec la

thèse annoncée.

L'emploi d'exemples qui illustrent le propos.

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Programme de l'examen

Tout ce qui est traité en cours

L'examen peut comprendre :

Une ou plusieurs questions de cours .

Un ou plusieurs exercices.

Une dissertation.

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Les objectifs du cours sont:

• Permettre aux étudiants de mieux comprendre l’objet et les méthodes

de l’analyse macroéconomique en tant que branche scientifique

autonome.

• Assimiler les concepts et outils fondamentaux de l’analyse

macroéconomique du marché des biens et services:

Eléments de comptabilité nationale

Fonctions économiques : épargne, consommation,

investissement, production

Circuit économique : équilibres macroéconomiques comptables

entre revenu et dépense, entre offre et demande

Objectifs du cours

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Objectifs du cours Les objectifs du cours sont:

• Comprendre les points de différence entre les principales écoles de la

pensée économique au travers notamment l’exemple du fonctionnement

du marché du travail,

• Comprendre les mécanismes d’ajustement à court terme des marchés et

les enjeux des politiques économiques au travers du modèle IS-LM,

• L’accent est mis sur la compréhension des mécanismes: identification des

variables et paramètres pertinents (consommation, investissement, taux

d’intérêt etc.), expression de leurs relations.

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CONTENU

1. Introduction

2. Les écoles de la pensée économique

3. Présentation du modèle classique et la critique

keynésienne

4. Les composantes de la demande

5. La fonction de l’investissement

6. L’équilibre macroéconomique et les effets

multiplicateurs

7. Le modèle IS/LM

8. L’arbitrage inflation chômage( la politique

conjoncturelle)

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Attention : tous ces manuels couvrent un champ plus large que le cours ; il convient donc

de bien sélectionner les chapitres ou les parties de chapitre qui correspondent au cours.

Le cours ne suit pas un manuel en particulier mais les étudiants pourront se reporter avec avantage aux

manuels ci-dessous,

Voici les ouvrages disponibles en B.U avec leurs références:

33 KOA ANALYSE MACROECONOMIQUE. KOHLI

33 GRE ECONOMIE POLITIQUE, TOME 3 : MACROECONOMIE. GENEREUX-

33 BOE ECONOMIE GENERALE. BOSSERELLE

33 POE ECONOMIE GENERALE - MANUEL. POULON-F

33 JRE EXERCICES D'ECONOMIE POLITIQUE. JURION

33 LUI INITIATION A LA MACROECONOMIE - LIVRE DE L'ELEVE. LUZI-A+TOPOL-R

33 JAI INITIATION PRATIQUE A LA MACROECONOMIE ETUDES DE CAS, EXERCICES

CORRIGES ET QCM . JALLADEAU

33 JLI INTRODUCTION A LA MACROECONOMIE MODELISATIONS DE BASE. JALLADEAU

33 MAM MACROECONOMIE. MANKIW

33 FEM MACROECONOMIE - APPROCHE PRATIQUE CONTEMPORAINE. FEVE PATRICK

33 LOM MACROECONOMIE - EN 24 FICHES. VEDIE

33 BUM MACROECONOMIE UNE PERSPECTIVE EUROPEENNE. BURDA+WYPLOSZ

33 POP PENSEE(LA) ECONOMIQUE DE KEYNES. POULON-FREDERIC

33 DEP PENSEE(LA)ECONOMIQUE NEOCLASSIQUE - TOME 3- DEFALVARD-HERVE

33 BEP POLITIQUE ECONOMIQUE. PISANI-FERRY

33 STP PRINCIPES D'ECONOMIE MODERNE. STIGLITZJ+WALSH+LAFAL

33 HEP PRINCIPES D'ECONOMIE POLITIQUE. HEERTJE+ PIERETTI+ BARTHELEMY

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Introduction La spécificité de l’économie et de la macroéconomie

L'économie est une science sociale qui étudie la production, la répartition,

la distribution et la consommation des richesses d'une société,

Le principe général qui sous-tend l'économie, en particulier pour les

ressources limitées ou rares, est celui de la rentabilité,

Elle consiste à consommer un minimum de moyens en vue de réaliser un

maximum de profits,

La définition de l'économie n'est pas consensuelle

Ses contours et son contenu varient en fonction des auteurs et des courants

de pensée.

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Introduction

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Introduction La spécificité de l’économie et de la macroéconomie

L’économie étudie les choix que font les individus, et leurs conséquences,

Les choix et les arbitrages sont au centre de l’analyse économique,

Les individus disposent de ressources rares (temps, revenu, etc.) pour satisfaire leurs besoins (illimités).

Exemple :

Le temps = ressources

Etudier= emploi

Il faut faire un arbitrage pour savoir la meilleure manière qui permettra d’optimiser notre temps entre les études et le loisir par exemple, ainsi que les conséquences de chaque choix!

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Introduction La spécificité de l’économie et de la macroéconomie

L’analyse économique a pour but d’expliquer la façon dont les

ressources rares sont réparties entre des utilisations concurrentes

potentielles.

L’économie est la science des choix.

L'économie s'applique partout où une analyse "couts-bénéfices"

peut-être posée.

La macroéconomie: Discipline qui cherche à comprendre:

Comment le circuit ou le système économique se régule?

Quelles sont les interactions entre les variables du système?

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Introduction Définition de la macroéconomie

Selon Attali et Guillaume: étude des

mécanismes de production, de

consommation et d'échanges dans une

structure sociale donnée et des relations

entre ces mécanismes et cette

structure .

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Introduction

La macroéconomie émerge en tant que

discours distinct avec la parution en 1936

de «la Théorie générale de l’Emploi, de

l’Intérêt et de la Monnaie», l’œuvre

majeure de John Maynard Keynes .

Une approche critique de la conception

générale de l’économie développée par

les classiques.

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Introduction Quelques aspects de l’économie selon les classiques :

La monnaie: son rôle se limite à un expédient technique des échanges

Les marchés: des lieux fonctionnent selon le principe de jeu des mouvements

de prix permettant ainsi une mise en cohérence de la multitude des décisions

économiques (la doctrine de laissez-faire laissez passer) .

Équilibre générale spontanée se fait par un fonctionnement harmonieux des

comportements individuels.

Équilibre générale =équilibre optimale = optimum collectif.

Économie libérée de toute entrave (en particulier l’Etat).

Donc selon la tradition classique, les économies ne doivent être

que des traits d’économies réelles d’échange, se base sur le

libéralisme et part de son analyse des principes de la

microéconomie.

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Introduction

À l’opposé Keynes développe une vision alternative dans le

but de légitimer l’intervention de l’Etat dans la régulation

des économies

Représenter les économies sous la forme d’économies

monétaires de production, dans lesquelles le niveau

d’emploi, en particulier, n’est pas le fruit uniquement de la

confrontation de l’offre et de la demande du travail, mais

résulte des seules décisions de production des entrepreneurs.

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Introduction

Généralement, les marchés n’ont la vertu d’ajuster

les comportements individuels les uns aux autres,

pour les rendre compatibles à l’équilibre.

La monnaie joue un rôle très important dans les

économies modernes

La (Préférence pour la liquidité) est un élément clé

dans la dynamique de l’ensemble de l’économie.

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Introduction L’approche de Keynes est une approche critique des économies

libérales,

Le fonctionnement spontané des économies conduit à des équilibres où

le sous-emploi est massif,

Les causes du ce mal ne sont pas liées aux comportements individuels

des agents,

Mais l’incertitude liée pour l’essentiel au caractère décentralisé de

l’économie,

Son approche n’est pas microéconomique mais fondée sur une

démarche macroéconomique,

Keynes plaide en faveur d’une re-centralisation du système

économique, sous forme de l’application par l’Etat des politiques

économiques,

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Introduction Le but:

Comprendre au mieux le

fonctionnement des économies

nationales (ou de groupes de pays),

ainsi que les effets des politiques

économiques et des réglementations

mises en œuvre par les

gouvernements

Améliorer le fonctionnement

spontané et résoudre la question du

chômage.

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Introduction

La macroéconomie apparaît, à l’origine comme un

discours qui se veut strictement alternatif à la

microéconomie d’inspiration classique et/ou

néoclassique.

Les macroéconomistes s’intéressent aux relations

théoriques et empiriques entre les grands agrégats,

tels le produit intérieur brut (PIB), le niveau des prix,

la consommation, l’emploi...

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Introduction

L’économiste est confronté à des questions:

Que faut-il faire pour qu’il y ait plus de croissance, pour

lutter contre l’inflation, pour baisser le chômage…?

Ces questions portent sur les agrégats tels que le PIB, la

consommation, l’épargne, l’investissement, la masse

monétaire, le niveau des prix, etc.

L’approche macroéconomique: raisonner directement avec

les agrégats.

Page 28: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Introduction

Sur le plan de l’objet:

La macroéconomie se préoccupe

essentiellement:

De la détermination du niveau

d’activité (croissance)

De l’emploi dans une économie.

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Introduction Sur le plan du contenu analytique:

Elle appréhende autrement les

mécanismes de coordination de

l’activité économique,

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Introduction

Sur le plan de la méthode:

Elle se situe volontairement

au niveau du système pris

dans son ensemble sans

considération pour une étude

approfondie des

comportements individuels.

Page 31: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Introduction

Les économistes essayent de sceller cette fracture au sein de

la théorie économique en recherchant à concilier les

résultats de Keynes sur le chômage et les moyens de le

résoudre à l’analyse (néo) classique (le modèle IS/LM )

Page 32: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Rappel

L’objet de la théorie économique:

L’objet et les questions posées constituent l’unité de la théorie économique,

Quel est le mécanisme de fonctionnement spontané (hors toute intervention

extérieure) de nos économies?;

Lesquelles ont la particularité d’être décentralisées (les décisions

économiques y sont prises indépendamment les unes des autres par des

agents économiques autonomes et poursuivant a priori leur seul intérêt

personnel)?

Ce fonctionnement est-il harmonieux ou génère des crises?

Quelles leçons en tirer quant à la nécessité pour l’Etat d’intervenir dans ce mécanisme?

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Rappel L’objet de la théorie économique:

Ces interrogations peuvent se décliner sur la question de la

coordination des décisions économiques individuelles:

Les décisions prises individuellement et indépendamment les uns aux

autres, peuvent-elles, finalement se révéler mutuellement compatibles?

Si oui par quel processus?

Quel est l’instrument de cette coordination?

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Rappel L’objet de la théorie économique:

Finalement c’est autour de cette interrogation

centrale que se cristallise le débat entre

économistes:

Entre ceux qui pensent que l’économie est

spontanément harmonieuse,

Existence des mécanismes automatiques de

coordination,

Donc, il est inutile voire nuisible que l’Etat

vienne interférer avec ce fonctionnement

optimal,

Page 35: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Rappel L’objet de la théorie économique:

Ceux ayant une approche plus critique,

soulignant les facteurs de crise

inhérents à un tel fonctionnement

décentralisé,

Les difficultés de coordination

apparentes,

L’incapacité des économies, en dehors

d’une intervention publique, d’y

remédier.

Page 36: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Rappel

Les acteurs et leurs interactions

L'activité économique est le résultat de l'action de 5 secteurs

institutionnels et de leurs interactions.

Chaque secteur institutionnel regroupe des agents homogènes

quant à leurs activités.

Chaque agent (ou unité institutionnelle) est caractérisé par deux

éléments :

l’activité principale,

le revenu principal (issu de l'activité principale).

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Page 37: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Rappel

Les acteurs et leurs interactions

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Agent Activité principale Exception Revenu

Ménages Consommation Auto production &

investissement

Salaire

(revenus du travail)

Entreprises Production (B & S) Consommation Profit

Stés financières Production

Prêts aux agents Consommation Profit --> intérêt

Administrations

publiques et privées Répartition

Production

(services publics)

Contributions

(obligatoires et

volontaires)

Extérieur Tous Tous Tous

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Rappel

• Les interactions : le circuit économique L’activité (production, consommation, répartition) des agents,

et les échanges entre eux, sont organisés à l’intérieur du circuit économique.

On distingue plusieurs types de flux, ou de relations inter agents.

Chaque relation est caractérisée par deux éléments :

le sens

la nature de l’échange,

Les flux répartis entre :

les flux réels (les échanges de bien) ;

les flux monétaires, ou financiers : le règlement des transactions, l’épargne, les impôts et subventions ;

les flux immatériels (de services).

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Page 39: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Rappel

Les interactions : le circuit économique Le circuit économique est une représentation symbolique schématisant les relations

d’entrées-sorties entre agents,

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Page 40: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les courants de la pensée économique

• La pensée économique

• L'ensemble des recherches scientifiques en Économie reposent

sur les réflexions de quelques grands économistes dont chacun

appartient, à l'époque où il a vécu, à une école de pensée ou

courant de pensée.

Page 41: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les courants de pensée économique

L’économie cherche à comprendre la façon dont fonctionnent nos

sociétés, les ressorts qui expliquent leur dynamique : c’est son côté

analytique.

Mais elle vise aussi à définir les règles qu’il conviendrait de suivre

pour que ces sociétés deviennent plus efficaces et/ou plus justes : c’est

son côté normatif.

Or, d’un économiste à l’autre, les cadres analytiques peuvent différer

et les propositions normatives plus encore.

D’où la nécessité de connaitre des écoles de pensée économique.

La présentation sera fatalement élémentaire et bornée aux principes

fondamentaux,

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Les courants de pensée économique

Page 43: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les courants de pensée économique

Page 44: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les courants de pensée économique

Page 45: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les courants de pensée économique

L’étude de l’histoire la pensée économique présente quatre

enjeux principaux.

Premièrement, elle permet aux chercheurs contemporains de se situer par rapport

à la division du travail qui se fait entre les générations;

Deuxièmement, elle nous permet de relativiser nos préoccupations actuelles;

Troisièmement, elle peut nous éviter de la peine en nous rendant conscients des

erreurs typiques et récurrentes;

Quatrièmement, l’histoire de la pensée ne s’étudie pas sans lire les textes des

grands auteurs ; et ceci est une manière d’apprendre la science elle-même,

Page 46: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les courants de pensée économique

La liste restreinte des « grands » économistes occidentaux du

passé, qui ont marqué l’évolution de la discipline en donnant une

identité (et parfois leur nom) aux diverses approches :

L’Écossais Adam Smith (école Classique);

L’Anglais David Ricardo (école classique);

L’Allemand Karl Marx (marxisme) ;

Le Français Léon Walras et l’Anglais Alfred Marshall

(marginalisme) ;

L’Autrichien Joseph Schumpeter (école autrichienne) ;

L’Anglais John Maynard Keynes (keynésianisme).

Page 47: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les courants de pensée économique

L'histoire de la pensée économique peut s'organiser de plusieurs

manières:

selon les thèmes,

les grands auteurs,

les mots clefs,

Les problématiques.

Mais, quel que soit la façon de s'y prendre, on trouvera toujours

des courants et des continuités, mais aussi des contradictions et

des ruptures.

Page 48: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les courants de pensée économique

Page 49: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique de l'Antiquité grecque

Du milieu du Ve siècle au IVe siècle avant J. C., dans la Grèce antique,

le commerce de gros et de détail se développe dans la région contrôlée

par Athènes et l'usage de la monnaie, du change et du crédit est déjà

répandue.

On frappe des monnaies d'or et de bronze.

Le commerce maritime lointain est financé surtout par de riches

citoyens.

Il existe des accords bilatéraux d'échange de surplus de produits (vin

contre blé) entre Athènes et quelques cités pour s'assurer d'avantages

réciproques (Athènes doit importer au moins 50 % de son grain).

Page 50: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Au IVe siècle avant J. C., des réflexions sur les questions

économiques apparaissent chez les disciples de Socrate, avec les

contributions de Xénophon, de Platon et d'Aristote.

Les auteurs se situent dans la problématique de la Cité-Etat,

Ils proposent des normes de conduite à une minorité de citoyens

dans une société où les esclaves assurent l'essentiel de la

production des biens et où le travail se trouve méprisé.

La pensée économique de l'Antiquité grecque

Page 51: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Xénophon affirme notamment : « Lorsque l'agriculture prospère,

tous les autres arts fleurissent avec elle mais quand on abandonne

la culture, par quelque cause que ce soit, tous les autres travaux,

tant sur terre que sur mer, s'anéantissent en même temps »

Xénophon présente les avantages de la spécialisation des métiers

qui améliore la qualité des produits dans la Cité.

Il se préoccupe d'accroître les recettes fiscales d'Athènes et

d'assurer son ravitaillement en céréales.

La pensée économique de l'Antiquité grecque

Page 52: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Platon (environ 427-347 av. J. C.),

Il s'intéresse à l'organisation idéale et à la taille optimale de la Cité.

La population de la Cité idéale est divisée en trois classes,

les philosophes et magistrats (gardiens de la Loi),

les guerriers (gardiens de la Cité),

les artisans.

Platon s'approche de la thématique de la division du travail : "on produit

toutes choses en plus grand nombre, mieux et plus facilement, lorsque

chacun, selon ses aptitudes et dans le temps convenable, se livre à un seul

travail, étant dispensé de tous les autres".

Il a insisté sur le principe de la méfiance vis-à-vis du commerce et mise en

garde contre l'accumulation des richesses comme une fin en soi.

La pensée économique de l'Antiquité grecque

Page 53: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

D'Aristote à la Scolastique

Platon (environ 427-347 av. J. C.),

Il rejette la démocratie, qui selon lui se fonde sur la convoitise, la

séduction de ceux qui veulent être élus alors qu’ils ne sont pas aptes à

gouverner,

Il imagine une cité parfaite qui repose sur le partage des biens

(« communisme » de Platon car il n’y pas de propriété privée), la

morale et la justice.

Cette Cité doit par exemple se situer loin de la mer, et donc loin de

l’étranger car l'étranger corrompt ;

Elle repose sur l’éducation, qui doit être parfaite pour que la Cité

perdure.

La pensée économique de l'Antiquité grecque

Page 54: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Aristote (384-322 av. J. C.),

Il expose ses réflexions sur les questions économiques dans l'Ethique à

Nicomaque (335-332 av. J. C.) et dans La Politique (335-322 av. J. C.),

Aristote serait le penseur de la société esclavagiste,

Aristote accepte et décrit l'esclavage comme le fondement naturel de cet

ordre social,

Le travail salarié - payé au minimum de subsistance - constitue le fondement

d'un ordre social non moins naturel,

La monnaie est accumulée pour elle-même , elle « fait des petits »,

L’accumulation de la monnaie lui paraît contre-nature,

Il condamne la spéculation marchande, le prêt à intérêt et le travail salarié

La pensée économique de l'Antiquité grecque

Page 55: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Aristote (384-322 av. J. C.),

Il considère l’homme comme un animal politique, un animal social,

qui est fait pour vivre en communauté, et qui, contrairement à l’animal,

dispose de la parole dont il doit se servir.

La propriété privée est pour lui synonyme de paix sociale car les

hommes ne prennent pas soin de ce qui ne leur appartient pas

directement,

La pensée économique de l'Antiquité grecque

Page 56: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Selon Aristote, l'accumulation de la monnaie pour elle-même est une activité

contre nature qui déshumanise ceux qui s'y livrent,

Il condamne ainsi le goût du profit et l'accumulation de richesses.

Le commerce substitue l’argent aux biens ;

L’usure crée de l’argent à partir de l’argent ;

Le marchand ne produit rien;

La chrématistique lui apparait comme ensemble de ruses et de stratégies

d’acquisition des richesses pour permettre un accroissement du pouvoir

politique;

Par contre, l’agriculture est le « métier » qui permet de fonder une économie

naturelle où les échanges et la monnaie servent uniquement à satisfaire les

besoins de chacun.

La pensée économique de l'Antiquité grecque

Page 57: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Aristote garde toujours le souci d’agir conformément à la nature.

Celle-ci fournit « la terre, la mer et le reste »

L’économie est l’art d’administrer, d’utiliser les ressources naturelles,

totalement à l’opposé de l’art d’acquérir et de posséder.

De ce fait, l'échange, basé sur la monnaie, est toujours envisagé pour

renforcer le lien social,

Son inexistence dans la tribu (où seul le troc existe) et son apparition

avec la cité, c'est-à-dire la société.

Pas d'échanges = pas de vie sociale.

La pensée économique de l'Antiquité grecque

Page 58: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’apport d’Aristote:

La distinction fondamentale entre économie naturelle

(économique) et économie d’argent (chrématistique) ;

Une réflexion fine sur le rôle de l'échange dans le lien social.

La différenciation opérée entre valeur subjective et valeur

commerciale d’un bien (des notions de valeur d'usage et de

valeur d'échange qui apparaîtront chez Adam Smith au

XVIIIe siècle) ,

La pensée économique de l'Antiquité grecque

Page 59: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique islamique

La pensée économique de l'islam du VIIIe au XVe siècle demeure de

nos jours encore largement méconnue,

J.A. Schumpeter n'a pas hésité à qualifier cette période de «grand vide»!!!!

Certains auteurs mentionnent le mérite des penseurs musulmans

d'avoir traduit la pensée grecque,

Pourtant la réflexion économique arabo-musulmane va bien au-delà

d'une simple médiation de la pensée d'Aristote ou de Platon,

L'examen des textes arabes de l'Islam montre par exemple:

la loi de l'offre et de la demande n'avait plus de secrets pour un Ibn Taymiya (1263-

1328) ou un AI-Tilimsani (XIVe-XVe),

La « mauvaise monnaie chassait la bonne » disait déjà Al-Maqrîzi (1364-1442).

Page 60: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique islamique

Des auteurs, comme Al- Muqaffa (720-756/757) ou Al-Mâwardi (974-1058), avaient

déjà constaté que « trop d'impôt tuait l'impôt »,

Un peu plus tard, Ibn Khaldûn (1332-1406) allait intégrer dans une magistrale étude

dynamique des sociétés.

La contribution de l'Islam à l'élaboration de la pensée économique est réelle et

novatrice dans bien des domaines.

Page 61: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique islamique

Les précurseurs (VIIIe-IXe)

Ibn Al-Muqaffa ou comment s'enrichir

Abu Yousuf ou « trop d'impôt tue l'impôt »

AI-Jâhiz ou comment conserver sa fortune et redistribuer les richesses?

Ibn Hanbal ou les idées d'un théologien – jurisconsulte

Al-Dimashqî ou les mérites du commerce

Enrichissement et société (Xe-XIIe)

Al-Fârâbî ou solidarité et spécialisation dans la cité

Ibn Sînâ / Avicenne ou comment gérer sa vie domestique

Miskawayh ou la recherche du juste milieu

Al-Birûni ou un autre précurseur de Malthus

Al-Mawardi ou comment soutenir le califat et l'activité économique

Ibn Hazm ou « à chacun selon son travail »

Page 62: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique islamique

Théoriciens et praticiens des prix (XIIe-XIIIe)

Al-Ghazâlî ou Ordre Naturel et ordre économique et social

Al-Turtûshi ou pas de prospérité sans justice ni sécurité

Ibn Rushd / Averroès ou économie de marché et théologie

Les muhtasibs andalous ou les praticiens du marché

Ibn Taymiya ou économie de marché et rôle de l'Etat

Ibn Al-Qayyim ou le vulgarisateur d'Ibn Taymiya

Economie et dynamisme des sociétés (XIVe-XVe)

Ibn Khaldûn ou l'économie, facteur et résultante de l'évolution des sociétés

Al-Tilimsani ou la mauvaise monnaie et l'inflation

Al-Maqrîzî ou la mauvaise monnaie chasse la bonne

Page 63: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée « scolastique »

Si on devait rapidement définir la scolastique, on pourrait

la considérer comme une école de pensée visant à concilier

la théologie avec la philosophie d'Aristote., avec pour but

d'unifier le principe de la foi à celui de la raison.

Le représentant sans doute le plus illustre de cette école est

Thomas d'Aquin (1225-1274) qui réussira l'exercice

incroyable de concilier les écrits d'Aristote au dogme

chrétien.

6

3

Page 64: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée « scolastique »

C'est vraiment à partir du XIII siècle que l'Eglise adoptera

définitivement les principes aristotéliciens d'explication du monde et le

principe ptoléméen du Cosmos.

Désormais, ils feront autorité et ne pourront plus être remis en cause.

Comment Thomas d'Aquin arrive t-il à concilier foi et raison, dogme

catholique et pensée grecque?

Il constate effectivement qu'a priori, la pensée d'Aristote a raison d'être

contestée.

Mais à l'examen attentif de l'oeuvre, il faut considérer a posteriori qu'

Aristote, sans le reconnaître, pose nécessairement le principe du Dieu

unique. Comment?

6

4

Page 65: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée « scolastique »

• Saint Thomas d’Aquin «Summa theologica» (1265)

• Détachement spirituel,

• Rejet de la richesse,

• Condamnation du prêt à intérêt.

• Acceptation de la propriété privée,

• Encouragement du travail.

6

5

Page 66: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste Le contexte de l’apparition de la pensée des

mercantilistes

6

6

Évolution de la mentalité :

renaissance et réforme de l’Eglise

Formation des Etats

modernes: essor des

nationalités

Grandes découvertes:

grandes expéditions

Page 67: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste

Le mercantilisme recouvre un ensemble de doctrines et de

pratiques politiques et économiques.

Il explique que la puissance de l'État résulte de

l'enrichissement de la nation, qui est obtenu par le

développement de l'industrie et du commerce, par un excédent

commercial et une accumulation de métaux précieux.

6

7

Page 68: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste

La pensée des mercantilistes repose sur:

6

8

La richesse d'un royaume dépend de la puissance de son Prince, lui-même tributaire de sa capacité à lever, armer et rétribuer ses armées.

La richesse se mesure par l'accumulation de matières précieuses.

Rechercher les moyens de la puissance du Royaume qui sont l'or et les métaux précieux

Page 69: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste

Un Etat fort doit être riche,

Un Etat riche passe par la richesse de ses sujets,

Nécessité de produire:

Des biens industriels (Colbert),

Des biens agricoles (agrarisme de Sully).

Nécessité de commercer (William Petty).

6

9

Page 70: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste

Le mercantilisme repose sur une analyse où se rejoignent

plusieurs idées :

Le bonheur dans l'accumulation de l'or,

le nationalisme, reposant sur l'idée exprimée par Montaigne

que « nul ne gagne qu'un autre ne perde »,

Ce qu'une Nation gagne, elle le fait au détriment de ses

voisines,

Cette idée était valable lorsque la richesse était calculée à

partir d'une quantité finie de stock d'or.

La possession d'une Nation en privait mécaniquement l'autre. 7

0

Page 71: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste

Pour parvenir à augmenter son stock d'or,

Développer l’industrie locale afin d'exporter ses marchandises

(entrée de devises)

réduire au maximum les importations (sortie de devises).

On dirait aujourd'hui entretenir un solde positif de la

balance commercial,

Le cas pour la Maroc aujourd'hui!

7

1

Page 72: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste La pensée mercantiliste est une forme de pensée protectionniste,

7

2

Le mercantilisme est étatique et prône

La mise en place de subventions

aux exportations

Le développement de grandes

manufactures de l’Etat (le

colbertisme en France)

Une politique populationniste

accroissant la quantité de main

d'œuvre disponible

Taxation des importations, sauf

en matières premières,

nécessaires à l'industrie et

l'artisanat

Page 73: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste Aux XVI°et XVII° siècles, nouvelle philosophie politique

Nicolas Machiavel (« Le Prince »-1513),

Jean Bodin («6 livres de la République» -1576),

Thomas Hobbes(« Léviathan» - 1652)

7

3

L'idée de base du mercantilisme est l'enrichissement de la nation (en

métaux précieux) en exploitant au maximum les richesses des

colonies.

Le développement du commerce triangulaire

L’utilisation des esclaves africains en Amérique, les Européens

compensent les pertes de vies amérindiennes. Ils produisent ainsi à un

moindre coup et cumulent davantage de profits.

Page 74: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste

7

4

Page 75: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste

7

5

Les trois formes de la pensée économique mercantiliste

• La doctrine mercantiliste, largement interventionniste, a trouvé

des applications différentes en Espagne, en France et en

Angleterre.

• Les différents pays qui appliquent à cette époque la théorie

mercantiliste ne disposent pas des mêmes résultats.

• L'accumulation de richesses diffère d’un pays à un autre!

Page 76: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste

7

6

Le mercantilisme espagnol ou bullioniste

• Le mercantilisme espagnol et portugais au XVIe siècle est essentiellement métalliste ou

bullioniste.

• Conserver l’or qui afflue des colonies d’Amérique.

• Interdire la sortie de métaux précieux et l’entrée des marchandises étrangères (car celles-ci

sont payées en or).

• Délaisser la production industrielle.

• D’où un décalage de plus en plus important entre d’un côté une forte circulation monétaire et

de l’autre une quantité de biens offerts insuffisante.

• Ce mercantilisme se heurte alors à une inflation massive (hausse durable du niveau général

des prix à la consommation) à cause de l’excès de monnaie en circulation.

• Cette pratique ne s’avèrera pas concluante puisque ces deux pays se trouveront rapidement en

déclin

Page 77: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste

Le «mercantilisme » du français Antoine de Montchrestien («Traité d’économie politique

»-1615).

7

7

• Les atouts de la France étaient : sa population et son territoire.

• La richesse du pays ne peut qu'être issue de ces deux atouts.

• Faire l’apologie du travail , de l’industrie et du commerce à côté de l’agriculture

• Enrichir l’État par le développement industriel

• Préconiser la concurrence pour stimuler l’industrie

• L’État doit donner l’exemple en créant de grandes activités telles que des manufactures

• L’État doit intervenir pour réglementer les professions, créer des manufactures et

élaborer une politique douanière qui défende les intérêts du pays

• Protectionniste pour les denrées et libre-échangiste pour les autres produits

Le mercantilisme français ou industriel

Page 78: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée économique mercantiliste

7

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Le mercantilisme anglais ou commercial

• En Grande-Bretagne, le commerce et la navigation seront les

sources les plus sûres de l’enrichissement

• En créant un monopole dans ce secteur, le pays peut contrôler

facilement le commerce extérieur et devenir le principal

intermédiaire des transactions commerciales.

• La liberté au commerce et l’encouragement du libre-échange

= rapprochement du mercantilisme anglais au libéralisme.

Page 79: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’émergence de la pensée libérale

L’inspiration de John Locke: doctrine du « droit naturel » (« Traité du gouvernement civil »-1690)

Les hommes ont, dès la naissance des droits «naturels» qu’aucun contrat social ne peut abolir

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Les droits naturels

Le droit à la vie Le droit à la liberté

Le droit de propriété

Le droit de propriété implique la liberté des échanges

Page 80: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’émergence de la pensée libérale La critique du mercantilisme: de Boisguillebert

(« Le Détail de la France »-1697).

Contexte = la profonde crise de l’économie française à la fin du XVII°siècle

L’agriculture = secteur de base de l’économie

- Développer la consommation agricole.

- Prélever moins d’impôts sur les agriculteurs.

- Libérer le commerce des entraves à la circulation des marchandises.

- En deux mots: « laissez faire, laissez passer »

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Page 81: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’émergence de la pensée libérale La pensée physiocratique de François Quesnay ( Le tableau économique -1766)

Physis= la nature Kratos= la puissance.

S'oppose au mercantilisme et à l'interventionnisme étatique.

Favorise l'agriculture contre l'industrie et préconise le laisser faire économique

Conception d’un « circuit économique »

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1

Page 82: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’émergence de la pensée libérale La pensée physiocratique de François Quesnay

Le chef de file des physiocrates : François Quesnay (1694-1774) (médecin, philosophe, économiste )

Une seule classe est productive = la classe des agriculteurs,

Les autres sont« stériles »,

La production se fait par des « avances », première formulation

de la notion de « capital »,

La classe stérile ne fait que reconstituer ses avances,

La classe agricole produit un surplus.

8

2

Page 83: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’émergence de la pensée libérale C’est la première véritable école de pensée économique dans la mesure où elle est la

première à se doter d’un programme de recherche précis : l’analyse de la circulation

des richesses dans la nation.

Le laisser-faire des physiocrates concerne essentiellement la liberté du commerce,

Turgot préconise par exemple la liberté du commerce intérieur et extérieur ainsi que

la suppression des corporations interdisant la liberté du travail.

Pour les physiocrates, toute l'économie doit être libérée des entraves

institutionnelles.

Pour eux, il existe un ordre naturel des choses reposant sur la liberté, qui ne peut être

remis en question par l'intervention de l'Etat.

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3

Page 84: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

8

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Page 85: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

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5

Le libéralisme économique repose sur le respect des intérêts

privés qui aboutit à la réalisation de l’intérêt général.

La poursuite des intérêts égoïstes permet le bon fonctionnement

général de l'économie,

Les actions individuelles influent sur l'intérêt collectif par sa

théorie de la « main invisible ».

A travers les échanges, l’économie générale assure, grâce à une

« main invisible », de manière abstraite les flux entre l’offre et la

demande.

Le libéralisme économique plaide pour la libéralisation des

marchés, et à l’octroi de plus de libertés aux individus afin de

favoriser la libre entreprise.

Page 86: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

8

6

LES CLASSIQUES

L'Europe connaît de grands changements au 18e siècle.

Les avancées économiques, politiques et sociales modifient les

besoins

Les anciennes théories mercantilistes ne sont plus convaincantes

Les fortes contraintes qui pèsent sur la liberté d’entreprise

individuelle commencent à paralyser l'économie

La conception libérale propose au contraire de fonder l'économie sur

la liberté individuelle

Le libéralisme économique s'imposait progressivement dans la

pensée économique grâce aux concepts de l’individualisme et de la

liberté

Page 87: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

8

7

LES CLASSIQUES

L’écossais Adam Smith (1723-1790 écrit son livre le plus célèbre Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations en 1776

• Le dernier des grands économistes classiques,

l’anglais John Stuart Mill(1806-1873) achève la

construction de l’édifice classique en publiant en 1848

les Principes d’économie politique

Page 88: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

8

8

LES CLASSIQUES

La période est marquée une transformation des économies et

particulièrement de l’économie anglaise.

L’organisation de la société est bouleversée, la hiérarchie sociale se modifie,

La croissance démographique est très rapide

La croissance de la production s’accélère non seulement dans l’industrie mais aussi dans l’agriculture sous l’effet des changements techniques,

Le climat culturel est profondément transformé

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La pensée libérale

8

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LES CLASSIQUES

Smith est d’abord philosophe avant d’être économiste.

• L’égoïsme qui pousse à la conquête et à la réussite

• L’altruisme qui permet de vivre en société

L’Homme serait guidé

par deux tendances générales

Expliquer la réalité économique en faisant appel à la raison et

établir des lois économiques

Page 90: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

9

0

LES CLASSIQUES

Les penseurs classiques cherchent à créer une société en

harmonie avec l'ordre naturel,

Initiative individuelle

Régulation naturelle

par le marché

Système économique

classique

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La pensée libérale

9

1

LES CLASSIQUES

L’économie doit prendre pour point de départ les comportements des

individus poussés par leur égoïsme naturel.

Les relations contractuelles qui s’établissent entre ces hommes

récompensent les plus efficaces et sanctionnent les erreurs et la

concurrence fait triompher l’efficacité.

Le résultat est alors collectivement supérieur à la situation antérieure.

Partant des comportements individuels il retrouve des résultats

applicables à la société entière.

Les classiques s’opposent aux mercantilistes en affirmant clairement

que le laisser faire réclamé par les physiocrates est indispensable.

Page 92: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

9

2

LES CLASSIQUES

Aspect 1

• Rejet des fondements de la valeur des mercantilistes(accumulation de la richesse monétaire) et celle des physiocrates (terre)

Aspect 2

• Rejet de l’interventionnisme public,

Aspect 3

• Le travail est l’origine de la valeur

Page 93: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

9

3

LES CLASSIQUES

La théorie de la valeur et la formation des prix (Adam Smith et David Ricardo)

Valeur d’usage

L’utilité d’un produit est le préalable à sa production

économique

Notion subjective en fonction des cultures et des personnes

Valeur d’échange

Lorsque cette production se fait à grande échelle les biens deviennent

des marchandises reproductibles

la valeur d’échange est indépendante de la valeur d’usage

Permet de comparer les biens entre eux, de savoir leurs valeurs selon

des critères objectifs (le prix)

Page 94: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

9

4

LES CLASSIQUES

La théorie d’accumulation et répartition ,

Les groupes de revenus

Revenus • Du travail

Revenus

• Des capitalistes qui ont fourni les services productifs du

Revenus

• Des propriétaires fonciers qui ont loué les terres.

Page 95: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

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5

LES CLASSIQUES

La théorie d’accumulation et répartition ,

Trois grandes théories de répartition

Théorie

1

• Une théorie du salaire

Théorie 2

• Une théorie de la rente

Théorie 3

• Une théorie du profit

Page 96: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

9

6

LES CLASSIQUES

La théorie d’accumulation et répartition

• Le fondement de la valeur est le travail,

• La distribution de la valeur créée entre les travailleurs et les non

travailleurs fait du revenu de ces derniers une déduction du

revenu des premiers.

Page 97: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

9

7

LES CLASSIQUES

La théorie du salaire est déduite de l’analyse de la valeur et des prix

Le salaire s’établit au niveau nécessaire pour assurer la survie du travailleur,

Un salaire de subsistance est déterminé par la prix naturel du travail,

Il correspond à l’achat des biens nécessaires à la survie du travailleur,

Puisque le salaire est un salaire de subsistance les salariés ne peuvent pas

épargner,

« Le prix naturel du travail est celui qui fournit aux ouvriers les moyens

de subsister et de perpétuer leur espèce sans accroissement ni diminution

» (Ricardo, 1803)

Page 98: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

9

8

LES CLASSIQUES

La théorie du salaire est déduite de l’analyse de la valeur et des prix

• Les travailleurs sont aussi les "producteurs" de la force de

travail à travers leur fécondité.

• Si le salaire s’écarte de son niveau naturel (salaire de

subsistance), les variations démographiques engendrées

vont le ramener vers ce niveau.

• Un salaire plus élevé permet d’élever plus d’enfants qui

viennent encombrer le marché du travail et font baisser le

salaire et inversement.

Page 99: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

9

9

LES CLASSIQUES

La théorie de la rente foncière sera développée par David Ricardo.

Toutes les terres n’ayant pas la même fertilité, elles ne sont pas cultivées

en même temps mais progressivement, d’abord les meilleures puis les

autres.

• Les terres "marginales" ne sont cultivées que si elles rapportent un

revenu,

• Si le prix du blé est suffisant pour payer les salaires et le profit naturel

du capitaliste.

• Les propriétaires fonciers sont supposés dépenser l’essentiel des rentes

en consommation improductive.

Page 100: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

1

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0

La rente est encaissée par les propriétaires

Pour Ricardo, l’évolution de l’économie conduit vers l’état stationnaire qui entraîne

l’arrêt de l’accumulation.

Le progrès technique retarde ce phénomène.

Ricardo préconise l’instauration du libre-échange pour pallier l’état stationnaire.

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La pensée libérale

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1

LES CLASSIQUES

La théorie du profit est réduite à une simple opération

arithmétique

Le profit est ce qui reste de la valeur produite une fois les salaires

et la rente payés

• L’épargne ne peut être le fait que des capitalistes qui renoncent à

consommer la totalité de leurs profits.

• Cette épargne sera entièrement transformée en investissement et

permettra d’élargir la production.

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La pensée libérale

1

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2

LES CLASSIQUES

Jean-Baptiste Say et la loi dite loi des débouchés.

Cette loi est fondée sur une conception simple de la monnaie

• La monnaie n’est pas recherchée pour elle même.

• Lorsque le capitaliste épargne, il utilise cette épargne dans sa propre

affaire (autofinancement) ou en prêtant à un autre capitaliste qui

veut investir.

• Le revenu créé par la vente de la production est entièrement

dépensé, par les salariés, les propriétaires et les capitalistes.

• « L’offre crée sa propre demande ».

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La pensée libérale

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3

LES CLASSIQUES

L’ensemble de la pensée classique reste profondément imprégné des

deux intuitions d’Adam Smith :

la société gagne en efficacité économique dès qu’elle recourt à

l’échange,

la poursuite de l’intérêt individuel est le meilleur moyen d’atteindre une

meilleure situation collective.

Le premier point fait l’objet de l’analyse de la division du travail.

Le second est présenté par la référence à la main invisible.

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La pensée libérale

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4

LES CLASSIQUES

Le libéralisme des classiques est un encouragement au

développement des échanges en dehors des interventions qui

pourraient freiner la croissance.

L'Etat doit renoncer à participer à la vie économique et se

consacrer à ses attributions naturelles.

• Les économistes classiques sont parfaitement conscients que la

situation qu’ils décrivent est soumise à des contraintes sociales.

• Ils sont très souvent conduits à regretter que le déséquilibre démo-

économique, l’inégale répartition des richesses initiales,

entretiennent la misère du plus grand nombre,

Page 105: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La pensée libérale

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5

LES CLASSIQUES et la croissance

À long terme l’offre rencontre cependant une limite,

Cette limite est naturelle, elle tient à la dégradation progressive des conditions de la

production,

Les classiques croient en effet que les rendements sont décroissants à long terme,

C’est chez David Ricardo que l’explication est la plus précise.

La croissance de la population qui résulte de la croissance économique explique la

mise en culture de terres de moins en moins fertiles,

Le coût de production sur ces terres augmente,

Le prix des subsistances s’élève,

Le salaire s’élève dans la même proportion et le taux de profit a tendance à baisser,

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La pensée libérale

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LES CLASSIQUES et la croissance

À long terme l’offre rencontre cependant une limite,

Cette limite est naturelle, elle tient à la dégradation progressive des

conditions de la production,

• Les classiques croient que les rendements sont décroissants à long terme,

• La croissance de la population qui résulte de la croissance économique

explique la mise en culture de terres de moins en moins fertiles(David

Ricardo)

• Le coût de production sur ces terres augmente,

• Le prix des subsistances s’élève,

• Le salaire s’élève dans la même proportion et le taux de profit a tendance à

baisser,

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La pensée libérale

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Les classiques et la croissance

Le progrès technique peut retarder cette évolution, il ne peut pas

l’éviter,

Le développement du commerce extérieur peut être une autre solution

pour élargir les débouchés et qui profite à tous les participants

Adam Smith (théorie des avantages absolus) et David Ricardo

(théories des avantages comparatifs).

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8

La pensée libérale

Page 109: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Le courant marxiste

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Page 110: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Le courant marxiste

1

1

0

Pour MARX, l'Histoire est une succession de modes de

production(socialisme, féodalisme...),

Les contradictions d'un système engendrent la mise en place d'un

nouveau système,

Le marxisme est une analyse du système capitaliste et de ses

contradictions,

Le capitalisme engendre 2 classes sociales

ceux qui détiennent les modes de production (bourgeois)

les ouvriers (prolétaires),

Page 111: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Le courant marxiste

1

1

1

L'exploitation des ouvriers par les bourgeois entrainera une révolution,

Elle conduira à son tour à l'apparition d'un nouveau système: le communisme,

La phase du communisme est le niveau suprême de l’évolution des sociétés après

la disparation du capitalisme, de l’Etat, de la division du travail, et des inégalités,

Entre le capitalisme et le communisme, il y a une phase de transition nommée

socialisme,

Page 112: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Le courant marxiste

1

1

2

Surproduction

Baisse des prix

Baisse du profit

Baisse de l’investissement

Baisse de la production

Licenciement

Fermeture des unités de production

Processus de

la crise du capitalisme

selon Max

Page 113: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Le courant marxiste

1

1

3

Voici les 3 étapes qui mènent à l'extinction du

capitalisme:

La source de profit du capitalisme(plus-value), c'est la

différence entre le salaire versé à l'ouvrier et la valeur

ajoutée (V.A) créée par son propre travail,

En recherchant un profit toujours plus important, le

capitaliste va devoir distribuer des salaires toujours plus bas

(=baisse tendancielle des taux de profit),

Les capitalistes, soumis à la concurrence, sont contraints de

remplacer le travail humain par la machine,

Pour rompre avec cette logique, il faut supprimer la

propriété privée des moyens de production.

Page 114: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Chapitre 3: La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

Page 115: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

J.M Keynes (1883-1946) est l’un des économistes du XX° siècle, Élève d’Alfred Marshal,

Son influence sur l’enseignement universitaire, l’opinion publique et les gouvernements est la

plus profonde et la plus durable

C’est dans le contexte de la crise économique des années 30 qu’il rédige son oeuvre

fondamentale : La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936).

Sa pensée servira de fil conducteur aux politiques économiques suivies par les pays

industrialisés après la Seconde Guerre mondiale ;

Son influence s’étend du New Deal de Roosevelt aux mesures de relance prises en France, par

exemple, par le gouvernement socialiste en 1981.

Page 116: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

L’analyse keynésienne comporte d’abord une réfutation explicite d’un certain

nombre d’hypothèses de base néo-classiques

La réfutation d’hypothèses néo-classiques

Le passage de la

microéconomie à la

macroéconomie

-Pour comprendre

l’évolution d’une variable

économique, on ne peut pas

toujours se contenter

d’additionner les

comportements individuels,

-Exemple de la baisse de

salaire (microéconomie et

macroéconomie)

La neutralité de la

monnaie

-Pour les néo-classiques, la

monnaie est un voile,

Pour Keynes, une

économie monétaire de

production ne peut

fonctionner comme une

économie de troc

-Thésaurisation ou emprunt

peut entrainer un décalage

entre la demande et la

production

L’équilibre par les prix

-Pour les néoclassiques,

l’équilibre de tous les marchés

est réalisé grâce aux variations

des prix

-Keynes mentionne deux

réserves:

1.Rigidité des prix du travail

(salaire)

2.L’emploi n’est pas déterminé

par le salaire réel mais c’est le

revenu national qui fixe la

demande globale et donc la

production et l’emploi.

Page 117: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

• Keynes démontre que le fonctionnement spontané des économies

capitalistes n’est harmonieux

• La spontanéité du fonctionnement de l’économie débouche

involontaire de la main d’œuvre

• Keynes démontre que le « marché » du travail, même avec une

flexibilité des salaires réels, peut se solder par une situation du

chômage involontaire

• Il conteste les politiques libérales de son temps et propose

l’intervention de l’Etat.

Page 118: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

L’ajustement sur le marché du travail n’est pas opératoire (marché du travail n’est

pas un marché au sens classique)

Keynes veut démontrer que l’offre du travail n’est en mesure de peser sur le niveau

de l’emploi,

Celui-ci résulte des seuls décisions unilatérales des entrepreneurs,

La véritable attaque de Keynes concernera la loi de Say

Page 119: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

Keynes a tenté d'élaborer une théorie générale, qui ne préjuge pas à priori de la

compatibilité des actions individuelles.

Cet essai repose sur l’hypothèse de l’individu mimétique et sur les effets de

composition.

Page 120: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

1. L’individu mimétique: L'individu mis en scène par Keynes est mimétique car

l'imitation est une stratégie rationnelle.

L’univers marchand est la proie d'une incertitude radicale ;

Non pas l'aléatoire des phénomènes naturels ou météorologiques, relativement

maîtrisable par le calcul des probabilités,

Mais l'incertain irréductible des affaires humaines lors qu'elles se laissent guider par

les forces obscures du marché.

Pour Keynes, la seule conduite individuelle cohérente dans ce contexte est d'imiter

les autres.

Page 121: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

L’univers marchand est la proie d'une incertitude radicale ;

Il ne s’agit pas de l'aléatoire des phénomènes naturels ou météorologiques, relativement

maîtrisable par le calcul des probabilités, mais l'incertain irréductible des affaires humaines

lors qu'elles se laissent guider par les forces obscures du marché.

Pour Keynes, la seule conduite individuelle cohérente dans ce contexte est alors d'imiter

les autres.

Dans un monde extrêmement incertain, l'imitation est la seule forme rationnelle de conduite.

Page 122: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

Keynes avance deux raisons, l'une générale, l'autre propre aux marchés

financiers.

Si je ne sais rien de la situation générale et de son évolution possible, à guider

mes pas sur ceux des autres je tire avantage de leur savoir si vraiment ils savent, et

s'ils ne savent rien (ce qu'il m'est impossible de décider), que je prenne ce point de

repère ou un autre ne fait aucune différence que je sois en mesure d'apprécier.

Les comportements sur un marché financier obéissent aux lois de la psychologie

des foules: l'imitation de l'imitation

Page 123: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi

2 - La rareté résulte d’une construction sociale

Il existe une rivalité fondamentale entre la consommation et l’accumulation

Le temps est rare

Le taux d’intérêt est le « prix du temps »

Il est proportionnel à l’impatience de consommer plutôt que d’investir

Or, Keynes développe deux arguments :

La rivalité entre consommation et investissement est relative puisque le montant des

ressources à partager n’est pas fixe;

Le taux d’intérêt ne peut pas traduire une tension entre ressources rares si celles-ci ne sont

pas données;

Il convient de lui trouver une autre justification.

Page 124: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

Le revenu, qui se partage entre la consommation et l’investissement, n’est pas constant. Il est

« endogène ».

Il évolue en proportion de l’investissement car l’accumulation produit du revenu.

En investissant plus, il sera possible de consommer plus.

Le multiplicateur qui exprime parfaitement qu’un léger décalage temporel existe entre le

moment où l’on investit et le moment où la consommation croît.

Page 125: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

Il y a bien un arbitrage intertemporel mais, selon Keynes, la rivalité n’existe pas.

La décision d’investir est fonction de la confiance que l’on place dans les revenus à venir de

cet investissement.

Elle est liée à notre attitude psychologique face à l’avenir et s’inscrit dans la catégorie des

prophéties auto-réalisatrices.

Si l’accumulation est amarrée à l’état d’esprit collectif concernant le futur la valeur du taux

d’intérêt traduira l’état de la confiance.

Un taux élevé exprime la réticence psychologique des agents à prêter et investir.

Inversement, un taux bas traduit la forte disposition des agents à accumuler.

Page 126: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne

La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de

l’emploi,

La nature de l’économie: une économie monétaire de production.

Pour substituer l’idée des classiques que les systèmes économiques sont conçus

comme des économies réelles d’échange, Keynes avance une autre vision où les

économies sont conçues comme:

Des économies de production,

Des économies monétaires,

Des économies incertaines.

Page 127: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

Des économies de production,

L’activité économique s’organise autour de la mise en œuvre, par les entrepreneurs,

de la production,

La production est acte spécifique qui ne se réduit pas à un acte marchand (achats de

facteurs, vente de produits),

Les niveaux de production et l’emploi el leur variation sont fixés par les seuls

entrepreneurs sur la base de l’anticipation à court terme de la demande globale,

Page 128: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne

La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de

l’emploi,

Des économies de production,

Le marché, dans ce cadre à un statut théorique différent de celui du marché

classique (lieu de confirmation ou d’infirmation des anticipations des

entrepreneurs)

L’économie n’est donc pas une économie de marché au sens précis,

Il n’existe un marché de travail où les décisions des ménages (offre) et celles

des firmes (demande) s’ajustent les uns aux autres par l’intermédiaire des

variations,

Page 129: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

Des économies monétaires signifie:

La monnaie n’est pas un simple instrument des échanges,

Elle est d’abord l’unité de compte des transactions (étalon des valeurs),

La monnaie est le lien social fondamental,

Elle est un moyen de paiement (liquidité),

Elle a un pouvoir libératoire,

La monnaie n’est donc pas neutre,

Les préférences pour la liquidité vont influencer le niveau de l’ensemble des

grandeurs économiques ( production et travail),

Page 130: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

Des économies incertaines.

L’activité économique se déroule dans un monde caractérisé par l’existence d’une

incertitude radicale

Décentralisation du système économique dans lequel une décision économique peut

être mise en œuvre indépendamment et probablement à toute mise en cohérence avec

l’ensemble des autres décisions économiques(incertitudes endogènes,

L’anticipation joue un rôle essentiel,

La volatilité des anticipations est due au degré de méfiance de ces anticipations (crise

et instabilité des systèmes économiques),

Page 131: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne

La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de

l’emploi,

cette vision générale du fonctionnement des économies s’exprime dans

l’invalidation des deux principaux fondamentaux de la macroéconomie

classique

L’invalidation de la loi de Say

Le rejet de la TQM

Page 132: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne

La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

En ce qui concerne sa réfutation de la loi de Say, voici les aspects principaux de

l'argumentation de Keynes :

Là où Say mettait l'accent sur le rôle de l'offre, Keynes insistera quant à lui sur

celui de la demande,

Chez Keynes, ce n'est plus l'offre qui crée nécessairement sa propre demande,

C'est la demande qui peut précisément s'avérer insuffisante pour entraîner la

croissance de l'offre,

Page 133: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne

La conception générale de l’économie

Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,

Say (et l'ensemble des néoclassiques) menaient une analyse en termes dits réels,

affirmant que la monnaie n'était qu'un intermédiaire neutre,

Keynes insistera sur le rôle perturbateur pouvant être joué par la monnaie,

A l'équilibre de Say et des néoclassiques obtenu par les seuls mécanismes du marché,

Keynes s'attache à opposer l'existence d'un équilibre de sous-emploi, caractérisé par

l'existence d'un chômage involontaire.

Au laisser-faire et au libéralisme prôné par ses prédécesseurs,

Keynes oppose la nécessité de l'intervention économique de l'Etat.

Page 134: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne

La critique de la TQM

Trois variables peuvent influencer le niveau d’activité décidé par les

entrepreneurs et donc de l’emploi:

Le niveau de consommation anticipé qui dépend de la propension marginale à

consommer (paramètre stable à CT)

La marge minimale de profit exigée par les entrepreneurs (stable à court terme)

Le niveau d’investissement (seule variable à CT): ce niveau dépend de deux

taux l’efficacité marginale du capital (anticipations à LT) et celui de l’intérêt.

Page 135: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La critique keynésienne

KEYNES prend en compte les deux fonctions « intermédiaire des

échanges » et « réserve de valeur » de la monnaie,

Il les juxtapose en distinguant 3 motifs de détention de la monnaie:

Transaction: besoin de transaction

Précaution : besoin sécurité financière

Spéculation : besoin de rentabilité (arbitrage portefeuille, taux d’intérêt, anticipation.

Page 136: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’analyse Keynésienne

Le motif de transaction

Les encaisses de transactions (liées à la structure du système

financier, aux dépenses courantes, à la fréquence, la régularité des

recettes et leur coordination avec les paiements à effectuer)

Les encaisses de précaution (liées au besoin de disposer d’encaisses

de transactions supplémentaires pour faire face à des dépenses

imprévues)

La demande de monnaie pour les transactions (courantes ou

imprévues) est fonction essentiellement du revenu courant des agents

économiques.

Page 137: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’analyse Keynésienne

Le motif de précaution:

Détenir la monnaie pour répondre aux besoins des agents:

De se prémunir contre l’imprévu,

De saisir des opportunités d’achat à prix favorable (qu’il s’agisse de biens

réels ou de titres)

De garder un avoir en valeur nominale stable pour faire face à une

obligation future stipulée en monnaie.

Page 138: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Le motif de spéculation

Les agents économiques conservent des encaisses pour pouvoir acheter

ou vendre des obligations en fonction des gains ou pertes en capital

anticipés, selon l’évolution prévue du taux d’intérêt.

Contrairement à la monnaie, dont la valeur en capital ne varie pas, le

cours des obligations sur le marché secondaire varie en effet avec le

niveau des taux d’intérêt.

L’analyse Keynésienne

Page 139: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Le motif de spéculation

En fonction de l’évolution des taux d’intérêts courants et de celle

qu’ils anticipent, les agents économiques vont donc conserver des

obligations plutôt que de la monnaie ou l’inverse.

Pour pouvoir effectuer cet arbitrage, ils conservent des encaisses

monétaires au-delà de ce que le seul motif de transaction exigerait.

L’analyse Keynésienne

Page 140: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La demande de monnaie de KEYNES se présente comme suit :

Dm = L1 (R) + L2 (i)

(L1) représente la liquidité pour motifs de transaction et de

précaution

(L2) représente la liquidité pour motif de spéculation

Au niveau de l’analyse, KEYNES distingue deux approches :

Approche mettant la monnaie en relation avec les actifs

financiers,

Approche mettant la monnaie en relation avec les biens.

L’analyse Keynésienne

Page 141: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

La première approche se base sur un choix entre la détention

de monnaie ou la détention des titres.

Cette relation est réglée par le concept de « préférence pour la

liquidité ».

Dans ce cadre, la monnaie est considérée comme une réserve

de valeur, un bien qui a un rendement nul, un risque nul et ne

procure aucune utilité.

De là, apparaît la possibilité d'une thésaurisation, et cette

monnaie réservée est appelée la monnaie oisive.

La deuxième approche, pour sa part, s’appuie sur le choix de

détenir de la monnaie ou des biens.

La liquidité est alors l’instrument qui permet de réaliser les

transactions (achat ou vente des biens).

L’analyse Keynésienne

Page 142: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’analyse Keynésienne

KEYNES et la neutralité de la monnaie!

La monnaie n’est pas neutre, elle est active,

Le lien entre la sphère réelle et la sphère monétaire « taux

d’intérêt»,

Partant du motif de spéculation, l’approche keynésienne stipule

que la monnaie agit sur le comportement des agents

économiques,

C’est en fonction des taux d’intérêt que les agents

économiques peuvent faire leur choix,

Page 143: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’analyse Keynésienne

KEYNES et la neutralité de la monnaie!

Le taux d’intérêt, en tant que variable monétaire, peut être

influencé par l’augmentation de la masse monétaire

(l’augmentation de l’offre de la monnaie),

Cette variation entraîne une baisse du taux d’intérêt, ce qui

encourage les agents économiques à investir,

L’augmentation de l’investissement va conduire à

l’accroissement de l’activité économique et donc au

développement de la production et de l’emploi.

Page 144: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’analyse Keynésienne Soucieux de répartir les revenus avec plus d'équité, d'un avocat

des salariés contre les riches,

Sauver le système capitaliste que Marx voulait renverser

Keynes était convaincu que le discours néoclassique- qui

reprenait à son compte la loi de Say - était incapable de proposer

une issue à la crise et au chômage de masse des années 1930,

avec les risques de bouleversements sociaux que cette situation

comportait

Concentration des critiques sur la loi de Say

Page 145: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

L’analyse Keynésienne

Page 146: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Chapitre 4: Les composantes de la demande

Les biens et les services qui résultent de l’activité économique

reçoivent deux affectations:

Les uns sont destinés à la consommation (utilisés immédiatement afin

de satisfaire les besoins des ménages, sous la forme de biens et

services marchands ou des services collectifs fournis gratuitement ou

subventionnés par les collectivités),

Les autres sont mis en réserve et assignés à l’investissement (public

ou privé) afin de concourir à un accroissement ultérieur de la

production.

Page 147: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Les biens et les services qui résultent de l’activité économique

reçoivent deux affectations:

La consommation et l’investissement apparaissent ainsi comme les

éléments moteurs du circuit économique,

Les deux participent à déterminer le niveau de l’activité économique,

en tant que composantes capitales de la demande globale (économie

fermée),

Page 148: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

La fonction de consommation

L’analyse néoclassique de la consommation est fondée sur l’étude

microéconomique des comportements individuels du consommateur,

La thématique centrale est la suivante: comment, pour un revenu donné, le

consommateur rationnel choisit-il entre les différents biens offerts par le marché?

(utilités marginales pondérées par le prix),

L’analyse opte pour des relations prix-quantité (fonction de demande),

Pour analyser l’épargne, les néoclassiques penchent entre la consommation des

biens présents et la consommation de biens dans le futur (épargne est conçue

comme désir de consommation différé),

Page 149: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

La fonction de consommation

Pour faire ce choix, l’individu rationnel se réfère au taux d’intérêt (prix d’équilibre

du marché du capital),

L’acte de consommation est souvent dénigré par les libéraux(destruction d’utilité,

ou la consommation, c’est ce que l’on peut dépenser sans s’appauvrir),

Consommer et consumer !!!!

L’épargne est une vertu à encourager (source de l’accumulation de capital, unique

facteur de l’accroissement de la production),

Page 150: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

La fonction de consommation

La perspective keynésienne se situe à l’opposé de la démarche néoclassiques,

Il se veut d’emblée macroéconomique (consommation agrégée de

l’ensemble des ménages),

Pour Keynes, le facteur déterminant de cette fonction de consommation est le

revenu ( prix étant considérés comme rigides en période de sous-emploi),

Concernant l’épargne, elle n’est pas, le résultat d’une volonté de transfert de

consommation vers le futur, mais une renonciation à la consommation

(paramètre macropsychologique),

Page 151: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

La fonction de consommation

L’acte de l’épargne est alors un vice collectif (fuite dans le circuit économique)

L’excès de l’épargne est le facteur principal de la faiblesse de la croissance

économique!!!!

La consommation des ménages est économiquement indispensable(la

composante majoritaire de la demande globale, 2/3 du PIB),

La consommation est –elle ou non sensible aux variations du revenu

courant, et si oui quel est le degré de cette sensibilité?

Page 152: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de la consommation

L’influence des « circonstances objectives »

variables agissant sur la propension à consommer.

Page 153: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de consommation

Page 154: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

La fonction de consommation

Keynes met en évidence la relation privilégiée qui lie la consommation et le revenu

dans la « loi psychologique fondamentale »,

Définir la fonction de consommation, qui correspond au rapport entre la

consommation globale et le revenu global.

On parle de « révolution keynésienne » puisqu’il rompt avec les théories passées

(qui étudiaient l’influence des taux d’intérêt, taux d’inflation, préférence du présent,

etc. dans la répartition de la consommation et de l’épargne) et pose un des principes

fondamentaux de la macroéconomie moderne.

Page 155: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

La fonction de consommation

Les théories de la consommation pré keynésiennes (rappel)

Pour les économistes classiques, le partage du revenu entre

consommation et épargne dépend du taux d’intérêt.

L’intérêt rémunère la renonciation à une consommation immédiate.

La consommation a un caractère résiduel ; l’agent détermine en

premier lieu le montant de son épargne, en fonction du taux d’intérêt,

et affecte le reste de son revenu à la consommation.

Page 156: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

La fonction de consommation

Les théories de la consommation pré keynésiennes (rappel)

Chez Keynes, le taux d’intérêt ne détermine pas le montant mais la

forme de l’épargne qui peut être soit une épargne placée soit une

épargne thésaurisée.

L’analyse théorique comme l’étude des comportements des épargnants

montrent que la relation épargne-taux d’intérêt n’est pas évidente :

une hausse du taux d’intérêt peut tout aussi bien conduire à une

augmentation de l’épargne (effet de substitution) qu’à une réduction de

celle-ci (effet revenu : il n’est pas nécessaire de constituer une épargne

aussi importante pour bénéficier d’un flux souhaité d’intérêt).

Page 157: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de consommation

La loi psychologique fondamentale de Keynes

Keynes considère que tout individu doit prendre deux sortes de décisions en matière

d’allocation de son revenu :

• La première se rapporte au choix entre consommation présente et consommation future,

auquel correspond le partage du revenu entre consommation et épargne.

Pour KEYNES, la consommation courante est une fonction stable du revenu réel disponible

courant et dépend de la propension marginale à consommer.

Que d'autres facteurs puissent intervenir ne lui semblait pas significatif, même en longue

période.

D’après Keynes, « lorsque le revenu croît, la consommation croît aussi, mais dans une

moindre mesure » ce qui signifie que la propension marginale à consommer est comprise entre

0 et 1.

Cette relation est connue sous le nom de loi psychologique fondamentale de la consommation.

Page 158: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de consommation

La loi psychologique fondamentale de Keynes

La loi psychologique fondamentale : lorsque le revenu augmente, la consommation augmente

mais moins que le revenu.

Δ Y > 0 -----> 0 < Δ C < Δ Y

c est le rapport entre la variation de la consommation et la variation du revenu qui l’a

provoquée.

Si c=0,8 : cela signifie que les agents consomment 80% de leur revenu supplémentaire.

La propension marginale à consommer est plus forte pour les catégories de population à faible

niveau de revenu.

Page 159: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de consommation

La loi psychologique fondamentale de Keynes

KEYNES : "La loi psychologique fondamentale à laquelle

nous pouvons faire toute confiance, à la fois a priori en

raison de notre connaissance de la nature humaine et a

posteriori en raison des enseignements détaillés de

l'expérience, c'est qu'en moyenne et la plupart du temps, les

hommes tendent à accroître leur consommation à mesure

que leur revenu croît, mais non d'une quantité aussi grande

que l'accroissement du revenu". (Théorie générale, Chapitre

8, p.117)

Page 160: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de consommation

La loi psychologique fondamentale de Keynes

Keynes défini deux types de propension à consommer : la propension marginale – que nous

venons d’évoquer – et la propension moyenne à consommer.

La propension moyenne à consommer, notée ē, se définit comme le rapport entre la

consommation totale et le revenu, soit C/Y.

La formulation de la fonction de consommation suppose la constance de la propension

marginale à consommer.

Cette fonction s’écrit : C= cY+Co

où Co est une constante et représente une consommation incompressible, autonome par

rapport au revenu.

La propension moyenne est égale à :

La propension moyenne est donc supérieure à la propension marginale.

Elle décroît régulièrement lorsque le revenu augmente

Page 161: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de consommation

La loi psychologique fondamentale de Keynes

La propension moyenne décroît régulièrement lorsque le revenu augmente.

Page 162: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de consommation

La loi psychologique fondamentale de Keynes

La deuxième décision en matière d’allocation du revenu se rapporte à la forme sous

laquelle l’épargne de la période et des périodes antérieures va être conservée.

Dans la Théorie générale, Keynes considère que l’agent a le choix entre la monnaie et les

obligations.

C’est le taux d’intérêt qui gouverne ce choix entre épargne placée et épargne thésaurisée.

Page 163: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de l’épargne keynésienne

Le taux d’épargne nationale au Maroc

était de 24,8% en 2010 contre 25,1% en

2009

Page 164: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de l’épargne keynésienne

Page 165: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de l’épargne keynésienne

Le poids des « forces subjectives et sociales »

Page 166: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de l’épargne keynésienne

Le poids des « forces subjectives et sociales »

Page 167: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande La fonction de l’épargne keynésienne

Page 168: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Rappel

Quelques notions développées par Keynes

Demande effective: "somme des dépenses de consommation et des dépenses

d'investissement, telles que les entrepreneurs les prévoient lorsqu'ils fixent le volume de

l'emploi("selon le traducteur français de Keynes).

Politique de relance: politique de soutien de la demande qui consiste à injecter dans le

circuit économique un flux de revenu supplémentaire de façon à inciter les entreprises à

produire davantage et à embaucher.!

Loi psychologique fondamentale: "en moyenne et la plupart du temps les hommes tendent

à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît mais non d'une même quantité

aussi grande que l'accroissement du revenu. (...) Aussi, un revenu croissant est-il

accompagné d'un accroissement plus marqué de l'épargne et, un revenu décroissant une

diminution plus marquée de l'épargne."

La propension marginale à consommer (Pmc) est plus faible que la propension moyenne

à consommer (PMC) ou, si l'on préfère, la propension marginale à épargner (Pme) est

supérieure à la propension moyenne à épargner (PME). La somme des propensions = 1.

Page 169: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Rappel

Keynes met en évidence la relation privilégiée qui lie la consommation et le revenu

dans la « loi psychologique fondamentale », et va définir la fonction de

consommation, qui correspond au rapport entre la consommation globale et le

revenu global.

Il parait évident que la consommation augmente dès lors que le revenu augmente,

cependant augmentent-ils de façon simultanée et équivalente ?

Si l’on considère que le revenu correspond à la somme de la consommation et de

l’épargne : Y = C + S (avec Y = revenu, C = consommation et S = épargne), de quelle

façon ces deux composants coexistent et évoluent avec le revenu ?

Deux notions sont à la base de l’analyse keynésienne de la consommation : la mesure

des propensions.

Page 170: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Rappel

La propension moyenne à consommer

Afin de préciser la relation entre consommation et revenu, il convient de calculer la part du

revenu consacré à la consommation.

La propension moyenne à consommer est donc le rapport entre la consommation globale C et

le revenu global Y : C/Y

De la même manière on peut calculer la propension moyenne à épargner avec S/Y ,

La propension marginale à consommer

Lorsque le revenu augmente, on peut s’interroger sur la proportion de cet accroissement

consacré à la consommation ;

La propension marginale à consommer correspond au rapport suivant entre l’accroissement de

la consommation et l’accroissement du revenu : ∆C/∆Y

Idem pour la propension marginale à épargner : ∆S/∆Y

Page 171: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Rappel

La fonction de consommation : elle exprime la relation entre

consommation et revenu telle que Keynes la définie dans la « loi

psychologique fondamentale », au chapitre huit du livre trois de sa

Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie de 1936 :

« La loi psychologique fondamentale, à laquelle nous pouvons faire

toute confiance, à la fois a priori en raison de notre connaissance

de la nature humaine et a posteriori en raison des enseignements

détaillés de l’expérience, c’est qu’en moyenne et la plupart du

temps les hommes tendent à accroître leur consommation à

mesure que leur revenu croît, mais non d’une quantité aussi

grande que l’accroissement du revenu. »

Page 172: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Rappel

Selon Keynes, lorsque le revenu augmente, la consommation s’accroît, mais

dans des proportions moins importantes : un effet de saturation entraîne la

baisse des propensions à consommer au profit des propensions à épargner.

Les ménages épargnent une part croissante de leur revenu au fur et à mesure

que celui-ci s’accroît : l’épargne est une fonction croissante du niveau de

revenu.

Il explique cela par le fait que les habitudes de consommation des ménages

demeurent lors d’une augmentation de revenu, ils sont donc amenés à

épargner la différence entre leur nouveau revenu et leur consommation

habituelle.

La différence entre le revenu et la consommation s’élargit lors d’une

augmentation de revenu.

Page 173: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Rappel

La fonction keynésienne de consommation peut être exprimée de la

façon suivante :

C = c.Y + Co

C = consommation globale

Y = revenu

c = propension marginale à consommer ( 0 < c < 1)

Co = consommation incompressible autonome, c’est la

consommation de l’agent même quand il ne dispose d’aucun

revenu (il puise dans son épargne) (si Y = 0, C = Co).

Page 174: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Rappel

Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne

Les limites de la « loi psychologique fondamentale »

les critiques des néo-classiques sur la théorie keynésienne de la

consommation et de l’épargne .

De nombreux économistes ont remis en cause la théorie keynésienne

qu’ils considèrent comme incomplète et imparfaite, et ont essayé

d’affiner et d’approfondir la relation consommation/revenu.

Ils ont fait entrer en jeu la dimension temporelle inexistante dans

l’analyse keynésienne qui se vérifie surtout dans le court terme : des

travaux ont confirmé que la propension moyenne à consommer

diminue effectivement avec l’augmentation du revenu.

Page 175: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Rappel

Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne

Les limites de la « loi psychologique fondamentale »

Les critiques des néo-classiques sur la théorie keynésienne de la consommation et de

l’épargne .

L’économiste Kuznets, après une étude menée en 1946 ( à partir de données chronologiques

sur la consommation et le revenu nationaux des Etats-Unis sur une vingtaine d’années),

démontre que sur le long terme la propension moyenne à consommer est constante.

Les ménages n’ont pas plus de besoins à satisfaire mais ils commencent à consommer des

biens de qualité supérieure.

Page 176: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne

1. Les prolongements de la théorie keynésienne

a) La théorie de Duesenberry : l’effet de cliquet de la consommation

Les ménages cherchent en effet à maintenir leur train de vie, même si leur revenu

diminue temporairement, quitte à puiser dans leur épargne.

Il existe ainsi une sorte d’ « effet de cliquet » dans la dépense de consommation qui

joue un rôle régulateur sur le cycle économique pendant les périodes de récession.

Page 177: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne

1. Les prolongements de la théorie keynésienne

b) La théorie du revenu permanent de Milton Friedman

Selon Friedman, les agents déterminent leur niveau de consommation non sur la base

du revenu courant mais de leur revenu permanent.

Le revenu permanent correspond au revenu courant auquel s’ajoutent les revenus

futurs anticipés sur la base des tendances passées.

Le mécanisme aboutit à une autorégulation du cycle économique : dans les périodes

de récession, la réduction de la consommation sera moins sensible que ne le dit la

théorie keynésienne et, réciproquement, la progression moins forte en période

d’expansion.

Page 178: Initiation à la macroéconomie - Webothèque

Les composantes de la demande

Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne

1. Les prolongements de la théorie keynésienne

b) La théorie du revenu permanent de Milton Friedman

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Les composantes de la demande

Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne

1. Les prolongements de la théorie keynésienne

c) La théorie du cycle de vie de Modigliani (ou théorie du cycle vital)

Cette théorie estime que les individus tentent de maintenir un niveau de vie stable alors que

leurs revenus connaissent trois phases très différentes :

Au début de la vie, les ressources sont faibles ;

Elles augmentent ensuite durant la vie active;

Pour régresser à nouveau après le départ à la retraite.

Cela conduit les jeunes à s’endetter fortement ;

Puis, au cours de la 2ième phase de l’existence, les ménages épargnent pour rembourser

leurs emprunts de jeunesse et pour préparer leur retraite ;

Durant la 3ième phase, ils puisent dans leur épargne passée pour préserver leur

consommation.

La consommation d’une année donnée n’est pas strictement liée au seul revenu de l’année

mais dépend des revenus passés et des revenus futurs anticipés.

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Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne

1. Les prolongements de la théorie keynésienne

c) La théorie du cycle de vie de Modigliani (ou théorie du cycle vital)

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Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne

2. Le comportement de consommation ricardien : le théorème d’équivalence ou théorème de

Ricardo-Barro

Barro développe la thèse de l’effet d’éviction direct, connue sous le nom de théorème de

Ricardo-Barro ou théorème d’équivalence entre emprunt et impôt.

Les agents anticipent une hausse future des impôts qui sera décidé par l’Etat afin de

rembourser l’emprunt public.

En prévision de ces impôts futurs, les agents augmentent aujourd’hui leur épargne ce qui

réduit l’efficacité de la relance budgétaire.

Les agents raisonnent de façon intergénérationnelle : le recours à l’emprunt étant synonyme

d’une imposition différée dans le temps, les ménages épargnent davantage afin de laisser un

héritage inchangé

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Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne

2. Le comportement de consommation ricardien : le théorème d’équivalence ou

théorème de Ricardo-Barro

On parle alors de comportements de consommation et d’épargne ricardien.

Le théorème d’équivalence a fait l’objet de nombreuses critiques :

1. l’hypothèse d’altruisme intergénérationnel est discutable ;

2. les contribuables n’anticiperaient pas pleinement les prélèvements futurs liés aux

déficits budgétaires : ils profiteraient donc de la relance pour consommer

davantage et non pour épargner plus;

3. si le taux de croissance de l’économie est supérieur au taux d’intérêt, l’Etat

n’aura pas besoin de prélever davantage d’impôts demain pour financer le service

de la dette;

4. le comportement ricardien dépendrait du niveau de la dette : pour de faibles

ratios (dette/PIB), les agents adopteraient des comportements keynésiens en

matière de consommation et d’épargne. En revanche, pour des ratios (dette/PIB)

élevés, ils anticiperaient des prélèvements futurs et auraient des comportements

ricardiens.

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